Manuel CEP FAO Elevage
Manuel CEP FAO Elevage
20
directives
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ISBN 978-92-5-131116-5
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iii
Introduction 1
Marche à suivre 37
Multimédia 43
v
Avant-propos
Le secteur de l’élevage représente environ un tiers du produit intérieur brut (PIB) agricole
mondial et croît plus vite que la plupart des autres secteurs agricoles. Son expansion a été
principalement stimulée par une combinaison de croissance démographique, d’urbanisation
et de hausse des revenus dans de nombreux pays en développement, ce qui a accru la
demande en viande, lait et œufs. La consommation de produits de l’élevage devrait encore
augmenter au cours des prochaines décennies, offrant des opportunités pour le développe-
ment du secteur et permettant la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité
alimentaire. Cependant, le rythme rapide de ces changements risque de marginaliser les
petits éleveurs. Les risques pour les ressources naturelles et la santé humaine doivent égale-
ment être abordés afin d’assurer un développement durable.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) encourage et
facilite le développement durable du secteur de l’élevage par les actions suivantes: en facili-
tant l’accès des petits éleveurs, en particulier dans les pays en développement, à des marchés
de plus en plus compétitifs; en contribuant à la sauvegarde de la santé animale et la santé
publique vétérinaire; en maintenant la diversité génétique animale; et en réduisant l’impact
environnemental du secteur. Dans ce cadre, la FAO a intégré, au cours des deux dernières
décennies, des Champs-écoles des producteurs (CEP) axées sur l’élevage dans plusieurs pro-
jets et programmes, et a contribué à renforcer les capacités de nombreuses parties prenantes
au développement (ONGI, ONG, instituts de recherche, etc.) concernant l’approche CEP au
profit des petits éleveurs dans les régions en développement.
L’approche CEP, initialement développée en mettant l’accent sur les cultures, a contribué à
développer les compétences d’analyse critique, de prise de décisions et de communication des
petits éleveurs dans des contextes et environnements différents, leur permettant de construire
des systèmes plus efficaces et durables. Les CEP sur l’élevage ont été mis en œuvre/soutenus
par la FAO et de nombreuses autres parties prenantes, notamment le Fonds international
de développement agricole (FIDA), l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), la
Banque mondiale et de nombreuses ONG (VSF, Heifer International, etc.). Au fil des ans, l’ap-
proche a été appliquée à de nombreux systèmes de production animale, y compris le pastora-
lisme et l’agro-pastoralisme, la production laitière, la production avicole, l’élevage de canards
associé à la riziculture, l’élevage de lapins, la production porcine, la production de bœufs et de
petits ruminants. Aujourd’hui, les CEP sont utilisés pour le développement de l’élevage dans
toutes les régions en développement, et l’intérêt pour l’utilisation de cette approche est gran-
dissant au sein des gouvernements, des ONG, du secteur privé et d’autres parties prenantes.
Afin d’accroître la contribution des CEP sur l’élevage à l’amélioration des moyens d’exis-
tence des petits producteurs, et plus largement à la réalisation des Objectifs de développement
vi
durable des Nations Unies, les décideurs devraient recevoir des informations leur permettant
de mieux comprendre le potentiel de cette approche. Il serait également souhaitable de les
aider à comprendre comment l’approche CEP est applicable aux différents systèmes et condi-
tions de production animale. Ce guide vise à combler ces lacunes et à compléter le guide de
la FAO Champs-écoles des producteurs document d’orientation- Planifier des programmes de
qualité (FAO, 2017a).
.
Berhe G. Tekola
Directeur
Division de la production et de la santé animales
FAO
vii
Remerciements
Acronymes et abréviations
Glossaire
Le calendrier
Le calendrier comporte les principaux objectifs et sujets d’apprentissage, ainsi que le pro-
gramme d’un CEP sur l’élevage. Il est adapté au contexte local et reflète les lacunes et les
priorités des membres du CEP en ce qui concerne l’activité productive choisie (voir ci-des-
sous) et les autres activités pertinentes de subsistance. Le calendrier CEP peut aborder des
sujets tels que la production et la santé animales, la gestion des cultures, le marketing,
la gestion des prairies et des pâturages, la gestion de l’eau, l’adaptation au changement
climatique, la diversification des moyens d’existence et la nutrition et la santé humaines.
Les sujets peuvent être ajoutés ou modifiés au cours d’un CEP en fonction des conditions
environnementales changeantes et d’autres facteurs (par exemple, les épidémies) affectant
les animaux d’élevage ou les plantes étudiées.
L’activité productive
L’activité productive est l’activité focale ou le sujet d’apprentissage d’un CEP, par ex. la
production d’œufs, la production de bovins laitiers, l’apiculture, l’élevage de volailles, la pro-
duction et la gestion de fourrages, la production de lapins, l’engraissement d’agneaux, etc.
Animal d’élevage
Le terme «animal d’élevage» est utilisé dans un sens large pour couvrir tous les animaux
adultes indépendamment de l’âge, de l’emplacement ou du but de la reproduction. Les
animaux non domestiqués sont exclus de cette définition à moins qu’ils ne soient gardés ou
élevés en captivité. Les animaux d’élevage inclus sont des quadrupèdes de grande et petite
taille, des volailles, des insectes (abeilles) et des larves d’insectes (vers à soie). (FAO, 1994).
Introduction
Dans de nombreux pays à travers le monde, les animaux d’élevage font partie intégrante
des moyens d’existence des personnes pauvres, contribuant au revenu des ménages, à la
sécurité alimentaire et à la nutrition. Ils peuvent fournir des aliments de qualité (viande, lait
et œufs); des capitaux (vente, échange et location); de l’engrais (fumier); une force de trac-
tion pour la culture et le transport; des matériaux de construction (fibres et peaux); et du
carburant (fumier). Dans certaines sociétés, l’élevage a également d’importantes fonctions
socioculturelles et religieuses (FAO, 2009a).
