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Contre Apion Josephus Flavius Paris 1930

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FLAVIUS JOSÈPE

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CONTRE APION
FLAVIUS JOSÈPHE
CONTRE APION
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118524
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. Imprimé sür papier pur alfa


des Papeteries Prioux.
Il a été en outre tiré de cet ouvrage :
200 exemplaires sur papier pur fil Lafuma
numérotés à la presse de 1 à4 200.
ro AR8233 CS E
COLLECTION DES UNIVERSITÉS De FRANCE
publiée sous le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ

FLAVIUS JOSÈPHE
CONTRE APION
TEXTE ÉTABLI ET ANNOTÉ
PAR

. Tnéopore REINACH
Mermbre de l'Institut
Professeur au Collège de France

ET TRADUIT
Pan

Léox BLUM
Agrègé des lettres
Professeur au Lycée Janson-de-Sailly
53896

PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES »
95, BOULEVARD RASPAIL
-1930
Tous droits réservés.
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Conformément aux statuts de l'Association Guillaume
Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la
commission technique, qui a chargé M. A. Puech d'en
faire la revision et d'en surveiller la correction en colla-
boration avec MM. Th. Reinach et L. Blum.
La mort ayant surpris M. Th. Reinach alors qu'il
corrigeait les épreuves de ce livre, M. Isidore Lévy a bien
voulu revoir l'ensemble du volume et en compléter l'anno-
tation.

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INTRODUCTION

I
VIE ET OEUVRE DE JOSËPIIE

L'historien Flavius Josèphe, de son vrai nom Joseph


ben Mathias, naquit à Jérusalem en lan 37 à 38 après notre
ère, d’une famille sacerdotale apparentée par alliance aux
: Hasmonéens. Il acquit de bonne heure la connaissance des
lois juives, nécessaire à un futur prêtre, passa trois ans
dans le désert auprès de l’ascète Bannous et, revenu à
Jérusalem, adhéra à la secte des Pharisiens. Il entra
ensuite en fonction dans le sacerdoce du Temple et, en 64,
fut envoyé en mission à Rome pour obtenir la mise en
liberté de quelques prêtres traduits en justice par le pro-
curateur Félix ; il ÿ réussit par la faveur de l'impératrice
Poppée, à laquelle un mime juif l’avait présenté.
Quand Josèphe revint en Palestine, la grande révolte des
Juifs contre Rome allait éclater. Bon gré, mal gré, il dut :
ÿ jouer son rôle (66). Chargé par le Sanhédrin de pré-
parer la défense en Galilée, il y déploya quelques talents
d’organisateur; mais la tiédeur de son zèle provoqua la
méfiance des patriotes et, en particulier, les attaques réité-
rées de l’audacieux Jean de Gischala, qui faillit obtenir
sa révocation. Lors
au que,
‘printemps 67, Flavius Vespa-
sien envahit la Galilée, les milices juives campées à Garis
se débandèrent ; Josèphe, avec quelques débris de son
il INTRODUCTION

armée, s’enferma dans la forteresse de Jotapata où il sou-


tint, non sans habileté, un siège de 47 jours. Quand les
Romains ‘s’emparèrent de la place il se réfugia avec
ho compagnons dans une citerne ; là, ils décidèrent de se
donner mutuellement la mort, dans un ordre déterminé
par le sort. Josèphe truqua le tirage de manière à survi-
vre le dernier avec un camarade ; tous deux se rendirent
alors à l'ennemi. Josèphe, mené devant le général romain,
se posa en prophète et lui vaticina l'empire. En consé-
quence, Vespasien le traita avec bienveillance, et, proclamé
empereur en 69, lui rendit la liberté: il devint ainsi un
affranchi romain et prit le nom gentilice de son patron,
Flavius. Josèphe accompagna Vespasien à Alexandrie,
puis fut attaché à l’Etat-major de Titus pendant le siège
de Jérusalem où était enfermée sa famille ; il rendit au
général romain des services signalés de négociateur et
d’informateur, parfois au péril de sa vie. La ville prise
(août 70), Titus lui accorda diverses grâces : la liberté de
scn frère, un exemplaire des livres saints, un domaine
dans la plaine, en remplacement de sa terre de banlieue.
distribuée aux légionnaires.
‘Josèphe revint avec Titus à Rome où il résolut de passer
le reste de ses jours, occupé à des travaux littéraires. Il fut
logé et pensionné par Vespasien, qui lui octroya le droit
dé citoyen romain et l'acquitta des accusations portées
* contre lui, en 53, par le chef des rebelles juifs de Cyrène.
Il jouit jusqu’au bout de la protection des Flaviens —
Vespasien, Titus, Domitien, l'impératrice Domitia Lon-
gina —, de celle de divers membres de la famille royale
d'Hérode fixés à Rome, ainsi que de l'amitié de l’influent
Epaphroditos, en qui il faut sans doute reconnaître l’an-
cien secrétaire de Néron, exécuté en 96 par Domitien.
Il dédia à ce personnage les Antiquités et le Contre Apion;
la Guerre Juive avait reçu l’apostille personnelle de Titus
INTRODUCTION xt

et l'approbation d'Agrippa IL. Josèphe doit être mort peu


après 953; marié quatre fois, en dernier lieu à une juive
de Crète, il laissait trois fils.
Les ouvrages historiques de Josèphe, tous ! rédigés en
grec, sont au nombre de trois:
1° la Guerre Juive, ris! +05 ’Loudzix05 roXuev, plus tard
dénommée zeçt sus, en sept livres publiés entre 75
et 79 ap. J.-C. Il en avait rédigé une première version en
langue araméenne « à l'usage des Barbares (entendez les
Juifs) des contrées de la haute Asie, Parthes, Babyloniens,
Arabes, Adiabéniens ». Pour le remaniement en grec qui
nous est seul parvenu, Josèphe, encore peu versé. dans
la langue hellénique, prit des collaborateurs de métier
(G. Ap. I, 50), lettrés acquis à la réaction atticisante et
grâce auxquels, malgré quelque pathos, cet ouvrage'est
de beaucoup le plus agréable à lire de l’auteur. Son but
ostensible était de rectifier des relations du même événe-
ment, précédemment publiées, dont il dénonce l'ignorance
ou la partialité ; en réalité, il chercheà la fois à disculper la
masse de ses compatriotes et à glorifier l’armée romaine
et ses chefs. Son information est puisée à de bonnes sour-
ces: observations personnelles, rapports de transfuges,
commentaires écrits de Vespasien. Le récit de la guerre
proprement dit est précédé d'un résumé des événements
antérieurs à partir du soulèvement des Macchabées
(i, 81-II, 284). Particulièrement détaillé pour le règne
d'Hérode et l'avènement d’Archélaüs, ce résumé (jusqu’à
IL, 116) dérive presque sûrement de l’histoire universelle
de Nicolas de Damas, confident d'Hérode le Grand.
2° Les Antiquités J'uives, los3ati, &symencyix, compren-
nent 20 livres plus un appendice biographique. L'ouvrage,
terminé en 93/94, s'adresse «aux Grecs » et semble avoir
été conçu comme un pendant des Antiquités romaines de
Denys d'Halicarnasse. [1 embrasse toute l’histoire d'Israël
1 INTRODUCTION

depuis les origines jusqu’au début de la grande rébellion


(66 ap. J.-C.). Pour la première partie (jusqu’au milieu
du livre XII), l’auteur a naturellement pour guides les
livres de l’ancien Testament, auxquels s'ajoutent le premier
livre des Macchabées et la prétendue Lettre d'Aristée,
Mais, aux récits historiques dela Bible, présentés en termes
conformes à l'esprit plutôt qu’au texte littéral des Septante,
viennent se superposer une quantité de légendes, prove-
nant de l’haggada juive, ainsi que des citations de nom-
breux auteurs grecs de toute époque et des commentaires
attestant une éruditicn étendue et variée. D’après certains
critiques, ce travail de mosaïque, qui représente des années
de recherches et de lectures, serait l’œuvre personnelle
de Josèphe, qui aurait utilisé pourtant des collections
antérieures, comme celle d'Alexandre Polyhistor ; d'après
d’autres, Josèphe, comme Philon, aurait surtout dépouillé
des « cahiersde cours » où se trouvaient consignés les tré-
sors accumulés pendant plusieurs siècles par l’exégèse
ingénicuse et patiente des écoles juives d'Alexandrie ; en
d’autres termes, l'érudition de Josèphe serait de deuxième
ou de troisième main. À partir du livre XIHIE, l’auteur
combine la relation de Nicolas de Damas (déjà utilisée
dans la Guerre Juive, mais interprétée maintenant dans un
sens hostile à Hérode et à sa famille) avec des renseigne-
ments tirés des histoires générales courantes, des légendes
rabbiniques, de précieux documents d'archives peut-être
réunis par un prédécesseur et enfin, selon quelques-uns,
d’une biographie d'Hérode, sans doute celle de Ptolémée
d’Ascalon. Les livres XVIII à XX ont pour charpente
une histoire romaine, : probablement celle de Cluvius
Rufus, et les Mémoires d'un confident d’Agrippa I.
En appendice à son Archéologie, Josèphe nous à
donné son autobiographie, Biss, dont l’objet principal est
une apologie assez embrouillée en réponse aux attaques
INTRODUCTION - y
que Justus de Tibériade, dans son histoire de l'insurrection
juive, avait dirigées contre la Guerre juive et le rôle poli-
tique de son auteur.
3° Le Contre Apion, dont je parlerai plus loin en détail,
a de même le caractère d’une réponse aux détracteurs des
Antiquités. |
D'autres ouvrages annoncés par Josèphe, par exemple
sur la Divinité et sur les lois Mosaïques, une réédition de
la Guerre n’ont jamais vu le jour.
Jostphe n’est ni un grand esprit, ni un grand caractère,
maïs un composé singulier de patriotisme juif, de culture
hellénique et de vanité. Comme historien il témoigne, en
général, de peu de sens critique, il laisse subsister dans
ses compilations bien des contradictions, des renvois à
. des passages « ultérieurs » mais inexistants, qui font peu
d'honneur à son soin et à son attention ; îl ne professe
aussi qu'un respect insuffisant pour la vérité, dès qu’elle
ne cadre pas avec ses convictions nationales, son amour-
propre, ou même son intérêt du moment ; n'oublions
pas qu’il fut, comme on l’a dit, « le premier des histo-
riographes officiels », et que tous ses ouvrages ont plus
ou moins le caractère apologétique qui se manifeste tantôt
par des cxagératiôns, tantôt par des suppressions calculées.
Il faut néanmoins lui reconnaître le savoir faire d’un
arrangeur diligent, les qualités d’un polémiste redoutable,
d'un écrivain facile, abondant, parfois pathétique et, quand
il est aidé, élégant, malgré les sacrifices à la rhétorique
traditionnelle. Pour nous, vu le naufrage de presque toute
la littérature historique hellénistique et romaine, la va-
leur documentaire de ses ouvrages, surtout de la Guerre
et des 7 derniers livres des Antiquités est incomparable.
. Sans Josèphe nous ne saurions presque rien des destinées
du peuple juif pendant les deux derniers siècles de son
existence nationale, rien du milieu historique où a pris
v1 INTRODUCTION.
naissance le’ christianisme. C’est cette dernière circons-
tance qui assura la survie de ses ouvrages : peu lus des
païens, dédaignés des Juifs, ils ont été soigneusement
recueillis par l’église chrétienne : déjà Eusèbe en fait de
larges extraits et Jérôme appelle Josèphe le « Tite Live
grec »; c'est peut-être un paragraphe, sûrement interpolé
ou maquillé, le fameux testimonium de Christo (Antiquités,
XVIIE, 63-64; cf. XX, 200, texte sursaint Jacques) qui
a le plus contribué à leur durée et à leur propagation.
En dehors des nombreux manuscrits grecs exécutés en
Orient, les Byzantins lisaient une Epitomé des Antiquités,
rédigée vers le 1x° siècle. En Occident, on commença par
traduire en latin la Guerre (cette traduction est attribuée
à Rufin), les autres ouvrages furent traduits au vi‘ siècle
sous la direction de Cassiodore ; onpossède aussi pour
la Guerre une adapiation très libre du 1v° siècle, l'Hege-
sippus, attribué à saint Ambroise. Les Antiquités ont
fourni au x° siècle le cadre d’une adaptation hébraïque
pleine de fantaisie, le Josippon, qui, à son tour, a été
retraduite en arabe par un juif du Yémen. On connait de
la Guerre une traduction partielle (le livre VI) en syriaque,
une version arménienne, enfin une traduction slave, du
un‘ siècle environ, dont les interpolations tendancieuses ont
moins d'intérêt pour l’histoire du texte grec original que
pour celle de certaines hérésies du christianisme orthodoxe.
-À la fin du moyen âge et pendant la Renaissance, les
œuvres de Josèphe ont été plusieurs fois traduites ou para-
phrasées en français. Au.xvn° siècle, parut la traduction
d’Arnauld d’Andilly, une « belle infidèle » souvent repro-
duite ; au xvrn siècle celle du P. Gillet, souvent repro-
duite et modernisée par Buchon. J'ai entrepris depuis
1900, avec plusieurs collaborateurs, une traduction
« scientifique » et annotée dont il a paru jusqu'à présent
quatre volumes et demi, comprenant les trois quarts des
INTRODUCTION . vit

Antiquités, la moitié de la Guerre Juive. et le Contre


Apion. Je souhaite vivre assez pour la voir terminée'.

I
LE CONTRE APION
Le Contre Apion, tel est le titre inexact, mais com-
mode, sous lequel, s'inspirant de deux passages de saint
Jérôme®, on a pris l'habitude de désigner le dernier
opuscule de Flavius Josèphe, dont le titre véritable parait
avoir été: De l'antiquité du peuple juif, z2g! =%e sv ’Tss-
Sxiw apYRÈTI <cç°.

SOURCES MANUSCRITES.
La tradition manuscrite du Contre Apion repose, pour
‘ la plus grande partie, sur un seul témoin, le Laurentia-
nus, LXIX, 22, de Florence, manuscrit du x siècle,
actuellement composé de 38 feuillets, et désigné com-
munément par la sigle L ou A. Il a été collationné au
[xvnt siècle pour Bigot, au x1x° siècle (par Erwin Rohde)
pour A. de Gutschmid et surtout, avec une grande minutie,
par B. Nicse, qui en fit la base de son édition crilique
de 1889.
Les autres manuscrits connus sont de simples apogra-
pha, dérivés directement ou indirectement du Lauren-
tianus. On cite le Hafniensis n° 1530 (Copenhague,
xv* siècle), le. détestable Schleusingensis ou Henneber-
1. (Le tome IV, dernière partie des Antiquités, sous presse au
moment de la mort de Th. Reinach, a paru en 1929 par les soins de
Salomon Reinach).
2. Adversus Tovinianum (éd. Vailarsi, II, p. 59); epistola ad
Menen p- 332. -
3. Origenes, adv. Celsum,[, 16; HT, r1. Ou plus simplement ect
<ñs ‘loudaiwr àppatérnzos (Eusèbe). Le titre 2c05 "EXAnvas donné
par Porphyre, De abslinentia, IV, 11, manque d’autorité et de vrai-
semblance.
SIN INTRODUCTION
gensis (xvi° siècle), le Parisinus n° 1818 (xvi° siècle),
auxquels on peut-ajouter le Laurentianus XXVII, 29
(xv* siècle) qui ne renferme que des extraits. [l semble:
bien que le Hafniensis soit seul copié directement sur L, les
autres dérivent du Hafniensis. Quoi qu’il en soit, la valeur
critique de tous ces manuscrits secondaires est nulle.
Le Laurentianus présente, au 2° livre ($ 51-114), une
lacune considérable que le reviseur a signalée en marge
par les mots hsiz]s e5X1x ds:t mivre et qui naturellement
sc retrouve dans les apographa.
C’est, en outre, un manuscrit très fautif, rempli de
coquilles, de bourdes, d'omissions de toute sorte, dont la
plupart ne sont pas imputables au scribe lui-même, mais
proviennent du ou des archétypes d’où descend son texte.
Plusieurs de ces fautes sont très anciennes et se retrouvent
déjà dans Eusèbe, c’est-à-dire remontent à un original
du n° ou du 1v° siècle! .
Le Contre Apion, comme les autres écrits de Josèphe,
s'étant conservé exclusivement dans les milieux chrétiens,
certains copisles, à partir du vi° siècle, ont chargé de
gloses, souvenirs de leurs lectures de l’Ecriture sainte, la
partie consacréeà l'analyse de la loi mosaïque (II, 163-
217). Ces gloses, destinées à compléter les brèves indi-
cations de Josèphe, ont peu à peu pénétré dans le texte,
au risque de le rendre parfois inintelligible. Elles ne se
trouvent ni dans la traduction latine (commencement du
vi* siècle), ni dans les bons manuscrits (G Mediceus, B
Parisinus) * d'Eusèbe, dont la rédaction plus concise mérite
ici la préférences.
+ Notamment celles qu'on relève dans les citations de Manéthôs :
I, 83 (: 05 Tluatos); E, 122 (ue0” 055 "Ac=astos), cte.
2. Le Ms. J (Marcianus) a été contaminé par un manuscrit de |a
famille du Laurentianus (Niese, pracf., p. xvnr).
3. Rappelons encore pour mémoire que le Laurentianus présente,
à titre de variantes tirées d'un autre manuscrit, quelques gloses
INTRODUCTION IX

*#
x x»

L'éditeur du Contre Apion dispose, à défaut d’autres


manuscrits complets, de quelques moyens de contrôle qui
ne sont pas à dédaigner :
° Traduction latine. Déjà saint Jérôme avait envisagé
une à traduction latine des Antiquités de Josèphe, mais
recula devant l'énormité de l’entreprise. Gomme l'ouvrage .
présentait un grand intérêt pour les origines chrétiennes
et que la connaissance du grec se raréfiait de plus en plus
en Occident, le célèbre Gassiodorus Senator, ministre du
roi des Ostrogoths Théodoric, se décida à faire exécuter
(avant 540) cette traduction « par ses amis »!. Elle com-
prenait, outre les 20 livres des Antiquités (et la Vita),
les deux livres du Contre Apion, ce qui fait que Cassio-
dore parle de 22 livres.
La traduction du Contre Apion doit avoir été assez
répandue au moÿen âge, à en juger par les nombreux
manuscrits, qui paraissent cependant dériver d’un ancêtre
unique en cursive (ix° ou x° siècle), issu lui-même d’un
archétype, en onciale (vu siècle). Boysen énumère 26 ma-
nuscrits, distingués en deux classes : la première, plus
nombreuse, défigurée, en général, par deux grandes
lacunes (I, 272- -318 ; II, 4- 87), la1 seconde, qui ne
compte que4à codices.
marginales ([, 92, 98) qui paraissent ètre de la main d’un reviseur
contemporain du copiste.
1. Cassiodorc, Institutio divinarum lectionum (ouvrage publié peu
après la retraite de Cassiodore dans le cloître de Vivarium) c. 17
(ligne, 5o, 1133): ut est losephus pene secundus Livius in libris
Antiquitatum iudaicarum lato diffusus, quem pater Ilieronymus
scribens ad Lucinum Bacticum (ep. 18, 1, 197 Froben) propter
magnitudinem prolixi operis à se perhibet non potuisse transferri.
Hunc tamen ab amicis nostris, quoniam est subtilis nimis et multi-
plex, magno labore in libris viginti duobus converti fecimus in latinum.
x INTRODUCTION

Cette traduction estl’œuvre d'une ou plusieurs personnes


qui savaient mal le latin et très mal le grec. Elle pullule
de bévues de toute sorte, de contresens et de non-sens,
de coq-à-läne parfois réjouissants'. Elle est cependant
très précieuse pour deux raisons. D'abord elle nous a con-
servé, quant au sens, le grand morceau perdu dans la
lacune du Laurentianus (I, 51-114): Ensuite elle a été
exécutée avec une littéralité si servile qu’elle donne le
moyen de restituer, souvent à coup sûr, les mots mêmes
du texte grec sur lequel le traducteur a opéré: or ce texte,
sans être bon, était moins interpolé, moins défectueux
que celui du Laurentianus et permet parfois très heureu-
sement de corriger celui-ci. :
2°. Citations d'Eusèbe. Les écrivains ecclésiastiques du
u* et du m° siècle ont lu avec soinle Contre Apion,
comme les autres ouvrages de Josèphe, et en ont fait des
citations tantôt résumées, tantôt textuelles, qui peuvent
servir de témoins du texte à une époque beaucoup plus
reculée que le manuscrit de Florence. Déjà Théophile,
dixième évêque d’Antioche, dans son Apologie à Autoly-
cos, rédigée vers 180, reproduit en abrégé (III, 20-22),
les parag. 93-126 du livre I‘, Mais les citations les plus
abondantes sont dues à ‘Eusèbe de Césarée (264-340).
Dans les livres VIII-X de sa Préparation évangélique, il
reproduit, le plus souvent textuellement, plus d'un sixième
a texte du Contre Apion ; savoir:
73-90 (Praep. X, 13, 1-8); 103-104 (X, 18, 11);
136. 7 GX, 40); 146-54 (IX, 4o, 3-9); 172-4 (IX, 9,

. Un seul exemple, mais bien caractéristique : I, 236 (passage


tré de Manéthôs) L porte <év üè "Apévwgey Éxeïvov — Drodsisut #e0s
adrôv ze rat 50v Basihla yéhov tüv Dei. Le traducteur confondant
46k0v (colère) avec yuwAôv (boiteux) a joint Bacrdé £a avec to et
de ce « roi boiteux des dieux » a fait « Vulcain » : limuisse et circa .
semet ipsum el apud regem deorum Vulcanum!:
INTRODUCTION x1

1); 177-181 (IX, 9, 5-7); 197-204 (IX, 4, 2-6); 215-


8 (IX, 42, 1-3); IT, 163-228 (VINL, 8, 1-55).
Soit environ 117 paragraphes sur 616.
En outre il à reproduit:
1° dans l'Histoire ecclésiastique qu, 10) les para-
graphes C. Apion, 1, 38-42 ; .
2° dans la. Chronique, livre Je (conservée dans la tra-
duction arménienne, l’abrégé de Georges Syncelle ou les
Anecdota de Gramer) les morceaux suivants :
Eusèbe, 1, p. 151-7 Schüne— C. Apion, I, 73-105;
(p.113-9 — . — I, 106-123;
p. 43-51 — — I, 128-160.
Soit 93 paragraphes, dont une partie, il est vraï, fait
double emploi avec les extraits de la Préparation.
Quoique le texte suivi par Eusèbe fût déjà fort corrompu,
il est sensiblement meilleur et plus ancien que celui des
archétypes de L ou de la. traduction latine. En cas de
conflit entre nos trois témoins principaux, — Lauren-
tianus, Cassiodore, Eusèbe, — c’est donc presque toujours
à ce texte d’Eusèbe qu'il faut donner la préférence,
surtout lorsqu'il y a soupçon d’interpolation. Cette règle
comporte des exceptions que jai notées chemin faisant.
3° Il faut encore tenir compte d’une citation assez courte
du néo-platonicien Porphyre, De abstinentia, IV, 14 —
C. Apion, Il, 213, et de deux autres, à la vérité très défec-
tucuses, du Byzantin Cosmas Indicopleustès (XII, p. 342
- = C. Apion, If, 154-5 ; XII, p. 343 — C. Ap. IT, 172).
N'oublions pas non plus que certains textes païens cités
par Josèphe reparaissent également dans les Antiquités
(p. ex. Ant. VIIL, 144 sq. — C. Ap. 1, 117-8; VII,
147 suiv. = C. Ap. I, 118-115; X, 219 suiv. — C. Ap.
I, 135-141)et cela parfois sous une forme plus satisfai-
sante que dans le Contre Apion.
x INTRODUCTION

Eprrioxs.

- La traduction latine du Conire Apion a été imprimée


dès 1480 à Vérone par Pierre Maufer. L'édition de cette
traduction, due à Sigismond Gelenius (Paris, 1535), qui
constitue la « Vulgate », présente un lexte souvent « amé-
lioré » de façon arbitraire. La seule édition critique est
* celle de Ch. Boysen (Vienne, 1898) qui fait partie du
Corpus scriptorum ecclesiasticorum latinorum. Elle repose
principalement sur les manuscrits L (aurentianus LXVI,
2), B (odleianus Canonicianus 148), R (egius Parisinus
5049) de la 1" classe, C (heltenhamensis Phillipicus
12311), P(arisinus’1615), Pa (risinus 5054) de la seconde.
Le texte grec fut édité pour la première fois dans l'édi-
tion complète de Josèphe à Bâle, chez Froben, en 1544
par Arlenius qui a peut-être fait usage dn Schleusingensis
(un des fils du Laurentianus), mais a introduit grand nom-
bre de corrections tantôt heureuses, tantôt arbitraires. Par
la suite notre traité n’a guère été imprimé que comme partie
intégrante d'éditions complètes des œuvres de Jostphe.
Les plus importantes sont celles de E. Bernard (1700), de
Hudson (1720) — le premier qui ait utilisé L —, de Haver-
camp (1726), simple compilateur, de L. Dindorf (1847),
de Imm. Bekker (1856), tout à fait manquée. L'édition
critique de Niese (1889) est la base de tous les travaux
ultérieurs, notamment des éditions de Naber (1896) et
. de IL. St. J. Thackeray (coll. Loeb, 1926 : il n’a encore
paru que le C. Apion, la Vita et le commencement de la
Guerre) qui ont pu profiter aussi des conjectures de Gobet,
de Holwerda, et de Herwerden.
Comme édition spéciale on ne peut guère citer que
l'édition posthume de J. G. Müller (Bâle, 187 7), d’ailleurs
sans valeur. Au contraire on ne saurait faire trop.grand
INTRODUCTION xuI

cas du savant et excellent commentaire de A. de Gut-


schmid, publié en 1893, après sa mort, par Fr. Rühl!,
qui malheureusement s'arrête au parag. 185 du premier
livre, |
Dans la traduction « scientifique » des œuvres de Josè-
phe, entreprise sous la direction et les auspices de la
Société des Etudes Juives, le Contre Apion, qui forme le
fascicule VIT, r a paru (Paris, Leroux) en 1902. La tra-
duction, que j'avais soigneusement revisée, est l’œuvre de
M. Léon Blum ; je l’ai assez copieusement annotée et j’ai
. proposé, chemin faisant, certaines leçons nouvelles. C’est
cette traduction, encore une fois revue el corrigée par
l’auteur, qu’on retrouvera dans la présente édition. Je
remercie la Société des Études Juives d’avoir bien voulu
permettre à AI. Blum de la réimprimer sous cette forme
nouvelle et de m'avoir permis également d'utiliser une par-
tie des notes qui figuraient dans ma première publication.

CoxXSTITUTIOX DU TEXTE.

Pour la constitution du texte j'ai naturellement pris


pour guide le Laurentianus, reconnu, depuis Gutschmid,
comme la source de tous les autres mss. existants: Je n’ai
pas cru nécessaire, après le travail exhaustif de Niese, d'en
recommencer la collation.
Dans les parties conservées par Eusèbe, notamment
dans le long morceau IT, 163-228, c'est le texte de ce
dernier ou, pour parler plus exactement, des manuscrits B
et G de la Praeparatio, qui m’a servi de base. La vieille
traduction latine et les autres sources indirectes énumérées
plus haut m'ont fourni bon nombre de corrections, déjà
pour la plupart indiquées par mes prédecesseurs.
1. Kleine Schriften von Alfred von Gutschmid, IV t Band (Leip-
zig, Teubner, 1893, p. 336-589).
XIV INTRODUCTION

Même avec tous ces secours, il est impossible d'éditer


un texte lisible du Contre Apion, sans recourir dans bien
des cas à la conjecture, tant le texte des manuscrits (Lau-
rentianus, Eusèbe, Latina) est lamentablement corrompu.
J'ai inséré dans le texte les corrections les plus recom-
mandables de mes devanciers ; j’en ai ajouté un certain
nombre de mon crüû!. Cependant jje crois, sur ce point,
avoir procédé avec discrétion: dès que le texte des ms.
offrait un sens acceptable, fût-ce au prix de légères incor-
rections de grämmaire ou de style, je l'ai laissé subsister,
car Josèphe, encore qu'il se fit aider quelquefois par des
littérateurs de métier, n’est pas un helléniste irréprochable.
J'ai quelquefois indiqué dans l’apparat critique des conjec-
tures vraisemblable, sinon nécessaires, mais je n’ai pas cru
devoir encombrer cet apparat de toutes les conjectures,
bonnes ou mauvaises, parvenues à ma connaissance. En
revanche, comme il convient dans un ouvrage transmis
par un seul manuscrit, j'ai toujours transcrit en note les
leçons du Laurentianus lorsque je m'en écartais dans le
texte (à part les minuties orthographiques). De la sorte,
le lecteur ayant, en quelque sorte, le Laurentianus tout
entier sous les yeux POurra juger et choisir en connais-
sance de cause.
Nul ne peut se flatter d’avoir débarrassé le Contre Apion

1. Je groupe ici les principales pour faciliter la tâche de mes.


censcurs : [, t q 6) yàs; 3 5%; 7 e070v ; ho 7x GE hotrx; 53
armfhviv; 84 za del,; 110 yesa; 131 arr, Baéukwviw ; 132
Rpuros ; 135 ëx: del.; r4o &s del. ; 160 ëazt; 161 rois Êv tas 55 177
buuws; 183 Tôtov ; 213 hp; 236 z2002%uevov ; 241 sus ; 247 aÿTôv,
rigesye; 248 GuGs, ROtREVEY ; 250 ôé; 275 aitobs, Tara; 290
vrappaséas del. ; ,307 tyBRout.
Il, 10 äréosseder; a1 526805 ; 46 Aruwzotov del. ; 66 nostrum;
1-2 civitatis; 79 Molonem; 82 ineffabile; 119 ñ5 126 tés à,
TotadTas ; 127 Gta natcoë <iv65; 148 Fuäs; 164 6 3 192 XX” —
tyé v270 3 202 Oüvarat ; 203 nokvzudy; 291 aÿ+ô; Aôyous ; 223 rap”
Enthvons à 282 03 del. -.
INTRODUCTION xv
de toutes les scories qu’y ont accumulées la rouille des
siècles et l'ignorance des copistes ; en ce qui me concerne,
je me résigne d’avance à être taxé de timidité par les cri-
tiques d'avant-garde, et de témérité par certains conser-
vateurs. Je sais aussi qu’il reste fort à faire À mes succes-
seurs : la restauration d’un texte aussi maltraité, si elle
est œuvre de tact, de savoir et d'inspiration, est aussi
œuvre de temps et de chance. Il me sufit, depuis vingt-
cinq ans que j'y trav aille, d’avoir apporté quelques pierres
à l'édifice. : :
Poypoee e x
.. * *

Le Contre Apion, comme nous l'apprend Josèphe lui-


même ([, 1; 54; IL, 281), a été composé après les Anti-
quités, terminées en 93-4 après J.-C. qui, elles-mêmes,
sont très postérieures à la Guerre(70). Il est dédié, comme
les Antiquités, au célèbre Epaphrodite, affranchi et secré-
taire de Néron, mis à mort par Domitien en 96. C'est
donc entre les dates 93 et 96, que se place la publication
de notre opuscule. Il est le dernier et, à certains égards,
le plus curieux des ouvrages de J Fosbphe.
L'objet principal du Contre Apion était de répondre à
certaines critiques qu’avaient soulevées les À ntiquilés Juives
du même auteur, notamment en ce qui concerne la haute
ancienneté que cet ouvrage assignait au peuple hébreu.
. Cette ancienneté était contestée de divers côtés, comme
n'étant pas attestée par les sources historiques grecques.
Soupçon injurieux, puisque, dans les idées des anciens,
pour un peuple comme pour une famille, antiquité et no-
blesse étaient termes synonymes. Si les Juifs n'étaient
qu’un ramassis de parias de diverses races groupés à une
époque récente, toute leur histoire antérieure à la capti-
vité de Babylone, telle qu’elle était exposée dans les Anti-
quités d’après la Bible, devenait une fiction sans valeur.
XVI . INTRODUCTION
À cette accusation de modernité venaient s'ajo
uter des
attaques contre les lois religieuses des Juifs, leurs
mœurs,
leur caractère national. Ces attaques étaient nées
dans les
milieux alexandrins, où la rivalité entre Grecs
et Juifs, la
polémique antisémite avaient pris, depuis les
derniers Pto-
lémées, un développement de plus en plus
inquiétant ;
mais les échos de cette polémique se faisaient aussi
entendre
à Rome où la colonie juive, plusieurs fois
expulsée,
toujours reconstituée, s'était fortement
accrue par les
déportations et les exils volontaires consécutif
s à la ruine
de Jérusalem. À mesure que l'élément juif prena
it plus
d'importance, les surfaces de friction avec l'opi
nion ro-
maine se multipliaient elles-mêmes. J osèphe, bien
en cour,
protégé par les derniers membres de la famille
hérodienne,
avaità cœur de ne pas laisser diffamer ses coreligion
naires,
en même temps que de ne pas Jaisser jeter
le discrédit sur
le grand ouvrage auquel il avait consacré quinz
e ans de
sa vie. |
Dans le Contre Apion il entreprend de répon
dre par
des arguments topiques à ceux qui mettent en
doute l’an-
cienneté de son peuple ou qui calomnient ses
croyances
religieuses. .
Cette apologie est d'autant plus précieuse qu’elle
est la
seule de ce genre qui nous soit parvenue: de PApol
ogie
de Philon (’Azshcyix 5rto ‘Teu3ziur) il ne subsiste
qu’un
fragment sur les Esséniens!, Cependant le
genre a dû
être florissant et servir de modèle aux Apolo
gies chré-
tiennes des premiers Pères de l'Église.
Le premier livre s'occupe de la question d'anc
ienneté.
Josèphe établit d’abord ($ 6-27) que les Grecs
sont, en
pareille matière, des témoins insuffisants et suspe
cts, parce
que leur littérature historique est de date relat
ivement
1. Eusèbe, Praep., VII, rr.
INTRODUCTION XVII
récente, semée de contradictions, qu’elle subordonne la
vérité au souci littéraire, qu’enfin elle est dépourvue de
la base solide d’annales officielles.
À cette insouciance des Grecs il oppose ($ 28-46) le
soin constant pris par le sacerdoce juif de rédiger, dès
l’âge le plus reculé, des annales dignes de foi, dont ses
Antiquités ne sont qu’un extrait fidèle.
Si les plus anciens auteurs grecs n’ont pas connu les
Juifs, c'est parce que ceux-ci ne pratiquaient pas alors le
commerce maritime, qui seul aurait pu les mettre en
relation avec la Grèce (S 60-68). Mais au silence relatif
des Grecs s'opposent les renseignements précis fournis
sur les origines juives par les annales des peuples orien-
taux — Égyptiens, Chaldéens, Phéniciens — qui, à
l'époque hellénistique, ont été explorées et traduitesà
Pusage du public grec.
Pour l'Égypte, voici le témoignage de Manéthôs, qui a
résumé les « livrés sacrés » de son pays. Les Rois Pasteurs
ou Hÿcsos, qui furent maîtres de l'Égypte pendant 511
ans et chassés par Misphragmouthosis et Thoummosis,
sont les fondateurs de Jérusalem, donc les ancttres des
Hébreux. Cet événement se place 393 ans avant Danaos,
mille ans avant la guerre de Troie ($ 73-105).
En Phénicie, les annales tyriennes, résumécs par Dios,
Ménandre d’Éphèse et Philostrate, confirment les rensei-
gnements de la Bible sur les relations d’Hirôm avec Salc-
mon et permettent de fixer la construction du Temple de
Jérusalem à l'an 148 avant la fondation de Carthage
($ 106-127).
Enfin Bérose, qui a mis en grec les annales chaldéennes,
connaît la tradition du déluge et la soumission des Juifs
par Nabuchodonosor, dont il fixe la date d'accord avec
les annales de Tyr ($ 128-160).
D'ailleurs il n’est pas exact que les écrivains ou penseurs
2
XVIII INTRODUCTION
grecs antérieurs à Alexandre aient entièrement ignoré les
Juifs. Josèphe cite textuellement des passages d'Hermippe
(sur Pythagore), d'Hérodote, du poète épique Chærilos,
de Cléarque (disciple d’Aristote), de ‘Théophraste ‘qui
paraissent bien se rapporter aux Juifs (S 161-182). Un.
peu plus tard Hécatée d'Abdère leur a consacré un ouvrage
entier et Agatharchide de Cnide un coup de patte notable
(S 183- 212); ; une série de moindres témoins est simple-
ment énumérée ($ 213-218). Le silence de quelques-
auteurs, comme fHiéronyme de Cardie, s ‘explique par la
malveillance. :
- On ne s’est pas contenté de nier l'ancienneté du peuple -
juif : on a voulu salir ses origines par des fables inventées
de toutes pièces, qui ont pour source la haine tradition-
nelle des Égy ptiens. Ainsi Manéthôs a recueilli ou inventé
la légende qui fait des Juifs un ramassis de lépreux et
d’impurs, de race égyptienne, qui se sont momentanément
emparés de l'Égypte sous un Aménophis, avec l’aide des
gens de Jérusalem, et ont été finalement expulsés parce roi :
et son fils Ramsès ; le chef de ces rebelles, Osarseph,
prêtre d'Héliopolis, aurait pris le nom de Moïse($ 227-
287). Josèphe souligne les invraisemblances de ce récit,
ainsi que les variations qu'y ont introduites des écrivains
alexandrins postérieurs, Chérémon et Lysimaque, renché-
rissant encore sur les absurdités et les contradictions de
Manéthôs ($ 288-320). EL

Le second livre est principalement dirigé contre les


calomnies d’Apion, célèbre polygraphe alexandrin con-
temporain de Tibère, dont Josèphe fait un Égyptien de
race; ses ‘Ægyptiaca et une brochure spéciale contre les
Juifs devaient être fort répandues à Rome’.
. Gutschmid (p. 367) pense que tout le morceau de Tacite/
qe. V, 2-10) sur les origines juives est dérivé d’Apion. Î
INTRODUCTION XIX
Il s'occupe d’abord des mensonges d’Apion sur les ori-
gines des Juifs, qui ne font guère que reproduirela légende
manéthôsienne, tout en fixant arbitrairement la date de
l'Exode à l’an premier de la 7° Olympiade (552 av. J .-C.)
et en inventant une raison humilianteà. l'institution du
Sabbat (S 9-32). . .. .
Viennent ensuite les accusations. portées par Apion
contre les Juifs d'Alexandrie : établissement clandestin,
conduite séditieuse sous Philométor et Physcon, mépris
mérité que leur a témoigné Cléopatre, hostilité envers les
dieux alexandrins, refus d’ériger des statues aux empe-
reurs. Sur tous ces points .Apion a mal interprété ou
dénaturé les faits (S 33-78). .. Lou,
Enfin, il a calomnié la religion juive en rééditant les
inventions grotesques de ses prédécesseurs, Mnaséas,
Posidonios, Apollonios.Molon, touchant le culte de l'âne
et le meurtre rituel ($ 79-120). Ses autres griefs contre la
loi et la race juives — servitude séculaire, manque de
civisme, absence de grands hommes, . abus des sacrifices
d'animaux, lois alimentaires, circoncision — ne sont pas
davantage justifiés. La fin misérable du pamphlétaire fut
un châtiment mérité ($ 121-144). pou
Élargissant finalement son sujet, Josèphe passe à l’offen-
sive, et oppose au dénigrement systématique des antisé-
mites alexandrins une -apologie de l’œuvre théologique,
législative et morale de Moïse, résumée À grands traits ct
dont il énumère les’effets bienfaisants ($ 145-235). I
signale en manière de contraste, non sans hardiesse,
l'incertitude et la grossièreté des croyances religieuses
helléniques ($ 236-254). Quant à l’exclusivisme religieux
des Juifs, il trouve de nombreux parallèles chez les Grecs
comme chez les Barbares ($ 255-275). Le meilleur éloge
de la loi juive n'est-ce pas l’héroïque fidélité que lui ont
vouée les Juifs eux-mêmes, et l’ardeur avec laquelle
xx INTRODUCTION

l'ont adoptée de nombreux prosélytes étrangers ($ 276


286)? .
Tel est, dans ses lignes essentielles, ce pamphlet célèbre.
On ne saurait méconnaître l’habileté, je dirai même l'art,
avec quoi Joséphe a conduit sa controverse. On y trouve
à peu près toutes les qualités du polémiste: information
étendue, dialectique subtile et pressante, de l'esprit, de
l'éloquence même ; on y trouve aussi les défauts inévitables
du genre : le manque de critique, le sophisme, le bluff,
l’escamotage des arguments gênants, trop d’indulgence
pour ses clients, trop de sévérité pour ses adversaires,
l'invective violente et, à l’occasion, la mauvaise foi. Josèphe
est un avocat ; il en a toutes les finesses et toutes les
roueries. D'ailleurs, il ne faisait pas là œuvre de science,
mais d'action ; il s'agissait de plaider une cause, la sienne
d’abord (celle de son livre), puis celle de son peuple et de
sa religion. Il l’a bien plaidée, et le succès de son plaidoyer
a été durable, au point d’en imposer, non seulement à
des contemporains, mais même, sur certains points, à
une très lointaine postérité. Là, comme dans ses autres
ouvrages, le judaïsme qu’il dépeint n’est pas rigoureusc-
ment conforme au judaïsme historique; il en a rabattu les
aspérités, élagué ou atténué les singularités les plus carac-
téristiques, il l’a habillé à la grecque, pourle présenterà ses
lecteurs, gens très cultivés et assez libres penseurs, moins
comme une religion fermée, exigeante et « même un peu
farouche », que comme une sorte de philosophie épurée,
largement humaine, de haute valeur métaphysique, morale
et pratique. Ce faisant il n’a pas été un historien très
fidèle, mais bien un apologiste adroit et même un | intelli-
gent précurseur.
*#
* *

Pour nous, lecteurs du xx* siècle, l'intérêt principal


INTRODUCTION xxE

du Contre Apion réside peut-être dans la masse de cita-


tions qu’il nous a conservées d'écrivains plus anciens, en
très grande partie perdus. À première vue, l’auteur
semble disposer d’une érudition déconcertante. Il donne
des extraits textuels, parfois très longs, de non moins de
treize auteurs grecs échelonnés entre le v° et le n° siècle
av. J.-C., qu'il invoque comme témoins de l’ancienneté
du peuple juif : Manéthôs, Bérose, Dios, . Ménandre
d'Ephèse, Philostrate, Mégasthène, Hermippe, Théo-
phraste, Hérodote, Chærilos, Cléarque de Soles, Hécatée
d'Abdère, Agatharchidès de Cnide. A ceux-ci viennent
s'ajouter, outre un témoignage de carence sur Hiéronyme
de Cardie (, 214), une liste de 8 auteurs en partie
inconnus ou douteux (1, 216) qui auraient parlé « assez
longuement » des Juifs, sans compter Démétrios, Eupo- :
lémos et Philon Vancien, auteurs juifs qu’il a pris pour
des Grecs (I, 218); puis encore, à propos du pillage du
Temple par Antiochus Epiphane, défilent six historiens
grecs (Polyÿbe, Strabon, Nicolas, Timagène, Castor,
Apollodore). Viennent ensuite les historiens et les pam-
phlétaires rhodiens ou alexandrins relativement récents,
Chérémon, Lysimaque, Posidonios, Apollonios Molon,
Mnaséas de Patras, Apion, dont il donne également
d’abondants extraits. .
L’érudition de Josèphe ne se borne pas aux historiens
grecs qui ont parlé des Juifs ou s’en sont tus volontaire-
ment ; il témoigne (1, 15-18) d’une familiarité sin-
gulière avec toute la série des historiens ou généalo-
gistes dont il note les contradictions : Hésiode, Cadmos,
Acousilaos, Hellanicos, Hérodote, Thucydide, Ephore,
Timée, les annalistes spéciaux de la Sicile (Antiochos,
Philistos, Callias), d'Athènes, d’Argos. Et de même
[, 66-67, où reparaissent Hérodote, Thucydide, Ephore.
Nous trouvons encore passim des références précises à
XXII INTRODUCTION
Théopompe, à Polycrate, au Trikaranos d'Anaximène, à
Timée (I, 221), à Platon (II, 256), naturellement aussi
à Homère (I, 12 suiv. ; IL, 155, 247). Josèphe invoque
enfin des documents officiels, pièces d'archives et inscrip-
tions, comme les lettres d'Alexandre et de Ptolémée
Soter, les ordonnances des rois d'Egypte postérieurs, la:
stèle de «: César:» à Alexandrie (II, 36), des sénatus-
consultes (I, 62). Et je ne parle pas des sources que
l’auteur a certainement utilisées sans les nommer expres-
sément comme la Lettre d'Aristée (IT, 44 suiv.); comme.
le récit légendaire analogue au an‘ livre des Macchabées
(I, 53 suiv.), ou -encore les commentateurs érudits
auxquels il doit la connaissance de l'épisode bien oublié
de la prêtresse Ninos (IF, 267) et:tant de détails précis
sur les croyances et les institutions des divers peuples
grecs. |
Tout cela, je le répète, éblouit au premier aspect. Mais
il faut savoir se méfier, la critique moderne ne s’en est
pas privé ; Josèphe
e lui-même nous ÿ invite quand il
écrit quelque part(I, 216) qu'il n'a pas lu.« tous les
livres ». Il est vrai que dans ce passage il fait allusion à
ceut qu'il ne nomme pas, mais il n’est.pas défendu
d'étendre cet aveu de modestie à quelques-uns de ceux
qu'il nomme. Bref, tout ce luxe d’autorités soulève trois
questions auxquelles je vais chercher à répondre :
1° quelle est la provenance du savoir de Josèphe ? En
d’autres termes dans quels cas Josèphe at-il consulté direc-
tement les auteurs qu’il invoque? Quand son information
est-elle de seconde ou même de troisième main ? :
2° quelle est l'authenticité des textes qu'il a utilisés?
3° avec quel degré de sincérité les’ a-t-il interprétés?
INTRODUCTION XXII!

1° Question de provenance.
Mettons d'abord à part les antisémites alexandrins
récents, Chérémon, Lysimaque, Apion, contre lesquels
Josèphe dirige l’effort principal de sa polémique, et dont
il. nous donne de copieux extraits textuels (I, 288 suiv. ;
Ï, 304 suiv. ; IT, x suiv.). On ne peut pas sérieusement
douter qu’il les ait lus et’ dépouillés personnellement.
Pour les Rhodiens Posidonios et Apollonios Molon, l’hési-
tation est permise. Posidonios n’est cité qu’à travers
Apion dont il était une des sources (II, 79): on peut
donc croire que Josèphe ne l’a pas consulté directement.
Apollonius Molon était aussi une source d’Apion (II, 79),
mais Josèphe le met en cause si souvent (Il,.16; 145;
236 ; 255 ; 262), il précise si bien que ses calomnies
étaient réparties dans tout son ouvrage (IT, 148) qu'il a
dû plutôt lire lui-même cette cucreuñ atx ‘Icudziuv, le.
plus ancien pamphlet connu contre les Juifs. Il est vrai
qu'Alexandre Polyhistor en avait donné des. extraits
(fr. 5— Eusèbe, Praep. IX, 19), mais aucun d'eux ne
coïncide avec les allusions de Josèphe. ‘
Reste Mnaséas de Patara nommé inter céterosici(C. Ap.
1, 216) et dans les Antiquités (I, 94) comme un des
témoins du déluge, probablement à travers Polyhistor.
Remarquons que le long extrait textuel que nous a con-
servé la traduction latine du C. Apion (II, 1 2 suiv.) est
expressément cité à travers Apion:. ait eum retulisse.
Josèphe n'aurait pas recouru à cette manière de parler
s’il avait eu sous les yeux l'ouvrage original. D'ailleurs
cet ouvrage n'était pas rédigé spécialement contre les
Juifs ; c'était une Periégèse, où il était question de omni
re sci On conçoit que Josèphe n'ait pas pris la peine
de la dépouiller tout entière pour y relever le peu qui
xxuv INTRODUCTION
concernait les Juifs, le travail ayant déjà été fait par
Apion, dont nul ne conteste les vastes lectures. Cette
|
observation est à retenir pour les cas analogues.

Passons aux auteurs « anciens », allégués comme


témoins de l'antiquité du peuple Juif.
Ici encore, même lorsqu'il s’agit d'auteurs très célèbres;
mais qui n’ont pas traité spécialement des Juifs, comme
Hérodote (I, 168), Théophraste (I, 166), Agatharchidès
(E, 205) et sans vouloir prétendre que Josèphe n'ait jamais
lu ces auteurs, — Hérodote notamment est cité à plu-
sieurs reprises dans les Antiquités (VIII, 155; 253;
260 suiv.; X, 18 suiv.) pour les choses égyptiennes,
— il me paraît peu vraisemblable qu'il les ait exploré
s
entièrement lui-même pour y découvrir des renseigne-
ments aussi cachés, aussi maigres et en partie aussi
douteux sur les choses juives. Il semble plutôt que les
patients dépouillements que supposent de pareils extraits
aient été faits dans le loisir des bibliothèques par les polé-
mistes juifs d'Alexandrie dont Josèphe n’a eu qu’à utiliser
les collections. La répétition de plusieurs de ces textes
dans les Antiquités (VIL, 260; XIE, 5) semble prouver
que c'était déjà des loci classici de l « école ».
Îl en va de même et à plus forte raison d'auteurs aussi
rares, aussi peu répandus que le Pythagore d'Hermippe,
les Indica de Mégasthène, le poème épique de Chœrilos 1,
le Traité du sommeil de Cléarque de Soloi. Je ne prétends .
pas que Josèphe n'aurait pas pu découvrir des exemplaires
de ces ouvrages dans la bibliothèque du temple du Pala-

1. Gutschmid, p. 577, arguant de ce que le seul autre fragment


connu de Ghærilos l’est par Ephore, a supposé que c'est aussi chez
Ephore que Josèphe avait trouvé le sien, On sera plus près de la
vérité en supposant que c'est chez Ephore, en effet, que l’a déniché
l’auteur copié par Josèphe. …

{INTRODUCTION xxv
tin, mais je doute qu'il ait trouvé le temps de se livrer au
travail fastidieux de les lire d'un bout à l’autre pour y
déterrer les passages qu’il allègue.: On peut mème affirmer
qu'il en est ainsi pour Mégasthène. S'il l’avaitlu lui-même,
il n’aurait pas manqué de relever le curieux fragment
(fr. 41 — Clément, Stromat. I, 15) où Mégasthène
prétend retrouver chez les Brachmanes et Les Juifs
toutes les théories des physiciens grecs ; au lieu de cela
il n'utilise cet auteur (C. Apion I, 144 — Ant.X, 227)
que pour confirmer la date (?) et la grandeur des exploits
de Nabuchodonosor. Comme ce passage se trouve aussi
cité dans Abydénos (Eusèbe, Praep. IX, 41), qui neledoit
pas à Josèphe, on supposera volontiers avec Gutschmid
que l’un et l’autre ont puisé directement ou indirecte-
ment dans les compilations fameuses d'Alexandre Polyhis-,
tor, contemporain de Sylla, et plus particulièrement dans
ses Phoenicica dont Gutschmid (op. cit. p. 529) a démon-
tré l'existence d’après les fr. g8-r02 Müller.
Des autorités particulièrement importantes sont les
écrivains, Hellènes ou hellénisés, qui avaient mis en grec
les renseignements puisés dans les annales officielles ou
sacerdotales de certains peuples orientaux.
Il s’agit en première ligne de Manéthôs. L'ouvrage
original de cet auteur, datant du commencement du
m° siècle, avait une forme narrative ; le squelette en était
fourni par des listes de dynasties et de rois tirées des
registres sacerdotaux, la substance presque tout entière
par des contes populaires de valeur historique très faible.
De bonne heure cet ouvrage fut abrégé sous forme d'un
épitomé chronologique, agrémenté de quelques annota-
tions, qui nous est parvenu en deux rédactions différentes
dans les Chroniques d’Africanus et d'Eusèbe. Les extraits
de Manéthôs chez Josèphe comprennent: 1° des citations
textuelles de l'ouvrage original (1, 75-82, 94-102, 232-
XXVI INTRODUCTION
250); 2° un résumé chronologique infidèle tiré de
l'épitomé ({, 84-90) et qui sur plusieurs points est en
contradiction avec les citations littérales. M. Ed. Meyer a
montré par une analyse très pénétrante! que Josèphe n’a
pas eu entre les mains l'ouvrage original de Manéthôs. I]
doit ses citations à des ouvrages apologétiques de Prove-
nance judéo-alexandrine où ces textes avaient été’ repro-
duits et discutés pour confirmer le récit de l’Exode; le
grand morceau sur les mpurs (232-250) pourrait, à mon
avis, provenir d’un des devanciers d’Apion qui l’aurait
intercalé dans son propre pamphlet. Dans l'ensemble, le
texte original, avec son cachet nettement égyptien, a été
respecté, mais il y eut des retouches, des annotations
marginales signalant de prétendues « variantes de manus-
crits », dont quelques-unes ont fini par s’introduire dans
le texte et le vicier. C’est ainsi qu'on peut douter très
sérieusement que ce soit Manéthôs lui-même qui ait
assimilé les Israélites soit aux Ilycsos d'Avaris, soit —
version contradictoire — aux Impurs (l'identification
d'Osarseph avec Moïse, I, 250 est fort suspecte). Ces deux
assimilations semblent émaner l’une de polémistes judéo-
philes, l'autre de polémistes judéophobes. Josèphe les a
prises au sérieux l’une et l'autre et les a crues toules deux
de Manéthès.…. _
Bérose, contemporain d'Antiochus Soter, fut le Mané-
thôs de la Chaldée. Alexandre Polyhistor dans ses
Chaldaica .avait abondamment emprunté à son Histoire
babylonienne (fr. de Bérose 1, 4, 5, 7, 10-12 Müller). I]
ÿ à tout lieu de croire que Josèphe n’a pas consulté
directement l’ouvrage peu accessible de Bérose, mais que
ses citations, aussi “bien dans le Contre Apion que dans
les * Antiquités G 93, déluge; 107; 158, Abraham ; X,

1. Ed. Meyer, Æyptische Chronolagie (Bain, 1904).


INTRODUCTION XXVII

20, Sennacherib; 34, Baladan; 219, Nabuchodonosor)


sont tirées de la compilation de Polyhistor. C'était déjà
l'opinion de‘Gutschmid (p. 4g2) fondée sur la quasi-
identité du passage sur le déluge dans les deux rédactions
(Ant. 1, 93— Bérose fr. 7 .cité par Syncelle d'après
Polyhistor). Elle a été confirmée et développée par
Winckler et Schwartz'. L
Ce que Manéthôs avait fait pour l'Egypte, et Bérose
pour la Ghaldée, Ménandre d'Ephèse, Dios, Philostrate le
firent pour l’histoire ancienne de la Phénicie et particu-.
lièrement de Tyr. Ces auteurs peu répandus sont: cités
également, -et souvent pour les mêmes: faits, dans les
Antiquités (Ménandre VIIL, 144, Hirôm ; 324, [thobal';
IX, 284, Selampsas; Dios VIT, 147, Hirôm; Philo-
strate, X, 228, Nabuchodonosor). On ne peut guère douter
qu'ici encore Josèphe n'ait fait que démarquer Polyhistor,
qui avait certainement écrit des Pawxrx, comme je l'ai
rappelé plus haut d’après Gutschmid.Il est à remarquer
que c’est aussi à Polyhistor que, Josèphe semble devoir
la connaissance des trois auteurs. judéo-grecs Démétrios
(confondu avec Démétrios de Phalère),: Eupolémos et
Philon l'ancien qu'il mentionne (1, 218) comme ayant
parlé:à peu près exactement des Juifs : les trois auteurs
figurent en effet dans les extraits de Polyhistor conservés
par Eusèbe ; mais il n'est pas certain que le paragraphe
du Contre’ Apion ne soit pas interpolé.. .
: I serait facile, mais oiseux, de poursuivre cette enquête:
. sur tous les auteurs anciens nommés même en passant
par Josèphe. Qui croira, par exemple, qu'il ait pris la
peine de relire lui-même tous les poèmes d’Homère pour
constater a, 155) que le mot vi: 5 ny figure pas? ou

1: Winckler, Alborientalische Forschungen, I, 1745 Schwartz, art.


Berosos dans Pauly-Wissowa, col. 315.
XXII INTRODUCTION
encore comment douter que les réflexions si justes, si
documentées, si balancées, peut-on dire, sur l’introduc-
tion récente de l'écriture en Grèce, sur la tradition des
poèmes homériques, sur les premiers historiens et philo-
sophes hellènes, sur l’incertitude et les contradictions de
l’historiographie grecque (I, 6-22) ne soient extraites en
dernière analyse de quelque excellent manuel d'histoire :
littéraire ?
Pour en revenir aux auteurs « anciens » invoqués par
Josèphe en faveur de l’ « ancienneté » du peuple juif, il
ne reste guère qu'Hécatée d’Abdère qu'il ait consulté direc-
tement. Il n’en tire d'ailleurs aucune vanité, car le livre,
dit-il, est facile à se procurer (I, 205: soc vao Beure-
mévers mhele padetr <ü Békiw Ediér Eoru Evruystv), mais
on verra tout à l'heure quelle est la valeur de ce témoi-
gnage. De tout le reste Josèphe cst redevable soit à la
compilation de Polyhistor, soit aux pamphlétaires antisé-
mites qu'il combat, soit à des ouvrages apologétiques
judéo-alexandrins où était déjà déposé le résidude longues :
et patientes recherches poursuivies peut-être pendant plu-
sieurs siècles *. Il serait excessif de reprocher à Josèphe
de s'être documenté de seconde main : une vie d'homme
n'aurait pas suffi pour dépouiller tous les ouvrages où il
avait quelque chance de trouver une allusion fugitive aux
Juifs ou au judaïsme. Mais il aurait été certainement plus
loyal de sa part (quoique peu conforme aux habitudes des :
historiens anciens) d'indiquer franchement sa source
immédiate. Il ÿ aurait peut-être perdu en prestige, mais

- În seiner sonst vortrefflichen Quelle, écrit déjà Gutschmid,


P. 3g2.
2. Cest en substance la conclusion de Hôlscher, art. Josephus
dans Pauly-Wissowa, col. 1996. Il arrive d’ailleurs au même résul- :
tat (Jüdische Gelehrtenschule von Alexandreia) pour les 12 premiers
livres des Antiquités (ib. col. 1959).
INTRODUCTION. XxIX

gagné l'avantage de laisser à ses prédécesseurs la respon-


sabilité d’avoir utilisé parfois des documents suspects ou
frelatés. |
2° Question d'authenticité.
Le problème que nous venons d'étudier n’a, au fond,
qu’une importance secondaire. Que nous importe que
Jostphe ait puisé ses textes aux sources originales ou
qu'il les ait empruntés à des compilations postérieures,
pourvu que ces textes soient authentiques et prouvent ce
qu'il veut prouver ?
En ce qui concerne l'authenticité, il n’y a pas lieu, en
général, de suspecter celledes ouvrages citéstextuellement,
pas plus que la fidélité avec laquelle Josèphe a transcrit
ses citations. Cette fidélité, outre qu’elle est attestée dans
certains cas par la comparaison avec des citations indé-
pendantes dues à d’autres compilateurs, était trop dans
l'intérêt du polémiste pour qu’il y manquât. Les antisé-
mites alexandrins étaient aux aguets, ils disposaient de
bibliothèques bien fournies ; la moindre altération volon-
taire aurait été vite décelée, dénoncée, et aurait porté une
‘atteinte grave à la crédibilité de l'auteur et au succès de sa
thèse.
J'irai plus loin: je suis persuadé que Josèphe a cru, de
croyance sincère, à l’authenticité de presque tous les textes
qu'il alléguait, textes qu'il empruntait pour la plupart,
on l’a vu, à une tradition d'école bien établie ou à des
compilations réputées, comme celles de Polyhistor. Mais,
ce faisant, il a pu, de bonne foi, se tromper et nous pou-
vons même démontrer qu’il a pris quelquefois de l’ivraie
pour du bon grain.
J'ai déjà parlé des altérations qu'avait subies l'ouvrage
de Manéthôs sous la plume des abréviateurs et des polé-
mistes à travers lesquels Josèphe l’a utilisé. Josèphe a
xxx INTRODUCTION
accepté pêle-mèle le texte authentique et lesadditions frau-
duleuses qui s’y étaient introduites. Par exemple, lorsque
à propos des Hycsos il fait dire à Manéthôs que « cer-
tains » en faisaient des Arabes (I, 8 82) ou que « d’après
une autre copie » le mot Hyc voudrait dire « captifs »,
($ 83) il reproduit des gloses étrangères au texte primitif,
émanant l’une d’un commentateur arabophile, l’autre d’un
annotateur juif qui tenait à souligner l'identité des Hycsos
avec les'Hébreux « captifs
» en Egypte: Cette dernière
glose est de nouveau reproduite et développée aux & 9g1-2
comme un extrait « d’un autre livre de l'Histoire » ‘de
Manéthôs. Il est parfaitement clair que-Manéthôs n'a pu
ni se contredire aussi grossièrement,'ni parler des Hycsos
dans un « autre livre» de son histoire, qui n’en comptait
que trois.'Îci encore Josèphe a été dupe d’un commenta-
teur juif ou judaïsant; comme il l’a été plus loin. d’un
chronologiste brouillon en copiant (& 103) le chiffre de393
ans pour la durée écoulée entre l'Exode et Danaos-Har-
maïs, alors que l'addition des règnes énumérés aux S 94-
98 n’en donne que 333. :
Quant à l'épisode des Impurs (1; 230-256), quoique
Josèphe'prétendey reproduire fidèlement la lettre, puis
la substance (S 25 1) du récit de Manéthôs, on peut soup-
. çonner tout au moins qüe l'identification du prêtre Osar-
seph avec Moïse (250) ne ‘faisait pas partie du texte
original. Josèphe lui-même observe fort justement ($ 286)
qu “l n'y à aucun rapport entre les deux noms. Les con-
naissances des Égyptiens sur l'Exode étaient si confuses
qu’ils ont très bien pu confondre Joseph.avec Moïse : Apol-
lonius Molon faisait de: Joseph le: grand-père de Moïse
(Polyhistor, fr. 5), Trogue Pompée lepère (Justin XXX VI,
2). Et l'on remarquera que Chérémon (C. Ap. I, 290)
donne à Joseph le nom égyptien de Peteseph qui conserve
au moins la seconde moitié du nom hébreu. Il me paraît
INTRODUCTION : XXXI

donc probable que la première identification (proposée


non par Manéthôs, mais par un annotateur) aura été celle
d'Osarseph avec Joseph, et non avec Moïse : le patriarche
aurait simplement ‘changé, dans son nom composite,
l'élément Osiris en [ao (ahvé). De tout cela, Josèphe n’a
rien soupçonné. .
- Parmi les autres textes cités parr Jostphe, les doutes
exprimés parfois ‘sur l'authenticité dé ceux d'Hermippe
(I, 163) et de Chœrilos (1; 172) ne reposent sur rien de
sérieux : assurément des falsifications ont été introduites
par des Juifs dans la poésie hellénique (Pseudo-Phocylide,
Pseudo-Ménandre'), mais un faussaire qui aurait interpolé
Chœærilos n'y ‘aurait pas. glissé une description de la
coiffure des « Solymes » qui suffit à réfuter leur identifi-
cation avec les Juifs. +:
Il en va autrement du long extrait du livre sur les
Juifs d'Hécatée d'Abdère (T, 183-204). Ge texte’ se pré-
sente sous un aspect si inoffensif, si vraisemblable, il est
rédigé avec tant de talent et de mesure qu’il a pu faire
illusion à certains. Cependant dès l'antiquité, Herennius
Phülon avait rèlevé dans d’autres parties de cet ouvrage
un éloge tellement'exalté de la sagesse juive qu'il l'avait
condamné comme apocryphe*. Cette opinion a été par-
tagée par la'plupart des critiques modernes *, mais elle a
rencontré des contradicteurs * et moi-même, après l'avoir
d’abord partagée”, je me suis rétracté momentanément. Je

1. Voir Schürer, Geschichte des jüdischen Volkes, etc., 4° édition,


TI, 617 suiv. . .
2. Origène, C. Celse, T1, 15 — Textes relatifs au Judaïsme,
no 8r.
3. Joseph Scaliger, Dahlen, R. Simon, Bentley, Valckenacr,
Cruice, C. Müller, Schürer, Geffcken, Willrich, Stählin, Jacoby.
&. Spencer, Zorn, Elter, Wendland, Mendelssohn.
5. Textes, p. 227 (avec des réserves).
6. Œuvres de Josèphe, VIH, 1, p. 35, note 1.
XXx!I INTRODUCTION
reviens aujourd’hui à ma première appréciation pour les
raisons suivantes. ‘
D'une part, le grand prêtre Exéchias, contemporain de
Ptolémée Soter, auquel Hécatée prétend emprunter son
tableau des institutions juives, ne figure pas sur la liste
des grands prêtres connus. D'autre part, on ne sait rien
par ailleurs des prétendues persécutions dirigées contre la
religion juive par les satrapes perses ($ 191), ni du refus
des Juifs de travailler à la réfection du temple de Bel
($ 192). Le nombre de leurs forteresses, l'étendue et la
population de Jérusalem, les dimensions du Temple et de
l'autel (197 suiv.) sont sûrement exagérés ; la présence
des Juifs dans l’armée d’Alexandre bien invraisemblable
(200) '. Mais par-dessus tout, si l'on compare l'allure
générale de ce morceauàà l'extrait sûrement authentique
des Aiyvrizx# d'Hécatée conservé par Diodore de Sicile
(XL, 3) et relatif aux origines juives, la différence de ton
est frappante : le véritable Hécatée, sans être positivement
hostile aux Juifs, accueille une forme de la légende égyp-
tienne de l’Exode, ignore presque. tout des institutions
juives et de la Bible, fait de Moïse le fondateur de Jéru-
salem ct du Temple, etc. L'Hécatée de Josèphe est à la
fois plus bienveillant et mieux informé. Il y à donc
lieu de croire que le traité Des Juifs à été fabriqué par
quelque juif. hellénistique qui l’a mis sous le nom
d'Iécatée parce qu’on savait que cet historien avait parlé
des juifs sans trop de malice. Gomme ce traité est ignoré
de Polyhistor, il lui est sans doute postérieur. Il parait
avoir été très répandu et Josèphe, qui l’a lu, a cru sûre-
ment à son authenticité?.
1. Notez aussi, dans un autre passage du C. Apion (, 42), le
renseignement, sûrement mensonger, emprunté à « Hlécatée »
qu’Alexandre aurait fait don de la Samarie aux Juifs (voir ma note
sur ce passage).
2. Voir en dernier lieu, sur cette question, Willrich, Judaïca
INTRODUCTION XXXIII
On excusera volontiers Josèphe de s'être laissé tromper
par un document qui divise encore la critique moderne ;
on ne lui fera pas non plus un crime d’avoir invoqué, —
peut-être d’après Eupolémos — la prétendue correspon-
dance de Salomon avec Hirôm (AL, 111) « conservée aux
archives de Tyr »*; on lui pardonnera moins facilement
d’avoir pris au sérieux ici (IL, 45 suiv.) et dans les
Antiquités (XTL, 11 suiv.) la Lettre d'Aristée sur l'origine
de la version des Septante, faux manifeste du n° ou du
1 av. J.-C. ; d’avoir reproduit au sujet de la persécution
de Ptolémée Physcon (EL, 53-55) un récit légendaire qui
paraît être une variante de celui qui nous est parvenu
sous le titre de 3° livre des Macchabées. En ce qui con-
cerne les lettres d'Alexandre, de Scter et des autres
Piolémées (IE, 37 et 62) ainsi que les sénatus-consultes
et les lettres d'Auguste (II, 6x), Josèphe en parle en
termes si vagues que nous ne pouvons décider de leur
authenticité globale. En revanche, la « stèle de César »
à Alexandrie, contenant les droits accordés aux Juifs
(IL, 37), paraît être un document incontestable ; mais j'ai

(Gigoo), p. 84 suiv., qui veut retrouver des traces


du Pseudo Hécatée
dans divers autres passages de Josèphe (Antiquités,
1, 161; XI, 207;
NIT, 8) et même dans la lettre d’Aristée. Il fait de l'auteur
du faux
un contemporain de Tibère, ce qui est peu probable.
1, Le point do départ de cette fable, ce sont les négociations
de
Salomon et d'Hlirôm racontées dans la Bible (I Rois, 5)
et paraphra-
sécs par Josèphe(Ant., VIIL, 50 suiv.). Eupolémos en
lire deux Jettres
qui puent le faux (Polyhistor, fr, 18, Müller = Eusthe, Praep. ev.,
IX, 33-4). Quoiqu'il n'y soit pas question de l'échang
e d'énigmes
entre les deux rois, je soupçonne fort ce irait d’avoir
été également
inventé par Eupolémos à Finstar des énigmes de Ja reine
de Saba
(I Rois, 10). Les historiens gréco-phéniciens (C. Ap., I, 114-5 ;
120) auront riposté à celte invention par celle du jeune Abdémon
qui eut raison du roi juif. Mais comment croire qu'un pareil
détail eût pris place dans les annales officielles de Tyr ? et comment
croire que Josèphe les ait consuliées, comme il voudrait le faire
supposer ?
XXXIY INTRODUCTION

démontré ailleurs (Revue des Études Juives, 1924, p. 123)


qu’elle devait émaner non de Jules César, qui n'avait pas
qualité pour légiférer à Alexandrie, mais d'Auguste, et
j'aiété heureux de voir M. Bell se rallier à cette hypothèse.
Peut-on sérieusement reprocher à Josèphe d’avoir commis
une confusion qu'il a fallu dix-neuf siècles pour déceler ?

"3 Question d'interprétation.

Personne ne demandera à un polémiste la sérénité d un


historien ni les scrupules d’un philologue ou d’un critique
de profession. Josèphe est bien loin d'avoir recherché ces
qualités, mais, d’une manière générale, on ne peut pas
dire que son interprétation des documents (authentiques
ou crus tels) témoigne de malhonnèteté systématique.
Cependant, dans un certain nombre de cas, il semble
bien qu'il ait voulu jeter.de la poudre aux yeux du lecteur
et tirer des textes plus ou autre chose qui ne contiennent
en vérité. . ' |
D'abord, en ce qui concerne les sources bibliques elles-
mêmes. Il les présente (I, 2q suiv.) comme des annales
officielles dont la rédaction aurait été de tous temps confiée
aux prophètes d’abord, aux grands prêtres ensuite, de qui
le recrutement aurait été minutieusement assuré. Qui-
conque est au courant de la littérature. biblique sait qu’il
n'en est rien, et que, sauf les livres des Rois (ou plutôt
l'ouvrage plus développé qu’ils résument), aucun ouvrage
historique dela Bible n’a le caractère d’une chronique
officielle et contemporaine des événements. Josèphe a con-
fondu volontairement la composition des livres bibliques
avec la tenue des registres généalogiques du sacerdoce,
telle qu’elle était pratiquée à l’époque du second temple.
Même en ce qui concerne ses propres ouvrages Josèphe
en altère quelque peu le caractère. [l donne ses Antiquités
INTRODUCTION xxxY
comme « traduites » des livres saints (I, 54). Nous savons
au contraire que, si l’Ecriture forme en effet la base de cet
ouvrage, Josèphe l’a très souvent modifiée ad usum genti-
lium ou agrémentée de détails parasites empruntés à la
« tradition orale », c’est-à-dire au midrasch palestinien
ou alexandrin. ‘ Foot t Le
Passons "aux témoignages des Orientaux.. J'ai déjà
montré que l’ouvrage de Manéthôs, si Josèphe avait voulu
s’en tenir au texte original, n’apprenait en réalité rien du
tout au sujet des origines juives. En admettant même que
Ja fondationde Jérusalem par les Hycsos (1, go) y fût
rapportée’; rien ne prouve que Manéthôs ait assimilé les
Hébreux aux Hyÿcsos, car on sait que cette ville a existé
bien longtemps avant l'occupation de Cariaan par Israël.
Donc, tout l'édifice chronologique que Josèphe,à la suite
de ses devanciers judéo-alexandrins, bâtit sur la date de
l'expulsion des Hycsos manque de base solide. On ne
peut même pas ici admettre sa complète sincérité, car,
après avoir réproduit exactement (I, go) le texte de Mané-
thôs, qui parle simplement de la fondation de Jérusalem
par les Hycsos, plus loin (I, 228) quand il résume le récit
de l'auteur égyptien, il écrit: « Manéthôs.…. dit que: nos
aïeux (5; fusticous reoyéveus). chassés . d'Égypte,
occupèrent la Judéc, fondèrent. Jérusalem et édifièrent
le temple (5èv vsdv xasusxeuésachxt) », renseignement dont
‘il ny a pas trace dans le texte précédemment cité in
extenso®. À plusieurs reprises encore,il considère comme

1. J'ai beaucoup de peine à croire que Manéthôs ait écrit (L, go)
qu'au moment de l'expulsion des Hyÿcsos les Assyriens étaient les
maitres de l'Asie. : ut
2. Si même Josiplie avait trouvé ce renscignement chez Mané-
thôs il aurait dû le rejeter comme apocryphe, car il sait très bien
Q, 127; IL, sg et Ant. Jud., VII, 8, 1) que la fondation du Temple
est bien postérieure à la conquête de Canaan, postérieure aussi à
l’époque présumée do l'affaire des Impurs. |
XXXYI INTRODUCTION
un fait acquis que Manéthôs a identifié les Hyÿcsos aux
ancètres des Hébreux (I, 252 ; 278; II, 16) alors qu’au
contraire, dans la fable des Impurs, Manéthôs distinguait
soigneusement les Égyptiens contaminés (dont il fait peut-
étre! les ancêtres des Juifs) et les « Solymites », descen-
dants des Pasteurs, qui viennent à leur secours. Ainsi
Josèphe a raison dans sa polémique contre Manéthôs ou
ses commentateurs antisémites, mais le témoignage qu'il
veut extraire de cet auteur en faveur de la haute antiquité
de son peuple est imaginaire.
Les arguments tirés dans le même sens de l'ouvrage de
Bérose (1, 128 suiv.) ne sont pas plus solides. Je laisse
de côté la concordance de Bérose avec l’Écriture en ce
qui concerne les conquêtes de Nabuchodonosor, qui appar-
tiennent à une époque assez récente?. Mais lorsque Josèphe
veut faire croire à ses lecteurs (I, 130) que Bérose parle
du déluge « comme Moïse » il joue sur les mots. Le récit
du déluge par Bérose nous a été conservé, en effet, par
Abydénos (Bérose, fr. 1-4 Müller) et, si l’on y trouve
bien la mention d'un déluge et d’une arche, l’homme
sauvé y est appelé Xisouthros et non Noé. Josèphe
n'avait donc pas le droit d'écrire que Bérose « parle de
l'arche dans laquelle Noé, le père de notre race, fut sauvé
1. Je dis peut-être, car dans la citation textuclle de Manélhôs le
seul passage qui indique expressément cette filiation est le $ 250 où
Osarseph prend le nom de Moïse. Or ce paragraphe est très suspect :
1° parce que Osarseph a déjà été mentionné au $ 238 ct que dans le
$ 250 il semble apparaître pour la première fois; 29 comme nous
l'avons vu plus haut, parce que l’équivalence Osarseph-Moïse est diffi-
cilement imputable à Manéthôs. ‘
2. Même ici il convient d'observer que lorsque Josèplic annonce
(£, 145) qu'un texte de Bérose va confirmer (out ce qu’il vient de
raconter (sur l'incendie du Temple, etc.), il abuse de la crédulité
ou de la paresse d'esprit du lecteur, car le texte cité du livre III de
Bérose (1, 145 suiv.) ne prononce même pas le nom de Jérusalem
et ne s'occupe que de la chronologie des successeurs de Nabucho-
donosor.
INTRODUCTION XKXVII
quand elle fut portée sur les cimes des montagnes d’Ar-
ménie ». .
Cette identification arbitraire n'est d’ailleurs qu'une.
récidive. Josèphe procède de même dans les Antiquités .
(1, 158) à propos d'Abraham lorsqu'il écrit: « Bérose
fait mention de notre ancêtre Abraham sans le nommer, .
mais en le désignant ainsi: dans la 10° génération qui
suivit le déluge il ÿ avait chez les Chaldéens un homme
juste et grand. » Je m’empresse d'ajouter que ces assi-
milations fantaisistes ne sont probablement pas de l’inven-
tion de Josèphe; il n’a fait que les recueillir dans le bagage
des exégètes judéo-alexandrins qui l'avaient précédé.
La même observalion s'applique certainement aux
déductions ingénieuses, mais peu convaincantes, que
.Josèphe tire d'un certain nombre de textes classiques,
dontil doit sûrement l'interprétation, comme la connais-
sance, à ses prédécesseurs. Par. exemple, il n’est rien
moins que certain que les « Syriens de Palestine » qui,
d’après Hérodote, pratiquent la circoncision, soient des
Juifs (1, 171): il est plus probable qu'au v° siècle cette
pratique avait été adoptée par les Philistins. De même le
peuple mystérieux mentionné par Chœrilos dans l’armée
de Xerxës a beau habiter les « monts Solymiens » près
d'un « vaste lac » et parler phénicien (I, 172 suiv.), rien
ne prouve qu'il s'agisse des Juifs, auxquels ne convient ni
la « tonsure en rond », ni le bonneten « cuir de cheval ».
Pour savoir de quel peuple il s’agit en réalité, il faudrait
pouvoir replacer les vers de Chœrilos dans leur contexte
où il avait dû suivre un ordre géographique.
Je ne veux pas prolonger cette enquête. Le lecteur
curieux, en se reportant aux notes qui accompagnent la
traduction du Contre Apion, relèvera encore bien d’autres
exemples d’argumentation sophistique, d'interprétation
forcée, et même de faits allégués sans aucune preuve.
xxx INTRODUCTION .
-D'où Josèphe sait-il que les Juifs ont été établis à
Alexandrie par Alexandre (II, 35)? qu’ils y ont formé
une tribu dite Macédonienne (II, 36)? que les Juifs
d’Antioche ont reçu de Seleucus Nicator le droit de cité
(IL, 39)? que Ptolémée Evergète a sacrifié dans le Temple
. de Jérusalem (IE, 48)? Quand il chicane Mnaséas (cité
par Apion) pour avoir situé la ville de Dora en Idumée
(IE, 119), il ne s'aperçoit pas que le manuscrit est fautif et
qu’il fallait lire Adora. Même dans l'analyse des lois
juives, qu’il devait cependant connaître à fond, en théorie
comme en pratique, les erreurs ne manquent pas. Nombre
d'institutions et d'idées sont attribuées à Moïse dont on
ne trouve pas trace dans le Pentateuque: les lectures
sabbatiques (IE, 175), la théorie de la prière (196), celle
de la résurrection (218), divers préceptes relatifs au
mariage et à l’adultère (199, 201), à l’avortement (202),
aux ablutions (203), à la guerre (212), aux animaux
(213). Dans plusieurs de. ces cas, il s’agit de versets
bibliques interprétés à contresens ou de règles, inconnues
dans la Bible, mais. introduites par le Talmud qui, à
l’époque de Josèphe, était en voie de formation, ou encore
de croyances particulières à la secte essénienne dont
Josèphe avait fait partie pendant quelque temps".

*
* +7

En définitive, on voit que Josèphe n’a utilisé de


première main qu’une faible partie des documents qu’il
allègue, que parmi ces documents il s’en était glissé un
certain nombre d’apocryphes ou de maquillés, qu’enfin
dans leur interprétation, il a fait trop souvent preuve d’un
3. Déjà Eusèbe, Demonstr., VI, p. 291, signale chez Josèphe
l'utilisation des ’Ioudatxat Geutecuisete, c’est-à-dire de la Mischna
(Gutschmid, op, cit., p. 348).
INTRODUCTION XXXIX

excès de subtilité, parfois même de déloyauté. Mais


hâtons-nous de le dire, pas plus qu’il ne peut revendiquer
le mérite de leur réunion, il ne doit supporter la respon-
sabilité exclusive de ces déformations tendancieuses.
En parcourant cet énorme amoncellement de faits et
de notions religieuses, on a l'impression constante de se
trouver en présence d’une mosaïque de témoignages et
d'un corps de doctrine qui avaient été constitués long-
temps avant Josèphe par le patient travail des apologistes
anonymes, des exégètes fureleurs de la synagogue
d'Alexandrie. Josèphe a accepté en bloc leurs résullats
sans prendre la peine de les contrôler ; mais il a apporté
à leur mise en œuvre un rare talent de polémiste et de
dialecticien ; c’est ce talent qui a préservé et préservera
de l'oubli son pamphlet dont on a dit avec raison qu’ «il :
ne faut pas y voir seulement une réfutation éclatante des
attaques d’Apion, mais un des écrits polémiques les plus
spirituels et les plus savants de tous les temps‘ ».

1. Bunsen, Ægypten, E, 127, cité par Gutschmid, p. 369.


SIGLES

L = Laurentianus plut. 6g cod. 22 (Florence).


Lat — Traduction latine de Josèphe (sous la direc-
tion de Gassiodore). Édition Car. Boysen (Cor-
pus scriptorum ecclesiasticorum latinorum,
XXXVIE, 6), Vienne, 1898.
Eus — Eusèbe de Césarée, Praep(aratio Evangelica),
Chron(ica), Hisi(oria ecclesiastica).
[ ] mots interpolés à retrancher.
< > mots ajoutés par un éditeur ou par nous-mêmes
au texte des manuscrits.
T Ÿ passage corrompu.
... . lacune.
La division en sections (chiffres romains insérés dans
le texte) est celle de Bekker, la division en paragraphes
(chiffres arabes gras), celle de Niese. Nous avons légè-
rement modifié parfois lune ou l’autre.
CONTRE APION
LIVRE I

I
De l'antiquité de la race juive,
contestée par l'ignorance ou la malveillance!.

. 4 J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant


Épaphrodite?, par mon Ilistoire ancienne, à ceux qui k
iront, et la très haute antiquité de notre race juive, et l’ori-
ginalité de son noyau primitif, et la manière dont elle s’est
établie dans le pays que nous occupons aujourd’hui ; en effet
5000 ans? sont compris dans l’histoire que j'ai racontéeen
grec d’après nos Livres sacrés. 2 Mais puisque je vois
bon nombre d’esprits, s’attachant aux calomnies haineuses
répandues par certaines gens, ne point ajouter foi aux récits
de mon Ilistoire ancienne et alléguer pour preuve de l'ori-
gine assez récente de notre race que les historiens grecs célè-
bres ne l'ont jugée digne d'aucune mention, 3 j'ai cru
devoir traiter brièvement tous ces points afin de confondre la
malveillance et les mensonges volontaires de nos détracteurs,
redresser l'ignorance des autres, et instruire tous ceux qui
veulent savoir la vérité sur l'ancienneté de notre race.
1. Les intitulés des chapitres sont de notre fait.
2. C'est le même auquel est dédiée Ja Vita et qui fut un des
patrons des Antiquités (I, & 8). Le langage de Josèphe dans ces divers
passages prouve que c'était un personnage haut placé ct qui avait
subi des vicissitudes politiques; aussi l’a-t-on identifié, non sans
vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui
aida son maître à se tucr, ct fut plus tard, à raison de ce fait, banni
puis mis à mort par Domilien en 96 (Suétone, Domitien, 14).
La seule objection c'est que la Vita, dédiée à Épaphrodite, parle
d’Agrippa II comme étant mort (c. 65, 8 359); or, d'après l'hotius
(cod. 33), ce roi serait mort l'an 3 de Trajan (100 ap. J.-C). Mais
ce renseignement est suspect et nous ne possédons aucune monnaie
d'Agrippa postérieure à Domitien. Épaphrodite ayant été tué en 95
(Dion, LX VIT, 14) et les Antiquités achevées en g3 (Ant., XX, 11),
il en résulte que le Contre Apion a été écrit en 94 ou 95.
3. Voir la note à l'Appendice.
‘AOFOZ À.

