Evang Etude 147
Evang Etude 147
Au ch. 9 (en automne, peu après la Fête des Tabernacles), un aveugle-né a été guéri à la fontaine de Siloé.
Un peu plus tard, ayant rencontré cet ancien aveugle, Jésus a utilisé ce signe pour évoquer un aveuglement
plus grave que l’aveuglement naturel : l’aveuglement spirituel de ses accusateurs et d'Israël.
En fait, cet aveugle-né avait été guéri d’une double cécité : il a non seulement obtenu la capacité naturelle de
voir, mais il a aussi été amené à reconnaître en Jésus le Fils de Dieu (Jn. 9:35-38). C’est
l’expérience nécessaire pour être chrétien.
La “parabole de la bergerie et du Berger” prononcée dans la foulée, révèle la portée spirituelle de ce
miracle : cet homme, autrefois aveugle et mendiant, fait partie de Ses “propres brebis” qui “écoutent” et
“connaissent” la Voix du Bon Berger. Le Berger des brebis avait cherché cet infirme et l’avait trouvé ; le
Berger l’avait “appelé par son nom”, et l’avait “mené dehors” (Jn. 10:3-4).
Lorsqu’elle a été prononcée, cette parabole était une autre tentative du Messie pour ouvrir les yeux des
pharisiens présents.
L’évangile de Jean ne contient pratiquement pas de paraboles, si ce n’est celle-ci, et quelques petites images,
comme par exemple celle du Grain de blé (Jn. 12:20-26) ou celle du Cep de vigne (Jn. 15:1-8).
Comme presque toutes les paraboles rapportées dans les Evangiles, celle-ci s'adresse en premier lieu à Israël.
Mais, au v. 16, Jésus fait une allusion remarquable aux Nations.
• Jn. 10:1b “… celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, …” :
a) Le mot “bergerie” est la traduction du grec “aule ton probaton”, qui signifie “le parc des moutons, le
bercail des moutons”.
L'expression désigne un espace en plein air et délimité (par un mur ou une haie), où sont parqués les
moutons.
• Dans les pacages des zones montagneuses inhabitées de Judée (Lc. 2:8), les bergers avaient construit
des enclos où, du printemps à l'automne, les moutons étaient mis à l'abri des carnassiers durant les nuits.
• Plusieurs troupeaux pouvaient être parqués dans un même bercail.
• Pendant la nuit, tandis que les bergers se reposaient et dormaient, un gardien veillait. Il comptait aussi
les bêtes qui entraient et sortaient.
Au matin le berger venait prendre son troupeau pour le conduire vers un nouveau pâturage où l'herbe n'avait
pas encore été tondue.
La “bergerie” ne doit pas être confondue avec le troupeau qui y trouve refuge. L'important dans une
“bergerie”, c'est sa clôture. Grâce à la clôture, elle est un lieu de refuge pourvu par le Berger, et sa clôture
isole le troupeau du reste du monde, en particulier durant la nuit qui règne depuis la chute en Eden. Elle est
donc l'image des contraintes et des privilèges de l'Alliance réservée à un peuple mis à part par et pour l'Eternel.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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La clôture protège les brebis, mais elle limite aussi leurs mouvements. Il n'y aura de vraie liberté pour les
brebis qu'à la venue du Messie, qui les fera sortir et paître sur sa Montagne.
c) Toutefois le Dieu-Berger a délégué ses fonctions rédemptrices à des hommes-bergers représentant Israël :
il a marqués de son Onction pour en faire des sacrificateurs, des rois et des prophètes. Cette Onction était la
présence de la Nuée qui accompagnait Israël (et qui s’incarnait plus particulièrement, de manière plus ou moins
éphémère, dans des hommes choisis. Sous la Nouvelle Alliance, la Nuée prendra pour tente chacune des âmes
formant l’Eglise élue.
Les prophètes (des hommes-bergers) avaient annoncé à Israël la venue de l'Homme-Berger, le Messie, qui
récapitulerait en lui-même ces trois fonctions rédemptrices (il serait Sacrificateur, Roi et Prophète).
Es. 40:11 “Comme un Berger, il paîtra son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras, et les
portera dans son sein ; il conduira les brebis qui allaitent.”
Ez. 37:24 “Mon serviteur David (le Messie issu de David) sera leur Roi, et ils auront tous un seul
Pasteur. Ils suivront mes ordonnances, ils observeront mes lois et les mettront en pratique.”
d) L'image de la “porte” est utilisée dans cette parabole prophétique sous deux aspects distincts :
• Du v.1 jusqu'au début du v.3, la “porte” est un point d'entrée dans l'enclos (dans le Royaume).
• A partir de la fin du v.3, la “porte” sera un point de sortie de l'enclos, le début d’un chemin d'entrée
dans de nouveaux pâturages.
• Jn. 10:1c “… mais qui y monte par ailleurs, est un voleur (gr. "kleptes") et un brigand (gr.
"lestes").” :
a) Puisque le “berger” (ou “pasteur”) légitime d'Israël est, en premier lieu, l'Eternel lui-même, mais aussi les
hommes qui ont reçu son Onction de berger (en particulier le Messie), à l'inverse, tout être étranger à cet Esprit
(sans l'Onction), ne peut pas être un “berger” envoyé du Ciel. Un tel faux berger en Israël est un usurpateur.
• Satan a été le premier faux berger, l’anti-Onction et l’anti-Oint : il s'est introduit en Eden où il a égaré
la première brebis porteuse de toute l'humanité.
• C'est ce même esprit venu des ténèbres qui a introduit en Israël les faux prophètes, les faux
sacrificateurs, les faux rois, les faux Juifs. Il introduira les faux chrétiens dans l’Eglise.
• N’étant pas passés par la “porte de l’Onction”, les faux oints peuvent certes citer les Ecritures, mais
ne peuvent supporter les vrais bergers qu'ils craignent au point de vouloir les éliminer.
• N’ayant pu entrer par la “porte” (l’Onction de Christ), les faux oints entrent “par ailleurs”, c’est-à-
dire par un autre esprit (une onction de levain), en profitant des circonstances.
• Dathan, Koré, Sédécias, Caïphe, etc., étaient de ces faux fils d’Abraham “entrés par ailleurs”.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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b) Le “voleur” sait qu’il entre sans en avoir le droit, par ruse (par exemple en se déguisant), il “monte” par-
dessus les murs. Il sait se déguiser en brebis puis en berger, pour mieux s'emparer de la chair des brebis.
Quant au “brigand”, ou “pilleur”, il n'hésite pas à user de violence contre les serviteurs légitimes.
L'un et l'autre n'agissent que pour leur profit et sans aucune légitimité divine (ils méprisent la Nuée quand elle
se manifeste), au détriment de la volonté du vrai Propriétaire du troupeau.
Ils ne sont cependant pas le “loup” du v.12.
c) Ces “voleurs” et ces “brigands” désignent des hommes, des responsables religieux prédateurs d'Israël, et
qui considèrent le troupeau comme leur propre royaume. Ils se caractérisent par l'égoïsme, l'orgueil, le gout du
pouvoir, l'hypocrisie, etc., qui sont autant de traits de leur maître caché.
• Une partie des pharisiens qui écoutent ces paroles de Jésus, font partie des “voleurs” qui veulent
dominer le troupeau, ou des “brigands” qui veulent éliminer le Messie d'Israël.
• Dans la parabole des vignerons (Mt. 21:33-41), ceux-ci diront : “Voici l'héritier ; venez, tuons-le, et
emparons-nous de son héritage.” (Mt. 21:38).
Les pharisiens ennemis de l’Oint savent tondre ou cuisiner une brebis (cf. Lc. 20:47), mais ne sont pas des
bergers capables de les soigner avec tendresse.
• Jn. 10:2 “Mais celui qui entre par la porte est (le) berger des brebis.” :
a) Les vrais prophètes d'Israël (et donc ceux qui les écoutaient) étaient en accord avec les autres prophètes, et
étaient animés par le même Esprit, celui du Maître.
Les vrais rois d'Israël protégeaient les prophètes et le culte, et recevaient l'aide des armées de l'Eternel.
Les vrais sacrificateurs intercédaient et savaient conduire le peuple vers l'autel et vers les Ecritures.
Le Messie était identifié par les écrits des anciens prophètes, par Jean-Baptiste, par les miracles témoignant
de la Nature céleste de son Onction.
Eux seuls étaient “entrés par la porte” qui est la Pensée révélée de Dieu, et, en conséquence, leurs brebis
prenaient la Nature et la Marque de la Porte (parce que les paroles des prophètes sont un Pain de Vie).
b) Chaque vraie “brebis” d'Israël était au bénéfice de la marque de la Shékinah (la Nuée), la marque dont
chaque envoyé de l'Eternel était porteur en son heure, une marque de même Nature que la “porte” (qui est
l’Onction). Sous l’Ancienne Alliance, la circoncision (de la chair et de l’âme) était (en principe) le signe visible
de cet attachement de tout l’être à la Nuée qui accompagnait tout Israël.
De même, sous la Nouvelle Alliance, quiconque entre par la “porte” vivante (l’Onction) devient à son tour
une porte, car quiconque s'unit à l’Esprit du Berger devient un berger, et quiconque s'unit au Fils devient un
fils, et quiconque s’unit à l’Agneau devient une brebis.
