Cahier Biodiversite Complet
Cahier Biodiversite Complet
À l’école de la biodiversité - A
Sommaire
• La biodiversité au cœur du lycée, c’est possible !................................................................................ Page 4
À l’école de la biodiversité - 3
LA BIODIVERSITÉ AU CŒUR DU LYCÉE,
C’EST POSSIBLE !
VOUS ÊTES ENSEIGNANT EN LYCÉE ? VOUS SOUHAITEZ AGIR POUR LA BIODIVERSITÉ AVEC
VOS ÉLÈVES ? VOUS SOUHAITEZ PROPOSER DES ACTIVITÉS ORIGINALES AUX ÉCO-DÉLÉ-
GUÉS DE L’ÉTABLISSEMENT ? LE CAHIER « À L’ÉCOLE DE L A BIODIVERSITÉ » EST FAIT
POUR VOUS !
4 - À l’école de la biodiversité
➊ Un projet à votre mesure
En fonction de vos possibilités, du souhait de l’équipe pédagogique de travailler
en collaboration, de votre groupe d’élèves et en vous entourant de professionnels
tels qu’un animateur nature, un technicien d’un Parc naturel régional, etc, vous
7 BONNES créerez avec ce classeur un projet à votre image, qui vous correspondra au mieux.
RÉALISER UN appuyer sur une méthodologie simple et une démarche claire. Les actions propo-
sées sont adaptables afin de vous permettre de les intégrer au mieux à votre pra-
PROJET tique pédagogique.
À l’école de la biodiversité - 5
6 - À l’école de la biodiversité
Chapitre 1
Chapitre 1
Homme et Nature ?
Approche littéraire
et philosophique
Dans ce chapitre, le professeur trouve-
ra des supports pour aborder la biodiversi-
té sous un angle littéraire et philosophique.
Ce chapitre apporte des éléments d’infor-
mation, des outils pratiques pour lancer
le débat en classe avec ses élèves de manière
spontanée et ludique et des outils pour mettre ses
élèves en action au sein du lycée.
À l’école de la biodiversité - 7
Homme et Nature ?
fiche info
DEPUIS QU’IL EST APPARU, L’ÊTRE HUMAIN ENTRETIENT AVEC LA NATURE DES RAPPORTS COM-
PLEXES : VÉNÉRATION, PEUR, DIABOLISATION, ENVIE DE DOMINATION, FATALISME, EXPLOITA-
TION... DES RAPPORTS LIÉS À LA CULTURE, À L’ÉCONOMIE ET À LA RELIGION, QUI VARIENT EN
FONCTION DES LIEUX ET DES ÉPOQUES, MAIS RESTENT PROFONDÉMENT ANCRÉS DANS LES
CULTURES.
AUJOURD’HUI ENCORE, L’HOMME ABORDE LES NOUVELLES QUESTIONS ENVIRONNEMENTALES EN
S’APPUYANT SUR SON PROPRE RAPPORT À LA NATURE.
PRÉAMBULE
Des sociétés amérindiennes aux hyperurbains de Singapour, Séoul ou Shanghai, on retrouve sur Terre aujourd’hui
toutes les approches de la nature apparues au fil du temps. C’est pourquoi les diverses visions décrites ci-après
peuvent coexister au gré des époques.
Il faut noter que ces diverses approches, littéraires et philosophiques, des rapports entre Homme et Nature ne
correspondent pas nécessairement à une réalité historique.
1 B i e n q u ’a u j o u r d ’ h u i , o n s a c h e q u e
c e n ’e s t p a s l e p r o p r e d e l ’ H o m m e , b e a u-
c o u p d ’a u t r e s e s p è c e s u t i l i s e n t d e s o u t i l s (l ’e n c l u m e d u
pic, les loutres ouvrant les coquillages avec une pierre, les chimpanzés
pêchant le termite à la baguette…)
À l’école de la biodiversité - 9
Homme et Nature ?
L’HOMME ET LA TERRE : TRANSFORMATION DU Aujourd’hui, une grande par tie des ressources
PAYSAGE naturelles sont détournées des pays où elles sont
extraites ou produites en faveur des pays développés.
Si on prend l’exemple de la fève de cacao, le Ghana et
Il y a 8 à 10 000 ans, l’Homme développe la culture et l’éle- la Côte d’Ivoire représentent, à eux deux, plus de 60%
vage : il se rend ainsi « maître de la Nature » par la domesti- de la production mondiale 2 . Et pourtant, la moitié des
cation de plusieurs espèces animales et végétales. producteurs ivoiriens vit sous le seuil de pauvreté.
S’il dépend encore longtemps et largement d’éléments Des années 1970 à nos jours, beaucoup de pays du
naturels (les saisons, les pluies, la température…), il s’affran- Sud qui étaient autosuffisants du point de vue ali-
chit d’une dépendance directe et immédiate (par exemple, mentaire ont développé des monocultures de café,
il peut plus facilement mettre de côté de la nourriture pour de palmier (à huile)… autant de produits destinés à
des périodes de disette). l’exportation.
Dans le même temps, les populations de ces pays se
Pour améliorer son bien-être, il va profondément et durable-
retrouvent dans des situations de pauvreté croissante
ment modifier son territoire en pratiquant la technique du brû-
et de sous-alimentation chronique… ce qui les conduit
lis pour mettre en place ses cultures. Cette technique entraîne
souvent à surexploiter la biodiversité restante de leur
peu à peu une déforestation. L’Homme pratique l’irrigation, territoire.
creuse des étangs pour « stocker l’eau », plante des vergers,
crée des routes pour mieux se déplacer…
UNE HISTOIRE DE DOMINATION ?
Cette sédentarisation va modeler les paysages jusqu’à nos
jours, et va totalement inverser le rapport de force entre la Le développement de l’agriculture et la domination de l’Homme
sur la Nature introduit également la notion de propriété.
Nature et l’Homme.
Là où il fallait tous les efforts des communautés primitives
pour survivre, cette domination favorise l’individualisme,
l’appropriation d’une partie de la production, voire des terres
et même du travail de l’Homme (au travers de l’esclavagisme,
du servage ou du travail).
Pour la minorité dominante, les ressources naturelles ne sont
pas « limitées » puisqu’elle en possède bien plus qu’elle ne peut
en consommer pour son seul profit.
De ce fait, pendant très longtemps, cette hiérarchisation des
rapports sociaux a encore accru la domination de l’Homme
sur la Nature.
Dans cette seconde partie, nous parlerons principalement des rapports entre l’Homme et la
Nature tels qu’ils se sont développés dans le monde occidental.
Analyser ces mêmes rapports d’un point de vue oriental ou africain
présenterait des conclusions certainement différentes...
L’APPROCHE RELIGIEUSE
Par la suite, le développement des religions monothéistes
change radicalement la place de l’Homme dans la Nature :
Dieu a créé l’Homme « à son image », il est par conséquent, à
son tour, supérieur à la Nature que Dieu a créée pour l’Homme.
L’Homme est donc placé au centre de la Nature, créée pour sa
libre disposition.
Qui plus est, probablement en opposition (voire en concur-
rence) avec des religions animistes, cer tains aspects
purement naturels, les « forces non expliquées » (la foudre,
les cycles naturels, lunaires…), les connaissances « natu-
ralistes » (les plantes médicinales par exemple), les fêtes
païennes, la fin de l’hiver, la saison des amours, les instincts
naturels… deviennent « suspects » : ils sont largement du côté
« obscur » de la religion, c’est un peu la part du diable. Seuls
peuvent y avoir accès librement des hommes armés pour lut-
ter contre leur aspect satanique : le clergé ! Les rituels païens,
les croyances liées aux observations de phénomènes naturels
persistent, mais ne s’exposent plus et peuvent être condamnés.
Suivant cette « philosophie », l’Homme sauvage doit être édu-
qué (évangélisation des nouveaux territoires qui durera jusqu’au
20ème siècle), la Nature doit être maîtrisée, domptée. Les zones Dans d’autres religions, par exemple dans l’hindouisme,
de nature « sauvage » (marais, grottes, haute montagne…) la relation de l’Homme à la Nature est radicalement
deviennent maléfiques, impropres à la vie humaine. différente : la Nature et tout ce qui nous entoure sont
Ce schisme profond avec la Nature, à la limite de la schizophré- une manifestation de Vishnou, et donc d’essence divine.
nie (car c’est bien la Nature qui nous nourrit), perdure encore Dieu résidant en tout ce qui existe, la création entière
largement aujourd’hui, engendrant par exemple un souhait de est sacrée.
maîtriser la Nature dans toutes ses facettes.
L’APPROCHE RATIONALISTE
Avec le développement des sciences, la place de l’Homme
dans la Nature évolue profondément. Charles Darwin replace
l’Homme dans la Nature et en fait un résultat de l’évolution.
Pourtant, malgré toutes les découvertes scientifiques,
l’approche de la Nature reste totalement anthropocentrique. Productivisme :
La Nature devient un outil pour permettre à l’Homme d’as-
surer son seul développement. ni capitaliste, ni marxiste !
Plus que jamais, au travers des découvertes et avancées scien- Marxistes et capitalistes se sont entendus sur une chose :
tifiques, l’être humain souhaite se hisser définitivement au- la Nature n’est qu’une simple matière première, plus ou
dessus des lois naturelles : la famine, le froid, les prédateurs, moins abondante et exploitable à outrance.
les maladies, les catastrophes naturelles doivent être vaincus. De ce fait, les coûts induits par la dégradation de la Nature
C’est d’ailleurs avec l’ère des Lumières et la révolution et de l’environnement ne sont guère pris en compte par
scientifique que se développent des parcs publics où la nature les uns comme par les autres.
est extrêmement ordonnée. Les rivières et bords de mer sont
endigués, les marais et lagunes asséchés. Des territoires Pourtant, même aujourd’hui, prenant conscience que ces
« sauvages » sont ouverts à la civilisation grâce au chemin ressources naturelles ne sont ni totalement renouvelables
de fer puis aux routes. Prenons l’exemple du déplacement ni remplaçables, l’humain rationnel continue de penser
des populations à ce jour : si auparavant Homme et animaux qu’il pourra par sa science réparer les dégâts : il aménage, gère,
pouvaient se croiser et être libres de leurs mouvements, ce cultive la Nature, duplique les gènes, isole des molécules …
n’est plus le cas dès l’apparition des voies routières et ferro-
viaires. Ces dernières coupent mortellement les déplacements
des animaux pour laisser une priorité absolue aux déplace- L’HOMME DÉTACHÉ DE LA NATURE
ments humains. La Nature est ainsi restreinte et délimitée. Avec l’ultra urbanisation des populations (plus de 67% des
Aujourd’hui, l’être humain doit recréer des couloirs de biodi- Français vivent dans des villes 3), la dénaturation progres-
versité afin de permettre une meilleure circulation des espèces.
sive de nos sociétés et le développement des technologies,
Avec le développement de la société industrielle, les matières l’être humain n’est-il pas en train de s’affranchir totalement
premières, l’espace et l’eau font l’objet d’une exploitation
de la Nature ? Le développement d’une agriculture hors-
croissante, mondiale.
sol, la maîtrise progressive de l’Homme sur sa reproduction
Tous les éléments naturels sont jaugés à l’aune de leur
(bébés éprouvettes, clonage…), sur son corps (remplacement
intérêt pour l’Homme et exploités sans vergogne, sou-
vent jusqu’à leur disparition pure et simple. Cer tains d’organes, soutien technologique aux fonctions vitales) voire
pensent que cela n’est pas grave, car la science toute sur ses gènes, l’Homme s’affranchit progressivement des
puissante pour voira rapidement à leur remplacement. limites naturelles et de sa dépendance à la Nature. Peut-il
Par ailleurs, les « progrès » liés à cette exploitation de la s’en passer totalement ?
Nature et des ressources naturelles bénéficient à une minorité
favorisée, alors que les coûts sociaux et environnementaux
sont portés par l’ensemble de la société.
Malgré (ou à cause de) ces excès, c’est dans cette société où la
Nature est surexploitée qu’apparaît dans notre culture occi-
dentale une conscience du besoin de « protéger la Nature ».
Ce besoin est avant tout utilitariste ; ce sont des espèces utiles
que l’on protège et les premiers protecteurs sont bien sou-
vent des chasseurs « éclairés ». Qui plus est, en ce domaine, 3 La France et ses territoires - Insee, avril 2021, 204 p.
les pays anglo-saxons font figure de pionniers.
À l’école de la biodiversité - 11
Homme et Nature ?
UN RETOUR À LA NATURE
Dans le même temps, on peut observer a contrario une tendance plusieurs générations et se développent en opposition à l’avan-
à revenir vers la Nature. De nombreuses personnes ressentent cée technologique. L’être humain réfléchit autrement son sys-
tème de production, dans un souci croissant du respect du
un manque et réapprennent à se « reconnecter » à la Nature.
vivant. On peut toutefois se demander ce qui provoque ce mou-
Engagement dans les questions environnementales, dévelop-
vement : est-ce une prise de conscience collective du besoin de
pement de produits issus de l’agriculture biologique, Forest
Nature dans nos vies quotidiennes ? Ou une réaction face aux
school (autrement appelées les écoles du dehors) : depuis les catastrophes naturelles qui sont désormais plus que visibles ?
années 90, ces préoccupations provoquent un engouement sur
Sources
• L’homme et la nature ; une histoire mouvementée - Valérie Chansigaud, avril 2013, Éditions Delachaux et Niestlé, 276 p.
• La peur de la nature - François Terrasson, 1988, Éditions Sang de la terre, 192 p.
12 - À l’école de la biodiversité
Homme et Nature ?
QUELS RAPPORTS
ENTRE L’HOMME ET LA NATURE ?
fiche débat 1
ÉTUDIER LES RAPPORTS ENTRE L’HOMME ET LA NATURE RELÈVE À LA FOIS DE LA PHILOSOPHIE, DE
LA SOCIOLOGIE ET DE LA PSYCHOLOGIE. C’EST UNE QUESTION QUI A SUSCITÉ DE TRÈS NOMBREUSES
RÉFLEXIONS ET ÉCRITS, SANS QU’IL SOIT POSSIBLE AUJOURD’HUI DE VRAIMENT POUVOIR L’ÉTUDIER
DE MANIÈRE OBJECTIVE ET DONC UNIVERSELLE, TANT CELA DÉPEND DE NOTRE CULTURE MÊME.
MAIS SE POSER LA QUESTION, N’EST-CE PAS AU MOINS PRENDRE CONSCIENCE DE CE QUI ALIMENTE
NOS COMPORTEMENTS PASSÉS ET PRÉSENTS VIS-À-VIS DE LA NATURE ?
OBJECTIFS DE COMPÉTENCES
• Appréhender des connaissances de grands textes et
courants de pensée philosophique.
• Mieux appréhender les notions philosophiques telles que
la naturalité de l’Homme.
• Échafauder une réflexion, se forger un avis sur les questions
liées aux rapports entre Homme et Nature.
• Élaborer un argumentaire et le développer oralement.
OBJECTIFS DE COMPORTEMENT
• Savoir argumenter en faveur d’une approche philosophique
de la Nature.
• Savoir écouter, comparer des arguments et tolérer les
positions des autres.
PRÉPARATION
➊ Étape 1 : lancer l’activité (10 min)
Présentez l’activité : « J’ai trouvé un test amusant dans un
magazine et j’aimerais que chacun d’entre vous le passe ».
Diffusez le test (ci-joint fiche débat 2) à chaque élève. Lais- ➌ Étape 3 : présenter les différentes « opinions »
sez-leur 10 minutes pour le remplir, pas plus. (30 min)
➞ Chaque groupe à tour de rôle (tour choisi au hasard) vient
➋ Étape 2 : préparer le débat (20 min) présenter son approche de la Nature avec un maximum
➞ Préparez 4 feuilles avec les 4 symboles et affichez-les dans d’arguments pendant 5 minutes. Les élèves auront intérêt
les 4 coins de la classe. à afficher leurs arguments chocs au fur et à mesure qu’ils
les énoncent.
➞ Quand les élèves ont passé le test, demandez-leur de
rejoindre leur symbole. ➞ À la fin de chaque présentation, les autres groupes peuvent
leur poser des questions pendant 2 minutes. De préférence
➞ Pour les élèves n’ayant pas de symbole déterminé après le
pendant ce temps, demandez-leur de ne poser que des
test, vous pouvez leur laisser le choix de rejoindre le groupe
questions qui expliquent la position du groupe, pas de
de leur préférence ou les mettre d’autorité dans le ou les
commencer à contre-argumenter.
groupes les moins fournis.
