Togo - Voluntary National Report of The MTR SF
Togo - Voluntary National Report of The MTR SF
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EXAMEN A MI-PARCOURS DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE D’ACTION DE SENDAI POUR LA REDUCTION
DES RISQUES DE CATASTROPHE 2015-2030 / RAPPORT DU TOGO, 2022
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Sigles et acronymes
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EXAMEN A MI-PARCOURS DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE D’ACTION DE SENDAI POUR LA REDUCTION
DES RISQUES DE CATASTROPHE 2015-2030 / RAPPORT DU TOGO, 2022
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I. Aperçu et introduction
Depuis quelques années, le Togo tout comme beaucoup de pays dans le monde est exposé aux
risques et subit régulièrement différents types de catastrophes parfois accompagnés de pertes
en vies humaines et de dégâts matériels importants. Les effets des changements climatiques se
font ressentir dans le pays, provoquant des évènements météorologiques extrêmes : fortes
précipitations prolongées suivies d’inondations, vents violents, érosion côtière, sècheresses,
feux de végétation/incendies, submersion marine.
Inondations
Le Togo a enregistré une soixantaine d’inondations urbaines et rurales qui ont causé des dégâts
matériels et pertes en vies humaines. Les années 2007, 2008, 2009 et 2010 ont été
particulièrement marquées par des inondations aux conséquences sociales et économiques
désastreuses pour le pays. Le caractère des précipitations et l’importance du réseau
hydrographique engendrent à chaque saison des pluies engendrant plusieurs cas d’inondation
causant des dégâts qui peuvent être particulièrement importants. On y a noté des pertes en vies
humaines, la destruction massive d’infrastructures routières, des maisons d’habitation et des
champs.
Ces inondations, autrefois localisées dans les régions Maritime (Préfectures du Golfe, des Lacs,
Bas-Mono, Yoto) et Savanes (Préfectures de l’Oti, de Kpendjal), se sont généralisées ces
dernières années sur l’ensemble du pays.
Vents violents
La situation géographique du Togo en zone intertropicale l’expose aux passages des tempêtes
cyclonales de vitesse moyenne atteignant 115Km/h. Les régions les plus touchées sont les
Plateaux, la Centrale, la Kara et les Savanes. Très souvent, le passage de ces vents violents
entraine le déracinement des arbres, la destruction des toitures de maisons, de salles de classe
et des centres de santé. Rarement les pertes en vies humaines occasionnées par des tempêtes
foudroyantes sont relevées.
Érosion côtière
Le phénomène d’érosion observé sur le littoral togolais s’inscrit dans un contexte mondial de
recul des plages. Ce phénomène se produit sur 300 km le long du golfe de Guinée entre
l’embouchure de la Volta (Ghana) et le Delta du fleuve Niger. La construction d’ouvrages de
protection à Kpémé et à Aného a été réalisée entre 1984 et 1988 puis entre 2010 et 2011 pour
limiter cette érosion. Toutefois, l’implantation de ces épis rocheux n’a pas permis, pour le
moment d’endiguer la situation. Les infrastructures réalisées sur la côte et la montée du niveau
de la mer, du fait des changements climatiques, perturbent le mécanisme hydro-sédimentaire et
accélèrent l’érosion côtière dont les impacts de recul du trait de côte sont généralement assez
forts, pouvant aller de 5 m à 12 m par an suivant les segments de la côte togolaise.
Sécheresse
Le Togo a connu trois grandes sécheresses qui ont provoqué une famine sévère entre 1942-
1943, 1976 -1977, et 1982-1983. Ce phénomène est surtout localisé dans les régions des
Savanes, de la Kara, Maritime et dans l’Est des Plateaux. Il est caractérisé par une augmentation
progressive de la température ambiante, une diminution de la pluviométrie, du nombre de jours
de pluies et du ratio pluviométrie/ évapotranspiration potentielle (P/ETP).
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Feux de végétation
Le phénomène de feux de végétation est récurrent au Togo. Il se manifeste chaque année
pendant la saison sèche. Les principales causes sont essentiellement anthropiques à savoir
l’agriculture sur brûlis pratiquée par la plupart des paysans et certaines pratiques de chasse. Les
impacts des feux de végétation répertoriés sont d’ordre socio-économique et environnemental.
Certains de ces feux de végétation débouchent sur des incendies.
Éboulement de montagne
Le relief montagneux togolais dans son ensemble est peu accidenté. Toutefois, le phénomène
d’éboulement se constate dans certaines zones. Les principales causes sont les travaux
d’ouverture des routes, la déforestation, la culture sur les flancs de montagnes et les pluies. Ces
éboulements entrainent d’importants dégâts matériels, notamment l’encombrement des voies
de communication entrainant l’isolement de certaines localités du pays et le ralentissement des
activités économiques.
