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Cours Sur Les Affections Celluslaires Et Tissulaires

Ce document présente un cours sur les affections des cellules et des tissus, axé sur l'épidémiologie, les types de cancer, et les stratégies de prévention et de traitement. Les étudiants apprendront à identifier les cancers, à comprendre leurs facteurs de risque, et à élaborer des programmes de soins adaptés. Le cours met également l'accent sur l'importance du dépistage précoce et des traitements variés tels que la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.

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DAVID SEBDOU
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Cours Sur Les Affections Celluslaires Et Tissulaires

Ce document présente un cours sur les affections des cellules et des tissus, axé sur l'épidémiologie, les types de cancer, et les stratégies de prévention et de traitement. Les étudiants apprendront à identifier les cancers, à comprendre leurs facteurs de risque, et à élaborer des programmes de soins adaptés. Le cours met également l'accent sur l'importance du dépistage précoce et des traitements variés tels que la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.

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UE : AFFECTIONS DES CELLULES ET TISSUS 45H

Département : Santé
Niveau : II
SPECIALITE : SI
Crédit : 02
Nom de l’enseignant : Me KAMBEU TOUFEU, Épidémiologiste
Qualification : Master of Public Health (MHP)

Objectif général du cours :


A la fin de ce cours, l’étudiant IDE2 devrait être capable de :
Ressortir les affections des cellules et des tissus tout en maitrisant les éléments de prise en soin
liés à la maladie et à son évolution, liés au traitement, liés à la personne et ses réactions.

Objectifs spécifiques du cours :


Plus spécifiquement, l’étudiant IDE2 doit être capable de :
- D’expliquer l’épidémiologie des affections des cellules et des tissus ;
- Faire la distinction entre les différents types de cancer et les autres pathologies des cellules et
des tissus ;
- Pouvoir élaborer un programme de soin adapté lié d’une part à la maladie et au traitement et
d’autre part aux soins palliatifs des malades atteints du cancer tout en respectant ou des formes
chroniques de maladies des tissus et des cellules ;
- Faire le CCC aux personnes souffrant d’hémophilie, de drépanocytose, et d’anémie ;
- Gérer le stress, la douleur
- Identifier les problèmes moraux et dilemmes éthiques posés par les soins ;
- D’expliquer les notions sur la Chimiothérapie, les anti-inflammatoires, antalgiques opiacés,
corticoïdes, facteurs de coagulation, plasma, plaquettes.
Introduction
Le cancer englobe un vaste groupe de maladies qui peuvent apparaître dans presque tous les
organes ou tissus du corps, lorsque des cellules anormales se développent de manière
incontrôlée et se répandent au-delà de leurs limites habituelles pour envahir des régions voisines
du corps et/ou se propager à d'autres organes.

1
Dans le second cas, on parle de métastases, qui constituent une cause majeure de décès par
cancer. Le terme cancer est également connu sous le nom de néoplasme ou de tumeur maligne.
Le cancer est la deuxième cause de décès dans le monde entier et a fait 9,6 millions de morts
en 2018, soit un décès sur six.
Les cancers du poumon, de la prostate, colorectal, de l'estomac et du foie sont les types de
cancer les plus courants chez les hommes, tandis que les femmes sont le plus souvent atteintes
des cancers du sein, colorectal, du poumon, du col de l'utérus et de la thyroïde.
Le fardeau du cancer continue de s'alourdir à l'échelle mondiale, exerçant une énorme pression
physique, émotionnelle et financière sur les personnes, les familles, les communautés et les
systèmes de santé. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, bon nombre de systèmes de
santé sont moins bien préparés à gérer ce fardeau, et partout dans le monde, beaucoup de
patients atteints de cancer n'ont pas accès à un diagnostic et à un traitement de qualité en temps
utile. Dans les pays où les systèmes de santé sont solides, de nombreux cancers obtiennent de
meilleurs taux de survie grâce à un dépistage précoce accessible, à un traitement de qualité et
aux soins proposés aux patients ayant réchappé à la maladie.

CHAPITRE 1 ; Généralités sur les affections cellules et tissus


1.
2. Rappel :
Notre corps est composé d’une multitude de cellules contenues dans les tissus de nos différents
organes.
Tissu épithélial (muqueuses, épiderme, glandes)
Tissu conjonctif (tissu adipeux : hypoderme, muscles, os, cartilage)
Tissu nerveux : Système mélanique (la mélanine est un pigment brun qui joue un rôle dans le
bronzage)

3. Qu’est-ce que le cancer ?


Perte de contrôle accidentelle de la régulation des cellules qui aboutit à leur prolifération
anarchique.
Une tumeur est le résultat de la multiplication désordonnée des cellules d’un tissu ou d’un
organe qui envahissent les tissus voisins en détruisant les capsules de séparation provoquant
ainsi des métastases
La maladie cancéreuse se caractérise par la croissance et la multiplication incontrôlée de
cellules anormales dans l'organisme. Ces cellules peuvent former des tumeurs malignes, envahir
les tissus voisins et se propager à d'autres parties du corps (métastases). Les cancers sont classés
selon l'organe d'origine, chaque type présentant des caractéristiques et des facteurs de risque
spécifiques.
4. Facteurs de risque des principaux cancers
❖ 1 Facteur de risque professionnel
Exposition à certaines substances (amiante, benzène, chlorure de vinyle, goudron…)
Exposition aux radiations ionisantes (radiologues, militaires, centrales)
Utilisation d’antimitotiques
❖ Facteur de risque social
Tabac, alcool, alimentation déséquilibrée
Exposition solaire
Sexualité à risque
Stress
❖ Facteur de risque viral
Hépatite(foie), papillomavirus (col utérin) HIV (sarcome)
❖ Facteur de risque génétique

2
Maladies génétiques, certains cancers familiaux)
❖ Les autres facteurs
Certains médicaments (distilbène)
Pollution atmosphérique (centrales défectueuses, gaz des voitures ……..)

4. Les signes d’alarme des principaux types de cancers


4.1. Cancer du poumon
Caractéristiques : Développement de cellules anormales dans les poumons, souvent dans les
bronches.
Facteurs de risque : Tabagisme, exposition à l’amiante, pollution de l’air, antécédents
familiaux.
Signes révélateurs : Toux persistante, essoufflement, douleurs thoraciques, perte de poids
inexpliquée, hémoptysie (toux avec du sang).
4.2. Cancer du sein
Caractéristiques : Prolifération anormale de cellules dans les glandes mammaires.
Facteurs de risque : Âge, antécédents familiaux, mutations génétiques (BRCA1, BRCA2),
consommation d’alcool, obésité.
Signes révélateurs : Masse ou nodule dans le sein, écoulement anormal du mamelon,
changement de forme ou de texture du sein.
4.3. Cancer colorectal
Caractéristiques : Développement de tumeurs dans le côlon ou le rectum, souvent à partir de
polypes précancéreux.
Facteurs de risque : Régime alimentaire riche en graisses et pauvre en fibres, obésité,
sédentarité, antécédents familiaux.
Signes révélateurs : Saignements rectaux, modifications du transit intestinal (constipation ou
diarrhée), douleurs abdominales, perte de poids.
4.4. Cancer de la prostate
Caractéristiques : Formation de tumeurs dans la prostate, une glande masculine située sous la
vessie.
Facteurs de risque : Âge, antécédents familiaux, origine ethnique, alimentation riche en
graisses.
Signes révélateurs : Besoin fréquent d'uriner, difficulté à uriner, douleurs pelviennes, sang
dans l'urine ou le sperme.
4.5. Cancer du col de l'utérus
Caractéristiques : Cancer qui se développe dans le col de l’utérus, souvent lié à l’infection par
le papillomavirus humain (HPV).
Facteurs de risque : Infection par le HPV, rapports sexuels précoces, multiples partenaires,
immunodépression.
Signes révélateurs : Saignements anormaux entre les règles, douleurs pelviennes, pertes
vaginales anormales.
4.6. Cancer de la peau (mélanome)
Caractéristiques : Cancer des mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation de la
peau.
Facteurs de risque : Exposition excessive aux rayons UV, antécédents de coups de soleil, peau
claire, prédisposition génétique.
Signes révélateurs : Apparition de nouvelles taches ou grains de beauté qui changent de
couleur, taille ou forme, démangeaisons, saignements.

3
4.7. Cancer du foie
Caractéristiques : Souvent lié à des pathologies hépatiques préexistantes comme la cirrhose ou
les hépatites virales.
Facteurs de risque : Hépatites B et C, alcoolisme, cirrhose, obésité.
Signes révélateurs : Jaunisse, douleurs abdominales, perte de poids, nausées, gonflement
abdominal.
4.8. Cancer de l’estomac
Caractéristiques : Développement de cellules cancéreuses dans la muqueuse de l’estomac.
Facteurs de risque : Infection par Helicobacter pylori, alimentation riche en sel, tabagisme,
antécédents familiaux.
Signes révélateurs : Indigestion, nausées, perte de poids, douleurs à l'estomac, présence de sang
dans les vomissements ou les selles.
4.9. Leucémies et lymphomes
Fatigue, pâleur, perte de poids, infections à répétition, hématomes, ganglions enflés,
hématomes, sueurs nocturnes, fièvre
Les signes d’alarme ne sont pas forcément en relation avec le cancer, mais une consultation
s’impose. Le dépistage précoce permet d’améliorer les chances de survie.
5. Types de cancers
Les différents types de cancers sont déterminés en fonction de l'histologie, autrement dit
la nature du tissu dans lequel ils se développent.
Ainsi, on distingue :
• Les carcinomes : les cellules cancéreuses apparaissent dans un épithélium, c'est-à-dire
un tissu recouvrant les surfaces internes (tissu de revêtement des organes) ou externes
(épiderme, par exemple). Dans cette famille, on distingue les adénocarcinomes qui se
développent à partir de l'épithélium d'une glande telle que le sein et la prostate.
• Les sarcomes : les cellules cancéreuses apparaissent dans un tissu « de support »
comme les os, la graisse ou les muscles. On parle d'ostéosarcomes (sarcomes des os),
de liposarcomes (sarcomes des tissus graisseux) et de rhabdomyosarcomes (sarcomes
des muscles striés).
• Les cancers hématopoïétiques ou hématologiques : les cellules cancéreuses
apparaissent dans la moelle osseuse qui fabrique les cellules du sang (globules rouges
et blancs et plaquettes) et leurs précurseurs. Elles peuvent également apparaître dans les
autres organes lymphoïdes (thymus, ganglions lymphatiques, rate, amygdales…). Il
existe trois familles de cancers hématologiques : les leucémies, les myélomes et les
lymphomes.
6. Prévention et dépistage des cancers
6.1.Prévention des cancers
Les stratégies de prévention incluent une alimentation équilibrée, l’arrêt du tabac, une
activité physique régulière et la réduction de l’exposition aux substances toxiques.
6.2.Dépistage des cancers
Des programmes de dépistage, comme la mammographie pour le cancer du sein, la
coloscopie pour le cancer colorectal, et le frottis cervico-vaginal pour le cancer du col de
l’utérus, sont essentiels pour identifier les cancers à un stade précoce et améliorer les chances
de guérison.
Chaque cancer a ses spécificités, et une sensibilisation aux signes et symptômes peut faciliter
un diagnostic rapide et une prise en charge appropriée.

4
7. Des stratégies d'identification
Pour lutter contre la maladie et prévoir son évolution, il est très important de savoir l'identifier.
C'est l'examen anatomopathologique des tissus contenant des cellules cancéreuses qui permet
d'identifier clairement le type de cancer.
Réalisé sur des fragments de tissus prélevés sur la tumeur, soit par biopsie, soit lors de son
ablation chirurgicale, cet examen repose sur l'étude de la forme et de la structure des cellules.
Il permet un diagnostic du cancer et fournit des informations indispensables sur le plan du
pronostic et de la prédiction de la réponse aux traitements.
Au-delà de cette étape incontournable de l'identification des cancers par leur examen
anatomopathologique, des stratégies émergent dans le but d'améliorer leur caractérisation,
autrement dit dans le but de mieux déterminer les caractéristiques spécifiques de chaque cancer
d'un point de vue, par exemple, génétique ou moléculaire.
La découverte de nouveaux marqueurs biologiques, ou biomarqueurs, des constituants
spécifiques des cellules cancéreuses d'un type de cancer détectables dans le sang fait notamment
partie des enjeux actuels de la recherche.
En effet, ces marqueurs, au même titre que d'autres outils de caractérisation des cancers,
devraient permettre la mise au point de traitements plus adaptés et plus ciblés et, de fait, plus
efficaces.
8. Le développement d'un cancer

Exemple de développement d'un cancer du côlon

8.1.Classification des tumeurs solides


Pour déterminer le stade du cancer, les médecins s’appuient le plus souvent sur un système
international de classification appelé TNM (Tumor, Node, Mestastasis), fondé sur :
• La taille de la tumeur (T) ;
• L’atteinte ou non des ganglions lymphatiques par des cellules cancéreuses (N, de
l’anglais Node qui signifie ganglion) ;
• La présence ou non de métastases dans d’autres parties du corps (M).
Il existe 5 stades différents, numérotés de 0 à IV. La détermination des stades varie selon le type
de cancer.
À noter : Il existe également d’autres systèmes de classification des tumeurs solides, comme la
classification FIGO pour les cancers de l’ovaire et du col de l’utérus, par exemple.
Elle distingue cinq stades :
• Le stade 0 qui correspond à une tumeur dite in situ ;
• Le stade 1 qui correspond à une tumeur unique et de petite taille ;

5
• Le stade 2 qui correspond à un volume local plus important ;
• Le stade 3 qui correspond à un envahissement des ganglions lymphatiques ou des tissus
avoisinants ;
• Le stade 4 qui correspond à une extension plus large dans l'organisme sous forme de
métastases.
LES TRAITEMENTS
1 La chirurgie
Pour les tumeurs solides, elle permet d’enlever le foyer principal, mais il persiste souvent une
possibilité de maladie résiduelle c’est pourquoi on l’associe souvent à la chimiothérapie et/ou
radiothérapie qui quelquefois sont même réalisées avant l’acte chirurgical
Si la chirurgie doit être mutilante le patient doit être préparé psychologiquement et
techniquement (stomathérapeute)
2 La radiothérapie
Utilisation actuelle de la radiothérapie haute énergie avec les accélérateurs de particules
Le temps d ’exposition et le nombre de séances dépendent du type de tumeur
Effets secondaires : (fatigue, sclérose de la peau, des muscles, des lymphatiques avec œdèmes
persistants, inflammation des muqueuses digestives, baisse de l’immunité en général)…

3 La chimiothérapie
Elle représente le seul moyen théorique de contrôler la dissémination cancéreuse car véhiculée
par le sang elle circulera dans tout le corps alors que la chirurgie et la radiothérapie ne s’adresse
qu’à des zones localisées
Le principe consiste à introduire des substances chimiques capables d’interférer dans le
métabolisme des cellules (cytostatiques)
Effets secondaires de la chimiothérapie :
Elle entraîne une fatigue générale
Toxique également pour les cellules saines
❖ Alopécie
❖ Nausées, vomissements
❖ Toxicité du tube digestif (muqueuses) toxicité de certains organes vitaux
(Cœur, foie, reins..)
❖ Toxicité médullaire (aplasie médullaire donc une baisse de l’immunité en général avec
risque infectieux augmenté et besoins transfusionnels).

4 Les autres traitements


❖ Corticothérapie
❖ Hormonothérapie
5 La nouveauté : les thérapeutiques ciblées
❖ Les anti-angiogenèse, qui, par action angiostatique ou action angio-toxique, inhibent ou
détruisent les vaisseaux tumoraux
❖ Les anticorps monoclonaux dirigés contre les antigènes marqueurs spécifiques des
cancers
Chapitre 2 : Douleur et cancer
La douleur est un symptôme fréquent du cancer. Elle est caractérisée par une sensation
complexe, à la fois physique et émotionnelle. Subjective, la douleur repose avant tout sur un
ressenti, ce qui la rend difficile à quantifier et à qualifier. Comprendre son origine permet aux
patients de mieux vivre avec leur maladie.

6
1. Comprendre sa douleur
Afin de mieux comprendre les réactions de défense du corps, il est primordial de définir ce
qu’est qu’une douleur, quand se déclenche-t-elle et sous quelle forme elle s’exprime.

2. Causes des douleurs du cancer


La douleur est un symptôme fréquent dans tous les types de cancers et concerne 48 %
des malades selon l’Institut National du Cancer. Elle peut être liée au développement de la
tumeur, à son traitement ou à des complications induites par la maladie.
La localisation, la durée, la fréquence et le type de douleur que l’on ressent sont des
informations nécessaires à l’organisme et permet de sonner le signal d’alarme. Comprendre
l’origine de la douleur est donc le premier moyen d’y remédier.
3. Les douleurs liées à la tumeur elle-même
Lorsque les cellules cancéreuses compriment ou détruisent certains tissus, l’information est
transmise au cerveau. Une fois décrypté, le signal induit est converti en réaction nociceptive ou
douleur. La sensation de douleur dépend de la localisation de la tumeur.
Certains cancers sont douloureux dès leur apparition, d’autres restent indolores même à un stade
avancé.
De plus, si la tumeur abîme certaines parties du système nerveux en les comprimant, des
douleurs peuvent apparaître : il s’agit alors d’un dysfonctionnement du circuit électrique du
nerf créant la sensation de douleur. On parle alors de douleurs neuropathiques.
Toutefois, la douleur ressentie n’est pas une information suffisante pour évaluer la gravité d’un
cancer.
Les douleurs liées au traitement de la maladie (radiothérapie, chirurgie, chimiothérapie)
Les sujets atteints de cancer, indépendamment du stade d’avancement de la maladie, auront
recours à des traitements de toutes sortes comme la chirurgie, la chimiothérapie et
la radiothérapie.
4. La douleur chirurgicale
Suite à une intervention chirurgicale, le corps « brutalisé » déclenche un signal d’alarme aigue,
parfois persistant, provenant de la région opérée. Ce signal est induit par des facteurs
inflammatoires qui stimulent la réponse nociceptive de sorte à mobiliser des cellules
régénératrices au niveau de la zone lésée. En effet, après une chirurgie, les patients peuvent
ressentir un engourdissement accompagné de fourmillements douloureux au niveau de la zone
opérée. Ces douleurs sont en général passagères, elles durent quelques semaines le temps que
la plaie cicatrise. Néanmoins, ces douleurs doivent être prises en charge rapidement.
5. Les douleurs de la chimiothérapie

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Conçue pour faire régresser la masse tumorale, la chimiothérapie est un traitement général qui
agit sur l’ensemble du corps. Elle peut entrainer des douleurs aigues qui perdurent tout au long
du traitement.
Le sujet traité peut ressentir des douleurs à différents niveaux en fonction des produits utilisés
:
• Atteinte de la bouche (atteinte des muqueuses fragiles de la cavité buccale rendant
parfois l’alimentation difficile)
• Atteinte de la peau, notamment au niveau de la paume des mains et la plante des pieds
(douleurs et rougeurs)
• Atteinte des nerfs (douleurs neuropathiques)
• Atteintes digestives (diarrhées, crampes d’estomac et vomissements)
La chimiothérapie est souvent dure à supporter de par son impact physique. Ces traitements
peuvent également être à l’origine d’une fatigue psychique pouvant déboucher sur de l’anxiété
ou une dépression.
Nb : En cas de chimiothérapie, il faut éviter de s’exposer au soleil pour éviter d’accentuer
rougeurs et irritations cutanées.
6. Les douleurs de la radiothérapie
La radiothérapie est une technique qui utilise des rayons pour détruire la tumeur. Bien que les
rayons soient indolores, ils peuvent provoquer une inflammation en traversant les zones non
malades avant d’atteindre la tumeur. Les douleurs peuvent être ressenties sous forme de
• Brûlures
• Démangeaisons,
• Irritation
Si les rayons traversent le tube digestif, cela peut provoquer des crampes au niveau de l’estomac
ou de l’intestin. On peut réduire le risque de douleurs en adoptant une alimentation particulière :
des repas faciles à avaler (purée, compote, soupe) et beaucoup d’eau et de boissons sucrées. Il
faut aussi éviter de manger juste avant ou juste après une séance de radiothérapie.
Nb : Si les douleurs nociceptives liées à la chimiothérapie et la radiothérapie disparaissent à
la fin du traitement, les douleurs neuropathiques peuvent durer parfois des années après la fin
du traitement. Elles nécessitent une prise en charge à part entière.
7. Les douleurs liées aux soins
De nombreux soins liés au traitement du cancer peuvent être douloureux : les injections, les
prélèvements (prise de sang, biopsie, etc.), les pansements, etc. Cependant, de grandes avancées
thérapeutiques permettent aujourd’hui de mieux prendre en charge la douleur liée aux soins,
grâce à des traitements préventifs sous forme de sprays ou de gaz anesthésiants.
Soulager la douleur avec des traitements pharmacologiques
La prise en charge de la douleur liée au cancer repose en grande partie sur des traitements
médicamenteux, mais elle s’avère insuffisante dans 62 % des cas.
8. Les différents paliers d’antalgiques
Il existe trois paliers d’antalgiques définis par l’OMS qui permettent de classer les antalgiques
des moins puissants aux plus puissants. Ils sont choisis en fonction du mécanisme et de
l’intensité de la douleur.
• Le palier 1 regroupe les non opioïdes (paracétamol, anti-inflammatoires non
stéroïdiens, salicylés) et convient aux douleurs faibles à modérées.
• Le palier 2 est constitué des opioïdes faibles (tramadol associé ou non au paracétamol,
codéine associée au paracétamol, poudre d’opium associée au paracétamol, ou
éventuellement dihydrocodéine) soulageant des douleurs modérées à intenses.

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• Le palier 3 regroupe les opioïdes forts (morphiniques) et convient aux douleurs intenses
à très intenses.
9. Les voies d’administration des antalgies
Plusieurs voies d’administration simples et indolores sont disponibles : voie percutanée (sous
la forme de patch), sublinguale (comprimé à placer sous la langue), spray nasal, ou encore per
gingivale (via la gencive).
Dans les douleurs rebelles, d’autres voies comme la voie intrathécale (injection directement
dans le liquide céphalo-rachidien au niveau lombaire) peuvent être envisagées.
Des antidépresseurs peuvent aussi être prescrits, non pas pour soigner une dépression, mais
parce qu’ils permettent de mieux soulager les douleurs neuropathiques par rapport à d’autres
médicaments antalgiques.
Lors des soins, des anesthésiques locaux, disponibles sous plusieurs formes (spray, gel, patch)
permettent d’insensibiliser temporairement une zone douloureuse. Le gaz oxygène-protoxyde
d’azote (« gaz hilarant ») est un gaz permettant l’analgésie, c’est-à-dire un niveau de douleur
minimum. Il peut être utilisé lors des soins, notamment chez l’enfant.
10. Soulager la douleur par des traitements non pharmacologiques
L’efficacité des traitements non pharmacologiques n’a jamais été scientifiquement établie dans
la diminution de la douleur. Cependant, la prise en charge de la douleur peut être de meilleure
qualité lorsque des traitements non médicamenteux sont associés à des traitements
médicamenteux. Ces traitements sont d’ailleurs proposés dans de plus en plus d’établissements
de santé. On peut citer :
• Le soutien psychologique (proches et professionnels de santé),
• La kinésithérapie (massages, utilisation du chaud et du froid, relaxation…),
• L’acupuncture,
• La relaxation,
• L’hypnose
• La sophrologie.
La plupart de ces activités nécessitent l’intervention d’un professionnel, qui pourra également
vous apprendre des techniques et des exercices à faire à domicile pour soulager la douleur en
cas de besoin. Pensez-y !

Chapitre 2 : La maladie cancéreuse : les principaux cancers


1. Cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, avec 66 000 nouveaux cas
estimés en France en 2020. Diagnostiqué le plus souvent après l’âge de 50 ans, le cancer de la
prostate doit être diagnostiqué le plus précocement possible pour améliorer le pronostic du
patient. Sa prise en charge repose sur différentes approches complémentaires : la chirurgie,
la radiothérapie, la chimiothérapie et plus récemment des thérapies ciblées comme
l’hormonothérapie.
1.1.Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?
Parmi les pathologies de la prostate, figure le cancer de la prostate. Pour rappel, la prostate
est une glande qui appartient à l’appareil génital masculin. Elle a la taille d’une noix, et se situe
sous la vessie, à la base du pénis. La prostate assure la production du liquide spermatique, l’un
des composants du sperme. Son développement et son fonctionnement sont régulés par la
testostérone (hormone masculine) qui est produite par les testicules.
On distingue 3 zones principales dans la prostate :
• Une zone périphérique, proche du rectum qui est très facile à palper à l’occasion d’un
toucher rectal. Près de 75% des tumeurs se développent ici ;

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• Une zone de transition, au milieu de la prostate qui entoure l’urètre. En vieillissant,
cette zone est de plus en plus volumineuse. On parle alors d’adénome prostatique ou
d’hypertrophie bénigne de la prostate qui est très fréquente après 70 ans ;
• Une zone centrale qui entoure les canaux éjaculateurs.
1.2. Epidémiologie
Le cancer de la prostate est le cancer le plus répandu chez les hommes de plus de 50 ans. Il
reste, en revanche, exceptionnel avant 40 ans. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 69
ans. On estime qu’un Français sur huit se voit diagnostiquer un cancer de la prostate au cours
de la vie. En 2018, 8 100 décès liés à ce cancer ont été recensés en France, faisant de ce cancer
la troisième cause de mortalité par cancer chez les hommes. L’incidence du cancer de la prostate
augmente d’année en année, sans doute en lien avec le vieillissement de la population.
L’exposition à certains facteurs environnementaux est également pointée du doigt,
notamment le tabagisme.
Tous les hommes peuvent développer un cancer prostatique, mais des facteurs de risque ont été
identifiés :
• Les hommes d’origine afro-antillaise ;
• Les hommes ayant des antécédents familiaux de la maladie, d’autant plus avec au moins
deux parents atteints, ou un seul avant l’âge de 55 ans.
1.3. Quels sont les signes d’un cancer de la prostate ?
Le plus souvent, le cancer de la prostate est découvert de manière fortuite lors d’un bilan de
santé. Le patient ne ressent aucun symptôme particulier. En effet, 80 % des cancers prostatiques
sont diagnostiqués lorsque la tumeur est encore localisée à la prostate.
Toutefois, si la tumeur n’est pas détectée à ce stade, elle peut évoluer en deux stades successifs :
• Un cancer de la prostate localement avancé (la tumeur grossit, les cellules
cancéreuses sortent de l’enveloppe, mais ne sont pas répandues) ;
• Un cancer de la prostate métastatique (les cellules cancéreuses quittent la prostate, et
atteignent les ganglions et les os pour former des métastases).
Le patient peut ressentir des symptômes qui peuvent faire évoquer une tumeur prostatique :
• Des troubles urinaires ;
• La présence de sang dans les urines (hématurie) ;
• Une altération de l’état général ;
• Des douleurs osseuses ;
• Des signes neurologiques (paresthésies, syndrome de la queue-de-cheval, déficience
musculaire des membres inférieurs).
Cependant, ces symptômes ne sont pas spécifiques d’un cancer de la prostate, car ils peuvent
être présents dans d’autres pathologies. Il est donc important de consulter pour rechercher la
cause des symptômes ressentis.
1.4. Le diagnostic du cancer de la prostate repose sur plusieurs examens complémentaires :
• Un toucher rectal qui permet de palper la prostate et de détecter un éventuel nodule
dur, irrégulier mais non douloureux.
• Un dosage sanguin du PSA. Normalement, son taux dans le sang ne doit pas dépasser
4 mg/mL. Cependant, une élévation de sa présence dans le sang n’indique pas
systématiquement un cancer de la prostate, elle peut aussi témoigner d’une hyperplasie
bénigne de la prostate ou d’une infection.
• Des examens d’imagerie (scanner, IRM) ;
• Des biopsies de la prostate réalisée par voie transrectale, sous anesthésie locale et
contrôle échographique, avec une analyse anatomo-pathologique de la tumeur.

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Quels sont les traitements du cancer de la prostate ?
Une fois le diagnostic confirmé, l’analyse des caractéristiques de la tumeur permet de définir
sa nature, son étendue, son agressivité et donc de déterminer la prise en charge la plus adaptée.
La prise en charge d’un cancer de la prostate se discute systématiquement au préalable entre
professionnels de santé (urologues, oncologues, radiothérapeutes, radiologues, etc.).
Plusieurs stratégies thérapeutiques peuvent être proposées au patient en fonction de sa tumeur,
de son âge et de son état de santé (comorbidités) :
• L’abstinence thérapeutique avec surveillance active ;
• Une prise en charge médicale comprenant différentes interventions thérapeutiques,
comme une ablation de la prostate, la radiothérapie, la curiethérapie, le recours aux
ultrasons focalisés, la cryothérapie, un traitement hormonal, la chimiothérapie, etc.
L’abstinence thérapeutique avec surveillance est souvent utilisée, car beaucoup de cancers de
la prostate n’évoluent pas ou très lentement. Ainsi, cette option s’envisage pour tous les cancers
localisés, à faible risque de progression, pour des patients ayant une espérance de vie supérieure
à 10 ans. Cette mesure nécessite une évaluation du PSA tous les 6 mois avec des biopsies
régulières.
❖ L’ablation totale de la prostate (prostatectomie totale) est indiquée pour les patients
souffrant d’un cancer localisé ou localement avancé, pour les moins de 75 ans et avec
une espérance de vie de plus de 10 ans. Il existe quelques effets secondaires possibles à
l’intervention : incontinence urinaire (temporaire le plus souvent), dysfonction
érectile et infertilité.
❖ La radiothérapie désigne l’irradiation externe de la zone prostatique concernée. Elle
peut être à l’origine de cystite radique (inflammation de la vessie provoquée par les
rayons X), de dysfonction érectile ou de rectite radique (inflammation du rectum
provoquée par les rayons X). La radiothérapie s’associe parfois à une hormonothérapie
courte pour les cancers à risques intermédiaires, ou longue pour les cancers à haut risque
de progression.
❖ La curiethérapie de la prostate est le fait de placer une source radioactive, sous
contrôle échographique, au niveau de la zone à traiter. Il s’agit, dans la plupart des cas,
d’implantation de grains d’iode 125. Cette méthode est utilisée pour les patients atteints
d’un cancer localisé et ayant une espérance de vie de plus de 10 ans. Les effets
secondaires possibles sont les mêmes que pour la radiothérapie avec, cependant, un
risque bien inférieur de trouble érectile.
❖ Les ultrasons focalisés (HIFU) peuvent être proposés chez certains patients atteints de
cancer localisé de la prostate, dans des contextes bien définis. Ce traitement a pour
objectif de détruire le tissu prostatique en utilisant les ultrasons focalisés. Ce traitement
se réalise sous anesthésie générale.
❖ La cryothérapie consiste à détruire les cellules cancéreuses de la prostate grâce au
froid. Elle s’utilise uniquement en cas de récidive suite à la radiothérapie. Les effets
secondaires possibles sont les mêmes que pour les autres traitements.
❖ La chimiothérapie est prescrite pour le cancer de la prostate métastatique résistant à la
castration et symptomatique.
Enfin, des thérapies ciblées sont également utilisées dans le traitement du cancer de la prostate.
Ces thérapies sont basées sur l’hormonothérapie, avec des médicaments anti-
androgéniques. Les effets secondaires sont nombreux et en lien avec la baisse de testostérone
: chute de la libido, dysfonction érectile, bouffées de chaleur, gynécomastie (développement
mammaire), ostéoporose, risque de diabète, hypertension artérielle, etc.

