Condamnation Doctrine
Condamnation Doctrine
décisions identifiées ; que ce comportement a, par ailleurs, terni l’image des éditeurs
          juridiques vis-à-vis des autres acteurs de la justice et du public en général.
          La société Forseti soutient en substance que les décisions de justice sont accessibles à tout
          tiers qui en fait la demande et que l’article R.123-5 du code de l’organisation judiciaire
          n’impose ni une demande écrite ni un interlocuteur spécifique au sein du greffe ; qu’elle
          a obtenu certaines décisions auprès de greffiers, qui ont répondu favorablement et
          spontanément à ses demandes, sans qu’aucune fraude soit commise ; que la remise de
          décisions par les greffes ne donne pas toujours lieu à une mention dans les registres et que
          l’absence de trace écrite de certaines transmissions ne permet pas d’en déduire qu’elles
          n’ont pas eu lieu ; que les appelantes ne rapportent pas la preuve du prétendu
          contournement qu’elles dénoncent ; que concernant les décisions administratives, elle a
          respecté la convention conclue avec le Conseil d’État ; que cette convention n’interdisait
          pas la réutilisation des décisions, sous réserve de leur anonymisation.
          La société Forseti fait valoir que les noms de domaine en cause n’ont jamais été exploités
          dans l’intention de détourner du trafic ou de tromper les greffes ; qu’aucun préjudice
          concret n’est établi à ce titre ; que l'usage de ces noms de domaine n’a jamais visé à tromper
          les internautes, mais relevait d’une simple stratégie de référencement, pratique courante sur
          internet ; qu’elle n’a jamais cherché à se faire passer pour une juridiction officielle, et les
          internautes ne pouvaient raisonnablement penser qu’ils accédaient au site du Conseil d’Etat
          ou de la Cour de cassation ; que les appelantes ne démontrent pas l’existence d’un préjudice
          économique ou d’image du fait de l’enregistrement de ces noms de domaine.
Sur ce,
          La cour rappelle que le principe est celui de la liberté du commerce, et que ne sont
          sanctionnés au titre de la concurrence déloyale, sur le fondement de l’article 1240 du code
          civil, que des comportements fautifs en violation des usages loyaux du commerce.
          Il est constant que le régime de l’open data des décisions de justice issu notamment du
          décret n° 2020-797 du 29 juin 2020 relatif à la mise à la disposition du public des décisions
          des juridictions judiciaires et administratives, n’est pas applicable au présent litige relatif
          à la collecte et à la réutilisation des décisions de justice antérieurement au 31 décembre
          2018.
          Il est en outre constant que les décisions de justice des tribunaux judiciaires et des tribunaux
          administratifs contiennent par essence des données à caractère personnel (nom, prénom,
          adresse, état civil …), et relèvent à ce titre, au moment des faits litigieux, de la loi
          Informatique et libertés.
          L’article 2 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés,
          dans sa version applicable à l’espèce, énonce : « La présente loi s’applique aux traitements
          automatisés de données à caractère personnel (…) »,et son article 6 énonce : « Un
          traitement ne peut porter que sur des données à caractère personnel qui satisfont aux
          conditions suivantes :
          1° Les données sont collectées et traités de manière loyale et licite ; (…)».
          Il en résulte qu’un traitement ne peut porter sur des données à caractère personnel qu’à
          condition que ces données soient collectées et traitées de manière loyale et licite, étant
          précisé que l’article 226-18 du code pénal punit de cinq ans d’emprisonnement « le fait de
          collecter des données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite».
          La circulaire du 19 décembre 2018 rappelle enfin que : « Toutes les expéditions des
          décisions de justice délivrées, que ce soit en matière civile ou en matière pénale, doivent
          faire l’objet d’une mention marginale sur l’original de la décision ».
          Pour démontrer que la société Forseti a collecté les décisions des tribunaux judiciaires de
          première instance d’une façon illicite et déloyale, les appelantes font valoir notamment les
          éléments suivants :
          -Le site internet doctrine.fr met à disposition plus de 40 000 décisions du Tgi de Pontoise
          pour la période de 2004 à 2018. Il résulte cependant d’un courrier de la présidente du Tgi
          de Pontoise du 4 avril 2019 que « la juridiction de Pontoise n’a pas délivré de décisions
          à la société Doctrine.fr qui n’en a pas fait la demande ».