➞ Distribuez à chaque groupe d’élèves les textes correspon- ➍ Étape 4 : débat et choix (15 à 20 min)
dant à leur symbole (ci-joint fiche débat 3) et demandez-leur ➞ Les 4 groupes ont présenté leur position ; les élèves peuvent
de les lire attentivement. Ils doivent trouver dans ces textes, maintenant contredire les arguments des autres groupes.
puis en discutant à l’intérieur de leur groupe, un maximum Demandez-leur de s’exprimer clairement et brièvement
d’arguments pour défendre leur approche de la Nature. (moins de 30 secondes) afin de rendre le débat dynamique.
Les élèves peuvent inscrire leurs arguments chocs sur des
feuilles de couleur avec un marqueur (en gros, pour que ➞ Après 15 minutes de débat (plus si le débat est animé),
cela soit lisible de loin). demandez à chaque groupe d’apporter une dernière conclu-
sion, le dernier mot.
➞ Quand c’est fait, donnez à chaque élève 3 à 4 pense-bêtes :
chacun doit venir les coller sur le ou les arguments qui les
Vous le savez en tant que pédagogue, le débat a peu de ont le plus convaincus (sans tenir compte forcément de leur
chances de réellement faire changer d’opinion les uns opinion de départ).
et les autres. Tout au plus de convaincre les indécis. Quand tous les élèves ont « voté », regardez quels sont les
Les représentations initiales des élèves sont forte- arguments qui ont reçu le plus de suffrages. Pour quelles
ment gravées en eux. Mais cela les oblige néanmoins à raisons ? Qu’en conclure ?
énoncer clairement leur avis, à trouver des arguments
« objectifs » et à se poser des questions. La suite… c’est
de votre domaine !
À l’école de la biodiversité - 13
Homme et Nature ?
fiche débat 2
L’HOMME EST-IL NATUREL ? L’HOMME EST-IL UN ÊTRE DÉNATURÉ ? L’HOMME A-T-IL UNE PLACE
PRIVILÉGIÉE DANS LA NATURE ? LA CULTURE SE CONTENTE-T-ELLE DE COMPLÉTER LA NATURE
OU SE SUBSTITUE-T-ELLE À ELLE ? CE SONT DES SUJETS DE BACCALAURÉAT DE PHILOSOPHIE.
NOUS VOUS PROPOSONS DE LES ABORDER DE MANIÈRE LUDIQUE.
Passez individuellement le test « quelle est votre nature ? ». Ce test n’a, bien entendu, aucune valeur scientifique, psychologique
ou sociologique ! Quand vous l’avez passé, additionnez vos points et déterminez quelle est votre nature.
Comptez combien vous avez de symboles colorés :
♦ ▼ ■ ►
QUESTIONS
♦ ♦
d’environne- c - la planète se débrouille mieux de préférence
ment, je pense ... c - à pied, dès que je le peux.
sans moi.
que…
d - ce n’est pas ma faute, ce
n’est pas à moi de trouver des
solutions.
► d - en transports en commun,
covoiturage... ■
♦ ♦
d - fort, indestructible : quoiqu’il
d - mon sac à dos. advienne, la nature reprendra
le dessus.
RÉPONSES
→ Vous avez plus de 8 ♦ : vous êtes ressource inépuisable et qu’il faut donc la → Vous avez plus de 8 ► : vous êtes
un .e NATURALISTE CONVAINCU.E gérer avec parcimonie, sans excès. un NÉO MODERNISTE
Pour vous, la Nature est primordiale, elle Mais vous ne dédaignez pas les sciences Pour vous, la Nature ne fait pas partie
est sacrée. Vous ne pouvez pas concevoir et la technologie, et n’êtes pas partisan de votre quotiden. C’est beau en photo,
de vivre sans elle. du retour à la vie d’antan.
Vous vous émer veillez du travail des mais vous retrouver en pleine nature vous
abeilles, de la communication entre les ennuie, voire vous fait un peu peur.
16 - À l’école de la biodiversité
Homme et Nature ?
fiche débat 3
TEXTE 1
L’homme et la mer ils sont toutefois produits par des organismes vivants qui se
«Homme libre, toujours tu chériras la mer ! protègent ainsi contre un monde qui, autrement, leur serait
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme hostile. Pour toute vie sur Terre, l’air est une protection contre
Dans le déroulement infini de sa lame, les froids abîmes de l’espace et ses redoutables radiations.
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer. L’interaction sur Terre entre la vie, l’air, la mer et les miné-
Tu te plais à plonger au sein de ton image ; raux n’a rien d’étonnant. Il a toutefois fallu un regard
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur extérieur pour entrevoir la possibilité que cette interaction
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur puisse être le fait d’un seul système vivant gigantesque ayant
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. la capacité de maintenir la Terre dans l’état le plus favorable
à la vie qu’elle héberge.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ; Une entité comprenant une planète entière avec une puissante
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, capacité de réguler le climat mérite un nom qui soit digne d’elle.
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! C’est l’écrivain William Golding qui suggéra le nom de Gaïa.
Et cependant voilà des siècles innombrables Nous avons accepté sa proposition avec enthousiasme et Gaïa
Que vous vous combattez sans pitié ni remord, est aussi le nom de l’hypothèse scientifique selon laquelle le
Tellement vous aimez le carnage et la mort, climat et la composition de la Terre doivent toujours demeu-
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !» rer près du point optimum pour les êtres vivants qui l’habitent.
Les preuves à l’appui de l’hypothèse Gaïa sont aujourd’hui nom-
Charles Baudelaire breuses, c’est là toutefois, comme il arrive souvent en science,
Les fleurs du mal une chose moins importante que l’usage que l’on peut faire
de ladite hypothèse, comme d’un miroir permettant de voir le
monde différemment et de faire surgir de nouvelles questions
quant à la nature de la Terre.
TEXTE 2 Si nous sommes tous des créatures faisant partie de Gaïa, grandes
«Nous voyons maintenant que l’air, l’océan et le sol sont bien
ou petites, depuis la bactérie jusqu’à la baleine, nous sommes alors
plus qu’un simple environnement indépendant des organismes
tous potentiellement importants pour son bien-être.»
vivants : ils font eux-mêmes partie de la vie. L’air est à la vie
ce que la fourrure est au chat ou ce que le nid est à l’oiseau. James Lovelock
Ni l’air, ni la fourrure, ni le nid ne sont en eux-mêmes vivants, L’hypothèse Gaïa
■
TEXTE 3
«Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, Car elles m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir à des
il créa l’homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit : connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au lieu de
Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettis- cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles,
sez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du on peut en trouver une pratique, par laquelle connaissant la
ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu dit : force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des
Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi
à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos
d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture.» artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les
Genèse usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme
Chapitre 1…27 28 29 maîtres et possesseurs de la nature.
Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une
TEXTE 4 infinité d’artifices, qui feraient qu’on jouirait, sans aucune
«Sitôt que j’ai eu acquis quelques notions générales touchant
peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui
la physique, et que commençant à les éprouver en diverses dif-
s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conserva-
ficultés particulières, j’ai remarqué jusques où elles peuvent
tion de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le
conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s’est
servi jusqu’à présent, j’ai cru que je ne pouvais les tenir cachées fondement de tous les autres biens de cette vie.»
sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer, René Descartes
autant qu’il est en nous, le bien général de tous les hommes. Discours de la méthode (1637) 6ème partie
À l’école de la biodiversité - 17
Homme et Nature ?
▼
TEXTE 5
«Se conformer à la nature, c’est d’abord assumer le rôle qui Ensuite on a pris des socs, puis des tracteurs, puis d’énormes bull-
a été dévolu à l’homme dans le plan cosmique. L’homme n’est dozers et maintenant on casse tout. On a droit aux technologies,
en effet qu’un élément dans le grand corps de l’univers, assi- on n’a pas le droit d’en faire un mauvais usage - je suis convaincu
gné à une fonction précise, au service du tout. que les dérèglements écologiques viennent d’un profond désinté-
Quelle est donc sa nature ou sa mission propre ? La Provi- rêt pour la terre. Le fait de ne pas l’aimer, tout part de là.»
dence a disposé chaque chose en vue d’une fin : la vigne pour Jean-Marie Pelt
produire les raisins et l’olivier les olives, l’herbe pour nourrir
les animaux, ceux-ci pour qu’ils nous fournissent leur viande, TEXTE 7
leur peau, leur force, leur lait, etc. «Vivre en parenté avec la nature, notre civilisation ne sait plus
Quant à l’homme, elle lui a donné la conscience de ses repré- ce que cela signifie. L’homme occidental détruit le monde rural,
sentations et la réflexion pour qu’il puisse contempler l’har- il aseptise le milieu naturel. Son obsession : exercer un contrôle
monie du monde, la comprendre et en reproduire l’image dans sur tout. Son idéal : un environnement droit et propre. Bientôt,
sa conduite. La perfection de l’univers exigeait, en effet, qu’il routes et allées quadrilleront les forêts. L’homme aura ruiné
y eût un spectateur pour tant de beauté, et un spectateur actif ce qui lui permet de respirer et anéanti l’un des hauts lieux de
qui convertît son émerveillement en imitation. l’imagination. Ses liens avec la nature semblent résumés dans
C’est à cette fin que « la divinité introduite dans le monde cette alternative : détruire ou maîtriser. Il oppose un seul mot
l’homme, spectateur du divin et de ses œuvres, non seule- d’ordre à la destruction massive, celui de protection. Et au bout
ment leur spectateur, mais leur interprète ». L’homme est du compte : même incompréhension, même violence, même
donc un microcosme : quoique simple partie de la nature uni- impasse. Car l’homme confond la protection et l’assujettisse-
verselle, il a pour vocation d’en refléter la totalité et d’en repro- ment. En fait il a peur. Peur qu’il puisse exister quelque chose
duire les harmoniques.» d’extérieur à l’humanité. Peur de tout ce qu’il ne peut ni pré-
voir ni planifier. Sans même savoir qu’il agit ainsi par peur de
Claude Chrétien
sa propre nature, la plus obscure, la plus sauvage, mais aussi
Introduction au Manuel d’Epictète
la plus féconde : ses émotions, ses instincts, ses pulsions. On
ne peut vivre en parenté avec la nature sans comprendre ce
TEXTE 6 que nous sommes. Et qui sait si la pierre, l’arbre, la nuit ou le
«Le problème, c’est le rapport complètement inadéquat avec serpent ne nous offrent pas les clefs d’une véritable connais-
la nature : au lieu de la jardiner avec amour, nous l’exploi-
sance de soi.»
tons. Ce n’est pas de l’avoir labourée un jour, c’est de l’avoir
brutalisée. Les premiers jardins ont été faits par des femmes, François Terrasson
de manière toute féminine... La civilisation anti-nature
►
TEXTE 8
«La nature a voulu que l’homme tire entièrement de lui-même
tout ce qui dépasse l’agencement mécanique de son existence
parvenir par son travail à s’élever de la plus grande rudesse d’au-
trefois à la plus grande habileté, à la perfection intérieure de son
animale et qu’il ne participe à aucun autre bonheur ou à aucune mode de penser et par là (autant qu’il est possible sur terre) au
autre perfection que ceux qu’il s’est créés lui-même, libre de bonheur, et qu’il dût ainsi en avoir tout seul le mérite et n’en être
l’instinct, par sa propre raison. La nature, en effet, ne fait rien redevable qu’à lui-même, c’est aussi comme si elle tenait plus
en vain et n’est pas prodigue dans l’usage des moyens qui lui à ce qu’il parvînt à l’estime raisonnable de soi qu’au bien-être.»
permettent de parvenir à ses fins. Emmanuel Kant
Donner à l’homme la raison et la liberté du vouloir qui se fonde Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique
sur cette raison, c’est déjà une indication claire de son dessein
en ce qui concerne la dotation de l’homme. L’homme ne doit TEXTE 9
donc pas être dirigé par l’instinct, ce n’est pas une connais- «1- Les transhumanistes prônent le droit moral, pour ceux
sance innée qui doit assurer son instruction, il doit bien plutôt qui le désirent, de se servir de la technologie pour accroître
tirer tout de lui-même. leurs capacités physiques, mentales ou reproductives et d’être
La découverte d’aliments, l’invention des moyens de se cou- davantage maîtres de leur propre vie. Nous souhaitons nous
vrir et de pourvoir à sa sécurité et à sa défense (pour cela la épanouir en transcendant nos limites biologiques actuelles.
nature ne lui a donné ni les cornes du taureau, ni les griffes 2- Nous prônons une large liberté de choix quant aux possi-
du lion, ni les crocs du chien, mais seulement les mains), tous bilités d’améliorations individuelles. Celles-ci comprennent
les divertissements qui peuvent rendre la vie agréable, même
les techniques afin d’améliorer la mémoire, la concentration
son intelligence et sa prudence et aussi bien la bonté de son
et l’énergie mentale ; les thérapies permettant d’augmenter la
vouloir, doivent être entièrement son œuvre.
durée de vie, ou d’influencer la reproduction ; la cryoconser-
La nature semble même avoir trouvé du plaisir à être la plus vation, et beaucoup d’autres techniques de modification et
économe possible, elle a mesuré la dotation animale des hommes d’augmentation de l’espèce humaine.»
si court et si juste pour les besoins si grandi d’une existence
commençante, que c’est comme si elle voulait que l’homme dût
Déclaration de l’Association transhumaniste mondiale (1999)
18 - À l’école de la biodiversité
Homme et Nature ?
LA BIODIVERSITÉ EN ACTION :
ENQUÊTE AU LYCÉE
fiche action
CETTE ACTIVITÉ PREND LA FORME D’UNE ENQUÊTE AU COURS DE LAQUELLE LES ÉLÈVES VONT
INTERROGER LEUR ENTOURAGE SUR LA MANIÈRE DONT ILS APPRÉHENDENT LEUR RAPPORT À LA
NATURE AU SEIN ET À L’EXTÉRIEUR DU LYCÉE.
Lien
e avec
pos ibl HÉ-
s
T
LES MA ES
MATIQU
OBJECTIFS Exploitation
• Faire prendre conscience aux élèves des rapports de leurs Quand les groupes ont terminé leur enquête, réunissez la
concitoyens avec la Nature. classe afin d’exploiter les réponses. Le professeur de mathé-
• Aller vers les autres, s’exprimer face à eux. matiques pourra apporter sa contribution pour le traitement
• Traiter les données (réponses au sondage). des résultats de l’enquête.
Mettez-vous d’accord ensemble sur le mode de cumul et de
PRÉPARATION présentation des résultats. Quelle interprétation pourrez-vous
Photocopiez la fiche « quels sont nos rapports à la Nature ? » en faire ?
(Fiche action n°1 verso) - à raison de 5 exemplaires par groupe Quelques pistes d’exploitation
d’élèves. ➞ Si l’échantillon représentatif est suffisant, il peut être inté-
ressant de calculer le pourcentage moyen de réponses à
DÉROULEMENT chaque question et l’écart-type :
Motivation • Il faut alors discuter ensuite pour relativiser une impres-
« Faisant suite à notre débat sur nos rapports avec la nature, sion générale (tout le monde pense que) avec une valeur
est-ce que nos représentations des rapports de l’Homme avec statistique (X % des personnes pensent que… avec une
la Nature vous semblent correspondre avec l’opinion publique ? marge d’erreur de Y %).
Comment pourrait-on s’en assurer (remarquez que l’idée de • Il est intéressant d’une part de comparer cette approche
répéter la même opération de débat avec le public serait assez avec un micro-trottoir (souvent pratiqué à la télévision),
compliquée) ? d’autre part avec les sondages (sans marge d’erreur ou
Je vous propose d’élargir le débat en allant interroger les très rarement) : c’est un vrai exercice d’éco-citoyenneté !
autres élèves du lycée, les enseignants, les personnels non ➞ On peut faire des catégories en fonction du débat qui a eu
enseignants, mais aussi pourquoi pas, vos parents, amis. » lieu en classe avant (activité débat).
Réalisation
Faites des groupes de 3 élèves. Distribuez-leur une fiche « quels
sont nos rapports à la Nature ? ».
Faites lire le protocole par un élève.
Décidez du nombre et du public à interroger.
À l’école de la biodiversité - 19
ENQUÊTE : QUELS SONT NOS RAPPORTS
À LA NATURE ?
