Gestion Des Risques Méthode D'optimisation Globale
Gestion Des Risques Méthode D'optimisation Globale
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GESTION DES RISQUES
Méthode d’optimisation globale
Éditions d’Organisation
1, rue Thénard
75240 Paris Cedex 05
www.editions-organisation.com
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ment la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette
pratique s’est généralisée notamment dans l’enseignement, provoquant une baisse
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brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de
créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui
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menacée.
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partielle-
ment le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’Éditeur ou du
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Centre Français d’Exploitation du Droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
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GESTION DES RISQUES
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Méthode d’optimisation globale
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Courrèges a été responsable d’activité dans un organisme de contrôle avant d’être
directeur de département environnement, sécurité et santé dans une société de con-
9005
seil.
Il travaille aujourd’hui au sein d’une direction sécurité et santé d’un groupe industriel
5:16
international.
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« One of the most fruitful insights of psychology is “prospect theory”, wich predicts
that people are more hurt by losses than they are uplifted by gains of a
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corresponding size »
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SOMMAIRE
4794
Introduction ..................................................... 1
9005
1. Un monde meilleur : droit du citoyen ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2. Un monde meilleur : enjeu des entreprises ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
5:16
3. Un monde meilleur : un nouvel art de gérer l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . 4
4. Sécurité et management . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
33.1
5. Risques d’entreprise et sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
47.1
196.
Première partie
956:
De la fatalité à la gestion .................................. 9
5001
2. Un facteur complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3. Contrôler le comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
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2.1. Compétitivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.2. Pérennité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
© Éditions d’Organisation
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2.3. Image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3. Une source de profit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
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Gestion des risques
Deuxième partie
4794
Chapitre 4 – Les atteintes aux actifs matériels . . . . . . . . . . . . . . . . . . .71
1. Les sources de risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .71
9005
2. L’identification et la mesure des dommages potentiels . . . . . . . . . . . . . .72
3. La prévention des actifs matériels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78
5:16
4. La protection des actifs matériels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78
4.1. Les dispositifs techniques de protection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79
33.1
4.2. Le plan de survie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .85
47.1
4.3. Intrusion, fraude et malveillance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .87
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SOMMAIRE
4794
9005
Troisième partie
5:16
Entreprise, environnement et société . . . . . . . . . . . . . 273
33.1
Chapitre 7 – Entreprise et société : quelles responsabilités ? 275
47.1
1. La responsabilité environnementale : une composante
196.
du management de l’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
1.1. Les enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
956:
1.2. L’organisation de la protection de l’environnement . . . . . . . . . . . . . . . . 280
1.3. Les principaux textes réglementaires en matière d’environnement . . . 281
5001
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VII
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Gestion des risques
4794
Chapitre 10 – Comment gérer les crises ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .383
1. Le plan de gestion des crises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .383
9005
2. La veille de crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .384
5:16
3. L’organisation de crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .385
3.1. Le manuel de gestion des crises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .385
33.1
3.2. L’autorité de gestion de la crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .386
3.3. Les équipes de gestion de crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .387
47.1
3.4. Le PC de gestion de crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .387
4. Le personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .387
196.
4.1. Information préalable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .387
956:
4.2. Alarmes et évacuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .388
5. Les moyens pour limiter les dégâts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .388
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Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .399
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Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .401
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Introduction
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Introduction
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Avant l’ère chrétienne, les malheurs de l’humanité étaient causés par les dieux.
Ceux-ci gouvernaient implicitement les évènements de la vie quotidienne. De
:211
s’agissait alors que de s’assurer leurs bonnes faveurs en leur rendant hommage
par le sacrifice de quelques agneaux ou de quelques vierges. Ils n’étaient ni bons
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ni mauvais. Leurs colères n’avaient pas pour objet de punir l’homme. Elles ne fai-
saient qu’exprimer le caractère très humain que nos aïeux leur prêtaient. Le sen-
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Gestion des risques
Deux siècles et deux conflits mondiaux plus tard, l’optimisme n’est plus de mise.
Ce savoir qui devait conduire l’humanité au bonheur l’a conduit dans une
impasse. L’industrie source de bien-être est devenue une menace. Elle est dange-
reuse. Elle pollue. Ses produits ne sont pas sûrs. Enfin elle est machiavélique. Son
4794
objet se réduit au profit de ses actionnaires. Ses salariés sont méprisés. La préca-
rité de l’emploi alimente la méfiance. La consommation est ainsi doublement
9005
remise en question.
5:16
Mais Dieu n’est plus responsable. L’homme est éduqué. Il sait qu’il est seul res-
ponsable de ses malheurs. Il ne peut plus implorer la clémence divine. Mais ce
33.1
fardeau est trop lourd pour la collectivité. Il faut trouver des boucs émissaires.
Les animaux sont malades de la peste. Les industries hier encore porteuses de
47.1
rêves apparaissent soudain cyniques et dangereuses. Exploitant la vindicte
196.
populaire, les lobbies les montrent du doigt, soutenus par les gouvernements
trop heureux de cette cible alternative, les systèmes politiques étant de plus en
956:
plus tétanisés face à des risques émergents sur lesquels la culture bureaucratique
est impuissante.
5001
C’est ainsi que nous sommes aujourd’hui entrés dans le « Troisième âge de la
18:4
son des sports extrêmes mais s’indigne qu’un yoghourt industriel puisse le ren-
dre malade ou que le four à micro-ondes ne puisse sécher son chien !
:211
Les entreprises sont ainsi devenues, face aux dissensions des politiques (cf. Som-
idjan
mets de Kyoto et de la Haye) et sous la pression populaire organisée par les lob-
bies et les médias, les garantes et les responsables du monde sûr et sain qu’elles
d’Ab
La justice suit le mouvement. Son enjeu n’est plus de punir mais d’indemniser un
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bles afin d’y trouver le payeur qui saura indemniser (principe de la « Deep
Pocket »).
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Les entreprises réagissent. Elles n’ont plus le choix. Hier encore uniquement sou-
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2
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INTRODUCTION
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du consommateur et du citoyen. Les législateurs s’essoufflent derrière le progrès.
Les revendications directes du citoyen, amplifiées, voire déformées par la caisse
9005
de résonance des médias, créent de nouvelles contraintes auxquelles les entre-
prises doivent se soumettre, de peur de perdre la confiance de leurs partenaires,
5:16
clients ou actionnaires.
33.1
C’est ainsi que des entreprises, totalement conformes aux lois en vigueur, se trou-
vent accusées – responsables mais non coupables – et doivent assumer les con-
47.1
séquences de n’avoir pas suffisamment pris en compte le droit à la sécurité et à
la santé de ceux que l’on nomme les « parties prenantes », c’est-à-dire les indivi-
196.
dus concernés directement ou non par les activités de l’entreprise.
956:
Le respect de l’environnement, le développement durable, les droits de
l’homme, la santé et la sécurité, l’éthique voire même le politique deviennent
5001
ainsi des objectifs économiques. A ce titre, ils prennent leur place dans les pré-
occupations des dirigeants, et s’insèrent dans les systèmes de gestion et de com-
18:4
munication de l’entreprise.
8
0582
Cette évolution forcée plus que volontaire, n’est pas sans contraindre l’entreprise
à un grand écart entre le savoir-faire et le faire savoir.
