FLAVIUS JOSÈPE
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    CONTRE   APION
FLAVIUS JOSÈPHE
  CONTRE   APION
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                 .   Imprimé sür papier pur alfa
                       des Papeteries Prioux.
               Il a été en outre tiré de cet ouvrage :
          200 exemplaires sur papier pur fil Lafuma
              numérotés à la presse de 1 à4 200.
   ro AR8233                                            CS E
        COLLECTION        DES        UNIVERSITÉS                  De    FRANCE
        publiée sous le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ
        FLAVIUS JOSÈPHE
           CONTRE APION
                     TEXTE      ÉTABLI          ET   ANNOTÉ
                                         PAR
                     . Tnéopore                REINACH
                               Mermbre de l'Institut
                        Professeur au Collège de France
                                ET    TRADUIT
                                         Pan
                             Léox          BLUM
                                Agrègé des lettres
                      Professeur au Lycée Janson-de-Sailly
53896
                                     PARIS
             SOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES »
                      95, BOULEVARD RASPAIL
                               -1930
                                Tous droits réservés.
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     Conformément aux statuts de l'Association Guillaume
   Budé,    ce volume a été soumis à l'approbation                 de la
   commission technique, qui a chargé M. A. Puech d'en
  faire la revision et d'en surveiller la correction en colla-
   boration avec MM. Th. Reinach et L. Blum.
     La    mort    ayant    surpris M.         Th. Reinach alors       qu'il
  corrigeait les épreuves de ce livre, M. Isidore Lévy a bien
  voulu revoir l'ensemble du volume et en compléter l'anno-
  tation.
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                   INTRODUCTION
                               I
                  VIE ET OEUVRE DE JOSËPIIE
    L'historien Flavius Josèphe, de son vrai nom Joseph
  ben Mathias, naquit à Jérusalem en lan 37 à 38 après notre
  ère, d’une famille sacerdotale apparentée par alliance aux
: Hasmonéens. Il acquit de bonne heure la connaissance des
 lois juives, nécessaire à un futur prêtre, passa trois ans
 dans le désert auprès de l’ascète Bannous et, revenu à
 Jérusalem,    adhéra à la secte des Pharisiens.       Il entra
 ensuite en fonction dans le sacerdoce du Temple et, en 64,
 fut envoyé en mission à Rome pour obtenir la mise en
 liberté de quelques prêtres traduits en justice par le pro-
 curateur Félix ; il ÿ réussit par la faveur de l'impératrice
 Poppée, à laquelle un mime juif l’avait présenté.
    Quand Josèphe revint en Palestine, la grande révolte des
 Juifs contre Rome allait éclater. Bon gré, mal gré, il dut :
 ÿ jouer son rôle (66). Chargé par le Sanhédrin de pré-
 parer la défense en Galilée, il y déploya quelques talents
 d’organisateur; mais la tiédeur de son zèle provoqua la
 méfiance des patriotes et, en particulier, les attaques réité-
rées de l’audacieux Jean de Gischala, qui faillit obtenir
sa révocation. Lors
                  au que,
                     ‘printemps 67, Flavius Vespa-
sien envahit la Galilée, les milices juives campées à Garis
se débandèrent ; Josèphe, avec quelques débris de son
 il                     INTRODUCTION
 armée, s’enferma dans la forteresse de Jotapata où il sou-
  tint, non sans habileté, un siège de 47 jours. Quand les
  Romains ‘s’emparèrent     de la place il se réfugia avec
 ho compagnons dans une citerne ; là, ils décidèrent de se
 donner mutuellement la mort, dans un ordre déterminé
 par le sort. Josèphe truqua le tirage de manière à survi-
 vre le dernier avec un camarade ; tous deux se rendirent
 alors à l'ennemi. Josèphe, mené devant le général romain,
 se posa en prophète et lui vaticina l'empire. En consé-
 quence, Vespasien le traita avec bienveillance, et, proclamé
 empereur en 69, lui rendit la liberté: il devint ainsi un
 affranchi romain et prit le nom gentilice de son patron,
 Flavius. Josèphe accompagna Vespasien à Alexandrie,
 puis fut attaché à l’Etat-major de Titus pendant le siège
 de Jérusalem où était enfermée sa famille ; il rendit au
 général romain des services signalés de négociateur et
 d’informateur, parfois au péril de sa vie. La ville prise
 (août 70), Titus lui accorda diverses grâces : la liberté de
 scn frère, un exemplaire des livres saints, un domaine
 dans la plaine, en remplacement de sa terre de banlieue.
 distribuée aux légionnaires.
    ‘Josèphe revint avec Titus à Rome où il résolut de passer
 le reste de ses jours, occupé à des travaux littéraires. Il fut
  logé et pensionné par Vespasien, qui lui octroya le droit
  dé citoyen romain et l'acquitta des accusations portées
* contre lui, en 53, par le chef des rebelles juifs de Cyrène.
  Il jouit jusqu’au bout de la protection des Flaviens —
 Vespasien, Titus, Domitien, l'impératrice Domitia Lon-
 gina —, de celle de divers membres de la famille royale
 d'Hérode fixés à Rome, ainsi que de l'amitié de l’influent
  Epaphroditos, en qui il faut sans doute reconnaître l’an-
  cien secrétaire de Néron, exécuté en 96 par Domitien.
  Il dédia à ce personnage les Antiquités et le Contre Apion;
  la Guerre Juive avait reçu l’apostille personnelle de Titus
                        INTRODUCTION                           xt
et l'approbation d'Agrippa IL. Josèphe doit être mort peu
après 953; marié quatre fois, en dernier lieu à une juive
de Crète, il laissait trois fils.
   Les ouvrages historiques de Josèphe, tous !    rédigés en
grec, sont au nombre de trois:
   1° la Guerre Juive, ris! +05 ’Loudzix05 roXuev, plus tard
dénommée zeçt sus,            en sept livres publiés entre 75
et 79 ap. J.-C. Il en avait rédigé une première version en
langue araméenne « à l'usage des Barbares (entendez les
Juifs) des contrées de la haute Asie, Parthes, Babyloniens,
Arabes, Adiabéniens ». Pour le remaniement en grec qui
nous est seul parvenu, Josèphe, encore peu versé. dans
la langue hellénique,    prit des   collaborateurs    de métier
(G. Ap. I, 50), lettrés acquis à la réaction atticisante et
grâce auxquels, malgré quelque pathos, cet ouvrage'est
de beaucoup le plus agréable à lire de l’auteur. Son but
ostensible était de rectifier des relations du même événe-
ment, précédemment publiées, dont il dénonce l'ignorance
ou la partialité ; en réalité, il chercheà la fois à disculper la
masse de ses compatriotes et à glorifier l’armée romaine
et ses chefs. Son information est puisée à de bonnes sour-
ces: observations personnelles, rapports de transfuges,
commentaires écrits de Vespasien. Le récit de la guerre
 proprement dit est précédé d'un résumé des événements
antérieurs à partir du soulèvement des Macchabées
(i, 81-II, 284). Particulièrement détaillé pour le règne
d'Hérode et l'avènement d’Archélaüs, ce résumé (jusqu’à
 IL, 116) dérive presque sûrement de l’histoire universelle
de Nicolas de Damas,      confident d'Hérode le Grand.
   2° Les Antiquités J'uives, los3ati, &symencyix, compren-
nent 20 livres plus un appendice biographique. L'ouvrage,
terminé en 93/94, s'adresse «aux Grecs » et semble avoir
été conçu comme un pendant des Antiquités romaines de
Denys d'Halicarnasse. [1 embrasse toute l’histoire d'Israël
1                      INTRODUCTION
depuis les origines jusqu’au début de la grande rébellion
(66 ap. J.-C.). Pour la première partie (jusqu’au milieu
du livre XII), l’auteur a naturellement pour guides les
livres de l’ancien Testament, auxquels s'ajoutent le premier
livre des Macchabées et la prétendue Lettre d'Aristée,
Mais, aux récits historiques dela Bible, présentés en termes
conformes à l'esprit plutôt qu’au texte littéral des Septante,
viennent se superposer une quantité de légendes, prove-
nant de l’haggada juive, ainsi que des citations de nom-
breux auteurs grecs de toute époque et des commentaires
attestant une éruditicn étendue et variée. D’après certains
critiques, ce travail de mosaïque, qui représente des années
de recherches et de lectures, serait l’œuvre personnelle
de Josèphe, qui aurait utilisé pourtant des collections
antérieures, comme celle d'Alexandre Polyhistor ; d'après
d’autres, Josèphe, comme Philon, aurait surtout dépouillé
des « cahiersde cours » où se trouvaient consignés les tré-
sors accumulés pendant plusieurs siècles par l’exégèse
ingénicuse et patiente des écoles juives d'Alexandrie ; en
d’autres termes, l'érudition de Josèphe serait de deuxième
ou de troisième main. À partir du livre XIHIE, l’auteur
combine la relation de Nicolas de Damas (déjà utilisée
dans la Guerre Juive, mais interprétée maintenant dans un
sens hostile à Hérode et à sa famille) avec des renseigne-
ments tirés des histoires générales courantes, des légendes
rabbiniques, de précieux documents d'archives peut-être
réunis par un prédécesseur et enfin, selon quelques-uns,
d’une biographie d'Hérode, sans doute celle de Ptolémée
d’Ascalon. Les livres XVIII à XX ont pour charpente
une histoire romaine, : probablement       celle de Cluvius
Rufus, et les Mémoires d'un confident d’Agrippa I.
   En appendice à son Archéologie, Josèphe nous à
donné son autobiographie, Biss, dont l’objet principal est
une apologie assez embrouillée en réponse aux attaques
                       INTRODUCTION            -                y
 que Justus de Tibériade, dans son histoire de l'insurrection
 juive, avait dirigées contre la Guerre juive et le rôle poli-
 tique de son auteur.
    3° Le Contre Apion, dont je parlerai plus loin en détail,
 a de même le caractère d’une réponse aux détracteurs des
 Antiquités.                                       |
    D'autres ouvrages annoncés par Josèphe, par exemple
 sur la Divinité et sur les lois Mosaïques, une réédition de
 la Guerre n’ont jamais vu le jour.
    Jostphe n’est ni un grand esprit, ni un grand caractère,
 maïs un composé singulier de patriotisme juif, de culture
 hellénique et de vanité. Comme historien il témoigne, en
  général, de peu de sens critique, il laisse subsister dans
  ses compilations bien des contradictions, des renvois à
. des passages « ultérieurs » mais inexistants, qui font peu
  d'honneur à son soin et à son attention ; îl ne professe
 aussi qu'un respect insuffisant pour la vérité, dès qu’elle
 ne cadre pas avec ses convictions nationales, son amour-
 propre, ou même son intérêt du moment ; n'oublions
 pas qu’il fut, comme on l’a dit, « le premier des histo-
 riographes officiels », et que tous ses ouvrages ont plus
 ou moins le caractère apologétique qui se manifeste tantôt
 par des cxagératiôns, tantôt par des suppressions calculées.
    Il faut néanmoins lui reconnaître le savoir faire d’un
 arrangeur diligent, les qualités d’un polémiste redoutable,
 d'un écrivain facile, abondant, parfois pathétique et, quand
 il est aidé, élégant, malgré les sacrifices à la rhétorique
 traditionnelle. Pour nous, vu le naufrage de presque toute
 la littérature historique hellénistique et romaine, la va-
 leur documentaire de ses ouvrages, surtout de la Guerre
  et des 7 derniers livres des Antiquités est incomparable.
. Sans Josèphe nous ne saurions presque rien des destinées
  du peuple juif pendant les deux derniers siècles de son
  existence nationale, rien du milieu historique où a pris
v1                    INTRODUCTION.
naissance le’ christianisme. C’est cette dernière circons-
tance qui assura la survie de ses ouvrages : peu lus des
païens, dédaignés des Juifs, ils ont été soigneusement
recueillis par l’église chrétienne : déjà Eusèbe en fait de
larges extraits et Jérôme appelle Josèphe le « Tite Live
grec »; c'est peut-être un paragraphe, sûrement interpolé
ou maquillé, le fameux testimonium de Christo (Antiquités,
XVIIE, 63-64; cf. XX, 200, texte sursaint Jacques) qui
a le plus contribué à leur durée et à leur propagation.
   En dehors des nombreux manuscrits grecs exécutés en
Orient, les Byzantins lisaient une Epitomé des Antiquités,
rédigée vers le 1x° siècle. En Occident, on commença par
traduire en latin la Guerre (cette traduction est attribuée
à Rufin), les autres ouvrages furent traduits au vi‘ siècle
sous la direction de Cassiodore ; onpossède aussi pour
la Guerre une adapiation très libre du 1v° siècle, l'Hege-
sippus, attribué à saint Ambroise. Les Antiquités ont
fourni au x° siècle le cadre d’une adaptation hébraïque
pleine de fantaisie, le Josippon, qui, à son tour, a été
retraduite en arabe par un juif du Yémen. On connait de
la Guerre une traduction partielle (le livre VI) en syriaque,
une version arménienne, enfin une traduction slave, du
un‘ siècle environ, dont les interpolations tendancieuses ont
moins d'intérêt pour l’histoire du texte grec original que
pour celle de certaines hérésies du christianisme orthodoxe.
  -À la fin du moyen âge et pendant la Renaissance, les
œuvres de Josèphe ont été plusieurs fois traduites ou para-
phrasées en français. Au.xvn° siècle, parut la traduction
d’Arnauld d’Andilly, une « belle infidèle » souvent repro-
duite ; au xvrn siècle celle du P. Gillet, souvent repro-
duite et modernisée par Buchon. J'ai entrepris depuis
1900, avec plusieurs collaborateurs, une traduction
« scientifique » et annotée dont il a paru jusqu'à présent
quatre volumes et demi, comprenant les trois quarts des
                           INTRODUCTION                       .                      vit
 Antiquités, la moitié de la Guerre Juive. et le Contre
 Apion. Je souhaite vivre assez pour la voir terminée'.
                                 I
                          LE CONTRE APION
   Le Contre Apion, tel est le titre inexact, mais com-
 mode, sous lequel, s'inspirant de deux passages de saint
 Jérôme®, on a pris l'habitude de désigner le dernier
 opuscule de Flavius Josèphe, dont le titre véritable parait
 avoir été: De l'antiquité du peuple juif, z2g! =%e sv ’Tss-
 Sxiw   apYRÈTI <cç°.
                        SOURCES       MANUSCRITES.
     La tradition manuscrite du Contre Apion repose, pour
‘ la plus grande partie, sur un seul témoin, le Laurentia-
  nus, LXIX, 22, de Florence, manuscrit du x siècle,
  actuellement composé de 38 feuillets, et désigné com-
  munément par la sigle L ou A. Il a été collationné au
[xvnt siècle pour Bigot, au x1x° siècle (par Erwin Rohde)
 pour A. de Gutschmid et surtout, avec une grande minutie,
 par B. Nicse, qui en fit la base de son édition crilique
 de 1889.
    Les autres manuscrits connus sont de simples apogra-
 pha,   dérivés directement           ou   indirectement             du    Lauren-
 tianus. On cite le Hafniensis                 n° 1530 (Copenhague,
 xv* siècle), le. détestable Schleusingensis                      ou Henneber-
    1. (Le   tome IV, dernière partie       des Antiquités, sous presse au
 moment de la mort de Th. Reinach, a paru en 1929 par les soins de
 Salomon Reinach).
   2. Adversus   Tovinianum    (éd.    Vailarsi,   II,   p.       59);    epistola    ad
 Menen p- 332.             -
   3. Origenes, adv. Celsum,[, 16; HT, r1. Ou plus simplement ect
 <ñs ‘loudaiwr   àppatérnzos   (Eusèbe).     Le titre 2c05        "EXAnvas      donné
 par Porphyre,   De abslinentia, IV, 11, manque d’autorité et de vrai-
 semblance.
SIN                         INTRODUCTION
gensis (xvi° siècle), le Parisinus n° 1818 (xvi° siècle),
auxquels on peut-ajouter le Laurentianus XXVII, 29
(xv* siècle) qui ne renferme que des extraits. [l semble:
bien que le Hafniensis soit seul copié directement sur L, les
autres dérivent du Hafniensis. Quoi qu’il en soit, la valeur
critique de tous ces manuscrits secondaires est nulle.
      Le Laurentianus présente, au 2° livre ($ 51-114), une
lacune considérable que le reviseur a signalée en marge
par les mots hsiz]s e5X1x ds:t mivre et qui naturellement
sc retrouve dans les apographa.
   C’est, en outre, un manuscrit très fautif, rempli de
coquilles, de bourdes, d'omissions de toute sorte, dont la
plupart ne sont pas imputables au scribe lui-même, mais
proviennent du ou des archétypes d’où descend son texte.
Plusieurs de ces fautes sont très anciennes et se retrouvent
déjà dans Eusèbe, c’est-à-dire remontent à un original
du n° ou du 1v° siècle! .
   Le Contre Apion, comme les autres écrits de Josèphe,
s'étant conservé exclusivement dans les milieux chrétiens,
certains copisles, à partir du vi° siècle, ont chargé de
gloses, souvenirs de leurs lectures de l’Ecriture sainte, la
partie consacréeà l'analyse de la loi mosaïque (II, 163-
217). Ces gloses, destinées à compléter les brèves indi-
cations de Josèphe, ont peu à peu pénétré dans le texte,
au risque de le rendre parfois inintelligible. Elles ne se
trouvent ni dans la traduction latine (commencement du
vi* siècle), ni dans les bons manuscrits (G Mediceus, B
Parisinus) * d'Eusèbe, dont la rédaction plus concise mérite
ici la préférences.
      + Notamment celles qu'on relève dans les citations de Manéthôs :
I, 83 (: 05 Tluatos); E, 122 (ue0” 055 "Ac=astos), cte.
   2. Le Ms. J (Marcianus) a été contaminé par un manuscrit de |a
famille du Laurentianus (Niese, pracf., p. xvnr).
   3. Rappelons encore pour mémoire que le Laurentianus présente,
à titre de variantes tirées d'un autre manuscrit, quelques gloses
                          INTRODUCTION                                IX
                                     *#
                                 x        x»
   L'éditeur du Contre Apion dispose, à défaut d’autres
manuscrits complets, de quelques moyens de contrôle qui
ne sont pas à dédaigner :
    ° Traduction latine. Déjà saint Jérôme avait envisagé
une à traduction latine des Antiquités de Josèphe, mais
recula devant l'énormité de l’entreprise. Gomme l'ouvrage .
présentait un grand intérêt pour les origines chrétiennes
et que la connaissance du grec se raréfiait de plus en plus
en Occident, le célèbre Gassiodorus Senator, ministre du
roi des Ostrogoths Théodoric, se décida à faire exécuter
(avant 540) cette traduction « par ses amis »!. Elle com-
prenait, outre les 20 livres des Antiquités (et la Vita),
les deux livres du Contre Apion, ce qui fait que Cassio-
dore parle de 22 livres.
  La traduction du Contre Apion doit avoir été assez
répandue au moÿen âge, à en juger par les nombreux
manuscrits, qui paraissent cependant dériver d’un ancêtre
unique en cursive (ix° ou x° siècle), issu lui-même d’un
archétype, en onciale (vu siècle). Boysen énumère 26 ma-
nuscrits, distingués en deux classes : la première, plus
nombreuse, défigurée, en général, par deux grandes
lacunes (I, 272- -318 ; II, 4- 87), la1 seconde, qui ne
compte que4à codices.
marginales ([, 92, 98) qui paraissent ètre de la main d’un reviseur
contemporain du copiste.
   1. Cassiodorc, Institutio divinarum lectionum (ouvrage publié peu
après la retraite de Cassiodore dans le cloître de Vivarium) c. 17
(ligne, 5o,   1133):   ut est losephus pene    secundus Livius in libris
Antiquitatum iudaicarum lato diffusus, quem pater Ilieronymus
scribens ad Lucinum Bacticum (ep. 18, 1, 197 Froben) propter
magnitudinem prolixi operis à se perhibet non potuisse transferri.
Hunc tamen ab amicis nostris, quoniam est subtilis nimis et multi-
plex, magno labore in libris viginti duobus converti fecimus in latinum.
x                           INTRODUCTION
       Cette traduction estl’œuvre d'une ou plusieurs personnes
qui     savaient mal le latin et très mal le grec. Elle pullule
de     bévues de toute sorte, de contresens et de non-sens,
de     coq-à-läne parfois réjouissants'. Elle est cependant
très    précieuse pour deux raisons. D'abord elle nous a con-
servé, quant au sens, le grand morceau perdu dans la
lacune du Laurentianus (I, 51-114): Ensuite elle a été
exécutée avec une littéralité si servile qu’elle donne le
moyen de restituer, souvent à coup sûr, les mots mêmes
du texte grec sur lequel le traducteur a opéré: or ce texte,
sans être bon, était moins interpolé, moins défectueux
que celui du Laurentianus et permet parfois très heureu-
sement de corriger celui-ci.                            :
   2°. Citations d'Eusèbe. Les écrivains ecclésiastiques du
u* et du m° siècle ont lu avec soinle Contre Apion,
comme les autres ouvrages de Josèphe, et en ont fait des
citations tantôt résumées, tantôt textuelles, qui peuvent
servir de témoins du texte à une époque beaucoup plus
reculée que le manuscrit de Florence. Déjà Théophile,
dixième évêque d’Antioche, dans son Apologie à Autoly-
cos, rédigée vers 180, reproduit en abrégé (III, 20-22),
les parag. 93-126 du livre I‘, Mais les citations les plus
abondantes sont dues à ‘Eusèbe de Césarée (264-340).
Dans les livres VIII-X de sa Préparation évangélique, il
reproduit, le plus souvent textuellement, plus d'un sixième
a texte du Contre Apion ; savoir:
      73-90 (Praep. X, 13, 1-8); 103-104 (X, 18, 11);
136. 7 GX, 40); 146-54 (IX, 4o, 3-9); 172-4 (IX, 9,
       . Un seul exemple, mais bien caractéristique : I, 236 (passage
tré de Manéthôs) L porte <év üè "Apévwgey Éxeïvov — Drodsisut #e0s
adrôv ze rat 50v Basihla yéhov tüv Dei. Le traducteur confondant
46k0v (colère) avec yuwAôv (boiteux) a joint Bacrdé £a avec to et
de ce « roi boiteux des dieux » a fait « Vulcain » : limuisse et circa .
semet ipsum el apud regem deorum Vulcanum!:
                       INTRODUCTION                         x1
 1); 177-181 (IX, 9, 5-7); 197-204 (IX, 4, 2-6); 215-
 8 (IX, 42, 1-3); IT, 163-228 (VINL, 8, 1-55).
   Soit environ 117 paragraphes sur 616.
   En outre il à reproduit:
  1° dans l'Histoire ecclésiastique qu, 10) les para-
 graphes C. Apion, 1, 38-42   ;         .
   2° dans la. Chronique, livre Je (conservée dans la tra-
 duction arménienne, l’abrégé de Georges Syncelle ou les
 Anecdota de Gramer) les morceaux suivants :
 Eusèbe, 1, p. 151-7 Schüne— C. Apion, I, 73-105;
           (p.113-9    —     .  —      I, 106-123;
            p. 43-51   —        —      I, 128-160.
  Soit 93 paragraphes, dont une partie, il est vraï, fait
 double emploi avec les extraits de la Préparation.
   Quoique le texte suivi par Eusèbe fût déjà fort corrompu,
 il est sensiblement meilleur et plus ancien que celui des
 archétypes de L ou de la. traduction latine. En cas de
  conflit entre nos trois témoins principaux, — Lauren-
 tianus, Cassiodore, Eusèbe, — c’est donc presque toujours
 à ce texte d’Eusèbe qu'il faut donner la préférence,
 surtout lorsqu'il y a soupçon d’interpolation. Cette règle
 comporte des exceptions que jai notées chemin faisant.
    3° Il faut encore tenir compte d’une citation assez courte
 du néo-platonicien Porphyre, De abstinentia, IV, 14 —
 C. Apion, Il, 213, et de deux autres, à la vérité très défec-
  tucuses, du Byzantin Cosmas Indicopleustès (XII, p. 342
- = C. Apion, If, 154-5 ; XII, p. 343 — C. Ap. IT, 172).
  N'oublions pas non plus que certains textes païens cités
 par Josèphe reparaissent également dans les Antiquités
 (p. ex. Ant. VIIL, 144 sq. — C. Ap. 1, 117-8; VII,
 147 suiv. = C. Ap. I, 118-115; X, 219 suiv. — C. Ap.
 I, 135-141)et cela parfois sous une forme plus satisfai-
sante que dans le Contre Apion.
   x                      INTRODUCTION
                            Eprrioxs.
       - La traduction latine du Conire Apion a été imprimée
  dès 1480 à Vérone par Pierre Maufer. L'édition de cette
  traduction, due à Sigismond Gelenius (Paris, 1535), qui
  constitue la « Vulgate », présente un lexte souvent « amé-
  lioré » de façon arbitraire. La seule édition critique est
* celle de Ch. Boysen (Vienne,      1898) qui fait partie du
  Corpus scriptorum ecclesiasticorum latinorum. Elle repose
  principalement sur les manuscrits L (aurentianus LXVI,
  2), B (odleianus Canonicianus 148), R (egius Parisinus
  5049) de la 1" classe, C (heltenhamensis Phillipicus
  12311), P(arisinus’1615), Pa (risinus 5054) de la seconde.
    Le texte grec fut édité pour la première fois dans l'édi-
  tion complète de Josèphe à Bâle, chez Froben, en 1544
  par Arlenius qui a peut-être fait usage dn Schleusingensis
  (un des fils du Laurentianus), mais a introduit grand nom-
  bre de corrections tantôt heureuses, tantôt arbitraires. Par
  la suite notre traité n’a guère été imprimé que comme partie
  intégrante d'éditions complètes des œuvres de Jostphe.
  Les plus importantes sont celles de E. Bernard (1700), de
  Hudson (1720) — le premier qui ait utilisé L —, de Haver-
  camp (1726), simple compilateur, de L. Dindorf (1847),
  de Imm. Bekker (1856), tout à fait manquée. L'édition
  critique de Niese (1889) est la base de tous les travaux
  ultérieurs, notamment des éditions de Naber (1896) et
. de IL. St. J. Thackeray (coll. Loeb, 1926 : il n’a encore
  paru que le C. Apion, la Vita et le commencement de la
 Guerre) qui ont pu profiter aussi des conjectures de Gobet,
 de Holwerda, et de Herwerden.
    Comme édition spéciale on ne peut guère citer que
 l'édition posthume de J. G. Müller (Bâle, 187 7), d’ailleurs
 sans valeur. Au contraire on ne saurait faire trop.grand
                          INTRODUCTION                           xuI
 cas du savant et excellent commentaire           de A. de Gut-
 schmid, publié en 1893, après sa mort, par Fr. Rühl!,
 qui malheureusement s'arrête au parag. 185 du premier
 livre,                                                      |
    Dans la traduction « scientifique » des œuvres de Josè-
 phe, entreprise sous la direction et les auspices de la
 Société des Etudes Juives, le Contre Apion, qui forme le
 fascicule VIT, r a paru (Paris, Leroux) en 1902. La tra-
  duction, que j'avais soigneusement revisée, est l’œuvre de
  M. Léon Blum ; je l’ai assez copieusement annotée et j’ai
. proposé, chemin faisant, certaines leçons nouvelles. C’est
  cette traduction, encore une fois revue el corrigée par
  l’auteur, qu’on retrouvera dans la présente édition. Je
  remercie la Société des Études Juives d’avoir bien voulu
 permettre à AI. Blum de la réimprimer sous cette forme
 nouvelle et de m'avoir permis également d'utiliser une par-
 tie des notes qui figuraient dans ma première publication.
                    CoxXSTITUTIOX    DU TEXTE.
    Pour la constitution du texte j'ai naturellement pris
 pour guide le Laurentianus, reconnu, depuis Gutschmid,
 comme la source de tous les autres mss. existants: Je n’ai
 pas cru nécessaire, après le travail exhaustif de Niese, d'en
 recommencer la collation.
    Dans les parties conservées par Eusèbe, notamment
 dans le long morceau IT, 163-228, c'est le texte de ce
 dernier ou, pour parler plus exactement, des manuscrits B
 et G de la Praeparatio, qui m’a servi de base. La vieille
 traduction latine et les autres sources indirectes énumérées
 plus haut m'ont fourni bon nombre de corrections, déjà
 pour la plupart indiquées par mes prédecesseurs.
     1. Kleine Schriften von Alfred von Gutschmid, IV t Band (Leip-
 zig, Teubner, 1893, p. 336-589).
XIV                           INTRODUCTION
   Même avec tous ces secours, il est impossible d'éditer
un texte lisible du Contre Apion, sans recourir dans bien
des cas à la conjecture, tant le texte des manuscrits (Lau-
rentianus,     Eusèbe, Latina) est lamentablement corrompu.
J'ai inséré      dans le texte les corrections les plus recom-
mandables       de mes devanciers ; j’en ai ajouté un certain
nombre de       mon crüû!. Cependant jje crois, sur ce point,
avoir procédé avec discrétion: dès que le texte des ms.
offrait un sens acceptable, fût-ce au prix de légères incor-
rections de grämmaire ou de style, je l'ai laissé subsister,
car Josèphe, encore qu'il se fit aider quelquefois par des
littérateurs de métier, n’est pas un helléniste irréprochable.
J'ai quelquefois indiqué dans l’apparat critique des conjec-
tures vraisemblable, sinon nécessaires, mais je n’ai pas cru
devoir encombrer cet apparat de toutes les conjectures,
bonnes ou mauvaises, parvenues à ma connaissance. En
revanche, comme il convient dans un ouvrage transmis
par un seul manuscrit, j'ai toujours transcrit en note les
leçons du Laurentianus lorsque je m'en                   écartais dans le
texte (à part les minuties orthographiques). De la sorte,
le lecteur ayant, en quelque sorte, le Laurentianus tout
entier sous les yeux POurra juger et choisir en connais-
sance de cause.
      Nul ne peut se flatter d’avoir débarrassé le Contre Apion
   1. Je groupe ici les principales pour faciliter la tâche de mes.
censcurs : [, t q 6) yàs; 3 5%; 7 e070v ; ho 7x GE hotrx; 53
armfhviv; 84 za del,; 110 yesa; 131 arr, Baéukwviw ; 132
Rpuros ; 135 ëx: del.; r4o &s del. ; 160 ëazt; 161 rois Êv tas 55 177
buuws;   183 Tôtov ; 213 hp;     236 z2002%uevov ; 241 sus ; 247 aÿTôv,
rigesye; 248 GuGs, ROtREVEY ; 250 ôé; 275 aitobs, Tara; 290
vrappaséas del. ; ,307 tyBRout.
   Il, 10 äréosseder; a1 526805 ; 46 Aruwzotov del. ; 66 nostrum;
1-2 civitatis; 79 Molonem; 82 ineffabile; 119 ñ5 126 tés à,
TotadTas ; 127 Gta   natcoë    <iv65;   148   Fuäs;   164 6   3   192   XX” —
tyé v270 3 202 Oüvarat ; 203 nokvzudy;        291 aÿ+ô; Aôyous ; 223 rap”
Enthvons à 282 03 del.        -.
                               INTRODUCTION                    xv
de toutes les scories qu’y ont accumulées la rouille des
siècles et l'ignorance des copistes ; en ce qui me concerne,
je me résigne d’avance à être taxé de timidité par les cri-
 tiques d'avant-garde, et de témérité par certains conser-
 vateurs. Je sais aussi qu’il reste fort à faire À mes succes-
seurs : la restauration d’un texte aussi maltraité,       si elle
est œuvre de tact, de savoir et d'inspiration, est aussi
œuvre de temps et de chance. Il me sufit, depuis vingt-
cinq ans que j'y trav aille, d’avoir apporté quelques pierres
à l'édifice.          :         :
                Poypoee    e       x
                      ..            *   *
    Le Contre Apion, comme nous l'apprend Josèphe lui-
 même ([, 1; 54; IL, 281), a été composé après les Anti-
 quités, terminées en 93-4 après J.-C. qui, elles-mêmes,
sont très postérieures à la Guerre(70). Il est dédié, comme
les Antiquités, au célèbre Epaphrodite, affranchi et secré-
taire de Néron, mis à mort par Domitien en 96. C'est
donc entre les dates 93 et 96, que se place la publication
de notre opuscule. Il est le dernier et, à certains égards,
le plus curieux des ouvrages de J Fosbphe.
   L'objet principal du Contre Apion était de répondre à
 certaines critiques qu’avaient soulevées les À ntiquilés Juives
 du même auteur, notamment en ce qui concerne la haute
 ancienneté que cet ouvrage assignait au peuple hébreu.
. Cette ancienneté était contestée de divers côtés, comme
 n'étant pas attestée par les sources historiques grecques.
 Soupçon injurieux, puisque, dans les idées des anciens,
 pour un peuple comme pour une famille, antiquité et no-
blesse étaient termes synonymes. Si les Juifs n'étaient
qu’un ramassis de parias de diverses races groupés à une
époque récente, toute leur histoire antérieure à la capti-
vité de Babylone, telle qu’elle était exposée dans les Anti-
quités d’après la Bible, devenait une fiction sans valeur.
   XVI        .            INTRODUCTION
       À cette accusation de modernité venaient s'ajo
                                                         uter des
   attaques contre les lois religieuses des Juifs, leurs
                                                         mœurs,
   leur caractère national. Ces attaques étaient nées
                                                         dans les
  milieux alexandrins, où la rivalité entre Grecs
                                                   et Juifs, la
  polémique antisémite avaient pris, depuis les
                                                derniers Pto-
  lémées, un développement de plus en plus
                                                  inquiétant ;
  mais les échos de cette polémique se faisaient aussi
                                                        entendre
  à Rome où la colonie juive, plusieurs fois
                                                       expulsée,
  toujours reconstituée, s'était fortement
                                               accrue par les
  déportations et les exils volontaires consécutif
                                                   s à la ruine
 de Jérusalem. À mesure que l'élément juif prena
                                                     it plus
 d'importance, les surfaces de friction avec l'opi
                                                    nion ro-
 maine se multipliaient elles-mêmes. J osèphe, bien
                                                    en cour,
 protégé par les derniers membres de la famille
                                                hérodienne,
 avaità cœur de ne pas laisser diffamer ses coreligion
                                                       naires,
 en même temps que de ne pas Jaisser jeter
                                           le discrédit sur
 le grand ouvrage auquel il avait consacré quinz
                                                 e ans de
 sa vie.                              |
    Dans le Contre Apion il entreprend de répon
                                                 dre par
 des arguments topiques à ceux qui mettent en
                                              doute l’an-
 cienneté de son peuple ou qui calomnient ses
                                              croyances
 religieuses.                      .
    Cette apologie est d'autant plus précieuse qu’elle
                                                        est la
seule de ce genre qui nous soit parvenue: de PApol
                                                        ogie
de Philon (’Azshcyix 5rto ‘Teu3ziur) il ne subsiste
                                                       qu’un
fragment sur les Esséniens!, Cependant le
                                            genre a dû
être florissant et servir de modèle aux Apolo
                                              gies chré-
tiennes des premiers Pères de l'Église.
   Le premier livre s'occupe de la question d'anc
                                                  ienneté.
Josèphe établit d’abord ($ 6-27) que les Grecs
                                                 sont, en
pareille matière, des témoins insuffisants et suspe
                                                    cts, parce
que leur littérature historique est de date relat
                                                  ivement
  1. Eusèbe, Praep., VII, rr.
                        INTRODUCTION                           XVII
récente, semée de contradictions, qu’elle subordonne la
vérité au souci littéraire, qu’enfin elle est dépourvue de
la base solide d’annales officielles.
   À cette insouciance des Grecs il oppose ($ 28-46) le
 soin constant pris par le sacerdoce juif de rédiger, dès
l’âge le plus reculé, des annales dignes de foi, dont ses
Antiquités ne sont qu’un extrait fidèle.
    Si les plus anciens auteurs grecs n’ont pas connu les
Juifs, c'est parce que ceux-ci ne pratiquaient pas alors le
commerce maritime, qui seul aurait pu les mettre en
relation avec la Grèce (S 60-68). Mais au silence relatif
des Grecs s'opposent les renseignements        précis fournis
 sur les origines juives par les annales des peuples orien-
 taux —    Égyptiens,   Chaldéens,   Phéniciens    —    qui,      à
l'époque hellénistique, ont été explorées et traduitesà
Pusage du public grec.
   Pour l'Égypte, voici le témoignage de Manéthôs, qui a
résumé les « livrés sacrés » de son pays. Les Rois Pasteurs
ou Hÿcsos, qui furent maîtres de l'Égypte pendant 511
ans et chassés par Misphragmouthosis et Thoummosis,
sont les fondateurs de Jérusalem, donc les ancttres des
Hébreux. Cet événement se place 393 ans avant Danaos,
mille ans avant la guerre de Troie ($ 73-105).
   En Phénicie, les annales tyriennes, résumécs par Dios,
Ménandre d’Éphèse et Philostrate, confirment les rensei-
gnements de la Bible sur les relations d’Hirôm avec Salc-
mon et permettent de fixer la construction du Temple de
Jérusalem à l'an 148 avant la fondation de Carthage
($ 106-127).
   Enfin Bérose, qui a mis en grec les annales chaldéennes,
connaît la tradition du déluge et la soumission des Juifs
par Nabuchodonosor, dont il fixe la date d'accord avec
les annales de Tyr ($ 128-160).
  D'ailleurs il n’est pas exact que les écrivains ou penseurs
                                                    2
 XVIII                  INTRODUCTION
 grecs antérieurs à Alexandre aient entièrement ignoré les
 Juifs. Josèphe cite textuellement des passages d'Hermippe
 (sur Pythagore), d'Hérodote, du poète épique Chærilos,
 de Cléarque (disciple d’Aristote), de ‘Théophraste ‘qui
paraissent bien se rapporter aux Juifs (S 161-182). Un.
peu plus tard Hécatée d'Abdère leur a consacré un ouvrage
entier et Agatharchide de Cnide un coup de patte notable
(S 183- 212); ; une série de moindres témoins est simple-
 ment énumérée     ($ 213-218). Le silence de quelques-
auteurs, comme     fHiéronyme de Cardie, s ‘explique par la
malveillance. :
  - On ne s’est pas contenté de nier l'ancienneté du peuple -
juif : on a voulu salir ses origines par des fables inventées
de toutes pièces, qui ont pour source la haine tradition-
nelle des Égy ptiens. Ainsi Manéthôs a recueilli ou inventé
la légende qui fait des Juifs un ramassis de lépreux et
d’impurs, de race égyptienne, qui se sont momentanément
emparés de l'Égypte sous un Aménophis, avec l’aide des
gens de Jérusalem, et ont été finalement expulsés parce roi :
et son fils Ramsès ; le chef de ces rebelles, Osarseph,
prêtre d'Héliopolis, aurait pris le nom de Moïse($ 227-
287). Josèphe souligne les invraisemblances de ce récit,
ainsi que les variations qu'y ont introduites des écrivains
alexandrins postérieurs, Chérémon et Lysimaque, renché-
rissant encore sur les absurdités et les contradictions de
Manéthôs ($ 288-320).                  EL
   Le second livre est principalement dirigé contre les
calomnies d’Apion, célèbre polygraphe alexandrin con-
temporain de Tibère, dont Josèphe fait un Égyptien de
race; ses ‘Ægyptiaca et une brochure spéciale contre les
Juifs devaient être fort répandues à Rome’.
  . Gutschmid (p. 367) pense que tout le morceau de Tacite/
qe. V, 2-10) sur les origines juives est dérivé d’Apion. Î
                       INTRODUCTION                        XIX
    Il s'occupe d’abord des mensonges d’Apion sur les ori-
 gines des Juifs, qui ne font guère que reproduirela légende
 manéthôsienne, tout en fixant arbitrairement la date de
 l'Exode à l’an premier de la 7° Olympiade (552 av. J .-C.)
 et en inventant une raison humilianteà. l'institution du
 Sabbat (S 9-32).                  .                ..      .
    Viennent ensuite les accusations. portées par Apion
contre les Juifs d'Alexandrie : établissement clandestin,
conduite séditieuse sous Philométor et Physcon, mépris
mérité que leur a témoigné Cléopatre, hostilité envers les
dieux alexandrins, refus d’ériger des statues aux empe-
reurs. Sur tous ces points .Apion a mal interprété ou
 dénaturé les faits (S 33-78). ..          Lou,
    Enfin, il a calomnié la religion juive en rééditant les
 inventions   grotesques de   ses prédécesseurs,    Mnaséas,
Posidonios, Apollonios.Molon, touchant le culte de l'âne
et le meurtre rituel ($ 79-120). Ses autres griefs contre la
loi et la race juives — servitude séculaire, manque de
civisme, absence de grands hommes, . abus des sacrifices
d'animaux, lois alimentaires, circoncision — ne sont pas
davantage justifiés. La fin misérable du pamphlétaire fut
un châtiment mérité ($ 121-144).                pou
   Élargissant finalement son sujet, Josèphe passe à l’offen-
sive, et oppose au dénigrement systématique des antisé-
mites alexandrins une -apologie de l’œuvre théologique,
législative et morale de Moïse, résumée À grands traits ct
dont il énumère les’effets bienfaisants ($ 145-235).       I
signale   en manière   de contraste,   non sans hardiesse,
l'incertitude et la grossièreté des croyances religieuses
helléniques ($ 236-254). Quant à l’exclusivisme religieux
des Juifs, il trouve de nombreux parallèles chez les Grecs
comme chez les Barbares ($ 255-275). Le meilleur éloge
de la loi juive n'est-ce pas l’héroïque fidélité que lui ont
vouée les Juifs eux-mêmes,       et l’ardeur avec laquelle
xx                     INTRODUCTION
l'ont adoptée de nombreux prosélytes étrangers ($ 276
286)?                                                             .
   Tel est, dans ses lignes essentielles, ce pamphlet célèbre.
On ne saurait méconnaître l’habileté, je dirai même l'art,
avec quoi Joséphe a conduit sa controverse. On y trouve
à peu près toutes les qualités du polémiste: information
étendue, dialectique subtile et pressante, de l'esprit, de
l'éloquence même ; on y trouve aussi les défauts inévitables
du genre : le manque de critique, le sophisme, le bluff,
l’escamotage des arguments gênants, trop d’indulgence
pour ses clients, trop de sévérité pour ses adversaires,
l'invective violente et, à l’occasion, la mauvaise foi. Josèphe
est un avocat ; il en a toutes les finesses et toutes les
roueries. D'ailleurs, il ne faisait pas là œuvre de science,
mais d'action ; il s'agissait de plaider une cause, la sienne
d’abord (celle de son livre), puis celle de son peuple et de
sa religion. Il l’a bien plaidée, et le succès de son plaidoyer
a été durable, au point d’en imposer, non seulement à
des contemporains, mais même, sur certains points, à
une très lointaine postérité. Là, comme dans ses autres
ouvrages, le judaïsme qu’il dépeint n’est pas rigoureusc-
ment conforme au judaïsme historique; il en a rabattu les
aspérités, élagué ou atténué les singularités les plus carac-
téristiques, il l’a habillé à la grecque, pourle présenterà ses
lecteurs, gens très cultivés et assez libres penseurs, moins
comme une religion fermée, exigeante et « même un peu
farouche », que comme une sorte de philosophie épurée,
largement humaine, de haute valeur métaphysique, morale
et pratique. Ce faisant il n’a pas été un historien très
fidèle, mais bien un apologiste adroit et même un | intelli-
gent précurseur.
                                 *#
                             *        *
     Pour nous, lecteurs du xx* siècle, l'intérêt principal
                      INTRODUCTION                        xxE
 du Contre Apion réside peut-être dans la masse de cita-
 tions qu’il nous a conservées d'écrivains plus anciens, en
 très grande partie perdus. À première vue, l’auteur
 semble disposer d’une érudition déconcertante. Il donne
 des extraits textuels, parfois très longs, de non moins de
 treize auteurs grecs échelonnés entre le v° et le n° siècle
av. J.-C., qu'il invoque comme témoins de l’ancienneté
du peuple juif : Manéthôs, Bérose, Dios, . Ménandre
d'Ephèse, Philostrate, Mégasthène, Hermippe, Théo-
phraste, Hérodote, Chærilos, Cléarque de Soles, Hécatée
d'Abdère, Agatharchidès de Cnide. A ceux-ci viennent
s'ajouter, outre un témoignage de carence sur Hiéronyme
de Cardie (, 214), une liste de 8 auteurs en partie
inconnus ou douteux (1, 216) qui auraient parlé « assez
longuement » des Juifs, sans compter Démétrios, Eupo- :
lémos et Philon Vancien, auteurs juifs qu’il a pris pour
des Grecs (I, 218); puis encore, à propos du pillage du
Temple par Antiochus Epiphane, défilent six historiens
grecs (Polyÿbe, Strabon, Nicolas, Timagène, Castor,
Apollodore). Viennent ensuite les historiens et les pam-
phlétaires rhodiens ou alexandrins relativement récents,
Chérémon, Lysimaque, Posidonios, Apollonios Molon,
Mnaséas de Patras, Apion, dont il donne également
d’abondants extraits.                      .
  L’érudition de Josèphe ne se borne pas aux historiens
grecs qui ont parlé des Juifs ou s’en sont tus volontaire-
ment ; il témoigne (1, 15-18) d’une familiarité sin-
gulière avec toute la série des historiens ou généalo-
gistes dont il note les contradictions : Hésiode, Cadmos,
Acousilaos, Hellanicos, Hérodote, Thucydide, Ephore,
Timée, les annalistes spéciaux de la Sicile (Antiochos,
Philistos, Callias), d'Athènes, d’Argos. Et de même
[, 66-67, où reparaissent Hérodote, Thucydide, Ephore.
Nous trouvons encore passim des références précises à
XXII                  INTRODUCTION
Théopompe, à Polycrate, au Trikaranos d'Anaximène, à
Timée (I, 221), à Platon (II, 256), naturellement aussi
à Homère (I, 12 suiv. ; IL, 155, 247). Josèphe invoque
 enfin des documents officiels, pièces d'archives et inscrip-
 tions, comme les lettres d'Alexandre et de Ptolémée
Soter, les ordonnances    des rois d'Egypte postérieurs, la:
stèle de «: César:» à Alexandrie (II, 36), des sénatus-
consultes (I, 62). Et je ne parle pas des sources que
l’auteur a certainement utilisées sans les nommer expres-
sément comme la Lettre d'Aristée (IT, 44 suiv.); comme.
le récit légendaire analogue au an‘ livre des Macchabées
(I, 53 suiv.), ou -encore les commentateurs érudits
auxquels il doit la connaissance de l'épisode bien oublié
de la prêtresse Ninos (IF, 267) et:tant de détails précis
sur les croyances et les institutions des divers peuples
grecs.                                   |
   Tout cela, je le répète, éblouit au premier aspect. Mais
il faut savoir se méfier, la critique moderne ne s’en est
pas privé    ; Josèphe
                  e lui-même nous ÿ invite quand il
écrit quelque part(I, 216) qu'il n'a pas lu.« tous les
livres ». Il est vrai que dans ce passage il fait allusion à
ceut qu'il ne nomme pas, mais il n’est.pas défendu
d'étendre cet aveu de modestie à quelques-uns de ceux
qu'il nomme. Bref, tout ce luxe d’autorités soulève trois
questions auxquelles je vais chercher à répondre :
    1° quelle est la provenance du savoir de Josèphe ? En
d’autres termes dans quels cas Josèphe at-il consulté direc-
tement les auteurs qu’il invoque? Quand son information
est-elle de seconde ou même de troisième main ? :
   2° quelle est l'authenticité des textes qu'il a utilisés?
   3° avec quel degré de sincérité les’ a-t-il interprétés?
                      INTRODUCTION                       XXII!
               1° Question de provenance.
   Mettons d'abord à part les antisémites alexandrins
récents, Chérémon, Lysimaque, Apion, contre lesquels
Josèphe dirige l’effort principal de sa polémique, et dont
il. nous donne de copieux extraits textuels (I, 288 suiv. ;
Ï, 304 suiv. ; IT, x suiv.). On ne peut pas sérieusement
douter qu’il les ait lus et’ dépouillés personnellement.
Pour les Rhodiens Posidonios et Apollonios Molon, l’hési-
tation est permise. Posidonios n’est cité qu’à travers
Apion dont  il était une des sources (II, 79): on peut
donc croire que Josèphe ne l’a pas consulté directement.
Apollonius Molon était aussi une source d’Apion (II, 79),
mais Josèphe le met en cause si souvent (Il,.16; 145;
236 ; 255 ; 262), il précise si bien que ses calomnies
étaient réparties dans tout son ouvrage (IT, 148) qu'il a
dû plutôt lire lui-même cette cucreuñ     atx   ‘Icudziuv,   le.
plus ancien pamphlet connu     contre les Juifs. Il est vrai
qu'Alexandre Polyhistor     en avait donné des. extraits
(fr. 5— Eusèbe, Praep. IX, 19), mais aucun d'eux ne
coïncide avec les allusions de Josèphe. ‘
   Reste Mnaséas de Patara nommé inter céterosici(C. Ap.
1, 216) et dans les Antiquités (I, 94) comme un des
témoins du déluge, probablement à travers Polyhistor.
Remarquons que le long extrait textuel que nous a con-
servé la traduction latine du C. Apion (II, 1 2 suiv.) est
expressément cité à travers Apion:. ait eum retulisse.
Josèphe n'aurait pas recouru à cette manière de parler
s’il avait eu sous les yeux l'ouvrage original. D'ailleurs
cet ouvrage n'était pas rédigé spécialement contre les
Juifs ; c'était une Periégèse, où il était question de omni
re sci On conçoit que Josèphe n'ait pas pris la peine
de la dépouiller tout entière pour y relever le peu qui
  xxuv                     INTRODUCTION
  concernait les Juifs, le travail ayant déjà été fait par
  Apion, dont nul ne conteste les vastes lectures. Cette
                                                           |
  observation est à retenir pour les cas analogues.
    Passons    aux    auteurs   « anciens     », allégués comme
 témoins de l'antiquité du peuple Juif.
    Ici encore, même lorsqu'il s’agit d'auteurs très célèbres;
 mais qui n’ont pas traité spécialement des Juifs, comme
 Hérodote (I, 168), Théophraste (I, 166), Agatharchidès
 (E, 205) et sans vouloir prétendre que Josèphe n'ait jamais
 lu ces auteurs, — Hérodote notamment est cité à plu-
 sieurs reprises dans les Antiquités (VIII, 155; 253;
 260 suiv.; X, 18 suiv.) pour les choses égyptiennes,
 — il me paraît peu vraisemblable qu'il les ait exploré
                                                        s
 entièrement lui-même pour y découvrir des renseigne-
 ments aussi cachés,        aussi maigres et en partie aussi
douteux sur les choses juives. Il semble plutôt que les
patients dépouillements que supposent de pareils extraits
aient été faits dans le loisir des bibliothèques par les polé-
mistes juifs d'Alexandrie dont Josèphe n’a eu qu’à utiliser
les collections. La répétition de plusieurs de ces textes
dans les Antiquités (VIL, 260; XIE, 5) semble prouver
que c'était déjà des loci classici de l « école ».
   Îl en va de même et à plus forte raison d'auteurs aussi
rares, aussi peu répandus que le Pythagore d'Hermippe,
les Indica de Mégasthène, le poème épique de Chœrilos 1,
le Traité du sommeil de Cléarque de Soloi. Je ne prétends .
pas que Josèphe n'aurait pas pu découvrir des exemplaires
de ces ouvrages dans la bibliothèque du temple du Pala-
    1. Gutschmid, p. 577, arguant de ce que le seul     autre fragment
connu de Ghærilos l’est par Ephore, a supposé que      c'est aussi chez
Ephore que Josèphe avait trouvé le sien, On sera       plus près de la
vérité en supposant que c'est chez Ephore, en effet,    que l’a déniché
l’auteur copié par Josèphe. …
                                                                        ‘
                      {INTRODUCTION                      xxv
tin, mais je doute qu'il ait trouvé le temps de se livrer au
travail fastidieux de les lire d'un bout à l’autre pour y
déterrer les passages qu’il allègue.: On peut mème affirmer
qu'il en est ainsi pour Mégasthène. S'il l’avaitlu lui-même,
 il n’aurait pas manqué de relever le curieux fragment
(fr. 41 — Clément, Stromat. I, 15) où Mégasthène
prétend retrouver chez les Brachmanes et Les Juifs
toutes les théories des physiciens grecs ; au lieu de cela
il n'utilise cet auteur (C. Apion I, 144 — Ant.X, 227)
que pour confirmer la date (?) et la grandeur des exploits
de Nabuchodonosor. Comme ce passage se trouve aussi
cité dans Abydénos (Eusèbe, Praep. IX, 41), qui neledoit
pas à Josèphe, on supposera volontiers avec Gutschmid
que l’un et l’autre ont puisé directement ou indirecte-
ment dans les compilations fameuses d'Alexandre Polyhis-,
tor, contemporain de Sylla, et plus particulièrement dans
ses Phoenicica dont Gutschmid (op. cit. p. 529) a démon-
tré l'existence d’après les fr. g8-r02 Müller.
   Des autorités particulièrement importantes sont les
écrivains, Hellènes ou hellénisés, qui avaient mis en grec
les renseignements puisés dans les annales officielles ou
sacerdotales de certains peuples orientaux.
   Il s’agit en première ligne de Manéthôs. L'ouvrage
original de cet auteur, datant du commencement du
m° siècle, avait une forme narrative ; le squelette en était
fourni par des listes de dynasties et de rois tirées des
registres sacerdotaux, la substance presque tout entière
par des contes populaires de valeur historique très faible.
De bonne heure cet ouvrage fut abrégé sous forme d'un
épitomé chronologique, agrémenté de quelques annota-
tions, qui nous est parvenu en deux rédactions différentes
dans les Chroniques d’Africanus et d'Eusèbe. Les extraits
de Manéthôs chez Josèphe comprennent: 1° des citations
textuelles de l'ouvrage original (1, 75-82, 94-102, 232-
 XXVI                   INTRODUCTION
 250); 2° un résumé chronologique infidèle tiré de
 l'épitomé ({, 84-90) et qui sur plusieurs points est en
 contradiction avec les citations littérales. M. Ed. Meyer a
montré par une analyse très pénétrante! que Josèphe n’a
pas eu entre les mains l'ouvrage original de Manéthôs. I]
doit ses citations à des ouvrages apologétiques de Prove-
nance judéo-alexandrine où ces textes avaient été’ repro-
duits et discutés pour confirmer le récit de l’Exode; le
grand morceau sur les mpurs (232-250) pourrait, à mon
avis, provenir d’un des devanciers d’Apion qui l’aurait
intercalé dans son propre pamphlet. Dans l'ensemble, le
texte original, avec son cachet nettement égyptien, a été
respecté, mais il y eut des retouches, des annotations
marginales signalant de prétendues « variantes de manus-
crits », dont quelques-unes ont fini par s’introduire dans
le texte et le vicier. C’est ainsi qu'on peut douter très
sérieusement que ce soit Manéthôs lui-même qui ait
assimilé les Israélites soit aux Ilycsos d'Avaris, soit —
version contradictoire — aux Impurs (l'identification
d'Osarseph avec Moïse, I, 250 est fort suspecte). Ces deux
assimilations semblent émaner l’une de polémistes judéo-
philes, l'autre de polémistes judéophobes. Josèphe les a
prises au sérieux l’une et l'autre et les a crues toules deux
de Manéthès.….            _
   Bérose, contemporain d'Antiochus Soter, fut le Mané-
thôs de la Chaldée. Alexandre Polyhistor dans ses
Chaldaica .avait abondamment emprunté à son Histoire
babylonienne (fr. de Bérose 1, 4, 5, 7, 10-12 Müller). I]
ÿ à tout lieu de croire que Josèphe n’a pas consulté
directement l’ouvrage peu accessible de Bérose, mais que
ses citations, aussi “bien dans le Contre Apion que dans
les * Antiquités G 93, déluge; 107; 158, Abraham ; X,
  1. Ed. Meyer, Æyptische Chronolagie (Bain,   1904).
                         INTRODUCTION                           XXVII
20, Sennacherib; 34, Baladan; 219, Nabuchodonosor)
sont tirées de la compilation de Polyhistor. C'était déjà
l'opinion de‘Gutschmid (p. 4g2) fondée sur la quasi-
identité du passage sur le déluge dans les deux rédactions
(Ant. 1, 93— Bérose fr. 7 .cité par Syncelle d'après
Polyhistor). Elle a été confirmée et développée par
Winckler et Schwartz'.              L
    Ce que Manéthôs avait fait pour l'Egypte, et Bérose
pour la Ghaldée, Ménandre d'Ephèse, Dios, Philostrate le
firent pour l’histoire ancienne de la Phénicie et particu-.
lièrement de Tyr. Ces auteurs peu répandus sont: cités
également, -et souvent pour les mêmes: faits, dans les
 Antiquités (Ménandre VIIL, 144, Hirôm ; 324, [thobal';
 IX, 284, Selampsas; Dios VIT, 147, Hirôm; Philo-
 strate, X, 228, Nabuchodonosor). On ne peut guère douter
 qu'ici encore Josèphe n'ait fait que démarquer Polyhistor,
 qui avait certainement écrit des Pawxrx, comme je l'ai
 rappelé plus haut d’après Gutschmid.Il est à remarquer
 que c’est aussi à Polyhistor que, Josèphe semble devoir
 la connaissance des trois auteurs. judéo-grecs Démétrios
 (confondu avec Démétrios de Phalère),: Eupolémos et
  Philon l'ancien qu'il mentionne (1, 218) comme ayant
 parlé:à peu près exactement des Juifs : les trois auteurs
 figurent en effet dans les extraits de Polyhistor conservés
 par Eusèbe ; mais il n'est pas certain que le paragraphe
 du Contre’ Apion ne soit pas interpolé..          .
   : I serait facile, mais oiseux, de poursuivre cette enquête:
. sur   tous les auteurs anciens nommés même en passant
  par Josèphe. Qui croira, par exemple, qu'il ait pris la
  peine de relire lui-même tous les poèmes d’Homère pour
  constater a, 155) que le mot vi: 5 ny figure pas? ou
     1: Winckler, Alborientalische Forschungen, I, 1745 Schwartz, art.
  Berosos dans Pauly-Wissowa, col. 315.
  XXII                     INTRODUCTION
  encore comment douter que les réflexions si justes, si
  documentées, si balancées, peut-on dire, sur l’introduc-
  tion récente de l'écriture en Grèce, sur la tradition des
 poèmes homériques, sur les premiers historiens et philo-
 sophes hellènes, sur l’incertitude et les contradictions de
 l’historiographie grecque (I, 6-22) ne soient extraites en
 dernière analyse de quelque         excellent manuel d'histoire :
 littéraire ?
    Pour en revenir aux auteurs « anciens » invoqués par
 Josèphe en faveur de l’ « ancienneté » du peuple juif, il
 ne reste guère qu'Hécatée d’Abdère qu'il ait consulté direc-
 tement. Il n’en tire d'ailleurs aucune vanité, car le livre,
 dit-il, est facile à se procurer (I, 205: soc vao Beure-
 mévers mhele padetr <ü Békiw Ediér Eoru Evruystv), mais
 on verra tout à l'heure quelle est la valeur de ce témoi-
gnage. De tout le reste Josèphe cst redevable soit à la
compilation de Polyhistor, soit aux pamphlétaires antisé-
mites qu'il combat, soit à des ouvrages apologétiques
judéo-alexandrins où était déjà déposé le résidude longues :
et patientes recherches poursuivies peut-être pendant plu-
sieurs siècles *. Il serait excessif de reprocher à Josèphe
de s'être documenté de seconde main : une vie d'homme
n'aurait pas suffi pour dépouiller tous les ouvrages où il
avait quelque chance de trouver une allusion fugitive aux
Juifs ou au judaïsme. Mais il aurait été certainement plus
loyal de sa part (quoique peu conforme aux habitudes des :
historiens anciens) d'indiquer franchement sa source
immédiate. Il ÿ aurait peut-être perdu en prestige, mais
     - În seiner sonst vortrefflichen Quelle, écrit déjà Gutschmid,
P. 3g2.
   2. Cest en substance la conclusion de Hôlscher, art. Josephus
dans Pauly-Wissowa, col. 1996. Il arrive d’ailleurs au même résul-    :
tat (Jüdische Gelehrtenschule von Alexandreia) pour les 12 premiers
livres des Antiquités (ib. col. 1959).
                       INTRODUCTION.                       XxIX
gagné l'avantage de laisser à ses prédécesseurs la respon-
sabilité d’avoir utilisé parfois des documents suspects ou
frelatés.                               |
                  2° Question d'authenticité.
   Le problème que nous venons d'étudier n’a, au fond,
qu’une importance secondaire. Que nous importe que
Jostphe ait puisé ses textes      aux sources originales ou
qu'il les ait empruntés à des compilations postérieures,
pourvu que ces textes soient authentiques       et prouvent ce
qu'il veut prouver ?
   En ce qui concerne l'authenticité, il n’y a pas lieu, en
 général, de suspecter celledes ouvrages citéstextuellement,
 pas plus que la fidélité avec laquelle Josèphe a transcrit
 ses citations. Cette fidélité, outre qu’elle est attestée dans
certains cas par la comparaison avec des citations indé-
pendantes dues à d’autres compilateurs, était trop dans
l'intérêt du polémiste pour qu’il y manquât. Les antisé-
 mites alexandrins étaient aux aguets, ils disposaient de
 bibliothèques bien fournies ; la moindre altération volon-
 taire aurait été vite décelée, dénoncée, et aurait porté une
‘atteinte grave à la crédibilité de l'auteur et au succès de sa
 thèse.
    J'irai plus loin: je suis persuadé que Josèphe a cru, de
croyance sincère, à l’authenticité de presque tous les textes
qu'il alléguait, textes qu'il empruntait pour la plupart,
 on l’a vu, à une tradition d'école bien établie ou à des
 compilations réputées, comme celles de Polyhistor. Mais,
 ce faisant, il a pu, de bonne foi, se tromper et nous pou-
 vons même démontrer qu’il a pris quelquefois de l’ivraie
 pour du bon grain.
    J'ai déjà parlé des altérations qu'avait subies l'ouvrage
 de Manéthôs sous la plume des abréviateurs et des polé-
 mistes à travers lesquels Josèphe l’a utilisé. Josèphe           a
  xxx                   INTRODUCTION
  accepté pêle-mèle le texte authentique et lesadditions frau-
  duleuses qui s’y étaient introduites. Par exemple, lorsque
  à propos des Hycsos il fait dire à Manéthôs que « cer-
  tains » en faisaient des Arabes (I, 8 82) ou que « d’après
 une autre copie » le mot Hyc voudrait dire « captifs »,
 ($ 83) il reproduit des gloses étrangères au texte primitif,
 émanant l’une d’un commentateur arabophile, l’autre d’un
 annotateur   juif qui tenait à souligner l'identité des Hycsos
 avec les'Hébreux « captifs
                         » en Egypte: Cette dernière
 glose est de nouveau reproduite et développée aux & 9g1-2
 comme un extrait « d’un autre livre de l'Histoire » ‘de
 Manéthôs. Il est parfaitement clair que-Manéthôs n'a pu
 ni se contredire aussi grossièrement,'ni parler des Hycsos
 dans un « autre livre» de son histoire, qui n’en comptait
 que trois.'Îci encore Josèphe a été dupe d’un commenta-
 teur juif ou judaïsant; comme il l’a été plus loin. d’un
 chronologiste brouillon en copiant (& 103) le chiffre de393
 ans pour la durée écoulée entre l'Exode et Danaos-Har-
 maïs, alors que l'addition des règnes énumérés aux S 94-
 98 n’en donne que 333. :
    Quant à l'épisode des Impurs (1; 230-256), quoique
 Josèphe'prétendey reproduire fidèlement la lettre, puis
 la substance (S 25 1) du récit de Manéthôs, on peut soup-
. çonner tout au moins qüe l'identification du prêtre Osar-
  seph avec Moïse (250) ne ‘faisait pas partie du texte
  original. Josèphe lui-même observe fort justement ($ 286)
qu “l n'y à aucun rapport entre les deux noms. Les con-
naissances des Égyptiens sur l'Exode étaient si confuses
qu’ils ont très bien pu confondre Joseph.avec Moïse : Apol-
lonius Molon faisait de: Joseph le: grand-père de Moïse
(Polyhistor, fr. 5), Trogue Pompée lepère (Justin XXX VI,
2). Et l'on remarquera que Chérémon (C. Ap. I, 290)
donne à Joseph le nom égyptien de Peteseph qui conserve
au moins la seconde moitié du nom hébreu. Il me paraît
                         INTRODUCTION                           : XXXI
donc probable que la première identification (proposée
non par Manéthôs, mais par un annotateur) aura été celle
d'Osarseph avec Joseph, et non avec Moïse : le patriarche
aurait simplement ‘changé, dans son nom composite,
l'élément Osiris en [ao (ahvé). De tout cela, Josèphe n’a
rien soupçonné.         .
 - Parmi les autres textes cités parr Jostphe, les doutes
exprimés parfois ‘sur l'authenticité dé ceux d'Hermippe
(I, 163) et de Chœrilos (1; 172) ne reposent sur rien de
sérieux : assurément des falsifications ont été introduites
par des Juifs dans la poésie hellénique (Pseudo-Phocylide,
Pseudo-Ménandre'), mais un faussaire qui aurait interpolé
Chœærilos n'y ‘aurait pas. glissé une description de la
coiffure des « Solymes » qui suffit à réfuter leur identifi-
cation avec les Juifs. +:
   Il en va autrement du long extrait du livre sur les
Juifs d'Hécatée d'Abdère (T, 183-204). Ge texte’ se pré-
sente sous un aspect si inoffensif, si vraisemblable, il est
rédigé avec tant de talent et de mesure qu’il a pu faire
illusion à certains. Cependant dès l'antiquité, Herennius
Phülon avait rèlevé dans d’autres parties de cet ouvrage
un éloge tellement'exalté de la sagesse juive qu'il l'avait
condamné comme apocryphe*. Cette opinion a été par-
tagée par la'plupart des critiques modernes *, mais elle a
rencontré des contradicteurs * et moi-même, après l'avoir
d’abord partagée”, je me suis rétracté momentanément. Je
   1. Voir Schürer, Geschichte des jüdischen Volkes, etc., 4° édition,
TI, 617 suiv.                                       .           .
  2. Origène,   C. Celse,   T1, 15 —    Textes   relatifs au Judaïsme,
no 8r.
   3. Joseph Scaliger, Dahlen, R. Simon, Bentley, Valckenacr,
Cruice, C. Müller, Schürer, Geffcken, Willrich, Stählin, Jacoby.
   &. Spencer, Zorn, Elter, Wendland, Mendelssohn.
   5. Textes, p. 227 (avec des réserves).
   6. Œuvres de Josèphe, VIH, 1, p. 35, note 1.
 XXx!I                    INTRODUCTION
 reviens aujourd’hui à ma première appréciation pour les
 raisons suivantes.                                                  ‘
    D'une part, le grand prêtre Exéchias, contemporain de
 Ptolémée Soter, auquel Hécatée prétend emprunter son
 tableau des institutions juives, ne figure pas sur la liste
 des grands prêtres connus. D'autre part, on ne sait rien
 par ailleurs des prétendues persécutions dirigées contre la
 religion juive par les satrapes perses ($ 191), ni du refus
 des Juifs de travailler à la réfection du temple de Bel
($ 192). Le nombre de leurs forteresses, l'étendue et la
population de Jérusalem, les dimensions du Temple et de
l'autel (197 suiv.) sont sûrement exagérés ; la présence
des Juifs dans l’armée d’Alexandre bien invraisemblable
(200) '. Mais par-dessus tout, si l'on compare l'allure
générale de ce morceauàà l'extrait sûrement authentique
des Aiyvrizx# d'Hécatée conservé par Diodore de Sicile
(XL, 3) et relatif aux origines juives, la différence de ton
est frappante : le véritable Hécatée, sans être positivement
hostile aux Juifs, accueille une forme de la légende égyp-
tienne de l’Exode, ignore presque. tout des institutions
juives et de la Bible, fait de Moïse le fondateur de Jéru-
salem ct du Temple, etc. L'Hécatée de Josèphe est à la
fois plus bienveillant et mieux informé. Il y à donc
lieu de croire que le traité Des Juifs à été fabriqué par
quelque juif. hellénistique qui l’a mis sous le nom
d'Iécatée parce qu’on savait que cet historien avait parlé
des juifs sans trop de malice. Gomme ce traité est ignoré
de Polyhistor, il lui est sans doute postérieur. Il parait
avoir été très répandu et Josèphe, qui l’a lu, a cru sûre-
ment à son authenticité?.
   1. Notez aussi, dans un autre passage du C. Apion (, 42), le
renseignement, sûrement mensonger, emprunté à « Hlécatée »
qu’Alexandre aurait fait don de la Samarie aux Juifs (voir ma note
sur ce passage).
  2. Voir en dernier lieu, sur cette question, Willrich, Judaïca
                            INTRODUCTION                              XXXIII
    On excusera volontiers Josèphe de s'être laissé tromper
 par un document qui divise encore la critique moderne ;
 on ne lui fera pas non plus un crime d’avoir invoqué, —
 peut-être d’après Eupolémos — la prétendue correspon-
 dance de Salomon avec Hirôm (AL, 111) « conservée aux
 archives de Tyr »*; on lui pardonnera moins facilement
 d’avoir pris au sérieux ici (IL, 45 suiv.) et dans les
 Antiquités (XTL, 11 suiv.) la Lettre d'Aristée sur l'origine
 de la version des Septante, faux manifeste du n° ou du
 1 av. J.-C. ; d’avoir reproduit au sujet de la persécution
 de Ptolémée Physcon (EL, 53-55) un récit légendaire qui
 paraît être une variante de celui qui nous est parvenu
 sous le titre de 3° livre des Macchabées. En ce qui con-
 cerne les lettres d'Alexandre, de Scter et des autres
Piolémées (IE, 37 et 62) ainsi que les sénatus-consultes
et les lettres d'Auguste (II, 6x), Josèphe en parle en
termes si vagues que nous ne pouvons décider de leur
authenticité globale. En revanche, la « stèle de César »
à Alexandrie, contenant les droits accordés aux Juifs
(IL, 37), paraît être un document incontestable ; mais j'ai
(Gigoo), p. 84 suiv., qui veut retrouver des traces
                                                    du Pseudo Hécatée
dans divers autres passages de Josèphe (Antiquités,
                                                    1, 161; XI, 207;
NIT, 8) et même dans la lettre d’Aristée. Il fait de l'auteur
                                                              du faux
un contemporain de Tibère, ce qui est peu probable.
  1, Le point do départ de cette fable, ce sont les négociations
                                                                 de
Salomon et d'Hlirôm racontées dans la Bible (I Rois, 5)
                                                            et paraphra-
sécs par Josèphe(Ant., VIIL, 50 suiv.). Eupolémos en
                                                        lire deux Jettres
qui puent le faux (Polyhistor, fr, 18, Müller   = Eusthe, Praep. ev.,
IX, 33-4). Quoiqu'il n'y soit pas question de l'échang
                                                           e d'énigmes
entre les deux rois, je soupçonne fort ce irait d’avoir
                                                          été également
inventé par Eupolémos à Finstar des énigmes de Ja reine
                                                        de Saba
(I Rois, 10). Les historiens gréco-phéniciens        (C. Ap., I, 114-5 ;
120) auront riposté à celte invention par celle       du jeune Abdémon
qui eut raison du roi juif. Mais comment              croire qu'un pareil
détail eût pris place dans les annales officielles   de Tyr ? et comment
croire que Josèphe les ait consuliées, comme           il voudrait le faire
supposer ?
XXXIY                     INTRODUCTION
démontré ailleurs (Revue des Études Juives, 1924, p. 123)
qu’elle devait émaner non de Jules César, qui n'avait pas
qualité pour légiférer à Alexandrie, mais d'Auguste, et
j'aiété heureux de voir M. Bell se rallier à cette hypothèse.
Peut-on sérieusement reprocher à Josèphe d’avoir commis
une confusion qu'il a fallu dix-neuf siècles pour déceler ?
                  "3 Question d'interprétation.
   Personne ne demandera à un polémiste la sérénité d un
historien ni les scrupules d’un philologue ou d’un critique
de profession. Josèphe est bien loin d'avoir recherché ces
qualités, mais, d’une manière générale, on ne peut pas
dire que son interprétation des documents (authentiques
ou crus tels) témoigne de malhonnèteté systématique.
   Cependant, dans un certain nombre de cas, il semble
bien qu'il ait voulu jeter.de la poudre aux yeux du lecteur
et tirer des textes plus ou autre chose qui ne contiennent
en vérité.    .                                          '     |
   D'abord, en      ce qui concerne les sources bibliques elles-
mêmes. Il les       présente (I, 2q suiv.) comme des annales
officielles dont    la rédaction aurait été de tous temps confiée
aux prophètes       d’abord, aux grands prêtres ensuite, de qui
le recrutement aurait été minutieusement assuré. Qui-
conque est au courant de la littérature. biblique sait qu’il
n'en est rien, et que, sauf les livres des Rois (ou plutôt
l'ouvrage plus développé qu’ils résument), aucun ouvrage
historique dela Bible n’a le caractère d’une chronique
officielle et contemporaine des événements. Josèphe a con-
fondu volontairement la composition des livres bibliques
avec la tenue des registres généalogiques du sacerdoce,
 telle qu’elle était pratiquée à l’époque du second temple.
    Même en ce qui concerne ses propres ouvrages Josèphe
 en altère quelque peu le caractère. [l donne ses Antiquités
                           INTRODUCTION                             xxxY
  comme « traduites » des livres saints (I, 54). Nous savons
  au contraire que, si l’Ecriture forme en effet la base de cet
  ouvrage, Josèphe l’a très souvent modifiée ad usum genti-
  lium ou agrémentée de détails parasites empruntés à la
 « tradition orale », c’est-à-dire au midrasch palestinien
 ou alexandrin.    ‘               Foot       t      Le
    Passons "aux      témoignages      des Orientaux.. J'ai déjà
 montré que l’ouvrage de Manéthôs, si Josèphe avait voulu
 s’en tenir au texte original, n’apprenait en réalité rien du
 tout au sujet des origines juives. En admettant même que
 Ja fondationde Jérusalem par les Hycsos (1, go) y fût
 rapportée’; rien ne prouve que Manéthôs ait assimilé les
 Hébreux aux Hyÿcsos, car on sait que cette ville a existé
 bien longtemps avant l'occupation de Cariaan par Israël.
  Donc, tout l'édifice chronologique que Josèphe,à la suite
 de ses devanciers judéo-alexandrins, bâtit sur la date de
 l'expulsion des Hycsos manque de base solide.      On ne
 peut même pas ici admettre sa complète sincérité, car,
 après avoir réproduit exactement (I, go) le texte de Mané-
 thôs, qui parle simplement de la fondation de Jérusalem
 par les Hycsos, plus loin (I, 228) quand il résume le récit
 de l'auteur égyptien, il écrit: « Manéthôs.…. dit que: nos
 aïeux (5; fusticous reoyéveus). chassés . d'Égypte,
 occupèrent la Judéc, fondèrent. Jérusalem et édifièrent
  le temple (5èv vsdv xasusxeuésachxt) », renseignement dont
‘il ny a pas trace dans le texte précédemment cité in
 extenso®. À plusieurs reprises encore,il considère comme
   1. J'ai beaucoup de peine à croire que Manéthôs ait écrit (L, go)
 qu'au moment    de l'expulsion des Hyÿcsos les Assyriens étaient       les
 maitres de l'Asie.              :                        ut
    2. Si même Josiplie avait trouvé ce renscignement chez Mané-
 thôs il aurait dû le rejeter comme   apocryphe, car il sait très bien
 Q, 127; IL, sg et Ant. Jud., VII, 8, 1) que la fondation du Temple
 est bien postérieure à la conquête de Canaan, postérieure aussi à
 l’époque présumée do l'affaire des Impurs.                         |
XXXYI                          INTRODUCTION
un fait acquis que Manéthôs a identifié les Hyÿcsos aux
ancètres des Hébreux (I, 252 ; 278; II, 16) alors qu’au
contraire, dans la fable des Impurs, Manéthôs distinguait
soigneusement   les Égyptiens contaminés (dont il fait peut-
étre! les ancêtres des Juifs) et les « Solymites », descen-
dants des Pasteurs, qui viennent à leur secours. Ainsi
Josèphe a raison dans sa polémique contre Manéthôs ou
ses commentateurs antisémites, mais le témoignage qu'il
veut extraire de cet auteur en faveur de la haute antiquité
de son peuple est imaginaire.
   Les arguments tirés dans le même sens de l'ouvrage de
Bérose (1, 128 suiv.) ne sont pas plus solides. Je laisse
de côté la concordance de Bérose avec l’Écriture en ce
qui concerne les conquêtes de Nabuchodonosor, qui appar-
tiennent à une époque assez récente?. Mais lorsque Josèphe
veut faire croire à ses lecteurs (I, 130) que Bérose parle
du déluge « comme Moïse » il joue sur les mots. Le récit
du déluge par Bérose nous a été conservé, en effet, par
Abydénos (Bérose, fr. 1-4 Müller) et, si l’on y trouve
bien la mention           d'un déluge et d’une arche,            l’homme
sauvé      y   est appelé Xisouthros             et non   Noé.   Josèphe
n'avait donc pas le droit d'écrire que Bérose « parle de
l'arche dans laquelle Noé, le père de notre race, fut sauvé
    1. Je dis peut-être, car dans la citation textuclle de Manélhôs le
seul passage qui indique expressément cette filiation est le $ 250 où
Osarseph prend le nom de Moïse. Or ce paragraphe est très suspect :
 1° parce que Osarseph a déjà été mentionné au $ 238 ct que dans le
$ 250 il semble apparaître pour la première fois; 29 comme nous
l'avons vu plus haut, parce que l’équivalence Osarseph-Moïse est diffi-
cilement imputable à Manéthôs.            ‘
    2. Même ici il convient d'observer que lorsque Josèplic annonce
(£, 145) qu'un texte de Bérose va confirmer (out ce qu’il vient de
raconter (sur l'incendie du Temple, etc.), il abuse de la crédulité
ou de la paresse d'esprit du lecteur, car le texte cité du livre III de
Bérose (1,     145 suiv.) ne   prononce   même    pas le nom de Jérusalem
et ne s'occupe que de la chronologie des successeurs de Nabucho-
donosor.
                         INTRODUCTION                        XKXVII
 quand elle fut portée sur les cimes des montagnes d’Ar-
 ménie ».                                       .
    Cette identification arbitraire n'est d’ailleurs qu'une.
 récidive. Josèphe procède de même dans les Antiquités .
 (1, 158) à propos d'Abraham lorsqu'il écrit: « Bérose
 fait mention de notre ancêtre Abraham sans le nommer, .
 mais en le désignant ainsi: dans la 10° génération qui
suivit le déluge il ÿ avait chez les Chaldéens un homme
 juste et grand. » Je m’empresse d'ajouter que ces assi-
 milations fantaisistes ne sont probablement pas de l’inven-
 tion de Josèphe; il n’a fait que les recueillir dans le bagage
 des exégètes judéo-alexandrins qui l'avaient précédé.
    La même observalion s'applique certainement                aux
 déductions ingénieuses, mais peu convaincantes,               que
.Josèphe tire d'un certain nombre de textes classiques,
 dontil doit sûrement l'interprétation, comme la connais-
sance,     à ses prédécesseurs.     Par. exemple,   il n’est rien
moins que certain que les « Syriens de Palestine » qui,
d’après Hérodote, pratiquent la circoncision, soient des
Juifs (1, 171): il est plus probable qu'au v° siècle cette
pratique avait été adoptée par les Philistins. De même le
peuple mystérieux mentionné par Chœrilos dans l’armée
de Xerxës a beau habiter les « monts Solymiens » près
d'un « vaste lac » et parler phénicien (I, 172 suiv.), rien
ne prouve qu'il s'agisse des Juifs, auxquels ne convient ni
la « tonsure en rond », ni le bonneten « cuir de cheval ».