Une production animale efficace et durable repose sur de bonnes pratiques agricoles,
y compris une alimentation, une sélection et des soins de santé appropriés, ainsi qu’une
approche de chaîne de valeur et une production orientée vers le marché. Dans les CEP,
les petits éleveurs testent, valident et adaptent les bonnes pratiques agricoles et
commerciales qui les aident à parvenir à une production alimentaire durable et à
améliorer les moyens d’existence de leurs familles et de leurs enfants.
La FAO a commencé à développer l’approche CEP en 1989. Elle a permis aux petits rizi-
culteurs d’Asie du Sud-Est d’étudier et d’apprendre - en petits groupes - les compétences
requises pour adapter les pratiques de Gestion intégrée de la production et des dépréda-
teurs (GIPD) à leurs rizières. Comme l’approche s’est révélée très efficace, elle a été rapi-
dement appliquée à d’autres systèmes de production agricole dans différentes régions en
développement, et a été adaptée à d’autres sous-secteurs agricoles, y compris la production
animale (Groeneweg et al., 2006).
L’approche CEP est centrée sur les personnes. Elle consiste à rassembler des groupes
de producteurs et à engager leurs membres dans un processus d’apprentissage pratique et
Ce guide a été préparé pour aider les décideurs impliqués dans la formulation de poli-
tiques et la planification des programmes à:
1. acquérir des connaissances de base sur l’approche CEP, en mettant l’accent sur la
production animale, la santé et la commercialisation;
2. se renseigner sur la contribution des CEP aux moyens d’existence des communau-
tés tributaires de l’élevage dans divers contextes;
3. reconnaître les conditions requises pour la mise en œuvre réussie des CEP sur
l’élevage;
4. comprendre le potentiel de l’approche CEP dans un large éventail de systèmes
de production animale (systèmes pastoral, agropastoral et d’agriculture à petite
échelle) et de contextes socio-économiques.
2 Les Champs-écoles des producteurs pour les petits éleveurs
FIGURE 1
Principales contributions des CEP sur l’élevage aux ODD
C’est une «école sans murs» où un groupe de 15 à 25 éleveurs s’engage sur une saison/un
cycle de production dans un processus d’apprentissage participatif et pratique. Un processus
de consultation entrepris avec la communauté avant et pendant la mise en œuvre du CEP
sert à identifier ce qui devrait être fait pour mettre sur pied une activité productive - par ex.
production de bovins, élevage de volailles, etc. – afin d’améliorer les moyens d’existence.
Les groupes de CEP se réunissent régulièrement (chaque semaine pour la plupart des CEP
sur l’élevage) pour apprendre, tester et adapter de nouveaux concepts et des interventions
prometteuses pour une utilisation locale. Les groupes apprennent en comparant les pratiques
locales avec de nouvelles idées par le biais d’essais, d’observations, d’analyses critiques et de
discussions. Au cours du processus, les membres du groupe acquièrent des compétences
techniques, renforcent la cohésion du groupe et élaborent des stratégies pour améliorer les
moyens d’existence grâce à une meilleure compréhension des chaînes de valeur, tout en
définissant le développement d’opportunités commerciales et entrepreneuriales. De plus, au
cours de la mise en œuvre des CEP, les groupes élaborent des plans d’action communautaires
et établissent de nouveaux liens avec les prestataires de services et le secteur privé pour ren-
forcer leurs entreprises et améliorer leurs moyens d’existence.
L’accès limité aux services, aux intrants et à l’information est souvent une contrainte
majeure pour les petits éleveurs des pays en développement.
• Les CEP sur l’élevage peuvent renforcer les liens entre les producteurs et
les services vétérinaires et faciliter l’accès au traitement, aux conseils et à
l’information sur les épidémies. Ils peuvent également servir de réseau pour la
surveillance des maladies animales et de système d’alerte et de réaction précoces.
• L’approche CEP peut être appliquée à un large éventail d’espèces animales, du
bétail à la volaille, des petits ruminants aux insectes. Les animaux utilisés dans la
production animale varient selon les régions et les systèmes de production. L’approche
CEP permet aux bénéficiaires de choisir les espèces animales sur lesquelles ils veulent se
concentrer et d’organiser leur Champ-école en conséquence. De nombreux CEP cepen-
dant travaillent avec des espèces qui ont un taux de renouvellement (par exemple, les
volailles et les porcs) et des retours rapides. Dans certains contextes, les CEP utilisant des
insectes, principalement des abeilles, ont été mis en place pour diversifier les revenus et
augmenter les rendements des cultures grâce aux services de pollinisation.
• Les CEP sur l’élevage se sont révélés être des véhicules efficaces pour l’au-
tonomisation des femmes et l’égalité des sexes. Les femmes jouent un rôle clé
dans la gestion de nombreux systèmes d’élevage mais ont souvent un accès limité
aux ressources et aux services de vulgarisation, car elles sont moins impliquées dans la
prise de décisions que les hommes (FAO, 2011). Les activités du CEP peuvent entraî-
ner des changements dans la dynamique du genre et dans la prise de décisions au
sein des ménages (Friis-Hansen et al., 2012).
• Les CEP sur l’élevage peuvent être utilisés pour introduire des animaux dans
des communautés sans élevage. Bien que les CEP sur l’élevage soient générale-
ment mis en œuvre pour soutenir les éleveurs établis, ils peuvent également contri-
buer à l’introduction de l’élevage en tant que nouvelle activité génératrice de revenus
pour les ménages n’ayant aucune expérience en matière d’élevage. Cela aide les
familles à diversifier leurs revenus et à répondre aux nouvelles opportunités du mar-
ché ou liées aux changements environnementaux.
©FAO/RODGER BOSCH
©FAO
sont souvent produits simultanément, mais ils sont rarement la principale source de reve-
nu. Dans ce contexte, les enquêtes/évaluations préalables et les sondages de référence
avant le début d’un CEP sur l’élevage permettent à la communauté et à la direction du
projet de déterminer si le Champ-école doit être axé sur les animaux d’élevage ou sur
les cultures, ou si une approche plus intégrée devrait être adoptée. Cependant, les CEP
ne traitent pas seulement des principales activités de subsistance d’un agriculteur, elles
concernent également les interactions entre ces activités et fournissent des connaissances
de base sur l’économie et la gestion agricoles.