:211
Qu’importe-t-il en effet ? Faut-il être bon ou seulement faire croire qu’on l’est ?
idjan
Sur le court terme, pour des risques à fréquence faible, il peut être tentant de
faire du « window dressing », surtout lorsque l’on pense qu’un bon plan de com-
d’Ab
taire, de bonnes relations avec les médias, les lobbies et les politiques influents,
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3
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Gestion des risques
L’opprobre s’abattra alors sur toutes les entreprises, les bonnes comme les mau-
vaises. Un tanker coule, et les pétroliers sont tous de cyniques profiteurs. La sal-
monellose contamine un plat cuisiné, et c’est toute la filière alimentaire qui est
bannie. Face au risque, les multinationales sont des colosses aux pieds d’argile :
leur force n’est que celle de leur maillon le plus faible, lequel est souvent celui
dont la contribution économique est la plus faible.
Le court terme est suicidaire. Une vision prospective, imposant comme objectif
une maîtrise raisonnable et transparente des risques, doit aujourd’hui s’imposer.
4794
Entendons-nous bien : le risque nul n’existe pas. La sécurité absolue est une uto-
pie technique et économique. Ce qui est en jeu, c’est d’atteindre un niveau de
9005
risque accepté, « as low as reasonably acceptable », ce qui impose une totale
transparence sur les actions engagées.
5:16
Les maîtres mots de l’intégration prospective des risques de société dans les sys-
33.1
tèmes de gestion de l’entreprise sont donc :
• Volonté, car rien ne se fait si on ne le veut pas vraiment ;
47.1
• Connaissance, car on n’agit que sur ce que l’on connaît ;
196.
• Mesure, car le traitement dépend de la gravité ;
• Concertation, car seul le risque jugé acceptable peut être accepté ; 956:
• Transparence, car la dissimulation est pire que l’imperfection.
5001
Nous voilà bien loin des chartes déontologiques et de ces prétendues panacées
que sont les normes de management. Car les problèmes à traiter sont complexes,
18:4
trise des enjeux de société, avec ses dimensions humaines, sociales, politiques,
sort du domaine traditionnel de l’ingénieur ou du gestionnaire.
:211
Mais n’est-ce pas là une bonne occasion de définir le manager du début du XXIe
siècle ?
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Le problème est donc posé : il faut le résoudre avec bonne volonté, transparence
d’Ab
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4
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INTRODUCTION
soient à ce point intégrés à la vie de l’entreprise que plus rien ne les distingue.
L’entreprise humaine est celle qui cesse de clamer qu’elle l’est !
Difficile ? Non ! Il faut pour cela mettre en œuvre les cinq mots clés énoncés ci-
avant : volonté, connaissance, mesure, concertation et transparence. Il importe
aussi que le pilote de l’entreprise accueille de nouveaux instruments de naviga-
tion – les cadrans des risques – et se forme à ce nouvel art de pilotage qu’est le
« doute constructif », puisque par essence les facteurs du risque sont incertains.
Ainsi, dans son processus de gestion comme dans celui de décision, le chef
4794
d’entreprise sera-t-il naturellement amené à mesurer ses résultats à l’aune de la
sécurité en sus de celle de l’économie. Ses choix intègreront simultanément
9005
l’ensemble de ces objectifs.
5:16
Un système de management, fondé sur le principe de la
« Roue de Deming » (Planifier, Faire, Contrôler, Réagir)
33.1
est une bonne base, sous réserve que ce système soit
47.1
adopté par l’ensemble de la hiérarchie.
196.
Il n’est cependant pas suffisant, car il repose sur une
vision déterministe de l’entreprise : l’utilisation contrô-
956:
lée d’un outil sécurisé.
5001
réductrice ne tient plus lorsque l’on vise des objectifs sociétaux, car l’homme y
0582
trois dimensions. Il n’est plus la ressource imprévisible que l’on rêve de roboti-
ser, mais l’acteur responsable et le juge des objectifs sociétaux de l’entreprise.
d’Ab
taire
4. Sécurité et management
versi
Voyons comment intégrer nos cinq mots clés (volonté, connaissance, mesure,
concertation et transparence) dans le système de management de l’entreprise.
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La volonté doit se traduire dans une politique, signée au plus haut niveau de
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l’entreprise, dans laquelle se trouvent affirmés ses objectifs de maîtrise des ris-
ques sociétaux. Il s’agit là d’un engagement ferme, dont les résultats mesureront
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le respect. Les objectifs doivent donc être réalistes. Le risque nul n’existant pas,
afficher un objectif de sécurité absolue est une utopie ou un mensonge.
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Gestion des risques
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permettre de passer de l’utopie de la sécurité absolue à une culture commune
du risque au sein de l’entreprise, et plus généralement envers ceux qui sont con-
9005
cernés (clients, riverains, autorités). Une communication transparente est
indispensable.
5:16
33.1
Les résultats de l’analyse des risques – complétés par la connaissance des exi-
gences fixées par la loi – permettent de bâtir un plan d’action qui transforme les
47.1
objectifs de la politique en cibles concrètes à court terme. C’est dans l’élabora-
tion et la mise en œuvre de ce plan d’action que la volonté de la direction doit
196.
se manifester. Des responsables doivent être nommés, des moyens doivent être
alloués, des hommes doivent être formés, des techniques doivent être amé- 956:
liorées, des machines doivent être modifiées. Le risque nul n’existant pas, l’entre-
5001
prise doit intégrer dans son plan d’action les mesures et les moyens requis dans
les situations d’urgence.
18:4
Le nouveau plan d’action prendra en compte les résultats déjà obtenus, les pro-
d’Ab
grès à faire, ainsi que de nouveaux objectifs à court terme découlant des analy-
ses de risques déjà conduites ou devant être conduites compte tenu des
taire
changements de l’entreprise.
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sous-tend les normes ISO 9000 – elle s’applique généralement à l’ensemble des
risques de l’entreprise. Déjà à la base de la norme environnementale ISO 14001,
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elle structure les standards généraux (tel que l’OHSAS 18001) en matière de
sécurité et santé au travail. D’autres standards en gestation, couvrant des domai-
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nes plus vastes tels que le Développement Durable (SA 8000) reposent sur le
même principe.
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INTRODUCTION
Plan d’action
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Audits Moyens et responsabilités
9005
Communication et formation
Traitement des anomalies
Mise en œuvre
5:16
Suivi et mesures Documentation associée
33.1
47.1
La démarche illustrée par la Roue de Deming est séduisante. En effet, elle repose
sur une démarche logique :
196.
• on analyse ce que l’on doit faire et on décide ce que l’on veut faire ;
• on se donne les moyens de le faire ; 956:
• on contrôle les résultats ;
5001
ne sont pas une garantie totale, car il n’y a pas équivalence entre le problème ori-
ginal et sa modélisation organisationnelle. Des facteurs non déterministes, et en
versi
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génèrent ?
• Comment faire comprendre après un accident – en particulier aux médias
om:I
7
al.sc
Gestion des risques
Il est malheureusement trop tard pour répondre à la seconde question. Les systè-
mes de management et leur sanction par un certificat de conformité, ont été lar-
gement présentés comme la panacée par les entreprises qui les possèdent,
malgré la prudence des organismes certificateurs dans le libellé de ces certificats
et dans la restriction des champs couverts. Limiter leur portée conduirait à dégra-
der leur image, au risque de détruire tout le système. Il n’est cependant pas trop
tard pour des risques pour lesquels ce système ne s’est pas encore imposé, en
particulier la sécurité et la santé.
