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Condamnation Doctrine

La société Forseti est accusée d'avoir collecté illégalement des décisions de justice des tribunaux judiciaires et administratifs, en violation des lois sur la protection des données et des conventions avec le Conseil d'État. Les preuves présentées par les appelantes montrent que Forseti a obtenu ces décisions sans autorisation, lui conférant un avantage concurrentiel indu. La cour a confirmé que ces actions constituent des faits de concurrence déloyale.

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Condamnation Doctrine

La société Forseti est accusée d'avoir collecté illégalement des décisions de justice des tribunaux judiciaires et administratifs, en violation des lois sur la protection des données et des conventions avec le Conseil d'État. Les preuves présentées par les appelantes montrent que Forseti a obtenu ces décisions sans autorisation, lui conférant un avantage concurrentiel indu. La cour a confirmé que ces actions constituent des faits de concurrence déloyale.

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université, là où les éditeurs juridiques peinaient à se faire communiquer rapidement des

décisions identifiées ; que ce comportement a, par ailleurs, terni l’image des éditeurs
juridiques vis-à-vis des autres acteurs de la justice et du public en général.

La société Forseti soutient en substance que les décisions de justice sont accessibles à tout
tiers qui en fait la demande et que l’article R.123-5 du code de l’organisation judiciaire
n’impose ni une demande écrite ni un interlocuteur spécifique au sein du greffe ; qu’elle
a obtenu certaines décisions auprès de greffiers, qui ont répondu favorablement et
spontanément à ses demandes, sans qu’aucune fraude soit commise ; que la remise de
décisions par les greffes ne donne pas toujours lieu à une mention dans les registres et que
l’absence de trace écrite de certaines transmissions ne permet pas d’en déduire qu’elles
n’ont pas eu lieu ; que les appelantes ne rapportent pas la preuve du prétendu
contournement qu’elles dénoncent ; que concernant les décisions administratives, elle a
respecté la convention conclue avec le Conseil d’État ; que cette convention n’interdisait
pas la réutilisation des décisions, sous réserve de leur anonymisation.

La société Forseti fait valoir que les noms de domaine en cause n’ont jamais été exploités
dans l’intention de détourner du trafic ou de tromper les greffes ; qu’aucun préjudice
concret n’est établi à ce titre ; que l'usage de ces noms de domaine n’a jamais visé à tromper
les internautes, mais relevait d’une simple stratégie de référencement, pratique courante sur
internet ; qu’elle n’a jamais cherché à se faire passer pour une juridiction officielle, et les
internautes ne pouvaient raisonnablement penser qu’ils accédaient au site du Conseil d’Etat
ou de la Cour de cassation ; que les appelantes ne démontrent pas l’existence d’un préjudice
économique ou d’image du fait de l’enregistrement de ces noms de domaine.

Sur ce,

La cour rappelle que le principe est celui de la liberté du commerce, et que ne sont
sanctionnés au titre de la concurrence déloyale, sur le fondement de l’article 1240 du code
civil, que des comportements fautifs en violation des usages loyaux du commerce.

En outre, constitue un acte de concurrence déloyale le non-respect d’une réglementation


dans l’exercice d’une activité commerciale, qui induit nécessairement un avantage
concurrentiel indu pour son auteur (Cass. Com. 17 mars 2021, n°19-10414).

Il est constant que le régime de l’open data des décisions de justice issu notamment du
décret n° 2020-797 du 29 juin 2020 relatif à la mise à la disposition du public des décisions
des juridictions judiciaires et administratives, n’est pas applicable au présent litige relatif
à la collecte et à la réutilisation des décisions de justice antérieurement au 31 décembre
2018.

Il est en outre constant que les décisions de justice des tribunaux judiciaires et des tribunaux
administratifs contiennent par essence des données à caractère personnel (nom, prénom,
adresse, état civil …), et relèvent à ce titre, au moment des faits litigieux, de la loi
Informatique et libertés.

L’article 2 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés,
dans sa version applicable à l’espèce, énonce : « La présente loi s’applique aux traitements
automatisés de données à caractère personnel (…) »,et son article 6 énonce : « Un
traitement ne peut porter que sur des données à caractère personnel qui satisfont aux
conditions suivantes :
1° Les données sont collectées et traités de manière loyale et licite ; (…)».

Il en résulte qu’un traitement ne peut porter sur des données à caractère personnel qu’à
condition que ces données soient collectées et traitées de manière loyale et licite, étant
précisé que l’article 226-18 du code pénal punit de cinq ans d’emprisonnement « le fait de
collecter des données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite».