Les systèmes d’élevage intensif à petite échelle sont souvent constitués d’une seule
espèce (par exemple, bovins, volailles, porcs, lapins) et les animaux sont généralement phy-
siquement séparés de la terre (FAO, 2009a). En traitant de tels systèmes, les programmes
CEP se concentrent souvent sur des questions telles que l’amélioration de l’alimentation
et de la nutrition, le logement et les normes sanitaires, la gestion de l’élevage, les bonnes
pratiques de fabrication et de stockage et la commercialisation. Le cours CEP crée des
opportunités pour ajouter de la valeur aux produits, réduire les impacts environnementaux
négatifs et améliorer la gestion financière.
Le pastoralisme et l’agropastoralisme sont des économies agricoles basées sur
l’élevage extensif. Les (agro-)pasteurs élèvent des troupeaux - bovins, chèvres, moutons,
chameaux, yaks, lamas, buffles et chevaux - pour la nourriture, les revenus et les services
(par exemple, le transport et la traction). Ils ont développé différentes formes de régime
©FAO/SEAN GALLAGHER
TABLE 1
Avantages potentiels des CEP sur l’élevage pour les moyens d’existence des membres de CEP
Moyens d’existence* Bénéfices potentiels
Amélioration de la prise de décision critique et logique
Amélioration des compétences organisationnelles et critiques
Amélioration de la gestion et des compétences entrepreneuriales (agriculture en
tant qu'activité commerciale)
Meilleure compréhension de l'écosystème local
Humain Sensibilisation accrue aux défis communs de la communauté
(Compétences, Amélioration des pratiques d’élevage, y compris les questions d'hygiène et
connaissances, santé et d'assainissement
capacité de travail, etc.)
Amélioration de la nutrition grâce à la diversification des régimes alimentaires et
aux changements dans les habitudes de consommation
Sensibilisation accrue à la gestion durable des ressources naturelles en lien avec les
activités productives et génératrices de revenus
Préparation aux changements climatiques et à la sécheresse à travers les moyens
d’adaptation et d’atténuation
Cohésion accrue entre les membres du groupe CEP et une capacité renforcée à
travailler ensemble, à résoudre les problèmes et à prendre des décisions en commun
Création de réseaux informels pour des économies d'échelle, coopération entre
agriculteurs et accord financier entre les membres
Accroissement de la confiance entre les membres et avec les fournisseurs de services
Social (par exemple les services de vulgarisation)
(Relations familiales,
ressources sociales, Émancipation des femmes et égalité des sexes, par ex. augmentation de l'influence
réseaux informels, et de la participation des femmes, implication dans le leadership, accès et gestion des
appartenance à des ressources du ménage, changements dans les rôles de genre et du partage du travail
groupes formalisés, Amélioration de l'accès aux services de base (santé, éducation, vétérinaire, etc.)
confiance, etc.)
Résolution de problèmes tels que les conflits et le commerce transfrontalier
Augmentation du statut des groupes CEP et de leurs membres (en particulier les
femmes) au sein de la communauté
Renforcement des liens avec la recherche, les partenaires de développement et
d'autres producteurs novateurs
Amélioration de l'accès aux pâturages et aux arbres fourragers
Lors de l’élaboration d’un projet ou d’un programme d’élevage qui envisage d’utiliser l’ap-
proche CEP, il est important de se demander s’il s’agit de l’option la plus appropriée dans
le contexte donné. L’activité productive en élevage sélectionnée doit être évaluée en termes
d’impact socio-économique au niveau communautaire, d’opportunités de commercialisa-
tion du produit et de niveau de risques associés (par exemple maladie, sécurité).
L’arbre de décision illustré à la figure 2 permet aux décideurs d’évaluer si un CEP sur
l’élevage peut avoir un impact sur les moyens d’existence des communautés ciblées. Les
besoins en capacités humaines à différents niveaux (de la communauté aux exécutants)
influenceront le contenu et la durée de la formation. Des investissements suffisants sont
nécessaires pour planifier et mettre en œuvre le projet ou programme CEP (temps, fonds,
ressources humaines) afin de permettre aux communautés de prendre de plus en plus le
leadership dans le développement et l’expansion de leurs initiatives d’élevage (FAO, 2017a).
14 Les Champs-écoles des producteurs pour les petits éleveurs
FIGURE 2
Arbre de décision – considérations pour l’évaluation des conditions de mise en œuvre
du CEP sur l’élevage
COMMENCER LA
Y a-t-il des groupes existants MISE EN ŒUVRE DU
Mener une FdF ou une appropriés pour un CEP sur CEP AVEC DES
l'élevage? OUI
formation de recyclage en GROUPES
fonction des compétences
existantes OUI
NON
Mobiliser et former de
nouveaux groupes CEP
1. Les facilitateurs CEP* sont-ils
Développer un programme sur l’élevage
disponibles localement? **
pour la formation des
facilitateurs (FdF) 2. Les maîtres formateurs* sont-ils
disponibles dans la région / le pays? ** Choisir d'autres
formes de formation,
de communication
• Identifier et engager les PARTIELLEMENT et d'échange
facilitateurs OUI d'information pour NON
• Effectuer une évaluation le projet
des besoins en capacités
• L'intervention se concentre-t-elle sur une multitude de
NON besoins de connaissances et est-elle de nature complexe?
Activités principales
Les groupes CEP se rencontrent à intervalles réguliers lors de la mise en œuvre d’un CEP. Bien
que la fréquence et la durée des réunions puissent varier en fonction de l’activité productive,
des phases de production et des saisons de l’année, chaque réunion inclura systématique-
ment les activités de base suivantes (Groeneweg et al., 2006; FAO, 2013a; FAO, 2013b):
Objectifs
• Améliorer les compétences décisionnelles des producteurs en matière de gestion agricole
• Améliorer les compétences d’observation
• Développer des compétences de tenue de dossiers
• Susciter des discussions et partager des expériences
• Développer des compétences de présentation pour promouvoir les décisions communales
2. Expériences comparatives
Les expériences comparatives font partie d’un processus d’enquête collective qui compare
les options et permet aux producteurs de choisir la solution la plus appropriée aux condi-
tions locales. Elles intègrent les connaissances et compétences locales avec des solutions
conventionnelles et incluent des comparaisons de stratégies marketing et d’analyses
coûts-bénéfices, en utilisant les données enregistrées lors des exercices AAES.
