LES CATEGORIES DE CHARISMES :

LES CHARISMES ORDINAIRES ET LES CHARISMES EXTRAORDINAIRES.

Quelle que soit la catégorie dans laquelle nous nous trouvons, nous ne devons point nous décourager, car le
cheminement en vue de l’effusion a pour objectif principal de répondre à ce manque de vivacité chrétienne dans notre
vie. L’effusion a donc pour but de réveiller les grâces que nous avons reçues lors du baptême, grâces renforcées par la
confirmation. L’effusion active les dons (ou charismes) de l’Esprit Saint pour les faire fructifier.

Les charismes viennent de Dieu et sont donnés en vue du bien commun (1Co 12, 4-11). Il y a diversité de dons,
mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur. Divers modes d’actions, mais c’est le
même Dieu qui produit tout en tous. L’homme a plusieurs membres en un seul corps et chaque membre a une fonction
spécifique. Tous les chrétiens forment un seul corps avec le Christ et chaque chrétien a des rôles spécifiques dans
l’Eglise en fonction des dons que lui accorde le Seigneur. Ce qui est important, c’est que chacun doit exercer ses dons
pour l’édification de l’Eglise toute entière.

Nous avons reçu le baptême et la confirmation. Le cheminement que nous suivons nous permettra de nous
tourner une fois encore vers le Seigneur. Maintenant nous sommes prêts à accueillir la promesse du Père. L’Esprit. Si
nous laissons faire le Père, si nous nous laissons envahir par son Esprit dans l’humilité totale et dans l’amour filial, alors
notre vie changera positivement. Tout sera renouvelé par le souffle de l’Esprit.

Il convient de souligner que l’effusion est une grande opportunité pour nous chrétiens, de demander des dons
au Seigneur en plus des sept dons de l’Esprit reçus au baptême.

I-LES CHARISMES ORDINAIRES

a- Le discernement
Le discernement est un charisme déterminant pour la vie du chrétien. Tout ce qui se dit, se fait ou se voit doit être
discerné. Le discernement permet en effet de perce voir ce qui vient de l’Esprit, ce qui est charnel, ce qui provient des
forces des ténèbres et de retenir ce qui manifeste l’action de l’Esprit.

Le discernement peut être lui-même faux, cela signifie que le discernement doit être discerné. Certaines personnes
aiment raconter que le Seigneur leur a parlé à travers des motions ou des paroles intérieures, des songes, des visions
ou encore des signes. Cependant, en discernant, on se rend à l’évidence qu’ils sont dans l’illusion totale. Ces personnes
dans leur bonne foi accueillent pour vrai ce qui est faux.

b- La parole de sagesse
La sagesse est un charisme qui permet de donner une solution à une situation difficile. Généralement, après une parole
de sagesse, il n’y a plus rien à dire, la sagesse met tout le monde d’accord. Par exemple, quand Jésus dit : « lire Lc 20,
25). Lire aussi Mc 3, 23-24). » A cette parole, les scribes ne peuvent répondre, car la sagesse de Dieu est venue
confondre la fausse sagesse des hommes : Lire Jn 8, 7). La réponse de Jésus a confondu tout le monde qui voulait
l’accuser de désobéir à la loi. La parole de sagesse est toujours courte, ce n’est pas un discours pour essayer d’expliquer
une situation. Elle est donnée avec spontanéité, elle n’est jamais attendue. Elle débloque des situations difficiles. Elle
est toujours efficace.

c- La prophétie
Une prophétie est une parole forte qui « construit et qui plante » (Jr 1,10), qui édifie le Royaume de Dieu : « Tout plant
que n’a point planté mon Père sera arraché. » Mt 5, 13).

Une prophétie est parfois une parole qui démolit et arrache en s’attaquant à la racine du mal. Elle conduit à la
repentance. Exemple des sept malédictions aux scribes et aux pharisiens dans Mt 23, 13-32 : « Malheur à vous… »

Une prophétie peut être aussi une parole de consolation, d’espérance, d’amour, d’abandon à Dieu, d’encouragement,
d’invitation à une mission, etc. L’exemple est donné dans Mt 5, 3-11 sur les béatitudes : « Bienheureux les pauvres,
les doux, les pacifiques, les persécutés… ». Parole de consolation et d’encouragement.

