SURVEILLANCE DE LA RESPIRATION
OBJECTIFS SPECIFIQUES
- CITER LES TROIS FONCTIONS DU POUMON
- ENUMERER LES PRINCIPALES COMPOSANTES DE
L’APPAREIL RESPIRATOIRE :
- DECRIRE LES DEUX TEMPS DE LA VENTILATION ;
- DECRIRE LES TROIS CARACTERES DE LA
RESPIRATION ;
- ENUMERER LES GRANDES VARIATIONS DE LA
RESPIRATION
- IDENTIFIER TOUTES LES VARIATIONS
PATHOLOGIQUES RELATIVES AU RYTHME
RESPIRATOIRE ;
- CITER TOUTES LES REGLES A OBSERVER AVANT LE
CONTROLE DE LA RESPIRATION.
PLAN
I. DEFINITION – GENERALITES
II. CARACTERES DE LA RESPIRATION
III. VARIATIONS DE LA RESPIRATION
IV. CONTROLE DE LA RESPIRATION
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I. DEFINITION – GENERALITES :
Le poumon représente un ensemble fonctionnel
qui remplit 3 fonctions, contribuant à
maintenir l’équilibre du milieu intérieur.
- L’hématose et les échanges gazeux
- L’épuration des particules inhalées
- Le métabolisme des diverses substances
Nous insisterons particulièrement sur
l’hématose dont les diverses séquences
aboutissent à des échanges gazeux entre les
capillaires pulmonaires et les zones
alvéolaires.
1.1. MECANISMES VENTILATOIRES :
Composantes de l’appareil respiratoire
a) ALVEOLE :
Lieu d’échange air-sang
b) VOIES AERIENNES :
(Bronchioles, bronches, trachée, larynx, rhino-
pharynx) où l’air inspiré se réchauffe,
s’humidifie et se débarrasse d’une grande
partie des microbes et des poussières, mais où
les échanges sont muets (espace-mort).
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c) CAGE THORACIQUE :
Mobile, constituée par les cotes reliant le
rachis et le sternum.
d) DIAPHRAGME :
Principal muscle ventilatoire fermant la cage
en bas et les autres muscles (inspiratoire et
expiratoire). Il sépare le thorax et l’abdomen.
c) PLEVRE :
Grace au vide qui rapproche ses deux feuillets,
elle solidarise poumon et cage.
1.2. MOUVEMENTS VENTILATOIRES :
La ventilation comporte deux temps :
a) TEMPS INSPIRATOIRE :
Correspond à l’entrée de l’air dans les poumons
quand la cage thoracique se soulève.
b) TEMPS EXPIRATOIRE :
Ou sortie de l’air vicié, expulsé du poumon
quand la cage thoracique s’abaisse.
L’ensemble de ces deux temps constitue un
mouvement respiratoire.
1.3. REGULATION DE LA VENTILATION :
La ventilation est sous contrôle des centres
bulbaires recevant les stimuli :
(portion inférieure de l’encéphale qui
constitue un centre nerveux important).
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a) Nerveux (par les fibres sensitives du
pneumogastre : nerf cranien partant du
bulbe et inervant les bronches, le cœur
l’appareil digestif, les reins)
b) Chimique sanguin qui sont :
- Pa CO2 (Pression partielle ou taux de CO2)
- Pa O2 (Pression partielle ou taux de O2)
c) D’autres stimuli peuvent agir et sont :
- D’origine centrale (volonté, émotion, peur)
- D’origine périphérique (cutané, digestive)
TABLEAU 4 :
Azote Oxygène CO2
Eau
Inspiration 79% 21% Traces
Expiration 79% 16,4% 5,6%
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II. CARACTERES DE LA RESPIRATION :
2.1. FREQUENCE :
C’est le nombre de mouvements respiratoires à
la minute. Normalement chez l’adulte au repos
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elle est de 16 à 20 mouvements
respiratoires/mn :
- L’enfant : 30 à 35 mouvements
respiratoires/mn ;
- Le nouveau-né: 40 à 45 mouvements
respiratoires/mn ;
- Le vieillard : 14 à 19 mouvements
respiratoires/mn.
2.2. RYTHME :
Il doit être régulier et lent.
2.3. AMPLITUDE :
La respiration doit être ample et simple
(franche et facile).
