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Vraiment Libres Corrigé

Transféré par

Lazare KPLOYA
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
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Sauf indication contraire, les citations bibliques de ce livre sont tirées de la Nouvelle
Version Segond Révisée (dite Bible à la colombe) éd. 1982.

Titre original: Free indeed!

Edition originale: Copyright 1983 par Orama Christian Fellowship Trust, Aukland,
Nouvelle Zélande

Traduit de l'anglais par Prisca et Andrew Wiles


Edition française:
|991Copyight o Librairie chrétienne CARREFOUR, rue Perdtemps 5, CH260 Nyon

ISBN 288272 01S.7

Diffusion REALITES DE LA FOL, CP 93, CH-1815 Chailly s/Montreux

Composition et impression: Jordi SA, CH-3123 Belp


Réalisation graphique: Timothy Deveraux, Lausanne

3
TABLE DES MATIERES

Préface ………………………………………………………………..……………………………….6

Introduction…………………………………………………………………..……………………..7

Première partie
Chapitre 1 : Le chrétien et sa pensée…………………………………………….……… 10
Chapitre 2 : La pensée aveuglée…………………………………………………….…….. 18
Chapitre 3 : La pensée renouvelée……………………………………….……….……… 26

Deuxième partie
Chapitre 4 : Qu’en est-il de nos sentiments ?............................................................43

Chapitre 5 : Où avons-nous faire fausse route ?..................................................... 50

Chapitre 6 : Les blessures émotionnelles …………………………………..…..……...55

Chapitre 7 : La guérison des blessures intérieures …………………….……..….. 62

Chapitre 8 : Le processus de guérison intérieure………………………….…..…...64

Chapitre 9 : Comment vivre avec nos émotions……………………………………. 72

Troisième partie

Chapitre 10 : La liberté de la volonté………………………………………..….………..85

Chapitre 11 : La lutte pour le pouvoir dans l’univers……………………………...91

Chapitre 12 : La réponse de Dieu à la chair ………………………….…….…..……101

Chapitre 13 : Connaître la liberté de la nouvelle alliance………..……..……..108

Quatrième partie

Chapitre 14 : La liberté d’être soi-même………………………………………..…….120

4
Chapitre 15 : Le moi déchu ……………………………………………………..……..…..127

Chapitre 16 : La libération du moi ………………………………………………….… 136

Chapitre 17 : Le moi libéré………………………………………………..……..…….…..144

Cinquième partie

Chapitre 18 : Vivre selon l’esprit………………………………………………………. 153

Chapitre 19 : L’homme à l’envers………………………………………………..…..... 159

Chapitre 20 : L’homme converti…………………………………………..…………… 162

Chapitre 21 : Les fonctions de l’esprit humain……………………….……..…… 164

Chapitre 22 : Les relations entre l’âme et l’esprit……………………………….. 172

Chapitre 23 : Conscience et volonté………………………………………………...… 182

Chapitre 24 : Communion et émotions………………………………………………. 193

Chapitre 25 : La parole faite chair……………………………………………………… 204

5
Préface

La contribution apportée par Tom Marshall à la vie et à la pensée


chrétienne est presque devenue une institution dans notre pays, la
Nouvelle-Zélande. Tom Marshall est un penseur engagé au service de Dieu
que je place au nombre de ceux qui ont le plus de valeur, de créativité et de
sensibilité. Vraiment libre n'est pas seulement un guide pratique et
perspicace sur la plénitude dans nos vies, c'est aussi un exposé de la réalité
de la vie de Tom et de ce qui se passe si souvent pour les personnes qui
bénéficient de son ministère.
Vraiment libre, cependant cette liberté n'est pas gratuite: comme le salut,
cette sagesse a été acquise «à un grand prix».
Ce prix, Tom l'a payé; cette sagesse, il l'a appliquée à sa vie; ses amis, au
nombre desquels je suis, ont reconnu avec gratitude la valeur de ses
découvertes.
Winkie Pratney
Mars 1989

6
INTRODUCTION

Un soir, à l'issue d'une réunion, j'ai partagé quelques-uns des points


évoqués dans ce livre avec une femme qui m'avait exposé ses problèmes.
Alors que nous étions debout dans la pénombre de la salle, j'ai dessiné à
l'aide d'un bout de craie quelques-uns des diagrammes sur un tableau noir.
Quelques semaines plus tard, elle m'envoya une lettre dans laquelle elle
écrivait: «Je me sens comme si Dieu m'avait rendu un gros morceau> de
personnalité que je croyais perdu pour toujours.» Cette phrase témoigne à
mon sens de l'essence même du salut; car le salut biblique n'est rien de
moins que la restitution de la plénitude.
L'homme est un être doué de pensée, de sentiments et de volonté. Ce qui
veut dire que sa nature fondamentale est constituée de cognitions (pensée),
d'affections (émotions) et de volitions (volonté). Ces trois choses font de
l'homme une âme vivante. L'homme possède également un corps qui lui
permet d'entrer en relation avec le monde extérieur, et un esprit par lequel
il peut entrer en relation avec le domaine spirituel et avec Dieu. Ainsi I
‘homme est un être tripartite - esprit, âme et corps. (cf.
1Thessaloniciens 5.23).
Dieu s'intéresse à l'homme tout entier, on ne le soulignera jamais assez.
La source d'un grand nombre de nos problèmes est l'idée fausse que, dans
le salut, Dieu ne sauve de la ruine générale qu'une partie de l'homme - son
esprit –et qu’il abandonne le restant. Rien n'est plus éloigné de la vérité.
Dieu s'est toujours adressé à l'homme tout entier. Nous avons reçu le
commandement d'aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute
notre âme, de toute notre force et de toute notre pensée. Le péché a touché,
à la racine, l'homme tout entier: non pas son esprit seulement, mais aussi sa
pensée, sa volonté et ses émotions.
Or, merveille des merveilles, la rédemption s'étend à tous ces domaines
que le péché a mis en ruines, pour les reconstruire.
Parce que nous n'avons pas bien compris ce fait, nous pensons que
«marcher dans l'esprit» exige que nous ignorions, refoulions ou, au mieux,
supportions ces autres parties de notre personnalité. Elles nous
apparaissent comme des éléments encombrants dont nous nous passerions
bien. Pourtant elles sont présentes même quand nous prétendons le
contraire. Nous avons toujours des sentiments, nous avons toujours une
faculté de raisonnement, etc. Si ces domaines ne sont pas rachetés et
ouverts au Seigneur, ils ne peuvent être ouverts que dans une direction:

7
celle du monde, de la chair et du diable. Après cela on se demande
pourquoi des chrétiens sont déprimés, se débattent avec des pensées
compulsives, ou ne parviennent pas à se libérer d'anciennes habitudes.
Jésus a toujours recherché une réponse totale chez ceux
qui pourraient devenir ses disciples. A la lecture des évangiles, il semble
parfois que le Seigneur sondait les hommes dans le domaine de la pensée,
des émotions et de la volonté; et, quand il percevait une réponse
défectueuse dans l'un ou l'autre de ces domaines, il s'efforçait de redresser
la situation.
Au chapitre 8 de Matthieu, un scribe vient vers Jésus et dit: «Maître, je te
suivrai partout où tu iras.» Au lieu de l'accueillir à bras ouverts, Jésus lui dit
quelque chose de très bizarre: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du
ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. »
Que veut-il dire par là? Jésus se rend compte qu'il y a quelque chose qui ne
sonne pas tout à fait juste dans la réponse de cet homme. Sa volonté est
engagée, son affection vraiment tournée vers le Seigneur, mais Jésus prend
conscience que sa compréhension de ce qu’implique être disciple n'est pas
juste. Le scribe ne mesure pas vraiment quelles en sont les conséquences,
c'est pourquoi Jésus les lui énonce on ne peut plus clairement. «Me suivre
signifie que, pas plus que moi, tu n'auras de signes visibles de soutien.
Maintenant, qu'en penses-tu?
Ce qu'il y a de merveilleux avec Jésus, c'est qu'il «joue toujours cartes sur
table» avec nous. Il ne nous appelle pas en laissant certaines clauses
cachées. Il ne nous mettra jamais dans une position où nous puissions dire:
«Si j'avais su ce que cela impliquait, je ne me serais jamais engagé.» Nous
pouvons par conséquent lui faire totalement confiance.
Mais revenons à Matthieu 8, pendant que se déroule l'entretien
précédent, un autre disciple potentiel écoute et dit: «Seigneur permets-moi
d'aller d'abord ensevelir mon père.» Jésus répond à ce dernier: «Suis-moi et
laisse les morts ensevelir leurs morts.» Que veut-il dire? La compréhension
de ce jeune homme concernant ce qu'implique suivre Jésus est tout à fait
claire - il vient de I ‘entendre énoncer. Sa volonté est prête pour
l'engagement, mais ses affections sont encore partagées. En lui, une partie
soupire après le Seigneur, mais une autre s'accroche à ses parents. C'est la
raison pour laquelle le Seigneur doit lui montrer qu'il lui
faut trier ses priorités émotionnelles.
Enfin, au chapitre 10 de Marc, nous avons le récit du jeune homme riche
qui court après Jésus. Dans un élan de profonde affection, il tombe à genoux

8
et demande au Seigneur le chemin de la vie éternelle. Le récit nous précise
que Jésus ressent de l'amour pour ce jeune homme, et je suis certain que
c'était réciproque. II y a peu de chose à reprendre sur la compréhension que
cet homme avait de la Loi de Dieu, mais il manque une chose. Jésus met
exactement le doigt dessus: «...va, vends tout ce que tu as, donne-le aux
pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi.» C'est sur le
point de l'engagement que le jeune homme a échoué. Il lui manquait la
volonté: «…lui s'assombrit à ces paroles et s'en alla tout triste, car il avait de
grands biens.»
Dans chacun de ces cas, il manquait un élément à la réponse complète

que Jésus demandait.

Au fil des pages suivantes, nous approfondirons notre étude de certaines


des implications du salut pour l’homme toute entier.

9
PREMIÈRE PARTIE

Chapitre Un

LE CHRÉTIEN ET SA PENSÉE
Nous pouvons être vraiment reconnaissants de ce que I ‘action de
l'Esprit Saint dans I ‘Eglise aujourd'hui nous restitue la réalité de
l'expérience spirituelle. Des générations durant, l'évangile a été présenté
principalement comme un ensemble de propositions intellectuelles et
éthiques. Nous prenons aujourd'hui conscience que l'Ecriture a toujours
déclaré sans détours que la connaissance de Dieu vient tout d'abord comme
une révélation s'adressant à l'esprit de l'homme, et non comme une
information s'adressant à sa pensée.

Ce que l'œil n'a pas Vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, et ce qui n'est pas
montée au cœur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui
l'aiment. A nous, Dieu l'a révélé par l’Esprit. (...) Mais l'homme naturel ne
reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne
peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. (1
Corinthiens 2.9-10, 14)

Ces paroles ont des conséquences d'une portée considérable pour


notre expérience chrétienne tout entière. La foi biblique, par exemple, n'est
pas un saut aveugle dans le vide; elle n'est pas la détermination de croire
sans preuves. Au contraire, elle s'appuie sur des preuves solides: elle est la
réponse à une révélation de la volonté de Dieu «vue », par esprit, à la
manière de ce que Paul dit en 1 Corinthiens 2. Dans le Nouveau Testament,
le grand chapitre sur la foi, Hébreux 11, souligne de la même manière que
«voir» c'est croire.
Mais un raisonnement intellectuel ne permet pas d'accéder à cette
connaissance par révélation, pas plus, comme Paul le fait remarquer, que la
pensée naturelle ne la considère comme digne de confiance. Le chrétien
dont la façon d'appréhender l'évangile est presque entièrement
intellectuelle, se pose souvent beaucoup de questions par rapport à la foi.
L'un de mes amis appelle ces personnes des «chrétiens intellectuellement
handicapés». L'intellect vient Souvent mettre des bâtons dans les roues de
la foi.

10
Or, si toutes ces choses sont vraies, elles ne constituent

pas toute la vérité. Nous pouvons tomber dans une erreur également
dangereuse, celle de penser que, pour marcher avec le Seigneur, il suffit
d'un esprit - oublions tout ce qui concerne l'intellect, il ne fait que créer des
problèmes! Grande intelligence, grands problèmes; petite intelligence,
petits problèmes; pas d'intelligence, pas de problèmes! Un tel anti-
intellectualisme peut être véritablement désastreux.
La pensée de l'homme reste le champ de bataille stratégique dans
l'univers. Le combat visant à dominer la pensée est un combat qui cherche à
dominer l'homme lui-même. Aujourd'hui, les chrétiens doivent comprendre
clairement le fonctionnement de la pensée humaine, les problèmes
auxquels elle est confrontée et - ce qui est le plus important - ce que Dieu
met à notre disposition pour sa rédemption.

LE FONCTIONNEMENT DE LA PENSÉE
La pensée est le principal centre de communication de la
personnalité. Ce qui se passe dans notre pensée détermine en grande partie
le genre de personne que nous sommes. Proverbes 23.7 dit: « Car il est tel

11
que sont les arrière-pensées de son âme.» Ce que nous pensons détermine ce
que nous faisons et ce que nous faisons détermine ce que nous devenons.

L'Eternel vit que la méchanceté de l'homme était grande sur


la terre; et que chaque jour son cœur ne concevait que des
pensées mauvaises. (Genèse 6.5)

A ce centre de communication qu'est la pensée, afflue toute une


masse de données informatives, d'impressions et de messages, venant de
diverses sources. La pensée cesse d'analyser, de mesurer et d'émettre des
jugements sur ces données. Une grande partie d'entre elles - peut-être la
grande majorité - sont éliminées d'emblée parce que sans intérêt ou voilées
par autre chose; d'autres sont rejetées après examen; quelques-unes sont
classées pour qu'un jour on y revienne ; par contre, celles qui sont retenues
sont présentées à la volonté pour une prise de décision. Celles qui sont
acceptées se traduisent en fin de compte par une forme de comportement
ou une autre. Le diagramme de la figure 1 illustre ce processus.

LES SOURCES DE NOTRE VIE D’ẾTRE PENSANT


Cependant, ce diagramme attire notre attention sur un autre aspect
très important de notre vie d’être pensant. Pour comprendre les problèmes
qu’affronte notre pensée, il nous faut remonter le courant des pensées et
impressions jusqu’à leur source. En d’autres termes, nous poser la
question : « Quelle est la provenance de la matière première de notre vie
d’être pensant ?»

Jésus dit : Il n’y a pas de bon arbre qui produise du mauvais fruit, ni de
mauvais arbre qui produise du bon fruit. Car chaque arbre se connaît à son
propre fruit. (Luc 6.43-44)

Examinons un peu plus en détail certaines des sources qui alimentent


notre pensée.

Le Monde Les informations qui proviennent de l’environnement extérieur


sont transmises à la pensée par l’intermédiaire des sens. Une grande partie
de ces informations sont moralement neutres, ou dénuées de tout caractère
moral : par exemple, le temps qu’il fait, la couleur de la robe de votre femme
ou le goût de la nourriture. Néanmoins cette information peut être

12
intéressante, effrayante, plaisante ou amusante.
Mais il ne faut pas oublier le monde dont Jésus disait que ses «œuvres
étaient mauvaises». (Jean 3.19) ce « monde» comprend la totalité de la
condition des affaires humaines en rébellion contre Dieu et en rupture avec
sa vie. L’inclut, la culture, le système économique, la technologie et la
politique de la vie humaine. Nous sommes quotidiennement exposés à sa
pression et à son influence, à ses jugements de valeur, à sa façon de voir et à
sa propagande. Ses façons de penser et de voir parviennent à notre pensée
au travers de la musique et des journaux. Ne nous faisons aucune illusion
sur la véritable nature du monde.

Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est au
pouvoir du Malin. (1 Jean 5.19)
…tout esprit qui… est celui de l’anti christ, dont vous avez appris qu’il vient, et
qui maintenant est déjà dans le monde. (1 Jean 4.3)

Je suis convaincu que les chrétiens ne cultivent pas suffisamment une


attitude critique à l’égard de ce qu’ils voient et entendent. La technique des
médias est souvent tellement au point que nous pouvons être fascinés par
ce qui nous est présenté sans même en saisir le contenu. Notre pensée peut
être déviée sans que nous soyons conscients de ce qui se passe.
La façon de penser du monde n’est pas de ces choses que nous
perdons automatiquement en devenant chrétien. Je souviens d’un jeune
homme qui, lors d’une réunion en Hollande, s’est levé pour confesser : «Cela
fait quatre ans que je suis chrétien, mais cette semaine le Seigneur m’a
montré que j’avais continué jusqu’ici à penser comme un païen. »

La chair Dans son acception morale ou spirituelle, le terme «chair» ne se


rapporte pas au corps de l’homme. Il désigne le monde à l’intérieur de nous,
par opposition au monde à l’extérieur de nous ; l’environnement intérieur
plutôt que l’environnement extérieur. Dans le Nouveau Testament, «la
chair» est la somme de tout ce qui est désirs, appétits, besoins et pulsions
cherchant une auto-gratification. Au travers de la chute, la chair est
devenue, chez l’homme, le principe du péché.

Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien : le mal est présent à
côté de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais
je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon
intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres.
(Romains 7.21-23)

13
Dans l'analyse classique de la tentation, présentée en Jacques chapitre
1, la chair figure en première place. Les versets 14 et 15 déclarent:

Mais chacun est tenté, parce que sa propre convoitise l'attire et le séduit. Puis
la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché; et le péché, parvenu à son
terme, engendre la mort.

La chair nous est présentée comme tout à fait incorrigible dans son
inimitié avec Dieu.

Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu parce que la chair
ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle en est même incapable. Or ceux qui sont
sous l'emprise de la chair ne peuvent plaire à Dieu. (Romains 8.7-8)

Afin de pouvoir être gratifiée, la chair doit tout d'abord rendre la


pensée captive. Comme Jésus l'a souligné dans le Sermon sur la Montagne,
tout péché est avant tout un péché dans la pensée.

Satan Le diable a accès à la pensée de l'homme. Que cela nous plaise


ou non, cela fait partie de la situation dont nous avons hérité de par notre
naissance. Paul reconnaît que la pensée du chrétien peut aussi être exposée
à des attaques provenant de cette source.

...Je crains que vos pensées ne se corrompent et ne s'écartent de la simplicité et


de la pureté à l'égard de Christ. (2 Corinthiens 11.3)

Le diable se sert de cet accès pour semer la tentation dans notre


pensée. Les chrétiens sont parfois terriblement bouleversés par les pensées
horribles et épouvantables qui traversent leur tête. Ils se demandent:
«Comment est-il possible que moi, un enfant de Dieu, j’aie des pensées aussi
horribles ?» Bien souvent de telles pensées n'ont pas leur origine au-dedans
de notre être, quelque mauvaise que puisse être la chair. Elles viennent du
diable. Comme elles n'ont pas leur source en nous, nous ne Sommes pas
responsables de ces pensées - mais nous sommes responsables à partir du
moment où nous les entretenons, car il est on notre pouvoir de le faire ou
non.

Les Ecritures nous révèlent que la stratégie satanique d'assaut contre


la pensée s'articule autour de trois axes:

1. La suggestion. Le chapitre 8 de Marc raconte que, lorsque Jesus parla


ouvertement de la croix a ses disciples, Pierre le prit a part et

14
commença a le reprendre. Jesus reconnut immediatement la source
des pensees de Pierre sur ce sujet: «Arrière de moi, Satan... »
Ce que vise le diable, c'est que les pensées qu'il sème dans notre esprit
nous conduisent un jour au péché. Ainsi, au chapitre 5 des Actes, Ananias,
qui trompait la communauté sur le prix qu’il avait reçu pour son champ, vit
son péché placé dans sa juste perspective par Pierre: «Ananias, pourquoi
Satan a-t-il rempli ton cœur, au point de mentir à l'Esprit Saint... ?»

2. L'interférence. Le diable cherche a evacuer la Parole de Dieu de la


pensee de l'homme. En Marc 4.15, la semence qui est tombee le long
du chemin represente ceux en qui la Parole a ete semee: «...ce sont
ceux qui ne l'ont pas plutôt entendue que Satan arrive et enlève la
parole qui a été semée en eux.»

3. La domination. C'est la le but ultime du diable, une fois la pensee


tenue captive et envahie de pensees obsessionnelles compulsives. Les
gens qui connaissent ce probleme sont maintenus dans « les pièges du
diable qui les a capturés, afin de les soumettre à sa volonté.» (2
Timothée 2.26)
L’esprit humain La pensée de l'homme est également ouverte à un
afflux de messages et d'impressions qui émanent de son esprit humain. Il
est important de comprendre que, bien qu’Ephésiens 2.1 décrive les
hommes comme «morts par vos fautes et par vos péchés», l'esprit de
l'homme irrégénéré n'a pas cessé d'exister. L'homme possède encore un
esprit. Dans la Bible, vie et mort sont toujours une question de relation.
Vivre, c'est être, au travers de Christ, en relation avec Dieu qui est la source
de la vie. Mourir, c'est être séparé de Dieu à cause du péché.

Ainsi, I ‘esprit humain, bien que dans un état de mort, existe et fonctionne
toujours. Il est toujours capable d’être en contact avec le monde spirituel.
Mais en raison de son état de mort, l’homme ne peut atteindre que les
esprits qui sont également dans un état de mort, c'est-à-dire les esprits
mauvais. C’est la raison pour laquelle la Bible interdit formellement le
spiritisme et la divination sous toutes formes; l'homme en effet est
extrêmement vulnérable dans ces domaines d'assujettissement occulte.

Les messages qui viennent de l'esprit humain arrivent à la pensée sous deux
formes principales:

15
1. La voix de la conscience. La voix de la conscience n'est pas la voix de
Dieu et elle n’est pas infaillible. Elle est cette fonction de notre esprit
humain qui est capable d'apprehender une verite morale generale et
de l'appliquer a des cas precis de notre comportement. La conscience
envisage ce que nous sommes sur le point de faire, ou ce que nous
venons de faire, et dit: «C'est mal » ou «c’est bien». (Romains 2.15)

2. L'intuition. l s'agit de la perception, du jugement ou de la


comprehension immediats qui viennent de façon directe sans qu'il y
ait d'etapes mentales intermediaires apparentes. L'intuition peut
avoir toutes les nuances entre les incitations indefinissables et les
eclairs de comprehension soudaine et creative. Rappelez-vous que
nous ne parlons pas ici de la Voix de Esprit Saint, mais uniquement de
la façon dont fonctionne I ‘esprit humain naturel. Certaines personnes
sont plus intuitives que d'autres. Beaucoup de femmes sont plus
intuitives que la plupart des hommes, ce qui explique qu'elles soient
dans bien des cas plus spirituels que les hommes.
La voix de Dieu En dépit de tous ses péchés et de toute sa rébellion,
l'homme n'a jamais réussi à se mettre hors de sa portée de Dieu. C'est là son
seul espoir. Chaque fois que Dieu appelle I ‘homme à venir à lui, l'homme
est encore dans le champ sonore de la voix de Dieu. Nous communiquons en
tendant l'un vers l'autre par le moyen de nos esprits. L’esprit Saint, c'est
Dieu venant vers nous. «L'Esprit.., dit Jésus, provient du Père.» (Jean 15.26)
Nous parvenons à reconnaître sa voix, parfois au travers d'un réveil
douloureux de la conscience répondant à son jugement, parfois par une
impression intuitive directe, pour le chrétien, il est extrêmement important
de connaître la voix de Dieu et d'être capable de faire la distinction et la
séparation entre celle-ci et les impressions qui luttent d'influence avec elle
dans notre pensée, «Les brebis, dit Jésus, suivent le berger, parce qu'elles
connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger; ... parce qu'elles ne
connaissent pas la voix des étrangers.» (Jean 10.4-5) Le principal objet de la
pensée renouvelée est de découvrir la solution au problème posé par la
confusion qui règne dans la pensée, afin que la voix de Dieu puisse être
entendue.

Le passé Outre toutes les sources déjà mentionnées, nous devons


compter avec la dimension temps.
En d'autres termes, la pensée ne reçoit pas seulement des données
provenant du présent, elle reçoit également des messages venus du passé,

16
qui lui parviennent Sous la forme de souvenirs. Certains de ces souvenirs,
nous cherchons à les retrouver; d'autres reviennent d'eux-mêmes,
inopinément. Des échecs passés continuent à nous accuser. D'anciennes
blessures continuent à nous faire souffrir. Nous sommes encore attirés par
des joies perdues depuis longtemps ou hantés par des rêves et des
ambitions que nous n'avons jamais pu réaliser.
Chez certains, le passé est ce qui exerce l'attraction la plus forte. Ceci,
parce que la mémoire a tendance à être sélective, Chez les Israélites au
désert, c'étaient les réminiscences du «bon vieux temps» au pays d'Egypte,
qui constituaient le terrain le plus fertile pour alimenter le
mécontentement: ils se souvenaient des poissons qu’ils mangeaient
gratuitement en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des
oignons ct de l'ail (Nombres 11.5). Ou était passé l'esclavage - qu'en était-il
des briques de paille et de boue, et des bébés mis à mort?

Bien sûr, le souvenir exerce aussi une influence positive. Le souvenir


de bénédictions passées peut raviver la foi et l'obéissance du présent. De
fait, quand Israël abandonnait son Dieu, l'appel constant des prophètes
était: «Souviens-toi. Souviens-toi de la façon dont le Seigneur a fait sortir nos
pères de l'Egypte; souviens-toi de comment il les a conduits au désert;
souviens toi de comment il les a fait entrer dans la terre promise. Et, par-
dessus tout, les paroles de Jésus lors de la Sainte Cène: «Faites ceci en
mémoire de moi» (Luc 22.19), confirment à quel point le fait de centrer nos
souvenirs sur Dieu a une puissance sanctifiante.
Ceci dit, Ile véritable problème de la pensée ne réside pas dans la
quantité d'informations à traiter, ni dans la complexité de ces informations.
Il nous reste maintenant à découvrir quel est ce problème.

17
Chapitre Deux

LA PENSÉE AVEUGLÉE
Jusqu'ici, nous avons vu que la pensée est placée devant la tâche de
recevoir, trier et transmettre un flot incessant d'impressions, de messages
et de communications. Chaque jour, la pensée accomplit cette tâche non pas
une, mais mille fois. Même durant nos périodes de sommeil, les différents
niveaux de la pensée ne sont pas tous hors circuit. Certaines sections de la
pensée semblent fonctionner continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Cependant, la véritable difficulté que rencontre la pensée ne réside pas dans
la quantité ou la diversité des données qu'elle reçoit. Le problème
fondamental a une autre origine. Seule la Bible nous permet de saisir qu’il
s'est passé quelque chose pour la pensée de I ‘homme. Voyons donc quel est
le véritable problème.

A cet égard, le verset 16 de Romains 6 revêt une importance extrême


qui m'a échappé pendant de nombreuses années.

Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui
obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit
à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ?

La signification fonda mentale de ce principe se résume ainsi:


l‘obéissance crée l'autorité.

Autrement dit, tout ce à quoi nous avons l'habitude d'obéir prend de


ce fait autorité sur nos vies. C'est, en réalité, notre obéissance qui établit et
confirme son autorité sur nous. J'ai commencé à apprendre ce principe
alors que j'aidais à tenir un café-bar pour Teen Challenge, à Wellington, en
Nouvelle-Zélande. Le bâtiment était situé au premier étage d'un vieux
bâtiment de bois de la rue Cuba. La démonstration de ce principe m'a été
faite un vendredi soir, juste avant le 5 novembre (jour de fête nationale),
période où les pétards et feux d'artifice étaient facilement disponibles. Ce
soir-là, la pièce était bondée de jeunes, appartenant à quelques-uns des
gangs à vélomoteurs. Vers vingt et une heures, quelqu'un commença à
balancer des pétards. J'en eus des sueurs froides, parce que je voyais déjà
les flammes embraser le vieux local et les corps s'entasser dans l'escalier
étroit qui donnait sur la rue. Avant d'avoir parfaitement conscience de ce

18
que je faisais, je grimpai sur la petite estrade, éteignis la musique et
annonçai: «En voilà assez. Faites encore une de ces idioties et je ferme la
boîte - vous vous retrouverez tous dans la rue !»
C'est alors que je jetai à nouveau un coup d'œil sur la taille de certains
de ces jeunes et la comparai à la mienne: quelque 165 cm. (La jeune
génération semble grandir horriblement plus de nos jours!) Parmi les plus
petits, il y en avait un ou deux dont j'aurais pu faire mon affaire sans trop de
difficulté - un à la fois ! Je réintégrai la cuisine, priant de toutes mes forces:
«Seigneur, plus de pétards, s'il te plaît. »
Je pense que le silence ne dura que le temps qu'il fallut au
«fournisseur de pétards» pour allumer le lot suivant avec le mégot de sa
cigarette. Hurlements des filles, beuglements de rires, et un grand nombre
de visages tendus dans l'attente de ma réaction.
Maintenant, j'étais au pied du mur, parce que j'avais annoncé ce que
j'allais faire. Essayant de paraître beaucoup plus confiant que je ne l'étais, je
montai à nouveau sur l'estrade, coupai la musique et dis: «C'est bon. Nous
fermons pour ce soir. Maintenant, tout le monde dehors !»
Je m'attendais presque à ce qu'ils mettent à sac l'endroit; mais, à mon
grand étonnement, ils se levèrent tous – les cinquante ou soixante jeunes au
grand complet - et, grommelant et maugréant, descendirent comme un seul
homme les escaliers pour se retrouver dans les rues froides de la ville. Je
m'empressai de descendre les escaliers derrière eux et de verrouiller la
porte pour le cas où ils décideraient de revenir!
Je remontais les escaliers et remerciais Dieu d'avoir exercé son
autorité sur ces jeunes, quand il me dit: «Ce n'était pas mon autorité, mais la
tienne.» Il commença à me montrer le fonctionnement de ce principe qui a,
depuis Contenu lors, changé ma vie de façon radicale. Ce qui avait contes
ces jeunes, c'était en fait l'autorité qu'ils m'avaient eux-mêmes donnée.
Je commençai à prendre conscience de ce que Paul entendait en écrivant ces
versets du chapitre 6 de l'épître aux Romains.
Voici ce qui s’était passé. Chaque fois que j'étais de service au café-
bar, il y avait des choses que je n'autorisais pas. Par exemple, je ne laissais
pas les jeunes mettre les pieds sur les tables. (Après tout, nous n'avions que
de petites tables et eux avaient, en général, de grands pieds !) Je ne les
laissais pas non plus marteler les touches du piano ou bécoter leurs petites
amies. J'avais découvert, caché derrière les allures effrontées, un grand
nombre d'enfante timides. A cause du peu d’importance que ces choses
avaient pour eux et à cause de la confiance qu'ils avaient. Je crois, en mon

19
réel souci pour eux, ils avaient pris l'habitude de faire ce que je disais; voilà
que, par ces actes d'obéissance, ils m'avaient revêtu, à leur insu, d'une réelle
autorité. Quand vint l'épreuve de force, l'autorité qu'ils avaient créée était,
en quelque sorte, trop puissante pour qu'ils puissent lui désobéir.
Ces jeunes m'enseignèrent un principe biblique fondamental:
l'autorité est établie par l’obéissance. Ce à quoi nous avons l'habitude
d'obéir possède une autorité contraignante sur nos pensées. Si nous
voulons que la Parole de Dieu ait autorité sur nos vies, il n'y a qu'un seul
moyen: lui obéir. Si nous voulons que l'Esprit Saint ait autorité dans nos
vies, il n'y a qu'un seul moyen: lui obéir. Si nous obéissons toujours aux
pulsions de peur, de doute ou de ressentiment, qu'est-ce qui aura autorité
sur notre pensée? La peur, le doute et le ressentiment.

QUI DÉTIENT L'AUTORITÉ?


Alors, commencez-vous à discerner quelle est la véritable nature du
problème qu'affronte la pensée? Il ne se résume pas uniquement à la
tentation. Le véritable problème est que, par son obéissance aux tentations,
l'homme les a revêtues, elles et leurs sources, d'une autorité contraignante,
de sorte qu'elles exercent leur pouvoir et leur domination sur notre pensée.

Voici les autorités que l'homme a établies sur sa pensée:

20
Le monde Grâce à l'obéissance de l'homme, le monde est

Devenu bien plus qu'une source externe de tentations. Ses valeurs, ses
normes, ses mœurs ont été intériorisées. Les suppositions fondamentales
qui influencent les raisonnements et les attitudes nous portent à croire que
notre bonheur et notre bien-être dépendent de ce que nous pouvons
acquérir pour nous-mêmes. Dieu n'a aucune place là-dedans. Notre pensée
se conforme au monde.

La chair Il en va de même de la chair qui, avec son opposition innée aux


voies de Dieu, a reçu autorité sur notre pensé. L'égoïsme devient la base
habituelle laquelle se fondent toutes nos décisions ct tous nos jugements. La
pensée en arrive à être, selon l'expression de Paul en Romains 8.8, «sous
l'emprise de la chair» et est automatiquement ennemie de Dieu.

Le diable En outre, notre capitulation devant le système du monde a été


une capitulation devant Satan, qui est le prince de ce monde. La chair
répond volontiers à la philosophie égoïste du monde et ouvre ainsi une
porte que Satan exploite. Voici donc la position fatale de l'homme telle que
l’illustre la Figure 2.

21
Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous
marchiez autrefois selon le cours de ce monde, selon le prince de la puissance
de l'air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous aussi
nous étions de leur nombre et nous nous conduisions autrefois selon nos
convoitises charnelles, nous exécutions les volontés de notre chair et de nos
pensées, et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres.
(Ephésiens 2.1-3)

Le diable a fait un usage mortel de 1'autorité qui lui a été donnée, il a


fermé la pensée humaine à Dieu. La pensée est aveuglée devant la vérité. La
Bible nous dit très clairement que le principal problème de l'homme vis-à-
vis de l'évangile n'est pas qu'il ne veut pas croire, mais qu’il est incapable de
comprendre.

...notre Evangile... est voilé.. Pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a
aveuglé les pensées, afin qu’il ils ne voient pas resplendir le glorieux Evangile
du Christ, qui est l'image de Dieu. (2 Corinthiens 4.4)

Quand vous parlerez de Christ a autour de vous, vous Serez souvent


conscients de ce fait. Les personnes entendent les mots prononcés,
Comprennent le sens grammatical de ce que vous dites mais, d'une manière
ou d'une autre, la vérité transmise par les mots reste totalement
incomprise. II s'agit là d’un aveuglement de conception satanique que
l’éloquence et la persuasion des hommes sont tout à fait incapables de
pénétrer.
Ainsi l’homme est dans une situation désespérée. Il ne peut trouver
Dieu parce que la domination satanique sur sa pensée a pour objectif de le
garder dans l'aveuglement concernant la vérité divine. II ne peut briser Son
esclavage mental et être libéré, même s'il le désire, parce qu'il est placé sous
une autorité qui ne le laissera pas aller.
Ce qui est paradoxal, c'est que le combat pour se débarrasser de
pensées qu'il a en horreur peut même engendrer des sentiments de
culpabilité, parce que ce combat est vu comme une rébellion contre une
autorité légitime.

REPENTANCE: LE CHANGEMENT DE LA PENSEE


Gardons tout ceci à l'esprit et remarquons que le sens étymologique
du mot néotestamentaire méthanisa, traduit par repentance, est <«un

22
changement de pensée, ou d'état d'esprit». Gloire à Dieu! La mainmise du
diable sur la pensée de l'homme est impuissante contre la «Lumière du
monde». «La lumière a continué à briller dans les ténèbres, car les ténèbres ne
l'ont jamais dominée.» (Jean 1.5 d'après la version anglaise Williams)

Malgré tout ce que Satan peut faire, l'Esprit Sa.int est capable de
pénétrer la pensée obscurcie et d'appeler l'homme à la repentance.
Lhomme est dans une situation si désespérée que même la repentance est
décrite comme un don de Dieu. A Jérusalem, la conclusion qu'ont tirée les
apôtres et les frères, après avoir entendu le récit de Pierre concernant
l'effusion de I ‘Esprit sur la maison de Corneille, a été: «Dieu a donc accordé
la repentance aussi afin qu’ils aient la vie.» (Actes 11. 18)

Paul a la même compréhension de la s situation de l’homme. Ecrivant


à Timothée, il lui conseille de reprendre avec douceur les contradicteurs:

Dans l'espoir que Dieu leur donnera la repentance, pour arriver à la


connaissance de la vérité pour revenir à leur bon sens et pour se dégager des
pièges du diable qui les capturé, afin de les soumettre à sa volonté.
(2 Timothée 2.25-26)

Lorsqu'un homme se repent et se consacre à Christ par un acte de


confiance, il naît d'en haut par la puissance de l’esprit Saint. Son cœur et sa
pensée sont illuminés par la lumière de la présence de Dieu.

Dieu qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres la brillé dans nos cœurs
pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.
(2 Corinthiens 4.6)

Maintenant, l'Esprit Saint demeure dans l'esprit du croyant qui a été


recréé, et comme il illumine l'esprit humain, la conscience commence
désormais à agir sur la pensée. Il a pensée devient sensible au péché et à la
désobéissance, et confession mènent au pardon et à la purification.
Puisqu'on lui obéit, I ‘Esprit Saint acquiert de l'autorité dans la pensée et
l'ouvre à la compréhension des Ecritures. Dès lors, la pensée est éclairée.

LA PENSÉE ÉCLAIRÉE, MAIS PARTAGÉE


Il arrive souvent qu'une très forte expérience de la grâce, au moment de la
conversion, ait un effet puissant pour débarrasser la pensée de la

23
domination et du pouvoir autoritaire des habitudes de péché. Mais ce n'est
pas toujours le cas. Il nous reste souvent, comme pour Lazare à sa sortie du
tombeau, des bandelettes qui nous entravent.
En outre, le monde, la chair et le diable ne cessent de concentrer leurs
efforts pour reconquérir le terrain perdu.
Ainsi, la plupart des chrétiens font la douloureuse expérience de découvrir
parfois bien longtemps après la conversion - que beaucoup d'anciens
esclavages persistent dans leur pensée, ou bien (pour n'avoir pas réussi à
vivre en vainqueur) sont réinstallés par le même principe d'obéissance.
La Figure 3 illustre l'état de la pensée qui en résulte.

Certains domaines sont bien éclairés et ouverts au Seigneur, d'autres sont


dominés par l’obscurité. Entre les deux, la ligne de séparation est une sorte
de frontière flottante qui reflète la vitalité ou la léthargie de nos expériences
du moment. Il y a guerre dans la pensée.

24
La pensée qui se trouve dans cette condition, quoique ouverte à la
révélation de la vérité divine et aux incitations de l'Esprit, est également
ouverte à d'autres choses. De vieux schémas de pensée ou de vieilles
tentations nous surprennent par leur persistance et nous usent jusqu’à ce
que nous soyons dans un état de défaite et de désespoir.
Nous découvrons que certains domaines de notre pensée sont encore
sous le contrôle des anciens maîtres qui y injectent leur poison. La chair
entre en guerre contre l'esprit, et l'esprit contre la chair. Leur champ de
bataille, c'est la pensée. Quiconque la capture, gagne la bataille pour ou
contre la tentation.

25
Chapitre Trois

LA PENSÉE RENOUVELÉE
L'état de la pensée que nous venons de décrire a été le mien pendant
des années. Je connaissais des périodes de croissance et de bénédiction
quand la lumière entrait à flots et que l'obscurité reculait. Je connaissais
aussi des «bas spirituels quand la lumière était presque submergée par la
résurgence d'anciens problèmes. La frontière était exactement telle que
Jacques 1 la décrit, semblable aux vagues de la mer qui affluent et refluent
sans cesse.

Celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et
soulève....c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies. (Jacques
1.6, 8)

Il avait raison. Comme je l'ai découvert, une telle pensée a une instabilité
inhérente. Comment aurais-je pu dire, par exemple, si une impression
particulière dans ma pensée venait de:

- l'Esprit Saint, ou
- mes propres desirs charnels qui cherchaient a etre satisfaits, ou
- Satan (peut-etre deguise en ange de lumiere) cherchant a me
tromper?
On me disait en général: «Si cela vient de Dieu, tu seras en paix.» Cela ne
m'apportait pas grand-chose. Dans ma pensée, la paix était une notion très
relative et variable. Il en était de même pour la différence entre lumière et
obscurités ou entre ordre et confusion.
Je lisais un verset comme Philippines 2.5: Ayez en vous pensée qui était
en Christ-Jésus, et je me demandais comment c'était possible. Il y avait pire
encore 1 corinthiens 2.16: Or nous, nous avons la pensée de Christ. Je ne
voyais absolument pas comment le tourment et l'incertitude mentale qui
habitaient ma pensée pouvaient, par un quelconque effort d’imagination,
être la pensée de Jésus moi.

J’étais dans cette condition, quand je tombai, un jour, sur Deux passages
de l’écriture que je connaissais bien. Je les avais lus bien des fois auparavant
mais, je ne sais pourquoi, Je n’avais jamais saisi leur signification réelle.

26
Le premier était Romains 12.2 : Ne vous conformez pas Monde présent,
mais soyez transformés par le renouvellement De l’intelligence, afin que vous
discerniez quelle est la volonté de Dieu... Dans ce verset, je voyais que Paul
liait en quelque Sorte la libération à l’égard de la conformité au système du
Monde ainsi que la certitude de connaitre la volonté de Dieu, au fait que la
pensée soit renouvelée.
Ma pensée avait-elle été renouvelée ? Je savais bien que Non. Etais-je
capable de discerner quelle était la volonté de Dieu pour ma vie ? Non, j’en
étais incapable.

Le deuxième passage était Ephésiens 4.21-24 : … vous dépouiller, à cause


de votre conduite passée, de la vieille nature Qui se corrompt par les
convoitises trompeuses, être renouvelés Par l’Esprit dans votre intelligence, et
revêtir la nature nouvel Le. Créée selon Dieu dans une justice et une sainteté
que produit La vérité. Pour la première fois, je découvris qu’il y avait ici
Trois étapes et non deux.

Etape 1 : Se dépouiller de la vieille nature.


Etape 2 : Etre renouvelé par l’Esprit dans l’intelligence.
Etape 3 : Revêtir la nature nouvelle.

Je commençai à voir que j’avais à chaque fois essayé de sauter d’un


bond de l’étape 1 à l’étape 3, en évitant l’étape 2. En agissant ainsi, j’avais
laissé dans l’arrière-plan un ennemi qui avait la possibilité de couper les
lignes de communication et d’imposer à mon avance spirituelle une Halte
accablante chaque fois qu’il le voulait.
En même temps, l’idée d’un renouvellement au lieu de la Confusion de
ma pensée me paraissait presque trop belle Pour être vraie. Dieu avait-il
vraiment la possibilité de Défaire et de chasser des schémas de pensée
profondément Ancrés, et de changer mes habitudes mentales ? Après tout,
La pensée ne cesse de modeler, selon ces habitudes même, Les informations
que nous recevons.
Permettez-moi d’illustrer ce que je veux dire. Prenez un Récipient
quelconque et remplissez-le de gélatine. Maintenant versez sur la gélatine
une cuillerée de liquide chaud. Remarquez qu’à mesure que le liquide coule
sur la gélatine, Il fait fondre un réseau de petits sillons ou canaux. Si vous
versez alors une deuxième cuillerée de liquide sur la gélatine, ce liquide ne
va pas couler n’importe où. Il s’écoulera Le long des canaux qui sont déjà
formés.
Eh bien, la pensée canalise de manière similaire I ‘information qu’elle

27
reçoit. Ce que nous recevons se conforme configurations qui existent déjà
dans notre pensée. S’il A cent personnes qui entendent les mêmes mots,
elles les recevront de cent façons différentes. Une même chose peut faire
sourire une personne, en offenser une autre, plaire à une troisième et irriter
une quatrième. Les réactions différentes dépendent entièrement de la façon
selon laquelle la pensée modèle l’information. Y avait-il vraiment une
possibilité de faire disparaître ces schémas de pensée si profondément
gravés ? Telle était mon interrogation.

Par exemple, j’avais une caractéristique mentale particulièrement


embarrassante : l’habitude, vieille comme mes Jours, de rêvasser. Petit
garçon, j’étais peureux et plutôt timide. En classe, il me semblait que j’étais
toujours avec des garçons de deux ou trois ans mes aînés, ce qui rendait les
choses encore pires. J’étais également doué d’une imagination fertile, de
sorte que, comme cela arrive fréquemment, je me construisais un monde
mental sûr où je n’avais peur de rien parce que c’était moi qui l’avais
entièrement conçu. En grandissant, j’ai perdu la plus grande partie de mes
peurs et de ma timidité, mais j’avais gardé un penchant incurable pour la
rêverie. Ceci m’a, de temps en temps, mis dans un réel pétrin. Il ne semblait
cependant pas y avoir grand-chose que je puisse faire contre ce penchant,
et, en fin de compte, je me résignai au fait que j’étais comme cela, un point
c’est tout. Je serai toujours un peu «dans les nuages» jusqu’à la fin de mes
jours.
A l'heure actuelle, je ne rêvasse plus. Si j’essaie, il semble que ma
pensée me dise : «Où veux-tu me pousser ? Je ne reconnais plus ce chemin.»
Dans beaucoup d’autres domaines plus graves que la rêverie, j’ai découvert
que nous n’avons pas besoin de rester coincés dans nos vieux schémas de
pensée, quelle que soit la profondeur de leur enracinement. Voici ce que j’ai
découvert dans la Bible (et testé dans mon expérience personnelle) : notre
pensée peut être renouvelée de façon à être libre de penser selon la pensée
de Christ. En fait, c’est même plus qu’une offre, c’est un commandement
répété à deux reprises : « Soyez transformés par le renouvellement de
l’intelligence» (Romains 12.2 ; «Vous avez été instruits à…être renouvelés par
l’Esprit dans votre intelligence> (Ephésiens 4.21, 23). Ainsi, nous ne pouvons
douter que ce doive être notre expérience.

Permettez-moi de vous montrer comment cela peut être votre


expérience à vous aussi.

28
CE QUE DIEU A PREVU POUR LES BESOINS DE L’HOMME
On trouve toujours ce que Dieu a préparé pour répondre aux besoins de
la race humaine dans deux œuvres ou actions divines :

1. L’œuvre de la croix.
2. L’œuvre de l’Esprit.
On ne peut se passer ni de l’une ni de l’autre, et les deux vont de pair.
Sans l’œuvre de la croix, la vie et l’amour de Dieu n’ont aucun moyen
d’atteindre e et de sauver l’homme déchu. Il n’y a aucun fondement à une
action de l’Esprit Saint Sur nous.

29
Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent ; Mais pour nous qui
sommes sauvés, elle est puissance de Dieu. Corinthiens 1.18)

C’est un point sur lequel on n’insistera jamais assez toute approche


psychologique et tout moyen d’arriver à plénitude ou à la guérison qui font
l’économie de l’œuvre de la croix Sont voués à l’échec. Il en va de même de
tout enseignement sur une «vie plus profonde> qui présente la possibilité
d’une sanctification sans mettre au centre l’œuvre de la croix. Cela ne
mènera qu’à une profonde frustration.
Mais, sans I ’œuvre de l’Esprit Saint, I ’œuvre du Calvaire, Grande,
objective et complète, restera sans aucun effet dans L’expérience. C’est
l’Esprit Saint qui prend ce qui appartient à Christ et nous le révèle. C’est lui

30
qui au fond de nous, manifeste dans t’expérience ce que la mort de Jésus
Nous a acquis.

L’ŒUVRE DE LA CROIX
Le péché de l’homme a rendu la croix nécessaire. Cela nous le
comprenons. Cependant, ce que nous ne comprenons souvent pas, c’est
l’immensité de ce que Jésus a Accompli sur la croix. II a répondu à tous les
besoins de 1’humanité. Le fait que nos péchés ont été pardonnés est
Merveilleux. II est merveilleux qu’en tant que chrétiens, Nous puissions
jouir d’une conscience pure dans un monde Ployant sous la culpabilité. C’est
merveilleux. Mais la croix A réglé bien plus que le problème de nos péchés–
elle a Réglé le problème de notre nature de péché.
Dans son humanité, le Fils de Dieu a été tenté comme Nous en toutes
choses, et les trente-trois années de sa vie Durant, il a remporté une victoire
personnelle totale sur le Péché et sur Satan. A la fin de sa vie il était capable
de dire : «le prince de ce monde…n’a rien en moi.» (Jean 14.30)

Il n’y avait dans l’homme Jésus rien qui puisse permettre à Satan de
revendiquer une quelconque autorité sur lui : ni péché, ni échec, ni
capitulation ; pourtant cette liberté et cette victoire étaient enfermées dans
la seule humanité de Jésus.
Mais quand Jésus est arrivé à la croix, son humanité Individuelle a
englobé nos individualités – celles de tous ceux qui croiraient en lui. Jean
12.32 nous dit : «... Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous
les hommes à moi. Mais il disait cela pour indiquer de quelle mort il devait
Mourir.»

Il s’agit d’un point tellement crucial qu’il est nécessaire de l’énoncer


d’une manière très explicite afin qu’il soit compris. C’est la clef de notre
véritable libération de l’autorité de nos péchés.

• Puisque nous avons ete incorpores a Christ, quand christ est mort,
nous sommes morts ; quand il a porte le Jugement de Dieu sur le
peche, nos peches ont ete Juges ; quand il a ete enseveli, nous avons
ete ensevelis ; Quand il est ressuscite, nous sommes ressuscites ;
Quand il a ressuscite a une place d’autorite, nous y avons ete eleves
egalement. (Romains 6.3-6, Ephesiens 2.5-6)

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• Sur la croix, Jesus s’est livre lui-meme au pouvoir des tenebres
(Luc 22.53) mais, par sa mort et sa resurrection, il a pour toujours
aneanti ce pouvoir sur toutes les vies qui avaient ete identifiees a lui.
En d’autres termes, la croix a pour effet de rendre inefficaces toutes
les autorités asservissantes qui s’étaient emparées de nos pensées.
L’écriture énonce cela de façon extrêmement claire.

1. Le monde Pour ceux qui sont en Christ, la croix annule l’autorité et


la domination du système de ce monde. Les principautés et les pouvoirs qui
gouvernent ce monde ont été vaincus au Calvaire.

Il a démasqué et puis désarmé les autorités et les dominations de l’enfer, il a


exposé leur faiblesse devant l’univers, il Les a traînées derrière son char
triomphal à la croix. (Colossiens 2.15 Parole Vivante)

Quant à moi, certes non !je ne me glorifierai de rien d’autre que de la croix de
notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je
le suis pour le monde ! (Galates 6.14)

Je n’ai plus à me soumettre à l’autorité des valeurs du monde, de ses


peurs ou de ses pressions. La croix me retranche d’elles ct les retranche de
moi.

2. La chair La mort nous libère complètement de notre esclavage à la


chair. En Christ, nous connaissons cette mort libératrice.

Ceux qui sont au Christ-Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses
désirs. (Galates 5.24)

Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lut, Afin que ce corps
de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du
péché ; car celui qui est mort quitte du péché. (Romains 6.6-7)

Ce n’est pas que la chair en tant que telle ait cessé d’exister, mais c’est
que son autorité sur nous a pris fin à la crois. Incorporés à Christ, nous
sommes morts à la croix avec lui. Et c’est là aussi qu’a pris fin le droit à
l’autorité que la chair avait sur nous. La vie de résurrection ne doit rien à la
chair.