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On peut aussi citer en exemples les sept paroles prononcées par Jésus sur la croix qui sont de véritables prophéties :
« Pardonne-leur… » (Lc 23, 34) : prophétie d’amour et de consolation. Jésus exprime son amour insondable pour ses
persécuteurs et demande à son père de leur pardonner, ils en furent immédiatement consolés.

« Aujourd’hui, tu seras avec moi… ; » Lc 23, 43. Jésus console le voleur qui a reconnu injuste la condamnation à mort
du Christ. La miséricorde s’étend à tout le monde, lui qui est venu chercher ceux qui étaient perdus, mais il nous
récupère vite si nous faisons le pas vers lui. Le voleur, en traitant Jésus de juste reconnaît tacitement ses propres fautes
à lui, il accepte sa propre condamnation. Son acte s’apparente à une confession, voilà pourquoi, Jésus lui a accordé le
pardon absolu et lui a permis le paradis ce jour même.

« J’ai soif » Jn 29,28 : une prophétie d’amour. Jésus ne parle pas de la soif de son organisme qui peut être étanchée
par l’eau. Voilà pourquoi il a refusé de boire le vin provenant de l’éponge imbibée qu’on lui a tendue par le bout de la
perche. Il parle plutôt de sa soif pour la conversion et le salut des hommes.

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu… » Mt 27, 46. Cette prophétie prononcée par Jésus nous montre que quels
que soient nos efforts et nos œuvres, nous rencontrons toujours des difficultés qui nous amèneront à nous sentir
parfois abandonnés par nos proches. Il nous prévient afin que nous prenions des dispositions pour le combat spirituel,
car le chemin de vie est ainsi jonché d’obstacles.

« Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » Lc 23,46. Parole d’abandon filial de Jésus à son Père. Une prophétie
de Jésus à son Père qui nous enseigne de nous abandonner à son Père.

« Tout est accompli… » (Jn 19,30). Prophétie d’espérance pour les hommes qui espèrent à la vie éternelle à travers
l’achèvement de la mission de Jésus vivant sur terre, mission qui a consisté à enseigner, à pardonner et à racheter
toute l’humanité.

Dans les prophéties, le message parle d’abord de la source, c’est-à-dire d’où vient la prophétie. Cette source peut être
Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu l’Esprit Saint, ou la Vierge Marie, sous l’inspiration de l’Esprit (1Co 12,10). C’est dans le
discernement que l’on peut connaître la source du message. Ainsi, au cours des assemblées de prière, l’Esprit peut se
manifester à travers un membre pour faire entendre sa voix. Cette personne perçoit alors dans le fond de son être un
appel, une motion qui le pousse à parler, et en même temps des phrases se forment et un message est donné
spontanément.

Le message parle ensuite à ceux qui le reçoivent, l’écoutent et l’accueillent. Chacune de ces paroles est faite pour nous
grandir, nous réjouir et nous convertir.

Comme promis, le Seigneur ne nous laisse pas orphelins, il vient toujours à nos côtés (Jn 14,18), il nous parle par son
Esprit, il nous montre le chemin à suivre, il nous met en garde contre l’ennemi, nous exhorte à l’amour, il nous donne
l’espérance. A travers les prophètes, Jésus vient construire la communauté, peuple de Dieu (1Co 14,3).
Saint Paul nous encourage de ne pas mépriser les prophéties (1Co 14,1) et nous exhorte à faire preuve de prudence
et de sagesse pour vérifier toujours les faits. En effet, il y a de vraies prophéties comme il y a de fausses. Quelques
exemples de fausses prophéties

- Les fausses prophéties : l’esprit malin et l’esprit humain sont à l’origine des fausses prophéties. Poussés par notre
propre orgueil ou par l’esprit malin, nous donnons des prophéties qui peuvent être bien dites et qui laissent penser à
l’assemblée de prière qu’elles viennent de Dieu, alors qu’il n’en est rien, car à l’aboutissement, on constate que les
messages ne portent pas de fruits. Ce sont de faux messages, des paroles vides qui flattent et qui troublent (Mt 24,24).

