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Syllabus de Question Approfondie D'osp Kikwit 2023

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1

INTRODUCTION
A la fin de ce cours, l’étudiant inscrit en première licence en OSP, futur
administrateur scolaire, doit être capable de :
- comprendre et inventorier les activités d’OSP des différents corps intervenant dans l’OSP des
élèves, à savoir, le conseiller d’orientation, le psychologue scolaire, les auxiliaires médicaux et
sociaux, le personnel enseignant ;
- suppléer, le cas échéant, à l’absence de conseiller d’OSP dans son école ;
L’atteinte de ces objectifs suppose d’avoir assimilé les matières constituant les
objectifs intermédiaires. Les points saillants sont :
1. Définir les concepts d’orientation, d’orientation professionnelle, d’orientation scolaire,
d’orientation scolaire et professionnelle, de l’âge adéquat d’orientation, de guidance,
d’éducation, de vocation, de sélection scolaire et professionnelle, des nécessités, de
l’importance et des grandes étapes d’OSP ;
2. D’appliquer les méthodes générales d'information en OSP;
3. D’appliquer les méthodes générales de fonctionnement des services d'OSP y compris les
particularités de fonctionnement au Grand-Duché de Luxembourg, ensuite en Belgique et
enfin en France ;
4. De connaître l’historique, l’état actuel et les observations de l’orientation en R.D.C.
2

Chapitre premier
LES PROLEGOMENES A L’ORIENTATION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE
Le chapitre définit l’Orientation en tant que telle et dans ses rapports avec quelques
concepts connexes que sont guidance, éducation, vocation et sélection, pour se terminer par les
grandes étapes, les nécessités et l’importance de l’orientation.
1.1. QUELQUES CONCEPTS FONDAMENTAUX
1.1.1. ORIENTATION
La première idée que suscite ce terme est celle de guider ou de diriger vers une
activité, qui peut être un métier (orientation professionnelle) ou une formation (orientation
scolaire). Pour le spécialiste, personne initiée, l’orientation est plutôt un processus d’aide donnée
à une personne, un consultant (enfant, élève, sujet), par des conseils pour qu’elle se choisisse
une activité (métier ou formation) qui convienne le mieux à ce qu’elle est et qui contribuera le
mieux à son bonheur.
Cette aide et les conseils supposent d’informer cette personne sur les aspects
suivants :
1° Lui – même
- Aptitudes intellectuelles et d’expression et aptitudes physiques ;
- Connaissances, compétences et attitudes ;
- Qualités morales et valeurs;
- Préférences ou goûts, intérêts dominants ;
- Ses possibilités financières (ou possibilités financières de sa famille)
- L’aide à l’exploration.
2° Les professions (travail, carrières, métiers) :
- Exigence,
- Conditions d’exercice,
- Avantages, rémunération et position sociale.
3° Les études qui préparent aux professions existantes ou qui donnent les connaissances pour
exercer ces professions.
4° Le marché de l’emploi
1.1.1.1. Orientation Professionnelle
L’orientation professionnelle (O.P.) : lorsque le conseil vise à amener le consultant à
choisir un métier, une profession, une carrière. On distingue deux conceptions de l’O.P., la
conception administrative et la conception technique.
- La conception administrative répond à la préoccupation de pouvoirs publics de trouver pour
tout enfant du pays l’activité où il donnera le maximum de rendement et le plus de
satisfaction pour son existence. Elle correspond également à leur souci de s’assurer de
l’existence d’une organisation capable de répartir les jeunes vers les différents métiers.
Dans le cadre de cette conception, l’O.P. a été définie en son temps, par un décret officiel en
France en 1922 comme ... « L’ensemble des opérations qui précèdent le placement des jeunes
gens et jeunes filles dans le commerce et l’industrie et qui ont pour but de révéler leurs
aptitudes physiques, morales et intellectuelles ». On voit bien que les opérations qui
précédent le placement des jeunes gens et jeunes filles sont :
(1) les tests et les entretiens … en vue de la connaissance du sujet à orienter;
3

(2) les informations données au sujet sur les professions et leurs conditions d'exercice, sur les
études qui préparent à ces professions, et sur le marché de l'emploi.
- La conception technique. Une définition répondant à cette conception a été formulée de la
manière suivante : « l’O.P. a pour but de conseiller à un enfant une activité, un métier qui
répond le mieux à ses goûts particuliers et ses intérêts dominants, à ses connaissances, à ses
aptitudes physiques et intellectuelles, tout en tenant compte de la situation financière de sa
famille et de l’état du marché de l’emploi ».
Commentaire sur quelques termes de cette définition
- Conseiller une activité : l’orientation ne peut jamais imposer le choix d’une profession, sauf
dans des conditions extrêmes imposées par l’intérêt général de la communauté. Le
psychologue n’a donc pas pour tâche de diriger, conduire ou gouverner comme pourrait le
suggérer implicitement la traduction littérale du terme « orientation » ;
-Intérêts dominants : un homme s’intéresse généralement à plusieurs choses, plusieurs métiers.
Il s’agit de tenir compte des intérêts dominants, c'est-à-dire des métiers qu'ils aiment le plus
et de ne pas se perdre dans les détails ;
-Connaissances et aptitudes : les connaissances constituées de la somme du savoir, tout ce que
nous avons appris à l’école, au hasard de nos lectures et rencontres ou voyages forme les
connaissances. Les aptitudes sont les dispositions innées existant à l’état de virtualité en
l’absence d’exercice, et donc non identifiables directement. Une aptitude prend le nom de
capacité en cas d’exercice de l’aptitude ou d’une combinaison d’aptitudes. L’aptitude ne
dévient directement observable que sous sa forme d’aptitude exercée c’est-à-dire sous sa
forme de capacité. La présence d’une aptitude est seulement postulée par la présence d’une
capacité. Exemple : la réussite dans l’exécution d’une tâche (aspect directement observable
ou capacité)suppose une aptitude à la base de cette réussite.
-Situation familiale : les choix seront proportionnels aux moyens financiers de la famille, chargée
de rendre les orientations effectives c’est-à-dire sans les moyens financiers nécessaires, la
personne ne pourra pas réaliser son choix ;
-Etat du marché de l’emploi : c’est un non-sens de conseiller un métier dans lequel l’enfant ne
pourra trouver de place, faute de débouchés, de perte de travail. Il faut donc connaître l’état
de l’offre et de la demande d’emploi dans la profession vers laquelle on oriente. Penser pour
les étudiants, à l’année à laquelle ces études vont se terminer.
1.1.1.2. Orientation Scolaire (O.S)
L’orientation scolaire est l’action de conseiller à un enfant une forme d’études qui lui
permet de développer au maximum toutes ses possibilités. Nous disons la même chose que
notre Centre Nationale d’Orientation Scolaire et Professionnelle (CNOSP) qui affirme que
l’orientation scolaire et professionnelle « part du principe qu’il est possible de déceler et de
sélectionner chez les individus leurs aptitudes afin de les diriger par des conseils vers des
branches d’études devant les conduire à des professions où les individus pourront s’épanouir
pleinement tout en servant plus efficacement au développement général ». L’O.S. est passée de
la notion d’opération ponctuelle (choix d’une forme d’études à un moment donné) à la notion de
processus continu, c'est-à-dire à la notion d'aide constante tout au long de la période scolaire
s'étendant aux études universitaires. Nous reviendrons sur cette notion au deuxième chapitre de
ce cours.
Trois idées essentielles recouvrent la notion d’O.S : l’idée de processus de longue
durée ou d’orientation continue, l’idée de discontinuité (le passage d’un cycle à un autre = O.S ;
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mais le passage d’une classe à une autre d’un même cycle = pas O.S) et l’idée de différenciation
(individu se dirige dans une voie plus spécifique et plus précise).
1.1.1.3. Orientation Scolaire et Professionnelle(OSP)
L’expression « orientation scolaire et professionnelle » recouvre l’idée d’une
orientation scolaire dans laquelle on prend simultanément en compte les professions auxquelles
préparent les études vers lesquelles on oriente l’élève. L’expression a été adoptée par le fait que
chaque fois qu’on conseille une forme d’études, on détermine par le fait même le métier ou les
métiers que l’enfant exercera. D’où toute orientation scolaire est généralement à la fois une
orientation professionnelle parce que le choix des études détermine les professions auxquelles
on sera préparé. Une suggestion semble bien utile pour comprendre la similitude et la différence
entre les deux concepts :
- Conseiller à un élève de choisir les études qui l’intéressent (sans dire plus) = O.S ;
- Conseiller à un élève de choisir les études qui l’intéressent en attirant son attention sur le fait
de ne pas oublier les professions auxquelles les études préparent, car il faudra que l’élève soit
ainsi capable d’exercer les professions = O.S.P
1.1.1.4. Age adéquat de l’orientation
Nous l’avons vu : orienter un individu suppose une série d’informations sur lui, sur les
professions et sur le marché de l’emploi pour qu’il s’autodétermine… Compte tenu des lois de
l’évolution humaine, toutes les aptitudes ne sont pas visibles à la naissance. Le nouveau-né est
un être global où nous ne pouvons distinguer par exemple ni raisonnement numérique(N), ni
aptitude à l’intelligence verbale (V), ni aptitude à la fluidité verbale (W).
L’enfant n’est, en effet, capable ni de compter, ni de comprendre le langage de son
entourage ou encore moins de parler avec une certaine facilité. Ce dont un homme est capable
dans sa vie ne peut être déterminé scientifiquement à la naissance. C’est au cours de
l’avancement en âge que peu à peu apparaissent les aptitudes, les unes plutôt que les autres et
non toutes à la fois à un âge déterminé.
Quand nous posons le problème de l’âge adéquat de l’orientation nous ne posons
pas le problème d’un âge auquel toutes les aptitudes apparaissent toutes à la fois, mais celui
d’un âge auquel toutes les aptitudes sont finalement apparues, différenciées de manière à ce
qu’une décision d’orientation ne soit en contradiction avec la présence ou l’absence d’aptitude
chez la personne intéressée. Le terme « différencié» est ici bien adapté parce que les aptitudes
qui deviennent manifestes à l’un ou l’autre âge étaient là, à la naissance, dans un état
d’indifférenciation avec toute l’énergie psychique.
L’âge adéquat de l’orientation sera donc un âge où toutes les aptitudes humaines se
sont différenciées de manière à être convaincu que l’individu qui ne manifeste pas une aptitude
précise ne l’aura plus et qu’on peut lui conseiller une orientation sur cette conviction sans être
en contradiction avec son avenir.
Le processus de différenciation des aptitudes n’est pas uniquement fonction du
développement chronologique mais également fonction du développement socio-économique et
socio-culturel. Ce qui rend aléatoire la fixation d’un âge adéquat universel, valable pour tous les
pays et toutes les civilisations. Pour chaque milieu différent, l’âge de la différenciation des
aptitudes doit être déterminé par une recherche ad hoc.
Pour le Congo, Kandala (2018) a publié les résultats de ses recherches sur les élèves
de 13 à 19 ans de l’enseignement secondaire de la ville de Kinshasa. Utilisant la Batterie
Factorielle d’Orientation Vocationnelle (BFCOV), composée de six tests : fluidité verbale,
signification verbale, spatial, raisonnement, numérique et créativité, il a noté, une augmentation
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constante et significative des performances jusqu'à l'âge de 17 ans, âge à partir duquel il y a un
ralentissement dans la progression des résultats. C'est cet âge qui est l'âge adéquat de l'O.V.
dans la Ville de Kinshasa. A 18 ans, les notes moyennes sont mêmes inférieures, mais non
significativement différentes de celles des sujets moins âgés que 18 ans.
Dans son étude sur les élèves de l’enseignement secondaire, G. MEURIS a montré
qu’à partir de 12-13 ans les aptitudes des élèves belges étaient suffisamment constantes pour
être diagnostiquées mais que l’âge adéquat de l’orientation se situait entre 17-18 ans. Mais cette
étude laisse quelques doutes dans la mesure où elle n’avait pas touché les âges d’au-delà de 18
ans. En résumé, l’âge adéquat de l’orientation doit être déterminé pour chaque milieu différent,
pour chaque pays.
1.2. GUIDANCE
On parle d’orientation quand il s’agit de l’aide en vue de choix de la profession ou des
études ou formation préparatoire à la profession de son choix. Mais l’aide par le psychologue
peut déborder du cadre professionnel strict pour s’étendre vers d’autres aspects de la vie
comme les conseils pour la vie conjugale, pour une meilleure santé mentale, ou plus
généralement l’assistance du psychologue qui s’étend aux problèmes affectifs et d’adaptation,
car il comprend aussi bien l’aide pour les études et/ou la profession à choisir que l’aide pour les
problèmes affectifs et d’adaptation du jeune à orienter. Les principes généraux de la guidance
s’énoncent comme suit :
1) La guidance est une affaire personnelle : Le fondement de la guidance se situe dans le fait
qu’il y a des problèmes personnels à résoudre. C’est pourquoi, la guidance doit être
pratiquée sur une personne à la fois (pour des raisons de discrétion) et non en prenant plus
d’une personne à la fois et parler de leur problème.
2) La guidance requiert la collaboration de plusieurs personnes : Puisqu’il faut mener une
étude approfondie sur chaque cas, intéressant les aspects multiples de sa vie, une personne
ne peut ni avoir la compétence ni le temps nécessaire.
3) La guidance est un processus complexe : La connaissance accrue sur les professions et sur les
méthodes propres à leur étude et l’acceptation par le psychologue de la responsabilité
d’assister le client dans ses problèmes affectifs et d’adaptation ont rendu plus difficile la tâche
du conseiller. De plus, les problèmes simples constituent des cas rares. Habituellement
plusieurs circonstances, situations, ou facteurs personnels s’ajoutent à un problème
relativement simple.
4) La guidance est un processus continu :Il est naturellement difficile d’en faire un processus
continu dans son application à la jeunesse en général ou à l’adulte qui est en dehors de
l’école. On ne peut s’occuper des jeunes qui sont en dehors de l’école ou des adultes que s’ils
viennent en consultation ou que s’ils sont envoyés par quelqu’un qui sait l’existence d’une
difficulté chez eux. Dans son application à la jeunesse en cours de scolarisation, les bons
conseillers n’attendent pas que les problèmes se déclarent, atteignent un niveau
d’émergence. Ils s’essayeront d’aider les jeunes à anticiper les problèmes grâce à une
observation continue de ces jeunes durant leur période scolaire.
5) La guidance intéresse toute la jeunesse : A un certain moment, on a pensé que les services de
guidance doivent s’occuper des seuls enfants situés dans des conditions comme les suivantes :
- Le jeune ayant des difficultés scolaires ;
- Le jeune qui doit être transféré d’une école à une autre ou d’un métier à un autre ;
- Le jeune qui est sur le point d’être renvoyé de l’école ou de son travail ;
- Le jeune qui s’est rendu coupable des actes qualifiés délinquants ;
- Le jeune placé devant un choix scolaire ou professionnel, devant un choix affectif ;
- Le jeune souffrant de maladie mentale légère ou grave.
6

Aujourd’hui, la guidance s’intéresse à toute la jeunesse comprenant aussi bien les différents
cas cités plus-haut que l’ensemble de jeunes en cours de scolarisation qui ne présentent pas
de problème précis mais qui doivent être suivie pour prévenir toute difficulté d’adaptation.
6) La guidance est un processus éclectique : Aucune méthode n’a pu être établie comme
méthode efficace pouvant à elle seule représenter l’ensemble des méthodes utilisées en
guidance. Peut-être que certains auteurs ont vanté le mérite particulier d’une méthode
déterminée mais il faut reconnaître qu’ils se sont basés sur une croyance plutôt que sur
l’efficacité démontrée. Pour l’efficacité certaine de la guidance, il faut recourir à une approche
éclectique de chaque cas, c’est-à-dire à une étude faisant appel à plusieurs méthodes (une
triangulation des méthodes).
7) La guidance repose sur des techniques scientifiques : Tous les moyens utilisés dans la
guidance et principalement dans l’orientation vocationnelle doivent être scientifiquement
valables. Mais on doit toutefois veiller à rester humain. On peut ici faire observer que
l’orientation (vocationnelle) n’est pas à proprement parler une science qui devrait s’en tenir à
ses méthodes propres. C’est plutôt une technique. « Elle puise dans l’arsenal de toutes les
sciences, elle cherche des formules objectives, elle propose des solutions appuyées sur
l’expérience » (P. Naville, 1972, p.222).
1.3. EDUCATION
1.3.1. La conception actuelle de l’éducation
De par son étymologie, le terme éducation vient du verbe latin e-ducare qui signifie
l’action de conduire l'enfant hors de l'état d'ignorance à l'état de connaissance. Mais il faut
souligner ici la différence entre le verbe e-ducare (conduire de manière habituelle…) et le verbe
educère (conduire une seule fois).Ce sont les parents, le pédagogue, qui éduquent dans le sens
du verbe e-ducare, l'enfant à devenir "adulte": les parents nourrissent leurs enfants tout le
temps que cela est nécessaire, les pédagogues enseignent et répètent les matières enseignées au
tant des fois que cela est nécessaire. Le verbe educère exprime la pratique d'avoir aidé une
personne en lui donnant une indication, une précision nécessaire. On la fait une fois et peut-être
que cela ne se produira plus jamais.
L'action d'éducation signifie donc tout le programme d'aide à donner à un être
"ignorant", enfant ou adulte, toutes les fois que c'est nécessaire pour qu'il arrive à l'état de
maturité physique et de connaissance (enfant) ou de connaissance (adulte). Pour que cette aide
soit efficace, la conception actuelle de l’éducation insistera sur la nécessité de fonder l’action
pédagogique sur la connaissance approfondie de l’être à éduquer. Toute la question est de savoir
en quoi consiste cette action pédagogique.
Quel doit être le but ultime de l’éducation ?
La conception moderne est que l’idéal pédagogique ne soit pas un pédocentrisme
négatif comme l’avait préconisé J.J. ROUSSEAU quand il affirmait qu’il faut laisser le
développement spontané des capacités innées à la nature seule en évitant toute intervention de
la société, de l'éducateur (maîtres ou parents) qui corrompt l’homme, bien au contraire, l’idéal
pédagogique se trouve dans une fonction positive du milieu social qui doit diriger le
développement en utilisant le mieux possible les capacités innées. C’est ainsi que R. COUSSINET
écrira à juste titre Eduquer l’homme… c’est faire appel à toutes ses activités innées, pour les
éveiller et s'en tenir essentiellement à leur expression spontanée.
Le but de l’éducation est de faire des adultes, c’est-à-dire de former des individus
capables de vivre tout seul, ou capables d’insertion sociale harmonieuse. Comme l’O.S.P. a pour
but de préparer l’individu au choix professionnel judicieux, son action se confond avec celle de
l’éducation. Ce sera un idéal qui peut être résumé par des expressions diverses : adaptation aux
7

exigences de la vie sociale ou insertion sociale harmonieuse dans la communauté. Le moyen


pratique le plus utilisé par les pédagogues modernes est d’insister sur les motivations ou
précisément, sur les intérêts intellectuels de l’enfant. Cette insistance sur les motivations dans
l’apprentissage a fait donner à l’école moderne le qualificatif d’école active. L’école active est un
trait caractéristique de la pédagogie moderne.
L’école moderne veut par-là remplacer l’enseignement (le teaching) par
l’apprentissage (le learning). L’enseignement ne peut plus être une simple transmission des
connaissances par un maître qui connait tout mais il doit être conçu comme une intégration des
connaissances par l’effort personnel de l’enfant, qui apprend selon son rythme, ses aptitudes et
ses intérêts.
Schéma impliquant le pédocentrisme dans la conception actuelle de l’enseignement.

E
J=jeune, l’être à éduquer
E= Educateur
J

L’école active a un mode d’éducation incontestablement convenable mais elle pose


beaucoup de problèmes matériels qui font qu’elle reste un idéal difficilement atteint dans la
majorité des cas à l’heure actuelle.
Dans ce cadre des buts de l’éducation, situons la contribution du célèbre pédagogue
américain J. DEWEY pour qui l’éducation poursuit trois objectifs généraux : le développement
(physique et mental) naturel, l’efficacité sociale ou capacité de participer librement et
pleinement à des activités communes, et la culture ou enrichissement mental personnel.

Traduisant l’objectif d’efficacité sociale en objectif spécifique, il affirmait que


l’objectif d’efficacité sociale montre sous cette forme toute l’importance de la capacité
professionnelle. Les hommes ne peuvent vivre sans moyens de subsistance et si un individu vit
en parasite sans travail, aux dépens des activités des autres, il lui manque une des expériences
les plus éducatives de la vie.
1.3.2. L’orientation comme une forme d’éducation
Nous venons de le voir, l’éducation est à considérer comme l’ensemble d’aide donné
à l’individu pour qu’il arrive à s’adapter aux exigences posées par la vie sociale ou qu’il arrive à
l’insertion sociale harmonieuse dans la communauté. L’individu ayant atteint ce niveau
d’adaptation sociale reçoit la qualification d’adulte. Un des buts principaux de l’éducation est
donc de faire des adultes, en d’autres termes, former des individus capables de vivre tout seul,
sans l’aide constante d’autrui. Ainsi que nous l’avons vu, l’orientation vise à préparer l’individu
au choix professionnel judicieux.
Nous savons que l’exercice de la profession conditionne l’accession et l’acceptation
sociale au stade de la vie adulte. Les adultes sont des personnes qui sont capables de subvenir à
leurs besoins. Cette capacité ne peut être acquise que par la profession assurant les ressources
nécessaires. On a aisément constaté que l’aide en vue d’assurer une profession stable à l’individu
entre dans le cadre du programme d’aide que l’éducation doit donner à l’homme pour son
adaptation à la vie. Il faut seulement signaler que l’aide par l’orientation est confinée au secteur
8

professionnel mais elle reste essentiellement une aide en vue d’éducation, un processus
éducatif. Reuchlin dit à juste titre de l’orientation qu’elle est une nouvelle différenciation de la
fonction d’éducation. Elle fait partie du faisceau éducation et est une composante de la fonction
d’éducation.
Etant donné son statut, l’orientation devait faire son entrée dans le cadre privilégié
de la transmission de l’éducation, l’école. Elle y a influencé l’organisation des systèmes scolaires,
spécialement le programme de la formation de l’enseignant dans plusieurs pays (s’est ajouté une
information adaptée au rôle qu’il joue dans l’orientation de ses élèves) et l’introduction d’une
nouvelle fonction psychologique, la fonction de psychologue scolaire dont les deux fonctions sont
l’observation psychologique continue de l’élève et la pratique de la psychologie des disciplines
scolaires.
1.3.3. Orientation et éducation à la carrière
L’éducation à la carrière a été définie pour la première fois en 1977 comme étant un
effort pour concentrer l’éducation et l’action de la communauté en général à l’aide aux individus
pour qu’ils acquièrent et utilisent les connaissances, les habiletés et les attitudes nécessaires
pour que chacun puisse faire un travail significatif, productif et satisfaisant dans sa vie.
La définition d’éducation à la carrière a évolué au cours des années mais les éléments
communs sont :

 Education caractérisée par des relations éducation/travail ;


 Un effort qui demande la participation conjointe du système d’éducation et de la
communauté en général.
Aujourd’hui, le travail n’est plus d’abord une obligation sociale mais plutôt un besoin
fondamental de l’être humain de se sentir quelqu’un parce qu’il fait quelque chose et de savoir
que les autres ont besoin de lui en partie pour ce qu’il fait. Cette exigence d’humanité peut être
satisfaisante dans un travail rémunéré mais aussi dans des activités de loisirs, dans des tâches
réalisées à la maison.
Nous ne perdons pas de vue que l’éducation a d’autres buts que le travail
contrairement à ce que pourrait souligner l’éducation à la carrière. En plus du travail comme
objectif, il faut prendre en considération comme buts de l’éducation : instruire, préparer à la vie
de famille et de citoyen.
Par rapport à l’éducation en général, il faut retenir que l’éducation à la carrière veut
contribuer à améliorer le rendement scolaire des élèves dans la classe. Dans cet ordre d’idées un
moyen efficace de motiver l’élève à vouloir apprendre et les enseignants à vouloir enseigner
efficacement est de faire ressortir l’utilité de la matière à enseigner dans le travail.
1.3.4. L’orientation-éducation et déclaration universelle des droits de l’homme
En tant que forme d’éducation, l’orientation est un droit. L’enfant, l’homme a le droit
d’exiger qu’il soit observé psychologiquement au cours de ses études primaires et des autres
cycles de formation (secondaire, supérieur), qu’il soit informé sur ses intérêts, aptitudes ou
capacités, sur les exigences des métiers ou professions et sur celles des formes d’études qui
préparent à ces professions, et qu’il soit informé sur le marché du travail. Bref, comme il est
reconnu aujourd’hui avec force l’homme doit apprendre à s’orienter et l’école, l’éducation doit
apprendre à l’homme à s’orienter. On parle précisément de l’approche éducative de
l’orientation.
Cette information est une condition sine qua non de l’exercice de sa liberté en tant
que homme qui est responsable de sa destinée. L’homme ne peut être reconnu valablement
9

responsable du choix de ses occupations professionnelles s’il choisit dans l’ignorance de tous les
aspects décrits plus haut. Une telle ignorance est une sorte de détermination, et donc en sens
opposé de l’exercice de la liberté. Le manque d’information en matière d’orientation conduit par
conséquent à une certaine aliénation de l’homme. Le Droit à l’éducation prend, avec la nécessité
d’être orienté, une forme spéciale de Droit à l’orientation. L’homme a un Droit à l’orientation
dans le cadre de son éducation. Et ce Droit entre incontestablement dans le cadre de la
Déclaration Universelle de Droits de l’homme et spécialement le Droit à l’éducation, par l’ONU.
1.4. VOCATION
Le problème de l’orientation est celui de la recherche d’une voie, d’une vocation par
un individu, un enfant avec l’aide du psychologue (orienteur). Que faut-il entendre par vocation ?
1.4.1. La vocation au sens traditionnel et l’orientation
La définition communément admise faisant de la vocation un appel intérieur de Dieu
auquel il faut répondre est, au prime abord en contradiction avec l’idée même d’orientation. Car
cette définition insinue que la vocation est inscrite par la Providence et ressentie par la personne.
Dieu, en tant que Providence assurera d’ailleurs les capacités nécessaires à l’exercice du rôle
(profession) prédestiné. C’est notamment le raisonnement qui prévaut quand il s’agit de la
vocation religieuse. Et on comprend qu’à moins de refuser la voix divine aucun autre choix
véritable n’est possible, le cheminement de la vie future de l’individu qui se consacre à Dieu,
ayant été tracé par le Créateur. Dire qu’il n’y a pas de choix, c’est dire qu’il n’y a pas
d’orientation, conçue essentiellement comme étant l’aide en vue de permettre à l’individu de
choisir librement le rôle, la profession qui lui convient. L’orientation n’a pas de raison d’être en
présence de la vocation, en ce sens traditionnel, sinon seulement dans la mesure où elle
n’assurerait que les moyens susceptibles de révéler la vocation existante, latente ou encore mal
formulée. Ce qui réduirait tout au plus l’orientation à un rôle de fidélité à la volonté divine :
éliminer du chemin du futur homme les obstacles susceptibles de dévier de sa course la
réalisation de sa vocation.
1.4.2. Le concept de vocation et l’évidence
Loin de nous l’intention de nous ingérer dans l’épineux problème de la
prédestination, nous relevons seulement que l’évidence récuse la conception traditionnelle de la
vocation. En dehors des vocations au sens traditionnel où le travail de l’homme est précisé par la
volonté de Dieu, les autres vocations, pour le choix de son travail ne sont pas inscrites dans la
conscience par la Providence. Dieu oblige à l’homme à travailler (Bible). Mais, il s’est refusé de lui
imposer le travail qu’il doit faire dans sa vie : il le laisse libre de choisir sa profession, de choisir sa
vocation. Le raisonnement de Dieu en la matière est semblable à celui du mariage où il oblige à
l’homme de vivre avec un conjoint mais il ne dit pas avec lequel (conjoint) ? Des facteurs
multiples influencent le choix d’un conjoint tout comme des facteurs multiples influencent le
choix d’un métier. Lorsque l’homme a choisi son métier librement, il dit que c’est sa vocation
(chanson populaire : mosala nzambe aponela ngai). L’homme rendra compte à son Dieu de son
travail.
La science confirme cette liberté de choix comme le montre un petit extrait tiré de
Drevillon (1970, pp.16-17) que la personne est effectivement libre : « Ils (adolescents) (…)
admettent que leur orientation se construit par touches successives, ils vont même jusqu’à refuser
le «non» qui cristalliserait prématurément leur recherche, …»« Un adolescent nous disait je ne
peux tout de même pas renoncer si vite à chercher ce que je serai.»« Je refuserais d’indiquer ma
vocation ». Ce qui ressort de ces extraits, c’est le fait que, le métier à exercer (vocation) n’est pas
imposée une fois pour toutes à la naissance ou à un moment donné de la vie, pour tous les
10

individus de telle sorte que l’homme peut rejeter une première, une deuxième et vouloir une
autre, une troisième vocation.
Le choix d’une vocation non imposée par le créateur est fortement influencé par la
société telle que nous l’avons démontré à travers trois démarches :
1) Au départ, c’est un statut professionnel, un état qui nous intéresse plutôt qu’un métier
précis : nous voulons un métier qui nous donne du prestige, de la richesse, de
l’indépendance, de la stabilité, une responsabilité, des loisirs, de la culture ou des
connaissances, mais le métier lui-même peut en général être quelconque, pourvu qu’il nous
procure le statut professionnel visé. De plus, le statut professionnel visé, le métier et au sein
du métier, l’échelon ne restent pas toujours les mêmes au fur et à mesure du
développement de l’homme. Par exemple, nous voulons un statut professionnel qui nous
garantisse la stabilité d’emploi et nous optons pour devenir un agent du département de la
santé (profession médicale). Dans ce cadre, il se peut que celui qui est devenu infirmier
(échelon) visait dans un premier temps à devenir médecin ou, au contraire, celui qui est
devenu médecin visait à devenir infirmier.
2) Les métiers auxquels nous aspirons existent en premier lieu dans notre entourage ou
contexte social et non dans notre conscience : était-il possible de penser à des vocations de
pilote d’avion au Congo vers les années 1900, avant que les congolais n’aient connu et vu
l’avion et le pilote d’avion !
3) L’étude de Raffestin sur la « Sociologie du choix professionnel » où il a insisté sur le rôle
déterminant du milieu social comme facteur de la vocation. Le constat le plus général en
matière de choix professionnel est celui d’une véritable hérédité des professions : le fils
devient ce que son père a été. Le tableau suivant est éloquent :