Pour savoir de quel peuple il s’agit en réalité, il faudrait
pouvoir replacer les vers de Chœrilos dans leur contexte
où il avait dû suivre un ordre géographique.
  Je ne veux pas prolonger cette enquête. Le lecteur
curieux, en se reportant aux notes qui accompagnent la
traduction du Contre Apion, relèvera encore bien d’autres
exemples     d’argumentation      sophistique,   d'interprétation
forcée, et même de faits allégués sans aucune preuve.
xxx                           INTRODUCTION .
   -D'où Josèphe sait-il que les Juifs ont été établis à
 Alexandrie par Alexandre (II, 35)? qu’ils y ont formé
 une tribu dite Macédonienne (II, 36)? que les Juifs
 d’Antioche ont reçu de Seleucus Nicator le droit de cité
 (IL, 39)? que Ptolémée Evergète a sacrifié dans le Temple
. de Jérusalem (IE, 48)? Quand il chicane Mnaséas (cité
 par Apion) pour avoir situé la ville de Dora en Idumée
 (IE, 119), il ne s'aperçoit pas que le manuscrit est fautif et
 qu’il fallait lire Adora. Même dans l'analyse des lois
 juives, qu’il devait cependant connaître à fond, en théorie
 comme en pratique, les erreurs ne manquent pas. Nombre
 d'institutions et d'idées sont attribuées à Moïse dont on
 ne trouve pas trace dans le Pentateuque: les lectures
 sabbatiques (IE, 175), la théorie de la prière (196), celle
 de la résurrection (218), divers préceptes relatifs au
 mariage et à l’adultère (199, 201), à l’avortement (202),
 aux ablutions (203), à la guerre (212),                        aux animaux
 (213). Dans plusieurs de. ces cas, il s’agit de versets
 bibliques interprétés à contresens ou de règles, inconnues
 dans la Bible,        mais. introduites par le Talmud                  qui, à
 l’époque de Josèphe, était en voie de formation, ou encore
 de croyances particulières à la secte essénienne dont
 Josèphe avait fait partie pendant quelque temps".
                                           *
                                       *       +7
    En    définitive, on          voit que          Josèphe n’a     utilisé   de
 première main qu’une faible partie des documents qu’il
 allègue, que parmi ces documents il s’en était glissé un
 certain nombre d’apocryphes ou de maquillés, qu’enfin
 dans leur interprétation, il a fait trop souvent preuve d’un
    3. Déjà Eusèbe,      Demonstr., VI, p. 291,          signale chez Josèphe
 l'utilisation des   ’Ioudatxat    Geutecuisete, c’est-à-dire     de la Mischna
 (Gutschmid, op, cit., p. 348).
                       INTRODUCTION                         XXXIX
excès de subtilité, parfois même         de déloyauté. Mais
hâtons-nous de le dire, pas plus qu’il    ne peut revendiquer
le mérite de leur réunion, il ne doit    supporter la respon-
sabilité exclusive de ces déformations    tendancieuses.
  En parcourant cet énorme amoncellement de faits et
de notions religieuses, on a l'impression constante de se
trouver en présence d’une mosaïque de témoignages et
d'un corps de doctrine qui avaient été constitués long-
temps avant Josèphe par le patient travail des apologistes
anonymes, des exégètes fureleurs de la synagogue
d'Alexandrie. Josèphe a accepté en bloc leurs résullats
sans prendre la peine de les contrôler ; mais il a apporté
à leur mise en œuvre un rare talent de polémiste et de
dialecticien ; c’est ce talent qui a préservé et préservera
de l'oubli son pamphlet dont on a dit avec raison qu’ «il :
ne faut pas y voir seulement une réfutation éclatante des
attaques d’Apion, mais un des écrits polémiques les plus
spirituels et les plus savants de tous les temps‘ ».
  1. Bunsen, Ægypten, E, 127, cité par Gutschmid, p. 369.
                           SIGLES
     L = Laurentianus plut. 6g cod. 22 (Florence).
Lat — Traduction         latine de Josèphe    (sous la direc-
              tion de Gassiodore). Édition Car. Boysen (Cor-
        pus scriptorum ecclesiasticorum latinorum,
        XXXVIE, 6), Vienne, 1898.
Eus — Eusèbe de Césarée, Praep(aratio Evangelica),
              Chron(ica), Hisi(oria ecclesiastica).
     [ ]   mots interpolés à retrancher.
 <     > mots ajoutés par un éditeur ou par nous-mêmes
            au texte des manuscrits.
 T Ÿ       passage corrompu.
 ... . lacune.
  La division en sections (chiffres romains insérés dans
le texte) est celle de Bekker, la division en paragraphes
(chiffres arabes gras), celle de Niese. Nous avons légè-
rement modifié parfois lune ou l’autre.
CONTRE APION
                             LIVRE          I
                                    I
                   De l'antiquité de la race juive,
           contestée par l'ignorance ou la malveillance!.
 . 4    J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant
 Épaphrodite?,     par   mon Ilistoire ancienne,           à ceux      qui     k
iront, et la très haute antiquité de notre race juive, et l’ori-
ginalité de son noyau primitif, et la manière dont elle s’est
établie dans le pays que nous occupons aujourd’hui ; en effet
5000 ans? sont compris dans l’histoire que j'ai racontéeen
grec d’après nos Livres sacrés. 2 Mais puisque je vois
bon nombre       d’esprits, s’attachant aux        calomnies haineuses
répandues par certaines gens, ne point ajouter foi aux récits
de mon Ilistoire ancienne et alléguer pour preuve de l'ori-
gine assez récente de notre race que les historiens grecs célè-
bres ne l'ont jugée digne       d'aucune        mention,     3      j'ai     cru
devoir traiter brièvement tous ces points afin de confondre la
malveillance et les mensonges volontaires de nos détracteurs,
redresser l'ignorance des autres, et instruire tous ceux qui
veulent savoir la vérité        sur l'ancienneté de notre race.
    1. Les intitulés des chapitres sont de notre fait.
   2. C'est le même auquel est dédiée Ja Vita et qui fut un des
patrons des Antiquités (I, & 8). Le langage de Josèphe dans ces divers
passages prouve que c'était un personnage haut placé ct qui avait
subi des vicissitudes politiques; aussi l’a-t-on identifié, non sans
vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui
aida son maître à se tucr, ct fut plus tard, à raison de ce fait, banni
puis mis à mort par Domilien en 96 (Suétone, Domitien, 14).
La seule objection c'est que la Vita, dédiée à Épaphrodite, parle
d’Agrippa II comme étant mort (c. 65, 8 359); or, d'après l'hotius
(cod. 33), ce roi serait mort l'an 3 de Trajan (100 ap. J.-C). Mais
ce renseignement est suspect et nous ne possédons aucune monnaie
d'Agrippa postérieure à Domitien. Épaphrodite ayant été tué en 95
(Dion, LX VIT, 14) et les Antiquités achevées en g3 (Ant., XX, 11),
il en résulte que le Contre Apion a été écrit en 94 ou 95.
   3. Voir la note à l'Appendice.
                           ‘AOFOZ             À.
  F4 ‘lrkavôc pév ônolauBéveo ral à 1f6 nepl Tv
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    1 6 xazwaissy Naber : zaswarss || Yxp inserui (quinque milia enim
 Lat): fiv xevr. ed. princeps || 8 à diste inscrui ((zai) Bekker) ; ypdtar
 damnat Nicse.
    &                                LIVRE 1
    4    J'appellerai, en témoignage de mes assertions, les écri-
    vains les plus dignes de foi, au jugement des Grecs, sur toute
    l'histoire ancienne; quant aux auteurs d’écrits diffamatoires
    ct mensongers à notre sujet, ils comparaitront pour se con-
    fondre eux-mêmes. 5 J'essaicrai aussi d'expliquer pour
    quelles raisons peu d'historiens grecs ont mentionné notre
    peuple; mais, d'autre part, je ferai connaitre les auteurs qui-
    n'ont pas négligé notre histoire à ceux qui les ignorent ou
    feignent de les ignorer.
                                        Il
                         Sur les choses de l'antiquité
                     les Grecs ne sont pas dignes de Joi.
        6 Et d'abord je suis saisi d’un grand étonnement à voir
    les gens qui croient nécessaire, dans l'étude des événements
    les plus anciens, de s'attacher aux Grecs sculset de leur deman-
der la vérité, sans accorder créance ni à nous ni aux autres
hommes. Pour ma part, je vois qu’il en va tout autrement,
si l'on rejette, comme il convient, les vains préjugés, et si
l'on s'inspire des faits eux-mêmes pour être juste. 7 En
effet, j'ai trouvé que tout chez les Grecs est récent ct date,
pour ainsi parler, d'hier ou d’avant-hier: je veux dire la fon-
dation des villes, l'invention des arts et la rédaction des lois;
mais de toutes choses la plus récente, ou peu s'en faut, est,
chez eux, le souci d'écrire l'histoire.     8 Au contraire, les
événements qui se sont produits chez les Égyptiens, les Chal-
déens ct les Phéniciens — pour l'instantje n’ajoute pas notre
peuple à la liste —, de l'aveu même des Grecs, ont été l'objet
d’une transmission historique très ancienne ct très durable.
9        En effet, tous ces peuples habitent des pays qui ne sont
nullement exposés aux ravages de l'atmosphère, et leur
grande préoccupation a été de ne laisser dans l'oubli aucun
des événements          accomplis chez eux, mais de les consacrer
toujours par des annales officielles, œuvre des plus savants
d'entre eux. 10 Au contraire, le pays de Grèce a cssuyé
mille calastrophes ! qui ont effacé le souvenir des événements
        1. Déluges d'Ogygts et de Deucalion, ete. Idée empruntée à Platon,
Timée, p. 22 B, comme tout ce développement.                       °
                                           AOTOZ        A"                                           4
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 WEvÜDG            Yeypapétac              abrobs      Ôù     Éautôv               ÉAcyyouévouc
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      $ 6 — 26 exscripsit Eus. Praep. X, 7.
    7 yo Eus.: yè [| 3 ébsov scripsi : ebçor L, ebefoers Eus., cognovi
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  5                              LIVRE    I
  passés ; et à mesure qu'ils instituaient de nouvelles civili-
  sations, les hommes de chaque époque croyaient que toute
  chose   commençait      avec   la   leur;    c'est tardivement     aussi
  et difficilement qu’ils connurent l'écriture; en tout cas ceux
  qui veulent en reculer l’usage le plus loin se flattent de
* l'avoir apprise des Phéniciens et de Cadmos.           41   Pourtant,
  même de cette époque on ne saurait montrer aucune chro-
  nique    conservée   dans les dépôts soit: ‘sacrés, soit       publics,
  puisque, au sujet des hommes mêmes qui marchèrent contre
  Troie tant d'années plus tard, on est fort embarrassé et l’on
  fait force recherches pour savoirs’ilsconnaissaient         l'écriture!.
  Et l'opinion prévalente c’est plutôt qu'ils ignoraient l'usage
  actuel des lettres. 12 Nulle part d'ailleurs en Grèceonne
  trouve un écrit reconnu plus ancien que la poésie d'Homère.
- Or, il est clair que ce poète esl encore postérieur à la guerre
  de Troie. Et lui-même, dit-on, ne laissa pas ses poèmes par
  écrit; mais, transmis par la mémoire, ils furent plus tard
  constitués par la réunion des chants; de là les nombreuses
  divergences qu’on y constate?.          13    Quant aux Grecs qui
  ont entrepris d'écrire l'histoire, . comme         Cadmos   de Milet,
  Acousilaos d’Argos et ceux qu'on cite après lui, ils n’ont
  vécu que peu de temps? avant l'expédition des Perses contre
  la Grèce. 14 Mais bien certainement les premiers philo-
  sophes grecs qui aïent traité des choses célestes et divines,
- comme Phérécyde de Syros*, Pythagore et Thalès 5 furent,
  tout le monde s'accorde là-dessus, les disciples des Égyptiens
  et des Chaldéens avant de composer leurs courts ouvrages, et
  ces écrits sont aux yeux des Grecs les plus anciens de tous : à
  peine même les croient-ils authentiques.
      . Allusion aux discussions soulevées parmi les érudits alexandrins
 au sujet de l'interprétation des ciuxta Avypä de l'Iliade (VI, 168).
    2. Ce passage est une des pierres angulaires des _Prolégomènes de
 Wolf.
    3. En réalité, Cadmos parait avoir fleuri vers le milicu du vie
 siècle.
    &. Seul texte qui attribuc une origine égyptienne ou chaldéenne
 aux doctrines de Phérécyde de Syÿros. Cependant Gomperz, Grie-
 chische Denker, 1, 430, identifie ’{ynvés avec l'Ouginna babylonien.
    5. On retrouve chez Apollonios de Tyane (Jamblique, Vit. Pyth.,
 12) ct Plutarque l’idée que Thalès de Milet fut disciple des Égyptiens ;
 l'adjonction des Chaldéens estt propre à Josèphe.
                                      AOFOE    A"                              5
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+6                                  LIVRE 1
                                           III
                      Contradictions de leurs historiens.
     45   N'est-il donc point absurde que les Grecs s'aveuglent
 ainsi en croyant être seuls à connaitre l'antiquité et à en
 rapporter exactement l'histoire? Et ne peut-on point facile-
  ment apprendre de leurs historiens mêmes que, loin d’écrire
 “de science certaine, chacun d'eux n’a fait qu'émettre des
  conjectures sur le passé? Le plus souvent, en tout cas, leurs
  ouvrages se réfutent les uns les autres et ils n’hésitent pas à
  raconter les mêmes faits de la façon la plus contradictoire.
  46      Il scrait superflu d'apprendre aux lecteurs, qui le savent
 mieux que moi, combien Hellanicos diffère d'Acousilaos sur
 les généalogies, quelles corrections Acousilaos apporte à
  Hésiode, comment sur presque tous les points les erreurs
 -d'Hellanicos sont relevées par Éphore, celles d'Éphore par
 Timée,       celles de Timée par ses             successeurs, celles d'Héro-
 dote par tout le monde‘,            417         Mème sur l’histoire de Sicile
 ‘Timée n’a pu s'entendre avec Antiochos, Philistos ou Callias;
 ‘pareil désaccord sur les choses attiques entre les atthidogra-
  phes, sur les choses argiennes entre les historiens d'Argos.
  18 Et pourquoi parler de l’histoire des cités et de faits
  moins considérables, quand sur l'expédition des Perses et
 sur les événements qui l'accompagnèrent les auteurs les plus
 estimés se contredisent? Sur bien des points, Thucydide
  même est accusé d'erreurs par certains auteurs, lui qui pour-
  tant passe pour raconter avec la plus grande exactitude l’his-
 toire de son temps.
                                      IV
   Les Grecs n'ont pas dès l'origine tenu des annales officielles.
    19 Bien d'autres causes d’une telle divergence apparai-
 traient peut-être à qui voudrait les chercher, mais, pour
 moi, j'attribue aux deux que je vais dire la plus grande
 influence. Je commencerai par celle qui me parait domi-
 nante. 20 L'insouciance des Grecs, depuis l'origine, à
       1. À l'appui de ces assertions on peut citer les fr. 3 et 12 d'Acou-
 silaos, 19 d'Éphore,     55, 1225 et 143 de Timéc; Polémon, Istros et
Polÿbe ont attaqué Timée, et Thucydide, Ctésias, Manéthôs, Strabon
ont critiqué Hérodote.
                                                 AOTOS             4°                                                         6
      IT        15        FMâc     oûv     oùk        Éoriwv       &Aoyov              tetupäoBat                   robe
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Pebaloc              etôôres         ouvéypxpov,               &AÂ           66     Ekaotor             mepl            Täêv
Tpayuätov                   Elkabov;            tb        TAetov            yoOv dix           Tav           BiBAlov
&Afhous               Éléyyouor            kal       tTévavrubTata                     mepl     Tôv               abrôv
Aéyetv oùk                 8kvoOor.         16        Meplepyoc 5° àv eïnv Éyd Toùc
Éuo0        p@Mov               Émiotauévous               Gôgakov                8x     uÈv        EXXévikoc
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BtopBoütar vtov “Hotoëov ’AkouotAaoc, À Tiva                                                                  tpérrov
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érudeikvuouv, Epopov 8È Tigouoc kat Tipoœtov ot per”
Ékeîvov yeyovétec, “Hp68otov 8 névtes.  17 *AXX° où8ë
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Koklav               Tluatoc         ouupovetv                ÂElooev,                 où5     aô       nept Tôv
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kolouBñkaot.  418  Kal ti Set Aéyeuv nepl tôv karà nmédeic
kal Bpaxutépov;                      énou        ye nepl rfc                      Mepouxñs              otpareias
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 7                                LIVRE I
 consigner chaque événement dans des annales officielles,
 voilà surtout ce qui causa Les erreurs et autorisa les men-
 songes de ceux qui plus tard voulurent écrire sur l'antiquité.
 21 Car non seulement chez les autres Grecs on négligea de
 rédiger des annales, mais même chez les Athéniens, qu'on
 dit autochthones et soucieux d'instruction, on trouve que
 rien de semblable n’a existé, et leurs plus anciens documents
 publics sont, à ce qu'on dit, les lois sur le meurtre rédigées .
 pour eux par Dracon, personnage qui a vécu peu avant la
 tyrannie de Pisistrate'.    22 Que dire, en effet, des Arca-
 diens, qui vantent l’ancienneié de leur race? C’est à peine
 si plus tard encore ils apprirent l'écriture.
                                     V
             Ils font œuvre litléraire plutôt que scientifique.
     23     Ainsi, c’est l'absence, à la base de l’histoire, de toutes
 annales antéricures, propres à éclairer les hommes désireux
 de s'instruire et à confondre l’erreur, qui explique les nom-
 breuscs divergences des historiens.          24   En   second    lieu il
faut ajouter à celle-là une cause importante. Ceux qui ont
entrepris d'écrire ne se sont point attachés à chercher la
vérilé, malgré la profession qui revient toujours sous leur
plume, mais ils ont fait montre           de leur talent d'écrivain ;
28        et si par un moyen quelconque ils pensaient pouvoir en
 cela surpasser la réputation des autres, ils s’y pliaient, les
 uns se livrant aux récits mythiques, les autres, par flatterie,
à l'éloge des cités et des rois. D’autres encore s’adonnèrent à
 la critique des événements et des historiens, dans la pensée
 d'établir ainsi leur réputation.    26 Bref, rien n'est plus
 opposé à l’histoire que la méthode dont ils usent continuel-
 lement. Car la preuve de la vérité historique serait la con-
 cordance sur les mêmes points des dires et des écrits de tous;
   1. D'après la plupart des auteurs, Dracon avait, en réalité, rédigé
un code de lois complet, mais seules ses Ic's sur le meurtre furent
maintenues par Solon. Nous possédons encore des fragments d’une
copie officielle sur pierre qui en fut faite en 4o9/8 avant J.-C.
({nseriptions juridiques grecques, IL, n° xx1). La législation de Dracon
(vers 624 av. J.-C.) est antérieure de plus de soixante ans à la pre-
mière usurpalion de Pisistrate (561): Josèphe la rajcunit pour les
besoins de sa thèse.                                             ‘
                                    AOTOS            A                                       7
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24 3 rap” adtoïs Eus. (nescio an za2° 470%; vote scrib.) || 4 7a-
Octas Eus, : raïdas L || 7 covxéy ed. prine. : gotvixwv [| 22 2 Bet ed.
pr. : ôn L, yon Ens. || aspaérnca Eus, : àpyaérata L || 24 à sain
Eus. : zadrny L || 25 3 +oxrdusvors Eus. (conversi Lat) : téerdusvot L.
       8                                LIVRE    1
       ct, au contraire, chacun d’eux, en donnant des mêmes faits
      une version différente, espérait paraître par là le plus véri-
      dique de tous. 27 Ainsi pour l’éloquence et le talent lit-
      téraire nous devons céder le pas aux historiens grecs, mais
      non point aussi pour la vérité historique en ce qui concerne
      l'antiquité, et principalement quand           il s’agit de l’histoire
      nationale de chaque pays.
                                            VI
      Les     Juifs,   au contraire,   ont toujours eu soin d'écrire   leurs
             annales, dont la rédaction est confiée aux prêtres.
        28 Que chez les Égyptieus et les Babyloniens, si l'on
      remonte à la plus lointaine antiquité, le soin des annales et
      la spéculation qui les concerne aient été entre les mains,
      chez ceux-là des prêtres, chezles Babyloniens des Chaldéens,
      ct que, parmi les peuples en relations avecles Grecs, les Phé-
      nicicns surtout aicnt usé de l'écriture pour les organisations
      de la vie et      pour transmettre le souvenir des événements
      publics, tout     le monde l'accorde; je crois donc inutile d'in-
      sister. 29        Mais que nos ancètres se soient préoccupés de
      leurs annales      autant, pour ne pas dire plus encore que les
      peuples nommés         plus haut, en confiant leur rédaction aux
      grands-prêtres et aux prophètes, que jusqu'à nos jours cette
      coutume ait élé très rigoureusement observée et, pour parler
      plus hardiment, doive continuer à l'être, je vais essayer de
      le montrer brièvement!
                                  VIL              |
         Soins pris pour assurer la purelë de race des prétres.
       80 Non seulement dès l’origine ils ont commis à ce soin
      les moilleurs, ceux qui étaient attachés au culte de Dicu,
      mais ils ont pris des mesures pour que la race des prêtres
      demeurât pure de mélange et sans souillure.            31   En effet,
      celui qui participe au sacerdoce doit, pour engendrer, s’unir
      à une femme de même nation et, sans considérer la fortune
      ni les autres distinctions, faire une enquête sur sa famille,
[Es
      extraire des archives la succession de ses parents et présenter
      de nombreux lémoins?.            32    Et nous ne suivons pas cette
      pratique seulement en Judée même, mais, partout aussi où                 |
           1, 2. Voir à l'Appendice, note sur les $ 29-31.
                                         AOTOE         À’                                              8
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   VI 28 ‘Or pèv oôv map” Alyuntloic                                         te ral Babu-
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recte) j| 29 5 Get inser. Gutschmid (si oportet Lat) {| 30 1 =oicw
Nicse : zoftuy          ||   4 Grausvet         Nicsc : Staudverv            [|     81 4     cyetov
Gutschmid : äg{aiuv || Aaufévovra ed. pr. : kxuGdyovras.
 9                                LIVRE 1
 se rencontre     un   groupe     des   nôtres,   les prêtres     observent
 rigoureusement cette règle pour les mariages. 33 Je parle
 de ceux d'Égypte, de Babylone et de tous les autres pays du
 monde où les hommes de la race sacerdotale peuvent être
 dispersés. Îls envoient à Jérusalem le nom patronymique de
 leur femme avec la liste de ses ancêtres’ en remontant, et les
 noms des témoins.         34    Si le pays csl en proie à la guerre
 — comme        le fait s'est produit souvent        lors des     invasions   :
d’Antiochos Épiphane, de Pompée le Grand et de Quintilius
Varus!, et surtout de nos jours— 35 ceux des prêtres qui
surviventreconstituent denouveauxlivrets à l’aidedes archives?
et vérifient l’état des femmes qui restent. Car ils n’admet-
tent plus -celles qui ‘ont élé prisonnières, les soupçonnant
d'avoir eu, comme il est souvent arrivé, des rapports avec un
étranger*. 36 Et voici la preuve la plus éclatante du soin
exact apporté dans celte matière: nos grands-prètres, depuis
deux     mille ans, sont nommés,           de père en fils, dans        nos
annalest, Ceux qui contreviennent le moins du monde aux
règles précitées se voient interdire l'accès des autels ct la par-
ticipation aux autres cérémonies du culte.
                                VIN
        … - Les livres saints ; respect qu’ils inspirent.
   37 Par une conséquence naturelle, ou plutôt nécessaire
— puisqu'il n’est pas permis chez nous à tout le monde
d'écrire l’histoire ct que nos écrits ne présentent aucune
divergence, mais que seuls les prophètes racontaient avec
clarté les faits lointains et anciens pour les avoir appris par :
une inspiration divine, les fails contemporains selon qu'ils
se passaient sous leurs yeux, — 38 par une conséquence
     1. Quintilius Varus, gouverneur    de Syrie, élouffa la révolte qui
éclata après la mort d'Hérode (4 av. J.-C.).                  ‘     ‘
 - 2. Les « livrois » (ygéuysaza) sont des généalogies particulières,
extraites des archives, et que conservait chaque famille saccrdotale.
   3. Cf. Antig., II, 12, 2; XI, 10, 5; Mischna Keloubot, 11, 0.
Ge qui n'empêcha pas Josèphe lui-même (qui était prêtre) d'épouser
cn premières noces une captive (Vita, 414).                   -
   4. Ailleurs (Ant, XX, 10, 1) Josèphe compte 83 grands-prètres
depuis Aaron jusqu'au temps de Titus, mais il ne les énumère pas
et l’on ne voit pas à quelles annales il est fait ici allusion.
                                    AOTOE          À’                                        9
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      VIIL, 37         Eîkétoc oùv,          p@klov        8è ävayratac,            —      te
LATE      ToO ouÿyphperv           adreEouotou           râdw      bvroc uÂTE TwbG
. v    toîc     ypapouévois Évobonc               étapovlasc,          XX       pôévov     Tôv
 mpopqrôv          Tà     pÈv     ävoTato          kal     Tahkatétata          Kkat&      Tv
 éninvorav        thv ànd ToO         BeoD     uaBévrov, tù SE ka@” aÿtobc
 dG      éyéveto oapôs            cuyypapévrov,             —      38      où      uuptéèec
     $& 38-42 exscripsit Eus. list. cccl. IIL, 10.
       335 << yaussie Niese (nuplae Lat) : yeyeauuévns (ynuauéine
  Naber) {| 35 2 Gppeiror coni. Gutschmid : aptaluwv [| 3 yeduuxrx
  Gutschmid      : Yet            I &4 Ex ed. pr.: ëxi |] 5 Yeyovuiav cd. pr.:
  pevoradiv 1186 à apyusosts 5 L (pontifices Lat), ifspeis coni. Holwerda |
  $ ot      Dindorf : zoïç . rot; —       ôtioïv     (delclo     yévorro    els)   ragxñästy
  Niese || 37 1 Hic cap. 8 inchoavi, quod perperam edd. a $ 38 (05
  nez) incipiunt {| 3 +05 ouyysiger” Niese (vel ro yppsiv): +0
  broypdgev || 4 pévov ed. pr. : pévor.
  10                            “LIVRE      I
  naturelle, dis-je, il n'existe pas chez nous une infinité de
  livres   en   désaccord   et en    contradiction, mais      vingt-deux
  seulement qui contiennent les annales de tous les temps
  et obtiennent une juste créance. 39 (Ce sont d'abord
  les livres de Moïse,      au nombre de cinq,        qui comprennent
 les lois et la tradition depuis la création des hommes
 jusqu'à sa propre mort. C'est une période de trois mille
 ans à peu près. 40 Depuis la mort de Moïse jusqu’à
 Artaxerxès!, successeur       de Xerxès        au trône de Perse,    les
 prophètes qui vinrent après Moïse ont raconté l’histoire de
 leur temps en treize livres?. Les quatre derniers contiennent
 des hymnes à Dieu ct des préceptes moraux pour les hom-
 mes®. 44 Depuis Artaxerxès jusqu’à nos jours tous les
 événements      ont été racontés,    mais on      n’accorde pas à ces
 écrits la même créance qu'aux précédents, parce que les pro-
 phètes ne se sont plus exactement succédé,              42    Les faits
 montrent avec quel respect nous approchons nos propres
 livres. Après tant de siècle écoulés, personne ne s’y est permis
 aucune addition, aucune coupure, aucun changement. II est
 naturel à tous les Juifs, dès leur naissance, de penser que ce
 sont là les volontés divines, de les respecter, et au besoin de
mourir pour elles avec joie. 43 Aussi l’on a vu déjà beau-
coup d’entre eux en captivité supporter les tortures el tous
les genres de mort dans les amphithéâtres pour ne point
prononcer un seul mot contraire aux lois ct aux annales qui
les accompagnent. 44 Chez les Grecs, qui en supporterait
autant par un tel scrupule? Même pour sauver tous leurs
   1. Josèphe a en vue le livre d’Esther.
     2. Même chiffre, Ant., X, 2, a.
    3. On a discuté sur l'identification des 17 livres qui composent,
 avec le Pentateuque, le canon de 23 livres adopté par Josèphe. Voici
 la liste de Gutschmid : 4 anciens prophètes (Josué, Juges avec Ruth,
  Samuel, Roïs), 4 nouveaux (Isaie, Jérémie, Ézéchiel, Petits pro-
 phètes), 5 hagiographes (Job, Danicl, Chroniques, Esther, Esdras),
 4 livres lyriques et moraux (Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Can-
tique). Le chiffre de 22 se retrouve encore ailleurs (Méliton, Ori-
gène, saint Jérôme). Mais co qui est caractéristique c’est que la listo
de Josèphe concorde avec la division de la Bible grecque (où Ruth
est rattaché à Juges ct les Lamentalions à Jérémie) tandis que la tra-
dition palestinienne compte 24 livres. Hælscher (dans Pauly-Wis-
sowa, p. 1996) voit là une nouvelle prenve de la dépendance de
Josèphe vis-à-vis de l'érudition judéo-alexandrine.    °
                                    AOTOEZ A                                              10
BuBAlov etol map” fuiv äovpphvov kal paxouévov, Bbo ÊE
péva npèG totc etkoot fiBAla, to0 mavrèc Exovta xpévou
Tv voypaphv, Ta uKalog nemoteupéva.       39 Kai Toë-
 rov névre        pév    Éotr     Moucéoc,     à toûc te véuouc nepiéyxer
 kal tijv àm            ävBpunoyovlas        Tapébootv           péxpe th             abtod
 rekeutfc"        oÛtoc     8     ypévos     àmolelner           tpioyulov            8Alyou
  ëxôv.   40 “Andôë rfc Movoéoc teeutfe péxpis "Apra-
  EépEou to0 ueta épEnv Mepoëv Paoukéoc, oi uerà Mou-
  ofjv npopfror Tà Kat” abTobs TpaxBévTA ouvéypapav Ëv
  rpiol kal Séka BiBAlorc: ;Tà dE Aoumd TÉooapa buvouc eig
  rdv Bebv kal toîs &vBpénoic ÉnoBñkac to0 Biou nmepiéyer.
  41 ‘And 6 ’AptrabépEou péypr toD kaB” fuêc xpévou
  YÉypanttor pév Ekaota, nloteos à oùy éuolas fElotar
  roîc np abräv tk td ph YEVÉOBaL Tv Tôv npopnrëv
  &kpiBf StaSoyhv.    42 Afflov 8 Éotiv Epyo, nc Mueic
| npéoupev roîc Îôtors ypéuuaoi tocoûtou ykp alävos fèn
 TapoynkétTos            oùtE     npoobeîval         ti     oùbèv        oÙte     àpeleîv
 abtêv     oÙte         petaleivar     retéAunkev,            nêor       Ôë     oùuputév
 Zonwv   edBbc      ëk    npotms      yevéoeoG            ‘loubaloig      tb     voulZeiwv
 adt& Beo0 Séyuata Kkal Toûtorc Éuuévetv ka Ünèp aütäv,
 el Béor, Bvhoreuv fôË£mc. 43 “Hôn oûv noÂkol nolkéktc
 Ebpavtar Tôv aiyuakbtov                   oTpÉbAaG Kkal ravrotov Bavétav
 rpérouc     èv         Betpotc      Ünouévoutec            nt      té        unôèv     pfua
 mpoéoor      Tapa         Tobg     vépous     kal    TG         UETX     TOUTE          ävot-
 ypapés.  44 °O ris &v Ünouslvetev EAñvav Ünèp torob-
 tou : SA où8” Ünép To) Kat névra Tà rap” abTois ui}
    38 4 Osïa rentar. Eus. fort. recto (cf. & 4a} |] 39 à <e véuouç Eus. :
 yevoudvous L || 4 GAiyoy Eus. : éXiyw L || 40 1 uéypt Gutschmid
 (usque ad Art. Lat) : uéype ris |] 4 7x Ôè houxù sécoapa (scil. fu6} ia)
 — raguyer scripsi: af DE hourai réoaages — reprépouatv || 42 à r£d-
 auev +, ny. Eus.: su. y. remiotedaauev L' || 5 Ex rpcins Eus.: êx
  <is rpuens L [| <ô vouixev Eus. : ovouäxerv L || 44 1 6 vis ed, pr. :
  Bone || Srauelvetev ed. pr. : Erouéverey || votoÿros scripsi (aliguid tale
  Lat) : aÿto5 L, aëzoë Naber, <@Y aÿ<o5 Ilolwerda                       || 2 uï inserui.
  il                               LIVRE   I
   écrits aucun n'affronterait le moindre dommage... 45 Car
   pour eux, ce sont discours improvisés suivant la fantaisie de
   leurs auteurs. Et cette opinion, ils l’appliquent avec raison
  aux historiens anciens, puisque de nos jours encore on voit
  des auteurs oser raconter les événements sans y avoir assisté
  cn personne et sans s'être donné la peine d'interroger ceux
  qui les connaissent. 46 Certainement sur la guerre même
  que nous avons euc récemment, des auteurs ont publié de
  prétendues histoires sans être venus sur les licux ou s'être
  approchés du théâtre de l’action. Mais d’après des on-dit, ils
 ont réuni un petit nombre de faits, et les ont décorés du
 nom d'histoire avec une impuglence d’ivrognes!.       =
                                     IX
                   Apologie de sori Histoire de la guerre.
       47   Moi,    au contraire, et sur l’ensemble de la guerre et
 sur le détail des faits, j'ai écrit une relation véridique, ayant
 assisté en personne à tous les événements. 48 Car j'étais
 général de ceux qu’on appelle chez nous les Galiléens tant
 que la résistance fut possible, puis, capturé, je vécus prison-
 nier dans le camp romain. Vespasien et Titus, me tenant
sous leur surveillance, m'obligèrent à être toujours auprès
d'eux, enchaîné au début ; plus tard,. délivré de mes liens,
 je fus envoyé d'Alexandrie avec Titus au siège de Jérusalem.
 49 Pendant ce temps pas un fait n’a échappé à ma connais-
 sance. En effet, je notais avec soin non seulement ce qui se
 passait sous mes yÿeux dans l’armée romaine, mais encore
 les renseignements des déserteurs que j'étais seul à com-
 prendre. 50 Ensuite, dans les loisirs que j’eus à Rome, la
préparation de mon histoire entièrement terminée, je me fis
aider pour le grec par quelques personnes et c’est ainsi que
je racontai les événements pour la postérité, Il en résulta
pour moi une telle confiance dans la véracité de mon histoire
qu'avant tous les autres je voulus prendre à témoin ceux qui
    1. Je crois avec Thackeray (Josephus, I, p. 181) que Josèphe fait
ici allusion non à l'Histoire de Juste de Tibériade (Vita, 336 suiv.)
mais à des histoires bâclées pour la circonstance par des auteurs
grecs ou latins, ct qui n’ont pas laissé de trace.
                                  AOTOË          A        .                        L
 épavioBfvor ouyypéuuara Tv. tuyobaav          Ünootioetat
 BléBqu'   45 Adyous yap aûtTà voullououv elvat kaTà Tv
 TôV Ypaévrov       fobAnoiwv Écyebtaouévouc kal. ToUto
 êtkalog kal nepl Tôv nalmiotépov ppovoDaiv, ÉTELÔ kal
 Tôv vOv éviouc 6pGaor toÂpôvVTAaG Tepl Tobtov ouyypébpetv,
 oc uit” aûtol Tapeyévovto pñte nmuBéoBar napt Tôv
 eidétov Épdotiupñänoav.     46 ’Auéket ral nepl to0 yevo-
 pévou     vüv    fuiv    Tolépou       TivÈèc       Îotopiac       Émiypéiavtec
 ébevnvéxaoiv obt’ Eic Tobc TéTouc napabaldvres, oùte
 mAnolov toûtov Tpattopévov npooekBévtec, &AX Ëk Top-
 oxououdtov        8Alya ouvBévres T8 fc foroplac êvéuart Alav
 àvuddc Évertapolvnoav.
 IX        47: Eyd 6ë kal mepi toU nokEpou Tavrèc kal mepl
 rôv      (Ëv) abt® rati uépos yevouévav &Anôfñ tv &va-
 ypabv      ÉToumoénnv,          Tois    npéypaoiv        adtds äTaot          Txpa- :
 tuxbv. 48 Éctpathyouv uèv yäp Tôv map” uiv Pot
 Aatov évoualoutuav Éoc àvtéxetv Guvarèv Âv, Éyevéunu
 St: mapà        ‘Poualois   oukinpBelc              aixuélotos"       kal    pe   ë1ù
 pularfic Oüronactavds ral Tiroc Éyovtec &et mpocedpeberv
   adtoîe fuéykacav, td uèv.npôtov Gsbepévov, abBis à
  Avbetc ovvenéupünv ànè rs ’AleEuvôpetus Tir npèc
  -mv lepooolbuov Tokopklav.    49 ?Ev & ypévo [yevo-
   pévnv] Tôv npatrouévov oùk Éotiv 8 vu Epv yvGouv
_ dépuyev” kal yäp Tà Kat Td otpaténedov rè ‘Pouatov
 8pôv émueAdc            &véypapov,       kal.Tà         napà Tôv arouékov
 dnayyeAépEva            uôvos    aûtèc      ouvlev.          50     Eîra     oxofic
 èv rfi    ‘Poun     AoBduevos,         néons        por Ts        Tpayuatelas      Ev
 napaokeuf yeyevnuévns, xpnoëuevéc Tior npèc Tv ‘EAAN-
 vtôa     poviv      ouvepyois,     oftoc        Émounoéunv          Tôv     nmpébeov
 Tv mapéboouw. TogoOtov $£ por mnepuñv Bépoos This
 &Anbetacs, &ote npôtous névrov Tobs abtTokpétopas ToD
 nokéuou yevouévoug Oeonagiavèv Kal Tirov       ÂElaox
    44 3 xsgakoñvar coni. Naber [| 47 a ëv add. ed. pr. | 49                             1
 ysvoutvry seclusit Hudson.
  12                    -      LIVRE   I
 avaient commandé en chef dans la guerre, Vespasien et
  Titus. 51 C'est à eux les premiers que je donnai mes
  livres et ensuite à beaucoup de Romains qui avaïent parti-
 cipé à la campagne; je les vendis d'autre part à un grand
  nombre des nôtres, initiés aux lettres grecques, parmi
 lesquels Julius Archélaüs!, le très auguste Hérode?, et le
 très admirable roi Agrippa lui-même. 52 Tous ces per-
 sonnages ont témoigné que je m'étais appliqué à défendre
 la vérité, eux qui n'auraient point caché leurs sentiments ni
 gardé le silence si, par ignorance ou par faveur, j'avais tra-
 vesti ou omis quelque fait.
                                   X
                      Réponse à ses adversaires.
       53   Cependant certains personnages méprisables ont essayé
 d'attaquer mon histoire, y voyant l’occasion d’un exercice
 d'accusation paradoxale ct de calomnic $, comme on en
 Propose aux jeunes gens dans l’école; ils devraient pourtant
 savoir que, si l'on promet de transmeitre à d’autres un récit
 véridique des faits, il faut d’abord en avoir soi-même une
 connaissance exacle pour avoir suivi de près les événements
 par soi-même ou en se renscignant auprès de ceux qui les
 savent. 54 C'est ce que je crois avoir très bien fait pour
 mes deux ouvrages, L'Archéologie, comme je l'ai ditt, est
  traduite des Livres säints, car je tiens-le sacerdoce de ma
  naissance ct je suis initié à la philosophies de ces Livres.
 55 Quant à l’histoire de la guerre, je l'ai écrite après avoir
 été acteur dans bien des événements, témoin d’un très grand
nombre, bref sans avoir ignoré rien de ce qui s’y est dit
ou fait. 56 Comment alors ne point trouver hardis ceux
qui tentent de contester ma véracité? Si même ils pré-
tendent avoir lu les mémoires des empereurs, ils n’ont pas,
du moins, assisté à ce qui se passait dans notre camp à
nous, leurs ennemis.
                                 XI
                       ” Division du sujet.
    57 Cette digression m'était nécessaire parce que je vou-
lais faire voir la légèreté de ceux qui font profession d'écrire
  1,2, 3, 4, 5. Voir la note à 'Appendice.
                                          AOTOË        A                                          12
 Aabeîv péprupas.     51  TMpérouc yap Sora Ta BiBAle, ka.
 per’ Ékelvouc moÂloïc pèv ‘Poualov tot ouurenokeunKéct,
 Tootc ÔÈ Tôv fuetépov éninpaskov, ävôpéor kal fc
 EAinvuis coplac peteoynkéauw, dv éotuv ‘lobltoc Apyxé-
 Acoc,    “Hpéôänc        8 oepvétaroc,               (kal)        aütoc          8        Bauuaoté-
 tatos     Bacudebc ’Ayplninas.                  52        Oôtor       pèv        oÙv       änavtec
 Epaprépnouv, ët rfi &AnBetas mpobornv Emuekc, où .
 &v Ünogtedéuevor Kat ownfoavtes, et tu Kat” &yvounv À
 xapiBépevos uetéBnka tôv yeyovétov | rap£lirov,
   À 53 allo SE rives üvBpanor étaBgAAEUN pou Tv
 otoplav Émkexetphraov, &onep Ev oxoÀff petpaklou yüu-
 vaopa     TpokeîoBar       voulZovtes                katnyoplac             mapañéEou           Kal
 BtaboAñs, déov éketvo yiyvhakeiv, dre 8et tv &A lois Tap&-
 Sootv npébeov &AnBiwiv Émoyvobpevor adrèv èniotacbar
 tata npétepov àkpiBGc, À TapnkokouBnrkéta toc yEyo-
 véoiv napà Tôv slôérov muvBavéuevov,        54 “Onep y
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 telag" Tv pv yép &pyaoloyiav, &onep Épnv, Ëk Tv
 lep@v Ypauuétov ueBnpuñveuxe, yeyovdc fepedc Èk yévouc
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 yevéuevos,        8Auc    GE    vôv        AryBEvrov              À   TnpaxBévrav               où’
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 érukexepnkétac, 0 kâv Toîc Tôv abtokpatépov Ürouvr-
 paoiv Évruyeiv Aéyooiv, &AÂ où yÿe kal totc uETÉpouc Tv
 &vrinmokepoüvtrav TPÉYUAOL TapÉTUxOv ;
    XI 57 Mepl pév oËv tobtov âvaykalav érouoéunv tv
 mapékbaov, ÉmonuivaoBar BouAéuevos Tôv Enayyelkoué-
 vov tk      Îotoplac ouyypépeiv Tv                        edyéperav.                 58     ‘Ikavôc
    51 1 Éduxx Nicse : Gidemxx (à Eôwxa Ilolwerda) [| 5 xai add.
 Hudson |} 52 3 et ed. pr. : % |] 53 5 &krwñy scripsi (nec obstat vera-
 cium Lat}: ahndv@v |] 84 4 uelneuriveurx Oberthür : usdeounveuxe.
                                                           Fat
 13                              LIVRE    I
 Phistoire.    58    Après avoir montré suffisamment, je pense,
que la relation des choses antiques est un usage           traditionnel
chez les Barbares plutôt que chez les Grecs,               je vais dire
d'abord quelques mots contre les gens qui                   essaient de
prouver la date récente de notre établissement              par ce fait
qu’aucuno mention de nous, suivant eux, nese trouve dans
les historiens grecs; 59 ensuite je fournirai des témoi-
gnages en faveur de notre antiquité tirés des écrits d’autres
peuples, et enfin je montrerai que les diffamateurs de notre
race sont tout à fait absurdes dans leurs diffamations.
                                   AH
        Les historiens grecs ne mentionnent pas les Juifs
               parce qu’ils nè les connaissaient pas.
  60 Or donc, nous n’habitons pas un pays marilime!, nous
ne nous plaisons pas au commerce, ni à la fréquentation des
étrangers qui en résulte. Nos villes sont bâties loin de la
mer, ct, comme nous habitons un pays fertile, nous le cul-
tivons avec ardeur, meltant surtout notre amour-propre à
élever nos enfants, ct faisant de l'observation des lois ct des
pratiques picuses, qui nous ont été transmises conformément
à ces lois, l'œuvre la plus nécessaire de toute la vie.          64   Si
l'on ajoute à ces raisons la particularité de notre genre d'exis-
tence, rien dans les temps anciens ne nous mettait en rela-
tions avec les Grecs, comme les Égyptiens, qui exporlaient
chez eux des produits et importaient les leurs, ou comme les
habitants de la côte phénicienne qui s’adonnaient avec ardeur
au petit et au grand commerce par amour du gain?. 62
D'autre part, nos ancêtres ne se livrèrent pas non plus à Ja
piraterie comme d’autres, ou à la guerre par le désir de s’agran-
dir, quoique le paÿs possédatdes dizaines de milliers d'hommes
qui ne manquaient point d'audace. 63 Voilà pourquoi
les Phéniciens, qui sur leurs vaisseaux venaient trafiquer en
Grèce, furent de bonne heure connus eux-mêmes et firent
connaître les Égyptiens et tous ceux dont ils {ransportaient
    1. L'Etat juif n’a en effet atteint la côte méditerranéenne que très
tard, sous l’Hasmonéen Simon et le judaïsme ne prédomina jamais
dans les ports palestiniens.
  2. La médiocre place que la navigation occupait dans la vie d'Israël
                                          AOTOE          4’                               13
 8 pavepév, 86 oluou, TENOMKÈG                            ETL nétpudG ÉdTuw À mept
Têv nav        àvaypaph Trois Bapbépois u&Akov ñ vois
“EAnot, Botlouat puxp npétepor StalexBfivor npdG Todce
ÉTuyxetpoOvtac véav fuôv &nobpalvetv vhv katTéotTaouw ëk
tof pnôèv nepl fuôv, &ç paaiv Éketvor, AEkEX Ba map
ToiG ‘EAnvikoîc ouyypapedouw.    59 Etta 8 vèc uap-
Tuplas The &pxotétntos Ëk Tôv rap” &Alotc ypaupétov
Tapébao      kal Toùc           BeBlacpnunkétas                 fudv .Tù       YÉVOG   àTro-
8etEc Atav &Xéyog Baudpn uoOvtac.
   XIT 60 ‘Hyeïc totvuv oùte yépav otkoQuev mapéArov
oùr” éuroplaic Xafpouev où8ë taîc npèc Aou 8tù Toto
érmuElorc,          8          eiol    uèv       fuêv         at néÂeG        uakpkv    à&nd
Bak&oons évoriouévon, Xépav 8è àyaBiv vepéuevor TabTnv
ékrovodpev, péliota 8h névrov nepi nauSotpoplav pilo-
kakoOvteG          kal    td        puA&TTEw       Toùc        vépouc,       kal tv    Kat:
roûtous napañesouévnv EdoéGetav Épyov àvaykouétatou
nautèG oO Blou nenoumuévor. 61      Mpogobanc totvuv
roîic    elpnuévois           Kal     «fic mepl         Tèv    Blov    uv       iéétnroc,
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 map” aüräv ÉEayépeva kal Tps abtobc eloayéueva, toîc
SE tv rapélov This Poulenc kaToukoO qu ñ nepl Tèc
karmAelac          Kai mepl Tàc Éurroplus omouëêr]                       à    td pdoxpn-
uotelv,       62         Où    uv         oùôè    npèc Anotelac,             &onep     &Alor
TiwÉG,    À td      mAéov           Eye      &EtoOutec          eic     nohépouc       ëtpé-
Tnoav uv of Tatépec, katrou nolMàc 1fc xépas Éxodans
uptéôac &vôpäv oùk étéAuov.    63 Arà Toto Polvikec
Uèv abtol Kat” Éuroplav troie “EAlnauw énetonAéovtec
£bBdc     ÉyvéoBnonv,                kal 82 êketvov Aîyéretior, kal mévtec
&p” v      Tov péprov               eic rod “EAAnvas diekéutibov, UEyéAX
   58   2 6: Gutschmid : üs 67e |} 59 4 akôyws Hudson: èv +nïs Àdyo!s
I 60     4 àrwrioutvar Budacus cf. $ 68 || 64 3 %v, +8 inser. ed. pr. ||
62 2    afioÿvres els roMluous Boysen (amplius habere concupiscentes ad
bella   conversi Lat) : àf:0% soeuoïyes,
 14                                LIVRE   I
les marchandises chez les Grecs à travers des mers immen-
ses. 64 Ensuitcles Mèdes et les Perses révélèrent leur exis-
 tence par la conquête de l'Asie, ces derniers mieux encore
par leur expédition jusqu’à            l’autre continent. Les Thraces
furent connus grâce à leur proximité, les Scythes par les navi-
gateurs du Pont-Euxin.   65 Bref, tous les peuples rive-
rains de la mer, tant à l’orient qu’à l'occident, se firent
plus facilement connaître aux auteurs qui voulurent écrire
l'histoire, mais ceux qui habitaient plus haut dans les terres
restèrent la plupart du temps ignorés. 66 Nous voyons
que le fait s’est produit même en Europe, puisque Rome,
qui depuis longtemps avait acquis une telle puissance et
dont les armes étaient si heureuses, n’est mentionnée ni par
Hérodote ni par Thucydide, ni par un seul de leurs contem-
porains; ce fut longtemps après et avec peine que la connais-
sance en parvint chez les Grecs.     67 Sur les Gaulois et les
Ibères telle était l’ignorance des historiens considérés comme
les plus exacts, parmi lesquels on compte Éphore, que, dans
sa pensée, les Ibères forment une seule cité, eux qui occupent
une si grande portion de l'Occident ; et ils ont osé décrire et
attribuer à ces peuples des mœurs qui ne correspondent ni
à des faitsni à des on-dit.     68 S'ils ignorent la vérité,
c'est qu'on n'avait point du tout de relations avec ces peu-
ples; maïs s'ils écrivent des erreurs, c’est qu'ils veulent
paraître en savoir plus long que les autres. Convenait-il donc
de s'étonner encore si notre peuple aussi ne fut pas connu de
beaucoup d'auteurs et n’a pas fourni aux historiens l’occasion
de le mentionner, établi ainsi loin de la mer et ayant choisi
pareil genre de vie?
                                    XIII
           Mais les peuples voisins témoignent de noire anliquité.
      69      Supposez   que   nous voulions,   pour   prouver   que la
race des Grecs n’est pas ancienne, alléguer que nos annales
n'ont point parlé d'eux, nos adversaires n'éclateraient-ils pas
ressort de la pénurie des informations de la Bible sur la marine; cn
dehors du récit des entreprises de Salomon et de Josaphat sur la Mer
Rouge et des mentions du trafic phénicien, les seuls textes de quel-
que étendue qui concernent la mer sont Jonas, i-n et lo Psaume 107,
23-32.
                           AOTOX À'                      1Â
  neÂdyn talpovtes.     64   Mfôor ôt peta Tata kal Mépoar
  Pavepol katéotnaav TñG ’Aclac ÉnépEavtec, ot 8 ka
  UÉXPE TAG Étépac Ânelpou [Mépoa] orpareboavtes, Opêkec
  SE GLù yeutovlav kal td Zkubtkèv nd Tôv etc tdv Mévrov
  ÉyvooBn nAeévrov:      65 Bloc Yäp ämavtec ol Tapà Tv
  Bélatrav,         kal Tv   npèc Tate ävatohatce kal TV                  TPOTEOTNÉ-
  PLOV, KaTOUKOVTES Toi ouyypépeuv tt Boulouévois yvopt-
  uéTepor katéotnoav, of 8ë Tabtne évotépo Tàç olkhoetc
  Éxovtecs     èni    nAstotov      fyvoñBnoav.         66        Kal    toûto      pal-
  vetat   kal nepl tiv           Eëpénnv       ovuBebnkéc,          ënou       Ye Ts
  ‘Poualov néÂeoc,           ToLoiTnv Êk pakpoO Sbvauev                 KEKTNUÉVNG
  kal rotabtag npébeg               katopBoÿonc Tokeutkéç, où8° “Hpé-
  Sotoc    oùte      Ooukuëlôns       oÙte   rav   pa        ToÛTtoLs YEvouévov
  OÙÔE Etc Éuvnuéveuxev, 8AV dE note koi uékts atôv eîc
  toùc    “Elnvas        f   yv@otc     SEERABEV.            67    Mept       pëv    yp
  Dokatèv te kal TBfpav. obtoc fyvénaav ot SokoDvtec
  &kplÉédtator ouyypapete, Gv Eotuwv “Epopoc, &ote nékiv
  oetar      ulav    elvor   tobc    “lénpag, Toùc tocoDto               uépos      Th
 Éoneplou      yfc     katoikoQvtac:         kal tk     HÂTE Yevépeva               Tap°
 aûtots Éln uñte Aeyéueva ypépeuv &c Ekelvov                            arotc xpo-
   uévov étéunoav.      68 : Attiov ë to0 uèv uh yiyvéokerv
. TéAnBËs td Alav &venipuerov, ro0 5ë Yp&petv weuôf Tè
   BobÂsoBat Sorkeîv tt nAëov tôv &llov foropeiv. Mc oùv
  Er Boauuéüerv npocfkev, Et undë tù uérepou Efvoc
  ToMoïc Éyiyvéoketo, unôë this v toîc ouyypépuao uvhuns
  &popuhv Tapéoyxev, oftoc pèv àänokiouévou rs Buéoanc,
  oütoc E Broreberv nponpnuévov :
     AUIL 69 épe rolvuv fuêc 8&Erodv rekunplo yxpfoba
  mepl tôv ‘EAfvov, &te ui Taloibdv 2ctiv aëtav xd YÉvos,
  T£ unOëv Ev Taîc fuetépuic &vaypapatc nepl adtäv
   64 3 êtécas Hudson (alteram Lat) : fuetécas               || Ilégsa delet Hol-
 werda |] 4 axô L, brô coni, Niese || 65 2 <hv agosssnécioy Gut-
 schmid: moûs +nv Éoztgiov || 5 éyvorOnoxv ed. pre: fyvénox                    || 66 4
 059? Niese : 050” 6.
                                                                          -
                                                                         Ÿ
  19                              LIVRE    I
  de rire, apportant, je pense, les mêmes explications que je
  viens de donner, -el, comme témoins de leur antiquité, ne
  produiraient-ils pas leurs voisins? C'est ce que je vais moi-
  mémeessayerde faire. 70 J’iinvoquerai surtout les Égy ptiens
  et les Phéniciens, dont on ne saurait récuser le témoignage ;
  il'est notoire, en effet, que les Égyptiens | sans exception, et
  parini les Phéniciens ceux de Tyr', avaient à notre égard les
  plus mauvaises dispositions. ‘74 Des Chaldéens je ne sau-
  rais en dire autant, car ils furent les ancêtres de notre race
et, à cause de cette parenté, ils mentionnent les Juifs dans
  leurs annales. 72 Quand j”J'aurai apporté les cautions four-
  nics par ces peuples, je ferai connaître aussi les historiens
  grecs qui ont parlé des Juifs afin d'enlever à nos envieux le
  dernier prétexte de chicane contre nous.
                 XV
                   Témoignage de l'Égyptien Manéthôs.
    73 Je commencerai d'abord par les écrits des Égyptiens.
 Je ne puis citer leurs livres mêmes : maïs voici Manéthôs?,
 qui était de race égyptienne, auteur manifestement initié à la
 culture grecque, car il écrivit en grec l'histoire de sa patrie,
  traduite, comme il le dit lui-même, des tablettes sacrées,
  et sur bien des points de l'histoire d'Égypte’ il reproche
  à Hérodote d'avoir, par ignorance, altéré la vérité,             74    Donc
  ce Manéthôs, au second livre de l’Ilistoire. d'Égypte, écrit
  ceci à notre sujct. Je citerai ses propres paroles, comme si
  je le produisais lui-même comme témoin‘:                  75      « Touti-
       1. D’après Ezéchiel xxxvi, 2, Tyr aurait applaudi à la destruction
  de Jérusalem. À une époque plus récente, les Tyriens de Kydasa
  furent pour les Galiléens de mauvais voisins (Bellum, IV, 2,3 $ 111)
  et en 66 Iles gens de Tyr massacrèrent un grand nombre de Juifs
 (Bellum, X], 18, 5 $ 458).
    a. Le Laurentianus emploie le plus souvent la forme Manéthon
 quia passé dans usage, mais Josèphe a écrit Manéthôs, que le
  copiste a laissé subsister $ 228, 287, 288,   2y6, 300.        AManéthés   est
  attesté depuis le im siècle av. J.-Ch. (Hibeh Pap., n° 52); le mot
  signific peut-être « Vérité de Thot » (Spiegelberg, Orient. Literaturz.,
  1928 et 1929).     :
     3. Les $ 75-82 sont un extrait textuel de Manéthôs, de première
  ou seconde main, peu importe.
                                                                                   —
                                AOTOE    A’                              15
 Eipfobar     &p’-oùxi mévroc     Av kuteyélav, adtas, oluar, TR
 ÜT    ëuoQ   vov   elpnuévas    koulloutec  aitias kal éprupac
 &v toc rAnotoxépous Tapelxovto to aTäv äpyatétntos;
 70 K&yà rolvuv Tetpécouat toto moueîv* Aiyuntliois yàp
 kal PoiviEr péliora 8h Xphoouar uépruaiv, ok äv Tivoc
 &G pevôfi thv uaptruplav StaB&AkerLv BuvnBévroc: palvoutat
 vap kat 8h péliota np Âuac Svouevac StateBévrec, koivfi
 pèv änavtes Alyéntiou, Poivlkov SE Téproru.       74  Mepl
 pévror Xaldalov oùk£te Taërd toDrto évvalunv äv Aéyewv,
 énel, kal toO yévous fuêv &pynyol kaBeothkaow Ka 8t&
 TV OUYYÉVELAV Êv Tais «TA &vaypapois ’louSatou uvnuo-
 vebouatv,  72   *Ortav 8è vrac Tapa  vroûtov  Tioteis
 Taphoyo, tôt ko tôv “EMivav ouyypapéov &mopavê
 roc uvunv louSatav TenomKkétac, vo unôè tTabtnv Éte
 Thv   Tpépaotv      st   Baoralvovtes     Éxooiv   TS       npèc    uâc
 &vrdoyiac,
    XIV 73 *ApEouor 5à npärov &nè tôv nap” Atyuntliois
 Ypaupétov. AôTa pèv oûv oùy ofév te Tapar(BeoBar
 räkelvav- MavéBoc 8 fu td yévos Alyünrioc, &vip tñc
 Envufis        peteoxnrds mouëelac,, àc        SAA6G Éotiv:        ÿÉypa-
  pev yüp “EMGËL povfj thv nétpiov loroplav, àk SEAtov
- lepôv, 86 pra abtéc, petappéaac, rat noAlk rdv ‘Hpé-
  Sotov Ekéyyer tTôv Atyuntiakôv Ôm” &yvolac ÉVevouévov,
  74 OStoc Ôôù Ttolvuv 8 MavéBoc èv Tf ôeutépx Tav
  Alyuntiok@v tata nepl fuôv ypéper Trapabaouar Së tiv
  AËEiv aûtoN rkafériep abtèv Ékelvov Tapayaydv uéprupa
  - $ 73-75 ox scriptis Eus. Pracp. ovang. x, 13. Cap. xiv-xv1 G 73-
 405) secutus est idem, Chron, [, p. 151-8 Schône (arm.).
    69 4 rértws L, révres Cobet || 74 4 aÿrüv Bokker: aÿr@v|] 72 x
 raçà Thackeray : rept |] 78 1 5 L, dt Eus. || 3 Mavédws Eus. (cf.
 Theophilus ad Autolycum II, 20), Mavéduv L (hic et plerumque),
 Manethon Lat |j Aiyézuos ävnp Nicse : àvnp Aty. || 5 Gérw
 Gutschmid : re rüv || 6 ispGv Eus. (sacris libris Lat) : tepéeoy L — va
 roM& L: 6$ xai nr. Eus.    || 74 r oÿros Eus. : aïrôçe L,
 16                             LIVRE    I
 maios!. Sous son règne, je ne sais comment, la colère divine
 souflla contre nous, et à l'improviste, de l'Orient,
                                                    un peuple
 de race    inconnue    eut l'audace         d’envahir     notre pays,        et
 sans difficulté ni combat s’en empara de vive force;                  76    ils
 se saisirent des chefs, incendièrent sauvagement les villes,
 rasèrent les temples des dicux et traitèrent les indigènes avec
 la dernière cruauté, égorgeant les uns, emmenant comme
 esclaves les enfants et les femmes des autres. 77 A la fin,
ils firent même roi l’un des leurs nommé Salitis. Ce prince
s'établit à Memphis, levant des impôts sur le haut et le bas
pays et laissant une garnison dans les places les plus conve-
nables. Surtout il fortifia les régions de l’est, car il prévoyait
que les Assyriens, un jour plus puissants, attaqueraient
(par là) son royaume®. 78 Comme il avait trouvé dans
le nome     Séthroïte   une ville d'une position très favorable,
située à l’est de la branche Bubastique et appelée, d'après
une ancienne tradition théologique, Avaris 5, il la rebätit
ct la fortifia de très solides murailles ; il y établit, en
outre, une multitude de soldats pesamment armés, deux
cent quarante mille environ, pour la garder. 79 Il y venait
l'été tant pour leur mesurer leur blé et payer leur solde
que pour les exercer soigneusement par des manœuvres afin
d'effrayer les étrangers. Après un règne de dix-neuf ans,
il mourut.     80 Ensuite un second roi, nommé Bnôn,
occupa le trône quarante-quatre ans. Son successeur Apach-
nas, régna trente-six ans et sept mois, puis Apophis soixante
   1. Toutimaios cost vraisemblablement la transcription du nom d'un
des deux rois Tetoumes qui    doivent   appartenir       à la fin de   la   14°
dynastie; cf. Journal Asiatique, 1910, II, p. 323 ct Ed. Meyer,
Geschichte des Allertums, I, n, 4° éd., p. 307.
   2. Manéthôs revient $ go sur la menaçante puissance assyrienne.
Mais l’époque à laquelle nous transportent les récits des & 77 et go
est bien antérieure à celle où l’Assyrie a commencé à inquiéter les
régions méditerranéennes. Maspero a supposé (Histoire ancienne, II,
p. 52) qu'il faut lire Chaldéens pour Assyriens; il est bien plus pro-
bable que le narrateur croit conformes à l’histoire les fables grecques
sur l'empire assyrien de Ninos et de Sémiramis (Ed. Meyer, L: L.,
p. 312).
   3. Le nom égyptien est Haouaril. D'après quelques-uns, il signifie
« maison de la fuite » el se rattacherait à la légende de Set-Typhon
(voir infra, & 237).                 -
                                      AOTOE       A’                               16
75      Toutiuatoc. "Ent toûtou oôk 015” 8noc Bebc àvrénvev-
dev, kal napaiéEoc ëk Tv npdc ävaroiv uepôv ävBportor
rè yévos &onpot kataBapphonvtes Ent tv yépav èctpé-
revoav kal faèloc apayntl Tabtnv katk kpétoc Ethov'                                76
kal Tobc fyeuovebaavtac Êv arf yetpooäpevor, td Aounèv
Tac     Te     Tnéketc        duÈG    Événpnoav         kal- tTù Tôv     Beûv    tepà
katéokatbav, mât à tot Émyoplois ÉxBpétaté roc Éxph-
oxvto, TobG uËv apébovtec, Tv ÔË kal T& TÉkvX Kat yuvat-
kag elc SouAelav &youtes.   77  [Mépas 5è kal Baoñéax
Eva    &E     aûrôv      énolnaav,       &   ôvoua      fv ZéAuric.      Kal oûtoc
êv tf MEuquôt kateylveto tv te ävo kal kéto xépav
Éaouoloyäv kal poupav Ëv totc Émitnôerotétots Kkata-
Aelnov ténots. Méliota GE kal Ta pds ävatrokiv Âoha-
Moato pépn, Tpoophuevoc, ’Aoauplov notè petlov loxuév-
rov,    Écouévnv          + éruBuuta + rfc aÜtoO               Baoiketac Épodov.
78   Eÿpdv 6è ëv vou® Tt® ZrBpoirn nékiv émikoipotétnv,
ketpévnv pèv npèc ävatoliv toû Boubaotitou notauoO,
kahoupévnv ” &nré tivoc &pyalas Beokoyiac Adapiv, Tabtrnv
Ekrigév te kal tToîc Telyeoiv                 dyupotétnv            Énolnoev, Évot-
kidas        aùtf     kal nAfñBoc      émATôv          els etkoot     kal TÉTOùpac
uuptéôac &vôpôv npopulariu. 79 ’EvBà êe rat Béperav
Mpxeto, Tà pÈvV outouetp@v kal uioBopoplav Tapexéuevos,
Ta     GO     kal     Tac       ébonAotuics       Tnpèc      péBov     Tôv     ÉEuBev
muelôs              yuuvébov,        *ApEuc à Évvearalôeka Etn Tbv lou
êtelebrnoe.              80     Met      Toftov         ÔË   Étepoc     éBaolAevoev
Téooapa         kal Tecoapékovta             Et        kaœlouevos      Bvév.     Mes?
     75 1 Tosciuatos Gutschmid : :03 zluato; ôvoux (ävsuos Gutsch.)
L, Eus. ; honorabile nomen Lat Eyiv:so Baothebs futv Tinaos Gvoux
ed. pr. |] 0cô; L, 6 0:06 Eus. |] 76 5 €<2s} yuv. Herwerden, fort. recte
1 77 2 Yu         ex Eddatis L (Sualitis Lat, Silitis Eus. arm, Sairne
Manctho ap. Schol. Plat. Tim. ax E et Africanum) || 4 xsaheiru
ed. pr: xatahmov L. |] 7 izdouix Bekker : Er:fuufav (sed corruptio
altior vid. an ir” ’Jouiafa aut Souuatz 3 || «dro3 Niese: aûzns || 78
1 Eedpotzr, Bernard ex Africano et Schol. Tim. supra 1.: ozizn |
4 Evorxfsas ed. pr. : Evotafaxs [| 79 1 Ev0x dE Nicse (hic autem Lat):
évô43s || 80 à Bvwy Gutschmid ex Africano et schol. Tim.: Brov L
(Banon Eus. Arm.)
 17                              LIVRE I
  et un ans, et Annas cinquante ans et un mois;     81 après
  eux tous, Assis, quarante-neufans et deux mois. Tels furent
  chez eux les six premiers princes, tous de plus en plus avides
  de détruire jusqu’à la racine le peuple égyptien. 82 On
 nommait      l’ensemble    de cette nation     Hycsos !, c'est-à-dire
  « rois pasteurs ». Car « hyÿc » dans la langue sacrée signifie
 roi, et « sôs » veut dire pasteur au singulier et au pluriel
 dans la langue vulgaire; la réunion de ces mots forme
 Hycsôs. » 83 D'aucuns disent qu'ils étaient Arabes. Dans
 une autre copie, il est dit que l'expression « hyc» ne signifie
 pas rois, mais indique, au contraire,   des bergers captifs. Car
 «hyc», en égyptien, et « hac », avec une aspire, auraient
 proprement le sens tout opposé de captifs. Cette explication
 me parait plus vraisemblable et plus conforme à l’histoire
 ancienne?. 84 Ces rois nommés plus haut, ceux des peu-
 ples appelés pasteurs, et leurs descendants5, furent maîtres
 de l'Égypte, d'après Manéthôs, durant cinq cent onze ans.
 85     Puis les roïs de la Thébaïde et du reste de l'Égypte se
 soulevèrent contre les Pasteurs ; entre eux éclata une guerre
 importante et très longue. 86 Sous le roi qu'on nomme
 Misphragmouthôsist, les Pasteurs vaincus furent, dit-il, chassés
    1. La forme véritable de ce nom (conservée par Eusèbe) parait
être “Yxoucss. Il est probable, d’ailleurs, que c’est le roi des étran-
gers seulement qui était désigné sous ce nom, Hig Shaousou, « roi
des pillards ». Cf, Maspero, Histoire ancienne, IH, 54.
      2. On no pout pas considérer le $ 83 comme une annotation
(primitivement marginale) de l'archétÿpe du Laurentianus (cf.
                                                                  & 92
et $ 98), car tout ce passage se lit ainsi chez Eusèbe, Ce sont plutôt
des corrections apportées à Manéthôs par un commentaleur auquel
Josèphe les emprunte sans bien se rendre compte de leur origine
(Ed. Moyer, Æg. Chronologie, p. 72). Manéthôs lui-même n’admct.
tait certainement pas l’origine arabe des Hÿcsos, puisque les chro-
nographes qui ont reproduit sa liste des rois pasteurs l’intitule
                                                                  nt
Dolvires Elvor Baskets.                          .
   3. Les $ 84-go sont non plus une citation textuelle, mais
                                                              un soi-
disant résumé de Manéthés, emprunté à une autre sourco
                                                             ct celte
source était négligente ou mal informée : 1° parce qu’elle
                                                                parle
d’Avaris comme s’il n’en avait pas été question ; 2° parce qu’elle
attribue la prise de cette ville à deux rois plus tardifs (cf. $ 95} et
non au véritable conquérant Amôsis,        Le
   4. Transcription fautive de Menkheperra Thoutmes (Thoutmes
UD.                       sd           ee
                                                   AOTOE             A’         .                               17
      8v &Aloc ’Anayvàc ÊE, kal tpiékouta Etn kal ufñvac énté.
      “Eneura          ÔË      Kat     Anopic                 Ev     kal     ÉEhkovta             Ka     ’Avvàc
      mevthkovta kal pfiva Eva. 814 ‘Ent nâor ôë kal *Aoatc
      EvvËa kal Teocapékovta kal ufvac 860. Kat oûror pèv EE
      ëv adtoic éyevhBncav npôTtot &pxovtec,. moBo0vrec &et
      kal p@klov rfc-Atyénrou éEüpar tv fllav.      82 ’Eka-
      Acîro       GE To         oûurav           adtäv        EBvoc        “Ykgbc,          Tolto       SE èdTw
      &        Paoiets        noupévec. »°               vd        yäp     Bk       kaË”    Iepav       YAGooav
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      katk Tv kouwv SéÂektov, kal ofte ouvriBÉpEvov ylveTou
      Yrabc.             83         Tivès        8E Aéyouotv               aëtobc           “Apalac :elvou.
      Ev 8 &Ao àvruypéhe où Baotets onualvecbar CUS ST
      Ok mpoonyoplas, SA toëvavtiov alyuaæléTous Enho0abar
      Touuévas tb yap Jk néw Aîyunriorl kal rè Bk Baou-
          véuevov        aixuahôtous                pnr@c            pnvbeuv'kal             robto. B&M ov
                    por palvetar kal nolaâc
          miBavhrepév                                                                 iotoplag ÉxéuEvov.
          84     “Toûtous           Tobc         npokatTovouaouévous                        Bacuéac,          [Kai]
          rodc    Tv        Tompévov             kaloupévov                kal Toùc ÊE, adTôv                 yevo-
          uévous,      kpatfoat             ‘1fc     Aîyénrou                   pnolv       Er      npès       Toîc
          mevtakootois              Evôeka,         85             Meta         Tota        Ôë    Tôv       Ëk This
          OnbaiSos'           kat    rfs         AAANS         Aîyénrou              -Paoñéov           yevéoBar
          paolv ni tobc Touévac Énovéagtaaiv                                          kal nékeuov adtois
          ouppayfvar  uéÉyav Kat moluypéviov.                                         86     ‘Ent       6     Baor-
          Atos, & dvoua elvar MioppayuotBoois,                                             frimpévous pol
Je
               $ 82-90 exscripsit Eus. Præp. evang. X, 13.
             80 4 *Avvks Gutschmid (Anan Eus. Arm.): ’Javèç || 84 3 o-
          GoSvzes ed. pr,: rogloïvres; corruplio aliqua latet | 82 à oéuzav
          aÿ=&y Eus. (omne genus eorum Lat), om. L }| “Yxousct Eus. (hic
HIS
          et 1. 29) |] 4 os L, oùssws Eus. || 83 nonnulli damnaverunt quasi
          sit vetustissima glossa otiosi lectoris respicientis ad $ gr. Aéyezat
          forsan inserendum || 3 a'ypæhutous Eus. : Baorleïs atyu. L || 4 zotué-
          vas Eus.:         03 romdvas L |] x                 L,     ‘Yroussbs Eus, || 5 pnvietv Hol-
          werda: puviet || 84 1 xai inclusi.|| 85 3 «rois om. Eus. | 86 1 éxi
          Eus., éxet L {| a Miogcay. Eus. (Mispharmuthosis Eus. Arm.) :
          fAloggayuoimats (hic et L. 15) |] frrmuévous Cobet: rrwuévous.
                                                                                                    BIALIGTECA
                                                                                                    CENTRA! A
      18                             LIVRE    1
   de tout le reste de l'Égypte et enfermés dans un lieu conte-
   nant dans son périmètre dix mille aroures ! : ce lieu se nom
  mait Avaris?.        87       Suivant Manéthôs, les Pasteurs l'entou…
  rèrent complètement d’une muraille haute                     et forte pour
  garder en lieu sûr tous leurs biens et leur butin.
                                                                      88      Le
  fils de Misphragmouthôsis, Thoummôsis, tenta de les sou-
  mettre par un siège et les investit avec quatre cent quatre-
  vingt mille hommes.            Enfin,   renonçant      au siège, il conclut
  un traité d’après lequel ils devaient quitter l'Égypte et s’en
  aller tous sains et saufs où ils voudraients. 89 D’aprè
                                                               s
  les conventions, les Pasteurs avec toute leur famille
                                                        et leurs
  biens, au nombre de deux cent quarante mille pourle moinst
                                                             ,
  sortirent d'Égypte et, à travers le désert, firent route
                                                           vers
 la Syrie. 90 Redoutant la puissance des Assyriens, qui
                                                             à
 celte époque étaient maîtres de l'Asie, ils bâtirent dans
                                                            le
 pays appelé aujourd'hui Judée une ville qui püt suffire
                                                             à
 tant de milliers d'hommes et la nommèrent Jérusalem.
                                                           —
 94        Dans un autre livre de l’histoire d'Égypte’, Manéth
                                                               és
  rapporte que ce même peuple appelé les Pasteurs était désigné
 du nom de « Captifs » dans leurs Livres sacrés. Et il dit vrai.
 Car pour nos aïeux les plus reculés, c'était une coutum
                                                                e
 héréditaire de faire paître les troupeaux$, et leur vice nomad
                                                                e
 les fit ainsi appeler pasteurs. 92 D'autre part, le nom
                                                                de
 Captifs ne leur a pas été donné sans raison dans les annale
                                                                s
 des Égyptiens, puisque notre ancêtre Joseph dit au
                                                               roi
   1. Environ 2756 hectares. Les mots -iv Fipiuecoy (ajoutés
                                                               par
Josèphe) semblent impliquer qu’il a pris l'aroure pour une
                                                           mesure
de longueur.                ‘             |
   2. Josèphe oublie qu'il a déjà été question d'Avaris
                                                        et de scs for-
tifications (8 38).
   3. D'après les documents égyptiens et les chroniqueurs (Eusèbe
Africanus), Avaris aurait, au contraire, été prise
                                                                  ,
                                                   de vive force par
le roi Amôsis, Cf. Maspero, op. cit., ÎE, 86 suiv.
  4. Ce chiffre reproduit celui des       « hoplites »     donné plus haut,
$ 78.
   5. Cet « autre livre » scrait, d'après certains comment |
                                                          ateurs, une
désignation incorrecte de l’ « autre exemplaire » mention
                                                              né plus
haut, $ 83. En tout cas le $ gt paraît faire double emploi avec
                                                                83.
   6. Dans leur conversation avec Pharaon, les fils de Jacob déclaren
                                                                      t
qu'ils sont bergers, comme l'ont été leurs pères (Genèse,
                                                            xzvi, 34 et
XVI, 8).
                                      AOTOE             À’.                                       18
 robG     Tommévac           ÜT     aûtoB     ék        uév    716     GANG             Aiyénrou
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 87     ToOtév         nou         & MavéBuc            &navra        velyer        Te    ueyélo
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 Béoerc,       Tva     tv         Atyunitov        ëkAumévres           ënor            foñkoutar
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 tv      Épquov       ec     Zuplav     Gtoñounopfionr.                90         Pobouuévouc
 SÈ vhv ’Acouplov éuvagtelav, — Tôte yäp Ékelvouc Tñs
 ’Aglacg kpatetv, — Ev rtf vüv ‘louôala kalouuévn nédv
 otkoSounoauévouc             tTooabtaic           pupréatv          ävBpénov            àpkécou-
 av,      ‘lepooéAuua taëtnv                évouéoou.           —      91         ’Ev     àkn     dé
 œiwe     B6Ao        rôv     Aiyunriardv               MavéBoc             Tè     aütè     nav
 Élvog,       Tobc     kaloupévouc          Touévac,            « alyuælbtoug                   » Ev
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 yèp vois ävotéte npoyévois fuâv Td romualveuw Tétpiov
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uéves.         92      Atxuéloroi re méliv oùk àAéyoc Ünè tv
 Atyuntiov            äveypénonv,   énedfnep & mnpéyovos fuäv
 ’léonnoc           Éuurdv    Epn     npdG    rèv         Baouléx           Tôv     Aiyuntlov
    86 3 7” aïro ed. pr. : ## adto5 L (om. Eus.) || 5 Aÿapts Eus.,
 ASaguw L || 88 à Ooipypwsiv L, Guoiduwsatv Eus. (sed infra $ g4 habe-
 mus Tédu wcts, quod nescio an hic reponendum) || 5 +%s roMogalas L,
 iv rokogriev Eus. [| 89 4 Gtodorrocoat Eus., 6dox. L ]] 90 5 vo
  uäsat Eus., vôéuaçav L || 91 2 +ô «+0 Gutschmid : soëxo || Post
 env, vo inser. Bekker. [| 92 3 In margine                          L (1 manu) : à étépu
 avzyedow (scil. librorum ce. Apionem) eboéôn,                       oÿttus xamiyOn reabsi
 ragà sv adeAgov els Alqurtov 790$ tôv Basthéa                       Ts AlyÜr To, x2t rüdiv
  sresov 706: abtoÿ ade)gob; uarentubaro 705                        fasiklws Erischtavos.
 C+t
    19                             LIVRE   I
    crgpte qu'il était captif et fit venir         plus tard ses       frères
    en Egypte avec la permission du roi. —
                                     XV
                   . Suile du lémoignage de Manéthés.
         93   Mais ]j'examinerai ailleurs ? ces faits avec   plus de     pré.
                                                     P
    cision. Pour le moment, je cite les Égyptiens comme         Pré:
                                                          témoins
    de notre seule antiquité. Je vais donc reprendre la citation
    de Manéthôs sur Ia chronologie. 94 Voici ce qu'il dit3:
    « Après que le peuple des Pasteurs fut parti d'Égypte vers
   Jérusalem, le roi qui les avait chassés d'Égypte [Tethmôsis] +
   régna vingt-cinq ans et quatre mois, puis mourut. La succes:
   sion de son trône échut à son fils Hébron, pendant treize ans.