Cour d’appel de Paris ARRET DU 07 MAI 2025


Pôle 5 - Chambre 1 N° RG 23/06063 - N° Portalis 35L7-V-B7H-CHMLV - 12ème page
L’article R.123-5 du code de l’organisation judiciaire énonce en outre : « Le directeur de
greffe est chargé de tenir les documents et les différents registres prévus par les textes en
vigueur et celui des délibérations de la juridiction.
Il est dépositaire, sous le contrôle des chefs de juridiction, des minutes et archives dont il
assure la conservation ; il délivre les expéditions et copies et a la garde des scellés et de
toutes sommes et pièces déposées au greffe.
L’établissement et la délivrance des reproductions de toute pièce conservée dans les
services de la juridiction ne peuvent être assurés que par le directeur de greffe. »

La circulaire du 19 décembre 2018 rappelle enfin que : « Toutes les expéditions des
décisions de justice délivrées, que ce soit en matière civile ou en matière pénale, doivent
faire l’objet d’une mention marginale sur l’original de la décision ».

Pour démontrer que la société Forseti a collecté les décisions des tribunaux judiciaires de
première instance d’une façon illicite et déloyale, les appelantes font valoir notamment les
éléments suivants :

-Le site internet doctrine.fr met à disposition plus de 40 000 décisions du Tgi de Pontoise
pour la période de 2004 à 2018. Il résulte cependant d’un courrier de la présidente du Tgi
de Pontoise du 4 avril 2019 que « la juridiction de Pontoise n’a pas délivré de décisions
à la société Doctrine.fr qui n’en a pas fait la demande ».
-Le site internet doctrine.fr met à disposition plus de 70 000 décisions du Tgi de Grasse
pour la même période. Parmi celles-ci, 4 935 ont été identifiées dont la communication a
été demandée par la société Lexbase. Par courrier du 14 mars 2019 le président du Tgi de
Grasse a répondu : «Les vérifications opérées au sein du greffe me permettent de vous
informer qu’aucune demande de ce type n’a été formulée ni acceptée par la directrice de
greffe, la délivrance d’une copie donnant lieu systématiquement à mention sur la minute
».
-Plus de 250 000 décisions du Tgi de Nanterre figurent sur le site internet doctrine.fr pour
la période allant jusqu’en 2018. Parmi celles-ci, 11 283 ont été identifiées dont il a été
demandé communication par la société Lexbase. Par courrier du 25 mars 2019, le directeur
de greffe, la Présidente et le Procureur de la République près le Tgi de Nanterre ont répondu
: « Il n’est pas possible de donner une suite favorable à votre demande dans l’intérêt d’une
bonne administration de la justice. En effet, votre requête fait état d’une volumétrie
importante de 11 283 décisions, qui s’analyse comme une demande de diffusion de
décisions en masse et présente en conséquence un risque évident de désorganisation du
service de greffe de la juridiction en raison de l’insuffisance des effectifs de fonctionnaires
actuellement présents.
Vous précisez que les décisions sollicitées correspondent aux références publiées sur le site
de votre concurrent et en déduisez une forme d’équivalent de commande massive auprès
de notre juridiction. Après vérifications, le tribunal de grande instance de Nanterre n’a
aucunement procédé à une telle communication en masse de décisions. »
-Plus de 140 000 décisions du Tgi de Toulouse figurent sur le site internet doctrine.fr pour
la période allant jusqu’à 2018. Parmi celles-ci, 3 369 ont été identifiées dont il a été
demandé communication par la société Lexbase. Par courrier du 22 janvier 2019, le
directeur de greffe du Tgi de Toulouse a indiqué : « Vous faites faussement valoir que
toutes ces références correspondent aux décisions qui ont été communiquées à l’une de vos
concurrentes par nos services au cours du premier semestre 2018. Les vérifications opérées
au sein du greffe me permettent de m’inscrire en faux à l’égard de cette affirmation, la
délivrance d’une copie donnant lieu à mention sur la minute ».
-Plus de 650 000 décisions du Tgi de Paris figurent sur le site internet doctrine.fr pour la
période allant jusqu’à 2018. Pourtant, par un arrêt définitif du 25 juin 2019, la présente cour
a rejeté l’ensemble des demandes du dirigeant de la société Forseti visant notamment à ce
qu’il soit enjoint à la directrice de greffe du Tgi de Paris de lui délivrer copie des minutes
civiles des jugements prononcés publiquement par ce tribunal. En outre, par un courrier du
17 juillet 2019, le président du Tgi de Paris a indiqué : « En l’absence de Mme le directeur
de greffe (…), je prends le temps de vous répondre pour vous indiquer de la manière la plus
nette que le tribunal de grande instance de Paris n’a signé aucun contrat d’aucune sorte
avec la SA Forseti».