Sachant que Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus ; la mort
ne domine plus sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une
fois pour toutes. (Romains 6.9-10)

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L’aiguillon de la mort, c’est le péché. (1 Corinthiens 15.56)

3. Le diable La croix a ete la chute de Satan ; sa defaite y a ete totale.


La victoire du Calvaire s’applique a tous ceux qui y etaient. c’est-a-dire
a tous ceux qui etaient en Christ et qui sont morts et ressuscites en lui.
Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la Chair, lui aussi,
d’une manière semblable y a participé, afin d’écraser par sa mort celui qui
détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et de délivrer tous ceux
qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l’esclavage.
(Hébreux 2.14-15)

La croix n’a pas été le jugement que le monde a porté sur christ elle a été
le jugement que Dieu a porté sur Je monde. Ce n’était pas le triomphe du
diable, mais son éviction. A la lumière de son sacrifice imminent, Jésus
pouvait déclarer : «Maintenant c’est le jugement de ce monde ; maintenant le
prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, Quand j ‘aurai été élevé de la
terre, j’attirerai tous l’homme moi.» (Jean 12.31-32)

4. Le passé Il est necessaire de saisir clairement que la crois Se tient


entre nous et tout notre passe. Elle n’efface pas le passe de notre
memoire, mais elle la depouille completement de son pouvoir sur
nous.
Car l’amour du Christ nous étreint, nous qui avons discerné Ceci : un seul est
mort pour tous, donc tous Sont morts ;… Si quelqu‘un est en Christ, il est une
nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : toutes choses
sont devenues nouvelles. (2 Corinthiens 5.14, 17)

Nous pensons parfois que, notre passé étant hors d’atteinte pour que
nous le corrigions ou le changions, il est également hors de l’influence de la
puissance de Dieu. Cela n’est pas Vrai. En fait, il y a trois choses que Dieu
veut faire avec les éléments négatifs de notre passé. Je ne sais pas laquelle
des trois est la plus merveilleuse, mais les voici de toutes façons.

Premièrement, il veut nous pardonner notre passé. Le Calvaire


signifie un pardon entier, gratuit et total. II signifie une conscience lavée qui
ne nous condamne plus. Seul le sang de Jésus peut nous libérer des effets
corrosifs et paralysants des sentiments de culpabilité conscients et
inconscients.

Deuxièmement, Dieu veut nous libérer de la puissance du passé pour


que nous ne marchions plus dans la crainte constante que les péchés

33
passés, les peurs passées et les ennemis passés ne viennent gâcher notre
expérience actuelle. Et cette libération veut être aussi complète et définitive
que le pardon.

Troisièmement, il veut racheter notre passé. Qu’est-ce que cela


signifie ? Cela veut dire que, lorsque nous abandonnons donnons notre
passé entre les merveilleuses mains de Dieu. Il rachète d’une manière ou
d’une autre tout ce qui peut être racheté. Je l’ai vu tirer du bien de mes
erreurs et de mes gaffes. Je l’ai même vu tirer du bien de mes péchés. II n’en
sont pas moins mauvais, mais il a une certaine façon de les faire concourir à
ses desseins. Cela n’excuse en rien mon péché mais, ô combien cela magnifie
sa grâce !

SE LIBÉRER DANS LA PENSÉE


Pour que l’œuvre que Jésus a accomplie pour nous sur la croix
devienne effective dans notre expérience individuelle, Il faut que nous nous
l’appropriions personnellement. C’est ce que tous les chrétiens ont fait une
première fois quand ils ont accepté Christ comme Sauveur et sa mort
comme instrument assurant le pardon de leurs péchés.
Mais la croix ne se limite pas au pardon : elle englobe également la
délivrance. Et cette dernière, nous devons aussi nous l’approprier
personnellement. C’est le seul moyen d’être libéré de la domination des
autorités qui gouvernent notre pensée. Comment y parvenir ?

La première étape consiste à confesser les péchés de notre


pensée et à recevoir le pardon de Dieu. Comme vous le verrez, nous
devons aller plus loin que le pardon : mais nous devons néanmoins
commencer par là. Cela exige une confession honnête de nos mauvaises
pensées – qu’il s’agisse de colère, de peur, de convoitise, d’anxiété ou de
remords – et l’acceptation du pardon du calvaire acquis au prix du sang.

La deuxième étape consiste à renoncer à l’autorité que nous


avons donnée, dans notre pensée, au monde, à la chair, au passé et au
diable. Remarquez que nous devons le faire. Nous ne devons pas
demander à Dieu de le faire pour nous . Nous devons le faire nous-
mêmes. Lisez attentivement le verset suivant.

34
Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas chamelles,
mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser les forteresses. Nous
renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la
connaissance de Dieu, Et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au
Christ. (2 Corinthiens 10.4-5)

Ne vous y trompez pas, si Christ n’avait pas rendu impuissantes


toutes ces autorités étrangères, nous n’aurions au moyen d’échapper à leur
pouvoir. Cependant, si nous- Mêmes ne les rejetons pas et n’y renonçons
pas, nous demeurons sous leur emprise en dépit de ce que la croix a
accompli. C’est nous qui devons les démanteler, parce que c’est nous qui les
avons instituées au départ. Elles vont abuser de cette autorité et nous tenir
captifs tant que nous n’agirons pas sur la base de notre liberté en Christ.
Je me souviens d’avoir parlé avec un ami de la délivrance que le
croyant peut connaître à l’égard du péché. Il me dit plus tard : «Je suis
rentré chez moi, ce soir-là, et j’ai pris conscience de ce que je vivais dans
une prison depuis presque vingt ans – alors que les portes étaient restées
ouvertes pendant tout ce temps. Alors je suis Sorti sur-le-Champ en homme
libre.»
Faites un acte de renonciation très net et très précis. Ce n’est pas le
moment pour des confessions générales et des prières générales. Vous avez
affaire à des autorités particulières et des problèmes précis. Confessez à
haute voix Jusqu’à ce que vous sachiez profondément dans votre cœur que
c’est fini. «Satan, je renonce à toutes tes œuvres ainsi qu’à toi. Au nom de
Jésus, je rejette l’emprise de peur que tu aies sur ma pensée, parce que ton
autorité a été rendue impuissante au Calvaire. Je reprends dès maintenant
chaque centimètre du terrain que, dans ma pensée, j’avais abandonné à la
peur, et je place toutes mes pensées sous la seigneurie de Jésus-Christ. »
Il arrive qu’il faille traiter de certains problèmes en particulier. Vous
pouvez, par exemple, avoir à rejeter une rancune nourrie depuis longtemps.
Cette vieille blessure que vous avez peut-être entretenue pendant des
années devra être abandonnée. Il est possible qu’un incident pénible du
passe ait encore une emprise à l’heure actuelle sur votre pensée. Il faudra y
prêter attention. Lorsque Vous entretenez une amertume envers une
personne, vous donnez à celle-ci une domination sur votre pensée et sur
votre personnalité.
Une fois, une femme m’a confessé avoir permis aux plaintes et à la
hargne d’un parent âgé qu’elle soignait d’avoir une telle puissance sur sa
pensée, qu’elle ne pouvait. Se débarrasser elle-même de réactions amères et

35
froides. II a fallu que cette autorité sur sa pensée soit brisée pour qu’elle
puisse être libérée. De sorte qu’aucune récrimination de la part du parent
ne parvenait plus à troubler la paix de son esprit.
Deux cas précis peuvent nécessiter l’intervention d’un ministère
spécial. J’appellerai ces deux cas «liens» et «malédiction ».

1. Liens Personne n’arrive sur terre en provenance directe des


mains de Dieu. En d’autres termes, nous sommes tous le produit de
generations passees et nous heritons d’elles, Par nature ou par
education, certains traits de caractere ou certaines tendances de
comportement. Nous pouvons avoir des tendances a une humeur
maussade, a la timidite ou a un temperament vif. Nous pouvons, en
general, reconnaître en nous-memes des attitudes ou des traits de
caractere qui etaient ceux de nos parents. Nous pouvons voir les
memes tendances chez nos enfants.
Toutes ces caractéristiques ne sont pas mauvaises, loin de là. Nous
héritons des points forts comme des points faibles. Mais si nous avons
hérité d’une faiblesse dans un domaine, Et si nous nous laissons aller dans
cette direction de faiblesse, cela crée un lien beaucoup plus difficile à
rompre qu’une habitude ordinaire quelconque. L’Ecriture précise que
l’iniquité (non la culpabilité) des pères est visitée sur les enfants jusqu’à la
troisième et à la quatrième génération.
Au cours des années, dans nombre de situations de relation d’aide,
irai découvert que ce genre de lien était un facteur principal dans les
problèmes de la pensée mettant en jeu des fantasmes sensuels, la colère, la
dépression, Dans l’occultisme, en particulier, entraine souvent de graves
qui étude, I ’amertume et le ressentiment. L’implication désordres
psychiques, y compris des apparitions chez les Entant et petits-enfants.
Dans tous les cas de lien, la personne se débat pour couper les feuilles du
péché ou de la tentation, mais la racine pivotante qui remonte jusqu’à
passer continue à alimenter le problème de sorte repentance, la prière et les
résolutions ne semblent avoir d’effet. Quoi qu’il en soit, la puissance du
passé même du passé prénatal -peut être brisque, Au nom de Jésus, la
racine pivotante peut être coupée et nous pouvons être déliés de l’héritage
mauvais qui semble maintenir source du problème hors de notre portée.

Les étapes importantes sont les suivantes:


Premièrement, nous devons accepter d'endosser la responsabilité de nos
péchés dans le domaine particulier d'échec Malgré notre hérédité, c'est

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notre propre échec qui a causé le problème. C'est la raison pour laquelle
nous devons nous repentir et demander pardon sans chercher d'excuses,
Deuxièmement, nous devons renoncer à l'autorité à laquelle nous
avons permis de s'établir sur notre pensée. L'approche est jusqu'ici
semblable à celle de n'importe quel autre problème dans la pensée.
Troisièmement, nous avons besoin que quelqu'un prie pour nous,
pour que le lien avec notre héritage passe soit coupé au nom de Jésus.

Si quelqu’un est en Christ, il est une novelle créature. Les choses


anciennes sont passées; voici: toutes choses sont devenues nouvelles.
(2Corinthiens 5.17)

Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: Ce que tu lieras sur la


terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les
cieux. (Matthieu l6.19)

Quels que soient les faiblesses et les péchés que comporte notre
héritage naturel, cet héritage peut être brisé. En fait, nous possédons un
nouvel héritage dans lequel nous pouvons être plantés. Notre vie coule
maintenant d'une autre source. Puisque nous sommes nés de Dieu, la
nature dont nous avons hérité, c'est le caractère de Jésus. Voilà l'image à
laquelle nous pouvons maintenant nous conformer.

J'ai vu de nombreuses personnes entrer dans une expérience de


liberté glorieuse après que la puissance du passé eut été coupée de cette
façon. Pour la première fois, Elles connaissaient une victoire réalisable et
prolongée dans des domaines de leur vie où il y avait auparavant une
défaite totale. Cela n'ôte pas la tentation, mais cela la ramène certainement
au niveau ordinaire et possible à gérer que nous devrons apprendre à
affronter et à vaincre.

La dernière étape m'a échappé pendant des années. Puis, un soir. lors
d'un service de Sainte Cène dans une église de maison, Dieu parla, de façon
tout à fait inattendue, au travers d'une parole de prophétie. II dit tout
simplement: «Honore ton père et ta mère». Ce que nous avons fait. Une
par une, chacune des personnes présentes a honoré ses parents. Certaines
avaient eu de bons parents, certaines de piètres parents, dans un ou deux
cas la personne ne connaissait pas ses parents naturels. Mais toutes ont
honoré leurs père et mère comme ceux qui leur avaient donné la vie et les
avaient amenés à la naissance. Dans ce rôle, même les pires des parents
représentaient dans une certaine mesure le Père. A la fin, Dieu nous donna

37
une autre parole. II dit: «Ce que vous avez fait ce soir a retourné la
malédiction ». Qu'entendait-il par-là? L'héritage de péché et de faiblesse
transmis de génération en génération est une malédiction. Mais, une fois
que nous sommes libérés de cela et qu'à notre tour nous bénissons et
honorons ceux qui nous ont précédés, le lien s'arrête sur-le-champ. Nos
enfants sont libérés des mêmes liens que nous leur avons transmis. Dans de
nombreux cas, depuis l'événement relaté lus haut, cet acte définitif
d'obéissance au commandement a confirmé et établi la personne dans une
toute nouvelle libération des chaînes héritées, donnée par Dieu.

2. Malédiction Il y a un domaine similaire qui necessite souvent un


ministere particulier pour qu’une personne soit liberee. Des paroles
dites, souvent pendant l’enfance et Souvent aussi par des proches
(parent, membre de la famille, maître d’ecole, par exemple,) ont
blesse si profondement qu’elles sont devenues une veritable
malediction, ou Interdit, sur la vie de la personne. «La mort et la vie,
dit le livre des Proverbes, sont au pouvoir de la langue.» Je me souviens
d’un pretre anglican age, qui avait prie avec moi pour les personnes
qui s’etaient approchees apres un appel et qui me dit ensuite : «Tom,
prie pour moi. Quand j’etais enfant a l’ecole elementaire en
Angleterre, des paroles m’ont ete dites qui se sont fichees comme des
crochets dans ma pensee et qi y sont encore.» La puissance coercitive
et destructive de telles paroles vient de ce qu’elles comportent
toujours une part de verite. Proverbes 26.2 dit : «Comme l’oiseau
s’échappe, comme l’hirondelle s’envole, ainsi la malédiction sans cause
n’aboutit à rien.»
Les paroles renvoient l’écho de nos propres doutes sur nous-mêmes –
c’est ce qui les enchaîne à nous. Et lorsque nos doutes sont exprimés par
une personne que nous aimons ou que nous respectons, ils se posent sur
notre esprit sans méfiance avec un effet mortel. Sarcasmes cruels, abus
colériques, railleries cinglantes et même remarques pour rire sur le dos
de quelqu’un dites sans réfléchir deviennent, des années plus tard, une
prophétie qui s’accomplit d’elle-même.
Mais la malédiction peut être brisée. «Christ nous a rachetés de la
malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous ». (Galates 3.13)
Toutes ces paroles qui blessent et maudissent viennent d’une loi sous
une forme ou une autre. Mais, pour nous racheter, Christ est devenu
malédiction. Réfléchissez une minute à toutes les choses cinglantes et
cruelles qui ont été dites à propos de Jésus. On a dit qu’il était pécheur,

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qu’il était de naissance illégitime, qu’il était possédé des démons. Jésus a
porté toutes les malédictions jetées par des hommes sur d’autres
hommes et, sur la croix, il a brisé leur emprise sur nous. Nous pouvons
être déliés de la puissance de telles paroles par la puissance de la croix
de Jésus.

RECEVOIR LE DON D’UNE PENSÉE RENOUVELĒE


Dans le processus de renouvellement de la pensée, c’est la croix qui
brise la puissance des autorités qui s’y étaient établies, et c’est l’Esprit Saint
qui renouvelle notre pensée libérée.
Il est indispensable que nous comprenions que la pensée renouvelée
est un don.

«Car ce n’est pas n esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de
force, d’amour et de sagesse (ou pensée saine),» (2 Timothée 1.7)

Il est également indispensable que nous prenions conscience que ce


renouvellement ne vient que par l’œuvre de l’Esprit Saint.

Il nous a sauvés – non parce que nous aurions fait des Œuvres de justice,
mais en vertu de sa propre miséricorde par le bain de la régénération et le
renouveau du Saint-Esprit. (Tite 3.5)

En 2 Corinthiens 3, Paul parle de ceux qui, à l’instar des Juifs de son


temps, ont un voile sur la pensée quand ils lisent les Ecritures. Puis il ajoute
aux versets 16-17 : «Mais lorsqu’on se tourne vers le Seigneur, le voile est
enlevé. Or, le Seigneur, c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la
liberté.»
Si nous soumettons notre pensée à la présence de l’Esprit Saint d’une
façon consciente et délibérée, I ’Esprit anéantira les anciens schémas de
pensée habituels, les pensées compulsives qui réclamaient l’autonomie et la
routine lassante de la négativité. L’esclavage est rompu, la malédiction est
levée et la pensée est libre. Elle devient la pensée renouvelée, illustrée par
la Figure 4. C’est une pensée ou en subsiste plus maintenant qu’une seule
autorité, parce que ses pensées ont été amenées captives à 1’obéissance de
christ. Paul la décrit, en Romains 8.5 ; comme une pensée qui a «les
tendances…de l’Esprit».

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La résolution du problème interne d’autorité entraîne vie et paix, et la
paix de Dieu devient le gardien et l’arbitre,

Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et


vos pensées en Christ-Jésus. (Philippines 4.15)

Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés nos former un
seul corps, règne dans vos cœurs. Soyez reconnaissant. (Colossiens 3.15)

Quand une pensée étrangère s’introduit, sa véritable source se


manifeste rapidement, quelque plausible qu’elle puisse paraître : la paix est
troublée. Occupez-vous de l'intrus et la paix régnera à nouveau.

J’assistais dernièrement à une réunion où j’avais invité frère à parler.


Pendant qu’il parlait, la bénédiction de Dieu reposait manifestement sur ce
qu’il disait. Puis il ne fit qu’aborder un sujet sur lequel il avait des vues que
je ne pouvais accepter. Il savait quel était mon point de vue sur ce sujet.
Cette pensée me traversa l’esprit : «Il m’a laissé tomber. Il va sauter sur
l’occasion que je lui ai donnée.»
Il ne l’a pas fait, mais il y avait comme une lourdeur sur mon cœur. Je
l’ai élevée vers le Seigneur et j’ai compris clairement ce qui s’était passé.
J’avais écouté une calomnie satanique contre mon frère – et j‘avais
entretenu cette pensée. J’ai confessé mon péché, chassé la pensée et
instantanément la joie et la paix sont revenues. Pourtant, la pensée s’était
tout d’abord présentée à mon esprit sous forme d’une prudence et d’un
souci pastoraux.

Une pensée renouvelée devient de plus en plus capable de traiter


intelligemment les intuitions de l’esprit, de sorte que nous pouvons prouver
ce qu’est la volonté de Dieu. Si essayons de traiter les intuitions de l’esprit
avec une pensée non renouvelée, nous courons le grave danger de
confondre les émanations de notre propre pensée avec les perceptions
intuitives de la voix de l’Esprit Saint.

GARDER UNE PENSÉE RENOUVELÉE


Il est important de prendre conscience du fait que le renouvellement
de la pensée n’est pas un événement accompli une fois pour toutes. C’est
une œuvre de Dieu qui doit être établie et non gaspillée. Plusieurs points
importants doivent être compris.

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Le premier, c’est qu’à partir du moment où votre pensée est
renouvelée, vous devez décider de ce qui va l’occuper. Certaines
personnes se sont tellement habituées à ce que leur pensée revendique son
autonomie qu’il leur semble presque surprenant de découvrir que ce sont
elles (et non leur pensée) qui doivent déterminer ce sur quoi leur pensée va
s’arrêter. En Philippines 4.8 Paul dit : «Auriste, frères, que tout ce qui est vrai,
tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui
est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de
louange, soit l’objet de vos pensées».
La pensée n’est pas censée être passive. Pierre nous Conseille :
«affermissez votre pensée» (1 Pierre 1.13). J’ai parlé, un jour, à un jeune
chrétien qui avait connu toutes sortes de difficultés spirituelles, parce qu’à
sa conversion quelqu’un lui avait dit que, pour entendre la voix de Dieu, il
n’avait qu’à faire le vide dans ses pensées. Comme on peut s’y attendre,
toutes sortes de choses alarmantes et absurdes s’engouffrèrent dans le vide.
Il n’y a, dans la vie chrétienne, Aucune place pour une pensée passive. Au
contraire, la pensée du chrétien devrait être active et avide. Nous devrions I’
«éveiller» (2 Pierre 3.1), et non la laisser dormir.
La deuxième chose à comprendre, c’est que le renouvellement de la
pensée ne nous met pas à I ’abri de la tentation. Jetez à nouveau un coup
d’œil à la Figure 4. La croix rompt la ligne d’autorité ; elle ne rompt pas la
ligne de communication. La tentation se présentera encore. Le diable
cherchera à nous faire croire que les anciennes autorités ont toujours cours.
Ne vous laissez pas berner. Le joug brisé n’a plus d’utilité. Mais, d’autre part,
rappelez-vous que, l’obéissance créant l’autorité, nous pouvons encore
tombe dans le piège d’un esclavage créé par nous-mêmes. Si c’est le cas, si
nous constatons que nous succombons à de mauvaises pensées et que nous
établissons des autorités étrangères, le chemin de la libération est simple et
efficace. Nous pouvons et devons retenir notre liberté.
La tentation n’est pas en elle-même le vrai problème. Le vrai
problème, c’est la place d’autorité que la tentation possède dans notre
pensée. C’est ce qui rend si difficile la tâche d’éjecter des pensées
indésirables. Une fois résolue la question d’autorité, la victoire devient une
réalité passionnante.

Enfin, nous découvrons que renouveler la pensée n’est pas


seulement une crise, mais aussi un processus. C’est une nécessité de
notre nature humaine. Nous n’avons pas seulement besoin d’être rendus

41
libres, mais nous avons aussi besoin d’apprendre à nous servir de cette
liberté.

Frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne faites pas de


cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair, mais par amour, soyez
serviteurs les uns des autres. (Galates 5.13)

Une fois que nous avons prononcé le «oui» irrévocable à la seigneurie


de Christ sur notre pensée, l’œuvre de renouvellement de l’Esprit Saint
devient une expérience continuelle.
«Vous avez…revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une
pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée,» (Colossiens 3.10) De
ce renouvellement continuel sortira une transformation continuelle. Paul
expose cela en Romains 12.2. Il développe la méthodologie de cette
transformation en 2 Corinthiens 3.18.

Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir ta gloire du


Seigneur, nous sommes transformés en la même l’image, de gloire en gloire,
comme par le Seigneur, l’Esprit.

Un miroir ne peut refléter que ce qu’il contemple. De même, nous ne


pouvons refléter dans nos vies que la part de Christ que nous <voyons>. Ce
que nous contemplons de Christ est déterminé par ce que nous recevons au
travers de la révélation de l’Esprit Saint.
Quand nos pensées sont renouvelées et purifiées de toute domination
étrangère, nous pouvons être conformés, Non plus au moule du système de
ce monde, mais au moule de Dieu : I ’image de son Fils qui est l’humanité
glorifiée de notre Seigneur Jésus-Christ.

42
DEUXIỀME PARTIE

Chapitre Quatre

QU’EN EST-IL DE NOS SENTIMENTS ?


Le domaine des émotions et des sentiments est probablement le
domaine de notre personnalité qui demande le plus de soin – et qui en
reçoit le moins. D’une façon générale l’enseignement chrétien a adopté une
attitude plutôt négative dans ce domaine. Dans certaines Eglises, il arrive
qu’on permette, dans l’adoration, une certaine liberté pour exprimer la joie
et la louange, mais d’autres Eglises voient encore cela comme une
«émotivité» grossière. Même lorsqu’on encourage une expression
émotionnelle dans l’adoration, l’attitude générale à l’égard des émotions
reste très timide ct hésitante. Le titre d’un livre récent, Nos émotions
rebelles, résume assez bien le point de vue général. Nous avons tendance à
ne laisser à nos sentiments qu’une marge de manœuvre très étroite, parce
que nous ne sommes pas bien sûrs de ce qui pourrait arriver si nous les
laissions en liberté. En même temps, nous percevons dans notre
subconscient l’étranglement que cela produit à l’intérieur de nous.
Certaines choses causent en nous des «complexes» ou des «crispations».
Je me souviens d’avoir pris la parole lors d’une réunion de maison
d’une communauté chrétienne qui travaillait auprès des jeunes dans l’une
de nos grandes villes. Il régnait dans l’assemblée une atmosphère de
louange et d’adoration, libre et très belle ; les personnes présentes étaient
encouragées à s'ouvrir ainsi au Seigneur. Pourtant, lorsque j'ai parlé de
cette œuvre avec le chef de la communauté, J'ai entendu dire: «Il y a une
chose sur laquelle nous sommes très stricts ici - pas de sentiments.» je
pense Comprendre ce qu'il entendait. Cependant sa remarque illustre notre
attitude très ambivalente à l'égard de cette partie puissante et importante
de notre nature. Les livres destinés aux jeunes chrétiens répètent avec
insistance que la vie chrétienne est une question de foi et non de
sentiments: bien qu'en 2 Corinthiens 5.7 Paul oppose foi et vue, et non foi et
sentiments. «Nous marchons par la foi et non par la vue»
II est bien évident que nous ne devons pas faire des sentiments notre
unique (ni même notre principal) guide pour connaître la vérité et la
réalité; mais nous ne devons pas non plus les ignorer. Le problème, c'est

43
que nous ne pouvons être sélectifs: si nous ignorons, réprimons ou
refoulons le côté émotionnel de notre nature, nous portons atteinte aux
sentiments positifs comme aux sentiments négatifs.

QU'EST-CE QU°UNE EMOTION?


Il est plus facile d'éprouver des émotions que de les décrire. La façon
la plus simple de les comprendre est peut-être de les considérer comme la
réaction totale d'une personne aux événements qui l'entourent. Ainsi, un
bruit soudain fait naître la crainte, une insulte engendre la colère et la vue
d'une personne souffrante crée la pitié.
Par exemple, je me promène tranquillement dans un champ, quand,
tout à coup, j'aperçois du coin de l'œil un gros animal noir, muni de pattes à
chaque coin et d'une paire de cornes en guidon de vélo sur le devant. De
toute évidence, cet animal m'a pris pour un chiffon rouge et il se précipite
pour lui faire subir quelque chose de grave. Or, curieusement, je ne m'arrête
pas à faire toute une série de calculs de probabilités faisant entrer en
compte la trajectoire, la vitesse et le poids de l'animal et évaluant les
conséquences d'une collision. Loin de là! En fait, sous la puissante impulsion
d'un état émotionnel - une peur bleue -je prends mon essor vers la clôture
la plus proche à une vitesse qui me qualifierait assurément pour les Jeux
Olympiques.
Toutes les émotions ne mobilisent pas la totalité des ressources du
Corps pour faire face à une urgence comme c’est le cas de la peur, ou de la
colère, mais elles ont toutes en commun ce facteur d'une réaction totale aux
stimuli. La réaction que nous éprouvons dans de telles situations compagne
d'un effet, c'est-à-dire, d'un sentiment d'une nature ou d'une autre. Suivant
la force du sentiment, il peut également se produire des sensations ou des
changements physiques. La colère peut nous faire monter le rouge visage et
crisper nos muscles. La nervosité peut nous dessécher la bouche et rendre
nos mains moites. Esaïe nous donne une description très vivante de
certaines conséquences physiologiques d'un stress émotionnel extrême.

C'est pourquoi mes reins sont remplis de souffrances; Des douleurs ne


saisissent, comme les douleurs d'une femme qui accouche;
Les spasmes m'empêchent d'entendre, le tremblement m'empêche de voir.
Mon cœur est égaré, la terreur s'empare de moi. (Esaïe 21.3-4)

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Un autre aspect très important des émotions est que, une fois activés
par un ensemble de circonstances, les mêmes sentiments peuvent se
répéter un grand nombre de fois à la simple évocation de l'événement. Une
situation qui nous a fait connaître la peur ou la honte peut encore
engendrer l'anxiété ou l'embarras chaque fois qu'elle resurgit dans notre
mémoire, même après bien des années. Cet effet répétitif, et plus
particulièrement celui qui accompagne de fortes émotions négatives, est la
cause des changements physiologiques qui peuvent devenir la source de
tout un éventail de désordres fonctionnels et organiques.

ÉMOTIONS ET COMPORTEMENT
Comme les Ecritures l’indiquent clairement, les émotions sont de
puissants moteurs du comportement :

Garde ton cœur toute autre (siège des émotions) plus que Chose, car de
lui viennent les sources de la vie. (Proverbes 4.23)

45
En dépit de l’idée, chérie de la plupart d’entre nous, qui veut que nous
prenions nos décisions sur la base d’un raisonnement logique, tout vendeur
et tout publiciste sait que, pour amener une personne au point de la prise
de décision, il faut éveiller ses sentiments. C’est en généra

Plus tard que l'on emploie les facultés de raisonnement afin de trouver des
raisons pour justifier les décisions que nous avons senti devoir prendre.
Dans l'analyse des émotions, il est utile de classer celles-ci selon:

1. qu'elles sont agreables ou non, et


2. qu'elles nous attirent vers ce qui les a causees ou qu'elles nous
repoussent loin de leur source.
Comme le montre la Figure 5, vous pouvez échelonner toute la
gamme des émotions selon ces critères.
Par exemple, la paix est une émotion agréable. Elle nous attire vers la
personne ou la circonstance qui l'a engendrée, La colère est une émotion
désagréable qui nous repousse loin de tout ce qui peut l'avoir fait naître. La

46
joie est une émotion très agréable et très attirante. La peur est désagréable
et elle repousse en général, pourtant nous sommes parfois attirés de façon
malsaine vers la chose même nous effraie. C'est la raison pour laquelle il y a
toujours un marché pour les films d'horreur ou les énigmes criminelles.
Naturellement, nous préférons les émotions agréables aux émotions
désagréables. Nous réagissons de façon plus positive aux choses qui nous
attirent qu'à celles qui nous repoussent. Mais nous devons apprendre une
leçon très importante. Appliquer des valeurs morales ou éthiques à des
états émotionnels peut nous plonger dans de sérieuses difficultés.
Considérer toutes les émotions agréables comme «bien» et toutes les
émotions désagréables comme «mal », entraîne la confusion. Une personne
surprise dans une relation pécheresse ou moralement mauvaise dira
parfois: «Pourquoi cela est-il mauvais alors que cela me fait tant de bien ?»
Soyons clair: Une émotion n'est pas moralement bonne parce qu'elle
est agréable, pas plus d'ailleurs qu'elle n'est pas bonne parce qu'elle est
désagréable.
Toute émotion, qu'elle soit agréable ou désagréable, qu'elle attire ou
repousse, peut être saine ou malsaine, bonne ou mauvaise. Ce point est
tellement important qu'il doit être étayé par les Ecritures.

L'amour, pourrions-nous penser, doit être toujours bon.

Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et
quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. (1 Jean 4.7)

Pourtant, il y a une forme d'amour qui est tout à fait mauvaise. La


même épître dit:

N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le


monde, l'amour du Père n'est pas en lui. (1 Jean 2.15)

Et, au cas où nous hésiterions sur le sens du mot amour. Jean emploie,
dans chacun de ces versets, le mot «agapao», l'amour agape. Eh oui, il peut y
avoir une mauvaise sorte d'amour agape.

La colère est une émotion désagréable sur laquelle nous portons en


général un jugement moral négatif.

Vous avez entendu qu’Il a été dit aux anciens: Tu ne commettras pas de
meurtre, celui qui commet un neutre sera passible du jugement. Mais moi, je
vous dis: Quiconque met en colère contre son frère sera passible du jugement.
(Matthieu 5.21-22)

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Un de mes amis, prêchant sur ce passage, raconta comment, alors
qu’il préparait un sermon, par un samedi après-midi pluvieux, il avait été
terriblement gêné par le bruit que faisaient ses deux petits-enfants.
Finalement, l'irritation prit le dessus et il s'entendit crier à l'encontre des
deux garçons: «Si vous ne mettez pas fin à ce raffut, je vous tue !»II
commenta plus tard: «Par ce qui était sorti de mes propres lèvres, Dieu
m'avait montré à quel point la colère est proche du meurtre. »
Et pourtant, Ephésiens 4.26 dit: «Si vous vous mettez en colère, ne
péchez pas.» Autrement dit, il est possible de se mettre en colère sans
pécher. Dans la synagogue où se trouvait un homme à la main sèche, Jésus
promena son regard sur les Pharisiens et les Hérodiens «avec colère... navré
de l'endurcissement de leur cœur» (Marc 3.5): Si nous pouvons voir la
cruauté s'exercer sur des enfants ou sur des animaux sans éprouver de
colère, il y a quelque chose qui ne va pas dans notre sensibilité morale.
Ainsi, la colère peut-être bonne ou mauvaise.

La paix, diriez-vous, voilà une émotion assurément toujours bonne.


Jésus n’a-t-il pas dit: «Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix» (Jean
14.27) ? Ne disons-nous pas que SI nous sommes en paix concernant une
chose, c'est serment que Dieu est d'accord ? Mais la Bible parle aussi d'une
autre paix – la tranquillité d'un esclavage sans espoir.

Lorsqu'un homme fort et bien armé garde sa propriété, ses biens sont en
sûreté. (Luc 11.21)

Jésus parle ici de Satan comme d'un «homme fort et bien armé». Ce
sont ses captifs qui sont en paix, «en sûreté ».

La peur est une émotion désagréable, mais est-elle pour autant toujours
mauvaise? L'auteur de 1'épître aux Hébreux dit que Christ est venu délivrer
«tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans
l'esclavage» (Hébreux 2.15). Pourtant, le Psalmiste s'écrie: «Craignez
l'Eternel, vous ses saints! Car rien ne manque à ceux qui le craignent»,
(Psaume 34.10), et «La crainte de l'Eternel est pure, elle subsiste à toujours»
(Psaume 19.9).

De même la tristesse peut être une chose bonne, ou mauvaise.

En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance qui mène au salut et
que l'on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mor.
(2Corinthiens 7.10).

48
Nous tirons trop rapidement la conclusion que toute tristesse, malgré
son caractère désagréable, est bonne pour nous. Paul dit cependant qu'il y a
une tristesse qui produit la mort.

Ces exemples suffisent à établir l'importante conclusion que voici: les


émotions, à elles seules, ne sont pas des guides fiables pour le
comportement. Nous ne pouvons Compter sur elles pour nous pousser
vers le bien et nous éloigner du mal. Toute émotion peut, en fait, être
saine ou malsaine, bonne ou mauvaise.

49
Chapitre Cinq

OÙ AVONS-NOUS FAIT FAUSSE ROUTE ?


Il apparaît que I ’homme a été équipé, dans ses émotions, de moteurs
de comportement très puissants mais très peu fiables. A première vue, cela
semble confirmer tout ce que nous avons lu à propos du danger des
émotions, en ce qui concerne notre vie chrétienne. Devrions-nous par
conséquent les ignorer, sinon tout faire pour les refouler ? Le problème
c’est que ni les ignorer, ni les refouler n’a vraiment de succès. Tout ce que
nous réussissons à faire, C’est à les enfoncer sous terre où elles agissent
puissamment qu’avant, tandis que nous mettons au point diverses raisons
pour justifier de nos actions et attitudes. Le chrétien qui ignore ou refoule
un problème émotionnel risque d’accumuler à la place tout un ensemble de
difficultés intellectuelles ou doctrinales. En fait, il va encore plus mal
qu’avant. Aucun argument, aucune explication ni aucune preuve n’a de
chance de le satisfaire, parce que les difficultés intellectuelles ne sont pas
du tout son véritable problème.
Cependant, en nous tournant vers les Ecritures, nous découvrons que
si les émotions ne sont pas fiables, ce n’est pas que Dieu les a créées ainsi,
mais qu’il leur est arrivé quelque chose. Leur manque de fiabilité fait partie
du problème qui découle de la chute. Regardons ce qui s’est vraiment passé.
L’homme, créé à l’image de Dieu, était une unité belle et parfaite. Chez
Adam, la pensée gouvernait le corps, l’esprit gouvernait la pensée et l’Esprit
Saint gouvernait l’esprit. Dans cet état, il était un organisme qui se
guérissait de lui-même et ne comportait dans ses défenses aucune brèche
par laquelle le péché, la maladie ou la mort pût entrer. Ainsi, dans leur état
antérieur à la chute, Adam et Eve étaient en fait immortels ; non qu’il leur
ait été impossible de mourir, mais il n'était pas nécessaire qu'ils meurent.
La mort est entrée dans la race humaine par le péché, comme Paul le
souligne en Romains 5.12.
Or, c'est dans l'âme de l'homme que Dieu a placé les fonctions de la
pensée, des émotions et de la volonté. Ainsi, l'âme de l'homme est le siège
du potentiel de libre arbitre, et c'est dans ce domaine que le diable a lancé
son attaque. Tenter I ‘homme dans son esprit aurait été inutile. L'esprit
(conscience) aurait tout simplement rapporté l'affaire à

50
L’esprit Saint, et tout ce serait arrêté là. Mais la possibilité de
rébellion et d'affirmation de soi est du ressort de l'âme humaine. C’est donc
là que l'homme a été tenté et c'est là qu'il a chuté.
II fut fait appel à tout ce qui, dans la nature d'Eve, était
susceptible d'être éveillé. Elle vit que l'arbre était bon à manger (les sens
physiques), qu'il était agréable à la vue (les émotions) et propre à rendre

51
sage (la pensée). Elle prit de son fruit et en mangea (la volonté). Elle donna
aussi du fruit à Adam et lui, qui ne pouvait comme elle se retrancher
derrière le fait qu’il était dupe, en mangea également – et ajouta ainsi la
rébellion spirituelle à leur péché.
Il ressort du texte de la Genèse que la nature tout entière
de l'homme a pris part au péché, et c'est toute la nature de l’homme qui a
souffert de la chute. Pour ce qui est des émotions, les résultats sont de deux
ordres:

1. La perversion Un gauchissement important des reactions


emotionnelles de l'homme se produisit en ce qui concerne le
jugement moral. C'est ce qui apparaît sur-le-champ. Adam et Eve
eprouvent maintenant a l'egard d'un Dieu totalement bon et aimant
des sentiments negatifs qui les font fuir loin de sa presence. IIs ont
peur et ils se cachent. Ils eprouvent a l'egard du peche et de la
desobeissance des sentiments d'attraction. On ne trouve chez eux
aucun indice d'une quelconque repugnance a manger le fruit defendu.
Ils succombent aux delices qu'il promet.
C'est aujourd'hui le defaut fondamental de la nature
emotionnelle de l'homme. Il ne peut plus se fier a ses sentiments pour
qu’ils fassent ce qu’ils etaient supposes faire; c'est-a-dire le pousser
au bien et au beau, pour qu’il jouisse d'une communion glorieuse et
joyeuse avec Dieu.

2. La désintégration Tout l'etre de l'homme avait et construit


autour de son esprit. C'etait au travers. de son esprit qu'il avait
contact avec Dieu, la source de la vie. Avec I ‘intervention du peche,
son esprit a ete coupe de Dieu. Il n'a pas cesse d'exister, mais il est
tombe dans un etat de mort, sans force, comme le montre la Figure 7.
Il en résulte l’anarchie. Maintenant toutes les parties de la nature
humaine se battent pour régner, ou du moins pour acquérir leur autonomie.
Chez certains, c’est l’intellect qui domine : ils semblent presque incapables
d’un quelconque sentiment. A l’extrême opposé, on trouve ceux dont la vie
est gouvernée par des émotions débridées, un jour dans une euphorie
d’excitation, un autre jour dans les profondeurs de la dépression. Il y a
encore ceux qui sont dominés par une volonté de fer. IIs ont soif de pouvoir.
Tout ce qu’ils décident de faire, ils le font, quel qu’en soit le prix pour eux-
mêmes ou pour les autres. Il y a aussi ceux qui semblent être à la merci des
appétits sensuels, qu’ils sont incapables de contrôler, mais seulement

52
capables d’assouvir.
Parce qu’il manque de principe unifiant, l’homme déchu est toujours
soumis à de fortes tensions et, bien souvent, il

Lâche aux coutures. Sa pensée tire d'un côté, ses sentiments de l'autre. Ses
appétits sensuels cherchent la satisfaction que sa conscience condamne.
Son esprit recherche dés espérèrent un Dieu que sa pensée refuse de
reconnaître et ainsi de suite. Il en résulte un combat intérieur intolérable.

53
On parle même de personnes qui <«craquent » sous l'effet du stress. C'est
une bonne description de ce qui se passe en réalité.

54
Chapitre Six

LES BLESSURES EMOTIONNELLES


Le besoin de réagir face à notre environnement aussi bien sur le plan
émotionnel que sur le plan physique ou mental fait partie du processus
normal de la croissance. II s’ensuit que certains niveaux de pression et de
stimulation émotionnelle sont aussi nécessaires que l’effort physique. Les
expériences émotionnelles désagréables sont loin d’être toutes
dommageables. Souffrance, déception, échec, Rejet et peur peuvent tous
nous offrir des occasions de grandir. Cependant, lorsque la pression ou le
traumatisme émotionnel dépassent ce que nous pouvons endurer sur le
moment, une blessure ou un dommage critique peuvent, résulter, et avoir
souvent des conséquences durables.
Dans certains cas graves, il arrive que ce soit le système de réaction
émotionnelle tout entier qui soit bouleversé. II peut alors y avoir de très
fortes réactions émotionnelles sans circonstances suffisant à les justifier.
Une personne craintive peut ressentir peur ou anxiété pour des broutilles,
voire sans connaître la cause de la peur ou de l’anxiété.

C’est là qu’ils trembleront de peur, sans motif de peur. (Psaume 53.6)

Il se peut aussi que les sentiments réels éprouvés s’accompagnent


d’une souffrance excessive. Les sentiments liés à l’échec sont désagréables
pour quiconque, mais pour certaines personnes ils sont si douloureux qu’ils
en deviennent paralysants.

J’erre çà et là en soupirant et je m’agite, à cause de la voix de l’ennemi et


en face de l’oppression du méchant ; car ils font s’abattre sur moi le malheur,
et avec colère ils m’accusent. Mon cœur tremble au-dedans de moi, et les
terreurs de la mort tombent sur moi ; la crainte et l’épouvante m’assaillent, et
un frémissement m’enveloppe. (Psaume 55.3-6)

Il n’est pas rare que tous les sentiments soient réprimés au point que
la personne devienne apparemment dure ou apathique. Ce qui s’est souvent
produit, c’est qu’une surcharge émotionnelle, infligée à une nature sensible,
à, si t’on peut dire, fait sauter le fusible ct que dorénavant elle n’éprouve
plus guère de sentiments de quelque genre que ce soit.

55
LES SIGNES DE BLESSURE ÉMOTIONNELLE
Les traumatismes des sentiments ne sont pas visibles de la même
manière que les coupures ou tuméfactions physiques, bien qu’ils soient tout
aussi réels. En fait, la souffrance résultant d’une blessure émotionnelle est
souvent plus intense que celle causée par une lésion ou une affection
physiques, et elle est souvent cause de maladies ou d’accidents. En général,
les effets de dommage émotionnel sont perceptibles dans le comportement
et les attitudes de la personne, et il est important de discerner les signes
extérieurs de blessure intérieure les plus fréquents.
Premièrement, de grosses difficultés dans le domaine relationnel. On
rencontre des attitudes dominatrices ou possessives et, à l’opposé, une
dépendance extrême. Une caractéristique est la difficulté à donner et à
recevoir un amour et une affection véritables, ce qui se traduit par une
incapacité à se faire des amis ou à entretenir une amitié.
Deuxièmement, une image de soi très mauvaise ou un complexe
d’infériorité. Cela se traduit de diverses manières, apparemment
contradictoires : par exemple, une timidité excessive, une attitude très
critique à l’égard des autres, une tendance constante à se faire remarquer
ou accepter, ou encore une peur de l’échec démesurée.
Troisièmement, on rencontre une vision plutôt pessimiste de
l’existence allant des propos et attitudes négatives Jusqu’aux pensées
compulsives de nature lugubre ou mor, bide et, dans les cas graves, des
états dépressifs et suicidaires.
Enfin, les chrétiens qui connaissent des problèmes émotionnels,
passent souvent par de profondes attaques de doute spirituel et une perte
de l'assurance du salut. Dans ces cas-là, il est très important d'identifier la
nature du problème. . Les réponses intellectuelles ne servent à rien parce
que le véritable problème se situe ailleurs.

LES SOURCES DE BLESSURE ÉMOTIONNELLE


Comme nous venons de le voir, les blessures émotionnelles peuvent
être causées par des expériences émotionnelles traumatiques qui dépassent

56
notre capacité d'assimilation à un montent donner. Au nombre de ces
expériences notons: le deuil, 1'échec conjugal, I ‘échec dans le travail, la
perte de la santé, des accidents ou la perte d'une situation ou de sa
réputation.
Parmi les sources de blessure intérieure qui Sont encore plus
fréquentes, notons le fait de vivre pendant de longues périodes dans des
conditions de stress telles, que la mésentente conjugale, le harcèlement
verbal, la critique, une discipline émanant d'un fort autoritarisme et
d'autres formes de cruauté psychologique. Il se produit une accumulation
graduelle de stress qui va parfois pousser la personne jusqu'au point de
rupture.
Dans d'autres cas, les sentiments négatifs, nés de l'impossibilité
d'atteindre les buts que nous avons considérés comme capables de
satisfaire nos besoins, peuvent nous laisser avec des sentiments paralysants
d'inutilité, de culpabilité, de ressentiment ou d'anxiété.
Lorsque de telles expériences se produisent au cours de l'enfance,
elles prennent souvent un tour critique en raison de l'extrême vulnérabilité
de la personnalité pendant ces tendres années. Ainsi les sentiments de rejet
chez le nourrisson ou le bébé peuvent dévaster certains enfants et
enraciner de façon inconditionnelle le sentiment «je ne suis bon à rien». Un
enfant peut se sentir totalement inutile et ne méritant que des punitions
extrêmes. J’ai parlé avec de nombreux adultes qui ont grandi de cette façon-
là.

Je me souviens, comme si c’était hier, d’une jeune femme mariée qui


avait de gros problèmes dans son couple et dans sa famille. J’appris que sa
sœur et elles étaient nées de façon illégitime ; plus tard, quand leur mère
s’était mariée, le couple avait adopté la sœur de cette jeune femme mais ne
I ’avait jamais adoptée elle. Elle me dit : «Je me suis toujours sentie une rien
du tout, à qui rien de bon ne pouvait arriver.» La tragédie veut que nous
attirions sur nous ce que nous attendons de la vie ; ainsi de telles vies sont
souvent empreintes d’une quantité anormale de maladies, de désastres
financiers, d’accidents et de problèmes relationnels.

Les enfants sont souvent les victimes innocentes des échecs


conjugaux. En plus de l’insécurité qu’engendre la rupture de l’univers entier
de l’enfant, il y a le traumatisme de découvrir que les deux personnes que
l’enfant aime le plus au monde sont hostiles l’une à l’autre. Il y a souvent
engagement émotionnel internes et parfois, l’enfant, qui cherche à résoudre

57
le conflit de loyauté, va se reprocher d’être la cause de tout le problème.
Parfois, le problème n’est pas tant ce que les parents ont fait que ce
qu’ils n’ont pas fait. Par exemple, chaque personne naît avec deux besoins
innés : le besoin d’amour et le besoin de dignité ou d’importance. Quand ces
besoins ne sont pas satisfaits dans l’enfance, ni dans les stades suivants de
la vie, nous en souffrons inévitablement.
Mais l’amour est une question d’expérience ; et pour qu’on puisse
l’expérimenter, il faut que quelqu’un I ’exprime à notre égard. Beaucoup des
adultes qui m’ont parlé de leur enfance m’ont dit : «Je sais que mes parents
m’aimaient. Ils m’ont certainement aimé, mais je suppose que je ne l’ai
Jamais vraiment ressenti.» II faut que les parents expriment leur amour à
l’égard de leurs enfants – et le fassent souvent à la fois par des paroles et
par des actes.
Le besoin d’avoir de l’importance n’est pas de la même nature que le
besoin d’amour. Il est certain qu’un enfant qui est conscient d’être aimé a
plus de chances de ressentir qu’il est important ; mais ce n’est pas toujours
le cas. C’est là que

Le rôle du père est primordial. L’une des différences entre les rôles paternel
et maternel est le fait que, d’une manière générale, l’enfant regarde à sa
mère pour la satisfaction de son besoin d’amour et à son père pour la
satisfaction de son besoin d’avoir de l’importance. Quand un enfant tombe
et se blesse, c’est habituellement vers sa mère qu’il se tourne pour être
consolé ; mais quand il rentre de l’école, fier de ce qu’il a fait, c’est en
général à son père qu’il désire le montrer.
Les parents peuvent subvenir aux besoins matériels de l’enfant, et
même lui donner en abondance, mais quand ils ne parviennent pas à
combler son besoin d’amour ou de dignité, il est possible que l’enfant
grandisse avec des sentiments de rejet et d’infériorité qui peuvent
handicaper son développement émotionnel.
Cependant, il est important d’apporter quelques réserves dans ce
domaine de l’expérience infantile, sinon les parents courent le risque
d’endosser une culpabilité indue quant à ce qu’ils perçoivent comme leurs
échecs en tant que parents, et les enfants peuvent – tout à fait à tort
éprouver des sentiments de rancune à l’encontre de leurs parents.

La première précision, c’est que le résultat des expériences infantiles


sur la vie d’une personne est presque totalement imprévisible. Ce résultat
dépend de l’effet conjugué de la personnalité de l’enfant et de son

58
environnement. Ainsi, ce qui est pour un enfant un environnement familial
rassurant et encourageant, peut-être, pour un autre enfant de la même
famille, étouffant et répressif. Ce qui pour l’un est un défi qu’il relève et par
lequel sa force se développe, est pour un autre un combat décourageant,
voire sans espoir. J’ai rencontré des personnes dont l’enfance avait été si
horrifiante que je me suis demandé comment elles avaient réussi ne serait-
ce qu’à survivre, et pourtant elles s’en étaient sorties pratiquement
indemnes. J’en ai connu d’autres, élevées dans les conditions les plus
favorables, chez qui un petit incident avait laissé des cicatrices pour des
années.
La deuxième, c’est que l’enfant est affecté par la façon dont il
interprète la situation, e et non par la vérité objective de T’affaire. Ainsi,
lorsque I ’enfant interprète l’attitude de son père à son égard comme du
rejet ou de l’indifférence, il en sera affecté dans ce sens- même s’il a tout à
fait tort et, Qu’en fait, son père l’aimait. Etait fier de lui et le lui exprimait du
mieux qu’il pouvait.

QUE SE PASSE-T-IL LORS D’UNE BLESSURE EMOTIONNELLE ?

59
La conséquence la plus fréquente des blessures intérieures, surtout
lorsqu’elles se produisent dans l’enfance,

Est l'arrêt de la croissance émotionnelle. (Voir Figure 8) jamais Sur-


nous disons de telles expériences: «Je ne l'ai montée», C'est une description
correcte de ce qui se passe. Dans certains domaines de nos sentiments, nous
ne parvenons pas à aller au-delà de l'expérience qui a causé problème. Nous
sommes incapables de T'intégrer ou d’y réagir, et elle se révèle, dans le
domaine concerné obstacle infranchissable pour une croissance ultérieure
nous continuons à grandir physiquement, intellectuellement, socialement et
même spirituellement, mais certaines parties de notre développement
émotionnel sont maintenues dans un état d'immaturité. Les psychologues
s'entendent presque tous à dire que l’immaturité se détacha comme le
numéro un des fauteurs de trouble qui occasionnent des problèmes
mentaux, émotionnels et sociaux.