1 Cor. 6:17 “Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.”
c) Dans ce verset, le mot “berger” est sans article, et désigne donc toutes les âmes qui ont reçu l'Esprit du
Berger éternel.
Au v. 11, Jésus révélera qu'il est “LE” Berger par excellence.
Ainsi, il y a eu plusieurs “portes”, mais Jésus est “LA” porte, la Pensée de Dieu faite chair.
Abel, Noé, Abraham, Moïse, Esaïe, Zacharie, etc., ont tous été des “portes”, des “bergers”, des oints,
mais tous dépendaient de “LA Porte”, “DU Berger”, du Oint qui les inspirait et dont ils annonçaient la
venue.
Act. 7:37 (d'après Deut. 18:15) “Dieu vous suscitera d’entre vos frères, un Prophète comme moi.”
1 Cor. 10:4 “Ils ont tous bu le même breuvage spirituel (l’Onction), car ils buvaient à un rocher
spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ (l’Oint).”
d) Jésus-Christ, le vrai Messie (le vrai Oint), est “entré par la porte” (il était porteur de la Pensée parfaite du
Père) dans la bergerie que devait être Israël : il a été ainsi identifié comme l'Envoyé de Dieu par la Parole
écrite, par le témoignage de l'Esprit agissant dans les âmes, dans les corps et sur la nature. L’Onction était ainsi
authentifiée par les autres onctions.
Gen. 49:24 “Par les mains du Puissant de Jacob, (Joseph) est ainsi devenu le berger, le rocher
d’Israël.”
Es. 7:14 (repris en Mt. 1:21-23) “Voici la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui
donnera le nom d'Emmanuel (= “Dieu avec nous”, c’est-à-dire l’Onction incarnée).”
Es. 9:6 “Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on
l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel (ou : Père du siècle), Prince de la paix.”
Jér. 31:10 “Nations, écoutez la parole de l'Éternel, et publiez-la dans les îles lointaines ! Dites : Celui
qui a dispersé Israël le rassemblera, et il le gardera comme le berger garde son troupeau.”
Mic. 7:14 “Pais ton peuple avec ta houlette, le troupeau de ton héritage, qui habite solitaire dans la
forêt au milieu du Carmel ! Qu'ils paissent sur le Basan et en Galaad, comme au jour d'autrefois.”
Zac. 13:7 “Épée, lève-toi sur mon Pasteur et sur l'Homme qui est mon compagnon ! dit l'Éternel des
armées. Frappe le Pasteur, et que les brebis se dispersent ! Et je tournerai ma main vers les faibles.”
Jésus seul pouvait donc être le vrai “Berger des brebis”. Il y a eu plusieurs christs, mais lui seul est LE Christ.
b) La figure des chérubins dans l’Ancien Testament illustrait ce rôle de “porte” et de “portier” qu’assumerait
le Messie :
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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Gen. 3:24 “C'est ainsi qu'il chassa Adam ; et il mit à l'orient du jardin d'Éden les chérubins qui
agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'Arbre de Vie.”
Comme les chérubins, le “portier” avait à sa disposition un regard perçant, une arme efficace, et des
instructions précises du Maître.
• Le jardin d'Eden était avant tout un Temple, le lieu de rencontre et de dialogue de Dieu et de
l'homme, la Bergerie (le Royaume présent et à venir). Ce qui faisait la gloire d'Israël, c'était d'être le
Temple de la Présence de l'Eternel parmi les hommes. Il en est de même de l'Eglise. Quand Jésus
prononce cette parabole, la “bergerie” est encore en Israël, un royaume délabré, une ombre du vrai
Royaume éternel.
• Le cœur de la “bergerie” est l'Arbre de Vie dans le Lieu très saint, là où demeure la Nuée.
• L'accès à l'Arbre est fermé (par les chérubins, les portiers) à tout injuste selon les critères divins.
• Le “portier”, une image des chérubins, désigne le regard de l'Esprit divin qui discerne si une âme
porte ou non le signe du Sang, le signe de l'Esprit véhiculé par le message des envoyés de Dieu tout au
long des siècles, le signe de l’Onction (le signe qui identifie la “porte”).
Le “portier” et la “porte” étaient illustrés par les rideaux (des “portes”) qui séparaient le parvis d'avec le
monde, le lieu saint d’avec le parvis, et le lieu très saint d’avec lieu saint. Ils étaient ornés précisément de
chérubins brodés (des “portiers”). Ces rideaux exposaient quatre couleurs symbolisant les attributs (les
“Onctions”) du Christ Rédempteur.
• Le bleu correspondait à l'Onction prophétique, le pourpre à l'Onction du juge-roi, le cramoisi à
l'Onction de la prêtrise. Le lin pur était blanc, et représentait l'Onction de compassion et de pureté qui
sous-tend l’action des autres Onctions.
• Ces quatre couleurs illustrent les quatre Onctions du Christ (l’Oint) qui est la Porte du Parvis, la Porte
du Lieu Saint et la Porte du Lieu très Saint.
c) Après la chute en Eden, les chérubins aux regards perçants, armés du Tourbillon de Feu, mandatés par
l'Eternel, montaient la garde à la porte du Jardin (la “bergerie”) : ils se tenaient à l'orient et ne pouvaient laisser
passer que le Soleil de justice et ceux qui en étaient éclairés. Ces chérubins représentaient l’Esprit du Portier.
C'est parce que l'Esprit du “Portier” était en Jésus qu'il dénonçait si vigoureusement les faux bergers.
• Jn. 10:3 “… et les brebis entendent sa Voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui
appartiennent (ou : “ses propres brebis”), et il les conduit dehors.” :
a) La parabole se poursuit, mais avec un tableau nouveau : les brebis doivent maintenant franchir la porte pour
sortir de l’enclos.
• “Il les conduit dehors” car l'heure est venue (au matin, après toute une nuit) pour le Berger de
donner une nourriture nouvelle à ses brebis.
• Lors de l’Exode, les tribus, conduites par la Nuée (le Berger), devaient de même quitter l’emplacement
où elles avaient planté les tentes, pour aller plus loin sur le chemin menant à la montagne de Sion.
Ex. 40:36-37“(36) Aussi longtemps que durèrent leurs marches, les enfants d'Israël partaient
quand la Nuée (le Berger) s'élevait de dessus le tabernacle. (37) Et quand la Nuée ne s'élevait pas,
ils ne partaient pas, jusqu'à ce qu'elle s'élevât.”
• Il n'y a plus rien à manger dans l'enclos où le peu d'herbe restante est maintenant piétiné et souillé. Ils
trouveront plus loin une herbe à la fois nouvelle (elle est verte) et ancienne (c’est toujours la même
semence céleste).
C’est comme s’il y avait changement de bergerie. Il faut quitter l’une pour aller vers une autre plus vaste, plus
haute. Il en a été ainsi quand il a fallu passer de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle. Mais la Porte est toujours la
même (l’Onction), et le Portier est toujours le même (l’Esprit de Christ).
Mt. 9:36 “Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et
abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger.”
Es. 49:9-10 (au serviteur de l'Eternel) “(9) (Je t'établirai) … pour dire aux captifs : Sortez ! Et à ceux
qui sont dans les ténèbres : Paraissez ! Ils paîtront sur les chemins, et ils trouveront des pâturages sur
tous les coteaux. (10) Ils n'auront pas faim et ils n'auront pas soif ; le mirage et le soleil ne les feront
point souffrir ; car celui qui a pitié d'eux sera leur guide, et il les conduira vers des sources d'eaux.”
Es. 55:12 “Oui, vous sortirez avec joie, et vous serez conduits en paix ; les montagnes et les collines
éclateront d'allégresse devant vous, et tous les arbres de la campagne battront des mains.”
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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b) Dans cette parabole, le “Berger” représente celui qui conduit son peuple dans un Exode vers la Cité
céleste.
• Les descendants de Jacob ont dû quitter l’Egypte où ils avaient trouvé refuge, car le pays du refuge
était devenu une maison d'esclavage.
• De même, Israël a dû quitter la protection de la révélation mosaïque, mais elle n'était que l'ombre des
choses à venir, et l’héritage n’était pas promis à la Loi, mais à l’Esprit (Gal. 4:30). Avec la venue du
Messie, l'heure était venue de sortir du régime de la Loi, car “le chemin du Lieu très saint allait être
désormais ouvert” (cf. Héb. 9:8) du vivant des enfants de Dieu.
• En outre, la Loi avait été corrompue entre les mains des pharisiens devenus les nouveaux maîtres de
corvée, et la révélation était désormais souillée par les traditions.
Le “Berger” est avant tout celui qui fait sortir ses élus des ténèbres pour les conduire à l'Arbre de Vie du
Pays de la Promesse. Jésus connaissait le texte suivant de Jérémie qui illustrait cette vérité.
Jér. 23:7-8 “(7) C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où l'on ne dira plus : l'Éternel est
vivant, lui qui a fait monter du pays d'Égypte les enfants d'Israël ! (8) Mais on dira : L'Éternel est vivant,
lui qui a fait monter et qui a ramené la postérité de la maison d'Israël du pays du septentrion et de tous les
pays où je les avais chassés ! Et ils habiteront dans leur pays (celui de la Promesse faite à Eve puis à
Abraham).”
c) Le “Berger” est la Nuée lumineuse, l'Esprit de Christ, qui conduisait les Hébreux. Si des flammes de la
même Shékinah étaient avec les premiers oints, elle était en plénitude en Jésus-Christ (cf. Ex. 40:36-37 déjà
cité). Cette Flamme accompagne tout berger à suivre.
