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foot

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« Le football a été inventé par les

Anglais. »

9302
L’Angleterre est le berceau du football. Le stade de

3006
Wembley en est la capitale et le cœur.

4:17
Pelé, mars 1997

98.7
19.1
Le football. De par son seul nom, ce sport indique

96.1
ses origines britanniques et, par rayonnement, son

345:1
développement populaire et planétaire. Littéralement

0123
traduisible par « ballon au pied », il existe officielle-

:1
ment depuis le XIXe siècle, même si l’homme n’a, bien

3267
sûr, pas attendu cette époque pour taper avec son pied

1043
dans un ballon, qu’il soit de cuir ou de chiffon. Un

e:21
geste d’apparence si banal qu’il faut remonter près de

:Non
5 000 ans en arrière pour trouver trace de soldats chi-

m
ox.co
nois jouant déjà avec un ballon.
À l’époque, le jeu consiste simplement à éviter de

olarv
le faire tomber par terre en se servant des pieds. Un

t.sch
exercice encore très répandu de nos jours pour amé-

ofpp
liorer sa technique : le jonglage. Ces pratiques per-
durent jusqu’au IIe siècle avant J.-C. en Égypte et en
Chine, tandis que le Japon s’y met au IIIe siècle après
J.-C. En Europe, plusieurs gravures grecques ou
romaines représentent des hommes avec un ballon
entre les pieds (Ve siècle après J.-C.). Au Moyen Âge,
l’Angleterre se charge de populariser un jeu de
pousse-ballon qui se pratique aussi bien au pied qu’à
la main, avant d’en éditer les règles quelques siècles
plus tard. Plusieurs édits royaux datant du XVe siècle
visent à interdire ce jeu déjà décrit comme « stupide
et d’aucune utilité » par Édouard III en 1349. Par

13
goût de l’interdit mais aussi par esprit de compétition,
les sujets anglais l’adoptent pourtant, permettant
ainsi aux villages voisins de se défier dans des parties
géantes, capables de s’étendre sur plusieurs centaines
de mètres. En Italie, le calcio, pratiqué à Florence au

9302
XVIe siècle, favorise l’établissement de premières
règles encore très vagues. Lors d’une partie de calcio

3006
– nom actuellement conservé pour désigner le foot-

4:17
ball en Italie – deux équipes de 27 joueurs s’opposent

98.7
avec une très grande liberté (possibilité de jouer avec

19.1
les mains, de frapper son adversaire…) et des débor-

96.1
dements aussi incontrôlables qu’inévitables. Désireux

345:1
de clarifier ce jeu et d’en faire réellement un sport à

0123
part entière, les Anglais tirent les premiers en créant
la Football Association le 26 octobre 1863. Le football

:1
3267
est définitivement né et les règles sont établies, avec

1043
notamment l’abolition de l’usage des mains le

e:21
8 décembre 1863, qui finira de creuser le fossé entre
le football et le rugby. Les dirigeants de la Fédération

:Non
anglaise (FA) sont alors loin de se douter qu’ils ont

m
ox.co
posé les premières pierres d’un sport qui n’aura de

olarv
cesse de passionner des foules toujours grandissantes.

t.sch
Aux matchs amicaux de rodage succède rapide-

ofpp
ment la première véritable compétition : la Youdan
Cup rassemble 12 formations du 16 février au 5 mars
1867, jour de la finale remportée par Hallam, au
stade de Sheffield. Les matchs internationaux appa-
raissent également, avec la création d’autres fédéra-
tions en Grande-Bretagne puis partout dans le
monde. En France, le football traverse sans surprise
la Manche et Le Havre Athlétic Club, le doyen des
clubs français, est créé en 1872. Rapidement, la
France devient une plaque tournante de développe-
ment du football, notamment en raison de la frilosité
et du conservatisme des dirigeants anglais. « Je suis fati-

14
gué d’attendre que les Anglais, fidèles à leur tradition,
se soucient d’établir un corps gouvernant du foot-
ball, j’ai donc décidé de prendre les devants », écrit le
Français Robert Guérin, à l’initiative de la création
de la Fédération internationale de football associa-

9302
tion (FIFA) à Paris, le 21 mai 1904. Victorieux aux
Jeux olympiques de 1908 et 1912, les Anglais refu-

3006
sent même de participer aux trois premières Coupes

4:17
du monde de l’Histoire (1930, 1934 et 1938). Sans

98.7
savoir que le tournoi mondial créé par Jules Rimet

19.1
deviendra par la suite incontournable, les Anglais

96.1
estiment que leur supériorité sur les autres nations

345:1
est tellement évidente qu’elle ne justifie pas leur

0123
déplacement. Cette arrogance tiendra jusqu’en 1947,
où ils acceptent d’être définitivement affiliés à la

:1
3267
FIFA. Pour sa première participation en Coupe du

1043
monde, l’Angleterre ne tarde pas à comprendre que

e:21
les autres pays ont profité de son absence pour pro-
gresser à vive allure. Battus à la surprise générale par

:Non
les États-Unis puis par l’Espagne, les Anglais se font

m
ox.co
sortir au premier tour de l’édition brésilienne de

olarv
1950. Lors de cette épreuve, le stade du Maracaña de
Rio de Janeiro accueille 174 000 spectateurs, pour

t.sch
un match décisif entre le Brésil et l’Uruguay. Près de

ofpp
100 ans après en avoir jeté les premières pierres, les
Anglais sont enfin témoins du succès mondial de ce
sport.