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1 6 xazwaissy Naber : zaswarss || Yxp inserui (quinque milia enim


Lat): fiv xevr. ed. princeps || 8 à diste inscrui ((zai) Bekker) ; ypdtar
damnat Nicse.
& LIVRE 1
4 J'appellerai, en témoignage de mes assertions, les écri-
vains les plus dignes de foi, au jugement des Grecs, sur toute
l'histoire ancienne; quant aux auteurs d’écrits diffamatoires
ct mensongers à notre sujet, ils comparaitront pour se con-
fondre eux-mêmes. 5 J'essaicrai aussi d'expliquer pour
quelles raisons peu d'historiens grecs ont mentionné notre
peuple; mais, d'autre part, je ferai connaitre les auteurs qui-
n'ont pas négligé notre histoire à ceux qui les ignorent ou
feignent de les ignorer.

Il
Sur les choses de l'antiquité
les Grecs ne sont pas dignes de Joi.

6 Et d'abord je suis saisi d’un grand étonnement à voir


les gens qui croient nécessaire, dans l'étude des événements
les plus anciens, de s'attacher aux Grecs sculset de leur deman-
der la vérité, sans accorder créance ni à nous ni aux autres
hommes. Pour ma part, je vois qu’il en va tout autrement,
si l'on rejette, comme il convient, les vains préjugés, et si
l'on s'inspire des faits eux-mêmes pour être juste. 7 En
effet, j'ai trouvé que tout chez les Grecs est récent ct date,
pour ainsi parler, d'hier ou d’avant-hier: je veux dire la fon-
dation des villes, l'invention des arts et la rédaction des lois;
mais de toutes choses la plus récente, ou peu s'en faut, est,
chez eux, le souci d'écrire l'histoire. 8 Au contraire, les
événements qui se sont produits chez les Égyptiens, les Chal-
déens ct les Phéniciens — pour l'instantje n’ajoute pas notre
peuple à la liste —, de l'aveu même des Grecs, ont été l'objet
d’une transmission historique très ancienne ct très durable.
9 En effet, tous ces peuples habitent des pays qui ne sont
nullement exposés aux ravages de l'atmosphère, et leur
grande préoccupation a été de ne laisser dans l'oubli aucun
des événements accomplis chez eux, mais de les consacrer
toujours par des annales officielles, œuvre des plus savants
d'entre eux. 10 Au contraire, le pays de Grèce a cssuyé
mille calastrophes ! qui ont effacé le souvenir des événements

1. Déluges d'Ogygts et de Deucalion, ete. Idée empruntée à Platon,


Timée, p. 22 B, comme tout ce développement. °
AOTOZ A" 4
4 Xphoouar SE tôv pèv Ôn” ÉuoD Asyouévov pépruar Toie
&Etomototétors elvar nepl néons &pyatoloyias ünd Tav
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WEvÜDG Yeypapétac abrobs Ôù Éautôv ÉAcyyouévouc
napéée, 5 FMlepécoux ÔE kal Tic aitias ànmoSovox,
62 &ç où molol 106 Elvous fuôv ëv tai atopluic
“EAnves Éuvnuovebkaouv, Ëtr pévtot kat tTobc où Tapa-
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SAñBetav, fuiv SE kal toc &Alois &vBpénorc émiateiv
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v ênuocloic &vaypapais Ünd Tôv gopotétov el kalle-
poboBor, 10 Tèv ôË nept tv ‘EXKSX tériov puplar pèv

$ 6 — 26 exscripsit Eus. Praep. X, 7.


7 yo Eus.: yè [| 3 ébsov scripsi : ebçor L, ebefoers Eus., cognovi
Lat. || 2è Eus., ôt L [| 6 +0 Niese : t05.
5 LIVRE I
passés ; et à mesure qu'ils instituaient de nouvelles civili-
sations, les hommes de chaque époque croyaient que toute
chose commençait avec la leur; c'est tardivement aussi
et difficilement qu’ils connurent l'écriture; en tout cas ceux
qui veulent en reculer l’usage le plus loin se flattent de
* l'avoir apprise des Phéniciens et de Cadmos. 41 Pourtant,
même de cette époque on ne saurait montrer aucune chro-
nique conservée dans les dépôts soit: ‘sacrés, soit publics,
puisque, au sujet des hommes mêmes qui marchèrent contre
Troie tant d'années plus tard, on est fort embarrassé et l’on
fait force recherches pour savoirs’ilsconnaissaient l'écriture!.
Et l'opinion prévalente c’est plutôt qu'ils ignoraient l'usage
actuel des lettres. 12 Nulle part d'ailleurs en Grèceonne
trouve un écrit reconnu plus ancien que la poésie d'Homère.
- Or, il est clair que ce poète esl encore postérieur à la guerre
de Troie. Et lui-même, dit-on, ne laissa pas ses poèmes par
écrit; mais, transmis par la mémoire, ils furent plus tard
constitués par la réunion des chants; de là les nombreuses
divergences qu’on y constate?. 13 Quant aux Grecs qui
ont entrepris d'écrire l'histoire, . comme Cadmos de Milet,
Acousilaos d’Argos et ceux qu'on cite après lui, ils n’ont
vécu que peu de temps? avant l'expédition des Perses contre
la Grèce. 14 Mais bien certainement les premiers philo-
sophes grecs qui aïent traité des choses célestes et divines,
- comme Phérécyde de Syros*, Pythagore et Thalès 5 furent,
tout le monde s'accorde là-dessus, les disciples des Égyptiens
et des Chaldéens avant de composer leurs courts ouvrages, et
ces écrits sont aux yeux des Grecs les plus anciens de tous : à
peine même les croient-ils authentiques.

. Allusion aux discussions soulevées parmi les érudits alexandrins


au sujet de l'interprétation des ciuxta Avypä de l'Iliade (VI, 168).
2. Ce passage est une des pierres angulaires des _Prolégomènes de
Wolf.
3. En réalité, Cadmos parait avoir fleuri vers le milicu du vie
siècle.
&. Seul texte qui attribuc une origine égyptienne ou chaldéenne
aux doctrines de Phérécyde de Syÿros. Cependant Gomperz, Grie-
chische Denker, 1, 430, identifie ’{ynvés avec l'Ouginna babylonien.
5. On retrouve chez Apollonios de Tyane (Jamblique, Vit. Pyth.,
12) ct Plutarque l’idée que Thalès de Milet fut disciple des Égyptiens ;
l'adjonction des Chaldéens estt propre à Josèphe.
AOFOE A" 5
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‘Apyiov “AkoualAaov kal petà Toltov Et tive Ado:
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Atyonrlov kal XaAdalav yevouévouc ualntàc 8Alyax auy-
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&pxatétate Kal pô abta Tiotebouou Ün” Éketvav
yEyp&pOa.

40 4 rôv scripsi cum Eus. uno cod. : süv ; 16 xx0" éaurôy (et supra
cum Eus. éxaros) coni. Nicse || 14 1 7” Eus. : ër” |] 42 4 Ssrecoc
Eus. : Gareçov [| 48 6 202lafo Eus. : zon£kafuv || 44 G Coxet Eus. :
Res
axsty,
+6 LIVRE 1
III
Contradictions de leurs historiens.

45 N'est-il donc point absurde que les Grecs s'aveuglent


ainsi en croyant être seuls à connaitre l'antiquité et à en
rapporter exactement l'histoire? Et ne peut-on point facile-
ment apprendre de leurs historiens mêmes que, loin d’écrire
“de science certaine, chacun d'eux n’a fait qu'émettre des
conjectures sur le passé? Le plus souvent, en tout cas, leurs
ouvrages se réfutent les uns les autres et ils n’hésitent pas à
raconter les mêmes faits de la façon la plus contradictoire.
46 Il scrait superflu d'apprendre aux lecteurs, qui le savent
mieux que moi, combien Hellanicos diffère d'Acousilaos sur
les généalogies, quelles corrections Acousilaos apporte à
Hésiode, comment sur presque tous les points les erreurs
-d'Hellanicos sont relevées par Éphore, celles d'Éphore par
Timée, celles de Timée par ses successeurs, celles d'Héro-
dote par tout le monde‘, 417 Mème sur l’histoire de Sicile
‘Timée n’a pu s'entendre avec Antiochos, Philistos ou Callias;
‘pareil désaccord sur les choses attiques entre les atthidogra-
phes, sur les choses argiennes entre les historiens d'Argos.
18 Et pourquoi parler de l’histoire des cités et de faits
moins considérables, quand sur l'expédition des Perses et
sur les événements qui l'accompagnèrent les auteurs les plus
estimés se contredisent? Sur bien des points, Thucydide
même est accusé d'erreurs par certains auteurs, lui qui pour-
tant passe pour raconter avec la plus grande exactitude l’his-
toire de son temps.
IV
Les Grecs n'ont pas dès l'origine tenu des annales officielles.
19 Bien d'autres causes d’une telle divergence apparai-
traient peut-être à qui voudrait les chercher, mais, pour
moi, j'attribue aux deux que je vais dire la plus grande
influence. Je commencerai par celle qui me parait domi-
nante. 20 L'insouciance des Grecs, depuis l'origine, à
1. À l'appui de ces assertions on peut citer les fr. 3 et 12 d'Acou-
silaos, 19 d'Éphore, 55, 1225 et 143 de Timéc; Polémon, Istros et
Polÿbe ont attaqué Timée, et Thucydide, Ctésias, Manéthôs, Strabon
ont critiqué Hérodote.
AOTOS 4° 6
IT 15 FMâc oûv oùk Éoriwv &Aoyov tetupäoBat robe
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Éuo0 p@Mov Émiotauévous Gôgakov 8x uÈv EXXévikoc
"Arkovouée mepl Tôv yevealoyiôv Gtonepévneev, ca 8&
BtopBoütar vtov “Hotoëov ’AkouotAaoc, À Tiva tpérrov
“Epopos pèv ‘EAlévixov ëv toc mAslotoic yevdduevov
érudeikvuouv, Epopov 8È Tigouoc kat Tipoœtov ot per”
Ékeîvov yeyovétec, “Hp68otov 8 névtes. 17 *AXX° où8ë
mepl tôv Zikekwkôv totc nepl ’Avtioxov kal Diliorov À
Koklav Tluatoc ouupovetv ÂElooev, où5 aô nept Tôv
‘Atruwäv où Täç “AtBlôac ouyyeypapétes À nepl räv
"Apyokkäv ot tr nepl *Apyog lotopoOvrec &XÂfoiG karn-
kolouBñkaot. 418 Kal ti Set Aéyeuv nepl tôv karà nmédeic
kal Bpaxutépov; énou ye nepl rfc Mepouxñs otpareias
Kkal tâv év at npayBévrov ot Sokipbtator Stamepo-
vikaot, To SE ral Ooukuilônc dc evSéuevoc ÊTé Tivov
katryopeîtor, kaltor êoküv ékpibéotara Tv kaB” aôrbv
lotoplav auyypépetv.
IV 19 Arlon SE Ths TooxËëtns étapovtag root pèu
Towc &v kal Étepar totc Boulouévouic Gntetv &vapavetev,
Éyo dE êvol tatc AcyGnaopévars Tv ueylornv loydv äva-
Tônu, Kat npotépar PB Tv kuplotépau etval pot
SokoDoav 20 +rù yüp #6 àpyfis A onoudacbfvar mapk

45 G efxatov ; +5 Gutschmid : sixtfotvro |] 17 à Yxekexv edd, :


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Gaptéesräsne sv Guischmid) |] 49 1 +ota$sne Eus. || à ày gavste


coni. Niese.

d
7 LIVRE I
consigner chaque événement dans des annales officielles,
voilà surtout ce qui causa Les erreurs et autorisa les men-
songes de ceux qui plus tard voulurent écrire sur l'antiquité.
21 Car non seulement chez les autres Grecs on négligea de
rédiger des annales, mais même chez les Athéniens, qu'on
dit autochthones et soucieux d'instruction, on trouve que
rien de semblable n’a existé, et leurs plus anciens documents
publics sont, à ce qu'on dit, les lois sur le meurtre rédigées .
pour eux par Dracon, personnage qui a vécu peu avant la
tyrannie de Pisistrate'. 22 Que dire, en effet, des Arca-
diens, qui vantent l’ancienneié de leur race? C’est à peine
si plus tard encore ils apprirent l'écriture.
V

Ils font œuvre litléraire plutôt que scientifique.


23 Ainsi, c’est l'absence, à la base de l’histoire, de toutes
annales antéricures, propres à éclairer les hommes désireux
de s'instruire et à confondre l’erreur, qui explique les nom-
breuscs divergences des historiens. 24 En second lieu il
faut ajouter à celle-là une cause importante. Ceux qui ont
entrepris d'écrire ne se sont point attachés à chercher la
vérilé, malgré la profession qui revient toujours sous leur
plume, mais ils ont fait montre de leur talent d'écrivain ;
28 et si par un moyen quelconque ils pensaient pouvoir en
cela surpasser la réputation des autres, ils s’y pliaient, les
uns se livrant aux récits mythiques, les autres, par flatterie,
à l'éloge des cités et des rois. D’autres encore s’adonnèrent à
la critique des événements et des historiens, dans la pensée
d'établir ainsi leur réputation. 26 Bref, rien n'est plus
opposé à l’histoire que la méthode dont ils usent continuel-
lement. Car la preuve de la vérité historique serait la con-
cordance sur les mêmes points des dires et des écrits de tous;
1. D'après la plupart des auteurs, Dracon avait, en réalité, rédigé
un code de lois complet, mais seules ses Ic's sur le meurtre furent
maintenues par Solon. Nous possédons encore des fragments d’une
copie officielle sur pierre qui en fut faite en 4o9/8 avant J.-C.
({nseriptions juridiques grecques, IL, n° xx1). La législation de Dracon
(vers 624 av. J.-C.) est antérieure de plus de soixante ans à la pre-
mière usurpalion de Pisistrate (561): Josèphe la rajcunit pour les
besoins de sa thèse. ‘
AOTOS A 7
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pévov &vaypapés, ToUto péliotra $À kal tv mAdvnv kal
tv éÉouctav to0 WebbeoBar troie uetX Tata PouAnbetor
mepl tôv nalaôv Tv ypébperv rapéoyev. 21 Où yàp
uévov rapà toi &Aoic “EAlnoiv uekôn tk nepl Tàc
&vaypapéc, GA obôè rap totc *ABnvaloic, 006 .aütéy
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&pyœotétous Elvar par Tobc Ênd Apékovtoc aëtoic nepl
Tôv œpovtkôv ypapévtas véuouc, ëAyo npétepov Tñc
Maroiotpétou trupavviôos &vBpénou yeyovétoc. 22 Mepl
uév yäp ‘Apkébov Ti êet AÉyeiv adxoüvrov &pyatétnte ;
uélic yäp oftor kol pETX Talta Ypépuaotv ÉnœdetBnoav.
V 23 ‘Ate Ôh voivuv oùbem@c nporataBeBAnuévne
évaypapfs, ff kal Tobc uaBeiv Boukouévouc GtdéEerv
Epelev. kal TodG wWeudouévouc EléyEewv, no npèc
&AAmhouc Éyéveto Gtapovla Toîc ouyypapedoi 24 Aeu-
répav ÊË npèc Taûtn Betéov Ékelunu altiau of ap nt vd
ypépetv épuñoavtes où nepl tv &AñBetav Éonobiacav,
kaitou ToDTo mpéxetpév Éativ &el td Enéyyelua, Aéyov ô&
Sbvauv énedslkvuvto® 25 kal kaB” Bvtiwva Tpérrou èv
.Toûta Tapeuokiuhoerv Todbc &AkouG ÔnE&uBavov, kata
toltov fpuélovto, Tivèc uèv ènlt td uuBoloyeiv Tparté-
gevor, Tic Ôà npèc xépiv À Tàc médel À Todc Pacha
ÉnatvoOvtec" &Alot dE Ent td katnyopetv Tôv npébeov À
rôv yeypapétov Exépnonv, Éveudokiuhoetv Toûte voul-
Dovres. 26 “Olwc ÎË Tù névrov Évavtibtatov fotopix
mpértoutes êtateloUar fc uèv yap &An0006 èoTt TEKUÜ-
piov Îotoplac, ei, nepl Tv abtôv énavtec Tata Kat

20 à yireoQat rsçi L, y. +2ç sect Eus. Naber (qui dat yivésüat) {|


24 3 rap” adtoïs Eus. (nescio an za2° 470%; vote scrib.) || 4 7a-
Octas Eus, : raïdas L || 7 covxéy ed. prine. : gotvixwv [| 22 2 Bet ed.
pr. : ôn L, yon Ens. || aspaérnca Eus, : àpyaérata L || 24 à sain
Eus. : zadrny L || 25 3 +oxrdusvors Eus. (conversi Lat) : téerdusvot L.
8 LIVRE 1
ct, au contraire, chacun d’eux, en donnant des mêmes faits
une version différente, espérait paraître par là le plus véri-
dique de tous. 27 Ainsi pour l’éloquence et le talent lit-
téraire nous devons céder le pas aux historiens grecs, mais
non point aussi pour la vérité historique en ce qui concerne
l'antiquité, et principalement quand il s’agit de l’histoire
nationale de chaque pays.
VI
Les Juifs, au contraire, ont toujours eu soin d'écrire leurs
annales, dont la rédaction est confiée aux prêtres.
28 Que chez les Égyptieus et les Babyloniens, si l'on
remonte à la plus lointaine antiquité, le soin des annales et
la spéculation qui les concerne aient été entre les mains,
chez ceux-là des prêtres, chezles Babyloniens des Chaldéens,
ct que, parmi les peuples en relations avecles Grecs, les Phé-
nicicns surtout aicnt usé de l'écriture pour les organisations
de la vie et pour transmettre le souvenir des événements
publics, tout le monde l'accorde; je crois donc inutile d'in-
sister. 29 Mais que nos ancètres se soient préoccupés de
leurs annales autant, pour ne pas dire plus encore que les
peuples nommés plus haut, en confiant leur rédaction aux
grands-prêtres et aux prophètes, que jusqu'à nos jours cette
coutume ait élé très rigoureusement observée et, pour parler
plus hardiment, doive continuer à l'être, je vais essayer de
le montrer brièvement!
VIL |
Soins pris pour assurer la purelë de race des prétres.
80 Non seulement dès l’origine ils ont commis à ce soin
les moilleurs, ceux qui étaient attachés au culte de Dicu,
mais ils ont pris des mesures pour que la race des prêtres
demeurât pure de mélange et sans souillure. 31 En effet,
celui qui participe au sacerdoce doit, pour engendrer, s’unir
à une femme de même nation et, sans considérer la fortune
ni les autres distinctions, faire une enquête sur sa famille,
[Es

extraire des archives la succession de ses parents et présenter


de nombreux lémoins?. 32 Et nous ne suivons pas cette
pratique seulement en Judée même, mais, partout aussi où |
1, 2. Voir à l'Appendice, note sur les $ 29-31.
AOTOE À’ 8
Aéyotev kal ypéporev of 8 et Tadtà ypéetav Étépoc,
obtuc évéutäov abtol paveioBar Tnévrov &AnBéotatot.
27 Aéyou pèv ov Évera kal tfG Év Tobtoic Éeivétntos
Set nmapoyopety Auac Tote ouyypabeDor totc “EAAnvikoïc,
où uv kal Tfs nept Tôv épyalov &ANB00G totoplas, ka
uélioté ye this nepl Tôv Ékéotois Émiyxoplov.
VI 28 ‘Or pèv oôv map” Alyuntloic te ral Babu-
Aovtois Ek uaxporétov &voBev ypôvov Tv nepl Tàc
&vaypapàs émpéherav 8nou pèv ot iepets Âouv Éykeyet-
piouévor kal nepl taûtas Ébilocépouv, XaASator 8 napà
rotc BaBulavloic, kal Sri uéliota 8h Tôv “EAnoiv ënt-
utyvupévov Éxphonvto Dolvikes ypéppaoiv EtG TE Tà Tepl
rdv Blov olkovoulac kal npèc tv Tôv kowwväv Épyav Tapi-
Soouv, ÉnatÔôd ouyxopoDoiv énavtec, Édoetv mor Sok@. 29
Mepl ÔË Tôv uetépov npoyévov tt riv adtiv, ËS yp :
Aéyew el kal nslo Tôv elpnuévov, énouoavro nepl Tàc
&vaypapàs ÉmuuéAetav, toic apxiepelor kal Totc Tpophtas
roûto npootéËavtec, kal &G uéypr täv ka˰ MuAG ypévav
mepÜlartor peta noie äkpiBelac, et Ôë (Get) Opaot-
repov eineîv kal œuluyôoetar, Tmeipécouar auvréuoc
StÜgokerv. .
VIL 30 Où yèp uévou ËE &pyfñic nl robte Toùc
àplotous Kal tf Bepanela toQ Beo0 Tmpooeôpeboutas katé-
ornoav, A Ënoc td yévoc Tôv fspéov kpuktov kal kaBapbu
Stauevet mpouvénoav. 31 Aet yàp Tèv uetéyovta The
fepoobvns àE éuorBvolc yuvaxde natSomoirtoBou, kat uù
npdc xphuata UnôË TäG AAlaG AnoBAETELN Tiukc, A& Td
vÉvos Éberédeiv, k tv épyelov AuuBévouta tv Stañoyxhv
kal Tmollodc mapeyépevov péprupac. 32 Kat Taütx
npétrouev où pévov ên a«ÿtfc ‘loudalac, &AÀ 8nou not

26 4 sax Hudson: taÿre L, un tx ax — étépous Eus. (fort.


recte) j| 29 5 Get inser. Gutschmid (si oportet Lat) {| 30 1 =oicw
Nicse : zoftuy || 4 Grausvet Nicsc : Staudverv [| 81 4 cyetov
Gutschmid : äg{aiuv || Aaufévovra ed. pr. : kxuGdyovras.
9 LIVRE 1
se rencontre un groupe des nôtres, les prêtres observent
rigoureusement cette règle pour les mariages. 33 Je parle
de ceux d'Égypte, de Babylone et de tous les autres pays du
monde où les hommes de la race sacerdotale peuvent être
dispersés. Îls envoient à Jérusalem le nom patronymique de
leur femme avec la liste de ses ancêtres’ en remontant, et les
noms des témoins. 34 Si le pays csl en proie à la guerre
— comme le fait s'est produit souvent lors des invasions :
d’Antiochos Épiphane, de Pompée le Grand et de Quintilius
Varus!, et surtout de nos jours— 35 ceux des prêtres qui
surviventreconstituent denouveauxlivrets à l’aidedes archives?
et vérifient l’état des femmes qui restent. Car ils n’admet-
tent plus -celles qui ‘ont élé prisonnières, les soupçonnant
d'avoir eu, comme il est souvent arrivé, des rapports avec un
étranger*. 36 Et voici la preuve la plus éclatante du soin
exact apporté dans celte matière: nos grands-prètres, depuis
deux mille ans, sont nommés, de père en fils, dans nos
annalest, Ceux qui contreviennent le moins du monde aux
règles précitées se voient interdire l'accès des autels ct la par-
ticipation aux autres cérémonies du culte.

VIN
… - Les livres saints ; respect qu’ils inspirent.
37 Par une conséquence naturelle, ou plutôt nécessaire
— puisqu'il n’est pas permis chez nous à tout le monde
d'écrire l’histoire ct que nos écrits ne présentent aucune
divergence, mais que seuls les prophètes racontaient avec
clarté les faits lointains et anciens pour les avoir appris par :
une inspiration divine, les fails contemporains selon qu'ils
se passaient sous leurs yeux, — 38 par une conséquence
1. Quintilius Varus, gouverneur de Syrie, élouffa la révolte qui
éclata après la mort d'Hérode (4 av. J.-C.). ‘ ‘
- 2. Les « livrois » (ygéuysaza) sont des généalogies particulières,
extraites des archives, et que conservait chaque famille saccrdotale.
3. Cf. Antig., II, 12, 2; XI, 10, 5; Mischna Keloubot, 11, 0.
Ge qui n'empêcha pas Josèphe lui-même (qui était prêtre) d'épouser
cn premières noces une captive (Vita, 414). -
4. Ailleurs (Ant, XX, 10, 1) Josèphe compte 83 grands-prètres
depuis Aaron jusqu'au temps de Titus, mais il ne les énumère pas
et l’on ne voit pas à quelles annales il est fait ici allusion.
AOTOE À’ 9
obotnua ToB yévouc éotiv fuôv, Kkâket Tè GkpiBEG àTto-
cbbetor totc tepeDor nepl tobc yéuouc” 33 Àéyo Gë toùc
év Alyénto kal Babukävt kal et nou rfi &AANS oikoupévnc
Toù yÉvouc räv iepéov etot TVEG Bteonapuévor TÉUTTOUOL
yèp sis “epogéhuua ouyypépavtes TatpéBev roëvoua rs
Te yauetfc kal Tôv énévo npoyévov kal Tives of uap-
rupobvtes. 34 Flékepoc D’ el Katéoyot, — Kafénep fôn
YÉYOVEvV moÂÂGktG ‘Avtiéyou Te Tob Erupavodc etc Tv
xépav EuBalévros kal Founniou Méyvou kal. Kuvtiütou
Oùépou uékota BE ka ëv' rois kaB” quês xpévors, — 35
où nepdeurnépevor Tôv iepéov kaiv nméliv ëk Tôv apyelov
YPépuatro ouvioravtar Kkal Sokipébouot TùG ÜnoketpBetonc
yuvatrag où yäp ETL Très atxgæhérous yEvopévag mpogtevtot,
morA&KLG yEyovviau adraîc tv rpèc &XA6ulov kotvovtau
Spopôuevor, 36 Teruñpiov dE péyiorov TG &kpiBbelac.
ot vép. &pxiepeîc of map” fuîv &nd oyulov étTêv ôvo-
uxotol notées èk Tmatpdc elolv Êv Tac &vaypapatc. OS
SÈ tôv eipnuévov 8tio0v yÉvouto es napébaoiv àännyé-
peutat pÂTE rois fouots Tapiotraoar UÂTE UETÉXELW TG
Ans &yrotelac,
VIIL, 37 Eîkétoc oùv, p@klov 8è ävayratac, — te
LATE ToO ouÿyphperv adreEouotou râdw bvroc uÂTE TwbG
. v toîc ypapouévois Évobonc étapovlasc, XX pôévov Tôv
mpopqrôv Tà pÈv ävoTato kal Tahkatétata Kkat& Tv
éninvorav thv ànd ToO BeoD uaBévrov, tù SE ka@” aÿtobc
dG éyéveto oapôs cuyypapévrov, — 38 où uuptéèec

$& 38-42 exscripsit Eus. list. cccl. IIL, 10.


335 << yaussie Niese (nuplae Lat) : yeyeauuévns (ynuauéine
Naber) {| 35 2 Gppeiror coni. Gutschmid : aptaluwv [| 3 yeduuxrx
Gutschmid : Yet I &4 Ex ed. pr.: ëxi |] 5 Yeyovuiav cd. pr.:
pevoradiv 1186 à apyusosts 5 L (pontifices Lat), ifspeis coni. Holwerda |
$ ot Dindorf : zoïç . rot; — ôtioïv (delclo yévorro els) ragxñästy
Niese || 37 1 Hic cap. 8 inchoavi, quod perperam edd. a $ 38 (05
nez) incipiunt {| 3 +05 ouyysiger” Niese (vel ro yppsiv): +0
broypdgev || 4 pévov ed. pr. : pévor.
10 “LIVRE I
naturelle, dis-je, il n'existe pas chez nous une infinité de
livres en désaccord et en contradiction, mais vingt-deux
seulement qui contiennent les annales de tous les temps
et obtiennent une juste créance. 39 (Ce sont d'abord
les livres de Moïse, au nombre de cinq, qui comprennent
les lois et la tradition depuis la création des hommes
jusqu'à sa propre mort. C'est une période de trois mille
ans à peu près. 40 Depuis la mort de Moïse jusqu’à
Artaxerxès!, successeur de Xerxès au trône de Perse, les
prophètes qui vinrent après Moïse ont raconté l’histoire de
leur temps en treize livres?. Les quatre derniers contiennent
des hymnes à Dieu ct des préceptes moraux pour les hom-
mes®. 44 Depuis Artaxerxès jusqu’à nos jours tous les
événements ont été racontés, mais on n’accorde pas à ces
écrits la même créance qu'aux précédents, parce que les pro-
phètes ne se sont plus exactement succédé, 42 Les faits
montrent avec quel respect nous approchons nos propres
livres. Après tant de siècle écoulés, personne ne s’y est permis
aucune addition, aucune coupure, aucun changement. II est
naturel à tous les Juifs, dès leur naissance, de penser que ce
sont là les volontés divines, de les respecter, et au besoin de
mourir pour elles avec joie. 43 Aussi l’on a vu déjà beau-
coup d’entre eux en captivité supporter les tortures el tous
les genres de mort dans les amphithéâtres pour ne point
prononcer un seul mot contraire aux lois ct aux annales qui
les accompagnent. 44 Chez les Grecs, qui en supporterait
autant par un tel scrupule? Même pour sauver tous leurs
1. Josèphe a en vue le livre d’Esther.
2. Même chiffre, Ant., X, 2, a.
3. On a discuté sur l'identification des 17 livres qui composent,
avec le Pentateuque, le canon de 23 livres adopté par Josèphe. Voici
la liste de Gutschmid : 4 anciens prophètes (Josué, Juges avec Ruth,
Samuel, Roïs), 4 nouveaux (Isaie, Jérémie, Ézéchiel, Petits pro-
phètes), 5 hagiographes (Job, Danicl, Chroniques, Esther, Esdras),
4 livres lyriques et moraux (Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Can-
tique). Le chiffre de 22 se retrouve encore ailleurs (Méliton, Ori-
gène, saint Jérôme). Mais co qui est caractéristique c’est que la listo
de Josèphe concorde avec la division de la Bible grecque (où Ruth
est rattaché à Juges ct les Lamentalions à Jérémie) tandis que la tra-
dition palestinienne compte 24 livres. Hælscher (dans Pauly-Wis-
sowa, p. 1996) voit là une nouvelle prenve de la dépendance de
Josèphe vis-à-vis de l'érudition judéo-alexandrine. °
AOTOEZ A 10
BuBAlov etol map” fuiv äovpphvov kal paxouévov, Bbo ÊE
péva npèG totc etkoot fiBAla, to0 mavrèc Exovta xpévou
Tv voypaphv, Ta uKalog nemoteupéva. 39 Kai Toë-
rov névre pév Éotr Moucéoc, à toûc te véuouc nepiéyxer
kal tijv àm ävBpunoyovlas Tapébootv péxpe th abtod
rekeutfc" oÛtoc 8 ypévos àmolelner tpioyulov 8Alyou
ëxôv. 40 “Andôë rfc Movoéoc teeutfe péxpis "Apra-
EépEou to0 ueta épEnv Mepoëv Paoukéoc, oi uerà Mou-
ofjv npopfror Tà Kat” abTobs TpaxBévTA ouvéypapav Ëv
rpiol kal Séka BiBAlorc: ;Tà dE Aoumd TÉooapa buvouc eig
rdv Bebv kal toîs &vBpénoic ÉnoBñkac to0 Biou nmepiéyer.
41 ‘And 6 ’AptrabépEou péypr toD kaB” fuêc xpévou
YÉypanttor pév Ekaota, nloteos à oùy éuolas fElotar
roîc np abräv tk td ph YEVÉOBaL Tv Tôv npopnrëv
&kpiBf StaSoyhv. 42 Afflov 8 Éotiv Epyo, nc Mueic
| npéoupev roîc Îôtors ypéuuaoi tocoûtou ykp alävos fèn
TapoynkétTos oùtE npoobeîval ti oùbèv oÙte àpeleîv
abtêv oÙte petaleivar retéAunkev, nêor Ôë oùuputév
Zonwv edBbc ëk npotms yevéoeoG ‘loubaloig tb voulZeiwv
adt& Beo0 Séyuata Kkal Toûtorc Éuuévetv ka Ünèp aütäv,
el Béor, Bvhoreuv fôË£mc. 43 “Hôn oûv noÂkol nolkéktc
Ebpavtar Tôv aiyuakbtov oTpÉbAaG Kkal ravrotov Bavétav
rpérouc èv Betpotc Ünouévoutec nt té unôèv pfua
mpoéoor Tapa Tobg vépous kal TG UETX TOUTE ävot-
ypapés. 44 °O ris &v Ünouslvetev EAñvav Ünèp torob-
tou : SA où8” Ünép To) Kat névra Tà rap” abTois ui}

38 4 Osïa rentar. Eus. fort. recto (cf. & 4a} |] 39 à <e véuouç Eus. :
yevoudvous L || 4 GAiyoy Eus. : éXiyw L || 40 1 uéypt Gutschmid
(usque ad Art. Lat) : uéype ris |] 4 7x Ôè houxù sécoapa (scil. fu6} ia)
— raguyer scripsi: af DE hourai réoaages — reprépouatv || 42 à r£d-
auev +, ny. Eus.: su. y. remiotedaauev L' || 5 Ex rpcins Eus.: êx
<is rpuens L [| <ô vouixev Eus. : ovouäxerv L || 44 1 6 vis ed, pr. :
Bone || Srauelvetev ed. pr. : Erouéverey || votoÿros scripsi (aliguid tale
Lat) : aÿto5 L, aëzoë Naber, <@Y aÿ<o5 Ilolwerda || 2 uï inserui.
il LIVRE I
écrits aucun n'affronterait le moindre dommage... 45 Car
pour eux, ce sont discours improvisés suivant la fantaisie de
leurs auteurs. Et cette opinion, ils l’appliquent avec raison
aux historiens anciens, puisque de nos jours encore on voit
des auteurs oser raconter les événements sans y avoir assisté
cn personne et sans s'être donné la peine d'interroger ceux
qui les connaissent. 46 Certainement sur la guerre même
que nous avons euc récemment, des auteurs ont publié de
prétendues histoires sans être venus sur les licux ou s'être
approchés du théâtre de l’action. Mais d’après des on-dit, ils
ont réuni un petit nombre de faits, et les ont décorés du
nom d'histoire avec une impuglence d’ivrognes!. =

IX
Apologie de sori Histoire de la guerre.
47 Moi, au contraire, et sur l’ensemble de la guerre et
sur le détail des faits, j'ai écrit une relation véridique, ayant
assisté en personne à tous les événements. 48 Car j'étais
général de ceux qu’on appelle chez nous les Galiléens tant
que la résistance fut possible, puis, capturé, je vécus prison-
nier dans le camp romain. Vespasien et Titus, me tenant
sous leur surveillance, m'obligèrent à être toujours auprès
d'eux, enchaîné au début ; plus tard,. délivré de mes liens,
je fus envoyé d'Alexandrie avec Titus au siège de Jérusalem.
49 Pendant ce temps pas un fait n’a échappé à ma connais-
sance. En effet, je notais avec soin non seulement ce qui se
passait sous mes yÿeux dans l’armée romaine, mais encore
les renseignements des déserteurs que j'étais seul à com-
prendre. 50 Ensuite, dans les loisirs que j’eus à Rome, la
préparation de mon histoire entièrement terminée, je me fis
aider pour le grec par quelques personnes et c’est ainsi que
je racontai les événements pour la postérité, Il en résulta
pour moi une telle confiance dans la véracité de mon histoire
qu'avant tous les autres je voulus prendre à témoin ceux qui

1. Je crois avec Thackeray (Josephus, I, p. 181) que Josèphe fait


ici allusion non à l'Histoire de Juste de Tibériade (Vita, 336 suiv.)
mais à des histoires bâclées pour la circonstance par des auteurs
grecs ou latins, ct qui n’ont pas laissé de trace.
AOTOË A . L
épavioBfvor ouyypéuuara Tv. tuyobaav Ünootioetat
BléBqu' 45 Adyous yap aûtTà voullououv elvat kaTà Tv
TôV Ypaévrov fobAnoiwv Écyebtaouévouc kal. ToUto
êtkalog kal nepl Tôv nalmiotépov ppovoDaiv, ÉTELÔ kal
Tôv vOv éviouc 6pGaor toÂpôvVTAaG Tepl Tobtov ouyypébpetv,
oc uit” aûtol Tapeyévovto pñte nmuBéoBar napt Tôv
eidétov Épdotiupñänoav. 46 ’Auéket ral nepl to0 yevo-
pévou vüv fuiv Tolépou TivÈèc Îotopiac Émiypéiavtec
ébevnvéxaoiv obt’ Eic Tobc TéTouc napabaldvres, oùte
mAnolov toûtov Tpattopévov npooekBévtec, &AX Ëk Top-
oxououdtov 8Alya ouvBévres T8 fc foroplac êvéuart Alav
àvuddc Évertapolvnoav.
IX 47: Eyd 6ë kal mepi toU nokEpou Tavrèc kal mepl
rôv (Ëv) abt® rati uépos yevouévav &Anôfñ tv &va-
ypabv ÉToumoénnv, Tois npéypaoiv adtds äTaot Txpa- :
tuxbv. 48 Éctpathyouv uèv yäp Tôv map” uiv Pot
Aatov évoualoutuav Éoc àvtéxetv Guvarèv Âv, Éyevéunu
St: mapà ‘Poualois oukinpBelc aixuélotos" kal pe ë1ù
pularfic Oüronactavds ral Tiroc Éyovtec &et mpocedpeberv
adtoîe fuéykacav, td uèv.npôtov Gsbepévov, abBis à
Avbetc ovvenéupünv ànè rs ’AleEuvôpetus Tir npèc
-mv lepooolbuov Tokopklav. 49 ?Ev & ypévo [yevo-
pévnv] Tôv npatrouévov oùk Éotiv 8 vu Epv yvGouv
_ dépuyev” kal yäp Tà Kat Td otpaténedov rè ‘Pouatov
8pôv émueAdc &véypapov, kal.Tà napà Tôv arouékov
dnayyeAépEva uôvos aûtèc ouvlev. 50 Eîra oxofic
èv rfi ‘Poun AoBduevos, néons por Ts Tpayuatelas Ev
napaokeuf yeyevnuévns, xpnoëuevéc Tior npèc Tv ‘EAAN-
vtôa poviv ouvepyois, oftoc Émounoéunv Tôv nmpébeov
Tv mapéboouw. TogoOtov $£ por mnepuñv Bépoos This
&Anbetacs, &ote npôtous névrov Tobs abtTokpétopas ToD
nokéuou yevouévoug Oeonagiavèv Kal Tirov ÂElaox
44 3 xsgakoñvar coni. Naber [| 47 a ëv add. ed. pr. | 49 1
ysvoutvry seclusit Hudson.
12 - LIVRE I
avaient commandé en chef dans la guerre, Vespasien et
Titus. 51 C'est à eux les premiers que je donnai mes
livres et ensuite à beaucoup de Romains qui avaïent parti-
cipé à la campagne; je les vendis d'autre part à un grand
nombre des nôtres, initiés aux lettres grecques, parmi
lesquels Julius Archélaüs!, le très auguste Hérode?, et le
très admirable roi Agrippa lui-même. 52 Tous ces per-
sonnages ont témoigné que je m'étais appliqué à défendre
la vérité, eux qui n'auraient point caché leurs sentiments ni
gardé le silence si, par ignorance ou par faveur, j'avais tra-
vesti ou omis quelque fait.
X
Réponse à ses adversaires.
53 Cependant certains personnages méprisables ont essayé
d'attaquer mon histoire, y voyant l’occasion d’un exercice
d'accusation paradoxale ct de calomnic $, comme on en
Propose aux jeunes gens dans l’école; ils devraient pourtant
savoir que, si l'on promet de transmeitre à d’autres un récit
véridique des faits, il faut d’abord en avoir soi-même une
connaissance exacle pour avoir suivi de près les événements
par soi-même ou en se renscignant auprès de ceux qui les
savent. 54 C'est ce que je crois avoir très bien fait pour
mes deux ouvrages, L'Archéologie, comme je l'ai ditt, est
traduite des Livres säints, car je tiens-le sacerdoce de ma
naissance ct je suis initié à la philosophies de ces Livres.
55 Quant à l’histoire de la guerre, je l'ai écrite après avoir
été acteur dans bien des événements, témoin d’un très grand
nombre, bref sans avoir ignoré rien de ce qui s’y est dit
ou fait. 56 Comment alors ne point trouver hardis ceux
qui tentent de contester ma véracité? Si même ils pré-
tendent avoir lu les mémoires des empereurs, ils n’ont pas,
du moins, assisté à ce qui se passait dans notre camp à
nous, leurs ennemis.

XI
” Division du sujet.
57 Cette digression m'était nécessaire parce que je vou-
lais faire voir la légèreté de ceux qui font profession d'écrire
1,2, 3, 4, 5. Voir la note à 'Appendice.
AOTOË A 12
Aabeîv péprupas. 51 TMpérouc yap Sora Ta BiBAle, ka.
per’ Ékelvouc moÂloïc pèv ‘Poualov tot ouurenokeunKéct,
Tootc ÔÈ Tôv fuetépov éninpaskov, ävôpéor kal fc
EAinvuis coplac peteoynkéauw, dv éotuv ‘lobltoc Apyxé-
Acoc, “Hpéôänc 8 oepvétaroc, (kal) aütoc 8 Bauuaoté-
tatos Bacudebc ’Ayplninas. 52 Oôtor pèv oÙv änavtec
Epaprépnouv, ët rfi &AnBetas mpobornv Emuekc, où .
&v Ünogtedéuevor Kat ownfoavtes, et tu Kat” &yvounv À
xapiBépevos uetéBnka tôv yeyovétov | rap£lirov,
À 53 allo SE rives üvBpanor étaBgAAEUN pou Tv
otoplav Émkexetphraov, &onep Ev oxoÀff petpaklou yüu-
vaopa TpokeîoBar voulZovtes katnyoplac mapañéEou Kal
BtaboAñs, déov éketvo yiyvhakeiv, dre 8et tv &A lois Tap&-
Sootv npébeov &AnBiwiv Émoyvobpevor adrèv èniotacbar
tata npétepov àkpiBGc, À TapnkokouBnrkéta toc yEyo-
véoiv napà Tôv slôérov muvBavéuevov, 54 “Onep y
uéliota nepl aupotépas voullo menomrévar Tàc Tpayua-
telag" Tv pv yép &pyaoloyiav, &onep Épnv, Ëk Tv
lep@v Ypauuétov ueBnpuñveuxe, yeyovdc fepedc Èk yévouc
ka petecynrkèG TG pulosoplas Tfc Ev Érkelvoic Totc:
Ypéupaor 55 To) dE molépou tv Îotoplav Eypaa
. ToAGv pèv aètoupydc npébeov, nAslotov 3 abténtnc,
yevéuevos, 8Auc GE vôv AryBEvrov À TnpaxBévrav où’
étioUv äyvoñonc. 56 MSc oûv oùk äv Bpaveîc Tic
fyñaauto Tobc ävrayoviüeaBat por nept fc &Anbeiac
érukexepnkétac, 0 kâv Toîc Tôv abtokpatépov Ürouvr-
paoiv Évruyeiv Aéyooiv, &AÂ où yÿe kal totc uETÉpouc Tv
&vrinmokepoüvtrav TPÉYUAOL TapÉTUxOv ;
XI 57 Mepl pév oËv tobtov âvaykalav érouoéunv tv
mapékbaov, ÉmonuivaoBar BouAéuevos Tôv Enayyelkoué-
vov tk Îotoplac ouyypépeiv Tv edyéperav. 58 ‘Ikavôc

51 1 Éduxx Nicse : Gidemxx (à Eôwxa Ilolwerda) [| 5 xai add.


Hudson |} 52 3 et ed. pr. : % |] 53 5 &krwñy scripsi (nec obstat vera-
cium Lat}: ahndv@v |] 84 4 uelneuriveurx Oberthür : usdeounveuxe.
Fat
13 LIVRE I
Phistoire. 58 Après avoir montré suffisamment, je pense,
que la relation des choses antiques est un usage traditionnel
chez les Barbares plutôt que chez les Grecs, je vais dire
d'abord quelques mots contre les gens qui essaient de
prouver la date récente de notre établissement par ce fait
qu’aucuno mention de nous, suivant eux, nese trouve dans
les historiens grecs; 59 ensuite je fournirai des témoi-
gnages en faveur de notre antiquité tirés des écrits d’autres
peuples, et enfin je montrerai que les diffamateurs de notre
race sont tout à fait absurdes dans leurs diffamations.

AH
Les historiens grecs ne mentionnent pas les Juifs
parce qu’ils nè les connaissaient pas.
60 Or donc, nous n’habitons pas un pays marilime!, nous
ne nous plaisons pas au commerce, ni à la fréquentation des
étrangers qui en résulte. Nos villes sont bâties loin de la
mer, ct, comme nous habitons un pays fertile, nous le cul-
tivons avec ardeur, meltant surtout notre amour-propre à
élever nos enfants, ct faisant de l'observation des lois ct des
pratiques picuses, qui nous ont été transmises conformément
à ces lois, l'œuvre la plus nécessaire de toute la vie. 64 Si
l'on ajoute à ces raisons la particularité de notre genre d'exis-
tence, rien dans les temps anciens ne nous mettait en rela-
tions avec les Grecs, comme les Égyptiens, qui exporlaient
chez eux des produits et importaient les leurs, ou comme les
habitants de la côte phénicienne qui s’adonnaient avec ardeur
au petit et au grand commerce par amour du gain?. 62
D'autre part, nos ancêtres ne se livrèrent pas non plus à Ja
piraterie comme d’autres, ou à la guerre par le désir de s’agran-
dir, quoique le paÿs possédatdes dizaines de milliers d'hommes
qui ne manquaient point d'audace. 63 Voilà pourquoi
les Phéniciens, qui sur leurs vaisseaux venaient trafiquer en
Grèce, furent de bonne heure connus eux-mêmes et firent
connaître les Égyptiens et tous ceux dont ils {ransportaient
1. L'Etat juif n’a en effet atteint la côte méditerranéenne que très
tard, sous l’Hasmonéen Simon et le judaïsme ne prédomina jamais
dans les ports palestiniens.
2. La médiocre place que la navigation occupait dans la vie d'Israël
AOTOE 4’ 13
8 pavepév, 86 oluou, TENOMKÈG ETL nétpudG ÉdTuw À mept
Têv nav àvaypaph Trois Bapbépois u&Akov ñ vois
“EAnot, Botlouat puxp npétepor StalexBfivor npdG Todce
ÉTuyxetpoOvtac véav fuôv &nobpalvetv vhv katTéotTaouw ëk
tof pnôèv nepl fuôv, &ç paaiv Éketvor, AEkEX Ba map
ToiG ‘EAnvikoîc ouyypapedouw. 59 Etta 8 vèc uap-
Tuplas The &pxotétntos Ëk Tôv rap” &Alotc ypaupétov
Tapébao kal Toùc BeBlacpnunkétas fudv .Tù YÉVOG àTro-
8etEc Atav &Xéyog Baudpn uoOvtac.
XIT 60 ‘Hyeïc totvuv oùte yépav otkoQuev mapéArov
oùr” éuroplaic Xafpouev où8ë taîc npèc Aou 8tù Toto
érmuElorc, 8 eiol uèv fuêv at néÂeG uakpkv à&nd
Bak&oons évoriouévon, Xépav 8è àyaBiv vepéuevor TabTnv
ékrovodpev, péliota 8h névrov nepi nauSotpoplav pilo-
kakoOvteG kal td puA&TTEw Toùc vépouc, kal tv Kat:
roûtous napañesouévnv EdoéGetav Épyov àvaykouétatou
nautèG oO Blou nenoumuévor. 61 Mpogobanc totvuv
roîic elpnuévois Kal «fic mepl Tèv Blov uv iéétnroc,
oùdèv fv êv Toic Tolauots xpévoic {rè) noroûv futv
npès tToùs “Elnvas EmmEla, Sonep Atponrtiors uèv tT&
map” aüräv ÉEayépeva kal Tps abtobc eloayéueva, toîc
SE tv rapélov This Poulenc kaToukoO qu ñ nepl Tèc
karmAelac Kai mepl Tàc Éurroplus omouëêr] à td pdoxpn-
uotelv, 62 Où uv oùôè npèc Anotelac, &onep &Alor
TiwÉG, À td mAéov Eye &EtoOutec eic nohépouc ëtpé-
Tnoav uv of Tatépec, katrou nolMàc 1fc xépas Éxodans
uptéôac &vôpäv oùk étéAuov. 63 Arà Toto Polvikec
Uèv abtol Kat” Éuroplav troie “EAlnauw énetonAéovtec
£bBdc ÉyvéoBnonv, kal 82 êketvov Aîyéretior, kal mévtec
&p” v Tov péprov eic rod “EAAnvas diekéutibov, UEyéAX

58 2 6: Gutschmid : üs 67e |} 59 4 akôyws Hudson: èv +nïs Àdyo!s


I 60 4 àrwrioutvar Budacus cf. $ 68 || 64 3 %v, +8 inser. ed. pr. ||
62 2 afioÿvres els roMluous Boysen (amplius habere concupiscentes ad
bella conversi Lat) : àf:0% soeuoïyes,
14 LIVRE I
les marchandises chez les Grecs à travers des mers immen-
ses. 64 Ensuitcles Mèdes et les Perses révélèrent leur exis-
tence par la conquête de l'Asie, ces derniers mieux encore
par leur expédition jusqu’à l’autre continent. Les Thraces
furent connus grâce à leur proximité, les Scythes par les navi-
gateurs du Pont-Euxin. 65 Bref, tous les peuples rive-
rains de la mer, tant à l’orient qu’à l'occident, se firent
plus facilement connaître aux auteurs qui voulurent écrire
l'histoire, mais ceux qui habitaient plus haut dans les terres
restèrent la plupart du temps ignorés. 66 Nous voyons
que le fait s’est produit même en Europe, puisque Rome,
qui depuis longtemps avait acquis une telle puissance et
dont les armes étaient si heureuses, n’est mentionnée ni par
Hérodote ni par Thucydide, ni par un seul de leurs contem-
porains; ce fut longtemps après et avec peine que la connais-
sance en parvint chez les Grecs. 67 Sur les Gaulois et les
Ibères telle était l’ignorance des historiens considérés comme
les plus exacts, parmi lesquels on compte Éphore, que, dans
sa pensée, les Ibères forment une seule cité, eux qui occupent
une si grande portion de l'Occident ; et ils ont osé décrire et
attribuer à ces peuples des mœurs qui ne correspondent ni
à des faitsni à des on-dit. 68 S'ils ignorent la vérité,
c'est qu'on n'avait point du tout de relations avec ces peu-
ples; maïs s'ils écrivent des erreurs, c’est qu'ils veulent
paraître en savoir plus long que les autres. Convenait-il donc
de s'étonner encore si notre peuple aussi ne fut pas connu de
beaucoup d'auteurs et n’a pas fourni aux historiens l’occasion
de le mentionner, établi ainsi loin de la mer et ayant choisi
pareil genre de vie?
XIII
Mais les peuples voisins témoignent de noire anliquité.
69 Supposez que nous voulions, pour prouver que la
race des Grecs n’est pas ancienne, alléguer que nos annales
n'ont point parlé d'eux, nos adversaires n'éclateraient-ils pas
ressort de la pénurie des informations de la Bible sur la marine; cn
dehors du récit des entreprises de Salomon et de Josaphat sur la Mer
Rouge et des mentions du trafic phénicien, les seuls textes de quel-
que étendue qui concernent la mer sont Jonas, i-n et lo Psaume 107,
23-32.
AOTOX À' 1Â
neÂdyn talpovtes. 64 Mfôor ôt peta Tata kal Mépoar
Pavepol katéotnaav TñG ’Aclac ÉnépEavtec, ot 8 ka
UÉXPE TAG Étépac Ânelpou [Mépoa] orpareboavtes, Opêkec
SE GLù yeutovlav kal td Zkubtkèv nd Tôv etc tdv Mévrov
ÉyvooBn nAeévrov: 65 Bloc Yäp ämavtec ol Tapà Tv
Bélatrav, kal Tv npèc Tate ävatohatce kal TV TPOTEOTNÉ-
PLOV, KaTOUKOVTES Toi ouyypépeuv tt Boulouévois yvopt-
uéTepor katéotnoav, of 8ë Tabtne évotépo Tàç olkhoetc
Éxovtecs èni nAstotov fyvoñBnoav. 66 Kal toûto pal-
vetat kal nepl tiv Eëpénnv ovuBebnkéc, ënou Ye Ts
‘Poualov néÂeoc, ToLoiTnv Êk pakpoO Sbvauev KEKTNUÉVNG
kal rotabtag npébeg katopBoÿonc Tokeutkéç, où8° “Hpé-
Sotoc oùte Ooukuëlôns oÙte rav pa ToÛTtoLs YEvouévov
OÙÔE Etc Éuvnuéveuxev, 8AV dE note koi uékts atôv eîc
toùc “Elnvas f yv@otc SEERABEV. 67 Mept pëv yp
Dokatèv te kal TBfpav. obtoc fyvénaav ot SokoDvtec
&kplÉédtator ouyypapete, Gv Eotuwv “Epopoc, &ote nékiv
oetar ulav elvor tobc “lénpag, Toùc tocoDto uépos Th
Éoneplou yfc katoikoQvtac: kal tk HÂTE Yevépeva Tap°
aûtots Éln uñte Aeyéueva ypépeuv &c Ekelvov arotc xpo-
uévov étéunoav. 68 : Attiov ë to0 uèv uh yiyvéokerv
. TéAnBËs td Alav &venipuerov, ro0 5ë Yp&petv weuôf Tè
BobÂsoBat Sorkeîv tt nAëov tôv &llov foropeiv. Mc oùv
Er Boauuéüerv npocfkev, Et undë tù uérepou Efvoc
ToMoïc Éyiyvéoketo, unôë this v toîc ouyypépuao uvhuns
&popuhv Tapéoyxev, oftoc pèv àänokiouévou rs Buéoanc,
oütoc E Broreberv nponpnuévov :
AUIL 69 épe rolvuv fuêc 8&Erodv rekunplo yxpfoba
mepl tôv ‘EAfvov, &te ui Taloibdv 2ctiv aëtav xd YÉvos,
T£ unOëv Ev Taîc fuetépuic &vaypapatc nepl adtäv

64 3 êtécas Hudson (alteram Lat) : fuetécas || Ilégsa delet Hol-


werda |] 4 axô L, brô coni, Niese || 65 2 <hv agosssnécioy Gut-
schmid: moûs +nv Éoztgiov || 5 éyvorOnoxv ed. pre: fyvénox || 66 4
059? Niese : 050” 6.
-
Ÿ
19 LIVRE I

de rire, apportant, je pense, les mêmes explications que je


viens de donner, -el, comme témoins de leur antiquité, ne
produiraient-ils pas leurs voisins? C'est ce que je vais moi-
mémeessayerde faire. 70 J’iinvoquerai surtout les Égy ptiens
et les Phéniciens, dont on ne saurait récuser le témoignage ;
il'est notoire, en effet, que les Égyptiens | sans exception, et
parini les Phéniciens ceux de Tyr', avaient à notre égard les
plus mauvaises dispositions. ‘74 Des Chaldéens je ne sau-
rais en dire autant, car ils furent les ancêtres de notre race
et, à cause de cette parenté, ils mentionnent les Juifs dans
leurs annales. 72 Quand j”J'aurai apporté les cautions four-
nics par ces peuples, je ferai connaître aussi les historiens
grecs qui ont parlé des Juifs afin d'enlever à nos envieux le
dernier prétexte de chicane contre nous.

XV
Témoignage de l'Égyptien Manéthôs.

73 Je commencerai d'abord par les écrits des Égyptiens.


Je ne puis citer leurs livres mêmes : maïs voici Manéthôs?,
qui était de race égyptienne, auteur manifestement initié à la
culture grecque, car il écrivit en grec l'histoire de sa patrie,
traduite, comme il le dit lui-même, des tablettes sacrées,
et sur bien des points de l'histoire d'Égypte’ il reproche
à Hérodote d'avoir, par ignorance, altéré la vérité, 74 Donc
ce Manéthôs, au second livre de l’Ilistoire. d'Égypte, écrit
ceci à notre sujct. Je citerai ses propres paroles, comme si
je le produisais lui-même comme témoin‘: 75 « Touti-
1. D’après Ezéchiel xxxvi, 2, Tyr aurait applaudi à la destruction
de Jérusalem. À une époque plus récente, les Tyriens de Kydasa
furent pour les Galiléens de mauvais voisins (Bellum, IV, 2,3 $ 111)
et en 66 Iles gens de Tyr massacrèrent un grand nombre de Juifs
(Bellum, X], 18, 5 $ 458).
a. Le Laurentianus emploie le plus souvent la forme Manéthon
quia passé dans usage, mais Josèphe a écrit Manéthôs, que le
copiste a laissé subsister $ 228, 287, 288, 2y6, 300. AManéthés est
attesté depuis le im siècle av. J.-Ch. (Hibeh Pap., n° 52); le mot
signific peut-être « Vérité de Thot » (Spiegelberg, Orient. Literaturz.,
1928 et 1929). :
3. Les $ 75-82 sont un extrait textuel de Manéthôs, de première
ou seconde main, peu importe.

AOTOE A’ 15
Eipfobar &p’-oùxi mévroc Av kuteyélav, adtas, oluar, TR
ÜT ëuoQ vov elpnuévas koulloutec aitias kal éprupac
&v toc rAnotoxépous Tapelxovto to aTäv äpyatétntos;
70 K&yà rolvuv Tetpécouat toto moueîv* Aiyuntliois yàp
kal PoiviEr péliora 8h Xphoouar uépruaiv, ok äv Tivoc
&G pevôfi thv uaptruplav StaB&AkerLv BuvnBévroc: palvoutat
vap kat 8h péliota np Âuac Svouevac StateBévrec, koivfi
pèv änavtes Alyéntiou, Poivlkov SE Téproru. 74 Mepl
pévror Xaldalov oùk£te Taërd toDrto évvalunv äv Aéyewv,
énel, kal toO yévous fuêv &pynyol kaBeothkaow Ka 8t&
TV OUYYÉVELAV Êv Tais «TA &vaypapois ’louSatou uvnuo-
vebouatv, 72 *Ortav 8è vrac Tapa vroûtov Tioteis
Taphoyo, tôt ko tôv “EMivav ouyypapéov &mopavê
roc uvunv louSatav TenomKkétac, vo unôè tTabtnv Éte
Thv Tpépaotv st Baoralvovtes Éxooiv TS npèc uâc
&vrdoyiac,
XIV 73 *ApEouor 5à npärov &nè tôv nap” Atyuntliois
Ypaupétov. AôTa pèv oûv oùy ofév te Tapar(BeoBar
räkelvav- MavéBoc 8 fu td yévos Alyünrioc, &vip tñc
Envufis peteoxnrds mouëelac,, àc SAA6G Éotiv: ÿÉypa-
pev yüp “EMGËL povfj thv nétpiov loroplav, àk SEAtov
- lepôv, 86 pra abtéc, petappéaac, rat noAlk rdv ‘Hpé-
Sotov Ekéyyer tTôv Atyuntiakôv Ôm” &yvolac ÉVevouévov,
74 OStoc Ôôù Ttolvuv 8 MavéBoc èv Tf ôeutépx Tav
Alyuntiok@v tata nepl fuôv ypéper Trapabaouar Së tiv
AËEiv aûtoN rkafériep abtèv Ékelvov Tapayaydv uéprupa

- $ 73-75 ox scriptis Eus. Pracp. ovang. x, 13. Cap. xiv-xv1 G 73-


405) secutus est idem, Chron, [, p. 151-8 Schône (arm.).
69 4 rértws L, révres Cobet || 74 4 aÿrüv Bokker: aÿr@v|] 72 x
raçà Thackeray : rept |] 78 1 5 L, dt Eus. || 3 Mavédws Eus. (cf.
Theophilus ad Autolycum II, 20), Mavéduv L (hic et plerumque),
Manethon Lat |j Aiyézuos ävnp Nicse : àvnp Aty. || 5 Gérw
Gutschmid : re rüv || 6 ispGv Eus. (sacris libris Lat) : tepéeoy L — va
roM& L: 6$ xai nr. Eus. || 74 r oÿros Eus. : aïrôçe L,
16 LIVRE I
maios!. Sous son règne, je ne sais comment, la colère divine
souflla contre nous, et à l'improviste, de l'Orient,
un peuple
de race inconnue eut l'audace d’envahir notre pays, et
sans difficulté ni combat s’en empara de vive force; 76 ils
se saisirent des chefs, incendièrent sauvagement les villes,
rasèrent les temples des dicux et traitèrent les indigènes avec
la dernière cruauté, égorgeant les uns, emmenant comme
esclaves les enfants et les femmes des autres. 77 A la fin,
ils firent même roi l’un des leurs nommé Salitis. Ce prince
s'établit à Memphis, levant des impôts sur le haut et le bas
pays et laissant une garnison dans les places les plus conve-
nables. Surtout il fortifia les régions de l’est, car il prévoyait
que les Assyriens, un jour plus puissants, attaqueraient
(par là) son royaume®. 78 Comme il avait trouvé dans
le nome Séthroïte une ville d'une position très favorable,
située à l’est de la branche Bubastique et appelée, d'après
une ancienne tradition théologique, Avaris 5, il la rebätit
ct la fortifia de très solides murailles ; il y établit, en
outre, une multitude de soldats pesamment armés, deux
cent quarante mille environ, pour la garder. 79 Il y venait
l'été tant pour leur mesurer leur blé et payer leur solde
que pour les exercer soigneusement par des manœuvres afin
d'effrayer les étrangers. Après un règne de dix-neuf ans,
il mourut. 80 Ensuite un second roi, nommé Bnôn,
occupa le trône quarante-quatre ans. Son successeur Apach-
nas, régna trente-six ans et sept mois, puis Apophis soixante

1. Toutimaios cost vraisemblablement la transcription du nom d'un


des deux rois Tetoumes qui doivent appartenir à la fin de la 14°
dynastie; cf. Journal Asiatique, 1910, II, p. 323 ct Ed. Meyer,
Geschichte des Allertums, I, n, 4° éd., p. 307.
2. Manéthôs revient $ go sur la menaçante puissance assyrienne.
Mais l’époque à laquelle nous transportent les récits des & 77 et go
est bien antérieure à celle où l’Assyrie a commencé à inquiéter les
régions méditerranéennes. Maspero a supposé (Histoire ancienne, II,
p. 52) qu'il faut lire Chaldéens pour Assyriens; il est bien plus pro-
bable que le narrateur croit conformes à l’histoire les fables grecques
sur l'empire assyrien de Ninos et de Sémiramis (Ed. Meyer, L: L.,
p. 312).
3. Le nom égyptien est Haouaril. D'après quelques-uns, il signifie
« maison de la fuite » el se rattacherait à la légende de Set-Typhon
(voir infra, & 237). -
AOTOE A’ 16
75 Toutiuatoc. "Ent toûtou oôk 015” 8noc Bebc àvrénvev-
dev, kal napaiéEoc ëk Tv npdc ävaroiv uepôv ävBportor
rè yévos &onpot kataBapphonvtes Ent tv yépav èctpé-
revoav kal faèloc apayntl Tabtnv katk kpétoc Ethov' 76
kal Tobc fyeuovebaavtac Êv arf yetpooäpevor, td Aounèv
Tac Te Tnéketc duÈG Événpnoav kal- tTù Tôv Beûv tepà
katéokatbav, mât à tot Émyoplois ÉxBpétaté roc Éxph-
oxvto, TobG uËv apébovtec, Tv ÔË kal T& TÉkvX Kat yuvat-
kag elc SouAelav &youtes. 77 [Mépas 5è kal Baoñéax
Eva &E aûrôv énolnaav, & ôvoua fv ZéAuric. Kal oûtoc
êv tf MEuquôt kateylveto tv te ävo kal kéto xépav
Éaouoloyäv kal poupav Ëv totc Émitnôerotétots Kkata-
Aelnov ténots. Méliota GE kal Ta pds ävatrokiv Âoha-
Moato pépn, Tpoophuevoc, ’Aoauplov notè petlov loxuév-
rov, Écouévnv + éruBuuta + rfc aÜtoO Baoiketac Épodov.
78 Eÿpdv 6è ëv vou® Tt® ZrBpoirn nékiv émikoipotétnv,
ketpévnv pèv npèc ävatoliv toû Boubaotitou notauoO,
kahoupévnv ” &nré tivoc &pyalas Beokoyiac Adapiv, Tabtrnv
Ekrigév te kal tToîc Telyeoiv dyupotétnv Énolnoev, Évot-
kidas aùtf kal nAfñBoc émATôv els etkoot kal TÉTOùpac
uuptéôac &vôpôv npopulariu. 79 ’EvBà êe rat Béperav
Mpxeto, Tà pÈvV outouetp@v kal uioBopoplav Tapexéuevos,
Ta GO kal Tac ébonAotuics Tnpèc péBov Tôv ÉEuBev
muelôs yuuvébov, *ApEuc à Évvearalôeka Etn Tbv lou
êtelebrnoe. 80 Met Toftov ÔË Étepoc éBaolAevoev
Téooapa kal Tecoapékovta Et kaœlouevos Bvév. Mes?
75 1 Tosciuatos Gutschmid : :03 zluato; ôvoux (ävsuos Gutsch.)
L, Eus. ; honorabile nomen Lat Eyiv:so Baothebs futv Tinaos Gvoux
ed. pr. |] 0cô; L, 6 0:06 Eus. |] 76 5 €<2s} yuv. Herwerden, fort. recte
1 77 2 Yu ex Eddatis L (Sualitis Lat, Silitis Eus. arm, Sairne
Manctho ap. Schol. Plat. Tim. ax E et Africanum) || 4 xsaheiru
ed. pr: xatahmov L. |] 7 izdouix Bekker : Er:fuufav (sed corruptio
altior vid. an ir” ’Jouiafa aut Souuatz 3 || «dro3 Niese: aûzns || 78
1 Eedpotzr, Bernard ex Africano et Schol. Tim. supra 1.: ozizn |
4 Evorxfsas ed. pr. : Evotafaxs [| 79 1 Ev0x dE Nicse (hic autem Lat):
évô43s || 80 à Bvwy Gutschmid ex Africano et schol. Tim.: Brov L
(Banon Eus. Arm.)
17 LIVRE I
et un ans, et Annas cinquante ans et un mois; 81 après
eux tous, Assis, quarante-neufans et deux mois. Tels furent
chez eux les six premiers princes, tous de plus en plus avides
de détruire jusqu’à la racine le peuple égyptien. 82 On
nommait l’ensemble de cette nation Hycsos !, c'est-à-dire
« rois pasteurs ». Car « hyÿc » dans la langue sacrée signifie
roi, et « sôs » veut dire pasteur au singulier et au pluriel
dans la langue vulgaire; la réunion de ces mots forme
Hycsôs. » 83 D'aucuns disent qu'ils étaient Arabes. Dans
une autre copie, il est dit que l'expression « hyc» ne signifie
pas rois, mais indique, au contraire, des bergers captifs. Car
«hyc», en égyptien, et « hac », avec une aspire, auraient
proprement le sens tout opposé de captifs. Cette explication
me parait plus vraisemblable et plus conforme à l’histoire
ancienne?. 84 Ces rois nommés plus haut, ceux des peu-
ples appelés pasteurs, et leurs descendants5, furent maîtres
de l'Égypte, d'après Manéthôs, durant cinq cent onze ans.
85 Puis les roïs de la Thébaïde et du reste de l'Égypte se
soulevèrent contre les Pasteurs ; entre eux éclata une guerre
importante et très longue. 86 Sous le roi qu'on nomme
Misphragmouthôsist, les Pasteurs vaincus furent, dit-il, chassés

1. La forme véritable de ce nom (conservée par Eusèbe) parait


être “Yxoucss. Il est probable, d’ailleurs, que c’est le roi des étran-
gers seulement qui était désigné sous ce nom, Hig Shaousou, « roi
des pillards ». Cf, Maspero, Histoire ancienne, IH, 54.
2. On no pout pas considérer le $ 83 comme une annotation
(primitivement marginale) de l'archétÿpe du Laurentianus (cf.
& 92
et $ 98), car tout ce passage se lit ainsi chez Eusèbe, Ce sont plutôt
des corrections apportées à Manéthôs par un commentaleur auquel
Josèphe les emprunte sans bien se rendre compte de leur origine
(Ed. Moyer, Æg. Chronologie, p. 72). Manéthôs lui-même n’admct.
tait certainement pas l’origine arabe des Hÿcsos, puisque les chro-
nographes qui ont reproduit sa liste des rois pasteurs l’intitule
nt
Dolvires Elvor Baskets. .
3. Les $ 84-go sont non plus une citation textuelle, mais
un soi-
disant résumé de Manéthés, emprunté à une autre sourco
ct celte
source était négligente ou mal informée : 1° parce qu’elle
parle
d’Avaris comme s’il n’en avait pas été question ; 2° parce qu’elle
attribue la prise de cette ville à deux rois plus tardifs (cf. $ 95} et
non au véritable conquérant Amôsis, Le
4. Transcription fautive de Menkheperra Thoutmes (Thoutmes
UD. sd ee
AOTOE A’ . 17
8v &Aloc ’Anayvàc ÊE, kal tpiékouta Etn kal ufñvac énté.
“Eneura ÔË Kat Anopic Ev kal ÉEhkovta Ka ’Avvàc
mevthkovta kal pfiva Eva. 814 ‘Ent nâor ôë kal *Aoatc
EvvËa kal Teocapékovta kal ufvac 860. Kat oûror pèv EE
ëv adtoic éyevhBncav npôTtot &pxovtec,. moBo0vrec &et
kal p@klov rfc-Atyénrou éEüpar tv fllav. 82 ’Eka-
Acîro GE To oûurav adtäv EBvoc “Ykgbc, Tolto SE èdTw
& Paoiets noupévec. »° vd yäp Bk kaË” Iepav YAGooav
faoñéa anuaiver, td ÊÈ ooç Toiuñv ÉoTt kal TIOLHÉVEG
katk Tv kouwv SéÂektov, kal ofte ouvriBÉpEvov ylveTou
Yrabc. 83 Tivès 8E Aéyouotv aëtobc “Apalac :elvou.
Ev 8 &Ao àvruypéhe où Baotets onualvecbar CUS ST
Ok mpoonyoplas, SA toëvavtiov alyuaæléTous Enho0abar
Touuévas tb yap Jk néw Aîyunriorl kal rè Bk Baou-
véuevov aixuahôtous pnr@c pnvbeuv'kal robto. B&M ov
por palvetar kal nolaâc
miBavhrepév iotoplag ÉxéuEvov.
84 “Toûtous Tobc npokatTovouaouévous Bacuéac, [Kai]
rodc Tv Tompévov kaloupévov kal Toùc ÊE, adTôv yevo-
uévous, kpatfoat ‘1fc Aîyénrou pnolv Er npès Toîc
mevtakootois Evôeka, 85 Meta Tota Ôë Tôv Ëk This
OnbaiSos' kat rfs AAANS Aîyénrou -Paoñéov yevéoBar
paolv ni tobc Touévac Énovéagtaaiv kal nékeuov adtois
ouppayfvar uéÉyav Kat moluypéviov. 86 ‘Ent 6 Baor-
Atos, & dvoua elvar MioppayuotBoois, frimpévous pol
Je

$ 82-90 exscripsit Eus. Præp. evang. X, 13.


80 4 *Avvks Gutschmid (Anan Eus. Arm.): ’Javèç || 84 3 o-
GoSvzes ed. pr,: rogloïvres; corruplio aliqua latet | 82 à oéuzav
aÿ=&y Eus. (omne genus eorum Lat), om. L }| “Yxousct Eus. (hic
HIS

et 1. 29) |] 4 os L, oùssws Eus. || 83 nonnulli damnaverunt quasi


sit vetustissima glossa otiosi lectoris respicientis ad $ gr. Aéyezat
forsan inserendum || 3 a'ypæhutous Eus. : Baorleïs atyu. L || 4 zotué-
vas Eus.: 03 romdvas L |] x L, ‘Yroussbs Eus, || 5 pnvietv Hol-
werda: puviet || 84 1 xai inclusi.|| 85 3 «rois om. Eus. | 86 1 éxi
Eus., éxet L {| a Miogcay. Eus. (Mispharmuthosis Eus. Arm.) :
fAloggayuoimats (hic et L. 15) |] frrmuévous Cobet: rrwuévous.

BIALIGTECA
CENTRA! A
18 LIVRE 1
de tout le reste de l'Égypte et enfermés dans un lieu conte-
nant dans son périmètre dix mille aroures ! : ce lieu se nom
mait Avaris?. 87 Suivant Manéthôs, les Pasteurs l'entou…
rèrent complètement d’une muraille haute et forte pour
garder en lieu sûr tous leurs biens et leur butin.
88 Le
fils de Misphragmouthôsis, Thoummôsis, tenta de les sou-
mettre par un siège et les investit avec quatre cent quatre-
vingt mille hommes. Enfin, renonçant au siège, il conclut
un traité d’après lequel ils devaient quitter l'Égypte et s’en
aller tous sains et saufs où ils voudraients. 89 D’aprè
s
les conventions, les Pasteurs avec toute leur famille
et leurs
biens, au nombre de deux cent quarante mille pourle moinst
,
sortirent d'Égypte et, à travers le désert, firent route
vers
la Syrie. 90 Redoutant la puissance des Assyriens, qui
à
celte époque étaient maîtres de l'Asie, ils bâtirent dans
le
pays appelé aujourd'hui Judée une ville qui püt suffire
à
tant de milliers d'hommes et la nommèrent Jérusalem.

94 Dans un autre livre de l’histoire d'Égypte’, Manéth
és
rapporte que ce même peuple appelé les Pasteurs était désigné
du nom de « Captifs » dans leurs Livres sacrés. Et il dit vrai.
Car pour nos aïeux les plus reculés, c'était une coutum
e
héréditaire de faire paître les troupeaux$, et leur vice nomad
e
les fit ainsi appeler pasteurs. 92 D'autre part, le nom
de
Captifs ne leur a pas été donné sans raison dans les annale
s
des Égyptiens, puisque notre ancêtre Joseph dit au
roi
1. Environ 2756 hectares. Les mots -iv Fipiuecoy (ajoutés
par
Josèphe) semblent impliquer qu’il a pris l'aroure pour une
mesure
de longueur. ‘ |
2. Josèphe oublie qu'il a déjà été question d'Avaris
et de scs for-
tifications (8 38).
3. D'après les documents égyptiens et les chroniqueurs (Eusèbe
Africanus), Avaris aurait, au contraire, été prise
,
de vive force par
le roi Amôsis, Cf. Maspero, op. cit., ÎE, 86 suiv.
4. Ce chiffre reproduit celui des « hoplites » donné plus haut,
$ 78.
5. Cet « autre livre » scrait, d'après certains comment |
ateurs, une
désignation incorrecte de l’ « autre exemplaire » mention
né plus
haut, $ 83. En tout cas le $ gt paraît faire double emploi avec
83.
6. Dans leur conversation avec Pharaon, les fils de Jacob déclaren
t
qu'ils sont bergers, comme l'ont été leurs pères (Genèse,
xzvi, 34 et
XVI, 8).
AOTOE À’. 18
robG Tommévac ÜT aûtoB ék uév 716 GANG Aiyénrou
néons ékneceîv, katakheroBfivar 8 els ténov àpoupäv
Exovta puplov tv mepluetpov® Aüapio Gvoux TS Tône.
87 ToOtév nou & MavéBuc &navra velyer Te ueyélo
kal ioyupà nepiBaleîv tTobc ToipËvas, ÉToG Thv TE kthouv
" Enaoav Éxaouv v 8xup® kal tv Aclav thv Éautôv. 88
Tôv 8ë Mioppaypoulboroc ulèv Ootupoow émyetpfont
uév abtobc O1 Tolopkiag ÉÂeîv Kat kpétos, ôkt kal
reccapékovta pupiéot otpatoÙ mposeôpebaavta Tois tel-
xeow* ènel éè rfs molopklag à&TÉyvo, ToujougBar ouu-
Béoerc, Tva tv Atyunitov ëkAumévres ënor foñkoutar
névrec Babe ànÉABaot. 89 Tobc 8ë nt taic ôpo-
Aoylaus Tavorrnola petk Tâv «Thoewv, oùk ÉA&tTouc
uuptébov dvrac elkoot kal tecogépov, &nè Tfs Aîyénrou
tv Épquov ec Zuplav Gtoñounopfionr. 90 Pobouuévouc
SÈ vhv ’Acouplov éuvagtelav, — Tôte yäp Ékelvouc Tñs
’Aglacg kpatetv, — Ev rtf vüv ‘louôala kalouuévn nédv
otkoSounoauévouc tTooabtaic pupréatv ävBpénov àpkécou-
av, ‘lepooéAuua taëtnv évouéoou. — 91 ’Ev àkn dé
œiwe B6Ao rôv Aiyunriardv MavéBoc Tè aütè nav
Élvog, Tobc kaloupévouc Touévac, « alyuælbtoug » Ev
rais iepoic atav BiBlois yeypépBar, Aéyov 8pB@c" kal
yèp vois ävotéte npoyévois fuâv Td romualveuw Tétpiov
fiv Kat vouabikdv ÉxovTEG Tèv Blov oütoc ÉkakoQvto Tot-
uéves. 92 Atxuéloroi re méliv oùk àAéyoc Ünè tv
Atyuntiov äveypénonv, énedfnep & mnpéyovos fuäv
’léonnoc Éuurdv Epn npdG rèv Baouléx Tôv Aiyuntlov

86 3 7” aïro ed. pr. : ## adto5 L (om. Eus.) || 5 Aÿapts Eus.,


ASaguw L || 88 à Ooipypwsiv L, Guoiduwsatv Eus. (sed infra $ g4 habe-
mus Tédu wcts, quod nescio an hic reponendum) || 5 +%s roMogalas L,
iv rokogriev Eus. [| 89 4 Gtodorrocoat Eus., 6dox. L ]] 90 5 vo
uäsat Eus., vôéuaçav L || 91 2 +ô «+0 Gutschmid : soëxo || Post
env, vo inser. Bekker. [| 92 3 In margine L (1 manu) : à étépu
avzyedow (scil. librorum ce. Apionem) eboéôn, oÿttus xamiyOn reabsi
ragà sv adeAgov els Alqurtov 790$ tôv Basthéa Ts AlyÜr To, x2t rüdiv
sresov 706: abtoÿ ade)gob; uarentubaro 705 fasiklws Erischtavos.
C+t
19 LIVRE I
crgpte qu'il était captif et fit venir plus tard ses frères
en Egypte avec la permission du roi. —

XV
. Suile du lémoignage de Manéthés.

93 Mais ]j'examinerai ailleurs ? ces faits avec plus de pré.


P
cision. Pour le moment, je cite les Égyptiens comme Pré:
témoins
de notre seule antiquité. Je vais donc reprendre la citation
de Manéthôs sur Ia chronologie. 94 Voici ce qu'il dit3:
« Après que le peuple des Pasteurs fut parti d'Égypte vers
Jérusalem, le roi qui les avait chassés d'Égypte [Tethmôsis] +
régna vingt-cinq ans et quatre mois, puis mourut. La succes:
sion de son trône échut à son fils Hébron, pendant treize ans.
95 Après lui, Aménophis régna vingt ans et sept mois; sa
sœur Amessis, vingt-un ans et neuf mois; le fils de celle-ci,
Méphrès, douze ans et neuf mois; puis, de père en fils, Mis-
phragmouthôsis, vingt-cinq ans et dix mois; 96 Touth-
môsis, neuf ansethuit mois ; Aménophis (Il), trente ans et dix
mois ; Or, trente-six ans etcinq mois; la fille d'Or, Akenchéris,
douze ans et un mois: le frère d’Akenchéris, Rhathotis, neuf
ans. 97 Puis, de père en fils, Akenchérès I, douze ans et
cinq mois ; Akenchérès II, douze ans et trois mois; Harmaïs,
quatre ans et un mois; Ramessès, un an ct quatre mois;
Armessès Miamoun, soixante-six ans et deux mois ; 98
Aménophis (HI), dix-neuf ans et six mois; puis Sethés,
nommé aussi Ramessès, puissant par sa cavalerie et sa flotte,

1. Ou plutôt à son échanson (Genèse, x1, 15). Le Florentinus a ici


en marge : « Dans un auire exemplaire on lit: Vendu par ses frères,
il fut amené en Égypte au roi de ce pays; plus tard, il fit venir
auprès de lui ses frères, avec la permission du roi, »
2. Voir plus bas, ch. xxvir. ri
3. Ici un nouvel extrait authentique de Manéthôs (& 94-102)
mais
qui, jusqu'au £ 97, n’a conservé que le squelette chronolog
ique.
4. Tout à l’houre ($ 88) il était appelé Thoummésis,
Le nom
parait interpolé. .
5. Ce Touthmèsis fils de Misphragmouthésis ressemble singuliè.
rement au Thoummèsis fils de Misphragmouthôsis sous lequel aurait
eu licu l'expulsion
des Hycsos (& 88).
6. Ici le ms. a en marge : « Dans une autre copie on lit: Après
- lui Séthèsis et Ramossès, deux frères; le premier, ayant une armée
AOTOE À 19
aixuéotov elvor, kal Tods Gôelpobs ei Tv Atyurntov
borepov uetenéuhato, to0 Bauéoc Émitpébavtoc, —
XV 93 ’AXX& nepl pèv Toûtov ëv &AoùG Toujoouat Thv
éEéraowv àkpibeotépav. Nuvi 3 rfs &pxatétntos «bts
nrapatiBeuar toc Atyvntiouc uéprupas. F&liv oôv Tà
To0 MavéBa nc Eyer npds Tv Tv yxpévov tTéEiw ôTo-
ypépo® not Ê obtoc 94 « park Tùd ÉbelBetv êE
Aîyénrou rdv Aabv rôv moruévov eic ‘lepoaéluua, à Ékboñdv
atodc &E Aîyénrou . Baokedc [TéBuooic] ÉGaolAeugev
uet& Tata Étn elkooutévre kal pfvac TÉcoxpas kal êre-
Aedrnoev, kal napélabev tv &pyñv 6 aütoO uiès XEBpav
En Sckatpla. 95 Mel” Bv ’Auévoge etkoot kal pfivac
énté. To0 ôë adekp} ’Aueoolc elkooëv kal ufivag Évvéæ.
Tâs Së Mppns S68era kal ufvac évvéa. To0 8 Mio-
ppayuoëBoois elkogumévte Kat ufivacs 8Ëka. 96 ToO 5:
TobBuootc Évvéa ka ufvac ëkté. To à ’Auévopic
tprékovta kal ufvac dékx. ToO à "(pos tpiakoutaëE ral
ufvas névre. To0 SE Buyérenp ’Akeyxephs 868Eka Kat pfva
Eva. Tic ôë “Pédoris &dekpdc Évvéa. 97 Too *AKEY-
xhpns S68era kal pfvac Tévre. To0 8È *Akeyyhpns Étepoc
Séôere Kat ufvas tpeîc. ToD ôè “Apualc Técoapx ka
“ufiva Eva. Toû Së “Pauéoonc Ev kal pfvac técoapac. Toÿ
$È “Apuéoons Miauodv EEnkovtaëë, Kat ufivac bo. 98
To9 dé ’Auévopis SeraevyvËéa kal pfivac ÊE. To8 8ë Zéloc
8 94-426 excerpsit Thcophilus Ad Autolyceum HI, 20-22.
93 à adtñs scripsi: tabtns | 4 Mavéde Nicse : MaveôGvos || 94 3
Téfuwsts inclusi (cf. 88 et 96); an "Auwstç : | 95 1 ’Auecoi Naber
CAuavoik Africanus): ’Auscoïs || 3 Misspayuoilustç (ut supra $ 86)
Africanus : Mnppauoilwste || 96 à Toiduwste Africanus: Ouüa: ||
98 à Sélws 6. xai Bôckh ex Eus. Arm. : Eéfwots xxi ‘Pautosns L. —
In margine Laur. (manu 14): ebolôn êv étépw dvtiypdge otuç: ueb”
6v Xélwots rat Pauéoons 890 a8ekgot- 6 pèv vaurexhv Éytuv Oévauxv <ods
aarà Oflattav + Gravrdivrus rai drayetcuuéyous + (ôtaretpuuévous
Naber) trokogxet® pit” où rod Ôè xat tôv ‘Pautsonv avehwv, "Apuaiy
&Xoy aÿroë aôsçav érfroonov 1%, Alyértou xatastnoat (deb, xasé-
Gtnse). ..
20 LIVRE 1
Ce dernier donna à son frère Harmaïs le gouvernement de
l'Egypte et l’investit de toutes les autres prérogatives royales ;
il lui enjoignit seulement de ne pas porter le diadème, de ne
pas maliraiter la reine, mère de ses enfants, et de respecter
aussi les concubines royales. 99 Lui-même partit en cam-
pagne contre Chypre et la Phénicie, puis encore contre les
Assyriens et les Mèdes, qui tous, par les armes ou sans combat,
et effrayés par ses forces considérables, furent soumis à sa
domination. Enorgueilli par ses succès, il se mit en cam-
pagne avec plus d'audace encore, pour conquérir du côté de
l'Orient les villes et les terres. 100 Après un assez long
temps, Harmaïs, qui était resté en Égypte, fit sans pudeur
tout le contraire des recommandations de son frère. Il vio-
lenta la reine et usait couramment des autres femmes sans
réserve; sur le conseil de ses amis, il portait le diadèmeet
s'éleva contre son frère. 404 Mais le chef des prêtres
d'Égypte écrivit et envoya à Séthôs un mémoire dans lequel
il lui révélait tout et l’informait que son frère Harmaïs s'était
insurgé contre lui. Aussitôt le roi revint à Péluse et s'empara
de son propre royaume. 402 Le pays fut appelé de son
nom Ægyptos. Car, dit-on, Séthôs se nommait Ægyptos et
Harmaïs, son frère, Danaos. » !