• Paradoxalement, le “Berger” a été fait Agneau au milieu des brebis, dans leur enclos, pour se faire
entendre des brebis élues.
• Les “loups brigands” peuvent revêtir un manteau de laine, mais, quand ils ouvrent la bouche, on voit
leurs dents.
d) Quand le Dieu-Berger appelle un homme “par son nom”, c'est celui de l'élection, le “nom nouveau” (Ap.
2:17) qui a transformé Abram en AbraHam, Saraï en SaraH, Jacob en Israël, Osée en Josué, l'homme naturel en
fils de Dieu. C’est un nom réservé aux intimes.
Par sa prescience, Dieu connaît le nom des élus de toute éternité.
Rom. 8:30 “Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi
justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés.”
Eph. 1:4 “En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et
irrépréhensibles devant lui.”
Es. 43:1 “(1) Ainsi parle maintenant l'Éternel, qui t'a créé, ô Jacob ! Celui qui t'a formé, ô Israël ! Ne
crains rien, car je te rachète, je t'appelle par ton nom : tu es à moi ! (2) Si tu traverses les eaux, je serai
avec toi ; et les fleuves, ils ne te submergeront point ; si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, et la
flamme ne t'embrasera pas.”
Es. 47:1 “Ainsi parle maintenant l'Éternel, qui t'a créé, ô Jacob ! Celui qui t'a formé, ô Israël ! Ne
crains rien, car je te rachète, je t'appelle par ton nom : tu es à moi !”
e) Jésus a commencé à “appeler ses brebis par leur nom”, c'est-à-dire individuellement, aussitôt après son
baptême, aussitôt après que le “Portier-Esprit” se soit manifesté aux yeux de Jean-Baptiste sous la forme d'une
Colombe et ait témoigné depuis le Ciel que Jésus était le vrai Berger. Cette Colombe, venue de plus haut que
celle de Noé, était annonciatrice de la Nouvelle Terre, et elle montrait qui était l’Olivier prometteur de l'Huile.
Jn. 1:37 “Les deux disciples (Jean et André) entendirent (Jean-Baptiste) prononcer ces paroles, et ils
suivirent Jésus (les brebis suivent le Berger).”
Jn. 1:43 “Le lendemain, Jésus voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit : Suis-
moi.”
C'est au matin d'un jour nouveau que “le Berger” se présente pour “mener dehors” les brebis, pour les
introduire dans un nouveau domaine. Le Berger n’est préoccupé que par Ses brebis. La Vie éternelle est certes
offerte à tous, mais Dieu sait depuis toujours qui l'acceptera.
Jn. 6:39 “Or, la volonté de Celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné,
mais que je le ressuscite au dernier jour.”
f) Les “brebis entendent sa voix” : elles ne sont pas sourdes comme le sont les pharisiens (ceux-ci préfèreront
fortifier leur vieux camp, plutôt que de suivre la Nuée). Les brebis ont des oreilles qui reconnaissent la voix
caractéristique entendue dans les Ecritures et dans les miracles. Leurs yeux voient la Nuée.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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L'Evangile a d'abord été annoncé aux Juifs, car leur oreille était déjà entraînée.
Jn. 6:45 “Il est écrit dans les prophètes (Es. 54:13, Jér. 31:34) : Ils seront tous enseignés de Dieu.
Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi.”
g) Le verset suggère que la voix opère un tri dès qu'elle se fait entendre en fin de cycle, au début d’un nouvel
Exode.
Toutes les brebis dans cet enclos, bêlent toutes de la même manière et se ressemblent, mais certaines
“n'entendent pas la voix”. Celles-là sont les brebis errantes d'un autre troupeau, et se sont introduites dans
l'enclos sans avoir le signe de la l’onction (cf. la parabole de l’intrus au repas des Noces, Mt. 22:12). Le Portier
ne les a pas chassées, de même qu’il a laissé pousser l’ivraie au milieu du vrai blé.
La population de l'enclos forme un peuple mélangé, comme celui qui avait quitté l'Egypte. Les vierges
folles y côtoient les vierges sages. Lors du dernier Exode, elles restent en arrière.
Mais il ne suffit pas de sortir d'Egypte. Il faut aussi parcourir un chemin avant d'entrer dans la Promesse.
C'est l'objet du verset suivant.
• Jn. 10:4 “Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles, et les
brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix.” :
a) Il ne fait sortir que “ses” brebis, mais aucune de “ses” brebis ne reste en arrière : “toutes” sortent. Les
apôtres ont été les premiers à “sortir” : ils entraîneront d'autres brebis derrière eux.
Es. 52:12 “Ne sortez pas avec précipitation, ne partez pas en fuyant ; car l'Éternel ira devant vous, et
le Dieu d'Israël fermera votre marche.”
Rester dans la bergerie serait mortel, car l'enclos, devenu inutile, ne sera plus gardé et protégé.
Depuis le Jardin d’Eden, l'Exode est en marche ! La Nuée montre le chemin dont elle connaît les dangers.
Jos. 3:4 (conseils de Josué avant la traversée du Jourdain) “Mais il y aura entre vous et l'Arche une
distance d'environ deux mille coudées : n'en approchez pas. Elle vous montrera le chemin que vous
devez suivre, car vous n'avez point encore passé par ce chemin.”
b) “Suivre” le Berger implique de marcher dans ses pas, à son rythme, dans son sentier. Cela conduit les
brebis à Golgotha mais aussi à la résurrection.
Mt. 20:28 “C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner
sa vie comme la rançon de plusieurs.”
1 Cor. 2:2 “Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ, et Jésus
Christ crucifié (une brebis est invitée à suivre les traces ensanglantées du Berger).”
Eph. 5:2“Marchez dans l'amour, à l'exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s'est livré lui-même à
Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur.”
Si une brebis doit gravir une pente, c'est que le Berger l'a déjà gravie auparavant.
1 Thes. 1:16-17 “(6) Et vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la
parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint Esprit, (7) en sorte que vous êtes
devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l'Achaïe.”
Eph. 5:1-2 “(1) Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ; (2) et marchez
dans l’amour, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même à Dieu pour nous
comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur.”
Tant que le Berger marche, les brebis ne s'arrêtent pas. C'est une question de vie ou de mort.
• Jn. 10:5 “Elles ne suivront point un étranger ; mais elles fuiront loin de lui, parce
qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers.” :
Maintenant qu'elles sont en chemin vers les pâturages promis (mais encore invisibles), elles honorent l'appel
qu'elles ont reçu. Elles suivent avec confiance ce Berger, sur un chemin qui leur est totalement inconnu.
Elles ne doivent pas faire confiance aux pensées des étrangers. Il y a parmi ces derniers des voleurs de
troupeaux, des chiens errants, des lions qui rôdent (1 P. 5:8), des Egyptiens vendeurs d'oignons (Nb. 11:5).
Sortir ne suffit pas. Il faut surtout arriver. Il suffit pour cela aux brebis de connaître la voix du Berger.
“Suivre” Jésus est une sagesse qui s'apprend.
Dire qu'elles “ne connaissent pas la voix des étrangers”, signifie qu'elles n'ont aucune affinité avec eux.
Non seulement la brebis refuse d'écouter, mais elle “fuit”, tant la voix est discordante pour sa sensibilité
aiguisée par la fréquentation du Berger.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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• Jn. 10:6 “Jésus leur dit cette parabole (plutôt : "similitude, allégorie"), mais ils ne comprirent
pas de quoi il leur parlait.” :
a) Les pharisiens qui écoutent Jésus ont bien compris que les “brebis” représentent les croyants d'Israël.
Ils se considèrent eux-mêmes comme des “bergers” exceptionnels.
Ils devinent aussi que Jésus les désigne quand il parle de “voleurs”.
Mais ils ne peuvent pas comprendre ce que signifient la “porte”, le “portier”, la “voix” qui fait “sortir de la
bergerie”. Ils comprennent encore moins que Jésus annonce un nouvel Exode, et que celui-ci est déjà
commencé.
A la fin de l'âge de l'Eglise des Nations, la Voix se fera entendre plus fort que jamais pour une ultime
sortie hors de Babylone, pour le dernier Exode.
b) Jésus sait que son auditoire, pharisiens et disciples, n'a pas compris.
Mais l'enseignement oriental par énigmes a pour but de solliciter la curiosité et du même coup de faciliter la
mémorisation.
Face à l'incompréhension prévisible de ses auditeurs, Jésus donne des clefs de la parabole et la commente ;
Au v.7, Jésus expose que lui-même est “la Porte” mentionnée au v.1.
Au v.8, Jésus expose qui sont les “voleurs et les brigands” mentionnés au v. 1.
Dans les v. 9 à 10, Jésus expose combien les conséquences sont différentes selon qu'on choisit de
passer au travers de la bonne “Porte”, ou que l'on écoute les “voleurs”.
Dans les v. 11 à 16 Jésus continue de commenter la parabole, et se focalise sur “le Berger”.
