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Agronomie Fiche6 La Fertilisation Organique MD

Transféré par

Kamel Merahi
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Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
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Fi che n°6 Ag r o n o m i e

La fertilisation
organique en agriculture

© B. Leclerc
biologique
Cette fiche permet de faire un point sur la apporter un seul élément (engrais azotés simples) ou un
fertilisation organique en Agriculture Biologique nombre restreint d’éléments (engrais binaire PK ou ternaire
(AB) au travers des différents besoins du sol NPK). Un apport de fumier, composté ou non, apporte au sol
à la fois de l’azote, du soufre, du phosphore, du potassium,
et des apports complémentaires que l’on peut
du magnésium, et des oligo-éléments.
réaliser, selon la formulation, les cultures et le
type de sol. Un enrichissement du sol en carbone
La maîtrise de la fertilisation organique est un enjeu particu- Lorsque l’on évoque la fertilisation, sans préciser « orga-
lièrement important en AB car les produits que l’on regroupe nique », on pense assez systématiquement à l’apport d’élé-
sous le terme générique de « fertilisants organiques » permet- ments minéraux indispensables à la croissance des végétaux
tent d’apporter les différents éléments minéraux nécessaires (le fameux trio « NPK »). Avec une fertilisation organique,
aux cultures. De manière générale, l’utilisation de produits on apporte ces trois éléments (cf. cas du fumier cité plus
organiques pour fertiliser les cultures et/ou amender les haut), mais on apporte également du carbone organique.
sols est particulièrement intéressante d’un point de vue Suivant le type de produit apporté, c’est sans doute l’effet
économique (hausse du prix des engrais minéraux) mais le plus important et le plus marquant à court, moyen et long
également d’un point de vue agronomique, car l’apport termes sur le sol. L’apport de carbone a avant tout un rôle
d’amendement organique contribue à améliorer le statut énergétique pour tous les êtres vivants du sol, des micro-
organique des sols, avec tous les effets bénéfiques qu’il organismes (bactéries, champignons) à la macrofaune, dont
entraîne (lutte contre l’érosion, maintien d’une bonne le ver de terre est l’acteur le plus important pour le bon
structure, stockage de carbone, augmentation de la bio- fonctionnement
diversité…). Par ailleurs, l’utilisation de déchets orga-
niques (comme les composts de déchets verts), permet
du sol (drainage,
aération, remon- «
La fertilisation organique
de les valoriser en les recyclant via les sols agricoles. tée et concentra- s’intègre et se raisonne à l’échelle
Enfin, en AB, la fertilisation organique s’intègre et se tion en éléments
raisonne à l’échelle de la succession culturale, avec minéraux…). Le
de la succession culturale, avec
une place de choix pour les légumineuses qui per- rôle des matières une place de choix pour les
mettent d’enrichir significativement le système en organiques sur légumineuses qui permettent
azote. les propriétés du
sol est primor-
d’enrichir significativement le

Des éléments diversifiés


dial : elles aug-
mentent l’aéra-
système en azote. »
MINISTERE
DE L’ALIMENTATION, apportés au sol tion, la rétention
en eau, la stabilité de la structure, la capacité d’échange
DE L’AGRICULTURE
ET DE LA PECHE

avec la contribution
financière du compte

cationique (CEC) et diminuent la densité.


d’affectation spéciale
«Développement agricole et
rural »

Cette fiche a été élaborée Il y a une complémentarité à trouver entre les


dans le cadre du RMT apports « intrinsèques » à une parcelle (ré- La problématique de l’azote
DévAB. Elle est issue d’un sidus de cultures, contribution des racines
document composé de après ou pendant une culture, cultures as- Pour certaines cultures exigeantes en azote (cf. principales
30 fiches et d’un chapitre
introductif définissant sociées…) et les apports « extérieurs », ces contraintes par système de cultures), l’apport de fertilisants
l’innovation en AB. Ce derniers étant incontournables, sur le long organiques, même riches en azote comme certains engrais
document est téléchar- terme, pour compenser les exportations organiques, n’est pas la seule technique à mettre en œuvre,
geable sur www.devab.org, par les récoltes. Une des particularités de pour obtenir les rendements et qualités souhaités. Pour
rubrique Axe 1. la fertilisation organique est la diversité ces cultures, et principalement pour les céréales, ce sont

