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Conversion analogique numérique
(CAN) et numérique analogique (CNA)
- I - Introduction Dans la chaîne d’information, les grandeurs physiques sont acquises, puis traitées (souvent amplifiées, décalées et/ou filtrées). La dernière fonction du conditionnement est la conversion du signal analogique en numérique en vue de son traitement par un processeur (engénéral un micro contrôleur). C’est le rôle du convertisseur analogique numérique (CAN). Inversement, un CNA permet la conversion d’une grandeur numérique en un signal numérique. Exemple CAN : Entrée de carte son de smartphone pour numériser le signal audio issu du micro.
Exemple CNA : Restitution sonore d'une chanson codée en MP3 sur la sortie d’une carte son de smartphone.
Afin de réaliser ces conversions avec le minimum de perte d'information, plusieurs fonctions supplémentaires doivent accompagner la CAN et la CNA.
Le dispositif complet est le suivant :
- II - L'échantillonnage • L’échantillonnage consiste à prélever les valeurs du signal e(t) à des instants multiples entiers de la période Te d'une horloge.
On note e(n.Te) ou en la valeur analogique de
l’échantillon pris à l’instant t = n.Te.
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-II.1- Fréquence d’échantillonnage La fréquence d’échantillonage fe est le nombre d’échantillons pris par seconde. 1 F e= avec Fe en Hz et Te en secondes. Te
-II.2- Analyse spectrale
L’échantillonage modifie en profondeur le contenu spectral du signal. Soit un signal sinusoïdal e(t) = E.sin(2.π.f0.t), échantillonné à une fréquence d’échantillonnage Fe. On note e*(t) le signal échantillonné.
Le spectre du signal e(t) passe de :
Le spectre e(f) est dupliqué autour de la fréquence d'échantillonnage Fe et de ses multiples.
On considère maintenant un signal quelconque, de contenu spectral plus riche. La duplication du spectre de e(t) aboutit donc au spectre du signal échantillonné e*(t) suivant :
La reconstitution de e(t) peut se faire à partir de e*(t) simplement en utilisant un filtre passe-bas qui supprime les fréquences à partir de Fe-fMaxi.
-II.3- Théorème de Shannon
Si la fréquence d’échantillonnage Fe est trop faible par rapport à fMaxi, alors il y aura un chevauchement des bandes fréquentielles qui empêchera la reconstitution correcte du signal après traitement. On dit qu’il y a REPLIEMENT du spectre.
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• Il est donc nécessaire d’imposer une condition sur la fréquence d’échantillonnage : c’est le Théorème de SHANNON : il faut que Fe > 2 . fMaxi Ainsi, Fe - fMaxi sera supérieure à fMaxi et il n'y aura pas repliement de spectre. La fréquence 2 . fMaxi est appelée fréquence de Nyquist.
Le respect de la condition de Shannon peut nécessiter de limiter le spectre de e(t) à f Maxi assez basse. Pour réaliser cette opération, on utilise un filtre passe-bas appelé filtre anti-repliement. Cependant, plus la fréquence limite fMaxi sera basse et plus le signal sera déformé avant d’être échantillonné.
• Le non-respect de la condition de Shannon conduit à confondre le signal d'origine avec un signal qui n'est pas le bon. Par exemple, une sinusoïde sous-échantillonnée (Fe trop faible) :
On rencontre le même phénomène au cinéma : si une roue tourne à 1 tr/s et que l'on prend une image tous les 7/8 s, alors on a l'impression que la roue tourne à l'envers :
Shannon dit alors qu'il faut prendre au moins 2 images par seconde. Voir https://www.youtube.com/watch?v=jHS9JGkEOmA • Exemples d'applications : dans la pratique, le théorème de Shannon a donné les choix suivants : Téléphonie : fMaxi = 3 kHz (voix) et Fe = 8 kHz Son Hi-Fi : fMaxi = 20 kHz et Fe = 44,1 kHz
-II.4- Blocage La conversion analogique-numérique d'un échantillon est une opération électronique qui ne peut se faire instantanément.
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Pendant le temps de conversion, on "bloque" donc le signal e*(t) pendant la durée Te afin d'éviter toute erreur.
- III - La quantification -III.1- Définition et principe Pour simplifier la notation, on note E l'entrée du CAN. Il s'agit donc du signal échantillonné-bloqué e* B(t) précédent. • Un CAN est un circuit qui transforme une grandeur analogique d’entrée E (souvent une tension) en une valeur numérique décimale N10 (codée sur n bits) proportionnelle E.