4794
Il importe donc de tenter de répondre à la première question. Il en va de la cré-
dibilité des entreprises certifiées et des organismes normatifs et certificateurs.
9005
5. Risques d’entreprise et sécurité
5:16
La société impose à l’entreprise de mieux contrôler les risques qu’elle lui fait
33.1
subir. Les sources de ces risques sont des dysfonctionnements techniques, orga-
nisationnels et humains dont les impacts sur les ressources de l’entreprise (objets
47.1
de risques) peuvent aussi altérer la profitabilité de l’entreprise.
196.
956:
Impacts sur
la sécurité
5001
Sources Objets
de de
18:4
risques risques
Impacts sur
la profitabilité
8
0582
:211
opportunité, d’autant plus intéressante que l’entreprise d’aujourd’hui est très vul-
nérable, souvent sur des marchés étroits et volatils, à la merci de fournisseurs ins-
taire
La gestion des risques sociétaux ouvre donc la porte à une nouvelle façon de
gérer l’entreprise, par l’identification systématique de tous les risques et la seule
nstitu
acceptation des risques les mieux rémunérés. C’est la gestion par les risques, et
non plus seulement la gestion des risques se superposant à une gestion détermi-
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Première partie
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De la fatalité à la gestion
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Cha p itr e
Risques :
réalité et perception
1 De quoi parle-t-on ?
• Petit Larousse : « Danger, inconvé- Le risque est un concept bien mal défini et
4794
nient possible ». encore plus galvaudé ! On utilise – et ce
• Robert : « Danger éventuel, plus ou n’est pas le seul fait des médias – ce même
9005
moins prévisible » ou « Le fait de mot pour désigner une situation domma-
s’exposer à un danger, dans l’espoir
d’obtenir un avantage ». geable, tout ou partie des causes de cette
5:16
• Littré : « Péril dans lequel entre l’idée situation, ses conséquences, voire la vic-
de hasard ». time potentielle.
33.1
47.1
On dira ainsi :
196.
• Il y a un risque d’orage (situation) ;
• La machine risque une surcharge électrique (cause) ; 956:
• Je risque la perte de mon investissement (conséquence) ;
• Cette usine est un risque majeur pour ses assureurs (victime).
5001
Il importe donc d’adopter une définition précise, qui se démarque des différen-
18:4
tes acceptions du langage courant. Nous dirons qu’un risque est une situation
(ensemble d’événements simultanés ou consécutifs) dont l’occurrence est
8
entreprise, collectivité) qui le subit. Certains risques pourront avoir des effets
positifs. Ce sont ceux que l’on recherche, et que l’on appelle « chance » ou
:211
« opportunités ». D’autres auront assurément des effets négatifs. Ce sont ceux que
idjan
l’on craint.
Nos activités génèrent directement certains risques. On les qualifiera d’endogè-
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nes. D’autres naissent dans notre environnement et nous affectent par contre-
coup. On les appellera exogènes.
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C=fxG
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Gestion des risques
4794
péens ont adopté depuis longtemps une approche probabiliste, permettant de
définir à partir de quel moment des exigences supplémentaires en matière de
9005
prévention deviennent superfétatoires, voire dangereuses. Il est toutefois clair
qu’une telle approche présuppose une plus grande maturité dans la communica-
5:16
tion sur le risque en direction des populations.
33.1
Nous verrons plus loin que la Gestion des Risques se définit justement comme
47.1
l’art de prendre en compte rationnellement les deux composantes du risque, fré-
quence f et gravité G.
196.
956:
2 Une petite histoire du risque
5001
Dire que le risque est inhérent à la vie est une évidence. Ceci dit, la perception
du risque a longtemps été celle d’une fatalité attribuable aux dieux, sans la moin-
18:4
dre notion de mesure. Les anciens ne savaient pas parler de chances, au sens
8
n’est qu’au milieu du XVIIe siècle que Fermat et Pascal ont jeté les premières
bases de la prédiction mathématique du hasard en résolvant le problème posé
:211
Ce n’est que dans la première moitié du XVIIIe siècle que Bernoulli découvrit la
loi des grands nombres et formula sa théorie de la décision, introduisant le pre-
d’Ab
mier la notion de criticité (fréquence x gravité). Enfin la fameuse loi de Gauss n’a
même pas 150 ans, un instant en regard de notre histoire !
taire
Ce n’est donc qu’à partir du XVIIIe siècle que le risque a commencé de rempla-
versi
cer la notion mystique de fatalité, non seulement grâce aux nouveaux outils
mathématiques, mais aussi sous la pression de l’industrie naissante, et de la com-
© Éditions d’Organisation
t Uni
avait à faire face, et donc plus difficiles à réparer. Ils impliquaient en chaîne plu-
om:I
1. Il s’agit du « problème des points », où comment diviser les gains entre deux joueurs alors
que la partie est interrompue avant sa fin.
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al.sc
RISQUES : RÉALITÉ ET PERCEPTION
4794
moderne : la conscience de la logique déterministe du risque, qui justifie qu’on
« tente sa chance » au travers du système industriel capitaliste, la complexité du
9005
risque créé par ce même système, enfin les modèles mathématiques permettant
la prédiction sur la base des observations, fondements de l’assurance. Les entre-
5:16
preneurs, soutenus par la prise de risque du capital, développent grâce aux
33.1
scientifiques la machine industrielle sous la protection de l’assurance qui garan-
tit que seul restera le risque de gagner ! La synergie entre l’esprit d’aventure, qui
47.1
projette dans l’avenir, et la peur de l’échec, qui impose anticipation et assurance,
permettront le formidable développement du monde moderne.
196.
On voit bien qu’au moment où ils comprenaient qu’un événement est le résultat
956:
d’une chaîne d’évènements antérieurs, complexe mais déterministe, nos pères
ont intuitivement séparé les chances de gagner, qu’ils ont jugé être le fruit de
5001
l’esprit d’entreprise, de celles de perdre, qu’ils ont confiées aux assureurs. Cette
dichotomie, pour ne pas parler de schizophrénie, persiste encore aujourd’hui :
18:4
l’entrepreneur se juge maître des risques qu’il veut prendre, et n’hésite pas à bâtir
8
des « arbres des causes » complexes pour atteindre ses objectifs, mais refuse de
0582
faire la même analyse pour les risques négatifs, car ce sont pour lui des échecs
qu’il refuse d’envisager, mais aussi parce que l’assurance en fait son affaire...ou
:211
Ainsi s’explique que la Gestion des Risques ait autant de mal à émerger, alors
que jamais elle n’a été aussi nécessaire qu’aujourd’hui, les risques croissants
d’Ab
t Uni
Les risques sont une composante incontournable de la vie. Sans risque, il n’y a
pas de vie. Cependant, la vie moderne fait peser sur le citoyen des risques qu’il
nstitu
ne maîtrise pas, qui lui font peur, et qu’en règle générale il refuse en fonction de
l’analyse intuitive qu’il fait entre risque et bénéfice, analyse qui dépend statisti-
om:I
13
al.sc
Gestion des risques
4794
soient sans risque ou effets secondaires : pour autant, les affections nosocomia-
les, les risques thérapeutiques, les intoxications alimentaires, la légionellose,
9005
l’encéphalite spongiforme bovine (ESB ou « maladie de la vache folle »), le sang
contaminé, etc... viennent contredire cette volonté.