   95 Après lui, Aménophis régna vingt ans et sept mois; sa
   sœur Amessis, vingt-un ans et neuf mois; le fils de celle-ci,
   Méphrès, douze ans et neuf mois; puis, de père en fils, Mis-
   phragmouthôsis, vingt-cinq ans et dix mois;     96 Touth-
  môsis, neuf ansethuit mois ; Aménophis (Il), trente ans et dix
  mois ; Or, trente-six ans etcinq mois; la fille d'Or, Akenchéris,
  douze ans et un mois: le frère d’Akenchéris, Rhathotis, neuf
  ans.   97 Puis, de père en fils, Akenchérès I, douze ans et
  cinq mois ; Akenchérès II, douze ans et trois mois; Harmaïs,
  quatre ans et un mois; Ramessès, un an ct quatre mois;
  Armessès Miamoun, soixante-six ans et deux mois ; 98
  Aménophis (HI), dix-neuf ans et six mois; puis Sethés,
  nommé aussi Ramessès, puissant par sa cavalerie et sa flotte,
      1. Ou plutôt à son échanson (Genèse, x1, 15). Le Florentinus a ici
   en marge : « Dans un auire exemplaire on lit: Vendu par ses frères,
  il fut amené en Égypte au roi de ce pays; plus tard, il fit venir
  auprès de lui ses frères, avec la permission du roi, »
     2. Voir plus bas, ch. xxvir.                  ri
     3. Ici un nouvel extrait authentique de Manéthôs (& 94-102)
                                                                    mais
  qui, jusqu'au £ 97, n’a conservé que le squelette chronolog
                                                              ique.
     4. Tout à l’houre ($ 88) il était appelé Thoummésis,
                                                                Le nom
 parait interpolé.                                          .
    5. Ce Touthmèsis fils de Misphragmouthésis ressemble singuliè.
 rement au Thoummèsis fils de Misphragmouthôsis sous lequel aurait
 eu licu l'expulsion
                  des Hycsos (& 88).
     6. Ici le ms. a en marge : « Dans une autre copie on lit: Après
- lui Séthèsis et Ramossès, deux frères; le premier, ayant une armée
                               AOTOE À                                        19
aixuéotov       elvor,   kal   Tods    Gôelpobs       ei    Tv       Atyurntov
borepov uetenéuhato, to0 Bauéoc Émitpébavtoc, —
  XV 93 ’AXX& nepl pèv Toûtov ëv &AoùG Toujoouat Thv
éEéraowv àkpibeotépav. Nuvi 3 rfs &pxatétntos «bts
nrapatiBeuar toc Atyvntiouc uéprupas. F&liv oôv Tà
To0    MavéBa     nc     Eyer npds     Tv     Tv     yxpévov       tTéEiw   ôTo-
ypépo® not Ê obtoc          94  « park Tùd ÉbelBetv êE
Aîyénrou rdv Aabv rôv moruévov eic ‘lepoaéluua, à Ékboñdv
atodc &E Aîyénrou . Baokedc [TéBuooic] ÉGaolAeugev
uet& Tata Étn elkooutévre kal pfvac TÉcoxpas kal êre-
Aedrnoev, kal napélabev tv &pyñv 6 aütoO uiès XEBpav
En Sckatpla.    95   Mel” Bv ’Auévoge etkoot kal pfivac
énté. To0 ôë adekp} ’Aueoolc elkooëv kal ufivag Évvéæ.
Tâs Së Mppns S68era kal ufvac évvéa. To0 8 Mio-
ppayuoëBoois elkogumévte Kat ufivacs 8Ëka.     96 ToO 5:
TobBuootc       Évvéa    ka    ufvac        ëkté.    To        à    ’Auévopic
tprékovta kal ufvac dékx. ToO à "(pos tpiakoutaëE ral
ufvas névre. To0 SE Buyérenp ’Akeyxephs 868Eka Kat pfva
Eva. Tic ôë “Pédoris &dekpdc Évvéa.    97 Too     *AKEY-
xhpns S68era kal pfvac Tévre. To0 8È *Akeyyhpns Étepoc
Séôere Kat ufvas tpeîc. ToD ôè “Apualc Técoapx ka
“ufiva Eva.    Toû   Së “Pauéoonc      Ev kal pfvac técoapac.                Toÿ
$È    “Apuéoons      Miauodv    EEnkovtaëë,         Kat    ufivac     bo.      98
To9 dé ’Auévopis SeraevyvËéa kal pfivac ÊE. To8 8ë Zéloc
     8 94-426 excerpsit Thcophilus Ad Autolyceum HI, 20-22.
  93 à adtñs scripsi: tabtns | 4 Mavéde Nicse : MaveôGvos || 94 3
Téfuwsts inclusi (cf. 88 et 96); an "Auwstç : | 95 1 ’Auecoi Naber
CAuavoik Africanus): ’Auscoïs || 3 Misspayuoilustç (ut supra $ 86)
Africanus : Mnppauoilwste || 96 à Toiduwste Africanus: Ouüa: ||
 98 à Sélws 6. xai Bôckh ex Eus. Arm. : Eéfwots xxi ‘Pautosns L. —
In margine Laur. (manu 14): ebolôn êv étépw dvtiypdge otuç: ueb”
6v Xélwots rat Pauéoons 890 a8ekgot- 6 pèv vaurexhv Éytuv Oévauxv <ods
aarà Oflattav + Gravrdivrus rai drayetcuuéyous + (ôtaretpuuévous
Naber) trokogxet® pit” où rod Ôè xat tôv ‘Pautsonv avehwv, "Apuaiy
&Xoy aÿroë aôsçav érfroonov 1%, Alyértou xatastnoat (deb, xasé-
Gtnse). ..
  20                            LIVRE    1
  Ce dernier donna à son frère Harmaïs le gouvernement de
 l'Egypte et l’investit de toutes les autres prérogatives royales ;
 il lui enjoignit seulement de ne pas porter le diadème, de ne
 pas maliraiter la reine, mère de ses enfants, et de respecter
 aussi les concubines royales. 99 Lui-même partit en cam-
 pagne contre Chypre et la Phénicie, puis encore contre les
 Assyriens et les Mèdes, qui tous, par les armes ou sans combat,
 et effrayés par ses forces considérables, furent soumis à sa
 domination.     Enorgueilli par ses succès, il se mit en cam-
 pagne avec plus d'audace encore, pour conquérir du côté de
 l'Orient les villes et les terres. 100 Après un assez long
 temps, Harmaïs, qui était resté en Égypte, fit sans pudeur
 tout le contraire des recommandations de son frère. Il vio-
 lenta la reine et usait couramment des autres femmes sans
 réserve; sur le conseil de ses amis, il portait le diadèmeet
 s'éleva contre son frère.     404 Mais le chef des prêtres
 d'Égypte écrivit et envoya à Séthôs un mémoire dans lequel
 il lui révélait tout et l’informait que son frère Harmaïs s'était
 insurgé contre lui. Aussitôt le roi revint à Péluse et s'empara
de son propre royaume.     402 Le pays fut appelé de son
nom Ægyptos. Car, dit-on, Séthôs se nommait Ægyptos et
Harmaïs, son frère, Danaos. » !
                                 XVI
       Ces faits sont de beaucoup antérieurs aux plus anciens
                         de l'hisloire grecque.
   103     Tel est le récit de Manéthôs.        Il est clair, si l'on
suppute le temps d’après les années énumérées,                que nos
aïeux les Pasteurs, comme       on les nomme, chassés d'Egypte,
vavale, subjuguail de force tous les peuples maritimes qui osaient
l'affronter (?); peu après, ayant tué son frèrc Ramessès, il nomma
gouverneur de l'Égypte son autre frère Harmaïs. » D'après Gut-
schmid, il s'agirait d’une autre copie de Manéthés et la note émanerait
de Josèphe; nous ne pouvons nous ranger à cet avis : il s’agit d’une
correction au texte de Josèphe et qui suppose déjà la lecture de L
Eéfussts axt Pantsons (Meyer). Séthôsis est'le Sésostris d'Hérodote,
qui rapporte aussi scs vicloires navales (II, 102).
   1. Meyer (loc. cit, p. 75) croit sans raison décisive que l'iden- :
tificalion du couple Séthôs-Harmais avec Ægyptos-Danaos est due,
non à Manéthôs, mais à un commentateur ou interpolateur juif.
                                      AOFOE       A"                                     20
8     kal     ‘Pauéoonc,        inmkv       ka     vauruv           Éxov         tva,
{oütoc) tèv pév &ôekpbv “Apuatv énitponov tfc Atyénrou
katéotnoev kal nêoav pv aëTS tv &AAnv Back
nepiéBnkev Éboualav, pévov ÔÈ Évetethato Gtéônua ui
popetv unèë tv Baoudlôa untépa TE TôvV TÉkvov àôikeîv,
ànéxeoBar ÊË Kat Tôv &Alov Baouuäôv noÂlak(ôov.      99
Aôrèc ôè, ènt Kônpov kal Porvtknv kal néliv *Acoupiouc
te     kal         Mhôouc     otpateüvac,        &navtrag     tTobc    uèv        ôépar,
ToÙc Êë auaxntl p66o GE rfc mois Éuvéuewc Ünoyerptous
EAabe, kal péya ppoviouc ënt taîtc ebnpaylais re kal
Bapoakedrepov nentopebeto tàc Tpbc &vatokàäc néhelc TE
kal     xépas          ratagtpepôpevoc.            4100    - Xpévou        te      tkavo®
yEyovétos, “Apuate 6 katakeipBelc ëv AiyüntTo névta
roburrow ot6 &Sekpds rnapver uh nouetv &dec Énpattev*
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ktow &ped@c                 ditéher   xpôpevos,         neléuevés      te nd            tv
pÜov ét&ônux Épéper kal &vrfipe T8 à&GekpA.                                101         ‘O 6
retayuévos            ènt Tôv lepéov rtf Alyôntou                   ypépac        BiBAtov
Eneupe t& Zeldoer, ônAâv abt8 névra kal 8tt âvrfipev &
dBekpdc aùt® “Apuats. Mapaypfux oÙv Ünéotpeper els
 Mnhoëotov            ral Ékpétnoev     Tfic tôtas         Baodetas.             102     ‘“H
- ÊE xépa ÉkANEn ànb ToQ aûtoO Svéuatos AT lyurToc" Aéyetat
yép,        être    8 pèv    Zéloc    Ékaletro         Alyuniroc,     “Apuoic          ôë 8
&Sekpos aûtoO Axvaëc,
   XVI 403   Toûta uèv 8 MavéBoc. Afjhov ôE oriv êk
râv elpnuévov ët@v, ToO ypévou ouAloyuoBévroc, 8m of
kalodpEvor ToiuÉvec, uétepor ÔÈ Tpéyovot, Tpiol kal
     $ 103-104 excripsit Eus. Pracp. evang. X, 13.
  98 4 oùtos ed. pr. sed nescio an paulo supra, ante izrxv, polius
inserendum || 99 7 xarxstcetduevos Cobct : ratassperduevos || 100 3
rofurauv ed. pr.: täuxalv.              || &bekçôs (— 6 aüekçôs) Guischmid :
BOo6s 11 5 *e Nicsc: 0 |] 104 2 sglwv L, tecév Hudson (super
sacra Lat) || 3 Zeûuise: L (Sedhosi vel Sethosi Lat), Ztlw Niese |] 4
aït@ Niese : aûroZ [| 402 à Aéyetat Gutschmid : Afyet (dicit Lat) |]
103 2 itüv fort. includendum }| 3 ô Eus., om. L.
 21                                 LIVRE    I
 S'établirent dans notre pays trois cent quatre-vingt-treize
 ans avant l’arrivée de Danaos à Argos'. 404 Et pourtant,
 les Argiens considèrentce personnage comme le plus ancien
 nom de leur histoire?. Ainsi sur deux points très importants,
 Manéthôs nous a fourni son témoignage tiré des livres égyp-
 tiens: d’abord sur notre arrivée d’une autre contrée en
 Égypte, ensuite sur notre départ de ce pays, départ si ioin-
 tain dans le passé qu'il a précédé de mille ans à peu près la
 guerre de Troie*. 105 Quant aux faits que Manéthôs a
 ajoutés, non d’après les livres égyptiens, mais, de son propre
 aveu, d’après des fables sans auteur connu, je les réfuterai
 plus tard* en détail et je montrerai l’invraisemblance de ses
 mensonges.                          -
                                     XVIT
           Mention des Juifs dans les chroniques phéniciennes.
                           Témoignage de Dios.         D                      ,
   406 Je veux maintenant passer de ces documents À ceux
que contiennent sur notre race les annales des Phéniciens et
produire les témoignages qu'ils nousfournissent.   107 Il}
a chez les Tyriens, depuis de très longues années, des chro-
niques publiques, rédigées et conservées par l'État avec. le
plus grand soin, sur les faits dignes de mémoire qui se pas-
 sèrent chez eux, et sur leurs rapports avec l'étranger. 108
 H y est dit que le temple de Jérusalem fut bâti par le roi
 Salomon environ cent quarante-trois ans et huit mois avant
Ja fondation de Carthage par les Tyriens®. 4109 Ce n’est
 pas sans raison que leurs annales mentionnent la construction
de notre templef.          En    eftet, Hirôm, roi de Tyr, était l'ami
de notre roi Salomon, amitié qu'il avait héritée de son père 7.
110 Rivalisantde zèle avec Salomon pour la splendeur de
        + Voir à l’appendice,
  m
        - Josèphe oublic Inachos, le plus ancien roi d'Argos (Spanheim).
        - Ge chiffre paraît trop élevé d'environ 400 ans.'
  On
        . Voir plus loin, ch. xxvr.
  HUE
         . Ce chiffre résulte des durées des règnes données au ch. xvur.
        + Rien de pareil dans les extraits donnés plus loin(v.p. 22, n. &).
   7. Cf. Ant, jud. VINX, 5, 3. D'après la Bible, c’est le père de
Salomon, David, qui était déjà lié d'amitié          avec Hirôm (I Rois,
Vi, 13 Î Samuel,       v, 11).
                                  AOTOEZ         A’                             21
Évevhkouta kal tptakooloic npéoBev Éteoiv ëk this Aîyénrou
ÉTAÂARYÉVTES        Tv     xÉpav        robrnv        énéknoav    f Aavadv      sic
“Apyos       äpikéoBar         kaitos     totov        &pyauérarov        ’Apyetor
vouläouor.        104     Abo rotvuv 8 Mavéloc uîv tà péyiota
 pepaprüpnrev Ëk Tôv map” Aiyunrlors ÿpaupétav, Tpôtov
 pév Tv Étépobev äpiäiw etc Atyuntov, EÉnerta Ôë tv
 Éketdev     änollayhv,         obtoc       äpyalav        rois    ypévois,     &cG
 Éyyés     Trou   npotepeîv      adtv      vôv ’lAlakBv           Etear   yiloic.
 105     ‘Ynèp    Gv 3 8 MavéBoc            oùk Èk Tv         map” Alyunrtloic
ypauuétov,  SA, &c arc éuoléynrev, èk Tv &deonétoc
uuBoloyouuévov mpootéBetkev, Gotepov 2ÉrhéyEo Kkatà
pépos &nmoëeikvdo Tv äniBavov abtoU Weudoloylav.
   XVIL 106   Boëhoua votvuv &nd toûtov fôn ueteABeîv
Ent tà mapà vois PolviEiwv ävayeypaupévo nepl toÿ yÉvouc
fuôv, rat Tàc ËE ékelvov paptuplac mapaoyetv.        107:
*Eon volvuv napà Tuplois &nè nauréAlov Ètôv ypéupara
ênuoola yeypaupéva kal nepulaypéva Alav Èmurkôc nept
rôv nap” aËtois yevouévov kal mpds &Aouc npayBévrav
 uvâuns &Elov.           108     ’Ev oc yéypantor, ëti 6 êv ‘lepogo-
 Abuorc bkoSouhBn vadc Ênd Zolépovoc to) Baodtoc Éteot
   Batrov Eratbv Tecoapakoutatpialv ral unolv 8krd vod
 - Ktioau Tupious Kapynôdvx.      109  *Aveypépn 8 Tap”
   ékelvoic oùk &A6yoc f ToÙ vao) kataokeu ToO rap” fuiv'
   Etpouoc yäp ê Tôv Tuplov Paoñedc pÜoc fiv to0 Baoéwc
: fuôv Zohégovoc, ATP NV . npdc. aùtèv puAtav êtade-
 êeyuévos.        110. Oôrtoc       oûv, 'ovuplonobpevos                  etc   iv
 To0 KaragkeuhauatoG T8 Zolduovr Aauripétnta,                             ypualou
    $ 106-127 Cramer, Ancedota Paris. Il, 184 sq. (ex Eusebio).
   ‘403 5 an Erwxtoav ? | 404 4 Gpyalar Eus.: apyaïoy L |] 5 rov
 rsotepelv us. : +05 xpdrscoy L 1 405 2 Yoxuuéruv ed. pr. (litteris
  Lat): rgayydétev L |] 406 1 fôn Eus. : ëse L || 407 à zauréMuwv an.
 Cramer, Syncellus : zoMGy || 4 &kous Guischmid: a ous || 108 3
 ressapaxovratoisiv Anecd, : tesoxoaxovsateiüiy L || 4 Kapynèdra
 Anecd. cet. : re                L I 109 à oùx àéqus Anecd. om. L ||.
 110 1 oÿtos Anecd. :              L.
  22                            LIVRE    I
  l'édifice, il lui donna cent vingt talents d’or et fit couper sur
  le mont appelé Liban les plus beaux bois, qu'il lui envoya pour
  la toiture. En retour, Salomon lui donna de nombreux pré-
  sents et même, entre autres, un territoire de Galilée qu’on
  nomme Khabôlon'. 111 Mais ils furent surtout portés à
 s'aimer par leur goût pour la sagesse: ils s’envoyaient l’un
 à l'autre des questions qu'ils s’invitaient mutuellement à
 résoudre; Salomon s’y montrait le plus habile et, en géné- :
 ral, l’emportait en sagesse. On conserve aujourd’hui encore
 à Tyr beaucoup des lettres qu'ils échangèrent?. 4112 Pour
 prouver que mes assertions sur les chroniques tyriennes ne
 sont pas de mon invention, je vais citer le témoignage de
 Dios, qui passe pour avoir raconté exactement l’histoire phé-
 nicienne. Get auteur, dans son histoire de la Phénicie, s’ex-
 prime ainsi*:    443   « Après la mort d’Abibal, son fils
 Hirôm devint roi. Il ajouta un remblai au quartier oriental
 de la ville, agrandit celle-ci, y relia le temple de Zeus Olÿm-
 pien, qui était isolé dans une ile, en comblant l'intervalle,
 et l'orna d'offrandes d'or; il monta sur le Liban, où il fit
 couper les bois pour la construction des templest.           414    Le
 tyran de Jérusalem, Salomon,         envoya, dit-on, à Hirôm des
énigmes et demanda à en recevoir de lui: celui qui ne pour-
rait deviner paicrait une somme à celui qui aurait trouvé la
solutions.        415   Hirôm y consentit et, n'ayant pu résoudre
   1. Ces renscignements sont empruntés au livre des Rois, I, 1x,
 10-14.
   2. Les négociations entre Salomon et Hirôm sont racontées I Rois,
v; mais il n’est question ni d’énigmes comme dans le cas de la reine
de Saba (I Rois, x, 1}, ni d'échange de lettres. Josèphe pense vraisem-
blablement aux lettres qu'il a reproduites Ant. VIIL 2, 6, ctqui furent
sans doute forgées par Eupolémos (cf. Eusèbe, Praep., IX, 33).
   3. Le texte de Dios est également reproduit dans les Antiquités,
VII, 5, 3, $ 147-9. On ne sait d'ailleurs rien de cet auteur, quo
G. Müller (Frag. hist. gr., IV, 398) identifie à. Ælins Dios, auteur
d’un ouvrage rept *Adefavdsetas. Mais il pourrait aussi y avoir une
confusion avec Aaïxo:, auteur de dorvxxf Gib., 437).
   4. C’est dans ces mots (cf. infra 118) que Josèphe trouve (à tort)
une allusion à la construction du temple de Jérusalem.
   5. Ce texte nest pas d'accord avec ce qui suit, car l'amende est
d’abord payée par celui qui ne résout pas les énigmes sans condition
de réciprocité.
                                   AOTOE        A                                     22
 uév etkoot kal Ékatbv            ÉSoke téAavta, Teudv             dÈ ka          LoTnv
 GAnv k toO ëpouc, 8 koÂeîtar ABavos, Etc
                                            tv üpopov
 &néotedev. "AvreSopfauto BE atbv 8 Eolépov
                                              &Adoic te
 nooîe       Kat      5     kal   xépa    is     PoAatac          ri        Xaboldv
 Acyouévn.         111       Méliota     8ë    aèrodc   etc       pulav       À     Ts
 goplac ouvfyev ëmBuuta                  npoBAfuare yàp Alors                     &vTta-
 néoteAlov      Avetv keAEtouTEG,         kal kpelttov        v    toûTtoic flv 6
 Zokéuov       (äv\       kal T&la       copétepoc      obboutar            $à UÉxpL
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Te Euo0 ouykeluevoc 8 nepl rav Trapi rois Tuploi
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XO0ac    Tèv       petaëd  téTtov, guvfÿe Tf néder kal xpuoots
&vaBfuaxauv        Ékéounoev &vabac 8ë ets tèv AlBavov 5Aoté-
 unoEv Tpèc Tv Tôv epôv kataokeuhv,        444    Tv 5&
TupavvoDvtra ‘leposolbuov Eolépava TÉpYat paot
                                                     npèc
tèv Etpouov aivlyuata kal map” aëto® AxBetu
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SE uù OvvnBévta takptvar T& Aboavrte xphuata éroriv
                                                     erv
445 époloyhoavra E rdv Eïpouov Kat ph SuvnBévra A0oœt
  $ 443-115 iterant Antiq. VIII, 147-9.
  410 4 els thy ofxodophv àxloree +05 ôgéreu Anecd,
                                                    fort. recte Il
5 aÿrôv Naber: «35 || 6 8% Nicso: Yä L (Gervat Nabor)
                                                      || Xatwkov
Anecd. : Zabosluv         L (Xafoskhv Bochart sed scripturam Xa£wv
firmant alii loci Josephiani) || 4woz scripsi (nam Chab. tractum
fuisse, non urbem, testatur[ Regum, 1x, 10): zwépav{| tÿ
                                                         Naber: tv
v (an tit 1% ?) |] 144 2 &vraxéosilov Anccd. : avrer!oze)ov
                                                               Î 4
Gv inser. Nieso }| 112 4 Dorvxhv Syncellus : Dorvtxiv |] 113 3
éroinsev Anecd. Antiq. : sexofnxev L ÏH 7 fep&v Antiq. Anecd.
                                                              :
vadv L |} 144 3 Post SEioëv, ASsiv add. Anecd. Antiq.
                                                                       (]
23                               LIVRE I
les énigmes,       dépensa, pour payer l’amende,            une   grande
partie de ses trésors. Puis,       avec l'aide d’un certain       Tyrien
nommé Abdémon, il résolut les questions proposées et lui-
même en proposa d’autres; Salomon ne les aÿant pas réso-
lues, restitua tout et paya en plus à Hirôm une somme con-
sidérable. »
                               XVI
                  Témoignage de Ménandre d'Éphèse.
  ‘416 Ainsi Dios nous a apporté son témoignage au sujet
des assertions qui précèdent. Mais après lui je vais citer
encore Ménandre d'Éphèse. Cet auteur a raconté pour chaque
règne les événements accomplis tant chez les Grecs que chez
les Barbares et s'est eForcé de puiser ses renseignements dans
les chroniques nationales de chaque peuple. 417 Donc
parlant des rois de Tyr, quand il arrive à Hirôm, il s’ex-
prime ainsi‘: « Après la mort d'Abibal la succession de
son trône échut à son fils Ilirôm, qui vécut cinquante-trois
ans et en régna trente-quatre. 418 Il combla l'Eurychore
et dédia la colonne d’or qui est dans le temple de Zeus ; puis,
s'étant mis en quête de bois de constraction, il fit couper sur
le mont qu'on nomme Liban des cèdres pour les toits des
temples, démolit les anciens temples et en bâtit de nou-
veaux,     ceux d'Héraclès     et d’Astarté;       419    le premier     il
célébra le Réveil d’Héraclès ? au mois de Péritios®. Il dirigea
une expédition contre les habitants d’Utique (?), qui refu-
saient le tribut ; après les avoir replacés sous sa domination,
     1. Le texte de Ménandre est également      reproduit dans les Anti-
quités, VIIL, 5, 3, $ 144-146. Cet historien est appelé par Clément
d'Alexandrie et Tatien « Ménandre        le Pergaménien ». Gutschmid
estime que son ouvrage ne concernait que l’histoire des villes de
Phénicie, Époque inconnue.         .
   2. Ce réveil d’'Héraclès paraît avoir été une fête phénicienne se
rattachant au mythe d’après lequel Héraclès, tué par Typhon, aurait
été ranimé au contact d’une caille     que lui apporta lolas (Eudoxe de
Cnide, ap. Athénée, IX, 392 D).          — Abel (Revue Biblique, 1908,
P. 577) a rapproché de l'information   de Ménandre le titre d’éyepse(lrnc)
{v05] ‘Hoxxkéou(s) qui figure dans      une inscription d’Amman-Phila-
delphie.
     3. Le mois Péritios correipond à peu près à février. . :
                         AOTOS À’                       23
  T& alviyuata, moAÂ& tôv xpuétov etc *d énuautov &va-
  AGoœt. Etra © ABôñuovx riva Tüprov ävôpa té te npo-
  tebévra Aloat kal adtèv &AÂo TpoboEtv, & ui Aboavta rdv
  Zoképova noA& Ta Etpôuo Tpocamotionr XpPhuata. »
   : XVIII   416     Atoc uèv odv oëto mepl rav Tpoztpnuévov
  futv ueuaprüpnrev, &XÂ& npèc TOÜTE Tapalfñoouar Kat
  Mévavêpou tov *Epéauov. Méypapev ôË oÛtoc tàc
  Ékéortou tôv Baoñéov npéEeic Tàç Tapà toc “EAnat ka
  BapBépors yevouévac, èk Tâv Tap” Ékéotois èmiyoplov
  Ypauuétov onouê&oa Tv fotoplav paBeîv,   147 Ppépov
  Tolvuv nepl tâv èv Tépo BeBacdeukétav, Eneta yevé-
  uevoc kat Tov Etpouov tTaÿté nor” « Telsuthoavtoc
                                                        8t
  "ABBé&kou BteS£E ro Tv Baothketov & vide aëto0
                                                 Eïpouoc,
  86 Biboac Etn nevthkovta tola EBaolhevoev EN tplékovta
  Tédowpa.   118   Oôtos Éfwoe rd Edpéxopov tév +e
  XpuaoÜv kloux tèv êv troîc toD Aibc âvéônkev, ënt te Env
  Eblov änek0dv, Ékoÿev &nd to0 Acyouévou AiB&vou ëpouc
  k£ôpiva EtAa     elc   Tkc Tav    tepav    OTÉVAG,       kaBElGv      te     rù
 äpxatx ep kaiv& dkoËéunoev, té ve vod “Hpoxkkéovs kal
 TS Aotéäprnc   119 npâtéc te vod “Hpaxk£ous Eyepaiv
 ÉTououTo     ëv T$      Mepurio    unvl:    voie ve       "Irukatoic        ène-
| GTpatebdauto     ph.   änoSo0ot     Todc    pépouc,        oc   Kat        STro-
   $ 417-120 etiam habent Antiq. VIIL, 144-6..         :
   $ 117-426 excerpsit Theophilus ad Autolycum II, 22.
   115 3 à” Syncellus : ôn L, ? Anecd. Antiq. || "Aëôuova Antiq. :
 "Afôduouvoy L | se Anecd., om. L || 416 r oùv Anccd., om. L    Il
 2 xxi Anecd., om. L | 4 +xs Anecd., om. L [l 5 éxéotors
                                                         Anccd.
 ixelvots L |] 117 2 roiyuy Anecd. 5n L [l êv T. fes. Anecd.
                                                             Be.     tv
 Tip. L]15 8; Antiq. om. L || vÿ" — ëxn Antiq. om. L
                                                          || 448 1 +0
 ESpixwpov, Antiq. rév Edo. L. || à ërf te Anccd. #xerta L Ee
                                                               5è Ant.
 I 3 Atfdvou Gpous Niese: do. A6. |] 5 raiva Nieso : xai vaods
                                                                      L
 IL 6 ’Actdpims Anecd. Antiq. : 'Agtéotne tépevos avéçeusey L' ||
 119 1 7pütos — unvi Antiq. rai +8 uèv r0% Ho. rpürov Ex, iv 55
 [ep. pnvi, elca +ô ts ’Actéorns (1) L || à +oïç +e Antiq. Anecd.
 ôréte || ’Iruxxlots Gutschmid : Tucuots L, Tisualors Anecd.,
                                                              ’Iux£oig
 Antiq. |] secteareloaso Antiq. Erectpéteusev L.
  24                            ©      LIVRE      I
  il revint chez lui. 420 Sous son règne vivait un certain
  Abdémon, garçon encore jeune", qui résolvait toujours victo-
  ricusement les questions posées par Salomon, roi de Jérusa-
  lem. »                                                |                         |
    121 On suppute le temps écoulé depuis ce roi jusqu’à la
 fondation de Carthage de la manière suivante. Après la mort
 d’Ilirèm, la succession du trône revint à Baléazar, son fils,
 qui vécut quarante-trois ans et en régna (dix)-sept?. 422
 Après lui Abdastratos, son fils, vécut vingt-neufans et régna
 neuf ans. Les quatre fils de sa nourrice conspirèrent contre
. luiet le firent périr. L'ainé, nommé Méthousasiratos, fils de
 Léastratos, monta sur le trône: il vécut cinquante-quatre
 ans et en régna douze. 4123 Puis son frère Astharÿmos
 vécut cinquante-huit ans et en régna neuf. Îl fut tué par son
 frère Phellès, qui s’empara du trône, gouverna huit mois et
 vécut cinquante ans. Celui-ci fut assassiné par [thobal#, prêtre
 d'Astarté, qui vécut soixante-huit ans { et régna trente-deux
 ans. 424 Il eut pour successeur son fils Balezoros qui
 vécut quarante-cinq ans et en régna six. À ce dernier succéda
 son fils Mottèn qui vécut trente-deux ans et régna vingt-neuf
       1. Trait qui manque à la relation de Dios (supra, $ 115) et dont
 l'intérêt a été remarqué par Cosquin, Revue Biblique, 1899, p. 67.
 L'enfant prodige dont la sagacité assure la victoire d'un souverain
 défié par un rival reparaît dans le Conte démotique de Siosiri, où,
 grâce au héros âgé de douze ans, Ramsès IT a le dessus sur le roi
 d’Ethiopie (I. Lévy, La légende de Pythagore, p.                    194). Assez proche
 d'Abdémon       et de Siosiri est le jeune Daniel de l’histoire de la
 chaste Suzanne (Daniel, xur) qui à l’âge de douze ans d’après cer-
 taines versions (cf. Baumgartner, Archiv für Religionw, XXIV, p.
 273), confond l’imposture des deux vicillards.
       2. Le chiffre 17 (Théophile, ete.) doit être adopté de préférence
 à 7 (Laurentianus) pour obtenir au $ 126 le total oxigé : de même
 au $ 124 nous avons adopté pour Mettèn 29 ans de règne (Théophile)
 au lieu de 9 (Laur.).
       3. Josèphe a remarqué,       dans   les   Ant.        Jud.,   l'identité   d’Ithobal
 avec Ethba'al, le père de Jézabel.                                                     JU
  * 4. Nous adoptons, comme           Gutschmid             et Naber, ce chiffre de pré-
 férence à celui de quarante-huit ans, qui a pour lui la majorité des
 témoins, mais est difficilement conciliable avec le contexte: Ithobal
 aurait été père de Balezoros à neuf ans, grand prètre, puis meurtrier
 de Phellès et roi à scize ans.                                            ‘
                                       AOTOZ           A’                                       2h
   TéËag       ÉaurS        méliv   &véotpepev.               120        Ent    toûrou      îv
   "ABôfuaov rate vebrepoc,                 86 &el Évika            tè    npoBAñuata,            à
   énérarte Zokoudv 8 ‘lepocoltuov BaoÂeôc. »                                       121    Wn-
   plüetar       SE    à ypévos       ànd   toûrou          to0   Baakéoc           &xpt   This
   Kapxnôévos krioewc oftoc tekevtioavtos Eipéuou êteêé-
   Eato     tv        Baoudelav     Boleñbapos              8 viéc,      Bc Buicac         En
  Tecdapäkouta              Tpla    ÉbaotAruoev             Etn     Séka       Entré.      122
   Mertà       voUtov       ’AGôgotpatros         &     aùtoB       vièc       Brooac      Etn
  Elrogevvéa ÉbaalAeucev tn Évvéax. ToOrtov of tfiç tpobo
  abtoÿ viol Téooapec ÉmuBouletoavtes &nbArouv, ôv 6
  mpeobütatoc éBaolkeugev MeBouokotpatoc 8 Aexgtpétov,
  86      Piéoas       tn     mEvThkouTe          Tédaapa            ÉbaoiAeucev           tn
  8bôeka, 123 Metk toUtov 8 àdeApèc aèto0 ’AcBépupos
  Biboac tn Téooapa kal mevthrovta éBaolleucev tn
  Évvéa,       Oôtos        änéAsto     Ônd      toû        &SekpoO        DEntoc,          86
  AxGdv riv Baouelav MpEev                  pfvac èkrd            Biéoxc Êtn nevth-
  Kkovta. Tofrov àvetlev *1868aoc 8 rc ’Aotéprns iepebc,
  86 Pibaac Ern un’ Ébaolheuoev Etn A8.     124 ToUtov
  deôtEaro           Boñélopoc        viéc, 86        Bibouc      ÊTN  TE OapékovTa
 mévre  ébaolAsugev  ërn  ÉE,                         Tobrtov .     êt&ôoyoc YÉyOvE
 Mérrnvos utéc, 86 Bibauc tn                      tpuékouta           8bo éBaotAevoev
       119 & £ausi zéhv Antiq. zaX. tas, L | 120 à *Afèrpes scripsi :
  "Afôquouvos L, ’Afètuovos Antiq. (scripsit forte Jos. maïs veus.
  "Afônuuw 56». 7. 1.) |] act Antiq. om. L [| +à L, Xjwv +3 Anecd. fort.
_ recte | 3 Doro Ant. Zxlouwv L | 424 à %s om. Ant. Anecd. |
 4 Bxetasos Naber : BahsiXesos L Balbazerus Lat                            || 5 ©     Thcoph.
 Eus, Arm. ëtn Era L | 422 à "Afdésteatos L, "AëSészapros rell. |
 3 eixos. L, À9 coni. Nicse || 5 zpeéüraros Nicse: reec6itecos ||
 Héxafheugey     —     Acasscärou Nicse, nisi quod Milousästparos, Asa-
 gredrou scripsi pro Msloucéstastos, Acagréezou (cf. cod. lat. R et
 0): t6as. Etn exaddo, ue0° 056 "Actaotos 6 Asketuotigtos L | 123 1
 "Aofécuuos Anccd. *Asépuos L |] à <£ao, xat zevz. L, vn Anecd, || 5
 "Twéxhos Niesc : Eiu£alos L, "I066ahos Anced. |] 6 6ç 5. €, um’ ë. ë.
 18 Anecd. 6s Pasthtdoas Een retaxovraddo Eélwsev En ÉEnxovrzoxtu
 L qui cum vivissel annis xLvin regnavit annis xxxn Lat. |] 124 à Baïé-
 fwços Niese et Eus. Arm.: Babéÿwgos L |] 4 Mézzrvos Theoph. :
 Mäzzrvos L.
25                                  LIVRE      I
ans;        425     à Mettèn      Pygmalion,           qui   vécut cinquante-six
ans et régna quarante-sept ans. Dans la septième année de
son règne sa sœur s'enfuit et fonda en Libye la ville de Car-
thage. 126 Ainsi tout le temps qui sépare l'avènement
d'Hirôm de la fondation de Carthage fait un ‘otal de cent
cinquante-cinq          ans et huit mois,              et comme        c’est dans           la
douzième année du règne d’Iirôm que fut construit le tem-
ple de Jérusalem?, depuisla construction du temple jusqu’à
la fondation de Carthage cent quarante-trois ans et huit mois
se sont écoulés.                                   |                                    |
    427 Est-il besoin de multiplier ces témoignages venus
des Phéniciens? On voit que la vérité est solidement éta-
blie par le consentement des auteurs, et que certes la cons-
truction du temple est bien postérieure à l'arrivée de nos
ancêtres dans Île pays, car c'est seulement après lavoir
conquis       tout entier qu’ils bâtirent le temple.                    Je l'ai clai-
rement montré d’après les Livres sacrés dans mon Archéo-
logies.                               ‘
                            XIX                             .
Les Chaldéens parlent aussi des Juifs. Témoignage de Bérose.
     428     Je vais     maintenant       parler des faits consignés ct
racontés à notre sujet dans les annales chaldéennes; ils sont,
même sur les autres points, tout à fait conformes à notre
Ecriture.         129    Ils sont attestés par Béroset, Chaldéen de
naissance, connu pourtant de tous ceux qui s'occupent d’éru-
dition, car lui-même a introduit chez les Grecs les ouvrages
des Chaldéens sur l’astronomie et la philosophie. 130 Ce
Bérose donc, se conformant aux plus anciennes annales,
raconte comme Moïse le déluge et lanéantissement des
  1. En 814 d’après la date la plus communément admise.
* 2. Ailleurs (Antig., VIU, 3, tr, $ Ga) Josèphe dit que la construc-
tion commença       l’an onze d’'Hirôm, an 240           de Tyr.   Gutschmid     sup-
pose que celte date était donnée dans les chroniques tyriennes pour
la construction du temple d'Héraclès el que Josèphe l’a transportée
arbitrairement à celle du temple de Jérusalem.                     7
     3: Cf. Antig. jud., VII, 8, 1 suiv.                                            .
     &.   Auteur d’un   ouvrage   sans   doute intitulé Babyloniaca,         dédié à
Antiochos Sôter et qui avait été publié, suivant Lehmann-Haupt,
en 275.
                                  AOTOË       À’                                25
tn «8.     125 Toûrtou Stédoxoc yéyovev Mluyualov, (86)
Bidoauc ërn vF" Ébaotheudev tn pd Ev 8 +® mr” adroO
ÉBdGp Eter À &deAp} atoO puyoDox Ev th ABôn nékuw
Gkoëdunoev. Kapynôéva.      4126 ŒÆEuvéyetar oùv nâêc 8
Xpévos      änè     vf       Etpéuou     Baouelac         péypt     Kapynôévoc
ktlococ Em          pre     vec     n°. ’Enel      GE Suôeréte        Étet    rfc
abtoO Baouelxg                6 Ev ‘lepocokbuotc koëouhün vaéc,
YÉyovev &nd Tfç            olkodouforog tToO vaoD uéypr Kapxnôévoc
kticeoc Etn puy             ufves nn. 127 Tic pèv oûv rapk Por-
vikov papruplag             ti 8et mpooBeîvar nhéov; Rlénetar yàp
TäAnBËS ioxupêc              Éupoloyquévor kal nokd Sfnou npodyerv
TG to0 ved         kataokeuñs       tv     räv     npoyévov uôv         ets Tv
Xépav äpiEtiv: 8te yàäp            abtiv nâouv        noléup        napé£aBov,
téte   Tv    vedv     kateokebagav.         Kal    tadtx      cxpôc     Ëk    Tôv
Lepv ypauuérov ôn Éuo0 Sedtkotar dut fc &pxatoloylac.
  XIX 128          Aébo 6E vOv fôn Ta mapa XaAdatois &vaye-
ypaupéva Kat fotopoüpeva nepl fuôv, &nep Éyer nov
éuoloylav kal mepl Tôv EAlov Toic Âuetépois ypéuuaor.
129    Mépruc        SE toütov      Bnpâcoc,       ävip XaAôxtoc        uèv    Tè
vévos, yvépiuoc SE (nâor) tot nepl nabetav &vaotpepo-
pévoic,     med       nepl      te &otpovoulac        kal nepl tôv           napà
XoASatoig         œihosopouptvov           abtès     ei      robs     “EAlvac
éEfveyee tac ouyypapés.  130  Oôtoc totvuv à Bnp&coc,
rai épxaorérais érakokouBäv &vaypapatc, TEPl Te voû
yevouévou katakAuouoD kal 1fc èv aëté Bopc räv
&vôpéTov, KkaBénep Moucñc oftuoc fotrépnrev, kal nept
   124 5 x9” Thcoph. Eus. arm. : Eva L {| 425       Hoypakituy
Thcoph. duouxæklou L (crederem nomen patris, genitivo casu, in
03 desinens, secutum csse apud Jos.) |} 6 add. Niese || 3 vF' Theoph.
vé L || 426 x oùv Thcoph. dè Anecd. (ôn ed. pr.) om. L || 2 péypr
Anecd. &ypt L || 4 «505 Anccd. Etscuos L ]| 6 — vads Anecd. 65x05,
6 vadç L |] 5 péyer Anecd. äyet L || 127 à Atoy Anecd. rhtw L il
Férerar Anccd. Phirete L [| 3 rpodyerv, iv Anecd. spodyu, ÿ L 5 |]
&ztfuv Anecd. dette L ]| 429 à äsc inserui (Niesio praceunte), inter
omnes Eus. Arm.       ||    130 4 Muusis    ed. pr. : Musñs.
  26                                   LIVRE    I
 hommes dans cette catastrophe et il parle de l'arche dans
 laquelle Noë, le père de notre race, fut sauvé quand elle fut
 portée sur les cimes des montagnes d'Arménie‘.                       431    Puis -
 il énumère les descendants de Noé, dont il donne                       aussi les
 époques, et arrive à Nabopalassar, roi de Babylone et de Chal-
 dée.     132      Dans le récit détaillé de ses actions,              il dit de
 quelle façon ce roi envoya contre l'Égypte et notre pays son
 fils Nabocodrosor avec une nombreuse armée, quand il apprit
 la révolte de ces peuples, les vainquit tous, brüla le temple -
 de Jérusalem, emmena toute notre nation et la transporta à
 Babÿlone?. Il arriva que la ville resta dépeuplée durant
 soixante-dix ans ® jusqu'au temps de Cyrus, premier roi de
 Perse.      133    Le Babÿlonien, dit l'auteur, soumit l'Égypte,
 la Syrie, la Phénicie, l'Arabie, surpassant par ses exploits
 tous les rois de Chaldée et de Babylone, ses prédécesseurs.
 134 Je citerai les propres paroles de Bérose qui s'exprime
 ainsi:      435    «Son père Nabopalassar, apprenant                la défection
du satrape chargé de gouverner l'Égypte, la Cœlé-Syrie et la
    r. Le texto de Bérose est cité liltéralement Antig. jud., 1, 3,6,
8938. A la suite de Gutschmid et Ed. Schwartz, P, Schnabel, Berossos,
P. 166, pense que Josèphe n’a connu ce passage de Bérose qu’à
travers Alexandre Polyhislor (auquel Eusèbe emprunte le récit du
déluge). Nous rappelons que Bérose parlait non de Noë, mais de
Xisuthros; l'identification est du fait de Josèphe.              ‘
   2. Josèphe a par étourderie placé ici sous le règne de Nabopalas-
sar la destruction du temple, qui n’eut lieu que sous celui de son fils.
Au reste, il résulle du          texte même reproduit plus loin que Bérose
n'a pas fait mention de         cet événement.
   3. C'est la durée que        Josèphe assigne régulièrement à la captivité
de Babylone (Ant. Jud.          X, 9, 7$ 184; XIS:r; XX, 10,28 2333).
Le chiffre, trop élevé de        plus de vingt ans pour l'intervalle qui sépare
la déportation sous Nabuchodonosor et le retour sous Cyrus, est
emprunté à la chronologie factice de 11 Chroniques XXXVI, 21,
                                                              clle-
même basée sur Jérémie xxv, r1 ct xxx,              10. Joséphe, dont l’impé-
ritie en matière de chronographie est extrême (cf. LE Lévy, Revue
des El. Juives,    1906, I, p. 169) n’a pas remarqué         (v. infra, 8 154)
que ce chiffre est inconciliable avec celui qui résulte des données
de Bérose,                  .                                    ‘
  “4. Le jugement sur Nabuchodonosor, roi qui éclipsa ses devan-
ciers, se retrouve Ant. X, 8 219. Josèphe l’a emprunté avec tout le
$ 133 à la source qui Jui a fourni l'extrait de Bérose.
                               AOTOY           A"                                 26
  fs   Adpvaros,     Ev f    Nôyoc    8 to9         yévous       fuûôv     àäpxnyès
  SEo6Bn, npoceveyxBelons «dr rois ékpopetorc Tv Apue-
  viov 8p@v.    131  Eîta, tobc &nd Néyou katakËyou kal
  todc ypévous abtôv npoariBele, nl Naboraigasapor na-
  paylvetar tèv BaBvhovtov kat XokSalov Baañéa  132 kal
  rkçtobtou npébers &pnyobuevos, AÉyertiva tTpéTov néppxG
  Ent tv Atyunrov kal En tv fuetépav yfv tèv uibv tèv
  EautoQ NaBoroëpégopov pet nos duvéueuc, Enetdinep
  &peotôtac abtobs EnéBeto, Tnévrov Ékpétnoev, ka Tèv
  vabv Événpnoe tèv Ev ‘lepoookuorc, 8uG Te Tévta TÜv
  map” fuêv Aabv &vaothoaug eîs BabvAäva uetékiaeu’
  auvéôn 5À ka Tv néliv épnuobfivor ypévov èrôv 68ouñ-
  kovta uéyxpr Képou xo0 (npôtou) lepoëv Baaéoc,
  133   Kporfoor SE nor tv BaBvAäviov Atyértou ZEupiac
  Pouvikns ’Apañlac, névras Ôh ÜnepBaképevov tic npéËear
  robc pd     adtoO XoAalov       ka Babukaviav Bebaadeurkétoc,
  134 [ET éëfc Ünokatabas 8Alyov 8 Bnpâcos né
  rapatiBetar ëv th T1f6 épxadtntos faropioypapla.] Aëtk
  SE napalñoopar tv To0 Bnpéoou toûrov Éxovtra Tdv tpé-
  mov    4135 « äkoüoac & à natijp aütoO Nafonaléoapoc,
  Btt 8 tetayuévos oatpénnc Ev te. Alyénte kal toîc nepl
© mûv Zuplav tv Kotnv ral thu Porviknv téroic &mootétnc
    $ 135-141   etiam habent   Antiq. X,        220-226.   Cf.    quoque     Syÿncel-
: Jum, p. 416 sq. (ex Euschio).
     134 à «dz@v scripsi (eorum Lat) : auvoïç [| Naozxhicsxcos hic et
  infra Niese : Nafohdosacoy || 3 Baësuviwy. scripsi (Babyloniorum
  Lat. cf. infra, $ 133): BabukGvos || 132 3 NaËoxoôcésogoy hic et
  infra ex Eus. arm. Niese: Naéouy080vocdp |] Post Suvxuiows quacdam
  excidisse videntur (mullis cum copiis ac latissimis castris, Eus. arm.)
  ]| 4 éz60ero Lambertus Bos : !xé0:z0 |] 6 An <iv Baéshoviay  ? (terram
  Babeloniorum, Arm.) |] petwxto:v ed. pr. : uetourisev || 7 Post zôkv
  quaedam excidisse videntur (xai +0 vaôv? cf. Arm.) [| 8 euros
  inserui (primum Persarum regem, Arm.) 11 133 2 êñ Gutschmid : êt
  (om. Lat) || 3 aëzoë ed. pr. : aïsüv [| 434 1 et” — isoproypagia
  inclusit Nicse (om. Lat) || 135 à =: L, <ÿ Antiq. | 3 Post ào-
  oténs, «ûto5 add. Antiq.                 .
  27                                 LIVRE I
  Phénicie!, comme il ne pouvait plus lui-même supporter les
  fatigues, mit à la tête d’une partie de son ‘armée son                 fils
  Nabocodrosor, qui était dans la fleur de l’âge,et l’envoya
  contre le rebelle. 136 Nabocodrosor en vint aux mains
  avec celui-ci, le vainquit dans une bataille rangée? et replaça
  le pays sous leur domination. Il advint que son père Nabo-
  palassar   pendant ce temps             tomba   malade    à Babÿlone et
  mourut après un règne de vingt et un ans. 437 Informé
  bientôt de la mort de son père, Nabocodrosor -régla les
  affaires de l'Égypte et des autres pays; les prisonniers faits
  sur les Juifs, les Phéniciens, les Syriens ct les peuples de la
  région égyptienne‘ furent conduits, sur son ordre, À Baby-
  lone par quelques-uns de ses amis avec les troupes les plus
  pesamment      armées      et le reste du butin;         lui-même partit .
  avec une faible escorte et parvint à travers le désert à Baby-
  lone. 138 . Trouvant les affaires administrées par les Chal-
 déens et le trène gardé par le plus noble d’entre eux, maître
 de l'empire paternel tout entier, il ordonna d’assigner aux
 captifs, une fois arrivés, des terres dans les endroits les plus
 fertiles de la Babylonie. 439 Lui-même avec le butin de
 guerre orna magnifiquement le temple de Bel et les autres,
     1. Îl s'agit du roi d'Égypte, Néchao. L’historiographie chaldéenno
 officielle le désignait comme un « satrape rebelle ».
   2. Sans   doute la     bataille   de   Karkemisch,   sur FEuphrate,   où
 Nabuchodonosor battit Néchco ‘en lan 4 de Iehoïakim de Judéo
 (Jérémie xzvi, 2).               _-               Do            -
    8. Il est surprenant que les Juifs soient nommés en têto, alors
 que la Judée n’a pas été mentionnée dans le résumé duS133etne
 paraît pas avoir été touchée par la campagne de 605. Après Hugo
 Wiacklor, Julius Lewy a conjecturé (Mitteil, vorderas. — aeg.
 Gesellsch., t. 29, 2, p. 35,n. 8) que 'lorôatwv te xaf est une addition
 de Josèphe. Cette hypothèse est inacceptable: ro Josèphe n’a jamais,
à notre connaissance,     falsifié de son chef un témoignage; 2° dans
 le récit des Antiquités sur la campagne contre Néchao (X, 6, 8 86)
                                                                       il
 note expressément qu'après la bataille de Karkhamissa Nabuchodo-
 nosor occupa la Syrie jusqu'à Péluso à l'exception de la Judée 3 3° les
 mots suspoctés figurent dans l'extrait de Polyhistor préservé par
 l'Eusèbe arménien. Josèphe est donc hors de cause; mais on pout 5e
‘demander si Polÿhistor n’a pas été interpolé par un Juif surpris de
 ne pas trouver trace des déportations de Nabuchodonosor, et si la fin
 du $ 138 n'est pas de la mème main que ’Iouôxlwy te #at,
    4. Voir la note à l’appendice.             oo                .
                                      AOTOE          4’                                           27
 yÉyovev, où Guvépevog adrds Ëtt koronaBeîv, ovgtiouc
 r@ vi& NaBokoëpoodpe Burr [érr| Ëv fAtkla pépn Tivà This
 Svvéueuc éÉénenpev nm adtév.        136   Zvuulëac Ôè
 NabokoSpécopos              TB     &nootétn     kal TapataËduevos,                           aûtoÙ
EE    Ekpérnoe         kol     Tv    xépav      ËE        &pyfñs        ônè        Tv         aûräv
 Baouelav Énououto. T& te natpl atoO ouvéôn Nabo-
 Talacépæ Kat ToÏtov Tèv kaipbv &ppoatioavre ËV tf
 Babvloviov        néker uetakAdEar              tov flou Ëtn                 Bebaoeurétt
 etkoot    Ev.     137         AioBôuevoc       ôè        per”     où     TmoÂd         tv       Toû
 matpbg TeAeuthv NaBoroëpéaopac, kaTaGTAOùG Ta KATù
 tv Alyunrov npéyuata kal Tv Aourijv xépav, kal Tobc
 atxuoaérouc ’louêatov te kal Pouvikov kal Zbpov                                             kal Täv
 katà Tv          Alyunrov éBväv ouvréEuc rio Tv plov                                           uetà
 TS      Bapurérns           duvépeuc    kal T6 Aou                     dprkelas ävako-
 uièew      sic    viv        BaBvhoviav,            abrtdc        épuñoac          8Atyoatds
 napeyéveto        da. th           éphuou     els        BaBuAôva.            138            Kata-
 AaBdv ôÀ tk npéyuara Btouobpevx nd XaAdalov kal
 éturnpouuévnv tv Baodelav nd ToG Beltlotou aütäv,
 kuptetoac 6AokAñpou TG natpuwfs Gpyfñic, Tois uEv
| alyuahétors Tapayevouévorc                   ouvétabev            katotklac Ev toc
 énurnôetorétois              ts     Babukovias           térotc &roëeiEai                       139
|aubrès BE ëmd rôv Ex ToD moképou Aupüpav té te Bihou
 lepdv    kal     vi    Aou         koouñoac         duotiuoc,                tv        Te     Ünép-
 xouoav &Ë &pyfic néliv (évaraivionc) kal Étépav ÉEwBev
 L mpooxapiaduevos [kal &vaykéoxc] mpèc Tè unkéTe
     $ 436-7 habet Eus: Pracp. IX, 4o.
      135 5 Ex inclusi (om. Antiq.) || 136 3 bpéense Antiq. Gant
  Sync. unde Expéter Nicse): éxuoleuse L, Eus.                     || aüt&v L, «ro Ant.
 ]l 4 Erowauro Nicse: Exofnser [7 crostér Antiq. (et Sync.) £ixo-
 crevyla L || 137 3 rai rév Antiq. s@v L {| 4 se Antiq. ôt L || 438 3
 An süv Benciasusy À (optimatibus Lat) Il 4 ékoxAtpou Sync. EE 6)0x. L
  [L 5 :ragayevomévots Ant. rapayevduevos L || post guvét akev, aÿtoïs L,
  del. edd. |} xatormas Sync. arouwias |] 189 4 avaxatvioas insor. Nabor
  (quod habent in versu seq. codd. quidam Ant.) || 5 zposy. suspec-
  tum :xxrapas. Ant. rcoovaî “dpusduevos Gutschmid, 7p099 ”ASPISÉUEVOS
  Herwerden, cogitavi de Foosyapaxwsäuevos || #al avayréras inclusi.
   28                            LIVRE       I
   restaura l’ancienne ville, en construisit une autre hors des
   murs, et, afin que des assiégeants ne pussent plus détourner
  le cours du fleuve et s’en faire une arme contre elle, il éleva
   trois remparts autour de la ville intérieure et Lrois autour
  de la ville extérieure, les premiers en brique cuite et en
  asphalte, les autres en brique simple. 440 Après avoir
  fortifié la ville d’une façon remarquable et décoré les portes .
  d'une façon digne de leur saintelé, il construisit auprès du
  palais de son père un second palais attenant au premier. Il
  serait trop long de décrire en détail sa hauteur et les autres
  marques de sa magnificence.          441       Je dirai seulement que,
  grand et somptueux à l'excès,il fut achevé en quinze jours!,
  Dans cette résidence royale il fit élever de hautes terrasses de
  pierre, leur donna     tout à fait l'aspect des collines, puis,      en
  y plantant des arbres de toute espèce, il exécuta et disposa ce
 qu'on appelle le parc suspendu, parce que sa femme?, élevée
 dans le pays mède, avait le goût des sites montagneux ».
                                  XX
                        Autre récit de Bérose.
   . 142 Voilà ce que Bérose a raconté sur ce roi ct bien
- d’autres choses encore dans le III° livre de son Histoire de
  Chaldée, où il reproche aux écrivains grecs? de croire fausse-
  ment que Sémiramis l’Assyrienne fut la fondatrice de Bab;-
 lone et de s'être trompés en écrivant que ces ouvrages mer-
 veilleux y furent construits parelle. 143 Quant à ces faits
 les annales chaldéennes doivent être considérées comme dignes
   1. L’exaclitude des informations de Bérose sur les grands travaux
de Nabuchodonosor a été confirmée par les fouilles (cf. Koldewey,
Das     wiederersteende Babylon) et par les textes épigraphiques. En
particulier, l'histoire de la construction du palais en quinze
                                                                jours,
qui a l’air de sortir d'un conte de fées, est textucllement
                                                              traduite
d’une inscription du roi (Langdon, Neubabyl. Kônigsinschriften, p.
 139).
     2. Nabuchodonosor avait épousé, d'après un texte de Bérose
conservé par l'Eusèbe arménien et le Syncelle, la princesse Amytis,
fille d'Astyage.                       -
   3. Ctésiss, Deinon, Clitarque, cte., que suivront encore Strabon,
Diodore, Quinte-Curce, ete.
                                         AOTOE             À"                                    28
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  29                               LIVRE I
 de foi, d'autant que les archives des Phéniciens s'accordent
 aussi avec le récit de Bérose surle roi de Babylone, attestant
 qu'il soumit la Syrie et toute la Phénicie.    444 Laà-dessus
 du moins Philostrate tombe d'accord dans ses . Histoires,
 quand il raconte le siège de Tyr!,             el Mégasthène dans le
 IVe livre de l'Histoire de l'Inde ?, où il essaie de montrer que
 le roi de Babylone mentionné plus haut surpassa Héraclès .
 par son courage et la grandeur de ses exploits, car, dit-il, il
 soumit la plus grande partie de la Libye et de l'Ibérie®, 143
 Quant aux détails qui précèdent* sur le temple de Jéru-
 salem, son incendie parles Babyloniens envahisseurs, l'époque
 où l'on commença à le rebâtir, après que Cyrus eut pris le
 sceptre de l'Asie, ils seront clairement prouvés par le récit
 de Bérose, mis sous les yeux du lecteur.     146  Il dit, en
 effet, dans le III: livre: « Nabocodrosor, après avoir com-
 mencé la muraille dont j'ai parlé5, tomba malade et mourut
 ayant régné quarante-trois ans, et le pouvoir royal revint à
 son fils Evilmaradouch. 147 Ce prince, dont le gouverne-
 ment fut arbitraire et violent, victime d'un complot de Néri-
glisar, son beau-frère, fut assassiné après deux ans de règne.
Lui supprimé, Nériglisar, son meurtrier, hérita du pouvoir
et régna quatre ans.      448   Son fils Laborosoardoch, un
enfant, détint la puissance royale neuf mois; mais un com-
plot fut ourdi contre lui parce qu’il montrait une grande
méchanceté, et il périt sous le bâton par la main de ses
familiers. 149 Après sa mort ses meurtriersse concertèrent
et s'accordèrent à donner :le trône à Nabonnède, un Baby-
   1.    La citation de Philostrate est donnée avec plus do précision
dans     les Antiquités, X, 11,1, S 228. Ici l'allusion au siège de Tyÿr
(dont     il ne sera question que plus loin, $ 156) reste peu intelligible
pour    le lecteur.                       ‘        |                -
  - 3. GC. Müller et Gutschmid lisent Ile au lieu de IVe : l'ouvrage do
Mégasthène n'avait probablement que trois livres,         .
    3. Même citation dans les Antiquités, X, 11, 1, 8 227. Schnabel, à
la suite de Guischmid, estime que Josèphe n'a connu ce texte de
Mégasthèno     qu’à travers Alexandre    Polyhistor   auquel   l’emprunte
également Abydénos (ap. Eusèbe, Praep. ev., IX, 41). - :
  4. Plus haut, $ 132. Mais la citation qui va suivre ne prouve rien
de ce qu’avance Jostphe.                   .
   5. Probablement le « mur de Médie » mentionné par Xénophon
et Strabon (Gutschmid).
                                     AOTOS À’                                              29
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 148 Tobtou vièc Aabopocoépôoyos ékupleuce                                          uèv “fic
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 149  ‘Anolopévou 8 Tobtou                   ouvellévrec                 ot    èmBovAré-
 cavteg aûté      koivf Tv            Baodelav nepiélnkav NaBouviôc
   $ 146-154 habet ctiam Euseb. Pracp.. IX, 4o.
    444 3 seréorn L et Syne. Geutéoz coni. C. Muller || 7 ’IEnotas Sync.
 "lénplav L || 446 3 perfihate Eus. uernkdEaro L || 147 3 Nrc:-
 Yhcäpoy Eus. Nnoryliscopodsos L || 4 3t Eus. om. L || 448 r Acéo-
 gosoäedoos; Niesc : AaGocosocyodos              L.
 30                              LIVRE I
 lonien qui avait fait partie de la          même conjuration. Sous
 son règne les murs de Babylone              qui avoisinent le fleuve
 furent restaurés en brique cuite           et en asphalte. 150 Il
 régnait depuis dix-sept ans quand         Cyrus partit de Perse avec
une armée nombreuse, soumit tout le reste de l’Asie, puis
s'élança sur la Babylonie.      151     A la nouvelle de sa marche,
Nabonnède s’avança à sa rencontre avec son armée et lui
livra bataille ; il fut défait, s'enfuit avec une faible escorte et
s'enferma dans la ville de Borsippa. 152 Cyrus prit Baby-
Îone, fit abattre les murs extérieurs de la ville, parce qu’elle
Jui paraissait trop forte et difficile à prendre, et leva le camp
pour aller à Borsippa assiéger Nabonnède. 453 Comme
celui-ci, sans attendre l'investissement, s'était d’abord rendu,
Cyrus le traita humainement, lui donna comme résidence la
Carmanie et lui fit quitter la Babylonie. Nabonnède demeura
en Carmanie le reste de sa vie et y mourut. »
                                   XXI
Il s'accorde avec les Livres juifs el les Annales phéniciennes.
    154 Ce récit s'accorde avec nos livres et contient la vé-
rité. En effet, il y est écrit que Nabuchodonosor, dans
la dix-huitième année de son règne‘, dévasta notre temple
el le fit disparaître pour cinquante ans? ; que, la deuxième
année du règne de Cyrus, ses nouveaux fondements furent
jetés et que, la deuxième année aussi du règne de Darius, il
fut achevé.     155    J’ajouterai encore les annales des Phéni-
ciens ; il ne faut point omettre des preuves             même       surabon-
  1. Jérémie, rit, 29. Ailleurs (Jérémie,     ib., 12;   IT Rois,    xxv,   8)
on trouve indiquée la 19° année.
   2. Oc chiffre de 50 ans, qu'Eusthe lisait dans Josèphe (le Lauren-
tianus donne Exzé, sept) ne figure nulle part dans la Bible qui,
comme on Î'a vu (note à & 132), parle de soixante-dix ans; il résulto
des données de Bérose ($ 147-g: 43 — 18+2+4+0,9 + 17)
combinées avec la notion      de la 2° année de Cyrus qui provient
d’Esdras, 111, 8. Plus loin, la 2° année de Darius est tirée de Zacharie,
1, 12 et d’Esdras, iv, 24 (en réalité, cette année marque Ja reprise
des travaux du Temple, et non leur achèvement, qui eut lieu quatre
ans plus tard, Esdras, vi, 15).
                                  AOTOE        À                                 30
  TL     Tôv     Ek   BoBuAdvoc     Evr    êk TS       «br    niovoréssoc.
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                                             BaBulaviou
  Tékeoc 2E 8nrfic nAlvôou kal &cpéÂtou
                                           katekoouhän.
   150  Oùonc ô& Ts Baoudelac aëtoQ èv té ENTAK
                                                  QÈERÈTS
  Éte,  nporËeAnAvBdc Kôüpos êk This Mepalôoc
                                                petà Suvé-
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  Têcav Spunoev ënt rs BoBuloviac,
                                          151  AîoBéuevoc
  êè Nabévun$os Tv Époov aëto), &navt
                                           hoac pet Th
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  152     Kopoc       ÔE BaBvAâva    katalaBéuevos ka cuvtéEac tà
   Élo rs néheoc TEÏXN Kkotugképor, Six
                                              + Alav aûts
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                                               . 153 Too
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                                                 kiav, &AA
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  Tv     &AMBetav.      ÿéypantar    yäp    Év      abtaîc,   ëtr   Nabouyo-
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  ÜnroBAnBévrov Seutépo mél      TS    Aapelou     BacAelac
  émetekéoën.   155   MpooBfow ô ral TG Tv Porvtkov
  &vaypapäc: où yäp napohemtéo rav àänoëe
                                                 (£euv Tv
  TEpiouolav" ot 6 ToLaËtn TÈV xpévov
                                          À kataplüunotc.
   4149 3 ériovordsens Eus,       Eriorécius       L [1 150 3 xxi om.
                                                                Eus. Il
 "Aciay L, apyñy Sync., omnia alia regna Eus. chron. unde
                                                              Bastetav
 Niese |] 452 4 Bogsizzuv Gutschmid: Bésaxzov 11153 3
                                          5               aÿrôv Nicso:
 aitôv |] 4 airéÿ, suadento Gutschmid, ante  xx! inscrui, quod habent
 libb. ante Kagn. || 5 «3<èv inscrui 11154 1 oSuçuvoy
                                                        Ens.
 L |} 4 revefrovra Eus : ëzx4 L || 6 Gestésew L, Gexite Eus.: Shuguva
                                                                    7
 31.                                    LIVRE    I
 dantes.    156 Voici le dénombrement des années. Sous le
 roi Jthobal, Nabuchodonosor. assiégea Tyr pendant treize ?
 ans. Puis Baal régna dix ans.                   457    Après lui on institua
 des juges, qui. occupèrent leurs fonctions, Eknibal, fils de
 Baslekh, pendant deux mois; Chelbès, fils d'Abdée, dix mois;
 le grand-prêtre Abbar trois mois; les juges Myttynos et
 Gérastrate, fils d’Abdélime, six ans, après Jesquels® .Balator
 régna une année.                 458    Ce.roi mort, on envoya chercher
 Merbal à Babylone et il occupa le trône quatre ans. Après
 lui on manda son frère Ilirôm, qui régna vingt ans. C’est
 sous son règne que Cyrus exerça le pouvoir en Perse. 159
 Ainsi le total du temps écoulé donne cinquante-quatre ans
 plus trois moist. En ellet, c’est la (dix}-septième année de
 son règne que Nabuchodonosor commença le siège de Tyr,
 et la quatorzième année du règne d'Hirôm que Cyrus le Perse
 prit le pouvoir. 160 L'accord est complét au sujet du
 temple entre nos livres et ceux des Chaldéens et des Tyriens,
 et la preuve de mes assertions sur l'antiquité de notre race
 est confirmée et indiscutable.              ‘
             |                            XXI                   |
 Les Grecs même mentionnent les Juifs. Pythagore de Samos,
    Hérodote, Chærilos, Cléarque, Hécalée d’Abdère, Agathar-
    chide.              ‘                                  °
     161 Ceux qui ne sont point disputeurs à l'excès se con-
  lenteront, je pense, de ces explications; mais il faut aussi
 satisfaire aux questions des gens qui, refusant d'ajouter foi
  aux annales des barbares, accordent leur créance aux Grecs
  seuls; il faut leur présenter beaucoup de ces Grecs mêmes
  qui connurent notre nation et la mentionnèrent à l’occasion
- dans leurs propres ouvrages.          162 . Pythagore de Samos,
  auteur fort ancien, qui, pour sa sagesse et sa piété, est consi-
     1. La citation qui suit est probablement empruntée à Ménandre
  d’Éphèse.
       .2.       Même chiffre dans Ant., X, 228, d'après Philostrate.
    8. @v eraËd signifierait en bon grec « dans l'intervalle desquels »,
  mais cela est peu intelligible. C’est ce qui a conduit Gutschmid à
  admettre lo sens (hellénistique) de « après »; cependant Josèphe lui-
  même            semble   n’avoir pas compté à part l’année de Balator.
        &. Noir la note à l’appendice.
                          AOTOE À’                    31
     156 ‘Er ‘IBoBé&ou to0 Baouéoc Énolépknce
                                               NaBouyo-
     8ovéaopoc Tv Tüpov mn Em Sekatpla.
                                           Meti toDtov
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                                             Sukaotal Em 6,
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                                            Eva. 158
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                                                 Mép-
 Balov êk rc BaBvAGvoc, kal éBuolAevoev Et 8".
                                               Tobtou
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                                            Etpouov,
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                                       KOpoc Mepoëv
 Éduvéoteudev.          4159      Oùkoüv    à cÜuTaG xpévoc Ern vô’ ka
TRES UÂVES Npdc abrotc- É606u@ pèv ykp (nt
                                              L) Eter fic
 NaBouyoëovogépou Baaiketac pro        notopreîv Tôpov,
TEooapeokaÎeréte à ter TÂsS Etpéuou Küpoc
                                                8 Péponc
Tù kptoc TapéaBev,      4160 Ka cÜupova pèv (èorl) nepl
ToO vaoQ Totc fuetépoic Ypéupaor ta XalSalov
                                              kal Tuplov,
duoloynuévn SË kal &vavrlppntoc ÿ Tapk Tâv
                                                etpnuévov
pot papruplo TÂc To0 YÉvouc fuôv äpxaétntoc.
                                                 ‘ ‘   L
      XXII 464      Toîc Ev oÛv uù cpéôpa PAovelkotc àpkéoev
Ünokaubéve tà npoetpnuéva Set > &pa kal Tv
                                             émuorouv-
Tov pÈv toic (Ëv rate) BapBépoic ävaypapatc,
                                             uévois Së
toîc “EAlnot motebeiv &Erobvrov, éronAnpècar
                                              Tv En
Dirnoiv        kal Topaoyev         nollob
                                        kal tobtov
                                              e              ÉTUOTAUÉVOUG
Tè Edvoc fuôv kal kaB° 5 kaipdc fiv aûtotc vnuov
                                                  ebovrac
[mapaBéoBar] Ev -iôtois aôTav Ouyypéuuaor.    162    Mubx-
Yépag tolvuv 8 Eéptoc &pxatos àv, gopla GE
                                              kal rf nept
Tù     Betov   edorbela        mévrov   Ênednuuévoc       dteveyketv    Tâv
     157 3 püvas y’ et supra ser. yo xxi EL           |] 4 Mirruvos 8 L' ||
705 L, of coni. Niese          || 159 2 tés suprascriplo &% L   || Etée Eus.
(Lat.), êxi L: |] Exit’ Gutschmid (praceunte lac. Capello)
                                                           || 160,1
tsté inscrui    |} xsoi Nicse dub. : ëzi,    Il 3 rapà Nicse : ripl |] 461 3
10     Ev taïç scripsi: vais &v sois ed. pr. vois.L Î 7 FxsatéoOae
inclusi, Niesio praccunte : fucrit glossema 05        rapasyeiv     Il 162 2
àgy.ztos Deest fort. Fhxiz uv (antiquus quidem aetate Lat),
32                            LIVRE    I
déré comme le premier de tous les philosophes, a, de toute
évidence, non seulement connu nos institutions, mais encore
les a largement imitées. 463 De ce philosophe nous
n'avons aucun ouvrage reconnu authentique, mais beau-
coup d'écrivains ont raconté ce qui le concerne. Le plus
célèbre est Hermippe, esprit que tout genre de recherche
intéressait. 164 Il raconte dans le premier livre de son
Pythagore que ce philosophe, après la mort d'un de ses inti-
mes nommé Calliphon, originaire de Crotone, disait qu'il
avait commerce nuit et jour avec l'âme de celui-ci, et qu'elle
lui donnait le conscil de ne point passer à un endroit où un
âne s'était couché!, de s'abstenir         de toute eau saumätre (?)
et de se garderde toute médisance?. 165 ° Puis l’auteur
ajoute encore: «Il pratiquait et répétait ces préceptes, se
conformant aux opinions des Juifs et des Thraces qu'il pre-
nait pour son compie. » En effet, on dit avec raison‘ que ce
philosophe fit passer dans sa doctrine beaucoup de loisjuives.
166 Dans les cités non plus notre peuple n’était pas inconnu
autrefois ; beaucoup de nos coutumes s'étaient déjà répan-
dues dans quelques-unes et il en est qui jugeaient bon de
les suivre. On le voit chez Théophraste dans ses livres des
Lois. 467 D'après lui, les lois tyriennes défendent d’em-
ployer des formules de serments étrangers, parmi lesquels,
entre autres, il compte le serment nommé korban; or, nulle
 part on ne le trouverait aîlleurs que chez les Juifs; traduit
 de l'hébreu, ce mot signifie quelque chose comme « présent
 de Dieu »*.                                    :
    168 Eten vérité Hérodote d’Ilalicarnasse non plus n’a
 pas ignoré notre nation, mais il l’a mentionnée manifeste-
 ment d’une certaine manière.              169    Parlant des Colques
 au second livre,    il s’exprime ainsi:         « Seuls   d’entre   tous,
     1. Cf. l'histoire de l’änesse de Balaam, Nombres, xx, 22-23.
     2, Cf. Exode, xxu, 28; Lévilique, xix, 16. Comparer les textes
 du Talmud qui défendent de prendre le bain de purification dans
 une eau stagnante (Mischna Mikwaot)       ou de boire de l’eau qui     est
 restée découverte la nuit (Houllin, 9 b; jer. Teroum., 48 c).
  .3. Antonius Diogène ap. Porphyre, Pyth. 113 Aristobule ap.
 Eusèbe, Praep. XII, 12, 4.
    4. Ou plutôt « offert à Dieu » (Lévit. 1, 10 ; 11, 4 ; ut) = tabou.
 Le prétendu serment « par l'or du Temple », Korbanas (Matth.
 xx, 16) se confond avec celui-ci.
                                    AOTOS     A               |              32
Pocopnaävrav,              où pévov     Épvokdc       t& Trop” qui       ôfñhôc
Éativ, &AÂ& ka           Cnhoris     «ètrôv    èk rÂAslorou yEyEvnuévoc.
163   AëtoO pèv oûv oùdèv époloyeîtat obyypauua, ToAol
SE à nepl adtbv lotophkaor, kal Tobrou ÉTUINLÉÔTATÉG
Éortv “Epuinnos, àvip nepl nâcav totoplav émuelñc.
164 Aves tolvuv Ev +8 npôte Tv nepl MuBayépou
BBAlov, 8re MuBayépac, Evèc aûtoO Tôv ouvouctaotäv
Tekeuthoavtos,       Toüvoua        KoAtpävtos to yÉvos Kporovié-
tou, tv Ékelvou Quyhv eye ouvôtatp(feuv adrS kol
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téTov, Ep” ‘05 Av Évos BkAdon, Kat tv Swplov Sérov
&néxeoBat      kal néons        [énéxewv] Blacpnuias.             165     Elta
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   162 5 ëx rhciorou     susp. (ex mullis      apparet Lat.) || 164 5 ue” ed.
pr. : xa9° || 6 ëp” 05   &v Nicse :     dv     L, 9” dv àv ed. pr. || 7 aréyer
inclusit Herwerden,       an &rocrñsar?      || 465 5 aÿro% Naber : «3:05 |]
168 r oôi cd, pr. :       05e || 8 ensiv      suspectum; an Àfyet?
33                                   LIVRE   1
dit-il, les Colques, les Égyptiens et les Éthiopiens pratiquent
la circoncision depuis l’origine. Les Phéniciens et les Syriens
de Palestine reconnaissent eux-mêmes                     avoir appris cetle pra-
tique des Égyptiens.           170     Les Syriens des bords du Ther-
modon       et du Parthénios, de mème que les Macrons, leurs
voisins, assurent qu'ils Font apprise récemment des Colques.
Voilà les seuls peuples circoncis, et eux-mêmes imitent évi-
demment les Égyptiens. Mais des Égyptiens eux-mêmes et
des Éthiopiens, je ne puis dire lesquels ont appris des autres
la circoncision !.» 471 Ainsi il dit que les Sÿriens de
Palestine étaient -circoncis; or, parmi les habitants de la
Palestine, les Juifs seuls se livrent à cette pratique. Comme
il le savait, c’est donc d’eux qu’il a parlé?.
     172    D'autre. part,      Chærilos,        poète     assez   ancien*,   cite
notre nation comme ayant pris part à l'expédition de Xerxès,
roi de Perse, contre la Grèce. En eflet, après l'énumération
de tous les peuples, à Ja fin il mentionne aussi le nôtre en
ces termes:
     173     « Derrière eux passait une
                                    :   race d’un aspect étonnant.
     « Le langage phénicien sortait de leurs lèvres.
   « Ils habitaient dans les monts Solymiens auprès d’un
vaste lac.
   « Leur chevelure broussailleuse était rasée en rond; et,
per dessus,
   « Ils portaient le cuir d'une tête de cheval séché à la
fumée. »
   174     Il est clair, je crois, pour tout le monde, qu'il parle
de nous, car les monts Solymiens sont dans notre pays et
nous les habitons ; là aussi se trouve le lac Asphaltite, qui
occupe le premier rang parmi tous Les lacss de Syrie pour la
largeur et l’étendue*.
   475     Voilà comment Chærilos fait mention de nous. Non
seulement les Grecs connuent        les Juifs, mais encore ils admi-
     « Hérodote, I, 104 (texte rappelé aussi en abrégé Ant. VIII, 262).
   2. Les mots « Syriens de Palestine », dans la langue d ‘Hérodote,
désignent les’ Philistins ; or nous savons qu’au moins à l'époque
biblique ceux-ci étaient incirconcis. On a essayé de diverses manières
de justifier soit Hérodote, soit _Jostphe. Of. mes Texks d'auteurs
grecs el romains, p. 2.
     3. I! florissait vers la fin du ve siècle.
     4. Le raisonnement de Josèphe est ingénieux, mais peu probant,
                                     AOTOË      A’                               33
Holviwec 88 kal Ebpror où Ev tf Makarotivn Kat aûtol
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uoQvor kot ofror Aîyunrtioustr palvovtar TotoDvreG KOTX
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érérepor rap räv Étépov éE£uaBov. »         171   Oùrodv
etpnke Züpoug Tobc êv rfi Moacuotivn nepiréuveoBor Tôv
Së     tv      Moakarotiunv        katotkobvTov       uôvot   Toto      motoÿaiv
louÿætor” Toto pa yuyvborov etpnrev nepl atäv.
   172   Kat Xotplloc Sè àäpxouétepoc YEvÉLEVOS Toints
uéuvntor          rod     £Bvouc    fuav,     Btr    ouveatpéteutat           ZépEn
r& Mepoñv Paodetnt rv EX dSoa- rKatapBunoépevoc
yèp Tévra Tà EBvn, reheutatov kal td fuérepov Évétrabe
Âéyov'
173     rôv 8 8mBev SttBoive yÉvos Baupaotèv ôécBou,
       ÿAGooav uèv Potviogav &nd arouétav &ptÉVTEG,
       Bkeov 8 ëv Eokbpots Spot mhatén napè Aluvn,
        abxuohéor kopupàc tpoxoroupédec abräp ÜTrepBev
       nmov Saptà npéoan” Épépouv ÉdkAnKkôTa kaTrvÉ.
 174    Afflov oûv om, &ç oîuar, mâaowv uv           abrèv
 ueuvfoBo, T& kal ta Zékvua       ëpn Êv tf Muetépa   elvar
xépa,          & katouxoduev,         kat     Tv     ’Acpañrinw      Xeyouévrv
Agvnv' aÿrn yüp naoûv Täv Ev rf Zvpla Rtuvn] TA “+
tutépa kal ueltov kaBéoTnkEv.
   175  Kai Xoiptloc pèv oëv, obto uépvntar fuôv. ‘Ox
 SE     où     uévov     fniotavto     robg    ’louôalouc,    &AAX      kal    ÉBab-
 | $ 172-481 habot (sed brevius) Eus. Pracp. ev. IX, 5; 7; 9- .
    469 3 «oi Naber cum Herod. IL, 104 : oÿxot || 470 2 Oscuvidovsa
 ed. pr. : Osguuidovca nai nésôovra L || 174 3 êt ed. pre: à 6 | 1721
 age rspos : agpatos Eus. | 173 1 +6 Eus. : 1@ || 3 wxeov (= res)                      .
