Vraiment Libres Corrigé
Vraiment Libres Corrigé
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Sauf indication contraire, les citations bibliques de ce livre sont tirées de la Nouvelle
Version Segond Révisée (dite Bible à la colombe) éd. 1982.
Edition originale: Copyright 1983 par Orama Christian Fellowship Trust, Aukland,
Nouvelle Zélande
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TABLE DES MATIERES
Préface ………………………………………………………………..……………………………….6
Introduction…………………………………………………………………..……………………..7
Première partie
Chapitre 1 : Le chrétien et sa pensée…………………………………………….……… 10
Chapitre 2 : La pensée aveuglée…………………………………………………….…….. 18
Chapitre 3 : La pensée renouvelée……………………………………….……….……… 26
Deuxième partie
Chapitre 4 : Qu’en est-il de nos sentiments ?............................................................43
Troisième partie
Quatrième partie
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Chapitre 15 : Le moi déchu ……………………………………………………..……..…..127
Cinquième partie
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Préface
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INTRODUCTION
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celle du monde, de la chair et du diable. Après cela on se demande
pourquoi des chrétiens sont déprimés, se débattent avec des pensées
compulsives, ou ne parviennent pas à se libérer d'anciennes habitudes.
Jésus a toujours recherché une réponse totale chez ceux
qui pourraient devenir ses disciples. A la lecture des évangiles, il semble
parfois que le Seigneur sondait les hommes dans le domaine de la pensée,
des émotions et de la volonté; et, quand il percevait une réponse
défectueuse dans l'un ou l'autre de ces domaines, il s'efforçait de redresser
la situation.
Au chapitre 8 de Matthieu, un scribe vient vers Jésus et dit: «Maître, je te
suivrai partout où tu iras.» Au lieu de l'accueillir à bras ouverts, Jésus lui dit
quelque chose de très bizarre: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du
ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. »
Que veut-il dire par là? Jésus se rend compte qu'il y a quelque chose qui ne
sonne pas tout à fait juste dans la réponse de cet homme. Sa volonté est
engagée, son affection vraiment tournée vers le Seigneur, mais Jésus prend
conscience que sa compréhension de ce qu’implique être disciple n'est pas
juste. Le scribe ne mesure pas vraiment quelles en sont les conséquences,
c'est pourquoi Jésus les lui énonce on ne peut plus clairement. «Me suivre
signifie que, pas plus que moi, tu n'auras de signes visibles de soutien.
Maintenant, qu'en penses-tu?
Ce qu'il y a de merveilleux avec Jésus, c'est qu'il «joue toujours cartes sur
table» avec nous. Il ne nous appelle pas en laissant certaines clauses
cachées. Il ne nous mettra jamais dans une position où nous puissions dire:
«Si j'avais su ce que cela impliquait, je ne me serais jamais engagé.» Nous
pouvons par conséquent lui faire totalement confiance.
Mais revenons à Matthieu 8, pendant que se déroule l'entretien
précédent, un autre disciple potentiel écoute et dit: «Seigneur permets-moi
d'aller d'abord ensevelir mon père.» Jésus répond à ce dernier: «Suis-moi et
laisse les morts ensevelir leurs morts.» Que veut-il dire? La compréhension
de ce jeune homme concernant ce qu'implique suivre Jésus est tout à fait
claire - il vient de I ‘entendre énoncer. Sa volonté est prête pour
l'engagement, mais ses affections sont encore partagées. En lui, une partie
soupire après le Seigneur, mais une autre s'accroche à ses parents. C'est la
raison pour laquelle le Seigneur doit lui montrer qu'il lui
faut trier ses priorités émotionnelles.
Enfin, au chapitre 10 de Marc, nous avons le récit du jeune homme riche
qui court après Jésus. Dans un élan de profonde affection, il tombe à genoux
8
et demande au Seigneur le chemin de la vie éternelle. Le récit nous précise
que Jésus ressent de l'amour pour ce jeune homme, et je suis certain que
c'était réciproque. II y a peu de chose à reprendre sur la compréhension que
cet homme avait de la Loi de Dieu, mais il manque une chose. Jésus met
exactement le doigt dessus: «...va, vends tout ce que tu as, donne-le aux
pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi.» C'est sur le
point de l'engagement que le jeune homme a échoué. Il lui manquait la
volonté: «…lui s'assombrit à ces paroles et s'en alla tout triste, car il avait de
grands biens.»
Dans chacun de ces cas, il manquait un élément à la réponse complète
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PREMIÈRE PARTIE
Chapitre Un
LE CHRÉTIEN ET SA PENSÉE
Nous pouvons être vraiment reconnaissants de ce que I ‘action de
l'Esprit Saint dans I ‘Eglise aujourd'hui nous restitue la réalité de
l'expérience spirituelle. Des générations durant, l'évangile a été présenté
principalement comme un ensemble de propositions intellectuelles et
éthiques. Nous prenons aujourd'hui conscience que l'Ecriture a toujours
déclaré sans détours que la connaissance de Dieu vient tout d'abord comme
une révélation s'adressant à l'esprit de l'homme, et non comme une
information s'adressant à sa pensée.
Ce que l'œil n'a pas Vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, et ce qui n'est pas
montée au cœur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui
l'aiment. A nous, Dieu l'a révélé par l’Esprit. (...) Mais l'homme naturel ne
reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne
peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. (1
Corinthiens 2.9-10, 14)
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Or, si toutes ces choses sont vraies, elles ne constituent
pas toute la vérité. Nous pouvons tomber dans une erreur également
dangereuse, celle de penser que, pour marcher avec le Seigneur, il suffit
d'un esprit - oublions tout ce qui concerne l'intellect, il ne fait que créer des
problèmes! Grande intelligence, grands problèmes; petite intelligence,
petits problèmes; pas d'intelligence, pas de problèmes! Un tel anti-
intellectualisme peut être véritablement désastreux.
La pensée de l'homme reste le champ de bataille stratégique dans
l'univers. Le combat visant à dominer la pensée est un combat qui cherche à
dominer l'homme lui-même. Aujourd'hui, les chrétiens doivent comprendre
clairement le fonctionnement de la pensée humaine, les problèmes
auxquels elle est confrontée et - ce qui est le plus important - ce que Dieu
met à notre disposition pour sa rédemption.
LE FONCTIONNEMENT DE LA PENSÉE
La pensée est le principal centre de communication de la
personnalité. Ce qui se passe dans notre pensée détermine en grande partie
le genre de personne que nous sommes. Proverbes 23.7 dit: « Car il est tel
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que sont les arrière-pensées de son âme.» Ce que nous pensons détermine ce
que nous faisons et ce que nous faisons détermine ce que nous devenons.
Jésus dit : Il n’y a pas de bon arbre qui produise du mauvais fruit, ni de
mauvais arbre qui produise du bon fruit. Car chaque arbre se connaît à son
propre fruit. (Luc 6.43-44)
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intéressante, effrayante, plaisante ou amusante.
Mais il ne faut pas oublier le monde dont Jésus disait que ses «œuvres
étaient mauvaises». (Jean 3.19) ce « monde» comprend la totalité de la
condition des affaires humaines en rébellion contre Dieu et en rupture avec
sa vie. L’inclut, la culture, le système économique, la technologie et la
politique de la vie humaine. Nous sommes quotidiennement exposés à sa
pression et à son influence, à ses jugements de valeur, à sa façon de voir et à
sa propagande. Ses façons de penser et de voir parviennent à notre pensée
au travers de la musique et des journaux. Ne nous faisons aucune illusion
sur la véritable nature du monde.
Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est au
pouvoir du Malin. (1 Jean 5.19)
…tout esprit qui… est celui de l’anti christ, dont vous avez appris qu’il vient, et
qui maintenant est déjà dans le monde. (1 Jean 4.3)
Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien : le mal est présent à
côté de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais
je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon
intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres.
(Romains 7.21-23)
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Dans l'analyse classique de la tentation, présentée en Jacques chapitre
1, la chair figure en première place. Les versets 14 et 15 déclarent:
Mais chacun est tenté, parce que sa propre convoitise l'attire et le séduit. Puis
la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché; et le péché, parvenu à son
terme, engendre la mort.
La chair nous est présentée comme tout à fait incorrigible dans son
inimitié avec Dieu.
Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu parce que la chair
ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle en est même incapable. Or ceux qui sont
sous l'emprise de la chair ne peuvent plaire à Dieu. (Romains 8.7-8)
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commença a le reprendre. Jesus reconnut immediatement la source
des pensees de Pierre sur ce sujet: «Arrière de moi, Satan... »
Ce que vise le diable, c'est que les pensées qu'il sème dans notre esprit
nous conduisent un jour au péché. Ainsi, au chapitre 5 des Actes, Ananias,
qui trompait la communauté sur le prix qu’il avait reçu pour son champ, vit
son péché placé dans sa juste perspective par Pierre: «Ananias, pourquoi
Satan a-t-il rempli ton cœur, au point de mentir à l'Esprit Saint... ?»
Ainsi, I ‘esprit humain, bien que dans un état de mort, existe et fonctionne
toujours. Il est toujours capable d’être en contact avec le monde spirituel.
Mais en raison de son état de mort, l’homme ne peut atteindre que les
esprits qui sont également dans un état de mort, c'est-à-dire les esprits
mauvais. C’est la raison pour laquelle la Bible interdit formellement le
spiritisme et la divination sous toutes formes; l'homme en effet est
extrêmement vulnérable dans ces domaines d'assujettissement occulte.