Protocole du sondage
Constituez un groupe de 3 élèves et donnez-leur les ➜ Deux d’entre vous interrogent la personne, le troisième
consignes suivantes : note les réponses.
➜ Adressez-vous à chaque fois à une seule personne à la ➜ Evitez d’entamer le débat avec elle, ce n’est pas l’occa-
fois. sion.
➜ Saluez-la poliment et annoncez que vous réalisez cette ➜ Le sondage est anonyme ; notez juste sur la feuille,
enquête pour la classe. l’âge et le sexe de la personne interrogée.
➜ Posez-lui alors toutes les questions de l’enquête. ➜ N’oubliez pas de remercier la personne interrogée.
PERSONNE INTERROGÉE
Sexe : Homme Femme Année de naissance :
20 - À l’école de la biodiversité
Chapitre 2
Chapitre 2
Biodiversité
Approche scientifique
Dans ce chapitre, le professeur trouvera des
supports pour aborder la biodiversité sous
l’angle scientifique. Il y trouvera les princi-
paux éléments de connaissance pour mieux
comprendre la biodiversité, son état actuel,
son importance, les enjeux de sa conservation.
Ce chapitre propose également des outils pratiques
pour lancer le débat en classe avec les élèves de
manière constructive et dynamique et des outils
pour les mettre en action sur le lycée, en les inci-
tant à contribuer à des observatoires de sciences
participatives.
À l’école de la biodiversité - 21
Approche scientifique
LA BIODIVERSITÉ :
QU’EST-CE QUE C’EST ?
fiche info
LE CONCEPT DE « DIVERSITÉ BIOLOGIQUE » A ÉTÉ CRÉÉ DANS LES ANNÉES 1980 PAR UN BIOLOGISTE
AMÉRICAIN, THOMAS LOVEJOY. LE TERME « BIODIVERSITÉ » SERA CONSACRÉ EN 1992 À L’OCCASION
DU SOMMET DE LA TERRE DE RIO DE JANEIRO. AUJOURD’HUI, C’EST L’UN DES PILIERS DU DÉVELOP-
PEMENT DURABLE. MAIS DE QUOI PARLE-T-ON ? QUEL EST L’ÉTAT DE LA BIODIVERSITÉ AUJOURD’HUI ?
UNE DÉFINITION
Biodiversité / [bjodivεRsite]
Nom féminin
Néologisme créé en 1985 à partir du grec bios, vie, et de diversité, venant du latin diversus, opposé, divers.
Terme qui désigne la diversité du monde vivant à tous les niveaux : diversité des milieux (écosystèmes),
diversité des espèces, diversité génétique au sein d’une même espèce.
Et les
sous-espèces ?
On appelle «sous-espèces» le rang
taxinomique inférieur à l’espèce. Il
concerne des espèces différentes et
séparées géographiquement mais trop
proches génétiquement pour les consi-
dérer comme différentes.
Par exemple, le Hérisson est une espèce,
mais on distingue le Hérisson de l’Europe
de l’Ouest, le Hérisson du Portugal, etc.
Lecture : 1.8 % des
espèces décrites dans le
monde sont des poissons
À l’école de la biodiversité - 23
Approche scientifique
Plus d’informations
Sites internet :
• Site internet de la DREAL Grand Est : www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr
• Plateforme pour la biodiversité du Grand Est : https://biodiversite.grandest.fr/
Sources :
• How Many Species Are There on Earth and in the Ocean ? - Mora C, Tittensor DP, Adl S, Simpson AGB, Worm B (2011),
• Données de la Biodiversité dans les territoires, Grand Est et France - INPN MNHN, (2024)
• Vers une sixième grande crise d’extinctions ? - Barbault R. et Chevassus-au-Louis B., (eds.), Biodiversité et changements glo-
baux. Enjeux de société et défis pour la recherche, édition adpf, pp.24-36. Teyssèdre A., (2004),
• Le découpage en unités urbaines de 2010 - François Clanché et Odile Rascol, INSEE (25/08/2011)
• Liste rouge des espèces menacées en France - UICN, (2009)
24 - À l’école de la biodiversité
Approche scientifique
LA BIODIVERSITÉ... EN DÉBAT !
fiche débat 1
LES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES, ON EN PARLE ?
MÊME DANS LES SCIENCES, LA VÉRITÉ N’EST PAS ABSOLUE. LES THÉORIES LES PLUS « SÛRES »
PEUVENT ÊTRE REMISES EN QUESTION, LES HYPOTHÈSES LES PLUS FOLLES ET LES CONTROVERSES
PEUVENT SE RÉVÉLER LES PLUS PROCHES DE LA VÉRITÉ. NON, LA TERRE N’EST PAS PLATE ET ON
NE TOMBE PAS EN ALLANT AU BOUT DU MONDE. OUI, LES CONTINENTS DÉRIVENT. IL EXISTE BIEN UN
MAMMIFÈRE QUI POND DES ŒUFS, QUI A UN BEC DE CANARD, DES PATTES DE LOUTRE, UNE QUEUE
DE CASTOR… LA POLÉMIQUE FAIT SOUVENT RAGE DANS LE MONDE SCIENTIFIQUE ET LA BIODIVER-
SITÉ EST UNE SOURCE INTARISSABLE DE DISCUSSION. ALORS, POURQUOI NE PAS SE SERVIR DU
DÉBAT POUR FAIRE ÉMERGER LES DIVERSES NOTIONS QUE RECOUVRE LE TERME DE BIODIVERSITÉ ?
OBJECTIFS DE COMPÉTENCES
• Réinvestir des connaissances acquises autour de la biodi-
versité. Un peu de vocabulaire...
• Mieux appréhender les notions d’équilibre des écosystèmes,
d’adaptation, d’évolution.
Les EEE - Espèces Exotiques Envahissantes - désignent
• Échafauder une réflexion, se forger un avis sur les questions les espèces introduites sur un territoire dont elles sont
liées à la biodiversité. originellement absentes, et qui menacent l’équilibre et
la biodiversité locale lors de leur prolifération.
• Élaborer un argumentaire et le développer oralement.
• Savoir écouter, comparer des arguments et prendre parti. Elles ont eu plusieurs noms, plus ou moins péjoratifs :
espèces invasives, envahissantes...
OBJECTIF DE COMPORTEMENT
• Savoir argumenter en faveur de la biodiversité.
PRÉPARATION
Présentez l’activité :
Des espèces exotiques
« La commune de votre lycée se demande s’il faut agir ou non
et de quelle manière, à propos de la présence sur son territoire envahissantes ou non ?
d’espèces exotiques : un bosquet de Renouées du Japon sur
un talus de route nationale, de la Myriophylle aquatique dans
des fossés et un étang, des Frelons asiatiques dans une prai- Nous avons choisi 3 espèces avec un potentiel
différent :
rie en bordure de la commune et des Coccinelles asiatiques
dans les parcs et jardins de la ville. Pour en savoir plus, elle ➜ La Renouée du Japon (Reynoutria japonica) est
fait appel à deux groupes d’experts ». Nous allons organiser le considérée comme très invasive et peut, à forte
débat de manière à aider la commune à prendre sa décision. concentration, déséquilibrer un milieu.
Diffusez les 2 textes polémiques « Qui a peur des espèces ➜ La Myriophylle aquatique ou Myriophylle du Bré-
invasives ? » et « Dédiaboliser les espèces invasives sans sil (Myriophyllum aquaticum) est une espèce exo-
minimiser les impacts » à tous les élèves. Demandez-leur de tique, généralement considérée comme invasive,
et très difficile à limiter une fois installée.
lire les textes à la maison la veille.
➜ Le Frelon asiatique ou Frelon à pattes jaunes
Formez 4 équipes : ( Vespa velutina) a une forte capacité d’adaptation
➊ Le premier groupe d’experts se basant notamment sur les et de dispersion, ce qui le rend assez résistant aux
méthodes de lutte contre sa propagation.
arguments de J. Tassin, pense qu’il est plutôt inutile d’inter-
venir. Il pourra proposer aussi des actions concrètes pour ➜ La Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est
s’adapter à la présence des espèces exotiques. considérée comme très envahissante et peut por-
➋ Le second groupe d’experts est plutôt pour une interven- ter atteinte aux populations locales, mais on mesure
encore mal son impact.
tion radicale. Il peut aussi proposer des actions concrètes
pour éliminer les espèces « invasives ».
➌ Le troisième groupe représente le maire et son conseil
municipal.
Le maire dirige les débats, donne la parole aux uns et aux
autres et peut intervenir pour poser des questions.
Les élus demandent la parole pour se faire expliquer
certains aspects et se faire une opinion.
➍ Le quatrième groupe est formé par des reporters et
journalistes qui vont enquêter pour rédiger un article à
destination du public. Ils peuvent poser des questions et se
substituent aux citoyens.
À l’école de la biodiversité - 25
Approche scientifique
DÉROULEMENT
Idéalement, les experts devraient pouvoir préparer un peu
leur dossier, à partir des deux textes ci-après, mais aussi en L’avis du pédagogue :
complétant leur argumentaire au CDI ou sur internet. jouez le jeu !
On tire au sort pour savoir quel groupe d’experts commencera Plus vous permettrez aux élèves de « rentrer » dans le
à présenter son argumentation. jeu de rôle, plus ils y prendront goût et s’y investiront.
Avant de commencer, laissez 15 à 20 minutes de réflexion à N’hésitez pas pour cela à utiliser quelques accessoires
chaque groupe ; passez parmi eux afin de les aider à structu- pour renforcer la dramatisation : des déguisements,
rer leur réflexion, à organiser leurs arguments. Rappelez qu’il même sommaire (écharpe pour le maire, cartes
s’agit d’un jeu de simulation et qu’ils doivent argumenter même de reporters, badges et blouses blanches pour les
si personnellement, ils ont un avis contraire. experts), utilisez des photos de milieux « envahis » pour
Ils vont intervenir à la demande du maire pour présenter leur illustrer les propos…
avis à tour de rôle pour une durée totale de 10 minutes maxi-
mum (chronométrée).
Les élus peuvent « buzzer » les experts si leurs arguments sont
incompréhensibles ou si leur discours est totalement incohé-
rent. Auquel cas, la parole passe immédiatement au deuxième
La pratique du débat
groupe d’experts concurrent qui peut commencer son contre- Rappelez aux élèves que le but du débat est d’être entendu
argumentaire (qui n’entre pas dans le temps chronométré). et compris ! Pour cela, il y a des règles.
Quand chacun des groupes a développé ses idées, il doit On convainc les autres avec des arguments scientifiques,
répondre aux questions des élus et reporters. C’est toujours des preuves établies, des faits objectifs, non avec des rap-
le maire qui préside les débats et décide quand ceux-ci sont ports de force, des éclats de voix, des montées de colère.
clos. Prévoir un temps maximum de 10 à 15 minutes. La durée totale de l’activité doit être de 50 à 60 minutes.
A la fin du débat, le conseil se retire pour voter à bulletin secret.
Les journalistes peuvent ensuite commenter les résultats
et demander au maire d’expliquer les raisons de son choix.
Laissez-leur un temps de questions d’environ 10 à 15 minutes.
Approche transversale
Compte tenu du type d’activité et des compétences qui
vont être mises en œuvre, il peut être intéressant de
préparer et organiser ce débat en transversalité avec
les professeurs de français.
26 - À l’école de la biodiversité
Approche scientifique
fiche débat 2
UN ENTRETIEN AVEC JACQUES TASSIN PAR PIERRE BARTHÉLÉMY
LE MONDE - 16 FÉVRIER 2014
CHERCHEUR AU CENTRE DE COOPÉRATION INTERNATIONALE EN RECHERCHE AGRONOMIQUE
POUR LE DÉVELOPPEMENT (CIRAD), JACQUES TASSIN A PUBLIÉ “LA GRANDE INVASION” AUX
ÉDITIONS ODILE JACOB. DANS CET OUVRAGE LIMPIDE ET PROFOND, IL REMET EN CAUSE LA VISION
MANICHÉENNE PORTÉE SUR LES ESPÈCES DITES INVASIVES ET, DU MÊME COUP, NOTRE REGARD
SUR LA NATURE ET SON ÉVOLUTION.
L’EXPRESSION « ESPÈCE INVASIVE » apparaissent comme les secondes responsables des extinc-
IMPLIQUE UNE CONNOTATION PÉJORATIVE. tions d’espèces dans le monde, c’est précisément parce que
VOUS EXPLIQUEZ QU’IL FAUT SORTIR DU près de 80% de ces extinctions se manifestent dans les îles,
MANICHÉISME AU SUJET DE CES ESPÈCES ET où les prédateurs introduits ont un impact très élevé. Récem-
PRENDRE EN CONSIDÉRATION LEURS APPORTS ment, le renard est entré en Tasmanie et on s’attend à des
BÉNÉFIQUES. QUELS SONT-ILS ? conséquences terribles pour la faune indigène. Mais la Terre
Le terme « invasif » est vraiment lourd à porter. Qu’attendre de bon n’est pas une île. Ne généralisons pas ce qui n’est pas généra-
d’une espèce qualifiée d’invasive ? Lorsque le zoologue Charles lisable. Et il ne faut pas non plus confondre nuisance et chan-
Elton diffusa ce terme dans les années 1950, il s’agissait encore gement. Les plantes invasives, en l’occurrence, peuvent certes
d’une métaphore empruntée au contexte de la Seconde Guerre modifier la physionomie d’espaces naturels, mais elles n’ont
mondiale. Mais celle-ci a pris le pas sur la réalité. Notre discours jamais entraîné d’extinction avérée.
reste crispé autour de cette représentation négative.
Pourtant, toute population qui s’établit dans un environ- DE QUOI LES INVASIONS BIOLOGIQUES
nement interagit aussitôt avec les autres. C’est un jeu de SONT-ELLES LE SYMPTÔME
perpétuels ajustements où tout ce qui est bon à prendre est OU LE BOUC ÉMISSAIRE ?
rapidement pris, mais où l’on donne aussi beaucoup. Dans Les espèces invasives suivent de près notre sillage, mais payent
la banlieue de Davis, en Californie, on ne lutte plus contre parfois pour nos propres excès. Ce sont souvent des espèces
l’expansion du fenouil parce qu’on a découvert que c’était une qui ont habilement tiré parti de la manière dont on a façonné
ressource essentielle pour le monarque, papillon embléma- le monde. Les invasions d’algues vertes sur le littoral bre-
tique. En Camargue, les grandes aigrettes ont décuplé leurs ton, par exemple, résultent du lessivage de produits azotés
effectifs depuis l’invasion de l’écrevisse de Louisiane, dont qui leur conviennent très bien. Beaucoup d’espèces invasives
elles se nourrissent. De tels exemples abondent, mais la réussissent là où d’autres espèces périclitent. La tortue de
recherche est très peu sollicitée pour prospecter cet autre
Floride peut survivre dans des milieux pollués quand la cis-
versant des invasions biologiques.
tude d’Europe s’y meurt. Mais accuse-t-on alors la pollution,
vraie cause de ces deux invasions, pour affronter le vrai pro-
CELA SIGNIFIE-T-IL POUR AUTANT blème ? Non, on ramasse les algues vertes et on incrimine
QU’AUCUNE DE CES ESPÈCES VOYAGEUSES la tortue de Floride.
N’EST DANGEREUSE ?
Soyons clairs, il ne s’agit pas de minimiser cette réalité, encore Les espèces invasives sont certes opportunistes par nature.
moins de la nier. Mais il faut la clarifier si l’on ne veut pas res- Mais ne leur en voulons pas. Elles ne font que nous ressem-
ter empêtré dans les amalgames. Certes, les pathogènes, les bler, un peu trop peut-être. Les Aborigènes d’Australie consi-
prédateurs et les herbivores peuvent faire beaucoup de dégâts, dèrent que les espèces invasives sont méritantes parce qu’elles
tout particulièrement dans les îles. Le rat noir y serait à lui seul sont capables de se propager dans des milieux hostiles. Ils ont
responsable de la moitié des extinctions d’oiseaux marins. Je gardé ce don d’émerveillement que nous avons perdu face au
connais assez bien les îles tropicales. Ce qu’y font les espèces vivant. Il ne leur viendrait probablement pas à l’idée de mener
invasives n’est pas beau à voir. Mais si les espèces invasives des campagnes d’éradication de boucs émissaires.
