PLAN
I. INTRODUCTION........................................................................................................................................................... 1
II. DÉFINITION ................................................................................................................................................................. 1
III. CARACTÉRISTIQUES DU CONTRAT DE CONCESSION ................................................................................................. 2
IV. ÉCLAIRCISSEMENT DE CERTAINES NOTIONS ............................................................................................................ 3
V. CADRE JURIDIQUE ....................................................................................................................................................... 4
VI. CADRE FISCAL.......................................................................................................................................................... 5
VII. CADRE ECONOMIQUE ............................................................................................................................................. 6
VIII. CADRE COMPTABLE ................................................................................................................................................ 8
A. A l’international ...................................................................................................................................................... 8
B. Au niveau national .................................................................................................................................................. 9
1. Comptabilisation des immobilisations utilisées par le concessionnaire : ............................................................ 12
2. Comptabilisation des revenus et des dépenses .................................................................................................. 18
IX. CONCLUSION ........................................................................................................................................................ 19
I. INTRODUCTION
L’État a pour devoir de répondre aux besoins de la population en fournissant des services adéquats. Cependant,
il arrive que l'État ne soit pas en mesure d'offrir des services de qualité suffisante, en raison de son manque
d'expertise dans certains domaines. Dans de telles situations, il devient nécessaire pour l'État de faire appel au
secteur privé, qui possède les compétences et l'expérience nécessaires pour satisfaire ces besoins. Ainsi, l'État
peut être amené à conclure un contrat de concession de service public avec une entité généralement privée.
II. DÉFINITION
Un contrat de concession est un accord écrit et onéreux par lequel une autorité adjudicatrice, appelée « autorité
concédante », délègue à un ou plusieurs opérateurs économiques, dénommés « concessionnaires », la gestion
d’ouvrages ou la prestation de services. En contrepartie, le concessionnaire assume les risques liés à l'exploitation
des services ou des ouvrages, et sa rémunération consiste soit uniquement dans le droit d'exploiter les ouvrages
ou services, soit dans ce droit accompagné d’un prix.
Dans ce type de contrat, le concessionnaire, souvent une entreprise privée, prend en charge les coûts
d’exploitation et de maintenance du service ou de l’ouvrage, ainsi que les investissements nécessaires. Un contrat
de concession partage plusieurs caractéristiques avec un marché public de services, à la différence près que le
concessionnaire est rémunéré principalement par l’exploitation du service ou de l’ouvrage.
Deux critères permettent de reconnaître une concession :
Son objet : Il s'agit de la réalisation, de la conception ou de la gestion d’ouvrages ou de services, selon les besoins
définis par l'autorité concédante.
Le transfert de risque : C'est le point clé qui distingue un marché public d’un contrat de concession. Dans le cas
d'une concession, la rémunération du concessionnaire dépend des résultats de l'exploitation, ce qui implique un
véritable risque financier pour celui-ci.
Cette exposition aux risques de marché fait en sorte que le concessionnaire doit être prêt à assumer des pertes
potentielles, qui ne doivent pas être simplement symboliques ou insignifiantes.
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III. CARACTÉRISTIQUES DU CONTRAT DE CONCESSION
Les principales caractéristiques d’un contrat de concession, telles que définies ci-dessus, incluent :
● Mission globale confiée à un opérateur économique : Le contrat de concession attribué à un opérateur
la responsabilité de plusieurs tâches, incluant le financement, la conception, la construction, l’entretien,
la maintenance, et l’exploitation des ouvrages concernés.
● Transfert des risques : Le transfert des risques doit être effectué de manière que le concessionnaire soit
réellement exposé aux aléas du marché, ce qui l’incite à gérer les risques efficacement et à optimiser les
performances.
● Rémunération par l’exploitation : Le concessionnaire est généralement rémunéré par les revenus issus
de l’exploitation du bien ou du service concédé. Les biens utilisés, souvent appelés « biens de retour »,
reviennent gratuitement à l'autorité concédante en fin de contrat.
● Durée raisonnable pour amortir les investissements : Le contrat doit permettre au concessionnaire
d’amortir les investissements réalisés dans un délai raisonnable, avec un retour adéquat sur le capital
investi.