60
Les sentiments d'inaptitude, d'anxiété et de dépression sont souvent
dus au fait que nous devons faire face aux exigences et aux pressions de la
vie adulte alors qu'une partie de nous se sent encore un petit enfant. C'est
pourquoi nous avons I ‘impression de ne pouvoir faire face, ou de ne jamais
être capables. L'immaturité ressort aussi dans certaines de nos réactions au
stress, accès de colère par exemple, ou dans notre incapacité à sacrifier des
intérêts à court terme en faveur de buts à long terme. L'enfant n'a qu'une
très courte perspective temporelle, il vit avant tout dans le présent
immédiat. Un adulte immature se comporte souvent de la même manière.

Pourtant, le désir de Dieu pour nous est la maturité sous tous les
angles de la vie:

...en disant la vérité avec amour nous croîtrons à tous égards en celui qui est le
chef, Christ. (Ephésiens 4.15)

61
Chapitre Sept

LA GUÉRISON DES BLESSURES INTÉRIEURES


Nous avons vu plusieurs fois que la réponse de Dieu aux besoins de
l’homme est toujours double : l’œuvre de la croix et l’œuvre de l’Esprit
Saint. Il nous faut voir maintenant comment ce don de grâce répond aussi
au besoin de guérison des blessures et souffrances émotionnelles.

L’ŒUVRE DE LA CROIX
Sur le calvaire, Jésus-Christ, qui est notre Rédempteur, a porté toute la
ruine que le péché avait fait peser sur la race humaine. II a souffert
spirituellement quand il a été fait péché pour nous et a porté le jugement de
Dieu sur le péché et sur le mal. Il a souffert physiquement sous l’une des
formes d’exécution les plus cruelles que l’homme déchu ait jamais conçues.
Dans le monde ancien, la crucifixion était la profanation ultime infligée aux
cadavres des ennemis vaincus. Il a fallu les Romains pour concevoir de
l’infliger à des victimes encore en vie.

Jésus a aussi souffert sur le plan émotionnel ; en fait, les auteurs


bibliques ont mis l’accent davantage sur la honte de la croix que sur sa
souffrance.

Méprisé et abandonné des hommes,


Homme de douleur et habitué à la souffrance,
Semblable à celui devant qui l’on se voile la face,
Il était méprisé, nous ne l’avons pas considéré.
Certes, ce sont nos souffrances qu’il a portées,
C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé. (Esaïe 53.3-4)

Le Sauveur a connu le rejet et la souffrance au-delà de tout ce qu’un


homme a jamais eu à supporter. Il est venu vers son peuple bien-aimé. Vers
sa ville bien-aimée, et les siens l'ont rejeté au nom même de son Père quel
était veneur révéler. Sur la croix., Jésus a ét6 totalement détruit. Il a perdu
sa dignité, il a perdu sa réputation, il a perdu ceux qui le suivaient. Pire que
tout, portant le péché à notre place, il a été fait péché pour nous. Il a perdu
sa propre intégrité intérieure. Il a dit alors découvrir qu'à l'heure où il était

62
poussé à l'extrémité, son propre Père se détournait de lui. «Mon Dieu, mon
Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?»
Mais, ayant souffert en tout point, il est capable de nous sauver en
tout point, c'est pourquoi Paul peut écrire de façon triomphale: «lui dont la
meurtrissure (grec: trauma) vous a guéris (redonné l'intégrité).»

L'ŒUVRE DEL'ESPRIT
En Romains 8.15, 1'Esprit Saint est appelé Esprit d'adoption. Il ne s'agit pas
de ce qu'on entend par adoption dans notre monde moderne occidental;
pour le Juif, l'adoption était l’entrée du fils dans la maturité et l'âge adulte.
L'esprit Saint est donc l'Esprit de maturité qui nous permet de grandir en
Christ.

Dans ce ministère, il est aussi celui qui guérit les cœurs brisés:

L'Esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur moi,


Car l'Eternel m'a donné l'onction.
Il m'a envoyé pour porter de bonnes nouvelles à ceux qui sont humiliés;
Pour panser ceux qui ont le cœur brisé,
Pour proclamer aux captifs leur libération
Et aux prisonniers leur élargissement.. (Esaïe 61.1)

Le nom qui décrit plus particulièrement le ministère de I ‘Esprit Saint


est celui que Jésus lui a donné: le Paraclet ou consolateur. Voyons comment
il remplit ce ministère.

63
Chapitre Huit

LE PROCESSUS DE GUERISON INTÉRIEURE


En jetant un coup d’œil au diagramme de La Figure 22, Vous verrez
que le lien qui unit émotions et esprit humain est l’espoir. En d’autres
termes, pour que l’Esprit Saint Puisse guérir nos sentiments, il doit parvenir
jusqu’’à eux, Nous devons ouvrir les parties blessées à son action.

OUVRIR NOS ÉMOTIONS


L’un des points les plus importants à retenir dans le domaine de la
guérison intérieure, c’est que vous ne pouvez traiter un sentiment que
lorsque vous le ressentez. C’est seulement à ce moment-là que vous êtes
en liaison avec la blessure et que vous pouvez en donner l’accès à Dieu.
Regardez le diagramme qui suit. Si mon problème est un problème de
volonté, une mauvaise habitude avec laquelle il me faut rompre par
exemple, je ne peux traiter ce problème que par un acte de volonté, puisque
c’est à ce niveau-Là qu’il réside. Tout le raisonnement possible (la pensée)
ou tous les sentiments de remords (les émotions) ne parviendront jamais à
saisir le véritable problème.
Pourtant, quand on veut traiter des problèmes concernant les
émotions, la réaction habituelle est de repousse les sentiments
désagréables, ct même dc les enfouir jusqu’à ce qu’on ne les ressente plus.
Si nous prions pour ce problème, tout ce que nous donnons en fait au
Seigneur, C’est un rapport mental (+) émanant de notre pensée, et non pas
le sentiment (x) qui repose dans les émotions.

La première fois que j’ai appris cela, c’était il y a des années, à un


moment où j’avais conscience que Dieu voulait toucher quelque chose dans
ma vie sans savoir de quoi s'agissait. Un matin, à mon réveil, un rêve que
j'avais fait pendant la nuit me revint à l'esprit. Les détails du rêve n'ont pas
d'importance, mais sa signification en a une. II me montrait qu'il y avait un
chemin que je devais emprunter si je voulais que Dieu ne conduise vers les
domaines profonds qu'il voulait toucher. Allongé sur mon lit, ce matin-là,
dans un état entre sommeil et éveil, je dis: «Seigneur, comment puis-je

64
emprunter ce chemin ?» Presque immédiatement, le Seigneur répondit
clairement dans mon esprit: «Commence avec tes souvenirs d'enfance. »

Or, je dois dire que cet événement est bien antérieur à tout ce que j'ai
pu lire sur la guérison intérieure ou sur la guérison des souvenirs. Il est
même bien antérieur à la publication de quoi que ce soit sur le sujet.
Pourtant, sur-le-champ, un souvenir jaillit dans ma mémoire. C'était une
chose à laquelle je n'avais jamais consciemment pensé depuis vingt-cinq
ans ou même davantage. Je me revoyais Lycéen, au milieu de la grande crise
économique des années trente. Nous étions très pauvres à l'époque, aussi je
n’avais jamais pu me permettre d'avoir des chaussures de foot ou un
équipement sportif. Or j’étais éperdument passionné de

Sport ; pour jouer, il me fallait donc essayer d’emprunter t’équipement de


quelqu’un d’autre. Ce matin-là, dans mon lit, je me suis souvenu du
sentiment intense d’infériorité, de gêne et de honte que je ressentais à
devoir agir ainsi.
Mais voilà le point important. A ce moment-là, je ne me souvenais
que des faits. Pourtant, plus tard dans la journée c’était un samedi après-
midi et j’étais en train de retapisser une chambre à coucher – toute l’affaire
me submergea à nouveau. Seulement, cette fois-là, les sentiments refirent

65
surface eux aussi. Je ressentis à nouveau ce que j’avais ressenti garçonnet
pendant la crise, la colère, la honte et la gêne. Les sentiments étaient si forts
que je me retrouvai en train de pleurer sur un lé de papier peint. Alors Jésus
me parla, bien plus clairement qu’il ne l’avait jamais fait, ni qu’il ne l’a fait
depuis. Je n’oublierai jamais ses paroles.
Il dit : « Je sais ce que tu ressens. Moi aussi, j’ai été pauvre,»
Après avoir ainsi parlé, il me guérit, je ne sais comment. Quelque
chose que je n’avais jusque-là jamais réussi à un monter, a été cotée.
L’identification de Jésus à ce que je ressentais avait guéri une blessure que
j’avais portée pendant tant d’années, et l’Esprit Saint avait pansé mon cœur
brisé.
Ce jour-là, j’ai appris à aimer certains versets bibliques d’une façon
toute nouvelle. «Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à
moi.» J’ai pris conscience que tout en étant un homme adulte et un chef de
famille, si une partie de moi se sentait comme un garçon et blessé, je
pouvais aller à Jésus comme un garçonnet blessé, il ne me rejetterait pas.

Ce n’est que plus tard que j’ai peu à peu pris conscience de
l’amplitude d’infiltration dans tout mon être de cette blessure enfouie. Par
exemple, je m’étais toujours senti trop timide pour parler et comme un
poisson hors de l’eau quand je me trouvais au milieu de personnes aisées,
même quand je n’étais plus moi-même dans le dénuement. II m’était
toujours très difficile de m’acheter quelque chose pour moi-même – même
si c’était tout à fait dans mes moyens. Je sais maintenant que la raison en
était que je me sentais encore comme ce gamin à l’école.
Souvenez-vous que nous traitons ici de souffrances actuelles. Une
expression comme «guérison des souvenirs » peut être parfois trompeuse
parce qu’elle laisse entendre que nous devrions, en quelque sorte, remonter
le temps pour modifier quelque chose qui s’est déjà passé. L’événement qui
a été la cause de la blessure peut, en fait, remonter a des années en arrière
et la mémoire est la blessure se situe dans le p présent et elle est, de ce fait
accessible à la fois pour nous et pour Dieu.
En raison de l’actualité de la blessure, c’est au moment où je la
ressens que je suis en liaison avec le domaine qui cause le problème. Notre
difficulté à traiter des problèmes de l’enfance vient en partie du fait que
nous n’arrivons plus, une fois adultes, à nous identifier à la façon dont nous
percevions les choses étant enfants. Comme Paul, nous sommes devenus
des hommes et nous avons abolî ce qu’il était de l’enfant. Ce que l’adulte
revoit et dont il rit, n’était bien souvent pas quelque chose de risible à

66
l’époque. Il suffit d’inciser la carapace de ses sentiments encore très
puissants pour le découvrir.
Nous n’éprouvons parfois aucun problème à trouver l’accès à nos
émotions, tant notre problème est urgent et écrasant, et tant les sentiments
sont violents. Dans d’autres occasions, les sentiments de surface ne
constituent pas le véritable problème, ils n’en sont que le résultat, le
problème étant plus profond. Ils peuvent être aussi des mécanismes de
défense bien rodés qui agissent pour refouler les sentiments indésirables.
Dans ces cas-là, notre volonté ne nous permet pas d’ouvrir l’accès à nos
émotions. Nous ne pouvons agir que pour réprimer un sentiment, pas pour
le produire. Nous ne pouvons pas être à volonté joyeux, en colère ou
effrayés. Vous comprendrez cela s’il vous est déjà arrivé de chercher à rire
d’une plaisanterie que vous n’aviez pas comprise.

La mémoire est l’un des moyens les plus les plus puissants pour
pénétrer dans le domaine de sentiments blessés. «Mon âme s’en souvient
bien, elle est abattue au-dedans de moi.» (Lamentations 3.20) L’une des
propriétés étranges des états émotionnels, c’est qu’ils peuvent être, comme
nous l’avons vu, déclenchés ou réactivés par le souvenir de la situation qui
les a provoqués la première fois.
Mais il faut que nous permettions à l’Esprit Saint de provoquer les
souvenirs. Il est le seul à savoir lesquels sont fondamentaux – et ceux-ci
peuvent ne pas être ceux que nous aurions jugés importants. Nous pouvons
avoir maîtrisé beaucoup d’expériences difficiles, voire douloureuses, avec
un succès total et même en avoir tiré profit. Les expériences critiques sont
celles qui étaient trop dures pour nous et qui ont été enfouies hors du
conscient. Nous avons donc besoin de prier comme David : «Sonde-moi, ô
Dieu, et connais mon cœur ! Eprouve-moi et connais mes préoccupations ! »
(Psaume 139,23)

Il est des cas où même le souvenir de l’incident ou des circonstances


ne suffit pas. Nous parvenons peut-être à nous remémorer les faits, mais
nous sommes pourtant incapables d’atteindre les sentiments. Le blocage
met souvent en jeu de mauvaises habitudes que nous avons acquises, et il
est indispensable de traiter ces dernières avant que la guérison soit
possible.

Ce qui arrive souvent, c’est qu’après avoir été blessés, nous laissons
entrer en nous le ressentiment et l’amertume. Il faut que ceux-ci soient
traités. Tant que nous nous accrochons à notre amertume contre ceux qui

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nous ont fait souffrir, nous ne faisons en fait que maintenir Christ en dehors
de la situation. Il ne peut venir nous guérir, même si nous le lui demandons
à grands cris, alors qu’en agissant ainsi nous laissons entendre que nous
avons eu raison d’entretenir des pensées amères contre d’autres personnes.
Le pardon est une condition préalable essentielle à la guérison.

Un autre côté important du pardon, c’est que, tant que nous nous
accrochons au manque de pardon, nous restons au pouvoir de la personne
ou de la situation responsable de notre souffrance. Nous ne sommes pas
libres de choisir quels seront nos sentiments ou nos réactions. Nous restons
au pouvoir de la souffrance, même lorsque les personnes concernées sont
absentes, voire mortes.

Le pardon ne signifie pas un retour à zéro. D’une certaine manière,


seul Dieu est en mesure d’effacer totalement une offense. Quand je
pardonne à quelqu’un ce qu’il m’a fait de mal, je ne dis pas que ce qu’l a fait
était juste, je traite ma réaction émotionnelle à son égard. Je le libère des
rancunes et des sentiments d’amertume que je retenais contre lui. C’est une
question de volonté. Je retiens des sentiments contre lui, ma volonté entre
donc en jeu ; ainsi je peux, de mon libre choix, le libérer de ce que je
retenais contre lui. C’est la raison pour laquelle pardonner est un
commandement : un commandement qui commence par le choix d’avoir
l’attitude qui convient envers nos ennemis. «Aimez vos ennemis, faites du
bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour
ceux qui vous maltraitent. » (Luc 6.27-28)

Le chagrin et la douleur peuvent aussi devenir des obstacles à la


guérison. En cas de deuil, de divorce ou de rupture de relation similaire, il y
a un processus de chagrin par lequel nous devons tous passer. Mais il est
possible que ce chagrin devienne idolâtre s’il prend la place centrale dans
notre cœur et que toute notre vie commence à s’organiser autour de la
mémoire de l’absent. Il faut abattre une telle idole.

Enfin, nous devons affronter la possibilité que ce que nous


considérons comme une blessure vienne en fait de notre refus ou de notre
incapacité à reconnaître des vérités désagréables concernant notre
personne ou notre comportement. Il ne sert à rien, dans ce cas, de
pardonner à la personne qui a énoncé la vérité. Celle-ci était dans le vrai et
nous dans l’erreur, «Il n’y a que la vérité qui blesse,» dit-on ; mais les
blessures de la vérité trouvent une guérison prompte et nette lorsque nous

68
les attaquons de front. Un combat honnête avec des questions de ce genre
fait presque toujours remonter à la surface de notre conscient les véritables
blessures et les véritables problèmes, de sorte qu’ils deviennent accessibles
et que nous savons ce que nous avons à traiter.

REMETTRE LA BLESSURE ENTRE LES MAINS DE CHRIST


Le pardon est souvent une condition préalable indispensable à la guérison,
mais le pardon n’apporte pas en lui-même la guérison. De la même manière,
il est nécessaire d’admettre dans le domaine conscient les sentiments
négatifs ou douloureux, si nous voulons y remédier ; mais ce n’est pas, en
soi, ce qui nous rendra la santé. Il est nécessaire que la blessure soit remise
entre les mains de Christ.
Ce qui donne à la guérison évangélique son caractère unique (et la
différencie de toutes les formes de psychothérapie humaine), c’est qu’un
sauveur et médecin réel, vivant et surnaturel, entre en scène. Bien souvent,
même quand je n’entrevois qu’une infime partie de la souffrance ou de la
blessure que la personne cherche à cacher, j’éprouverais une réelle crainte
à l’encourager à s’ouvrir, Si je n’avais conscience de ceci : Jésus est
réellement présent.
Parce qu’il est présent et parce que, lorsque nous ressentons la
souffrance, nous avons accès à notre propre blessure, nous avons besoin de
venir à lui et de la lui remettre. Quand nous parvenons au bout de notre
lutte contre le péché, nous avons appris à le lui remettre et à être libérés
par sa grâce surnaturelle. Quand nous parvenons au bout de notre lutte
pour maintenir la souffrance en-dessous du seuil du conscient, il nous faut
lui remettre notre souffrance de la même manière. La souffrance et la
blessure peuvent sortir de nos cœurs et entrer dans le sang de Jésus tout
comme nos péchés et nos maladies. La blessure que nous croyions ne
jamais pouvoir surmonter peut disparaître, et ce de façon permanente !

Confiez-vous en lui en tout temps, peuple,


Epanchez vos cœurs en sa présence !
Dieu est notre refuge. (Psaume 62.9)

Quand nous remettons notre blessure au Père, nous pouvons recevoir


en retour son amour inconditionnel qui nous guérit. Nous sommes libérés

69
par la puissance de l’Esprit d’adoption pour commencer à grandir et à sortir
de notre immaturité émotionnelle.

GRANDIR EN CHRIST
Les blessures émotionnelles ayant très souvent pour conséquence
l’immaturité, leur guérison met en œuvre un processus de croissance. A
proprement parler, on ne peut guérir de son immaturité ni en être délivré :
on n’en sort qu’en grandissant. C’est pourquoi, tandis que la suppression de
l’obstacle ou le traitement de l’expérience inhibitive peuvent être
instantanés, il faut faire entrer le facteur temps dans l’exécution du
processus. Comme il y a bien souvent beaucoup de vie endiguée dans ces
Zones condamnées, la croissance peut se faire très rapidement ; mais un
certain temps est toujours nécessaire.
Nous commençons à ressentir la réalité de l’amour que Dieu nous
porte individuellement. Je n’oublierai jamais comment j’ai ressenti un jour
l’amour de Dieu. On m’avait demandé, ainsi qu’à quelques amis catholiques,
de prier pour un homme qui désirait recevoir l’Esprit Saint. Nous avons
parlé un moment avec lui à ce propos puis, alors que je n’avais jamais
rencontré ce frère jusque-là, j’ai ressenti une réelle symbiose entre lui et
moi et une réelle affection à on égard. C’est alors qu’il a dit : «Assez discuté
sur ce sujet, maintenant priez pour moi.» Il s’est agenouillé sur le sol et.
réunis autour de lui, nous avons Commencé à prier pour lui. Tout à coup, j’ai
commencé à ressentir dans mon cœur la mesure de l’amour de Dieu pour
cet homme. Ce soir-là, j’ai découvert un aspect de l’amour de Dieu que je
n’ai jamais oublié. J’ai découvert que l’amour de Dieu ne ressemble en rien à
l'amour des hommes. Il n'est pas un amour humain agrandi et amplifié un
grand nombre de fois. La différence est qualitative et pas seulement
quantitative. Je sais, sans l'ombre d'un doute, que si ce frère s'était relevé et
m'avait craché au visage ou même avait tenté de me tuer, cela n'aurait pas
modifié cet amour d'un iota. J'en suis certain l'amour de Dieu est
absolument sans condition et sans aucune réserve. Il ne peut être mérité,
gagné, altéré ou perdu-il est, un point c'est tout. Il est tendu vers nous, que
nous le sachions ou non, que nous y répondions ou que nous le rejetions.
Cette expérience était tellement étonnante qu'après avoir fini de prier, j'ai
sondé mon cœur pour trouver cet amour, mais il n'y était plus. J'étais
redescendu au niveau de l'affection et de la sympathie humaine.

70
Ce même amour est offert à chacun de nous. Nous portons en nous le
besoin de cet amour, Dieu nous a créés ainsi pour moi, cette expérience
permet de comprendre pourquoi notre plus profonde aspiration à la
présence de Dieu n'a pas pour cadre le besoin et la détresse, mais la joie et
le bonheur, lorsque, humainement parlant, la vie est la plus pleine et la
meilleure. Au milieu de tout cela, au fond de nous quelque chose crie:
«Même ainsi, ce n'est pas suffisant.»
Cet amour - l'amour inconditionnel, éternel et infini de Dieu - peut
combler tout déficit d'amour dans une vie humaine quelle qu'elle soit. Sans
lui, il subsistera toujours un déficit d'amour.

Enfin, Dieu nous donne aussi notre valeur. Ce qui a donné à ma vie un
sentiment incroyable de sécurité, c'est d'avoir appris que ma valeur, mon
importance éternelle, est un don total de la grâce de Dieu. Je ne peux y
ajouter un seul iota. Si j'ai du succès dans tout ce que j’entreprends (et si
j'entreprends tout ce qu'il est possible à un homme de faire), cela n'ajoute
rien du tout à ma valeur éternelle. D'autre part, si je rate tout ce que j'essaie
de faire et si ma vie tout entière est un désastre personnel, je ne peux pas le
moins du monde diminuer cette valeur, cette importance éternelle. Je peux
jouir de l’approbation des autres et désirer l’agréable goût du succès pour
avoir atteint mes objectifs, mais je n’ai besoin ni de l’une ni de l’autre pour
avoir ne valeur éternelle. Espoir et valeur sont tous deux des dons de Dieu à
ses enfants.

71
Chapitre neuf

COMMENT VIVRE AVEC NOS ÉMOTIONS


Il est nécessaire de comprendre l’étendue complète des dommages causés
par le péché, parce que c’est aussi ce qui définit pour nous la pleine portée
du salut. Rien n’a été laissé de côté. Non seulement il y a régénération de
l’esprit, renouvellement de la pensée et guérison du corps ; mais il y a aussi
libération et harmonisation des émotions.
Une des grandes vérités de la croix de Christ est qu’elle est une œuvre
de réconciliation.

Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensée et par vos
œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés par la mort dans le corps
de sa chai, pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans
reproche. (Colossiens 1.21-22)

Réconcilier, c’est remettre en harmonie deux parties qui étaient


auparavant divisées. Du côté de Dieu, cela n’implique pas de changement de
sentiments, parce que l’amour de Dieu pour l’homme déchu n’a jamais été
altéré. Mais cela implique un changement de relation, parce que Dieu peut
maintenant avoir avec l’homme pécheur une relation de bénédiction ct non
plus de jugement.

Du côté de l’homme, son attitude à l’égard de Dieu doit être


totalement changée. D’une manière ou d’une autre, il faut que ses réactions
de peur et de culpabilité, de rébellion, d’entêtement et de dureté soient
vaincues :

..Lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la
mort de son Fils. (Romains 5.10)

Comment Dieu pouvait-il s'y prendre, pour se réconcilier l'homme qui


était son ennemi? Comment vous y pensez-vous, avec quelqu'un qui vous
est hostile et qui persiste dans son hostilité, pour obtenir la réconciliation ?
Comment Dieu devait-il s'y prendre pour restaurer cet homme
désobéissant qui s'enfuit et se cache, et qui a toutes sort de sentiments
négatifs chaque fois gue Dieu s’approche de lui? Voyez Dieu tendre sa main

72
vers Israël pendant tant d'années, tandis qu’Israël se détourne à maintes
reprises et se prosterne devant des idoles fausses et cruelles.

SON INCARNATION – L’INVASION


La première chose que Dieu devait faire, s'il voulait changer l'attitude
de la race humaine, c'était d'entrer dans cette race. Ce n'était que de
l'intérieur qu'il était possible de la guérir. C'est la raison de la grande
importance de l’incarnation. Le Logos éternel, le Fils, a été fait chair. Il a
revêtu une parfaite humanité: «Ainsi donc, puisque les enfants participent au
sang et au chai, li aussi, d'une manière semblable y a participé... Aussi devait-il
devenir, en tout, semblable à ses frères... » (Hébreux 2.14, 17)
De toute éternité, les personnes de la Divinité existent dans une
relation d'amour parfait, ou dans ce que Jean appelle la «gloire». (Jean 17.5,
24) Cet amour, ou cette gloire, est toujours demeuré là, dans l’être de Dieu.
C'est de cette vie que l'homme a été coupé par son péché. Dieu a voulu pour
Jésus, dans son humanité, I ‘extension de cette relation d'amour. C'est en
Jésus que, pour la toute première fois, un homme a commencé à partager la
relation d'amour et de gloire au sein de la divinité. Cela s'exprime sous
divers aspects significatifs dans les évangiles. Jésus décrivait cette relation
comme «dans le sein du Père», ou «dans le ciel», ou encore comme une
habitation réciproque. «Je suis dans le Père et le Père est en moi. »
Désormais également, pour la toute première fois, un homme avait
commencé à vivre une vie humaine en totale harmonie, totale communion
et totale obéissance avec Dieu.

SON BAPTÊME -L’IDENTIFICATION


Jésus n’est pas venu seulement vivre une vie humaine individuelle et
parfaite. Cela n’aurait fait que mettre découvert l’étendue de notre échec,
rien de plus. II est venu pour faire bien plus que cela. Il est venu pour
changer notre relation avec Dieu et notre attitude à l’égard de Dieu. Son
baptême dans le Jourdain, entre les mains de Jean Baptiste, était très
important. Comment faut-il le comprendre ? Quand nous sommes baptisés,
nous sommes baptisés dans l’union ou l’identification avec Christ. Nous
nous identifions à lui dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection.
Quand Jésus a été baptisé, il a été baptisé dans l’union avec nous. C’est-à-

73
dire qu’il s’est identifié à notre condition de péché, notre perdition et notre
aliénation.
Quand nous sommes baptisés, nous entrons dans notre vocation de
saints, d’appelés de Dieu, de rachetés. Quand Jésus a été baptisé, il est entré
dans sa vocation de Rédempteur. A partir de ce moment-là, tout ce que
Jésus a fait était en liaison étroite avec notre salut. Il a supporté les
incompréhensions, le mépris et la haine, non pour lui-même mais pour
nous. Il a vaincu des tentations de toutes sortes non pour lui-même, mais
pour nous. Il a vécu une vie d’obéissance totale à la volonté du Père pour
nous, non pour lui-même. Le combat se trouvait toujours du côté de son
humanité. La question n’a jamais été de savoir si Satan pourrait tenter,
mutiler ou tuer le Logos éternel. La question était de savoir si Jésus, dans
son humanité, vaincrait la tentation et traverserait la croix pour parvenir
sur le terrain de la résurrection. S’il n’y était pas arrivé, cela n’aurait pas
affecté sa divinité d’un iota -mais nous aurions été perdus pour l’éternité. II
fallait que Jésus traverse tout cela en tant qu’homme pour pouvoir nous
faire traverser.

SON CALVAIRE –L’INCORPORATION


En Jean 12.32, Jésus dit : «Et moi, quand j’aurai été élevé la terre, j’attirerai
tous les hommes à moi.» Jean poursuit le récit en expliquant qu’il parlait
ainsi pour indiquer de quelle mort il devait mourir. Ce ne devait pas
seulement être une mort à la place des hommes, mais une mort qui ferait
entrer les hommes dans la même expérience. Paul comprend les choses de
la même façon en Galates 2.20 : Je suis crucifié avec Christ… > l ne s’agit pas
simplement de traiter notre culpabilité, il est question de réconciliation, de
restauration d’une relation brisée et de changement d’attitudes invétérées
de peur et d’hostilité.
Sur la croix, l’humanité de Jésus est devenue une humanité
collective, qui comprenait tous ceux qui croiraient en lui, de sorte
qu’au travers de sa mort et de sa résurrection ils soient amenés dans
la même relation avec Dieu que celle dont il jouissait lui-même.
Paul a exposé cette idée en détail en Ephésiens 2.5-6 nous ne sommes
pas seulement crucifiés avec Christ, nous sommes aussi ressuscités avec lui.
Nous ne sommes pas seulement ressuscités avec lui, nous sommes assis
avec lui dans les lieux célestes. Quels sont ces lieux célestes ? Ils sont la

74
relation avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint : ils sont la relation d’habitation
réciproque que connaissait Jésus : le père en lui, et lui dans le Père.
Maintenant, le Père est en nous et nous Sommes dans le Père : le Fils est en
nous et nous sommes en Christ ; l’Esprit Saint est en nous et nous sommes
dans l’Esprit.

C’est cela la réconciliation. C’est d’elle que jaillit une attitude changée à
l’égard de Dieu. Maintenant, nos réactions émotionnelles à son égard ne
sont plus des réactions de peur, de culpabilité et d’hostilité, au contraire.

Vous l’aimez sans l’avoir VL. Sans le voir encore, vous croyez en lui et vous
tressaillez d’une allégresse indicible et glorieuse. (1 Pierre 1.8)

En outre, la nature même de l’homme est remise en harmonie avec le


dessein originel. L’intention éternelle de Dieu pour l’homme a toujours été
qu’il puisse devenir fils de Dieu, au travers de Christ. (Ephésiens 1.5) Le but
qu’il poursuit dans la rédemption, c’est que tous les hommes soient
«semblables à l’image de son Fils». (Romains 8.29) Ainsi, Jésus devient le
prototype de l’ordre humain réconcilié. En lui, chaque partie de la
personnalité humaine est ramenée à sa juste place, dans l’harmonie qui
caractérise toute l’œuvre créatrice de Dieu.
Voyons ce que cela signifie pour nous dans le domaine de notre vie
émotionnelle :

Premièrement, les émotions sont purifiées. « Ô Dieu ! Crée en moi


un cœur pu» s’écrie le psalmiste. (Psaume 51.12) Dans la Bible, le mot cœur
fait en général allusion au siège des émotions. Actes 15.9 nous dit que Dieu
purifie le cœur par la foi. Les émotions peuvent être purifiées de la
perversion causée par le péché, elles peuvent alors devenir ce qu’elles
auraient toujours dû être : de puissants moteurs poussant au bien et
détournant du mal. Avez-vous jamais pensé qu’il soit possible de vous fier à
vos sentiments ? De vous reposer sur eux pour vous motiver vers Dieu ?

Comme une biche soupire après des courants d’eau,


Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu !
Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant.. (Psaume 42.2-3)

Tes préceptes sont pour toujours mon héritage,


Car ils sont la joie de mon cœur…
Je hais les indécis
Et j’aime ta loi. (Psaume 119.111, 113)

75
Deuxièmement, les émotions peuvent être libérées. Chez un
grand nombre de personnes, le problème n’est pas qu’elles ont trop de
sentiments, mais pas assez. Je rencontre plus de personnes à la température
émotionnelle trop basse, que de personnes à la température émotionnelle
trop élevée. Chez un très grand nombre de personnes, l’expression
naturelle de l’affection et des émotions a été presque totalement inhibée.
On trouve en Ezéchiel 36.26 une merveilleuse promesse qui fait partie
de la Nouvelle Alliance en Christ. En général, nous ne saisissons pas son
véritable sens :

Je vous donnerai un cœur (émotions) nouveau et je mettrai


En vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de
Pierre et je vous donnerai un cœur de chair.

Recevoir un cœur sensible à la place d’une capacité sentimentale


sclérosée est l’un des droits qui nous sont acquis par la Nouvelle Alliance.
En d’autres termes, nous pouvons voir le côté affectif de notre nature libéré
et recevoir un nouvel ensemble d’émotions. Serait-ce trop beau pour être
vrai ?
Non seulement nous avons en nous la vie de Christ, mais 1
Corinthiens 2.16 nous dit que nous avons la pensée de Christ. Non
seulement nous avons la pensée de Christ, mais Philippiens 1.8 nous dit
que nous avons la tendresse de Christ : Paul dit : «Car Dieu m’est témoin
que je vous chéris tous avec la tendresse du Christ-Jésus.» Voilà le cœur
nouveau dont parle le prophète. Aimeriez-vous que le Seigneur ôte de vous
ce cœur de pierre plein d’inhibitions et vous donne sa propre tendresse, ses
propres réactions émotionnelles ? Comme il a déjà promis de le faire, vous
pouvez recevoir le cœur nouveau, les affections nouvelles qui, en Christ,
vous appartiennent de droit par l’alliance.
J’ai rencontré un jeune homme qui avait ce problème. Son père
venait de décéder. Ce jeune homme avait été effrayé de découvrir qu’il ne
ressentait rien du tout : ni absence, ni deuil, ni amour – rien. Il se rendit
alors compte du fait qu’il avait cette même absence de sentiments à l’égard
de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Il était incapable de leur
témoigner une quelconque affection, tout en les traitant très bien
extérieurement. Lors de notre rencontre, il suivait un traitement chez un
psychiatre, mais il n’avait conscience d’aucun véritable progrès.
Ce jeune homme et sa femme assistèrent à une petite retraite que
nous avions organisée. Un soir, il ouvrit son cœur au Seigneur et remit sa

76
vie à Jésus. Savez-Vous ce qui se passa ? Le Seigneur prit son cœur de pierre
et lui donna un cœur nouveau. Cet homme pleura au point que je crus que le
plancher de la petite maison allait être inondé. Par la suite, il revint souvent
me raconter combien sa vie avait changé. Il était enfin capable de
chatouiller enfants pour les faire rire, de les prendre dans ses bras pour les
câliner et de les aimer. C’est une chose merveilleuse que de voir quelqu’un
revivre ainsi.

Jésus a dit : « Le voleur ne vient que pour voler et tuer et détruire ; moi, je suis
venu, afin que mes brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean
10.10)
Dans une personnalité réconciliée, lorsque Dieu a rendu vie à
l’esprit humain, en Christ, il n’est plus dangereux de libérer les
émotions et de leur permettre d’accomplir leur fonction propre.

Nous avons vu que la personnalité de l’homme est construite autour


de son esprit qui en est l’agent d’intégration. C’est lui qui devait être le
principe central qui maintiendrait toutes choses en place et toutes choses
en harmonie ; c’est lui qui devait être le solide trait d’union entre l’homme
et Dieu, source de sa vie. Avec l’entrée du péché. L’esprit a perdu sa place
d’autorité. La discorde, le mal-être et la désintégration s’ensuivirent. De nos
jours, on met beaucoup l’accent sur la liberté ; mais une liberté qui réside
uniquement, et de façon autonome, dans la volonté de l’homme est presque
entièrement destructive. Une telle liberté exige que l’homme soit autorisé à
faire tout ce qu’il est capable de faire. Aucune contrainte, qu’elle soit d’ordre
moral ou autre, ne peut s’interposer.
Pourtant, le centre de l’être humain, tel qu’il a été créé, n’était pas le
libre arbitre de l’homme, mais son esprit ; et, comme nous l’avons vu,
chaque fonction de l’esprit est reliée à une fonction de ‘âme. En particulier,
la fonction spirituelle de la communication est censée gouverner les
émotions.
Nous nous servons parfois d’un diagramme comme celui de la Figure
10, pour illustrer les relations entre corps, âme et esprit. C’est un schéma
très utile et c’est, en fait, la façon de vivre à laquelle la plupart d’entre nous
sont habitues. Mais remarquez-en les conséquences en ce qui i concerne les
émotions.

1. Un stimulus quelconque nous atteint par le moyen des sens.


Imaginons qu’il s'agisse de la vue d'un voisin avec qui nous nous

77
sommes disputes la semaine precedente. Nous avons le stimulus A: le
voisin, et notre perception physique B: nous voyons le voisin.

2. Cette perception sensorielle (la vue du voisin) active une reaction


emotionnelle. Ce peut etre l'irritation, l'embarras, la colere ou le
ressentiment. Nous nous rappelons ce qu'il a dit et la façon dont il l'a
dit, ce que nous aurions du lui retoquer, mais qui ne nous est pas venu
a l'esprit sur le moment, et ainsi de suite.

3. Enfin, sous l'avalanche de ces sentiments, notre esprit, agissant


comme conscience, intervient et emet un jugement sur notre
comportement. «Tu as tort. Tu ne devrais pas etre en colere ou en
vouloir a ton voisin. »

78
Le problème vient de ce que la conscience doit traiter des émotions
qui sont déjà éveillées. C’est à ce stade de l’action que la conscience tend à
être la plus faible.
Quand on se penche sur les évangiles, on découvre que Jésus ne vivait
pas du tout ainsi. Ce que nous considérons comme naturel est en fait
interverti. Pour retrouver l’équilibre correct, il faut donc que ce soit
converti.
J’ai découvert qu’en termes de relation avec les personnes, avec les
situations et avec l’environnement, Jésus vivait avec l’esprit en périphérie.

79
En regardant la Figure 11, vous verrez ce que je veux dire. A la vérité, ce
schéma correspond mieux à l’étendue de notre perception. Physiquement,
nos sens ne perçoivent qu’à quelques centimètres pour ce qui est du
toucher, quelques mètres pour ce qui est de l’ouïe et quelques centaines de
mètres pour ce qui est de la vue. La perception de notre pensée est bien
plus étendue. Quant à la perception de notre esprit, elle atteint jusqu'à
l'éternité, jusqu'à l’infini, jusqu'à Dieu.
Jésus vivait l'esprit en périphérie, si l'on peut dire, ce qui signifie qu'il
percevait les situations tout d'abord de façon spirituelle. Ainsi, les réactions
émotionnelles qui motivaient ses actes étaient engendrées par des
perceptions spirituelles.

Ce fait est si important qu'il est nécessaire de l'établir à partir des


récits évangéliques.

Prenez le récit de Marc, au chapitre 6. Une grande foule a vu Jésus


partir en barque avec ses disciples et elle a couru pour le devancer et
l'attendre.

Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule et en eut compassion,
parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger; et il se mit à les
enseigner longuement. (Marc 6.34)

Que s'est-il passé ? Jésus les «vit». Ceci signifie qu'il les vit avec
discernement. II n'a pas seulement observé une foule d'hommes, de femmes
et d'enfants, il a eu une compréhension spirituelle de ce à quoi ils
ressemblaient: des brebis sans personne pour en prendre soin.
C'est de cette compréhension spirituelle qu'est née la réaction
émotionnelle: la compassion. L'acte approprié a découlé de cette motivation
pleine de compassion: il commença à les enseigner et, plus tard, il les
nourrit.

Prenons un autre exemple, rapporté en Marc 3. Jésus entre dans la


synagogue et y trouve un homme a la main sèche. Il dit à l'assemblée: «Est-il
permis le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une
personne ou de la tuer ?»
L'assemblée garde le silence. Nous pourrions penser qu'ils ne
connaissaient tout simplement pas la réponse. «Alors promenant ses regards
sur eux avec colère, et en même temps navré de l’endurcissement de leur
cœur, il dit à l’homme : Etends ta main. Il l’étendit, et sa main devint saine.
(Marc 3.5)

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Ce que Jésus a vu en regardant autour de lui, ce sont les cœurs durs et
amers de ceux qui préféraient voir l’homme rester paralysé plutôt que
d’enfreindre leurs lois religieuses. C’est de cette connaissance spirituelle
qu’est venu à la réaction émotionnelle, ici la souffrance et la colère à partir
de ces sentiments, Jésus tire sa motivation, il appela l’homme paralysé et en
présence de Ces gens – un jour de Sabbat – il guérit la main sèche.

Une dernière illustration. En Luc 19, Jésus était entré à Jérusalem et


les foules avaient jeté leurs vêtements sur son passage en l’accueillant aux
cris de «Hosanna !»

Comme il approchait de la ville, Jésus en la voyant, pleura sur elle et dit : Si tu


connaissais, toi aussi, en ce jour, ce qui te donnerait la paix ! Mais maintenant
c’est caché à tes yeux. Il viendra sur toi des jours où tes ennemis
t’environneront de palissades, t’encercleront et te presseront de toutes paris.
(Luc 19.41-43)

Jésus vit la ville. Il vit plus que ses rues, ses bâtiments et son
emplacement géographique. L’esprit de prophétie vint sur lui et il «vit»
l’état de la ville et les conséquences de son péché. Il pleura de souffrance
sur cela, tout en prononçant l’inévitable jugement.
Dans chacun de ces cas, la succession des événements est la même :
1.Un contact ou une perception spirituelle 2. Sur cette base, une réaction
émotionnelle 3. A partir de là, une action appropriée.

ÉMOTION ET PERCEPTION
Le principe important que nous illustrons ici est que les émotions
dépendent en grande partie de nos perceptions. Nos sentiments sont
éveillés par notre façon d'interpréter des situations ou des événements. Par
exemple, un bruit du tonnerre vous réveille à trois heures du matin et vous
vous dressez d'un bond dans votre lit, vous avez le cœur qui bat et les yeux
qui vous sortent des orbites. Des voleurs... tremblement de
terre...l'Enlèvement...un avion qui s'écrase? Puis la lumière s'allume, et vous
découvrez que votre mari n'ayant pas retrouvé son chemin dans le noir est
tombé sur la coiffeuse. Alors vous éprouvez amusement, commisération ou
irritation selon la fréquence avec laquelle il lui arrive ce genre de choses.
Même stimulus, diverses perceptions, diverses émotions.
Les sensations physiques que vous éprouvez en plongeant d'un

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ponton pour aller nager un beau jour d'été sont très proches de celles que
vous éprouveriez en tombant accidentellement du même ponton alors que
vous dites au revoir à un ami qui part en voyage. Vos réactions
émotionnelles seront, elles, très différentes parce que votre perception le
sera aussi.
Les réactions émotionnelles de Jésus étaient parfaitement
appropriées à chaque circonstance parce que sa perception était vraie. Sa
perception d'une situation était toujours vraie parce qu'il la percevait dans
son esprit. Ecoutez-le expliquer cette façon de vivre en Jean 5.30: « Moi, je
ne peux rien faire par moi-même: selon ce que j'entends, je juge; et mon
jugement est juste». Jésus n'a jamais jugé d'après l'aspect extérieur des
circonstances. Il jugeait selon ce qu'il «entendait», c'est-à-dire selon le
témoignage intérieur de son esprit.
Bien entendu, la question pratique se pose: Comment peut-on
commencer à vivre ainsi «l'intérieur à l'extérieur» (ou en fait, le bon côté à
l'extérieur)? Comment pouvons-nous, pour notre propre part, commencer à
vivre la vie de sorte que nous touchions les personnes et les situations avec
notre esprit en éveil afin de les voir comme Jésus les voit, et de ressentir à
leur égard les affections de Jésus?
Quand nous apprenons à percevoir avec notre esprit, alors nos
réactions émotionnelles reflètent, d'une façon plus juste, la vérité et la
réalité. Elles deviennent ainsi plus fiables, et il est possible de s'appuyer sur
elles pour motiver notre comportement.
Nous avons, pour la plupart d'entre nous, appris à vivre tout à fait
autrement. Nous projetons sur les personnes ou les situations, non pas
notre véritable moi, mais une «image» dont nous pensons qu'elle est
acceptable, ou du moins, si elle n'est pas acceptée, qu'elle est remplaçable
parce que nous n'y avons pas investi trop de notre moi. De cette manière,
nous ne sommes pas trop troublés quand elle n'est pas acceptée. D'autres
personnes projettent des images similaires sur nous et, à notre tour, nous
calquons notre comportement sur le leur. Aucun d'entre nous ne contacte la
véritable personne qui se cache derrière le comportement, c'est pourquoi
les possibilités de malentendus sont légion.
Nous devons, au contraire, apprendre à vivre à découvert devant les
personnes et les situations, de manière à ce que notre véritable moi
s’investisse dans tout ce que nous faisons ou disons. Si les personnes
réagissent de la même façon, alors nous percevrons la réalité telle qu'clle
est même si elles ne le font pas, nous décèlerons souvent derrière la façade

82
qui nous est présentée, le véritable moi - effrayé, anxieux ou sur ses gardes -
qui aimerait réagir, mais ne t'ose pas. Nous nous trouverons en train de
réagir de façon spontanée avec compassion et compréhension à l'égard de
la véritable personne, et non pas à l'égard de l'image.

Voici les étapes importantes pour démarrer ce nouveau style de vie:

1. Nous pouvons apprendre a vivre de cette façon, premier lieu a l'egard


du Seigneur. Il nous accepte vraiment et il est vraiment sensible a ce
que nous lui communiquons. David connaissait la securite qu'apporte
ce genre d'ouverture devant Dieu:
Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur!
Eprouve-moi, et connais mes préoccupations!
Regarde si je suis sur une mauvaise voie,
Et conduis-moi sur la voie de l’éternité !
(Psaume 139,23-24)

Nous ne pouvons-nous cacher hors de sa vue. Nous n’avons pas


besoin de nous cacher devant lui, parce que nous sommes tout à fait
acceptés dans son amour.

2. Nous avons besoin que le Seigneur nous sanctifie par son Esprit Saint
afin que nous puissions vivre avec confiance et spontaneite a partir de
notre esprit. Si notre esprit n’est pas purifie, ce qui peut en sortir n’a
que peu de chances d’amener la vie en retour. Nous devons vivre
selon l’homme nouveau, qui est cree en Christ Jesus «dans une justice
et une sainteté que produit la vérité.» (Ephesiens 4.24)
3. Nous devons prendre conscience des occasions ou nous ne vivons pas
selon l’homme nouveau, ou selon l’esprit. Je me souviens d’etre alle
une fois a une reunion de priere chez des catholiques charismatiques.
Au moment ou j’entrais, un jeune homme que je n’avais jamais
rencontre vint vers moi, me passa les bras autour des epaules et me
donna une veritable accolade pleine de chaleur et d’affection. Je lui
pas- sais les bras autour des epaules, quand je pris soudain
douloureusement conscience du fait que lui m’aimait, alors que tout
ce que je faisais moi, c’etait de reproduire simplement son geste. Je n’y
mettais pas mon cœur, parce que j’etais parmi des inconnus.
J’apprends a discerner les occasions ou je me retire pour
projeter une image creuse, et je me sens de plus en plus mal a l’aise
devant la faussete de cette image. La verite – ou la realite – est
quelque chose qui libere vraiment.

83
4. Quand nous apprenons a vivre ainsi devant les personnes et les
situations, non seulement nous percevons la verite plus clairement,
mais nous ouvrons egalement la voie a l'Esprit Saint pour qu’il touche
d'autres personnes a partir de notre personnalite. Jesus dit en Jean
7.38: «... des fleuves d'eau vive coulerons de son sein». Les fleuves ne
pourront couler si notre sein est verrouille, bien a l'abri, et si nous
projetons une image feinte et fausse. L'Esprit de verite, l’Esprit de
realite, ne peut en aucun cas faire un quelconque usage de la faussete.
Cependant, en dépit de notre façon de faire qui peut être gauche et
stupide au début, notre véritable être intérieur qui est ce que nous sommes
vraiment, fournit à l'Esprit tout ce qui est nécessaire pour qu'il jaillisse
comme un fleuve de vie. Quand cela se produit, ce que nous ressentons, ce
ne sont pas nos sentiments, mais ceux de l'Esprit Saint. Si cela semble plus
que nous ne pouvons embrasser, alors écoutons à nouveau Paul:

Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse du Christ-
Jésus. (Philippiens 1.8)

84
TROISIÈME PARTIE

Chapitre Dix

LA LIBERTÉ DE LA VOLONTÉ
Pendant longtemps, même après avoir appris que le salut allait bien au-delà
du seul pardon, j’ai pensé qu’il existait un domaine de notre vie dans lequel
Dieu devait nous laisser lutter tout seul : le domaine de la volonté humaine.
Je savais qu’il y avait un renouvellement pour la pensée et une libération
pour les émotions, mais je n’arrivais pas à comprendre comment Dieu
pourrait intervenir dans le domaine de la volonté sans porter atteinte à ma
liberté morale fondamentale. Pourtant, je savais également que la volonté
était le domaine dans lequel j’avais le plus grand besoin d’aide. Comment
devenir véritablement obéissant à la volonté de Dieu ? Même si j’y
parvenais aujourd’hui, y avait-il un quelconque espoir que je puisse
compter sur moi-même pour rester obéissant demain ? Il semblait que je
sois condamné à vivre comme le parent d’un enfant incorrigiblement têtu et
désobéissant, auquel il serait impossible de faire confiance pour qu’il se
comporte correctement à moins d’être surveillé en permanence.
La lecture de Romains 7 semblait confirmer mes pires suspicions :

Car ce que j’accomplis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique


pas, mais ce que je hais, voilà ce que je fais. (Romains 7.15)

Paul, semble-t-il, était aux prises avec le même problème… en fait, il


persiste et signe :

Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu, parce que la chair ne se
soumet certes, il a parlé d’être «crucifié avec Christ» et de se considérer
«comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Christ-Jésus»,
laissant entendre qu’il y avait là la réponse au problème : mais cela ne fait
que soulever d’autres questions. S’il arrivait qu’il nous soit possible de
passer par une expérience qui ferait de nous, comme ce fut le cas pour Paul,
des esclaves de Christ, que nous resterait-il alors : la liberté ou seulement
une illusion de liberté ? Se pourrait-il que la Bible ne cesse d’affirmer que
nous sommes libres, tandis que nous, nous serions tout le temps conscients
– et Dieu aussi – qu’en fait nous ne sommes pas libres du tout ? Nous
aurions abandonné notre volonté et, tout en ayant même jusqu’au

85
sentiment d’être libres, nous aurions une corde secrète nouée autour de nos
chevilles que Dieu pourrait tirer pour nous faire rentrer dans le rang
chaque fois que nous dévierions !

Et puis j’ai commencé à apprendre quelque chose qui n’a jamais cessé
de m’étonner : Dieu, ai-je découvert, a mise gros sur notre liberté. Il n’a
reculé devant rien pour nous libérer ; et tous ses desseins à notre égard
exigent que nous restions libres. Il est nécessaire que nous en découvrions
la raison.

Premièrement, Dieu est amour ; puisque telle est sa nature, notre


relation avec lui est fondée sur l’amour et la confiance.

Deuxièmement, pour qu’il y ait amour et confiance, il doit y avoir un


libre choix résultant d’un libre arbitre.

Cela est également vrai au niveau humain. Jean aime Jeanne et il est
désespérément impatient de voir Jeanne l’aimer en retour. Mais il sait que
l’amour de Jeanne ne sera véritable que s’il est donné librement. S’il était en
mesure de la conditionner pour qu'elle soit obligée de l'aimer, cela ne lui
servirait de rien. En d'autres termes, Jean doit prendre le risque de laisser
Jeanne libre pour qu'elle puisse librement le rejeter ou librement répondre
à son amour. L'amour n'est possible qu'à cette condition.

Dieu sait cela bien mieux que l'homme, parce qu'il est l'amour même,
et il ne veut pas que l'homme établisse sa relation avec lui sur une autre
base. C'est la raison pour laquelle, dans tous ses agissements avec nous,
avant comme après notre nouvelle naissance, il a laissé à la volonté de
l'homme sa liberté.

Nous aurons à revenir là-dessus plus d'une fois, à cause de l'importance


vitale de cette vérité, mais découvrons tout d'abord quelques faits
fondamentaux que nous devons connaître concernant la volonté elle-même
et ce que nous entendons par le concept de liberté.

