Chapitre 2 - Les Variables Aléatoires
Chapitre 2 - Les Variables Aléatoires
Aléatoires
1. Notions de probabilités
Contrairement aux signaux déterministes qui se représentent par une connaissance exacte d’un
événement à travers une relation analytique connue et ceci quel que soit le temps, les signaux
aléatoires se présentent sous forme imprévisible a priori. Alors, pour définir les
caractéristiques de ces signaux on fait appel aux techniques de probabilités et de statistiques.
Donc les signaux aléatoires c’est un phénomène physique ou processus ou un signal x(t) qui le
représente est considéré comme aléatoire lorsque : le hasard intervient toujours et l’on ne peut
pas faire de prévisions absolument certaines.
Le but principal de la théorie des probabilités est de fournir un modèle mathématique pour
décrire les phénomènes aléatoires sous sa forme moderne, la formation de cette théorie
contient : les réalisations, l’univers, les événements, et la mesure de probabilité.
1.1. Réalisation :
Pour ce type de signal, un enregistrement unique xi(t) pour une expérience donnée représente
une seule réalisation des développements possibles. Pour avoir une connaissance complète du
phénomène, il faudrait en théorie enregistrer toutes les réalisations possibles.
1.2. Univers :
Il s’agit d’un ensemble Ω , dont les éléments correspondent à tous les résultats possibles de
l’expérience aléatoire. On appelle également l’espace des observations, ou l’espace
échantillon.
Exemple :
1) Un tirage à pile ou face : Ω = {P, F }.
2) deux tirages à pile ou face : Ω = {PP, PF , FP, FF } .
1 3 5 D
A
Ω 2 4 6
X ∈ A ∩ B si : X ∈ A et X ∈ B
A
B A∩ B
A⊂ Ω
A B⊂Ω B
A⊂ B
Ω Ω
X ∈ A∪B si : X ∈ Aou X ∈ B
A
B
Ω
Ω Ac
A c ou A événement contraire de A
Différence
La différence entre A et B est A-B ou A\B : contient tout les éléments de A mais pas de B.
Ω B
Ai ∩ A j = Φ pour i ≠ j
n
A = A1 ∪ A2 ∪ ... ∪ An = ∪ Ai
i =1
n
∩ Ai = A1 ∩ A2 ∩ ... ∩ An
i =1
( A ∪ B ) c = Ac ∩ B c
Probabilité de C :
Probabilité (P) est une application de C dans l’intervalle [0,1].
P : C → [0,1]
qui vérifie les propriétés suivantes :
A → P ( A)
P (Ω ) = 1
()
P A = 1 − P ( A)
n n
P ∪ Ai = ∑ P ( Ai )
i =1 i =1
P (Φ ) = 0
P( A \ B) = P(A)- P(A∩ B)
P(B \ A) = P(B)- P(A∩ B)
A
A∩ B
A\B
B\A
Ω
Probabilité conditionnelle :
1
P( B ∩ C ) 1
Exemple : supposons que C se soit réalisé : P( B C ) = 6 = =
3 P(C ) 3
6
B C : B à condition C.
1
P( B ∩ C ) 1
supposons que B se soit réalisé : P(C B) = 6 = =
2 P( B) 2
6
1 3 5 D
A
Ω 2 4 6
P ( A) ≠ 0 et P ( B ) ≠ 0
Pour deux événements A et B : P ( A ∩ B ) = P ( B A) P ( A)
P( A ∩ B) = P( A B) P ( B)
Exemple 1 :
*Lancer deux dés, X1 et X2 : nombre des points apparait sur chaque côté.
L’événement A = {X 1 ≥ 2}, L’événement B = {X 2 > X 1}.
Exemple 2 :
Soit à calculer la probabilité pour que, tirant successivement deux cartes d’un jeu de 52 cartes,
ces deux cartes soient des rois. Appelons R1 et R2 les deux événements suivants :
- A: la première carte est un roi,
- B: la deuxième carte est un roi.
La probabilité cherchée est P(2rois ) = P( R1 ∩ R2 ) avec P( R1 ∩ R2 ) = P( R1 ) P( R2 R1 ) .
4
Lors du premier tirage, il y a 52 cartes et 4 rois dans le jeu, d’où P ( R1 ) = .
52
Lors du second tirage, il reste 51 cartes et seulement 3 rois, puisque l’événement A est réalisé,
3
d’où P ( R2 R1 ) = .