5:16
Il ne supporte pas non plus que sa vie professionnelle lui fasse courir des risques
33.1
d’accidents ou de maladie. En ce sens, le vieil adage syndical « ne pas perdre sa
vie à la gagner » prend tout son sens.
47.1
Enfin, il a peur des guerres et du terrorisme...
196.
En bref, l’homme moderne est schizophrène : il veut à la fois progrès et qualité
de vie – si possible en travaillant le moins possible – et refuse les risques inhé-
956:
rents à l’innovation. Il veut avoir le niveau de vie le plus élevé, mais refuse l’ins-
tabilité politique mondiale (fracture Nord/Sud) qui en est partiellement la
5001
que d’autres lui font subir, oubliant qu’il est lui-même cet « autre » qu’il met en
8
accusation.
0582
• Cohérence : il ne faut pas faire pour un ris- principe, des actions de prévention
que potentiel, plus que pour un risque avéré sont légitimes et doivent être prises
nstitu
de même gravité
sans délai lorsqu’il parait justifié de
• Révisabilité : les mesures prises sont provi-
limiter, encadrer ou empêcher cer-
soires et doivent pouvoir être révisées en
om:I
14
al.sc
RISQUES : RÉALITÉ ET PERCEPTION
4794
abord – des ONG et autres groupes de pression, ne conduisent à une application
stricte du principe de précaution qui conduit soit à l’immobilisme, soit au rejet
9005
de la faute sur celui qui aura pris le risque. Ainsi que nous l’avons vu en introduc-
tion, rien ne fait plus peur aujourd’hui que de devoir prendre une décision ou
5:16
assumer collectivement un risque : il nous faut toujours un coupable, ou tout au
moins un responsable que l’on pourra accuser de tous nos maux et condamner
33.1
à indemniser les victimes.
47.1
Le refus de la responsabilité collective et la démission du politique s’accompa-
gnent en outre de la faillite du système d’assurances : les risques sont trop impor-
196.
tants (ou jugés tels), et trop spécifiques pour que les trois principes de
l’assurance (risque aléatoire, quantifiable, mutualisable) s’appliquent encore.
956:
Ainsi les risques d’atteinte à l’environnement, ou la responsabilité civile profes-
5001
tout les courtiers – encouragent désormais leurs clients à identifier et traiter leurs
risques afin de mieux connaître et réduire la part qui leur est transférée.
8
0582
tion. Les cataclysmes ne sont pas entièrement naturels par leur cause et l’homme
est le principal auteur des maux qui l’affectent. Il faut cependant espérer que le
taire
t Uni
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:211
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956:
196.
47.1
33.1
5:16
9005
4794
2
Cha p itr e
Risques :
le facteur humain
Toute tâche qui peut être accomplie d’une manière incorrecte, peu importe que la possibi-
4794
lité en soit faible, sera un jour accomplie de cette manière. (Loi de Murphy)
9005
La qualité et la sécurité d’une opération, qu’elle soit ou non industrielle, et donc
de ses produits, repose sur trois éléments :
5:16
33.1
Technique
Technique Organisation
Organisation
•Des équipements pertinents, fiables et sûrs ;
47.1
•Des modes opératoires efficaces et sûrs ;
Sécurité •Des opérateurs compétents, motivés et fiables.
196.
956:
Comportement
Comportement
5001
De grands progrès ont été faits dans le premier domaine, celui des ingénieurs,
18:4
par lequel la maîtrise des risques a démarré à la fin du XIXe siècle, en plein
machinisme industriel. A cette époque, on maîtrisait mal les risques générés par
8
0582
çais sur 4 pensent que les produits alimentaires industriels sont « trafiqués ») les
progrès ont été spectaculaires et la majorité des toxi-infections résulte de la con-
© Éditions d’Organisation
t Uni
des ont permis d’identifier les endroits où une contamination était possible et
donc de définir les mesures de prévention correspondantes.
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17
al.sc
Gestion des risques
4794
mais aussi à la prééminence des tâches de contrôle, de surveillance, de mainte-
nance. Par ailleurs, la complexité des systèmes s’est accrue, soit par l’augmenta-
9005
tion du nombre d’interactions, soit par l’augmentation du degré de dépendance
d’un élément par rapport à l’autre. Paradoxalement, les systèmes de sécurité
5:16
eux-mêmes (c’est-à-dire les systèmes destinés à avoir un rôle de protecteur con-
tre les défaillances connues), sont devenus les points faibles des systèmes com-
33.1
plexes. Cette surenchère des barrières défensives rend ces systèmes non
47.1
seulement fragiles, mais aussi, de plus en plus difficiles à comprendre, et donc
difficilement maîtrisables. En période « normale », le système peut dans le
196.
meilleur des cas, être géré de façon automatisée. Mais certains dysfonctionne-
ments, et surtout s’ils sont rares, vont trouver un opérateur ayant perdu son
956:
expertise, un opérateur peu informé sur les déroulements antérieurs, et qui doit,
de plus, prendre une décision dans l’incertitude et sous contrainte temporelle :
5001
toutes les conditions sont alors réunies pour augmenter l’apparition d’une
« erreur humaine ». La maîtrise purement technique de la sécurité conduit à une
18:4
impasse.
8
0582
Le second domaine de contrôle des risques, apparu dans les années 50, est celui
des « managers ». Née avec le besoin de contrôler la qualité, l’organisation
:211
duits finis. L’automobile et l’aéronautique en sont les exemples les plus frap-
pants.
d’Ab
Reste le troisième domaine, qui est aussi le plus complexe, celui du comporte-
taire
transmises, peu claires, trop fugitives, est parfois surhumaine, et ne tolère aucun
relâchement.
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18
al.sc
RISQUES : LE FACTEUR HUMAIN
L’opérateur doit souvent décoder l’information : elle ne lui est pas fournie sous
une forme immédiatement traduisible en terme d’action (voir ci-après les tâches
routinières non répétitives).
L’information, peut-être déjà mal comprise, est souvent aussi mal transmise, ce
qui est dû au transmetteur, mais aussi au receveur, voire parfois au canal de
transmission lui-même.
L’habitude, la sous-estimation des risques (il ne s’est jamais rien produit, ça ne
doit donc pas être dangereux) conduisent au laxisme et au non-respect des con-
4794
signes. Parfois aussi, le risque est trop difficile à imaginer (scénario improbable),
ou encore les impacts de changements sont-ils ignorés.
9005
Les erreurs humaines (relâchement, compréhension insuffisante, mauvaise
5:16
transmission et enfin réaction tardive ou non adéquate) contribuent donc large-
ment aux risques, en particulier aux risques de gravité dont les fréquences sont
33.1
faibles mais dont les conséquences sont énormes..
47.1
Cette caractéristique rend les données pertinentes (heureusement) rares. Leur
exploitation statistique est donc quasi impossible.
196.