DévAB
des éléments fournis au sol à chaque ap- surtout des précédents à base de légumineuses (luzernière,
R
M port, en comparaison d’une fertilisation prairies temporaires de mélange, engrais verts, protéagi-
T minérale qui en général est réalisée pour neux) qui fournissent l’essentiel de l’azote. Les doses d’en-
Rédacteur : B. Leclerc,
Orgaterre.
Relecteurs : C. Aubert,
Chambre d’agriculture 77 ;
J.-P. Cohan, ARVALIS-Ins-
titut du végétal ; L. Fon-
taine et L. Fourrié, ITAB ;
A. Glandières, CRAMP ;
J. Peigné, ISARA-Lyon ;
H. Védie, GRAB.
© Carolihe Roux

Travail coordonné par


© B. Leclerc

© B. Leclerc

M. Gerber et L. Fontaine,
ITAB ; C. Cresson, ACTA.
2009
en AB – Juin

ôté
du c s
de urs
e Vers des classes de comportement de la
rch
AXE 1 – Agronomie – Fiche n° 6 : La fertilisation organique

che minéralisation de l’azote des produits organiques


Actuellement, les pro- nées relatives aux caractéristiques chimiques en conditions contrôlées mais également des
duits organiques sont caractérisés au labo- et biochimiques des produits, issues notam- fractions biochimiques (CEL, LIC et SOL2). La
ratoire par deux méthodes complémentaires : ment de ces deux méthodes normalisées (frac- disponibilité de l’azote au sein des classes va-
le fractionnement biochimique de la matière tionnement biochimique et incubations en rie d’un fort potentiel de minéralisation d’azote
organique (norme XP U 44-162) qui permet conditions contrôlées). À partir de cette base (classe 1) à un risque d’immobilisation durable
d’estimer la capacité à induire du stockage de de données, une typologie de produits orga- de l’azote (classe 6). Des valeurs indicatives de
matière organique dans les sols à long terme, niques a été établie par rapport à leur faculté disponibilité de l’azote organique des produits
et l’étude des cinétiques de minéralisation du à fournir de l’azote. organiques sont proposées allant de + 60 kg N
carbone et de l’azote des produits au cours 6 classes de comportement de minéralisation t-1 MS (classe 1) à - 5 kg N t-1 MS (classe 6).
d’incubations en conditions contrôlées dans de l’azote organique des produits ont été défi- Ces valeurs indicatives présentent l’avantage
un sol (norme XP U 44-163). nies, ainsi que les critères permettant de clas- de pouvoir être obtenues assez rapidement
Dans le cadre d’une étude pilotée par l’Inra et ser les produits vis-à-vis de cette minéralisa- puisqu’elles reposent sur les résultats de carac-
financée par l’ADEME1, une base de données de tion d’azote. Ces classes ont été définies sur la térisation chimique et biochimique des produits.
plus de 500 produits organiques d’origine va- base des résultats de minéralisation de l’azote (1) Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie.
(2) CEL = « cellulose », LIC = « lignine + cutine », SOL = « so-
riée a été constituée. Elle rassemble les don- organique des produits au cours d’incubation luble »
RMT DévAB –