51
4 3 1
Le résultat est donc: P (2rois ) = P ( R1 ∩ R2 ) = P ( R1 ) P ( R2 R1 ) = =
52 51 221
Probabilité conditionnelle pour 3 événements :
P( A ∩ B ∩ C ) = P( A) P( B A) P(C A ∩ B)
Exemple :
*tirage de trois cartes sans remise dans un jeu de 52 cartes :
4 3 2 1
P (3rois ) = P ( R1 ∩ R2 ∩ R3 ) = P ( R1 ) P ( R2 R1 ) P ( R3 R1 ∩ R2 ) = =
52 51 50 5525
Probabilités totales :
Les événements A1 , A2 ,…, An
n
∪ Ai = A1 ∪ A2 ∪ ... ∪ An = Ω et Ai ∩ A j = Φ avec i ≠ j
i =1
Soit B un événement quelconque de Ω , nous pouvons définir la probabilité totale de
n n
l’événement B : P( B) = ∑ P ( B ∩ Ai ) =∑ P( B Ai ) P( Ai )
i =1 i =1
Exemple:
une société dispose de trois machines : A1 , A2 et A3 pour la fabrication des résistances de
1KΩ .
A1 → 80% , A2 → 90% , A3 → 60% résistances avec une valeur nominale de 50Ω .
Dans chaque heure la première machine A1 produits 3000 résistance, la deuxième machine A2
produit 4000 résistances, et la troisième machine A3 produits 3000 résistances.
Toutes les résistances sont mélangées au hasard dans un seul boité pour l’utilisation dans les
montages électroniques.
- Quelle est-la probabilité pour les résistances avec une valeur nominale de 50Ω .
- Déterminer la probabilité des résistances de la machine 3.
- Utiliser le diagramme de l’arbre pour trouver les résistances acceptables et inacceptables.
Probabilité de succès :
n résultats possibles ayant tous la même chance de se réaliser.
La probabilité de succès Si correspondante à n(Si) résultats.
n( S i )
La probabilité de succès : P ( S i ) = ,
n
où n(Si) est le nombre de réalisation correspondante à l’événement Si et n est le nombre
d’échantillons.
Si les événements sont équiprobables donc p1=p2=…=pn.
1 1
P ( S ) = P ( S1 ) + P( S 2 ) + ... + P ( S n ) = 1 = np ⇒ p = , P( S i ) = p = .
n n
Exemple :
Lancer un dé de six face, tous les faces sont équiprobables.
-Quelle est la probabilité de chaque résultat ?
-Trouver P(face égal 4 ou supérieur)
-Trouver P(face :un nombre pair)
-Une variable aléatoire peut être continue, discrète ou mixte suivant l’ensemble des valeurs
possibles de l’expérience aléatoire. Une VA est caractérisée par l’ensemble des valeurs
qu’elle peut prendre et par l’expression mathématique de la probabilité de ces valeurs. Cette
expression s’appelle la loi de probabilité ou la distribution de probabilité de la VA. La
fonction de répartition elle représente la probabilité pour qu’une VA X soit inférieure ou égale
à xi : FX(xi)=P(X≤xi).
Exemple : Lancer un dé à six faces. Les six événements possibles sont: 1,2,3,4,5,6. On peut
associer à chaque événement la valeur de la face. Ceci définit une variable aléatoire (VA) à
six valeurs qui ont chacune une probabilité de 1/6. Dans ce cas, la variable aléatoire est
scalaire, discrète et monodimensionnelle.
On peut distingue trois calasses des variables aléatoires :
Variable aléatoire discrète : X est une VA discrète si l’ensemble des valeurs possibles de X
est fini ou dénombrable.
Exemple :
Une expérience aléatoire : Contacter cinq clients.
VA X : Nombre de clients qui passent une commande.
Variable aléatoire continue : X est une VA continue si l’ensemble des résultats possibles de
X est infini ou non dénombrable (intervalle des nombres réels ou une suite d’intervalles).
Exemple : Poids, température, temps, distance, taille.
La loi de probabilité de X est définie par :
1) {X(x), x ∈ Ω}.
2) une densité de probabilité pX(x), x ∈ ℜ .
∀x, p X ( x) ≥ 0
telles que P[ X ∈ ∆] = p ( x)dx, ∆ ⊂ ℜ .
∫ X
∆
Variable aléatoire mixte : On dit que X est une VA mixte si l’ensemble des valeurs possibles
de X est la réunion de deux ensemble, le premier est un ensemble fini ou dénombrable {xi, i ∈
I} avec P[X=xi]>0, ∀i ∈ I , le seconde est un ensemble infini non dénombrable.
P[ X ∈ ∆] = ∫ p X ( x)dx + ∑ P[ X = xi ]
∆ xi ∈∆
− 2 i ≤ −2
i − 2 < i ≤1
X (i ) =
1 1< i ≤ 4
6 4<i
- Dessiner les valeurs de x en fonction de i.
- Quelle est le type de variable aléatoire X.