XVI
Ces faits sont de beaucoup antérieurs aux plus anciens
de l'hisloire grecque.
103 Tel est le récit de Manéthôs. Il est clair, si l'on
suppute le temps d’après les années énumérées, que nos
aïeux les Pasteurs, comme on les nomme, chassés d'Egypte,
vavale, subjuguail de force tous les peuples maritimes qui osaient
l'affronter (?); peu après, ayant tué son frèrc Ramessès, il nomma
gouverneur de l'Égypte son autre frère Harmaïs. » D'après Gut-
schmid, il s'agirait d’une autre copie de Manéthés et la note émanerait
de Josèphe; nous ne pouvons nous ranger à cet avis : il s’agit d’une
correction au texte de Josèphe et qui suppose déjà la lecture de L
Eéfussts axt Pantsons (Meyer). Séthôsis est'le Sésostris d'Hérodote,
qui rapporte aussi scs vicloires navales (II, 102).
1. Meyer (loc. cit, p. 75) croit sans raison décisive que l'iden- :
tificalion du couple Séthôs-Harmais avec Ægyptos-Danaos est due,
non à Manéthôs, mais à un commentateur ou interpolateur juif.
AOFOE A" 20
8 kal ‘Pauéoonc, inmkv ka vauruv Éxov tva,
{oütoc) tèv pév &ôekpbv “Apuatv énitponov tfc Atyénrou
katéotnoev kal nêoav pv aëTS tv &AAnv Back
nepiéBnkev Éboualav, pévov ÔÈ Évetethato Gtéônua ui
popetv unèë tv Baoudlôa untépa TE TôvV TÉkvov àôikeîv,
ànéxeoBar ÊË Kat Tôv &Alov Baouuäôv noÂlak(ôov. 99
Aôrèc ôè, ènt Kônpov kal Porvtknv kal néliv *Acoupiouc
te kal Mhôouc otpateüvac, &navtrag tTobc uèv ôépar,
ToÙc Êë auaxntl p66o GE rfc mois Éuvéuewc Ünoyerptous
EAabe, kal péya ppoviouc ënt taîtc ebnpaylais re kal
Bapoakedrepov nentopebeto tàc Tpbc &vatokàäc néhelc TE
kal xépas ratagtpepôpevoc. 4100 - Xpévou te tkavo®
yEyovétos, “Apuate 6 katakeipBelc ëv AiyüntTo névta
roburrow ot6 &Sekpds rnapver uh nouetv &dec Énpattev*
kal yap Tv Baolôa Bialos Écyev kal tac SAS ToÂÂa :
ktow &ped@c ditéher xpôpevos, neléuevés te nd tv
pÜov ét&ônux Épéper kal &vrfipe T8 à&GekpA. 101 ‘O 6
retayuévos ènt Tôv lepéov rtf Alyôntou ypépac BiBAtov
Eneupe t& Zeldoer, ônAâv abt8 névra kal 8tt âvrfipev &
dBekpdc aùt® “Apuats. Mapaypfux oÙv Ünéotpeper els
Mnhoëotov ral Ékpétnoev Tfic tôtas Baodetas. 102 ‘“H
- ÊE xépa ÉkANEn ànb ToQ aûtoO Svéuatos AT lyurToc" Aéyetat
yép, être 8 pèv Zéloc Ékaletro Alyuniroc, “Apuoic ôë 8
&Sekpos aûtoO Axvaëc,
XVI 403 Toûta uèv 8 MavéBoc. Afjhov ôE oriv êk
râv elpnuévov ët@v, ToO ypévou ouAloyuoBévroc, 8m of
kalodpEvor ToiuÉvec, uétepor ÔÈ Tpéyovot, Tpiol kal

$ 103-104 excripsit Eus. Pracp. evang. X, 13.


98 4 oùtos ed. pr. sed nescio an paulo supra, ante izrxv, polius
inserendum || 99 7 xarxstcetduevos Cobct : ratassperduevos || 100 3
rofurauv ed. pr.: täuxalv. || &bekçôs (— 6 aüekçôs) Guischmid :
BOo6s 11 5 *e Nicsc: 0 |] 104 2 sglwv L, tecév Hudson (super
sacra Lat) || 3 Zeûuise: L (Sedhosi vel Sethosi Lat), Ztlw Niese |] 4
aït@ Niese : aûroZ [| 402 à Aéyetat Gutschmid : Afyet (dicit Lat) |]
103 2 itüv fort. includendum }| 3 ô Eus., om. L.
21 LIVRE I
S'établirent dans notre pays trois cent quatre-vingt-treize
ans avant l’arrivée de Danaos à Argos'. 404 Et pourtant,
les Argiens considèrentce personnage comme le plus ancien
nom de leur histoire?. Ainsi sur deux points très importants,
Manéthôs nous a fourni son témoignage tiré des livres égyp-
tiens: d’abord sur notre arrivée d’une autre contrée en
Égypte, ensuite sur notre départ de ce pays, départ si ioin-
tain dans le passé qu'il a précédé de mille ans à peu près la
guerre de Troie*. 105 Quant aux faits que Manéthôs a
ajoutés, non d’après les livres égyptiens, mais, de son propre
aveu, d’après des fables sans auteur connu, je les réfuterai
plus tard* en détail et je montrerai l’invraisemblance de ses
mensonges. -
XVIT
Mention des Juifs dans les chroniques phéniciennes.
Témoignage de Dios. D ,

406 Je veux maintenant passer de ces documents À ceux


que contiennent sur notre race les annales des Phéniciens et
produire les témoignages qu'ils nousfournissent. 107 Il}
a chez les Tyriens, depuis de très longues années, des chro-
niques publiques, rédigées et conservées par l'État avec. le
plus grand soin, sur les faits dignes de mémoire qui se pas-
sèrent chez eux, et sur leurs rapports avec l'étranger. 108
H y est dit que le temple de Jérusalem fut bâti par le roi
Salomon environ cent quarante-trois ans et huit mois avant
Ja fondation de Carthage par les Tyriens®. 4109 Ce n’est
pas sans raison que leurs annales mentionnent la construction
de notre templef. En eftet, Hirôm, roi de Tyr, était l'ami
de notre roi Salomon, amitié qu'il avait héritée de son père 7.
110 Rivalisantde zèle avec Salomon pour la splendeur de
+ Voir à l’appendice,
m

- Josèphe oublic Inachos, le plus ancien roi d'Argos (Spanheim).


- Ge chiffre paraît trop élevé d'environ 400 ans.'
On

. Voir plus loin, ch. xxvr.


HUE

. Ce chiffre résulte des durées des règnes données au ch. xvur.


+ Rien de pareil dans les extraits donnés plus loin(v.p. 22, n. &).
7. Cf. Ant, jud. VINX, 5, 3. D'après la Bible, c’est le père de
Salomon, David, qui était déjà lié d'amitié avec Hirôm (I Rois,
Vi, 13 Î Samuel, v, 11).
AOTOEZ A’ 21
Évevhkouta kal tptakooloic npéoBev Éteoiv ëk this Aîyénrou
ÉTAÂARYÉVTES Tv xÉpav robrnv énéknoav f Aavadv sic
“Apyos äpikéoBar kaitos totov &pyauérarov ’Apyetor
vouläouor. 104 Abo rotvuv 8 Mavéloc uîv tà péyiota
pepaprüpnrev Ëk Tôv map” Aiyunrlors ÿpaupétav, Tpôtov
pév Tv Étépobev äpiäiw etc Atyuntov, EÉnerta Ôë tv
Éketdev änollayhv, obtoc äpyalav rois ypévois, &cG
Éyyés Trou npotepeîv adtv vôv ’lAlakBv Etear yiloic.
105 ‘Ynèp Gv 3 8 MavéBoc oùk Èk Tv map” Alyunrtloic
ypauuétov, SA, &c arc éuoléynrev, èk Tv &deonétoc
uuBoloyouuévov mpootéBetkev, Gotepov 2ÉrhéyEo Kkatà
pépos &nmoëeikvdo Tv äniBavov abtoU Weudoloylav.
XVIL 106 Boëhoua votvuv &nd toûtov fôn ueteABeîv
Ent tà mapà vois PolviEiwv ävayeypaupévo nepl toÿ yÉvouc
fuôv, rat Tàc ËE ékelvov paptuplac mapaoyetv. 107:
*Eon volvuv napà Tuplois &nè nauréAlov Ètôv ypéupara
ênuoola yeypaupéva kal nepulaypéva Alav Èmurkôc nept
rôv nap” aËtois yevouévov kal mpds &Aouc npayBévrav
uvâuns &Elov. 108 ’Ev oc yéypantor, ëti 6 êv ‘lepogo-
Abuorc bkoSouhBn vadc Ênd Zolépovoc to) Baodtoc Éteot
Batrov Eratbv Tecoapakoutatpialv ral unolv 8krd vod
- Ktioau Tupious Kapynôdvx. 109 *Aveypépn 8 Tap”
ékelvoic oùk &A6yoc f ToÙ vao) kataokeu ToO rap” fuiv'
Etpouoc yäp ê Tôv Tuplov Paoñedc pÜoc fiv to0 Baoéwc
: fuôv Zohégovoc, ATP NV . npdc. aùtèv puAtav êtade-
êeyuévos. 110. Oôrtoc oûv, 'ovuplonobpevos etc iv
To0 KaragkeuhauatoG T8 Zolduovr Aauripétnta, ypualou

$ 106-127 Cramer, Ancedota Paris. Il, 184 sq. (ex Eusebio).


‘403 5 an Erwxtoav ? | 404 4 Gpyalar Eus.: apyaïoy L |] 5 rov
rsotepelv us. : +05 xpdrscoy L 1 405 2 Yoxuuéruv ed. pr. (litteris
Lat): rgayydétev L |] 406 1 fôn Eus. : ëse L || 407 à zauréMuwv an.
Cramer, Syncellus : zoMGy || 4 &kous Guischmid: a ous || 108 3
ressapaxovratoisiv Anecd, : tesoxoaxovsateiüiy L || 4 Kapynèdra
Anecd. cet. : re L I 109 à oùx àéqus Anecd. om. L ||.
110 1 oÿtos Anecd. : L.
22 LIVRE I
l'édifice, il lui donna cent vingt talents d’or et fit couper sur
le mont appelé Liban les plus beaux bois, qu'il lui envoya pour
la toiture. En retour, Salomon lui donna de nombreux pré-
sents et même, entre autres, un territoire de Galilée qu’on
nomme Khabôlon'. 111 Mais ils furent surtout portés à
s'aimer par leur goût pour la sagesse: ils s’envoyaient l’un
à l'autre des questions qu'ils s’invitaient mutuellement à
résoudre; Salomon s’y montrait le plus habile et, en géné- :
ral, l’emportait en sagesse. On conserve aujourd’hui encore
à Tyr beaucoup des lettres qu'ils échangèrent?. 4112 Pour
prouver que mes assertions sur les chroniques tyriennes ne
sont pas de mon invention, je vais citer le témoignage de
Dios, qui passe pour avoir raconté exactement l’histoire phé-
nicienne. Get auteur, dans son histoire de la Phénicie, s’ex-
prime ainsi*: 443 « Après la mort d’Abibal, son fils
Hirôm devint roi. Il ajouta un remblai au quartier oriental
de la ville, agrandit celle-ci, y relia le temple de Zeus Olÿm-
pien, qui était isolé dans une ile, en comblant l'intervalle,
et l'orna d'offrandes d'or; il monta sur le Liban, où il fit
couper les bois pour la construction des templest. 414 Le
tyran de Jérusalem, Salomon, envoya, dit-on, à Hirôm des
énigmes et demanda à en recevoir de lui: celui qui ne pour-
rait deviner paicrait une somme à celui qui aurait trouvé la
solutions. 415 Hirôm y consentit et, n'ayant pu résoudre

1. Ces renscignements sont empruntés au livre des Rois, I, 1x,


10-14.
2. Les négociations entre Salomon et Hirôm sont racontées I Rois,
v; mais il n’est question ni d’énigmes comme dans le cas de la reine
de Saba (I Rois, x, 1}, ni d'échange de lettres. Josèphe pense vraisem-
blablement aux lettres qu'il a reproduites Ant. VIIL 2, 6, ctqui furent
sans doute forgées par Eupolémos (cf. Eusèbe, Praep., IX, 33).
3. Le texte de Dios est également reproduit dans les Antiquités,
VII, 5, 3, $ 147-9. On ne sait d'ailleurs rien de cet auteur, quo
G. Müller (Frag. hist. gr., IV, 398) identifie à. Ælins Dios, auteur
d’un ouvrage rept *Adefavdsetas. Mais il pourrait aussi y avoir une
confusion avec Aaïxo:, auteur de dorvxxf Gib., 437).
4. C’est dans ces mots (cf. infra 118) que Josèphe trouve (à tort)
une allusion à la construction du temple de Jérusalem.
5. Ce texte nest pas d'accord avec ce qui suit, car l'amende est
d’abord payée par celui qui ne résout pas les énigmes sans condition
de réciprocité.
AOTOE A 22
uév etkoot kal Ékatbv ÉSoke téAavta, Teudv dÈ ka LoTnv
GAnv k toO ëpouc, 8 koÂeîtar ABavos, Etc
tv üpopov
&néotedev. "AvreSopfauto BE atbv 8 Eolépov
&Adoic te
nooîe Kat 5 kal xépa is PoAatac ri Xaboldv
Acyouévn. 111 Méliota 8ë aèrodc etc pulav À Ts
goplac ouvfyev ëmBuuta npoBAfuare yàp Alors &vTta-
néoteAlov Avetv keAEtouTEG, kal kpelttov v toûTtoic flv 6
Zokéuov (äv\ kal T&la copétepoc obboutar $à UÉxpL
vôv mapk tot Tuplois roÂlal tôv ÉmuotolGv, &s ëketvor
Tpèc &aouc Eypagav, 112 “Or S& où Aéÿos Eotiv
Te Euo0 ouykeluevoc 8 nepl rav Trapi rois Tuploi
c ypau-
pétov, Tapalfaouo uéprupa Atov, &vSpa
nepl tv
Porvtkikv Totoplav &kpif Yeyovévor TETULOTEUHÉVOV,
Oôtog votvuv ëv tac nepl Potvtkav lotoptaic ypper tdv.
Tpénov toltov* 113 « *ABB&ou teevthoavtoc ë vtèc
abtoO Etpouoc .é6aolleuoev, Oôtoc ta Tpèc
&vatoläc
uépn TG néÂeoG npocéyocev kal uetbov tè &otu értolno
ev
kal o9 "Oluuniou A1dc *d fepèv, kaB” Éautd Ev
£v vhoa,
XO0ac Tèv petaëd téTtov, guvfÿe Tf néder kal xpuoots
&vaBfuaxauv Ékéounoev &vabac 8ë ets tèv AlBavov 5Aoté-
unoEv Tpèc Tv Tôv epôv kataokeuhv, 444 Tv 5&
TupavvoDvtra ‘leposolbuov Eolépava TÉpYat paot
npèc
tèv Etpouov aivlyuata kal map” aëto® AxBetu
&EroBv, tèv
SE uù OvvnBévta takptvar T& Aboavrte xphuata éroriv
erv
445 époloyhoavra E rdv Eïpouov Kat ph SuvnBévra A0oœt

$ 443-115 iterant Antiq. VIII, 147-9.


410 4 els thy ofxodophv àxloree +05 ôgéreu Anecd,
fort. recte Il
5 aÿrôv Naber: «35 || 6 8% Nicso: Yä L (Gervat Nabor)
|| Xatwkov
Anecd. : Zabosluv L (Xafoskhv Bochart sed scripturam Xa£wv
firmant alii loci Josephiani) || 4woz scripsi (nam Chab. tractum
fuisse, non urbem, testatur[ Regum, 1x, 10): zwépav{| tÿ
Naber: tv
v (an tit 1% ?) |] 144 2 &vraxéosilov Anccd. : avrer!oze)ov
Î 4
Gv inser. Nieso }| 112 4 Dorvxhv Syncellus : Dorvtxiv |] 113 3
éroinsev Anecd. Antiq. : sexofnxev L ÏH 7 fep&v Antiq. Anecd.
:
vadv L |} 144 3 Post SEioëv, ASsiv add. Anecd. Antiq.

(]
23 LIVRE I
les énigmes, dépensa, pour payer l’amende, une grande
partie de ses trésors. Puis, avec l'aide d’un certain Tyrien
nommé Abdémon, il résolut les questions proposées et lui-
même en proposa d’autres; Salomon ne les aÿant pas réso-
lues, restitua tout et paya en plus à Hirôm une somme con-
sidérable. »

XVI
Témoignage de Ménandre d'Éphèse.
‘416 Ainsi Dios nous a apporté son témoignage au sujet
des assertions qui précèdent. Mais après lui je vais citer
encore Ménandre d'Éphèse. Cet auteur a raconté pour chaque
règne les événements accomplis tant chez les Grecs que chez
les Barbares et s'est eForcé de puiser ses renseignements dans
les chroniques nationales de chaque peuple. 417 Donc
parlant des rois de Tyr, quand il arrive à Hirôm, il s’ex-
prime ainsi‘: « Après la mort d'Abibal la succession de
son trône échut à son fils Ilirôm, qui vécut cinquante-trois
ans et en régna trente-quatre. 418 Il combla l'Eurychore
et dédia la colonne d’or qui est dans le temple de Zeus ; puis,
s'étant mis en quête de bois de constraction, il fit couper sur
le mont qu'on nomme Liban des cèdres pour les toits des
temples, démolit les anciens temples et en bâtit de nou-
veaux, ceux d'Héraclès et d’Astarté; 419 le premier il
célébra le Réveil d’Héraclès ? au mois de Péritios®. Il dirigea
une expédition contre les habitants d’Utique (?), qui refu-
saient le tribut ; après les avoir replacés sous sa domination,
1. Le texte de Ménandre est également reproduit dans les Anti-
quités, VIIL, 5, 3, $ 144-146. Cet historien est appelé par Clément
d'Alexandrie et Tatien « Ménandre le Pergaménien ». Gutschmid
estime que son ouvrage ne concernait que l’histoire des villes de
Phénicie, Époque inconnue. .
2. Ce réveil d’'Héraclès paraît avoir été une fête phénicienne se
rattachant au mythe d’après lequel Héraclès, tué par Typhon, aurait
été ranimé au contact d’une caille que lui apporta lolas (Eudoxe de
Cnide, ap. Athénée, IX, 392 D). — Abel (Revue Biblique, 1908,
P. 577) a rapproché de l'information de Ménandre le titre d’éyepse(lrnc)
{v05] ‘Hoxxkéou(s) qui figure dans une inscription d’Amman-Phila-
delphie.
3. Le mois Péritios correipond à peu près à février. . :
AOTOS À’ 23
T& alviyuata, moAÂ& tôv xpuétov etc *d énuautov &va-
AGoœt. Etra © ABôñuovx riva Tüprov ävôpa té te npo-
tebévra Aloat kal adtèv &AÂo TpoboEtv, & ui Aboavta rdv
Zoképova noA& Ta Etpôuo Tpocamotionr XpPhuata. »
: XVIII 416 Atoc uèv odv oëto mepl rav Tpoztpnuévov
futv ueuaprüpnrev, &XÂ& npèc TOÜTE Tapalfñoouar Kat
Mévavêpou tov *Epéauov. Méypapev ôË oÛtoc tàc
Ékéortou tôv Baoñéov npéEeic Tàç Tapà toc “EAnat ka
BapBépors yevouévac, èk Tâv Tap” Ékéotois èmiyoplov
Ypauuétov onouê&oa Tv fotoplav paBeîv, 147 Ppépov
Tolvuv nepl tâv èv Tépo BeBacdeukétav, Eneta yevé-
uevoc kat Tov Etpouov tTaÿté nor” « Telsuthoavtoc
8t
"ABBé&kou BteS£E ro Tv Baothketov & vide aëto0
Eïpouoc,
86 Biboac Etn nevthkovta tola EBaolhevoev EN tplékovta
Tédowpa. 118 Oôtos Éfwoe rd Edpéxopov tév +e
XpuaoÜv kloux tèv êv troîc toD Aibc âvéônkev, ënt te Env
Eblov änek0dv, Ékoÿev &nd to0 Acyouévou AiB&vou ëpouc
k£ôpiva EtAa elc Tkc Tav tepav OTÉVAG, kaBElGv te rù
äpxatx ep kaiv& dkoËéunoev, té ve vod “Hpoxkkéovs kal
TS Aotéäprnc 119 npâtéc te vod “Hpaxk£ous Eyepaiv
ÉTououTo ëv T$ Mepurio unvl: voie ve "Irukatoic ène-
| GTpatebdauto ph. änoSo0ot Todc pépouc, oc Kat STro-

$ 417-120 etiam habent Antiq. VIIL, 144-6.. :


$ 117-426 excerpsit Theophilus ad Autolycum II, 22.
115 3 à” Syncellus : ôn L, ? Anecd. Antiq. || "Aëôuova Antiq. :
"Afôduouvoy L | se Anecd., om. L || 416 r oùv Anccd., om. L Il
2 xxi Anecd., om. L | 4 +xs Anecd., om. L [l 5 éxéotors
Anccd.
ixelvots L |] 117 2 roiyuy Anecd. 5n L [l êv T. fes. Anecd.
Be. tv
Tip. L]15 8; Antiq. om. L || vÿ" — ëxn Antiq. om. L
|| 448 1 +0
ESpixwpov, Antiq. rév Edo. L. || à ërf te Anccd. #xerta L Ee
5è Ant.
I 3 Atfdvou Gpous Niese: do. A6. |] 5 raiva Nieso : xai vaods
L
IL 6 ’Actdpims Anecd. Antiq. : 'Agtéotne tépevos avéçeusey L' ||
119 1 7pütos — unvi Antiq. rai +8 uèv r0% Ho. rpürov Ex, iv 55
[ep. pnvi, elca +ô ts ’Actéorns (1) L || à +oïç +e Antiq. Anecd.
ôréte || ’Iruxxlots Gutschmid : Tucuots L, Tisualors Anecd.,
’Iux£oig
Antiq. |] secteareloaso Antiq. Erectpéteusev L.
24 © LIVRE I
il revint chez lui. 420 Sous son règne vivait un certain
Abdémon, garçon encore jeune", qui résolvait toujours victo-
ricusement les questions posées par Salomon, roi de Jérusa-
lem. » | |
121 On suppute le temps écoulé depuis ce roi jusqu’à la
fondation de Carthage de la manière suivante. Après la mort
d’Ilirèm, la succession du trône revint à Baléazar, son fils,
qui vécut quarante-trois ans et en régna (dix)-sept?. 422
Après lui Abdastratos, son fils, vécut vingt-neufans et régna
neuf ans. Les quatre fils de sa nourrice conspirèrent contre
. luiet le firent périr. L'ainé, nommé Méthousasiratos, fils de
Léastratos, monta sur le trône: il vécut cinquante-quatre
ans et en régna douze. 4123 Puis son frère Astharÿmos
vécut cinquante-huit ans et en régna neuf. Îl fut tué par son
frère Phellès, qui s’empara du trône, gouverna huit mois et
vécut cinquante ans. Celui-ci fut assassiné par [thobal#, prêtre
d'Astarté, qui vécut soixante-huit ans { et régna trente-deux
ans. 424 Il eut pour successeur son fils Balezoros qui
vécut quarante-cinq ans et en régna six. À ce dernier succéda
son fils Mottèn qui vécut trente-deux ans et régna vingt-neuf

1. Trait qui manque à la relation de Dios (supra, $ 115) et dont


l'intérêt a été remarqué par Cosquin, Revue Biblique, 1899, p. 67.
L'enfant prodige dont la sagacité assure la victoire d'un souverain
défié par un rival reparaît dans le Conte démotique de Siosiri, où,
grâce au héros âgé de douze ans, Ramsès IT a le dessus sur le roi
d’Ethiopie (I. Lévy, La légende de Pythagore, p. 194). Assez proche
d'Abdémon et de Siosiri est le jeune Daniel de l’histoire de la
chaste Suzanne (Daniel, xur) qui à l’âge de douze ans d’après cer-
taines versions (cf. Baumgartner, Archiv für Religionw, XXIV, p.
273), confond l’imposture des deux vicillards.
2. Le chiffre 17 (Théophile, ete.) doit être adopté de préférence
à 7 (Laurentianus) pour obtenir au $ 126 le total oxigé : de même
au $ 124 nous avons adopté pour Mettèn 29 ans de règne (Théophile)
au lieu de 9 (Laur.).
3. Josèphe a remarqué, dans les Ant. Jud., l'identité d’Ithobal
avec Ethba'al, le père de Jézabel. JU
* 4. Nous adoptons, comme Gutschmid et Naber, ce chiffre de pré-
férence à celui de quarante-huit ans, qui a pour lui la majorité des
témoins, mais est difficilement conciliable avec le contexte: Ithobal
aurait été père de Balezoros à neuf ans, grand prètre, puis meurtrier
de Phellès et roi à scize ans. ‘
AOTOZ A’ 2h
TéËag ÉaurS méliv &véotpepev. 120 Ent toûrou îv
"ABôfuaov rate vebrepoc, 86 &el Évika tè npoBAñuata, à
énérarte Zokoudv 8 ‘lepocoltuov BaoÂeôc. » 121 Wn-
plüetar SE à ypévos ànd toûrou to0 Baakéoc &xpt This
Kapxnôévos krioewc oftoc tekevtioavtos Eipéuou êteêé-
Eato tv Baoudelav Boleñbapos 8 viéc, Bc Buicac En
Tecdapäkouta Tpla ÉbaotAruoev Etn Séka Entré. 122
Mertà voUtov ’AGôgotpatros & aùtoB vièc Brooac Etn
Elrogevvéa ÉbaalAeucev tn Évvéax. ToOrtov of tfiç tpobo
abtoÿ viol Téooapec ÉmuBouletoavtes &nbArouv, ôv 6
mpeobütatoc éBaolkeugev MeBouokotpatoc 8 Aexgtpétov,
86 Piéoas tn mEvThkouTe Tédaapa ÉbaoiAeucev tn
8bôeka, 123 Metk toUtov 8 àdeApèc aèto0 ’AcBépupos
Biboac tn Téooapa kal mevthrovta éBaolleucev tn
Évvéa, Oôtos änéAsto Ônd toû &SekpoO DEntoc, 86
AxGdv riv Baouelav MpEev pfvac èkrd Biéoxc Êtn nevth-
Kkovta. Tofrov àvetlev *1868aoc 8 rc ’Aotéprns iepebc,
86 Pibaac Ern un’ Ébaolheuoev Etn A8. 124 ToUtov
deôtEaro Boñélopoc viéc, 86 Bibouc ÊTN TE OapékovTa
mévre ébaolAsugev ërn ÉE, Tobrtov . êt&ôoyoc YÉyOvE
Mérrnvos utéc, 86 Bibauc tn tpuékouta 8bo éBaotAevoev

119 & £ausi zéhv Antiq. zaX. tas, L | 120 à *Afèrpes scripsi :
"Afôquouvos L, ’Afètuovos Antiq. (scripsit forte Jos. maïs veus.
"Afônuuw 56». 7. 1.) |] act Antiq. om. L [| +à L, Xjwv +3 Anecd. fort.
_ recte | 3 Doro Ant. Zxlouwv L | 424 à %s om. Ant. Anecd. |
4 Bxetasos Naber : BahsiXesos L Balbazerus Lat || 5 © Thcoph.
Eus, Arm. ëtn Era L | 422 à "Afdésteatos L, "AëSészapros rell. |
3 eixos. L, À9 coni. Nicse || 5 zpeéüraros Nicse: reec6itecos ||
Héxafheugey — Acasscärou Nicse, nisi quod Milousästparos, Asa-
gredrou scripsi pro Msloucéstastos, Acagréezou (cf. cod. lat. R et
0): t6as. Etn exaddo, ue0° 056 "Actaotos 6 Asketuotigtos L | 123 1
"Aofécuuos Anccd. *Asépuos L |] à <£ao, xat zevz. L, vn Anecd, || 5
"Twéxhos Niesc : Eiu£alos L, "I066ahos Anced. |] 6 6ç 5. €, um’ ë. ë.
18 Anecd. 6s Pasthtdoas Een retaxovraddo Eélwsev En ÉEnxovrzoxtu
L qui cum vivissel annis xLvin regnavit annis xxxn Lat. |] 124 à Baïé-
fwços Niese et Eus. Arm.: Babéÿwgos L |] 4 Mézzrvos Theoph. :
Mäzzrvos L.
25 LIVRE I

ans; 425 à Mettèn Pygmalion, qui vécut cinquante-six


ans et régna quarante-sept ans. Dans la septième année de
son règne sa sœur s'enfuit et fonda en Libye la ville de Car-
thage. 126 Ainsi tout le temps qui sépare l'avènement
d'Hirôm de la fondation de Carthage fait un ‘otal de cent
cinquante-cinq ans et huit mois, et comme c’est dans la
douzième année du règne d’Iirôm que fut construit le tem-
ple de Jérusalem?, depuisla construction du temple jusqu’à
la fondation de Carthage cent quarante-trois ans et huit mois
se sont écoulés. | |
427 Est-il besoin de multiplier ces témoignages venus
des Phéniciens? On voit que la vérité est solidement éta-
blie par le consentement des auteurs, et que certes la cons-
truction du temple est bien postérieure à l'arrivée de nos
ancêtres dans Île pays, car c'est seulement après lavoir
conquis tout entier qu’ils bâtirent le temple. Je l'ai clai-
rement montré d’après les Livres sacrés dans mon Archéo-
logies. ‘

XIX .
Les Chaldéens parlent aussi des Juifs. Témoignage de Bérose.
428 Je vais maintenant parler des faits consignés ct
racontés à notre sujet dans les annales chaldéennes; ils sont,
même sur les autres points, tout à fait conformes à notre
Ecriture. 129 Ils sont attestés par Béroset, Chaldéen de
naissance, connu pourtant de tous ceux qui s'occupent d’éru-
dition, car lui-même a introduit chez les Grecs les ouvrages
des Chaldéens sur l’astronomie et la philosophie. 130 Ce
Bérose donc, se conformant aux plus anciennes annales,
raconte comme Moïse le déluge et lanéantissement des
1. En 814 d’après la date la plus communément admise.
* 2. Ailleurs (Antig., VIU, 3, tr, $ Ga) Josèphe dit que la construc-
tion commença l’an onze d’'Hirôm, an 240 de Tyr. Gutschmid sup-
pose que celte date était donnée dans les chroniques tyriennes pour
la construction du temple d'Héraclès el que Josèphe l’a transportée
arbitrairement à celle du temple de Jérusalem. 7
3: Cf. Antig. jud., VII, 8, 1 suiv. .
&. Auteur d’un ouvrage sans doute intitulé Babyloniaca, dédié à
Antiochos Sôter et qui avait été publié, suivant Lehmann-Haupt,
en 275.
AOTOË À’ 25
tn «8. 125 Toûrtou Stédoxoc yéyovev Mluyualov, (86)
Bidoauc ërn vF" Ébaotheudev tn pd Ev 8 +® mr” adroO
ÉBdGp Eter À &deAp} atoO puyoDox Ev th ABôn nékuw
Gkoëdunoev. Kapynôéva. 4126 ŒÆEuvéyetar oùv nâêc 8
Xpévos änè vf Etpéuou Baouelac péypt Kapynôévoc
ktlococ Em pre vec n°. ’Enel GE Suôeréte Étet rfc
abtoO Baouelxg 6 Ev ‘lepocokbuotc koëouhün vaéc,
YÉyovev &nd Tfç olkodouforog tToO vaoD uéypr Kapxnôévoc
kticeoc Etn puy ufves nn. 127 Tic pèv oûv rapk Por-
vikov papruplag ti 8et mpooBeîvar nhéov; Rlénetar yàp
TäAnBËS ioxupêc Éupoloyquévor kal nokd Sfnou npodyerv
TG to0 ved kataokeuñs tv räv npoyévov uôv ets Tv
Xépav äpiEtiv: 8te yàäp abtiv nâouv noléup napé£aBov,
téte Tv vedv kateokebagav. Kal tadtx cxpôc Ëk Tôv
Lepv ypauuérov ôn Éuo0 Sedtkotar dut fc &pxatoloylac.
XIX 128 Aébo 6E vOv fôn Ta mapa XaAdatois &vaye-
ypaupéva Kat fotopoüpeva nepl fuôv, &nep Éyer nov
éuoloylav kal mepl Tôv EAlov Toic Âuetépois ypéuuaor.
129 Mépruc SE toütov Bnpâcoc, ävip XaAôxtoc uèv Tè
vévos, yvépiuoc SE (nâor) tot nepl nabetav &vaotpepo-
pévoic, med nepl te &otpovoulac kal nepl tôv napà
XoASatoig œihosopouptvov abtès ei robs “EAlvac
éEfveyee tac ouyypapés. 130 Oôtoc totvuv à Bnp&coc,
rai épxaorérais érakokouBäv &vaypapatc, TEPl Te voû
yevouévou katakAuouoD kal 1fc èv aëté Bopc räv
&vôpéTov, KkaBénep Moucñc oftuoc fotrépnrev, kal nept

124 5 x9” Thcoph. Eus. arm. : Eva L {| 425 Hoypakituy


Thcoph. duouxæklou L (crederem nomen patris, genitivo casu, in
03 desinens, secutum csse apud Jos.) |} 6 add. Niese || 3 vF' Theoph.
vé L || 426 x oùv Thcoph. dè Anecd. (ôn ed. pr.) om. L || 2 péypr
Anecd. &ypt L || 4 «505 Anccd. Etscuos L ]| 6 — vads Anecd. 65x05,
6 vadç L |] 5 péyer Anecd. äyet L || 127 à Atoy Anecd. rhtw L il
Férerar Anccd. Phirete L [| 3 rpodyerv, iv Anecd. spodyu, ÿ L 5 |]
&ztfuv Anecd. dette L ]| 429 à äsc inserui (Niesio praceunte), inter
omnes Eus. Arm. || 130 4 Muusis ed. pr. : Musñs.
26 LIVRE I
hommes dans cette catastrophe et il parle de l'arche dans
laquelle Noë, le père de notre race, fut sauvé quand elle fut
portée sur les cimes des montagnes d'Arménie‘. 431 Puis -
il énumère les descendants de Noé, dont il donne aussi les
époques, et arrive à Nabopalassar, roi de Babylone et de Chal-
dée. 132 Dans le récit détaillé de ses actions, il dit de
quelle façon ce roi envoya contre l'Égypte et notre pays son
fils Nabocodrosor avec une nombreuse armée, quand il apprit
la révolte de ces peuples, les vainquit tous, brüla le temple -
de Jérusalem, emmena toute notre nation et la transporta à
Babÿlone?. Il arriva que la ville resta dépeuplée durant
soixante-dix ans ® jusqu'au temps de Cyrus, premier roi de
Perse. 133 Le Babÿlonien, dit l'auteur, soumit l'Égypte,
la Syrie, la Phénicie, l'Arabie, surpassant par ses exploits
tous les rois de Chaldée et de Babylone, ses prédécesseurs.
134 Je citerai les propres paroles de Bérose qui s'exprime
ainsi: 435 «Son père Nabopalassar, apprenant la défection
du satrape chargé de gouverner l'Égypte, la Cœlé-Syrie et la

r. Le texto de Bérose est cité liltéralement Antig. jud., 1, 3,6,


8938. A la suite de Gutschmid et Ed. Schwartz, P, Schnabel, Berossos,
P. 166, pense que Josèphe n’a connu ce passage de Bérose qu’à
travers Alexandre Polyhislor (auquel Eusèbe emprunte le récit du
déluge). Nous rappelons que Bérose parlait non de Noë, mais de
Xisuthros; l'identification est du fait de Josèphe. ‘
2. Josèphe a par étourderie placé ici sous le règne de Nabopalas-
sar la destruction du temple, qui n’eut lieu que sous celui de son fils.
Au reste, il résulle du texte même reproduit plus loin que Bérose
n'a pas fait mention de cet événement.
3. C'est la durée que Josèphe assigne régulièrement à la captivité
de Babylone (Ant. Jud. X, 9, 7$ 184; XIS:r; XX, 10,28 2333).
Le chiffre, trop élevé de plus de vingt ans pour l'intervalle qui sépare
la déportation sous Nabuchodonosor et le retour sous Cyrus, est
emprunté à la chronologie factice de 11 Chroniques XXXVI, 21,
clle-
même basée sur Jérémie xxv, r1 ct xxx, 10. Joséphe, dont l’impé-
ritie en matière de chronographie est extrême (cf. LE Lévy, Revue
des El. Juives, 1906, I, p. 169) n’a pas remarqué (v. infra, 8 154)
que ce chiffre est inconciliable avec celui qui résulte des données
de Bérose, . ‘
“4. Le jugement sur Nabuchodonosor, roi qui éclipsa ses devan-
ciers, se retrouve Ant. X, 8 219. Josèphe l’a emprunté avec tout le
$ 133 à la source qui Jui a fourni l'extrait de Bérose.
AOTOY A" 26
fs Adpvaros, Ev f Nôyoc 8 to9 yévous fuûôv àäpxnyès
SEo6Bn, npoceveyxBelons «dr rois ékpopetorc Tv Apue-
viov 8p@v. 131 Eîta, tobc &nd Néyou katakËyou kal
todc ypévous abtôv npoariBele, nl Naboraigasapor na-
paylvetar tèv BaBvhovtov kat XokSalov Baañéa 132 kal
rkçtobtou npébers &pnyobuevos, AÉyertiva tTpéTov néppxG
Ent tv Atyunrov kal En tv fuetépav yfv tèv uibv tèv
EautoQ NaBoroëpégopov pet nos duvéueuc, Enetdinep
&peotôtac abtobs EnéBeto, Tnévrov Ékpétnoev, ka Tèv
vabv Événpnoe tèv Ev ‘lepoookuorc, 8uG Te Tévta TÜv
map” fuêv Aabv &vaothoaug eîs BabvAäva uetékiaeu’
auvéôn 5À ka Tv néliv épnuobfivor ypévov èrôv 68ouñ-
kovta uéyxpr Képou xo0 (npôtou) lepoëv Baaéoc,
133 Kporfoor SE nor tv BaBvAäviov Atyértou ZEupiac
Pouvikns ’Apañlac, névras Ôh ÜnepBaképevov tic npéËear
robc pd adtoO XoAalov ka Babukaviav Bebaadeurkétoc,
134 [ET éëfc Ünokatabas 8Alyov 8 Bnpâcos né
rapatiBetar ëv th T1f6 épxadtntos faropioypapla.] Aëtk
SE napalñoopar tv To0 Bnpéoou toûrov Éxovtra Tdv tpé-
mov 4135 « äkoüoac & à natijp aütoO Nafonaléoapoc,
Btt 8 tetayuévos oatpénnc Ev te. Alyénte kal toîc nepl
© mûv Zuplav tv Kotnv ral thu Porviknv téroic &mootétnc

$ 135-141 etiam habent Antiq. X, 220-226. Cf. quoque Syÿncel-


: Jum, p. 416 sq. (ex Euschio).
134 à «dz@v scripsi (eorum Lat) : auvoïç [| Naozxhicsxcos hic et
infra Niese : Nafohdosacoy || 3 Baësuviwy. scripsi (Babyloniorum
Lat. cf. infra, $ 133): BabukGvos || 132 3 NaËoxoôcésogoy hic et
infra ex Eus. arm. Niese: Naéouy080vocdp |] Post Suvxuiows quacdam
excidisse videntur (mullis cum copiis ac latissimis castris, Eus. arm.)
]| 4 éz60ero Lambertus Bos : !xé0:z0 |] 6 An <iv Baéshoviay ? (terram
Babeloniorum, Arm.) |] petwxto:v ed. pr. : uetourisev || 7 Post zôkv
quaedam excidisse videntur (xai +0 vaôv? cf. Arm.) [| 8 euros
inserui (primum Persarum regem, Arm.) 11 133 2 êñ Gutschmid : êt
(om. Lat) || 3 aëzoë ed. pr. : aïsüv [| 434 1 et” — isoproypagia
inclusit Nicse (om. Lat) || 135 à =: L, <ÿ Antiq. | 3 Post ào-
oténs, «ûto5 add. Antiq. .
27 LIVRE I
Phénicie!, comme il ne pouvait plus lui-même supporter les
fatigues, mit à la tête d’une partie de son ‘armée son fils
Nabocodrosor, qui était dans la fleur de l’âge,et l’envoya
contre le rebelle. 136 Nabocodrosor en vint aux mains
avec celui-ci, le vainquit dans une bataille rangée? et replaça
le pays sous leur domination. Il advint que son père Nabo-
palassar pendant ce temps tomba malade à Babÿlone et
mourut après un règne de vingt et un ans. 437 Informé
bientôt de la mort de son père, Nabocodrosor -régla les
affaires de l'Égypte et des autres pays; les prisonniers faits
sur les Juifs, les Phéniciens, les Syriens ct les peuples de la
région égyptienne‘ furent conduits, sur son ordre, À Baby-
lone par quelques-uns de ses amis avec les troupes les plus
pesamment armées et le reste du butin; lui-même partit .
avec une faible escorte et parvint à travers le désert à Baby-
lone. 138 . Trouvant les affaires administrées par les Chal-
déens et le trène gardé par le plus noble d’entre eux, maître
de l'empire paternel tout entier, il ordonna d’assigner aux
captifs, une fois arrivés, des terres dans les endroits les plus
fertiles de la Babylonie. 439 Lui-même avec le butin de
guerre orna magnifiquement le temple de Bel et les autres,
1. Îl s'agit du roi d'Égypte, Néchao. L’historiographie chaldéenno
officielle le désignait comme un « satrape rebelle ».
2. Sans doute la bataille de Karkemisch, sur FEuphrate, où
Nabuchodonosor battit Néchco ‘en lan 4 de Iehoïakim de Judéo
(Jérémie xzvi, 2). _- Do -
8. Il est surprenant que les Juifs soient nommés en têto, alors
que la Judée n’a pas été mentionnée dans le résumé duS133etne
paraît pas avoir été touchée par la campagne de 605. Après Hugo
Wiacklor, Julius Lewy a conjecturé (Mitteil, vorderas. — aeg.
Gesellsch., t. 29, 2, p. 35,n. 8) que 'lorôatwv te xaf est une addition
de Josèphe. Cette hypothèse est inacceptable: ro Josèphe n’a jamais,
à notre connaissance, falsifié de son chef un témoignage; 2° dans
le récit des Antiquités sur la campagne contre Néchao (X, 6, 8 86)
il
note expressément qu'après la bataille de Karkhamissa Nabuchodo-
nosor occupa la Syrie jusqu'à Péluso à l'exception de la Judée 3 3° les
mots suspoctés figurent dans l'extrait de Polyhistor préservé par
l'Eusèbe arménien. Josèphe est donc hors de cause; mais on pout 5e
‘demander si Polÿhistor n’a pas été interpolé par un Juif surpris de
ne pas trouver trace des déportations de Nabuchodonosor, et si la fin
du $ 138 n'est pas de la mème main que ’Iouôxlwy te #at,
4. Voir la note à l’appendice. oo .
AOTOE 4’ 27
yÉyovev, où Guvépevog adrds Ëtt koronaBeîv, ovgtiouc
r@ vi& NaBokoëpoodpe Burr [érr| Ëv fAtkla pépn Tivà This
Svvéueuc éÉénenpev nm adtév. 136 Zvuulëac Ôè
NabokoSpécopos TB &nootétn kal TapataËduevos, aûtoÙ
EE Ekpérnoe kol Tv xépav ËE &pyfñs ônè Tv aûräv
Baouelav Énououto. T& te natpl atoO ouvéôn Nabo-
Talacépæ Kat ToÏtov Tèv kaipbv &ppoatioavre ËV tf
Babvloviov néker uetakAdEar tov flou Ëtn Bebaoeurétt
etkoot Ev. 137 AioBôuevoc ôè per” où TmoÂd tv Toû
matpbg TeAeuthv NaBoroëpéaopac, kaTaGTAOùG Ta KATù
tv Alyunrov npéyuata kal Tv Aourijv xépav, kal Tobc
atxuoaérouc ’louêatov te kal Pouvikov kal Zbpov kal Täv
katà Tv Alyunrov éBväv ouvréEuc rio Tv plov uetà
TS Bapurérns duvépeuc kal T6 Aou dprkelas ävako-
uièew sic viv BaBvhoviav, abrtdc épuñoac 8Atyoatds
napeyéveto da. th éphuou els BaBuAôva. 138 Kata-
AaBdv ôÀ tk npéyuara Btouobpevx nd XaAdalov kal
éturnpouuévnv tv Baodelav nd ToG Beltlotou aütäv,
kuptetoac 6AokAñpou TG natpuwfs Gpyfñic, Tois uEv
| alyuahétors Tapayevouévorc ouvétabev katotklac Ev toc
énurnôetorétois ts Babukovias térotc &roëeiEai 139
|aubrès BE ëmd rôv Ex ToD moképou Aupüpav té te Bihou
lepdv kal vi Aou koouñoac duotiuoc, tv Te Ünép-
xouoav &Ë &pyfic néliv (évaraivionc) kal Étépav ÉEwBev
L mpooxapiaduevos [kal &vaykéoxc] mpèc Tè unkéTe
$ 436-7 habet Eus: Pracp. IX, 4o.
135 5 Ex inclusi (om. Antiq.) || 136 3 bpéense Antiq. Gant
Sync. unde Expéter Nicse): éxuoleuse L, Eus. || aüt&v L, «ro Ant.
]l 4 Erowauro Nicse: Exofnser [7 crostér Antiq. (et Sync.) £ixo-
crevyla L || 137 3 rai rév Antiq. s@v L {| 4 se Antiq. ôt L || 438 3
An süv Benciasusy À (optimatibus Lat) Il 4 ékoxAtpou Sync. EE 6)0x. L
[L 5 :ragayevomévots Ant. rapayevduevos L || post guvét akev, aÿtoïs L,
del. edd. |} xatormas Sync. arouwias |] 189 4 avaxatvioas insor. Nabor
(quod habent in versu seq. codd. quidam Ant.) || 5 zposy. suspec-
tum :xxrapas. Ant. rcoovaî “dpusduevos Gutschmid, 7p099 ”ASPISÉUEVOS
Herwerden, cogitavi de Foosyapaxwsäuevos || #al avayréras inclusi.
28 LIVRE I
restaura l’ancienne ville, en construisit une autre hors des
murs, et, afin que des assiégeants ne pussent plus détourner
le cours du fleuve et s’en faire une arme contre elle, il éleva
trois remparts autour de la ville intérieure et Lrois autour
de la ville extérieure, les premiers en brique cuite et en
asphalte, les autres en brique simple. 440 Après avoir
fortifié la ville d’une façon remarquable et décoré les portes .
d'une façon digne de leur saintelé, il construisit auprès du
palais de son père un second palais attenant au premier. Il
serait trop long de décrire en détail sa hauteur et les autres
marques de sa magnificence. 441 Je dirai seulement que,
grand et somptueux à l'excès,il fut achevé en quinze jours!,
Dans cette résidence royale il fit élever de hautes terrasses de
pierre, leur donna tout à fait l'aspect des collines, puis, en
y plantant des arbres de toute espèce, il exécuta et disposa ce
qu'on appelle le parc suspendu, parce que sa femme?, élevée
dans le pays mède, avait le goût des sites montagneux ».

XX
Autre récit de Bérose.
. 142 Voilà ce que Bérose a raconté sur ce roi ct bien
- d’autres choses encore dans le III° livre de son Histoire de
Chaldée, où il reproche aux écrivains grecs? de croire fausse-
ment que Sémiramis l’Assyrienne fut la fondatrice de Bab;-
lone et de s'être trompés en écrivant que ces ouvrages mer-
veilleux y furent construits parelle. 143 Quant à ces faits
les annales chaldéennes doivent être considérées comme dignes

1. L’exaclitude des informations de Bérose sur les grands travaux


de Nabuchodonosor a été confirmée par les fouilles (cf. Koldewey,
Das wiederersteende Babylon) et par les textes épigraphiques. En
particulier, l'histoire de la construction du palais en quinze
jours,
qui a l’air de sortir d'un conte de fées, est textucllement
traduite
d’une inscription du roi (Langdon, Neubabyl. Kônigsinschriften, p.
139).
2. Nabuchodonosor avait épousé, d'après un texte de Bérose
conservé par l'Eusèbe arménien et le Syncelle, la princesse Amytis,
fille d'Astyage. -
3. Ctésiss, Deinon, Clitarque, cte., que suivront encore Strabon,
Diodore, Quinte-Curce, ete.
AOTOE À" 28
SbvaoBar tobc rolopkolvtac Tèv notaubv àTooTpÉbouTa
T ént cv nôéw kataokeudbeuw +, mepeBdeto pets pèv
Tñs Évôov nékeoc neptBélouc, tpetc SE rfjs ÉEo, toétov
SE toùc pèv ÉE ntfs nAtvbou ral &opéAtou, todc ôë 2E
aûrñs 1f6 nAlvBov. 140 Kal teiylouc &Etokéyos Tiv
méAw kal toùs TmuAGvaS koouhaac eponpenäc, npocka-
Teokebagev toc Tatpikoig Paoteloic Étepa faglketx
Éxépeva ékelvov, Gv tävéotnua kat Tv Aoutiju molutékerav
uakpèv Tous Éotar éév ti6 ÉEnyfiter, niv 6 Bvta ye
ÊnepBolv [éc] peyéAx kal Énepñpava ouvetekéoËn uépaic
Seranévre, 4141 ’Ev 8 vois flagielorc tobtolc äva-
Afupata AMGiva bn &vouxofoufoas Kkal Tv dqrv
&noëobs épotorérnv Toic Épeot, KATAUTEUTRG (oÈ) dEv-
ôpeor navtoianots, ébetpyäouro Kkal rateokeboce Tèv
koobpevov kpeuaotbv mapédercov, Bt td Tv yuvatra
adto) Embuuetv. the êpelac BtaBéoeoc, TeBpaupévnv èv
rotc kark Tv Mnëlav térioic. »
XX 142 TaOta pèv obtoc lotépnrev mepl ToO npoztpn-
uévou Baodéoc Kkal mollà npbq voûtois ëv rtf <pirn
B6AG Tôv Xalbatkôv, ëv À péupetar tot ‘EAnvixoîc
ovyypapedouw &G upétnv olouévois ônd Zesmpépeoc hs
Aoovplac krtoBfver tv BaBuiäva kal T& Baupéora kuta-
okevaoBfivar nepl adriv dr ékelunc Épya WeuèGc yeypa-
péar, 143 Kal Kara Taltx Tv pèv Tôv XalSalov
&vaypapiv &Etémotou fyntéov” où uv &AAK k&v roîc

139 G arosspéçovtaç Ernesti: ävaxotecovtas |] 7 èri — xatx.


crévdte corrupla ; copilavi de tv rAuv rataoxdntet aut xa7a0rbàv.
accedere Lat || repu6äero ed. pr. (Ant.): Grsoc6dkero || 8 sos
SE vos piv Niese : toûtwr z07e niv L {| 140 2 rposxxtéoxeurssy
Sync. : rposmareoxséanev L || 4 Gv Ant. Erafouv L, &xto &v Sync. ||
<ävéot. Gutschmid : avéormue L, :ô pv ôväornuzx Ant. Sync. ||
4 Xormiv Ant. Sync. : roy L || 5 paxoôv Nicse : uxxpà 8’ L ||
rhiv &$ Ant. Av L |] 6 @s inclusi || 141 à ävorxoboutosas Sync.
ävuzodoutaas L, àvwxoGdunse Ant. fort. recte (aedificavit Lat) || 3
5ë insor. Gutschmid || 442 1 oôrws L, 05705 Naber |} 143 2 &213 ed.

pr.: aux.
29 LIVRE I
de foi, d'autant que les archives des Phéniciens s'accordent
aussi avec le récit de Bérose surle roi de Babylone, attestant
qu'il soumit la Syrie et toute la Phénicie. 444 Laà-dessus
du moins Philostrate tombe d'accord dans ses . Histoires,
quand il raconte le siège de Tyr!, el Mégasthène dans le
IVe livre de l'Histoire de l'Inde ?, où il essaie de montrer que
le roi de Babylone mentionné plus haut surpassa Héraclès .
par son courage et la grandeur de ses exploits, car, dit-il, il
soumit la plus grande partie de la Libye et de l'Ibérie®, 143
Quant aux détails qui précèdent* sur le temple de Jéru-
salem, son incendie parles Babyloniens envahisseurs, l'époque
où l'on commença à le rebâtir, après que Cyrus eut pris le
sceptre de l'Asie, ils seront clairement prouvés par le récit
de Bérose, mis sous les yeux du lecteur. 146 Il dit, en
effet, dans le III: livre: « Nabocodrosor, après avoir com-
mencé la muraille dont j'ai parlé5, tomba malade et mourut
ayant régné quarante-trois ans, et le pouvoir royal revint à
son fils Evilmaradouch. 147 Ce prince, dont le gouverne-
ment fut arbitraire et violent, victime d'un complot de Néri-
glisar, son beau-frère, fut assassiné après deux ans de règne.
Lui supprimé, Nériglisar, son meurtrier, hérita du pouvoir
et régna quatre ans. 448 Son fils Laborosoardoch, un
enfant, détint la puissance royale neuf mois; mais un com-
plot fut ourdi contre lui parce qu’il montrait une grande
méchanceté, et il périt sous le bâton par la main de ses
familiers. 149 Après sa mort ses meurtriersse concertèrent
et s'accordèrent à donner :le trône à Nabonnède, un Baby-
1. La citation de Philostrate est donnée avec plus do précision
dans les Antiquités, X, 11,1, S 228. Ici l'allusion au siège de Tyÿr
(dont il ne sera question que plus loin, $ 156) reste peu intelligible
pour le lecteur. ‘ | -
- 3. GC. Müller et Gutschmid lisent Ile au lieu de IVe : l'ouvrage do
Mégasthène n'avait probablement que trois livres, .
3. Même citation dans les Antiquités, X, 11, 1, 8 227. Schnabel, à
la suite de Guischmid, estime que Josèphe n'a connu ce texte de
Mégasthèno qu’à travers Alexandre Polyhistor auquel l’emprunte
également Abydénos (ap. Eusèbe, Praep. ev., IX, 41). - :
4. Plus haut, $ 132. Mais la citation qui va suivre ne prouve rien
de ce qu’avance Jostphe. .
5. Probablement le « mur de Médie » mentionné par Xénophon
et Strabon (Gutschmid).
AOTOS À’ 29
äpxelois Täv Porvikov aiupova rois Ünd Bnpéaou Àeyo-
uévoic &vayéypantar nept to râv BaBuvAovtov Bacdéoc,
Btt kal Tv Zuplav kal viv Porvtknu Ertagav Ékeîvoc
rateotpäpato. 4144 Mepl toûrov yoDv ouupovet kal
Pudotparos Ëv Taîc Îotoplais ueuvnuévos tfc Tüôpou
nokopkiag kal MeyaoBévns êv tf retéprn tav ’luôkav,
0 fs éropalvav nerp@tar dv npoetpnuévov Bauléa Tav
Bofvloviov “Hpakkéous ävôpelx kal peyéler npébewv
Suevnvoyévar- kataotpÉWaoBar Yap adrév pnot Kat ABônc
tv nov kal ‘’lônplac. 4145 Ta 8 mepl ToÙ vao0
Tpoztpnuéva To0 èv ‘lepogolbpote, ëtt kutenphon uv nd
Têv Bofuloviov émorpateuokvrov, fpEato SE mélw
-&voikoSouetoBar Képou rfc Acta thv Baoukelav rapetn-
pétoc, ëk Täv Bnpocou copôc ëméeyBfoctor Tapa-
.tebévrov” Aéyer yap obtoc &tà ts tptrnc 4146 « NaBo-
| koëpécopoc uèv'oBv uetà Td äpEaoBar toD npoztpnuévou
telxous éuneodv els &ppootlav, uethAlaËe vèv flou
Bebaodeurde Étn Teocapékovta tpla, fc 8Ë Pactkelac
kÜptog Éyéveto 6 ulèc aëtoO Ededuapéôouxoc. 147
Oûrtoc mpootäc rêv npayuétov &véuos kal &oeky@c,
éruBouAeuBelc ônèd to0 Tv &Sekphv Éxovtos aütoO Nnpt-
yAioäpou &vnpéün Paodebcac Ern bo. Meta 6 vd
avatpebfivar vodtov StadeEéuevos Tv &pyhv 8 émBou-
.Aeboac abtS Nnpiyhloapoc ëbaothevoev En TÉOOùpo.
148 Tobtou vièc Aabopocoépôoyos ékupleuce uèv “fic
Baoikelas naîc äv ufivas 8’, _ÉmBouAeuBelc ÔÈ Gt vd
noÂA& Éupalverv kakoñôn nd Tav püav énetuuravloën.
149 ‘Anolopévou 8 Tobtou ouvellévrec ot èmBovAré-
cavteg aûté koivf Tv Baodelav nepiélnkav NaBouviôc

$ 146-154 habet ctiam Euseb. Pracp.. IX, 4o.


444 3 seréorn L et Syne. Geutéoz coni. C. Muller || 7 ’IEnotas Sync.
"lénplav L || 446 3 perfihate Eus. uernkdEaro L || 147 3 Nrc:-
Yhcäpoy Eus. Nnoryliscopodsos L || 4 3t Eus. om. L || 448 r Acéo-
gosoäedoos; Niesc : AaGocosocyodos L.
30 LIVRE I
lonien qui avait fait partie de la même conjuration. Sous
son règne les murs de Babylone qui avoisinent le fleuve
furent restaurés en brique cuite et en asphalte. 150 Il
régnait depuis dix-sept ans quand Cyrus partit de Perse avec
une armée nombreuse, soumit tout le reste de l’Asie, puis
s'élança sur la Babylonie. 151 A la nouvelle de sa marche,
Nabonnède s’avança à sa rencontre avec son armée et lui
livra bataille ; il fut défait, s'enfuit avec une faible escorte et
s'enferma dans la ville de Borsippa. 152 Cyrus prit Baby-
Îone, fit abattre les murs extérieurs de la ville, parce qu’elle
Jui paraissait trop forte et difficile à prendre, et leva le camp
pour aller à Borsippa assiéger Nabonnède. 453 Comme
celui-ci, sans attendre l'investissement, s'était d’abord rendu,
Cyrus le traita humainement, lui donna comme résidence la
Carmanie et lui fit quitter la Babylonie. Nabonnède demeura
en Carmanie le reste de sa vie et y mourut. »

XXI
Il s'accorde avec les Livres juifs el les Annales phéniciennes.
154 Ce récit s'accorde avec nos livres et contient la vé-
rité. En effet, il y est écrit que Nabuchodonosor, dans
la dix-huitième année de son règne‘, dévasta notre temple
el le fit disparaître pour cinquante ans? ; que, la deuxième
année du règne de Cyrus, ses nouveaux fondements furent
jetés et que, la deuxième année aussi du règne de Darius, il
fut achevé. 155 J’ajouterai encore les annales des Phéni-
ciens ; il ne faut point omettre des preuves même surabon-

1. Jérémie, rit, 29. Ailleurs (Jérémie, ib., 12; IT Rois, xxv, 8)


on trouve indiquée la 19° année.
2. Oc chiffre de 50 ans, qu'Eusthe lisait dans Josèphe (le Lauren-
tianus donne Exzé, sept) ne figure nulle part dans la Bible qui,
comme on Î'a vu (note à & 132), parle de soixante-dix ans; il résulto
des données de Bérose ($ 147-g: 43 — 18+2+4+0,9 + 17)
combinées avec la notion de la 2° année de Cyrus qui provient
d’Esdras, 111, 8. Plus loin, la 2° année de Darius est tirée de Zacharie,
1, 12 et d’Esdras, iv, 24 (en réalité, cette année marque Ja reprise
des travaux du Temple, et non leur achèvement, qui eut lieu quatre
ans plus tard, Esdras, vi, 15).
AOTOE À 30
TL Tôv Ek BoBuAdvoc Evr êk TS «br niovoréssoc.
"Ent toûtou tà mepl rèv Totapbv Telyn Ts
BaBulaviou
Tékeoc 2E 8nrfic nAlvôou kal &cpéÂtou
katekoouhän.
150 Oùonc ô& Ts Baoudelac aëtoQ èv té ENTAK
QÈERÈTS
Éte, nporËeAnAvBdc Kôüpos êk This Mepalôoc
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ueoG noce kal KOATAOTPEWQUEVOG Tu Aoumiv *Aoctav
Têcav Spunoev ënt rs BoBuloviac,
151 AîoBéuevoc
êè Nabévun$os Tv Époov aëto), &navt
hoac pet Th
évvéueoc ka TapataËduevos, frinbels vf uéxn Kat
puydv Atÿootèc ouvexAeloën etc tv Bopounnnvav él.
152 Kopoc ÔE BaBvAâva katalaBéuevos ka cuvtéEac tà
Élo rs néheoc TEÏXN Kkotugképor, Six
+ Alav aûts
Tpayuatikhv kal BvoéloTov pavfjuar Tv nôliv,
âvébeuEev
ënt Bopoinnav ÉkTroÂtopkhaov tbv NoBévunôov
. 153 Too
$Ë: NaBouvhôou oùy Êrtouelvautos tv Toktop
kiav, &AA
Éyxetploavtoc aÿtèv TpÉTEpov, Xpnaëuevos
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Bpônoc at kal Soc olknthptov Kapuavtav,
ébéneppev
(oërbu) ëk Ts BaBuloviac, Nobévunôos
uv oûv vd
Aourèv ToO ypévou Stayevéuevos v ékelvn vf Xopa
KaTÉOTPEWE Tbv Blov, »
XXI 454 Toro cbppavov Ext vote fuetéparc BlBkote
Tv &AMBetav. ÿéypantar yäp Év abtaîc, ëtr Nabouyo-
Govécopos Bkrokadekéte TS aûtoD Baodeloc Éter tèv
Top” uv vadv Âphuooev kal ñv ébavic
èr Etn nevri-
| kovta, Geutépo dE rfc Küpou Baotkelac Étei
rôv Seueltov
ÜnroBAnBévrov Seutépo mél TS Aapelou BacAelac
émetekéoën. 155 MpooBfow ô ral TG Tv Porvtkov
&vaypapäc: où yäp napohemtéo rav àänoëe
(£euv Tv
TEpiouolav" ot 6 ToLaËtn TÈV xpévov
À kataplüunotc.
4149 3 ériovordsens Eus, Eriorécius L [1 150 3 xxi om.
Eus. Il
"Aciay L, apyñy Sync., omnia alia regna Eus. chron. unde
Bastetav
Niese |] 452 4 Bogsizzuv Gutschmid: Bésaxzov 11153 3
5 aÿrôv Nicso:
aitôv |] 4 airéÿ, suadento Gutschmid, ante xx! inscrui, quod habent
libb. ante Kagn. || 5 «3<èv inscrui 11154 1 oSuçuvoy
Ens.
L |} 4 revefrovra Eus : ëzx4 L || 6 Gestésew L, Gexite Eus.: Shuguva

7
31. LIVRE I

dantes. 156 Voici le dénombrement des années. Sous le


roi Jthobal, Nabuchodonosor. assiégea Tyr pendant treize ?
ans. Puis Baal régna dix ans. 457 Après lui on institua
des juges, qui. occupèrent leurs fonctions, Eknibal, fils de
Baslekh, pendant deux mois; Chelbès, fils d'Abdée, dix mois;
le grand-prêtre Abbar trois mois; les juges Myttynos et
Gérastrate, fils d’Abdélime, six ans, après Jesquels® .Balator
régna une année. 458 Ce.roi mort, on envoya chercher
Merbal à Babylone et il occupa le trône quatre ans. Après
lui on manda son frère Ilirôm, qui régna vingt ans. C’est
sous son règne que Cyrus exerça le pouvoir en Perse. 159
Ainsi le total du temps écoulé donne cinquante-quatre ans
plus trois moist. En ellet, c’est la (dix}-septième année de
son règne que Nabuchodonosor commença le siège de Tyr,
et la quatorzième année du règne d'Hirôm que Cyrus le Perse
prit le pouvoir. 160 L'accord est complét au sujet du
temple entre nos livres et ceux des Chaldéens et des Tyriens,
et la preuve de mes assertions sur l'antiquité de notre race
est confirmée et indiscutable. ‘

| XXI |
Les Grecs même mentionnent les Juifs. Pythagore de Samos,
Hérodote, Chærilos, Cléarque, Hécalée d’Abdère, Agathar-
chide. ‘ °

161 Ceux qui ne sont point disputeurs à l'excès se con-


lenteront, je pense, de ces explications; mais il faut aussi
satisfaire aux questions des gens qui, refusant d'ajouter foi
aux annales des barbares, accordent leur créance aux Grecs
seuls; il faut leur présenter beaucoup de ces Grecs mêmes
qui connurent notre nation et la mentionnèrent à l’occasion
- dans leurs propres ouvrages. 162 . Pythagore de Samos,
auteur fort ancien, qui, pour sa sagesse et sa piété, est consi-
1. La citation qui suit est probablement empruntée à Ménandre
d’Éphèse.
.2. Même chiffre dans Ant., X, 228, d'après Philostrate.
8. @v eraËd signifierait en bon grec « dans l'intervalle desquels »,
mais cela est peu intelligible. C’est ce qui a conduit Gutschmid à
admettre lo sens (hellénistique) de « après »; cependant Josèphe lui-
même semble n’avoir pas compté à part l’année de Balator.
&. Noir la note à l’appendice.
AOTOE À’ 31
156 ‘Er ‘IBoBé&ou to0 Baouéoc Énolépknce
NaBouyo-
8ovéaopoc Tv Tüpov mn Em Sekatpla.
Meti toDtov
ÉbaolAevoz BaûÀ Een Séka ‘457 Mexè Toto Btkaotal
kateotébnoav, kal Éôlkagav "Ekvi£aloc BacAñyou ufivac
P’, XABns *ABSalou ufjvac v”, “ABBapoc &pxuep
eds ufvac
Müôrruvoc ka Pepéotpatoc to9 *AGônAtuou
Sukaotal Em 6,
Gv petaËb: éBaollevoz Bokgtopoc: ÉveauTtèv
Eva. 158
Toëtou teleuthoavtoc nootelAavtec petenéppavto
Mép-
Balov êk rc BaBvAGvoc, kal éBuolAevoev Et 8".
Tobtou
reeuthoavtoc UETETÉppavTo rdv &SeApdv «to®
Etpouov,
8G ébaolhevozv Em etkoow: Ent robtou
KOpoc Mepoëv
Éduvéoteudev. 4159 Oùkoüv à cÜuTaG xpévoc Ern vô’ ka
TRES UÂVES Npdc abrotc- É606u@ pèv ykp (nt
L) Eter fic
NaBouyoëovogépou Baaiketac pro notopreîv Tôpov,
TEooapeokaÎeréte à ter TÂsS Etpéuou Küpoc
8 Péponc
Tù kptoc TapéaBev, 4160 Ka cÜupova pèv (èorl) nepl
ToO vaoQ Totc fuetépoic Ypéupaor ta XalSalov
kal Tuplov,
duoloynuévn SË kal &vavrlppntoc ÿ Tapk Tâv
etpnuévov
pot papruplo TÂc To0 YÉvouc fuôv äpxaétntoc.
‘ ‘ L
XXII 464 Toîc Ev oÛv uù cpéôpa PAovelkotc àpkéoev
Ünokaubéve tà npoetpnuéva Set > &pa kal Tv
émuorouv-
Tov pÈv toic (Ëv rate) BapBépoic ävaypapatc,
uévois Së
toîc “EAlnot motebeiv &Erobvrov, éronAnpècar
Tv En
Dirnoiv kal Topaoyev nollob
kal tobtov
e ÉTUOTAUÉVOUG
Tè Edvoc fuôv kal kaB° 5 kaipdc fiv aûtotc vnuov
ebovrac
[mapaBéoBar] Ev -iôtois aôTav Ouyypéuuaor. 162 Mubx-
Yépag tolvuv 8 Eéptoc &pxatos àv, gopla GE
kal rf nept
Tù Betov edorbela mévrov Ênednuuévoc dteveyketv Tâv
157 3 püvas y’ et supra ser. yo xxi EL |] 4 Mirruvos 8 L' ||
705 L, of coni. Niese || 159 2 tés suprascriplo &% L || Etée Eus.
(Lat.), êxi L: |] Exit’ Gutschmid (praceunte lac. Capello)
|| 160,1
tsté inscrui |} xsoi Nicse dub. : ëzi, Il 3 rapà Nicse : ripl |] 461 3
10 Ev taïç scripsi: vais &v sois ed. pr. vois.L Î 7 FxsatéoOae
inclusi, Niesio praccunte : fucrit glossema 05 rapasyeiv Il 162 2
àgy.ztos Deest fort. Fhxiz uv (antiquus quidem aetate Lat),
32 LIVRE I

déré comme le premier de tous les philosophes, a, de toute


évidence, non seulement connu nos institutions, mais encore
les a largement imitées. 463 De ce philosophe nous
n'avons aucun ouvrage reconnu authentique, mais beau-
coup d'écrivains ont raconté ce qui le concerne. Le plus
célèbre est Hermippe, esprit que tout genre de recherche
intéressait. 164 Il raconte dans le premier livre de son
Pythagore que ce philosophe, après la mort d'un de ses inti-
mes nommé Calliphon, originaire de Crotone, disait qu'il
avait commerce nuit et jour avec l'âme de celui-ci, et qu'elle
lui donnait le conscil de ne point passer à un endroit où un
âne s'était couché!, de s'abstenir de toute eau saumätre (?)
et de se garderde toute médisance?. 165 ° Puis l’auteur
ajoute encore: «Il pratiquait et répétait ces préceptes, se
conformant aux opinions des Juifs et des Thraces qu'il pre-
nait pour son compie. » En effet, on dit avec raison‘ que ce
philosophe fit passer dans sa doctrine beaucoup de loisjuives.
166 Dans les cités non plus notre peuple n’était pas inconnu
autrefois ; beaucoup de nos coutumes s'étaient déjà répan-
dues dans quelques-unes et il en est qui jugeaient bon de
les suivre. On le voit chez Théophraste dans ses livres des
Lois. 467 D'après lui, les lois tyriennes défendent d’em-
ployer des formules de serments étrangers, parmi lesquels,
entre autres, il compte le serment nommé korban; or, nulle
part on ne le trouverait aîlleurs que chez les Juifs; traduit
de l'hébreu, ce mot signifie quelque chose comme « présent
de Dieu »*. :
168 Eten vérité Hérodote d’Ilalicarnasse non plus n’a
pas ignoré notre nation, mais il l’a mentionnée manifeste-
ment d’une certaine manière. 169 Parlant des Colques
au second livre, il s’exprime ainsi: « Seuls d’entre tous,
1. Cf. l'histoire de l’änesse de Balaam, Nombres, xx, 22-23.
2, Cf. Exode, xxu, 28; Lévilique, xix, 16. Comparer les textes
du Talmud qui défendent de prendre le bain de purification dans
une eau stagnante (Mischna Mikwaot) ou de boire de l’eau qui est
restée découverte la nuit (Houllin, 9 b; jer. Teroum., 48 c).
.3. Antonius Diogène ap. Porphyre, Pyth. 113 Aristobule ap.
Eusèbe, Praep. XII, 12, 4.
4. Ou plutôt « offert à Dieu » (Lévit. 1, 10 ; 11, 4 ; ut) = tabou.
Le prétendu serment « par l'or du Temple », Korbanas (Matth.
xx, 16) se confond avec celui-ci.
AOTOS A | 32
Pocopnaävrav, où pévov Épvokdc t& Trop” qui ôfñhôc
Éativ, &AÂ& ka Cnhoris «ètrôv èk rÂAslorou yEyEvnuévoc.
163 AëtoO pèv oûv oùdèv époloyeîtat obyypauua, ToAol
SE à nepl adtbv lotophkaor, kal Tobrou ÉTUINLÉÔTATÉG
Éortv “Epuinnos, àvip nepl nâcav totoplav émuelñc.
164 Aves tolvuv Ev +8 npôte Tv nepl MuBayépou
BBAlov, 8re MuBayépac, Evèc aûtoO Tôv ouvouctaotäv
Tekeuthoavtos, Toüvoua KoAtpävtos to yÉvos Kporovié-
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&néxeoBat kal néons [énéxewv] Blacpnuias. 165 Elta
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ueteveykeiv pulogoplav. 166 ?’Hv 8È kal katk mékeic
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168 Kat pv oùôE “Hpédotos 8 ‘Alkapvaoedc fyvénrev
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169 mnepl yäp Kékyav lotopäv .Ev ff Geutépa BlBAo
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Atyünrtiot kal AlBlonec nepitépvovtar &Tr &pxñs tk aitBote,

162 5 ëx rhciorou susp. (ex mullis apparet Lat.) || 164 5 ue” ed.
pr. : xa9° || 6 ëp” 05 &v Nicse : dv L, 9” dv àv ed. pr. || 7 aréyer
inclusit Herwerden, an &rocrñsar? || 465 5 aÿro% Naber : «3:05 |]
168 r oôi cd, pr. : 05e || 8 ensiv suspectum; an Àfyet?
33 LIVRE 1
dit-il, les Colques, les Égyptiens et les Éthiopiens pratiquent
la circoncision depuis l’origine. Les Phéniciens et les Syriens
de Palestine reconnaissent eux-mêmes avoir appris cetle pra-
tique des Égyptiens. 170 Les Syriens des bords du Ther-
modon et du Parthénios, de mème que les Macrons, leurs
voisins, assurent qu'ils Font apprise récemment des Colques.
Voilà les seuls peuples circoncis, et eux-mêmes imitent évi-
demment les Égyptiens. Mais des Égyptiens eux-mêmes et
des Éthiopiens, je ne puis dire lesquels ont appris des autres
la circoncision !.» 471 Ainsi il dit que les Sÿriens de
Palestine étaient -circoncis; or, parmi les habitants de la
Palestine, les Juifs seuls se livrent à cette pratique. Comme
il le savait, c’est donc d’eux qu’il a parlé?.
172 D'autre. part, Chærilos, poète assez ancien*, cite
notre nation comme ayant pris part à l'expédition de Xerxès,
roi de Perse, contre la Grèce. En eflet, après l'énumération
de tous les peuples, à Ja fin il mentionne aussi le nôtre en
ces termes:
173 « Derrière eux passait une
: race d’un aspect étonnant.
« Le langage phénicien sortait de leurs lèvres.
« Ils habitaient dans les monts Solymiens auprès d’un
vaste lac.
« Leur chevelure broussailleuse était rasée en rond; et,
per dessus,
« Ils portaient le cuir d'une tête de cheval séché à la
fumée. »
174 Il est clair, je crois, pour tout le monde, qu'il parle
de nous, car les monts Solymiens sont dans notre pays et
nous les habitons ; là aussi se trouve le lac Asphaltite, qui
occupe le premier rang parmi tous Les lacss de Syrie pour la
largeur et l’étendue*.
475 Voilà comment Chærilos fait mention de nous. Non
seulement les Grecs connuent les Juifs, mais encore ils admi-
« Hérodote, I, 104 (texte rappelé aussi en abrégé Ant. VIII, 262).
2. Les mots « Syriens de Palestine », dans la langue d ‘Hérodote,
désignent les’ Philistins ; or nous savons qu’au moins à l'époque
biblique ceux-ci étaient incirconcis. On a essayé de diverses manières
de justifier soit Hérodote, soit _Jostphe. Of. mes Texks d'auteurs
grecs el romains, p. 2.
3. I! florissait vers la fin du ve siècle.
4. Le raisonnement de Josèphe est ingénieux, mais peu probant,
AOTOË A’ 33
Holviwec 88 kal Ebpror où Ev tf Makarotivn Kat aûtol
ëuoloyoÿor map” Atyunriov pepaBnkévar. 170 Ebpror 8è
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ot tobToioiv &oruyeltovec ôvrec &nd Kékyav aol vewotl
ueualnkévor oÛtor yép toiv ot nepireuvépevor àävBpénov
uoQvor kot ofror Aîyunrtioustr palvovtar TotoDvreG KOTX
raté. Abtëv ôë Aîyunriov ral AîBlénov où Exo eînetv
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Së tv Moakarotiunv katotkobvTov uôvot Toto motoÿaiv
louÿætor” Toto pa yuyvborov etpnrev nepl atäv.
172 Kat Xotplloc Sè àäpxouétepoc YEvÉLEVOS Toints
uéuvntor rod £Bvouc fuav, Btr ouveatpéteutat ZépEn
r& Mepoñv Paodetnt rv EX dSoa- rKatapBunoépevoc
yèp Tévra Tà EBvn, reheutatov kal td fuérepov Évétrabe
Âéyov'
173 rôv 8 8mBev SttBoive yÉvos Baupaotèv ôécBou,
ÿAGooav uèv Potviogav &nd arouétav &ptÉVTEG,
Bkeov 8 ëv Eokbpots Spot mhatén napè Aluvn,
abxuohéor kopupàc tpoxoroupédec abräp ÜTrepBev
nmov Saptà npéoan” Épépouv ÉdkAnKkôTa kaTrvÉ.
174 Afflov oûv om, &ç oîuar, mâaowv uv abrèv
ueuvfoBo, T& kal ta Zékvua ëpn Êv tf Muetépa elvar
xépa, & katouxoduev, kat Tv ’Acpañrinw Xeyouévrv
Agvnv' aÿrn yüp naoûv Täv Ev rf Zvpla Rtuvn] TA “+
tutépa kal ueltov kaBéoTnkEv.
175 Kai Xoiptloc pèv oëv, obto uépvntar fuôv. ‘Ox
SE où uévov fniotavto robg ’louôalouc, &AAX kal ÉBab-

| $ 172-481 habot (sed brevius) Eus. Pracp. ev. IX, 5; 7; 9- .