grais organiques azotés à appliquer au printemps peuvent être un réflexe en période de conversion par exemple. En effet
être calculées en tenant compte de l’analyse des reliquats la minéralisation de ces produits est difficilement prévisible
d’azote à la sortie de l’hiver. Pour d’autres plantes (vigne, lé- et ne peut remplacer l’azote apporté par les précédents, légu-
gumes sensibles à l’accumulation des nitrates), il faut veiller mineuses en particulier.
à ne pas fournir trop d’azote, même s’il est apporté sous
forme organique.
Les fertilisants organiques :
amendements ou engrais ?
Des apports complémentaires,
raisonnés sur le long terme
La mise sur le marché des produits organiques doit permettre
d’identifier les amendements organiques, dont les teneurs
La fertilisation organique doit être raisonnée à partir de la en éléments fertilisants, et notamment en azote, n’excèdent
succession des cultures, et notamment la place des légumi- pas 3 % de leur poids brut, des engrais organiques, dont la
neuses dans l’assolement et les rotations, car c’est l’azote le teneur en éléments doit au contraire être supérieure à 3 %
premier facteur limitant et ce sont les précédents à base de (sur le poids sec).
légumineuses qui permettent d’apporter le plus efficacement
et le plus économiquement les quantités nécessaires de cet Les amendements organiques
élément majeur. Dans un deuxième temps, il faut envisager
des apports complémentaires d’amendements organiques, Le principal objectif des apports d’amendements est l’entre-
notamment pour compenser les exportations en phosphore, tien de la fertilité des sols grâce aux propriétés des matières
potassium et autres éléments nécessaires à la croissance vé- organiques (teneur en carbone, rétention en eau, stabilité
gétale. Ces amendements organiques doivent être appliqués de la structure…). En outre les amendements peuvent ap-
au bon moment, à la bonne dose, à la bonne profondeur, au porter des quantités d’éléments fertilisants non négligeables
sein d’une rotation donnée. Enfin il est possible de compléter pour les cultures.
ces apports d’amendements avec des produits plus riches en
certains éléments, comme par exemple les engrais organiques Azote : Comme on peut le voir dans le tableau 1, la mi-
azotés. Toutefois, il serait illusoire de vouloir substituer les néralisation de l’azote des amendements organiques est très
engrais minéraux par ces engrais organiques, ce qui pourrait faible lorsqu’ils sont uniquement d’origine végétale, comme le

Tableau 1 : Caractéristiques agronomiques de quelques amendements organiques


Composts Compost de
Fumier de Fumier Fumier de Fumier
de déchets fumier de
bovin(2) d’ovins(3) porcins(4) d’équins(5)
verts(1) bovin(3)
Matières sèches (g/100 g MB) 59 22 33 30 33 54
Matières organiques (g/100 g MS) 46 81 64 77 - 76
Azote total (g/100 g MS) 1,4 2,6 2,4 2,2 2,2 1,5
Minéralisation de l’azote (en %) 2 30 10 - 30 -
Phosphore (P2O5) (g/100 g MS) 0,6 1 1,5 1,3 2,1 0,6
Potasse (K2O) (g/100 g MS) 1,4 4,3 4,2 4 3,1 1,7
(1) échantillon de 45 composts ; min. de l’azote : moy. de l’échantillon, incubation à 28 °C sur 91 jours, (Marché ADEME n° 0306C0057).
(2) fumier très compact de litière accumulée (source : Institut de l’Élevage, 1993).
(3) source : Institut de l’Élevage et al., 2001.
(4) fumier de litière accumulée sur paille, minéralisation : il s’agit en fait d’une fourchette de coefficients d’équivalence azote engrais minéral, calculé sur différents cultures
et climats (prairie, colza, blé) (source : ITP, 1997, in Institut de l’Élevage et al., 2001).
(5) source : Ziegler et Héduit, 1991.

2
– Juin 2009
organique en AB
pour fournir l’azote nécessaire à l’obtention des rendements
et des teneurs en protéines généralement recherchés pour la
production de céréales. De plus, la composition de ces amende-
ments conduirait à amener trop de phosphore si la dose d’ap-
port est calculée sur la base des besoins en azote de la culture.

gronomie – Fiche n° 6 : La fertilisation


Une autre limite aux apports organiques est le respect de la
directive cadre « nitrate ». Des apports complémentaires d’azote
peuvent être pratiqués sous forme d’engrais organiques sur cé-
réales de printemps (vinasses de betterave, farines de plumes,