Fonction de répartition :
La fonction de répartition ou la distribution cumulative d’une VA X est la fonction défini par :
Fx ( x) = P ( X ≤ x), pour − ∞ < x < +∞
2. Fx ( x1 ) ≤ Fx ( x2 ) si x1 < x2 .
4. P( x > a ) = 1 − Fx (a ) .
X VA discrète à valeur dans {xi, i ∈ I}: On dit que la VA est discrète si sa fonction de
répartition est en escalier. Ainsi, elle peut s’écrire comme suit :
FX ( x) = ∑ p X ( xi )u ( x − xi )
i
peut prendre que des valeurs discrètes avec des probabilités pi.
FX(x) est fonction de répartition en escalier, elle change de valeurs à chaque saut et constante
entre chaque saut.
Supposons que Ω={x1,x2,..,xn} pour lesquels la séquence peut être finie ou infinie, et de plus
supposons que : xi < x j si i < j . Nous avons alors :
FX ( xi ) − FX ( xi −1 ) = P[ X ≤ xi ] − P[ X ≤ xi −1 ] = P[ X = xi ] .
2) p X ( x) = 0 si x ≠ xi , pour i=1,2,…,n.
3) ∑ p X ( xi ) = 1 .
i
Variable aléatoire discrète : densité de probabilité Variable aléatoire continue : densité de probabilité
et fonction de répartition. et fonction de répartition.
Chapitre 2. Les variables aléatoires (Enseignant F. Douak) 11
∂FX ( x)
p X ( x) = f X ( x) =
∂x
VA discrète : p X ( x) = ∑ P[ X = xi ]δ ( x − xi ) .
i
1
Exemple 1 : Une V.A à une densité de probabilité : p X ( x) = u ( x)e − x / 2
2
Trouver les probabilités des événements A, B, et C: A = {1 < X ≤ 3}, B = {X ≤ 2.5}, C = A ∩ B .
Exemple 2 : Trois appels téléphoniques, avec les appels vocaux (v) et les appels de données
(d) sont des probabilités égales.
-Soit X le nombre d’appels vocaux, et Y le nombre d’appels de données.
-Soit R=XY.
Résultats ddd ddv dvd dvv vdd vdv vvd vvv
P 1/8 1/8 1/8 1/8 1/8 1/8 1/8 1/8
X 0 1 1 2 1 2 2 3
Y 3 2 2 1 2 1 1 0
R 0 2 2 2 2 2 2 0
-Calculer la densité de probabilité de R ?
-Calculer la fonction de répartition.
0 x<0
b) FX ( x) = 0.5 + 0.5 sin[π ( x − 1) / 2] 0≤ x<2
1 x≥2
c) FX ( x) =
x
[u(x − a ) − u (x − 2a )]
a
Déterminer parmi les fonctions précédentes lesquelles sont des fonctions de répartition
(justifier votre réponse).
N
Exemple 4 : La fonction de répartition FX(x) est donnée par : FX ( x) = K ∑ n 3u ( x − n)
n =1
-Déterminer la constante K.
Exemple 5 : La fonction de répartition FX(x) est défini par :
2 x x
FX ( x) = a 1 + arcsin rect + (a + b )u ( x − c) , x ∈ ℜ , avec c > 0 , b et a sont des
π c 2c
constantes réelles. – Trouver les conditions de a, b et c pour que FX(x) soit une fonction de
répartition.
Notions :
-Les nombres probabilistes sont associés à une population hypothétique (ensemble de tous les
résultats possibles d’une expérience aléatoire).
-Les notions statistiques sont associées à un nombre restreint d’observation (échantillon).
-La loi des grands nombres nous permet d’établir un pont entre les notions probabilistes et les
notions statistiques. Elle précise que la fréquence relative d’un événement tend vers à sa
probabilité lorsque le nombre de répétitions de l’expérience aléatoires augmente.
Notions probabilistes (concepts théoriques) Notions statistiques (concepts pratiques)
-Probabilité d’un événement -Fréquence relative.
-Variable aléatoire -Variable statistique.
-Loi de probabilité. -Distribution statistique (empirique).
-Esperance mathématique d’un VA. -Moyenne arithmétique d’une variable
-Variance d’un VA. statistique.
-Variance d’une variable statistique.
Propriétés :
Si X et Y sont deux VA définies sur le même univers admettant une espérance :
E[ X + Y ] = E[ X ] + E[Y ]
E[aX ] = aE[ X ], ∀a ∈ ℜ
Si X ≥ 0, alors : E[ X ] ≥ 0
-Une variable aléatoire contenu X (ou xk discret) est caractérisée par sa fonction de densité de
probabilité pX(x), caractérisé par sa moyenne statistique mx ou espérance E[X] (moment du
2
premier ordre), sa puissance moyenne totale σ eff (moment d’ordre 2), et sa variance Var[X]
De façon plus générale, toute fonction f d’une variable aléatoire X est une variable aléatoire f.
