Sujet d’Ordre Général (SOG)
Le sujet d’ordre général est une composition ou un exposé écrit sur un sujet d’ordre général
portant sur les problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels contemporains. La
composition de SOG est un art pluridisciplinaire. Elle intègre des éléments de discipline variés :
histoire et géographie, économie, droit et politique […]
I. Fond et forme
1. Fond
Il ne s’agit pas essentiellement, dans un SOG, de mesurer l’ampleur des connaissances des
candidats, c’est-à-dire leur érudition en quelque discipline que ce soit (littéraire ou scientifique,
économique ou juridique…). Bien entendu, cela ne signifie pas que le travail ne doive pas être
documenté. Mais, en l’espèce, une documentation générale, correspondant à notre culture générale
et à notre connaissance de l’actualité doit normalement se révéler suffisante pour traiter les sujets
donnés.
En principe, nous devons trouver par nous-même les bases de notre composition dans nos
acquis de culture générale, et les sources de notre information, dans l’actualité telle qu’elle est
rapportée par la presse écrite, la radio ou la télévision, ou encore dans des livres ou revues de portée
générale aisément accessible (nos lectures quotidiennes ou hebdomadaires). Bien entendu, nous
pourrons aussi utiliser les acquis de notre expérience administrative, ou même simplement faire
appel à notre expérience de la vie courante.
Les candidats seront notés surtout sur leur intelligence, leur capacité de réflexion, leur jugement,
leur manière personnelle de comprendre et de traiter les problèmes posés, de façon aussi ouverte et
aussi nuancée que possible.
2. Forme
Pierre-François Guédon et Françoise Laborde (Dissertation et commentaire de texte : 22
corrigés d’épreuves officielles, Paris, Éditions d’Organisation, 2002, p. 13) précisent : « cette
épreuve est destinée à apprécier, plus que l’ampleur des connaissances, la correction de la forme et
l’aptitude à l’expression écrite des candidats ».
2.1. L’écriture et la présentation générale.
Elles doivent naturellement être soignées. L’écriture est un élément qui joue toujours un rôle
important (même indirectement) dans la détermination de la note chiffrée. Il faut donc bien former
ses lettres. Il faut laisser une marge pour permettre au correcteur de bien mettre en évidence ses
observations sur vos développements. Veillons à bien « aérer » la présentation, en allant de temps
en temps à la ligne, notamment en passant d’une partie du plan à une autre, ou même d’un point
principal à un autre. Ainsi, il faut laisser des interlignes suffisants, entre les paragraphes (1 cm par
exemple), les sous-parties (2 cm), et les parties (3 cm).
2.2. Le plan du travail
Le plan est un élément capital de la valeur de l’exposé. Il importe de le construire nettement, et
de s’arranger pour qu’il soit bien visible sur la copie, à la fois grâce à une bonne disposition
matérielle et à la clarté des annonces et des transitions. Le plan est indispensable, non seulement au
niveau des structures générales (deux ou trois parties), mais encore à celui des structures
secondaires (sous parties et paragraphes). Il convient d’annoncer les parties principales à la fin de
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l’introduction, de façon bien dégagée. Nous annoncerons les sous parties au début de chaque partie.
Les paragraphes principaux doivent être annoncés de façon précise.
2.3. Mise en valeur des arguments par le plan
Si vous reléguez les raisons les plus pertinentes à n'importe quel passage de votre discours, elles
perdent en partie leur pouvoir; inversement une idée plus faible, adroitement située, gagnera en
vigueur, ou tout au moins ne révélera pas sa fragilité. Il faut donc donner l'ampleur et la place que
les arguments méritent.
- Réserver la meilleure place au meilleur argument
Laisser le lecteur ou l'auditeur sur des idées fortes, voilà un moyen bien connu d'arracher une
décision, d'emporter l'adhésion. Ainsi est produite l'impression qu'on atteint un sommet, qu'on
découvre la clé de voûte de l'ensemble. Cela ne veut pas dire que l'ordre des idées dans une
argumentation sera obligatoirement progressif.
2.4. Les qualités du style
La première des qualités recherchées est la clarté. De préférence, les phrases doivent être
courtes : quinze à vingt mots (ne pas dépasser trente mots). Si une phrase est trop longue, il est
préférable de la scinder. Retenons le principe : une idée=une phrase. Il faut éviter le style
interrogatif comme le style exclamatif.
La forme personnelle « je »/« moi », et le pronom indéfini « on » doivent être évités. Le pluriel
de majesté ou « nous » majestatif peut être admis, mais son usage doit rester sobre. Le style doit
être précis : cherchons toujours le mot propre. Nous éviterons les répétitions de mots trop
rapprochés.
2.5. Le respect de l’orthographe
Éviter les fautes d’orthographe ; relire soigneusement sa copie ; surveiller la ponctuation.
II. La structure du devoir de SOG
Le SOG doit comporter trois parties : l’introduction, le développement et la conclusion.
1. L’introduction
- Sujet amené : une première idée qui sert de contact et de préambule à la dissertation en
situant le thème dans un contexte général afin de susciter l’intérêt du lecteur.
- Sujet posé : une deuxième idée qui va préciser l’orientation du sujet, sa problématique, son
intérêt.