Épidémies
Les principales épidémies enregistrées au Togo sont : le choléra, la méningite, la fièvre
typhoïde, le VIH/SIDA (6%), etc. avec des cas de décès. La recrudescence du choléra, du
paludisme et d’autres maladies est clairement associée aux épisodes post-crues ou des étendues
d’eau stagnantes qui dégradent les conditions d’hygiène et favorisent la prolifération des
vecteurs. Le Togo comme les autres pays est exposé à la maladie à virus Ébola, la fièvre Lassa,
la grippe aviaire AH5N1, le coronavirus. Ce dernier a eu un impact sur l’économie se traduit
par une baisse estimée à 3% du PIB à cette date, ce qui engendre un impact négatif sur les
finances publiques et la consommation domestique.
Risques technologiques
Le Togo est aussi exposé à d’autres risques et menaces tels que les accidents de transports
(routier, fluvial, ferroviaire, aérien), les risques industriels et de transport de matières
dangereuses, les menaces d’attaque terroriste. Ces dernières se sont manifestées au cours de
l’année 2022. Cependant, le gouvernement a rapidement pris des mesures pour endiguer ce
phénomène.
L’ambition des autorités du pays est de faire du Togo une nation à revenu intermédiaire
économiquement, socialement et démocratiquement solide et stable, solidaire et ouverte sur le
monde. Pour ce faire, le pays a élaboré et mis en œuvre pour la période 2018-2022 le Plan
national de développement (PND). Ce cadre de référence en matière de développement entend
concilier et traduire les ambitions d’émergence et de développement durable à travers la
transformation structurelle de l’économie et la professionnalisation des différents secteurs des
chaînes de valeurs, l’accélération de la croissance, la réduction de la pauvreté et des inégalités
et la préservation de l’environnement. Il tire ses fondements des défis dégagés dans le
diagnostic, du projet de société du chef de l’Etat duquel découle la Déclaration de la politique
générale du gouvernement et arrimé à l’agenda 2030 de développement durable ainsi qu’aux
quatre priorités du cadre de Sendai.
La mise en œuvre du cadre de Sendai s’est traduite par l’intégration des ODD dans la
planification nationale sous deux aspects essentiels : le premier est relatif au processus
d’appropriation des ODD (ODD 1, 11, 13) et le second concerne leur intégration proprement
dite dans les instruments nationaux de planification.
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Avec la pandémie de la COVID-19, l’économie mondiale est confrontée à l’une des crises les
plus graves depuis la seconde guerre mondiale. Cette crise a eu des impacts considérables sur
la vie socioéconomique des populations. Pour y faire face et en vue d’actualiser le PND arrivé
à expiration le Togo a donné une nouvelle impulsion à son économie sous la forme d’un plan
stratégique connu sous le nom de Feuille de route gouvernementale Togo 2025 qui est
également arrimé à l’Agenda 2030 des Nations-Unies. Cette feuille de route prend en compte
la RRC en son axe stratégique 3, ambition 10. Il s’agit de mettre le développement durable et
l’anticipation des crises futures au cœur des priorités du pays.
Depuis près de deux décennies, la problématique de gestion des catastrophes s’est imposée à
tous les secteurs d’activité et ce à travers tout le pays. Les inondations, qui n’affectaient que
certaines zones des régions des Savanes et de la Maritime se sont étendues à tout le pays et
d’autres aléas considérés comme mineurs ont pris de l’ampleur. En vue de réduire ces risques
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et écarter de nouveaux risques, la thématique de réduction des risques de catastrophes, autrefois
relégué au second plan, s’est vu intégré au processus de planification du niveau stratégique au
niveau sectoriel. Des secteurs comme la santé, l’environnement, l’aménagement du territoire,
les infrastructures, l’agriculture, etc. ont dû actualiser leurs documents de planification dans le
but de prendre en compte les risques de catastrophes. Le plan national de développement (2018-
2022) et la feuille de route gouvernementale précédemment énoncés sont des exemples en la
matière.
Il convient de relever un important facteur déterminant les actions du pays en matière de RRC.
Il s’agit de la plateforme nationale et des plateformes préfectorales de réduction des risques
de catastrophes qui produisent un effet de levier.