Métier du fils
Métier du père Non manuel Manuel Agriculture
Non manuel 73 % 18 % 9%
Manuel 35 % 55 % 10 %
Agriculture 16 % 13 % 71 %
1.4.3. La conception réaliste de la vocation
La vocation, dans le cadre de la liberté que Dieu laisse à l’homme, se trouverait
davantage dans la conscience du profil des aptitudes individuelles de la personne, dans les
besoins ressentis de la société ou de la communauté et dans les avantages économiques ou
spirituels en perspective dans la vie. Ces trois facteurs pèseraient en faveur des métiers d’un
individu dans la vie.
1.5.SELECTION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE
1.5.1. Définition
La sélection consiste à retenir pour accès à une formation (sélection scolaire) ou pour
l’exercice d’un métier ou profession (sélection professionnelle) le candidat ou les candidats
aptes, avec élimination des candidats inaptes. Si plusieurs candidats se révèlent aptes, on
prendra les meilleurs en fonction des places à pourvoir. La sélection part des exigences des
postes à pourvoir tandis que l’orientation part des individus pour lesquels il faut trouver des
activités qui conviennent les mieux à leur profil. En d’autres termes, le concept de sélection
implique l’idée de barrage : les individus faiblement doués ne peuvent pas être acceptés à des
études ou à un emploi pour lesquelles ou pour lequel ils se seraient révélés inaptes. Ce qui n’est
pas le cas en orientation où nous devons trouver une orientation pour chaque personne qui nous
11

est confiée. La sélection scolaire et professionnelle implique l’idée que l’on prend en ligne de
compte simultanément les exigences des professions et des études qui préparent à ses
professions.
En sélection, le rôle du psychologue est surtout double :
- La détermination des aptitudes nécessaires à l’exercice de l’activité visée (études ou
emploi) ;
- Le choix des personnes capables c’est-à-dire des personnes possédant dans une mesure
appréciable et suffisante les aptitudes nécessaires.
1.5.2. Seuil critique de sélection
Une autre différence fondamentale entre la sélection et l’orientation est le recours
au critère de seuil critique de sélection dans les opérations de sélection scientifiquement
conçues. On ne peut en principe accepter à un poste de travail (ou à suivre une forme d’études)
un candidat dont l’évaluation de la performance se situe en dessous du résultat limite suffisant
fixé dans le « test» d’entrée pour garantir le succès dans l’activité professionnelle (ou scolaire)
visée. Le seuil critique peut être imposé par l’autorité hiérarchique soit discrétionnairement, sans
étude préalable comme dans le cas des seuils critiques de 60 % à l’époque de l’UNAZA ou de 50
% actuellement pour être admis à l’Université en RDC, ou scientifiquement en se référant à une
étude comme celle que nous présentons ci-après.
Cents élèves finalistes du secondaire, candidats en 1 er graduat faculté de médecine.
Les côtes obtenues au test d’entrée s’échelonnent de 1 à 9 sur 10. Dans ce genre d’étude, tous
les candidats ayant réussi ou échoué sont admis au critère d’entrée, en l’occurrence ici, le 1 er
graduat médecine parce que des candidats ayant réussi au test peuvent échouer dans le critère
tout comme des candidats ayant échoué au test peuvent réussir dans le critère. A la fin du 1 er
graduat, les candidats ont été évalués du point de vue de leur réussite aux études de 1 er graduat
en médecine. On a constaté dans cette étude là que parmi ceux qui ont obtenu la note 1 au test,
23 % ont réussi au critère et 77 % n’y avaient pas satisfait. Par contre, 67 % de ceux qui ont
obtenu la note 2 au test ont échoué dans le critère et 33 % y ont réussi. C’est à la note de 4 que
l’on a pu s’attendre à une bonne réussite dans le critère, soit 60 %. Par conséquent, la note de 4
au test d’entrée en 1er graduat médecine sera désormais retenue scientifiquement comme seuil
critique de sélection en 1er graduat de la faculté de médecine. Le tableau ci-après illustre pour
l’ensemble de l’étude les pourcentages de réussite au critère en fonction de note à l’examen
d’entrée à la faculté de médecine (étude fictive).

96%
9

90%
8

86%
7

78% % de
Notes au 6 réussites au
test
critère/G1
d'entrée
Médecine
70%
5
12

4 60%

47%
3

2 33%

23%
1

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100%

Légende
1. Eliminés 2. Reçus

1.2. LES NECESSITES DE L’ORIENTATION


Il y a plusieurs facteurs qui ont contribués à l’instauration de l’O.S.P., et notamment,
les nécessités de l’évolution historique, les nécessités psychologiques, les nécessités
pédagogiques et les nécessités économiques et sociales.
1.2.1. LES NECESSITES DE L’EVOLUTION HISTORIQUE
Deux facteurs à considérer : l’avènement du machinisme qui érige la science et la
technique en critère d’élévation sociale d’une part et les idées démocratiques issues de la
Révolution française de 1789 d’autre part.
Avant l’époque du machinisme, le monde et la vie ont connu une grande stabilité. La
destinée de l’homme était déterminée, par son origine familiale et sociale. La société ne
contestait pas le sort que la naissance avait prescrit : l’homme était instruit, éduqué pour devenir
ce que son père était. On ne changeait donc ni de statut, ni de condition. Avec la naissance du
machinisme au XVIIème (J. Watt), le monde et la vie perdirent cette stabilité : tout change et
évolue. Et, dans le nouveau contexte de vie, la science et la technique devinrent les seuls critères
d’élévation sociale et de succès dans la vie. D’où l’importance de l’instruction et de la culture qui
permettent l’accès aux secrets de la science et de la technologie.

L’industrie et le commerce furent les premiers utilisateurs de la science et exigèrent


le meilleur emploi des aptitudes de chaque travailleur. Ce qui exigeait de connaitre les aptitudes
de chaque travailleur par un service compétent de psychologie.

Par ailleurs, depuis les idées démocratiques issues de la Révolution Française de


1789, les peuples réclament leur souveraineté par rapport à la classe dirigeante et revendiquent
l’égalité de tous les citoyens de toute condition sociale. Ils réclamaient que tous les citoyens
soient égaux et aient accès à l’instruction et à la culture suivant leurs aptitudes et leurs intérêts,
car il fallait que chaque citoyen participe de façon active à la vie politique, à la recherche du bien
commun, au sérieux dans les élections des représentants. Ce qui impliquait la démocratisation de
l’enseignement par laquelle tous les citoyens pouvaient accéder à toutes les formes et à tous les
niveaux de l’enseignement national.

Pour réduire les risques d’échecs dans les efforts d’instruction et de culture,
l’enseignement devait être proposé à l’homme suivant ses capacités et ses intérêts. D’où la
nécessité d’une Orientation Scolaire et Professionnelle.
13

1.2.2. LES NECESSITES PSYCHOLOGIQUES


Avec la croissance continue et spectaculaire de la science et de la culture, il était
devenu impossible à un homme d’incarner l’ensemble du savoir, un individu ne se trouvait plus
capable de faire toutes les études d’ingénieur de mines, d’agronome, de médecin, de philosophe,
etc. L’homo universale de16-17èmes siècles qui incarnait tout le savoir (Léonard de Vinci (16 ème
siècle), Michel Ange (17ème siècle), Blaise-Pascal (17ème siècle)) était devenu inconcevable. Devant
cette incapacité pour un homme d’embrasser tous les domaines du savoir, les hommes ne se
sont révélés que dans l’un ou l’autre domaine seulement. L’ensemble du savoir devait donc être
regroupé par domaines différents constituant des chemins différents à suivre dans
l’enseignement et la formation, comme les études des mines, les études pour agronome, les
études médicales, les études pour devenir philosophe. Mais on a vite constaté que les parents
comme les enseignants n’étaient pas assez outillés pour la connaissance psychologique de
l’enfant, telle qu’elle est exigée pour connaître le domaine qui lui convient, c’est-à-dire tel qu’il
est exigé pour son orientation. Ce qui a nécessité la présence d’un service spécial pour l’étude
psychologique de chaque enfant, un service d’orientation. L’O.S.P. est ainsi née de la nécessité
de tenir compte des aptitudes et des aspirations des individus dans leur orientation scolaire
devant l’impossibilité pour un homme de tout embrasser, devant les connaissances de plus en
plus abondantes.
1.2.3. LES NECESSITES PEDAGOGIQUES
L’organisation scolaire devait être réformée en fonction de la nouvelle conception de
l’enfant selon laquelle les aptitudes et les intérêts de l’enfant ne sont pas différenciées à la
naissance ou à la fin de l’enfance, plus ou moins 12 ans. Bien au contraire, il faut l’observer
pendant une plus longue période d’une manière continue durant toute la période scolaire.
La décision à prendre sur l’avenir de l’enfant doit intervenir après l’éclosion et la
différenciation de ses aptitudes et de ses traits de caractères.
La pédagogie s’est rendue compte du handicap d’avoir condamné trop tôt l’enfant à
l’étude par exemple des langues et de constater qu’elle ne pouvait lui convenir et que à la place il
fallait lui conseiller par exemple, les mathématiques ou les sciences. La rectification ne se fait pas
sans préjudice à l’enfant : leçon particulière, coût de ces leçons, travail supplémentaire et retard.
L’enseignant traditionnel ne peut pas être en mesure de répondre aux exigences d’une
pédagogie qui ne doit pas charger la mémoire ou les « facultés» de l’élève mais qui doit donner
un enseignement à la mesure de l’être en formation (Montaigne). L’école traditionnelle devait
être dédoublée d’un service d’orientation scolaire, susceptible de l’aider à adapter son
enseignement au rythme de travail, aux aptitudes en cours de différenciation, aux goûts etc., de
l’enfant.
1.2.4. LES NECESSITES ECONOMIQUES ET SOCIALES
Deux faits saillants : les accidents de circulation urbaine et la complexité croissante
des métiers jouèrent un rôle dans la naissance et le développement des services d’orientation.
Les accidents de circulation urbaine alertèrent l’opinion sur la nécessité d’étudier les raisons
psychologiques de ces accidents. De plus, les métiers devenaient de plus en plus complexes : un
seul métier s’est transformé en une famille de métiers, de telle sorte qu’actuellement on compte
plusieurs métiers ou emplois vacants. Et avec cette multiplication des métiers, le choix d’une
carrière était devenu extrêmement difficile. Le concours des spécialistes en orientation
professionnelle pour conseiller le choix s’imposait.
14

1.3. L’IMPORTANCE DE L’O S P


1.3.1. CONSTATATION GENERALE
Le fait le plus saillant est la constatation des différences individuelles. Différences en
degré d’intelligence, en tempérament, en caractère, en stature, en aptitudes particulières, etc.
entre les hommes, différences explicables notamment par la constitution et qui se sont révélées
irréductibles malgré la mise en exercice des travailleurs dans les conditions identiques
d’adaptation (action de formation professionnelle identique).Ceci signifie que les personnes ne
possédant pas les aptitudes requises pour l’exercice d’un métier déterminé n’y excelleront pas
par le fait de l’exercer.
On ne peut pas par conséquent, procéder à la répartition au hasard des hommes
dans les diverses professions, comme l’avait préconisé le philosophe Janséniste Blaise Pascal :
« La chose la plus importante à toute vie est le choix du métier, le hasard en dispose». Le hasard
ne peut disposer de l’orientation sans s’exposer à de grands risques d’instabilité et d’échecs
professionnels. Notre position, contrairement à Pascal, est que le hasard ne peut disposer de la
répartition des hommes dans les métiers sans les exposer à des grands risques d’échecs et de
tâtonnements professionnels. Il faut retenir expressément ici que chaque candidat doit faire des
efforts pour découvrir la profession qu'il va exercer avec succès. Il ne peut attendre le hasard
comme guide sûr. Cette affirmation a rendu nécessaire dans le présent cours de proposer un
modèle de cadre conceptuel de la vocation (voir chapitre trois).
1.3.2. IMPORTANCE DE L’O.S.P. SUR LE PLAN INDIVIDUEL
1) L’O.S.P. est importante dans la mesure où elle conduit au choix d’une profession dont
dépend la maturation harmonieuse de la personnalité et l’obtention finale du statut adulte.
Parlons d’abord de l’aspect maturation harmonieuse de la personnalité. Une personne aspire
à l’indépendance et les possibilités d’une émancipation complète de la famille et d’une
autonomie économique dépendent de l’exercice d’une profession. Un adolescent ayant un
but professionnel devant lui, un but professionnel qui présente une certaine assurance de
réussite, aura certainement moins de problèmes qu’un jeune qui manquerait d’un tel but
dans l’esprit, susceptible de motiver leur comportement journalier. Une O.S.P. compétente
peut aider à réduire le nombre et la gravité des problèmes dans les autres domaines de la
vie. AUSUBEL a, par exemple, montré que des anxiétés des adolescents disparaitraient
entièrement, ou tout au moins seraient considérablement soulagées, s’ils pouvaient obtenir
un bon placement professionnel. Pour l’aspect du statut adulte, il faut relever le fait que la
récognition sociale comme membre égal de la société adulte, capable notamment de fonder
une nouvelle unité familiale indépendante, est liée également à l’exercice d’une profession
stable.
2) L’O.S.P. est importante dans la mesure où elle permet d’éviter : le chômage souvent dû au
manque d’aptitude pour une profession déterminée ou au manque de préparation à la
profession ou dû à l’instabilité (licenciement) professionnelle ; les gaspillages d’argent si on
se serait préparé pour un métier où l’on constate un peu tard que l’on n’en avait ni les
aptitudes, ni le goût réel. En évitant le chômage, elle contribue à l’installation d’une grande
confiance en soi parce qu’on réussit dans la vie, et on réalise ainsi ses rêves d’enfance.
3) L’O.S.P. se justifie aussi pour deux raisons majeures :
(1) Le choix professionnel est trop souvent le résultat d’une quelconque influence
accidentelle plutôt que celui d’une étude sur le sujet et le domaine des professions.
Exemple des choix faits pour raisons superficielles ou étrangères à l’activité
15

professionnelle comme telle (profession exercée par un ami, prestige attaché à la


profession).
(2) Le nombre impressionnant de professions existantes et les obstacles qui s’opposent à
leur connaissance. Ils nécessitent un moyen de restreindre le nombre de professions à
étudier. Il s’agira pour un individu déterminé de n’étudier que les professions qui auront
le plus de chances de lui convenir. C’est un inventaire de préférences professionnelles
qui est surtout indiqué. Un inventaire exprime ces préférences d’un individu en types
d’activités. Une fois les activités identifiées, on détermine les professions qui les
impliquent. De cette manière, on réduit le champ d’étude des professions aux seules
professions impliquant ces activités-là.
1.3.3. IMPORTANCE DE L’O.S.P. SUR LE PLAN SOCIAL
Deux ordres de malaises en l’absence de l’O.S.P. L’un sur le plan général, l’autre sur le
plan économique.
Sur le plan général, l’instabilité de la main-d’œuvre se répercutera sur l’intégration
collective. Le bonheur d’une collectivité ne peut être que le reflet du bonheur de chacun de ces
membres. Au plus grand nombre de mal adaptés, d’aigris au sein d’une société correspondra une
société plus déséquilibrée, où règne la haine, la jalousie, le désespoir, l’agressivité.
Sur le plan économique, on doit citer l’écart entre l’état de l’offre et de la demande
qui peut être très grand pour certaines professions, précisément parce que les choix se font au
tout hasard, sans une instance canalisatrice, une organisation qui répartit les effectifs de
formation et leur affectation aux emplois disponibles (penser à l’organisation dont nous avons
parlé dans la définition de la conception administrative de l’O.P.).L’absence d’une telle
organisation crée généralement déséquilibre social. DESCOMBES rapporte par exemple qu’aux
Etats-Unis, les psychologues ont souvent constaté le pourcentage disproportionné, allant jusqu’à
50% d’intérêts exprimés par les adolescents pour l’exercice des professions libérales, alors que le
pourcentage de la population engagée dans des professions libérales se situait entre 5 à 10%.Il
faut donc l’action de l’O.S.P., seule capable de réduire au maximum la disproportion entre
aspiration personnelle et les besoins de la communauté, de réaliser "The right man in the right
place" dont le résultat est le bonheur collectif.
1.3.4. SYNTHESE
L’orientation apparait ainsi comme un des moments décisifs de la vie humaine. Elle
détermine le choix d’une profession qui commandera dans une large mesure les distractions et
les plaisirs. Elle réduira le nombre d’hommes, de femmes et de jeunes qui trainent une existence
ou qui ont raté celle-ci, à cause d’activités scolaires ou professionnelles non acceptées parce que
mal choisies.
Incontestablement, l’orientation a une importance primordiale pour
l’épanouissement ou l’ajustement de la personne et pour le bonheur et l’équilibre de la société.
1.4. LES GRANDES ETAPES DE L’O.S.P.
L’organisation scolaire d’un pays fixe les étapes de l’orientation scolaire qui sont
l’orientation en fin du cycle primaire, l’orientation en fin du cycle d’orientation ou du premier
cycle du secondaire, l’orientation à l’entrée des études supérieures et/ou universitaires et
l'orientation à la fin des études supérieures ou universitaires constituant le programme du
follow-up.
1.4.1. L’ORIENTATION ENFIN DU CYCLE PRIMAIRE
16

A la fin du primaire, interviendra la décision d’orientation vers un tronc commun (cas


de la RDC) préparatoire à une des sections d’études secondaires débouchant à l’enseignement
supérieur et universitaire ou vers l’enseignement post-primaire, préparant à un métier pratique
ou plus directement vers un métier pratique.
L’orientation à ce niveau doit se décider dans la plus grande prudence, étant donné le
niveau de développement de la personnalité des sujets à orienter. En effet, à l’âge où se termine
le cycle primaire (11-12 ans d’AC), les différentes aptitudes de l’homme ne sont pas encore
suffisamment différenciées et de nombreux spécialistes estiment qu’aucune sélection, entendue
au sens d’une option scolaire à l’exclusion d’une autre, ne peut en principe être faite avec
rigueur. Aucune décision ne peut être prise sur des enfants de moins de 6 ans - se situant dans la
période préscolaire : les baby-tests ont été reconnus unanimement comme étant non fidèles.
Quelques tests sont actuellement utilisables pour les enfants de l'âge scolaire (6-12 ans) pour les
premières tentatives de leur orientation, à savoir la WISC IV, le K-ABC (Kaufman Assessment
Battery for Children), le dessin du bonhomme, … Ce qui a été en faveur du report de la décision
d’orientation vers des voies nettement différenciées.
Cette orientation scolaire ne se fait plus à la fin de l’école primaire dans un bon
nombre d’Etats modernes ; elle est reculée pour être située autant que possible à un âge de
maturité suffisante. Entre temps, les élèves sont placés dans une période d’observation, un cycle
d’orientation comportant un programme de connaissances générales préparant à l’adaptation à
toutes les sections d’enseignement.
Comme tous les élèves entrant à l’école primaire n’accèdent pas à un enseignement
promotionnel ou professionnel, un effort sérieux doit être fait pour que les programmes de
l’enseignement primaire préparent à l’intégration professionnelle des jeunes sortants. On
préparera au plus tard, au niveau de degré terminal du primaire les enfants aux activités
agricoles, aux activités pastorales, aux activités artisanales ou autres suivant la vocation
économique du milieu où les élèves sont appelés à passer leur vie adulte et suivant le constat
selon lequel beaucoup d'élèves n'atteignent pas le niveau secondaire.
1.4.2. L’ORIENTATION EN FIN DU CYCLE D’ORIENTATION OU DU PREMIER CYCLE DU
SECONDAIRE
C’est dans le cycle inférieur des humanités ou dans le cycle d’orientation (premier
cycle de l’enseignement secondaire) que doit se préparer l’orientation à donner à l’élève qui
entre dans le cycle supérieur des humanités ou le second cycle. C’est une phase particulièrement
importante, parce que ce sont les résultats des observations réalisées en ce moment qui seront
décisifs pour la direction à proposer à la vie de l’élève. A la fin du cycle d’observation va se
décider une orientation qui sera difficile à modifier dans la suite : un élève orienté en section
littéraire s’adaptera difficilement en section scientifique, en cas de réorientation dans cette
dernière section, à cause d’un premier choix mal fait. C’est pourquoi les efforts d’observation
continue doivent se multiplier en vue de s’assurer de la connaissance aussi complète que
possible de chaque élève dans les différents secteurs de sa personnalité.
Il y a deux problèmes psychopédagogiques particuliers, liés à la personnalité des
élèves de ce cycle et qui doivent retenir l’attention de l’orienteur à ce niveau :
1) La période de 12-15 ans est caractérisée par la différenciation de plus en plus effective pour
les aptitudes.
2) Elle est, sur le plan intellectuel, une période de passage de la pensée concrète à la pensée
formelle. Les différences individuelles constatées dans le processus de différenciation des
aptitudes et d’accès à la pensée formelle se sont révélées être fortement accentuées par le
facteur de milieu socio-économique et socio-culturel : chacun des phénomènes se réalise
17

plus lentement chez les enfants provenant de milieux familiaux défavorisés. L’orienteur
devra être plus prudent dans l’interprétation des performances des élèves de ces milieux
défavorisés, à cause de l’éclosion relativement plus tardive des aptitudes différenciées et de
la pensée abstraite.
L’orientation en fin du cycle d’orientation ou en fin du premier cycle du secondaire
est normalement de nature scolaire parce que l’orientation dans le cycle d’observation ou dans
le cycle secondaire inférieur vise généralement l’accès à une section du second cycle ou du
secondaire supérieur. Elle peut être professionnelle dans la mesure où elle se fait vers
l’apprentissage et la pratique d’un métier.
Il y a des précautions à prendre pour proposer aux jeunes une orientation
professionnelle ou une orientation scolaire vers les études plus courtes ou de niveau plus bas
que prévues. L’idée d’orientation implique celle de succès ou tout au moins de progrès, surtout
dans la mentalité des jeunes que l’orientation concerne. Aussi le fait d’être réduit assez tôt à un
apprentissage professionnel ou à des études de niveau inférieur à d’autres comportent le risque
d’être ressenti par les intéressés comme un échec, avec toutes les répercussions de cette
expérience sur l’ensemble de la vie ultérieure.
1.4.3. L’ORIENTATION EN FIN D’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET DANS LES ETUDES
SUPERIEURES
La diversification des sections d’enseignement dans le secondaire supérieur a été
rendue nécessaire par la démocratisation de l’enseignement et par la diversification des besoins
économiques, sociaux et culturels des Etats modernes. A la fin du secondaire, la proportion
d’orientation professionnelle à conseiller peut être importante et même plus importante que
celle d’orientation scolaire. Les exigences d’accès à l’enseignement supérieur obligent bon
nombre de finalistes des sections générales et techniques à abandonner l’élan vers les études
pour entrer dans une profession (entrée directe ou interposée par une phase d’apprentissage
courte).
Cette orientation professionnelle est généralement facile à réaliser parce qu’on
dispose du dossier scolaire de chaque élève finaliste (un contrôle est souvent nécessaire) et qu’il
suffit d’avoir une information sur les débouchés professionnels et le marché de l’emploi pour
conseiller un métier. Le conseil sera généralement une confirmation des intérêts professionnels
longtemps connus au cours de la scolarité.
En ce qui concerne l’orientation scolaire des finalistes, de prime abord, nous sommes
enclins à penser avec une trop grande facilité que le fait pour les élèves d’avoir été formés dans
des moules différents, dans des orientations différentes, dispense des efforts particuliers dans la
direction à donner aux étudiants dans leur option pour une discipline de spécialisation : la
section d’études secondaires indiquant aisément les prolongements scolaires des études
supérieures. La correspondance entre orientation en secondaire et en supérieur suffit par elle-
même à garantir l’intégration et l’adaptation dans la discipline entreprise dans l’enseignement
supérieur.
Ce qui signifierait finalement que les activités de l’orientation seraient assez réduites
en fin secondaire supérieur et au cours des études supérieures. La réalité s’est avérée être toute
autre. Divers facteurs amènent ceux qui désirent entrer à l’université ou qui y sont déjà, tout
comme les administrateurs de l’université à rechercher le maximum d’indications objectives
auprès des spécialistes que sont les conseillers psychologues.
Ces indications peuvent être groupées suivant les catégories de personnes qui s’y
intéressent au premier chef, en :
18

- indications aux administrateurs de l’université et


- indications aux étudiants (et parents), confrontés aux problèmes d’orientation à
l’université et d’adaptation au milieu universitaire.