Les messages qui viennent de l'esprit humain arrivent à la pensée sous deux
formes principales:
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1. La voix de la conscience. La voix de la conscience n'est pas la voix de
Dieu et elle n’est pas infaillible. Elle est cette fonction de notre esprit
humain qui est capable d'apprehender une verite morale generale et
de l'appliquer a des cas precis de notre comportement. La conscience
envisage ce que nous sommes sur le point de faire, ou ce que nous
venons de faire, et dit: «C'est mal » ou «c’est bien». (Romains 2.15)
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qui lui parviennent Sous la forme de souvenirs. Certains de ces souvenirs,
nous cherchons à les retrouver; d'autres reviennent d'eux-mêmes,
inopinément. Des échecs passés continuent à nous accuser. D'anciennes
blessures continuent à nous faire souffrir. Nous sommes encore attirés par
des joies perdues depuis longtemps ou hantés par des rêves et des
ambitions que nous n'avons jamais pu réaliser.
Chez certains, le passé est ce qui exerce l'attraction la plus forte. Ceci,
parce que la mémoire a tendance à être sélective, Chez les Israélites au
désert, c'étaient les réminiscences du «bon vieux temps» au pays d'Egypte,
qui constituaient le terrain le plus fertile pour alimenter le
mécontentement: ils se souvenaient des poissons qu’ils mangeaient
gratuitement en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des
oignons ct de l'ail (Nombres 11.5). Ou était passé l'esclavage - qu'en était-il
des briques de paille et de boue, et des bébés mis à mort?
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Chapitre Deux
LA PENSÉE AVEUGLÉE
Jusqu'ici, nous avons vu que la pensée est placée devant la tâche de
recevoir, trier et transmettre un flot incessant d'impressions, de messages
et de communications. Chaque jour, la pensée accomplit cette tâche non pas
une, mais mille fois. Même durant nos périodes de sommeil, les différents
niveaux de la pensée ne sont pas tous hors circuit. Certaines sections de la
pensée semblent fonctionner continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Cependant, la véritable difficulté que rencontre la pensée ne réside pas dans
la quantité ou la diversité des données qu'elle reçoit. Le problème
fondamental a une autre origine. Seule la Bible nous permet de saisir qu’il
s'est passé quelque chose pour la pensée de I ‘homme. Voyons donc quel est
le véritable problème.
Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui
obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit
à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ?
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que je faisais, je grimpai sur la petite estrade, éteignis la musique et
annonçai: «En voilà assez. Faites encore une de ces idioties et je ferme la
boîte - vous vous retrouverez tous dans la rue !»
C'est alors que je jetai à nouveau un coup d'œil sur la taille de certains
de ces jeunes et la comparai à la mienne: quelque 165 cm. (La jeune
génération semble grandir horriblement plus de nos jours!) Parmi les plus
petits, il y en avait un ou deux dont j'aurais pu faire mon affaire sans trop de
difficulté - un à la fois ! Je réintégrai la cuisine, priant de toutes mes forces:
«Seigneur, plus de pétards, s'il te plaît. »
Je pense que le silence ne dura que le temps qu'il fallut au
«fournisseur de pétards» pour allumer le lot suivant avec le mégot de sa
cigarette. Hurlements des filles, beuglements de rires, et un grand nombre
de visages tendus dans l'attente de ma réaction.
Maintenant, j'étais au pied du mur, parce que j'avais annoncé ce que
j'allais faire. Essayant de paraître beaucoup plus confiant que je ne l'étais, je
montai à nouveau sur l'estrade, coupai la musique et dis: «C'est bon. Nous
fermons pour ce soir. Maintenant, tout le monde dehors !»
Je m'attendais presque à ce qu'ils mettent à sac l'endroit; mais, à mon
grand étonnement, ils se levèrent tous – les cinquante ou soixante jeunes au
grand complet - et, grommelant et maugréant, descendirent comme un seul
homme les escaliers pour se retrouver dans les rues froides de la ville. Je
m'empressai de descendre les escaliers derrière eux et de verrouiller la
porte pour le cas où ils décideraient de revenir!
Je remontais les escaliers et remerciais Dieu d'avoir exercé son
autorité sur ces jeunes, quand il me dit: «Ce n'était pas mon autorité, mais la
tienne.» Il commença à me montrer le fonctionnement de ce principe qui a,
depuis Contenu lors, changé ma vie de façon radicale. Ce qui avait contes
ces jeunes, c'était en fait l'autorité qu'ils m'avaient eux-mêmes donnée.
Je commençai à prendre conscience de ce que Paul entendait en écrivant ces
versets du chapitre 6 de l'épître aux Romains.
Voici ce qui s’était passé. Chaque fois que j'étais de service au café-
bar, il y avait des choses que je n'autorisais pas. Par exemple, je ne laissais
pas les jeunes mettre les pieds sur les tables. (Après tout, nous n'avions que
de petites tables et eux avaient, en général, de grands pieds !) Je ne les
laissais pas non plus marteler les touches du piano ou bécoter leurs petites
amies. J'avais découvert, caché derrière les allures effrontées, un grand
nombre d'enfante timides. A cause du peu d’importance que ces choses
avaient pour eux et à cause de la confiance qu'ils avaient. Je crois, en mon
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réel souci pour eux, ils avaient pris l'habitude de faire ce que je disais; voilà
que, par ces actes d'obéissance, ils m'avaient revêtu, à leur insu, d'une réelle
autorité. Quand vint l'épreuve de force, l'autorité qu'ils avaient créée était,
en quelque sorte, trop puissante pour qu'ils puissent lui désobéir.
Ces jeunes m'enseignèrent un principe biblique fondamental:
l'autorité est établie par l’obéissance. Ce à quoi nous avons l'habitude
d'obéir possède une autorité contraignante sur nos pensées. Si nous
voulons que la Parole de Dieu ait autorité sur nos vies, il n'y a qu'un seul
moyen: lui obéir. Si nous voulons que l'Esprit Saint ait autorité dans nos
vies, il n'y a qu'un seul moyen: lui obéir. Si nous obéissons toujours aux
pulsions de peur, de doute ou de ressentiment, qu'est-ce qui aura autorité
sur notre pensée? La peur, le doute et le ressentiment.
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Le monde Grâce à l'obéissance de l'homme, le monde est
Devenu bien plus qu'une source externe de tentations. Ses valeurs, ses
normes, ses mœurs ont été intériorisées. Les suppositions fondamentales
qui influencent les raisonnements et les attitudes nous portent à croire que
notre bonheur et notre bien-être dépendent de ce que nous pouvons
acquérir pour nous-mêmes. Dieu n'a aucune place là-dedans. Notre pensée
se conforme au monde.
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Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous
marchiez autrefois selon le cours de ce monde, selon le prince de la puissance
de l'air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous aussi
nous étions de leur nombre et nous nous conduisions autrefois selon nos
convoitises charnelles, nous exécutions les volontés de notre chair et de nos
pensées, et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres.
(Ephésiens 2.1-3)
...notre Evangile... est voilé.. Pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a
aveuglé les pensées, afin qu’il ils ne voient pas resplendir le glorieux Evangile
du Christ, qui est l'image de Dieu. (2 Corinthiens 4.4)
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changement de pensée, ou d'état d'esprit». Gloire à Dieu! La mainmise du
diable sur la pensée de l'homme est impuissante contre la «Lumière du
monde». «La lumière a continué à briller dans les ténèbres, car les ténèbres ne
l'ont jamais dominée.» (Jean 1.5 d'après la version anglaise Williams)
Malgré tout ce que Satan peut faire, l'Esprit Sa.int est capable de
pénétrer la pensée obscurcie et d'appeler l'homme à la repentance.
Lhomme est dans une situation si désespérée que même la repentance est
décrite comme un don de Dieu. A Jérusalem, la conclusion qu'ont tirée les
apôtres et les frères, après avoir entendu le récit de Pierre concernant
l'effusion de I ‘Esprit sur la maison de Corneille, a été: «Dieu a donc accordé
la repentance aussi afin qu’ils aient la vie.» (Actes 11. 18)
Dieu qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres la brillé dans nos cœurs
pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.
(2 Corinthiens 4.6)
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domination et du pouvoir autoritaire des habitudes de péché. Mais ce n'est
pas toujours le cas. Il nous reste souvent, comme pour Lazare à sa sortie du
tombeau, des bandelettes qui nous entravent.
En outre, le monde, la chair et le diable ne cessent de concentrer leurs
efforts pour reconquérir le terrain perdu.
Ainsi, la plupart des chrétiens font la douloureuse expérience de découvrir
parfois bien longtemps après la conversion - que beaucoup d'anciens
esclavages persistent dans leur pensée, ou bien (pour n'avoir pas réussi à
vivre en vainqueur) sont réinstallés par le même principe d'obéissance.
La Figure 3 illustre l'état de la pensée qui en résulte.
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La pensée qui se trouve dans cette condition, quoique ouverte à la
révélation de la vérité divine et aux incitations de l'Esprit, est également
ouverte à d'autres choses. De vieux schémas de pensée ou de vieilles
tentations nous surprennent par leur persistance et nous usent jusqu’à ce
que nous soyons dans un état de défaite et de désespoir.
Nous découvrons que certains domaines de notre pensée sont encore
sous le contrôle des anciens maîtres qui y injectent leur poison. La chair
entre en guerre contre l'esprit, et l'esprit contre la chair. Leur champ de
bataille, c'est la pensée. Quiconque la capture, gagne la bataille pour ou
contre la tentation.
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Chapitre Trois
LA PENSÉE RENOUVELÉE
L'état de la pensée que nous venons de décrire a été le mien pendant
des années. Je connaissais des périodes de croissance et de bénédiction
quand la lumière entrait à flots et que l'obscurité reculait. Je connaissais
aussi des «bas spirituels quand la lumière était presque submergée par la
résurgence d'anciens problèmes. La frontière était exactement telle que
Jacques 1 la décrit, semblable aux vagues de la mer qui affluent et refluent
sans cesse.
Celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et
soulève....c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies. (Jacques
1.6, 8)
Il avait raison. Comme je l'ai découvert, une telle pensée a une instabilité
inhérente. Comment aurais-je pu dire, par exemple, si une impression
particulière dans ma pensée venait de:
- l'Esprit Saint, ou
- mes propres desirs charnels qui cherchaient a etre satisfaits, ou
- Satan (peut-etre deguise en ange de lumiere) cherchant a me
tromper?
On me disait en général: «Si cela vient de Dieu, tu seras en paix.» Cela ne
m'apportait pas grand-chose. Dans ma pensée, la paix était une notion très
relative et variable. Il en était de même pour la différence entre lumière et
obscurités ou entre ordre et confusion.
Je lisais un verset comme Philippines 2.5: Ayez en vous pensée qui était
en Christ-Jésus, et je me demandais comment c'était possible. Il y avait pire
encore 1 corinthiens 2.16: Or nous, nous avons la pensée de Christ. Je ne
voyais absolument pas comment le tourment et l'incertitude mentale qui
habitaient ma pensée pouvaient, par un quelconque effort d’imagination,
être la pensée de Jésus moi.
J’étais dans cette condition, quand je tombai, un jour, sur Deux passages
de l’écriture que je connaissais bien. Je les avais lus bien des fois auparavant
mais, je ne sais pourquoi, Je n’avais jamais saisi leur signification réelle.
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Le premier était Romains 12.2 : Ne vous conformez pas Monde présent,
mais soyez transformés par le renouvellement De l’intelligence, afin que vous
discerniez quelle est la volonté de Dieu... Dans ce verset, je voyais que Paul
liait en quelque Sorte la libération à l’égard de la conformité au système du
Monde ainsi que la certitude de connaitre la volonté de Dieu, au fait que la
pensée soit renouvelée.
Ma pensée avait-elle été renouvelée ? Je savais bien que Non. Etais-je
capable de discerner quelle était la volonté de Dieu pour ma vie ? Non, j’en
étais incapable.
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reçoit. Ce que nous recevons se conforme configurations qui existent déjà
dans notre pensée. S’il A cent personnes qui entendent les mêmes mots,
elles les recevront de cent façons différentes. Une même chose peut faire
sourire une personne, en offenser une autre, plaire à une troisième et irriter
une quatrième. Les réactions différentes dépendent entièrement de la façon
selon laquelle la pensée modèle l’information. Y avait-il vraiment une
possibilité de faire disparaître ces schémas de pensée si profondément
gravés ? Telle était mon interrogation.
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CE QUE DIEU A PREVU POUR LES BESOINS DE L’HOMME
On trouve toujours ce que Dieu a préparé pour répondre aux besoins de
la race humaine dans deux œuvres ou actions divines :
1. L’œuvre de la croix.
2. L’œuvre de l’Esprit.
On ne peut se passer ni de l’une ni de l’autre, et les deux vont de pair.
Sans l’œuvre de la croix, la vie et l’amour de Dieu n’ont aucun moyen
d’atteindre e et de sauver l’homme déchu. Il n’y a aucun fondement à une
action de l’Esprit Saint Sur nous.
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Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent ; Mais pour nous qui
sommes sauvés, elle est puissance de Dieu. Corinthiens 1.18)
30
qui au fond de nous, manifeste dans t’expérience ce que la mort de Jésus
Nous a acquis.
L’ŒUVRE DE LA CROIX
Le péché de l’homme a rendu la croix nécessaire. Cela nous le
comprenons. Cependant, ce que nous ne comprenons souvent pas, c’est
l’immensité de ce que Jésus a Accompli sur la croix. II a répondu à tous les
besoins de 1’humanité. Le fait que nos péchés ont été pardonnés est
Merveilleux. II est merveilleux qu’en tant que chrétiens, Nous puissions
jouir d’une conscience pure dans un monde Ployant sous la culpabilité. C’est
merveilleux. Mais la croix A réglé bien plus que le problème de nos péchés–
elle a Réglé le problème de notre nature de péché.
Dans son humanité, le Fils de Dieu a été tenté comme Nous en toutes
choses, et les trente-trois années de sa vie Durant, il a remporté une victoire
personnelle totale sur le Péché et sur Satan. A la fin de sa vie il était capable
de dire : «le prince de ce monde…n’a rien en moi.» (Jean 14.30)
Il n’y avait dans l’homme Jésus rien qui puisse permettre à Satan de
revendiquer une quelconque autorité sur lui : ni péché, ni échec, ni
capitulation ; pourtant cette liberté et cette victoire étaient enfermées dans
la seule humanité de Jésus.
Mais quand Jésus est arrivé à la croix, son humanité Individuelle a
englobé nos individualités – celles de tous ceux qui croiraient en lui. Jean
12.32 nous dit : «... Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous
les hommes à moi. Mais il disait cela pour indiquer de quelle mort il devait
Mourir.»
• Puisque nous avons ete incorpores a Christ, quand christ est mort,
nous sommes morts ; quand il a porte le Jugement de Dieu sur le
peche, nos peches ont ete Juges ; quand il a ete enseveli, nous avons
ete ensevelis ; Quand il est ressuscite, nous sommes ressuscites ;
Quand il a ressuscite a une place d’autorite, nous y avons ete eleves
egalement. (Romains 6.3-6, Ephesiens 2.5-6)
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• Sur la croix, Jesus s’est livre lui-meme au pouvoir des tenebres
(Luc 22.53) mais, par sa mort et sa resurrection, il a pour toujours
aneanti ce pouvoir sur toutes les vies qui avaient ete identifiees a lui.
En d’autres termes, la croix a pour effet de rendre inefficaces toutes
les autorités asservissantes qui s’étaient emparées de nos pensées.
L’écriture énonce cela de façon extrêmement claire.
Quant à moi, certes non !je ne me glorifierai de rien d’autre que de la croix de
notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je
le suis pour le monde ! (Galates 6.14)
Ceux qui sont au Christ-Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses
désirs. (Galates 5.24)
Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lut, Afin que ce corps
de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du
péché ; car celui qui est mort quitte du péché. (Romains 6.6-7)
Ce n’est pas que la chair en tant que telle ait cessé d’exister, mais c’est
que son autorité sur nous a pris fin à la crois. Incorporés à Christ, nous
sommes morts à la croix avec lui. Et c’est là aussi qu’a pris fin le droit à
l’autorité que la chair avait sur nous. La vie de résurrection ne doit rien à la
chair.
Sachant que Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus ; la mort
ne domine plus sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une
fois pour toutes. (Romains 6.9-10)
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L’aiguillon de la mort, c’est le péché. (1 Corinthiens 15.56)
La croix n’a pas été le jugement que le monde a porté sur christ elle a été
le jugement que Dieu a porté sur Je monde. Ce n’était pas le triomphe du
diable, mais son éviction. A la lumière de son sacrifice imminent, Jésus
pouvait déclarer : «Maintenant c’est le jugement de ce monde ; maintenant le
prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, Quand j ‘aurai été élevé de la
terre, j’attirerai tous l’homme moi.» (Jean 12.31-32)
Nous pensons parfois que, notre passé étant hors d’atteinte pour que
nous le corrigions ou le changions, il est également hors de l’influence de la
puissance de Dieu. Cela n’est pas Vrai. En fait, il y a trois choses que Dieu
veut faire avec les éléments négatifs de notre passé. Je ne sais pas laquelle
des trois est la plus merveilleuse, mais les voici de toutes façons.
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passés, les peurs passées et les ennemis passés ne viennent gâcher notre
expérience actuelle. Et cette libération veut être aussi complète et définitive
que le pardon.
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Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas chamelles,
mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser les forteresses. Nous
renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la
connaissance de Dieu, Et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au
Christ. (2 Corinthiens 10.4-5)
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froides. II a fallu que cette autorité sur sa pensée soit brisée pour qu’elle
puisse être libérée. De sorte qu’aucune récrimination de la part du parent
ne parvenait plus à troubler la paix de son esprit.
Deux cas précis peuvent nécessiter l’intervention d’un ministère
spécial. J’appellerai ces deux cas «liens» et «malédiction ».
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notre propre échec qui a causé le problème. C'est la raison pour laquelle
nous devons nous repentir et demander pardon sans chercher d'excuses,
Deuxièmement, nous devons renoncer à l'autorité à laquelle nous
avons permis de s'établir sur notre pensée. L'approche est jusqu'ici
semblable à celle de n'importe quel autre problème dans la pensée.
Troisièmement, nous avons besoin que quelqu'un prie pour nous,
pour que le lien avec notre héritage passe soit coupé au nom de Jésus.
Quels que soient les faiblesses et les péchés que comporte notre
héritage naturel, cet héritage peut être brisé. En fait, nous possédons un
nouvel héritage dans lequel nous pouvons être plantés. Notre vie coule
maintenant d'une autre source. Puisque nous sommes nés de Dieu, la
nature dont nous avons hérité, c'est le caractère de Jésus. Voilà l'image à
laquelle nous pouvons maintenant nous conformer.
La dernière étape m'a échappé pendant des années. Puis, un soir. lors
d'un service de Sainte Cène dans une église de maison, Dieu parla, de façon
tout à fait inattendue, au travers d'une parole de prophétie. II dit tout
simplement: «Honore ton père et ta mère». Ce que nous avons fait. Une
par une, chacune des personnes présentes a honoré ses parents. Certaines
avaient eu de bons parents, certaines de piètres parents, dans un ou deux
cas la personne ne connaissait pas ses parents naturels. Mais toutes ont
honoré leurs père et mère comme ceux qui leur avaient donné la vie et les
avaient amenés à la naissance. Dans ce rôle, même les pires des parents
représentaient dans une certaine mesure le Père. A la fin, Dieu nous donna
37
une autre parole. II dit: «Ce que vous avez fait ce soir a retourné la
malédiction ». Qu'entendait-il par-là? L'héritage de péché et de faiblesse
transmis de génération en génération est une malédiction. Mais, une fois
que nous sommes libérés de cela et qu'à notre tour nous bénissons et
honorons ceux qui nous ont précédés, le lien s'arrête sur-le-champ. Nos
enfants sont libérés des mêmes liens que nous leur avons transmis. Dans de
nombreux cas, depuis l'événement relaté lus haut, cet acte définitif
d'obéissance au commandement a confirmé et établi la personne dans une
toute nouvelle libération des chaînes héritées, donnée par Dieu.