Objectifs
• Accès et appropriation des compétences, des connaissances et des résultats pour une
meilleure gestion des animaux et des ressources naturelles
• Renforcer les capacités des éleveurs à choisir de nouvelles technologies
• Encourager l’adaptation et l’adoption de nouvelles technologies ou pratiques
3. Dynamique de groupe
Les exercices de dynamique de groupe sont utilisés pour créer un environnement d’appren-
tissage agréable, faciliter l’apprentissage et faire de la place à la réflexion et au partage. Ils
améliorent la communication, la résolution de problèmes et les compétences en leadership,
ainsi que le développement de l’esprit d’équipe et de cohésion du groupe.
Objectifs
• Dynamiser les participants
• Améliorer la participation
• Renforcer les sujets d’apprentissage
• Renforcer le travail de groupe et la cohésion
• Aider à résoudre les conflits
• Déveloper un esprit critique
©FAO/OLIVIER ASSELIN
4. Sujets spéciaux
Les sujets spéciaux sont abordés en invitant un spécialiste à une réunion CEP ou à travers de
petites expériences pratiques, un travail de groupe et une discussion. Les sujets portent non
seulement sur l’information technique, mais aussi sur les connaissances en économie et mar-
keting agricoles. En effet, des informations techniques de base sont généralement nécessaires
avant toute activité pratique. Certaines activités peuvent être risquées sans une certaine exper-
tise ou des informations appropriées, en particulier lorsqu’il s’agit de la santé des animaux.
Objectifs
• S’appuyer sur les connaissances existantes
• Améliorer l’accès à de nouvelles informations et à de nouvelles sources d’information
• Donner l’opportunité aux facilitateurs, chercheurs et/ou spécialistes techniques de
fournir des informations théoriques sur les activités en cours
• Améliorer les connaissances techniques des producteurs et leur fournir les informa-
tions dont ils ont besoin quand ils en ont besoin
• Assurer un processus d’apprentissage axé sur la demande
• Mettre à niveau les connaissances des participants
• Mettre les producteurs en contact avec les prestataires de services et les réseaux
Objectifs
• Suivre les progrès du CEP et contrôler la qualité
• Créer de nouvelles perspectives pour des mesures rectificatives
• Évaluer si le CEP atteint ses objectifs spécifiques
• Suivre et évaluer les réunions spécifiques du CEP à des fins d’auto-évaluation
• Suivre et évaluer une expérience comparative
• Suivre la rentabilité de l’activité productive
Dans les réunions du CEP, les activités de base sont généralement exécutées dans l’ordre
indiqué au tableau 2.
TABLEAU 2
Un modèle de programme de réunion type CEP
Activité Durée approx. (minutes)
Dynamique de groupe 30
Sujets spéciaux 60
Encadré 3. L’entrepreneuriat est une composante clé des CEP sur l’élevage
Les CEP peuvent aider les producteurs à devenir plus entreprenants dans la gestion de
leurs fermes. Les éleveurs sont aidés à mieux exploiter les opportunités du marché et à
produire davantage de marchés et de profits. En effet, un CEP sur l’élevage réussi va:
de production (p. ex. «de l’œuf à l’œuf» ou «de chevreau à chevreau») afin de garantir que
les réunions CEP peuvent être organisées à des moments critiques du cycle (p. ex. quand des
traitements spécifiques doivent être fournis). En général, plus le cycle de production est long,
plus les réunions seront espacées les unes des autres. La plupart des CEP nécessiteront au
moins 12 à 15 réunions.
La phase d’apprentissage de l’entreprenariat/marketing vise à renforcer les com-
pétences marketing et entrepreneuriales des membres de CEP, les aidant ainsi à mieux
exploiter les opportunités du marché. Elle «chevauche» souvent la phase d’apprentissage
de la production, bien que, dans certains cas, elle peut commencer immédiatement après.
Comme le montre la figure 3, la durée de la mise en œuvre du CEP sur l’élevage dépend
principalement du type d’activité productive. Certaines activités productives peuvent néces-
siter moins d’un an (par exemple l’engraissement de moutons et de chèvres, la production
de viande de volaille), mais il est conseillé de faire un CEP pendant au moins un an pour
avoir suffisamment de temps pour compléter ses étapes (préparation, production et entre-
preneuriat/marketing), améliorant ainsi l’apprentissage continu.
Dans les contextes pastoraux, la mise en œuvre du CEP sur l’élevage peut nécessiter plus
de temps étant donné que les pasteurs, qui sont en déplacement continu, ne peuvent pas
toujours assister à un CEP et basent souvent leurs moyens d’existence sur l’élevage, nécessi-
tant un long investissement en temps (p. ex. bovins). Les cycles de sécheresse et des facteurs
sociaux tels que l’insécurité peuvent également allonger la durée des CEP pour les pasteurs.