1) Les indications objectives aux administrateurs de l’université


Les transformations des universités sont difficiles à suivre, même par les dirigeants de
l’Université. Pour être en mesure de déterminer avec compétence les critères de réussite, il faut
être au courant de l’évolution des programmes et des exigences spécifiques d’adaptation qu’ils
posent.
Les dirigeants ont besoin de conseils de spécialistes qui, par leur carrière même,
suivent ces transformations et sont capables de proposer des critères d’entrée et de réussite qui
tiennent compte de la situation réelle. Ce sont ces spécialistes qui pourront répondre aux
questions du genre suivant. Les pourcentages de points en fin du secondaire sont-ils
suffisamment prédictifs ? A quelles conditions devrait satisfaire la mesure de connaissance du
secondaire pour s’assurer d’une plus grande prédictivité ? Ne seraient-ce pas des épreuves de
connaissances élaborées par les professeurs d’Université, censés connaître aussi bien les
programmes d’enseignement secondaire et ceux d’enseignement supérieur qui assureraient une
plus grande prédictivité de la réussite universitaire ? D’autre part, ne faudrait-il pas prendre
simultanément en considération des aspects comme les capacités intellectuelles (facteurs G.,
aptitudes spécifiques, fluidité mentale) et l’assiduité au travail (volonté et intérêt) dans le milieu
universitaire ?
Un domaine où la collaboration des spécialistes en orientation est requise aux
dirigeants de l’Université est celui de la décision à prendre en faveur de l’enseignement
universitaire de masse ou de l’enseignement universitaire élitiste. L’option politique à prendre
dépend largement des besoins du pays et des débouchés professionnels, c’est-à-dire des
éléments dans lesquels les conseillers d’orientation sont presque seuls compétents.
2) Les indications objectives aux finalistes, aux étudiants universitaires et à leurs parents.
C’est la justification dans l’enseignement supérieur. Il faut, pour considérer
l’importance de l’orientation dans ce cadre, voir le problème au niveau des candidats finalistes à
l’entrée et celui des étudiants se trouvant déjà dans le milieu universitaire.
Plus que les dirigeants de l’Université, les finalistes du secondaire et leurs parents ont
de la peine à suivre les transformations d’une université à la complexité mouvante et les
fluctuations du marché de l’emploi provoquées par l’évolution rapide de la science et de la
technologie. Devant cette double nécessité, ces finalistes sont voués à rechercher l’intervention
des conseillers psychologues :
- d’une part, dans les décisions sur les études à suivre, particulièrement.
a) Dans le choix des disciplines (études scientifiques, études juridiques, études
psychologiques) et
b) Dans la forme des études à entreprendre pour le niveau de spécialisation désiré (par
exemple pour un candidat aux études scientifiques, lui faudrait-il entrer dans une année
préparatoire désirée (par exemple pour un candidat aux années préparatoires à la Faculté
Polytechnique, ou entrer directement à la Faculté des Sciences ou plutôt entrer dans un
Institut Supérieur Technique).
- d’autre part, pour obtenir l’information sur les débouchés professionnels en vue, qui
semblent inconstants.
19

Le besoin d’orientation, de directivité, continue à se faire sentir chez les finalistes


après qu’ils soient devenus étudiants : le milieu universitaire pose, en effet, à différents titres,
des problèmes d’adaptation. Voici en bref comment le nouvel étudiant qui passe du secondaire
au supérieur voit changer ses conditions de travail :
1) L’étudiant est libéré de certaines contraintes : plus de présences obligatoires aux cours, plus
de notes de conduite, plus de rang devant la classe ;
2) Changement dans les motivations de travail : on ne travaille plus pour une réussite qui
s’apprécie au jour le jour et par surcroît on travaille actuellement dans une situation moins
encadrée ;
3) Relativement libre : l’étudiant devient responsable et doit organiser son travail, et en
l’absence du maître d’autrefois, la discipline qui lui était imposée est devenue
l’autodiscipline.
Ce système de liberté s’est avéré, dans bien des cas, une source d’inadaptation, dans
la mesure où les méthodes de travail personnelles ont été mal forgées, ou la documentation a
été mal choisie, ou le temps consacré librement au travail était proportionnellement plus petit
par rapport à celui réservé aux loisirs et distractions, etc.
A côté de cette liberté, il faut accuser le travail universitaire comme tel, sous toutes
ses formes (horaires surchargés, multiples travaux pratiques et dirigés, examens sur des matières
étendues) comme source des problèmes d’adaptation nécessitant l’intervention du conseiller
psychologue. Le travail universitaire est source de frustration, d’angoisse et de surmenage. Par
exemple, le Comité National Universitaire en France a estimé en 1966 à 3% les étudiants qui ont
fréquenté régulièrement les consultations de santé mentale et à 30% les étudiants qui ont, à un
certain moment de leur vie universitaire, demandé des conseils pour leurs problèmes
personnels.
Voilà définie en résumé toute l’importance de l’orientation universitaire. Pour une
meilleure efficacité du processus éducatif complet les services d’O.S.P. ou plus généralement de
consultation psychologique devraient être mis à la disposition des finalistes du secondaire et des
étudiants. Chaque étudiant devrait avoir un dossier d’orientation comme dans les cycles
antérieurs.
Reuchlin propose que tout dossier utilisé dans l’enseignement supérieur comprenne
comme base commune :
 des questionnaires dont le but est d’obtenir du sujet de s’étudier lui-même en analysant
son passé scolaire et le présent universitaire avec ses attitudes devant le travail, le succès
ou l’échec, son comportement avec les professeurs et ses camarades, ses goûts et
intérêts, ses tendances propres. Ces questionnaires doivent plus aider l’étudiant à se
connaître qu’à donner des renseignements au psychologue.
 Des tests d’analyse du domaine mental, c’est-à-dire l’analyse des éléments comme les
possibilités de concentration, de puissance de travail, de fatigabilité, d’appréhension des
données concrètes, logiques, techniques etc. ;
 Des tests d’analyse de la personnalité, surtout les attitudes mentales ;
 De épreuves de connaissances élaborées par les professeurs ;
 Des tests ou épreuves d’aptitudes.
Incontestablement, l’orientation dans les études universitaires prend réellement
d’allure d’une orientation professionnelle, puis qu’elle guide vers des études de spécialisation,
donnant accès en principe à un groupe précis de carrières. Est-ce nécessaire d’insister que c’est
plus que jamais le moment d’informer de la manière la plus objective possible, les étudiants sur
les options et leurs prolongements professionnels ainsi que sur les avantages socio-économiques
20

en vue. Voir ici tout l'intérêt du cadre conceptuel du choix vocationnel impliquant les quatre
tâches de la séquence vocationnelle.

Chapitre deux
LES METHODES GENERALES DE L’INFORMATION EN ORIENTATION SCOLAIRE ET
PROFESSIONNELLE
21

L’information doit être comprise sous une double facette : l’information du


psychologue sur le sujet à orienter, sur les études et les professions, sur le marché de l’emploi et
l’information du sujet par le psychologue.
2.1. METHODES DE L’INFORMATION DU PSYCHOLOGUE
Pour informer le consultant, l’élève ou tout autre sujet à orienter, le psychologue doit
avoir obtenu trois ordres de renseignements :
- la connaissance du sujet à orienter ;
- la connaissance des professions ou métiers et celle des études préparant à l’exercice de
ces métiers ;
- la connaissance du marché de l’emploi.
2.1.1. SUR LE SUJET À ORIENTER
Le psychologue utilise plusieurs méthodes adaptées à l’étude de chaque secteur de la
conduite humaine et notamment les méthodes cliniques, les méthodes métriques et les
techniques traditionnelles.
2.1.1.1. Les méthodes cliniques
Le terme clinique est souvent utilisé dans des contextes différents qui lui confèrent
des significations différentes. Ce n’est pas ici le lieu de les inventorier ni de les discuter. Nous
parlerons des méthodes cliniques pour signifier les méthodes ayant pour objectif de saisir
l’individu dans sa totalité concrète et subjective, c’est-à-dire que si à l’origine la méthode clinique
fut la méthode réservée à l’étude des malades, son objet déborde de nos jours le cadre étroit de
la maladie pour viser la compréhension de tout l’individu dans sa totalité par l’observation
approfondie du cas. La méthode clinique (Kliné = lit) s’oppose aux examens de laboratoire dans
lesquels on se limite à l’observation d’un ou de quelques facteurs précis, isolés et individualisés.
La méthode clinique apparaît ainsi comme essentiellement une méthode
d’observation dans laquelle nous distinguons l’observation clinique, l’entretien, les examens
médicaux, la psychanalyse et les dossiers scolaire et psychologique.
a)L’Observation clinique
(1) Définition : Terme difficile à délimiter. Au sens large, l’observation coïncide avec l’idée
même d’examen psychologique, où il s’agit de l’observation du comportement sans
l’application des tests ou par l’observation des attitudes et conduites sans instruments
de mesure. Dans un sens plus précis, l’observation se rapporte à tout ce qui peut être
remarqué dans les attitudes et conduites d’un individu et dont la notation n’est pas
explicitement donnée par des procédures standardisées.
L’observation clinique tombe dans le cas du sens restreint du terme et constitue la
technique à la recherche des signes révélateurs d’une « conduite».

(2) Moments de l’observation clinique


Il y a deux distinctions importantes à retenir en ce qui concerne les circonstances de
l’observation clinique :
- les examens individuels et les circonstances de la vie normales quotidiennes de l’élève où
le comportement se révèle spontanément ;
- les circonstances scolaires et les circonstances extra-scolaires.
A tout prendre, retenons que les occasions d’observation clinique en O.S. sont :
1° Les examens individuels (tests, questionnaires, entretiens), examens « face à face » sont des
moments surtout pour servir d’adjuvant indispensable à l’interprétation des résultats
22

quantitatifs et des informations obtenues au cours d’entretiens. L’opposition, le désintérêt,


la bouderie, l’excitation, qui se décèlent par une observation attentive ne sont-ils pas des
éléments permettant de comprendre un QI légèrement en dessous de la moyenne ? Ou
bien, un regard furtif jeté autour de soi par le sujet, ou le fait qu’il se gratte souvent la tête
avant de répondre à certaines questions au cours d’un entretien, ne sont-ils pas des
indications pour l’interprétation, si par la suite, les faits avancés se révèlent contraires à la
ligne générale des informations obtenues ?
2° Moments préliminaires aux examens individuels Deux moments préliminaires spécialement
exploités pour l’observation clinique sont :
- le temps d’attente d’un examen individuel dans la salle d’attente ;
- le contact préparatoire à un examen individuel, avant l’entrée dans la rigueur de l’examen.
En effet, tout examen psychologique doit commencer par un contact banal, un « bavardage
familier » dont le but est de mettre le sujet à l’aise, de dédramatiser la situation et de gagner
sa confiance et sa collaboration. On ne peut entrer dans la rigueur de l’examen aussi
longtemps que l’on n’a pas amené le sujet à s’exprimer librement, sans crainte. Ce contact
peut être court : quelques minutes !
3° Le travail scolaire. Les observations réalisées, dans ce cadre, sont qualifiées d’observations
scolaires. On place l’enseignement au premier rang des moyens permettant d’effectuer
l’observation dans la mesure où il est une occasion privilégié de connaître l’élève, ses
intérêts, ses aptitudes, etc. Il permet en effet de dresser des bilans de comportements de
l’élève dans toutes les circonstances de sa vie scolaire, notamment pendant les cours et les
exercices sur les matières.
Les rubriques principales d’observation clinique :
- attitude corporelle générale où on distingue : l’attitude statique (exemples : rectitude du corps,
mimique statique, tenue du regard), l’attitude cinétique (exemples : rythme, vigueur,
solidité, assurance, sobriété gestuelle) et la tenue corporelle et vestimentaire ;
- dispositions caractérielles : acceptabilité ou résistance, attente ou initiative, timidité, assurance,
mutité ou loquacité, humeur stable ou instable, humeur dépressive ou euphorique,
facilement influençable ou non ;
- sens des intérêts : choses concrètes ou abstraites ; monde animé ou inanimé ; monde intérieur
ou extérieur ; seul ou avec les autres ; action ou contemplation ;
- dispositions mentales : intelligence concrète ou abstraite, intelligence s’accrochant aux détails
ou allant droit à l’essentiel ; l’imagination, mémoire, attention.
4° Les loisirs. Les observations dans ce cadre sont des observations extra-scolaires. Les loisirs en
général y compris spécialement la vie à la maison, dans le cadre familial, les mouvements de
jeunesse, les clubs et associations des jeunes (groupe de sports) sont autant d’occasions
utiles à la connaissance et à la compréhension du comportement, analysé sous les divers
angles retenus. Par exemple, les livres souvent lus, les thèmes chéris de conversation
permettent d’identifier les intérêts culturels, scientifiques et techniques, littéraires ou
politiques, etc. de l’élève.
b) L’entretien
(1) Définition :
L’entretien est une technique d’observation ayant pour but l’étude du comportement
humain au cours d’une rencontre, d’un contact direct entre deux personnes, le psychologue et le
23

consultant-sujet, en vue de la solution d’un problème. Au cours du contact direct se déroule une
conversation tête-à-tête entre les deux. Il ne s’agit pas d’une rencontre fortuite, au hasard d’une
circonstance quelconque. Par exemple, deux personnes en y distinguant même un psychologue,
se rencontrent devant un immeuble calme ou près d’un marché de légumes etc. et se mettent à
causer. Tout comme il ne s’agit pas d’un contact par téléphone ou par T.V. ou par ordinateur, le
contact doit être direct et le psychologue doit l’avoir préparé. Ce qui implique une demande plus
ou moins explicite du sujet (parents, lui-même ou l’entourage).
Le psychologue doit suivre, pour conduire l’entretien, les méthodes d’investigation
psychologique et le sujet doit sentir que la rencontre n’a pas pour but le simple plaisir de
converser et qu’il doit faire un effort pour s’exposer au psychologue en vue d’une coopération.
(2) Les tâches du psychologue dans l’entretien d’orientation
Le psychologue doit principalement déterminer le niveau et le type d’intelligence, les
intérêts, les sphères d’affectivité ou le caractère, les conditions de vie et de santé du consultant :
avec le sujet et avec les parents.
i. L’entretien avec le sujet
L’évaluation de l’intelligence se fait dans ce cadre par l’appréciation des antécédents
scolaires et surtout par l’appréciation des éléments comme la rapidité et le niveau de
compréhension des questions et des situations, la précision des réponses, la capacité de
rétention, le niveau et le type de raisonnement (intelligence abstraite, intelligence concrète,
intelligence allant à l’essentiel ou l’intelligence qui se perd dans les détails).
Les sphères de la vie affective du sujet sont évaluées par l’appréciation des éléments
comme l’entente familiale, les contacts avec les camarades et condisciples, les valeurs de vie, les
intérêts et préférences professionnels, les projets d’avenir, l’attitude des parents.
Le psychologue s’informe sur les conditions de vie par des questions relatives aux
niveaux socioprofessionnels, socio-économiques de la famille du sujet. Les questions sur
l’histoire du développement du sujet viseront notamment à révéler les maladies dont ce dernier
aurait souffert, et les événements traumatiques vécus.
ii. L’entretien avec les parents
Le psychologue conduit l’entretien en présence ou en l’absence du sujet. Le but
principal de cet entretien est de contrôler la véracité des informations obtenues par l’entretien
avec le sujet. Mais certaines informations ne peuvent être fournies avec précisons que par les
parents. A cet effet, l’attention est portée sur trois niveaux :
1° le niveau général où l’on vise à confronter les informations fournies par les parents avec celles
fournies par le sujet.
2° le niveau relationnel par lequel le psychologue vise à connaître la nature des relations
interfamiliales, des pratiques éducatives, des attitudes parentales (autoritaire-indulgente) et
des systèmes de valeurs des parents.
3° le niveau des positions parentales. Les positions parentales peuvent être détectées à partir de
ce qui est dit et reconnu par les parents eux-mêmes, à partir des changements souhaités par
les parents, etc. Ces positions peuvent refléter l’amour, la surprotection, l’espoir ou le rejet,
la déception.
(3) Caractéristiques de l’entretien d’orientation
Deux attitudes opposées fondent l’entretien d’orientation : l’attitude directive et
l’attitude non-directive. Le recours à l’une ou aux deux, dans la perspective de l’adoption d’une
24

procédure éclectique, dépend de multiples facteurs liés à la personnalité du psychologue ou à


celle du sujet ou liés au but de la rencontre. Les contacts préliminaires déterminent en général le
style de l’entretien propre au cas.
i. L’entretien directif
Le psychologue dirige suivant un plan préétabli. La méthode est requise dans les cas
suivants :
 Sujet trop jeune sur le plan intellectuel et affectif.
 Sujet adulte mais incapable de trouver une solution au problème qu’il pose. Exemples :
psychotique ou sujet souffrant du traumatisme crânien.
 Sujet dont le véritable problème consiste à n’avoir jamais été amené à considérer sa
vérité en face.
 Si on vise un diagnostic précis et non un traitement (entretien de diagnostic-entretien
thérapeutique). Par exemple, on veut connaître l’histoire du sujet (anamnèse), ses
relations familiales et l’état du travail scolaire.
Les inconvénients de l’entretien directif sont :
- Restreindre la liberté du sujet ;
- Favoriser une situation de dépendance du sujet vis-à-vis du psychologue ;
- Exiger une plus grande habileté technique que l’entretien non structuré : il faut éviter
d’influencer le sujet par des questions orientées ou d’introduire dans la situation des
effets dus uniquement au prestige du « praticien» (Thorne).

ii. L’entretien non-directif.


Le sujet y joue le rôle principal. Selon C. Rogers (meilleur représentant de la méthode),
le psychologue ne joue plus le rôle d’un juge des comportements, besoins et buts des
hommes, mais celui d’un spécialiste dans la création des conditions dans lesquelles l’auto-
direction de chaque individu peut se développer.
L’entretien non-directif est déconseillé précisément dans les cas cités plus haut où
l’entretien directif était requis.

iii. Exemple de directivité et de non-directivité dans l’entretien d’orientation


Deux manières de présenter un conseil d’O.P : on décrit les métiers qu’un élève en fin
de cycle d’études peut exercer avec succès, notamment les suivants : agent commercial,
grossiste, comptable, professeur d’économie, démographe. On présente le conseil sous deux
formes :
1° C’est mieux pour vous d’opter pour le métier de comptable. C’est un métier d’avenir (Directif).
2° Voyons ces différents métiers possibles pour vous. Faites votre choix là-dedans. (Non-directif).
c) L’examen médical
L’examen médical a toujours existé au moins dans les écoles traditionnelles bien
tenues. Tous les élèves étaient examinés annuellement pour dépister les cas de maladies. Depuis
une quarantaine d’années, le souci a été de dépasser les préoccupations sur le plan de la santé
physique et de la santé mentale pour insister sur l’observation continue de tous les élèves tout
au long de la scolarité : suivre l’évolution de la santé physique de chaque élève mais aussi suivre
chaque élève dans son travail scolaire (fatigabilité ou endurance).
Le contrôle médical continu déborde des préoccupations médicales habituelles pour
tendre vers une médecine préventive et l’hygiène mentale et alimentaire de chaque élève.
25

Des examens approfondis doivent être organisés spécialement à des moments


importants de l’orientation comme à l’entrée et à la fin des études primaires, à la fin du cycle
inférieur des humanités ou à la fin du cycle d’orientation, à la fin des humanités et à l’entrée des
études supérieures ou universitaires. Le résultat final du contrôle médical continu est que la fiche
médicale de chaque élève comprendra toute l’histoire médicale, année par année, qu’il ait été
malade ou non durant sa vie à l’école.
d) La psychanalyse
Le comportement a souvent ses origines profondément enracinées dans toutes les
couches de la personnalité. La psychanalyse pourra éclairer les profondeurs de l’individu dans la
mesure où elle constitue la technique qui permet de ramener à la conscience des pulsions
inavouées, refoulées ou sublimées.
e) Le dossier scolaire et le dossier psychologique
(1) Notions
Le dossier scolaire et le dossier psychologique sont des documents comprenant
l’ensemble des informations recueillies dans le cadre du travail d’observation continue de l’élève.
Le dossier scolaire est un document officiel qui rassemble des informations relatives
aux divers secteurs du comportement de l’élève en vue d’établir son portrait global. Il est tenu
par le conseiller d’O.S.P. et constitue l’essentiel du dossier d’orientation.
Le dossier psychologique se distingue du dossier scolaire par le fait qu’il ne contient
que des informations relatives à l’observation psychologique, qu’il est tenu par un psychologue
scolaire et qu’il ne peut exister que dans une école desservie par lui, c’est-à-dire le psychologue
scolaire. Le dossier psychologique ne peut être transmis qu’à un autre psychologue, si l’élève
change d’école ou de rayon de dépendance. Les parents, les enseignants et les autres personnes
intéressées n’apprendront de ce dossier que les éléments jugés nécessaires par le psychologue,
dans l’intérêt de l’enfant.
L’utilisation d’un dossier scolaire ou d’un dossier psychologique en O.S. s’oppose à
l’idée d’orientation comme processus ponctuel : la décision de l’orientation tiendra
essentiellement compte avec l’usage de ces dossiers, de l’histoire de l’individu.
(2) Dossier scolaire
Il comporte les principales rubriques suivantes :
i. Composition
- la fiche scolaire ou pédagogique
- la fiche psychologique
- la fiche individuelle
- la fiche sociale ou familiale
- la fiche médicale.

ii. Contenu
L’usage des fiches et dossiers s’est généralisé. Les divergences subsistent dans la
manière de concevoir leur contenu. Relevons de chaque fiche les éléments les plus souvent
retenus.
26

1° FICHE SCOLAIRE OU PEDAGOGIQUE


(Remplie par le psychologue scolaire ou par le titulaire de classe)
1ère partie

A. Résultats dans les branches importantes portés par année d’études fréquentée et dans les
cycles d’observation par année d’études et par semestre.
B. Fréquentation scolaire : elle doit permettre de définir avec précision quelques traits
caractéristiques de la personnalité de l’élève en relation avec l’école : courtoisie, goût du
travail bien fait, initiative, propreté ou soin, talents spéciaux révélés dans les productions
scolaires, etc.
Remarques sur la présentation des résultats sur la fiche :
* Les exprimer par rapport à la tendance centrale de la classe (la moyenne par exemple), et
particulièrement en notes standard. Avantage : les notes standard ont une liaison connue
avec la distribution normale, et donnent la position relative d’un individu par rapport à
plusieurs matières différentes.
* Relever les matières dans lesquelles l’élève s’est révélé particulièrement doué, moyen ou
particulièrement faible.
* Etablir le profil annuel du rendement scolaire.
2ème partie
Essentiel de l’entretien avec le titulaire de classe.

CONCLUSION :
..............................................................................................
.............................................................................................

2° FICHE PSYCHOLOGIQUE
(Remplie par le psychologue scolaire)
27

Cette fiche n’existe pas comme document distinct de la fiche précédente dans une
école sans psychologue scolaire. Et dans des telles écoles qui constituent malheureusement
encore le cas le plus fréquent, les éléments de cette fiche font partie intégrante de la fiche
pédagogique. La fiche psychologique contient des éléments du dossier psychologique que le
psychologue scolaire veut mettre à la disposition de l’équipe chargée de l’orientation.
Il est normal de s’en tenir au contenu du dossier psychologique pour connaître les
éléments probables de cette fiche (voir plus loin).
CONCLUSION :
..............................................................................................
..............................................................................................

3° FICHE INDIVIDUELLE
(Remplir par l’élève ou par le psychologue scolaire ou directement par le conseiller d’O.S.P au
cours d’un entretien avec le sujet)
1ère partie
A. Antécédents scolaires et familiaux : progression, redoublements, changements d’école ;
absences : entente en famille : relations avec père, mère, autres enfants ... ; santé).
B. Préférences scolaires : librement l’élève est invité à énumérer les branches aimées et
celles qui sont peu ou pas aimées.
C. Désirs (intérêts) professionnels : généralement, une liste d’activités ou de conditions
préférées : biffer celles qui lui déplaisent et ne faire aucune marque en celles pour
lesquelles il est sans un sentiment extrême. GENDRE (1970) a donné des exemples
d’activités et de conditions de travail que nous avons résumées ici :
- Activités ou descriptions de contenu du travail :
1. Intérêts sociaux : écrire, manier l’argent, discuter avec des gens pour affaires, faire des
démarches pour autrui, soigner des malades, s’occuper des enfants.
2. Intérêts corporels : dépenser ses forces, faire un travail de ses mains, conduire des
véhicules, faire des choses dangereuses, voyager, devenir chef.
3. Intérêts pour une qualification professionnelle : calculer, dessiner, travailler avec
précision, prendre des initiatives, se mettre à son compte, discuter avec les gens pour
affaire.
- Conditions de travail
1. Travaux sédentaires ou de bureau : travailler assis sans beaucoup de mouvement,
tranquillement, dans un commerce, dans un bureau, dans le silence.
2. Travaux d’usine : un métier où l’on travaille : sans avoir peur de se salir, avec des
machines, avec beaucoup de gens ; travailler dans une usine.
3. Travaux techniques indépendants : sur un chantier, dans un petit atelier, seul ; dans le
silence, avoir un petit magasin.
4. Intérêts sociaux : avec beaucoup de mouvement, en plein air, dans l’animation, en
étant éloigné de toute personne.

D. Désir de continuer ou d’interrompre les études pour le travail.


E. Préférence sur le lieu (la ville, la campagne, la région) où l’on désire travailler.
28

2ème partie : Essentiel de l’entretien avec l’élève

CONCLUSION :
..............................................................................................
..............................................................................................

4° FICHE SOCIALE OU FAMILIALE


(Remplie par l’assistante sociale)

A. Renseignements généraux : langue maternelle ; profession (père, mère, grands-parents,


grands enfants), nombre d’enfants.
B. Antécédents familiaux : entente familiale, relations parents-enfants, relations frères et sœurs,
camarades et étrangers, histoire de la santé (parents-enfants).
C. Milieu : rémunération, habitation, quartier, voisinage, aide par les parents (travail scolaire,
devoirs).
D. Préférences scolaires et professionnelles des parents pour l’enfant : niveau d’études souhaité,
orientation souhaitée : littéraire, scientifique, technique, artistique, professions souhaitées.
E. Fréquentation scolaire de l’enfant : aimer les études ? Changement d’école ? Redoublement ?
F. Occupations et distractions préférées par l’enfant.

2ème partie
Essentiel de l’entretien avec les parents.
CONCLUSION :
..............................................................................................
..............................................................................................
29

5° FICHE MEDICALE
(Remplie par le médecin scolaire)
1ère partie
A. Interrogatoire médical : antécédents héréditaires, particulièrement TBC, affections nerveuses
mentales, maladie du cœur. Maladies antérieures : perte de connaissance, crises nerveuses,
vertiges, fréquence de toux, de fièvre, d’insomnie, crises d’asthme.
B. Indications biométriques : taille, poids, périmètre thoracique (expiration, inspiration, capacité
respiratoire) ; dynamométrie (main droite, main gauche) ; traction (bras, tronc).
C. Appareils : os – muscles - articulation, appareil cardio-circulatoire (pouls, hémorroïdes,
anémie), appareil digestif, organes génitaux et urinaires : signe de puberté, maladies
sexuellement transmissibles (VIH Sida, syphilis, gonococcie), albumine, glucose, systèmes
nerveux : coordination des mouvements, marche, tremblements involontaires, réflexes
abdominaux, sensibilité cutanée (contact, température, douleur) : sensibilité à la pression,
émotivité, trouble de la parole.
D. Vision : acuité visuelle, sens chromatique, motricité oculaire. Audition : acuité auditive.
E. Santé mentale actuelle.
CONCLUSION :
1. L’élève est apte à toutes les études
2. L’élève est apte à certaines études comme ...
3. L’élève est inapte aux études ...