En outre, on peut s’interroger sur la validité du retour d’expérience, du fait que
956:
la vitesse du progrès technologique (en particulier informatique) dépasse large-
ment la capacité d’adaptation humaine et que par conséquent se creuse entre
5001
ce thème l’aient été dans une logique de fiabilité humaine, c’est-à-dire l’étude
8
des critères à prendre en compte pour que l’homme élément d’un système com-
0582
plexe, n’en soit pas uniquement le maillon le plus faible. Avec toujours le même
corollaire : si l’homme n’est pas intrinsèquement fiable, pourquoi ne pas tenter
:211
La situation est paradoxale. Les domaines les plus étudiés sont aujourd’hui les
moins importants en terme de sécurité. La fiabilité et la sécurité des équipements
d’Ab
19
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Gestion des risques
4794
10
Zone « chaotique » (facteur humain)
5
9005
0
5:16
2 Un facteur complexe
33.1
47.1
Mais alors pourquoi le facteur humain est-il si peu pris en compte, alors que son
importance relative ne peut que croître avec la sophistication des systèmes ? Il
196.
faut dire que le problème est complexe, et échappe à la science de l’ingénieur
ou à la pratique du management, lequel d’ailleurs a souvent tendance à totale-
956:
ment oublier que ses décisions seront mises en œuvre par des hommes !
5001
Nous sommes là dans le domaine des sciences « molles », domaine dans lequel
le scientifique et le gestionnaire sont peu formés, voire domaine que leur culture
18:4
dieuse, on a tenté de réduire son rôle dans la chaîne du risque, en réduisant son
espace cognitif entre des machines fiables et automatisées et des méthodes de
:211
rateur sur ces systèmes ne lui permet plus de réagir sainement aux signaux de
dysfonctionnement éventuels. Il est comme les habitants de la caverne de
taire
de son dysfonctionnement.
© Éditions d’Organisation
t Uni
Voici donc le dilemme : soit concevoir des systèmes pour lesquels une opération
machinale est suffisante, mais alors ces systèmes doivent être infaillibles car l’uti-
nstitu
lisateur ne saura pas réagir au dysfonctionnement, soit laisser une large marge à
son comportement cognitif, mais alors risquer sa défaillance ! Comme toujours,
om:I
la vérité se situe entre ces extrêmes : des modes opératoires doivent permettre
l’opération d’un système raisonnablement sécurisé, mais l’homme doit
vox.c
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20
al.sc
RISQUES : LE FACTEUR HUMAIN
« comprendre » le système qu’il utilise et donc être capable d’analyser des situa-
tions exceptionnelles et d’inventer des réactions d’urgence non prévues.
Le plus grand enjeu en matière de prévention – tout au moins dans les entrepri-
ses les plus avancées dans ce domaine – demeure la maîtrise de ce que l’on
appelle la prise de risque dans le travail. Dans certains secteurs d’activité, cette
prise de risque peut témoigner d’un déni du risque. Mais dans la majorité des
cas, il convient de se rappeler que la prise de risque est très souvent valorisante,
quand elle n’est pas tout simplement valorisée (même de manière involontaire)
4794
au sein d’une entreprise. Il s’agit d’une évidence pour les fonctions d’entrepre-
neur au sens étymologique du terme, mais également pour d’autres fonctions :
9005
recherche, vente... La maintenance constitue un autre exemple frappant en illus-
trant toute l’ambiguïté qui pèse sur ce thème au sein des entreprises : une chaîne
5:16
de production commence à montrer des signes de dysfonctionnement. Quel
peut être alors le comportement de l’opérateur de maintenance ? Soit il consigne
33.1
l’installation, répare ou règle avec l’ensemble des énergies coupées pour ensuite
47.1
redémarrer l’installation en ayant perdu disons deux heures de production. Soit
il intervient installation en fonctionnement, en n’ayant quasiment pas de perte
196.
de production. A votre avis, quelle est la solution préférée au sein de la majorité
des entreprises ? 956:
N’oublions pas non plus que s’il n’y a pas d’accident lors de telles phases, l’opé-
5001
que des voix vont s’élever pour dénoncer une fois de plus le non respect par le
personnel des consignes définies.
8
0582
Il s’agit donc en fait de « positiver » la prise de risque. En effet, cette dernière n’est
:211
tive face à une situation de danger. On ne parle jamais que des « défaillances
humaines » ayant conduit à des accidents parfois dramatiques. On oublie que
d’Ab
bien souvent, des réactions humaines rapides et adaptées ont permis d’éviter des
catastrophes. Il est donc dangereux de laisser les ingénieurs imaginer des disposi-
taire
t Uni
l’environnement. On ajoutera enfin que cette marge de manœuvre est aussi signe
nstitu
Toutefois, cette même marge doit être évaluée en tenant compte de la pression
om:I
du temps sur les actions de chacun au sein d’une organisation. Autant un top
manager peut disposer de plusieurs mois à plusieurs semaines pour prendre une
vox.c
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21
al.sc
Gestion des risques
Plutôt que de bloquer les systèmes pour éviter les erreurs, il faut en concevoir qui
rappellent l’opérateur à l’ordre, mais ne l’empêchent pas d’agir en contradiction
4794
avec les procédures si les circonstances l’exigent. La fonction est ainsi valorisée
et la procédure mieux respectée puisqu’elle n’est plus imposée mais soumise à
9005
l’approbation de l’opérateur. Parallèlement, l’opérateur doit pouvoir analyser la
situation, ce qui bien souvent implique de lui donner des informations et une for-
5:16
mation adaptées, et de maintenir ses compétences.
33.1
Reste le problème du management. Le retournement de la plate forme d’explo-
ration pétrolière Alexander Kielland et l’explosion de la plate forme Piper Alpha
47.1
en Mer du Nord, le naufrage de la P 36 au Brésil, mais aussi la plupart des acci-
dents ferroviaires ou encore l’explosion de la navette Challenger ou le naufrage
196.
du Herald of Free Enterprise sont autant d’exemples pour lesquels une
956:
défaillance du management a été identifiée comme cause première du désastre.
5001
Il y a fort à parier que dans bien d’autres cas – peut être moins médiatisés – la
conclusion aurait été la même si le management avait bien voulu laisser les
18:4
sécurité. Il est en effet démontré (Rasmussen) que dans ces catastrophes, cha-
idjan
barrières existent entre les sous-systèmes étudiés. Un des problèmes est que, lors-
que ces défenses sont construites, la violation localement d’une de ces défenses
taire
n’a pas toujours d’effet immédiat et visible. Dans cette situation, les limites d’un
comportement sûr d’un acteur particulier dépend des violations possibles des
versi
autres acteurs. C’est ce qui peut expliquer que dans ce cas les défenses elles-
mêmes dégénèrent, dérivent avec le temps, en particulier quand existe la pres-
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t Uni
22
al.sc
RISQUES : LE FACTEUR HUMAIN
4794
sance), sa vitesse d’exécution, son décalage par rapport aux rythmes natu-
rels, etc.
9005
4. Le management du travail, qui regroupe à la fois l’organisation directe
(modes opératoires, moyens de communication, reconnaissance, rôle et
5:16
statut dans l’équipe), et l’impact des décisions de direction (politique, prio-
rités, contraintes).
33.1
L’environnement de travail est en général le facteur précurseur le mieux
47.1
contrôlé, car il est exclusivement du domaine de la technique ou d’une partie de
l’ergonomie. De plus, il est dans une grande mesure encadré par la réglementa-
196.
tion. Par exemple en ce qui concerne la ventilation et l’éclairage :
956:
Débit minimal
5001
30
0582
locaux de réunion
Ateliers et locaux avec travail physique léger 45
:211
t Uni
Valeurs minimales
Espaces extérieurs
nstitu
d'éclairement
23
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Gestion des risques
Dans son aspect stable et professionnel, la personnalité est assez bien cernée.