38
qu’il était de naissance illégitime, qu’il était possédé des démons. Jésus a
porté toutes les malédictions jetées par des hommes sur d’autres
hommes et, sur la croix, il a brisé leur emprise sur nous. Nous pouvons
être déliés de la puissance de telles paroles par la puissance de la croix
de Jésus.
«Car ce n’est pas n esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de
force, d’amour et de sagesse (ou pensée saine),» (2 Timothée 1.7)
Il nous a sauvés – non parce que nous aurions fait des Œuvres de justice,
mais en vertu de sa propre miséricorde par le bain de la régénération et le
renouveau du Saint-Esprit. (Tite 3.5)
39
La résolution du problème interne d’autorité entraîne vie et paix, et la
paix de Dieu devient le gardien et l’arbitre,
Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés nos former un
seul corps, règne dans vos cœurs. Soyez reconnaissant. (Colossiens 3.15)
40
Le premier, c’est qu’à partir du moment où votre pensée est
renouvelée, vous devez décider de ce qui va l’occuper. Certaines
personnes se sont tellement habituées à ce que leur pensée revendique son
autonomie qu’il leur semble presque surprenant de découvrir que ce sont
elles (et non leur pensée) qui doivent déterminer ce sur quoi leur pensée va
s’arrêter. En Philippines 4.8 Paul dit : «Auriste, frères, que tout ce qui est vrai,
tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui
est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de
louange, soit l’objet de vos pensées».
La pensée n’est pas censée être passive. Pierre nous Conseille :
«affermissez votre pensée» (1 Pierre 1.13). J’ai parlé, un jour, à un jeune
chrétien qui avait connu toutes sortes de difficultés spirituelles, parce qu’à
sa conversion quelqu’un lui avait dit que, pour entendre la voix de Dieu, il
n’avait qu’à faire le vide dans ses pensées. Comme on peut s’y attendre,
toutes sortes de choses alarmantes et absurdes s’engouffrèrent dans le vide.
Il n’y a, dans la vie chrétienne, Aucune place pour une pensée passive. Au
contraire, la pensée du chrétien devrait être active et avide. Nous devrions I’
«éveiller» (2 Pierre 3.1), et non la laisser dormir.
La deuxième chose à comprendre, c’est que le renouvellement de la
pensée ne nous met pas à I ’abri de la tentation. Jetez à nouveau un coup
d’œil à la Figure 4. La croix rompt la ligne d’autorité ; elle ne rompt pas la
ligne de communication. La tentation se présentera encore. Le diable
cherchera à nous faire croire que les anciennes autorités ont toujours cours.
Ne vous laissez pas berner. Le joug brisé n’a plus d’utilité. Mais, d’autre part,
rappelez-vous que, l’obéissance créant l’autorité, nous pouvons encore
tombe dans le piège d’un esclavage créé par nous-mêmes. Si c’est le cas, si
nous constatons que nous succombons à de mauvaises pensées et que nous
établissons des autorités étrangères, le chemin de la libération est simple et
efficace. Nous pouvons et devons retenir notre liberté.
La tentation n’est pas en elle-même le vrai problème. Le vrai
problème, c’est la place d’autorité que la tentation possède dans notre
pensée. C’est ce qui rend si difficile la tâche d’éjecter des pensées
indésirables. Une fois résolue la question d’autorité, la victoire devient une
réalité passionnante.
41
libres, mais nous avons aussi besoin d’apprendre à nous servir de cette
liberté.
42
DEUXIỀME PARTIE
Chapitre Quatre
43
que nous ne pouvons être sélectifs: si nous ignorons, réprimons ou
refoulons le côté émotionnel de notre nature, nous portons atteinte aux
sentiments positifs comme aux sentiments négatifs.
44
Un autre aspect très important des émotions est que, une fois activés
par un ensemble de circonstances, les mêmes sentiments peuvent se
répéter un grand nombre de fois à la simple évocation de l'événement. Une
situation qui nous a fait connaître la peur ou la honte peut encore
engendrer l'anxiété ou l'embarras chaque fois qu'elle resurgit dans notre
mémoire, même après bien des années. Cet effet répétitif, et plus
particulièrement celui qui accompagne de fortes émotions négatives, est la
cause des changements physiologiques qui peuvent devenir la source de
tout un éventail de désordres fonctionnels et organiques.
ÉMOTIONS ET COMPORTEMENT
Comme les Ecritures l’indiquent clairement, les émotions sont de
puissants moteurs du comportement :
Garde ton cœur toute autre (siège des émotions) plus que Chose, car de
lui viennent les sources de la vie. (Proverbes 4.23)
45
En dépit de l’idée, chérie de la plupart d’entre nous, qui veut que nous
prenions nos décisions sur la base d’un raisonnement logique, tout vendeur
et tout publiciste sait que, pour amener une personne au point de la prise
de décision, il faut éveiller ses sentiments. C’est en généra
Plus tard que l'on emploie les facultés de raisonnement afin de trouver des
raisons pour justifier les décisions que nous avons senti devoir prendre.
Dans l'analyse des émotions, il est utile de classer celles-ci selon:
46
joie est une émotion très agréable et très attirante. La peur est désagréable
et elle repousse en général, pourtant nous sommes parfois attirés de façon
malsaine vers la chose même nous effraie. C'est la raison pour laquelle il y a
toujours un marché pour les films d'horreur ou les énigmes criminelles.
Naturellement, nous préférons les émotions agréables aux émotions
désagréables. Nous réagissons de façon plus positive aux choses qui nous
attirent qu'à celles qui nous repoussent. Mais nous devons apprendre une
leçon très importante. Appliquer des valeurs morales ou éthiques à des
états émotionnels peut nous plonger dans de sérieuses difficultés.
Considérer toutes les émotions agréables comme «bien» et toutes les
émotions désagréables comme «mal », entraîne la confusion. Une personne
surprise dans une relation pécheresse ou moralement mauvaise dira
parfois: «Pourquoi cela est-il mauvais alors que cela me fait tant de bien ?»
Soyons clair: Une émotion n'est pas moralement bonne parce qu'elle
est agréable, pas plus d'ailleurs qu'elle n'est pas bonne parce qu'elle est
désagréable.
Toute émotion, qu'elle soit agréable ou désagréable, qu'elle attire ou
repousse, peut être saine ou malsaine, bonne ou mauvaise. Ce point est
tellement important qu'il doit être étayé par les Ecritures.
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et
quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. (1 Jean 4.7)
Et, au cas où nous hésiterions sur le sens du mot amour. Jean emploie,
dans chacun de ces versets, le mot «agapao», l'amour agape. Eh oui, il peut y
avoir une mauvaise sorte d'amour agape.
Vous avez entendu qu’Il a été dit aux anciens: Tu ne commettras pas de
meurtre, celui qui commet un neutre sera passible du jugement. Mais moi, je
vous dis: Quiconque met en colère contre son frère sera passible du jugement.
(Matthieu 5.21-22)
47
Un de mes amis, prêchant sur ce passage, raconta comment, alors
qu’il préparait un sermon, par un samedi après-midi pluvieux, il avait été
terriblement gêné par le bruit que faisaient ses deux petits-enfants.
Finalement, l'irritation prit le dessus et il s'entendit crier à l'encontre des
deux garçons: «Si vous ne mettez pas fin à ce raffut, je vous tue !»II
commenta plus tard: «Par ce qui était sorti de mes propres lèvres, Dieu
m'avait montré à quel point la colère est proche du meurtre. »
Et pourtant, Ephésiens 4.26 dit: «Si vous vous mettez en colère, ne
péchez pas.» Autrement dit, il est possible de se mettre en colère sans
pécher. Dans la synagogue où se trouvait un homme à la main sèche, Jésus
promena son regard sur les Pharisiens et les Hérodiens «avec colère... navré
de l'endurcissement de leur cœur» (Marc 3.5): Si nous pouvons voir la
cruauté s'exercer sur des enfants ou sur des animaux sans éprouver de
colère, il y a quelque chose qui ne va pas dans notre sensibilité morale.
Ainsi, la colère peut-être bonne ou mauvaise.
Lorsqu'un homme fort et bien armé garde sa propriété, ses biens sont en
sûreté. (Luc 11.21)
Jésus parle ici de Satan comme d'un «homme fort et bien armé». Ce
sont ses captifs qui sont en paix, «en sûreté ».
La peur est une émotion désagréable, mais est-elle pour autant toujours
mauvaise? L'auteur de 1'épître aux Hébreux dit que Christ est venu délivrer
«tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans
l'esclavage» (Hébreux 2.15). Pourtant, le Psalmiste s'écrie: «Craignez
l'Eternel, vous ses saints! Car rien ne manque à ceux qui le craignent»,
(Psaume 34.10), et «La crainte de l'Eternel est pure, elle subsiste à toujours»
(Psaume 19.9).
En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance qui mène au salut et
que l'on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mor.
(2Corinthiens 7.10).
48
Nous tirons trop rapidement la conclusion que toute tristesse, malgré
son caractère désagréable, est bonne pour nous. Paul dit cependant qu'il y a
une tristesse qui produit la mort.
49
Chapitre Cinq
50
L’esprit Saint, et tout ce serait arrêté là. Mais la possibilité de
rébellion et d'affirmation de soi est du ressort de l'âme humaine. C’est donc
là que l'homme a été tenté et c'est là qu'il a chuté.