* AUJOURD’HUI APPELÉES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES
À l’école de la biodiversité - 27
Approche scientifique
28 - À l’école de la biodiversité
Approche scientifique
À l’école de la biodiversité - 29
Approche scientifique
Source
Dédiaboliser les espèces invasives sans minimiser les impacts et les enjeux - Yohann Soubeyran, Le Monde (17/03/2014).
Disponible sur : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/03/17/dediaboliser-les-especes-invasives-sans-minimi-
ser-les-impacts-et-les-enjeux_4384508_1650684.html
Guides
• 350 arbres et arbustes - Margot et Roland Spohn, 2008, Editions Delachaux & Niestlé, 256 pages
• Le guide ornitho - Lars SVENSSON, Killian MULLARNEY, 2023, Editions Delachaux & Niestlé, 480 pages
• 450 fleurs - Margot et Roland Spohn, 2017, Editions Delachaux & Niestlé, 320 pages
• Le guide nature : les fleurs sauvages - 2022, Editions La salamandre, 167 pages
30 - À l’école de la biodiversité
Approche scientifique
LA BIODIVERSITÉ EN ACTION :
SCIENCES PARTICIPATIVES AU LYCÉE
fiche action
CETTE FICHE VOUS INVITE À ÉVALUER L’ÉTAT DE LA BIODIVERSITÉ DANS VOTRE LYCÉE, EN UTILISANT
DES OUTILS DES SCIENCES PARTICIPATIVES ADAPTÉS AU NIVEAU DES LYCÉENS. UNE ACTIVITÉ
MOTIVANTE, COLLECTIVE, LUDIQUE ET SCIENTIFIQUE. C’EST PARTI !
SCIENCES PARTICIPATIVES ?
Depuis les années 90, les scientifiques ont progressivement acté
l’importance de mobiliser des citoyens dans l’acquisition de
Nous vous proposons
données concernant l’état de la biodiversité. d’utiliser trois protocoles
En effet, si la connaissance naturaliste repose en majeure existants.
partie sur des experts (le plus souvent, experts d’un taxon ou
d’une famille), ceux-ci sont dans l’incapacité de récolter suf-
Pourquoi ?
fisamment de données pour apporter une vision exhaustive L’intérêt de vous demander de mettre en œuvre
de l’état et de l’évolution (rapide) des populations animales et plusieurs protocoles existants est triple :
végétales sur tout le territoire. ➜ Cela permet si on peut pratiquer les 3 protocoles,
C’est ici que peuvent intervenir des volontaires, non experts, d’obtenir une vision assez large de l’état de la
selon des protocoles simples, établis selon des critères biodiversité dans le lycée,
scientifiques, qui apportent ainsi des données nombreuses et ➜ En fonction de la situation de votre lycée, l’un ou
déterminantes à la communauté scientifique. l’autre de ces protocoles devrait toujours pouvoir
L’objectif est donc de permettre aux lycéens de mettre en être mis en œuvre,
application divers protocoles des sciences participatives ➜ En variant les approches, chacun y trouve son
adaptés à leur niveau. compte et on évite de lasser les élèves.
L’intérêt pour les jeunes est à la fois de mettre en œuvre ces
protocoles de suivi des populations, avec une approche natura-
liste, mais aussi, en les faisant participer à des « campagnes »
de collecte de données, de les rendre acteurs d’une action
citoyenne et de leur donner envie d’intégrer une communauté
existante d’écocitoyens vigilants.
À l’école de la biodiversité - 31
Approche scientifique
A u j o u r d ’h u i , 3 5 % d e
notre alimentation
MISSION 1 repose sur des plantes
pollinisées par les
insectes. Mais l’inten-
LE SPIPOLL OU SUIVI PHOTOGRAPHIQUE sification de l’agricul-
DES INSECTES POLLINISATEURS ture, l’urbanisation ou
encore les changements
LE SPIPOLL EST DÉVELOPPÉ PAR L’OPIE1 : IL A POUR BUT D’OBTENIR climatiques perturbent
les populations de pol-
DES DONNÉES QUANTITATIVES SUR LES INSECTES POLLINISATEURS ET/
linisateurs. Si le sym-
OU FLORICOLES EN FRANCE EN MESURANT LES VARIATIONS DE LEUR bole de cette menace
DIVERSITÉ ET CELLES DE LA STRUCTURE DES RÉSEAUX DE POLLINISATION, est le déclin de l’abeille
SUR L’ENSEMBLE DE LA FRANCE MÉTROPOLITAINE. GRÂCE À UN PROTOCOLE domestique, ce protocole
permet de mesurer ce
SIMPLE ET ATTRAYANT, REPOSANT SUR DES PHOTOGRAPHIES D’INSECTES qu’il en est des espèces
EN TRAIN DE BUTINER, LE SPIPOLL EST OUVERT À TOUS ! mellif ère s s au v age s
les plus communes qui
assurent 80% du service.
PROTOCOLE
CE QUE VOUS
OÙ CHERCHEREZ-VOUS ? VOUS AUREZ BESOIN DE…
CHERCHEZ…
Le plus d’espèces Recherchez l’endroit du lycée où • Un ou deux appareils photo avec
d’insectes pos- les insectes abondent le plus : tel une fonction « macro » (en général
sibles massif de fleurs ornementales, symbolisée par une fleur)2
telles jardinières, tel arbre ou • Montre ou chronomètre
mieux: un coin de prairie de fleurs • Guide des insectes de France
sauvages. • Ordinateur connecté (seconde partie)
À QUEL MOMENT ?
Les plantes doivent être en fleurs et les insectes en période d’éveil : donc en général de mars
(noisetier, cornouiller, pissenlit...) à octobre (par exemple sur le lierre, l’une des dernières
espèces fleuries). La période idéale est d’avril à juillet, entre 10 heures et midi.
CE QUE VOUS DEVEZ FAIRE…
1ère PARTIE : ➊ Choisissez UNE fleur.
chasse photo- ➋ Prenez une photo en gros plan de la fleur
graphique et une photo de la fleur dans son environ-
nement (en se plaçant à 5 mètres de la
fleur).
➋ Postez-vous à proximité et durant
3 minutes, photographiez toutes les es-
pèces d’insectes qui viennent butiner cette
plante. L’ensemble de ces photos constitue
une collection.
2ème PARTIE : ➊ Sur un ordinateur connecté : triez et recadrez les photos de manière
poster les à avoir une photo de qualité pour chaque insecte.
collections ➋ Connectez-vous sur le site du SPIPOLL www.spipoll.org et déposez vos photos
sur un album virtuel en ligne.
➌ Dans un second temps, identifiez aussi précisément que possible
chaque espèce à l’aide d’une clé d’identification en ligne.
➍ Notez dans la fiche jointe le nom de chaque espèce avec la photo et comptez
combien vous avez observé d’espèces. Si vous avez noté que telle ou telle espèce
était plus abondante, indiquez-le dans la fiche.
Les plus :
➜ Une communauté SPIPOLL extrêmement nombreuse et réactive,
très portée à l’entraide (notamment pour l’identification) ;
➜ De nombreux outils d’aide à la détermination ;
➜ L’ensemble des données est utilisé par les spécialistes pour
une analyse spatiale des réseaux de pollinisateurs en France.
32 - À l’école de la biodiversité
Approche scientifique
Date : ..... / ..... / 20..... Notez ici le nom des espèces d’insectes observées
Durée : de .......... h .......... à .......... h ..........
Lieu (numéro à reporter sur un plan) : ...........................................................................................................
Météo
Ciel :
couverture nuageuse 0 à 25 % 25 à 50 % 50 à 75 % 75 à 100 %
Plante observée
Nombre
N° des
photos Nom des insectes Ordre Genre de 2
1 >5
à5
exemple
1 et 2 Guêpe germanique (Vespula germanica) Hyménoptères Vespula X
À l’école de la biodiversité - 33
Approche scientifique
Cet obser vatoire permet aux
MISSION 2 scientifiques de répondre à un
certain nombre de questions :
quand et pourquoi les oiseaux
OISEAUX DES JARDINS v isitent-il s le s jardins ? Le s
migrateurs reviennent-ils plus
L’OBSERVATOIRE DES OISEAUX DES JARDINS EST DÉVELOPPÉ tôt quand le printemps est pré-
coce ? Les oiseaux granivores
PAR LA LPO1 ET LE MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
viennent-ils plus aux mangeoires
IL A POUR BUT D’OBSERVER, D’IDENTIFIER ET DE COMPTER LES dans les jardins proches des
OISEAUX DANS SON JARDIN, DANS UN PARC PUBLIC OU, BIEN SÛR, plaines agricoles où les graines
DANS LA COUR DU LYCÉE ! CET OBSERVATOIRE VISE NOTAMMENT À sauvages manquent en hiver ?
Comment les aménagement s
ÉTUDIER LES EFFETS DU CLIMAT, DE L’URBANISATION ET DE urbains agissent sur la capacité
L’AGRICULTURE SUR LA BIODIVERSITÉ. des oiseaux à vivre en ville ?
PROTOCOLE
CE QUE VOUS
OÙ CHERCHEREZ-VOUS ? VOUS AUREZ BESOIN DE…
CHERCHEZ…
Toutes les espèces Dans un espace prédéfini, déli- • Fiche de comptage des oiseaux
d’oiseaux mité, qui peut être un jardin, un du jardin à télécharger sur le
« des jardins » square, une partie d’un parc pu- site www.oiseauxdesjardins.fr
(parmi une cin- blic... ou la cour du lycée. Comptez • Paire de jumelles
quantaine d’es- uniquement les oiseaux POSÉS • Appareil photo avec
pèces référencées) dans VOTRE jardin et non ceux le fonction « zoom »
survolant. • Guide des oiseaux de France
• Ordinateur connecté
(seconde partie)
À QUEL MOMENT ?
Tous les jours, une fois par mois, ou même ponctuellement. L’observatoire fonctionne tout au long
de l’année, avec deux moments forts : le dernier week-end de janvier (pour les oiseaux hivernants)
et le dernier week-end de mai (pour les nicheurs).
CE QUE VOUS DEVEZ FAIRE…
1ère PARTIE : ➊ Définissez votre « jardin » : ce doit être un espace, bien
comptez les délimité, sur lequel vous allez compter les oiseaux.
oiseaux ➋ Pendant 20 à 40 minutes, identifiez tous les oiseaux
qui se posent dans votre jardin :
➜ Notez les espèces reconnues dans la fiche ci-jointe ;
➜ Ne comptez pas ceux qui survolent le jardin, sauf les
rapaces et insectivores (hirondelles, martinets...)
qui viennent chasser dans votre « jardin » ;
➜ Pour chaque espèce, comptez le nombre maximum
d’individus de la même espèce vus en même temps ;
➜ Au besoin, prenez-les en photos pour vous aider
ensuite à les identifier.
34 - À l’école de la biodiversité
Approche scientifique
Date : ..... / ..... / 20..... Notez ici le nom des espèces d’oiseau observées
et le nombre maximal d’oiseaux observés en même temps
Durée : de .......... h .......... à .......... h ..........
Lieu (numéro à reporter sur un plan) : ...........................................................................................................
Numéro
des Nom des oiseaux observés Nombre
photos
exemple
1 Mésange charbonnière (Parus major) 2
À l’école de la biodiversité - 35
Approche scientifique
PROTOCOLE
CE QUE VOUS
OÙ CHERCHEREZ-VOUS ? VOUS AUREZ BESOIN DE…
CHERCHEZ…
Toutes les espèces Le long d’un trottoir d’une rue • Fiche de terrain à télécharger
de plantes parmi autour du lycée ou dans votre sur le site
les 240 espèces lycée, uniquement les plantes des • Guide d’identification et
référencées « brèches urbaines » : trottoirs, application d’identification
pieds de mur, murs mêmes, • Appareil photo avec fonction
pieds d’arbres, pelouses, plates- macro (touche « tulipe »)
bandes, haies, ronds-points (mais • Guide des plantes de France
pas les jardins et les friches) • Ordinateur connecté
(seconde partie)
À QUEL MOMENT ?
Il est plus facile d’identifier les plantes quand elles sont en fleurs, donc au printemps.
Au besoin, vous pouvez repasser plusieurs fois.
Les plus :
➜ Le guide « Sauvages de ma rue » ;
➜ Les données permettront d’avancer sur la connaissance de la répartition des espèces
en ville et sur l’impact de ces « brèches urbaines » sur la qualité de la biodiversité.
36 - À l’école de la biodiversité
Approche scientifique
Date : ..... / ..... / 20..... Notez ici le nom des espèces de plantes observées
tifs
uses
rbus
s
vés
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avier
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ardin
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Pour chaque espèce, cochez les milieux
récis
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A arbre
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dans lesquels vous l’aurez observée
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exotique
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Chem
Plate
Fiss
Numéro
Pelo
à reporter Nom des plantes Type Abondance/
Sous
sur plan de plante dominance
Date : ..... / ..... / 20..... Notez ici le nom des espèces de plantes envahissantes observées
Ambroisie
à feuille
d’armoise plante herbacée annuelle
de 20 à 90 cm de haut
(Ambrosia
artemisiifolia)
Berce
du Caucase plante herbacée
(Heracleum de 2,5 à 3 m de haut
mantegazzianum)
Renouée
du Japon plante herbacée annuelle
(Reynoutria de 1 à 4 m de haut
japonica)
Balsamine
de l’Himalaya plante herbacée annuelle
(Impatiens de 1 à 2 m de haut
glandulifera)
Arbre à
papillons arbuste
(Buddleia de 2 à 3 m de haut
davidii)
Jussie faux
pourpier plante herbacée rampante
aquatique à palustre
(Ludwigia de 20 à 50 cm
peploides)
À l’école de la biodiversité - 39
Les différentes valeurs de la biodiversité
fiche info
PENDANT DES MILLIERS D’ANNÉES, L’HOMME A EXPLOITÉ LA NATURE SANS SE SOUCIER DU FAIT
QUE SES RESSOURCES, BIEN QUE RENOUVELABLES, N’ÉTAIENT PAS INFINIES. DE FAIT, SI LE PRIX
ACCORDÉ À UN CERTAIN NOMBRE D’ÊTRES VIVANTS S’EST FORMÉ SELON LA LOI DE L’OFFRE ET
DE LA DEMANDE EN FONCTION DE LEUR RARETÉ – DE LA DIFFICULTÉ À SE LES PROCURER – ON
N’A JAMAIS INTÉGRÉ LES COÛTS INDUITS PAR LA DÉGRADATION DE LA NATURE, PAR LA PERTE DE
BIODIVERSITÉ ET PAR LA PERTE DES SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES. COMPTE TENU DE LA DÉMOGRAPHIE
HUMAINE AU COURS DE CE DERNIER SIÈCLE (CROISSANCE EXPONENTIELLE DE LA POPULATION
DEPUIS LE XIX ÈME SIÈCLE), IL NE PEUT PLUS EN ÊTRE DE MÊME.
À l’école de la biodiversité - 41
Les différentes valeurs de la biodiversité
POLLINISATION
80% des plantes à fleurs sont pollinisées par une espèce
animale : presque tous les fruitiers, légumes, oléagineux
et protéagineux (Fabacées), épices, café et cacao, soit 35%
du tonnage de ce que nous mangeons.
On estime à 153 milliards d’euros par an la valeur éco-
nomique de cette pollinisation naturelle. Or plus de 70%
de cette pollinisation est due à des insectes sauvages !
Depuis les années 1990, dans la province de Sichuan en
Chine, on a constaté une baisse très impor tante des
insectes pollinisateurs. Du fait, on pollinise les arbres frui- Fleuves et
tiers à la main ! En Californie, chaque année, en février, cours d’eau
Une des grandes difficultés de valorisation des services rendus par la biodiversité est,
d’une part, de savoir sur combien de temps il faut les amortir : 50, 100 ans ou plus ? Il est éga-
lement difficile de prévoir l’évolution de cette valeur au fil des ans, et de quantifier l’ensemble de
ces services, parfois méconnus des Hommes.
42 - À l’école de la biodiversité
Les différentes valeurs de la biodiversité
VALEUR RÉCRÉATIVE
La Nature, la biodiversité sont aujourd’hui de précieux atouts pour développer le tourisme. Le Canada est réputé dans
le monde entier pour la qualité de ses rivières à saumons. On estime qu’un saumon pêché par un touriste rapporte
aujourd’hui près de 1 000 € (permis de pêche, hébergement, déplacement…) soit 10 fois plus qu’un saumon pêché com-
mercialement. En 2015, l’ensemble du secteur de la pêche récréative représentait près de 30 milliards d’euros aux
États-Unis, et près de 2 milliards d’euros en France 1. Au Botswana, la chasse au lion sauvage rapportait 80 000 € par
lion mâle 2 et 25 000 € pour des lions d’élevage en Afrique du Sud.