• Jn. 10:7 “Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la Porte des
brebis.” :
Ce verset débute le commentaire de la parabole. Il s'attache à l'explication de la première image, celle de “la
porte” : elle représente l’Esprit de Christ, Jésus lui-même en tant que Pensée de Dieu incarnée.
a) Dans cet Évangile, Jésus se désigne lui-même par plusieurs traits qui révèlent son Identité et son Œuvre :
1. Je suis le Pain (Jn. 6:35,48,51) 8. Je suis la Vie (Jn. 14:6)
2. Je suis la Lumière (Jn. 8:12 et 9:5) 9. Je suis le Cep de Vigne (Jn. 15:5)
3. Je suis la Porte (Jn. 10:7,9) 10. Je suis le Roi (Jn. 18:37 et 19:21)
4. Je suis le Bon Berger (Jn. 10:11,14) 11. Je suis le Fils de Dieu (Jn. 10:36)
5. Je suis la Résurrection (Jn. 11:25) 12. Je suis dans le Père (Jn. 10:38 ; 14:10,11,20 et 17:8)
6. Je suis le Chemin (Jn. 14:6) 13. Je Suis (Jn. 8:58, mais aussi Jn. 8:24,28 et 13:19)
7. Je suis la Vérité (Jn. 14:6)
b) Une action marquante figure au centre de la parabole (v. 4) : le Berger mène ses brebis “dehors”, c'est-à-
dire hors de la bergerie.
Durant la nuit, l'Esprit de l'Alliance rédemptrice était à la fois la “porte” et le “portier” de la bergerie. Cet
Esprit était celui de Christ. Pour éviter la mort qui rôdait, il fallait être à l’abri derrière cette porte,
• Cela confirme que cette parabole fait écho au récit de l'Exode. La nuit de Pâque, les Hébreux étaient
les brebis de l'Eternel, protégés par le Sang d’une Porte-Agneau.
• Le “berger” de l'heure les avait mis à l'abri dans leurs maisons, véritables “bergeries” qui les
protégeaient de l'ombre de la mort, car le Sang était sur la porte de bois. Le Sang-Esprit était le
“portier” interdisant l'entrée à l'ange destructeur. Au travers de ce Sang, l’ange du jugement ne voyait rien
à condamner derrière la porte.
• Depuis des siècles, Israël était à l'abri par le sang des sacrifices, mais ce n'était que l'ombre des
choses à venir, et l'heure était venue de la manifestation de la Réalité.
Mais maintenant, “la porte des brebis”, portant toujours la marque du Sang, se met en mouvement. Jésus est
une “Porte” mobile qu'il va falloir franchir pour pouvoir suivre le Berger et atteindre la Porte du pays promis.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
9
Les Hébreux ont franchi la porte quand ils ont traversé la Mer Rouge et été baptisés dans la Nuée. Les Juifs
pourront franchir la porte s'ils acceptent d'être immergés en la mort, afin d'être baptisés dans le Souffle de Vie.
En d'autres termes, il suffit de suivre la Porte vivante pour arriver à la Porte de la Vie éternelle.
c) C’est la deuxième mention de la porte dans cette parabole. C'est toujours la même. Elle était d'abord la
porte qui enfermait les brebis. Maintenant elle est la porte qui va permettre aux brebis de quitter le judaïsme
en cette fin du cycle théocratique juif.
C'est toujours le même Berger divin qui est à l'œuvre. Désormais, non seulement les brebis ne regarderont plus
à l'ancienne bergerie, mais elles auront les yeux tournés vers une autre frontière, celle du domaine promis à
Abraham.
Le judaïsme était devenu une bergerie souillée. Le Berger n’a pas réformé la bergerie comme l'avaient fait
Esdras et d'autres. Il a mené Ses propres brebis en dehors de ce système moribond.
Les Hébreux avaient de même dû quitter les maisons où ils avaient trouvé abri dans le pays de Goshen
(pourtant différent du reste du pays, Ex. 8:15). Le Berger a toujours fait sortir ses élus de Sodome, de l'Egypte,
de Babylone, or c'est ce qu'était devenu Jérusalem, et c'est ce que sera devenu le christianisme à la fin de son
cycle (Ap. 11:8).
Héb. 13:13-14 “(13) Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. (14) Car
nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons Celle qui est à venir.”
d) Pendant toute la durée de cet Exode, les brebis élues peuvent se souvenir en permanence de la “Porte” qui a
été ensanglantée une fois pour toutes au début du voyage. Mais c'est seulement au v. 11 que Jésus va aborder la
question du sacrifice qui transforme le Berger en Agneau.
Tout l'Evangile de Jean est ainsi profondément marqué par la double révélation que l’apôtre Jean a entendue de
la bouche de son premier guide, Jean-Baptiste : Jésus est l'Agneau (Jn. 1:29) et aussi celui qui baptise de l'Esprit
(Jn. 1:33).
• Jn. 10:8 “Tous ceux qui sont venus avant (gr. : "pro") moi sont (et non pas : "étaient") des
voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont point écoutés.” :
L'explication de la parabole se poursuit. Jésus explique ce que signifie une seconde image de la parabole, celle
des “voleurs et des brigands” (v.1).
a) Ces “voleurs” et ces “brigands” ne peuvent désigner les messagers de Dieu du passé (tels que Moïse, Elie,
Elisée, Jérémie, Daniel, Jean-Baptiste) :
• Ils ne sont pas venus “pour dérober, égorger et détruire” (v. 10).
• Ils ne sont pas “venus”, mais ont été “envoyés”, non par des hommes, mais par Dieu.
• Ils devaient être et ont été “écoutés” par les saints de l'AT. Or, si des brebis ont “suivi” Moïse et n'ont
pas “fui” loin de lui, c'est que, selon les paroles de Jésus (v. 5), celui-ci n'était pas un brigand. Daniel,
appelé “bien-aimé” par un ange (Dan. 9:23) était-il un voleur et un brigand ?
• Le constat : “ils sont des voleurs et des brigands” est conjugué au présent, et non au passé, et il
s'adresse aux chefs religieux contemporains (“ils sont”) de Jésus, déjà à l'œuvre (“avant”) quand Jésus a
débuté son ministère.
• Comment Jésus pourrait-il se réclamer à plusieurs reprises de Moïse et des écrits des prophètes, de
Jean-Baptiste (5:39, 5:45-47, 7:38, etc.), si leur message était celui de “brigands” qui auraient tué et volé
sciemment ?
• Tous les prophètes de l’AT étaient “entrés par la Porte”, par l’Onction de Christ qui les avait appelés.
L'AT ne cite pas de personnages qui se seraient fait passer pour le Messie “avant” la venue de Jésus. Les cas
pathétiques, souvent avancés à propos de ce verset, de Theudas et de Judas le Galiléen (Act. 5:36-37), sont
intervenus après la mort de Jésus, et ces épisodes ont été courts et exceptionnels.
b) Ceux que Jésus condamne ici, sont les guides religieux qui s'opposent à lui, qui se sont opposés à Jean-
Baptiste, et qui égarent le peuple depuis longtemps en cette fin de période.
Jésus a déjà parlé d'eux au v.1, mais sans les désigner aussi ouvertement : “Celui qui n'entre pas par la Porte
dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand.” Ils “n'entrent pas par la Porte”,
et ils empêchent les autres d'y entrer.
Lc. 11:52 “Malheur à vous, docteurs de la Loi ! parce que vous avez enlevé la clef de la science ; vous
n'êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient.”
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
10
Les faux guides ennemis de Jésus ont eu des pères spirituels (Mt. 33:32) qui se sont manifestés à chaque fois
que la voix de Dieu a été manifestée aux hommes. Le premier de ces usurpateurs a été Satan en Eden. Il a été
suivi par Caïn, Koré et Dathan, les rois de Samarie, les prêtres opposés aux prophètes.
Mt. 7:15 “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans
ce sont des loups ravisseurs.”
c) En Mt. 23, Jésus dépeindra les scribes et les pharisiens qui s'opposent à lui comme des usurpateurs
orgueilleux, hypocrites, ignorants et violents, des “voleurs” et des “brigands” qui ravagent l'œuvre de Dieu :
Ils sont “assis dans la chaire de Moïse” (v. 2), ils “lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les
épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt” (v. 4), ils “font toutes leurs actions
pour être vus des hommes” (v. 5), ils “aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges
dans les synagogues” (v. 6), ils “aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les
hommes Rabbi, Rabbi” (v. 7), ils “ferment aux hommes le Royaume des cieux, n'y entrent pas eux-mêmes,
et ne laissent pas entrer ceux qui veulent entrer” (v. 13), ils “dévorent les maisons des veuves, mais font
pour l'apparence de longues prières” (v. 14), ils sont “hypocrites, et courent la mer et la terre pour faire
un prosélyte” mais ils “en font des fils de la géhenne deux fois plus qu'eux” (v. 15), ils sont “insensés” (v.