Remarque : En cas d’OSP, le potentiel de l’élève doit être examiné simultanément en fonction
des études et des professions auxquelles préparent ses études.

(3) Dossier psychologique


Document psychologique de base, encore non officiel dans les pays où il est tenu. Il
n’a pas encore une structure aussi bien définie que le dossier scolaire. Son organisation interne
plus ou moins détaillée est laissée à la discrétion du psychologue. Présentons-en les
renseignements constitutifs possibles en les regroupant suivant leurs sources principales :
30

1. EXAMENS PSYCHOLOGIQUES.
Ce sont, d’une part, les résultats aux tests et questionnaires, répartis dans l’ensemble suivant les
principaux secteurs de la vie humaine (cfr. méthodes métriques) et d’autre part, l’information
obtenue par les entretiens. Il s’agit pratiquement de :
A. Aptitudes motrices et sensori-motrices : rapidité, endurance, sens kinesthésique,
dextérité, habileté motrice, coordination motrice (indice de rapidité, indice de précision),
aptitude à régler son effort musculaire (en appuyant, en frappant). Temps de réaction.
B. Aptitudes psychosensorielles : aptitudes visuelles (acuité lumineuse, appréciation des
nuances d’une même couleur, appréciation des distances en profondeur) ; aptitudes
auditives (acoumétries, oreille droite, oreille gauche).
C. Aptitudes psychiques : attention (visuelle externe, visuelle interne, auditive, fluctuation
ou régularité) ; mémoire visuelle (formes, images, mots, phrases, idées) ou auditives
(chiffres, phrases) : imagination (pauvre ou féconde) : autres aptitudes : verbale,
numérique, jugement, raisonnement, esprit critique.
D. Intelligence générale : QI, QI verbal, QI performance, percentiles.
E. Connaissances : Résultats des tests de connaissance, percentiles.
F. Affectivité : caractères, tempérament, intérêts généraux et professionnels, inventoriés ou
exprimés.

CONCLUSION :
..............................................................................................
..............................................................................................

2. OBSERVATIONS SCOLAIRES ET EXTRA SCOLAIRES


L’observation psychologique portera sur des éléments comme :
A. Attention soutenue, fluctuante, rétention textuelle des idées principales ou des détails,
effort physique et mental.
B. Intelligence : niveau de raisonnement, type d’intelligence, aptitudes particulières, niveau
de connaissances générales, compréhension des problèmes ou situations.
C. Personnalité : activités préférées et détestées, intérêts manifestés ou exprimés, soin ou
négligence (soi-même, travaux scolaires), dynamisme, activité ou nonchalance :
sociabilité, moralité, honnêteté, délits, tenues extérieures, voix, expression, etc.
CONCLUSION :
..............................................................................................
.............................................................................................
3. OBSERVATION AU COURS D’ENTRETIENS ET EXAMENS PSYCHOLOGIQUES
Les faits marquants de la conduite préscolaire seront recueillis au cours des entretiens
répétés avec les parents. Les parents aideront à compléter et à confirmer les observations
relatives à la conduite de l’élève pendant la période scolaire.

CONCLUSION :
31

..............................................................................................
..............................................................................................

CONCLUSION GENERALE :
..............................................................................................
..............................................................................................
..............................................................................................
..............................................................................................

(4) Périodicité
Pour éviter tout risque d’oubli de ce qu’on apprend sur l’élève, les observations sont
enregistrées. La périodicité de ces enregistrements ne peut être définie une fois pour toutes,
pour les différents aspects des fiches. L’expérience personnelle du conseiller ou des personnes
qui l’aident (psychologues scolaires, enseignants) et l’importance de la population sous sa
dépendance dictera le rythme. La règle : les fiches d’observations n’ont pas besoin d’être
quotidiennes (on remplirait des volumes !). Enregistrer sur fiches les événements importants ou
les modifications franches.
De toute manière, le dossier tant scolaire que psychologique doit être complété et
mis à jour chaque année. Particulièrement pour le dossier psychologique, la référence aux
observations antérieures fera ressortir les similitudes et les différences de comportement.
Quoique constitué de diverses pièces, un dossier scolaire ou un dossier
psychologique est caractérisé par son unité : réunir les conclusions, avis et conseils donnés à
divers moments. Cette unité qui se situe dans la perspective de l’interprétation de la
personnalité scolaire et psychologique de l’élève est particulièrement exigée au moment où se
décide une orientation.
2.1.1.2. Les méthodes métriques
1. Définition
Les méthodes métriques visent à évaluer un aspect ou une dimension de la
personnalité, en recourant à un instrument métrique, le test ou le questionnaire. L’application de
l’un de ces instruments donne lieu à des mesures du comportement évalué. Ces mesures
constituent des observations exprimées sous la forme objective et quantifiable. Les aspects les
plus étudiés se regroupent en trois catégories :
- L’efficience (intelligence et connaissance) ;
- La personnalité (caractère, intérêts, attitudes) ;
- Les aspects sensoriels (perceptifs, moteurs et sensori-moteurs).
Mais, l’exposé des principaux tests et questionnaires constituant les méthodes
psychométriques doit être précédé par une présentation de la crise de la théorie de l’orientation
fondée sur la primauté des aptitudes. Le déclin de l’importance des aptitudes est susceptible
d’entraîner le déclin des instruments qui les mesurent, notamment les tests.
32

2. La crise du modèle classique de la théorie de l’orientation


(1) Le modèle classique de la théorie de l’orientation
Le modèle classique de la théorie de l’orientation est fondé essentiellement sur
l’évaluation des aptitudes par les tests. Dans l’organisation sociale, une place centrale est
reconnue aux aptitudes qui déterminent le statut et le rôle professionnel de chacun. Dans ce
contexte, l’orientation a pour mission principale d’assurer l’utilisation optimum des aptitudes
pour l’efficience du système productif. D’où toute l’importance des tests mentaux qui
permettent d’évaluer les aptitudes. Le présupposé fondamental est la reconnaissance de la
correspondance entre potentiel génétique et expériences ou entre aptitudes et fonctions
professionnelles. Tout conseil d’orientation devait prendre l’éventail des aptitudes comme base
principale.
(2) La crise du modèle classique et l’émergence d’un nouveau modèle.
Le modèle n’avait jamais été accepté partout à cause des doutes sur les fondements
scientifiques de l’orientation professionnelle. Voici les différents aspects de ces doutes.
1° L’affirmation que l’aptitude détermine la réussite professionnelle n’est vraie que pour les
grands facteurs que sont :
- Les facteurs verbal, numérique, spatial, etc. ;
- Les distinctions entre pensée convergente et pensée divergente, entre intelligence
fluide et intelligence cristallisée.
Les sujets ont des conditions relativement homogènes au sein de telles grandes classes de
dimensions. Ce sont ces grands axes de dimensions qui correspondent à des grandes
classes d’activités professionnelles. Dès qu’on cherche à affiner ces dimensions, en allant
dans des facteurs plus restreints, aussi petits que chacun des 120 facteurs du modèle
tridimensionnel de l’intellect (Guilford), l’affirmation relative à la détermination de la
fonction professionnelle par l’aptitude cesse d’être vraie en général. Donc, lorsqu’on
quitte les grands axes de facteurs de différences individuelles, les différences individuelles
deviennent problématiques ou aléatoires.
2° Le niveau d’efficience d’un individu dans une activité est le résultat d’interactions beaucoup
plus complexes qu’on ne l’imaginait entre un potentiel génétique et des expériences. Par
conséquent, pas possible d’établir une correspondance entre des aptitudes et des
qualifications professionnelles.
3° Une évolution dans les pratiques de l’orientation au cours des dernières années (statistiques
de 20 ans : 1962-63 à 1980-81) indique à la fois le modèle classique et l’émergence d’un
nouveau modèle.
- Les services d’orientation ont, vu le nombre de conseillers multiplié par 3,5 et celui des
clients consultants être doublé ;
- Les changements importants dans l’activité des conseillers ;
- Le nombre d’examens collectifs et celui d’examens individuels diminuent dans les
rapports suivants : en 12 ans, le nombre d’examens collectifs évolue dans un rapport
de 5 à 3 et celui d’entretien de 1 à 2 :
- Le nombre de séances d’information passe en 15 ans de 9 à 32 par conseiller ; du point
de vue accueil des consultants, on constate que, le contact entre le consultant et le
conseiller prend la forme d’un entretien sans examen individuel 2 fois sur 10 en 68-
69 et 5 fois sur 10 en 80-81, alors que examens individuels sans entretien qui
touchaient 1 consultant sur 4 en 62-36 n’en touchaient plus que 1 sur 17 en 80-81 ;
33

- On parle plus beaucoup des tests mais on continue à les utiliser quoique de moins en
moins ;
- En même temps que l’on parle davantage de formation, de choix professionnels, on
pratique davantage l’entretien.
En résumé, on remarque par les changements dans l’activité des conseillers
d’orientation qu’ils ont perdu leur première identité d’experts privilégiés pour se proposer de
développer l’autonomie des jeunes dans leurs conduites d’orientation.
(3) Caractéristiques du nouveau modèle de l’orientation
i. Le nouvel objectif
i.1. Rendre le jeune plus autonome dans ses conduites d’orientations
L’objectif général d’autonomie des jeunes à choisir eux-mêmes leur activité
professionnelle a été précisé dans certains rapports :
- Selon Jouvain (1980), les jeunes doivent être « aptes à conduire de façon consciente et
informée leur trajectoire individuelle et l’orientation doit être la démarche autonome d’un
individu responsable». (Rapport aux Ministres de l’Education et du Travail).
- Selon Scwartz (1981), il est nécessaire de donner aux jeunes « l’autonomie, la gestion d’eux-
mêmes, de leur travail, de leur vie». (Rapport au Gouvernement français).
- Deforge (1980) a tenu les propos de même nature dans une étude destinée au Conseil d’Europe
sur la préparation des jeunes à la vie de travail.
La nécessité de former à cette autonomie est soulignée dans le cadre des profondes
mutations subies par les sociétés industrielles où les incidences les plus directes sont : les
bouleversements de la structure de la population active et les bouleversements de la structure
des qualifications : augmentation des qualifications requises par de nombreuses activités ;
déqualification pour d’autres métiers ; changement dans la nature même des qualifications.
Ces transformations vont provoquer le développement et la complexification du
système de formation. Ce qui a rendu de plus en plus nécessaire l’action des conseillers
d’orientation dans ce contexte d’augmentation de la mobilité professionnelle et géographique
des travailleurs et des mises à jours des compétences.
Le travailleur autonome est celui qui assume activement ces nouvelles exigences de
qualification. L’autonomie dans les conduites d’orientation est alors une préparation à cette
autonomie dans la vie professionnelle mouvementée. On comprend qu’une telle autonomie soit
d’autant plus valorisée que la crise de l’emploi tend à s’aggraver. Elle devient ainsi un moyen de
lutter contre le chômage.
Cette autonomie n’est plus vue seulement sous l’angle de la facilitation des
adaptations mais elle est surtout vue aussi comme un besoin individuel, dans la mesure où elle
permet à l’individu de définir lui-même les modalités de son insertion professionnelle.
Posons en ce moment le problème du réalisme de cet objectif : Est-il raisonnable de
vouloir faire en sorte que les sujets manifestent responsabilité et esprit d’initiative dans leur
orientation alors que ces qualités sont très peu valorisées dans la vie scolaire ? Il faut reconnaître
des limites à l’action de l’orientation qui doit être complétée par des réformes visant à accroître
l’autonomie des élèves dans la vie scolaire, à réduire les inégalités de formation en matières
d’enseignement général, à rendre réversible les choix opérés par la multiplication des passerelles
entre filières dans la formation initiale, par la généralisation d’un véritable crédit éducatif dans la
formation initiale, par la généralisation d’un véritable crédit éducatif dans la formation
permanente.
34

i.2. La place du nouvel objectif


Par rapport à l’objectif ancien, fondé sur la primauté des aptitudes, le nouvel objectif,
fondé sur l’autonomie du jeune, est actuellement au premier plan. Le premier déterminant de
l’orientation d’une personne est devenu son choix personnel. Les aptitudes comme les autres
caractéristiques personnelles sont nécessaires en tant que base de l’orientation mais elles
viennent après la décision personnelle pour l’exercice d’une activité précise.
ii. Les bases psychologiques du nouvel objectif
ii.1.Les fondements de l’information pour l’autonomie
Dans le cadre de cette nouvelle théorie de l’orientation, il fallait d’une part réduire la
part excessive réservée à la psychologie dans la formation des conseillers et, d’autre part,
renforcer : les enseignements relatifs à la connaissance des situations professionnelles et à l’état
de l’emploi et la pratique de l’information, insuffisamment pratiqué dans le cadre de l’ancienne
théorie de l’orientation.
Comme souligné à maintes reprises, seule une information aussi complète et aussi
objective que possible sur les possibilités d’orientation offertes est une condition d’une
orientation autonome, car sans un tel niveau général d’information, la personne est aliénée et ne
se décide donc pas en toute connaissance de cause. Il est donc nécessaire que les conseillers
aient une excellence connaissance aussi bien des caractéristiques personnelles du sujet
(connaissance relative au fonctionnement des individus) que celles des professions et de l’état de
l’emploi, pour être à même de respecter les exigences de cette information auprès de chaque
jeune.
C’est pourquoi, pour être capable de transmettre ce qu’il a ainsi appris du sujet, le
conseiller devra aussi apprendre les modalités de la transmission de l’information, de son
assimilation, et de son utilisation par les individus pour la construction d’un projet d’orientation.
ii.2.Les instruments du diagnostic et de l’intervention
Les instruments généralement utilisés pour le diagnostic et pour l’intervention
restent en vogue dans le cadre du nouveau modèle. Les tests, les questionnaires et les grilles
d’entretien restent utilisables. La très grande limitation des tests dans le cadre de la nouvelle
théorie réside dans la difficulté de trouver des tests valides dans un contexte de bouleversement
des structures des qualifications. Ce qui exigera des testings périodiques pour la mise à jour des
tests. Les techniques d’intervention peuvent être groupées en trois catégories :
- celles qui concernent l’information ;
- celles qui visent à faciliter l’exploration des possibilités d’insertion professionnelle ;
- celles qui visent à aider aux prises de décision.
3. Les principaux tests et questionnaires par secteurs explorés
Des enseignements spécialisés traitent des tests et des questionnaires dans le cadre
de la formation à la faculté. Nous ne pouvons revenir ici sur ces enseignements. Notre but ici est
de présenter les points qui servent le plus le programme de l’O.S.P.
3.1.Les tests d’efficience
Ce sont les tests de mesure des aspects cognitifs de la personnalité. On y classe les
tests d’intelligence générale, les tests d’aptitudes particulières et les tests de connaissances. Ce
sont pratiquement des épreuves qui se proposent toujours d’évaluer le degré de réussite face à
un type de tâches choisies par le psychologue pour sonder les possibilités d’un individu.
35

(1) Tests d’intelligence générale. Deux catégories :


i.1. Les tests en référence aux conceptions génétiques de l’intelligence.
Les plus importants : Binet-Simon, Terman-Merrill, Wechsler.
Savoir : adaptation congolaises de la WISC par Delvaux et Bikayi et de la WAIS par N’tunga.
Par ces tests, on exprime le niveau mental global en Q.I, suivant le système ancien
(AM/AC) ou suivant le système ultérieur (Q.I/D) ou le quotient intellectuel de déviation basé sur
la dispersion du résultat individuel par rapport au résultat moyen du groupe d’âge chronologique
du sujet.
Les deux systèmes de calcul de QI ne manquent pas de limites. Pour les adultes, la
méthode la plus appropriée est celle du Q.I/D. Raison fondamentale de cette préférence : la
méthode de Q.I par l’AM/AC repose sur l’hypothèse de la relation linéaire entre l’AM et l’AC,
hypothèse non vérifiée pour les adultes. Les notes observées d’AM des adultes cessent de croître
à partir d’un AC situé entre 14 et 19 ans ou plus, notamment suivant un test particulier utilisé.
Pour appliquer la méthode de Q.I par AM/AC, aux adultes, l’usage adopté est de prendre comme
diviseur non par l’AC fixe, au-delà duquel les notes d’AC cesseraient de croître. Beaucoup
d’auteurs retiennent l’âge de 15 ans. L’intérêt particulier des tests en orientation repose sur
l’idée de la constance du QI qui en garantit la prédictivité. Mais, en réalité, le Q.I est-il constant ?
Pour la bonne interprétation du Q.I. individuel il faut distinguer deux aspects du
problème. La constance du Q.I d’un individu particulier là devant moi et la constance du Q.I de
l’individu moyen ou la constance du Q.I en général. Des études ont permis de déterminer les
conditions de la non ou de la constance du Q.I pour le cas de l’individu moyen pour lequel on a
indiqué un cadre de raisonnement. Sinon, en dehors de l’expérience sur un cas concret, sans
avoir testé un individu, par exemple à 8 ans, à 12 et 16 ans, etc. et avoir obtenu à chaque âge du
Q.I actuel n’est qu’un espoir, une hypothèse ou une supposition. C’est dire que la constance du
Q.I pour un individu concret, devant moi est un fait probable.
Voici l’opinion sur la constance du Q.I en général : deux indications servent de
critères de référence : l’âge de l’individu et son milieu de vie.
a)L’âge de l’individu auquel les tests sont administrés. Le Q.I est instable, donc, non constant si
l’on compare le QI dans l’âge préscolaire « 0 à 6 ans» avec les QI aux âges ultérieurs, le Q.I
s’est avéré stable, donc constant si l’on compare les QI obtenus à des âges différents à
partir de l’âge scolaire de l’individu, à partir de 7 ans. Des études longitudinales (Honzik,
Macfarlanc et Allen, Bayley) ont apporté la preuve de l’instabilité du Q.I dans l’enfance
préscolaire (corrélations = 0 ou avoisinant). Par ailleurs, des études longitudinales
(Thordinke et Hussen) ont apporté la preuve de la constance du Q.I à partir de l’âge
scolaire : des corrélations élevées de l’ordre de .70 en retest plusieurs années après
différences de l’âge scolaire et au-delà.
b) Le milieu de vie. Si l’on peut supposer un changement important de milieu de vie de l’individu
dont l’âge se situe après l’âge préscolaire, son Q.I subira des modifications et donc ne sera
pas constant. Malheureusement, on ne sait pas au moment de son orientation si les
conditions de vie future d’un individu d’âge scolaire ou postscolaire changeront
significativement ou pas. Sinon, sur le plan pratique et logique on doit supposer que les
conditions de milieu de vie ne changent pas significativement et qu’il faut accepter
l’hypothèse que le Q.I obtenu actuellement restera constant.
36

i.2. Les tests en référence à la conception uni-factorielle de l’intelligence


Les plus importants : WISC, WAIS, P.M ; D48, échelles « culture-free» de Cattell. Ces
tests se proposent aussi de mesurer le niveau mental global mais exprimé en d’autres unités
notamment le percentile plus généralement.
i.3. Les tests en référence à la conception multifactorielle de l’intelligence
Exemple de batteries de tests : PMA, DAT, GATB.
3.2. Les tests d’aptitudes intellectuelles
Exemples : Test d’aptitude verbale, d’aptitude numérique, d’aptitude spatiale, d’aptitude clerical
(bureau), d’aptitude mécanique.
Ces tests ne visent pas directement à évaluer un niveau intellectuel global mais plutôt
chacun évalue un aspect distinct de l’intelligence, chaque test étant une mesure d’une
aptitude particulière. Le grand intérêt de ces tests en orientation provient de la pratique de
les réunir en batterie ou en échelle, dans le but de comparer les différents résultats d’un
même sujet et obtenir ainsi des indications sur la structure du fonctionnement intellectuel
de ce sujet. Une telle structure intrapsychique est plus généralement traduite, depuis le
psychologue russe Rossolimo, en profil psychologique des aptitudes1, c’est-à-dire en une
représentation graphique des résultats obtenus, test par test. Pour obtenir un profil
psychologique, procéder de la manière suivante :
1. Classer les tests sur une feuille de dépouillement de manière à faire correspondre une
colonne pour chacun ;
2. Adopter une échelle de points-normes pour toutes les colonnes, sur laquelle le seuil
critique est au moins prévu ;
3. Porter la note obtenue dans chaque test et exprimer en unité de mesures comparables
(centiles, note standard, etc.), sur la colonne correspondante. On hachure la colonne à
partir de la base jusqu’à la hauteur convenant à la note exprimée en unités de mesure
retenues ;
4. Relier par une ligne continue les hauteurs des colonnes consécutives, de manière à ce
que la ligne dessine la physionomie mentale du sujet. Un exemple est proposé un peu
plus loin. La lecture d’un profil psychologique d’aptitudes révèle les points forts (les
hauts) et faibles (les bas) du sujet. Le conseil d’orientation professionnelle ou scolaire
s’inspire précisément des hauts et bas du profil pour émettre un avis d’orientation.
Voici un exemple de profil psychologique d’aptitudes d’un sujet, Nguba-Nguba, au PMA. Il a
obtenu à la batterie intermédiaire de 11-17 ans les résultats suivants, exprimés en
percentiles :
V = 80
S = 40
R = 70
N = 75
W = 30
100
Profil du sujet 90
80
70
60 Zone de la
1
Le profil psychologique peut être établi pour les tests de personnalité
37

moyenne
Seuil critique = Pc 
50
50
40
30
20
10
V S R N W
3.3.Tests de personnalité
Ce sont les tests qui explorent le caractère, les intérêts et les attitudes. Remarquons
que le concept de personnalité a été restreint ici à ses aspects non cognitifs correspondant à la
conception Anglo-Saxonne du terme caractère qui comporte une connotation morale. C’est une
pratique traditionnelle en psychométrie qui est sans justification théorique mais qui correspond
à un critère pratique de parler de personnalité en langue française pour couvrir les aspects
caractère (la terminologie anglaise de caracter), intérêt et attitude.
Le test de personnalité est une expérience proposée à un sujet et faisant intervenir
une activité psychique ou psychomotrice, destinée à permettre soit l’évaluation d’un trait
statique de caractère, soit l’appréciation de la personnalité globale.
Deux grandes catégories de tests de personnalité :
(1) Les tests analytiques de personnalité
Les tests analytiques de personnalité sont destinés à l’évaluation d’un trait statique de caractère.
i.1. Le test sociométrique et les échelles de jugement.
- Le test sociométrique est utilisé pour deux objectifs :
* La détermination des aptitudes au commandement par l’observation du comportement du
sujet en groupe dans des situations plus ou moins standardisées (sélection des
officiers, du personnel de commandement).
*La détermination de la structure des relations interpersonnelles (sociométrie de Moreno) : par
l’analyse du sociogramme explorer les traits comme la popularité, l’unité du groupe
et les relations sociales.
- Les échelles de jugement (rating scales) évaluent quantitativement un ou plusieurs traits de
comportement d’un individu (évaluation par un observateur). Elles se confondent avec la
méthode d’observation clinique en ce qui concerne la manière dont l’observateur doit s’y
prendre. Elles en diffèrent par l’expression numérique du résultat.
i.2. Les questionnaires et inventaires de personnalité
Ce sont des techniques auxquelles les sujets doivent répondre généralement par
« oui» ou « non » à une liste de questions. Elles sont des instruments psychométriques ayant les
caractéristiques d’un test : fidélité, validité, standardisation dans la cotation et même
étalonnage. Les questionnaires les plus importants se répartissent en trois catégories :
- Les questionnaires ou inventaires de personnalité en général qui sont notamment les 16 PF de
Cattell, le questionnaire de personnalité de Bernreuter, l’inventaire de tempérament de
Guilford-Zimmerman.
38

- Les questionnaires psychopathologiques dont le plus typique est le MMPI de Hataway et


Mckinley mesurant des traits pathologiques précis : tendances hypocondriaque, dépressive,
hystérique, psychopathique, paranoïaque, psychothéique.
-Les questionnaires et tests d’intérêts professionnels dont les connus : questionnaire de
Strong « questionnaire d’intérêts vocationnels », celui de Kuder « Inventaire des préférences
professionnelles» et celui de Dérivière « Contrôle des intérêts professionnels ». Une place
privilégiée est réservée aux questionnaires d’intérêts dans le cadre de l’orientation
précisément à cause de l’importance des intérêts dans l’orientation. Même avec de grandes
aptitudes, l’intéressé échouera fatalement s’il est indifférent ou sans intérêt envers une
carrière. Nous ne pouvons rien apprendre à l’enfant qui ne prête aucune attention à nous.
Comme confirmé dans le cadre du nouveau modèle de la conception de l’orientation, les
intérêts passent au premier plan par rapport aux aptitudes. Depuis D.E. Super, selon les
moyens mis en œuvre pour identifier les intérêts, on distingue :
1. Les intérêts manifestés ou les intérêts constatés par l’observation directe du
comportement et des activités d’un sujet pendant les heures d’écoles, de travail ou de
loisirs.
2. Les intérêts exprimés ou les intérêts révélés par les sujets en déclarant ses préférences
quand il a le libre choix. Exemples : série de phrases à compléter : Mes trois souhaits
sont ...
Je n’ai pas envie d’étudier ...
Quand je serai grand, je serai ... et je ferai ...
3. Les intérêts inventoriés ou les intérêts que le sujet indique lorsqu’on lui soumet une liste
d’activités possibles (inventaires) : Les films comiques ?
Les films de gangsters ?
Raconter les films que vous avez vus ?
4. Les intérêts testés (tests objectifs d’attention, de mémoire ou de connaissance).
(2) Les tests syncrétiques ou techniques projectives
Les tests syncrétiques de personnalité sont destinés à l’appréciation de la
personnalité globale.
Ce sont des méthodes fondées en grande partie sur le concept psychanalytique de
projection, selon lequel le monde extérieur serait perçu en fonction de notre monde intérieur.
Les caractères généraux de ces méthodes ont été résumés de cette manière : « Dans son
essence, une technique projective est une méthode de la personnalité qui confronte le sujet avec
une situation à laquelle il répondra suivant ce qu’il ressent… ce qui est, de différentes manières,
l’expression de son monde personnel et des processus de sa personnalité».
Les techniques les plus connues : le Rorschach (tâches d’encre), le T.A.T (images
ambiguës de Murray), le test de frustration de Rosenzweig, le test de Szondi (photos à choisir), le
test mosaïque de Lowenfield (petites plaques à grouper comme on l’entend), le test de l’arbre.
Au moment où nous venions de souligner dans le cadre du nouveau modèle de la
théorie de l’orientation, la primauté de l’autonomie du choix professionnel de l’individu sur ses
aptitudes, il est opportun de relever un aspect de la personnalité qui n’a pas été souligné comme
il se doit : la prise en considération du vouloir, de la volonté ou de ses aspirations. L’image de soi à
laquelle l’adolescent aspire, est peut-être plus essentielle à l’orientation que le profil de ses
résultats scolaires (expression finalement des aptitudes), lequel profil sert surtout à définir la
limite de choix, c’est-à-dire quelle que soit la force de la volonté, nous ne pourrons accepter dans
une activité une personne sans aptitudes suffisantes, inapte.
39