La connaissance des lois de probabilités nous permet de déterminer les valeurs espérées
théoriquement – ou espérances mathématiques - ou moyenne statistique - ou moments de f :
+∞
E[ f ( x)] = ∫ f ( x) p X ( x)dx .
−∞
+∞ 2
∫ x p X ( x)dx X : continu
2 2
σ eff = E[ X ] = − ∞
x2 p (x )
∑ k X k X : discret
k
La variance Var[X] :
+∞
∫ ( x − m X ) 2 p X ( x)dx X : continu
σ X2 = Var[ X ] = E[( X − m X ) 2 ] = − ∞ , σ X est l’écart type.
( x − m )2 p (x )
∑ k X X k X : discret
k
L’autocovariance d’une VA X :
Cov[ X , X ] = E[( X − E ( X )) 2 ] = E ( X 2 ) − E 2 ( X ) = σ x2
Deux variables ayant une covariance non nulle sont dites dépendantes. Par contre, la
covariance est nulle dans le cas où les deux variables sont indépendantes. Cela se traduit par:
Cov[ X , Y ] = E[ XY ] − m x m y = 0 ⇒ E[ XY ] = E[ X ]E[Y ] = m x m y
Φ X (ω ) ≤ 1
La fonction caractéristique contient les informations relatives à tous les moments. D’un point
de vue calcul elle n’est qu’une transformée de Fourier avec –w au lieu de w.
La densité de probabilité à partir de cette fonction se fait comme suit :
+∞
1 − jωx
p X ( x) =
2π ∫ Φ X (ω )e dω
−∞
Fonction génératrice :
Soit X une VA avec les probabilités P0,P1,…,Pk, la fonction générant les probabilités de cette
variable est donné par :
G X ( z ) = E[ z x ] = ∑ z k Pk
k
-La fonction génératrice de probabilités d’une VA discrète n’est que la transformée en Z (avec
une différence du signe) de sa pdf.
-pour faire des calculs avec une loi normale N ( µ x , σ x2 ) , on se ramène a la loi N (0,1) .
X −µ
si X ~ N ( µ x , σ x2 ) alors ~ N (0,1)
σ
Variable aléatoire a distribution uniforme :
Une variable aléatoire continue est à distribution uniforme si sa densité de probabilité :
1 1 1 1
p X ( x) = Π (b −a ) x − (a + b) , avec µ x = (a + b) et σ x2 = (b − a ) 2
(b − a) 2 2 12
X est uniformément répartie entre a et b veut dire que la distribution est équiprobable quelque
soit la valeur de x sur [a, b].
Bernouilli P( X = 0) = (1 − p ) p p (1 − p)
P( X = 1) = p
p ∈ [0,1]
Binomiale C nk p k (1 − p) n −k np np(1-p)
n ∈ Ν*
Poisson ( λ ) λk e − λ λ λ
k!
λ ∈ ℜ +* , k ∈ Ν
Géométrique p (1 − p) k −1 1 1− p
p p2
k ∈ Ν*
Variables aléatoires réelles continues
Loi de Densité de Probabilité Espérance Variance
distribution p X (x) +∞
Var[ X ] = E[ X 2 ] − ( E[ X ]) 2
E[ X ] = ∫ xp X ( x)dx
−∞
Gamma λα −λx α −1 α α
e x
α ∈ ℜ +* , λ ∈ ℜ +* Γ(α ) λ λ2
Exponentielle λ e − λx 1 1
λ λ2
λ ∈ ℜ +*
Chi-deux χ n2 1 −
x n
−1 n 2n
n
e 2x2
n
n ∈ Ν* Γ 2 2
2
+∞
n!
C =
k
, Γ(a) = ∫ t a −1e −t dt
k!(n − k )!
n
0
∂x ∂x 1 p ( g −1 ( y ))
pY ( y ) = p X ( x) = p X ( g −1 ( y )) = p X ( g −1 ( y )) = X
∂y ∂g ( y ) ∂g ( x) / ∂x g ' ( x)
+∞
∫ g ( x) p X ( x)dx X : continu
E[Y ] = E[ g ( X )] = − ∞
∑ g ( xk ) p X ( xk ) X : discret
k
N i1
1 y
pY ( y ) = PX + PX − y u ( y ) .
2 ay a
a
a a
Transformation hyperbolique : Y = a / X , la densité de probabilité : pY ( y ) = PX .
2
y y
+∞
1
pY ( y ) = ∑ PX (xn ) y <a
a2 − y2 n = −∞ .
0 sinon
1
Si PX est uniforme sur [0,2π ] et a=1, on trouve pY ( y ) =
π 1− y2