469 3 «oi Naber cum Herod. IL, 104 : oÿxot || 470 2 Oscuvidovsa
ed. pr. : Osguuidovca nai nésôovra L || 174 3 êt ed. pre: à 6 | 1721
age rspos : agpatos Eus. | 173 1 +6 Eus. : 1@ || 3 wxeov (= res) .
Eus. : txes || 7aça Eus. : ëvi L, ét coni. Nicse Ï 4 rogugè L, xEqaNXS
Eus. ll roogoroupéües Eus. : ssoyozoïetts || 174 1 adzôv ed, pr.:
adz@v |] 2 56 ed. pr. : =0 || & A tuvr incl. Nicse kuvéiv Eus,
3! LIVRE 1!
raient tous les Juifs qu'ils rencontraient; ct non pas les
moindres d’entre ies Grecs, mais les plus admirés pour Îeur
sagesse, comme il est facile de s’en convaincre. 4176
Cléarque, disciple d’Aristote, qui ne le cédait à aucun des
péripatéticiens, rapporte dans le premier livre du Sommeil
cette anecdote que son maître Aristote racontait au sujet d’un
Juif. Il donne la parole à Aristote lui-même. Je cite le texte:
477 « Il serait trop long de tout dire, mais il sera bon
d'exposer pourtant ce qui, chez cet homme, présentait quelque
caractère merveilleux et philosophique. Je te préviens, dit-il,
Hypérochide, que mes paroles vont te paraître singulières
comme des songes. » Et [lÿpéroshide répondit respectueuse
ment: « C'est justement pour cela que nous désirons tous
l'entendre. 478 — Eh bien alors, dit Aristote, suivant le
précepte de la rhétorique, donnons d’abord des détails sur sa
race, pour ne point désobéir à ceux qui enscignent la nar-
ration. — Parle à ta guise, dit Hyÿpérochide. — 4179 Cet
homme donc était de race juive et originaire de Cœlé-Sÿrie ;-
cette race descend des philosophes indiens'. On appelle,
dit-on, les philosophes Calanoi dans l’Inde?, et Juifs en
Syrie, du nom de leur résidence; car le lieu qu’ils habitent
se nomme la Judée. Le nom de leur ville est tout à fait
bizarre: ils l'appellent Jérusalémé. 480 Cet homme donc,
que beaucoup de gens recevaient comme leur hôte, et qui
descendait de l’intérieur vers la côte, était Grec, non seule-
ment par la langue, mais aussi par l'âme. 181 Pendant

Les fabuleux monts Solymiens (inconnus, quoi qu’il en dise, en


Judée et qu'on chercha en Lycic) ont été empruntés par Chærilos à
Homère (Odyssée, V, 383 ; texte visé par Josèphe, Antig., VII, 3,2,
$ 67; cf. Tacite, Hist., V, 2). La tonsure ronde, coutumière chez les
Arabes (Jérémie, 1x, 25 ; Hérodote, ILE, 8), est expressément interdite
aux Juifs (Lévit., x1x, 27). La coilfure en protome de cheval appar-
tient aux Éthiopiens d'Asie (Hérodote, VIL, so).
1. Dans son traité De l'éducation (Diog. Laërce, procem. & 9),
Cléarque faisait descendre les gymnosophistes des mages ct Diogène
ajoute : « quelques-uns prétendent que les Juifs aussi descendent des
mages ». Le parallèle entre les Juifs et les brahmanes était aussi
indiqué par Mégasthène (ap. Clem. Alex., Stroma., I, 15).
2. En réalité, Calanos n'est que le sobriquet individuel du gym-
nosophiste Sphinès qui suivit l'armée d'Alexandre et mit volontai-
rement fin à sa vie en montant sur le bûcher.
AOTOE À’ 34
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Tôv êv ‘Ivôotc pogépav kakovta BE, GG paaiv, of.
Aécopor mapa pèv ’Ivôotc Kalavot, napk 8ë Zbpoic.
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Éevobpzvéc ve ToÂloïc käk Täv &vo Ténov eic todc.
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ÂAëkto pévov, &AA& kal tf quxf. 181 Kat Téte Starpi-

176 3 Br£kie Eus. : Ei£ku [| 5 zerz0rst Gutschmid : ragarÜeis L,.


avaz{Ünot "Eus, Il LT 1à &v Eus, om. L | a 6 Eus. : sv 11 3 Gus
scripsi : duotus |] oc yeïcov Eus. : 037. Eügor [1 S° Yoûe, étzev Eus: di
got elneiv {| 4 OxsuaaTés incl, Naber (non habet Eus.) 1 5 6 Eus.,
om. L | 1784 arayoad Eus.: RL {et L, os et
Eus. 651 ed. pr. || 179 1 É;n add. Niese || 4 Kaæhavo! Eus. : KéXhavor
| 7 ‘ecousarurv L, Tesovsann Eus. || 480 3 ErQakarzioss Eus. :
UaX aztios |] Env «70; coni. Gutschmid (gratissimus Lat).
35 ° “LIVRE !
que je séjournais en Asie*, il aborda aux mèmes lieux, et se
Jia avec moi et quelques autres hommes d'étude, pour éprou-
ver notre science. Comme il avait eu commerce avec beau-
coup d’esprits cultivés, il nous livrait plutôt un peu de la
sienne.» 182 Telles sont les paroles d'Aristote dans
Cléarque, et il raconte encore que ce Juif poussait à un point .
étonnant la force d’äme et la tempérance dans sa manière de
vivre. On peut, si l’on veut, en apprendre davantage dans ce
livre même. Pour moi, je me garde de citer plus qu'il ne faut?.
_ 483 Ainsi s'exprime Cléarque dans une digression, —
car le sujet qu'il traite est différent, — ct c'est ainsi qu'il
nous mentionne, Quant à Hécatéc d'Abdère, à la fois philo-
sophe et homme d’action consommé, qui fleurit en même
temps que le roi Alexandre et vécut auprès de Ptolémée, fils
de Lagos, ce n’est pas incidemment qu'il a parlé de nous;
mais il a composé spécialement sur les Juifs mêmes un livre®
dont je veux brièvement parcourir quelques passages. 184
D'abord je vais établir l’époque. Il mentionne la bataille
livrée près de Gaza par Ptolémée à Démétrius ; or, elle eut
lieu onze ans après la mort d'Alexandre* et dans la GXVII°
olympiade, comme le raconte Castor. 185 En effet, après
avoir inscrit cette olympiade, il dit: « Dans ce temps Ptolé-
mée, fils de Lagos, vainquit en bataille rangée, à Gaza, Démé-
trius, fils d’Antigone, surnommé Poliorcète. » Or Alexandre
mourut, l'accord est unanime, dans la CXIV* olympiade®. Il
est donc évident que sous Ptolémée et sous Alexandre notre
peupleflorissait. 186 Hécatéedit encore qu'après la bataille
de Gaza, Ptolémée devint maître de la Syrie et que beaucoup

. Il s'agit du séjour d’Aristoto à Atarné (348-345).


2. E. Havet a supposé que Josèphe avait un autre motif de ne pas
prolonger sa citation : c'est que Ie Juif d'Atarné scrait identique au
« magnétiseur » assez vulgaire dont il était question dans le même
traité de Cléarque (fr. ap. Pitra, Analecta sacra, V, 2, p. at).
© 8. Ce livre ne doit pas être confondu avec l'ouvrage certainement
apocryphe sur Abraham, également attribué à. Hécatée (cf. Textes,
p. 236). Les uns, comme Willri-h, voient dans le livre sur les Juifs
un faux, d'autres le croïent identique à Pouvrage (ou à la partie d’un
grand ouvrage ?) d'Hécatée auquel Diodorc a emprunté son aperçu
du judaïsme (Diodore, XL, 3 — Textes, p. 14 suiv.).
4. En 312 av. J.-C,
5. 323 av. J.-C.
AOTOE À 35
Gévrov fuôv nept tv ’Aclav, Tapabaidv els Tobc aètobc
Ténoug &vôponos Évruygävet Âuîv TE kal Tioiv étépois
T@v cxolaorikôv, meipôuevoc aütôv ThS dcoblac. ‘Qc êÈ
moMoîc tôv ëv nuibela auvokeloto, napeëläou tu pAAAOU
Gvelyev. » 182 To0r etpnkev à *Apuototékns mapà Tê
KAeépxo kal npogére noÂkv kal Bauuéotov kaptreplav to0
’louSatou &vêpèc Ev th Staltn Kal ooppoasvnv BieElov,
"Eveore dè toîc Boulonévorc &Ë aètoQ tè rAéov yvôvar toû
BuBAiou: pulérronar yäp Eyd [rà] resto Tôv fkavav rapa-
rl8ecdo. :
183 Kéapyoc uèv oÙv èv mapexboer tar’ etpnrev,
— vd yap npokeluevov fv at ka” Étepov, — obtoc
Muêv, uvnuovebdac, ‘Ekutatos dE 6 ’ABônpitns, vip
puégopoc äua kal mepl Tac npéEers iravhtatoc, *Ake-
Eévêpe xà Baoutet cuvakpécag kal Mrokepato ré A&you
guyyevéuevos, où mnapépyoc, '&AA 4iôtov) nepl atav
louôatov ouyyÉypape BuBliov, &E 05 Boblouar Kepa-
Autos Émôpauetv Evix Tôv elpquévov. 184 Kai np&-
rov émôelEo Tèv “xpévovr uvnuovever yäp The Mrokeuatou
nept Fédov npès Anuhtpiov uéxns abrn ôÈ yéyovev
Évôekét® upèv Ever th "AkeEävôpou veleurfc, ënt ôë
8Auurrtédos ÉBdéuns kal Sekétns kal Ékatootfs, à lotopet
Kéotop® 185 npoBels yàp Tabrnv tv 8AuuriéSa nov
&, ni. tabrnc Frokeuatos 8 Aéyou Evlka Kara Mébav
uéxn AnuñTtprov rdv ’Avrtiyévou tTèv émikAnBEvta Moluop-
knthv. » *AléEavôpo Ô£ teBvévar névtec éuoloyoDoiw Ent
TS Ékatooths teooapeokadekétns 8AuurriéSoc Sflov oôv
&tu Kat Kat” Ékeîvov kal kart *AXÉEavôpov frkualev fudv
rd EBvoc. 186 | Aëyer tolvuv 8 ‘Ekatatos né tébe, 8re
«181 2 raga£andy Eus. : zagahaft || «3<obs om. L || 3 Eewros
(= à0.) Niese : dvbgwroy L, év0swros Eus.. || 5 rokdoïç Eus. :
rokoi |] cuvwxeloro Eus. : cuvozsluvso || 182 4 +0 ed. pr. <à || 5 <à
incl. Niese |] 483 1 signreis — Euviuéveuse coni. Nicso.|| 5 Adyou
ed. pr.: Aay& || 6 tôtov inserui (post zapépyws lac. statuit Nicse) ||
185 1 rpodets Cobet : zsosûste |] à Adyos ed. pr.: Aayés.
36 LIVRE I
des habitants, informés de sa douceur et de son humanité,
voulurent partir avec lui pour l'Ésypte et associer leurs des-
tinées à la sienne. 487 «De ce nombre, dit-il, était Ézé-
chias, grand-prètre des Juifs!, âgé d'environ soixante-six ans.
et haut placé dans l'estime de ses compatriotes, homme intel-
ligent, avec cela orateur éloquent et rompu à la politique
autant qu'homme du monde. 188 Pourtant le nombre
total des prêtres juifs qui reçoivent la dime des produits et
administrent les affaires publiques est d'environ quinze
cents?. » 489 Et revenant sur ce personnage: « Cet
homme, dit-il, après avoir obtenu cette dignité® et lié com-
merce avec moi, réunit quelques-uns de ses familiers. et
leur fit connaître toutes les particularités de sa nationt,
car il avait par écrit l'histoire de l'établissement des Juifs.
dans leur pays et leur constitution. » 190 Puis Hécatée
montre encore comment nous nous comportons à l'égard
des lois, que nous préférons subir toutes les souffrances
plutôt que de les transgresser, et que nous plaçons là notre
honneur. 194 « Aussi, dit-il, ni les sarcasmes de leurs voi-
sins ct de tous les étrangers qui les visitent, ni les fréquents
outrages des rois et des satrapes perses ne peuvent les faire
changer de croyances ; pour ces lois ils affrontent sans défense
les coups et les morts les plus terribles de toutes, plutôt que
de renier les coutumes des ancètres. » 492 Il apporte aussi
des preuves nombreuses de leur fermeté à observer les lois.
Il raconte qu’Alexandre, se trouvant jadis à Babylone et

1. Ézéchias ne figure pas sur la liste des grands-prêtres juifs de


celte époque donnée par Josëpho (Antig., XI, 8, 73 XIL, 2, 4), liste
d'ailleurs sujette à caution (cf. Willrich, Juden und Griechen, p. 107
suiv,) Willrich a supposé, Urkundenfülschung, p. 29, que la figure
d'Ézéchias est calquée sur celle du grand-prètre Onias qui se réfugia
en Égypte sous Philométor. .
2. Chiffre très inférieur à celui de 4189 donné (pour le temps.
de Zorobabel) par Esdras, 1, 36-39, et Néhémie, vi, 39-42.
3. Quelle dignité ? la grande prêtrise ou bien quelque distinction
qui lui fut accordée par Piolémée Soter et dont il était question
dans un passage sauté par Josèphe ?
4. Texte sans doute altéré. J. Février (La Date, la Composition et
les Sources de la Lettre d’Aristée, p. 70) a proposé de reconnaitre dans
8:270pàv un mot rarissime qui significrait livre; il s'agirait du Penta-
tcuque.
AOTOS À 36
uerà thv êv Méln péxnv 8 Mrokepatos Éyéveto tav nept
Æuplav térov ykpathe, kal roÂÂol täv &vBpérav nuvBa-
véuevor Tv Âmiétnta kal pavôpantav toÿ Frolspatou
ouvaraipeiv elç Atyunitov aëtS kal koivoveîv Täv Tpayuk-
Tov AbouAñBnouv. 187 « “Qu ste fiv, pnotv, "Ebeklac
&pxiepeds tôv ’loubalov, &vBpanoc Tv pv fAtkiav 8c
ÉEnrovtaëE ètôv, t@ à &Etdpare T$ api Toté ÉuotBvorc
uéyas kal Tv uv oùk &véntoc, Ertr 8Ë ka Âéyeuwv
Svvarèc kal [rote nepl] Tôv Tpayuétov, elnep T6 loc,
Eunetpos. 188 Kaitou, naiv, ot névrec lepetc Tôv
Touéaiov, of thv Sexérnv tôv yiwouévov AauBévoutes kal
Ta Kouwd BtotkoDvtes, Tepl XAlouc uéliota kal TEVTE-
kocfoug eloiv. » 489 TMéAiv ë toO npoztpnuévou uvnuo-
vetov &vôpéc « oûtoc, pnalv, 8 &vBporos TETEUXÈG TÂG
Ts Tabrns kal ouviBns Âuiv yevéuevoc, Trapohabév
Tiwvag Tôv ue” ÉautoO, + TÂv te Stapopäv &véyvo nâcav
abroîc elye yap tv katolknoiv aÜtTäv kal vv ToÂr-
telav Yeypauuévnv. » 190 Eîra ‘Ekatatos Snhot néliv
TG Éxouev npdc Todc véuouc, 8te Tévra Téayxetv Ünèp
ToÙ ph Tapabfivar Tobtous npoupoñuela kal kaldv elvar
voulZouev. 491 « ToryapoQv, pnol, kal kakB &kobovtec
Ênè Tâv &oruyertévov kal tôv eloapirkvoupévou Tévrov,
kal nponnaakilépevor nolÂ&kis ônd Tv MepowGv faot-
Aéov kal autparrôv, où ébvavta uetartetoBfvar tf Stavole,
M yeyuuvouévoc nepl tobtov kel aiklaic. ka Bavétoic
$euvotétois péliora mévrov énavtôa, ui &pvoÿpevor tk
métpua, » 4192 Mapéyetar SÈ Kal Tekuñpix Ttfjs ioyupo-
Yvopooëvns TAG nepl tôv véuov oùk 8Alya pnot yép,
*AkEE&vôpou rot Ev BoabvAGut yevouévou ral Tpozkouévou

487 4 052 Hudson : 037’ [| 5 <oïs est damnavit Hudson [| 489 4


differentiam cunctam exposuit Lat Gtaywyñv Iolwerda coni. || 190
3 roÿrous ed. pr. : soÿro || 191 à zévtuv ed. pr. : révres || 3 5x6
ed, pr.: üxèe 1| 5 yEyuuvasuives intellexit Lat, coni. Nicse IL 7
rätçera Nicse: rareca.
37 LIVRE I
ayant entrepris de restaurer le temple de Bel tombé en rui-
nest, donna l’ordre à tous ses soldats sans distinction de
travailler au terrassement; seuls les Juifs s'y refusèrent et
même souffrirent les coups et payèrent de fortes amendes
jusqu’à ce que le roi leur accordât leur pardon et les dispenst
de cette tâche. 193 « De même, dit-il, quand des étran-
gers venus chez eux, dans leur pays, y élevèrent des temples
et des autels, ils les rasèrent tous et pour les uns payèrent
une amgnde aux satrapes, pour d’autres reçurent leur grâce. » .
Et il ajoute qu’il est juste de les admirer pour cette ‘conduite.
494 Ïl dit aussi combien notre race est populeuse. « Bien
des myriades de Juifs, dit-il, furent d’abord emmenées à
Babylone par les Perses? et beaucoup aussi après Ja inort
d'Alexandre passèrent en Égypte et en Phénicie à la suite des
révolutions de la Syrie.» 195 Ce même auteur donne des
renseignements sur l'étendue de la région que nous habitons
‘et sur sa beauté. « Ils cultivent, dit-il, environ trois millions
d'aroures® de la terre la meilleure et la plus fertile en toutes
sortes de fruits; car telle est la superficie de la Judée. »
496 D'autre part, sur la grande beauté et l'étendue consi-
.dérable de la ville mème de Jérusalem, que nous habitons
depuis les temps les plus reculés, sur sa nombreuse popula-
tion et sur la disposition du temple, voici les détails que
donne le même auteur: 4197 « Les Juifs ont de nombreu-
ses forteressest et de nombreux villages épars dans le pays,
mäis une seule ville fortifiée, de cinquante stades environ

. Cette entreprise est altestée par Arrien, vu, 13 a “Strabon,


xvi, 1,5.
2. 1 ne s’agit pas de la déportation de Juifs par Artaxerxës Ochus
(Syncelle, I, 486 Dindorf), mais de la captivité de Babÿlono clle-
même qu'Hécatée (?), mal informé, attribuc aux Perses et non aux
Chaldéens. J. G. Müller (Des Flavius Josephus Schrift gegen den
Apion, p. 175) voit dans cette erreur une preuve de l'authenticité
du morceau, mais, comme le remarque Willrich, IE Macc., 1, 19,
parle aussi de la captivité de Babylone comme d'une déportation fs
cv Higstnr.
3. 815000 hectares. L'évaluation d’ « Hécatée » est modérée,
à la différence de celle de la Lettre d’Aristée, 8 116 : la Palestine au
‘moment de la-conquète par les Hébreux aurait compté 6o millions
d’aroures (plus de 16 millions d'hectares). :
&. Anachronisme.
AOTUE A’ 37
td ToO Bou nentokds epov ävaraB8par, kal nâouv abtoO
Toi atpatibtoc éuolus pépetv Tèv Xo0v npootéEavros,
pévoug todc ’louôaious où Tpoocxeîv, &AAX Kkal moÂkäc
ropetvar TANYRG kal Dnutac &rotiout ueyéAa, -ÉoG
abroic auyyvévra rdv Baota SoOvar Tv &betav. 193
"Et ye uv Tôv elc tv xépav, noi, npèc aëtodc
ipuougéves vEdG kal Bouobc KOTAOKEUATÉVTOV, ÉTAUTE
tata kaTÉGKaTITOV, ka Tôv pèv ünulav roc gatpérrag
éEétuwov, nepl Tivov dE kal ouyyvéunc uetehépBavov, »
Kat npootiBnauv, &re.Blkatov ënl. toëroic aëtobs Éott
BavuéZetv. 194 AËyer SË kal nepl to molvavBponé-
Toto YEyovÉvar Auâv Td Élvoc: « molA&e uèv Yàäp aùrav,
pnoiv, évaonotous etc BaBuAdva flépoat npérepov
énoinoav euptéèoc, oùk dAyar SÈ ka get Tèv "Ake-
EavSpou Bévatov etc Atponrov kal Pouvlknv, uetéotnouv
Gtà Tijv ëv Evpla. otéouwv, » 195 ‘O ôà «btèc oÛtoc &vip
kal td péyebos tfc Xépac fiv katotkoQuev ka vd k&AAoG
lotépnrev” « tpiaroolac yàp uupiéSac &poupôv ayeSov hs
âplorne Kal TaupopatTÉTNs XÉpaAG vÉLOVTO, pnolv:. À yäp
“lovêato tooabrn mAëtog Éottv, » 4196 ’AA& uv ëri
ka Tv mél aûriv t& ‘lepooéluux koAornv te kal
ueylornv Ëk nolatotétou katoikodpev kal mepl TAñBouc
avêpôv kal nepl th Toû ved katTaokeuñÎs obtoc (8 atèc
&imyettor 197 « Éotr yap Tôv ‘louéalov tk uèv nolt
| éXUpoaTE kaTk TV YÉpav kal kôpot, pla BE né équp
nevrhkovta péliota otaôlov thv nmepluetpov, ñv olkoQar

$ 197-204 exhibet Eus. Pracp. ev. EX, 4.


192 6 reozoysiv Bokker: rospeiv || 198 à Est Nicsc: &xct | 5
ëfézivoy Dindorf : Eisiwoy || 6 Zcossinaw Nicso (ex cod.) : +cose-
FttiOnots |] voôtors ed. pr. : <o$zous || 194 2 airüv Bekker : £uciv ||
3 Post reérecor, aÿzüv L, del. Bekker (credo archet. exhibuisse
Au, deinde corrector aizüv adscripsit, quod non suo loco inse-
ruit seriba L.) || 4 ékiyat suspectum, an GXtyor? || 495 5 rhdsos
Hudson : flo || 496 3 xazotxodusv ed. pr. : #xzo: movsévne | 4 6
inser, Bekker. ° -
38 LIVRE I

de circonférence! ; elle a une population de cent vingt mille


âmes environ, et ils l’appellent Jérusalem. 198 Versle
milieu de la ville s'élève une enceinte de pierre longue de
cinq plèthres environ?, large de cent coudées ct percée de
doubles portes. Elle renferme un autel carré, formé d’une
réunion de pierres brutes, non taillées, qui a vingt coudées
de chaque côté et dix de hauteur*. À côté se trouve un grand :
édifice, qui contient un autel et un chandelier, tous deux en
or ct du poids de deux talents5. 199 Leur feu ne s'éteint
jamais ni la nuit ni le jour. Pas la moindre statue ni le
moindre monument votif. Aucune plante absolument, comme
arbustes sacrés ou autres semblables. Des prêtres y passent
les nuits et les jours à faire certaines purifications et s’abs-
tiennent complètement de vin dans le temple‘. » 200
L'auteur témoigne, en outre, que les Juifs firent campagne avec .
le roi Alexandre”, et ensuite avec ses successeurs. Lui-même
dit avoir assisté à un incident créé par un Juif pendant l’ex-
pédition et que je vais rapporter. 201 Voici ses paroles :
« Marchant vers la mer Erythrée, j'avais avec moi, parmi les
cavaliers de mon escorte, un Juif nommé Mosollamos, homme
intelligent, vigoureux, ct le plus habile archer, de l’aveu una-
nime, parmi les Grecs ct les barbares. 202 Cet homme,
voyant de nombreux soldats aller et venir sur la route, un
devin prendre les auspices et décider la halte de toute la
troupe, demanda pourquoi l'on restait là. 203 Le devin

1. fo stades seulement suivant Timocharès (Textes, p. 52) et


Aristée ($ 105), 33 selon Josèphe (Bellum, V, 4, 2), 27 selon Xéno-
phon l’arpentcur (Textes, p. 54). Le chiffre de la population est
parcillement exagéré. L
2. 150 mètres.
8. Autre exagération. Le décret de Cyrus (Esdras, v, 3) prescrit
60 coudées pour la largeur du temple,
4. L’autel de l'Erode (xxvri, 1 suiv.) n’a que 5 coudées de long
et de large sur 3 de haut, Il est remarquable que les dimensions ici
indiquées sont celles que la Chronique (IL, 1v, 1) attribue à l'autel
d'airain du temple de Salomon.
5. Cf. I Maccab., 1, 23.
6. Lévitique, x, 9. Le « service de nuit » des prêtres ne peut être
qu'une garde.
7- Mensonge évident.
8. Transcription grecque de Meschoullam.
AOTOE À' 38
uèv &vêpénav nepl S68eka uupiéôec, kaloOao
1 5° “aÙtv
‘Tepoaéluux. 198 ’Evralôa & éott rar uédov ué&liota
fs nékeoc nepiBoloc AlBivoc ufikos àç nevté
mAelpoc,
Eôpoc êè nnyâv P', Exov &imAâc TAG, êv & Boués ëot
TETpéyavos étuñtov ovléktovu &pyôv Alov ofroc
ouykeluevoc, mAeupäv uèv Ékéotnv etkoot nnxêv, bpoc 5
$ekénnyxus" kal rap” aërèv otkqua uÉya, oÙ
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kal Auxvlov, äupérepæ Xpuo@, 860 téavta
Tv &Akiv.
199 Ent ôÈ toûtov pâc éottv &vaenéoBeoteu
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dAdëËes À TL TotoUtov, Arotptéouor 5 Ev aërS kal Ts
vÜkTaG kal Tàc Muépas iepeîc &yvelas Tic &yveboutec
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» 200
"Et ye pv ête kal ’AleE&vôp +8 Baodet
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“lovbatou kart tv otpatelav yevouévoic, tata Tapa-
Boon. 201 Aéyer toc" « EuoD yoOv ènl Tv
’Epulpäv BéAxooav Baôt£ovtoc ouvnkolobBer ti, pet Tôv
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“EMivov
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Étabañilévrov noÂÂâv katè Tv 66dv kal pévrebc TLVoG
SpviBevouévou kal névrac Éruoyeîv &EtoGvroc pétnor,
Stù tt Tpoouévouor. 203 AetEavtoc 5 tof uévreoc

197 4 uiv Eus. om. L || 198 3 à: Eus. om. L Ï 4


ox ëx currav
a &4 audit coni. Naber Î 6 Gexérnyus Bekke
r : Ssxérnye ||
199 1 à Eus. om. L |] à vx=05 rat fiuésas Eus. cod.
G || 200 2
govésreatesaayro Eus. guvistçaredousv L (an Guvest
eatsugéuela ?)
||
3 sat Eus. om. L || 4 &’ Eus. om. L [5 <aÿra Holwerda :
<0510 fl
201 3 fuxs Eus. Agiv L Îl’Lovôzxtos Nicse : *Iouôatov
1] 4 trave Eus.
ms J. ixavôs L |] 5 5-6 Eus. om. L [| éuokoyounéws
coni. Nicse.
8
39 LIVRE 1
Jui môntra l'oiseau et lui dit que, s’il restait posé là, l'intérêt
de tous était de s’arrèter; s'il prenait son vol en avant,
d'avancer; s’ille prenait en.arrière, de rebrousser chemin.
Alors, le Juif, sans dire un mot, banda, son arc, lança la
flèche et frappa l'oiseau, qu'il tua. 204 Le devin et quel-
ques autres s’indignèrent ct l'accablèrent d'imprécations.
« Pourquoi cette : fureur,” dit l'homme, à ‘ malheureux? »
Puis, prenant la bête entre ses mains: « Comment cetoïseau,
qui n’a pas su pourvoir à son propre salut, nous donnerait-il
sur notre marche une indication senste? S'il avait pu prévoir
Favenir, il ne serait pas venu ici, de crainte de mourir
frappé d’une flèche par le Juif Mosollamost ». D
205 Mais en voilà assez sur les témoignages d'Iécatée; si
l'on veut en apprendre davantage, il est facile de lire son
livre. Je n’hésiterai pas à nommer aussi Agatharchide, qui,
pour railler notre sottise, à ce qu'il croit, fait mention de
nous2. 206 Il raconte l’histoire de Stratonice*, comment
clle vint de Macédoine en Syrie après avoir abandonné son
mari Démétrius, comment, Séleucus ayant refusé sa main
contre son attente, elle souleva Antioche pendant qu'il faisait
son expédition en partant de Babylone, 207 puis, après le
retour du roi et la prise d’Antioche, comment elle s'enfuit à
Séleucie, et, au lieu de gagner rapidement le large ainsi
qu’elle le pouvait, se laissa arrêter par un songe, fat prise
et mise à mort. 208 - Après ce récit, Agatharchide raille
la superstition de Stratonice et -cile comme exemple de fai-
blesse pareille ce qu’on raconte de nous. 209 IL s'exprime
ainsi : « Ceux qu’on appelle Juifs, habitants de la ville la plus
fortifiée de toutes, que les naturels nomment Jérusalem,
1. L'histoire de Mosollamos est la caricature d’un très vieux
thème : déjà l'Iliade (B, 858) met en scène un oiénlstès que son art ne
prémunit pas contre les dangers de l'expédition où il trouvera la mort.
2. Agatharchide de Cnide, qui florissait sous Ptolémée VI Philo-
métor (181-146 av. J.-C.), avait laissé d'importants ouvrages géo-
graphiques et historiques, notamment une Histoire d'Europe en'49
livres et une Histoire d'Asie en 10 livres, Le fragment suivant est
|
reproduit en partie dans les Antiquités, XEL, 1, 1.
“8, Stratonice, fille d'Antiochus [er Soter, roi d'Asie, avait épousé
Démétrius Il de Macédoine. Lorsque celui-ci prit une autre femme,
vers 23g, elle vint à Antioche dans l'espoir d’épouser son neveu
Séleucus II Callinicus. : .
AOFOE A’ 39
odTS Tov ëpullx Kat phonvtoc, dv uèv aëto0
uévn,
TIPOSUÉVEL ouuhépeiv Toi, äv à ävontks
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Tèv épviôa matébas énékreiver. 204 "AYavakTobvrav
SE toO uévreoc kal tiwvov &Alov kal KATOAPOUÉVOV
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« TÉL ualveoBe, Epn, kakoôaluovec : »: era rdv
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RÉAAov, el tdv tTéTov tToûtov oùk Av AGE, poBobuevoc
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205 AM tôv pèv ‘Ekatalou taprupiôv &Atc toc
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tpénov fABev uèv etc Zvpiav èk MakeSovlac kataliroQcx
Tèv Éautñs &vôpa Anurrpiov, Zekeôkou SE Yauetv
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[8e]
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XELQV Éveotépioev® 907 sg &c &véotpeev 8 Baouebc,
&AuokouÉvne Ts ‘Avrioyelas etc Eeleükerav puyo00a,
Tapbv aËTtf TaxÉwG ânonetv, évunvio kokbourt
Tetobetox
EMpôn kai Grélavev, 208 Taüta nposndv 8 #'Ayo-
Bxpxlôns Kat Èmorénrov TA Ztpartovtkn Tv SetoSo
-
povlav Tapadelyuate ypfiror T& nepl fuôv
Adjo kal
YÉypapev obtocs 209 « of kahoëuevor “louSator méAuv
$ 209-241 breviant Antiq. XII, G.
°203 2 <ôv Eus. +iv L || pèy Eus. uv 0y L |] 3 cousipe
s Eus.
sougéon L || avazrés Herwerden : àvaszés 16 sûv Eus. 5iv
L |] 204 3
xax. elta 70v Eus. Aarobaruovésraor L || 4 kzËGv Eus. hafôvte
s L |!
ëgn Eus. om. L | 8 Mosékauos L (Mosollamo L) |} ë Eus. om.
L ||
205 3 cünûelas ed. pr. : sin0sta |] 206 4 dt incl. Nicse 11.5
oteaseiay
Bekker : otgartév. . ‘
4o LIVRE I
sont accoutumés à se reposer tous les sept jours, à ne point,
pendant ce temps, porter leurs armes ni cultiver la terre ni
accomplir aucune autre corvée, mais à prier dans les temples
jusqu'au soir les mains étendues. 210 Aussi lorsque Pto-
lémée fils de Lagos envahit leur territoire avec son armée,
comme, au lieu de garder la ville, ces hommes persévérè-
rent dans leur folie, leur patrie reçut un maître tÿrannique,.
et il fut prouvé que leur loï comportait une sotte coutume".
214 Par cet événement, tout le monde, sauf cux, apprit
qu'il ne faut recourir aux visions des songes et aux supersti-
tions traditionnelles concernant la divinité, que lorsque les
raisonnements humains nous laissent en déiresse dans des
circonstances critiques.» 212 Agatharchide trouve le fait
ridicule ; mais, si on l'examine sans malveillance, on voit qu'il
ÿ a pour des hommes de la grandeur ct un mérite très louable
à se soucier toujours moins et de leur salut et de leur patrie
que de l'observation des lois et de la piété envers Dieu.

XXIIT
Autres auteurs grecs qui ont parlé des Juifs.
213 J'ajoute que ce n'est pas par ignorance de notre
nation, mais par jalousie, ou pour d’autres causes honteuses,
que quelques-uns des historiens ont omis de nous mention-
ner; je vais, je crois, en fournir la preuve. Iiéronÿyme, qui
a composé l’histoire des successeurs d'Alexandre, contempo-
rain d’Iécatéé, et ami du roi Antigone, gouvernait la Syrie.
214 Cependant, landis qu'Hécatée a écrit un livre entier
sur nous, Iliéronyme ne nous a mentionnés nulle part dans
son Histoire?, bien qu'il eût vécu presque dans notre pays,
1. La date de cet événement est inconnue:
-il ne peut s'agir de
l'expédition de 310, où Ptolémée envoya en Syrie son lieutenant
Nicanor (Diodore, XVIII, 43). Willrich a supposé (Juden und
Griechen, p. 23) que la prise de Jérusalem suivit la victoire de Gaza
(312), maïs, commo il le rappelle lui-même, Diodore ne mentionne
(KIX, 85 suiv.) parmi les villes de Palestine prises, puis rasécs à
cette occasion, que Joppé, Samarie et Gaza. Nous savons, d'autre
part, que Jérusalem fut démantelée par Ptolémée (Appien, Syr., 50).
2. Hiéronyme de Cardie vécut environ de 360 à 265 avant J.-C.
Son histoire des diadoques et des épigones allait de la mort
d'Alexandre à celle de Pyrrhus. ‘
AOTOE À 4o
ofkoûvrec Sxupotétnv nacâv, fiv kakeîv ‘lepooëluua ouu-
Balver Tobc Éyxoplouc, — &pyetv elltopévor 1 é686uns
Muépas kal phtTe Tà émAa Bactéberv èv Toiç elpnuévoic
XPÉvoi ÂTE yeopylac &nteoBar pire &AAns èmuehetosot
Aeutoupyiac unôeu&c, A Ev toi lepoîc Ektetokôtes
T&c
Xeîpac elyeoBor péypt this Éonépac, — 2410 eioiévroc
Etc Tv xépav Mrokepatou vod A&you uetk rfc êvvéaueoc
kal Tôv ävôporov &vtl toO pulérrew tv TéAiv tatn-
pobvrov tv àvorxv, Ÿ LÈv Tatpls elfe $eonétnv
Tukpév, & Ô2 véuos éEnhéyxEn patlov Éxov éltouév.
211 Tè Ôôë ouubav niv ékeivov toùs loue névrac
Bedtôuxe tnvikaOta puyetv els événvrx Kat tv nEpl ToO
Betou napaërdouéunu Énévoruv, Âvlke àv totc &vBponivorc
Aoyiouote mepl Täv Btanopouuévov ÉEaoBevhouav. :»
212 Toto uèv ’AyaBapylôn katayékotos &Erov Soket,
toc ÊË ui pet évouevelac 2Éeré£ovor palvetar péya ka
ToAGvV &Etov éyroutov, et Ka catnplas kal matplôoc
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Betav &el npotip@ouv. |
AXTII 213 “Ont 5ë oùk &yvooQvrec Éviot tôv ouyypa-
péov tb EBvos Auôv, A Ünè pBévou md f 8 EXac
aitiag oùx Éyuetc, tThv uviunv (uôv) rop£limov, tekuh-
prov ofpat mapéEew “lepévuuoc Yap 6 Tv nepl rôv
Gtaëéyov fotoptav GUYyYEypabdc KkatTk Tv artbu uév îv
“Ekatalo® xpévov, plloc 8° Bu *Avriyévou to0 Baoéoc riv
Zuplav netpénevev 214 &A Buoc ‘Exataïos pèv kal
BiBAlov Éypayev nept fuôv, ‘epévuuos & oùdauo) kar
TAV loropiav Euvnuéveuce kaltor oyrôdv ëèv toîc Téroic
SLaTETpLhOG" Toootov at Tpoatpévels TAv &vBpénaov

209 & pxse Bekker : urèè L j} 210 à yoisav scripsi : z6AtY, Prac-
terca desunt, ut uidetur, quaedam, nam o xahoëusvot "Lou, x. =.
À,
verbum desiderant, nec nominativo absoluto hiclocus est 1244 3 Ostou
Herwerden : véuou [| 4 5250. Bckker : Eas0svicouatv 11243 3 uv
inserui (memoriam nostri Lat) || 214 3 ?y <0ï; xdzoïs =6x.coni. Cobet.
ht LIVRE I
tant ces hommes düifféraient de sentiments! À l'un nous
avons semblé mériter une mention importante ; une passion
tout à fait défavorable à la vérité empècha l'autre de voir
clair. 215 Pourtant il suffit, pour prouver notre antiquité,
des annales égyptiennes, chaldéennes ct phéniciennes, aux-
quelles s'ajoutent tant d’historiens grecs. 216 Outre ceux
que j'ai déjà cités, Théophile, Théodote, Mnaséas, Aristo-
phane, Ilermogène, Evhémère, Conon, Zopyrion et beau-
coup d’autres peut-être — car je n'ai pas lu tous les livres
— ont parlé de nous assez longuement!'. 247 La plupart
de ces auteursse sont trompés sur Îles origines pour n'avoir
pas lu uos livres sacrés; maïs tous s'accordent à témoigner
de notre antiquité dont j'ai fait l’objet de ce traité. 218
Pourtant Démétrius de Phalère, Philon l’ancien et Eupo-
lémos ne se sont pas beaucoup écartés de la vérité?. Il faut
les excuser, car ils ne pouvaient suivre nos annales en toute
exactitude,

XXIV
Les calomnies à l’adresse des Juifs. Raison général.

219 Il me reste encore à traiter un des points. essentiels


annoncés au début de ce traité’: montrer la fausseté des
accusations et des propos injurieux par lesquels on s'est
attaquéà notre race, ct invoquer contre ceux qui les ont
écrits leur propre témoignage. 220 Que beaucoup d’autres
peuples aient subi le même ‘sort. par l’inimitié dé quelques-
uns, c’est un fait connu, je pense, de ceux à qui la lecture
. des historiens est plus familière. 221 D’aucuns, en eflet,
ont essayé de salir la noblesse des. peuples et des villes les
plus illustres et de diffamer leur constitution, Théopompe
1. Théophile avait parlé des rapports de Salomon avec Hirôm (Poly-
histor, fr. 19) Théodote, Samaritain, est l’auteur d'un [sg "[oudatev
en vers (ib., fr. Q). Nous retrouverons Mnaséas plus loin (, 9).
Iermogène avait écrit des Dpvyraxi, où il était question de Nan-
nacos, le Noë phrygien (Frag. hist. gracc., III, 524 Didot). Evhémère
est l’auteur célèbre du roman intitulé Histoire sacrée. Aristophane,
Conon, Zopyrion sont inconnus ou douteux.
2. Auteurs juifs cités par Polyhistor que Josèphe a pris pour des
Grecs.
3. Plus haut,$$ 3-4 et 59.
AOTOX A hr
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oùk eüyvouov éneokétnoev. 245 "’ApkoBor ôÈ BuoG etc
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uoviov Molukpétnc, 8 bè rôv Tpirokirikèv YP£Yas, — où
väp ù Océnounés 2orniw à otovtal TLVEG, — kal Tv
$ 216-218 habet Eus. Praep. ev. IX, 42.
216 1 ërt dt Eus. er Gt vai L || 218 3 verba os. — toy
omittit Eus.
42 LIVRE 1
celle d'Athènes, Polycrate celle de Lacédémone ; l’auteur des
Trois cités — ce n’est pas Théopompe, comme certains le
croient — a aussi déchiré Thèbes! Timée également a, dans
ses Ilistoires, beaucoup diffamé ces cités et d'autres encore?.
222 Ils s’attachent surtout aux personnages les plus célè-
bres, les uns par envie et par malveillance, d’autres dans la
pensée que ce langage nouveau les rendra dignes de mémoire.
Auprès des sots ils ne sont point déçus dans cette espérance,
mais les esprits au jugement sain condamnent leur grande
méchanceté. |

XXV
Elles vinrent d'abord des Égyptiens, qui les haïssaient.
223 Les calomnies à notre adresse vinrent d’abord des
Égyptiens, puis, dans l'intention de leur être agréables, cer-
tains auteurs entreprirent d'altérer la vérité ; ils n’avouèrent
pas l’arrivée de nos ancètres en Égypte telle qu’elle eut licu,
ni ne racontèrent sincèrement la façon dont ils en sortirent.
224 Les Égyptiens eurent bien des motifs de haine et d’en-
vie : à l’origine la domination de nos ancêtres sur leur pays,
ét leur prospérité quand ils l’eurent quitté pour retourner
chez eux. Puis l'opposition de leurs croyances et des nôtres leur
inspira une haïne profonde, car notre piété diffère de celle
qui est en usage chez eux autant que l’être divin est éloigné
des animaux privés de raison. 225 Toute leur nation, en
effet, d’après une coutume héréditaire, prend les animaux
pour des dieux, qu’ils honorent d’ailleurs chacun à sa façon,
et ces hommes tout à fait légers et insensés, qui dès l’origine
s'étaient accoutumés à des idées fausses sur les dieux, n’ont
pas été capables de prendre modèle sur la dignité de notre
religion, et nous ont jalousés en voyant combien elle trouvait
de zélateurs. 226 Quelques-uns d’entre eux ont poussé la
sottise et la petitesse au point de ne pas hésiter à se mettre
en contradiction même avec leurs antiques annales, ct, bien
mieux, de ne pas s’apercevoir, dans l’aveuglement de leur
passion, que leurs propres écrits les contredisaient. |
1. Voir à l’appendice note sur le & 221.
2. Timée devait à sa médisance, particulièrement contre les rois,
le surnom de "Ezitiuato; que lui donna Istros.
3. Les Hycsos assimilés à Joseph.
AOTOE A' 42
Onbaiov néAiv npogébarev, noÂÂ& SE kal Tiuatoc Ëv tac
lotopinrc nepl rôv npozipnuévov kal nept aMlov Beblo-
ophunrev. 222 Méliota SE toûto moroOar toic évoEo-
TéTOLG Tpoonmheképevot, TVÈG pÈv ÔtX pBévou kal kakoï-
Berav, &Alor dE 81 To0 kaivoloyetv uvuns à&EtoBorcBar
vouiäovtec. Mapa pév oGv toc ävoñTtois Tarn où êtauap-
tävouor Ths ÉAniôoc, of à Üyraivovrec Ti kploer noXiv
aûtäv poyxOnplav karaëwkébouo.
XXV 223 Tôv dë ec nuas Phoopnuiôv ApEavto pèv
Atpénruot- Boukéuevor &” èkelvoic TivÈc yapiüeoBar, Tapa-
tpéneuv nexelipnoav tv &AMBetav, oÙte tv elc Atyunrov
&ptEiv 8G Éyévero tâv Muetépov Tpoyévov éuoloyolutec,
oÙte tv EEoëov &AnBetoutec. 224 Aîtriac 82 nolkàc
ÉAaBov toD poztv kal pBovetv td uv £E &pxfs, OT kaTa
Tv Xépav abrôv Éduvéoteucav Auv ot npéyovor käketBev
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togoftov tfs uetépag ôtapepobons ebozbelas npdc Thv
ÔT ékelvov vevououévnv, 6cov Beoû péais Géav &kéyov
Stéotnee, 225 Koivdv pèv yap aütoic éott métpiov td
rabta Beodc voulZeuv, la à npèé &AMhouG Ëv rate tipo
aûT@v étapépoutar, Kodpor BE kal &véntor Tavtértaov
ävBportot, kakG ÉE, àpyfis etBiouévor oE4Zeuv nepl BeGv,
tpñouxoBar pÈv Tv oeuvérnta TS fuetépas Beoloyiac
oùk Exépnoav, épôvres dë Cnhouuévouc Ünd no Gv ÉpBé-
vaoav, 226 Eîc toaoûtov yäp fABov ävolac kal pikpo-
Wuyxiac Evior tôv Tap’ aôrois, ST’ oùdé Tate äpyalais
aÜtäv ävaypapats dkvnaav Évautia Aéyeuv, SX Kat opt-
ow aërots Évavtix Yp&poutes ünd tuplétntos Toÿ méboug
ñyvénoav.

221 4 zgoséôaxev Naber (momordit Lat) : 05 fhafe || 222 3 zaivo-


Aoyeiy Dindorf : aévohoyeïv || 5 es L, axsoisst corr. in marg. ||
224 5 <oswy (horum Lai) corruplum :; +@v iep@y coni. Spanheim ;
rév éQoiv aut 0prszstéiv tentavi, sed fort. plura exciderunt 1} 225 3
Post zavz. Ovses add. Nicse || 226 3 abzéy scripsi: aiüv.
43 LIVRE I

L XXVI
Calomnies de Manéthés.

227 Le premier qui m’arrètera, c’est celui dont le témoi-


gnage m'a déjà servi un peu plus haut à prouver notre anti-
quité. 228 Ce Manéthôs, qui avait promis de traduire
l'histoire d'Égypte d’après les Livres sacrés, après avoir dit
que nos aïeux, venus au nombre de plusieurs myriades en
“gypte, établirent leur domination sur les habitants, avouant
lui-même que, chassés plus tard, ils. occupèrent la Judée
actuelle, fondèrent Jérusalem et bâtirent le temple ; Mané-
thôs, dis-je, a suivi jusque-là les annales. 229 Mais
ensuite, il prend la liberté, sous prétexte de raconter les
fables et les propos qui courent sur les Juifs, d'introduire
des récits invraisemblables et veut nous confondre avec. une
foule d'Égyptiens lépreux et atteints d'autres maladies, con-
damnés pour cela, selon lui, à fuir l'Égypte. 230 En effet,
après avoir cité le nom du roi Aménophis, qui est imagi-
naire, sans avoir osé, pour cette raïson, fixer la durée de son
règne, bien qu'à la mention des autres rois il ait exactement
ajouté les années!, il lui applique certaines légendes, oubliant
sans doute que depuis cinq cent dix-huit ans, d'après son
récit, avait eu lieu l’exode des pasteurs vers Jérusalem. 234
En effet, c’est sous le règne de Tethmôsis qu'ils partirent;
or, suivant l’auteur, les règnes qui succèdent à celui-là rem-
plirent trois cent quatre-vingt-treize ans ‘jusqu'aux deux
frères Séthôs et Hermaios, dont le premier reçut, dit-il, le
nouveau nom d'Ægyptos, et le second celui de Danaos.
Séthôs, ayant chassé son frère, régna cinquante-neuf ans, ct
l’ainé de ses fils, Rampsès, lui succéda pendant soixante-six
ans?: 232 Ainsi, après avoir avoué que tant d’années
s'étaient écoulées depuis que nos pères avaient quitté l'Égypte?,
intercalant dans la suitele fabuleux roi Aménophis, il raconte
que ce prince désira contempler les dieux comme l'avait fait
Or, l'un de ses prédécesseurs au trônet, et fit part de son
1-2. Voir la note sur Le $ 23r à l’Appendice. -
3. Mais Manéthôs n’assimilait pas les Hycsos aux Hébreux. . :
4. Or est le ge roi de la XVILLS dynastie (supra, $ 96). Mais
Hérodote, II, 4a, raconte la mème histoire de l'Héraclès égyptien
et il y a peut-être une confusion avec le dieu Horus. .
AOTOS A’ 43
XXVI 227 ‘Eo” évèc dE npotou athoc tv Aëyov, & kal
uéprupe uikpèv ÉunpooBev this äpyatétntoc éxpnoéunv.
228 *’O yäp MavéBos oôtoc, ë tv Alyunrixkiv oroptav
êk TOv tep@v ypaupétov uebepunvebeuv ÔnEoxAuÉVOG, Tpo-
eundv Tobc uetépouc rpoyévous TokAxîc pupléoiv En Thv
Tyurrrov ÉABévtac kpatfjooi Tôv Évourobvrov, elt adtTès
Suokoyäv xpéve néliwv botepov Éknecévtrac tv vOv ’lou-
Satav katagygeîv Kat ktlouvtac ‘lepoaéluua rdv vedv kata-
okeudoagBau, uéxpt pèv Toütov froloëbnoz taic âvaypo-
paîic. 229 *Enerta $È doùs éEouciav aôtS, ta roû
pévar vpépeuv rà puBeuépevx Kal Àeyéueva, mepl väv .
’Touatov Aéyous &nBévous rapevébalev, äavaytEo BouÀé-
pEvog uv TAfB06 Atyuntiov Aenpôv ka en: &Motc
äppoothuaauv, 86 nai, puyetv àk this Alybnrou kata-
yvoaBévtov. 230 ’Auévopiv yàp Paoéa npobelc, yevSèc
Bvoux, kal 8iù Toto xpévov aÿtod TG Baodelac 6ploa ui
roluñonc, raltor ye nt Tôv &Alov Paodéov &kpB@c Tù
Ern npootiBele, TOTS TNPoÉTITEL TLVGG uuBoloyixc, ënua-
Béuevos - oxedév | &t mevtakoolois Éteor kal ekaoktd
npétepov Îorépnre vevéoBar tv Tv rompévov tEodov
ets ‘lepocéhuue, 231 Téuoots ‘ yäp fv Baodedc ôTe
éEfeoav, änd GE toûrou Tôv uetaËbd Paoéov kart’ aôtév
Éotr Tprakéota Évevnkovtatpia ëtn LÉxpt Tôv bo èEApav
. Etlo Kat ‘Epuatou, Gv Tèv uèv ZéBov Atyunrov, rdv ôÈ
“Epuœiov Aavabv petovouaoBval noi, 8v ékbaldv à
EtBoc Ébaothevoev Étn v8’ Kat pet” aûtdv 6 npeoBÜtEpoG
rôv viav adtog “Péupns Ec.. 232 Togoërois oüv mpé-
repov Eveoiv ânelBetv éE Alyénrou toùc Tmatépac fuôv
&uoloynrde, Elta tèv ’Auévodiv elonououc, éubéAtpov
Bacuéa, pnoiv tToûtov EmBuuñour Beûv yevécbar Beativ,
&onep *Qp etc räv "npè adto0 Bebaoukeukétov, aveveyketv

228 G ve Dindorf: vis I 230 1 zeoûiiç Cobet: zeosûis || 234 à


<o$Toù — Re safs Nicse: zoûtewv vera <&v || 5 "Esuaov ed, pr.:
“Eputv | 6 zpesitaso; coni. Nicse || 232 5 TQoos coni. Hudson.
44 LIVRE I
désir à Aménophis, son homonyme, fils de Paapis, qui sem-
blait participer à la nature divine par sa sagesse et sa con-
naissance de l'avenir. 233 Cet homonyme lui dit qu’il
pourrait réaliser son désir s’il nettoyait le pays entier des
lépreux et des autresimpurs. 234 Le roi sc réjouit, réunit ?
tous les infirmes de l'Égypte — ils étaient au nombre de
-quatre-vingt mille — 235 et les envoya dans les carrières .
à l’est du Nil travailler * à l'écart des autres Égyptiens. Il ÿ
avait parmi eux, suivant Manéthôs, quelques prètres savants
atteints de la lèpre. 236 Alors cet Aménophis, le. sage
devin, craignit d'attirer sur lui ct sur le roi la colère des
dieux si on les forçait à se laisser contempler; et, voyant
des alliés dans l'avenir se joindre aux impurs et établir leur
domination en Égypte pendant treize ans, il n’osa pas
annoncer lui-même ces calamités au roi, maïs il laissa le
tout par écrit et se tua. Le roi tomba dans le découragement.
237 Ensuite Manéthôs s'exprime ainsi textuellement: « Les
“hommes enfermés dans les carrières souflraient depuis assez
longtemps, lorsque le roi, supplié par eux de leur accorder
an séjour et un abri, consentit à leur céder l’ancienne ville des
Pasteurs, Avaris, alors abandonnée. 238 Cette ville, d'après
la tradition théologique, est consacrée depuis l’origine à Ty-
phon. Ils y allèrent et, faisant de ce lieu la base d'opération
1. Ge personnage paraît avoir uno réalité historique : c'est Amen-
holep, fils de Hapou, ministre d'Aménophis IlI, dont Mariette a
découvert la statue avec une inscription intéressante ; on lui attri-
buait des grimoires magiques (Maspero, II, 298 ct 449; Wilcken,
Ægypliaca, p. 147 suiv.; Breasted, Ancient Records, IL, g11).
2. On apprend plusloin, $ 237, que le rassemblement desinfirmes
s'est fait on très peu de temps. Josèphe a supprimé co détail, de
même que $ 245 il umet de présenter l’«amin, ct de dire que la
rencontre d’Aménophis avec les envahisseurs a lieu vers Péluse (fait
mentionné seulement au $ 254).
3. Ge sont (Lepsius, F. G. Müller, Maspcro) les carrières de
Tourah, déjà connues d'Hérodote (II, 8 et 124) comme ayant fourni
les matériaux des pyramides.
4. Surl'emploi des forçats dans les carrières à l'époque plolémaïque,
v. Bouché-Leclercq. Histoire des Lagides LIT, 241 et AV, 193 ct 337.
5. Osarseph d’Iléliopolis et ses confrères, qui sont sans doute ses
compatriotes (infra, $ 238 ct 241): les Héliopolitains sont, d'après
Iérodote IL, 3 Atyuztior Loytérator. ’
6. Voir plus haut, & 78 et 86.
AOTOE A’ 44
Së tv émBuulav éuovüuo pèv aûtoO ‘Apevéder, Tatpdc
SE Maëmoc Gvre, Belag SE SokoOvTL ueTegynkévar phoews:
katé TE doplav kal mpéyvoouv Tôv Écouévov. 233 Einetv
oôv abt® ToBtov rdv épévupov, 87 évvostar Beodc iôsiv,
et kaBapèv àné te Aenpôv ral rôv &Aov utapäv &vBpéTav
Tv Xépav GäTagav morñoetev. 234 ‘HoBévra ÔE vbv.
Baoñéa névras vobs Tà océuara AsloBnuévous Èk Th
Aîyéntou ouvayayeiv” yevéoBar SÈ rù nAfñBoc uupiébac
&kré 235 Kal toûtouc elc Tac ABotoulas Tkç Ev 78
npdc ävatolÿv uépez to0 Nellou épbañetv adtév, 8noc.
Épyébouvto kal Tôv AMiov Alyunrlov etev keyopiopévot:
Elvar SE tivac Év aûtoic kal Tôv Aoylov lepéov not Aénpo
ouveoynuévouc. 236 Tbv GE ’Auévodiv Éketvov, tv
gopbv kal pavtikbv ävôpa, Ünodstonr npbo aûtév te Kal.
Tov Baota yélou Tv BeGv, et Piacëvrec 8pBñoovta"
kal npopouevov [eineîtv], tx ouppayñoouct mives toc
uiapoic kat Ttfc Atyénrou kpathoouoiv ET tn dekatpla,
uh Tolufonr pèv aûtèv elnelv Talta TS Paoueî, ypapiv
$Ë katolunévra nepl Tévrov Éaurdv ävehetv, Ev &Buuto SE:
etvar thv Paouñéa. 237 Käneuta Kat AÉEtv obtoc
YÉypapev” « Tôv à (ëv) tatc Aatoutats &G xpévos ikavdc.
SMABEv Tokaurapobvrov, &EtwBels 8 Based, va [npèe|
katéAuaiv aùtoic kal okérnnv &noueplon, Tv Tête Tôv
-Tommévov ÉpuoBeîoav néliwv Aüapiv ouvexépnaev' Eat.
& ñ néAic Kara Tv Beoloyiav ävoBev Tupévioc. 238 Ot
SÈ etç taürnv elosABévtes kal Tdv térrov toUtov {épun-
rpiov) elc énéotaaiv Éxovtec, Myeudva aûTâv tiva Tôv
.

232 6 ad<03 Naber : aït& |] 7 Ilaéztos ed. pr. (cf. & 243): Ilér:0s.
11284 3 + rAñlos Nicse : +05 zAr0ous || 235 3 fev rey. Holwerda : oi
éyatpwgiouévor || 5 ouvesynuivous Niese: Guyasoudvous (ouvsyouéivou:
Dindorf) |] 236 2 5roôsioa: Dindorf : £roôetabat || 4 roooswusvos
scripsi (cf. ÿ 258) : rcoséuevov (lat. adiecisse) [| eizetv inclüsi |] 237 2.
ëv add. Bekker |} 3 zgûs incl. Nicso. Sed decst fort. verbum ut.
78pav || 238 à ésunzietov supplevit Holwerda.
45 LIVRE I
d’une révolte, ils prirent pour chef un des prêtres d'Hélio-
polis nommé Osarseph! ct lui jurèrent d'obéir à tous ses
ordres. 239 IL leur prescrivit pour première loi de ne
point adorer de dieux?, de ne s'abstenir de la chair d’aucun
des animaux que la loi divine rend le plus sacrés en
Égypte? de les immoler tous, de les consommer et de ‘ne
unir qu'à des hommes liés par le même serment. 240
Après avoir édicté ces lois et un très grand nombre d'autres,
en contradiction absolue avec les coutumes égyptiennes, il
fit réparer par une multitude d'ouvriers les murailles de Ja
ville ct'ordonna de se préparer à la guerre contre le roi
Aménophis. 241 Lui-même s'associa quelques-uns des
autres prêtres contaminés comme lui, envoya une ambas-
sade vers les Pasteurs chassés par Tethmôsis, dans la ville
nommée Jérusalem, et, leur exposant sa situation et celle
de ses compagnons outragés comme lui, il les invita à se
joindreà eux pour marcher tous ensemble sur l'Égypte. 242
Il leur promit*de les conduire d’abord à Avaris, patrie de
leurs ancètres,: et de fournir sans compterle nécessaire à
Icur multitude, puis de combattre pour eux, le moment
venu, et de leur soumettre facilement le pays. 243 Les
Pasteurs, au comble de la joie, s’empressèrent de se mettre
en marche tous ensemble au nombre de deux cent mille
hommes environ et peu après arrivèrent à Avaris. Le roi
d'Égypte Aménophis, à la nouvelle de leur invasion, ne fut
pas médiocrement troublé, car il se rappelait la prédiction
d'Aménophis, fils de Paapis. 244 Il réunit d’abord une
multitude d'Égyptiens, et après avoir délibéré avec Îeurs
chefs, il se fit amener Îles animaux sacrés les plus vénérés

. Ce nom théophorc est clairement calqué sur celui de Joseph


por la substitution de l’élément Osiris à Tahveh, quoique plus loin ce
personnage joue le rôle, non de Joseph, mais de Moïse.
2. L’ «athéisme » vient en tête des commandements d’ Osarseph-
Moïse, à titre de « première loi». L'auteur sait-il que le Décalogue
commence par l’ordre de n’avoir d'autre dieu que Iahveh ? Ou ‘se
rappelle-t-il l'ordonnance des listes de devoirs dressés par les mora-
listes grecs et où est inculqué, comme premier précepte (Xénophon,
Mem. IV, 4, 19, Poëme doré, v. 1, cf. Dicterich, Nekyia, p. 146 et
suiv.) le respect des dieux ?
3. Cf. Tacite, Histoires, V; 4: ils sacrifient le bélier comme pour
insulter Hammon, et le bœuf, parce que les Egÿptiens adorent Apis.
AOFOE A" 45
“Hlonokirtâv tepéov ’Océponpor Xeyéuevov Écthoavrto kal
Tobte neBapxhoovtes ëv nâoiv épkouétnonuv. 239 ‘O
8 np@tov uèv abtoic vépov ËBeto pute npookvveîv Beodc
uite. Tôv uékiota ëv Atyônte Bepiotevouévav fepôv Déov
énéxecBar unôevéc, névra 8È Bbeuw kal &valoOv, ouvér-
TEoBar ôÈ unôevl mAïv Tôv ouvouœpoouévov, 240
Totadtx 6 vopoBethonc kal nheîota &Ala« pélota toc
Atyuntiors Ébiouoic évavtioüueva, Ék£Aeuoev noÂvyzipla
rè fs néÂeoc éruokeudbeiv relxyn Kkal npèc nékepov
Etoluoug yiveoat Tv mpdc ’Aupévopiv thv Bacihéa. 241
Aùrèc 8è, npoukabéuevoe ueË” ÉœutoO kat Tôv &Alov epéov
kal ouppepteupévov érivèc), neuve mpéoBeic npdc robe
nd Telubococ ànelaBévrac Toupévas Eic Tmékw tv
kaloupévnv ‘lepocéluua, kat tà kaB” Éautbv Kal tobc
&Aouc Tobc ouvattpacévræc ônAboxc ñEtou OUVETLOTPO-
tebetv époBuuaëdv mn” Atyunrov. 242 ’Enéberv uév oôv
abtods érmyyethato mpôtov pèv ec AÜapiv iv TPOYOVLKI}v
atäv nmatplô kal t& émthôelx Totc. ëxAotc .TapéËEEuw
&pBévoc, ÜnepuayhocoBar 8 ëte déor Kat fañloc ôro-
Xelptov aôtoîg tv xépav moujoeuv. 243 . Ot Së ônep-
XAPEÎS yevépevor rnévtes npobbuoc etc k’ puptéac ävépäv
ouvebbpunoav kal petoù old fikov ec Aëapv. ’Aut-
vois à 6 Tôv Atyunrtiov Paauñedc, &G ÉnbBeto tTè katk
. Tv Ekelvov Epoëov, où uetploc ouveyüên rfs Tapi
"Auevébeuc ToB Maëmioc uvnoBele TpoënAdoroc. 244
Kai npôtov ouvayaydv TAñ6oc Aiyunriov kal Boukeucé-
uevoc vert räv Ëv vobToic fyeudvov té Te epà Côx

238 4 "Ocäpaiyo coni. Hudson || Xeyéuevoy hic transposui


(post aïr&v L), suadente Nicsio; }eyduevor in }éytov mutat Ial-
bertsma || 5 reQapynoovres ed. pr. : redacytoavrec || OprwuÈTNS a
* Bekker : épxwudrnoa || 239 5 covouwuosuivuv Niese :-GUVWILLÉOS VU
[241 3 xxt ou. suspectum, an +üv ouu.? || rivç addidi (quosdam
Lat) |] 4 axehalévras Dindorf : 4xekas0iyas [| 242 r ér£eu: re
4er coni. Cobet | 244 2 =sürov Niese: zodzecoy. |
46 LIVRE I
dans les temples et recommanda aux prêtres de chaque
district de cacher le plus sûrement possible les statues des
dieux. 245 Quant à son fils Séthôs, nommé aussi
Ramessès du nom de son grand-père Rampsès!, et âgé de
cinq ans, il le fit emmener chez son ami?. Lui-même
passa (le Nil) avec les autres Égyptiens, au nombre de
trois cent mille guerriers bien exercés, et rencontra l'en- .
nemi sans livrer pourtant bataille; 246 mais pensant
qu’il ne fallait pas combattre les dicux, il rebroussa chemin
vers Memphis, où il prit l’Apis ct les autres animaux
sacrés qu'il ÿ avait fail venir, puis aussitôt, avec toute son
armée ct le peuple d'Égypte, il monta en Éthiopie; car le
roi d'Éthiopie lui était soumis par la reconnaissance. 247
Celui-ci l’accucillit et entretint toute cette multitude à l’aide
des produits du pays convenables à la nourriture des hom-
mes, leur assigna des villes ct des villages suffisants pour les
treize ans d’exil imposés par le destin à Aménophis loin de
son royaume, et n’en fit pas moins camper une armée éthio-
pienne aux frontières de l'Égypte pour protéger le roi Amé-
nophis et les siens?. |
248 Les choses se passaient ainsi en Éthiopie. Cependant
les Solÿmites firent une descente avec les Égyptiens impurs
et traitèrent les habitants d’une façon si sacrilège et si cruelle
que la domination des Pasteurs paraissait un âge d’or à ceux
qui assistèrent alors à leurs impiétés. 249 Car non seule-
ment ils incendièrent villes et villages, et ne se contentèrent

r. Le prince héritier, fils d'Aménophis, porte les deux noms de


Séthôs et de Ramessès comme le roi Séthôs-Ramessès do $ 98, éga-
lement fils d'Aménophis. On remarque que le double nom n'appa-
rait jamais chez Josèphe qu’une seule fois : le Séthôs 6 xai ‘Panésons
de $ 98 est Séthôs tout court $$ 107, 102 et 231 (comme d'ailleurs
chez l'Africain), celui de $ 245, an contraire, ne s'appelle plus que
Remessis ou Rampsts & 251 et 300 (comme chez Chacremon, infra
$ 292). Les mots Xéllwy +6 xaf du présent texte et 6 xai “Pautoans
de $ 98 sont donc des éléments adventices destinés à identifier un
© Séthôs fils d’Aménophis et un Ramessès fils d'Aménophis; cf.
Ed. Meyer, Chronologie, p. gt, qui considère les additions comme
des interpolations à Manéthôs. |
2. Quel ami? Il n’est pas certain qu’il s’agisee du roi d’Ethiopie
dont il sera bientôt question. - . .
3. Texte suspect.
AOTOE À’ ‘ 46
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LETENÉRU TO kal Toc Kara uépos {epe0or napñyyedev
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244 4 rçGza inclusit Bekker Il Éausôv Cobet: ÿe adrôv 1 5 zxedy-


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Efles — ‘Poutsof || ‘Péuésws Hudson (cf. $S 231): “Paÿro%s |] 4
gûv inserui, suad, Nicse. Desunt fort. plura (rôv zozaudy ?) || G xafror
Holwerda : zx} || aravz rexs Cobet : aravtisaotwv || 246 9
Herwerden : ufety || 5 r@ AQet coni. uñ dev
Nicse || 247 1 8e Nicse : Eey
2 «3<ôv inserui |] 4 ragésys addidi (zaça
cyov Hudson) {| 5 sïs -5e
delevit cd, pr. (scil. varia lectio verb.
eds üv, L 7) | 8. Lacunam
indicavi, || 248 4 ducs addidi Î 5 zosuévruv
inserui.
6 LIVRE I
pas de piller les temples et de mutiler les statues des dicux,
mais encore ils ne cessaient d’user des sanctuaires comme de
cuisines pour rôtir les animaux sacrés qu’on adorait, et ils
obligeaient les prêtres et les prophètes à les immoler et à les
forger puis les dépouillaient ct les jetaient dehors. 250
à dit que le prêtre d'origine héliopolitaine qui leur donna
une constitution et des lois, appelé Osarscph', du nom du
dieu Osiris adoré à Héliopolis, en passant chez ce peuple’
changea de nom et prit celui de Moïse. »
XXVII
Sotlises du récit de Manéthôs.

284 Voilà ce que les Égyptiens racontent sur les Juifs,


sans compter bien d'autres histoires que je passe pour abréger.
Manéthôs dit encore que dans la suite Aménophis revint
d'Éthiapie, suivi d’une grande armée, ainsi que son fils
Rampsès, à la tête d'une armée lui aussi, que tous deux
ensemble attaquèrent les Pasteurs et les impurs, les vainqui-
rent, et qu'après en avoir tué un grand nombre, ils les chas-
sèrent jusqu'aux frontières de Syrie. Voilà, avec des faits du
mème genre, ce qu'a raconté Manéthès?. -252 Or il dit
manifestement des sottises ct des mensonges, comme je vais
le montrer en retenant d'abord ce fait, pour réfuter plus
tard d’autres auteurs ; il nous a accordé et il a reconnu que
notre race ne tire pas son origine des Égyptiens, mais que
nos ancêtres vinrent du dehors s’émparer de l'Égypte ct
qu'ils la quittèrent. .253 Mais nous n'avons pas été mêlés
dans la suite aux Égyptiens infirmes, et Moïse, qui conduisit
le peuple, loin d’être des leurs, avait vécu bien des généra-
tions plus tôt, comme je vais essayer de le prouver par les
propres discours de Manéthôs.
XX VIII oo
Absurdité du point de départ.
254 D'abord la cause sur laquelle il édifiesa fable est
1. Josèphe (Manéthôs ?) paraît oublier qu’il a déjà mentionné
Osarseph au $ 238. E. Meyer (op. cit, p.77) voit dans ce paragraphe
une addition d’un commentateur antisémite de. Manéthôs, de sorte
que l'assimilation Osarseph= Moïse n’émancrait pas de ce dernier.
a. Tout ce récit de Manéthôs est, comme le dit Maspero, « un
AOTOS A’ x 47
lepoovloGvtec oùôE Aupatvéuevor Eéava Brôv fpkoUvrTo,
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toûtov Îepeîc kal Tpopitacs Avéykaov yiveoBar Kat
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“HAtounéetr 8e00 "Oatpewc, 8c uetéôn eîç toDto tè Yévos,
uetetéôn toëvoux kal npoanyopetän Movofc. »
XXVIT 254 °A uèv oûv Aiyénrior pépouor repl Tâêv
louSatov tar” or kal Étepa mhelova, à Tapinut ouvro-
uiac Évekx. AËyer 8ë à Mav£Boc Téliw, BTr pet Tata
EnMABev & ’Auévopis knd AtBioniac uetT ueyéAnc Suvé-"
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Éviknauv aœütobs kal moklobc &roktelvavtes ÉdloËav
aëtoùs &yxpt Tôv éplov th Euplac. 252 Tata pv ka
tk Tolaÿta MavéBoc ouvÉypopev. “Or GE Anpet kal
webdetor nepihavAc émôelEe, mpoëtagtetkguevos Eketvo,
Tôv Üotepov npds à&Alouc Aexünoouévov Éveka Oéôoke
Yäp oÜtoc uv kal éuoléynrer 2E &pyfis Td uù Elvar td
yévos Aîyuntious, &AÂ aëtodc ÉEuBev éneA0évrac kpa-
four ts Aiyénrou kal néliv àE aûtfs énelBetv, 253
“Oxr 5” oùk âveutyBnoav uv botepov tôv Aiyuntiov ot.
Tù cbpata AlobnuÉvor, kal Bt Ëk Tobtov oùk fiv Mouoñc
8 -tbv Aadv &yayév, &AA& roAlaîe Éyeyéver yeveuic Tpé-
TEPOV, TaÜta reipécoga êtù TAv ÔT aÿto) Aeyouévav
Eléyxewv.
XXVII 254 Mpérnv 5ù tv aitéav to0 TAATATSE

249 4 ao%vots
à Bekker : aïrois || 250 1 & add. Cobet || 3 êt addidi
{ "Osäpong scripsi (cf. $ 238): ’Osapsie. [| 251 2 & zuo. ed. pr:
ras” nuiv | 252 & GXous Niese: &XAmious || 5 +0 ph Nicso : a
4

I 6 post. Aly. excidit fort. +0; "LoBaloue vel <0ùç Févecas HuGv
æ

Grostri progenitores, Lat).


48 2 LIVRE I

ridicule : « Le roi Aménophis, dit-il, désira voir les dieux. »


Lesquels? Si ce sont les dieux consacrés par leurs lois, le
bœuf, la chèvre, les crocodiles et les cynocéphales, il les
voyait. 255 Quant à ceux du ciel, comment le pouvait-
il? Et pourquoi eut-il ce désir? — Parce que, par Zeus,
déjà avant lui un autre roi les avait vus. — Il avait donc
appris de lui leur nature et comment celui-ci avait pu les
voir; alors il n’avait pas besoin d'un nouveau moyen. —
256 Maïs le devin grâce auquel le roi pensait réussir était,
dit-on, un sage. — Alors comment n’a-t-il pas prévu que le
désir du roi était irréalisable? et en fait il ne s'est pas réalisé.
Et pour quelle raison la présence des mutilés et des lépreux
rendait-elle les dicux invisibles? Les dieux s'irritent contre
l'impiété, non contre les infirmités du corps. 257 Puis,:
comment quatre-vingt mille lépreux et malades ont:il pu
être réunis presque en un seul jour? Comment le roi n’a-t-il
pas écouté le devin? Il lui avait prescrit, en effet, de faire
passer la frontière d'Égypte aux infirmes, et le roi les enferma
dans les carrières, comme un homme qui a besoin d'ouvriers,
mais non qui a décidé de purifier le pays. 258 D'après
Manéthôs, le devin se tua parce qu'il prévoyait la colère des
dieux et le sort réservé à l'Égypte, et il laissa au roi par
écrit sa prédiction. Alors pourquoi dès le début le devin
n'a-t-il pas eu la prescience de sa mort? 259 Pourquoi
n'a-t-il pas combattu tout de suite la volonté qu'avait le roi
de voir les dieux? Puis, était-il raisonnable de craindre des
maux qui ne se produiraient pas de son vivant? Et pouvait-il
lui arriver rien de pire que ce suicide précipité? 260 Mais
roman où très peu d'histoire se mêle à beaucoup de fables ». Il
semble même que ce peu d'histoire se borne aux noms du roi et de
son ministre-sorcier, L'invention première ne paraît pas appartenir à
Manéthès, car Hécatée d’Abdère, dont l'ouvrage est, semble-t-il, un
peu plus ancien, raconte déjà (ap. Diodore, XL, 3) que les Hébreux
sont des étrangers expulsés d'Egypte à la suite d'une peste: c'était la
tradition juive elle-même, accommodée au goût du public égyptien.
La version d'Hécatée se corsa de nouveaux détails dont le motif cst
transparent: par exemple, les Juifs ont prétendu que Dieu frappa
les Egyptiens de la lèpre ; on riposte qu'eux-mémes sont des
lépreux, etc. Les auteurs de ces contes polémiques n’avaient qu'une
connaissance très superficielle de’la Bible et, en fait de noms
propres, n'avaient guère retenu que ceux de Joseph et de Moïse. On
AOTOË À + 48
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254 5 xpoxobsfhous ed. pr. : #cuxo8rhous 1 255 & soivuv &y coni.
Thackeray |} 258 2 Fp00puiuEvoy ed. pr. : nçooouivev || & redcensiv
ed. pr. : rodsonotv || 259 4 quam quod se ipse perimere festinabat Lat
0% &säv coni. Ilerwerden : 035’ &v L 1 260 r uôuevo; », +. 1, Deest
subjectum (Amenophis),
49 * LIVRE I
voyons le trait le plus absurde de tous. Informé de ces
faits, et redoutant l'avenir, le roi, même alors, ne chassa pas
du pays cesinfirmes dont il devait, suivant la prédiction,
purger l'Égypte, mais, sur leur demande, il leur donna pour
ville, d’après Manéthôs, l’ancienne résidence des pasteurs,
nommée Avaris. 264 Ils s’y réunirent en masse, dit-il, et
choïsirent un chef parmi les anciens prêtres d’Héliopolis, et
ce chef leur apprit à ne point adorer de dieux, à ne point
s'abstenir des animaux honorés d’un culte en Égypte, mais
à les immoler et à les manger tous et à ne s'unir qu’à des
hommes liés par le même serment; il fit jurer au peuple
l'engagement de rester fidèle à ces lois, et, après avoir fortifié
Avaris, il porta la guerre chez le roi. 262 Il envoya une
ambassade à Jérusalem, ajoute Manéthôs, pour inviter le
peuple de cette ville à s'allier à eux, avec la promesse de
leur donner Avaris, car cette ville avait appartenu aux ancè-
tres de ceux qui viendraient de Jérusalem; ils partiraient
de là pour s'emparer de toute l'Égypte. 263 Puis, dit-il,
ceux-ci firent invasion avec deux cent mille soldats, et le roi
d'Égypte Aménophis, pensant qu'il ne fallait pas lutter
contre les dieux, s'enfuit aussitôt en Éthiopie après avoir
confié l’Apis et quelques-uns des autres animaux sacrés à
la garde des prêtres. 264 Alors les Hiérosolymites, qui
avaient envahi le pays, renversèrent les villes, incen-
dièrent les temples, égorgèrent les prètres,en un mot ne
reculèrent devant aucun crime ni aucune cruauté. 265
Le fondateur de leur constitutionet de leurs lois était, d'après
notre auteur, un prêtre originaire d'Héliopolis, nommé
Csarseyh du nom d’Osiris, le dieu d’Héliopolis, mais il
changea de nom et s’appela Moysès. 266 Treize ans plus
tard — c'était la durée fixée par le destin à son exil — Amé-

faisait de Moïse le petit-fils de Joseph (Apollonios Molon) ou son


fils (Justin) ; parfois même leurs rôles ont dû ètre confondus. C’est
ce qui explique que Manéthôs donne à Moïse un nom égyptien qui
visiblement avait été d’abord inventé pour Joseph. S'il fait de lui
un prêtre d'Héliopolis, c’est peut-être parce que lui-même était
prêtre de Sébennytos et qu’il y avait rivalité entre les deux corpo-
‘ ations, | ‘
(Note de p. 48.) 1. Singulitre expression sous la plume d'un
Juif. Elle reparaït plus loin, Il, 63
AOTOË A’ \ 49
yèp Tafta Kat nepl Tôv pelAévtTov pobnBete, rod Arlo-
Énuévouc ékelvouc, Gv aëtS kaBaplout npoetpnto Tv
Atyvnrov, oùSE Tête rfc xépac ÉEAuoev, AA SenBetoiv
aûroîc boxe néliv, &ç nor, Thv nélar pèv oknBziaav
Ênè tv Topévov, Alapiv SE Kaloupévnv, 261 Eis:Av
&BporoBévrag aûtobs fyeuéva pnolv 2ÉéléoBor rôv éE
“HAounéeoc mrélar yeyovétov epéov, kal toËtov abtoic
elonyhonoBar uite Beodc npookuvetv uhTe Tôv ëv Atyünto
Bpnokevouévov Ebov ànéyxeoB, Tnévra 8ë Béev Kkal
kateoBleiv, ouvénteoBor 8È pnôevt nAîv Tôv ouvououo-
ouévav, 8proiç te td nAñBoG Évônaguevov, À pv Tobtoic
Épuevetv tot vépoic, kal tetylaavta tv Adapiv npbe Tov
Baouhéa néAepov Ébeveyketv, 262 Kal mpoottänoiv, &re
Éneppev etc ‘TepoodAuux Tmapuralkôv ékelvoug aôrtoic
ouppayetv kal Sdoeiv aëtoic Tv AÜapiv Émoyvobuevoc,
Elvar yàp abri voîç èk Tv ‘lepoookbpav &ptEouévots
Tpoyouukhv, &p” Âc épnouévous «btodbs nâcav tv Atyv-
nrov kaBéEeuw, 263 Etra todc uèv éneBetv etkoot
“OTpato® uupiéor Aéyer, Tdv fPaoléx SE rôv Atyunriov
’Auévogiv oùk otéuevov Seîv Beouayetv els tv AtBioniav
eôBdG &nmoBpâvo, tov SE *Amiv kal tva Tôv Eav lepav
Cbav TapareBewévar Toic fepe0ot GtapuAdtreodar keÂeb-
cavta. 264 Eîta vob ‘lepoookuuirac ëneABévtac rés
Te nées &viotévar kal Tà lep& katakaleiv kal tobc
lepéac énoopétrew, oc te unôemâc éméyeoBor Tapa-
voulag unôè éuérntos. 265 ‘O ôë Tv noltelav kal
Tobc vépouc aÿtotc kataBalduevos iepebc, nav, fv rè
yévog “HAonokirne, Bvoux 8 ‘Océponp ënè tToÿ èv
“Hitounéker Be09 ’Ocipeuc, uetaBéuevoc SE Mouofjv aÿtèv
260 3 xx0agioa Cobet: za0agedou: L || 261 4 à Nicse: :z° 1 6
cuvénrisQu Nicse: cuveuférreodat |] œuvoy. Nicse : goroposuévey |]
8 ippevsty Niese : Euuévav || 262 à aroïs ed. pr.: adroës || 263 5
nagaleïvat coni. Nicse || 264 3 iscias Bekker: irzêas [| 265 à 2are-
ÉxAduevos cd. pr. : xaza£xAAduevos || 3 “Hduoz. Nicse: ‘Iaroro-
Aisne |] 4 aôrév Hudson: 43=èv.
50 : LIVRE I
nophis, suivant Manéthôs, arriva d'Éthiopic avec une armée
nombreuse, attaqua les Pasteurs et les impurs, remporta la
victoire, el en tua un grand nombre après les avoir chassés
jusqu'aux frontières de la Syrie".

XXIX
Invraisemblances de la suite du récit.
267 Là encore Manéthôs ne comprend pas l'invraisem-
-blance de ses mensonges. Les lépreux et la foule qui les
‘accompagnait, en admettant qu'ils fussent irrités au début
contre le roi et ceux qui leur avaient infligé ce traitement
suivant la prédiction du devin, se seraient en tout cas adoucis
à son égard quand ils sortirent des carrières et reçurent de
lui une ville etun pays. 268 Et si même ils lui en avaient
-voulu, ils auraient conspiré contre sa personne et n’auraient
point déclaré la guerre à tous les Égyptiens, alors qu'évi-
demment ils avaient parmi ceux-ci une foule de parents,
nombreux comme ils étaient. 269 Mème résolus à com-
baitre aussi les Égyptiens, ils n'auraient point osé faire
la gucrre à leurs propres dieux et n'auraient point non
plus rédigé des lois absolument contraires à celles de leurs
pères, dans le respect desquelles ils avaient été élevés.
270 Nous devons savoir gré à Manéthôs de dire que, si les
lois furent violées, ce ne fut point sur l'initiative des gens
venus de Jérusalem, mais sur celle des Égyptiens eux-mêmes,
et que leurs prêtres surtout s'en sont avisés et ont fait prèter
serment à la foule. 274 Mais cetie invention-ci n'est-elle
point absurde? Alors qu'aucun de leurs proches ou de leurs
amis ne les suivit dans leur révolte ni ne prit sa part de
leurs dangers, les contaminés envoyèrent à Jérusalem, et en
ramenèrent des alliés! 272 Quelle amitié, quelle parenté
existait donc entre eux auparavant? Au contraire, ils étaient

1. On ne peut s'empécher de trouver extrèmement oiseuse cette


répétition presque texluclle ($$ 160-2066) de ce qui a été raconté il y
a un instant ($ 237-250). On dirait que Josèphe avait d'abord
procédé par analyse du texte de Manéthôs et qu'ayant ensuite jugé à
propos d'insérer la citation textuelle il a° oublié de remanier en
conséquence le « résumé » qui suit.
AOTOE A’ 50
mpoonyépeuoe. 266 Tpioraiderdte ÔE nov Étet vdv
"AuévOuv, — Togoltov yp aûta ypévov elvar The
éknthoEoc nenpouévov, — 6 ABioniac nelBévra pet
nolAfS otpatt8c Kat ouuBakévtræ Tois Totuéot kal toîc
prapoîc vikfoai te tf uéyn kal kteîvar nolodc Emôté-
Eavta péyxpe Tv 1fc Eupluc épov.
XXIX 267 ?Ev toûtois néiw où ouvinatv émBévoc
geudduevos. Où yàp Aenpot kal Td pet” abtrôv nAfloc, et
kal npétepov &pytèovto T& fPactet Kkal Toi Tù nepl
. aÜtods Tenounxéor Kkatk [te] tv ToÙ pévteocs npouyé- :
pevoiv, &AÂ te Tôv ABotomôv £EfABov kal néAw map”
aÿtoO kal Yépav Elafov, névroc àv yeyéveoav Tpxtepor
npdG aûtév. 268 Et ôë à Kkäkeîvov Éulaouv, lôla pEv Av
&vôpon® Énebobsuov, ok &v SE npdc Amavtac fpavto
nékenov, ôflov bte nAelotac Éxovtec ouyyeveiac TogoItol s
ye td nAfiBos bytes. 269 “Ouwc BE kal toc avBpémoic®
moheueîv Bteyvokôtec, oûk &v npèc Tobs aÿtäv Beodé” CAR
moheueîv étéAunoav oùS Ünevavtiotétous EBevto vépouc-
Toîic Tatploig aûtäv ral oc Évetpépnoav. 270 Aet êè FE \
AuAc TE Mavélo yépiv Éxeuv, &te Tab TG Tapavouiac
oùyt Todc 6, ‘lepogoAüpav EABévtac àäpxnyods yevéoBar
pnoiv, &AV aôtobs érkeivouc Bvracs Aîyuntiouc kal Tobtov
udtota TobG Îepéag Émvofigal te Talta kal éprouotfonr
To nAfBo6. 271. ’Ekeîvo uévroi nôç oùk &loyov, tv pèv
ofkelov aÿtoic kal Tôv pilov ouvaroatfivar oôéva unôë
to molépou Tv kivôuvor ouvépaolar, TÉpyar SE Todc
uiapods etc ‘lepoaëluux kal tv map” ékelvov EnéyecBonr
ouupayxiav; 272 moixs aètots ulac: À rivoc aütoic
otket6TnTos TpOOTPYRÉVNG à roëvavrov vép flauv roképuor
266 4 ozoxztä; ed. pr. : azsazifas || 267 4 + incl. Bekker || 6
rives ed. pr.: révses | 268 1 et Ô5 Ôn: el ©’ Er: (ex Lat) coni.
Nicse || 2 œus Œ sôx0) L: 37 4525 ed. pre av simpliciter Niese
coni, || 3 s0503=0: ed. pr. : <os0ÿzo || 269 2 reûs G. Schmidt : st; ||
270 2 Mavéde Niese : Mavedüiv: || 271 1 nivro: cd. pr. : niv |] 2 cuve
R03TN Va Bekker : ouvaz 37H.
Bt LIVRE I
ennemis et les mœurs les plus différentes les séparaient. Sui-
vant lui, les gens de Jérusalem prétèrent tout desuite l'oreille
à la promesse qu'ils occuperaient l'Égypte, comme si eux-
mêmes ne connaissaient point parfaitement le pays dont
ils avaient été chassés par la force! 273 Encore si leur
situation avait été embarrassée ou mauvaise, peut-être se
seraient-ils exposés au danger. Mais, habitant une ville opu-
lente, et recueillant les fruits d'un vaste pays plus fertile que
l'Égypte!, pourquoi, dans l'intérêt d'anciens ennemis et
d'estropiés qu'aucun même de leurs proches ne supportait,
allaient-ils s’exposer au danger en les secourant? Car ccr-
tainement ils ne prévoyaient pas que le roi s’enfuirait.
274 Au contraire, Manéthès dit lui-même qu’à la tête de
trois cent mille hommes le fils d'Aménophis? marcha à leur
rencontre dans la direction de Péluse5. La nouvelle en était
notoire dans tous les cas parmi ceux qui étaient là; en
revanche, d’où auraient-ils conjecturé qu’il changeraït d’avis
et prendrait la fuite? — 275 Vainqueurs de l'Égypte,
dit-il ensuite, les envahisseurs venus de Jérusalem commet-
-taient mille sacrilèges qu’il leur reproche, comme s’il ne
les avait pas introduits en qualité d’ennemis ou comme s’il
était juste de faire un crime de cette conduite à des hommes
appelés de l'étranger, alors qu'avant leur arrivée des Égyp-
tiens de race commettaient ces mêmes impiétés et avaient
juré de les commettre. 276 D'autre part, dans la suite
Aménophis revint à la charge, gagna une bataille, ct, tout en
massacrant les ennemis, il les chassa jusqu’en Syrie. Aïnsi,
pour tous les envahisseurs, d’où qu'ils viennent, l'Égypte est
une proie facile; 277 ainsi, ses conquérants d'alors, infor-
més qu'Aménophis était vivant, n'ont ni fortifié les routes
par où l’on vient d'Éthiopie, bien qu'ils eussent pour le faire
de nombreux armements, ni préparé leurs autres forces|
« Le roi, dit Manéthôs, les poursuivit jusqu’en Syrie en
les massacrant, à travers le sable du désert. » Or, on sait

1. Exagération manifeste. |
2. Nous avons vu plus haut (8 245) que c'est Aménophis lui-
même qui fit cette marche inutile et que son fils n’était alors âgé que
de cinq ans. Josèphe contredit Manéthôs sans le relire, ici comme
$ 300.
3. V. la note à $ 234.
AOTOE A 51
kat ToîG Éfeot mheîatov Gtépepor. “O 8E now EbBbs
Ünakoloar tote Ünioygvoupévoic, 8Te riv Alyuntov kabé-
Eovatv, &onep aitAv où opéôpa rfs xépas ÉuTEipoG
Exévrov, Ac PiacBévres | éknentékaotv. 273 Ei uèv
oûv änépoc 1 kakBG Énpattov, Tous Av kal TapebéAovTo,
mékw ô KatorkoDutes eddaluova kal yépav mov
kpelrro fic Aiyénitou kaprobuevor, &tà tt not’ &v ÉxBpoic
uèv nélar à ÔË oépara AeloBnuévorc, oc unôè Täv
okelov odôelc ÜTÉuevE, Toûtois Euelov Trapaktvôuvebgetv
Bondofvrec; où yap Sn ye Tov yevnoéuevov npoñôegav
Spaaubv to faodéoc 274 roûvavriov yüp abrès etpn-
Kev, &6 & naîc To) ‘Auevépuoc tTprékovtra uupiéôac Éxov
Etc td MnAoborov ünnvtlalev. Kat vToUtro pèv Hôetonv
Tévroc of napayuwépevor, tv ÔÈ petévorav abtToU ral Tv
puyiv nébev eirkébeuv Éuelov ; 275 elta kpathoavtéc
nor This Atyénitou nmollk Kat Geivà Gpâv Tobc èk Tâv
epocolüpov ÉmoTpatebdavTaG kal Ttepl robtov ôvelôlber
kaBénep où nolkeulous aëtods Érrayaydv f Séov Toic ÉEwBev
ÉmukAnBeîouv Éyraheîv, énéte taÿra npd 7Tfc Ékelvov
&piEeos Enpartov kal npéEeiv duœuékedav of tù yÉvoc
Atyénriou. 276 AAA Kkal ypôvoits botepov ’Auévodis
neABdv éviknoe uéxn Kat krelvov vrodbs nokeutouc uéype
rfis Zuplacs fhaoev obto yap navténaoiv Édtiv ñ Alyu-
ntos toi émoBevännotolv moPaouv £déAotoc" 277 kal
lot uèv téte noléuo kpatoOvrec ativ, Efv nuvBavéuevot
rdv ’Auévogiv, ‘ote ràs èk 1f6 AïBiontas Eubolàc
dyxüpocav nov els toto Tapagkeuv ÉXOUTEG, oÙTE Tv .
BAAnv ftolpaoav dôvauiv $ GE kal péypt TG Zuvplac
&voipôv, pnolv, abtobs ÂroloûBnos &tà Th Wéuuou rhc

272 3 0e: Hudson : fes: |] 274 3 Lost IInhoëstoy fort. «sci


inserendum || 275 1 étta Niese (zera Hudson): +x oi || 2 5n2t
ed. pr. : gast |] 4 abvobç scripsi : aÿtots |] 5 +xb+à seripsi: +aÿra
6 uwy, ed. pr. : Ouwudyesay |] oi ed. pr.: üzt || 277 1 xt: xaisne
coni. Thackeray |} à uè add. Nieso.
. Ba LIVRE I
que, même sans combattre, il est difficile à une arméc de le
traverser.