          -Le site internet doctrine.fr met à disposition plus de 70 000 décisions du Tgi de Grasse
          pour la même période. Parmi celles-ci, 4 935 ont été identifiées dont la communication a
          été demandée par la société Lexbase. Par courrier du 14 mars 2019 le président du Tgi de
          Grasse a répondu : «Les vérifications opérées au sein du greffe me permettent de vous
          informer qu’aucune demande de ce type n’a été formulée ni acceptée par la directrice de
          greffe, la délivrance d’une copie donnant lieu systématiquement à mention sur la minute
          ».
          -Plus de 250 000 décisions du Tgi de Nanterre figurent sur le site internet doctrine.fr pour
          la période allant jusqu’en 2018. Parmi celles-ci, 11 283 ont été identifiées dont il a été
          demandé communication par la société Lexbase. Par courrier du 25 mars 2019, le directeur
          de greffe, la Présidente et le Procureur de la République près le Tgi de Nanterre ont répondu
          : « Il n’est pas possible de donner une suite favorable à votre demande dans l’intérêt d’une
          bonne administration de la justice. En effet, votre requête fait état d’une volumétrie
          importante de 11 283 décisions, qui s’analyse comme une demande de diffusion de
          décisions en masse et présente en conséquence un risque évident de désorganisation du
          service de greffe de la juridiction en raison de l’insuffisance des effectifs de fonctionnaires
          actuellement présents.
          Vous précisez que les décisions sollicitées correspondent aux références publiées sur le site
          de votre concurrent et en déduisez une forme d’équivalent de commande massive auprès
          de notre juridiction. Après vérifications, le tribunal de grande instance de Nanterre n’a
          aucunement procédé à une telle communication en masse de décisions. »
          -Plus de 140 000 décisions du Tgi de Toulouse figurent sur le site internet doctrine.fr pour
          la période allant jusqu’à 2018. Parmi celles-ci, 3 369 ont été identifiées dont il a été
          demandé communication par la société Lexbase. Par courrier du 22 janvier 2019, le
          directeur de greffe du Tgi de Toulouse a indiqué : « Vous faites faussement valoir que
          toutes ces références correspondent aux décisions qui ont été communiquées à l’une de vos
          concurrentes par nos services au cours du premier semestre 2018. Les vérifications opérées
          au sein du greffe me permettent de m’inscrire en faux à l’égard de cette affirmation, la
          délivrance d’une copie donnant lieu à mention sur la minute ».
          -Plus de 650 000 décisions du Tgi de Paris figurent sur le site internet doctrine.fr pour la
          période allant jusqu’à 2018. Pourtant, par un arrêt définitif du 25 juin 2019, la présente cour
          a rejeté l’ensemble des demandes du dirigeant de la société Forseti visant notamment à ce
          qu’il soit enjoint à la directrice de greffe du Tgi de Paris de lui délivrer copie des minutes
          civiles des jugements prononcés publiquement par ce tribunal. En outre, par un courrier du
          17 juillet 2019, le président du Tgi de Paris a indiqué : « En l’absence de Mme le directeur
          de greffe (…), je prends le temps de vous répondre pour vous indiquer de la manière la plus
          nette que le tribunal de grande instance de Paris n’a signé aucun contrat d’aucune sorte
          avec la SA Forseti».
          Ces éléments ne sont pas utilement contredits par la société Forseti, laquelle se borne à
          affirmer sans le démontrer qu’elle n’a violé aucune de ses obligations résultant de la
          convention conclue avec le Conseil d’Etat qui ne lui interdisait pas de réutiliser les
          décisions sans autorisation préalable, le Conseil d’Etat n’ayant pas remis en cause ces
          réutilisations, sans donner aucune précision ni produire aucune preuve sur les modalités
          selon lesquelles elle s’est procuré plus d’un million de décisions administratives alors que
          la secrétaire générale du Conseil d’Etat a indiqué en avoir fourni seulement un peu plus de
          S’agissant de la collecte des décisions des tribunaux de commerce, si la société Forseti avait
          conclu en juillet 2017 un partenariat avec le GIE Infogreffe, il n’est pas contesté que cette
          convention a été résiliée par Infogreffe en septembre 2018, la société Forseti ayant refusé
          de verser au débat ladite convention, de sorte qu’elle ne justifie pas de la collecte licite et
          loyale des 3 millions de décisions des tribunaux de commerce mises à disposition sur le site
          doctrine.fr. La société Forseti s’est ainsi octroyé un avantage concurrentiel indu par rapport
          à ses concurrentes, lesquelles constituaient leur base de données à partir des diffusions
          publiques tels que Judilibre ou Legifrance, de conventions conclues avec certains tribunaux
          de commerce et d’acquisitions payantes sur Infogreffe.