LA VOLONTÉ HUMAINE - UN MÉCANISME DE SELECTION


Un aspect important de la spécificité de l'homme parmi les créatures
de Dieu est l'espace de choix qui lui a été confié. Il est vrai que les animaux
font certains choix, mais leurs choix sont enfermés dans des modes de

86
comportement qui sont par essence instinctifs. Ils font partie du processus
d'adaptation de l'animal à son environnement. L'homme est différent. En
faisant l'homme à son image, selon sa propre ressemblance, Dieu, Créateur
incréé, a fait de lui un créateur créé. C'est-à-dire que l'homme est capable de
faire des choix créateurs. Il peut choisir ses propres objectifs. Il peut décider
de son avenir. Il est possible de changer le comportement d'un animal en le
conditionnant. L'animal peut apprendre. Un cheval peut être dressé à
porter la selle et un chiot peut apprendre la propreté. Cependant, l'homme
est le seul qui puisse faire des choix moraux, c'est-à-dire qu'il est le seul
dont la volonté puisse prendre des décisions fondées, non sur l'instinct ou
le conditionnement, mais sur des valeurs ou des normes de bien et de mal.
C'est pourquoi l'homme seul peut pécher. Un perroquet peut dire: « Hello!
le soleil brille, brille, brille » quand, en tait, 1l pleut des cordes - mais on ne
pourrait pas le taxer de menteur. Un chien peut s'enfuir en emportant mes
chaussons, mais il ne les vole pas. Seul l’homme à la liberté de choisir qui
rend possible une conduite ou une inconduite morale.
Chez l'homme, la partie capable de sélection, celle qui en dernier
ressort, fait ces choix, c'est la volonté, C'est elle aussi décide de l'étape finale
du processus dont le résultat est la conduite. Nous trouvons dans un
véhicule automobile une bonne illustration de tout ce processus:

- La pensee, comme un volant, est le mecanisme directionnel.


- Les emotions, comme un moteur, sont le mecanisme d'entraînement
ou l'element motivant.
- La volonte est l'embrayage, le mecanisme de choix ou d'engagement.
Ces trois domaines doivent fonctionner en harmonie pour produire une
conduite efficace. La décision de faire quelque chose, si elle n'est pas
accompagnée de la motivation voulue, a toutes chances de caler, comme
lorsqu'on relâche l'embrayage alors que le moteur tourne au ralenti. Des
pulsions émotionnelles extrêmes - la terreur, par exemple - peuvent
bouleverser les facultés rationnelles et engendrer le comportement
désorganisé des états de panique; ce qui ressemble fort à une conduite, pied
au plancher et les mains derrière la tête ! Quant à la personne qui fait
preuve d'un enthousiasme débridé devant une idée, mais n'entreprend
jamais quoi que soit pour la mettre à exécution, elle ressemble à un élève
d'auto-école, le moteur rugissant, le volant fermement agrippé des deux
mains – et l'embrayage au point mort.
Ce principe d'un engagement complet est essentiel à toutes nos
relations, tant avec Dieu qu'avec les hommes. C'est ce que Jésus entendait

87
en parlant de: «tout ton cœur, toute ton âme, toute ta pensée et toute ta
force». Si nous ne saisissons pas cela, nous comprendrons de travers beau-
coup des concepts fondamentaux de la Bible, comme la repentance, la foi,
l'amour, etc. Chacun d'eux exige un engagement de la pensée et des
sentiments et de la volonté. Quand il n'y a engagement que dans l'un de ces
domaines, nous nous retrouvons devant un résultat totalement différent:

Néanmoins, c'est dans le domaine de la volonté que notre engagement


fait le plus souvent défaut, de sorte que la repentance ne dépasse jamais le
stade d'un changement d'opinion ou celui d'un sentiment de remords, et
que la foi ne reste qu'une impulsion ou un assentiment mental. II nous faut
donc regarder quelle est la nature fondamentale du problème dans la
volonté humaine.

LA NATURE DU LIBRE ARBITRE


On parle beaucoup de liberté à l'heure actuelle. Mais on a aussi
l'impression déconcertante que l'espace d'action de la véritable liberté
humaine, en dépit de tout qu'on en dit, se réduit rapidement et pourrait,
dans notre société moderne «gérée», pratiquement disparaître.
Nous devons, cependant, être tout à fait clairs en ce qui concerne la
nature de la liberté humaine. La liberté n'est pas le principe central de la vie
humaine ct elle n’est pas absolue. Le philosophe français Jean-Paul Sartre a
très bien vu ce qui arrive quand la liberté humaine est érigée en absolu. Il a
dit qu’elle conduisait inévitablement à trois choses : le déicide, le meurtre et
le suicide. Voyons ce que cela veut dire.

88
Dieu est la limite ultime de la liberté morale de l’homme. Aujourd’hui,
l’homme veut être libre de faire tout ce qu’il est en mesure de faire – qu’il
s’agisse de la manipulation génétique ou des horribles moyens de
destruction nucléaire massive. Mais à l’égard de certaines de ces choses,
que l’homme peut faire parce qu’il en a la capacité technologique, Dieu dit
encore : «Tu ne … pas». Par conséquent, pour que l’homme soit «libre», il
faut que Dieu soit considéré comme mort.
Ensuite, si je veux être totalement libre de faire tout ce qui me plaît,
votre existence devient une limitation potentielle à ma liberté. Aussi, dois-je
vous tuer pour exprimer la complète liberté humaine et le refus d’être
entravé par une limite quelconque. La liberté conduit au meurtre.
Même ainsi ce n’est pas fini. Ma propre existence devient à son tour
un facteur limitatif, de sorte que pour accéder à liberté authentique ultime,
je dois être libre de transcender mon propre être – en d’autres termes, être
libre de me tuer moi-même.
Voici totalement dévoilé le dessein de Satan au jardin d’Eden, quand il
a tenté l’homme pour qu’il s’empare de sa « liberté» et devienne comme
Dieu «Il a été meurtrier dès le commencement». (Jean 8.44)

LA VÉRITÉ SUR LA LIBERTÉ


Quelle est donc la vérité en ce qui concerne la liberté humaine ? La
voici : La liberté doit toujours s’exprimer dans les limites imposées par
la loi. C’est ce que nous appelons obéissance.
Désobéir à la loi, ou en faire fi, fait de la loi notre ennemie et nous
prive de notre liberté.

Le principe est clairement mis en évidence dans le fonctionnement


des lois de la nature. Je ne suis pas «libre» de marcher le long du flanc
vertical d’un immeuble urbain, en défiant la loi de a gravité. Si j’essaie de le
faire, la loi devient mon ennemie et me fait atterrir à plat dos sur le trottoir.

Il en va de même pour les lois qui gouvernent la société celui qui


enfreint la loi perd sa liberté. Même quand il n’est pas appréhendé, il a
perdu la liberté intérieure de déambuler dans les rues sans se soucier de la
possibilité que ses infractions le rattrapent.
Les lois morales et spirituelles inscrites dans l’univers fonctionnent
exactement de la même manière. Si je les enfreins, elles se retournent

89
contre moi – de façon tout aussi dévastatrice et inexorable que toute autre
loi, qu’elle soit d’origine naturelle ou humaine. Nous n’en doutons plus a
l’heure actuelle. Nous moissonnons les conséquences des infractions à la loi
perpétrées depuis des générations, et le résultat en est le gaspillage, la
pollution, la pauvreté, la misère et la mort.

Comme nous le verrons, les limitations de la loi ne peuvent être


transcendées que d’une seule façon : en obéissant à une loi supérieure qui
s’applique dans le même domaine. Je peux vaincre la loi de la gravité, non
pas en la défiant, mais en me soumettant à une loi supérieure. En d’autres
termes, je monte dans un ascenseur ou dans un avion. Mais ce à quoi je
m’engage, c’est encore à l’obéissance – la reconnaissance de la loi. Nous
reviendrons sur cet aspect plus tard.

90
Chapitre Onze

LA LUTTE POUR LE POUVOIR DANS LUNIVERS


La Bible nous révèle que l’univers est le théâtre d’une grande lutte de
pouvoir entre Dieu et Satan. Bien plus, dans cette lutte, l’homme joue un
rôle stratégique. En fait, il est le principal champ de bataille. Cependant, il
nous faut comprendre qu’il ne s’agit pas uniquement d’une lutte de
puissance. Il ne s’agit pas de savoir si Dieu est plus puissant que Satan. (Je
rencontre de nombreux chrétiens qui semblent croire que Dieu est certes
plus puissant que Satan -mais de peu seulement. Ils sont très heureux de
lire la fin de la Bible et de découvrir que nous remportons la victoire -une
victoire très serrée !) Il n’est pas des tout questions de cela. Il n’a jamais été
question de savoir si Dieu était plus puissant que Satan, ou si Dieu n’était
pas capable d’exterminer Satan quand il le désire, sans même avoir à
bouger le petit doigt. Dans le domaine de la seule puissance, il est
impossible de rivaliser avec la Toute-puissance !
Le conflit qui existe dans l’univers se joue à un tout autre niveau. C’est
un combat au niveau moral et spirituel.
La question qui est soulevée est de savoir si c’est Dieu ou Satan qui
gagnera la réponse d’obéissance et l’allégeance de l’homme. Dans ce
combat, Dieu a en fait permis que les balances lui soient défavorables, et ce
à un degré incroyable. Dieu n’attend rien moins de l’homme que l’amour. Il
doit donc prendre le risque, comme nous l’avons dit précédemment, de
laisser l’homme répondre librement et sans aucune pression. Satan n’a pas
de tels scrupules. Ses armes sont la tromperie, le mensonge, la ruse, la
pression, la coercition, la perversion et tout ce qui concourt à son dessein.
N’importe quoi, excepté un choix sans entrave cela, il ne peut s’y risquer.

LES LOIS RIVALES


Dans sa lettre aux Romains, l'apôtre Paul décrit avec clarté cette lutte
en termes de deux lois rivales se disputant l'obéissance de l'homme, La
question de l'obéissance est, comme nous l'avons vu, le point crucial.

91
Si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice (Romains 6.16)

Les lois rivales qui cherchent à obtenir l'obéissance de l'homme sont


présentées en Romains 8,2. Ce sont la loi de Dieu et la loi du péché et de la
mort.

La loi de Dieu Comprenez que la loi de Dieu n'est pas une chose que
Dieu aurait fabriquée: c'est ce que Dieu est. La loi est l'expression du
caractère de Dieu. C'est pourquoi la loi est sainte, juste et bonne. Nous
mettons parfois injustement en opposition la grâce et la loi, comme si la
grâce était bonne et la loi mauvaise. Ce n'est absolument pas biblique et ce
n'est pas vrai. La loi de Dieu est une loi d'amour désintéresse. Elle exprime
le merveilleux caractère de Dieu; c'est la façon de vivre que Dieu a choisie.
David l'avait compris. Le psaume 119 est le long éloge d'un homme qui
connaissait la loi comme une révélation de Dieu:

Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche


Que mille objets d'or et d'argent...
Que tes promesses sont douces à mon palais,
Plus que le miel à ma bouche !...
Ta promesse est entièrement éprouvée,
Et ton serviteur l'aime.
Je marcherai à l'aise,
Car je recherche tes statuts. (Psaume 119.72, 103, 140, 45)

La loi du péché et de la mort Tout comme la loi de Dieu façon d'être


de Dieu, la loi du péché et de la mort est la façon d’être de Satan. Jésus a dit
de Satan qu’il était meurtrier et menteur depuis le commencement. Qu’il ne
venait que pour voler, égorger et détruire. Nous ne devons, pas être surpris
que sa loi produise les mêmes fruits, donc l’attrait du péché est enraciné
dans la tromperie et l’illusion, et sa fin est cachée. La Bible seule nous révèle
la vérité concernant sa fin : «Telle voie parait droite a un homme, ma à la
fin, c’est la voie de la mort,» (Proverbes 14.12)

LA LOI ET LE DROIT Å L’AUTORITÉ

92
Il nous faut voir maintenant Comment ces lois Concurrentes
prétendent à l’obéissance de l’homme. Cette partie vous paraîtra peut-être
pas facile, mais il est nécessaire que vous la suiviez attentivement. Une fois
que vous l’aurez bien comprise, tout le concept de liberté et d’obéissance
vous apparaîtra dans sa juste perspective.

- La loi exige notre obéissance sur la base de l’autorité qu’elle


revendique. En d’autres termes, Il y a un caractere d’obligation lie
aux exigences de la loi qui tranche tout a fait avec les questions de
penchant ou de preference. La loi s’attend a ce que nous «devions»
faire ce qu’elle exige, que nous le voulions ou non. Elle agit ainsi parce
qu’elle pretend faire autorite.
Nous comprenons très bien cela en ce qui concerne la loi de Dieu : nous
en rejetons peut-être les exigences, mais ce faisant nous savons alors que
nous sommes en train de désobéir à une autorité qui prétend à notre
obéissance.
Pour ce qui est de la loi du péché et de la mort, nous sommes souvent
trompés. Le péché nous est présenté comme l’objet d’un choix ou d’une
préférence. Nous nous imaginons pouvoir le prendre ou le laisser. Ce n’est
que plus tard, lorsque nous cherchons à nous en libérer, que nous nous
heurtons à son exigence impérieuse : nous prenons conscience de ce qu’il
opère comme une loi.

Je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon
intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres.
(Romains 7.23)

Sur quelle base la loi peut-elle prétendre faire autorité ? En vertu de


quoi exige-t-elle de moi l’obéissance ? Penchons-nous sur cette question
d’autorité.

- Une autorité est une puissance que nous reconnaissons comme


légitime. Je roule dans ma voiture, quand un homme habille d’une
certaine façon s’avance sur la route et leve le bras. Obeissant, je
ralentis et m’arrete. Pourquoi ? Non parce qu’il est si grand qu’il
pourrait physiquement barrer le passage a ma voiture, mais parce que
je reconnais a son uniforme qu’il est agent de police et represente de
ce fait une puissance que je reconnais legitime.
En conclusion, la question d’obéissance ou de désobéissance ne se pose
qu’en face de l’autorité et cette autorité n’existe pour moi que si la

93
puissance qu’elle représente est de celles que je reconnais légitimes.
Il semble qu’au point où nous en sommes, il faille remonter encore
plus loin. En fait, comment est-ce que je décide de la légitimité d’une
puissance ? Voilà l’étape importante.

- Je reconnais une puissance comme légitime lorsque les normes


(ou les valeurs) qu’elle représente correspondent à mon système
de valeurs intérieur.
Supposons que je me trouve en Russie et qu’aux petites heures du jour
des officiers de police en uniforme viennent frapper à ma porte et, sur un
ton menaçant, se mettent à me parler de mines de sel en Sibérie, Quelle
serait ma réaction ? Mise à part une peur bien compréhensible, j’aurais
toutes les chances de considérer qu’un tel pouvoir est tyrannique et qu’il
fait usage d’un exercice illégal de la force. Pourquoi ? Ce sont des policiers
tout comme ceux de mon pays. Eux aussi sont appelés à régler la circulation,
encadrer les foules lors de rencontres sportives et poursuivre les criminels,
tout comme la police de mon pays.
Pourtant, je considérerais vraisemblablement les actes de mes
visiteurs nocturnes comme un exercice illégal de la force, parce que les
normes que ces forces de police représentent- le pouvoir absolu de l'Etat –
ne correspondent pas à mon échelle intérieure des valeurs, qui sont celles
d'une liberté démocratique et des droits de l'individu.
En d'autres termes, nous ne reconnaissons pas de légitimité à un
exercice du pouvoir gui diffère de notre système intérieur de valeurs. Il se
peut que nous devions nous soumettre à ces lois ou règlements, mais nous
le ferons à contrecœur, de mauvaise grâce et avec le sentiment de quelque
chose de mauvais et d'injuste. Si nous trouvions un moyen de contourner la
loi. Il y a de fortes chances pour que nous nous sentions justifiés plutôt que
d'avoir mauvaise conscience. Autrement dit, même en nous conformant à la
loi, nous n'y obéissons pas.

LOI EXTÉRIEURE ET VALEURS INTÉRIEURES


Nous en venons maintenant à un principe d'une importance capitale pour
ce sujet, principe que tout parent doit saisir. Le voici:

En cas de conflit entre la loi extérieure et les valeurs intérieures, les


valeurs intérieures finiront toujours par l'emporter.

94
En grandissant au sein d'une famille, 1'enfant apprend deux choses
très différentes. D'une manière consciente, il apprend de ses parents un
ensemble de règles concernant les comportements corrects et incorrects -
partager ses jouets, ne pas mentir, obéir à Papa et Maman, se laver les dents
après chaque repas, etc.
D'une manière inconsciente, mais non moins efficace, il apprend un
ensemble de valeurs: le système auquel se conforme la vie de ses parents.
Lorsque ces deux choses - le code des règles de comportement et le
système de valeurs qui régit la vie des parents – manquent de logique ou
diffèrent l’un de l’autre, l’enfant- et les parents – connaissent des difficultés.

Par exemple, le petit Julien a menti et vient d’être pris sur le fait.
Maman est sur le point de le punir pour qu’il apprenne à ne pas mentir.
C’est alors qu’on frappe à la porte d’entrée. Maman grogne consternée et
dit : « Par pitié, c’est encore cette horrible madame Dupont. Julien, va lui
dire que j’ai dû sortir.»

Julien apprend deux choses. Il apprend que le mensonge est «en


horreur à l’Eternel », mais il apprend également que c’est «un secours qui se
trouve toujours dans la détresse» ! Autrement dit, il apprend qu’on ne doit
pas mentir, mais que les grands, comme Papa et Maman, n’ont personne
pour leur donner une fessée et peuvent donc mentir quand c’est un bon
moyen pour se tirer d’un mauvais pas.

Voici pourquoi vous rencontrez des parents qui disent : «Julien est un
gentil garçon à la maison, mais je ne peux lui faire confiance quand je le
quitte des yeux.» Quand Julien est à portée des yeux et de la main de
Maman, la prudence et les expériences passées peuvent lui dicter de se
soumettre aux normes de comportement voulues ; mais, quand il est tout
seul, les normes extérieures de comportement que ses parents ont établies
pour lui perdent rapidement du terrain devant les valeurs intérieures qu’il
a également acquises, aussi se complaît-il dans des manières très
semblables à celles de ses parents.

ISRAËL, L’ÉGYPTE ET LES DIX COMMANDEMENTS

95
Dans l’Ancien Testament, la façon d’agir de Dieu envers Israël fournit
une illustration encore meilleure de ce principe. On peut considérer tous
ces siècles d’histoire comme le récit d’un conflit entre la loi extérieure et les
valeurs intérieures. D’une certaine manière, faire sortir Israël hors d'Egypte
ne posait pas de grandes difficultés à Dieu. Cela dépendait de sa puissance
et elle était plus que suffisante.
Ce qui était par contre beaucoup plus difficile, c’était de faire sortir
l'Egypte d'Israël. Les quelques quatre cents années de séjour en Egypte
avaient fait acquérir au peuple un ensemble de valeurs intérieures
égyptiennes.
Pendant toute la traversée du désert, ces valeurs étaient présentes.
Elles refaisaient constamment surface pour attirer le peuple vers l'Egypte,
même si Egypte était synonyme d'esclavage et de servitude. Le souvenir des
poireaux, des oignons et des aulx d'Egypte les amenait à faire les dégoûtés
devant la manne, tout pain des anges qu'elle fût.
Il en fut de même quand la nation atteignit le pays de Canaan. Du
temps des juges et des prophètes, ou quand les rois étaient des hommes
justes et pieux, la nation obéissait à la loi et servait le Dieu de l'alliance. Mais
entre-temps, le peuple revenait en arrière avec une régularité troublante.
Le culte dans le temple était abandonné, la loi n'était plus lue, les idoles et
toutes les perversions les plus sordides de la religion païenne refaisaient
leur apparition.
Même lors de périodes de fidélité apparente, la soumission extérieure
était loin d'être de 1'obéissance, et les prophètes s'en aperçurent avec une
clarté croissante:

Quand ce peuple s'approche de moi, il me glorifie de la bouche et des lèvres;


mais son cœur est éloigné de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est qu'un
commandement de tradition humaine. (Esaïe 29.13)

Mais ce n'est pas seulement le c'est également le problème de la race


humaine tout entière problème d'Israël. C'est également le problème de la
race humaine tout entière.

LES ORIGINES DE LA CHAIR


Maintenant, nous pouvons commencer à voir les véritables contours du
problème que Paul voyait dans la nature humaine.

96
Le péché est entré dans le monde au travers de la désobéissance
initiale d'Adam et, avec le y est le péché, la mort y est aussi entrée. Ce n'est
pas Adam seul qui a péché, mais aussi tous les hommes qui sont venus
après lui, de sorte que la race humaine tout entière est tombée sous la loi de
la mort et du péché. I En outre, cet asservissement à la loi de la mort
l'homme vit maintenant «selon le cours de ce monde, selon le et du péché a
rendu l'homme esclave de Satan, de sorte que prince de e la puissance de l'air,
cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. » (Ephésiens 2.2)

97
Le prince de la puissance de l'air, c’est Satan, qui a maintenant accès à la
nature intérieure de l'homme. Il s'est servi de cet accès pour implanter dans
le cœur de l'homme

Un ensemble de valeurs intérieures, «Garde ton Cœur plus que toute autre
chose.» nous dit le livre des Proverbes, «car de lui viennent les sources de la
vie.» Ce qui découle des sources intérieures de 1'homme déchu, c'est le

98
système de valeurs que Satan y a planté, ce que le Nouveau Testament
appelle «la chair», de vieil homme» ou «le corps de mort.»
La Figure 12 nous montre clairement son origine, son influence et son
autorité.
Il est important de prendre conscience que, par le mot « chair », la
Bible n'entend pas ici le corps. Le corps n’est pas mauvais. En fait, le
christianisme est la seule religion qui place le corps humain dans une
position juste, et c'est une position très élevée. Le corps du croyant est « le
temple du Saint-Esprit», ses membres sont «des membres de Christ» (1
Corinthiens 6.15, 19), ce corps doit être présenté comme « un sacrifice...
agréable à Dieu » (Romains 12.1) et il faudra, un jour, qu'il «revête
l'immortalité». (1 Corinthiens 15.23)
Cependant, par chair, la Bible entend le principe coupable de la
recherche d'une gratification personnelle, principe qui maintient la nature
humaine sous l'esclavage de la loi de la mort et du péché. En effet, la chair a
un effet destructeur sur la totalité de la nature tripartite de l'homme:

- Elle plonge son esprit dans l'obscurite,


- Elle fait penetrer le peche dans son ame et
- Elle transmet la maladie a son corps.
Galates 5.19-21 nous donne une liste détaillée des va- leurs intérieures de la
chair:

Or les œuvres de la chair sont évidentes, c'est-à-dire in- conduite, impureté,


débauche, idolâtrie, magie, hostilités, discorde, jalousie, fureurs, rivalités,
divisions, partis-pris, envie, ivrognerie, orgies, et choses semblables. Je vous
préviens comme je l’ai déjà fait: ceux qui se livrent à de telles pratiques
n'hériteront pas du royaume de Dieu.

La chair et les lois rivales Avec de telles valeurs intérieures chez


l'homme, nous pouvons imaginer quelle sera son attitude à l’égard de la loi
de Dieu. Il rejettera son autorité et niera sa légitimité, parce que les normes
de la loi de Dieu sont en désaccord total avec ses valeurs intérieures
charnelles. Et c’est exactement ce qui se passe.

Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu, parce que la chair ne se
soumet pas à la loi de Dieu, elle en est même incapable. (Romains 8.7)

A l’opposé, les normes de la loi de la mort et du péché correspondent


exactement aux valeurs intérieures de la chair. Ainsi, normes et valeurs se

99
renforcent-elles les unes les autres. La chair avance la force de la loi comme
une excuse : «Je ne pouvais pas m’en empêcher», et la loi justifie les désirs
de la chair : « Tout le monde le fait, alors ?»
Ceux qui sont sous la loi de la mort et du péché finissent par vivre
«selon des convoitises charnelles, « exécutant les volontés de <leur chair et
de leurs pensées.» (Ephésiens 2.3).
Il n’est pas étonnant qu’en face de ce système apparemment
incontournable, Paul se soit écrié : « Malheureux que je suis ! Qui me
délivrera de ce corps de mort ?» (Romains 7.24)

Nous allons voir d’où vient la délivrance.

100
Chapitre Douze

LA RÉPONSE DE DIEU À LA CHAIR


Il nous faut maintenant étudier la réponse de Dieu au problème causé par
l’échec de l’homme, échec qui a entraîné l’asservissement de l’homme à la
chair et à la loi de la mort et du péché.
L’ancienne alliance n’a pas réussi à résoudre le problème, non que la
loi ait été déficiente, mais parce qu’elle était extérieure alors que la chair
était intérieure. Paul l’avait très clairement compris : «Car—chose
impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force – Dieu…a
condamné le péché..» (Romains 8.3)
La loi extérieure gravée sur des tables de pierre, même écrite du doigt
de Dieu, ne pouvait l’emporter contre des valeurs intérieures qui sont
diamétralement opposées à cette loi.

LA NOUVELLE ALLIANCE – LA LOI INTÉRIORISĒE


C’est pourquoi nous voyons les prophètes commencer à parler d’une
nouvelle alliance, radicalement différente de l’ancienne alliance et
s’attaquant à la racine du problème d’une manière tout à fait différente :

Voici que les jours viennent, - oracle de l’Eternel -, où je conclurai avec la


maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme
l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères, le jour où je les saisis par la nain
pour les faire sortir du pays d’Egypte, alliance qu’ils ont rompue, quoique je
sois leur maître, - oracle de l’Eternel. Mais voici l’alliance que je conclurai avec
la maison d’Israël, après jours-là, -oracle de l’Eternel- : je mettrai ma loi au-
dedans d'eux. je l'écrirai Sur leur Cœur; je serai leur Dieu, et ils seront mon
peuple. (Jérémie 31.31-33)

En d'autres termes, Dieu dit que la première étape en vue d'une


solution définitive au problème de l'obéissance propre à l'alliance, c'est
d'intérioriser la loi, de l'écrire cette fois-ci non pas sur des tables de pierre
mais sur les cœurs humains; c'est qu'elle devienne une loi intérieure au lieu
d'une loi extérieure.

101
LES VALEURS DE LA NOUVELLE ALLIANCE
Au travers du prophète Ezéchiel, Dieu s'exprime une fois encore au
sujet de cette même nouvelle alliance:

Je ferai sur vous l'aspersion d'une eau pure, et vous serez purifiés; je vous
purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un
cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre chair
le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit
en vous et je ferai que vous suiviez mes prescriptions et pratiquiez mes
ordonnances. (Ezéchiel 36.25-27)

Ici, il ne s'agit pas seulement d'intérioriser la loi, mais aussi de faire


quelque chose pour le cœur humain pollué. II doit être purifié de son péché
et ensemencé d'un nouvel ensemble de valeurs qui seront en harmonie avec
la loi intériorisée. Le problème de l'obéissance est surmonté! L'obéissance
devient la correspondance naturelle entre les valeurs intérieures et la loi
intérieure: autrement dit, une liberté spontanée.

Voici une comparaison entre les deux alliances:

Ancienne alliance Nouvelle alliance

- Le péché est simplement -Le péché est ôté par la


couvert purification
- Une loi extérieure sur des - Une loi intérieure sur la
tables de pierre table du cœur humain
- Valeurs intérieures de la - Valeurs intérieures de
chair (cœur de pierre) l’Esprit (cœur de chair)

Voilà la nouvelle alliance sous laquelle nous vivons aujourd’hui. Ceci


nous est expliqué avec une très grande clarté en 2 Corinthiens 3. Dans ce
chapitre, Paul commence au verset 3 par la loi intériorisée et va jusqu'à ce
qui en découle, c'est-à-dire la liberté, au verset 17: « là où est l’Esprit du
Seigneur, là est la liberté. » Mais nous devons voir plus en détail comment
Dieu a, en fait, accompli cet exploit. Cela nous permettra de connaître
l'expérience vivante des droits acquis par l'Alliance.

102
LE DERNIER ADAM
La question qui se pose est la suivante: «Comment, en fait, la loi de
Dieu doit-elle être intériorisée? Peut-elle être vraiment écrite sur le cœur?»
Il y eut un temps où je m'interrogeais sur la raison pour laquelle Jésus avait
pris tant de temps pour notre salut, c'est-à-dire, pourquoi il avait vécu plus
de trente années de vie humaine avant d'aller à la croix pour nous. Pourquoi
n'avait-il pas pu venir du ciel comme un homme parfait, devenir celui qui
porte notre péché, mourir, ressusciter d'entre les morts et retourner à la
droite du Père, tout cela en l'espace de quelques jours?
Il y a plusieurs raisons à cela, bien sûr, mais j'ai commencé à en
comprendre certaines en lisant 1 Corinthiens 15.45:

C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint être vivant. Le
dernier Adam est devenu un esprit vivifiant.

Jésus, le dernier Adam, ou l'homme tel qu'il aurait dû être, vint pour
créer un nouveau commencement pour l'homme. II fut l'ancêtre de
l'homme de la nouvelle alliance. Il dut donc accomplir tout d'abord dans sa
propre humanité les promesses de la nouvelle alliance. Sa mort allait
résoudre le problème du péché de l'homme, et son sang purifié le cœur
humain de sa souillure et de sa pollution. Mais sa vie était le vecteur par
lequel la loi de Dieu serait intériorisée.
Comment parvint-il à ce but? Par l'obéissance. Il écrivit la loi de Dieu
sur son propre cœur par une obéissance assidue, persévérante et parfaite,
dans toutes les situations et dans toutes les circonstances, Que ce soit en
temps de tension ou en temps de lassitude, en face de l'opposition ou au
travers de l'incompréhension, pour des questions de grande ou de moindre
importance, il a toujours intériorisé la loi:

C'est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ a dit: Tu n'as voulu ni


sacrifice, ni offrande; mais tu m'as formé un corps... Alors j'ai dit: Voici: je
viens, - dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet - pour faire, ô Dieu, ta
volonté. (Hébreux 10.5, 7)

Pour la toute première fois dans l'histoire de l'humanité, un homme


vivait dans une relation avec Dieu telle qu'il pouvait dire, en toute
honnêteté et avec une entière vérité: «Je fais toujours ce qui lui est
agréable.» Bien plus, il avait même sur ce point le témoignage du Père. «Tu

103
es mon Fils bien-aimé, objet de mon affection. » Dans cette seule vie, la
parfaite loi de Dieu a été parfaitement intériorisée.
Dans sa nature humaine, Jésus a créé deux choses aui n'avaient
encore jamais existé. Nous devons comprendre de quoi il s'agit.
Tout d'abord, il a créé une parfaite haine humaine du péché. Dieu a
toujours parfaitement haï le péché. Les anges de Dieu haïssent parfaitement
le péché. Mais jamais le péché. Le aucun être humain n’avait parfaitement
haï le meilleur des chrétiens est incapable de saisir quelle est la véritable
nature du péché. Seule la croix met en lumière chercherait à tuer Dieu et à
détruire son univers.
II y a chez Jésus un domaine de souffrance et d’angoisse morales que
nous perdons souvent de vue : vivre jour après jour en présence du péché et
voir le résultat du péché sur l’homme créé à son image. A vivre au sein de
tant d’oppression, de cruauté et de mal, au milieu d’une race humaine
souffrante et pervertie, Jésus a vu grandir en lui une haine croissante du
péché. Mais à la croix, lorsqu’il vécut, lui l’homme sans péché, ce que veut
dire devenir péché et qu’il connut, par voie de conséquence, l’affliction de se
voir exclu de la présence du Père, alors une haine du péché parfaite et
complète, fut irrévocablement scellée dans son cœur humain.

La deuxième chose créée par Jésus et qui n’avait encore jamais existé,
c’est un parfait amour humain pour la justice Dieu a toujours parfaitement
aimé la justice. Les anges de Dieu aiment parfaitement la justice, mais
jamais encore aucun homme n’avait aimé parfaitement la justice. Dans le
cœur humain de Jésus, l’obéissance a fait connaître un plaisir croissant dans
la volonté du Père. Mais, parvenu à la croix et découvrant, en acceptant la
croix comme volonté du Père, que ce qui découlait de cette volonté et de
son obéissance pleine de souffrance était le salut du monde, alors Jésus vit
se sceller dans son cœur humain un amour humain parfait pour la justice et
pour l’obéissance.

Cependant, le dernier Adam devait aussi devenir un esprit vivifiant. (1


Corinthiens 15.45) Qu’est-ce que cela veut dire ?
La vie humaine de Jésus était une vie tout à fait ouverte à l’Esprit
Saint. Il était né de l’Esprit Saint et avait été baptisé dans l’Esprit Saint. Il
avait guéri les malades en sa qualité d’homme «oint d’Esprit Saint et de
puissance» (Actes 10.38), et il avait chassé des démons par l’Esprit de Dieu.
Les miracles que Jésus a faits étaient des miracles qu’un homme, rempli
d’Esprit Saint, pouvait accomplir. Dans sa nature humaine, tout ce que Jésus

104
savait du Père et de la volonté du Père, il le savait par la révélation de
l’Esprit Saint.
Il y avait, en tout cela, un dessein divin car, tout comme l’esprit
satanique avait œuvré dans l’homme déchu pour engendrer ou vieil
homme, l’Esprit Saint avait œuvré dans l’humanité de, Jésus pour créer
un ensemble de valeurs intérieures, c’est-à-dire <l’homme nouveau»
ou <«homme intérieur>, ou tout simplement «l’Esprit>.

105
La Figure 13 vous permet de voir les origines, interactions et autorité de cet
homme nouveau.

Galates 5.22-23 décrit les valeurs intérieures de cet homme nouveau :


«...amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maitrise
de soi».
Contre de telles choses. Dit Paul, on ne trouve aucune loi ou énoncé
différemment : « la loi n’est pas contre de telles choses.» Au contraire. Elles

106
sont en harmonie et en correspondance parfaites avec la loi.
Ephésiens 4.24 décrit ce même homme nouveau au comme :…la
nature nouvelle, créée selon Dieu dans ne justice et une sainteté que
produit la vérité.»

Dans la vie de Jésus, le résultat de cette parfaite harmonie entre les valeurs
intérieures et la loi intériorisée a été une obéissance parfaite. Et de cette
obéissance parfaite découle une liberté parfaite. En d’autres termes, Jésus
était libre de faire spontanément et librement tout ce qu’il voulait parce que
le système de valeurs qui dirigeait ses choix et ses désirs était en harmonie
totale avec la loi d’amour désintéressé. Jésus n’avait pas besoin de s’arrêter
pour se demander dans chaque situation quelle était la loi de la bonne
conduite à tenir. Elle était dans son cœur, de sorte qu’il vivait en harmonie
avec elle de façon naturelle, spontanée et libre.
Il nous est difficile de seulement imaginer ce que serait un tel être
humain, parfaitement libre. Pensez-y, une personne sans complexes, liens,
inhibitions ni zones d’ombre. Jésus était comme cela. II était impossible de
le tromper, impossible de le manipuler, impossible de le contraindre ou de
le conditionner.
On parvient toujours à contrôler ou à manipuler l’homme en jouant
sur deux éléments de la nature humaine- l’avidité et la peur. On appelle
parfois cette tactique : la tactique de la carotte et du bâton». Mais il n’y avait
en Jésus aucune avidité. Il ne désirait strictement rien pour lui-même. Il a
dit : «Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le
fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.» Et il ne se souciait absolument
pas de cette perspective. Il ne connaissait pas non plus la peur. Il dormait au
sein de la tempête, et ses paroles pour les disciples étaient toujours: «Ne
craignez pas>, Comment avoir prise sur un tel homme? Même Satan n'y est
jamais arrivé, A la fin, Jésus a pu dire: «...le prince de ce monde vient. Il n'a
rien en moi.» (Jean 14.30)
Il était libre au point qu'il a même pu dire: « je donne ma vie...
Personne ne me l'ôte, nais je la donne de moi-même». (Jean 10.18) C'est
assurément là, la liberté ultime.

107
Chapitre Treize

CONNAÎTRE LA LIBERTÉ NOUVELLE ALLIANCE


Nous avons déjà eu l’occasion de souligner que la réponse de Dieu aux
besoins de l’homme passe par deux: l’œuvre de la croix et l’œuvre de
l’Esprit. Nous allons voir que cela est également vrai dans le cas présent.

L’OEUVRE DE LA CROIX
Jusqu’à la croix, tout ce que Jésus a fait en matière d’intériorisation de
la loi de Dieu était, pour ainsi dire, enfermé dans sa propre humanité
individuelle. Il fallait trouver un moyen de transmettre cela à l’ensemble de
la race de l’homme de la nouvelle alliance. Le Nouveau Testament nous
révèle comment cela s’est passé.

Nous lisons en Jean 12.31-33 les mots suivants :

Maintenant c’est le jugement de ce monde : maintenant le prince de ce monde


sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerais tous les
hommes à moi. Il disait cela pour indiquer de quelle mort il devait mourir.

Nous prenons souvent ces versets comme s’ils signifiaient saignement, le


témoignage ou par l’expression de sa grâce au moyen de nos vies – alors il
attirera les hommes a lui. Cela est vrai. Un auteur moderne l’a joliment
exprimé «Jésus-Christ est si saint et si attirant, que si nous le voyions, nous
l’aimerions même s’il ne nous avait rachetés.»
Pourtant ce n’est pas la première chose à laquelle Jésus faisait
référence ici. Le contexte de ses paroles est celui de sa mort, et voici leur
signification: lorsque Jésus est arrivé à la croix, sa personnalité individuelle
est devenue une personnalité collective. Elle a incorporé toutes les
personnalités de ceux qui croiraient en lui. Satan, le prince de ce monde, est
jeté hors de nous et nous sommes attirés à Jésus pour devenir un avec lui et
faire partie de lui.

Au chapitre 13 de Jean, nous avons un récit de ce qui s'est passé dans la


chambre haute quand Jésus s'est mis à laver les pieds des discîples. Nous
lisons au verset 8:

108
Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne
te lave, tu n'auras point de part avec moi.

Formulée autrement cette déclaration de Jésus signifie donc: «Si je te lave,


tu feras partie de moi.» Lorsqu’il es mort, nous sommes morts; lorsqu'il a
été enseveli, nous l'avons aussi été; lorsqu'il est ressuscité, nous sommes
ressuscités avec lui; tout ceci est vrai parce que nous faisons partie de lui et
qu'ainsi son humanité est incorporée en nous.

Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c'est en sa
mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans
la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d'entre les morts
par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de
vie. (Romains 6.3-4)

Il nous faut maintenant considérer quel effet cette incorporation en


Christa sur notre relation avec la chair et notre esclavage de la loi du péché
et de la mort.

Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lu, afin que ce corps
de péché sois réduit à l'impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du
péché. (Romains 6.6)

Qu'est-ce que cela signifie? Que la croix supprime, ou rend nulle, la


ligne d'autorité qui nous lie à la loi de la mort et du péché. Nous
sommes libérés de l'autorité qui nous a rendus esclaves du péché,
L'effet irrésistible et dominateur des valeurs intérieures de la chair
est rendu impuissant. Son hostilité à la loi de Dieu, tout en restant
inchangée, ne peut plus nous garder dans ses chaînes, Nous pouvons,
sur une simple décision de notre volonté, être libres de la chair, non à
cause de notre force de volonté, mais parce que la croix et notre mort
sur cette croix, a mis fin au pouvoir que la chair avait sur nous.

L'ŒUVRE DE L'ESPRIT SAINT


Le chapitre 7 de Jean nous retrace la visite de Jésus à Jérusalem pour
la Fête des Tabernacles. Une partie du rituel de la fête consistait à verser, à
la base de 1'autel, de l'eau provenant du réservoir de Siloé. Pendant que
Jésus regardait, quelque chose fut remuée dans son esprit et nous lisons
qu'il se leva et s'écria:

109
Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des
fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. (Jean 7.37-38)

Sur ce, Jean poursuit en expliquant que Jésus parlait de l'Esprit Saint
que recevraient ceux qui croiraient en lui: « ... car l'Esprit n'était pas encore
donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié.»
Pourquoi l'Esprit n'était-il pas encore donné à ce moment-là? Il
attendait quelque chose. Il attendait que Jésus achève la totalité de cet
ensemble de valeurs intérieures dont nous avons parlé, qu'il construise en
elles toutes les capacités et toutes les ressources dont nous aurions besoin
dans cette vie: l'amour parfait, la foi parfaite, l’obéissance parfaite, le
pardon parfait.
L'Esprit attendait que Jésus arrive jusqu'à la croix et que sa
personnalité individuelle devienne une personnalité collective, nous
englobant tous. Il attendait que l'expiation pour le péché soit une œuvre
achevée et que soit résolu le problème de notre péché qui nous séparait du
Père.
L’esprit attendait que Jésus brise les dernières barrières de la mort et
qu’il soit t par le même Esprit ressuscité à la vie de résurrection -la mort
n’avant plus aucun pouvoir sur lui. Alors l’Esprit fut donné.

Il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. (Jean 20.22)

L’homme nouveau, l’homme intérieur, parfois tout simplement appelé


«l’esprit», est venu dans les disciples à ce moment-là. Quand la tête du
Corps est entrée dans la vie de résurrection, il a soufflé cette vie de
résurrection dans les membres de son corps. Un ensemble de valeurs
intérieures complètement nouveau et une loi intériorisée, écrite non sur
des tables de pierre mais sur les cœurs, sont venus dans leurs vies.

UNE NATURE OU DEUX NATURES ?


Je suis bien conscient que nous touchons maintenant à un domaine
qui a parfois soulevé des controverses ; c’est-à-dire, la question de savoir si
le chrétien possède une nature ou deux. En d’autres termes, y a-t-il un
«vieux moi» qui désire pécher et un «nouveau moi» qui ne le veut pas ? Si je
pèche, qui en est responsable ? Le vieux moi ou le nouveau ? Qui est le «Je»
qui cède devant le vieux moi ? Suis-je réellement moi quand je pèche ou
quand je suis juste ?

110
Je ne pense pas, quant à moi, que le chrétien possède deux natures. Je
suis moi, et donc responsable de tout que je fais. Je crois qu’on comprend
mieux les faits en les voyants comme deux systèmes d’autorité rivaux, et
deux systèmes de valeurs intérieures. L’homme non régénéré n’a qu’un seul
système d’autorité- la loi de la mort et du péché- et un seul système de
valeurs intérieures – la chair. Seul le chrétien a deux possibilités, comme le
montre la Figure 14.

111
Je vais vous donner, à titre d’exemple, une expérience personnelle qui
illustrera ce que je veux dire. J’ai été un très

Gros fumeur, et tout en ayant essayé à de nombreuses reprises de briser


cette habitude, je n’avais jamais réussi à tenir plus de trois jours d’affilée. En
bref, cela me dépassait et je le savais.
Néanmoins, le soir où je fus baptisé dans l’Esprit Saint, le Seigneur
Jésus, comme une sorte de bonus supplémentaire (parce que j’avais à
l’esprit des choses bien plus importantes que le tabac ce soir-là), me délivra

112
instantanément et complètement de toute envie de fumer. Je n’ai connu
aucun symptôme de manque, je n’ai éprouvé aucun besoin de tabac, je n’ai
eu aucune réaction. C’était tout simplement comme si je n'avais jamais fumé
de ma vie. C'était merveilleux parce qu'il ne m'était jamais rien arrivé de ce
genre jusque-là.
Quelques trois ou quatre ans plus une crise personnelle très grave, où
tout s'est effondré dans ma vie. Au beau milieu de ce bouleversement
traumatisant, quelqu'un me proposa une cigarette. Je l'allumai et la fumai.
Puis j'en pris une seconde. Plus tard, je me suis souvenu d'une chose
curieuse. . La tête ne me tournait pas. Je n'avais pas la bouche toute pâteuse.
C’était tout simplement comme si je ne m'étais jamais arrêté de fumer.

T'aurais très facilement pu reprendre ma vieille habitude des quarante par


jour. Cela remonte à quelques dix-sept ans: je n'ai jamais fumé depuis, je
n'en ai pas même envie.

Voici où je veux en venir. I| n'y avait pas deux Tom Marshall, étiquetés
comme les wagons de chemin de « fer fumeur» et «non-fumeur». Il n'y a
qu'un seul Tom Mars-hall. Mais il existe encore toute une palette
d'habitudes (fumer n'est qu'une des moins déplaisantes d'entre elles) qui
avaient jadis fait mon mode de vie. Elles sont toutes bien rôdées et prêtes à
repartir. A n'importe quel moment, l'obéissance à l'une d'elles peut la
réactiver ou les réactiver toutes. Parfois, c'est exactement ce qui se passe
quand je leur obéis. Pourtant je ne suis pas empêtré avec elles. Il y a un fait
glorieux: je n'ai besoin d'être sous la puissance d'aucune d'entre elles, parce
que la croix les désactive et me laisse libre. Je peux les laisser moisir et
tomber en poussière jusqu'à ce que je meure, ou que Jésus revienne.

C'est un peu comme d'avoir le choix entre deux programmes


d'ordinateur. Un programme ne peut sortir que ce qu’il contient, ce que le
programmateur y a mis. L’homme non régénéré n'a qu'un programme - la
chair. Il ne peut sortir que ce qui a été mis dans ce programme: les œuvres
de la chair gue Paul décrit en Galates 5.19. Le chrétien a deux programmes:
grâce à la croix, il peut débrancher le vieil homme - la chair - et brancher
l'homme nouveau, et ce programme ne peut sortir que ce qu'il contient: le

113
fruit de l'Esprit décrit en Galates 5.22. Voici une comparaison entre les deux
programmes:

Les deux programmes s'excluent mutuellement. Il est impossible de


vivre en ayant les deux branchés simultanément.

Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à


la chair; ils sont opposés l'un à l'autre, afin que vous ne fassiez pas ce que
vous voudriez. (Galates 5.17)

En déconnectant la chair et en marchant dans la vie de l'homme


spirituel, nous découvrons une glorieuse harmonie entre les valeurs
intérieures et la loi intériorisée, de sorte que l'obéissance à la loi - la loi de
l'amour désintéressé - devient non seulement possible mais naturelle; et,
parce qu'elle est naturelle, elle est liberté.

MARCHER DANS L'ESPRIT


Bon nombre des difficultés que nous avons connues pour entrer dans
la réalité de ce que nous voyons dans la croix viennent de la négligence dont
nous avons fait preuve à l’égard de l’œuvre vitale de l’Esprit t Saint,

114
toujours complémentaire de l’œuvre de la croix et indissociable de celle-ci.
Dans le contexte qui nous occupe, l’œuvre de l’Esprit a deux côtés :

1. C’est a lui qu’appartient la puissance qui libere notre volonte de


l’esclavage qu’engendre une capitulation habituelle devant les
exigences de la chair,
2. C’est lui qui nous enseigne a vivre selon la loi interiorisee.
Nous devons examiner rapidement, mais avec soin, chacun de ces
aspects tour à tout. L’homme, fait à l’image du Dieu trin, est lui aussi trin ;
c’est-à-dire qu’il est esprit, âme et corps. (1 Thessaloniciens 5.23)

L’esprit humain est la partie de l’homme qui est régénérée ; c’est-à-dire, la


partie qui devient en nous la demeure de l’Esprit Saint.

L’âme (psyche en grec) est la partie de l’homme constituée dc la pensée, de


la volonté et des émotions ou affections.

Chez l’homme non régénéré, comme chez beaucoup de Chrétiens,


l’objectif de l’âme est de gouverner ou de dominer la personne. Mais selon
l’ordre de Dieu, c’est l’esprit qui est la partie de l’homme destinée à
gouverner sa personnalité et à être le centre intégrant de son être.
Marcher selon l’esprit signifie que l’âme renonce à son désir de
gouverner et se soumet à l’autorité de l’esprit humain, habité par l’Esprit
Saint.

Dieu ne forcera jamais la volonté humaine. Ce qui signifie que la


puissance de l’Esprit Saint à l’intérieur de l’esprit humain ne sera jamais
libérée dans le domaine de l’âme sans une libre réponse de celle-ci. Pour ce
qui concerne la volonté, la réponse qui jette un pont au-dessus de l’abîme

115
Séparant âme et esprit est l’obéissance. Quand nous faisons la démarche
d’une réponse d’obéissance, la puissance de l’Esprit Saint est libérée dans le
domaine de la volonté, et elle rompt le joug de l’esclavage. C’est l’Esprit
Saint qui, en accordant son onction, brise le joug, c’est lui qui apporte «aux
captifs leur libération et aux prisonniers leur élargissement». (Esaïe 61.1) Il
n’y a pas une seule habitude, pas une seule compulsion, pas un seul

116
esclavage, pas une seule entrave mise à la volonté, que l’Esprit du Seigneur
ne puisse ni ne veuille briser pour nous libérer.

L'œuvre de l'Esprit Saint vient ensuite. Vous pouvez l’appeler sanctification


si vous le désirez, pour ôter dans des termes plus théologiques, mais encore
une d'éducation de fois nous devons comprendre clairement ce que cela
veut dire.

L'œuvre de l'Esprit, c'est d'appliquer la loi de Dieu à nos vies. de sorte que
nous ne sommes pas pris au piège du légalisme ou d'une spiritualité
affectée. Nous sommes supposés faire confiance à la réalité de l'œuvre de
Dieu en nous afin de pouvoir vivre librement et spontanément selon ce que
nous sommes, pour autant que nous réagissions à l'œuvre éducative de
l’Esprit en nous.
Que fait-il? Il fait ce qu'il a fait en Jésus; il écrit la loi sur nos cœurs. Et
la loi nous rend libres!
Compte-tenu de notre héritage évangélique, il se peut que nous ayons
du mal à croire à la puissance libératrice de la loi. Cependant, le principe de
la rédemption était, selon ce que nous dit Paul en Romains 8.4: «...pour que
la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon
la chair, mais selon l'Esprit.»

La loi écrite sur nos cœurs L'Esprit Saint nous reprendra, à bien tes
reprises, pour nos infractions à cette loi d'amour désintéressé; si nous
répondons positivement, il écrira une partie de la loi dans nos cœurs. Et
laissez-moi vous dire ceci: quand il écrit cette loi dans nos cœurs, notre
conscience devient dès lors très sensible sur le point en question.