© B. Leclerc
soies de porcs…), mais le coût de ces engrais organiques étant
généralement important, il est indispensable de bien prendre
compost de déchets verts (minéralisation de l’azote des com- en compte les différents facteurs limitants (structure du sol,
posts de déchets verts, après 91 jours d’incubation = environ aléas climatiques, enherbement…) avant de décider de les ap-
2 % de l’azote organique du produit). Dans l’hypothèse d’un porter. La technique du hersage sur la culture en place permet
apport de 20 tonnes de compost de déchets verts à l’hec- également de favoriser la minéralisation de l’azote organique
tare, pour une concentration en azote organique de 1,4 % au printemps. Le maïs valorise beaucoup mieux les apports
sur sec, la minéralisation de cet azote représenterait à peine organiques, car ses besoins sont davantage calés sur la miné-

RMT DévAB – AXE 1 – A


3 kg d’azote à l’hectare (20 000 x 0,59 x 0,014 x 0,02). La ralisation du sol, vers le mois de mai, que les céréales à paille
minéralisation des fumiers, compostés ou non, est quant à (besoins les plus importants vers le mois de mars).
elle plus élevée, puisqu’elle peut atteindre de 10 % à 30 %
d’azote minéralisé dans l’année de l’apport (cf. tableau 1 p.2).
ôté
du c s
Phosphore : Les amendements organiques sont des en- de EURS La pratique dans une
grais phosphatés efficaces car le coefficient d’utilisation du
R OD UCT ferme de Provence
phosphore est sensiblement le même, ou légèrement infé- P
rieur (80 %), à celui des engrais minéraux les plus solubles,
ce qui n’est pas le cas des formes de phosphore minérales Michel Isouard gère broyée et enfouie une ou deux fois
autorisées en agriculture biologique (faible disponibilité du depuis 1991 en par an. Les sarments sont également
phosphore des phosphates naturels en sols calcaires). agriculture biologique une ferme laissés sur place. Pour les légumes
de 17 ha avec des cultures variées, les moyennes d’apport sont d’environ
Potassium : Le coefficient d’utilisation du potassium dans le Vaucluse : légumes de plein 3 t/ha de compost, + 1 t de tourteau
contenu dans les amendements est identique à celui des champ ou sous abris (3 à 4 ha), de ricin, + 500 kg d’engrais organique
engrais minéraux. Les fumiers pailleux sont plus riches en commercialisés en AMAP (associa- 4-8-12 (sauf pour les haricots). Cet
potassium. Lors du stockage du compost, attention aux tion pour le maintien d’une agricul- ensemble est apporté en février-mars,
pertes possibles de potassium par lessivage, l’eau traversant ture paysanne) et sur deux marchés, au cours d’un chantier d’une à deux
un compost mûr pouvant entraîner des pertes importantes de la vigne (12 ha), des céréales ou semaines, avant la préparation du sol
en cet élément. des fourrages (1 à 2 ha). En matière pour la mise en place des semis et
de fertilisation, il achète du fumier plantations. Exceptionnellement, Mi-
Les engrais organiques de mouton composté et récupère chel a ramené du tourteau de ricin en
chez un voisin du fumier de poules, août 2008 avant un semis d’épinard.
Azote : L’utilisation d’engrais organiques est principale- qu’il composte lui-même (plutôt Comment juger de l’efficacité de
ment motivée par leur effet azote. En effet, le tableau 2 pour rendre service). Il achète en ces apports ? Michel n’observe pas
montre qu’ils sont riches en cet élément (toujours supérieur plus un engrais complet standard de carences sur ses cultures, il en
à 3 % de l’azote organique du produit), lequel est rapide- « 4-8-12 + 3 unités de magnésie » déduit que sa fertilisation doit être
ment minéralisé (de 66 à 93 % dans l’année de l’apport se- et du tourteau de ricin. Michel pré- suffisante. Par contre il a parfois
lon une étude en incubations réalisée en 1986 en région cise : « j’utilise ce dernier aussi bien constaté, notamment sous abris
méditerranéenne). comme engrais azoté, que pour son tunnel, la présence d’orties ou de
effet répulsif sur les ravageurs du sol pucerons, sur haricots ou cucurbi-
Phosphore : Les engrais organiques d’origine animale (taupins en particulier) ». Michel est tacées, qu’il interprète comme un
(farines de plumes, d’os…) contiennent, en plus de l’azote, globalement satisfait de ces pro- excès d’azote.
des quantités importantes de phosphore. duits, même « si c’est toujours trop Une évolution de ses pratiques :
cher, et que leur prix a beaucoup Au début de sa conversion, en
augmenté ces dernières années ». 1991, il y avait un peu plus de fu-
Des contraintes différentes Des différences marquées selon mier de mouton disponible dans la
selon le système de culture les cultures et les précédents : Mi- région. Michel essayait d’en récu-
chel n’apporte rien avant les céréales pérer, mais le gisement s’est tari, il
(précédent légumes, pas d’objectif n’y a quasiment plus d’élevage. Les
Grandes cultures : concilier fertilisation de rendement élevé). C’est tradition- composts du commerce sont chers,
organique et apports azotés nel dans la région de cultiver des mais à son avis de meilleure qua-
céréales de temps en temps sur les lité, réguliers et faciles à épandre.
En AB, la non utilisation d’engrais minéraux azotés de synthèse parcelles de légumes de plein champ. Michel considère que « la fertilisa-
oblige à introduire des légumineuses dans la rotation, de l’ordre Du compost de fumier de mouton est tion est un investissement, elle peut
du tiers de l’assolement. En effet il ne faut pas compter sur épandu à la plantation des vignes ; changer d’une année sur l’autre en
les seuls apports d’amendements, fumiers bruts ou compostés, des apports d’entretien sont prati- fonction de la trésorerie : sur une an-
qués seulement au bout de plusieurs née avec un chiffre d’affaire plus im-
années si une faiblesse de vigueur portant, j’investis un peu plus dans
est observée. Par contre l’herbe est l’achat d’amendements. »