 Eus. : txes || 7aça Eus. : ëvi L, ét coni. Nicse Ï 4 rogugè L, xEqaNXS
 Eus.        ll roogoroupéües Eus. : ssoyozoïetts        || 174 1 adzôv ed, pr.:
     adz@v |] 2 56 ed. pr. : =0 || & A tuvr incl. Nicse kuvéiv Eus,
 3!                             LIVRE    1!
 raient tous les Juifs qu'ils rencontraient; ct non pas les
 moindres d’entre ies Grecs, mais les plus admirés pour Îeur
 sagesse, comme il est facile de s’en convaincre.        4176
 Cléarque, disciple d’Aristote, qui ne le cédait à aucun des
 péripatéticiens, rapporte dans le premier livre du Sommeil
 cette anecdote que son maître Aristote racontait au sujet d’un
 Juif. Il donne la parole à Aristote lui-même. Je cite le texte:
 477    « Il serait trop long de tout dire, mais il sera bon
 d'exposer pourtant ce qui, chez cet homme, présentait quelque
 caractère merveilleux et philosophique. Je te préviens, dit-il,
Hypérochide, que mes paroles vont te paraître singulières
comme des songes. » Et [lÿpéroshide répondit respectueuse
ment: « C'est justement pour cela que nous désirons tous
l'entendre.     478    — Eh bien alors, dit Aristote, suivant le
précepte de la rhétorique, donnons d’abord des détails sur sa
race, pour ne point désobéir à ceux qui enscignent la nar-
ration. — Parle à ta guise, dit Hyÿpérochide. — 4179 Cet
homme donc était de race juive et originaire de Cœlé-Sÿrie ;-
cette race descend        des philosophes indiens'.        On appelle,
dit-on, les philosophes Calanoi         dans    l’Inde?,   et   Juifs   en
Syrie, du nom de leur résidence; car le lieu qu’ils habitent
se nomme      la Judée.    Le nom    de leur ville est tout à fait
bizarre: ils l'appellent Jérusalémé. 480 Cet homme donc,
que beaucoup de gens recevaient comme leur hôte, et qui
descendait de l’intérieur vers la côte, était Grec, non seule-
ment par la langue, mais aussi par l'âme.        181   Pendant
Les fabuleux monts Solymiens (inconnus, quoi qu’il en dise, en
Judée et qu'on chercha en Lycic) ont été empruntés par Chærilos à
Homère (Odyssée, V, 383 ; texte visé par Josèphe, Antig., VII, 3,2,
$ 67; cf. Tacite, Hist., V, 2). La tonsure ronde, coutumière chez les
Arabes (Jérémie, 1x, 25 ; Hérodote, ILE, 8), est expressément interdite
aux Juifs (Lévit., x1x, 27). La coilfure en protome de cheval appar-
tient aux Éthiopiens d'Asie (Hérodote, VIL, so).
   1. Dans son traité De l'éducation (Diog. Laërce, procem. & 9),
Cléarque faisait descendre les gymnosophistes des mages ct Diogène
ajoute : « quelques-uns prétendent que les Juifs aussi descendent des
mages ». Le parallèle entre les Juifs et les brahmanes était aussi
indiqué par Mégasthène (ap. Clem. Alex., Stroma., I, 15).
   2. En réalité, Calanos n'est que le sobriquet individuel du gym-
nosophiste Sphinès qui suivit l'armée d'Alexandre et mit volontai-
rement fin à sa vie en montant sur le bûcher.
                          AOTOE À’                        34
 paëov &ootc aëtäv Évréyotev oùy ot pauAdtator Tôv
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Yäp aûrv           kaloDotv.        180         OÙroc oÜv         8 ävBporoc,           ènt-
Éevobpzvéc          ve    ToÂloïc         käk     Täv     &vo       Ténov        eic    todc.
érmBbahattious            ÜnokataBatvov,            “Elnvidc           fv   où     Ti ôta-
ÂAëkto pévov,            &AA& kal tf quxf.                181       Kat Téte Starpi-
   176 3 Br£kie Eus. : Ei£ku [| 5 zerz0rst Gutschmid : ragarÜeis L,.
avaz{Ünot "Eus, Il LT 1à &v Eus, om. L | a 6 Eus. : sv 11 3 Gus
scripsi : duotus     |] oc yeïcov Eus. : 037. Eügor             [1 S° Yoûe, étzev Eus:     di
got elneiv {| 4 OxsuaaTés incl, Naber (non habet Eus.) 1 5 6 Eus.,
om. L | 1784 arayoad Eus.:              RL       {et    L, os et
Eus. 651 ed. pr. || 179 1 É;n add. Niese || 4 Kaæhavo! Eus. : KéXhavor
| 7 ‘ecousarurv L, Tesovsann Eus. || 480 3 ErQakarzioss Eus. :
UaX aztios |] Env «70; coni. Gutschmid (gratissimus Lat).
35          °                      “LIVRE !
    que je séjournais en Asie*, il aborda aux mèmes lieux, et se
    Jia avec moi et quelques autres hommes d'étude, pour éprou-
ver notre science. Comme il avait eu commerce avec beau-
coup d’esprits cultivés, il nous livrait plutôt un peu de la
sienne.»          182     Telles   sont   les   paroles     d'Aristote   dans
    Cléarque, et il raconte encore que ce Juif poussait à un point .
étonnant la force d’äme et la tempérance dans sa manière de
vivre. On peut, si l’on veut, en apprendre davantage dans ce
livre même. Pour moi, je me garde de citer plus qu'il ne faut?.
_     483       Ainsi s'exprime Cléarque dans         une    digression, —
car le sujet qu'il traite est différent, — ct c'est ainsi qu'il
nous mentionne, Quant à Hécatéc d'Abdère, à la fois philo-
sophe et homme d’action consommé, qui fleurit en même
temps que le roi Alexandre et vécut auprès de Ptolémée, fils
de Lagos, ce n’est pas incidemment qu'il a parlé de nous;
mais il a composé spécialement sur les Juifs mêmes un livre®
dont je veux brièvement parcourir quelques passages.     184
D'abord je vais établir l’époque. Il mentionne la bataille
livrée près de Gaza par Ptolémée à Démétrius ; or, elle eut
lieu onze ans après la mort d'Alexandre* et dans la GXVII°
olympiade, comme le raconte Castor.                 185      En effet, après
avoir inscrit cette olympiade, il dit: « Dans ce temps Ptolé-
mée, fils de Lagos, vainquit en bataille rangée, à Gaza, Démé-
trius, fils d’Antigone, surnommé Poliorcète. » Or Alexandre
mourut, l'accord est unanime, dans la CXIV* olympiade®. Il
est donc évident que sous Ptolémée et sous Alexandre notre
peupleflorissait.          186     Hécatéedit encore qu'après la bataille
de Gaza, Ptolémée devint maître de la Syrie et que beaucoup
       . Il s'agit du séjour d’Aristoto à Atarné (348-345).
     2. E. Havet a supposé que Josèphe avait un autre motif de ne pas
prolonger sa citation : c'est que Ie Juif d'Atarné scrait identique au
« magnétiseur » assez vulgaire dont il était question dans le même
traité de Cléarque (fr. ap. Pitra, Analecta sacra, V, 2, p. at).
  © 8. Ce livre ne doit pas être confondu avec l'ouvrage certainement
apocryphe sur Abraham, également attribué à. Hécatée (cf. Textes,
p. 236). Les uns, comme Willri-h, voient dans le livre sur les Juifs
un faux, d'autres le croïent identique à Pouvrage (ou à la partie d’un
grand ouvrage ?) d'Hécatée auquel Diodorc a emprunté              son aperçu
du judaïsme (Diodore, XL, 3 — Textes, p. 14 suiv.).
     4. En 312 av. J.-C,
     5.   323 av. J.-C.
                                 AOTOE       À                                      35
Gévrov    fuôv nept tv          ’Aclav, Tapabaidv          els Tobc aètobc
Ténoug      &vôponos      Évruygävet       Âuîv     TE   kal     Tioiv        étépois
T@v    cxolaorikôv,       meipôuevoc       aütôv     ThS       dcoblac.       ‘Qc   êÈ
moMoîc tôv ëv nuibela auvokeloto, napeëläou tu pAAAOU
Gvelyev. » 182 To0r etpnkev à *Apuototékns mapà Tê
KAeépxo kal npogére noÂkv kal Bauuéotov kaptreplav to0
’louSatou &vêpèc Ev th Staltn Kal ooppoasvnv BieElov,
"Eveore dè toîc Boulonévorc &Ë aètoQ tè rAéov yvôvar toû
BuBAiou: pulérronar yäp Eyd [rà] resto Tôv fkavav rapa-
rl8ecdo. :
   183   Kéapyoc uèv oÙv èv mapexboer tar’ etpnrev,
— vd yap npokeluevov fv at ka” Étepov, — obtoc
Muêv, uvnuovebdac, ‘Ekutatos dE 6 ’ABônpitns, vip
puégopoc äua kal mepl Tac npéEers iravhtatoc, *Ake-
Eévêpe      xà Baoutet        cuvakpécag     kal    Mrokepato            ré    A&you
guyyevéuevos, où mnapépyoc, '&AA 4iôtov) nepl atav
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8Auurrtédos ÉBdéuns kal Sekétns kal Ékatootfs, à                              lotopet
 Kéotop®   185         npoBels yàp Tabrnv tv 8AuuriéSa nov
&, ni. tabrnc         Frokeuatos 8 Aéyou Evlka Kara Mébav
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knthv. » *AléEavôpo Ô£ teBvévar névtec éuoloyoDoiw Ent
TS Ékatooths teooapeokadekétns 8AuurriéSoc Sflov oôv
&tu Kat     Kat”    Ékeîvov    kal kart *AXÉEavôpov frkualev fudv
rd EBvoc.          186 | Aëyer tolvuv 8 ‘Ekatatos né                     tébe, 8re
 «181 2 raga£andy Eus. : zagahaft || «3<obs om. L || 3 Eewros
(= à0.) Niese : dvbgwroy L, év0swros Eus.. || 5 rokdoïç Eus. :
rokoi |] cuvwxeloro Eus. : cuvozsluvso || 182 4 +0 ed. pr. <à || 5 <à
incl. Niese |] 483 1 signreis — Euviuéveuse coni. Nicso.|| 5 Adyou
ed. pr.: Aay& || 6 tôtov inserui (post zapépyws lac. statuit Nicse) ||
185 1 rpodets Cobet : zsosûste |] à Adyos ed. pr.: Aayés.
 36                                  LIVRE I
 des habitants, informés de sa douceur et de son humanité,
 voulurent partir avec lui pour l'Ésypte et associer leurs des-
 tinées à la sienne. 487 «De ce nombre, dit-il, était Ézé-
 chias, grand-prètre des Juifs!, âgé d'environ soixante-six ans.
 et haut placé dans l'estime de ses compatriotes, homme intel-
 ligent, avec cela orateur éloquent et rompu à la politique
 autant   qu'homme          du   monde.        188     Pourtant le nombre
 total des prêtres juifs qui reçoivent la dime des produits et
 administrent         les affaires   publiques       est   d'environ     quinze
 cents?. »      489      Et revenant      sur ce personnage:              « Cet
homme, dit-il, après avoir obtenu cette dignité® et lié com-
merce avec moi, réunit quelques-uns de ses familiers. et
leur fit connaître toutes les particularités de sa nationt,
car il avait par écrit l'histoire de l'établissement des Juifs.
dans leur pays et leur constitution. » 190 Puis Hécatée
montre encore comment nous nous comportons à l'égard
des   lois, que nous         préférons    subir      toutes    les souffrances
plutôt que de les transgresser, et que nous plaçons là notre
honneur.     194    « Aussi, dit-il, ni les sarcasmes de leurs voi-
sins ct de tous les étrangers qui les visitent, ni les fréquents
outrages des rois et des satrapes perses ne peuvent les faire
changer de croyances ; pour ces lois ils affrontent sans défense
les coups et les morts les plus terribles de toutes, plutôt que
de renier les coutumes des ancètres. » 492 Il apporte aussi
des preuves nombreuses de leur fermeté à observer les lois.
Il raconte qu’Alexandre, se trouvant jadis à Babylone et
    1. Ézéchias ne figure pas sur la liste des grands-prêtres juifs de
celte époque donnée par Josëpho (Antig., XI, 8, 73 XIL, 2, 4), liste
d'ailleurs sujette à caution (cf. Willrich, Juden und Griechen, p. 107
suiv,) Willrich a supposé, Urkundenfülschung, p. 29, que la figure
d'Ézéchias est calquée sur celle du grand-prètre Onias qui se réfugia
en Égypte sous Philométor.                                         .
   2. Chiffre très inférieur à celui de 4189 donné (pour le temps.
de Zorobabel) par Esdras, 1, 36-39, et Néhémie, vi, 39-42.
   3. Quelle dignité ? la grande prêtrise ou bien quelque distinction
qui lui fut accordée par Piolémée Soter et dont il était question
dans un passage sauté par Josèphe ?
  4. Texte sans doute altéré. J. Février (La Date,            la Composition   et
les Sources de la Lettre d’Aristée, p. 70) a proposé de reconnaitre dans
8:270pàv un mot rarissime qui significrait livre; il s'agirait du Penta-
tcuque.
                        AOTOS À                        36
uerà thv êv Méln péxnv 8 Mrokepatos Éyéveto tav nept
Æuplav térov ykpathe, kal roÂÂol täv &vBpérav nuvBa-
véuevor Tv Âmiétnta kal pavôpantav toÿ Frolspatou
ouvaraipeiv elç Atyunitov aëtS kal koivoveîv Täv Tpayuk-
Tov     AbouAñBnouv.            187      « “Qu     ste fiv, pnotv,            "Ebeklac
&pxiepeds        tôv   ’loubalov,            &vBpanoc     Tv      pv    fAtkiav     8c
ÉEnrovtaëE ètôv, t@ à &Etdpare T$ api Toté ÉuotBvorc
uéyas      kal    Tv      uv           oùk     &véntoc,    Ertr    8Ë    ka     Âéyeuwv
Svvarèc       kal [rote nepl]         Tôv     Tpayuétov,       elnep    T6      loc,
Eunetpos.   188   Kaitou, naiv, ot névrec lepetc Tôv
Touéaiov, of thv Sexérnv tôv yiwouévov AauBévoutes kal
Ta    Kouwd      BtotkoDvtes,         Tepl     XAlouc     uéliota       kal     TEVTE-
kocfoug eloiv. »          489         TMéAiv ë toO npoztpnuévou uvnuo-
vetov &vôpéc           « oûtoc,        pnalv,    8 &vBporos        TETEUXÈG        TÂG
Ts      Tabrns kal ouviBns Âuiv yevéuevoc, Trapohabév
Tiwvag Tôv ue” ÉautoO, + TÂv te Stapopäv &véyvo nâcav
abroîc elye yap tv katolknoiv aÜtTäv kal vv ToÂr-
telav Yeypauuévnv. » 190     Eîra ‘Ekatatos Snhot néliv
TG      Éxouev     npdc   Todc véuouc,            8te Tévra        Téayxetv       Ünèp
ToÙ ph Tapabfivar Tobtous npoupoñuela kal kaldv elvar
voulZouev.   491  « ToryapoQv, pnol, kal kakB &kobovtec
Ênè Tâv &oruyertévov kal tôv eloapirkvoupévou Tévrov,
kal nponnaakilépevor              nolÂ&kis        ônd     Tv      MepowGv        faot-
Aéov kal autparrôv, où ébvavta uetartetoBfvar tf Stavole,
M yeyuuvouévoc nepl tobtov kel aiklaic. ka Bavétoic
$euvotétois péliora mévrov énavtôa, ui &pvoÿpevor tk
métpua, » 4192    Mapéyetar SÈ Kal Tekuñpix Ttfjs ioyupo-
Yvopooëvns TAG nepl tôv véuov oùk 8Alya pnot yép,
*AkEE&vôpou rot Ev BoabvAGut yevouévou ral Tpozkouévou
     487 4 052 Hudson : 037’ [| 5 <oïs est damnavit Hudson                     [| 489 4
differentiam cunctam exposuit Lat Gtaywyñv Iolwerda coni. || 190
3 roÿrous ed. pr. : soÿro || 191 à zévtuv ed. pr. : révres || 3 5x6
ed, pr.: üxèe 1| 5 yEyuuvasuives                intellexit Lat, coni. Nicse IL 7
rätçera Nicse: rareca.
37                                  LIVRE I
 ayant entrepris de restaurer le temple de Bel tombé en rui-
 nest, donna l’ordre à tous ses soldats sans distinction de
 travailler au terrassement; seuls les Juifs s'y refusèrent et
 même souffrirent les coups et payèrent de fortes amendes
jusqu’à ce que le roi leur accordât leur pardon et les dispenst
de cette tâche. 193 « De même, dit-il, quand des étran-
gers venus chez eux, dans leur pays, y élevèrent des temples
et des autels, ils les rasèrent tous et pour les uns payèrent
une amgnde aux satrapes, pour d’autres reçurent leur grâce. » .
Et il ajoute qu’il est juste de les admirer pour cette ‘conduite.
494 Ïl dit aussi combien notre race est populeuse. « Bien
des myriades de Juifs,             dit-il,     furent d’abord emmenées            à
Babylone par les Perses? et beaucoup aussi après Ja inort
d'Alexandre passèrent en Égypte et en Phénicie à la suite des
 révolutions de la Syrie.»     195   Ce même auteur donne des
 renseignements sur l'étendue de la région que nous habitons
‘et sur sa beauté. « Ils cultivent, dit-il, environ trois millions
d'aroures® de la terre la meilleure et la plus fertile en toutes
 sortes de fruits; car telle est la superficie de la Judée. »
 496 D'autre part, sur la grande beauté et l'étendue consi-
.dérable de la ville mème de Jérusalem, que nous habitons
depuis les temps les plus reculés, sur sa nombreuse popula-
tion et sur la disposition du temple, voici les détails que
donne le même auteur:               4197      « Les Juifs ont de nombreu-
ses forteressest et de nombreux villages épars dans le pays,
mäis une seule ville fortifiée, de cinquante stades environ
      . Cette   entreprise   est altestée par     Arrien, vu,   13 a “Strabon,
xvi, 1,5.
     2. 1 ne s’agit pas de la déportation de Juifs par Artaxerxës Ochus
(Syncelle, I, 486 Dindorf), mais de la captivité de Babÿlono clle-
même qu'Hécatée (?), mal informé, attribuc aux Perses et non aux
Chaldéens. J. G. Müller (Des Flavius Josephus Schrift gegen den
Apion, p. 175)     voit dans    cette   erreur   une   preuve de l'authenticité
du morceau, mais, comme le remarque Willrich, IE Macc.,                  1, 19,
parle aussi de la captivité de Babylone comme             d'une déportation fs
cv Higstnr.
     3. 815000 hectares.       L'évaluation      d’ « Hécatée » est modérée,
à la différence de celle de la Lettre d’Aristée, 8 116 : la Palestine au
‘moment de la-conquète par les Hébreux aurait compté 6o millions
d’aroures (plus de 16 millions d'hectares). :
     &. Anachronisme.
                     AOTUE A’                       37
 td ToO Bou nentokds epov ävaraB8par, kal nâouv abtoO
 Toi    atpatibtoc      éuolus        pépetv    Tèv   Xo0v   npootéEavros,
  pévoug   todc    ’louôaious      où    Tpoocxeîv,       &AAX     Kkal   moÂkäc
 ropetvar TANYRG kal Dnutac &rotiout ueyéAa, -ÉoG
 abroic auyyvévra rdv Baota SoOvar Tv &betav. 193
   "Et ye uv Tôv elc tv xépav, noi, npèc aëtodc
 ipuougéves vEdG kal Bouobc KOTAOKEUATÉVTOV, ÉTAUTE
 tata      kaTÉGKaTITOV,      ka   Tôv    pèv    ünulav      roc    gatpérrag
 éEétuwov, nepl Tivov dE kal ouyyvéunc uetehépBavov, »
 Kat npootiBnauv, &re.Blkatov ënl. toëroic aëtobs Éott
 BavuéZetv. 194      AËyer SË kal nepl to molvavBponé-
 Toto YEyovÉvar Auâv Td Élvoc: « molA&e uèv Yàäp aùrav,
 pnoiv, évaonotous etc BaBuAdva         flépoat npérepov
 énoinoav euptéèoc, oùk dAyar SÈ ka get Tèv "Ake-
 EavSpou    Bévatov     etc    Atponrov        kal Pouvlknv, uetéotnouv
 Gtà Tijv ëv Evpla. otéouwv, » 195 ‘O ôà «btèc oÛtoc &vip
 kal td péyebos tfc Xépac fiv katotkoQuev ka vd k&AAoG
 lotépnrev” « tpiaroolac yàp uupiéSac &poupôv ayeSov hs
 âplorne    Kal TaupopatTÉTNs XÉpaAG vÉLOVTO,                    pnolv:. À yäp
 “lovêato tooabrn mAëtog Éottv, » 4196 ’AA& uv ëri
 ka Tv mél aûriv t& ‘lepooéluux koAornv te kal
 ueylornv Ëk nolatotétou katoikodpev kal mepl TAñBouc
 avêpôv kal nepl th Toû ved katTaokeuñÎs obtoc (8 atèc
 &imyettor   197  « Éotr yap Tôv ‘louéalov tk uèv nolt
| éXUpoaTE     kaTk TV        YÉpav     kal kôpot, pla BE né              équp
 nevrhkovta       péliota otaôlov thv nmepluetpov, ñv olkoQar
   $ 197-204 exhibet Eus. Pracp. ev. EX, 4.
    192 6 reozoysiv Bokker: rospeiv || 198 à Est Nicsc: &xct | 5
 ëfézivoy Dindorf : Eisiwoy || 6 Zcossinaw Nicso (ex cod.) : +cose-
 FttiOnots |] voôtors ed. pr. : <o$zous || 194 2 airüv Bekker : £uciv ||
 3 Post reérecor, aÿzüv L, del. Bekker (credo archet. exhibuisse
 Au, deinde corrector aizüv adscripsit, quod non suo loco inse-
 ruit seriba L.) || 4 ékiyat suspectum, an GXtyor? || 495 5 rhdsos
 Hudson : flo || 496 3 xazotxodusv ed. pr. : #xzo: movsévne | 4 6
 inser, Bekker.                                        °       -
38                                LIVRE   I
de circonférence! ; elle a une population de cent vingt mille
âmes environ, et ils l’appellent Jérusalem.                     198     Versle
milieu de la ville s'élève une enceinte de pierre longue de
cinq plèthres environ?, large de cent coudées ct percée de
doubles portes. Elle renferme un autel carré, formé d’une
réunion de pierres brutes, non taillées, qui a vingt coudées
de chaque côté et dix de hauteur*. À côté se trouve un grand :
édifice, qui contient un autel et un chandelier, tous deux en
or ct du poids de deux talents5.              199   Leur feu ne s'éteint
jamais ni la nuit ni le jour.         Pas la moindre            statue ni    le
moindre      monument votif. Aucune plante absolument, comme
arbustes     sacrés ou autres semblables. Des prêtres y passent
les nuits    et les jours à faire certaines purifications et s’abs-
tiennent      complètement de vin dans le temple‘. » 200
L'auteur témoigne, en outre, que les Juifs firent campagne avec .
le roi Alexandre”, et ensuite avec ses successeurs. Lui-même
dit avoir assisté à un incident créé par un Juif pendant                  l’ex-
pédition et      que je vais rapporter.    201    Voici ses paroles :
« Marchant       vers la mer Erythrée, j'avais avec moi, parmi les
cavaliers de    mon escorte, un Juif nommé Mosollamos, homme
intelligent,    vigoureux, ct le plus habile archer, de l’aveu una-
nime,      parmi les Grecs ct les barbares.         202     Cet homme,
voyant de nombreux soldats aller et venir sur la route, un
devin prendre les auspices et décider la halte de toute la
troupe, demanda pourquoi l'on restait là.                 203         Le devin
   1. fo stades seulement suivant Timocharès (Textes, p. 52) et
Aristée ($ 105), 33 selon Josèphe (Bellum, V, 4, 2), 27 selon Xéno-
phon l’arpentcur (Textes, p. 54). Le chiffre de la population est
parcillement exagéré.                        L
   2. 150 mètres.
   8. Autre exagération. Le décret de Cyrus (Esdras, v, 3) prescrit
60 coudées pour la largeur du temple,
   4. L’autel de l'Erode (xxvri, 1 suiv.) n’a que 5 coudées de long
et de large sur 3 de haut, Il est remarquable que les dimensions ici
indiquées sont celles que la Chronique (IL, 1v, 1) attribue à l'autel
d'airain du temple de Salomon.
     5. Cf. I Maccab.,   1, 23.
   6. Lévitique, x, 9. Le « service de nuit » des prêtres ne peut être
qu'une garde.
   7- Mensonge évident.
   8. Transcription grecque de Meschoullam.
                       AOTOE À'                       38
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                                             1 5° “aÙtv
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3 sat Eus. om. L || 4 &’ Eus. om. L [5 <aÿra Holwerda :
                                                        <0510 fl
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                                                                    1] 4 trave Eus.
ms J. ixavôs L |] 5 5-6 Eus. om. L [| éuokoyounéws
                                                   coni. Nicse.
                                                                        8
39                              LIVRE 1
Jui môntra l'oiseau et lui dit que, s’il restait posé là, l'intérêt
de tous était de s’arrèter; s'il prenait son vol en avant,
d'avancer; s’ille prenait en.arrière, de rebrousser chemin.
Alors, le Juif, sans dire un mot,          banda, son arc,      lança la
flèche et frappa l'oiseau, qu'il tua. 204 Le devin et quel-
ques autres s’indignèrent ct l'accablèrent d'imprécations.
« Pourquoi cette : fureur,” dit l'homme, à ‘ malheureux? »
Puis, prenant la bête entre ses mains: « Comment cetoïseau,
qui n’a pas su pourvoir à son propre salut, nous donnerait-il
sur notre marche une indication senste? S'il avait pu prévoir
Favenir, il ne serait pas venu ici, de crainte de mourir
frappé d’une flèche par le Juif Mosollamost ».           D
   205 Mais en voilà assez sur les témoignages d'Iécatée; si
l'on veut en apprendre davantage, il est facile de lire son
livre. Je n’hésiterai pas à nommer aussi Agatharchide, qui,
 pour railler notre sottise, à ce qu'il croit, fait mention de
 nous2.     206      Il raconte l’histoire de Stratonice*, comment
 clle vint de Macédoine en Syrie après avoir abandonné son
 mari Démétrius,        comment,     Séleucus   ayant refusé sa main
 contre son attente, elle souleva Antioche pendant qu'il faisait
 son expédition en partant de Babylone, 207 puis, après le
 retour du roi et la prise d’Antioche, comment elle s'enfuit à
 Séleucie, et, au lieu de gagner rapidement le large ainsi
 qu’elle le pouvait, se laissa arrêter par un songe, fat prise
 et mise à mort. 208 - Après ce récit, Agatharchide raille
 la superstition de Stratonice et -cile comme exemple de fai-
 blesse pareille ce qu’on raconte de nous. 209 IL s'exprime
 ainsi : « Ceux qu’on appelle Juifs, habitants de la ville la plus
 fortifiée de toutes, que les naturels nomment Jérusalem,
     1. L'histoire   de Mosollamos   est la caricature   d’un   très vieux
 thème : déjà l'Iliade (B, 858) met en scène un oiénlstès que son art ne
 prémunit pas contre les dangers de l'expédition où il trouvera la mort.
   2. Agatharchide de Cnide, qui florissait sous Ptolémée VI Philo-
 métor (181-146 av. J.-C.), avait laissé d'importants ouvrages géo-
 graphiques et historiques, notamment une Histoire d'Europe en'49
 livres et une Histoire d'Asie en 10 livres, Le fragment suivant est
                                                                       |
 reproduit en partie dans les Antiquités, XEL, 1, 1.
 “8, Stratonice, fille d'Antiochus [er Soter, roi d'Asie, avait épousé
 Démétrius Il de Macédoine. Lorsque celui-ci prit une autre femme,
 vers 23g, elle vint à Antioche dans l'espoir d’épouser son neveu
 Séleucus II Callinicus.         :           .
                       AOFOE A’                       39
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sougéon L || avazrés Herwerden : àvaszés 16 sûv Eus. 5iv
                                                         L |] 204 3
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205 3 cünûelas ed. pr. : sin0sta |] 206 4 dt incl. Nicse 11.5
                                                              oteaseiay
Bekker : otgartév.                      .          ‘
4o                             LIVRE    I
sont accoutumés à se reposer tous les sept jours, à ne point,
pendant ce temps, porter leurs armes ni cultiver la terre ni
accomplir aucune autre corvée, mais à prier dans les temples
jusqu'au soir les mains étendues. 210 Aussi lorsque Pto-
lémée fils de Lagos envahit leur territoire avec son armée,
comme, au lieu de garder la ville, ces hommes persévérè-
rent dans leur folie, leur patrie reçut un maître tÿrannique,.
et il fut prouvé que leur loï comportait une sotte coutume".
214     Par cet événement, tout le monde, sauf cux, apprit
qu'il ne faut recourir aux visions des songes et aux supersti-
tions traditionnelles concernant la divinité, que lorsque les
raisonnements humains nous laissent en déiresse dans des
circonstances critiques.»      212 Agatharchide trouve le fait
ridicule ; mais, si on l'examine sans malveillance, on voit qu'il
ÿ a pour des hommes de la grandeur ct un mérite très louable
à se soucier toujours moins et de leur salut et de leur patrie
que de l'observation des lois et de la piété envers Dieu.
                                 XXIIT
             Autres auteurs grecs qui ont parlé des Juifs.
     213     J'ajoute que ce n'est pas par ignorance de notre
nation, mais par jalousie, ou pour d’autres causes honteuses,
que quelques-uns des historiens ont omis de nous mention-
ner; je vais, je crois, en fournir la preuve. Iiéronÿyme,        qui
a composé l’histoire des successeurs d'Alexandre, contempo-
rain d’Iécatéé, et ami du roi Antigone, gouvernait la Syrie.
214        Cependant,   landis qu'Hécatée a écrit un livre entier
sur nous, Iliéronyme ne nous a mentionnés nulle part dans
son Histoire?, bien qu'il eût vécu presque dans notre pays,
     1. La date de cet événement est inconnue:
                                             -il ne peut s'agir de
l'expédition de 310, où Ptolémée envoya en Syrie son lieutenant
Nicanor (Diodore, XVIII, 43). Willrich a supposé (Juden und
Griechen, p. 23) que la prise de Jérusalem suivit la victoire de Gaza
(312), maïs, commo il le rappelle lui-même, Diodore ne mentionne
(KIX, 85 suiv.) parmi les villes de Palestine prises, puis rasécs à
cette occasion, que Joppé, Samarie et Gaza. Nous savons, d'autre
part, que Jérusalem fut démantelée par Ptolémée (Appien, Syr., 50).
   2. Hiéronyme de Cardie vécut environ de 360 à 265 avant J.-C.
Son histoire des diadoques et des épigones allait de la mort
d'Alexandre à celle de Pyrrhus.                            ‘
                        AOTOE À                        4o
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  tant ces hommes         düifféraient de       sentiments! À l'un    nous
  avons semblé mériter une mention importante ; une passion
  tout à fait défavorable à la vérité empècha l'autre de voir
  clair. 215    Pourtant il suffit, pour prouver notre antiquité,
  des annales égyptiennes, chaldéennes ct phéniciennes, aux-
  quelles s'ajoutent tant d’historiens grecs.           216    Outre ceux
  que j'ai déjà cités, Théophile, Théodote, Mnaséas, Aristo-
  phane, Ilermogène, Evhémère, Conon, Zopyrion et beau-
 coup d’autres peut-être — car je n'ai pas lu tous les livres
  — ont parlé de nous assez longuement!'.     247 La plupart
  de ces auteursse sont trompés sur Îles origines pour n'avoir
  pas lu uos livres sacrés; maïs tous s'accordent à témoigner
  de notre antiquité dont j'ai fait l’objet de ce traité.   218
  Pourtant Démétrius de Phalère, Philon l’ancien et Eupo-
  lémos ne se sont pas beaucoup écartés de la vérité?. Il faut
  les excuser, car ils ne pouvaient suivre nos annales en toute
  exactitude,
                                   XXIV
         Les calomnies à l’adresse des Juifs. Raison général.
       219    Il me reste encore à traiter un des points. essentiels
  annoncés au début de ce traité’: montrer la fausseté des
  accusations et des propos injurieux par lesquels on s'est
  attaquéà notre race, ct invoquer contre ceux qui les ont
  écrits leur propre témoignage. 220 Que beaucoup d’autres
  peuples aient subi le même ‘sort. par l’inimitié dé quelques-
  uns, c’est un fait connu, je pense, de ceux à qui la lecture
. des historiens est plus familière.             221   D’aucuns, en eflet,
 ont essayé de salir la noblesse des. peuples et des villes les
 plus illustres et de diffamer leur constitution, Théopompe
       1. Théophile avait parlé des rapports de Salomon avec Hirôm (Poly-
 histor, fr. 19) Théodote, Samaritain, est l’auteur d'un [sg "[oudatev
 en vers (ib., fr. Q). Nous retrouverons Mnaséas plus loin (, 9).
  Iermogène avait écrit des Dpvyraxi, où il était question de Nan-
  nacos, le Noë phrygien (Frag. hist. gracc., III, 524 Didot). Evhémère
  est l’auteur célèbre du roman intitulé Histoire sacrée. Aristophane,
 Conon, Zopyrion sont inconnus ou douteux.
    2. Auteurs juifs cités par Polyhistor que Josèphe a pris pour des
 Grecs.
    3. Plus haut,$$ 3-4 et 59.
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      $ 216-218 habet Eus. Praep. ev. IX, 42.
       216 1 ërt dt Eus.          er Gt     vai L     || 218 3 verba        os. —        toy
    omittit Eus.
 42                               LIVRE   1
 celle d'Athènes, Polycrate celle de Lacédémone ; l’auteur des
 Trois cités — ce n’est pas Théopompe, comme certains le
 croient — a aussi déchiré Thèbes! Timée également a, dans
 ses Ilistoires, beaucoup diffamé ces cités et d'autres encore?.
 222      Ils s’attachent surtout aux personnages les plus célè-
bres, les uns par envie et par malveillance, d’autres dans la
pensée que ce langage nouveau les rendra dignes de mémoire.
Auprès des sots ils ne sont point déçus dans cette espérance,
mais les esprits au jugement sain condamnent leur grande
méchanceté.                                   |
                                XXV
       Elles vinrent d'abord des Égyptiens, qui les haïssaient.
   223    Les calomnies à notre adresse vinrent d’abord des
Égyptiens, puis, dans l'intention de leur être agréables, cer-
tains auteurs entreprirent d'altérer la vérité ; ils n’avouèrent
pas l’arrivée de nos ancètres en Égypte telle qu’elle eut licu,
ni ne racontèrent sincèrement la façon dont ils en sortirent.
224 Les Égyptiens eurent bien des motifs de haine et d’en-
vie : à l’origine la domination de nos ancêtres sur leur pays,
ét leur prospérité quand ils l’eurent quitté pour retourner
chez eux. Puis l'opposition de leurs croyances et des nôtres leur
inspira une haïne profonde, car notre piété diffère de celle
qui est en usage chez eux autant que l’être divin est éloigné
des animaux privés de raison.    225 Toute leur nation, en
effet, d’après une coutume héréditaire, prend les animaux
pour des dieux, qu’ils honorent d’ailleurs chacun à sa façon,
et ces hommes tout à fait légers et insensés, qui dès l’origine
s'étaient accoutumés à des idées fausses sur les dieux, n’ont
pas été capables de prendre modèle sur la dignité de notre
religion, et nous ont jalousés en voyant combien elle trouvait
de zélateurs. 226 Quelques-uns d’entre eux ont poussé la
sottise et la petitesse au point de ne pas hésiter à se mettre
en contradiction même avec leurs antiques annales, ct, bien
mieux, de ne pas s’apercevoir, dans l’aveuglement de leur
passion, que leurs propres écrits les contredisaient. |
      1. Voir à l’appendice note sur le & 221.
  2. Timée devait à sa médisance, particulièrement contre les rois,
le surnom de "Ezitiuato; que lui donna Istros.
   3. Les Hycsos assimilés à Joseph.
                                   AOTOE       A'                                   42
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ñyvénoav.
  221 4 zgoséôaxev Naber (momordit Lat) : 05 fhafe || 222 3 zaivo-
Aoyeiy Dindorf : aévohoyeïv        || 5 es      L, axsoisst       corr. in marg. ||
224 5 <oswy (horum Lai) corruplum :; +@v iep@y coni. Spanheim ;
rév éQoiv aut 0prszstéiv tentavi, sed fort. plura exciderunt 1} 225 3
Post zavz. Ovses add. Nicse || 226 3 abzéy scripsi: aiüv.
43                                 LIVRE I
                        L               XXVI
                            Calomnies de Manéthés.
227     Le premier qui m’arrètera, c’est celui dont le témoi-
gnage m'a déjà servi un peu plus haut à prouver notre anti-
quité.     228     Ce       Manéthôs,     qui   avait promis       de traduire
l'histoire d'Égypte d’après les Livres sacrés, après avoir dit
que nos aïeux, venus au nombre de plusieurs myriades en
 “gypte, établirent leur domination sur les habitants, avouant
lui-même que, chassés plus tard, ils. occupèrent la Judée
actuelle, fondèrent Jérusalem et bâtirent le temple ; Mané-
thôs, dis-je, a suivi jusque-là les annales. 229 Mais
ensuite, il prend la liberté, sous prétexte de raconter les
fables et les propos qui courent sur les Juifs, d'introduire
des récits invraisemblables et veut nous confondre avec. une
foule d'Égyptiens lépreux et atteints d'autres maladies, con-
damnés pour cela, selon lui, à fuir l'Égypte.             230 En         effet,
après avoir cité le nom du roi Aménophis, qui est imagi-
naire, sans avoir osé, pour cette raïson, fixer la durée de son
règne, bien qu'à la mention des autres rois il ait exactement
ajouté les années!, il lui applique certaines légendes, oubliant
sans doute       que depuis cinq cent dix-huit          ans, d'après son
récit, avait eu lieu l’exode des pasteurs vers Jérusalem. 234
En effet, c’est sous le règne de Tethmôsis qu'ils partirent;
or, suivant l’auteur, les règnes qui succèdent à celui-là rem-
plirent trois cent quatre-vingt-treize ans ‘jusqu'aux deux
frères Séthôs et Hermaios, dont le premier reçut, dit-il, le
nouveau nom d'Ægyptos, et le second                    celui       de Danaos.
Séthôs, ayant chassé son frère, régna cinquante-neuf ans, ct
l’ainé de ses fils, Rampsès, lui succéda pendant soixante-six
ans?:    232 Ainsi, après avoir avoué que tant d’années
s'étaient écoulées depuis que nos pères avaient quitté l'Égypte?,
intercalant dans la suitele fabuleux roi Aménophis, il raconte
que ce prince désira contempler les dieux comme l'avait fait
Or, l'un de ses prédécesseurs au trônet,                et fit part de son
     1-2. Voir la note sur Le $ 23r à l’Appendice.             -
     3. Mais Manéthôs n’assimilait pas les Hycsos aux Hébreux.   . :
     4. Or est le ge roi de la XVILLS dynastie (supra, $ 96). Mais
Hérodote, II, 4a, raconte la mème           histoire de l'Héraclès égyptien
et il y a peut-être une confusion avec le dieu Horus.          .
                                      AOTOS          A’                                    43
    XXVI 227          ‘Eo” évèc dE npotou athoc tv Aëyov, & kal
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228 *’O yäp MavéBos oôtoc, ë tv Alyunrixkiv oroptav
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 &uoloynrde,          Elta      tèv        ’Auévodiv        elonououc,          éubéAtpov
 Bacuéa, pnoiv tToûtov EmBuuñour Beûv yevécbar Beativ,
 &onep *Qp etc räv "npè adto0 Bebaoukeukétov, aveveyketv
    228 G ve Dindorf: vis I 230 1 zeoûiiç Cobet: zeosûis || 234 à
 <o$Toù — Re safs Nicse: zoûtewv vera <&v || 5 "Esuaov ed, pr.:
  “Eputv | 6 zpesitaso; coni. Nicse || 232 5 TQoos coni. Hudson.
 44                                 LIVRE     I
 désir à Aménophis, son homonyme, fils de Paapis, qui sem-
  blait participer à la nature divine par sa sagesse et sa con-
  naissance de l'avenir.     233   Cet homonyme lui dit qu’il
 pourrait réaliser son désir s’il nettoyait le pays entier des
 lépreux et des autresimpurs.           234         Le roi sc réjouit, réunit ?
tous les infirmes de l'Égypte — ils étaient au nombre de
-quatre-vingt mille — 235 et les envoya dans les carrières .
 à l’est du Nil travailler * à l'écart des autres Égyptiens. Il ÿ
 avait parmi eux, suivant Manéthôs, quelques prètres savants
 atteints de la lèpre.        236     Alors cet Aménophis,             le. sage
 devin, craignit d'attirer sur         lui ct sur le roi la colère des
 dieux si on les forçait à se laisser contempler;                  et, voyant
des alliés dans l'avenir se joindre aux impurs et établir leur
 domination en Égypte           pendant           treize   ans, il n’osa pas
annoncer lui-même ces calamités au roi, maïs il laissa le
tout par écrit et se tua. Le roi tomba dans le découragement.
237 Ensuite Manéthôs s'exprime ainsi textuellement: « Les
“hommes enfermés dans les carrières souflraient depuis assez
longtemps, lorsque le roi, supplié par eux de leur accorder
an séjour et un abri, consentit à leur céder l’ancienne ville des
Pasteurs, Avaris, alors abandonnée.                 238    Cette ville, d'après
la tradition théologique, est consacrée depuis l’origine à Ty-
phon. Ils y allèrent et, faisant de ce lieu la base d'opération
      1. Ge personnage paraît avoir uno réalité historique : c'est Amen-
holep, fils de Hapou, ministre d'Aménophis IlI, dont Mariette a
découvert la statue avec une inscription intéressante ; on lui attri-
 buait des grimoires magiques (Maspero, II, 298 ct 449; Wilcken,
 Ægypliaca, p. 147 suiv.; Breasted, Ancient Records, IL, g11).
    2. On apprend plusloin, $ 237, que le rassemblement desinfirmes
s'est fait on très peu de temps. Josèphe a supprimé co détail, de
 même que $ 245 il umet de présenter l’«amin, ct de dire que la
 rencontre d’Aménophis avec les envahisseurs a lieu vers Péluse (fait
mentionné seulement au $ 254).
   3. Ge sont (Lepsius, F. G. Müller, Maspcro) les carrières de
Tourah, déjà connues d'Hérodote (II, 8 et 124) comme ayant fourni
les matériaux des pyramides.
   4. Surl'emploi des forçats dans les carrières à l'époque plolémaïque,
v. Bouché-Leclercq. Histoire des Lagides LIT, 241 et AV, 193 ct 337.
   5. Osarseph d’Iléliopolis et ses confrères, qui sont sans doute ses
compatriotes (infra, $ 238 ct 241): les Héliopolitains sont, d'après
Iérodote IL, 3 Atyuztior Loytérator.                    ’
   6. Voir plus haut, & 78 et 86.
                                    AOTOE        A’                           44
 Së tv     émBuulav         éuovüuo           pèv aûtoO ‘Apevéder, Tatpdc
 SE Maëmoc        Gvre,     Belag     SE SokoOvTL      ueTegynkévar phoews:
 katé TE doplav kal mpéyvoouv Tôv Écouévov. 233 Einetv
 oôv abt® ToBtov rdv épévupov, 87 évvostar Beodc iôsiv,
 et kaBapèv àné te Aenpôv ral rôv &Aov utapäv &vBpéTav
 Tv Xépav GäTagav morñoetev.      234   ‘HoBévra ÔE vbv.
 Baoñéa névras vobs Tà océuara AsloBnuévous Èk Th
 Aîyéntou ouvayayeiv” yevéoBar SÈ rù nAfñBoc uupiébac
&kré       235     Kal     toûtouc       elc Tac      ABotoulas    Tkç     Ev 78
npdc ävatolÿv uépez to0                   Nellou épbañetv adtév, 8noc.
Épyébouvto kal Tôv AMiov                  Alyunrlov etev keyopiopévot:
Elvar SE tivac Év aûtoic kal               Tôv Aoylov lepéov not Aénpo
ouveoynuévouc.     236   Tbv                 GE ’Auévodiv Éketvov, tv
gopbv kal pavtikbv ävôpa,                  Ünodstonr npbo aûtév te Kal.
 Tov Baota         yélou     Tv        BeGv,    et Piacëvrec      8pBñoovta"
 kal npopouevov           [eineîtv],     tx      ouppayñoouct      mives    toc
uiapoic kat Ttfc Atyénrou kpathoouoiv ET tn dekatpla,
uh Tolufonr pèv aûtèv elnelv Talta TS Paoueî, ypapiv
$Ë katolunévra nepl Tévrov Éaurdv ävehetv, Ev &Buuto SE:
etvar    thv     Paouñéa.       237       Käneuta       Kat     AÉEtv      obtoc
YÉypapev”        « Tôv    à (ëv) tatc Aatoutats &G xpévos ikavdc.
 SMABEv Tokaurapobvrov, &EtwBels 8 Based, va [npèe|
 katéAuaiv aùtoic kal okérnnv &noueplon, Tv Tête Tôv
-Tommévov ÉpuoBeîoav néliwv Aüapiv ouvexépnaev' Eat.
 & ñ néAic Kara Tv Beoloyiav ävoBev Tupévioc. 238 Ot
 SÈ etç taürnv elosABévtes kal Tdv térrov toUtov {épun-
 rpiov) elc énéotaaiv Éxovtec, Myeudva aûTâv tiva Tôv
                                          .
   232 6 ad<03 Naber : aït& |] 7 Ilaéztos ed. pr. (cf. & 243): Ilér:0s.
11284 3 + rAñlos Nicse : +05 zAr0ous || 235 3 fev rey. Holwerda : oi
 éyatpwgiouévor    || 5 ouvesynuivous Niese: Guyasoudvous (ouvsyouéivou:
Dindorf) |] 236 2 5roôsioa: Dindorf : £roôetabat || 4 roooswusvos
scripsi (cf. ÿ 258) : rcoséuevov (lat. adiecisse) [| eizetv inclüsi |] 237 2.
ëv add. Bekker |} 3 zgûs incl. Nicso. Sed decst fort. verbum ut.
78pav || 238 à ésunzietov supplevit Holwerda.
45                                 LIVRE    I
 d’une révolte, ils prirent pour chef un des prêtres d'Hélio-
polis nommé            Osarseph! ct lui jurèrent d'obéir à tous ses
ordres. 239            IL leur prescrivit pour première loi de ne
point adorer de dieux?, de ne s'abstenir de la chair d’aucun
des animaux que la loi divine rend le plus sacrés en
Égypte? de les immoler tous, de les consommer et de ‘ne
unir qu'à des hommes liés par le même serment. 240
Après avoir édicté ces lois et un très grand nombre d'autres,
en contradiction absolue avec les coutumes égyptiennes, il
fit réparer par une multitude d'ouvriers les murailles de Ja
ville ct'ordonna de se préparer à la guerre contre le roi
Aménophis.      241   Lui-même s'associa quelques-uns des
autres prêtres contaminés comme lui, envoya une ambas-
sade vers les Pasteurs chassés par Tethmôsis, dans la ville
nommée Jérusalem, et, leur exposant sa situation et celle
de ses compagnons outragés comme lui, il les invita à se
joindreà eux pour marcher tous ensemble sur l'Égypte.     242
Il leur promit*de les conduire d’abord à Avaris, patrie de
leurs ancètres,: et de fournir sans compterle nécessaire à
Icur multitude, puis de combattre pour eux, le moment
venu, et de leur soumettre facilement le pays.      243   Les
Pasteurs, au comble de la joie,            s’empressèrent de se mettre
en marche       tous    ensemble    au   nombre    de deux cent mille
hommes      environ et peu après arrivèrent à Avaris. Le roi
d'Égypte Aménophis, à la nouvelle de leur invasion, ne fut
pas médiocrement troublé, car il se rappelait la prédiction
d'Aménophis, fils de Paapis. 244     Il réunit d’abord une
multitude d'Égyptiens, et après avoir              délibéré avec Îeurs
chefs, il se fit amener       Îles animaux      sacrés les plus vénérés
     . Ce nom    théophorc est clairement calqué sur celui de Joseph
por la substitution de l’élément Osiris à Tahveh, quoique plus loin ce
personnage joue le rôle, non de Joseph, mais de Moïse.
   2. L’ «athéisme » vient en tête des commandements d’ Osarseph-
Moïse, à titre de « première loi». L'auteur sait-il que le Décalogue
commence par l’ordre de n’avoir d'autre dieu que Iahveh ? Ou ‘se
rappelle-t-il l'ordonnance des listes de devoirs dressés par les mora-
listes grecs et où est inculqué, comme premier précepte (Xénophon,
Mem. IV, 4, 19, Poëme doré, v. 1, cf. Dicterich, Nekyia, p. 146 et
suiv.) le respect des dieux ?
    3. Cf. Tacite, Histoires, V; 4: ils sacrifient le bélier comme pour
insulter Hammon, et le bœuf, parce que les Egÿptiens adorent Apis.
                                          AOFOE          A"                                          45
 “Hlonokirtâv tepéov ’Océponpor Xeyéuevov Écthoavrto kal
 Tobte neBapxhoovtes ëv nâoiv épkouétnonuv. 239       ‘O
 8 np@tov uèv abtoic vépov ËBeto pute npookvveîv Beodc
 uite. Tôv uékiota ëv Atyônte Bepiotevouévav fepôv Déov
 énéxecBar unôevéc, névra 8È Bbeuw kal &valoOv, ouvér-
 TEoBar ôÈ     unôevl mAïv Tôv    ouvouœpoouévov,    240
 Totadtx 6 vopoBethonc kal nheîota &Ala« pélota toc
 Atyuntiors           Ébiouoic      évavtioüueva,                    Ék£Aeuoev            noÂvyzipla
 rè fs          néÂeoc        éruokeudbeiv               relxyn           Kkal     npèc         nékepov
 Etoluoug yiveoat Tv                 mpdc ’Aupévopiv                      thv      Bacihéa.         241
 Aùrèc 8è, npoukabéuevoe ueË” ÉœutoO kat Tôv &Alov epéov
 kal     ouppepteupévov            érivèc),          neuve mpéoBeic npdc robe
 nd      Telubococ             ànelaBévrac            Toupévas  Eic Tmékw tv
 kaloupévnv           ‘lepocéluua,             kat      tà         kaB”     Éautbv         Kal     tobc
 &Aouc         Tobc    ouvattpacévræc                   ônAboxc            ñEtou OUVETLOTPO-
 tebetv époBuuaëdv mn” Atyunrov.  242 ’Enéberv uév oôv
 abtods érmyyethato mpôtov pèv ec AÜapiv iv TPOYOVLKI}v
 atäv nmatplô kal t& émthôelx Totc. ëxAotc .TapéËEEuw
 &pBévoc,         ÜnepuayhocoBar                 8      ëte        déor      Kat    fañloc         ôro-
 Xelptov        aôtoîg       tv    xépav         moujoeuv.                243      . Ot Së ônep-
 XAPEÎS yevépevor rnévtes npobbuoc                                 etc k’ puptéac ävépäv
 ouvebbpunoav             kal petoù old                           fikov ec         Aëapv.         ’Aut-
 vois      à 6 Tôv           Atyunrtiov          Paauñedc,            &G ÉnbBeto            tTè katk
. Tv     Ekelvov         Epoëov,          où    uetploc             ouveyüên              rfs     Tapi
 "Auevébeuc            ToB     Maëmioc            uvnoBele                TpoënAdoroc.              244
 Kai npôtov ouvayaydv                      TAñ6oc Aiyunriov                        kal Boukeucé-
 uevoc         vert räv       Ëv vobToic             fyeudvov                té     Te     epà      Côx
   238     4     "Ocäpaiyo        coni.        Hudson        ||     Xeyéuevoy       hic     transposui
 (post aïr&v L), suadente Nicsio; }eyduevor in }éytov mutat Ial-
  bertsma || 5 reQapynoovres ed. pr. : redacytoavrec || OprwuÈTNS a
* Bekker : épxwudrnoa || 239 5 covouwuosuivuv Niese :-GUVWILLÉOS VU
  [241 3 xxt ou. suspectum, an +üv ouu.? || rivç addidi (quosdam
 Lat)    |] 4 axehalévras Dindorf : 4xekas0iyas                           [| 242    r ér£eu:        re
 4er coni. Cobet | 244 2 =sürov Niese: zodzecoy.                                            |
   46                                LIVRE I
   dans les temples et recommanda aux prêtres de chaque
   district de cacher le plus sûrement possible les statues des
   dieux.   245 Quant à son fils Séthôs, nommé             aussi
   Ramessès du nom de son grand-père Rampsès!, et âgé de
  cinq    ans, il   le   fit emmener       chez son    ami?.    Lui-même
  passa   (le Nil) avec les autres Égyptiens,             au nombre       de
  trois cent mille guerriers bien exercés, et rencontra l'en- .
  nemi sans livrer pourtant bataille;     246  mais pensant
  qu’il ne fallait pas combattre les dicux, il rebroussa chemin
  vers Memphis, où il prit l’Apis ct les autres animaux
  sacrés qu'il ÿ avait fail venir, puis aussitôt, avec toute son
  armée ct le peuple d'Égypte, il monta en Éthiopie; car le
  roi d'Éthiopie lui était soumis par la reconnaissance.       247
  Celui-ci l’accucillit et entretint toute cette multitude à l’aide
  des produits du pays convenables à la nourriture des hom-
  mes, leur assigna des villes ct des villages suffisants pour les
  treize ans d’exil imposés par le destin à Aménophis loin de
  son royaume, et n’en fit pas moins camper une armée éthio-
  pienne aux frontières de l'Égypte pour protéger le roi Amé-
  nophis et les siens?.                         |
     248 Les choses se passaient ainsi en Éthiopie. Cependant
  les Solÿmites firent une descente avec les Égyptiens impurs
  et traitèrent les habitants d’une façon si sacrilège et si cruelle
  que la domination des Pasteurs paraissait un âge d’or à ceux
  qui assistèrent alors à leurs impiétés.   249   Car non seule-
  ment ils incendièrent villes et villages, et ne se contentèrent
     r. Le prince héritier, fils d'Aménophis, porte les deux noms de
  Séthôs et de Ramessès comme le roi Séthôs-Ramessès do $ 98, éga-
 lement fils d'Aménophis. On remarque que le double nom n'appa-
 rait jamais chez Josèphe qu’une seule fois : le Séthôs 6 xai ‘Panésons
 de $ 98 est Séthôs tout court $$ 107, 102 et 231 (comme d'ailleurs
 chez l'Africain), celui de $ 245,     an contraire, ne s'appelle plus que
 Remessis ou Rampsts & 251 et         300 (comme chez Chacremon, infra
 $ 292). Les mots Xéllwy +6 xaf      du présent texte et 6 xai “Pautoans
 de $ 98 sont donc des éléments       adventices destinés à identifier un
© Séthôs fils d’Aménophis    et un Ramessès fils d'Aménophis;          cf.
 Ed. Meyer, Chronologie,    p. gt,    qui considère les additions comme
 des interpolations à Manéthôs.                                   |
    2. Quel ami? Il n’est pas certain qu’il s’agisee du roi d’Ethiopie
 dont il sera bientôt question. - .                         .
    3. Texte suspect.
                                         AOTOE À’                                   ‘         46
  Ta [npôta] péliota ëv toc fepotc tiudu
                                             eva &c Eaurèv
  LETENÉRU   TO kal Toc Kara uépos {epe0or napñyyedev
                                                         &c
  &opaléotata Tav Beav ouykpÜar ti Ebavx.
                                                   245 Tov                                         .
  SE vtbv Ætlov tbv ka ‘Pauéoonv,
                                        ànè ‘Péppewcs to0
  TatpdG dvouaouévo, TEVTaËtn Ovra
                                         2EéBero npèc ri
  ÉautoO pÜov, Aëürèc 8ë tabs (obv}
                                          vote &Alotc Atyu-
  mtiots oÛarv eic tpiékovta uupiébuc &vSpa
                                            v ayxipoTaTov,
  katror     toc moleuloic               &énavthoac où ouvéBadev-  246
  SA       ph ôetv Beouayeîv             vopioac, Talvôpouñoac rev sic
  Méutv,           &volaBdv re tév re *Aruv ka Tà à Aa
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 fiv aût& ÊTtoyelpioc 8 tôv Atliénov
                                      Paouec,                                247  °Oc
 ÜnoëeEduevos (adrèv) Kat tobc
                                  8yAouc névtac                              ÜTolaBdv
 otG Écyev          À     yxépa tav        npès &vépanivnv           Tpopv         érutn-
 Selov,      kal     nées         kal   kôuaG        (Tapéoyxe)      npèG     Tv        Täv
 TETpOuÉVOY             Tpiokalôeka        tv        &rà   TÂS    &pxfs     aërog       [ei
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                                      88 kal otpaténesov
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2 «3<ôv inserui |] 4 ragésys addidi (zaça
                                             cyov Hudson) {| 5 sïs -5e
delevit cd, pr. (scil. varia lectio verb.
                                          eds üv, L 7) | 8. Lacunam
indicavi, || 248 4 ducs addidi Î 5 zosuévruv
                                                inserui.
6                              LIVRE I
pas de piller les temples et de mutiler les statues des dicux,
mais encore ils ne cessaient d’user des sanctuaires comme de
cuisines pour rôtir les animaux sacrés qu’on adorait, et ils
obligeaient les prêtres et les prophètes à les immoler et à les
forger puis les dépouillaient ct les jetaient dehors. 250
  à dit que le prêtre d'origine héliopolitaine qui leur donna
une constitution et des lois, appelé Osarscph', du nom du
dieu Osiris adoré à Héliopolis, en passant chez ce peuple’
changea de nom et prit celui de Moïse. »
                                 XXVII
                     Sotlises du récit de Manéthôs.
  284    Voilà ce que les Égyptiens racontent sur les Juifs,
sans compter bien d'autres histoires que je passe pour abréger.
Manéthôs dit encore que dans la suite Aménophis revint
d'Éthiapie,      suivi d’une grande      armée,    ainsi que   son fils
Rampsès, à la tête d'une armée lui aussi, que tous deux
ensemble attaquèrent les Pasteurs et les impurs, les vainqui-
rent, et qu'après en avoir tué un grand nombre,    ils les chas-
sèrent jusqu'aux frontières de Syrie. Voilà, avec des faits du
mème genre, ce qu'a raconté Manéthès?. -252 Or il dit
manifestement des sottises ct des mensonges, comme je vais
le montrer en retenant d'abord ce fait, pour réfuter plus
tard d’autres auteurs ; il nous a accordé et il a reconnu que
notre race ne tire pas son origine des Égyptiens, mais que
nos ancêtres vinrent du dehors s’émparer de l'Égypte ct
qu'ils la quittèrent. .253 Mais nous n'avons pas été mêlés
dans la suite aux Égyptiens infirmes, et Moïse, qui conduisit
le peuple, loin d’être des leurs, avait vécu bien des généra-
 tions plus tôt, comme je vais essayer de le prouver par les
 propres discours de Manéthôs.
                                 XX VIII          oo
                     Absurdité du point de départ.
      254    D'abord la cause sur laquelle il édifiesa fable est
      1. Josèphe (Manéthôs ?) paraît oublier qu’il a déjà mentionné
    Osarseph au $ 238. E. Meyer (op. cit, p.77) voit dans ce paragraphe
    une addition d’un commentateur antisémite de. Manéthôs, de sorte
    que l'assimilation Osarseph= Moïse n’émancrait pas de ce dernier.
      a. Tout ce récit de Manéthôs est, comme      le dit Maspero,   « un
                                               AOTOS        A’                           x            47
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 vuuvodc Ébéballov.                    250            Aéyetor SE, Bre CD               tv noi
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   XXVIT          254 °A             uèv oûv Aiyénrior                    pépouor      repl Tâêv
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Grostri progenitores, Lat).
48       2                     LIVRE    I
ridicule : « Le roi Aménophis, dit-il, désira voir les dieux. »
Lesquels? Si ce sont les dieux consacrés par leurs lois, le
bœuf, la chèvre, les crocodiles et les cynocéphales, il les
voyait.  255 Quant à ceux du ciel, comment le pouvait-
il? Et pourquoi eut-il ce désir? — Parce que, par Zeus,
déjà avant lui un autre roi les avait vus. — Il avait donc
appris de lui leur nature et comment celui-ci avait pu les
voir; alors il n’avait    pas besoin    d'un   nouveau     moyen. —
256 Maïs le devin grâce auquel le roi pensait réussir était,
dit-on, un sage. — Alors comment n’a-t-il pas prévu que le
désir du roi était irréalisable? et en fait il ne s'est pas réalisé.
Et pour quelle raison la présence des mutilés et des lépreux
rendait-elle les dicux invisibles? Les dieux s'irritent contre
l'impiété,     non contre les infirmités du     corps.    257      Puis,:
comment quatre-vingt mille lépreux et malades ont:il pu
être réunis presque en un seul jour? Comment le roi n’a-t-il
pas écouté le devin? Il lui avait prescrit, en effet, de faire
passer la frontière d'Égypte aux infirmes, et le roi les enferma
dans les carrières, comme un homme qui a besoin d'ouvriers,
mais non qui a décidé de purifier le pays. 258 D'après
Manéthôs, le devin se tua parce qu'il prévoyait la colère des
dieux et le sort réservé à l'Égypte, et il laissa au roi par
écrit sa prédiction. Alors pourquoi dès le début le devin
n'a-t-il pas eu la prescience de sa mort? 259 Pourquoi
n'a-t-il pas combattu tout de suite la volonté qu'avait le roi
de voir les dieux? Puis,      était-il raisonnable de craindre des
maux qui ne se produiraient pas de son vivant? Et pouvait-il
lui arriver rien de pire que ce suicide précipité? 260 Mais
roman où très peu d'histoire se mêle à beaucoup de fables ». Il
semble même que ce peu d'histoire se borne aux noms du roi et de
son ministre-sorcier, L'invention première ne paraît pas appartenir à
Manéthès, car Hécatée d’Abdère, dont l'ouvrage est, semble-t-il, un
peu plus ancien, raconte déjà (ap. Diodore, XL, 3) que les Hébreux
sont des étrangers expulsés d'Egypte à la suite d'une peste: c'était la
tradition juive elle-même, accommodée au goût du public égyptien.
La version d'Hécatée se corsa de nouveaux détails dont le motif cst
transparent:    par exemple, les Juifs ont prétendu   que Dieu frappa
les Egyptiens de la lèpre ; on riposte qu'eux-mémes             sont des
lépreux, etc. Les auteurs de ces contes polémiques n’avaient qu'une
connaissance très superficielle de’la Bible et, en fait de noms
propres, n'avaient guère retenu que ceux de Joseph et de Moïse. On
                                           AOTOË            À                              +         48
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 ënt voîic &oeBfuaoiv, oùk ënt Toiç ÉAattpaot
                                               TÔv ooué-
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 Étaketuévov nôc oév te HR oxebèv Muépa ouAXeyf
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  évouc, 8 &” aÿtodc etc Tac AtBoroulac EvéBakev
                                                 , SonEp
© TÜv Épyacouévov Seéuevoc, SAN, oùyl kaB@par
                                               Tv Xépav
  TpoatpoËpevos,    258  Pnol SE +bv UÈV pévriw aûtèv
  âveheîv tiv-épyhv tôv Bed Tpoopépevor kal
                                               Tà ouybn-
  cépeva nepl iv Atyunrov, TÈ ÔE Baoutet yeypauuévnv
                                                       Tv
  Tpépprotv ‘katalinetv. Etrx nôc oùk éE äpxfs
                                                  à uévric
tov aûtoO    Bévatov Tponnlotato ; 259 . M8 Êë où edBbG
&vreînev         +8
                füouet Boulouévo TodbG Beodç iôeîtv: nûc
S     elloyos 8 P660G Tôv ui Tap” aÜtèv ovubnoo
                                                    pévou
kak@v ; À Ti xeîpov #ôer TaBetv 05 Êpêv Éautdv Éoneude
                                                       v.
260.  Tè SE à névrov EdnBéotatov tôouev- TnuBépevoc
     254 5 xpoxobsfhous ed. pr. : #cuxo8rhous 1 255 & soivuv &y coni.
Thackeray |} 258 2 Fp00puiuEvoy ed. pr. : nçooouivev || & redcensiv
ed. pr. : rodsonotv || 259 4 quam quod se ipse perimere festinabat Lat
0% &säv coni. Ilerwerden : 035’ &v L 1 260 r uôuevo; », +. 1, Deest
subjectum (Amenophis),
49       *                    LIVRE I
voyons       le trait le plus absurde de tous. Informé de ces
faits, et redoutant l'avenir, le roi, même alors, ne chassa pas
du pays cesinfirmes dont il devait, suivant la prédiction,
purger l'Égypte, mais, sur leur demande, il leur donna pour
ville, d’après Manéthôs, l’ancienne résidence des pasteurs,
nommée Avaris.      264  Ils s’y réunirent en masse, dit-il, et
choïsirent un chef parmi les anciens prêtres d’Héliopolis, et
ce chef leur apprit à ne point adorer de dieux, à ne point
s'abstenir des animaux honorés d’un culte en Égypte, mais
à les immoler et à les manger tous et à ne s'unir qu’à des
hommes liés par le même serment; il fit jurer au peuple
l'engagement de rester fidèle à ces lois, et, après avoir fortifié
Avaris, il porta la guerre chez le roi. 262 Il envoya une
ambassade à Jérusalem,        ajoute    Manéthôs,   pour     inviter le
peuple de cette ville à s'allier à eux, avec la promesse de
leur donner Avaris, car cette ville avait appartenu aux ancè-
tres de ceux qui viendraient de Jérusalem; ils partiraient
de là pour s'emparer de toute l'Égypte. 263 Puis, dit-il,
ceux-ci firent invasion avec deux cent mille soldats, et le roi
d'Égypte Aménophis, pensant qu'il ne fallait pas lutter
contre les dieux, s'enfuit aussitôt en Éthiopie après avoir
confié l’Apis et quelques-uns des autres animaux sacrés à
la garde des prêtres. 264 Alors les Hiérosolymites, qui
avaient envahi le pays, renversèrent les villes, incen-
dièrent les temples, égorgèrent les prètres,en un mot ne
reculèrent devant aucun crime ni aucune cruauté.     265
Le fondateur de leur constitutionet de leurs lois était, d'après
notre auteur, un        prêtre originaire    d'Héliopolis,     nommé
Csarseyh du nom         d’Osiris, le dieu    d’Héliopolis,     mais il
changea de nom et s’appela Moysès. 266 Treize ans plus
tard — c'était la durée fixée par le destin à son exil — Amé-
faisait de Moïse le petit-fils de Joseph (Apollonios Molon) ou son
fils (Justin) ; parfois même leurs rôles ont dû ètre confondus. C’est
ce qui explique que Manéthôs donne à Moïse un nom égyptien qui
 visiblement avait été d’abord inventé pour Joseph. S'il fait de lui
 un prêtre d'Héliopolis, c’est peut-être parce que lui-même était
 prêtre de Sébennytos et qu’il y avait rivalité entre les deux corpo-
‘ ations,                                    |             ‘
    (Note de p. 48.) 1. Singulitre expression sous la plume d'un
Juif. Elle reparaït plus loin, Il, 63
                                      AOTOË         A’                            \           49
yèp Tafta Kat nepl Tôv                      pelAévtTov pobnBete, rod Arlo-
Énuévouc ékelvouc, Gv                       aëtS kaBaplout npoetpnto Tv
Atyvnrov,         oùSE Tête rfc xépac ÉEAuoev,                         AA       SenBetoiv
aûroîc boxe néliv, &ç nor, Thv nélar pèv oknBziaav
Ênè tv Topévov, Alapiv SE Kaloupévnv,       261   Eis:Av
&BporoBévrag aûtobs fyeuéva pnolv 2ÉéléoBor rôv éE
“HAounéeoc mrélar yeyovétov epéov, kal toËtov abtoic
elonyhonoBar uite Beodc npookuvetv uhTe Tôv ëv Atyünto
Bpnokevouévov Ebov ànéyxeoB, Tnévra 8ë Béev Kkal
kateoBleiv, ouvénteoBor 8È pnôevt nAîv Tôv ouvououo-
ouévav, 8proiç te td nAñBoG Évônaguevov, À pv Tobtoic
Épuevetv tot vépoic, kal tetylaavta tv Adapiv npbe Tov
Baouhéa néAepov Ébeveyketv, 262     Kal mpoottänoiv, &re
Éneppev          etc      ‘TepoodAuux         Tmapuralkôv           ékelvoug          aôrtoic
ouppayetv kal Sdoeiv aëtoic Tv AÜapiv Émoyvobuevoc,
Elvar yàp abri   voîç èk Tv ‘lepoookbpav &ptEouévots
Tpoyouukhv, &p” Âc épnouévous «btodbs nâcav tv Atyv-
nrov kaBéEeuw,               263         Etra todc uèv éneBetv etkoot
“OTpato® uupiéor             Aéyer,     Tdv fPaoléx SE rôv Atyunriov
’Auévogiv           oùk   otéuevov      Seîv Beouayetv             els tv       AtBioniav
eôBdG &nmoBpâvo, tov SE *Amiv kal tva Tôv Eav lepav
Cbav TapareBewévar Toic fepe0ot GtapuAdtreodar keÂeb-
cavta.         264        Eîta   vob        ‘lepoookuuirac          ëneABévtac               rés
Te      nées         &viotévar        kal    Tà    lep&      katakaleiv         kal         tobc
lepéac énoopétrew, oc te unôemâc éméyeoBor Tapa-
voulag unôè éuérntos. 265 ‘O ôë Tv noltelav kal
Tobc       vépouc      aÿtotc    kataBalduevos               iepebc,     nav,          fv     rè
yévog “HAonokirne,     Bvoux 8 ‘Océponp ënè tToÿ èv
“Hitounéker Be09 ’Ocipeuc, uetaBéuevoc SE Mouofjv aÿtèv
     260   3 xx0agioa      Cobet:     za0agedou:     L    || 261   4 à Nicse:         :z°    1 6
cuvénrisQu Nicse: cuveuférreodat                  |] œuvoy. Nicse : goroposuévey                   |]
8 ippevsty Niese : Euuévav || 262 à aroïs ed. pr.: adroës || 263 5
nagaleïvat coni. Nicse || 264 3 iscias Bekker: irzêas [| 265 à 2are-
ÉxAduevos      cd. pr. : xaza£xAAduevos            || 3 “Hduoz.        Nicse:    ‘Iaroro-
Aisne      |] 4 aôrév Hudson:       43=èv.
 50         :                     LIVRE     I
nophis, suivant Manéthôs, arriva d'Éthiopic avec une armée
nombreuse, attaqua les Pasteurs et les impurs, remporta la
victoire, el en tua un grand nombre après les avoir chassés
jusqu'aux frontières de la Syrie".
                                    XXIX
                   Invraisemblances de la suite du récit.
      267       Là encore Manéthôs ne comprend        pas l'invraisem-
-blance de ses mensonges. Les lépreux et la foule qui les
‘accompagnait, en admettant qu'ils fussent irrités au début
 contre le roi et ceux qui leur avaient infligé ce traitement
 suivant la prédiction du devin, se seraient en tout cas adoucis
à son égard quand ils sortirent des carrières et reçurent de
lui une ville etun pays.          268     Et si même ils lui en avaient
-voulu, ils auraient conspiré contre sa personne et n’auraient
point déclaré la guerre à tous les Égyptiens, alors qu'évi-
demment ils avaient parmi ceux-ci               une foule de parents,
nombreux comme ils étaient.   269                Mème résolus à com-
baitre aussi les Égyptiens, ils n'auraient point osé faire
la gucrre à leurs propres dieux et n'auraient point non
plus rédigé des lois absolument contraires à celles de leurs
pères, dans le respect desquelles ils avaient été élevés.
270 Nous devons savoir gré à Manéthôs de dire que, si les
lois furent violées, ce ne fut point sur l'initiative des gens
venus de Jérusalem, mais sur celle des Égyptiens eux-mêmes,
et que leurs prêtres surtout s'en sont avisés et ont fait prèter
serment à la foule.         274     Mais cetie invention-ci n'est-elle
point absurde? Alors qu'aucun de leurs proches ou de leurs
amis ne les suivit dans leur révolte ni ne prit sa part de
leurs dangers, les contaminés envoyèrent à Jérusalem, et en
ramenèrent des alliés! 272 Quelle amitié, quelle parenté
existait donc entre eux auparavant? Au contraire, ils étaient
   1. On ne peut s'empécher de trouver extrèmement oiseuse cette
répétition presque texluclle ($$ 160-2066) de ce qui a été raconté il y
a un instant ($ 237-250).         On dirait que Josèphe     avait   d'abord
procédé par analyse du texte de Manéthôs et qu'ayant ensuite jugé à
propos d'insérer la citation textuelle il a° oublié de remanier en
conséquence le « résumé » qui suit.
                                    AOTOE               A’                                     50
 mpoonyépeuoe.             266 Tpioraiderdte ÔE nov Étet                                     vdv
 "AuévOuv, —               Togoltov yp aûta ypévov elvar                                     The
 éknthoEoc         nenpouévov,           —     6    ABioniac nelBévra                       pet
 nolAfS      otpatt8c       Kat     ouuBakévtræ               Tois    Totuéot        kal     toîc
  prapoîc vikfoai te tf uéyn kal kteîvar nolodc Emôté-
  Eavta péyxpe Tv 1fc Eupluc épov.
     XXIX 267 ?Ev toûtois néiw où ouvinatv émBévoc
  geudduevos. Où yàp Aenpot kal Td pet” abtrôv nAfloc, et
  kal npétepov &pytèovto T& fPactet Kkal Toi Tù nepl
. aÜtods Tenounxéor Kkatk [te] tv ToÙ pévteocs npouyé-                                               :
  pevoiv, &AÂ te Tôv ABotomôv £EfABov kal néAw map”
  aÿtoO kal Yépav Elafov, névroc àv yeyéveoav Tpxtepor
  npdG aûtév. 268    Et ôë à Kkäkeîvov Éulaouv, lôla pEv Av
  &vôpon® Énebobsuov, ok &v SE npdc Amavtac fpavto
  nékenov, ôflov bte nAelotac Éxovtec ouyyeveiac TogoItol                                                s
 ye td nAfiBos bytes.               269        “Ouwc           BE kal toc avBpémoic®
 moheueîv        Bteyvokôtec,           oûk &v          npèc         Tobs    aÿtäv         Beodé” CAR
 moheueîv        étéAunoav        oùS     Ünevavtiotétous                   EBevto     vépouc-
 Toîic Tatploig       aûtäv ral oc Évetpépnoav.                                270         Aet êè        FE   \
 AuAc TE         Mavélo     yépiv Éxeuv, &te Tab                        TG Tapavouiac
 oùyt     Todc    6, ‘lepogoAüpav              EABévtac              àäpxnyods       yevéoBar
 pnoiv,     &AV aôtobs érkeivouc Bvracs Aîyuntiouc                               kal Tobtov
 udtota      TobG Îepéag Émvofigal te Talta                             kal éprouotfonr
 To nAfBo6.   271. ’Ekeîvo uévroi nôç oùk &loyov, tv pèv
 ofkelov aÿtoic kal Tôv pilov ouvaroatfivar oôéva unôë
 to molépou Tv kivôuvor ouvépaolar, TÉpyar SE Todc
 uiapods etc ‘lepoaëluux                 kal       tv        map”    ékelvov     EnéyecBonr
 ouupayxiav;         272     moixs           aètots          ulac: À         rivoc     aütoic
 otket6TnTos TpOOTPYRÉVNG à roëvavrov vép flauv roképuor
   266 4 ozoxztä;      ed. pr. : azsazifas              || 267 4 + incl.         Bekker       || 6
 rives ed. pr.: révses | 268 1 et Ô5 Ôn: el ©’ Er: (ex Lat) coni.
 Nicse || 2 œus Œ         sôx0)         L: 37 4525 ed. pre av simpliciter Niese
 coni, || 3 s0503=0: ed. pr. : <os0ÿzo || 269 2 reûs G. Schmidt : st; ||
 270 2 Mavéde Niese : Mavedüiv: || 271 1 nivro: cd. pr. : niv |] 2 cuve
 R03TN Va Bekker : ouvaz 37H.
Bt                              LIVRE    I
 ennemis et les mœurs les plus différentes les séparaient. Sui-
vant lui, les gens de Jérusalem prétèrent tout desuite l'oreille
à la promesse qu'ils occuperaient l'Égypte, comme si eux-
mêmes ne connaissaient point parfaitement le pays dont
ils avaient été chassés par la force!  273  Encore si leur
situation avait été embarrassée ou mauvaise, peut-être se
seraient-ils exposés au danger. Mais, habitant une ville opu-
lente, et recueillant les fruits d'un vaste pays plus fertile que
l'Égypte!, pourquoi, dans l'intérêt d'anciens ennemis et
d'estropiés qu'aucun même de leurs proches ne supportait,
allaient-ils s’exposer au danger en les secourant? Car ccr-
tainement ils ne prévoyaient pas que le roi s’enfuirait.
274 Au contraire, Manéthès dit lui-même qu’à la tête de
trois cent mille hommes le fils d'Aménophis? marcha à leur
rencontre dans la direction de Péluse5. La nouvelle en était
notoire dans tous les cas parmi ceux qui étaient là; en
revanche, d’où auraient-ils conjecturé qu’il changeraït d’avis
et prendrait la fuite? —        275  Vainqueurs de l'Égypte,
dit-il ensuite, les envahisseurs venus de Jérusalem commet-
-taient mille sacrilèges qu’il leur reproche, comme s’il ne
 les avait pas introduits en qualité d’ennemis ou comme s’il
était juste de faire un crime de cette conduite à des hommes
appelés de l'étranger, alors qu'avant leur arrivée des Égyp-
tiens de race commettaient ces mêmes            impiétés et avaient
juré de les commettre.          276     D'autre part, dans la suite
Aménophis revint à la charge, gagna une bataille, ct, tout en
massacrant les ennemis, il les chassa jusqu’en Syrie. Aïnsi,
pour tous les envahisseurs, d’où qu'ils viennent, l'Égypte est
une proie facile;      277    ainsi, ses conquérants d'alors, infor-
més qu'Aménophis était vivant, n'ont ni fortifié les routes
par où l’on vient d'Éthiopie, bien qu'ils eussent pour le faire
de nombreux        armements,    ni préparé    leurs autres    forces|
« Le roi, dit Manéthôs, les poursuivit jusqu’en Syrie en
les massacrant,     à travers le sable du désert. » Or, on sait
  1. Exagération manifeste.                                       |
  2. Nous avons vu plus haut (8 245) que c'est Aménophis lui-
même qui fit cette marche inutile et que son fils n’était alors âgé que
de cinq ans. Josèphe contredit Manéthôs sans le relire, ici comme
$ 300.