XXX
Les Juifs ne sont pas Égyptiens d'origine.
278 Donc, d'après !Manéthôs (lui-même), notre race n est
point originaire de l'Égypte, et elle n'a point été non plus
mélangée d'hommes de ce pays; car beaucoup de lépreux et
de malades moururent vraisemblablement dans les carrières
où ils avaient longtemps séjourné et souffert, beaucoup dans
les combats qui suivirent, la plupart dans le dernier, ct dans
la fuite.

XXXI
Absurdité des asserlions de Manéthôs sur Moïse.

279 Il me reste à réfuter ses assertions sur Moïse. Les


Égyptiens, qui considèrent ce personnage comme admirable
et ldivin, veulent en faire un des leurs par une calomnie
‘invraisemblable : ils disent qu’il appartenait au groupe des
prêtres chassés d'Héliopolis pour cause delèpre. 280 Or,on
voit dans les annales qu’il a vécu cinq cent dix-huit ans plus
tot! et qu'il conduisit nos pères del’ Ésgypte dans le pays que
nous habitons aujourd'hui. 281 Et il n’était pas non plus
affecté d’une maladie de ce genre, comme ses propres paroles
le prouvent. En effet, il défend aux lépreux ct de séjourner
dans une ville et de résider dans un village; ils doivent errer
seuls, les vêtements déchirés. Celui qui les a touchés ou a
vécu sous leur toit est, selon lui, impur. 282 Si même,
grâce aux soins apportés à la maladie, le lépreux revient à la
santé, il lui prescrit force purifications : de laver ses souil-
lures en se baignant dans des eaux de source, et de raser
complètement sa chevelure ; il lui ordonne aussi de faire des
sacrifices nombreux et divers avant d’entrer dans la ville
sainte?. 283 Et pourtant il eût été naturel, au contraire,
s’il avait été victime de cette calamité, qu'il usät de soins
prévoyants et d'humanité envers ceux qui avaient eu le mème

1. Cf. la note sur S 231


2. Cf. Lévitique xut, 45-46 ; xuv.
AOTOE A 52-
&véêpou, Sfihov 8Tt où fébiov (Bv) oùôE auayet otpatronéëc
SuEABEîv. .
XXX 278 Katà pv oûv rèv MavéBov oùte ëk 1fic
Atyôntou Tù yévos uôv éotiw oùte Tôv ÉkeîBév mvec
éveutx6noav: rôv yàp Aenpôv ral vocobvtov Toklods pèv
elkdg ëv Tac ABotoulaic änoBavetv noAbv xpévov êket
yEvouévouc kal kakorraBoüvrac, Trokkobc à Ev Tate uetà
talta péxais, nAeiotoug à Ev rtf teeutala kal tf puyf.
XXAI 279 Aounév por rtpds adtèv elnetv nepi Movoéoc.
Toütov 8 tèv &vôpa Bauuaotèv pév Alyünrior kat Betov
voutZouar, Boëloutar $ë npognoieîv aûtotc uetà Baucpn-
ulas émBévou, AËyoutes “HAonoktrnv elvar rôv éketBev
lepéov Eva Giù vhv Aénpav ouvebelnaauétvov. 280
Aeikvutar 3” Ëv vais ävaypapais 8ktokalôerx adbv Toic
TEvTakoolois Tpétepov Éteot YeyovdG kal Tobc Âuetépouc
ÉEayaydv ëk fc Atyénrou natépag lc Tv xépav Tiv vOv
olkoupévnv 6@” juêv. 281 “Or 5 oùêè ouppop& tiwt
rouaûty Tepl Tè oûpa keypnuévocs fv, èk Tôv Aryouévav
ÊT abToO SféG or Toîs yèp Aenpôouv ànelpnke uite
pévaiv Ëv néker uñT’ Ëv.kéun katouxeîv, AE uévouc
TEPUTMATEV KkaTETXIOUÉvOUG Tà luérix, kal Tdv épépevou
aûTäv À élopéprov yevépevov où kaBapdv fyettar. 282 Kat
uv käv Bepareubf rè véonua kal tiv «ÿToO péoiv ànoléEn,
npoelpnkév Tivac Gyvelas (kal) KkaBapuoës nnyalov
Gêatov Aoutpots ka Euphoets néon tfc tpix6c, molléc te
keheber kal Tavtolac énirekédavta Buolac tte napekBetv
Eis tv lepav méliw, 283 Kairor toëvavtiov eikèc fu
mpovole Tivl kal pulaväpontia yphonoBar tbv v tf auu-
pop& Tarn vEyovéTa mpèc. tobg ôpoloc at Svoruyh-

-277 7 ë add. ed. pr. (pro oôt, quod tamen servavi) |] 278 1
Fort. x3z0% +6v 1 279 3 aÿzots scripsi : adtots. || 4 ‘Hoz. Niese : rio
Zokinv [| 5 ou. Dindorf : ouveEsArhauivo || 282 3 zzi inserui
(Lat. et) [| 4 rois Nicse : zoxX4 |] 288 1 raisor ed. pr. : zai |] 3
éuofws ed. pr. : éuofous.
53 LIVRE I
malheur. 284 Or, non seulement il a ainsi légiféré sur les
lépreux, mais ceux même dont le corps porte la moïndre.
mutilation n’ont point le droit d’être prêtres, et si un acci-
dent de ce genre arrive à un prêtre même en exercice, Moïse
lui enlève cet honneurt. 285 Est-il probable ou‘qu'il ait
établi sans bon sens, ou que des hommes rassemblésà la suite
de semblables calamités aient accepté des lois faites contre eux-
mêmes à leur honte et à leurs dépens? 286 Mais, de plus,.
Manéthôs a transformé son nom de la manière la plus invrai-
semblable. On l’appelait, dit-il, Osarseph. Ce mot n’a point
de rapport avec celui qu'il remplace. Le vrai nom signifie :
« celui qui fut sauvé de l’eau 1», car l'eau chez Les Égyptiens
se dit « Môü ?». .
287 La preuve est assez claire, jje pense: “tant que Mané-
thès suivait les antiques annales, il ne s’écartait guère de la
vérité; mais lorsqu'il s'est tourné vers les légendes sans auto-
rité, il les a combinées sans vraisemblance ou il a cru des
propos dictés par la haine.

XXXIE
Récit de Chærémon.

288 Après lui,jje veux examiner Chærémon?. Cet auteur


également déclare qu’il écrit l’histoire d'Égypte, et, après
avoir cité le mêmenom de roi que Manéthôs, 289 Améno-
phis, et Ramessès son fils, il raconte qu'’Isis apparut à Amé-
nophis dans son sommeil, lui reprochant la destruction de
son temple pendant la guerre. L’hiérogrammate Phritobautès
dit que, s’il purifiait l'Égypte des hommes atteints de souil-
lures, sesterreurs cesseraient. 290 Le roi réunit deux cent

. Sur l'exclusion du sacerdoce à raison d'un accident corporel,


cf. "Lécitique, xxu1, 16-23.
2. Cette éty mologie est également donnée (avec l'addition néces-
saire que 35% signifie sauvé) Antig., IE, 9, 6, 8 228, et avec une
légère variante par Philon, De vita Moysis, I, 4.
3. Philosophe stoïcicn, “directeur du Musée d'Alexandrie, hiéro-
grammate et précepteur de l'empereur Néron. Très probablement
identique au Xargiptor Asuvièou qui figure parmi les envoyés
alexandrins auprès de l'empereur Claude (pap. 1912 du Br. Mus.
= Bell, Jews and Christians in Egypt, p. 29).
_ AOTOE 4’ 53
cavtas. 284 OÙ uévov SÈ nepl xôv Aenpôv obtoc
ÉvouoBétnaev, &AÂ oôBë toc kal vo Bpayétatéu ti To
gépatos Ükpotnplaouévois lspaour ouykexépnrev, &AN et
kal petaëd ti epouevos TOLXÜT XPO&LTO duupop@, Tv
TV aÙtèv Gpelketo. 285 Mc oôv eikbs À keîvov
TolaÜta vouoBetetv &voñtog (f Tobc) &nd Totobtau
ouupopôv ouvedeyuévouc npoécBar kaf” Éautr@v els ëvet-
866 te kal BAëBnv véuouc ouvreBeuévouc: 286 &A&
pv kal Toûvoua Alav &miBévoc uetatéBeikev" "Oaapoñ
yvéP, pnoiv, ÉkoAeîto. Toro pèv oûv etc Tv uetéBeoiv
oûk évapuéer, To 5” &Anôëc Bvouœx ônAot tv ëk To
bôatos ooBévta [Moov]: To ykp Gäop ot Atyüntior uôd
Kkao9 av,
287 ‘lkavôc oÙv yeyovévat vout£o kaT&ônAov, 8tt
MavéBoc, Éoc uèv fkokoüBer taîc äpyataic &vaypapats,
où noÀd rfc &AnBelac imuépravev, nl ôë Tobc à&Seorétous
UÜBous Tpanduevos f ouvéBnkev adtobc émbévoc ñ Tor
rôv npèc ànméyxBerav elpnkétov énioteuoev,
XXXII 288 Meta voOtov éEeréont Botlouar Xaph-
uova Kat yäp oÙtos — Alyunriukv péorkaov Eatoplav
ouyyppetv Kat npoBeis tabrd Bvoua to Baothtuc Énep 8
MavéBoc ’Auévoqu ral tbv uibv aètoQ ‘Pauéoonv, —
289 œpnolv bte kart Todbç Ünvouc ñ. lois Epévn 18
’Auevh@et peupouévn môTtév, ti td fepèv aùThs Ev T6
noképo katéokantar. Ppirobaérnv 8 lepoypouuatéa
pévor, Éèv rôv tobe poluouods Éyévrov ävôpäv kaB&pn
Tv Atyunitov, nadoeoar tñc Trolac aûtév, 290 *’Eru-

284 4 i6 epouevos ed, pr. : +to1v Eccauevos || Agrisaxo cd. pr:


TEATATO 1 285 1 à xeïvov Niese: Exsivoy |] 2 rotxûta Nicsc: sara
11% sos inser. Niese |} 3 zcosioûa: Nieso : rpoéobat 1 4 ouvrelstmivous
Niese : cuvreuivous || 286 2 "Ozze5ho ed. pr. : 'Oapañg. 115 Moi
inele Holwerda 11287 1 xxzäënkov Bekker : za Gfhoy à [| 288 3 zpo-
Üéis Cobet: zcosdels |] 289 3 Dorrofaienv scripsi sicut 295 : Dour.
Gains L (fritobautis Lat) || 5 zaisesda
- Nicse : raisao0x: Î tous
cd. pr. : 7tô25. ‘
#
54 _ LIVRE I
cinquante mille de ces hommes nuisibles et les chassa. A
leur tête étaient Moïse et Joseph, également hiérogram-
mates. Leurs noms égyptiens étaient Tisithen pour Moïse,
ct Petcseph pour Joseph. 294 Ces exilés arrivèrent à
Péluse et rencontrèrent trois cent quatre-vingt mille hom-
mes abandonnés par Aménophis, qui n'avait pas voulu les
amener en Égypte!. 292 Ils conclurent avec eux un traité |
d'amitié et marchèrent sur l'Égypte. Aménophis, sans
attendre leur attaque, s'enfuit en Éthiopie, laissant sa femme
enceinte. Llle se cacha dans des cavernes ct mit au monde
un enfant du nom de Ramessès, qui, devenu homme, chassa
les Juifs en Syrie au nombre d'environ deux cent mille, et
reçut son père Aménophis revenu d'Éthiopie.

XXXIII
Ses mensonges. Manéthés et lui se contredisent.

293 Voilà ce que raconte Chærémon. Il résulte claire-


ment, je pense, des récits précédents que l'un et l’autre ont
menti ?. Car s’ils s'étaient appuyés sur quelque fait réel, un
pareil désaccord était impossible. Mais ceux qui composent
des livres mensongers ne mettent point leurs écrits d'accord
les uns avec les autres ; ils façonnent les faits à leur fantaisie.
294 Ainsi, pour Manéthôs, le désir qu'avait le roi de voir
les dicux fut l’origine de l'expulsion des contaminés; Chæ-
rémon ÿ substitue sa propre invention, l'apparition d'Isis en
songe. 295 Pour celui-là, c’est Aménophis qui, dans sa
prédiction, conseilla au roi la purification: pour celui-ci,
c'est Phritobautès, Voyez aussi combien se rapprochent leurs
évaluations de cette multitude: l'un parle de quatre-vingt
mille hommes, l’autre de deux cent cinquante mille! 296
De plus, Manéthôs jette d’abord les contaminés dans les
carrières; puis il leur donne Avaris comme’ résidence, les
excite à la guerre contre les autres Égyptiens, et c'est alors

1. Josèphe lui-même ($ 298) interprète ainsi cette phrase obscure


et probablement corrompue. |
2. Josèphe aura beau jeu à relever les contradictions des deux
récils de Manéthôs et de Chærémon; mais il aurait dû simplement
en conclure que ce dernier n'est qu'une modification arbitraire de
celui de Manéthôs. |
.
AOTOE À’ 54
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Kal toUtouc lepoypappatéac, Atyénria 8” adtoic êvéuata
Elvar T$ pèv Moucet TuoiBév, T& ôë looñne Mereoho
.
291 Tobtous & eic Fnlobotov éABetv Kal énuruyetv
HUPLÉGL Tpiakovtaokto katakeketuuévats Ünd ToD ‘Aue-
véætoc, àG où Gékev eic Tv Aîyunrov Btarouibeuv oc
pulav ouvBepévouc Ent vv Aîyuntov otpateoa 292
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KpuBouévnv Ëv tir onnAatois teketv natôx ëvouax “Pa-
uéoonv, Bv &väpoBévra EkBBE toc ‘louéalouc etc Tv
ÆEvplav dvtac nepl etkoot uupiéôac kal tèv Tatépa ’AUE-
vopiv ëk Thc AtBionias rkatad£EaoBot.
AXXIIL 293 Kat Talte pèv à Xatphuov. Ofpor SE
abtOËEv pavepäv Elvar 2k tv Eipquévov tv äupotu
gevioloylav- &AnBelac pëv y&p tivoc Ünokettévnc &Süvatov
fiv tapovetv Ent Tocoûtov, ot SE t& yevôf cuvriBévtec
oÙx ÉtÉpoic cüppovx ypépouarv, &AX arotc ti GéEavta
mérrouoiv. 294 ’Ekeîvoc pév obv émBuuiav toO Baor-
AéoG, va tobc Beobc Tôn, pnolv apxhv yavéoBor rc rôv
utapôv Ekbolñc, 8 SE Xaipuov lôtov &ç ts “loiÿoc
Évônviov ouvtÉéBetre. 295 Käkeîvoc pv Auévoquv eîvar
AËyEL tdv nporunévra TS Baouket tôv kaapuôv, oûtos È
PpiroBaütnv’ 8 6 ôn Too mAñBouc &puBuds kal gpéôpa
GÜVEYYUG, 8krtd pèv uupiéôag éxkelvou Aéyovtoc, toÿtou 8
TÉvVTE pd Taie etkootv, 296 “Ex totvuv 6 uëv Mavé-
06 Tpétepov sic tùc ABotoulas.tobc utapobc ÉkBaldv,
gtta aûtois tv Aüaptv 8oùc Éyratotkeîv kal ta Tpèc
toùç äAlouc Aîyuntiouc Éknokeudoac, Tête paolv Entka-
© 290 3 Yemmpazéas inclusi || 4 +057. fsp. scripsi: +oïov {sgoyeau-
uatéa || 291 3 05 (fe: suspectum [j of; ed. pr.: j| 292
4 “Pauéssnv Niese : pecsnv |] 7 dvadtEacüas L marg. || 294 3 5:07
6; suspectum, fôfew 8; coni. Niesc [| 296 à iufxrv coni. Niese Il
4 éxrohepuisas ed, pre: Éxroleuñion:.
10
55 LIVRE I
que, selon lui, ils appelèrent à leurs secours les Hiérosoly-
mites. 297 Pour Chærémon, chassés d'Égypte, ils trou-
vèrent auprès de Péluse trois cent quatre-vingt mille hom-
mes abandonnés par Aménophis et, avec eux, revenant sur
leurs pas, ils attaquèrent l'Égypte et Aménophis s'enfuit en
Éthiopie. 298 Mais le plus beau, c’est qu'il ne dit ni qui
étaient, ni d’où venaient tant de milliers de soldats, s'ils
étaient Égyptiens ou arrivés du dehors. Il n’a’ pas même
révélé pour quelle raison le roi n’avait pas voulu les amener
en Égypte, lui qui, au sujet des lépreux, a imaginé l’appa-
- rition d'Isis. 299 A Moïse Chærémon a adjoint Joseph,
chassé avec lui, croit-il, dans le même temps, alors qu'il.
mourut quatre générations avant Moïse‘, ce qui fait à peu
près cent soixante-dix ans?. 300 Ramessès, fils d'Améno-
phis, suivant Manéthôs, est un jeune homme qui combat
avec son père?, et partage son exil après la fuite en Ethiopie ;
suivant la version de Chærémon, il naît dans une caverne,
après la mort de son père#, puis remporte une victoire sur
les Juifs et les chasse en Syrie au nombre d'environ deux
cent mille. 301 O légèreté! il n'avait pas dit d’abord qui
étaient les trois cent quatre-vingt mille hommes et il ne dit
pas non plus comment périrent les quatre cent trente mille®
(qui manquaient), s'ils tombèrent dans le combat, ou s'ils
passèrent dans le camp de Ramessès. 302 Mais voici le
plus étonnant: il est impossible d'apprendre de lui à qui il
donne le nom de Juifs et qui il désigne ainsi: les deux cent
cinquante mille lépreux ou les trois cent quatre-vingt mille
hommes de Péluse. 303 Mais ce serait sottise, sans doute,

1. Exode, vr, 16 suiv.: ‘ - :


a. Le chiffre de 170 ans quoique dérivé de Exod., vi, 16-20, est
en contradiction avec la durée du séjour des Hébreux en Egypte,
‘Exod., xu, 4o et Ant, IE, 9, 1, $ 204.
3. Nouvelle défaillance de mémoire. On a vu ($ 245) que, d'après
Manéthôs, Ramsès n’avail que cinq ans au moment de la fuite de
son père. Of. $ 274.
4. Chærémon ne dit rien de pareil ($ 292).
5. Correction nécessairo (le ms. a 230 000), car 250000 lépreux
(8 290) et 380 000 Pélusiens ($ 29r) font 630000 et Ramsès ne chasse
que 200 000 Juifs ($ 292). On pourrait également songer à conserver
230000 pour les morts et disparus, en lisant 4oo 000 pour les survi-
vants, mais le chiffre 200000 est attesté par deux fois, $$292 et 300.
AOTOE A’ 55
AéoaoBar thv Tapà Tv ‘lepocokumiräv aètodc Érukouplav
297 : & ôë Xaptuav énoalkattouévouc Èk Tfic Atyünrou
TEpl Mnhobotov sbpeîv ëktd kal tpiékovta uuptédac
avBpéTrov katalshetupévec nd Tod ’Agevpioc kal pet”
ékelvov nméliv etc tv Atyuntov ÉpBaletv, puyetv 8ë tov
’Agévobiv eic tv AïBiontav. 298 To $ë Ôù yevvatéta-
Tov, obdE tlvec À néBev flouv af tooadtor rod otputo0
uupiéôes eïpnrev, etre Atyénrior td yÉvoc.etT” ÉEolev
firovtec, &AÂ oùdè tv attiav StEcépnos, ôv fiv adtobc 8
Baodedbc eîc tv Atyunrov &véyetv oùk ÂBéAnoEv, 6 nepl
rôv Aenpav xd this “lotôoc EvéTvzov ouurAéouc, 299 TG
8è Mavget kal tv ‘lbonnov 8 Xaphuov à ëv tTabt8
XPévo ouveënkelauévov npootéBeukev, tdv npè Movcéoc
TpeoBÜtepor TÉGOùpor yeveatc retekevtnkéta, 8v otiv Exn
oxEddv Ébdouhkovta kal Ékatév. 300 *AX& uv 8
“Pauéoonc & To ’Auevhdios vlèc katk uèv tèov MavéBov
veav{ag ouunoñeuet T$ natpl kal ouvekninter puydv etc
tv AiBiontav, oftoc.$è nenotmkev aërèv uet& Tv ToO
Tatpèc ,tekeutiv èv anna tuvi YEYEvnuÉvOu kal pett
Taÿta vGvra uéxn. kal todc ’loubalous etc Zuptav
&Eehadvovta rdv &pôudv Evrac :nepl uuptéôac Kk’. 301
"A TAG ebxepelac oÙte Yàp npétepou oÙTLvES foav at
Tpiékovta kal 8kTd pupiéôec etriev oÙte T8 ai Tecaupé-
Kovta kal tpeîc OtEpBépnouv, nétepov êv Tf uéyxn katé-
necov À npèc.rèv ‘Pauéoonv ueteBéAovto. 302 To 58
8À Baupaotératov, oùdë; tlvas Kkaket Todc *lovôatouc
Buvatév ott rap” aÜto uaBetv À Totépoic [adroïc] tiBetor
TaËTNv TÂV npoonyoplav, tac ke’ uupiéor tôv Aenpäv À
taic n° Kal À tatc nepl ro Mnaobosov. . 303 *AX& yàp

297 4 guyets ed. pr. : gebyer || 298 5 ayayeiv cd. pr. || 2993
suve$. Dindorf : auvefelrasuérov || 300 2 ‘Pautsons ed. pr.: ‘Pa-
uéoonv || 804.3 <eosagéxoyrz ed. pr.: sxost (ducenta Lat) || 4 xaxé-
Resov ed. pr. : zazéresav |] 5 ‘Pauéosnv cd. pr. : Pauscst, || 302 3
airoïs incl, Nicse (z3-üv ed. pr.).
56 LIVRE I
de réfuier plus longuement des auleurs qui sc réfutent eux-
mêmes ; d'être réfuté par d’autres serait moins extraordinaire.

XXXIV
Récit de Lysimaque, plus invraïsemblable encore.
304 Après eux je présenterai Lysimaque!, qui a pris pour
ses mensonges le même thème que les écrivains précités, la ”
fable des lépreux et des infirmes, maïs qui les surpasse par
l'invraisemblance de ses inventions; aussi est-il clair que
son ouvrage est inspiré par unc profonde haine. ° 305
D'après lui, sous Bocchoris, roi d'Égypte, le peuple juif
atteint de la lèpre, de la gale et d’autres maladies, se réfugia
dans les temples, et ÿ mendiait sa vie. Comme un très grand
nombre d'hommes étaient tombés malades, il y eut une
disette en Égypte. 306 Bocchoris, roi d'Égypte’, envoya
consulter l'oracle d’Ammon au sujet de la disctte. Le dieu
ordonna de purger les temples des hommes impurs et impies
en les chassant de là dans des lieux déserts, de noÿcr les
galeux et les lépreux, car, selon lui, le soleil était irrité de
leur existence, ct de purifier les temples; qu’ainsi la terre
porterait des fruits. 307 Bocchoris, informé de l'oracle,
appela près de lui les prêtres et les serviteurs de l'autel, leur
ordonna de faire un recensement des impurs et de les livrer
aux soldats pour qu’ils les emmenassent dans le désert, et
de lier les lépreux entre des feuilles de plomb pour les jeter
à la mer. 308 Les lépreux et les galeux noyés, on réunit
les autres ct on les transporta dans des licux déserts pour
qu'ils périssent. Ceux-ci s’assemblèrent, délibérèrent sur leur
situation ; la nuit venue, ils allumèrent du feu et des torches,
montèrent la garde, et, la nuit suivante, après un jeûne, ils
prièrent les dieux pour leur salut. 309 Le lendemain un
1. L'époque exacte de cet écrivain est inconnue. On sait scule-
ment (Athénée, IV, 158 D) qu'il vécut après Mnaséas (nr siècle). Il
était d'Alexandrie et avait écrit, outre l’ouvrage cité par Josèphe, des
Or£atrà rapidoëx el des Nôszor. |
2. Nous verrons plus loin (II, 2, $ 16) que ce Bocchoris est
censé avoir vécu 1700 ans avant Josèpho; on ne peut dans ce
cas le confondre avec le Bocchoris de Manéthès (XXIVe dynastie,
vin siècle?), quoique la date de ce dernier prince concorde avec
celle qu’Apion assignait à l’Exode. Diodore de Sicile (I, 65) men-
AOTOE 4° 56
ebnbes Tous &v etn ôtà nAstévov ÉAéyyeuv tTodc Gp” Éautav
ÉAnAeyuévouc: td yàp ôm &lov fiv ueTtpiéTepov.
XXXIV 304 'Eneucéëo êë Toûtoig Avatpayxov etinpéta
uèv tv abtiv Toi TpoEtpUÉvOLG ônéBeov ro0 pedouatog
nepl tôv Aenpôv kal AeloBnuévov, Ünepnenairéta Sè Tv
éketvov &muBavétnta Toîtc mhéouacti, Sflos ouvtebewkdc
katà Tolñv énéxBerav. 305 Aéyer yap ënl Bokyépeoc
To Aiyuntlov Paoñéioc tv Audv tâv ’louéatov Âenpodc
Gvrac kal Wopols kal &AÂX voguaté Tiva Épovtac Eîc Ta
lepè katapuyévrac uetatetv tpopñv. Maunéllov 6
évBpénov voonkela nepinecévrov äkaprilav Ev Tf Adpônre
YEVÉOB or. 306 Békyxopuv 8 tèv tôv Atyuntiov Pacte
Ets Auuovos néupar nepl ris &kapriac robc uavteuaé-
pévou, tv Bebv 8 &veletv tù lepà kaB@par &n &vEpénav
ävéyvav kal SuoorBäv, EkBéAlovta aètodc 2k tôv tepâv
els Ténouc Éphuouc, Todc wopobc kal Aenpobc BuBiao,
&G Toû fAlou &yavaktoUuroc ênt rtf Toûrov Cof, Kat tà
Îepà &yvloa kal obto tv fiv kapriopophoerv. 307 Tèv
SE Békyopiv tobc ypnouodc AaBévra tobc te lepeîc Kat
éruBoulitac npookokecäpevov KekeQoœ ÉmuAoyhv Troumoa-
uévous tôv àäkaBéprov Toîc oTpaTLÈTRLG TOUTOUG Tapa-
SoOvar katéEew aëtobc etc TV Épquov, Toùc dE Aentpodc
ets uoA6ôtvouc xépTac évôfionr, vx kafäatv elc è
. mélayos” 308 BuBioBévrov SE rôv Aenpôv Kal yapäv
Toùdc &Alouc auvalporalévras sic Ténouc Éphuous èkre-
Bfjvou ën” &noela” ouvayBévrac 8 BouArdoacBar nepl
aÜTOv, vuxrdc ÔÈ Émyevouévnc nOp kal AGyxvouc KaÜgavTac
pulérreiv Éautodc TV T ÉmtoDoav vÜkTa VnOTEËGAVTAG
fdokecar Tobc BEodc mepl toË aôcar aùtobc. 309 Tf
305 r Boxydgews cd. pr. : Boyydseuws (el infra Bô7ogxv 113 Eyovzxs
ed. pr. : Epévrwv || 4 4x7. Herwerden : tazagsiyovtas || 306
’Agpeovos Bekker (ef. & 312): “Apauve 1 3 avehetv Niese (avatgeïv
Thackeray): iceiv || 307 5 xazäfety damnat Nicse ; an 2xT4yerv à |] G
qigras L, ésvarxs coni. Naber !} évôrsu seripsi (sic etiam Tha-
ckeray) : iviroavras 1} 308 4 22:@% Hudson : 1376.
57 LIVRE I
certain Moïse leur conseilla de suivre résolument une seule
route jusqu’à ce qu’ils parvinssent à des lieux habités et
leur prescrivit de n'avoir de bienveillance pour aucun
homme, ni de jamais conseiller le meilleur parti, mais le
pire, et de renverser les temples et les autels des dieux
qu'ils rencontreraient. 310 Les autres ÿ consentirent et
mirent à exécution leurs décisions ; ils traversèrent le désert,
et, après bien des tourments, arrivèrent dans la région
habitée, puis, outrageant les hommes, pillant et brûlant Les
temples, ils vinrent dans le pays appelé aujourd’hui Judée,
y bâtirent une ville et s’y fixèrent. 344 Cette ville fut
nommée Iiérosyla (sacrilège) à cause de leurs dispositions
d'esprit. Plus tard, devenus inaîtres du pays, avec le temps,
ils changèrent cette appellation pour éviter la honte, et don-
nèrent à la ville le nom de Iliérosolÿyma, à eux-mêmes celui
de Hiérosolymites !.

XXXV
Ses mensonges el ses contradictions.

312 Lysimaque n'a donc même pas trouvé moyen de


nommer le même roi que les précédents, mais il a imaginé
un nom plus nouveau, ct, laissant de côté le songe et le
prophète égyptien, il s’en est allé chez Ammon pour en
rapporter un oracle sur les galeux et les lépreux. 343 En
disant qu’une foule de Juifs était réunie dans les temples,
a-t-il voulu donner çe nom aux lépreux, ou seulement à ceux
des Juifs qui avaient été frappés de ces maladies? 344 Car
il dit: « le peuple juif». Quel peuple? Etranger ou indi-
gène? Pourquoi, si ces hommes sont Egÿptiens, les appelez-
vous Juifs? S'ils étaient étrangers, pourquoi ne dites-vous
pas leur origine ? Et comment, si le roi en a noyé beaucoup
dans la mer et chassé le reste dans des lieux déserts, en a-t-il
tionne un Bocchoris, difforme et rusé, qui aurait régné immédia-
tement après les constructeurs de pyramides; peut-être est-ce le
même qu’a en vue Lÿsimaque. Les anecdotes rapportées par divers
auteurs sur le compte du roi Bocchoris ne précisent pas la date de ce
prince. |
1. Le récit de Lysimaque est reproduit dans Tacite, Hist., V, 3,
avec des détails supplémentaires, qui ont probablement la même
provenance.
AOTOE A’ 57
&” éruobon fuépa Moucfiv tiva auuboukelaat aôrois napu-
Bolopévouc plav.éôbv téuveuw &ypt &v [étou] ÉBooiv sic
rénouc oikoupÉvoUG, TrapaxekebaacBat te adtotc UTE
&vôpérov tivl eüvorîv uÂTe Täpiata ouuBouArberv SAAR Tà
xeipova; Gedv te vaoëc kal Bauodc, o6 à&v nepiTÜgootv,
&vatpéneuwv. 310 ŒÆEuvoivegévrov BE tôv àAlov, Tà
$oxBévta motolvracs àLà ThG Éphuou nopebeoBar, lravôc
8xAnBËvTaG ÉAGeîv els tv olkougpévnv xépav kal ToÙG TE
&vBpénouc 6Bplovtas kal Tà lepà ovAdvtac kal EuTrpf-
gavtag &ABetv ec tv vOV ‘lovêatav npogayopeuouévnv,
kticavtac 8 mékwv ÉvtraUBa Kkatouxetv. 311 Tè êè äotu
roro ‘lepéouhka ànd rfc Ékelvov GtaBéoens &vouéoBat-
bortepov © adtobs Emkpathouvtas ypéve BioAAgEN Tv
Bvouaotav npdc rè Qu) évebllecBor Kkal Tv te mél
‘lepooékuux Kal aûtobs ‘lepocoluultac npooayopebeoBa.
XXXV 312. Oôtoc (o0v) oÙDE tv abtbv Ékelvotc eôpev
eineîv Baouéa, Kkatvétepou 8” Bvoua oœuvrébeikev kal
napele Événivov kal mpopñrnv Aliyinriuv sic Aupovog
‘éneAñAuBev nepl Têv Yopôv kal Aenpôv ypnoudv otowv”
343 not y&p ets tù Tepà ouAléyeoBar nAfiBoc ‘loubalov,
*Ap& ye Toro vToîc Àentpots ëvoua Béuevoc À uévov Täv
’louSalov vote voofjuast nepinecoBoi ; Aéyer yép « 8 Axdc
rôv ’loubatov. » 314 ‘O motos ; ÉnmAvG f Tv yévos
Éyxéptoc; Ôtà rt votvuv Aîyuntiouc a«ûtobs 8vtag ’lou-
Satouc Kkaketc ; ei dE EËvor, tà sl méBev où Aéyeus ; nc Ôà
rod Bauoñ£oc Tmolodc uèv abtäv fBuBioavros els Tv
BéAacoav, Tobs 8ë Aounodc els Épiuous térrouc ÉkBalévros,

309 2 zxpañxouivous ed, pr. : rasaxfaiouévors |] 3 +0 secl.


ed. pr. [| 5 elvosïy vel eivoñisa:, suu£ouksSery vel cuufouheïoat Niese :
8

ebvotoety, ouufoshedsev || uizs L, unôi Bekker || säctote ITerwerden :


Sorsra || 310 3 ëXdsïr suspectum (cf. 1. 5) Î 314 2 “Tepésuha ed.
pr.: ‘Isgosdhoux || dvoufola: cd. pr. : évéuassat || 4 ph inser.
: Hudson I 5 ‘fs coskvulta; Niese : ‘legosuäuous [| 812 1 où inscr.
Niese || 2 2av0z360v ed. pret #5evérepor 11 318 3 =:gt7e5085: Nicse :
regirisdrw |] 844 1 8 2oïos Herw. : ézoïs.
58 LIVRE I
survécu un si grand nombre! 345 Ou de quelle manièr
e
ont-ils traversé le désert, conquis le pays que nous habito
ns
aujourd’hui, fondé une ville et bâti un temple célèbre dans
l'univers? 346 II fallait aussi ne pas se contenter
de dire
le nom du législateur, mais encore nous informer de
sa race
et de sa famille. Et pourquoi se serait-il avisé d'établ
ir pour
eux de semblables lois sur les dieux et sur les offense
s à
faire aux hommes pendant le voyage? 3147 Égypti
ens, ils
n'eussent point changé si facilement les coutumes
de leur
patrie. S'ils venaient d’ailleurs, ils avaient de toute
façon des
lois conservées par une longue habitude. 348 S'ils
avaient
juré contre ceux qui les chassèrent une éternelle hostili
té,
c'eût élé un récit vraisemblable; mais qu'ils
aient engagé
contre toute l’humanité une guerre implac
able, eux qui
avaient besoin du secours de tout le monde,
vu leur état
misérable qu'il dépeint lui-même, cela dénote
unétrès grande
folie, non de leur part, mais de la part de l'histo
rien men-
teur. 819 Il a encore osé dire qu'ils ont dénom
mé leur
ville en souvenir. du pillage des temples et'ont changé
nom dans la suite. Il est clair que ce nom attirait la son
honte
et la haine sur leurs descendants; et eux, les fondateurs
de
la ville, auraient pensé se faire honneur cn la
nommant
ainsi ! Et le digne homme, dans l'ivresse de l'injure,
n’a pas
compris que le pillage des temples n’est pas désign
é par le
mème mot chez les Juifs et chezles Grecs. .320
Que pour-
rait-on ajouter contre un menteur si impudent?
Mais comme
ce livre est déjà d'une étendue convenable,
je vais en com-
mencer un second où j'essaicrai de présentér
le reste des
observations relatives à mon sujet.

1. Il est singulier que Josèphe n'ait pas relevé une


diction entre Lysimaque et ses prédécesseur
autre contra-
s : si tous les lépreux ont
êté noyés ($ 807), Les Juifs ne sont donc
pas des lépreux, mais seule-
ment des impurs.
AOTOZ A’ . 58
tocoftor tr nAñBoc Ênelelpônaav ; 345 À Tlva tpérov
GEEMAGov uëv +iv Épnuov, ékpétmoav 8 1fc yépac ñs
vOv katowkoQuev, Ekrtioav. d& kal nédiv kal vedv dkoSo-
uhoavto nêo nepiBéntov; 316 éxpfv ÔÈ kal toQ vouo-
Bétou ph uévov einetv toËvoua, SnAddar 8Ë kal Td YÉvoG
batiG Mv kal tivov, ôtù tt SÈ vouobtouc {äv] aüvotc
ÉnExelpnoe TiBévar vépoug nepl Beûv Kat 71fc npèc
&vBpénouc &ôiklas katk Tv mopelav. 317 Etre yàp
Atyénrior td yÉvos fioav, oùk Av ke Tôv ratplov 268v
octo fablus uetebéAovto, Etr” &AAayéBev foav, .névroc
TWVÈG Ünpxov aûtotc vépor 1x uakpâc auvnbelac mepu-
Aayuévor. 318 Et uèv ov nept rôv 2Eelagévrov aÿrodc
éSpooav unôÉTOTE Edvoñoeuv, Aôyov elyev elkéta” nêor 8ë
nékeuov à&vBpémoic &krpuktov äpaoBor ToÛTouG, ElnEp
Enpattov 66 abrèc Àéyer kakÔG, napè Tévrov BonBetac
êcouévouc, ävotav oùk Ékelvov, &AÀ& toO WevSouévou Trévu
nov maplornoiv, 8c ye kal Toëvoua BéoBar TÂ néket
&nd 1fc fepoouAlac abtobc Étélunoev elneîv, toto ôë
petà TaÜta Tapatpépar 319 Sflov yép, Bt rois uv
Gotepov yevouévois aloxévnv toËvoua ka uioos Epepev,
abrtol & ot ktlBovtec tv nékw koaphoetv abtods énEAau-
Gavov obtToc êvouéaavtes. ‘O ÊE yeuvatoc nd nos to0
Aotôopeîv &kpaalag où auvfirev, tt iepoouetv où kart Tv
. aôtv poviv ‘louêator tot “EAAnotv évouélouev. 320
TE oôv ënl mâelo we (av) Aéyor npdc tbv devdépevov
oÜtoé ävausyévros ; BA red abuuetpov Hôn To BiBAov
elinpe péyeBoc, Étépav nouoépevoc &pxhv TX Aoutà Tôv
eig Tù npokeluevov Tetpécouar nposanoÿolvaz.
.… 815 3 viov ed. pr : vw || 316 1 =05 Nicse: Régi <0ÿ |] 3 äv incl.
Niese 1 347 4 naxeäs Oberthür: nas I 348 7 250 — io. cdd, :
270 sntegurshers L |} airobs ed. Pr. aÿro5 |} 319 2 yevrooué Ivorç
coni. Niese {| 3 aÿsoï; Hudson: «35%: Ï 4 mode 2% Niese !| 320
a ëri: Oz coni. ed, pr. sed confer (cum Thackeray) I, 262 || 3v
add. Niese.
LIVRE II

I
Plan de la réfutation d’Apion.
4 Dans le cours du premier livre, très honoré Épaphro-
dite, j'ai fait voir la vérité sur l'antiquité de notre race,
m’appuyant sur les écrits des Phéniciens, des Chaldéens et
des Égyptiens, et citant comme témoins de nombreux histo-
riens grecs; j'ai, en outre, soutenu la controverse contre
Manéthôs, Chærémon et quelques autres. 2 Je vais com-
mencer maintenant à réfuter le reste des auteurs qui ont
écrit contre nous. Pourtant je me suis pris à douter s’il valait
la peine de combattre le grammairien Apion!; 3 cardans
ses écrits, tantôt il répète les mêmes allégations que ses pré-
décesseurs, tantôt il ajoute de très froides inventions; le plus
souvent ses propos sont purement bouffons et, à dire vrai,
témoignent d'une profonde ignorance, comme émanant d’un
homme au caractère bas et qui toute sa vie fut un bateleur.
4 Mais puisque la plupart des hommes sont assez insensés
pour se laisser prendre par de tels discours plutôt que par
les écrits sérieux, entendent les injures avec plaisiret les
louanges avec impatience, j'ai cru nécessaire de ne point
laisser sans examen mème cet auteur, qui a écrit contre nous
1. Apion, qui florissait sous Tibère, Caligula et Claude, avait
écrit de nombreux ouvrages d'érudition, notamment sur Homère, et
une histoire d'Egypte en 5 livres. L'élendue de son savoir, mais
aussi de son charlatanisme, cest attestée par de nombreux témoi-
gnages. Il joua un rèle actif dans l'agitation antijuive d'Alexandrie
sous Caligula. Ses attaques contre les Juifs se trouvaient en partie
dans son Histoire d'Egypte (infra & 10), en partie, semble-t-il, dans
un écrit spécial ($ 6-7).
AOTOS B'

1 1 Au pv ov toD npotépou BiBklou, TuLÉTATÉ mou


'Enappéôtre, nepl te T6 &pyoatérnros Muôv néèeta
rois Pouvtkov kal XalGalov Kat Aîyuntlov ypéuuaot
TMotogkuevos tv &AhBerav kal noAlods tôv ‘EAvov
auyypapais Tapaoyépevos uéprupas, Tv T évrlppnouv
Énoumodunv npès Mavébov kal Xaipuova kat Tivac té-
pou, 2 -ApÉouœ SE vOv tobc Ünokeunouévous rôv
yeypapétov ti kaË” Auôv ÉAEyyEtv raltor nepl Tfs pds
’Anlova Tèv ypaupatikbv &vripphoros ÉNAABÉ uor êtano-
peîv, el ph onoudäoat” 3 vè pèv yép art Tôv TT
abtoD yeypappévov voie ÜT GAlov elpnuévors Épora, Tà
8 Alav wuyxpôs npootéBerxev, Tà mhetota êÈ Bouoloytav
Eye kal mov, et Get täAnBès etneîv, émœideuclav, &c
&v ôn ävôpénou ouykelueva Kat pablou Tèv rpériov kal
mapà mrévra Tèv Blov 8xAayoyoO yeyovétos. 4 ?’Enel
8 of moklol rôv &vBpénov Bi Tv aërav ävotav 6md TAv
rotobtov &Aakovtar Adyov pôAkov À Tôv ueté Tivoc
onouôñs YEypaupévov, kal yatpouor pÈv tatc Aotfoplaic,
&xBovtar ÊË Toîc Énaivorc, évaykatov Aynoéunv etvar unôè
toBtov &veËétactov kataunetv, karnyopiav fuôv ävruwkpuc

1.6 Maxvilw Niese : Mav:Goiva |] 2 à 2xtrot eoi ed. pr. : zai zois
3 Post avzse. sevoïumuivos: L, del. ed. pr. lacunam suspicatur
Niese. Videtur esse emendatio vocis sizruivo:: (1. 3,2) quae, margini
inscripta, in textum non suo loco irrepsit || 3 2 stenuivo:s ; an sitohur-
mévors (v. sup.) || 4 2 aisô del. ed. pr.
Go LIVRE
un réquisitoire formel comme dans un procès. 5 D'ail-
leurs, la plupart des hommes, je le vois, ont aussi l'habitude
de se réjouir fort quand celui qui a commencé par calomnier
autrui se voit lui-même convaincu de sonignominie. 6 I
n'est pas facile d'exposer son argumentation ni de savoir
clairement ce qu’il veut dire. Mais on distingue à peu près,
dans le grand désordre et la confusion de ses mensonges, que :
les uns rentrent dans le même ordre d'idées que les récits
examinés plus haut sur la façon dont nos ancètres sortirent
d'Égypte, que les autres constituent une accusation contre
les Juifs résidant à Alexandrie; 7 en lroisième lieu, il
méleà ces assertions des calomnies contre les cérémonies de
notre temple et le reste de nos lois.

un
Ses absurdités sur Moïse el sur les maladies des Juifs
qui s'enfuirent d'Égypte.
3 Que nos pères n'étaient point de race égyptienne, qu'ils
ne furent chassés d'Égypte ni en raison de maladies conta-
gieuses, ni pour d’autres infirmités de ce genre, je crois.en
avoir donné plus haut des preuves, non seulement suffisan-
tes, mais encore surabondantes. Je vais mentionner briève-
ment les allégations ajoutées par Apion. 10 Il s’exprime
ainsi dans le troisième livre de son Histoire d'Égyple : « Moïse,
commeje l'ai entendu dire aux vicillards parmi les Égyptiens,
était d'Iéliopolis! ; assujetti aux coutumesde sa patrie, il
installa des lieux de prières en plein air, dans des enceintes
telles qu’en avait la ville et les orienta tous vers l'est? ; cartelle
est aussi l'orientation d'Héliopolis. Au lieu d’obélisques, il
dressa des colonnes sous lesquelles était sculptée une barque;
l'ombre projetée par une statue sur la barque y décrivait un

1. Nous avons déjà vu ce détail dans Manéthôs, supra, I, $ 138.


2. Apion, dans son ignorance, confond les synagogues occiden-
tales (fçosivyai) ou peut-être le temple d’Onias avec le temple de
Jérusalem. En Occident on priait vers l'Orient, c'est-à-dire dans la
direction de Jérusalem ; à Jérusalem même, cette direction, qui est
celle du soleil levant, était prohibée par les docteurs, pour éviter
toute confusion avec les païens (Soukka, 51 b; Baba Batra, 25 a);
dans le Temple, le Saint des Saints était à l'Ouest.
AOTOË B’ Go
GG v Olkn yeypapéta. 5 Kal Yäp aô Kéketvo vote
moÂotc &vBpértois 8p@ TapakokouBoBv, To Alav ÉphèesBau,
Étav T6 &pEduevos Plucpnuetv Étepov, aètdc ÉAËYANTAL
Tepl Tôv abté npocévtov kakôv. 6 *Eort uèv oÙv où
Pébiov aûtoD BteABEtv tv Adyov, oùdè capôs yvävar TL
Aëyev Bobletar oxebbv & Sc èv To Tapoyfi kal Weu-
ouétov ouyxboer, Tà pèv Etc tv épolav iB£av ninrer totc
nporËnTaouévoic ‘repli tñs &6 Aiyénrou rôv Âuetépov
Tpoyévav pEtTavaotéoruc, Tà à” Éotl katnyoplx Tôv èv
"AXeEavôpela katotkoüvTov “Joubatov. 7 Tpirov & ënl
toûtoig pépurtar Tepl tfc éyiotelac 1fc katk Td tepdv
Auôv kal Tôv aMov voutuov karnyople. _
IL 8 “Or pèv oûv or’ Atyômrior td yévoc foav fuav
oÙ Tatépec, oùre 8tk Abunv oœuétov À Touaütas &AaG
guupopéc Tivas éketBev EnAdänonv, où uetplos uévovu,
SAÂG kat Tépa To ouupétpou Tpounoëedety Bat voui£a”
nepl &v ôë npootiBnorv 8 ’Antov Émiuvnobñaouar ouv-
Téuoc. 410 Pol yäp ëv Tr pin Tôv Atyunrioxav
täôe" « Movuoñc, à fikouoa mapà rôv npeobutépov râv
Aîyuntiov, fv ‘HAtonokirnc, 86 natplois Beor KT YYUN-
uévos alBplouc npoceuyàcs àvfyev £tc otoue elyjev à nékic
TEpiBélouc, mpèc &pnlétnu 8 rnéauc énéotpepev: de
yép Kat “HAlou keîtar nés. 11 ’Aurl $ë é6-Gv Éctnoe
klovas, D” of fv éktümoua oxképns, okià à” ävôptévroc
Êr aûriv Gtuketuévn, 8v oÿtoc èv alBépe, Todtov &et tèv

6 5 réosnzacuivot; ed, pr. : zgoëfe-asuéyors || 7 à AyiSTilxs


Dindorf: &yiosias || 3 xaenyogia Bekker : xazryosfas L, accusatione
Lat, zaryopia coni. Nabor || 8 3 uisoiss in mg. L (manus 2);
udvo ustlws; Naber. Etiam fxav@$ (suficienter Lat) coni. Nicso I
10 3 ‘Haozoki=ns Nicse: ‘Hourobrs || 4 À zdts ed. pr. (hace
civitas Lat) : fhos (quod est glossema v. 05105, & 11, 3). |] 5 aniczsehiv
scripsi (convertit Lat): aréosgssiv |] 14 à ceiors Huct: s2Xzr, |]
avglavso; Thackeraÿ : àv8c6s (27° Arcuw Huet) || 3 &vrvouuivr, coni.
Holwerda }j dv — suareperonst scripai: dos 62 (üv jam Huet) àv aidéer
roro dei 207 Gcduou le Gou7E570) JET.
"Gr LIVRE I
cercle correspondant à celui du soleil dans l'espace'. »
s

12 Telle est l’étonnante assertion de ce grammairien. Ce


mensonge n'a pas besoin de commentaires; les faits le met-
tent en pleine évidence. En effet, ni Moïse lui-même, quand
il éleva à Dieu le premier tabernacle, n’y a placé aucune
sculpture de ce genre ou n’a recommandé à ses successeurs
de le faire; ni Salomon, qui dans la suite construisit le tem-
ple de Jérusalem, ne s’est permis aucune œuvre superflue
comme celle qu'a imaginée Apion. 13 D'autre part, il
dit avoir appris « des vieillards » que Moïse était Héliopoli-
tain: c’est sans doute qu’étant plus jeune lui-même, il a cru
des hommes qui, en raison de leur âge, avaient dù connaître
Moïse et vivre de son temps. 44 Du poète Homère, lui
grammairien, il ne peut nommer la patrie avec certitude,
ni celle de Pythagore, qui a vécu, peu s’en faut, hier et
avant-hier ?. Mais sur Moïse, qui les précède de tant d'années,
il se montre si crédule aux récits des vieillards que son men-
songe en devient manifeste. °45 Sur l’époque où, selon
lui, Moïse emmena les lépreux, les aveugles et les boiteux,
l'accord est parfait, j'imagine, entre les écrivains antérieurs
et cet exact grammairien. 16 En effet, selon Manéthôs,
c’est sous le règne de Tethmôsis que les Juifs furent chassés
d'Égypte, 393 ans avant la fuite de Danaos à Argos; selon
Lysimaque, c’est sous le roi Bocchoris, c'est-à-dire il y
a 1700 ans; Molon et d’autres donnent la date à leur
fantaisie. 17 Mais Apion, le plus sùr de tous, a fixé la
sortie d'Égypte exactement à la Vile olÿmpiade et à la pre-
mière année de cette olympiade, année, dit-il, où les Phé-
niciens fondèrent Carthage. Il a ajouté de toutes pièces
cèlie mention de Carthage dans la pensée qu’elle était un
témoignage éclatant de sa véracité. Maïs il n’a pas compris

1. Il yalà peut-être quelque vague souvenir des bassins et des


colonnes de bronze du temple. Apion les a comparés à un de ces
cadrans solaires à base hémisphérique ou conique comme onena
trouvé notamment en Egypte (Dict. des Antiquités, Horologium,
fig. 3886). Le mot sx45n, scaphion, était précisément employé pour
désigner la conque hémisphérique du cadran solaire, Cf. Th. Reïnach
dans les Mélanges Kaufmann, p. 13 suiv.
2. Voir à l’Appendice, note sur IT, 14.
3. Appendice, note sur II, 16-17.
AOTOE B' 61
êpéuov Aleovurepirioket, » 412 Touaëtn uév Tic ñ
Bavuaoth ToO Ypauparko ppéas. Tè SE Welouax Aéyov
où Scéuevov, a êk tâv Épyov nepipavéc* oÙte .Yàp abtès
Movofñc, ëte Tv npéTNv oknvv T8 BR kateokebaoev,
oùbèv ÉktTéTouX TouoDtov ele adTAv ÉvéBnkev, oùdE roteîv
rois Énerta TpogëtaËev" 8 te uetà Tata rataskeukonc
Tèv vadv tèv Ëv “lepoookbpots Zoképov néons ànécyeto
TOLXÉTAG meplepylas ofav ouurénAaker *Antov. 13
*Ako0aœ SE pat Tôv npeobutépov, 8t Movofñs fv ‘HAto-
noktrnc, Sffov 8e vEGTEpOG uèv dv aûtéc, ékelvoic 8
Motebduc Toîts à Thv Auklav èmoTauévors aütèv kal
ouyyevouévors, 414 Kat nepl uèv ‘Oufpou to0 moimtod,
Ypapuatikde dv «bts, ok àv Éxor tie adtoU matpls Eotr
StaBeBarogépevos sinetv, oùdè nepl NuBayépou uôvov oùk
ÉxBÈS kal mpénv YEYovéToG" mepl 8 Movoéoc, togoito
TANBEL Tpodyovtos ékelvous tTôv, oÙtoc &nopalvetar
Baôlos niotebov &kof) npeoButépov, &ç SAS Êort Kara
pevoäuevog. 15 Ta ôè Ôù Tv xpévov, êv ole now tèv
Mouofiv éEayayetv todc Aenpôvtac kal ruplods kal ràc
Béceic nennpouévouc, opéäpa. êù Toi rpè abToU ouuTe-
pévnrev, &G oluar, 8 Ypauparidc 8 &kpiôfis. 16 Mavé-
Soc pv yap rat tv TeBuotos Baoñelav &naAlayfvat
pnouwv èE Aîyôntou tobc louôatous, pd ÉTAV Tptakoolov
évevnkovtatpiôv This EG *Apyoc AavaoQ puyfs, Avotuayoc
BE Kara Békxopiv tèv Baouléa, toutéoti npd étäv yiltov
éntakociov, Mélov SE kal &Alor nvès 86 aôroic ÉboEev-
17 à E ye névrov motétatoc ’Anlov &p{outo tv *EoSov
&kpiB@c Kkarà Tv éBdéunv SAuuméôa, kal TabTtns TO
Elvar npôtov, Ev &, pnot, Kapynôôva Polvikes ÉkTioav.
Toûro ôë TévToG npocéBnke, rù Kapxnôéva, rekuñprov
otéuevoc aûtTS yevéoBar rfc &AnBelac Évapyéatatov' où

42 5 oïôty Naber : où9° £v || 038? Bekker: onze |} 8 cuur!rhaxey


coni. Niese : sourirheres || 18 2 %v “HAoz. (Heliopolitanus Lat) |
Niese: Ô "Harovrohrrs. -
62 LIVRE II

que par là il s’attire un démenti. 18 En effet, s’il faut,


sur cette colonie, croire les annales phéniciennes, il y
est écrit que le roi Hirôm vécut cent cinquante-cinq ans
avant la fondation de Carthage! ; 419 j'en ai fourni les
preuves plus haut d’après les annales phéniciennes, montrant
que Hirôm était l'ami de Salomon qui éleva le temple de
Jérusalem, et qu'il contribua pour une grande part à la con-
struction de cet édifice?. Or, Salomon lui-même bätit le
temple six cent douze ans après que les Juifs furent sortis
d'Égyptes. 20 Après avoir donné à la légère, pour le
nombre des expulsés, la même évaluation que Lysimaquef —
il prétend qu'ils étaient cent dix mille — Apion indique une
cause extraordinaire et bien vraisemblable qui explique,
d’après lui, le nom du sabbat. 21 « Ayant marché, dit-il,
pendant six jours, ils eurent des tumeurs à l’ainc et, pour
cette raison, ils instituèrent de se reposer le septième jour,
une fois arrivés sains et saufs dans le pays nommé aujour-
d'hui Judée, et ils appelèrent ce jour sabbat, conservant le
terme égyptien. Car le mal d’aine se dit en Écgypte sabbô. »
22 Comment ne pas rire de celte niaiserie, ou, au con-
traire, comment ne pas s’indigner de l’impudence qui fait
écrire de pareilles choses? Apparemment tous ces cent dix
mille hommes avaient des tumeurs à l’aine? 23 Mais s'ils
étaient aveugles, boiteux ct atteints de toutes les maladies,
comme le prétend Apion, ils n'auraient pas pu fournir
même une marche d’un seul jour. Et s'ils ont été capables
de traverser un vaste désert, et de vaincre, en combattant
tous, les ennemis qui se dressaient devant cux, ils n'auraient
pas été en masse atteints de tumeurs à l’aine après le sixième
jour. 24 Car cette maladie n’atteint point naturellement

1. Supra,I, $ 126,
2. Supra, L $ r10 suiv. ‘
7 3. Ce chiffre: ne s'accorde ni avec celui de la Bible (I, Rois, vi, 1),
480 ans, ni avec celui de Josiphe lui-même dans les Antiquités
(VIL, 3, 1, S Gr), 5ga ans. Mais on le retrouve dans un autre pas-
sage des Antiquités (XX, 10, 1, $ 230).
4. L'extrait de Lysimaque ci-dessus (, 304 suiv.) ne donne aucun
chiffre. Nous avons déjà (p. 44, n. 2) signalé d'autres omissions de
ce genre, réparées après coup par Josèphe. |
AOTOS B' 62
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väp nepl rfi émoulas moreterv Set rate Pouvikov àva-
Ypapaîc, Ëv ëkelvaic Etpouoc 8 fBaoñsdc YÉYPATITAL
npeoËütepos rfc Kapynôévos krlarwc Éteor névrte
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TOG TEvThkovtTa kal Ékatév- 419 TEpl oÙ tac nioteic
. &votépo napéoyov ëk Tv Porvtkov &vaypapäv, (kal) 8te
Zokdpovr T8 Tèv vaèv oikoSounoauéve tdv Ëv ‘lepooo-
Abpote pÜoc fiv Eïpouos kal ToM& ouveBketo np thv
TOO vaoD kataokeuñv. Aërèc 8ë 8 Zolépov dkoëdunos Tèv
vadv pet Tà ÉEeABeîv 86 Aîyéntou toùc ‘louêalouc Séôek
kat ÉEakogloic Éteoiv Üotepov. 20 Tov & äplBuèv Tôv
ÉAaBévtav tbv abtèy Avowuéyxo oyebtéoac, — Evôeka yàp
aôtobg elval not pupiéôac, — Baupaothv Tiva. kal
TuBavhv änmoëldootv aitiav, &p* fs nor vb o&BGatov
dvouéoBar 21 « fOeboavres Yyép, pnotv, £E, fuepôv
é8èv, BouBävas Écyov kal Bt& TaÜtnU Tv aœitlav tf
_ É6Séun Muépa &venaboavro, ooBévrec EG Tv Xépav Thv
vOv ’louôatav Aeyouévnv, kal Ekéecuv Tv Éuépav c&bBa-
Tv, obbovtes tv Alyuntiov yAëttav- td yüp BouB&vocs
&ÂyoG kaloouv Aîyünriot caBBé. » 22 Oùk &v oôv TG
À katayeloe rfi pluaplac, À Toëvavrtiov HIOÂGELE Tv
Ev t@ Totaüta ypépelv àvalBerav : 6flov yép, Et névrec
é6ouBaviacav Évôeka pupiédes &vBpémov. 23 ?AAV et
uèv floav ékeîvor tulol kal Yolol Kkol mévra Tpérrov
| voaoDurtec,émolouc abtolc elvai pnoiv ’Anlov, où &v
uLAG uépac nporABetv 85by MôuvhBnouv- et 8° otor BaëlZerv
êtx To Épnulas kal npooëte vikav Tobc abtote &vBt-
OTaLÉVOUG uayxépevor TévTEs, oùk v &Bpéor uerk Tv
Ekrnv Muépav éBouBoviacav 24 oÙte Yäp pÜce Toc

18 2 arowas cd. pr. : àriostas (5. 7. à7. damnat Niese) || 4


réyze coni. Nicse (ex I, 126): zasiost || 49 à xai inseruit Hudson I
h sotéhero Niesc : auvitdkero || 21 G acc scripsi (infra $ 27
ctiam sabbo Lat) : saféézusts (a2654ruwsw cd. pr.) 1 23 6 zdvzss
suspectum.

II
63 LIVRE Il

ceux qui marchent par force: des myriades d'hommes, dans


les armées, font pendant de longs jours de suite les étapes
convenables; ct, d'autre part, comment croire que celte
maladie leur soit venue toute seule? ce serait l'hypothèse la
plus absurde de toutes. ‘25 L'étonnant Apion, après avoir
commencé par dire qu’ils mirent six jours à parvenir en
Judée, raconte ensuite. que Moïse gravit la montagne
nommée Sinaï, située entre l'Égypte et l'Arabie, y resta
caché quarante jours et en descendit pour donner les lois aux
Juifs. Cependant, comment se peut-il que les mêmes hommes
restent quarante jours dans un désert sans eau, et aient tra-
versé tout l'espace (entre les deux pays) en six jours? 26
Quant au nom du Sabbat, le changement grammatical qu'il
opère dénote beaucoup d’impudence ou une profonde igno-
rance; car sabb6 et sabbalon sont très différents. 27 En
effet, sabbaton, dans la langue des Juifs, désigne la cessation
de tout travail, et sabbé signifie chez les Egyptiens, comme
il le dit, le mal d’aine. : ° : .

NT
Il voudrait faire croire que les Juifs sont de race égyptienne.
28 Voilà sur Moïse et les Juifs chassés d'Égypte les nou-
veautés imaginées par l'Égyptien Apion, en contradiction
avec les autres auteurs. Faut-il d’ailleurs s'étonner qu'il
mente sur nos aïeux et dise qu’ils étaient Égyptiens de race ?
29 Car lui-même a fait sur son propre compte le mensonge
inverse: né dans l'oasis d'Égypte, et plus Ésyptien qu'aucun
autre?, pourrait-on dire, il a renié sa vraie patrie et sa race,
et, quand il se donne faussement comme Alexandrin, il
avoue l'ignominie de sa race. 80 Il est donc naturel qu'il
appelle Égyptiens les gens qu’il déteste et veut insulter. En
effet, s’il n'avait pas eu le plus grand mépris pour les Égyp-
__«. Le texte ci-dessus d’Apion ($ 21), quoique très entortillé,
pourraits'interpréter autrement: le sabbat aurait été institué en Judée,
en souvenir du repos du 7° jour, mais ce repos n'aurait pas eu lieu
nécessairement en Judée.
2. Willrich (Juden und Griechen vor der makkabäischen Erhebung,
p. 176) signale une contradiction entre ce texte et le $ 48 où il
serait question des ancètres Aacédoniens d’Apion ; mais, dans ce
dernier $, le mot Maxèdvwv est probablement interpolé (Naber).
AOTOE B 63
Yivetar érd) toroÿtov vote Baôlouav £E, &véykns, &AAù
Tolal uupiéèes otpatonédov Ent moAÂ&G -Âuépas td
odupetpov &el Baëléouawv, oùte Kkatk radtéuparov Elkdc
obtoc ouubfvar névrov väp &oyétatov.. 25 ‘O 6
BaupaorèG "Aniov &ù pèv ÊE fuepôv aëtobc ÉXdeîv sic
Tv ‘louêalav npoelpnee, méliv GE rov Movoñv etc vd
petaëd rfs Alyénrou rat this "Apabtac ëpoc, 5 kakettat
Zivarov, âvaBévta pnalv fuépac TEOOApékKOUTX Kpubfivor
KâkeîBev kataBévta So0var totc ’loubatoic Toùc vépouc,
Katror nôc oTév te Tobc aÿtobs kal Teodapékouta uÉvEuv
fuépac ëv épiue kal &vôôpo téne, kal Tv petaËd nâcav
v fuépouc ÊE GtelBetv,; 26 à 8 mept tv 8vouaotau
ToQ oofBétou Ypauparuwi uetéeoic (A) &vaiderav Éyer
nov f deuwvv &pablav +b yap ox8d Kat o&BBarov
TAeîorov &AAMAov Gtapéper 27 xù pèv väp_ oéBBatov
Kat Tv ‘louêalov tékektov ävérnavols Éoriwv &nd navtrèc
Épyou, td ÔË: oa666, .kaBénep Eketvés nor, ôfjhot map”
Atyuntioic tè BouBävoc &Ayoc.
II 28 Totata péy Tivæ mepl Moucéoc Kat fic ëE
Aîyénrov yevouévne toîc louêatois &nakkayfs & Alyérerioc
’Aniov Ékatvortoinoev Tapà Tobs WAloUG émivoñouc. Kal
ti ye Get Bavpéderv, et nepl tôv Âuetépov WEVDETAL Ttpo-
yévov, Aéyov' aôtobc etai tù yévos Atyuntiouc ; . 29
abtès yp Tmept aôtoO Tovavtiov pesto ral YEYEVN-
uévoc ëv Oéoe tfc Alyünitou, névrov Atyuntiou TnpôToG
&v, 6 &v etrnor ic, tv pèv &AnOf Tatplôa kal Td YÉvoc
2Evuéaaro, "AAEEaväpels 8 eva katapeuSépevoc ëpo-
Aoyet tv poyBnplav toO yévous. 30 Eikétoc oûv oc
pioet kal Bobletar AouGopetv tobtouc Atyuntiouc kadet: si
uh yàp pauhotétouc Etvar évépiev Alyuntiouc, oùk äv +d

24 2 56 inser. Bekker |] 4 xazè zairdu. Nicso: 2x2” adréuatos I


26 2 ñ coni. Nicse || 29 à yeysmmuivos ed. pr. : veyewruéros || 30 3
vô yévos Thackcraÿ cum Lat (genus}: <0% Yéous L (lacunam Nicse
statuit)}] Fort. +ô y.25=&v.
64 LIVRE II
tiens, il ne se serait pas évadé lui-même de cette race: .
les hommes fiers de leur patrie se flaitent d'en être appelés
citoyens et attaquent ceux qui s’arrogent sans droit ce titre.
31 A notre égard les Égyptiens ont l'un de ces deux senti-
ments: ou ils imaginent une parenté avec nous pour en
tirer gloire, ou ils nous attirent à eux pour nous faire par-
tager leur mauvaise réputation. 32 Quant au noble Apion,
il semble vouloir par ses calomnies contre nous payer aux
Alexandrins le droit de cité qu'il a reçu d’eux, ct, connais-
sant leur haine pour les Juifs qui habitent Alexandrie avec
eux, il s’est proposé d'injurier ceux-là, et d'envelopper dans
ses invectives tous les autres Juifs, mentant avec impu-
dence sur les uns et les autres!.
IV
Accusations injustes contre les Juifs d'Alexandrie.
33 Voyons donc quelles sont les graves et terribles accu-
sations qu'il a dirigées contre les Juifs habitant Alexandrie.
« Venus de Syrie, dit-il, ils s’établirent auprès d'une mer
sans ports, dans le voisinage des épaves rejetées par les flots ».
34 Or, si le lieu mérite une injure, elle retombe je ne dis
pas sur la patrie, mais sur la prétendue patrie d’Apion,
Alexandrie. Car le quartier maritime fait également partie
de cette ville et, de l'aveu général, c’est le plus beau pour
une résidence. 35 Et je ne sais ce qu’aurait dit Apion
si les Juifs avaient habité près de la nécropole au lieu
de s'établir près du palais?. 36 Si les Juifs ont occupé ce
quartier de force, sans jamaïs en avoir été chassés dans la |
suite, c’est une preuve de leur vaillance. Mais, en réalité, ils
le reçurent d'Alexandre comme résidence* ; chez les Macé-
doniens, ils obtinrent la même considération qu’eux-mêmes,
et, jusqu’à nos jours, leur tribu * a porté le nom de Macédo-
niens. 37 S'il a lu les lettres du roi Alexandre et de Pto-
1. Voir à l’Appendice note sur 8 32.
2. Le quartier juif était situé dans l’Est d'Alexandrie, au delà du
port, mais dans le voisinage du château royal; la nécropole était à
l'extrême Quest de la ville.
3. Cf. Bellum, IL, 8, 7. En réalité l'établissement des Juifs à
Alexandrie ne parait pas antérieur à Ptolémée Soter; cf. Ant., XI, 8.
4. Jouguet suppose que le terme macédonien désignait à Alexan-
drie les immigrés, par opposition aux indigènes égyptiens.
AOFOE B’ 64
YÉvoc aûtdc Épuyev, &c ot YE ueyohoppovoutec nt tac
Éautôv Tatplor ceuvévoutar uèv &nd Tobtov aûtol ypn-
uarilovtec, tobc &ôtkoc 5” «ra &vrirotoupévouc ëkéy-
xovot. 31 Tpèc fu&c 8ë Svotv Bétepov Alyünrio: nentév-
Baoiv- À yap &c ÉTLOEUVUVÉUEVOL TpogTtotolvTaL Tv
OUYYÉVELAV, À koivovodc ÂuAG monêvra rs abtäv
kakoSoËias. 32 ‘O 8 yevvatog Aniov ôoket pèv tv
Bacpnutav tv kaB” fudv éonep Tv uioBèv èBeAfñoac
napaoxeiv "Akebavôpeüor fc SoBelonc aèta molrtelac,
kal Tv &nméyBerav aètêv Émotépevos tv npèç TobG
GuvotkoUvtas abtois ënt tfc ’AlcEavôpelac *louatouc,
mpotéBeutar uèv èkelvoic AouSopetoBot, ovunepthauGéver $à
Kat Tobc &AlouG &navtac, êv &upotépotc &varsybvroc
weudéuevoc. | |
IV 33 Tiva volvuv éotl tà Sewv& Kat cxÉtA& Tv
Êv ‘AAcËavôpela katowoüvrov ‘louéalov, & Kat] YÉpKEv
TE, VSouev. « "EABévrec, pnoiv, ànè Zvplac Sknoav
npèc &Aluevov Bélacoav, YELTVLROIAUTES Tai Tv kupéTOv
ékbolaîc. » 34 , Oëkoûv rénoc Et Aoudoptav Exet, Tv où
ratplôa uèv, Aeyouévnv 8è, aûtoO Aoidopet Tv ’AleËEäu-
Sperav” ékelunc yap kal Td mapéliév ëort uépoc, Gcnévtec
époloyoDaw, etç katotknoiv ro kéAAiotov, 35 Oùk otôx
dé, ti not’ àv Eleyev ’Anlov, {ei} npdc Tf vekponéler
KaTÉkoUv kal ui npèc toic Baoueloic fjoav tôpôpevo.
36 ‘loudator & et uèv Biaoéuevor KATÉOYOV, 6 unô
Botepov Eknecetv, àvôpelas vekuipiév êotiv aÿToic” Eîc
katolknatv 8è aëtoîs Édoke Térrov ’AléEavôpoc ka tons
napà Toic Makedéot Tuufc nétuyov: ral UÉXpt vÜv œùtAv
À uÂn Tv npoonyoplav elyev Makeévec. 37 Et pèv
80 6 aôzw; ed. pr. : añfrovs 1 32 4 <vv _ süv ed. pr. : zov —
7025 |} 6 Zeorélersar Nieso: zccusiferco: |] Gupregthaubiye ed. pr.:
soursotautiverv || 35 1 oz 0ŸDx — idsSuevo: leguntur in cod. L post
spñs Exécuov. Sententiam in mg. adscriptam, falso loco insertam,
huc transponendam coni. Niese || 2 :t inser. ed. pr. |] 3 Éxorhetors
ed. pr. : Basihernte || 86 3 rôv <6rov Nicee.
65 LIVRE IH
lémée, fils de Lagos, si les ordonnances des rois d’Égyple
suivants lui sont tombées sous les yeux, ainsi que la stèle
qui s’élève à Alexandrie, contenant les droïts accordés aux
Juifs par César le Grand, si, dis-je, connaissant ces docu-
ments il a osé écrire le contraire, il fut un malhonnète
homme; s’il”ne les connaissait pas, un ignorant!. 88 Et
quand il s'étonne qu’étant Juifs ils aient été appelés Alexan-
drins?, il fait preuve de la mème ignorance. En effet, tous
les hommes appelés dans une colonie, si diverses que soient
leurs races, reçoivent leur nom du fondateur. 39 A quoi
bon citer les autres peuples? Les hommes de notre propre
race qui habitent Antioche s'appellent Antiochiens; car le
droit de cité leur fut donné par son fondateur Séleucus ÿ. De
même les Juifs d'Éphèse et du reste de l'Ionie ont.le même
nom que les citoyens indigènes, droit qu'ils ont reçu des
successeurs d’Alexandre#. 40 Les Romains, dans leur
générosité, n'ont-ils pas partagé leur nom avec tous les
hommes, ou peu s’en faut, non seulement avec des individus,
mais avec. de grands peuples tout entiers? Par exemple les
lbères d'autrefois, les Étrusques, les Sabins sont appelés
Romains5. 41 Mais si Apion supprime ce genre de droit
de cité, qu'il cesse de se dire Alexandrin. Car né, ainsi que
je l'ai déjà dit, au plus profond de l'Égypte, comment serait-
il Alexandrin si l’on supprimait le don du droit de cité,
comme: lui-même le demande pour nous? Pourtant les
Égyptiens seuls se voient refuser par les Romains, maîtres
aujourd'hui de l'univers, :le droit d’être reçus dans aucune
cité6. 42 Mais Apiona le cœur si noble que, voulant
prendre sa part d’un bien dont il était écarté, il a entrepris
de calomnier ceux qui l'ont reçu à bon droit. Car ce n’est
pas faute d'habitants pour peupler la ville fondée par lui avec
1. Nous ne savons rien de ces lettres et ordonnances. Quant à la
« stèle do César le Grand » qui est encore mentionnée Ant., XIV,
10, 1, elle émane en réalité d’Auguste (R. ét. juiv., 1924, p. 123).
2. S'agit-il du titre d’Alexandrin usurpé par les Juifs ou ce titre
leur avait-il été conféré dans quelque document officiel ? Nous con-
naissons un document de ce genre: c’est l’édit de Claude, Antig.,
XIX, 280. Mais dans le pap. Berlin 1140 un pétitionnaire juif
ayant été désigné comme 'Adtkavès:ds. le scribe a corrigé en :
’Josdaluv toy àxû AeEavbsetlas.
3, 4, 5, 6. Voir à l'Appendice.
AOTOE B' 65
o0v &vayvobc Tèc émiotolc *AkeËE4vôpou tof Baauéue kal
Tàc [rokeuaiou xo9 Adyou, Kkal Tôv pet” Ekeîvov This
Atyéntou Baoéov évruxdv rotc ypépuaor, rat Tv otAnv
Tv éctôoav Êv *AkeEavôpela kat ti BukatbpaTta TEpLÉxou-
oav, à Kaîoxp 8 uÉyas toîc ‘loubatoic Édokev, El pv
oGv TaOta, nul, yiyvhokov tävavtix ypéperv èTéunoe,
Tovnpès îv, et ôè “unôëv Ânlotaro roûtov, àärralôeutoc,
38 To ôà ôêà Bauuéev, nôc ’louôator dvtec *AlcEav-
Bpeîs ÉkAñBnouv, Th Suolac &naiSevalac névtec yàp of
elç &notkiav Tivà katakAnOEvTec, kâv mAeîotov à lov
roîc yéveor Gtupépoaiv, àmrd tôv oÙkioTÔV Tv Tpoonyoplav
AauB&vouoiv, 39 Kal tt Set nepl Tôv &Alov Aéyetv ;
abTäv yàap fuôv ot thv 'Avriéyeravu KatoikoDVTES ’Avtioyetic
Bvou&lovtar Tv ykp roltelav aôtotc Édokev à kTioTns
ZéAeukoc, ‘Ouoluc ot èv ’Epéo® (kal} rata thv &AAnv
‘loviav Toîc abBiyevéor molltais ôuovuuooiv, Toûto
rapacyévrov abtois tTôv dtabdyov. 40 “H 8 “Pouatov
puavBponta mâoiv o pikpoB êetv Th aôTav rpoonyoplac
uetadédokev, où pévov äväpéaiv, &AAG kal peyéo:s Édveoiv
Botc ; *lBnpecs yoûv ot mélar kal Tuppnvol Kat Zabivor
‘Pouator kaloüvTo. 44 Et SE toltov &poupeîttar vèv
tpénov rtf mokutelac ’Aniav, rauoéoBo Aéyov aôrtèv
Akebavôpéa" yevvnBels yép, &G nporînov, Ëv 18 BaBuréto
fic Aiyénrov, nàc àäv ‘Alebavôpedc en, tfic kark S6oiv
molmtelac, 6 abrèc ëp’ fuôv ÂElokev,, ävaipoupévns :
kaltor uévois Alyuntlois of küpior vôv ‘Pouator rfc
oikouuéuns petolapbéverv Motivooodv Tolitelac àntetph-
kaoiv. 42 ‘O Ÿ obtoc Éorl yevvatoc, &c ueTÉyELv &E1ôv
aûrèc dv Tuyeiv ÉkolbeTO, oukopavtetv ÊnEyEipno€ Tobc
Stkatog Aabévrac où yap &mopla ye Tôv olknoévrov Tv
pETà orouëfs ÔT aùtoÿ Tréhuv kridopévnv ’AXEEavôpoc

377 7 Ed Lung ed. pr.: Ésépa { 39 4 ai inser. ed. pr. || 40 2 où


uso L': perco® (del. signo interrog.) ed. pr. || 3 pesaôiôwrev
Hudson : peraidciranv || 4 "Iénges suspectum.
66 LIVRE II

tant de zèle qu'Alexandre y a réuni quelques-uns des nôtres;


mais, soumettant à une épreuve attentive la vertu et La fidé-
lité de tous les peuples, il accorda aux nôtres ce privilège.
43 Car il estimait notre nation au point même que, suivant
Hécatée, en reconnaissance des bons sentiments et de la fidé-
lité que lui témoignèrent les Juifs, il ajouta à leurs posses-
sions la province de Samarie exempte detribut'. 44 Pio-
lémée, fils de Lagos, partageait les sentiments d'Alexandre
à l'égard des Juifs qui habitaient Alexandrie. En eflet, il mit
entre leurs mains les places fortesde l'Égypte dans la pensée
qu'ils les garderaient fidèlement et bravement?; et comme
il désirait affermir sa domination sur Cyrène et les autres
villes de Libye, il envoya une partie des Juifs s’y établir?.
45. Son successeur, Plolémée, surnommé Philadelphe, non
seulement rendit tous les prisonniers de notre race qu'il pou-
vait avoir, mais il donna maintes fois aux Juifs des sommes
d'argent, ct, ce qui est le plus important, il désira connaître
nos lois et lire nos livres sacrés. 46 Il est constant qu'il
fit demander aux Juifs de lui envoyer des hommes pour lui
traduire la loi, et il ne confia pas aux premiers venus le
soin de bien faire rédiger la traduction, mais c'est Démétrios |
de Pbalère, Andréas et Aristée, l’un, le plus savant homme
de son temps, 47 les autres, ses gardes du corps, qui
furent chargés par lui de surveiller l'exécution de ce travail ;
or il n'aurait pas désiré approfondir nos lois et la sagesse de
nos ancêtres s’il avait méprisé les hommes qui en usaient,
au licu de les admirer beaucoup!.
Y