Je me souviens qu'un certain soir, peu après mon baptême dans l'Esprit
Saint, je me rendais avec ma femme à une réunion d'une petite Eglise
pentecôtiste qui se réunissait près de chez nous. Chers frères étaient si
bruyants que j'avais beaucoup de peine à rassembler mes pensées. Tout
cela était nouveau pour moi et je passai la soirée à souhaiter qu’ils se taisent
un peu pour que je puisse au moins réfléchir!
Je rentrai à la : maison, vraiment pas dans mon assiette.
J’étais en train de me laver les mains dans la salle de bains, quand le
Seigneur s’adressa à moi. Il dit : «Tu étais plutôt critique ce soir.» Je m’y
attendais si peu que je n’eus pas même le temps de trouver une parade pour
esquiver le coup ! Je répondis : « Oui, Seigneur, j’étais critique, je le

117
reconnais.» Alors le Seigneur me demanda : «Et qui critiquais-tu ?» Je reçus
le coup de plein fouet. «Seigneur, je te critiquais.» C’était vrai. IIs avaient été
là, le Seigneur et son peuple, jouissant intensément de la présence l’un de
l’autre, et voilà que j’avais trouvé à redire à tout, les critiquant tous dans
mon irritation. II me fallut tomber à genoux sur-le-champ, au beau milieu de
la salle de bains, pour me répandre en excuses devant le Seigneur.
Pourtant, ce soir-là, l’Esprit Saint inscrivît sur mon cœur une loi : une
loi qui me rendit libre de ne plus critiquer la façon d’adorer des saints de
Dieu. Ils peuvent être aussi bruyants ou silencieux qu’ils le désirent. Je suis
libre d’y prendre plaisir, dans un cas comme dans l’autre. Non parce que je
me discipline à ne pas critiquer, mais parce qu’il y a une loi sur mon cœur à
ce sujet, et que la loi intériorisée me rend libre.
Nous devons consciemment apprendre à nous remettre entre les
mains de l’Esprit pour cela. Et ce qui est sans doute plus difficile encore,
apprendre à remettre les autres entre les mains de l’Esprit Saint pour qu’il
agisse comme il l’entend, au moment où íl le jugera bon. Car nous semblons
entretenir l’étrange idée qu’il est nécessaire que nous surveillions l’Esprit
Saint pour être certains qu’il fasse ce qu’il faut.
II nous prendra parfois en main sur ce qui semble une question de
peu d’importance, en laissant passer pour quelque temps des choses que
nous – ou d’autres qui nous observent – considérons comme bien plus
importantes.

Je me souviens de m’être rendu à la cafétéria de mon travail, un jour,


pendant la pause-café du matin. Au moment où je m’asseyais, l’un des
hommes présents était au beau milieu d’une histoire. Comme il achevait son
récit, une chose qui m’était arrivée me revint à la mémoire. Vous pouvez
imaginer ce que j’ai fait. J’ai un peu grossi mon histoire par rapport à la
réalité. Je l’ai agrémentée d’une ou deux choses qui ne s’étaient pas
vraiment passées exactement comme je les rapportais, mais cela rendait le
récit plus amusant. Tout d’un coup, je fus tellement repris que j’ai du laisser
ma tasse de thé et aller mettre les choses en règle avec le Seigneur.

Maintenant, si je racontais cette histoire dans certains milieux, les


gens pourraient penser, «Quel petit saint ! Juste un peu d’exagération et
voilà que ‘Esprit Saint le convainc !» Ce n’est pas ce que je veux dire. Il y
avait, et il y a encore, des problèmes bien plus importants dans ma vie pour
lesquels le Seigneur ne m’a pas encore mis au pied du mur. Cependant, ce
jour-là, il avait choisi d’écrire une loi sur mon cœur concernant le

118
mensonge. Lorsque nous lui permettons de prendre ces initiatives divines
de grâce et que nous apprenons à reconnaître ce qui fait dans nos vies, alors
des choses s’accomplissent, des problèmes sont résolus, quelque chose est
parachevé.

En fait, nous sommes nous-mêmes changés, d’un degré de gloire à


l’autre, mais toujours sur le chemin de la liberté « ... là où est l’Esprit du
Seigneur, là est la liberté.» (2 Corinthiens 3.17) Il existe une liberté de vivre
spontanément et avec authenticité à partir de là où nous en sommes, en
répondant librement et naturellement aux conseils de la loi intériorisée et
en découvrant que non seulement l’obéissance est chose possible, mais
aussi qu’elle est naturelle à l’enfant de Dieu.

119
QUATRIỀME PARTIE

Chapitre Quatorze

LA LIBERTÉ D’ÊTRE SOI-MÊME


Une des questions les plus déroutantes que rencontre le Chrétien
sincère est celle de savoir quelle attitude il doit adopter à l’égard de lui-
même !
D’une part, il est constamment mis en garde contre l’orgueil-péché
mortel entre tous, péché qui a ruiné l’être créé par Dieu et placé par lui au
rang le plus élevé. A vrai dire, la plupart des chrétiens sont plus enclins à la
pitié et à la protection d’eux-mêmes qu’à l’orgueil proprement dit.
Cependant, pour éviter ces divers dangers, ils adopteront probablement
comme idéaux chrétiens la négation, l’abaissement et l’effacement de soi,
quand bien même en pratique ils en seraient très éloignés.
D’autre part, ils trouvent dans la Bible des textes qui placent l’estime
de soi comme un modèle sur lequel devraient se construire nos relations
avec autrui. «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Matthieu 19.19),
par exemple ; ou «De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur
propre corps» (Ephésiens 5.28).
Cela signifie-t-il que nous devions nier, abaisser et effacer ces autres
personnes ? Tous les conseillers chrétiens ont rencontré de ces personnes
qui aiment réellement leur prochain comme eux-mêmes – avec des
conséquences désastreuses ! Se sentir inadapté, sans valeur, non désiré ou
indigne d’être aimé peut avoir un effet destructeur non seulement sur notre
personnalité, mais aussi sur notre capacité à construire des relations
satisfaisantes avec d’autres personnes, et avec Dieu lui-même, Les blessures
profondes et une estime de soi déformée, que bon nombre d’entre nous
avons acquises dans la petite enfance, entravent et parfois mutilent les vies
d’hommes et de femmes, même chrétiens consacrés.
Ceci dit, nous devons pourtant reconnaître qu’il y a encore un
égocentrisme incurable au sein de nombre de nos efforts même les
meilleurs et les plus élevés. L’accent sur une expérience chrétienne de soi-
disant «vie plus profonde» ou «vie charismatique» n’est pas exempt de cet
égocentrisme. Même dans ce domaine, l’attention peut si aisément être
fixée sur mes besoins, mon expérience, ma guérison, mon ministère, mes

120
dons... Il est possible de rester centré avant tout sur soi ou sur l’homme,
plutôt que sur Dieu.
Comment devons-nous donc vivre avec le moi, l’ego, puisque nous
sommes obligés de vivre avec lui ? Si, suivant la prédication ou
l’enseignement du moment, nous oscillons entre des mesures dures et
répressives ou une aimable et excessive indulgence, ne soyons pas surpris
de ne pas parvenir à la maturité. En fait, nous avons toutes les chances
d’obtenir le même résultat que celui des parents qui traitent leur enfant
selon le caprice du moment, c’est-à-dire un enfant «gâté».

J’ai vécu la plus grande partie de ma vie chrétienne ayant envers moi-
même cette attitude, généralement confuse et contradictoire. Puis, il y a
quelques années, une expérience de relation d’aide m’a amené à réexaminer
l’ensemble du sujet à la lumière de ce que dit véritablement la Bible.
J’avais eu à conseiller une jeune épouse qui passait par un moment
difficile, où se mêlaient des sentiments de doute et une confusion générale
sur elle-même. Après quelques années de vie chrétienne, elle se sentait
inutile et sans valeur, une charge pour son groupe de prière, inefficace pour
son mari et ses enfants, et une cause de tristesse de déception pour le
Seigneur. Quelle que fût la vérité objective sur le sujet, c’était bien ainsi
qu’elle se voyait, selon toutes les apparences coincée dans un désert
immense et battu par les vents. Nous avons parlé un moment, puis prié
ensemble. Pendant la prière, le Seigneur me donna une parole pour elle.
Une partie de cette parole me surprit à tel point que je n’arrivais pas à
croire que je l’avais reçue correctement. Voyez-vous, le Seigneur disait à
cette jeune femme qu’il l’appréciait vraiment ! Or, je savais, bien sûr, que le
Seigneur nous aime. Mais qu’il puisse également nous apprécier –je n’y
avais jamais songé. Comment ? Nous apprécier ? Savourer notre
compagnie ? Admirer nos goûts ? Jouir de notre personnalité ou de notre
tempérament ? Même prendre plaisir à notre abord extérieur ? Voilà qui
était tout nouveau.
Il me fallut du temps pour assimiler cela, mais une fois capable de
faire abstraction de mes idées préconçues et des préjugés qui n’étaient en
fait que l’expression de mes propres besoins dans ce domaine, j’ai
commencé à entendre distinctement ce que la Bible a toujours dit. Bien
plus, j’ai commencé à entrevoir des domaines de liberté et de guérison
vraiment passionnants.
Depuis lors, j’ai commencé à en vivre au moins assez pour savoir qu’il
ne s’agit pas d’un mirage, mais d’une partie authentique de notre héritage.

121
C’est, en fait, une partie de la glorieuse liberté qui appartient à tout enfant
de Dieu. Cependant, pour découvrir le moyen d’y entrer, il nous faut
remonter jusqu’à l’origine même de notre histoire.

LE MOI CRÉE
Les premiers chapitres de la Genèse sont essentiels dans bien des
domaines de la vérité ; pourtant, ils ne le sont jamais davantage que pour la
compréhension de la véritable nature et de l’essence même de l’homme. Il y
a deux déclarations particulièrement importantes concernant l’homme créé
par Dieu.
Premièrement, la Bible déclare que l’homme a été créé pour être
un être aimant.
Nous lisons en Genèse 1.26 que Dieu dit : «Faisons l’homme à notre
image selon notre ressemblance». Que devons-nous entendre par là ? On a
interprété de diverses manières le fait que l’homme est à l’image de Dieu,
mais je crois qu’il est possible de le comprendre comme suit :
Dans la création matérielle, Dieu a manifesté sa puissance et sa
sagesse aux yeux de tous.

En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité,


se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans
ses ouvrages. (Romains 1.20)

Cependant, parce qu’il est Père, Dieu a conçu quelque chose de plus
merveilleux encore. II s’est proposé d’étendre sa propre nature d’amour à
l’univers créé, en créant un homme son image, selon sa ressemblance. En
d’autres termes, l’homme a été créé pour refléter avec exactitude la
dynamique interne de la Divinité, et la révélation nous apprend que cette
dynamique intérieure est l’Amour. (1 Jean 4.8) Ainsi, l’homme a été créé
avec l’amour au cœur de son être : il a été créé être aimant. C’est la raison
pour laquelle nous découvrons que l’homme, même au niveau de sa nature
humaine d’être créé, était incomplet tant qu’il lui manquait un être qui lui
ressemble à aimer. Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui
ferai une aide qui on vis-à-vis,» (Genèse 2.18) C’est pourquoi Eve fut créée,
chair de sa chair, os de ses os, afin qu’unis dans l’union d’amour ils puissent
être Adam – le genre humain.
Une fois que nous connaissons le plan de base de la nature de

122
l’homme que Dieu a voulu à l’origine, une des choses que nous avons le plus
de mal à comprendre chez l’homme tel qu’il est aujourd’hui, c’est sa
cruauté. Nous en avons tant vu dans notre génération que nous nous
sommes endurcis et que nous risquons ainsi de ne plus voir jusqu’à quel
point la cruauté a envahi notre monde, même au quotidien. Elle transparaît
derrière presque toutes les formes de péché humain. Elle est tantôt ouverte,
tantôt cachée. Elle est parfois physique, parfois psychologique. Elle
constitue la force motrice sous-jacente d’un mal social tel que la
pornographie, comme le reconnaissent les psychiatres. Pour la
pornographie, il doit y avoir une victime ainsi : «sans victime, pas de
pornographie».
Néanmoins, chaque fois que nous sommes témoins ou objets de la
cruauté, cela nous choque encore, parce que nous savons, intuitivement,
que l’homme n’était pas censé être comme cela. Nous ne disons pas de la
cruauté qu’elle est «l’humanité de l’homme envers l’homme», nous la disons
«inhumaine». Nous savons fort bien que l’homme a été créé pour être
amour. Il n’est vraiment homme que lorsqu’au moins il essaie d’être fidèle à
lui-même sur ce point.
Deuxièmement, la Genèse laisse clairement entendre que
l’homme a été créé pour être un moi ou ego.
Nous lisons en Genèse 2.7 : «L’Eternel Dieu forma l’homme de la
poussière du sol ; il insuffla dans ses narines un souffle vital, et l’homme devint
un être vivant.» Autrement dit, l’homme possède un ego ou un moi parce
qu’il a été créé ainsi. C’est ainsi que Dieu voulait qu’il soit. Il est important
que nous donnions à ce fait toute sa valeur, parce qu’il s’ensuit
obligatoirement que si Dieu a fait le moi, il ne va pas l’occulter ou l’éliminer.
II aura peut-être à le racheter et à le renouveler, mais il ne va pas le
détruire. Pourtant, nos prédications et nos enseignements laissent
entendre, au moins par déduction (mais parfois aussi explicitement), que le
but de Dieu est la destruction du moi : Dans la sanctification, par exemple,
l’Esprit Saint aurait pour but de rayer le moi humain pour le remplacer par
Christ. Bien que la personne aille et vienne, et paraisse vivre, l’idéal veut
que le moi ait disparu et que Christ ait pris la relève. Si c’était vrai, le
chrétien vraiment sanctifié ressemblerait étrangement à une sorte de
zombi spirituel, dont toute individualité et identité aurait été gommée, afin
que seul Christ apparaisse.
Même à l’époque où je ne savais pas ce qui clochait dans ce genre
d’enseignement, je ressentais vaguement que cela correspondait pas avec

123
les faits. Une chose me paraissait étrange : ce que l’enseignement
transmettait semblait produire dans la pratique des résultats tout à fait
opposés. Par exemple, les chrétiens les plus spirituels que je connaissais
étaient également les individus les plus authentiques. C’étaient a ne pas s’y
tromper des gens bien réels. La seule chose commune entre eux était qu’ils
étaient très différents les uns des autres ! Je comprends maintenant que
cette individualité est en fait voulue de Dieu. Le Créateur s’est donné un mal
immense pour faire de chacun de nous une production unique, qui ne
devrait jamais être dupliquée exactement. Je suis maintenant franchement
méfiant à l’égard de tout genre de formation, enseignement ou méthode qui
cherche à faire entrer les gens de force dans un moule unique. Dieu ne
fabrique pas les chrétiens spirituels pa fournée de dix, qui pensent tous
pareil, prient tous pareil, se comportent tous pareil, louent tous pareil. C’est
la méthode de production en masse de l’homme, mais pas l’œuvre de la
créativité de Dieu. Le but de Dieu, comme je l’ai appris dans le Nouveau
Testament, est de remplir l’univers d’une variété infinie qui soit encore en
parfaite harmonie, ce que Paul appelle : «la sagesse de Dieu aux aspects
infiniment variés». (Ephésiens 3.10 ; Parole Vivante) Pour avoir cette
harmonie glorieuse, Dieu a besoin que notre individualité s’exprime
parfaitement, tout en étant maintenue harmonie avec l’individualité
d’autrui.

LE BUT DE LA CREATION
Une des révélations fondamentales de la Bible est que le Dieu trin a
existé, de toute éternité, à travers une relation entre le Père, le Fils et
l’Esprit, ce qui exprime à la perfection la plénitude infinie de l’Etre divin.
Jean, en particulier, s’efforce d’exprimer cela dans les limites du langage
humain. II emploie des termes très riches qui transmettent ensemble, par
une sorte d’effet stéréoscopique, une idée de la fantastique richesse de
l’Etre-Dieu. Ces trois termes se trouvent au chapitre 17 de l’évangile de
Jean.

Le premier est Vie. «Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le
seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.»> (Jean 17.3)

124
Le second est Gloire. «Et maintenant, toi, Père, glorifie-toi auprès de
toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût. » (Jean
17.5)

Le troisième est Amour. «Père, je veux que là où je suis, ex que tu m’as


donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu
m’as donnée, parce que tu m’as ainé avant la fondation du monde.» (Jean
17.24)

L’homme créé à l’image de Dieu ne devait pas seulement refléter cette


dynamique en lui-même : il devait devenir participant à la vie, à l’amour et
à la gloire de la Divinité. C’est ce que Dieu avait à cœur dès l’origine.

En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde…


Dans son amour, il nous a prédestinés par Jésus-Christ à
Etre adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté,
Pour célébrer la gloire de sa grâce… (Ephésiens 1,4-6)

Cette gloire était la véritable gloire dont l’homme a été couronné dans
sa création. «Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire
et de splendeur » (Psaume 8.6)
Mais comment l’homme allait-il partager cette gloire ? La réponse est
qu’au centre même de l’être humain, Dieu a placé la grande dynamique de
l’amour. Il était prévu que cet amour jaillisse de nous vers Dieu, de sorte
qu’à son tour Dieu puisse partager son amour, sa vie et sa gloire avec
l’homme.
Une des découvertes les plus merveilleuses que j’aie faites concernant
Dieu est que, d’une manière ou d’une autre, tout ce qu’il fait et tout ce qu’il
ordonne tourne toujours en bienfait pour l’homme plutôt qu’en bénéfice
pour Dieu. Nous pensons souvent que les ordres de Dieu ont pour but
d’obtenir, ils ont au contraire toujours pour but de donner.

Et maintenant, Israël ! Qu’est-ce que l’Eternel, ton Dieu, demande de toi, sinon
que tu craignes l’Eternel, ton Dieu. Pour marcher dans toutes ses voies, et pour
l’aimer, et pour servir l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton
âme, en gardant les commandements de l’Eternel, et statuts, que je te
commande aujourd’hui, pour ton bien ? (Deutéronome 10.12-13 ; Darby)

Les commandements de Dieu sont pour notre bien. Quand il nous


ordonne de l’aimer, c’est pour notre bien, et non pour le sien. Ce n’est pas
que Dieu ait besoin de notre amour ; c’est nous qui avons à la fois besoin de

125
l’aimer d’être aimés de lui. Toute notre santé et tout notre bonheur
dépendent de la satisfaction de notre besoin d’amour. Si nous n’y parvenons
pas, nous souffrirons à coup sûr spirituellement, mentalement,
émotionnellement et physiquement.

LE MOI, UN MÉCANISME MÛ PAR DES BUTS


Dans la création, le dessein de Dieu était de partager sa nature
d’amour avec l’homme. Cela a toujours été l’intention avouée de Dieu.

Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à
l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères.
(Romains 8.29)

Comment cela devait-il s’accomplir ? La réponse est que, dans la


constitution de la nature humaine, Dieu a créé la possibilité de cet
accomplissement. Il a créé le moi. Le moi ou ego, est un mécanisme mû par
des buts. Il reproduit dans la nature de l’homme tout ce sur quoi il est
centré. Il n’a aucune autre façon de fonctionner. Tout ce qu’il capte, il le
reproduit en nous. Le moi fonctionne, que nous en soyons conscients ou
non, que nous soyons éveillés ou endormis, afin de produire en nous la
réplique de tout ce qui l’occupe. En Adam, Dieu a voulu le moi, l’ego, dirigé
vers l’arbre de vie, afin qu’il produise l’image de Christ dans l’homme créé.
En d’autres termes, la Parole devait devenir chair en Adam et Eve.

126
Chapitre Quinze

LE MOI DÉCHU

QUE SEST-IL VRAIMENT PASSÉ DANS LE JARDIN ?


Nous ressentons déjà qu’il s’est passé quelque chose de radical.
Quelque chose qui a amené les énergies profondes et puissantes bâties dans
la nature du moi, ou ego, à fonctionner de façon destructive, bien qu’elles y
aient été placées à l’origine pour des desseins créateurs. Aujourd’hui,
l’homme ressemble à une machine qui serait tombée de son socle mais dont
le moteur et les rouages tourneraient encore et dont les pistons
pomperaient encore. Une telle machine ne mène à rien, ne produit rien et
constitue un danger pour elle-même comme pour tout ce qui l’entoure.
Nous devons revenir au chapitre3 de la Genèse pour voir ce qui est
effectivement arrivé à l’homme fait à l’image de Dieu et selon sa
ressemblance.
Nous avons dans le récit biblique de la chute un fait étonnant : Satan,
l’être le plus égoïste de tout l’univers, s’approche d'Eve pour accuser Dieu
d’égoïsme. «Dieu, dit-il. Cherche tout ce qu’il peut tirer de vous. Mais
partage-ra-t-il avec vous le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du
mal ? C’est peu probable.» Il ajoute ensuite : «Mais Dieu sait que, le jour où
vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux
oui connaissent le bien et le mal.» (Genèse 3.5)
La fantastique proposition placée devant Eve revenait à ceci :
pourquoi gaspiller ton amour envers Dieu qui ne l’apprécie pas ? Empare-
toi du fruit défendu, et tu seras ton propre Dieu. Alors cette immense
ressource d’amour est dans ta nature pourra être pour toi toute seule qui
est dans ta nature pourra être pour toi seule.
Nous faisons une énorme erreur en ce qui concerne le problème
fondamental de l’homme quand nous pensons que le premier péché se
résumait à la désobéissance, comme on nous l’a, en général, enseigné. Le
premier péché a été l’injustice, et non la désobéissance, bien que la
désobéissance en ait fait partie. Voyez-vous, ils ont pris une chose dont Dieu
avait dit : «Ceci m’appartient. Tous les autres arbres du jardin sont à vous,
mais celui-ci n’appartient qu’à moi seul.» L’homme n’a pu accepter qu’il

127
existe une chose qu’il ne puisse posséder. Il a franchi injustement la ligne
que Dieu avait tracée. Il a transgressé ; il a pris une chose qui ne lui
appartenait pas, pour satisfaire son propre moi, son ego profond. On
constate la même chose, même chez les petits enfants. La leçon la plus
difficile qu’un enfant ait à apprendre n’est pas l’obéissance, mais la justice.
«Tu n’as pas le droit de garder cet objet ; il ne t’appartient pas», ou <tous les
bonbons ne sont pas pour toi ; les autres enfants le droit d’en avoir
également.>

Le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal offrait tant de


possibilités merveilleuses : nourriture, plaisir et sagesse. Or ces dernières
choses correspondent à des besoins réels et créés par Dieu à l’intérieur de
l’homme : le besoin de survie, le besoin d’amour et le besoin de sagesse. Le
leurre repose dans le fait que ces choses n’ont jamais résidé dans l’arbre de
la connaissance du bien et du mal. Elles n’étaient disponibles qu’à partir de
l’arbre de vie, c’est-à-dire de Christ, et de lui seul.

En Christ était la vie, et la vie était la lumière des hommes. (Jean 1.4)

Marchez dans l’amour, de même que le Christ nous a aimé... (Ephésiens 5.2)

Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance.


(Colossiens 2.3)

128
Mais pour manger de l’arbre de vie l’homme devait aimer Dieu de tout
son cœur, de toute son âme, de toute sa pensé et de toute sa force. C’est sur
cette question de choix, celui

De l’amour donné à Dieu ou de l’amour investi en lui-même, que l’homme a


été mis à l’épreuve et a échoué.

129
LES EFFETS DE LA CHUTE
La chute a modifié radicalement la constitution intérieure de la nature
humaine et, par voie de conséquence, toutes ses relations extérieures
également. Vous pouvez voir l’expression de ce fait dans la Figure 16.

Premièrement, il s’est produit un profond investissement d’amour


dans l’ego humain. L’homme qui était un ego est devenu un égoïste.
On entrevoit déjà cela en Genèse 3.6. Le fruit était bon a manger (pour
Eve) ; il était agréable à regarder (pour ses yeux), il était désirable pour (la)
rendre sage. Dieu n’entre pas du tout en ligne de compte.

Deuxièmement, en conséquence directe de son péché, l’homme a


perdu sa communion et sa relation avec Dieu. Il est tombé dans un état de
mort, coupé de l’accès à l’arbre de vie.

L’Eternel Dieu dit : Maintenant que l’homme est devenu comme l’un de nous
pour la connaissance du bien et du mal, évitons qu’il tende la main pour
prendre aussi de l’arbre de vie, en manger et vivre éternellement. L’Eternel
Dieu le renvoya du jardin d’Eden, pour qu’il cultive le sol d’où il avait été tiré.
Après avoir chassé l’homme, il mit à demeure à l’est du jardin d’Eden, les
chérubins et la flamme de l’épée qui tournoie, pour garder le chemin de
l’arbre de vie. (Genèse 3.22-24)

Cette expulsion était un effet de la miséricorde de Dieu désormais


pour Dieu, partager sa vie et sa gloire avec un homme, ayant une telle
fixation d’amour envers lui-même, aurait eu pour effet d’enfler l’ego humain
jusqu’à des proportions démoniaques. L’homme serait devenu un démon
incarné, hors de la possibilité de rédemption.
Ainsi, l’homme a été chassé que le problème de e son péché puisse
être réglé. Son accès futur à l’arbre de vie ne pouvait plus être assuré que
par le passage par le bois d’un autre arbre, le bois hors du jardin jusqu’à ce
que bois du Calvaire.

Troisièmement, l’homme, privé qu’il est de la possibilité d’une


communion vivante avec Dieu, est également empêché de parvenir à une
véritable connaissance de Dieu. II a recours à l’adoration de ses propres
concepts dégénérés de Dieu.

130
…ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence
a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ;
et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images
représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des
reptiles. (Romains 1.21-23)

L’homme, fait à l’image de Dieu, fait maintenant des dieux à l’image de


l’homme. En d’autres termes, il adore les projections de son propre ego.
L’histoire humaine est jonchée de dieux terribles créés par l’homme : dieux
cruels, licencieux, défigurés et pervers, nés des profondeurs de l’être
humain brisé et déséquilibré. Et ce qui est pire, c’est qu’en se polarisant sur
ces dieux déformés, l’homme reproduit et amplifie en lui-même cette
distorsion. Les hommes se sont éloignés de Dieu «pour se rallier à ce qui est
vain et devenir eux-mêmes vanité». (Jérémie 2.5) Le moi, que peut-il faire
d’autre ?

Quatrièmement, dans son état d’égoïsme, l’homme est non seulement


incapable d’aimer Dieu, mais il a également perdu sa capacité à aimer les
autres d’une manière vraiment désintéressée et altruiste. Si nous aimons les
autres, c’est pour qu’ils nous aiment et répondent à notre besoin d’amour.
Quand l’amour n’est pas donné en retour, nous nous sentons trompés,
repoussés et rejetés. Tôt ou tard, nous allons «rompre» une telle relation à
sens unique pour en rechercher une autre où il y aura une part de
réciprocité de notre investissement de nous-mêmes. Cet égoïsme suprême
est connu de tous les observateurs perspicaces de la nature humaine. Dans
un de ses livres, C. S. Lewis parle de ceux qui «dépensent leur vie pour
d’autres» et, précise-t-il, on arrive toujours à identifier ces «autres» à leur
air traqué Un psychiatre a écrit récemment : «Quand un jeune homme dit à
une jeune femme : «Je t’aime«, il lui dit en fait : «Je te désire – je m’aime« !»
Un autre auteur dit que toute relation d’amour chez les hommes est en fait
l’expression de trois aspirations : «Laisse-moi faire ce qui me plaît. Donne-
moi ce que je veux. Prouve-moi que je suis quelqu’un. »

Cinquièmement, le moi, mécanisme mû par des buts, a rompu ses


liens avec son véritable but, c’est-à-dire l’arbre de vie. I fonctionne toujours
de la seule façon qui lui soit possible – rechercher un but et reproduire
celui-ci dans la nature de l’homme. Quel but le moi a-t-il maintenant
disposition ? Uniquement les impressions, sentiments et réactions que nous
connaissons en relation avec les autres. C’est l’origine de l’image de soi,
cette conception de nous que nous acquérons tout d’abord dans l’enfance et

131
que complétons tout au long de notre vie. Elle est construite à partir de
nombreuses sources : la façon dont nos parents nous ont traités ; si, en tant
qu’enfants, nous nous sommes sentis aimés et estimés, ou non ; nos succès
ou nos échecs à l’école, dans les amitiés, etc. ; même notre image corporelle-
si nous sommes trop gros, trop petits ou trop grands, ou si nous avons des
taches de rousseur ou les dents en avant.
Mais, en raison de notre concentration sur des personnes imparfaites
et déformées, dans un monde imparfait et déformé, notre image de nous-
mêmes est également imparfaite. Elle ne renvoie pas l’exacte vérité nous
concernant. Elle reflète les problèmes de nos parents et de nos amis tout
autant qu’elle nous envoie notre reflet, mais c’est la seule image que nous
ayons de nous-mêmes. La puissance de l’image de soi réside en ce que nous
avons tendance à la vivre très fidèlement et à faire tous nos efforts pour
qu’elle devienne conforme à nous. Ainsi, quand l’image de soi est négative,
qu’on se sent un raté, qu’on se juge indigne et qu’on se considère comme
une loque, alors le moi fait tous ses efforts pour faire émerger une personne
en position d’échec, qui a l’air d’une loque et qui se montre vraiment
indigne.

Enfin, l’univers égoïste dans lequel l’homme s’est enfermé devient


une source fertile de peur, d’anxiété et de dépression. Tout ce qui semble
mettre en danger Ou menacer le moi provoque peur et anxiété, colère ou
souffrance. Pourquoi ? «Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur»
(Luc 12.34).
De même, il nous est difficile d’accepter l’échec. Nous exigeons, tout à
fait inconsciemment, des normes divines de perfection pour nous-mêmes.
Face à l’échec, nous sommes enclins à la dépression, à la tristesse et – dans
les cas extrêmes – à un repli total.

QU'EN EST-IL DU CHRÉTIEN ?


Nous devons énoncer tout à fait clairement que, pour bon nombre de
chrétiens, et même vraisemblablement pour presque tous, la conversion
(ou la nouvelle naissance) ne résout pas en elle-même le problème d’une
très profonde fixation d’amour sur le moi. Cette constatation est une
expérience si commune que nous n’avons guère besoin d’en donner de
preuve ; mais il nous faut voir pourquoi il en est ainsi, afin d’y trouver un
remède.

132
La personne qui n’est pas encore régénérée est tout d’abord éveillée à
ses besoins par l’Esprit Saint qui convainc la conscience. La conscience est
cette partie de l’esprit humain qui juge notre comportement ; mais la
conscience est beaucoup plus sensible aux mauvaises actions qu’aux
mauvais mobiles. Avant la conversion, la conscience nous amène à
connaître la culpabilité à l’égard des péchés que nous avons commis ; quand
nous nous repentons et nous tournons avec foi vers Christ pour la première
fois, nous recevons le pardon pour ces choses.
Cependant, le véritable problème se trouve dans le très profond
investissement d’amour sur le moi, qui se situe à des niveaux subconscients
de la pensée. Cela affecte principalement notre motivation. Autrement dit,
nous faisons souvent des choses qui sont justes en elles-mêmes, mais nous
les faisons pour des raisons mauvaises et égoïstes. Au début, notre
conscience n’est pas très sensible à ce fait. En outre, la pensée humaine a
toute une batterie de mécanismes de défense psychologiques inconscients
qui agissent pour empêcher la conscience de détecter le problème et de
nous soumettre à des éclaircissements douloureux sur nous-mêmes.
Jetons un coup d’œil à cette armure du moi que nous avons peaufinée.

La rationalisation en est un aspect. Elle consiste à inventer des


raisons plausibles, mais fausses, pour ce que nous avons décidé de faire
quoi qu’il arrive. Pilate, en se lavant les mains et en clamant son innocence
du sang du Jésus, rationalisait son attitude. A dire vrai, il cédait à la lâcheté :
«Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César.» (Jean 19.12)

La projection est aussi un mécanisme de défense. Par ce moyen, nous


voyons clairement chez d’autres les mêmes problèmes que nous avons en
nous, mais auxquels nous ne sommes pas capables de faire face. Une
personne à l’esprit critique a de grandes chances d’être toujours en train de
se plaindre de ce que les autres ne cessent de critiquer ; la personne qui
manque d’amour ne voit que du manque l’amour chez les autres ; et ainsi de
suite. C’est l’idée maîtresse de la parabole de la paille et de la poutre. La
personne qui a une poutre dans l’œil est experte à discerner les échardes
dans les yeux des autres.

Le refoulement est la troisième arme – et la plus dangereuse. Des


traits déplaisants que nous n’osons pas regarder en face sont enfouis si
profondément que nous avons véritablement oublié qu’ils existent.

133
Car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils se sont bouché les oreilles,
et ils ont fermé les yeux, de peur de voir de leurs yeux, d’entendre de leurs
oreilles, de comprendre de leurs cœurs, et de se convertir en sorte que je les
guérisse. (Matthieu 13.15)

Les choses refoulées s ou enterrées restent néanmoins oubliées par la


pensée consciente, elles continuent à distiller leur amertume dans les
courants de vie.
Dieu se soucie cependant, non seulement de nos actes mais aussi de
nos motivations. Ce sont ceux qui ont le pur qui verront Dieu. La justice du
royaume, qui doit excéder celle des scribes et des pharisiens, est une justice
des intentions et des motivations. C’est pourquoi, l’expérience commune
aux chrétiens est qu’après avoir été régénérés, après être véritablement
devenus des enfants de Dieu, ils voient l’Esprit Saint commencer à sonder
les profondeurs de leur personnalité pour s’occuper des courants cachés de
motivation. Là-dessus, ils deviennent conscients de quelque chose de plus
que le péché. Ils deviennent conscients d’un principe égoïste qui semble
empoisonner toutes les profondeurs de leur être. Ecoutez le cri d’angoisse,
jailli du cœur de Paul en Romains chapitre 7.

...ce qui est bon n’habite pas en moi..


...pour moi qui veux faire le bien : le mal est présent à côté de moi…
…la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux que je suis ! Qui me
délivrera de ce corps de mort ? (versets 18, 21, 23-34)

Y a-t-il une réponse ? Oh oui, gloire à Dieu ! Il va une réponse ! Mais nous
devons tout d’abord permettre à l’Esprit Saint de révéler notre besoin. Lui
seul peut franchir les défenses du moi, parce qu’il a accès â tous les niveaux
de la pensée, aussi bien inconscients que conscients, En fait la raison même
pour laquelle le problème est bien en dehors des compétences de la pensée
consciente, est précisément que sa racine est enterrée profondément dans
la personnalité. C’est pourquoi le prédicateur qui exhorte son assemblée à
être moins égoïstes ne verra pas de fruit, à moins qu’il ne poursuive son
exhortation en montrant Comment cela est possible. Une forte pression
exercée depuis la chaire peut faire naître un sentiment de culpabilité chez
les auditeurs et les amener à essayer de ne pas être égoïstes. Ils pourront
même accomplir des actes apparemment dénués d’égoïsme, mais cela
n’apporte aucune réponse à la question de savoir pourquoi ils choisissent
d’agir ainsi. Cela provient-il d’un véritable altruisme ou d’une volonté
d’échapper aux sentiments de culpabilité ? D’un amour désintéressé, ou du

134
désir de se conformer à ce qu’il est convenu d’accepter comme faisant un
bon chrétien ? Bien des mobiles d’actes altruistes peuvent être, en fait,
fondamentalement égoïstes.
Cette découverte rend les chrétiens sincères vulnérables a des doutes
paralysants concernant la pureté de leurs mobiles. Est-ce que je sers
réellement Dieu pour lui-même ou pour des mobiles égoïstes de sécurité ?
Mon amour pour Dieu est-il réel ou n’est-il que paroles pour m’attirer ses
bonnes grâces ? Nous pouvons passer par des agonies d’examens de
conscience et de récriminations contre soi. Mais laissez-moi vous dire une
chose merveilleuse : Dieu tient à ce que nous soyons surs de nos
motivations, que nous sachions quand nous cherchons honnêtement à lui
plaire et quand l’égoïsme s’infiltre. Continuez la lecture pour découvrir les
moyens de cette libération-là

135
Chapitre Seize

LA LIBÉRATION DU MOI
Nous avons commencé à voir la profondeur et le caractère contraignant de
l’égoïsme consécutif à la chute, ainsi que son renforcement, de génération
en génération, en raison des choix égoïstes qui sont faits continuellement.
De toute évidence, la réponse au problème – si réponse il y a – doit être tout
aussi radicale. En fait, la solution se révèle être dévastatrice.

Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de
sa croix et qu’il me suive. Quiconque en effet voudra sauver (son âme) la
perdra, mais quiconque perdra (son âme) à cause de moi la trouvera.
(Matthieu 16.24-25)

Jésus dit sans aucune équivoque que la réponse à l’égoïsme ou à


l’égocentrisme est une croix.

LA CROIX – MENACE OU SALUT ?


Quand j’étais plus jeune, nous avions l’habitude d’appeler un message sur la
croix, telle qu’elle s’applique à la vie chrétienne : «une prédication
interpellante». Ce qui signifie que celui qui l’écoutait se sentait fort mal à
l’aise et se dépêchait de l’oublier en sortant ! II se trouve que nous
percevons la croix Comme un sujet très menaçant. La croix pour Jésus ?
D’accord, c’est merveilleux et nous sommes tellement reconnaissants qu’il
soit passé par là. Mais une croix pour nous ? Voilà une toute autre histoire !
Il est évident que Pierre a eu la même réaction quand Jésus, ainsi que
nous le rapporte le chapitre 16 de Matthieu, a commencé à dévoiler à ses
disciples que son but en montant à Jérusalem était d’y être crucifié. Il prit le
Seigneur à part et commença à le reprendre. Je pense que Pierre peut avoir
raisonné ainsi : «S’ils crucifient le Maître, c’est mauvais signe. Après cela, ils
crucifieront probablement ses disciples – c’est-à-dire moi !»
Il y a dans la croix quelque chose qui met en danger une partie de
nous-mêmes. Mais qu’est-ce qui est menacé par la croix ? Le moi – ou
l’amour de soi ? C’est un point crucial qu’il nous faut absolument saisir.

Ce n’est pas le moi en tant que tel qui pose problème : c’est l’égoïsme.

136
Ce n’est pas parce que nous sommes un moi : c’est parce que,
aujourd’hui, notre relation au moi est complètement faussée.

Le moi qui était un moyen pour exprimer l’amour est devenu le but
ou l’objet de l’amour.

C’est cette fixation de l’amour sur le moi en tant que fin ou objet
dont il faut s’occuper, afin que nous puissions être libres d’aimer le moi
comme il était censé l’être, en tant que moyen et non en tant que fin. La fin,
quant à elle, d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute
notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force : et d’aimer notre
prochain comme nous-mêmes.
Mais Jésus énonce clairement que seule une chose aussi radicale
qu’une croix a le pouvoir de briser cette profonde fixation de l’amour du
moi. Le vocabulaire employé par Jésus est très fort : «renoncer» signifie
littéralement « dés- avouer totalement »
Pour comprendre le principe qui est en jeu, regardons l’histoire
d’Abraham, au chapitre 22 de la Genèse. Souvenez-vous de la façon dont
Dieu a donné à Abraham un fils dans sa vieillesse : Isaac, le fils de la
promesse. Puis un jour, Dieu dit à Abraham : «Prends donc ton fils, ton
unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t’en dans le pays de Moriya et là. Offre-le
en holocauste sur l’une des montagnes que je t‘indiquerai. » (Genèse 22.2)

Que faisait donc Dieu ? Isaac, voyez-vous, n’était pas la descendance


promise. II était, comme le dit Paul au chapitre 3 de l’épître aux Galates, le
moyen au travers duquel la descendance devait venir ; parce que la
descendance, c’est Christ. En d’autres termes, Isaac était un moyen et non
une fin. Dieu agissait avec Abraham comme avec un homme de foi. Il devait
sauver Abraham d’aimer à la folie Isaac comme une fin, au lieu d’un moyen
menant à la fin que Dieu avait en vue. La manière dont Abraham s’est
débattu avec le problème nous est racontée en Hébreux chapitre 11,
Abraham avait compris qu’il allait devoir tuer Isaac et incinérer son corps
mais, puisque la promesse devait venir au travers d’Isaac, Dieu allait devoir
le ressusciter de ses cendres. Nous savons ce qui s’est réellement passé.
Quand le cœur d’Abraham en est arrivé au point de lever le couteau pour
égorger Isaac, l’implication potentielle de ses affections a été brisée. Il a été
libéré. Il reçut Isaac, ressuscité «d’entre les morts» et jouit de sa présence
jusqu’au jour de sa mort.
C’est également le dessein de Dieu pour nous – nous libérer de la
fixation d’amour sur le moi en tant que but ou fin, afin que nous puissions,

137
sans danger, nous aimer nous-mêmes en tant que moyen au travers duquel
le but de Dieu pourra être accompli.

QUELLE CROIX ?
Maintenant la question se pose : quelle est la croix capable, dans ma
vie, de s’attaquer à l’égoïsme fondamental afin de me libérer ? Si vous parlez
avec certaines personnes de la croix dans leur vie, elles vous diront
vraisemblablement : «Attendez une demi-heure et je vous la présenterai : Il
rentrera tout droit du travail.» Leur croix est une personne qui les frustre
ou les irrite. Pour d’autres, la croix est une occupation peu agréable qu’elles
supportent, en espérant qu’elle les rendra d’une manière ou sanctifiées.
Certaines personnes considèrent d’une autre plus des circonstances
éprouvantes.
Si vous espérez que l’une de ces croix vous libère du moi, ou vous
rende moins égoïstes, je suis désolé, mais aucune ne le fera. Les problèmes
et la maladie peuvent, en fait, nous rendre encore plus centrés sur nous-
mêmes qu’auparavant, contrairement à ce qu’on nous a amenés à croire.
Prenez par exemple, le Psaume 102 qui est la prière de l’homme affligé
implorant miséricorde. Dans les douze premiers versets, il emploie les
pronoms personnels je, moi ou me, et les adjectifs mon, ma ou mes ; ceci pas
moins de vingt-huit fois, soit un peu plus de deux fois par verset. Où se
trouve le centre de son attention ? Sur lui-même. Voyez le contraste avec le
début du Psaume 103, psaume de louange pour la miséricorde de l’Eternel :
«Mon âme, bénis l’Eternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom !...
et n’oublie aucun de ses bienfaits !»
Nous ne pouvons-nous crucifier nous-mêmes. Nous ne pouvons-nous
mettre nous-mêmes sur la croix. Certains essayent de se crucifier avec tant
d’acharnement qu’ils finissent par se rendre incapables d’accomplir le
travail ordinaire de la vie. De plus, si nous parvenions à nous crucifier nous-
mêmes, le résultat serait encore plus désastreux, parce que nous
construirions alors une châsse pour notre moi martyr et viendrions nous
prosterner là, tout le reste de notre vie ! Les parents agissent parfois ainsi.
Ils se sacrifient pour l’avenir de leurs enfants, puis détruisent toutes les
relations familiales en rappelant constamment leurs enfants ce qu’ils ont
abandonné pour eux.
II n’y a qu’une seule croix qui puisse nous libérer de nous-

138
mêmes, et ce faisant rendre le moi libre d’être lui-même ; et cette
croix, c’est la croix de Jésus.

DANS LE JARDIN
Le problème de l’égoïsme humain a pris naissance dans le jardin- le
jardin d’Eden. La solution a été trouvée dans un autre jardin – le jardin de
Gethsémané.
Je m’interrogeais souvent sur certains aspects étranges de
l’expérience de Jésus à Gethsémané. Il était en proie à une telle affliction et à
une telle détresse qu’il faillit en mourir. Marc nous dit qu’il était saisi
«d’effroi et d’angoisse». Je me demandais ce qui avait tant effrayé Jésus au
Jardin de Gethsémané. Sûrement pas la croix. II l’avait toujours eue à
l’esprit. Il avait souvent essayé d’en parler aux disciples. Toute sa vie avait
été tendue vers cette heure, l’heure de son élévation, l’heure de son retour
au Père. Puis il y avait cette étrange prière : «Toutefois non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux», qu’il pria non pas une ou deux fois, mais trois,
dans une agonie mentale et morale telle que sa sueur ressemblait à des
gouttes de sang. Quel était ce combat ? Jusqu’à ce moment-là, Jésus avait
toujours été suprêmement confiant en sa capacité à accomplir la volonté du
Père, «Je fais toujours ce qui lui de Père est agréable,» Mais maintenant, à la
fin, il y avait un combat immense et inattendu pour se soumettre à la
volonté du Père.
Il est vrai que nous touchons ici au domaine des choses éternelles qui
resteront toujours hors de notre capacité de totale compréhension. Mais je
crois qu’il y a là quelque chose de tellement vital qu’il nous faut essayer de
le comprendre ; quelque chose de tellement fondamental pour l’ensemble
de notre expérience que cela nous payera bien de tous les efforts fournis
pour le saisir. Revenons un peu en arrière.
Nous avons déjà eu l’occasion de nous référer plus d’une fois à la
révélation suivante : dans l’incarnation, quand la parole est devenue chair,
un homme, l’homme Jésus, a commencé à vivre dans une relation avec le
Père et l’Esprit Saint qui lui a permis de jouir de la vie, de l’amour et de la
gloire de Dieu. Nous avons vu que tout ce que Jésus a fait dans son
humanité, il l’a fait en sa qualité d’homme rempli de l’Esprit Saint. Tout ce
qu’il savait de Dieu, il le savait par la révélation de l’Esprit. II s’est incarné,

139
non pour nous montrer quelque chose, mais pour partager quelque chose
avec nous. C’est pourquoi, quand il arriva à la croix, son humanité
individuelle devint une humanité collective. Elle engloba tous ceux qui
croiraient en lui. Il avait dit : «Et moi, quand j’aurais été élevé de la terre,
j’attirerai tous les hommes à moi.» (Jean 12.32)
Souvenez-vous de la déduction faite par Jésus en Jean 13.8 : «Si je ne
te lave, tu n’auras point de part avec moi.» C’est à cause de notre
incorporation en lui, que sa mort est devenue notre mort. Nous partageons
sa résurrection et nous participons à sa puissance.
Mais cette incorporation avait une signification pour Jésus aussi. En
devenant notre rédempteur, Jésus, sur la croix, a pris sur lui plus que la
simple culpabilité de notre péché. II a pris sur lui notre nature de péché.

Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que
nous devenions en lui justice de Dieu. (2 Corinthiens 5.21)

Dans le jardin d’Eden, l’homme a mangé du fruit de l’arbre de la


connaissance du bien et du mal, et a perdu l’accès à l’arbre de vie. Dans le
jardin de Gethsémané, le fils de Dieu et Fils de l’homme, qui était sans
péché, a connu le fruit de cet arbre mortel, dans le but d’ouvrir de nouveau
à l’homme l’accès à l’arbre de vie.
Qu’entendons-nous par-là ? Non que Jésus ait péché. Non, rien de cela.
Mais, dans le jardin, Jésus est devenu, par expérience, conscient en lui-
même de l’égoïsme fondamental de la nature humaine qu’il était venu
libérer. Voilà ce qui l’a effrayé. Il était effrayé et angoissé de découvrir la
profondeur et le caractère contraignant de l’égoïsme rebelle au sein de
l’humanité qu’il était venu racheter. Cet égoïsme irriguait la nature humaine
tout entière, de haut en bas, infectant tout ce que faisait l’homme né dans
l’injustice, entretenu par des générations d’obéissance servile dur comme le
fer et intraitable.

C’est contre la volonté radicalement égoïste de l’humanité rebelle que


Jésus s’est battu dans le jardin de Gethsémané. C’est cette volonté qu’il
a pliée pour la soumettre à la volonté de Dieu. Ce fut un combat
inconcevable. Tout ce que nous savons, c’est qu’il nécessita agonie et sueur
sanglante, ainsi que le ministère d’un ange pour fortifier Jésus. Avant que le
combat ne soit achevé. Mais Jésus y parvint. Gloire à son nom ! En lui et par
lui, il y parvint, pour nous ! II brisa la profonde fixation égoïste à l’intérieur
de la nature humaine ct, lui faisant enfin choisir la volonté du Père, nous
libéra de l’égoïsme radical.

140
Jésus savait très clairement que, d’une manière ou d’urne autre, il
devait passer par la croix en sa qualité d’homme. Sur le plan de sa nature
divine, il était intouchable et immuable. Sur le Calvaire, si son humanité
n’avait pas te e coup, rien en Dieu n’aurait été changé. Rien en Dieu ne
pouvait changer. Le Logos éternel serait retourné au ciel à la droite du Père,
mais nous aurions été éternellement perdus, impossibles à racheter. Jésus
devait traverser le calvaire en sa qualité d’homme, pour parvenir à nous en
sortir. Quand il revint de son combat dans le jardin et vit les disciples
endormis, alors doit avoir eu lieu sa pire tentation. Je crois que Satan lui dit
alors : «Tu n’y arriveras jamais. Tu es fait de la même humanité qu’eux,
regarde, ils n’ont même pas réussi à rester éveillés pour toi.» Mais, Dieu sois
béni ! Iia traversé le Calvaire – il l’a traversé en sa qualité d’homme -c’est
pourquoi nous sommes saufs. Parce qu’il vit, nous vivons également.

ŒUVRE DE LA CROIX ET L’EUVRE DE L’ESPRIT


A de nombreuses reprises déjà, nous sommes revenus à cette prise de
conscience que la réponse de Dieu à tous les problèmes de la nature
humaine se trouve dans deux opérations divines inséparables : l’œuvre de
la croix et l’œuvre de l’Esprit. Voyons comment cette glorieuse provision
répond notre besoin actuel.

La croix a fourni le moyen de briser la fixation de l’amour humain sur


le moi. La puissance et l’autorité de cette fixation finissent à la croix.

Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en
moi ; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a
aimé et qui s’est livre lui-même pour moi. (Galates 2.20)

Quand. Sur la base du Calvaire, nous désavouons le droit du moi à


gouverner, nous pouvons être libérés de sa puissance contraignante. Ainsi,
le moi doit venir à la croix, non pour y être détruit, mais pour abandonner
sa revendication illégitime à gouverner.

Comment appliquons-nous donc la croix à cette situation ?

1. Il doit y avoir un acte de renonciation, par lequel nous desavouons


completement le moi en tant que but de nos affections et centre
directeur de notre vie. Nous, qui lui avons donne la place dominante,
devons etre eux qui le detronons. Soyons tres clair sur ce point. Sans

141
l’œuvre de Christ sur la croix, nous n’avons aucun moyen de percer
l’armure de l’ego (ou egoîsme) ni d’echapper a puissance trompeuse
et insidieuse. Mais, sans le consentement de notre volonte, la victoire
du Calvaire restera sans effet en ce qui nous concerne.

2. Il doit y avoir un acte de reconnaissance, par lequel nous nous


approprions l’œuvre du Calvaire afin d’accomplir cette delivrance et
de traiter l’egoîsme fondamental a l’interieur de notre nature.
C’est peut-être, pour vous, une nouvelle façon d’envisager l’œuvre de la
croix. Revenons à ce que vous connaissez déjà pour jeter un pont vers ce
que vous ne connaissez pas encore. Quand vous êtes venus à la croix avec
votre péché et votre culpabilité, vous avez pris conscience de votre totale
incapacité à faire quoi que ce soit à ce propos. Mais vous avez aussi pris
conscience que, sur la croix, Jésus avait en fait déjà traité tant votre
culpabilité que votre péché. Vous les lui avez donc remis et avez accepté,
avec confiance, son pardon ct sa purification. Que venez-vous de découvrir ?
Tout simplement, que ça marche ! La croix donne une conscience légère. Je
suis libre de toute condamnation et la puissance asservissante du péché est
brisée dans ma vie.
Comprenez que la croix s’attaque, exactement de la même façon, à la
racine du péché qu’est l’égoïsme fondamental. Je ne peux me libérer de
l'égoïsme; la croix m'en libère. J'accepte cette libération exactement de la
même façon que j'ai accepté la libération du péché et de la culpabilité,

L'œuvre de l'Esprit Saint a elle aussi deux aspects:

Premièrement, elle nous rend capables de faire de Jésus le


Seigneur. L'Esprit seul en est capable, car son principal ministère est de
glorifier Jésus et de révéler la seigneurie fondamentale qui appartient à sa
nature. Le trône de mon cœur ne peut rester vacant; il doit être occupé. Par
l'Esprit Saint, je découvre qu’il a été créé pour être occupé par le Seigneur
Jésus-Christ.