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2. Cancer de l’anus
Le cancer de l’anus, ou cancer du canal anal, touche chaque année environ 2 000 personnes en
France. C’est donc un cancer peu fréquent, mais le nombre de nouveaux cas est en constante
augmentation, en lien avec plusieurs facteurs de risque identifiés par les médecins. Les patients
mettent parfois du temps avant de consulter car les symptômes peuvent s’apparenter à ceux des
hémorroïdes. Par ailleurs, parler de ses problèmes d’anus n’est pas toujours évident. Aller au-
delà des tabous et des idées reçues est essentiel pour bénéficier d’un diagnostic précoce et d’une
prise en charge adaptée.
Rappel anatomie
Sur le plan anatomique, l’anus ou canal anal est la partie terminale du tube digestif. Il prend
la forme d’un orifice et permet l’évacuation des selles. L’anus mesure entre 3 et 4 cm, il est
situé entre le rectum et la peau de la marge anale.
2.1.Qu’est-ce que le cancer de l’anus ?
Il est aussi appelé cancer du canal anal. C’est une tumeur maligne qui prend naissance au
niveau de l’anus.
Le cancer de l’anus fait partie des cancers digestifs, dont le plus connu et le plus fréquent est
le cancer colorectal.
Le plus souvent, les cancers de l’anus sont des carcinomes, autrement dit, ils se développent
dans les tissus épithéliaux. Plus précisément, 95% des cancers de l’anus sont des carcinomes
épidermoïdes.
À savoir ! Le cancer de l’anus est un cancer essentiellement localisé, même si une extension
vers des ganglions ou d’autres organes sous forme de métastases (notamment le foie, le poumon
et l’os) est également possible.
2.2.Qui est concerné ?
Le cancer de l’anus touche environ 2 000 personnes chaque année en France. Il est rare et
représente 2,5% des cancers digestifs.
Le cancer de l’anus touche davantage les femmes que les hommes.
À savoir ! L’âge moyen de survenue est de 65 ans.
2.3.Quels sont les symptômes ?
Les signes cliniques liés au cancer de l’anus sont essentiellement localisés au niveau de
l’anus :
• Saignements ;
• Douleurs ;
• Démangeaisons ;
• Sensations de gêne ou de pesanteur ;
• Présence d’une lésion anale ;
• Modification du transit ;
• Incontinence anale ;
Les signes cliniques liés au cancer de l’anus ne sont pas spécifiques. Autrement dit, ce sont des
symptômes que l’on peut également retrouver dans d’autres maladies de l’anus, et en particulier
dans des maladies courantes et bénignes comme les hémorroïdes. C’est pourquoi il est
important d’aller consulter un médecin lorsque les symptômes surviennent pour la première
fois, mais aussi lorsqu’ils reviennent souvent ou sont présents de façon prolongée.
2.4. Facteurs de risque du cancer de l’anus
Divers facteurs comportementaux ou médicaux favorisent le développement du cancer de
l’anus et permettent d’identifier des populations à risque voire à très haut risque de ce
cancer. Un dépistage adapté et régulièrement répété peut-être proposer aux personnes les
plus à risque afin de rapidement détecter et prendre en charge un cancer de l’anus.

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Les infections par les papillomavirus humains
Comme pour le cancer du col de l’utérus, le cancer de l’anus est fortement lié à des
infections par des papillomavirus humains (HPV). En effet, les HPV de type 16 et 18 sont
présents dans 90% des tumeurs de l’anus. D’ailleurs, les HPV de type 16 et 18 sont les
principaux HPV qualifiés d’oncogènes par les scientifiques.
Les personnes ayant des antécédents de condylomes ou de lésions dysplasiques
(précancéreuses) anales ou génitales dues à des HPV, ainsi que les personnes ayant des
antécédents de cancer génital ou ORL dû à des HPV, sont à risque de cancer de l’anus.
❖ Le virus VIH
Les personnes vivant avec le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) sont plus à risque de
développer un cancer de l’anus. En effet, le virus VIH contribue d’une part à
l’immunodépression et d’autre part à la persistance des virus HPV.
À savoir ! Le fait d’avoir une ou plusieurs infections sexuellement transmissibles (IST), qu’il
s’agisse ou non du VIH, est généralement considéré comme un facteur de risque.
❖ Les pratiques sexuelles
Les personnes ayant des relations sexuelles anales, ainsi que les personnes ayant des partenaires
sexuels nombreux et multiples sont à risque de cancer de l’anus.
Les autres facteurs de risque
Les autres facteurs de risque sont :
• L’âge ;
• Le tabagisme ;
• La transplantation d’organe solide ;
• L’immunodépression acquise ou induite ;
• Les maladies auto-immunes comme le lupus ;
• La maladie de Crohn notamment les formes présentant des lésions anales associées.
2.5. Diagnostic et traitements
La prise en charge du patient atteint d’un cancer de l’anus est pluridisciplinaire. Le
médecin spécialiste de l’anus s’appelle un proctologue, mais d’autres médecins interviennent
également : gastro-entérologue, oncologue, radiothérapeute, chirurgien, anatomo-pathologiste,
etc.
2.6. Comment se fait le diagnostic du cancer de l’anus ?
Devant un ou plusieurs signes cliniques présents au niveau de l’anus, le médecin effectue un
examen clinique et proctologique, qui comprend un toucher rectal et une anuscopie à l’aide
d’un petit spéculum.
Ensuite, est pratiquée une biopsie qui est l’examen indispensable pour poser avec certitude le
diagnostic.
À savoir ! D’autres examens sont effectués au cas par cas dans le cadre du bilan d’extension
locorégional et général. En effet, les médecins prenant en charge le cancer du l’anus doivent
connaître le degré d’extension du cancer pour adapter la stratégie thérapeutique.
Comment traiter le cancer de l’anus ?
Contrairement à d’autres, le traitement du cancer de l’anus repose essentiellement sur la
radiothérapie.
Une chimiothérapie concomitante est très couramment associée à la radiothérapie.
Une chirurgie peut être réalisée dans certains cas.
Nb : Le but du traitement du cancer de l’anus est non seulement de guérir mais également de
conserver l’anus. Dans certains cas, cela n’est pas possible et la personne doit apprendre à
vivre avec une stomie digestive.

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La prévention du cancer de l’anus
Etant fortement associé aux virus HPV, la prévention de ce cancer passe par la vaccination anti-
HPV. D’après les recommandations des autorités sanitaires françaises récemment
actualisées, celle-ci concerne aussi bien les filles que les garçons, à partir de 11 ans. En
parallèle, les femmes entre 25 et 65 ans sont invitées à réaliser régulièrement des frottis,
qu’elles soient vaccinées ou non.
Le port du préservatif est indispensable pour limiter la transmission des IST. Cependant,
il ne permet pas d’empêcher la transmission des virus HPV car ceux-ci peuvent se donner
par simple contact cutané, avec ou sans pénétration.
Parmi les autres facteurs de risque du cancer de l’anus sur lesquels il est possible d’agir, il y a
bien entendu le tabagisme. Arrêter de fumer participe à la bonne santé générale et à la
prévention des cancers.
3. Cancers de la bouche
Les cancers de la bouche, et plus largement les cancers des voies aérodigestives supérieures,
touchent particulièrement les consommateurs d’alcool et de tabac. Leurs symptômes peuvent
être très divers, ce qui complique leur dépistage. Souvent diagnostiqués trop tardivement, leur
prise en charge repose essentiellement sur la chirurgie et la radiothérapie. La suppression de
l’alcoolisme et du tabagisme sont les principaux moyens pour prévenir le développement de
ces tumeurs.
Cancers des voies aérodigestives supérieures et cancers de la bouche
Les cancers de la bouche appartiennent aux cancers des voies aérodigestives supérieures
(VADS), encore appelés les cancers de la sphère ORL ou les cancers de la tête et du cou, qui
peuvent concerner les lèvres et la bouche mais aussi le pharynx et le larynx, les fosses nasales,
la trachée et même les cavités de l’oreille moyenne et les sinus
Développement du cancer à différents niveaux de la cavité buccale
Le cancer de la gorge peut se développer au plancher de la bouche, aux lèvres, à la langue et
au palais mais aussi aux amygdales, aux joues et également aux gencives.
Dans la majorité des cas, ces cancers sont des carcinomes épidermoïdes, c’est-à-dire des
tumeurs qui se développent à partir des cellules des tissus de revêtement des organes (les
épithéliums). D’autres types de tumeurs, comme le carcinome verruqueux, le mélanome malin
et le sarcome de Kaposi, sont moins fréquents.
3.1.Causes et épidémiologie des cancers de la bouche
Les cancers de la bouche représentent chaque année en France plus de 10 000 nouveaux cas.
Les hommes sont trois fois plus touchés que les femmes, même si les femmes sont de plus en
plus concernées par ces cancers.
3.2. Les facteurs de risque connus des cancers de la bouche sont les
suivants :
• Principalement la consommation chronique ou importante d’alcool ;
• Également le tabac, sous toutes ses formes (cigarettes, cigares, pipes, tabac à chiquer,
bétel à mâcher, tabac à priser) ;
• L’association alcool-tabac à l’origine du risque le plus élevé de cancer de la bouche ;
• Des infections par les papillomavirus humains ;
• L’âge, l’incidence de ces cancers augmentant avec l’âge ;
• Certains problèmes bucco-dentaires chroniques ou mal soignés, comme des dents
ébréchées aux bords tranchants, des obturations dentaires, des cavités ou prothèses
dentaires mal adaptées ou encore une mauvaise hygiène bucco-dentaire ;
• Des radiographies fréquentes dans la région de la tête et du cou ;
• Une candidose chronique (infection par un champignon microscopique) ;

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• Une forte exposition au soleil dans le cas des tumeurs touchant les lèvres.

3.3. Les signes cliniques et le pronostic


Le plus souvent, les premiers signes des cancers de la bouche passent inaperçus, car les patients
ne se plaignent d’aucune douleur pendant une longue période. Ces tumeurs peuvent se
manifester sous différentes formes, telles que :
• Des plaies ouvertes ;
• Des excroissances, des ulcérations ;
• Des tâches planes ou légèrement en relief ;
• Des lésions molles ou au contraire très dures ;
• Des zones décolorées (blanches) ou au contraire rouges ou brunes dans une région de la
bouche.
3.4. Les symptômes
Les symptômes des cancers de la bouche sont par ailleurs variables selon la localisation de la
tumeur. Après une longue phase indolore, les premiers signes douloureux entraînent
progressivement :
• Une gêne à la déglutition, faisant penser à un mal de gorge ;
• Des difficultés pour parler ;
• Des problèmes pour s’alimenter pouvant entraîner une perte de poids et une dénutrition.
3.5. Le pronostic
Le pronostic des cancers de la bouche dépend de plusieurs critères :
• La localisation de la tumeur ;
• Le stade de la tumeur et son éventuelle extension à d’autres organes (métastases) ;
• Son origine.

3.6. Le dépistage et la prévention des cancers de la bouche


Actuellement, plus de deux cancers de la bouche sur trois sont diagnostiqués trop tardivement
avec un pronostic moins favorable. La grande variabilité des symptômes est en partie
responsable de cette difficulté de dépistage.
Le dépistage précoce des cancers de la bouche est nécessaire pour optimiser l’efficacité des
traitements et ainsi augmenter les chances de guérison. Les médecins traitants et les chirurgiens-
dentistes sont amenés à jouer un rôle crucial dans ce dépistage car les patients détectent
rarement eux-mêmes les premières lésions cancéreuses, qui sont généralement indolores.
Une surveillance accrue est conseillée chez les personnes présentant les facteurs de risque
suivants :
• Une consommation régulière d’alcool et une consommation régulière de tabac ;
• Une consommation régulière de cannabis ainsi que la consommation d’autres
substances, comme la chique de bétel.
D’une manière générale, tout symptôme inhabituel persistant depuis plus de 10 jours doit
amener à consulter un médecin pour déterminer la nature du problème et en rechercher la cause.
Au-delà du dépistage, des mesures de prévention peuvent être recommandées pour réduire le
risque de développer un cancer de la bouche, notamment d’éviter toute consommation
excessive de tabac et d’alcool et d’adopter une bonne hygiène bucco-dentaire ainsi que la
consultation régulièrement un chirurgien-dentiste. Se protéger correctement du soleil et se
vacciner contre les infections à papillomavirus humains est également recommandé.
3.7.Le diagnostic et traitements des cancers de la bouche
Pour poser le diagnostic d’un cancer de la bouche, le médecin prescrit un certain nombre
d’examens médicaux, lorsqu’il détecte une lésion buccale suspecte. En premier lieux, un
examen minutieux de la cavité buccale grâce à un miroir et/ou à un tube de visualisation flexible
(endoscope) puis des biopsies des lésions buccales pour identifier la nature de la tumeur et

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ensuite des examens d’imagerie (scanner, IRM (Imagerie par Résonance Magnétique)) afin de
déterminer la taille de la tumeur, le stade du cancer et son éventuelle propagation.
Les cancers de la bouche peuvent s’étendre à d’autres organes, comme les ganglions
lymphatiques du cou, le larynx, les poumons et l’œsophage.
Prise en charge des cancers aérodigestives supérieures
La stratégie thérapeutique mise en place dans les cancers de la bouche dépend de plusieurs
critères :
• La partie de la bouche concernée ;
• La localisation précise de la tumeur ;
• Les caractéristiques histologiques de la tumeur ;
• Le stade de la tumeur et l’existence éventuelle de métastases.
3.8. La prise en charge des cancers de la bouche
La prise en charge des cancers de la bouche est pluridisciplinaire et repose principalement sur
trois traitements. Tout d’abord la chirurgie pour retirer la tumeur, traitement de première
intention et parfois unique traitement dans les cancers de la bouche. Ensuite la radiothérapie si
la chirurgie ne permet pas de retirer l’intégralité de la tumeur et la prise de médicaments
anticancéreux, uniquement dans les stades avancés de cancers de la bouche. Et pour finir la
chimiothérapie ainsi que des thérapies ciblées, comme l’immunothérapie en plein essor dans
cette indication.
❖ La chirurgie
Elle consiste à retirer la tumeur de la bouche, et parfois les ganglions lymphatiques sous et
derrière la mâchoire et le long du cou. Ce type d’interventions peut entraîner des conséquences
importantes sur l’apparence physique du patient. Des interventions de chirurgie reconstructrice
peuvent alors être envisagées dans un second temps.
❖ La radiothérapie
La radiothérapie est à l’origine d’effets secondaires importants. En particulier une destruction
des glandes salivaires provoquant une sécheresse buccale chronique associée à des problèmes
dentaires (caries) ainsi qu’une ostéoradionécrose (destruction des tissus osseux impactés par
les rayonnements des séances de radiothérapie) qui peut être prévenue par des soins dentaires
spécifiques.
Parallèlement à ces traitements destinés à combattre le cancer, la prise en charge globale peut
comporter de multiples aspects, comme un soutien psychologique et un accompagnement social
afin d’effectuer toutes les démarches administratives et les demandes d’aides spécifiques. Mise
en place d’un suivi nutritionnel pour limiter le risque de dénutrition ainsi qu’une prise en charge
orthophonique pour rééduquer la voix et réduire les troubles de la déglutition et un suivi dentaire
renforcé. Mais aussi une aide au sevrage tabagique et au sevrage alcoolique.
4. Cancer de la langue
Le cancer de la langue correspond au développement de cellules cancéreuses au niveau de
l’organe. Il est assez rare, et se manifeste essentiellement chez les hommes fumeurs. Il concerne
le plus souvent la base de la langue ou les parties mobiles. Les symptômes peuvent comprendre
des douleurs au niveau de la langue, l’apparition de « cloques » ou des difficultés à déglutir. La
prise en charge peut être chirurgicale, à base de chimiothérapie ou de radiothérapie. Les
différentes thérapeutiques peuvent être employées seules ou associées.
4.1.Cancer de la langue, définition et facteurs de risque
Le corps est composé de plusieurs milliards de cellules qui se développent, se divisent et
finissent par mourir afin de laisser ensuite la place à de nouvelles cellules chez un individu en
bonne santé. Lorsqu’une cellule est cancéreuse, elle se développe et se multiplie beaucoup plus
rapidement qu’une cellule ordinaire. Les cellules cancéreuses n’ont pas le même

16
fonctionnement et peuvent même être toxiques pour le corps humain. Elles entrent en
compétition avec les cellules normales dans le fonctionnement du corps humain. On parle de
tumeur lorsque le nombre de cellules cancéreuses est suffisamment important pour former une
masse visible.
À savoir ! Une cellule devient cancéreuse lorsque son ADN est endommagé. En effet, l’ADN
renferme toutes les instructions nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. On peut
hériter d’un ADN endommagé ou bien il peut le devenir après une exposition à certaines
substances.
Ainsi, on parle de cancer de la langue lorsque les cellules de la langue deviennent cancéreuses
et forment une tumeur. On estime que la moitié des cancers de la langue affectent la partie
arrière de cette dernière. Dans 95% des cas, on parle de carcinome malpighien.
Fréquence du cancer de la langue
Le cancer de la langue appartient à la famille des cancers des voies aérodigestives supérieures
(VADS). Ces types de cancers concerneraient chaque année près de 17 000 individus dont 10
500 décès. Ils représentent 10% de l’ensemble des cancers. La France est, par ailleurs, le pays
qui répertorie le plus grand nombre de cas avec une répartition géographique inégale en effet
les départements de l’Est, de l’Ouest et du Nord sont les plus touchés. Dans 90% des cas le
cancer est en lien avec une intoxication alcoolo-tabagique.
À savoir ! 25% des cancers des voies aérodigestives supérieures concernent la cavité orale.
La grande majorité (90%) des patients atteints d’un cancer des voies aérodigestives supérieures
(dont la langue) sont des hommes. Cependant, depuis plusieurs années, le nombre de cas chez
les femmes tend néanmoins à augmenter.
4.2. Facteurs de risque des tumeurs cancéreuses de la langue
Les facteurs de risque peuvent être de plusieurs types : hérités (un gène endommagé rendant le
développement du cancer plus probable), environnementaux (par exemple, la pollution) ou
comportementaux.
4.3. Les principaux facteurs de risque du cancer de la langue sont :
• Le tabac. 90% des patients atteints d’un cancer de la langue sont fumeurs. Ce type de
cancer est 6 fois plus fréquent chez les fumeurs que les non-fumeurs. Plus la quantité de
tabac est importante, plus le risque augmente ;
• L’alcool. On estime que 75% des individus atteints sont des consommateurs d’alcool.
Comme pour le tabac, le risque de développer ce cancer est 6 fois plus élevé chez les
buveurs. Il est 15 fois plus important chez un individu qui boit et qui fume ;
• L’âge, les patients ont généralement entre 50 et 60 ans ;
• Le sexe, les hommes sont les plus touchés ;
• Une mauvaise hygiène bucco-dentaire ;
• Le syndrome de Plummer-Vinson (trouble alimentaire rare) ;
• La leukoplasie (maladie à l’origine de taches blanchâtres dans la bouche) ;
• L’érythroplasie (maladie à l’origine de taches rouges dans la bouche).
4.4. Symptômes et traitements du cancer de la langue
Les symptômes d’un cancer de la langue peuvent être des douleurs également au niveau de
l’oreille et des difficultés à déglutir appelées dysphagies. Mais aussi une voix enrouée, de la
toux avec des crachats de sang (hémoptysie) et également une perte de poids.
4.5. A propos du diagnostic
Le diagnostic d’un cancer de la langue nécessite le plus souvent une biopsie, c’est-à-dire le
prélèvement d’un morceau de tissu au niveau des lésions afin de l’examiner au microscope.

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D’autres examens permettent d’évaluer l’étendue du cancer : une tomodensitométrie (ou
scanner), une radiographie, une IRM, etc. Grâce à ces données, les médecins peuvent
déterminer précisément où se trouve le cancer et quel traitement sera le plus adapté.
À savoir ! Les cancers sont classés par stades en fonction de la taille de la tumeur et de sa
progression dans l’organisme. Plus le stade est élevé, plus le cancer est sévère et étendu. Pour
le cancer de la langue, il existe 4 stades :
• T1 pour les tumeurs de moins de 2 cm ;
• T2 pour les tumeurs de plus de 2 cm mais moins de 4 cm ;
• T3 pour les tumeurs de plus de 4 cm ;
• T4 pour une atteinte des structures avoisinantes.
4.6. Quels sont les traitements pour un cancer de la langue ?
Comme dans tous les cancers, il existe différents types de prise en charge qui peuvent être
associées ou non la chirurgie ; la radiothérapie et la chimiothérapie.
Le traitement choisi diverge selon le stade du cancer de la langue. La meilleure approche
thérapeutique est préalablement discutée et débattue lors d’une réunion de concertation
pluridisciplinaire (RCP) qui réunit plusieurs professionnels, dont l’oncologue et l’ORL. A
l’issue de celle-ci, un compte-rendu ainsi qu’un exemplaire du programme personnalisé de soin
(PPS) est remis au médecin traitant du patient.
❖ La chirurgie
Dans la plupart des cas, les tumeurs de la langue doivent être retirées chirurgicalement. Cette
prise en charge représente souvent la première étape du traitement avec une chimiothérapie ou
une radiothérapie associée permettant de s’assurer de l’élimination de la totalité des cellules
cancéreuses.
❖ La radiothérapie
La radiothérapie peut également être utilisée car elle permet de cibler les tissus cancéreux en
épargnant autant que possible les tissus sains voisins. Les cellules saines très proches des lésions
cancéreuses sont tout de même touchées et à l’origine des effets indésirables de la thérapie :
irritation ou brûlure de la peau ainsi que de la fatigue, une perte d’appétit et de cheveux.
❖ La chimiothérapie
Elle repose sur l’ingestion orale ou l’administration intraveineuse de produits toxiques pour les
cellules cancéreuses. Ce type de traitement est également à l’origine de divers effets
indésirables : nausées et vomissements mais aussi perte d’appétit et perte de cheveux ou ulcères
buccaux. La plupart des effets secondaires disparaissent une fois le traitement terminé aussi
bien pour la chimiothérapie que la radiothérapie.
5. Cancer des os
Un cancer des os correspond à la présence d’une tumeur maligne au niveau du tissu osseux. Il
peut être de deux types : primitif ou secondaire à un autre cancer (métastases). Le principal
symptôme de cette maladie est la douleur osseuse. Le diagnostic repose sur la réalisation
d’examens d’imagerie, complétés ou non, d’une biopsie. La prise en charge d’un cancer des os
dépend de plusieurs paramètres comme la localisation de la tumeur ou le stade de la maladie.
La chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent être proposées.
5.1. Cancer des os, définition et symptômes
Un cancer primitif de l’os prend naissance au sein des cellules qui constituent le tissu
osseux. Elles se développent de façon anarchique et incontrôlée, ce qui aboutit à la formation
d’une masse tumorale qui croît au détriment des tissus environnants.
En France, près de 130 nouveaux cas de cancer des os surviennent chaque année.
On distingue plusieurs types de tumeurs primitives malignes au niveau de l’os dont les plus
fréquentes sont l’ostéosarcome, le sarcome d’Ewing et le chondrosarcome.
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L’ostéosarcome est le type de tumeur osseuse le plus fréquent. Il affecte surtout les plus jeunes,
à savoir les jeunes adultes et les adolescents. Les os les plus concernés sont les os longs comme
le tibia, le fémur ou l’humérus.
Le sarcome d’Ewing concerne également plus volontiers les adolescents avec un pic de
fréquence aux alentours des 15 ans. Ce type de cancer est souvent agressif, et induit
généralement des métastases. L’origine de cette pathologie est génétique. Enfin, les os courts
comme les côtes, le bassin ou les vertèbres sont les plus affectés.
Le chondrosarcome correspond à la prolifération des cellules constituant le cartilage osseux.
Cette atteinte affecte plutôt les adultes de plus de 30 ans.
L’origine exacte de ces diverses pathologies est inconnue. Plusieurs hypothèses sont
évoquées : une prédisposition génétique, une irradiation (radiothérapie à un jeune âge,
exposition au radium ou plutonium, etc.), la maladie de Paget ou un lien avec les hormones de
croissance.
5.2. Symptômes du cancer des os
Dans la majorité des cas, le symptôme principal du cancer des os est la douleur osseuse.
Celle-ci est continue et progressive. Elle s’aggrave avec le temps, ce qui explique souvent le
retard dans le diagnostic.
En effet, il n’est pas rare que dans les premiers, stades de la maladie, il n’y ait aucune
manifestation particulière. Les symptômes surviennent, en général, lorsque la tumeur grossit et
engendre des modifications comme la formation d’une masse ou une douleur.
La douleur peut s’intensifier avec l’exercice physique et être plus présente le soir.
D’autres manifestations s’associent à la douleur osseuse :
• Une masse ou gonflement sur un os ;
• Des difficultés à bouger ou se servir d’un membre ;
• Une fracture pathologique ;
• Et plus rarement, fièvre, fatigue, transpiration et perte de poids.
5.3. Diagnostic et traitement du cancer des os
Le diagnostic d’un cancer de l’os repose sur l’analyse des antécédents de santé, des examens
d’imagerie et éventuellement une biopsie.
L’analyse des antécédents médicaux consiste à faire le bilan sur les symptômes ressentis par le
patient, les facteurs de risque existants et les évènements médicaux qui ont eu lieu dans le passé.
Le médecin aborde plusieurs points avec le patient lors de la consultation médicale :
• Les symptômes qui évoquent un cancer des os ;
• Les maladies héréditaires qui peuvent augmenter le risque de développer un cancer
osseux ;
• Une potentielle exposition à des rayonnements ionisants ;
• Des troubles osseux ;
• Les antécédents familiaux, notamment la présence de cancer des os ou de facteur de
risque de ce cancer, de rétinoblastome (cancer de l’œil) ou de tous autres cancers.
5.4. Un examen physique complémentaire
L’examen physique consiste à rechercher ensuite tout signe évoquant un cancer des os :
• Vérification s’il y a présence d’une masse ou d’une douleur ;
• Analyse de la mobilité du membre concerné ;
• Palpation des ganglions lymphatiques environnants ;
• Écoute des poumons.
Lorsque le médecin suspecte un cancer des os, il peut prescrire une radiographie. En effet, la
majorité des tumeurs osseuses sont bien visibles à la radiographie.

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Une IRM peut également être prescrite pour confirmer le diagnostic de cancer des os. Elle
permet également de voir si la tumeur s’est propagée aux tissus voisins. A noter qu’une TDM
(ou scanner) est utilisée lorsque l’IRM ne permet pas de confirmer le diagnostic.
Enfin, une biopsie peut être prescrite. Elle consiste à prélever un échantillon de tissu afin de
l’analyser en laboratoire. La biopsie permet de confirmer le diagnostic de cancer et de connaître
le type de tumeur. A noter qu’un examen d’imagerie (radiographie, IRM ou TDM) guide
généralement la biopsie. La biopsie par forage (utilisation d’une aiguille creuse) est la technique
la plus fréquemment utilisée pour mettre en évidence les tumeurs osseuses.
D’autres examens médicaux (analyses sanguines, tests cardiaques, etc.) peuvent être prescrits
en complément. Ils ont pour objectif d’évaluer l’état de fonctionnement général de l’organisme
pour détecter les éventuelles atteintes associées et évaluer le pronostic du cancer.
5.5. Principaux facteurs pronostiques
• La localisation de la tumeur. Par exemple, une tumeur prenant naissance dans un
membre est souvent de meilleur pronostic que lorsqu’elle débute au niveau du thorax
ou de la colonne vertébrale ;
• La propagation de la tumeur. Le fait que le cancer se soit ou non propagé au moment du
diagnostic est le facteur pronostic majeur. En effet, la présence de métastases au moment
du diagnostic conduit à un pronostic plus sombre. A noter que la localisation des
métastases est également importante ;
• Le grade de la tumeur;
• La taille de la tumeur. Lorsque celle-ci mesure moins de 8 centimètres, le pronostic est
meilleur ;
• L’âge du patient. Le pronostic est meilleur pour les moins de 40 ans ;
• La réponse à la chimiothérapie dite néoadjuvante qui a pour but de réduire la tumeur
avant son retrait chirurgical.
5.6. Comment traiter un cancer osseux ?
La prise en charge d’un cancer des os dépend de plusieurs paramètres :
• Le type de cancer ;
• Le stade de la tumeur ;
• L’état de santé général du patient.
❖ La chirurgie est le traitement de première intention dans le cancer des os. Le type
de chirurgie pratiquée dépend de l’emplacement de la tumeur, de sa taille, de son stade
et du type de cancer.
❖ La chimiothérapie peut être administrée dans plusieurs cas : avant une chirurgie
(chimiothérapie néoadjuvante) pour réduire la tumeur, après la chirurgie
(chimiothérapie adjuvante) pour détruire les cellules cancéreuses restantes et limiter le
risque de récidive, en monothérapie pour détruire les métastases. Ainsi, selon le
contexte, plusieurs molécules peuvent être utilisées.
❖ La radiothérapie peut être prescrite pour différentes raisons :
• Diminuer la taille de la tumeur avant l’intervention chirurgicale. On parle de
radiothérapie néoadjuvante ;
• Détruire les cellules cancéreuses restantes après l’intervention chirurgicale. C’est la
radiothérapie adjuvante ;
• Traiter une tumeur non résécable par chirurgie ;
• Soulager les douleurs dans un stade avancé. On parle de radiothérapie palliative.

6. Cancer du larynx
Un cancer du larynx désigne une tumeur cancéreuse présente au niveau du larynx. Avec plus de
3000 nouveaux cas par an en France, majoritairement des hommes, ce cancer est fréquent. Dans
la plupart des cas, le tabac et l’alcool sont en cause. Tout signe anormal comme une toux, un
20
enrouement ou des douleurs durant plus de 3 semaines doivent amener à consulter. En cas de
suspicion de cancer, le diagnostic repose sur une laryngoscopie associée à des biopsies si
nécessaire. Le traitement peut être chirurgical et/ou radiothérapique et/ou chimiothérapique.
6.1. Cancer du larynx, définition et anatomie
Rappel anatomique sur le larynx
Le larynx appartient aux voies respiratoires. Il est localisé juste en dessous du pharynx, et
délimite l’entrée de la trachée. Le larynx est constitué de cartilage, de muscles et de muqueuses.
Il abrite également les cordes vocales.

6.1. Le larynx est composé de trois parties :


• L’étage sus-glottique qui comme son nom l’indique est situé au-dessus de la glotte. Il
comprend divers types de tissus, notamment des muscles, et se termine par l’épiglotte ;
• L’étage glottique au milieu du larynx qui contient les cordes vocales ;
• L’étage sous-glottique, en dessous de la glotte, entre les cordes vocales et la trachée.