- Les prophéties mêlées : souvent une prophétie est vraie, mais celui qui la transmet ajoute ses propres pensées. Cela
se produit quand il nous manque l’art du discernement pour dégager ce qui vient de Dieu. Ce n’est pas grave, mais il
ne faut pas se laisser prendre au piège par l’esprit malin qui nous pousse toujours à l’orgueil au point de détruire la
vraie prophétie.

d- La pieuse parole : on a tendance à confondre la prophétie avec quelques paroles de types évangéliques. En effet,
toute personne pieuse peut se laisser aller à ce genre d’excès. Les paroles ayant un caractère évangélique encouragent
certes, mais elles n’édifient pas la communauté, car elles ne transforment pas la vie des croyants, surtout pas celles
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des incroyants. Elles ne fructifient pas. Nous devons être vigilants, nous devons chercher la vérité qui vient de Dieu.
Évitons de nos montrer zélés.

La règle d’or du discernement est celle-ci : « La prophétie porte des fruits : fruits de l’amour qui se répand sur
l’assemblée, fruit de la paix intérieure perçue au fond du cœur et fruit de la joie de l’Esprit. »

e- Le charisme de la prière en langues

La prière en langues n’est pas une invention, c’est un signe qui témoigne de la présence de l’Esprit de Dieu en nous.
Prier en langues, c’est célébrer la grandeur de Dieu (Ac 10, 46). C’est une prière de louange très pure, qui vient des
profondeurs de notre être. C’est une prière sans paroles déchiffrées, une communion intense avec le Seigneur, si
intense et si profonde à tel point que les mots ne suffisent plus. Les mots n’ont même pas le temps de se former, ce
sont alors des clameurs, des cris et des murmures qui les remplacent. En ce moment, c’est « Lire Rm 8,26 ». L’Esprit
habite en chacun de nous et son action passe à travers l’être que nous sommes et utilise ce langage pré-conceptuel
pour nous faire prier. Dans l’assemblée, quelqu’un perçoit une motion intérieure presque irrésistible et des sons
sortent de sa bouche. Il se rend compte que l’Esprit parle à travers lui, mais il ne comprend pas le sens de ce qu’il dit.
L’intelligence est totalement stérile pendant la prière en langues (1Co 14,14).
Le chant en langues ne s’interprète pas. Par contre les paroles en langues (message) sont généralement interprétées
par une autre personne de l’assemblée (1Co 14, 27). Le charisme d’interprétation est donné par le Seigneur en vue de
faire comprendre le message transmis en langues parlées.

f- Le charisme de service
Le don de service est nécessaire pour le bon fonctionnement de l’Eglise, corps du Christ dont nous sommes les
membres (1Co 12,12-30). Jésus en donnant son testament spirituel a lavé les pieds de ses disciples et leur a
recommandé de faire autant pour les autres (Jn13, 14-15). Jésus veut que notre vie soit service quand il dit « Restez
en tenue de … » Lc 12, 35). Dans le groupe, chacun doit se donner pour les différentes sollicitudes des responsables et
des autres membres. Cependant, il faut éviter de s’accaparer de nombreuses tâches au point de négliger notre devoir
d’Etat (la gestion de nos familles, notre emploi, etc.). Le charisme de service est une obéissance à l’Esprit qui nous
conduit à faire ce que le Seigneur demande, comme il le demande et où il le demande.

II- LES CHARISMES EXTRAORDINAIRES

Les charismes extraordinaires proviennent de la manifestation du même Esprit de Dieu. Ils manifestent la présence et
l’amour brûlant de Jésus par des signes éclatants dans le but de confirmer la foi des croyants, de fortifier les faibles et
d’interpeller les incroyants.

a- Le charisme de la foi
Ici, il s’agit de la foi à un degré profond. C’est le cas dans Mt 14,23-31, avec l’épisode de la tempête apaisée sur le lac.
Jésus en marchant sur les eaux demande à Pierre de faire comme lui, d’exercer le même charisme que lui quand il lui
dit : « viens ». Pierre obéit et avec la même foi que Jésus, il marche sur les eaux. Mais au moment où il a douté, il perdit
ce charisme de foi et commença immédiatement à s’enfoncer dans l’eau. Alors, Jésus lui dit : « homme de peu de foi,
pourquoi as-tu douté ? » le charisme de foi est la principale porte d’entrée des autres charismes extraordinaires tels
que les charismes de miracles, de guérisons, de paroles de connaissance, etc.

b- La parole de connaissance
Le charisme de connaissance est un signe intérieur, donné par l’Esprit sur quelque chose qui se passe au cours d’une
prière de guérison. Il arrive en effet qu’un membre de l’assemblée ait l’évidence intérieure que Dieu est en train de
toucher quelqu’un, de guérir une personne, de faire quelque chose. Celui qui reçoit la parole de connaissance perçoit
une certaine représentation (vision) de la guérison en cours et de la personne en qui cela s’accomplit.