Deuxièmement, l'Esprit déverse l'amour de Dieu dans nos cœurs. Nous


entrons dans le courant de la relation amour-vie-gloire avec la Divinité,
relation pour laquelle nous avons été créés. L'amour pour Dieu et l'amour
de Dieu s'engouffrent au travers du moi, pour jaillir vers Dieu et vers les
autres. Nous pouvons désormais aimer par plénitude, et non plus par
nécessité. Nous avons désormais besoin d'aimer les autres pour décharger
l'amour de Dieu qui est dans notre cœur, et non pour obtenir l'amour dont

142
nous avons besoin.
Dans le témoignage de ceux qui sont parvenus à ce point de
capitulation du moi, il est très impressionnant de lire ce qui s'en est suivi
inévitablement et invariablement: une effusion d'amour divin, l'amour
comme une réalité brûlante, quelque chose de renversant par son
amplitude, l’amour pas uniquement cru avec la tête, mais expérimenté avec
l'être tout entier.
Il semble que Dieu ne se satisfasse pas uniquement de recevoir notre
amour par la foi. Il nous est constamment ordonné de l'aimer de tout notre
cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force.
Pourquoi? Parce que Dieu veut en faire l'expérience. De même, jc suis
convaincu que Dieu ne s'attend pas à ce que son amour soi pour nous une
simple question de foi. Il désire que nous en fassions l'expérience avec
toutes les parties de notre être.
Pourquoi donc ne l'expérimentons-nous pas plus souvent? Il peut y
avoir diverses raisons, mais la plus fréquente est que le moi est toujours en
travers du chemin, cherchant à être l'objet de l'amour, à l'avoir et à le
garder pour lui. Dans sa miséricorde et sa sollicitude pour nous, Dieu ne le
permettra pas. Délogez le moi de la salle du trône et renvoyez-le dans le
quartier des serviteurs auquel il appartient, il deviendra alors ce pour quoi
il a été préparé: un canal pour que l'amour divin s'écoule en un courant
sans fin. La motivation de notre cœur étant maintenant pure, la seigneurie
de Jésus devient une réalité dans nos vies. La seigneurie «va-et-vient» qui
existait auparavant n'était pas en fait une seigneurie, parce qu'en dépit des
intentions conscientes, le moi était encore sur le trône.

143
Chapitre Dix-sept

LE MOI LIBÉRÉ
Maintenant, nous découvrons enfin que non seulement nous avons
été libérés du moi, mais que le moi aussi a été libéré. En détrônant le moi, le
but pour poursuivi n'est pas de s'en débarrasser, mais de l’accomplir.
Maintenant que de situé dans notre vie, le moi était toujours condamné à la
avons perdu la vie de notre moi, nous la retrouvons. Mal peur et à la
frustration, parce qu’il se débattait avec une tâche qui ne lui convenait
absolument pas et qui était bien au-dessus de ses forces. Cependant, placé
dans une juste relation, le moi a devant lui un glorieux épanouissement.
Mais - et il faut insister là-dessus - il I n'y a aucun moyen d'éviter la
croix. Si nous essayons d'avoir des relations positives, faites
d'encouragement et de sollicitude, avec moi qui est encore sur le trône,
nous a allons au-devant du désastre, Bien des choses bonnes et vraies sont
écrites et enseignées concernant une attitude positive à l'égard du moi. Ce
sont des choses qu'il faut dire. Cependant, si elles espèrent produire une
sanctification en faisant l'économie de la croix, elles sont condamnées à
l'échec. Une fois l'œuvre de la croix accomplie et le moi devenu libre d'être
un moyen et non une fin, une véritable liberté devient possible.

LIBÉRÉS DE L'INSÉCURITÉ
Tout être humain éprouve: le besoin d'appartenance, le besoin d'avoir
une valeur et le besoin d'une certaine sécurité.
En revenant à la Figure 16, Vous constaterez que la vie -centrée sur
soi possède une insécurité fondamentale innée. Il ne peut y avoir aucun
sentiment d'appartenance, parce que la vie est refermée sur elle-même. Il y
a un manque de sentiment de valeur, parce que l'ego occupe tout le centre
de son petit univers. Il n'y a pas de sécurité, parce que beaucoup
d'expériences extérieures sont interprétées comme des menaces pour lego,
en raison de l'investissement massif et démesuré d’amour sur cet ego. Mais
lorsque le moi redevient libre d'être un canal d'amour, comme dans la
Figure 17, il y a alors dans l'être la possibilité de relations

144
Vraies et riches de sens, premièrement avec Dieu et ensuite avec les autres.
J’ai récemment entendu dire d’un de mes amis : «l’ensemble toujours
jouir d’une relation tellement sûre avec Dieu. » Le moi qui joue le rôle qui
lui revient, remplissant la fonction qui lui est propre, ouvre la voie pour que
cette expérience soit celle de tout enfant de Dieu.

Car Dieu lui-même a dit : je ne te délaisserai en aucune manière, ni ne


t’abandonnerai, ni ne te laisserai sans soutien. Non, non, je ne te laisserai pas

145
le moins du monde sans aide, ni ne t’oublierai, ou te laisserai tomber, ni
relâcherai mon emprise sur toi. Assurément non ! (Hébreux 13.5 – Traduit de
la version anglaise Amplified Bible)

Le moi acquiert à présent une véritable signification, parce qu’il est


conscient d’avoir quelque chose à donner. Notre sentiment profond est
souvent que nous n’avons à offrir à Dieu ou aux autres que des choses de
peu de valeur et qui n’ont guère de chance d’être appréciées. Ainsi, soit
nous ne les offrons pas, soit nous les offrons sans attendre de réponse ou
sans être ouverts à une réponse.
Mais nous découvrons maintenant que nous avons de la valeur pour
Dieu. Nous avons été «rachetés à un grand prix, ce que nous avons à lui
offrir, dans l’adoration, l’amour et la communion, est d’un grand prix pour
lui et il y répond par une mesure abondante.

LIBRES D’ỆTRE NOUS-MÊMES


Un soir où j’avais parlé sur ce sujet, un responsable d’église me dit :
«Tom, pour la première fois depuis des années, je me sens maintenant la
possibilité d’avaler un grand bol d’air et d’être tout simplement moi-
même,» Voyez-vous, comme tant d’entre nous, il avait essayé de vivre à la
hauteur de ce que les autres attendaient de lui. Je savais par quoi il était
passé. Moi aussi, j’avais essayé temps de projeter la bonne image d’un
pasteur ayant du succès avec son troupeau, travail terriblement difficile,
parce que cela ne me ressemblait pas, et travail voué à l’échec, parce que
maintenant découvert que je n'ai pas besoin d'être qui que ce n'était pas
vrai! Heureusement, j'ai ce soit ni quoi que ce soit d'autre que moi.
La négation de l'ego n'est pas la submersion ou la négation de
l’individualité: en fait, c'est la restauration de la possibilité d'une véritable
individualité. Nous avons déjà cité Galates 2.20. Permettez que je
paraphrase ce verset pour exprimer ce qui était, je crois, sur le cœur de
l'apôtre: «Moi, l'égoïstes, j'ai été crucifié avec Christ. Néanmoins, moi,
l'individu, je vis; cependant, ce n'est pas moi, l'égoïstes, qui vis, mais Christ
qui vit en moi, l'individu.»
Laissez-moi vous montrer une chose merveilleuse en Colossiens 3.4.
Une traduction littérale de ce verset donnerait :

146
Chaque fois que Christ, votre vie, devra être manifesté, alors vous serez vous
aussi manifestés avec lui dans la gloire.

Dans le contexte, la manifestation se réfère principalement à la seconde


venue du Seigneur, mais elle signifie également quelque chose de plus
immédiat. Ce verset signifie que lorsque Christ est manifesté dans notre vie,
alors nous (c'est-à-dire la véritable personne que nous sommes) sommes
manifestés avec lui. En fait, il ne peut être manifesté en nous, à moins que
nous ne soyons prêts à montrer notre véritable moi. Il n’y a aucun moyen
pour que Christ soit vu en moi, si ce n'est que je sois prêt à laisser voir aussi
mon moi véritable. Pour que le moi véritable puisse être vu de cette façon, il
doit y avoir une réduction continuelle de ces domaines cachés que nous
protégeons contre les autres.
Cela ne signifie pas que nous soyons appelés à partager détails de
notre vie avec chaque membre de église ou communauté. Il s'agit d'une
attitude du cœur qui tous les notre est importante, attitude qui fait que
nous ne maintenons ni ne construisons de barrières protectrices pour
interdire l'accès à des domaines de faiblesse.
Dans une situation donnée, l'étendue de ce que nous partageons de
nous-mêmes doit être guidée par l'amour et la sagesse. C’est-à-dire que
nous partagerons avec autrui au niveau d’ouverture auquel il pourra
répondre sans se sentir menacé. Partager à un niveau trop profond, avec
personne qui n’y est pas prête, peut-être pour cette personne une
expérience déstabilisante – voire destructrice.
Mais la simple honnêteté d’être qui nous sommes est une toute autre
chose. Et chose merveilleuse, quand nous avons le courage d’être nous-
mêmes, ce qui est révélé est toujours bien plus beau que l’image que nous
essayons de projeter et, encore plus merveilleux, Christ honore toujours
cette révélation de nous par une révélation de lui jointe à la nôtre !
Nous découvrons également une grande délivrance à l’égard de
fausses attitudes, très communes chez les chrétiens. L’une d’elles est la
fausse humilité- l’incapacité à accepter louange ou éloge avec grâce ct
naturel. J’ai découvert une grande libération dans tout ce domaine de
l’humilité. Je faisais autrefois beaucoup d’efforts pour être humble, jusqu’à
ce que je me retrouve très fier de mon humilité. (Qu’il est humiliant de
découvrir qu’on est fier d’être humble !) Heureusement, je me suis
débarrassé de tout cela. J’ai découvert que Dieu se soucie bien plus que moi
du danger de l’orgueil. Et même, il est capable, beaucoup plus tôt que moi,
de détecter son apparition et, quand j’en ai besoin, il peut crever mon ballon

147
et me remettre à ma place avec une efficacité foudroyante. II est vraiment
bon Berger, je peux donc lui faire confiance dans ce domaine et dans des
domaines similaires de ma vie.
Quand nous sommes libres d’être nous-mêmes, nous sommes vrais et
nous devenons crédibles, dignes de foi. Nous n’avons jamais c’est-à-dire
peur de montrer nos faiblesses aussi bien que nos forces, nos échecs aussi
bien que nos succès, Il y a des années. Une femme anglicane dit quelque
chose qui a été formateur dans mon ministère. « Vous nous avez tant aidés,
avait-elle dit, parce que nous pouvons-nous identifier à vos faiblesses.» Les
gens ne s’identifient pas à nos points forts. Ils sont peut-être
capables d’admirer nos victoires, s’y identifier. C’est à nos échecs qu’ils et
si, à partir mais ils ne peuvent s’identifier ; et si, à partir de ces échecs, nous
avons appris quelque chose en Dieu, nous avons une vérité vivante à leur
transmettre.

LIBRES DE NOUS AIMER NOUS-MÊMES


Une fois libres d’être nous-mêmes, nous sommes également libres de
nous aimer à nouveau nous-mêmes – cette fois-ci non en tant que fin, mais
en tant que moyen. En outre, il ne s’agit pas seulement d’une acceptation
triste de ce que nous sommes, parce que nous n’aurions pas d’autre choix
que de nous supporter nous-mêmes ! Mais, il s’agit d’une estime véritable et
positive pour qui nous sommes, des individus que Dieu a faits à son image
et selon sa ressemblance.
Nous avons déjà vu comment le moi, en tant que mécanisme mû par
des buts, crée l’image de soi qui domine la plupart de nos attitudes envers la
vie. Nombre de chrétiens encore inhibés par une image d’eux-mêmes très
négative. IIs ont le sentiment de n’être pas désirés, de ne pas avoir de valeur
et de ne pas être dignes d’amour. La foi devient chose ardue : Dieu apparaît
distant et sévère : et ils connaissent guère la vie joyeuse et abondante que
Jésus est venu donner.
De telles personnes sont en fait tout aussi centrées sur elles-mêmes
que n’importe qui d’autre. Elles sont renfermées sur elles-mêmes ct sur les
insuffisances qu’elles voient ou qu’elles imaginent en elles. Mais, quand
l’œuvre de la croix et la puissance de l’Esprit Saint les libèrent de cet
égoïsme, elles sont libres de découvrir la vérité sur elles-mêmes et de
connaître qui elles sont en fait.

148
Rappelez-vous l’histoire de Jacob, dans le livre de la Genèse, en ayant
à l’esprit que, dans la Bible, un nom signifie toujours une identité. «Jacob»
signifie «supplanteur» ; dès son plus jeune âge, le petit Jacob a grandi
entendant son nom et en tirant de celui-ci une image de lui. Nous voyons
qu’il a incarné cette image avec beaucoup d’application. Il a supplanté Esaü
en le privant de son droit d’aînesse, puis il l’a supplanté en le privant de sa
bénédiction ; il est ensuite allé chez Laban et l’a supplanté en le

Privant du meilleur de ses troupeaux. Mais à la fin, Jacob est arrivé au gué
de Yabboq, complètement désespéré parce que son image de lui l’avait
amené à deux doigts de la destruction. Le grand combat qu’il livra alors, sa
lutte avec Dieu, concernait ce problème-là.

- Quel est ton nom (image de toi) ?


- Jacob (Supplanteur).
- Jacob (Supplanteur) ne sera plus le nom (image de toi) qu’on te
donnera, mais Israël (Prince avec Dieu). (Genèse 32.28-29)
Mais avant d’en arriver là, Dieu a dû toucher la hanche de Jacob et
paralyser la source de son autosuffisance pleine d’orgueil. Sans la
destitution du moi, l’ensemble de la fausse image de soi qui a restreint
et limité notre croissance ne peut disparaître. Or seule cette
disparition nous rend libres de recevoir du Seigneur la
compréhension de notre véritable identité.

…je donnerai…un caillou blanc ; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que
personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit. (Apocalypse 2.17)

Le nom nouveau est une nouvelle identité ; c’est la véritable image de


nous. Elle n’est connue que de nous et du Seigneur qui la révèle. Le Créateur
a formé, dans le plan de base de toute personnalité, une individualité
unique. Il y a en nous des dons, aptitudes et capacités qui ne sont bien
souvent que potentiels, parce que nous n’en avons jamais pris conscience.
Maintenant, l’Esprit Saint a la possibilité de souffler sur ces potentialités, de
nous donner la foi de croire en elles et de les faire passer, par la foi, d’un
simple potentiel à une réalité. C’est la raison pour laquelle il y aussi souvent
une telle floraison d’activités créatives dans les vies qui ont été remplies de
l’Esprit Saint.
Quand nous sommes en harmonie avec nous-mêmes, quand nous
sommes à l’aise avec notre moi, quand nous nous aimons comme nous
sommes censés le faire, alors nous sommes à l'aise et en harmonie avec les

149
autres, et nous sommes capables s de leur offrir une relation de vie et
d'amour.

LIBRES D'ÊTRE ACCOMPLIS


Dieu le Père a placé en tout homme un besoin d'accomplissement
personnel, besoin de voir ses potentialités devenir réalités. Son dessein
pour tous pour tous ses enfants est que: «en disant la vérité avec amour.
nous croîtrons à tous égaras celui qui est le chef Christ. » (Ephésiens 4.15)
Tout ce qui vient d'être dit est une condition préalable à
l'accomplissement de soi. Il a été dit à juste titre que «le moi qui ne se
donne pas est un moi qui ne s'accomplit pas. » Libérés d'une vie centrée sur
nous, nous sommes libres de nous donner, de vivre ouvertement devant les
autres et devant la vie, de vivre avec nos murs abattus et d'aller vers les
autres dans la foi et l'espérance, en leur offrant le don de vie qui est en
Christ.
Ce don est souvent non-dit. Les paroles ne sont pas toujours
nécessaires, car si notre cœur est ouvert aux autres et que les murs
protecteurs sont abattus entre nous, nous leur offrons la vie.

Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit
l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croiraient en lui.
(Jean 7.38-39)

Je me souviens d'avoir rencontré à une réunion de prière charismatique,


une femme catholique qui avait autrefois travaillé avec ma femme. Après
avoir été mutée dans une autre ville, elle avait été amenée à rencontrer le
Seigneur et à recevoir le baptême dans l’Esprit Saint. Elle me dit: «Il y a
toujours eu chez votre femme quelque chose qui me fascinait. Je désirais ce
qu'elle possédait, mais je ne savais pas de quoi il s’agissait. Aujourd'hui, je le
sais.» Ma femme dit que, pour autant qu'elle s'en souvienne, elle n'avait
jamais parlé du Seigneur avec cette femme. Mais, voyez-vous, le fleuve
coulait. Je suis convaincu que les personnes qui en ont ressenti les effets
reçoivent une impression n'oublieront jamais.
Bien entendu, vivre ainsi implique une réelle vulnérabilité. A cause de
la mort qui est dans le monde, les gens ne recevront et ne répondront pas
toujours à ce que nous leur offrons de nous-mêmes, même lorsque nous

150
leur offrons Christ et la vie. Paul nous dit: «Le salaire du péché, c'est la
mort». La mort dès maintenant et pas seulement plus tard dans l'éternité.
Ainsi quand la vie est offerte, la mort se lèvera souvent et cherchera à la
détruire et nous avec elle dans de tels moments, il y aura de la souffrance.
Je parlais de ces choses, un jour à une causerie pour des étudiants.
Une jeune femme vint me trouver à la fin et me dit: «Ce que vous dites est
impossible. Il est impossible de vivre ainsi avec tout le monde. On reçoit
trop de blessures. » Oui, vous serez blessés, c'est inévitable. Cependant, ce
qui est merveilleux, c'est que vous ne serez jamais détruits. Savez-vous
pourquoi? Parce que la vie qui est en vous est une vie de résurrection. C'est
la vie de Christ qui est déjà passe par la mort et qui en est ressorti
victorieux.

Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort ne domine plus sur lui.
(Romains 6.9)

A cause de la vie de résurrection en nous, nous pouvons continuer à


nous donner ouvertement et «avec insouciance», en offrant la vie aux
hommes, parce que cette s'est enfin faite chair en nous. Dans le processus,
nous grandissons en maturité, accomplissant dans le temps et jusque dans
l'éternité ce pour quoi Dieu nous a faits.

COMMENT LE MOI ACCOMPLIT SA DESTINEE


C'est alors que le moi accomplit véritablement: sa destinée. Rappelez-
vous la description que nous en avons faite- un mécanisme mû par un but.
Fixé sur un objet ou un but, le moi travaille à produire en nous cet objet. Le
dessein de Dieu est de nous conformer à l’image de son Fils. Comment cela
se passe-t-il en pratique ?
C’est le moi qui l’accomplit. Cette source de tant de problèmes – parce
qu’elle a été mal placée ct qu’elle a été chargée d’une tâche pour laquelle
elle n’était pas faite travaille maintenant en notre faveur. Fixé sur Christ, le
moi travaillera jour et nuit, consciemment et inconsciemment, par tous si
les moyens possibles, à reproduire en nous la ressemblance de Christ. N’est-
ce pas fantastique ! Dieu n’a pas seulement choisi le but de notre vie, il n’a
pas seulement créé en nous le besoin d’accomplissement, il a aussi créé
l’ego avec la capacité d’accomplir son dessein. Tout ce qui nous est
demande, c’est de le garder dirigé vers Jésus.

151
Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du
Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire,
comme par le Seigneur, l’Esprit. (2 Corinthiens 3.18)

Voilà ce qui se passe. Gardez le moi centré sur la peur, le doute, le


péché et l’échec, et il les reproduira en vous. Il ne peut rien faire d’autre.
Gardez-le fixé sur Jésus et il produira en vous son image. Il ne peut agir
autrement.

Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons


avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui
est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection. (Hébreux 12.1-2)

Le moi, piètre maître, se révèle un serviteur efficace, infatigable et


compétent, une fois qu’il est rendu libre de remplir le rôle qui lui convient.
Il en découle que nous accomplissons l’image de Christ, non par des
efforts et un modelage conscient sur sa vie, mais nous devenons semblables
à lui en nous laissant absorber tout simplement en lui. A mesure que nous
fixons le centre de notre vie sur Jésus, à mesure que nous contemplons ses
actes et méditons ses paroles, nous sommes – sans en être conscients –
transformés en ce sur quoi nous sommes centrés.
En faisant les choses selon Dieu, nous découvrirons de plus en plus
que tout marche pour nous. L’ensemble de la vie nous soutient. Nous
entrons dans le cours de l’univers et de la vie du royaume de Dieu. A long
terme, nous ne pouvons que réussir. Agissez à votre guise, laissez le-moi le
moi réintégrer le poste de pilotage et tout est contre vous. Mais la meilleure
voie, la plus libre et la plus satisfaisante –parce qu’elle s’accorde à notre
véritable nature rachetée – c’est de suivre Dieu. Nous avons été faits pour
nous accorder à sa façon de faire. Nous avons été faits à son image et à sa
ressemblance. Ce qui est spirituel devient de plus en plus naturel- et le
naturel de plus en plus spirituel.

152
CINQUIẾME PARTIE

Chapitre Dix-huit

VIVRE SELONL'ESPRIT
L'un des principes s les plus importants, énoncé par l'apôtre Paul
concernant une vie chrétienne réussie, se trouve au cinquième chapitre de
son épitre aux Galates.

Je dis donc: Marchez par l'Esprit, et vous n''accomplirez: pour les désirs de la
chair. Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de
contraires à la choir ils sont opposés l'un à l'autre, afin que vous ne fassiez pas
ce que vous voudriez. Mais si vous êtes conduits par l'Esprit vous n'êtes pas
sous la loi. (Galates 5.16-18)

Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit. (Galates 5.25)

Nous négligeons trop souvent l'ordre dans lequel Dieu met les choses.
Il est toujours important. Par exemple, dans le passage ci-dessus,
l'injonction positive, la chose que nous devons faire, est de marcher par
l'Esprit. Si nous marchons par l'Esprit, la conséquence ou le résultat naturel
en sera que nous n'accomplirons pas les désirs de la chair. Nous nous
l'énonçons en général à l'envers. Nous faisons des efforts acharnés pour ne
pas accomplir les désirs de la chair, espérant que, si nous y arrivons, nous
serons alors capables de marcher par l’Esprit. Satan encourage cette façon
de voir. Il prend plaisir à nous empêtrer dans une longue et cruelle guerre
d'usure contre la chair, fort de la connaissance qu’il a que nous nous
retrouverons en fin de compte défaits et découragés.
Pourquoi persistons-nous à essayer cette voie ? D’une part, c’est parce
que la plupart d’entre nous n’avons que de vagues idées de ce que veut dire
la vie dans l’Esprit – et aucune idée de la façon de nous y prendre pour y
entrer ! Les prédicateurs ne sont pas souvent d’une grande aide non plus. Ils
en parlent comme d’une chose très désirable et spirituelle, mais ils
exposent rarement le moyen de la vivre concrètement. D’autre part, nous
savons très bien ce que signifie continuer à accomplir les désirs de la chair.
Nous ne le savons que trop bien. Cet ennemi a des traits familiers. En
général, nous ne quittons donc pas le combat que nous connaissons, et
toujours à nouveau nous nous retrouvons avec un goût familier de défaite à

153
la bouche.
Mais est-il nécessaire de toujours en arriver là ? S’il est vrai que la
victoire doit s’obtenir, non par une bataille contre la chair, mais par une
marche selon l’Esprit, alors il vaut sûrement la peine de fournir tous les
efforts possibles pour trouver le moyen d’entreprendre une telle marche.
C’est le sujet de cette étude : pas tant d’explorer la beauté et la puissance
d’une vie remplie de l’Esprit que de clarifier les principes fondamentaux du
«comment y parvenir». Nous ferons aussi des découvertes passionnantes,
parce qu’ils ouvrent une fenêtre non seulement sur les desseins éternels du
cœur de Dieu, mais aussi sur les mystères de notre propre être créé.

LA CONSTITUTION DEL’HOMME
Comme nous l’avons souligné à de nombreuses reprises, la Bible
révèle que l’homme, créé à l’image de Dieu, est lui-même une tri-unité :
esprit, âme et corps.

Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entier ; que tout votre être,
l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre
Seigneur Jésus-Christ ! (1 Thessaloniciens 5.23)

Nous devons cependant explorer maintenant beaucoup plus en détail


le sens de cette connaissance fondamentale de la nature humaine.
Dans les premiers chapitres de la Genèse nous avons ce que l'on
considère habituellement comme deux récits séparés de la création de
l'homme. Nous allons voir, cependant, qu’il ne s'agit pas de deux récits
différents, mais d'une déclaration unifiée des origines de l'homme et de sa
nature intrinsèque. Lisons Genèse 1.27:

Dieu créa l'homme à son image: il le créa à l'image de Dieu, homme et femme
il les créa. Dieu les bénit...

Le mot hébreu traduit par «créa» est bara. On a dit que bara exprime
mieux que tout autre verbe l'idée d'une création absolue ou création ex
nihilo, c'est à-dire à partir de rien. Dans l'Ancien Testament, il est employé
exclusivement pour l'activité de Dieu. L'homme n'est jamais le sujet de ce
verbe.
Nous savons par exemple que Dieu créa (bara) les cieux et la terre à
partir de rien. «C'est par la foi que nous comprenons que le monde a été

154
formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce
qui est visible.» (Hébreux 11.3)
De même, nous lisons en Genèse 1.27 que Dieu créa l'homme à partir
de rien. En outre, il créa l'homme à son image et selon sa ressemblance. A
quoi ressemble Dieu? Jésus nous dit en Jean 4.24 que «Dieu est Esprit». La
question se pose donc: «Quand Dieu créa l'homme, qu'a-t-il donc fait à
partir de rien qui ait été à son image et à la ressemblance de son propre
Etre-Esprit ?» La réponse est la suivante : Genèse 1 rapporte la création
par Dieu de l'esprit humain de l'homme.

Quand nous lisons Genèse 2.7, nous voyons quelque chose de tout à
fait différent. «L'Eternel Dieu forma l'homme de la poussière du sol; il insuffla
dans ses narines un souffle vital, et l'homme devint un être vivant. »
Le mot hébreu pour «former» n'est pas bara mais yatsar, qui signifie
«créer à partir d'une substance déjà existante». Ainsi, de la poussière, Dieu
forma le corps de l'homme. Nous devons alors nous demander: «Qu'a donc
insufflé Dieu dans le corps qu'il avait formé ?» En hébreu, le même mot
signifie à la fois «souffle» et « l’esprit». Ainsi, Genèse 2.7 nous dit que Dieu a
formé le corps de l'homme à partir d'une substance existante et qu'il a
insufflé dans ce corps l'esprit de l'homme qu'il avait créé à partir de rien.
Enfin, nous apprenons de ce passage que l’entrée de l’esprit de
l'homme dans son corps a amené à l'existence la vie de l'âme. Adam devint.
comme l'a dit Ferrar Fenton, «l’homme avec une âme vivante». L'esprit ne
donne pas seulement vie au corps - car le corps sans l'esprit est mort
(Jacques 2.26)- mais sa relation avec le corps crée l'âme, c’est-à-dire les
facultés humaines de raison, d'émotion et de volonté. Ainsi, l'esprit et l'âme
de l'homme sont dès l'origine fondamentalement différents, tant par leur
nature que par leur fonction. La différence est d'une importance si
fondamentale qu'il nous faut l'examiner d'encore un peu plus près.

LE RỘLE DE L'ESPRIT HUMAIN


Chez l'homme, l'esprit humain, fait à l'image et à la ressemblance de
Dieu, avait pour but de remplir une double fonction.

1. Le role de l'esprit humain etait d'etablir une relation entre l'homme et


Dieu et de rendre l'homme capable de recevoir de Dieu la vie et la
sagesse.

155
La relation avec Dieu est ce que la Bible appelle «vie». Quand la Bible parle
de vie et de mort, elle parle toujours de relation et non d'existence. Avoir
une juste relation avec le Dieu vivant, c'est la vie; être séparé de lui, c'est la
mort. Nous pouvons continuer d'exister dans cet état de mort, continuer à
marcher, rire, lutter, pleurer et travailler; mais nous sommes morts parce
que nous n’aucune correspondance avec Dieu, la source de vie.
L’esprit de l’homme avait aussi pour but de lui donner accès à la
sagesse divine, afin d’ordonner et de diriger sa vie. Il est indispensable de
saisir que l’homme n’avait jamais été censé posséder en lui-même –
indépendamment de Dieu- les ressources de sagesse qui le rendraient
capable de faire de sa vie un succès. Le manque de sagesse est le grand
problème de l’homme contemporain, Il est brillamment intelligent ; mais
sans sagesse ; son intelligence même devient destructive. C’est ainsi qu’un
auteur séculier a récemment dépeint la race humaine en des termes plutôt
tristes : «Le genre humain n’est, après tout, rien de plus qu’une espèce de
singe particulièrement intelligente et particulièrement espiègle.»
Qu’est-ce que la sagesse ? La sagesse est la capacité de choisir le
bon objectif et d’y parvenir par les meilleurs moyens. La Bible nous dit
deux choses sur la sagesse. Tout d’abord, la source de la sagesse se trouve
en Dieu seul.

Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! A lui appartiennent la sagesse


et la force. (Daniel 2.20-21)
L’Eternel avait donné la sagesse à Salomon, comme il le lui avait dit. (1 Rois
5.26)

Deuxièmement, la sagesse, qui vient de Dieu et doit donc être reçue


de lui, est toujours située chez 1homme, dans le cœur et non dans la tête,
dans l’esprit et non dans la pensée. Elle n’a donc pas nécessairement
d’influence sur l’intelligence ou sur la connaissance.

Josué, fils de Noun, était rempli d’un esprit de sagesse. (Deutéronome 34.9)
…que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père gloire, vous donne un
esprit de sagesse et de révélation y vous le fasse connaître… (Ephésiens 1.17)

2. Grâce à son accès à Sagesse divine, l’esprit humain était la partie


de l'être humain qui exerçait discipline et direction sur sa vie.
Avant la chute, chez Adam, la pensée gouvernait le corps, l'esprit
gouvernait la pensée et l'Esprit Saint gouvernait l'esprit. Selon cet ordre
divin, il était un être tout à fait intègre, sans brèche dans sa nature humaine

156
par laquelle la maladie ou le péché auraient pu entrer. Adam n'était pas
seulement un être intègre, il était également centré sur Dieu et par
conséquent parfaitement équilibré. Son esprit étant soumis et le reliant au
centre vital de l'univers, toutes ses facultés et tous ses besoins étaient
maintenus en une harmonie parfaite et un équilibre merveilleux.
De tout temps, un des problèmes persistent dans l'Eglise a été celui de
l'équilibre. Il en est encore ainsi, même avec le mouvement actuel de
l'Esprit Saint, parce que chez de nombreux chrétiens, la reconnaissance de
l'esprit en tant que source dirigeante de la vie de l'individu a été perdue - et
avec elle la prise de conscience de la présence de l’Esprit Saint comme
centre créateur et source d'équilibre de la vie collective du Corps.

LE RÔLE DE LÂME HUMAINE


Il y a parfois, chez les adeptes de l'enseignement sur « vie plus
profonde», une tendance à dénigrer l'âme humaine. Certaines choses sont
qualifiées d'«animales», comme si ce qui est animal était nécessairement
mauvais. Cela laisse entendre que l'âme engendre tant de problèmes pour la
vie spirituelle qu'on s'en passerait volontiers. Ce qu'on laisse souvent
entendre, c'est qu'en fait il est possible de sortir du domaine de l'âme et de
vivre uniquement dans l'esprit. Non seulement c'est chose impossible, mais
c'est er n’outre une inquiétante incompréhension de ce que la Bible
enseigne réellement. II est vrai que l'âme crée des problèmes, parce qu'elle
a été endommagée par le péché. Mais Dieu l'a façonnée et elle semble bien
faire partie de son plan pour l'homme, plan particulièrement cher au cœur
de Dieu.
Comme nous l'avons Vu en Genèse 2.7, la fonction de l'âme chez
l'homme est de relier son être intérieur spirituel son être extérieur de chair
et de sang. Autrement dit, l'âme incarne la vie spirituelle de l'homme dans
une forme et une expression corporelles. Ce principe d'incarnation est
propre à la race humaine et à elle seule. Il y a des êtres créés qui vivent dans
le domaine spirituel: les anges, les esprits mauvais et autres: Il va aussi des
êtres créés qui vivent dans le domaine matériel: c'est-à-dire, les espèces du
monde animal. L'homme se distingue en ce qu'il demeure à la fois dans le
domaine matériel et dans le domaine spirituel. Et ce sont les facultés de
l'homme liées à son âme qui, reliant esprît et corps, devaient être les
moyens par lesquels l'homme devait accomplir sa glorieuse destinée:

157
introduire les valeurs et les réalités du domaine spirituel dans le domaine
de la nature, Au travers d'un homme fait ainsi, Dieu se proposait de
partager sa nature d'amour avec la création, et c'était dans ce but que
l'homme avait reçu la domination.

En effet, ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous
parlons. Mais quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage: Qu'est-ce que
l'homme, pour que tu te souviennes de lui, le fils de l'homme, pour que tu
prennes soin de lui? Tu l'as fait pour un peu de temps inférieur aux anges, tu
l'as couronné de gloire et d'honneur, tu l'as établi sur les œuvres de tes
mains... (Hébreux 2.5-7)

Lors de la chute des anges, Dieu, pour ce qui nous est révélé, n'a pas
pourvu à leur rédemption. Mais quand l’homme a péché, Dieu était
tellement engagé envers ces minuscules créatures, faites à son image, qu'il
s'est donné un mal fou pour s'associer à sa création et mourir entre ses
mains pour la racheter.

Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi,
d'une manière semblable y a participé, afin écraser par sa mort celui qui
détenait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable, et de délivrer tous ceux
qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l'esclavage.
(Hébreux 2.14-15)

L’homme s’enorgueillit des facultés de son âme ; et c’est là, comme nous
allons le voir, que réside souvent le problème principal. Pourtant, ces
mêmes facultés sont aussi sa gloire, la raison pour laquelle le Fils de Dieu
est mort pour racheter les hommes. Ces facultés ont été parfaitement
déployées une seule fois comme un prototype de ce qu’elles auraient
toujours dû être. Dans le dernier Adam, le Fils Eternel est entré dans un
corps humain et une nature humaine.

C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni


sacrifice, ni offrande ; nais tu m’as formé un corps. (Hébreux 10.5)

La manifestation de cette vie de l’âme dans ce corps a amené Jean à


écrire : «La Parole a été faite chair. Et elle a habité parmi nous, pleine de
grâce et de vérité». (Jean 1.14)

158
Chapitre Dix-neuf

L'HOMME À L'ENVERS
Comme nous l'avons vu, l'homme en n'avait jamais, été supposé avoir
les ressources de la sagesse en lui-même; au contraire, il était censé avoir

accès à la sagesse de Dieu au travers de son esprit. La tentation, dans le


jardin d’Éden, tournait autour de cela. Franchir la frontière établie par Dieu
et s'emparer des ressources de la sagesse pour lui-même, voilà ce que Satan
suggéra à l'homme. Ainsi, il n'aurait plus besoin de dépendre de Dieu.Eve a

159
été trompée - et toute la race humaine après elle. La sagesse ne se trouvait
pas du tout dans l'arbre de la

Sagesse avait toujours s été là où elle avait été placée de tout temps, dans
l'arbre de vie, c'est-à-dire Christ, «en qui sont cachés tous les trésors de la
sagesse et de la connaissance. » (Colossiens 2.3)

L'arbre de la connaissance du bien et du mal n'a pas donné la sagesse,


mais la mort. L'homme fut chassé du jardin, l'accès à l'arbre de vie - et à sa
sagesse-lui étant dès lors refusé, jusqu'à la venue du Rédempteur, qui sur le
bois d'un autre arbre, a ouvert au Calvaire une porte pour que l'homme
puisse y retourner. Mais entre-temps, l'homme déchu s'efforce de vivre par
sa propre sagesse. Il choisit des objectifs, mais tous sont motivés par une
ambition égoïste et une jalousie sordide. Il conçoit des moyens pour
accomplir ses objectifs, mais tombe entre les griffes d'une «sagesse» qui est
terrestre, charnelle et démoniaque. (Jacques 3.15) Non seulement la soi-
disant sagesse de l’homme est incapable de connaître Dieu, mais elle
conduit l’homme à des extrêmes de folie - jusqu'à crucifier le Seigneur de
gloire.

L'ESPRIT DÉTRÔNÉ
Quand l'homme a péché, il n'a pas seulement perdu l’accès à la sagesse
divine, mais l'ordre divin de sa nature s'est effondré. L'esprit de l'homme,
coupé de Dieu, a perdu sa puissance et son autorité. Au même moment,
l'arbre de la connaissance du bien et du mal a enflé les pouvoirs de son âme
et les appétits de sa chair. La conséquence progressive de cet acte de péché
est que la place dominante a été occupée soit par les facultés de l'âme, soit
par celles de la chair.
Certaines personnes sont gouvernées par un puissant intellect,
d'autres sont à la merci d'une nature émotionnelle très forte, ou d'une
volonté de fer, et d'autres encore sont dominées par les appétits du corps
ou des besoins physiques. Le résultat est désastreux, parce que ni l'âme ni
le corps n'étaient destinés à ce rôle de direction, et qu’aucun d’eux n’est
capable de l’assumer. Il s’ensuit une lutte d’influence continuelle entre des
désirs rivaux, revendiquant tous d’être satisfaits et clamant tous leur
souveraineté. L’homme se retrouve désespérément en guerre avec lui-
même, divisé et déséquilibré, esclave du péché qui est dans ses membres.

160
Rappelez-vous que l’esprit humain de l’homme existe encore, ct qu’il
fonctionne encore. La mort signifie que l’esprit a perdu son lien avec Dieu,
la source de la vie, mais il est encore là – quoique dans un état nullement
meilleur que celui du reste de la nature humaine. Créé pour être en relation
avec une source extérieure de puissance et d’autorité, l’esprit de l’homme
est tombé sous la domination de Satan.

Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous
marchiez autrefois selon le cours de ce monde, selon le prince de la puissance
de l’air cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. (Ephésiens
2.1-2)

L’homme irrégénéré a encore un esprit humain qui fonctionne et il


peut avoir avec lui des expériences spirituelles véritables. Il peut, par son
esprit, entrer en contact avec le domaine spirituel ; mais étant séparé de
Dieu par le péché, le seul domaine spirituel qu’il puisse atteindre est celui
qui est lui aussi dans un état de mort. II faut en prendre conscience, parce
qu’il y a beaucoup d’expériences spirituelles proposées de nos jours, qui
viennent du domaine de la mort et n’ont rien à voir avec Dieu. Parmi elles, il
n’y a pas seulement le spiritisme, l’occultisme et les religions païennes, mais
aussi l’idolâtrie sous toutes ses formes anciennes et modernes. Derrière
tout cela, il y a une activité démoniaque qui recherche l’esprit de l’homme,
non pour donner la vie, mais pour le sucer jusqu’à la moelle.
Ajoutez au tableau le corps de l’homme tourmenté par la maladie et
vous ne pourrez que crier avec Esaïe : «La tête entière est malade, et tout le
corps est souffrant. De la plante du pied jusqu’à la tête, rien n’est en bon état ;
blessures. Contusions, plaies vives n’ont été ni pansées, ni bandées, ni adoucies
par l’huile. » (Esaïe 1.5-6)

161
Chapitre Vingt

L’HOMME CONVERTI
L’homme a besoin d’être converti parce que, au sens à l’endroit
propre du terme, il est en ce moment à l’envers. Il a de la conversion pour le
remettre à a bonne temps marqué, Christ est venu, lui, le dernier. Adam,
l’Esprit vivifiant, pour régénérer l’être-esprit de l’homme. Dans l’expérience
de naissance, l’esprit humain de l’homme est recréé et rendu à une relation
de vie avec Dieu. Quand nous naissons de nouveau quelle est la partie de
notre être qui est changée ?
Non pas notre corps, ni notre âme, mais notre esprit « Ce qui est né de
la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit Esprit.» (Jean 3.6)
Dieu, notre Père, est le Père de notre esprit (cf. Hébreux 12.9) et c’est
notre esprit qui a été créé «selon Dieu dans une justice et une sainteté que
produit la vérité.» (Ephésiens 4,24)
Mais la rédemption ne s’arrête pas à l’esprit. Christ est mort pour
racheter l’homme tout entier ; toutefois, il le fait accord avec l’économie de
la création originelle de l’homme. Celle-ci n’était pas une erreur : le plan en
était parfait ; et la rédemption ne fait pas violence à ce plan. Pour ce qui
concerne la nature de l’homme, deux étapes sont donc nécessairement
impliquées dans le salut.

1. Non seulement l’esprit humain est restaure a une relation de vie avec
Dieu ; mais il doit aussi etre restaure a sa place de primaute sur l’ame
et le corps.

2. Pour etre sauvee, l’ame doit venir a la croix– non pour etre detruite,
mais pour y abandonner sa revendication a gouverner. C’est le seul
moyen pour qu’elle soit liberee.
Quiconque en effet voudra sauver sa vie (celle de son âme) la perdra, mais
quiconque perdra sa vie (celle de son âme) à cause de moi la trouvera. Et
que servirait-il à un homme de gagner le, monde entier, s’il perd son âme ?
Ou que donnera un homme en échange de son âme ? (Matthieu 16.25-26)

Quand la vie de l’âme se perd (c’est-à-dire qu’elle renonce droit à


gouverner), et que l’esprit humain est rempli de l’Esprit Saint, la puissance
de ce dernier est libérée de l’intérieur de l’esprit humain pour sanctifier et

162
harmoniser les facultés de l’âme et guérir le corps. Dans le mouvement
charismatique catholique on emploie pour le baptême dans l’Esprit Saint :
«libération de l’Esprit». Ces gens ont touché, peut-être à leur insu, mais avec
un véritable instinct spirituel, l’un des aspects les plus vitaux du baptême de
l’Esprit –l’imprégnation totale qui caractérise cette expérience. La
puissance de l’Esprit Saint et l’autorité de l’Esprit Saint avaient toujours été
voulues par Dieu pour servir d’intermédiaires tout au long de la vie de
l’homme, mais dans l’ordre : (1) son esprit, (2) son âme, (3) son corps.

Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est
en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à
cause de la justice. (Romains 8.9-10)

Car la pensée de la chair, c’est la mort ; mais la pensée de l’Esprit, c’est la vie
et la paix. (Romains 8.6 – traduction littérale du grec)

Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous,
celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à
vos corps mortels par esprit qui habite en vous. (Romains 8.11)
Voyez-vous l’ordre divin ?

1. L’esprit est vivant.


2. La pensée est vie et paix.
3. La vie est donnee au corps mortel.
Le but du reste de cette étude est de montrer comment cette vérité peut se
traduire dans une expérience concrète.

163
Chapitre Vingt et Un

LES FONCTIONS DE L’ESPRIT HUMAIN


Nous avons découvert que le rôle, prévu par Dieu, pour l’esprit
humain, restauré par une nouvelle naissance et revêtu de puissance par
l’Esprit Saint, est d’exercer le gouvernement et la direction sur ‘âme et. Au
travers de l’âme, sur le corps. Mais afin que ceci ait une signification
pratique pour nous, il nous faut premièrement faire connaissance avec
notre esprit humain et le reconnaitre. Je parle en toute connaissance de
cause, parce qu’avant d’être baptisé dans l’Esprit Saint, je n’avais pas même
conscience, sur le plan expérimental, d’avoir un esprit humain distinct de
ma pensée.
L’esprit et l’âme sont des aspects immatériels de l’homme : c’est-à-
dire que nous ne voyons ni l’un ni l’autre. Nous ne les connaissons que dans
la mesure où nous faisons l’expérience de leur fonctionnement. Je connais
mon âme, non parce que je peux la voir ou la toucher, mais parce que je suis
conscient de son fonctionnement dans ma pensée, mes émotions et ma
volonté : je pense, je ressens et je décide. Lorsque j’accomplis l’une de ces
trois choses, je vis de mon âme.
L’esprit, comme Pâme, a trois fonctions et, comme l’indique la Figure
19, ces fonctions sont en relation directe, mais non exclusive, avec les trois
fonctions de l’âme. Quand nous sommes Conscients de ces fonctions ou
quand nous faisons ces choses, nous vivons de notre esprit.

LA CONNAISSANCE
La première fonction de l’esprit humain est la connaissance, mais une
connaissance d’un genre particulier. C’est la connaissance directe qui vient
intuitivement – et non le résultat d’un processus rationnel, logique et
mental. Il est important de saisir que, dans cette acception, nous ne
connaissons pas avec notre pensée. Nous comprenons avec notre pensée,
mais nous connaissons avec notre esprit.

Qui donc, parmi les hommes, sait ce qui concerne l’homme, si ce n’est l’esprit
de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qui concerne
Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprıt du

164
monde, mais l’Esprit de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par
grâce. (1 Corinthiens 2.11-12)

Il est intéressant de constater qu’aucune grande découverte


scientifique n’a été faite par la méthode déductive, c’est-à-dire par le
rassemblement de données, leur classification et la déduction de lois à
partir de ces données. Toutes les grandes découvertes de l’homme ont été le
fruit de l’intuition. Dans son esprit, l’homme a «vu» la vérité ; il a alors
conçu des expériences pour prouver ou contredire ce qu’il savait
intuitivement. Les femmes sont en général beaucoup plus accoutumées que
les hommes à ce genre de connaissance, quoiqu’il existe aussi un grand
nombre d’hommes intuitifs. La seule erreur des femmes, c’est de penser que
l’intuition est infaillible ! L’intuition humaine n’est pas infaillible – mais elle
est spirituelle : c’est l’esprit humain qui reçoit la connaissance. Nous
sommes limités et tordus par le péché, ce qui explique que nous ne
percevions qu’imparfaite ment la connaissance et que nous interprétions
souvent de travers ce que nous percevons.

LA CONNAISSANCE DE DIEU
Dans mon expérience personnelle, une des choses qui ont le plus
changé ma vie a é été de découvrir que nous entrons en relation avec Dieu
avec les mêmes facultés que celles que nous utilisons pour entrer en
relation avec les autres personnes. Ceci n’est pas souvent compris et a par
conséquent besoin d’être souligné. Dieu est une personne et notre relation
avec lui est une relation de personne à personne, c’est pourquoi les facultés
qui nous qui servent pour connaître Dieu et entrer en relation avec lui sont
les mêmes que celle que nous utilisons pour connaître ou entrer en relation
avec toute autre personne. Il vous est impossible de connaître une personne
par l’intermédiaire de vos sens ou de votre pensée. La connaissance d’une
personne se fait directement et intuitivement au travers de l’esprit. Il y a
des personnes que vous pouvez atteindre et connaître de cette façon en
l’espace de quelques minutes. Il y en a d’autres que, pour une raison ou une
autre, Vous me pouvez pas atteindre du tout. J’ai entendu des femmes dire :
«Je suis mariée depuis vingt ans, mais je ne connais pas mon mari.) ou des
parents dire : «l semble que je n’arrive pas à atteindre mes enfants. J’ai
l’impression de ne pas les connaître.» Dans chacun des cas, c’est 1’esprit qui
est frustré, parce qu’il ne peut acquérir la connaissance qu’il désire.

165
Il est vital de comprendre que la connaissance de Dieu vient de cette
façon directe et intuitive. Nous ne sommes peut-être pas capables
d’expliquer ou de décrire comment nous savons, mais nous «savons tout
simplement » d’une façon certaine et inébranlable que Dieu nous a parlé,
que Dieu a entendu notre prière, ou que nous sommes en la présence de
Dieu. Souvent, à cause de notre incapacité à comprendre cela, nous ne
sommes pas conscients de ce que Dieu nous a parlé. Au cours des années,
j’ai interrogé un grand nombre de personnes, des centaines sans doute, et je
n’en ai jamais trouvé une seule qui, à la réflexion, ne pouvait se rappeler de
quelque expérience directe et intuitive dans laquelle elle avait reconnu qu’il
s’agissait en la d’une approche faite par Dieu. La tragédie veut que nous
ayons fait question de connaissance intellectuelle au point que ces
expériences de l’esprit humain ont été presque totalement négligées.
Nous devons aussi comprendre que si la connaissance de Dieu vient
par l’esprit humain (et non par la pensée) ce n’est pas que Dieu choisit de
faire les choses de la plus compliquée possible pour nous. Dieu fait les
choses de la manière de la seule façon possible. Dieu veut communique avec
nous plus que de simples informations, il veut nous transmettre la
connaissance de ce qu’est la vie.

Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que
tu as envoyé, Jésus-Christ. (Jean 17.3)

La pensée ne peut recevoir la vie : elle ne peut traiter que des


informations ou des données. Seul l’esprit de l’homme peut recevoir la vie.
Donc, seul l’esprit est capable de recevoir la connaissance de Dieu qui
communique aussi la vie. Il est jusqu’ à un certain point vrai que – même
sur un plan strictement humain – connaître une personne, c’est faire
l’expérience de la vie. Quand une personne à véritablement partagé d’elle-
même avec vous, quelque brève que puisse être la rencontre, vous vous
sentez plus vivant, plus alerte. L’esprit de l’autre personne vous a transmis
un peu de vie. Quand cette transmission de vie vient du Dieu vivant qui
partage de ce qu’il est avec nous, alors c’est une expérience de vie éternelle.

LA CONSCIENCE

166
La deuxième fonction de l’esprit humain est la conscience. Nous
sommes tous accoutumés à son fonctionnement, même si nous n’avons
peut-être pas reconnu qu’elle est distincte de la pensée.

…rien n’est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules ; leur intelligence
aussi bien que leur conscience est souillée. (Tite 1.15)

La conscience n’est pas la voix de Dieu, bien que la voix de Dieu parle
au travers de la conscience. La conscience est une fonction de l’esprit
humain. Elle a été créée avec la capacité de «voir » les vérités morales
générales, telles que l‘honnêteté et la fidélité, et avec la capacité de les
appliquer à des cas particuliers de sorte que nous disons la vérité –même si
cela nous coûte – et gardons nos promesses même quand cela ne nous
arrange pas de le faire.

Pour Comprendre le fonctionnement de la conscience, nous devons faire


une distinction entre sa forme et son contenu.

La forme est la façon d’agir de la conscience. Elle est identique


d’une personne à l’autre, quelque soit sa race, se sexe, son âge, Son contexte
personnel ou sa culture. Elle nous dit quand nous agissons comme il faut et
quand nous ne le faisons pas.

… ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs ; leur
conscience en rend témoignage, et leurs raisonnements les accusent ou les
défendent tour à tour. (Romains 2.15)

Le contenu est la base à partir de laquelle la conscience fonde ses


jugements. Il nous dit ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Le contenu de la
conscience varie selon la culture, l’âge, le contexte personnel et
l’instruction ; ainsi la conscience d’un homme peut le condamner pour une
chose sur laquelle la conscience d’un autre est neutre, ou même qu’elle
approuve.
D’autre part, quand l’Esprit Saint éveille l’esprit humain et expose à la
conscience les normes et les valeurs de la sainteté et de l’amour de Dieu,
alors a lieu la conviction de péché – qui peut conduire à la repentance.
Quand il y a repentance véritable, l’œuvre de l’Esprit Saint consiste à
souligner l’efficacité du sang du Calvaire pour régler la culpabilité du péché
et pour annoncer la paix à la conscience troublée.