6.2. Les fonctions principales du larynx


Les deux fonctions principales du larynx sont de bloquer le passage des aliments vers la trachée
lors de la déglutition, et de produire des sons.
21
❖ Prévention des fausses routes
L’air inhalé par le nez ou la bouche passe par le pharynx, la glotte et la trachée, avant de
rejoindre les poumons. Les aliments empruntent également le pharynx. Cependant, pour éviter
que les aliments ne fassent fausse route vers la trachée et les poumons à la déglutition,
l’épiglotte ferme le passage vers la trachée. Les aliments prennent donc la route de l’œsophage
puis de l’estomac.
❖ Phonation
L’air qui passe via le larynx provoque une vibration des cordes vocales, ce qui génère un son.
Plus la pression de l’air est importante, plus le son est fort. La sonorité est déterminée par la
fréquence des vibrations. Cette dernière dépend de la tension et de la forme des cordes vocales.
En général, les hommes ont des cordes vocales plus épaisses et plus longues que les femmes.
Par ailleurs, elles bougent moins vite et leur fréquence de vibration est plus basse, ce qui
explique que les hommes ont souvent une voix plus grave que les femmes.
Le son formé au niveau du larynx nécessite une transformation afin d’être compréhensible. Ce
processus a lieu dans les cavités buccale, nasale et pharyngée formant une caisse de résonance.
Les dents, les lèvres, les joues, la langue et le palais exerce également un rôle.
6.3. Apparition d’une tumeur localisée au niveau du larynx
Dans beaucoup de cas, on observe également le développement de métastases, particulièrement
au niveau des ganglions lymphatiques du cou.
En réalité, il n’existe pas un cancer du larynx, mais plusieurs. On distingue, en effet, les cancers
sous-glottiques (en-dessous les cordes vocales) très rares, glottiques (au niveau des cordes
vocales) qui représentent la majorité d’entre eux et sus-glottiques (au-dessus des cordes
vocales).
La présence ou non de métastases dépend notamment de la localisation de la tumeur, de sa taille
et de sa vitesse d’évolution. Par exemple, une tumeur du larynx localisée au-dessus des cordes
vocales a un risque de métastases plus important qu’une tumeur au niveau des cordes vocales
ou au-dessous. Cette variation est liée au fait que la région au-dessus des cordes vocales est plus
richement vascularisée que le reste du larynx. A un stade avancé de la maladie, les métastases
peuvent survenir dans d’autres organes, comme les poumons.
Le cancer du larynx appartient aux cancers de la sphère ORL qui figurent parmi les 10 cancers
les plus fréquents. Le plus souvent, le cancer du larynx affecte des hommes de plus de 50
ans. Depuis plusieurs années, la fréquence du cancer du larynx est, cependant, en augmentation
chez les femmes.
6.4. Causes du cancer du larynx
Ce cancer est souvent lié à :
• Un tabagisme ;
• L’alcool ;
• L’association de tabac et d’alcool. L’association alcool-tabac causerait deux à trois fois
plus de cancers que l’un ou l’autre séparément ;
• L’inhalation de substances irritantes, par exemple, l’amiante ou certains produits
chimiques ;
• L’exposition à des rayonnements radioactifs ;
• Une infection virale chronique. L’infection par le HPV (ou papillomavirus) est
responsable de verrues génitales. Or, il peut infecter la bouche lors de rapports sexuels
buccaux. Certaines souches de ce virus prédisposent au cancer du larynx.

22
6.5. Symptômes, diagnostic et traitement du cancer du larynx

6.6. Les symptômes


Les symptômes d’un cancer du larynx varient selon leur localisation. Certains symptômes
peuvent se manifester à un stade précoce.
Ils provoquent généralement des douleurs dans la gorge qui sont amplifiées avec la déglutition.
Le patient éprouve des difficultés à parler, et peut avoir des douleurs dans l’oreille. Dans la
plupart des cas, l’alimentation est difficile, et les patients perdent rapidement du poids.
Concernant les tumeurs glottiques qui sont les plus fréquentes, (2/3 des cancers du larynx) le
premier et principal signe de la maladie est généralement un enrouement persistant qui
s’amplifie et gêne l’élocution avec le temps.
Les tumeurs sus-glottiques et sous-glottiques se manifestent en premier par une modification
de la voix et une douleur dans la gorge. Cette dernière peut être décrite comme la sensation
d’avoir une arête de poisson coincée ou d’avoir une boule dans la gorge. Au fur et à mesure,
plusieurs symptômes apparaissent :
• Ganglion au niveau du cou ;
• Douleur importante lors de l’inhalation ou de la déglutition qui irradie vers les oreilles
(en cas de tumeur sus-glottique) ;
• Toux chronique ;
• Enrouement ;
• Production importante de mucus au niveau de la gorge ( en cas de tumeur sus-glottique) ;
• Essoufflement ou troubles de la déglutition.
6.7. Comment est établi le diagnostic ?
Certains signes précurseurs peuvent amener à consulter : enrouement chronique, toux avec ou
sans crachats de sang, besoin de racler la gorge, troubles respiratoires ou de la déglutition,
douleur irradiant à l’oreille.
6.8. Le diagnostic clinique
Le diagnostic est d’abord clinique, c’est-à-dire basé sur la présence des symptômes
caractéristiques. Dans un premier temps, le médecin prescrit divers médicaments, comme un
sirop contre la toux, un fluidifiant ou des antibiotiques. Si après plusieurs jours, le patient ne se
sent pas soulagé, le médecin le redirige vers un spécialiste, le médecin ORL (Oto-Rhino-
Laryngologiste).
Lors de la première consultation avec le médecin ORL, il pratique un examen approfondi de la
gorge à l’aide d’un miroir laryngé (miroir muni d’une longue poignée). Si une tumeur est
perçue, un examen plus détaillé est nécessaire.

23
Lorsque le cancer du larynx est suspecté, une endoscopie, appelée laryngoscopie est réalisée.
Une endoscopie est un examen médical permettant de visualiser l’intérieur d’un organe, ici la
gorge, grâce à l’introduction par la bouche, d’un câble équipé d’une caméra et d’une lampe.
Pendant l’examen, le médecin peut prélever un morceau de tissu (biopsie) pour l’analyser au
microscope.
Lorsque le patient présente un ganglion au niveau du cou, le médecin peut décider de pratiquer,
en complément, une ponction afin de déterminer la nature des cellules (inflammatoires ou
cancéreuses).
Lorsque les résultats de la biopsie révèlent un cancer, des tests d’imagerie (IRM, TDM) sont
alors réalisés pour déterminer l’étendue de la tumeur.
6.9. Quels sont les traitements du cancer du larynx ?
La prise en charge d’un cancer du larynx repose sur diverses méthodes : la chirurgie, la
radiothérapie, la chimiothérapie. Le traitement est choisi selon la taille et la localisation de la
tumeur, l’âge et l’état de santé du patient, et la présence d’éventuelles métastases.
Dans la majorité des cas, une radiothérapie et/ou une intervention chirurgicale sont proposées.
La radiothérapie, s’associe ou non à la chimiothérapie, et s’utilise en première intention ou
après une intervention chirurgicale. Le traitement nécessite plusieurs séances, souvent à raison
de 4 voire 5 sessions par semaine sur 4 à 7 semaines, selon la taille de la tumeur.
❖ La chirurgie
La chirurgie consiste en l’ablation totale ou partielle du larynx. Lorsque la tumeur est petite,
l’ablation partielle peut suffire. En cas d’ablation totale, ou laryngectomie, l’opération se
précède parfois d’une courte radiothérapie. A noter qu’en cas de laryngectomie, les cordes
vocales sont retirées, le patient devient muet. Par ailleurs, l’ablation entraîne une connexion
non souhaitable entre le pharynx et la trachée, ce qui nécessite une trachéotomie (ouverture
dans le cou pour éviter les fausses routes).
❖ La radiothérapie
En cas de cancer étendu, la radiothérapie est souvent associée à la chimiothérapie. Cette
dernière s’utilise également avant ou après une intervention chirurgicale. A noter que la
chimiothérapie peut être un traitement palliatif lorsque le stade du cancer est trop avancé.
7. Cancer du rein
Le cancer du rein concerne chaque année près de 15 000 Français, essentiellement des
hommes. La plupart du temps, il est asymptomatique. Son diagnostic repose sur un examen
clinique couplé à un ensemble de bilans paracliniques (biologie, imagerie, biopsie). Trois types
de traitement peuvent être proposés : la chirurgie, la radiothérapie et/ou la chimiothérapie.
Cancer du rein, définition et facteurs de risque.
7.1.Rappel
Le rein est le principal organe épurateur de l’organisme. Il filtre le sang en continu pour éliminer
les déchets de l’organisme, par les urines. Un cancer du rein correspond à la transformation
maligne d’une cellule normale rénale qui devient cancéreuse.
Les cellules cancéreuses prolifèrent de manière anarchique et forment un assemblage plus ou
moins organisé appelé tumeur maligne. Sans traitement, le cancer peut continuer à se
développer et à envahir les tissus environnants.
7.2. Epidémiologie
Le cancer du rein est relativement rare avec 15 000 nouveaux cas en 2018 en France. Il
représente environ 3 % de l’ensemble des cancers, et touche plus volontiers les hommes. L’âge
moyen est de 65 ans lors du diagnostic.
7.3.Les facteurs de risque
Il existe plusieurs facteurs de risque de survenue d’un cancer du rein :

24
• Une consommation chronique de tabac favorise l’apparition du cancer du rein. Un
fumeur a environ 1.5 fois plus de risque de développer la maladie par rapport à un non-
fumeur. En effet, les reins traitent certaines substances carcinogènes du tabac pour les
éliminer.
• Obésité et surpoids : Il est désormais clairement établi qu’une personne souffrant de
surpoids ou d’obésité a un risque plus élevé de développer un cancer du rein.
• Dialyse depuis plus de 3 ans : La dialyse est une méthode thérapeutique visant à prendre
le relais d’une fonction rénale défaillante, en éliminant à la fois les déchets du sang et
l’eau en excès dans l’organisme.
Une dialyse de plus de trois ans peut conduire à la formation de kystes dans le rein, qui favorise
la survenue de la dysplasie multikystique (DMK) qui est un facteur favorisant du cancer rénal.
Au sein de la population dialysée, il existe 10 fois plus de cancers du rein que dans la population
générale.
• Facteurs génétiques : Il existe des formes familiales héréditaires de cancer du rein. Ces
formes représentent seulement 2 à 3 % de l’ensemble des cancers du rein. La maladie
de von Hippel-Lindau est la plus fréquente, elle prédispose au cancer rénal, mais aussi
aux cancers de la rétine et de la moelle épinière.
7.4.Symptômes du cancer du rein
Le développement du cancer du rein est la plupart du temps asymptomatique (sans
symptôme). Ainsi, c’est souvent une échographie ou un scanner fortuit qui permettent de le
découvrir. Néanmoins, il existe parfois des signes révélateurs comme :
• Une hématurie : présence de sang dans les urines de manière indolore et récidivante ;
• Une douleur du flanc ;
• La palpation d’une masse lombaire ;
• La révélation par une métastase : le cancer du rein se propage dans les poumons dans
75 % des cas. On peut donc révéler un cancer du rein par l’ensemble des signes
du cancer du poumon ;
• Une altération de l’état général avec perte de poids et fièvre inexpliquée.
7.5. Cancer du rein, diagnostic et traitements
Le diagnostic d’un cancer du rein comprend :
• Un examen clinique : interrogatoire sur les antécédents personnels et familiaux
(recherche de forme familiale), recherche de symptômes évocateurs. Ce bilan est en
général normal sauf si la tumeur est suffisamment importante pour être palpée
directement par le médecin.
• Un scanner abdominal ou Tomodensitométrie (TDM), l’examen de référence pour le
diagnostic de cancer du rein. Du fait de sa précision, il permet d’affirmer si le patient a
une masse au niveau du rein, sa localisation exacte ainsi que sa taille. Ces informations
sont indispensables à la suite de la prise en charge et servent à prendre ou non, la
décision d’un geste chirurgical.
• La confirmation diagnostique se réalise le plus souvent par le biais de l’examen
anatomo-pathologique (observation au microscope des cellules) de la pièce opératoire
ou d’une biopsie (prélèvement d’un échantillon de tissu rénal). Il faut y ajouter des
examens moléculaires pour préciser exactement de quel type de cancer du rein il s’agit.
7.6. Quels sont les traitements disponibles ?
La prise en charge thérapeutique dépend du type cellulaire, de la taille, de la localisation (locale
ou métastatique) de la ou les tumeurs.
Comme pour la quasi-totalité des cancers, la prise en charge comporte 3 grands types de
traitement : la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie. Ces trois types de traitements ont
la spécificité de devoir être utilisés soit à visée systémique (corps entier) soit à visée
locorégionale (une partie ou un organe en particulier).

25
❖ La chirurgie
Lorsqu’elle est réalisable, c’est le traitement de référence du cancer du rein local. La
néphrectomie correspond à l’ablation totale ou partielle du rein (selon le stade et de la
localisation de la tumeur).
Si le cancer rénal est purement local, la prise en charge peut s’arrêter là et le patient est
potentiellement guéri. En revanche, dans les formes métastatiques disséminées, un traitement
de chimiothérapie et/ou radiothérapie complète la chirurgie.
❖ La radiothérapie
La radiothérapie s’utilise très occasionnellement dans le traitement du cancer du rein. C’est un
traitement dit locorégional qui repose sur l’utilisation des rayonnements ionisants de hautes
énergies pour éliminer les cellules cancéreuses.
La radiothérapie permet de cibler très précisément une zone à traiter pour irradier la tumeur tout
en préservant au maximum les tissus sains avoisinants.
Dans le cadre de la prise en charge du cancer du rein, la radiothérapie n’est indiquée que dans
les formes disséminées et sert à traiter majoritairement les métastases non-rénales.
❖ La chimiothérapie
Les traitements de chimiothérapie s’utilisent par voie veineuse ou par voie orale en fonction
des molécules employées.
Pour le cancer rénal, la chimiothérapie est le plus souvent proposée dans les
formes métastatiques.
Les traitements de référence sont les thérapies ciblées et l’immunothérapie. Ces nouvelles
molécules, apparues au début des années 2000, sont dirigées contre un mécanisme spécifique
de la tumeur pour stopper ou ralentir la progression de la maladie. Plus particulièrement, le
principe de l’immunothérapie est d’accroître le potentiel de notre système immunitaire à lutter
contre la tumeur.
8. Cancer du foie
Un cancer du foie est une affection grave du foie. La consommation alcoolique en est la
principale cause. Parfois, il survient suite à une infection virale ou une stéatose
hépatique. Cette pathologie reste longtemps asymptomatique, ce qui explique son diagnostic
souvent tardif. Celui-ci repose sur l’examen clinique, des examens d’imagerie et des analyses
biologiques. 4 options thérapeutiques peuvent être envisagées : la chirurgie, la greffe de foie, la
radiofréquence et les thérapies ciblées.
8.1. Cancer du foie, définition et symptômes
Le cancer du foie se développe près de 10 fois sur 10 à partir d’une cellule appelée
hépatocyte. C’est la cellule la plus répandue dans le foie et qui permet d’assurer une grande
partie des fonctions de cet organe. L’hépatocyte peut subir une transformation qui le rend
cancéreux. Ce phénomène conduit à sa multiplication anarchique formant une tumeur maligne
du foie ou carcinome hépatocellulaire.
8.2. Rappels
Le foie est un organe digestif vital. Il est connu pour son rôle dans la digestion, mais il en
possède bien d’autres qui sont essentiels au fonctionnement global de l’organisme dont :
• L’épuration des déchets, qui est l’un de ses rôles clé. En effet, le foie est un organe très
bien irrigué où passe l’ensemble du sang de l’organisme. Grâce à cela, il filtre les toxines
du sang. On considère qu’une grande partie des déchets et des médicaments sont
neutralisés par le foie. Enfin, il peut éliminer une partie de ses déchets par les selles en
utilisant la voie biliaire ;
• La fabrication de protéines, notamment pour le sang ;
• La production de bile, déversée dans l’intestin, afin de faciliter la digestion ;

26
• La gestion des nutriments, en stockant les minéraux, les vitamines et les sucres (glucose)
et en les libérant lorsque l’organisme en a besoin.
Nb : Le foie est l’organe le plus exposé aux toxines de l’organisme ce qui l’endommage
fréquemment. Cependant, il possède les capacités régénératives les plus conséquentes de
l’organisme. En effet, en cas d’ablation d’une partie du foie, celui-ci peut se régénérer au point
de retrouver sa taille normale.
8.2. Les types de cancers du foie
Il existe deux grands types de cancers du foie
Selon le lieu d’apparition du cancer : les cancers dits « primitifs » et les cancers métastatiques.
Les cancers primitifs du foie ont pour origine des cellules cancéreuses du foie tandis que les
cancers métastatiques sont des tumeurs apparues à un autre endroit de l’organisme puis ayant
migré dans le foie.

❖ Cancers primitifs du foie et cancers métastasiques


Les cancers primitifs du foie sont, dans la plupart des cas, des carcinomes
hépatocellulaires. Plus rarement, d’autres tumeurs peuvent se développer, comme le
cholangiocarcinome (à partir des cellules des voies biliaires), l’angiosarcome (à partir des
cellules des vaisseaux desservant le foie), ou l’hépatoblastome de l’enfant (à partir des cellules
embryonnaires).
Les cancers primitifs du foie se développent principalement dans un foie déjà atteint par une
autre maladie comme la cirrhose. Les cas chez une personne avec un foie sain sont très rares.
Les cancers métastatiques sont largement (c’est-à-dire 20 à 50 fois) plus fréquents que les
cancers primitifs. L’explication réside dans la fonction d’épuration du foie qui draine et filtre
l’ensemble du sang de l’organisme. Par exemple, lorsqu’une tumeur du poumon libère des
cellules cancéreuses dans le sang, celles-ci auront de grandes chances de se nicher et de se
développer dans le foie.
Les cancers du foie primitifs apparaissent chez 7500 personnes par an, en France. Ce type de
cancer touche à près de 80 % les hommes et survient le plus souvent entre 50 et 60 ans.
Le carcinome hépatocellulaire se développe à 90 % sur une maladie du foie chronique comme
la cirrhose, la stéatose hépatique et les hépatites B et C.

27
C’est un des cancers digestifs les plus mortels après le cancer du pancréas.
8.3.Facteurs de risque du cancer du foie
❖ L’alcool
La consommation excessive et sur le long terme d’alcool induit une inflammation du foie et des
lésions évoluant en cirrhose. Or un patient atteint de cirrhose a un risque évalué entre 1 et 5 %
de développer un cancer du foie chaque année.
❖ Les virus à hépatites
Les virus à hépatite B (VHB) et C (VHC) sont des infections du foie perdurant pendant de
nombreuses années. Ces infections favorisent l’apparition d’une cirrhose qui elle-même peut
aboutir à un cancer du foie.
❖ La stéatose hépatique non-alcoolique ou NASH
La stéatose hépatique se compare au « foie gras » car elle correspond à l’accumulation de
graisses dans le foie.
Nb : Cette pathologie est en pleine expansion dans les pays occidentaux notamment à cause
de l’alimentation trop riche en graisse.
Autres facteurs de risque
Certains autres facteurs de risque ont été décrits comme augmentant le risque de cancer du foie.
C’est le cas du tabac et des stéroïdes anabolisants utilisés par les sportifs comme produit
dopant dans le but d’augmenter la masse musculaire ainsi que l’aflatoxine B1 (toxine produite
par un champignon se trouvant dans les cacahouètes, le maïs et les graines de coton dans les
pays chauds et humides comme le Nigeria, l’Inde ou le Viêtnam).
8.4. Symptômes du cancer du foie
Le cancer du foie se diagnostique en général très tardivement en raison de l’absence de
symptômes avant les stades avancés de la maladie.
Si le patient est déjà diagnostiqué pour une cirrhose, un suivi est organisé tous les 6 mois pour
examiner la présence d’un carcinome hépatocellulaire.
Chez les patients non diagnostiqués, le cancer du foie peu se manifester par :
• Une altération de l’état général : perte d’appétit et de poids, fatigue intense ;
• Des nausées et des vomissements avec des douleurs au niveau du foie (à droite du corps
entre les côtes et le bassin) ;
• Un ictère : plus communément appelé jaunisse. Le patient prend une coloration jaune y
compris au niveau des yeux ;
• Une ascite : c’est un gonflement très important du ventre causé par la présence d’eau.
8.5.Diagnostic et traitement du cancer du foie
Comment est établi diagnostic ?
Il repose sur un examen clinique révélant différents symptômes vus ci-dessus couplé à un
ensemble de bilans (prise de sang, radiographie, biopsie).
❖ L’examen clinique
Devant une suspicion de cancer, le médecin recherche une hépatomégalie (augmentation du
volume du foie) en palpant l’abdomen du patient au niveau du foie. De plus, il examine d’autres

28
signes comme la coloration de peau du patient et un éventuel gonflement de l’abdomen pouvant
refléter une ascite.
❖ Le bilan biologique
Il permet le dosage :
• Des composés produits par le foie comme les transaminases, la bilirubine, les
gamma-GT, le taux de prothrombine. Cette analyse permet au médecin d’avoir un
reflet de l’état du fonctionnement du foie ;
• L’alpha-foetoprotéine (AFP) qui est un marqueur tumoral. L’AFP est utilisée dans la
détection des cancers du foie et le cancer du testicule. Le dépassement d’un certain seuil
d’AFP suggère la présence d’un cancer du foie.
❖ Les examens d’imagerie pour le cancer du foie
Plusieurs sont utilisés dans le diagnostic des tumeurs du foie :
• L’échographie s’emploie en premier et permet de mettre en évidence une éventuelle
masse au niveau du foie ;
• Le scanner et l’IRM qui permettent de localiser et de mesurer précisément la taille
d’une tumeur. De plus, ces deux examens permettent le plus souvent de décrire si l’on
est face à une tumeur bénigne, un cancer primitif du foie ou à des métastases.
❖ La biopsie
La biopsie est le seul examen à pouvoir formellement confirmer le diagnostic d’un cancer. Elle
consiste en l’analyse anatomo-pathologique de la tumeur, c’est-à-dire l’observation au
microscope de cellules prélevées directement dans le foie. Ce test permet de caractériser les
cellules cancéreuses pour en connaître leur nature (cancéreuses ou non) et leur tissu d’origine
(le foie ou un autre organe).
8.6.Quels sont les traitements ?
Le choix du traitement dans le cancer du foie dépend de 3 critères :
• La sévérité de la cirrhose s’évalue par le score de Child-Pugh, qui prend en compte
certains symptômes et certaines caractéristiques biologiques ;
• Les caractéristiques de la tumeur, notamment sa taille, sa localisation et son tissu
d’origine, son stade tumoral et son grade tumoral ;
• L’état général du patient.
4 types de traitement peuvent être proposés dans la prise en charge d’un cancer du foie : la
chirurgie, la greffe de foie, la radiofréquence et la thérapie ciblée. La prescription d’un ou
plusieurs de ces traitements dépend de chaque patient et de la sévérité de sa maladie.
❖ La chirurgie du cancer du foie
L’opération la plus pratiquée est l’ablation partielle du foie ou hépatectomie partielle. Cette
intervention implique le retrait de la partie du foie contenant la tumeur.
La chirurgie est indiquée lorsque :
• Le cancer se diagnostique à un stade précoce ;
• Le foie a une activité normale ou légèrement dégradée.
En effet, l’ablation d’une partie du foie implique que la partie du foie restante puisse à elle seule
assurer les fonctions normales et se régénérer après l’opération.
❖ La greffe de foie
La transplantation hépatique ou greffe du foie constitue le traitement le plus efficace, car il traite
à la fois le cancer et la cirrhose. La greffe peut être partielle ou complète. Elle implique la prise
d’un traitement antirejet à vie.
Cependant, bien qu’étant un traitement très efficace, la greffe possède de nombreuses contre-
indications :
• La présence de métastases à d’autres organes : si le cancer s’est propagé à d’autres
organes, le remplacement du foie n’aura pas d’efficacité ;

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• L’état de santé général du patient : la greffe du foie étant une opération lourde, il est
nécessaire qu’il puisse la supporter d’une part et qu’il puisse prendre le traitement
antirejet d’autre part ;
• Si le patient est encore dépendant à l’alcool ;
• Un âge trop avancé.
Au total, seulement 5 % des patients souffrant d’un carcinome hépatocellulaire se font greffer
un nouveau foie. Ce faible chiffre s’explique par le peu de patients dépistés en stade précoce et
le faible nombre de greffons compatibles disponibles.
Enfin, la survie à 5 ans est de 70 % après une transplantation hépatique.
❖ La radiofréquence
La radiofréquence est une technique d’ablation tumorale par la chaleur. Elle s’effectue par
la mise en place d’une sonde au contact de la tumeur lui délivrant de la chaleur pour la détruire.
Cette méthode s’utilise comme une alternative à la chirurgie ou lorsque celle-ci est contre-
indiquée. Ce traitement est applicable au cancer du foie de petite taille, local ou sans altération
de la fonction hépatique.
La radiofréquence a l’avantage d’être une intervention légère et efficace, mais le taux de rechute
du cancer est plus important qu’avec la chirurgie.
❖ La thérapie ciblée
Une thérapie ciblée consiste à utiliser des médicaments qui bloquent un mécanisme bien
spécifique (aussi appelée voies de signalisation) au niveau des cellules cancéreuses.
Dans le traitement du cancer du foie, la molécule de référence est le sorafénib. Il s’utilise dans
les cancers avancés pour ralentir la progression de la maladie.
Le sorafénib est une molécule dite « anti-angiogénique », c’est-à-dire qu’elle agit en bloquant
le développement des vaisseaux qui alimentent la tumeur.
Ce médicament, pris par voie orale, a l’avantage d’agir sur l’ensemble de l’organisme et
d’atteindre les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation corporelle.
9. Cancer de la vessie
Le cancer de la vessie est une pathologie maligne affectant la vessie. Il touche plus volontiers
les hommes après la cinquantaine. Plusieurs facteurs peuvent favoriser son développement,
par exemple, le tabac ou l’exposition à des toxiques. Le diagnostic est clinique dans un premier
temps, puis confirmer par des examens et analyses complémentaires. La prise en charge dépend
des caractéristiques du cancer. Mais, elle consiste en trois approches : la chirurgie, la
radiothérapie et la chimiothérapie.
1. Cancer de la vessie, définition
1.1.Rappels sur la vessie
La vessie est un organe creux dont la fonction principale est de servir de réservoir et de
permettre l’évacuation de l’urine produite au niveau des reins. La paroi vésicale, mesurant
environ un demi-centimètre d’épaisseur, se compose de plusieurs couches de tissus :
• La muqueuse ou urothélium, qui tapisse l’intérieur de la vessie et qui est au contact de
l’urine ;
• Le muscle de la vessie ou détrusor, permettant à la vessie de se contracter ou de se
distendre ;
• Une couche de graisse entourant la vessie appelée graisse périvésicale.
2. Cancer de la vessie et facteurs de risque
Le cancer de la vessie concerne près de 12 000 personnes, en France, en chaque année. C’est le
7ème cancer le plus fréquent et il concerne plus volontiers les hommes. Il est responsable de plus
de 4 700 décès chaque année, en France. La majorité des cas recensés sont âgés de 70 à 84 ans.
Enfin, son apparition est le plus souvent due au tabagisme et à l’exposition professionnelle à
des produits carcinogènes.

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Parmi les différents facteurs de risque du cancer de la vessie, on retrouve :
• L’âge : Il existe un net accroissement du nombre de cas de cancer de la vessie avec
l’âge, notamment après 70 ans.
• Le tabac : Un fumeur a environ 5.5 fois plus de chance de développer la maladie par
rapport à un non-fumeur. L’exposition au tabac est responsable de près de 40 % des cas
de cancer de la vessie. Cela s’explique en partie par l’élimination des substances
carcinogènes du tabac par voie urinaire. Ainsi, la fonction de stockage de l’urine
occupée par la vessie l’expose aux déchets du tabac, qui restent au contact de la
muqueuse vésicale avant expulsion.
• L’exposition professionnelle : Environ 5% des cancers de la vessie seraient liés à une
exposition professionnelle.
• L’exposition à des agents infectieux : La bilharziose, conséquence d’une infection
parasitaire par le schistosome, retrouvée essentiellement en Afrique, se contracte en
présence d’eau infectée par le parasite. Près de 66.5 millions de personnes ont été
traitées en 2015.
• L’exposition à certains médicaments : Des études ont montré qu’un traitement
antérieur notamment à base de cyclophosphamide (un anti-cancéreux) majorait le risque
de développer un cancer de la vessie.
3. Diagnostic et traitements du cancer de la vessie
Le symptôme majeur du cancer de la vessie est l’hématurie, à savoir la présence de sang dans
les urines. Le cancer de la vessie est révélé dans 80 % des cas par une hématurie visible et le
plus souvent indolore. Le plus souvent, les saignements surviennent en fin de miction.
D’autres symptômes locaux, comme des mictions fréquentes, des brûlures ou douleurs à la
miction et des mictions impérieuses (besoins urgents) sont retrouvés dans un faible nombre de
cas (20 % environ). Les infections urinaires à répétition peuvent-elles aussi évoquer une
suspicion de cancer de la vessie, en particulier chez les hommes.
La présence de sang dans les urines qu’elle soit associée à d’autres symptômes ou non, doit
inciter le patient à consulter son médecin traitant.
❖ Le diagnostic du cancer de la vessie
Le diagnostic de cancer la vessie repose sur la présence des symptômes caractéristiques de
l’affection associés aux résultats d’examens complémentaires :
• Un examen clinique approfondi : devant un tableau évoquant un cancer, le médecin peut
réaliser un toucher rectal pour tenter de détecter une masse anormale au niveau vésical.
Cet examen est souvent normal dans les formes débutantes de cancers, mais révélateur
d’une anomalie dans les stades plus avancés.
• L’ECBU (Examen CytoBactériologique des Urines) : c’est une analyse de biologie
médicale prescrite pour la recherche d’éléments infectieux dans les urines. Il permet de
mettre hors de cause tout agent pathogène pouvant être responsable de l’hématurie ou
des autres signes urologiques.
• La cytologie urinaire : c’est l’examen des cellules contenues dans les urines. En effet,
la muqueuse vésicale se renouvelle en permanence et on retrouve un certain nombre de
cellules mortes dans les urines.
• L’échographie de la vessie : il s’agit d’une technique d’imagerie médicale utilisant les
ultrasons. Si elle est réalisée au niveau de la vessie, elle pourra mettre en lumière une
éventuelle masse anormale.
• La cystoscopie : cet examen correspond à l’introduction d’un système optique dans la
vessie par les voies naturelles urinaires. Le chirurgien recherche ensuite des anomalies
sur la paroi de la vessie. Si le médecin observe une structure anormale, il peut
directement réaliser une biopsie (prélèvement d’un morceau de tissu) qui sera ensuite
analysée afin de confirmer définitivement la nature cancéreuse de l’anomalie.
31
6. Stade du cancer
Afin de définir le stade d’un cancer de la vessie, les médecins examinent la taille de
la tumeur et son éventuelle infiltration dans la paroi interne de la vessie, en particulier dans le
muscle vésical. De plus, ils examinent une éventuelle propagation au niveau des ganglions
lymphatiques, des organes voisins ou à distance dans l’organisme, sous forme de métastases.
On estime que 75 % des tumeurs de la vessie sont purement superficielles et par conséquent
non-infiltrées. Par ailleurs, il existe d’autres tumeurs qualifiées d’infiltrantes, car elles ont
envahi la paroi de la vessie jusqu’au muscle.
En pratique courante, les médecins utilisent la classification TNM pour Tumeur, Nombre de
ganglions touchés, Métastase. Cette classification permet d’évaluer et de classer les tumeurs en
stades d’évolutions, qui auront des pronostics et des traitements différents. La TNM pour
le cancer de la vessie repose sur l’analyse de 3 éléments particuliers :
• T : c’est la taille de la tumeur ainsi que sa pénétration dans le muscle vésical. Plus une
tumeur est étendue et infiltrée, plus elle sera difficile à soigner.
• N : correspond à la présence ou non de cellules cancéreuses dans les ganglions
lymphatiques et le nombre de ganglions touchés. Ce paramètre donne une idée de la
propagation éventuelle du cancer dans le réseau lymphatique.
• M : c’est la présence ou non de métastase, c’est-à-dire que le cancer s’est propagé à
d’autres tissus de l’organisme.
7. Quels sont les traitements disponibles ?
La prise en charge thérapeutique dépend du stade et du grade tumoral. Comme pour la quasi-
totalité des cancers, la prise en charge comporte 3 grands axes : la chirurgie, la chimiothérapie,
la radiothérapie.
❖ La chirurgie du cancer de la vessie
Lorsqu’elle est réalisable, c’est le traitement de référence du cancer de la vessie. L’objectif
principal de l’acte chirurgical est de retirer la ou les tumeurs pour guérir la maladie ou en limiter
l’extension. En fonction du stade d’infiltration de la tumeur, les chirurgiens réalisent soit le
retrait de la tumeur soit l’ablation complète de la vessie.
La résection endoscopique transurétrale : c’est un geste chirurgical permettant l’ablation de
tumeurs superficielles de la vessie. Le passage du matériel jusqu’à la vessie se fait par les voies
naturelles urinaires. Cette intervention n’est suffisante seule que lorsque la tumeur n’est pas
infiltrée dans le muscle urétral.
Les instillations vésicales : ce sont des traitements qui viennent compléter la résection
transurétrale. Les instillations vésicales consistent à injecter directement dans la vessie certaines
substances afin de diminuer les récidives tumorales. Pour cela, on utilise une sonde urinaire que
l’on laisse en place seulement pendant la durée d’administration du produit. Les instillations
sont réalisées directement après l’opération puis répétées pendant plusieurs semaines.
❖ La cystectomie
Il s’agit de l’ablation complète de la vessie. Ce traitement est réalisé lorsque le cancer de la
vessie infiltre le muscle urétral. De plus, les ganglions lymphatiques proches de la vessie sont
retirés pour être analysés afin de savoir si le cancer s’est étendu aux formations ganglionnaires.
Si des cellules cancéreuses sont détectées dans les ganglions, la chirurgie sera complétée par
une chimiothérapie.
La néo-vessie : la vessie étant un organe essentiel à l’être humain, il est indispensable de la
remplacer ou de mettre en place un système de dérivation pour évacuer l’urine produite par le
rein. C’est la technique la plus employée. Elle consiste à créer une vessie artificielle à partir
d’un morceau d’intestin. Après quelques semaines de récupération, elle aboutit à une continence
quasi-normale constituant un véritable confort pour le patient.
❖ La radiothérapie

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La radiothérapie est un traitement locorégional utilisant des rayonnements ionisants de hautes
énergies pour détruire des cellules cancéreuses. Cette méthode thérapeutique permet de cibler
très précisément une zone à traiter pour irradier la tumeur tout en préservant au maximum les
tissus sains avoisinants.
Dans le cadre de la prise en charge du cancer de la vessie, la radiothérapie n’est jamais indiquée
seule. Elle vient en complément de la chimiothérapie dans le traitement des tumeurs non-
opérables.
❖ La chimiothérapie du cancer de la vessie
Dans le cancer de la vessie, la chimiothérapie est indiquée soit, pour réduire la taille
d’une tumeur pour augmenter la réussite d’une intervention chirurgicale, soit dans le
traitement des cancers de la vessie à fort risque de propagation ou métastatique.
10.Cancer de la thyroïde
Le cancer de la thyroïde se caractérise par une multiplication anormale des cellules de la glande
thyroïde. On distingue plusieurs types de cancer (papillaire, vésiculaire, médullaire ou
folliculaire) dont les causes sont généralement inconnues. Le cancer de la thyroïde est rare, et
de bon pronostic (environ 90% des patients sont guéris). Le diagnostic se confirme par des
examens d’imagerie et des analyses biologiques. Le traitement repose sur l’ablation de la
thyroïde associée à un traitement iodé.
1. Cancers de la thyroïde, définition
Rappel sur la thyroïde
La thyroïde est un petit organe ou glande (moins de 30 grammes) située à l’avant du cou contre
la trachée. Elle a la forme d’un papillon dont chaque aile constitue un lobe.