Cour d’appel de Paris ARRET DU 07 MAI 2025


Pôle 5 - Chambre 1 N° RG 23/06063 - N° Portalis 35L7-V-B7H-CHMLV - 13ème page
Ces éléments ne sont pas utilement contredits par la société Forseti, laquelle se borne à
affirmer que les courriers susvisés, émanant pourtant des chefs de juridictions ou des
directeurs de greffe « ne signifient nullement qu’elle n’a pas pu légitimement se procurer
des décisions de justice par le biais de remises de corpus de décisions par certains
greffiers », « que les décisions ont pu être remises sans être portées sur la minute du
registre du greffe », « par le bais de multiples communications non massives », et
« échapper aux vérifications », sans donner aucune précision ni produire aucune preuve sur
les modalités selon lesquelles elle s’est procuré des centaines de milliers de décisions
auprès des tribunaux judiciaires de première instance, étant rajouté que les documents
qu’elle produit, à savoir un article du mois de janvier 2025 mentionnant sa certification à
la norme ISO 27001 en matière de gestion de la sécurité des informations, une analyse
d’impact relative à la protection des données réalisée par un cabinet d’avocats en 2021 et
un article de presse de septembre 2024 faisant état de ce que la société Forseti a été choisie
pour bénéficier d’un accompagnement renforcé de la CNIL, s’ils attestent de ses efforts
depuis 2021 pour se conformer aux prescriptions en matière de sécurité et d’intégrité des
données personnelles, ne concernent pas le grief relatif à l’illicéité de la collecte des
données dans la période contemporaine des faits du litige.

Il résulte des développements qui précèdent des présomptions graves, précises et


concordantes, au sens de l’article 1382 du code civil, que la société Forseti s’est procuré
des centaines de milliers de décisions de justice des tribunaux judiciaire de première
instance de manière illicite sans aucune autorisation des directeurs de greffe, en violation
des dispositions combinées de l’article 6 de la loi informatique et libertés et de l’article
R.123-5 du code de l’organisation judiciaire. La société Forseti s’est ainsi ménagé un
avantage concurrentiel indu par rapport à ses concurrents lesquels ont sollicité l’autorisation
des directeurs de greffe aux fins d’accès aux décisions rendues en audience publique ainsi
qu’il résulte notamment des demandes formalisées en mars 2004 et janvier 2005 par la
société Lexbase auprès du greffier en chef du Tgi de Paris, ainsi que des courriers susvisés.
Les faits de concurrence déloyale de ce chef sont donc caractérisés.
Pour démontrer que la société Forseti a également collecté d’une façon illicite et déloyale
les décisions des tribunaux administratifs, lesquelles contiennent également par essence des
données à caractère personnel et relèvent donc en tant que telles des dispositions susvisées
de la loi Informatique et libertés, les appelantes font valoir notamment les éléments
suivants :
-La société Forseti indique qu’elle met à disposition sur le site internet doctrine.fr 1,6
millions de décisions rendues par les tribunaux administratifs qui proviendraient d’un
partenariat conclu avec le Conseil d’Etat.
-La Secrétaire générale du Conseil d’Etat indique par courriel du 20 janvier 2020 que, dans
le cadre de la convention de recherche conclue entre le Conseil d’Etat et la société Forseti
visant à développer un logiciel libre d’anonymisation, « 5 442 décisions ont d’abord été
fournies portant sur les années 2006 et 2007, puis environ 140 000 décisions ont été
fournies en octobre 2016, soit la totalité des décisions rendues par la juridiction
administrative entre janvier et octobre 2016.
L’article 6 de la convention de recherche prévoit que la société Forseti pourra solliciter
l’autorisation de réutilisation des données sous forme anonymisée et que le Conseil d’Etat
pourra donner cette autorisation uniquement par écrit.
A ce jour nous n’avons pas reçu de demande d’autorisation de réutilisation des données
sous forme anonymisée et nous n’avons pas donné d’accord écrit à la réutilisation de ces
données ».
-La diffusion illicite de décisions administratives non disponibles sur les bases de données
publiques constitue pour la société Forseti un avantage concurrentiel indu.

Ces éléments ne sont pas utilement contredits par la société Forseti, laquelle se borne à
affirmer sans le démontrer qu’elle n’a violé aucune de ses obligations résultant de la
convention conclue avec le Conseil d’Etat qui ne lui interdisait pas de réutiliser les
décisions sans autorisation préalable, le Conseil d’Etat n’ayant pas remis en cause ces
réutilisations, sans donner aucune précision ni produire aucune preuve sur les modalités
selon lesquelles elle s’est procuré plus d’un million de décisions administratives alors que
la secrétaire générale du Conseil d’Etat a indiqué en avoir fourni seulement un peu plus de

Cour d’appel de Paris ARRET DU 07 MAI 2025


Pôle 5 - Chambre 1 N° RG 23/06063 - N° Portalis 35L7-V-B7H-CHMLV - 14ème page
145 000, et qu’à la date des faits litigieux les bases de données publiques ne contenaient pas
de jugements des tribunaux administratifs.