          Ces faits de concurrence déloyale du fait de la collecte illicite et déloyale de décisions sont
          enfin corroborés par le procès-verbal de constat du 25 février 2016 dont il résulte que les
          sites cassation.fr et conseildetat.fr, qui sont des noms de domaine laissant penser de façon
          trompeuse qu’ils sont respectivement détenus par la Cour de cassation et le Conseil d’Etat
          créant ainsi la confusion, redirigeaient vers le site internet doctrine.fr.
          En revanche, le fait, invoqué par les appelantes, que l’un des anciens dirigeants de la société
          Forseti a déposé le nom de domaine predictice.fr, la société Predictice étant un concurrent
          de la société Forseti, ne démontre ni l’imputabilité de ces faits à la société Forseti, ni que
          la société Forseti en aurait bénéficié, ni que les appelantes auraient subi un préjudice de ce
          chef.
          De même, le fait que l’avocat du Ministère de la justice ait mentionné, dans ses conclusions
          à l’occasion d’une instance ayant donné lieu à un arrêt rendu par la cour d’appel de Paris
          le 25 juin 2019, « un des dirigeants de la société Forseti a pratiqué le typosquatting »,
          qu’une plainte ait été déposée pour cybersquattage, dont il n’est pas contesté qu’elle a fait
          l’objet depuis d’un classement sans suite, et enfin qu’un article du journal Le Monde
          intitulé « Piratage massif de données au tribunal » relate que les « greffes de juridictions ont
          reçu, des mois durant, des milliers de courriels émanant d’expéditeurs fictifs se faisant
          passer pour des avocats ou des universitaires, grâce à des adresses approximatives telles que
          avocatlime.fr », sont des éléments insuffisants à établir des actes fautifs imputables à la
          société Forseti et ayant causé un préjudice de ces chefs aux appelantes.
          La société Forseti fait valoir que ses services s’adressent exclusivement à une clientèle
          professionnelle composée d’avocats et de juristes ; qu’il est invraisemblable que ces
          professionnels aient pu croire qu’un abonnement à doctrine.fr leur donnerait accès aux
          fonds doctrinaux réservés des éditeurs juridiques ; que son site ne permet pas de souscrire
          directement un abonnement en ligne mais uniquement de demander un essai gratuit, ce qui
          offre à chaque utilisateur la possibilité de tester les services avant toute souscription ; que
          l’affichage des liens vers des commentaires doctrinaux ne saurait être considéré comme une
          pratique trompeuse dès lors que, jusqu’en 2019, chaque lien était accompagné de la
          mention « Commentaire non accessible depuis Doctrine », et que depuis, tout utilisateur est
          explicitement informé qu’il sera redirigé vers le site source ; que son rôle est celui d’un
          moteur de recherche spécialisé ; que les accusations des appelantes reposent sur des
          éléments anciens, notamment les mentions figurant sur la page tarifs de 2016, dont elles ne
          rapportent pas la preuve de publication effective ; qu’aucune preuve d’un quelconque
          préjudice prétendument subi par les appelantes du fait de ces pratiques n’est rapportée.
Sur ce,
          Une pratique commerciale est réputée trompeuse lorsque, soit elle contient des informations
          fausses, soit elle est susceptible d’induire en erreur le consommateur moyen, et est en outre
          de nature à altérer de manière substantielle le comportement économique de celui-ci en le
          conduisant à prendre une décision commerciale qu'il n'aurait pas prise autrement (Com.,
          4 octobre 2016, n° 14-22.245 et Civ.1, 23 septembre 2020, n° 19-12.894).