FIGURE 3
Durée minimale du cycle d’une activité productive en élevage
APICULTURE 12 mois
La durée du CEP dépend des conditions
météorologiques du pays. Dans les pays tropicaux,
la première récolte de miel peut prendre seulement
six mois, alors que dans les pays tempérés il faut
jusqu'à un an
6 mois
Lorsque le cheptel est âgé de six mois, OVINS ET
l'engraissement dure six mois CAPRINS
ENGRAISSEMENT
0 5 10 15 2 0 2 5 3 0 3 5 4 0 4 5
Mois
FIGURE 4
Phases du projet/programme CEP sur l’élevage - principales activités et durée
Phase préparatoire
(phase préparatoire de la mise en œuvre du CEP)
Activités principales
• Étude/évaluation des conditions préalables (par un spécialiste CEP expérimenté ou un maître formateur) pour: évaluer
les pratiques et opportunités locales, identifier les objectifs préliminaires, identifier les parties prenantes, identifier les
alternatives, évaluer la pertinence de l’approche CEP, évaluer les leçons apprises, identifier les spécialistes CEP ou maîtres
formateurs dans la région
• Études de référence
• Sélection et formation ou formation de recyclage (si formés précédemment) des maîtres formateurs
• Sélection et formation des facilitateurs
• Réunion de sensibilisation pour présenter l’approche aux communautés cibles et à leurs leaders
• Identification du site d’apprentissage
• Formation et organisation du groupe CEP
• Sélection de l’activité focale d’apprentissage/d’une activité productive
• Identification des problèmes et des solutions possibles
• Préparation du calendrier de l’activité productive
• Conception et paramétrage des expériences/début du CEP
• Activités de planification participatives
Durée recommandée
1-3 mois (cela prendra plus de temps si les maîtres formateurs et les facilitateurs doivent être formés)
Activités principales
• Réunions régulières du CEP (qui devraient coïncider avec les principaux événements de gestion pour l’activité productive
sélectionnée)
• Expériences comparatives sur les facteurs de production
• Développement de systèmes d’épargne et de crédit
• Activités de sensibilisation/d’apprentissage: visites commentées, visites d’échanges, expositions et foires aux connaissances
• Suivi et évaluation participatif des activités du CEP
• Remise de diplômes
Durée recommandée
Ceci est largement influencé par la durée des étapes de production du CEP et de l’entreprenariat/marketing (voir la section Phases de
mise en œuvre et durée du CEP sur l’élevage)
Activités principales
• Assurer un apprentissage continu (par exemple, création d’un CEP de deuxième génération, réseaux d’anciens membres CEP,
organisations de producteurs améliorées), soutien initial régulier et appui technique des facilitateurs aux groupes CEP pour-
suivant leurs propres activités
• Partager les résultats, les leçons et les connaissances, également en vue d’une transposition à plus grande échelle
• Mener une évaluation participative du projet/programme (pertinence, efficacité, impact et durabilité)
Durée recommandée
1-3 mois au moins
Des stratégies ont-elles été élaborées pour réduire les coûts d’exécution
des expériences CEP avec les animaux?
Les animaux sont chers et il est difficile de trouver des animaux similaires (par exemple, en ce
qui concerne l’âge, l’état de santé, la gestion) à comparer. Plusieurs principes de la produc-
tion animale peuvent être démontrés avec des animaux bon marché et uniformes comme
des poussins d’un jour, puis appliqués à des animaux plus chers. Alternativement, certaines
expériences peuvent être menées sur un seul animal à travers des essais temporaires.
Cependant, il convient également de noter que les coûts des expériences avec les
animaux sont généralement plus élevés qu’avec les cultures. Cet aspect devra être pris en
compte dans le budget du projet et du programme.
l’amélioration de la reproduction, par exemple, durera plus longtemps qu’un CEP axé sur
les pratiques d’engraissement intensif. Comme l’apprentissage in situ est essentiel, un CEP
travaillant sur une activité productive qui a besoin de longs résultats (par exemple, en sélec-
tion) devrait commencer par une activité d’enregistrement minutieux pour avoir une base
de référence afin de faciliter la comparaison avec la nouvelle performance attendue dans
le temps. Certains résultats peuvent également être démontrés immédiatement avec des
espèces animales, telles que la volaille, qui ont un intervalle de génération court.
Tenir compte des questions de genre et des rôles. Les besoins et les priorités des
femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes, ainsi que les contraintes qui pèsent sur
eux, devraient être pris en compte à chaque étape d’une intervention CEP. Les femmes
jouent un rôle clé dans la production animale dans de nombreux pays en développement
mais ont souvent un accès limité à la terre, à la technologie, à l’éducation et aux services
financiers, ainsi qu’un rôle moindre que les hommes dans la prise de décision. Comparé
à celui de leurs homologues masculins, le nombre d’animaux qu’elles gardent est géné-
ralement plus faible et elles sont plus susceptibles de posséder de la volaille ou des petits
ruminants que des gros animaux (FAO, 2017c).
partage d’expériences sur les activités liées aux CEP, et intègrent des caractéristiques et des
principes communs pour des programmes CEP de qualité dans les pays et régions (FAO,
2015a).
Faciliter le réseautage entre les intervenants des CEP. L’expérience montre que les
réseaux renforcent l’impact et la durabilité des activités du CEP. Les réseaux sont des outils
durables et utiles pour partager les informations et les leçons apprises, recevoir et fournir
un soutien technique, soutenir le développement des CEP existants et nouveaux, entre-
prendre la coordination et la promotion des politiques, etc. La FAO a facilité la création de
réseaux pour relier les experts et les intervenants aux niveaux régional et mondial. La FAO
dispose de réseaux régionaux pour l’Afrique australe, l’Afrique de l’Est, le Proche-Orient et
l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’Amérique latine et les Caraïbes et
l’Asie (FAO, 2017b).
27
Le contexte
L’économie du Burundi est fortement dépendante du secteur agricole, qui emploie 90 pour
cent de la population (Banque mondiale, 2017). Mais malgré l’émergence de quelques élevages
intensifs à grande échelle, la contribution du secteur de l’élevage au PIB est très faible. L’élevage
est présent dans la moitié des exploitations et la consommation de produits d’élevage est faible.
Néanmoins, la demande pour eux augmente en raison de la population croissante de la nation.
Les défis
Diverses composantes du secteur de l’élevage ont besoin de reconstruction et de réhabi-
litation à la suite de la guerre civile burundaise de 1993-2005. Au cours des 12 années
de guerre, de nombreux agriculteurs ainsi que leurs animaux ont été tués. Beaucoup de
matériel d’élevage et d’infrastructures ont également été détruits. À l’échelle de la ferme,
les vols et les pillages ont affecté les grandes et les petites exploitations d’élevage.
L’impact
Plus de 200 CEP sur l’élevage ont été mis en place pour près de 7 500 participants, dont plus
de 65 pour cent étaient des femmes. Deux CEP sur trois étaient axés sur la production laitière.