Ces caractéristiques présentent plusieurs avantages :
● Optimisation des coûts et de la qualité : La délégation de missions globales incite le concessionnaire à
optimiser l'organisation des tâches, ce qui peut réduire les coûts et améliorer la qualité des services.
● Préservation des finances publiques : En principe, le projet est entièrement financé par le
concessionnaire, ce qui allège la charge financière de l'État. Toutefois, des subventions peuvent être
accordées par l’autorité concédante pour garantir l’équilibre économique du contrat.
● Transfert des risques : Le contrat permet à l'autorité concédante de transférer une partie significative
des risques au concessionnaire, simplifiant ainsi la gestion des risques pour la partie publique.
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Cependant, l'efficacité d'un contrat de concession repose sur la capacité du concessionnaire à se rémunérer par
l'exploitation de l'ouvrage ou du service concédé, généralement à travers les redevances payées par les usagers.
Ce modèle peut être inadapté lorsque la rémunération ne peut pas être assurée de cette manière, ce qui a conduit
à l'émergence d'autres formes de partenariats, tels que les marchés de partenariat.
IV. ÉCLAIRCISSEMENT DE CERTAINES NOTIONS
Pouvoirs adjudicateurs :
● Personnes morales de droit public : Il s'agit d'entités telles que les administrations publiques, les
collectivités territoriales, et les établissements publics.
● Personnes morales de droit privé créées pour des besoins d’intérêt général : Cela inclut les entités
privées constituées pour répondre à des besoins publics spécifiques, comme une association
majoritairement financée ou contrôlée par une entité publique.
● Organismes de droit privé créés par des pouvoirs adjudicateurs pour des activités communes : Ce sont
des entités privées mises en place par des pouvoirs adjudicateurs pour réaliser certaines activités en
commun.
Entités adjudicatrices :
● Pouvoirs adjudicateurs opérateurs de réseaux : Ce terme désigne les entités publiques gérant des
réseaux tels que la distribution d'eau, d'électricité, ou de gaz.
● Entreprises publiques opérateurs de réseaux : Ce sont des entreprises publiques opérant dans des
secteurs tels que les transports ou les télécommunications.
● Organismes privés bénéficiant de droits spéciaux ou exclusifs : Ces entités privées sont dotées de droits
spécifiques ou exclusifs, accordés par la loi, qui limitent la concurrence dans certaines activités de réseau.
En résumé, les pouvoirs adjudicateurs sont les entités, publiques ou privées, qui attribuent les contrats de
concession. Les entités adjudicatrices, en revanche, regroupent ces pouvoirs adjudicateurs ainsi que les
entreprises publiques et certains organismes privés ayant des droits exclusifs ou spéciaux dans la gestion de
réseaux.
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V. CADRE JURIDIQUE
La concession de service public est un modèle de partenariat public-privé de plus en plus utilisé à Madagascar. Il
permet à l'État de déléguer la gestion de certains services d'intérêt général à des entreprises privées, tout en
conservant un certain contrôle sur ces services.
Par ailleurs, le cadre juridique des concessions de service public à Madagascar est principalement constitué de :
● La Constitution : Elle établit les principes fondamentaux régissant les relations entre l'État et les
particuliers, notamment en matière de services publics.
● Le Code des marchés publics : Ce code fixe les règles générales applicables aux marchés publics, y compris
les concessions. Il définit les procédures de passation des marchés, les critères de sélection des opérateurs
et les obligations des contractants.
● Des lois sectorielles : Chaque secteur (énergie, eau, transports, etc.) dispose de lois spécifiques qui
réglementent les concessions dans ce domaine. Par exemple, la loi n°98-032 du 20 janvier 1999 porte
réforme du secteur de l'électricité et définit les modalités de concession dans ce secteur.
Article 6.- « Des Autorisations ou Concessions distinctes sont accordées pour chacune des activités de Production,
de Transport et de Distribution. Un même exploitant peut détenir des Autorisations ou des Concessions pour les
trois activités.