Il résulte des développements qui précèdent des présomptions graves, précises et


concordantes, au sens de l’article 1382 du code civil, que la société Forseti s’est procuré
des centaines de milliers de décisions de justice des tribunaux administratifs de manière
illicite en violation des dispositions de la convention de recherche conclue avec le Conseil
d’Etat, étant rappelé que «le tiers à un contrat peut invoquer, sur le fondement de la
responsabilité délictuelle, un manquement contractuel dès lors que ce manquement lui a
causé un dommage » (Ass. Plén., 13 janvier 2020, n°17-19.963). La société Forseti s’est
ainsi ménagé un avantage concurrentiel indu par rapport à ses concurrents. Les faits de
concurrence déloyale de ce chef sont donc également caractérisés.

S’agissant de la collecte des décisions des tribunaux de commerce, si la société Forseti avait
conclu en juillet 2017 un partenariat avec le GIE Infogreffe, il n’est pas contesté que cette
convention a été résiliée par Infogreffe en septembre 2018, la société Forseti ayant refusé
de verser au débat ladite convention, de sorte qu’elle ne justifie pas de la collecte licite et
loyale des 3 millions de décisions des tribunaux de commerce mises à disposition sur le site
doctrine.fr. La société Forseti s’est ainsi octroyé un avantage concurrentiel indu par rapport
à ses concurrentes, lesquelles constituaient leur base de données à partir des diffusions
publiques tels que Judilibre ou Legifrance, de conventions conclues avec certains tribunaux
de commerce et d’acquisitions payantes sur Infogreffe.
Ces faits de concurrence déloyale du fait de la collecte illicite et déloyale de décisions sont
enfin corroborés par le procès-verbal de constat du 25 février 2016 dont il résulte que les
sites cassation.fr et conseildetat.fr, qui sont des noms de domaine laissant penser de façon
trompeuse qu’ils sont respectivement détenus par la Cour de cassation et le Conseil d’Etat
créant ainsi la confusion, redirigeaient vers le site internet doctrine.fr.

En revanche, le fait, invoqué par les appelantes, que l’un des anciens dirigeants de la société
Forseti a déposé le nom de domaine predictice.fr, la société Predictice étant un concurrent
de la société Forseti, ne démontre ni l’imputabilité de ces faits à la société Forseti, ni que
la société Forseti en aurait bénéficié, ni que les appelantes auraient subi un préjudice de ce
chef.

De même, le fait que l’avocat du Ministère de la justice ait mentionné, dans ses conclusions
à l’occasion d’une instance ayant donné lieu à un arrêt rendu par la cour d’appel de Paris
le 25 juin 2019, « un des dirigeants de la société Forseti a pratiqué le typosquatting »,
qu’une plainte ait été déposée pour cybersquattage, dont il n’est pas contesté qu’elle a fait
l’objet depuis d’un classement sans suite, et enfin qu’un article du journal Le Monde
intitulé « Piratage massif de données au tribunal » relate que les « greffes de juridictions ont
reçu, des mois durant, des milliers de courriels émanant d’expéditeurs fictifs se faisant
passer pour des avocats ou des universitaires, grâce à des adresses approximatives telles que
avocatlime.fr », sont des éléments insuffisants à établir des actes fautifs imputables à la
société Forseti et ayant causé un préjudice de ces chefs aux appelantes.

En revanche, la publicité comparative intitulée « Plus de décisions », diffusée en décembre


2017 sur le site internet doctrine.fr ainsi que dans une émission sur Bfm Tv en 2019,
publicité dans laquelle le site doctrine.fr compare les 2,9 millions de décisions du site de
Lexisnexis et les 2 millions de décisions du site de Dalloz aux 7 millions de décisions
accessibles dans son fonds jurisprudentiel, lesquelles ont été pour partie illicitement et
déloyalement collectées par la société Forseti, ainsi qu’il vient d’être jugé, est en
conséquence également illicite et déloyale, étant rajouté au surplus que la société Forseti
n’a pas prouvé dans un bref délai l’exactitude matérielle des présentations contenues dans
la publicité susvisée au sens de l’article L. 122-5 du code de la consommation, son procès-
verbal pour en justifier datant du 26 avril 2018, soit plus de quatre mois après la diffusion
incriminée. Les faits de concurrence déloyale de ce chef sont donc également caractérisés.