II fut fait appel à tout ce qui, dans la nature d'Eve, était
susceptible d'être éveillé. Elle vit que l'arbre était bon à manger (les sens
physiques), qu'il était agréable à la vue (les émotions) et propre à rendre
51
sage (la pensée). Elle prit de son fruit et en mangea (la volonté). Elle donna
aussi du fruit à Adam et lui, qui ne pouvait comme elle se retrancher
derrière le fait qu’il était dupe, en mangea également – et ajouta ainsi la
rébellion spirituelle à leur péché.
Il ressort du texte de la Genèse que la nature tout entière
de l'homme a pris part au péché, et c'est toute la nature de l’homme qui a
souffert de la chute. Pour ce qui est des émotions, les résultats sont de deux
ordres:
52
capables d’assouvir.
Parce qu’il manque de principe unifiant, l’homme déchu est toujours
soumis à de fortes tensions et, bien souvent, il
Lâche aux coutures. Sa pensée tire d'un côté, ses sentiments de l'autre. Ses
appétits sensuels cherchent la satisfaction que sa conscience condamne.
Son esprit recherche dés espérèrent un Dieu que sa pensée refuse de
reconnaître et ainsi de suite. Il en résulte un combat intérieur intolérable.
53
On parle même de personnes qui <«craquent » sous l'effet du stress. C'est
une bonne description de ce qui se passe en réalité.
54
Chapitre Six
Il n’est pas rare que tous les sentiments soient réprimés au point que
la personne devienne apparemment dure ou apathique. Ce qui s’est souvent
produit, c’est qu’une surcharge émotionnelle, infligée à une nature sensible,
à, si t’on peut dire, fait sauter le fusible ct que dorénavant elle n’éprouve
plus guère de sentiments de quelque genre que ce soit.
55
LES SIGNES DE BLESSURE ÉMOTIONNELLE
Les traumatismes des sentiments ne sont pas visibles de la même
manière que les coupures ou tuméfactions physiques, bien qu’ils soient tout
aussi réels. En fait, la souffrance résultant d’une blessure émotionnelle est
souvent plus intense que celle causée par une lésion ou une affection
physiques, et elle est souvent cause de maladies ou d’accidents. En général,
les effets de dommage émotionnel sont perceptibles dans le comportement
et les attitudes de la personne, et il est important de discerner les signes
extérieurs de blessure intérieure les plus fréquents.
Premièrement, de grosses difficultés dans le domaine relationnel. On
rencontre des attitudes dominatrices ou possessives et, à l’opposé, une
dépendance extrême. Une caractéristique est la difficulté à donner et à
recevoir un amour et une affection véritables, ce qui se traduit par une
incapacité à se faire des amis ou à entretenir une amitié.
Deuxièmement, une image de soi très mauvaise ou un complexe
d’infériorité. Cela se traduit de diverses manières, apparemment
contradictoires : par exemple, une timidité excessive, une attitude très
critique à l’égard des autres, une tendance constante à se faire remarquer
ou accepter, ou encore une peur de l’échec démesurée.
Troisièmement, on rencontre une vision plutôt pessimiste de
l’existence allant des propos et attitudes négatives Jusqu’aux pensées
compulsives de nature lugubre ou mor, bide et, dans les cas graves, des
états dépressifs et suicidaires.
Enfin, les chrétiens qui connaissent des problèmes émotionnels,
passent souvent par de profondes attaques de doute spirituel et une perte
de l'assurance du salut. Dans ces cas-là, il est très important d'identifier la
nature du problème. . Les réponses intellectuelles ne servent à rien parce
que le véritable problème se situe ailleurs.
56
notre capacité d'assimilation à un montent donner. Au nombre de ces
expériences notons: le deuil, 1'échec conjugal, I ‘échec dans le travail, la
perte de la santé, des accidents ou la perte d'une situation ou de sa
réputation.
Parmi les sources de blessure intérieure qui Sont encore plus
fréquentes, notons le fait de vivre pendant de longues périodes dans des
conditions de stress telles, que la mésentente conjugale, le harcèlement
verbal, la critique, une discipline émanant d'un fort autoritarisme et
d'autres formes de cruauté psychologique. Il se produit une accumulation
graduelle de stress qui va parfois pousser la personne jusqu'au point de
rupture.
Dans d'autres cas, les sentiments négatifs, nés de l'impossibilité
d'atteindre les buts que nous avons considérés comme capables de
satisfaire nos besoins, peuvent nous laisser avec des sentiments paralysants
d'inutilité, de culpabilité, de ressentiment ou d'anxiété.
Lorsque de telles expériences se produisent au cours de l'enfance,
elles prennent souvent un tour critique en raison de l'extrême vulnérabilité
de la personnalité pendant ces tendres années. Ainsi les sentiments de rejet
chez le nourrisson ou le bébé peuvent dévaster certains enfants et
enraciner de façon inconditionnelle le sentiment «je ne suis bon à rien». Un
enfant peut se sentir totalement inutile et ne méritant que des punitions
extrêmes. J’ai parlé avec de nombreux adultes qui ont grandi de cette façon-
là.
57
le conflit de loyauté, va se reprocher d’être la cause de tout le problème.
Parfois, le problème n’est pas tant ce que les parents ont fait que ce
qu’ils n’ont pas fait. Par exemple, chaque personne naît avec deux besoins
innés : le besoin d’amour et le besoin de dignité ou d’importance. Quand ces
besoins ne sont pas satisfaits dans l’enfance, ni dans les stades suivants de
la vie, nous en souffrons inévitablement.
Mais l’amour est une question d’expérience ; et pour qu’on puisse
l’expérimenter, il faut que quelqu’un I ’exprime à notre égard. Beaucoup des
adultes qui m’ont parlé de leur enfance m’ont dit : «Je sais que mes parents
m’aimaient. Ils m’ont certainement aimé, mais je suppose que je ne l’ai
Jamais vraiment ressenti.» II faut que les parents expriment leur amour à
l’égard de leurs enfants – et le fassent souvent à la fois par des paroles et
par des actes.
Le besoin d’avoir de l’importance n’est pas de la même nature que le
besoin d’amour. Il est certain qu’un enfant qui est conscient d’être aimé a
plus de chances de ressentir qu’il est important ; mais ce n’est pas toujours
le cas. C’est là que
Le rôle du père est primordial. L’une des différences entre les rôles paternel
et maternel est le fait que, d’une manière générale, l’enfant regarde à sa
mère pour la satisfaction de son besoin d’amour et à son père pour la
satisfaction de son besoin d’avoir de l’importance. Quand un enfant tombe
et se blesse, c’est habituellement vers sa mère qu’il se tourne pour être
consolé ; mais quand il rentre de l’école, fier de ce qu’il a fait, c’est en
général à son père qu’il désire le montrer.
Les parents peuvent subvenir aux besoins matériels de l’enfant, et
même lui donner en abondance, mais quand ils ne parviennent pas à
combler son besoin d’amour ou de dignité, il est possible que l’enfant
grandisse avec des sentiments de rejet et d’infériorité qui peuvent
handicaper son développement émotionnel.
Cependant, il est important d’apporter quelques réserves dans ce
domaine de l’expérience infantile, sinon les parents courent le risque
d’endosser une culpabilité indue quant à ce qu’ils perçoivent comme leurs
échecs en tant que parents, et les enfants peuvent – tout à fait à tort
éprouver des sentiments de rancune à l’encontre de leurs parents.
58
environnement. Ainsi, ce qui est pour un enfant un environnement familial
rassurant et encourageant, peut-être, pour un autre enfant de la même
famille, étouffant et répressif. Ce qui pour l’un est un défi qu’il relève et par
lequel sa force se développe, est pour un autre un combat décourageant,
voire sans espoir. J’ai rencontré des personnes dont l’enfance avait été si
horrifiante que je me suis demandé comment elles avaient réussi ne serait-
ce qu’à survivre, et pourtant elles s’en étaient sorties pratiquement
indemnes. J’en ai connu d’autres, élevées dans les conditions les plus
favorables, chez qui un petit incident avait laissé des cicatrices pour des
années.
La deuxième, c’est que l’enfant est affecté par la façon dont il
interprète la situation, e et non par la vérité objective de T’affaire. Ainsi,
lorsque I ’enfant interprète l’attitude de son père à son égard comme du
rejet ou de l’indifférence, il en sera affecté dans ce sens- même s’il a tout à
fait tort et, Qu’en fait, son père l’aimait. Etait fier de lui et le lui exprimait du
mieux qu’il pouvait.
59
La conséquence la plus fréquente des blessures intérieures, surtout
lorsqu’elles se produisent dans l’enfance,
60
Les sentiments d'inaptitude, d'anxiété et de dépression sont souvent
dus au fait que nous devons faire face aux exigences et aux pressions de la
vie adulte alors qu'une partie de nous se sent encore un petit enfant. C'est
pourquoi nous avons I ‘impression de ne pouvoir faire face, ou de ne jamais
être capables. L'immaturité ressort aussi dans certaines de nos réactions au
stress, accès de colère par exemple, ou dans notre incapacité à sacrifier des
intérêts à court terme en faveur de buts à long terme. L'enfant n'a qu'une
très courte perspective temporelle, il vit avant tout dans le présent
immédiat. Un adulte immature se comporte souvent de la même manière.
Pourtant, le désir de Dieu pour nous est la maturité sous tous les
angles de la vie:
...en disant la vérité avec amour nous croîtrons à tous égards en celui qui est le
chef, Christ. (Ephésiens 4.15)
61
Chapitre Sept
L’ŒUVRE DE LA CROIX
Sur le calvaire, Jésus-Christ, qui est notre Rédempteur, a porté toute la
ruine que le péché avait fait peser sur la race humaine. II a souffert
spirituellement quand il a été fait péché pour nous et a porté le jugement de
Dieu sur le péché et sur le mal. Il a souffert physiquement sous l’une des
formes d’exécution les plus cruelles que l’homme déchu ait jamais conçues.