Par contre, ses aspects personnels et évolutifs sont très mal appréciés, car ils tou-
chent la vie privée. Il est cependant évident que le niveau de bien-être de cette
dernière a un impact positif ou négatif, mais souvent décisif, sur la façon dont
l’opérateur exécutera sa tâche. La propension d’une équipe à voir son compor-
tement affecté par la personnalité des individus qui la composent ne peut se
mesurer que par l’observation statistique des faits générateurs, car il est bien
entendu exclu de « mesurer » la personnalité elle-même. C’est ainsi que l’on
pourra utilement observer par exemple :
4794
• La pyramide des âges,
9005
• La distance du domicile,
• La situation maritale,
5:16
• La propriété du domicile,
• La participation à des activités extra-professionnelles,
33.1
• Les formations reçues,
• Les offres d’emploi du secteur d’activité ou de la région,
47.1
• Le turn-over,
• La moyenne salariale par rapport au bassin d’emploi,
196.
• L’absentéisme,
956:
• Etc.
Tous ces éléments sont en effet susceptibles de créer la stabilité d’esprit ou au
5001
contraire les soucis qui auront un impact sur la concentration et l’assiduité, cet
impact étant différent en fonction de la tâche affectée.
18:4
traire la répéter. On observera aussi une confusion entre des procédures voisines
ayant des tâches communes. L’opérateur est souvent réticent à changer sa façon
d’Ab
de travailler. Notre vie quotidienne nous donne des exemples de ces erreurs :
aller au supermarché le samedi et prendre la route du bureau, ou encore oublier
taire
0
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Non 20 60
lui indiquant la tâche à accomplir. L’erreur flagrante est ici
10
70
0
0
de ne pas appliquer la bonne procédure, par habitude ou
nstitu
contradictoires.
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RISQUES : LE FACTEUR HUMAIN
Les tâches cognitives : sous ce vocable sont regroupées les missions de créa-
tion (bureau d’études, méthodes) ou de réaction d’urgence. Aucune procédure
n’existe, et l’on attend de l’individu qu’il analyse les objectifs ou signaux reçus et
élabore la procédure la plus adaptée. Les erreurs sont alors de deux principaux
types : manque de compétence, ou mauvaise interprétation des signaux, sou-
vent à cause d’une idée préconçue qui pousse à négliger les signaux qui ne la
confortent pas.
4794
ignoré, car il dérange. Comme nous l’avons vu, le management est impliqué
dans la plupart des accidents industriels, non pas directement, car ce n’est pas le
9005
patron ou le chef d’équipe qui ont fait le mauvais geste, mais indirectement par
le biais d’une mauvaise stratégie, ou d’un management inapproprié. La pression
5:16
sur les équipes, un management distant et n’exprimant pas son souci pour le tra-
vail bien fait et la sécurité, des écarts tolérés voire encouragés au nom de la pro-
33.1
ductivité, l’ignorance voire le mépris des remarques des salariés sont autant de
facteurs qui contribuent à une ambiance de travail propice aux accidents.
47.1
196.
La prise de risque dans le travail ou dans la vie quotidienne est donc liée à un jeu
de cache-cache entre faire et ne pas faire, entre avantages et inconvénients sup-
956:
posés, perçus ou fantasmés, et entre l’objectif et le subjectif.
5001
poly-accidentés, sortes de « Gaston Lagaffe » dans les entreprises qui ont plus
8
que les autres tendance à se blesser, à glisser là où tout le monde passe sans pro-
0582
Ces mêmes études ont montré que les sujets les plus fréquemment accidentés,
quelle que soit leur vitesse d’exécution dans les tâches à exécution libre (sans
d’Ab
rapidité dont ils seraient librement capables) soit une limite de temps pour agir.
versi
D’autres études ont montré que ces mêmes individus ont tendance à agir plus
vite qu’ils ne perçoivent, c’est-à-dire à prendre une décision d’action avant
© Éditions d’Organisation
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25
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Gestion des risques
De manière plus générale, il faut bien avoir à l’esprit que dans nos sociétés post-
industrielles, l’adéquation entre les caractéristiques physiques et intellectuelles
du personnel et les postes occupés constitue un enjeu rendu incontournable par
le vieillissement de la population active.
Il existe enfin vraisemblablement une prédisposition « génétique » à la prise de
risque, qui a beaucoup été étudiée chez les joueurs pathologiques ou non.
Il existe également des facteurs de prises de risques qui sont liés au rapport indi-
vidu /situation de travail.
4794
L’absence de formation et d’information suffisantes constitue indubitablement
9005
un facteur primordial (premier facteur). Mais d’autres facteurs peuvent éga-
lement être considérés : le second concerne ce que les psychologues définissent
5:16
comme le rapport moi-l’autre, c’est-à-dire la prise de risque pour faire comme les
autres, pour faire partie intégrante du groupe.
33.1
Le troisième concerne les pressions organisationnelles qui sont liées pour partie
47.1
au rapport moi-l’autre. Dans ce facteur, les normes implicites du groupe devien-
nent les normes explicites... que l’on apprendra le cas échéant aux nouveaux
196.
embauchés : « ne porte pas tes protections individuelles, ça ne sert à rien, et puis
nous les anciens, on ne les a jamais mises et on n’a pas plus d’accident pour956:
autant. Il suffit de faire attention... ». Il n’y a pas si longtemps, dans certains sec-
5001
Le cinquième facteur est constitué par ce que l’on peut paradoxalement quali-
d’Ab
fier de sécurité excessive, c’est-à-dire celle qui paraît illogique ou bien encore
trop contraignante. Elle génère une contre réaction souvent violente, ou toute
taire
règle devient alors une contrainte insupportable, que l’on s’empressera de trans-
gresser.
versi
Un autre facteur est bien entendu l’état psychologique de l’individu placé face à
© Éditions d’Organisation
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une situation donnée alors que ces préoccupations profondes ne le disposent pas
– momentanément ou de manière durable – à affronter cette même situation.
nstitu
Un septième facteur est le refoulement du risque, voire son déni. Un tel refoule-
ment peut avoir deux origines : d’une part le risque est perçu comme trop impor-
om:I
tant ou horrible en terme de conséquence pour que l’on puisse y faire face ou
d’autre part, les conséquences de ce risque, s’il se matérialise, ne me concerne-
vox.c
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26
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RISQUES : LE FACTEUR HUMAIN
ront pas moi, mais les autres, réduits à une indifférenciation rassurante. La vio-
lence routière trouve pour partie une origine dans ce sentiment.
On voit bien que ces facteurs sont complexes et interdépendants. Néanmoins, ils
sont à prendre en compte dans le cadre d’une démarche ambitieuse de maîtrise
des risques professionnels.
3 Contrôler le comportement
4794
De multiples méthodes de contrôle du facteur humain ont été développées et
9005
mises en place au cours des dernières années, en particulier dans les industries
dites à risque, et plus particulièrement l’industrie nucléaire et pétrochimique.
5:16
Paradoxalement, car ces méthodes tentent d’agir sur le comportement sans
véritablement en explorer les causes. Les opérateurs sont ainsi poussés à exécu-
33.1
ter des « gestes sûrs » nonobstant leur propension à prendre des risques, faire des
erreurs, ou opérer dans des conditions difficiles. Ces méthodes ont bien entendu
47.1
des effets, au moins sur le court terme, mais s’apparentent plus à du dressage
qu’à de l’éducation ! Par ailleurs, toutes ces méthodes supposent une erreur de
196.
l’opérateur, et négligent les effets du système de management, voire de la con-
956:
ception même des systèmes.
