UNIVERSITE D’ANTANANRIVO
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT DE DROIT
L’INFRACTION IMPOSSIBLE
GRAND ORAL : 4ème ANNEE
PRESENTEE PAR : RAMIHONE PRISCA JULIANA ANNEE UNIVERSITAIRE : 2010-2011
OPTION : CARRIERES JUDICIAIRES ET SCIENCES CRIMINELLES
Date de soutenance : 22 Décembre 2011
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INTRODUCTION
L’infraction est le comportement adopté par une personne qui est incriminé par la loi pénale
et peut donc être sanctionné par une peine. Le terme infraction est d’ailleurs ambigu puisqu’il
désigne à la fois le comportement adopté par le délinquant et correspondant à la définition de la loi
pénale et le comportement décrit par le législateur (dans ce dernier sens, l’infraction est alors
synonyme d’incrimination).L’impossibilité est le caractère de ce qui est absolument irréalisable.
L’infraction impossible est donc le comportement adopté par une personne dans le but de
commettre l’infraction définie par le législateur mais sans pouvoir parvenir à ce but parce qu’il est
impossible à réaliser. Par délit impossible, l’on désigne une infraction qui n’a pas abouti parce
qu’elle était matériellement irréalisable en raison d’une circonstance ignorée de l’agent. Cette
impossibilité peut tenir à plusieurs causes. Elle peut, tout d’abord, résulter de l’emploi de moyens
inefficaces par l’individu qui entendrait commettre l’infraction. Ainsi en est-il par exemple de celui
qui entendrait commettre un meurtre avec un fusil qui n’est pas doté de munitions. L’impossibilité
peut, ensuite, tenir à l’absence d’objet de l’infraction. Ce sera notamment le cas lorsqu’un vol est
entrepris dans un local entièrement vide.
La notion de délit impossible n’était connue ni du Droit romain, ni de l’ancien droit. Elle est
signalée pour la première fois, en 1808, par le juriste allemand Feuerbach, à propos d’un paysan qui
avait pèlerinage pour obtenir la mort de son ennemi.
L’expression d’infraction impossible n’est donc pas très satisfaisante puisque, en raison
même de cette impossibilité, il ne peut y avoir infraction :le comportement adopté ne peut
correspondre à l’incrimination ;en l’absence de résultat, l ne peut y avoir d’infraction parfaitement
constituée.
La question, apparemment étrange, a été depuis maintes fois posée aux tribunaux et la
doctrine, pour y répondre, a élaboré de savantes études.
La question se pose alors de savoir si faut-il punir l’auteur du délit impossible et en
l’affirmative, à quel titre ?
Ou bien, est –il préférable de considérer le délit impossible comme étranger au droit pénal ?
Cette question présente évidemment un intérêt technique dans la mesure où elle implique
d’examiner les différentes qualifications pénale envisageables et notamment celle de tentative de
l’infraction impossible à réaliser.
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Le droit positif français a oscillé entre diverses solutions allant de l’impunité totale ou
partielle du délit impossible à sa répression voire même à la négation de cette notion.
C’est cette évolution qu’il convient d’examiner en étudiant successivement :
L’impunité du délit impossible dans la première partie puis, la négation du délit impossible
dans la seconde partie.
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PARTIE I :
L’impunité du
Délit impossible
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Chapitre 1 : Impossible qualification d’infraction consommée
Section 1 : infraction impossible se caractérise par l’impossibilité de réaliser du
résultat.
Section 2 : infraction impossible ne pourra jamais donner lieu à une qualification
pénale correspondante à une infraction consommée
Chapitre 2 : La difficile qualification de tentative
Section 1 : Impunité total du délit impossible
Paragraphe 1 : Conception objective de la tentative
A- De textes : Tentative exige un commencement d’exécution or on ne saurait
commencer à exécuter quelque chose d’impossible
B- De fait : Droit pénal a pour objet de sanctionner des actes troublants l’ordre
publique or délit impossible ne trouble pas l’ordre sociale.
Paragraphe 2 : conception jurisprudentielle
A- Impunité consacrée par les juridictions répressives pendant la première
moitié du XIX ème siècle
Section 2 : Impunité partielle du délit impossible
Paragraphe 1 : Distinction entre impossibilité Absolue à l’impossibilité Relative selon
les doctrines( Mittermaier, Ortolan ,Haus)
A- Impossibilité Absolue non punissable.
B- Impossibilité Relative source de répréssion.
Paragraphe 2 : Infraction impossible assimilée à l’infraction manquée
Paragraphe 3 : Distinction entre impossiblité de droit et de l’impossibilité de fait (
Roux, Garraud)
A- Impossibilité de droit découlant d’une circonstance indépendante de la
volonté de l’agent.
B- Impossibilité de fait comme une impossibilité de qualification.
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PARTIE 2 :
Négation du
délit Impossible
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Chapitre I : Délit impossible, une tentative punissable (Cass crim, 16 Janv 1986)
Section 1 : Il satisfait aux deux exigences posées par l’article 2 codes pénaux
Paragraphe 1 : commencement d’exécution de délit impossible
A- Se fondant sur l’esprit de l’auteur.
B- Se fondant sur l’apparence de comportement délictueux
Section 2 : Ignorance de l’impossibilité cause de désistement involontaire
Paragraphe 1 : Impossibilité n’est qu’une circonstance indépendante de la volonté de l’agent
Chapitre II : Les causes exceptionnelles d’impunité ne découlant pas de l’impossibilité
Section 1 : tentative n’est punissable que si un texte de loi en prévoit spécialement la
répression.
Section 2 : Impunité s’impose lorsque le comportement de l’agent ne réalise pas les
éléments constitutifs de l’infraction : infraction putative
Section 3 : infraction surnaturelle
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CONCLUSION
Faut- il considérer le débat comme clos ? L’on serait tenté de le penser depuis l’arrêt du 16
janvier 1986 précité qui a emporté l’un des derniers bastions de l’impossibilité. Le silence du
législateur dans le code pénal peut également être interprété en faveur de la négation du délit
impossible, désormais assimilé dans tous les cas, à une tentative punissable.
Cependant, compte tenu de l’opposition vigoureuse qui s’est manifestée contre l’arrêt de la
Chambre criminelle, la prudence s’impose en attendant que la question soit à nouveau posée.
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BIBLIOGRAPHIE
• OUVRAGES GENERAUX
• DESPORTES Frédéric et LE GUNEHES Francis : le Nouveau Droit Pénal , ECONOMICA ,2000
• PRADEL Jean : Droit pénal général, CUJAS , 7ème éd, 1990
• RAHARINARIVONIRINA Alisaona : Droit pénal général malgache , Centre malagasy de promotion du
livre
• OUVRAGE SPECIAL
• RAKOTOMANANA Honoré : Droit pénal spécial
• TEXTES
• Code Pénal malgache
• Grands arrêts du Droit Criminel, DALLOZ 1995 P 291 et 292
• Site web
• http://legifrance.gouv.fr (mois d’octobre)