Une même Autorisation ou Concession de Production, de Transport ou de Distribution peut, s’il y a lieu, porter sur
plusieurs centres de Production, plusieurs réseaux de Transport ou plusieurs réseaux de Distribution. »
● La loi n°2015-039 sur le Partenariat Public Privé : dans laquelle il est énoncé les principes suivants :
- "Personne publique" désigne soit l’Etat, soit une collectivité territoriale, soit un établissement public décidant
de confier à un tiers la réalisation des missions prévues par le contrat PPP. 8
- "PPP" ou "partenariat public privé" désigne un contrat quel que soit sa forme ou sa dénomination, par lequel
une Personne publique, confie à un tiers, pour une période déterminée, en fonction de la durée d’amortissement
des investissements ou des modalités de financement retenus, une mission ayant pour objet :
tout ou partie du financement, d’infrastructures, ouvrages, équipements ou de biens immatériels, nécessaires
au service public, ainsi que,
tout ou partie de leur construction, réhabilitation, transformation, entretien, maintenance, exploitation, ou
gestion, avec ou sans délégation de services public.
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- "Titulaire" désigne la société commerciale de droit malgache cocontractante de la Personne publique en charge
des missions prévues par le PPP. (Loi n°2015-039, Dispositions générales, Art.2)
Cette loi offre un cadre général pour les partenariats public-privé, dont les concessions font partie. Elle précise
les modalités de mise en œuvre, les types de contrats possibles et les mécanismes de contrôle.
Les caractéristiques des concessions de service public à Madagascar
Les concessions de service public à Madagascar présentent généralement les caractéristiques suivantes :
● Un contrat de longue durée : La concession est un contrat à long terme, qui permet à l'opérateur privé
de réaliser les investissements nécessaires et d'amortir ceux-ci.
● Une délégation de service public : L'État délègue à l'opérateur privé la gestion d'un service d'intérêt
général, mais conserve la maîtrise d'ouvrage et le contrôle de la qualité du service.
● Un équilibre entre intérêts publics et privés : Le contrat de concession doit concilier les intérêts de l'État,
qui souhaite assurer la satisfaction des besoins de la population, et ceux de l'opérateur privé, qui cherche
à réaliser un profit.
● Des obligations de service public : L'opérateur privé est soumis à des obligations de service public, qui
définissent les conditions d'accès au service, les tarifs applicables et la qualité des prestations.
VI. CADRE FISCAL
Lorsqu'un concessionnaire signe un contrat de concession pour un service public, il obtient le droit d'exploiter ce
service pour une période déterminée et est rémunéré pour cela. Cette activité est considérée comme une activité
commerciale régulière, soumise aux régimes fiscaux en vigueur à Madagascar. Le concessionnaire doit non
seulement payer des taxes et impôts comme toute entreprise, mais également une redevance annuelle à l'État,
négociée entre les deux parties. En contrepartie, il peut percevoir des frais auprès des utilisateurs du service
public.
Impôt sur les Marchés Publics (IMP)
La Taxe sur les Marchés Publics (TMP) a été renommée en Impôt sur les Marchés Publics (IMP). Hormis ce
changement de nom, le TMP et l'IMP sont identiques. Ils s'appliquent à tous les marchés publics définis par le
Code des Marchés Publics.
L'IMP remplace et libère de l'impôt sur les revenus, de l'impôt synthétique, et de la taxe sur la valeur ajoutée
pour les marchés publics.
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Champ d’application
L’Impôt sur les Marchés Publics (IMP) s'applique aux opérations suivantes :
Marchés Publics et assimilés : Tous les contrats et accords définis par le Code des Marchés Publics, incluant
les marchés passés pour l'acquisition de biens, services ou travaux par les entités publiques.
Utilisation des fonds publics : Toute utilisation de fonds publics, quelle qu'en soit l'origine (ressources
internes, emprunts, subventions, dons, etc.), pour l'achat de biens, services ou travaux au profit des
personnes publiques ou privées.
Personne assujetti : Toute personne ou organisation, résidente ou non, titulaire d'un marché public ou sous-
traitant de premier niveau, est soumise à l'IMP, peu importe son chiffre d'affaires.