Quatre-vingt-dix pour cent des producteurs laitiers sont passés de l’élevage extensif à l’élevage
© THARCISSE SEBUSHAHU, FIDA BURUNDI
intensif, en utilisant une alimentation complémentaire pour les animaux laitiers. Les produc-
teurs ont reconnu la pertinence des croisements des animaux Sahiwal et Ankole pour les sys-
tèmes semi-extensifs et des croisements de Frisonnes et d’Ankole pour les systèmes intensifs.
La production de lait a augmenté à la fois dans les systèmes intensifs et extensifs. Les
membres n’ayant pas de vaches ont augmenté leurs revenus en produisant du fourrage. Les
rendements des cultures vivrières ont également augmenté avec une meilleure utilisation
du fumier et du cycle des éléments nutritifs.
La durabilité
En raison des résultats positifs, l’approche CEP a été adoptée par le gouvernement en tant
qu’approche nationale pour la vulgarisation agricole et de l’élevage.
Les agriculteurs sont de plus en plus disposés à participer aux CEP compte tenu des
améliorations qu’ils observent en matière de connaissances et compétences.
La répétabilité/mise à l’échelle
Le FIDA finance actuellement un programme de repeuplement du cheptel bovin qui com-
prend le renforcement des capacités des bénéficiaires de génisses croisées de race Frisonne.
L’objectif de l’intervention est d’améliorer les races d’animaux d’élevage et la technologie
du fourrage et du lait grâce à l’approche CEP.
«En appliquant les pratiques d’alimentation et d’hygiène apprises grâce à un CEP, ma vache est
en bonne santé et produit plus de lait. Avant le CEP, je n’étais pas au courant de l’importance des
fourrages de légumineuses ou des sous-produits des cultures pour nourrir ma vache.»
Moses of Nyarutovu (Gitaramuka), bénéficiaire
Le contexte
Le comté de Turkana, dans le nord-ouest du Kenya, abrite la communauté Turkana - prin-
cipalement des pasteurs qui gardent une variété de bétail, y compris des moutons, des
chèvres, des chameaux, des bovins et des ânes. La production de moutons et de chèvres est
un moyen d’existence important, en particulier pour les familles pauvres, pour les ménages
ayant une femme à leur tête et pour ceux qui ont dû abandonner le pastoralisme à cause du
vol de bétail. La production de petits ruminants chez les pasteurs, principalement présents
le long de la rivière Turkwel, constitue une source de revenus supplémentaires bienvenue.
Les défis
Pendant la période de sécheresse, les communautés pastorales sont généralement
confrontées au problème de l’alimentation de leur bétail et doivent déplacer les animaux
sur de longues distances à la recherche de pâturages et de fourrage. L’éloignement du
30 Les Champs-écoles des producteurs pour les petits éleveurs
bétail de leur résidence amène le risque qu’il soit perquisitionné et pose également des
problèmes sanitaires et financiers. Les animaux ne prennent pas de poids lorsqu’ils se
déplacent et ne sont vendus ensuite au marché qu’à des prix médiocres, ce qui réduit les
revenus des ménages et de la communauté.
L’impact
L’alimentation complémentaire a donné de bons résultats en termes de taux de croissance,
de poids final et d’état corporel des petits ruminants impliqués, ce qui s’est traduit par de
bons prix au marché. Les membres du groupe ont également bénéficié de revenus plus
élevés provenant de la production de fourrage, qu’ils ont vendu à d’autres producteurs de
bétail avec des semences de graminées.
La durabilité
Le fait que les membres du groupe voient leurs efforts porter leurs fruits garantit la durabi-
lité du projet. La durabilité est également renforcée par l’utilisation de main-d’œuvre locale
et d’intrants disponibles localement tels que le fumier et les semences, ce qui réduit les
coûts de production.
©FAO/PAUL MUTUNGI
©FAO/PAUL MUTUNGI
La répétabilité/mise à l’échelle
Sur la base des résultats de ce projet à Turkana, le concept a été repris et mis en œuvre dans
une initiative régionale plus large en faveur des pasteurs vulnérables et des agro-pasteurs
dans la Corne de l’Afrique (Regional Initiative in Support of Vulnerable Pastoralists and
Agro-Pastoralists in the Horn of Africa, RISPA), un projet transfrontalier entrepris en Éthio-
pie, Somalie et Ouganda. À Mandera au Kenya (le long de la rivière Daua), les agriculteurs
du projet ont obtenu de bons résultats avec l’établissement de pâturages pour leur bétail et
ont cultivé suffisamment de fourrage pour nourrir les animaux pendant la saison sèche. Le
concept a également été étendu aux groupes des Champs-écoles situés le long de la rivière
Tana dans le cadre d’un projet de la FAO pour améliorer la réponse à la sécheresse et la rési-
lience des communautés (Improved Community Drought Response and Resilience, ICDRR).
«Nous, les pasteurs de Turkwel, n’avons jamais su que les herbes de pâturage pouvaient être
cultivées et les graines récoltées pour les plantations futures. Maintenant que nous le savons, nos
petits troupeaux de moutons et de chèvres n’ont plus besoin de souffrir pendant la saison sèche,
et comme l’eau pour l’irrigation est disponible, nous pouvons sélectionner les meilleurs animaux
d’engraissement pour obtenir de meilleurs prix sur les marchés.»
Mary Nacham, facilitatrice du Champ-école sur l’élevage de Turkwel
Le contexte
L’important afflux de réfugiés syriens au Liban (environ 1,5 million) constitue un défi majeur
dans tous les secteurs. L’impact sur le secteur agricole est particulièrement préoccupant,
car c’est la principale source de revenus pour une grande partie de la population - notam-
ment pour les communautés d’accueil les plus précaires et les plus vulnérables dans les
zones rurales. Le sous-secteur de la volaille représente une activité économique majeure,
employant au moins 30 000 personnes. Grâce à l’approche CEP, la FAO, avec le soutien
financier du Royaume-Uni, a développé un système de production d’œufs semi-intensif
pour les communautés libanaises accueillant des réfugiés syriens.