Et aujourd’hui, en France, la chasse représente un poids économique
de 2,3 milliards d’euros.
Une manière d’évaluer la valeur récréative globale d’un milieu
consiste à mesurer le consentement à payer (CAP) pour en pro-
fiter. Le CAP détermine la valeur maximale du prix d’un bien ou
d’un service donné que le consommateur/acheteur
potentiel accepte de payer. Cela peut être, par
exemple, la plus-value apportée par la proximité
d’un milieu naturel à un bien immobilier.
Bien évidemment, cela ne prend en compte ni le
bien-être ni le respect de la faune et de la flore.
Il faut donc comme toujours concilier l’économie
et le maintien de la biodiversité.
➌ VALEUR D’OPTION
La valeur d’option correspond à une valeur d’usages
futurs : conser ver la biodiversité permettra de trou-
ver de nouvelles variétés d’élevages et de cultures, la
découverte de nouveaux médicaments…
Il est évidemment beaucoup plus aléatoire de mesurer
la valeur économique de nouvelles molécules extraites
du vivant ou de variétés animales et végétales utilisées,
demain, dans l’agriculture.
Sources
• La biodiversité à travers des exemples - Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité - CSPNB, MEDD/
D4E (Editions 2007 et 2012), 104 p.. Disponible en téléchargement sur : https://side.developpement-durable.gouv.fr/De-
fault/doc/SYRACUSE/5893/la-biodiversite-a-travers-des-exemples?_lg=fr-FR
• Abeilles sauvages et pollinisation - Institut de recherche de l’agriculture biologique (FIBL), (2014). Disponible sur : https://
www.fibl.org/fr/boutique/1646-abeilles-sauvages
• Approche économique de la biodiversité et des services liés aux écosystèmes Contribution à la décision publique. Rap-
port du Centre d’analyse stratégique- Bernard Chevassus-au-Louis, (avril 2009) 378 p. Disponible sur : https://www.vie-pu-
blique.fr/rapport/30445-approche-economique-de-la-biodiversite-et-services-lies-aux-ecosystemes
• Évaluation économique des services rendus par les zones humides. Rapport n° 23 - Commissariat général au développement
durable, Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable (SEEIDD), (2010)
• Dans le Sichuan, des « hommes-abeilles » pollinisent à la main les vergers - Harold Thibaut, Le Monde, (24/05/2014). Dispo-
nible sur : https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/04/23/dans-les-vergers-du-sichuan-les-hommes-font-le-travail-des-
abeilles_4405686_3244.html
À l’école de la biodiversité - 43
Les différentes valeurs de la biodiversité
UNE AUTRE FAÇON D’ABORDER sont pas renouvelables, chaque génération se voit donc
allouée la consommation d’une certaine quantité de res-
L’ÉCONOMIE sources, pour laisser à la génération suivante sa propre
capacité de consommation.
La soutenabilité faible implique que dans une société éco-
nomique, le capital naturel peut être substitué par un capital
UNE MÉTHODE DE CALCUL INCOMPLÈTE artificiel. Par conséquent, il n’est pas primordial de préser-
ver les ressources naturelles, puisque le capital artificiel
créé finira par se substituer pour permettre aux générations
Dans notre façon de procéder actuelle, la croissance d’un
futures de vivre. La condition sine qua non est donc un pro-
pays est calculée par son Produit Intérieur Brut (PIB). Cela
grès technique infini et constant, et suffisamment important.
implique donc que l’économie d’un pays se calcule par sa
production. Or, cet outil ne permet pas de prendre en compte La soutenabilité forte au contraire implique qu’une par-
la dimension environnementale et la dimension sociale tie du capital naturel est nécessaire à toute forme de vie et
d’une société. n’est donc pas susbtituable. Il convient donc de préserver
ces ressources afin de permettre aux générations futures
d’en bénéficier, ce qui n’est pas sans rappeler la définition
Une marée noire qui rapporte du développement durable.
44 - À l’école de la biodiversité
Les différentes valeurs de la biodiversité
JEU DE RÔLE :
OPPOSITION ? CONCILIATION !
fiche débat
CHACUN APPORTE À LA NATURE UN REGARD DIFFÉRENT EN FONCTION DE SES INTÉRÊTS PROPRES :
LE PÊCHEUR SE SOUCIE DES POISSONS, LE CHASSEUR DU GIBIER, LE RIVERAIN DES ESPACES
VERTS, LE PROMENEUR DES PAYSAGES, LE NATURALISTE DES ESPÈCES RARES, L’ÉLU DU
DÉVELOPPEMENT DE SA COMMUNE, L’HYDROLOGUE DU BON ÉCOULEMENT DES EAUX... EN RÉALITÉ,
CHAQUE MILIEU NATUREL EST PARTAGÉ ENTRE DE MULTIPLES USAGERS. IL EST RARE QU’UN MODE
DE GESTION OU D’AMÉNAGEMENT PUISSE CONVENIR À TOUT LE MONDE. COMMENT CONCILIER NOS
INTÉRÊTS ET APPRENDRE À VIVRE ENSEMBLE EN CONSERVANT LA BIODIVERSITÉ ?
À l’école de la biodiversité - 45
Les différentes valeurs de la biodiversité
LES ÉQUIPES
La Société (privée)
en charge des aménagements Le Conservatoire
d’espaces naturels régional
Un·e directeur·trice
Son/sa Président·e
Un·e ingénieur·e Représenté par Un·e chargé·e de
Représentée par des Travaux publics mission milieux naturels
Un·e ingénieur·e écologue
L’association demande
Un·e juriste qu’une juste compensation
Objectif environnementale soit réalisée,
Que les travaux se fassent, notamment pour la protection des
si possible dans des délais espèces protégées (menacées).
Objectif assez brefs et sans trop de
complications. Le Conservatoire a en charge la
Responsabilités gestion d’une partie du milieu
Le coût des compensations (marais, roselière et bocage).
Responsabilités devra être intégré dans
le devis des travaux.
Une association
La Collectivité territoriale de riverains
Le/la Vice-Président·e de la Son/sa vice·Président·e
collectivité en charge des Représentée par Un·e habitant·e du
infrastructures quartier, parent de 3 enfants
Un·e directeur·trice Elle souhaite que les travaux
Représentée par des services
occasionnent le moins de
Un·e ingénieur·e désagréments, durent le
des Travaux publics Objectif moins longtemps possible et
qu’on recrée un milieu naturel
Un·e juriste de proximité où pourront se
promener les riverains.
La collectivité est très soucieuse
de ne pas augmenter le coût
Objectif des travaux, elle souhaite qu’ils
soient réalisés rapidement. Les entreprises de
La collectivité commande les la ZAC du « champ d’oiseau »
travaux, elle est aussi en charge Un·e chargé·e de mission
de trouver les financements. développement de la
Responsabilités Elle finance 20%, le solde Chambre de Commerce
est financé par l’État (30%), Représentées et de l’Industrie
la Région (20%) et l’Union par
Européenne (30%). Le/la directeur·trice d’une
entreprise (PME) implantée
dans la ZAC
L’État Ces entreprises doivent être
desservies par l’échangeur, ce
Un·e représentant·e direct·e Objectif qui doit faciliter leurs activités et
de l’État (la préfecture) leur permettre de se développer
Un·e représentant·e de la et de créer des emplois.
Représenté DREAL1, en charge de la
par protection des milieux naturels
Un·e représentant·e en charge du Les agriculteurs
financement des infrastructures
Un·e éleveur·euse de vaches
Les représentants de laitières, par ailleurs,
l’État jouent un peu un rôle Président·e de la Société
d’arbitres et de garants de la de chasse locale, est proprié-
loi et de la réglementation. Représentés taire des prairies et des bois,
Responsabilités qu’il/elle utilise respectivement
Ils conditionnent l’octroi des par
subventions et veillent au pour faire pâturer ses vaches et
respect des lois en matière comme réserve de chasse.
d’environnement.
Un·e maraîcher·ère bio, par ailleurs
propriétaire d’un gîte rural
Une association de défense Si possible, conserver ces
Objectif milieux en l’état, à défaut obtenir
de l’environnement locale une bonne compensation.
Son/sa Président.e
Représentée
par Un.e naturaliste, spécialiste
des insectes et des amphibiens REMARQUE
L’association souhaite Si besoin, vous pouvez étoffer ou réduire les équipes, ou
Objectif préserver ce milieu créer des équipes supplémentaires.
et défendre les espèces.
L’AMÉNAGEMENT
L’échangeur est de type échangeur en trèfle :
LE MILEU NATUREL :
« CHAMP D’OISEAUX »
Surface au sol =
12,85 hectares
Bois de feuillus 6 ha
Prairies permanentes 4 ha
Marais 2 ha
Roselière 0,5 ha
Étang 0,35 ha
Haies campagnardes 2,5 km
Haies anciennes de hêtres
0,8 km
et tilleuls taillés en têtards
Ruisseau de 1ère catégorie 1,8 km
Bordé des 2 côtés par une
bande de forêt alluviale sur 0,8 km
d’environ 25 m de large
À l’école de la biodiversité - 47
Les différentes valeurs de la biodiversité
ESPÈCES VÉGÉTALES
Chêne sessile (Quercus petraea),
Hêtre commun (Fagus sylvatica),
Plantes typiques d’une forêt
Bruyère commune (Calluna vulgaris),
mixte chênes et hêtres
Ajonc d’Europe (Ulex europaeus),
Fougère aigle (Pteridium aquilinum)...
Aulne glutineux (Alnus glutinosa),
Plantes typiques d’une forêt Frêne élevé (Fraxinus excelsior),
alluviale à aulnes Laîche des rives (Carex riparia),
Grande prêle (Equisetum telmateia)…
Haies champêtres Charme, aubépine et noisetier
Roseau commun (Phragmites
communis),
Plantes typiques d’une phragmitaie
Massette (genre Typha),
(roselière)
Joncs (genre Juncus),
Scirpe lacustre (Scirpus lacustris)…
Jonc épars (Juncus effusus),
Renoncule âcre (Ranunculus
Prairies humides, parfois
acris),
engraissées et semées
Molinie bleue (Molinia caerulea),
de plantes fourragères
Grande fétuque
(Festuca arundinacea)…
Pas d’espèces végétales classées au niveau régional
ESPÈCES ANIMALES
18 espèces dont Chevreuil (Capreolus
Mammifères capreolus), Martre des pins (Martes
martes), Renard roux (Vulpes vulpes)
57 espèces d’oiseaux, dont
8 menacées au niveau régional, 1 au
Oiseaux
niveau national : le Hibou des marais
(Asio flammeus)...
12 espèces d’amphibiens dont
3 menacées au niveau régional et une
Amphibiens
au niveau national : Crapaud calamite
(Epidalea calamita)...
127 espèces (recensées) d’insectes :
• dont 8 espèces d’odonates classées
au niveau régional, 2 au niveau
national,
Insectes
• une espèce de coléoptère très rare,
également présente, le Pique prune
(Osmederma eremita), classée au
niveau national...
48 - À l’école de la biodiversité
Chapitre 4
Chapitre 4
Biodiversité
et territoire
Approche
géographique
Dans ce chapitre, le professeur trouvera des sup-
ports pour aborder la biodiversité sous l’angle
territorial. Il y trouvera des éléments de connais-
sance pour mieux comprendre les rapports entre
biodiversité et aménagement du territoire. Ce
chapitre propose également des outils pratiques
pour lancer un processus de co-construction de
solutions aux problèmes des continuités écolo-
giques en classe avec les élèves et des outils très
pratiques pour mettre en œuvre ces solutions avec
eux.
À l’école de la biodiversité - 49
Biodiversité et territoire
UN TOUR D’HORIZON
fiche info
DEPUIS SON APPARITION SUR TERRE, L’HOMME A AMÉNAGÉ LA NATURE POUR « L’ADAPTER » À SES
BESOINS. IL A DÉFRICHÉ DES FORÊTS, ASSÉCHÉ DES MARAIS POUR Y DÉVELOPPER CULTURES ET ÉLE-
VAGE, CREUSÉ LE SOL POUR EN EXTRAIRE LES MATIÈRES PREMIÈRES, ENDIGUÉ DES COURS D’EAU
POUR EN TIRER DE L’ÉNERGIE OU FACILITER LA NAVIGATION. EN FRANCE, COMME DANS LA PLUPART
DES PAYS OCCIDENTAUX, LA NATURE « PRIMAIRE », ORIGINELLE, N’EXISTE PLUS. PARTOUT, LA NATURE
A ÉTÉ DOMESTIQUÉE, MODIFIÉE. IL RESTE DISSÉMINÉS ÇÀ-ET-LÀ DES ÎLOTS DE NATURE, PARFOIS BÉNÉ-
FICIANT D’UNE PROTECTION RÈGLEMENTAIRE, FORMANT DES RÉSERVOIRS DE BIODIVERSITÉ. ENCORE
FAUT-IL LES RELIER ENTRE EUX AFIN DE LAISSER UNE CHANCE À LA BIODIVERSITÉ DE SE PERPÉTUER.
OCCUPATION DE L’ESPACE AU FIL DES SIÈCLES du territoire en France métropolitaine est passée de 10% à
31%, notamment en moyenne montagne (régression de l’éle-
À l’origine était la forêt vage ovin extensif).
Avant que l’Homme n’apparaisse, la majeure partie du territoire
ouest-européen était occupée, depuis la fin de la dernière IMPACT SUR LA BIODIVERSITÉ
ère glaciaire (– 10 000 ans), par une forêt de chênes et de
Répartition de la biodiversité
hêtres : c’est ce qu’on appelle le climax, c’est-à-dire le système
écologique le plus adapté aux conditions du milieu. La forêt La biodiversité n’est pas répartie de manière homogène
primaire couvrait pratiquement 100% du territoire. sur Terre. Certains espaces et certains milieux accueillent
beaucoup plus d’espèces que d’autres. C’est ce qu’on appelle
Localement se développèrent des milieux marécageux,
des réservoirs de biodiversité.
roselières, tourbières, forêts alluviales… là où l’humidité était
très importante ; des landes, des garrigues ou des forêts de Au niveau mondial, les zones tropicales et équatoriales, les
chênes-lièges quand le milieu était très sec. îles relativement isolées des continents (développement
d’espèces endémiques), les zones d’interface (par exemple
La forêt primaire tempérée n’est pas un milieu très riche en
zones côtières, lisières de forêts), zones humides (marais,
espèces.
lagunes, roselières…), mais également le pourtour méditer-
L’essentiel de la biodiversité se concentre dans les zones ranéen, présentent une plus grande biodiversité.
humides, les zones côtières et les zones méditerranéennes.
En France métropolitaine, cette biodiversité est inégalement
La biodiversité des zones tropicales et équatoriales est
répartie. Outre une richesse initiale plus grande dans cer-
également beaucoup plus importante.
tains secteurs, on constate aujourd’hui les impacts négatifs
Développement de l’agriculture de l’urbanisation et de l’agriculture intensive.
Au début de l’apparition de l’agriculture, l’Homme s’est sou- Un certain nombre d’espaces protégés – réserves et parcs
vent contenté de brûler la forêt pour mettre le sol en culture, naturels, zones de protection (Directives européennes Habi-
changeant régulièrement de place au fur et à mesure que le tats ou Oiseaux), etc. – servent de réservoirs de biodiversité.
sol s’épuisait. À tel point qu’au Moyen-Âge, en France, 75%
de la superficie était dévolue à l’agriculture et seuls 12% de Figure 1 : Un réseau d’espaces protégés dans la
forêts subsistaient. Trame Verte et bleue
Rapidement, de nouveaux agroécosystèmes sont apparus :
bocage, étangs de pêche, prés-vergers…
Entre le XI ème et le XIII ème siècle, on estime qu’en France,
30 à 40 000 hectares ont été défrichés par an !