Base de l’impôt et taux :
L'IMP est calculé sur le montant total du marché à un taux de 8%.
VII. CADRE ECONOMIQUE
Les contrats de concession de service public constituent un outil de plus en plus utilisé à Madagascar pour
développer les infrastructures et améliorer la qualité des services publics. Ce mode de partenariat public-privé
permet de mobiliser des capitaux privés pour financer des projets d'envergure, tout en transférant une partie des
risques à l'opérateur privé.
De plus, Madagascar étant en pleine croissance économique, fait face à d'importants défis en matière
d'infrastructures : routes, ports, aéroports, réseaux énergétiques, etc. Les concessions apparaissent donc comme
étant une solution pour accélérer le développement de ces infrastructures et améliorer la desserte des
populations.
Atouts des concessions pour Madagascar :
Mobilisation de capitaux privés : Les entreprises privées apportent les financements nécessaires à la
réalisation des projets, soulageant ainsi les finances publiques car en général, le concessionnaire finance
entièrement le projet, ce qui permet de réduire les dépenses publiques. Toutefois, il est possible que
l'autorité concédante verse des subventions d'investissement afin d'assurer l'équilibre économique du
contrat.
Transfert de compétences : Les concessionnaires apportent leur expertise technique et leur savoir-faire
en matière de gestion et d'exploitation, de plus, le concessionnaire est encouragé à optimiser
l'organisation et la réalisation des tâches confiées en délégation d'une mission globale, permettant ainsi
une meilleure maîtrise des coûts et une amélioration de la qualité des travaux.
Amélioration de la qualité des services : Les contrats de concession peuvent inclure des clauses de
performance qui incitent les opérateurs à offrir des services de meilleure qualité, en d’autres termes, le
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concessionnaire est encouragé à optimiser l'organisation et la réalisation des tâches confiées en
délégation d'une mission globale, permettant ainsi une meilleure maîtrise des coûts et une amélioration
de la qualité des travaux.
Une dynamique financière particulière : Au début du contrat, les investissements requis entraînent
généralement des déficits de démarrage importants. Ces derniers sont censés être compensés
progressivement par les revenus générés par l'exploitation du service ou de l'ouvrage.
Enjeux :
Choix du concessionnaire : La sélection d'un partenaire privé doit être rigoureuse afin de garantir la bonne
exécution du contrat et la protection des intérêts publics.
Risques de corruption : Les contrats de concession peuvent être un terrain propice à la corruption si les
procédures ne sont pas transparentes.
Impact sur les finances publiques : Les contrats de concession peuvent engager l'État dans des dépenses
à long terme, il est donc important d'évaluer soigneusement leur impact budgétaire.
Des incertitudes sur la rentabilité à long terme : La rentabilité à long terme pose un problème, car il est
souvent impossible d'évaluer la rentabilité du contrat avant sa fin, ce qui accroît les risques pour le
concessionnaire. À mesure que le contrat prend de plus en plus de temps, les imprévus peuvent influencer
sa rentabilité.
Cependant, il est envisageable de revoir le contrat afin de rééquilibrer ses dimensions économiques. Cela peut
nécessiter des modifications des engagements contractuels ou de la durée du contrat. Il est également possible
de compenser les déséquilibres causés par des événements externes aux parties impliquées dans le contrat
(exemple : possibilité de négocier une clause d'intéressement afin de prendre en considération les variations
imprévues de la fréquentation de l'ouvrage ou du service).
Exemples de secteurs concernés par les concessions à Madagascar
Les contrats de concession sont utilisés dans de nombreux secteurs tels que :
Les infrastructures de transport : construction et entretien de routes, de ports, d'aéroports.
« La privatisation des ports comme choix de développement Impulsée par la Banque Mondiale et le FMI, comme
ailleurs en Afrique, la privatisation partielle ou totale de l’exploitation, sous la forme de concessions est donc
prévue par la loi de 2003. La gestion du port de Tamatave est ainsi confiée à des concessionnaires privés qui
bénéficient d’une autorisation d’exploitation. L’Etat détient alors 51% des actions du port et les sociétés privées
en détiennent 49%. »
- Marie-Laure Baron, Niriko Rosalien Tsirenge. From small ports to large ports: a historical perspective on
the hierarchy of ports in Madagascar.