Son rôle est de produire des hormones thyroïdiennes (thyroxine ou tétra-iodothyronine ou


T4 et tri-iodothyronine ou T3) impliquées dans diverses fonctions physiologiques, exerçant une
activité stimulatrice sur l’ensemble de l’organisme. La plupart des tissus vont avoir un
fonctionnement accéléré. Elles sont également indispensables pour la croissance et le
développement du squelette et du système nerveux. Les hormones thyroïdiennes sont
importantes et interviennent dans :
• La régulation du métabolisme cellulaire ;
• Le contrôle de l’énergie musculaire ;
• Le contrôle de la température corporelle ;
• L’humeur ;
• Le rythme cardiaque ;
• Le transit intestinal ;
• L’utilisation des éléments apportés par l’alimentation ;
• La croissance chez l’enfant.
La sécrétion de telles hormones se commande via l’hormone TSH (Thyréostimuline) par
l’hypophyse qui est une petite glande située à la base du cerveau, recevant elle-même des ordres
de l’hypothalamus (région située au cœur du cerveau) via l’hormone TRH (Thyréolibérine).
Lors de la présence d’une quantité trop importante d’hormone dans le sang, elles exercent un

33
rétrocontrôle sur leur synthèse en bloquant le signal de production au niveau de l’hypophyse et
de l’hypothalamus.
Nb : L’iode est un élément essentiel à la production des hormones thyroïdiennes par la
thyroïde. Un apport régulier, grâce à l’alimentation (fruits de mer, poissons, sel iodé), est
nécessaire au bon fonctionnement de la glande.
2. Différents types de cancer de la thyroïde
Le cancer de la thyroïde est caractérisé par une multiplication anormale de cellules cancéreuses
dans la glande thyroïde. Chez un patient atteint de ce cancer, les cellules sont désordonnées et
ne meurent plus. Elles forment une masse cellulaire, on parle alors de tumeur.
On distingue plusieurs types de cancers de la thyroïde.
❖ Cancer de type folliculaire
Ce type de cancer de la thyroïde représente 90% des cas. Il est donc largement majoritaire, il se
qualifie de « différencié ». Il se développe à partir des cellules folliculaires, autrement dit, les
cellules qui constituent la tumeur sont très proches de celles des cellules thyroïdiennes
normales. Ce cancer est de très bon pronostic. Au microscope, on distingue deux formes
différentes :
o Papillaire (80 % des cancers de la thyroïde) lorsque la tumeur a une structure
arborescente qui rappelle celle d’un arbre ;
o Vésiculaire lorsque la tumeur prend une forme arrondie. 2% des cancers de la
thyroïde se développent également à partir des cellules folliculaires, mais ils sont
dits « peu différenciés ». Autrement dit, les cellules qui constituent la tumeur ont
perdu les caractéristiques des cellules thyroïdiennes normales. On parle de
cancer anaplasique. Ce type de cancer se développe beaucoup plus rapidement
que les autres, et se manifeste plus volontiers chez les personnes âgées.
❖ Cancer de type médullaire
o Il représente 8 à 9% des cas de cancer de la thyroïde. La tumeur se développe à
partir des cellules C. Pour ce type de cancer, il existe une prédisposition
génétique. En France, on estime qu’environ 3000 hommes et 7000 femmes sont
diagnostiqués chaque année. Les femmes sont effectivement plus concernées
que les hommes, particulièrement entre l’âge de 30 et 60 ans.
A noter ! Ce cancer étant de mieux en mieux diagnostiqué, sa fréquence semble donc
augmenter dans la population.
Dans la majorité des cas, la cause du cancer est inconnue. Une seule cause est reconnue dans
ce type de cancer : l’exposition aux radiations. Par exemple, l’exposition à des rayonnements
ionisants (examens irradiants répétés, radiothérapie) ou à des rayonnements nucléaires (essais
nucléaires proches).
4. Les facteurs favorisants
De plus, deux facteurs favorisants existent : des prédispositions génétiques ou une carence
prolongée en iode.
5. Symptômes, diagnostic et traitement du cancer de la thyroïde
Le cancer de la thyroïde ne provoque pas de symptômes particuliers. Il se découvre
généralement fortuitement à l’occasion d’un examen clinique, d’une échographie ou d’une
intervention pour un autre motif. Par exemple le suivi d’un goitre (volume de la thyroïde
augmenté) ou d’un nodule de la thyroïde déjà connus.
Dans les rares cas où des symptômes existent, ils se manifestent par :
• L’apparition d’un nodule au niveau de la thyroïde ;
• Une augmentation rapide du volume d’un goitre ou nodule déjà existant ;
• L’apparition d’un ganglion au niveau du cou ;
• Des troubles de la voix ;

34
• Des difficultés à déglutir et/ou à respirer.
A noter ! Le cancer médullaire de la thyroïde, c’est-à-dire la forme familiale, implique une
élévation du taux de calcitonine (hormone sécrétée par les cellules C de la thyroïde pour
favoriser l’élimination du calcium et du phosphore de l’organisme) dans le sang. Ainsi, les
personnes à risque bénéficient d’une surveillance régulière de ce paramètre.
6. Comment diagnostiquer et traiter un cancer thyroïdien ?
A l’occasion d’une consultation, le médecin interroge son patient sur divers points : ses
antécédents médicaux de la thyroïde, l’existence d’une éventuelle irradiation ou d’une carence
en iode, la présence d’autres pathologies et ses symptômes. Un examen clinique complet est
ensuite réalisé avec palpation de la thyroïde et recherche de ganglions au niveau du cou.
Pour confirmer son diagnostic, le médecin prescrit des examens complémentaires :
o Des analyses sanguines afin de repérer un éventuel dysfonctionnement de la
thyroïde. La Thyréostimuline ou TSH est dosée. Un taux anormalement bas de
cette dernière indique une hyperthyroïdie, tandis qu’un taux anormalement élevé
indique une hypothyroïdie. Les hormones thyroïdiennes peuvent également être
dosées en complément ;
o Un dosage de la calcitonine et un bilan phosphocalcique si le médecin suspecte
un cancer médullaire de la thyroïde ;
o Une échographie de la thyroïde et du cou ;
o Une cytoponction, autrement dit un prélèvement indolore de cellules du nodule
afin de les analyser au microscope. Cette analyse dite anatomopathologique
permet de préciser le type de cancer thyroïdien.
D’autres examens peuvent parfois être nécessaires : scintigraphie thyroïdienne, IRM, scanner,
etc.
La prise en charge d’un cancer de la thyroïde dépend du type de cancer, de ses caractéristiques
et de l’état de santé du patient. Plusieurs traitements sont envisageables :
chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie.
Le premier traitement est l’intervention chirurgicale
C’est la thyroïdectomie totale, la totalité de la glande thyroïde est retirée voire certains
ganglions lymphatiques. Les suites opératoires sont bonnes, quelques symptômes peuvent
survenir : fatigue, gène pour avaler, enrouement ou enraidissement du cou.
Dans certains cas, l’intervention chirurgicale se complète par un traitement par voie orale à
l’iode radioactif. Il permet de détruire les potentielles cellules thyroïdiennes restantes. Pour ce
traitement, le patient est hospitalisé pendant quelques jours.
Nb : La radiothérapie externe est quant à elle peu prescrite pour ce type de cancer. De même,
la chimiothérapie s’utilise dans les cancers de la thyroïde, sauf en cas de cancer anaplasique
ou lorsque le cancer ne répond pas aux autres traitements.
Après le retrait de la glande thyroïde, un traitement hormonal est mis en place. Il a pour but de
compenser l’absence de sécrétion naturelle d’hormones thyroïdiennes. Ce sont des hormones
thyroïdiennes de synthèse (lévothyroxine) à prendre à vie.
11. Cancer du poumon
Le cancer du poumon, aussi appelé cancer broncho-pulmonaire est très fréquent. Il fait 10
millions de morts chaque année dans le monde. Le tabac est le facteur de risque principal. Cette
maladie se manifeste par des troubles pulmonaires persistants comme de la toux, des
difficultés respiratoires et du sang dans les crachats. Une biopsie pulmonaire permet de
confirmer le diagnostic.
1. Cancer du poumon, définition et symptômes
Le cancer du poumon ou cancer broncho-pulmonaire regroupe un ensemble de pathologies
causées par la transformation cancéreuse d’un type cellulaire bronchique conduisant à la

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formation d’une masse qualifiée de tumeur maligne. On différencie deux grands types de cancer
du poumon : les cancers dit « non à petites cellules » (85 % des cas) et les cancers à petites
cellules (15% des cas).
Le cancer du poumon compte parmi les 3 cancers les plus fréquents. On évalue à environ 40
000 le nombre de nouveaux cas par an en France dont 70% surviennent chez l’homme. Il
représente la 2ème cause de cancer chez l’homme (derrière la prostate) et la 3ème chez la
femme (derrière le cancer de l’ovaire et le cancer du sein).
La survie à 5 ans est de 15% en moyenne. Il est, en effet, de mauvais pronostic. Le cancer du
poumon est la première cause de décès chez les hommes de plus de 45 ans et de moins de 65
ans.
2. Facteurs de risque du cancer broncho pulmonaire
➢ Le tabac
L’exposition au tabac est le facteur de risque numéro 1 du cancer bronchique.
Un homme fumeur multiplie par 10 à 15 le risque d’être atteint du cancer. Le tabac serait
ainsi responsable de près de 81% des décès liés à ce cancer dans l’hexagone. Le risque est
qualifié de dose dépendant c’est-à-dire que plus le fumeur consomme de cigarettes, plus son
risque augmente. De plus, l’ancienneté de l’exposition au tabac est elle aussi déterminante. En
pratique courante, on estime qu’un patient a un fort risque de cancer broncho-pulmonaire dès
lors qu’il atteint 20 « paquets-années » (cela correspond à la consommation d’un paquet de
cigarettes par jour pendant une durée d’un an soit 7300 cigarettes par an).
À savoir ! Il est plus « risqué » de fumer un demi-paquet par jour pendant 40 ans (10
cigarettes/jour pendant 40 ans) que de fumer 1 paquet par jour pendant 20 ans (à cause de la
durée d’exposition).
➢ Expositions professionnelles
L’exposition professionnelle correspond au contact d’un travailleur avec des substances
d’origines chimiques, biologiques ou physiques potentiellement cancérogènes, c’est-à-dire
qu’elles peuvent provoquer, aggraver ou sensibiliser au cancer ou à son apparition.
L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) estime que 15 % des cancers du
poumon seraient d’origines professionnelles. De plus, si cette exposition est associée au
tabagisme, le risque est majoré de 20 à 50%.
➢ L’amiante est majoritairement en cause.
Les fibres d’amiante ont la propriété d’être extrêmement fines (2000 fois plus fines qu’un
cheveu) et de pouvoir se loger au plus profond de l’arbre broncho-pulmonaire sans avoir la
possibilité d’être éliminées par l’organisme. L’accumulation de fibres d’amiante au niveau
pulmonaire provoque une inflammation chronique, induisant une souffrance cellulaire, qui sera
un siège très favorable à la formation d’un cancer broncho-pulmonaire. L’exposition
professionnelle à l’amiante concerne plus particulièrement les maçons, plombiers, électriciens,
chauffagistes, mécaniciens et aussi la construction navale. On estime que l’amiante multiplie le
risque de cancer pulmonaire par 5 et si elle est couplée à l’exposition au tabac le risque est alors
multiplié par 50 par rapport à la population générale.
D’autres produits sont également répertoriés comme étant des substance carcinogènes
pulmonaires : les gaz d’échappement des moteurs diesel, l’arsenic, le nickel, le cobalt, le
chrome, la silice, le radon.
➢ Les antécédents personnels et familiaux
La présence de toute affection respiratoire représente un risque augmenté de développer
un cancer du poumon :
• La Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) : affection respiratoire
chronique amenant à une obstruction progressive des voies aériennes le plus souvent
irréversible ;

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• La silicose : définit comme une fibrose pulmonaire causée par l’exposition prolongée à
la silice. Elle est reconnue comme une pathologie professionnelle chez les mineurs ;
• La tuberculose : infection respiratoire causée par le bacille de Koch ;
• Facteurs génétiques : de nombreuses études sont actuellement en cours afin de
caractériser certains gènes qui pourraient être imputables à l’apparition de cancer
broncho-pulmonaire et ainsi mieux comprendre les prédispositions notamment chez les
non-fumeurs.
3. Symptômes du cancer du poumon
Les symptômes du cancer du poumon sont non-spécifiques, et c’est leur persistance ou leur
aggravation additionnée à la prise en compte de facteurs de risques comme le tabac qui doit
conduire à consulter un médecin.
4. Les symptômes pulmonaires
• D’une toux persistante sans cause apparente ;
• D’une dyspnée (difficulté respiratoire) ;
• D’une hémoptysie (crachats sanglants) ;
• D’infection respiratoire récurrente : pneumopathie, bronchite ;
• Douleurs thoraciques.
5. Les signes généraux ou extra-pulmonaires
• D’une asthénie importante (épisode de fatigue majeure) ;
• De perte d’appétit anormale ;
• Une perte de poids inexpliquée ;
• Une dysphagie (difficulté à la déglutition) ;
• Des œdèmes de la base du cou et au niveau palpébral : autrement dit un gonflement de
la paupière et du cou.
6. Diagnostic et traitements du cancer du poumon
Le diagnostic du cancer du poumon repose sur un examen clinique et également sur divers
examens complémentaires dont une prise de sang, une radiographie et une biopsie.
❖ Le bilan comprend :
• Un examen clinique ;
• Une radiographie du thorax : pouvant faire apparaître des opacités (tâches) sur les
poumons ;
• Un scanner thoracique ou Tomodensitométrie (TDM) avec produit de contraste :
examen beaucoup plus précis que la radiographie thoracique permettant de confirmer
ou non la présence d’une masse qui peut-être une tumeur. De plus, le TDM offre la
possibilité d’apporter au médecin des caractéristiques sur la taille et la localisation
précise de la tumeur éventuelle ;
• Une biopsie : elle permet de confirmer le diagnostic. C’est grâce à l’examen au
microscope (dit anatomo-pathologique) d’un échantillon de tissu bronchique que le type
de cancer est déterminé : le cancer broncho-pulmonaire de « non à petites cellules » ou
de cancer à petites cellules.
7. Quels sont les traitements des tumeurs malignes des poumons ?
La prise en charge thérapeutique d’un cancer du poumon dépend de plusieurs paramètres :
type cellulaire, taille et localisation (locale ou métastatique) de la ou des tumeurs. En tenant
compte de ces éléments, les différents médecins impliqués dans la prise en charge élaborent un
protocole en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
Celui-ci est ensuite soumis au patient par son médecin référent afin qu’il donne son accord.
La prise en charge du cancer du poumon, comme pour la quasi-totalité des cancers, comporte 3
grands axes : la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie. Ces trois types de traitements
ont la spécificité de devoir être utilisés soit à visée systémique (ensemble de l’organisme) soit
à visée locorégionale (une partie ou un organe en particulier).

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❖ La chirurgie
Lorsqu’elle est réalisable, c’est le traitement de référence du cancer du poumon. Il s’agit de la
meilleure thérapie connue. L’acte chirurgical en oncologie consiste le plus souvent en :
• Une lobectomie :
Le poumon est un organe constitué de lobes qui sont au nombre de 3 du côté gauche et
de 2 du côté droit. La lobectomie est une ablation d’un lobe pulmonaire. Le chirurgien
retire par exemple, l’ensemble du lobe où se trouve la tumeur. L’ablation ne concerne
pas uniquement la masse cancéreuse car il faut une « marge » de sécurité pour être
certain de l’ablation complète du cancer.
• La pneumonectomie :
C’est l’ablation complète d’un des deux poumons.
• Un curage ganglionnaire :
Associé à la lobectomie ou à la pneumectomie. Ce geste permet de retirer des ensembles
ganglionnaires qui sont potentiellement porteurs de cellules cancéreuses.
❖ La radiothérapie
La radiothérapie est un traitement local qui repose sur l’utilisation des rayonnements ionisants
dans le but de détruire les cellules cancéreuses. Cette méthode thérapeutique permet de cibler
une zone à traiter tout en préservant au maximum les tissus sains avoisinants.
Dans le cadre du cancer du poumon, la radiothérapie est associée soit à la chimiothérapie soit à
la chirurgie en fonction de la gravité de la maladie.
❖ La chimiothérapie
Le terme « chimiothérapie » englobe l’ensemble des médicaments agissant sur les cellules
cancéreuses, pour les détruire ou pour limiter leur multiplication. Les traitements de
chimiothérapie peuvent être utilisés par voie veineuse ou par voie orale, selon la ou les
molécules prescrites.
Dans le cas du cancer du poumon, la chimiothérapie est utilisée dans deux cas de figure : en
complément d’une chirurgie et/ou en première ligne thérapeutique dans les cancers avancés et
non-opérables. Ce sont majoritairement des associations de différentes molécules
(polychimiothérapie) qui sont prescrites afin d’avoir une efficacité maximale sur la tumeur. Le
choix des traitements dépend de la localisation et du type de tumeur.
On utilise plus particulièrement :
• Des anticancéreux cytotoxiques : ce sont des molécules toxiques pour les cellules.
Elles stoppent leurs multiplications ou les détruisent. Dans le cancer du poumon, la
cisplatine a la propriété de se lier à l’ADN de la cellule cancéreuse pour bloquer sa
prolifération. Cependant, ces produits touchent aussi les cellules non-cancéreuses ce qui
a pour conséquence des effets indésirables comme la chute des cheveux.
• Des thérapies ciblées : médicaments ciblant spécifiquement un mécanisme impliqué
dans le développement de la tumeur. Ils ont souvent moins d’effets secondaires que les
cytotoxiques car ils sont dirigés plus particulièrement contre les cellules cancéreuses.
On utilise par exemple l’Erlotinib qui empêche l’action des facteurs de croissance qui
stimulent la multiplication tumorale.
12. Cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en France et touche 1 femme sur
10. S’il est détecté très tôt, les chances de guérison sont très importantes. En effet, le cancer du
sein peut être guéri dans 9 cas sur 10 si la tumeur a une taille inférieure à 1cm et s’il n’y a pas
de ganglions.
En 2015, 54 062 nouveaux cas ont été détectés. L’âge moyen au diagnostic est de 63 ans. Près
de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans. Les taux de survie à 5 ans sont
d’environ 85%.

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1. Cancer du sein, l’importance du dépistage
L’âge moyen de détection d’un cancer des seins est de 63 ans. C’est pour cela qu’il est important
d’établir le plus tôt possible le diagnostic d’un éventuel cancer. Le dépistage se fait
généralement chez son gynécologue, mais peut également se faire par un médecin généraliste
ou une sage-femme. Pour les femmes de plus de 50 ans un dépistage gratuit est organisé. Tous
les 2 ans, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à se rendre dans un centre agréé de leur choix
pour ce dépistage organisé.
2. Diagnostic du cancer du sein
2.1.Examen clinique du sein
La première étape du diagnostic du cancer du sein est l’examen clinique réalisé par le
gynécologue ou un professionnel de santé. Une palpation du sein permet de déterminer les
signes d’apparition d’une tumeur. Il est recommandé de commencer cet examen clinique dès
25 ans. Les signes à surveiller pendant cet examen sont :
• Apparition d’une boule dans le sein : évaluation de sa taille, sa mobilité, sa localisation.
• Aspect de la peau : apparition d’une rougeur, modification de la peau.
• Forme du mamelon et de l’aréole : déformation, rétractation ou ulcération du mamelon
et/ou de l’aréole. Apparition d’un écoulement coloré de sang par le mamelon.
• Palpation des ganglions : notamment dans les aisselles. Détection de ganglions
anormaux, augmentation de la taille des ganglions proches des seins.
❖ Imagerie médicale
La seconde étape du diagnostic se fait à l’aide de techniques d’imagerie médicale. Elles
permettent de détecter les lésions du sein et de fournir des précisions sur les résultats de
l’examen clinique. La technique d’imagerie médicale utilisée est choisie selon chaque cas.
❖ Mammographie
Il s’agit d’une radiographie des seins qui permet d’obtenir des images de l’intérieur du sein à
l’aide de rayons X et de mettre en évidence des cancers de petite taille, à un stade précoce avant
l’apparition de symptômes. Elle a lieu lorsqu’une anomalie est détectée au moment de l’examen
clinique. Tous les deux ans pour les femmes de plus de 50 ans, dans le cadre du dépistage
organisé.
Lors de la mammographie, la patiente est debout torse-nu dans une cabine de radiologie et se
place devant l’appareil de radiologie, le mammographe. Le sein est comprimé entre une plaque
de compression en plastique et le plateau porte-film. Deux radiographies par sein sont prises,
une de face et une en oblique. L’examen de mammographie dure environ 10 minutes et est
indolore, même s’il n’est pas toujours agréable pour la patiente.
Sur le mammogramme, la tumeur se traduit par une masse ou par de petits points blancs qui
traduisent une microcalcification dont les caractéristiques permettent de déterminer la présence
ou non d’un cancer.
❖ Échographie
Elle a lieu lorsqu’une anomalie est détectée lors de la mammographie, ou lors de l’examen
clinique pour les femmes de moins de 30 ans. Il est en effet préconisé de faire une échographie
des seins plutôt qu’une mammographie pour les femmes de moins de 30 ans à cause de la
densité des seins qui ne permet pas d’obtenir des clichés nets.
L’échographie utilise des ultrasons (ondes sonores à haute fréquence inoffensives) qui
permettent l’obtention d’images précises de l’intérieur du sein et des lésions détectées lors de
la mammographie.
L’examen est indolore et dure environ 20 minutes. Un gel hypoallergénique est appliqué sur le
sein de la patiente pour assurer un contact parfait entre la peau et la sonde d’échographie. La
sonde est ensuite appliquée fermement sur le sein et orientée dans toutes les directions afin
d’observer l’ensemble du tissu mammaire et de repérer les ganglions anormaux. Les anomalies
sont visibles par une différence de contrastes entre ces dernières et les zones saines.

39
❖ IRM
Une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) n’est pas systématiquement réalisée lors du
diagnostic d’un cancer du sein et ne remplace pas une mammographie ou une échographie. Elle
s’utilise lorsque les résultats obtenus avec les techniques décrites ci-dessus ne sont pas
exploitables par manque de netteté ou pour faire la différence entre les tumeurs bénignes et
malignes chez les femmes à haut risque de cancer.
L’IRM utilise des ondes électromagnétiques qui sont projetées sur la partie du corps que l’on
souhaite observer. Les images obtenues sont très précises et permettent d’observer les
anomalies. Lors de l’examen, la patiente est couchée sur le ventre dans l’appareil sur une table
composée de deux ouvertures, pour laisser passer les seins, entourés de bobines. Ce sont ces
bobines qui reçoivent et émettent les ondes radioélectriques dans le champ magnétique de
l’appareil.
❖ Etudes de la nature des lésions
Un diagnostic de cancer ne peut être porté qu’après avoir étudié au niveau microscopique la
nature des cellules composant la lésion repérée grâce aux techniques d’imagerie décrites
auparavant
❖ Prélèvements biologiques
Il s’agit de l’examen anatomo-pathologique d’un fragment du tissu mammaire. Le médecin
choisit la méthode de prélèvements selon les caractéristiques de la lésion.
Aspiration ou ponction cytologique
Le médecin prélève un fragment du tissu mammaire (liquide ou cellules) où a été repérée la
lésion à l’aide d’une aiguille très fine. L’analyse microscopique de ce fragment permet
d’apporter les premières précisions quant à l’anomalie observée, notamment si la tumeur est
bénigne ou maligne. Cette technique est rapide et peu douloureuse, elle ne nécessite pas
d’anesthésie locale.
❖ Biopsie
Il s’agit de la seule technique qui permet de confirmer le diagnostic du cancer. Elle a lieu sous
anesthésie locale et est faite à l’aide d’une aiguille fine (3 à 5 mm de diamètre) avec laquelle le
médecin pique le sein au niveau de l’anomalie.
Pour les lésions très petites ou non-palpables, le médecin peut utiliser des radiographies pour
faciliter la biopsie et pour que celle-ci soit la plus précise possible. La biopsie réalisée sous
mammographie est une biopsie stéréotaxique, elle se fait en ambulatoire à l’hôpital. Le médecin
prend des radiographies de la zone anormale du sein pour savoir exactement où se trouve la
lésion afin de faire la biopsie au bon endroit.
La biopsie réalisée sous échographie est une biopsie échoguidée. Dans ce cas, le médecin
retrouve la lésion en faisant une échographie, il introduit l’aiguille de prélèvement dans le sein
et suit son parcours sur l’écran de l’échographie.
3. Facteurs de risque du cancer du sein
La transformation d’une cellule saine en une cellule tumorale implique de nombreux facteurs,
qui influent sur le risque de cette transformation. La définition des facteurs de risque du cancer
du sein ne repose pas sur une certitude absolue. Une personne ayant un ou plusieurs facteurs de
risque peut ne jamais développer de cancer, alors qu’inversement, une personne n’ayant aucun
facteur de risque peut être atteinte d’un cancer du sein. L’association entre les différents facteurs
de risque et le développement d’un cancer du sein n’est donc pas toujours évident. Il existe
deux catégories de facteurs de risque, les facteurs de risque externes et les facteurs de risque
interne.
4. Facteurs de risques externes au cancer du sein
Les facteurs de risque externes sont liés à l’environnement, aux conditions et au mode de vie.
Ces facteurs peuvent expliquer plus de 50 % des cancers du sein.

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❖ Exposition de l’organisme aux hormones de synthèse :
Les produits chimiques qui sont des substituts de l’œstrogène sont ceux qui provoquent le plus
fréquemment des cancers du sein. Ces produits sont appelés des perturbateurs hormonaux ou
endocriniens. L’œstrogène est une hormone qui participe à la prolifération des cellules du sein,
et donc plus la quantité de cette hormone est élevée dans le corps, plus le risque de développer
des cellules tumorales dans le sein est important.
❖ Exposition à des radiations médicales :
Une irradiation répétée du thorax, par exemple lors de radiothérapies pour traiter d’autres
cancers, peut augmenter le risque de la survenue du cancer du sein. Le degré de risque est
proportionnel à la dose de radiations reçues et à l’âge de la patiente.
Consommation de tabac et d’alcool :
La consommation de tabac et de boissons alcoolisées augmente le développement de
nombreux cancers dont le cancer du sein. Le tabagisme passif et actif est un facteur de risque
important dans le développement du cancer du sein.
La consommation d’alcool augmente le taux d’œstrogènes qui a une incidence directe sur
l’apparition du cancer du sein. L’augmentation du risque est significative dès lors que la
consommation est supérieure à un verre par jour, et elle est de 10 % par verre d’alcool
consommé en plus par jour.
❖ Surpoids :
Pendant la ménopause, le surpoids (IMC compris entre 25 et 29.9) et l’obésité (IMC supérieur
ou égal à 30) sont des facteurs de risque de la survenue du cancer du sein. Cela peut s’expliquer
par le fait que le tissu graisseux stocke facilement les hormones impliquées dans le cancer. Au
contraire, une activité physique régulière ainsi qu’une alimentation saine et de type
méditerranéenne (riche en légumes, fruits, céréales…) préviennent l’apparition du cancer du
sein.
Comme évoqué auparavant, ces facteurs de risque ne sont pas systématiquement à l’origine
d’un cancer du sein. Ils peuvent toutefois favoriser son développement.
5. Facteurs de risque internes au cancer du sein
Les facteurs de risque internes, appelés également facteurs de risque établis, sont constitutifs
des individus.
❖ Age :
De manière générale, le risque d’avoir un cancer du sein augmente avec l’âge. 10 % des cancers
du sein surviennent avant l’âge de 35 ans, et 20 % avant 50 ans. En 2012, l’âge moyen de
diagnostic du cancer du sein était de 63 ans. La moitié des cancers du sein se diagnostiquent
entre 50 ans et 69 ans, et 28 % des cancers surviennent après 69 ans.
Ces données participent à la mise en place du dépistage organisé du cancer du sein pour les
femmes de 50 ans à 74 ans. Tous les deux ans, les femmes appartenant à cette tranche d’âge,
sont invitées à se rendre dans un centre de dépistage agréé de leur choix. Elles bénéficient ainsi
d’une mammographie prise totalement en charge par la Sécurité Sociale.
❖ Imprégnation hormonale :
Cela correspond au taux d’œstrogène et de progestérone auxquels a été soumise la patiente au
cours de sa vie. De ce fait, le risque de développement d’un cancer du sein
augmente légèrement chez les femmes qui ont eu leurs premières règles avant 12 ans (risque
augmenté de 5 % par année avant 12 ans) et chez celles dont la ménopause est survenue après
55 ans (risque augmenté de 3 % par année après 55 ans). En effet leur taux d’œstrogène est plus
important, et ainsi la probabilité de développer des cellules cancéreuses dans le sein augmente.
Les femmes n’ayant pas eu d’enfants ou n’ayant pas allaité, sont également plus susceptibles
d’avoir un cancer du sein.