Le 25 novembre 1953, l’Angleterre comprendra


définitivement que le football ne lui appartient plus.
Au cours de ce qui est considéré comme le match
charnière de ce sport, une équipe de magiciens hon-
grois donne une véritable leçon à l’Angleterre dans
son stade de Wembley (3-6), où elle était considérée
comme imbattable. Avec des joueurs vifs et tech-
niques et un jeu en passes courtes, les Hongrois

15
étouffent complètement des Anglais dépassés. Le
score aurait pu être bien plus lourd, mais la démons-
tration est totale : l’intelligence a pris le pas sur la
puissance, le jeu continental sur le kick and rush
(« tape et court ») des Britanniques. Journaliste de

9302
renom présent dans les tribunes, François Thébaut
écrit cette phrase restée célèbre : « Les Anglais ont

3006
inventé le football, les Hongrois l’ont compris » (Le

4:17
Miroir du football, novembre 1953). Dépassée pen-

98.7
dant de longues années, l’Angleterre n’effectue alors

19.1
qu’un seul retour au plus haut niveau. Organisatrice

96.1
de la Coupe du monde 1966, elle s’impose devant

345:1
l’Allemagne en finale (4-2), devenant enfin championne

0123
du monde. Un soulagement pour le peuple anglais.

:1
3267
Un peuple anglais dont ses supporters les plus vio-

1043
lents, les trop fameux hooligans, seront montrés du

e:21
doigt dans les années quatre-vingt. Le 29 mai 1985,
au stade du Heysel de Bruxelles, 39 personnes sont

:Non
tuées après une charge de supporters de Liverpool sur

m
ox.co
ceux de la Juventus de Turin. Ce tragique déborde-

olarv
ment entraînera l’exclusion des clubs anglais de toute
compétition européenne pendant cinq ans. À leur

t.sch
retour, les clubs anglais se heurtent à un football de

ofpp
plus en plus défensif. Les attaquants capables de mar-
quer des buts se font rares, et donc chers. Cela se tra-
duit par une explosion du coût des transferts. La
dimension économique du football devient détermi-
nante et les Anglais sont incontestablement les pre-
miers à en tirer profit, en raison de l’existence de
clubs enracinés depuis la révolution industrielle et
soutenus par un public fidèle et dévoué. Un compor-
tement qui engendre d’intarissables revenus (billette-
rie de luxe pour hommes d’affaires, publicités sur les
maillots, produits dérivés) enviés par tous les grands
clubs mondiaux. L’Angleterre est ainsi la première à

16
se doter de plusieurs divisions professionnelles (4) et
son élite (la Premier League) est sponsorisée dès 1993.
Loin de s’essouffler, le football voit également son
règlement évoluer chaque année. Là encore, les
Britanniques ont la main-mise. L’International

9302
Board, organisme chargé de la modification des lois
du jeu, se compose uniquement des quatre fédéra-

3006
tions britanniques (anglaise, écossaise, galloise et

4:17
irlandaise) et de la FIFA, qui représente toutes les

98.7
autres associations membres ! Au nom de l’histoire

19.1
du football, la Grande-Bretagne peut ainsi toujours

96.1
garder un œil attentif au développement de l’un de

345:1
ses plus précieux joyaux.

0123
C’est au cœur du développement de cette nouvelle

:1
3267
donne économique du football que l’Angleterre a

1043
accueilli le championnat d’Europe des nations
en 1996. De nouveau au centre des regards trente ans

e:21
après « sa » Coupe du monde, le pays du football

:Non
avait ainsi fièrement rappelé au monde sa création,

m
ox.co
chantant à gorge déployée le slogan de la compéti-
tion : « Football is coming home » (« le football revient

olarv
à la maison »).

t.sch
ofpp

17
9302
3006
Des règles pour tous

4:17
Imiter les meilleurs footballeurs au monde a toujours été

98.7
le rêve du joueur amateur. Mais s’il veut toujours imiter les

19.1
plus belles actions, le joueur amateur se laisse tout aussi

96.1
rapidement gagner par les défauts du monde profession-

345:1
nel. Justifié à tort par l’enjeu sportif et économique du
résultat, le footballeur de haut niveau s’autorise de nom-

