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Chap I

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

I.1 L’énergie

Un changement d’état dans un système peut être caractérisé par une grandeur physique appelée
ENERGIE :

− Modification de la température (énergie thermique) ;


− Modification de la vitesse (énergie cinétique) ;
− Modification de la composition chimique (énergie chimique, combustion) ;
− Modification de la composition atomique (énergie nucléaire).

Dans un système clos, l’énergie se conserve. On ne peut donc pas « produire » de l’énergie,
mais juste la transformer.
D’autres manifestations d’énergie surgie notamment dans le monde technologique, écologique
et surtout économique ; soit pour évoquer les ressources énergétiques, leur consommation, leur
réserves ou leur impact sur l’environnement.

I.1.1 Unité de mesure de l’énergie

Le travail produit par une force de 1 newton dont le point d’application se déplace de 1 mètre
dans la direction de la force est le Joule J (Unité S.I de l’énergie).Il existe d’autres unités tel
que :
− Le wattheure : 1 Wh = 3600 J ;
− La calorie : 1 cal = 4, 18 J ;
− La tonne équivalente pétrole : 1 tep = 11, 6 MWh.

On peut trouver en d’autres termes d’autres unités de mesure associées a la grandeur d’énergie.

I.1.2 Les Transformations de l’Energie

L’Energie se présente sous diverses formes, et passe d’une forme à l’autre par différentes
transformations.

Parmi les différentes formes, on retrouve les énergies thermique, mécanique, électrique,
chimique, rayonnante, cinétique, et nucléaire. Il existe différents moyens pour passer d’une
énergie à une autre. Certains sont naturels (photosynthèse, muscles), certains sont artificiels
(moteurs, éoliennes).

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Figure.1 Les différentes transformations de l’énergie.

Energie thermique : résulte du mouvement des particules dans une substance.


Energie mécanique : résulte de la vitesse d’un objet, de sa masse et de sa position par rapport
aux autres objets environnants.
Energie chimique : est emmagasinée dans les liaisons d’une molécule.
Energie rayonnante : est contenue et transportée par une onde électromagnétique.
Energie cinétique : liée au mouvement d’un corps.
Energie nucléaire : est l’énergie libérée par la transformation de certains noyaux atomiques
radioactifs, lors de deux types de réaction nucléaire, la fusion et la fission des atomes.

Certaines productions d’énergie passent ainsi par plusieurs états avant d’obtenir l’énergie sous
la forme souhaitée, exemple d’une centrale nucléaire : L’énergie nucléaire crée une énergie
thermique, cela crée de la vapeur d’eau qui entraîne une turbine (énergie mécanique), restituant
pour finir une énergie électrique grâce à l’alternateur.

Chaque transformation contient une plus ou moins grande part de pertes, qui impacte
le rendement général de la transformation. Dans l’idéal, on essaie tant que possible de
réduire le nombre d’étape pour arriver à un même résultat.

Encore un exemple : les lampes. Pour une lampe à incandescence, on utilisait de l’énergie
électrique pour chauffer le filament par effet Joule (énergie thermique), dont une partie se
transformait en énergie rayonnante pour, enfin, nous éclairer. A présent, les lampes LED
passent directement de l’énergie électrique à l’énergie rayonnante, ce qui explique la forte
différence de consommation entre les deux technologies.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

I.2 Ressources d’énergie


Les sources énergétiques utilisées dans le passé et qui seront significativement mobilisables au
cours du siècle prochain et a fortiori avant 2050 sont de trois types :
− Les énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) ;
− Les énergies fissiles (uranium, plutonium) ;
− Les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse, hydraulique, géothermie,
énergies des mers).
I.2.1 Energies fossiles
Les énergies fossiles regroupent trois ressources d’énergie à savoir le charbon, le pétrole et le
gaz naturel qui proviennent de la décomposition de végétaux et d’organismes vivants qui ont
été enfouis sous la terre, ils sont principalement composés de molécules à base de carbone. Ces
ressources diminuent quand on les utilise car il leur faut des millions d’années pour se former
et sont donc des sources d’énergies non renouvelable.