Sources : 100 chiffres expliqués sur les
espaces protégés - INPN-ONB. 2019
À l’école de la biodiversité - 51
Biodiversité et territoire
Sources
• Les forêts en France - Synthèse des connaissances en 2021 - Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des
Territoires, (24/03/2022). Disponible sur : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-forets-en-france-
synthese-des-connaissances-en-2021
• La trame verte et bleue ; Bilan et perspectives pour l’action territoriale - S. VANPEENE-BRUHIER, Sciences, Eaux et Ter-
ritoires n°14, (octobre 2014). Disponible sur : https://side.developpement-durable.gouv.fr/PACA/doc/SYRACUSE/339915/
la-trame-verte-et-bleue-bilan-et-perspectives-pour-l-action-territoriale?_lg=fr-FR
• Population urbaine en France, Perspective Monde, Université de Sherbrooke, Quebec. Disponible sur : https://perspec-
tive.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMPays/FRA
• Guide méthodologique trame verte et bleue et documents d’urbanisme ; à l’attention des collectivités et décideurs.
Ministère de l’écologie, du Développement durable et de l’Énergie ; (2013), 54 p.
• 100 chiffres expliqués sur les espaces protégés - UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), INPN, La biodiversité en France,
(2020) 44 p. Disponible sur : https://inpn.mnhn.fr/actualites/lire/11281/
52 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et territoire
EN DÉBAT !
fiche débat 1
CETTE FICHE VOUS INVITE À OBSERVER QUEL EST L’IMPACT DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE SUR
LA BIODIVERSITÉ LOCALE EN IDENTIFIANT LES PRINCIPALES COMPOSANTES DE CETTE BIODIVERSITÉ
(MILIEUX NATURELS, ÉLÉMENTS NATURELS RELIANT LES MILIEUX ENTRE EUX), À ANALYSER QUELLES
PEUVENT ÊTRE LES SOURCES DE MAUVAIS FONCTIONNEMENTS, DE PERTE DE BIODIVERSITÉ ET À
PROPOSER DES MESURES CONCRÈTES POUR Y REMÉDIER.
À l’école de la biodiversité - 53
Biodiversité et territoire
➍ ÉTAPE 4 : FAIRE LA CARTE DU MAILLAGE ÉCO- Chaque groupe va réaliser les activités successives suivantes :
LOGIQUE
Sur un mur de la classe, chaque groupe va venir poser la maille Maille storming (réflexion)
qu’il a étudiée.
➜ L’objectif est de définir le plus grand nombre d’actions
Distribuez à chaque groupe (ou chaque élève) des badges ani- possibles pour réparer le maillage du territoire : pendant
maux (fiche débat 2) : 10 minutes, chaque groupe propose autant de suggestions
• Chaque groupe doit, avec son animal, essayer de rejoindre d’actions susceptibles de faciliter le remaillage. Il ne doit y
un autre animal de son espèce qui se trouve sur un terri- avoir aucune censure : toutes les suggestions sont notées,
toire adapté à plus de 2 km. sans discussion sur leur faisabilité ou sur leur utilité. Le plus
grand « délire » (dans les idées) est non seulement toléré,
• Quels sont les animaux qui peuvent circuler ? Ceux qui ne le
mais souhaité (attention à garder le contrôle).
peuvent pas ?
• Quels sont les principaux obstacles à la circulation (ceux qui Brake (freins)
bloquent le passage de 2, 3, 4 ou plus d’espèces) ?
➜ L’objectif est de déterminer les freins à l’action. L’animateur
Vous pouvez laisser un peu les élèves en discuter entre eux, lit les propositions faites par le groupe précédent. Pendant
y réfléchir. Demandez-leur de vraiment se mettre « dans la 20 minutes, le groupe doit lister pour chaque action ce qui
peau » de leur animal. peut rendre cette action infaisable ou sans intérêt ou les
difficultés de mise en œuvre. À la fin du temps imparti, le
➎ ÉTAPE 5 : TISSER LE MAILLAGE ÉCOLOGIQUE groupe doit choisir d’éliminer la moitié des actions propo-
Maintenant, nous vous proposons un travail collaboratif : sées sur ces seuls critères. Il peut le faire en votant.
• Faites 4 groupes de 6 à 8 élèves.
Lever (leviers)
• Créez autant d’espaces de réflexion (essayez de les séparer
➜ L’objectif est de déterminer les leviers à l’action. L’anima-
les uns des autres pour faciliter leurs échanges).
teur lit uniquement les propositions retenues par le groupe
• Pour chaque espace, placez une grande feuille de papier, précédent. Pendant 20 minutes, le groupe doit lister pour
des pense-bêtes, des marqueurs. chaque action ce qui peut rendre cette action faisable ou très
• Dans chaque groupe, désignez un animateur d’espace : intéressante, ou ce qui va faciliter sa mise en œuvre. Leur
celui-ci restera tout le temps de l’activité sur le même espace, impact potentiel doit également entrer en ligne de compte :
il ne suivra pas le groupe. Il aura une fonction de secrétaire combien d’espèces sont concernées ? Sont-ce des espèces
de séance (il note ce qui se dit, les choix, les conclusions) potentiellement menacées ? À la fin du temps imparti, le
et de rapporteur (il explique en résumant au groupe suivant groupe doit choisir de ne conserver que 3 actions propo-
ce qui a été fait, dit, choisi et à la fin de l‘activité, fera son sées sur ces seuls critères. Il peut le faire en votant.
rapport à la classe).
• Au début de chaque activité, donnez la fiche « consigne » à
l’animateur de chaque groupe (fiche débat 2 verso).
54 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et territoire
ÉLÉMENTS DE MILIEUX
À REPORTER SUR LA CARTE
Sur votre carte, reportez les items suivants :
LÉGENDE
ÉTAPE 1 Sur une carte à l’échelle 1/25 000
Éléments structurants du paysage naturel
de plus d’un hectare
Forêt, bois et bosquets continus
Prairie pâturée
Prés-vergers
Prairie sèche
Étang (E), lac (L), marais (M) et
ELMT tourbière (T), prairies humides...
Champs (C), vignobles (V)...
CV de plus de 10 hectares
1 Par voûtement, nous entendons un cours d’eau qui est couvert, pour
passer sous une route ou pour traverser un village ou une ville.
À l’école de la biodiversité - 55
Biodiversité et territoire
➋ Brake (freins)
Objectif Déterminer ce qui empêche les actions proposées d’être mises en œuvre (les freins).
20 minutes
« Selon vous, pour chacune des actions mentionnées (ici sur cet espace, pas à côté,
pas avant !), qu’est-ce qui peut empêcher leur mise en œuvre ? Pourquoi seraient-elles
Question impossibles ou très difficiles ? »
> Vous pouvez leur demander de les noter
sur des pense-bêtes orange à leur disposition.
• Après 15 minutes, distribuez à chaque élève 5 jetons rouges.
Consignes • Demandez à chaque élève de voter CONTRE une ou plusieurs actions en plaçant leurs
jetons sur celles-ci : on peut placer 1 à 5 jetons sur 1 action.
• À la fin du temps imparti, le groupe passe à l’espace suivant (dans le sens des aiguilles
d’une montre).
Ensuite ? • Comptabilisez les votes et supprimez 50% des actions en éliminant celles ayant reçu
le plus de votes négatifs.
• Restez sur votre espace avec vos notes et pense-bêtes.
➌ Lever (Leviers)
20 minutes
« Selon vous, pour les actions retenues (ici sur cet espace, pas à côté, pas avant !), qu’est-ce qui peut
faciliter leur mise en œuvre ? Pourquoi seraient-elles plus faciles à faire ? (par exemple,
elles ne coûtent pas cher, elles sont techniquement faciles, leur impact est très fort, elles
Question aident plus d’espèces… )».
> Vous pouvez leur demander de les noter
sur des pense-bêtes verts à leur disposition.
• Après 15 minutes, distribuez à chaque élève 5 jetons blancs.
Consignes • Demandez à chaque élève de voter POUR une ou plusieurs actions en plaçant leurs
jetons sur celles-ci. On peut placer 1 à 5 jetons sur 1 action.
• À la fin du temps imparti, le groupe passe à l’espace suivant (dans le sens des aiguilles
d’une montre).
Ensuite ? • Comptabilisez les votes et ne gardez que les 3 actions ayant reçu le plus de votes
positifs.
• Restez sur votre espace avec vos notes et pense-bêtes.
➍ Action (à l’action !)
Définir comment mettre en place les actions proposées, en se servant au maximum des
Objectif leviers facilitateurs mentionnés, en proposant un plan d’action.
20 minutes
• Essayez d’orienter votre groupe vers des aspects pratiques, concrets.
Consignes • À la fin de l’activité, vous devez choisir une action par CONSENSUS (tout le monde doit être
d’accord), action que vous présenterez au reste de la classe.
56 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et territoire
Les badges ANIMAUX
fiche débat 2
l’ABEILLE SOLITAIRE le SCARABÉE le MACHAON
la
l’ESCARGOT l’HIRONDELLE CHOUETTE CHEVÊCHE
À l’école de la biodiversité - 57
Biodiversité et territoire
Les badges ANIMAUX
Le MACHAON Le SCARABÉE L’ABEILLE SOLITAIRE
Le Machaon se nourrit en butinant le nec- Le scarabée aime tous les milieux mais L’abeille solitaire fabrique seule son nid où
tar des fleurs. Lors de la reproduction, n’aime pas trop être exposé à la lumière. elle dépose ses œufs et un peu de nourri-
les papillons cherchent une plante hôte Il préfère se déplacer en marchant à l’abri ture pour que ses larves se nourrissent.
capable de nourrir les chenilles herbivores, d’un tapis de feuilles. Il ne vole qu’en cas Ces nids sont pour la plupart en pleine
où elles resteront jusqu’au stade nymphal. d’extrême nécessité car cela lui demande terre, sur des sols pauvres en végétation
Certaines espèces de papillons peuvent une dépense d’énergie considérable et en plein soleil.
migrer sur des centaines de kilomètres. (compte-tenu de son poids). Certaines L’abeille solitaire se nourrit de nectar et
Quelques espèces hibernent, en général espèces sont même inaptes au vol. de pollen. Pour butiner, elle parcourt en
dans des lieux frais et obscurs (feuillage Les scarabées passent une bonne partie moyenne 1,5 km (et au maximum 10 à 12
du lierre, trou, grenier...). de leur vie à l’abri dans une souche, dans km), en général entre 10 et 30 m du sol.
Le papillon peut voler à une vitesse de près un trou du sol. Leurs larves vivent souvent Son vol peut être contrarié par les tur-
de 50 km/h, mais il peut être contrarié par dans le bois mort, dans le terreau riche en bulences de l’air formées au-dessus d’une
les turbulences de l’air formées au-des- matière organique ou dans le sol au niveau route surchauffée par le soleil. De même,
sus d’une route surchauffée par le soleil. des racines des plantes selon leur régime les cultures et jardins remplis de pesticides
De même, les cultures et jardins remplis alimentaire. représentent un obstacle mortel pour elle.
de pesticides représentent un obstacle
mortel pour lui.
58 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et territoire
EN ACTION : MAILLONS !
fiche action
FAISANT DIRECTEMENT SUITE À L’ACTIVITÉ DE DÉBAT, CETTE FICHE VOUS INVITE À METTRE EN ŒUVRE
UN CERTAIN NOMBRE D’ACTIONS CONCRÈTES DE MAILLAGE ÉCOLOGIQUE VISANT À AMÉLIORER LA
BIODIVERSITÉ LOCALE EN RÉTABLISSANT LES CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES.
➏ ÉTAPE 6
Conclusions et mise en place
Poursuivez l’activité de débat proposée dans la fiche précédente
en donnant à chaque groupe la consigne 4 (fiche débat 2 verso). Après 20 minutes, chaque groupe présente son plan d’actions.
La classe peut discuter des avantages des uns et des autres.
À l’action !
Pour mettre en place ces actions, il faudra :
➜ L’objectif est de définir comment mettre en place les actions
proposées, en se servant au maximum des leviers facilita- ➜ Contacter la commune et convaincre les élus de l’intérêt
teurs mentionnés, en proposant un plan d’action. L’anima- de la démarche.
teur lit les 3 propositions qui ont été retenues par le groupe ➜ Contacter éventuellement des associations naturalistes
précédent : il n’est pas possible de revenir en arrière. Pen- locales qui peuvent vous donner un coup de main dans la
dant 20 minutes, pour chacune des actions, le groupe doit mise en œuvre des actions.
chercher à proposer comment il serait possible de la mettre
➜ Vous devez également consulter le Schéma Régional d’Amé-
en œuvre (voir encadré ci-dessous), ce qui faciliterait sa
nagement, de Déceloppement Durable et d’Égalité des Ter-
mise en œuvre : Qui doit être contacté ? Qui fait quoi ? Quels
ritoires (SRADDET), le Schéma de Cohérence Territoriale
moyens ? Quel calendrier ? Quelles sont les difficultés que
(SCoT) et le Plan Local d’Urbanisme (PLU), pour voir com-
l’on peut rencontrer ? Comment les surmonter ? À la fin du
ment ils ont pris en compte les continuités écologiques du
temps imparti, le groupe doit choisir une action (par consen-
territoire et vérifier que vos actions prévues sont conformes
sus) qu’il présentera à l’ensemble de la classe.
à ces plans d’aménagement du territoire.
Procédure
Accompagner les élèves dans leurs actions pour vérifier la légalité des projets : autorisation écrite du propriétaire, connais-
sance des travaux engagés, distance de plantation près d’un terrain,... Certains milieux sont protégés, comme la plupart
des zones humides. Il faut tout d’abord se renseigner avant d’effectuer une quelconque action sur un milieu.
Se renseigner auprès de la Région pour connaître les associations proches, comme par exemple la plateforme pour la
biodiversité du Grand Est : https://biodiversite.grandest.fr/. Une association saura répondre à vos questions et vous gui-
der au mieux dans des travaux importants.
ATTENTION : Ces fiches actions sont des introductions et ne sauraient contenir les connaissances nécessaires pour vos
travaux : avant de vous lancer, faites des recherches et renseignez-vous auprès d’associations, de la mairie... pour vous
accompagner dans vos démarches.
À l’école de la biodiversité - 59
Biodiversité et territoire
60 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et territoire
Haie
Charme commun Carpinus betulus 25 m Robuste, facile à tailler, augmente la qualité de l’hu-
mus ; son feuillage procure des abris en hiver
Cornouiller sanguin Cornus sanguinea 2-5 m Esthétique, baies pour les oiseaux
Églantier Rosa spinosa 2-3 m Ornemental, médicinal, baies pour la faune
Prunellier Prunus spinosa 2-6 m Baies pour les oiseaux, favorise la nidification, intérêts
alimentaires
Erable champêtre Acer campestre 10-15 m Mellifère, ornemental, intérêts pour les insectes
Fusain d’Europe Euonymus europaeus 2-6 m Ornemental, intérêts pour les insectes, baies pour les
oiseaux, favorise la nidification, toxique pour l’homme
Genévrier commun Juniperus communis 4-10 m Baies pour les oiseaux
Houx commun Ilex aquifolium 4-6 m Persistant, ornemental, avifaune, favorise la nidification,
légère toxicité pour l’homme
Néflier commun Mespilus germanica 2-4 m Ornemental, alimentaire pour les insectes et oiseaux,
médicinal
Viorne lantane Viburnum lantana 4-5 m Ornemental, avifaune, légèrement toxique pour
l’Homme
À l’école de la biodiversité - 61
Biodiversité et territoire
Haie
SCHÉMA DE PLANTATION
Mesurez la longueur de votre future haie. Là, décidez si vous souhaitez planter une ou deux lignes d’arbustes.
➜ Sur une même ligne, vous planterez les arbustes tous les 50 à 80 cm pour une haie taillée, et de 80 cm à 1 m pour une
haie champêtre.
Entre 50 cm et 1 m
Plantation sur 2 lignes entre chaque ligne
PAILLEZ !
Une fois la plantation terminée, vous couvrirez le pied de la haie
avec un paillage naturel : d’ailleurs, la paille convient parfaite-
ment ! Cela permettra de conserver l’humidité sur vos plants
et d’éviter la repousse de l’herbe au pied.
Pendant la première année, arrosez très régulièrement vos
plants !