0123
breuses tricheries (tirage de maillot, gain de temps,

:1
contestation, simulation) et violences (tacles dangereux)

3267
désormais passées dans les mœurs. Sans surprise, ces

1043
comportements sont également plagiés au niveau ama-

e:21
teur. Mais de la dernière division départementale à la fina-

:Non
le de la Coupe du monde, les lois du jeu restent iden-
tiques. Vingt-deux joueurs, trois arbitres dont un central,

m
ox.co
un ballon et 17 lois que chaque joueur, professionnel ou
non, se doit de respecter. Comme lors des plus grands

olarv
matchs internationaux, le joueur amateur ne pourra être

t.sch
admis à entrer en jeu sans une tenue réglementaire et

ofpp
quelques détails, à première vue insignifiants, comme la
hauteur d’un poteau de corner ou le tampon manquant
du médecin sur une licence, peuvent poser problème à
tous les niveaux de compétition.
« Le football amateur est à l’opposé du
football professionnel. »

9302
Cet âge d’or d’un sport pur que l’argent et la politique

3006
n’auraient pas souillé n’a jamais existé.

4:17
Didier Braun, L’Amour foot : une passion planétaire, 1986

98.7
19.1
Quel footballeur amateur n’a pas rêvé un jour de

96.1
devenir professionnel, de connaître la gloire et vivre

345:1
de son sport favori ? En France, le football amateur

0123
compte plus de deux millions de pratiquants. Un

:1
3267
chiffre qui en fait l’inépuisable vivier du football pro-
fessionnel. Mais de nos jours, ces deux mondes,

1043
même liés, sont en effet bien distincts et un certain

e:21
nombre d’aménagements sont à étudier pour que les

:Non
relations entre l’un et l’autre ne se fassent pas tou-

m
ox.co
jours au détriment des « petits », par rapport aux
« gros ».

olarv
t.sch
Tributaire de la pratique massive du football, le pro-

ofpp
fessionnalisme évolue actuellement en fragile harmonie
avec l’amateurisme. Le consensus est tel que la régle-
mentation internationale prévoit, depuis le 1er septem-
bre 2001, de dédommager les clubs amateurs
formateurs de professionnels. L’exemple le plus connu
concerne le transfert de Didier Drogba de Marseille à
Chelsea pour 36 millions d’euros durant l’été 2004.
Vannes et Levallois, qui ont successivement accueilli
dans leurs rangs l’attaquant ivoirien dans sa jeunesse,
ont ainsi respectivement touché 183 000 et
750 000 euros au titre de participation à la formation.
Car il ne faut pas oublier qu’à l’image de Drogba, tous

19
les joueurs sont passés par des clubs amateurs avant de
gravir progressivement les échelons réservés à l’élite du
ballon rond. Sa passion devenue son métier, le joueur
de haut niveau disputera plus de 60 matchs en une sai-
son. Malgré cela, les pros continuent bien souvent de

9302
suivre les autres rencontres de leur championnat,
comme n’importe quel amateur, de parler et penser

3006
football en dehors de leurs heures de « travail ». C’est le

4:17
cas de Thierry Henry, vainqueur de la Coupe du

98.7
monde en 1998 avec l’équipe de France. « J’adore

19.1
regarder le football, tout le football, tout le temps. J’ai

96.1
aussi beaucoup étudié l’histoire du football, cela me

345:1
sert beaucoup. On apprend qu’il y a toujours eu des

0123
situations impossibles renversées, ou qu’il peut y avoir
des surprises à tous les matchs. En regardant les

:1
3267
matchs, j’apprends toujours des trucs, et je peux parfois

1043
m’en servir après », explique Henry. Un comportement

e:21
similaire à celui qu’adoptent tous les week-ends les
amateurs de football, qui n’ont de cesse de vouloir

:Non
copier la roulette de Zidane ou la passe aveugle de

m
ox.co
Ronaldinho vues à la télé quelques jours avant. Un lien

olarv
indéniable unit l’amateur au professionnel : la passion.

t.sch
Si, pour le meilleur et pour le pire, le football ama-

ofpp
teur s’est trouvé plusieurs points communs avec le
monde professionnel, les différences sont aussi nom-
breuses et criantes. Dans le monde pro, un changement
de club est facile dès lors que le joueur, le club vendeur
et l’acquéreur y trouvent chacun leur intérêt sportif et
financier. Une logique bien souvent plus proche de
l’économie de marché que du sport. La situation a
longtemps été tout à fait différente au niveau amateur,
même si la tendance s’inverse de nos jours. Dans un
premier temps, posséder un joueur professionnel y est
toujours interdit. Mais les clubs évoluant en CFA
(championnat de France amateurs, 4e division natio-

20
nale) et en-dessous utilisent également l’argent pour se
renforcer et parvenir à leurs fins. Un joueur peut dès
lors être employé du club comme éducateur des jeunes,
ou se voir proposer un travail peu exigeant mais bien
rémunéré, chez l’un des sponsors du club, pour se