3
2009
en AB – Juin

Tableau 2 : Caractéristiques agronomiques de quelques engrais organiques (source : guide des matières
organiques, tome 2, ITAB, 2001)
XE 1 – Agronomie – Fiche n° 6 : La fertilisation organique

Farine de Fientes de Farine de Tourteau de


Guano Farine d’os
plumes volailles(1) viande ricin
Matières sèches (g/100 g MB) 84 94 80 94 94 81
Matières organiques (g/100 g MS) - 88 - 56 67 82
Azote organique (g/100 g MS) 16 10 4 7 8 5,7
Minéralisation de l’azote (en %/an)­(2) 93 82 - 66 70 66
Phosphore (P2O5) (g/100 g MS) 20 11 4 16 9 3
Potasse (K2O) (g/100 g MS) 3 2,7 2,8 - 0,6 2
(1) fientes séchées sous hangar (source : ITAVI, 1996, in Institut de l’Élevage et al., 2001) – (2) pourcentages obtenus en incubations sous climat méditerranéen (Leclerc, 1989)

Élevage : ne pas négliger les parcelles physico-chimiques du sol : portance, stabilité de la structure,
éloignées de la ferme rétention en eau, capacité d’échange cationique.

Les enquêtes réalisées dans le cadre du programme Fertia-


gribio en 2004-2005 ont montré une bonne utilisation des La technique des BRF
engrais de ferme en élevage biologique, notamment concer- (bois raméal fragmenté)
nant leur répartition sur l’année en fonction de leur nature :
RMT DévAB – A

lisier, fumier et compost. À l’échelle de la parcelle, si le


phosphore ne fait jamais défaut, le potassium peut être Cette technique innovante permet de discuter une nouvelle
déficitaire, principalement dans les parcelles consacrées au approche agronomique. Elle consiste à enfouir superficielle-
fourrage et qui n’ont reçu aucune fertilisation les deux der- ment du broyat de jeunes rameaux. Elle vient du Québec et
nières années. Afin d’éviter un appauvrissement de certains fait de plus en plus d’adeptes en Europe, notamment dans
îlots de parcelles éloignés, il est nécessaire d’amener des le milieu de l’agriculture biologique. Des essais ont lieu en
matières organiques régulièrement tous les 2 ou 3 ans. grandes cultures en Belgique, en association avec des lé-
gumineuses, ce qui permet de s’affranchir d’éventuels pro-
Viticulture : maîtriser l’azote blèmes de faim d’azote, qui pourrait apparaître en raison du
faible C/N des matières ligneuses utilisées. Ce sont surtout