Figure .2 Diagramme des énergies fossiles

I.2.1.1 Le charbon
Le charbon est une matière combustible qui représente 80 % des énergies fossiles disponibles.
C’est l’énergie fossile la plus abondante mais aussi la mieux répartie. Quand l’homme a
découvert le charbon il l’a utilisé pour chauffer les maisons ou faire tourner les machines des
usines ou faire fonctionner les trains.
Le charbon est surtout utilisé actuellement dans les centrales thermiques pour la production
d’électricité.
I.2.1.2 Le Pétrole
Le pétrole tient son nom du latin "petra" qui signifie pierre et "oleum", huile. C’est une huile
minérale naturelle très foncée et plus dense que l’eau douce. Le pétrole brut est un mélange de
milliers d’hydrocarbures et de résidus d’eau et de solides. Le raffinage consiste à :
• Extraire l’eau et les solides du pétrole brut ;
• Séparer et traiter les hydrocarbures.
Le pétrole sert dans tous les domaines énergétiques, mais c’est dans les transports que sa
domination est la plus nette : il fournit la quasi-totalité des carburants liquides qui sont utilisés
aussi comme combustibles dans les centrales classiques.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

I.2.1.3 Le Gaz Naturel


Il y a des millions d’années des organismes vivants microscopiques ont été enfouis dans le sol
et se sont transformés en gaz naturel sous l’action d’une température élevée, d’une forte
pression et de l’absence de contact avec l’air.
Chez les particuliers, il est utilisé pour le chauffage et la cuisson des aliments, voire comme
carburant pour les véhicules. Le gaz naturel (essentiellement du méthane) est l’énergie fossile
ayant la meilleure efficacité énergétique du marché, il est exploité dans l’industrie pour produire
de la chaleur et de l’électricité.
I.2.1.4 Les centrales thermiques à flamme
Les centrales thermiques à flamme sont aussi appelées centrales thermiques classiques. Elles
utilisent comme combustible le fioul, le gaz naturel et le charbon.

Figure. 3 Schéma descriptif d’une centrale thermique à flamme

Les centrales thermiques classiques produisent de l’électricité en entraînant des turbines à l’aide
de vapeur d’eau sous pression. Tout d’abord, un combustible est brûlé dans les brûleurs de la
chaudière. La température au niveau de ces brûleurs est de 1500°C environ. Cette combustion
produit de la chaleur qui a pour conséquence :
− Augmenter la pression à 170bars environ (pression régnant dans la chaudière);
− Vaporiser l’eau circulant dans le circuit autour de 560C (du fait de la pression élevée, la
température d’ébullition de l’eau n’est plus à 100C mais autour de 560C).

Cette vapeur entraîne alors successivement trois turbines qui entraînent à leur tour un
alternateur. C’est cet alternateur qui produit l’électricité. Du fait de ce passage dans les turbines,
la pression de la vapeur d’eau a diminué jusqu’à 50mbars environ. La vapeur passe ensuite dans
un condenseur où elle est refroidie pour redevenir liquide. Le condenseur est un circuit d’eau
très souvent reliée à une tour de refroidissement. La vapeur d’eau échange de sa chaleur avec
l’eau du circuit de refroidissement et redevient liquide tandis que l’eau du circuit
de refroidissement passe dans la tour de refroidissement où elle est refroidie par des courants
d’air ascendant puis repart vers le condenseur.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Figure .4 Diagramme de fonctionnement des chaudières aux énergies fossiles

I.2.1.5. Les piles à combustible

Principe de fonctionnement des piles à combustible:


Une pile à combustible convertit l’énergie d’un combustible en électricité par une réaction
électrochimique, sans combustion. Les piles à combustible sont donc analogues aux piles
classiques et batteries, à l’exception que les réactifs nécessaires à son fonctionnement sont
constamment introduits, consommés et renouvelés.
Une pile à combustible est constituée d’un empilement de cellules identiques où se produit la
réaction électrochimique de conversion de l’énergie du combustible en électricité.
Chacune de ces cellules est divisée en deux compartiments réalisés en carbone graphite,
nommés l’anode et la cathode, séparés par une membrane. Les réactifs de la pile à combustible
sont généralement de l’hydrogène, comme carburant, et de l’oxygène (ou de l’air), comme
comburant. Ils réagissent au contact de métaux précieux (platinum and ruthenium « Pt, Ru »),
appelés catalyseurs, dispersés entre la membrane et un tissu de carbone.
Dans les piles, l’hydrogène est oxydé à l’anode, c.-à-d. décomposé en protons et électrons. Les
protons traversent ensuite l’électrolyte et se retrouvent à la cathode. Le déséquilibre en électrons
crée un pôle positif et un pôle négatif entre lesquels circulent les électrons produisant ainsi de
l’électricité. Simultanément à la cathode, les protons réagissent avec les électrons et l’oxygène
et donnent de l’eau.