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❖ Prédispositions génétiques et antécédents familiaux :
20 % à 30 % des cancers du sein surviennent chez des femmes dont au moins un cas de cancer
du sein a été diagnostiqué dans la famille. Le risque est deux fois plus élevé si un premier cancer
du sein a été détecté chez une parente de premier degré (mère, sœur, fille) avant la ménopause.
Dans ce cas, si le cancer a touché les deux seins, les risques sont multipliés. Les risques sont
également plus importants selon l’âge de la parente, plus elle est jeune plus les risques sont
élevés. Les personnes dont un membre de sa famille a été atteint d’un cancer de l’ovaire ou du
côlon présente aussi des risques de développer un cancer du sein. Et enfin, si un homme de la
famille a eu un cancer du sein les risques sont encore plus élevés.
❖ Mutations génétiques identifiées :
Si plusieurs personnes d’une même famille développent au cours de leur vie un cancer du sein,
cela peut être dû à une anomalie génétique qui se transmet d’une génération à l’autre. Seule une
petite partie des cancers du sein, 5 à 10%, sont héréditaires, c’est-à-dire attribuable à une
mutation génétique (qu’elle soit identifiée ou non).
Les différentes études ont montré l’implication de plusieurs gènes susceptibles de développer
un cancer du sein, dont notamment les gènes BRCA 1 et BRCA 2. BRCA signifie BReast
Cancer, soit cancer du sein en anglais. Lorsqu’une mutation s’observe dans ces gènes, il y a une
réplication anormale des cellules et les risques de développer un cancer du sein augmentent.
Le taux de la population mondiale qui présente une mutation dans ces gènes est d’environ 1 ‰.
Les femmes porteuses de cette anomalie ont 40 % à 85 % plus de risque de développer un
cancer du sein avant 70 ans. Il faut donc noter que toutes les femmes porteuses de la mutation
des gènes BRCA 1 et/ou BRCA 2 ne sont pas susceptibles d’avoir un cancer du sein. Un test
génétique de dépistage des mutations est recommandé chez les personnes ayant des antécédents
familiaux de cancers de sein ou de l’ovaire.
Il faut tout de même noter que seuls 5 % à 6 % des cancers du sein dans une famille où plusieurs
membres ont développé la pathologie, sont associés à une mutation génétique des gènes BRCA
1 et BRCA 2.
Ces différents facteurs de risque n’expliquent pas le développement du cancer de sein mais
augmentent le risque d’apparition de la pathologie, il faut donc les surveiller afin de préserver
sa santé.
Stades et propagation du cancer du sein
Les stades du cancer du sein sont déterminés grâce aux examens de diagnostic. Le stade du
cancer du sein dépend de trois critères : la taille et l’infiltration de la tumeur, l’atteinte ou non
des ganglions lymphatiques et enfin la présence ou non de métastases. A partir de ces trois
critères, on définit le stade du cancer selon la classification TNM (Tumor, Nodes, Metastasis)
définie par l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC) et par l’American Joint Committee
on Cancer (AJCC).
❖ Taille et infiltration de la tumeur
L’infiltration de la tumeur dépend du déplacement des cellules cancéreuses à travers différentes
membranes couches du tissu. Les cellules cancéreuses se forment dans un premier temps au
niveau des canaux galactophores (producteurs de lait) ou au niveau des lobules. On parle
respectivement de cancer canalaire et de cancer lobulaire. Si les cellules tumorales traversent
les membranes basales du lobule ou du canal, la tumeur devient infiltrante ou invasive.
Ce premier critère correspond à la lettre « T » de la classification TNM. Pour chaque critère
s’associe un degré allant de 0 à 4 :
• Tx : la tumeur ne peut être évaluée
• T0 : la tumeur n’est pas palpable
• T1 : taille de la tumeur ≤ 2 cm dans sa plus grande dimension et/ou micro-invasion ≤ 1
mm dans sa plus grande dimension
• T2 : taille de la tumeur comprise entre 2 cm et 5 cm dans sa plus grande dimension

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• T3 : taille de la tumeur ˃ 5 cm dans sa plus grande dimension
• T4 : la tumeur a une extension directe à la paroi thoracique ou à la peau, quelle que soit
sa taille.
6. Atteinte des ganglions lymphatiques
Les cellules cancéreuses peuvent se disséminer en dehors du sein. Les ganglions lymphatiques
situés au niveau de l’aisselle, appelés aussi ganglions axillaires, sont les plus susceptibles d’être
touchés. Les autres ganglions souvent atteints sont les ganglions autour de la clavicule
(ganglions sous- et sus-claviculaires) et les ganglions mammaires proches du sternum.
Les ganglions se détectent parfois lors de l’examen clinique fait par le médecin. Celui-ci
effectue des palpations pour détecter une augmentation pathologique de la taille des ganglions.
Par la suite, si des ganglions sont détectés, il faut procéder à un prélèvement. Puis à une analyse
microscopique de ces prélèvements afin de déterminer si des cellules cancéreuses sont présentes
dans les tissus ganglionnaires. Si les ganglions contiennent des cellules cancéreuses, cela
signifie que le cancer a commencé à se propager, le nombre de ganglions envahis ainsi que leur
emplacement, participent à la définition du stade du cancer du sein. Ce critère correspond à la
lettre « N » de la classification TNM et comprend également des degrés différents.
• Nx : l’envahissement des ganglions lymphatiques ne peut pas être évalué
• N0 : absence d’envahissement ganglionnaire régional histologique et absence d’examen
complémentaire à la recherche de cellules tumorales isolées
• N1 : micro-métastases comprises entre 0.2mm et 2mm et/ou envahissement de 1 à 3
ganglions axillaires, sans signe clinique
• N2 : envahissement de 4 à 9 ganglions axillaires ou suspicion de l’envahissement des
ganglions mammaires internes homolatéraux si absence de ganglion axillaire.
• N3 : différents cas correspondent à ce degré :
• envahissement d’au moins 10 ganglions axillaires
• ou envahissement des ganglions sous-claviculaires
• ou suspicion de l’envahissement des ganglions mammaires internes homolatéraux
avec envahissement des ganglions axillaires
• ou envahissement des ganglions sus-claviculaires homolatéraux
7. Les cinq stades du cancer du sein
Selon ces trois critères et leur degré, cinq stades d’avancement du cancer du sein se déterminent.
Ces stades se notent en chiffre romain :
• 0 : les cellules cancéreuses sont dans la membrane d’un canal galactophore, carcinome
canalaire in situ, ou dans la membrane d’un lobule, carcinome lobulaire in situ.
• I : la taille de la tumeur cancéreuse est de 2 cm ou moins. De petits amas de cellules
cancéreuses se retrouvent dans les ganglions lymphatiques.
• II : Soit la tumeur mesure moins de 2 cm et s’est propagée aux ganglions lymphatiques
de l’aisselle, soit la tumeur mesure entre 2 cm et 5 cm de diamètre sans s’être propagée
vers les ganglions lymphatiques de l’aisselle.
• III : le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques voisins et probablement
également aux tissus voisins.
• IV : le cancer s’est propagé à d’autres parties du corps en plus des ganglions proches du
sein, telles que les os, le foie, les poumons, le cerveau et les ganglions lymphatiques
éloignés du sein.
8. Grades et traitements du cancer du sein
Le grade du cancer du sein permet de déterminer son agressivité, sa vitesse de propagation, et
ainsi de définir les traitements appropriés. Il se définit après un examen anatomopathologique
d’un prélèvement des cellules obtenu lors d’une biopsie. Le médecin qui effectue cet examen
évalue trois paramètres morphologiques.
Paramètres morphologiques des cellules cancéreuses

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Le médecin attribue à chaque paramètre une note allant de 1 à 3. Plus la note est élevée, plus le
développement du cancer du sein est important.
• L’architecture tumorale :
Il s’agit de l’apparence des cellules cancéreuses. Plus les cellules cancéreuses ont un aspect
différent des cellules normales, plus elles sont agressives car elles sont indifférenciées. Les
cellules indifférenciées ont perdu leur fonction d’origine, elles n’ont plus aucune structure
identique aux cellules normales. Pour ce critère, la note 1 correspond au fait que la tumeur
contienne beaucoup de structures bien formées, et similaires aux cellules non-tumorales. Alors
que la note 3 correspond aux cellules cancéreuses qui contiennent peu ou pas de structures bien
formées.
• L’aspect du noyau :
Les cellules cancéreuses ont un noyau différent des cellules normales, que ce soit par leur taille
ou leur forme. La note la plus basse de ce paramètre correspond aux noyaux qui sont de petite
taille et de forme régulière. La note 3, correspond aux noyaux qui ont une taille importante, et
dont la forme varie beaucoup.
• L’activité mitotique :
Plus une cellule cancéreuse se divise rapidement, plus le risque de propagation du cancer dans
l’organisme est important et plus le cancer est difficile à traiter. L’activité mitotique se
détermine par le nombre de cellules en mitose, c’est-à-dire qui sont en train de se diviser. Pour
ce critère, la note 1 correspond à un faible nombre de mitoses, donc à une division lente des
cellules de la tumeur. Alors que la note 3 correspond à une division rapide des cellules tumorales
et à un nombre important de mitoses.
Pour déterminer le grade du cancer du sein il faut additionner les différentes notes obtenues lors
de la caractérisation des paramètres décrits ci-dessus. La somme obtenue correspond à grade
allant de I à III.
Grade histopronostique d’Elston-Ellis
Grade Note Description
Tumeur de bas grade, les cellules anormales sont bien différenciées, de petite taille, mais
I 3 à 5 leurs contours sont uniformes, il n’y a pas de nécrose dans les cellules. La tumeur ne se
développe pas rapidement, et a peu de risque de se propager.
Tumeur de grade intermédiaire, les cellules anormales, sont modérément différenciées, de
II 6 à 7 taille petite à moyenne, mais leurs contours sont uniformes, et il y a des régions de nécrose
dans ces cellules.
Tumeur de haut grade, les cellules anormales sont indifférenciées, grosse, avec des
III 8 à 9 contours inégaux et dans lesquelles il y a une nécrose. La tumeur se développe rapidement
et à tendance à se propager.
En fonction du stade et du grade du cancer du sein, le médecin choisit le traitement le plus
approprié pour soigner la patiente.
Quels sont les traitements du cancer du sein ?
Il existe différents traitements pour traiter le cancer du sein. Ils se déterminent selon le stade et
le type de cancer. Ces traitements ont différents objectifs :
• Supprimer la tumeur ou les métastases
• Réduire le risque de récidive
• Ralentir le développement de la tumeur ou des métastases
• Traiter les symptômes engendrés par la maladie
Parfois un seul type de traitement est suffisant pour traiter le cancer du sein. Dans d’autres cas,
une association de traitements est requise. Chaque patiente est différente et chaque cancer est
unique, le traitement adéquat se choisit par concertation pluridisciplinaire de plusieurs
médecins.
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❖ La chirurgie
Il s’agit du traitement le plus souvent utilisé en première instance, il a pour objectif d’enlever
les tissus atteints par les cellules cancéreuses. Deux types de chirurgies existent : la chirurgie
mammaire conservatrice appelée tumorectomie ou segmentectomie, et la chirurgie mammaire
non-conservatrice appelée mastectomie.
• La chirurgie conservatrice consiste à retirer la tumeur et une petite partie des tissus
avoisinants. Le but étant de conserver la plus grande partie du sein de la patiente. Cette
chirurgie se privilégie dès que cela est possible. Une radiothérapie complète celle-ci
pour éviter les risques de récidive. La tumorectomie est possible pour les petites tumeurs
uniques, c’est-à-dire qui a un seul foyer, ou pour les petites tumeurs qui ont deux foyers
proches.
• La chirurgie non-conservatrice consiste à retirer la totalité du sein, y compris l’aréole
et le mamelon. Dans ce cas, si l’état de la patiente le permet, des techniques
de reconstruction mammaire sont proposées. Les ganglions s’enlèvent également par
chirurgie si leur ablation est nécessaire. La mastectomie s’effectue si le cancer affecte
plusieurs régions et si la taille de la tumeur est importante.
La patiente peut subir d’autres chirurgies, notamment pour définir la propagation de la
tumeur aux ganglions. Une biopsie du ganglion sentinelle s’effectue pour savoir si les
ganglions lymphatiques sont atteints ou non. Le ganglion sentinelle est le premier
ganglion qui reçoit la lymphe de la région du sein qui entoure la tumeur. Si le ganglion
sentinelle est atteint, cela signifie qu’il y a un fort risque que les ganglions axillaires le
soient. Dans ce cas on procède à un évidement des ganglions axillaires.
L’évidement des ganglions axillaires, qui sont les ganglions lymphatiques de l’aisselle,
permet leur élimination. Cette chirurgie se fait en même temps que la mastectomie.
❖ La radiothérapie
La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants de haute énergie pour détruire les cellules
cancéreuses. Cette méthode permet de préserver les tissus et organes sains voisins. Pour un
cancer du sein, quatre zones peuvent être traitées selon différents cas :
• La glande mammaire après une chirurgie conservatrice ;
• Le lit tumoral après une chirurgie conservatrice ;
• La paroi thoracique après une chirurgie non-conservatrice ;
• Les ganglions de la chaine mammaire interne et les ganglions sus-claviculaires.
Chaque radiothérapie est unique et la dose administrée dépend de la patiente, et de son cancer
du sein. Une radiothérapie s’administre toujours après une chirurgie mammaire conservatrice
et parfois après une mastectomie. Elle permet de diminuer le risque de récidive du cancer du
sein. La radiothérapie est systématique pour les cancers qui se sont propagés sur de grandes
surfaces osseuses. Ils ont ainsi formé des métastases osseuses.
❖ La chimiothérapie
La chimiothérapie est un traitement à base de médicaments qui agissent sur la division
cellulaire. C’est un traitement général qui touche l’ensemble du corps. Ce traitement atteint
toutes les cellules cancéreuses que leur présence ait été diagnostiquée ou non. Les médicaments
utilisés sont des anticancéreux, appelés également cytotoxiques. Ce traitement ne se propose
pas systématiquement aux patientes. La chimiothérapie se privilégie lorsque le stade et le
facteur de risque de récidive sont élevés, pour les cancers du sein localement avancés. C’est-à-
dire dont la tumeur est de grande taille et qui ne peut pas être retirée par chirurgie. Ainsi que
pour les cancers qui se sont propagés aux ganglions lymphatiques et à d’autres régions du sein,
mais pas à d’autres parties du corps.
Les cancers du sein précoces dont le risque de récidive est important se traitent également par
chimiothérapie, ainsi que les cancers métastatiques.
La plupart du temps, plusieurs anticancéreux se prescrivent en association. Ils permettent la

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destruction des cellules cancéreuses en arrêtant leur division cellulaire. Ces médicaments
s’administrent par voie intraveineuse généralement à l’hôpital, sauf quelques exceptions qui
sont sous forme de comprimés à prendre par voie orale : le cyclophosphamide, le docétaxel, la
doxorubicine, le fluoro-uracile, le méthotrexate…
La chimiothérapie engendre de nombreux effets secondaires très variés. La fréquence, et le type
d’effet secondaire dépend de la personne, du type de cytotoxique utilisé, et sa dose. Les
patientes ne rencontrent pas systématiquement ces événements indésirables, mais si cela est le
cas, il existe des traitements pour soulager les patientes.
❖ L’hormonothérapie
L’hormonothérapie est un traitement systémique. C’est-à-dire qui agit dans l’ensemble du
corps, qui ralentit la croissance et la propagation des cellules cancéreuses en modifiant le taux
d’hormones dans le sein. Certaines tumeurs du sein sont hormonosensibles. Cela signifie que
les hormones féminines (la progestérone et l’œstrogène) stimulent leur croissance, .
L’hormonothérapie a donc pour but de diminuer le taux de ces hormones afin de réduire leur
action stimulante. Ce traitement est le plus souvent utilisé dans les cas de cancers précoces à
faible risque de récidive, et bien évidemment qui sont hormonosensibles.
Il existe deux types d’hormonothérapie :
• Les traitements médicamenteux
Ils agissent sur les cellules sensibles à la progestérone et à l’œstrogène. Dans les traitements
médicamenteux, on retrouve :

1. Les anti-œstrogènes qui se fixent sur les récepteurs des œstrogènes. Ils empêchent donc la
stimulation des cellules cancéreuses par cette hormone. L’anti-œstrogène le plus utilisé est
le tamoxifène, il s’utilise aussi bien chez les femmes ménopausées que non ménopausées.
Chez les femmes ménopausées, on peut administrer par voie intra-musculaire le fulvestrant.
Celui-ci réduit le nombre de récepteurs sur les cellules cancéreuses du sein.
2. Les anti-aromatases qui empêchent la fabrication des œstrogènes chez la femme
ménopausée. L’aromatase est une enzyme participant à la production d’œstrogènes. En
inhibant les aromatases, on réduit le taux d’hormones dans l’ensemble du corps.
3. Les analogues de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LH-RH), qui stimulent la
production de cette hormone. La LH-RH, par cascades, a un rôle sur la production des
œstrogènes. Les analogues de la LH-RH engendrent une hyperstimulation de l’hypophyse.
Une fois hyperstimulée, l’hypophyse ne peut plus stimuler les ovaires qui ne vont plus
produire d’œstrogènes. Ce traitement équivaut à provoquer la ménopause de la patiente. Ce
traitement se prescrit uniquement aux femmes non ménopausées.
❖ Les traitements non médicamenteux
Ils consistent à arrêter la production d’œstrogènes par les ovaires en les retirant à l’aide d’une
opération chirurgicale (ovariectomie) ou en les irradiant (radiothérapie). La chirurgie s’effectue
chez des femmes non ménopausées qui ne souhaitent plus avoir d’enfants.
Thérapies ciblées pour le cancer du sein
On appelle traitements ou thérapies ciblés des médicaments qui bloquent des mécanismes
spécifiques des cellules cancéreuses :
• Le trastuzumab. Il a été spécialement conçu pour bloquer la protéine HER2 (ou
récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain). Elle a la propriété de
favoriser la croissance des cellules. La protéine HER2 se situe à la surface de certaines
cellules du sein. Parmi les tumeurs du sein, 12 à 20% sont HER2 positives.
• Le bévacizumab. Il a été conçu pour s’attacher au facteur de croissance endothélial
vasculaire (VEGF). C’est une protéine qui circule dans le sang et qui favorise la
croissance des vaisseaux sanguins

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• Le lapatinib et l’évérolimus sont des inhibiteurs de protéine kinase, ils bloquent la
prolifération cellulaire.
13.Cancer du testicule
Le cancer du testicule est relativement rare puisqu’il concerne moins de 2% de l’ensemble des
cancers chez l’homme. Il existe plusieurs types de cancer du testicule, cependant dans 95% des
cas, il s’agit d’une tumeur germinale qui prend naissance dans les cellules chargées de produire
les spermatozoïdes. Les symptômes sont peu spécifiques. Généralement, le patient détecte lui-
même une masse au niveau d’un testicule. Pour confirmer le diagnostic, des examens
complémentaires sont nécessaires. Ils reposent sur la réalisation d’examens d’imagerie et
d’analyses biologiques. La prise en charge d’un cancer du testicule repose sur 3 types de
thérapeutiques : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
1. Cancer du testicule, définition et symptômes
Le cancer du testicule est rare avec environ 2 200 nouveaux cas en 2011, en France. Le cancer
du testicule représente 1 à 1.5 % de l’ensemble des cancers chez l’homme. Plus de 85 % des
cas sont diagnostiqués entre 15 et 49 ans. On estime le nombre de décès liés au cancer du
testicule à 87 en 2010, en France. C’est donc un cancer de très bon pronostic y compris pour
les stades métastatiques.
Le cancer du testicule survient lorsqu’une cellule normale du testicule subit une transformation,
la rendant cancéreuse. La multiplication de cette cellule cancéreuse de manière anarchique
conduit à la formation d’une tumeur.
En fonction de la nature cellule testiculaire d’origine, on distingue plusieurs types de cancers.
Dans 95 %, le cancer du testicule se développe à partir des cellules germinales impliquées dans
la production des spermatozoïdes.
Il existe 2 grands types de tumeurs germinales : les séminomes et les cancers non-
séminomateux.
Facteurs de risque du cancer du testicule
La cryptorchidie
Au cours du développement fœtal, les testicules se logent dans l’abdomen et descendent peu à
peu dans les bourses. Parfois, sans que l’on en connaisse la raison, l’un des testicules reste logé
dans l’abdomen : ce phénomène est appelé cryptorchidie.
Cette malformation infantile fréquente touche 3 à 4 % des nouveau-nés garçons et 33 % des
prématurés.
Un homme ayant un antécédent de cryptorchidie a un risque de cancer du testicule multiplié
par 5 à 10.
Le cancer du testicule controlatéral
Le cancer du testicule touche le plus souvent un seul testicule. Tout individu ayant déjà eu
un cancer du testicule a plus de risque d’en développer un sur l’autre testicule, dit
controlatéral. Le risque de récidive au deuxième testicule est estimé à 2 à 3 % durant la période
de 15 à 25 ans après le diagnostic du premier cancer.
2. Les autres facteurs de risque
D’autres facteurs sont encore étudiés. Il semblerait que l’exposition professionnelle à des
substances chimiques comme le benzène ou les hydrocarbures puissent être responsable d’une
majoration du risque de développer un cancer du testicule. Par ailleurs, d’autres travaux tendent
à montrer qu’une exposition à certains pesticides, aux perturbateurs endocriniens et au
cannabis favorisent l’apparition d’un cancer des testicules.
3. Quels sont les symptômes ?
La majorité des symptômes sont testiculaires.
La plupart du temps, le cancer du testicule est suspecté par le patient lui-même après la
découverte d’une masse palpable sur le testicule. Elle est le plus souvent dure et indolore au

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toucher. La grosseur ne régresse pas spontanément au cours du temps. Si elle est importante,
elle peut être la cause d’une augmentation du volume des bourses.
Les autres signes sont plus rares : parmi eux, on peut citer la gynécomastie qui correspond au
développement rapide des seins chez l’homme. Ce phénomène est provoqué par la sécrétion
d’une hormone, l’hCG, qui est normalement produite chez les femmes pendant la grossesse.
Dans le cas de la gynécomastie, l’hormone est produite par la tumeur. Cependant, ce symptôme
n’est pas exclusif au cancer du testicule ; il peut aussi être induit par des causes
médicamenteuses ou de manière normale à l’adolescence.
4. Diagnostic et traitements du cancer du testicule
Dans la majorité des cas, la démarche diagnostique dans le cancer du testicule débute après la
découverte à la palpation ou à l’autopalpation d’une masse sur l’un des testicules.
L’auscultation testiculaire n’étant pas systématique chez le médecin, le patient doit être attentif
à certains signes décelables par l’autopalpation. Il est conseillé aux jeunes hommes à partir de
14 ans de la réaliser une fois par mois et particulièrement chez les patients avec un antécédent
de cryptorchidie.
En pratique, il est recommandé de la réaliser à la sortie de la douche, car la chaleur de l’eau a
pour conséquence de détendre les bourses, facilitant la palpation. Il est préconisé d’examiner
chaque testicule l’un après l’autre en le faisant rouler entre le pouce et les quatre doigts. Le
pouce étant placé au-dessus et les quatre doigts en dessous.
Il est normal de sentir au sommet de chaque testicule une petite formation allongée qui est
l’épididyme (canal contenant les spermatozoïdes). Si l’autopalpation révèle une petite masse
dure et souvent indolore qui était absente lors de l’examen précédent, il est recommandé de
consulter un médecin.
5. Le diagnostic du cancer du testicule
Le diagnostic du cancer du testicule repose sur un examen clinique associé à divers examens
paracliniques
❖ Une échographie
Dans le cadre du cancer du testicule, on parle d’échographie scrotale, c’est-à-dire que la sonde
de l’appareil est appliquée sur les bourses pour observer les testicules.
Cette technique permet une très bonne détection du cancer du testicule et d’en estimer la taille.
❖ Le dosage des marqueurs spécifiques du cancer du testicule
Elle est réalisée s’il existe une forte suspicion de cancer du testicule après l’échographie. C’est
une prise de sang, qui après analyse permet de doser 3 biomarqueurs : AFP, hCG total et LDH.
Ces marqueurs sont des substances présentes dans le sang dont le suivi permet d’aiguiller vers
le diagnostic et la gravité de la maladie ainsi que la réponse aux traitements. Cependant, un
patient peut très bien avoir des marqueurs élevés sans avoir de cancer et inversement. C’est le
lien entre les différents moyens d’investigations qui permet au médecin de poser un diagnostic
clair.
❖ L’examen anatomopathologique
C’est l’observation au microscope des cellules récupérées après l’ablation du testicule. Cette
méthode permet de confirmer de manière certaine le diagnostic, mais aussi de préciser les
caractéristiques du cancer du testicule. On pourra discerner les tumeurs germinales et savoir
exactement l’origine de la « cellule malade » afin d’établir un traitement adapté.
❖ Le scanner et l’IRM
Ils ne sont utilisés que pour l’examen des ganglions suspects et la recherche de métastases.
C’est une étape de diagnostic qui est qualifiée de bilan d’extension, car elle arrive dans un
second temps après la découverte du cancer au niveau des testicules. Ces examens sont réalisés
lorsque l’équipe médicale suspecte une propagation ou une extension du cancer à d’autres
endroits que le testicule.
4. Quel sont les traitements des tumeurs testiculaires ?

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Avant le début de tout traitement, la congélation du sperme est systématiquement proposée,
dans le but de prévenir toutes conséquences du traitement sur la fertilité. Deux à trois
prélèvements sont réalisés au CECOS (Centre d’études et de conservation des œufs et du
sperme humain). Ces échantillons sont analysés afin d’évaluer la qualité du sperme pour une
éventuelle utilisation ultérieure.
Les traitements du cancer du testicule ayant peu de risque de causer des troubles importants de
la fertilité, seulement 20 % des patients ont besoin de recourir à leurs dons de spermes.
Comme pour les autres cancers, la prise en charge comporte 3 principaux traitements : la
chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie.
❖ La chirurgie
C’est le traitement initial devant tous les types de tumeurs du testicule.
L’orchidectomie correspond à l’ablation du testicule touché par le cancer. L’intervention est à
la fois à visée diagnostique et thérapeutique car, il permet à la fois de retirer la tumeur et
d’obtenir un échantillon à analyser afin d’orienter la prise en charge. Par ailleurs, la mise en
place d’une prothèse en silicone est possible, directement pendant l’opération ou dans un second
temps.
❖ La radiothérapie
Dans le cadre du cancer du testicule, elle est indiquée pour les tumeurs
germinales séminomateuses (séminomes) localisées ou avancées, après l’ablation du testicule.
Le faisceau de radiation est dirigé sur le testicule restant ou les ganglions lymphatiques
avoisinants afin de limiter le risque de propagation et d’éviter le risque de récidive.
❖ La chimiothérapie
Dans le cancer du testicule, la chimiothérapie peut être entreprise après l’orchidectomie
(ablation du testicule) dans le but de limiter les risques de récidives ou de propagation du cancer.
En fonction du stade et de la nature des cellules cancéreuses impliquées, l’équipe médicale
choisit une combinaison de médicaments anticancéreux pour lutter au mieux contre le type
de cancer dont souffre le patient.