17), ils omettent “ce qui est plus important dans la Loi, la justice, la miséricorde et la fidélité” (v. 23), ils
sont des “conducteurs aveugles” (v. 16,19,24), ils “nettoient le dehors de la coupe et du plat, et au
dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance” (v. 25), ils “ressemblent à des sépulcres blanchis,
beaux au dehors, mais pleins de toute espèce d'impuretés” (v. 27), “au dehors ils paraissent justes, mais,
au dedans, ils sont pleins d'hypocrisie et d'iniquité” (v. 28), ils sont descendants spirituels de tueurs de
“prophètes” (v. 31), ce sont des “serpents, et une race de vipères” (v. 33), ils “tuent les prophètes et
lapident ceux qui te sont envoyés” (v. 37).
d) Mais une brebis a appris à distinguer le ton du loup derrière ses bêlements, et ses griffes sous son manteau
de berger. Aucune brebis élue n'a été dévorée par ces voleurs.
Jn. 10:28 “Je leur donne la Vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma
main.”
Jn. 18:9 “Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.”
Dans les v. 9 et 10, Jésus expose combien les conséquences sont différentes selon qu'on choisit de traverser
la bonne “Porte”, ou que l'on écoute les “voleurs”.
• Jn.10:9b “Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera
des pâturages.” :
a) Ce qui est en cause, c'est le “salut” !
Le “salut” est d'abord le rétablissement de l'harmonie entre la volonté de Dieu et celle de l'homme encore
lépreux.
C'est échapper à la discordance souillée qui sépare l'homme de la Vie, de la Vérité, du Beau. Il en résulte :
• la libération de la soumission aux dynamiques ténébreuses héritées d'Adam et des choix personnels :
C'est la délivrance de la condamnation (Rom. 8:1) et de la colère (1 Thes. 1:10 ; 5:9), la délivrance
du jugement (Jn. 5:24), la délivrance de la perdition (Mat. 10:28 ; Apoc. 20:15).
Les enfants de Dieu ont alors la paix avec Dieu (Rom. 5:1), ils possèdent dès ici-bas le salut de
l’âme (1 P. 1:9 ; Héb. 10:39).
• la libération, dans les âmes et dans les corps, des conséquences de cet esclavage :
C'est la délivrance des péchés (Rom. 4:25 ; 1 Cor. 15:3 ; Éph. 1:7), la délivrance du pouvoir des
ténèbres (Col 1:13), la guérison de l'âme et du corps (1 P. 2:24).
• la réception des arrhes de la Vie éternelle qui n'est autre que la Vie divine.
Cependant, tant que le sommet de la Montagne n'a pas été atteint, les brebis attendent encore la
rédemption de leur corps (Rom. 8:23) dans la gloire. (Rom. 13:11 ; 2 Tim. 3:15 ; 1 P. 1:5 et 2:2).
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
11
Le “salut” conduit l'homme à l'union parfaite de pensée et de nature avec l'Esprit de Christ, dans la gloire de
la Présence de Dieu, sans aucune ombre.
2 Cor. 5:1-5 “(1) Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite,
nous avons dans le Ciel un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite
de main d'homme. (2) Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste, (3)
si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus. (4) Car tandis que nous sommes dans cette tente,
nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que
ce qui est mortel soit englouti par la Vie. (5) Et Celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a
donné les arrhes (ce n’est pas encore la plénitude) de l'Esprit.”
Phil. 3:20-21 “(20) Mais notre Cité à nous est dans les Cieux, d'où nous attendons aussi comme
Sauveur le Seigneur Jésus Christ, (21) qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant
semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses.”
1 Jn. 3:2 “Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas
encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui,
parce que nous le verrons tel qu'il est.”
b) Jésus se présente ici ouvertement comme “sauveur” ! Mais, pour ses auditeurs, même s'ils comprenaient
qu'il ne s'agissait pas d'un salut nationaliste, cela ne signifiait pas que Jésus était de Nature divine, ni qu'il était la
Source de tout salut, et encore moins que ce serait par son Sang !
Ils ignorent encore qu'il n’y a pas d’autre “porte” que Jésus-Christ, pas d’autre Nom donné aux hommes
pour leur libération (Act. 4:12) : c’est pourquoi ce Nom est invoqué lors du baptême (Act. 2:38). L’arche de
Noé, la tente d’assignation de Moïse n’avaient qu’une porte. Nul ne peut venir au Père que par le Fils (Jn.
14:6).
Il suffit d’un pas, d'un instant, pour la franchir ! L'un des deux scélérats crucifiés à Golgotha l'a expérimenté
intensément (Lc. 23:40-43).
Le débat entre auditeurs, qui va s'ensuivre au v.19, montre que l'incompréhension est encore grande
chez tous. Il en va de même chez les disciples.
c) Il n'y a qu'une seule “porte” dans tout ce discours, mais elle est franchie dans les deux sens. C'est ce
qu'indique la fin du verset. Une brebis élue “entrera” puis elle “sortira” et enfin elle “trouvera des pâturages”.
• elle “entrera” dans la bergerie en entrant par la “porte” qui est l'Esprit de Christ révélateur du Verbe,
• elle “sortira” de la même bergerie quand le Berger la nourrira lui-même,
• et au bout de l'Exode, au bout d'un “chemin resserré”, sous la conduite du même Esprit, elle
“trouvera des pâturages” qu'elle ne connaissait pas, et qui se trouvent plus haut que la bergerie.
La “porte” qui a permis d'entrer et de faire partie du troupeau élu, devient la “porte” qui permet de sortir
de la bergerie, et elle est, à terme, la “porte” qui fait entrer dans le nouveau pâturage éternel.
Aucune “brebis” ne se perdra tout au long de ce processus.
Les “pâturages” de la Terre promise sont dans la sphère de l'Esprit, et ils offrent comme nourriture la Nature
céleste, celle du Souffle divin. Les “brebis” qui s'en nourrissent auront le goût et les attributs de ce qu'elles
mangeront. Marie (la sœur de Marthe) assise aux pieds de Jésus avait déjà commencé à se nourrir à ce
“pâturage”. Les brebis en raffolent.
Jn. 10:42 “Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.”
d) L'expression hébraïque “entrer et sortir” fait ressortir que les brebis vont entrer dans une dynamique de
liberté qu'elles n'ont jamais connue.
Deut. 28:6 “Tu seras béni à ton arrivée, et tu seras béni à ton départ.”
Gal. 5:13 “Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un
prétexte de vivre selon la chair.”
1 Cor. 10:23 “Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas.”
e) Par son caractère vague et général, la locution “si quelqu’un” laisse peut-être entrevoir le caractère
universaliste de l’Evangile, de même que la locution “afin que quiconque” (en Jn. 3:16).
Ce “quelqu'un” désigne ceux qui sont “fatigués et chargés” (Mt. 11:28), ceux qui “ont soif” (Jn. 7:37), ceux
qui sont de “petits enfants” (Lc. 18:16). Jésus ne repousse aucun de ceux qui viennent à lui (Jn. 6:37).
f) Les “pâturages” variés et abondants où le Berger conduit son troupeau sont ceux de l'immersion par l'Esprit
dans les Réalités célestes. Dans cette parabole, Jésus fait allusion à une prophétie messianique d'Ezéchiel :
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
12
Ez. 34:11,14,15 “(11) Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, j'aurai soin moi-même de mes
brebis (les élues), et j'en ferai la revue (c'est alors qu'il les appelle par leur nom). (12) Comme un pasteur
inspecte son troupeau quand il est au milieu de ses brebis éparses, ainsi je ferai la revue de mes brebis, et
je les recueillerai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour des nuages et de l'obscurité (cette
obscurité avait envahi l'Israël terrestre, et les brebis étaient exilées dans les traditions humaines et les
superstitions). (13) Je les retirerai d'entre les peuples, je les rassemblerai des diverses contrées, et je les
ramènerai dans leur pays (celui promis à Eve et à Abraham) ; je les ferai paître sur les montagnes
d'Israël (la montagne de Sion céleste), le long des ruisseaux, et dans tous les lieux habités du pays. (14)
Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leur demeure sera sur les montagnes élevées d'Israël (dans
les lieux célestes) ; là elles reposeront dans un agréable asile, et elles auront de gras pâturages sur les
montagnes d'Israël. (15) C'est moi qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer, dit le
Seigneur, l'Éternel.”
Le baptême de l'Esprit est l'une des deux missions assignées au Messie par Jean-Baptiste : le Christ est
l'Agneau qui sauve, et aussi celui qui baptise de l'Esprit. L'Agneau du sacrifice et la Colombe venue du Ciel,
sont inséparables.
La Colombe est apparue quand l'Agneau sortait du baptême en la mort dans le Jourdain.
La Vie, le Souffle de l'Esprit qui est dans le Sang de l'Agneau (Lév. 17:11), a été répandue, mais cette Vie est
revenue du Ciel le jour de la Pentecôte, et elle descend dans ceux qui s'unissent à la mort de l'Agneau pour
devenir des temples et une sacrificature.
Le peuple qui avait été mis sous le sang en Egypte, a été prophétiquement baptisé sous la Nuée (1 Cor. 10:1).
• Jn. 10:10 “Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu
afin que les brebis aient la Vie, et qu’elles soient dans l’abondance.” :
Ce “voleur” désigne “les voleurs et les brigands” mentionnés aux v. 1 et 8, les chefs religieux corrompus
d'Israël.
Alors que tout vrai berger vient vers les brebis avec l'Onction du Verbe, “le voleur” vient avec l'esprit du
mensonge.