L’utilisation des piles à combustible aujourd’hui, à cause du prix relativement élevé reste encore
principalement dans les laboratoires de recherche et des applications spatiales. Pour ce
dernier, le rendement global reste encore relativement faible, en raison des pertes dans chaque
étape: synthèse de l'hydrogène, stockage, vaporisation, rendement des réactions
électrochimiques de la pile, régulation thermique.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Figure .5 Illustration du principe de fonctionnement d’une pile à combustible

I.2.2 Energies fissiles


50 ans après la mise en services du premier réacteur, le nucléaire se place au quatrième rang
des sources d’énergie primaire, après le pétrole, le charbon et le gaz. La fission nucléaire est
une réaction nucléaire qui se produit lorsqu’un neutron rencontre certains noyaux atomiques
lourds (uranium, plutonium). En se cassant, le noyau dégage de l’énergie dont la majeure partie
peut être transformée en chaleur.

Figure .6 Schématisation d’une fission nucléaire

I.2.2.1 Les centrales nucléaires


Une centrale nucléaire fonctionne sur le principe de la fission nucléaire, Le réacteur nucléaire
permet de produire à volonté une réaction de fission en chaîne et d’en régler l’intensité.
L’énergie considérable produite par cette réaction est utilisée dans une “chaudière nucléaire”
qui transforme de l’eau en vapeur. A l’intérieur de la centrale électronucléaire, la force motrice
de cette vapeur actionne un turbo-alternateur et produit de l’électricité. A la sortie du
turboalternateur, la vapeur est retransformée en eau dans un “condenseur” refroidi par l’eau de
mer ou de rivière ou encore par l’air frais et humide qui s’engouffre dans les tours en béton
appelées “aéroréfrigérants”. Cette eau est ramenée vers le réacteur nucléaire pour être à nouveau
transformée en vapeur refermant ainsi le cycle.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Figure .7 Schéma explicatif d’une centrale nucléaire

1 : Réacteur : le combustible (en vert) chauffe l’eau sous pression. Les barres de commande (en
gris) absorbent des neutrons pour contrôler la réaction nucléaire ou l’arrêter ;
2 : Réfrigérant et modérateur : le combustible et les barres de commande sont immergés dans
de l’eau qui sert à la fois à refroidir le coeur du réacteur et à ralentir (modérer) les neutrons ;
3 : Générateur de vapeur : l’eau chaude du réacteur est envoyée par pompage dans un échangeur
de chaleur qui produit de la vapeur à haute pression ;
4 : Turboalternateur : la vapeur entraîne le groupe turboalternateur qui produit l’électricité ;
5 : Condenseur : il condense la vapeur à sa sortie de la turbine ;
6 : Tour de réfrigération : elle extrait la chaleur de l’eau du condenseur qu’elle ramène à
température quasi ambiante.

I.2.3 Energies renouvelables


Une énergie est dite renouvelable lorsqu’elle provient de sources que la nature renouvelle en
permanence, par opposition à une énergie non renouvelable dont les stocks s’épuisent. Leur
répartition régionale est beaucoup moins inégalitaire que celle des énergies fossiles.
Pratiquement, chacune des régions du monde dispose, au niveau local, sous une forme ou une
autre (soleil, biomasse, vent, hydraulique, etc.), de ressources renouvelables importantes dont
l’exploitation potentielle pourrait jouer un rôle majeur dans leurs bilans énergétiques.
Surnommées "énergies propres" ou "énergies vertes", leur exploitation engendre très peu de
déchets et d’émissions polluantes mais leur pouvoir énergétique est beaucoup plus faible que
celui des énergies non renouvelables. Toutes ces sources d’énergie peuvent être transformées
par des moyens plus ou moins sophistiqués en énergie directement utile à l’homme.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Figure .8 Diagramme des énergies renouvelables


I.2.3.1 Energie solaire
Le Soleil nous envoie chaque jour une quantité considérable d’énergie, qu’on peut récupérer
sous forme de chaleur ou transformer en électricité. Le rayonnement solaire capté par la surface
terrestre se divise en rayonnement direct, qui nous parvient en ligne droite par temps clair, et
en rayonnement diffus, qui est dispersé ou réfléchi par des composants de l’atmosphère.