Source : Enquête de terrain pour l’élaboration du guide pratique à l’usage des autorités
locales , Janvier à Mai 2019
Depuis 2015, des analyses de risques et cartographies des zones à risque à l’échelle régional,
préfectorale, communale et communautaires ont été réalisées. On note une coordination et des
efforts de centralisation des résultats et cartes au niveau de l’ANPC.
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Par ailleurs, l’opérationnalisation en décembre 2021 du système d’alerte précoce (SAP)
multirisque axés sur des risques majeurs que sont les inondations, la sècheresse, les épidémies,
la sécurité alimentaire et les conflits intercommunautaires est un progrès majeur dans la gestion
des risques de catastrophes. Ce système multirisque s’appuie également sur le SAP
communautaire spécifique aux inondations, opérationnel dans 100 localités des régions des
Savanes, Plateaux et Maritime.
On note également une intensification des sensibilisations à la réduction des risques de
catastrophe, y compris les informations et les connaissances en matière de risques sous forme
des campagnes faisant appel aux médias, les collectivités et les élus locaux.
De lourds investissements à travers plusieurs projets et programmes ont été réalisés dans le sens
du renforcement du système d’alerte précoce multirisque. Il s’agit non seulement des
acquisitions et installations des équipements de collecte de données mais aussi des études
thématiques sectorielles et multisectorielles. À ce titre le Togo dispose de 26 stations
synoptiques automatiques, 05 stations climatologiques, 300 stations pluviométriques dont 136
automatiques, 30 mini-stations synoptiques à but pédagogique installées dans les établissements
scolaires et universitaires, 53 stations hydrométriques. Des efforts similaires ont permis de
porter la couverture nationale en matière d’équipement fonctionnel de collecte de données
hydrologiques de 30 % à environ 60% à ce jour.
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Bilan commun de pays complet du Togo, 2018
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La politique nationale de la protection civile : ce document répond aux directives
internationales, notamment celles de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO), de l’Organisation Internationale de la Protection Civile (OIPC) et du cadre
d’actions de Sendai. Ainsi le pays depuis 2017 dispose d’une politique nationale de protection
civile (2017-2030) dont l’objectif est d’assurer les conditions d’une croissance accélérée
durable et inclusive à travers une préparation adéquate du pays pour faire face aux catastrophes
et aux menaces. Elle contient cinq objectifs spécifiques :(i) contribuer sensiblement à la
réduction des mortalités liées aux catastrophes, (ii) contribuer sensiblement à la réduction des
pertes de biens des ménages, (iii) contribuer sensiblement à la réduction des dégâts sur les
infrastructures économiques, sociales et collectives, (iv) contribuer sensiblement à l’atténuation
des aléas environnementaux liés aux changements climatiques et à l’amélioration des capacités
techniques d’intervention, (v) contribuer sensiblement à la lutte contre les nouveaux fléaux
causés par l’homme (piraterie maritime, terrorisme, cybercriminalité et grand banditisme) en
assurant la planification de la gestion des crises et la prise en charge des victimes de ces fléaux.
La loi n°2019-006 du 26 juin 2019 portant modification de la loi n°2007-011 du 13 mars 2007
relative à la décentralisation et aux libertés locales modifiée par la loi n°2018-003 du 31 janvier
2018 (la loi sur la décentralisation) ; par cette loi, l’État transfère aux collectivités territoriales
la compétence dans plusieurs domaines : action sociale et protection civile, développement
local et aménagement du territoire, urbanisme et habitat, infrastructures, équipements,
transports et voies de communications, énergie et hydraulique, assainissement, gestion des
ressources naturelles et protection de l’environnement.
La prise en compte des risques de catastrophes est effective dans l’élaboration et l’adoption en
2018 du Plan national de développement (PND). Ce plan tire ses fondements des défis dégagés
dans le diagnostic, de la revue de la Stratégie de Croissance Accélérée et de la Promotion de
l’Emploi (SCAPE), de l’agenda 2030 des objectifs de développement durable, de la vision 2020
de la CEDEAO et de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
Il a pour objectif global de transformer structurellement l'économie, pour une croissance forte,
durable, résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents et induisant l'amélioration du bien-être
social. Le PND prend en compte les changements climatiques et les différents scénarios, la
thématique de RRC appliquée aux infrastructures, à la protection de l’environnement, à la
digitalisation et à l’éducation. Il mentionne la nécessité de renforcer les capacités du
gouvernement dans la prévention et la gestion des risques de catastrophes, former des agents
de collecte de données, de superviseurs et d’animateurs du SAP au niveau communautaire et
créer des plateformes locales de gestion des catastrophes dans les zones les plus affectées par
les différents aléas afin de les rendre plus résilientes.