Alors que le vrai berger est envoyé par Dieu et vient pour procurer le salut, la liberté, la nourriture des
pâturages célestes (v. 9), “le voleur” est envoyé par le diable (Jn. 8:44) pour “égorger” et faire taire les âmes
capturées, et pour “détruire” toute trace divine, pour “détruire” la bergerie, sa porte, son berger.
Ce sont ces faux bergers qui font peur aux brebis (Jn. 7:13, 9:55, 19:38) !
Jésus poursuit son commentaire de la parabole. Il a expliqué (v. 7 et 8) la signification de deux images de la
parabole : celle de la “porte” et celle des “voleurs et des brigands”. Puis il a exposé (v. 9 à 10) qu'elles
représentent deux dynamiques, l'une menant à la Vie, l'autre à la mort.
Maintenant, dans les v. 11 à 16 Jésus poursuit son commentaire, et introduit un nouvel enseignement tiré de la
même parabole, en opposant le “bon Berger” au “mercenaire” (de même qu'il avait opposé la “Porte” aux
“brigands”).
Les caractéristiques et les attributs du “mercenaire” sont décrits aux v. 12 et 13.
Les caractéristiques et les attributs du “bon berger” sont décrits aux v. 14 et 15.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
13
• Jn. 10:11 “(Moi) je suis le bon Berger. Le bon Berger donne sa vie pour ses brebis.” :
De même qu'il s'est identifié à “la porte” du v. 1 de la parabole, Jésus s'identifie au “berger” du même verset.
a) Il est “bon” car parfait (l'adjectif grec "kalos" suggère aussi la beauté intérieure).
Il est plus qu'un “berger”, il est “LE” Berger des brebis et des bergers. De même, il est “LA porte”,
“L'agneau”. “LE chemin”, “LA lumière”, “LE roi”, “LE pain”, “LA postérité”, “LE fils de l'homme”,
“L'héritier”, “LE premier-né”, “LE roi”.
b) Pour ceux qui ont des oreilles pour entendre, Jésus, en s'attribuant le titre de “Berger”, s'identifie à
l'Eternel :
Ps. 23:1 “Cantique de David. L'Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.”
Ps. 80:1 “… D'Asaph. Psaume. Prête l'oreille, berger d'Israël, toi qui conduis Joseph comme un
troupeau ! Parais dans ta splendeur, toi qui es assis sur les chérubins !”
Es. 40:11 “Comme un berger, il paîtra son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras, et les
portera dans son sein ; il conduira les brebis qui allaitent.”
Lc. 18:19 “Jésus lui répondit : Pourquoi m'appelles-tu bon ? Il n'y a de bon que Dieu seul.”
Jésus sait qui il est !
c) Le Messie devait être ce Berger unique en parfaite communion de cœur et de pensée avec l'Eternel. Ce
“berger” devait aussi sortir du milieu des brebis, tiré de la bergerie. Paradoxalement, le “Berger” est un
“Agneau” !
Nb. 27:16-17 (prière de Moïse) “(16) Que l'Éternel, le Dieu des esprits de toute chair, établisse sur
l'assemblée un homme (17) qui sorte devant eux et qui entre devant eux, qui les fasse sortir et qui les
fasse entrer, afin que l'assemblée de l'Éternel ne soit pas comme des brebis qui n'ont point de berger.”
En réponse, l’Eternel a désigné “Josué en qui réside l’Esprit” (v.18), or Josué = Jésus, et c’est Jésus
“qui fera sortir et qui fera entrer” les brebis !
Ez. 34:23 “J’établirai sur elles (les brebis) un Pasteur, qui les fera paître, mon serviteur David ; il les
fera paître, il sera leur Pasteur.”
Ps. 78:70-71 “(70) Il choisit David, son serviteur, et il le tira des bergeries ; (71) il le prit derrière les
brebis qui allaitent, pour lui faire paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage.”
Apoc. 7:17 “Car l’Agneau qui est au milieu d’eux les paîtra et les conduira aux sources des Eaux de la
Vie.”
d) Jésus lève, très peu, un autre voile sur la raison de sa venue, sur ce que va faire le Berger pour pouvoir
conduire les brebis vers les pâturages de la promesse : il “va donner sa vie pour ses brebis”, car il les aime et
elles le suivent.
C'est la révélation que peu de religieux avaient reçue ou comprise, malgré le rituel mosaïque hautement
prophétique.
C'est la révélation que Satan redoute et déteste.
Avant de proclamer d'autres vérités rattachées à ce thème, et tout aussi révolutionnaires et explosives (v. 14 à
16), Jésus revient quelques instants (v. 11 et 13) sur la nature de ses ennemis, et met en relief l'opposition
irréductible entre le vrai Berger et les faux bergers, dont plusieurs se tiennent devant lui.
Il y a là deux semences opposées, deux esprits antagonistes, et donc deux peuples (un troupeau et une meute),
deux destins.
e) “Donner sa vie (litt. : "son âme") pour ses brebis” est une folie pour l'homme naturel. Mais telle est la
sagesse de Dieu, si souvent paradoxale, qu'elle est étrangère aux sages et aux intelligents selon le monde (1 Cor.
23-25).
L'homme naturel sacrifie volontiers les autres à son propre profit. Jésus s'est sacrifié au profit des autres, même
les plus méprisables.
Cet étrange berger donnera sa vie, non seulement pour arracher les brebis au loup, mais aussi pour se
donner lui-même en nourriture. Ce berger sera frappé pour abreuver le troupeau. Ce Berger est un
Pâturage !
•Jn. 10:12 “Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les
brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les
disperse.” :
a) Le “mercenaire” apparaît ici pour la première fois dans la parabole. Si un “mercenaire” n'est ni un
“voleur”, ni un “brigand”, il fait pareillement partie des faux bergers, et désigne donc pareillement les guides
d'Israël hostiles à l'Esprit, même s’il est humainement honnête.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
14
Tout guide religieux qui, dans l'exercice de ses fonctions, cherche une rémunération terrestre (la fausse
gloire, la fausse richesse, la satisfaction de l'égoïsme, le pouvoir) est un “mercenaire”.
• L'Eternel n'embauche pas de “mercenaire” !
• Un tel “mercenaire” pouvait avoir été embauché par un contremaître inintelligent : ce fut le cas de la
fausse prêtrise du royaume du Nord).
• Un tel “mercenaire” pouvait aussi être un serviteur attitré de la maison, mais qui s'est laissé séduire
par un esprit étranger : ce fut le cas des fils d'Eli (1 Sam 2:13-16), c'était ici le cas de plusieurs pharisiens
descendants de Lévi.
b) Tout homme naturel est un “mercenaire”. Un homme naturel ne peut pas être “berger” selon Dieu sans
onction préalable.
Dans tout homme, il y a un “mercenaire” égoïste, un “pharisien” orgueilleux à l'affût.
c) Ces “mercenaires” se font passer pour des “bergers”, mais ils ne le sont plus ou ne l'ont jamais été.
Ils n'en ont pas les attributs : l'affection, la compétence, le courage, l'abnégation. Ils ne travaillent que pour
eux-mêmes, et non pas pour le bien de chaque brebis, ni pour plaire à Dieu et le glorifier. Ce sont des
calculateurs.
Rom. 16:17-18 “Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des
scandales, au préjudice de l'enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d'eux. (18) Car de tels
hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre ; et, par des paroles douces et
flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples.”
Selon ces paroles de Paul, de tels “mercenaires” deviennent souvent des “voleurs” de troupeau.
d) Les lettres enflammées de Paul, dévoré par son amour pour les croyants, illustrent ce que sont les entrailles
d'un vrai “berger”, et donc du “Berger”. Paul agissait par passion pour Christ et pour les enfants de Dieu.
1 Cor. 9:19 “Car, bien que je sois libre à l'égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de
gagner le plus grand nombre.”
2 Cor. 2:4 “(4) C'est dans une grande affliction, le cœur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je
vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l'amour extrême que
j'ai pour vous.”
2 Cor. 11:23-29 “(23) Sont-ils ministres de Christ ? - Je parle en homme qui extravague. - Je le suis
plus encore : par les travaux, bien plus ; par les coups, bien plus ; par les emprisonnements, bien plus.
Souvent en danger de mort, (24) cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, (25) trois fois j'ai
été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans
l'abîme. (26) Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands,
en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril
dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. (27) J'ai été dans le travail et dans la
peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la
nudité. (28) Et, sans parler d'autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent
toutes les Églises. (29) Qui est faible, que je ne sois faible ? Qui vient à tomber, que je ne brûle ?”
2 Cor. 12:9-10 “(9) Et il m'a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. …
(10) C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les
persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort.”
Gal. 4:19-20 “(19) Mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à
ce que Christ soit formé en vous, (20) je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage,
car je suis dans l'inquiétude à votre sujet.”
1 Thes. 2:20 “Oui, vous êtes notre gloire et notre joie.”
1 Thes. 3:10 “(10) Nuit et jour, nous le prions avec une extrême ardeur de nous permettre de vous
voir, et de compléter ce qui manque à votre foi.”
e) Le “loup” et le “mercenaire” n'avaient pas été mentionnés dans la parabole (v. 1-5). Mais ces deux figures
sont ajoutées par Jésus pour illustrer les commentaires additionnels qu'il fait de la parabole.