9302
consacrer quasi totalement au football. Ce pro
« caché » vivra finalement bien de son métier si on asso-

3006
cie les primes de matchs et les menus frais (survête-

4:17
ments et chaussures payés, déplacements de fin

98.7
d’année…), malgré son statut officiel d’amateur. Par

19.1
exemple, Lyon-Duchère, qui évolue en CFA avec le sta-

96.1
tut amateur, est parvenu, en 2006, à se hisser en 1/8e de

345:1
finale de la Coupe de France. Battue par le PSG, la for-

0123
mation de la banlieue lyonnaise présentait 11 joueurs
sur 16 formés dans le centre de formation profession-

:1
3267
nel du voisin de l’Olympique lyonnais.

1043
Cette relation ambiguë n’empêche pas de constater

e:21
d’énormes différences financières entre les deux parties.
Lorsqu’un club amateur compte principalement sur

:Non
une subvention municipale et la rentrée des cotisations

m
ox.co
pour boucler son budget, le club professionnel tablera

olarv
sur des droits télévision, de gros sponsors, des recettes
guichets, des produits dérivés et des ventes de joueurs.

t.sch
Au niveau des dépenses, le « petit » utilisera ses recettes

ofpp
pour s’inscrire dans les compétitions, payer les licences
et les arbitres, acheter le matériel et les équipements,
dédommager les éducateurs et pourvoir aux déplace-
ments. Le « gros » déboursera la quasi-totalité de ses
recettes dans la masse salariale de son effectif et l’achat
de joueurs. Une approche complètement différente du
problème financier, secret de la réussite chez le pro,
pécule vital chez l’amateur.

Avec l’argent et la réussite sportive, la médiatisa-


tion extrême du football permet également de creu-
ser le fossé entre professionnels et amateurs. Entre le

21
championnat national, l’équipe de France et les cou-
pes d’Europe, l’unique moyen de se faire connaître
pour un club amateur demeure la Coupe de France,
ce qui explique la grande popularité de cette épreuve.
Mais qu’il est difficile de se frayer un chemin jusque

9302
sous les feux des projecteurs, lorsqu’un petit club

3006
débutera son parcours au premier tour, tandis qu’une
formation de l’élite entamera son aventure en 32e de

4:17
finale, soit 8 matchs plus tard ! De plus, entre l’orga-

98.7
nisation des rencontres, les normes de sécurité à

19.1
respecter et les éventuels déplacements qu’il génère,

96.1
le bon parcours en Coupe de France coûte bien sou-

345:1
vent plus d’argent qu’il n’en rapporte aux petits

0123
clubs. Mais qu’importe finalement, si cela a permis,

:1
pendant quelques instants, de rêver en tutoyant le

3267
monde professionnel.

1043
e:21
Chacun dans leur monde, le football amateur et le

:Non
football professionnel vivent dans une forme d’inter-

m
dépendance. Chaque joueur de football s’inscrivant

ox.co
dans un club est un joueur professionnel potentiel.

olarv
Le football amateur lui, aura permis d’entretenir ce

t.sch
rêve et pourquoi pas de le réaliser. D’un autre côté, la

ofpp
réussite d’un joueur professionnel ne cesse de créer
de nouveaux passionnés, base de n’importe quel club
amateur. Mais l’évolution du football tend à séparer
ces deux mondes. Pour preuve, les discussions en
cours pour l’utilisation de la vidéo dans le monde du
football, qui permettrait aux pros d’avoir un luxe
inaccessible aux amateurs, et surtout justifierait l’em-
ploi de lois du jeu dépareillées, en raison de l’intérêt
financier mis dans la balance. Un premier pas vers un
football à deux vitesses.

22
« Il n’y a plus de petites équipes. »

Le football, c'est ce qui permet à un petit

9302
pays de devenir grand.

3006
Roger Milla, Camerounais qui mena son pays en quart de

4:17
finale de la Coupe du monde, en 1990

98.7
19.1
96.1
À chaque tour de Coupe de France, d’Europe ou

345:1
avant chaque rencontre internationale entre un favori
et un outsider, cette phrase est le refrain préféré des

0123
acteurs du football. Le temps où les clubs annoncés

:1
3267
comme supérieurs enchaînaient les larges victoires est
révolu, malgré des moyens toujours aussi déséquili-

1043
brés entre les « gros » et les « petits ». Si le niveau de

e:21
jeu s’est tant resserré, quelque chose peut-il encore

:Non
faire la différence ?

m
ox.co
En 2004, le football a vécu l’une des compétitions

olarv
les plus renversantes de son histoire. La Grèce, consi-

t.sch
dérée comme une formation de seconde zone sur le

ofpp
Vieux Continent, est devenue championne d’Europe,
à la surprise générale. Sans véritable star, sans révolu-
tionner les systèmes tactiques ou l’approche physique
d’une compétition, les joueurs grecs ont tout simple-
ment battu chacun de leurs adversaires à la régulière.
Pourtant, dix ans plus tôt, cette équipe avait été
balayée pour sa première apparition en Coupe du
monde, concédant trois défaites, n’inscrivant aucun
but et en encaissant dix. « Il suffit d’avoir les bons
joueurs, en forme au bon moment, avec le bon
entraîneur, et tout devient possible », résume l’un des
champions d’Europe, Stelios Giannakopoulos.