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L'énergie : production et distribution d'électricité.
L'eau et l'assainissement : gestion des réseaux d'eau potable et d'assainissement.
Les télécommunications : déploiement de réseaux de téléphonie mobile et d'internet.
En somme, les contrats de concession de service public offrent à Madagascar de nombreuses opportunités pour
développer ses infrastructures et améliorer la qualité de vie des populations, par ailleurs. Cependant, leur mise
en œuvre nécessite une grande prudence et une attention particulière aux enjeux juridiques, économiques et
sociaux ainsi qu’une évaluation approfondie des flux financiers et des risques qui y sont liés.
VIII. CADRE COMPTABLE
Les normes applicables :
A. A l’international
Il y a :
International Financial Reporting Interpretations Committee IFRIC 12 -Accords de concession de
services
Les sept différents points à traiter sur les principes généraux de comptabilisation et d’evaluation des obligations
et des droits correspondants relatifs aux accords de concession de services sont :
Les droits du concessionnaire sur l’infrastructure ;
La comptabilisation et l’évaluation de la contrepartie de l’accord ;
Les services de construction ou d’amélioration ;
Les services d’exploitation ;
Les coûts d’emprunt ;
Le traitement comptable ultérieur d’un actif financier et d’une immobilisation incorporelle
Les éléments fournis au concessionnaire par le concédant.
Les normes IPSAS (International Public Sector Accounting Standard)
L’IPSASB (International Public Sector Accounting Standard Board) élabore les normes internationales pour les
Etats et les entités publiques. Ces normes sont appelés IPSAS.
Nous avons l’IPSAS 32 intitulé « Accords de concession de service » : cette norme régit les règles relatives au
contrat de concession. Elle vise à suppléer le manque de recommandations sur la façon dont les organismes
gouvernementaux ou les autres entités du secteur public doivent rendre compte de leur implication dans les
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accords de concessions de services, auxquels ils ont souvent recours pour constituer l’infrastructure nécessaire
pour maintenir et améliorer des services publics essentiels.
L’IPSAS 32 s’appuie également sur l’approche adoptée par l’interprétation de l’IFRIC 12, qui précise comment les
opérateurs de concessions de services du secteur privé doivent appliquer les IFRS pour comptabiliser les
obligations qui leur incombent et les droits qui leur sont octroyés.
B. Au niveau national
Il y a :
LE PCOP (Plan Comptable des Opérations Publiques)
Le PCOP est un plan comptable sectoriel qui s’inspire globalement du PCG. Il s’applique à l’Etat, aux collectivités
territoriales et aux établissements publics à caractère administratif (EPA).
L’article 38 de la Loi 2004-007 du 26 Juillet 2004 stipule que l’Etat se doit de tenir une comptabilité générale de
l’ensemble de ces opérations suivant le PCOP en vigueur.
Et l’article 40 de cette même loi stipule que les règles applicables à la comptabilité générale de l’Etat ne se
distinguent de celles applicables aux entreprises qu’en raison des spécificités de son action. Ainsi, le PCOP 2006
prévoit les règles applicables en matière de concession, notamment la méthode de comptabilisation dans les
articles suivant : de 471-1 à 471-7.
LE PCG (Plan Comptable Général)
Etant donné que le PCOP est fortement inspiré du PCG, les textes qu’ils prévoient sont assez similaires. Toutefois,
les modalités de comptabilisation et d’évaluation des concessions sont également prévu par le PCG dans les
articles 341-1 à 341-8.
La comptabilisation
Les étapes de la comptabilisation du contrat de concession sont :
D’abord la rédaction du contrat :
Rien à comptabiliser sur le contrat car c’est juste un document témoignant l’objet, les conditions, la capacité et
autres. Lors de l’étude du contrat, les flux d’entré et de sortie sont évaluer au maximum autant que possible pour
en faire ressortir l’utilité des fonds, les infrastructures à utiliser, l’exploitation à faire, les biens à utiliser et autres,
… à l’issu de cette étude, des actifs peuvent venir à être comptabiliser.