Estime des rois d'Égypte et des empereurs romains


pour les Juifs d'Alexandrie.
48 Apion a aussi ignoré que successivement presque tous
les rois de ses aïeux témoignèrent à notre égard les plus
1. Ce renscignement ne dérive pas du véritable Hécatée, car c’est
sous Démétrius II que trois districts seulement de la Samaritide
furent annexés, avec exemption d’impôts, à la Judée (1 Mace., xr,
34). Cf. Schürer, 1 (a° édit.), p. 141 et Willrich, Judaica, P- 97.
2. Voir à l’Appendice.
3. Renseignement non confirmé par ailleurs. :
4. Tout ce $ dérive de la « letlre d'Aristéo à Philocrate ».
AOTOES B' 66
Têv fuetépov Tivèc èket ouvhôporsev, &AÀ& rrévrac Sokt-
uélov èmuelôc &perfis kal nioteoc Toÿto totc ÂUETÉpoLG
Td Yépas Édokev. 43 ’Ertiua yàp fuêv td ÉBvos, &6 Kat
pnoiv ‘Ekatatos nepl Mudv, &te 8x Tv émelketav ka
miotiw, fv aütrS nmapéoyov ‘louSator, Tv Zauapeitiv
XOpav npooéBnkev Éxetv «ütotc &popoléyntov. 44 “Ouorx
ÔÈ "AXeE&vôpe Kat Mrokepotos 8 Aéyou nepl Tôv Èv
"AE avèpela KATOLKOÜVTOV Ébpévnoev kal yhp Ta kaTX TV
Aïlyuntov aùtots évexelpioe œpoôpra, miotôc äua kal
yEvvaloc uléEewv ÜnolauB&vov: kal Kupävns Éykparôc
&pyxetv Bouléuevos ral tôv &Alov Tav ëv Th A6Ën nékcov,
ets abtèc Lépoc ’loubaiov Eneuye katokficov. 45 ‘OôE
pet” abtèv Mrokepatoc 8 PakôsApos ÉmxANBelS où uévou
Et Tives foav aixuélotor rap” abt® Tv Âuetépov névrac
anéôokev, &AÂ& kal xphuata rmollékis édophoato, ral xd
uÉyiotov, ÉMBUUNTS ÉVÉvETO ToO yvôvar Tobc uestépouc
vépoug kal Tai Tôv epôv ypapäv fibloic évruyeiv.
46 “Eneuye yo0v &ErGv ävôpas énostafjvar Todc épun-
vebgovtag abté Tbv véuov, ral To ypabfivar Talta kalBG
Tv Émiuékernv métabev où totc TuxoDouv, &AAX Anurpiov
Tèv PaAnpéa kal *Avôpéav ral ’Apiotéa,
tv pÈv Toidelx Tôv
ka” Éœutèv tapépouta [Anuitpiov], 47 vob E tv to0
gbpatog abtoO pulaku Éykexetprouévouc, ënl tfc ÊTUpE-
Arlag Tadtrns Érabev, ok &v Sfrtou tobc véuouc kal tijv
métpiov uôv pdogoblav mBvuouc ÉkuaBetv, el rôv
xpouÉvov abrotc &vôpäv rateppéver kal ui. Alav Bab-
uadev. |
:V 48
’Antova dE oyedèv ëpeËñc névres EAaBov oi tav:
npoyévav aûtoÿ [Makedôvav] Baodeîc oîketétata TpèG

44 à ’Ad:Eayèce Bckker: 'AXEEXVO


con || 4 bveyeloisz cd. pr. :
Évepelpncs [| 7 aÿàs ed. pr. : aÿ=à |] 45 à «3+ôv ed. pr. : ait || 461
Post y03v desideratur fort. nomen urbis aut pontificis (Niese) 11 6 êta-
gécorra ed. pr. : diaseséytw || Arur+gtov inclusi (glossema) || 48 2
Maxtôévwy incl. Naber (glossema). « Ironicum » putat Thackeraÿ.
67 LIVRE Il
bienveillantes dispositions. En effet, Ptolémée III, surnommé
Evergète, après avoir conquis toute la Syrie, ne sacrifia pas
aux dieux égyptiens en recoñnaissance de sa victoire, mais il
vint à Jérusalem, y fit suivant notre rite de nombreux sacri-
fices à Dieu, et lui consacra des offrandes dignes de sa vic-
toire!. 49 Ptolémée Philométor ct sa femme Cléopatre?
confièrent à des Juifs tout leur royaume et mirent à la tête
de leur armée entière Onias et Dosithéos?, deux Juifs, dont
Apion raille les noms, quand il devrait admirer leurs actions
et, loiu de les injurier, leur être reconnaissant d'avoir sauvé
Alexandrie dont il se prétend ciloyen. ‘50 En effet, alors
que les Alexandrins faisaient la guerre à la reine Cléopatre *
et couraïent le danger d’être anéantis misérablement, ce sont
ces hommes qui négocièrent un accommodement et conju-
rèrent les troubles civils. « Maïs ensuite, dit-il, Onias mena
contre la ville une forte armée, alors que Thermus, l’am-
bassadeur romain était là et présent.» 51 Je prétends
qu’il eut raison et agit en toute justice. Car Ptolémée sur-
nommé Physcon, après la mort de son.frère Ptolémée Philo-
métor, vint de Cyrène dans l'intention de renverser du trône
Cléopatre et les enfants $ du roi pour s’attribuer injustement
la couronne. 52 C'est pour cela qu'Onias lui fit la guerre
afin de défendre.Cléopatre, et n’abandonna pas dans le péril
la fidélité qu'il avait vouée à ses rois. 53 Dieu témoigna
clairement de la justice de sa conduite; en effet, comme Pto-
lémée Physcon n'osait pas combattre l’armée d'Onias, mais
prenant tous les Juifs citoyens de la ville avec leurs femmes
et leurs enfants, les livra nus ct ligotés aux éléphants pour
1. Ce renseignement ne se trouve nulle part ailleurs.
. 2. Ptolémée VI Philométor régna de 181 à 145 avant J.-C. ;
Cléopatro (HT) était sa femme et sa sœur.
8. Dosithéos (Samaritain ?) n’est pas autrement connu. Onias peut
bien être identique au fondateur du temple de Léontopolis (vers 160).
4. Après la mort de Philométor (145), sa veuve avait proclamé
roi leur fils (Philopator néos); mais le frère du feu roi, Ptolémée
(VII) Evergèto II (Physcon), vint de Cyÿrène, sans doute à l'invi-
tation des Alexandrins, tua le jeune roi et s’empara du trône et de
la reine, qu’il épousa. |
5, L. Minucius Thermus qui avait déjà en 154 installé Evergète II
à Cypre (Polyhe, XXXIIE, 5). |
6. Voir.la note à l'Appendice.
AOTOE B' 67
AuAS GtateBévrec" kal ap (8) tpiros Fitokeuatoc, & Aeyé-
uevoc Edepyérnc, katacyov 8Anv Zuplav katà kpétos, où
rois ëv Aîyônto Beoîc japtothpia tfs viknc Éduoev, &AAX
nopayevôpevos elc ‘lepoaéluux noÂäc, &c uiv véppév
Édriv, énetéAece Bualaxs TT 8e8 Kat àvéBnkev àvaluate
ris viens Ex. 49 ‘O SE Pdouftop Mrokepatos kal ñ
yuvi atoÿ KAconérpa tv Baothetav 6Anv tv Éaurav
*louôatotc ênloteuoav, ka orparnÿol réons ris Bvvapees
foav ’Ovias kal AooiBzoc ’lovôatot, &v
à ’Aniov OKÉTITEL Tù
ëvôpnta, Êéov ra Epya Bauuébeiv kat ui Aotôopetv, &AAà
xépiv abrots Éypetv, dti Btédooav tiv "AkeEévôperav, Îc &c
nolitns ävrunoteîtar HO mokeuobvrov yàp abrôv Tf
Baodioon KAconétpa kal kivBuveuévrov nokéoBar kakàG,
otor oupbéoets Éntoinonv Kal Tôv éupuAlov kakôv àrñAla-
Eav. "AM « petà Tolta, pnotv, ’Ovlas ënt tv nékw
fyaye otparbv <oûk) BAyov, Gvroc Éket Oépuou ToÙ mapà
‘Pouatov npeobeuto0 kal Tapévroc. » 51 *’Opl&c ôÈ
Totêv, palnv àv, kal péka Bukalog: 8 ykp Péokov ëmt-
kAnBelc Mrokepatos, änoBavévroc
at To &bekpoO Flro-
Aeuatou to8 Puouftopos, änè Kupiuns ÉERABE KAconé-
tpav Ekbañetv Bouléupevos rs Bacthetac et filios regis, ut
ipse regnum iniuste sibimet applicaret ; 52 propter hacc
ergo Onias aduersus eum bellum pro Cleopatra suscepit et
fidem, quam habuit circa reges, nequaquam in nccessitate
deseruit. 53 Testis autem Deus iustitiae cius manifestus
- apparuit; nam Physcon Ptolomacus cum aduersus exerci-
tum quidem Oniae pugnare (non) pracsumerct, omnes uero
ludacos in ciuitate positos cum filiis et uxoribus capiens
nudos atque uinclos elephantis subiecisset, ut ab cis concul-
48 3 6 inser. Naber I 8 &fta Hudson : àflws |] 49 4 Aos!eos ed.
: Awaifeos | 50 5 ox inseruit Holwerda || 51 2 Diczxwv ed. pr.:
Dobcru 1 5 Inde incipit magna lacuna ($ 52-113) textus gracci,
quam supplere auxilio veteris versionis latinae necesse est. Ubi nihil
adnotatur, textum cditionis Boysenianae (Vindob. 1898) expressi |]
53 3 non inser. Nicse.
68 LIVRE II
qu'ils mourussent écrasés par ces bêtes, enivrées pour la cir-
constance, l'événement tourna contrairement à ses prévisions.
54 Les éléphants, sans toucher aux Juifs placés devant eux,
se précipitèrent sur les amis de Physcon, dont ils tuèrent un
grand nombre. Après cela, Ptolémée vit un fantôme terrible
qui lui défendait de maltraiterces hommes. 55 Et comme
sa concubine favorite, nommée Ithaque par les uns, Irène
par les autres, le suppliait de ne pas consommer une telle
impiété, il céda à son désir, et fit pénitence pour ce qu'il
avait déjà fait et pour ce qu’il avait failli faire. C'est l’origine
de la fête qu'avec raison célèbrent, comme on sait, à l’anni-
versaire de ce jour, les Juifs établis à Alexandrie, parce
qu'ils ont manifestement mérité de Dieu leur salut. 56
Mais Apion, dont la calomnie ne respecle rien, n'a pas
craint de faire un crime aux Juifs de la guerre contre Phys-
con, alors qu’il aurait dû les en louer. Il parle aussi de la
dernière Cléopatre, reine d'Alexandrie, pour nous reprocher
l'hostilité qu’elle nous a témoignée
‘au lieu de consacrer
son ‘zèle à l'accusation de cette femme; 57 qui ne s’ab-
stint d'aucune iujnstice et d'aucun crime, soit contre ses
parents, soit contre ses maris,ou ses amants, soit contre tous les
Romains en général et leurs chefs, ses bienfaiteurs : qui
alla jusqu’à tuer dans le temple sa sœur Arsinoé innocente
à son égard; 58 qui assassina traîtreusement son frère
aussi, pilla les dieux nationaux et les tombeaux de ses ancè-
tres ; qui, tenant son royaume du premier César, ne craignit
pas de se révoller contre le fils et successeur de celui-ci?;
et, corrompant Antoine par les plaisirs de l'amour, en fit
un ennemi de sa patrie, un traître envers ses amis, dépouil-

1. L'épisode des éléphants est mis sur le compte de Ptolémée IV


Philopator (221-204) par le He livre des Macchabées, ce. 4-5.
L'origine commune de ces légendes doit être une fête véritable,
analogue à celle de Pourim, et qui fut peut-être l'origine de celle-ci.
D'autrepart Wiliricha cherché à montrer (Hermes, XXXIX, 244 suiv.)
que l'intervention des généraux juifs contre Physcon est une transpo-
sition d'un épisode qui se placcrait en réalité vers 88 au temps où
Soter Il supplanta Ptolémée Alexandre. Une persécution des juifs
d'Alexandrie à cette époque est attestée par Jordanès, c. 81 Mommsen.
2. Représenter la guerre de Cléopatre contre Octave comme une
« révolle » est bien caractéristique de l’historiographie officielle de
l'Empire. , ‘ ‘
AOTOX B' 68
cati deficerent, et ad hoc etiam bestias ipsas inebriasset, in
contrarium quae praeparaucrat euenerunt. 54 Elephanti
enim relinquentes sibi appositos Judacos, impetu facto super
amicos eius, multos ex ipsis interemerunt. Et post haec
Ptolomacus quidem aspectum terribilem contemplatus est
prohibentem se ut illis noceret hominibus. 55 Concubina
uero sua carissima, quam alii quidem Ithacam, alii uero
Hirenen denominant, supplicante ne tantam impictatem
perageret, ei concessit, et ex his, quae iam egerat uel acturus
erat, pacnitentiam egit. Unde recte hanc diem Iudaci (in)
Alexandria constituti, co quod aperte a deco salutem prome-
rucrunt, celebrare noscuntur. 56 Apion autem omnium
calumniator ctiam propter bellum aduersus Physconem
gestum Tudacos accusare pracsumpsit, cum cos laudare
debuerit. Is autem cetiam ultimae Cleopatrae Alexandri-
norum reginae meminit ucluti nobis improperans, quoniam
circa nos fuit ingrala, et non potius illam redarguere studuit ;
57 cui nihil omnino iniustitiae et malorum operum defuit
uel circa generis necessarios uel circa maritos suos, qui
etiam dilexerunt eam, uel in communi contra Romanos
omnes et bencfactores suos imperatores ; quae ctiam sororem
Arsinoën occidit in templo, nihil sibi nocentem, peremit
aulem et fratrem insidiis, paternosque deos et sepulcra
progenitorum depopulata est ; 58 percipiensque regnum
a primo Cacsare, cius filio et successori rebellare praesumpsit ;
Antoniumque corrumpens amatoriis rebus et patriac inimi-
cum fecit et infidelem circa suos amicos instituit, alios
quidem genere regali spolians, alios autem deiciens et ad

53 6 inebriasset cd. Basil: debriasset }| 55 4 ei corr. Laurent. 66,


2 secunda manus ; et rell. (aut omissum) et Boysen || 5 in inser.
Boysen || 57 2 qui etiam delierunt eam vel corruptum, vel ab igoaro
interprete scriptum qui verba gracca (e. g. xai <obs arr cotes)
non intellexit || 5 Arsinoën ed. Basil. : arsenom vel arsenoin codd.
1 58 5 alios — compellens inclusit Boysen, corruplissima aut transpo-
sita cxistimans || deiciens cod. Par. Bofg : demens ceit.
69 LIVRE Il
Jant ceux-ci de leur rang royal, et poussant les autres jusqu'au
crime. 59: Maisà quoi bon en dire davantage? Ne l'aban-
donna-t-elle pas lui-même au milieu du combat naval,’ lui,
son mari, le père de leurs enfants, et ne l'obligea-t-elle pas à
livrersonarmécetsonempirepourlasuivre? 60 En dernier
lieu, après la prise d'Alexandrie ! par César, elle ne vit plus
d'espoir pour elle que dans le suicide, tant elle s'était mon-
trée crucllect déloyaleenvers tous. Pensez-vous donc que nous :
ne devions pas nous glorifier deceque, dans unedisette, comme
ledit Apion, elle ait refusé de distribuer dublé aux Juifs 61
Mais celte reine reçut le châtiment qu'elle méritait ; et nous,
nous avons César pour grand témoin de l'aide fidèle que
nous lui avons apportée contre les Égyptiens? ; nous avons
aussi le Sénat et ses décrets, ainsi que les lettres de César
Auguste qui prouvent nos services. 62 Apion aurait dû
examiner ces lettres et peser, chacun en son genre, les témoi-
gnages rédigés sous Alexandre et sous tous les Ptolémées,
comme ceux qüi émanent du Sénat et des plus grands géné-
raux romains. 63 Que si Germanicus ne put distribuer
du blé À tous les habitants d’Alexandrie?, c’est la preuve
d’une mauvaise récolte et de la disette de blé, non un grief
contre les Juifs. Car la sage opinion de tous les empercurs
sur les Juifs résidant à Alexandrie est notoire. 64, Sans
doute, l'administration du blé leur a été retirée, comme aux
autres Alexandrins; mais ils ont conservé la très grande
preuve de confiance que leur avaient jadis accordée les rois,
je veux dire la garde du fleuve et de toute la (frontière 3) +
dont les empereurs ne les ont pas jugés indignes.
VI
Ils peuvent élre citoyens d'Alexandrie
sans adorer les dieux égyptiens.
65 Mais il insiste. « Pourquoi donc, dit-il, s'ils sont
citoyens, n’adorent-ils pas les même dieux que les Alexan-

1. Celle de 43/2 av. J. C. Cf. Wilcken, Grundzäge, p. 364,


2. Jules César fut secouru par le contingent juif d’Ilÿrean et d'An-
tipater dans la guerre d'Alexandrie, dont le récit lui était attribué.
3. En 19 ap. J.-C. Le véritable motif est que des distributions de ce
genre ne devaient profiter qu’aux citoyens(Wilcken, Hermes, 63,52).
4. Sur ces « camps juifs » cf. Schürer, 3° éd., III, 98, note.
AOTOE B' 69
mala gerenda compellens. 59 Sed quid oportet amplius
dici, cum illum ipsum in nauali certamine relinquens, id est
maritum et parentem communium filiorum, tradere eum
exercitum et principatum et se sequi coëgit? 60 Nouissime
uero, Alexandria a Cacsare capta, ad hoc usque perducta
est, ut salutem hinc spcrare se iudicaret, si posset ipsa
manu sua {ludacos] (se) perimere, eo quod circa omnes
crudelis et infidelis extaret. Putasne gloriandum nobis non
esse, si, quemadmodum dicit Apion, famis tempore ludaeis
triticum non est mensa? 64 Sed illa quidem poenam
subiit competentem, nos autem maximo Cacsare utimur teste
solacii atque fidei, quam circa eum contra Acgyÿptios ges-
simus, necnon ct senatu elusque dogmalibus et cpistulis
Caesaris Augusti, quibus nostra merila comprobantur. 62
Has litteras Apionem oportcbat inspicere ct secundum
genera examinare testimonia sub Alexandro facta et omnibus
Ptolomaeis et quae à senatu ‘constituta sunt necnon et a
maximis Romanis imperatoribus, 63 Si uero Germanicus
frumenta cunctis in Alexandria commorantibus metiri non
potuit, hoc indicium est sterilitatis ac nocessitatis frumen-
torum, non accusatio Iudacorum. Quid enim sapiant omnes
imperatores de ludacis in Alexandria commorantibus, palam
est; 64 nam administratio tritici nihilo minus ab eis
quam ab aliis Alexandrinis translata est, maximam uero cis
. fidem olim a regibus datam conseruauerunt, id est fluminis
custodiam totiusque + custodiae, nequaquam his rebus
indignos esse iudicantes.
VI 65 Sed super hacc, quomodo ergo, inquit, si sunt
ciues, cosdem deos quos Alexandrini non colunt? Cui
respondeo: quomodo eliam, cum uos sitis Aegypti, inter

60 & Judacos inclusit Boysen; se inserui 1] 62 4 et quae cd.


Basil.: atque |] 64 x minus codd. magis recte (quod adsensum)
Gelenius || 4 eustodiae codd. provinciae coni. Nicse, sed potius de
limite agitur.
ro LIVRE 11
drins? » À quoi je réponds: « Pourquoi aussi, bien que vous
soyez tous Éxypiiens, vous livrez-vous les uns aux autres une
guerre acharnée et sans trève au sujet de la religion‘? 66
Est-ce que pour cela nous ne vous donnons pas à tous le
nom d'Égyptiens, et vous refusons-nous plus qu’à tous les
autres celui d'hommes, parce que vous adorez des animaux
hostiles à notre nature, et que vous les nourrissez avec un
grand soin, alors que toute la race humaine semble uné et-
identique?? 67 Mais s’il y a entre vous Égyptiens de telles
différences d'opinions, pourquoi t'étonnes-tu que des hom-
mes, venus d’un autre pays à Alexandrie, aient conservé sur
celte matière leurs lois primitivement établies? 68 — Il
nous accuse encore de fomenter des séditions. En admettant
que le grief füt fondé contre les Juifs établis à Alexandrie,
pourquoi fait-il à ceux d’entre nous qui sont établis partout
aïlleurs un crime de lcur concorde bien connue? 69 Et
puis, il est facile de reconnaître que, en réalité, les fauteurs
de séditions ont été des ciloyens d'Alexandrie du genre
d'Apion. En effet, tant que les Grecs et les Macédoniens
furent maîtres de cette cité, îls ne soulevèrent aucune sédi-
tion contre nous, et ils toléraient nos antiques solennités.
Mais quand le nombre des Égyptiens se fut accru parmi eux
par le désordre des temps, les séditions se multiplièrent sans
cesse. Notre race, au contraire, demeura pure. 70 C'est
donc eux qu’on trouve à l'origine de ces violences, car le
peuple était loin désormais d’avoir la fermeté des Macédoniens
et la sagesse des Grecs; tous s’abandonnaïent aux mauvaises
mœurs des Égyptiens et exerçaient contre nous leurs vicilles
rancunes. 74 C'est, eneffct, du côté opposé qu'a étécommis
cequ'ilsosent nous reprocher. La plupart d’entre eux jouissent
mal à propos du droitde cité alexandrin, etils appellent étran-
gers ceux qui sont connus pour avoir obtenu des maitres
ce privilège! 72 Car les Égyptiens, à ce qu'il semble,
n’ont reçu le droit de cité d’aucun roi, ni, à notre époque,
d'aucun empereur. Nous, au contraire, Alexandre nous a
£. Josèphe songe aux conflits qui opposaient les adeptes de cultes lo-
caux antagonistes (Plutarque, De Iside, 52; Juvénal, Sat. xv, 33-92),
2. L'idée parait être que les Egyptiens, en adorant des animaux
hostilesà l'espèce humaine, manquent à la loi de solidarité entre
les hommes. ‘
3. Cf. plus haut $4r et la note.
AOTOE B 70
alterutros proelio magno et sine focdere de religione con-
tenditis? 66 An certe propterea non uos omnes dicimus
Acgyptios, et neque communiter homines, quoniam bestias
aduersantes naturac nostrac colitis multa diligentia nu-
trientes, cum genus utique nostrum unum atque idem esse
uideatur? 67 Si autem in uobis Acgyptiis tantae diffe-
rentiac opinionum sunt, quid miraris super his, qui aliunde
in Alexandriam aduenerunt, si in legibus a principio consti-
tutis circa talia permanserunt? 68 Is autem ctiam scedi-
tionis causas nobis apponit ; qui si cum ueritate ob hoc
accusat [udacos in Alexandria conslitutos, cur omnes nos
culpat ubique positos, co quod noscamur habere concor-
diam? 69 Porroeliam seditionis auctorcs quilibet inueniet
Apionis similes Alexandrinorum fuisse ciues. Donec enim
Graeci fuerunt et Macedonces hanc ciuitatem habentes,
nullam scditionem aducrsus nos gesserunt, sed antiquis
cessere sollemnitatibus, Cum uero multitudo Aegyÿptiorum
creuisset inter cos proper confusioncs temporum, etiam hoc
opus semper cest additum. Nostrum ucro genus permansit
purum. 70 Ipsi igitur molestiae huius fucre principium,
néquaquam populo Macedonicam habente constantiam neque
prudentiam Graccam, sed cunctis scilicet utentibus malis
moribus Aegyptiorum ct antiquas inimicilias aduersum nos
exercentibus. 74 LE. diuerso namque factum est, quod
_nobis improperare pracsumunt; nam cum plurimi eorum
non opporlune jus eus ciuitatis optincant, peregrinos uocant
eos, qui hoc priuilegium a dominis impetrasse noscuntur.
72 Nam Acgyÿptis neque regum quisquam uidetur ius
ciuitatis fuisse largitus neque nunc quilibet imperatorum,
66 4 nostrum scripsi : nostrorum |] atque ed. Venet. 1510: itaque
codd. (idgue Boÿsen) nostrum vestrumque codd. recc. 1 67 3 consti-
tutis ed, pr.: constituti codd. || 69 à Apionis Boysen : Apiones |} 3
civilatem Gelenius : civilitatem || 74 3 et 72 2 civitatis scripsi : civilitatis
Il 74 8 uocant Sobius : vocantes || 4 a dominis impetrasse Boysen : ad
omnes imperasse.

12
71 LIVRE IE
introduits dans la cité, les rois ont augmenté nos privilèges
et les Romains ont jugé bon de nous les conserver à jamais.
73 Aussi, Apion s'est-il elforcé de nous décrier auprès d’eux
sous prétexte que nous ne dressons pas de statues aux empc-
reurs. Comme s'ils ignoraicnt ce fait ou avaient besoin d’être
défendus par Apion ! ! il aurait mieux fait d'admirer la gran:
deur d'âme et la modération des Romains, qui n’obligent
pas leurs sujets à transgresser leurs lois héréditaires, et se
contentent de recevoir les honneurs qu'on leur offre sans
manquer à la religion ni à la loi. Car il n’y a point de
charme dans les honneurs rendus | par nécessité et par force.
74 Ainsi les Grecs ct quelques autres peuples croient qu’il
est bon d'élever des statues; ils prennent plaisir à faire
peindre le portrait de leurs pères, de leurs femmes et de leurs
enfants; quelques-uns vont jusqu "à acquérir les portraits de
gens qui ne les touchent en rien; d’autres font de mème
pour des esclaves favoris. Est-il donc étonnant qu'on les
voie rendre aussi cet honneur à leurs empereurs et à leurs
maitres? 75 D'autre part, notre législateur [a désap-
prouvécette pratique], non pour défendre, comme par une pro-
phétie, d’honorerla puissance romaine, mais par mépris pour
une chose qu'ilregardaitcommeinutile à Dieu etaux hommes,
et parce qu'il a interdit de fabriquer l’image inanimée de
tout ètre vivant et à plus forte raison de la divinité, comme
nous le montrerons plus bas. 76 Mais il n’a pas défendu
d'honorer, par d'autres hommages, après Dieu, les hommes
de bien; et ces honneurs, nous les décernons aux empereurs
et au peuple romain. 77 Nous faisons sans cesse des sacri-
fices pour eux et non seulement chaque jour, aux frais
communs de tous les Juifs ?, nous célébrons de telles cérémo-
nies, mais encore, alors que nous n’oflrons jamais d’autres
victimes en commun... nous accordons aux seuls empe-
reurs cet honneur suprème que nous refusons à tous les
autres hommes. 78 Voilà une réponse générale à ce qu’a
dit Apion au sujet d'Alexandrie.
1. On se rappelle la crise soulevée par la prétention de Caligula
de faire ériger sa statue dans le temple de Jérusalem.
2. Au temple de Jérusalem on sacrifiait deux fois par jour pour le
salut de l'Empereur et du peuple romain (Guerre, Il, 197). Mais ik
semble que ce fût aux frais de l'empereur (Philon, Leg. ad Caium,
$ 157).
. AOTOES B" 71
nos autem Alexander quidem introduxit, reges autem auxe-
runt, Romani uero semper custodire dignati sunt, 73
Jtaque derogare nobis Apion conalus est, quia imperatorum
non slatuamus imagines, tamquam illis hoc ignorantibus
aut defensione Apionis indigentibus, cum potius debuerit
admirari magnanimitatem mediocritatemque Romanorum,
quoniam subiectos non cogunt patria iura transcendere, sed
suscipiunt honores, sicut dare offerentes pium atque lepi-
timum est; non enim honores gratiam habent, qui ex
necessitate et uiolentia conferuntur.. 74 Graccis itaque ct
aliis quibusdam bonum esse creditur imagines instituere,
denique et patrum et uxorum filiorumque figuras depin-
gentes exultant, quidam uero etiam nihil sibi competentium
sumunt imagines, alii uero et seruos diligentes hoc faciunt.
Quid ergo mirum est, si ctiam principibus ac dominis hunc
honorem pracbere uideantur? 75 Porro noster legislator
:..non quasi prophetans Romanorum potentiam non hono-
randam, sed tamquam causam neque deo neque hominibus
utilem despiciens, et quoniam totius animati, multo magis
” dei, inanimatas, ut probatur inferius, interdixit imagines
fabricari. 76 Aliis autem honoribus post deum colendos
non prohibuit uiros bonos, quibus nos ct imperatores cet
populum Romanorum dignitatibus ampliamus. 77 : Faci-
mus autem pro cis continua sacrificia, et non solum coli-
dianis dicbus ex impensa communi omnium ludacorum
talia celcbramus, uerum cum nullas alias hostias ex communi
+ neque pro filiis + peragamus, solis imperatoribus hunc hono-
rem praccipuum pariter exhibemus, quem hominum nulli
persoluimus. 78 Ilaec itaque communiter satisfactio posita
sit aduersus Apioncm pro his, quae de Alexandria dicta sunt.

73 8 honores Boysen : honoris (honoribus Nicse) |] 74 3 Jiliorumque


suorum codd. RP |} 75 1 Post legislator lacunam slatui (e. g. hoc
improbavit) || 5 inanimatas ut Nicse : inanimatu{m) (inanimati ed.
Basil.) |] 77 5 neque pro filis corrupta. Pro äct legerit rat ?
72 LIVRE I .

VII
Légende ridicule de la têle d'âne adorée dans le temple.

79 J'admire aussi les écrivains qui lui ont fourni une


telle matière, je parle de Posidonios et d'Apollonios Molon,
qui nous font un crime de n’adorer pas les mêmes
dieux que les autres peuples. D'autre part, quandils mentent ‘
également et inventent des calomnies absurdes contre notre
temple, ils ne se croient pasimpies, alors que rien n'est plus
honteux pour des hommes libres que de mentir de quelque
façon que ce soit, et surtout au sujet d’un temple célèbre
dans l'univers entier et puissant par une si grande sainteté.
80 Ce sanctuaire, Apion a osé dire que les Juifs y avaient
placé une tête d’âne, qu’ils l’adoraient et la jugcaient digne
d’un si grand culte; il affirme que le fait fut dévoilé lors du
pillage du temple par Antiochos Épiphane et qu’on décou-
vrit cette tête d'âne faite d'or, et d’un prix considérable. —-
81 A cela donc je réponds d'abord qu’en sa qualité d'Égyp-
lien, même si chose pareille avait existé chez nous, Apion
n'eùt point dù nous le reprocher, car l'âne n'est pas plus vil
que les furets (?), les boucs el les autres animaux qui ont.
chez eux rang de dieux. 82 Ensuite comment n’a-t-il pas
compris que les faits le convainquent d'un incroyable men-
songe? En effet, nous avons toujours les mêmes lois, aux-
quelles nous sommes éternellement fidèles. Et, quand des
malheurs divers ont fondu sur notre cité comme sur d’au-
tres, quand [Antiochos] le Piceuxt, Pompée le Grand,
Licinius Crassus et, en dernier lieu, Titus César triomphant
de nous ont occupé le temple, ils n’y trouvèrent rien de sem-
blable, mais un culte très pur au sujet duquel nous n'avons
rien à cacher à des élrangers.
83 Mais qu'Antiochos (Épiphane) mit à sac le temple
contre toute justice, qu'il y vint par besoin d'argent sans
être ennemi déclaré, qu'il nous attaqua, nous ses alliés
et ses amis, et qu'il ne trouva dans le temple rien de
ridicule, 84 voilà ce que beaucoup d'historiens dignes de
foi attestent également, Polybe de Mégalopolis, Strabon
1. Antiochos Sidétès surnommé His:£rs (Ant. jud., NII, 244),
qui prit Jérusalem en 130 av. J.-C.
AOFOE B 72
VIE 79 Admiror autem ctiam cos, qui ei huiusmodi fomi-
tem pracbuerunt, id est Posidonium et Apollonium Molo-
nem, quoniam accusant quidem nos, quare nos cosdem deos
cum aliis non colimus, mentientes autem pariter ct de
nostro templo blasphemias componentes incongruas, non se
putant impie agere, dum sit ualde turpissimum liberis
qualibet ratione mentiri, multo magis de templo apud
cunctos homines nominalo et tanta sanctitate pollente. 80
In hoc enim sacrario Apion pracsumpsit edicere asini capul
collocasse ludacos et cum colere ‘ac dignum facere tanta
religione ; et hoc aflirmat fuisse depalatum, dum Antiochus
Epiphanes exspoliasset templum ct illud caput inuentum ex
auro compositum, multis pecuniis dignum. 84 Ad hacc
igitur prius equidem dico, quoniam Acgyplius, uel si aliquid
tale apud nos fuisset, nequaquam debuerat inerepare, cum
non sit deterior asinus + furonibus et hircis ct aliis, quac
sunt apud cos di. 82 Deinde quomodo non intellexit
operibus increpatus de incredibili suo mendacio? Legibus
namque semper utimur isdem, in quibus sine fine consis-
timus, et cum uarii casus nostram ciuitatem sicut eliam
_aliorum uexauerint, et Pius ac Pompcius Magnus et Licinius
Crassus et ad nouissimum Titus Cacsar bello uincentes opti-
nuerint templum, nihil huiusmodi illic inuencrunt, sed
purissimam pietalem, de qua nihil nobis est apud alios (in-)
effabile. 83 Quia ucro Antiochus neque iustam fecit templi
depraedationem, sed egestate pecuniarum ad hoc accessit,
cum non esset hostis, et + super nos auxiliatores suos ct
amicos adgressus es nec aliquid dignum dérisione illic
inuenit, — 84 multi et digni conscriptores super hoc
79 à Molonem eonicci (cf. S 16 etc.) Molonis codd. || 80 3 eum : id
coni. Naber {} 84 4 furonibus vid. corruptum (nec obstat Isidorus
Orig. XII, 2, 39 —pallicè furet). An felibus? canibus? || 82 3
isdem cod. P, hisdem ceit. || 5 Pius Nicse (i. e. Antiochus ÿssérs
— Sidetes) : dius. Sed vox Antiochus desideratur || 8 ineffabile scripsi
(cf. infra 9h et ro1) : effabile |} 83 3 super corruplum, insuper coni.
Gelenius.
73 | LIVRE H
de Cappadoce, Nicolas de Damas, Timagène, les chrono-
graphes Castor et Apollodore; tous disent que, à court de
ressources, Antiochos viola les traités et pilla le temple des
Juifs plein d'or et d'argent. 85 Voilà les témoignages
qu'aurait dù considérer “Apion s’il n'avait eu plutôt lui-
même le cœur de l'âne et l'impudence du chien, qu'on.a
coutume d’adorer chez eux. Car son mensonge n’a pas même
pu s'appuyer sur quelque raisonnement d'analogie @). 86:
En effet, les ânes, chez nous, n’obtiennent ni honneur ni puis-
sance, comme chez les Égyptiens les crocodiles et les vipères,
puisque ceux qui sont mordus par des vipères ou dévorés
par des crocodiles passent à leurs ÿeux pour bicnheureux et
dignes de la divinité‘. 87 Mais les ânes sont chez nous,
comme chez les autres gens sensés, employés à porter les
fardeaux dont on les charge, et s'ils approchent des aires pour
manger? ou s'ils ne remplissent pas leur tâche, ils reçoivent
force coups; car ils servent aux travaux et à l'agriculture.
88 Ou bien donc Apion fut le plus maladroit des hommes
à imaginer ses mensonges, ou, parti d'un fait, il n’a pas su
en conclure justement (@), car aucune calomnie à notre
adresse ne peut réussir.
| VII
Autre légende calomnieuse: le meurtre rituel.
89 11 raconte encore, d’après les Grecs, une autre fable
pleine de malice à notre adresse. Là-dessus, il suffira de dire
que, quand on ose parler de piété, on ne doit pas ignorer
qu’il y a moins d'impureté à violer l'enceinte d'un temple :
qu’à en calomnier les prètres. 90 Mais ces auteurs se sont
appliqués plutôt à défendre un roi sacrilège qu’à raconter
des faits exacts et véridiques sur nous et sur letemple. Dans
le désir de défendre Antiochus et de couvrir la déloyauté et
le sacrilège qu'il a commis envers notre race par besoin
d'argent, ils ont encore inventé sur notre compte la calomnie

1. Sur les honneurs rendus en Egypleà la victime d'un crocodile,


v. Hérodote, 11, go. — Voir à l’Appendice.
23. Pourtant le Deutéronome (xxv, 4) défend de museler le bœuf
qui foule le grain, à plus forte raison de le battre s’il en mange
un peu. |
AOTOC'L' ° 73
quoque testantur, Polybius Megalopolita, Strabon Cappadox,
Nicolaus Damascenus, Timageneset Castor temporum con-
scriptor et Apollodorus ; omnes dicunt pecuniis indigentem
Antiochum, transgressum foedera, Iudacorum exspoliasse
templum auro argentoque plenum. 85 Ilaec igitur Apion
debuit respicere, nisi cor asini ipse potius habuisset ct impu-
dentiam canis, qui apud ipsos assolet coli ; -F neque enim
extrinsecus aliqua ratiocinatione mentilus est. + 86 Nos
ilaque asinis neque honorem neque potestatem aliquam
damus, sicut Acgyptii crocodillis et aspidibus, quando cos,
qui ab istis mordentur et a crocodillis rapiuntur, felices et
deco dignos arbitrantur. 87 Sed sunt apud nos asini, quod
apud alios sapientes uiros, onera sibimet imposita susti-
nentes, et, licct ad arcas accedentes comedant aut uiam
propositam non adimpleant, multas ualde plagas accipiunt
quippe operibus et ad agriculturam rebus neccssariis minis-
trantes, 88 Sed aut omnium gurdissimus fuit Apion ad
componendum uerba fallacia; aut certe + ex rebus + initia
sumens haec implere non ualuit, quando nulla potest contra
nos blasphemia prouenire.
VIT 89 Alteram uero fabulam derogatione nostra ple-
nam de Graccis apposuit ; de quo hoc dicere sat erit, quoniam
qui de pietate loqui praesumunt, oportet cos non ignorare
minus esse immundum per lempla transire, quam sacer-
dotibus scelcsta uerba componere. 90 Isti uero magis
studuerunt defendere sacrilegum regem quam iusta et
ueracia de nostris et de templo conscribere ; uolentes enim
Antiocho praestare et infidelitatem ac sacrilegium eius tegere,
quo circa gentem nostram esi usus propter egestatem pecu-

84 3 Timagenes Boysen : Timagenis || 5 ex(s)poliasse Nicse: et


spoliasse || 85 3 neque — est corrupta |] 86 1 itaque vel corrupta vel
falso ab latino interprete usilatum (gr. vor?) 1} 4 dignos Sobius :
digni Il 87 2 licet corruptum (gr. verisim. xt et quod intcrpres in £i
xai vertit}) |} 88 3 ex rebus corrupla.
74 LIVRE II
qu'on va lire. 91 Apion s’est fait le porte-parole des
autres! : il prétend qu'Antiochus trouva dans le temple un
lit sur lequel un homme était couché, et devant lui une table
chargée de mes, poissons, animaux terrestres, volatiles.
L'homme restait frappé de stupeur. 92 Bientôt il salua
avec un geste d’adoration l'entrée du roi comme si elle lui
apportait le salut; tombant à ses genoux, il étendit la main
droite et demanda la liberté. Le roi lui dit de se rassurer, :
de lui raconter qui il était, pourquoi il habitait ce lieu, ce
que signifiait cette nourriture. L'homme alors, avec des
gémissements et des larmes, lui raconta d’un ton lamentable
son malheur. 93 JÎldit, continue Apion, qu'il était Grec,.
et que, tandis qu'il parcouraïit la province pour gagner sa
vie, il avait été tout à coup saisi par des hommes de race
étrangère et conduit dans le temple; là on l’enferma, on ne
le laïssait voir de personne, mais on préparait toutes sortes
de mets pour l'engraisser. 94 D'abord ce traitement qui
lui apportait un bienfait inespéré lui fit plaisir; puis vint le
soupçon, ensuite la terreur ; enfin, en consultant les serviteurs
qui l’approchaïent, il apprit la loi ineffable des Juifs qui
commandait de le nourrir ainsi; qu'ils pratiquaient cette
coutume tous les ans à une époque déterminée; 95 qu'ils
s'emparaient d’un voyageur grec, l’engraissaient pendant
une année, puis conduisaient cet homme dans une certaine
forèt, où ils le tuaient ; qu’ils sacrifiaient son corps suivant
leurs rites, goûtaient ses entrailles et juraïent, en immolant
le Grec, de rester les ennemis des Grecs; alors ils jetaient
dans un fossé les restes de leur victime. 96 Enfin, rap-
porte Apion, il dit que peude jours seulement lui restaient
à vivre, et supplia le roi, par pudeur pour les dieux de la
1. Josèphe veut-il dire qu’Apion a copié unc source écrite, ou
qu’il a suivi des on-dit? Dans le premier cas, le seul écrivain ancien
dont on puisse le rapprocher est Damocrite, auteur d’un ouvrage sur
les Juifs connu par une notice de Suidas (Textes d'auteurs grecs et
romains, p. 121). Maïs l’époque de ce Damocrite est complètement
inconnue. Il est du moins certain qu’il ÿ a une parenté entre l'écrit
résumé par Suidas ct celui d'Apion: Damocrite a élevé contre les
Juifs les deux mêmes griefs (culte de la tête d’äne, sacrifice de
l'étranger), qu’Apion a groupés dans l’histoire de la visite d'Epiphanc
au Temple. Les variantes sont d'importance secondaire : la principale
porte sur la fréquence du meurtre rituel.
AOTOE B 74
niarum, detrahentes nobis etiam quae in futuro sunt dicenda
mentiti sunt. 91 Propheta uero aliorum factus est Apion,
et dixit Antiochum in templo inucnisse lectum et hominem
in co iacentem et propositam ei mensam maritimis terre-
nisque et .uolatilium dapibus plenam, + et obstipuisset his
homo. + 92 Illum uero mox adorasse regis ingressum
tamquam maximum ci solacium prachiturum, ac proci-
dentem ad cius genua extensa dextra poposcisse libertatem ;
et iubente rege, ut confideret et diceret, quis esset uel cur
ibidem habitaret uel quac csset causa ciborum eius, tunc
hominem cum gemitu et lacrimis lamentabiliter suam
narrasse neccssilatem. 93 Ait, inquit, esse quidem se
Graccum, et dum peragrarct prouinciam propter uilac cau-
sam, direptum se subito. ab alienigenis hominibus atque
deductum ad templum et inclusum illie, et a nulk conspici
sed cuncta dapium praeparatione saginari. 94 Et primum
quidem hacec sibi inopinabilia beneficia prodidisse et detulisse
lactitiam, deinde suspicioncm, postea stuporem, ac postre-
mum consuleniem a ministris ad se accedentibus audisse
legem ineffabilem Iludacorum, pro qua nutriebatur, et hoc
illos facere singulis annis quodam tempore constituto, 95
et comprehendere quidem Graccum peregrinum cumque
annali tempore saginare, el deductum ad quandam siluam
occidere quidem eum hominem eiusque corpus sacrificare
secundum suas sollemnitates et gustare ex eius uisceribus et
iusiurandum facere in immolationce Graeci, ut inimicitias
contra Graecos haberent, et tunc in quandam foucam reliqua
hominis percuntis abicere. 96 Deinde refert eum dixisse
paucos iam dices de uita sibimet superesse atque rogasse, ut
erubescens Graecorum deos et + superantes + in suo san-

80 4 sunt Niese: essent. |] 94 4-5 et — homo corrupta. An et


obslipuisse his hominem ? || 93 3 directum ed. princ.: directum Il
96 2 de uita Boysen : debita || 3 superantes corruptum (ex superesse
v. pracc. ?) ; superans (?) Thackeray.
55 LIVRE II
Grèce et pour déjouer les embüches des Juifs contre sa race,
de le délivrer des maux qui le menaçaient. 97 Une telle
fable non seulement est pleine de tous les procédés dramati-
ques, mais encore elle déborde d’une cruelle impudence.
Cependant clle n’absout pas Antiochus du sacrilège, comme
l'ont imaginé ceux qui l'ont racontée en sa faveur. 98 : En
effet, ce n’est pas parce qu'il prévoyait cette horreur qu'il est
venu au temple, mais, selon leur propre récit, il l’a rencon-"
tréce sans s’y attendre. Il fut donc en tout cas volontairement
injuste ct impie et athée, quel que soit l’excès du mensonge
que les faits eux-mêmes montrent facilement. 99 “En
cllct, les Grecs ne sont pas seuls, comme on sait, à avoir des
dois en désaccord avec les nôtres;mais il ÿ a surtout les
Egyptiens et beaucoup d’autres peuples. Or, quel est celui
de ces peuples dont les citoyens n'aient jamais eu à voyager
chez nous? Et pourquoi dès lors, par un complot sans cesse
renouvelé, aurions-nous besoin, pour les Grecs seuls, de ver-
ser le sang? 4100 Et puis comment se peut-il que tous les
Juifs'se soient réunis pour partager cette victime annuelle
et que les entrailles d'un seul aient suffi à tant de milliers
d'hommes, comme le dit Apiont? Et pourquoi, après avoir
découvert cet homme quel qu'il fût, Apion n’a-t-il pu enre-
gistrer son nom°?? 101 ou comment le roi ne l’a-t-il pas
ramené dans sa patrie en grande pompe, alors qu’il pouvait
par ce procédé se donner à lui-même une grande réputation
de piété et de rare philhellénisme, tout en s’assurant de tous,
contre la haïne des Juifs, de puissants secours? 102 Mais
. passons : il faut réfuter les insensés non par des raisons, mais
par des faits. Tous ceux qui ont vu la construction de notre
temple savent ce qu’il était, connaissent les barrières infran-
chissables qui défendaient sa pureté3. 403 Il comprenait
quatre portiques concentriques dont chacun avait une garde
particulière suivant la loi, C'est ainsi que, dans le portique
. Apion no paraît pas responsable de labsurdité que lui prête
Josiphe: le texte cité $ 95 ne signifie pas que tous les Juifs parti-
cipent au sacrifice.
23. Texte peut-être mutilé.
3. La description qui suit est une des sources de notre connais-
sance du temple détruit par Titus, quoiqu’elle soit moins circonstan-
ciée que Bell. V, 5 et Ant. Jud. XV +11. Josèphe Sy est inspiré de
ses souvenirs personnels.
AOlOE B' 55
guine insidias [udacorum de malis eum circumastantibus
liberaret. 97 Huiusmodi erso fabula non tantum omni
tragocdia plenissima est, sed ctiam impudentia crudeli
redundat, non tamen a sacrilegio priuat Antiochum, sicut
arbitrati sunt qui hacc ad illius gratiam conscripserunt ;
98 non enim praesumpsit aliquid tale, ut ad templum
accederet, sed, sicut aiunt, inuenit non spcrans. Fuit ergo
uoluntate iniquus, impius et nihilominus sine deo, quantauis
sit mendacii superfluitas, quam ex ipsa re cognoscere ualde
facillimum est. 99 Non enim circa solos Graecos discordia
legum ‘esse dinoscitur, sed maxime aduersus Aegyptios et
plurimos alios. Quem enim.horum non contigit aliquando
circa nos peregrinari, ut aduersus solos (illos) renouata
coniuratione per clfusionem sanguinis ageremus ? 100
Uel quomodo possibile est, ut ad has hostias omnes Judaci
colligerentur et tantis milibus ad gustandum uiscera illa
sufficerent, sicut ait Apion ? Ucl cur inuentum hominem,
quicumque fuit, non enim suo nomine conscripsit? 101
Aut quomodo eum in suam patriam rex non cum pompa
deduxit, dum posset hoc faciens ipse quidem putari pius et
Graccorum amator eximius, assumere uero contra lu-
dacorum odium solacia magna cunctorum ? 4102 Sed
hacc relinquo; insensatos enim non uerbis sed operibus
decet arguere. Sciunt igitur omnes qui uiderunt construc-
tionem templi nostri qualis fucrit, et intransgressibilem cius
purificationis integritatem. 103 Quattuor clenim habuit
poriicus in cirçuitu, et harum singulac propriam secundum
legem habuere custodiam ; in exteriorem itaque ingredi

98 3 impius secludit Boÿsen {| quantauis sit emend. cod. C (Chel-


tenham) : quanta iussit rell. [| 99 2 Post legum, nostrarum desideratur
IL 3 Post alios lacunam statuunt Niese, Boysen. Scd enim — dé aut
05% || 4 illos (scil. Graccos) inscrui, Graecos coni. Hudson 11.5 aye-
remus Sobius, Naber : egeremus. Post $ 100 olim retuli locum
graccum infrà $ 121-124 ubi de jure iurando suprà laudato ($ 95)
agitur, || 100 5 Post conscripsit lacunam statuunt Nicse, Boysen.
76 LIVRE IL -
extéricur tout le monde avait droit d'entrer, même les étran-
gers ; seules les fesimes pendant leur impureté mensuelle s’en
voyaient interdire le passage. 104 Dansle second entraient
tous les Juifs et leurs femmes, quand elles étaient pures de
toutes souillures ; dans le troisième les Juifs mâles, sans tache
et purifiés; dans le quatrième les prètres revètus de leurs
robes sacerdotales. Quant au saint des saints, les chefs des
prêtres y pénétraient seuls, drapés dans le vêtement qui leur
est propre. 105 Le culte a été réglé d'avance si soigneuse-
ment dans tous ses détails qu'on a fixé certaines heures
pour l'entrée des prêtres. En effet, le matin dès l'ouverture
du temple, il leur fallait entrer pour faire les sacrifices tra-
ditionnels, puis de nouveau à midi jusqu’à la fermeture du
temple. 406 Enfin il est défendu de porter dans le temple!
même un vase; on n'avait placé à l’intérieur qu'un autel?,
une table, un encensoir, un candélabre, tous objets men-
tionnés même dans la loi. 107 Il n'y a rien de plus; il ne
s’y passe point de mystères qu'on ne doive pas révéler, ct à
l'intérieur on ne sert aucun repas. Les détails que je viens
de signaler sont attestés par le témoignage de tout le peuple
et apparaissent dans les faits. 108 Car, bien qu’il y ait
quatre tribus de prétres #, et que chacune de ces tribus com-
prenne plus de cinq mille personnes, cependant ils officient
par fractions à des jours déterminés ; une fois ces jours pas-
sés, d’autres prêtres, leur succédant, viennent aux sacrifices,
et, réunis dans le temple au milieu du jour, en reçoivent les
clefs de leurs prédécesseurs, ainsi que le compte exact de tous
les vases, sans apporter à l'intérieur rien qui serve à la nour-
riture ou à la boisson. 409 Car il est interdit d'offrir
mème sur l'autel des objets de ce genre, sauf ceux qu'on
prépare pour le sacrifice.
En conséquence que dire d’Apion sinon que, sans examiner
ces faits, il a débité des propos incroyables? Et cela est hon-
teux, car lui, grammairien, ne s'est-il pas engagé à apporter
des notions exactes sur l'histoire? 410 Connaissant la
piété observée dans notre temple, il n'en a pas tenu compte,

1. Plus exactement « dans le sancluaire n.


2. On ne voit pas bien de quel autel il s’agit. Ailleurs (Guerre,
V, 5, 5) Josèphe no mentionne que les trois derniers objets ‘
3. Voir à l’Appendice. |
AOTOE B 56
licebat omnibus etiam alienigenis ; mulieres tantummodo
menstruatae transire prohibebantur. 4104 In secunda uero
porticu cuncti udaci ingredichantur corumque coniuges,
cum cessent ab omni pollutionc mundac ; in tertia masculi
ludacorum mundi existentes atque purificati ; in quartam
autem sacerdotes siolis induti saccrdotalibus; in adytum
uero soli principes saccrdotum propria stola cireumamicti.
105 Tanta uero est circa omnia prouidentia pietatis, ut
secundum quasdam horas sacerdoies ingredi constitutum
sit; mane etenim aperto iemplo oportebat facientes traditas
hostias introire et meridie rursus, dum clauderetur templum.
106 Denique nec uas aliquod portari licet in templum, sed
erant in co solummodo posita altare, mensa, turibulum,
candelabrum, quae omnia et in lege conscripta sunt. 107.
Etenim nihil amplius neque mysteriorum aliquorum ineffa-
bilium agitur, neque intus ulla epulatio ministratur ; hace
enim quae praedicta sunt habent totius populi testimonium
manifestationemque gestorum. 108 Licet enim sint tribus
quattuor sacerdotum ct harum tribuum singulae habeant
hominum plus quam quinque milia, fit lamen obseruatio
particulariter per dies certos, et his transactis, alii succe-
dentes ad sacrificia ueniunt et congregati in templum
mediante die a praccedentibus claues templi ct ad numerum
omnia uasa percipiunt, nulla re, quac ad cibum aut potum
adtineat, in templo delata. 109 Talia namque etiam ad
altare offerre prohibitum est praeter illa, quae ad sacrificia
pracparantur. Quid ergo Apionem esse dicimus nisi, nihil
horum examinantem, uerba incredula protulisse ? Sed turpe
est ; historiae enim ueram notitiam se prolerre grammalicus
non promisit? 440 At sciens templi nostri pietatem hanc
quidem practermisit, hominis autem Gracci comprehen-

107 5 manifestalionemque codd. plerique, manifestum ralioncmque


(nationemque L) ed. pr. || 108 2 viginti quattuor coni. Ott. |} 409 6 non
promisit codd. compromisil coni. Niese.
77 LIVRE I
et il a inventé cette fable d'un Grec captif secrètement nourri
des mets les plus coûteux ct les plus réputés, des esclaves
entrant dans l'endroit dont l’accès est interdit méme aux
plus nobles des Juifs s’ils ne sont pas prêtres. 114 C'est
donc une très coupable impiété et un mensonge volontaire
destiné à séduire ceux qui n'ont pas voulu examiner la
vérité, s’il est vrai qu’en débitant ces crimes et ces mystères,
ils ont tenté de nous poricr préjudice.
IX
Fable ridicule d'après laquelle un Iduméen, déguisé en Apollon,
alla dérober dans le temple la tête d'âne.

412 Après cela Apion raille les Juifs, comme très super-
stiticux, en ajoutant à sa fable le témoignage de Mnaséast!.
Cet auteur raconte, à l'en croire, qu'il ÿ a très longtemps,
les Juifs et les Iduméens étant en guerre, d'une certaine
ville iduméenne nommée Dora ?, un des hommes qui étaient
attachés au culte d’Apollon? vint trouver les Juifs. Il se
nommait, dit-il, Zabidos. Il leur promit de leur livrer Apol-
Jon, le dicu de Dora, qui se rendrait à notre temple si tout
le monde s'éloignait. 4148 Et toute la multitude des Juifs.
le crut. Zabidos cependant fabriqua un appareil de bois dont
il s’entoura et où il plaça trois rangs de lumières. Ainsi équipé
il se promena, de sorte qu’il avait de loin l'apparence d’une
constellation‘ en voyage sur la terre. 4114 Les Juifs,
frappés de stupeur par ce spectable inattendu, restèrent à
distance et se tinrent coïis. Zabidos tout tranquillement arriva
jusqu'au temple, arracha la tête d’or du baudet — c’est
ainsi qu'il s'exprime pour faire le plaisant — et revint en
hâte à Dora. 115 Ne pourrions-nous pas dire à notre tour
qu'Apion surcharge le baudet, c'est-à-dire lui-même, et l'ac-
cable sous le poids de sa sottiseet de ses mensonges? En effet,
1. Mnaséas de Patara, polygraphe du int siècle av. J.-C.
2. Il s’agit bien probablement dans Ja pensée de Mnaséas de
Adora (aujourd’hui Doûra) ville effectivement située en Idumée. La
même faute se retrouva Ant. jud., XIV, 88 (cf. Benzinger, v. Adora
dans Pauly-Wissowa).
3. Culte attesté chez Les Iduméens par l'inscription de Memphis,
“Strack, Archiv für Pap., IL, 120.
4. Ici reprend le texte grec.
AOFOS B 77
sionem finxit et pabulum ineffabilc. et ciborum opulentis-
simam claritatem et seruos ingredientes ubi nec nobilissimos
Tudacorum licet intrare, nisi fuerint sacerdotes. 4144 Jloc
crgo pessima est impictas atque mendacium spontancum ad
corum seductionem, qui nolucrint discutere ucritatem. Per
ca siquidem mala et ineffabilia, quac praedicta sunt, nobis
detrahere temptaucrunt.
IX 112 Rursumque tamquam piissimos deridet adiciens
fabulae suae Mnaseam, Ait enim illum relulisse, dum bellum
ludacï contra Idumacos haberent, lonso quodam tempore, in
aliqua ciuitate Idumacorum, qui Dorii nominantur, quen-
dam corum qui in ea Apollinem colebat uenisse ad Iudacos,
cuius hominis nomen dicit Zabidon, deinde quia cis promisis
-
set traditurum se cis Apollinem deum Doriensium uenturum-
que illum ad nostrum templum, si omnes abscederent; 113
et credidisse omnem multitudinem Iudasorum, Zabidon
uero
fecisse quoddam machinamentum ligneum et circumposuisse
sibi et in eo tres ordines infixisse Jucernarum et ita ambu-
lasse, ut procul stantibus appareret, quasi stellac per terram
tv rropetav Motoupévov: 114 tobc uv ‘louSatouc 5nd
ToO napadéäou fic Béac KATATIETMANYUÉVOUG, Téppa
uévovtac flouxiav &yeuw, vTèv SE ZéBiôou nt moXñc
fjouxiac elc Tèv vabv napsABetv, kal Tv xpuoñv &nocOpat
ToB kévBovos kepolñv, — obro yàp aotetléuevos yéypa-
| pev, — kal nédiwv etc AGpa Kat réxos ànelBetv, 145
*Apa oùv kaxl fueis àv ElTomuev, TL tèv k&vBova, tou-
Téotiv Éautév, ’Anlov èmoboptlièer kal Totet TfS uopo-

410 1 at Thackcray: et | 412 1 püissimos (= Gsindaiuovas) Nicse


(apud Boysen): püssimus || à Mnaseam Niese : Mnafcam.
Testem
excidisse putat Boysen || 3-4 Idumacos Idumacorum Gelenius : ludaeos,
Tudacorum || 6 quia Boysen : qui aut quod codd. An, delato quia
scrib.
eis promisisse |} 113 6 Rursus incipit textus graccus IL 144 3
uivoyzas Bekker (constitutos Lat) : uêv Ôvtas Il 5 +avÜGvos (hic
ct $ 115 et 120) Hudson: äxaWüvos || G AGca Nicse (ad dora
Lat): ôüetv || 2atù ti. ed. pr. : +ô téyos.
58 LIVRE !I
. il décrit des lieux qui n'existent pas et, sans le savoir, change
les villes de place. 116 L’Idumée est limitrophe de notre
pays, voisine de Gaza, ct elle n’a aucune ville du nom de
Dora. Mais en Phénicie, près du mont Carmel, il ÿ a une
ville appelée Dora, qui n’a rien de commun avec les niai-
- series d'Apion; car elle est à quatre journées de marche de
. l'Idumée. 117 Et pourquoi nous accusc-t-il encore de
‘n'avoir point les mêmes dieux que les autres, si nos pères se
sont laissé persuader si facilement qu’Apollon viendrait chez
eux et s'ils ont cru le voir se promener avec les astres sur la
terre? 418 Sans doutc ils n'avaient jamais vu une lampe
auparavant, ces hommes qui allument tant et de si belles
lampes dans leurs fêtes ! Et personne, parmi tant de milliers
d'habitants, n'est allé à sa rencontre quand il s’avançait à
travers le pays ; il a trouvé aussi les murailles vides de sen-
tinelles, en pleine guerre! 119 Je passe le reste; mais les
portes du temple étaient hautes de soixante coudées, larges
de vingt', toutes dorées et presque d’or massif; elles
étaient fermées tous les jours par deux cents hommes? au
moins, et il était défendu de les laisser ouvertes. 420 JIla
donc été facile à ce porteur de lampes, je pense, de les ouvrir
à lui tout seul, et de partir avec la tête du baudet? Mais
est-elle rentrée toute seule chez nous ou celui qui l’a prise
l'a-til rapportée dans le temple afin qu’Antiochos la trouvât
pour fournir à Apion une seconde fables :

Mensonge du serment de haine contre les Grecs.

421% II forge aussi un serment par lequel, prétend-il, en

1. 80 sur 15 d’après Guerre, V, 202.


2. 20 par porte (Guerre, VI, 293). |
3. Le développement qui suit ($ 121-124) serait micux à sa place
après le $ 111 puisqu'il so rattache à la légende du serment contre
les Grecs du $ 95. Peut-être s'agit-il d'un morceau rajouté par
Jostphe in ertremis en marge et introduit à une fausse place par
les copistes. ‘
AOFOS B' 8
Aoylac &ux kat Tv Yevauétav katé
youov ; ka Y$p Térouc
oùk Bvtac yPépet kal méketc oùk AOPTS uetatiBnou.
116 ‘H pèv y&p ‘lôoupalx rñs fuEtÉpac xépas Eorlv
éuopoc, kart Mélav KELÉVN, Kkal A&pa rabtrne êoTtiv
oùdeula méÂic rfc pévtot Pouvlknc Tapà td Kaputaov
Gpos AGpa nés êvouéleto, unôèv Entkoivovo0ga rois
’Anlovoc pAvapuoor TECOépov yäp iuspôv 88dv rfi
Téovpalas &péornrev. 117 TI Auôv Et kornyopet
Tù À kotvobc Éxetv toc &Motc Beoûc, et Pabloc obteoc
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- 446 6 ’Iéosux'aç Nicse : "losô


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1 418 4 Épruz ed. pr. : Éenuia || 449
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Nicse |} artbv vel ’Aztws (ed. pr. Lat)
inclusi ut glossema || 5 eie -6
iecôy add.Niesc ex Lat (in templum) || 424 r
xatabebderar 0 ed. pr.:
#ataÿ:0cacai tive (sed altior corru
plio latere videtur),

13
79 LIVRE IL
invoquant le dieu qui a fait le ciel, la terre et la mer‘, nous
jurons de ne montrer de bienveillance envers aucun étranger,
mais surtout envers les Grecs. 122 Une fois qu'il se met-
tait à mentir il aurait dû dire au moins: envers aucun étran-
ger, mais surlout envers les Égyptiens. De cette façon sa fable
du serment aurait concordé avec ses mensonges du début, si
vraiment nos ancêtres ont été chassés par les Égyptiens, qui .
leur étaient apparentés, non pour aucun crime mais à cause
de leurs malheurs. 4123 Quant aux Grecs, nous en sommes
trop éloignés par les lieux comme par les coutumes. pour
qu'il puisse exister entre eux et nous aucune haine ou aucune
jalousie. Loin de là, il est arrivé que beaucoup d’entre eux
ont adopté nos lois; quelques-uns ÿ ont persévéré, d’autres
n'ont pas eu l'endurance nécessaire et s'en sont détachés.
124 Mais de ceux-là, nul n'a jamais raconté qu'il eùt
entendu prononcer chez nous le serment en question; seul
Apion, semble-t-il, l’a entendu, ct pour la bonne raïson qu'il
en était l'inventeur.

. XI
Prétendue preuve de l'injustice des lois juives,
tirée des malheurs des Juifs.

425 Il faut encore grandement admirer la viveintelligence


d'Apion pour ce que je vais dire. La preuve, à l'en croire,
que nos lois ne sont pas justes, et que nous n'adorons pas
Dieu comme il faut, c’est que nous ne sommes pas les
maitres, mais bien plutôt les esclaves tantôt d’un. peuple, tantèt
d'un autre, et que notre cité éprouva des infortunes?, —
comme si ses propres ciloyens étaient habitués depuis une
haute antiquité à être les maitres dans la cité la plus propre
à commander au lieu d’être asservis aux Romains. 126
Cependant qui supporterait de leur part une telle jactance?
Parmi le reste des hommes il n'est personne pour nier que
1. L'invocation à Dieu qui a créé cicl, terre et mer est biblique
(Néhémie, 1x, 6, Psaume 146, 6; Actes des Apôtres 1v, 24). Apion
a-t-il su l'existence de celte formule ? Ou son texte a-t-il été remanié

par Josèphe ou sa source juive?
2. La prise de Jérusalem par Pompée a inspiré à Cicéron une
Textes d'aulcurs grecs et
réflexion analogue (Pro Flacco, & 69 —
romains, p. 241).
AOTOE B’ 79
Tèv Bedv rdv nouoavta rôv obpav
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423 4-5 sokkoïe — cuvé£n Herwerden : x01%0? — GUY fr Tav 11 424


1 zaÿtwv L prima manus: <65+0y corr. Îl 2 éuwuosuivoy Dindorf :
ogwauéov || 125 1 ovvisiws ed. Pre: cuéciws || 4 reocrxe
L. Blum: zéocixes L |] +6 Un Get inser. ed. pr. | 5 xx inclusit
Nicse |] 6 aÿrüv (Alexandrinorum) ed. pr. : aÿot
yen. L, transposuit ed. pr. || 8 suvs@topév
17 ‘Pouatots post
wy Dindorf : cowriou. |]
126 à +is &y scripsi : dv +1 Î aväspoiro Nicse
: ar 65youto |] sortes
(plur.) scripsi : roradrns|| ueyahauyla
s Nicse : psyahodutas y |]
3 trxvds ed. pr. : ixavds ; etxdtws coni.
Holwerda. -

v
80 LIVRE IT
ce discours d'Apion ne s'adresse assez bien à lui. 127 Peu
de peuples ont eu la fortune de dominer fût-ce par occasion,
et ceux-là mème ont vu des revers les soumettre à leur tour
à un joug étranger; les autres peuples, pour la plupart,
sont plusieurs fois tombés en servitude. 128 Ainsi donc
les seuls Égyptiens, parce que les dieux, à les en croire, se
sont réfugiés dans leur pays ct ont assuré leur salut en pre-:
nant la forme d'animaux, ont obtenu le privilège excep-
tionnel de n'être soumis à aucun des conquérants de l'Asie
ou de l'Europe, eux qui n'ont pas eu un seul jour de liberté”
en aucun temps, pas même de leurs maîtres nationaux!
429 Du traitement que leur infligèrent les Perses, qui, non
pas une fois, mais à plusieurs reprises, saccagèrent leurs
villes, renversèrent leurs temples, égorgèrent ce qu'ils pren-
nent pour des dieux, je ne leur fais pas un grief. 480 Car
il ne convient pas d’imiter l'ignorance d’Apion, qui n’a songé
ni aux malheurs des Athéniens, ni à ceux des Lacédémo-
niens, dont les uns furent les plus braves, les autres les plus
pieux des Grecs, du consentement unanime. 131 Je laisse
de côté les malheurs qui accablèrent les rois renommés par-
tout pour leur piété, comme Crésus. Je passe sous silence
l'incendie de l’Acropole d'Athènes, du temple d'Éphèse, de
celui de Delphes, et de mille autres. Personne n’a reproché
ces catastrophes aux victimes, mais à leurs auteurs?. 132
Mais Apion s’est trouvé pour produire contre nous cetle accu-
sation d’un nouveau genre, oubliant les propres maux de
son pays, l'Égypte. Sans doute Sésostris, le roi d'Égypte
légendaire, l'a aveuglé*. Mais nous, ne pourrions-nous pas
citer nos rois David et Salomon, qui ont soumis bien des
nations? 433 Cependant n’en parlons pas. Mais il est un
fait universellement connu, quoique ignoré d’Apion: c’est

1. Cf. Ovide, Métamorphoses, V, 325 suiv.; Diodore, I, 86, etc.


a. Les incendies de F'Acropole d’Athènes par les Perses, du
temple d'Ephèse par Hérostrate sont bien connus. L’allusion au
templo de Delphes peut se rapporter soit à l'incendie du ‘temple
primitif (548) soit à celui qu’allumèrent les barbares Maides au
temps de Sylla (Plut. Num. g); il s’agit plutôt de ce dernier événe-
ment.
3. Allusion possible à la cécité dont auraient été frappés Sésostris
et sori fils (Hérodote, IE, tit).
AOTOE B’ 8o
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MG Toic épéouaw, 132 Korvèc ôë -KATÉyopog uv
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&v etnomev Bacéac Aavtônv Kat Zolouäva
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oauévoug ËBvn; 133 roëtouc uv oûv Tapalinouev: tk
GE yvépiux mâaiv ‘’Antov rvénrev, ôte
Mepoëv ral ue”
4127 2 Gt zatco3 rivôs scripsi : txzasontixe L
(continuè Lat.) ||
128 6 oïxor Geox. Cobet: ofmnè:sroc@v [130 3 zsocéx
ev dubium
an 2055207 aut rçocmxet ? || 134 à Gv Evx Kooïoov damna
t Nicse Il
3 Expusavro Niese: £yetcao || 192 1 xarvôs ed. pre: xevôs
|] 4 Etisun-
5e (sed Lat excaecauit) }| 433 1 =0$=. — 0% coni,
Naber L, ax
roÿtous uèy vüv coni. Nicse || Fasahiruner ed. pr. : ragahér
ouev,
8: LIVRE II

que les Perses et les Macédoniens, maitres après eux de l'Asie, .


asservirent les Égyptiens, qui leur obéirent comme des
esclaves, alors que nous, libres, nous régnions même sur les
cités d’alentour pendant cent vingt ans environ!, jusqu’au
temps de Pompée le Grand. 134 Et alors que tous les rois
de la terre avaient été subjugués par les Romains, seuls nos
rois, pour leur fidélité, furent conservés par cux comme alliés
et amis.
. XI
Apion prétend que la race juive
n’a pas produit de grands hommes.
135 « Mais nous n’avons pas produit d'hommes dignes
d'admiration, qui, par exemple, aient innové dans les arts
ou excellé dans la sagesse ». Et il énumère Socrate, Zénon,
Cléanthe et d’autres du mème genre; puis, ce qui.est le plus
admirable de tous ses propos, il s'ajoute lui-même à la liste
et félicite Alexandrie de posséder un tel citoyen. 136 Assu-
rément il avait besoin de témoigner pour lui-même; car
aux yeux de tous les autresil passait pour un méchant ameu-
teur de badauds, dont la vie fut aussi corrompue que Ja
parole, de sorte qu’on aurait sujet de plaindre Alexandrie si
elle tirait vanité de lui. Quant aux grands hommes nés chez
nous qui méritèrent des éloges autant qu'aucun autre, ils
sont connus de ceux qui lisent mon JJisloire ancienne.

XIII
Autres griefs injustifiés : les Juifs sacrifient des animaux,
ne mangent pas de porc el pratiquent la circoncision.
137 Le reste de son réquisitoire mériterait peut-être d'être
laissé sans réponse pour que lui-même soit son propre accusa-
teur et celui des autres Égyptiens. En effet, il nous reproche
de sacrifier des animaux domestiques, de ne point manger de
porc, et il raille la circoncision. 138 Pour ce qui est d’im-
moler des animaux domestiques, c’est une pratique qui nous
est commune avec tous les autres hommes, et Apion, par sa cri-
tique de cet usage, s’est dénoncé comme Égyptien. S'il avait
été Grec ou Macédonien, il ne s’en serait pas ému. Ces peu-
1. Depuis l'insurrection des Macchabées (168).
AOTOS B' 81
ëkelvouc fyouuévav rfic Aciac Makeôévov Aîyéntiot Ev
&dobkevov àvôparédov oùèëv Btapépovtec, 434 fueîs ôë
bvrec 8AebBepor mpoaëtt kal Tôv népul, nékeov fipxouev
Etn oxeddv etkoot nou kal Ekordv uéxpe Méyvou Tounniou,
Kat Tmévrov ÉkrokeunBévrov npèc ‘Pouatov vTôv Tav-
Taxo9 PBaorkéov, pévor 8ià nioruw où Tap” fuir oéupayot
kal pilor Stepul&yBnoav.
XII 135 ?AXAX Bavpaotobc ävôpas où Tape op kaEv,
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trous mivés. Etra, Tù Baupaorôtatov, toc elpnuévoic
aùtès Éautdv rnpootiBmor kal parapiber tv ’AkeE&vôperav,
bte vouoQtov yet noÂtenv, (èpBäc nov} 136 Edet yàp
aèt® uäprupog Éautol® rois pèv yäp &Alotc ärraouv 8yha- -
yoyds Éôdker Tmovnpès elvar kat T& Blo Kat Ta A6yo
SepBapuévos, Gore elkétToc ÉAehjoem TG Av Tv ’AkeEév-
Sperav, etrep nl toûte uéya Éppéver. Tepl 8ë rôv rap”
fuîv &vôpôv yeyovétov, oùdevds fitrov Énalvou ruyyéveiv
&Elov, Touoiwv of Tac Âuetépats âpyatohoylais ÉvtTuyxé-
VOVTEG. °
XIE 437 T& Aou tôv êv 1f kurnyopla eypauuévov
&Erov Av Too avarokéynta Tapalinetv, Tv” adtbe abtod
kal Tôv &Aov Aîyuntiov À 8 karnyopäv Éyraket yàp,
Bri Dax Bbouev {fuepæ) kal xotpov oùk ÉoBlouev, kal tiv
rôv aiôolov yheudder nepirouv. 138 Tè uèv oûv nepl
rs Tv fuépov Céuv àvopéoroc kouwév Ëort kal npdc
tobc &AXouc &vBpérous &navtac, *Aniov ÊE tot Biouorv
EyrakGv aûrèv ÉEnAeyEev Gvta vd yévoc Aiyinriov où
yép äv “Elnv àv À Mareddv éxakémravev oûtor yàp
134 4 Éxroksnwivzws 7505 ‘Pwuatous coni. Niese: scd vide-
tur ap. Josephum éxrokeuéo — debello |] 5 oi +29” ïuiv L, oi
ratéças uGv coni. Nicse (maiores nostri, Lat) || 135 4 +oïs elonuévots
Niese : rüv clenuévev || 6 6s0@s roi (Lat quod rite facit) add.
Niese |] 437 u <ù ©? hoxà coni. ed. pr. || 4 fuepa add. Nicse
(consuela Lat) || 138 2 fuéco ed. pr.: itécuv,
32 . LIVRE II
ples, en effet, se font gloire d'offrir aux dieux des hécatombes ;
ils mangent les victimes dans les festins, et cette pratique n’a
pas vidé l’univers de troupeaux, comme l'a craint Apion.
439 Si, au contraire, tout le monde suivait les coutumes
ésyptiennes, c'est d'hommes que l'univers serait dépeuplé pour
être rempli des bêtes les plus sauvages, qu’ils prennent pour
des dieux et nourrissent avec soin. 440 En outre, si on .
lui avait demandé lesquels de tous les Égyptiens il considé-
rait comme les plus sages et les plus picux, il eût convenu
assurément que c’étaicnt les prêtres. 441 Car dès l’origine
ils furent, dit-on, chargés de deux fonctions: le culte des
dieux et la pratique de la sagesse. Or, tous les prêtres égyp-
tiens sont circoncis et s’abstiennent de manger du porc'. Et
même parmi les autres Égyptiens, il n'en est pas un seul qui
ose sacrifier un porc aux dicux. 442 Apion n’avait-il pas
l'esprit aveuglé lorsque, se proposant de nous injurier pour
faire valoir les Égyptiens, il les accusait au contraire eux qui,
non seulement pratiquent ces coutumes blämées par lui,
mais encore ont enseigné aux autres peuples la circoncision,
comme le dit Hérodote?. 143 Aussi est-ce justement, à
mon avis, qu'après avoir médit des lois de sa patrie, Apion
a subi le châtiment qui convenait. Car il fut circoncis par
nécessilé, à la suite d’un ulcère des parties sexuelles; d’ail-
leurs la circoncision ne lui profita point, sa chair tomba en
gangrène ct il mourut dans d’atroces douleurs. 444 Il
faut, pour ètre sage, observer exactement les lois de son pays
relatives à la religion et ne point attaquer celles des autres.
Mais Apion s’est écarté des premières et a menti sur les nôtres. .
Aiünsi finit Apion; que ce soit aussi la fin de mes obser-
vations à son sujet.
XIV -
Réfutalion des erreurs d’Apollonios Molon
et de Lysimaque sur les lois juives.
445 Mais puisque Apollonios Molon, Lysimaque et quel-
1. Sur la circoncision des Egyptiens, cf. Hérodote, IE, 33 et 104 ;
sur celle des prètres en particulier, voir W. Oito, Priester und Tempel
im hellenistischen Aegypten, (, 214 ; II, 32:06. Sur l'abstinence de la
viande de porc, Plutarque, Quaest. conviv., IV, 5. ‘
2. Hérodoto, 11, 104 (v. supra, I, $ 160).
AOTOE B' . 82
ebxovtar Bbev Ékatépbac tote Beoîc, kal xpôvTa toi
lepeloic npdc edmylav, kal où S1k Toto ouuBébnkev Epn-
po0o@ar tèv kéauov Tôv Booknuétov, 8nep *Antov Eber-
cev. 139 Ei pévror voîç Atyuntlov Ébeoiw ÂkoloüBouv
ëTavtes, Üphuoto uèv Av 6 kéouoc rôv &vBpéTov, Tâv
éypiotétov BE Bnplov EnAnBévEn, & Beodc oûror vout-
Dovres Emuehôc Éktpépouaiv. 140 Kat uv et ve
abtTèv fjpeto, tTôv névrov Alyuntiov tivag eva ka
gopatätous kal Beooebeîc voutôer, névrocs &v éuokéynoe
todG fepeîs” 141 860 Yäp adtoûs paaiv Ênd TAv Baorkéov
ÊE, &pyxñs Toüta Tpoatetéx
Bo, Tv Tôv Brûv Gepanelav
kal Tfs coplus Tijv Émipéhernuv, ’Ekeîvor tolvuv &ravtec
ka TrEpiTÉpvOVTAL kal yoipelov ànéyovtar Bpopétov: où
iv oùôè Tôv EAlov Alyunriov oëôè etc Ov Bber rotc Bec.
442 *Ap° ov tupAdG fv rdv vov ‘Antov ônèp Aîyunrlov
fuAç Aotfopetv auvBépevoc, éketvou 8è katnyopäv, ol ÿE
uh uôvov Xpôvtar totc nd Tobrou AouSopoupévorc Beat,
SAMA& kal Tob6 &Alouc 26SaEav nepiréuvecBar, kaB&Tep
clpnrev “Hpéoroc: 143 8Bev etkétoc uor doket TÂG etc
Tods Tatplous aütoÏ vépous Blxopmuiac Soûvar Siknu
’Antiov tv Tnpértoucav neptetuhôn yèp ËE &véyenc,
ÉAkdoeoG aütS mept td aiboîov yevouévnc, kal unôëv
dpelneels ünè Ts nepuroufc, &AA& onnépevoc, v Seivaic
8$6voic &néBavev. 144 Art yäp TobG Eû ppovobvtac
toc uëv olkeloic vépoic mepl Tv edoébetav àkpiB&c
Éupévew, Todc 8 tôv &Alov ph Aotopeîv' 8 $E robtouc
uv Ebuyev, Tâv Muetépov ÔÈ katepebadato. Tobto uèv
’Anlovt to flou tb TÉÀoG èyÉveto kal Toto [rap] fuav
ÉvraOBa rù nÉpac Égto ToO Adyou.
XIV 145 ’Enel ë kal ’Anolévioc 8 Mélov Kat Aval-
uaxos ka mvec GMor Ti pèv Ün” &yvolas, Tè mhetotov

A&l a si se cd. pr. | 5 3v Gôëe Nicse : ouvûee || 142 2 fus cd.


pre: fuiv |} 444 5 zac” inclus. Nicse [| 445 1 ëzet t Dindorf :
éraôn.
83 © LIVRE II
ques aulres, tantôt par ignorance, le plus souvent par mal-
veillance, ont tenu, sur notre législateur Moïse et sur ses lois,
des propos injustes et incxacts, accusant l’un de sorcel-
lerie el d'imposture, et prétendant que les autres nous
enseignent le vice à l'exclusion de toute vertu, je veux parler
brièvement el de l’ensemble de noire constitution et de ses
dét tails, comme je le pourrait. 146 Il apparaîtra claire-
ment, je pense, qu'en vue de la piété, des rapports sociaux,
de l'humanité en général, et aussi de la justice, de l’endu-
rance au travail et du mépris de la mort, nos lois sont fort
bien établies. 4147 J'invite ceux qui ‘tomberont sur cet
écrità le lire sans jalousie. Ce n’est point un panégyrique
de nous-mêmes que j'ai entrepris d'écrire, maïs après les
accusations nombreuses ct fausses dirigées contre nous, la plus
juste apologie, à mon avis est celle qui se tire des lois que
nous continuons à observer. 148 D'autant plus qu’Apol-
lonios n'a pas réuni ses griefs en un faisceau comme
Apion ; mais les a semés çà ct là, tantôt nous injuriant
comme athées et misanthropes, tantôt nous reprochant
la lâcheté, et, au coniraire, à d’autres endroits, nous accu-
sant d’être téméraires et forcenés. Îl dit aussi que nous som-
mes les plus mal doués des barbares el que pour cette raison
nous sommes les seuls à n'avoir apporté pour notre part
aucune invention utile à la civilisation. 449 Toutes ces
accusations seront, je pense, clairement réfutées s’il apparait
que c'est le contraire que nous prescrivent nos lois et que
nous observons rigoureusement. 450 Si donc j'ai été
obligé de mentionner les lois contraires, en vigueur chez
d’autres peuples, il est juste que la faute en retombe sur

. Le plaidoyer pour la législation juive ainsi annoncé (ch. xv et


suiv.+) présente de nombreuses concordances avec les Hypothetica de
Philon dont Eusèbe a conservé un extrait, Praep. Ev., VIH, 6-7,
pp. 355 c-361 b (cf. Wendland, Die Therapeulen und die phil. Schrift
vom beschaul, Leben, 5og-12; B. Motzo, Atti della R. Ac. di Torino,
XLVIL, 1911-2, 560; I. Lévy, La Légende de Pythagore, p. 212).
Josèphe est tributaire de la source même où a puisé Philon, une
apologic du judaïsme composée suivant toute apparence à Alexandrie
vers le début de l’époque romaine. Il affecte de défendre la pure
loi de Moïse, tandis que Philon reconnait (1. !., 358 d) que les
prescriptions qu’il énumère ne sont pas toutes contenues dans le
Pentateuque et proviennent en partie de « lois non écrites ».
* AOTOS B' - 83
$ kotà ôvouéverav, nepl te ToO vouoletihaavroc Autv
Mouvcéoc Kai nmepl Tôv véuov menolnvtar Aéyous oùte
êtkatous oÙte SAnBetc, tov uèv 6 yénta kal ànatedvx
StaBéAlovtes, tobs véuous 8 kaklac futv kal oùdEutAG
&perfe pécrovtes elvar Gôaokélous, Boblouar auvtéuoc
rat nept Tfc 6Ans uôv katagtéoewc ro noTebuaToG
kal nepl Tôv Kat uépos, 86 &v & Évvatde, einetv. 146
Our yp ÉceoBar pavepév, &ti kal npèc edoébetav ka
npèc koivovlav Tv per” AAMAov kal np Thv kaBélou
pavBpontav, Er. 8 npdc Bikatoabvnv kal Tv Ëv Toic
névois kapteplav kal Bavérou nmepippéunatv, äpiota ket-
pévoug Éxouev tTodc vôupouc, 147 FMaparkal® $È toùc
évrevEouévous 1f ypadfi uh ueta pBévou mouîoBar Thu
&véyvootv où yap Éykoptov fuôv abrôv npoedéunv
ouyypépeiv, &AAà nol& kal wyeuôf katnyopoupÉvors uîv
rabrnv à&noloytav GtkatotTétnv Eîvar vouilo, tv &nè Täv
vépov, kaf” oc Zôvrec BtateloOuev. 148 "Aloc te kal
tv karnyoplav à *AnoAbvioc oùk &Bpéav éonep & "Anttov
EtaËev, &AA& onopéônv, kal 8 ua not uèv &6 àB£oUG
kal puoavBpénouG Aoiopet, Totë > a8 Selav fuîv éver-
lle, kal Tolunakwv Eoniv émou téluav kartnyopet kal
&névorav, Aéyer DE kal épueotétouc elvar Tôv Baxpépov,.
kal ôu& toto pnôèv eic Tèv Blov ebpnue ovuBelAñoBor
uévous. 149 Tafra ôè névta dteAeyyBñoecôm vout£o
oapôc, El tâvautia Tôv eipquévov paveln kal à rôv
véuov fuîv Tpootetayuéva kal TpattépEvE LETX Néons
akpiBelac dp” quôv. 150 Ei &” äpa BiaoBelnv pvnobfivor
rôv rap” Étéporc Ünevavtloc vevouiouévov, Tobtou Slkaror
Tv atiav Exeuv elolv of tà rap” fuîv &ç xelpo napa-

145 4 Muÿséws scripsi: Musiw;, Niesio susp. || 147 6 Post :x-


<ehoëuev lacunam statuit Niesc [| 448 3 5h fus conicci : èn elzus ||
149 1 éfekeyy@mserat coni. Cobet || 450 2 Snevavzies ed. pr. : £zs.
YAVTIUY. .
84 LIVRE I *
ceux qui veulent montrer par comparaison l’infériorité des
nôtres. Ces éclaircissements leur interdiront je pense, de pré-
tendre ou que nous n’avons pas ces lois dont je vais citer les
principales, ou que nous ne sommes pas, parmi tous les
peuples, le plus attaché à ses lois.