23
Au plus haut niveau mondial ou en championnat
national, de tels résultats surprennent de moins en
moins. Auparavant, la différence se faisait sur des
qualités physiques, tactiques et bien sûr, sur le talent
individuel. Sur les deux premiers points, l’écart

9302
entre, par exemple, une formation de Ligue 1 et de
Ligue 2 en France, est devenu nettement moins per-

3006
ceptible. « Jusque dans les années quatre-vingt-dix,

4:17
physiquement, il y avait un cap difficile à franchir

98.7
entre ces deux divisions. Rares étaient ceux qui y par-

19.1
venaient. D’une année sur l’autre, à peine un ou

96.1
deux joueurs d’en dessous venaient renforcer une for-

345:1
mation de l’élite. Aujourd’hui, c’est chose courante »,

0123
explique Jean-Pierre Orts, auteur de plus de 100 buts
en division 2 à la fin des années quatre-vingt, mais

:1
3267
qui n’a jamais pu percer au plus haut niveau.

1043
e:21
Entraîneur qui a séduit le monde en dirigeant le
FC Barcelone de 1989 à 1996, Johan Cruyff estime

:Non
que les plus grandes équipes de football ne font plus

m
ox.co
la différence aussi facilement qu’avant parce qu’elles

olarv
ne surprennent plus. Cette remarque stigmatise le
manque de créativité des clubs prétendument supé-

t.sch
rieurs. Mais les secrets du monde professionnel sont

ofpp
aussi de moins en moins bien gardés. Les entraî-
neurs eux-mêmes, souvent anciens joueurs de haut
niveau, n’hésitent pas à transmettre leur savoir et
leur expérience. « Après une longue carrière, un
joueur connaît tout ce qu’il doit savoir du football,
bien assez pour l’inculquer aux plus jeunes »,
explique Cruyff. De plus, le football possède, par
définition, une particularité qui explique ce resser-
rement des niveaux : il se joue avec les pieds.
Lorsqu’au basket, au handball ou au rugby, avoir le
ballon en main suffit parfois à une équipe supé-
rieure pour marquer, au football, avoir le ballon

24
entre les pieds ne suffit pas, il faut faire la différence
avec. Ainsi, au football, un adversaire peut parfois
tenir un score en mettant le ballon en touche toutes
les dix secondes, chose inconcevable au basket ou
au handball.

9302
La Coupe de France a reconnu implicitement

3006
cette nouvelle donne. En décembre 2002, son règle-

4:17
ment a donc évolué pour limiter les « surprises ».

98.7
Auparavant, un club évoluant au moins deux divi-

19.1
sions en dessous de son adversaire obtenait automa-

96.1
tiquement le droit de recevoir, afin d’équilibrer la

345:1
rencontre. Désormais, une méthode de calcul plus

0123
complexe (l’écart doit être de deux niveaux, plusieurs
divisions pouvant former un niveau) facilite la tâche

:1
3267
des gros. « La fédération et le monde professionnel se

1043
sont inquiétés de voir que le nombre de petits clubs

e:21
ne cessait de croître et qu’ils poussaient les meilleurs
dans leurs retranchements. La fédération considère

:Non
qu’une Coupe de France qui ne verrait plus les

m
ox.co
grands terrasser les petits ne serait pas en conformité

olarv
avec les valeurs de cette épreuve », critique Pierre
Cellot, président de l’Association des clubs des

t.sch
championnats fédéraux de football (l’Humanité,

ofpp
décembre 2003). Il en va de même pour la Ligue des
champions, où le système de poules limite les surprises
par comparaison avec les confrontations à élimina-
tion directe. La mémorable défaite de l’Angleterre
contre les États-Unis à la Coupe du monde 1950, la
victoire de la Corée du Nord sur l’Italie lors de la
Coupe du monde 1966, l’épopée algérienne du
Mondial 1982 ou l’étonnant parcours du Cameroun
en 1990 montrent que les surprises, même au plus
haut niveau, ont toujours existé. Mais il est vrai aussi
que le charme s’évapore lorsque ces évènements
deviennent trop réguliers !

