Fiche de révision Seconde
Introduction La périodisation :
Le point du programme
« L’introduction est l’occasion de rappeler comment l’histoire a été divisée en
quatre grandes périodes, avec, pour marquer chacune d’entre elles, le choix
d’une date-clé (476, 1453/1492, 1789). On montre que le choix de ces dates qui
servent de marqueurs ne va pas de soi : ainsi, on retient 1453 ou 1492 pour les
débuts de l’époque moderne, selon ce qu’on souhaite mettre en exergue. Il
convient aussi de présenter les formes de périodisation (exemples : dynasties,
ères, époques, âges, siècles…). Le but n’est pas de réaliser un inventaire mais
d’introduire l’idée que le temps a lui-même une histoire et que cette histoire a
été soumise à des évolutions, dans le temps et dans l’espace. Une frise
chronologique peut être construite puis enrichie au fil de l’année, y compris sous
forme numérique. »
La démarche du chapitre
 L’introduction du programme d’Histoire de Seconde invite à réfléchir à la notion
de « périodisation », à la manière dont les historiens ont pensé l’histoire et l’ont
découpé. Le recours à l’utilisation de « période » constitue un facteur structurant,
un moyen d’acquérir des repères qui facilitent l’élaboration d’une culture
collective. En effet, acquérir des « périodes » est un moyen simplifié qui apparaît
comme nécessaire parce qu’il facilite la mémorisation et la compréhension.
Quatre grandes périodes
Cette étude est un rappel pour les élèves des quatre grandes périodes
historiques utilisées en France par les historiens. Périodes qui semblent
aujourd’hui acceptées mais qui possèdent des limites et entrainent parfois des
débats.
Les quatre grandes périodes historiques sont :
- l’Antiquité qui débute par l’apparition de l’écriture au IIIe millénaire avant J.-C. ;
- le Moyen Âge qui débute à la chute de l’Empire romain en 476 et la déposition
du dernier empereur de Rome ;
- l’époque moderne qui débute, de manière traditionnelle, en 1492 par la
découverte de l’Amérique par Christophe Colomb ;
 - et enfin l’époque contemporaine qui débute en 1789 avec la Révolution
française.
   La formation des périodes canoniques s’étale sur plusieurs siècles. Au début
du XVe siècle, les humanistes italiens commencent à faire la distinction entre
l’Antiquité et l’époque moderne. Puis la périodisation s’affine à la fin du XVe
siècle, par l’introduction d’une période médiane : le Moyen Âge. Cette division se
répand en Europe jusqu’au XVII e siècle.
 Enfin, la Révolution française en bouleversant l’ordre établi, est considérée
comme une rupture et devient le point de départ, dès le milieu du XIXe siècle de
la dernière période : la période contemporaine.
Chaque période se définit par la relation qu’il entretient avec les périodes qui
l’encadrent et est marqué par un événement considéré comme une rupture avec
l’ordre ancien. Ainsi, la fin de l’Antiquité est marquée par la chute de l’Empire
romain d’Occident, considéré comme une rupture avec l’ordre ancien et
marquant l’avènement des royaumes barbares. La découverte de l’Amérique en
bouleversant l’horizon culturel, politique, économique et social des populations
européennes marque le début de l’époque moderne.
 Enfin, la Révolution française est considérée comme une rupture, la fin de la
société d’Ancien Régime.
La périodisation en débat
Le temps est un élément central de la démarche historique. Pour faciliter le
travail des historiens et identifier puis classer les événements, le temps a été
découpé en quatre grandes périodes : Antiquité, Moyen Âge, époque moderne et
époque contemporaine. Chacune d’entre elles est une construction, le produit
d’une rupture, identifiée dans l’immédiat ou a posteriori.
D’autres exemples de périodisation sont possibles :
- Ère : ère glaciaire, ère du numérique ou ère victorienne.
- Époque : époque baroque, époque hellénistique, époque romaine.
- Âge : âge de pierre, âge du bronze.
- Dynastie : dynastie des Bourbons en France, dynastie des Ming.
- Siècle : siècle des Lumières, siècle des totalitarismes.
    Au cours du temps, certaines limites changent. Ainsi, les fins de période sont
objets de débats et peuvent varier dans le temps. On peut donc se demander si
l’Antiquité se termine lorsqu’il n’y a plus d’empereur en Occident (en 476) ou à la
mort du dernier empereur régnant (395). De la même manière, le début de
l’époque moderne est en questionnement.
 Faut-il choisir 1492 et la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb ou
1453 et la prise de Constantinople par les Turcs (qui met fin à la suprématie
chrétienne dans l’Empire d’Orient) ou opter pour le prisme de la révolution de
l’imprimé avec la mise au point des caractères mobiles par Gutenberg en 1454 ?
 Chacune de ces dates correspond à une rupture majeure. Enfin, 1789 est
retenue comme rupture entre la période moderne et la période contemporaine,
mais cela n’a pas toujours été le cas.
   Certains historiens imaginent de nouvelles périodes en s’appuyant sur l’état de
leur recherche. Ainsi, il serait possible d’intercaler aux grandes périodes
canoniques, une périodisation plus précise. De plus en plus, les historiens se
concentrent sur des intervalles plus réduits que les grandes périodes. Ainsi, on
observe des spécialistes de la Renaissance, de la Révolution ou de l’Empire. Ces
nouvelles périodisations pourraient ainsi remettre en cause la périodisation
existante et rendre plus floue les limites. Si du point de vue de la recherche, ces
découpages ont un sens, il serait moins aisé pour la mémorisation.
   La fin des Temps modernes ne peut pas correspondre à l’ensemble des pays
car la rupture choisie ne correspond qu’à un événement national (qui a certes
des impacts au niveau européen) mais qui n’a aucun sens pour les pays
d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique. Cela nous rappelle le caractère subjectif du
découpage du temps.
D’autres découpages de l’histoire
 La périodisation du temps est corrélée à l’histoire d’un État. Il est donc normal
que chaque État adopte une périodisation qui lui est propre en fonction de son
histoire et de ses événements marquants.
  La Chine a fait le choix d’une périodisation politique en adoptant des périodes
qui correspondent aux règnes des grandes familles impériale puis républicaine.
Ce choix nous révèle que la périodisation est aussi un moyen pour les puissants
d’affirmer leur contrôle, qu’il soit politique, économique, culturelle ou sociale.
 La Chine impériale dure plus de 17 siècles, soit 1 705 années.
  Lorsque l’on observe la frise chronologique du Royaume-Uni, on distingue deux
périodes médiévales. Le haut Moyen Âge qui correspond aux royaumes barbares
et multiples du pays : Angles, Saxons et Vikings. Puis après la conquête de l’île
par Guillaume le Conquérant débute une nouvelle période de domination
normande. Après le Moyen Âge, le Royaume-Uni utilise toujours une périodisation
mais cette fois-ci dynastique. Chaque période est identifiée par les familles
monarchiques régnantes (ex. : les Tudor, les Stuart…).
  Jusqu’en 1791, les États-Unis demeurent une colonie britannique. Leur histoire
est donc en corrélation avec ses liens avec le Royaume-Uni. Tandis qu’en France,
c’est l’ordre dynastique qui prévaut. Après vient le temps des révolutions qui
bouleversent l’ordre ancien. L’histoire institutionnelle devient la règle, les
ruptures correspondant aux grands changements politiques majeurs.