L’association la plus répandue dans la prise en charge par chimiothérapie du cancer du


testicule est le protocole BEP : bléomycine, étoposide et cisplatine.
Le cancer du testicule est de bon pronostic. Il se guérit, en effet, dans une grande majorité de
cas, laissant ensuite place à l’acceptation de soi et de son corps. C’est une étape difficile qui
doit être tout aussi bien appréhendée que la maladie elle-même.
Le cancer ne laisse pas de séquelle, mais l’orchidectomie touche à l’intégrité physique des
jeunes hommes. L’ablation n’a aucun retentissement physique sur la sexualité ni sur la fertilité.
Pourtant, cette opération est souvent associée à une image de soi dégradée et à une perte de
confiance en soi. C’est ici, dans ces moments de fragilités, que la/le conjoint peut jouer un rôle
fondamental dans l’acceptation des conséquences de la maladie.
De plus, les interrogations liées à la sexualité et à la procréation doivent être abordées librement
avec l’équipe médicale. La personne doit bien comprendre quelles sont les conséquences
exactes et réelles du traitement sur sa vie. Il ne faut supprimer toute croyance inexacte
potentiellement source de souffrance psychologique. Ainsi, il est important de souligner que la
plupart des hommes opérés n’ont aucun trouble de l’érection et qu’ils n’auront très surement
jamais recours à la fécondation in vitro pour procréer.
14. Le sarcome de Kaposi
Le sarcome de Kaposi, ou maladie de Kaposi, est un cancer siégeant essentiellement sur la peau
mais également sur les muqueuses et au niveau d’autres organes situés à l’intérieur du corps,
comme le tube digestif ou les poumons. Il existe plusieurs types de sarcome de Kaposi mais
tous ont en commun une origine virale par le virus de l’herpès humain de type 8 (HHV-8). Une

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co-infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est fréquente. La prise en
charge est variable selon le contexte et la gravité des symptômes.
Définition et symptômes du sarcome de Kaposi
1. Qu’est-ce que c’est ?
Le sarcome de Kaposi est un cancer lié à l’infection par le virus de l’herpès humain de type
8 (HHV-8).
Le plus souvent, les lésions commencent par prendre place sur la peau, de telle sorte que certains
auteurs rangent le sarcome de Kaposi avec les autres cancers cutanés.
Sur le plan physiopathologique, il s’agirait d’une prolifération anormale de cellules
endothéliales, autrement dit les cellules qui tapissent l’intérieur de tous nos vaisseaux. Le
sarcome de Kaposi est donc également défini comme étant une tumeur vasculaire.
Attention, certains scientifiques ne considèrent pas tout à fait le sarcome de Kaposi comme une
tumeur maligne ou un cancer et préfèrent parler de maladie de Kaposi.
Initialement, le sarcome de Kaposi a été décrit dans sa forme classique par un dermatologue
hongrois qui s’appelait Moritz Kaposi. Par la suite, la maladie a été médiatisée car elle est
souvent associée à l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
À savoir ! Ne pas confondre le sarcome de Kaposi avec le syndrome de Kaposi-Juliusberg.
Aussi appelé pustulose varioliforme, c’est une complication rare mais grave de certaines
dermatoses et notamment de la dermatite atopique. Plus précisément, il s’agit d’une
surinfection de la peau par le virus de l’herpès, pouvant s’accompagner de symptômes
généraux comme de la fièvre et nécessitant une prise en charge médicale en urgence.
À savoir ! Il existe plusieurs types de cancers en fonction de l’histologie, c’est-à-dire selon la
nature du tissu dans lequel ils prennent naissance. En particulier, les sarcomes se développent
dans les tissus dits conjonctifs.
2. Quelles sont les différentes formes du sarcome de Kaposi ?
On distingue plusieurs formes du sarcome de Kaposi :
• La forme classique : elle touche les personnes âgées, essentiellement des hommes,
issues du pourtour méditerranéen ou d’Europe de l’Est. Le sarcome de Kaposi classique
est marqué par la présence de lésions cutanées, surtout sur les membres inférieurs. C’est
une maladie non mortelle qui progresse très lentement ;
• La forme endémique: elle est présente dans certains pays d’Afrique, où de nombreuses
personnes sont porteuses du virus HHV-8. La forme pédiatrique touche les ganglions et
les viscères, elle est en général rapidement fatale. La forme adulte ressemble à la forme
classique ;
• La forme iatrogène: aussi appelée forme du transplanté, elle apparait plusieurs mois
ou plusieurs années après la transplantation et résulte de l’utilisation des
immunosuppresseurs ;
• La forme épidémique: la plus connue, c’est celle qui est associée à l’infection par le
VIH. Plus aggressive que la forme classique, elle touche aussi bien la peau, les
muqueuses, les ganglions et les viscères.
NB : Le sarcome de Kaposi est l’une des maladies par lesquelles le VIH et le SIDA (syndrome
d’immunodéficience acquise) ont été découverts au début des années 80.
Quels sont les symptômes du sarcome de Kaposi ?
Les signes cliniques du sarcome de Kaposi sont très variables. Il peut s’agir d’une maladie
localisée ou généralisée :
• Atteinte cutanée: le sarcome de Kaposi conduit à l’apparition de taches ou de plaques
sur le corps. Le plus souvent, ces macules sont de couleur rouge ou bleu violacé, et
peuvent ressembler à des hématomes. Ces taches font du sarcome de Kaposi une
maladie affichante et peuvent dans certains cas prendre du relief pour devenir de
véritatables nodules cutanés ;
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• Atteinte muqueuse: les taches et les lésions peuvent concerner plusieurs muqueuses
notamment buccale, oculaire et génitale ;
• Atteinte ganglionnaire et viscérale: les symptômes dépendent de l’organe atteint.
Ainsi, en cas d’atteinte digestive, le patient peut souffrir de douleurs abdominales, de
diarrhées… En cas d’atteinte pulmonaire, le patient se plaint généralement d’une toux,
d’un essoufflement…
3. Causes
Quelles sont les causes du sarcome de Kap si ?
Tous les sarcomes de Kaposi sont dus à l’infection par l’HHV-8. Mais attention, la
réciproque n’est pas vraie. En effet, l’infection est nécessaire mais pas suffisante, et de
nombreuses personnes sont porteuses de l’HHV-8 sans développer la maladie. Ce sont des
porteurs asymptomatiques.
L’HHV-8, autrement dit virus de l’herpès humain de type 8, est également appelé KSHV pour
herpes virus associé au sarcome de Kaposi. C’est un virus qui se transmet de différentes
manières, notamment par voie sexuelle, par la salive, par voie materno-fœtale ou au cours
d’une transplantation d’organes.
4. Le principal facteur de risque du sarcome de Kaposi
Le principal facteur de risque du sarcome de Kaposi est l’immunodépression, notamment
celle liée à l’âge (forme classique), aux conditions de vie (forme endémique), au VIH (forme
épidémique) ou aux immunosuppresseurs (forme iatrogène). En effet, l’affaiblissement du
système immunitaire ne permet pas de garder le virus HHV-8 sous contrôle.
À savoir ! Le sarcome de Kaposi est une maladie dite opportuniste car elle se développe
préférentiellement chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
5. Diagnostic et traitement du sarcome de Kaposi
Comment poser le diagnostic du sarcome de Kaposi ?
Les lésions cutanées associées au sarcome de Kaposi sont souvent typiques et orientent le
médecin. Cependant, comme tout cancer, le diagnostic devra être confirmé par une biopsie,
c’est-à-dire le prélèvement puis l’analyse d’un échantillon de peau lésée.
Des examens complémentaires, et notamment une tomodensitométrie ou scanner, sont prescrits
au cas par cas, en fonction du contexte et des signes cliniques.
6. Quels sont les traitements du sarcome de Kaposi ?
Le traitement dépend du type de sarcome de Kaposi.
En cas de lésions peu nombreuses et peu étendues : une abstention thérapeutique est
possible. En cas de gêne fonctionnelle ou esthétique, le médecin peut proposer des traitements
locaux comme l’exérèse chirurgicale, la cryothérapie (traitement par le froid),
l’électrocoagulation (traitement par un courant electrique), ou encore la chimiothérapie
intralésionnelle…
À savoir ! le traitement local n’empêche pas la récidive. Des taches peuvent finir par
réapparaitre.
En cas d’atteinte plus diffuse, une chimiothérapie par voie intraveineuse est proposée.
Les personnes infectées par le VIH doivent bénéficier d’un traitement antirétroviral optimal
pour espérer obtenir une régression des lésions généralement au bout de plusieurs mois, parfois
en association à d’autres traitements. Le traitement antirétroviral combat le VIH (et non le
HHV-8) et permet de restaurer l’immunité du patient.
En cas de sarcome de Kaposi d’origine iatrogène, l’arrêt ou la diminution des traitements
immunosuppresseurs est envisagée pour permettre une régression des lésions.
15. Vitiligo
Définition, symptômes et traitement

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Le vitiligo est une pathologie cutanée fréquente et bénigne physiologiquement. Cette maladie
se manifeste par l’apparition de taches blanches le plus souvent sur le visage. D’autres zones
corporelles peuvent être concernées comme les bras et les mains, voire la totalité du corps.
L’impact psychologique du vitiligo peut être important chez certains patients.
Vitiligo, définition et symptômes

Le vitiligo, une maladie auto-immune


Le vitiligo est une dermatose (pathologie affectant la peau) qui se traduit par une
dépigmentation progressive de la peau. Le mot « vitiligo » provient du latin et signifie « tache
blanche ». Cette anomalie est liée à la perte des mélanocytes (cellules responsables de la
pigmentation cutanée) qui produisent d’ordinaire la mélatonine, un pigment cutané.

3. La maladie peut se présenter sous deux formes :


❖ Le vitiligo segmentaire qui est la moins fréquente et qui se caractérise par une
dépigmentation sur un seul côté du corps dans une zone bien délimitée.
❖ Le vitiligo non segmentaire ou généralisé où l’intégralité du corps peut être touchée. Ce
dernier commence généralement avec l’apparition d’une simple tâche blanche qui
évolue avec le temps. Le visage, les mains et les pieds sont, en principe, les zones
corporelles les premières atteintes. Par la suite, les lésions se développent de façon
bilatérale et symétrique. Des démangeaisons peuvent parfois précéder l’apparition de
nouvelles tâches.
Lorsque le vitiligo recouvre tout le corps, on parle de vitiligo universalis. Il arrive que les poils
et les cheveux soient également impactés et deviennent blancs : c’est la leucotrichie. Enfin,
dans de très rares cas, le vitiligo ne peut concerner que les muqueuses.
Cette maladie de la peau se manifeste, le plus souvent, chez l’adulte, mais existe aussi chez
l’enfant.
Bien qu’assez peu connu, le vitiligo est une maladie fréquente puisqu’on estime que 0,5 à 1%
de la population mondiale serait concerné, peu importe le sexe ou les caractéristiques de la peau.
Il semble que des prédispositions familiales existent. En effet, un individu ayant un parent du
premier degré atteint par la maladie aurait 5 à 8% de risque de la développer également.
L’origine du vitiligo repose en grande partie sur un processus auto-immun associé à d’autres
facteurs comme par exemple la génétique. Une quinzaine de gènes sont déjà connus pour avoir
un lien avec la maladie et impliquer l’immunité. Par ailleurs, on estime que 15 à 20% des
patients souffrant de vitiligo seraient atteints en parallèle d’une hypo ou hyperthyroïdie

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d’origine auto-immune (maladie de Basedow, Thyroïdite d’Hashimoto). Moins fréquemment,
d’autres pathologies auto-immunes peuvent être associées, par exemple, la polyarthrite
rhumatoïde, le diabète ou certaines maladies inflammatoires de l’intestin.
4. Vitiligo, premiers signes
Au début, le vitiligo se traduit par une tache de couleur blanc-ivoire sur la peau. Sa forme et sa
taille peuvent varier. Sa bordure est, généralement, convexe et de la couleur de la peau
environnante, plus foncée ou encore rougeâtre. La tache peut aussi parfois avoir un certain
relief. Les lésions du vitiligo peuvent être localisées n’importe où, mais le plus souvent, on les
trouve au niveau du dos de la main, des pieds, des coudes, des genoux, des organes génitaux,
aux alentours des orifices naturels, sous les aisselles ou dans le pli de l’aine. A noter que le
vitiligo se manifeste fréquemment sur une zone cutanée volontiers soumise aux
microtraumatismes répétés (frictions, égratignures, compressions, etc.). On parle du
phénomène de Koebner.
Les zones dépigmentées sont extrêmement sensibles au soleil. Une exposition peut engendrer
des rougeurs et des démangeaisons.
L’évolution du vitiligo est imprévisible. Les lésions peuvent plus ou moins s’étendre. En
revanche, le vitiligo n’a aucun retentissement organique sur le patient. Le seul préjudice est
esthétique.

5. Diagnostic et traitement du vitiligo


A la recherche des plaques caractéristiques du vitiligo
Le diagnostic du vitiligo est clinique, c’est-à-dire qu’il s’appuie uniquement sur les symptômes
et donc l’observation minutieuse des lésions.
L’examen en lumière de Wood permet de bien observer les atteintes du vitiligo, et d’apprécier
le déficit (total ou partiel) en mélanocyte.
Parfois, une biopsie est nécessaire pour écarter d’autres maladies de peau provoquant également
une anomalie de coloration de la peau comme le psoriasis, l’eczéma, le lupus, la sclérodermie
ou certaines formes de Lèpre.
Se protéger du soleil
En cas de vitiligo, la protection solaire est primordiale. Elle permet de limiter l’extension de la
maladie avec le développement de plaques, et d’éviter les brûlures. En revanche, une exposition
modérée et raisonnable est possible, et permet même parfois une repigmentation. Cette
technique naturelle peut être utilisée sur les enfants où les recours thérapeutiques sont limités.
Il faut également éviter au maximum tous les microtraumatismes.
Les traitements du vitiligo
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Le maquillage est quelquefois suffisant en cas de vitiligo peu étendu. Dans les cas contraires,
les mesures thérapeutiques proposées visent à stimuler la prolifération des mélanocytes encore
présents. Différentes méthodes existent : la photothérapie, des traitements locaux ou la greffe
de mélanocytes.
6. La prise en charge du vitiligo répond à trois objectifs :
• Stopper la destruction des mélanocytes en cas de poussée. Dans la majorité des cas une
association de cortisone par voie orale et de photothérapie permet de bloquer la
poussée ;
• Repigmenter les zones décolorées par l’application de crèmes à base
d’immunosuppresseur (tacrolimus ou pimecrolimus) associée à une exposition solaire
ou aux lampes de photothérapie. Jusqu’à 2 ans de traitement peuvent être nécessaire
pour obtenir un résultat satisfaisant. Tout récemment, en avril 2023, une nouvelle
molécule, le ruxolitinib, a obtenu une autorisation de mise sur le marché. Son
association avec la photothérapie semble très prometteuse mais nécessite encore d’être
confirmée ;
• Éviter les récidives. En effet, environ la moitié des lésions repigmentées se décolorent
de nouveau. Des immunosuppresseurs en crème à appliquer 2 fois par semaine
permettent de limiter ce risque. Des séances de photothérapie peuvent également être
proposées en entretien.
Le maquillage est quelquefois suffisant en cas de vitiligo peu étendu. Dans les cas contraires,
les mesures thérapeutiques proposées visent à stimuler la prolifération des mélanocytes encore
présents. Différentes méthodes existent : la photothérapie, des traitements locaux ou la greffe
de mélanocytes.
La photothérapie UVB (lumière ultraviolette) est l’un des traitements les plus proposés pour le
vitiligo. Cette méthode permet de stimuler les mélanocytes à raison de 2 à 3 séances par
semaine, sans jamais dépasser 300 séances de traitement. A noter que la re-pigmentation est
toujours partielle et souvent transitoire. Cette technique permet d’obtenir des résultats
rapidement.
La photochimiothérapie orale, aussi appelée puvathérapie, associée aux psoralènes (molécules
stimulant la production de mélanine sous l’action de la lumière) est une autre thérapie possible
dans le vitiligo.
Cependant, ses nombreux effets secondaires (brûlures, atteintes oculaires, rougeurs, nausées et
démangeaisons) limitent son utilisation. Par ailleurs, une centaine de séances sont nécessaires
avant d’obtenir un rougissement de la peau qui précède la re-pigmentation.
L’utilisation de dermocorticoïdes et d’immunosuppresseurs locaux est surtout indiquée dans les
vitiligos peu étendus. Ces molécules permettent de diminuer l’activité du système immunitaire
afin d’enrayer la disparition des mélanocytes. Ils s’appliquent une fois par jour pendant
plusieurs mois. Les résultats sont rapides et les effets secondaires limités. A noter qu’en usage
prolongé, ils peuvent induire une fragilisation de la peau.
À savoir ! Certaines zones corporelles, trop fragiles (par exemple, le pourtour des yeux) ne
peuvent pas être traitées par l’application de corticoïdes ou par la photothérapie. Le
camouflage par des fonds de teint adaptés est alors le seul recours possible.
Les greffes de mélanocytes consistent à greffer aux patients leurs propres mélanocytes. Ces
derniers sont préalablement prélevés au niveau des zones bien pigmentées puis greffés dans les
zones dépigmentées. Cette technique ne peut être utilisée que dans les formes de vitiligo peu
étendues, stables, non évolutifs, sans phénomène de Koebner et après échec des traitements
habituels.
Une dépigmentation complète peut être proposée pour traiter éliminer les quelques zones encore
pigmentées lors d’un vitiligo universalis. Cette méthode fait appel à des produits très irritants,

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voire toxiques. Par ailleurs, cette pratique est définitive, sans possibilité de repigmentation
ultérieure. Il est nécessaire que le patient comprenne l’ensemble des risques qu’implique la
dépigmentation complète : risque de coups de soleil et de cancer de la peau. Une protection
solaire devient alors indispensable.
Enfin, un soutien psychologique est important dans cette pathologie. Le préjudice esthétique
peut, en effet, être difficile à vivre pour les patients. Le regard des autres ou parfois le rejet peut
être extrêmement mal vécu. Par exemple, dans certaines communautés, le vitiligo est assimilé
à la lèpre. Plusieurs types d’aides existent : psychothérapie, groupes de parole, ateliers
d’expression, etc.
Chapitre 4 : Les hémopathies
Les hémopathies sont des maladies qui affectent les cellules du sang, de la moelle osseuse et
des organes impliqués dans la production sanguine (comme la rate et les ganglions
lymphatiques). Elles incluent un large éventail de pathologies qui impactent la composition, la
quantité et la fonction des cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes).
Les hémopathies se divisent généralement en deux grandes catégories : les hémopathies
malignes et les hémopathies bénignes.
1. Hémopathies bénignes
Ces maladies ne sont pas cancéreuses, mais elles affectent la production ou la fonction des
cellules sanguines.
1.1.Anémies
Anémies : Réduction du nombre de globules rouges ou de la concentration en hémoglobine.
Les causes peuvent inclure :
Anémie ferriprive : due à un manque de fer.
Anémie mégaloblastique : causée par une carence en vitamine B12 ou en acide folique.
Anémie hémolytique : destruction accélérée des globules rouges.
Anémie falciforme : maladie génétique provoquant des globules rouges en forme de faucille.
1.2.Thrombopénie
Thrombopénie : Diminution du nombre de plaquettes dans le sang, ce qui augmente le risque
de saignements. Elle peut être causée par une destruction accrue des plaquettes ou une
production insuffisante.
1.3.Troubles de la coagulation :
Troubles de la coagulation : Incluent les hémophilies (déficit en facteurs de coagulation) et la
maladie de Willebrand, qui provoquent des saignements prolongés.
1.4.Neutropénie :
Neutropénie : Diminution du nombre de neutrophiles, un type de globules blancs, ce qui expose
le patient à un risque accru d'infections.
2. Hémopathies malignes
Les hémopathies malignes sont des cancers qui touchent les cellules sanguines et la moelle
osseuse. Elles sont souvent regroupées sous le terme de cancers du sang et comprennent :
.1. Génialités sur la leucémies
Leucémies : Cancers des globules blancs caractérisés par une prolifération incontrôlée de
cellules anormales dans la moelle osseuse.
.1.1. Les types de leucémies
On distingue :
❖ Leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) : Affecte principalement les enfants.
❖ Leucémie aiguë myéloïde (LAM) : Survient surtout chez les adultes.
❖ Leucémie lymphoïde chronique (LLC) : Évolution lente, touche principalement les
adultes âgés.

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❖ Leucémie myéloïde chronique (LMC) : Caractérisée par la présence d'une anomalie
génétique, le chromosome Philadelphie.
Une leucémie est une pathologie cancéreuse qui correspond à un développement anormal
et excessif de certaines cellules du sang. En effet, les cellules sanguines immatures
(précurseurs des cellules sanguines fonctionnelles) se développent anormalement et bloquent
le développement des cellules sanguines matures au sein de la moelle osseuse. Les cellules
sanguines ne peuvent donc plus remplir leurs fonctions.
On différencie plusieurs types de leucémie selon le type de cellules sanguines affectées et la
vitesse d’évolution de la maladie.
❖ Les symptômes
Les symptômes varient selon le type de leucémie : état pseudo-grippal, malaise général, perte
de poids, saignement, fatigue, etc.
❖ Le diagnostic
Le diagnostic repose sur divers examens sanguins, complétés d’examens d’imagerie et de la
moelle osseuse. La prise en charge dépend du type de leucémie. Les leucémies aiguës
impliquent un traitement immédiat, tandis que les leucémies chroniques ne nécessitent parfois
qu’un suivi médical.
Le traitement de référence est la chimiothérapie. La radiothérapie ou la greffe de cellules
souches sont parfois proposées.
.1.2. Définition et symptômes d’une leucémie
❖ Qu’est-ce que c’est ?
Les cellules sanguines sont produites à partir de jeunes cellules immatures appelées les cellules
souches. Ce processus de développement est appelé l’hématopoïèse. Les cellules souches sont
présentes dans la moelle osseuse et le sang. Les cellules souches se transforment en cellules
sanguines dans la moelle osseuse. Dès qu’elles sont matures et fonctionnelles, les cellules
sanguines rejoignent la circulation sanguine.
À savoir ! La moelle osseuse est la partie molle présente à l’intérieur de la majorité des os.
Chez l’adulte, la majorité des cellules souches sont localisées au niveau de la moelle osseuse.
On peut en trouver en petite quantité dans la circulation sanguine.
Une leucémie est un cancer qui se développe au niveau des cellules souches du sang. Ces
dernières sont les cellules de base qui servent à produire les différents types cellulaires retrouvés
dans l’organisme avec des rôles bien distincts.

Les cellules souches sanguines peuvent devenir des :


• Cellules souches lymphoïdes qui ensuite deviennent les lymphocytes (type de globules
blancs). Les lymphocytes sont des cellules immunitaires permettant de lutter contre les
infections. On distingue 3 types de lymphocytes : lymphocytes B, lymphocytes T et les
cellules tueuses naturelles (NK) ;

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• Cellules souches myéloïdes qui donnent les globules rouges (dont le principal rôle est
le transport de l’oxygène), les plaquettes (impliquées dans la coagulation), les
granulocytes (type de globules blancs) et les monocytes (type de globules blancs).
Les cellules souches du sang se transforment en cellules blastiques (ou blastes) qui sont des
cellules sanguines immatures. Chez un patient ayant une leucémie, ces cellules sont présentes
en trop grande quantité et ne deviennent jamais des cellules matures. Avec le temps, elles
finissent par prendre la place des cellules sanguines normales qui ne peuvent plus assurer leurs
fonctions.
Sous le terme de leucémie, on regroupe, en réalité, divers types de leucémie. On les classe selon
le type de cellule souche sanguine affecté. Ainsi, une leucémie lymphoïde fait référence à
l’atteinte des cellules souches lymphoïdes, et une leucémie myéloïde lorsque les cellules
souches myéloïdes sont concernées.
Dans un second temps, les leucémies sont classées selon la rapidité à laquelle la maladie
évolue :
• La leucémie aiguë débute soudainement et évolue rapidement ;
• La leucémie chronique se développe plus lentement, en plusieurs mois ou années.
Ainsi, on distingue 4 grands types de leucémie : la leucémie lymphoïde aiguë (LLA), la
leucémie lymphoïde chronique (LLC), la leucémie myéloïde aiguë (LMA) et la leucémie
myéloïde chronique (LMC).
Les leucémies les plus fréquentes chez l’adulte sont la leucémie lymphoïde chronique et la
leucémie myéloïde aiguë. Les hommes ont davantage de risque de développer une leucémie.
De plus, l’incidence de cette pathologie augmente avec l’âge.
.1.3. Facteurs de risque
Plusieurs facteurs de risque existent pour les différents types de leucémie : l’exposition à des
radiations, un traitement de radiothérapie ou de chimiothérapie, le tabac, l’exposition à des
toxiques.
.1.4. Quels symptômes ?
Selon le type de leucémie, les symptômes de la maladie varient.
Une leucémie aiguë peut engendrer des symptômes semblables à ceux d’une grippe. Ils
surviennent de façon soudaine et se développent en quelques jours ou semaines.
Une leucémie chronique est d’abord asymptomatique. Les manifestations surviennent
progressivement. Généralement, le patient ressent une altération générale de son état de santé,
et la maladie est mise en évidence lors d’une analyse de sang de routine.
Certains symptômes peuvent cependant être présents, bien qu’ils ne soient pas spécifiques de
la leucémie : fatigue, sensation générale de malaise, perte d’appétit, perte de poids, fièvre,
essoufflement, pâleur, palpitations, faiblesse, étourdissement, tendance aux ecchymoses,
saignements de nez ou des gencives, pétéchies, infections fréquentes, maux de tête, nausées et
vomissements, douleurs osseuses ou articulaires, ganglions lymphatiques enflés, troubles de la
vision, etc.
.1.5. Diagnostic et traitement d’une leucémie
❖ Quel diagnostic ?
Le diagnostic d’une leucémie débute toujours par une consultation médicale chez le médecin
généraliste, soit pour investiguer des symptômes dont le patient se plaint, soit suite aux résultats
d’un bilan sanguin anormal.
Le médecin généraliste procède à un examen physique et questionne le patient sur les
symptômes ressentis. Il passe en revue les antécédents de santé du patient et ses facteurs de
risque. A partir de ses observations, il peut décider de prescrire des examens complémentaires
ou rediriger le patient vers un médecin spécialiste.

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❖ Parmi les examens médicaux prescrits, il y a :
• La formulation sanguine. Celle-ci permet d’évaluer, à partir d’un échantillon sanguin,
la quantité et la qualité des cellules présentes dans le sang. En cas de leucémie, mais pas
seulement, ces paramètres sont anormaux ;
• Les analyses biochimiques sanguines sont généralement prescrites dans le même temps.
Elles ont pour objectif d’évaluer le fonctionnement de certains organes et
d’éventuellement détecter une anomalie ;
• L’analyse des facteurs de saignement et de coagulation. Pour cela, divers tests sont
effectués : taux de Quick, taux de fibrinogène, temps de céphaline, etc.
Lorsqu’il existe des anomalies dans les paramètres sanguins, le médecin prescrit une analyse
de la composition de la moelle osseuse : un myélogramme. Cet examen permet de déterminer
le type de leucémie.
Des examens médicaux complémentaires peuvent être prescrits pour évaluer l’étendue de la
maladie en dehors du système sanguin. Ce sont des examens d’imagerie (IRM ou scanner).
Ce n’est qu’une fois les résultats de tous les examens obtenus que les médecins se concertent
pour proposer au patient le traitement le plus adapté.
Quel traitement ?
2.1.6. Sa prise en charge
Sa prise en charge dépend de plusieurs paramètres dont le type de leucémie, l’âge du patient,
la présence d’anomalies génétiques et l’état de santé général du patient.
Le traitement de référence est la chimiothérapie. Dans certains cas, chez les patients jeunes
(moins de 55 ans), une greffe de cellules souches peut être proposée.
Le recours à la radiothérapie est surtout réservé au cas où les médecins cherchent à stopper la
propagation de la maladie au système nerveux central ou à traiter une leucémie qui s’y est déjà
propagée. La radiothérapie est également employée avant une greffe de cellules souches.
3. Les cancers lymphatiques : Lymphomes
Lymphomes : Cancers du système lymphatique (ganglions lymphatiques, rate). Ils se divisent
en :
➢ Lymphome de Hodgkin : Reconnaissable par la présence de cellules de Reed-Sternberg.
➢ Lymphomes non hodgkiniens : Groupe hétérogène de lymphomes affectant
principalement les lymphocytes B ou T.£
Les cancers lymphatiques sont appelés « lymphomes », et se développent à partir du système
lymphatique, autrement dit le système de défense de l’organisme. La plupart de ces pathologies
se traduisent par un gonflement des ganglions lymphatiques. Cependant, d’autres organes
peuvent aussi être affectés : le colon, l’estomac, les poumons ou le cerveau.
4.1.Cancers lymphatiques, définition et symptômes
❖ Rappel sur le système lymphatique
Le système lymphatique désigne l’ensemble de vaisseaux et tissus lymphoïdes impliqués dans
les défenses immunitaires de l’organisme et dans le drainage des différents tissus.
Le tissu lymphoïde est constitué de l’ensemble des ganglions et des organes hébergeant des
cellules du système immunitaire, notamment les lymphocytes :
• Le pharynx (arrière gorge) ;
• Les voies respiratoires ;
• La rate ;
• La paroi intestinale ;
• La moelle osseuse.
À savoir ! Les lymphocytes sont produits au niveau de la moelle osseuse, des ganglions
lymphatiques et de la rate. Ils circulent ensuite dans la lymphe et la circulation sanguine. Leur
rôle est de lutter contre les infections.

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Les vaisseaux lymphatiques contiennent la lymphe
La lymphe est le liquide, légèrement jaunâtre, véhiculé par le système lymphatique. Elle est
présente partout dans l’organisme. Ce liquide biologique est un filtrat du plasma sanguin riche
en eau, protéines, graisses et globules blancs (notamment les lymphocytes).
La lymphe possède deux rôles :
• L’un, de transport et d’épuration en captant près de 10% des déchets de l’organisme,
essentiellement des grosses molécules que le système veineux prenant en charge les
90% des déchets restants, ne peut pas véhiculer. Elle apporte également au sang, les
graisses qu’elle a capté au niveau de l’intestin grêle. Enfin, elle joue un rôle dans
l’apparition des métastases cancéreuses en transportant les cellules malignes ;
• L’autre, de défense contre les infections grâce aux lymphocytes qu’elle véhicule, aux
anticorps qu’elle produit, mais aussi, aux ganglions lymphatiques permettant de
neutraliser les bactéries, virus et cellules tumorales (en petite quantité). La lymphe
occupe ainsi un rôle important au sein du système immunitaire.
Les ganglions lymphatiques sont essentiellement présents au niveau de la racine des membres
et de l’abdomen. Leur rôle est de traiter les déchets. Ils les filtrent, les nettoient et une fois
épurés, ils renvoient la lymphe dans la circulation veineuse. Ils sont localisés :
• Dans le cou ;
• Au niveau des aisselles ;
• Le long de la trachée ;
• A proximité des poumons ;
• Près de l’intestin, en arrière de la cavité abdominale ;
• Au niveau du bassin ;
• Dans l’aine.
❖ Lymphome ou cancer lymphatique
Un lymphome (ou cancer lymphatique) se développe au niveau de certaines cellules, les
lymphocytes ou globules blancs, impliquées dans les défenses de l’organisme contre les
maladies et les infections. Ces cellules circulent dans un réseau appelé système lymphatique.
Lorsque des lymphocytes anormaux sont produits, ils s’accumulent et forment des tumeurs (ou
lymphomes) au niveau des tissus lymphoïdes, et plus particulièrement dans les ganglions
lymphatiques.
Généralement, la maladie se développe à partir d’un ganglion lymphatique. Beaucoup plus
rarement, elle peut débuter dans la rate, le foie ou la moelle osseuse.
Les cellules cancéreuses se propagent ensuite aux autres ganglions lymphatiques via les
vaisseaux lymphatiques. Au final, les cellules peuvent gagner la circulation sanguine, et se
disséminer dans tout l’organisme.
4.2.On distingue deux grands types de lymphomes :
• Le lymphome hodgkinien ou maladie de Hodgkin ;
• Les lymphomes non hodgkiniens qui sont les plus répandus. Parmi ceux-là, on
distingue, les lymphomes non hodgkiniens d’évolution lente, dits « indolents », et les
lymphomes non hodgkiniens d’évolution rapide, dits « agressifs ».
4.3.L’origine des lymphomes
L’origine des lymphomes est inconnue. Cependant, plusieurs facteurs favorisent leur survenue :
❖ Antécédents d’infections, notamment virales, comme le virus d’Epstein-Barr ou les
virus du groupe Herpès ;
❖ Fragilité du système immunitaire, par exemple suite à une chimiothérapie ou la prise
d’immunosuppresseurs après une transplantation ;
❖ Facteurs génétiques ;
❖ Certaines substances toxiques de l’environnement (pour l’instant aucune preuve
scientifique).