Elles visent à obtenir du personnel un comportement attendu, que ce soit de
5001
Il convient de noter qu’il existe a priori une infinité de manières pour obtenir
8
0582
Intentionnalité
taire
explicite
versi
La règle L'information
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Contrainte Persuasion
Le « contrôle La promotion
nstitu
idéologique » de la prévention
om:I
Intentionnalité
implicite
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Gestion des risques
Ce découpage permet de fixer les idées ; il est bien entendu souvent caricatural,
dans la mesure où les actions conduites peuvent relever simultanément de plu-
sieurs catégories ou, en fonction du temps, passer de l’un à l’autre.
4794
La règle
9005
Elle est par définition d’application obligatoire, et nul au sein de l’entreprise ne
saurait y déroger. Les règles pour les entreprises figurent a minima dans le
5:16
règlement intérieur, lequel doit prévoir une échelle de sanctions en cas de non-
respect des règles définies, notamment en matière de sécurité et de santé au tra-
33.1
vail.
47.1
Si elles sont indispensables en matière de sécurité, les règles ne sont pas pour
autant suffisantes. En effet, et c’est bien le problème actuel du législateur face à
196.
des évolutions techniques et organisationnelles de plus en plus rapides, les
règles ne peuvent pas tout prévoir et donc tout régenter. 956:
On retiendra donc – selon J. PIERRE dans « Liberté surveillée de l’acteur et jeux de
5001
L’information
8
0582
comportements ? Tous ceux qui l’ont pratiqué, même avec des moyens impor-
versi
tement, sinon le nombre de tués sur les routes aurait déjà dû diminuer de
manière spectaculaire à la suite des campagnes télévisées sur le sujet,
vox.c
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28
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RISQUES : LE FACTEUR HUMAIN
• Les relations entre danger, risque et accident sont par définition abstraites.
Chacun les définit selon ses propres critères, et une campagne d’informa-
tion « passive » ne peut avoir une influence durable sur ces mêmes critères,
• Les messages doivent être fréquemment renouvelés pour éviter la lassitude,
ce qui conduit rapidement à des redites.
La promotion de la prévention
Selon la typologie retenue, la promotion de la prévention peut comprendre :
4794
• Des slogans,
• Des démonstrations pratiques, des expositions et des stands,
9005
• Des causeries sécurité, des réunions, des discussions,
• Des films,
5:16
• Des concours,
33.1
• ...
Il est là encore difficile de corréler la promotion de la prévention avec une amé-
47.1
lioration des performances sécurité, par exemple au travers d’une diminution du
196.
nombre et de la gravité des accidents. Toutefois, il n’est pas contestable que ces
actions ont le mérite « d’occuper le terrain » et de témoigner d’une réelle prise en
956:
compte de la prévention, au-delà du seul discours. On ne reviendra pas ici sur les
effets pervers liés à certains concours (voir paragraphe sur le choix des indica-
5001
De plus, elles permettent dans un certain nombre de cas d’établir ce que les
8
Le « contrôle idéologique »
idjan
le cas présent la sécurité), non plus au travers d’un simple respect de la loi
(1er quadrant du schéma) mais d’une véritable foi.
versi
On voit immédiatement toutes les dérives possibles et les limites d’une telle
© Éditions d’Organisation
t Uni
libre arbitre ?
• D’un point de vue collectif, le « contrôle idéologique » amène à une
om:I
29
al.sc
Gestion des risques
4794
Quels que soient les processus d’influence ou leur conjonction mis en œuvre,
quelles sont les logiques d’action des individus ? Quels sont les éléments qui
9005
vont leur faire adopter tel ou tel comportement ?
5:16
Ces logiques d’actions, toujours tirées des travaux de M. MONTREAU – INRS,
figurent dans le tableau suivant :
33.1
Logiques d’action Caractéristiques principales
47.1
Crainte d’une sanction Peur d’être blessé, crainte d’une pénalité morale ou finan-
196.
cière, crainte d’un contrôle ou d’une réprimande (peur du
gendarme).
956:
Recherche d’une Recherche d’une satisfaction, d’un plaisir, d’un avantage
récompense moral ou financier : approbation, distinction, félicitation,
5001
(ou d’une valorisation) récompense, prime... (on retrouve ici les éléments de la
pyramide de Maslow).
18:4
ple).
idjan
30
al.sc
RISQUES : LE FACTEUR HUMAIN
4794
9005
5:16
33.1
47.1
196.
956:
5001
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8
0582
:211
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d’Ab
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:211
0582
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5001
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196.
47.1
33.1
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9005
4794
3
Cha p itr e
La gestion des risques :
pourquoi, comment ?
4794
1 Le champ d’application de la gestion des risques
9005
Un risque se caractérise par sa probabilité d’occurrence,
ou fréquence f, et par ses effets, ou gravité G.
5:16
On distingue cinq zones de risques sur le diagramme
f x G, dont les limites – assez floues – dépendent de
33.1
l’appréciation subjective de chacun du risque tolérable.
47.1
1. La zone des risques de fréquence assez éle-
Fréquence
196.
Risques Risques
de fréquence intolérables vée et de gravité relativement faible, appelés
risques de fréquence. La prévention s’appli-
956:
que à ces risques, dont les exemples ne man-
5001
Risques Risques
0582
négligeables de gravité
gravité. Ce sont là les risques de catastrophe,
Gravité pour lesquels l’assurance joue à plein son rôle.
:211
bles. Ce sont les petits risques de la vie courante, avec lesquels il nous faut
apprendre à vivre.
d’Ab
vaste champ d’application de la Gestion des Risques. C’est dans cette zone que
les stratégies radicales d’acceptation, d’évitement ou de fatalisme assuré ne
© Éditions d’Organisation
t Uni
s’appliquent plus. C’est ici que l’art du gestionnaire de risque s’exerce : par quels
moyens, et à quel coût peut-on rendre ces risques acceptables ? Jusqu’où peut-
nstitu
33
al.sc
Gestion des risques
2.1. Compétitivité
4794
La gestion des risques permet de remplacer une perception diffuse des vulnéra-
9005
bilités par une connaissance rationnelle. Elle permet d’optimiser le traitement
des risques grâce à un programme global et cohérent, mettant en œuvre une
5:16
palette d’outils, en particulier des outils de financement et de réduction des ris-
ques non matériels.
33.1
Ainsi peut-on non seulement mieux juguler les risques liés à la situation présente
47.1
– caractérisée par des ressources, des clients, des fournisseurs, et un
environnement – mais encore mieux maîtriser les projets de l’entreprise (inves-
196.
tissements industriels, nouveaux clients, nouveaux marchés, nouveaux pro-
956:
duits).
Des risques mieux gérés, c’est aussi un coût du risque plus faible.
5001
res. Il atteint 3 à 5 % dans les entreprises à risques, en particulier dans les secteurs
chimiques et pétrochimiques. Il comprend :
8
0582
ment).
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t Uni
Tout gain sur ce poste – souvent sous estimé – est un profit net pour l’entreprise.
A l’inverse, n’oublions pas que pour compenser une perte P, l’entreprise doit
nstitu
34
al.sc
LA GESTION DES RISQUES : POURQUOI, COMMENT ?
sous-estime le coût potentiel d’un sinistre. Elle oublie souvent les conséquences
économiques non garanties : pertes de personnel, pertes de marché, crédibilité
et image affectées, chute des actions, augmentation des investissements et des
frais de fonctionnement de la sécurité renforcée après le sinistre, augmentation
des primes d’assurance, etc.