RESSOURCES UTILES
• Liste des espèces recommandées pour la plantation de
haies: https://biodiversite.grandest.fr/nos-actualites/
liste-des-especes-recommandees-pour-la-plantation-
de-haies/
• Site «Végétal local» : https://www.vegetal-local.fr/
62 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et territoire
Milieux
aquatiques
À l’école de la biodiversité - 63
Biodiversité et territoire
Milieux
aquatiques
Printemps Été
Le moment parfait pour observer, les oiseaux, les En période de fortes chaleurs, vous pouvez :
insectes ! - Réaliser un léger râtelage pour les petites mares pour
Évitez les travaux à cette époque où la mare est occupée éviter la propagation des algues,
à se renouveler. Vous pouvez toutefois nettoyer les - Enlever les plantes exotiques,
berges des détritus humains. Profitez-en pour dresser un - Mesurer la mare à son plus bas niveau.
inventaire !
Automne Hiver
En avant pour les grands travaux ! Attendez cette Même s’il fait désormais plus frais, vous pouvez continuer
saison pour déranger le moins possible les espèces qui les travaux de cet automne. Vous pouvez également élager
arrivent alors en fin de cycle de vie. les arbres et mesurer la mare à son plus haut niveau pour
Désormais, vous pouvez également : le consigner dans votre journal de bord !
- Enlever le surplus des plantes en pleine eau,
- Écrémer les lentilles d’eau,
- Faucher les roseaux et enlever la végétation en
abondance,
- Enlever les saules,
- Curer la vase.
QUELQUES PLANTES...
Il n’y a pas de plantes envahissantes, mais uniquement des
plantes en surpopulation ! Si certaines prennent trop d’espace,
vous pouvez en prélever une partie, et cherchez bien sûr la
cause de ce déséquilibre (luminosité, chaleur,...).
Cornifle immergé Ceratophyllum de- Pleine eau Sert de nurserie aux espèces ; permet d’oxygéner la
mersum mare.
Lentille d’eau Lemna minor Surface Permet l’oxygénation et la purification de la mare.
Nénuphar jaune Nuphar lutea Pleine eau Sa présence signifie une bonne santé de la mare.
Sert d’habitat à des espèces très particulières. Ce
Saule Salix sp. Berge sont aussi les premiers arbres à recouvrir la mare
dans le phénomène d’atterrissement.
Plante carnivore, permet la régulation des espèces.
Utriculaire Utricularia sp. Pleine eau Les rhizomes immergés servent d’habitat aux crus-
tacés.
Iris des marais Iris pseudacorus Berge Filtre naturel, possède un fort pouvoir dépolluant.
64 - À l’école de la biodiversité
Chapitre 5
Chapitre 5
Biodiversité et
changement climatique
Approche
Transition écologique
Dans ce chapitre, le professeur trouvera des
supports pour aborder la biodiversité sous
l’angle de la transition écologique. Il y trouve-
ra les éléments de connaissance pour mieux
comprendre la problématique du changement
climatique et son impact actuel et futur sur la
biodiversité. Il propose de lancer le débat en
classe avec ses élèves de manière ludique grâce à
un jeu de Time’s up sur ce thème. Ce chapitre pro-
pose enfin des outils pratiques pour calculer les
émissions de gaz à effet de serre de la vie quoti-
dienne.
À l’école de la biodiversité - 65
Biodiversité et changement climatique
DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
À LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
fiche info 1
L’IMPACT DE L’HOMME SUR L’ENVIRONNEMENT S’EST CONSIDÉRABLEMENT ACCRÛ DEPUIS LE XIXÈME
SIÈCLE, AVEC NOTAMMENT L’INDUSTRIALISATION DE NOS SOCIÉTÉS. C’EST À CETTE ÉPOQUE QUE
CE CONSTAT APPARAÎT. MAIS IL FAUDRA UN CERTAIN TEMPS AVANT QUE NE SE METTENT EN PLACE
DES ACTIONS CONCRÈTES.
« Le développement durable est un mode de développement qui répond Dans un second temps, une prise en charge
aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité par les politiques publiques
des générations futures de répondre aux leurs. »
Cet engagement arrive progressivement vers le milieu du
XXème siècle, avec, notamment en France, la création du pre-
Souvent représentée par la rencontre des trois piliers : écono- mier Ministère de la protection de la nature et de l’environne-
mique, écologique et social, cette notion a pris de l’importance ment, en 1971.
quand les découvertes scientifiques ont commencé à démon- Pourtant, les défenseurs de cette notion vont se heurter à un
trer la corrélation entre nos activités humaines et les consé- problème de taille : le manque de transversalité des actions.
quences sur la couche d’ozone, le réchauffement climatique, En effet, le développement durable touche tous les domaines-:
ainsi que les différentes catastrophes naturelles se succédant. l’agriculture, l’industrie, l’économie... et pour obtenir des résul-
tats probants, c’est une refonte complète du système qu’il fau-
drait mettre en place.
Dans un premier temps : une prise de conscience citoyenne
C’est tout d’abord une minorité qui commence à dénoncer les
Progressivement, les moyens financiers affectés à la sauve-
conséquences sur l’environnement : altermondialistes, écolo-
garde de la biodiversité vont augmenter à mesure de la demande
gistes,... Ces courants de pensée se matérialisent par la créa-
citoyenne. L’effort financier national (pour l’ensemble de l’État,
tion d’associations (Greenpeace, Ligue pour la Protection des
des collectivités et des entreprises) est passé de 1.9 milliards
Oiseaux, World Wildlife Fund...) ou de structures (Union Inter-
d’euros en 2009 à 2.6 milliards d’euros en 2020 (OFB.2023).
nationale pour la Conservation de la Nature, Organisation des
Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture...) qui
pour la plupart demandent aux gouvernements une prise de
DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À LA
TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Structure Raisons de la création
La notion de développement durable paraît aujourd’hui presque
Lutte pour la préservation des
LPO (1912) obsolète dans nos politiques. Jugée trop floue, elle a fait place
Macareux moines
progressivement à la notion de « transition écologique ». Ce
Constatation des dégradations changement est également apparu dans la dénomination du
sur l’environnement et la faune Ministère passé du Développement durable et de l’Energie au
WWF (1961) par la chasse en Afrique de Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer en 2016,
l’Est puis au Ministère de la Transition écologique et solidaire en 2017.
Fonds international Lutte contre la chasse commer- Le développement durable renvoie davantage à une durabilité
pour la protection ciale du phoque du Groënland faible : il faut trouver des solutions pour concilier l’environne-
des animaux (1969) et du phoque à capuchon ment et le social avec notre modèle économique (à savoir une
croissance toujours en hausse).
Opposition aux essais nu-
Green Peace (1971) Or, la dimension économique est un domaine bien trop impor-
cléaires menés en Alaska
tant qui ne s’équilibre pas pour le moment avec ces deux pre-
Association pour mières notions. Cette inégalité entraîne donc des résultats
« Union des victimes de la
la protection des peu probants, puisque l’un des trois piliers est toujours favo-
chasse et de ses nuisances » à
animaux sauvages risé par rapport aux autres.
l’origine
(1980) La notion de transition écologique renvoie davantage à la modi-
Fondation pour la Souhait de proposer et fication de nos comportements pour arriver à un modèle de
nature et l’homme d’accélérer les changements de durabilité forte : prendre en considération notre capital envi-
(1990) comportements ronnemental actuel car ce dernier n’est pas substituable à une
autre forme de capital.
Issu du programme « Les
Noé conservation carnets de Noé », expéditions
(2001) pour aller à la rencontre des
hommes et des femmes vivant
avec la nature.
Association étudiante de re-
CliMates (2011) cherche autour du changement
climatique
À l’école de la biodiversité - 67
Biodiversité et changement climatique
ÉVÈNEMENTS ISSUS D’UNE VOLONTÉ DES ÉVÈNEMENTS ISSUS D’UNE VOLONTÉ CITOYENNE
ORGANISMES INTERNATIONAUX
68 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et changement climatique
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
fiche info 2
DEPUIS LES ANNÉES 1970, L’ÊTRE HUMAIN A PRIS CONSCIENCE DE SON IMPACT TANT LOCAL QUE
GLOBAL SUR LA PLANÈTE. L’AUGMENTATION DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (GES) LIÉE
AUX ACTIVITÉS HUMAINES DEPUIS 250 ANS A ET AURA UN IMPACT DE PLUS EN PLUS IMPORTANT
SUR LE CLIMAT GLOBAL DE LA TERRE, C’EST CE QU’ON APPELLE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE.
LOCALEMENT, CE CHANGEMENT SE TRADUIT PAR UNE MONTÉE DES EAUX, PAR DES TRANSFORMATIONS
PROFONDES DES CYCLES ET ÉVÈNEMENTS CLIMATIQUES ET PAR DES MODIFICATIONS CHIMIQUES
DES OCÉANS À DES VITESSES JAMAIS OBSERVÉES AU COURS DES DERNIÈRES ÈRES GÉOLOGIQUES.
LA QUESTION DE LA CAPACITÉ DE LA FAUNE ET DE LA FLORE À S’ADAPTER À CES CHANGEMENTS
CONDITIONNE LA SURVIE DE MILLIERS D’ESPÈCES.
CHANGEMENT CLIMATIQUE Sur la Terre, les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur
d’eau (H 2 O), le dioxyde de carbone (CO 2 ), l’ozone (O 3 ), le
C’est quoi ? méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O).
Le changement climatique, c’est l’augmentation de la tempé-
rature moyenne à la surface de la Terre. Depuis les années
1970, l’évolution de la température moyenne ne cesse d’aug- Les concentrations en GES ont fortement varié au fil des ères
menter. La période 2000-2019 a connu une hausse de 0.66°C et notamment du fait même des processus physiologiques
par rapport à la période de 1961-1990. (respiration des êtres vivants et photosynthèse).
Le GIEC lors de son 6ème rapport en 2021 estime une augmen- Les productions naturelles de GES sont estimées à plus de
tation de la température entre +1.4 et +4.4°C en 2100. 770 milliards de tonnes de CO2 /an, dont 43% dus aux échanges
entre océan et atmosphère, 28,6% dus à la respiration des
Il base ses divers scénarios d’évolution sur les politiques végétaux et animaux, 28,6% dus aux processus de décom-
menées, qui visent à réduire les GES. Les scénarios les plus position de la matière organique dans le sol et 0,03% aux
pessimistes, ceux où l’on ne changerait rien, semblent mal- éruptions volcaniques.
heureusement se réaliser (l’objectif étant plutôt de réduire
nos émissions de GES). Depuis le début de l’ère industrielle, la combustion des éner-
gies fossiles (charbon, pétrole et gaz), de même que la défo-
La faute à l’effet de serre ? restation, ont entraîné une importante augmentation des GES
L’effet de serre, c’est le fait que certains gaz contenus dans dans l’atmosphère et par conséquent accrû l’effet de serre.
l’atmosphère retiennent une partie du rayonnement solaire, On estime ces émissions de GES dues aux activités humaines
ce qui a pour conséquence d’élever la température au sol. autour de 40 à 50 milliards de tonnes d’équivalent CO2 /an.
Sans l’effet de serre, la température sur la Terre serait
d’environ -18°C en moyenne. Grâce à ce phénomène, la tempé-
rature moyenne est de 15°C et la vie est possible !
À l’école de la biodiversité - 69
Les conséquences Ces conséquences ont également un impact direct sur l’accès
S e l o n l e s s c i e nti f i qu e s , l e s im p a c t s p r é v i sib l e s du à la nourriture pour les populations.
changement climatique sont :
7 LES FORÊTS
1 UNE HAUSSE DU NIVEAU MOYEN DES MERS DU GLOBE DE Les impacts anticipés sont principalement des évolutions de
9.4 CM DE 1993 À 2023 productivité, une migration des espèces d’arbres et un déplace-
• Cette hausse des mers est due à deux phénomènes conco- ment des écosystèmes. Des risques de prolifération des rava-
mitants : la fonte des glaciers et des calottes (composées geurs et parasites sont également soulignés. On constate dès
d’eau douce) et la dilatation des océans. Lorsque la tempé- maintenant l’augmentation des feux de forêt.
rature de l’océan augmente, les molécules d’eau prennent
davantage de place. Ainsi, l’océan se dilate et son niveau 8 AUTRES CONSÉQUENCES
s’élève. Des conséquences dans d’autres domaines sont également
• Elle entraîne une submersion des terres les plus basses : évoquées :
de nombreuses îles sont menacées (notamment dans le • pour ce qui concerne l’énergie, des conditions de pro-
Pacifique), mais aussi des pays côtiers, situés en grande duction plus difficiles (par exemple pour les microcen-
partie sous le niveau 0 des eaux, tels que le Bangladesh trales hydroélectriques) et une hausse de la demande en
ou les Pays-Bas, et de très nombreuses zones côtières été (notamment climatisation). Il importe également de
(en France aussi). prendre en compte l’évolution des technologies, ce qui
peut entraîner des besoins de production plus importants
2 DES MODIFICATIONS IMPORTANTES DU CLIMAT (par exemple, l’électrique pour remplacer la combustion
des énergies fossiles),
• La prévision des modifications climatiques est extrême-
ment complexe, car elle implique un grand nombre de • dans le domaine des risques naturels, par exemple en ce
facteurs. De ce fait, de nombreuses hypothèses existent, qui concerne les tempêtes ou les inondations,
parfois contradictoires. • pour la santé : les périodes de fortes chaleurs impactent
• Globalement, on pense que les hausses de températures fortement les personnes vulnérables, et participent à la
prévues auraient un impact sur la puissance, la fréquence prolifération des maladies. Les modifications de la qua-
et l’extension des phénomènes météorologiques extrêmes : lité de l’air entraînent également de nombreux problèmes
ouragans, cyclones, canicules, sécheresses. de santé.
70 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et changement climatique
Lexique
GES : Gaz à effet de serre
CO² éq : émission du gaz ramené en équivalent CO²
BEGES : Bilan des émissions de gaz à effet de serre
Plus d’informations
• Sur le développement durable :
• Sur l’impact du changement climatique
www.planetoscope.com sur la biodiversité en France aujourd’hui :
www.notre-planete.info http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/
Observatoire national de la biodiversité
• Réalisez une simulation de l’état climatique selon
des scénarios variés, pour les années à venir sur le
simulateur SimOn, mis en place par la cité de l’envi-
ronnement :
http://www.grec-sud.fr/nouvelles/simon-un-simu-
lateur-de-rechauffement-climatique/
Sources
• Des gaz à effet de serre dans mon assiette ? - Réseau action climat (2010). Disponible sur : https://reseauactionclimat.org/
publications/gaz-effet-serre-assiette/
• Bilan carbone guide méthodologique - ADEME, (juin 2010)
• Bilan carbone AG - ADEME, (2012)
• Guide des facteurs d’émission V5. Il est librement téléchargeable sur le site Internet de l’ADEME www.ademe.fr rubrique
Bilan Carbone™
• Mission de parangonnage sur les politiques d’adaptation au changement climatique, Inspection générale de l’environ-
nement et du développement Durable, (décembre 2022). Disponible sur : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/
Rapport_IGEDD_Adaptation.pdf
• La hausse du niveau des océans s’est accélérée entre 2022 et 2023, selon la Nasa - Le Monde, (22/03/2024). Disponible
sur : https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/22/la-hausse-du-niveau-des-oceans-s-est-acceleree-entre-2022-
et-2023-selon-la-nasa_6223345_3244.html
• Evaluation de l’impact environnemental du numérique en France et analyse prospective - ADEME, (janvier 2022)
• Comment se déplacer autrement et moins cher? - ADEME, (janvier 2019)
• Les transports en France - Chiffres clés et tendances en 2021 - SDES, (2021)
• Développement Durable : définition, histoire et enjeux – Qu’est-ce que le développement durable ? - Youmatter, (06/06/2024).
Disponible sur : https://youmatter.world/fr/definitions/definition-developpement-durable/
• Chiffres clés du climat France, Europe et Monde - Ministère de la transition écologique, (2022). DIsponible sur : https://
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/3-scenarios-et-pro-
jections-climatiques
• La biodiversité française en déclin, 10 ans de chiffres-clés par l’Observatoire national de la biodiversité - Observatoire
national de la biodiversité, (juin 2023).
À l’école de la biodiversité - 71
Biodiversité et changement climatique
EN DÉBAT !
POUR LANCER LE DÉBAT SUR LES FACTEURS CONTRIBUANT AU CHANGEMENT CLIMATIQUE, SUR
L’IMPACT DU CHANGEMENT SUR LA BIODIVERSITÉ, SUR LES MOYENS DE RÉDUIRE CE RÉCHAUFFEMENT
fiche débat
GLOBAL ET SON IMPACT, NOUS VOUS PROPOSONS DE MENER UNE ACTIVITÉ TRÈS LUDIQUE.