Comptabilisation des actifs et des dettes :
Voici l’image, le concessionnaire construit une immobilisation liée à la concession
La question est de savoir si cette immobilisation sera inscrite à l’actif du concessionnaire ou du concédant.
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Le problème central réside dans la comptabilisation de l’actif physique, objet de la concession et les obligations
qui en découlent : qui entre concessionnaire et/ou du concédant assume les risques liés à la comptabilisation des
actifs et passifs de la concession de service ?
Selon l’ED 43 de l’IPSASB, le concédant comptabilise les infrastructures liées à la concession en tant qu’actif si les
deux conditions suivantes sont remplies :
- Le concédant contrôle ou régule le service (contrôle du destinataire, du prix, du contenu du service) ;
- Le concédant contrôle (par la propriété, un droit bénéficiaire ou d’une autre manière) un intérêt
résiduel significatif dans l’actif au terme du contrat de concession.
L’actif de concession de service sera comptabilisé chez le concédant conformément aux normes IPSAS 17
(Immobilisations corporelles) ou IPSAS 31 (Immobilisations incorporelles) selon le cas. En contrepartie de la
comptabilisation d’une immobilisation (construite par le concessionnaire) à l’actif du concédant, dès le début de
la concession, le concédant doit, d’après l’ED 43, comptabiliser un passif. Dans ce but, il comptabilise, selon les
cas, soit un passif financier, soit une « performance obligation » ou « obligation d’exécution », soit les deux.
La comptabilisation du concédant dépendra ensuite du passif constaté par le concédant
En actif :
Une immobilisation incorporelle si la contrepartie chez le concédant est une performance d’obligation.
Une immobilisation financière si la contrepartie chez le concédant est un passif financier.
En passif :
Le montant de la contrepartie est comptabilisé en vente.
Actifs physiques
Passif financier
Chez le bailleur
Obligation d’exécution
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Chez le preneur :
Immobilisation
financière
Immobilisation
incorporelle
Ventes
Mais c’est quoi un passif financier et une obligation d’exécution ?
✔ Passif financier
Une première forme de rémunération du concessionnaire par le concédant est un versement de fonds,
sur la durée du contrat. Le montant est défini à l’avance. Il est en quelque sorte assuré au concessionnaire, quelle
que soit l’utilisation de l’infrastructure concédée par le public. Cette dette financière correspond à la
comptabilisation chez le concessionnaire d’une créance, sous forme d’un actif financier.
Le concédant comptabilisera la dette financière en accord avec les normes IPSAS 28 (Instruments financiers :
présentation), IPSAS 29 (Instruments financiers : comptabilisation et mesure), IPSAS 39 (Instruments financiers :
informations à fournir).
Le concédant procédera à une ventilation au sein des paiements effectués au concessionnaire et les
comptabilisera, conformément à leur substance, sous plusieurs formes : réduction de dette, charge financière,
frais pour services.
✔ Obligation d’exécution (performance obligation)
Une seconde forme de rémunération est de garantir au concessionnaire le droit de collecter des
redevances (ou honoraires) auprès des utilisateurs, ou encore de garantir au concessionnaire l’accès à un autre
actif générateur de revenu pour lui. Dans ce cas, la dette reconnue par le concédant prendra la forme d’une
“performance obligation“.
Elle correspond à l’obligation du concédant de fournir l’actif à l’opérateur (concessionnaire), et plus
précisément son accès. D’après l’ED 43, cette obligation d’exécution sera comptabilisée selon l’IPSAS 19
(Provisions, Contingent Liabilities and Contingent Assets). Cette dette représente un poste symétrique de l’actif
incorporel enregistré chez le concessionnaire pour matérialiser ses droits. Le compte de “performance
obligation“ sera progressivement diminué par le biais d’un transfert annuel en produit (figurant au compte de
résultat), pendant la durée de la concession.