167
Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le
sang de Jésus… Approchons-nous donc d’un cœur sincère, avec une foi pleine
et entière, le cœur purifié d’une mauvaise conscience… (Hébreux 10.19-22)

L’obéissance à la conscience est essentielle au comportement moral et, dans


la sanctification, l’œuvre constante de l’Esprit Saint consiste à inscrire la loi
de Dieu sur les cœurs, de sorte que l’esprit, qui plonge le regard dans cette
loi de grâce de la liberté, devient de plus en plus sensible, ce qui l’amène à
une pureté authentique du comportement et des motivations.

Il y a encore une fonction extrêmement importante de la conscience à


laquelle on n’est que rarement sensible, mais qu’il est nécessaire de
comprendre aujourd’hui plus que jamais ; il s’agit de la fonction de la
conscience dans le témoignage qu’elle rend à la vérité. Comprenez ceci :
Pour l’essentiel, vérité et mensonge sont enregistrés par la conscience, et
non par la pensée. Vous pouvez entendre une histoire qui est tellement
plausible que vous ne pouvez en déceler la faille, et pourtant, vous «savez»
qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Par contre, une autre personne vous
raconte un truc sans aucune preuve et comportant des points
invraisemblables, mais vous «savez» qu’elle dit vrai qui connaît la vérité et
l’erreur ? La conscience. En Romains 9.1, il y a un exemple où Paul dit : «Je
dis la vérité en Christ, je ne mens pas, ma conscience m’en rend témoignage
par le Saint-Esprit». Ainsi, la prédication apostolique ne s’adressait pas à la
pensée des auditeurs, mais à leur conscience. Les apôtres savaient qu’il
n’est pas nécessaire de prouver la vérité, qu’il suffit de la déclarer, car elle
porte en elle-même sa validation – que la conscience reçoit.

Nous refusons les cachotteries honteuses ; nous ne nous conduisons pas avec
fourberie et nous n’altérons pas la parole de Dieu. Mais en manifestant la
vérité nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu. (2
Corinthiens 4.2)

Je me souviens d’avoir pris la parole à une rencontre d’hommes d’affaires


chrétiens, où avaient été invités un grand nombre de non-chrétiens. En
commençant, je leur ai dit : «Je vais vous donner un moyen infaillible pour
savoir si ce que je vais vous dire ce soir est vrai ou non.» Bien sûr, cela
captiva leur attention ! J’ajoutai alors : «Regardez tout simplement
comment cela ‘inscrit dans votre conscience.» Ils étaient visiblement
estomaqués. La plupart du temps, les objections et les difficultés
intellectuelles que les hommes soulèvent contre l'Evangile ont but de

168
protéger leur conscience contre les assauts de la vérité. En
fait, on n'insistera jamais assez sur la nécessité de garder une conscience
claire. Paul a dit qu'il faisait des efforts pour «avoir constamment une
conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes. » (Actes 24.16)
Seule une conscience gardée pure par Jésus peut rendre un
témoignage fidèle à la vérité. J'ai idée que si vous remontiez à la source de
toutes les hérésies qui ont frappé l’église de Dieu, au cours de l'histoire,
vous trouveriez quelque part une conscience souillée qui était incapable de
discerner la vérité de l'erreur. Face aux tromperies qui manqueront les
derniers temps - contre lesquelles la Bible nous met en garde - une
conscience pure sera probablement notre seule sauvegarde.

Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns
abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des
doctrines de démons, par l'hypocrisie de faux discoureurs marqués au fer
rouge dans leur propre conscience. (1 Timothée 4.1-2)

LA COMMUNICATION
La troisième fonction de l'esprit humain est l'adoration ou la communion -
ou plus simplement, la communication. Jésus dit à la femme samaritaine:
«Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en
vérité.>» (Jean 4 : 24) En outre,
ce n'est pas seulement avec Dieu que nous communiquons uniquement
par notre esprit, mais avec tout le monde. Si mon esprit ne va pas vers
l'autre et si, d’une manière ou d'une autre, il ne touche pas son esprit, alors
il n'y a pas vraiment de communication. Je peux transmettre des données
ou des informations, que l'autre peut comprendre, mais il n'y a pas de
communication entre nous en tant que personnes.

La première f fois que e j’ai découvert cela, c’était du temps où je


donnais un coup de main pour tenir un café de Teen Challenge à Wellington.
Il y avait un garçon, qui venait très régulièrement, et qu’on appelait on, qui
venait très particulièrement, et qu’on appelait «Crado» - nom qui lui allait à
merveille. Sa routine habituelle quand il s’ennuyait- ce qui arrivait souvent
– consistait à ennuyer et irriter toutes les personnes à la ronde, moi y
compris. Sa capacité d’invention était presque inépuisable, et son taux de
succès impressionnant. Un certain vendredi soir, Crado avait mis ma

169
patience à l’épreuve presque au-delà du seuil de tolérance. J’étais assis à
part avec ma tasse de café, m’efforçant de conserver ma spiritualité, quand
il traversa la salle et vint se planter juste en face de moi, un air d’insolence
triomphante sur le visage. Tout à coup, Esprit Saint en moi alla au-devant
du jeune homme. Je sais qu’il s’agissait de l’Esprit saint parce que tout ce
que je ressentais en moi n’était qu’énervement et mauvaise humeur. En
outre, à l’époque, je ne savais même pas comment aller vers les gens. Et
voilà que je me retrouvai en train de dire : «Graham, dis-moi pourquoi tu
agis de la sorte. Je ne crois pas que ce soit vraiment toi.» Soudain, je
découvris que j’avais touché son esprit. Pendant l’heure qui suivit, il resta
assis là à déverser toutes ses frustrations, la vie terrible de sa maison, sa
solitude et ses échecs. Et, plus une seule fois, il ne m’a causé un quelconque
ennui. J’ai appris sur-le-champ qu’il n’y a qu’un seul moyen d’aider les gens,
c’est d’aller vers eux avec notre esprit et de toucher leur esprit.

Un très grand nombre de personnes ne savent pas comment


communiquer. Des maris et des femmes, mariés de- puis des années, ne
savent comment communiquer. Ce n’est pas qu’ils ne se parlent pas ; ils se
sont peut-être dit des millions de mots – dont bon nombre auraient peut-
être eu intérêt à ne pas être prononcés – mais il n’y a pas eu de
communication. Je me souviens d’une femme, mariée de- puis 23 ans, dont
le mari rentra un soir du travail en disant : « C’est fini- si même quelque
chose a jamais été commencé. Je m’en vais.» Elle me dit : «Nous ne nous
sommes jamais fâches, nous ne nous sommes jamais emportés l’un contre
l'autre, Nous n'avons fait que vivre enfermés mêmes et, en fin de compte, il
n'y avait tout simplement rien.» Des enfants disent: «Je n'arrive pas à
communiquer sur nous- avec mes parents.» Qu'entendent-ils pas là? Non
qu’ils parlent des langues différentes, mais qu'ils ne sentent aucun esprit
allant vers eux, rempli d'amour pour eux, ou que, lorsqu’ils vont vers leurs
parents, il n'y a aucun répondant.
Ce qu’il y a de merveilleux avec Dieu, c'est que, lorsque nous allons
vers lui dans notre esprit, nous communiquons toujours, parce que, lui, il
vient toujours vers nous dans son Esprit. L'Esprit Saint c'est Dieu venant
vers nous dans son Esprit. L’Esprit Saint « provient du Père» (Jean 15.26). Si
dans la prière, nous n'allons pas vers Dieu avec notre esprit, il n'y a pas de
communication: nous ne faisons que «dire nos prières». Par contre, si nous
allons à Dieu avec notre esprit, il peut y avoir véritable communication sans
aucune parole.

170
De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons
pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même
intercède par des soupirs inexprimables. (Romains 8.26)

Nous ne pouvons cependant pas communiquer la vie de Christ ou


notre connaissance de lui, sans également livrer notre propre esprit. La
plupart de nos échecs dans l'évangélisation personnelle ou dans le conseil
chrétien sont dus à cela. Etre un canal de l'Esprit Saint signifie que mon
esprit humain doit devenir «la vague porteuse» sur laquelle la puissance et
la grâce de l'Esprit Saint pourront voyager. Si je ne suis pas prêt à me
donner aux autres, je ne peux leur donner Christ.

171
Chapitre Vingt-Deux

LES RELATIONS ENTRE L’ÂME ET L’ESPRIT


Nous commençons maintenant à reconnaître les différences de nature et de
fonctionnement de l’âme et de l’esprit, non seulement sur un plan
théologique, mais aussi sur un plan expérimental. Un verset clé de l’épître
aux Hébreux nous aidera.

Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu’aucune épée à
double tranchant ; elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit…

(Hébreux 4.12)

En d’autres termes, notre esprit est une partie de notre être à laquelle
la parole de Dieu parle, en lui donnant une connaissance intuitive directe,
en témoignant à notre conscience ou encore en faisant jaillir de nous une
adoration claire.
Venons-en à un domaine absolument vital mais presque totalement
inexploré : La relation entre l’esprit et l’âme de l’homme.
De façon évidente, si l’esprit humain est censé être le centre de
gouvernement et de direction de la personnalité, il doit avoir une relation
particulière avec l’âme et avec le corps. En outre, si notre esprit est la
demeure de l’Esprit Saint, il est important de savoir comment ouvrir les
canaux qui permettront à la grâce et à la puissance de l’Esprit de couler de
notre esprit vers les domaines qui en ont besoin dans l’âme et dans le
corps.
Dans l’âme et dans le corps la Figure 19 nous montre deux
caractéristiques essentielles de notre vie dans l’Esprit.
Premièrement, chaque fonction de l’esprit de l’homme est conçue
pour une certaine relation avec l’une des fonctions de l’âme. Ainsi :

▪ La connaissance que reçoit l'esprit doit regner sur les raisonnements


de la pensee;
▪ La conscience doit diriger et garder sous son controle les decisions de
la volonte; et
▪ La fonction de communication a pour but de regner sur les emotions.

172
Deuxièmement, bien que l'Esprit Saint réside dans l'esprit humain, il ne
pénétrera pas plus loin sans le désir et le consentement de la volonté
humaine. C'est la raison pour laquelle il nous est possible d'éteindre
l'Esprit. Nous pouvons dire « Non!» à l'Esprit de Dieu et, malgré sa tout
puissance, il ne forcera pas davantage le passage pour entrer dans les
domaines fermés de notre vie qu'il ne forcera l'entrée dans le cœur d'un
incroyant. Tout en demeurant

Dans notre esprit, I ’Esprit vit selon sa propre loi d’amour vulnérable. On
peut le provoquer, l’attrister ou le réjouir ; il peut être empêché d’agir ou
recevoir la liberté de le faire par notre comportement et notre réponse à
son égard.
Examinons maintenant les principes qui régissent les relations entre

173
esprit et âme, de façon à pouvoir comprendre ce que signifie vivre selon
notre esprit – et par là vivre par la puissance de l’Esprit Saint.

ESPRIT PENSÉE ET FOI


Nous avons déjà vu que, lorsque Dieu s’adresse à nous, que ce soit
directement ou au travers de sa Parole, la connaissance pénètre dans notre
esprit. Nous appelons cette connaissance révélation.

Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, et ce qui n’est pas
monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment.
A nous, Dieu l’a révélé par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les
profondeurs de Dieu. (1 Corinthiens 2.9-10)

Quand l’esprit reçoit intuitivement cette connaissance, alors naît


la possibilité de foi. Le lien qui unit pensée et esprit, c’est la foi. C’est ce
que montre la Figure 20. Nous devons comprendre ce qu’est la foi. Nous
avons parfois l’idée, comme Alice aux Pays des Merveilles, que la foi c’est
«croire en trois choses impossibles avant le petit déjeuner. » La foi n’est pas
un saut dans le vide, ce n’est pas croire sans preuve. La foi produit toujours
des résultats, parce que la foi repose sur la connaissance »
Avant d’être chrétien, je pensais souvent : « Si seulement je savais,
alors je serais capable de croire.» Une fois chrétien, j’ai pensé : «Je me suis
trompé. Il faut croire d’abord, savoir ensuite,» Maintenant j’ai pris
conscience qu’en fait ma première position était la bonne : on commence
par savoir, puis l’on croit.
Il nous faut cependant comprendre que la connaissance sur laquelle
s’appuie la foi est une connaissance d’un genre particulier. C’est la
connaissance directe et intuitive qui vient de Dieu dans notre esprit. Notre
façon rationnelle de penser éprouve quelques difficultés avec ce genre de
connaissance.

Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont
une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement
qu’on en juge. (1 Corinthiens 2.14)

Ainsi, quand la connaissance divine parvient à notre esprit, nous


devons choisir entre faire confiance à cette connaissance – ce qui est un
exercice de foi – ou ne pas lui faire confiance – ce qui est de l’incrédulité.

174
Quand nous répondons par la foi, la puissance de l’Esprit Saint est
libérée de notre esprit vers notre pensée et au-delà. Dans un certain sens, la
quantité de foi n’est pas l’élément essentiel. Cette quantité peut être très
petite. Après tout, un fusible ou un interrupteur ne sont que de petites
choses, mais la fonction qu’ils remplissent dans l’achèvement de la
connexion est très importante. C’est la raison pour laquelle Jésus dit que si
vous avez de la foi «comme un grain de moutarde,» des résultats
spectaculaires peuvent néanmoins se produire.
D’autre part, nous pouvons voir le caractère grave de l’incrédulité. Ce
n’est pas une simple petite faiblesse qui afflige tous les chrétiens, c’est le
rejet de la connaissance révélée, une barrière insupportable à l’écoulement
de l’esprit Saint dans nos vies. L’auteur de l’épître aux Hébreux attire notre
attention sur la génération des Israélites qui avaient reçu la promesse
d’entrer dans le pays de Canaan et qui sont pourtant morts dans le désert. Il
nous met en garde contre le fait que, recevoir une promesse ne suffit pas en
soi.

Car la bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux. Mais la parole
qu’ils avaient écoutée ne leur servit de rien, car ceux qui l'entendirent ne l la
reçurent pas avec foi. (Hébreux 4.2)

Si nous rejetons la parole de Dieu par incrédulité-alors que c'est la vérité


cette parole ne portera jamais s de fruits dans notre vie.

INTUITIONS SPIRITUELLES
Au chapitre 18 de Matthieu, nous avons un récit où Jésus appelle un
enfant, le place au milieu et dit à ses disciples:

En vérité je vous le dis, si vous ne devenez Comme les petits enfants, vous
n'entrerez point dans le royaume des cieux (Matthieu 18.3)

Je n'ai jamais été très satisfait de l'interprétation habituelle donnée à


ce passage - par exemple, que nous devons devenir humbles et confiants
comme de petits enfants. Je connais des petits enfants qui ne sont pas
humbles pour deux sous et qui ne vous feraient pas confiance le moins du
monde! Je ne pense pas que c'était vraiment là que Jésus voulait en venir.
Entrez dans une maison où se trouve bambin de deux à trois ans, en quinze
secondes environ, il vous aura jaugé! Il fait cela intuitivement parce qu’il n'a

175
pas beaucoup de données intellectuelles à votre sujet - et il ne les
comprendrait vraisemblablement pas de toute façon! Il se fait une idée de
vous sur la seule base de ce que son esprit lui dit. Ce qui est intéressant chez
le petit enfant, c'est qui marche à cent pour cent selon ce que lui dit son
intuition. S’il décide que vous ne lui plaisez pas, vous ne poutre l'approcher.
Vous pourriez être rayonnant de sourire et chargé de douceurs, rien ne le
ferait sortir des jupons de sa mère ou de sous la table de la cuisine. Par
contre, que vous lui plaisez, vous ne vous en débarrasserez plus contre. Il
décide vous grimpera dessus avec ses doigts poisseux et tout, :et si vous ne
le laissez pas vous fourrer son caramel à moitié mâché dans la bouche, il
vous le collera sur le nez ou dans l'oreille gauche, tant il désire partager

176
avec vous tout ce qu'il possède. Comprenez-vous ce que Jésus voulait dire ?
Si nous ne sommes pas prêts, comme des enfants, à faire confiance à

La sagesse divine que nous recevons dans notre esprit, nous ne


comprendrons jamais les voies du royaume de Dieu. Voici ce que
signifie, dans le domaine de notre pensée, marché dans l’Esprit.
Vous faites une visite à une personne atteinte d’un cancer au stade
terminal. Vous vous décidez à prier une prière de réconfort et, au moment
où vous vous tournez vers le Seigneur, il dit dans votre esprit, de façon tout
à fait inattendue : « Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront
cru : ils imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris.
Fais-le. » Vous savez intuitivement que c’est une parole de Dieu pour la

177
personne malade. Mais votre pensée intervient alors et dit : «Tu ne peux
prendre ce risque ! C’est un cancer. Qu’adviendra-t-il s’il n’est pas guéri ?»
C’est à ce moment que la foi ou l’incrédulité va l’emporter. De deux choses
l’une, soit la pensée vous retient lié par les données physiques- un corps qui
se meurt du cancer- soit, la foi se tourne vers la nouvelle donnée venant de
Dieu : il y a guérison pour les malades. La foi méprise la connaissance des
sens parce qu’elle a accès à une connaissance supérieure : la connaissance
de la volonté de Dieu et de ses possibilités dans cette situation particulière.

L’IMPORTANCE DE LA PENSÉE
Cependant, la pensée n’est pas seulement là pour gêner l’esprit
humain. Elle est très importante pour elle-même. Une chose qui manque
beaucoup dans l’Eglise d’aujourd’hui, c’est une pensée chrétienne ; il lui
manque une façon authentiquement chrétienne de penser. La fonction de la
pensée consiste à recevoir la connaissance révélée que lui communique
l’esprit par des mots, ou par des propositions, de telle sorte que nous
puissions à la fois nous approprier ce que nous avons reçu et le partager
avec les autres. En 1 Corinthiens 2, Paul explique que la révélation vient de
l’Esprit de Dieu à l’esprit de l’homme ; mais il ajoute en- suite :

Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine,


mais avec ceux qu’enseigne l'Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des
hommes spirituels. (1 Corinthiens 2.13)
Un principe très important est énoncé ici. La révélation parvient
souvent à l’esprit de l’homme comme un flash d’illumination. Nous
«voyons» quelque chose en Dieu. Mais, bien souvent, nous trouvons difficile
d’expliquer, même à nous-mêmes, ce que nous «voyons ». Il arrive que ce
soit presque impossible à communiquer.
En revenant de l’église un dimanche matin, ma femme monta en
voiture très excitée. Elle dit : «Pendant la communion ce matin, j’ai soudain
vu quelque chose de merveilleux concernant le nom de Jésus.» Je lui dis :
«Magnifique ! Dis-nous ce que c’était.» Elle dit : «Oh, je n’arrivais pas à le
mettre en paroles, mais c’était merveilleux !» Bien sûr, c’était une véritable
révélation, mais elle n’avait fait que la moitié du chemin. Chaque fois qu’une
illumination intérieure vient, nous devons dire : «Seigneur, maintenant je
veux la comprendre avec des mots, afin que je puisse y obéir et qu’ainsi je
puisse la transmettre à d’autres.» Si nous ne le faisons pas, l’expérience la

178
plus merveilleuse que nous pouvons avoir de Dieu peut, pour ainsi dire,
nous filer entre les doigts et être perdue.

LE RENOUVELLEMENT DE LA PENSÉE
Ce qui est vrai de l’esprit, l’est également de la pensée : Elle doit être
renouvelée afin de juger et comprendre comme il faut les intuitions de
l’esprit. Il peut être désastreux de manipuler les intuitions de l’esprit avec
une pensée non renouvelée. Néanmoins, chaque fois que nous faisons
confiance à la parole qui vient à notre esprit, la foi libère la puissance de
l’Esprit Saint, qui passe de notre esprit à notre pensée. Quand ce processus
devient notre réponse habituelle, la pensée acquiert «les tendances de
l’Esprit» dont Romains 8.6 nous dit qu’elles sont vie et paix pour la pensée.
Nous avons déjà traité assez en détail le renouvellement de la pensée, mais
nous pouvons voir ici comment cela se passe concrètement. L'Esprit Saint,
qui connaît la pensée de Dieu, accompagne notre pensée pour la porter
jusqu’à ce qu’elle acquière la capacité de penser les pensées de Dieu.

À PROPOS DES DONS SPIRITUELS


Nous devons voir ensuite quelle lumière ce qui précède projette sur
l’opération des dons spirituels.
Premièrement, cela confirme la nature de ces manifestations comme
étant «spirituelles». (1 Corinthiens 12. 1) Un don spirituel est une
manifestation de l’Esprit Saint à l’esprit humain, puis de l’esprit humain à la
pensée.
Deuxièmement, cela illustre le rôle de la foi dans l’opération des dons
spirituels.

Une parole de connaissance est une parole de la connaissance


divine qui révèle, à la personne à qui elle est donnée, des informations,
concernant une situation Ou une personne, qu’elle ne connaissait pas et ne
pouvait découvrir de façon naturelle. Comme il s’agit d’une révélation, elle
vient directement et intuitivement, et par conséquent la foi est nécessaire
pour marcher selon ce qu’elle nous indique. L’une des premières fois où j’ai
eu une parole de connaissance dans une réunion publique, c’était à un
rassemblent de groupes de prière catholiques et anglicans. Juste au moment

179
où je m’apprêtais à faire un appel, le Seigneur me montra les détails de la
vie conjugale d’une personne de l’assemblée. C’était très grave, bien plus
qu’un problème conjugal ordinaire. Je jetai un regard sur la taille de
l’assemblée et ma pensée me dit : «Si tu dis cela, tu pourrais bien te
retrouver avec une centaine d’épouses mécontentes sortant des rangs.» Je
n’avais pas la foi. J’écoutai ce que m’avait dit ma pensée et fis une invitation
générale à s’avancer pour la prière. La première femme à s’avancer me
raconta la situation de son couple. Je la connaissais déjà. J’ai été
terriblement repris parce que cette chère femme aurait dû savoir, alors
qu’elle était encore assise à sa place, que le Seigneur connaissait en détail
son besoin et était capable d’y répondre.

La prophétie et l’interprétation des langues peuvent aussi son à partir


du modèle dont nous venons de nous entretenir. La révélation, comme nous
l’avons vu, est l’illumination qui vient de l’Esprit Saint à notre esprit
humain. Une personne qui reçoit des paroles en langue lors d’une réunion
exprime par conséquent une révélation reçue dans l’esprit, mais que la
pensée ne comprend pas. «Car si je prie en langue, mon esprit est en prière,
mais mon intelligence demeure stérile. » (1 Corinthiens 14.14) Pour que
l’assemblée reçoive la compréhension de ce que dit l’Esprit, le don qui va de
pair avec les langues, l’interprétation, doit entrer en exercice. Ce qui est
reçu dans l’esprit est alors exprimé avec des mots.

Dans le don de prophétie, les deux étapes ont lieu chez la même
personne. L’esprit humain reçoit la révélation, il la

Communique à la pensée avec des mots, puis la parole de prophétie est


prononcée. C’est la raison qui fait dire à Paul : «Celui qui prophétise est plus
grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n’interprète,
pour que l’Eglise reçoive édification. » (1 Corinthiens 14.5) L’élément de foi
est nécessaire tant dans la prophétie que dans l’interprétation. En général la
pensée ne reçoit que le début du message, peut-être un ou deux mots. Ce
n’est que lorsque la personne avance par la foi sur ces quelques mots, que
se libéré le courant qui passe de l’esprit à la pensée et que sera reçu le reste
de la prophétie. Si vous ne faites pas le pas de foi qui consiste à parler, la
parole est étouffée et vous ne serez peut-être jamais certain d’avoir
réellement reçu une parole de Dieu. D’autre part, une fois que cesse dans
notre esprit la parole de prophétie, nous avons intérêt à nous arrêter aussi
– même au milieu d’une phrase. Continuer après que l’Esprit Saint se soit
arrêté fait que nous ne parlons plus qu’à partir de notre propre pensée.

180
tenter de prophétiser quand le Seigneur ne nous a pas donné de mot revient
à ne parler que de notre propre chef, quelque chose de totalement humain :
tenter d’opérer une parole de connaissance quand Dieu ne nous a pas
donné de révélation, et nous ne faisons que deviner.

L’une des choses vraiment impressionnantes, chez le prophète Elisée,


c'est qu'il ne se contentait pas de savoir quand Dieu lui avait révélé quelque
chose, il reconnaissait également quand Dieu ne l'avait pas fait. Quand la
femme sunamite, dont le fils était mort, arriva, se jeta par terre et se saisit
des pieds du prophète, Guéhazi, serviteur d'Elisée, s’approcha pour la
repousser. Elisée dit: «Laisse-la, car son âme est dans l'amertume: or
l'Eternel me l'a caché et ne m'en a pas averti.» (2 Rois 4.27)

181
Chapitre Vingt-Trois

CONSCIENCE ET VOLONTÉ
Si le fait de considérer la foi comme un lien ou un pont entre l’esprit et la
pensée peut être quelque chose de nouveau pour nous, le lien entre la
conscience et la volonté. Nous est par contre tout à fait familier. II s’agit
bien sûr de l’obéissance. Quand la conscience dit : «Tu dois », ma volonté
devrait répondre : «Je ferai». Et quand la conscience dit : «Tu ne dois pas»
ma volonté devrait dire : «Je ne le ferai pas ».
Aucune autre fonction de l’esprit humain n’est aussi cruciale pour ce
qui est de la vie par l’esprit que la conscience, mais il y a dans T’obéissance
certains aspects qu’il est nécessaire d’examiner parce qu’ils sont fort mal
compris, même par des chrétiens mûrs et de nombreux prédicateurs. Par
exemple, nous donnons parfois l’impression que l’obéissance est une sorte
de médicament moral. Elle est désagréable et doit donc être bonne pour
nous ! A d’autres moments, nous confondons obéissance et conformité– et
la conformité est l’un des traits les plus dangereux de la société moderne.
C’est l’un des moyens d’esquiver la responsabilité morale personnelle. La
responsabilité des choix moraux est déléguée à des supérieurs, des leaders,
des politiciens ou à la machine du parti. L’individu n’a plus qu’à obéir à des
ordres, à faire ce qu’on lui commande. La nature de ces ordres ou leurs
conséquences ne sont plus de son ressort. Il en résulte ce qu’on constate
aujourd’hui : des maux patents, dont personne n’est responsable. L’homme
qui tire sur la gâchette ou place une bombe n’est pas tes responsables : en
bon soldat ou en subalterne loyal, il ne fait qu’obéir aux ordres. L’homme
qui donne les ordres n’a lui-même tué personne, il n’a pas répandu une
seule goutte de sang innocent ; il ne ressent aucune culpabilité. Il y a
grandes chances pour que lui-même ne fasse qu’obéir à des ordres, mettant
en œuvre une décision politique prise avec encore moins d'effusion de sang
par quelqu'un de supérieur.
Pour la Bible, il est très clair que l'obéissance pour l'obéissance n'est
pas un bien en soi.

Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclave pour lui
obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit
à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ? (Romains 6.16)

182
AMOUR ET LIBERTÉ
Dieu, à cause de sa nature et de son dessein pour l'humanité, s'est engagé
d'une manière remarquable à préserver la liberté morale de l'homme. La
réponse que Dieu attend de la part de l'homme, c'est l'amour et, comme
nous l'avons dit, l'amour est un choix moral fait en toute liberté, ou il n'est
rien. Celui qui aime doit toujours prendre le risque que l'être aimé réponde
«non». Dieu a pris le risque que l'homme dise «non» à son amour et le prix
qu’il a en fin de compte payé pour ce risque, c'est le Calvaire.
Dieu a toujours limité son intervention dans les affaires de l'homme à
la mesure qui lui est accordée par la volonté humaine, ceci en raison de son
engagement envers l'intégrité de la personne humaine. Même quand le Père
a envoyé son Fils dans le monde, cela a dû passer par une volonté humaine
soumise, Quand Gabriel est venu annoncer à Marie ce que Dieu avait prévu,
il ne s'est rien passé avant qu'elle prononce les merveilleuses paroles de
soumission: «Voici la servante du Seigneur: qu'il me soit fait selon ta parole. »
(Luc 1.38)
De même, Christ, notre Rédempteur, n'entrera pas dans le cœur d'un
homme tant que la volonté n'aura pas retiré les barres qui interdisent d'en
ouvrir la porte. , Une fois dans le cœur, il continue toujours autant à
respecter la volonté aine. L'Esprit Saint, demeurant dans l'esprit humain
recréé, n'en: sortira pas pour entrer dans la vie de l'âme sans la réponse
libre et entière de notre volonté. L’omnipotence n’écrasera pas la volonté
humaine faible ct finie, aussi fragile soit-elle, tant l’engagement de Diecu
envers l’être moral de l’homme est profond.

AMOUR ET OBÉISSANCE
L’amour à différentes façons de s’exprimer selon les différentes
relations. Dans la relation d’homme à Dieu, ou de créature à Créateur, ou
de fils à père, l’amour s’exprime principalement par l’obéissance. Même
en termes humains, la relation d’amour d’enfant à parent est : «Enfants,
obéissez à vos parents». (Remarquez que nous n’exprimons pas l’amour de
parent à enfant comme : «Parents, obéissez à vos enfants.») Puisque
l’obéissance exprime l’amour, la réponse de l’homme à Dieu doit être une
obéissance du cœur donnée librement. Elle doit être plus que de s’incliner

183
devant une force supérieure, ou de se conformer sur une base de peur ou de
pression. C’est pour cette raison que les commandements de Dieu
s’adressent à la conscience et que l’homme peut toujours librement choisir
d’obéir ou de désobéir.

Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à
la règle de doctrine qui vous a été transmise. (Romains 6.17)

Etant donné que l’homme est libre d’obéir ou de désobéir, la véritable


nature de la désobéissance est également mise à nu. Ce n’est pas une
faiblesse, ni une infortune, mais une rébellion, le refus d’aimer et le rejet de
celui qui aime.

Ainsi parle l’Eternel : Placez-Vous sur les chenins, regardez, informez-vous des
antiques sentiers ; où donc est le bon chemin ? Marchez-y, et trouvez le repos
de vos âmes ! Mais ils répondent : Nous n’y marcherons pas. (Jérémie 6.16)

Un des paradoxes apparents de la vie chrétienne est que l'obéissance


nous rend libres. «Ma volonté ne m'appartient pas, dit un poète, tant que je
ne l'ai pas faite tienne.» Il a raison, et tous les saints et mystiques avec lui.
Chose surprenante, obéissance et renonciation signifient liberté et
individualité. Le diagramme de la Figure 21 vous aidera peut-être à
comprendre comment cela se passe.

Si Dieu apporte une attention toute particulière à préserver la liberté


de l'homme, Satan n'a pas de tels scrupules. L'homme découvrit bien vite
que la rébellion contre un amour obéissant à Dieu ne lui assurerait pas la
liberté: elle la lui avait perdue. Dans le vide de puissance créé par cette
rébellion, Satan vint et l'homme se retrouva bientôt esclave du péché et pris
au piège de la tyrannie des ténèbres. Même lorsque, devenus chrétiens,
nous avons été rachetés de la puissance de Satan, celui-ci essaie encore de
prendre notre volonté au piège. II se sert de la force de l'habitude, il joue
sur nos peurs et nos désirs – tout cela dans le but de nous diriger et de nous
manipuler. Comment alors devenons- nous libres? Il n'y a qu'un moyen:
celui d'une obéissance totale à la seigneurie de Jésus.
Nous ne faisons en général que peu de cas de cet aspect de la
seigneurie. Nous mettons fortement l'accent sur notre côté de la relation -
obéissance et engagement, consécration et vie de disciple. Mais pourquoi
Jésus veut-il être Seigneur? Ce n'est pas pour nous tyranniser de haut. Pas
du tout.

184
Vous m'appelez Maitre et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je
vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le maître, vous aussi vous devez vous
laver les pieds les uns aux autres. (Jean 13.13-14, Bible de Jérusalem)

Jésus veut être Seigneur pour mener à bien les responsabilités de


seigneurie à notre place. Il veut être Seigneur, parce qu'il est le seul qui
soit assez sage pour guider nos vies comme il convient, et le seul qui

185
soit assez fort pour nous garder libres de Satan. Sous sa seigneurie nous
connaissons une parfaite liberté. Sortons de Sous sa protection et notre
liberté ne durera pas plus de cinq minutes : le diable s’en chargera.

Comment Jésus nous rend-il libres aujourd’hui ? De la même façon


que, sur la terre, il a rendu des hommes libres par la puissance de
l’Esprit Saint. L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour
annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour proclamer aux
captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer
libres les opprimés. (Luc 4.18)

Quand Jésus a libéré des hommes de la maladie, il l’a fait par l’onction
de l’Esprit Saint (Actes 1.38) : quand il a libéré des hommes des démons,
c’était par l’Esprit de Dieu (Matthieu 12.28). Nous sommes libérés par ce
même Esprit. Quand nous répondons par l’obéissance, la puissance de
l’Esprit Saint se répand dans le domaine de la volonté humaine.

Or, le Seigneur, c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la


liberté. (2 Corinthiens 3.17)

Etant l’Esprit de liberté, il libère tout ce qu’il touche. Il ne peut


cohabiter avec les habitudes, compulsions, toxicomanie, alcoolisme et
esclavages intérieurs ; il en brise donc le joug et nous met en liberté. Rien
sur terre ne peut se comparer au fait d’être libre de se réjouir à faire la
volonté de Dieu. «C’est pour la liberté que Christ nous a libérés. » (Galates
5.1)

OBÉISSANCE ET CAPACITÉ

Nous pouvons maintenant commencer à voir comment les


commandements de Dieu sont aussi sa façon de nous donner les capacités
nécessaires. Quand, avec notre faible obéissance humaine, nous répondons
à ses commandements, la puissance de l’Esprit Saint peut arriver jusqu’à
notre volonté humaine et faire que le chrétien à la volonté la plus faible soit
capable de «tout par la puissance de celui qui me fortifie.» (Philippiens 4.13)

186
Nous lisons les commandements de Dieu, «Vous serez saints, car je
suis saint», ou «Aimez vos ennemis, et priez pour qui vous persécutent», et
nous crions: «Impossible !»

Mais Dieu n'abaisse jamais le niveau à cause de l'échec de l’homme. Au lieu


de cela, il vient demeurer dans l'homme par son Esprit Saint et, quand
l'homme répond avec obéissance, l’Esprit accompagne la faible volonté
humaine et la porte pour qu'elle entre dans la capacité d'accomplir la

justice de la loi.

Pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons,
non selon la chair, mais selon l'Esprit. (Romains 8,4)

Car c'est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon on dessein
bienveillant. (Philippiens 2.13)

C'est le moyen que Dieu a choisi pour nous donner les capacités
nécessaires. Au travers de l'obéissance, nous pouvons découvrir pour nous-
mêmes que sa grâce nous suffit, à nous aussi, car sa « puissance s'accomplit
dans la faiblesse. » (2 Corinthiens 12.9)

OBÉISSANCE ET CONNAISSANCE

Comme nous l’avons déjà dit, 1a relation entre la conscience et la


volonté est cruciale dans toute la question de la marche dans l'Esprit. En
effet, non seulement la puissance de faire la volonté de Dieu n'est accessible
qu'au travers de l'obéissance, mais l'obéissance est décisive pour
reconnaître la voix de Dieu. Par la désobéissance, nous fermons la vie de
l'âme à l'Esprit Saint, c'est pourquoi elle est une barrière infranchissable au
son de la voix de Dieu. II m'est très difficile d'entendre la voix de Dieu - non
parce que Dieu ne parle pas, mais parce que je n'ai pas vraiment envie de
l'entendre, de peur qu'il ne veuille me parler de ma désobéissance! Je peux
dire que j'ai envie d'entendre Dieu parler, mais en fait je veux être sélectif
dans ce que j'entends. Et ça ne marche tout : simplement pas. C’est
pourquoi nous avons du m al à être guidés quand nous sommes
désobéissants, ou quand quelque chose trouble notre conscience. Je ne veux
pas dire que tous les problèmes de direction proviennent de la
désobéissance ou d’un péché non confessé, Loin de là ! Ce que je dis, c’est
que la désobéissance ou un péché non confessé créent toujours des

187
problèmes dans la recherche d’une direction à suivre.
II en va de même avec la compréhension spirituelle. Jésus a exposé
très clairement que l’obéissance est le chemin de la connaissance de Dieu.

Si quelqu’un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si cet enseignement vient de


Dieu, ou si mes paroles viennent de moi-même. (Jean 7.17)

Nous commençons à voir maintenant comment Dieu a créé l’homme


pour qu’il puisse vivre avec une réponse d’obéissance à la sagesse divine
sans nier ou ignorer les facultés de raisonnement et de jugement humain
données par Dieu.

Dans les situations ordinaires que nous rencontrons chaque jour les
circonstances et d’autres facteurs nous font parvenir un certain nombre
d’informations. Notre intelligence et nos émotions traitent ces données, les
analysent, les évaluent et les jugent. Mais, nous avons accès par notre esprit
à des données provenant d’une autre source : nous avons des informations
provenant du point de vue de Dieu. Une vision de la situation selon la
sagesse divine. Quand nous avons besoin de prendre une décision meilleure
que celle qui est possible sur la base des données temporelles dont nous
disposons, ou quand la connaissance venant de nous pourrait nous égarer,
la sagesse divine nous parvient au travers du témoignage de l’Esprit à notre
conscience .parfois, nous ressentons comme un frein dans notre Conscience,
alors que le cours prudent que devraient prendre nos actions semble bien
clair à notre pensée. A quelle source de direction la volonté va-t-elle prêter
attention : à la pensée ou à la conscience, aux circonstances extérieures ou à
la voix de l'Esprit ? Voici i o ce que. Jésus a fait dans de telles situations.

Moi, je ne peux rien faire par moi-même: selon ce que j'entends, je juge; et mon
jugement est Juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de
celui qui m'a Envoyé. (Jean 5.30)

En dernier ressort, Jésus ne prenait pas une décision a’ partir des


données apportées par ses sens, mais selon ce qu'il «entendait» dans son
esprit: c'est-à-dire dans conscience. Son jugement était toujours juste où
son obéissance étant parfaite, son «oui » était donc intacte, que direz-vous
d’être toujours justes dans vos jugements? Certes, nous n'égalerons jamais
les jugements de Jésus non parce que nous n'aurions pas accès à la même
sagesse car il s'est fait sagesse pour nous mais parce que notre obéissance
est imparfaite et partielle. Cependant, l‘esprit Saint comprend tout cela et il
veut et peut encore nous guider, si du moins nous sommes disposés à obéir

188
Le chapitre 16 des Actes nous donne une illustration très
intéressante. Il est clair que Paul cherchait à connaître la direction de
l'Esprit, de façon assez semblable à celle que nous utilisons souvent: par
tâtonnements!
Nous lisons au verset 6: « Empêchés par le Saint-Esprit d'annoncer la
parole dans l'Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie.» Paul
réagissait-il à un frein dans son esprit? Empêché d'annoncer la parole dans
l'Asie. Pourquoi? Aucune raison dans les circonstances et aucune direction
immédiate, aussi essaient-ils autre part.
Verset 7: «Arrivés près de la Mysie, ils tentèrent d'aller en Bithynie;
mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. »
Cela ne paraît pas aussi cependant il n'y a aucun témoignage de
l'assentiment de négatif que la fois précédente; esprit Saint sur leurs
projets, aussi les abandonnent-ils.
Mais quand ils arrivent à Troas, Paul a une vision d'un Ime de
Macédoine disant

«Passe en Macédoine, viens à notre secours!» Après cette vision de Paul, nous
avons aussitôt cherché à nous rendre en macédoine, concluant que Dieu nous
appelait à y annoncer l’Evangile. (Actes 16.10)

Ils avaient raison, mais s’ils n’avaient pas obéi aux freins Précédents de
1’Esprit, ils n’auraient pas été en position de recevoir et de reconnaître la
direction de Dieu au moment où elle est venue.

POUR CE OUI EST DES DONS SPIRITUELS


Ce que nous venons d’étudier s’applique également à L’opération de
certains dons spirituels. Par exemple, ce que Paul a connu dans une vision
en Actes 16 était une parole de sagesse. (cf. 1 Corinthiens 12.8) La
sagesse, comme nous l’avons déjà souligné, est liée à la poursuite
d’objectifs. Elle est directive, et parce qu’elle est directive, elle appelle
l’obéissance.
Un test de la fiabilité d’une parole de sagesse, c’est la mesure de vie
d’obéissance humble et réelle de la personne par laquelle elle est donnée. Si
vous n’obéissez pas à la volonté de Dieu pour votre propre vie, vous ne
connaîtrez Jamais la volonté de Dieu pour la vie de quelqu’un d’autre
.La parole de sagesse est un don exercé par ceux qui sont mûrs – non par

189
ceux qui n’ont pas encore eux-mêmes été éprouvés à l’école de l’obéissance.
Une compréhension de ces choses éviterait beaucoup de problèmes et de -
souffrances provenant de prophéties directives données par ceux qui sont
nouveaux et n’ont pas encore été éprouvés dans le domaine des dons
spirituels. Il existe bien sûr un ministère prophétique qui est directif et qui
peut dévoiler la volonté de Dieu pour nos vies, mais c’est un ministère de
maturité. Il n’y a pas beaucoup de prophètes dans l’Eglise aujourd’hui, et les
prophètes authentiques sont des hommes qui sont passés au creuset de
Dieu. Pour le reste, la réponse du Seigneur à ceux qui demandent : «Et celui-
ci, seigneur, que lui arrivera-t-il ?», c’est : «Que t’importe ? Toi, Suis-moi.»
(Jean 21.22).
Le discernement des esprits est un autre don spirituel qui repose
directement sur la fonction de la conscience 1Corinthiens 12.10) Dans la
discussion que nous ’avons eu sur le rôle de la conscience, nous avons
souligné qu’elle porte témoignage à la vérité. C’est la conscience qui porte
témoignage à la vérité ou à la fausseté d’un esprit, qu’il soit humain ou
autre.
On ne dira jamais assez l’importance d’une conscience pure dans
l’exercice du ministère de délivrance, parce qu’en fin de compte, c’est par le
discernement et non par les symptômes que l’on reconnaît la présence d’un
esprit mauvais. J’ai été témoin de manifestations qui avaient toutes les
caractéristiques d’un cas classique de possession démocratique, pour
découvrir qu’elles n’étaient que le résultat de profondes blessures
émotionnelles et d’un stress mental .par ailleurs, je suis allé prier pour
quelqu’un qui souffrait physiquement et j’ai découvert qu’il s’agissait de
l’œuvre d’un démon. Le discernement consiste à savoir la vérité d’une
situation spirituelle ; et puisque c’est la conscience qui porte témoignage à
la vérité, un discernement précis nécessite une conscience pure.
Le jugement de la prophétie appelle une réaction analogue ; en fait, en
1 Corinthiens 12, le discernement est associé à la prophétie presque de la
même façon que l’interprétation est associée aux langues. La prophétie peut
avoir rois sources. Elle peut venir de l’Esprit Saint, elle peut ne venir que de
l’esprit humain de la personne qui prophétise plus rarement – elle peut
venir d’un esprit séducteur. Comment allons-nous donc décider si une
parole de prophétie vient réellement du Seigneur ou non ?1 Jean 4.2 dit :

Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu
en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus, n’est pas de Dieu.

190
Il s’agit d’un test vital, mais qui ne nous est pas d’un grand secours dans la
majeure partie des cas que nous rencontrons : c’est-à-dire, pour ce qui est
de décider si la prophétie que donne un frère, au cours de la rencontre de ce
soir, est réellement la parole du Seigneur ou seulement quelque chose qui
émane de son propre esprit et qu'il a cru venir du Seigneur. La réponse se
trouve en 1 Jean 4.6:

Mais nous, nous sommes les enfants de Dieu, c'est pour cela que seuls ceux qui
s'ouvrent à la connaissance de Dieu nous écoutent. Les autres ne nous
écoutent pas. A cela aussi vous saurez reconnaître si une parole est vraiment
de Dieu, car si elle l'est, le monde ne l'écoutera pas. (1 Jean 4.6, Le Livre)

Dans l'évangile et dans les épîtres de Jean, des termes comme voir et
entendre se réfèrent le plus souvent à la vision ou à l'entendement spirituel.
C'est dans ce sens qu'est employé ici le terme «écouter». Jean dit qu'une
véritable parole spirituelle est une parole que le peuple de Dieu «écoute»
non seulement avec les oreilles, mais dans l'esprit. Ainsi, si vous voulez
savoir si une prophétie était du Seigneur Ou non, et que vous n’êtes pas
certains de 1'avoir entendue dans votre conscience, interrogez ceux qui
vous entourent. Découvrez si des frères spirituels l'ont «entendue» ou non.
Tout comme l'opération du don de prophétie est fortement intuitive, le
jugement de la prophétie est également intuitif.
Il y a encore un aspect du jugement de la prophétie qui est très
important. Plus notre conscience est exposée à la pénétration des Ecritures
(la parole de prophétie « plus certaine», comme l'appelle Pierre), plus nos
sens spirituels seront exercés au discernement entre le vrai et le faux, le
divin et l'humain, quand nous entendrons prononcer une prophétie lors
d'une réunion.

Parlons enfin du don de foi. (1 Corinthiens 12.9) Si nous le


mentionnons dans ce contexte, c'est parce que la foi exige toujours une
réponse de la volonté, aussi bien qu'une réponse de la pensée. Si elle ne
dépasse pas un simple assentiment intellectuel, elle ne touchera jamais à
notre comportement et ne s'élèvera jamais à la mesure de la foi biblique. Il y
a toujours dans la foi de l'Ecriture un fort élément volitif ; ainsi croire et
obéir vont toujours de pair «C’est par la foi qu’Abraham obéit l’appel…»
(Hébreux 11.8) La saga des saints de l’Ancien Testament qui avaient Le don
de foi est une chronique de ceux qui ont agi sur la base de cette foi : Noé
construisant l’arche, Abraham of. Fronde Isaac, Moise traversant la mer
Rouge, Gédéon et ses trois cents hommes, David et sa fronde contre Goliath.

191
Si donc nous demandons le don de foi, que ce soit sur la base claire qu’elle
exige l’obéissance, une obéissance du genre de celle dont Pierre a fait
preuve à la porte du temple.

Je ne possède ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-


Christ de Nazareth : lève-toi et marche ! Le Saisissant par la main droite, il le
fit lever. (Actes 3.6-7)

192
Chapitre Vingt-Quatre

COMMUNION ET ÉMOTIONS
Nous avons découvert que vivre selon notre esprit signifie que la
faculté intuitive de l’esprit prend la préséance sur les raisonnements de la
pensée et que la conscience dirige la volonté. Il nous reste à voir comment
la fonction de communion ou de culte qui appartient à l’esprit est censée
gouverner les réactions émotionnelles de l’âme.
C’est de toute évidence un territoire mal connu. Comme moi, vous
avez sans doute pris comme allant de soi qu’un contrôle quelconque des
émotions ne pouvait venir que de la volonté. Nous disons à quelqu’un :
«Garde ton calme» ou «Ne te laisse pas démonter. Mais ce genre de contrôle
n’a qu’une efficacité très limitée et semble, en tous cas, ne fonctionner que
dans un sens. C’est -à-dire que la volonté peut parvenir à refouler les
sentiments, mais que ceux-ci ne peuvent être fabriqués par la force de la
volonté. Je ne peux m’obliger à être heureux, triste, ou même craintif. Plus
J’essaie, plus il me devient difficile de fabriquer une réponse émotionnelle
quelconque.
Dieu créa l’homme à son image, de telle sorte que le centre directeur
de la personnalité humaine était censé être, non pas sa volonté, mais son
esprit humain. En outre, par son esprit, le chrétien a accès à la personne de
l’Esprit saint qui demeure en lui. Mais quel rapport y a-t-il entre cela et la
vie émotionnelle ? De toute évidence rapport il y a, parce que l’Esprit Saint
possède toutes les qualités dont nous avons le plus besoin dans notre vie
émotionnelle : Amour, joie, paix, patience, douceur, bonté, fidèle
bienveillance et maîtrise de soi. (Galates 5.22-23) La question qui se pose
est donc : Comment a-t-on fait pour donner accès au domaine de nos
sentiments à l’Esprit Saint qui demeure dans notre esprit ? Quel est le pont
qui relie la fonction spirituelle de communion ou d’adoration au domaine
de la vie de l’âme où nous faisons l’expérience de sentiments ?
C'est une question critique, parce que c'est au niveau des émotions
que les gens sont les plus sensibles et souffrent le plus. Il est possible de
résumer la réponse en un mot, mot à la fois le plus négligé et le plus mal
compris de toute t'écriture. Vous le verrez sur la Figure 22; c'est: espérance.