Dans le monde ancien, la crucifixion était la profanation ultime infligée aux
cadavres des ennemis vaincus. Il a fallu les Romains pour concevoir de
l’infliger à des victimes encore en vie.
62
poussé à l'extrémité, son propre Père se détournait de lui. «Mon Dieu, mon
Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?»
Mais, ayant souffert en tout point, il est capable de nous sauver en
tout point, c'est pourquoi Paul peut écrire de façon triomphale: «lui dont la
meurtrissure (grec: trauma) vous a guéris (redonné l'intégrité).»
L'ŒUVRE DEL'ESPRIT
En Romains 8.15, 1'Esprit Saint est appelé Esprit d'adoption. Il ne s'agit pas
de ce qu'on entend par adoption dans notre monde moderne occidental;
pour le Juif, l'adoption était l’entrée du fils dans la maturité et l'âge adulte.
L'esprit Saint est donc l'Esprit de maturité qui nous permet de grandir en
Christ.
Dans ce ministère, il est aussi celui qui guérit les cœurs brisés:
63
Chapitre Huit
64
emprunter ce chemin ?» Presque immédiatement, le Seigneur répondit
clairement dans mon esprit: «Commence avec tes souvenirs d'enfance. »
Or, je dois dire que cet événement est bien antérieur à tout ce que j'ai
pu lire sur la guérison intérieure ou sur la guérison des souvenirs. Il est
même bien antérieur à la publication de quoi que ce soit sur le sujet.
Pourtant, sur-le-champ, un souvenir jaillit dans ma mémoire. C'était une
chose à laquelle je n'avais jamais consciemment pensé depuis vingt-cinq
ans ou même davantage. Je me revoyais Lycéen, au milieu de la grande crise
économique des années trente. Nous étions très pauvres à l'époque, aussi je
n’avais jamais pu me permettre d'avoir des chaussures de foot ou un
équipement sportif. Or j’étais éperdument passionné de
65
surface eux aussi. Je ressentis à nouveau ce que j’avais ressenti garçonnet
pendant la crise, la colère, la honte et la gêne. Les sentiments étaient si forts
que je me retrouvai en train de pleurer sur un lé de papier peint. Alors Jésus
me parla, bien plus clairement qu’il ne l’avait jamais fait, ni qu’il ne l’a fait
depuis. Je n’oublierai jamais ses paroles.
Il dit : « Je sais ce que tu ressens. Moi aussi, j’ai été pauvre,»
Après avoir ainsi parlé, il me guérit, je ne sais comment. Quelque
chose que je n’avais jusque-là jamais réussi à un monter, a été cotée.
L’identification de Jésus à ce que je ressentais avait guéri une blessure que
j’avais portée pendant tant d’années, et l’Esprit Saint avait pansé mon cœur
brisé.
Ce jour-là, j’ai appris à aimer certains versets bibliques d’une façon
toute nouvelle. «Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à
moi.» J’ai pris conscience que tout en étant un homme adulte et un chef de
famille, si une partie de moi se sentait comme un garçon et blessé, je
pouvais aller à Jésus comme un garçonnet blessé, il ne me rejetterait pas.
Ce n’est que plus tard que j’ai peu à peu pris conscience de
l’amplitude d’infiltration dans tout mon être de cette blessure enfouie. Par
exemple, je m’étais toujours senti trop timide pour parler et comme un
poisson hors de l’eau quand je me trouvais au milieu de personnes aisées,
même quand je n’étais plus moi-même dans le dénuement. II m’était
toujours très difficile de m’acheter quelque chose pour moi-même – même
si c’était tout à fait dans mes moyens. Je sais maintenant que la raison en
était que je me sentais encore comme ce gamin à l’école.
Souvenez-vous que nous traitons ici de souffrances actuelles. Une
expression comme «guérison des souvenirs » peut être parfois trompeuse
parce qu’elle laisse entendre que nous devrions, en quelque sorte, remonter
le temps pour modifier quelque chose qui s’est déjà passé. L’événement qui
a été la cause de la blessure peut, en fait, remonter a des années en arrière
et la mémoire est la blessure se situe dans le p présent et elle est, de ce fait
accessible à la fois pour nous et pour Dieu.
En raison de l’actualité de la blessure, c’est au moment où je la
ressens que je suis en liaison avec le domaine qui cause le problème. Notre
difficulté à traiter des problèmes de l’enfance vient en partie du fait que
nous n’arrivons plus, une fois adultes, à nous identifier à la façon dont nous
percevions les choses étant enfants. Comme Paul, nous sommes devenus
des hommes et nous avons abolî ce qu’il était de l’enfant. Ce que l’adulte
revoit et dont il rit, n’était bien souvent pas quelque chose de risible à
66
l’époque. Il suffit d’inciser la carapace de ses sentiments encore très
puissants pour le découvrir.
Nous n’éprouvons parfois aucun problème à trouver l’accès à nos
émotions, tant notre problème est urgent et écrasant, et tant les sentiments
sont violents. Dans d’autres occasions, les sentiments de surface ne
constituent pas le véritable problème, ils n’en sont que le résultat, le
problème étant plus profond. Ils peuvent être aussi des mécanismes de
défense bien rodés qui agissent pour refouler les sentiments indésirables.
Dans ces cas-là, notre volonté ne nous permet pas d’ouvrir l’accès à nos
émotions. Nous ne pouvons agir que pour réprimer un sentiment, pas pour
le produire. Nous ne pouvons pas être à volonté joyeux, en colère ou
effrayés. Vous comprendrez cela s’il vous est déjà arrivé de chercher à rire
d’une plaisanterie que vous n’aviez pas comprise.
La mémoire est l’un des moyens les plus les plus puissants pour
pénétrer dans le domaine de sentiments blessés. «Mon âme s’en souvient
bien, elle est abattue au-dedans de moi.» (Lamentations 3.20) L’une des
propriétés étranges des états émotionnels, c’est qu’ils peuvent être, comme
nous l’avons vu, déclenchés ou réactivés par le souvenir de la situation qui
les a provoqués la première fois.
Mais il faut que nous permettions à l’Esprit Saint de provoquer les
souvenirs. Il est le seul à savoir lesquels sont fondamentaux – et ceux-ci
peuvent ne pas être ceux que nous aurions jugés importants. Nous pouvons
avoir maîtrisé beaucoup d’expériences difficiles, voire douloureuses, avec
un succès total et même en avoir tiré profit. Les expériences critiques sont
celles qui étaient trop dures pour nous et qui ont été enfouies hors du
conscient. Nous avons donc besoin de prier comme David : «Sonde-moi, ô
Dieu, et connais mon cœur ! Eprouve-moi et connais mes préoccupations ! »
(Psaume 139,23)
Ce qui arrive souvent, c’est qu’après avoir été blessés, nous laissons
entrer en nous le ressentiment et l’amertume. Il faut que ceux-ci soient
traités. Tant que nous nous accrochons à notre amertume contre ceux qui
67
nous ont fait souffrir, nous ne faisons en fait que maintenir Christ en dehors
de la situation. Il ne peut venir nous guérir, même si nous le lui demandons
à grands cris, alors qu’en agissant ainsi nous laissons entendre que nous
avons eu raison d’entretenir des pensées amères contre d’autres personnes.
Le pardon est une condition préalable essentielle à la guérison.
Un autre côté important du pardon, c’est que, tant que nous nous
accrochons au manque de pardon, nous restons au pouvoir de la personne
ou de la situation responsable de notre souffrance. Nous ne sommes pas
libres de choisir quels seront nos sentiments ou nos réactions. Nous restons
au pouvoir de la souffrance, même lorsque les personnes concernées sont
absentes, voire mortes.
68
les attaquons de front. Un combat honnête avec des questions de ce genre
fait presque toujours remonter à la surface de notre conscient les véritables
blessures et les véritables problèmes, de sorte qu’ils deviennent accessibles
et que nous savons ce que nous avons à traiter.
69
par la puissance de l’Esprit d’adoption pour commencer à grandir et à sortir
de notre immaturité émotionnelle.
GRANDIR EN CHRIST
Les blessures émotionnelles ayant très souvent pour conséquence
l’immaturité, leur guérison met en œuvre un processus de croissance. A
proprement parler, on ne peut guérir de son immaturité ni en être délivré :
on n’en sort qu’en grandissant. C’est pourquoi, tandis que la suppression de
l’obstacle ou le traitement de l’expérience inhibitive peuvent être
instantanés, il faut faire entrer le facteur temps dans l’exécution du
processus. Comme il y a bien souvent beaucoup de vie endiguée dans ces
Zones condamnées, la croissance peut se faire très rapidement ; mais un
certain temps est toujours nécessaire.
Nous commençons à ressentir la réalité de l’amour que Dieu nous
porte individuellement. Je n’oublierai jamais comment j’ai ressenti un jour
l’amour de Dieu. On m’avait demandé, ainsi qu’à quelques amis catholiques,
de prier pour un homme qui désirait recevoir l’Esprit Saint. Nous avons
parlé un moment avec lui à ce propos puis, alors que je n’avais jamais
rencontré ce frère jusque-là, j’ai ressenti une réelle symbiose entre lui et
moi et une réelle affection à on égard. C’est alors qu’il a dit : «Assez discuté
sur ce sujet, maintenant priez pour moi.» Il s’est agenouillé sur le sol et.
réunis autour de lui, nous avons Commencé à prier pour lui. Tout à coup, j’ai
commencé à ressentir dans mon cœur la mesure de l’amour de Dieu pour
cet homme. Ce soir-là, j’ai découvert un aspect de l’amour de Dieu que je
n’ai jamais oublié. J’ai découvert que l’amour de Dieu ne ressemble en rien à
l'amour des hommes. Il n'est pas un amour humain agrandi et amplifié un
grand nombre de fois. La différence est qualitative et pas seulement
quantitative. Je sais, sans l'ombre d'un doute, que si ce frère s'était relevé et
m'avait craché au visage ou même avait tenté de me tuer, cela n'aurait pas
modifié cet amour d'un iota. J'en suis certain l'amour de Dieu est
absolument sans condition et sans aucune réserve. Il ne peut être mérité,
gagné, altéré ou perdu-il est, un point c'est tout. Il est tendu vers nous, que
nous le sachions ou non, que nous y répondions ou que nous le rejetions.