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Le Togo s’efforce d’élever le niveau de prévention, d’atténuation des risques et de préparation
du pays à travers les dispositions ci-dessous :
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3.4. Progrès dans les investissements dans la réduction des risques et la
résilience
Dans le cadre de la préservation et de la restauration des écosystèmes terrestres ainsi que de la
protection de l’environnement et de la lutte contre la désertification, on peut citer : (i)
l’élaboration et mis en œuvre de la stratégie nationale de reboisement (période) ; (ii)
l’élaboration et mis en œuvre du plan national « sécheresse » ; (iii) la réalisation de deux
Inventaires forestiers Nationaux (IFN1 en 2015 et IFN2 et 2021) ; (iv) le renforcement des
capacités des coopératives de femmes agricultrices en gestion durable des ressources naturelles
; (v) la prise en compte de l’environnement et de la gestion durable des ressources naturelles
comme thèmes transversaux et émergents dans le processus de planification locale et (vi)
l’interdiction d’importation, de commercialisation et d’utilisation du glyphosate et de tous
produits le contenant au Togo et la promotion de l’utilisation des biopesticides et biofertilisants
Pour ce qui est du secteur de la santé, le mécanisme de surveillance sanitaire est robuste et
structuré jusqu’au niveau communautaire (prompte attitude et complétude des données
effectives : des tablettes sont disponibles pour la collecte et la diffusion rapide des données).
Aussi la réhabilitation des infrastructures sanitaires a-t-elle été faite à travers le projet d’urgence
réhabilitation des infrastructures sanitaires (PURISE ; 2013-2016). La mise en place du centre
des opérations et des urgences de santé publique (COUSP) et le projet de renforcement de
l’utilisation des équipes d’intervention rapide en cas d’urgence (SURGE) opérationnel depuis
2022 a permis d’améliorer la gestion des urgences de santé publique au Togo.
Les projets WACA ResIP et Corridor en cours de mise en œuvre permettront à terme de
renforcer la résilience du littoral togolais en proie à une dégradation environnementale dont le
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Forum politique de haut niveau, Rapport du Togo, 2022
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coût économique est évalué à près de 188 millions de dollars US en 2022 et pourrait atteindre
425 millions de dollars US en 20303.
Les projets de renforcement de la résilience des communautés vulnérables face au changement
climatique et aux catastrophes dans les zones très exposées aux risques (2020-2024) et les
risques climatiques et le système d’alerte précoce (CREWS) ont contribué à renforcer les
capacités des services hydrométéorologiques et de protection civile de même que des
communautés vulnérables en matière de RRC.
Dans le secteur agricole, les projets d’Appui au Secteur Agricole (PASA) et d’Adaptation de
l’agriculture aux changements climatiques (ADAPT) de même que le programme de
renforcement du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP) en cours ont permis
d’accroître la capacité des communautés et du pays, majoritairement agricole, à faire face à
l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
- Programme d’Urgence pour la Région des Savanes (plus de 16 milliards FCFA pour la
réalisation de plusieurs projets à l’horizon 2025, dans les secteurs de l’eau, l’énergie, la
santé, l’infrastructure, l’éducation et l’agriculture)
- Programme d’appui à la gestion durable des déchets solides ménager à travers la collecte
le tri et le recyclage (2014-2020 ; 2020-2024)
- Aménagement des infrastructures routières
- Evacuation des déchets des dépotoirs vers la déchèterie finale
- Sensibilisation de proximité
- Développement des AGR
Les actions menées dans le cadre de ces projets et celles en cours ont contribué à l’atteinte des
cibles des ODD qui ont une corrélation avec les objectifs du CAS.
ODD 1 : Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
Dans le cadre de l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes, le Togo a entrepris la mise
en œuvre de plusieurs programmes. Les actions issues de ces programmes ont contribué à
réduire la pauvreté au sein des populations. En effet, sur la période 2015-2019, le taux de
pauvreté au niveau national est passé de 55,1% à 45,5%. L’incidence de la pauvreté monétaire
en milieu rural est passée de 68,7% en 2015 à 58,8% en 2021. L’indice de pauvreté
multidimensionnelle est passé de 0,301 en 2013 à 0,213 en 2017. La proportion de la population
en situation de pauvreté sous toutes ses formes est passée de 55,13% en 2013 à 42,95% en 2017.
Les inégalités se sont réduites au cours de ces dernières années comme l’indique l’indice de
Gini qui est passé de 39,3% en 2013 à 38,5% en 20212.