59
❖ Le lymphome Hodgkinien
Le lymphome hodgkinien ou la maladie de Hodgkin ou encore la lymphogranulomatose
maligne est un cancer lymphatique caractérisé par la prolifération anormale des lymphocytes et
la présence anormale des cellules de Sternberg. Cette derniere caractéristique représente la
différence entre le lymphome hodgkinien et les lymphomes non hodgkiniens.
Cette pathologie est assez rare, et survient plutôt entre l’âge de 20 ans et 35 ans ou après 60 ans.
Elle semble légèrement plus fréquente chez les hommes que chez les femmes.
❖ Les lymphomes non Hodgkinien
Les lymphomes non Hodgkinien représente un groupe de pathologies. Ils se classent selon le
genre de cellules affectées et leur évolution. On distingue donc 4 types de lymphomes non
Hodgkinien :
• Les lymphomes à cellules B (lymphocytes producteurs d’anticorps) qui représentent la
grande majorité des lymphomes non Hodgkinien ;
• Les lymphomes à cellules T (lymphocytes non producteurs d’anticorps mais impliqués
dans la défense de l’organisme) ;
• Les lymphomes indolents qui évoluent lentement et se manifestent plutôt chez les plus
de 60 ans ;
• Les lymphomes agressifs qui évoluent rapidement et peuvent se manifester chez les
jeunes également.
4.4.Symptômes, Diagnostic et traitements des cancers lymphatiques
Les cancers lymphatiques débutent généralement de manière sournoise. Il n’est donc pas rare
que la maladie soit découverte fortuitement à l’occasion d’un autre examen comme
une radiographie, par exemple.
Certains symptômes sont caractéristiques des lymphomes :
• Un gonflement des ganglions lymphatiques qui débute le plus souvent au niveau du cou,
ou parfois à plusieurs endroits en même temps. Au toucher, les ganglions sont fermes,
ne dégonflent pas spontanément (à l’inverse de ceux qui apparaissent suite à une
infection), et sont peu voire pas douloureux. Selon le ganglion atteint, les symptômes
associés peuvent varier, par exemple au niveau du cerveau, il peut y avoir des maux de
tête, ou au niveau de l’œsophage, des difficultés de déglutition ;
• Des signes généraux : fatigue, pâleur, démangeaisons parfois. Des sueurs nocturnes, de
la fièvre et une perte de poids peuvent être aussi présents et signalent la nécessité d’un
traitement rapidement ;
• Un gonflement de la rate (ou splénomégalie) parfois associé à une sensation de satiété
et d’oppression dans l’abdomen ;
• Une anémie associée à une tendance aux saignements.
4.5.Comment est établi le diagnostic du cancer lymphatique ?
Le diagnostic est évoqué sur l’histoire de la maladie, et la détection à l’examen clinique d’un
gonflement des ganglions et de certains organes comme la rate ou le foie.
Des analyses de sang et de la moelle osseuse sont ensuite réalisées. Une biopsie (prélèvement
d’un échantillon de tissu pour être étudiée au microscope) d’un ganglion est nécessaire pour
confirmer le diagnostic.
La sévérité de la maladie s’évalue grâce à un examen d’imagerie médicale : la tomographie par
émissions de positrons (TEP). D’autres imageries sont parfois nécessaires.
Quel sont les traitements des cancers lymphatiques ?
4.6.Le traitement d’un lymphome
Le traitement d’un lymphome repose principalement sur une chimiothérapie et/ou
une radiothérapie. La stratégie thérapeutique choisie dépend de plusieurs critères dont l’âge du
patient, le type de cancer, la sévérité et l’étendue de la maladie.
Parfois, une intervention chirurgicale est programmée pour retirer une rate trop gonflée.

60
Actuellement, le pronostic d’un lymphome de Hodgkin est plutôt favorable, le taux de guérison
avoisine les 80%. Concernant les lymphomes non Hodgkiniens, le pronostic dépend de la
forme. Ils ont en général un bon pronostic lorsque la thérapie est adaptée. Une rémission est
souvent obtenue, même si les récidives sont possibles.
5. Myélome multiple
Myélome multiple : Cancer des plasmocytes, un type de globules blancs. Les plasmocytes
anormaux se multiplient dans la moelle osseuse et produisent une quantité excessive de
protéines anormales, affectant la fonction rénale et affaiblissant les os.
5.1.Symptômes généraux des hémopathies
Les signes et symptômes des hémopathies varient en fonction du type de maladie, mais peuvent
inclure :
❖ Fatigue et faiblesse (souvent en raison de l’anémie).
❖ Pâleur de la peau et des muqueuses.
❖ Saignements anormaux ou faciles (ecchymoses, saignements de nez).
❖ Infections fréquentes ou récurrentes.
❖ Douleurs osseuses (souvent dans les myélomes).
❖ Gonflement des ganglions lymphatiques, de la rate ou du foie.
5.2. Diagnostic des hémopathies
Le diagnostic des hémopathies repose sur plusieurs examens, notamment :
Prise de sang : Permet de mesurer les taux de globules rouges, blancs et de plaquettes.
Myélogramme : Analyse de la moelle osseuse pour détecter des cellules anormales.
Biopsie ganglionnaire : Pour les lymphomes.
Imagerie médicale : Scanner ou IRM pour évaluer les organes affectés.
Analyse génétique : Recherche de mutations associées aux leucémies ou aux myélomes.
5.3.Traitements des hémopathies
Le traitement des hémopathies varie selon leur type et leur gravité :
Chimiothérapie : Souvent utilisée pour traiter les leucémies et les lymphomes.
Radiothérapie : Parfois utilisée pour les lymphomes et les myélomes.
Greffe de moelle osseuse : Peut être nécessaire pour certaines leucémies et aplasies médullaires
sévères.
Immunothérapie : Pour stimuler le système immunitaire à cibler les cellules cancéreuses.
Thérapies ciblées : Utilisation de médicaments visant spécifiquement les mutations génétiques
responsables du cancer.
Les infirmiers jouent un rôle crucial dans la prise en charge des patients atteints d'hémopathies
en surveillant les signes d'infections, les risques de saignements, en administrant les traitements
et en éduquant les patients sur leur condition.
6. Les anémies et les hémorragies
Les anémies et les hémorragies sont deux conditions liées au sang, souvent interconnectées, qui
peuvent affecter la santé de manière significative. Voici un aperçu des caractéristiques, des
causes, des symptômes et des traitements pour chacune.
1. Anémies
L’anémie se caractérise par une diminution du nombre de globules rouges ou une réduction de
la concentration d’hémoglobine dans le sang, ce qui réduit la capacité du sang à transporter
l'oxygène aux tissus. Il existe plusieurs types d’anémies, chacune ayant des causes spécifiques.
1.1.Types et causes des anémies
Anémie ferriprive :
Causée par un manque de fer, souvent dû à des pertes de sang (comme les menstruations
abondantes) ou à une carence alimentaire en fer.
61
Le fer est essentiel pour la production de l'hémoglobine.
❖ Anémie mégaloblastique :
Due à une carence en vitamine B12 ou en acide folique, ce qui entraîne la formation de globules
rouges anormalement gros (mégaloblastes).
Fréquent chez les personnes avec des troubles d'absorption (maladie cœliaque, maladies gastro-
intestinales) ou une alimentation insuffisante en vitamine B12.
❖ Anémie hémolytique :
Résulte de la destruction accélérée des globules rouges, pouvant être d'origine génétique
(drépanocytose, thalassémie) ou acquise (réactions immunitaires, infections).
L’organisme ne peut pas compenser la perte rapide des globules rouges par leur production.
❖ Anémie falciforme :
Maladie génétique où les globules rouges ont une forme de faucille, les rendant plus fragiles et
susceptibles de bloquer les petits vaisseaux sanguins.
Très présente dans certaines populations (notamment d'origine africaine).
1.2. Symptômes de l’anémie
Les signes de l’anémie varient selon sa sévérité et son type, mais les symptômes communs
incluent :
❖ Fatigue et faiblesse.
❖ Pâleur de la peau et des muqueuses.
❖ Essoufflement et palpitations.
❖ Vertiges et maux de tête.
❖ Mains et pieds froids.
1.3.Traitements de l’anémie
Le traitement de l’anémie dépend de la cause sous-jacente
Anémie ferriprive : Compléments de fer par voie orale ou intraveineuse, ajustements
alimentaires (aliments riches en fer comme les viandes rouges, les légumes verts).
Anémie mégaloblastique : Supplémentation en vitamine B12 ou en acide folique, notamment
par injection si l’absorption intestinale est réduite.
Anémie hémolytique : Transfusions sanguines, traitements immunosuppresseurs dans les cas
auto-immuns, ou greffe de moelle osseuse pour les cas sévères.
Anémie falciforme : Transfusions, gestion de la douleur, et greffe de moelle osseuse dans
certains cas graves.
2. Hémorragies
L'hémorragie est une perte de sang importante due à une rupture de vaisseaux sanguins. Elle
peut être externe (visible) ou interne (dans les tissus ou les organes). L’hémorragie peut être
aiguë et menacer la vie du patient en cas de perte de sang importante ou être chronique et
entraîner une anémie secondaire.
2.1. Types et causes des hémorragies
❖ Hémorragies externes :
Résultent souvent de blessures (coupures, accidents), chirurgicales, ou de complications des
interventions médicales.
Les hémorragies des voies digestives (saignement des gencives, vomissements de sang)
peuvent aussi être externes.
❖ Hémorragies internes :
Surviennent dans les organes internes (ex. cerveau, abdomen) et peuvent être difficiles à
détecter.
2.2. Causes possibles
Causes possibles : rupture d’un organe ou d'un vaisseau sanguin, traumatisme, ulcères
gastriques, tumeurs, ou ruptures d’anévrismes.

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2.3. Signes d'une hémorragie
Les signes varient selon la localisation et l’ampleur de l’hémorragie, mais les signes généraux
incluent :
❖ Pâleur, sueurs froides.
❖ Tachycardie (rythme cardiaque rapide) et hypotension.
❖ Fatigue et faiblesse intense.
❖ Confusion, anxiété et perte de conscience dans les cas sévères.
Pour les hémorragies internes : douleurs localisées, gonflement ou rigidité abdominale, et, en
cas d’hémorragie cérébrale, maux de tête intenses, troubles de la vision, et faiblesse d'un côté
du corps.
2.4. Traitements des hémorragies
Le traitement des hémorragies doit être rapide pour éviter le choc hémorragique :
Compression et soins d’urgence : Pour les hémorragies externes, pression directe sur la plaie
pour limiter le saignement.
Transfusions sanguines : En cas de pertes importantes pour remplacer le sang perdu.
Interventions chirurgicales : Pour les hémorragies internes ou les blessures graves (ligature des
vaisseaux, intervention laparoscopique).
Traitement des causes sous-jacentes : Traitement des ulcères gastriques, coagulation pour les
troubles hépatiques, traitement des anévrismes, etc.
Les anémies et les hémorragies nécessitent une prise en charge adaptée et souvent urgente. Les
professionnels de santé, et particulièrement les infirmiers, jouent un rôle crucial dans la
reconnaissance des symptômes, le contrôle des saignements et la surveillance des patients pour
prévenir les complications.
3. Les immunodéficiences
Les immunodéficiences sont des affections caractérisées par un dysfonctionnement du système
immunitaire, qui entraîne une incapacité à se défendre efficacement contre les infections et les
agents pathogènes. On distingue deux types principaux d’immunodéficiences : les
immunodéficiences primaires, qui sont généralement génétiques et présentes dès la naissance,
et les immunodéficiences secondaires, acquises au cours de la vie en raison de maladies ou de
traitements.
3.1. Immunodéficiences primaires
Les immunodéficiences primaires (IDP) sont des affections congénitales rares, souvent
génétiques, qui affectent directement les composants du système immunitaire, comme les
globules blancs, les anticorps ou les protéines du complément.
❖ Exemples d’immunodéficiences primaires
Déficit en immunoglobulines (IgA, IgG, etc.) : Insuffisance de production des anticorps,
augmentant la susceptibilité aux infections respiratoires et digestives.
Syndrome de DiGeorge : Malformation congénitale où certaines parties du système
immunitaire, comme le thymus, ne se développent pas correctement, ce qui affecte les cellules
T.
Déficit en phagocytes : Affecte la capacité des cellules immunitaires (comme les neutrophiles)
à détruire les bactéries et champignons. La granulomatose septique chronique en est un
exemple.
Immunodéficience combinée sévère (SCID) : Altération grave des cellules B et T, empêchant
l’organisme de lutter contre la plupart des infections ; souvent détectée tôt dans l'enfance.
3.1.1. Symptômes et complications
Les symptômes des immunodéficiences primaires peuvent varier selon la nature du déficit mais
incluent fréquemment :

63
Infections fréquentes et graves : Infections respiratoires, gastro-intestinales, cutanées, souvent
récurrentes et difficiles à traiter.
Retard de croissance chez les enfants.
3.1.2 Risques de complications
Risques de complications : Augmentation des risques d'infections opportunistes et, dans
certains cas, de développement de maladies auto-immunes ou de cancers.
3.1.3 Traitements des immunodéficiences primaires
Les traitements varient selon le type d’immunodéficience :
Thérapie par immunoglobulines : Injections régulières d'anticorps pour compenser le déficit.
Antibiotiques prophylactiques : Pour prévenir les infections récurrentes.
Transplantation de moelle osseuse : Parfois utilisée pour les formes sévères comme le SCID.
Thérapie génique : En développement pour certains types d’immunodéficiences génétiques
graves, afin de corriger les mutations.
3.2. Immunodéficiences secondaires
Les immunodéficiences secondaires sont acquises et sont beaucoup plus fréquentes que les
immunodéficiences primaires. Elles surviennent en raison de diverses causes, notamment des
maladies, des traitements ou des conditions qui affaiblissent le système immunitaire.
3.2.1. Causes d’immunodéficiences secondaires
❖ Infections virales :
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est la principale cause d’immunodéficience
secondaire, évoluant vers le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) en l'absence de
traitement.
D’autres infections, comme le virus d'Epstein-Barr ou les hépatites virales, peuvent également
causer des déficiences immunitaires.
Cancers : Les cancers du sang (leucémie, lymphome) affectent directement la production et la
fonction des cellules immunitaires.
❖ Traitements médicaux :
La chimiothérapie et la radiothérapie, utilisées pour traiter les cancers, peuvent réduire la
production de cellules immunitaires dans la moelle osseuse.
Les immunosuppresseurs, prescrits après une greffe d’organe ou pour traiter des maladies auto-
immunes, diminuent l'activité du système immunitaire.
Malnutrition : Une carence en nutriments essentiels (vitamines, minéraux, protéines) affaiblit
les défenses immunitaires, surtout dans les pays en développement.
Âge avancé : Le vieillissement entraîne une diminution naturelle de l’efficacité du système
immunitaire.
3.2.2. Symptômes et complications
Les signes des immunodéficiences secondaires sont souvent similaires à ceux des
immunodéficiences primaires et incluent :
Infections fréquentes et persistantes : Infections respiratoires, cutanées, et digestives.
Infections opportunistes : Pathogènes normalement sans danger qui deviennent graves, comme
le champignon Pneumocystis jirovecii chez les patients VIH.
Fatigue chronique et perte de poids.
❖ Complications graves
Complications graves : Risques accrus de certains cancers, maladies auto-immunes et infections
systémiques.
3.2.3. Traitements des immunodéficiences secondaires
Le traitement des immunodéficiences secondaires dépend de la cause sous-jacente :
Antirétroviraux : Pour le traitement du VIH, réduisant le risque d'évolution vers le SIDA.

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Changement de traitement : Si l’immunodéficience est liée à des médicaments
immunosuppresseurs, le dosage peut être ajusté pour limiter l'impact sur le système
immunitaire.
3.2.4. Précautions contre les infections
Précautions contre les infections : Vaccinations, hygiène stricte, et antibiotiques
prophylactiques pour réduire les risques d’infections graves.
Nutrition : Une alimentation équilibrée et une supplémentation en nutriments essentiels
(vitamines A, C, D, zinc, etc.) pour soutenir le système immunitaire.
3.2.5. Rôle des professionnels de santé : soin infirmier
Les infirmiers et autres professionnels de santé jouent un rôle essentiel dans la gestion des
immunodéficiences, notamment en :
Surveillant les signes d'infection chez les patients immunodéprimés.
Éduquant les patients sur les pratiques d’hygiène et les précautions contre les infections.
Assurant la compliance thérapeutique, particulièrement pour les patients sous traitement
antirétroviral.
Favorisant un soutien psychologique, surtout pour les personnes vivant avec des
immunodéficiences chroniques comme le VIH.
Les immunodéficiences nécessitent une prise en charge multidisciplinaire, car elles exposent
les patients à des infections et complications graves. Une gestion proactive peut grandement
améliorer la qualité de vie des patients et réduire les risques de complications.
4. L'hémophilie et la drépanocytose
L'hémophilie et la drépanocytose sont deux maladies génétiques héréditaires qui affectent le
sang, mais elles agissent de manière très différente. Voici une présentation des causes,
symptômes et traitements de chacune.
1. Hémophilie
L'hémophilie est une maladie héréditaire qui empêche le sang de coaguler normalement, ce qui
entraîne des saignements prolongés. Elle est due à un déficit en protéines de coagulation,
principalement le facteur VIII (hémophilie A) ou le facteur IX (hémophilie B). Cette maladie
touche majoritairement les hommes, car elle est liée au chromosome X.
2. Causes de l'hémophilie
L’hémophilie est causée par une mutation génétique transmise par un parent porteur. Puisqu’elle
est liée au chromosome X :
Les hommes (ayant un seul chromosome X) sont plus souvent affectés.
Les femmes (ayant deux chromosomes X) sont généralement porteuses sans être malades, mais
elles peuvent transmettre la maladie à leurs fils.
3. Symptômes de l'hémophilie
Les symptômes varient en fonction de la sévérité du déficit en facteur de coagulation :
Saignements prolongés : Lors de coupures, blessures, ou après des interventions chirurgicales.
Hémorragies internes : Saignements spontanés dans les articulations (hémarthroses) ou dans les
muscles, pouvant causer douleur et gonflement.
Ecchymoses fréquentes : Apparition de bleus même en cas de petits traumatismes.
Saignements prolongés après une intervention médicale : Extraction dentaire, par exemple.
4. Traitements de l'hémophilie
Le traitement repose sur la prévention et le remplacement du facteur de coagulation manquant
:
Thérapie de remplacement : Injections régulières du facteur VIII ou IX pour compenser le
déficit. Ces traitements peuvent être administrés en prophylaxie (prévention) ou en réponse à
un épisode de saignement.

65
Desmopressine : Pour l'hémophilie légère, ce médicament peut stimuler la libération de facteur
VIII dans le sang.
Éducation : Les patients apprennent à éviter les activités à risque et à reconnaître les premiers
signes d'hémorragie.
Thérapies géniques : En développement pour tenter de corriger le gène défectueux et de
produire le facteur de coagulation manquant.
2. Drépanocytose
La drépanocytose, ou anémie falciforme, est une autre maladie héréditaire où les globules
rouges prennent une forme anormale de faucille au lieu de leur forme arrondie habituelle. Cela
les rend rigides et fragiles, et ils peuvent bloquer la circulation sanguine dans les petits
vaisseaux, causant des douleurs et des complications graves. Cette maladie est fréquente en
Afrique subsaharienne, en Inde, et dans les populations d'origine méditerranéenne.
2.1. Causes de la drépanocytose
La drépanocytose est causée par une mutation dans le gène de l'hémoglobine (HbS), transmis
par les deux parents :
Si un enfant hérite de deux copies du gène muté (un de chaque parent), il est atteint de
drépanocytose.
Si un enfant hérite d’un seul gène muté, il est porteur sans symptômes graves, mais il peut
transmettre la maladie.
2.2. Symptômes de la drépanocytose
Les symptômes de la drépanocytose sont variés et incluent :
Crises vaso-occlusives : Douleurs intenses dans les os, les articulations, et les organes dues à
l'obstruction des petits vaisseaux sanguins.
Anémie chronique : Les globules rouges falciformes sont plus fragiles et se détruisent
rapidement, causant une anémie.
Fatigue et pâleur : Due au manque d'oxygène transporté par les globules rouges.
Ictère (jaunisse) : Causé par la destruction des globules rouges anormaux.
2.3. Complications graves
Complications graves : Risques accrus d’infections, d'accidents vasculaires cérébraux (AVC),
d'ulcères, de problèmes pulmonaires (syndrome thoracique aigu).
2.4. Traitements de la drépanocytose
Il n'existe pas de traitement curatif, mais plusieurs approches peuvent aider à gérer les
symptômes et à prévenir les complications :
Transfusions sanguines : Pour augmenter le nombre de globules rouges normaux et réduire la
proportion de cellules falciformes.
Hydroxyurée : Médicament qui augmente la production de l’hémoglobine fœtale (HbF),
réduisant ainsi les crises douloureuses.
Vaccinations et antibiotiques : Pour prévenir les infections, car les patients drépanocytaires sont
immunodéprimés.
Greffe de moelle osseuse : Peut être curative dans certains cas, mais elle n'est généralement
possible que pour les enfants avec des donneurs compatibles.
Thérapies géniques : En cours de développement pour essayer de corriger le gène défectueux
de l'hémoglobine.
2.5. Rôle des professionnels de santé : Soins infirmiers
Pour l’hémophilie et la drépanocytose, les infirmiers et autres professionnels de santé jouent un
rôle clé dans la surveillance, l'éducation et le soutien des patients, notamment en :
Surveillant les signes de saignement ou de crises douloureuses.
Administrant les traitements nécessaires (facteurs de coagulation pour l’hémophilie,
transfusions pour la drépanocytose).

66
Éduquant les patients et leurs familles sur la gestion des symptômes et les mesures de
prévention.
Encourageant un suivi médical régulier pour surveiller les complications.
L’hémophilie et la drépanocytose requièrent une prise en charge multidisciplinaire visant à
réduire les risques, gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients.
Chapitre 5 : Les soins infirmiers médicaux et chirurgicaux faces aux
affections des cellules et tissus
Les soins infirmiers médicaux et chirurgicaux impliquent des interventions variées visant à
soutenir la santé et le bien-être des patients dans un large éventail de contextes hospitaliers.
Voici un aperçu des soins infirmiers dans les domaines médicaux et chirurgicaux, couvrant les
responsabilités, les compétences essentielles, et les soins spécifiques.
1. Soins infirmiers médicaux
Les soins infirmiers médicaux concernent les patients atteints de maladies chroniques ou aiguës
nécessitant une prise en charge médicale. Les infirmiers jouent un rôle essentiel dans
l'observation, la gestion des symptômes, et la mise en œuvre des traitements médicaux prescrits.
1.1.Responsabilités principales des soins infirmiers médicaux
❖ Surveillance de l'état du patient : Évaluation continue des signes vitaux, de la douleur,
et des signes de dégradation clinique. Ils surveillent également l'évolution de la maladie
et les effets secondaires des traitements.
❖ Gestion de la douleur et des symptômes : Application de stratégies pour soulager la
douleur (médication, techniques non pharmacologiques), et gestion des symptômes
comme la fatigue, les nausées, ou les troubles respiratoires.
❖ Administration de traitements : Administration de médicaments par voie orale,
intraveineuse, sous-cutanée, ou intramusculaire, en respectant les prescriptions
médicales.
❖ Éducation du patient et de sa famille : Explications sur la maladie, les traitements, les
soins à domicile, et les mesures de prévention pour améliorer l’adhérence au traitement
et l’autonomie du patient.
❖ Prévention des complications : Pratiques de prévention des infections, des escarres, des
thromboses, et des chutes.
Exemples de soins médicaux
Soins aux patients atteints de maladies respiratoires : Utilisation d'oxygénothérapie,
surveillance de la saturation en oxygène, gestion des symptômes (toux, dyspnée), et soutien
pour le sevrage tabagique si nécessaire.
❖ Soins des patients diabétiques : Suivi de la glycémie, administration d’insuline,
prévention et soins des complications (pied diabétique), éducation sur la gestion de
l'alimentation.
Soins des patients atteints de troubles cardiaques : Surveillance de la fréquence cardiaque,
administration de médicaments (diurétiques, anticoagulants), soutien en cas d'insuffisance
cardiaque.
2. Soins infirmiers chirurgicaux
Les soins infirmiers chirurgicaux couvrent la préparation, l’accompagnement et le suivi des
patients avant, pendant, et après une intervention chirurgicale. Ces soins sont essentiels pour
réduire les risques de complications et promouvoir une récupération rapide et sécurisée.
Étapes des soins chirurgicaux
❖ Préopératoires :
Évaluation préopératoire : Prise des signes vitaux, évaluation des allergies, révision du dossier
médical et des antécédents, identification des risques.

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- Préparation physique : Instructions de jeûne, rasage de la zone chirurgicale,
administration de prémédication (sédatifs, antibiotiques).
- Préparation psychologique : Répondre aux questions du patient, le rassurer sur le
déroulement de l'intervention, évaluer l’anxiété.
❖ Peropératoires (pendant l'intervention) :
- Rôle en salle opératoire : L'infirmier de bloc ou instrumentiste assiste le chirurgien en
préparant et en passant les instruments, en assurant la stérilité et en surveillant les signes
vitaux.
- Prévention des infections : Stérilisation des instruments, respect des mesures de
désinfection, port de vêtements stériles.
❖ Postopératoires :
- Surveillance immédiate : Évaluation des signes vitaux, de la douleur, et des signes de
complications post-chirurgicales (saignement, infection, thrombose).
- Gestion de la douleur : Administration d'analgésiques, application de glace ou de chaleur
selon les indications, évaluation de l'efficacité des interventions.
- Prévention des complications : Prévention des infections de la plaie, mobilisation
précoce pour prévenir la thrombose veineuse profonde, et exercices respiratoires pour
éviter l'atélectasie.
- Suivi de la cicatrisation : Soins des plaies, changement des pansements, surveillance des
signes d'infection (rougeur, chaleur, œdème), éducation du patient pour les soins à
domicile.
Exemples de soins chirurgicaux
Soins postopératoires après chirurgie abdominale : Surveillance de l’intégrité de la plaie,
gestion de la douleur, contrôle de la fonction intestinale pour détecter les signes d'iléus,
mobilisation précoce.
Soins après chirurgie orthopédique : Surveillance de la circulation et des sensations dans les
membres, prévention des thromboses, gestion des douleurs liées à l’immobilisation, rééducation
progressive.
Soins postopératoires après chirurgie cardiaque : Surveillance des signes vitaux, prévention
des infections, gestion des drains thoraciques, soutien psychologique.
3. Compétences essentielles pour les soins infirmiers médicaux et chirurgicaux
Compétences cliniques : Observation, diagnostic infirmier, gestion de la douleur, et
administration de soins techniques (pansements, injections).
Compétences en communication : Relation d'aide, écoute active, empathie, et capacité à
expliquer clairement les procédures et les soins aux patients.
Gestion des situations d'urgence : Identification rapide des signes de complications et
capacité à agir de manière adéquate (intervention immédiate, communication avec le médecin).

Documentation : Enregistrement précis et détaillé des soins prodigués, des signes vitaux, des
médicaments administrés, et de toute observation pertinente pour le suivi des patients.
4. Rôle des infirmiers dans les soins médicaux et chirurgicaux
Les infirmiers assurent la sécurité, le confort, et le bien-être des patients tout en soutenant les
équipes médicales. Ils sont des acteurs centraux dans le suivi et la récupération du patient, jouant
un rôle clé dans :
❖ La détection précoce des complications.
❖ L’éducation à la prévention et à l’auto-prise en charge.
❖ L’accompagnement psychologique des patients et de leurs familles.

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Les soins infirmiers médicaux et chirurgicaux nécessitent une combinaison de compétences
techniques, relationnelles et une grande capacité d'adaptation pour offrir des soins personnalisés
et de haute qualité dans divers contextes de soins.
5. Les soins infirmiers médicaux et chirurgicaux des patients atteints de maladies graves
ou chroniques
Les soins infirmiers médicaux et chirurgicaux incluent des aspects complexes lorsqu'il s'agit de
prendre en charge les patients atteints de maladies graves ou chroniques, particulièrement ceux
en fin de vie, ainsi que ceux confrontés à des dilemmes éthiques ou des situations de douleur
intense. Voici des développements pour chaque point de cette thématique.
1. Soins palliatifs et accompagnement des malades en phase terminale
Les soins palliatifs visent à améliorer la qualité de vie des patients en phase terminale, en
soulageant la douleur et les symptômes, tout en répondant aux besoins émotionnels et spirituels.
Soulagement de la douleur et des symptômes : Administration des analgésiques, soins de
confort, gestion de la dyspnée, de la fatigue, et d'autres symptômes associés.
- Soutien psychologique : Écoute active, réconfort, et accompagnement des malades et
de leurs proches pour réduire l’anxiété et le stress liés à la fin de vie.
- Approche pluridisciplinaire : Collaboration avec les médecins, psychologues, et autres
professionnels pour offrir des soins globaux, incluant des aspects spirituels et sociaux.
- Accompagnement des proches : Fournir des informations claires, préparer les familles
à l'évolution de la maladie, et les soutenir dans le processus de deuil.

Chapitre 7 : Résolution des problèmes moraux et dilemmes éthiques posés


par les soins
Les infirmiers sont souvent confrontés à des situations qui posent des dilemmes éthiques,
notamment lorsqu'il s'agit de la fin de vie, des choix thérapeutiques, et du respect de l’autonomie
des patients.
- Consentement éclairé : Vérifier que le patient comprend le traitement proposé et qu'il
consent librement, surtout en cas de soins invasifs ou de décisions de fin de vie.
- Respect des volontés du patient : Tenir compte des directives anticipées et des choix
personnels du patient concernant les soins ou l’arrêt des traitements.
- Confidentialité et respect de la dignité : Assurer que les informations médicales restent
privées et que les soins sont prodigués dans le respect de l’intimité du patient.
- Gestion des conflits familiaux : Lorsque la famille n'est pas en accord avec les souhaits
du patient, aider à trouver un compromis tout en respectant l’autonomie du patient.
1. Gestion du stress et de la douleur
Les infirmiers jouent un rôle clé dans la gestion du stress et de la douleur des patients, que ce
soit par des méthodes pharmacologiques ou non pharmacologiques.
- Évaluation régulière de la douleur : Utiliser des échelles de douleur pour adapter les
interventions, notamment dans les soins palliatifs ou post-chirurgicaux.
- Techniques de relaxation et de distraction : Méditation, techniques de respiration,
massage, et autres interventions pour réduire le stress et la perception de la douleur.
- Éducation : Aider le patient à comprendre les options de gestion de la douleur, y compris
les médicaments et les alternatives non médicamenteuses.
- Suivi psychologique : En cas de stress intense, notamment en post-opératoire ou dans les
maladies chroniques, travailler avec des psychologues pour offrir un soutien mental.
2. IEC des personnes hémophiles, drépanocytaires, et atteintes d’anémies
L’information, l’éducation et la communication (IEC) sont essentielles pour aider ces patients
à gérer leur condition et prévenir les complications.

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- Hémophilie : Éducation sur l’importance de la prévention des blessures, la reconnaissance
des signes de saignement interne, et l’autogestion des traitements de substitution.
- Drépanocytose : Conseils sur l’hydratation, la prévention des crises vaso-occlusives, et la
gestion de la douleur. Sensibilisation aux signes d’alerte nécessitant une prise en charge
urgente.
- Anémies : Conseils diététiques pour améliorer la qualité nutritionnelle (notamment en cas
de carences en fer ou en vitamine B12), et sensibilisation aux signes de fatigue et de pâleur.
3. Prévention des complications biologiques et psychologiques des traitements
Les traitements, notamment ceux utilisés dans les maladies chroniques et en oncologie, peuvent
entraîner des effets secondaires physiques et psychologiques qu'il est crucial d'anticiper et de
gérer.
Suivi des effets secondaires : Surveillance des nausées, vomissements, fatigue, perte de poids,
et gestion des symptômes pour les patients sous chimiothérapie, radiothérapie, ou traitement
immunosuppresseur.
Prévention des infections : Chez les patients immunodéprimés, renforcement des mesures
d’hygiène, conseils de prévention pour limiter l’exposition aux infections.
Soutien émotionnel et psychologique : Offrir une écoute et un soutien pour les patients qui font
face à des peurs, de l'anxiété ou de la dépression liée aux effets secondaires.
Éducation sur l’adhésion thérapeutique : Sensibiliser les patients sur l'importance de suivre
correctement leur traitement pour éviter des complications graves.
4. Soins infirmiers liés à la maladie et son évolution, au traitement, à la personne et à ses
réactions
Les soins infirmiers doivent être adaptés non seulement à la pathologie mais aussi à la personne,
en tenant compte de ses réactions émotionnelles et de son environnement.
Adaptation des soins selon l'évolution de la maladie : Réévaluer régulièrement les besoins en
fonction de la progression de la maladie ou de l'efficacité du traitement.
Gestion des réactions individuelles : Prendre en compte l’anxiété, la peur, la colère ou le déni
du patient face à sa maladie, et adapter les interventions pour le soutenir émotionnellement.
Soins personnalisés : Tenir compte des préférences du patient, de son histoire, de sa culture, et
de son contexte social pour prodiguer des soins adaptés.
Accompagnement de l’autonomie : Encourager les patients à participer activement à leurs soins,
à poser des questions et à prendre des décisions informées, favorisant ainsi leur sentiment de
contrôle sur leur santé.
Conclusion
Les soins infirmiers médicaux et chirurgicaux, notamment pour les patients atteints de maladies
graves ou chroniques, englobent une approche intégrative, incluant des soins physiques,
psychologiques, et éthiques. L’infirmier doit faire preuve de compétences cliniques solides,
d’une grande empathie, et d’une capacité à résoudre des dilemmes éthiques pour offrir un
accompagnement global au patient et à sa famille.

