Guerre d’Algérie
1954-1962
1830
14 JUIN
Les troupes françaises débarquent à Alger
Suite à un incident diplomatique entre le consul
de France et le dey d’Alger survenu en 1827,
le roi Charles X envoie ses troupes prendre la
ville d’Alger : le 14 juin 1830 marque le début du
processus de colonisation.
1848
L’Algérie devient française
En 1848, l’Algérie devient un territoire français ; elle est
partagée le 9 décembre 1848 en trois départements :
Alger, Constantine et Oran.
1914-1918
L’Algérie durant la Grande Guerre
Les troupes coloniales algériennes sont fortement
mobilisées durant la Première Guerre mondiale : des
civils sont également réquisitionnés et envoyés en
métropole pour aider aux travaux de main-d’œuvre,
renforçant le désir d’indépendance de la population
algérienne dans les années 1920.
1943
10 FÉVRIER
Publication du « Manifeste du peuple algérien »
L’homme politique Ferhat Abbas publie le « Manifeste
du peuple algérien » afin de convaincre les autorités
françaises de décoloniser l’Algérie : invoquant le droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes, il prône la créa-
tion d’une Constitution républicaine pour le pays.
1945
8 MAI
Manifestation indépendantiste à Sétif
La capitulation allemande et la fin de la Seconde
Guerre mondiale accentuent les tensions dans le
pays : dans la ville de Sétif, une manifestation indé-
pendantiste tourne à l’émeute lorsqu’un policier
tire sur un manifestant. S’en suit une vague de ré-
pression et de représailles qui intensifie la volonté
d’indépendance.
1954
OCTOBRE
Fondation du Front de Libération nationale (FLN)
Le FLN, mouvement fondé par un groupe de nationalistes
algériens, entame une lutte pour l’indépendance de
l’Algérie par la force, perpétrant de multiples
attentats à l’encontre de casernes de gendarmerie, de
centres de communication et d’installation publique.
1er NOVEMBRE
La Toussaint rouge
Le FLN revendique les attentats commis sur le sol
algérien, dénombrant une dizaine de morts parmi les
civils. Face à cette révolte pour l’indépendance, les
autorités françaises se veulent répressives : le ministre
de l’Intérieur, François Mitterand, envoie des forces
armées en Algérie. La guerre est amorcée.
1955
20 ET 21 AOÛT
Massacres d’août 1955 dans le Constantinois
Dans le département de Constantine, le FLN
commet une vague de massacres envers les
populations civiles européennes et musulmanes
accusées de soutenir la colonisation.
1956
12 MARS
Décret des « pouvoirs spéciaux »
Face à la multiplication des attentats commis par
le FLN, l’assemblée nationale vote le décret sur les
« pouvoirs spéciaux » : l’armée française est dotée de
pouvoirs supplémentaires afin de renforcer son action
répressive sur le sol algérien.
1957
7 JANVIER
Début de la Bataille d’Alger
Début janvier 1957, tandis que des tensions
éclatent à Alger entre les membres de différentes
communautés, une division de parachutistes est
envoyée pour rétablir l’ordre. De son côté, le FLN
renforce sa lutte en organisant une grève générale
parmi les travailleurs de la ville, en vain : la grève
est mise en échec par les troupes françaises.
26 JANVIER
Vague d’attentats à Alger
Face au déploiement important des troupes fran-
çaises, le FLN riposte en commettant une série
d’attentats dans la ville d’Alger. Les parachutistes
sur place reçoivent pour consigne de démanteler
le FLN par tous les moyens, le recours aux arres-
tations massives et à la torture étant autorisé. La
divulgation puis la condamnation de ces pratiques
émergent dans les médias français, mettant fin au
soutien que l’opinion internationale accordait à la
France.
9 OCTOBRE
Fin de la Bataille d’Alger
Sur le plan militaire, la bataille est gagnée pour les
troupes françaises qui parviennent à démanteler
le FLN. Sur le plan politique, en revanche, il s’agit
d’un échec aux yeux d’une majorité de l’opinion
qui n’admet pas l’usage de la torture.
1958
13 MAI
Insurrection à Alger des partisans de l’Algérie
française
Opposés aux négociations avec le FLN, des partisans
de l’Algérie française organisent un coup d’état à Alger.
Cette crise politique amène René Coty, président de
la République, à rappeler le général de Gaulle pour
régler la situation. Ce dernier accepte à condition
qu’une nouvelle constitution soit mise en place : le
4 octobre 1958, la Cinquième République voit le jour.