ODD 11 : Rendre les villes et les établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et
durables
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Rapport sur l’évaluation du coût historique de la dégradation de la côte y compris la
vulnérabilité des communautés côtières du Togo, 2022
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L’urbanisation au Togo qui est en pleine croissance avec un taux de croissance annuel de la
population urbaine de 3,8% (le taux d’urbanisation est estimé en 2020 à 43,5%), et avec une
urbanisation peu respectueuse des règles des plans d’urbanisme en raison des faibles capacités
des communes à exercer un contrôle strict, présente de nombreux risques pour les
infrastructures de base et la santé des populations. Les villes du Togo, en particulier le Grand
Lomé, font face à des défis de transport, environnementaux et sanitaires. Des efforts entrepris
notamment avec les centres de collecte et de traitement des déchets d’Aképé et de Sokodé ont
encore besoin d’être étendu2.
Le défi majeur noté dans le secteur de l’habitat et du développement urbain est la sécurisation
du foncier. Mise à part la loi portant code foncier et domanial votée par l’Assemblée nationale
le 05 juin 2018, le Gouvernement a mis en place par un décret en mars 2019, un Guichet foncier
unique (GFU) pour répondre aux besoins d’allègement et de célérité de la procédure d’obtention
des actes d’urbanisme, notamment le titre foncier (Forum politique de haut niveau, Rapport du
Togo, 2022).
ODD 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques
et leurs répercussions
Le Gouvernement ambitionne d’assurer une gestion durable des ressources naturelles et une
résilience face aux effets des changements climatiques.
Les impacts du changement climatique se manifestent par le l’étendue des dégâts et des victimes
d’inondations, des pollutions de l’air, industrielles et chimiques. Le Togo fait face à de fortes
chaleurs, à la mauvaise répartition des pluies, aux inondations, aux sècheresses, aux vents
violents et à l’élévation du niveau de la mer qui exacerbe le phénomène d’érosion côtière. Pour
la zone côtière, les projections prédisent des hausses importantes de la mer dans les prochaines
années. L’érosion côtière est importante ; en moyenne la cote togolaise recule de 5 m par an.
Le pays perd ainsi chaque année une portion de 0,2 km² de son territoire. L’indice de santé des
océans du Togo était de 31 (sur 100) en 2017 contre 62 en 2013, classant le pays au 175ème rang
sur 221 pays recensés. Le taux de couverture du territoire par un système d’alerte précoce relatif
aux catastrophes naturelles est passé de 2% en 2013 à 14% en 2016. En 2018, 2239 personnes
ont été touchées par des catastrophes, dont 99% ont vu leurs moyens de subsistance perturbés
ou détruits. En octobre 2021, le Togo a finalisé et soumis une CDN révisée, en prévision de la
COP26 de la CCNUCC à Glasgow, qui appelle à une grande ambition à tous les niveaux
d’action2.
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mise en œuvre chaque année pour minimiser les impacts des inondations sur les populations et
leurs biens.
En matière d’intervention d’urgence, le gouvernement a fait un grand pas en se dotant d’une
structure coordinatrice des actions de préparation et de réponse sur toute l’étendue du territoire.
Il s’agit de l’ANPC qui est chargée de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en
matière de la protection civile, dont les missions sont entre autres : (i) la supervision des
opérations de secours et de sauvetage des personnes et des biens en cas de catastrophes ; (ii) la
mise à jour périodique des différents plans de prévention et de gestion de catastrophes ; (iii) la
préparation et l’organisation des exercices de simulation ; (iv) l’information et l’éducation des
populations en matière de protection civile ; (v) la formation du personnel et des acteurs
intervenant dans le domaine de la protection civile ; (vi) la protection des personnes déplacées
et des réfugiés en collaboration avec les structures concernées.
Ainsi, l’ANPC élabore et met à jour périodiquement les outils de planification de gestion des
catastrophes, prépare et organise des exercices de simulation, informe et éduque les populations
en matière de protection civile à travers les médias et des séances de sensibilisation de proximité
en collaboration avec les autres acteurs de la PNRRC et avec l’appui technique et financier des
partenaires.
S’agissant du renforcement des compétences des acteurs de la PNRRC, plusieurs formations
ont été organisées portant sur les thématique de : (i) gestion d’un centre des opérations
d’urgences en partenariat avec la Garde Nationale du DAKOTA du Nord, (ii) sur le système de
commandement des opérations en partenariat avec la Garde Nationale du DAKOTA du Nord,
(iii) coordination inter-service de crise en partenariat avec le projet PCAO (Ambassade de
France), (iv) transmissions niveaux 1et 2en partenariat avec le projet PCAO (Ambassade de
France), (v) communication de crise en partenariat avec le projet PCAO (Ambassade de
France), (vi) exercice sur table sur la gestion d’une inondation, (vii) évaluation rapide des dégâts
post-catastrophes (CEDEAO), (viii) intégration de la RRC dans les curricula scolaires au Togo
(CEDEAO), (ix) indicateurs locaux RRC, (x) utilisation du logiciel Global Mapper et autres,
(xi) planification stratégique sectorielle, etc.