Création maquette : © RG SOLUTIONS – Financement MAAP-CASDAR


En viticulture, les apports nécessaires pour compenser les des broyats de feuillus qui sont apportés (il est conseillé de
exportations du raisin sont plutôt faibles. L’enfouissement limiter les résineux à 20 % maximum du volume total appor-
des sarments et l’enherbement des rangs peuvent permettre té), à raison d’environ 100 m3 par hectare tous les cinq ans.
de faire l’impasse sur les apports organiques extérieurs. Des
apports à la plantation permettront cependant à la vigne de En zone sèche, cette technique permet l’obtention de rende-
bien s’implanter. Il faudra toujours veiller à éviter les pro- ments corrects en l’absence d’irrigation, en raison d’un dévelop-
duits trop riches en azote, qui entraînent une vigueur trop pement très important des champignons du sol qui dégradent
forte, rarement recherchée pour le raisin de cuve. la lignine, augmentant ainsi considérablement le réseau des
filaments mycéliens très efficaces pour transporter l’eau vers
les racines (en plus de l’effet mulch des broyats affleurant à la
surface du sol). Le développement important des champignons
lignolytiques pourrait également expliquer une moindre pres-
sion de certains champignons pathogènes du sol, ces derniers
devenant minoritaires parmi la population fongique du sol.

Pour en savoir +
• Echo-MO, revue sur l’actualité des sciences et techniques sur les matières
organiques : http://www.orgaterre.org
• Fertiliser avec les engrais de ferme (doc. inter-institut) :
http://www.editions-arvalis.fr (page 9 du catalogue, réf. 030001)
© B. Leclerc

• Guide des matières organiques de l’ITAB, (2001), tomes 1 et 2. ITAB ed.


• Le programme Fertiagribio : piloté par l’INRA et l’ITAB, mené en 2004
et 2005 en collaboration avec différents partenaires sur la problématique
Maraîchage : entretenir une bonne structure de la fertilisation en Agriculture Biologique. http://www.itab.asso.fr/
• IFIP (2005) Composition des effluents porcins et de leurs coproduits de
Les cultures légumières nécessitent de très nombreuses inter- traitement. Ratio de production. Éditions IFIP, 28 p.
ventions tout le long de l’année : préparation des planches et • Fiches techniques sur la fertilisation : utilisation du compost en viticulture
apports d’amendements organiques, semis et plantations, dés- biologique, choix des amendements en viticulture biologique…
http://www.itab.asso.fr/
herbage, traitements des cultures, irrigation, taille, récolte, en-
fouissement des résidus de cultures, etc. Le sol est ainsi sollicité • Actes de journées techniques, notamment : « Journée Technique Grandes
Cultures 2009, ITAB - Arvalis Institut du végétal : azote, matières
à toutes les saisons. Dans ces conditions, les apports organiques organiques et engrais verts » (23 mars 2009, Paris).
n’ont pas seulement un rôle de fertilisation des cultures, mais • Articles dans Alter Agri :
doivent permettre avant tout de maintenir certaines propriétés http://www.itab.asso.fr/publications/arch-aa.php#agronomie
Documents DévAB en lien :
• Axe 2 – Document AB et Environnement, Chapitre Fertilité et services
environnementaux des sols,
• Axe 2 – Document AB et Environnement, Chapitre Qualité de l’eau : impacts
de l’AB et construction de projets avec les acteurs de l’eau.
4

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