Figure .9 Rayonnement direct et diffus

• Energie solaire photovoltaïque

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

L’énergie Photovoltaïque est la transformation de la lumière du soleil en électricité par


l’intermédiaire de panneaux photovoltaïques.

Figure .10 Schéma équivalent du fonctionnement de la cellule photovoltaïque

Une cellule solaire est un dispositif qui convertit les photons des rayons solaires en courant et
tension continu. Une cellule photovoltaïque typique en silicium est une plaquette mince
constituées en une couche très mince de silicium dopé au phosphore (de type N) sur le dessus
d’une couche plus épaisse de silicium dopé au bore (de type P). Un champ électrique est créé à
proximité de la surface supérieure de la cellule où ces deux couches sont en contact (la jonction
P - N). Lorsque la lumière du soleil frappe la surface du semi-conducteur, un électron jaillit et
est attiré vers le matériau semi-conducteur de type N, cela entraînera plus de charges négatives
dans le type N et plus de charges positives dans les semi-conducteurs de type P, générant un
courant grâce au champ électrique régnant au niveau de la jonction.

• Energie solaire thermique

L'énergie solaire thermique est obtenue par la transformation du rayonnement solaire en énergie
thermique, autrement dit en chaleur (énergie calorifique).

On distingue trois types de technologies permettant d'exploiter l'énergie solaire thermique :

 La technologie solaire thermique à basse température :

• La technologie solaire «active» : traditionnellement, ce terme désigne les applications à


basse et moyenne température. Des capteurs solaires thermiques sont installés sur les toits des
bâtiments. Un capteur solaire thermique est un dispositif conçu pour recueillir l'énergie
provenant du Soleil et la transmettre à un fluide caloporteur. La chaleur est ensuite utilisée afin
de produire de l'eau chaude sanitaire ou bien encore chauffer des locaux.

Fonctionnement technique

Les types de panneaux solaires thermiques diffèrent selon la nature du fluide caloporteur qui
transporte la chaleur : de l’eau ou de l’air. Les capteurs solaires à eau sont utilisés pour le
chauffage et/ou pour produire de l'eau chaude sanitaire. Dans les capteurs thermiques à air, l'air
circule et s'échauffe au contact des absorbeurs. Il est ensuite ventilé dans les habitats pour le
chauffage.

Les capteurs solaires peuvent également se différencier par leur structure :

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

• les capteurs plans non vitrés : leur structure est assez simple, puisque composée d’un
réseau de tubes plastiques noirs où circule le fluide caloporteur. Ils sont utilisés
essentiellement pour le chauffage de l'eau des piscines en été ;

• les capteurs plans vitrés : le fluide caloporteur, très souvent de l’eau mélangée à un
antigel, passe dans un circuit en serpentin placé derrière une vitre ;

• les capteurs à tubes sous vides : le fluide caloporteur circule à l'intérieur d'un double
tube sous vide. Le principe est le même que pour les capteurs plans vitrés, l’isolation étant
simplement assurée par l’absence de molécules d’air (sous vide).

− Exemples d’applications :

o Le chauffe-eau solaire : Un chauffe-eau solaire fonctionne selon un principe simple :