Les maires nouvellement élus n’ont pas une bonne connaissance des instruments de
planification à la réponse. Les autorités locales sont régulièrement sensibilisées et formées sur
les responsabilités en cas d’urgence et le mécanisme de remontée de l’alerte. Ils ont été dotés
d’un instrument phare de gestion des urgences au niveau local. Il s’agit du guide de gestion des
risques de catastrophes et des menaces.
Le gouvernement a renforcé ses capacités de pré positionnement à travers la disponibilité des
moyens logistiques. Par ailleurs, il y a la possibilité d’utiliser le matériel de l’Organisation
internationale de la protection civile (OIPC), pré-positionné à Tsévié pour le compte des pays
de la sous-région.
Pour répondre aux chocs sur les prix des produits alimentaires, le Togo a mis en place une
agence nationale de sécurité alimentaire (ANSAT). Par ce dispositif, le Togo s’est doté d’un
maillon important de la réponse aux crises alimentaires. L’ANSAT a un accord de partenariat
avec l’ANPC, facilitant la mobilisation des stocks en cas de catastrophe.
Les structures du Ministère des armées engagées dans la réponse aux urgences sont le Corps
des Sapeurs-Pompiers, la Gendarmerie nationale togolaise et les Forces Armées togolaises. Les
capacités du Corps des Sapeurs-pompiers ont été renforcées à travers le Projet Gestion Intégrée
des Catastrophes et des Terres (PGICT) qui a permis d’ouvrir quatre casernes de Sapeurs-
pompiers notamment à Lomé, Atakpamé, Sokodé et Dapaong ; ce qui porte l’ensemble des
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casernes à six (06) sur l’ensemble du territoire national. Les capacités de réponses sont
constamment renforcées au niveau national tout comme local à travers l’acquisition des
équipements de secours et d’embarcation, de gilets et d’équipements de protection pour les
Sapeurs-pompiers avant chaque saison des pluies. Cela a permis d’améliorer les délais pour la
réponse.
Pour la réponse aux inondations, le Génie militaire est doté d’équipements permettant
l’aménagement des sites avec le décapage et nettoyage des zones, l’aménagement des voies
d’accès, l’ouverture et le reprofilage des voies, la construction d’infrastructures d’urgence, le
montage des tentes, le transport du personnel et matériel, et l’approvisionnement en eau et la
gestion des ordures en coordination avec l’ANASAP.
Il y a eu des avancés en soutien médical. La Direction Centrale du Service de Santé des Armées
(DCSSA) dans la phase préparation a organisé des formations en santé publique, des exercices
de simulation de gestion des urgences, la mise en place d’un dispositif d’astreinte, la mise en
place d’un stock d’intrants projetables. Relativement à la réponse, les équipes médicales sont
équipées pour se projetées sur les zones sinistrées pour la prise en charge médicale.
Des ONG et organisations de la société civile (OSC) jouent un rôle clé en matière de RRC au
Togo et sont partie prenante des plateformes RRC. Ils contribuent à la RRC à travers la mise
en œuvre des plans de gestions environnementales, animation du SAP, des projets de
développement communautaires, des sensibilisations et l’assistance humanitaire.
Les ONG et organisations de la société civile qui appuient le Togo en matière de RRC sont : la
Croix-Rouge, l’Organisation de la charité pour un développement intégral (OCDI) ou le
Secours Catholique, le Catholic Relief Services (CRS), Plan international Togo, CREPA, Care
International, ADRA-Togo, Réseau mondial des organisations de la société civile pour la
prévention des catastrophes (GNDRR), Faitière des ONGs du Togo (FONGTO), Union des
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ONGs du Togo (UONGTO), Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE), INADES
Formation, etc.
Le Togo entretient des relations de coopération et de solidarité avec des partenaires bilatéraux
et multilatéraux pour son développement mais aussi pour la préparation et la réponse aux
situations d’urgence. À titre d’exemple, le Togo collabore avec le Bénin dans le cadre de la
gestion des inondations dans la vallée du Mono et la lutte contre l’érosion côtière et le Ghana
dans le cadre des échanges d’expériences inter-agences ANPC-NADMO.