Le défi
L’afflux massif de réfugiés syriens a entraîné une augmentation substantielle de la demande
en nourriture, y compris de protéines d’origine animale abordables telles que les œufs.
L’explosion de la demande a entraîné une détérioration de la sécurité alimentaire au Liban
qui, conjuguée à la raréfaction des opportunités économiques, à la hausse des prix des
biens et des services et à l’insécurité croissante, a mis à rude épreuve les ménages libanais
vulnérables de répondre à leurs besoins alimentaires de base.
©FAO LIBAN
©FAO LIBAN
Un des agriculteurs bénéficiaires du projet CEP Un poulailler construit par le biais du projet
L’impact
L’aide apportée a généré des revenus pour de nombreux ménages vulnérables. Au total,
40 000 poules pondeuses et 525 tonnes d’aliments ont été distribuées. Les CEP de volaille
ont permis aux bénéficiaires d’apprendre en mettant en œuvre de bonnes pratiques d’éle-
vage de volailles et de production d’œufs, y compris la construction de poulaillers ayant
une sécurité biologique accrue. On estime que les œufs produits par chaque groupe de 50
poules devraient augmenter graduellement jusqu’à en avoir au moins 40 par jour. De plus,
tous les ménages du CEP sur la volaille consomment des œufs produits par leurs propres
poules, augmentant ainsi leur consommation de protéines.
La durabilité
L’approche CEP est un processus participatif et dynamique qui permet aux membres
d’apprendre par eux-mêmes, en utilisant des expériences comparatives et une observation
précise. Les CEP permettent également aux producteurs de mieux répondre à la production
Exemples de succès sur le terrain 33
animale et aux risques pour la santé ainsi qu’aux crises. Après la période de formation,
les agriculteurs continuent de se rencontrer et de partager des informations sans (ou avec
moins) d’intervention du facilitateur. Les 25 groupes CEP libanais sur la volaille se sont ren-
dus mutuellement visite, ce qui a permis aux producteurs de différentes régions d’échanger
leurs connaissances. Le projet a ainsi catalysé un processus d’apprentissage continu et un
échange de bonnes pratiques et d’innovations, améliorant ainsi les connaissances, la pro-
ductivité et la nutrition des agriculteurs. À la suite de ce CEP sur la volaille, la production
semi-intensive d’œufs a subsisté.
La répétabilité/mise à l’échelle
Sur la base de ce projet, le programme CEP sur la volaille a été transposé à plus grande
échelle pour atteindre deux fois plus de bénéficiaires grâce à un projet de deux ans finan-
cé par l’UE (2015-2017). La FAO s’associe également au Programme alimentaire mondial
(PAM) pour mettre en place un système de coupons électroniques pour l’alimentation des
volailles. Grâce à ce projet, la FAO a également pour objectif d’améliorer la capacité du
Ministère de l’agriculture du Liban en matière de détection précoce et d’intervention en cas
de maladies des volailles, aux niveaux central, régional et local.
«Nous avons assisté à une réunion par semaine sur l’élevage de volailles, l’alimentation, l’abreuve-
ment et la construction de poulaillers. Nous avons appris toutes ces choses étant donné que nous
n’avions aucune connaissance dans le domaine de l’élevage de la volaille. En effet, nous avions
l’habitude d’appliquer la méthode traditionnelle consistant à garder deux ou trois poules dans un
poulailler. Elles pondaient un jour, puis s’arrêtaient les dix jours d’après.»
Jacques Tayeh, bénéficiaire
Le contexte
Près de 50 pour cent de la population pakistanaise est impliquée dans le secteur agricole, ce
qui en fait un pilier de l’économie du pays. L’élevage contribue à plus de 55 pour cent de la
production agricole, avec environ 35 millions de personnes impliquées (Rehman et al., 2017).
Le potentiel de développement de l’élevage est important, mais la croissance a été très lente
en raison de décennies de négligence et de sous-investissement, d’un cadre politique et régle-
mentaire faible, de problèmes de production, de productivité et de commercialisation, etc.
Le Pakistan est l’un des cinq principaux producteurs de lait au monde (FAO, 2017d),
bien que le secteur laitier reste largement informel et se caractérise par des opérations non
commerciales et de faibles marges de bénéfices. Cependant, la production de lait peut
devenir une source importante de revenus pour la population rurale, grâce au déploiement
efficace des ressources, au développement de liens en amont et en aval et à l’élimination
de contraintes dans la chaîne d’approvisionnement.
34 Les Champs-écoles des producteurs pour les petits éleveurs
Le défi
Compte tenu de l’importance du secteur de l’élevage pour l’économie et la population
du Pakistan, il est essentiel de prendre des mesures pour améliorer l’efficacité globale
du secteur dans le but d’accroître les revenus à travers le renforcement des capacités et
le déploiement de main-d’œuvre qualifiée. Aujourd’hui, le pays manque cruellement de
personnel qualifié à tous les niveaux (gestion, supervision et terrain) dans les secteurs de
l’élevage et des produits laitiers.
Exemple de réussite
Rang Shah, Tehsil Arif Wala, district de Pak Pattan - Muhammad Insha est un petit exploi-
tant de 39 ans qui n’a eu que dix ans d’éducation formelle. Il a participé à un CEP sur la
Gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) dans le secteur du coton en
2004 et à un autre sur la gestion intégrée du bétail et de la volaille en 2012, mis en œuvre
par la société des facilitateurs et formateurs du Pakistan (Pakistan’s Society for Facilitators
and Trainers, SOFT).
Il se souvient: «Avant de participer à ces CEP, je me considérais inutile, je n’avais aucun
but dans la vie et je n’avais aucun intérêt à travailler.» En ce qui concerne son expérience
avec l’élevage, il dit: «Avant la formation CEP, je n’avais que peu d’animaux à la maison, en
ayant aucune idée sur l’alimentation appropriée, ni sur la gestion sanitaire et les exigences
de production nécessaires.»