Deux opérations sont nécessaires pour réaliser cette conversion :
– Découper l’intervalle des valeurs possibles de E (entre 0 et Vréf) en 2n niveaux, dont les valeurs (analogiques) sont des multiples d’une quantité élémentaire q, le quantum. C’est la quantification. – Coder en binaire chacun de ces niveaux. • La tension maximale en entrée est appelée tension de pleine échelle PE. • Le quantum est donc le plus petit écart de E qui provoque un changement de N (un changement du PE E LSB). On l’appelle aussi résolution analogique du CAN et on a q= n et N 10 = 2 −1 q • Un CAN unipolaire ne peut convertir qu’une tension positive, un CAN bipolaire peut convertir une tension positive ou négative. Dans ce dernier cas, il y a une 2ème tension de référence Vréf- et PE = Vréf – Vréf-. Ci-contre la caractéristique de transfert d’un CAN 3 bits unipolaire.
-III.2- Rapidité d'un CAN
• Elle est liée à son temps de conversion Tc et dépend de sa technologie, c'est-à-dire de sa structure interne. Dans tous les cas, comme on l'a déjà dit, le temps de conversion Tc doit être inférieur à la période d'échantillonnage Te du signal e(t). La période d'échantillonnage ne peut donc pas être aussi petite que l'on souhaite ; Fe est limitée par le CAN.
-III.3- Précision d'un CAN
• Une erreur de quantification apparaît systématiquement. Elle est liée au quantum :
L’erreur de quantification maximale eqMax est égale à un demi
quantum. eqMax = q/2.
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• On définit les erreurs suivantes, en plus de l'erreur de quantification inévitable :
- IV - La conversion numérique analogique
Pour simplifier la notation, on note N l'entrée du CNA, et S sa sortie.
-IV.1- Définition • Un CNA est un circuit qui, à un mot binaire N (codé sur n bits) en entrée, fait correspondre en sortie un signal analogique S (tension ou courant) proportionnel à la valeur décimale de N10.
• Le mot N ne peut prendre que 2n valeurs entre 0 et 2n–1. Le signal de sortie ne peut donc prendre lui aussi que 2n valeurs discrètes entre 0 (pour N = 000…0) et une valeur maximale dite de pleine échelle et notée PE (obtenue pour N = 111…1). PE dépend d’une référence extérieure Vréf. • La plus petite différence entre 2 valeurs de S est encore appelée quantum (q) ou résolution analogique; PE elle correspond à un changement du bit de poids faible (LSB). On a : q= n et S = N10 . q. 2 −1 Ci-dessus la caractéristique de transfert unipolaire d’un CNA 3 bits à sortie en tension.
-IV.2- Exemples • Soit un CNA de 5 bits. La tension de sortie vaut 0,2 V quand l'entrée vaut 00001. Que vaut la tension de pleine échelle ? • Soit un CNA de 5 bits à sortie en courant. Quand l'entrée vaut 10100, le courant de sortie vaut 10 mA. Que vaut le quantum ? Quel est le courant de sortie pour un code 11110 en entrée ? • Sachant que Smax = 10 V et Smin = 0 V pour un CNA de 8 bits, - définir la valeur de q ; - calculer la tension en sortie, pour les octets d’entrée 10010001 puis 00010110.
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- V - Chaine de mesure complète et résolution Les capteurs analogiques s’intègrent en général dans les chaines de mesures de la manière suivante :
In est la grandeur physique à mesurer.
N est le résultat de la conversion analogique numérique et représente la sortie de la chaîne de mesure. Uc K c= représente la sensibilité du capteur. In Kf est le coefficient représentant la mise en forme. C’est souvent une amplification. K .K Dans ces conditions, on peut écrire : N = c f . I n quantum La résolution de la chaine de mesure représente la plus petite grandeur physique In mesurable. Cette résolution est calculée en prenant N = 1 correspondant à la résolution en sortie du CAN. quantum On peut donc écrire Résolution= . Kc . Kf Le nombre de bits nBits sur lequel se fait la conversion analogique numérique a une action directe sur la résolution. La pleine échelle PE doit aussi être adaptée. PE PE En effet, q= nBits donc Résolution= nBits 2 −1 (2 −1) K c . K f