III. VARIATIONS DE LA RESPIRATION :
3.1. PHYSIOLOGIQUES :
- Les efforts, les émotions peuvent accélérer
sensiblement le rythme de la respiration ;
- Le repos et le sommeil ralentissent le rythme
de la respiration ;
- Le sexe et l’âge : la respiration et plus
rapide chez la femme que chez l’homme ; elle
est plus lente chez le vieillard ;
- Le climat : la chaleur accélère la
respiration.
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I.2. PATHOLOGIQUES :
La dyspnée ou gêne respiratoire modifie la
fréquence et le rythme des mouvements
respiratoires.
3.2.1 FREQUENCE :
Il peut s’agir :
- D’une Bradypnée ou ralentissement des
mouvements respiratoires moins de 15. Cette
bradypnée peut être inspiratoire comme dans
le croup ou expiratoire dans l’asthme.
- D’une Polypnée ou tachypnée : c’est une
accélération des mouvements respiratoires.
On distingue :
- LA DYSPNEE D’EFFORT :
Qui se produit lors des efforts (marche rapide,
montée des escaliers)
- LA DYSPNEE DE DECUBITUS :
Gene respiratoire dans la position couchée chez
les insuffisants cardiaques.
- ORTHOPNEE :
Gêne respiratoire qui oblige le malade à rester
en position assise ou debout.
La dyspnée peut s’accompagner de :
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- ANGOISSE :
Sensation de blocage respiratoire : blockpnée
- TIRAGE :
Difficulté respiratoire avec saillie des
muscles sterno-cléido-mastoïdiens, une
dépression du creux susternal, du creux
épigastrique, des hypochondres.
- CORNAGE :
Bruit d’origine larhingée qui se produit lors
de l’inspiration en cas de rétrécissement de la
glotte (laryngites).
- BATTEMENT DES AILLES DU NEZ : (Pneumonie)
3.2.2 RYTHME :
La modification du rythme peut avoir une cause
externe pulmonaire dans :
Le rythme de Cheyne Stokes :
Il est caractérisé par une alternance d’arrêts
respiratoires (apnée) et de période de
respiration d’amplitude croissante puis
décroissante : s’observe dans les urémies
(accumulation d’urée dans le sang « taux d’urée
élevé).
Le rythme de Kusmaul :
Il est constitué par une inspiration profonde
suivie d’une courte pause en inspiration forcée
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et une expiration brève à laquelle succède une
nouvelle pause, s’observe dans le coma acido-
cétosique du diabète.
Le rythme inversé :
C’est une expiration brusque suivie aussi d’une
inspiration à laquelle succède une pause.
S’observe dans les détresses respiratoires.
Les dyspnées peuvent s’accompagner de :
- TOUX : C’est une suite d’expirations
brusques.
- HOQUET : Inspiration spasmodique provoquée
par la contraction brusque du diaphragme.
- BAILLEMENT : C’est une inspiration profonde
- APNEE : arrêt plus ou moins prolongé de la
Respiration.
- CYANOSE : Elle est caractérisée par une
teinte bleutée de la peau, liée à la
présence dans le sang d’une trop grande
quantité d’hémoglobine réduite. Elle est
généralement plus marquée au niveau des
extrémités (ongles, lobes de l’oreille,
lèvres).
Hémoglobine : (Protéine contenue dans les
globules rouges qui donne au sang sa
couleur rouge).
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IV.CONTROLE DE LA RESPIRATION :
4.1 REGLES A OBSERVER
L’Infirmier doit avant de procéder à
l’observation de la respiration :
- S’assurer que le malade est au repos
physique et mental ;
- Compter autant que possible la respiration
à l’insu de malade car le simple fait de se
sentir surveillé peut provoquer des
modifications.
4.2. TECHNIQUE :
Le principe est de compter chaque soulèvement
ou chaque abaissement de la cage thoracique.
L’infirmier peut :
- Soit compter les mouvements respiratoires
en mettant la main sur la poitrine du
malade ou simplement en regardant les
mouvements du thorax ;
- Soit après avoir fini de prendre le pouls
garder encore les doigts sur la radiale
quelques minutes et surveiller discrètement
sans en avoir l’air, les mouvements
thoraciques du malade ;
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- Pour ce faire on peut replier l’avant-bras
du malade sur la partie inférieure du
thorax au moment de prendre le pouls. De
sorte que, sans avoir à regarder le malade,
l’infirmier peut compter les mouvements
respiratoires.
Chez le nourrisson, on peut compter les
mouvements respiratoires en regardant la
respiration abdominale.
Inscrire le chiffre sur la feuille de
température en sachant qu’une interligne
représente 2 mouvements respiratoires./.
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