Les tests d’attitudes : les échelles les plus connues sont : l’échelle de distances sociales de
Bogardus, l’échelle de Likert et l’échelle de Thurstone.
C’est cette rigueur scientifique qui explique la confiance croissante que les tests
rencontrent dans les écoles, les usines et les hôpitaux.
3. Test sensoriels, moteurs et sensori-moteurs
(1) Tests sensoriels
Tests mesurant les capacités dans le domaine de sens : la vision, l’audition, les sensibilités
cutanées, kinesthésiques, etc.
Exemples : Test de vision de couleur d’Ishihara
Test de Bonnardel (limite vraie d’acuité normale)
Ces tests sont très importants pour la psychologie du travail, pour la pédagogie dans ses
applications ; mais leur pratique et usage exigent, en général, un appareillage coûteux. Les
entreprises qui ont compris l’importance de ces tests ont généralement mis le prix. A
Kinshasa, la Sotraz avait investi dans quelques-uns de ces tests pour la sélection des
chauffeurs.
Du niveau des diverses sensibilités, on étudie aussi bien les seuils absolus et différentiels que
l’acuité ou le pouvoir de discrimination et les déficiences éventuelles.
(2) Tests moteurs et sensori-moteurs
Exemples : Tests de découpage
Test de latéralité de Harris
Echelle métrique du développement moteur construite sur le modèle du Binet-Simon
(résultat exprimé par âge moteur et par quotient moteur). C’est donc une échelle globale.
L’échelle métrique ainsi définie est une ligne de recherche qui n’a pas donné beaucoup
d’intérêts dans la suite.
Test du développement psychomoteur de Brunet-Lézine.
Tests de temps de réaction.
a.1.3. Les techniques traditionnelles et documentaires
Sous cette rubrique, nous voulons parler des notes, examens ou diplômes, des
concours et des documents réalisés dans le cadre scolaire.
1. Diplômes, examens et concours
Un moyen très utilisé pour connaître une personne surtout en vue d’un travail est le
recours à l’examen de ses titres scolaires ou diplômes ou le recours à des examens et concours
organisés pour la circonstance. La différence entre examens et concours réside dans l’idée de
retenir un nombre de candidats dans les concours compte tenu d’un nombre limité de places.
Les diplômes garantissent la qualification dans un ou plusieurs domaines professionnels
déterminés ; les examens et concours sont organisés dans la poursuite des mêmes objectifs. Les
contenus des examens (ce sont eux qui ont conduit au diplôme) et concours doivent en principe
refléter les connaissances nécessaires à l’exercice des professions spécifiques visées. Les
diplômes et la réussite aux examens ou concours sont des critères de réussite professionnelle.
L’hypothèse à la base de l’utilisation des examens et de ses corollaires dont
principalement le diplôme est qu’ils constituent une mesure pertinente de l’intégration des
connaissances, c’est-à-dire de leur compréhension et l’aptitude à inventer des solutions
40

nouvelles en utilisant les connaissances acquises comme support. Mais, les examens et ses
sanctions sont-ils toujours des indices valides ?
Critiques des examens et diplômes.
1. Rapport savoir/savoir-faire : Généralement, les examens et donc aussi les diplômes, sont
trop axés sur les connaissances livresques, sans rapport facile et direct avec l’exercice
concret de la profession. N’a-t-on pas souvent fait de l’examen le but même de
l’enseignement donné ! Par conséquent, le savoir ne s’identifie pas toujours au savoir-
faire. Et le meilleur diplôme n’entraîne pas nécessairement le meilleur rendement
professionnel.
2. Subjectivité dans la cotation : Des correcteurs différents n’expriment pas la même note à
une même copie d’examen (cfr cours de docimologie, licence). Dans une enquête, H.
Piéron a montré que le nombre minimum de correcteurs pour obtenir une note « vraie»
statistiquement, c’est-à-dire (une note) assurant un maximum de fidélité par rapport aux
critères variés des correcteurs, serait, au baccalauréat, la moyenne de 13 correcteurs
d’un même devoir en mathématiques, 28 en anglais, 78 en composition française, et 127
en dissertation philosophique.
On conseille de réduire la subjectivité par une élaboration judicieuse des éléments de
réponses à chaque question posée. Les critiques avancées sont de taille mais elles insistent sur le
fait que les résultats réels d’un sujet aux examens ne sont strictement pas ceux que l’on a
obtenus après correction, et qu’il faut une certaine prudence dans l’interprétation des résultats
aux examens traditionnels et dans l’appréciation des titres scolaires (niveau de l’école, possibilité
de spécialisation pendant la période de la formation). Ces critiques n’invalident donc pas, du
moins pas complètement ces méthodes traditionnelles, qui gardent en général leur intérêt dans
la mesure où elles nous fournissent une indication sur la qualification professionnelle d’un
candidat.
Remarque : Il n’est pas permis, en principe, de comparer des résultats scolaires des individus
cotés par des enseignants différents, à cause des différences considérables observées dans le
degré de sévérité de chaque enseignant.
2.1.1.3. Techniques documentaires
On qualifie de techniques documentaires, le recours à des travaux scolaires, à des
œuvres artistiques, à des productions littéraires ou scientifiques, à des lettres, qui sont des
produits de l’activité humaine en vue de tenter de connaître son auteur. L’analyse de ces
documents permet de déceler, au-delà de leur signification objective, leur signification
psychologique ou les indications sur la personnalité de leur auteur.
2.2. CONNAISSANCE DU SYSTEME SCOLAIRE ET DES PROFESSIONS.
2.2.1. Notions introductives
1. Système scolaire, particulièrement les possibilités d’études.
L’orienteur doit connaître l’organisation du système d’enseignement : d’une part, les
moments où se prennent les grandes décisions sur l’avenir des jeunes et d’autre part, les
possibilités de « spécialisation». La connaissance de l’organisation scolaire doit être doublée de
celle des exigences des différentes pistes de formation. Le conseiller d’OSP est donc informé sur
l’organisation et les exigences des différents niveaux de l’enseignement (primaire, secondaire,
supérieur), des différentes formes d’enseignement (général, post-primaire, spécial), des
différentes sections et options d’enseignement secondaire et des différentes sections et options
d’enseignement supérieur et universitaire (il s’informera sur les différentes options et facultés
dans leurs modifications).
41

La connaissance judicieuse des écoles en vue du conseil d’orientation s’étend à


l’information sur l’emplacement des différentes écoles et leur régime de gestion. Un élève peut
ne pas être effectivement à même d’atteindre une école conseillée à cause des possibilités
financières de sa famille, tout comme il peut se voir refuser l’accès de cette école à cause de
l’obédience confessionnelle de ses parents ou de la sienne propre.
2. Professions
Au-delà des exigences des études vers lesquelles on oriente un jeune, il faut
connaître les exigences des prolongements professionnels auxquels ces études donnent accès.
On ne peut pas préparer un élève à une profession qu’il ne pourra exercer ou dans laquelle il ne
tirera les satisfactions auxquelles il aspire. D’où attention aux conditions d’exercice physique, aux
conditions matérielles, économiques et sociales des professions à conseiller. On doit donc
connaître les professions pour faire de l’orientation scolaire. Ainsi, au moment où le conseiller
informe un élève qui décide par exemple, à entrer en section scientifique, l’élève doit savoir à
quel métier ou groupe de métiers précis il aspire. Le conseiller doit l’aider à prédire son aptitude
à réussir non seulement les études mais à l’exercice de la profession ultérieure en prolongement
des études. Par exemple, déconseiller à un élève la section pédagogique s’il veut l’embrasser
pour devenir instituteur, alors qu’il est incapable de parler 20 minutes sans essoufflement
nécessitant plus d’une heure de détente.
2.2.2. Méthodes pour la connaissance du système scolaire, des études et des professions.
(1) Système scolaire
1. Enquête auprès des responsables de l’Education Nationale (services du Département
responsables des réseaux de gestion scolaire).
2. Documentation constituée essentiellement par les lois nationales relatives à l’organisation et à
la législation scolaires.
(2) Etudes
Les études font évidemment partie du système scolaire, mais les méthodes par
lesquelles nous arriverons à la connaissance des exigences des différentes sortes d’études
connaissent des applications particulières. Les principales méthodes :
1. Enquête auprès des anciens élèves et étudiants déjà engagés à différents stades dans
plusieurs cycles d’études, enquête auprès des enseignants des différents cycles d’études.
2. Observation des élèves des différents cycles, des différentes sections d’enseignement pendant
leur vie scolaire.
3. Documentation sur le contenu des programmes des cycles d’études, des manuels scolaires ou
des syllabus de cours. Monographies d’écoles.
(3) Professions
a) Définition
Le terme profession recouvre deux sens.
Le premier sens c’est la profession considérée comme une occupation rémunérée qu’exerce un
individu pour assurer son existence (et celle de sa famille). La profession est à ce titre synonyme
de métier et d’emploi. Perdre son emploi, c’est perdre son métier, sa profession, et on tombe
dans le chômage. C’est dans le cadre de ce premier sens que l’on peut parler de la profession de
dactylographe, de médecin, de libraire.
Dans un deuxième sens, on peut parler de la profession comme étant un ensemble des
personnes exerçant un même métier, un même emploi et défendant les mêmes intérêts.
42

Exemple : La profession médicale pour signifier l’ensemble des médecins organisé en corporation
pour défendre leurs intérêts.
Les termes carrière et filière sont aussi des termes fréquents dans le cadre de
l’orientation professionnelle. Le premier de ces deux termes est pris comme synonyme de
profession, métier ou emploi. Le second terme renvoie à l’idée d’une succession d’emplois
hiérarchisés de telle façon que la plupart ou la totalité de ceux qui occupent un emploi donné de
cette filière soient pris parmi ceux qui occupent l’emploi immédiatement inférieur. Une carrière
peut être conduite sans emprunter de filières. La filière est une caractéristique des emplois ou du
mode d’accès aux emplois. Quand nous parlons d’orientation professionnelle, nous utilisons le
terme profession dans la première compréhension du terme.
b) Méthodes de connaissance des professions
Pour décider de l’orientation d’un individu, l’orienteur doit connaître les diverses
professions afin de déterminer celles qui correspondent à ses aptitudes. La connaissance des
aptitudes individuelles requises par un emploi se réalise en deux phases ; l’analyse des emplois et
la traduction de leurs exigences en aptitudes individuelles.
Opérationnellement, il faut définir ici la profession ou l’emploi comme l’ensemble
des tâches et des responsabilités habituellement confiées à une même personne dans un
système productif ou l’ensemble des tâches et des responsabilités qui constituent le travail
habituel d’un individu ... cette définition fait de l’emploi un terme synonyme de poste de travail.
L’analyse des professions, c’est l’analyse des tâches à remplir dans un poste de
travail, dans un emploi. Strictement parlant, cette analyse devrait se limiter à la description des
« choses à faire» pour occuper convenablement l’emploi (exigences), mais pratiquement, cette
analyse s’étend à d’autres aspects non moins importants pour déterminer le succès dans la
profession :

- Genre de travail : en équipe ou seul, varié ou monotone ;


- Conditions d’accès : diplômes, stages, expérience professionnelle ;
- Durée, lieu d’apprentissage ou de formation ;
- Rémunération et statut social ;
- Influences sur la santé physique et morale ; Etc. (voir exploration, chapitre trois).

Les méthodes d’analyse des professions les plus courantes sont : l’enquête,
l’observation extérieure, l’analyse des mouvements, l’exercice personnel de la profession, la
documentation et l’expérimentation.
1° L’enquête. On interroge les personnes qui exercent les différentes professions au sujet des
qualités requises pour l’exercice de leur profession. L’enquête devra permettre de se former
une idée plus réaliste des caractéristiques suivantes des professions concernées :
- Quelles sont les tâches principales et les responsabilités d’un comptable, d’un professeur
d’université, d’un juriste, d’un ingénieur, etc. ?
- Travaille-t-il seul ou en équipe ?
- Se déplace-t-il souvent ou son travail est-il sédentaire ?
- A-t-il beaucoup de contact et avec quel genre de personne, pour traiter quel genre de
problème ?
- Son travail est-il varié ?
- Déroulement de la carrière : perspectives d’avenir ?
43

- Modalités d’accès à la profession : diplômes ? stages ? accès sur titres ? accès après
concours, etc. ?
Une telle enquête peut revêtir plusieurs formes : une conversation (enquête
orale), écrite ou libre. L’enquête peut se dérouler à l’usine, à l’entreprise artisanale, au bureau
etc.
Avantages–désavantages : L’enquête orale comporte l’avantage du contact d’homme à homme;
le questionnaire a l’avantage d’être plus objectif, plus précis et de mieux se prêter à
l’élaboration statistique des résultats. Le manque d’objectivité des personnes
interrogées : leur enthousiasme dans les réponses peut être fonction de leur
réussite ou de leur échec éventuels.
2° L’observation extérieure. On peut procéder par l’observation extérieure de la profession
c’est-à-dire par l’observation du travail et des travailleurs. Deux formes d’observation
extérieure :
- l’enregistrement des données de l’observation au fur et à mesure que les phénomènes se
présentent, quitte à les représenter après suivant un ordre préféré.
- L’observation à partir d’un inventaire de l’ensemble des qualités définies comme étant
représentatives des professions. Une des premières listes-inventaires a été proposée par
Schneider (liste de 16 caractéristiques).

Dans le cas de recours à une liste, on peut prévoir un code rapide de réponse :
(a) On barre le mot qui ne convient pas à la caractéristique constatée.
Exemple : dans le catalogue de Schneider, on doit choisir entre deux termes opposés
comme : Force-faiblesse Travail intellectuel-travail manuel Travail à la maison-travail en
dehors
(b) On prévoit une échelle quantitative pour chaque qualité permettant de préciser
l’importance de chaque qualité pour l’exercice adéquat de la profession, en plus du
simple constat de la présence de cette qualité telle que : 1= indifférence ; 2 = de peu
d’importance ; 3 = important ; 4 = d’une grande importance ; 5 = indispensable.
Ce procédé permet d’aboutir à un professiogramme, de la manière suivante. Soit une
profession A, pour laquelle on a obtenu les réponses suivantes à ces caractéristiques :
- Force physique :1
- Endurance :1
- Attention soutenue :3
- Intelligence théorique :5
- Bons sens :4
- Fluide verbale :3
- Personnalité (honnêteté) :4

Professiogramme : Profession A
Caractéristiques 1 2 3 4 5
- Force physique
- Endurance
- Attention soutenue 
44

- Intelligence théorique 
- Bons sens 
- Fluide verbale 
- Personnalité (honnêteté) 

Le professiogramme apparaît ainsi comme le profil des aptitudes exigées par une
profession en faisant ressortir leur importance relative.
Objections : Le psychologue est-il accepté dans toutes les entreprises, les industries,
administrations publiques ... Généralement, il est plus facilement accepté dans les services
publics que dans les industries privées. Conséquence de difficultés d’accès du psychologue :
les monographies professionnelles sont plutôt élaborées dans des écoles professionnelles,
dans des ateliers d’apprentissage. Elles ne reflètent généralement pas la pratique réelle du
métier.
3° L’analyse des mouvements. Elle consiste à isoler minutieusement les différents gestes de base
pour l’exécution d’une tâche, notamment par l’utilisation de procédés comme la
photographie et le cinéma (précédé du ralenti).
4° L’exercice personnel de la profession. Le psychologue se met lui-même au travail et par
l’observation de ses propres réactions, il arrive à connaître plus en profondeur les exigences
du métier. Pour connaitre la profession d’aviateur, par exemple, le psychologue se met à
piloter jusqu’au moment où il appendra effectivement à piloter un avion et à exercer pendant
un certain temps (quelques jours suffisent) le métier.
Objections : L’expérimentateur est-il toujours apte à exercer tous les métiers ? A-t-il le temps
d’apprendre tout métier ? N’y-a-t-il pas une difficulté réelle à réaliser simultanément
l’exercice du métier et l’auto-observation ?
5° La documentation écrite. Les monographies professionnelles, les annuaires du travail et les
annonces d’offres d’emploi dans la presse sont aussi des sources de la connaissance des
professions. Les monographies professionnelles sont des documents reprenant les
caractéristiques des professions et leurs conditions d’exercice. Elles renseignent sur le résultat
de l’analyse de l’une ou l’autre profession par l’une ou l’autre méthode décrite.
Le plan d’une monographie professionnelle.
a) Nature du travail :
Définition ou description.
b) Aptitudes ou qualités
1. Physiques y compris les contre-indications ;
2. Psychomotrices, vision, (coordination manuelle, rapidité, précision motrice, vision,
audition ;
3. Intelligence, attention, mémoire, caractéristiques caractérielles et morales (anxiété,
nervosité, sociabilité, volonté, ordre et méthode, primarité, secondarité,
introversion) y compris conscience professionnelle ;
4. Aptitudes spéciales : V, N, S, W.
c) Conditions d’accès à la pratique :
1. Préparation : scolaire ou professionnelle (cours ou apprentissage) ;
45

2. Admission par examen, concours, sur titres (diplômes, attestation d’une qualification)
ou par engagement direct sans exigence.
d) Débouchés et perspectives d’avenir :
1. Possibilités d’emploi à plus ou moins longue échéance ;
2. Avancement ;
3. Reconversion ;
4. Sécurité sociale et principalement la pension.
e) Condition de travail
1. Atmosphère (cadre calme, bruyant, travail en groupe, solidarité, etc.) ;
2. Rémunération ;
3. Discipline exigence ou laisser-aller.
Orientation et classification des professions
1. Unité : Une classification des professions, entendue au sens de leur regroupement en familles
déterminées par le degré de similitude des mécanismes intellectuels ou autres pris en
considération, a une double utilité.
Premièrement, c’est le grand nombre de professions qui justifie ce regroupement. Il convient
de présenter au client, au candidat qui désire s’orienter vers une profession, le nombre le plus
petit possible de professions dont il doit connaître les caractéristiques. Nous arrivons à ce
petit nombre, en classant plusieurs professions dans une catégorie qui les résumes toutes. En
s’informant au sujet les exigences de cette catégorie des professions, le candidat est informé
sur toutes les professions qui la constituent.
Deuxièmement, c’est le transfert de la main-d’œuvre d’un secteur de l’économie à l’autre, le
passage des activités civiles aux activités militaires ou vice-versa, le reclassement des
travailleurs âgés ou devenus inaptes par accident ou par maladie (reconversion
professionnelle), c’est tout cela qui justifie la classification des emplois.
L’hypothèse accepte est que la réadaptation est d’autant plus brève que les capacités et les
connaissances acquises par un individu pourraient être plus largement utilisées dans une
nouvelle occupation, que les mêmes aptitudes seraient des conditions de réussite dans les
deux activités consécutives.
2. Critères. La littérature révèle une pluralité de critères de classification de professions. H. Piéron
(1960) rapporte les critères suivants utilisés par différents auteurs : l’intelligence, la
qualification, l’instruction et la formation (critères malheureusement pas indépendants), le
prestige social des professions, réunir les activités requérant la même expérience
professionnelle, l’utilisation des mêmes techniques et des mêmes capacités.
D. Champigny (1970) donne une classification des professions basée sur le critère « diplômes
exigés» pour la profession :
- professions accessibles avec brevet et certificat d’aptitude professionnelle ;
- professions accessibles avec brevet d’études du 1er cycle ;
- professions accessibles avec baccalauréat ;
- professions avec capacité en droit et diplômes d’enseignement supérieur ;
- professions accessibles sur titre et avec divers diplômes.

2.1.3. METHODES DE LA CONNAISSANCE DU MARCHE DE L’EMPLOI.


46

Il ne suffit pas au psychologue de connaître le système scolaire, les sections d’études


et les prolongements professionnels de ces dernières, il doit aussi savoir là où il y a des places
dans les cycles d’études ; savoir quelles professions sont disponibles et lesquelles sont saturées,
de manière à déconseiller l’accès aux études qui y préparent.
Ce deuxième aspect du problème amène à parler de la connaissance du marché en
O.S.P. Le Conseiller d’orientation doit connaître l’état de l’offre et de la demande dans la
situation présente et faire les projections sur son évolution. A partir des besoins actuels et
prévisibles en personnel dans chaque profession ou groupe de professions, il essayera d’orienter
les aspirations des élèves dans les divers types de formation. Un moyen pratique de la
planification des effectifs scolaires par l’OSP est de déterminer le niveau d’instruction requis pour
chaque profession. Avec cette information, on connaîtra le nombre de personnes nécessaires aux
différents niveaux de formation en fonction des disponibilités prévisibles dans les professions.
2.1.4. MARCHE DE L’EMPLOI, APTITUDES ET DIPLOMES
1. L’adaptation des aptitudes et diplômes aux besoins de la collectivité
Le bon fonctionnement du marché de l’emploi exige l’équilibre entre l’offre et la
demande d’emploi. Cet équilibre est la condition sine qua non de la réalisation des objectifs
économiques fondamentaux comme le plein emploi2 et la réalisation de l’échange au prix auquel
l’échange doit se faire. Si les entreprises ne trouvent pas le personnel nécessaire, la productivité
en pâtira par l’insuffisance de la main d’œuvre et par l’augmentation du prix du travail ou salaire
résultant de la surenchère. Par contre un plus grand nombre de qualifications par rapport aux
besoins diminuera dans des proportions qui pouvaient être inquiétantes, si les lois sociales ne
règlementaient pas spécialement le travail comme objet d’échange.
L’orientation dont la mission est le bonheur de l’individu et par ricochet, celui de la
collectivité, doit assurer le plein emploi. Et elle a à cet effet, une autre mission, celle de former
les aptitudes en harmonie avec les besoins. La conception moderne de l’innéisme des aptitudes
n’attribue cette propriété aux aptitudes que dans la mesure où elle voit en elle des dispositions
organiques vagues favorables à l’éclosion de n’importe quelles aptitudes et non des
préformations des activités précises. Tout dépend du type d’activité auxquelles on destine l’être
à former. Il n’y a pas de famille de musiciens, de peintres, etc. au sens de l’hérédité biologique
de ces activités professionnelles, puisque l’hérédité biologique n’est pas porteuse de
caractéristiques sociales et professionnelles. Cette polyvalence des dispositions biologiques de
l’homme a été attestée par plusieurs exemples : le plus cité, le mécanicien de la locomotive. Où
a-t-il été trouvé les aptitudes qui lui sont propres dans l’industrie moderne ?
Considérons les aptitudes comme dérivées des besoins et non les besoins comme
dérivées des aptitudes. Voici d’ailleurs quelques conclusions de la conférence de Kungsläv sur les
aptitudes ... « il devient évident qu’il faut considérer l’intelligence et les autres capacités
humaines plus comme des produits de la société et de la culture que comme la propriété des
individus... Un processus de développement économique et social est un processus de création
d’aptitudes nouvelles» (Debesse, M., 1974).
L’orienteur doit régler la formation des aptitudes ou si vous voulez, les qualifications
ou le nombre de diplômés dans les secteurs de l’activité économique sur les débouchés
probables. Ainsi, compte tenu du marché du travail, il pourra et même devra freiner les
aspirations vers certains secteurs et les favoriser vers un autre. Pour suggérer cette canalisation
des dispositions innées en fonction des besoins et des dispositions sans direction, un
changement d’aptitudes déjà formées en faveur d’autres, P. Naville a préféré parler d’adaptitude
2
Plein emploi lorsque tout demandeur d’emploi peut en trouver dans un délai
conventionnel assez bref, de quelques semaines.
47

au lieu d’aptitude, le nouveau concept introduit l’idée d’une action plus ou moins coercitive du
milieu dans la formation des aptitudes.
2. Faire le point entre deux conceptions
De prime abord, la position adoptée ici pourrait sembler être en contradiction avec le
point de vue personnaliste de l’orientation vocationnelle, adopté jusqu’à présent. Et pour être
conséquent avec nous-mêmes, nous devrions abonder dans le sens des orienteurs pour lesquels
l’avenir est uniquement fonction de l’effort de l’homme, la vie économique et sociale trouvera
toujours les forces dont elle a besoin, dans la mesure où chacun aura eu la possibilité de
développer librement ses potentialités. Ce qui suppose un développement spontané des
aptitudes, une liberté, sans égard spécial à la demande de main d’œuvre.
En prônant la subordination des aptitudes (et donc de l’individu) aux besoins, nous ne
sommes pas nécessairement en contradiction avec le point de vue personnaliste du départ. Tout
le problème réside dans les modalités d’application, il faut considérer deux cas.
1° La position adoptée reste fondamentalement personnaliste
Nous serions dans une conception non personnaliste si nous procédons à la
répartition des membres de la société, pour leur formation dans les divers secteurs, sans tenir
compte de leur désir. En réalité, nous commençons par respecter les aspirations individuelles
aussi longtemps que le marché de l’emploi le permet. Ce n’est qu’à partir du moment où les
aspirations dans un groupe d’activités conduiraient au chômage (donc à un résultat inverse au
but de l’orientation) qu’il sera requis d’en détourner les postulants. Il est souvent facile
heureusement d’obtenir un second, un troisième choix de l’individu, grâce à cette propriété
générale de tout individu humain, la plasticité.
De toute manière, le point de vue personnaliste ne signifie pas libéralisme intégral à
propos de l’orientation, on ne peut ignorer les déterminismes économiques et sociaux de la
collectivité sans s’exposer à une contradiction fondamentale, en admettant simultanément une
certaine forme de dirigisme ou de planification en matière économique et un libéralisme intégral
ou aveugle à propos de l’orientation.
2° La position adoptée sacrifie l’intérêt personnel.
Le libéralisme intégral et aveugle ne peut être admis. L’orienteur sera par conséquent
obligé, dans certaines circonstances exceptionnelles, de sacrifier l’intérêt personnel en
contraignant les aspirations vers un secteur professionnel d’intérêt national où les vocations ne
correspondraient pas aux proportions attendues.
Cette position diffère de la précédente en cela que, ici les aspirations du sujet
correspondent à des débouchés professionnels disponibles, mais l’orienteur l’en détourne pour
les diriger dans un secteur professionnel d’intérêt national qui ne correspond pas à ses intérêts
personnels dans ce secteur mais toujours est-il qu’au moment de l’orientation il force l’option
(attention : moment ici, c’est peut être plusieurs années dans le cadre de l’orientation continue).
Une politique d’avantages spéciaux peut être accordée aux agents dans le secteur en vue où les
vocations sont rares. Une telle orientation coercitive ne peut trouver de justification valable que
dans la mesure où l’on peut faire appel à l’intérêt général pour la fonder.
2.2. METHODES DE L’INFORMATION DU SUJET A ORIENTER
Deux points sont traités ici : la nature de l’information scolaire et professionnelle et les
méthodes de l’information du sujet. Toutefois, nous nous limitons aux méthodes individuelles
d’information.
2.2.1. NATURE DE L’INFORMATION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE
48