Membre de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il participe à la mise
en œuvre de la politique sous régionale sur la réduction et la gestion des catastrophes qui prône
la coopération transfrontalière. D’autres partenariats de cet ordre sont à signaler :
- Entre le Togo-Ghana-Benin-Burkina Faso-ABV (Autorité du bassin de la Volta) pour
la mise en place du modèle FEWS (Flood early warning system) ;
- Entre la Communauté électrique du Benin (CEB) l’Autorité du bassin du Mono (ABM),
ANPC et Croix Rouge Togolaise et Béninoise pour la gestion du bassin du Mono ;
- Avec l’OIPC : dépôt du matériel d’intervention et de secours à Tsévié pour tous les pays
de l’Afrique de l’Ouest ;
- Avec d’autres pays et institutions à la faveur des rencontres ou conférences
internationales.
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DES RISQUES DE CATASTROPHE 2015-2030 / RAPPORT DU TOGO, 2022
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Pour mesurer les progrès accomplis en ce sens à l’échelle mondiale, sept objectifs ont été arrêtés
au niveau international.
1. Réduire nettement, au niveau mondial, d’ici à 2030, la mortalité due aux catastrophes,
de sorte que le taux moyen de mortalité mondiale pour 100 000 habitants pendant la
décennie 2020-2030 soit inférieur au taux enregistré pendant la période 2005-2015
3. Réduire, d’ici à 2030, les pertes économiques directes dues aux catastrophes en
proportion du produit intérieur brut (PIB) ;
4. Réduire nettement, d’ici à 2030, la perturbation des services de base et les dommages
causés par les catastrophes aux infrastructures essentielles, y compris les
établissements de santé ou d’enseignement, notamment en renforçant leur résilience
La mise en œuvre des actions en vue de réduire la perturbation des services de base et les
dommages causés par les catastrophes aux infrastructures essentielles est en cours. Elle se
matérialise par la construction des ouvrages d’assainissement dans les zones inondables à
travers les projets d’aménagement urbain du Togo (PAUT), d’infrastructures de développement
urbain (PIDU), de gestion intégrée des catastrophes et des terres (PGICT).
D’autres projets à l’instar du projet d’amélioration des conditions sanitaires en milieu scolaire
et rural des régions de la Kara et des Savanes (PASSCO 1 & 2)ont contribué à réduire ces
perturbations.
Le Togo dispose depuis 2009 de sa stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes.
Elle a été actualisée respectivement en 2013 et en 2022. En plus de cette stratégie, le Togo a
élaboré en cette année sa stratégie nationale de relèvement post catastrophes. Avec l’appui
technique et financier du PNUD, les communes les plus vulnérables du pays bénéficie de
l’élaboration des plans d’action local de réduction des risques de catastrophes. Dix communes
ont bénéficié de cet outil au cours de l’année 2021. Dix autres communes bénéficient également
de ce plan pour le compte de l’année 2022.
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6. Améliorer nettement, d’ici à 2030, la coopération internationale avec les pays en
développement en leur fournissant un appui approprié et continu afin de compléter
l’action qu’ils mènent à l’échelle nationale pour mettre en œuvre le présent Cadre ;
7. Améliorer nettement, d’ici à 2030, l’accès des populations aux dispositifs d’alerte
rapide multirisque et aux informations et évaluations relatives aux risques de
catastrophe.
La mise en œuvre de certains projets comme le Projet de gestion intégrée des catastrophes et
des terres (PGICT), les projets WACA et Corridor (réalisation des ouvrages de protection
côtière, travaux d’assainissement et de restauration des formations végétales), le projet de
renforcement de la résilience des communautés vulnérables face au changement climatiques et
aux catastrophes dans les zones très exposées aux risques (2020-2024), le programme de
renforcement du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP), le projet d’Appui au
Secteur Agricole (PASA) ont permis de mettre en place un système d’alerte précoce axé sur les
inondations et de le renforcer. Progressivement, le pays est en train de passer à un système
d’alerte précoce multirisques.
Le contexte politique a été marqué par les élections présidentielles de 2015, des grandes
marches de 2017, des législatives de décembre 2018 suivi des réformes constitutionnelles, des
élections municipales de juin 2019 et des élections présidentielles de février 20204. Au plan
humain, la population résidente du Togo a été estimée à 6 191 155 habitants en 20105 , une
population projetée à 7,6 millions en 2020 et à 9,4 millions d’habitants en 2031, soit un taux
d'accroissement annuel moyen de l'ordre de 2,3% entre 2010 et 20316.