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1. Comptabilisation des immobilisations utilisées par le concessionnaire :
Certains matériels peuvent venir à être utilisés par le concessionnaire pour le besoin de la concession. Le
problème ici c’est le fait de constater la provenance des matériels et la procédure à effectuer si ceux-ci sont
prévus à être donner au concédant en termes de biens de reprise ou de biens de retour à la fin du contrat.
a) Les immobilisations provenant du concédant :
Compte 220 pour les immobilisations mises en concessions. Ce compte est ventilé de la même manière que le
compte 21.
⮚ Immobilisation non amortissable concédées à titre gratuit
D C Libellés D C
220 Immobilisation mise en concession X
par le
concédant
229 Droits du concédant X
Conclusion du contrat
229 Droits du concédant X
220 Immobilisation mise en concession X
par le
concédant
Remise du matériel au concédant
⮚ Immobilisation amortissable concédées à titre gratuit
D C Libellés D C
220 Immobilisation mise en concession X
par le
concédant
229 Droits du concédant X
Conclusion du contrat
229 Droits du concédant X/durée de
vie matériel
282 Amortissement matériel X/durée de
vie
matériel
Constatation amortissement au cours
de
l’exercice
282 Amortissement matériel X
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220 Immobilisation mise en concession X
par le
concédant
Remise du matériel au concédant
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⮚ Immobilisation amortissable concédées à titre onéreux
D C Libellés D C
220 Immobilisation mise en concession X
par le concédant
40-5 Créance ou disponibilité X
Acquisition du matériel
b) Les immobilisations provenant du concessionnaire :
Quand Les immobilisations ou investissements proviennent du concessionnaire lui-même, cela entraine des
complications dans la comptabilisation de ces derniers. Dans ce cas précis, Les biens mis dans la concession par
le concessionnaire vont figurer au bilan de celui-ci, même s’il s’agit de biens qui reviendront forcément au
concédant à la fin du contrat (biens dits de retour). Le concédant devient propriétaire de ces biens au fur et à
mesure de leur construction ou de leur acquisition par le concessionnaire. La remise des biens au concédant peut
se faire à titre gratuit ou moyennant indemnisation.
Bien non renouvelable qui doit revenir gratuitement au concédant
L’immobilisation est débitée au compte 225 – Immobilisation mise en concession par le concessionnaire par le
crédit d’un compte de tiers ou de trésorerie.
Afin de permettre la constitution des capitaux investis, on comptabilise un amortissement financier appelé
amortissement de caducité calculé sur le coût de l’immobilisation après déduction d’éventuelles subventions
d’équipements reçues.
Exemple : Achat d’une construction pour 30 millions, 20 ans avant la fin de la concession. La construction a une
durée de vie probable de 30 ans. Le concessionnaire reçoit lors de l’achat du 1er janvier 1987 une subvention de
5 millions. La construction est remise au concédant à l’expiration de la concession.
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Bien amortissable non renouvelable remis au concédant contre indemnités à la fin de la concession
Exemple :
⮚ Acquisition de bien pour 20 000 000, 8 ans avant la fin de la concession.
⮚ Durée de vie : 10 ans
⮚ Reprise contre indemnité pour ¾ de la vcn
Cette indemnité peut être considérée comme le prix de cession de l’immobilisation. La valeur nette comptable
du matériel étant souvent supérieure au montant de l’indemnité.
Début acquisition
225 200 000 000
512 20 000 000
Acquisition
Fin d’année
229 2 000 000
282 2 000 000
Amortissement
D°
650 2 500 000
229 2 500 000
Amortissement de caducité
D°
229 3 000 000 / 8
= 375 000
750 375 000
Reprise sur amortissement de
caducité
Fin de contrat
512 3 000 000
229 1 000 000
282 16 000 000
225 20 000 000
Cession contre indemnité
Bien amortissable renouvelable qui doit revenir gratuitement au concédant
On comptabilise les charges suivantes :
• Amortissement pour dépréciation dans les conditions normales
• Amortissement de caducité pour un montant égal au dernier bien acquis non renouvelé diminué des
provisions de renouvellement
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• Provision de renouvellement afin d’étaler sur la durée de la concession le supplément de prix du
renouvellement des immobilisations par rapport au coût d’achat ou coût de production initiale. En
effet, lorsque la durée de vie du bien est inférieure à la durée de la concession, des provisions sont y
rajoutées pour renouvellement. Le plan comptable général prévoit le compte 156 " provision pour
renouvellement des immobilisations " spécifique aux concessions.