25
Au final, les matchs internationaux, et notamment
les éliminatoires de grandes compétitions, sont les der-
niers à présenter des rencontres extrêmement déséqui-
librées. Ainsi, lorsque San Marin, république de moins
de 30 000 habitants au cœur de l’Italie, défie les plus

9302
grandes nations européennes, les écarts sont encore
importants (en septembre 2005, la Belgique a battu

3006
San Marin 8-0). « Les chiffres montrent qu’un homme

4:17
entre 15 et 35 ans possède une chance sur 250 d’être en

98.7
équipe nationale ici. Alors, nos ambitions ne peuvent

19.1
être que minimes », explique Giampaolo Mazza, sélec-

96.1
tionneur de San Marin depuis 1998 – il a dû attendre

345:1
2004 pour connaître sa première victoire (1-0) – contre

0123
le Lichtenstein.

:1
3267
Quels sont alors les moyens pour que le prétendu

1043
favori fasse respecter son rang ? Pour faire la diffé-

e:21
rence, le « gros » a, par définition, un moyen que le
« petit » n’a pas : l’argent. À évoluer dans une équipe

:Non
aux ambitions moindres, un joueur accumulera

m
ox.co
confiance et expérience, mais « plafonnera » vite lors-

olarv
qu’il sera devenu l’un des meilleurs joueurs de sa for-
mation. Il ne tardera pas à être recruté par une plus

t.sch
grande équipe cherchant à se renforcer, et ainsi de

ofpp
suite… Ces clubs aux moyens financiers plus impor-
tants préfèrent souvent délaisser la formation et son
lent processus, pour acheter des joueurs directement
capables d’intégrer l’équipe première. C’est ainsi par
exemple que Robert Pires, brillant meneur de jeu du
FC Metz, surprenant deuxième du championnat de
France 1997-1998, partit rejoindre Marseille pour
50 MF (7,6 millions d’euros) lors de l’été 1998. « Il
est impossible de retenir un joueur à qui on propose
de tripler son salaire. L’argent que l’on a reçu nous a
permis de récolter le fruit de notre formation, et tout
le monde se retrouve content, puisque l’on savait

26
bien que nous n’allions pas pouvoir garder longtemps
un joueur de ce niveau. C’est un processus impossi-
ble à arrêter et nécessaire à la bonne marche du foot-
ball », explique Carlo Molinari, le président du FC
Metz. Même si le club lorrain verra son équipe affai-

9302
blie par cette transaction (il terminera à la 10e place
en championnat la saison suivante), le transfert de

3006
Pires permettra par exemple au centre de formation,

4:17
dont le coût annuel est estimé à 3,5 millions d’euros,

98.7
de fonctionner deux ans. De son côté, Marseille pro-

19.1
fitera de l’arrivée d’un joueur comme Pires pour ter-

96.1
miner deuxième du championnat de France, et ainsi

345:1
devancer Metz de… 32 points. Une manière détour-

0123
née – plus sournoise – de montrer qu’il existe, finan-
cièrement et en conséquence sur le terrain, encore

:1
3267
des petites équipes.

1043
Dans toutes les compétitions, accrocher une

e:21
grande équipe n’est donc plus considéré comme une

:Non
mission impossible. Cette « révolte » des petits fait

m
ox.co
que l’incertitude plane encore sur chaque rencontre.
Un doute vital pour ce sport puisqu’il entretient le

olarv
suspense nécessaire à l’intérêt du (télé)spectateur.

t.sch
Mais cette révolte offre également à chacun de rêver

ofpp
à sa part de gloire. Comme si, l’espace d’un instant,
l’implacable réalité sportive et économique du foot-
ball pouvait être balayée d’un revers de manche par
un résultat inattendu !

27
9302
3006
4:17
Quand politique et football

98.7
19.1
se mettent en ménage

96.1
345:1
La collusion entre politique et football a pris une nouvelle
figure, depuis les années quatre-vingt-dix. Président de

0123
l’Olympique de Marseille, vainqueur de la Ligue des

:1
champions en 1993, Bernard Tapie a choisi de varier les

3267
plaisirs et profita de l’aura de son club pour se lancer en

1043
politique. Une tactique payante puisqu’il a été ministre de

e:21
la Ville sous le gouvernement de Pierre Bérégovoy de
1992 à 1993. Mais pour manier football et politique, il

:Non
faut surtout avoir une équipe performante. Voilà un

m
ox.co
concept parfaitement maîtrisé par Silvio Berlusconi, prési-
dent d’une équipe mythique au palmarès impression-

olarv
nant : l’AC Milan. Efficace en tant que manager d’un des

t.sch
clubs les plus huppés du Vieux Continent, Silvio

ofpp
Berlusconi a su travailler son image et profiter du pouvoir
médiatique et émotionnel créé par le football. Fort de ces
succès, il a réussi à convaincre son peuple qu’il ferait un
très bon Premier ministre et ce, malgré des conflits d’in-
térêt évidents, puisque Silvio Berlusconi est à la fois le pro-
priétaire du plus gros groupe de média italien (Mediaset)
et aussi, accessoirement, l’homme le plus riche d’Italie.
« Le football est un instrument du
pouvoir politique. »

9302
Un succès sportif peut servir autant

3006
qu’une victoire militaire.