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Pôle 5 - Chambre 1 N° RG 23/06063 - N° Portalis 35L7-V-B7H-CHMLV - 15ème page
Sur les pratiques commerciales trompeuses
Les appelantes soutiennent en substance que la société Forseti a recours à des indications,
portant sur la disponibilité de leurs commentaires doctrinaux, fausses ou de nature à induire
en erreur ; que ces différents éléments altèrent ou sont susceptibles d’altérer de manière
substantielle le comportement économique du consommateur en leur laissant croire qu’un
abonnement à doctrine.fr leur permettrait d’accéder aux contenus doctrinaux issus de
sources tierces, alors que ces contenus restent soumis aux conditions d’accès propres à
chaque éditeur, et en les incitant à souscrire à un abonnement à Doctrine.fr sous de fausses
prémisses ; que la possibilité d’un essai gratuit de 7 jours est inopérante à neutraliser la
qualification de pratique commerciale trompeuse, dès lors que l’altération du comportement
du consommateur s’apprécie dès le premier contact avec la pratique litigieuse ; que ces
pratiques commerciales trompeuses créent une distorsion de concurrence ; que la société
Forseti suggère l’existence d’un partenariat avec elles, laissant entendre que les éditeurs
juridiques reconnus du secteur lui feraient confiance, ce qui constituerait un gage de sérieux
pour la base de données Doctrine.fr.

La société Forseti fait valoir que ses services s’adressent exclusivement à une clientèle
professionnelle composée d’avocats et de juristes ; qu’il est invraisemblable que ces
professionnels aient pu croire qu’un abonnement à doctrine.fr leur donnerait accès aux
fonds doctrinaux réservés des éditeurs juridiques ; que son site ne permet pas de souscrire
directement un abonnement en ligne mais uniquement de demander un essai gratuit, ce qui
offre à chaque utilisateur la possibilité de tester les services avant toute souscription ; que
l’affichage des liens vers des commentaires doctrinaux ne saurait être considéré comme une
pratique trompeuse dès lors que, jusqu’en 2019, chaque lien était accompagné de la
mention « Commentaire non accessible depuis Doctrine », et que depuis, tout utilisateur est
explicitement informé qu’il sera redirigé vers le site source ; que son rôle est celui d’un
moteur de recherche spécialisé ; que les accusations des appelantes reposent sur des
éléments anciens, notamment les mentions figurant sur la page tarifs de 2016, dont elles ne
rapportent pas la preuve de publication effective ; qu’aucune preuve d’un quelconque
préjudice prétendument subi par les appelantes du fait de ces pratiques n’est rapportée.

Sur ce,

Une pratique commerciale est réputée trompeuse lorsque, soit elle contient des informations
fausses, soit elle est susceptible d’induire en erreur le consommateur moyen, et est en outre
de nature à altérer de manière substantielle le comportement économique de celui-ci en le
conduisant à prendre une décision commerciale qu'il n'aurait pas prise autrement (Com.,
4 octobre 2016, n° 14-22.245 et Civ.1, 23 septembre 2020, n° 19-12.894).

En l’espèce, les appelantes reprochent à la société Forseti :


- d’avoir indiqué en 2016 sur la page « tarifs » du site doctrine.fr, que l’abonnement
permettait un « accès au fond doctrinal » et notamment « les revues juridiques à l’instar de
la Gazette du Palais », alors que ces contenus ne sont accessibles qu’aux abonnés de
Lextenso ;
- d’afficher un encart proposant un abonnement à doctrine.fr, lorsqu’un utilisateur non
abonné, entre 2016 et 2019, cliquait sur le lien vers un commentaire d’un éditeur tiers,
accompagné de la mention « accès limité » ;
-d’indexer sur le site doctrine.fr des commentaires d’éditeurs tiers en lien avec des
dispositions légales sans mentionner « accès limité » ou « accessibles sous condition
d’abonnement à un éditeur tiers » ;
- de répondre à la question posée en juin 2023 « L’abonnement donne-t-il accès à
l’exhaustivité du fonds ? » : « Oui, [...] En vous abonnant, vous avez accès en illimité aux
décisions de justice de la première instance à la cassation, quel que soit le domaine de droit,
ainsi qu’aux textes législatifs, commentaires issus de sources tierces, documents
parlementaires, historique du contentieux des entreprises et avocats, questions
parlementaires, conventions collectives, conventions fiscales, commentaires du BOFiP. »

Il n’est cependant aucunement démontré que ces mentions sont susceptibles d’induire en
erreur les consommateurs de la base doctrine.fr, à savoir des professionnels du droit ou à

Cour d’appel de Paris ARRET DU 07 MAI 2025


Pôle 5 - Chambre 1 N° RG 23/06063 - N° Portalis 35L7-V-B7H-CHMLV - 16ème page
tout le moins des juristes, ni qu’elles seraient de nature à altérer substantiellement leur
comportement, étant au surplus constaté que ces mentions ont pour partie été supprimées,
et notamment celles de la page « tarifs » et de l’encart, outre qu’il résulte du procès-verbal
du 14 octobre 2020 que lorsqu’un internaute consulte les pages de doctrine.fr et qu’il clique
sur les liens correspondant des commentaires, il est désormais redirigé vers les sites des
éditeurs tiers. Les pratiques commerciales trompeuses ne sont pas caractérisées. Toutes les
demandes de ce chef, en ce compris les demandes de suppression et de généralisation de
la mention « accès limité » seront donc rejetées. Le jugement entrepris sera confirmé sur
ce point.