4
4CN & 2RB, Rapport sur les circonstances nationales, 2019
5
Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2010 au Togo
6
INSEED, 2015 : Perspectives démographiques du Togo 2011-2031
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Dans l’ensemble, le contexte économique national a été marqué par la poursuite des efforts pour
maintenir la stabilité du cadre macroéconomique et améliorer l’environnement des affaires.
Après avoir culminé à 9,6 % du PIB en 2016, le déficit budgétaire a été ramené à 2,1 % en 2017
pour remonter à un taux estimé à 6,7 % en 2018. L’inflation était négative en 2017 compte tenu
de l’impact négatif de la crise politique de 2017 et de l’ajustement budgétaire qui ont limité la
croissance du PIB réel entre 2016 et 2019. 53,5% (2017) de la population vit sous le seuil de
pauvreté7. Le rythme annuel de croissance s’est accéléré jusqu’en 2020 où elle a connu une
baisse significative due à la crise sanitaire relative à la pandémie à COVID-19 avant de
reprendre timidement en 2021.
En effet, la pandémie à COVID-19 a exacerbé les conditions de vie des ménages. Cette
pandémie a provoqué le ralentissement, voire l’arrêt des activités économiques (activités
génératrices de revenus, commerce, emploi temporaire, échanges commerciaux) et la flambée
des prix de transport. La dégradation des moyens d’existence a rendu problématique l’accès à
l’aliment pour les populations vulnérables. La fermeture des frontières a impacté négativement
le commerce local et régional des produits agricoles, déconnectant ainsi les zones excédentaires
des zones déficitaires. La mise en place d’une coordination de haut niveau pour faire face au
COVID-19 et l’activation des mécanismes d’urgence tel que le mécanisme de réponse
immédiate (MRI) ont permis d’atténuer l’impact de cette pandémie.
Outre la COVID-19, les chocs climatiques et les changements climatiques ont accentué le
phénomène d’érosion côtière, de dégradation des terres continentales et les conflits
intercommunautaires. Malgré ce contexte, les efforts de l’État et des autres parties prenantes
ont aboutis sur d’importantes réalisations à travers la mise en œuvre des politiques,
programmes, plans et projets (voir sections 2.4 , 2.5 et 2.6)
Depuis une dizaine d’années, certains États de l’Afrique de l’Ouest sont confrontés à un
extrémisme violent des groupes armés qui se caractérise par des attaques terroristes. Cette
menace qui entre-temps semblait épargner le Togo a radicalement évolué depuis mai 2021. Le
pays, en moins d’une année, a enregistré sept attaques terroristes. Ces attaques qui sont le
résultat du débordement de la crise du Sahel ont occasionné dans la région des Savanes des
pertes en vies humaines, des dégâts matériels importants, la désorganisation du tissu social et
le déplacement massif des populations.
7
Plan national de développement du Togo, 2018-2022
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Outre la menace djihadiste, les changements climatiques demeurent une préoccupation
majeure. En effet, les projections climatiques réalisées pour les horizons 2025, 2050, 2075 et
2100 montrent pour les scénarios RCP4.5 et RCP6.0 que les températures moyennes et
maximales connaitront une hausse par apport à la période de référence. Aussi, le littoral du
Togo va connaître une élévation du niveau de la mer 11,07 cm en 2025 ; de 26 cm en 2050 et
de 59,7 cm en 2100 par rapport à 19958. Les risques climatiques pourraient dans les prochaines
années connaitre une augmentation aussi bien en termes de fréquence que de sévérité.
8
Établissement des scenarios climatiques au Togo, 2019
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• Renforcer les capacités des cadres à tous les niveaux administratifs sur les concepts clés
de la réduction des risques de catastrophes et changements climatiques ;
• Organiser des séances de formation sur les concepts clés de la réduction des risques de
catastrophe et les changements climatiques spécialement conçus pour les médias (TV,
radio, internet, journaux) afin de faciliter une meilleure communication sur les
thématiques liées aux risques et une communication plus efficace en situation de crise ;
• Renforcer la collaboration à l’échelle locale afin de diffuser les informations relatives
aux risques de catastrophe en faisant intervenir les organisations locales et les
organisations non gouvernementales.
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• Établir des mécanismes de gouvernance efficaces et institutionnaliser la coordination
intersectorielle entre toutes les parties prenantes pour la réduction des risques de
catastrophe et la gestion des risques incluant le handicap.
• Revoir à la hausse le budget alloué à la RRC.
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Bibliographie
Analyse Commune de Pays (CCA), Rapport Version finale, 2022
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