Cette expérience était tellement étonnante qu'après avoir fini de prier, j'ai
sondé mon cœur pour trouver cet amour, mais il n'y était plus. J'étais
redescendu au niveau de l'affection et de la sympathie humaine.
70
Ce même amour est offert à chacun de nous. Nous portons en nous le
besoin de cet amour, Dieu nous a créés ainsi pour moi, cette expérience
permet de comprendre pourquoi notre plus profonde aspiration à la
présence de Dieu n'a pas pour cadre le besoin et la détresse, mais la joie et
le bonheur, lorsque, humainement parlant, la vie est la plus pleine et la
meilleure. Au milieu de tout cela, au fond de nous quelque chose crie:
«Même ainsi, ce n'est pas suffisant.»
Cet amour - l'amour inconditionnel, éternel et infini de Dieu - peut
combler tout déficit d'amour dans une vie humaine quelle qu'elle soit. Sans
lui, il subsistera toujours un déficit d'amour.
Enfin, Dieu nous donne aussi notre valeur. Ce qui a donné à ma vie un
sentiment incroyable de sécurité, c'est d'avoir appris que ma valeur, mon
importance éternelle, est un don total de la grâce de Dieu. Je ne peux y
ajouter un seul iota. Si j'ai du succès dans tout ce que j’entreprends (et si
j'entreprends tout ce qu'il est possible à un homme de faire), cela n'ajoute
rien du tout à ma valeur éternelle. D'autre part, si je rate tout ce que j'essaie
de faire et si ma vie tout entière est un désastre personnel, je ne peux pas le
moins du monde diminuer cette valeur, cette importance éternelle. Je peux
jouir de l’approbation des autres et désirer l’agréable goût du succès pour
avoir atteint mes objectifs, mais je n’ai besoin ni de l’une ni de l’autre pour
avoir ne valeur éternelle. Espoir et valeur sont tous deux des dons de Dieu à
ses enfants.
71
Chapitre neuf
Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensée et par vos
œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés par la mort dans le corps
de sa chai, pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans
reproche. (Colossiens 1.21-22)
..Lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la
mort de son Fils. (Romains 5.10)
72
vers Israël pendant tant d'années, tandis qu’Israël se détourne à maintes
reprises et se prosterne devant des idoles fausses et cruelles.
73
dire qu’il s’est identifié à notre condition de péché, notre perdition et notre
aliénation.
Quand nous sommes baptisés, nous entrons dans notre vocation de
saints, d’appelés de Dieu, de rachetés. Quand Jésus a été baptisé, il est entré
dans sa vocation de Rédempteur. A partir de ce moment-là, tout ce que
Jésus a fait était en liaison étroite avec notre salut. Il a supporté les
incompréhensions, le mépris et la haine, non pour lui-même mais pour
nous. Il a vaincu des tentations de toutes sortes non pour lui-même, mais
pour nous. Il a vécu une vie d’obéissance totale à la volonté du Père pour
nous, non pour lui-même. Le combat se trouvait toujours du côté de son
humanité. La question n’a jamais été de savoir si Satan pourrait tenter,
mutiler ou tuer le Logos éternel. La question était de savoir si Jésus, dans
son humanité, vaincrait la tentation et traverserait la croix pour parvenir
sur le terrain de la résurrection. S’il n’y était pas arrivé, cela n’aurait pas
affecté sa divinité d’un iota -mais nous aurions été perdus pour l’éternité. II
fallait que Jésus traverse tout cela en tant qu’homme pour pouvoir nous
faire traverser.
74
relation avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint : ils sont la relation d’habitation
réciproque que connaissait Jésus : le père en lui, et lui dans le Père.
Maintenant, le Père est en nous et nous Sommes dans le Père : le Fils est en
nous et nous sommes en Christ ; l’Esprit Saint est en nous et nous sommes
dans l’Esprit.
C’est cela la réconciliation. C’est d’elle que jaillit une attitude changée à
l’égard de Dieu. Maintenant, nos réactions émotionnelles à son égard ne
sont plus des réactions de peur, de culpabilité et d’hostilité, au contraire.
Vous l’aimez sans l’avoir VL. Sans le voir encore, vous croyez en lui et vous
tressaillez d’une allégresse indicible et glorieuse. (1 Pierre 1.8)
75
Deuxièmement, les émotions peuvent être libérées. Chez un
grand nombre de personnes, le problème n’est pas qu’elles ont trop de
sentiments, mais pas assez. Je rencontre plus de personnes à la température
émotionnelle trop basse, que de personnes à la température émotionnelle
trop élevée. Chez un très grand nombre de personnes, l’expression
naturelle de l’affection et des émotions a été presque totalement inhibée.
On trouve en Ezéchiel 36.26 une merveilleuse promesse qui fait partie
de la Nouvelle Alliance en Christ. En général, nous ne saisissons pas son
véritable sens :
76
vie à Jésus. Savez-Vous ce qui se passa ? Le Seigneur prit son cœur de pierre
et lui donna un cœur nouveau. Cet homme pleura au point que je crus que le
plancher de la petite maison allait être inondé. Par la suite, il revint souvent
me raconter combien sa vie avait changé. Il était enfin capable de
chatouiller enfants pour les faire rire, de les prendre dans ses bras pour les
câliner et de les aimer. C’est une chose merveilleuse que de voir quelqu’un
revivre ainsi.
Jésus a dit : « Le voleur ne vient que pour voler et tuer et détruire ; moi, je suis
venu, afin que mes brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean
10.10)
Dans une personnalité réconciliée, lorsque Dieu a rendu vie à
l’esprit humain, en Christ, il n’est plus dangereux de libérer les
émotions et de leur permettre d’accomplir leur fonction propre.
77
sommes disputes la semaine precedente. Nous avons le stimulus A: le
voisin, et notre perception physique B: nous voyons le voisin.
78
Le problème vient de ce que la conscience doit traiter des émotions
qui sont déjà éveillées. C’est à ce stade de l’action que la conscience tend à
être la plus faible.
Quand on se penche sur les évangiles, on découvre que Jésus ne vivait
pas du tout ainsi. Ce que nous considérons comme naturel est en fait
interverti. Pour retrouver l’équilibre correct, il faut donc que ce soit
converti.
J’ai découvert qu’en termes de relation avec les personnes, avec les
situations et avec l’environnement, Jésus vivait avec l’esprit en périphérie.
79
En regardant la Figure 11, vous verrez ce que je veux dire. A la vérité, ce
schéma correspond mieux à l’étendue de notre perception. Physiquement,
nos sens ne perçoivent qu’à quelques centimètres pour ce qui est du
toucher, quelques mètres pour ce qui est de l’ouïe et quelques centaines de
mètres pour ce qui est de la vue. La perception de notre pensée est bien
plus étendue. Quant à la perception de notre esprit, elle atteint jusqu'à
l'éternité, jusqu'à l’infini, jusqu'à Dieu.
Jésus vivait l'esprit en périphérie, si l'on peut dire, ce qui signifie qu'il
percevait les situations tout d'abord de façon spirituelle. Ainsi, les réactions
émotionnelles qui motivaient ses actes étaient engendrées par des
perceptions spirituelles.
Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule et en eut compassion,
parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger; et il se mit à les
enseigner longuement. (Marc 6.34)
Que s'est-il passé ? Jésus les «vit». Ceci signifie qu'il les vit avec
discernement. II n'a pas seulement observé une foule d'hommes, de femmes
et d'enfants, il a eu une compréhension spirituelle de ce à quoi ils
ressemblaient: des brebis sans personne pour en prendre soin.
C'est de cette compréhension spirituelle qu'est née la réaction
émotionnelle: la compassion. L'acte approprié a découlé de cette motivation
pleine de compassion: il commença à les enseigner et, plus tard, il les
nourrit.
80
Ce que Jésus a vu en regardant autour de lui, ce sont les cœurs durs et
amers de ceux qui préféraient voir l’homme rester paralysé plutôt que
d’enfreindre leurs lois religieuses. C’est de cette connaissance spirituelle
qu’est venu à la réaction émotionnelle, ici la souffrance et la colère à partir
de ces sentiments, Jésus tire sa motivation, il appela l’homme paralysé et en
présence de Ces gens – un jour de Sabbat – il guérit la main sèche.
Jésus vit la ville. Il vit plus que ses rues, ses bâtiments et son
emplacement géographique. L’esprit de prophétie vint sur lui et il «vit»
l’état de la ville et les conséquences de son péché. Il pleura de souffrance
sur cela, tout en prononçant l’inévitable jugement.
Dans chacun de ces cas, la succession des événements est la même :
1.Un contact ou une perception spirituelle 2. Sur cette base, une réaction
émotionnelle 3. A partir de là, une action appropriée.
ÉMOTION ET PERCEPTION
Le principe important que nous illustrons ici est que les émotions
dépendent en grande partie de nos perceptions. Nos sentiments sont
éveillés par notre façon d'interpréter des situations ou des événements. Par
exemple, un bruit du tonnerre vous réveille à trois heures du matin et vous
vous dressez d'un bond dans votre lit, vous avez le cœur qui bat et les yeux
qui vous sortent des orbites. Des voleurs... tremblement de
terre...l'Enlèvement...un avion qui s'écrase? Puis la lumière s'allume, et vous
découvrez que votre mari n'ayant pas retrouvé son chemin dans le noir est
tombé sur la coiffeuse. Alors vous éprouvez amusement, commisération ou
irritation selon la fréquence avec laquelle il lui arrive ce genre de choses.