Sur les actes parasitaires


Les appelantes soutiennent en substance que lorsque la société Forseti indexe leur contenu
doctrinal sur doctrine.fr ou fait figurer, dans la veille juridique adressée à tous ses abonnés
et prospects, des commentaires qu’elles éditent, elle reprend les titres de leurs articles
doctrinaux dans leur intégralité ; qu’en reprenant les titres des articles et commentaires
doctrinaux, la société Forseti se place dans leur sillage en tirant profit à moindre coût de
leur savoir-faire et de leurs investissements ; que la société Forseti utilise leurs ressources
doctrinales pour inciter les consommateurs à se créer un compte d’essai, puis leur vendre
l’abonnement payant au site doctrine.fr.

La société Forseti soutient que l’indexation des articles doctrinaux répond aux pratiques
usuelles des moteurs de recherche ; que les appelantes n’apportent aucune preuve sur les
titres prétendument repris, ne mentionnant aucun exemple précis ; qu'un simple titre ne
peut, en aucun cas, suffire à transmettre l’ensemble d’un commentaire doctrinal, rendant
infondée l’allégation selon laquelle cette reprise dissuaderait les professionnels du droit de
consulter l’article dans son intégralité ; que les titres des articles ne constituent pas une
valeur économique propre aux appelantes, les auteurs des commentaires étant souvent des
universitaires ou des praticiens externes aux maisons d’édition ; que même si ces titres lui
procurent un certain avantage concurrentiel en termes de référencement, cet avantage ne
saurait être qualifié d’indu, dès lors qu’elle ne se substitue pas aux éditeurs juridiques mais
joue un rôle d’agrégation et de signalement des ressources disponibles ; que les veilles
envoyées aux internautes se limitent à signaler des articles en fournissant un lien vers la
source originale ; que les marques et noms commerciaux mentionnés, tels que « Dalloz »
ou « Gazette du Palais», sont utilisés à des fins bibliographiques, pour identifier
correctement l’éditeur de l’article référencé ; que cette pratique est conforme aux usages
académiques et à la liberté de citer ses sources.
Sur ce,

Le parasitisme consiste à capter une valeur économique d’autrui individualisée, fruit d’un
savoir-faire, d’un travail intellectuel et d’investissements et à se placer ainsi dans son
sillage pour tirer indûment parti des investissements consentis ou de la notoriété acquise.

Ainsi, un opérateur économique peut agir en parasitisme pour protéger un produit ou un


service, qui constitue une valeur économique, si cette dernière est individualisée et
identifiée, et à condition de démontrer la volonté du tiers de se placer dans son sillage
(Cass. Com., 26 juin 2024, n° 23-13.535 ; n° 22-17.647 ; n° 22-21.497).

En l’espèce, les appelantes se bornent à affirmer de façon générale que les titres des articles
de doctrine qu’elles éditent sont le fruit d’un effort intellectuel et d'investissements et qu’en
les indexant la société Forseti se place dans leur sillage de manière indue, sans viser aucun
titre précis sur lesquels elles revendiqueraient être titulaires d’une valeur économique
individualisée ni démontrer en quoi l’indexation de ces titres sur le site doctrine.fr aux fins
d’identifier les sources d’informations pertinentes pour l’internaute et d’en faciliter l’accès
par des liens hypertextes redirigeant l’utilisateur vers le site internet de l’éditeur tiers à
partir duquel le contenu est directement accessible, constituerait une captation indue
parasitaire.

Cour d’appel de Paris ARRET DU 07 MAI 2025


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Toutes les demandes sur le fondement du parasitisme, en ce compris la demande de
cessation de toute utilisation des titres commerciaux, seront donc rejetées. Le jugement
entrepris sera confirmé de ce chef.

Sur les demandes de cessation et les demandes indemnitaires visant à la réparation


des préjudices subis
Les appelantes forment des demandes de procéder à la suppression de l’intégralité des
décisions de justice mises à disposition en méconnaissance des dispositions légales, ainsi
que d’ordonner de mettre un terme à tous actes de publicités comparatives illicites.

Les appelantes soutiennent en outre qu’elles ont subi des préjudices à raison du trouble
commercial découlant des fautes de la société Forseti dans la constitution de son fonds
jurisprudentiel en particulier les 3 millions de décisions de première instance des tribunaux
judiciaires, les 1,6 millions de décisions des tribunaux administratifs et les 3 millions de
décisions consulaires, outre les actes de typosquatting ; que le préjudice moral et d’image
subi par chacune des appelantes ne saurait, en l’état des éléments exposés dans le cadre de
la présente procédure, être évalué à moins de 100.000 euros par société appelante.