Cette approche économique illustre combien la Gestion des Risques diffère de
l’approche conventionnelle de la sécurité. L’objectif de cette dernière est la
sécurité elle-même, souvent au travers de la conformité à la réglementation. La
4794
Gestion des Risques, au contraire, est une approche guidée par les objectifs éco-
nomiques fondamentaux de l’entreprise et traite les dépenses de sécurité au
9005
même titre que ses autres frais de fonctionnement, c’est-à-dire en fonction du
retour sur investissement.
5:16
Il ne faut pas traiter les risques à tout prix, mais uniquement à un niveau raison-
33.1
nable compte tenu des conséquences économiques des risques considérés.
Nous verrons plus loin comment cette approche peut pratiquement être mise en
47.1
œuvre, par le biais de l’analyse des flux de trésorerie.
196.
La Gestion des Risques est ainsi un véritable instrument de management de
l’entreprise, puisque gérer, c’est savoir prendre des risques. C’est pourquoi on
956:
peut aujourd’hui parler de Système de Management par les Risques.
5001
Au contraire des systèmes de management tels que ceux développés pour gérer
la qualité, les atteintes à l’environnement ou la sécurité, qui s’appuient sur des
18:4
qui ne s’adresse pas à un risque particulier et qui surtout ne place pas la réduc-
tion du risque au centre du système mais vise l’optimisation économique de
:211
2.2. Pérennité
d’Ab
affectée par un sinistre majeur. L’entreprise survivra. La Gestion des Risques est
t Uni
tabilité des actionnaires. En effet, l’entreprise moderne n’est plus une fin en elle-
même. Elle n’est que le support d’un placement financier dont la rentabilité
vox.c
holar
35
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Gestion des risques
dépend de son adéquation avec les besoins immédiats des marchés. Elle doit
s’adapter constamment pour fidéliser ses clients et ses actionnaires. Les marges
de manœuvre sont faibles. Tout faux pas est immédiatement sanctionné par la
clientèle ou les marchés financiers. Le pari sur l’avenir ne peut se faire au
détriment du profit immédiat. Dans un tel contexte, la prise de risques incons-
ciente n’est plus tolérable.
2.3. Image
4794
La mise en œuvre du programme de gestion des risques permet aussi de rassem-
bler les collaborateurs autour d’un projet commun, et de créer un « Esprit
9005
Sécurité » au sein de l’entreprise, particulièrement en ce qui concerne les risques
d’atteintes aux personnes. Elle rassure le personnel sur la visibilité et l’engage-
5:16
ment raisonné de la direction sur le moyen et long terme.
33.1
C’est aussi un vecteur de communication externe, vis-à-vis des partenaires finan-
ciers, des assureurs, des clients, et des collectivités locales. En effet, l’entreprise
47.1
qui gère ses risques est une entreprise qui ne « fonce pas dans le brouillard »,
196.
mais sait à la fois se protéger des dangers qu’elle maîtrise mal, et analyser pour
mieux les contrôler les impondérables de ses activités et de ses décisions. Elle est
956:
moins vulnérable que d’autres. Ses partenaires sont plus confiants. Son image est
meilleure, car elle est plus pérenne et protège l’emploi de ses salariés.
5001
C’est enfin une entreprise qui adopte une vision sociétale, car réduire ses ris-
18:4
ques, c’est aussi prendre soin de la société au sens large, en particulier lorsque
l’on traite des risques d’atteinte aux individus, de la protection des ressources
8
Cette responsabilité sociétale est de plus en plus transférée des États vers les
entreprises, la mondialisation donnant aux secondes un pouvoir politique qui
:211
tend à échapper aux premiers. Le management par les risques soutient ainsi le
idjan
Traiter le risque n’est pas une fin en soi. Ce qui compte, c’est trouver l’optimum
entre les coûts de traitement et le coût du risque. Le choix d’un programme de
© Éditions d’Organisation
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36
al.sc
LA GESTION DES RISQUES : POURQUOI, COMMENT ?
4794
600
ment qu’avec une fréquence
400 f. Sur le long terme, la somme
9005
200
C=fxG des criticités égale la gravité.
En d’autres termes, la criticité
5:16
0
représente un flux de trésore-
61
91
1
31
73
79
13
19
43
49
55
25
37
67
85
7
97
33.1
rie négatif et virtuel tradui-
sant l’existence d’un risque.
47.1
196.
Courbe isorisque C’est ce flux de trésorerie qu’il importe de
Gravité
plus faible.
Ce gain a cependant un coût. Il a fallu prendre des dispositions préventives et
taire
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de fonctionnement, le coût annuel des dispositions prises est égal à I/n + FF.
om:I
37
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Gestion des risques
Cette inéquation résume à elle seule la Gestion des Risques, art de contrôler
techniquement et financièrement les incertitudes.
4794
Supposons un atelier de production adjacent à un bâti-
9005
ment de stockage de matières premières inflammables.
Un incendie de ce dernier conduirait à la destruction
5:16
Atelier de l’atelier, dont la perte est estimée à 8.000.000 €. La
probabilité d’un tel sinistre étant estimée à 1/1000, le
33.1
MP flux de trésorerie virtuel négatif est de 8.000 €.
47.1
196.
L’entreprise envisage alors l’installation d’un système d’extinction automatique,
d’un coût de 300.000 € amortissable sur 30 ans, et dont l’entretien annuel coûte-
956:
rait 15.000 €. Le coût annuel de cette disposition serait alors de 25.000 €.
coût du système. Bien que techniquement adaptée, cette disposition sera reje-
8
donc de 7.000 €.
taire
Un atelier fonctionne avec deux équipes durant 240 jours par an et génère un
chiffre d’affaires de 10.000.000 € avec une marge brute de 20 %.
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38
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LA GESTION DES RISQUES : POURQUOI, COMMENT ?
479commerciale par
événement (€)
associée (1)
Evènement
Perte
4
9005
5:16
Situation normale (1) 0,9802 3840 3836,01
33.1
Panne mineure 0,01 -8 -0,08 52 15 000 150 0 0
Panne majeure 0,001 -70 -0,07 46 30 000 30 20 000 20
47.1
Accident de l'opérateur 0,002 -24 -0,048 31 3 000 6 0 0
196.
Incendie dans l'atelier 0,005 -320 -1,6 1 042 150 000 750 900 000 4 500
Incendie en amont 0,006 -200 -1,2 781 40 000 956: 240 700 000 4 200
15 244
Grève interne 0,005 -48 -0,24 156 0 0 300 000 1 500
5001
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nstitu
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Gestion des risques
Un programme de traitement des risques est envisagé, dont les impacts sur les ris-
ques sont résumés comme suit :
54événement
par année
Outil de réduction
794
Evènement
du risque
900 par
33.1
Situation normale (1) 0,9802 3 840
47.1
Panne mineure Pièces détachées 0,01 -2 13 15 000 150 0 0
Panne majeure Maintenance 0,0001 -70 5 30 000 3 20 000 2
196.
préventive
Accident Formation 0,0005 -24 8 3 000
956:
2 0 0
de l'opérateur à la sécurité
5001
Incendie dans l'atelier Détection, extinction 0,005 -30 98 20 000 100 20 000 100
et formation
des opérateurs
18:4
d'alimentation
électrique
taire
40
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