- Sujet divisé : une troisième idée qui indique le parcours que l’on entend suivre dans la
démonstration.
Bref, le premier paragraphe du SOG rappelle le sujet par la phrase d’attaque ; le deuxième
l’explicite dans une problématique ; le troisième le structure par l’annonce du plan.
La phrase d’attaque
Il faut trouver une phrase permettant d’entrer pleinement au cœur du sujet. Ou tout au moins de
l’approcher en « piquant l’intérêt du lecteur ». Il s’agit donc de la première phrase d’intérêt
stratégique. C’est pourquoi elle doit être incisive et pertinente afin de créer une impression
favorable auprès du correcteur dès l’abord de la lecture.
La problématique
C’est la partie qui va étoffer l’introduction et dont les idées seront développées dans le corps du
devoir. Elle doit éclairer en quelques mots ce qui sera argumenté tout en étant brève.
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L’annonce du plan
L’annonce de votre plan doit être parfaitement claire, et en rapport avec les parties de la
dissertation.
2. Le développement
Ordonné autour d’un plan, le développement d’une dissertation constitue 80% de la copie. Aussi
est-il souhaitable d’aider le correcteur dans son travail en faisant en sorte d’être lu facilement et en
écrivant correctement, les deux objectifs étant naturellement liés.
-Une lecture facile : aérer la présentation en ménageant des espaces, car cela donne une impression
d’aisance notamment si l’on distingue les paragraphes.
-Rythmer la dissertation par des transitions de préférence placées à la fin du paragraphe et non par
un retour à la ligne. Pour cela, il faut éviter les transitions naïves : « Après avoir analysé la question
du… », et préférer les des transitions plus dynamiques : « Bien que l’état des lieux consacre une
certaine léthargie, il laisse entrevoir cependant des perspectives nouvelles… ».
-Une expression correcte
Tout candidat doit avoir présent à l’esprit qu’il écrit pour être lu et non pas pour son plaisir, ni
surtout pour être relu. En situation de concours, il faut être compris dès la première lecture.
Le candidat doit rédiger de façon réfléchie et non spontanée. Il doit éviter les phrases interrogatives
(qui provoquent souvent une césure dans le cours de la pensée et révèlent un artifice qui tente de
masquer une lacune dans la démonstration). Il doit rythmer son exposé en usant des phrases de
transition à la fin des paragraphes pour passer à un autre argument ou à une autre partie.
3. La conclusion
Ce qu’il ne faut pas faire :
-Absence de conclusion : qui résulte le plus souvent de manque de temps ; le travail ne sera pas
alors considéré comme bouclé, mais comme bâclé, en laissant une fâcheuse impression de laisser-
aller, d’insuffisance, d’amputation.
- La conclusion-résumé : qui ne fait que répéter ce qui a été précédemment développé et n’apporte
rien de nouveau.
- La conclusion-rattrapage : celle qui émet une idée contenue dans le dossier en relançant la
démonstration. Si un point a été oublié ou insuffisamment développé, il ne faut pas le faire
apparaître en conclusion, car le candidat fera lui-même la preuve de sa carence dans les
développements.
-La conclusion erronée : assez fréquente et sans doute due à la fatigue du candidat qui, par une
chute brillante, tente de faire oublier des développements moyens. La conclusion n’est pas un acte
de prophétie : les risques d’erreurs sont importants et fortement sanctionnés à ce moment-là.
-La conclusion pessimiste : une conclusion doit être porteuse d’avenir et cette ultime partie du
devoir est une phase d’apaisement. Pas de catastrophisme ou de défaitisme en conclusion, en
insistant sur les problèmes au détriment des remèdes ; pas d’angélisme non plus avec la démarche
inverse. Reprendre le ou les points importants de l’argumentation en mettant en avant leur
pertinence ou leur justesse. Tout en soulignant, le cas échéant, le caractère relatif ou limité de la
réponse fournie au sujet, compte tenu de tel ou tel élément.
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Ce qu’il faut faire
La conclusion constitue l’aboutissement normal de la démonstration : il faut, par les
développements, parvenir au terme annoncé dans l’introduction. Cette partie du devoir doit être
soignée et précise. C’est pour cela qu’il faut rédiger la conclusion au brouillon. Ainsi, la contrainte
temps est éludée : à quelques minutes de la fin de l’épreuve, il suffira de la recopier. La conclusion,
matérialisée seulement par un décrochement en fin de développement, comprend deux temps et se
traduit donc par deux paragraphes.
-La masse du bilan : le premier paragraphe est en quelque sorte la thèse de la synthèse, le «
ramassis », c’est-à-dire l’idée principale qui domine toute la dissertation. Enonçant le résultat le
plus marquant de la confrontation entre les différentes parties de l’argumentation, la masse du bilan
clôt le raisonnement en délivrant la substance, l’idée fondamentale. Elle commence par une phrase
du style : « Au terme de cette analyse, il apparaît donc que le problème central est celui de…. » ou «
En définitive, l’essentiel est… »
- La conclusion proprement dite : en principe, elle ne doit pas fermer le devoir, mais élargir ou
interroger dans une perspective optimiste d’avenir. La conclusion fournit souvent au candidat
l’occasion de monter que la solution ponctuelle qu’il a dégagée n’est pas sans remettre en cause
d’autres aspects plus généraux.