Les sociétés Editions Dalloz et Lexisnexis font en outre valoir qu’elles ont subi un
préjudice moral et d’image à raison des actes de publicité comparative illicite qui doit être
évalué, au regard de la gravité de l’atteinte à la réputation et de l’importance des dépenses
de communication et de publicité qu’elles déboursent chaque année, à 50.000 euros
chacune.

La société Forseti fait valoir que les demandes de cessation au titre de la publicité
comparative sont sans objet et que les demandes de suppression de l’intégralité des
décisions de justice ont un caractère général, ne permettraient pas au juge de l’exécution
d’en contrôler le respect et ne respectent pas le principe de la réparation intégrale.
Elle ajoute que le préjudice n’est établi ni dans son principe ni dans son quantum ; que les
chiffres d'affaires des appelantes sont en augmentation ; que les appelantes ne procèdent à
aucune ventilation permettant de connaître les dommages personnellement subis par
chacune ; que les fautes alléguées dans la constitution du fonds jurisprudentiel n’ont pas
porté atteinte à leur image ; que s’agissant de la publicité comparative, un client gagné par
doctrine.fr n’est pas un client perdu pour les appelantes ; que les demandes indemnitaires
doivent être rejetées.
Sur ce,

Les demandes de suppression de l’intégralité des décisions de justice mises à disposition


en méconnaissance des dispositions légales, qui sont formées sous astreinte et
présenteraient, si la cour y faisait droit, des difficultés d’exécution au regard du nombre de
décisions, ne sont en outre pas proportionnées aux objectifs poursuivis au regard des
intérêts en présence, le site doctrine.fr ayant fait l’objet d’une procédure de contrôle par la
CNIL en 2021 dont il n’est pas contesté qu’elle n’a donné lieu à aucune sanction, outre que
la société Forseti a été choisie par la CNIL pour bénéficier d’un accompagnement renforcé
en matière de protection de données à caractère personnel, étant rappelé que la loi du 7
octobre 2016 pour une République numérique, qui avait posé le principe d’une diffusion
large des décisions de justice, est désormais mise en œuvre par le décret du 29 juin 2020
puis par l’arrêté du garde des sceaux du 28 avril 2021.

En outre, les demandes de mettre un terme aux actes de publicités comparatives sont sans
objet alors qu’il n’est pas contesté que les publicités comparatives incriminées ne sont plus
accessibles sur le site doctrine.fr, et que la présence sur le site de Bfm.tv d’un extrait d’une
émission n’est pas imputable à la société Forseti.

S’agissant des demandes indemnitaires, la cour rappelle que les effets préjudiciables des
pratiques consistant à s’affranchir d’une réglementation, dont le respect a nécessairement

Cour d’appel de Paris ARRET DU 07 MAI 2025


Pôle 5 - Chambre 1 N° RG 23/06063 - N° Portalis 35L7-V-B7H-CHMLV - 18ème page
un coût, tous actes qui, en ce qu’ils permettent à l’auteur des pratiques de s’épargner une
dépense en principe obligatoire, induisent un avantage concurrentiel indu dont les effets,
en termes de trouble économique, sont difficiles à quantifier avec les éléments de preuve
disponibles, sauf à engager des dépenses disproportionnées au regard des intérêts en jeu.

Lorsque tel est le cas, il y a lieu d'admettre que la réparation du préjudice peut être évaluée
en prenant en considération l’avantage indu que s’est octroyé l’auteur des actes de
concurrence déloyale, au détriment de ses concurrents, modulé à proportion des volumes
d'affaires respectifs des parties affectés par ces actes (Cass., Com. 12 février 2020 n°17-
31.614).

Il est en outre admis qu’il s'infère nécessairement un préjudice, fût-il seulement moral,
d’actes de dénigrement constitutifs de concurrence déloyale. (Com., 11 janvier 2017, n° 15-
18.669).

Cette jurisprudence, qui énonce une présomption de préjudice, sans pour autant dispenser
le demandeur de démontrer l'étendue de celui-ci, et qui répond à la nécessité de permettre
aux juges une moindre exigence probatoire, lorsque le préjudice est particulièrement
difficile à démontrer, est applicable en l’espèce.

En l’espèce, il est établi que l’ampleur du fonds jurisprudentiel illicitement et déloyalement


constitué par la société Forseti a créé un trouble commercial pour les appelantes, et leur a
causé un préjudice d’image, dans ce marché concurrentiel des éditeurs juridiques, et ce
d’autant que la société Forseti a fait de l’ampleur de son fonds jurisprudentiel l’un de ses
principaux arguments de vente. Leurs préjudices doivent être justement réparés par la
condamnation de la société Forseti à leur payer à chacune la somme de 40 000 euros, outre
10 000 euros supplémentaire pour les sociétés Editions Dalloz et Lexisnexis qui ont
également subi des actes de publicité comparatives illicites.