FOUS RIRES GARANTIS !... MAIS AUSSI INTÉRÊT ET QUALITÉ DE LA RÉFLEXION !
DÉROULEMENT
Le changement « Le temps est compté » se pratique en équipes de 3 ou 4, avec
au maximum 8 équipes.
climatique Chaque équipe reçoit 5 à 10 cartes (suivant le nombre d’équipes)
et peut en éliminer 1 ou 2 (elle élimine les cartes qu’elle estime
trop difficiles à jouer). On doit sélectionner au total 40 cartes
du jeu, que l’on garde tout au long de la partie.
Le jeu se déroule en trois manches pendant lesquelles chaque
équipe devra découvrir le plus d’événements possibles.
À tour de rôle, en 30 secondes chrono (sablier), chacun des
membres de l’équipe en jeu doit faire deviner À SON ÉQUIPE
le plus d’événements ou actions décrites sur les cartes :
• Quand on tire la carte, on doit dire s’il s’agit d’une action
(ACT) ou d’un événement (EV).
• Vous trouverez en haut de la carte en gras les mots à faire
deviner. Dans le cas d’une action, il faut également faire
deviner si l’action contribue au changement climatique (> +)
ou le réduit (- ou +).
• Lors de la première manche, on peut parler, sans bien sûr
Le temps est compté ! prononcer le nom de l’action à découvrir. Si les partenaires
découvrent l‘action, la carte est gagnée et on tire la suivante.
On peut écarter une carte difficile.
• Lorsque le sablier a fini de s’écouler, le joueur de l’équipe
RÈGLE DU JEU suivante s’empare de la carte en cours et essaye à son tour
de la faire deviner à ses partenaires. Quand les 48 cartes
MATÉRIEL ont été découvertes, la première manche est terminée.
48 cartes changement climatique ci-jointes présentant 48 On compte les cartes gagnées par chaque équipe.
actions ou évènements en lien avec l’impact du changement • Lors de la deuxième manche, il n’est plus permis que de
climatique sur la biodiversité : prononcer un seul mot, et les joueurs ne peuvent donner
• Des actions qui contribuent au changement climatique qu’une seule réponse. On peut passer une carte jugée trop
(par exemple, rouler en véhicule à hydrocarbure). difficile.
• Des actions qui contribuent à éviter/limiter le changement • Lors de la troisième manche, on ne prononce plus un mot,
climatique (par exemple, rouler à bicyclette ou en tram/ seuls le mime et les onomatopées sont autorisés.
train).
• Des événements phénoclimatologiques impactés par le FIN DE PARTIE
changement climatique (par exemple, la migration des À la fin des trois manches, l’équipe qui a totalisé le plus de
hirondelles). points remporte la partie.
1 sablier (ou un chronomètre). Pendant la partie, ou après, le professeur peut susciter le
débat : comment telle action contribue-t-elle au changement
BUT DU JEU climatique ? Comment est-il possible dans sa vie quotidienne
Ce jeu, inspiré du Time’s up, est simple : en trois manches et de mener des actions qui vont réduire le changement ?
en un minimum de temps, vous devez faire découvrir à vos
partenaires le plus possible d’événements phénoclimatolo-
giques ou d’actions et leur impact sur le changement clima-
tique (positif ou négatif).
72 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et changement climatique
Les cartes CHANGEMENT CLIMATIQUE
ACT Se déplacer en voiture ACT Se déplacer à vélo ACT Se déplacer à pied
Impact +++ Impact –– Impact –––
La combustion des énergies fossiles Les déplacements à vélo émettent peu de Les déplacements à pied sont ceux qui
est responsable d’une large part de la gaz à effet de serre : juste le CO2 relâché émettent le moins de gaz à effet de serre :
production du dioxyde de carbone (CO2). par la respiration du cycliste et celui lié à juste le CO2 relâché par la respiration du
Mesures : la fabrication du vélo ! piéton.
• 53% de la production de gaz à effet de Mesures : Mesures :
serre due aux transports proviennent • En 2019, 3% des déplacements sont réa- • En 2021, 6.1% des trajets domicile-tra-
des voyages en voiture, ce qui repré- lisés en vélo. vail se sont faits à pied.
sente plus de 66 millions de tonnes éq. • À 16 km/h, un cycliste brûle environ • Les déplacements à pied se font majo-
CO2. 4 kilocalories par kg et par heure. ritairement sur des trajets de 1 km en
• 84% des voyages en France se font en • En ville, 4 km c’est en moyenne 27 min moyenne.
voiture. en voiture, 18 min en bus et 12 min à
• Les déplacements les plus courts (75% vélo !
des trajets font moins de 5 km) émettent • En moyenne, une personne produit 21 g
2 fois plus de CO2 au kilomètre. de CO2 par km parcouru en vélo méca-
• En moyenne, une personne produit nique.
270»g de CO2 par km parcouru en voi-
ture.
Ev Migration des hirondelles Ev Réduction de la forêt de hêtre Ev Réveil précoce des escargots
Chaque année, les hirondelles effectuent Le hêtre est un arbre qui aime les sols En automne, l’escargot se retire au fond
une migration entre l’Europe et l’Afrique. frais, une humidité atmosphérique de sa coquille après l’avoir fermée avec un
Pourquoi ? et une réserve en eau suffisante, des opercule calcaire.
températures moyennes annuelles Pourquoi ?
C’est surtout pour retrouver les insectes modérées (9 à 11°C).
volants dont elles se nourrissent. Pour se protéger de la neige et du gel.
On estime qu’il peuple 10% des forêts
Quand ? françaises. Quand ?
• Les hirondelles partent dans le sud en Dès les premiers jours du printemps,
septembre. Impact du changement climatique : par temps humide, l’escargot sort de sa
• Une hausse de 3°C associée à une léthargie hivernale.
• Elles reviennent d’Afrique entre mars et baisse de 5 à 10% des précipitations
avril. pourraient faire régresser son aire de Impact du changement climatique :
Impact du changement climatique : répartition. Des espèces « méditerranéennes »
• Les hirondelles descendent dans le sud adaptées à un climat plus sec pourraient
plus tard et reviennent plus tôt. étendre leur aire d’expansion vers le nord.
• Des hirondelles hivernent maintenant en Le réveil des escargots pourrait être plus
France au lieu de se rendre en Afrique. précoce.
À l’école de la biodiversité - 73
Biodiversité et changement climatique
Les cartes CHANGEMENT CLIMATIQUE
ACT Prendre une douche ACT Acheter un nouveau ACT Laisser les appareils
électriques en veille
ou un bain téléphone, ordinateur...
Impact – Impact +++ Impact ++
Les ménages européens possèdent
Outre la consommation d’eau, les En raison de l’utilisation de matériaux aujourd’hui 3,7 milliards d’appareils
émissions lors du traitement des eaux, rares, la fabrication des appareils électroménagers (TV, ordinateurs,
une douche consomme également lors numériques est un domaine important consoles de jeux…) dotés d’une fonction
du chauffage de l’eau. des émissions. Difficilement « veille ».
Mesures : recyclables et avec une durée de vie Ces appareils en mode « veille » sont
• Chauffer l’eau est le 2ème poste d’émis- limitée, c’est l’un des grands impacts responsables de 10% de la consommation
sion des logements. du changement climatique. électrique des foyers et d’environ 1% des
• 300 à 1000 g de CO2/douche de 10 mi- Mesures : émissions mondiales de CO2.
nutes (suivant le mode de chauffage : au • 299 kg/habitant par an de déchets nu- Mesures :
gaz ou électrique). mériques. • Un appareil en veille émet environ 3,5 à
• 500 à 2500 g de CO2/bain (suivant le • En 2021, 10% de la consommation élec- 11 kg de CO2/an.
mode de chauffage : au gaz ou élec- trique annuelle en France vient de l’utili-
trique). sation de services numériques.
À l’école de la biodiversité - 75
Biodiversité et changement climatique
Les cartes CHANGEMENT CLIMATIQUE
76 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et changement climatique
Les cartes CHANGEMENT CLIMATIQUE
ACT Produire un steak ACT Produire des fruits ACT Mettre un couvercle
et légumes surgelés sur une casserole
Impact +++
L’élevage est responsable de près de 18% Impact +++ Impact –––
des émissions annuelles de gaz à effet de Les produits surgelés sont responsables Lors de la cuisson, une grande quantité
serre (GES) dans le monde. de beaucoup plus d’émissions de gaz à de la chaleur s’évapore. Mettre un
À noter que dans le cas de la production effet de serre que les produits frais. D’une couvercle sur une casserole permet
de bœuf, il s’agit essentiellement de part, l’essentiel de leur production se de concentrer la chaleur et réduit la
méthane CH4, produit par la digestion de fait loin de France et leur transport est consommation électrique en diminuant
l’herbe, et non de CO2. responsable de quantités importantes le temps de cuisson. Cela permet
d’émissions de CO2. D’autre part, d’économiser 1/4 de l’énergie.
Mesures : leur production et leur conservation
• En moyenne, un steak de 200 g émet en- (chaîne du froid) sont également très Mesure :
viron 5 400 g d’équivalent CO2. consommatrices d’énergie et donc • En moyenne, la production de CO2 est
• Si votre steak vient d’Amérique du Sud, productrices de CO2. réduite de 50 à 70 kg/an.
ce chiffre peut être multiplié par 2 ou 3.
Mesures :
• En moyenne, la production d’haricots sur-
gelés émet 19 g/kg d’équivalent CO2.
• Contre seulement 0,3 g de CO2/kg de ha-
ricots frais.
ACT Produire un poulet ACT Faire une lessive ACT Jouer avec une console
à la machine à laver de jeu
Impact +
Un poulet fermier, élevé avec des céréales Impact ++ Impact ++
cultivées localement, produit jusqu’à 30 L’essentiel de la consommation de CO2 La consommation électrique moyenne
ou 50% de CO2 en moins qu’un poulet de dans une lessive faite à la machine des consoles de jeu a augmenté
batterie. provient de la consommation électrique. proportionellement avec sa diffusion dans
Mesure : Mesure : les foyers.
• En moyenne, 200 g de poulet émet envi- • En moyenne, une lessive émet environ Mesure :
ron 740 g d’équivalent CO2. 250 à 375 g d’équivalent CO2 (suivant • Jouer avec une console de jeu émet en-
le type de machine et le programme de viron 11 g de CO2/heure.
lavage). • En 2019, le secteur du jeu vidéo émettait
environ 37 millions de tonnes équivalent
CO2.
À l’école de la biodiversité - 77
Biodiversité et changement climatique
Les cartes CHANGEMENT CLIMATIQUE
ACT Laisser la lumière allumée ACT Faire une recherche ACT Envoyer un SMS, un mail
sur Google
Impact + ++
à Impact +
Laisser la lumière allumée entraîne Impact + ++
à Chaque envoi d’un message nécessite
un double effet : une pollution liée à Pour fonctionner, le centre de traitement la mobilisation de réseau, de cloud, de
la consommation électrique et une des données de Google en Europe serveur. Il faut également prendre en
pollution lumineuse. utilise 80 000 serveurs qui consomment considération le stockage de ce message
14 MégaW. dans votre boîte de réception : stocker un
Mesure : mail pendant un an émet 10 g de CO2.
On estime qu’aujourd’hui que les centres
• Une ampoule de 75 W émet 4,5 g de de données consomment 2% de l’énergie
CO2/h. Mesures :
mondiale. • 0,000003 g de CO2 par message.
• Une ampoule de 15 W émet moins de 1 g
de CO2/h. Mesures : • On estime qu’une personne envoie en
• Une requête sur le moteur de recherche moyenne 6 sms par jour.
Google produit 7 g de CO2. • 4 g d’équivalent CO2 pour un mail sans
pièce jointe, 11 à 50 g équivalent CO2
pour un mail avec pièce jointe.
À l’école de la biodiversité - 79
Biodiversité et changement climatique
Les cartes CHANGEMENT CLIMATIQUE
EN ACTION !
fiche action
VOUS S AV E Z DÉ SORM A IS CE QU’IL EN E S T DU RÉCH AUFFEMENT CLIM ATIQUE, M A IS
AV E Z-VOUS BIEN CONS CIENCE DE VOT RE IMPACT, À L’ÉCHEL L E DE VOT RE LYCÉE ?
AFIN D’EN PRENDRE CONNAISSANCE ET DE POUVOIR RÉFLÉCHIR AUX ACTIONS À MENER, NOUS VOUS
PROPOSONS DE FAIRE UN PETIT BILAN DE VOS ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE !
À l’école de la biodiversité - 81
Biodiversité et changement climatique
82 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et changement climatique
Eau / Energie
Consommation d’un train Faites une enquête sur les élèves 8.98e-3 kg éq. CO2/ ............. kg éq.
............. km
intercités d’une classe, concernant leurs passager et km CO2
types de transport et le nombre de
Consommation d’un métro,
kilomètres séparant la maison du
tramway, trolleybus pour 5.03e-3 kg éq. CO2/ ............. kg éq.
lycée. Cela vous permettra d’avoir ............. km
une aglomération de
un échantillon, que vous pourrez
passager et km CO2
100 000 à 250 000 habitants
multiplier par le nombre de classes
Consommation d’un métro, de l’établissement, puis le reporter
tramway, trolleybus pour sur le nombre de semaines, hors 3.29e-3 kg éq. CO2/ ............. kg éq.
vacances scolaires. ............. km
une agglomération de plus passager et km CO2
de 250 000 habitants
Consommation TER, Train
8.91e-3 kg éq. CO2/ ............. kg éq.
Express Régional ............. km
fonctionnant à l’électricité
passager et km CO2
Déchets
À l’école de la biodiversité - 83
Biodiversité et changement climatique
............. kg éq.
Livre de 300 g 1.10 kg éq. CO2/livre ............. kg CO2
Ramette de papier
blanc/80g/m² A4/ Hors 2.29 kg éq. CO2/unité
............. ............. kg éq.
utilisation et fin de vie
ramettes CO2
Alimentation en restauration Vous pouvez faire une moyenne sur 1632 kg éq. CO2/ per- ............. ............. kg éq.
scolaire l’ensemble des élèves sonne et par an personnes CO2
84 - À l’école de la biodiversité
Biodiversité et changement climatique
Pour illustrer l’apport des aménagements de votre territoire, ou les actions que vous avez pu réaliser dans les chapitres anté-
rieurs, vous pouvez soustraire de votre bilan les données suivantes :
À consulter
• Comment réaliser un bilan de gaz à effet de serre pour les émissions de fonctionnement ? - ADEME, (2014). DIsponible
sur : https://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2016/08/tome_2_pour_site.pdf
• Calculez votre empreinte carbone - info.gouv - 23/09/2024. Disponible sur : https://www.info.gouv.fr/actualite/calcu-
lez-votre-empreinte-carbone
• BEGES de la région Grand Est - Bilan Carbone (2019). Disponible sur : https://bilans-ges.ademe.fr/bilans/consultation/93c-
0c3d2-b1cd-11ed-8fce-005056b7acd1/fiche-identite
• Boîte à outils - Lycée en transition - Région Grand Est. Disponible sur : https://www.grandest.fr/accompagner-15-29-ans/
etudier-meilleures-conditions-lycee/lycees-transition/outils/
Sources
• Base empreinte - ADEME. DIsponible sur : https://base-empreinte.ademe.fr/donnees/jeu-donnees
• Combien de CO2 absorbe un arbre ? - Ecotree, disponible su r : https://ecotree.green/combien-de-co2-absorbe-un-arbre
• Faire vieillir ses prairies pour capter encore plus de carbone - Web-agri (2020). Disponible sur : https://www.web-agri.
fr/paturage/article/174862/faire-vieillir-ses-prairies-pour-capter-encore-plus-de-carbone
À l’école de la biodiversité - 85
Éditeur
Fédération Connaître et Protéger la Nature (FCPN)
43 Grande rue 08430 POIX TERRON
Tél.03 24 22 54 55
www.fcpn.org
La FCPN est une association loi 1901 à but non lucratif, membre de
France Nature Environnement, agréée comme Association nationale de
Jeunesse et d’Éducation Populaire.
Crédits illustrations
Fanny LE BAGOUSSE
Conception graphique
FCPN
Impression
Imprimerie Félix - 08400 Vouziers
Imprimé localement sur papier recyclé/FSC avec encre base végétale
À l’école de la biodiversité
Cahier pédagogique à l'usage des enseignants des lycées
Édition 2024
DC106