l'’énergie du rayonnement solaire est absorbée par des capteurs plans fonctionnant selon
le principe de l’effet de serre. La chaleur emmagasinée est ensuite transportée au sein
d’un circuit « primaire » contenant un mélange caloporteur d'eau et d'antigel. Grâce à
un échangeur thermique, le liquide caloporteur contenu dans le circuit primaire transmet
son énergie thermique à de l'eau sanitaire contenue dans le réservoir (un « ballon ») d’un
second circuit isolé, dit « secondaire ». Le liquide caloporteur refroidi repart ensuite
vers les capteurs afin d’être réchauffé. Lorsque l’eau chauffée dans le ballon est utilisée,
elle est remplacée par de l'eau froide du réseau, réchauffée selon le même principe.
o Le plancher solaire : Le plancher solaire utilise le même principe d’extraction de
l’énergie thermique que le chauffe-eau. Le fluide caloporteur chauffé à 25-30 °C est ici
directement injecté dans un réseau de tubes installés dans le sol des bâtiments. Cette
technique éprouvée permet d’économiser jusqu’à la moitié des besoins en énergie de
chauffage d’un foyer. Pour fournir un chauffage relativement constant tout au long de
la journée malgré l'intermittence du rayonnement solaire, le plancher solaire utilise
l'inertie thermique (la capacité de stockage énergétique temporaire) de la dalle en béton.
o Le rafraîchissement solaire : Paradoxalement, la chaleur du rayonnement solaire peut
aussi être utilisée pour rafraîchir un bâtiment. La technique la plus commune consiste à
utiliser des capteurs solaires pour fournir de la chaleur qui est dirigée vers une machine
à absorption. Cette machine dissocie, par ébullition, une solution d'eau et de bromure de
lithium. Après refroidissement, la recombinaison des deux composants produit du froid,
par absorption de chaleur. Le froid est ensuite distribué de manière identique à celle de
la climatisation classique.

• La technologie solaire «passive» : toujours dans le domaine de la basse température, on


peut également citer les installations solaires passives. Par opposition aux applications
précédentes, celles-ci ne requièrent pas de composants dits actifs (les capteurs solaires). Ces
applications reposent sur des concepts de génie civil et climatique impliquant une architecture
adaptée et l’emploi de matériaux spéciaux. L’utilisation passive de l’énergie du Soleil permet
de chauffer, d’éclairer ou de climatiser des locaux.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

o Le mur Trombe

Le mur Trombe est un exemple des techniques existantes permettant de mettre


« passivement » à profit l’énergie solaire. Ce type de mur, parfois utilisé dans le
bâtiment, a été conçu par le professeur Félix Trombe et l'architecte Jacques Michel dans
les années 60, reprenant un concept breveté de la fin du XIXe siècle. C’est un mur
capteur composé d'un bloc de matière à forte inertie (béton, pierre, etc.) qui accumule
le rayonnement solaire du jour et le restitue pendant la nuit. Devant cette paroi, on place
une vitre pour créer un effet de serre afin de chauffer l'air.

 La technologie solaire thermique à haute température

• La technologie solaire concentrée ou « thermodynamique » : ce procédé fournit de


la chaleur haute température (de 250 à 1 000°C) par concentration du rayonnement
solaire. Ce pouvoir calorifique est utilisé pour actionner des turbines à gaz ou à vapeur
afin de produire de l’électricité.

Trois technologies distinctes sont utilisées dans les centrales solaires à concentration :

• Les concentrateurs paraboliques : les rayons du soleil convergent vers un seul


point, le foyer d’une parabole.

• Les centrales à tour : des centaines voire des milliers de miroirs (héliostats) suivent
la course du soleil et concentrent son rayonnement sur un récepteur central placé au
sommet d’une tour.
• Les capteurs cylindro-paraboliques : concentrent les rayons du soleil vers un tube
caloporteur situé au foyer du capteur solaire.

Figure .11 Différents capteurs solaires thermiques

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

I.2.3.2 Energie éolienne


C’est le soleil, en réchauffant inégalement la surface de la planète, qui crée des mouvements de
masses d’air « le vent ». Les premières « machines » à vent datent de l’antiquité. L’énergie
éolienne servait alors à fournir un travail mécanique, utile pour moudre le grain ou pomper de
l’eau : c’est le moulin à vent.
Aujourd’hui, c’est avec des éoliennes qu’on capte la force du vent, pour produire de
l’électricité.
Une éolienne est un dispositif qui transforme l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique.
Ensuite cette énergie est transformée en énergie électrique par l'intermédiaire d’une machine
électrique. Les termes « parc éolien » ou « ferme éolienne » sont utilisés pour
décrire les unités de production groupées, installées à terre – « onshore » ou dans la mer – «
offshore ». Les coûts d'investissement sont relativement élevés, surtout pour le« offshore »,
mais l'énergie primaire est gratuite et l'impact environnemental est petit. Dans certaines régions,
les éoliennes posent quand même quelques problèmes, liés au bruit de basse fréquence,
désagréable pour les personnes qui habitent à côté et les impacts avec les troupeaux sur les
oiseaux.