          Il n’est cependant aucunement démontré que ces mentions sont susceptibles d’induire en
          erreur les consommateurs de la base doctrine.fr, à savoir des professionnels du droit ou à
          La société Forseti soutient que l’indexation des articles doctrinaux répond aux pratiques
          usuelles des moteurs de recherche ; que les appelantes n’apportent aucune preuve sur les
          titres prétendument repris, ne mentionnant aucun exemple précis ; qu'un simple titre ne
          peut, en aucun cas, suffire à transmettre l’ensemble d’un commentaire doctrinal, rendant
          infondée l’allégation selon laquelle cette reprise dissuaderait les professionnels du droit de
          consulter l’article dans son intégralité ; que les titres des articles ne constituent pas une
          valeur économique propre aux appelantes, les auteurs des commentaires étant souvent des
          universitaires ou des praticiens externes aux maisons d’édition ; que même si ces titres lui
          procurent un certain avantage concurrentiel en termes de référencement, cet avantage ne
          saurait être qualifié d’indu, dès lors qu’elle ne se substitue pas aux éditeurs juridiques mais
          joue un rôle d’agrégation et de signalement des ressources disponibles ; que les veilles
          envoyées aux internautes se limitent à signaler des articles en fournissant un lien vers la
          source originale ; que les marques et noms commerciaux mentionnés, tels que « Dalloz »
          ou « Gazette du Palais», sont utilisés à des fins bibliographiques, pour identifier
          correctement l’éditeur de l’article référencé ; que cette pratique est conforme aux usages
          académiques et à la liberté de citer ses sources.
          Sur ce,
          Le parasitisme consiste à capter une valeur économique d’autrui individualisée, fruit d’un
          savoir-faire, d’un travail intellectuel et d’investissements et à se placer ainsi dans son
          sillage pour tirer indûment parti des investissements consentis ou de la notoriété acquise.
          En l’espèce, les appelantes se bornent à affirmer de façon générale que les titres des articles
          de doctrine qu’elles éditent sont le fruit d’un effort intellectuel et d'investissements et qu’en
          les indexant la société Forseti se place dans leur sillage de manière indue, sans viser aucun
          titre précis sur lesquels elles revendiqueraient être titulaires d’une valeur économique
          individualisée ni démontrer en quoi l’indexation de ces titres sur le site doctrine.fr aux fins
          d’identifier les sources d’informations pertinentes pour l’internaute et d’en faciliter l’accès
          par des liens hypertextes redirigeant l’utilisateur vers le site internet de l’éditeur tiers à
          partir duquel le contenu est directement accessible, constituerait une captation indue
          parasitaire.
          Les appelantes soutiennent en outre qu’elles ont subi des préjudices à raison du trouble
          commercial découlant des fautes de la société Forseti dans la constitution de son fonds
          jurisprudentiel en particulier les 3 millions de décisions de première instance des tribunaux
          judiciaires, les 1,6 millions de décisions des tribunaux administratifs et les 3 millions de
          décisions consulaires, outre les actes de typosquatting ; que le préjudice moral et d’image
          subi par chacune des appelantes ne saurait, en l’état des éléments exposés dans le cadre de
          la présente procédure, être évalué à moins de 100.000 euros par société appelante.
          Les sociétés Editions Dalloz et Lexisnexis font en outre valoir qu’elles ont subi un
          préjudice moral et d’image à raison des actes de publicité comparative illicite qui doit être
          évalué, au regard de la gravité de l’atteinte à la réputation et de l’importance des dépenses
          de communication et de publicité qu’elles déboursent chaque année, à 50.000 euros
          chacune.
          La société Forseti fait valoir que les demandes de cessation au titre de la publicité
          comparative sont sans objet et que les demandes de suppression de l’intégralité des
          décisions de justice ont un caractère général, ne permettraient pas au juge de l’exécution
          d’en contrôler le respect et ne respectent pas le principe de la réparation intégrale.