Le “loup” désigne toutes les puissances hostiles à l'œuvre de Dieu et au peuple qui se réclame de lui. Il est
tenace et destructeur, et laisse derrière lui des brebis mortes, ou blessées, ou affolées et égarées.
Ses dents sont spirituelles (la séduction, le mensonge) et physiques (la persécution).
C'est un autre nom du “lion” qui cherche de qui il fera sa proie (1 P. 5:8), ou du “serpent ancien”.
Israël avait toujours été entouré de “loups” : les armées, mais surtout les perversions, venues de l'Assyrie, de
Babylone, de la Syrie, de Moab, etc. Ils ne devenaient dangereux que si l'apostasie souillait le pays. Les “loups”
devenaient alors des instruments de jugement : ils dévoraient le pays et dispersaient les rescapés vers l’exil.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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La seule façon de les vaincre, est de prendre le parti des prophètes que Dieu envoie pour combattre
l'apostasie infiltrée dans le camp des saints.
• Les pharisiens affichaient certes leur nationalisme et leur mépris du paganisme grec et romain, mais
combien de pharisiens avaient soutenu Jean-Baptiste dans son combat contre le mariage d'Hérode ?
• Combien avaient demandé la libération de Jean-Baptiste ?
• Combien avaient donné raison à Jésus quand il avait chassé les marchands du temple ?
• Combien avaient relayé les appels à la repentance de Jean-Baptiste et de Jésus ?
• Non seulement ils n'ont pas soutenu les envoyés de Dieu, mais ils les ont rejetés, se privant ainsi de la
seule arme efficace contre l'apostasie et donc contre les “loups” !
• Ils méritent l'appellation de “mercenaires” car “ils ont préféré les ténèbres (celles de leurs
convoitises) à la Lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises” (Jn. 3:19). C'était cela “fuir” par
intérêt personnel après avoir “vu”.
• Jn.10:13 “Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en
peine des brebis. Je suis le bon Berger.” :
La différence entre le “mercenaire” et le “berger” est une différence de nature.
Quand l'onction de la convoitise est définitivement acceptée malgré les avertissements de la Parole, l'âme est
celle d'un “mercenaire”, et ne peut donner que les fruits de cette semence.
Mais si l'âme accepte l'Onction de l'amour divin et s'abandonne de plus en plus à Dieu et aux autres brebis,
alors elle devient peu à peu semblable à celle du “bon Berger”.
b) Malgré les onctions bouleversantes expérimentées individuellement durant de courts instants, plus ou
moins souvent répétés, l'Eglise est loin d'être entrée dans la plénitude de l'expérimentation de ces Réalités qui
appartiennent encore à la seule sphère céleste.
1 Cor. 15:28 “Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à
Celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.”
c) Ce sera terrible pour les vierges folles (des âmes religieuses d'Israël ou des Nations), d'entendre, par la voix
des circonstances, le Seigneur dire : “Je vous le dis en vérité, je ne vous connais (gr. "oida") pas.” (Mt. 25:12).
Mt. 7:22-23 “(22) Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé
par ton Nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton Nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de
miracles par ton Nom ? (23) Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus (gr.
“ginosko”), retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.”
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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C'est cette passion de Dieu qui nécessite la mort du Berger venu comme Agneau parmi les brebis. C'est ce qui
justifie et éclaire la répétition ostentatoire de la prophétie déjà énoncée au v. 11 :“Le bon Berger donne sa vie
pour ses brebis”.
L'Evangile de Jean est bien celui de l'Agneau et de l'effusion de la Nuée dans tout le Temple du Royaume.
En cet instant, la plupart des auditeurs ne se rendent pas compte que Jésus est justement en train d'appeler
“ses” brebis par leur nom, de les faire sortir de la bergerie juive, de donner sa vie pour elles pour leur éviter de
tomber au pouvoir du loup, et d'ouvrir le chemin vers la Chambre haute.
• Jn. 10:16a “J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; …” :
a) Jusqu'à présent, la parabole et ses commentaires concernaient Israël.
Soudainement, Jésus fait entrevoir qu'elle a un caractère universaliste. L'Eglise issue des Nations est donc
invitée à appliquer cette parabole à sa propre situation, surtout à la fin du cycle.
• Le Dieu d'Abraham a des “brebis” parmi les Nations, encore parquées, quand Jésus prononce ces
paroles, dans la loi de leur seule conscience infirme (Act. 2:15).
• Aujourd’hui, leur “Bergerie” forme depuis deux mille ans “l'Assemblée” universelle des croyants.
• La “Porte” est pareillement l'union à l'Esprit de Christ, à la Pensée révélée de Dieu, union scellée
par le Sceau du Sang-Esprit (l’Onction), le seul signe reconnu par le “Portier”.
• Le “Berger” est à la fois Christ et aussi ceux (des oints) qui reçoivent son Onction pour cette fonction.
• L'Assemblée doit pareillement se méfier des “voleurs et des brigands”, et des “mercenaires”, du
début jusqu’à la fin du christianisme.
• Si pendant le cycle, les “brebis” sont rassemblées dans la bergerie en y entrant par la “Porte”, en fin
de période se précise un nouvel Exode hors des systèmes cléricaux pollués “ayant l'apparence de la
piété” (2 Tim. 2:5) mais “pauvres, aveugles et nus” (Ap. 3:17). Ce sera une ultime ascension vers la
Terre promise, sous la conduite du Berger.
• Les “pâturages” de cette Terre promise seront, comme aux temps apostoliques, ceux d'une effusion
nouvelle et plus glorieuse de l'Esprit.
- A l'échelle de l'histoire de l'humanité, l'Exode a commencé dès l'expulsion d'Adam hors du
Jardin.
- Dès le début, une “bergerie” a été pourvue (et régulièrement pervertie) pour les brebis élues,
une “porte” a été pourvue au travers des messagers oints, des “bergers” mandatés.
- Tous étaient porteurs du droit d'aînesse, transmis par l'Onction de la révélation prophétique,
autour de laquelle se réfugiaient les élus.
- Se sont succédé Abel, Seth, Enoch, Noé, la lignée de Sem, Abraham, Isaac, Jacob, les prophètes
d'Israël, Jean-Baptiste, Jésus, les apôtres, etc.
b) Jésus prononce cette prophétie universaliste en présence des Juifs. La suite de l'histoire montrera combien
cette pensée, bien que scripturaire, devra affronter l'incompréhension et l'hostilité.
Es. 49:6 “(L'Eternel) dit : C'est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour
ramener les restes d'Israël : Je t'établis pour être la Lumière des nations, pour porter mon salut
jusqu'aux extrémités de la terre.”
Act. 28:28 “Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens, et qu'ils l'écouteront.”
Même les disciples mettront du temps à assimiler cette vérité. Quelle différence avec Jésus qui, animé par la
prescience divine, parle déjà au présent : “j'ai” !
• Jn. 10:16b “… celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, …” :
Jésus sait déjà qu'il va bientôt donner sa vie, mais que cela ne va pas l'empêcher, non seulement de conduire
les brebis d'Israël jusqu'aux pâturages promis, mais aussi “d'amener” lui-même (“je”) les brebis des Nations.
Il sait qu'il y a des âmes bien disposées parmi les païens, tant à son époque que dans les siècles futurs.
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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Jn. 12:32 “Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi.”
Jn. 11:51-52 (commentaire par Jean d'une déclaration de Caïphe) “(51) Or, il ne dit pas cela de lui-
même ; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la
nation. (52) Et ce n'était pas pour la nation seulement ; c'était aussi afin de réunir en un seul Corps les
enfants de Dieu dispersés.”
Comme Abel, comme Noé, comme Abraham, comme Moïse, ces âmes “entendront” la “voix” et s'uniront à
elle. Mais il n’est pas dit qu’elles “reconnaîtront” la Voix, car, contrairement à Israël, elles ne l’ont encore
jamais entendue.
1 Cor. 6:17 “Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.”
Non seulement Jésus va “les amener”, mais “il faut” qu'il le fasse ! Telle est le plan conçu avant la fondation
du monde par le Souverain de l'univers.
Jésus est “le grand Pasteur des brebis” (Héb. 13:20), le seul “Pasteur et Gardien des âmes” (1 P. 2;25).
• Jn.10:17 “Le Père m’aime, parce que je donne ma vie (litt. : "mon âme"), afin de la
reprendre.” :
a) Dans la bouche de Jésus, “donner sa vie” ce n'est pas seulement se sacrifier volontairement, mais c'est la
déposer sur un autel pour l'offrir à Dieu et pour les hommes.
Mais ce qui le distingue de tous les autres prophètes assassinés avant lui (par exemple Abel, Esaïe, Jean-
Baptiste), c'est qu'il avait le pouvoir d'échapper à cette mort, et que c'est volontairement qu'il accepte de
donner sa vie en sacrifice.
c) Jésus sait depuis longtemps aussi qu'il va recouvrer la vie parce qu'il la donne de cette façon.
Jn. 2:19 “(19) Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai … (21) Mais il
parlait du temple de son corps.”
Phil. 2:8-9 “(8) Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort
de la croix. (9) C'est pourquoi (tout don d'amour fait à Dieu provoque une réaction de Dieu) aussi Dieu
l'a souverainement élevé, et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, …”
Héb. 2:9 “Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le
voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte (elle était offerte), afin que,
par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.”