Figure .12 Schéma descriptif d’une éolienne

Le vent entraîne la rotation des pales (1). Dans la nacelle, une boite de vitesse (2) augmente la
fréquence de rotation, permettant à une génératrice (3) de produire l’électricité (4) qui sera
injectée dans le réseau.

N.B : Une éolienne ne démarre pas si la vitesse du vent est trop faible. Mais pour des raisons
de sécurité, elle s’arrête également de tourner si le vent dépasse une certaine vitesse.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

I.2.3.3 Energie hydraulique

Les centrales hydrauliques transforment l'énergie cinétique d’un flux d’eau en énergie
électrique par l’intermédiaire d’une ou plusieurs turbines hydrauliques, couplées à des
générateurs électriques.

Figure .13 Schéma en coupe d'un barrage hydroélectrique

La puissance maximale dépend de la hauteur de chute, du débit d'eau et des caractéristiques


mécaniques de la turbine.
Il y trois types principaux de centrales hydroélectriques:

- Les centrales dites gravitaires : pour lesquelles les apports d'eau dans la réserve sont
essentiellement issus du cours d'eau par gravitation,
- Les Stations de Transfert d'Energie par Pompage (S.T.E.P.) : aussi connues sous
l'appellation centrales hydrauliques à réserve pompée ou centrale de pompage turbinage, qui
permettent de pomper l'eau d'un bassin inférieur vers un bassin supérieur. Elles sont souvent
utilisées comme une forme de stockage : pompage durant le creux de la demande à partir
d'électricité produite par des équipement de base (nucléaire) et production d'électricité par
turbinage durant la pointe, en substitution ou en complément à celle, plus coûteuse, des
équipements de pointe,
- Les usines marémotrices au sens large qui utilisent l'énergie du mouvement des mers, qu'il
s'agisse du flux alterné des marées (marémotrice au sens strict), des courants marins permanents
(dites aussi hydroliennes) ou du mouvement des vagues.

Les centrales gravitaires et celles de transfert d’énergie par pompage peuvent aussi être classées
en trois types selon la hauteur de la chute de l’eau :
- chute haute (> 200 m),
- chute moyenne (entre 50 et 200 m),
- chute basse (< 50 m).
Malgré des coûts de réalisation généralement élevés, les coûts de maintenance sont
raisonnables, les installations sont prévues pour fonctionner longtemps et l'énergie de l'eau est
gratuite et renouvelable si elle est bien gérée. Donc le bilan est plutôt positif, et les centrales
hydrauliques sont parmi les systèmes de production d'électricité les plus rentables.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Figure .14 Centrales hydrauliques (STEP et Hydrolienne)

I.2.3.5 Energie de la biomasse


Les matières organiques végétales ou animales sont utilisées pour produire de la chaleur. On
appelle cette énergie la biomasse. La combustion du bois est la plus ancienne des utilisations
de cette énergie : dès la préhistoire les hommes ont appris à utiliser le feu pour s’éclairer, se
chauffer et cuire les aliments. Il se présente sous plusieurs formes : granulés, plaquettes de bois
déchiqueté, bûches...

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Figure 1.15 Le bois énergie


I.2.3.6 Energie de la géothermie
Plus on s’enfonce sous Terre, plus la température augmente de +3C par 100 mètres en moyenne.
Pour exploiter cette chaleur, un fluide porteur est nécessaire : de l’eau. Soit on injecte de l’eau
froide en profondeur pour la récupérer chaude ou sous forme de vapeur, soit elle est déjà
présente dans une roche réservoir. Cette chaleur fait tourner les turbines des centrales pour
produire de l’électricité.

Figure 1.16 La géothermie

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

I. 3 Les énergies renouvelables dans les réseaux électriques


I. 3. 1 Architecture des systèmes électriques
I. 3. 1 .1 Fonctionnement

A l’origine, le réseau électrique a été construit et dimensionné pour transporter l’énergie électrique
produite par les centres de production jusqu’aux centres de consommation les plus éloignés. Ainsi, les
transits de puissances circulent de l’amont depuis les productions d’énergie électrique de type grosses
centrales thermiques, hydraulique ou nucléaire, vers l’aval représenté par les consommateurs. Le «
système » réseau électrique met donc en œuvre des milliers de kilomètres de ligne, des milliers de poste
de transformation, ainsi que de nombreux organes de coupure et d’automates de réglage, dimensionnés
pour assurer le bon fonctionnement de la fourniture d’énergie électrique. Ainsi, des contrôles
hiérarchisés assurent la tenue en tension et en fréquence ; ceux-ci couplés aux divers automates, ont la
charge de garantir la continuité de service du système.