     3. V. la note à $ 234.
                                   AOTOE            A                                        51
kat    ToîG     Éfeot     mheîatov      Gtépepor.              “O    8E now               EbBbs
Ünakoloar        tote Ünioygvoupévoic,                   8Te riv      Alyuntov            kabé-
Eovatv,       &onep      aitAv     où   opéôpa                rfs    xépas          ÉuTEipoG
Exévrov,        Ac      PiacBévres | éknentékaotv.                          273      Ei     uèv
oûv änépoc 1 kakBG Énpattov, Tous Av kal TapebéAovTo,
mékw ô     KatorkoDutes eddaluova kal yépav mov
kpelrro fic Aiyénitou kaprobuevor, &tà tt not’ &v ÉxBpoic
uèv nélar à ÔË oépara AeloBnuévorc, oc unôè Täv
okelov        odôelc ÜTÉuevE,      Toûtois Euelov                    Trapaktvôuvebgetv
Bondofvrec; où yap Sn ye Tov yevnoéuevov npoñôegav
Spaaubv to faodéoc    274 roûvavriov yüp abrès etpn-
Kev, &6 & naîc To) ‘Auevépuoc                       tTprékovtra            uupiéôac        Éxov
Etc     td    MnAoborov     ünnvtlalev.                 Kat      vToUtro     pèv      Hôetonv
Tévroc of napayuwépevor, tv ÔÈ petévorav abtToU ral Tv
puyiv nébev eirkébeuv Éuelov ; 275 elta kpathoavtéc
nor This Atyénitou nmollk Kat Geivà Gpâv Tobc èk Tâv
epocolüpov            ÉmoTpatebdavTaG                kal Ttepl robtov                ôvelôlber
kaBénep où nolkeulous aëtods Érrayaydv f Séov Toic ÉEwBev
ÉmukAnBeîouv          Éyraheîv,      énéte          taÿra           npd      7Tfc     Ékelvov
&piEeos         Enpartov     kal     npéEeiv             duœuékedav               of tù yÉvoc
  Atyénriou.   276 AAA Kkal ypôvoits botepov ’Auévodis
  neABdv éviknoe uéxn Kat krelvov vrodbs nokeutouc uéype
  rfis Zuplacs fhaoev obto yap navténaoiv Édtiv ñ Alyu-
 ntos toi émoBevännotolv moPaouv £déAotoc"      277 kal
lot uèv téte noléuo kpatoOvrec ativ, Efv nuvBavéuevot
 rdv     ’Auévogiv,        ‘ote      ràs       èk        1f6        AïBiontas         Eubolàc
 dyxüpocav nov             els toto        Tapagkeuv                 ÉXOUTEG, oÙTE Tv             .
 BAAnv        ftolpaoav     dôvauiv        $        GE     kal      péypt     TG       Zuvplac
 &voipôv,       pnolv,     abtobs ÂroloûBnos &tà Th                           Wéuuou rhc
      272 3 0e: Hudson : fes: |] 274 3 Lost IInhoëstoy fort. «sci
 inserendum || 275 1 étta Niese (zera                     Hudson): +x oi              || 2 5n2t
 ed. pr. : gast |] 4 abvobç scripsi : aÿtots |] 5 +xb+à seripsi: +aÿra
 6 uwy, ed. pr. : Ouwudyesay |] oi ed. pr.: üzt || 277 1 xt: xaisne
 coni. Thackeray |} à uè add. Nieso.
. Ba                                LIVRE   I
  que, même sans combattre, il est difficile à une arméc de le
  traverser.
                                      XXX
                 Les Juifs ne sont pas Égyptiens d'origine.
    278 Donc, d'après !Manéthôs (lui-même), notre race n est
 point originaire de l'Égypte, et elle n'a point été non plus
 mélangée d'hommes de ce pays; car beaucoup de lépreux et
 de malades moururent             vraisemblablement dans les carrières
 où ils avaient longtemps séjourné et souffert, beaucoup dans
 les combats qui suivirent, la plupart dans le dernier, ct dans
 la fuite.
                                     XXXI
             Absurdité des asserlions de Manéthôs sur Moïse.
       279     Il me    reste à réfuter ses assertions sur Moïse.   Les
 Égyptiens, qui considèrent ce personnage comme admirable
 et ldivin, veulent en faire un des leurs par une calomnie
‘invraisemblable : ils disent qu’il appartenait au groupe des
 prêtres chassés d'Héliopolis pour cause delèpre.  280 Or,on
 voit dans les annales qu’il a vécu cinq cent dix-huit ans plus
 tot! et qu'il conduisit nos pères del’ Ésgypte dans le pays que
 nous habitons aujourd'hui. 281 Et il n’était pas non plus
 affecté d’une maladie de ce genre, comme ses propres paroles
 le prouvent. En effet, il défend aux lépreux ct de séjourner
 dans une ville et de résider dans un village; ils doivent errer
 seuls, les vêtements déchirés. Celui qui les a touchés ou a
 vécu sous leur toit est, selon lui, impur.    282 Si même,
 grâce aux soins apportés à la maladie, le lépreux revient à la
 santé, il lui prescrit force purifications : de laver ses souil-
 lures en se baignant dans des eaux de source, et de raser
complètement sa chevelure ; il lui ordonne aussi de faire des
sacrifices nombreux           et divers avant d’entrer   dans la ville
sainte?.        283     Et pourtant il eût été naturel, au contraire,
 s’il avait été victime de cette calamité, qu'il usät de soins
 prévoyants et d'humanité envers ceux qui avaient eu le mème
       1. Cf. la note sur S 231
       2. Cf. Lévitique xut, 45-46 ; xuv.
                                          AOTOE       A                                       52-
&véêpou, Sfihov 8Tt où fébiov (Bv) oùôE auayet otpatronéëc
SuEABEîv.                                   .
   XXX        278          Katà      pv     oûv     rèv    MavéBov          oùte ëk 1fic
Atyôntou            Tù     yévos     uôv     éotiw        oùte   Tôv       ÉkeîBév        mvec
éveutx6noav: rôv                   yàp Aenpôv ral vocobvtov Toklods pèv
elkdg    ëv     Tac             ABotoulaic        änoBavetv      noAbv       xpévov         êket
yEvouévouc               kal     kakorraBoüvrac,          Trokkobc     à    Ev Tate        uetà
talta péxais, nAeiotoug à Ev rtf teeutala kal tf puyf.
  XXAI 279 Aounév por rtpds adtèv elnetv nepi Movoéoc.
Toütov 8 tèv &vôpa Bauuaotèv pév Alyünrior kat Betov
voutZouar,           Boëloutar $ë npognoieîv                  aûtotc       uetà   Baucpn-
ulas émBévou, AËyoutes “HAonoktrnv elvar rôv éketBev
lepéov  Eva Giù vhv    Aénpav  ouvebelnaauétvov. 280
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53                                   LIVRE I
malheur.            284    Or, non seulement il a ainsi légiféré sur les
lépreux, mais ceux même                 dont le corps porte la moïndre.
mutilation n’ont point le droit d’être prêtres, et si un acci-
dent de ce genre arrive à un prêtre même en exercice, Moïse
lui enlève cet honneurt. 285 Est-il probable ou‘qu'il ait
établi sans bon sens, ou que des hommes rassemblésà la suite
de semblables calamités aient accepté des lois faites contre eux-
mêmes à leur honte et à leurs dépens?                286    Mais, de plus,.
Manéthôs a transformé son nom de la manière la plus invrai-
semblable. On l’appelait, dit-il, Osarseph. Ce mot n’a point
de rapport avec celui qu'il remplace. Le vrai nom signifie :
« celui qui fut sauvé de l’eau 1», car l'eau chez Les Égyptiens
se dit « Môü ?».                                                                .
     287         La preuve est assez claire, jje pense: “tant que Mané-
thès suivait les antiques annales, il ne s’écartait guère de la
vérité; mais lorsqu'il s'est tourné vers les légendes sans auto-
rité, il les a combinées sans vraisemblance ou il a cru des
propos dictés par la haine.
                                     XXXIE
                              Récit de Chærémon.
     288         Après lui,jje veux examiner Chærémon?. Cet auteur
également déclare qu’il écrit l’histoire d'Égypte,                et,   après
avoir cité le mêmenom de roi que Manéthôs, 289 Améno-
phis, et Ramessès son fils, il raconte qu'’Isis apparut à Amé-
nophis dans son sommeil, lui reprochant la destruction de
son temple pendant la guerre. L’hiérogrammate Phritobautès
dit que, s’il purifiait l'Égypte des hommes atteints de souil-
lures, sesterreurs cesseraient.            290    Le roi réunit deux cent
      . Sur l'exclusion du sacerdoce à raison d'un accident corporel,
cf. "Lécitique, xxu1, 16-23.
    2. Cette éty mologie est également donnée (avec l'addition néces-
saire      que    35% signifie sauvé) Antig., IE, 9, 6, 8 228,   et avec une
légère variante par Philon, De vita Moysis, I, 4.
     3. Philosophe stoïcicn, “directeur du Musée d'Alexandrie, hiéro-
grammate et précepteur de l'empereur Néron. Très probablement
identique au Xargiptor Asuvièou qui figure parmi les envoyés
alexandrins auprès de l'empereur Claude (pap. 1912 du Br. Mus.
= Bell, Jews and Christians in Egypt, p. 29).
                                       _ AOTOE 4’                                                        53
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cd. pr. : 7tô25.                                                                                    ‘
                     #
  54                        _ LIVRE I
 cinquante      mille de ces hommes      nuisibles et les chassa. A
 leur tête étaient Moïse et Joseph, également hiérogram-
 mates. Leurs noms égyptiens étaient Tisithen pour Moïse,
 ct Petcseph pour Joseph.    294 Ces exilés arrivèrent à
 Péluse et rencontrèrent trois cent quatre-vingt mille hom-
 mes abandonnés par Aménophis, qui n'avait pas voulu les
 amener en Égypte!. 292 Ils conclurent avec eux un traité |
 d'amitié et marchèrent sur l'Égypte. Aménophis, sans
 attendre leur attaque, s'enfuit en Éthiopie, laissant sa femme
 enceinte. Llle se cacha dans des cavernes ct mit au monde
 un enfant du nom de Ramessès, qui, devenu homme, chassa
 les Juifs en Syrie au nombre d'environ deux cent mille, et
 reçut son père Aménophis revenu d'Éthiopie.
                               XXXIII
         Ses mensonges.    Manéthés et lui se contredisent.
   293 Voilà ce que raconte Chærémon. Il résulte claire-
ment, je pense, des récits précédents que l'un et l’autre ont
menti ?. Car s’ils s'étaient appuyés sur quelque fait réel, un
pareil désaccord était impossible. Mais ceux qui composent
des livres mensongers ne mettent point leurs écrits d'accord
les uns avec les autres ; ils façonnent les faits à leur fantaisie.
294 Ainsi, pour Manéthôs, le désir qu'avait le roi de voir
les dicux fut l’origine de l'expulsion des contaminés; Chæ-
rémon ÿ substitue sa propre invention, l'apparition d'Isis en
songe.    295     Pour celui-là, c’est Aménophis qui, dans sa
prédiction, conseilla au roi la purification: pour celui-ci,
c'est Phritobautès, Voyez aussi combien se rapprochent leurs
évaluations de cette multitude: l'un parle de quatre-vingt
mille hommes, l’autre de deux cent cinquante mille! 296
De plus, Manéthôs jette d’abord les contaminés dans les
carrières; puis il leur donne Avaris comme’ résidence, les
excite à la guerre contre les autres Égyptiens, et c'est alors
   1. Josèphe lui-même ($ 298) interprète ainsi cette phrase obscure
et probablement corrompue.                      |
  2. Josèphe aura beau jeu à relever les contradictions des deux
récils de Manéthôs et de Chærémon;    mais il aurait dû simplement
en conclure que ce dernier n'est qu'une modification arbitraire de
celui de Manéthôs.           |
   .
                                     AOTOE         À’                                      54
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toùç     äAlouc   Aîyuntiouc          Éknokeudoac,              Tête paolv Entka-
© 290 3 Yemmpazéas inclusi || 4 +057. fsp. scripsi: +oïov {sgoyeau-
uatéa || 291 3 05 (fe: suspectum [j of; ed. pr.:             j| 292
4 “Pauéssnv Niese : pecsnv           |] 7 dvadtEacüas L marg.             || 294 3 5:07
6; suspectum, fôfew 8; coni. Niesc [| 296 à iufxrv coni. Niese Il
4 éxrohepuisas ed, pre: Éxroleuñion:.
                                                                              10
  55                              LIVRE     I
  que, selon lui, ils appelèrent     à leurs secours les Hiérosoly-
  mites. 297 Pour Chærémon, chassés d'Égypte, ils trou-
  vèrent auprès de Péluse trois cent quatre-vingt mille hom-
  mes abandonnés par Aménophis                  et, avec eux, revenant sur
  leurs pas, ils attaquèrent l'Égypte et Aménophis s'enfuit en
  Éthiopie. 298 Mais le plus beau, c’est qu'il ne dit ni qui
  étaient, ni d’où venaient       tant de milliers de soldats,           s'ils
  étaient Égyptiens ou arrivés du dehors. Il n’a’ pas même
  révélé pour quelle raison le roi n’avait pas voulu les amener
  en Égypte, lui qui, au sujet des lépreux,              a imaginé l’appa-
- rition d'Isis. 299 A Moïse Chærémon                   a adjoint Joseph,
  chassé avec lui, croit-il, dans le même                temps, alors qu'il.
  mourut quatre générations avant Moïse‘,               ce qui fait à peu
  près cent soixante-dix ans?.        300         Ramessès, fils d'Améno-
  phis, suivant Manéthôs, est un jeune homme qui combat
  avec son père?, et partage son exil après la fuite en Ethiopie ;
  suivant la version de Chærémon, il naît dans une caverne,
  après la mort de son père#, puis remporte une victoire sur
  les Juifs et les chasse en Syrie        au nombre        d'environ    deux
  cent mille. 301 O légèreté! il n'avait pas dit d’abord qui
  étaient les trois cent quatre-vingt mille hommes et il ne dit
  pas non plus comment périrent les quatre cent trente mille®
  (qui manquaient), s'ils tombèrent dans le combat, ou s'ils
  passèrent dans le camp de Ramessès. 302 Mais voici le
  plus étonnant: il est impossible d'apprendre de lui à qui il
  donne le nom de Juifs et qui il désigne ainsi: les deux cent
  cinquante mille lépreux ou les trois cent quatre-vingt mille
  hommes de Péluse.         303    Mais ce serait sottise, sans doute,
     1. Exode, vr, 16 suiv.:       ‘                 -         :
     a. Le chiffre de 170 ans quoique dérivé         de Exod., vi, 16-20, est
 en contradiction avec la durée du séjour           des Hébreux en Egypte,
 ‘Exod., xu, 4o et Ant, IE, 9, 1, $ 204.
    3. Nouvelle défaillance de mémoire. On          a vu ($ 245) que, d'après
  Manéthôs, Ramsès n’avail que cinq ans au moment de la fuite de
  son père. Of. $ 274.
       4. Chærémon ne dit rien de pareil ($ 292).
       5. Correction nécessairo (le ms. a 230 000), car 250000 lépreux
  (8 290) et 380 000 Pélusiens ($ 29r) font 630000 et Ramsès ne chasse
  que 200 000 Juifs ($ 292). On pourrait également songer à conserver
  230000 pour les morts et disparus, en lisant 4oo 000 pour les survi-
  vants, mais le chiffre 200000 est attesté par deux fois, $$292 et 300.
                     AOTOE A’                       55
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oxEddv      Ébdouhkovta     kal     Ékatév.   300        *AX&    uv    8
“Pauéoonc     & To   ’Auevhdios vlèc katk          uèv   tèov   MavéBov
veav{ag ouunoñeuet T$ natpl kal ouvekninter puydv etc
tv AiBiontav, oftoc.$è nenotmkev aërèv uet& Tv ToO
Tatpèc ,tekeutiv èv anna      tuvi YEYEvnuÉvOu kal pett
Taÿta vGvra      uéxn. kal todc ’loubalous    etc Zuptav
&Eehadvovta rdv &pôudv Evrac :nepl uuptéôac Kk’. 301
"A   TAG    ebxepelac     oÙte    Yàp   npétepou     oÙTLvES    foav   at
Tpiékovta     kal 8kTd    pupiéôec etriev oÙte T8          ai Tecaupé-
Kovta kal tpeîc OtEpBépnouv, nétepov êv Tf uéyxn katé-
necov À npèc.rèv ‘Pauéoonv ueteBéAovto.      302 To 58
8À Baupaotératov, oùdë; tlvas Kkaket Todc *lovôatouc
Buvatév ott rap” aÜto uaBetv À Totépoic [adroïc] tiBetor
TaËTNv TÂV npoonyoplav, tac ke’ uupiéor tôv Aenpäv À
taic n° Kal À tatc nepl ro Mnaobosov. . 303 *AX& yàp
   297 4 guyets ed. pr. : gebyer || 298 5 ayayeiv cd. pr. || 2993
suve$. Dindorf : auvefelrasuérov || 300 2 ‘Pautsons ed. pr.: ‘Pa-
uéoonv || 804.3 <eosagéxoyrz ed. pr.: sxost (ducenta Lat) || 4 xaxé-
Resov ed. pr. : zazéresav |] 5 ‘Pauéosnv cd. pr. : Pauscst, || 302 3
airoïs incl, Nicse (z3-üv ed. pr.).
56                                   LIVRE        I
de réfuier plus longuement des auleurs qui sc réfutent eux-
mêmes ; d'être réfuté par d’autres serait moins extraordinaire.
                              XXXIV
          Récit de Lysimaque, plus invraïsemblable encore.
   304 Après eux je présenterai Lysimaque!, qui a pris pour
ses mensonges le même thème que les écrivains précités, la ”
fable des lépreux et des infirmes, maïs qui les surpasse par
l'invraisemblance         de ses     inventions;              aussi est-il clair que
son ouvrage est inspiré par unc profonde haine. ° 305
D'après lui, sous Bocchoris, roi d'Égypte, le peuple juif
atteint de la lèpre, de la gale et d’autres maladies, se réfugia
dans les temples, et ÿ mendiait sa vie. Comme un très grand
nombre d'hommes            étaient tombés malades,                   il y eut une
disette en Égypte.          306      Bocchoris, roi d'Égypte’, envoya
consulter l'oracle d’Ammon au sujet de la disctte. Le dieu
ordonna de purger les temples des hommes impurs et impies
en les chassant de là dans des lieux déserts, de noÿcr les
galeux et les lépreux, car, selon lui, le soleil était irrité de
leur existence, ct de purifier les temples; qu’ainsi la terre
porterait des fruits. 307 Bocchoris, informé de l'oracle,
appela près de lui les prêtres et les serviteurs de l'autel, leur
ordonna de faire un recensement des impurs et de les livrer
aux soldats pour qu’ils les emmenassent dans le désert, et
de lier les lépreux entre des feuilles de plomb pour les jeter
à la mer. 308 Les lépreux et les galeux noyés, on réunit
les autres ct on les transporta dans des licux déserts pour
qu'ils périssent. Ceux-ci s’assemblèrent, délibérèrent sur leur
situation ; la nuit venue, ils allumèrent du feu et des torches,
montèrent la garde, et, la nuit suivante, après un jeûne, ils
prièrent les dieux pour leur salut.                     309     Le lendemain un
     1. L'époque   exacte de cet écrivain est inconnue.               On sait scule-
ment (Athénée, IV, 158 D) qu'il vécut après Mnaséas (nr siècle). Il
était d'Alexandrie et avait écrit, outre l’ouvrage cité par Josèphe, des
Or£atrà rapidoëx el des       Nôszor.                                         |
     2. Nous   verrons   plus loin   (II,    2,       $ 16) que    ce Bocchoris   est
censé avoir vécu 1700 ans avant              Josèpho; on ne peut dans ce
cas le confondre avec le Bocchoris           de Manéthès (XXIVe dynastie,
vin siècle?), quoique la date de            ce dernier prince concorde avec
celle qu’Apion assignait à l’Exode.           Diodore de Sicile (I, 65) men-
                                     AOTOE      4°                                       56
  ebnbes Tous &v etn ôtà nAstévov ÉAéyyeuv tTodc Gp” Éautav
  ÉAnAeyuévouc: td yàp ôm &lov fiv ueTtpiéTepov.
    XXXIV 304 'Eneucéëo êë Toûtoig Avatpayxov etinpéta
  uèv tv         abtiv Toi TpoEtpUÉvOLG ônéBeov ro0 pedouatog
  nepl tôv Aenpôv kal AeloBnuévov, Ünepnenairéta Sè Tv
  éketvov        &muBavétnta        Toîtc mhéouacti,       Sflos         ouvtebewkdc
  katà Tolñv énéxBerav.  305 Aéyer yap ënl Bokyépeoc
  To Aiyuntlov Paoñéioc tv Audv tâv ’louéatov Âenpodc
  Gvrac kal Wopols           kal &AÂX voguaté             Tiva Épovtac Eîc Ta
  lepè katapuyévrac uetatetv tpopñv. Maunéllov 6
  évBpénov voonkela nepinecévrov äkaprilav Ev Tf Adpônre
  YEVÉOB or. 306  Békyxopuv 8 tèv tôv Atyuntiov Pacte
  Ets Auuovos            néupar    nepl ris &kapriac              robc     uavteuaé-
  pévou, tv Bebv 8 &veletv tù lepà kaB@par &n &vEpénav
  ävéyvav kal SuoorBäv, EkBéAlovta aètodc 2k tôv tepâv
  els Ténouc Éphuouc, Todc                 wopobc        kal Aenpobc         BuBiao,
 &G Toû fAlou &yavaktoUuroc ênt rtf Toûrov Cof, Kat tà
 Îepà &yvloa kal obto tv fiv kapriopophoerv. 307 Tèv
 SE     Békyopiv     tobc     ypnouodc     AaBévra         tobc     te lepeîc       Kat
 éruBoulitac npookokecäpevov KekeQoœ ÉmuAoyhv Troumoa-
 uévous tôv àäkaBéprov Toîc oTpaTLÈTRLG TOUTOUG Tapa-
 SoOvar     katéEew        aëtobc etc TV        Épquov,          Toùc dE Aentpodc
  ets uoA6ôtvouc xépTac évôfionr, vx kafäatv elc è
. mélayos”  308 BuBioBévrov SE rôv Aenpôv Kal yapäv
 Toùdc    &Alouc     auvalporalévras         sic     Ténouc       Éphuous         èkre-
 Bfjvou    ën”    &noela”         ouvayBévrac        8    BouArdoacBar            nepl
 aÜTOv, vuxrdc ÔÈ Émyevouévnc nOp kal AGyxvouc KaÜgavTac
 pulérreiv        Éautodc     TV     T   ÉmtoDoav        vÜkTa     VnOTEËGAVTAG
 fdokecar         Tobc    BEodc mepl toË        aôcar aùtobc.              309      Tf
      305 r Boxydgews cd. pr. : Boyydseuws (el infra Bô7ogxv 113 Eyovzxs
 ed. pr. : Epévrwv || 4 4x7. Herwerden : tazagsiyovtas || 306
 ’Agpeovos Bekker (ef. & 312): “Apauve 1 3 avehetv Niese (avatgeïv
 Thackeray): iceiv || 307 5 xazäfety damnat Nicse ; an 2xT4yerv à |] G
 qigras L, ésvarxs          coni. Naber !} évôrsu seripsi (sic            etiam   Tha-
 ckeray) : iviroavras       1} 308 4 22:@% Hudson : 1376.
57                             LIVRE I
certain Moïse leur conseilla de suivre résolument une seule
route jusqu’à ce qu’ils parvinssent à des lieux habités et
leur prescrivit de n'avoir de bienveillance pour aucun
homme, ni de jamais conseiller le meilleur parti,            mais le
pire, et de renverser les temples et les autels des dieux
qu'ils rencontreraient. 310 Les autres ÿ consentirent et
mirent à exécution leurs décisions ; ils traversèrent le désert,
et, après bien des tourments,          arrivèrent dans    la région
habitée, puis, outrageant les hommes, pillant et brûlant Les
temples, ils vinrent dans le pays appelé aujourd’hui Judée,
y bâtirent une ville et s’y fixèrent. 344 Cette ville fut
nommée Iiérosyla (sacrilège) à cause de leurs dispositions
d'esprit. Plus tard, devenus inaîtres du pays, avec le temps,
ils changèrent cette appellation pour éviter la honte, et don-
nèrent à la ville le nom de Iliérosolÿyma, à eux-mêmes celui
de Hiérosolymites !.
                                XXXV
                 Ses mensonges el ses contradictions.
  312 Lysimaque n'a donc même pas trouvé moyen de
nommer le même roi que les précédents, mais il a imaginé
un nom plus nouveau, ct, laissant   de côté le songe et le
prophète égyptien, il s’en est allé chez Ammon pour en
rapporter un oracle sur les galeux et les lépreux. 343 En
disant qu’une foule de Juifs était réunie dans les temples,
a-t-il voulu donner çe nom aux lépreux, ou seulement à ceux
des Juifs qui avaient été frappés de ces maladies? 344 Car
il dit: « le peuple juif». Quel peuple? Etranger ou indi-
gène? Pourquoi, si ces hommes sont Egÿptiens, les appelez-
vous Juifs? S'ils étaient étrangers,       pourquoi ne dites-vous
pas leur origine ? Et comment, si le roi en a noyé beaucoup
dans la mer et chassé le reste dans des lieux déserts, en a-t-il
tionne un Bocchoris, difforme et rusé, qui aurait régné immédia-
tement après les constructeurs de pyramides; peut-être est-ce le
même qu’a en vue Lÿsimaque. Les anecdotes rapportées par divers
auteurs sur le compte du roi Bocchoris ne précisent pas la date de ce
prince.            |
     1. Le récit de Lysimaque est reproduit dans Tacite, Hist., V, 3,
avec des détails supplémentaires, qui ont probablement la même
provenance.
                                     AOTOE          A’                                         57
&” éruobon fuépa Moucfiv tiva auuboukelaat aôrois napu-
Bolopévouc         plav.éôbv         téuveuw        &ypt &v [étou] ÉBooiv                     sic
rénouc        oikoupÉvoUG,          TrapaxekebaacBat                te     adtotc            UTE
&vôpérov tivl eüvorîv uÂTe Täpiata ouuBouArberv SAAR Tà
xeipova;       Gedv   te vaoëc            kal Bauodc,         o6     à&v nepiTÜgootv,
&vatpéneuwv.          310         ŒÆEuvoivegévrov             BE     tôv         àAlov,        Tà
$oxBévta motolvracs àLà ThG Éphuou nopebeoBar, lravôc
8xAnBËvTaG        ÉAGeîv       els tv           olkougpévnv        xépav         kal ToÙG TE
&vBpénouc         6Bplovtas           kal Tà lepà ovAdvtac                       kal EuTrpf-
gavtag       &ABetv      ec    tv         vOV ‘lovêatav            npogayopeuouévnv,
kticavtac       8 mékwv ÉvtraUBa Kkatouxetv.                        311          Tè    êè äotu
roro        ‘lepéouhka      ànd     rfc     Ékelvov          GtaBéoens           &vouéoBat-
 bortepov     © adtobs         Emkpathouvtas                 ypéve        BioAAgEN            Tv
 Bvouaotav npdc rè Qu) évebllecBor Kkal Tv te mél
 ‘lepooékuux Kal aûtobs ‘lepocoluultac npooayopebeoBa.
    XXXV 312. Oôtoc (o0v) oÙDE tv abtbv Ékelvotc eôpev
 eineîv Baouéa,   Kkatvétepou 8” Bvoua oœuvrébeikev kal
napele       Événivov         kal mpopñrnv            Aliyinriuv           sic        Aupovog
‘éneAñAuBev nepl Têv Yopôv kal Aenpôv ypnoudv otowv”
 343 not y&p ets tù Tepà ouAléyeoBar nAfiBoc ‘loubalov,
 *Ap&    ye Toro         vToîc Àentpots           ëvoua       Béuevoc À uévov                 Täv
 ’louSalov vote voofjuast nepinecoBoi ; Aéyer yép « 8 Axdc
 rôv ’loubatov. » 314 ‘O motos ; ÉnmAvG f Tv yévos
 Éyxéptoc; Ôtà rt votvuv Aîyuntiouc a«ûtobs 8vtag ’lou-
 Satouc Kkaketc ; ei dE EËvor, tà sl méBev                          où Aéyeus ; nc              Ôà
 rod    Bauoñ£oc         Tmolodc          uèv     abtäv        fBuBioavros             els    Tv
 BéAacoav, Tobs 8ë Aounodc els Épiuous térrouc ÉkBalévros,
   309 2 zxpañxouivous               ed, pr. : rasaxfaiouévors               |] 3 +0          secl.
 ed. pr. [| 5 elvosïy vel eivoñisa:, suu£ouksSery vel cuufouheïoat Niese :
                                                         8
 ebvotoety, ouufoshedsev || uizs L, unôi Bekker || säctote ITerwerden :
 Sorsra || 310 3 ëXdsïr suspectum (cf. 1. 5) Î 314 2 “Tepésuha ed.
  pr.: ‘Isgosdhoux || dvoufola: cd. pr. : évéuassat || 4 ph inser.
: Hudson I 5 ‘fs coskvulta; Niese : ‘legosuäuous [| 812 1 où inscr.
  Niese || 2 2av0z360v ed. pret #5evérepor 11 318 3 =:gt7e5085: Nicse :
  regirisdrw |] 844 1 8 2oïos Herw. : ézoïs.
  58                             LIVRE    I
  survécu un si grand nombre! 345 Ou de quelle manièr
                                                               e
  ont-ils traversé le désert, conquis le pays que nous habito
                                                              ns
  aujourd’hui, fondé une ville et bâti un           temple célèbre dans
 l'univers? 346 II fallait aussi ne pas se contenter
                                                            de dire
 le nom du législateur, mais encore nous informer de
                                                            sa race
 et de sa famille. Et pourquoi se serait-il avisé d'établ
                                                          ir pour
 eux de semblables lois sur les dieux et sur les offense
                                                               s à
 faire aux hommes pendant le voyage? 3147 Égypti
                                                        ens, ils
 n'eussent point changé si facilement les coutumes
                                                          de leur
 patrie. S'ils venaient d’ailleurs, ils avaient de toute
                                                         façon des
 lois conservées par une longue habitude. 348 S'ils
                                                     avaient
 juré contre ceux qui les chassèrent une éternelle hostili
                                                           té,
 c'eût élé un récit vraisemblable; mais qu'ils
                                                  aient engagé
 contre toute l’humanité une guerre implac
                                               able, eux qui
 avaient besoin du secours de tout le monde,
                                                  vu leur état
 misérable qu'il dépeint lui-même, cela dénote
                                               unétrès grande
 folie, non de leur part, mais de la part de l'histo
                                                     rien men-
 teur. 819 Il a encore osé dire qu'ils ont dénom
                                                     mé leur
 ville en souvenir. du pillage des temples et'ont changé
 nom dans la suite. Il est clair que ce nom attirait la son
                                                        honte
et la haine sur leurs descendants;            et eux, les fondateurs
                                                             de
la ville, auraient pensé se faire honneur cn la
                                                      nommant
ainsi ! Et le digne homme, dans l'ivresse de l'injure,
                                                        n’a pas
compris que le pillage des temples n’est pas désign
                                                       é par le
mème mot chez les Juifs et chezles Grecs. .320
                                                     Que pour-
rait-on ajouter contre un menteur si impudent?
                                                   Mais comme
ce livre est déjà d'une étendue convenable,
                                            je vais en com-
mencer un second où j'essaicrai de présentér
                                             le reste des
observations relatives à mon sujet.
  1. Il est singulier que Josèphe n'ait pas relevé une
diction entre Lysimaque et ses prédécesseur
                                                       autre     contra-
                                            s : si tous les lépreux ont
êté noyés ($ 807), Les Juifs ne sont donc
                                          pas des lépreux, mais seule-
ment des impurs.
                           AOTOZ A’     .                                                     58
      tocoftor tr nAñBoc Ênelelpônaav ; 345                                À Tlva tpérov
      GEEMAGov           uëv    +iv   Épnuov,      ékpétmoav           8   1fc     yépac      ñs
      vOv katowkoQuev, Ekrtioav. d& kal nédiv kal vedv dkoSo-
      uhoavto nêo nepiBéntov;      316 éxpfv ÔÈ kal toQ vouo-
      Bétou ph uévov einetv toËvoua, SnAddar 8Ë kal Td YÉvoG
     batiG         Mv     kal   tivov,     ôtù    tt     SÈ    vouobtouc         {äv]     aüvotc
     ÉnExelpnoe             TiBévar      vépoug        nepl     Beûv       Kat     71fc    npèc
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     octo fablus uetebéAovto, Etr” &AAayéBev foav, .névroc
     TWVÈG Ünpxov aûtotc vépor 1x uakpâc auvnbelac mepu-
     Aayuévor.    318   Et uèv ov nept rôv 2Eelagévrov aÿrodc
     éSpooav unôÉTOTE Edvoñoeuv, Aôyov elyev elkéta” nêor 8ë
     nékeuov à&vBpémoic &krpuktov äpaoBor ToÛTouG, ElnEp
     Enpattov 66 abrèc Àéyer kakÔG, napè Tévrov BonBetac
     êcouévouc, ävotav oùk Ékelvov, &AÀ& toO WevSouévou Trévu
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     &nd     1fc        fepoouAlac       abtobc        Étélunoev       elneîv,      toto      ôë
     petà TaÜta Tapatpépar      319 Sflov yép, Bt rois uv
     Gotepov yevouévois aloxévnv toËvoua ka uioos Epepev,
     abrtol & ot ktlBovtec tv nékw koaphoetv abtods énEAau-
     Gavov    obtToc êvouéaavtes.                ‘O ÊE yeuvatoc nd nos                       to0
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     add. Niese.
                           LIVRE          II
                                 I
                  Plan de la réfutation d’Apion.
   4   Dans le cours du premier livre, très honoré Épaphro-
dite, j'ai fait voir la vérité sur l'antiquité de notre race,
m’appuyant sur les écrits des Phéniciens, des Chaldéens et
des Égyptiens, et citant comme témoins de nombreux histo-
riens grecs; j'ai, en outre, soutenu la controverse contre
Manéthôs, Chærémon et quelques autres.     2 Je vais com-
mencer maintenant à réfuter le reste des auteurs qui ont
écrit contre nous. Pourtant je me suis pris à douter s’il valait
la peine de combattre le grammairien Apion!;        3 cardans
ses écrits, tantôt il répète les mêmes allégations que ses pré-
décesseurs, tantôt il ajoute de très froides inventions; le plus
souvent ses propos      sont purement bouffons et, à dire vrai,
témoignent d'une profonde ignorance, comme émanant d’un
homme au caractère bas et qui toute sa vie fut un bateleur.
4 Mais puisque la plupart des hommes sont assez insensés
pour se laisser prendre par de tels discours plutôt que par
les écrits sérieux, entendent les injures avec plaisiret les
louanges avec impatience, j'ai cru nécessaire de ne point
laisser sans examen mème cet auteur, qui a écrit contre nous
    1. Apion, qui florissait sous Tibère, Caligula et Claude, avait
écrit de nombreux ouvrages d'érudition, notamment sur Homère, et
une histoire d'Egypte en 5 livres. L'élendue de son savoir, mais
aussi de son charlatanisme, cest attestée par de nombreux témoi-
gnages. Il joua un rèle actif dans l'agitation antijuive d'Alexandrie
sous Caligula. Ses attaques contre les Juifs se trouvaient en partie
dans son Histoire d'Egypte (infra & 10), en partie, semble-t-il, dans
un écrit spécial ($ 6-7).
                          AOTOS B'
   1 1 Au pv ov toD npotépou BiBklou, TuLÉTATÉ mou
'Enappéôtre, nepl te T6 &pyoatérnros Muôv néèeta
rois Pouvtkov kal XalGalov Kat Aîyuntlov ypéuuaot
TMotogkuevos      tv     &AhBerav      kal   noAlods    tôv    ‘EAvov
auyypapais Tapaoyépevos uéprupas, Tv T évrlppnouv
Énoumodunv npès Mavébov kal Xaipuova kat Tivac té-
pou,    2 -ApÉouœ SE vOv tobc Ünokeunouévous rôv
yeypapétov ti kaË” Auôv ÉAEyyEtv raltor nepl Tfs pds
’Anlova Tèv ypaupatikbv &vripphoros ÉNAABÉ uor êtano-
peîv, el ph onoudäoat”   3 vè pèv yép art Tôv TT
abtoD yeypappévov voie ÜT GAlov elpnuévors Épora, Tà
8   Alav   wuyxpôs     npootéBerxev,     Tà mhetota     êÈ    Bouoloytav
Eye kal mov, et Get täAnBès etneîv, émœideuclav, &c
&v ôn ävôpénou ouykelueva Kat pablou Tèv rpériov kal
mapà mrévra Tèv Blov 8xAayoyoO yeyovétos.       4 ?’Enel
8 of moklol rôv &vBpénov Bi Tv aërav ävotav 6md TAv
rotobtov &Aakovtar Adyov pôAkov À Tôv ueté Tivoc
onouôñs YEypaupévov, kal yatpouor pÈv tatc Aotfoplaic,
&xBovtar ÊË Toîc Énaivorc, évaykatov Aynoéunv etvar unôè
toBtov &veËétactov kataunetv, karnyopiav fuôv ävruwkpuc
    1.6 Maxvilw Niese : Mav:Goiva    |] 2 à 2xtrot eoi ed. pr. : zai zois
3     Post avzse. sevoïumuivos: L, del. ed. pr. lacunam suspicatur
Niese. Videtur esse emendatio vocis sizruivo:: (1. 3,2) quae, margini
inscripta, in textum non suo loco irrepsit || 3 2 stenuivo:s ; an sitohur-
mévors (v. sup.) || 4 2 aisô del. ed. pr.
   Go                            LIVRE
   un réquisitoire formel comme dans un procès.                    5     D'ail-
   leurs, la plupart des hommes, je le vois, ont aussi l'habitude
  de se réjouir fort quand celui qui a commencé par calomnier
  autrui se voit lui-même convaincu de sonignominie.     6 I
  n'est pas facile d'exposer son argumentation ni de savoir
  clairement ce qu’il veut dire. Mais on distingue à peu près,
  dans le grand désordre et la confusion de ses mensonges, que :
  les uns rentrent dans le même ordre d'idées que les récits
  examinés plus haut sur la façon dont nos ancètres sortirent
  d'Égypte, que les autres constituent une accusation contre
  les Juifs   résidant à Alexandrie;       7    en     lroisième       lieu, il
  méleà ces assertions des calomnies contre les cérémonies de
 notre temple et le reste de nos lois.
                                   un
        Ses absurdités sur Moïse el sur les maladies des Juifs
                       qui s'enfuirent d'Égypte.
    3    Que nos pères n'étaient point de race égyptienne, qu'ils
 ne furent chassés d'Égypte ni en raison de maladies                   conta-
 gieuses, ni pour d’autres infirmités de ce genre, je crois.en
 avoir donné plus haut des preuves, non seulement suffisan-
 tes, mais encore surabondantes. Je vais mentionner briève-
 ment les allégations ajoutées par Apion.  10 Il s’exprime
ainsi dans le troisième livre de son Histoire d'Égyple : « Moïse,
commeje l'ai entendu dire aux vicillards parmi les Égyptiens,
était d'Iéliopolis! ; assujetti aux coutumesde sa patrie, il
installa des lieux de prières en plein air, dans des enceintes
telles qu’en avait la ville et les orienta tous vers l'est? ; cartelle
est aussi l'orientation d'Héliopolis. Au lieu d’obélisques, il
dressa des colonnes sous lesquelles était sculptée une barque;
l'ombre projetée par une statue sur la barque y décrivait un
   1. Nous avons déjà vu ce détail dans Manéthôs, supra, I, $ 138.
   2. Apion, dans son ignorance, confond les synagogues occiden-
tales (fçosivyai) ou peut-être le temple d’Onias avec le temple de
Jérusalem. En Occident on priait vers l'Orient, c'est-à-dire dans la
direction de Jérusalem ; à Jérusalem même, cette direction, qui est
celle du soleil levant, était prohibée par les docteurs, pour éviter
toute   confusion avec les païens (Soukka, 51 b; Baba Batra, 25 a);
dans le Temple, le Saint des Saints était à l'Ouest.
                       AOTOË B’                       Go
GG v Olkn yeypapéta.       5 Kal Yäp aô Kéketvo vote
moÂotc &vBpértois 8p@ TapakokouBoBv, To Alav ÉphèesBau,
Étav T6 &pEduevos Plucpnuetv Étepov, aètdc ÉAËYANTAL
Tepl Tôv abté npocévtov kakôv.     6 *Eort uèv oÙv où
Pébiov aûtoD BteABEtv tv Adyov, oùdè capôs yvävar TL
Aëyev Bobletar oxebbv & Sc èv To Tapoyfi kal Weu-
ouétov ouyxboer, Tà pèv Etc tv épolav iB£av ninrer totc
nporËnTaouévoic                 ‘repli     tñs    &6         Aiyénrou             rôv   Âuetépov
Tpoyévav pEtTavaotéoruc, Tà à” Éotl katnyoplx Tôv èv
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guupopéc           Tivas     éketBev        EnAdänonv,                où     uetplos       uévovu,
SAÂG kat Tépa To ouupétpou Tpounoëedety  Bat voui£a”
nepl &v ôë npootiBnorv 8 ’Antov Émiuvnobñaouar ouv-
Téuoc.       410      Pol          yäp     ëv     Tr        pin        Tôv         Atyunrioxav
täôe" « Movuoñc, à fikouoa mapà rôv npeobutépov râv
Aîyuntiov, fv ‘HAtonokirnc, 86 natplois Beor KT YYUN-
uévos alBplouc npoceuyàcs                       àvfyev        £tc otoue elyjev à nékic
TEpiBélouc,         mpèc        &pnlétnu            8        rnéauc  énéotpepev: de
yép Kat “HAlou             keîtar nés.                 11      ’Aurl $ë é6-Gv             Éctnoe
klovas,   D”        of     fv     éktümoua         oxképns,           okià        à” ävôptévroc
Êr   aûriv     Gtuketuévn,               8v oÿtoc           èv alBépe,       Todtov      &et tèv
  6 5 réosnzacuivot;               ed, pr. : zgoëfe-asuéyors                 ||     7 à AyiSTilxs
Dindorf: &yiosias || 3 xaenyogia Bekker : xazryosfas L, accusatione
Lat, zaryopia coni. Nabor || 8 3 uisoiss in mg. L (manus 2);
udvo ustlws; Naber. Etiam fxav@$ (suficienter Lat) coni. Nicso I
10 3 ‘Haozoki=ns Nicse: ‘Hourobrs || 4 À zdts ed. pr. (hace
civitas Lat) : fhos (quod est glossema v. 05105, & 11, 3). |] 5 aniczsehiv
scripsi (convertit Lat): aréosgssiv |] 14 à ceiors Huct: s2Xzr, |]
avglavso; Thackeraÿ : àv8c6s (27° Arcuw Huet) || 3 &vrvouuivr, coni.
Holwerda }j dv — suareperonst scripai: dos 62 (üv jam Huet) àv aidéer
roro dei 207 Gcduou le Gou7E570) JET.
"Gr                                LIVRE    I
 cercle correspondant à celui du soleil dans l'espace'. »
                             s
    12 Telle est l’étonnante assertion de ce grammairien. Ce
 mensonge n'a pas besoin de commentaires; les faits le met-
 tent en pleine évidence. En effet, ni Moïse lui-même, quand
 il éleva à Dieu      le premier tabernacle, n’y a placé aucune
 sculpture de ce genre ou n’a recommandé à ses successeurs
 de le faire; ni Salomon, qui dans la suite construisit le tem-
 ple de Jérusalem, ne s’est permis aucune œuvre superflue
 comme celle qu'a imaginée Apion. 13 D'autre part, il
 dit avoir appris « des vieillards » que Moïse était Héliopoli-
 tain: c’est sans doute qu’étant plus jeune lui-même, il a cru
 des hommes qui, en raison de leur âge, avaient dù connaître
 Moïse et vivre de son temps. 44 Du poète Homère, lui
 grammairien, il ne peut nommer la patrie avec certitude,
 ni celle de Pythagore,          qui   a vécu,   peu s’en   faut, hier   et
 avant-hier ?. Mais sur Moïse, qui les précède de tant d'années,
 il se montre si crédule aux récits des vieillards que son men-
 songe en devient manifeste. °45    Sur l’époque où, selon
 lui, Moïse emmena les lépreux, les aveugles et les boiteux,
 l'accord est parfait, j'imagine, entre les écrivains antérieurs
 et cet exact grammairien.             16   En effet, selon Manéthôs,
 c’est sous le règne de Tethmôsis que les Juifs furent chassés
 d'Égypte, 393 ans avant la fuite de Danaos à Argos; selon
 Lysimaque, c’est sous le roi Bocchoris, c'est-à-dire il y
 a 1700 ans; Molon et d’autres donnent la date à leur
 fantaisie. 17 Mais Apion, le plus sùr de tous, a fixé la
 sortie d'Égypte exactement à la Vile olÿmpiade et à la pre-
 mière année de cette olympiade, année, dit-il, où les Phé-
 niciens fondèrent Carthage. Il a ajouté de toutes pièces
 cèlie mention de Carthage dans la pensée qu’elle était un
 témoignage éclatant de sa véracité. Maïs il n’a pas compris
      1. Il yalà   peut-être quelque vague souvenir     des bassins et des
 colonnes de bronze du temple. Apion les a comparés à un de ces
 cadrans solaires à base hémisphérique ou conique comme onena
 trouvé notamment en Egypte (Dict. des Antiquités, Horologium,
 fig. 3886). Le mot sx45n, scaphion, était précisément employé pour
 désigner la conque hémisphérique du cadran solaire, Cf. Th. Reïnach
 dans les Mélanges Kaufmann, p. 13 suiv.
      2. Voir à l’Appendice, note sur IT, 14.
      3. Appendice, note sur II, 16-17.
                                   AOTOE     B'                               61
 êpéuov     Aleovurepirioket, » 412 Touaëtn uév Tic ñ
 Bavuaoth ToO Ypauparko ppéas. Tè SE Welouax Aéyov
 où Scéuevov, a êk tâv Épyov nepipavéc* oÙte .Yàp abtès
 Movofñc, ëte Tv npéTNv oknvv T8 BR kateokebaoev,
 oùbèv ÉktTéTouX TouoDtov ele adTAv ÉvéBnkev, oùdE roteîv
 rois   Énerta       TpogëtaËev"     8 te uetà Tata             rataskeukonc
 Tèv vadv tèv Ëv “lepoookbpots Zoképov néons ànécyeto
 TOLXÉTAG   meplepylas ofav ouurénAaker    *Antov.  13
 *Ako0aœ SE pat Tôv npeobutépov, 8t Movofñs fv ‘HAto-
 noktrnc, Sffov 8e          vEGTEpOG       uèv     dv   aûtéc,    ékelvoic    8
 Motebduc Toîts à            Thv    Auklav        èmoTauévors       aütèv    kal
 ouyyevouévors,  414 Kat nepl               uèv ‘Oufpou to0 moimtod,
 Ypapuatikde dv «bts, ok àv                 Éxor tie adtoU matpls Eotr
 StaBeBarogépevos sinetv, oùdè              nepl NuBayépou uôvov oùk
 ÉxBÈS kal mpénv YEYovéToG"                mepl 8 Movoéoc, togoito
 TANBEL     Tpodyovtos       ékelvous       tTôv,       oÙtoc    &nopalvetar
 Baôlos niotebov &kof) npeoButépov, &ç SAS Êort Kara
 pevoäuevog.    15 Ta ôè Ôù Tv xpévov, êv ole now tèv
 Mouofiv éEayayetv todc Aenpôvtac kal ruplods kal ràc
 Béceic nennpouévouc, opéäpa. êù Toi rpè abToU ouuTe-
 pévnrev, &G oluar, 8 Ypauparidc 8 &kpiôfis.  16 Mavé-
 Soc pv yap rat tv TeBuotos Baoñelav &naAlayfvat
 pnouwv èE Aîyôntou tobc louôatous, pd ÉTAV Tptakoolov
 évevnkovtatpiôv This EG *Apyoc AavaoQ puyfs, Avotuayoc
BE Kara Békxopiv tèv Baouléa, toutéoti npd étäv yiltov
 éntakociov, Mélov SE kal &Alor nvès 86 aôroic ÉboEev-
 17 à E ye névrov motétatoc ’Anlov &p{outo tv *EoSov
 &kpiB@c     Kkarà     Tv   éBdéunv       SAuuméôa,       kal    TabTtns    TO
 Elvar npôtov, Ev &, pnot, Kapynôôva Polvikes ÉkTioav.
 Toûro ôë TévToG npocéBnke, rù Kapxnôéva, rekuñprov
 otéuevoc    aûtTS     yevéoBar     rfc    &AnBelac      Évapyéatatov'       où
    42 5 oïôty Naber : où9° £v || 038? Bekker: onze |} 8 cuur!rhaxey
 coni. Niese : sourirheres || 18 2 %v “HAoz. (Heliopolitanus Lat) |
 Niese: Ô "Harovrohrrs.                                              -
 62                        LIVRE           II
que par là il s’attire un démenti.     18 En effet, s’il faut,
sur cette colonie, croire les annales phéniciennes, il y
est écrit que le roi Hirôm vécut cent cinquante-cinq ans
avant la fondation de Carthage! ; 419 j'en ai fourni les
preuves plus haut d’après les annales phéniciennes, montrant
que Hirôm était l'ami de Salomon qui éleva le temple de
Jérusalem, et qu'il contribua pour une grande part à la con-
struction de cet édifice?. Or, Salomon               lui-même     bätit le
temple six cent douze ans après que les Juifs furent sortis
d'Égyptes. 20 Après avoir donné à la légère, pour le
nombre des expulsés, la même évaluation que Lysimaquef —
il prétend qu'ils étaient cent dix mille — Apion indique une
cause extraordinaire et bien vraisemblable qui explique,
d’après lui, le nom du sabbat.           21     « Ayant marché, dit-il,
pendant six jours, ils eurent des tumeurs à l’ainc et, pour
cette raison, ils instituèrent de se reposer le septième jour,
une fois arrivés sains et saufs dans le pays nommé aujour-
d'hui Judée, et ils appelèrent ce jour sabbat, conservant le
terme égyptien. Car le mal d’aine se dit en Écgypte sabbô. »
22 Comment ne pas rire de celte niaiserie, ou, au con-
traire, comment ne pas s’indigner de l’impudence qui fait
écrire de pareilles choses? Apparemment tous ces cent dix
mille hommes avaient des tumeurs à l’aine? 23 Mais s'ils
étaient aveugles, boiteux ct atteints de toutes les maladies,
comme le prétend Apion, ils n'auraient pas pu fournir
même une marche d’un seul jour. Et s'ils ont été capables
de traverser un vaste désert, et de vaincre, en combattant
tous, les ennemis qui se dressaient devant cux, ils n'auraient
pas été en masse atteints de tumeurs à l’aine après le sixième
jour. 24 Car cette maladie n’atteint point naturellement
    1. Supra,I, $ 126,
    2. Supra, L $ r10 suiv.                     ‘
7 3. Ce chiffre: ne s'accorde   ni avec celui de la Bible (I, Rois, vi, 1),
 480 ans, ni avec celui de      Josiphe lui-même dans les Antiquités
 (VIL, 3, 1, S Gr), 5ga ans.    Mais on le retrouve dans un autre pas-
 sage des Antiquités (XX, 10,    1, $ 230).
   4. L'extrait de Lysimaque ci-dessus (, 304 suiv.) ne donne aucun
chiffre. Nous avons déjà (p. 44, n. 2) signalé d'autres omissions de
ce genre, réparées après coup par Josèphe.                                    |
                         AOTOS B'                    62
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  Ev t@ Totaüta ypépelv àvalBerav : 6flov yép, Et névrec
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  uLAG uépac nporABetv 85by MôuvhBnouv- et 8° otor BaëlZerv
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  OTaLÉVOUG     uayxépevor    TévTEs,    oùk       v      &Bpéor     uerk    Tv
  Ekrnv   Muépav    éBouBoviacav         24        oÙte      Yäp   pÜce      Toc
    18 2 arowas    cd.   pr. : àriostas (5. 7. à7. damnat Niese)              || 4
 réyze coni. Nicse (ex I, 126): zasiost || 49 à xai inseruit Hudson I
  h sotéhero Niesc : auvitdkero     || 21 G acc              scripsi (infra $ 27
 ctiam sabbo Lat) : saféézusts (a2654ruwsw cd. pr.) 1 23 6 zdvzss
  suspectum.
                                                                    II
63                                 LIVRE      Il
ceux qui marchent par force: des myriades d'hommes, dans
les armées, font pendant de longs jours de suite les étapes
convenables;       ct,   d'autre         part, comment    croire que    celte
maladie leur soit venue toute seule? ce serait l'hypothèse la
plus absurde de toutes.            ‘25      L'étonnant Apion, après avoir
commencé par dire qu’ils mirent six jours à parvenir en
Judée, raconte ensuite. que Moïse gravit la montagne
nommée Sinaï, située entre l'Égypte et l'Arabie, y resta
caché quarante jours et en descendit pour donner les lois aux
Juifs. Cependant, comment se peut-il que les mêmes hommes
restent quarante jours dans un désert sans eau, et aient tra-
versé tout l'espace (entre les deux pays) en six jours? 26
Quant au nom du Sabbat, le changement grammatical qu'il
opère dénote beaucoup d’impudence ou une profonde igno-
rance; car sabb6 et sabbalon sont très différents.      27 En
effet, sabbaton, dans la langue des Juifs, désigne la cessation
de tout travail, et sabbé signifie chez les Egyptiens, comme
il le dit, le mal d’aine.    :    ° :                 .
                                    NT
     Il voudrait faire croire que les Juifs sont de race égyptienne.
   28 Voilà sur Moïse et les Juifs chassés d'Égypte les nou-
veautés imaginées par l'Égyptien Apion, en contradiction
avec les autres auteurs.             Faut-il d’ailleurs     s'étonner   qu'il
mente sur nos aïeux et dise qu’ils étaient Égyptiens de race ?
29 Car lui-même a fait sur son propre compte le mensonge
inverse: né dans l'oasis d'Égypte, et plus Ésyptien qu'aucun
autre?, pourrait-on dire, il a renié sa vraie patrie et sa race,
et, quand il se donne faussement comme Alexandrin, il
avoue l'ignominie de sa race. 80 Il est donc naturel qu'il
appelle Égyptiens les gens qu’il déteste et veut insulter. En
effet, s’il n'avait pas eu le plus grand mépris pour les Égyp-
__«. Le texte ci-dessus d’Apion ($ 21), quoique très entortillé,
pourraits'interpréter autrement: le sabbat aurait été institué en Judée,
en souvenir du repos du 7° jour, mais ce repos n'aurait pas eu lieu
 nécessairement en Judée.
    2. Willrich (Juden und Griechen vor der makkabäischen Erhebung,
 p. 176) signale une contradiction entre ce texte et le $ 48 où il
 serait question des ancètres Aacédoniens d’Apion ; mais, dans ce
 dernier $, le mot Maxèdvwv est probablement interpolé (Naber).
                               AOTOE B                             63
Yivetar    érd)    toroÿtov    vote   Baôlouav   £E, &véykns,   &AAù
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BaupaorèG "Aniov &ù pèv ÊE fuepôv aëtobc ÉXdeîv sic
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Zivarov, âvaBévta pnalv fuépac TEOOApékKOUTX Kpubfivor
KâkeîBev    kataBévta      So0var totc ’loubatoic Toùc vépouc,
Katror nôc        oTév te Tobc aÿtobs kal Teodapékouta uÉvEuv
fuépac ëv épiue kal &vôôpo téne, kal Tv petaËd nâcav
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ToQ oofBétou Ypauparuwi uetéeoic (A) &vaiderav Éyer
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Kat Tv ‘louêalov tékektov ävérnavols Éoriwv &nd navtrèc
Épyou, td ÔË: oa666, .kaBénep Eketvés nor, ôfjhot map”
Atyuntioic tè BouBävoc &Ayoc.
  II 28    Totata péy Tivæ mepl Moucéoc Kat fic ëE
Aîyénrov yevouévne toîc louêatois &nakkayfs & Alyérerioc
’Aniov Ékatvortoinoev Tapà Tobs WAloUG émivoñouc. Kal
ti ye Get Bavpéderv, et nepl tôv Âuetépov WEVDETAL Ttpo-
yévov, Aéyov' aôtobc etai tù yévos Atyuntiouc ; . 29
abtès yp Tmept aôtoO Tovavtiov pesto ral YEYEVN-
uévoc ëv Oéoe tfc Alyünitou, névrov Atyuntiou TnpôToG
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uh yàp pauhotétouc Etvar évépiev           Alyuntiouc,   oùk äv +d
  24 2 56 inser. Bekker |] 4 xazè zairdu. Nicso: 2x2” adréuatos I
26 2 ñ coni. Nicse || 29 à yeysmmuivos ed. pr. : veyewruéros || 30 3
vô yévos Thackcraÿ cum Lat (genus}: <0% Yéous L (lacunam Nicse
statuit)}] Fort. +ô y.25=&v.
64                               LIVRE      II
tiens, il ne se serait pas évadé lui-même de cette race: .
les hommes fiers de leur patrie se flaitent d'en être appelés
citoyens et attaquent ceux qui s’arrogent sans droit ce titre.
31 A notre égard les Égyptiens ont l'un de ces deux senti-
ments: ou ils imaginent une parenté avec nous pour en
tirer gloire, ou ils nous attirent à eux pour nous faire par-
tager leur mauvaise réputation.             32      Quant au noble Apion,
il semble vouloir par ses calomnies contre nous payer aux
Alexandrins le droit de cité qu'il a reçu d’eux, ct, connais-
sant leur haine pour les Juifs qui habitent Alexandrie avec
eux, il s’est proposé d'injurier ceux-là, et d'envelopper dans
ses invectives tous les autres Juifs, mentant avec impu-
dence sur les uns et les autres!.
                                   IV
           Accusations injustes contre les Juifs d'Alexandrie.
     33     Voyons donc quelles sont les graves et terribles accu-
sations qu'il a dirigées contre les Juifs habitant Alexandrie.
« Venus de Syrie, dit-il, ils s’établirent auprès d'une mer
sans ports, dans le voisinage des épaves rejetées par les flots ».
34        Or, si le lieu mérite une injure, elle retombe je ne dis
pas sur la patrie, mais sur la prétendue patrie d’Apion,
Alexandrie. Car le quartier maritime fait également partie
de cette ville et, de l'aveu général, c’est le plus beau pour
une résidence.         35   Et je ne sais ce qu’aurait dit Apion
si les Juifs avaient        habité   près        de la   nécropole   au lieu
de s'établir près du palais?. 36 Si les Juifs ont occupé ce
quartier de force, sans jamaïs en avoir été chassés dans la |
suite, c’est une preuve de leur vaillance. Mais, en réalité, ils
le reçurent d'Alexandre comme résidence* ; chez les Macé-
doniens, ils obtinrent la même considération qu’eux-mêmes,
et, jusqu’à nos jours, leur tribu * a porté le nom de Macédo-
niens.      37 S'il a lu les lettres du roi Alexandre et de Pto-
     1. Voir à l’Appendice note sur 8 32.
   2. Le quartier juif était situé dans l’Est d'Alexandrie, au delà du
port, mais dans le voisinage du château royal; la nécropole était à
l'extrême Quest de la ville.
   3. Cf. Bellum, IL, 8, 7. En réalité l'établissement des Juifs à
Alexandrie ne parait pas antérieur à Ptolémée Soter; cf. Ant., XI, 8.
   4. Jouguet suppose que le terme macédonien désignait à Alexan-
drie les immigrés, par opposition aux indigènes égyptiens.
                                             AOFOE             B’                                 64
  YÉvoc aûtdc Épuyev, &c                     ot YE ueyohoppovoutec                      nt     tac
 Éautôv      Tatplor         ceuvévoutar                 uèv        &nd Tobtov aûtol ypn-
  uarilovtec,       tobc       &ôtkoc          5” «ra               &vrirotoupévouc ëkéy-
 xovot.   31  Tpèc fu&c 8ë Svotv Bétepov Alyünrio: nentév-
 Baoiv- À yap &c ÉTLOEUVUVÉUEVOL TpogTtotolvTaL Tv
 OUYYÉVELAV, À koivovodc ÂuAG monêvra rs abtäv
 kakoSoËias.           32      ‘O        8    yevvatog              Aniov     ôoket     pèv    tv
 Bacpnutav tv kaB” fudv éonep Tv                                             uioBèv èBeAfñoac
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 kal   Tv    &nméyBerav             aètêv           Émotépevos              tv       npèç     TobG
 GuvotkoUvtas abtois ënt tfc ’AlcEavôpelac *louatouc,
 mpotéBeutar uèv èkelvoic AouSopetoBot, ovunepthauGéver $à
 Kat Tobc &AlouG              &navtac,              êv     &upotépotc               &varsybvroc
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   IV 33 Tiva volvuv éotl tà Sewv& Kat cxÉtA& Tv
Êv ‘AAcËavôpela katowoüvrov ‘louéalov, & Kat] YÉpKEv
TE, VSouev. « "EABévrec, pnoiv, ànè Zvplac Sknoav
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36 ‘loudator & et uèv Biaoéuevor KATÉOYOV, 6 unô
Botepov Eknecetv, àvôpelas vekuipiév êotiv aÿToic” Eîc
katolknatv     8è      aëtoîs        Édoke          Térrov          ’AléEavôpoc        ka     tons
napà Toic Makedéot Tuufc nétuyov: ral UÉXpt vÜv œùtAv
À uÂn Tv npoonyoplav elyev Makeévec.       37 Et pèv
   80 6 aôzw; ed. pr. : añfrovs 1 32 4 <vv _ süv ed. pr. : zov —
7025 |} 6 Zeorélersar Nieso: zccusiferco: |] Gupregthaubiye ed. pr.:
soursotautiverv || 35 1 oz 0ŸDx — idsSuevo: leguntur in cod. L post
spñs Exécuov. Sententiam in mg. adscriptam, falso loco insertam,
huc transponendam coni. Niese || 2 :t inser. ed. pr. |] 3 Éxorhetors
ed. pr. : Basihernte        || 86 3 rôv <6rov Nicee.
65                              LIVRE    IH
lémée, fils de Lagos, si les ordonnances des rois d’Égyple
suivants lui sont tombées sous les yeux, ainsi que la stèle
qui s’élève à Alexandrie, contenant les droïts accordés aux
Juifs par César le Grand, si, dis-je, connaissant ces docu-
ments il a osé écrire le contraire, il fut un malhonnète
homme; s’il”ne les connaissait   pas, un ignorant!. 88 Et
quand il s'étonne qu’étant Juifs ils aient été appelés Alexan-
drins?, il fait preuve de la mème ignorance.  En effet, tous
les hommes appelés dans une colonie, si diverses que soient
leurs races, reçoivent leur nom du fondateur.   39 A quoi
bon citer les autres peuples? Les hommes de notre propre
race qui habitent Antioche s'appellent Antiochiens; car le
droit de cité leur fut donné par son fondateur Séleucus ÿ. De
même les Juifs d'Éphèse et du reste de l'Ionie ont.le même
nom que les citoyens indigènes, droit qu'ils ont reçu des
successeurs d’Alexandre#.  40 Les Romains, dans leur
générosité, n'ont-ils pas         partagé leur nom                avec tous les
hommes, ou peu s’en faut, non seulement avec des individus,
mais avec. de grands peuples tout entiers? Par exemple les
lbères    d'autrefois,     les Étrusques,     les        Sabins       sont appelés
Romains5.        41      Mais si Apion supprime ce genre de droit
de cité, qu'il cesse de se dire Alexandrin.                Car né, ainsi que
je l'ai déjà dit, au plus profond de l'Égypte, comment serait-
il Alexandrin si l’on supprimait le don du droit de cité,
 comme: lui-même le demande pour nous? Pourtant les
 Égyptiens seuls se voient refuser par les Romains, maîtres
 aujourd'hui de l'univers, :le droit d’être reçus dans aucune
 cité6. 42 Mais Apiona le cœur si noble que, voulant
prendre sa part d’un bien dont il était écarté, il a entrepris
de calomnier ceux qui l'ont reçu à bon droit. Car ce n’est
pas faute d'habitants pour peupler la ville fondée par lui avec
   1. Nous ne savons rien de ces lettres et ordonnances. Quant à la
« stèle do César le Grand » qui est encore mentionnée Ant., XIV,
 10, 1, elle émane en réalité d’Auguste (R. ét. juiv., 1924, p. 123).
     2. S'agit-il du titre d’Alexandrin usurpé par les Juifs ou ce titre
leur avait-il été conféré dans quelque document officiel ? Nous con-
naissons un document de ce genre:           c’est l’édit de Claude, Antig.,
 XIX, 280. Mais dans le pap. Berlin             1140 un pétitionnaire juif
 ayant été désigné        comme 'Adtkavès:ds.       le   scribe   a    corrigé   en :
 ’Josdaluv toy àxû       AeEavbsetlas.
     3, 4, 5, 6. Voir à l'Appendice.
                                        AOTOE              B'                                     65
o0v &vayvobc Tèc émiotolc *AkeËE4vôpou tof Baauéue kal
Tàc      [rokeuaiou              xo9    Adyou,         Kkal       Tôv     pet”     Ekeîvov      This
Atyéntou Baoéov évruxdv rotc ypépuaor, rat Tv otAnv
Tv éctôoav Êv *AkeEavôpela kat ti BukatbpaTta TEpLÉxou-
oav,     à    Kaîoxp         8    uÉyas      toîc      ‘loubatoic             Édokev,      El   pv
oGv TaOta,          nul,         yiyvhokov tävavtix ypéperv                           èTéunoe,
Tovnpès       îv,      et    ôè “unôëv        Ânlotaro             roûtov,         àärralôeutoc,
38      To    ôà ôêà        Bauuéev,          nôc           ’louôator         dvtec     *AlcEav-
Bpeîs    ÉkAñBnouv,              Th    Suolac        &naiSevalac               névtec       yàp of
elç ¬kiav           Tivà katakAnOEvTec,                       kâv     mAeîotov         à lov
roîc yéveor Gtupépoaiv, àmrd tôv oÙkioTÔV Tv Tpoonyoplav
AauB&vouoiv,    39   Kal tt Set nepl Tôv &Alov Aéyetv ;
abTäv yàap fuôv ot thv 'Avriéyeravu KatoikoDVTES ’Avtioyetic
Bvou&lovtar Tv ykp roltelav aôtotc Édokev à kTioTns
ZéAeukoc, ‘Ouoluc ot èv ’Epéo® (kal} rata thv &AAnv
‘loviav Toîc abBiyevéor molltais ôuovuuooiv, Toûto
rapacyévrov abtois tTôv dtabdyov.      40 “H 8 “Pouatov
puavBponta            mâoiv o          pikpoB        êetv Th            aôTav rpoonyoplac
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Botc ; *lBnpecs yoûv ot mélar kal Tuppnvol Kat Zabivor
‘Pouator       kaloüvTo.               44     Et      SE        toltov        &poupeîttar       vèv
tpénov        rtf      mokutelac            ’Aniav,             rauoéoBo          Aéyov      aôrtèv
Akebavôpéa" yevvnBels yép, &G nporînov, Ëv 18 BaBuréto
fic Aiyénrov, nàc àäv ‘Alebavôpedc en, tfic kark S6oiv
molmtelac, 6 abrèc ëp’ fuôv ÂElokev,, ävaipoupévns :
kaltor       uévois         Alyuntlois          of     küpior           vôv      ‘Pouator       rfc
oikouuéuns petolapbéverv Motivooodv Tolitelac àntetph-
kaoiv.   42 ‘O Ÿ obtoc Éorl yevvatoc, &c ueTÉyELv &E1ôv
aûrèc dv Tuyeiv ÉkolbeTO, oukopavtetv ÊnEyEipno€ Tobc
Stkatog       Aabévrac            où   yap &mopla                ye Tôv       olknoévrov        Tv
pETà     orouëfs            ÔT     aùtoÿ      Tréhuv            kridopévnv ’AXEEavôpoc
  377 7 Ed Lung ed. pr.: Ésépa { 39 4 ai inser. ed. pr. || 40 2 où
uso L': perco® (del. signo interrog.) ed. pr. || 3 pesaôiôwrev
Hudson : peraidciranv || 4 "Iénges suspectum.
  66                            LIVRE      II
 tant de zèle qu'Alexandre y a réuni quelques-uns des nôtres;
 mais, soumettant à une épreuve attentive la vertu et La fidé-
 lité de tous les peuples, il accorda aux nôtres ce privilège.
 43 Car il estimait notre nation au point même que, suivant
 Hécatée, en reconnaissance des bons sentiments et de la fidé-
 lité que lui témoignèrent les Juifs, il ajouta à leurs posses-
 sions la province de Samarie exempte detribut'. 44 Pio-
 lémée, fils de Lagos,     partageait les sentiments d'Alexandre
 à l'égard des Juifs qui habitaient Alexandrie. En eflet, il mit
 entre leurs mains les places fortesde l'Égypte dans la pensée
 qu'ils les garderaient fidèlement et bravement?; et comme
 il désirait affermir sa domination sur Cyrène et les autres
 villes de Libye, il envoya une partie des Juifs s’y établir?.
 45.    Son successeur, Plolémée, surnommé              Philadelphe, non
 seulement rendit tous les prisonniers de notre race qu'il pou-
 vait avoir, mais il donna maintes fois aux Juifs des sommes
d'argent, ct, ce qui est le plus important, il désira connaître
nos lois et lire nos livres sacrés. 46 Il est constant qu'il
fit demander aux Juifs de lui envoyer des hommes pour lui
traduire la loi, et il ne confia pas aux premiers venus le
soin de bien faire rédiger la traduction, mais c'est Démétrios |
de Pbalère, Andréas et Aristée, l’un, le plus savant homme
de son temps,      47 les autres, ses gardes du corps, qui
furent chargés par lui de surveiller l'exécution de ce travail ;
or il n'aurait pas désiré approfondir nos lois et la sagesse de
nos ancêtres s’il avait méprisé les hommes qui en usaient,
au licu de les admirer beaucoup!.
                                    Y
        Estime des rois d'Égypte et des empereurs romains
                   pour les Juifs       d'Alexandrie.
   48     Apion a aussi ignoré que successivement presque tous
les rois de   ses aïeux    témoignèrent à notre égard les plus
   1. Ce renscignement ne dérive pas du véritable Hécatée, car c’est
sous Démétrius II que trois districts seulement de la Samaritide
furent annexés, avec exemption d’impôts, à la Judée (1 Mace., xr,
34). Cf. Schürer, 1 (a° édit.), p. 141 et Willrich, Judaica, P- 97.
   2. Voir à l’Appendice.
  3. Renseignement non confirmé par ailleurs.                  :
  4. Tout ce $ dérive de la « letlre d'Aristéo à Philocrate ».
                      AOTOES B'                      66
Têv fuetépov Tivèc èket ouvhôporsev, &AÀ& rrévrac Sokt-
 uélov èmuelôc              &perfis kal nioteoc Toÿto totc ÂUETÉpoLG
Td Yépas Édokev.              43   ’Ertiua yàp fuêv td ÉBvos, &6 Kat
pnoiv          ‘Ekatatos nepl            Mudv,   &te 8x        Tv        émelketav          ka
miotiw,          fv    aütrS     nmapéoyov       ‘louSator,         Tv      Zauapeitiv
XOpav npooéBnkev Éxetv «ütotc &popoléyntov. 44                                     “Ouorx
ÔÈ  "AXeE&vôpe Kat Mrokepotos 8 Aéyou nepl                                         Tôv       Èv
"AE avèpela KATOLKOÜVTOV Ébpévnoev kal yhp Ta kaTX TV
Aïlyuntov   aùtots évexelpioe œpoôpra, miotôc äua kal
yEvvaloc uléEewv ÜnolauB&vov: kal Kupävns Éykparôc
&pyxetv Bouléuevos ral tôv &Alov Tav ëv Th A6Ën nékcov,
ets abtèc Lépoc ’loubaiov Eneuye katokficov.                                 45          ‘OôE
pet” abtèv            Mrokepatoc         8 PakôsApos ÉmxANBelS                où uévou
Et Tives foav aixuélotor rap”                     abt® Tv Âuetépov névrac
anéôokev, &AÂ& kal xphuata                       rmollékis édophoato, ral xd
uÉyiotov, ÉMBUUNTS ÉVÉvETO                        ToO yvôvar Tobc uestépouc
vépoug kal Tai Tôv epôv                            ypapäv fibloic évruyeiv.
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Tv Émiuékernv métabev où totc TuxoDouv, &AAX Anurpiov
Tèv PaAnpéa kal *Avôpéav ral ’Apiotéa,
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Évepelpncs [| 7 aÿàs ed. pr. : aÿ=à |] 45 à «3+ôv ed. pr. : ait || 461
Post y03v desideratur fort. nomen urbis aut pontificis (Niese) 11 6 êta-
gécorra        ed. pr. : diaseséytw       || Arur+gtov inclusi (glossema)               || 48 2
Maxtôévwy incl. Naber (glossema).                « Ironicum » putat Thackeraÿ.
67                              LIVRE Il
bienveillantes dispositions. En effet, Ptolémée III, surnommé
Evergète, après avoir conquis toute la Syrie, ne sacrifia pas
aux dieux égyptiens en recoñnaissance de sa victoire, mais il
vint à Jérusalem, y fit suivant notre rite de nombreux sacri-
fices à Dieu, et lui consacra des offrandes dignes de sa vic-
toire!. 49 Ptolémée Philométor ct sa femme Cléopatre?
confièrent à des Juifs tout leur royaume et mirent à la tête
de leur armée entière Onias et Dosithéos?, deux Juifs, dont
Apion raille les noms, quand il devrait admirer leurs actions
et, loiu de les injurier, leur être reconnaissant d'avoir sauvé
Alexandrie dont il se prétend ciloyen. ‘50 En effet, alors
que les Alexandrins faisaient la guerre à la reine Cléopatre *
et couraïent le danger d’être anéantis misérablement, ce sont
ces hommes qui négocièrent un accommodement et conju-
rèrent les troubles civils. « Maïs ensuite, dit-il, Onias mena
contre la ville une forte armée, alors que Thermus, l’am-
bassadeur romain était là et présent.»       51 Je prétends
qu’il eut raison et agit en toute justice. Car Ptolémée sur-
nommé Physcon, après la mort de son.frère Ptolémée Philo-
métor, vint de Cyrène dans l'intention de renverser du trône
Cléopatre et les enfants $ du roi pour s’attribuer injustement
la couronne. 52 C'est pour cela qu'Onias lui fit la guerre
afin de défendre.Cléopatre, et n’abandonna pas dans le péril
la fidélité qu'il avait vouée à ses rois. 53 Dieu témoigna
clairement de la justice de sa conduite; en effet, comme Pto-
lémée Physcon n'osait pas combattre l’armée d'Onias, mais
prenant tous les Juifs citoyens de la ville avec leurs femmes
et leurs enfants, les livra nus ct ligotés aux éléphants pour
     1. Ce renseignement ne se trouve nulle part ailleurs.
. 2.    Ptolémée   VI   Philométor    régna   de   181   à   145 avant J.-C. ;
Cléopatro (HT) était sa femme et sa sœur.
   8. Dosithéos (Samaritain ?) n’est pas autrement connu. Onias peut
bien être identique au fondateur du temple de Léontopolis (vers 160).
   4. Après la mort de Philométor (145), sa veuve avait proclamé
roi leur fils (Philopator néos); mais le frère du feu roi, Ptolémée
(VII) Evergèto II (Physcon), vint de Cyÿrène, sans doute à l'invi-
tation des Alexandrins,    tua le jeune roi et s’empara du trône et de
la reine, qu’il épousa.                     |
   5, L. Minucius Thermus qui avait déjà en 154 installé Evergète II
à Cypre (Polyhe, XXXIIE, 5).            |
     6. Voir.la note à l'Appendice.
                             AOTOE      B'                           67
 AuAS GtateBévrec" kal ap (8) tpiros Fitokeuatoc, & Aeyé-
 uevoc Edepyérnc, katacyov 8Anv Zuplav katà kpétos, où
 rois ëv Aîyônto Beoîc japtothpia tfs viknc Éduoev, &AAX
 nopayevôpevos elc ‘lepoaéluux noÂäc, &c uiv véppév
 Édriv, énetéAece Bualaxs TT 8e8 Kat àvéBnkev àvaluate
 ris viens Ex.     49 ‘O SE Pdouftop Mrokepatos kal ñ
 yuvi atoÿ KAconérpa tv Baothetav 6Anv tv Éaurav
 *louôatotc ênloteuoav,     ka orparnÿol réons ris           Bvvapees
 foav ’Ovias kal AooiBzoc ’lovôatot, &v
                                     à ’Aniov OKÉTITEL Tù
 ëvôpnta,    Êéov ra Epya Bauuébeiv          kat ui Aotôopetv, &AAà
 xépiv abrots Éypetv, dti Btédooav tiv "AkeEévôperav, Îc &c
 nolitns ävrunoteîtar    HO   mokeuobvrov yàp abrôv Tf
 Baodioon KAconétpa kal kivBuveuévrov nokéoBar kakàG,
 otor oupbéoets Éntoinonv Kal Tôv éupuAlov kakôv àrñAla-
 Eav. "AM « petà Tolta, pnotv, ’Ovlas ënt tv nékw
 fyaye otparbv <oûk) BAyov, Gvroc Éket Oépuou ToÙ mapà
 ‘Pouatov npeobeuto0 kal Tapévroc. » 51 *’Opl&c ôÈ
 Totêv, palnv àv, kal péka Bukalog: 8 ykp Péokov ëmt-
 kAnBelc Mrokepatos,      änoBavévroc
                                   at             To   &bekpoO    Flro-
 Aeuatou    to8   Puouftopos,     änè   Kupiuns     ÉERABE    KAconé-
 tpav Ekbañetv Bouléupevos rs Bacthetac et filios regis, ut
 ipse regnum iniuste sibimet applicaret ; 52 propter hacc
  ergo Onias aduersus eum bellum pro Cleopatra suscepit et
  fidem, quam habuit circa reges, nequaquam in nccessitate
  deseruit. 53 Testis autem Deus iustitiae cius manifestus
- apparuit; nam Physcon Ptolomacus cum aduersus exerci-
  tum quidem Oniae pugnare (non) pracsumerct, omnes uero
  ludacos in ciuitate positos cum filiis et uxoribus capiens
 nudos atque uinclos elephantis subiecisset, ut ab cis concul-
  48 3 6 inser. Naber I 8 &fta Hudson : àflws |] 49 4 Aos!eos ed.
    : Awaifeos | 50 5 ox inseruit Holwerda || 51 2 Diczxwv ed. pr.:
 Dobcru 1 5 Inde incipit magna lacuna ($ 52-113) textus gracci,
 quam supplere auxilio veteris versionis latinae necesse est. Ubi nihil
 adnotatur, textum cditionis Boysenianae (Vindob.      1898) expressi |]
 53 3 non inser. Nicse.
  68                            LIVRE    II
  qu'ils mourussent écrasés par ces bêtes, enivrées pour la cir-
  constance, l'événement tourna contrairement à ses prévisions.
  54 Les éléphants, sans toucher aux Juifs placés devant eux,
 se précipitèrent sur les amis de Physcon, dont ils tuèrent un
 grand nombre. Après cela, Ptolémée vit un fantôme terrible
 qui lui défendait de maltraiterces hommes.    55 Et comme
 sa concubine favorite, nommée Ithaque par les uns, Irène
 par les autres, le suppliait de ne pas consommer une telle
 impiété, il céda à son désir, et fit pénitence pour ce qu'il
 avait déjà fait et pour ce qu’il avait failli faire. C'est l’origine
 de la fête qu'avec raison célèbrent, comme on sait, à l’anni-
 versaire de ce jour, les Juifs établis à Alexandrie, parce
 qu'ils ont manifestement mérité de Dieu leur salut.                  56
 Mais Apion,     dont    la calomnie     ne   respecle rien,    n'a pas
 craint de faire un crime aux Juifs de la guerre contre Phys-
 con, alors qu’il aurait dû les en louer.          Il parle aussi de la
 dernière Cléopatre, reine d'Alexandrie, pour nous reprocher
 l'hostilité qu’elle    nous   a témoignée
                                         ‘au       lieu   de consacrer
 son ‘zèle à l'accusation de cette femme;           57    qui ne s’ab-
 stint d'aucune iujnstice et d'aucun crime, soit contre ses
parents, soit contre ses maris,ou ses amants, soit contre tous les
Romains en général et leurs chefs, ses bienfaiteurs : qui
alla jusqu’à tuer dans le temple sa sœur Arsinoé innocente
à son égard;      58 qui assassina traîtreusement son frère
aussi, pilla les dieux nationaux et les tombeaux de ses ancè-
tres ; qui, tenant son royaume du premier César, ne craignit
pas de se révoller contre le fils et successeur de celui-ci?;
et, corrompant Antoine par les plaisirs de l'amour, en fit
un ennemi de sa patrie, un traître envers ses amis, dépouil-
   1. L'épisode des éléphants est mis sur le compte de Ptolémée IV
Philopator (221-204) par le He livre des Macchabées, ce. 4-5.