Dans Jn 1,47-48, Jésus reconnait que Nathanaël est un vrai juif. A Photine, la femme Samaritaine, Jésus lui dit : « Tu
dis bien, je n’ai pas de mari…. » Jn 4, 18. Au centurion, Jésus lui dit : « Vas, ton fils vit » (Jn 4, 50). Le curé d’Ars lors des
séances de confession lisait dans les consciences des personnes et citait lui-même les péchés qu’elles ont omis de citer
ou qu’elles n’ont pas voulu dire.

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c- Le charisme de guérison
Le charisme de guérison est un don permanent d’intercession et tout chrétien ouvert à l’Esprit peut et doit s’en servir.
En plus de ce charisme permanent, certains reçoivent le charisme de guérison qui s’apparente à la parole de
connaissance. Quelqu’un, mû par l’Esprit, dit avec foi et sans hésitation : « Lève-toi et marche. » C’est par exemple
quand Pierre dit au boiteux de la Belle Porte du Temple : « De l’argent, de l’or, je n’en ai pas, mais ce que j’ai, je te le
donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, marche ! » Ac 3, 6. Les guérisons du corps conduisent généralement à la
conversion des personnes guéries. Ce sont des signes pour que la Bonne Nouvelle soit acceptée et que le Seigneur soit
accueilli comme le Seigneur de toute la vie.

d- Les miracles
Jésus durant sa vie sur terre a accompli beaucoup de miracles. On peut citer l’eau changée en vin (Jn 2,11), la tempête
apaisée sur le lac (Lc 8,24-25), la multiplication des pains (Jn 6, 11-14). Les miracles que Jésus faisait avaient des
significations toutes particulières. En effet, Jésus veut manifester la Gloire de Dieu, il veut éviter la loi, il nous met en
garde contre la chair qui ne sert de rien. Pour voir et comprendre les signes, il faut avoir soif de Dieu et une conversion
profonde de son amour et de sa pauvreté. Alors, les paroles deviennent « Esprit de vie ». Après Jésus, il y eut des
miracles, car Jésus lui-même avait annoncé que ceux qui croiront en lui feront des miracles (Mc 16,17-20). Ces paroles
promises se sont réalisées depuis les apôtres et continuent de se réaliser jusqu’à nos jours.

Il faut accepter d’accueillir les miracles comme des enfants, avec humilité, avec un discernement spirituel, dans l’action
de grâce comme l’a fait l’un des dix lépreux après sa guérison (Lc 17,15-16). Il faut aussi proclamer les merveilles de
Dieu.

III-Quels dons demander ?

Il n’y a pas de dons particuliers pour telle ou telle personne. Saint Paul nous enseigne que la « manifestation de
l’Esprit…. » 1Co12,7). Chacun sait ce qu’il désire comme dons pour servir son Dieu. Ce que nous ne connaissons pas,
c’est ce que le Seigneur veut nous donner pour sa gloire. Il faut demeurer toujours dans la prière, seul moyen de vivre
en communion permanente avec le Seigneur pour découvrir progressivement les grâces de Dieu en soi. Ainsi,
« demandez en priant avec foi, tout vous sera accordé » (Mc 11,24). Car « tout est possible pour celui qui croit » (Mc
9,23).

Il convient d’insister sur le fait que cette demande doit être faite en vue du Royaume et non pour un besoin de se faire
voir ou d’assouvir ses propres désirs qui ne glorifient forcément pas le Seigneur. Si on voit la jeunesse de nos jours
désemparée, se donnant à la drogue, aux sectes et à des pratiques occultes, ne croyant plus aux signes ordinaires, il
est logique de demander au Seigneur, des signes forts, extraordinaires pour percer le raisonnement tourné vers les
choses de ce monde afin de les amener à la conversion.

IV-Les dons de l’Esprit Saint :

le don de crainte de Dieu, le don de piété, le don de connaissance ou don de science, le don de force, le don de conseil,
le don d’intelligence, le don de sagesse.

V-Les fruits de l’Esprit Saint :

Le fruit de l’amour et de la charité

Le fruit de la joie
Le fruit de la paix, longanimité, serviabilité, bonté ou bienveillance, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de
soi...