Avant la première moitié du XXème siècle le développement des réseaux électriques a été
plutôt chaotique : chaque gestionnaire du réseau développait ses propres moyens de
distribution. A cette époque, les réseaux de distribution ont été en courant continu, alternatif
monophasé, biphasé et triphasé sous de multiples niveaux de tension. Au cours de la deuxième
moitié du XXème siècle, les états se sont mis à imposer des réglementations sur la production,
transport et distribution de l’énergie électrique afin d’unifier les différents réseaux
électriques dans des systèmes électriques nationaux. Actuellement les réseaux électriques sont
organisés en deux niveaux différents : les réseaux de transports (transmission grid), auxquels
sont connectés les grandes centrales électriques, et les réseaux de distribution alimentant la
plupart des consommateurs.

Figure 1.17 Architecture traditionnelle du système électrique

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

I.3.1.2 Les réseaux de transport

Leur fonction est principalement le transport de l'énergie électrique sur grandes distances. Pour
réduire les pertes, ces réseaux sont à haute et très haute tension (de 63 kV à 450 kV). En Algérie
(225 Kv à 400Kv). Pour des raisons de sécurité du fonctionnement, les réseaux de transport
ont une structure maillée (ainsi les productions ne sont pas isolées mais toutes reliées entre elle.
Cette structure permet la sureté de fonctionnement par rapport à la structure radial. Cela est fait
aussi pour éviter une congestion forte sur une seule branche du réseau. L’optimisation technico-
économique de ces réseaux est une tâche complexe, à cause de leur structure maillée et des
fortes variations de la consommation dans le temps et le grand territoire couvert par ces réseaux.
Pour ces raisons, en général les réseaux de transport par rapport aux réseaux de distribution sont
supervisés et automatisées.

I. 3.1.3. Les réseaux de distribution

La fonction des réseaux de distribution est l’approvisionnement de l'énergie électrique aux


consommateurs et sous-stations locales. Leur tension est inférieure à 50 kV (HTA). Ils sont
constitués de deux types de réseaux: le réseau moyenne tension (MT), qui sert comme interface
avec le réseau de transport et le réseau basse tension (BT).
Dans la plupart des pays, la tension du réseau BT est 400V. Les appellations normalisées des
niveaux de tension selon la CEI (Commission Electrotechnique Internationale) : typiques pour
la France, la Bulgarie et la majorité des pays européens, ainsi qu’on Algérie sont présentés sur
la fig. 1.18.

Les tensions normalisées définissent les niveaux de tension alternative comme suit:
HTB : pour une tension composée supérieure à 50 kV.
HTA : pour une tension composée comprise entre 1 kV et 50 kV.
BTB : pour une tension composée comprise entre 500 V et 1 kV.
BTA : pour une tension composée comprise entre 50 V et 500 V.
TBT : pour une tension composée inférieure ou égale à 50 V.

Figure 1.18 Normalisation des différents niveaux de tension


Nous prendrons par convention dans ce qui suit :
•HTB désignera la Haute Tension HT.
•HTA désignera la Moyenne Tension MT.
•BTB et BTA désignerons le domaine de la Basse Tension BT.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Pour la plupart des consommateurs, le réseau BT est le dernier élément de la chaîne


d’approvisionnement. Il est raccordé au réseau MT à travers des postes de transformation
HTA/BT. Ceci est fait pour trouver un compromis technico-économique pour réduire des pertes
(inversement proportionnelles à la tension), minimiser au fur et à mesure le nombre de
postes de connexion au réseau MT, mais aussi limiter les dangers et contraintes imposées par
l’existence des lignes de haute tension dans les zones urbaines. Les réseaux de distribution
constituent l'élément le plus important du système électrique, en termes de longueur totale des
conducteurs.

Figure 1.19 Classification des tensions en Algérie et en Europe.