L'origine commune de ces légendes doit être une fête véritable,
analogue à celle de Pourim, et qui fut peut-être l'origine de celle-ci.
D'autrepart Wiliricha cherché à montrer (Hermes, XXXIX, 244 suiv.)
que l'intervention des généraux juifs contre Physcon est une transpo-
sition d'un épisode qui se placcrait en réalité vers 88 au temps où
Soter Il supplanta Ptolémée Alexandre. Une persécution des juifs
d'Alexandrie à cette époque est attestée par Jordanès, c. 81 Mommsen.
  2. Représenter la guerre de Cléopatre contre Octave comme une
« révolle » est bien caractéristique de l’historiographie officielle de
l'Empire. ,                          ‘                                    ‘
                           AOTOX B'                          68
 cati deficerent, et ad hoc etiam bestias ipsas inebriasset, in
contrarium quae praeparaucrat euenerunt.       54 Elephanti
enim relinquentes sibi appositos Judacos, impetu facto super
amicos eius, multos ex ipsis interemerunt. Et post haec
Ptolomacus quidem aspectum terribilem contemplatus est
prohibentem se ut illis noceret hominibus. 55 Concubina
uero sua carissima,         quam       alii quidem      Ithacam,       alii uero
Hirenen denominant, supplicante ne tantam impictatem
perageret, ei concessit, et ex his, quae iam egerat uel acturus
erat, pacnitentiam egit. Unde recte hanc diem Iudaci (in)
Alexandria constituti, co quod aperte a deco salutem prome-
rucrunt, celebrare noscuntur. 56 Apion autem omnium
calumniator       ctiam     propter       bellum    aduersus         Physconem
gestum Tudacos accusare pracsumpsit, cum cos laudare
debuerit. Is autem cetiam ultimae Cleopatrae Alexandri-
norum reginae meminit ucluti nobis improperans, quoniam
circa nos fuit ingrala, et non potius illam redarguere studuit ;
57 cui nihil omnino iniustitiae et malorum operum defuit
uel circa generis necessarios uel circa maritos suos, qui
etiam    dilexerunt eam,        uel     in communi          contra    Romanos
omnes et bencfactores suos imperatores ; quae ctiam sororem
Arsinoën      occidit in templo,         nihil    sibi nocentem,        peremit
aulem et fratrem insidiis, paternosque deos et sepulcra
progenitorum depopulata est ; 58 percipiensque regnum
a primo Cacsare, cius filio et successori rebellare praesumpsit ;
Antoniumque corrumpens amatoriis rebus et patriac inimi-
cum     fecit et infidelem      circa      suos    amicos      instituit,   alios
quidem genere regali spolians, alios autem deiciens et ad
  53 6 inebriasset cd. Basil: debriasset }| 55 4 ei corr. Laurent. 66,
2 secunda manus ; et rell. (aut omissum) et Boysen || 5 in inser.
Boysen || 57 2 qui etiam delierunt eam vel corruptum, vel ab igoaro
interprete   scriptum   qui verba     gracca (e. g. xai <obs    arr     cotes)
non intellexit || 5 Arsinoën ed. Basil. : arsenom vel arsenoin codd.
1 58 5 alios — compellens inclusit Boysen, corruplissima aut transpo-
sita cxistimans || deiciens cod. Par. Bofg : demens ceit.
69                                  LIVRE Il
Jant ceux-ci de leur rang royal, et poussant les autres jusqu'au
crime. 59: Maisà quoi bon en dire davantage? Ne l'aban-
donna-t-elle pas lui-même au milieu du combat naval,’ lui,
son mari, le père de leurs enfants, et ne l'obligea-t-elle pas à
livrersonarmécetsonempirepourlasuivre? 60 En dernier
lieu, après la prise d'Alexandrie ! par César, elle ne vit plus
d'espoir pour elle que dans le suicide, tant elle s'était mon-
trée crucllect déloyaleenvers tous. Pensez-vous donc que nous :
ne devions pas nous glorifier deceque, dans unedisette, comme
ledit Apion, elle ait refusé de distribuer dublé aux Juifs       61
Mais celte  reine reçut  le châtiment   qu'elle méritait ; et nous,
nous avons César pour grand témoin                    de l'aide fidèle que
nous lui avons apportée contre les Égyptiens? ; nous avons
aussi le Sénat et ses décrets, ainsi que les lettres de César
Auguste qui prouvent nos services.                   62    Apion aurait dû
examiner ces lettres et peser, chacun en son genre, les témoi-
gnages rédigés sous Alexandre et sous tous les Ptolémées,
comme ceux qüi émanent du Sénat et des plus grands géné-
raux romains. 63 Que si Germanicus ne put distribuer
du blé À tous les habitants d’Alexandrie?,                   c’est la preuve
d’une mauvaise récolte et de la disette de blé, non un grief
contre les Juifs. Car la sage opinion de tous les empercurs
sur les Juifs résidant à Alexandrie est notoire. 64, Sans
doute, l'administration du blé leur a été retirée, comme aux
autres Alexandrins; mais ils ont conservé la très grande
preuve de confiance que leur avaient jadis accordée les rois,
je veux dire la garde du fleuve et de toute la (frontière 3) +
dont les empereurs ne les ont pas jugés indignes.
                                         VI
                      Ils peuvent élre citoyens d'Alexandrie
                          sans adorer les dieux égyptiens.
     65     Mais il insiste. « Pourquoi donc,              dit-il, s'ils sont
citoyens, n’adorent-ils pas les même dieux que                    les Alexan-
     1. Celle de 43/2 av. J. C. Cf. Wilcken,          Grundzäge, p. 364,
     2. Jules César fut secouru par le contingent juif d’Ilÿrean et d'An-
tipater dans la guerre d'Alexandrie, dont le récit lui était attribué.
   3. En 19 ap. J.-C. Le véritable motif est que des distributions de ce
 genre ne devaient profiter qu’aux citoyens(Wilcken, Hermes, 63,52).
     4.   Sur   ces   « camps juifs » cf. Schürer,   3° éd., III, 98, note.
                                 AOTOE           B'                                       69
  mala gerenda compellens. 59 Sed quid oportet amplius
  dici, cum illum ipsum in nauali certamine relinquens, id est
 maritum      et parentem communium                    filiorum,             tradere eum
 exercitum et principatum et se sequi coëgit?                           60       Nouissime
 uero,    Alexandria     a Cacsare       capta,       ad    hoc     usque         perducta
 est, ut salutem        hinc    spcrare         se iudicaret,            si posset ipsa
 manu sua {ludacos] (se) perimere, eo quod circa omnes
 crudelis et infidelis extaret. Putasne gloriandum nobis non
 esse, si, quemadmodum dicit Apion, famis tempore ludaeis
 triticum non est mensa? 64 Sed illa quidem poenam
 subiit competentem, nos autem maximo Cacsare utimur teste
 solacii atque fidei, quam circa eum contra Acgyÿptios ges-
 simus, necnon ct senatu elusque dogmalibus et cpistulis
  Caesaris Augusti, quibus nostra merila comprobantur.    62
 Has litteras Apionem oportcbat inspicere ct secundum
 genera examinare testimonia sub Alexandro facta et omnibus
 Ptolomaeis et quae à senatu ‘constituta sunt necnon et a
 maximis Romanis imperatoribus, 63 Si uero Germanicus
 frumenta cunctis in Alexandria commorantibus metiri non
  potuit, hoc indicium est sterilitatis ac nocessitatis frumen-
  torum, non accusatio Iudacorum. Quid enim sapiant omnes
  imperatores de ludacis in Alexandria commorantibus, palam
  est; 64 nam administratio tritici nihilo minus ab eis
  quam ab aliis Alexandrinis translata est, maximam uero cis
. fidem olim a regibus datam conseruauerunt, id est fluminis
 custodiam totiusque + custodiae,                     nequaquam                 his rebus
 indignos esse iudicantes.
   VI 65      Sed super hacc, quomodo                      ergo, inquit, si sunt
 ciues, cosdem deos quos Alexandrini non colunt? Cui
 respondeo: quomodo eliam, cum uos sitis Aegypti, inter
   60 &   Judacos   inclusit   Boysen;     se     inserui     1]   62        4 et quae   cd.
 Basil.: atque |] 64 x minus codd. magis recte (quod adsensum)
 Gelenius || 4 eustodiae codd. provinciae coni. Nicse, sed potius de
 limite agitur.
ro                             LIVRE 11
drins? » À      quoi je réponds: « Pourquoi aussi, bien que vous
soyez tous Éxypiiens, vous livrez-vous les uns aux autres une
guerre acharnée et sans trève au sujet de la religion‘? 66
Est-ce que pour cela nous ne vous donnons pas à tous le
nom d'Égyptiens, et vous refusons-nous plus qu’à tous les
autres celui d'hommes, parce que vous adorez des animaux
hostiles à notre nature, et que vous les nourrissez avec un
grand soin, alors que toute la race humaine semble uné et-
identique?? 67 Mais s’il y a entre vous Égyptiens de telles
différences d'opinions, pourquoi t'étonnes-tu que des hom-
mes, venus d’un autre pays à Alexandrie, aient conservé sur
celte matière leurs lois primitivement établies? 68 — Il
nous accuse encore de fomenter des séditions. En admettant
que le grief füt fondé contre les Juifs établis à Alexandrie,
pourquoi fait-il à ceux d’entre nous qui sont établis partout
aïlleurs un crime de lcur concorde bien connue?          69 Et
puis, il est facile de reconnaître que, en réalité, les fauteurs
de séditions ont été des ciloyens d'Alexandrie du genre
d'Apion. En effet, tant que les Grecs et les Macédoniens
furent maîtres de cette cité, îls ne soulevèrent aucune sédi-
tion contre nous, et ils toléraient nos antiques solennités.
Mais quand le nombre des Égyptiens se fut accru parmi eux
par le désordre des temps, les séditions se multiplièrent sans
cesse. Notre race, au contraire, demeura pure. 70 C'est
donc eux qu’on trouve à l'origine de ces violences, car le
peuple était loin désormais d’avoir la fermeté des Macédoniens
et la sagesse des Grecs; tous s’abandonnaïent aux mauvaises
mœurs des Égyptiens et exerçaient contre nous leurs vicilles
rancunes. 74 C'est, eneffct, du côté opposé qu'a étécommis
cequ'ilsosent nous reprocher. La plupart d’entre eux jouissent
mal à propos du droitde cité alexandrin, etils appellent étran-
gers ceux qui sont connus pour avoir obtenu des maitres
ce privilège! 72 Car les Égyptiens, à ce qu'il semble,
n’ont reçu le droit de cité d’aucun roi, ni, à notre époque,
d'aucun empereur. Nous, au contraire, Alexandre nous a
   £. Josèphe songe aux conflits qui opposaient les adeptes de cultes lo-
caux antagonistes (Plutarque, De Iside, 52; Juvénal, Sat. xv, 33-92),
     2. L'idée parait être que les Egyptiens, en adorant des animaux
hostilesà l'espèce humaine, manquent à la loi de solidarité         entre
les hommes.                          ‘
     3. Cf. plus haut $4r et la note.
                                   AOTOE      B                                70
  alterutros proelio magno           et sine focdere de religione con-
  tenditis?      66     An certe propterea non uos omnes dicimus
  Acgyptios, et neque communiter homines, quoniam bestias
 aduersantes naturac nostrac colitis multa diligentia nu-
 trientes, cum genus utique nostrum unum atque idem esse
 uideatur?        67        Si autem in uobis Acgyptiis tantae diffe-
 rentiac opinionum sunt, quid miraris super his, qui aliunde
 in Alexandriam aduenerunt, si in legibus a principio consti-
 tutis circa talia permanserunt?   68 Is autem ctiam scedi-
 tionis causas nobis apponit ; qui si cum ueritate ob hoc
 accusat [udacos in Alexandria conslitutos, cur omnes nos
 culpat ubique          positos, co quod noscamur            habere concor-
 diam?       69 Porroeliam seditionis auctorcs quilibet inueniet
 Apionis     similes Alexandrinorum fuisse ciues. Donec enim
 Graeci     fuerunt et Macedonces hanc ciuitatem habentes,
 nullam      scditionem aducrsus nos gesserunt, sed antiquis
 cessere   sollemnitatibus, Cum uero multitudo Aegyÿptiorum
 creuisset inter cos proper confusioncs temporum, etiam hoc
 opus semper cest additum. Nostrum ucro genus permansit
 purum.    70 Ipsi igitur molestiae huius fucre principium,
 néquaquam populo Macedonicam habente constantiam neque
 prudentiam Graccam, sed cunctis scilicet utentibus malis
 moribus Aegyptiorum ct antiquas inimicilias aduersum nos
 exercentibus.         74    LE. diuerso   namque       factum     est,   quod
_nobis improperare pracsumunt; nam cum plurimi eorum
 non opporlune jus eus ciuitatis optincant, peregrinos uocant
 eos, qui hoc priuilegium a dominis impetrasse noscuntur.
 72 Nam Acgyÿptis neque regum quisquam uidetur ius
 ciuitatis fuisse largitus neque nunc quilibet imperatorum,
   66 4 nostrum scripsi : nostrorum |] atque ed. Venet. 1510: itaque
codd. (idgue Boÿsen) nostrum vestrumque codd. recc. 1 67 3 consti-
tutis ed, pr.: constituti codd. || 69 à Apionis Boysen : Apiones |} 3
civilatem Gelenius : civilitatem || 74 3 et 72 2 civitatis scripsi : civilitatis
Il 74 8 uocant Sobius : vocantes || 4 a dominis impetrasse Boysen : ad
omnes imperasse.
                                                                  12
71                             LIVRE    IE
introduits dans la cité, les rois ont augmenté          nos privilèges
et les Romains ont jugé bon de nous les conserver à jamais.
73 Aussi, Apion s'est-il elforcé de nous décrier auprès d’eux
sous prétexte que nous ne dressons pas de statues aux empc-
reurs. Comme s'ils ignoraicnt ce fait ou avaient besoin d’être
défendus par Apion ! ! il aurait mieux fait d'admirer la gran:
deur d'âme et la modération des Romains, qui n’obligent
pas leurs sujets à transgresser leurs lois héréditaires, et se
contentent de recevoir les honneurs qu'on leur offre sans
manquer à la religion ni à la loi. Car il n’y a point de
charme dans les honneurs rendus | par nécessité et par force.
74 Ainsi les Grecs ct quelques autres peuples croient qu’il
est bon d'élever des statues; ils prennent plaisir à faire
peindre le portrait de leurs pères, de leurs femmes et de leurs
enfants; quelques-uns vont jusqu "à acquérir les portraits de
gens qui ne les touchent         en rien;    d’autres font de mème
pour des esclaves favoris. Est-il donc étonnant qu'on les
voie rendre aussi cet honneur à leurs empereurs et à leurs
maitres? 75 D'autre part, notre législateur [a désap-
prouvécette pratique], non pour défendre, comme par une pro-
phétie, d’honorerla puissance romaine, mais par mépris pour
une chose qu'ilregardaitcommeinutile à Dieu etaux hommes,
et parce qu'il a interdit de fabriquer l’image inanimée de
tout ètre vivant et à plus forte raison de la divinité, comme
nous le montrerons plus bas. 76 Mais il n’a pas défendu
d'honorer, par d'autres hommages, après Dieu, les hommes
de bien; et ces honneurs,       nous les décernons aux empereurs
et au peuple romain. 77 Nous faisons sans cesse des sacri-
fices pour eux et non seulement chaque jour, aux frais
communs de tous les Juifs ?, nous célébrons de telles cérémo-
nies, mais encore, alors que nous n’oflrons jamais d’autres
victimes en commun... nous accordons aux seuls empe-
reurs cet honneur suprème que nous refusons à tous les
autres hommes.     78 Voilà une réponse générale à ce qu’a
dit Apion au sujet d'Alexandrie.
     1. On se rappelle la crise soulevée par la prétention de Caligula
de faire ériger sa statue dans le temple de Jérusalem.
   2. Au temple de Jérusalem on sacrifiait deux fois par jour pour le
salut de l'Empereur et du peuple romain (Guerre, Il, 197). Mais ik
semble que ce fût aux frais de l'empereur (Philon, Leg. ad Caium,
$ 157).
         .             AOTOES B"                        71
 nos autem Alexander quidem introduxit, reges autem auxe-
 runt, Romani uero semper custodire dignati sunt,       73
 Jtaque derogare nobis Apion conalus est, quia imperatorum
 non slatuamus imagines, tamquam illis hoc ignorantibus
 aut defensione Apionis indigentibus, cum potius debuerit
 admirari magnanimitatem mediocritatemque Romanorum,
 quoniam subiectos non cogunt patria iura transcendere, sed
 suscipiunt honores,     sicut dare    offerentes pium    atque lepi-
 timum est; non enim honores gratiam habent, qui ex
 necessitate et uiolentia conferuntur.. 74 Graccis itaque ct
 aliis quibusdam bonum esse creditur imagines instituere,
 denique et patrum et uxorum filiorumque figuras depin-
 gentes exultant, quidam uero etiam nihil sibi competentium
 sumunt imagines, alii uero et seruos diligentes hoc faciunt.
 Quid ergo mirum est, si ctiam principibus ac dominis hunc
 honorem pracbere uideantur? 75         Porro noster legislator
 :..non quasi prophetans Romanorum potentiam non hono-
 randam, sed tamquam causam neque deo neque hominibus
  utilem despiciens, et quoniam totius animati, multo magis
” dei, inanimatas, ut probatur inferius, interdixit imagines
 fabricari. 76 Aliis autem honoribus post deum colendos
 non prohibuit uiros bonos, quibus nos ct imperatores cet
 populum Romanorum dignitatibus ampliamus. 77 : Faci-
 mus autem pro cis continua sacrificia, et non solum              coli-
 dianis dicbus ex impensa        communi      omnium      ludacorum
 talia celcbramus, uerum cum nullas alias hostias ex communi
 + neque pro filiis + peragamus, solis imperatoribus hunc       hono-
 rem praccipuum pariter exhibemus, quem hominum                  nulli
 persoluimus. 78        Ilaec itaque communiter satisfactio     posita
 sit aduersus Apioncm pro his, quae de Alexandria dicta          sunt.
   73 8 honores Boysen : honoris (honoribus Nicse) |] 74 3 Jiliorumque
 suorum codd. RP |} 75 1 Post legislator lacunam slatui (e. g. hoc
 improbavit) || 5 inanimatas ut Nicse : inanimatu{m) (inanimati ed.
 Basil.) |] 77 5 neque pro filis corrupta. Pro äct legerit rat ?
72                                 LIVRE        I                             .
                                         VII
        Légende ridicule de la têle d'âne adorée dans le temple.
      79     J'admire aussi les écrivains qui lui ont fourni une
telle matière, je parle de Posidonios et d'Apollonios Molon,
qui        nous     font un crime        de n’adorer           pas     les         mêmes
dieux que les autres peuples. D'autre part, quandils mentent                                  ‘
également et inventent des calomnies absurdes contre notre
temple, ils ne se croient pasimpies, alors que rien n'est plus
honteux pour des hommes libres que de mentir de quelque
façon que ce soit,        et surtout au sujet d’un               temple            célèbre
dans l'univers entier et puissant par une si grande sainteté.
80         Ce sanctuaire, Apion a osé dire que les Juifs y avaient
placé une tête d’âne, qu’ils l’adoraient et la jugcaient digne
d’un si grand culte; il affirme que le fait fut dévoilé lors du
pillage du temple par Antiochos Épiphane et qu’on décou-
vrit cette tête d'âne faite d'or, et d’un prix considérable. —-
81 A cela donc je réponds d'abord qu’en sa qualité d'Égyp-
lien, même si chose pareille avait existé chez nous, Apion
n'eùt point dù nous le reprocher, car l'âne n'est pas plus vil
que les furets (?), les boucs el les autres animaux qui ont.
chez eux rang de dieux. 82 Ensuite comment n’a-t-il pas
compris que les faits le convainquent d'un incroyable men-
songe? En effet, nous avons toujours les mêmes lois, aux-
quelles nous sommes éternellement fidèles. Et, quand des
malheurs divers ont fondu sur notre cité comme sur d’au-
tres,      quand     [Antiochos]    le     Piceuxt,      Pompée         le         Grand,
Licinius Crassus et, en dernier lieu, Titus César triomphant
de nous ont occupé le temple, ils n’y trouvèrent rien de sem-
blable, mais un culte très pur au sujet duquel nous n'avons
rien à cacher à des élrangers.
     83      Mais qu'Antiochos (Épiphane) mit à sac le temple
contre toute justice, qu'il y vint par besoin d'argent sans
être       ennemi    déclaré,   qu'il    nous       attaqua,    nous         ses     alliés
et ses amis, et qu'il ne trouva dans le temple rien de
ridicule, 84 voilà ce que beaucoup d'historiens dignes de
foi attestent également, Polybe de Mégalopolis, Strabon
   1. Antiochos Sidétès surnommé His:£rs (Ant. jud., NII, 244),
qui prit Jérusalem en 130 av. J.-C.
                                 AOFOE B                              72
   VIE 79         Admiror autem ctiam cos, qui ei huiusmodi fomi-
 tem pracbuerunt,         id est Posidonium     et Apollonium Molo-
 nem, quoniam accusant quidem nos, quare nos cosdem deos
 cum aliis non colimus, mentientes autem pariter ct de
 nostro templo blasphemias componentes incongruas, non se
 putant impie agere, dum sit ualde turpissimum liberis
 qualibet ratione mentiri, multo magis de templo apud
cunctos homines nominalo et tanta sanctitate pollente.    80
In hoc enim sacrario Apion pracsumpsit edicere asini capul
collocasse ludacos et cum colere ‘ac dignum facere tanta
religione ; et hoc aflirmat fuisse depalatum, dum Antiochus
Epiphanes exspoliasset templum ct illud caput inuentum ex
auro compositum, multis pecuniis dignum.        84 Ad hacc
igitur prius equidem dico, quoniam Acgyplius, uel si aliquid
tale apud nos fuisset, nequaquam debuerat inerepare, cum
non sit deterior asinus + furonibus et hircis ct aliis, quac
sunt apud cos di. 82 Deinde quomodo non intellexit
operibus increpatus de incredibili suo mendacio? Legibus
namque semper utimur isdem, in quibus sine fine consis-
timus, et cum uarii casus nostram ciuitatem sicut eliam
_aliorum uexauerint, et Pius ac Pompcius Magnus et Licinius
Crassus et ad nouissimum Titus Cacsar bello uincentes opti-
nuerint templum, nihil huiusmodi illic inuencrunt, sed
purissimam pietalem, de qua nihil nobis est apud alios (in-)
effabile. 83 Quia ucro Antiochus neque iustam fecit templi
depraedationem, sed egestate pecuniarum ad hoc accessit,
cum non esset hostis, et + super nos auxiliatores suos ct
amicos adgressus es nec aliquid dignum dérisione illic
inuenit,     —      84   multi   et digni   conscriptores   super   hoc
  79 à Molonem eonicci (cf. S 16 etc.) Molonis codd. || 80 3 eum : id
coni. Naber       {} 84 4 furonibus vid. corruptum (nec obstat Isidorus
Orig. XII,       2, 39 —pallicè furet). An felibus? canibus? || 82 3
isdem cod. P, hisdem ceit. || 5 Pius Nicse (i. e. Antiochus ÿssérs
— Sidetes) : dius. Sed vox Antiochus desideratur || 8 ineffabile scripsi
(cf. infra 9h et ro1) : effabile |} 83 3 super corruplum, insuper coni.
Gelenius.
73             |                     LIVRE H
de Cappadoce, Nicolas de Damas, Timagène, les chrono-
graphes Castor et Apollodore; tous disent que, à court de
ressources, Antiochos viola les traités et pilla le temple des
Juifs plein d'or et d'argent. 85 Voilà les témoignages
qu'aurait dù considérer “Apion s’il n'avait eu plutôt lui-
même le cœur de l'âne et l'impudence du chien, qu'on.a
coutume d’adorer chez eux. Car son mensonge n’a pas même
pu s'appuyer sur quelque raisonnement d'analogie @).                      86:
En effet, les ânes, chez nous, n’obtiennent ni honneur ni puis-
sance, comme chez les Égyptiens les crocodiles et les vipères,
puisque ceux qui sont mordus par des vipères ou dévorés
par des crocodiles passent à leurs ÿeux pour bicnheureux et
dignes de la divinité‘.          87 Mais les ânes sont chez nous,
comme       chez les autres gens sensés, employés               à porter les
fardeaux dont on les charge, et s'ils approchent des aires pour
manger? ou s'ils ne remplissent pas leur tâche, ils reçoivent
force coups; car        ils servent    aux   travaux et à l'agriculture.
88 Ou bien donc Apion fut le plus maladroit des hommes
à imaginer ses mensonges, ou, parti d'un fait, il n’a pas su
en conclure justement (@), car aucune                   calomnie à notre
adresse ne peut réussir.
              |                 VII
            Autre légende calomnieuse: le meurtre rituel.
     89    11 raconte encore, d’après les Grecs, une autre fable
pleine de malice à notre adresse. Là-dessus, il suffira de dire
que, quand on ose parler de piété, on ne doit pas ignorer
qu’il y a moins d'impureté à violer l'enceinte d'un temple                      :
qu’à en calomnier les prètres. 90 Mais ces auteurs se sont
appliqués plutôt à défendre un roi sacrilège qu’à raconter
des faits exacts et véridiques sur nous et sur letemple. Dans
le désir de défendre Antiochus et de couvrir la déloyauté et
le sacrilège qu'il a commis envers notre race par besoin
d'argent, ils ont encore inventé sur notre compte la calomnie
   1. Sur les honneurs rendus en Egypleà la victime d'un crocodile,
v. Hérodote, 11, go. — Voir à l’Appendice.
     23. Pourtant   le Deutéronome    (xxv, 4) défend   de   museler le bœuf
qui foule le grain, à plus forte raison de le battre s’il en mange
un peu.                    |
                             AOTOC'L'                         °          73
quoque testantur, Polybius Megalopolita, Strabon Cappadox,
Nicolaus Damascenus, Timageneset Castor temporum con-
scriptor et Apollodorus ; omnes dicunt pecuniis indigentem
Antiochum,      transgressum       foedera,     Iudacorum         exspoliasse
templum auro argentoque plenum. 85 Ilaec igitur Apion
debuit respicere, nisi cor asini ipse potius habuisset ct impu-
dentiam canis, qui apud ipsos assolet coli ; -F neque enim
extrinsecus aliqua ratiocinatione mentilus est. +                   86 Nos
ilaque asinis neque honorem neque potestatem                        aliquam
damus, sicut Acgyptii crocodillis et aspidibus, quando                    cos,
qui ab istis mordentur et a crocodillis rapiuntur, felices et
deco dignos arbitrantur.      87     Sed sunt apud nos asini, quod
apud alios sapientes uiros, onera             sibimet imposita susti-
nentes, et, licct ad      arcas    accedentes     comedant        aut uiam
propositam non adimpleant, multas ualde plagas accipiunt
quippe operibus et ad agriculturam rebus neccssariis minis-
trantes, 88 Sed aut omnium gurdissimus fuit Apion ad
componendum uerba fallacia; aut certe + ex rebus + initia
sumens haec implere non ualuit, quando nulla potest contra
nos blasphemia prouenire.
   VIT 89 Alteram uero fabulam derogatione nostra ple-
nam de Graccis apposuit ; de quo hoc dicere sat erit, quoniam
qui de pietate loqui praesumunt, oportet cos non ignorare
minus esse immundum per lempla transire, quam sacer-
dotibus scelcsta uerba componere.   90 Isti uero magis
studuerunt defendere sacrilegum regem quam iusta et
ueracia de nostris et de templo conscribere ; uolentes enim
Antiocho praestare et infidelitatem ac sacrilegium eius tegere,
quo circa gentem nostram esi usus propter egestatem pecu-
  84 3   Timagenes Boysen : Timagenis         || 5 ex(s)poliasse Nicse:     et
spoliasse || 85 3 neque — est corrupta   |] 86 1 itaque vel corrupta vel
falso ab latino interprete usilatum (gr. vor?) 1} 4 dignos Sobius :
digni Il 87 2 licet corruptum (gr. verisim. xt et quod intcrpres in £i
xai vertit}) |} 88 3 ex rebus corrupla.
 74                                      LIVRE II
 qu'on      va lire.         91      Apion    s’est fait le porte-parole        des
 autres! : il prétend qu'Antiochus trouva dans le temple un
 lit sur lequel un homme était couché, et devant lui une table
 chargée de mes, poissons, animaux terrestres, volatiles.
 L'homme restait frappé de stupeur.                         92   Bientôt il salua
avec un geste d’adoration l'entrée du roi comme si elle lui
 apportait le salut; tombant à ses genoux, il étendit la main
 droite et demanda la liberté. Le roi lui dit de se rassurer, :
 de lui raconter qui il était, pourquoi il habitait ce lieu, ce
 que signifiait cette nourriture. L'homme alors, avec des
gémissements et des larmes, lui raconta d’un ton lamentable
son malheur.           93          JÎldit, continue Apion, qu'il était Grec,.
et que, tandis qu'il parcouraïit la province pour gagner sa
vie, il avait été tout à coup saisi par des hommes de race
étrangère et conduit dans le temple; là on l’enferma, on ne
le laïssait voir de personne, mais on préparait toutes sortes
de mets pour l'engraisser.     94 D'abord ce traitement qui
lui apportait un bienfait inespéré lui fit plaisir; puis vint le
soupçon, ensuite la terreur ; enfin, en consultant les serviteurs
qui l’approchaïent, il apprit la loi ineffable des Juifs qui
commandait de le nourrir ainsi; qu'ils pratiquaient cette
coutume tous les ans à une époque déterminée;                          95   qu'ils
s'emparaient         d’un         voyageur grec, l’engraissaient pendant
une année, puis conduisaient cet homme dans une certaine
forèt, où ils le tuaient ; qu’ils sacrifiaient son corps suivant
leurs rites, goûtaient ses entrailles et juraïent, en immolant
le Grec, de rester les ennemis des Grecs; alors ils jetaient
dans un fossé les restes de leur victime. 96 Enfin, rap-
porte Apion, il dit que peude jours seulement lui restaient
à vivre, et supplia le roi, par pudeur pour les dieux de la
      1. Josèphe   veut-il        dire qu’Apion   a copié    unc source écrite, ou
qu’il a suivi des on-dit? Dans le premier cas, le seul écrivain ancien
dont on puisse le rapprocher est Damocrite, auteur d’un ouvrage sur
les Juifs connu par une notice de Suidas (Textes d'auteurs grecs et
romains, p. 121). Maïs l’époque de ce Damocrite est complètement
inconnue. Il est du moins certain qu’il ÿ a une parenté entre l'écrit
résumé par Suidas ct celui d'Apion: Damocrite a élevé contre les
Juifs les deux mêmes griefs (culte de la tête d’äne, sacrifice de
l'étranger), qu’Apion a groupés dans l’histoire de la visite d'Epiphanc
au Temple. Les variantes sont d'importance secondaire : la principale
porte sur la fréquence du meurtre rituel.
                               AOTOE B                             74
niarum, detrahentes      nobis etiam quae in futuro sunt dicenda
mentiti sunt.   91      Propheta uero aliorum factus est Apion,
et dixit Antiochum      in templo inucnisse lectum et hominem
in co iacentem et      propositam ei mensam maritimis terre-
nisque et .uolatilium dapibus plenam, + et obstipuisset his
homo. + 92 Illum uero mox adorasse regis ingressum
tamquam      maximum      ci   solacium prachiturum,      ac   proci-
dentem ad cius genua extensa dextra poposcisse libertatem ;
et iubente rege, ut confideret et diceret, quis esset uel cur
ibidem habitaret uel quac csset causa ciborum eius, tunc
hominem cum gemitu et lacrimis lamentabiliter suam
narrasse neccssilatem.     93 Ait, inquit, esse quidem se
Graccum, et dum peragrarct prouinciam propter uilac cau-
sam, direptum se subito. ab alienigenis hominibus atque
deductum ad templum et inclusum illie, et a nulk conspici
sed cuncta dapium praeparatione saginari. 94 Et primum
quidem hacec sibi inopinabilia beneficia prodidisse et detulisse
lactitiam, deinde suspicioncm, postea stuporem, ac postre-
mum consuleniem a ministris ad se accedentibus audisse
legem ineffabilem Iludacorum, pro qua nutriebatur, et hoc
illos facere singulis annis quodam tempore constituto,        95
et comprehendere quidem Graccum peregrinum cumque
annali tempore saginare, el deductum ad quandam siluam
occidere quidem eum hominem eiusque corpus sacrificare
secundum suas sollemnitates et gustare ex eius uisceribus et
iusiurandum facere in immolationce Graeci, ut inimicitias
contra Graecos haberent, et tunc in quandam foucam reliqua
hominis percuntis abicere. 96 Deinde refert eum dixisse
paucos iam dices de uita sibimet superesse atque rogasse, ut
erubescens Graecorum deos et + superantes + in suo san-
   80 4 sunt Niese: essent. |] 94 4-5 et — homo corrupta. An et
obslipuisse his hominem ? || 93 3 directum ed. princ.: directum Il
96 2 de uita Boysen : debita || 3 superantes corruptum (ex superesse
v. pracc. ?) ; superans (?) Thackeray.
  55                            LIVRE II
  Grèce et pour déjouer les embüches des Juifs contre sa race,
  de le délivrer des maux      qui le menaçaient.    97 Une telle
  fable non seulement est     pleine de tous les procédés dramati-
  ques, mais encore elle       déborde d’une cruelle impudence.
  Cependant clle n’absout      pas Antiochus du sacrilège, comme
  l'ont imaginé ceux qui l'ont racontée en sa faveur. 98 : En
  effet, ce n’est pas parce qu'il prévoyait cette horreur qu'il est
  venu au temple, mais, selon leur propre récit, il l’a rencon-"
  tréce sans s’y attendre. Il fut donc en tout cas volontairement
  injuste ct impie et athée, quel que soit l’excès du mensonge
  que les faits eux-mêmes montrent facilement. 99 “En
 cllct, les Grecs ne sont pas seuls, comme on sait, à avoir des
 dois en désaccord avec les nôtres;mais il ÿ a surtout les
 Egyptiens et beaucoup d’autres peuples. Or, quel est celui
 de ces peuples dont les citoyens n'aient jamais eu à voyager
 chez nous? Et pourquoi dès lors, par un complot sans cesse
 renouvelé, aurions-nous besoin, pour les Grecs seuls, de ver-
 ser le sang?       4100   Et puis comment se peut-il que tous les
 Juifs'se soient réunis pour partager cette victime annuelle
 et que les entrailles d'un seul aient suffi à tant de milliers
 d'hommes, comme le dit Apiont? Et pourquoi, après avoir
 découvert cet homme quel qu'il fût, Apion n’a-t-il pu enre-
 gistrer son nom°?? 101   ou comment le roi ne l’a-t-il pas
 ramené dans sa patrie en grande pompe, alors qu’il pouvait
 par ce procédé se donner à lui-même une grande réputation
 de piété et de rare philhellénisme, tout en s’assurant de tous,
 contre la haïne des Juifs, de puissants secours?     102   Mais
. passons : il faut réfuter les insensés non par des raisons, mais
  par des faits. Tous ceux qui ont vu la construction de notre
  temple savent ce qu’il était, connaissent les barrières infran-
  chissables qui défendaient sa pureté3. 403 Il comprenait
  quatre portiques concentriques dont chacun avait une garde
  particulière suivant la loi, C'est ainsi que, dans le portique
     . Apion no paraît pas responsable de labsurdité que lui prête
 Josiphe: le texte cité $ 95 ne signifie pas que tous les Juifs parti-
 cipent au sacrifice.
    23. Texte peut-être mutilé.
    3. La description qui suit est une   des sources de notre connais-
 sance du temple détruit par Titus, quoiqu’elle soit moins circonstan-
 ciée que Bell. V, 5 et Ant. Jud. XV +11. Josèphe Sy est inspiré de
 ses souvenirs personnels.
                              AOlOE B'                                 55
guine insidias [udacorum de malis eum circumastantibus
liberaret. 97 Huiusmodi erso fabula non tantum omni
tragocdia plenissima est, sed ctiam impudentia crudeli
 redundat, non tamen a sacrilegio priuat Antiochum, sicut
 arbitrati sunt qui hacc ad illius gratiam conscripserunt ;
 98   non enim      praesumpsit aliquid tale, ut ad templum
accederet, sed, sicut aiunt, inuenit non spcrans. Fuit ergo
uoluntate iniquus, impius et nihilominus sine deo, quantauis
sit mendacii superfluitas, quam ex ipsa re cognoscere ualde
facillimum est. 99 Non enim circa solos Graecos discordia
legum ‘esse dinoscitur, sed maxime aduersus Aegyptios et
plurimos alios. Quem enim.horum non contigit aliquando
circa nos peregrinari, ut aduersus solos (illos) renouata
coniuratione per clfusionem sanguinis ageremus ? 100
Uel quomodo possibile est, ut ad has hostias omnes Judaci
colligerentur et tantis milibus ad gustandum uiscera illa
sufficerent, sicut ait Apion ? Ucl cur inuentum hominem,
quicumque fuit, non enim suo nomine conscripsit? 101
Aut quomodo eum in suam patriam rex non cum pompa
deduxit, dum posset hoc faciens ipse quidem putari pius et
Graccorum      amator     eximius,         assumere   uero   contra   lu-
dacorum odium solacia magna cunctorum ? 4102       Sed
hacc relinquo; insensatos enim non uerbis sed operibus
decet arguere.     Sciunt igitur omnes qui uiderunt construc-
tionem templi nostri qualis fucrit, et intransgressibilem cius
purificationis integritatem.         103     Quattuor clenim habuit
poriicus in cirçuitu, et harum singulac propriam secundum
legem habuere custodiam ; in exteriorem itaque ingredi
  98 3 impius secludit Boÿsen {| quantauis sit emend. cod. C (Chel-
tenham) : quanta iussit rell. [| 99 2 Post legum, nostrarum desideratur
IL 3 Post alios lacunam statuunt Niese, Boysen. Scd enim — dé aut
05% || 4 illos (scil. Graccos) inscrui, Graecos coni. Hudson 11.5 aye-
remus Sobius, Naber : egeremus. Post $ 100 olim retuli locum
graccum infrà $ 121-124 ubi de jure iurando suprà laudato ($ 95)
agitur, || 100 5 Post conscripsit lacunam statuunt Nicse, Boysen.
76                              LIVRE IL -
extéricur tout le monde avait droit d'entrer, même les étran-
gers ; seules les fesimes pendant leur impureté mensuelle s’en
voyaient interdire le passage.    104 Dansle second entraient
tous les Juifs et leurs femmes, quand elles étaient pures de
toutes souillures ; dans le troisième les Juifs mâles, sans tache
et purifiés; dans le quatrième les prètres revètus de leurs
robes sacerdotales. Quant au saint des saints, les chefs des
prêtres y pénétraient seuls, drapés dans le vêtement qui leur
 est propre. 105 Le culte a été réglé d'avance si soigneuse-
ment      dans   tous   ses détails qu'on    a fixé certaines   heures
pour l'entrée des prêtres. En effet, le matin dès l'ouverture
du temple, il leur fallait entrer pour faire les sacrifices tra-
ditionnels, puis de nouveau à midi jusqu’à la fermeture du
temple.   406 Enfin il est défendu de porter dans le temple!
même un vase; on n'avait placé à l’intérieur qu'un autel?,
une table, un encensoir, un candélabre, tous objets men-
tionnés même dans la loi. 107 Il n'y a rien de plus; il ne
s’y passe point de mystères qu'on ne doive pas révéler, ct à
l'intérieur on ne sert aucun repas. Les détails que je viens
de signaler sont attestés par le témoignage de tout le peuple
et apparaissent dans les faits. 108 Car, bien qu’il y ait
quatre tribus de prétres #, et que chacune de ces tribus com-
prenne plus de cinq mille personnes, cependant ils officient
par fractions à des jours déterminés ; une fois ces jours pas-
sés, d’autres prêtres, leur succédant, viennent aux sacrifices,
et, réunis dans le temple au milieu du jour, en reçoivent les
clefs de leurs prédécesseurs, ainsi que le compte exact de tous
les vases, sans apporter à l'intérieur rien qui serve à la nour-
riture ou à la boisson.      409    Car il est interdit d'offrir
mème sur l'autel des objets de ce genre, sauf ceux qu'on
prépare pour le sacrifice.
   En conséquence que dire d’Apion sinon que, sans examiner
ces faits, il a débité des propos incroyables? Et cela est hon-
teux, car lui, grammairien, ne s'est-il pas engagé à apporter
des notions exactes sur l'histoire?      410 Connaissant la
piété observée dans notre temple, il n'en a pas tenu compte,
     1. Plus exactement « dans le sancluaire n.
   2. On ne voit pas bien de quel autel il s’agit. Ailleurs (Guerre,
V, 5, 5) Josèphe no mentionne que les trois derniers objets       ‘
   3. Voir à l’Appendice.        |
                                AOTOE B                                 56
 licebat omnibus      etiam     alienigenis ; mulieres        tantummodo
 menstruatae transire prohibebantur.              4104    In secunda uero
 porticu   cuncti    udaci     ingredichantur      corumque      coniuges,
 cum cessent ab omni pollutionc mundac ; in tertia masculi
 ludacorum mundi existentes atque purificati ; in quartam
 autem sacerdotes siolis induti saccrdotalibus; in adytum
 uero soli principes saccrdotum propria stola cireumamicti.
105 Tanta uero est circa omnia prouidentia pietatis, ut
secundum quasdam horas sacerdoies ingredi constitutum
sit; mane etenim aperto iemplo oportebat facientes traditas
 hostias introire et meridie rursus, dum clauderetur templum.
 106    Denique nec uas aliquod portari licet in templum, sed
 erant in co solummodo posita altare, mensa, turibulum,
 candelabrum, quae omnia et in lege conscripta sunt. 107.
 Etenim nihil amplius neque mysteriorum aliquorum ineffa-
 bilium agitur, neque         intus ulla epulatio ministratur ; hace
enim quae praedicta sunt habent totius populi testimonium
manifestationemque gestorum. 108 Licet enim sint tribus
quattuor     sacerdotum       ct harum    tribuum        singulae habeant
hominum      plus quam        quinque    milia,   fit lamen    obseruatio
particulariter per dies certos, et his transactis, alii succe-
dentes ad sacrificia ueniunt et congregati in                    templum
mediante die a praccedentibus claues templi ct ad               numerum
omnia uasa percipiunt, nulla re, quac ad cibum                 aut potum
adtineat, in templo delata. 109 Talia namque                     etiam ad
altare offerre prohibitum        est praeter illa, quae ad sacrificia
pracparantur. Quid ergo Apionem              esse dicimus nisi, nihil
horum examinantem, uerba incredula protulisse ? Sed turpe
est ; historiae enim ueram notitiam se prolerre grammalicus
non promisit?   440 At sciens templi nostri pietatem hanc
quidem practermisit, hominis autem Gracci comprehen-
   107 5 manifestalionemque codd. plerique, manifestum ralioncmque
(nationemque L) ed. pr. || 108 2 viginti quattuor coni. Ott. |} 409 6 non
promisit codd. compromisil coni. Niese.
 77                               LIVRE I
 et il a inventé cette fable d'un Grec captif secrètement nourri
 des mets les plus coûteux ct les plus réputés, des esclaves
 entrant dans l'endroit dont           l’accès est interdit méme aux
plus nobles des Juifs s’ils ne sont pas prêtres. 114 C'est
donc une très coupable impiété et un mensonge volontaire
destiné à séduire ceux qui n'ont pas voulu examiner la
vérité, s’il est vrai qu’en débitant ces crimes et ces mystères,
ils ont tenté de nous poricr préjudice.
                                      IX
Fable ridicule d'après laquelle un Iduméen, déguisé en Apollon,
                alla dérober dans le temple la tête d'âne.
      412    Après cela Apion raille les Juifs, comme très super-
stiticux, en ajoutant à sa fable le témoignage de Mnaséast!.
Cet auteur raconte, à l'en croire, qu'il ÿ a très longtemps,
les Juifs et les Iduméens étant en guerre, d'une certaine
ville iduméenne nommée Dora ?, un des hommes qui étaient
attachés au culte d’Apollon? vint trouver les Juifs. Il se
nommait, dit-il, Zabidos. Il leur promit de leur livrer Apol-
Jon, le dicu de Dora, qui se rendrait à notre temple si tout
 le monde s'éloignait. 4148 Et toute la multitude des Juifs.
 le crut. Zabidos cependant fabriqua un appareil de bois dont
il s’entoura et où il plaça trois rangs de lumières. Ainsi équipé
il se promena, de sorte qu’il avait de loin l'apparence d’une
 constellation‘ en voyage sur la terre. 4114 Les Juifs,
frappés de stupeur par ce spectable inattendu,               restèrent à
distance et se tinrent coïis. Zabidos tout tranquillement arriva
jusqu'au temple, arracha la tête d’or du baudet — c’est
ainsi qu'il s'exprime pour faire le plaisant — et revint en
hâte à Dora. 115 Ne pourrions-nous pas dire à notre tour
qu'Apion surcharge le baudet, c'est-à-dire lui-même, et l'ac-
cable sous le poids de sa sottiseet de ses mensonges? En effet,
   1. Mnaséas de Patara, polygraphe du int siècle av. J.-C.
  2. Il s’agit bien probablement dans Ja pensée de Mnaséas de
Adora (aujourd’hui Doûra) ville effectivement située en Idumée. La
même faute se retrouva Ant. jud., XIV, 88 (cf. Benzinger, v. Adora
 dans Pauly-Wissowa).
    3. Culte attesté chez Les Iduméens par l'inscription de Memphis,
“Strack, Archiv für Pap., IL, 120.
      4. Ici reprend le texte grec.
                                           AOFOS           B                                          77
   sionem finxit et           pabulum ineffabilc. et ciborum opulentis-
   simam claritatem           et seruos ingredientes ubi nec nobilissimos
   Tudacorum licet           intrare, nisi fuerint sacerdotes. 4144    Jloc
   crgo pessima est          impictas atque mendacium spontancum ad
   corum seductionem, qui nolucrint discutere ucritatem. Per
   ca siquidem mala et ineffabilia, quac praedicta sunt, nobis
  detrahere temptaucrunt.
     IX 112    Rursumque tamquam piissimos deridet adiciens
  fabulae suae Mnaseam, Ait enim illum relulisse, dum bellum
  ludacï contra Idumacos haberent, lonso quodam tempore, in
  aliqua       ciuitate Idumacorum,                  qui Dorii nominantur, quen-
  dam corum qui in ea Apollinem colebat uenisse ad Iudacos,
  cuius hominis nomen dicit Zabidon, deinde quia cis promisis
                                                              -
  set traditurum se cis Apollinem deum Doriensium uenturum-
  que illum ad nostrum templum, si omnes abscederent;                                               113
  et credidisse omnem multitudinem Iudasorum, Zabidon
                                                      uero
  fecisse quoddam machinamentum ligneum et circumposuisse
  sibi et in eo tres ordines infixisse Jucernarum et ita ambu-
  lasse, ut procul stantibus appareret, quasi stellac per terram
  tv rropetav Motoupévov:                         114      tobc uv              ‘louSatouc 5nd
  ToO      napadéäou            fic        Béac          KATATIETMANYUÉVOUG,                  Téppa
  uévovtac           flouxiav      &yeuw,         vTèv     SE     ZéBiôou             nt     moXñc
  fjouxiac elc Tèv vabv napsABetv,                         kal Tv         xpuoñv           &nocOpat
  ToB kévBovos           kepolñv,          — obro yàp aotetléuevos yéypa-
| pev,     —       kal nédiwv etc          AGpa         Kat      réxos          ànelBetv,           145
  *Apa       oùv     kaxl fueis       àv    ElTomuev,           TL      tèv      k&vBova,        tou-
  Téotiv       Éautév,     ’Anlov          èmoboptlièer           kal Totet            TfS    uopo-
    410 1 at Thackcray: et | 412 1 püissimos (= Gsindaiuovas) Nicse
  (apud Boysen): püssimus || à Mnaseam Niese : Mnafcam.
                                                                  Testem
  excidisse putat Boysen || 3-4 Idumacos Idumacorum Gelenius : ludaeos,
  Tudacorum || 6 quia Boysen : qui aut quod codd. An, delato quia
                                                                   scrib.
  eis promisisse |} 113           6 Rursus incipit textus                      graccus     IL 144     3
  uivoyzas     Bekker     (constitutos      Lat) :       uêv    Ôvtas     Il     5    +avÜGvos   (hic
  ct $ 115 et 120) Hudson:                  äxaWüvos            || G AGca            Nicse (ad dora
  Lat):      ôüetv    || 2atù     ti.      ed. pr. : +ô téyos.
  58                              LIVRE       !I
 . il décrit des lieux qui n'existent pas et, sans le savoir, change
   les villes de place. 116 L’Idumée est limitrophe de notre
   pays, voisine de Gaza, ct elle n’a aucune ville du nom de
   Dora. Mais en Phénicie, près du mont Carmel, il ÿ a une
   ville appelée Dora, qui n’a rien de commun avec les niai-
- series d'Apion; car elle est à quatre journées de marche de
. l'Idumée. 117 Et pourquoi nous accusc-t-il encore de
  ‘n'avoir point les mêmes dieux que les autres, si nos pères se
   sont laissé persuader si facilement qu’Apollon viendrait chez
   eux et s'ils ont cru le voir se promener avec les astres sur la
   terre? 418 Sans doutc ils n'avaient jamais vu une lampe
  auparavant, ces hommes          qui allument       tant et de si belles
  lampes dans leurs fêtes ! Et personne, parmi tant de milliers
  d'habitants, n'est allé à sa rencontre quand il s’avançait à
  travers le pays ; il a trouvé aussi les murailles vides de sen-
  tinelles, en pleine guerre!    119 Je passe le reste; mais les
  portes du temple étaient hautes de soixante coudées, larges
  de      vingt',   toutes   dorées   et presque      d’or massif;    elles
  étaient fermées tous les jours par deux cents hommes? au
  moins, et il était défendu de les laisser ouvertes.           420    JIla
  donc été facile à ce porteur de lampes, je pense, de les ouvrir
 à lui tout seul, et de partir avec            la tête du   baudet?   Mais
 est-elle rentrée toute seule chez nous ou celui qui l’a prise
 l'a-til rapportée dans le temple afin qu’Antiochos la trouvât
 pour fournir à Apion une seconde fables                :
              Mensonge du serment de haine contre les Grecs.
       421%     II forge aussi un serment par lequel, prétend-il, en
       1. 80 sur 15 d’après Guerre, V, 202.
    2. 20 par porte (Guerre, VI, 293).                        |
    3. Le développement qui suit ($ 121-124) serait micux à sa place
 après le $ 111 puisqu'il so rattache à la légende du serment contre
 les Grecs du $ 95. Peut-être s'agit-il d'un morceau rajouté par
 Jostphe in ertremis en marge et introduit à une fausse place par
 les copistes.                 ‘
                         AOFOS B'                       8
   Aoylac &ux kat Tv Yevauétav katé
                                    youov ; ka Y$p Térouc
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79                              LIVRE IL
invoquant le dieu qui a fait le ciel, la terre et la mer‘, nous
jurons de ne montrer de bienveillance envers aucun étranger,
mais surtout envers les Grecs. 122 Une fois qu'il se met-
tait à mentir il aurait dû dire au moins:         envers aucun étran-
ger, mais surlout envers les Égyptiens. De cette façon sa fable
du serment aurait concordé avec ses mensonges du début, si
vraiment nos ancêtres ont été chassés par les Égyptiens, qui .
leur étaient apparentés, non pour aucun crime mais à cause
de leurs malheurs.       4123    Quant aux Grecs, nous en sommes
trop éloignés par les lieux comme par les coutumes. pour
qu'il puisse exister entre eux et nous aucune haine ou aucune
jalousie. Loin de là, il est arrivé que beaucoup d’entre eux
ont adopté nos lois; quelques-uns ÿ ont persévéré,              d’autres
n'ont pas eu l'endurance nécessaire et s'en sont détachés.
124 Mais de ceux-là, nul n'a jamais raconté qu'il eùt
entendu prononcer chez nous le serment en question; seul
Apion, semble-t-il, l’a entendu, ct pour la bonne raïson qu'il
en était l'inventeur.
           .                      XI
          Prétendue preuve   de  l'injustice des lois juives,
                   tirée des malheurs des Juifs.
   425 Il faut encore grandement admirer la viveintelligence
d'Apion pour ce que je vais dire. La preuve, à l'en croire,
que nos lois ne sont pas justes, et que nous n'adorons pas
Dieu comme il faut, c’est que nous ne sommes pas les
maitres, mais bien plutôt les esclaves tantôt d’un. peuple, tantèt
d'un autre, et que notre cité éprouva des infortunes?, —
comme si ses propres ciloyens étaient habitués depuis une
haute antiquité à être les maitres dans la cité la plus propre
à commander au lieu d’être asservis aux Romains.           126
Cependant qui supporterait de leur part une telle jactance?
Parmi le reste des hommes il n'est personne pour nier que
    1. L'invocation à Dieu qui a créé cicl, terre et mer est biblique
(Néhémie, 1x, 6, Psaume 146, 6; Actes des Apôtres 1v, 24). Apion
a-t-il su l'existence de celte formule ? Ou son texte a-t-il été remanié
                                                                  ‘
par Josèphe ou sa source juive?
     2. La prise de Jérusalem par Pompée a inspiré à Cicéron une
                                             Textes   d'aulcurs grecs   et
réflexion analogue (Pro Flacco, & 69 —
romains, p. 241).
                           AOTOE B’                      79
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 L. Blum: zéocixes L |] +6 Un Get           inser. ed. pr. | 5 xx inclusit
 Nicse |] 6 aÿrüv (Alexandrinorum) ed. pr. : aÿot
 yen. L, transposuit ed. pr. || 8 suvs@topév
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80                             LIVRE      IT
ce discours d'Apion ne s'adresse assez bien à lui.             127     Peu
de peuples ont eu la fortune de dominer fût-ce par occasion,
et ceux-là mème ont vu des revers les soumettre à leur tour
à un joug étranger;        les autres     peuples,    pour   la plupart,
sont plusieurs fois tombés en servitude. 128 Ainsi donc
les seuls Égyptiens, parce que les dieux, à les en croire, se
sont réfugiés dans leur pays ct ont assuré leur salut en pre-:
nant la forme d'animaux, ont obtenu le privilège excep-
tionnel de n'être soumis à aucun des conquérants de l'Asie
ou de l'Europe, eux qui n'ont pas eu un seul jour de liberté”
en aucun temps, pas même de leurs maîtres nationaux!
429 Du traitement que leur infligèrent les Perses, qui, non
pas une fois, mais       à plusieurs      reprises,   saccagèrent      leurs
villes, renversèrent leurs temples, égorgèrent ce qu'ils pren-
nent pour des dieux, je ne leur fais pas un grief. 480 Car
il ne convient pas d’imiter l'ignorance d’Apion, qui n’a songé
ni aux malheurs des Athéniens, ni à ceux des Lacédémo-
niens, dont les uns furent les plus braves, les autres les plus
pieux des Grecs, du consentement unanime.       131 Je laisse
de côté les malheurs qui accablèrent les rois renommés par-
tout pour     leur   piété, comme       Crésus.   Je passe   sous    silence
l'incendie de l’Acropole d'Athènes, du temple d'Éphèse, de
celui de Delphes, et de mille autres. Personne n’a reproché
ces catastrophes aux victimes, mais à leurs auteurs?. 132
Mais Apion s’est trouvé pour produire contre nous cetle accu-
sation d’un nouveau genre, oubliant les propres maux de
son pays, l'Égypte. Sans doute Sésostris, le roi d'Égypte
 légendaire, l'a aveuglé*. Mais nous, ne pourrions-nous pas
 citer nos rois David et Salomon, qui ont soumis bien des
 nations?      433    Cependant n’en parlons pas. Mais il est un
 fait universellement connu,         quoique ignoré d’Apion:            c’est
    1. Cf. Ovide, Métamorphoses, V, 325 suiv.; Diodore, I, 86, etc.
    a. Les incendies de F'Acropole d’Athènes par les Perses, du
 temple d'Ephèse par Hérostrate sont bien connus. L’allusion au
 templo de Delphes peut se rapporter soit à l'incendie du ‘temple
 primitif (548) soit à celui qu’allumèrent les barbares Maides au
 temps de Sylla (Plut. Num. g); il s’agit plutôt de ce dernier événe-
 ment.
     3. Allusion possible à la cécité dont auraient été frappés Sésostris
 et sori fils (Hérodote, IE, tit).
                                AOTOE        B’                                    8o
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                                                 (continuè Lat.)              ||
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5e (sed Lat excaecauit) }| 433 1 =0$=. — 0% coni,
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                                                             ouev,
8:                           LIVRE      II
que les Perses et les Macédoniens, maitres après eux de l'Asie, .
asservirent les Égyptiens, qui leur obéirent comme des
esclaves, alors que nous, libres, nous régnions même sur les
cités d’alentour pendant cent vingt ans environ!, jusqu’au
temps de Pompée le Grand. 134 Et alors que tous les rois
de la terre avaient été subjugués par les Romains, seuls nos
rois, pour leur fidélité, furent conservés par cux comme alliés
et amis.
                               . XI
                  Apion prétend que la race juive
                n’a pas produit de grands hommes.
   135   « Mais nous n’avons pas produit d'hommes dignes
d'admiration, qui, par exemple, aient innové dans les arts
ou excellé dans la sagesse ». Et il énumère Socrate, Zénon,
Cléanthe et d’autres du mème genre; puis, ce qui.est le plus
admirable de tous ses propos, il s'ajoute lui-même à la liste
et félicite Alexandrie de posséder un tel citoyen. 136  Assu-
rément il avait besoin de témoigner pour lui-même; car
aux yeux de tous les autresil passait pour un méchant ameu-
teur de badauds, dont la vie fut aussi corrompue que Ja
parole, de sorte qu’on aurait sujet de plaindre Alexandrie si
elle tirait vanité de lui. Quant aux grands hommes nés chez
 nous qui méritèrent des éloges autant qu'aucun autre, ils
 sont connus de ceux qui lisent mon JJisloire ancienne.
                                 XIII
    Autres griefs injustifiés : les Juifs sacrifient des animaux,
       ne mangent pas de porc el pratiquent la circoncision.
    137 Le reste de son réquisitoire mériterait peut-être d'être
 laissé sans réponse pour que lui-même soit son propre accusa-
 teur et celui des autres Égyptiens. En effet, il nous reproche
 de sacrifier des animaux domestiques, de ne point manger de
 porc, et il raille la circoncision. 138 Pour ce qui est d’im-
 moler des animaux domestiques, c’est une pratique qui nous
 est commune avec tous les autres hommes, et Apion, par sa cri-
 tique de cet usage, s’est dénoncé comme Égyptien. S'il avait
 été Grec ou Macédonien, il ne s’en serait pas ému. Ces peu-
     1. Depuis l'insurrection des Macchabées (168).
                                           AOTOS                 B'                                   81
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   134        4    Éxroksnwivzws          7505     ‘Pwuatous             coni.   Niese:     scd    vide-
tur ap. Josephum               éxrokeuéo — debello                      |] 5 oi +29”      ïuiv L,      oi
ratéças uGv             coni. Nicse (maiores nostri, Lat)                  || 135 4 +oïs elonuévots
Niese : rüv clenuévev               || 6 6s0@s roi                     (Lat quod rite facit) add.
Niese |] 437 u <ù ©? hoxà coni. ed. pr. || 4 fuepa add. Nicse
(consuela Lat) || 138 2 fuéco ed. pr.: itécuv,
32                   .          LIVRE    II
ples, en effet, se font gloire d'offrir aux dieux des hécatombes ;
ils mangent les victimes dans les festins, et cette pratique n’a
pas vidé l’univers de troupeaux, comme l'a craint Apion.
439        Si, au contraire, tout le monde       suivait les coutumes
ésyptiennes, c'est d'hommes que l'univers serait dépeuplé pour
être rempli des bêtes les plus sauvages, qu’ils prennent pour
des dieux      et nourrissent avec soin.         440   En outre, si on       .
lui avait demandé lesquels de tous les Égyptiens il considé-
rait comme les plus sages et les plus picux, il eût convenu
assurément que c’étaicnt les prêtres. 441 Car dès l’origine
ils furent, dit-on, chargés      de deux fonctions:       le culte des
dieux et la pratique de la sagesse. Or, tous les prêtres égyp-
tiens sont circoncis et s’abstiennent de manger du porc'. Et
même parmi les autres Égyptiens, il n'en est pas un seul qui
ose sacrifier un porc aux dicux. 442 Apion n’avait-il pas
l'esprit aveuglé lorsque, se proposant de nous injurier pour
faire valoir les Égyptiens, il les accusait au contraire eux qui,
non seulement pratiquent ces coutumes blämées par lui,
mais encore ont enseigné aux autres peuples la circoncision,
comme le dit Hérodote?.            143   Aussi     est-ce justement,     à
mon avis, qu'après avoir médit des lois de sa patrie, Apion
a subi le châtiment      qui convenait. Car        il fut circoncis par
nécessilé, à la suite d’un ulcère des parties sexuelles; d’ail-
leurs la circoncision ne lui profita point, sa chair tomba en
gangrène ct il mourut dans d’atroces douleurs. 444 Il
faut, pour ètre sage, observer exactement les lois de son pays
relatives à la religion et ne point attaquer celles des autres.
Mais Apion s’est écarté des premières et a menti sur les nôtres. .
   Aiünsi finit Apion; que ce soit aussi la fin de mes obser-
vations à son sujet.
                                 XIV                                 -
               Réfutalion des erreurs d’Apollonios Molon
                  et de Lysimaque sur les lois juives.
     445     Mais puisque Apollonios Molon, Lysimaque et quel-
     1. Sur la circoncision des Egyptiens, cf. Hérodote, IE, 33 et 104 ;
sur celle des prètres en particulier, voir W. Oito, Priester und Tempel
im hellenistischen Aegypten, (, 214 ; II, 32:06. Sur l'abstinence de la
viande de porc, Plutarque, Quaest. conviv., IV, 5.               ‘
   2. Hérodoto, 11, 104 (v. supra, I, $ 160).
                                       AOTOE               B'                     .                             82
ebxovtar         Bbev       Ékatépbac            tote        Beoîc,             kal xpôvTa                    toi
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po0o@ar tèv kéauov Tôv Booknuétov, 8nep *Antov Eber-
cev.       139      Ei      pévror     voîç         Atyuntlov                  Ébeoiw           ÂkoloüBouv
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Dovres          Emuehôc         Éktpépouaiv.                     140            Kat             uv      et     ve
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gopatätous            kal Beooebeîc voutôer,                      névrocs                  &v    éuokéynoe
todG fepeîs”          141       860 Yäp adtoûs paaiv Ênd TAv Baorkéov
ÊE, &pyxñs        Toüta      Tpoatetéx
                                     Bo,                    Tv            Tôv         Brûv        Gepanelav
kal Tfs coplus              Tijv Émipéhernuv,               ’Ekeîvor              tolvuv              &ravtec
ka TrEpiTÉpvOVTAL kal yoipelov ànéyovtar Bpopétov: où
iv oùôè Tôv EAlov Alyunriov oëôè etc Ov Bber rotc Bec.
442   *Ap° ov tupAdG fv rdv vov ‘Antov ônèp Aîyunrlov
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Tods Tatplous aütoÏ vépous Blxopmuiac Soûvar Siknu
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ÉAkdoeoG          aütS       mept      td       aiboîov           yevouévnc,                     kal         unôëv
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8$6voic          &néBavev.           144        Art        yäp        TobG            Eû        ppovobvtac
toc       uëv      olkeloic      vépoic             mepl         Tv            edoébetav               àkpiB&c
Éupévew, Todc 8 tôv &Alov ph Aotopeîv' 8 $E robtouc
uv Ebuyev, Tâv Muetépov ÔÈ katepebadato. Tobto uèv
’Anlovt to            flou tb TÉÀoG èyÉveto                       kal Toto                      [rap]        fuav
ÉvraOBa rù nÉpac Égto ToO Adyou.
     XIV 145          ’Enel ë kal ’Anolévioc 8 Mélov Kat Aval-
uaxos ka mvec                GMor          Ti pèv          Ün”     &yvolas,                 Tè mhetotov
     A&l a si se cd. pr. | 5 3v Gôëe Nicse : ouvûee || 142 2 fus cd.
pre: fuiv |} 444 5 zac”               inclus. Nicse [| 445 1 ëzet t Dindorf :
éraôn.
 83                           © LIVRE    II
ques aulres, tantôt par ignorance, le plus souvent par mal-
veillance, ont tenu, sur notre législateur Moïse et sur ses lois,
des propos injustes et incxacts, accusant l’un de sorcel-
lerie el d'imposture, et prétendant que les autres nous
enseignent le vice à l'exclusion de toute vertu, je veux parler
brièvement el de l’ensemble de noire constitution et de ses
dét tails, comme je le pourrait.   146 Il apparaîtra claire-
ment, je pense, qu'en vue de la piété, des rapports sociaux,
de l'humanité en général, et aussi de la justice, de l’endu-
rance au travail et du mépris de la mort, nos lois sont fort
bien établies. 4147 J'invite ceux qui ‘tomberont sur cet
écrità le lire sans jalousie. Ce n’est point un panégyrique
de nous-mêmes que j'ai entrepris d'écrire, maïs après les
accusations nombreuses ct fausses dirigées contre nous, la plus
juste apologie, à mon avis est celle qui se tire des lois que
nous continuons à observer. 148 D'autant plus qu’Apol-
lonios n'a pas réuni ses griefs en un faisceau comme
Apion ; mais les a semés çà ct là, tantôt nous injuriant
comme athées et misanthropes, tantôt nous reprochant
la lâcheté, et, au coniraire, à d’autres endroits, nous accu-
sant d’être téméraires et forcenés. Îl dit aussi que nous som-
mes les plus mal doués des barbares el que pour cette raison
nous sommes les seuls à n'avoir apporté pour notre part
aucune invention utile à la civilisation.       449 Toutes ces
accusations seront, je pense, clairement réfutées s’il apparait
que c'est le contraire que nous prescrivent nos lois et que
nous   observons      rigoureusement.          450   Si     donc    j'ai    été
obligé de mentionner les lois contraires,                 en vigueur chez
d’autres peuples, il est juste que            la faute en retombe sur
      . Le plaidoyer pour la législation juive ainsi annoncé (ch. xv et
suiv.+) présente de nombreuses concordances avec les Hypothetica de
Philon dont Eusèbe a conservé un extrait, Praep. Ev., VIH, 6-7,
pp. 355 c-361 b (cf. Wendland, Die Therapeulen und die phil. Schrift
vom beschaul,   Leben, 5og-12; B. Motzo, Atti della R. Ac.         di   Torino,
XLVIL, 1911-2, 560; I. Lévy, La Légende de Pythagore, p. 212).
Josèphe est tributaire de la source même où a puisé Philon, une
apologic du judaïsme composée suivant toute apparence à Alexandrie
vers le début de l’époque romaine. Il affecte de défendre la pure
loi de Moïse,   tandis que Philon reconnait (1. !., 358 d) que les
prescriptions qu’il énumère    ne   sont pas toutes       contenues dans le
Pentateuque et proviennent en partie de « lois non écrites ».
                            *           AOTOS             B'             -                      83
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84                              LIVRE    I           *
ceux qui veulent montrer par comparaison l’infériorité des
nôtres. Ces éclaircissements leur interdiront je pense, de pré-
tendre ou que nous n’avons pas ces lois dont je vais citer les
principales, ou que nous ne sommes pas, parmi tous les
peuples, le plus attaché à ses lois.
                                   XV
           - Moïse est le plus ancien des législaleurs connus.
     454     Reprenant donc d’un peu plus haut, je dirai d’abord
que, comparés aux hommes dont la vie est affranchie de lois
ct de règles, ceux qui, soucieux de l’ordre et d’une loi com-
mune en ont donné le premier exemple, mériteraient juste-
ment ce témoignage qu'ils l’ont emporté par la douceur et
la vertu naturelle. 452 La preuve en est que chaque peu-
ple essaie de faire remonter ses lois le plus haut possible
pour paraître ne point imiter les autres hommes et leur avoir,
au contraire, lui-même ouvert la voic de la vie légale. 153
Les choses étant ainsi, la vertu du législateur consiste à
embrasser du regard ce qui est le meilleur et à faire admettre,
par ceux qui doivent en user, les lois instituécs par lui ; celle
de la multitude est de rester fidèle aux lois adoptées ct de n’en
rien changer sous l'influence de la prospérité ni des épreuves.
    1454 Eh bien, je prétends que noire législateur est le plus
ancien des législateurs connus du monde entier. Les Lycur-
gue, les Solon, les Zaleucos de Locres ct tous ceux qu’on
admire chez les Grecs paraissent nés d'hier ou d’avant-hier
comparés à lui, puisque le nom même de loi dans l'antiquité
élait inconnu en Grèce. 155 Témoin Homère qui nulle
part dans ses poèmes ne s’en est servit. En effet la loi
n'existait même pas de son temps; les peuples étaient gou-
vernés suivant des maximes non définies et par les ‘ordres
des rois. Longtemps encore ils continuèrent à suivre des
coutumes non écrites, dont beaucoup, au fur, et à mesure
des circonstances, étaient modifiées.
     156    Maïs notre législateur, qui vécut dans la plus haute
antiquité — et cela, je suppose,             de l'aveu mème   des gens
qui dirigent contre nous toutes les attaques — se montra
   1. Le mot véu0$ ne se trouve pas, en effet, dans les poèmes homé-
riques ; les plus anciens exemples sont dans Hésiode.
                       AOTOE B'                     8%
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ÉYd       TrapaBhoouar     Tobc           kepalataôeotétous, oùB” &c oùyl
péliota mévrov Eupévouev toic ÉauTAv vépoc.
  XV 451    Muxpdv oûv àvolaBdv vTov Aéyov,                                  voOtT   &v
Etnouut      Tpôtov,      8rr       Tôv     &véupocs     kal     àtéktoc     Broëvrov
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Tpôtor katéphavres elkétoc àv fuepétnte Kal pÜoewc
&petf dteveykeiv uaprupnbetev.  152 ’Auéler naipôvra
Ta Top” abTOG Ékaotor TpdG Td épyaétarov &vé&yeuv, va
(un) utuetoBar S6Eooiw étépous, &AV aètol To0 Cv
vontpocg lois Épnyñouodar.     153 Tobtrov 8£ ToOtov
ÉxéVTOV tdv Tpénov âpeth pév ot vouoBétou à BEAtiota
ouviêev kal neo Tobs ypnoouévous nepl Tôv On” aëtod
TiBeuévov, nAñBouc              À     rè nâor totc         S6E œoiv Épuetvart        kal
pÂTe eôTuylois pÂte ouupopatc aëTôv unôèv uetaBdAñerv,
154 Paul toivuv rdv fuétepov vouoBérnv rèv énouên-
TotoÜv punuoveuonévov. vouoBetäv Tpoéyeuv àp{atérnti
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YEyovétec, énou ÿe unô” abtd Toëvoux néla épuyvéoketo
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oùôauoQ       TG      Totfoeoc            abts   Xpnoduevoc:          oùdË     yäp   fiv
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êtépetvav Éfeotv äypépois xpopevor kal ToÂl& tobrov &el
npos rù ouvruyxévov                 petatiBévrec.              156   ‘O & ÂuÉTEpOG
vopoBétne épxoétatog yeyové, — Toûro yàp Sfmoubev
époloyeîtar kal Tapk Totc névra kaf” uv AËyouoiv, —
  $ 154-5 exscripsit fœdissime Cosmas indicopleustes XII, p. 342 E.
  150 5 c20” ed. pr. : 059” |} 452 3 uñ add. cd. pr. || &k\’ ed. pr. :
GA ox |} 453 1 à L, ôn coni. Niese || 454 4 Ey0è Dindorf : ds
és Obs.
 85                             LIVRE       II
 excellent   guide   et conseiller du            peuple;     el après    avoir
 embrassé dans sa loi toute l'organisation de la vie des hom-
 mes, il leur persuada de l’accepter et fit en sorte qu’elle fût
 conservée inébranlable pour l'éternité.
                                     XVI
                          L'œuvre de Moïse.
   457 Voyons la première grande œuvre qu'il accomplit.
C'est lui qui, lorsque nos ancêtres eurent décidé, après avoir
quitté l'Egypte, de retourner dans le pays de leurs aïeux, se
chargea de toutes ces myriades d'hommes, les tira de mille
difficultés et assura leur salut; car il leur fallait traverser le
désert sans eau et de grandes étendues de sable, vaincre leurs
ennemis et sauver, en combattant, leurs femmes, leurs
enfants, et en même temps leur butin!.        458 Dans toutes
ces conjonctures il fut le meilleur des chefs, le plus avisé des
conseillers et il administra toutes choses avec la plus grande
conscience. [1 disposa le peuple entier à dépendre de lui, et,
le trouvant docile en toute chose, il ne prolita point de cette
situation pour son ambition personnelle;                   459     maïs dans
les circonstances précisément où les chefs s'emparent de l’em-
pire absolu ct de la tyrannie, et habituent les peuples à vivre
sans lois, Moïse,    élevé à ce degré de puissance, estima au
contraire qu'il devait vivre pieusement ct assurer au peuple
les meilleures lois, dans la pensée que c'était le moyen
le meilleur de montrer sa propre vertu, et le plus sûr de
sauver Ceux qui l'avaient choisi pour chef.   4160 Comme
ses desseins étaient nobles et que le succès couronnait ses
grandes aclions, il pensa avec vraisemblance que Dieu le
guidait et le conscillait. Après s’être persuadé le premier que
la volonté divine inspirait tous ses actes et toutes ses pensées?,
   1. Josèphe songe sans doute aux objets précieux dont les fils
d'Israël, au moment du départ, dépouillèrent les Egyptiens (Exode,
x, 35-7). Les Juifs alexandrins, choqués do ce que la Bible contait
comme   un tour de bonne guerre, ont essayé de        divers     moyens pour
éliminer de l’incident tout ce qui ressemblait à un abus de confiance,
cf. Josèphe, Ant. I, $ 314, et Ezckiel le Tragique, fr. 5, v. 35.
  3. Noter la prudence    rationaliste     avec laquelle Josèphe défend
« l'inspiration » divine de Moïse.
                                        AOTOE            B’                                     85
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    XVI      157      “lôouev 8 râv Epyov abto0 td npôtov peya-
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1 6 oftus ed. pr. : oÿros |! 7 ateÿ ed. pr. : aïtoës                           || 8 PsSaoräsnv
ed, pr. ex Lat : Pefaroriy |] 160 3 évéui$ey ex Lat : évoufQouev || 0sôv
ex Lat: 0eïov.
 86                              LIVRE II
il crut qu'il fallait avant tout faire partager celte opinion au
peuple; car ceux qui ont adopté ceite croyance, que Dicu
 surveille leur vie, ne se permettent aucun péchét', 164 Tel
 fut notre législateur. Ce n’est pas un sorcier ni un impos-
 teur, comme nos insulteurs le disent injustement?; mais il
ressemble à ce Minos tant vanté par les Grecs, et aux autres
législateurs qui le suivirent. 162 Car les uns® attribuent
leurs lois à Zeus, Les autres les ont fait remonter à Apollon
et à son oracle de Delphes, soit qu'ils crussent cette histoire
exacte, soit qu'ils espérassent ainsi se faire obéir plus facile-
ment.     4163 Mais qui institua les meilleures lois ct qui
trouva les prescriptions les plus justes sur la religion, on
peut le savoir par la comparaison                des lois elles-mêmes et
voici le moment d'en parler.                                         |         :
      464    Infinies sont les différences particulières des mœurs
et des lois entre, les hommes; mais               on    peut     les résumer
ainsi:      les uns   ont confié à des monarchies, d’autres à des
oligarchies, d’autres encore au peuple le pouvoir politique.
465 Notre législateur n’a arrêté ses regards sur aucun de
ces gouvernements ; il a — si           l’on peut faire         cette violence
à la langue — institué le             gouvernement             théocratique’,
plaçant en Dieu le pouvoir et         la force.   166           [la persuadé
à tous de tourner les yeux vers        celui-ci comme           vers la cause
      1. Josèphe a utilisé cet argument dans      les Ant.     IE, 3,1 $ 23-4,
où Ruben, pour dissuader ses frères de tuer Joseph, leur remontre
que     Dieu, à qui rien n'échappe,   châtiera    le   fratricide.   L'idée, qui
n’est pas formulée dans la Bible, cst un lieu commun            pythagoricien,
cf. Jamblique 154.
   2. Ces insulieurs sont d’après $ 145 Apollonios Molon ct Lysima-
que; le grief do yoretx revient chez Celse (Origène, Contre Celse,
L 26=— Textes, p.165), et Pline (XXX, 1 = Textes, p. 282) ainsi
qu’Apulée (Apol., go — Textes, p. 335) nomment Moïse dans une
liste de magiciens fameux. Josèphe a puisé à la même source que
Philon, ap. Eusèbe, Praep. Ev. VIIL, 6, 356 a.
    8. Texte très alléré. Les conjectures de Niese admises, il s'agit
de Minos et de Lycurgue.
  4. Division platonicienne,     qu’on   retrouve       chez    Polybe,       Cicé- -
ron, etc.      |                                                          |
   5. Ce mot, qui à fait fortunecn changeant un peu de sens, est
donc do l'invention de Josèphe — ou de sa source.
                                          AOTOE     B’                                               86
      TPÈ       Tavrdc      Eurroifjonr Tv     ônéAnguv           Toic TrAñBEouw                     of
      Yäp      Tiotebaavtec        Émokoneiv        Bedv       Todc      Éautäv               Blouc
      oÙBèv       &véxovtar
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      vouoBétac    162 of pËv yép aträv Tobc Véuouc ÜTro-
      TBevtar Art, of 8” sic tèv AnéAlo ral td
                                               Aelpikèv aûtoÿ
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     KkatopBéoag robc véuous Kat tie 8 Stkaiét
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                                                                                                 :
        164  Oùko0v &neipor pv al katT& pépos TAv EBGv
                                                        kal
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     & &v tic Etnor Biacéuevos tèv Aéyov
                                         Beokpatlav àänédeiËe
     Tè     nodteuua,        BE    viv     &pxûv    kal Td        kpéroc            &vaBetc.
     166       Kalnelonc etc éketvoy &Tavtac äpopav,
                                                     —                             8        attiov
  $ 163-228 habet Euscbius, Pracp. ev. VIII,
                                               8-55 cuius textus
praeferendus Laurentiano, ab homine Christi
                                            ano focdissime inter-
polato.