L’adaptation de l’homme à la société technique moderne exige, pour un choix


professionnel adapté, un système d’information sur plusieurs plans : économique, social, culturel
et professionnel. L’information de l’homme est une condition de l’exercice de sa liberté. Et c’est
dans la mesure où l’homme est informé qu’il peut être libre, sinon il est aliéné et n’est pas
complètement lui-même.
Le problème de l’information en OSP est celui de donner une somme d’informations,
de connaissances aussi objectives que possible à l’élève sur les aspects dont nous avons déjà parlé
et sur l’aide dans les techniques d’exploration des possibilités de choix professionnels et dans la
prise de décision. C’est dire que l’information diversifiée acquise par le conseiller doit être
communiquée à l’élève pour lui permettre de décider pleinement de son orientation, c’est-à-dire
d’être réellement autonome dans son choix de métier. L’information doit se distinguer de la
documentation par le fait que celle-là suppose : un choix préalable du public à atteindre et
l’adaptation à ce public des moyens de transmission : il faut surtout veiller à présenter
l’information dans un langage compréhensible pour le public visé et à grouper les
renseignements suivant certaines catégories pratiques et suivant la logique du groupe ou sujet.
Dans ses regroupements, l’information peut comprendre quatre contenus essentiels :
- contenu scolaire : sections, programmes, horaires, diplômes, cadre matériel de formation,
emplacement des écoles, etc. ;
- contenu professionnel : description des activités (tâches), qualités requises, conditions
d’exercice, promotion, reconvertibilité, risques, etc. ;
- contenu économique : secteurs d’activité (primaire, secondaire, tertiaire), gain économique ou
salaires ;
- contenu social : styles de vie, rôles, loisirs, considérations sociales.
Nous devons éviter de faire de l’information la propagande qui ne s’inspire pas
toujours des principes de l’objectivité. Le but de la propagande, nous le connaissons, est
d’influencer les convictions des hommes en vue de faire changer leurs attitudes et leurs
comportements dans le sens souhaité par nous-mêmes ou souvent par la politique.
2.2.2. METHODES D’INFORMATION DU SUJET A ORIENTER
L’accent doit être mis ici sur l’adaptation de l’information au sujet à orienter. Les
Centres d’OSP utilisent les principaux moyens d’information suivants : les services spécialisés, les
publications, les cours sur les options et carrières, les causeries et conférences, les
monographies, les mass média et visites, les tables rondes avec des anciens élèves, les entretiens
en petits groupes.
1. Des services spécialisés : Dans plusieurs pays, on a créé des services spécialisés destinés à
répondre aux demandes d’information des jeunes concernant l’orientation scolaire et
professionnelle. Ici en R.D.C., l’Office National de l’Emploi (ONEM) donne des informations,
d’une part sur les effectifs de personnes formées dans les établissements d’enseignement
secondaire et supérieur et, d’autre part sur les demandes des services exprimés par les
Entreprises et les Services Publics de l’Etat. L’Office National d’Information Sur les Etudes et
les Professions (ONISEP), en France, est un exemple que nous retenons pour illustrer ce genre
de service spécialisé de par son fonctionnement (les informations plus détaillées sont données
au chapitre trois). L’ONISEP est chargé, en liaison avec l’Université, les Administrations, les
professions et organismes intéressés :
- d’élaborer et de mettre à la disposition des utilisateurs la documentation nécessaire à
l’information et à l’orientation ;
- de contribuer aux études et recherches relatives aux méthodes et aux moyens propres à
développer cette documentation et à faciliter l’information et l’orientation ;
49

- de faire des études et de susciter des recherches susceptibles d’améliorer la connaissance


des activités professionnelles et de leur évolution ;
Ils doivent diffuser des informations et de la documentation.
2. Les publications : Mettre à la disposition des jeunes des brochures et documents divers
donnant les caractéristiques des professions, notamment par des illustrations picturales. Par
exemple, les brochures qui informent sur comment réussir à différents niveaux : secondaire,
supérieur ou universitaire.
3. Le cours sur options et carrières : On peut inclure dans le programme de l’information
scolaire, l’information sur la vie sociale, scolaire et professionnelle.
 Le cours sur option. Le cours sur les options est présenté suivant une procédure
analogue : on partira d’une liste systématique des sections, options et niveaux
d’enseignement, chaque fois les débouchés principaux à chaque section et option. On
donne des renseignements sur différentes options ou formes d’études différentes dans le
système de l’enseignement national : sections math-physique, biochimie, littéraire et ses
variantes (latin, français, anglais, etc.), commerciale et administrative, commerciale et
informatique, technique (industrielle, mécanique, agricole, coupe et couture, …).
 Le cours sur carrière : Il y a plusieurs manières d’agencer ce cours. On peut par exemple
pour les carrières, présenter aux élèves d’une classe les grandes familles de professions et
leur expliquer progressivement les termes qui définissent ces familles : métiers
intellectuels, métiers scientifiques, carrières techniques, carrières sociales, artistiques,
agricoles, etc. Les carrières sont des professions à occuper à la sortie des études de l’une
ou l’autre section de l’enseignement national. Exemple, la carrière médicale : le médecin,
les infirmiers, les nutritionnistes, les gestionnaires d’hôpitaux et de pharmacies, les
brancardiers, etc.
A l’occasion de chaque explication, on fait nommer par les enfants les professions
appartenant à chaque famille de professions. On complète évidemment les énumérations
des élèves. On doit viser à faire saisir les activités caractéristiques de chaque famille de
professions (méthode bonne pour la formation professionnelle des enfants dans le cycle
terminal de l’école primaire : on parle aux enfants des professions des adultes dans la
commune ou le milieu de vie en général).
4. Les causeries et conférences.
La Causerie est un entretien familier ou exposé oral devant un groupe restreint étant
entendu qu’une causerie ne peut s’étendre à un grand groupe, au risque de se disperser.
La Conférence est un entretien entre deux ou plusieurs personnes sur un problème sérieux.
Dans la conférence, il y a un thème, les gens n’ont pas d’informations et on la leur donne.
Les réactions de l’auditoire contribuent à l’enrichissement du conférencier. Les
conférences sont destinées à apporter aux parents et aux élèves une information à la
pratique de l’OSP en général et c’est souvent l’occasion de distribuer des brochures,
dépliants et autres documents consacrés au problème des professions et des sections
d’enseignement qui préparent à ces professions. Souvent, les causeries et conférences
sont illustrées : projections de vues fixes, de diapositives, de films documentaires.
5. Les mass média : Exploitation de journaux, d’émissions de radio ou de télévision
(occasionnelles ou préparation intentionnelle d’émissions parlant des professions ou des
études dans les milieux des élèves ou écoliers), des nouvelles technologies de l’information et
de la communication sont des voies d’informations diffuses (c’est-à-dire l’information qu’on
reçoit sans que ça soit adapté à votre niveau : l’émetteur donne l’information sans viser la
catégorie de personnes : élèves, chômeurs ou de personnes en général) ou intentionnelles
(adaptées à un niveau précis d’auditeurs visés ; dans ce cas, le langage utilisé est
intentionnellement adapté) à la catégorie de personnes visées) pour informer le sujet à
orienter.
50

6. Les visites. Des excursions bien organisées constituent des occasions privilégiées d’une
observation des activités réalisées par une ou de groupes d’entreprises, et par conséquent,
elles constituent une préparation à une étude détaillée des exigences d’une profession.
L’avantage de cette méthode, c’est de suggérer plus directement les conditions de travail dans
lesquelles on sera placé, puisque l’on visite les « travailleurs» à l’œuvre, dans le concret
(professiographie).
7. Les monographies : Dans la plupart des documents, les métiers ont été décrits suivant un plan
qui a permis leur étude. Le conseiller d’orientation ou le maître d’école pourra recourir à ce
plan pour faire confectionner par des élèves une monographie sur une profession.
8. Les tables rondes avec des anciens élèves se trouvant maintenant au travail sur leurs
professions. Ces anciens élèves décrivent aux apprenants, candidats à un emploi, les
exigences ou conditions à un emploi qui sont les leurs et font ainsi ressortir les exigences en
termes d’aptitudes pour exercer la profession et en termes de conditions sociales de vie. Ils
disent combien ils sont heureux ou au contraire malheureux d’avoir choisi leur travail.

Chapitre trois
LES METHODES GENERALES DE FONCTIONNMENT DES SERVICES D’ORIENTATION SCOLAIRE ET
PROFESSIONNELLE
51

3.1. CADRE D’ACTIVITES : CENTRES D’ORIENTATION OU SERVICES D'ORIENTATION


L’Orientation Scolaire et Professionnelle fonctionne aujourd’hui suivant les pays dans
un établissement proprement créé pour l’organisation et le fonctionnement des différentes
activités du programme d’OSP que l’on appelle Centre d’Orientation Scolaire et Professionnelle
ou elle fonctionne dans le cadre général d’un établissement scolaire où le Conseiller a un bureau
de travail, il s’agit dans ce cas d’un Service d’orientation. Organisé en centre autonome
d'orientation dirigé par un Directeur Conseiller d'orientation-psychologue, l’établissement chargé
de l’orientation peut recevoir la population scolaire chez lui, dans ses bureaux et/ou peut
envoyer ses spécialistes dans les écoles de son ressort pour les activités d’orientation. Lorsque
les services d’orientation sont intégrés à l’école, généralement le personnel de la direction de
l’école collabore plus étroitement aux activités d’orientation, spécialement dans le cadre de ce
qui est appelé le Groupe d’Aide Psychopédagogique (GAP). Pour plus d'information sur la
distinction entre Centre d'OSP et Service d'OSP, nous avons repris ci-après un exemple de
fonctionnement de chacune de ces entités.
3.1.1. CENTRE D'ORIENTATION : EXEMPLE DE FONCTIONNEMENT D'UN C.I.O. EN France Voir
ONISEP-CNOP 2000
Chaque Centre d'Information et d'Orientation (C.I.O.) reçoit de l'ONISEP (Office
National d'Information Sur les Emplois et les Professions) les publications qui font le point sur la
totalité des formations et des diplômes d'une part, et sur la plupart des métiers d'autre part. Et à
chaque niveau ou pallier d'orientation, un guide sur ces formations et diplômes et sur les
professions est remis à chaque élève. Bien plus, chaque élève a, à sa disposition, un site Internet
que l'ONISEP a rendu disponible à tous (http://www.onisep.fr).
Le personnel d'un C.I.O. comprend un Directeur Conseiller d'orientation-psychologue
et du personnel administratif. Chaque C.I.O. possède un service autonome de documentation sur
les enseignements et les professions, un service d'auto-documentation permettant à toute
personne de consulter des documents en fonction de ses intérêts et de son niveau scolaire, un
accès à des ressources multimédia et au réseau Internet. Le Centre a pour rôle :
- l'accueil du public et en priorité les élèves et leurs parents;
-l'information sur les études, les formations générales, technologiques et professionnelles, les
qualifications ou aptitudes exigées et les professions;
- le conseil individuel aux élèves;
- l'observation et l'analyse des transformations locales du système éducatif, du marché de
l'emploi ainsi que la production de documents de synthèse sur ces évolutions à destination
des équipes éducatives ou des élèves;
- l'animation des échanges de réflexion sur tous ces changements, entre les partenaires
éducatifs que sont les parents, les jeunes, les décideurs locaux et les acteurs économiques.
Le centre est aussi ouvert aux adultes en recherche d'informations et de conseil pour leur projet
personnel et professionnel.
Conformément à notre définition de l'orientation, le sujet s'oriente. C'est le Centre
qui lui apprend à s'orienter en mettant à sa disposition l'éventail d'aptitudes et de compétences
nécessaires à l'adaptation dans le milieu de vie. Dans cet ordre d'idées, des techniques de groupe
dont le but est d'apprendre aux élèves de faire de choix se diffusent au Québec. On parle
d'orientation éducative laquelle s'adresse à toutes les catégories d'êtres humains : enfants,
adolescents, adultes, en réflexion sur ses choix. S'orienter d'apprend au lycée ou au collège.
3.1.2. LE SERVICE D'OSP
52

Les activités de l'OSP sont logées dans un établissement d'enseignement (une école,
un Institut Supérieur, une Université). Le concept de Service d'OSP est beaucoup plus proche de
nous : l'orientation de la majorité de nos élèves se fait dans des locaux au sein de nos
établissements scolaires. Le programme des activités du Groupe d'Aide Psychopédagogique
(GAP), décidé en 2003 par la Direction des Services pédagogiques du Ministère de l'EPSP se
réalise dans des locaux spéciaux ou étroits mis à la disposition du Service d'Orientation par la
Direction de l'établissement scolaire d'accueil. On comprend toute la modestie qu'impose ce
cadre d'activités au fonctionnement attendu de l'orientation de nos élèves :
- limitation d'espace pour recevoir élèves, parents et autres partenaires éducatifs;
- absence du psychologue scolaire (fiches psychologique et pédagogique), du médecin de
l'hygiène scolaire (fiche médicale), d'assistant social (fiche familiale);
- absence de cadre général approprié de fonctionnement des activités de fonctionnement
d'orientation;
- Service d'orientation dirigé par un Conseiller d'orientation généralement non psychologue;
- le conseil d'orientation se ressemble à des décisions prises en conseil, sans informations sur les
différentes fiches d'observation bien connues et citées plus haut, entre les membres du GAP
que sont : le Chef d'établissement, le Directeur des études, le Conseiller pédagogique, le
Directeur de discipline, le conseiller d'orientation, le titulaire de la classe.
3.2. METHODES DE FONCTIONNEMENT DES SERVICES D’O.S.P.
3.2.1. DES SERVICES D’O.P.AUX SERVICES D’O.S.P
Comme suggéré plus haut, toute orientation était professionnelle. Les conseillers
d’orientation partaient des centres d’O.P., services extérieurs à l’école, pour l’O.P. des élèves se
trouvant sur le point de terminer leurs études. Dans l’évolution, des centres d’O.P se virent
associées à l’O.S. En France, c’est au terme de la Réforme de 1959 que les centres d’O.P.
prenaient la dénomination de Centres d’Orientation Scolaire et Professionnelle (centres
d’O.S.P.), ayant pour mission essentielle l’orientation pendant la période scolaire et notamment
à l’entrée de l’enseignement secondaire et au cours des premières années de cet enseignement.
Cette dénomination se justifie à double niveau :
- en faisant de l’O.S, on fait indirectement de l’O.P.
- à la fin de ses études, l’élève recevra du service de l’O.S. l’aide nécessaire pour qu’il choisisse sa
profession. Le service de l’O.S. fait effectivement de l’O.P. Retenir qu’il peut coexister
dans un même pays des centres d’O.S.P et ceux d’O.P.
La dépendance administrative des services d’OSP relève généralement du
Département (Ministère) de l’Education, mais il y a des pays où elle relève plutôt du
Département du travail ou de la jeunesse.
3.2.2. LES CENTRES D’INFORMATION ET D’ORIENTATION (C.I.O)
Depuis 1971, les centres d’O.S.P sont devenus en France les Centres d’Information et
d’Orientation (C.I.O). Ce changement de nom a été dicté par l’importance prépondérante
reconnue à l’information du sujet à orienter, en tant qu’agent principal de la décision de son
choix d’orientation. Le sujet à orienter ne peut se décider valablement que quand il est informé
de sa réalité, du système de formation, des professions et de l’état du marché de l’emploi. D’où,
le rôle du service d’orientation est-il devenu d’abord l’information de chaque élève avant le
conseil d’orientation.
53

Suivant la circulaire du 13 décembre 1971, dans le domaine de l’information et de


l’orientation, le C.I.O apporte son concours à l’ensemble des opérations menées ... : il assure
l’accueil, la documentation et l’information du public scolaire et non scolaire, procède aux
consultations nécessaires et collabore avec les services chargés du placement des jeunes. Il va de
soi que cette insistance par la France sur l’information dans le processus d’orientation de
l’individu a influencé les autres pays, dont le nôtre.
3.2.3. LES ACTIVITES DES SERVICES D’O.S.P.OU DES C.I.O.
a) Les activités traditionnelles
1. Fournir à l’élève des informations sur lui-même et le monde de travail, sur les relations de vie
personnelle et de vie professionnelle. Il s’agit de l’information du sujet sur ce qu’il est, ce qui
suppose des tests d’efficience (Q.I., percentile, santé physique, santé mentale, acuité
sensorimotrice), des tests de personnalité (tests analytiques, tests projectifs), des tests
d’intérêts et d’attitude. Ce qui suppose aussi :
* la connaissance par l’équipe de Conseillers d’orientation, des professions, leurs conditions
d’exercice : le milieu de travail, les conditions matérielles et salariales, les perspectives
d’avenir ;
* la connaissance des professions, des enseignements préparant aux professions, les
exigences des programmes d’étude (d’électricité, de journalisme, de téléphonie, de
médecine, d’agronomie, de psychologie, etc.), là où ces études sont organisées, leurs coûts,
etc., conditions d’accès à ces enseignements, la carte scolaire.
* la connaissance du marché de l’emploi : au moment où l’élève terminera ses études
primaires, secondaires, trouvera-t-il du travail ? Le marché de l’emploi étant fait des
apporteurs de services qui sont les sortants du système scolaire et des offreurs d’emplois,
de travail que sont l’Administration publique, les entreprises privées, etc.
2. L’observation continue des élèves et l’application de la psychologie des disciplines scolaires par
le Psychologue scolaire. L’O.S. n’était pas par ailleurs la seule justification de l’observation
continue des élèves. Les besoins croissants de notre civilisation hautement technique
poussent à une amélioration constante du niveau de formation et à un allongement général
des études. Il s’imposait de serrer de près chaque élève, déviant ou se trouvant dans la
gamme des variations du normal, en vue de détecter et surtout de prévenir les difficultés
d’adaptation scolaire. L’idéal étant de conduire à la formation scolaire la plus poussée, il faut
éloigner tous les facteurs perturbateurs propres à l’école. Il fallait spécialement se préoccuper
des méthodes d’enseignement et des relations sociales, particulièrement avec l’enseignant et
les parents. L’expérience a montré que les tentatives de solution aux problèmes d’adaptation
scolaire étaient plus vite couronnées de succès que les interventions étaient promptes. Tout
cela a justifié le développement, en faveur de l’école, d’une fonction psychologique
supplémentaire (à côté du dépistage et de l’orientation), confiée précisément au psychologue
dit scolaire, un fonctionnaire autre que le conseiller d’O.S.P. Le psychologue scolaire est
intégré de par son statut administratif même à l’école. C’est plutôt une fonction
psychopédagogique au service de tous les élèves pour leurs formations.
Le psychologue scolaire a la charge de l’observation continue en général et de la
tenue du dossier psychologique d’observation continue en particulier. Par cette fonction, il
prépare l’O.S., c’est d’ailleurs lui qui fournira en collaboration avec les enseignants et le
médecin et en synthétisant son dossier psychologique, la quasi-totalité des éléments
nécessaires au dossier scolaire dont se servira le conseiller d’O.S.P. pour l’orientation de
l’élève. Mais à proprement parler, celle-ci n’est pas une activité relevant de ses attributions. Il
n’en a pas reçu, à l’instar du conseiller d’O.S.P. la formation spécialisée surtout dans les
54

aspects comme les techniques de l’information professionnelle et de la prévision du marché


du travail.
3. Examens médicaux continus (pour dépistages divers : maladies physiques, troubles
psychiques, etc.)
4. Enquêtes familiales (histoire et conditions de vie des élèves, relations parents-enfants
5. Documentations sur divers thèmes (brochures, dépliants) à l’intention de la population
scolaire et des parents
6. Travail en équipe pluridisciplinaire entre personnel technique du Centre : conseillers
d’orientation, psychologue scolaire, psychologue chargé de l’étude des professions et de
l’enseignement, médecin scolaire, assistant social. Travail en équipe pluridisciplinaire entre
personnel technique et personnel d’école de ressort (directeur, directeur des études,
conseiller pédagogique, directeur de discipline et enseignants). Dans la collaboration avec
l’école, le personnel technique participe à l’appréciation plus objective des résultats scolaires
(tests scolaires) et à la comparaison de la réussite dans les tâches scolaires, à la réussite dans
les tâches non-scolaires (tests d’aptitudes) et à la tenue du dossier scolaire et à la proposition
de la première synthèse ou interprétation. La dernière modification dans la structure des
services de psychologie à l’école est consacrée par la création, en France, du concept et de la
fonction de Conseiller psychologique. Le statut de conseiller psychologue doit être reconnu à
un corps unique de psychologues devant comprendre : les psychologues scolaires, les
conseillers d’O.S.P. et les « psychologues» du Bureau Universitaire des Statistiques. Ce corps
aura l’avantage de disposer en son sein des spécialisations diverses, nécessaires aux divers
problèmes psychopédagogiques de l’école.
7. L’orientation des élèves et étudiants.
8. Le Conseiller d’Orientation est un psychologue, en général, Directeur du Centre d’orientation.
C’est lui qui est chargé de donner des avis d’orientation sur la base de ses interviews avec la
personne intéressée d’une part et d’autre part sur la base des informations sur cette personne
intéressée fournies par le psychologue scolaire, le médecin scolaire, l’assistant social, le
psychologue du Bureau Universitaire des Statistiques et les parents, les résultats des tests
d’aptitudes et de personnalité et le profil d’intérêts des personnes à orienter. On se résume
en disant que le Conseiller d’Orientation est chargé de la tenue du dossier Psycho-Médico-
Social de chaque élève dans les écoles du ressort du Centre d’Orientation.
b) Les activités d’aide au choix professionnel
Depuis les années 1950, les chercheurs ont démontré que le choix d’un métier se fait
comme tout autre choix. Les individus réfléchissent sur l’ensemble des éléments du choix. En
matière d’aide au choix professionnel, on parle ainsi depuis lors d’orientation éducative qui se
réalise suivant le schéma appelé séquence vocationnelle en quatre étapes : l’exploration, la
compréhension(ou cristallisation), la spécification et la réalisation.
b.1. L’exploration
La tâche d’explorer est un temps d’investigation où l’individu est appelé à penser sur
ce qu’il sera et où il est ouvert aux informations et aux expériences qui seraient en rapport avec
lui-même et son avenir. Il faut développer chez l’élève l’attitude exploratoire c’est-à-dire le
sensibiliser au problème d’orientation, l’amener à se préoccuper du travail qu’il fera. Il s’agit de
l’amener à savoir chercher, trier, sélectionner les informations qu’il peut obtenir sur lui et le
milieu notamment celles qui lui sont données par le conseiller d’orientation. Cette exploration
n’est pas nécessairement systématique. Elle peut avoir un caractère fortuit et se faire au gré des
circonstances. Dans le cadre de l’approche actuelle d’une orientation éducative des élèves, les
55

conseillers d’orientation sont amenés à aider les élèves à pratiquer cette exploration de la
meilleure manière possible. Quelques exemples d’activités d’exploration au niveau du 1 er et 2ème
cycle du secondaire et au niveau des étudiants d’université :
- au niveau du 1er et 2ème cycle du secondaire :
* une séance d’exercice d’exploration suivante : 12 à 15 heures/an par demi-classe consacrée
sur le thème « mon avenir » : un métier en plein air ou dans un laboratoire ? Carrière
libérale ou dans l’administration publique ? Vie en campagne, en milieu urbain ou semi-
urbain ? Salaire élevé ou sacrifice pour les autres avec salaire au niveau du minimum vital ?
Mariage ou célibat religieux ?
* 2ème séance sur « mieux se connaître ». Suis-je intelligent ? Par quel témoignage ? Tests ou
impression de l’entourage ou de moi-même ? Suis-je timide, téméraire, sociable à me
perdre des autres ? Ma famille a-t-elle des moyens pour l’orientation que je souhaite ?
* 3ème séance sur « les métiers » dans mon milieu de vie.
- au niveau des étudiants d’université, les conseillers d’orientation interviennent par exemple
dans les cellules d’accueil d’information et d’orientation en aidant les étudiants à s’informer, à
réfléchir à leur projet professionnel, à leur vie extra-universitaire, à l’éventail des professions
existant sur le marché de travail et aux pratiques professionnelles.
b.2. La compréhension ou cristallisation
La tâche de compréhension signifie que la personne arrive à avoir une idée au moins
générale de métier qu’il pourra exercer. Après l’exploration, le sujet a mis de l’ordre dans les
informations reçues et vécues sur les professions. La réussite à cette tâche permet à un individu
de savoir quel est son champ d’intérêts, et quel niveau de formation il compte atteindre.
b.3. La spécification
La spécification est l’opération de hiérarchisation des métiers en vue assortis
éventuellement de leurs conditions de formation. La tâche de spécifier est l’aboutissement
logique et pragmatique des phases précédentes. Le sujet ne choisit plus en général mais en
particulier : il s’agit pour lui d’arrêter un choix, une solution, un projet précis qui tienne compte
de multiples facteurs en vus. Il prend la décision. Le psychologue a la tâche de l’amener à se
décider.
b.4. La réalisation
La tâche de réalisation consiste à faire passer les intentions au niveau du réel. C’est la
mise en application du choix, du projet précis arrêté à la phase précédente : il va entreprendre
des démarches et mettre au point des stratégies pour réaliser le projet sur lequel il n’existe plus
de doute. (Pelletier D et Bujold R, 1984, pp.58-75 et pp.227-246). Le choix d'orientation scolaire
et/ou professionnelle n'est pas différent des autres choix.
Voici un exemple de cas de décision de choix d’un véhicule personnel. Rappelez-
vous : la dernière fois que vous avez changé de voiture, comment cela s’est-il passé ? Vous avez
commencé par rêver : « quelle marque, quelle taille, quelle couleur ? » puis vous cherchez des
informations, compulsez des catalogues, feuilletez les magazines spécialisés : les derniers
modèles ?, les bonnes occasions ? Pour quel usage ? Avec quel budget ? Pour quand ? Phase
d’exploration.
Ensuite vous avez mis de l’ordre dans vos informations. Vous les avez comparez : quel est la
meilleure marque pour le service après-vente ? Vous avez peut-être refait le tour des
concessions, discuté les possibilités en famille. Phase de compréhension ou cristallisation.
56

Puis il a fallu hiérarchiser : « quel est le modèle le plus intéressant compte tenu de mes désirs, de
mes besoins, de mon budget ? » Phase de spécification ou de hiérarchisation.
Finalement, vous avez pris une décision. Vous avez fait un choix et vous avez réalisé votre
intention en achetant votre voiture. Phase de réalisation.
Voici un exemple de cas de décision de choix d’une profession.
1. La phase d’exploration correspond au moment de la recherche par le sujet du métier qu’il
pourra exercer. L’homme a dans sa vie le temps et l’occasion de s’informer sur les différents
métiers, leurs conditions d’exercice, de s’interroger sur ses capacités personnelles pour
exercer tel ou tel métier, …
2. La phase de compréhension ou cristallisation : l’individu en arrive à catégoriser les professions,
à les comparer et à savoir les différentes possibilités de formation et/ou d’accès à ces
catégories des professions.
3. La phase de spécification ou de hiérarchisation : se rendre compte de la meilleure profession
compte tenu de mon profil, des conditions d’exercice, etc.
4. La phase de réalisation : l’homme décide de prendre la meilleure profession qui découle de ses
analyses. Elle peut-être la profession de musicien, d’infirmier, d’enseignant, etc. pour réaliser
sa vocation.
Votre formation en tant qu'administrateur scolaire en matière de conduite au choix
professionnel sera davantage meilleure par une illustration du concept de cadre conceptuel de
choix vocationnel. La réflexion des auteurs Wise, Charmer et Randour est éloquente. Voici une
illustration plus détaillée de notre travail dans la phase d'exploration laquelle fait recours à trois
types d'influences :
- les influences externes à l'individu (famille, école, mass media et groupes communautaires);
- les influences propres à l'individu (conscience, capacité d'auto-estimation et capacités de
prise de décision) et;
- enfin les dimensions du travail (activités, exigences et avantages).