XV
- Moïse est le plus ancien des législaleurs connus.

454 Reprenant donc d’un peu plus haut, je dirai d’abord


que, comparés aux hommes dont la vie est affranchie de lois
ct de règles, ceux qui, soucieux de l’ordre et d’une loi com-
mune en ont donné le premier exemple, mériteraient juste-
ment ce témoignage qu'ils l’ont emporté par la douceur et
la vertu naturelle. 452 La preuve en est que chaque peu-
ple essaie de faire remonter ses lois le plus haut possible
pour paraître ne point imiter les autres hommes et leur avoir,
au contraire, lui-même ouvert la voic de la vie légale. 153
Les choses étant ainsi, la vertu du législateur consiste à
embrasser du regard ce qui est le meilleur et à faire admettre,
par ceux qui doivent en user, les lois instituécs par lui ; celle
de la multitude est de rester fidèle aux lois adoptées ct de n’en
rien changer sous l'influence de la prospérité ni des épreuves.
1454 Eh bien, je prétends que noire législateur est le plus
ancien des législateurs connus du monde entier. Les Lycur-
gue, les Solon, les Zaleucos de Locres ct tous ceux qu’on
admire chez les Grecs paraissent nés d'hier ou d’avant-hier
comparés à lui, puisque le nom même de loi dans l'antiquité
élait inconnu en Grèce. 155 Témoin Homère qui nulle
part dans ses poèmes ne s’en est servit. En effet la loi
n'existait même pas de son temps; les peuples étaient gou-
vernés suivant des maximes non définies et par les ‘ordres
des rois. Longtemps encore ils continuèrent à suivre des
coutumes non écrites, dont beaucoup, au fur, et à mesure
des circonstances, étaient modifiées.
156 Maïs notre législateur, qui vécut dans la plus haute
antiquité — et cela, je suppose, de l'aveu mème des gens
qui dirigent contre nous toutes les attaques — se montra
1. Le mot véu0$ ne se trouve pas, en effet, dans les poèmes homé-
riques ; les plus anciens exemples sont dans Hésiode.
AOTOE B' 8%
BéAleiv &Eroüurec. Ofc odétepov énoke:pBfoecBar voutü
Aéyetv, où” &c oùxl Toûtouc Exouev vob véuous, àv
ÉYd TrapaBhoouar Tobc kepalataôeotétous, oùB” &c oùyl
péliota mévrov Eupévouev toic ÉauTAv vépoc.
XV 451 Muxpdv oûv àvolaBdv vTov Aéyov, voOtT &v
Etnouut Tpôtov, 8rr Tôv &véupocs kal àtéktoc Broëvrov
of téËeuc kat véuou kotvovlac éruBupntal yevépevor kal
Tpôtor katéphavres elkétoc àv fuepétnte Kal pÜoewc
&petf dteveykeiv uaprupnbetev. 152 ’Auéler naipôvra
Ta Top” abTOG Ékaotor TpdG Td épyaétarov &vé&yeuv, va
(un) utuetoBar S6Eooiw étépous, &AV aètol To0 Cv
vontpocg lois Épnyñouodar. 153 Tobtrov 8£ ToOtov
ÉxéVTOV tdv Tpénov âpeth pév ot vouoBétou à BEAtiota
ouviêev kal neo Tobs ypnoouévous nepl Tôv On” aëtod
TiBeuévov, nAñBouc À rè nâor totc S6E œoiv Épuetvart kal
pÂTe eôTuylois pÂte ouupopatc aëTôv unôèv uetaBdAñerv,
154 Paul toivuv rdv fuétepov vouoBérnv rèv énouên-
TotoÜv punuoveuonévov. vouoBetäv Tpoéyeuv àp{atérnti
Aukoüpyor yàp kal Zéloves kal ZéAeuxoc 8 Tv Aokpav
kal révres of Baupalépevor mapà totc “EAAnouv ÉxBÈS À
ral npénv 66 npèc ékeîvov- Tapabolléuevor palvouta
YEyovétec, énou ÿe unô” abtd Toëvoux néla épuyvéoketo
To® vépou Tapà toiG “EXnor. 155 Kal uépruc “Ounpos
oùôauoQ TG Totfoeoc abts Xpnoduevoc: oùdË yäp fiv
katà ToUtov, GX yvôpas &oplotois tà nAñln Bipketro
kal npootéyuaot Tôv Bacéov, &p” 08 kal péypr mroXlo0
êtépetvav Éfeotv äypépois xpopevor kal ToÂl& tobrov &el
npos rù ouvruyxévov petatiBévrec. 156 ‘O & ÂuÉTEpOG
vopoBétne épxoétatog yeyové, — Toûro yàp Sfmoubev
époloyeîtar kal Tapk Totc névra kaf” uv AËyouoiv, —

$ 154-5 exscripsit fœdissime Cosmas indicopleustes XII, p. 342 E.


150 5 c20” ed. pr. : 059” |} 452 3 uñ add. cd. pr. || &k\’ ed. pr. :
GA ox |} 453 1 à L, ôn coni. Niese || 454 4 Ey0è Dindorf : ds
és Obs.
85 LIVRE II
excellent guide et conseiller du peuple; el après avoir
embrassé dans sa loi toute l'organisation de la vie des hom-
mes, il leur persuada de l’accepter et fit en sorte qu’elle fût
conservée inébranlable pour l'éternité.

XVI
L'œuvre de Moïse.

457 Voyons la première grande œuvre qu'il accomplit.


C'est lui qui, lorsque nos ancêtres eurent décidé, après avoir
quitté l'Egypte, de retourner dans le pays de leurs aïeux, se
chargea de toutes ces myriades d'hommes, les tira de mille
difficultés et assura leur salut; car il leur fallait traverser le
désert sans eau et de grandes étendues de sable, vaincre leurs
ennemis et sauver, en combattant, leurs femmes, leurs
enfants, et en même temps leur butin!. 458 Dans toutes
ces conjonctures il fut le meilleur des chefs, le plus avisé des
conseillers et il administra toutes choses avec la plus grande
conscience. [1 disposa le peuple entier à dépendre de lui, et,
le trouvant docile en toute chose, il ne prolita point de cette
situation pour son ambition personnelle; 459 maïs dans
les circonstances précisément où les chefs s'emparent de l’em-
pire absolu ct de la tyrannie, et habituent les peuples à vivre
sans lois, Moïse, élevé à ce degré de puissance, estima au
contraire qu'il devait vivre pieusement ct assurer au peuple
les meilleures lois, dans la pensée que c'était le moyen
le meilleur de montrer sa propre vertu, et le plus sûr de
sauver Ceux qui l'avaient choisi pour chef. 4160 Comme
ses desseins étaient nobles et que le succès couronnait ses
grandes aclions, il pensa avec vraisemblance que Dieu le
guidait et le conscillait. Après s’être persuadé le premier que
la volonté divine inspirait tous ses actes et toutes ses pensées?,

1. Josèphe songe sans doute aux objets précieux dont les fils
d'Israël, au moment du départ, dépouillèrent les Egyptiens (Exode,
x, 35-7). Les Juifs alexandrins, choqués do ce que la Bible contait
comme un tour de bonne guerre, ont essayé de divers moyens pour
éliminer de l’incident tout ce qui ressemblait à un abus de confiance,
cf. Josèphe, Ant. I, $ 314, et Ezckiel le Tragique, fr. 5, v. 35.
3. Noter la prudence rationaliste avec laquelle Josèphe défend
« l'inspiration » divine de Moïse.
AOTOE B’ 85
ÉautÔV TE Tapéoyev àpiotov Toi nAMBEoUv ÂyEuéva kal
. GbkBoulov, tv TE katauakeuiv aërotc 8Anv To flou +8
vépo meplobèv Enetcev mapodtEaoBar kal Bebarotérnv
lc &el pulayBfivar Tnapeokebacev, .
XVI 157 “lôouev 8 râv Epyov abto0 td npôtov peya-
Atov: Ékeîvos yäp Toùc Tpoyévouc uôv, ènelrep ESoËev
aôtoic tv Alyunrov éklinmoDaiv ènt tv métprov yñv
Énaviévoi, ToÂÂàc ëvtac uupiéôac TapalaBdv Èèk rnoAGv
Kat äunxévov Gtécocev elc &opéAetav kal vàp Tv ävv-
êpov œbtobc kal noAkv péuuov der étoSourtopfiont kal
vuñoar Tokeulouc kal Tékva Kai yuvatkac kal Aelav ëuo9
obbeuw uoyxoupévouc. 158 ‘’Ev oc értaor al oTpatnydc
&ptotos ÉyÉveto kal oûuBouloc ouvEtTÉTATOG Kkal Tévrov
knôeudv &AnBéotatoc. ‘Attuv SE rè rABoc els éautbv
&vnpthoar mapeokebacev, kal mepl mavtèc Exov ne
cBévtac [èvrl: rod keleuoBévtoc] ec oùdeutav oîkelau
EAabev talta nAcoveElav: 159 &AÂ ëv & uéliora vod
koupoB Buvéuetc pËv abtoic TEplb&Aovtar kat tupavviôac
ot npozornkétec, ÉBlouor Së tù nAñBn uetk noMfc (Efv)
ävoulac, Év Tobte fc éEoualac ëkeîvoc kaBegtnkàc
tobvaurtiov &hôn Betv edcebeiv ka nov Eüvoulav toîc
Aaoîç Éurapasyetv, obtoc abtéc te Tù uétate riv &petiv
ÉnuôelEetv riv «ÿtoO voutüov kaœl cotnplav toc aûtbv
fyeuéve nenompévois Beborotétrnv napébev. 160 Kodfic
oûv ar TpoutpéoeoG kal mpébenv peyéluv ëniruyxavo-
uévov elkétoc évéulev fyeuéva te kal oûuBoulov Bzdv
Exeuv, kal neloxc Tpétepov Éautbv BTL Kara tv Ékelvou
BobAnouv &navta npéttrer kal Stavorttot, TabTnv Sero ôEîv

156 6 zecraaéu Bekker: zapahafes 11 8 ets àei Bekker : Tous: I


4157 4 ôvtas Nieso : =ùg |] 7 roksuioss Froben : roMuou: ||
158 5 avrt — xekeusdéyros incl. Nicse, om. Lat || G +aÿza cd. pr.
rairnv || 159 3 Kiv ex Lat add. Hudson j| 5 s5voufas Nieso : edvorav
1 6 oftus ed. pr. : oÿros |! 7 ateÿ ed. pr. : aïtoës || 8 PsSaoräsnv
ed, pr. ex Lat : Pefaroriy |] 160 3 évéui$ey ex Lat : évoufQouev || 0sôv
ex Lat: 0eïov.
86 LIVRE II
il crut qu'il fallait avant tout faire partager celte opinion au
peuple; car ceux qui ont adopté ceite croyance, que Dicu
surveille leur vie, ne se permettent aucun péchét', 164 Tel
fut notre législateur. Ce n’est pas un sorcier ni un impos-
teur, comme nos insulteurs le disent injustement?; mais il
ressemble à ce Minos tant vanté par les Grecs, et aux autres
législateurs qui le suivirent. 162 Car les uns® attribuent
leurs lois à Zeus, Les autres les ont fait remonter à Apollon
et à son oracle de Delphes, soit qu'ils crussent cette histoire
exacte, soit qu'ils espérassent ainsi se faire obéir plus facile-
ment. 4163 Mais qui institua les meilleures lois ct qui
trouva les prescriptions les plus justes sur la religion, on
peut le savoir par la comparaison des lois elles-mêmes et
voici le moment d'en parler. | :
464 Infinies sont les différences particulières des mœurs
et des lois entre, les hommes; mais on peut les résumer
ainsi: les uns ont confié à des monarchies, d’autres à des
oligarchies, d’autres encore au peuple le pouvoir politique.
465 Notre législateur n’a arrêté ses regards sur aucun de
ces gouvernements ; il a — si l’on peut faire cette violence
à la langue — institué le gouvernement théocratique’,
plaçant en Dieu le pouvoir et la force. 166 [la persuadé
à tous de tourner les yeux vers celui-ci comme vers la cause

1. Josèphe a utilisé cet argument dans les Ant. IE, 3,1 $ 23-4,
où Ruben, pour dissuader ses frères de tuer Joseph, leur remontre
que Dieu, à qui rien n'échappe, châtiera le fratricide. L'idée, qui
n’est pas formulée dans la Bible, cst un lieu commun pythagoricien,
cf. Jamblique 154.
2. Ces insulieurs sont d’après $ 145 Apollonios Molon ct Lysima-
que; le grief do yoretx revient chez Celse (Origène, Contre Celse,
L 26=— Textes, p.165), et Pline (XXX, 1 = Textes, p. 282) ainsi
qu’Apulée (Apol., go — Textes, p. 335) nomment Moïse dans une
liste de magiciens fameux. Josèphe a puisé à la même source que
Philon, ap. Eusèbe, Praep. Ev. VIIL, 6, 356 a.
8. Texte très alléré. Les conjectures de Niese admises, il s'agit
de Minos et de Lycurgue.
4. Division platonicienne, qu’on retrouve chez Polybe, Cicé- -
ron, etc. | |
5. Ce mot, qui à fait fortunecn changeant un peu de sens, est
donc do l'invention de Josèphe — ou de sa source.
AOTOE B’ 86
TPÈ Tavrdc Eurroifjonr Tv ônéAnguv Toic TrAñBEouw of
Yäp Tiotebaavtec Émokoneiv Bedv Todc Éautäv Blouc
oÙBèv &véxovtar
ÉEauapretv.. 464 TotoOtoc pèv ëh Tic
[aërèd] fuav
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Aotôopobutec AËyouaiv àôlkoc, &AX oTov
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tœiç 8Alyov Suvaotelatc, &Alor SÈ Toic TAMGEow èné-
Tpeÿav Tv &Eouctav tôv molmteuupétov.
4165 ‘O5 Âué-
TEpog vouoBérnc ic uèv robtov oùs” étro0v
&netôev, 8c
& &v tic Etnor Biacéuevos tèv Aéyov
Beokpatlav àänédeiËe
Tè nodteuua, BE viv &pxûv kal Td kpéroc &vaBetc.
166 Kalnelonc etc éketvoy &Tavtac äpopav,
— 8 attiov

$ 163-228 habet Euscbius, Pracp. ev. VIII,


8-55 cuius textus
praeferendus Laurentiano, ab homine Christi
ano focdissime inter-
polato.
161 2 aÿzôs inel. Nicse }! 8 ofov ed. pr. ofous Niese
: 8y (quales Lat)
Il 4 ady0ÿs:v ed. pr.: ay oivsss || ues’ aërév cd. pre: pezk taÿta
1] 1462 3 Atf — el ita constituit Nicse : 6 df Ye Mvws
L |} aro5 L, a«ÿrobs coni. Niese 1 3 pavséïoy avigeco Ehsyes Ov etc
y Nicso : uav-
éov 7às =QY véuuv paytelas avégeses L || 163 2
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êtauioräsrs Eus, et deinde régi 0:05 fort. recte ||
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hovtas Eus. : &y2164\ovcas L 11 164 r é0@v Eus.
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— Ovvasritas L || 465 3 àxidate Eus. : areïzev
L [4 02% Eus. 0eo
65 pos uéve L. .


87 LIVRE II
de tous les biens que possèdent tous les hommes en commun,
et de tous ceux que les Juifs eux-mêmes ont obtenus par
leurs prières dans les moments critiques. Rien ne peut
échapper à sa connaissance, ni aucune de nos actions, ni
aucune de nos pensées intimes. 167 Quant à Dieu lui-
même, Moïse montra qu'il est unique, incréé, éternelle-
ment immuable, plus beau que toute forme mortelle, con-.
naissable pour nous par sa puissance, mais inconnaissable
en son essence. 468 Que cette conception de Dieu ait été
celle des plus sages parmi les Grecs, qui s'inspirèrent des
enseignements donnés pour la première fois par Moïse,
je n’en dis rien pour le moment; mais ils ont formelle-
ment attesté qu’elle est belle et convient à la nature comme
à la grandeur divine; car Pythagore, Anaxagore, Platon,
les philosophes du Portique qui vinrent ensuite, tous,
peu s’en faut, ont manifestement eu cette conception de la
zature divine?. 469 Mais tandis que leur philosophie
s'adressa à un petit nombre et qu'ils n’osèrent pas apporter
parmi le peuple, enchaîné à d’anciennes opinions, la vérilé
de leur croyance, notre législateur, en conformant ses actes
à ses discours, ne persuada pas seulement ses contemporains,
mais il mit encore dans l'esprit des générations successives
qui devaient descendre d'eux une foi en Dieu innée et

1. L'idée que les philosophes grecs sont tributaires de la Bible


est depuis l’époque ptolémaïque un lieu commun de l’apologétique
judéo-alexandrine. Déjà Artapanos imaginait qu'Orphée fut le
disciple de Mousaios-Moïse. Suivant Philon, c'est de Moïse que se
sont inspirés Héraclite et les stoïciens (cf. Ekter, De gnomol. graec.
kistoria, 121 ; Bréhier, Les idées philos. et relig. de Philon d'Alexan-
drie, 48 ; Paul Krüger, Philo und Josephus als Apologeten des Juden-
tums, 21). Aristobule (soi-disant contemporain de PtoléméeVI Philo-
métor, en réalité prète-nom d’un faussairo d'époque impériale) fait
dépendre de Moïse, outre Homère et Hésiode, Pythagore, Socrate
et Platon (Eusèbe, Praep. Ev., XIII, 12) et Clément d'Alexandrie
assure qu'il attribuait la même origine à la philosophie péripatéti
cienne (Strom. V, 14, 97).
2. Josèphe s’aventure beaucoup en- identifiant, par exemple, le
panthéisme stoïcien au monothéisme hébreu.
3. Même expression chez Philon, Vita AMosis, 1, 6 & 29 et déjà
- dans la source de Jamblique, V. P., 156. ‘
AOTOE B 7 8
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Eus. çoxazemuuévor L 1 4-5 ciug. — idyots
L: roïe vOpLots ipptvx
Eus,
88 LIVRE II

immuable. 4170 C’est que, cn outre, par le caractère


rta toujours
de sa législation, lournée vers l'utile, il l'empo
up sur tous les autres ; il ne fit point de la piété un
beauco
les autres vertus, des
élément de la vertu, mais de toutes
je veux dire la justice , la tempér ance,
éléments de la piété,
rance, et la concor de des citoyen s dans toutes les affai-
l'endu
rest, 474 Car toutes nos actions, nos préoccupations et -
nos discours se rattachent à notre piété envers Dicu. Moïse
n’a donc rien omis d'examiner ou de fixer de tout cela.
Toute instruction et toute éducation morale peuvent, cn
effet, se faire de deux manières: par des préceptes qu'on
enseigne, ou par la pratique des mœurs. 172 Les autres
celle
législateurs ont différé d'opinion et, choisissant chacun
manièr es qui leur conven ait, ont négligé l’autr e.
.des deux
Crétois élevaie nt les
Par exemple, les Lacédémoniens: et les
non par des précept es. D'autr e part,
citoyens par la pratique,
ivaient
les Athéniens et presque tous les autres Grecs prescr
se souciaient
par les lois ce qu'il fallait faire ou éviter, mais ne
point d’en donner l'habitude par l'action.
XVII
Moïse a réuni le précepte et l'application.
473 Notre législateur, lui, a mis tous ses soins à con-
expli-
cilier ces deux enseignementsé. ]1 n’a point laissé sans
ni souffer t que le texte de la
cation la pratique des mœurs,
éducation et
loi fût sans effet; à commencer par la première
pas mème le
la vie domestique de chacun, il n'a rien laissé,
à la fantais ie des assujet tis;
moindre détail à l'initiative et
peut
174 même les mets dont il faut s'abstenir ou qu'on

la sagesse, gréviste, comme


1. Cette « concorde » remplace e
ke vertu cardinale (Thackeray). ‘
fallait faire
à. Le début de & 172, avec les mots de$ 172 «ce qu'il
ue, Vit. Pyth.
ou éviter» provient du document copié par Jambliq
suivre Dicu ») et
.86 et 137. Il en est de mème ‘de $& 192 («il faut p.
de Pythagore,
de 8 197 Gur la prière). Cf. I. Lévy, La Légende .
213.
3. V. Plutarque, Lycurg. 13.
que. Cf. Aboth
4. Théorie conforme à l'enscignement talmudi
R. Nathan, p. 22 ; Sabbath, p. 318.
AOTOË B' 88
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Tpôéne TG vouoBeclac rpèc Tè XPhotgov mévrov à&el noÂd
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SAR Tabtns pépn TA, Aéyo SE Tv Btkatoobvnv, Thv
goppoobvnv, Tv kapteplav, Tv Tôv mnoltäv npèc
&Afhoug Ëv mao ouppovtav 174 &rmaoo yäp at
npéEeic kal SiatpiBal ral Adyor névres Ent tv npdc Bedv
futv eÜaéberav âvapépouaiv oÙdEv yàp Toûtov àvsEétaotov
oùdÈ épiorov Tapélinev. Ado pèv yép eloiw néons
nabelag tpérot kal th mrepl rà ln kataokeufs, Gv 8 pèv
67e Gbakalkés, 8 BE Bux th aokhoroc Tôv ÉGAv. 172
Où uèv oôv &Alor vouoBétar tTaîc yvdpais Btéatnoav kal
Tbv Étepov aûtäv 5v EdoEev Ékéatoig EAéuevor tèv Étepov
mrapélurov, ofov Aukebœpévior pèv Kat Kpfites #eaiv
énalôevov, où Aéyotg, ’ABnvator SE kal oyxeSbv of &Akor
névrec “EAnvec à pèv xp npétrewv ñ ui TPOGÉTAITOV
Btà tôv vépov, To) 8 npèc adta ôà TOv Épyov éBlGew
&Ayépouv.
XVII 173 ‘O © fuérepoc vouoBétnc äupo Tadra ouvhp-
uooev Kat nov émuélatav oÙte yap kopiv méme
Thv Tôv EGGv &oknaw oÙte Tdv k TtoO vôpou Aéyov Anpar-
rov elacev, &AN EbBde &nd the npétns àpEduevoc Tpopfic
kal TfÎ6 katä Tèv oTkov Ekéoto êtattns oùSèv oùSE tTôv
Bpaxutéätov abteEobarov nt taîc BouAñosar tôv XPN0o-
uévov katéAurev 174 GA kal mepl aitiov, 8oav

$ 172 (ab A ax:ô.) Cosmas 1. 1.


169 7 évéguey L |] 470 à äst om. Eus, || 3 =%s dgerfe L |] 4 <à
péen TiÂka ouvetôe rat raroinas Li] 5 sv ass. tav ous. L || 174
2 tôv Oeôv Eus. |] 3 ävaglsouor Es, poux iv avasopév L |] 5
. En Hudson : %0n {| 6 Gtôéoxahos L |] 6 di Eus. £zepos 8 6 L || 0
Iudson : 106% |] 172 3 EdoËav Exxozor L |] Esepov Eus. &dov L
vouwy : Adyew coni. Nicse || 8 Suyciersæy L 1} 173 3 20Gv Hudson :
0G» |} Adyou vépov L || & fs om. L [| 5 ofxetov L {| éxéote L,
éxioruv Eus. || o8ôt Eus., oÿ:e L || 6 y£nsauévov L || 174 1 Guy
libb. &y coni. Nicse. .
89 LIVRE Il
manger, les personnes qu'on peut admettre à partager
notre vie, l'application au travail et inversement le repos, il
a lui-même délimité et réglé tout cela pour eux par sa loi,
afin que, vivant sous elle comme soumis à un père et à un
maître, nous ne péchions en rien ni volontairement ni par
ignorance. 475 Car il n'a pas non plus laissé l’excuse de
l'ignorance; il a proclamé la loi l’enseignement le plus beau
et le plus nécessaire ; ce n’est pas une fois, ni deux ni plusieurs,
qu'il faut l'entendre: mais il a ordonné que chaque semaine,
abandonnant tous autres travaux, on se réunit pour écouter
la loi et l'apprendre exactement par cœur!. C’est ce que tous
les législateurs semblent avoir négligé. |

XVIII |
Supériorilé des Juifs, qui tous connaissent leur loi.
176 La plupart des hommes sont si loin de vivre suivant
leurs lois nationales que, peu s’en faut, ils ne les connaissent
même pas, et que c'est sculement après un délit qu’ils appren-
nent par d'autres qu'ils ont violé la loi. 177 Ceux qui
remplissent chez eux les charges les plus hautes ct les plus
importantes avouent cette ignorance, puisqu'ils placent
auprès d'eux, pour diriger l’administration des affaires, les
hommes qui font profession de connaître les loïs?. 4178
Chez nous, qu'on demande les lois au premier venu, il les
dira toutes plus facilement que son propre nom. Ainsi, dès
l'éveil de l'intelligence, l'étude approfondie des lois les grave
pour ainsi dire dans nos âmes*; rarement quelqu'un les :
transgresse, et aucune excuse ne saurait conjurerle châti-
ment.

XIX
L’unilé de croyance produit chez les Juifs la concorde, .
179 Telle est avant tout la cause de notre admirable con,

1. Josèphe, comme le Talmud de Jérusalem (Aegila, IV, 55 a),


attribue à Moïse l'inslitulion des lectures sabbatiques.
2. Allusion aux assesseurs des archontes athénicns et au conseil
des gouverneurs romains. : ‘
3. Deut., vi, 73 xx, 19.
AOTOE B' 8g
âméxeoBar xp} kal Tivx TpoopépeoBr, Kkal mepl rôv
KOLVOVNOËVTOV TG êtalrns, Épyov ve GuvToviac Kal
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Éotkaotv où vouoBEtar Tapalnetv.
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&ov uavBévouoiv, 8ti tèv véuov TnapaBebfkaav
477
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oÛv miG Éporto todc véuouc, fäov Av etmot névrac
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tolvoux tè auto), Totyapolv &nd TS npétms edbbc
aioBforoc abrodc ÉkuavBévoutec Éxouev êv tatc yuyaic
Gonep Éykexapayuévouc, kal onéviog uèv .ê napabalvav,
&dbvatos à À Ths koldoewc Tapalrnoic.
XIX 479 Toto npâtov émévrov Tv Bauuaotiv ôué-

174 2 rpogipeobur L || <cv Eus. ={wv L 11 3 rovewvnsivrov


Eus,
Î] suvsovias Eus. et ex corr. L (ei-6vous <£yyxs manus, pr.) édrovias
regt
tas tégvas ed. pr. |] 4 aÿroïs Niesc : adrds 1 475 r &x0 L, &xô Eus.
Ï $ros. Eus. cod. J, ërizinres rell. et L. Deinde Arédyeto xata-
Azeïv L, Naber | 3 radeuuiuvL |] arpoacauévous L || 5 àpeuévous
Cobet: ägeuévous j| t05 véuos ëxfleuse L 1 7 où vois. Bofxao: L | 176
à
s6govs Qiv Eus. [[ 3 Éauasséveon Eus. 11477 2 rap” aÿroï om. L
[478 2 <is Eus. eïstç L || &o:50 Eus, | &v +5 Eus. 5 Gsres
om. L.
go LIVRE JI
corde. L'unité et l'identité de croyance religieuse, la simili-
tude absolue de vie et de mœurs produisent un très bel
accord dans les caractères des hommes. 4180 Chez nous
seuls, on n’entendra pas de propos contradictoires sur Dieu,
— comme chez d’autres peuples en osent soutenir, non
pas les premiers venus suivant la fantaisie qui les prend,
mais des philosophes mêmes, les uns essayant par leurs
discours de supprimer toute divinité, les autres privant Dieu
de sa Providence sur les hommes; —— 484 on ne verra
pas non plus de différence dans les occupations de notre vie:
nous avons tous des travaux communs et une seule doctrine
religieuse, conforme à la loi, d'après laquelle Dieu étend ses
regards sur l'univers. Que toutes les autres occupations de la
vie doivent avoir pour fin la piété, les femmes mêmes et les
serviteurs vous le diraient,.

XX
Si les Juifs ne sont point inventeurs,
c’est qu'ils respectent la tradition.
‘482 C'est l’origine du grief qu'on nous fait aussi!, de
n'avoir point produit d'inventeurs dans les arts ni dans
la pensée. En effet, les autres peuples trouvent hono-
rable de n'être fidèles à aucune des coutumes de leurs pères;
ils décernent à ceux qui les transgressent avec le plus d’au-
dace un certificat de profonde sagesse. 183 Nous, au con-
traire, nous pensons que la seule sagesse et la scule vertu
est de ne commettre absolument aucune action, de n'avoir :
aucune pensée contraire aux lois instituées à l'origine. Ce qui
paraîtrait prouver que la loi a été très bien établie; car
lorsqu'il n'en est pas ainsi, les tentatives pour redresser les
lois démontrent qu'elles en ont besoin.

XXI
Apologie de la constitution théocratique.
484 Mais pour nous, qui avons reçu celte conviction que

1. Supra, If, & 135 et 148.


AOTOE B° go
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XXI 184 ‘Hutv SE voie netobetouv éE, &pxfs Tebfvar

179 3 fes LI5 rareke L | 180 à =05 Gco5 L || +5 L, robe


Eus. || 3 oÿ7” Eus. 035” L || uévevL || 5 aisé ser. L, àrorezdn.
prvat Eus. Il 7 adtoÿ cd. pr. : aïsèv A o=’ L, 035’ Eus. || 184 2èL,
5’ 6 Eus. fl é — soppuy iv Evs., ôuo% ciusuwvos L || 182 3 èyxr-
uaros % ph xevov L 1] avôcetas L [ 5 <oku. — päliora Eus. cod,
G päliota vol. taÿra raçañ. L, Eus. 3. I 183 3 vouorclroastv L
11 5 <e0. sôv véuorL ;] 6 Scéueva ed. pr. : Cedmevar Eus. Geyéaevar L.
gt LIVRE Il
la loi, dès l’origine, a été instituée suivant la volonté de Dicu,.
ce serait même une impiété que de ne pas l'observer encore.
Et en effet, que pourrait-on y changer? Que trouver de plus
beau? ou qu'y apporter de l'étranger qu’on juge meilleur?
485 Changera-t-on l’ensemble de la constitution? Mais
peut-il y en avoir de plus belle et de plus juste que
celle qui attribue à Dieu le gouvernement de tout l'État,
qui charge les prêtres d'administrer au nom de tous les
affaires les plus importantes et confie au grand prêtre à son
tour la direction des autres prêtres? 186 Et ces hommes,
ce n’est point la supériorité de la richesse ou d’autres avan-
tages accidentels qui les a fait placer dès l’origine par le légis-
lateur dans cette charge honorable; maïs tous ceux qui, avec
lui, l'emportaient sur les autres par l’éloquence et la sagesse,
il les chargea de célébrer principalement lecultedivin. 187
Or, ce culte, c'était aussi la surveillance rigoureuse de la loi
et des autres occupations. En effet, les prêtres reçurent pour
mission de surveiller tous les citoyens, de juger les contesta-
tions et de châtier les condamnés.

XXI
Dieu dans la conception juive. .
488 Peutil exister une magistrature plus sainte que
celle-là? Peut-on honorer Dieu d’une façon plus convenable
qu'en préparant tout le peuple à la piété et en confiant aux
prêtres des fonctions choisies,de sorte que toute l’adminis-
tration de l’État soit réglée comme une cérémonie religieuse?
189 Car les pratiques en usage, chez d’autres, un petit
nombre de jours, et qu'ils ont peine à observer, les mystères
et les cérémonies, comme ils les appellent, c'est avec plaisir,
avec une décision immuable que nous les observons toute
notre vie. 490 Quelles sont donc les prescriptions et les
défenses de notre loi? Elles sont simples et connues. En tête

1. Les attributions judiciaires des prêtres sont encore très limitées


dans le Deutéronomo (xvur, 8, etc.). Elles se sont développées à
l'époque du second temple, et déjà Hécatée remarque que Moïse:
confia aux prêtres le jagement des causcs les plus importantes (Dio-
dore de Sicile, XL, 3, 6 — Textes d'auteurs grecs et romains, p. 17).
AOTOS B' gt
rdv véuov Kat BeoD Boblnaiv oÙ8 ebaeBèc fiv toUtov pù
puhérrenv ti yäp abtoO no dv petakivotev À TL kéAAtov
&Éebpor f tt map” étépov &G &pervov ébevéyror; 185
&ph ye Tv 8Anv KATHOTAOLW TOÙ nmoteüpatoc; kal tic äv
koXlwv f tkatotépa yévorro tfc Bedv uèv fyeuéva Tôv
&Aov nenoumuévne, toîc iepeOot ÊÈ kouvf uèv Tù HÉÿIOTa
Srouetv émutpenobonc, T® 8 névrov âpyupet néAwv aû
nemoteuxulac Tv Tôv &Alov fepéov fyeuoviav; 186
oc où kata TmAoftov oÙSE Tuotv &AXaic Tpobxovtag aÙTo-
uérous nAsoveËlarc td mpôtov EdBdc 8 vouoBérns ènt the
mufs Étabev, &AÂ 6go1 Tôv per” aÿToD meuboi te Kal
coppoobvn tv SAov SLépepov, Tobtous Tv mepl Tèv Bedv
uélioto Bepaneluv vexelproev. 487 Toro à” fv kal ToO
véuou al täv &Alov Emirmôeupétov &kpiôhs ÉmpéELX" Kal
ykp ÉnénTar TévTrav kal Bikagtal Tôv äpprobntoupévov
kal kokaotal Tôv Kkateyvoapévov of fepeîc étéxBnoav.
XXII 488 Tito àv oûv &px yévorto Tairns éclwtépa ;
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nAñBouc kateokeuaopévou npdq Thv edcéberav, éEalpetov
Sè tv éruuéhernv tôv fepéov nentoteuuévav, &onep ôè
resto mivos 16 ÉAns noitelac ‘olkovouounévne ; 189
8 yèp SAyov fuepôv apBudv Emirnôebovtes EAlor puAér-
teuv où Sbvautar puothpia kal TeeTàs Értovouélovtec,
taûta peB” fôovfe kal yvouns -âuetafétou puhétrouev
juets Ôt aivos. 190 Tivec ov etaiv ai npopphoers ka
änayopebaeuc ; énat te ral yvépiuor. Mpérn à fyeîtes À

184 à nv Eus. v ce L |] soÿro L et om. uù || 4 éEedpot, . ÉFsvéyot


ed. pr.: ébelpev, SEnveyasv Qussnveyrer Eus.) | 185 à à xx Au : 7v
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Eus. |} 5 «° om. Eus. || 486 3 5 om. L || 6 vou. L, vouobsrioat Eus.
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488 à &:S run L | &euésousa L || 489 à &ot Eus. &Méçuhot L ||
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205 ravrde a. L |} 490 1 reosensers L || à rponyopsicets Eus. || 2 Ôï
yésse L | % om. L. : :
g LIVRE Il
vient ce qui concerne Dieu: Dieu, parfait et bienheureux,
gouverne l'univers; il se suffit à lui-même et suffit à tous les
êtres ; il est le commencement, le milieu et la fin de toutes
choses! ; il se manifeste par ses œuvres et ses bienfaits, et
rien n'est plus apparent; mais sa forme et sa grandeur sont
pour nous inexprimables. 191 Car toute matière, si pré-
cieuse soit-elle, est vile pour imiter son image, et tout art
perd ses moyens s'il cherche à la rendre; nous ne voÿons,
nous n'imaginons aucun être semblable et il est impie de le
représenter?. 492 Nous contemplons ses œuvres, la
lumière ?, le ciel, la terre, le soleil et la lune, les fleuves et-la
mer, les animaux qui s’engendrent, les fruits qui croissent.
Ces œuvres, Dieu les a créées, non de ses mains, non par
des efforts pénibles, et sans même avoir eu besoin de colla-
borateurs+; mais il les voulut, et aussitôt elles furent comme
il les avait voulues5. C'est lui que tous doivent suivre ct
servir en pratiquant la vertu; car c'est la manière la plus
sainte de servir Dieu.
XXII
Le culle.

493 Il n’y a qu'un temple pour le Dieu un — car tou-


jours le semblable aime le semblable® —, commun à tous,
comme Dieu est commun à tous. Les prètres passeront tout
leur temps à le servir, et à leur tête sera toujours le premier
parlanaissance. 4194 Avecses collègues,il fera des sacrifices
à Dieu, conservera les lois, jugera les contestations, châticra
les condamnés, Si quelqu'un lui désobéit, il sera puni comme
d'une impiété à l'égard de Dieu même. 4195 Nos sacrifices

r. Voir à l'Appendice la note sur & 190.


2. Exod., xx, 4, etc.
3. La lumière est nommée en tête, conformément à Genèse 1, 3.
4. Coup de griffe à Philon (De opif. mundi, $ a4}, qui, entraîné
par le Timée, attribuait à Dicu des collaborateurs. Pour tout le pas-
sage, cf. Genèse Rabba, x et 3.
5. Cf. Philon, De opif. mundi, ad fin. 3 Rosch Haschana, xt a
(= Houllin, 60 a).
6. Formule qui remonte à Platon, Gorgias, 510 b et à Aristote,
Eth. Nicom. VIII, 1, 1155. Cf. Dibclius, Neue Jahrb. für das klass.
Alt. 1915, XXXV, p. 232.
AOTOE B' 92
mepl BeoO Aéyouou, 6m Bebc Ever tà oéuravta Tavtelhs
kal pakäproc, aûtès at Kat nâoiv abtépkns, &py kal
uéox Kat télog oÙtes Tôv névrov, Épyors pèv kal xéproiv
Évapyho kal navtèc 6Étivos pavepétepoc, popphv ÊÈ kal
uéyeBoc uiv &patoc 191 nâcx uèv yap GA npdc
Elkéva tv toûtou, käv À nolutelc, &Gtiuoc, nâcx BÈ
TÉXUN HpdG piuñaroc Éntivorav &tegvoc' oùdèv yäp Épotov
ot” elôouev oÙt’ ÉmivooOuev oÙr’ Elkébetv Éotiv Borov.
192 “Epya BAërouev aètoO, p&c, oùpavèv, yfv, HAov
kal oekfvnv, motapobc kal Bélacoav, Léav yevéoetc,
kaprnôv ävaddoets. Tara Bedc émolnoev où xepolv, où
névois obÈE Tivov ouvepyacouévov émiôendets, &AX aûtoÿ
Belfouvtoc, kaBdc éBouAhôn Ebgdc Éyéveto. Toûte Bet
mévras &koloOBerw kal Bepanebetv adtèv &akodvrac
&pethv: tpômos yp 8e00 Bepanelac oÛtos éatétatos.
XIII 193 Eîc vabs Evèg 809, pllov yàp &el rmavtl tb
éuorov, koiwvdg ëTévrov koivoO BeoD äné&vrov, Totov
Bepaneücouoiv pèv Ôtà navroc ol fepeîc, fyñoetar ÔÈ
robtov & npôtos el Kara yévos. 194 Oôroc pet Tôv
guvupéov Bboer tr@ BeG, puAkEer vob véuous, êtkéoet
nepl tTôv äuppiobntoupévov, Kolgozr Todbc ËkeyyGévrac.
‘O roûre pà netBôpevos Üpéber ôlknv GG eîc Bedv aûrèv
&oebav. 195 Ovouev Tàc Bvolac oùk el uéBnv Éautotc,
190 3 6: Niese : 6 L, om. Eus. |} zévzz L 1 5 pion Eus. cod.
G. (an rectè 2) 09%os sûr 8 évzur vel zévruv ot; Eus. || 6 ives-
voa L || & Eus. te L | 7 asavi £5tx 205 Eus. j| 191 vx om. Eus.
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Ezivou Gdtav, rai rca tépun 27). |] 3 oùèèy yàp (vel & oôt à) coni.
Nicse: o98Ey [| 4tèoues L || 192 1 Fhuoy — Déhacoav L Htov3 Data
Eus. || 3 où zdvors E, o30 7. L || oJô Eus. 0 L 1 SYVERYa Top VuV
Niese : suvscyasauévev |] 4 ELT — ?yévero. Locum ita constitui. &).4”
a3toù Aa 0e, xa0uws EfouX. ss Efévorro L, &X4 adr05 08. 2xkûs
Fr ednbs ys7016:z Eus. I 5 zoÿse — 5x. L 6550 Depaziuzloy ox.
Eus. || 193 2 O:05 Grive 6 xdauo; L 1] 3 Oscaxssousr, Niese:
Uisaressounv || fyeïsat Eus. | 494 1-2 uerk — ouvre. Eus. uiy +50
au lego L || 3 Post Eeyy0. Er” Gôirr 6 GE y 27h. L || 4 <ôv
Osûy Eus. |] 495 r sig — Enuzoïs Eus. ets rArpusiv Eauréiy rat ufOrv L.
93 LIVRE IL
‘n’ont pas pour but de nous enivrer — car Dieu déteste ces
pratiques
— mais de nous rendre sages. 196 Dansles sacri-
fices, nous devons prier d'abord pour le salut commun,
ensuite pour nous-mêmes. Car nous sommes nés pour la
communauté, et celui qui la préfère à son propre intérêt
‘sera le plus agréable à Dieu. 197 On doit demander à
-Dieu non qu'il nous donne les biens — car il nous les a
donnés lui-même spontanément et les a.mis à la disposition
_de tous — mais que nous puissions les recevoir et les con-
server après Jes avoir reçus. 498 Des purifications en
vue des sacrifices sont ‘ordonnées par la loi après un.enter-
rement, un accouchement, après les rapports: sexuels et dans
bien d’autres cas.

| XXIV
- Prescriptions relatives aux mariages.
199 Quelles sont maintenant les prescriptions relatives
au mariage? La loi ne connaît qu’une seule union, l'union
naturelle avec la femme, et seulement si elle doit avoir pour
but de procréer?. Elle a en horreur l'union entre mäles et
punit demortceux qui l’entreprennent5. 200 Elleordonne
de se marier sans se préoccuper de la dot, sans enlever la
femme de force, et, d'autre part, sans la décider par la ruse
oula tromperie; il faut demander sa main à celui qui est
maitre de l'accorder et qui est qualifié par sa parenté*. 201
. La femme, dit la loi, est inféricure à l’homme en toutes
choses®. Aussi doit-elle obéir non pour s’humilier, mais pour

1. Idéc platonicienne (Lois, ITF, 687 D}, sans fondemont dansla


Bible, mais qui ressemble singulièrement à la doctrine de l'Evangile
selon ‘st Mathieu, vr, 8 suiv.
2. Cette restriction n’est nulle part formulée dans Ja Loi, mais
elle est dans l'esprit du Talmud (interdiction d'épouser une femme
stérile: Yebamot, 6rb; Tossefla Yebamot, 8, 4 ; répudiation de la
femme qui n’a pas d'enfants après dix ans de mariage : Mischna
Yebamot, 6, 6). Josèphie s’est aussi souvenu de la doctrine essénienne,
Bell. Jud., Il, 8, 13.
3. Lévil., xvIIT, 223 293; xx, 19.
4. Usages attostés par Écriture, mais non prescrits par la Loi.
5. Genèse, ur, 16.
AOTOE B' 93
— GobAntov yüp BEG Téèz, — SA eîc cappoobvnv. 196
. Kat Ent vTaîic Buolois Xp nmpôtor Ünèp 7Tfc kouwfic
7 ebxeoBar owtnplac, ef” Ümèp Éautôv: ènl yàp kowvovia
YEyévauev.kal Tabtnv 8 npotôv tToÙ kaË” œôrèv iôtou
pélior” Av sin Bed keyapiouévos, 4197 Aénoic S Éoto
TpèG Tèv Beév, oby 8nac BÈG Tayal&, — SEôwrev yap adrôc
Ékdv kal nâotv els Édov katéBnkev, — GA Enac déxeoBar
Buvouela kal AaBévres pulétroues. 198 ‘Ayvelac ènt
tas Buoloic diEtpnkev 8 véuoc änè khôouc, ënd AE{006, &rd
rotvoviac Tñs Tpès yuvaîka kal noGv &llov [@ uaœkpèv
&v etn ypépeuv. TotoOtoc pèv 8 nepi BeoO Kat tfic Ékeivou
Bepaneiag Aéyos utv Éativ, 8 S aôtdG Eux kal véuoc.]
XXIV 199 Tivec 8 où nepl yéuov vépot ; uiEtw uévnv
otôev à vépoc TV Kat ŒpÜaiv Tv Tpèc Vuvaika, kal
Tabrmu el péAlor TÉkvov Éveka ylveoBor. Tv 8è npbc
&ppevac &ppévov ÉdtÜynkEv kal Bévatoc toënutiprov, et
ns émyatphoeuæv. 200 FMapeîv ôë Kkeleber uÿ npouxl
npocéxovtas unôë Bialors éprayats und aÿ 661 kat
énérn Teloavrac, &AA& uvnotebetv Tapx To SoDvar
kuplou kal Kat ouyyévetav énurnôelou. 201 Muvi yet-
pov, pnoiv, &vôpès etc &navta, Totyapolv Ünarxouére,

495 2 £oïknta L |] séi 066 Eus. | z4èe L (deinde L pergit : xai


Tobpacts &y Oépews yévoto nai rohuTelslas, ANA owppovrs, edtéx-
rovs, edyevets (ebstahets Eus. J) 67ws (Gt add. Naber) p&liota Oovres
cogpuväuev|] 496 2 xai tri Eus. èri L, 4xi èv Gobet || 2-3 yen —
ebyeo0at Eus, rio fe xouvñe elyesar Get recto L.|| 4 idtou Eus.,
Bios L || 5 uduor” & en Bekker, päliora L, uékiora ein Eus. || r5
Ge L |} 197 r-2 Génois — Oedy Eus. ragékinors 8 reûs rôv Dedv
Éate Oiù Ts eUys axi defotws L |] 2 Gt Eus., 5 L || 3 xararé-
Qerrey L [| 198 à xf0ous Eus. zofrns L. || Xzzoës Naber : Aéyous 1 3
sq. & pazpôy — vôuos omittunt Eus. codd. (Meliores) BG, inclusit,
Niese || 199 r vduor om. L | 2 +hy xarà Eus., zatà L ||-3 yeyevñcdae
L || 4 épgsvas L, éoppeva (vel &cceva xat) Eus. || 5 éyyetpdacev L ||
200 2 GdAw xai om. Eus. | 4 thv érucdôstov L 1 201 1-4 yuvn —
Eôwrzv damnat. Niese quon dt yeïgov L || à &zavra Eus. J. (azérnv
celt.) za raävra L qui addit (ex Sirac. 4a, 14) xai ñ rovngla adoÿ
btp &yalorot05 puvarrds.
94 LIVRE I
être dirigée, car c'est à l’homme que Dieu a donné la puis-
sance. Le mari ne doit s’unir qu'à sa femme; essayer de
corrompre la femme d'autrui est un péché. Si on le com-
mettait on serait puni de mort sans excuse, soit qu'on violentät
une jeune fille déjà fiancée à un autre, soit qu'on séduisit
une femme mariée!. 202 La loi a ordonné de nourrir
tous ses enfants et a défendu aux femmes de se faire avorter
ou de détruire par un autre moyen la semence vitale; car
ce serait un infanticide de supprimer une âme et d'amoïndrir
la race?. C’est pourquoi également, si l’on ose avoir commerce
avec une accouchée, on ne peut être pur. 203 Mème après
les rapports légitimes du mari et de la femme la loi ordonne
des ablutions*. Élle a supposé que l'âme contracte par là une
souillure étant passée en un autre endroit ; car l’âme souffre
par le fait d’être logée par la nature dans le corps et aussi
quand elle en est séparée par la mort5. Voilà pourquoi la
loi a prescrit des purifications pour tous les cas de ce genre.
XXV
. L'éducation des enfants.
204 La loi n’a pas prescrit, à l'occasion de la naissance
des enfants, d'organiser des festins et d’en faire un prétexte
à s’enivreré. Mais elle veut que la sagesse préside à leur édu-
cation dès le début; elle ordonne de leur apprendre à lire,
elle veut qu'ils vivent dans le commerce des lois et sachent
1. Les différentes variétés d'adultère sont prévues ct punies,
Deut., xxit, 22-27; Lévit., xx, 10. Mais nulle part il n’est prescrit au
mari « de ne s’unir qu'à sa femme ». L’adultère, dans la Bible, ne
désigne que le commerce illégitime avec la femme (ou fille) d'autrui.
2. La Loi nc renferme aucune disposition contre l’avortement. Il
est absurde d'interpréter comme telle la bénédiction, Exod., xxnt, 26.
8. Sur l'impureté de l’accouchée, cf. Lévit., xr.
&. Josèphe parait avoir mal interprété le verset Lévit., xv, 18 qui
ne viso que Je cas où l’homme est affligé d’un flux, Le Talmud
connaît des ablutions après des rapports conjugaux : 1° pour les
prètres, avant la consommation des prémices (Baba Kamma, 82 b),
29 pour les laïques, avant la prière ou l'étude de la loi (mais ceci fut
abrogé, Berakhot, 22 ; Houllin, 126).
5. Encore une idée essénienne ; cf. B. Jud., 11, 8, 11.
6. Cela n'exclut pas les fêtes à l’occasion d’une naïssance ou d'une
circoncision. ‘
AOrOS B’ 94
pù npès Gbpiv, &AV {v” &pxntar Bed yàp &vôpl tè kpétos
Ébokev. Tarn auveîvar ôet rdv yhuavta uévn, tè Ôë tv
&Aou netpâv &véotov, Et 8£ tic toûto npéËerev, oùSeuta
Bavétou napaltnois, oùr’ ei fiéoaito TapBévov Etépo
Npowpoloynuévnv, oùt” El neloewv Yeyaunuévnv. 202
Tékva tpépetv &navra npocétaËev, ral yuvaËlv émeinev
RAT &uBloOv Td onapèv pite BtapBelpeuv SAN unxavf
TEKvOkTÉVOS yüp Av en puyxhv épavlbouoa kal td YÉvos
ÉartoUox. Totyapoÿv oùS et TG nl Asyoc pBopäv
TapéABor, rafapèc elvar Sévaror, 203 Kal uETX Tv
véptuov ouvouolav &vôpèc Kkal yuvaixdc änmoloboxofar
puxfs yüp Exeuv Toto poluouèv npèc à Anv xépav {ôTto-
Balobonc) ôméAaBev kal yäp Éupuouévrn obpaow kako-
Tablet kal Toëtaov aÿ Bavéto StakpiBeîon. Arônep &yvelac
énl nâor vois Totoûtoic ÉtaEev.
XXV 204 Où pv où8” ênt taîc Tôv malsov YEVÉGEOU
ÉnÉTpEUEv edoylag ouvteleîv Kai Tpopédels Tnotetolai
uéüns, SX oéppovx Tv épyhv eëBdc rfs Tpopfic ÉtaËe.
Kat ypéuuata nuideterv èkéleuoeu {kal} và mepl roùc
vépous ka tôv Tpoyévov Tàc npéËelc énloraobar, tac uèv

204 3 post S£gev, +a50°ïyouutur, L 1 70 om. Eus. {| 4 uvoy L H7


Agoup. Nicse: scosuuox. L, cuuuo?, Eus. || zefset Eus. {| 202 2-5
rénia — Ehatzoïsa Eus. À senvoscisousas (?) &ravra Rposirafes 6
-V4u0$ za yovafiv aneïrev ur” austfthev (?) zoè Ev ae rdv a3<08
puise Gtaplsioes GX (P) umyavÿ = FgocinesQat ait <exvax=6v0
s
a L || 3 &n uny. Naber ex L: 20) ñv gaein Eus. | 4 ÿio om.
Eus. || 5 058’ delet Naber || xe/0% Naber (qui etiam glosxv in
srogév mutal): Méyous Eus. Afyos à L, rap0o susp. || 6 Gvaras
scripsi : 05 ôvatat 5 (7) L, <d7e rrocxzer Eus. 1 203 2 arohoïesQar
Eus. äxohoïseclar zekefer 6 vôuos L ji] 3 yäs om. Eus. il £zetv suspec-
tum || goävaudv ex L scripsi (v. infra): egtouôv || SroÉx)ofsns inse-
rui, Quyfs 7e yap rai cuyatos Éyylverat puuos Ds res Nm yoipav
rodtu Dre: L || 5 ante za, à qoyn L fi a zu dx L
||
GraretQeïcav L | 6 Exizasi, L || -postzates L Îl 204 à Exéscezs, L
Î eSewylar Eus. |} ouvéyew L 1 8 sñç— érale om. L || 4 alterum
xat inser, Nicse || +ù rest Eus. set << L !| 5 Post vdpous, avaszpé-
gesle L.

15
go LIVRE Il
les actions de leurs aïcux, afin qu'ils imitent celles-ci et que,
nourris dans le culte de celles-là, ils ne les transgressent pas
et n'aient point de prétexte de les ignorer'.
XXVI
Les devoirs aux morts.

205 Elle a prévu aussi les devoirs à rendre aux morts,


sans Je luxe des enterrements ni les édifices funéraires qui
attirent les yeux?; mais elle commet aux soins des funérailles
Les parents les plus proches, et tous ceux qui passent devant
un convoi funèbre doivent# se joindre à la famille et pleurer
avec elle; l'on ‘doit purifier la maison et ses habitants après
la cérémonie® [afin que l’auteur d’un meurtre soit très loin
de sembler pur®.] |
XAVII
Autres prescriplions morales.
206 Le respect des parents vient au second rang, après
le respect de Dieu5, dans les prescriptions de la loi; et si on
ne répond pas à leurs bienfaits, si l’on ÿ manque le moins
du monde, elle livre le coupable à la lapidation?. Elle veut
que tout vieillard soit respecté des jeunes gens, car Dieu
est la vieillesse suprème®. 207 Elle défend de rien cacher
à ses amis, car elle n’admet point d'amitié sans confiance
absoluet?, Mème si l’inimitié survient, il est défendu dedévoiler
les secrets !!. Si un juge reçoit des présents, il est puni de
mort?, L'indifférence envers.un suppliant qu’on pourrait
secourir engage la responsabilité‘. 208 On ne peut se.
saisir d’un objet qu’on n’a pas mis en dépôt ‘#. On ne s’em-
parera d'aucun objet appartenant à autruit5. Le prêteur ne
prendra pas d'intérêt6. Ces prescriptions et beaucoup d’au-
tres analogues maintiennent les rapports qui nous unissent.

AXVIIT
‘Prescriplions relatives aux étrangers.
209 Le souci qu'a eu le législateur de l'équité envers les
1. Deul., “1, 7; XI, 19.
2-16, Voir ces notes à l’Appendice.
AOTOS B' 95
Wa piuôvro, roc à {va ouvrpepépevor UÂTE Tapabaivoor
uÔTE okfjpuv àyvolas Exoot.
XXVI 205 Tfs ele tobs retekeutrnkétac Tpouvénoev
égias oùte noluteketarc Évraplov oÙte katagkeuatc uvn-
uetov émipaväv, SAR Tù pèv nepl Tv knôelav vote
olkeotétois énurehetv, nâot SE tots napto0or kal npogeÀ-
Beîv kal ouvarnoBtpaoBar. KaBatpev SE kal tov otkou kol
ToùG ÉvotkoDvtrac nd kfñôouc, [tva nAetotov &nÉxn To0
6okeîv kaBapds Etvai Tic pévov épyacduevoc.]
AXVIL 206 Povéov tiuñv uett tv ripèc Bedv Seutépav
Etabev kal Tbv oûk duetBépevov ts rap” adrav Xépitac
&AN eic étio0v ÉAetnovta AevoBnoéuevov napaëlôoo. Ko
Tavtdç ToO npeoButépou Tuuv Éxeuw Tobs véouc ‘hnoiv,
ênel npeoBGtatov 8 Beéc. 207 Kpbntewv oùbèv ë@ npèc'
lou” où yap elvar pÜlav Tv uh Tévra miotebouoav,
Käv ovuôfi tic ÉxBpa, ränéppnta Aéyeuv kekbluke, AukéGov
El 6@pa mé Bot, Bévatos Enuix. Mepiopôv tkérnv,
BonBetv Évèv, 6metBuvos. 208: °O uà katÉBnkév TG oùk
&vophoetat, Tôv &Alotplov oùdevdc &yetar, Tékov où
Meta. Taüta kal roX& roëroc Épotax Tv npèc &AA-
Aovc uv ouvÉyEL kowovlav, . | L
XXVIIT 209. M8 8 ral rfc npèc SAopühouc ÉnuEL-

205 2 oùte — 0ÿ7e L, ,». 05 — 05 Eus. |] rokusske!as L XATATLEUXS


L |} 3 <üs 2rôelas Eus. || 4 Post xnô. zeoctzate, L (forsan recte) |]
& reptoÿse Oxzrouévou +104 L fl cuvelOsiv L | 5 sovarodtocolar Eus..
guv. Enoinse véumuo L |] xadafceslar St xekeSet L ]] xx? — ofxov om.
L {| 6 Post xnôous, Gta rôv ueredvta +05 Bfou L 1 7 xadacôds — toy,
Eus. a5r0%s xa0apobs elvar sie De gévoy syasduevos À éxdv f dre.
o90E tv reds Toftous aresuirnaev &v Exbéenouv L Il îva — écyacduevos
damnat Thack. |} 206 8 éxrlivorra Mas0ncopevov rapablGooQar xehedet
L 114 rpéoforeelou L || oxsiv om. L || 207 à gullav dei L |] 3 d£ «1
L |} saxdpenta Nieso, tofu dréopnta Eus. +0 äropeiy rapakéyev
L ]| 4 kñén Eus. || regroodiv — Grefluvos Eus. (nisi quod BG habent
ofxÉtnv) reptopäv 2xt 705 Bonfeiv Ev ol; 5x. L || 208 2 oùdevés Eus,
057 L || Gavsloxs <62ov L Î| 3-4 <aüra — xotvwvfav om. Eus. G.,
incl. Nicse }| 209 1 5: Eus. G. pi sis L |] reôs Eus. ke robe L.
96 LIVRE Il
étrangers mérite aussi d'être observé : on verra qu'il a pris
les mesures les.plus efficaces pour nous empêcher à la fois
de corrompre nos coutumes nationales et de repousser ceux
qui désirent y participer. 210 Quiconque veut venir vivre
chez nous sous les mêmes lois, le législateur l’accueille avec
bienveillance, car il pense que ce n'est pas la race seule, mais
aussi leur morale qui rapprochent les hommesi, Mais il ne
nous a pas permis de mêler à notre vie intime ceux qui
viennent chez nous en passant?.

XXIX N
Humanité de la loi.

.241 Ses autres prescriptions doivent être exposées : four-


nir à tous ceux qui le demandent du feu, de l'eau, des ali-
ments ; indiquer le chemin®; ne pas laisser un corps sans
sépulture* ; êtro équitable même envers les ennemis déclarés ;
212 car il défend de ravager leur pays par l’incendies, il
ne permct pas de couper les arbres cultivés5, et même il
interdit de dépouiller les soldats tombés dans le combat"; il
a pris des dispositions pour soustraire les prisonniers de
guerre à la violence, et surtout les femmes. 213 Il nous
a si bien enseigné la douceur et l'humanité qu'il n’a pas
même négligé les bêtes privées de raison; il n’en a autorisé
l'usage que conformément à la loi et l’a interdit dans tout
autre cas?. Les animaux qui se réfugient dans les maisons
comme des suppliants ne doivent pas être tués !°. Il ne permet
pas non plus de faire périr en même temps les parents avec
leurs petits !!, et il ordonne d'épargner même en pays ennemi
les animaux de labour et de ne paslestuert?. 214 Ils'est
ainsi préoccupé en toutes choses de la modération, usant,

1. Erxod., xx11, 21; xxii, Q3 Lév, xx, 33; Deut., x, 19


xxHI, 7e : .
2. Probablement une allusion à l'exclusion de l'étranger de la
fête de Pâques (Exod., x11, 43).
3. Deut., xxvur, 18: « Maudit soit celui qui égare l'aveugle en
son chemin ». Juvénal, XIV, 103, reprochait aux
J iifs non monstrare
vias eadem nisi sacra colenti. Jostphe avait déjà généralisé le précepte
du Deutéronome dans Ant., IV, 256.
4-12. Voir ces notes à Y'Appendice.
AOTOËE k' 96
Kelac Éppévrioev à vouoBétnc, äbtov i8etv, paveîrar yàp
piota mévrov Tpovonoäuevos no uÂTE TX oîketa
StxpBeipauev pñTE pBovioouper votc UETÉxEuw Tôv
Âue-
TÉPOV Tpoapouuévorc. 240. “Ooot uëv yap Bélouaiv Ünè
toc a«btTobc muiv vépouc Cfv ôneABévrec $éxetar pilo-
PPévOG, où TE yéver pévov, &A& kal Tf Npouipéaet
Toû
Biou voutéov etvar Tv olketétnta. Tobcà èk mapépyou
Tpootévras ävau{yvuoBa Th ovvnBela oùrk ÂB8éAnoev.
AXIX 214 T&la $ë npoelpnkev, Gv À uetédooc Éativ
&vaykalu® mAor TapéxELv Toic Éeouévois nôp, Hop, Tpo-
phv, 68oùs ppéev, &tapov ph Tepropav, Émerketc 8À
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Tà Tpbç TobG nokeulouc kpiBévrac £tvoit 242 où yèp
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_kal okveterv &nelpnrev toc èv rfi uéxn TE évTac Kkal
Tôv alyualétov Tpouvénoev, Ënoc aètôv Gôpic àrf,
Héliota SÈ yuvouxdv, 213 Obroc 5 Muepétnta Kai
PlavBponiar fus éEeral$euoev, &c unôè tTôv dAéyov
Céov êAyapetv, 8 uévnv épfke Toûrov xpfouw Tv
véptuov, nâcav & Etépau EkbAvoev: & 8° Sonrep fretetovta
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ToÙG YovéaG aùTèv ènétpepe ovveÉapetv, pelôeolar 8è
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povebeiv. 214 OGbroc TavtaxéBer Tà npèc èmelketav
.Tepieokégato, éBaokalikois ÈV Toic TPOELPNUÉVOLG pn-
. $ 213 (ab & 8”) oxscripsit. Porphyrius De abstinentia IV, 14.
209 à égeôvnosL || 2-3 çaveïzet— rev. om. Eus. G. 1 4 Stasbe-
goëuev L || 210 r £éiousty L || 2 6-:206v:25 L fors. rectè [| 5 taïs
govnlsiors L |] 244 1 ësci, ñ petéô. L I 3 értstxx L.|) 4.etvat
xg:0. L | 212 x o5 Eus, 030 L [| à =£uvsss Eus. néxre L il post
bédpa, cuyreyerrev L | 3 2% om. L || 213 1 à’ Eus. rosswñey L
Ü 2 fuäs Et. Eus. GtDisrery fuis éoxodassv L [| ds 6t° 030 — wX-
végrsev LE 3 pévov niv L || èsfxe L, xshxs Eus. || 4 vevoursuévrv
Riou +hv0 L || £ Eus. 692 L || Gerse Eus., ©s L 1 5 Feospésr
L |} viostoïs irésoene L |] 7 xëke9er om. Eus. (habet Porph.) || xx»
5 ohne L || surecyagontve, Porph. cuv:fsy. L || 244 à sepreos
L, ouvesxitaro Eus.
97 LIVRE I
pour l’enseigner, des lois citées plus haut, établissant d’autre
part contre ceux qui les transgressent des lois pénales qui
n ‘admettent pas d’excuse.

XXX
Chätiments el récompenses.
245 Dans la plupart des cas où l'on transgresse la loi,
la peine est la mort: si l’on commet un adultèret; si l’on
viole une jeune fille? ; si l'on ose entreprendre un mâle ou
si celui-ci supporte pareil outrage. S'il s’agit d'esclaves (?)
la loï est également inflexiblef. "246 De plus les délits sur
les mesures et les poids, la vente malhonnête et dolosive, le
vol, la soustraction d’un objet qu’ on n'avait pas remis en
dépôt, toutes ces fautes sont punies de chätiments non pas
‘semblables à ceux des autres législations, mais plus sévèress.
217 Les outrages aux parents et l'impiété, mème à l’état de
tentative, sontimmédiatement punisdemortf. 218 Ccpen-
dant ceux dont tous les acles sont conformes aux lois ne
reçoivent point en récompense de l'argent ni de l'or, ni
«même une couronne d’olivier ou d'ache, ou quelque distinc-
‘tion de ce genre proclamée par le héraut: mais chacun,
d’ après le témoignage de sa propre conscience, s'est fait la :
conviction que,. suivant la prophétie du législateur, suivant
la promesse certaine de Dieu, ceux qui ont observé exacte-
ment les lois, et qui, s’il fallait mourir pour elles, sont morts
‘de bon cœur, reçoivent de Dieu une nouvelle existence et une
‘vie meilleure? dans la révolution des âges. 219 J’hésiterais
à écrire ces choses si tout le monde ne pouvait voir par les
faits que souvent beaucoup d'entre nous ont mieux aimé
endurer vaillamment les pires traitements que de prononcer
une seule parole contraire à la loi.
. Lév., xx, 10.
2. Sculement si la vierge était fiancée, Deut., xxns, 23.
3, Lév., xx, 13.
4. Texte sans doute altéré.
5. Sur les faux poids, fausses balances, le dol, cte., les textes
sont” simplement prohibitifs (Lév., xix, 11-13; 35-36 ; Deut.,
7 xxv, 13-15).
6, Deul., xx, 18; Lév,, xxiv, 13.
7 Opinion pharisienne (Ant., XVITT, 14) sans fondement biblique,
AOTOZ B’ 97
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TLuopnTikobs TREas àveu npopidewG.
XXX 215 Zmula yap nt vote mhelotois Tâv Tapa-
Baivévrov 8 Bévatoc, àv potxebon T6, &v Biéontar képnv,
&v äppevr toluon netpav npocpépeiv, Av Ênouelvn naBetv
8 netpaobelc. “Eorrôë Kat nt Sobkouc éuoloc à véuoc
ärapaltntos. 216 AAA ka nepl pétpov Av Ti kakoup-
yhon À osTobuôv À npédeoc àôlrou kal 86ko yevouévnc,
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Tévrov elol kolkéaetc oùyx olar map” étépoic, &AA ênl td
petlov. 217, ‘Ent pèv y&p yovéav &ôuklac ñ rs ets Bedv
&oebelas, käv ueAñon tic, ebBbc énéAluron. 218 Toîc
uévrou ye voulue BioDoi yépac Eotiv oùk àpyüpiov obSE
Xpuobs, où kotivou atépavoc ñ oelivou kal tTouxbtn Tic
ävakhpuEtc, &AÂ abrèc Ekaotos aëta vd ouvetbs Éyav
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tépov Tmepl To) unôè fua pBÉyEuOBœ mapà Tdv véuov
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244 & oëx äves us. |] 245 2 6 Ov. Eus. iszi 0. L || poryeën L
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20 péhoy elvar xl yas 703 Ocostkode avdoôs rotasrn à avarpuEs L Il
5 akM’ Eus. 3 zai L || «26 Eus. {| 6 tyvcäv L {9 xäv dër Nicso :
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Oavby Eus. (Gide Eus. G. édwxe, L ete.) || 219 2 vÿv <aëre L Il
3 ñv àxact LI] 4 £fux udvo, L [15 zcosfhovo Eus. S:ic-noav L
98 LIVRE I

XXXI
Admirable attachement des Juifs à leurs lois.
220 S'il ne s'était trouvé que notre peuple fût connu de
tous les hommes, que notre obéissance volontaire aux lois
fût visible, 221 et si un auteur, ayant composé lui-même
une histoire, en donnait lecture aux Grecs, ou leur disait |
avoir rencontré quelque part, en dehors du monde connu,
des hommes qui se font de Dieu une idée si sainte ct, pen-
dant de longs siècles, sont restés fidèlement attachés à de
telles lois, ce scrait, je pense, un étonnement général dé leur
part à cause de leurs continucls changements!. 9222 Cer-
tainement nous voyons ceux qui ont tenté de rédiger une
constitution et des lois analogues, accusés par les Grecs
d’avoir imaginé un Etat chimérique, fondé, d’après eux, sur
des bases impossibles. Je laisse de côté les autres philosophes
qui se sont occupés de questions semblables dans leurs
ouvrages. 223 Mais Platon, admiré en Grèce pour avoir
excellé par la dignité de sa vie et pour avoir surpassé tous
les autres philosophes par la puissance de son talent et par .
son éloquence persuasive, Platon ne cesse cependant d’être
bafoué et tourné en ridicule?, ou peu s’en faut, par ceux qui
se donnent pour de grands politiques. 224 Cependant
si l’on examinait attentivement ses lois, on trouverait qu’elles
sont plus faciles que les nôtres et qu’elles se rapprochent davan-
tage des coutumes du plus grand nombre. Platon lui-même
‘avoue qu'il serait imprudent d'introduire la vérité sur Dieu
parmi les foules déraisonnables*. 225 Mais les œuvres de
Platon sont, dans la pensée de quelques-uns, des discours
vides, des fantaisies brillantes, et le lésislateur qu'ils admi-
1. L'opposition entre les Juifs attachés à la tradition ct les Grecs
amis des nouveautés a déjà été indiquée I, & 182.
2. Geffcken (Hermes, 1928, p. 101) a rapproché l’expression de
Josèpho de celle de l’auteur cité par Athénée 508 b c (suivant toute
apparence Hérodicus de Babylone): Athènes, qui a vu naître Dracon,
Solon et Platon, a obéi aux deux premicrs, mais n’a cu que risée
pour les Lois ct la République. |
© 8. Cette observation, qui n'est guère à sa place, parait provenir
du contexte de la source de £ 16g. Il est sans douto fait allusion à
Timée 28 c, où Platon déclare qu'il est impossible de communiquer
à tout le monde la nature véritable du démiurge. |
AOTOE B° 98
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Gouor kart noMïv éEouciav kekaAliypapnuévouc, uéAiota

220 1-3 2äv — àaxoïoudiay om. Eus. (BG) || 1'x%v ze +1 L, zafzot


vs Eus. J. [| 221 1 2 s15 om. L || 2 ooyy. aix. Aôy. scripsi:
coyyoapàs (soyyeéhar Eus. B).}fywv aÿzôs L Eus. BJ, cuyyoahac
Kéyos adroï; Eus. G || 3 <os Eus. +05 ve fyvonirs L 1 4 rigi <e5
0e0û Eus. | 5 énueusymrivar Eus. || 7 aÿroïç L, «dzots |] 222 à rt om.
L'[| 2 rohsias L || 3 Oxonassév ouvbeziv L || aÿsoës L |] 5 suyr. L,
sépuastv Eus. | 4 223 Gervoi; L || 224 1 crirtur Eus. csyv& coni.
Thack. || éXov vs L, £30v Eus., fée coni. Nicse j] à ot; L, tks Bus.
Î Eyytov Eus., aïstov L, éyyio Niese || oovrüstas Eus. (unde +55 —
cuvnbeias Naber) || 3 œuoléyrsss L | sezè <o5 0eo5 Gd5xv (GI) vel
ris 205 Üs05 (3) Eus. {| 4 Syvotav L || 225 2 Xdy. +. Eus., vou
=tvxs L. .
99 LIVRE Il
rent le plus est Lycurgue ; tout le monde entonne les louan-
ges de Sparte parce qu’elle est pendant très longtemps restée
attachée aux règles de ce législateur. 226 Qu'on l'avoue
donc: l'obéissance aux lois est une preuve de vertu; mais
que les admirateurs des Lacédémoniens comparent la durée
de ce peuple ‘ aux deux mille ans ? et plus qu'a duré notre
constitution. 227 En outre, qu'ils réfléchissent à ceci:
les Lacédémoniens, tant que, maitres d'eux-mêmes, ils con-.
-servèrent la liberté, jugèrent bon d'observer exactement leurs
lois, mais lorsque les revers de la fortune les attcignirent, ils
les oublièrent toutes ou peu s’en faut. 228 Nous, au con-
traire, en proie à mille calamités par suite des changements
des princes qui régnèrent en Asie, même dans les périls
extrêmes nous n'avons pas trahi nos lois: et ce n’est point
par paresse ou par mollesse que nous leur faisons honneur;
mais, si l'on veut y regarder, elles nous imposent des épreu-
ves et des travaux bien plus pénibles que la prétendue fer-
meté prescrite aux Lacédémoniens. 229 Ceux-ci ne culti-
vaient point la terre, ne se fatiguaicnt pas dans des métiers’,
mais, libres de tout travail, brillants de santé, exerçant leur
corps en vue de la beauté, ils passaicnt leur existence dans
la ville, 230 se faisaient servir par d’autres pour tous
les besoins de la vie, et recevaient d’eux leur nourriture toute :
prête, résolus à tout faire et à tout supporter pour obtenir ce
seul résultat — bien beau et bien humain —, d'être plus
forts que tous ceux contre qui ils partiraient en gucrre. 231
Et ils n’y réussirent même pas, pour le dire en passant ; car,
ce n'est pas seulement un citoyen isolé, mais un grand nom-
1. Cicéron, Pro Flacco, 63, admire les Spartiates pour être restés
fidèles jusqu’à son temps aux lois reçues sept siècles auparavant.
Moins hyperbolique, Plutarque fait valoir comme un exemple excep-
tionnel de stabilité politique que Sparte a observé pendant cinq
siècles la constitution de Lycurgue sans autre changement que l'ins-
titution des éphores (Lycurg., 30),
2. Josèphe a déjà indiqué plus haut I, $ 36 que l'intervalle qui
sépare son époque de celle de Moïse et d’Aaron estde deux mille
ans. Ce chiffre qui excède de 2100 environ celui qui résulte des
données chronologiques précises disséminées dans les Antiquités et la
Guerre, se retrouve chez Philon (Eusèbe, Praep. Ev. VIII, 7 353 b)
ct est sans doute emprunté à la source des Hypothelica.
3. Cf. Nicolas de Damas, fr. 114, 1; Elien, Var. Hist. VI, 6, etc.
AOTOE B’ 99
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Tapaballétoonv toc mAeclooiv A ôtoxulois Eteot +6
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Aakedapévior pèv 8cov ëp’ Éautäv yxpévov elyov vhv
ÉAeuBeplav &kpiB8c EBoËav todc vépouc GtapuAdtreuv,
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8h ToûTo uévov, Tè kakdv Épyov kal pÜévBponov, &navra
ka TPÉTTEU kal néayetv ÉTouÉvVOUTES, Td kpateîv Tévrov,
po &v otpareboow, 231 “Om 8è unôë toUto KkatTép-
Booav, @ Aéyerv” où yäp ka” Éva pévov, &AAK Troll
225 4 sebxvpärase Eus., ve Oavuitous: L 1 5 <oùs ëx. vôpous L || 6
évexagtéoncev Hudson : ivexactéenoay Eus., reprer L }| 226 1 niv +e
L |} opoX. Eus. J': éuoloystsle vel Gnorogetol || 3 Avriragahane
£avéswsav L || 227 à ui, om. Eus. |]. 5 i£ekéfoy<o L [1 228 2 uoo.
yeyov. L | 4 Zpoidouev Eus. (qui hic desinit) : reoiyousy || rousts
Dind. : goss |] 5 Post rte, rahrfès ins. Holwcrda Ï G rastecias
Cotelier : uagrupiac || 7 érerellyrus Nicse: Exurivexz (impositos Lat)
à eïçot add. Niese }| 230 à £v Bekker (ë Nicsc): %y | 2 = zxi0v
— PAAVIgUr ON damnat Niese qui ctiam malit (ed. minor) ts’ 1vi
— 210$ — 5$ xputeiv. on
100 LIVRE IT
bre ensemble qui souvent, au mépris des prescriptions de la
loi, se sont rendus avec leurs armes aux ennemis! .

XAXII
. Leur grandeur d'âme.
232 Est-ce que chez nous aussi on a connu, je ne dis pas
autant d'hommes, mais deux ou trois seulement, qui aient
trahi les lois ou redouté la mort? je ne parle pas de la mort
la plus facile qui arrive dans les combats, mais de la mort
accompagnée de la torture du corps, qui semble être La plus
affreuse de toutes. 233 C’est au point que, selon moi,
quelques-uns de nos vainqueurs nous maliraitaient, non par
haine pour des gens à leur-discrélion, mais afin de contem-
pler l'étonnant spectacle d'hommes pour qui l'unique mal-
heur est d’être contraints de commettre une action ou seu-
lement de prononcer une parole contraire à leurs lois.
234 Il ne faut pas s'étonner si nous envisagcons la mort
pour les lois avec un courage qui dépasse celui de tous
les autres peuples. En effet, celles même de nos coutumes
qui semblent les plus faciles sont difficilement supportées
par d'autres; je veux dire le travail personnel, la frugalité
de [a nourriture, la contrainte de ne pas abandonner au
hasard ou à son caprice particulier le manger et le boire,
ni les rapports sexuels, ni la dépense; d’autre part, l’ob-
Servation du repos immuablement fixé. 235 Les hommes
qui marchent au combat l'épée à la main et mettent en
fuite les ennemis au premier choc, n'ont pu regarder en
face Les prescriptions qui règlent la manière de: vivre. Nous
au contraire, à nous soumettre avec plaisir aux lois qui la
concernent, nous gagnons de montrer, dans le combat aussi,
notre valeur.

XXXUIT
Critique de la religion grecque.
236 Après cela, les Lysimaque, les Molon et autres écri-
vains du mème genre, méprisables sophistes qui trompent
la jeunesse, nous représentent injurieusement comme les
1. Allusion notamment à l'affaire de Sphactérie.
AOTOS B' 100
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aÜtobG petTà TAv ÉnAOv Tapéôooav toi nokeplorc.
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XXII 236 Efra Avotuayor ral Mékavec kal totoOrot
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toi ed. pr.: ei || 3 avséfstav Grotius: àv 21 Bhiterss |] 236
1 Mékuves ed, pr. : Sélwvez,
101 LIVRE II

“plus vils de tous les hommes. 237 Je ne voudrais pas.


examiner les lois des autres peuples; il est de tradition chez
nous d'observer nos propres lois et non de critiquer celles des
étrangers; même la raillerie et le blasphème à l'égard des
dieux reçus chez les autres nous ont été formellement inter-
dits par le législateur, à cause du nom même de Dicut.
238 Maïs comme nos accusateurs croient nous confondre
par la comparaison, il n’est pas possible de garder le silence,
d'autant plus que le raisonnement par lequel je vais répondre
n'a pas été imaginé par moi pour la circonstance, mais a été
exposé par des auteurs nombreux ettrès estimés. 238 ‘ Quel
est en effet parmi les auteurs admirés en Grèce pour leur
sagesse celui qui n’a point blämé les plus illustres des poètes
et les législateurs les plus autorisés d'avoir semé dès l'ori-
gine parmi la foule de telles idées sur les dieux? 240 Ils
en grossissent le nombre à leur volonté, les font naître les
uns des autres et s’engendrer de diverses façons. Ils les dis-
tinguent par leur résidence et leur manière de vivre, comme
les espèces animales, ceux-ci sous terre, ceux-là dans la mer,
les plus âgés prisonniers dans'le Tartare’. 241 Tous ceux
à qui ils ont donné le ciel en partage sont soumis par eux à
un prétendu père, qui est en réalité un tyran et un maître ;
aussi voit-on, d'après leurs imaginations, conspirer contre
lui son épouse, son frère ct sa fille, qu'il engendra par la
tête, pour le saisir et l'emprisonner#, comme lui-mème fit
son propre père.