          161 2 aÿzôs inel. Nicse }! 8 ofov ed. pr. ofous Niese
                                                                : 8y (quales Lat)
Il 4 ady0ÿs:v ed. pr.: ay oivsss             || ues’ aërév cd. pre: pezk taÿta
1]        1462 3 Atf — el ita constituit    Nicse : 6 df Ye Mvws
L |} aro5 L, a«ÿrobs coni. Niese 1 3 pavséïoy avigeco Ehsyes Ov etc
                                                      y Nicso : uav-
éov 7às =QY véuuv paytelas avégeses L || 163 2
                                                    sé 6 ex. L, <ñç
êtauioräsrs Eus, et deinde régi 0:05 fort. recte ||
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                                                : éüvc L 3 5                           il
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                    — 11 Eus. om. L 3-4 Eus. : uovasylas, <ùs
— Ovvasritas L || 465 3 àxidate Eus. : areïzev
                                               L [4 02% Eus. 0eo
65 pos uéve L.                     .
                                                                              1â
87                             LIVRE II
de tous les biens que possèdent tous les hommes en commun,
et de tous ceux que les Juifs eux-mêmes ont obtenus par
leurs prières dans les moments critiques. Rien ne peut
échapper à sa connaissance, ni aucune de nos actions, ni
aucune de nos pensées intimes.              167     Quant à Dieu lui-
même, Moïse montra qu'il est unique, incréé, éternelle-
ment immuable, plus beau que toute forme mortelle, con-.
naissable pour nous par sa puissance, mais inconnaissable
en son essence. 468 Que cette conception de Dieu ait été
celle des plus sages parmi les Grecs, qui s'inspirèrent des
enseignements donnés pour la première fois par Moïse,
je n’en dis rien pour le moment; mais ils ont formelle-
ment attesté qu’elle est belle et convient à la nature comme
à la grandeur divine; car Pythagore, Anaxagore, Platon,
les philosophes du Portique qui vinrent ensuite, tous,
peu s’en faut, ont manifestement eu cette conception de la
zature divine?.     469 Mais tandis que leur philosophie
s'adressa à un petit nombre et qu'ils n’osèrent pas apporter
parmi le peuple, enchaîné à d’anciennes opinions, la vérilé
 de leur croyance, notre législateur, en conformant ses actes
à ses discours, ne persuada pas seulement ses contemporains,
mais il mit encore dans l'esprit des générations successives
qui devaient descendre d'eux une foi en Dieu innée et
    1. L'idée que les philosophes grecs sont tributaires de la Bible
est depuis l’époque ptolémaïque un lieu commun de l’apologétique
judéo-alexandrine.     Déjà   Artapanos    imaginait qu'Orphée       fut le
disciple de Mousaios-Moïse.    Suivant    Philon,   c'est de Moïse   que   se
sont inspirés Héraclite et les stoïciens (cf. Ekter, De gnomol. graec.
 kistoria, 121 ; Bréhier, Les idées philos. et relig. de Philon d'Alexan-
drie, 48 ; Paul Krüger, Philo und Josephus als Apologeten des Juden-
tums, 21). Aristobule (soi-disant contemporain de PtoléméeVI Philo-
métor, en réalité prète-nom d’un faussairo d'époque impériale) fait
dépendre de Moïse, outre Homère et Hésiode, Pythagore, Socrate
et Platon (Eusèbe, Praep. Ev., XIII, 12) et Clément d'Alexandrie
assure qu'il attribuait la même origine à la philosophie péripatéti
cienne (Strom. V, 14, 97).
     2. Josèphe s’aventure beaucoup en- identifiant, par exemple, le
  panthéisme stoïcien au monothéisme hébreu.
     3. Même expression chez Philon, Vita AMosis, 1, 6 & 29 et déjà
- dans la source de Jamblique, V. P., 156.             ‘
                                AOTOE B                         7            8
  uÉv énévrav 8vta tTôv &yaBGv, & row) te mao
                                                  &vBpéTrotc
  ÊTépyet kal Soov Étuyov œûtol SenPévrec
                                             èv &unxävoic,
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                                               tv TPXTTO-
  pévov oùdèv où8” Gv &v tic Ta” aûts
                                         Stavon®f, — 167
 Eva aÜtdv &nmépnve Kal &yÉvntov kal npèc
                                                 tôv .&tôvov
 Xpévov ävoAloloto, néonc tô£ac Bvnrfs
                                             kéAler Sixpé-
 povta, ka Buvéuet pèv fev yvépruov,
                                           émotoc SE kar’:
 obolav Éctiv &yvootov.    168 Toûta nepl 8eo0 ppoveiv
 oÙ copôtator rap” “Enoiv ëT pèv ÉdB4y
                                           Bnoav ékelvou
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Exelvoy vel Eéfvoy Eus. |] xxt inel, Nicse 469 1] 2 Ohiyous xetvous L,
L |] 2 #70n
                                                              Eus. Ghfyoy
           Eus. 71%00s L Î séozarsnuutve Hudson : ratetkn
                                                            uuéux
Eus. çoxazemuuévor L 1 4-5 ciug. — idyots
                                          L: roïe vOpLots ipptvx
Eus,
88                                LIVRE II
immuable.       4170 C’est que, cn outre, par le caractère
                                                                 rta toujours
de sa législation, lournée vers l'utile, il l'empo
       up   sur    tous  les   autres ;  il ne    fit  point   de   la piété un
beauco
                                                    les   autres    vertus, des
élément de la vertu, mais de toutes
                             je  veux   dire   la   justice ,  la  tempér ance,
éléments de la piété,
       rance,   et   la concor  de  des   citoyen   s   dans  toutes   les affai-
l'endu
rest,        474     Car toutes nos actions, nos préoccupations et -
nos discours se rattachent à notre piété                 envers Dicu. Moïse
n’a donc rien omis d'examiner ou de                      fixer de tout cela.
Toute instruction et toute éducation                    morale peuvent, cn
effet, se faire de deux manières: par                   des préceptes qu'on
 enseigne, ou par la pratique des mœurs.                     172    Les autres
                                                                  celle
 législateurs ont différé d'opinion et, choisissant chacun
             manièr es qui leur conven ait,  ont   négligé  l’autr  e.
.des deux
                                              Crétois   élevaie nt   les
 Par exemple, les Lacédémoniens: et les
                            non  par des  précept es.  D'autr e   part,
 citoyens par la pratique,
                                                       ivaient
 les Athéniens et presque tous les autres Grecs prescr
                                                        se souciaient
 par les lois ce qu'il fallait faire ou éviter, mais ne
 point d’en donner l'habitude par l'action.
                                      XVII
                   Moïse a réuni le précepte et l'application.
       473     Notre législateur,     lui, a mis tous ses soins à con-
                                                            expli-
 cilier ces deux enseignementsé. ]1 n’a point laissé sans
                                 ni souffer t que  le texte  de la
 cation la pratique des mœurs,
                                                          éducation et
     loi fût sans effet; à commencer par la première
                                                         pas   mème le
     la vie domestique de chacun, il n'a rien laissé,
                                      à la fantais ie des    assujet tis;
     moindre détail à l'initiative et
                                                            peut
     174     même les mets dont il faut s'abstenir ou qu'on
                                               la sagesse,    gréviste,       comme
        1. Cette « concorde » remplace                                    e
     ke vertu cardinale (Thackeray).                ‘
                                                             fallait faire
       à. Le début de & 172, avec les mots de$ 172 «ce qu'il
                                                      ue, Vit. Pyth.
  ou éviter» provient du document copié par Jambliq
                                                    suivre Dicu ») et
 .86 et 137. Il en est de mème ‘de $& 192 («il faut                p.
                                                       de Pythagore,
     de 8 197 Gur la prière). Cf. I. Lévy, La Légende            .
     213.
        3. V. Plutarque, Lycurg. 13.
                                                      que. Cf. Aboth
        4. Théorie conforme à l'enscignement talmudi
     R. Nathan, p. 22 ; Sabbath, p. 318.
                                        AOTOË      B'                                    88
  Évépuoev            duetakivnrov,          170    Aïtriov       8     ru      kal     +&
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 89                               LIVRE Il
 manger, les personnes           qu'on     peut   admettre      à partager
 notre vie, l'application au travail et inversement le repos, il
 a lui-même délimité et réglé tout cela pour eux par sa loi,
 afin que, vivant sous elle comme soumis à un père et à un
 maître, nous ne péchions en rien            ni volontairement      ni   par
 ignorance.        475    Car il n'a pas non plus laissé l’excuse de
l'ignorance; il a proclamé la loi l’enseignement le plus beau
et le plus nécessaire ; ce n’est pas une fois, ni deux ni plusieurs,
qu'il faut l'entendre: mais il a ordonné que chaque semaine,
abandonnant          tous autres travaux, on se réunit pour écouter
la loi et l'apprendre exactement par cœur!. C’est ce que tous
les législateurs semblent avoir négligé.         |
                                   XVIII              |
            Supériorilé des Juifs, qui tous connaissent leur loi.
      176     La plupart des hommes sont si loin de vivre suivant
leurs lois nationales que, peu s’en faut, ils ne les connaissent
même pas, et que c'est sculement après un délit qu’ils appren-
nent par d'autres qu'ils ont violé la loi.                177    Ceux qui
remplissent chez eux les charges les plus hautes ct les plus
importantes avouent cette ignorance, puisqu'ils placent
auprès d'eux, pour diriger l’administration des affaires, les
hommes qui font profession de connaître les loïs?.   4178
Chez nous, qu'on demande les lois au premier venu, il les
dira toutes plus facilement que son propre nom. Ainsi, dès
l'éveil de l'intelligence, l'étude approfondie des lois les grave
pour ainsi dire dans nos âmes*; rarement quelqu'un les :
transgresse, et aucune excuse            ne saurait conjurerle châti-
ment.
                                    XIX
        L’unilé de croyance produit chez les Juifs la concorde, .
      179    Telle est avant tout la cause de notre admirable con,
    1. Josèphe, comme le Talmud de Jérusalem (Aegila, IV, 55 a),
attribue à Moïse l'inslitulion des lectures sabbatiques.
   2. Allusion aux assesseurs    des archontes athénicns et au conseil
des gouverneurs romains.                    :                          ‘
   3. Deut., vi, 73 xx, 19.
                                          AOTOE    B'                                          8g
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                                                                      regt
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go                              LIVRE JI
corde. L'unité et l'identité de croyance religieuse, la simili-
tude absolue de vie et de mœurs produisent un très bel
accord dans les caractères des hommes.   4180 Chez nous
seuls, on n’entendra pas de propos contradictoires sur Dieu,
—     comme    chez   d’autres peuples en      osent      soutenir,   non
pas les premiers venus suivant la fantaisie qui les prend,
mais des philosophes mêmes, les uns essayant par leurs
discours de supprimer toute divinité, les autres privant Dieu
de sa Providence sur les hommes; —— 484 on ne verra
pas non plus de différence dans les occupations de notre vie:
nous avons tous des travaux communs            et une seule doctrine
religieuse, conforme à la loi, d'après laquelle Dieu étend ses
regards sur l'univers. Que toutes les autres occupations de la
vie doivent avoir pour fin la piété, les femmes mêmes et les
serviteurs vous le diraient,.
                                   XX
                Si les Juifs ne sont point inventeurs,
                  c’est qu'ils respectent la tradition.
  ‘482   C'est l’origine du grief qu'on nous fait aussi!, de
n'avoir point produit d'inventeurs dans les arts ni dans
la pensée. En effet, les autres peuples trouvent hono-
rable de n'être fidèles à aucune des coutumes de leurs pères;
ils décernent à ceux qui les transgressent avec le plus d’au-
dace un certificat de profonde sagesse. 183 Nous, au con-
traire, nous pensons que la seule sagesse et la scule vertu
est de ne commettre absolument aucune action, de n'avoir                    :
aucune pensée contraire aux lois instituées à l'origine. Ce qui
paraîtrait prouver que la loi a été très bien établie; car
lorsqu'il n'en est pas ainsi, les tentatives pour redresser les
lois démontrent qu'elles en ont besoin.
                                   XXI
              Apologie de la constitution théocratique.
     484   Mais pour nous, qui avons reçu celte conviction que
     1. Supra, If, & 135 et 148.
                                AOTOE         B°    go
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la loi, dès l’origine, a été instituée suivant la volonté de Dicu,.
ce serait même une impiété que de ne pas l'observer encore.
Et en effet, que pourrait-on y changer? Que trouver de plus
beau? ou qu'y apporter de l'étranger qu’on juge meilleur?
485 Changera-t-on l’ensemble de la constitution? Mais
peut-il y en avoir de plus belle et de plus juste que
celle qui attribue à Dieu le gouvernement de tout l'État,
qui charge les            prêtres d'administrer au nom           de    tous     les
affaires les plus importantes et confie au grand prêtre à son
tour la direction des autres prêtres?               186      Et ces hommes,
ce n’est point la supériorité de la richesse ou d’autres avan-
tages accidentels qui les a fait placer dès l’origine par le légis-
lateur dans cette charge honorable; maïs tous ceux qui, avec
lui, l'emportaient sur les autres par l’éloquence et la sagesse,
il les chargea de célébrer principalement lecultedivin. 187
Or, ce culte, c'était aussi la surveillance rigoureuse de la loi
et des autres occupations. En effet, les prêtres reçurent pour
mission de surveiller tous les citoyens, de juger les contesta-
tions et de châtier les condamnés.
                                     XXI
                         Dieu dans la conception juive. .
     488     Peutil exister          une magistrature        plus sainte que
celle-là? Peut-on honorer Dieu d’une façon plus convenable
qu'en préparant tout le peuple à la piété et en confiant aux
prêtres des fonctions choisies,de sorte que toute l’adminis-
tration de l’État soit réglée comme une cérémonie religieuse?
189        Car   les     pratiques   en   usage, chez     d’autres,    un     petit
nombre de jours, et qu'ils ont peine à observer, les mystères
et les cérémonies, comme ils les appellent, c'est avec plaisir,
avec une décision immuable que nous les observons toute
notre vie.         490     Quelles sont donc les prescriptions et les
défenses de notre loi? Elles sont simples et connues. En tête
     1. Les attributions judiciaires des prêtres sont encore très limitées
dans le Deutéronomo (xvur, 8, etc.).             Elles se sont développées à
l'époque du second temple, et déjà Hécatée                remarque    que   Moïse:
confia aux prêtres le jagement des causcs les plus importantes (Dio-
dore de Sicile, XL, 3, 6 — Textes d'auteurs grecs et romains, p. 17).
                                      AOTOS         B'                                    gt
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g                                LIVRE Il
vient ce qui concerne Dieu: Dieu, parfait et bienheureux,
gouverne l'univers; il se suffit à lui-même et suffit à tous les
êtres ; il est le commencement, le milieu et la fin de toutes
choses! ; il se manifeste par ses œuvres et ses bienfaits, et
rien n'est plus apparent; mais sa forme et sa grandeur sont
pour nous inexprimables. 191 Car toute matière, si pré-
cieuse soit-elle, est vile pour        imiter son image, et tout art
perd ses moyens s'il cherche à la rendre; nous ne voÿons,
nous n'imaginons aucun être semblable et il est impie de le
représenter?. 492 Nous contemplons ses œuvres, la
lumière ?, le ciel, la terre, le soleil et la lune, les fleuves et-la
mer, les animaux qui s’engendrent, les fruits qui croissent.
Ces œuvres, Dieu les a créées, non de ses mains, non par
des efforts pénibles, et sans même avoir eu besoin de colla-
borateurs+; mais il les voulut, et aussitôt elles furent comme
il les avait voulues5. C'est lui que tous doivent suivre ct
servir en pratiquant la vertu; car c'est la manière la plus
sainte de servir Dieu.
                                  XXII
                                 Le culle.
    493      Il n’y a qu'un temple pour le Dieu un — car tou-
jours le semblable aime le semblable®            —, commun à tous,
comme        Dieu est commun     à tous.     Les prètres passeront tout
leur temps à le servir, et à leur tête sera toujours le premier
parlanaissance.   4194 Avecses collègues,il fera des sacrifices
à Dieu, conservera les lois, jugera les contestations, châticra
les condamnés, Si quelqu'un lui désobéit, il sera puni comme
d'une impiété à l'égard de Dieu même.     4195 Nos sacrifices
    r. Voir à l'Appendice la note sur & 190.
    2.    Exod.,   xx, 4, etc.
   3. La lumière est nommée en tête, conformément à Genèse 1, 3.
   4. Coup de griffe à Philon (De opif. mundi, $ a4}, qui, entraîné
par le Timée, attribuait à Dicu des collaborateurs. Pour tout le pas-
sage, cf. Genèse Rabba, x et 3.
   5. Cf. Philon, De opif. mundi, ad fin. 3 Rosch Haschana, xt a
(= Houllin, 60 a).
   6. Formule qui remonte à Platon, Gorgias, 510 b et à Aristote,
Eth. Nicom. VIII, 1, 1155. Cf. Dibclius, Neue Jahrb. für das klass.
Alt. 1915, XXXV, p. 232.
                                            AOTOE       B'                                  92
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Évapyho kal navtèc 6Étivos pavepétepoc, popphv ÊÈ kal
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éuorov,      koiwvdg       ëTévrov             koivoO        BeoD        äné&vrov,     Totov
Bepaneücouoiv              pèv        Ôtà     navroc         ol     fepeîc,      fyñoetar    ÔÈ
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 93                             LIVRE IL
‘n’ont pas pour but de nous enivrer —            car Dieu déteste ces
 pratiques
       — mais de nous rendre sages.               196     Dansles sacri-
 fices, nous devons prier d'abord pour le salut commun,
 ensuite pour nous-mêmes. Car nous sommes nés pour la
 communauté, et celui qui la préfère à son propre intérêt
‘sera le plus agréable à Dieu.   197 On doit demander à
-Dieu non qu'il nous donne les biens — car il nous les a
 donnés lui-même spontanément et les a.mis à la disposition
_de tous — mais que nous puissions les recevoir et les con-
server après Jes avoir reçus. 498 Des purifications en
 vue des sacrifices sont ‘ordonnées par la loi après un.enter-
 rement, un accouchement, après les rapports: sexuels et dans
 bien d’autres cas.
                            |     XXIV
                - Prescriptions relatives aux mariages.
      199   Quelles   sont maintenant les prescriptions relatives
 au mariage? La loi ne connaît qu’une seule union, l'union
 naturelle avec la femme, et seulement si elle doit avoir pour
 but de procréer?. Elle a en horreur l'union entre mäles et
punit demortceux qui l’entreprennent5. 200 Elleordonne
de se marier sans se préoccuper de la dot, sans enlever la
femme de force, et, d'autre part, sans la décider par la ruse
oula tromperie; il faut demander sa main à celui qui est
 maitre de l'accorder et qui est qualifié par sa parenté*.          201
. La femme, dit la loi, est inféricure à l’homme en toutes
  choses®. Aussi doit-elle obéir non pour s’humilier, mais pour
      1. Idéc platonicienne (Lois, ITF, 687 D}, sans fondemont dansla
Bible, mais qui ressemble singulièrement à la doctrine de l'Evangile
selon ‘st Mathieu, vr, 8 suiv.
    2. Cette restriction n’est nulle part formulée dans Ja Loi, mais
elle est dans l'esprit du Talmud (interdiction d'épouser une femme
stérile: Yebamot, 6rb; Tossefla Yebamot, 8, 4 ; répudiation de la
femme qui n’a pas d'enfants après dix ans de mariage : Mischna
 Yebamot, 6, 6). Josèphie s’est aussi souvenu de la doctrine essénienne,
Bell. Jud., Il, 8, 13.
   3. Lévil., xvIIT, 223 293; xx, 19.
   4. Usages attostés par Écriture, mais non prescrits par la Loi.
   5. Genèse, ur, 16.
                                 AOTOE      B'                            93
  — GobAntov yüp BEG Téèz, — SA eîc cappoobvnv.        196
. Kat Ent vTaîic Buolois Xp nmpôtor Ünèp 7Tfc kouwfic
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  YEyévauev.kal Tabtnv 8 npotôv tToÙ kaË” œôrèv iôtou
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    XXIV 199 Tivec 8 où nepl yéuov vépot ; uiEtw uévnv
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 sq. & pazpôy — vôuos omittunt Eus. codd. (Meliores) BG, inclusit,
 Niese || 199 r vduor om. L | 2 +hy xarà Eus., zatà L ||-3 yeyevñcdae
 L || 4 épgsvas L, éoppeva (vel &cceva xat) Eus.     || 5 éyyetpdacev L ||
 200 2 GdAw xai om. Eus.        | 4 thv érucdôstov L 1 201 1-4 yuvn —
 Eôwrzv damnat. Niese quon dt yeïgov L || à &zavra Eus. J. (azérnv
 celt.) za raävra L qui addit (ex Sirac. 4a, 14) xai ñ rovngla adoÿ
 btp &yalorot05 puvarrds.
94                                      LIVRE I
être dirigée, car c'est à l’homme que Dieu a donné la puis-
sance. Le mari ne doit s’unir qu'à sa femme; essayer de
corrompre la femme d'autrui est un péché. Si on le com-
mettait on serait puni de mort sans excuse, soit qu'on violentät
une jeune fille déjà fiancée à un autre, soit qu'on séduisit
une femme mariée!. 202 La loi a ordonné de nourrir
tous ses enfants et a défendu aux femmes de se faire avorter
ou de détruire par un autre moyen la semence vitale; car
ce serait un infanticide de supprimer une âme et d'amoïndrir
la race?. C’est pourquoi également, si l’on ose avoir commerce
avec une accouchée, on ne peut être pur. 203 Mème après
les rapports légitimes du mari et de la femme la loi ordonne
des ablutions*. Élle a supposé que l'âme contracte par là une
souillure étant passée en un autre endroit ; car l’âme souffre
par le fait d’être logée par la nature dans le corps et aussi
quand elle en est séparée par la mort5. Voilà pourquoi la
loi a prescrit des purifications pour tous les cas de ce genre.
                                       XXV
                           . L'éducation des enfants.
     204     La loi n’a pas prescrit, à l'occasion de la naissance
des enfants, d'organiser des festins et d’en faire un prétexte
à s’enivreré. Mais elle veut que la sagesse préside à leur édu-
cation dès le début; elle ordonne de leur apprendre à lire,
elle veut qu'ils vivent dans le commerce des lois et sachent
 1.    Les   différentes     variétés    d'adultère   sont   prévues   ct   punies,
Deut., xxit, 22-27; Lévit., xx, 10. Mais nulle part il n’est prescrit au
mari « de ne s’unir qu'à sa femme ». L’adultère, dans la Bible, ne
désigne que le commerce illégitime avec la femme (ou fille) d'autrui.
   2. La Loi nc renferme aucune disposition contre l’avortement. Il
est absurde d'interpréter comme telle la bénédiction, Exod., xxnt, 26.
   8. Sur l'impureté de l’accouchée, cf. Lévit., xr.
   &. Josèphe parait avoir mal interprété le verset Lévit., xv, 18 qui
ne viso que Je cas où l’homme est affligé d’un flux, Le Talmud
connaît des ablutions après des rapports conjugaux : 1° pour les
prètres, avant la consommation des prémices (Baba Kamma, 82 b),
29 pour les laïques, avant la prière ou l'étude de la loi (mais ceci fut
abrogé, Berakhot, 22 ; Houllin, 126).
   5. Encore une idée essénienne ; cf. B. Jud., 11, 8, 11.
   6. Cela n'exclut pas les fêtes à l’occasion d’une naïssance ou d'une
circoncision.                                                         ‘
                         AOrOS                        B’                      94
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  Bavétou      napaltnois,           oùr’   ei        fiéoaito    TapBévov     Etépo
  Npowpoloynuévnv,            oùt”      El neloewv            Yeyaunuévnv.        202
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  TEKvOkTÉVOS yüp Av en puyxhv épavlbouoa kal td YÉvos
  ÉartoUox.          Totyapoÿv        oùS        et    TG    nl    Asyoc      pBopäv
  TapéABor, rafapèc elvar Sévaror,      203  Kal uETX Tv
  véptuov ouvouolav &vôpèc Kkal yuvaixdc änmoloboxofar
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  Balobonc) ôméAaBev kal yäp Éupuouévrn obpaow kako-
  Tablet kal Toëtaov aÿ Bavéto StakpiBeîon. Arônep &yvelac
  énl nâor vois Totoûtoic ÉtaEev.
    XXV       204     Où pv      où8” ênt taîc Tôv malsov YEVÉGEOU
  ÉnÉTpEUEv         edoylag   ouvteleîv               Kai   Tpopédels      Tnotetolai
  uéüns, SX oéppovx Tv épyhv eëBdc rfs Tpopfic ÉtaËe.
  Kat ypéuuata nuideterv èkéleuoeu {kal} và mepl roùc
 vépous ka tôv Tpoyévov Tàc npéËelc énloraobar, tac uèv
    204 3 post S£gev, +a50°ïyouutur, L 1 70 om. Eus.                {| 4 uvoy L H7
 Agoup. Nicse: scosuuox. L, cuuuo?, Eus. || zefset Eus. {| 202 2-5
 rénia — Ehatzoïsa Eus. À senvoscisousas (?) &ravra Rposirafes 6
-V4u0$ za yovafiv aneïrev ur” austfthev (?) zoè Ev ae rdv a3<08
 puise Gtaplsioes GX (P) umyavÿ = FgocinesQat ait <exvax=6v0
                                                              s
a      L || 3 &n uny. Naber ex L: 20) ñv gaein Eus. | 4 ÿio om.
 Eus. || 5 058’ delet Naber || xe/0% Naber (qui etiam glosxv in
 srogév mutal): Méyous Eus. Afyos à L, rap0o susp. || 6 Gvaras
 scripsi : 05 ôvatat 5 (7) L, <d7e rrocxzer Eus. 1 203 2 arohoïesQar
 Eus. äxohoïseclar zekefer 6 vôuos L ji] 3 yäs om. Eus. il £zetv suspec-
 tum || goävaudv ex L scripsi (v. infra): egtouôv || SroÉx)ofsns inse-
 rui, Quyfs 7e yap rai cuyatos Éyylverat puuos Ds res Nm yoipav
 rodtu Dre: L || 5 ante za, à qoyn L fi a zu dx L
                                                                ||
 GraretQeïcav L | 6 Exizasi, L || -postzates L Îl 204 à Exéscezs, L
 Î eSewylar Eus.      |} ouvéyew L      1 8 sñç— érale om. L || 4 alterum
 xat inser, Nicse || +ù rest Eus. set << L !| 5 Post vdpous, avaszpé-
 gesle   L.
                                                                        15
go                                 LIVRE    Il
les actions de leurs aïcux, afin qu'ils imitent celles-ci et que,
nourris dans le culte de celles-là, ils ne les transgressent pas
et n'aient point de prétexte de les ignorer'.
                                    XXVI
                           Les devoirs aux morts.
   205 Elle a prévu aussi les devoirs à rendre aux morts,
sans Je luxe des enterrements ni les édifices funéraires qui
attirent les yeux?; mais elle commet aux soins des funérailles
Les parents les plus proches, et tous ceux qui passent devant
un convoi funèbre doivent# se joindre à la famille et pleurer
avec elle; l'on ‘doit purifier la maison et ses habitants après
la cérémonie® [afin que l’auteur d’un meurtre soit très loin
de sembler pur®.]                                       |
                                   XAVII
                        Autres prescriplions morales.
   206 Le respect des parents vient au second rang, après
le respect de Dieu5, dans les prescriptions de la loi; et si on
ne répond      pas à leurs bienfaits, si l’on ÿ manque le moins
du monde, elle livre le coupable à la lapidation?. Elle veut
que tout vieillard soit respecté des jeunes gens, car Dieu
est la vieillesse suprème®. 207 Elle défend de rien cacher
à ses amis, car elle n’admet point d'amitié sans confiance
absoluet?, Mème si l’inimitié survient, il est défendu dedévoiler
les secrets !!. Si un juge reçoit des présents, il est puni de
mort?, L'indifférence envers.un suppliant qu’on pourrait
secourir engage la responsabilité‘. 208 On ne peut se.
saisir d’un objet qu’on n’a pas mis en dépôt ‘#. On ne s’em-
parera d'aucun objet appartenant à autruit5. Le prêteur ne
prendra pas d'intérêt6. Ces prescriptions et beaucoup d’au-
tres analogues maintiennent les rapports qui nous unissent.
                                   AXVIIT
                ‘Prescriplions relatives aux étrangers.
     209    Le souci qu'a eu le législateur de l'équité envers les
     1. Deul., “1, 7;    XI, 19.
     2-16, Voir ces notes à l’Appendice.
                                     AOTOS      B'                                 95
 Wa piuôvro, roc à {va ouvrpepépevor UÂTE Tapabaivoor
 uÔTE okfjpuv àyvolas Exoot.
   XXVI 205 Tfs ele tobs retekeutrnkétac Tpouvénoev
 égias   oùte noluteketarc            Évraplov         oÙte katagkeuatc uvn-
 uetov émipaväv, SAR Tù pèv nepl Tv knôelav vote
 olkeotétois énurehetv, nâot SE tots napto0or kal npogeÀ-
 Beîv kal ouvarnoBtpaoBar. KaBatpev SE kal tov otkou kol
 ToùG ÉvotkoDvtrac nd kfñôouc, [tva nAetotov &nÉxn To0
6okeîv kaBapds Etvai Tic pévov épyacduevoc.]
   AXVIL 206            Povéov tiuñv uett tv ripèc Bedv Seutépav
Etabev    kal     Tbv    oûk     duetBépevov        ts       rap” adrav Xépitac
&AN eic étio0v ÉAetnovta AevoBnoéuevov napaëlôoo. Ko
Tavtdç ToO npeoButépou Tuuv Éxeuw Tobs véouc ‘hnoiv,
ênel npeoBGtatov 8 Beéc.                207         Kpbntewv oùbèv ë@ npèc'
lou” où yap elvar pÜlav Tv uh Tévra miotebouoav,
Käv ovuôfi tic ÉxBpa, ränéppnta Aéyeuv kekbluke, AukéGov
El 6@pa mé Bot,                 Bévatos             Enuix.     Mepiopôv     tkérnv,
 BonBetv Évèv, 6metBuvos. 208: °O uà katÉBnkév TG oùk
 &vophoetat, Tôv &Alotplov oùdevdc &yetar, Tékov où
Meta. Taüta kal roX& roëroc Épotax Tv npèc &AA-
Aovc uv         ouvÉyEL        kowovlav,      . |                                      L
  XXVIIT        209.    M8       8    ral rfc npèc SAopühouc                  ÉnuEL-
  205 2 oùte — 0ÿ7e L, ,». 05 — 05 Eus. |] rokusske!as L                  XATATLEUXS
L |} 3 <üs 2rôelas Eus. || 4 Post xnô. zeoctzate, L (forsan recte) |]
& reptoÿse Oxzrouévou +104 L         fl cuvelOsiv L |        5 sovarodtocolar Eus..
guv. Enoinse véumuo L |] xadafceslar St xekeSet L ]] xx? — ofxov om.
L {| 6 Post xnôous, Gta rôv ueredvta +05 Bfou L 1 7 xadacôds — toy,
Eus. a5r0%s xa0apobs elvar sie De gévoy syasduevos À éxdv f dre.
o90E tv reds Toftous aresuirnaev &v Exbéenouv L Il îva — écyacduevos
damnat Thack. |} 206 8 éxrlivorra Mas0ncopevov rapablGooQar xehedet
L 114 rpéoforeelou L || oxsiv om. L || 207 à                 gullav dei L |] 3 d£ «1
L |} saxdpenta Nieso, tofu dréopnta Eus.                      +0 äropeiy rapakéyev
L ]| 4 kñén Eus. || regroodiv — Grefluvos Eus.                (nisi quod BG habent
ofxÉtnv) reptopäv 2xt 705 Bonfeiv Ev ol; 5x. L                 || 208 2 oùdevés Eus,
057 L || Gavsloxs <62ov L Î| 3-4 <aüra —                 xotvwvfav   om. Eus.    G.,
incl. Nicse }| 209 1 5: Eus. G. pi sis L |] reôs Eus. ke robe L.
96                                       LIVRE Il
étrangers mérite aussi d'être observé : on verra qu'il a pris
les mesures les.plus efficaces pour nous empêcher à la fois
de corrompre nos coutumes                  nationales et de repousser ceux
qui désirent y participer.                210         Quiconque veut venir vivre
chez nous sous les mêmes lois, le législateur l’accueille avec
bienveillance, car il pense que ce n'est pas la race seule, mais
aussi leur morale qui rapprochent les hommesi, Mais il ne
nous a pas permis de mêler à notre vie intime ceux qui
viennent chez nous en passant?.
                                          XXIX                                             N
                                Humanité de la loi.
 .241         Ses autres prescriptions doivent être exposées : four-
nir à tous ceux qui le demandent du feu, de l'eau, des ali-
ments ; indiquer le chemin®; ne pas laisser un corps sans
sépulture* ; êtro équitable même envers les ennemis déclarés ;
212 car il défend de ravager leur pays par l’incendies, il
ne permct pas de couper les arbres cultivés5, et même il
interdit de dépouiller les soldats tombés dans le combat"; il
a pris des dispositions pour soustraire les prisonniers de
guerre à la violence, et surtout les femmes.                                213         Il nous
a si bien enseigné la douceur et l'humanité qu'il n’a pas
même négligé les bêtes privées de raison; il n’en a autorisé
l'usage que conformément à la loi et l’a interdit dans tout
autre cas?. Les animaux qui se réfugient dans les maisons
comme des suppliants ne doivent pas être tués !°. Il ne permet
pas non plus de faire périr en même temps les parents avec
leurs petits !!, et il ordonne d'épargner même en pays ennemi
les animaux de labour et de ne paslestuert?. 214 Ils'est
ainsi préoccupé en toutes choses de la modération, usant,
   1. Erxod.,     xx11,   21;    xxii,    Q3      Lév,        xx,     33;      Deut.,     x, 19
xxHI, 7e            :                                           .
   2. Probablement une allusion à l'exclusion de l'étranger de la
fête de Pâques (Exod., x11, 43).
     3.   Deut., xxvur,   18:   « Maudit       soit   celui     qui    égare    l'aveugle en
son chemin ». Juvénal, XIV, 103, reprochait aux
                                              J iifs non monstrare
vias eadem nisi sacra colenti. Jostphe avait déjà généralisé le précepte
du Deutéronome dans Ant., IV, 256.
  4-12. Voir ces notes à Y'Appendice.
                                      AOTOËE k'                       96
  Kelac Éppévrioev               à vouoBétnc, äbtov i8etv, paveîrar yàp
  piota       mévrov            Tpovonoäuevos                  no               uÂTE     TX     oîketa
  StxpBeipauev pñTE pBovioouper votc UETÉxEuw Tôv
                                                     Âue-
  TÉPOV Tpoapouuévorc.   240. “Ooot uëv yap Bélouaiv Ünè
  toc      a«btTobc muiv           vépouc     Cfv      ôneABévrec                    $éxetar     pilo-
  PPévOG, où TE yéver pévov, &A& kal Tf Npouipéaet
                                                   Toû
  Biou voutéov etvar Tv olketétnta. Tobcà èk mapépyou
  Tpootévras ävau{yvuoBa                    Th ovvnBela oùrk ÂB8éAnoev.
     AXIX 214   T&la $ë npoelpnkev, Gv À uetédooc Éativ
  &vaykalu® mAor TapéxELv Toic Éeouévois nôp, Hop, Tpo-
  phv, 68oùs ppéev, &tapov ph Tepropav, Émerketc 8À
                                                     kal
  Tà Tpbç TobG nokeulouc kpiBévrac £tvoit 242 où yèp
                                                      ëa
  TV YÜv aôTOv mupnoketv où5e TÉuvEw fuepa SEvpa, &AX
 _kal   okveterv  &nelpnrev toc                       èv       rfi        uéxn       TE évTac      Kkal
  Tôv    alyualétov Tpouvénoev,                        Ënoc               aètôv        Gôpic     àrf,
  Héliota SÈ yuvouxdv,    213   Obroc 5 Muepétnta Kai
  PlavBponiar fus éEeral$euoev, &c unôè tTôv dAéyov
  Céov êAyapetv, 8       uévnv épfke Toûrov xpfouw Tv
  véptuov, nâcav & Etépau EkbAvoev: & 8° Sonrep fretetovta
: Mpocpebyer tac oîklarc éneînev &veletv. OÙ veortotc
 ToÙG    YovéaG          aùTèv      ènétpepe          ovveÉapetv,                    pelôeolar      8è
 keketer      kâv        tf noleula         tôv     épyañouévov                      Léov      kat uà
 povebeiv.          214         OGbroc     TavtaxéBer                    Tà     npèc    èmelketav
.Tepieokégato, éBaokalikois ÈV                             Toic TPOELPNUÉVOLG pn-
 . $ 213 (ab & 8”) oxscripsit. Porphyrius De abstinentia IV, 14.
   209 à égeôvnosL || 2-3 çaveïzet— rev. om. Eus. G. 1 4 Stasbe-
 goëuev L || 210 r £éiousty L || 2 6-:206v:25 L fors. rectè [| 5 taïs
 govnlsiors   L     |]    244    1 ësci,   ñ petéô.        L    I        3 értstxx     L.|)    4.etvat
 xg:0. L | 212 x o5 Eus, 030 L [| à =£uvsss Eus. néxre L il post
 bédpa, cuyreyerrev L | 3 2% om. L || 213 1 à’ Eus.   rosswñey L
 Ü 2 fuäs Et. Eus. GtDisrery fuis éoxodassv                          L        [| ds 6t° 030 —     wX-
 végrsev LE 3 pévov niv L || èsfxe L, xshxs Eus. || 4 vevoursuévrv
 Riou +hv0 L || £ Eus. 692 L || Gerse Eus., ©s L 1 5 Feospésr
 L |} viostoïs irésoene L |] 7 xëke9er om. Eus. (habet Porph.) || xx»
 5 ohne L || surecyagontve, Porph. cuv:fsy. L || 244 à sepreos
 L, ouvesxitaro Eus.
  97                                    LIVRE I
  pour l’enseigner, des lois citées plus haut, établissant d’autre
  part contre ceux qui les transgressent des lois pénales qui
  n ‘admettent pas d’excuse.
                                      XXX
                           Chätiments el récompenses.
       245     Dans   la plupart        des cas    où    l'on transgresse la loi,
  la peine est la mort:           si l’on commet un adultèret;                si l’on
  viole une jeune fille? ; si l'on ose entreprendre un mâle ou
  si celui-ci supporte pareil outrage. S'il s’agit d'esclaves (?)
  la loï est également inflexiblef. "246  De plus les délits sur
  les mesures et les poids, la vente malhonnête et dolosive, le
  vol, la soustraction d’un objet qu’ on n'avait pas remis en
  dépôt, toutes ces fautes sont punies de chätiments non pas
 ‘semblables à ceux des autres législations, mais plus sévèress.
  217 Les outrages aux parents et l'impiété, mème à l’état de
  tentative, sontimmédiatement punisdemortf.                       218       Ccpen-
  dant ceux dont tous les acles sont conformes aux                            lois ne
  reçoivent point en récompense de l'argent ni de                            l'or, ni
 «même une couronne d’olivier ou d'ache, ou quelque                          distinc-
 ‘tion de ce genre proclamée par le héraut: mais                            chacun,
 d’ après le témoignage de sa propre conscience, s'est fait la :
  conviction que,. suivant la prophétie du législateur, suivant
  la promesse certaine de Dieu, ceux qui ont observé exacte-
  ment les lois, et qui, s’il fallait mourir pour elles, sont morts
 ‘de bon cœur, reçoivent de Dieu une nouvelle existence et une
 ‘vie meilleure? dans la révolution des âges. 219 J’hésiterais
  à écrire ces choses si tout le monde ne pouvait voir par les
 faits que souvent beaucoup d'entre nous ont mieux aimé
 endurer vaillamment les pires traitements que de prononcer
 une seule parole contraire à la loi.
        . Lév., xx, 10.
       2. Sculement si la vierge était fiancée, Deut., xxns, 23.
       3, Lév., xx, 13.
       4. Texte sans doute altéré.
       5. Sur les faux poids, fausses balances, le dol, cte., les textes
 sont” simplement         prohibitifs   (Lév.,    xix,   11-13;   35-36 ;     Deut.,
7 xxv, 13-15).
       6, Deul., xx, 18; Lév,, xxiv, 13.
       7 Opinion pharisienne (Ant., XVITT, 14) sans fondement biblique,
                                    AOTOZ               B’                             97
  dépevos      véuote,      tobc    8         aû        kart     Tav    Tapabaivévrov
  TLuopnTikobs TREas àveu npopidewG.
      XXX 215            Zmula yap nt vote mhelotois                        Tâv    Tapa-
  Baivévrov 8 Bévatoc, àv potxebon T6, &v Biéontar                                 képnv,
  &v äppevr toluon netpav npocpépeiv, Av Ênouelvn naBetv
  8   netpaobelc.         “Eorrôë       Kat        nt        Sobkouc   éuoloc     à véuoc
  ärapaltntos.            216     AAA ka nepl pétpov Av Ti kakoup-
  yhon À osTobuôv À npédeoc àôlrou kal 86ko yevouévnc,
  käv ÉpEAntal tic &AXéTprov, käv.8 u katéBnrkev àvéAnTtou,
 Tévrov       elol kolkéaetc oùyx olar map” étépoic, &AA ênl td
  petlov.      217,      ‘Ent pèv y&p yovéav &ôuklac ñ rs ets Bedv
  &oebelas,        käv   ueAñon   tic, ebBbc énéAluron.  218  Toîc
  uévrou ye voulue              BioDoi yépac Eotiv oùk àpyüpiov obSE
  Xpuobs,     où      kotivou   atépavoc            ñ        oelivou   kal tTouxbtn   Tic
  ävakhpuEtc, &AÂ abrèc Ekaotos aëta vd ouvetbs Éyav
  uaptupoOv nenloteukev, To0 uèv vouoBétou mpopntet-
. gavtoG, t00 ÊÈ Beo0 Tiv nlotiv loxupàv Tapeoynkétoc, re
  toig Tools vépous étapuléEaot, käv Sén Bvhokeuw ônp
  abtäv npoBôuoc éTmoBavoloiv, Sédokev 6 Bedc yev£oBou
te méAWw kal flou äupelvo Aafeîv ëk nepitponfic.       219
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  änaorv fiv pavepdv, 8tt moÂlol kat noékte #3n Tôv ÂuE-
  tépov Tmepl To) unôè fua pBÉyEuOBœ mapà Tdv véuov
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    244 & oëx äves us. |] 245 2 6 Ov. Eus. iszi 0. L || poryeën L
 1 3 rçogéeuv L }| 4 à sup. Eus. G., # om. L ! ëxi 8oixotç susp. {|
 216 1 %v Eus. G.; à B, et L | xaxocyror, Nicse : xxrouoyrestev | 2
 à mods. Nicse, % rest x, Eus., vai rest +. L Ï} 247 v Ext coni. Nicse :
 Fegi |] 2 pion Niese: ufr Eus. ueiox L [| eco L 11 248 2
  yes om. L || vou. 8. Eus. xazk <os véuovs révia rodzrouatL {|
 70 yégas L || Seyusos L |] 3 05 oztvou — àvax. Eus. 03 pv ot 4
 ÔtHQos arépavos, RAR +0 Erepfaivo Eravza +à ydiva, rat eos Eyyds
 20 péhoy elvar xl yas 703 Ocostkode avdoôs rotasrn à avarpuEs L Il
 5 akM’ Eus. 3 zai L || «26 Eus. {| 6 tyvcäv L {9 xäv dër Nicso :
 #äv ei Oiot (et om. Eus. G) |} 8 2rolavoëay L, àxolavstv vel àro-
 Oavby Eus. (Gide           Eus. G. édwxe, L ete.) || 219 2 vÿv <aëre L Il
 3 ñv àxact LI] 4 £fux udvo, L [15 zcosfhovo Eus. S:ic-noav L
 98                             LIVRE I
                                  XXXI
           Admirable attachement des Juifs à leurs lois.
    220 S'il ne s'était trouvé que notre peuple fût connu de
 tous les hommes, que notre obéissance volontaire aux lois
 fût visible,  221 et si un auteur, ayant composé lui-même
 une histoire, en donnait lecture aux Grecs, ou leur disait |
 avoir rencontré quelque       part,   en   dehors   du monde connu,
 des hommes qui se font de Dieu une idée si sainte ct, pen-
 dant de longs siècles, sont restés fidèlement           attachés   à de
 telles lois, ce scrait, je pense, un étonnement général dé leur
 part à cause de leurs continucls changements!.       9222 Cer-
 tainement nous voyons ceux qui ont tenté de rédiger une
 constitution et des lois analogues, accusés par les Grecs
 d’avoir imaginé un Etat chimérique, fondé, d’après eux, sur
 des bases impossibles. Je laisse de côté les autres philosophes
 qui se sont occupés de questions semblables dans leurs
ouvrages. 223 Mais Platon, admiré en Grèce pour avoir
excellé par la dignité de sa vie et pour avoir surpassé tous
les autres philosophes par la puissance de son talent et par .
son éloquence persuasive, Platon ne cesse cependant d’être
bafoué et tourné en ridicule?, ou peu s’en faut, par ceux qui
se donnent pour de grands politiques. 224 Cependant
si l’on examinait attentivement ses lois, on trouverait qu’elles
sont plus faciles que les nôtres et qu’elles se rapprochent davan-
tage des coutumes du plus grand nombre. Platon lui-même
‘avoue qu'il serait imprudent d'introduire la vérité sur Dieu
parmi les foules déraisonnables*. 225 Mais les œuvres de
Platon sont, dans la pensée de quelques-uns, des discours
vides, des fantaisies brillantes, et le lésislateur qu'ils admi-
    1. L'opposition entre les Juifs attachés à la tradition ct les Grecs
amis des nouveautés a déjà été indiquée I, & 182.
   2. Geffcken (Hermes, 1928, p. 101) a rapproché l’expression de
Josèpho de celle de l’auteur cité par Athénée 508 b c (suivant toute
apparence Hérodicus de Babylone): Athènes, qui a vu naître Dracon,
Solon et Platon, a obéi aux deux premicrs, mais n’a cu que risée
pour les Lois ct la République.                                |
 © 8. Cette observation, qui n'est guère à sa place, parait provenir
du contexte de la source de £ 16g. Il est sans douto fait allusion à
 Timée 28 c, où Platon déclare qu'il est impossible de communiquer
à tout le monde la nature véritable du démiurge.              |
                                              AOTOE          B°                                    98
     XAXI 220  Käv te 7 ph ovuBebfiker yvépuuov Auôv Tè
  Ebvog &maouw &vôpénos Ünépyew kèv pavep KkeïioBar
  Thv Ébelobgiov uv totc vépors &koouBlav,     221 à&XÂ&
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  99                             LIVRE Il
 rent le plus est Lycurgue ; tout le monde entonne les louan-
 ges de Sparte parce qu’elle est pendant très longtemps restée
 attachée aux règles de ce législateur. 226 Qu'on l'avoue
 donc: l'obéissance aux lois est une preuve de vertu; mais
 que les admirateurs des Lacédémoniens comparent la durée
 de ce peuple ‘ aux deux mille ans ? et plus qu'a duré notre
 constitution.    227 En outre, qu'ils réfléchissent à ceci:
 les Lacédémoniens, tant que, maitres d'eux-mêmes, ils con-.
-servèrent la liberté, jugèrent bon d'observer exactement leurs
 lois, mais lorsque les revers de la fortune les attcignirent, ils
 les oublièrent toutes ou peu s’en faut. 228 Nous, au con-
 traire, en proie à mille calamités par suite des changements
 des princes qui régnèrent en Asie, même dans les périls
 extrêmes nous n'avons pas trahi        nos lois: et ce n’est point
 par paresse ou par mollesse que nous leur faisons honneur;
 mais, si l'on veut y regarder, elles nous imposent des épreu-
 ves et des travaux bien plus pénibles que la prétendue fer-
 meté prescrite aux Lacédémoniens. 229 Ceux-ci ne culti-
 vaient point la terre, ne se fatiguaicnt pas dans des métiers’,
 mais, libres de tout travail, brillants de santé, exerçant leur
corps en vue de la beauté, ils passaicnt leur existence dans
la ville, 230        se faisaient servir par d’autres pour tous
les besoins de la   vie, et recevaient d’eux leur nourriture toute :
prête, résolus à    tout faire et à tout supporter pour obtenir ce
seul résultat —       bien beau et bien humain —, d'être plus
forts que tous ceux contre qui ils partiraient en gucrre.           231
Et ils n’y réussirent même pas, pour le dire en passant ; car,
ce n'est pas seulement un citoyen isolé, mais un grand nom-
   1. Cicéron, Pro Flacco, 63, admire les Spartiates pour être restés
fidèles jusqu’à son temps aux lois reçues sept siècles auparavant.
Moins hyperbolique, Plutarque fait valoir comme un exemple excep-
tionnel de stabilité politique   que Sparte   a observé   pendant   cinq
siècles la constitution de Lycurgue sans autre changement que l'ins-
titution des éphores (Lycurg., 30),
   2. Josèphe a déjà indiqué plus haut I, $ 36 que l'intervalle qui
sépare son époque de celle de Moïse et d’Aaron estde deux mille
ans. Ce chiffre qui excède de 2100 environ celui qui résulte des
données chronologiques précises disséminées dans les Antiquités et la
 Guerre, se retrouve chez Philon (Eusèbe, Praep. Ev. VIII, 7 353 b)
ct est sans doute emprunté à la source des Hypothelica.
   3. Cf. Nicolas de Damas, fr. 114, 1; Elien, Var. Hist. VI, 6, etc.
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  bre ensemble qui souvent, au mépris des prescriptions de la
  loi, se sont rendus avec leurs armes aux ennemis!  .
                                XAXII
                       . Leur grandeur d'âme.
    232     Est-ce que chez nous aussi on a connu, je ne dis pas
 autant d'hommes, mais deux         ou trois seulement,   qui aient
 trahi les lois ou redouté la mort? je ne parle pas de la mort
 la plus   facile qui arrive dans les combats, mais de la mort
 accompagnée de la torture du corps, qui semble être La plus
 affreuse de toutes. 233 C’est au point que, selon moi,
 quelques-uns de nos vainqueurs nous maliraitaient, non par
 haine pour des gens à leur-discrélion, mais afin de contem-
 pler l'étonnant spectacle d'hommes pour qui l'unique mal-
heur est d’être contraints de commettre une action ou seu-
lement de prononcer une parole contraire à leurs lois.
234 Il ne faut pas s'étonner si nous envisagcons la mort
pour les lois avec un courage qui dépasse celui de tous
les autres peuples. En effet, celles même de nos coutumes
qui semblent les plus faciles sont difficilement supportées
par d'autres; je veux dire le travail personnel, la frugalité
de [a nourriture, la contrainte de ne pas abandonner au
hasard ou à son caprice particulier le manger et le boire,
ni les rapports    sexuels, ni la dépense;      d’autre part, l’ob-
Servation du repos immuablement fixé. 235 Les hommes
 qui marchent au combat l'épée à la main et mettent en
 fuite les ennemis au premier choc, n'ont pu regarder en
 face Les prescriptions qui règlent la manière de: vivre. Nous
au contraire, à nous soumettre avec plaisir aux lois qui la
concernent, nous gagnons de montrer, dans le combat aussi,
notre valeur.
                              XXXUIT
                  Critique de la religion grecque.
  236      Après cela, les Lysimaque, les Molon et autres écri-
vains du mème genre, méprisables sophistes qui trompent
la jeunesse, nous représentent injurieusement comme les
  1. Allusion notamment à l'affaire de Sphactérie.
                                          AOTOS               B'                                    100
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toi ed. pr.: ei || 3 avséfstav Grotius:                                 àv 21 Bhiterss |] 236
1 Mékuves ed, pr. : Sélwvez,
 101                              LIVRE    II
“plus vils de     tous les     hommes.          237    Je ne voudrais pas.
 examiner les lois des autres peuples; il est de tradition chez
 nous d'observer nos propres lois et non de critiquer celles des
 étrangers; même la raillerie et le blasphème à l'égard des
 dieux reçus chez les autres nous ont été formellement inter-
 dits par le législateur, à cause du nom même de Dicut.
 238 Maïs comme nos accusateurs croient nous confondre
 par la comparaison, il n’est pas possible de garder le silence,
 d'autant plus que le raisonnement par lequel je vais répondre
 n'a pas été imaginé par moi pour la circonstance, mais a été
 exposé par des auteurs nombreux ettrès estimés.   238 ‘ Quel
 est en effet parmi les auteurs admirés en Grèce pour leur
 sagesse celui qui n’a point blämé les plus illustres des poètes
 et les législateurs les plus autorisés d'avoir semé dès l'ori-
 gine parmi la foule de telles idées sur les dieux?   240    Ils
 en grossissent le nombre à leur volonté, les font naître les
 uns des autres et s’engendrer de diverses façons. Ils les dis-
 tinguent par leur résidence et leur manière de vivre, comme
les espèces animales, ceux-ci sous terre, ceux-là dans la mer,
les plus âgés prisonniers dans'le Tartare’. 241 Tous ceux
à qui ils ont donné le ciel en partage sont soumis par eux à
un prétendu père, qui est en réalité un tyran et un maître ;
aussi voit-on, d'après leurs imaginations, conspirer contre
lui son épouse, son frère ct sa fille, qu'il engendra par la
tête, pour le saisir et l'emprisonner#, comme lui-mème fit
son    propre   père.
                                  AXXIV                       |
                        Grossièrelé des dieux grecs. È
  242 C'est à juste titre que les esprits les plus distingués
ne ménagent point leurs critiques à ces histoires; et ils
  1. Allusion à £rod.,      xxrr, 28, verset que les Septante interprètent
Giobs où zaxahoyssts et qui est entendu ‘dans le sens indiqué par
Philon, Vit. Mos., ILE, 26 $ 205 ; De Monarch., p. 818, $ 7 ainsi que
par Josèphe lui-même, Ant, IV, 203 (voir la note sur ce passage).
On peut aussi rapprocher Exod., xxur, 18:             « Vous ne prononcerez
point le nom d’autres dieux ».
  a. Les Titans.                            |
  3. Allusion à la scène de l’Iliade, À, 300.
                            AOTOS                           101
     poloiv. 237 ’Eyà 5 oërk &v é6ouAdunv nepl
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                                                          Niese.
  102                                 LIVRE    II
 trouvent ridicule aussi d’être obligé de croire que parmi les
 dicux          ceux-ci   sont des jouvenceaux         imberbes,   ceux-là   des
 vieillards barbus; que les uns sont préposés aux arts, que
 celui-ci travaille le fer‘, que celle-là tisse la toile ?, qu'un
 troisième fait la gucrre et se bat avec les hommes 3, que
 d’autres encore jouent de la cithare * ou se plaisent à lancer
 des flèches5; 243 puis d'admettre qu'ils se révoltent les
 uns contre les autres, ct se querellent au sujet des hommes
 au point non seulement d’en venir aux mains entre eux, mais”
 encore de se lamenter, et de souffrir, blessés par les mortels.
 244 Et, pour comble de grossièreté, n'est-il pas inconvenant
 d'attribuer des unions et des amours sans frein presque à
 tous les dicux des deux sexes2      245  Ensuite, le plus
 noble d’entre eux ct le premier,                   le père lui-même,    après
avoir séduit des femmes par la ruse et les avoir rendues
mères, les voit, d’un œil tranquille, emprisonner ou noyer;
et les enfants issus de lui, il ne peut ni les sauver, soumis
qu'il est au destin, ni supporter leur mort sens pleurer.
246 Voilà de belles choses ; d’autres qui suivent ne le sont
pas moins, comme l'adultère auquel les dieux assistent au
ciel avec tant d’impudence que quelques-uns avouent même
qu'ils envient le couple ainsi uni; que ne devaient-ils pas se
permettre quandle plus vieux, le roï, n’a pas même pu refré-
ner son désir de posséder sa femme, ne füt-ce que le temps de
gagner sa chambre à coucher5? 247 Et les dieux en escla-
vage chez les hommes, et salariés tantôt pour bâtir, tantôt
pour paître les troupeaux; d’autres enchaïnés dans une pri-
son d'airain à la manière des criminels? ! Est-il un homme
sensé qui ne soit excité par ces contes à blàmer ceux qui Les
ont imaginés et à condamner la grande soltise de ceux qui
les admeïtent?      248 D’autres divinisent la crainte etla
terreur, la rage ct la fourherie ; quelle est celle des pires pas-
sions qu'ils n'aient représentée avec la nature et sous la forme
          + Héphaistos.
          . Athéné.
  D
          + Arès.
 JOIEOS
           .- Apollon.
          + Apollon ct Artémis.
           . Allusion au célèbre épisode de l'Ida, Iliade, 2, 329 sui.
          + Poscidon, Apollon, les Titans,
                        AOTOE B'                     102
   El tôv Bedv vodc pèv &yevelouc
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   103                              LIVRE     Il
   d'un dieu? Ils ont même           persuadé aux cités de faire des
   sacrifices aux plus favorables d’entre elles. 249 Aussi ils
   sont mis dans la nécessité absolue de croire que certains
   dieux accordent les biens, et de donner aux autres le nom de
   « dieux qui détournent les maux ».! Alors, ils s'efforcent de
   les fléchir comme les plus méchants des hommes par des
   bienfaits et des présents, et s’attendraient à subir de leur
  part un grand mal s'ils ne les paÿaient pas. :                                     :
                                    XXXV
                        Cela vient de ce que les Grecs                   \
               n'ont pas à l'origine légiféré sur la religion.
     250       Quelle est donc     la cause        d’une   telle anomalie       et
  d’une telle inconvenance à l’égard de la divinité? Elle vient,
  je crois, de ce que leurs législateurs n’ont pas eu conscience
  à l'origine de la véritable nature de Dieu, et que, même dans
  la mesure où ils ont pu la saisir, ils n’ont pas su la définir
  exactement pour y conformer le-reste de leur organisation
  politique;      254     comme si c'était un détail des plus négli-
  geables, ils ont permis aux poètes de présenterles dieux qu'ils
  voudraient,      soumis     à   toutes    Îles    passions,   et aux       ora-
  teurs de donner le droit de cité par un décret à celui des
  dieux étrangers qui serait utile. 252 Les peintres aussi
- et les sculpteurs jouirent à cet égard d’une grande liberté
  chez les Grecs, chacun tirant de sa propre imagination une
  forme, que l'un modelaïit dans la glaise et’ que l’autre des-
  sinaït, Les artistes les plus admirés se servent de l'ivoire ct
 de l'or, qui fournissent matièreà des inventions                   toujours
* nouvelles.      253    Et puis certains dieux, après avoir connu
- les honneurs dans la maturité, ont vieilli pour me servir
  d’un euphémisme;    254 d’autres nouvellement introduits,
 obtiennent l’adoration?. Certains temples sont désertés et de
    1. Cest la traduction normale de àzozgoraious, mais à lire la
 phrase suivante il semble bien que Josèphe ait pris ce mot au sens
 . passif « dieux à détourner » qui ne se rencontre qu'avec des ‘termes
- abstraîts, idée, spectacle, calomnie, etc. (Thackeray).
    2. Nous laissons de côté les gloses qui encombrent le texte du
 Laurentianus, &$ 253 ct 254.
                                               AOTOE         B                                              103
       pÜotv       kal     Loppv          àvénAaoav:             rotc            ôà        Edpnuotéporc
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           XXXV      250         TL     volvuvrd        œtrov          TG             Tooairns            àvo-
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                                               Baupabéuevor tv
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                                           Katvol tivec eloayé-
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       250 6 Sry : ÉAnv coni. Naber Î 254 3 etcéyeiv
     4 aatx %. <Gv Niese : rarainetoudrov L || 259   ed. pr. : stogyer I
     arthassas | 6 sv
                                                   à krékaucas Dind. :
                          suspectum || 253 1-3                     za —"FéGUrOSuOduEUX,
    4-5 où — SrotéfArvrar inclusit Nicsc
                                          (om.                     Lat.) |} 254 2.3 5 —
    xarauirely incl. Niese (om. Lat).
                                                                       ‘                                          ‘
       104                               LIVRE      IL
      nouveaux s'élèvent, les hommes bâtissant chacun suivant son
      caprice, alors qu'ils devraient            au contraire   conserver im-
      muable leur croyance en Dieu et le culte qu’ils lui rendent.
                                       XXXV I                   |
               Analogies entre les lois de Platon et celles des Juifs.
        ‘255 Apollonius Molon était parmi les esprits insensés et.
      aveugles; mais ceux des philosophes grecs qui ont parlé selon
      la vérité, ont bien vu tout ce que je viens de dire, et ils n’ont
      point ignoré les froids prétextes des allégories!. C’est pourquoi
      ils les méprisèrent justement, et leur conception de Dieu, vraie
      et convenable, fut conforme à la nôtre. 256 En partant
      de cette croyance, Platon ? déclare qu'il ne faut recevoir dans
.     la République aucun poète, et il en exclut Homère en ter-
    . mes bienveillants après l'avoir couronné, et aspergé de par-
      fum, pour l'empêcher d’obscurcir par ses fables la vraie con-
      ception de Dieu. 257 Mais Platon suit surtout l'exemple
       de notre législateur en ce que sa prescription la plus impé-
      rieuse pour l'éducation des ciloyens cest l’élude exacte et
      approfondie de la loï, obligatoire pour tous; par les mesures
      aussi qu'il a prises pour empêcher que des étrangers ne se
      mélassent au hasard à la nation et pour conserver dans sa :
      pureté l'Etat, composé de citoyens fidèles aux loist. 258
      Sans avoir réfléchi à aucun de ces faits, Apollonios Molon
    * nous a fait un crime de ne point recevoir parmi nous les
     hommes qui se sont laissé assujettir auparavant par d’autres
     croyances religieuses, et de ne point vouloir de société avec
     ceux qui préfèrent d’autres habitudesdevies. 259 Mais cette
     pratique non plus ne nous est pas particulière ; elle est com-
     mune à tous Îles peuples, et non seulement à des Grecs mais
     aux plus estimés d’entre les Grecs. Les Lacédémoniens, non
     contents d’expulser couramment des étrangers, n’autorisaient
            . Texte obscur.
            . République, IT in fine; 1[1, 398 A.
       SD
             : Sur Platon imitateur de Moïse, v. supra, note à IL & 168.
            . Lois, XII, g49.                  .     «
       DE
            + Josèphe a déja indiqué (II, $ 148) qu'Apollonios reprochait
     aux Juifs Icur misanthropie.
                                         AOTOE        B'                                    104
       Tpozlnopev tode ténouc épnuoBévrac katolune
                                                   tv], kal Tv
       lEpôv tù uèv Epnuolto, và 8è veoott kark
                                                   Tv aütêv
       BobAnow Ekaotoc fôpetat, Séov [rotvuv] roëvavt
                                                      tou Tv
       nepl       ToO   Beo0   SEav     aÜTOÙG   ka        Tv      pds    aûtèv       Tiuv
       âgetaklvntov Stapulétreu,
                                              |
          XXXVI 255 AToMdvioc uèv oûv 8 Mélov xàv
                                                            &voñ-
       Tov etc fv kal tetupouévav, TobG uévTor kart”
                                                     &AHBetav ëv
      Toig “Elnot pulocophoavtac oÙte rôv TPOEtp
                                                          UÉvOV
      oÛbEv GÉlaBEv, oÙte tàc YuxpG Tpopices
                                                      Tv &-
      YopiBv yvénoav: Siénep rôv uèv elkétoc
                                                 KOTEppÉVNaav,
      ets    Ôë    tv    8An6f    kal   TpÉToudav           mepl    toÙ   Beo0       G6E av
  uv ouvepévnonav.   256 "A fs épunBels 8 MAgtov oùte
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                                              c.    957
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                                                  Toîc nolitaic
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                                                         tEobev, .
    SAN Elvar kaBapbv vd ToÂiteuux Tôv Euuevév
                                                      rov toc
  | vépoic Tpouvénoev. 258 "Qv oëôèv Aoytoku
                                                 evos à Mélov
 : ’Anolévioc uôv kaTnyépnoev, St LÀ Tapañsx
                                                   épelx Tobc
    &Matc Tpokatenupévouc S6EœG Trept 8eo9,
                                                     unôë kor-
! vovetv ÉBÉlouEv vois kaë” Étépav ouvhBerav
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    TpoatpoupÉvolc.. 259 AA oùSë +oût” Éotiv So
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                                          abTêv éTroënuetv
     254 4 isnnoÿsar Nicse : éenuoÿvrat || ait Nicsc (Lat
 =Gv    Abc                                                          eorum) :
  sv aguirew          Exfarote Tècu=
                  | 5 Ex£ssots   fôpuzar coni.i. Ni
                                                 Nicse Î} <olyov
                                                           <o!vsv d damn. ed,d
 pr. || 255 3 "Ekärsi Nicse : Ekinrots || 4 Guypès ed. pr.
                                                                    (frigidae
 Lat): duys L           |] 257 4 ds =8 cd. pr. : &üsze || 6 éuuevohrrus coni.
 Cobet.                               -
  105                             LIVRE      II
 pas leurs concitoyens à voyager au dehors, craignant dans
 les deux cas la ruine de leurs lois. 260 Peut-être aurait-on
 droit de leur reprocher leur manque de sociabilité, car ils
 n'accordaient à personne le droit de cité ni celui de séjourner
 parmi eux.     264   Nous, au contraire, si nous ne croyons
 pas devoir imiter les coutumes des autres, du moins nous
 accueillons avec plaisir ceux qui veulent participer aux nôtres.
 Et c'est là, je pense,       une preuve à la fois d'humanité et de              :
 magnanimité.
                                AXXVII
          Les Athéniens aussi punissaient sévèrement l'impiété.
                   De même les Scythes et les Perses.
    262      Je n'insiste     pas sur. les Lacédémoniens.           Mais   les
 Athéniens, qui ont.cru que leur cité était commune à tous,
 quelle était sur ce point leur conduite? Apollonios ne l'a
 pas su, ni qu’un seul mot prononcé au sujet des dicux en
 violation de leurs lois était inexorablement puni.    263    En
effet, pour quelle autre raison Socrate est-il mort ? Il n’avait
point livré sa patrie aux ennemis, il n'avait pillé aucun
temple; mais parce qu'il jurait suivant de nouvelles formules,
et disait, par Zeus!, à ce qu'on raconte, en manière de plai-
santerie, qu'un démon se manifestait à lui, il fut condamné
à mourir en buvant la ciguë.       264 En outre, son accusa-
teur lui reprochait de corrompre les jeunes gens, parce qu'il
les poussait à mépriser la constitution et les lois de leur
patrie. Donc Socrate, un citoyen d'Athènes, subit un tel chà-
timent.   265 Anaxagore, lui, était de Clazomènes ; cepen-
dant, parce que les Athéniens prenaient le soleil pour un
dieu,     tandis   qu'il en    faisait une        masse de métal?     incan-
descente, il s’en fallut de peu de suffrages qu’il ne fût par :
eux condamné à mort. 266 Ils promirent publique-
ment un talent pour la tête de Diagoras de Mélos, parce
qu'il passait pour railler leurs mystères. Protagôras, s'il
n'avait promptement pris la fuite, aurait été arrêté et mis
à mort parce que, dans un ouvrage, il avait paru contredire
   1. Pour cette locution, cf. , 255.
  2. Une meule, d’après la leçon du Laurentianus.
                                       AOTOE      B'                             105
 nokltaic ok           Énétpenov,        StapBopkv &E, aupotv Üpopouevor
 YEvhoeoBor        mepl        Toùc     véuous.   260 ‘Exetvoic uëv oùv
 Täx” &v Bvokoktav
                 Tic évetôlonuev elkétoc oùSevl yèp oÙte
 Te noires, oÙte tic ap” aürots ueteôtôogxv StarpiBfic*
 261      uetc     D      Tà     pèv rêv      &ov      Cnhodv   oûrk &EtoOuev,
 TOÙG     UÉVTOL       UETÉHEUW        TBV   fuetépov     Boukouévouc        Âèéoc
 BexéueBa. Kal voûto &v eln Ttekupuov,                           otuou,     prav-
 Bponlas äua ko peyahopuytac.
    XXXVIL 262             ?E8 nepl Aukedorpovlov ênt meto Aéyeuv.
 Où GE kouwvu elvar Tv Éaurav SdEavtec néliv *ABnvator
 nêç nepl roûtav elxov, ’Anolévioc Âyvénoev, 8e kal
 Todc pfuax uévov rapa toùs Ékelvov véuouc pBeyEauétvouc
 nepl BeGv âTrapouthtoG Ekékaoav, 263    Tlvoc Yäp Étépou
 Xépiv Zokpérns änéBavev ; où yap Ôù mpoeëlSou' Tv néktwv
 Trois moÂeutois,. oùôé tâv tepôv &oéAnoev oùdEv, &Al 8
 katvobG &prous Suvuev kal 7: Satuéviov eÙTS gnualvew
 Épaoke và Ala nalbav, &c Evo Aéyouor, &ik ToûTa kaTE-
 vrécën kbvetov. mdv ànoBavetv.  264   Kai StapBelperv
  ôè toùc véouG ê kaThyopos adtèv ÂTiâro, hs nratptou
: nolutelac kal Tôv véuov Sri Tipofyev œdrobs katappovetv,
  Zokpérnc pèv oùv noïitns *ABnvatos &v TOLRÜTNU ÊTE=
 peuve    Tipoplav.            265     ’AvaEayépac      8 KAalouévioc            fv,
 SAN     BTe vouulévrav              ’ABnvalov    Tv    fAtov   elvar     Gedv   85°
 adrèv Epn uéôpov etvou Stérupov, Bévatov aëtoO Tap”
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 téÂavtov énekfpuEav, et tic atèv &véhoi, ènel tù
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 Yépag et ph Bâtrov Épuye, ovlAnplelc &v EteBvike,
 ypéyar ti S6Eac oùy éuoloyobpevov rotc *ABnvalous nept
   260 2 47” &v Nicso: réya                  Îl os ed. pr.: 056?    fl 262 rés:
 Flslw coni. Nicse || 263 5 vn Az zafuv
                                    7       Niese : Ésaores à Oraxaituv
 L £$. % croudiuv à ôter. Hudson Î 264 4 ’Aünvaïos &v Nicse :
 "Aügyaé uw || 265 2 6 ©” Naber {| 3 p$8c0v Hudson (Diog. La. I] 8):
 uwov |} 266 + Me               ed. pr. : Mrrtot L.
       106                      LIVRE Il
      les sentiments des Athéniens sur
                                         les dieux.    267 Faut-il
     s'étonner qu'ils aient eu cette attitude
                                               à l'égard d'hommes
     aussi dignes de foi, quand ils n’ont pas
                                                même épargné les
     femmes? En effet, ils mirent à mort
                                              la prètresse Ninos!
    parce qu'on l'avait accusée d’initicr
                                            au culte de dieux étran-
    gers; or la loi chez eux l'interdisait,
                                            et la peine édictée contre
    ceux qui intro   duisaient un dicu étranger était la
    Ceux qui avaient une telle loi ne pensa            mort. 268
                                             ient évidemment pas
    que les dieux des autres fussent dieux
                                           ; car ils ne se seraient
    point privés d’en admettre un plus grand nomb
    tirer profit.                                 re pour en
      269 Voilà pour les Athéniens. Mais                 E
    mêmes, qui se
                                             les Scythes eux-
                      complaisent dans le méurtre des
   qui ne sont pas très supérieurs
                                                      homm
                                                         es et
                                   aux bêtes, croient cependant
   devoir  protéger leurs coutumes; ct leur compa
   les Grecs admiraient la sagesse, Anarcharsi          triote, dont
                                                   s, fut mis à mort
   par eux à son retour?, parce qu'il leur parai
                                                 ssait revenir infecté
  des coutumes grecques.   270 Chez les Perses on trouve-
  rait aussi de nombreux personnages
                                     châtiés pour la mème
  raison.    Cependant Apollonios aimait les lois des
  admirait, apparemment parce que                 Perses et les
                                     la Grèce a bénéficié de
  leur courage et de la concordance
                                    de leurs idées religieuses
  avec    les siennes, de celle-ci quand ils réduisiren
 en cendres, de leur Courage quand
                                                        t
                                                        les temples
                                           elle faillit subir leur
 joug; ilimita mème les coutumes
                                          perses, outragcant les
 femmes d'autrui et mutilant des enfa
                                          nts,    274 Chez nous
 la mort est Ja peine édictée contre
                                      qui maltraite ainsi même
 un animal privé de raison*, Et rien
                                         n’a été assez fort pour
 nous détourner de ces lois, ni la
                                     crainte de nos maitres, ni
l'attrait des usages honorés chez les
                                       autre
Nous n'avons pas non plus exercé notre s peuples. 272
prendre des guerres par ambition, mais     courage à entre-
                                        à conserver nos lois.
   1. Au milieu du jve siècle (Démosth
                                       ène, XIX, 281 ; et schol.,            ‘
XXXIX,2; XL, 9. Denys d'Halicarn
                                    asse, Dinarch., r1). Elle avait
introduit des mystères phrygiens.
     2. Hérodote EV, 56->
    3. Allusion aux incendies de temples et aux
filles                                             attentats contre jeunes
       ct jeunes garçons dont Hérodote (VI, 32)
                                                    accuse les Perses. |
    4. Comme dans Ant. IV, 291, Josèphe inter
l'interdiction de la castration le verset
                                                    prète  dans le sens de
                                          Lévit. xxr1, 24; mais on ne
voit pas d'où lui vient l'idée que le contr
                                            evenant encourt la peine de
mort.
                                              AOTOS        B'                                 106
   Bedv.         267       Ti    $ë Set Baupébew                  et npèc       &vôpas     obtoc
   &Etoniatouc StetéBnoav, ot ÿe enôË yuvauxdv
                                                Épeloavto :
   Nlvov yàp Tv tépeiav âTÉkTteLvav, Énel
                                           tic aÜTfs kaTr-
   yépnoev,            ë        Eévouc        Éuder   Beoëc:            véue     &     fiv. ToÙTo
   Tap” aÿtoie keko}vuÉvOY kal Tiuopla katk
                                               Tôv E£vou
   eloayévrov Gedv &piato Bévaros.   268 Où 5 TOLOÜTO
   véue xpéuevor 6fov Et tobs trav &Alov
                                            oùk évépraov
   elvar     Beoûc:        où Yäp        àv aôtoïic nAetdvov                  änokaveiv ÉpBé-
   vou,
    269       Ta
               uèv oëv ’ABnvatov ÉxXÉTO kalôc, EkÜBor
                                                          5&
  pôvols  xaipoutec àvBpénov kat Bpayxd Tôv
                                               Bnplov ôta-
  pépoutec, BuQc Tà Top” adtoic olovtar
                                        Setv TeEpiotéAkerv,
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                                              BEvra, tbv
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                                              , Enel TAv
  Elnvikôv éB@v #doËev fret &vémAsoc.
                                         : 270    MoÂkodc
  ôè kal napà Mépouis &v tic Ebpor kal
                                          à Thv aôtiu
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                                           roïc Mepoav
  ÉxapE vépois 8 *Anolkévioc kâkelvouc ÉBabua
                                                tev, 87
  tfc àvôpelas adtôv énélauoav ot “EAnve
                                             s kal fic
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  rois     tepots      ot6      KATÉTIPNONV,          TG        &vôpetus        8ë    SoukeOoa
| Trapä     pikpèv         ÉABévrec-          [énévrov          8ë]    kal Tôv        ènrnôev-
  péTov      puunThc Éyéveto rôv                  Mepowndv Yovaikas &Motplacg
 S6plüav Kat ratôac éktéuvov.                         274             Map” futv 8      Bévaroc
 &Spiotoi,       Käv       &Aoyév        te    obto      LGov          &ôukf     Kat    Tobtou
 fuês      Tôvvépov                 éTayayeiv         oÙte            Péboc    Toxuoev      räv
 Kkpatnokvtov, oÙte                 Cfhos       Tâv   Tapà            voie    &A ot    TETUUN-
 uÉvav.
   272   Oùbe riv avôpeiav fokhoapev Ent +8 noléuo
                                                      uc
 EpaoBat xépiv mAeoveElac, &AX èmt TÉ Tobc vépous
                                                  Btapu-
   267 3 Nivov H. Weil (ex schol. Demosth.                              Falsa leg. 281): v5 ||
 5 zx.       cd, Pr. : nexalvuuéroy |] 268 3 aÿroïc Nicse : adtots
                                                                   11269 r
 épée Niore : Gyeto j| 270 5 axéhavsav Dindorf: Xrthaus
                                                        av || 6 03v
 incl. Nicse ji 8 Xrévso 8? inclusi, suad. Nicse.
   107          |              LIVRE I!
  Nous supportons patiemment d’être amoindris de toute autre
  façon, mais quand on vient à nous contraindre de changer
  nos lois, alors, même sans être en force, nous .entreprenons
  des gucrres, et nous tenons contre les revers jusqu’à la der-
  nière extrémité.    273 Pourquoi, en effet, envierions-nous
  à d’autres leurs lois, quand nous voyonsleurs auteurs mêmes
  ne point les observer? En effet, comment les Lacédémoniens
  n'auraient-ils pas condamné leur constitution insociable et
  leur mépris du mariage ‘, les Éléens et les Thébains la
  liberté sans frein des rapports contre nature entre mâles ? ?
  274 Ces pratiques, en tout cas, que jadis ils croyaient très
  honorables et utiles, si en fait ils ne les ont pas absolument
 abandonnées, ils ne les avouent- plus, 275 ct même ils
 répudient les lois relatives À ces unions, qui chez les Grecs
 furent jadis tellement en vigueur, qu'ils mettaient sous le
 patronage des dieux les rapports avec des mâles? et, suivant
 le même principe, les mariages entre frères et sœurs*, ima-
 ginant cette excuse aux plaisirs anormaux et contraires à la
 nature, auxquels ils s’'adonnaient eux-mêmes5.
                             XXXVII                 |             |
    Mais les autres peuples trouvent des moyens de violer la loi.
     276 Je laisse de côté pour le moment les pénalités : toutes
 les échappatoireque  s dès l’origine la plupart des législateurs
 offrirent aux coupables, édictant contre l’adultère l'amend
                                                             e,
 et contre le séducteur le mariage ; dans les affaires d'impiété
aussi ous les prétextes qu'ils fournissent de nier au        cas où
l'on entreprendrait une enquête. En effet, chez la         plupart
tourner Les lois est devenu une véritable étude. 277        I] n'en
est pas ainsi chez nous; qu'on nous dépouille même          de nos
richesses, de nos villes, de nos autres biens, notre        loi du
moins demeure immortelle. Etil n'est pas un Juif, si       éloigné
   1. Cf. supra Il, $ 259.
  2. Dérive dela même source que Cicéron, Rép. IV, 4 et
                                                        Plutarque,
De educ. pueris, 15.