21 DÉCEMBRE
Élection de Charles de Gaulle
Sorti de sa retraite pour régler la crise qui se déroule
en Algérie, Charles de Gaulle est élu président de la
République.
1959
16 SEPTEMBRE
Allocution Charles de Gaulle
Lors de son allocution, Charles de Gaulle reconnaît
le droit à l’auto-détermination du peuple algérien
mais ne se prononce pas en faveur d’une Algérie
totalement indépendante.
1960
24 JANVIER - 1ER FÉVRIER
Semaine des barricades
Rejetant l’auto-détermination du peuple algérien
envisagée par Charles de Gaulle, des partisans de
l’Algérie française organisent un mouvement d’insur-
rection à Alger. La première journée de manfestation
se solde par une fusillade meurtrière entre les forces
de police et les manifestants armés. Le 1er février, les
négociations aboutissent à l’arrestation du député
Pierre Lagaillarde, l’un des instigateurs du mouvement.
1961
8 JANVIER
Référendum sur l’auto-détermination de l’Algérie
Ce référendum en faveur de l’auto-détermination
de l’Algérie vis-à-vis de la République française a
été majoritairement accepté par les Français.
11 FÉVRIER
Création de l’Organisation de l’Armée secrète
(OAS)
Refusant la politique menée par le général de
Gaulle en faveur de l’auto-détermination de
l’Algérie et désapprouvant le résultat du référen-
dum du 8 janvier 1961, des activistes clandestins et
anti-indépendantistes fondent l’OAS dans la ville de
Madrid.
21 AVRIL - 22 AVRIL
Putsch des généraux
Dans la nuit du 21 au 22 avril, quatre généraux
français — Raoul Salan, Edmond Jouhaud, André
Zeller et Maurice Challe — tentent de renverser
le général de Gaulle en lançant un coup d’état à
Alger. Mis en échec, Salan et Jouhaud retournent à
la clandestinité pour prendre le contrôle de l’OAS ;
Zeller et Challe se rendent aux autorités.
5 OCTOBRE
Mise en place d’un couvre-feu
Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, ins-
taure un couvre-feu interdisant à tous les « Fran-
çais musulmans d’Algérie » de circuler de nuit
dans la capitale française et sa banlieue. Il leur est
également interdit de circuler en voiture, de jour
comme de nuit. Face à cette mesure discrimina-
toire, le FLN appelle à manifester pacifiquement à
Paris.
17 OCTOBRE
Manifestation des Français musulmans d’Algérie
La manifestation, bien que pacifique, est sévère-
ment réprimée par les forces de police placées
sous les ordres de Maurice Papon : la foule essuie
des tirs, des manifestants sont battus et jetés dans
la Seine avant d’être noyés ; certains sont internés
dans des camps où ils subissent des violences.
La presse censure les événements et le nombre de
morts.
1962
18 MARS
Signature des accords d’Évian
Le Gouvernement provisoire de la République algé-
rienne — constitué par le FLN — et le gouvernement
français signent les accords d’Évian reconnaissant
l’indépendance de l’Algérie et déclarent un cessez-le-
feu sur le sol algérien. Ces accords sont ratifiés par les
référendum des 8 avril et 1er juillet 1962.
MARS À JUIN
Vague d’attentats de l’OAS
Refusant les accords d’Évian, l’OAS perpétue une série
d’attentats en France et en Algérie, dont l’assassinat
du maire d’Évian-les-Bains, Camille Blanc, qui avait
accepté d’accueillir les négociations politiques dans
sa ville. En Algérie, l’OAS s’en prend aux populations
algériennes et musulmanes.
5 JUILLET
Massacre d’Oran
Alors que la population célèbre l’indépendance de
l’Algérie dans les rues d’Oran, des coups de feu d’ori-
gine inconnue sont tirés : des Européens et des mu-
sulmans présents sur place sont enlevés, brutalisés
ou tués sans que l’armée, en plein retrait suite aux
accords d’Évian, ne puisse intervenir. Aucun groupe ne
revendique les actions menées ce jour-là.
1962 à 1965
Massacres des harkis en Algérie
Suite à la déclaration d’indépendance de l’Algérie,
le FLN appelle à l’exécution des Algériens musul-
mans ayant soutenu le gouvernement français et
combattu au sein de l’armée française : les harkis.
Enlevés, torturés, tués, emprisonnés dans des
camps d’internement ou condamnés aux travaux
forcés, les harkis et leurs familles seront persécutés
jusqu’en 1965.