AXXIV |
Grossièrelé des dieux grecs. È

242 C'est à juste titre que les esprits les plus distingués
ne ménagent point leurs critiques à ces histoires; et ils

1. Allusion à £rod., xxrr, 28, verset que les Septante interprètent


Giobs où zaxahoyssts et qui est entendu ‘dans le sens indiqué par
Philon, Vit. Mos., ILE, 26 $ 205 ; De Monarch., p. 818, $ 7 ainsi que
par Josèphe lui-même, Ant, IV, 203 (voir la note sur ce passage).
On peut aussi rapprocher Exod., xxur, 18: « Vous ne prononcerez
point le nom d’autres dieux ».
a. Les Titans. |
3. Allusion à la scène de l’Iliade, À, 300.
AOTOS 101
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Nicse 1 241
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Niese.
102 LIVRE II
trouvent ridicule aussi d’être obligé de croire que parmi les
dicux ceux-ci sont des jouvenceaux imberbes, ceux-là des
vieillards barbus; que les uns sont préposés aux arts, que
celui-ci travaille le fer‘, que celle-là tisse la toile ?, qu'un
troisième fait la gucrre et se bat avec les hommes 3, que
d’autres encore jouent de la cithare * ou se plaisent à lancer
des flèches5; 243 puis d'admettre qu'ils se révoltent les
uns contre les autres, ct se querellent au sujet des hommes
au point non seulement d’en venir aux mains entre eux, mais”
encore de se lamenter, et de souffrir, blessés par les mortels.
244 Et, pour comble de grossièreté, n'est-il pas inconvenant
d'attribuer des unions et des amours sans frein presque à
tous les dicux des deux sexes2 245 Ensuite, le plus
noble d’entre eux ct le premier, le père lui-même, après
avoir séduit des femmes par la ruse et les avoir rendues
mères, les voit, d’un œil tranquille, emprisonner ou noyer;
et les enfants issus de lui, il ne peut ni les sauver, soumis
qu'il est au destin, ni supporter leur mort sens pleurer.
246 Voilà de belles choses ; d’autres qui suivent ne le sont
pas moins, comme l'adultère auquel les dieux assistent au
ciel avec tant d’impudence que quelques-uns avouent même
qu'ils envient le couple ainsi uni; que ne devaient-ils pas se
permettre quandle plus vieux, le roï, n’a pas même pu refré-
ner son désir de posséder sa femme, ne füt-ce que le temps de
gagner sa chambre à coucher5? 247 Et les dieux en escla-
vage chez les hommes, et salariés tantôt pour bâtir, tantôt
pour paître les troupeaux; d’autres enchaïnés dans une pri-
son d'airain à la manière des criminels? ! Est-il un homme
sensé qui ne soit excité par ces contes à blàmer ceux qui Les
ont imaginés et à condamner la grande soltise de ceux qui
les admeïtent? 248 D’autres divinisent la crainte etla
terreur, la rage ct la fourherie ; quelle est celle des pires pas-
sions qu'ils n'aient représentée avec la nature et sous la forme

+ Héphaistos.
. Athéné.
D

+ Arès.
JOIEOS

.- Apollon.
+ Apollon ct Artémis.
. Allusion au célèbre épisode de l'Ida, Iliade, 2, 329 sui.
+ Poscidon, Apollon, les Titans,
AOTOE B' 102
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16
103 LIVRE Il
d'un dieu? Ils ont même persuadé aux cités de faire des
sacrifices aux plus favorables d’entre elles. 249 Aussi ils
sont mis dans la nécessité absolue de croire que certains
dieux accordent les biens, et de donner aux autres le nom de
« dieux qui détournent les maux ».! Alors, ils s'efforcent de
les fléchir comme les plus méchants des hommes par des
bienfaits et des présents, et s’attendraient à subir de leur
part un grand mal s'ils ne les paÿaient pas. : :

XXXV
Cela vient de ce que les Grecs \
n'ont pas à l'origine légiféré sur la religion.
250 Quelle est donc la cause d’une telle anomalie et
d’une telle inconvenance à l’égard de la divinité? Elle vient,
je crois, de ce que leurs législateurs n’ont pas eu conscience
à l'origine de la véritable nature de Dieu, et que, même dans
la mesure où ils ont pu la saisir, ils n’ont pas su la définir
exactement pour y conformer le-reste de leur organisation
politique; 254 comme si c'était un détail des plus négli-
geables, ils ont permis aux poètes de présenterles dieux qu'ils
voudraient, soumis à toutes Îles passions, et aux ora-
teurs de donner le droit de cité par un décret à celui des
dieux étrangers qui serait utile. 252 Les peintres aussi
- et les sculpteurs jouirent à cet égard d’une grande liberté
chez les Grecs, chacun tirant de sa propre imagination une
forme, que l'un modelaïit dans la glaise et’ que l’autre des-
sinaït, Les artistes les plus admirés se servent de l'ivoire ct
de l'or, qui fournissent matièreà des inventions toujours
* nouvelles. 253 Et puis certains dieux, après avoir connu
- les honneurs dans la maturité, ont vieilli pour me servir
d’un euphémisme; 254 d’autres nouvellement introduits,
obtiennent l’adoration?. Certains temples sont désertés et de

1. Cest la traduction normale de àzozgoraious, mais à lire la


phrase suivante il semble bien que Josèphe ait pris ce mot au sens
. passif « dieux à détourner » qui ne se rencontre qu'avec des ‘termes
- abstraîts, idée, spectacle, calomnie, etc. (Thackeray).
2. Nous laissons de côté les gloses qui encombrent le texte du
Laurentianus, &$ 253 ct 254.
AOTOE B 103
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4-5 où — SrotéfArvrar inclusit Nicsc
(om. Lat.) |} 254 2.3 5 —
xarauirely incl. Niese (om. Lat).
‘ ‘
104 LIVRE IL
nouveaux s'élèvent, les hommes bâtissant chacun suivant son
caprice, alors qu'ils devraient au contraire conserver im-
muable leur croyance en Dieu et le culte qu’ils lui rendent.

XXXV I |
Analogies entre les lois de Platon et celles des Juifs.
‘255 Apollonius Molon était parmi les esprits insensés et.
aveugles; mais ceux des philosophes grecs qui ont parlé selon
la vérité, ont bien vu tout ce que je viens de dire, et ils n’ont
point ignoré les froids prétextes des allégories!. C’est pourquoi
ils les méprisèrent justement, et leur conception de Dieu, vraie
et convenable, fut conforme à la nôtre. 256 En partant
de cette croyance, Platon ? déclare qu'il ne faut recevoir dans
. la République aucun poète, et il en exclut Homère en ter-
. mes bienveillants après l'avoir couronné, et aspergé de par-
fum, pour l'empêcher d’obscurcir par ses fables la vraie con-
ception de Dieu. 257 Mais Platon suit surtout l'exemple
de notre législateur en ce que sa prescription la plus impé-
rieuse pour l'éducation des ciloyens cest l’élude exacte et
approfondie de la loï, obligatoire pour tous; par les mesures
aussi qu'il a prises pour empêcher que des étrangers ne se
mélassent au hasard à la nation et pour conserver dans sa :
pureté l'Etat, composé de citoyens fidèles aux loist. 258
Sans avoir réfléchi à aucun de ces faits, Apollonios Molon
* nous a fait un crime de ne point recevoir parmi nous les
hommes qui se sont laissé assujettir auparavant par d’autres
croyances religieuses, et de ne point vouloir de société avec
ceux qui préfèrent d’autres habitudesdevies. 259 Mais cette
pratique non plus ne nous est pas particulière ; elle est com-
mune à tous Îles peuples, et non seulement à des Grecs mais
aux plus estimés d’entre les Grecs. Les Lacédémoniens, non
contents d’expulser couramment des étrangers, n’autorisaient

. Texte obscur.
. République, IT in fine; 1[1, 398 A.
SD

: Sur Platon imitateur de Moïse, v. supra, note à IL & 168.


. Lois, XII, g49. . «
DE

+ Josèphe a déja indiqué (II, $ 148) qu'Apollonios reprochait


aux Juifs Icur misanthropie.
AOTOE B' 104
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254 4 isnnoÿsar Nicse : éenuoÿvrat || ait Nicsc (Lat


=Gv Abc eorum) :
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Nicse Î} <olyov
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pr. || 255 3 "Ekärsi Nicse : Ekinrots || 4 Guypès ed. pr.
(frigidae
Lat): duys L |] 257 4 ds =8 cd. pr. : &üsze || 6 éuuevohrrus coni.
Cobet. -
105 LIVRE II
pas leurs concitoyens à voyager au dehors, craignant dans
les deux cas la ruine de leurs lois. 260 Peut-être aurait-on
droit de leur reprocher leur manque de sociabilité, car ils
n'accordaient à personne le droit de cité ni celui de séjourner
parmi eux. 264 Nous, au contraire, si nous ne croyons
pas devoir imiter les coutumes des autres, du moins nous
accueillons avec plaisir ceux qui veulent participer aux nôtres.
Et c'est là, je pense, une preuve à la fois d'humanité et de :
magnanimité.

AXXVII
Les Athéniens aussi punissaient sévèrement l'impiété.
De même les Scythes et les Perses.
262 Je n'insiste pas sur. les Lacédémoniens. Mais les
Athéniens, qui ont.cru que leur cité était commune à tous,
quelle était sur ce point leur conduite? Apollonios ne l'a
pas su, ni qu’un seul mot prononcé au sujet des dicux en
violation de leurs lois était inexorablement puni. 263 En
effet, pour quelle autre raison Socrate est-il mort ? Il n’avait
point livré sa patrie aux ennemis, il n'avait pillé aucun
temple; mais parce qu'il jurait suivant de nouvelles formules,
et disait, par Zeus!, à ce qu'on raconte, en manière de plai-
santerie, qu'un démon se manifestait à lui, il fut condamné
à mourir en buvant la ciguë. 264 En outre, son accusa-
teur lui reprochait de corrompre les jeunes gens, parce qu'il
les poussait à mépriser la constitution et les lois de leur
patrie. Donc Socrate, un citoyen d'Athènes, subit un tel chà-
timent. 265 Anaxagore, lui, était de Clazomènes ; cepen-
dant, parce que les Athéniens prenaient le soleil pour un
dieu, tandis qu'il en faisait une masse de métal? incan-
descente, il s’en fallut de peu de suffrages qu’il ne fût par :
eux condamné à mort. 266 Ils promirent publique-
ment un talent pour la tête de Diagoras de Mélos, parce
qu'il passait pour railler leurs mystères. Protagôras, s'il
n'avait promptement pris la fuite, aurait été arrêté et mis
à mort parce que, dans un ouvrage, il avait paru contredire

1. Pour cette locution, cf. , 255.


2. Une meule, d’après la leçon du Laurentianus.
AOTOE B' 105
nokltaic ok Énétpenov, StapBopkv &E, aupotv Üpopouevor
YEvhoeoBor mepl Toùc véuous. 260 ‘Exetvoic uëv oùv
Täx” &v Bvokoktav
Tic évetôlonuev elkétoc oùSevl yèp oÙte
Te noires, oÙte tic ap” aürots ueteôtôogxv StarpiBfic*
261 uetc D Tà pèv rêv &ov Cnhodv oûrk &EtoOuev,
TOÙG UÉVTOL UETÉHEUW TBV fuetépov Boukouévouc Âèéoc
BexéueBa. Kal voûto &v eln Ttekupuov, otuou, prav-
Bponlas äua ko peyahopuytac.
XXXVIL 262 ?E8 nepl Aukedorpovlov ênt meto Aéyeuv.
Où GE kouwvu elvar Tv Éaurav SdEavtec néliv *ABnvator
nêç nepl roûtav elxov, ’Anolévioc Âyvénoev, 8e kal
Todc pfuax uévov rapa toùs Ékelvov véuouc pBeyEauétvouc
nepl BeGv âTrapouthtoG Ekékaoav, 263 Tlvoc Yäp Étépou
Xépiv Zokpérns änéBavev ; où yap Ôù mpoeëlSou' Tv néktwv
Trois moÂeutois,. oùôé tâv tepôv &oéAnoev oùdEv, &Al 8
katvobG &prous Suvuev kal 7: Satuéviov eÙTS gnualvew
Épaoke và Ala nalbav, &c Evo Aéyouor, &ik ToûTa kaTE-
vrécën kbvetov. mdv ànoBavetv. 264 Kai StapBelperv
ôè toùc véouG ê kaThyopos adtèv ÂTiâro, hs nratptou
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Zokpérnc pèv oùv noïitns *ABnvatos &v TOLRÜTNU ÊTE=
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téÂavtov énekfpuEav, et tic atèv &véhoi, ènel tù
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Yépag et ph Bâtrov Épuye, ovlAnplelc &v EteBvike,
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260 2 47” &v Nicso: réya Îl os ed. pr.: 056? fl 262 rés:
Flslw coni. Nicse || 263 5 vn Az zafuv
7 Niese : Ésaores à Oraxaituv
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uwov |} 266 + Me ed. pr. : Mrrtot L.
106 LIVRE Il
les sentiments des Athéniens sur
les dieux. 267 Faut-il
s'étonner qu'ils aient eu cette attitude
à l'égard d'hommes
aussi dignes de foi, quand ils n’ont pas
même épargné les
femmes? En effet, ils mirent à mort
la prètresse Ninos!
parce qu'on l'avait accusée d’initicr
au culte de dieux étran-
gers; or la loi chez eux l'interdisait,
et la peine édictée contre
ceux qui intro duisaient un dicu étranger était la
Ceux qui avaient une telle loi ne pensa mort. 268
ient évidemment pas
que les dieux des autres fussent dieux
; car ils ne se seraient
point privés d’en admettre un plus grand nomb
tirer profit. re pour en
269 Voilà pour les Athéniens. Mais E
mêmes, qui se
les Scythes eux-
complaisent dans le méurtre des
qui ne sont pas très supérieurs
homm
es et
aux bêtes, croient cependant
devoir protéger leurs coutumes; ct leur compa
les Grecs admiraient la sagesse, Anarcharsi triote, dont
s, fut mis à mort
par eux à son retour?, parce qu'il leur parai
ssait revenir infecté
des coutumes grecques. 270 Chez les Perses on trouve-
rait aussi de nombreux personnages
châtiés pour la mème
raison. Cependant Apollonios aimait les lois des
admirait, apparemment parce que Perses et les
la Grèce a bénéficié de
leur courage et de la concordance
de leurs idées religieuses
avec les siennes, de celle-ci quand ils réduisiren
en cendres, de leur Courage quand
t
les temples
elle faillit subir leur
joug; ilimita mème les coutumes
perses, outragcant les
femmes d'autrui et mutilant des enfa
nts, 274 Chez nous
la mort est Ja peine édictée contre
qui maltraite ainsi même
un animal privé de raison*, Et rien
n’a été assez fort pour
nous détourner de ces lois, ni la
crainte de nos maitres, ni
l'attrait des usages honorés chez les
autre
Nous n'avons pas non plus exercé notre s peuples. 272
prendre des guerres par ambition, mais courage à entre-
à conserver nos lois.
1. Au milieu du jve siècle (Démosth
ène, XIX, 281 ; et schol., ‘
XXXIX,2; XL, 9. Denys d'Halicarn
asse, Dinarch., r1). Elle avait
introduit des mystères phrygiens.
2. Hérodote EV, 56->
3. Allusion aux incendies de temples et aux
filles attentats contre jeunes
ct jeunes garçons dont Hérodote (VI, 32)
accuse les Perses. |
4. Comme dans Ant. IV, 291, Josèphe inter
l'interdiction de la castration le verset
prète dans le sens de
Lévit. xxr1, 24; mais on ne
voit pas d'où lui vient l'idée que le contr
evenant encourt la peine de
mort.
AOTOS B' 106
Bedv. 267 Ti $ë Set Baupébew et npèc &vôpas obtoc
&Etoniatouc StetéBnoav, ot ÿe enôË yuvauxdv
Épeloavto :
Nlvov yàp Tv tépeiav âTÉkTteLvav, Énel
tic aÜTfs kaTr-
yépnoev, ë Eévouc Éuder Beoëc: véue & fiv. ToÙTo
Tap” aÿtoie keko}vuÉvOY kal Tiuopla katk
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péTov puunThc Éyéveto rôv Mepowndv Yovaikas &Motplacg
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&Spiotoi, Käv &Aoyév te obto LGov &ôukf Kat Tobtou
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272 Oùbe riv avôpeiav fokhoapev Ent +8 noléuo
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EpaoBat xépiv mAeoveElac, &AX èmt TÉ Tobc vépous
Btapu-

267 3 Nivov H. Weil (ex schol. Demosth. Falsa leg. 281): v5 ||


5 zx. cd, Pr. : nexalvuuéroy |] 268 3 aÿroïc Nicse : adtots
11269 r
épée Niore : Gyeto j| 270 5 axéhavsav Dindorf: Xrthaus
av || 6 03v
incl. Nicse ji 8 Xrévso 8? inclusi, suad. Nicse.
107 | LIVRE I!
Nous supportons patiemment d’être amoindris de toute autre
façon, mais quand on vient à nous contraindre de changer
nos lois, alors, même sans être en force, nous .entreprenons
des gucrres, et nous tenons contre les revers jusqu’à la der-
nière extrémité. 273 Pourquoi, en effet, envierions-nous
à d’autres leurs lois, quand nous voyonsleurs auteurs mêmes
ne point les observer? En effet, comment les Lacédémoniens
n'auraient-ils pas condamné leur constitution insociable et
leur mépris du mariage ‘, les Éléens et les Thébains la
liberté sans frein des rapports contre nature entre mâles ? ?
274 Ces pratiques, en tout cas, que jadis ils croyaient très
honorables et utiles, si en fait ils ne les ont pas absolument
abandonnées, ils ne les avouent- plus, 275 ct même ils
répudient les lois relatives À ces unions, qui chez les Grecs
furent jadis tellement en vigueur, qu'ils mettaient sous le
patronage des dieux les rapports avec des mâles? et, suivant
le même principe, les mariages entre frères et sœurs*, ima-
ginant cette excuse aux plaisirs anormaux et contraires à la
nature, auxquels ils s’'adonnaient eux-mêmes5.

XXXVII | |
Mais les autres peuples trouvent des moyens de violer la loi.
276 Je laisse de côté pour le moment les pénalités : toutes
les échappatoireque s dès l’origine la plupart des législateurs
offrirent aux coupables, édictant contre l’adultère l'amend
e,
et contre le séducteur le mariage ; dans les affaires d'impiété
aussi ous les prétextes qu'ils fournissent de nier au cas où
l'on entreprendrait une enquête. En effet, chez la plupart
tourner Les lois est devenu une véritable étude. 277 I] n'en
est pas ainsi chez nous; qu'on nous dépouille même de nos
richesses, de nos villes, de nos autres biens, notre loi du
moins demeure immortelle. Etil n'est pas un Juif, si éloigné
1. Cf. supra Il, $ 259.
2. Dérive dela même source que Cicéron, Rép. IV, 4 et
Plutarque,
De educ. pueris, 15.
3. Zeus et Ganymide.
4. Zeuset Héra.
-
5. Le commerce entre mäles est comme on a vu II $ 215
puni de
mort par la Bible; il en est de mème pour l'inceste du frère
et de
la sœur (Lévitique, xx, 19). ‘
AOTOS B’. 107
Agtrewv. Tèc yoüv &Alac Élortréoec Tp4GOG ÜTouÉVOUTEG,
énetdév TiwvEc duc Tà vémiuax kivetv &vaykéloar, tôte
kal Tapà Oüvaptv afpobueBx molépouc kal uéxpr Täv
Écxétov Tac ouupopaîs ÉykaptepoOUEV, 273 Auàrtl YXp
v kal EnAboatuev tobc Étépov vépouc, épôvrec unôë map
Totc Beuévots aûtobc TETNpPAUÉVOUS ; nôG Ykp oùk EuEAAov
Aoxkedapévior èv tfs &vermutktou KaTayvéaeoBar ToÂr-
Telac kal fc nepl Todc yéuouc &Atyopias, *HAetor SE Kat
Onbator TS Tap péatv kal [äyav] &véônv npèc Toùc
äppevag ulËeoc; 274 8 yo0v nélar kéAlioTa ka guupo-
pôtata npétreuwv ÜneguBavov, raÿr’, et kal uù Tavténaor
Toig Épyots Tepebyaauv, oùx éuoloyoouv: 275 AG
kal Tobc nepl aëräv véuous àänépvuvtar TogoËtév note
Tapà toiG “EAnoiv loxéoavtac, &ote Kal rois Beoîc Tàc
râv é&ppévov ulEec ÉnE@huionv katk Tv aûrèv Së
Aéyov_ kal vob Tv yvnolov &belpäv yéuouc, TaTNv
änoloyiav aÿtoic Täv àtérov kol.mrapx œpÜoiv féovav
avvriBévrec.
XXXVIIT 276 °Ea vOv nepl rôv tiuopiôv Aéyeuv, Bouc
uèv êE &pxÎs ÉSooav ot mAetotot vouoBEtar toîc Tovnpoic
GtaBboets, Ent poryetuc uv Enulac xpPnuéTav, êni plopâc
/ 8 kal yépouc VouoBethoavtec, Soac SE Kat nepl fc
doebelas npopécerc TEptÉXOUOL Gpvioeoc, si [ral] tic
énxetphaeuv Ebetébev. Hôn yäp mapt voie nAetoou
uehétN YyÉyovE To0 napaBavetv tobc véuouc, 277 Où
Av kal rap” fut SA& kv mAobtou kal néleov Kat TAv
Bo. &yaBGv orepnôduev, à yoûv véuoc fuîv dBévatocs
Gtauéver, Kat oùôelc ’louSalov ‘otre uakpäv obtoc &v

272 5 aïpéue0z coni. Ilolwerda |} 273 2 pmôt Dindorf : urse. [| 6


&yav incl: Niese || avéônv in avafèry corr. (?) L? 1 275 à aréuvuvtar
Niese : &rogiyruvzat || 3 s/Gsavras ed. pr. : ioySouvres || 6 abroïs
Niese : aôzots || 276 8 Gradozers Cobet : dtaSote Ïl 4 Oous Gt vai
Herwerden : sas xx L, 554: 8: Dind, 5 xat incl. Herwerden ll
277 4 oÿtws ed. pr. : 050" 65. °
108 LIVRE Il
de sa patrie, si terrorisé par un maitre sévère
craigne la loi plus que lui. 278 Si donc , qu'il ne
c'est grâce À la
vertu de nos lois que nous leur sommes
tellement attachés,
qu'on nous accorde qu'elles sont excellentes.
Et si lon estime
mauvaises des lois auxquelles nous sommes
À ce point fidèles,
quel châtiment ne mériteraient Pas ceux
qui en transgres-
sent de meilleures?

XXXIX
La loi juive a subi l'épreuve du lemps el a été adoptée
par plusieurs peuples.
279 Or donc, puisqu'une longue durée
passe pour
l'épreuve la plus sûre de toute chose, je pourra
is la prendre :
à témoin de la vertu de notre législateur
et de la révélation
qu'il nous a transmise de Dieu. 280 (Car un
temps infini
s'étant écoulé depuis, si l'on compare l’époque
où il vécut
à celle des autres législateurs, on trouvera que
pendant tout
ce temps les lois ont été approuvées par nous et
se
de plus en plus la faveur de tous les autres hommesont attiré
‘ Les premiers, les philosophes grecs, s'ils conservère s. 281
nt en appa-
rence Îes lois de Icur patrie, suivirent Moïse
dans leurs écrits
ct dans leur philosophie, se faisant de Dieu
la mème idée
que luit, ct enseignant la vie simple et la
communauté entre
les hommes. 282 Cependant la multitude aussi est depuis
longtemps prise d’un grand zèle pour nos pratiques pieuse
s,
ct il n’est pas unc cité grecque ni un seul peupl
e barbare,
où ne se soit répandue notre coutume du
repos hebdoma-
daire, et où les jeùnes, l'allumage des lampe
s, et beaucoup
de nos lois relatives à Ja nourriture ne soient
observés?, 283
Ils s'efforcent aussi d'imiter et notre concorde
ct notre libé-
ralité et notre ardeur au travail dans les
métiers et notre
constance dans les tortures subies pour
les lois. 284 Car
1. Cf. plus haut, $$ 168 et 256.
2. Les idées exprimées & 2180 et 282 apparaissent
déjà, suivant
la remarque de Cobn, chez Philon, Vita Mosis,
IT & 20-23. Cf.
Tortullien, Ad Nationes, I, 13, avec les observations de
‘ Schürer,
Geschichte, III, 166, n. 49. — L'allumage des lampes
(ritus lucer-
narum chez Tertullien) se pratiquait le vendre
di soir, avant Je
commencement du sabbat, afin de ne pas contre
venir au précepte
AOTOE B' 108
ànéABor TS natpi$oc oÙte Tkpôv poBnôñostar Seonérnv,
86 uù npd ékelvou Sebiévar rôv
véuov. 278 Et uév oûv
Bt Thv àpetiv tav vépav obtoc
npbc atodc StakeiueB,
GUYXopnogToouv Et Kkpatiatou
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| pablatc obtoc fuâc Éppévev Ünol
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Kkpelttovac où ulétTovtec
:
AXXIX 279 ‘’Enel totvuv & ToÂdG Ypévoc moreberar
Tévrov elvar Soktuaotie &AnBéotatoc,
toûrov &v nouoxt-
unv Éyd uéprupa TS &perñc uôv +ro0 vouoBétou ka
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280 &nelpou yäp vod XPévou
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D” quûv te SinAéyxBnouv
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aütav Cfilov ÉUTETOUKaoL. 284 Mpôtor uëv y&p ot
Tapà Tois “EAN ot Pdocophaavte
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KaÜdELG kal nolà Täv etc Bp&oi
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279 1 capituli initium huc transtuli quod
($ 280) locatur) || 280 3
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5 ab@v Nicsc : aÿréy Nicso I
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|} 282
3 Pip£apor Niesc: Bé£acos Ï 4 =
incl. Nicse | 5 #0: ed. pre : Ëdvos |] à incl.
11 283 2 &v$oct, susp..cf. 291. 8 =6 Niese I 6 05 inclusi
add. cd, pr.
10g LIVRE II
ce qui cst le plus étonnant, c’est que, sans le charme ni
l'attrait du plaisir, la loi a trouvé sa force en elle-même, et, :
de même que Dieu s’est répandu dans le monde entier, de
même la loi à cheminé parmi tous les hommes. Que chacun
examine lui-même sa patrie et sa famille, il ne mettra point
en doute mes paroles. 285 11 faut donc ou bien que nos
détracteurs accusent tous les hommes de perversité volontaire
pour avoir désiré suivre des lois étrangères et mauvaises plu-
tôt que leurs lois nationales et bonnes, ou qu'ils cessent de
nous dénigrer. 286 Car nous n’élevons pas une prétention
” critiquable en honorant notre propre législateur et en croyant
à sa doctrine prophétique au sujet de Dieu; en effet, si
même nous ne comprenions pas par nous-mêmes la vertu de
nos loïs, de toute façon le nombre des hommes qui les sui-
vent nous eût portés à en concevoir une haute idée.

XL
Résumé de ce traité.

287 Au reste j’ai rapporté en détail les lois et la consti-


tution des Juifs dans mes écrits sur les Antiquités! ; ici j'en
ai fait mention dans la mesure où c'était nécessaire, non
pour blâmer les mœurs des autres ni pour exalter les nôtres,
mais pour prouver que les écrivains injustes à notre égard
ont attaqué avec impudence la vérité elle-même. 288 Je
pense avoir suffisamment rempli dans cet ouvrage ma pro-
messe du début. J'ai montré en effet que notre race remonte
à une haute antiquité, tandis que nos accusateurs la disent
très récente. J'ai produit d’antiques témoins en grand nom-
bre, qui nous mentionnent dans leurs histoires, tandis qu’à
croire leurs affirmationsil n’en existe aucun. 289 Ils pré-
tendaïent que nos aïeux étaient Égyptiens; j'ai montré qu'ils
étaient venus en Égypte d’un autre pays. Ils ont affirmé
faussement que les Juifs en avaient été chassés à cause de :

défendant de faire du feu le jour férié (Erode, xxxv, 3). Cet usage,
dont Josèphe et Teriullien altestent la popularité chez les demi-
prosélyles, a été raillé par Sénèque et Perse (Textes d'auteurs grecs
et romains, p. 263 et 264). .. ue.
t. Principalement Ant., livre I, ch. 1x-xur.
AOTOES B' 10%
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mpoyévouc ébelxBnoav S’ etc Atyunrov
ÉABévrec EtépoBlev.
Arù dE Aüunv cœuétav adtoëc kBAnBfvar katebebouvto-

284 2 êshlaros Nicse (quod postea incl.) :


09 deheus
rés 1 285 r ;
inser, Nicse |] 286 5 rävrws Holwerda : éréyze
1 287 5 reodlusves
cd. pr. : zcosllusvos Il 6 adérws Nicsio
susp. |] 288 3 an Huy 76
Y4v05 2 |] 4 nai ÿào incl. Nicse [5 Zagesydury
Cobot (exhibui Lat):
ragéspoue i| 289 2 5’ damnat Nicse
110 LIVRE II
l'impureté de leur corps; j'ai montré qu'ils étaient retournés
dans leur patrie parce qu’ils le voulaient, et qu'ils étaient les
plus forts. 290 Ils ont vilipendé notre législateur en le
représentant comme très méprisable ; mais pour témoin de sa
_ valeur il a trouvé Dieu autrefois et, après Dieu, le temps.

XLI

Conclusion.

294 Sur Les lois je n'avais pas besoin de m’étendre davan-


tage: elles ont montré par elles-mêmes qu’elles enseignent,
non l’impiété, mais la piété la plus vraie; qu'elles invitent
non à la haine des hommes, mais à la miseen commun des
biens ; qu’elles s'élèvent contre l'injustice, se préoccupent de
l'équité, bannissent la paresse et le luxe, enseignent la modé-
ration etle travail; 292 qu’elles repoussent les guerres de
conquêtes, mais préparent les hommes à les défendre elles-
mêmes vaillammént, inflexibles dans le châtiment, insensibles
aux sophismes des discours apprêtés, s'appuyant toujours sur
des actes; car ce sont là nos arguments, plus clairs que les
écrits. 293 Aussi oserai-je dire que nous avons initié les.
autres peuples à de très nombreuses et aussi à de très belles
idées. Quoi de plus beau que la piété inviolable? de plus
juste que d'obéir aux lois? -294 Quoide plus utile que de
s’accorder entre concitoyens, de ne point se désunir dans le
malheur, et dans la prospérité de ne point provoquer de
dissensions par excès d'orgucil; dans la gucrre de mépriser la
mort, dans la paix de s'appliquer aux arts et à l'agriculture,
et de croire que Dieu étend sur tout et partout son regard et
son autorité? 295 Si ces préceptes avaient été antérieure-
ment écrits chez d’autres hommes, ou s'ils avaient été obser-
vés avec plusde constance, nous devrions à ces hommes une
reconnaissance de disciples ; mais si l'on voit que personne
ne les suit mieux que nous, et si nous avons montré que la
création de ces lois nous appartient, alors, que les Apion,
les Molon et tous ceux dont le plaisir est de mentir et d'in-
jurier soient confondus. 296 A toi, Epaphrodite, qui aimes
AOTOS kB’ 110
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Gostous, Dind. : ügeikousy ||
ed. pr. : tv. 77

17
III LIVRE I

avant tout la vérité, et par ton entremise à ceux qui vou-


dront également être fixés sur notre origine, je dédie ce livre
et le précédent.
AOTOE
B 111
296 Zol dé, Enappéôte, uéAtota tv
ÉABEtav &yanavr:
Kat ik où voîc êpotoc BouAnoou£vorc nepl vo yévouc
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BBA ov.
296 à -nï5 ed. pr.: +025 || fox.
Nicse : Éorkeucauévous 1 3 <<
cd. pr.
APPENDICE

Page, 3,87.
3. Même chiffre Ant. Proæm. : les 5 000 années so décomp
en 3000 de la création à Moïse (infra, E, 39) et
osent
en 2000 depuis
l'époque de Moïse et Aaron (nfra, I, 36 ct Il,
226). 3. Ailleurs
(Ant,X, 8, 5, etc.) Josèphe ne compte que 4 223 ans
depuis la créa-
tion jusqu’à Titus.

Page 8, $ 29-31.
1. Josèphe confond volontairement la tenue des registre
s généalo-
giques, telle qu'elle était praliquée sous le second temple par le
sacerdoce, avec la manière toute différente
dont furent composés les
anciens livres historiques de la Bible. Il est curieux
de le voir affir-
mer que, mème après la ruine de L'État juif, ces
registres continuc-
ront à être tenus à jour. L'événement n’a pas confirm
é cette pré-
diction.
.
Quant à ses indications sur le mariage des prêtres,
comparer les
renscignements généalogiques fournis par Josèphe au commence-
ment de son autobiographie ct extraits par lui « des registres
publics ». En réalité, la loi était encore plus exigeante que ne le dit
ici Josèphe : la femme d’un prêtre ne devait pas seuleme
nt étre de
race israélite, mais n'être ni veuve, ni divorcée,
ni déflorée, ni
proslituéo (cf. Lévil., xx, 7-44 5 Antig., HE,
ch. xn, $ 256-277.)

Page 12, & 51, 53, 54.


1,2. Les deux personnages mentionnés en compagnie
d’Agrippa [I
sont sûrement des membres de la famille d'Hérod
e.
1° Julius Archelaüs, fils d'Helcias, avait épousé
Mariamme, fille
d'Agrippa I® (Jos. Ant. XIX, 355); il était
donc le beau-frère
d’Agrippa II.
114 APPENDICE
2° Iérode 6 seuvératos est non pas, comme l’a cru Dessau, le très
jeuno fils d’Aristobule (roi de Pctite-Arménie et arrière-petit-fils
d'Hérode le Grand), mais, probablement, suivant Otto (Pauly-
Wissowa, Supplément, IE, 162), un fils de Phasaël (neveu d'Hérode
le Grand) ct de Salampsio (fille du même). Cf, Jos. Ant., XVII,
131-138.
3. Cf. Thucydide, I, 22.
4. Ant., 1, 5; XX, 26r.
5. L'interprétation rabbinique.

Page 21,$ 103.


1. L’addition des chiffres donnés au ch. xv ne fournit, entre l’ex-
pulsion des Hycsos et l'avènement de Séthès, que 334 ans. Il est pro-
bable, comme l’a vu Lepsius, que Josèphe (ou plutôt sa source) a
ajouté à cette somme les 5g ans qu'il assigne plus loin ($ 23r) au
règne de Séthôs. Josèphe a donc reproduit ce total d’après un apo-
logiste antérieur sans se soucier de le mettre d'accord avec Ja liste
précédente {ITælscher).

Page 27, $ 137.


4. Gutschmid constatant que xaf est mal aitesté el supposant
qu'édvéiv est interpolé, propose de lire Yueüv züiv zarà <hv Aïyur-
+ov. 11 est plus probable que +. x. +. A. #. concerne les peuples de
l'Arabie nommée $& 133 à côté de la Syrie, .

Page 3r, $ 159.


4. Le total des années énumérées aux $ 156-8 donne 55 ans
3 mois ; Josèphe ne compte que 54, 3, soit parco qu’il prend petat
(157) au sens’ classique, soit parce que son point de départ sous-
entendu ‘est non le siège de Tyr (an 17) mais la destruction du
temple qui eut lieu (154) l'an 18 de Nabuchodonosor. Commo la
reconstruction commença l'an à de Cyrus= 16 (?) d'Hirôm, il faut
retrancher du total les 4 dernières annécs d’Hirôm et l’on obtient
bien les 50 ans du $ 154.

Page 42, $ 2271.


r. Théopompe avait la réputation d'un écrivain äpre et médisant
(maledicentissimus seriptor, Nepos, Alcib., 11), mais sa malvcillance ne
s'était pas exercée particulièrement contre Athènes ; tout au plus, en
sa qualité de victime des démocrates, avait-il jugé sévèrement les
démagagues athéniens (cf. G. Müller, FIG, 1, p. rxxv). Le Terrc-
Arteds, plus souvent appelé Terrägavos, était un pamphlet contre
Athènes, Sparte et Thèbes, œuvre du sophiste Anaximène, qui
APPENDICE 115
l'avait faussement mis sous le nom de Théopompe (Pausanias,
VI, 18). Quant à Poljcrate, on no sait s'il faut y voir l'auteur
d’ailleurs inconnu de Aaxwvtx£ dont Athénée AV, 139 D—FHG.
IV, 480) cite une description de la fête des Hÿacinthies, ou, comme
le croit G. Müller, le sophiste athénien du 1v° siècle, auteur d’un
pamphlet célèbre contre Socrate.

Page 43, $ 230-237.


1-2. Ed. Moyer (Chronologie, p. 77) a fait obsorver que Manéthés
n'indique la durée d'un règne qu'à la fin do celui-ci; et il pense
que Josèphe ne disposait que d'un extrait qui s’arrélait avant la fin
du règne d'Aménophis, Il est difficile de savoir d’ailleurs sous quel
Aménophis Manéthés plaçait l'histoire des Impurs. D’après Josèpho,
elle serait postérieure au règne de Séthè — Seti,
s 3° roi do la 19°
dynaslie; or, aucun roi de cette dynastie ne porte lo nom d'Amen-
hotep. Si l'histoire était racontée « hors cadre » on pourrait songer
soit à Aménophis III (1411-1375) sous lequel vécut Aménophis, fils
de Paapis (= $ 232) soit à Aménophis IV (1375-1358) dont la réforme
religieuse et le culte solaire trouvaient un écho dans l'anccdote du
«prêtre d'Héliopolis » rebelle. Quoi qu'il en soit, Josèpho parait
admettre ($ 23r) que l'Aménophis en question est le successeur de
Ramsès (IL) fils de Séthôs. Mais il se trompe dans son calcul en
plaçant son avènemont ($ 230) 518 ans après l'exode des Hycsos.
En effet, comme je l'ai déjà montré plus haut (note sur le $ 103)
le total des règnes énumérés entre cet exade et l'avènement de
Séthôs ne fournit que 334 ans et non 393 ($ 103, 231 et I, 16);
cn y ajoutant 59-+66— 125 ans pour les règnes de Séthôs et de
Ramsès ($ 23r) on trouve donc 459 ans et non 518. Il semble bien
que Josèphe (ou sa source) ait compté deux fois los 59 ans de Séthès.

Page 67, $ r4.


2. Josèphe aurait dû rappeler, à propos d’Homère, qu'Apion
prétendait avoir ‘appris d’un homme d'Tthaque la nature du jeu
auquel jouaient les prétendants de Pénélope (Athénée, I, p-16F).
— On faisait de Pythagore tantôt un Samien, tantôt un Tyrrhé-
nien ou même un Sÿrien (de l'ile de Syros?). Cf. Diogène Laërce,
VIT, 1 ; Clément d'Alexandrie, Stromat., I, 14.

Page Gr, $ 16-17.


3. Pour les dates de l'exode, d'après Manéthés et Lysimaque,
voir plus haut, I, 103 et 305. Pour (Apollonios) Molon voir infrà,
H, 79, etc. La dalc proposée par Apion correspond à 952 avant J.-C,
C'est à peu près la date assignée au Bocchoris de la X XIVe dynastie
115 APPENDICE
par les chronographes. Mais cette date a pour but de faire
coïncider
les fondations de Carthage ct de Rome, synchronisme
absurde,
emprunté à Timée (Denys d'Halicarnasse, I, 74).

Page 64, $ 32.


1. Î n’y a aucune raison de mettre en doute l’assertion
de Josèphe
suivant laquelle Apion serait né dans l'oasis d'Egypte
, c’est-à-dire
dans une des deux grandes oasis qui formaient des nomes
particuliers
(Ptol., IV, 5, 61). Mais il n’en résulte pas nécessairement,
comme
le veut Josèpho, qu'il füt de race égyptienne, ni même,
comme
celui-ci l'insinue plus Loin (& 32 ct 41), qu'Apion ne
dût la qualité
d'Alexandrin qu’à la naturalisation personnelle. Nous savons
par les
papyrus que beaucoup de Grecs habitant les nomes
de province
jouissaient du droit de cité alexandrine, soit qu'ils fussent
d’origine
alexandrine, soit que leurs ancêtres eussent été naturali
sés alexan-
drins. Sur cette question voir, outre le livre cité de
Willrich,
Isidoro Lévy, Rev. Et, juives, XLI (1900), p. 188 suiv.; Wilcken
,
Grundzäge, p. 46; Schubart, Archiv J. Papyruskunde, V, 105 ;
Jouguet, Vie municipale, p- 10, 95.

Page 65, & 39-4r.


8. Assertion réitérée (Ant, XI, 8, 1) dont on voudrait la
preuve. Dans Il Aface., 1v, 9, nous voyons Jason promettr
e des
sommes considérables à Antiochus Epiphane, s'il permet,
entre
autres, <oÿs êv ‘Lsgosokduorc ’Avrtoy ets avxyedUar. Ce texte se rap-
porte à Jérusalem, non à Antioche. En tout cas, à l'époque romaine,
les Juifs d’Antioche jouissent du droit de cité et leurs
privilèges
sont inscrits sur des tables de bronze (Bellum, VII, 5,
2).
4. Gf. ‘Ant, XIE, 3, 2, où l'on voit que la chose était contesté
Il s’agit surtout d’Antiochus IE Théos.
e.
Voir la note de Schürer, IIF
(8° éd.}, p. 8r1-2.
5. T'yalà, en ce qui concerne les Ihères (Espagnols), une forte
exagération. L'Espagne renfermait bon nombre
de colonies, de
municipes, ct Vespasien en 75 avait conféré le jus
Lati à toute la
péninsule (Tacite, Hist., III, 53, 703 Pline, IIT,
4, 30); mais le
droit latin n’était pas encore la cité romaine. :
6. Assertion répétée au $ 72 infra, mais qui est exagérée
. Nous
savons seulement : 1° que les Egyptiens pour arriver à la cité
romaine devaient d’abord être reçus citoyens d'Alexandrie (Pline
à
Trajan, Ep. 6), admission qui devait être accordée par
empereur et
l'était rarement (Pline à Trajan, Ep., 10 ; Trajan à
Pline, Ep. 5);
2° que l'Egyptien, même admis à la cité romaine,
ne pouvait
exercer Jes fonctions qui donnaient accès au sénat ion
Cassius,
LE, 17, 2).
APPENDICE 119
Page 66, & 44.
2. Tcï et Ant, XII, c. 5-0, Josèphe s'inspire du pseudo-Ilécatéo
ct du pseudo-Aristée, c. 13 Wendland, et par conséquent exagèro ;
mais il y avait certainement do petiles garnisons juives en Egypte,
par exemple celle d’Athribis, au sud du Delta (Rev. Et. j., XVII,
1888, p. 435), les castra Judacorum à l’est (Notitia dignitatum) et le
"Joudaiuv stsarérièov à l’ouest (Ant, XIV, 8, 25 ; Bellum, L, 9, 4).
Peut-être mèmo la garnison juive d’Eléphantine at-elle encore
subsisté quelque temps sous les Ptolémées. Cf. Schürer, II (3° éd.),
p. 22.

Page 67, £ 5r.


6. Filio= enfants,
s non fils. Philométor ne laissa pas plusieurs
fils, mais un seul, Philopator Néos; un fils aîné Œupator) était
mort avant son père. Mais il y avait aussi une fille, Cléopätre IT,
que Physcon épousa peu après.

Page 73, 8 86.


t (suite) L’asserlion relative à la vipère est isolée, mais ne doit
sans doute pas être mise en doute. Spiegelberg (Sit:ungsb. Bayr. |
Ak. Wissenschaflen, 1925, 2, p. 2) s'est appuyé sur le texto de
Josèphe pour conjecturer que Clcopaire à voulu mourir de la morsure
© d’unc vipère pour s'assurer Ja divinisalion.

Page 76, II, $& ro8.


* 8. Ges quatre tribus représentent les quatre groupes saccrdotaux
primitifs revenus avec Zorobabel : Yedaÿa, [Immer, l’achkhour,
Kharim. Noire passage est lo seul qui atteste encore l'existence de
cetle division à la fin do l'époque du second Temple, où d'ordinaire
- (par ex., Vita, e. T) l’on compte 24 classes de prètres (6 par groupe,
Talmud de Jérusalem, Taenit, 68 a). Lo chiffre de 5000 prètres
par groupe est sans doulc exagéré, même en y comprenant les lévites.

_ Page g2, $ 190.


1. L'idée que Dieu est le commencément et la fin de tout peut
s'appuyer sur divers textes bibliques, mais non pas celle qu'il en est
aussi le milieu. Selon les rabbins (p. ex. Jer., Sanhédrin, 18 a) si lo
mot vérilé (NN) est le sceau de Dieu, c’est parce qu’il se compose
de la première, de la dernière lettre et de la letire médiane de
l'alphabet; maïs ? n’est pas au milieu de l'alphabet hébreu. J'ai
soupçonné ces trois lettres de représenter les initiales (transcerites en
118 APPENDICE
hébreu) des mots grecs à»yh, uésov, t£os: ce jeu d'esprit mystique
serait alors d’origine ‘aloxandrine; cependant le fav n’est presque
jamais transcrit par un +.

Page 95, $ 205-208.


2. On ne trouve pas de prescriptions à ce sujet dans la Loi, mais .
bien dans le Talmud (Mocd HKatan, 27 a; jer. Schekalim, 17).
3. Rien de tel dans l’Ecriture mais cf, Talmud, Berakhot, 18 a;
Ecclésiastique, vu, 34.
4. Nombres, xix, 11 suiv. ; Lév., xx, 13 xx, 4.
5. L'interpolateur cherche un motif rationnel pour d’antiques
usages fondés sur des croyances évanouics.
6. Dans le Décalogue (Ezxod., xx, 12 — Deut., Y, 16), immédia-
tement après les articles relatifs à la divinité vient celui qui prescrit
d’honorer ses parents.
7. Deut., xx1, 18 suiv. Mais il faut plus qu'un « manque de
reconnaissance » pour être lapidé.
8. Lév., x1x, 32. |
9+ Daniel, vis, 9 (Dieu est appelé l'Ancien des jours). Josèphe
interprète peut-être aussi à sa façon Lévit., x1x, 32: Tu to lèveras
devant la vicillesse… crains l'Eternel, ton Dieu.
‘ro, Doctrine cssénienne (Bell. jud., 1, 8, 5), inconnue au Penta-
teuque.
tr. Plusicurs proverbes prohibont l’indiscrétion C1, 133 xx, 19;
xxv,g), mais il n’y est pas question de livrer les secrets de ses
anciens amis.
13. Éxod., xx, 8; Deut., xv1, 193 xxvu, 25. Nulle part cepen-
dant n'apparait la peine de mort.
13. Co n’est, dans la Bible, qu’un précepite moral: Deut.,
XV, 7 suiv.
14. Quoique confirméo par le & 216 cetlc prescription est bien
singulière. En lisant 6 xaénzev (sans x) on aurait un parallèle
dans Lévilique, v, 21 (dénégation du dépôt). -
15. Exod., xx, 15; xxnt, 1 suiv. ; Lév., xix, 113 Deul., v, 17.
16. Ærod., xx11, 25; Lév., xxv, 36-7 ; Deut., xxur, 7.

Page 96, $ 211-213.


4. On a voulu voir Rà un développement du verset Deut., xx1, 23
qui prescrit d'enterrer le pendu (parce qu'il souille ceux qui le
voient). On se rappellera aussi Tobit, 1, 16 suiv.
5. Pas de texte, |
6. Deut., xx, 19. .
7- Ricn de parcil dans la Loi.
APPENDICE 119

8. Deut., xx1, 10 suiv.


9. Défense de faire travailler le bœuf et l’âne pendant le sabbat,
Deut., v, 14, etc.
10. On cherche vainement cette prescription dans le Pentateuque
(mais cf, Baba Mezia, 85 a).
re. Lév., xx, 283; Deul., xxur, 6.
12. Pas de texte.
INDEX DES NOMS PROPRES

À
Aovan, grand-prêtre et juge ALEXANDRIE,ALEXANDRINS, Prise
tyrien, Î 155. d'Alexandrie par Augusle, II
ABDASTRATOS, roi de Tyr, L 122. Go. Distribution de blé de
Aspée, Tyrien, père de Chelbès, Germanicus, II 63. Adminis-
l'157. . tration du blé retirée aux
AsDéLiue, Tyrien, père de Gé- Alexandrins, IL 64. Juifsà A,
rastrate, 1 157. IL 6, 33-38, 44, 49-64, 72,
Aspésox, Tyrien, 1 115, 120. 78; antagonismo des Juifs ct
Amiga, roi de Tyr,I 113, 117. des Alexandrins, IL 65, 67.
AcousiLaos D'Arcos, écrivain. Grecs, Macédoniens, ct Egyp-
Historien relativement récent tiens à A., IT 68-50. Apion
113; contredit Hésiode, 1 16. acquiert le droit de cité à À.,
Aecyrros, autre nom de Séthôs, IL 32, 41, prétend honorer la
L102, 231. ville, 11 135-136. Cléopatre,
AGATHARCHIDE, historien, L 205, reine d’A., II 56. Usurpation
212. Cité, E 206-211. du droit de cité alexandrin,
Acnippa (Il), roi juif, Achète IL 57.
un exemplaire de la Guerre, Anixopnis, roi d'Egypte, suc-
Sr. cesseur d’Tébron, Ï 95.
AxexcnérEs (T), roi d'Egypte, AuÉxoruis, roi d'Egypte, suc-
I cesseur de Touthmôsis, I 96.
Axesonénts GT), roi d'Egypte, AMésoruis, roi d'Egypte, suc-
I 97. cesseur d’Armessès Miamoun,
Axes dnénis, reine d'Egypte, I I 98.
6. AMÉKNoPuISs, roi d'Egypte,
Abkanor. Epoque d’A., I r83- contemporain de l'Exode des
185 ; successeurs d'A., I 4, Impurs, 1 230, 232, 240, 243,
213, II 39. Juifs dans l’armée 247, 251, 254, 263, 266, 274,
d'A., [200; A. dispense les 270, 288, 289, agr, 292, 297,
Juifs de travailler au Temple 300.
do Bel, I 192; établit les Juifs AMÉSOPmS FILS Dr Vlaaris,
à Alexandrie, IE 36, 42, 7; devin égyptien, 1 232, 236,
ses sentiments à Jeur égard, 243, 299.
IL 44; lettre d'A. favorables Asiessis, reine d'Egypte, I g5.
aux Juifs, I[ 37, G2. Asuox, dieu égyptien. Oracle
122 INDEX DES NOMS PROPRES
du Temple d'Ammon, I 306, 148, 236, 255, 258, 262, 270,
312. 299. :
Axacuansis, sage scythe. Tué Aporuis, roi pasteur, Î 80.
par ses compatriotes, II 260. Araëes identifiés aux Hycsôs,
Axaxacone, philosophe. Pro- I 83.
fesse sur Dieu la même doc- ARaBIr conquise par Naboco-
trine que Moïse, Il 168 ; drosor, I 133; pays proche
poursuivi pour athéisme, Il du Sinaï, IT 25.
265. ArRcapiexs, peuple du Pélo-
Axcréas, garde du corps de ponnèse, I 22.
Ptolémée I]. Dirige la traduc- AncueLaüs (Julius), beau-frère
tion des Septante, II 46. d’Agrippa II Achète un
AXKAS, roi pasteur d'Egypte, exemplaire dela Guerre, I 5r.
I 8o. Arcos, ville du Péloponnèse.
ANTIGONE, père de Démétrios Danaos à A., I 103-104, II 46.
Poliorcète, I 185 ; ami d’Elié- Historiens d’A., I 17.
ronyme, J 213. AnisTÉe, garde du corps de
ANriocug, ville de Syrie, Axrro- Ptolémée IL. Dirige la traduc-
CHIENS. Stralonice à A., tion des Septante, IT 46.
206, 207. Les Juifs d'A. ARisTOPHANE, écrivain, I 216.
reçoivent le droit de cité, Axisrote, philosophe. Raconte
39. sa rencontre avec un Juif,I
AxrTiocnos, historien de Syra- 176-182.
cuse, I 17. ARMËxIE, pays d'Asie. L'arche
Axriocuos Epipnaxe, roi séleu- de Noé en À., I 130.
cide. Conquiert la Judée, 1 AnMEssës Mramoux, roi d’É-
33; légendes sur sa visite au te, I 97.
Temple, IL 80, 83, 84, go, ArikoË, Peur de Cléopatre.
91» 97» 120. | Meurtre d'A., Il 57.
[Anriocuos] le Pieux, roi séleu- AnTaxerxÈs (—Assuérus), roi
cide. Occupe le Temple de de Perse,1 40, 41.
Jérusalem, II 82, Asie. Conquérants de l’Asio, I
ANToixe séduit par Cléopatre 64, go, 145, 150; II 128,
‘se révolle contre Octave, 133 ; changements poliliques
II 58. en À., 11 228, Aristoleen A.,
Apacnxas, roi pasteur, I 80. J18r.
APiox, écrivain antisémite. AsPHaLTITE (LAC), Î 54.
Egyptien de race, né dans Assis, roi pasteur, I 81.
l’Oasis d'Egypte, IL 29, 4r, Assyriexs. Leur puissance à
137-138 ; acquiert le droit de l'époque des Hycsôs, I 77,
cité à Alexandrie, II 32-41; o; soumis par Séthôs, I gg.
auteur d’une Histoire d'Egypte, émiramis, reine assyricnne,
IT 10; sa mort, II 143. Cité I 142.
ct réfuté, IL 2-144, 148, 295. AsTanrTÉ, déesse tyrienne, I 118,
Arts (bœuf), 1 246, 263. 123.
Aporrcpore, chronographe, II AsrTuanyMos, roi tyrien, I 123.
84. ATBÈNES, ATHÉNIENXS. Les lois
AroLiox, dieu grec, IL 84; de Dracon ssntles plus anciens
dieu de Dora, If 112, 117. + décuments publics d'Athènes,
‘ArocLoxios Mocox, écrivain 21; À. calomniée par Théo-
antisémite, II 16, 99, 145, pompe, F 211. Calamités qui
INDEX DES NOMS PROPRES 123
ont éprouvé les Athéniens, II Grecs l'écriture phénicienne,
130-131. Leur système d'édu- I 10.
cation, IL 192 ; ils répriment Gazaxor, désignation des gym-
® l'impiété, IE 262-269. Atthi- nosophistes de l'Inde, I 170.
dographes, I 17. Cazrras, historien, I 17.
Avaris, ville d'Egypte, I 58, Cazuinox De CROTONE, ami de
86, 237, 242, 243, 260-262, Pythagore, I 164.
296. CanantE, région de l'Asie,
1 153.
Caruez (Moxr), Il 116.
B Cartuace. Date de la fonda-
tion do la ville, 1 108, 131,
BaaL, roi de Tyr, I 156. 126; II 57, 18.
Basvioxe, Basxcoxe, Bazy- Castor, chronographe, I 184;
LoNiExs. B. fondée par Semi- I 84.
ramis, 1142; B. sous Nabo- César, II 37, 58, 61.
palassar et Nabocodrosor, [131- Crsar, César Aucusre, cmpc-
141, 143, 156, sous les succes- reur, IE Go, 6r.
seurs de Nabocodrosor jusqu'à GQuarrËMoN, écrivain antisé-
Cyrus, 1 146-153. Morbal à mite, I 288, 293, 294, 2197,
B., 1158; Seleucos LI à B., 299, 800 ; IL 1. Cité, I 28
I 206. Temple de Bel, 1 139, 292.
192. Juifs emmenés en capti- Cnazpée, Cuarnéexs, I 8, 14,
vité à B. par les Perses, E 28, j1, 128, 129, 131, 133,
194. Prètres juifs résidant à 138, 160;I r.
Babylone, I 33. Annales des GueLrës, juge de Tyr, 1 157.
* Babjloniens, I 28. CuorriLos, poète, Lr72, 195.
Bazaron, roi de Tr, I 157. Cité et commenté, [1974-5.
:BaLÉ£azar, roi de Tyr, L'ra4. Cnypxe, conquise par Séthôs,
Bazezonos, roi de Tyr, L 121. - 9.
Baseku, Tyrien, père d'Ekui- CLAZzOMÈNES, ville d'Asie-Mi-
bal, I 157. neure, II 265,
Br, dicu babylonien, I 139, CLÉaNxTuE. philosophe stoïcien,
192. IL 135.
Béxose, historien babÿlonien, CLéarque, philosophe péripa-
L'129, 130, 134, r42, 143, léticien, I 156, 182, 183. Cité
145. Cité, 1 135-141, 146- Ligg-18r.
153. CLéorarre, femme de Ptolémée
Bxôx, roi pasteur, I 80. Philométor IT. Soutenue par
Boccnonis, roi d'Egypte, I 305, les Juifs, II 49-52.
306, 307 ; II 16. CLéoraTRE (La pEnxiène), Ses
Bonsirra, ville de Baby'onie, crimes, II 53-61 ; hostile aux
T'157, 152. Juifs, II 56, 6o.
CoeLé-Syre, I 135, 159.
CoLques, peupled’Asie-Mineure,
G Pratiquent la circoncision, 1
169, 150.
Caouos De Mirr, historien, Coxox, écrivain, I 216.
I 13. Crassus (Licinius), vainqueur
Caosos, Phénicien légendaire. des Juifs, JI 82.
Passe pour avoir cnscigné aux
Crésus, roi de Lydie, II 13r.
124 INDEX DES NOMS PROPRES
Urérois. Leur système d'édu- 251, 254-737, 288-292, 294-
cation, {I 172. 301, 305-309, 312-318 ; II 6,
Croïoxr, ville d'Italie, 1 164. 16, 17, 28, 122, 289. Joseph
Grrèxe, ville de Libye, I 51. en E, 1 92. Date de la
Les Juifs à C., IL 44. sortie d'E. (d'après l’époque
Crus, roi de Perse. Son règne des Pasteurs), I 103, 230-233
marque la fin de Ja captivité (d'après la chronologie bi-
de Babylone, 1 132, 145, 154 ; blique), II 19. Rois et reines
ilest vainqueur de Nabonnèdo, d'E., [ 95, 77, 80, 8r, 85,
Ï 152 ; contemporain d'Hirôm 86, 88, 94-101, 231, 232 et
de Tyr, 1 158, 159. suiv., 305, 806 ; LI 37, 44-62,
132. Gouverneur d’E., I 98,
100. Nabocodrosor contre l'E,
D 1 182, 134, 135, 137. L'E.
moins fertile que la Judée,
Danaos (== Harmaïs), frère de 1 278. L'Ossis d'E., I 29.
Séthès-Aegyptos, Î 102, 103, Le Sinaï situé entre l'E. et
231 ; IL 16. l'Arabie, IL 25. Région égÿp-
Danivs (1), roi de Perse. Le tienne (= sans doute Arab,
Temple reconstruit sous son TU 137. Juifs cn Egypte à
règne, L 154. ° l'époque gréco-romaine, I 33,
Davin, roi juif. Ses victoires. 186-9, Il 44, 60-64.
II 132. Esprit séditicux des Egyp-
Deuruts. Incendie du Temple, tiens, II 69; leurs vices, II 50;
Il 151; oracle d'Apollon, ignominie de leur race, II 29-
IL 162. 8r. Ils sont exelus du droit de :
Désérrios (Il), roi de Macé- cité romaine, II 41,72; hostiles
doine, I 206. aux Juifs, [ 50, 213.5; II 31;
Déséimos Poioncère, fils du leurs lois en désaccord avec
roi Antigone. Vaincu à Gaza, celles du judaïsme, 1[ 99:
I 184, 185. connaissent la circoncision, 1
Déuérros De PuaLire, écri- 169-750, E 142 ; réprouvent le
vain, | 218; confident de sacrifice des animaux domes-
Ptolémée Philadelphe, Il 46. tiques, I 138; leurs dissen-
Diacouas De Mécos, philosophe, sions religieuses, IL 65; leurs
poursuivi pourimpiété, II 266. animaux sacrés, { 2139, 244,
Dios, historien, I 112, 116. Cité, 246, 261, 263; IL 66, 8x,
JT '113-115. 86, 121. Prètres ég. chargés
Dora, ville d’Idumée, IL 112, de la rédaction des annales,
114, t16. 1 28; s’abstiennent de la
Dosrrnéos, général juif, II 49. viande de porc, Il 14r ; sont
Dracox, législateur, I 21. toujours circoncis, El 141;
leur sagesse et leur piété, I}
14o; prètres lépreux, I 235
E et suiv., 279" chef des pré-
tres, Ï ror. — Les Juifs ne
Ecvrre, EcyrrTiexs. Pasteurs sont pas de race égyptienne,
(Hycsès) en Egypte, I 75-92, L252-253, 258-186, JI 280.
94, 103, 104, 223, 228, 232, — Apion était Egyptien, Il
252, 278 ; Lo, 16. Lépreux 29, 4t, 137-138. — Vicillards
et Solymites en E., 1 229- ég. invoqués comme témoins
me de er

INDEX DES NOMS PROPRES 125


par Apion, IL 10. — Les Eg.
connus très anciennement des G
pen

Grecs, 1 Gr-3; maitres des


sages grecs, 1 14; leurs annales Gauinéz, région palestinienne.
a TE

très anciennes, 1 8; confiées Kh3bôlon en G., 1 rr0.


aux prètres, [ 28. Ecrits ég., Garriéexs. Josiphe général des
33, 92, 104-105, 226, 228, G., 148
Res

287 ; IL 1.— Histoire d'Egypte GauLois mal connus des Grecs,


de Manéthon, I 73, 91, 228; 167.
de Chacrémon, 1288, d’Apion, Gaza ville de Palestine. Vic-
IL r0.— Mots égyptiens, [ 83, toire de Ptolémée 1 à G., I
286; IT 21, 27. 184-186. G. voisine de l'Idu-
Ekxipar, juge tyrien, I 157. mée, IT 116,
ELéexs, peuple de Péloponnèse. GERASTRATE, juge de Tyr, L 1537.
Autorisent les rapports entre Gerwaxicus, neveu de Tibère.
mâles, IT 273. G. ct les Juifs d'Alexandrio,
ÉParuroDire, protecteur de IL 63. -
Josèphe qui lui dédie le Grècr, Grecs. Raisons du si-
Contre-Apion, I 13 Ii ; lence des anciens G. sur les
296. Juifs, I 5, 61. La civilisation
Erngse, ville d’Asic-Mincure, et la liltérature des G. sont
Juifs d'E., II 39. — Temple récentes, I 6-13; leurs sages
d'Ephèse, II 13r. sont tributaires de l'Egypte ct
EPuorr, historien. A critiqué de Ja Chaïldée,.I-14. Bérose
Hellanicos, est criliqué par fait connaitre aux G. la litté-
Timée, [ 16; s’est mépris au rature chaldéenne, 1 129.
sujet des Ibères, I 67. Incertitude des connaissances
Envrurée (Mer). Mosollamos historiques des G., I 15-22;
participe à une expédition vers ‘ leur médiocre souci de la vé-
la Mer E., I 1o1. - rilé, L'a3-27, 45, 68. Les G.
Erniom, pays d'Afrique. Amé- en relation avec Îles Phéni-
nopbis en É., [ 246, 448, 251, ciens, [ 28; ils ont connu
261, 263, 266, 23, 292, 297: tardivement les Romains, les
300. . Gaulois et les Ibères, I 66-6;
Ermopiexs, peuple voisin de G. qui out connu les Juifs, I
l'Egypte. Pratiquent la cir- 161-218. Les sages G. admi-
concision, I 169, rro. rent les Juifs, s’inspirent des
Errusques, peuple d'Italie. enseignements de Moïse, I
Recçoivent Le nom de Romains, 179, ÎT 168. G. comparés aux
Il 4o. Juifs, 1 44. Statues ct por-
Eurozéuos, historien, [ 218. traits chez Les G., IT 5h.
Europe, I 66; II 128. G. auteurs de légendes ca-
Euryeuore, quartier de Tyr, lomnicuses, Il 89. G. destiné
I 118. au sacrifice rituel, I 93-110.
Evencère, v. Proutuée (HD). Prétendu serment de haine
EvuéuÈre, philosophe, L'216. contre les G., 1195, r21-123.
Eviiwananoucu, roi babylonien, Critique de la religion g., IL
L 146. 239-254. Exclusivisme de
Ezécnras,' grand-prètre juif certains G., II 259. Immora-
contemporain de Ptolémée [, lité de certaines lois g., H:
I r87. 279. Législateurs ot sages
18
126 INDEX DES NOMS PROPRES
admirés par les G., Il 154, Hésione, poète, I 16.
161, 225, 269. Guerres mé- Hiénoxrur, historien des suc-
diques, [ 13, 18, 6%, 1792, cesseurs d'Alexandre, 1 213.
IT 250. Les Athéniens et les N'a pas menlionné les Juifs,
Lacédémoniens sont les p'us Jar.
braves et les plus pieux des HuosoL sta (= Jérasalem),
G., IL, 130. Presque tous les 11,
G. suivent la pralique athé- IRÉROSOLTMITES, 1 264, 296,
nienne en matière de lois, IL 11.
132. Aristoie rencontre un HiérosyLa (=Jérusalem), 1311.
Juif, grec de langue et d'âme, Hinôu, roi de Tyr, contemporain
L 180. G. d'Alexandrie, II Go- de Salomon, [ 109-115, rt7-
70. Mots grecs, I 319, IL 154. 121, 126; Il 18-19.
— T4, 6g, 201 ; IL 227, 222. Hirès, roi de Tyr, contempo-
rain de Cyrus, Ï 158, 159.
Homère. Comment ses poèmes
H ont été transmis, L 12. Sa pa-
trio douteuse, IL 14. Ne
Hausaïs, roi d'Egypte, E 97. connait pas le mot loi, [I 155.
Hanuaïs (— Danaos), frère de Exclu de la république de
Séthès, Ï g8, 100-102. V. aussi Platon, IT 256.
Jenvatos. Hyesôs, nom égyptien des Pas-
Hésraïque (langue), 1 167. . leurs, I 82.
Hésrox, roi d'Égypte, 1 9. Hyrérocmor, interlocuteur
HécatTie pD'Appire, écrivain. d'Aristole, Î 157, 138.
Son époque, son livre sur les
Juifs, Î 183; cité etcommenté,
L184-214 ; II 43.
Héuopous, ville d'Egypte.
Patrio d'Osarseph-Moïse, I
238, 250, 261, 265, 279; Istxes, peuple lardivement
Il 10. connu des Grecs, 1 63.
HerLaxicos, historien, I 16. Iutrie. Conquise par iléraclès,
Hénracrès, héros grec. Ses LETTE
exploits, I 144.— Dieu tyrien, Ibutér, pays voisin de la Judée,
L'118-119. Iouuéexs, Il 112-116.
Ienstaios, variante du nom IDE, pays d'Asie. Nom des phi-
d'Iarmaïs-Danaos, I 231. losophes dans l'E, 1 170.
Hensivpe, écrivain, L 163. loxi#, pays d'Asie-Mineure.
HermocÈxe, écrivain, 1 216, Juifs d’E., IL 39.
Hénobs, prince juif. Achète un IRÈNE, favorite de Ptolémée :
exemplaire de Ja Guerre, I 51, Physcon, 11 55.
Hénonote p'Ilaricarxasse, his- Isis, décsse égyptienne, I 289,
torien. À élé critiqué par de 294, 298.
nombreux auteurs, L 16, en linaque, favorite de Ptolémée
particulier par Manéthôs, ! Physcon, IL 55.
73; ne connait pas lome, IrnogaL, roi de Tyr, successeur
1 66; connait les Juifs, | de Phellès, I 123.
168-151 ; mentionne la cir- [ruosar, roi de Tyr, contempo-
concision des Egyptiens, IL rain de Nabuchodonosor, I
142. -156.
INDEX DES NOMS PROPRES 127
ca

125-143, 149-150, 165, rgo-


J 217, 271 ; leurs livres saints,
1 38-41, 54, 128, 154, 160.
Grands-prètres, I 28, 36, 185,
Jénusares, capitale de la Judée. 193-194; prêtres, [ 30-35,
+ en

Description, I 196-199. Fon- H 185-188, 193-194;


dation, [ 90, 94, 228, 230. pro-
phètes, 1 28, 37; sacrifices,
S'allie aux Impurs d'Egypte, IU 196, 198; sacrifice pour
Ea4r, 262, 250-255. si. l'Empereur, IL 57. Coutumes
dence de Salomon, I 114, 120. et idées juives adoptées par les
Temple, I 108, 120, 132, 145, peuples étrangers, II 282-5,
154, 160, 198-199, 228; II 293. Emprunts des philosophes
12, 19, 79-84, 90-93, 102- au judaïsme, v. aux mois
109, 114, 119. J. prise par Axaxacone, PLarox, Pon-
Pioléméc [, I 209-10 ; visitée TIQUE, l’yrnacone. J. hors de
par Ptolémée III, IL 493 assié- Judée, v. aux mots ALExaN-
géc par Titus, I 48, j. centre DRE, ANTIOCHE, BARYLONE,
des registres de famille saccr- Ecyete, Evnèse, [oxie, Pné-
dotaux, 133. V, aussi Hifro- NIGiE. Auteurs mentionnés ou
SOLYMA, Hiérosousmres, cités comme ayant parlé des
Huénosrza, Souysires, Juifs, v. aux mots Acarnan-
Josern, patriarche hébreu. CHIDE, ApPiIOx, AroLLoDoRE,
Séjourne en Egypte, I 92 ; APoLLoxiIos MoLox, Anisto-
son prétendu nom égyptien, PHANE, ARISTOTE, Bénosr,
T290; son époque, I 299. Castor, Gnarrésox, Cnor-
JosiPur, historien juif. Autcur RILOS, Créarqur,
des Antiquités Judaïques, 1 1-2, Coxox,
Désérrios pe PuarÈre,
54, 127; IL 135, 287, et de la Dios, Evuéutur, Evroréuos,
me

Guerre de Judée, 1 47, ha-5r. Hécarér, Henivre, Herso-


Informations sur sa vie, Î 48. cèxr, Hénoporr, Lrsisaque,
Apologie de ses écrits, 1 52- Maxéruès, Mécasruixr,
2

Mi
56. NANDRF, Myxaséas, Nicouas,
June, pays où sont élablis les Puicox, Pairostrarr, Po-
Juifs, L 150, 228, 310; I 21, LYBE, Posipoxios, Srranox,
25. Superficie, I 195; Jéru. Tuéonorr, Tnéormire, Tisra-
salem en J., I 199; règle GÈNE, Zoryniox. Rapports
observée en J., 1 32. des J. avec les rois, princes,
Juirs. Antiquité du peuple juif, généraux étrangers, v. aux
1, 3, 89, 93, 127: IE 288. mots Axriocios, César,
Les J. ignorés des Grecs Césan Avcusre, Ciéoratrr,
anciens, Ï Go-68 ; leur anti- Crassts, Grrwaxtcus, Nano-
quité altcstée par les Egyp- coprosor, Pourér, Prour-
tiens, Babyloniens, Phéniciens,
MÉe, Seurvcos, Tirus, Vanus,
50-104, 106-160. Grecs qui Vespasiex. Rois juifs traités
les ont connus, L 161, 18. en amis et alliés par les Ro-
Durée de leur histoire, I 1, mains, 11 125. J. hellénisé
36, 39; 11 226. Apologic de rencontré par Aristote, I 176-
leur piété et de leurs verlus, 181; histoire do l'archer j
TAs-3 ; IT 156-184, 220-237, Mosollamos, I 201-204. Mots
299-261, 271-272, 277-278. de Ja langue des Juifs, I 167,
Leur législalion, IT 25, 54, Ï 35.
128 INDEX DES NOMS PROPRES
[°53. Cité comme lémoin de
K l'ancienneté des Juifs (= Pas-
leurs) en Egypte, I 54-92,
Kua5oLrôx, territoire de Galilée,
228, 285 ; IL 16. Sa liste des
lr10. Pharaons intermédiaire entre
l'époque des Pasteurs et Amé-
nophis, I 93-105. Fable des
L Impurs citée et réfutée, [ 105,
229-287; Il 10. M. ct Chac-
Lasonosoanvocu, roi de Baby- rémon s'accordent sur le nom
lonc, I 148. d'Aménophis, 1 288 ; se
LAcéDÉMoxE, ville du Pélopon- contredisent par ailleurs, |
nèse, I 227. 294-300.
Lacépfuoxiexs. Les plus pieux Mèpes, peuple d'Asie, I 64, 99-
des Grecs, Il 130. Leur sys- MÉcasruëxe, écrivain, I 144.
tème d'éducation, II 172. Meurms, ville d'Egypte, L 37,
Moins dignes d’admiration que 246.
les Juifs, IL 226-231. Leur Méxaxpre p'Epnèsr, écrivain,
misoxénie, II 259-262; leur
TL 116 ; cité I r17-120.
mépris du mariage, IL 253. Mépurès, roi d'Egypte, I 95.
Lacos, père de Piolémée I, MernaL, roi de Tyr, I 158.
1 183, 185, 110; II 37; 44. Meruousasrratos, roi de Tr,
Leasiraros, roi de Tyr, [ 122. l'r22.
Lisax (Moxr), fournit le bois Merrëx, roi de Tyr, 1124, 125,
pour les Temples, I 110, 113, Miamoux, voir Anmrssis.
118. Mivos, législateur, IL 161.
Lise, Afrique du Nord. Juifs MispnnacmouTuèsts, roi .
en L., II 44. Carthage fondée d'Egypte, père de Thoum-
en L., 1125. Héraclès en L., mL J k6Pss. .
T 144. Misrunacmoutnôsis, roi
Lrcuncus, législateur de Sparte, d'Égypte, père de Touthmésis,
1, 154, 225. 95.
LYsINAQUE, écrivain antisémite, Mxaséas, écrivain, I 216; Il
T 304, 312; IL 16, 20, 145, 112.
236. Cité I 305-317, Moïse, législateur des Hébronx.
Son époque, I 253, 299: IL
154, 156 ; construitle premier
M tabernacle, EL 12 ; son œuvre,
IT 155-161 ; ses Jois, I 284 ;
Macäpoixe, pays d'Europe, I 152, 218, 257; sa concep-
1 206. tion de Dicu, Il 165-218.
Macépoxiexs, Asservissent M. outcur du Pentaleuque,
Egypte, IL 133; les M. à 1 39, 130; livres de ses suc-
Alexandrie, Il 69-70 ; Jes Juifs cesseurs, Î 4o. Histoire de M.
d’Alexandric reçoivent le nom d’après Manéthôs, I 258-242,
de A., IT 36. 250, 261-9265, 279-286 ;
Macroxs, peuple d’Asic-Mi- d'après Chacrémon, Î 290 ;
neurc. Pratiquent la cir- d'après Lysimaque, 1 309,
concision, I 150. IL 145 ; d'après Apion, IT 10-
Maxéruës, historien. À écrit en
17, 25, 28. M. calomnié par
grec une Hisloire d'Egypte, Apollonios Molon, IL 145.
INDEX DES NOMS PROPRES 139
Moox. V. ArozLoxios Mozox. Syriens de P. pratiquent la
MosoiLasos, archer juif. Ancc- circoncision, IL 16Q, 171.
dote sur M., [ 201-204. Panrnéxios, fleuve d'Asic-Mi-
Myrrvxos, juge de Tyr, L'153. ncure, À 150.
Pasreurs, conquéranis de
l'Egypte, I 55-91, 94, 103,
N 230, 241-243, 248, 251, 266.
V. aussi [rosôs.
Nasocopnosur, roi de Babylone. PéLuse, ville d'Egypte, I ro1,
Ses cxpéditiôns, I 132-138; 234, 297, 297, 3012.
ses constructions, { 139-141 : ERSE, pays d'Asie, Perses,
sa mort, I 146. V. aussi Nanu- L13, 18, Lo, 64, 132, 150,
CHODONOSOR. 198, 172, 194; [i 129, 133,
NABONNÈDE, roi de Babylone, 270.
Lr49-153. PeTEsepn, nom égyplien de
NaïoroLassar, roi de Babylone, Joseph, I 2go.
L'uër, 135, 130. Pueiris, roi de Tyr, I 123.
Nasocnonoxoson, roi de Baby- Puéxicire, pays de Syrie, Pné-
lone. Détruit le Temple, I NIGIENS, Phénicic soumise
154 ; assiège Tyr, 1156, 159. par Séthôs, I 99; par Naho-
V. aussi NAsocuprosor. codrosor, I 133-137, 143;
NexiGuisar, roi de Babylone, Tyr en Ph.,I[ 70; Dora en
I 149. - Ph., ÎT 110. Juifs en Ph.,
Nicoras ve Damas, écrivain, L'194. {istoire de Phénicie de
IL 84. Dios, I 112.-Les Ph. ensci-
Niz, fleuve d'Egypte, 1 235, 245. gnent l'écriture aux Grecs,
Nixos, prètresso athénienne, L10; leurs navigations, I 63;
11 267. ils pratiquent la circoncision,
Noë, patriarche hébreu, L 130, J 150; fondent Carthage,
131. | Il 17. Témoignage des Ph. en
faveur des Juifs, Ï 50, 125;
x; leurs archives ct annales,
0 1 8, 28, 106, 143, 155.
Puérécype DE Sixos, philo-
Oasis D'EcxrTr, patric d'Apion, sophe, I 14.
IHag - . Parisros, historien, I 15.
OLyuptex, v. Zeus. Piiox L'Axcrex, écrivain, 1218.
Oxras, général juif, IL 40-53. Puitosruare, écrivain, L 144.
On, roi d'Egyple, I 96, 232. Purirosaurès, hiérogrammate,
Osarseru, nom
L'289, 295.
égypüen de
Moïse, 1 238, 250, 265, 286. PisisTRATE, tyran d'Athènes,
Osrnis, dieu égyptien. Adoré à Tor.
Héliopolis, L 250, 265. PLarox, philosophe. Professe la
. même conceplion de Dicu
que Moïse, Il 168; s'inspire
P des lois dé Moïse, 11 257 ; ses
‘lois plus faciles que celles des
Juifs, I[ 224; tantôt admiré |
Paaers, père du devin Améno- tantôt bafoné ou critiqué, II
phis, 1232, 243. 2238, 225 ; exclut les poètes de
PALESTINE, pays de Syrie. Les sa République, IT 156,
130 INDEX DES NOMS PROPRES
PoLyse DE Mécarorouis, écri-
vain, Il 84. R
PoryeraTe, écrivain hostile à
Lacédémone, I 84. Raurssis, roi d'Egypte, fils
Poupée, général romain, En- d'Harmais, I 93.
vahit la Judée, 1 34; occupe Rauessks, surnom de Séthôs,
le Temple, Il 82; met fin à roi d'Égypte, L98. V. aussi
l'indépendance du peuple juif, Arcyrros ct Sérnôs.
H 133. Rauessès, fils d’Aménophis,
Poxr-Euxix, mer voisine de la I 289, 292, 800, 301. Sur-
Scythie, 1 64. nommé Séthôs, I 245,
Porrique, désignation de l'école Raursis, roi d'Egypte, fils de
stoïcienne. Les philosophes du Séthôs, I 247, 245. |
P. professent la même conecp- Ruaruoris, roi d'Egypte, I 96.
tion de Dieu que Moïse, I Rouaixs, Roue. Josèphe donne
168. sa Guerre à beaucoup de Ro-
Posinoxios, terivain. Source mains, { 50-51. Les À. main-
d'Apion, Il 79. tiennent Iles privilèges des
PRoTAGORAS, philosophe, IT 166. Juifs d'Alexandrie, I 72. Ils
Procésée (1) rirs vr Lacos, roi traitent les rois juifs en amis
d'Egypte. Assiège ct prend et alliés, II 134. Ils refusent
Jérusalem, I 210; bienveillant le droit de cité aux Egyp-
aux Juifs, I 186; IL 44; tiens, Il 4r. Leur générosité,
lettre de P. favorable aux IT 40, 53. Cléopatre hostile
Juifs, IL 35; contemporain aux R,, IL 55. Alexandrie
d'Hécatée d’Abdère, 1 183 ; asservic aux R., Il 195. R.
vainqueur à Gaza, I 184-185. tardivement connus, I 66,
Prorénée (11) ParLaneLpue, roi
d'Egypte. Fait exécuter la
traduction de Ja Bible, II S
45.
Procéuiée (II) Evrncirr, roi Samixs, peuple d'Italie, 1] /o.
d'Egypte. Sa visite à Jérn- Sazrris, roi pasteur, I 55.
salem, II 48. - SALo“ox, roi juif. Ses rapporis
Proréuée (VE) Puinou£ron, roi avec Hirôm de Tyr,L'rog-rrr,
d'Egypte. Soutenu par les 114-120. Construit le Temple,
Juifs, IL 49-5r. T'108; II r2, 19. Roi conqué-
Proréwée (VIII) Puyscox, roi rant, Îl 132.
d'Egypte. Gombattu par Onias, Samar, ville de Palestine.
persécute les Juifs d'Aleran- Donnéc aux Juifs par Alexan-
drie, II 51-56. dre, 1143.
Procéuées, II 62. - Scyruss, peuple d'Europe, 164;
PrémaLtox, roi de Tyr, I 125. I 269.
Pyruaconr pe Sauos, philo- Séveucre, ville de Ssrie, I 207.
sophe. S’est inspiré des insti- Sheuaos (D), roi de Syrie,
tutions juives, 1 162-165 ; IL 39.
professe la même conception SéLrueos (1), roi de Syrie,
de Dicu que Moïse, LE 168 ; I 206.
disciple des Egyptiens ct des SÉMIRAMIS, reine assyrienne,
Ghaldéens, L 14; sa palrie Liga. .
incertaine, IL 14. Sésosruis, roi d'Egypie, II 132.
INDEX DES NOMS PROPRES tt
Séruès, roi d'Egypte, I 101, Tuëses, ville de Béotic. Dif.
102, 331. Surnommé Ra- famée par l'auteur du Tripo-
messès, 1 98. Voir aussi litique, L'aar.
Arcypros. Tnésaixs. Aulorisent les rap-
Séruôs, surnom de Ramessès,
ports entre mäles, II 253.
fils d'A ménophis, 245. Tufovors, écrivain, 1 216.
Séraroïre (xOME), district égyp- TuéormLe, écrivain, [ 216.
tien, I 58. Tuéopunaste, auteur des Lois,
Stcie, ile de la Méditerranée, I 166,
17, : Tnéorourr, écrivain, I 221,
Sinaï (Mon), montagne située Tuenuonox, fleuve d’Asic-Mi-
entre l'Egypte ct l'Arabie, neurc, Î 150.
1 25. Tueruus, ambassadeur romain,
Socrate, philosophe. Célébré 11 5o.
par Apion, II 135; accusa- Tuousudsrs, roi d'Egypte, 188.
ons portées contre lui, II Tunaces, peuple ‘d'Europe.
263-204.
Connus des Grecs anciens,
Sozor, législateur, 11 154.
SOLYMIEXS (Moxrs), I 173-174. 164%; emprunts de Pythagore
aux Th., 1 165.
Sozvuires, [ 248.
Tuverniwe, historien, 1 18,
Srante, [l225. V. aussi Lacé.
DÉMOXE, ° TiacÈxe, écrivain, Il 84.
STrasox De Carrapocr, écri-
Tinée, écrivain, L 16, 17, 22r.
vain, I 84. : Tisituex, nom égyptien de
Srraronice, fille d'Antiochos I,
Moïse, I 290.
I 206-8. Tirus, empereur romain. Ses
SYRIE, pays d'Asie. Pasteurs ct relations avec Josèphe, I 48,
Juifs en S, I 89, 179, 251,
266,
50-51; T. au Temple de Jé-
256, 237, 292, 300; rusalem, II 82.
133. S. conquise par Nabo- Tourumèsis, roi d'Egypte, I 96.
codrosor, I 133, 143 ; par Tourimaïos, roi d'Egypte, 155.
Ptolémée I, 1 186: par Pto- Trote, ville d'Asie-Mineure, I
lémée III, IL 48. S. après Ja 11,12, 104.
mort d'Alexandre, I 194. Stra- Trruox, dieu égyptien, I 238.
fonice en S., 1206. Iliéro- Tye, ville de Phénicie, Trriexs.
nyme gouverneur de S., I 213. Rois et juges de T., I 109-
Lacs de $., l'154.
* 126, 156-160. T, assiégée par
Syriexs. S. de Palestine, I 169, Nabocodrosor, 1 144, 156.
1713 S. du Thermodon ct du Tyriens hostiles aux Juifs,
Parthénios, IL 150. S. faits 150. Fondent Carthage, 1 108.
prisonniers par Nabocodrosor, Leurs annales, I 107. Lois
L 137. tyriennes, [ 167. Dicux ty-
riens, v. Astarté, Iénacrès,
T Zeus. V. aussi Eunycuonr.

Teruuèsis, roi d'Egypte, 1 94,


231,241; IL 16.
TnaLës, philosophe, I 14.
U
Tuésaïoe, région de l'Egypte, Urique (?), ville vaincue par
185. Iirôm, L 119.
mi
132 INDEX DES NOMS pryrues /5

Z
V
Zasinos, Iduméen de Dora, II
Varus (Quixricius), gouver- FI9-114. 7 -
verneur de Syrie, [ 34.
Zazeucos pe Locurs, législa-
_ tour, IT 154.
VEsPasiEN, empereur romain.
Zëxsox, philosophe stoïcien, IT
Ses relations avec Josèphe,
135
[48, 5o-br. Zeus, divinité hellénique. Au-
rait inspiré certains Jéyisla-
teurs, IT 162. Serment par
x 2.,,1 155; IL 263. — Dieu
‘ tyrien, I 118. Z. olympien à
Lyr, Lrr3.
Xenxks, roi de Perse, 4o, 172. Zopykiox, écrivain, [ 210.

nr rhenmas-s

VERIFICAT
1987 |

IBLIOTECA
CENTRALA à
I
VRJVERSITE 84" CAROL
BUCURESTI

CHARTRES, — IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT (3-1930).

VERIFIOAT

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