Es. 53:12 “C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; il partagera le butin avec les
puissants, parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs, parce
qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu'il a intercédé pour les coupables.”
d) Jésus accepte de subir la mort dans le but (“afin que”) de ressusciter, car il n'y a pas de rédemption des
hommes sans sa résurrection (c’est elle qui prouvera que le sacrifice a été agréé).
Mt. 16:21 “Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à
Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes,
qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.”
D'ailleurs, dans les discours de Jésus, l'annonce de sa mort s'accompagne de l'annonce de sa résurrection. Ces
deux aspects sont rappelés dans la Sainte Cène : le pain et le vin sont la chair et le sang d'un ressuscité.
e) Le Père n'a pas contraint le Fils. De même, ni le Père ni le Fils ne contraignent les élus : ceux-ci
manifestent leur liberté et leur raison en s'offrant au Christ, non seulement à un Sauveur, mais aussi à un
Seigneur choisi car attirant.
Depuis son enfance Jésus est amoureux du Dieu d'Israël, de ses paroles, de sa volonté.
Parallèlement, dès avant la fondation du monde, Dieu aime Jésus, et ceux qui se donnent à Jésus.
Jésus est en permanence conscient que “Dieu l'aime”, et il en connaît la raison (“parce que”).
Jn. 3:35 “Le Père aime le Fils, et il a remis toutes choses entre ses mains.”
Jn. 3:16 “Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui
ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.”
Jn. 5:20 “Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait ; et il lui montrera des œuvres plus
grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement.”
Jn. 8:29 “Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui
lui est agréable.”
Mais Jésus pouvait la repousser : Jésus avait le pouvoir d'échapper à la mort sur terre (Mt. 26:53 “Penses-tu
que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges?”). Dieu lui
avait conféré cette autorité. Jésus a choisi de ne pas utiliser ce pouvoir.
Il a utilisé son pouvoir pour “donner” sa vie à la Mort. Celle-ci n'a pas pu refuser, mais n'a pu supporter cette
explosion de Lumière (il est le principe de la Vie) en elle.
Cela n'atténue évidemment pas la responsabilité de ceux qui ont voulu sa mort.
Act. 3:15 “Vous avez fait mourir le Prince (ou : Principe, Auteur) de la Vie, que Dieu a ressuscité des
morts ; nous en sommes témoins.”
c) Selon ce verset 18, Jésus s'est lui-même ressuscité : il avait le “pouvoir de reprendre sa vie”. Il l'avait déjà
dit en proclamant : “Détruisez ce temple, et en trois jours JE le relèverai” (Jn. 2:19).
Cela ne contredit pas les versets déclarant que c'est Dieu qui a ressuscité Jésus :
Act. 2:32 “C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins.”
Act. 4:10 “… Jésus Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts ....”
Rom. 6:4 “… Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père …”
En effet, la puissance de résurrection est en Dieu, mais Jésus avait libre accès à cette puissance, il avait le
droit de la mettre en œuvre, et il l'a fait à l'heure désirée par Dieu.
d) Dans le séjour des morts, l'âme de Jésus est restée totalement lucide, sans peur, sans doute aucun sur son
identité et sa mission. Les ténèbres éblouies ont dû obtempérer à sa parole de commandement.
Jésus n'a pas subi les tourments des damnés, car s'il est passé par la mort qui est le salaire prévu pour notre
péché. Son âme était pure, et il ne pouvait donc pas connaître la peur, la rage, la convoitise insatisfaite, etc., qui
rongent les âmes des perdus.
Les victimes expiatoires sur l’autel n’étaient pas torturées pour expier l’offense du Juif repentant.
Jésus avait reçu de Dieu le pouvoir de repousser la mort ! Mais Jésus savait que son Père désirait qu'un
Agneau se sacrifie volontairement pour les hommes. Or Jésus aimait accomplir les désirs de son Père (de même
que les pharisiens accomplissaient les désirs de leur père ténébreux).
Jn. 8:29 “… je fais toujours ce qui lui est agréable.”
Jn. 8:44 “Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père.”
e) Jésus a “reçu un ordre de son Père” parce qu'il a cherché à connaître la volonté de Dieu.
Dieu la lui a fait connaître parce qu'il savait que Jésus l'accomplirait.
f) Satan écoute ces paroles de Jésus plus attentivement que les pharisiens. Mais peut-il croire à l'amour divin
manifesté à ce point en Jésus pour le salut d'hommes déchus et durs d'entendement, même parmi ceux qui se
réclament de son Nom ?
Satan, avec toute sa puissance de mensonge, avait testé Jésus dès le début de son ministère.
Il recommencera à Golgotha, avec toute sa puissance de tourmenteur, pour tester la solidité de ce lien
passionnel entre le Père et le Fils.
Jn.14:30-31 “30) Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi ;
(31) mais afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné,
levez-vous, partons d'ici.”
Mt. 26:39 “Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi : Mon Père, s'il est
possible, que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.” (id.
Mt. 26:42).
f) Ainsi donc, la “Porte” est en Olivier, car L’HUILE (de l’Onction) EST DANS LE SANG de l’Olivier.
• Jn. 10:19 “Il y eut de nouveau, à cause de ces paroles, division parmi les Juifs.” :
Les paroles que vient de prononcer Jésus sont étranges et incompréhensibles. Elles sont cependant prononcées
selon la sagesse et le conseil de Dieu, au bon moment, au bon endroit, au bon public, de la bonne manière.
Elles provoquent, une fois de plus, une division parmi le peuple se réclamant du même Dieu et des mêmes
Ecritures.
A la fin d'un cycle, le Verbe se manifeste de manière plus étrange que durant le cycle, pour séparer les
vierges sages des vierges folles, l'ivraie du blé, la balle du grain.
Jn. 7:12 (pendant la Fête des Tabernacles) “Il y avait dans la foule grande rumeur à son sujet. Les uns
disaient : C'est un homme de bien. D'autres disaient : Non, il égare la multitude.”
“Les quatre Evangiles”, étude par DC
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Jn. 7:43 “Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule.”
Jn. 9:16-17 “(16) Sur quoi quelques-uns des pharisiens dirent : Cet homme ne vient pas de Dieu, car il
n'observe pas le sabbat. D'autres dirent : Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles ? (17)
Et il y eut division parmi eux ….”
Deux groupes, deux semences, deux esprits distincts s'opposent comme le montrent les deux versets suivants.
• Jn.10:20 “Plusieurs d’entre eux disaient : Il a un démon, il est fou ; pourquoi l’écoutez-
vous ?” :
a) Ce jugement, énoncé par des chefs spirituels, à Jérusalem, revient à dire, une fois de plus, que Jésus est sous
l'emprise du diable.
Mt. 12:24 (après la guérison de l'homme à la main sèche un jour de sabbat) “Les pharisiens, ayant
entendu cela, dirent : Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons.”
Jn. 7:20 “La foule répondit : Tu as un démon. Qui est-ce qui cherche à te faire mourir?”
Jn. 8:48 (après que Jésus eût dit : "vous n'êtes pas de Dieu") “Les Juifs lui répondirent : N'avons-nous
pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon ?”
Jn. 8:52 “Maintenant, lui dirent les Juifs, nous connaissons que tu as un démon. Abraham est mort,
les prophètes aussi, et tu dis : Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.”
L'histoire de l'église montre que lorsque les chefs religieux sont incapables de voir où est la vérité, ils
deviennent d'une grande habileté pour trouver des arguments sans fin contre la vérité.
1 Cor. 1:23 “Nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens…”
•Jn. 10:21 “D’autres disaient : Ce ne sont pas les paroles d’un démoniaque ; un démon
peut-il ouvrir les yeux des aveugles ?” :
a) Les mêmes paroles énigmatiques qui scandalisent les uns, fascinent les autres par la profondeur, la
hauteur, et la pureté lumineuse qu'elles laissent entrevoir et qu'ils perçoivent confusément.
Ou bien Jésus est dans une intimité sans précédent avec Dieu, ou bien il est totalement fou.
Un homme qui prend conscience de cette folie apparente, et qui accepte d'être traité de fou à son tour,
devient ennemi du monde, et, aux yeux du monde, son sort semble aussi peu enviable que celui d'un crucifié.
Gal. 6:14 “Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la
croix de notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde !”
Ce ne sont plus seulement les miracles (en particulier le plus récent : celui de l'aveugle-né guéri aux eaux de
Siloé) qui émeuvent ces hommes, mais “les paroles” que Jésus vient de prononcer. Il en avait été ainsi avec les
Samaritains de Sychar (Jn. 4:42).
Nul homme n'avait parlé comme cet homme (Jn. 7:46) !
Les prodiges servaient surtout à attirer l'attention et ébranlaient un instant les blocages de l'entendement. Mais
c'est le message de Dieu qui importe.
Jn. 9:33 (paroles de l'aveugle guéri) “Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire.”
b) Ces gens qui prennent timidement parti pour Jésus en présence d'un clergé sans scrupule et violent, prennent
un risque.
La réaction de ces âmes ouvertes illustre ce que Jésus vient de dire dans sa parabole : “Mes brebis entendent
ma voix”. Les autres n'entendent pas parce qu'elles ont choisi (Jn. 5:40) de se boucher les oreilles. En
conséquence, le diable a le droit de les rendre ces âmes encore plus sourdes.
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