CADRE CONCEPTUEL GLOBAL DE WISE, CHARMER ET RANDOUR

CAPACITES
- d'auto-estimation
- de prise de décision

DIMENSIONS DU TRAVAIL
ACTIVITES EXIGENCES RECOMPENSES
1. Contenus 1.Compétences 1. Revenu
2. Prestige
INFLUENCES 2. Fonctions 2. Conditions 3. Puissance
- Famille PRISE
physiques
- Ecole DE
- Mass media DECISION
3. Marché de 4. Autonomie
- Groupes l'emploi 5. Relations
communautaires 6. Actions
4. Désirabilité sociales
sociale 7. Croissance
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1. Facteurs extérieurs à l'individu (influences)

INFLUENCES FONCTIONS DYNAMIQUE AGENTS


1. Famille Connaissances 1. Age Parents
1. Instruction 1. Agents Professeurs
2. Ecole de l'instruction
Compétences 2. Culture Pairs

3. Mass media Attitudes 3. Degré de disponibilité Gr


2. Socialisation Croyances de l'institution oupes de
Formels référence modèles
4.Groupes Attentes 4. Possibilité de 2. Agents de
communautaires participation de l'individu Socialisation
Valeurs
Informels Modèles
symboliques

2. Les facteurs propres à l'individu


a) Conscience
CONNAISSANCES VALEURS PREFERENCES SELF-CONCEPTS
1. Connaissance du travail 1. Valeurs en cours dans la 1. Intérêts, goûts, 1. Croyance dans ses
lui-même. société. aspirations. capacités et dans le succès
que l'on que l'on peut avoir
dans une activité qui
implique cette activité
2. Connaissance : 2. Valeurs personnelles. 2. Niveau d'aspiration et 2. Somme de self-concepts
- des stratégies; d'expectation. + et - d'un individu (self
- des styles de vie; esteem).
- du fonctionnement du
marché de l'emploi.
3. Connaissance : 3. Valeurs attribuées à un
- de ses intérêts, ambitions, travail spécifique.
volonté, persévérance;
- de ses valeurs;
- de ses aptitudes.
4. Ignorance de la poussée 4. Valeurs attribuées au
des forces pulsionnelles travail en général.
inconscientes.
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b) Capacité d'auto-estimation en rapport avec les différents aspects de conscience


Types de situations
EXPLORATION DECISION
Conscience
CONNAISSANCES Qu'est-ce que je connais ? Est-ce que je connais assez ?

VALEURS Qu'est-ce qui est important pour moi ? Dans quelle mesure est-ce important pour moi ?

PREFERENCES Qu'est-ce que j'aime ? Dans quelle mesure est-ce que j'aime cela ?

SELF-CONCEPTS Qu'est-ce que je fais bien ? Dans quelle mesure suis-je bon en cela ?

c) Capacité de prise de décision


CAPACITES QUESTIONS QUI DOIVENT RECEVOIR UNE REPONSE
1. Planification des buts. - Qu'est-ce que je désire réaliser ?
- Quand est-ce je désire réaliser cela ?
2. Collecte d'informations. - De quelle information ai-je besoin ?
- Comment puis-je l'obtenir ?
3. Anticipation du futur. - Quels changements sociaux et économiques peut-on prévoir dans le futur ?
- Que pourrait-il vraisemblablement m'arriver ?
4. Interprétation d'expériences. - Qu'ai-je fait qui soit en rapport avec mes options ?
- Qu'est-ce que mon expérience m'indique que je pourrais envisager ?
5. Identification d'opportunités. - Quelles options m'ont été données ?
- Quelles options puis-je imaginer ?
6. Evaluation d'opportunités. - Quels les avantages et les inconvénients de mes options pour moi-même et
pour les autres ?
- Quelles sont mes chances de succès dans mes options ?

3. Les dimensions du travail


ACTIVITES EXIGENCES AVANTAGES
1. Contenus. 1. Compétences : 1. Revenu.
Données : Ex. : nombres, mots, symboles … - générales; 2. Prestige.
Personnes : êtres humains, animaux. - particulières. 3. Puissance.
Choses : substances, machines …
2. Fonctions. 2. Conditions physiques 4. Autonomie.
Données Personnes Choses 5. Relations.
Synthèse Direction Organisation 3. Marché du travail. 6. Actions sociales
Coordination Négociation Travail de précision.
Analyse Instruction
Compilation Supervision Travail d'opérateur 4. Désirabilité sociale 7. Croissance personnelle
Computing Divertissement
Copie Conduite
Comparaison Persuasion Manipulation
Discours Soins
Service Nourriture (nourrir)
Manutention

3.2.4. DIFFICULTES DE FONCTIONNEMENT DES SERVICES D’O.S.P.


1. Le temps. Les méthodes actives d’aide au choix vocationnel ont besoin de beaucoup de temps
pour atteindre l’objectif visé de formation. Favoriser l’expression des adolescents demande un
espace temporel suffisant. Pour être efficace, une réflexion a besoin de pouvoir faire de
détours et donc disposer d’une certaine durée. La difficulté ici provient du fait que le nombre
des conseillers est très réduit par rapport aux effectifs importants d’élèves « demandeurs »
des services de psychologie.
59

2. Rigidité du système scolaire traditionnel. Les horaires d’écoles traditionnelles ne permettent


généralement pas de donner le temps suffisant au service de psychologie pour les activités
d’orientation, surtout dans la perspective des méthodes actives actuelles. Il faut souvent des
négociations avec la Direction scolaire.
3. Les moyens financiers ne permettent généralement pas d’obtenir le matériel à la constitution
nécessaire du dossier individuel des élèves et au cadre nécessaire pour leur bonne
conservation (locaux et armoires appropriés).

Chapitre 4. Affrontement entre les conseillers d'orientation scolaire et professionnelle et les


psychologues scolaires: un débat sur le fond.

L'exemple de ce qui se passe en France peut nous être utile dans la compréhension générale de
la démarche d'orientation pour un travail devant se faire en synergie en milieu scolaire et
professionnel. Il ne s'agit pas d'un modèle mais plutôt d'un exemple dont la philosophie peut
nous être utile.

Le conseiller d'orientation a une formation de psychologue et on parle du conseiller


d'orientation psychologue (COP). Il écoute, informe et donne des conseils en matière
d'orientation scolaire ou professionnelle. Il est fonctionnaire de l'Education Nationale.

En RDC, les CO sont gérés également par le ministère de l'éducation nationale,


particulièrement au ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnelle
(Direction des programmes scolaires et des matériels didactiques) où un service national d'OSP
est fonctionnel depuis les années 92 (année de la réhabilitation du service)

2.1 Description des tâches / conditions de travail

Les tâches du C.O consistent entre autre à accueillir et évaluer les élèves, les empêcher de
décrocher. Mais aussi conseiller (les professeurs et la direction de l'établissement : les missions
des COP (Conseillersd'Orientation-Psychologues) sont .nombreuses, et souvent méconnues

Le CO réalise des entretiens individuels dans le cadre des permanences qu'il assure avec
les enfants présentant des difficultés d'adaptation. Ces permanences peuvent avoir lieu au
sein de l'école où il est affecté ou alors au centre d'information et d'orientation (CIO). Le
plus souvent ces entretiens ont pour vocation d'aider les consultants (jeunes et parents) à
faire le point sur leur situation scolaire du moment et leur projet d'avenir. Dans son travail,
le COP (Conseiller d'Orientation Psychologue) peut s'appuyer sur une documentation
variée, à l'aide d'un support papier ou électronique (cédérom, Internet, bases de données
60

informatisées, etc.). Il peut, s'il le juge opportun, proposer au consultant un questionnaire


d'intérêt professionnel, de personnalité ou de motivation.

Le CO anime aussi des séances collectives d'information par classe entière. Ces réunions portent
le plus souvent sur les poursuites d'études, mais elles peuvent également concerner l'insertion
professionnelle et le marché de l'emploi, le fonctionnement du système éducatif, etc. Ces
séances peuvent s'adresser tout aussi bien aux élèves qu'à leurs parents. Il anime des ateliers
d'orientation s'appuyant sur des techniques diverses dont l'objectif est d'apprendre aux élèves à
définir un projet scolaire et à mieux connaître les métiers, les formations ou les secteurs
d'activité.

Le CO met en place des bilans psychologiques approfondis, destinés à cerner les aptitudes d'un
élève, par l'utilisation de tests psychotechniques. Ces bilans concernent particulièrement les
élèves en difficulté scolaire.

Il participe à des réunions de concertation avec les enseignants et les principaux collèges
ou proviseurs de lycées pour réfléchir sur le programme d'orientation à mettre en œuvre dans
l'établissement. D'autres tâches le concernent comme les participations aux conseils de classes,
à des réunions entre collègues conseillers d'orientation ou encore à la réalisation d'études
statistiques sur les flux d'orientation dans un établissement ou à l'échelon du district scolaire.

2.2 Les psychologues scolaires

Les psychologues scolaires contribuent à la prévention des difficultés scolaires dès l'école
maternelle, dans le cadre des réseaux d'aide spécialisée, avec des professeurs des écoles chargés
de rééducation et des enseignants spécialisés. Ils participent aux actions de prévention des
difficultés scolaires, d'élaboration du projet pédagogique de l'école, de conception et de suivi
des mesures d'aides individuelles ou collectives et d'intégration des jeunes handicapés.

En France, 3500 psychologues scolaires travaillent auprès des écoles maternelles et primaires
publiques. Leur champ d'action global s'étend sur les 5 millions d'enfants scolarisés. En région
parisienne, où la demande est forte, le psychologue scolaire couvre à lui seul un secteur de 1 000
à 2 000 élèves, mais il existe de grandes disparités régionales. Et, dans certains départements, le
psychologue scolaire peut être amené à couvrir un secteur comprenant jusqu'à 5000 élèves !
61

La fonction de psychologue scolaire est ancienne puisqu'elle existe depuis 1945. Néanmoins,
c'est une profession qui a eu du mal à se faire reconnaître. Le statut de psychologue scolaire n'a
pas vraiment profité de la loi sur la reconnaissance légale du titre de psychologue votée en 1985.

La création en 1989 d'un diplôme d'Etat de psychologue scolaire (DEPS) ne parvient pas non plus
à faire d'eux des psychologues à part entière, puisque selon le décret du 27 mars 1993, les
titulaires du DEPS ne peuvent faire usage du titre de psychologue qu'assorti du qualificatif "
scolaire ". En fait, ce dernier décret a été annulé par une décision du Conseil d'Etat le 22 février
1995, mais les psychologues scolaires continuent de revendiquer une véritable formation validée
par un DESS permettant de créer un corps unique de psychologues de l'Education nationale, de
la maternelle à l'université, avec un regroupement en services de psychologie de l'éducation.

A noter que c'est d'ailleurs ainsi que les services de psychologie sont organisés dans
l'enseignement privé catholique. Les écoles maternelles et primaires peuvent donc faire appel à
tout moment aux psychologues scolaires pour aider leurs élèves en difficultés. La mission
principale du psychologue scolaire consiste à prévenir l'échec scolaire. Il travaille en général au
sein d'un réseau d'aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED), mis en place depuis 1990.
Chaque RASED utilise les compétences d'une équipe constituée de psychologues,
d'orthophonistes, et d'instituteurs spécialisés, psychopédagogues et rééducateurs en calcul et
en orthographe.

Il s'avère évidemment impossible pour le psychologue scolaire de suivre tous les élèves dont il a
théoriquement la charge. Il consacre en fait son temps aux enfants présentant des difficultés et
qui lui sont signalés. Les demandes sont diverses : il peut s'agir d'enfants considérés comme trop
turbulents, souffrant d'une déficience ou d'un retard de langage, présentant des troubles de la
personnalité ou manifestant une réaction violente suite, par exemple, à un grave problème
familial.

En général, le psychologue rencontre l'enfant, avec sa famille, 3 ou 4 fois, pour faire le point,
grâce à des tests, sur sa maturité affective, son développement cognitif, sa personnalité. Mais il
n 'assure pas un suivi psychologique :

Une orientation thérapeutique peut alors être conseillée vers le Centre Médico-Psycho-
Pédagogique (CMPP) à l'instar du CEIEHMA1 à Kinshasa-Lemba. Il s'agit souvent d'aider les
parents et les enseignants à comprendre l'origine du problème rencontré par l'enfant pour leur
permettre d'amorcer une réflexion et de trouver des solutions. Les parents ne sont toutefois pas
62

obligés de suivre les indications du psychologue scolaire. Parfois, l'intervention du psychologue


scolaire peut suffir, car elle aura apporté un regard différent sur un enfant et ses difficultés.

Aucun accès direct à la profession:

Pour accéder à la profession de psychologue scolaire en France, il faut être titulaire d'une licence
de psychologie, avoir enseigné au moins pendant 3 ans à l'école primaire, se porter candidat
auprès de son inspection académique et passer un entretien devant une commission pour suivre
une année de préparation au diplôme d'Etat de psychologue scolaire (DEPS) dans un IUFM
(Institut de formation des maîtres).

Si l'obligation préalable d'une expérience pédagogique est justifiée et permet en outre une plus
grande maturité des candidats, les psychologues scolaires revendiquent en revanche eux aussi
une formation en 2 ans, ce qui effacerait la différence qui subsiste encore avec les autres
psychologues, titulaires d'une licence simple.

En France d'ici à 2010, un sérieux problème de recrutement semble se profiler, en raison des
nombreux départs à la retraite des psychologues scolaires en activité. En effet, si, pour accéder à
la profession, les candidats doivent être obligatoirement titulaires d'une licence de psychologie,
il faut bien admettre que ce diplôme ne favorise ' guère l'admission en IUFM, autre condition
sine qua none d'accès à la profession. Les IUFM, on le sait, privilégient avant tout les licences
pluridisciplinaires.

La solution consiste alors pour beaucoup à suivre des études de psychologie et à valider une
licence en cours d'exercice de la profession de professeur des écoles.

La situation est donc loin d'être simple. Et, d'après l'Association française des psychologues
scolaires, on estimait à la dernière rentrée de 2009 à 250 le nombre de postes de psychologues
scolaires non pourvus. Le recours à des enseignants du 1er degré à la fois titulaires d'un DESS de
psychologie et possédant 3 ans d'expérience ne suffit même plus à compenser le nombre
insuffisant des titulaires du DEPS.

En RDC par contre, la latitude est laissée aux seuls conseillers d'orientation d'accomplir à la fois
les tâches entant que CO mais aussi comme psychologue scolaire. C'est la seule corporation qui a
été jusque-là autorisée à travailler à l'école afin d'aider les élèves à choisir les filières d'études
correspondantes à leurs besoins.
63

Chapitre cinq
L’ORIENTATION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

A. HISTORIQUE
L’orientation est introduite en RDC en 1956, vers la fin de l’époque coloniale où elle
fut confiée au Centre Pilote d’Orientation Professionnelle. Ce centre deviendra le Centre National
d’Orientation Scolaire et Professionnelle (CNOSP), existant actuellement dans notre pays. Avant
l’indépendance, ce centre pilote était prioritairement mis à la disposition de communauté
blanche. Et l’histoire de l’orientation proprement destinée à la population congolaise
commencera avec la réforme générale de l’enseignement en 1961-1962.
a) LES INTENTIONS D’ORIENTATION EN RDC
a.1.Historique au niveau de l’enseignement primaire
a.1.1. Objectifs de l’enseignement primaire
Selon la Loi-Cadre (n°14/004 du 11.02.2014) en vigueur, l'enseignement primaire a
pour mission de préparer l'enfant à :
 s'intégrer utilement dans la société en lui apprenant à lire, à écrire, à calculer et
s'exprimer;
 poursuivre les études ultérieures.
Conséquence : l’école primaire prépare à l’enseignement secondaire sans égard aucun à la
formation professionnelle des élèves.
Jusqu’à ces jours, l’école primaire ne parle pas fondamentalement que l’homme doit apprendre
à travailler dans sa vie. L’école primaire au Congo se contente d’apprendre à lire, à écrire, à
calculer et à bien s’exprimer, mais n’apprend pas et ne prépare pas les élèves à travailler.
L’école qui est l’instrument fondamental à la préparation à la vie insiste sur tout sauf sur le
travail qui est la 1ère condition pour l’homme de vivre comme adulte. Or, la grande majorité
des enfants qui entrent en 1ère année primaire n’atteignant pas l’école secondaire reste
dans l’ignorance d’une expérience essentielle pour la vie de l’homme, la nécessité de
travailler ou tout au moins de se préparer au travail. L’école primaire dans son degré
terminal devrait accorder autant d’importance à la préparation professionnelle que celle
qu’elle a accordé à la lecture, l’écriture, le calcul, etc. La méthode de cette préparation
professionnelle consisterait à parler aux enfants des métiers que les adultes de leur milieu
exercent sous forme de description verbale et d’application sur terrain – ce qui est
64

susceptible de former au moins des attitudes positives à l’égard du travail et de la nécessité


du travail. L’école qui est un canal très puissant, en ne parlant pas du travail que l’homme
doit exercer dans sa vie, introduit une carence difficile à réparer.
a.1.2. Orientation au niveau de l’enseignement primaire
On ne parle pas explicitement de l’orientation durant le cycle primaire. L’orientation
interviendra à la fin de ce cycle pour diriger les jeunes dans deux alternatives : - les études
secondaires ;
- les études post-primaires (les élèves en nombre très réduit)
a.1.3. Sélection à la fin de l’enseignement primaire
Les classes tant de l’enseignement secondaire que de l’enseignement post-primaire
se trouvèrent aussitôt dans l’impossibilité d’absorber tous les élèves qui terminent avec succès
leurs études primaires. Ce qui amena l’Etat à imposer des examens sélectifs pour le passage du
primaire au secondaire. Sélection par voie de concours comprenant obligatoirement des
épreuves de français et de mathématique, à coefficient égal. Ces épreuves devaient contrôler les
capacités intellectuelles et la connaissance des matières des programmes de 5 ème et 6ème années
primaires.
a.2. Historique au niveau de l’enseignement secondaire
a.2.1. Objectifs de l’enseignement secondaire
Selon la Loi-Cadre (n°14/004 du 11.02.2014) en vigueur, l'enseignement secondaire a
pour but de faire acquérir à l'élève les connaissances générales et spécifiques afin de lui
permettre d'appréhender les éléments du patrimoine culturel national et international.
Il a pour mission de développer en l'élève l'esprit critique, la créativité et la curiosité
intellectuelle et de le préparer soit à l'exercice d'un métier ou d'une profession, soit à la
poursuite des études supérieures et/ou universitaires si il en manifeste l'intérêt et en a les
aptitudes.
Commentaire
Au terme de ces nouveaux objectifs, l'enseignement secondaire, du point de vue de
la formation à la vie d'adulte au travail, se voit confier deux missions : la préparation à l'exercice
d'un métier ou d'une profession dans le cadre des écoles relevant du Ministère de
l'enseignement technique et professionnel (Options : électricité, coiffure, imprimerie, hôtellerie
et restauration, mécanique, etc.), soit la préparation à la poursuite des études supérieures ou
universitaires dans le cadre des écoles relevant du Ministère de l'enseignement primaire et
secondaire et précisément dans les humanités générales (Options : math-physique, bio-chimie,
latin-grec, latin-math, latin-philo, et.).
Nous avons confiance au temps et gardons l'espoir que les réformes nécessaires des
programmes scolaires suivront pour atteindre ces objectifs et que l'engouement pour l'université
ne rendra pas inefficace la mission de former des cadres compétents par l'enseignement
secondaire pour le pays comme dans le passé.
a.2.2. Orientation au niveau de l’enseignement secondaire
La RDC avait prévu les moyens pour une orientation efficace des élèves tout au long
du C.O. Il avait prévu en effet :
- Des activités scolaires donnant l’occasion aux élèves d’exprimer spontanément leurs
intérêts, leurs aptitudes et leur habileté intellectuelle et manuelle ;
65

- Un dossier socio-psycho-pédagogique pour l’observation continue de chaque élève ;


- Des avis d’orientation à formuler soit par un professeur soit par un psychologue ;
- Une information sur les études et les professions ainsi que sur les aptitudes et intérêts de
l’élève, spécialement sur les études et professions. La réforme avait fait un relevé des
contre-indications et des indications positives par section d’études secondaires. A titre
d’exemple :
 Section technique industrielle : Contre-indications : incapacité d’analyser un
montage et d’en agencer les éléments.
Indications positives : habileté manuelle, capacité d’appréhension des relations
spatiales, bonne résistance nerveuse.
 Section commerciale et administrative
Contre-indications : difficulté d’établir des contacts sociaux ou humains.
Indications positives : pragmatisme (goût des résultats immédiats, capacité de
trouver rapidement des solutions pratiques) : aptitude au calcul mental, esprit
méthodique et clarté d’expression, capacité d’organiser son travail et celui des
autres.
 Section agricole : Contre-indications : attachement aux formes urbaines de vie
sociale et de loisirs.
Indications positives : intérêt pour le monde vivant (plantes, animaux) aptitudes à
attendre patiemment les résultats à long terme d’une action.
A la sortie du C.O., l’élève ainsi observé est informé avec le choix entre différentes
sections de cycles longs (4ans) ou de cycles courts professionnels (2 ans). A la réforme de 1961,
quelques onze sections ou options de cycles longs, à savoir : littéraire, scientifique, math et
sciences, pédagogique, techniques commerciales et administratives, technique industrielle,
technique agricole, beaux-arts, coupe et couture.
Aujourd’hui, nous référant aux sections ou options reprises à l’Exétat 2010, notons
quelques 46 options, à savoir : Latin-philo, Latin-grec, Latin-math, Math-physique, Chimie-
biologie, Péda-générale, Education physique, Normale, Péda-préscolaire, Commerciale et
administrative, Commerciale informatique, Secrétariat de direction, Secrétariat informatique,
Sociale, Arts plastiques, Arts dramatiques, Musique, Coupe et couture, Hôtesse d’accueil,
Hôtellerie et restauration, Hébergement, Agriculture, Horticulture, Vétérinaire, Industries
alimentaires, Nutrition, Foresterie, Pêche, Economie agricole, Mécanique agricole, Mécanique
générale, Machines-outils, Electricité, Construction, Chimie industrielle, Electronique industrielle,
Imprimerie, Commutation, Radio-transmission, Météorologie, Aviation civile, Mécanique dessin,
Hydropneumatique, Pétrochimie, Mécanique automobile et Construction métallique.
a.2.3. Sélection à la fin de l’enseignement secondaire
Les candidats aux différentes sections du second cycle (long ou court) sont soumis à
un concours d’admission, organisé par l’école d’accueil (cfr circulaire n°EDN.N/MS695 du 10 mai
1963). Des épreuves psychométriques peuvent être utilisées, là où il y a un psychologue scolaire
(30% dans le barème) ; sinon les épreuves de sélection, différentes selon les sections, devaient
porter sur les matières suivantes :
- Français, mathématiques, technologie, dessin (sections technique agricole et technique
industrielle) ;
- Français, histoire, géographie (section littéraire) ;
- Français et mathématiques, sciences naturelles, technologie (section scientifique) ;
- Français et mathématiques (section pédagogique).
66

L’admission à décider sur le mérite global de l’élève, en prenant en considération les


résultats du concours et l’avis d’orientation figurant sur le bulletin scolaire de l’élève. Ainsi, les
classes du second cycle étaient censées comportées des éléments aptes à suivre les cours de la
section envisagée.
a.2.4. Sélection-orientation à l’entrée des études supérieures
1. Jusqu’en 1965, la sélection et l’orientation à la sortie du secondaire et à l’entrée du supérieur
avait été régie par une convention globale, dénommée Dispositions Générales, datant de la
période coloniale (1952). La convention stipulait que le diplôme de fin du secondaire devait
être attribué par l’école fréquentée et que les universités pouvaient organiser les examens
pour sélectionner leurs étudiants. Pour certaines sections, le diplôme de fin du secondaire
était soumis au contrôle express de l’Etat. C’était l’épreuve d’homologation.
2. Compte tenu de la situation nouvelle créée par la réforme de l’enseignement, les dispositions
générales n’étaient plus adaptées et des modifications fondamentales s’imposaient. Deux
mesures importantes adaptées à la nouvelle situation :
- une épreuve de maturité est instaurée en 1966 dans le but de sélectionner et d’orienter les
candidats à l’enseignement supérieur. En juin 1967, déjà cette épreuve sera remplacée par
une épreuve de sélection et d’orientation avec détermination des seuils pour l’admission à
l’université avec bourse du gouvernement :
* 55% des points à l’épreuve est le seuil minimum d’admission en 1 ère candidature avec
bourse ;
* 50 et 54% se situe le résultat permettant l’inscription avec bourse dans une
propédeutique. De plus, une disposition prévoit que les admissions retiennent 60% des
étudiants dans les sciences positives (médecine, pharmacie, agronomie, biologie,
chimie, géologie, géographie) et 40 % des étudiants dans les sciences humaines (droit,
philologie romane, africaine ou germanique, philosophie, histoire, sciences politiques
et sociales, commerce, anthropologie culturelle, psychologie et pédagogie) ;
- un Examen d’Etat pour évaluer les connaissances à la fin des études secondaires est instauré
en 1967. Des délégués du Gouvernement sont chargés du déroulement de ces épreuves.
L’ordonnance présidentielle du 13 juin 1968 institue cet examen comme un examen de fin
d’études secondaires.
3. Au cours de la même année de l’instauration de l’épreuve de sélection et d’orientation et de la
fixation des seuils d’admission en juin 1967, il y a une remise en question des seuils de
réussite dans le sens de la baisse en septembre 1967. L’Université de Kinshasa réagit pour
demander le maintien des seuils de réussite arrêtés. Mais l’E.O. est supprimée l’année
suivante en 1968 et une circulaire du 13 juin 1968 fixe de nouvelles modalités d’orientation et
d’octroi des bourses d’études. Le diplôme d’Etat seul devient le critère d’accès à
l’enseignement supérieur. En 1969, réinstauration de l’épreuve d’orientation universitaire et
d’une interview permettant de guider les candidats vers les différentes options. Voici
l’essentiel de la circulaire du 15 mai 1969 sur l’application de l’E.O. : étant donné la nécessité
d’orienter les candidats qui réussissent à l’examen d’Etat et qui désirent entrer à l’université
et le souci du Gouvernement de sauvegarder le niveau élevé et rentabilité des Universités, les
nouvelles modalités d’admission sont les suivantes :
- les étudiants réussissant l’E.O. auraient la priorité à l’entrée à l’Université et à l’octroi d’une
bourse gouvernementale ;
67

- les étudiants n’y ayant pas réussi pourraient se faire inscrire mais sans bourse
gouvernementale ; néanmoins, une bourse pourrait être accordée à ceux qui auraient
réussi leur première année d’études.
Les recommandations ci-après accompagnaient ces modalités d’admission, à savoir :
- que les universités donnent priorité d’inscription aux sciences positives aux sortants des
sections secondaires scientifiques ;
- que la proportion d’inscription aux sciences positives soit au minimum 55% du total des
inscriptions ;
- que les sections littéraires ou commerciales aient priorité d’inscription aux sciences humaines.
Enfin, un rappel : que les études supérieures scientifiques débutent par une année de
propédeutique.
Les conditions de réussite à l’E.O. :
a) de 1969 sont :
- pour être admissible à l’université avec une bourse du Gouvernement : 50 % au moins dans une
des deux parties (sciences positives)
- résultat compris entre 45 et 49% pour être admissible avec bourse du Gouvernement en
propédeutique.
b) de 1970 sont :
- pour être admissible à l’université avec une bourse du Gouvernement : 50 % au moins dans une
des deux parties ;
- résultat compris entre 45 et 49% pour être admissible avec bourse du Gouvernement en
propédeutique.
L’E.O. sera supprimée définitivement en 1974 par le Comité Central du MPR. Un fait
remarquable de la politique éducative de notre pays est le manque de la volonté sociale de
sélectionner comme le montre les nombreuses hésitations entre la conviction de choisir les
meilleurs et les décisions d’abrogation de la sélection devant les pressions sociales d’abandonner
les moins nantis.
a.2.5. Création des cellules d’orientation et de guidance des étudiants
L’épreuve d’orientation a été définitivement supprimée parce que sa préoccupation
était fondamentalement sélective. Les autorités restaient fermement convaincues de la nécessité
de l’orientation des étudiants en tant que processus d’aide. Aussi, dès l’année académique
77/78, au terme d’un séminaire organisé en mai 1977 sur les « méthodes d’enseignement et
d’évaluation à l’Université », une décision fut-elle prise d’organiser un service d’orientation et
d’encadrement pédagogique des étudiants, dont le niveau de formation accusait des lacunes et
qu’il fallait prendre tels qu’ils étaient.
Ces cellules d’orientation et de guidance ne se sont occupées jusqu’à présent que de
l’accueil des étudiants des 1ers graduats et des années préparatoires sans s’étendre suffisamment
aux autres activités prévues que sont, en dehors de l’accueil des étudiants :
1. Initiation des étudiants aux méthodes d’étude à l’université, en insistant sur l’organisation ou
l’emploi du temps, le rythme et la discipline dans le travail, la prise des notes aux cours, etc.
2. Organisation des enseignements où l’accent sera porté notamment sur :
- la répartition équilibrée des matières sur les deux semestres de l’année académique ;
68