   3. Zeus et Ganymide.
   4.    Zeuset Héra.
                                                               -
  5. Le commerce entre mäles est comme on a vu II $ 215
                                                        puni de
mort par la Bible; il en est de mème pour l'inceste du frère
                                                             et de
la sœur (Lévitique, xx, 19).                     ‘
                                            AOTOS      B’.                                          107
     Agtrewv.       Tèc yoüv &Alac Élortréoec                   Tp4GOG ÜTouÉVOUTEG,
     énetdév        TiwvEc    duc      Tà    vémiuax    kivetv       &vaykéloar,                  tôte
     kal     Tapà     Oüvaptv         afpobueBx        molépouc           kal            uéxpr     Täv
     Écxétov Tac ouupopaîs ÉykaptepoOUEV,    273 Auàrtl YXp
     v kal EnAboatuev tobc Étépov vépouc, épôvrec unôë map
     Totc Beuévots aûtobc TETNpPAUÉVOUS ; nôG Ykp oùk EuEAAov
     Aoxkedapévior           èv tfs         &vermutktou        KaTayvéaeoBar ToÂr-
     Telac kal fc            nepl Todc       yéuouc     &Atyopias, *HAetor SE Kat
    Onbator TS Tap péatv kal [äyav] &véônv npèc Toùc
    äppevag ulËeoc;   274 8 yo0v nélar kéAlioTa ka guupo-
    pôtata npétreuwv ÜneguBavov, raÿr’, et kal uù Tavténaor
    Toig Épyots Tepebyaauv, oùx éuoloyoouv:       275   AG
    kal     Tobc    nepl      aëräv     véuous       àänépvuvtar          TogoËtév                note
    Tapà toiG “EAnoiv loxéoavtac, &ote Kal rois Beoîc Tàc
    râv é&ppévov ulEec ÉnE@huionv katk Tv aûrèv Së
    Aéyov_ kal vob Tv yvnolov &belpäv yéuouc, TaTNv
    änoloyiav aÿtoic Täv àtérov kol.mrapx œpÜoiv féovav
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        XXXVIIT        276      °Ea    vOv nepl rôv          tiuopiôv Aéyeuv, Bouc
    uèv êE &pxÎs ÉSooav ot mAetotot vouoBEtar toîc Tovnpoic
    GtaBboets,       Ent poryetuc uv           Enulac xpPnuéTav,                     êni plopâc
/   8      kal   yépouc        VouoBethoavtec,           Soac        SE    Kat           nepl     fc
    doebelas        npopécerc         TEptÉXOUOL         Gpvioeoc,                  si    [ral]    tic
    énxetphaeuv              Ebetébev.         Hôn     yäp      mapt        voie            nAetoou
    uehétN YyÉyovE To0 napaBavetv tobc véuouc, 277 Où
    Av kal rap” fut SA& kv mAobtou kal néleov Kat TAv
    Bo. &yaBGv orepnôduev, à yoûv véuoc fuîv dBévatocs
    Gtauéver,       Kat      oùôelc    ’louSalov       ‘otre     uakpäv                  obtoc     &v
                                                                                ’
       272 5 aïpéue0z coni. Ilolwerda |} 273 2 pmôt Dindorf : urse. [| 6
    &yav incl: Niese || avéônv in avafèry corr. (?) L? 1 275 à aréuvuvtar
    Niese : &rogiyruvzat        || 3 s/Gsavras ed. pr. : ioySouvres                       || 6 abroïs
    Niese : aôzots || 276 8 Gradozers Cobet : dtaSote                      Ïl 4 Oous Gt vai
    Herwerden : sas xx           L, 554: 8: Dind,        5      xat incl. Herwerden                  ll
    277 4 oÿtws ed. pr. : 050" 65.                               °
    108                           LIVRE   Il
    de sa patrie, si terrorisé par un maitre sévère
    craigne la loi plus que lui. 278 Si donc            , qu'il ne
                                                  c'est grâce À la
    vertu de nos lois que nous leur sommes
                                               tellement attachés,
   qu'on nous accorde qu'elles sont excellentes.
                                                   Et si lon estime
   mauvaises des lois auxquelles nous sommes
                                                 À ce point fidèles,
   quel châtiment ne mériteraient Pas ceux
                                                qui en transgres-
   sent de meilleures?
                                XXXIX
        La loi juive a subi l'épreuve du lemps el a été adoptée
                         par plusieurs peuples.
     279 Or donc, puisqu'une longue durée
                                                        passe pour
  l'épreuve la plus sûre de toute chose, je pourra
                                                     is la prendre     :
  à témoin de la vertu de notre législateur
                                            et de la révélation
   qu'il nous a transmise de Dieu. 280 (Car un
                                                        temps infini
  s'étant écoulé depuis, si l'on compare l’époque
                                                         où il vécut
  à celle des autres législateurs, on trouvera que
                                                      pendant tout
  ce temps les lois ont été approuvées par nous et
                                                      se
  de plus en plus la faveur de tous les autres hommesont attiré
‘ Les premiers, les philosophes grecs, s'ils conservère s. 281
                                                       nt en appa-
 rence Îes lois de Icur patrie, suivirent Moïse
                                                dans leurs écrits
 ct dans leur philosophie, se faisant de Dieu
                                                  la mème idée
 que luit, ct enseignant la vie simple et la
                                             communauté entre
 les hommes.      282    Cependant la multitude aussi est depuis
 longtemps prise d’un grand       zèle pour nos pratiques pieuse
                                                           s,
 ct il n’est pas unc cité grecque ni un seul peupl
                                                   e barbare,
où ne se soit répandue notre coutume du
                                                 repos hebdoma-
daire, et où les jeùnes, l'allumage des lampe
                                                 s, et beaucoup
de nos lois relatives à Ja nourriture ne soient
                                                 observés?,    283
Ils s'efforcent aussi d'imiter et notre concorde
                                                    ct notre libé-
ralité et notre ardeur au travail dans les
                                                métiers et notre
constance dans les tortures subies pour
                                            les lois. 284 Car
   1. Cf. plus haut, $$ 168 et 256.
   2. Les idées exprimées & 2180 et 282 apparaissent
                                                     déjà, suivant
la remarque de Cobn, chez Philon, Vita Mosis,
                                                 IT & 20-23. Cf.
Tortullien, Ad Nationes, I, 13, avec   les observations de
                                                         ‘ Schürer,
Geschichte, III, 166, n. 49. — L'allumage des lampes
                                                      (ritus lucer-
narum chez Tertullien) se pratiquait le vendre
                                               di soir, avant Je
commencement du sabbat, afin de ne pas contre
                                                venir au précepte
                                        AOTOE      B'                          108
   ànéABor TS            natpi$oc oÙte Tkpôv            poBnôñostar Seonérnv,
   86 uù npd ékelvou Sebiévar rôv
                                   véuov.  278  Et uév oûv
   Bt Thv àpetiv tav vépav obtoc
                                    npbc atodc StakeiueB,
   GUYXopnogToouv Et Kkpatiatou
                                  g Eyouev vôpouc. Et 8
 | pablatc  obtoc fuâc Éppévev Ünol
                                        aubävouo, ti oùk àv
   œùtol ôtkaloc TéBorev, rodc
                               Kkpelttovac où ulétTovtec
                                                          :
         AXXIX     279     ‘’Enel totvuv & ToÂdG             Ypévoc    moreberar
  Tévrov        elvar Soktuaotie &AnBéotatoc,
                                              toûrov &v nouoxt-
  unv     Éyd    uéprupa         TS     &perñc     uôv      +ro0 vouoBétou    ka
  this    Ün”    Ekelvou       ‘phuns     nepl    ToU      Beo0    rapañoBelonc
  280 &nelpou yäp vod XPévou
                                Yeyovétoc, et tic aëtèv
  Topabélor taie tv AXkov
                              fhtkiarg vouoBetäv, Tapà
  Tévr” Av ebpor todtov, &ru
                             D” quûv te SinAéyxBnouv
. OÙ véuor ka tot Mot                   ÉTraoiv &vBpéTroic        &el kel AAAov
 aütav Cfilov ÉUTETOUKaoL.  284  Mpôtor uëv y&p ot
 Tapà Tois “EAN ot Pdocophaavte
                                c T$ uëv Soketv tà
 Tétpta StEpÜXatrov, Ev $& Tots
                                Ypépuaat kat T$ puocopetv
 ékeivo katnkolo68noav, buoux
                                pèv Tept 8€00 ppevodvtec,
 EÜtéAetav       $À Blou ka TÂv npèç floue
                                                                  rowovtav 8186-
. OKOVTEG.       282      Où     uv      GX      Kat    TAñBeoiv
                                                      node            ôn
_GffloG Yéyovev èk Uakpo) Th
                                  Muetépac Edoebelac, oùÿ
 Eotiv où TéAic EMivav oëSntioo
                                  ûv où8& BépBapov cùSE Eu
 Edvos, EvOx pr td TÂS ÉbèouéSo
                                c, fiv âpyoQuev fuets, [rè]
 Edog [6ë] Stanepoltnkeu kal
                             ai vnotetat                       kal Ayxvov &va-
 KaÜdELG kal nolà Täv etc Bp&oi
                                wv fuiv                      [oë] VEvVORtOUÉVOU
-Tapatethpntar.         283   MiuetoBor ôë TEtpäVTAL kal Tu
 npèc SMAous uv éptévotav
                                       kal Thv Tôv Évrov avéSoov
 Kat (tb) purpyèv êv TAÎG TÉYV
                                     QLG kal Td KAPTEpUKÈV Êv tTaic
 Ônèp Täv véuov ävéykaic
                                     284 xd väp Baupaoiérarov,
    279 1 capituli initium huc transtuli quod
($ 280) locatur) || 280 3
                                              vulgo post #50: <o3zuv
                                 =ivr'ay Nicse : sivras [| 6: inser.
5 ab@v        Nicsc : aÿréy                                          Nicso I
                                 11 284 3 yetunscr Niesc : Fédyuant
éxelvots coni, Bekker                                                    i| 4
                               |} 282
                                3 Pip£apor Niesc: Bé£acos Ï 4 =
incl. Nicse  | 5 #0: ed. pre : Ëdvos |] à incl.
11 283 2 &v$oct, susp..cf. 291. 8 =6            Niese I 6 05 inclusi
                                       add.            cd, pr.
   10g                           LIVRE II
   ce qui cst le plus étonnant, c’est que, sans         le charme        ni
  l'attrait du plaisir, la loi a trouvé sa force en elle-même, et, :
  de même que Dieu s’est répandu dans le monde entier, de
   même la loi à cheminé parmi tous les hommes. Que chacun
   examine lui-même sa patrie et sa famille, il ne mettra point
  en doute mes paroles. 285 11 faut donc ou bien que nos
  détracteurs accusent tous les hommes de perversité volontaire
  pour avoir désiré suivre des lois étrangères et mauvaises plu-
  tôt que leurs lois nationales et bonnes, ou qu'ils cessent de
  nous dénigrer.    286   Car nous n’élevons pas une prétention
” critiquable en honorant notre propre législateur et en croyant
  à sa doctrine prophétique au sujet de Dieu; en effet, si
  même nous ne comprenions pas par nous-mêmes la vertu de
  nos loïs, de toute façon le nombre des hommes qui les sui-
  vent nous eût portés à en concevoir une haute idée.
                                   XL
                          Résumé de ce traité.
     287 Au reste j’ai rapporté en détail les lois et la consti-
 tution des Juifs dans mes écrits sur les Antiquités! ; ici j'en
  ai fait mention dans la mesure où c'était nécessaire, non
pour blâmer les mœurs des autres ni pour exalter les nôtres,
  mais pour prouver que les écrivains injustes à notre égard
 ont attaqué avec impudence la vérité elle-même. 288 Je
 pense avoir suffisamment rempli dans cet ouvrage ma pro-
 messe du début. J'ai montré en effet que notre race remonte
 à une haute antiquité, tandis que nos accusateurs la disent
 très récente. J'ai produit d’antiques témoins en grand nom-
 bre, qui nous mentionnent dans leurs histoires, tandis qu’à
 croire leurs affirmationsil n’en existe aucun.  289 Ils pré-
 tendaïent que nos aïeux étaient Égyptiens; j'ai montré qu'ils
 étaient venus    en Égypte    d’un     autre pays. Ils ont affirmé
 faussement que les Juifs en avaient été chassés à cause de :
 défendant de faire du feu le jour férié (Erode, xxxv, 3). Cet usage,
 dont Josèphe et Teriullien altestent la popularité chez les demi-
 prosélyles, a été raillé par Sénèque et Perse (Textes d'auteurs grecs
 et romains, p. 263 et 264).         ..    ue.
    t. Principalement Ant., livre I, ch. 1x-xur.
                                       AOTOES         B'                             10%
   ôter xaple Toû This fôovñc ënayoyoû
                                         $ekéatoc aëtde ka”
   ÉauTdy loxuoev & véuoc, kat &anep
                                       6 Bedc Gi TavTdc ToÙ
   Kkéguou Tepoltnkev,           obtoc 8 véuoc à                 Tévtov &vBpônov
   PeBéôirev.     Aùrèc     ô£     TG     ÉkaGTtoc          TV   Tatplôx    kal rèv
   olkov    émiokonäv      rèv «ëto0          toîic ün” Ëuo0         Aeyopévouc oùk
  ämiotho.     285 Xp totvuv (À) névrov &vBpénov
                                                     karo-
  YVGvar Trovnplav &Belobosov, et TM
                                       TpUX Kal pad Tpè
  Tv olkelov kal kalGv EnhoOv éruteBuuhk
                                         aoiv, À naboaBar
  Backatvoutac          fuîv Toùc KATNyopoÜ Ta.                      286   OùSe     yèp
  ÉTupBévou       rivèc     &vrimotobueBa              Tpéyuatos Tèv             axÿtdv
  TUUÔVTEG      vouoBérnv        kat    tot      ôn        Ekelvou   Tpopnreubetor
  nepl T00 Beo0 nentoteukétec ral Y&p
                                      ei uh ouvieuev aûtol
  The pete        Tav vépov, névroc àv ônd to0 TAñBo
                                                      us Tâv
  EnAoévrov      uÉya ppoveîv èn° aûtotc npoñxBnuev
                                                    .
    XL 287 *AA& yäp nepl HEv Tôv vépov
                                             Kat TÂs mod
 relac Tv &kpubfi Tentolquat Tapéb
                                     oouw Ev roic nept
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                                      aôrau èneuvhoënv
 ëp” 8gov fv ävaykatov, oùte ta rôv FAlov
                                           WÉYELW oÙte T
 rap”      futv éyroutéZew             npobéuevoc,           8       {va roc      nepl
‘ fuôv     &ôtkoc YEyPapétac            ÈAÉYE       npÈS      aÜTv     évouc       tv
… &ABEtov Tepdovewnkétac,                     288          Ka 5f por Sok9 TETAN-
 p&cBar     Là rfi      Ypapñs         irkavSc      à Mpodnesyéunv          ka     yèp
 &pxaiérnrt TpoDTnépyov énéSeEx td
                                    YÉVOG, TÈv kaTnyépov
 8Tt vebtatév Éotiv Elpnkétov, [kal
                                     yäp] ral ToAodc èv
 roc ouyypéuuaouv Épunuoveukdtac
                                    AuGv, épyatoue Tap-
 Ecxéunv uéprupac, ékelvav 3 unôel
                                     s Éoriv StabeBarou-
uévov, 289 ’AAA& pv. Atyuntiouc Épas
                                         av fu@v tobc
mpoyévouc ébelxBnoav S’ etc Atyunrov
                                     ÉABévrec EtépoBlev.
Arù dE Aüunv cœuétav              adtoëc kBAnBfvar katebebouvto-
  284    2 êshlaros Nicse (quod postea incl.) :
                                                09 deheus
                                                       rés 1 285 r ;
inser, Nicse |] 286 5 rävrws Holwerda : éréyze
                                                   1 287 5 reodlusves
cd. pr. : zcosllusvos Il 6 adérws Nicsio
                                          susp. |] 288 3 an Huy 76
Y4v05 2 |] 4 nai ÿào incl. Nicse [5 Zagesydury
                                                 Cobot (exhibui Lat):
ragéspoue i| 289 2 5’ damnat Nicse
  110                          LIVRE    II
  l'impureté de leur corps; j'ai montré qu'ils étaient retournés
  dans leur patrie parce qu’ils le voulaient, et qu'ils étaient les
  plus forts. 290 Ils ont vilipendé notre législateur en le
  représentant comme très méprisable ; mais pour témoin de sa
_ valeur il a trouvé Dieu autrefois et, après Dieu, le temps.
                                  XLI
                              Conclusion.
   294 Sur Les lois je n'avais pas besoin de m’étendre davan-
tage: elles ont montré par elles-mêmes qu’elles enseignent,
non l’impiété, mais la piété la plus vraie; qu'elles invitent
non à la haine des hommes, mais à la miseen commun des
biens ; qu’elles s'élèvent contre l'injustice, se préoccupent de
l'équité, bannissent la paresse et le luxe, enseignent la modé-
ration etle travail; 292 qu’elles repoussent les guerres de
conquêtes, mais préparent les hommes à les défendre elles-
mêmes vaillammént, inflexibles dans le châtiment, insensibles
aux sophismes des discours apprêtés, s'appuyant toujours sur
des actes; car ce sont là nos arguments, plus clairs que les
écrits. 293 Aussi oserai-je dire que nous avons initié les.
autres peuples à de très nombreuses et aussi à de très belles
idées. Quoi de plus beau que la piété inviolable? de plus
juste que d'obéir aux lois?     -294    Quoide plus utile que de
s’accorder entre concitoyens, de ne point se désunir dans le
malheur, et dans la prospérité de ne point provoquer de
dissensions par excès d'orgucil; dans la gucrre de mépriser la
mort, dans la paix de s'appliquer aux arts et à l'agriculture,
et de croire que Dieu étend sur tout et partout son regard et
son autorité? 295 Si ces préceptes avaient été antérieure-
ment écrits chez d’autres hommes, ou s'ils avaient été obser-
vés avec plusde constance, nous devrions à ces hommes une
reconnaissance de disciples ; mais si l'on voit que personne
ne les suit mieux que nous, et si nous avons montré que la
création de ces lois nous appartient, alors, que les Apion,
les Molon et tous ceux dont le plaisir est de mentir et d'in-
jurier soient confondus. 296 A toi, Epaphrodite, qui aimes
                                   AOTOS      kB’                            110
    Tpoaipédel kat Teptovole fu
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                                                Totc Épyots
  &el Bebaroëpevot. tadta
                            vèp &el uetc TAPÉXOUEV
  YPaupétov Évapyéotepe.                                 TAv
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                            koAAotou fu8s elonynräc
  &AotG Yeyovévor rl vàp                                Toi
                          edorBelac äTrapaBérou kéAA
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 Elphvn dE téyvaic ñ yeopyloi                             êv
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                            Beèv Énontetovte StéTewv:
 Taûr” el Lèv Trap° étépoic                             295
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 Bebaiére pov,
                                                         ün
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  Hafntal Yeyovérec: et 58
                                    ko XpPéuevor uéliora név
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 T® wWebôeoBar ral AouSopet                                          Sgot
                                   u Xalpouotv éEenAéyxBoca
                                                                      v,
   289 & Ext L, ets coni. Nicse Îl
2 éwo. ed, pr. : £oc {insav 1 292      294   r xairo : Fégè coni. Nicse ||
505. Oberthür : Supeouitecoy
                                      & àeè damnat Nicse Il 294 à cuu-
                                ||
Apôzecov Dindorf : reüros || 3 295 à raër” et cd, Pret Tauri |]
                                   Gostous, Dind. : ügeikousy ||
ed. pr. : tv.                                                        77
                                                              17
III                        LIVRE   I
avant tout la vérité, et par ton entremise à ceux qui vou-
dront également être fixés sur notre origine, je dédie ce livre
et le précédent.
                                 AOTOE
                                 B                  111
296     Zol dé, Enappéôte, uéAtota tv
                                      ÉABEtav &yanavr:
Kat    ik   où   voîc   êpotoc     BouAnoou£vorc     nepl    vo   yévouc
fuôv    elôéveu,    toUté   (te)    kal   vd   Tpè   aÿtoÿ    YEyp&püo
BBA ov.
   296 à -nï5 ed. pr.: +025 || fox.
                                    Nicse : Éorkeucauévous        1 3 <<
cd. pr.
                          APPENDICE
                                                          Page, 3,87.
   3. Même chiffre Ant. Proæm. : les 5 000 années so décomp
 en 3000 de la création à Moïse (infra, E, 39) et
                                                            osent
                                                     en 2000 depuis
 l'époque de Moïse et Aaron (nfra, I, 36 ct Il,
                                                   226). 3. Ailleurs
 (Ant,X, 8, 5, etc.) Josèphe ne compte que 4 223 ans
                                                       depuis la créa-
 tion jusqu’à Titus.
                                                      Page 8, $ 29-31.
   1. Josèphe confond volontairement la tenue des registre
                                                           s généalo-
giques, telle qu'elle   était praliquée sous le second temple      par le
sacerdoce, avec la manière toute différente
                                            dont furent      composés les
anciens livres historiques de la Bible. Il est curieux
                                                        de le voir affir-
mer que, mème après la ruine de L'État juif, ces
                                                    registres continuc-
ront à être tenus à jour. L'événement n’a pas confirm
                                                           é cette pré-
diction.
                                                       .
   Quant à ses indications sur le mariage des prêtres,
                                                           comparer les
renscignements généalogiques fournis par Josèphe          au commence-
ment   de son   autobiographie    ct extraits   par lui « des    registres
publics ». En réalité, la loi était encore   plus exigeante que ne le dit
ici Josèphe : la femme d’un prêtre ne devait pas seuleme
                                                         nt étre de
race  israélite, mais n'être ni veuve, ni divorcée,
                                                     ni déflorée, ni
proslituéo (cf. Lévil., xx, 7-44 5 Antig., HE,
                                               ch. xn, $ 256-277.)
                                                Page 12, & 51, 53, 54.
   1,2. Les deux personnages mentionnés en compagnie
                                                         d’Agrippa [I
sont sûrement des membres de la famille d'Hérod
                                                  e.
   1° Julius Archelaüs, fils d'Helcias, avait épousé
                                                      Mariamme, fille
d'Agrippa I® (Jos. Ant. XIX, 355); il était
                                                  donc le beau-frère
d’Agrippa II.
 114                                    APPENDICE
   2° Iérode 6 seuvératos est non pas, comme                  l’a cru Dessau, le très
jeuno fils d’Aristobule (roi de Pctite-Arménie et arrière-petit-fils
d'Hérode le Grand), mais, probablement, suivant Otto (Pauly-
Wissowa, Supplément, IE, 162), un fils de Phasaël (neveu d'Hérode
le Grand) ct de Salampsio (fille du même). Cf, Jos. Ant., XVII,
 131-138.
   3. Cf. Thucydide, I, 22.
   4. Ant., 1, 5; XX, 26r.
   5. L'interprétation rabbinique.
                                                                  Page 21,$ 103.
    1. L’addition des chiffres donnés au ch. xv ne fournit, entre l’ex-
pulsion des Hycsos et l'avènement de Séthès, que 334 ans. Il est pro-
bable, comme l’a vu Lepsius, que Josèphe (ou plutôt sa source) a
ajouté à cette somme les 5g ans qu'il assigne plus loin ($ 23r) au
règne de Séthôs. Josèphe a donc reproduit ce total d’après un apo-
logiste antérieur sans se soucier de le mettre d'accord avec Ja liste
précédente {ITælscher).
                                                                  Page 27, $ 137.
   4. Gutschmid constatant que xaf est mal aitesté el supposant
qu'édvéiv est interpolé, propose de lire Yueüv züiv zarà <hv Aïyur-
+ov. 11 est plus       probable que +. x. +. A. #. concerne les peuples de
l'Arabie nommée $& 133 à côté de la Syrie,                           .
                                                                  Page 3r, $ 159.
   4. Le    total des années énumérées aux $ 156-8 donne 55 ans
3 mois ;   Josèphe ne compte que 54, 3, soit parco qu’il prend petat
(157) au    sens’ classique, soit parce que son point de départ sous-
entendu    ‘est non le siège de Tyr (an 17) mais la destruction du
temple     qui   eut   lieu    (154)    l'an   18 de Nabuchodonosor.      Commo      la
reconstruction commença l'an à de Cyrus= 16 (?) d'Hirôm, il faut
retrancher du total les 4 dernières annécs              d’Hirôm      et l’on   obtient
bien les 50 ans du $ 154.
                                                                  Page 42, $ 2271.
    r. Théopompe avait la réputation d'un écrivain äpre et médisant
(maledicentissimus seriptor, Nepos, Alcib., 11), mais sa malvcillance ne
s'était pas exercée particulièrement contre Athènes ; tout au plus, en
sa qualité de victime des démocrates, avait-il jugé sévèrement les
démagagues athéniens (cf. G. Müller, FIG, 1, p. rxxv). Le                      Terrc-
Arteds, plus souvent appelé Terrägavos, était un pamphlet                      contre
Athènes, Sparte        et     Thèbes,    œuvre    du   sophiste    Anaximène,      qui
                               APPENDICE                         115
    l'avait faussement mis sous le nom de Théopompe (Pausanias,
    VI, 18). Quant à Poljcrate, on no sait s'il faut y voir l'auteur
    d’ailleurs inconnu de Aaxwvtx£ dont Athénée AV, 139 D—FHG.
    IV, 480) cite une description de la fête des Hÿacinthies,   ou, comme
    le croit G. Müller, le sophiste athénien du 1v° siècle, auteur d’un
    pamphlet célèbre contre Socrate.
                                                  Page 43,    $ 230-237.
     1-2. Ed. Moyer (Chronologie, p. 77) a fait obsorver que Manéthés
 n'indique la durée d'un règne qu'à la fin do celui-ci; et il pense
 que Josèphe ne disposait que d'un extrait qui s’arrélait avant la fin
 du règne d'Aménophis, Il est difficile de savoir d’ailleurs sous quel
 Aménophis Manéthés plaçait l'histoire des Impurs. D’après Josèpho,
 elle serait postérieure au règne de Séthè     — Seti,
                                                  s 3° roi do la 19°
 dynaslie; or, aucun roi de cette dynastie ne porte lo nom d'Amen-
 hotep. Si l'histoire était racontée « hors cadre » on pourrait songer
 soit à Aménophis III (1411-1375) sous lequel vécut Aménophis, fils
 de Paapis (= $ 232) soit à Aménophis IV (1375-1358) dont la réforme
 religieuse et le culte solaire trouvaient un écho dans l'anccdote du
 «prêtre d'Héliopolis » rebelle. Quoi qu'il en soit, Josèpho parait
 admettre ($ 23r) que l'Aménophis en question est le successeur de
 Ramsès (IL) fils de Séthôs. Mais il se trompe dans son calcul en
plaçant son avènemont ($ 230) 518 ans après l'exode des Hycsos.
En effet, comme je l'ai déjà montré plus haut (note sur le $ 103)
le total des règnes énumérés entre cet exade et l'avènement de
Séthôs ne fournit que 334 ans et non 393 ($ 103, 231 et I, 16);
cn y ajoutant 59-+66— 125 ans pour les règnes de Séthôs et de
Ramsès ($ 23r) on trouve donc 459 ans et non 518. Il semble bien
que Josèphe (ou sa source) ait compté deux fois los 59 ans de Séthès.
                                               Page 67, $ r4.
   2. Josèphe aurait dû rappeler, à propos d’Homère, qu'Apion
prétendait avoir ‘appris d’un homme d'Tthaque la nature du jeu
auquel jouaient les prétendants de Pénélope (Athénée, I, p-16F).
—     On faisait de   Pythagore   tantôt un Samien,     tantôt un Tyrrhé-
nien ou même un Sÿrien (de l'ile de Syros?). Cf. Diogène Laërce,
VIT,    1 ; Clément d'Alexandrie, Stromat., I, 14.
                                                      Page Gr, $ 16-17.
   3. Pour les dates de l'exode, d'après Manéthés et Lysimaque,
voir plus haut, I, 103 et 305. Pour (Apollonios) Molon voir infrà,
H, 79, etc. La dalc proposée par Apion correspond à 952 avant J.-C,
C'est à peu près la date assignée au Bocchoris de la X XIVe dynastie
  115                             APPENDICE
  par les chronographes. Mais cette date a pour but de faire
                                                             coïncider
  les fondations de Carthage ct de Rome, synchronisme
                                                              absurde,
  emprunté à Timée (Denys d'Halicarnasse, I, 74).
                                                                   ‘
                                                       Page 64, $ 32.
      1. Î n’y a aucune raison de mettre en doute l’assertion
                                                                de Josèphe
  suivant laquelle Apion serait né dans l'oasis d'Egypte
                                                           , c’est-à-dire
  dans une des deux grandes oasis qui formaient des nomes
                                                               particuliers
  (Ptol., IV, 5, 61). Mais il n’en résulte pas nécessairement,
                                                                    comme
  le veut Josèpho, qu'il füt de race égyptienne, ni même,
                                                                    comme
 celui-ci l'insinue plus Loin (& 32 ct 41), qu'Apion ne
                                                           dût la qualité
 d'Alexandrin qu’à la naturalisation personnelle. Nous savons
                                                                    par les
 papyrus que beaucoup de Grecs habitant les nomes
                                                             de province
 jouissaient du droit de cité alexandrine, soit qu'ils fussent
                                                                  d’origine
 alexandrine, soit que leurs ancêtres eussent été naturali
                                                              sés alexan-
 drins. Sur cette question voir, outre le livre cité de
                                                                 Willrich,
 Isidoro Lévy, Rev. Et, juives, XLI (1900), p. 188 suiv.; Wilcken
                                                                  ,
 Grundzäge, p. 46; Schubart, Archiv              J.        Papyruskunde,      V,   105 ;
 Jouguet, Vie municipale, p- 10, 95.
                                                               Page 65, & 39-4r.
   8. Assertion    réitérée   (Ant,   XI,   8,        1)     dont    on    voudrait   la
preuve. Dans Il Aface., 1v, 9, nous voyons Jason promettr
                                                          e des
sommes considérables à Antiochus Epiphane, s'il permet,
                                                           entre
autres, <oÿs êv   ‘Lsgosokduorc   ’Avrtoy ets avxyedUar.            Ce    texte se rap-
porte à Jérusalem, non à Antioche. En tout cas, à l'époque romaine,
les Juifs d’Antioche jouissent du droit de cité et leurs
                                                            privilèges
sont inscrits sur des tables de bronze (Bellum, VII, 5,
                                                        2).
   4. Gf. ‘Ant, XIE, 3, 2, où l'on voit que la chose était contesté
Il s’agit surtout d’Antiochus IE Théos.
                                                                    e.
                                             Voir la note de Schürer, IIF
(8° éd.}, p. 8r1-2.
   5. T'yalà, en ce qui concerne les Ihères (Espagnols), une forte
exagération. L'Espagne renfermait bon nombre
                                                   de colonies, de
municipes, ct Vespasien en 75 avait conféré le jus
                                                    Lati à toute la
péninsule (Tacite, Hist., III, 53, 703 Pline, IIT,
                                                   4, 30); mais le
droit latin n’était pas encore la cité romaine. :
  6. Assertion répétée au $ 72 infra, mais qui est exagérée
                                                            . Nous
savons   seulement : 1° que       les Egyptiens        pour     arriver     à la cité
romaine devaient d’abord être reçus citoyens d'Alexandrie (Pline
                                                                 à
Trajan, Ep. 6), admission qui devait être accordée par
                                                         empereur et
l'était rarement (Pline à Trajan, Ep., 10 ; Trajan à
                                                       Pline, Ep. 5);
2° que l'Egyptien, même admis à la cité romaine,
                                                            ne pouvait
exercer Jes fonctions qui donnaient accès au sénat ion
                                                       Cassius,
LE, 17, 2).
                               APPENDICE                                  119
                                                        Page 66, & 44.
     2. Tcï et Ant, XII, c. 5-0, Josèphe s'inspire du pseudo-Ilécatéo
  ct du pseudo-Aristée, c. 13 Wendland,      et par conséquent   exagèro ;
  mais il y avait certainement do petiles garnisons juives en Egypte,
  par exemple celle d’Athribis, au sud du Delta (Rev. Et. j., XVII,
   1888, p. 435), les castra Judacorum à l’est (Notitia dignitatum) et le
  "Joudaiuv stsarérièov à l’ouest (Ant, XIV, 8, 25 ; Bellum, L, 9, 4).
  Peut-être mèmo la garnison juive d’Eléphantine at-elle encore
  subsisté quelque temps sous les Ptolémées. Cf. Schürer, II (3° éd.),
  p. 22.
                                                     Page 67, £ 5r.
      6. Filio= enfants,
                    s    non fils. Philométor ne laissa pas plusieurs
  fils, mais un seul, Philopator Néos; un fils aîné Œupator) était
  mort avant son père. Mais il y avait aussi une fille, Cléopätre IT,
  que Physcon épousa peu après.
                                                          Page 73, 8 86.
      t (suite) L’asserlion relative à la vipère est isolée, mais ne doit
  sans doute pas être mise en doute. Spiegelberg (Sit:ungsb. Bayr. |
  Ak. Wissenschaflen, 1925, 2, p. 2) s'est appuyé sur le texto de
 Josèphe pour conjecturer que Clcopaire à voulu mourir de la morsure
© d’unc vipère pour s'assurer Ja divinisalion.
                                                   Page 76, II, $& ro8.
   * 8. Ges quatre tribus représentent les quatre groupes saccrdotaux
  primitifs revenus avec Zorobabel : Yedaÿa, [Immer, l’achkhour,
  Kharim. Noire passage est lo seul qui atteste encore l'existence de
  cetle division à la fin do l'époque du second Temple, où d'ordinaire
- (par ex., Vita, e. T) l’on compte 24 classes de prètres (6 par groupe,
  Talmud de Jérusalem, Taenit, 68 a). Lo chiffre de 5000 prètres
  par groupe est sans doulc exagéré, même en y comprenant les lévites.
                                                    _ Page g2, $ 190.
    1. L'idée que Dieu est le commencément et la fin de tout peut
 s'appuyer sur divers textes bibliques, mais non pas celle qu'il en est
 aussi le milieu. Selon les rabbins (p. ex. Jer., Sanhédrin, 18 a) si lo
 mot vérilé (NN) est le sceau de Dieu, c’est parce qu’il se compose
 de la première, de la dernière lettre et de la letire médiane de
 l'alphabet; maïs ? n’est pas au milieu de l'alphabet hébreu. J'ai
 soupçonné ces trois lettres de représenter les initiales (transcerites en
  118                                  APPENDICE
  hébreu) des mots grecs à»yh, uésov, t£os: ce jeu d'esprit mystique
  serait alors d’origine ‘aloxandrine; cependant le fav n’est presque
  jamais transcrit par un +.
                                                                 Page 95, $ 205-208.
     2. On ne trouve pas de prescriptions à ce sujet dans la Loi, mais                        .
  bien dans le Talmud (Mocd HKatan, 27 a; jer. Schekalim, 17).
     3. Rien de tel dans l’Ecriture mais cf, Talmud, Berakhot, 18 a;
  Ecclésiastique, vu, 34.
        4. Nombres, xix, 11 suiv. ; Lév., xx, 13 xx, 4.
        5. L'interpolateur cherche un motif rationnel pour                       d’antiques
 usages fondés sur des croyances évanouics.
    6. Dans le Décalogue (Ezxod., xx, 12 — Deut., Y, 16), immédia-
 tement après les articles relatifs à la divinité vient celui qui prescrit
 d’honorer ses parents.
    7.    Deut.,   xx1,     18 suiv.   Mais   il   faut   plus    qu'un       « manque   de
 reconnaissance » pour être lapidé.
    8. Lév., x1x, 32.                              |
    9+ Daniel, vis, 9 (Dieu est appelé l'Ancien des jours). Josèphe
 interprète peut-être aussi à sa façon Lévit., x1x, 32: Tu to lèveras
 devant la vicillesse… crains l'Eternel, ton Dieu.
‘ro, Doctrine cssénienne (Bell. jud., 1, 8, 5), inconnue au Penta-
 teuque.
    tr. Plusicurs proverbes prohibont l’indiscrétion C1, 133 xx, 19;
xxv,g), mais il n’y est pas question de livrer les secrets de ses
anciens amis.
    13. Éxod., xx, 8; Deut., xv1, 193 xxvu, 25. Nulle part cepen-
dant n'apparait la peine de mort.
   13. Co n’est, dans la Bible, qu’un précepite moral: Deut.,
XV, 7 suiv.
   14. Quoique confirméo par le & 216 cetlc prescription est bien
singulière. En lisant 6 xaénzev (sans x) on aurait un parallèle
dans Lévilique, v, 21 (dénégation du dépôt).                       -
   15. Exod., xx, 15; xxnt, 1 suiv. ; Lév., xix, 113 Deul., v, 17.
   16. Ærod., xx11, 25; Lév., xxv, 36-7 ; Deut., xxur, 7.
                                                             Page 96, $ 211-213.
   4. On a voulu voir Rà un développement du verset Deut., xx1, 23
qui prescrit d'enterrer le pendu (parce qu'il souille ceux qui le
voient). On se rappellera aussi Tobit, 1, 16 suiv.
   5. Pas de texte,                    |
   6.    Deut., xx,   19.                                                 .
  7- Ricn de parcil dans la Loi.
                               APPENDICE                          119
   8. Deut., xx1, 10 suiv.
   9. Défense de faire travailler le bœuf et l’âne pendant le sabbat,
Deut., v, 14, etc.
  10.   On cherche vainement cette prescription   dans le Pentateuque
(mais cf, Baba Mezia, 85 a).
  re.   Lév., xx,   283;   Deul., xxur, 6.
  12. Pas de texte.
                INDEX              DES                NOMS            PROPRES
                                                      À
Aovan,     grand-prêtre et juge                            ALEXANDRIE,ALEXANDRINS, Prise
   tyrien, Î 155.                                            d'Alexandrie       par Augusle,    II
ABDASTRATOS, roi de Tyr, L 122.                              Go. Distribution de blé de
Aspée, Tyrien, père de Chelbès,                              Germanicus, II 63. Adminis-
  l'157.      .                                              tration du blé retirée aux
AsDéLiue, Tyrien, père de Gé-                                Alexandrins, IL 64. Juifsà A,
  rastrate, 1 157.                                           IL 6, 33-38, 44, 49-64, 72,
Aspésox, Tyrien, 1 115, 120.                                 78; antagonismo des Juifs ct
Amiga, roi de Tyr,I 113, 117.                                des Alexandrins, IL 65, 67.
AcousiLaos D'Arcos, écrivain.                                Grecs, Macédoniens, ct Egyp-
  Historien relativement récent                              tiens à A., IT 68-50. Apion
  113;          contredit Hésiode, 1 16.                     acquiert le droit de cité à À.,
Aecyrros, autre nom de Séthôs,                               IL 32, 41,   prétend    honorer la
  L102, 231.                                                 ville, 11 135-136. Cléopatre,
AGATHARCHIDE, historien, L 205,                              reine d’A., II 56. Usurpation
      212. Cité, E 206-211.                                  du droit de cité alexandrin,
Acnippa (Il), roi           juif, Achète                     IL 57.
   un exemplaire           de la Guerre,                  Anixopnis,      roi    d'Egypte,   suc-
     Sr.                                                     cesseur d’Tébron, Ï 95.
AxexcnérEs (T),            roi     d'Egypte,              AuÉxoruis, roi d'Egypte, suc-
  I                                                         cesseur de Touthmôsis, I 96.
Axesonénts GT),            roi d'Egypte,                  AMésoruis, roi d'Egypte, suc-
  I       97.                                               cesseur d’Armessès Miamoun,
Axes dnénis,         reine d'Egypte,              I          I 98.
   6.                                                     AMÉKNoPuISs,    roi   d'Egypte,
Abkanor. Epoque d’A., I r83-                                 contemporain de l'Exode des
  185 ; successeurs              d'A.,   I   4,             Impurs, 1 230, 232, 240, 243,
  213, II 39. Juifs dans l’armée                            247, 251, 254, 263, 266, 274,
  d'A.,         [200; A.    dispense les                    270, 288, 289, agr, 292, 297,
 Juifs de travailler au Temple                              300.
 do Bel, I 192; établit les Juifs                         AMÉSOPmS     FILS       Dr Vlaaris,
 à Alexandrie, IE 36, 42, 7;                                devin égyptien,       1 232, 236,
 ses sentiments à Jeur égard,                               243, 299.
 IL 44; lettre d'A. favorables                            Asiessis, reine d'Egypte, I g5.
 aux Juifs, I[ 37, G2.                                    Asuox,      dieu égyptien.     Oracle
   122                      INDEX        DES      NOMS     PROPRES
     du Temple d'Ammon, I 306,                         148, 236, 255, 258, 262, 270,
     312.                                              299. :
  Axacuansis, sage scythe. Tué                      Aporuis, roi pasteur, Î 80.
     par ses compatriotes, II 260.                  Araëes identifiés aux Hycsôs,
  Axaxacone,      philosophe.  Pro-                   I 83.
    fesse sur Dieu la même doc-                     ARaBIr conquise par Naboco-
     trine que Moïse, Il 168 ;                           drosor, I 133;               pays proche
    poursuivi pour athéisme, Il                        du Sinaï, IT 25.
    265.                                            ArRcapiexs, peuple                  du     Pélo-
  Axcréas, garde du corps de                             ponnèse, I 22.
    Ptolémée I]. Dirige la traduc-                  AncueLaüs (Julius), beau-frère
     tion des Septante, II 46.                        d’Agrippa   II   Achète    un
  AXKAS,       roi     pasteur      d'Egypte,         exemplaire dela Guerre, I 5r.
    I 8o.                                           Arcos,      ville         du     Péloponnèse.
  ANTIGONE,          père   de Démétrios              Danaos à A., I 103-104, II 46.
     Poliorcète, I 185 ; ami d’Elié-                  Historiens d’A., I 17.
     ronyme, J 213.                                AnisTÉe, garde du corps de
  ANriocug, ville de Syrie, Axrro-                    Ptolémée IL. Dirige la traduc-
     CHIENS.         Stralonice    à   A.,           tion des Septante, IT 46.
     206, 207.    Les Juifs d'A.                   ARisTOPHANE, écrivain, I 216.
     reçoivent le droit de cité,                   Axisrote, philosophe. Raconte
        39.                                          sa rencontre avec un Juif,I
  AxrTiocnos, historien de Syra-                      176-182.
    cuse, I 17.                                    ARMËxIE, pays d'Asie. L'arche
 Axriocuos Epipnaxe,               roi séleu-        de Noé en À., I 130.
   cide. Conquiert la              Judée, 1        AnMEssës Mramoux, roi d’É-
   33; légendes sur sa              visite au              te, I        97.
   Temple, IL 80, 83,                84, go,       ArikoË, Peur de Cléopatre.
   91» 97» 120.                               |      Meurtre d'A., Il 57.
 [Anriocuos] le Pieux, roi séleu-                  AnTaxerxÈs (—Assuérus), roi
   cide. Occupe le Temple                    de       de Perse,1 40, 41.
   Jérusalem, II 82,                               Asie. Conquérants de l’Asio, I
 ANToixe       séduit par          Cléopatre          64, go, 145, 150; II 128,
   ‘se révolle  contre    Octave,                    133 ; changements poliliques
    II 58.                                           en À., 11 228, Aristoleen A.,
 Apacnxas, roi pasteur, I 80.                        J18r.
 APiox,        écrivain       antisémite.          AsPHaLTITE       (LAC), Î 54.
   Egyptien de race, né dans                       Assis, roi pasteur, I 81.
   l’Oasis d'Egypte, IL 29, 4r,                    Assyriexs. Leur puissance                     à
   137-138 ; acquiert le droit de                    l'époque      des Hycsôs,               I 77,
   cité   à Alexandrie,           II 32-41;           o; soumis par Séthôs, I gg.
   auteur d’une Histoire d'Egypte,                    émiramis, reine assyricnne,
   IT 10;   sa mort, II 143.            Cité        I 142.
    ct réfuté, IL 2-144, 148, 295.                AsTanrTÉ, déesse tyrienne, I 118,
 Arts (bœuf), 1 246, 263.                            123.
 Aporrcpore, chronographe, II                     AsrTuanyMos, roi tyrien, I 123.
    84.                                           ATBÈNES, ATHÉNIENXS. Les lois
AroLiox, dieu grec, IL 84;                           de Dracon ssntles plus anciens
   dieu de Dora, If 112, 117.                      + décuments publics d'Athènes,
‘ArocLoxios      Mocox,    écrivain                 21; À. calomniée par Théo-
  antisémite,         II 16, 99,        145,        pompe,      F 211.             Calamités qui
                                   INDEX       DES NOMS             PROPRES                         123
        ont éprouvé les Athéniens, II                           Grecs l'écriture phénicienne,
         130-131. Leur système d'édu-                          I 10.
        cation, IL 192 ; ils répriment                      Gazaxor, désignation des gym-
      ® l'impiété, IE 262-269. Atthi-                          nosophistes de l'Inde, I 170.
         dographes, I 17.                                   Cazrras, historien, I 17.
      Avaris, ville d'Egypte, I 58,                         Cazuinox De CROTONE, ami de
        86, 237, 242, 243, 260-262,                            Pythagore, I 164.
        296.                                                CanantE, région de l'Asie,
                                                               1 153.
                                                            Caruez (Moxr), Il 116.
                              B                             Cartuace. Date de la fonda-
                                                              tion do la ville, 1 108, 131,
     BaaL, roi de Tyr, I 156.                                  126; II 57, 18.
     Basvioxe, Basxcoxe, Bazy-                              Castor, chronographe, I 184;
       LoNiExs. B. fondée par Semi-                           I 84.
       ramis,        1142;        B.    sous Nabo-         César, II 37, 58, 61.
       palassar et Nabocodrosor, [131-                     Crsar, César Aucusre, cmpc-
       141, 143, 156, sous les succes-                       reur, IE Go, 6r.
       seurs de Nabocodrosor jusqu'à                       GQuarrËMoN,    écrivain  antisé-
       Cyrus,        1   146-153.         Morbal      à      mite, I 288, 293, 294, 2197,
       B., 1158; Seleucos LI à B.,                           299, 800 ; IL 1. Cité, I 28
       I 206. Temple de Bel, 1 139,                          292.
       192. Juifs emmenés en capti-                        Cnazpée, Cuarnéexs, I 8, 14,
       vité à B. par les Perses, E                            28,    j1,   128,   129,    131,   133,
       194. Prètres juifs résidant à                          138, 160;I r.
       Babylone, I 33. Annales des                         GueLrës, juge de Tyr, 1 157.
*       Babjloniens, I 28.                                 CuorriLos, poète, Lr72, 195.
    Bazaron, roi de Tr, I 157.                               Cité et commenté,           [1974-5.
    :BaLÉ£azar, roi de Tyr, L'ra4.                          Cnypxe, conquise par Séthôs,
    Bazezonos, roi de Tyr, L 121.                         -      9.
    Baseku, Tyrien, père d'Ekui-                            CLAZzOMÈNES, ville d'Asie-Mi-
      bal, I 157.                                            neure, II 265,
    Br, dicu babylonien,                     I 139,       CLÉaNxTuE. philosophe stoïcien,
       192.                                                 IL 135.
    Béxose,      historien babÿlonien,                    CLéarque, philosophe péripa-
      L'129,     130, 134, r42, 143,                        léticien, I 156, 182, 183. Cité
       145.    Cité,      1       135-141,     146-          Ligg-18r.
       153.                                               CLéorarre, femme de Ptolémée
    Bxôx, roi pasteur, I 80.                                Philométor IT. Soutenue par
    Boccnonis, roi d'Egypte, I 305,                         les Juifs, II 49-52.
       306, 307 ; II 16.                                  CLéoraTRE (La pEnxiène),               Ses
    Bonsirra, ville de                  Baby'onie,           crimes, II 53-61 ; hostile aux
      T'157, 152.                                            Juifs, II 56, 6o.
                                                          CoeLé-Syre, I 135, 159.
                                                          CoLques, peupled’Asie-Mineure,
                          G                                 Pratiquent la circoncision, 1
                                                             169, 150.
Caouos          De       Mirr,          historien,        Coxox, écrivain, I 216.
  I 13.                                                   Crassus (Licinius), vainqueur
Caosos,         Phénicien              légendaire.          des Juifs, JI 82.
     Passe pour avoir cnscigné aux
                                                          Crésus, roi de Lydie, II 13r.
  124                        INDEX         DES      NOMS         PROPRES
  Urérois.        Leur       système       d'édu-              251,     254-737,    288-292,     294-
    cation, {I 172.                                            301, 305-309, 312-318 ; II 6,
  Croïoxr, ville d'Italie, 1 164.                              16, 17, 28, 122, 289. Joseph
  Grrèxe, ville de Libye, I 51.                                en E, 1 92. Date de la
     Les Juifs à C., IL 44.                                    sortie d'E. (d'après l’époque
  Crus, roi de Perse. Son règne                                des Pasteurs),       I 103, 230-233
    marque la fin de Ja captivité                              (d'après la chronologie bi-
    de Babylone, 1 132, 145, 154 ;                             blique), II 19. Rois et reines
    ilest vainqueur de Nabonnèdo,                          d'E., [ 95, 77, 80, 8r, 85,
    Ï 152 ; contemporain d'Hirôm                           86, 88, 94-101, 231, 232 et
    de Tyr, 1 158, 159.                                    suiv., 305, 806 ; LI 37, 44-62,
                                                           132. Gouverneur d’E., I 98,
                                                           100. Nabocodrosor contre l'E,
                         D                                 1     182,     134,     135,   137.   L'E.
                                                           moins         fertile que      la Judée,
 Danaos (== Harmaïs), frère de                             1 278. L'Ossis             d'E., I 29.
   Séthès-Aegyptos, Î 102, 103,                            Le Sinaï situé            entre l'E. et
   231 ; IL 16.                                            l'Arabie, IL 25.           Région égÿp-
 Danivs (1), roi de Perse. Le                              tienne (= sans           doute Arab,
   Temple reconstruit sous son                             TU 137. Juifs            cn Egypte à
   règne, L 154.                       °               l'époque gréco-romaine, I 33,
 Davin, roi juif. Ses victoires.                       186-9, Il 44, 60-64.
   II 132.                                                Esprit séditicux des Egyp-
 Deuruts. Incendie du Temple,                          tiens, II 69; leurs vices, II 50;
   Il 151;          oracle      d'Apollon,             ignominie de leur race, II 29-
   IL 162.                                             8r. Ils sont exelus du droit de :
Désérrios (Il), roi de Macé-                           cité romaine, II 41,72; hostiles
  doine, I 206.                                        aux Juifs, [ 50, 213.5; II 31;
Déséimos Poioncère,     fils du                         leurs lois en désaccord avec
  roi Antigone. Vaincu à Gaza,                          celles du judaïsme, 1[ 99:
  I 184, 185.                                           connaissent la circoncision, 1
Déuérros De PuaLire, écri-                              169-750, E 142 ; réprouvent le
  vain,     |     218;       confident       de         sacrifice des animaux domes-
  Ptolémée Philadelphe, Il 46.                          tiques, I 138; leurs dissen-
Diacouas De Mécos, philosophe,                         sions religieuses, IL 65; leurs
  poursuivi pourimpiété, II 266.                       animaux sacrés, { 2139, 244,
Dios, historien, I 112, 116. Cité,                      246, 261, 263; IL 66, 8x,
   JT '113-115.                                        86, 121. Prètres ég. chargés
Dora, ville d’Idumée, IL 112,                          de la rédaction des annales,
  114,     t16.                                        1 28;      s’abstiennent de la
Dosrrnéos, général juif, II 49.                        viande de porc, Il 14r ; sont
Dracox, législateur, I 21.                             toujours circoncis, El 141;
                                                       leur sagesse et leur piété, I}
                                                       14o;           prètres lépreux, I 235
                     E                                et suiv., 279" chef des pré-
                                                      tres, Ï ror. — Les Juifs ne
Ecvrre,         EcyrrTiexs.       Pasteurs            sont pas de race égyptienne,
  (Hycsès) en Egypte, I 75-92,                        L252-253, 258-186, JI 280.
  94,     103, 104, 223, 228, 232,                    — Apion était Egyptien, Il
  252, 278 ; Lo, 16. Lépreux                          29, 4t, 137-138. — Vicillards
  et Solymites en E., 1 229-                          ég. invoqués comme témoins
me de er
                                     INDEX DES NOMS               PROPRES                                  125
               par Apion, IL 10. — Les Eg.
               connus très anciennement des                                           G
pen
               Grecs, 1 Gr-3; maitres des
               sages grecs, 1 14; leurs annales           Gauinéz, région palestinienne.
 a TE
               très anciennes, 1 8; confiées                 Kh3bôlon en G., 1 rr0.
               aux prètres, [ 28. Ecrits ég.,             Garriéexs.            Josiphe        général des
                33, 92, 104-105, 226, 228,                      G., 148
 Res
                287 ; IL 1.— Histoire d'Egypte            GauLois mal connus des Grecs,
               de Manéthon, I 73, 91, 228;                  167.
               de Chacrémon, 1288, d’Apion,               Gaza ville de Palestine. Vic-
               IL r0.— Mots égyptiens, [ 83,                toire de Ptolémée 1 à G., I
               286; IT 21, 27.                              184-186. G. voisine de l'Idu-
            Ekxipar, juge tyrien, I 157.                     mée, IT 116,
            ELéexs, peuple de Péloponnèse.                GERASTRATE,            juge de Tyr, L 1537.
              Autorisent les rapports entre               Gerwaxicus,            neveu         de   Tibère.
               mâles, IT 273.                               G. ct les Juifs d'Alexandrio,
            ÉParuroDire,       protecteur   de              IL 63.            -
              Josèphe qui lui dédie le                    Grècr, Grecs. Raisons du si-
               Contre-Apion, I 13 Ii ;                      lence des anciens G. sur les
               296.                                         Juifs, I 5, 61. La civilisation
            Erngse,     ville d’Asic-Mincure,               et la liltérature des G. sont
              Juifs d'E., II 39. — Temple                   récentes, I 6-13; leurs sages
              d'Ephèse, II 13r.                             sont tributaires de l'Egypte ct
            EPuorr,     historien.    A    critiqué         de      Ja   Chaïldée,.I-14.             Bérose
              Hellanicos, est criliqué par                  fait connaitre aux G. la litté-
             Timée, [ 16; s’est mépris au                   rature     chaldéenne, 1 129.
             sujet des Ibères, I 67.                        Incertitude          des      connaissances
           Envrurée (Mer). Mosollamos                       historiques des G., I 15-22;
             participe à une expédition vers              ‘ leur médiocre souci de la vé-
              la Mer E., I 1o1.                       -     rilé, L'a3-27, 45, 68. Les G.
           Erniom, pays d'Afrique. Amé-                    en       relation      avec      Îles    Phéni-
             nopbis en É., [ 246, 448, 251,                ciens, [ 28; ils ont connu
              261, 263, 266, 23, 292, 297:                 tardivement les Romains, les
             300.                   .                      Gaulois et les Ibères, I 66-6;
           Ermopiexs, peuple voisin de                     G. qui out connu les Juifs, I
             l'Egypte. Pratiquent la cir-                   161-218. Les sages G. admi-
             concision, I 169, rro.                        rent les Juifs, s’inspirent des
           Errusques,        peuple       d'Italie.        enseignements de Moïse, I
               Recçoivent Le nom de Romains,                179, ÎT 168. G. comparés aux
               Il 4o.                                      Juifs, 1 44. Statues ct por-
           Eurozéuos, historien, [ 218.                    traits        chez    Les       G.,      IT   5h.
           Europe, I 66; II 128.                           G.       auteurs      de       légendes       ca-
           Euryeuore, quartier de Tyr,                     lomnicuses, Il 89. G. destiné
              I 118.                                       au sacrifice rituel, I 93-110.
           Evencère, v. Proutuée (HD).                     Prétendu serment de haine
           EvuéuÈre, philosophe, L'216.                    contre les G., 1195, r21-123.
           Eviiwananoucu, roi babylonien,                  Critique de la religion g., IL
              L 146.                                       239-254.             Exclusivisme              de
           Ezécnras,' grand-prètre       juif              certains G., II 259. Immora-
             contemporain de Ptolémée [,                   lité de certaines lois g., H:
             I r87.                                        279. Législateurs ot sages
                                                                                          18
   126                    INDEX       DES    NOMS     PROPRES
      admirés par les G., Il 154,               Hésione, poète, I 16.
      161, 225, 269. Guerres mé-                Hiénoxrur, historien       des   suc-
     diques, [ 13, 18, 6%, 1792,                  cesseurs d'Alexandre, 1 213.
     IT 250. Les Athéniens et les                 N'a pas menlionné les Juifs,
     Lacédémoniens sont les p'us                  Jar.
     braves et les plus pieux des              HuosoL sta (= Jérasalem),
     G., IL, 130. Presque tous les                     11,
     G. suivent la pralique athé-              IRÉROSOLTMITES, 1 264, 296,
    nienne en matière de lois, IL                   11.
     132. Aristoie rencontre un                HiérosyLa (=Jérusalem), 1311.
    Juif, grec de langue et d'âme,             Hinôu, roi de Tyr, contemporain
    L 180. G. d'Alexandrie, II Go-                  de Salomon, [ 109-115, rt7-
    70. Mots grecs, I 319, IL 154.                121, 126; Il 18-19.
    — T4, 6g, 201 ; IL 227, 222.               Hirès, roi de Tyr, contempo-
                                                 rain de Cyrus, Ï 158, 159.
                                               Homère. Comment ses poèmes
                   H                             ont été transmis, L 12. Sa pa-
                                                  trio douteuse,    IL 14. Ne
 Hausaïs, roi d'Egypte, E 97.                    connait pas le mot loi, [I 155.
 Hanuaïs (— Danaos), frère de                    Exclu de la république de
   Séthès, Ï g8, 100-102. V. aussi                Platon, IT 256.
   Jenvatos.                                   Hyesôs, nom égyptien des Pas-
 Hésraïque (langue), 1 167. .                    leurs, I 82.
 Hésrox, roi d'Égypte, 1 9.                    Hyrérocmor, interlocuteur
 HécatTie     pD'Appire,        écrivain.        d'Aristole, Î 157, 138.
   Son époque, son livre sur les
   Juifs, Î 183; cité etcommenté,
   L184-214 ; II 43.
Héuopous,     ville   d'Egypte.
   Patrio d'Osarseph-Moïse, I
   238, 250, 261, 265, 279;                   Istxes,    peuple    lardivement
  Il 10.                                         connu des Grecs, 1 63.
HerLaxicos, historien, I 16.                  Iutrie.   Conquise   par   iléraclès,
Hénracrès,      héros      grec.       Ses      LETTE
  exploits, I 144.— Dieu tyrien,              Ibutér, pays voisin de la Judée,
   L'118-119.                                   Iouuéexs,    Il 112-116.
Ienstaios,    variante         du     nom      IDE, pays d'Asie. Nom des phi-
  d'Iarmaïs-Danaos,        I 231.                 losophes dans l'E, 1 170.
Hensivpe, écrivain, L 163.                    loxi#,      pays    d'Asie-Mineure.
HermocÈxe, écrivain, 1 216,                       Juifs d’E., IL 39.
Hénobs, prince juif. Achète un                IRÈNE,      favorite de Ptolémée :
  exemplaire de Ja Guerre, I 51,                  Physcon, 11 55.
Hénonote     p'Ilaricarxasse, his-            Isis, décsse égyptienne, I 289,
  torien. À élé critiqué par de                  294, 298.
  nombreux     auteurs,    L    16,    en    linaque, favorite de Ptolémée
 particulier par Manéthôs, !                     Physcon, IL 55.
 73; ne connait pas lome,                    IrnogaL, roi de Tyr, successeur
 1 66; connait les Juifs, |                     de Phellès, I 123.
  168-151 ; mentionne la cir-                [ruosar, roi de Tyr, contempo-
 concision    des Egyptiens,           IL       rain de Nabuchodonosor, I
 142.                                          -156.
                                     INDEX      DES      NOMS        PROPRES                          127
ca
                                                                 125-143, 149-150, 165, rgo-
                                J                               217, 271 ; leurs livres saints,
                                                                1 38-41, 54, 128, 154, 160.
                                                                Grands-prètres, I 28, 36, 185,
        Jénusares,         capitale de la Judée.                 193-194; prêtres, [ 30-35,
+ en
           Description, I 196-199. Fon-                         H     185-188,     193-194;
           dation, [ 90, 94, 228, 230.                                                                pro-
                                                             phètes, 1 28, 37; sacrifices,
           S'allie aux Impurs d'Egypte,                      IU 196, 198; sacrifice pour
           Ea4r,        262,         250-255. si.            l'Empereur, IL 57. Coutumes
          dence de Salomon, I 114, 120.                     et idées juives adoptées par les
          Temple, I 108, 120, 132, 145,                         peuples    étrangers,        II    282-5,
           154,     160,       198-199,      228; II            293. Emprunts des philosophes
           12,    19,      79-84,      90-93,     102-          au    judaïsme,         v.   aux     mois
           109, 114, 119. J. prise par                          Axaxacone,    PLarox, Pon-
          Pioléméc [, I 209-10 ; visitée                        TIQUE, l’yrnacone. J. hors de
          par Ptolémée III, IL 493 assié-                       Judée,    v. aux    mots ALExaN-
          géc par Titus, I 48,             j. centre            DRE, ANTIOCHE, BARYLONE,
          des registres de famille saccr-                       Ecyete, Evnèse, [oxie, Pné-
          dotaux,       133.        V, aussi Hifro-             NIGiE. Auteurs mentionnés ou
          SOLYMA,     Hiérosousmres,                            cités comme ayant parlé des
          Huénosrza, Souysires,                                 Juifs, v. aux mots Acarnan-
       Josern,    patriarche   hébreu.                          CHIDE, ApPiIOx, AroLLoDoRE,
         Séjourne en Egypte, I 92 ;                             APoLLoxiIos MoLox, Anisto-
         son prétendu nom égyptien,                             PHANE,   ARISTOTE, Bénosr,
          T290; son époque, I 299.                              Castor, Gnarrésox, Cnor-
       JosiPur, historien juif. Autcur                          RILOS,   Créarqur,
         des Antiquités Judaïques, 1 1-2,                                           Coxox,
                                                                Désérrios          pe        PuarÈre,
         54, 127; IL 135, 287, et de la                         Dios, Evuéutur, Evroréuos,
me
         Guerre de Judée, 1 47, ha-5r.                          Hécarér, Henivre, Herso-
         Informations sur sa vie, Î 48.                         cèxr, Hénoporr, Lrsisaque,
         Apologie de ses écrits, 1 52-                          Maxéruès, Mécasruixr,
2
                                                                                                     Mi
         56.                                                NANDRF, Myxaséas, Nicouas,
       June, pays où sont élablis les                        Puicox,   Pairostrarr, Po-
         Juifs, L 150, 228, 310; I 21,                      LYBE, Posipoxios, Srranox,
         25. Superficie, I 195; Jéru.                       Tuéonorr, Tnéormire, Tisra-
         salem en J., I 199;                    règle       GÈNE,    Zoryniox.    Rapports
         observée en J., 1 32.                              des J. avec les rois, princes,
       Juirs. Antiquité du peuple juif,                     généraux étrangers,                   v. aux
          1, 3, 89, 93, 127: IE 288.                        mots    Axriocios,                    César,
          Les J. ignorés des Grecs                           Césan Avcusre, Ciéoratrr,
          anciens, Ï Go-68 ; leur anti-                      Crassts, Grrwaxtcus, Nano-
          quité altcstée par les Egyp-                       coprosor, Pourér, Prour-
         tiens, Babyloniens, Phéniciens,
                                                            MÉe, Seurvcos, Tirus, Vanus,
        50-104, 106-160. Grecs qui                          Vespasiex. Rois juifs traités
        les ont connus, L 161, 18.                          en amis et alliés par les Ro-
        Durée de leur histoire, I 1,                        mains, 11 125. J. hellénisé
        36, 39; 11 226. Apologic de                         rencontré par Aristote, I 176-
        leur piété et de leurs verlus,                       181; histoire do l'archer j
        TAs-3 ; IT 156-184, 220-237,                        Mosollamos, I 201-204. Mots
        299-261, 271-272, 277-278.                          de Ja langue des Juifs, I 167,
        Leur législalion, IT 25, 54,                        Ï 35.
  128                     INDEX DES NOMS            PROPRES
                                                  [°53. Cité comme lémoin de
                      K                           l'ancienneté des Juifs (= Pas-
                                                  leurs) en Egypte, I 54-92,
  Kua5oLrôx, territoire de Galilée,
                                                  228, 285 ; IL 16. Sa liste des
    lr10.                                         Pharaons intermédiaire entre
                                                  l'époque des Pasteurs et Amé-
                                                  nophis, I 93-105. Fable des
                      L                           Impurs citée et réfutée, [ 105,
                                                  229-287; Il 10. M. ct Chac-
  Lasonosoanvocu, roi de Baby-                    rémon s'accordent sur le nom
    lonc, I 148.                                  d'Aménophis,    1 288 ; se
  LAcéDÉMoxE, ville du Pélopon-                   contredisent par ailleurs, |
    nèse, I 227.                                  294-300.
  Lacépfuoxiexs. Les plus pieux            Mèpes, peuple d'Asie, I 64, 99-
    des Grecs, Il 130. Leur sys-           MÉcasruëxe, écrivain, I 144.
     tème d'éducation,     II 172.         Meurms, ville d'Egypte, L 37,
     Moins dignes d’admiration que           246.
    les Juifs, IL 226-231. Leur            Méxaxpre p'Epnèsr, écrivain,
    misoxénie, II 259-262; leur
                                             TL 116 ; cité I r17-120.
    mépris du mariage, IL 253.             Mépurès, roi d'Egypte, I 95.
 Lacos, père de Piolémée I,                MernaL, roi de Tyr, I 158.
    1 183, 185, 110; II 37; 44.            Meruousasrratos, roi de Tr,
 Leasiraros, roi de Tyr, [ 122.              l'r22.
 Lisax (Moxr), fournit le bois             Merrëx, roi de Tyr, 1124, 125,
   pour les Temples, I 110, 113,           Miamoux, voir Anmrssis.
    118.                                   Mivos, législateur, IL 161.
 Lise, Afrique du Nord. Juifs              MispnnacmouTuèsts,       roi                  .
   en L., II 44. Carthage fondée             d'Egypte, père de Thoum-
   en L., 1125. Héraclès en L.,              mL         J k6Pss.               .
   T 144.                                  Misrunacmoutnôsis,                      roi
 Lrcuncus, législateur de Sparte,             d'Égypte, père de Touthmésis,
   1, 154, 225.                               95.
 LYsINAQUE, écrivain antisémite,           Mxaséas, écrivain, I 216; Il
   T 304, 312; IL 16, 20, 145,                112.
   236. Cité I 305-317,                    Moïse, législateur des Hébronx.
                                             Son époque, I 253, 299: IL
                                             154, 156 ; construitle premier
                  M                          tabernacle, EL 12 ; son œuvre,
                                             IT    155-161 ; ses Jois,        I 284 ;
Macäpoixe,        pays      d'Europe,        I 152, 218, 257; sa concep-
  1 206.                                     tion de Dicu, Il 165-218.
Macépoxiexs,          Asservissent          M. outcur         du Pentaleuque,
  Egypte,     IL 133;       les   M.   à    1 39, 130;       livres de ses suc-
  Alexandrie, Il 69-70 ; Jes Juifs          cesseurs, Î 4o. Histoire de M.
  d’Alexandric reçoivent le nom             d’après Manéthôs,         I 258-242,
  de A., IT 36.                             250,    261-9265,         279-286 ;
Macroxs,      peuple   d’Asic-Mi-           d'après      Chacrémon,      Î     290 ;
  neurc.    Pratiquent    la cir-           d'après      Lysimaque,          1 309,
  concision, I 150.                         IL 145 ; d'après Apion, IT 10-
Maxéruës, historien. À écrit en
                                            17, 25, 28.       M.   calomnié par
  grec une Hisloire d'Egypte,               Apollonios       Molon,   IL 145.
                             INDEX DES NOMS           PROPRES                                        139
  Moox. V. ArozLoxios Mozox.                         Syriens         de       P.     pratiquent la
  MosoiLasos, archer juif. Ancc-                    circoncision, IL 16Q, 171.
    dote sur M., [ 201-204.                   Panrnéxios,                     fleuve        d'Asic-Mi-
  Myrrvxos, juge de Tyr, L'153.                     ncure, À 150.
                                              Pasreurs,                        conquéranis            de
                                                    l'Egypte,             I 55-91,          94,     103,
                         N                          230, 241-243, 248, 251,                         266.
                                                V. aussi [rosôs.
 Nasocopnosur, roi de Babylone.               PéLuse, ville d'Egypte,                             I ro1,
   Ses cxpéditiôns, I 132-138;                  234, 297, 297, 3012.
    ses constructions,         { 139-141 :      ERSE,        pays   d'Asie, Perses,
   sa mort, I 146. V. aussi Nanu-                L13,        18, Lo, 64, 132, 150,
   CHODONOSOR.                                    198, 172, 194; [i 129, 133,
 NABONNÈDE, roi de Babylone,                     270.
   Lr49-153.                                  PeTEsepn, nom égyplien        de
 NaïoroLassar, roi de Babylone,                  Joseph, I 2go.
   L'uër, 135, 130.                           Pueiris, roi de Tyr, I 123.
 Nasocnonoxoson, roi de Baby-                 Puéxicire, pays de Syrie, Pné-
   lone. Détruit le Temple, I                    NIGIENS,   Phénicic  soumise
    154 ; assiège Tyr, 1156, 159.               par      Séthôs,              I 99;     par Naho-
   V. aussi NAsocuprosor.                           codrosor,             I        133-137,        143;
 NexiGuisar, roi de Babylone,                   Tyr en           Ph.,I[ 70;                  Dora en
   I 149.       -                               Ph.,      ÎT         110.          Juifs en        Ph.,
 Nicoras      ve    Damas,       écrivain,      L'194.         {istoire de Phénicie                  de
   IL 84.                                       Dios, I 112.-Les Ph. ensci-
Niz, fleuve d'Egypte, 1 235, 245.               gnent l'écriture aux Grecs,
Nixos,     prètresso  athénienne,               L10; leurs navigations, I 63;
   11 267.                                      ils pratiquent la circoncision,
Noë, patriarche hébreu, L 130,                  J     150;           fondent            Carthage,
   131.                           |             Il 17. Témoignage des Ph. en
                                                faveur         des        Juifs,       Ï 50,      125;
                                                x; leurs archives ct annales,
                     0                         1 8, 28, 106, 143, 155.
                                             Puérécype DE Sixos, philo-
Oasis D'EcxrTr, patric d'Apion,                sophe, I 14.
   IHag     -  .                             Parisros, historien, I 15.
OLyuptex, v. Zeus.                           Piiox L'Axcrex, écrivain, 1218.
Oxras, général juif, IL 40-53.               Puitosruare, écrivain, L 144.
On, roi d'Egyple, I 96, 232.                 Purirosaurès, hiérogrammate,
Osarseru,          nom
                                               L'289, 295.
                             égypüen   de
   Moïse, 1 238, 250, 265, 286.              PisisTRATE,     tyran   d'Athènes,
Osrnis, dieu égyptien. Adoré à                  Tor.
   Héliopolis, L 250, 265.                   PLarox, philosophe. Professe la
                                             . même      conceplion de Dicu
                                                que Moïse, Il 168; s'inspire
                    P                           des lois dé Moïse, 11 257 ; ses
                                               ‘lois plus faciles que celles des
                                               Juifs,     I[ 224;                  tantôt     admiré |
Paaers,     père   du devin Améno-             tantôt bafoné ou critiqué, II
  phis, 1232, 243.                             2238, 225 ; exclut les poètes de
PALESTINE, pays de Syrie. Les                  sa République, IT 156,
  130                 INDEX       DES     NOMS      PROPRES
  PoLyse DE Mécarorouis, écri-
    vain, Il 84.                                                       R
  PoryeraTe, écrivain hostile à
    Lacédémone,     I 84.                    Raurssis,   roi d'Egypte, fils
 Poupée, général romain, En-                   d'Harmais, I 93.
   vahit la Judée, 1 34; occupe              Rauessks, surnom de Séthôs,
   le Temple, Il 82; met fin à                   roi     d'Égypte,           L98.         V.      aussi
   l'indépendance du peuple juif,              Arcyrros ct Sérnôs.
   H 133.                                    Rauessès,   fils d’Aménophis,
 Poxr-Euxix, mer       voisine    de la        I 289, 292, 800, 301. Sur-
   Scythie, 1 64.                             nommé          Séthôs, I 245,
 Porrique, désignation de l'école           Raursis,         roi d'Egypte,                     fils    de
   stoïcienne. Les philosophes du             Séthôs, I 247, 245.          |
    P. professent la même conecp-           Ruaruoris, roi d'Egypte, I 96.
   tion de Dieu que Moïse, I                Rouaixs,        Roue. Josèphe                      donne
    168.                                         sa Guerre à beaucoup de Ro-
 Posinoxios,     terivain. Source                mains, { 50-51. Les À. main-
   d'Apion, Il 79.                               tiennent Iles privilèges des
 PRoTAGORAS, philosophe, IT 166.                 Juifs    d'Alexandrie,               I     72.       Ils
 Procésée (1) rirs vr Lacos, roi              traitent les rois juifs en amis
    d'Egypte. Assiège ct prend                et alliés, II 134. Ils refusent
   Jérusalem, I 210; bienveillant             le droit de cité aux Egyp-
    aux Juifs, I 186;     IL 44;              tiens, Il 4r. Leur générosité,
   lettre de P. favorable aux                 IT 40, 53. Cléopatre hostile
   Juifs, IL 35; contemporain                 aux    R,, IL 55. Alexandrie
   d'Hécatée d’Abdère, 1 183 ;                asservic       aux       R.,      Il        195.        R.
   vainqueur à Gaza, I 184-185.               tardivement connus, I 66,
Prorénée (11) ParLaneLpue, roi
   d'Egypte.    Fait exécuter la
   traduction de Ja Bible, II                                      S
   45.
Procéuiée (II) Evrncirr, roi               Samixs, peuple d'Italie, 1] /o.
   d'Egypte. Sa visite à Jérn-             Sazrris, roi pasteur, I 55.
   salem, II 48.        -                  SALo“ox, roi juif. Ses rapporis
Proréuée (VE) Puinou£ron, roi                avec Hirôm de Tyr,L'rog-rrr,
  d'Egypte.    Soutenu      par    les        114-120. Construit le Temple,
  Juifs, IL 49-5r.                            T'108; II r2, 19. Roi conqué-
Proréwée (VIII) Puyscox, roi                 rant, Îl 132.
  d'Egypte. Gombattu par Onias,            Samar,      ville               de        Palestine.
  persécute les Juifs d'Aleran-               Donnéc aux Juifs par Alexan-
  drie, II 51-56.                             dre, 1143.
Procéuées, II 62. -                        Scyruss, peuple d'Europe, 164;
PrémaLtox, roi de Tyr, I 125.                 I 269.
Pyruaconr pe Sauos, philo-                 Séveucre, ville de Ssrie, I 207.
  sophe. S’est inspiré des insti-          Sheuaos (D), roi de Syrie,
  tutions juives, 1 162-165 ;                IL    39.
  professe la même conception              SéLrueos        (1),        roi de              Syrie,
  de Dicu que Moïse, LE 168 ;                 I 206.
  disciple des Egyptiens ct des            SÉMIRAMIS,         reine             assyrienne,
  Ghaldéens, L 14; sa palrie                 Liga.                         .
  incertaine, IL 14.                      Sésosruis, roi d'Egypie, II 132.
                               INDEX        DES    NOMS     PROPRES                            tt
  Séruès,      roi d'Egypte,            I 101,        Tuëses, ville de Béotic. Dif.
    102, 331. Surnommé   Ra-                             famée par l'auteur du Tripo-
    messès,  1 98. Voir aussi                            litique, L'aar.
   Arcypros.                                          Tnésaixs. Aulorisent les rap-
 Séruôs, surnom de Ramessès,
                                                         ports entre mäles, II 253.
    fils d'A ménophis,               245.             Tufovors, écrivain, 1 216.
 Séraroïre (xOME), district égyp-                     TuéormLe, écrivain, [ 216.
    tien, I 58.                                       Tuéopunaste, auteur des Lois,
 Stcie, ile de la Méditerranée,                         I 166,
     17,       :                                     Tnéorourr, écrivain, I 221,
 Sinaï (Mon), montagne située                        Tuenuonox, fleuve d’Asic-Mi-
    entre      l'Egypte         ct   l'Arabie,          neurc, Î 150.
    1 25.                                            Tueruus, ambassadeur romain,
 Socrate,       philosophe.            Célébré          11 5o.
   par Apion, II 135;                  accusa-       Tuousudsrs, roi d'Egypte, 188.
   ons portées contre                  lui, II       Tunaces,        peuple   ‘d'Europe.
    263-204.
                                                          Connus      des       Grecs   anciens,
 Sozor, législateur, 11 154.
 SOLYMIEXS (Moxrs), I 173-174.                         164%; emprunts de Pythagore
                                                       aux Th., 1 165.
 Sozvuires,      [ 248.
                                                     Tuverniwe, historien, 1 18,
 Srante,     [l225.        V. aussi Lacé.
   DÉMOXE,       °                                   TiacÈxe, écrivain, Il 84.
 STrasox De Carrapocr, écri-
                                                     Tinée, écrivain, L 16, 17, 22r.
   vain, I 84. :                                     Tisituex,    nom    égyptien   de
 Srraronice, fille d'Antiochos I,
                                                        Moïse, I 290.
   I 206-8.                                          Tirus, empereur romain. Ses
 SYRIE, pays         d'Asie.     Pasteurs ct            relations avec Josèphe, I 48,
   Juifs    en S, I 89, 179, 251,
   266,
                                                       50-51; T. au Temple de Jé-
            256, 237, 292, 300;                        rusalem, II 82.
   133.     S. conquise par Nabo-                   Tourumèsis, roi d'Egypte, I 96.
   codrosor, I 133, 143 ; par                       Tourimaïos, roi d'Egypte, 155.
   Ptolémée I, 1 186: par Pto-                      Trote, ville d'Asie-Mineure, I
   lémée III, IL 48.            S. après      Ja       11,12, 104.
   mort d'Alexandre, I 194. Stra-                   Trruox,        dieu égyptien, I 238.
   fonice en S., 1206. Iliéro-                      Tye, ville de Phénicie, Trriexs.
   nyme gouverneur de S., I 213.                       Rois et juges de T., I 109-
  Lacs de $., l'154.
                                                      * 126, 156-160. T, assiégée par
Syriexs. S. de Palestine, I 169,                       Nabocodrosor,   1 144,                156.
   1713 S. du Thermodon ct du                          Tyriens hostiles aux                Juifs,
  Parthénios, IL 150. S. faits                         150. Fondent Carthage, 1 108.
  prisonniers par Nabocodrosor,                        Leurs annales, I 107. Lois
  L 137.                                               tyriennes, [ 167. Dicux ty-
                                                      riens, v. Astarté, Iénacrès,
                       T                              Zeus. V. aussi Eunycuonr.
Teruuèsis, roi d'Egypte, 1 94,
  231,241; IL 16.
TnaLës, philosophe, I 14.
                                                                            U
Tuésaïoe,      région de l'Egypte,                  Urique (?), ville            vaincue     par
  185.                                                Iirôm, L 119.
                                                                                                         mi
  132                       INDEX     DES      NOMS           pryrues                                   /5
                                                                               Z
                        V
                                                           Zasinos, Iduméen de Dora, II
  Varus    (Quixricius),             gouver-                  FI9-114. 7         -
    verneur de Syrie, [ 34.
                                                           Zazeucos pe Locurs, législa-
                                                       _     tour, IT 154.
  VEsPasiEN,   empereur romain.
                                                           Zëxsox,   philosophe        stoïcien,   IT
    Ses relations           avec    Josèphe,
                                                              135
    [48, 5o-br.                                            Zeus, divinité hellénique. Au-
                                                             rait inspiré certains Jéyisla-
                                                             teurs, IT 162. Serment par
                    x                                        2.,,1 155; IL 263. — Dieu
                    ‘                                        tyrien, I 118. Z. olympien à
                                                             Lyr, Lrr3.
  Xenxks, roi de Perse,             4o, 172.               Zopykiox, écrivain, [ 210.
           nr   rhenmas-s
                VERIFICAT
                  1987    |
                     IBLIOTECA
                    CENTRALA                       à
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          VRJVERSITE 84" CAROL
                 BUCURESTI
    CHARTRES,      —        IMPRIMERIE      DURAND,           RUE    FULBERT       (3-1930).
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