          Elle ajoute que le préjudice n’est établi ni dans son principe ni dans son quantum ; que les
          chiffres d'affaires des appelantes sont en augmentation ; que les appelantes ne procèdent à
          aucune ventilation permettant de connaître les dommages personnellement subis par
          chacune ; que les fautes alléguées dans la constitution du fonds jurisprudentiel n’ont pas
          porté atteinte à leur image ; que s’agissant de la publicité comparative, un client gagné par
          doctrine.fr n’est pas un client perdu pour les appelantes ; que les demandes indemnitaires
          doivent être rejetées.
          Sur ce,
          En outre, les demandes de mettre un terme aux actes de publicités comparatives sont sans
          objet alors qu’il n’est pas contesté que les publicités comparatives incriminées ne sont plus
          accessibles sur le site doctrine.fr, et que la présence sur le site de Bfm.tv d’un extrait d’une
          émission n’est pas imputable à la société Forseti.
          S’agissant des demandes indemnitaires, la cour rappelle que les effets préjudiciables des
          pratiques consistant à s’affranchir d’une réglementation, dont le respect a nécessairement
          Lorsque tel est le cas, il y a lieu d'admettre que la réparation du préjudice peut être évaluée
          en prenant en considération l’avantage indu que s’est octroyé l’auteur des actes de
          concurrence déloyale, au détriment de ses concurrents, modulé à proportion des volumes
          d'affaires respectifs des parties affectés par ces actes (Cass., Com. 12 février 2020 n°17-
          31.614).
          Il est en outre admis qu’il s'infère nécessairement un préjudice, fût-il seulement moral,
          d’actes de dénigrement constitutifs de concurrence déloyale. (Com., 11 janvier 2017, n° 15-
          18.669).
          Cette jurisprudence, qui énonce une présomption de préjudice, sans pour autant dispenser
          le demandeur de démontrer l'étendue de celui-ci, et qui répond à la nécessité de permettre
          aux juges une moindre exigence probatoire, lorsque le préjudice est particulièrement
          difficile à démontrer, est applicable en l’espèce.
          Il convient enfin, à titre de mesure complémentaire, de faire droit partiellement droit aux
          demandes de publication dans les conditions du dispositif ci-après.
          Les appelantes ayant partiellement prospéré dans leurs demandes en appel, la procédure ne
          peut être qualifiée d’abusive. Les demandes de la société Forseti de ce chef seront rejetées
          et le jugement infirmé sur ce point.
          Sur le dénigrement
          La société Forseti soutient que la médiatisation du contentieux a été orchestrée pour lui
          nuire, en divulguant à la presse des informations avant même que la justice n’ait eu à
          statuer sur leur véracité ; que les appelantes ont sciemment alimenté la presse avec des
          accusations infondées ; que cela démontre une volonté délibérée de lui nuire sur le plan
          médiatique ; que cette intention de nuire se constate également dans les conclusions.
          Les appelantes font valoir que les allégations de la société Forseti ne caractérisent aucune
          faute de dénigrement.
Sur ce,
          Dit que la société Forseti a commis des actes de concurrence déloyale à l’égard des sociétés
          Edition Dalloz, Lexbase, Lexisnexis, Lextenso et Lamy Liaisons ;
          Ordonne la publication du l’extrait suivant du présent arrêt, pendant une durée de 60 jours
          consécutifs, à compter de la signification de l’arrêt devenu définitif, et sous astreinte de
          1.000 euros par jour de retard, en partie supérieure de la page d’accueil du site internet
          doctrine.fr, dont l’adresse Url est la suivante https://www.Doctrine.fr/, en utilisant la police
          et la taille des caractères usuelles pour la page d’accueil du site internet Doctrine.fr : :« Par
          arrêt en date du 7 mai 2025, la cour d’appel de Paris a jugé que la société Forseti a
          commis des actes de concurrence déloyale au préjudice des sociétés Editions Dalloz,
          Lexbase, LexisNexis, Lextenso et Lamy Liaisons et a condamné la société Forseti à les
          indemniser en réparation des préjudices subis de ce fait. » ;
          Condamne la société Forseti aux dépens de première instance et d’appel, et vu l’article 700
          du code de procédure civile, la condamne à verser à ce titre, pour les frais irrépétibles de
          première instance et d’appel, une somme de 30 000 euros, à chacune des sociétés Edition
          Dalloz, Lexbase, Lexisnexis, Lextenso et Lamy Liaisons.
LE GREFFIER LA PRÉSIDENTE