Le CEP a permis à M. Insha d’adopter un ensemble de méthodologies conçues pour
aider les petits exploitants à fournir de meilleures conditions de vie à leurs familles et leurs
communautés. Il a également renforcé ses compétences techniques en gestion d’un éle-
vage spécialisé. En 2011, M. Insha a enregistré une organisation, la «One Welfare Society»,
dans le but de créer une équipe de formateurs en élevage cherchant à aider les éleveurs à
augmenter leurs revenus grâce à l’orientation et à la formation. M. Insha explique: «Nous
autonomisons les jeunes agriculteurs qui ont déjà quelques bovins et un intérêt à utiliser
judicieusement les ressources pour augmenter la productivité et la qualité de leurs produits.»
Il a également convaincu de nombreux agriculteurs sans animaux d’élevage et ayant peu de
ressources d’entrer dans l’élevage en achetant une seule chèvre.
Exemples de succès sur le terrain 35
L’impact
L’expérience de M. Insha montre que la prestation de compétences techniques et de
connaissances concernant la production et la santé animales non seulement améliore
la capacité mais se traduit également par des revenus plus élevés et une amélioration
du niveau de vie. Le nombre de formateurs en élevage augmente chaque jour. Des pro-
grammes ciblés axés sur la résolution de problèmes aident à ajouter de la valeur au sec-
teur de l’élevage tout en augmentant les revenus des personnes qui y participent. Cela a
également un impact considérable en termes de réduction de la pauvreté, car les petits
exploitants deviennent plus efficaces et obtiennent de meilleurs prix pour leurs produits.
La durabilité
Les CEP s’intègrent dans le tissu social pour fournir des avantages directs et indirects aux
agriculteurs. En développant les connaissances et les compétences, les petits exploitants
peuvent améliorer leurs moyens d’existence et échapper à la pauvreté. La disponibilité de
telles initiatives de renforcement des capacités assure un flux de revenus durable et stable,
sans perturber le tissu social de la communauté.
La répétabilité/mise à l’échelle
Cette étude de cas peut être diffusée en mettant l’accent sur les communautés d’éleveurs
et sur le besoin de leur fournir des connaissances et des compétences techniques adaptées
à leurs conditions locales. Un cours sur mesure pourrait être élaboré pour la vulgarisation à
plus grande échelle, en tenant dûment compte du maintien du tissu social des communau-
tés. Les communautés sont généralement réceptives aux nouvelles idées et connaissances
si celles-ci ne causent pas de perturbation sociale significative. Grâce à un processus de
généralisation important, un éventail plus large de communautés peut être touché, les
aidant ainsi à développer le secteur de l’élevage.
37
Marche à suivre
L’approche CEP a été largement utilisée pour les cultures, mais il y a eu moins d’expérience
dans l’adaptation du concept à la production animale. Cependant, les nombreuses expé-
riences réussies enregistrées dans diverses régions en développement ont rendu les acteurs
du développement intéressés par la mise en œuvre de nouveaux projets CEP sur l’élevage.
Afin de garantir la réussite de la mise en œuvre, de la reproduction et de la mise à l’échelle
des activités du CEP sur l’élevage, les questions suivantes devraient être abordées:
• Des manuels de facilitation devraient être mis à la disposition de chacune des diffé-
rentes activités productives dans le secteur de l’élevage (en particulier, la volaille et
les petits ruminants) et adaptés aux besoins des éleveurs au niveau mondial (avec un
accent particulier sur les pratiques d’atténuation des risques).
• Des guides à l’intention des facilitateurs et des maîtres formateurs devraient être
élaborés sur les moyens efficaces d’intégrer les thèmes de l’élevage dans les CEP axés
sur les cultures.
• Davantage de documentation devrait être développée sur les meilleures pratiques et
les leçons apprises concernant l’utilisation de l’approche CEP pour le développement
de l’élevage, y compris des stratégies pour améliorer/assurer la rentabilité des CEP
de qualité.
• Les études de cas, les leçons apprises, les meilleures pratiques et le matériel développé
pendant les CEP sur l’élevage (p. ex. le matériel de référence pour les facilitateurs, le
matériel didactique) devraient être largement diffusés.
• Des solutions devraient être identifiées pour assurer un niveau de qualité minimum
des projets CEP sur l’élevage tout en permettant des ajustements spécifiques au pays.
• Des cadres pour l’évaluation de l’impact et des études d’impact devraient être développés.
• Une masse critique d’experts en matière d’élevage devrait être formée en tant que
maîtres formateurs pour satisfaire la demande dans les pays ou les régions selon le
besoin (p. ex. en Afrique de l’Ouest).
• Des réseaux CEP nationaux, régionaux et mondiaux sur l’élevage devraient être établis.
• Les CEP sur l’élevage devraient continuer à être portés à l’attention des décideurs
politiques et des acteurs du développement pour leur inclusion dans les politiques et
les programmes de développement.
Dans ce cadre, les décideurs ont un rôle clé à jouer pour soutenir la mise en œuvre, le
développement et la mise à l’échelle des CEP sur l’élevage. Par exemple, ils peuvent:
• initier et défendre les CEP sur l’élevage;
• allouer un financement adéquat pour la mise en œuvre des CEP sur l’élevage, le ren-
forcement des capacités et le développement;
• soutenir l’institutionnalisation des CEP;
• développer un environnement propice (p. ex. des politiques, lois et règlements soli-
dement fondés).
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43
Multimédia
On peut se procurer les Directives FAO de production et santé animales auprès des points de vente
des publications de la FAO, ou en s’adressant directement au Groupe des ventes et de la commer-
cialisation, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie.
Ce guide a été préparé pour aider les décideurs impliqués dans la formulation de
politiques et la planification des programmes à: (i) acquérir des connaissances de
base sur l'approche CEP, en mettant l'accent sur la production animale, la santé et
la commercialisation; (ii) se renseigner sur la contribution des CEP aux moyens
d’existence des communautés tributaires de l'élevage dans divers contextes;
(iii) reconnaître les conditions requises pour la mise en œuvre réussie des CEP sur
l’élevage; et (iv) comprendre le potentiel de l'approche CEP dans un large éven-
tail de systèmes de production animale et de contextes socio-économiques.