193
ESPÉRANCE- LA VERTU NÉGLIGÉE
Paul achève son merveilleux hymne à l'amour de 1 Corinthiens sur
ces paroles bien connues: «Maintenant donc ces trois choses demeurent: la
foi. L’espérance, l'amour; mais la plus grande, c'est l'amour:» (1 Corinthiens
13.13).
En 1 Thessaloniciens, il fait le lien à nouveau entre les trois: «Nous
nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l'œuvre de votre foi, du
travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en notre Seigneur
Jésus-Christ.»(1 Thessaloniciens 1.3).
Il y a pourtant quelque chose d'étrange. Dans ma vie, j'ai entendu des
centaines de sermons sur le thème de la foi, et sans doute autant sur
l'amour. Mais, à mon souvenir, je n'ai entendu, de toute mon existence, que
deux sermons sur l’espérance et c'est moi qui les ai prêchés tous les deux!
II est vrai que Paul dit que des trois choses, I ‘amour est la plus grande;
mais si l'espérance ne vient qu'en troisième position, ce n’est pas une raison
suffisante pour qu'elle ait été négligée à ce point. Peut-être que la
connotation attachée ce mot dans notre langage courant y est pour quelque
chose. L'espérance sonne quelque peu faible et hésitante. «J'espère
seulement 'y arriverai.» « Il n'y a plus guère d'espérance, vous savez.» Mais
qsue

Paul avait raison, l’espérance est un concept merveilleux et qui change une
existence - quand nous en comprenons vraiment le sens.
Permettez que je vous donne une définition biblique de l'espérance.
Elle est à apprendre par cœur.
L'espérance est l'attente confiante et favorable de quelque chose
de bon.
Remarquez que cette définition de l'espérance s'articule autour de
trois axes fondamentaux:

 Confiance
 Attente
 Securite
Par son caractère de confiance, de sécurité et d'attente l'espérance crée
dans la personne qui la possède une attitude intérieure d'ouverture à Dieu,
d'ouverture aux autres et d'ouverture à la vie. Ce point est extrêmement
important, parce que nous ne faisons l'expérience que de ce que nous

194
recevons, et que nous ne recevrons que ce à quoi nous sommes ouverts.
L'ouverture à recevoir est chose relativement rare. même chez les
chrétiens. Il existe deux catégories principales de gens. Les premiers disent:
«N'attends jamais rien. tu ne risqueras pas d'être déçu,» C’est la catégorie
des optimistes. Les pessimistes quant à eux, disent: «Attends- toi toujours
au pire, tu ne seras ainsi jamais déçu de ce qui t'arrive.» Pensez-Vous que je
sois dur? Alors regardez combien de personnes autour de vous conservent
habituellement des barrières protectrices contre la vie, contre les gens et
contre Dieu - puis demandez-vous pourquoi elles semblent ne jamais rien
recevoir !
L'espérance est en réalité l'autre face de la foi. La foi signifie que je
m'engage à faire confiance à quelqu'un d'autre. L'espérance signifie que je
m'attends à ce qu'on réponde à mon offre, et que je suis par conséquent
ouvert à recevoir cette réponse. De cette confiance et de cette attente,
l'amour peut naître. I faut les deux ingrédients de la (confiance et de
l'attente pour fabriquer l'amour. Nous pourrions, en toute légitimité, mettre
1 Corinthiens 13.13 sous forme d'une équation paulinienne:
Foi + Espérance = Amour.
Nombre de tentatives pour établir des relations personnelles avec
quelqu'un sont mort-nées, soit parce que nous avons peur de faire
confiance à l'autre, soit parce que nous ne croyons pas que ce que nous lui
offrons a une valeur et sera apprécié ou reçu. Nous ne parvenons pas à
combler l’abîme qui nous sépare: soit nous n'atteignons pas l'autre
personne, soit nous ne lui permettons pas de nous atteindre.
Une personne timide – ou une personne ayant un complexe
d’infériorité – a un problème avec l’espérance. Je me rappelle m’être dit
dans ma jeunesse : «Ne laisse jamais les gens devenir trop proches de toi,
parce que sils découvrent un jour qui tu es, ils te retireront immédiatement
toute estime.» Aussi n’en ai-je jamais couru le risque.
Beaucoup de gens ont ce problème avec Dieu. Non pas tant un
manque de volonté à se confier en Dieu, mais le manque d’un quelconque as
assurance que Dieu accorde de la valeur à ce qu’ils lui offrent et désire
répondre d’une manière ou d’une autre à leurs avances. Je demande parfois
a ce genre de personnes ; «Si, à l’instant, vous deviez demander quelque
chose à Dieu, pensez-vous vraiment qu’il vous : Ecouterait et vous
répondrait ?» La plupart du temps, elles ont un air rêveur et disent :
«J’aimerais y croire mais, pour être honnête, je n’ai pas l’impression que
Dieu s’intéresse vraiment à moi. »

195
En fait, c’est exactement le contraire. Pour le Père, nous sommes,
individuellement, d’une valeur inestimable. II nous dit que nous sommes
rachetés à un grand prix, et que les cheveux mêmes de notre tête sont tous
comptés. C’est pourquoi, lorsque nous allons à Dieu avec confiance, pour
l’adorer ou pour nos besoins, il nous répond absolument toujours. Voilà
pourquoi une attente confiante que Dieu nous donnera de bonnes choses
est toujours bien fondée.

Or, l’espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans
nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Romains 5.5)

Une attitude constante d’attente confiante devrait être le trait


caractéristique de tout croyant, car Dieu est un Dieu d’espérance.

Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la
foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit.
(Romains 15.13)

L’ESPÉRANCE ET LA PENSÉE
Je dois confesser que, pendant longtemps, je n’ai que très peu compris
le véritable sens de l’armure complète de Dieu décrite en Ephésiens 6.
J’arrivais à en imaginer les diverses pièces de quincaillerie (et à former une
image mentale où je me voyais en train de me débattre pour me glisser à
l’intérieur comme un chevalier du moyen âge), mais cela ne semblait guère
avoir de signification pratique. Puis, un jour, En lisant 1 Thessaloniciens 5.8,
je vis quelque chose.

Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres : revêtons la cuirasse de la foi et
de l’amour, ainsi que le casque de l’espérance du salut.

Elles étaient encore là – la foi, l’espérance et l’amour – mais je prenais


conscience que l’espérance est censée être le gardien de la pensée, la
protection parfaite contre la dépression, les soucis, le pessimisme et toutes
les formes de pensées négatives. Après tout, où de telles choses prennent-
elles naissance ? Dans une pensée qui est enfermée dans le noir avec ses
peurs pour toute compagnie. Qu’est-ce qui chasse l’obscurité ? La lumière.
Comment laisse-t-on entrer la lumière ? En ouvrant. Qu’est-ce qui chasse la
peur ? L’amour parfait. Comment obtient-on l’amour ? Par la foi et
l’espérance, la confiance et l’attente, le courage de donner et l’ouverture à

196
recevoir !
Abraham a été le représentant classique de ce genre d’espérance.

Espérant contre toute espérance, Abraham crut et devint ainsi père d’un
grand nombre de nations, selon ce qui avait été dit… (Romains 4.18)

Mais c’est Jésus qui fut l’homme d’espérance par excellence. Il n’y a
jamais eu d’autre vie d'espérance comme la sienne, ni avant lui, ni après lui.
Le pain trempé à la fin du repas -cette expression touchante d'amour et de
réconciliation -n'était pas un geste dénué de signification. Je crois que, dans
son humanité bénie, Jésus a espéré jusqu'au bout que Judas reculerait et
trouverait ainsi le salut. Jésus connaissait aussi le défaut fatal de Pierre. Il
savait qu Pierre se briserait et le renierait, mais il a quand même dit:

Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé.
Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, quand tu seras
revenu, affermis tes frères. (Luc 22.31-32)

L'ESPÉRANCE ET LES ÉMOTIONS


Nous devons cependant voir principalement la place de l'espérance
en ce qui concerne les émotions. Voyez David, au Psaume 42: il est dans un
de ses moments de découragement les plus profonds, ce à quoi nous nous
identifions facilement. «Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu sur moi ?»
Cependant, David connaissait, semble-t-il, la grande valeur thérapeutique
de I ‘espérance pour les sentiments troublés. II s'écrie: «Attends-toi à Dieu,
car je le célébrerai encore pour mon salut.» (Psaume 42.5).
L'attitude d'ouverture et d'attente que la Bible appelle espérance est
d'une importance vitale pour notre équilibre émotionnel. Ce n'est pas un
optimisme aveugle, ni un «Ça va passer» fataliste. L'espérance est une
attitude confiante et ouverte à l'égard de Dieu, née de ce que nous savons
que ses choix pour nous sont motivés par un amour infini et guidés par une
sagesse infinie. Nous apprenons que tout don parfait vient de notre Père
dont la bonté ne connaît aucune variation. (cf. Jacques 1.17) Dans les
circonstances les plus difficiles et les plus éprouvantes, nous découvrons
que Dieu travaille à notre bien. (cf. Romains 8.28) Qui ne serait pas ouvert à
recevoir dans de telles conditions ?
Il y a souvent des situations que nous percevons comme une menace,
ou comme dépassant notre capacité à supporter, alors nous nous mettons

197
sur la défensive et nous réagissons par la peur, la colère ou l'irritation. Mais,
lorsque nous avons une attitude d'ouverture à l'égard de Dieu, nous
répondons aussi à des informations provenant source, nous voyons les
situations et les circonstances depuis une position de sécurité intérieure,
nous mesurons les problèmes et les difficultés en les comparant à la
capacité de Dieu, qui est pour nous et de notre côté.
Il y a dans l’Ancien Testament un magnifique exemple Elisée se trouve
à Dotân, et la Ville est entourée par les armées syriennes. Le serviteur du
prophète est saisi de panique. «Ah ! Mon seigneur, comment ferons-nous 2,
mais, chose étrange, Elisée n’a pas peur. Il garde son calme parce qu’il a
d’autres données sur lesquelles s’appuyer.

«N’aie pas peur, car ceux qui Sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui
sont avec eux. Elisée pria en disant : L’Eternel, ouvre ses yeux, je t’en prie, pour
qu’il voie. L’Eternel ouvrit les yeux du jeune serviteur qui vit ceci : la montagne
pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée.» (2 Rois 6.16-17)

Cependant, l’espérance a bien plus d’importance que le seul fait de


nous donner des informations plus vraies et plus solides pour orienter nos
réponses émotionnelles. Comme vous le verrez à partir du diagramme, elle
fournit le lien essentiel qui est nécessaire pour permettre à l’Esprit Saint de
pénétrer jusqu’au domaine de nos sentiments.
Nous en avons déjà exploré la signification quand nous avons parlé de
guérison émotionnelle, mais cela supporte une courte répétition, ici aussi.
Premièrement, l’espérance ouvre la porte à l’Esprit Saint pour qu’il
purifie et guérisse les blessures qui sont souvent profondément ensevelies
dans nos sentiments. C’est l’ouverture d’attente et de confiance de
l’espérance qui permet à l’esprit Saint de pénétrer dans les émotions et de
répondre à ces besoins ensevelis. Lorsque nous lui permettons de le faire,
nous sommes éblouis de la compétence infinie et de la tendre compassion
avec lesquelles il opère.
Deuxièmement, cela donne à l’Esprit Saint la possibilité d’écarter les
obstacles émotionnels qui peuvent avoir freiné la croissance dans ce
domaine de notre personnalité. Comme le dit Paul en Ephésiens 4.15, nous
devons croître « à tous égards en celui qui est le chef Christ. » Beaucoup de

198
199
Chrétiens sont spirituellement et mentalement mûrs, mais
émotionnellement immatures.

Quelle est la réponse ? Le fait que nous soyons immatures ne peut faire
l’objet d’un pardon, ni même d’une guérison. Il n’y a qu’une solution : la
croissance. L’Esprit Saint est l’Esprit d’adoption (Romains 8.15), l’Esprit qui
nous amène à la maturité en tant que fils. Il peut ôter le blocage quelle qu’en
soit la nature : peur de l’échec, complexe d’infériorité, image de soi négative
ou sentiment profondément ancré de n’avoir pas de valeur. J’ai vu toutes
ces choses, et bien d’autres, enlevées par l’Esprit Saint – et j’ai vu les
personnes libérées pour grandir jusqu’à une belle maturité émotionnelle.
Troisièmement – et c’est quelque chose de passionnant – L’attitude
d’accueil pleine d’attente, qui caractérise l’espérance, permet à l’Esprit Saint
d’exprimer sa nature en nous. C’est le moyen de greffer les fruits de
l’Esprit Saint dans Notre nature. Je m’étais souvent demandé comment
cela pouvait se passer. J’ai entendu suggérer, dans des prédications, que
nous devions, en quelque sorte, copier l’Esprit Saint. Comment est-il
possible d’imiter des sentiments sans être totalement hypocrite ? Est-ce
1’obéissance qui produit les fruits ? Ou est-ce la foi ? En fait, aucune des
deux. C’est l’œuvre de l’espérance, et l’ouverture en est la clef. Les fruits de
l’Esprit Saint sont appelés à être vécus dans nos sentiments, tout d’abord
parce qu’ils sont eux-mêmes des sentiments et, ensuite parce que les
sentiments sont les incitateurs les plus puissants de notre comportement. II
y a, en effet, un très bel équilibre en tout cela.

▪ Dieu partage sa vérité avec nous, Nous la recevons par intuition


spirituelle et elle illumine notre pensée.
▪ Dieu partage sa sagesse avec nous. Nous la discernons par la
conscience et nous y repondons par la volonté.
▪ Dieu partage son amour avec nous. Nous en faisons l’experience dans
la communion et nous le ressentons dans les émotions.
Grâce à ce partage, par lequel Dieu s’offre à nous, nous devons pas
seulement connaître ce que veut dire avoir la pensée de Christ (ct. 1
Corinthiens 2.16) et faire l'expérience de ce que Dieu produit réellement en
nous le vouloir et le faire (cf. Philippiens 2.13), mais aussi ressentir les
affections de Christ. «Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la
tendresse du Christ-Jésus. » (Philippiens 1.8)
Nous sommes censés ressentir dans nos cœurs le flot de l'amour
immuable et inconditionnel de Christ pour les autres. J'ai connu cela, à

200
certains moments, mais c'était toujours donné; c'est-à-dire que nous ne
pouvons le fabriquer ou le produire à partir de nous-mêmes. Nous ne
pouvons pas même imaginer à quoi cela ressemble avant que cela n'arrive,
parce que l'amour de Dieu est qualitativement différent de l'amour humain.
Mais Dieu en possède tant qu’il désire puiser dans sa plénitude pour verser
son amour dans nos cœurs par l'Esprit Saint. Notre seule contribution - si
on peut l'appeler ainsi - c'est l'ouverture et l'attente qui nous rendent
capables de recevoir ce qui est donné.

LANGUES, GUÉRISON ET MIRACLES


Ce que nous avons regardé jusqu'ici peut aussi éclairer quelques aspects
mal compris d'autres dons spirituels, en particulier le don des langues.
Nous traitons des langues ici parce qu’il s'agit en tout premier lieu de
communication et, comme nous l'avons déjà souligné, la communication est
une chose que nous taisons avec notre esprit. Je ne communique avec une
autre personne que lorsque je vais vers elle par mon esprit et que j'atteins
son esprit. Il est par conséquent possible d'avoir une rencontre réelle et une
communication authentique sans employer le moindre mot. Nous pouvons
nous rencontrer les uns les autres, aller l'un vers l'autre dans l'amour et
l'empathie, nous sourire ou nous embrasser, et pourtant ne pas prononcer
une parole, c’est souvent ce qui se passe dans des moments d'émotion
profonde (l'amour, le deuil ou la compassion, par exemple). Mais si. en vingt
ans d'amitié, nous ne nous sommes jamais adressé la moindre parole, il
s’agit alors d’une limitée.
Comment donc, devons-nous comprendre la nature profonde d’une
expérience comme le baptême de l’esprit Saint ? Le baptême de l’Esprit
n’est pas les langues, ni la Joie, ni la paix, ni la puissance, ni la sainteté. Le
baptême peut être accompagné de l’une quelconque de ces choses ou de
tout ensemble, mais il n’est en lui-même aucune d’elles. Le baptême de
l’Esprit Saint est essentiellement la rencontre de deux personnes.
L’une des personnes est Dieu l’Esprit Saint, l’autre est notre esprit humain.
II est parfaitement vrai que, dans cette expérience, quand mon esprit
rencontre l’Esprit Saint, les langues ne sont pas nécessaires. Il peut y avoir
une rencontre authentique et une réelle communion sans les langues. Mais
quand mon esprit rencontre l’Esprit Saint lui-même, mon esprit a des
choses à dire, des choses à exprimer pour lesquelles la pensée ne peut

201
trouver de mots adéquats. Les langues sont un merveilleux don de l’Esprit
Saint qui fournit à notre esprit son propre moyen de communication.

Car si je prie en langues, non esprit est en prière… (1 Corinthiens 14.14)

En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car…
C’est en esprit qu’il dit des mystères. (1 Corinthiens 14.2)

La meilleure description théologique des langues que j’ai jamais


entendue, m’a été donnée par un ami qui s’est converti et a été rempli de
l’Esprit Saint alors qu’il était conducteur de grue sur les quais du port de
Wellington. II décrivit les langues comme «une surmultiplication spirituelle
qui permet d’aller directement de notre esprit à l’esprit Saint, sans passer
par les engrenages de la boîte de vitesse de notre pensée.» C’est presque
parfait !
Quand nous comprenons que les langues ne sont ni plus ni moins
qu’un moyen de communication, nous voyons également qu’il n’est pas
nécessaire que leur usage sac-compagne d'un grand sentiment d'excitation.
Il m'arrive, en parlant anglais, de m'emballer: mais, la plupart du temps, je
suis très neutre. Il m'arrive, quand je prie en langues, d'être excité ou exalté,
mais, à d'autres moments, mon esprit n'a que des choses très ordinaires à
dire Seigneur.

Le don de guérison et le don des miracles peuvent être vus dans le


même contexte que les langues, parce qu'avec eux aussi, l'élément de
communication est au centre, même s'il s'agit d'une communication de
puissance, et non d'une Communication de mots. Il y a dans les Ecritures
une identité fondamentale entre parole et puissance. La puissance de
guérison suivait les paroles de Jésus; sa parole avait puissance sur les
démons; le Seigneur travaillait avec les apôtres en confirmant sa parole par
les signes qui l'accompagnaient, et ainsi de suite. Dans l'opération des dons
de guérisons et de miracles, il doit y avoir une attitude d'ouverture dans
deux directions:

1. Se tourner vers l'Esprit Saint qui guerit et accomplit des miracles


dans une attitude d'attente confiante.

2. S'ouvrir a celui aupres duquel nous exerçons le ministere, de façon a


lui donner ce que nous recevons du Seigneur.

202
Le don de guérison, ce n'est pas prier pour les malades pour qu'ils soient
guéris -c'est les guérir. Nous avons reçu l'ordre de prêcher le royaume,
mais aussi celui de guérir les malades. (cf. Matthieu 10.7-8) C'est pourquoi
le don de guérison peut opérer, indépendamment de la foi de la personne
malade, mais à plus forte raison devons-nous connaître la pensée du
Seigneur pour la situation parti- culière à laquelle nous sommes confrontés.
La guérison du boiteux à la porte du temple en est un bon exemple. Les
apôtres, peut-être même Jésus, étaient probablement passés devant lui bien
des fois auparavant, car il semble que c'était son habitude de se placer à cet
endroit pour mendier.
Mais cette fois-là, Pierre sentit quelque chose de différent dans son
esprit. S’adressant au boiteux, qui pour autant que nous puissions le dire, ne
pensait même pas à la guérison, il dit : «Regarde-nous… Je ne possède ni
argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de
Nazareth : Lève-toi et marche ! » (Actes 3.6)
Cette attitude intérieure d’ouverture s’accompagne inévitablement
d’un engagement émotionnel vis-à-vis des besoins à satisfaire. Quand il
voyait les foules dans le besoin, Jésus était ému de compassion pour elles. Je
doute fort qu’un ministère de guérison soit possible sans un cœur qui
s’émeut de compassion. En fait, un cœur compatissant pourrait bien être le
début d’un ministère de guérison.

203
Chapitre Vingt-Cinq

LA PAROLE FAITE CHAIR


Nous avons étudié les diverses, nécessaires pour de notre corps. Que
la puissance de l’esprit dans les domaines de la pensée, de la volonté
émotions. Nous devons maintenant aller une étape plus loin. Le but de Dieu,
en créant l’homme à son image, était de partager les réalités du monde
spirituel avec le monde de la nature. C’est pourquoi, la puissance de l’Esprit
doit toucher non seulement la vie de notre âme, mais aussi celle de notre
corps.
Dans un premier temps, j’avais fait le lien entre la vie de I ’esprit et la
question de la guérison ; mais il y a plus que la guérison : il s’agit de
l’ensemble du processus qui fait que la parole devient chair en nous. Nous
commencerons cependant en parlant de la guérison physique. L’esprit Saint
étant l’Esprit de vie (cf. Romains 8.2), tout ce qu’il touche doit vivre ; en fait,
en Romains 8.11, il est même précisé qu’il donnera la vie à nos corps
mortels. La question qui se présentait à moi, alors, était la suivante : si je
suis malade comment puis-je libérer la puissance de l’esprit Saint, non
seulement dans mon âme, mais aussi dans mon corps, pour (qu’elle puisse
le guérir ? Il doit nécessairement y avoir quelque réponse de ma part,
puisque l’Esprit ne forcera pas davantage le passage pour entrer dans mon
corps sans le Libre consentement de ma volonté, qu’il ne le ferait pour
Entrer dans mon âme.
Les principes que j’ai découverts sont exposés dans la Figure 23.
Rappelez-vous qu’ils ne s’appliquent pas seulement à la guérison, mais
aussi à toute la question de la vie par l’esprit.

FOI ET CONFESSION
Les chrétiens, et plus particulièrement ceux qui ont un arrière-plan
évangélique, ont du mal à accepter que, dans la rédemption, la Bible ne
parle presque jamais de la foi toute seule. Par exemple :

204
205
Dans le salut, c'est la repentance et la foi. «...la repentance envers
Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus.» (Actes 20.21)

Dans la sanctification, c’est l'obéissance et la foi. «...aux élus...selon la


prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, pour l'obéissance
et l'aspersion du sang de Jésus- Christ». (1 Pierre 1.1-2)
«Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la
sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité.» (2 Thessaloniciens 2. 13)

Et dans la guérison, c'est la confession et la foi.

La maladie est, bien sûr, un problème complexe. Les facteurs qui


entrent en jeu ne tombent pas dans un schéma simple et universel. Toute
tentative d'appliquer une approche uniforme à tous les cas de guérison
causera donc obligatoirement des difficultés. Jésus n'a jamais procédé ainsi
- et c'est la raison pour laquelle il nous est difficile de comprendre pourquoi,
dans certains cas particuliers, il a lait ou dit telle ou telle chose. Nous ne
pouvons aborder ici l'ensemble du sujet de la guérison. Ma conviction
personnelle est que les miracles de Jésus, compris comme ils doivent l'être,
nous donnent les clefs de toutes les catégories possibles de circonstances
que nous risquons de rencontrer dans le ministère de guérison.

Quand la foi est la clef essentielle pour la guérison comme c’est


souvent le cas -, l'autre composante, souvent négligée, c'est la confession. Le
mot homologeo signifie littéralement «dire la même chose.» Confesser
signifie qu'à partir d’une profonde conviction de la vérité de ce que Dieu dit,
je prononce mon assentiment ou mon accord avec parole. Le dixième
chapitre de l'épitre aux Romains, constitue l'exposé classique sur la
confession.

La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or c’est la parole de
la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu
crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé, Car en
croyant du cœur on parvient à justice et en confessant de la bouche on
parvient au salut… (Romains 10,8-10)

Le mot grec employé ici pour «saluts »est sozo, qui signifie aussi «être
guéri ou redevenir intact», Ce .passage dit donc que pour être guéri j’ai
besoin de deux choses : un pour croire (ce qui a pour conséquence la
justice, c’est-à-relation juste avec Dieu), et une bouche pour confesser (ce

206
qui a pour conséquence la guérison). Dans la Bible, «justice» possède une
autre signification fondamentale qui est la «conformité à la norme», Dieu
est parfait, parce que Dieu est toujours parfaitement ce que Dieu doit être.
Dans le livre de Job, il est dit que Dieu a rendu à un homme sa justice. Cela
signifie que Dieu l’a guéri. La Norme de Dieu pour l’homme, c’est la santé,
non la maladie. Ainsi, la foi dans le cœur restaure la norme qu’est la santé ;
et la confession de la bouche en donne l’accomplissement. Bien souvent,
nous ne recevons pas les fruits de notre foi parce que nous ne les
confessons pas de la bouche. Ce que Dieu a pourvu pour répondre à notre
besoin reste réel, mais seulement potentiel- cela ne devient jamais effectif.

L’Ecriture met fortement l’accent sur la confession.

En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne : Ote-toi, et jette-toi
dans la mer, et qui ne doutera pas dans Son cœur, mais croira que ce qu’il dit
se fait, tout ce qu’il aura dit lui sera fait. (Marc 11.23- Darby)

Remarquez qu’il aura tout ce qu’il aura dit, et non tout ce qu’il aura
cru.

Et comme nous avons le même esprit de foi, selon ce qui est écrit : J’ai cru, c’est
pourquoi j’ai parlé ! Nous aussi nous Croyons, et c’est aussi pourquoi nous
parlons. (2 Corinthiens 4.13)

Jésus prononça la parole de la foi, au moment où il dit à Jaïrus : «l’enfant


n’est pas morte, mais elle dort» (Marc 5,39) ; à l'aveugle: «Recouvre ta vue; ta
foi t’a sauvé» (Luc 1 18.42); et devant la tombe de Lazare: «Père, je te rends
grâces de ce que tu m’as exaucé. ... Lazare, sors» (Jean 11.41-43)

Quelle est la raison de cet accent sur 1a parole ? I Il s'agit de quelque


chose de plus que la confession publique d'une foi privée, bien que cela en
fasse. Il s'agit d'un principe bien plus grand qui, si nous le saisissons, peut
révolutionner toute notre vie de foi.
Premièrement, étudiez la façon dont Dieu Créateur non créé, fit tout
ce qu’il Créa par le moyen de sa parole: il donna l'existence en parlant.

La terre était informe et vide; il y avait des ténèbres à la, surface de


l'abîme, mais l'Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit: Que la
lumière soit! Et la lumière fut (Genèse 1.2-3).

Par son Esprit, Dieu prononça la parole créatrice et toutes les


merveilles de la création jaillirent dans l'existence.

207
C'est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole
de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce qui est visible.
(Hébreux 11.3)

Deuxièmement, l'homme, fait à l'image de Dieu, est un créateur créé.


Les animaux sont enfermés dans le schéma de comportement qui assure
leur adaptation à l'environnement. C'est ce que nous appelons l'instinct.
Mais l'homme diffère des animaux. Il peut adopter le comportement qu’il
veut et choisir ses objectifs. En d'autres termes, il peut Créer. Comment
l'homme crée-t-il? II le fait de la même façon que Dieu. Il crée à partir de
son esprit, en prononçant des paroles qui donnent vie. Il exprime ce
qu’il conçoit dans son esprit. II communique et amène à l'existence, par sa
parole, le bien ou le mal.

Car c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. L’homme bon tire du
bien de son bon trésor et l'homme mauvais tire du mal de son mauvais trésor.
(Matthieu12.34-35)

Si nous nous interrogeons pour savoir comment la méchanceté a pu


sévir de façon si générale dans la société humaine, la réponse est que
l’homme l’a amenée à l’existence par sa parole. Comment sommes-nous
arrivés à une Société permissive ? Elle a été amenée à l’existence par la
parole. Voyez-vous pourquoi Satan cherche toujours à Contrôler les
médias ? Il comprend ce principe. Comprenez-vous pourquoi il fait tous ses
efforts pour garder la Bouche des chrétiens close ? C’est pour qu’ils ne
créent rien. Il est vrai que nous témoignons par ce que nous sommes, Mais il
y a un défaut fatal dans un témoignage qui n’est Rendu que par la vie sans
paroles : une telle vie ne crée Presque rien, elle ne se reproduit que
rarement. Soulignez Cette vérité fondamentale jusqu’à ce qu’elle soit
profondément gravée dans tout votre être : L’homme crée, en amenant ce
qui est dans son esprit à l’existence par la parole.
Quand nous prononçons la parole de la foi, nous amenons à
l’existence par la parole la volonté et la provision de Dieu. Les promesses
faites par Dieu pour répondre à nos Besoins, constituent une provision bien
réelle quoique seulement potentielle. C’est un peu comme de l’argent
crédité Sur votre compte bancaire. C’est une richesse réelle, mais Seulement
potentielle. Cet argent ne payera pas nos factures, il n’achètera pas la miche
de pain ou la bouteille de Lait, s’il reste seulement dans la banque. Nous
pouvons Mourir de faim ou être mis en prison pour non payement de Nos
factures, alors que l’argent est là sous notre nom et avait toujours été. Il en

208
est de même des promesses de Dieu. La foi étend le bras et se saisit de ce
que Dieu a Pourvu ; la confession, par la parole, le transforme en fait
Tangible. Pour revenir à notre illustration, la foi consiste à Ecrire le chèque ;
la confession à le tendre de l’autre côté du Comptoir en échange des
marchandises.

Pour moi, une expérience de guérison a éclairé ces aspects de façon


vivante. J’avais, à un moment donné, une infection de l’oreille interne qui
avait faussé mon sens de l’équilibre, de sorte que j’avais des accès répétés
de tournis. Cela s’est amélioré après un certain temps, mais le médecin m’a
dit qu’il n’y avait aucune garantie, vu mon âge, que cela ne revienne pas. Des
mois plus tard, un lundi matin, je me suis levé et suis allé dans la salle de
bain. Je venais d’y entrer quand je vis les murs commencer à former des
cercles serrés autour de ma tête. Je donnais à l’époque une série de
Séminaires sur la guérison. Ce matin-là, dans la salle de bain, ma première
pensée a été : «Je serai incapable d’aller Au séminaire ce soir» ; la deuxième
pensée : «Comment Vais-je expliquer mon absence ce soir ?» La troisième
pensée fut plus intelligente. Elle m’amena à tendre la main vers Dieu dans la
foi, à me saisir du Seigneur et à recevoir dans ma foi la guérison dont j’avais
besoin. J’ai alors commencé a confesser ce que le Seigneur a dit dans sa
parole : «Par ses Meurtrissures, je suis guéri… Par ses meurtrissures, je suis
guéri »
Je me suis accroché à cette confession toute la matinée. Au début je
devais faire attention, parce que si je tournais trop rapidement la tête, le
monde autour de moi commençait à pivoter ; mais quand a sonné midi,
j’étais guéri et le problème n’est jamais revenu. La guérison avait toujours
été présente dans l’Esprit Saint, puisqu’il est l’esprit de vie. La foi se tourna
vers Dieu et reçut son secours, de sorte que sa puissance put entrer dans le
domaine de ma pensée ; la confession amena ce secours à l’existence par la
parole, de sorte que sa puissance put entrer dans mon corps. Le résultat
dans mon corps devait être l’ordre divin et l’intégrité divine : littéralement
l’équilibre divin !
La foi comme la confession sont nécessaires. S’il n’y a pas la
dimension de la foi, il ne reste que la pensée dominant la matière, la
puissance de la pensée positive. Mais ce n’est pas Ce dont nous parlons.
Vous ne pouvez amener à l’existence par la parole ce que vous n’avez pas
reçu dans votre Loi. La foi repose sur la certitude de la connaissance
révélée. Elle «voit» ce qui a été fourni et fait le pas de le recevoir. Ensuite la

209
foi emploie la parole créatrice pour amener à l’existence par la parole ce qui
a été reçu.

OBÉISSANCE ETAUTORITÉ
Nous avons précédemment exploré les divers aspects de la relation
entre obéissance et autorité, mais celui qui nous intéresse ici est celui de
l’autorité comme aboutissement de l’obéissance.
Pour commencer, nous devons comprendre qu’il a toujours été dans
le plan de Dieu que l’homme exerce l’autorité.

Dieu dit : Faisons I ’homme à notre image selon notre ressemblance, pour qu’il
domine sur les poissons de la mer, Sur les oiseaux du ciel. Sur le bétail sur
toute la terre et suis tolus les reptiles qui rampent sur la terre. (Genèse 1.26)

Dieu n’a jamais changé d’avis sur ce sujet, en dépit de la rébellion de


l’homme. Il est vrai que I ’expiation et la rédemption ont été rendues
nécessaires à cause du péché ; mais quand il aura achevé son œuvre, Dieu se
retrouvera exactement ce qu’il avait voulu accomplir : un homme à son
image et selon sa ressemblance, ayant la domination sur toute la création.
L’autorité étant l’exercice d’un pouvoir par délégation, Elle ne peut
être exercée que par ceux qui sont dans relation d’obéissance avec la source
de ce pouvoir. La puissance de Dieu n’est pas une substance séparée de sa
personne qu’il pourrait transmettre à quelqu’un d’autre. La puissance
(dunamis) appartient à la nature et à l’être de Dieu, et seul Dieu peut
l’utiliser. Elle n’opère que selon son vouloir. Cependant, Dieu désire exercer
sa puissance au travers d’hommes rachetés pour qu’ils aient le privilège
d’être participants de sa divine initiative. Nous ne pouvons participer à la
puissance de Dieu que lorsque nous sommes dans une relation d’obéissance
aimante avec lui, de sorte que nous savons, dans une circonstance donnée :
premièrement ce que Dieu veut faire, et deuxièmement quand il veut le
faire.
Le centenier romain qui a tellement impressionné. Jésus par sa foi,
avait parfaitement compris ce principe :

…Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à une
autorité supérieure, j’ai des soldats soue S ordres ; et je dis à l’un : Va !et il va ;

210
à l’autre : Viens ! Et il Vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! Et il le fait.
(Luc 7.7-8)

Remarquez que le centenier n’a pas dit qu’il était un homme ayant de
l’autorité : il a dit qu’il était soumis à une Autorité. Il n’avait de l’autorité. Il
n’avait l‘autorité que parce qu’il était lui-même sous une autorité. Ses
hommes obéissaient à ses Ordres sans poser de questions – non parce qu’il
était personnellement plus fort qu’eux, mais parce que ceux-ci savaient que
la puissance des supérieurs du centenier était à La base de ses ordres, et
ainsi de suite, de supérieur Supérieurs, jusqu’au bout de la filière avec César
à Rome. Tant que le centenier restait soumis à l’autorité, il avait Derrière lui
toute la puissance de l’Etat romain.

Voyez-vous ce que cela peut signifier pour le chrétien ? En face de


situations de besoin ou de difficulté, nous n’avons pas besoin de posséder
de ressources de puissance en nous-mêmes. Tout ce qu’il nous faut, c’est
rester dans une position d’obéissance à la seigneurie de Jésus-Christ, et
toute la puissance du royaume de Dieu sera derrière nous.

Le but de l’obéissance est donc de permettre à Dieu de nous Confier


l’autorité. Tout l’impact de la parabole des mines, en Luc 19, réside en cela.
L’homme de haute naissance ne se souciait pas de faire de l’argent en
employant des esclaves, mais de faire de ses serviteurs des dirigeants. II
investissait non dans de l’argent. Mais dans des vies. Ainsi, dit-il à ceux qui
avaient répondu par l’obéissance : «C’est bien, bon serviteur ; parce que tu as
été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes,» (Luc 19.17)
L’autorité est t directement proportionnelle à l’obéissance : dix n
mines, dix villes ; cinq mines, cinq villes, et ainsi de suite. Le but de Dieu,
c’est de prendre ceux qui ont été les esclaves du péché et de Satan, et de
leur enseigner la réponse libre et aimante à sa volonté, à savoir l’obéissance
qui vient du cœur, afin qu’ils puissent se voir confier l’exercice du
gouvernement et de l’autorité. L’obéissance doit donc précéder l’autorité.
Nous Voyons en Jésus une obéissance à la volonté et aux desseins du
Père qui était absolue. C’est pourquoi, l’autorité qu’il a exercée était
également absolue. Cette autorité a marqué sa vie et son ministère tout
entiers. «L’homme avant autorité» était l’une des appellations qu’on lui
donnait. Reportez-vous aux exemples suivants :

Enseignement – « Il les enseignait comme quelqu’un qui a de l’autorité».


(Matthieu 7.29)

211
Guérison – « A cette vue, les foules saisies de crainte, glorifièrent Dieu qui a
donné aux hommes un tel pouvoir » (Mathieu 9.8)

Exorcisme - «…avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs et ils


lui obéissent. » (Marc 1.27)

Sur la nature - «Quel est donc celui-ci ? Car il commande Même au vent et à
l’eau, et ils lui obéissent. » (Luc 8.25)

Sur le péché - «Le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir De pardonner les
péchés» (Luc 5.24)

Sur la vie et la mort - «... je donne ma vie, afin de la reprendre. …j’ai le


pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la Reprendre..» (Jean 10.17-18)

Et en vertu de sa mort et de sa résurrection – toute Autorité ! « Jésus


s’approcha et leur parla ainsi : Tout pouvoir M’a été donné dans le ciel et sur
la terre.» (Matthieu 28.18)

Non seulement Christ a délégué l’autorité (exousia) à l’Eglise, mais il a


aussi, dans la personne de l’Esprit Saint demeurant en nous, fourni la
puissance (dunamis) qui soutient cette autorité. Quand Jésus, dans son
humanité, prononçait une parole d’autorité, c’était la puissance de l’Esprit
Saint en lui qui mettait en application l’ordre donné. «Mais, si c’est par
l’Esprit de Dieu, que moi, je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc
parvenu jusqu’à vous.»(Matthieu 12.28)

Vous savez. : Comment Dieu a oint d’Esprit Saint et de puissance Jésus


de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant le bien et en guérissant tous ceux
qui étaient sous l’oppression du diable ; car Dieu était avec lui. (Actes 10.38)

Ainsi, quand Jésus parlait à ses disciples du baptême dans l’Esprit


Saint, il pouvait leur affirmer, sur la base de son expérience personnelle,
qu’eux aussi auraient accès, tout comme lui, à la puissance, ou dunanis. Il ne
nous est pas demandé d’appliquer une quelconque ressource personnelle
d’énergie pour répondre à des besoins, vaincre le diable ou libérer des
personnes. L’Esprit Saint qui est en nous a toute la puissance nécessaire à
sa disposition. Notre responsabilité se limite à ouvrir l’accès de la situation
à l’Esprit Saint.

L’autorité conférée au croyant dépend donc de deux facteurs : l’un,


c’est la puissance et l’autorité qui appartiennent à Christ comme chef de

212
l’Eglise ; l’autre, c’est notre1elation avec lui, comme Seigneur ressuscité.
L’autorité que possède Christ est absolue. En tant que chef de l’Eglise, il a
délégué à celle-ci cette autorité :

1. Sur la maladie et les démons «Puis Jésus… leur donna le pouvoir de


chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infimité.»
(Matthieu 10.1)
2. Sur toutes les capacités de Satan « Voici : je vous au donné le pouvoir
de marcher sur les serpents et les scorpions et sur toute la puissance de
l’ennemi, et rien ne va vous nuire. » (Luc 10.19)
3. Sur les circonstances « …tout ce que vous lierez Sur la Terre sera lié
dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le
ciel.» (Matthieu 18.18)
Comment savons-nous quelle autorité exercer et quand l’exercer ?
C’est la question cruciale – et une question qui est particulièrement négligée
dans l’enseignement sur l’autorité du chrétien. On peut donner l’impression
qu’en raison de l’autorité que nous avons sur toute la puissance de Satan,
nous pouvons tout simplement aller et, de notre propre chef, remettre
d’aplomb tout ce que nous estimons être mauvais. C’est bien sûr une
absurdité.
Quand j’affronte des circonstances difficiles, il y a toujours un certain
nombre d’explications possibles. Elles peuvent être dues à ma propre
erreur, ou péché ; elles peuvent être permises par Dieu pour m’enseigner à
les vaincre ; elles peuvent entrer dans le plan de ce par quoi Dieu veut que
je passe ; ou elles peuvent être organisées par l’ennemi pour m’attaquer. Je
ne peux pas dans tous les cas exercer l’autorité pour changer la situation.
Par exemple, si Dieu veut m’enseigner quelque chose en me faisant
traverser des circonstances difficiles, il ne m’accordera pas la Puissance de
changer les circonstances – même si j’essaie d’exercer l’autorité sur les
circonstances. Jésus savait, même quand il était sur la croix, qu’il avait
l’autorité d’appeler douze légions d’anges à son secours. Il n’a pas fait usage
de cette autorité parce qu’il avait en vue une autorité supérieure : l’autorité
qu’il acquerrait, par sa mort résurrection, de nous donner le droit de
devenir enfants de Dieu.
La réponse aux questions que pose l’emploi de l’autorité est donc :
nous saurons quand et comment exercer l’autorité en discernant dans
notre conscience l’incitation de l’Esprit Saint.
Nous en avons un exemple au treizième chapitre des Actes. Elymas le
magicien s’opposait à la prédication de Paul et essayait de détourner de la

213
foi le proconsul Sergius Paulus. Que fit Paul ? Il ne se disputa pas avec
Elymas, comme il en aurait été tort capable, mais il répondit à l’incitation de
l’Esprit en lui.

Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli d’Esprit Saint fixa les regards sur
lui et dit : Toi qui es plein de toute ruse et de toute regards fraude, fils du
diable, ennemi de toute Justice, ne cessera –tu pas de détourner les voies
droites du Seigneur ? Maintenant voici : la main du Seigneur est sur toi, et
pour un temps tu ne verras pas le soleil. Aussitôt l’obscurité et les ténèbres
tombèrent sur lui, et se tournant ça à là il cherchait les gens pour le guider.
Quand le proconsul vit ce qui était arrivé, il crut, vivement frappé de la
doctrine du Seigneur. (Actes 13,9-12)

En Actes chapitre 9, Pierre alla chez les saints de Lydda Et y découvrit


Enée, qui était cloué au lit depuis huit ans. A cause d’une paralysie. Pierre ne
pria pas pour la guérison d’Enée – les saints l’avaient probablement déjà
fait – il le guérit.

Pierre lui dit : Enée, Jésus-Christ te guérit ; lève-toi et toi-même arrange


ton lit. Et aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydda et de la plaine de
Saron le virent et se convertirent au Seigneur. (Actes 9.34-35)

Une telle autorité, accompagnée de la libération de puissance qui


produit des résultats, ne peut se manifester que dans l’exercice d’une
obéissance humble et rapide à la Direction de l’Esprit Saint.
Les moyens d’action sont l’obéissance et l’autorité – et toutes deux
sont nécessaires. Si nous ne vivons pas dans l’obéissance, nous pouvons
donner des ordres à voix aussi haute que nous le voulons et pendant aussi
longtemps que nous le voulons : rien ne se passera, parce qu’aucune pus
puissance ne mettra notre parole en application. D’autre part si nous
n’exerçons pas l’autorité qui nous a été déléguée se passera rien non plus :
non parce qu’il n’y a pas puissance derrière nous, mais parce que cette
puissance n’a pas été appliquée à la situation. Là où les deux canaux
opèrent, la puissance de l’Esprit Saint est libérée pour guérir et délivrer,
pour lier et délier, pour changer et pour annuler les circonstances et les
situations.

LA NATURE SPIRITUELLE DE LAUTORITÉ


Un aspect très important de tout ce sujet de l’autorité nous échappe très
souvent, mais il est clairement illustré par la Figure 22. C’est que la

214
véritable autorité est toujours Spirituelle à l’origine. Pour cette raison,
l’autorité fonctionne toujours à partir de l’esprit de la personne qui l’exerce
et elle atteint l’esprit de la personne sur qui elle est exercée. Elle touchera
donc cette dernière dans sa conscience : il y aura un sentiment d’obligation
en rapport avec l’ordre ou l’instruction émis. Néanmoins, la volonté de la
personne reste libre d’obéir ou de désobéir. L’obéissance est donc le
résultat d’un libre choix et elle a l’effet libérateur de toute véritable
obéissance.
Si, cependant, la personne qui exerce l’autorité ne vit pas Elle-même
dans l’obéissance, ce qui émane d’elle n’est pas une autorité spirituelle,
mais un pouvoir de l’âme. Cachez l’obéissance sur le diagramme de la
Figure 23 et vous verrez que ce qui émerge n’a plus son origine dans
l’esprit, mais dans l’âme. Dans la plupart des cas, ce qui en sortira sera de la
force de volonté ; mais il peut également y avoir une forte pression
émotionnelle ou une discussion vigoureuse. Puisque la source de cette
autorité est dans l’âme, cela touchera l’autre personne dans son âme. Il y
aura heurt de volontés, conflit d’argumentation ou de sentiments opposés.
Soit la personne à qui on donne des ordres ou des instructions se soumettra
à la puissance supérieure (mais Eprouvera du ressentiment et de la
rébellion en le faisant), Soit elle se défendra elle-même et il y aura conflit
ouvert.
Quand j’obéis à une véritable autorité, je ne me sens ni Inférieur ni
diminué, parce que la véritable autorité est spirituelle et respecte ma liberté
morale. L’autorité qui n’est pas légitime (mais qui est l’imposition de la
volonté des idées de l’autre) ne respecte pas ma liberté morale. Elle
Cherche à contraindre ou à manipuler – alors, soit je m’y plie, soit je me
rebelle. Je cours en général un moindre risque en me rebellant.
Il est crucial que les parents comprennent cela – c’est également
important pour les responsables spirituels.
Comme le disait Menno Simon, il y a plus de quatre cents Ans :
l’autorité spirituelle dans l’Eglise i n’amènera jamais le Rebelle à plier, elle
rendra au contraire celui qui est obéis- Sant capable de vivre une vie sainte.

ATTENTE ET JOIE
Un des traits caractéristiques du renouveau charismatique actuel dans le
monde entier est le retour de la joie au Sein du peuple de Dieu. Helmut

215
Thelicke, le grand prédicateur allemand, avait pu écrire que les chrétiens
sortant de L’église le dimanche matin, au lieu d’avoir l’air de sortir d’un
Hanquet organisé par le Père, ressemblaient davantage à Des gens qui
viendraient de vendre leurs péchés aux en chères – et qui souhaiteraient les
récupérer ! Dieu soit loué. Il y a aujourd’hui beaucoup de rassemblements
de saints Pour lesquels une telle conclusion serait impossible.
La création elle-même est née dans la joie. Quand les Fondements de
la terre ont été posés, le livre de Job nous Dit : …les étoiles du matin
éclataient en chants de Triomphe, et … tous les fils de Dieu lançaient des
acclamations, (Job 38.7)
Nous lisons également dans le grand passage de l’Ancien Testament
où Christ est présenté sous les traits de la Sagesse :

Lorsqu’il donna une limite à la mer, pour que les eaux n en Franchissent
pas les bords, lorsqu’il traça les fondements de Lu terre, j’étais à l’œuvre
auprès de lui, et je faisais de jour en jour ses délices, jouant sur la surface de sa
terre, et trouvant délices parmi les êtres humains. (Proverbes S.29-31)

L’homme est créé avec le besoin de connaître la joie ; Parler de besoin


d’extase ne serait pas déplacé ! Son cœur à soif de connaître la joie
transcendante. Depuis qu’Eve a vu Dns l’arbre de la connaissance du bien et
du mal la pro- Messe du plaisir, l’homme recherche des expériences de
plaisir. Aujourd’hui, il le recherche dans le sexe, les drogues Hallucinogènes,
le mysticisme occulte, les techniques de Méditation et autres. Certaines de
ces voies sont à la fois Nuisibles et dangereuses, d’autres peuvent être plus
positives ; mais aucune n’est chrétienne et aucune ne parvient à Produire de
résultat durable.
Nous devons savoir deux choses en ce qui concerne la recherche de la
joie. Premièrement, la joie est toujours une ramification de quelque
chose d’autre. Elle ne peut jamais être un objet ou une fin en elle-même.
Quand elle est authentique, elle est toujours une ramification d’une autre
expérience. Rechercher la joie pour la joie, comme rechercher le bonheur
pour le bonheur, est une garantie absolue que nous ne la trouverons pas. La
recherche est en fait contre-productive. La recherche de la joie peut vous
rendre plus triste qu’avant.
Deuxièmement, nous devons savoir quelle est la nature de
l’expérience dont la joie est une ramification. La Bible est très claire
lorsqu’elle nous révèle que, pour l’homme, la Joie transcendante découle

216
d’une seule expérience : l’expérience d’une rencontre personnelle avec le
Dieu vivant.

J’irai vers l’autel de Dieu, vers Dieu, ma joie et mon allégresse. (Psaumes 43.4)

Il y a abondance de joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite.


(Psaume 16.11)

Car le royaume de Dieu, c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la
paix et la joie, par le Saint-Esprit. (Romains 14.17)

Vous l’aimez sans l’avoir Vu. Sans le voir encore, vous croyez en lui et vous
tressaillez d’une allégresse indicible et glorieuse. (1 Pierre 1.8)

C’est ce dernier verset qui m’a amené à la prise de conscience que, si


les mots signifiaient ce qu’ils semblaient vouloir dire, après un quart de
siècle d’expérience chrétienne j’avais de toute évidence raté quelque chose
de vital. Je ne pouvais pas même imaginer ce que voulait dire «tressaillir
d’une allégresse indicible» !

Je n’oublierai jamais le soir de mon baptême dans l’Esprit Saint. A ce


moment-là, j’avais eu tout le temps d’élaborer un schéma de ce qui avait des
chances d’arriver, parce que j’avais lu un grand nombre de livres sur le
réveil. J’en avais conclu que si Dieu me rencontrait vraiment, il me
convaincrait, jusqu’au tréfonds, de mon immense péché la pris mon courage
à deux mains pour une telle éventualité parce que j’avais terriblement soif
de réalité. Mais ce qui arriva fut tout autre que ce à quoi je m’attendais.
Pendant qu’on priait pour moi, dans les profondeurs de mon esprit j’ai
touché Dieu l’Esprit Saint et de l’intérieur de mon être jailli un
bouillonnement de joie pure et indicible. Après tous mes doutes et toutes
mes peurs, je découvrais que Dieu était réel. Il était merveilleux et il était en
moi. De joie, je me mets à rire et à crier. A la fin j’ai dû demander à Dieu
d’arrêter. J’avais plus que je ne pouvais recevoir en une fois ! Oh alléluia ! Ce
qui est merveilleux, c’est qu’après plus de vingt ans, l’expérience est tout
aussi fraîche, nouvelle, exaltante et joyeuse aujourd’hui que jamais – et
même plus.

Maintenant, voyez-vous le lien entre l’espérance et la joie ? L’attente


nous rend capables de faire l’expérience de la présence de l’Esprit Saint qui
trouve son accomplissement dans la joie. «Que le Dieu de l’espérance vous
remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi..» (Romains 15.13)
Le fruit de l’Esprit Saint commence par la joie. Les Premiers disciples,

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lisons-nous, étaient «remplis de joie et l’Esprit-Saint.» (Actes 13.52)
Dans le corps, les émotions négatives comme la peur ou Le
ressentiment, peuvent provoquer des troubles fonctionnels et par la suite
organiques ; mais la joie est thérapeutique, elle donne vie. «Un cœur joyeux
rend le visage aimable Mais quand le cœur est dans la peine, l’esprit est
abattu. » Proverbes 15.13)

Un cœur joyeux est un bon remède, mais un esprit batte dessèche les os.
(Proverbes 17.22)

Annonce-moi la félicité et la joie, et les os que tu as brisés seront dans


l’allégresse. (Psaume 51.10)

Ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel est votre force. (Néhémie 8.10)

On raconte d’un des vieux prédicateurs de John Wesley. Que sur son
lit de mort, usa joie à l’idée de voir son Sauveur Face à face était tellement
intense qu’elle l’a maintenu en Vic encore deux semaines,» Que j’aime cela !
Ne voyez-vous Pas ce vieux soldat, dans une extase de joie à la pensée qu’il
Allait enfin voir Jésus ? Et la joie a fait que l’adrénaline a Pompé dans son
vieux corps fragile, le gardant en vie jour après jour.
Enfin, par sa nature même, la joie doit s’exprimer. Il est Très
important de voir combien il y a de joie dans les Ecritures. Prenez une
concordance quelconque et cherchez Le nombre d’occurrences des mots
joie, se réjouir et bon- Heur ; voyez à quoi ils sont associés : crier (Psaumes
63.6). Chanter (Esaïe 35.10), danser (Jérémie 31.13), sauter (1 Rois 15.29),
battre des mains (Psaumes 47.2), faire de la Musique (1 Chroniques 15.28),
etc.
La joie est le secret d’une véritable évangélisation, car Des chrétiens
joyeux sont une publicité irrésistible L’Evangile. La joie dans l’Esprit Saint
est inaltérable et Pour Indépendante des circonstances, parce que celles-ci
ne Peuvent ni la produire ni l’enlever. Jésus a dit aux disciples : « …je vous
verrai de nouveau, votre cœur se réjouira, et nul ne Vous ôtera votre joie,»
(Jean 16.22)
C’est dans notre esprit humain que repose la source de la Joie : Dieu
l’Esprit Saint. Quand nous vivons dans une attitude d’attente ouverte (ou
espérance) à son égard, alors la Joie est notre partage. Avec joie nous
puiserons continuellement de l’eau aux sources du salut.

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