• Exemple : bien amortissable mis en concession par le concessionnaire pour une valeur de 10
millions. La durée de vie probable est de 10 ans à compter de 1er janvier 1987 L’immobilisation est
renouvelée pour une valeur de 25 millions au bout de 10 ans et pour 45 millions au bout de 20 ans.
La durée de la concession est de 25 ans.
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D C LIBELLES D C
Chaque fin d'année pendant 5 ans
229 (45 000 000/20) 2 250 000
282 2 250 000
d°
650/686 400 000
229 400 000
A la fin de la concession
282 (2 250 000*5) 11 250 000
229 somme des soldes du compte 229 33 750 000
225 45 000 000
Remise des biens (soldage du compte 229
et 282)
2. Comptabilisation des revenus et des dépenses
a) Chez le concessionnaire
Chez le concessionnaire, les revenus et les dépenses seront l’effet de de l’exploitation du
contrat à ses risques et périls. Le concessionnaire effectuera ainsi des résultats sur cette
concession.
Parmi ses charges, il serait néanmoins pertinent de faire mention de la redevance payée par
le concessionnaire au concédant en contrepartie de l’accès à l’actif de concession et
comptabiliser sous le compte 651 : redevances pour concession.
Rappelons-le qu’à l’issu d’un passif financier du concédant, le concessionnaire aussi peut
recevoir des revenus définis à l’avance en provenance du concessionnaire sous formes de
subventions ou autres.
b) Chez le concédant :
Revenus
Le concédant comptabilisera le revenu découlant de l’accord de concession de services en
accord avec la norme IPSAS 9 « Revenus en provenance de transactions d’échange ». Cette
norme découle essentiellement de l’IAS 18 « Produits des activités ordinaires ».
Selon l’IPSAS 9, le revenu est comptabilisé lorsqu’il est probable que les bénéfices
économiques futurs ou le potentiel de service iront vers l’entité et que ces bénéfices pourront
être mesurés d’une façon fiable.
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L’IPSASB 12 indique que le revenu payé par le concessionnaire au concédant en contrepartie
de l’accès à l’actif de concession peut prendre plusieurs formes, notamment :
un paiement versé d’avance ou une série de paiements,
des dispositions de partage de revenus,
une réduction dans une série prédéterminée de paiements que le concédant
doit faire au concessionnaire,
des paiements de loyers pour la fourniture de l’accès à l’opérateur
(concessionnaire) d’un actif générateur de revenu.
L’ED 43 précise notamment que si le concessionnaire effectue des paiements pour le droit de
collecter des revenus auprès de tiers, une partie des paiements sera comptabilisée en
“obligation d’exécution“, jusqu’à ce que les conditions pour la reconnaissance du revenu
soient remplies. Charges
Les composantes “charge financière“ et “rémunération de services“, comprises dans la dette
financière, devront être comptabilisées conformément à la norme IPSAS 1 « Présentation des
états financiers ». Celle-ci définit les dépenses comme des diminutions dans les bénéfices
économiques ou le potentiel de service durant l’exercice comptable, sous forme de sorties de
trésorerie, de consommation d’actifs ou de contractions de dettes qui entraînent des
diminutions dans la situation nette.
IX. CONCLUSION
En conclusion, face à ses besoins croissants en infrastructures et en services publics, l'État
cherche à diversifier ses sources de financement et à encourager la participation du secteur
privé, en particulier dans les domaines des infrastructures et de la logistique. En mobilisant
les compétences et les ressources du secteur privé, l'État vise à réaliser ses programmes
d'investissement public et à améliorer la qualité des services offerts. Sur le plan international,
les normes définissant les concessions de services publics sont fixées par l'IPSAS, tandis qu'au
niveau régional, elles sont encadrées par le PCOP, un plan comptable sectoriel qui s'inspire
du PCG pour préciser les modalités de comptabilisation et d’évaluation de ces concessions.
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