4:17
Gerald Ford, président des États-Unis (1974-1977)

98.7
19.1
Deux courants de pensée s’opposent sur cette ques-

96.1
tion. L’un voit dans le football un outil d’émancipation

345:1
voire de démocratisation pour une nation – c’est ce

0123
qu’estiment aujourd’hui les instances internationales

:1
3267
du football, avec en tête leur représentant à la FIFA,
Sepp Blatter. L’autre estime que le football n’est qu’un

1043
« opium » du peuple, qui abrutirait les masses pour

e:21
mieux les asservir - ainsi que le pense Patrick Vassort,

:Non
sociologue du sport. Dans les deux cas, le football est

m
ox.co
un instrument du pouvoir politique. Tout dépend
ensuite de l’utilisation qui en est faite. De fait, le foot-

olarv
ball s’est avéré, par le passé, un instrument efficace aux

t.sch
mains du politique pour museler les esprits. Mais il a

ofpp
su aussi montrer un autre visage au fil des années, révé-
lateur d’une prise de conscience politique du public -
comme en témoigne l’incompréhension générale lors
du match amical France - Algérie du 17 novembre
2001, où la Marseillaise s’est trouvée huée et le stade
envahi. Nous sommes loin, dès lors, de l’abrutissement
des masses par le jeu et il semble bien que depuis
quelques années, le pouvoir du football glisse de plus
en plus entre de nouvelles mains, nettement moins
enclines à en faire un moyen d’oppression des foules.
Déjà, en 1978, Dominique Rocheteau milite pour
l’organisation de la Coupe du monde en Argentine,

29
un pays présidé par le tristement célèbre général
Videla. À l’époque, le célèbre attaquant des Verts
pense que « ne pas participer à la compétition serait
une grave erreur. D’abord, cela ne soulagerait en rien
les souffrances des opposants au régime. Au contraire,

9302
aller là-bas permet d’attirer l’attention de l’opinion
mondiale ». Pour autant, les choses ont bien évolué,

3006
parce qu’en 1934, personne ne s’est posé de question

4:17
lorsque l’Italie fasciste de Mussolini accueillait la

98.7
Coupe du monde, avec la ferme intention de « mon-

19.1
trer au monde ce qu’est l’idéal fasciste du sport »,

96.1
comme l’affirmait le général Vaccaro, alors président

345:1
de la Fédération italienne de football !

0123
Très vite en effet, cette transposition des valeurs
nationales à travers les performances d’une équipe de

:1
3267
football a transformé le ballon rond en un formidable

1043
instrument de pouvoir aux mains des politiques, qui, au

e:21
départ, ne l’ont pas nécessairement utilisé à bon escient.
Ainsi, en 1966, malgré une victoire historique face à

:Non
l’Italie, suite à leur défaite en quart de finale devant le

m
ox.co
Portugal, tous les joueurs de l’équipe de Corée du Nord

olarv
– sauf leur buteur – furent condamnés à vingt ans de tra-
vaux forcés. Pour leur leader Kim Il Sung, le revers face

t.sch
aux Portugais était lié à une soirée trop arrosée après

ofpp
avoir vaincu les Italiens. « Notre équipe a été bour-
geoise, réactionnaire, symbole de l’impérialisme occi-
dental corrompu et indigne d’un pays communiste. »
Il est arrivé aussi que la victoire d’une équipe ait
une teneur bien plus idéologique que sportive : tous
les passionnés ont ainsi en mémoire le choc entre la
RFA et la RDA lors de la Coupe du monde 1974.
Présentée comme l’affrontement entre l’idéologie
communiste et celle du capitalisme, cette rencontre,
remportée par la RDA, avait entraîné des scènes de
liesse de l’autre côté du mur de Berlin. L’Allemagne
de Beckenbauer battue, bénéficiait pourtant, suite à

30
cette défaite, d’un tableau de phase finale plus favo-
rable. La RFA allait finalement remporter la Coupe
du monde, après avoir perdu le « duel idéologique ».
Mais à l’époque déjà et fort heureusement, le football
représenta, pour certaines nations, le pouvoir du

9302
peuple, notamment pendant la période franquiste.
Étendard de toute la région Catalogne, l’équipe du

3006
FC Barcelone a toujours été une poche de résistance,

4:17
le symbole d’un refus d’une mise sous tutelle d’un

98.7
pouvoir centralisé sur la capitale. Dans les années

19.1
cinquante, le duel entre le Real Madrid et le FC

96.1
Barcelone était donc, là aussi, un affrontement idéo-

345:1
logique, avant d’être une rencontre de football.