Du point de vue de l’électrotechnique, les consommateurs sont appelés charges. Ils sont
caractérisés par leurs puissances active et réactive consommées ou produites. Ces puissances
mesurées sur un certain intervalle de temps servent à déduire les puissances moyennes,
maximales et minimales. Pour connaître l'évolution des charges dans le temps, des études
statistiques sont faites. En mesurant les courants dans les postes de transformation entre les
réseaux de transport et de distribution, des courbes de charge sont enregistrées. Elles permettent
aux gestionnaires de réseau de prévoir la consommation et élaborer des plans de production
prévisionnels.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

La qualité de l'onde de tension délivrée par le distributeur doit répondre à des caractéristiques
définies par la norme européenne EN 50610 (NF C02-160) de mai 2000 [5].
Les éléments principaux en sont reportés dans le tableau I.1.

Tableau I.1 : Caractéristiques de la tension HTA et BT

Au-delà de cette norme européenne, l'arrêté ministériel de la Sonelgaz, fixe la tension


réglementaire de distribution BT à 230/400 V avec des seuils de tolérance de +10 % et -10 %
de la tension nominale.
De plus, le distributeur s'engage contractuellement à délivrer en tout point du réseau une tension
HTA ne sortant pas d'une plage de ± 5 % autour d'une valeur contractuelle Uc elle-même fixée
dans une plage de ± 5 % autour de la tension nominale (en général 20 kV).

I.3 .2 La production d’électricité décentralisée

La production décentralisée (dite encore « dispersée » ou « distribuée ») est la production d'énergie


électrique à l'aide des installations de petite puissance raccordées aux réseaux à basse (et plus
rarement moyenne) tension contrairement à la production centralisée de grande puissance,
raccordées au réseau de transmission. La production décentralisée est à base de sources d’énergie
renouvelable, mais dans certains cas elle peut être effectuée aussi avec des générateurs
conventionnels (groupes diesel et micro-turbines à gaz en cogénération).

Actuellement, la puissance cumulative de la production d’électricité décentralisée est en forte


augmentation. Cet accroissement est du à différents facteurs, mais principalement c’est la
libéralisation progressive des marchés de l'énergie dans une grande majorité des pays. Un autre
facteur sont les incitations au développement des énergies renouvelables dans un grand nombre de
pays. Une forte volonté politique est d'augmenter l'indépendance énergétique et de diminuer les
émissions de gaz à effet de serre et polluants. Certains avantages économiques de la production
décentralisée pourront être attendus dans un marché d’électricité fortement libéralisé, où les
différents acteurs seront en concurrence. Ce n'est pas encore le cas aujourd'hui dans le système
électrique européen. Les marchés d’électricité sont un cas spécifique et nécessitent du temps et
encore des investissements pour établir une concurrence parfaite, les avantages futurs de cette
libéralisation seront plus importants que les efforts pour l’atteindre notamment dans le contexte de
la transition énergétique.

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Chapitre I : Introduction à l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique

Les études montrent que la production décentralisée peut être avantageuse à tous les niveaux et pour
tous les acteurs du système électrique :

- Les consommateurs peuvent diminuer leurs factures d’électricité en produisant une partie de leur
énergie en local.

- Avec une coordination entre les producteurs décentralisés et les opérateurs des réseaux, la
congestion des réseaux de distribution dans les heures de pointe peut être assouplie et ainsi les
investissements pour le renforcement des réseaux réduits.

- Réduction des pertes de par la proximité des générateurs et des consommateurs.

- La production décentralisée est aussi bénéficiaire pour des sites de consommations éloignées du
réseau de distribution, dont la consommation ne justifie pas l’installation de générateurs de grande
puissance et les approvisionnements de carburant sont difficiles.

- Avec des dispositifs de production décentralisée, la fiabilité d’alimentation des charges


critiques peut être augmentée.

A condition que la production décentralisée dépasse en puissance la consommation locale et sachant


que la puissance instantanée des sources d’énergie renouvelables est difficilement prévisible, la
production décentralisée peut poser des problèmes pour les réseaux de distribution : notamment des
élévations locales de la tension du réseau et des difficultés à prévoir à chaque instant la puissance
disponible. En outre, la plupart des installations de production décentralisée sont de petites
puissance et leur grand nombre rend difficile un pilotage individuel par les opérateurs des réseaux
de distribution ou de transport. Il est important de noter aussi que les générateurs dispersés injectent
de la puissance en aval des dispositifs de protection (situées dans les postes de distribution) et cela
peut, dans le cadre de certains scénarii, les faire déclencher spontanément.

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