Il convient enfin, à titre de mesure complémentaire, de faire droit partiellement droit aux
demandes de publication dans les conditions du dispositif ci-après.

Sur le caractère abusif de la procédure


La société Forseti soutient que l’action engagée par les appelantes est abusive et vise
uniquement à lui nuire ; que les appelantes cherchent à obtenir sa fermeture par voie
judiciaire, faute de pouvoir la concurrencer sur le marché.
Sur ce,

Les appelantes ayant partiellement prospéré dans leurs demandes en appel, la procédure ne
peut être qualifiée d’abusive. Les demandes de la société Forseti de ce chef seront rejetées
et le jugement infirmé sur ce point.

Sur le dénigrement
La société Forseti soutient que la médiatisation du contentieux a été orchestrée pour lui
nuire, en divulguant à la presse des informations avant même que la justice n’ait eu à
statuer sur leur véracité ; que les appelantes ont sciemment alimenté la presse avec des
accusations infondées ; que cela démontre une volonté délibérée de lui nuire sur le plan
médiatique ; que cette intention de nuire se constate également dans les conclusions.

Les appelantes font valoir que les allégations de la société Forseti ne caractérisent aucune
faute de dénigrement.

Sur ce,

Cour d’appel de Paris ARRET DU 07 MAI 2025


Pôle 5 - Chambre 1 N° RG 23/06063 - N° Portalis 35L7-V-B7H-CHMLV - 19ème page
En l’espèce, la demande de la société Forseti manque en fait en ce qu’elle ne produit aucune
preuve au soutien de sa demande, outre qu’elle n’invoque pas un discrédit porté à la qualité
de ses services, étant rappelé que la divulgation par une entreprise que sa concurrente est
l'objet d'actions judiciaires, qui constitue l'imputation de faits précis et déterminés portant
atteinte à son honneur et à sa considération, ne peut être poursuivie qu'en application des
dispositions de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. (Cass. Com. 28 juin 2023
n°21-15.862), et que l’immunité établie par l’article 41 alinéa 5 de la loi du 29 juillet 1881,
qui garantit le libre exercice du droit d'agir en justice, s’applique aux conclusions soumises
à l’appréciation des juges dont la teneur n’excède pas la mesure appropriée aux nécessités
de l’exercice des droits de la défense.

Les demandes de la société Forseti du chef de dénigrement seront rejetées et le jugement


confirmé sur ce point.

PAR CES MOTIFS,


Infirme le jugement entrepris sauf en ce qu’il a débouté les sociétés Edition Dalloz,
Lexbase, Lexisnexis, Lextenso et Lamy Liaisons, anciennement dénommée Wolters Kluwer
France, de leurs demandes sur le fondement des pratiques commerciales trompeuses et du
parasitisme, et en ce qu’il a débouté la société Forseti de sa demande de dommages-intérêts
pour dénigrement ;

Le confirmant de ces chefs, statuant à nouveau et y ajoutant ;


Rejette toutes les demandes d’irrecevabilité opposées par la société Forseti ;

Dit que la société Forseti a commis des actes de concurrence déloyale à l’égard des sociétés
Edition Dalloz, Lexbase, Lexisnexis, Lextenso et Lamy Liaisons ;

Condamne la société Forseti à payer en réparation des actes de concurrence déloyale la


somme de 40 000 euros à chacune des sociétés, Lexbase, Lextenso et Lamy Liaisons, et la
somme de 50 000 euros à chacune des sociétés Edition Dalloz et Lexisnexis ;

Ordonne la publication du l’extrait suivant du présent arrêt, pendant une durée de 60 jours
consécutifs, à compter de la signification de l’arrêt devenu définitif, et sous astreinte de
1.000 euros par jour de retard, en partie supérieure de la page d’accueil du site internet
doctrine.fr, dont l’adresse Url est la suivante https://www.Doctrine.fr/, en utilisant la police
et la taille des caractères usuelles pour la page d’accueil du site internet Doctrine.fr : :« Par
arrêt en date du 7 mai 2025, la cour d’appel de Paris a jugé que la société Forseti a
commis des actes de concurrence déloyale au préjudice des sociétés Editions Dalloz,
Lexbase, LexisNexis, Lextenso et Lamy Liaisons et a condamné la société Forseti à les
indemniser en réparation des préjudices subis de ce fait. » ;

Déboute la société Forseti de ses demandes sur le fondement de la procédure abusive ;

Rejette le surplus des demandes contraires à la motivation ;

Condamne la société Forseti aux dépens de première instance et d’appel, et vu l’article 700
du code de procédure civile, la condamne à verser à ce titre, pour les frais irrépétibles de
première instance et d’appel, une somme de 30 000 euros, à chacune des sociétés Edition
Dalloz, Lexbase, Lexisnexis, Lextenso et Lamy Liaisons.

LE GREFFIER LA PRÉSIDENTE

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