- l’établissement de l’horaire des cours dès le début de l’année ;


- la définition d’un contenu de cours pour les différentes matières ;
- l’établissement d’un syllabus pour chaque cours.
3. Attention aux méthodes de transmission des connaissances par l’enseignant ;
4. Attention aux méthodes d’évaluation des connaissances : évaluation formative et évaluation
sommative tout au long de l’année par les interrogations, les travaux pratiques, les examens ;
5. Examen du dossier scolaire de chaque étudiant ;
6. Analyse et évaluation des prestations des étudiants lors des interrogations, travaux pratiques,
examens ;
7. Rapport sur les difficultés des étudiants.
Les instructions académiques n°38 et 48 sont les références en la matière.
B. LES ACTIVITES DE L’ORIENTATION EN RDC
b.1.Au niveau de l’enseignement primaire
Pas d’activité d’orientation au cours et à la fin du cycle primaire. Tout au plus s’est-il
agit de sélection à la fin du primaire, sélection généralement décidée à la suite des épreuves de
connaissance, et rarement par recours aux épreuves psychométriques standardisées. Et pendant
plusieurs années entre la réforme de 1961 et l’année 1968, l’année de la première suppression
des examens sélectifs par le Ier Congrès du MPR, l’entrée à l’enseignement secondaire sera
décidée sur base de la réussite aux examens sélectifs (examens officiels seuls ou plus examens
diocésains ou analogues) ; nous savons que dans l’enseignement conventionné, il existe encore
généralement des examens de sélection à la fin du primaire pour entrer au secondaire.

b.2.Au niveau de l’enseignement secondaire


b.2.1. Réponse générale
Pas d’activités d’orientation au cours et à la fin du C.O., il s’est avéré difficile, sinon
impossible de réaliser le système d’orientation prévu, notamment par la difficulté de réaliser
l’observation continue des élèves. L’entrée en secondaire fut cependant décidée par voie de
réussite aux examens sélectifs. Cette réponse générale est corroborée par des enquêtes auprès
de la population scolaire.
b.2.2. Efforts ultérieurs du CNOSP surtout dans la ville de Kinshasa
Pendant les trois années 1965-1966 à 1967-1968 précédant la suppression des
examens sélectifs, leur préparation et leur organisation furent assurée par le CNOSP. Le rôle de
ce centre en matière d’orientation scolaire se limita jusque-là à ces examens. Avec leur
suppression, le centre connu des tâtonnements dans ces objectifs, avant d’élaborer une nouvelle
politique en cette matière.
Il fallait attendre les années 1977 lorsque le CNOSP dans la ville de Kinshasa avait
organisé des activités d’orientation qui correspondent aux intentions du Département intéressé,
à savoir :
- ouverture des bureaux psychopédagogiques, bureau dirigé par un Conseiller d’orientation dont
les tâches étaient les suivantes :
69

a) assurer des consultations psychologiques en faveur des élèves présentant des difficultés
scolaires ;
b) faire subir aux élèves des tests pour en déduire en combinant les résultats aux tests avec les
résultats scolaires un avis d’orientation ;
c) entreprendre des recherches sur la population scolaire des C.O. (exemple : études des
aspirations professionnelles, études des aspects du marché de l’emploi) ;
d) expérimenter et mettre au point l’observation continue.
- collaboration avec des établissements de rééducation ;
- émissions télévisées et radiodiffusées (conférences sur les études et débouchés après C.O.,
sur les tests, les échecs et réussites scolaires).
Le caractère trop limité et insuffisant des actions du CNOSP peut être mis en
évidence en relevant :
1. Que les tâches psychopédagogiques ne s’étendaient tout au plus qu’à la ville de Kinshasa ;
2. Que la collaboration avec les établissements de rééducation se limitait qu’au Foyer Elikya et au
Centre Boyokani pour le reclassement social des jeunes désœuvrés ;
3. Qu’on s’était rendu compte de la rareté des émissions par mass-média pour l’orientation
scolaire.
b.2.3. Contribution du Service d’orientation universitaire de Kinshasa (S.O.U.K.)
Mis au point d’un ouvrage reprenant sur le Profil des professions et des études en
République du Zaïre.
b.3. Au niveau de l’enseignement supérieur et universitaire
b.3.1. Réponse générale
1. L’orientation au sens plein défini n’est pas pratiquée aussi à ce niveau.
2. Les intentions en matière de sélection-orientation seules connurent une bonne et pleine
réalisation, quoiqu’il faille regretter la suppression du système en 1974. De toute manière
quand elles étaient décidées, les dispositions générales ou les E.O. eurent effectivement lieu.
Et même en 1971, on a pratiqué l’interview des candidats prévue dans les dispositions légales.
Les E.O. étaient des épreuves de sélection habilitées à orienter les candidats admissibles
compte tenu de leur contenu : chaque E.O. était élaborée de manière à permettre la
pondération différentielle des différentes branches de l’épreuve de sélection. On y a distingué
trois manières de grouper les branches. Voici le groupement de l’E .O. en 1971 :
- Groupe 1 d’orientation : facultés des Sciences, Polytechnique, Pharmacie, Médecine et
Agronomie. Matières : test de compréhension des textes scientifiques, mathématiques,
physique-chimie, français.
- Groupe 2 d’orientation : facultés de Philosophie et Lettres et Droit. Matières : test de
compréhension des textes scientifiques, sciences humaines, culture générale, français.
- Groupe 3 d’orientation : facultés des Sciences sociales, Sciences économiques et des
sciences psychologiques et pédagogiques. Matières : test de compréhension des textes
scientifiques, mathématiques, culture générale, français.
Remarque : les branches sont pondérées différemment par orientation. Exemple : français : G1=
20 ; G2=30 ; G3= 30 Les E.O. furent organisées par le SOUK.
b.3.2. Consultation psychologique par le Service d’Orientation Universitaire de Kinshasa
Outre l’E.O., le SOUK s’est occupé au niveau de l’ESU en se limitant au seul Campus
de Kinshasa de la consultation psychologique des étudiants dans le but de leur guidance.
70

b.3.3. A l’Université de Kisangani, les autorités se sont préoccupées de la formation du personnel


devant assurer l’orientation des élèves par la création de l’option de Psychologie Scolaire à
faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education en 1973-1974. Cet effort de former le
personnel pour l’OSP en RDC s’était poursuivi, à l’initiative du Ministère de tutelle, par
l’inscription du cours d’OSP dans les ISP.
b.3.4. Fonctionnement des cellules d’orientation et de guidance
Dans la pratique, les cellules d’orientation et de guidance ont exécuté mais pas
toujours de façon systématique les tâches suivantes :
- l’accueil des nouveaux étudiants ;
- leur initiation aux méthodes d’étude à l’université et aux études supérieures ;
- des consultations accordées aux étudiants qui en expriment le désir.

Plusieurs autres tâches prévues d’encadrement pédagogique des étudiants étaient


réalisées directement par les enseignants en application des directives pour leur enseignement, à
savoir :
- Evaluation formative et évaluation sommative des étudiants ;
- Organisation des enseignements selon la programmation prévue ;
- Attention aux méthodes de transmission des connaissances, spécialement par l’imposition de
la composante psychopédagogique au programme du DES en RDC et par l’organisation de
nombreux séminaires de méthodologie à l’intention des enseignants.
b.4. Constat général sur les activités d’orientation
1. Dans l’ensemble, l’orientation au sens défini dans ce cours n’était pas appliquée en RDC, sauf
les quelques tentatives des bureaux psychopédagogiques à Kinshasa. Au niveau du primaire,
elle n’a pas encore été envisagée clairement par les autorités. Au niveau secondaire, elle l’a
été mais non appliquée en général. Au niveau supérieur, il s’est agi essentiellement de la
sélection.
2. Les causes de l’échec de l’orientation scolaire peuvent être a priori nombreuses : le manque
ou l’insuffisance du personnel qualifié (au niveau primaire et secondaire, l’orientation des
enfants était confiée aux éducateurs-maitres et parents sans préparation pour exercer cette
tâche), le manque ou l’insuffisance d’instruments d’orientation (tests, fardes pour dossiers
individuels, armoires), le budget alloué à l’Education ne permettant pas de dédoubler le
personnel chargé de l’éducation. On a souvent, malheureusement ignoré la plus importante
cause. Tant au niveau des intentions qu’à celui de réalisation, le système d’orientation s’était
avéré être lié à des objectifs de sélection. L’application du système adopté implicitement dans
le cadre de l’orientation avait été une option élitiste de l’éducation, puisque les objectifs
étaient sélectifs en pratique, prendre les meilleurs avec élimination des inaptes. Alors que
pour faire l’orientation, il fallait se préoccuper de trouver une voie pour chaque enfant. D’où
contradiction, conflit entre les aspirations nationales d’enseignement de masse et le système
d’orientation élitiste. C’est ce conflit qui explique la suppression de toutes les formes de
sélection dans notre enseignement aux différents niveaux. Il explique le fait que la sélection
n’a jamais été rigoureuse, aux différents niveaux de notre enseignement : en fin du
secondaire, avec 50 % à l’examen d’Etat on est admis aux études supérieures ou aux études
universitaires. Dans le passage des classes de G1 à G2, de G2 à G3 etc., critères de délibération
avec péréquation ; en 2ème session dispense avec 10 points au lieu de 12 montantes, et que les
pressions sur les autorités compétentes ont toujours eu pour effet, la suppression de la
sélection.
B. ETAT ACTUEL DE LA PRATIQUE DE L’OSP EN RDC
71

b.1. LES ACTIVITES PREVUES


*Au niveau primaire et secondaire
La référence générale des activités d’orientation prévues en RDC se trouve être la
publication en 2003 du programme national des activités d’OSP à l’école qui définit les périodes,
les activités, les tâches, les objectifs spécifiques et les comportements attendus des bénéficiaires.
Les activités commencent chaque année au mois d’août et se répartissent en douze périodes
d’un mois comme repris in extinso dans le tableau ci-après :
72

PERIODE ACTIVITES TACHES A EXECUTER OBJECTIFS SPECIFIQUES COMPORTEMENT ATTENDU


MOIS
AOUT Participation aux activités - enregistrement, examen des dossiers et entretien avec - S’assurer du profil et du cursus scolaire de l’élève Vertu de l’honnêteté
d’inscription les candidats - s’assurer de l’authenticité des pièces scolaires
-présentation des avis au Chef d’établissement pour - lutter contre la fraude et la corruption
décision finale
SEPTEMBRE Identification de l’école Connaître le milieu de travail du Conseiller d’orientation : Assurer l’adaptation et l’intégration du Conseiller d’orientation Etablissement d’une bonne collaboration
-situation géographique et relation interpersonnelle
-historique
-organigramme et structure : nombre de classes
autorisées et organisées, personnel administratif,
enseignant et ouvrier et effectif des élèves.
Constat de l’effectivité de la rentrée scolaire

Présentation du service Réunion avec le personnel de l’école Informer le personnel de l’école des différentes tâches du Conseiller Idem
d’OSP d’orientation
Expliquer la structure et le mode de vie à l’école aux élèves

Accueil des élèves des Préparation psychologique et morale des élèves : Aider les élèves à surmonter les difficultés d’apprentissage Assimilation et accommodation au milieu
classes de recrutement causerie morale et sensibilisation des élèves sur : les scolaire
(1ère et 3ème années) et méthodes de travail, la prise des notes, l’étude
élèves réorientés personnelle et en groupe, autodiscipline

Entretien avec les élèves Autogestion et meilleure application de


l’élève
OCTOBRE Entretien avec le Présentation et constitution du Conseil d’orientation Définir le rôle et les attributions du Conseil d’orientation en vue une Participation et implication effective de
personnel de l’école (groupe d’aide psychopédagogique) meilleure collaboration tout le personnel de l’école aux activités
d’orientation scolaire

Identification des élèves Remplissage des différentes fiches : fiche d’identification, Recueillir les renseignements sur les élèves aux plans social, physique, Connaissance par le Conseiller
fiche familiale, fiche médicale affectif, intellectuel et spirituel d’orientation des dossiers individuels des
élèves
NOVEMBRE Etablissement des miroirs Dresser le tableau d’homogénéité et d’hétérogénéité Découvrir le statut scolaire des élèves (normaux, avancés ou retardés Prise de connaissance par le Chef
descriptifs à l’échelle de la d’âge pédagogiques) d’établissement et les enseignants du
classe et de l’école niveau des élèves par rapport à leur
situation d’âge en vue d’une meilleure
adaptation de l’action d’apprentissage

Assurer l’encadrement et le suivi des classes à problème Mise en place par le Conseiller
Tenir informé le Chef d’établissement et les enseignants d’orientation des stratégies et des
sur le statut des élèves programmes de suivi des élèves à
problème en vue d’un meilleur
rendement
Premier sondage sur le - Pénétrer l’opinion des élèves sur le choix de la section d’études
choix de section et option Administration, analyse et interprétation des résultats du - vérifier les prérequis en matière d’orientation -communication par l’élève des
73

d’études, sur les test d’opinion informations en fonction de ses opinions


professions (2ème et 4ème personnelles
années secondaires) -canalisation par le Conseiller
d’orientation des informations obtenues.

Test de niveau primaire -Vérifier les acquis scolaires


(fin 2ème période). Début Administration, correction, analyse et interprétation des -Préparer les élèves aux différentes épreuves -Connaissance du niveau des acquis
2ème quinzaine du mois de résultats du test scolaires
novembre -Réalisation des bons résultats par les
élèves
DECEMBRE Entretien avec les parents -Explication sur l’importance et l’apport du service d’OSP Renforcer la collaboration famille-école dans la prise en charge Connaissance du rôle du Conseiller
-Interprétation des résultats des périodes psychologique des élèves d’orientation par les parents et leur
participation aux activités d’OSP
Test de niveau secondaire Administration, correction, analyse et interprétation des -Vérifier les acquis scolaires
(toutes les classes) résultats du test -Préparer les élèves aux différentes épreuves -Réalisation des bons résultats par les
élèves
-Connaissance du niveau des acquis
scolaires
JANVIER Analyse corrélative et -Calcul des moyennes du test de niveau et celles de -Dégager le niveau réel de connaissance des élèves par rapport aux -Prise de conscience par l’élève de son
interprétation des l’examen du 1er trimestre acquis scolaires niveau d’apprentissage réel
résultats scolaires par -Etablissement des comparaisons et des corrélations -Déceler les différenciations significatives et les causes des échecs -Action d’aide du Conseiller d’orientation
rapport au test de niveau -Interprétation des résultats
primaire
Préparation psychopédagogique des élèves pour mieux -Eviter les stress et la frustration aux élèves pendant les épreuves Avoir confiance en soi-même pour l’élève
Campagne de préparation affronter les épreuves -Bannir les pratiques de tricherie, de la corruption, de dérangement, et développer en lui le sens du travail
des élèves à l’examen du etc. méthodologique et l’esprit d’honnêteté
1er semestre (niveau
secondaire)
En collaboration avec le Directeur des études, le Discrétion totale de tous les membres du
Examens du 1er semestre Conseiller pédagogique, le Conseiller d’orientation émet S’assurer de la validité des épreuves par rapport au programme Comité technique d’organisation et bon
(secondaire) des avis sur les items des épreuves national et critères d’évaluation : formulation, timing, pondération déroulement des épreuves
FEVRIER Campagne d’information Informer les élèves sur les différentes sections d’études Aider l’élève à opérer un choix judicieux de la section d’études Prise de décision responsable par l’élève
sur la structure de organisées au pays sur base des informations reçues
l’enseignement primaire et
secondaire (6ème primaire,
2ème et 4ème secondaire),
exigences, débouchés
professionnels

Campagne d’information Informer les élèves finalistes du secondaire sur Aider l’élève finaliste du secondaire d’opérer un choix judicieux d’une Idem
sur la structure de l’ESU : l’organisation de l’ESU dans notre pays filière d’études de l’ESU
facultés, finalités,
débouchés professionnels
et localisation (6ème
secondaire)
74

Analyse et interprétation Dresser le tableau synthèse et évaluer le rendement par -Dégager les performances des élèves dans chaque branche Réaliser des bons résultats
des résultats rapport aux branches d’enseignement -Déceler les causes des échecs Améliorer des méthodes d’enseignement
et le mode d’évaluation
MARS Deuxième sondage sur les Administration du test, analyse et interprétation des -Vérifier le feed-back ou l’impact de la campagne sur les opinions des Autodétermination de l’élève dans le
sections et options résultats élèves choix de la section d’études en fonction
d’études (6ème primaire, de ses aptitudes, gout et intérêts
2ème, 4ème et 6ème
secondaire)
Etablir les comparaisons entre les résultats du 1 er et 2ème Susciter l’éveil de conscience de l’élève sur le choix des filières Communication par l’élève en fonction de
Test de niveau primaire sondage d’études et vérifier son option par rapport à l’environnement ses opinions personnelles
(pré-test)
Administration, correction, analyse et interprétation des -Evaluer les acquis scolaires -Réaliser des bons résultats
résultats au test -Préparer les élèves -Susciter le gout, l’effort personnel chez
-Réduire le degré de frustration et de stress auprès des élèves l’élève
-Amener l’école (Chef d’établissement et enseignants) à mieux
percevoir les effets des enseignements assurés aux élèves Réajustement de l’action éducative
AVRIL Campagne d’information -Préparation psychologique des élèves pour mieux -Préparer les élèves à vaincre les stress et la frustration pendant les
et de préparation au affronter les épreuves épreuves
TENAFEP (primaire)
-Préparation des élèves à l’assimilation des consignes du -Bannir les pratiques de la tricherie, de la corruption et de Maitrise des consignes par les élèves
test dérangement pendant les épreuves

Test de niveau/ secondaire Cfr pré-test/primaire du mois de mars Cfr pré-test/primaire du mois de mars Cfr pré-test/primaire du mois de mars
MAI Réunion avec les parents Entretien avec les parents et recueil des avis -Evaluer les résultats du 1er semestre -Harmonisation des vues entre parents et
d’élèves d’orientation (2ème et 4ème secondaires) -Donner des informations sur les sections et options d’études élèves pour le choix scolaire
(aptitudes et exigences) -Bannissement de l’attitude paternaliste
et d’imposition
Journée de guidance -Organisation des visites guidées dans les entreprises, -Vulgariser l’information sur l’OSP
bibliothèques, institutions scolaires et universitaires
-Conférences-débats, exposition -Assurer l’adéquation formation-emploi -Donner le gout et l’intérêt du travail
-Faire découvrir à l’élève les réalités du milieu socio-culturel liées à la
section d’études -Vulgarisation des activités d’orientation

Test d’orientation 2ème Administration, correction, analyse et interprétation des Evaluation des aptitudes, gout et intérêts des élèves pour leur La réussite aux différents tests
secondaire résultats orientation et réorientation vers les sections d’études
JUIN Organisation du TENAFEP Participation aux travaux de passation, de correction, de Evaluer les acquis scolaires, déceler les aptitudes et intérêts pour leur La réussite au test de connaissance et
(6ème primaire) transcription et interprétation statistique des résultats pré-orientation vers les types d’enseignement en RDC l’expression de l’intérêt et gout de l’élève
S’assurer de la conformité des matières et des épreuves par rapport
au programme national Discrétion totale de tous les membres du
Comité d’organisation
Analyse et interprétation Collaborer avec la Direction des études et émettre des Dégager les performances des élèves dans chaque branche
des résultats de 2ème avis sur la validité des questions des épreuves Déceler les causes d’échecs Réaliser des bons résultats
semestre
Dresser le tableau synthèse et évaluer le rendement par
75

rapport aux branches d’enseignement


JUILLET Rédaction du rapport -Transmission des avis d’orientation à la hiérarchie Adaptation à la nouvelle filière d’enseignement, gout et intérêt de
-Examen des cas de réorientation (4ème secondaire) l’élève
76

Directives méthodologiques
1. L’organisation des réunions de Conseil d’orientation (GAP=groupe d’aide
psychopédagogique) : l’observation, l’entretien psychologique, la consultation
psychologique, l’étude des cas et les visites familiales sont des activités à réaliser
régulièrement chaque fois que le besoin se fait sentir.
2. L’évaluation de la fréquentation scolaire (régularité et ponctualité) se fera à la fin de
chaque mois en collaboration avec le service de discipline.
3. Le rapport d’activité est établi mensuellement et transmis à la hiérarchie au plus tard le
2ème jour du mois suivant.
Evaluation du programme national des activités d’OSP à l’école en RDC
1. Le concept d’OSP dans le monde.
L’OSP consiste à appliquer un programme d’aide au service de l’élève pour que ce
dernier soit en toute connaissance de cause capable de choisir l’activité de sa vie, sa
profession et avant celle-ci, les études qui préparent à cette profession. Cette aide
suppose, nous l’avons vu, de connaitre l’élève, les professions, les enseignements
nécessaires et le marché du travail. La connaissance de l’élève est un travail complexe
qui suppose de connaitre son potentiel intellectuel, ses résultats scolaires, sa
personnalité, sa santé physique et mentale et ses conditions socioéconomiques de vie.
Dans le monde actuellement, le conseiller d’orientation dont la tâche essentielle
consiste à coordonner les diverses informations obtenues sur l’élève, sur les professions,
sur les enseignements préparant à ces professions et sur le marché du travail,
renseignements qui doivent l’amener à élaborer le conseil d’orientation à proposer à
l’élève et à ses parents, a été reconnu incapable de réaliser tout seul cette immense
tâche.
D’autre part, pour la connaissance des professions, des études et du marché de travail, le
conseiller d’orientation doit être aidé par des spécialistes chargés de l’étude des
professions, des exigences d’enseignements (professiographie et monographie scolaire)
et du marché du travail. Dans le processus du choix de la profession, l’élève doit recevoir
l’aide du conseiller d’orientation pour préparer son choix, tâche dite séquence
vocationnelle : exploration, cristallisation, spécification et réalisation. Il s’avère évident
que le conseiller d’OSP ne peut aujourd’hui être capable de réaliser seul l’ensemble de
ce programme de travail. C’est pourquoi, dans la plupart des états modernes, le
conseiller d’OSP reçoit l’aide d’une équipe multidisciplinaire comprenant notamment :
*le psychologue scolaire chargé de l’observation continue des élèves et de la
psychologie des disciplines scolaires à l’école ;
* l’auxiliaire médical (médecin scolaire) chargé de la fiche médicale traçant l’histoire
et l’état de la santé de l’élève ;
* de l’auxiliaire social (assistante sociale) chargé de la fiche sociale et familiale
présentant l’histoire de la vie de l’enfant dans sa famille.
2. Le programme national en RDC.
Le programme d’activités d’OSP en vigueur en RDC confie toutes les activités de
collaboration avec le conseiller d’orientation au « personnel de l’école » c’est-à-dire à
des collaborateurs du conseiller d’OSP qui n’ont pas reçu la formation spécialisée en
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matière d’aide psychopédagogique au jeune en formation. C’est une carence sévère


dans le travail d’orientation en RDC qui ne recourt pas aux services des psychologues
scolaires, des spécialistes en étude et analyse du travail, des médecins en hygiène
scolaire, des assistants sociaux. L’efficacité du travail du conseiller d’OSP en tant que
conseil en matière de préparation et de choix professionnel devient douteux parce qu’il
se contente des renseignements administratifs et scolaires sur les élèves et non des
renseignements techniques sur les plans psychologique et personnel des choix
professionnels des élèves. Pour un programme d’activités d’orientation plus attentif aux
aptitudes scolaires et psychologiques, aux intérêts et aspirations professionnelles
réelles, et à la santé physique et mentale des élèves, compte tenue de la situation de
leur famille, il fallait y intégrer explicitement la contribution des différentes catégories
des spécialistes professionnels en orientation dont nous venions de déplorer l’absence
et pour la mise en œuvre adéquate du programme d’aide psychopédagogique aux
élèves congolais.

3. Intérêt du programme national en RDC


Notre critique ne signifie pas que le programme national … serait sans intérêt. Il inaugure
une pratique effective de l’orientation scolaire mais qui doit être amélioré sensiblement
dans les méthodes d’observation, d’information et de transmission de l’information aux
élèves à condition de s’appuyer sur les catégories des spécialistes internationalement
reconnus dans ce genre d’activités.
*Au niveau supérieur et universitaire
La référence générale est constituée par les cellules d’orientation et de guidance suivant les
Instructions académiques n°38 et 48 dont nous avons parlé plus haut.
b.2. LES REALISATIONS
* Au niveau primaire et secondaire
En ce qui concerne l’orientation durant et à la fin du cycle primaire, la pratique
effective de l’orientation est sporadique, ponctuelle et non continue. Elle ne concerne que
les activités d’évaluation (test de niveau et test national de fin d’études primaires) et le
sondage sur les sections et options d’études secondaires préférées.
En ce qui concerne la pratique de l’orientation au niveau de l’enseignement
secondaire, nous sommes assurés de la pratique effective de l’orientation comme processus
continu dans la ville de Kinshasa et dans les chefs-lieux des provinces. C’est peut être ici le
lieu de présenter la composition du Groupe d’Aide Psychopédagogique (GAP), organe de
décision de l’orientation des élèves au niveau de chaque établissement scolaire. Le GAP
comprend :
- le Préfet des études Chef d’établissement, Président ;
- le Directeur des études, membre ;
- le Conseiller pédagogique, membre ;
- le Conseiller d’orientation, membre ;
- le Directeur de discipline ;
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- le titulaire de classe.

*Au niveau supérieur et universitaire


Au niveau de l’enseignement supérieur et universitaire, l’état de nos
connaissances sur les activités d’OSP permet de signaler la présence et le fonctionnement
des cellules d’orientation et de guidance dans quelques établissements, notamment à la
grande Université de Kinshasa, la cellule d’orientation et de guidance ne fonctionne pas.
b.3. QUELQUES OBSERVATIONS
Dans le cadre des observations, il faut regretter :
- le manque de fonctionnement suffisant, au niveau de l'enseignement supérieur et
universitaire, des cellules d’orientation et de guidance tel que prévu par les Instructions
académiques n°38 et 48 ;
- le manque de suivi (dernière étape du processus d’orientation) des enfants congolais, au
titre de follow-up, à la fin de leurs études secondaires, supérieures ou universitaires, ce
qui a rendu difficile leur intégration professionnelle;
- le manque de volonté sociale d'orienter les élèves congolais tel que le montrent les
décisions de suppression du cycle d'orientation et des examens d'orientation
universitaire;
- le manque de crédit alloué aux activités d'OSP rendant difficile l'organisation efficace des
services d'OSP.

L'orientation telle que définit dans ce cours n'est pas pratiquée en RDC, à notre
humble avis, orientation constituant un centre au service des élèves qui, pour être orienté
devraient être observés de manière continue :
- par un psychologue scolaire;
- par un médecin d'hygiène scolaire;
- par un assistant social mettant en rapport le comportement de l'élève à l'école avec des
informations obtenues auprès de sa famille;
- et qui bénéficieraient des informations sur les professions et leur évolution et sur le marché
de l'emploi, ce qui nécessiterait le concours du psychologue du Bureau Universitaire des
Statistiques;
- Etc, …

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