0123
Parce qu’il fédère l’ensemble d’une nation, le foot-
ball pouvait donc logiquement et facilement devenir

:1
3267
instrument de manipulation par les puissants. Pour

1043
autant, ce phénomène s’est quelque peu atténué au

e:21
cours des vingt dernières années, car aujourd’hui, la
tendance est plutôt à la récupération. Les hommes

:Non
politiques préfèrent alors endosser le rôle de suiveurs

m
ox.co
plutôt que celui de manipulateurs, l’exercice étant

olarv
devenu trop périlleux. En 1998, en pleine période de
cohabitation plutôt tendue, Jacques Chirac et Lionel

t.sch
Jospin paradèrent donc presque main dans la main

ofpp
dans la tribune du Stade de France.
Hormi les parcours atypiques de Berlusconi ou
Tapie, la dernière évolution en date du lien entre
football et politique réside principalement dans les
institutions de ce sport et témoigne du glissement
progressif de son pouvoir vers de nouvelles instances
– qu’il s’agisse du public et des supporters en général,
ou d’institutions plus internationales en particulier.
Aujourd’hui en effet, avant même qu’une nation ne
soit « inscrite » à l’ONU, elle figure sur la liste de la
FIFA. À croire que le premier outil d’identification
d’une nation réside désormais dans son équipe de

31
football, et certaines grandes nations footballistiques,
fraîchement issues de l’explosion du bloc de l’Est
(l’Ukraine, la Lettonie, ou encore la République
tchèque), l’ont bien compris. De par ses statuts, la
FIFA possède en outre un droit supranational, par

9302
lequel elle impose des textes réglementaires parfois à
l’encontre du droit international. Une situation qui

3006
ne pourra perdurer, comme l’a mis en exergue l’arrêt

4:17
Bosman (autorisant la libre circulation des footbal-

98.7
leurs comme l’exige le droit européen, depuis le

19.1
15 décembre 1995) et plus récemment, les batailles

96.1
menées par les clubs contre les instances du football

345:1
au sujet des joueurs gratuitement mis à disposition

0123
des équipes nationales. Il reste que par son organisa-
tion, son pouvoir économique, ses différents pro-

:1
3267
grammes caritatifs, sa politique de gouvernance du

1043
football, la FIFA a un pouvoir politique important.

e:21
Son président Sepp Blatter est toujours accueilli
comme un chef d’État lorsqu’il se déplace à l’étran-

:Non
ger. Par sa puissance économique, son développe-

m
ox.co
ment, son succès, le football a logiquement engendré

olarv
un certain nombre d’organisations dont le poids
politique n’est pas négligeable. Elles savent se trans-

t.sch
former en un lobby efficace, prendre part aux débats

ofpp
sur des problématiques sociétales, comme c’est le cas
avec la campagne menée contre le racisme, qui vise à
transformer le code disciplinaire pour sanctionner les
joueurs ou des clubs, suite à des incidents racistes..
Le football et le politique seront donc toujours
associés et force est de constater que l’évolution
contemporaine va plutôt dans le bon sens. Mais qu’on
n’en attende pas trop non plus du football et de ses
stars, quand certains hommes politiques espèrent
récupérer l’aura des idoles du ballon rond, et laissent
dangereusement croire que ces champions pourraient
sortir une nation d’une névrose chronique !

32
« Pelé est le meilleur joueur
de tous les temps. »

9302
J’ai le vote du peuple, Pelé a celui des livres.

3006
Diego Maradona, cérémonie de la FIFA,

4:17
Rome, décembre 2000

98.7
19.1
Surnommé le Roi après avoir éclaboussé de sa

96.1
classe les années soixante et soixante-dix, le Brésilien

345:1
ne manque pas de concurrents (Maradona, Platini,

0123
Cruyff, Beckenbauer…) pour le titre honorifique de

:1
3267
meilleur joueur de tous les temps. Mais peuvent-ils
vraiment rivaliser avec le statut et le talent de Pelé ?

1043
e:21
Pour mieux comprendre le phénomène Pelé, il

:Non
faut revenir à l’histoire footballistique de son pays.

m
ox.co
En 1950, le Brésil organise sa première Coupe du
monde, dont la phase finale se fait sous forme de

olarv
poule. Avant le dernier match contre l’Uruguay, un

t.sch
match nul lui suffit pour être sacré champion du

ofpp
monde. Mais une cruelle défaite (1-2) devant son
public prive la Seleção d’un titre promis et se trans-
forme en drame national. Des années durant, tout le
pays se croit maudit, jusqu’à l’apparition du sauveur :
Edson Arantes Do Nascimento. Recruté à 16 ans par
le FC Santos (État de São Paulo) en 1957, il devient
immédiatement meilleur buteur du championnat
brésilien. Surnommé Pelé dès la cour d’école pour
une raison qu’il reconnaît ignorer, le jeune prodige
brésilien devient professionnel à l’âge de 15 ans, et
rejoint l’équipe nationale presque aussi rapidement.
À 17 ans, il aide le Brésil à remporter son premier

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