Chapitre 6 : Chimiothérapie
Introduction
La chimiothérapie est un traitement anticancéreux utilisant des médicaments spécifiques pour
détruire les cellules cancéreuses, ralentir leur croissance ou empêcher leur propagation. Bien
que la chimiothérapie puisse être efficace pour traiter de nombreux types de cancer, elle a
également des effets sur les cellules saines, ce qui entraîne divers effets secondaires.
1. Objectifs et types de chimiothérapie
La chimiothérapie peut être administrée pour différents objectifs thérapeutiques :

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Curatif : Dans certains cas, la chimiothérapie peut éradiquer complètement le cancer.
Adjuvant : Utilisée après la chirurgie pour éliminer les cellules cancéreuses restantes et réduire
les risques de récidive.
Néoadjuvant : Administrée avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur et faciliter
l'intervention.
Palliatif : Pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie chez les patients atteints
de cancer avancé.
2. Modes d'administration de la chimiothérapie
La chimiothérapie peut être administrée de différentes manières :
Intraveineuse (IV) : Administration par voie veineuse, souvent dans un centre hospitalier. Cette
méthode permet une diffusion rapide dans l'organisme.
Orale : Sous forme de comprimés ou de gélules, permettant une administration à domicile.
Sous-cutanée ou intramusculaire : Injectée directement sous la peau ou dans un muscle, pour
certains types de chimiothérapie.
Intrathécale : Injection dans le liquide céphalo-rachidien, utilisée pour traiter certains cancers
touchant le cerveau ou la moelle épinière.
3. Effets secondaires de la chimiothérapie
Les effets secondaires de la chimiothérapie sont variés et dépendent du type de médicament
utilisé, de la dose, et de la santé du patient. Certains des effets secondaires les plus courants
incluent :
- Fatigue : Un épuisement intense qui peut persister plusieurs jours après le traitement.
- Nausées et vomissements : Causés par les effets toxiques de la chimiothérapie sur les cellules
de l'estomac.
- Perte de cheveux : Certains médicaments détruisent les cellules des follicules pileux,
entraînant une perte temporaire de cheveux.
- Anémie : La chimiothérapie peut diminuer la production de globules rouges, causant une
fatigue accrue.
- Infections : Diminution des globules blancs, augmentant la susceptibilité aux infections.
- Saignements et ecchymoses : Causés par une baisse du nombre de plaquettes.
- Problèmes digestifs : Diarrhée ou constipation, résultant de l’impact sur le tube digestif.
Douleurs musculaires et articulaires : Certains traitements peuvent entraîner des douleurs
diffuses dans tout le corps.
4. Gestion des effets secondaires
Le rôle des infirmiers est crucial pour aider les patients à gérer ces effets secondaires, à
améliorer leur confort et à maintenir leur adhésion au traitement. Voici quelques stratégies de
gestion :
- Pour la fatigue : Encourager le repos, une alimentation équilibrée, et des activités physiques
légères.
- Pour les nausées et vomissements : Administration de médicaments antiémétiques avant et
après la chimiothérapie, et conseils alimentaires pour éviter les aliments lourds ou gras.
- Pour la perte de cheveux : Préparation psychologique, utilisation de perruques ou de foulards,
et conseils sur les soins capillaires doux.
- Pour l’anémie : Surveillance des signes de fatigue, suivi régulier des numérations sanguines,
et administration de suppléments de fer ou d’érythropoïétine si nécessaire.
- Pour les infections : Conseils sur l’hygiène personnelle, surveillance des signes d’infection
(fièvre, frissons), et isolation si besoin.
- Pour les saignements : Précautions pour éviter les traumatismes, utilisation de brosses à dents
douces, et surveillance des saignements anormaux.

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5. Prévention et soutien psychologique
La chimiothérapie peut avoir des effets émotionnels importants, et un soutien psychologique
est souvent nécessaire :
Préparation et éducation : Fournir une information claire et détaillée sur le traitement, ses effets
secondaires, et les mesures de gestion pour aider le patient à se sentir mieux préparé.
Soutien psychologique : Les infirmiers peuvent offrir un soutien émotionnel et, si nécessaire,
référer les patients à un psychologue.
Groupe de soutien : Encourager la participation à des groupes de soutien pour échanger avec
d’autres patients confrontés à des situations similaires.
6. Suivi post-chimiothérapie
Après la fin du traitement, un suivi médical régulier est nécessaire pour évaluer les effets à long
terme de la chimiothérapie et surveiller les signes de récidive :
Consultations régulières : Suivi des marqueurs tumoraux, bilan sanguin, et examens d'imagerie.
Réhabilitation physique et mentale : Programme de réhabilitation pour retrouver la forme
physique et gérer les effets secondaires persistants.
Adaptation de l’alimentation et du mode de vie : Conseils pour un mode de vie sain, incluant
une alimentation équilibrée et des activités physiques modérées.
Conclusion
La chimiothérapie est un traitement complexe qui nécessite une prise en charge globale et un
accompagnement attentif par les professionnels de santé, en particulier les infirmiers. Leur rôle
est fondamental pour surveiller l'état du patient, gérer les effets secondaires, apporter un soutien
psychologique, et informer le patient et sa famille, contribuant ainsi à une meilleure qualité de
vie pendant et après le traitement.

Chapitre 8 : Surveillance pharmacologiques


La pharmacologie clinique joue un rôle fondamental dans les soins infirmiers, car elle permet
aux infirmiers de comprendre le fonctionnement des médicaments et leur impact sur le corps,
afin de mieux adapter les soins et d’assurer la sécurité et le confort du patient. Voici un aperçu
de certains groupes de médicaments, leurs modes d'action, et l'importance de l'aide à
l'observance thérapeutique.
1. Les Anti-inflammatoires
Les anti-inflammatoires sont des médicaments utilisés pour réduire l'inflammation, la douleur
et, dans certains cas, la fièvre.
Types d’anti-inflammatoires :
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Ex. ibuprofène, aspirine. Ils agissent en inhibant
les enzymes COX (cyclo-oxygénases), ce qui diminue la production de prostaglandines
responsables de la douleur et de l'inflammation.
Anti-inflammatoires stéroïdiens (corticoïdes) : Ex. prednisone, dexaméthasone. Ils suppriment
la réponse immunitaire en diminuant la production de cytokines inflammatoires.
Effets secondaires :
AINS : Troubles digestifs (gastrite, ulcère), augmentation du risque de saignement, insuffisance
rénale.
Corticoïdes : Risque d'hypertension, d'ostéoporose, de diabète et d'infections.
Aide à l’observance : Expliquer les risques d'automédication prolongée avec les AINS,
sensibiliser aux effets secondaires possibles et encourager le respect de la dose prescrite et de
la durée du traitement.

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2. Antalgiques opiacés
Les antalgiques opiacés (ou opioïdes) sont des médicaments puissants utilisés pour traiter les
douleurs modérées à sévères.
Mode d'action : Ils agissent en se liant aux récepteurs opioïdes du système nerveux central,
inhibant ainsi la transmission de la douleur au cerveau. Exemples : morphine, fentanyl,
oxycodone.
Effets secondaires :
Constipation, nausées, somnolence, dépression respiratoire (en cas de surdosage), dépendance
physique et psychologique.
Aide à l’observance : Surveiller l'usage et le dosage, encourager le suivi strict des prescriptions
pour éviter les risques de dépendance. Eduquer les patients sur les effets secondaires et
l’importance de signaler tout symptôme de dépression respiratoire ou de fatigue excessive.
3. Corticoïdes
Les corticoïdes sont des anti-inflammatoires puissants utilisés pour traiter diverses affections,
dont les maladies auto-immunes, les allergies sévères, et l'inflammation chronique.
Mode d'action : Ils agissent en inhibant l’inflammation par la suppression de la réponse
immunitaire. Ils bloquent la production de cytokines et d’autres médiateurs inflammatoires.
Effets secondaires :
À long terme : Ostéoporose, hypertension, prise de poids, risque accru d'infections, diabète,
perturbation de l’humeur (anxiété, dépression).
À court terme : Insomnie, troubles digestifs.
Aide à l’observance : Informer les patients de l'importance de ne pas arrêter le traitement
brusquement pour éviter l’insuffisance surrénalienne. Encourager un suivi médical régulier
pour surveiller les effets indésirables, en particulier lors des traitements de longue durée.
4. Facteurs de coagulation
Les facteurs de coagulation sont utilisés pour les patients atteints de troubles de la coagulation,
comme l'hémophilie. Ils sont administrés pour remplacer les facteurs manquants ou déficients
dans le sang, favorisant ainsi la coagulation.
Mode d'action : Ils agissent en complétant les facteurs de coagulation naturels pour permettre
la formation de caillots sanguins et prévenir les saignements. Exemples : facteur VIII pour
l'hémophilie A, facteur IX pour l'hémophilie B.
Effets secondaires : Risque de formation d’anticorps contre les facteurs administrés, réactions
allergiques, et rarement infections (lorsque le produit est d’origine plasmatique).
Aide à l’observance : Sensibiliser les patients à l'importance de respecter les injections
régulières, et leur apprendre à reconnaître les signes d'un saignement interne pour une prise en
charge rapide. Expliquer également les précautions pour éviter les traumatismes qui peuvent
déclencher un saignement.
5. Plasma et plaquettes
Le plasma et les plaquettes sont des produits sanguins administrés pour corriger les déficits de
facteurs de coagulation et les carences en plaquettes.
Mode d'action :
Plasma : Contient divers facteurs de coagulation nécessaires à l’hémostase. Utilisé en cas
d’hémorragie massive ou de troubles de la coagulation.
Plaquettes : Administrées en cas de thrombocytopénie sévère pour prévenir ou contrôler les
saignements.
Effets secondaires : Risque de réaction allergique, de transmission d'infections (très rare), et de
surcharge en volume chez les patients fragiles.

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Aide à l’observance : Expliquer les raisons de chaque transfusion, les précautions nécessaires
pour prévenir les complications, et sensibiliser à l’importance du suivi après la transfusion pour
surveiller les effets indésirables.
6. Aide à l’observance thérapeutique
L’observance thérapeutique est cruciale pour maximiser l’efficacité des traitements et
minimiser les effets indésirables. L’aide à l’observance pour ces traitements inclut :
Éducation et communication : Fournir une information claire sur le traitement, ses effets
attendus et les possibles effets secondaires, en favorisant un dialogue ouvert.
Suivi : Encourager des visites régulières pour ajuster les doses si nécessaire et surveiller l’état
de santé général.
Empathie et soutien psychologique : L’infirmier doit être à l'écoute des craintes du patient, et
offrir un soutien émotionnel pour améliorer la confiance et la coopération du patient.
Stratégies pratiques : Proposer des rappels (alarmes, applications) pour les prises de
médicaments, en particulier pour les traitements complexes ou de longue durée, et encourager
la tenue d’un journal des symptômes pour mieux comprendre l’effet du traitement.
Conclusion
La pharmacologie clinique et les soins infirmiers sont intimement liés pour garantir une prise
en charge sécurisée et efficace des patients. Les infirmiers doivent comprendre le mode d'action
de chaque médicament, être vigilants aux effets secondaires, et encourager activement
l’observance thérapeutique pour optimiser les résultats du traitement.

Chapitre 9: Les soins infirmiers dans des affections cellulaires et tissulaires


Les soins infirmiers pour les patients atteints de drépanocytose, cancers, hémophilies ou anémie
exigent une prise en charge personnalisée, intégrant une surveillance étroite et des interventions
adaptées.
1. Drépanocytose
Maladie génétique caractérisée par des globules rouges en forme de faucille, entraînant des
crises vaso-occlusives et une anémie chronique.
❖ Soins infirmiers :
- Gestion de la douleur :
- Administrer les analgésiques prescrits (souvent des opioïdes).
- Encourager l’utilisation de techniques de relaxation.
- Hydratation :
- Encourager une hydratation orale suffisante ou administrer des perfusions pour prévenir les
crises vaso-occlusives.
❖ Prévention des infections :
- Administrer les vaccins recommandés.
- Observer les signes précoces d’infection et administrer les antibiotiques prophylactiques si
prescrits.
- Soutien psychologique :
- Aider à gérer l’impact émotionnel et social de la maladie.
- Éducation :
- Expliquer l’importance d’éviter les facteurs déclenchants (froid, stress, déshydratation).
2. Cancers (tous types)
Les soins dépendent du type de cancer et de son stade, ainsi que des traitements (chirurgie,
chimiothérapie, radiothérapie).
Soins infirmiers :
Surveillance des effets secondaires des traitements :
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Nausées/vomissements (administrer des antiémétiques).
Fatigue, mucite, diarrhée, ou alopécie.
Prise en charge de la douleur :
Adapter les analgésiques selon l’échelle de la douleur.
Prévention des infections :
Surveiller les signes de neutropénie (fièvre, fatigue).
Maintenir une hygiène stricte.
Soutien nutritionnel :
Encourager une alimentation adaptée en cas de perte d’appétit ou de difficultés alimentaires.
Soutien psychologique et spirituel :
Écouter activement et orienter vers des groupes de soutien si nécessaire.
Éducation :
Informer sur les traitements, leurs effets secondaires, et la gestion à domicile.

❖ Hémophilies
Trouble de la coagulation sanguine, dû à un déficit en facteur VIII (hémophilie A) ou en facteur
IX (hémophilie B).
Soins infirmiers :
Administration des traitements spécifiques :
Préparer et administrer les facteurs de coagulation prescrits.
Surveillance des hémorragies :
Rechercher les signes d’hémorragie interne (douleur articulaire, gonflement, fatigue
inhabituelle).
Prise en charge des traumatismes :
Appliquer une compression immédiate en cas de saignement.
Mobiliser les membres affectés pour éviter l’hémarthrose.
Éducation :
Informer le patient et sa famille sur la prévention des blessures et l’importance du traitement
régulier.

❖ Anémie (tous types)


Une diminution du taux d’hémoglobine, souvent causée par une carence nutritionnelle, une
hémorragie, ou une maladie chronique.
Soins infirmiers :
Surveillance clinique :
Observer les signes d’anémie sévère (pâleur, fatigue, tachycardie, essoufflement).
Supplémentation :
Administrer du fer, de la vitamine B12, ou de l’acide folique selon la prescription.
Prise en charge nutritionnelle : Encourager une alimentation riche en fer (viande rouge, lentilles,
épinards) et en vitamines.
Prévention et gestion des complications : Identifier les signes de décompensation cardiaque.
Éducation : Expliquer les causes de l’anémie et l’importance de l’observance thérapeutique.

Important
Approche globale pour toutes ces pathologies :

❖ Soutien émotionnel : Accompagner le patient et sa famille dans la compréhension et


l’acceptation de la maladie.
❖ Éducation du patient : Informer sur les traitements, les précautions et les comportements à
adopter.

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❖ Communication interdisciplinaire : Collaborer avec l’équipe médicale pour un suivi optimal.
❖ Promotion de l’autonomie : Encourager le patient à participer activement à sa prise en
charge.
❖ Si besoin d'informations plus spécifiques ou de détails sur un type particulier de soins, je
suis à votre disposition.

Chapitre 10 : Classifications et exemples autres types affections des cellules


1. Pathologies des tissus épithéliaux
❖ Hyperplasie
Définition : Augmentation anormale du nombre de cellules dans un tissu, généralement bénigne
(ex. hyperplasie bénigne de la prostate).
Épidémiologie : Affecte souvent les hommes de plus de 50 ans.
Causes : Stimuli hormonaux, inflammation chronique, facteurs génétiques.
Manifestations : Augmentation de volume, compression des organes voisins (ex. troubles
urinaires dans l'hyperplasie prostatique).
Diagnostics : Examen clinique, imagerie (échographie, IRM), biopsie.
Traitement : Médicaments (inhibiteurs hormonaux, alpha-bloquants), chirurgie en cas de
complications.
Prévention : Suivi médical régulier pour les populations à risque.
Soins infirmiers : Surveillance des symptômes, gestion des complications, éducation sur les
traitements.

❖ Métaplasie

Définition : Transformation réversible d’un type cellulaire en un autre (ex. œsophage de


Barrett).
Épidémiologie : Associée au reflux gastro-œsophagien chronique.
Causes : Irritation chronique, inflammation, reflux acide.
Manifestations : Dysphagie, brûlures d’estomac, complications telles que l’ulcère.
Diagnostics : Endoscopie avec biopsie.
Traitement : Contrôle des causes sous-jacentes (IPP pour le reflux), surveillance endoscopique.
Prévention : Gestion du reflux, alimentation adaptée.
Soins infirmiers : Soutien nutritionnel, surveillance des complications, éducation sur le reflux.

❖ Dysplasie
Définition : Altération de l’organisation cellulaire, pouvant évoluer vers un cancer.
Épidémiologie : Fréquente dans les tissus soumis à des irritations chroniques (ex. col de
l’utérus, poumons).
Causes : Infections (ex. HPV), tabac, inflammation chronique.
Manifestations : Souvent asymptomatique, découverte lors de dépistages.
Diagnostics : Cytologie (ex. frottis cervico-vaginal), biopsie.
Traitement : Surveillance, ablation des zones dysplasiques.
Prévention : Vaccination contre le HPV, dépistage régulier.
Soins infirmiers : Soutien dans les démarches de dépistage, éducation à la prévention.
❖ Carcinome
Définition : Cancer des cellules épithéliales (ex. carcinome épidermoïde, adénocarcinome).
Épidémiologie : Très fréquent, représentant environ 80% des cancers.
Causes : Tabac, alcool, agents carcinogènes, infections virales.

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Manifestations : Variables selon la localisation (perte de poids, douleur, hémorragies).
Diagnostics : Imagerie, biopsie, marqueurs tumoraux.
Traitement : Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie.
Prévention : Mode de vie sain, dépistage précoce.
Soins infirmiers : Soutien émotionnel, gestion des traitements et de leurs effets secondaires.

2. Pathologies des tissus conjonctifs


❖ Fibrose
Définition : Accumulation excessive de tissu conjonctif après une inflammation chronique.
Épidémiologie : Fréquente dans les pathologies chroniques (cirrhose, fibrose pulmonaire).
Causes : Infections, toxines, maladies auto-immunes.
Manifestations : Insuffisance organique, dyspnée, fatigue.
Diagnostics : Biopsie, imagerie (scanner, IRM).
Traitement : Traitement de la cause sous-jacente, médicaments antifibrotiques.
Prévention : Prévenir les causes (alcool, infections, toxines).
Soins infirmiers : Surveillance des symptômes, gestion des complications.

❖ Syndrome d'Ehlers-Danlos
Définition : Maladie génétique affectant le collagène, entraînant une hyperlaxité des tissus.
Épidémiologie : Rare, environ 1/5 000 à 1/20 000 naissances.
Causes : Mutations génétiques.
Manifestations : Peau hyperextensible, articulations hyperlaxes, fragilité vasculaire.
Diagnostics : Tests génétiques, examen clinique.
Traitement : Aucun curatif, prise en charge symptomatique.
Prévention : Dépistage familial.
Soins infirmiers : Prévention des blessures, soutien psychologique.
❖ Tumeurs mésenchymateuses
Définition : Tumeurs issues du tissu conjonctif (lipomes bénins, sarcomes malins).
Épidémiologie : Rares pour les sarcomes.
Causes : Génétique, radiation, exposition chimique.
Manifestations : Masse palpable, douleur ou dysfonction selon la localisation.
Diagnostics : Biopsie, imagerie.
Traitement : Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie.
Prévention : Dépistage précoce.
Soins infirmiers : Suivi postopératoire, gestion des complications.
3. Pathologies des tissus musculaires
❖ Atrophie musculaire
Définition : Réduction du volume des muscles, due à l'inactivité, au vieillissement ou à des
maladies neurologiques.
Épidémiologie : Fréquente chez les personnes âgées ou alitées.
Causes : Inactivité prolongée, dénutrition, neuropathies, myopathies.
Manifestations : Faiblesse musculaire, perte de masse musculaire visible.
Diagnostics : Examen clinique, IRM musculaire, tests de force.
Traitement : Réhabilitation par physiothérapie, alimentation adaptée.
Prévention : Activité physique régulière, nutrition adéquate.
Soins infirmiers : Mobilisation précoce, exercices passifs, surveillance nutritionnelle.
❖ Dystrophies musculaires

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Définition : Maladies génétiques caractérisées par la dégénérescence progressive des muscles
(ex. Duchenne).
Épidémiologie : Rare, 1 naissance sur 3 500 pour Duchenne.
Causes : Mutations génétiques (gène de la dystrophine).
Manifestations : Faiblesse musculaire, pseudohypertrophie des mollets, complications
cardiorespiratoires.
Diagnostics : Dosage de la créatine kinase, biopsie musculaire, tests génétiques.
Traitement : Corticostéroïdes, rééducation, orthèses, assistance respiratoire.
Prévention : Conseil génétique.
Soins infirmiers : Assistance à la mobilité, prévention des complications respiratoires, soutien
psychologique.

❖ Myosite
Définition : Inflammation des muscles, souvent d’origine auto-immune.
Épidémiologie : Rare, plus fréquente chez les femmes.
Causes : Maladies auto-immunes (dermatomyosite, polymyosite), infections virales.
Manifestations : Douleurs musculaires, faiblesse, éruptions cutanées dans certains cas.
Diagnostics : Dosage enzymatique (CPK), biopsie musculaire, IRM.
Traitement : Corticostéroïdes, immunosuppresseurs, rééducation.
Prévention : Non spécifique, dépistage précoce des maladies auto-immunes.
Soins infirmiers : Gestion de la douleur, éducation sur les traitements immunosuppresseurs,
surveillance des complications.

4. Pathologies des tissus nerveux


❖ Dégénérescence neuronale (Alzheimer, Parkinson)
Définition : Perte progressive de neurones fonctionnels.
Épidémiologie : Maladie d’Alzheimer : 60-70% des démences. Parkinson : 1% des personnes
> 60 ans.
Causes : Vieillissement, facteurs génétiques, accumulation de protéines anormales.
Manifestations : Déclin cognitif (Alzheimer), tremblements, rigidité, bradykinésie
(Parkinson).
Diagnostics : Tests cognitifs, imagerie cérébrale (IRM, TEP).
Traitement : Inhibiteurs de l'acétylcholinestérase, dopaminergiques.
Prévention : Mode de vie sain, activité cognitive.
Soins infirmiers : Aide à l'autonomie, surveillance des chutes, gestion des symptômes.

❖ Neuropathies périphériques
Neuropathies périphériques (pathologies des tissus nerveux)
Définition : Atteinte des nerfs périphériques, provoquant des troubles moteurs, sensitifs ou
autonomes.
Épidémiologie :
Fréquente chez les patients diabétiques (60-70% d'entre eux en souffrent).
Peut aussi toucher les alcooliques, les personnes âgées ou les patients atteints de maladies auto-
immunes.
Causes :
Diabète (cause principale), alcoolisme chronique, infections (zona, VIH).
Carences en vitamines (B1, B12), chimiothérapies.
Manifestations :
Douleurs neuropathiques (brûlures, fourmillements).

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Faiblesse musculaire, perte de sensibilité, troubles de l'équilibre.
Complications : ulcères, infections.
Diagnostics :
Bilan neurologique clinique.
Tests électrophysiologiques (électromyogramme).
Biologie (glycémie, carences).
Traitement :
Traitement de la cause sous-jacente (contrôle du diabète, arrêt de l’alcool).
Analgésiques (antidépresseurs, anticonvulsivants, AINS).
Physiothérapie pour améliorer la mobilité.
Prévention :
Contrôle strict du diabète.
Éviter les toxines nerveuses (alcool, certaines drogues).
Alimentation équilibrée pour prévenir les carences.
Soins infirmiers :
Éducation pour la gestion des symptômes et prévention des complications (ulcères).
Surveillance des pieds chez les diabétiques.
Soutien dans l’adhésion au traitement et physiothérapie.
5. Pathologies des tissus osseux
❖ Ostéoporose (pathologie des tissus osseux)
Définition : Maladie caractérisée par une diminution de la densité osseuse, augmentant le risque
de fractures.
Épidémiologie :
Fréquente chez les femmes post-ménopausées.
Affecte environ 200 millions de personnes dans le monde.
Causes :
Vieillissement, carence en calcium et vitamine D.
Sédentarité, antécédents familiaux, tabac, alcool.
Manifestations :
Fractures (poignet, hanche, colonne vertébrale).
Douleur osseuse ou déformation (cyphose dorsale).
Réduction de la taille.
Diagnostics :
Ostéodensitométrie (DEXA).
Radiographies des os en cas de fracture suspectée.
Traitement :
Suppléments de calcium et de vitamine D.
Bisphosphonates (ralentissent la résorption osseuse).
Activité physique adaptée (renforcement osseux).
Thérapies hormonales si nécessaire.
Prévention :
Régime riche en calcium et vitamine D.
Activité physique régulière.
Éviter le tabac et l’alcool.
Soins infirmiers :
Prévention des chutes à domicile.
Éducation sur la supplémentation et les exercices.
Soutien pour la gestion de la douleur.
❖ Ostéomalacie
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Définition : Défaut de minéralisation osseuse.
Épidémiologie : Rare, liée aux carences en vitamine D.
Causes : Carence en vitamine D, insuffisance rénale.
Manifestations : Douleurs osseuses, fractures, faiblesse musculaire.
Diagnostics : Dosage de la vitamine D, radiographies.
Traitement : Suppléments de vitamine D et calcium.
Prévention : Exposition au soleil, alimentation riche en vitamine D.
Soins infirmiers : Éducation sur l'alimentation, prévention des chutes.

❖ Tumeurs osseuses
Définition : Croissance anormale bénigne (ostéome) ou maligne (ostéosarcome).
Épidémiologie : Ostéosarcome : jeunes adultes et adolescents.
Causes : Facteurs génétiques, radiations.
Manifestations : Douleurs localisées, fractures pathologiques.
Diagnostics : Radiographies, biopsie osseuse.
Traitement : Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie.
Prévention : Non spécifique.
Soins infirmiers : Surveillance postopératoire, soutien psychologique.

6. Pathologies des tissus cartilagineux


❖ Chondromalacie
Définition : Ramollissement du cartilage.
Épidémiologie : Fréquente chez les sportifs et jeunes adultes.
Causes : Traumatisme, surutilisation.
Manifestations : Douleurs articulaires, crépitements.
Diagnostics : IRM, arthroscopie.
Traitement : Physiothérapie, AINS, chirurgie si nécessaire.
Prévention : Éviter les traumatismes articulaires.
Soins infirmiers : Éducation sur l’exercice modéré.

❖ Arthrose (pathologie des tissus cartilagineux)


Définition : Maladie dégénérative des articulations caractérisée par la destruction progressive
du cartilage articulaire.
Épidémiologie :
Affecte 10% des hommes et 18% des femmes de plus de 60 ans.
Les genoux, hanches, mains et colonne vertébrale sont les sites les plus touchés.
Causes :
Vieillissement, obésité, surcharge articulaire, traumatismes.
Prédisposition génétique.
Manifestations :
Douleurs articulaires chroniques, raideur, déformation des articulations.
Réduction de la mobilité et diminution de la qualité de vie.
Diagnostics :
Radiographies (réduction de l’espace articulaire).
IRM pour évaluer l’état du cartilage.
ASLO
Traitement :
Médicaments : analgésiques, AINS, injections intra-articulaires (corticoïdes, acide
hyaluronique).
Physiothérapie et activité physique modérée.

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Chirurgie : arthroplastie (prothèse articulaire) si invalidité sévère.
Prévention :
Maintenir un poids santé, éviter les traumatismes articulaires.
Activité physique régulière adaptée.
Soins infirmiers :
Aide à la gestion de la douleur (médication, exercices).
Éducation sur les mouvements à privilégier pour préserver les articulations.
Soutien dans l’adaptation du mode de vie.

7. Pathologies des tissus vasculaires

❖ Athérosclérose (pathologie des tissus vasculaires)


Définition : Accumulation de plaques lipidiques dans les artères, entraînant un rétrécissement
progressif et une diminution du flux sanguin.
Épidémiologie :
Première cause de maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC).
Facteur majeur de mortalité mondiale.
Causes :
Dyslipidémie, hypertension artérielle, diabète, tabagisme.
Mauvaise alimentation, sédentarité, obésité.
Manifestations :
Douleur thoracique (angine de poitrine).
Fatigue, claudication intermittente (artères des jambes)
Complications graves : infarctus, AVC.
Diagnostics :
Bilan lipidique, ECG, échographie Doppler.
Angiographie en cas de suspicion de complications.
Traitement :
Médicaments (statines, antiplaquettaires).
Chirurgie : angioplastie, pontage.
Changements de mode de vie (diète, exercice).
Prévention :
Contrôle des facteurs de risque (diabète, HTA, cholestérol).
Arrêt du tabac, alimentation équilibrée.
Soins infirmiers :
Éducation sur la gestion des facteurs de risque.
Surveillance des complications (douleur, signes d'AVC ou d’infarctus).
Soutien dans l’adhésion au traitement.

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Références

1. Hémophilie
Hémophilie : Gestion des soins et prévention des complications
Théodore, R., et al. (2017). L’hémophilie : Comprendre et prévenir les complications. Journal
des Maladies Vasculaires, 35(3), 120-134.
Prise en charge des patients hémophiles
Tassel, L., & Lebrun, C. (2018). Soins infirmiers et hémophilie : Pratiques et recommandations.
Revue Française de Soins Infirmiers, 12(4), 45-51.
2. Drépanocytose
La drépanocytose : Pathophysiologie, traitement et accompagnement
Delaunay, J., et al. (2016). La drépanocytose : Traitement et suivi multidisciplinaire. Revue de
Médecine Interne, 37(6), 416-423.
Communication et gestion de la douleur chez les patients drépanocytaires
Hassan, N., & Kessler, D. (2019). Approches éducatives et soutien psychologique pour les
patients drépanocytaires. Journal of Clinical Nursing, 28(5), 24-30.
3. Anémie
Anémies : Diagnostic, traitement et prévention
Mendelssohn, R., & Dupont, D. (2015). Les anémies chez les adultes : Prise en charge
thérapeutique. Le Journal de Médecine, 31(8), 122-129.
L’anémie ferriprive : Impact des carences en fer et stratégies de traitement
Sullivan, M., et al. (2018). Anémie ferriprive et son traitement : Approches pratiques. Annals
of Hematology, 97(2), 345-350.
4. Prise en charge des soins infirmiers et aide à l'observance
Le rôle de l’infirmière dans la gestion des maladies chroniques
Leblanc, M., et al. (2019). Rôle des infirmiers dans la gestion des maladies chroniques :
Stratégies éducatives et thérapeutiques. Revue des Soins Infirmiers, 43(3), 15-21.
L'adhésion thérapeutique : Approches et stratégies de communication en soins infirmiers
Durand, C., & Savoie, L. (2020). Améliorer l'adhésion thérapeutique chez les patients
chroniques. Journal des Soins de Santé, 50(7), 119-125.

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