Même stimulus, diverses perceptions, diverses émotions.
Les sensations physiques que vous éprouvez en plongeant d'un
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ponton pour aller nager un beau jour d'été sont très proches de celles que
vous éprouveriez en tombant accidentellement du même ponton alors que
vous dites au revoir à un ami qui part en voyage. Vos réactions
émotionnelles seront, elles, très différentes parce que votre perception le
sera aussi.
Les réactions émotionnelles de Jésus étaient parfaitement
appropriées à chaque circonstance parce que sa perception était vraie. Sa
perception d'une situation était toujours vraie parce qu'il la percevait dans
son esprit. Ecoutez-le expliquer cette façon de vivre en Jean 5.30: « Moi, je
ne peux rien faire par moi-même: selon ce que j'entends, je juge; et mon
jugement est juste». Jésus n'a jamais jugé d'après l'aspect extérieur des
circonstances. Il jugeait selon ce qu'il «entendait», c'est-à-dire selon le
témoignage intérieur de son esprit.
Bien entendu, la question pratique se pose: Comment peut-on
commencer à vivre ainsi «l'intérieur à l'extérieur» (ou en fait, le bon côté à
l'extérieur)? Comment pouvons-nous, pour notre propre part, commencer à
vivre la vie de sorte que nous touchions les personnes et les situations avec
notre esprit en éveil afin de les voir comme Jésus les voit, et de ressentir à
leur égard les affections de Jésus?
Quand nous apprenons à percevoir avec notre esprit, alors nos
réactions émotionnelles reflètent, d'une façon plus juste, la vérité et la
réalité. Elles deviennent ainsi plus fiables, et il est possible de s'appuyer sur
elles pour motiver notre comportement.
Nous avons, pour la plupart d'entre nous, appris à vivre tout à fait
autrement. Nous projetons sur les personnes ou les situations, non pas
notre véritable moi, mais une «image» dont nous pensons qu'elle est
acceptable, ou du moins, si elle n'est pas acceptée, qu'elle est remplaçable
parce que nous n'y avons pas investi trop de notre moi. De cette manière,
nous ne sommes pas trop troublés quand elle n'est pas acceptée. D'autres
personnes projettent des images similaires sur nous et, à notre tour, nous
calquons notre comportement sur le leur. Aucun d'entre nous ne contacte la
véritable personne qui se cache derrière le comportement, c'est pourquoi
les possibilités de malentendus sont légion.
Nous devons, au contraire, apprendre à vivre à découvert devant les
personnes et les situations, de manière à ce que notre véritable moi
s’investisse dans tout ce que nous faisons ou disons. Si les personnes
réagissent de la même façon, alors nous percevrons la réalité telle qu'clle
est même si elles ne le font pas, nous décèlerons souvent derrière la façade
82
qui nous est présentée, le véritable moi - effrayé, anxieux ou sur ses gardes -
qui aimerait réagir, mais ne t'ose pas. Nous nous trouverons en train de
réagir de façon spontanée avec compassion et compréhension à l'égard de
la véritable personne, et non pas à l'égard de l'image.
2. Nous avons besoin que le Seigneur nous sanctifie par son Esprit Saint
afin que nous puissions vivre avec confiance et spontaneite a partir de
notre esprit. Si notre esprit n’est pas purifie, ce qui peut en sortir n’a
que peu de chances d’amener la vie en retour. Nous devons vivre
selon l’homme nouveau, qui est cree en Christ Jesus «dans une justice
et une sainteté que produit la vérité.» (Ephesiens 4.24)
3. Nous devons prendre conscience des occasions ou nous ne vivons pas
selon l’homme nouveau, ou selon l’esprit. Je me souviens d’etre alle
une fois a une reunion de priere chez des catholiques charismatiques.
Au moment ou j’entrais, un jeune homme que je n’avais jamais
rencontre vint vers moi, me passa les bras autour des epaules et me
donna une veritable accolade pleine de chaleur et d’affection. Je lui
pas- sais les bras autour des epaules, quand je pris soudain
douloureusement conscience du fait que lui m’aimait, alors que tout
ce que je faisais moi, c’etait de reproduire simplement son geste. Je n’y
mettais pas mon cœur, parce que j’etais parmi des inconnus.
J’apprends a discerner les occasions ou je me retire pour
projeter une image creuse, et je me sens de plus en plus mal a l’aise
devant la faussete de cette image. La verite – ou la realite – est
quelque chose qui libere vraiment.
83
4. Quand nous apprenons a vivre ainsi devant les personnes et les
situations, non seulement nous percevons la verite plus clairement,
mais nous ouvrons egalement la voie a l'Esprit Saint pour qu’il touche
d'autres personnes a partir de notre personnalite. Jesus dit en Jean
7.38: «... des fleuves d'eau vive coulerons de son sein». Les fleuves ne
pourront couler si notre sein est verrouille, bien a l'abri, et si nous
projetons une image feinte et fausse. L'Esprit de verite, l’Esprit de
realite, ne peut en aucun cas faire un quelconque usage de la faussete.
Cependant, en dépit de notre façon de faire qui peut être gauche et
stupide au début, notre véritable être intérieur qui est ce que nous sommes
vraiment, fournit à l'Esprit tout ce qui est nécessaire pour qu'il jaillisse
comme un fleuve de vie. Quand cela se produit, ce que nous ressentons, ce
ne sont pas nos sentiments, mais ceux de l'Esprit Saint. Si cela semble plus
que nous ne pouvons embrasser, alors écoutons à nouveau Paul:
Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse du Christ-
Jésus. (Philippiens 1.8)
84
TROISIÈME PARTIE
Chapitre Dix
LA LIBERTÉ DE LA VOLONTÉ
Pendant longtemps, même après avoir appris que le salut allait bien au-delà
du seul pardon, j’ai pensé qu’il existait un domaine de notre vie dans lequel
Dieu devait nous laisser lutter tout seul : le domaine de la volonté humaine.
Je savais qu’il y avait un renouvellement pour la pensée et une libération
pour les émotions, mais je n’arrivais pas à comprendre comment Dieu
pourrait intervenir dans le domaine de la volonté sans porter atteinte à ma
liberté morale fondamentale. Pourtant, je savais également que la volonté
était le domaine dans lequel j’avais le plus grand besoin d’aide. Comment
devenir véritablement obéissant à la volonté de Dieu ? Même si j’y
parvenais aujourd’hui, y avait-il un quelconque espoir que je puisse
compter sur moi-même pour rester obéissant demain ? Il semblait que je
sois condamné à vivre comme le parent d’un enfant incorrigiblement têtu et
désobéissant, auquel il serait impossible de faire confiance pour qu’il se
comporte correctement à moins d’être surveillé en permanence.
La lecture de Romains 7 semblait confirmer mes pires suspicions :
Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu, parce que la chair ne se
soumet certes, il a parlé d’être «crucifié avec Christ» et de se considérer
«comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Christ-Jésus»,
laissant entendre qu’il y avait là la réponse au problème : mais cela ne fait
que soulever d’autres questions. S’il arrivait qu’il nous soit possible de
passer par une expérience qui ferait de nous, comme ce fut le cas pour Paul,
des esclaves de Christ, que nous resterait-il alors : la liberté ou seulement
une illusion de liberté ? Se pourrait-il que la Bible ne cesse d’affirmer que
nous sommes libres, tandis que nous, nous serions tout le temps conscients
– et Dieu aussi – qu’en fait nous ne sommes pas libres du tout ? Nous
aurions abandonné notre volonté et, tout en ayant même jusqu’au
85
sentiment d’être libres, nous aurions une corde secrète nouée autour de nos
chevilles que Dieu pourrait tirer pour nous faire rentrer dans le rang
chaque fois que nous dévierions !
Et puis j’ai commencé à apprendre quelque chose qui n’a jamais cessé
de m’étonner : Dieu, ai-je découvert, a mise gros sur notre liberté. Il n’a
reculé devant rien pour nous libérer ; et tous ses desseins à notre égard
exigent que nous restions libres. Il est nécessaire que nous en découvrions
la raison.
Cela est également vrai au niveau humain. Jean aime Jeanne et il est
désespérément impatient de voir Jeanne l’aimer en retour. Mais il sait que
l’amour de Jeanne ne sera véritable que s’il est donné librement. S’il était en
mesure de la conditionner pour qu'elle soit obligée de l'aimer, cela ne lui
servirait de rien. En d'autres termes, Jean doit prendre le risque de laisser
Jeanne libre pour qu'elle puisse librement le rejeter ou librement répondre
à son amour. L'amour n'est possible qu'à cette condition.
Dieu sait cela bien mieux que l'homme, parce qu'il est l'amour même,
et il ne veut pas que l'homme établisse sa relation avec lui sur une autre
base. C'est la raison pour laquelle, dans tous ses agissements avec nous,
avant comme après notre nouvelle naissance, il a laissé à la volonté de
l'homme sa liberté.
86
comportement qui sont par essence instinctifs. Ils font partie du processus
d'adaptation de l'animal à son environnement. L'homme est différent. En
faisant l'homme à son image, selon sa propre ressemblance, Dieu, Créateur
incréé, a fait de lui un créateur créé. C'est-à-dire que l'homme est capable de
faire des choix créateurs. Il peut choisir ses propres objectifs. Il peut décider
de son avenir. Il est possible de changer le comportement d'un animal en le
conditionnant. L'animal peut apprendre. Un cheval peut être dressé à
porter la selle et un chiot peut apprendre la propreté. Cependant, l'homme
est le seul qui puisse faire des choix moraux, c'est-à-dire qu'il est le seul
dont la volonté puisse prendre des décisions fondées, non sur l'instinct ou
le conditionnement, mais sur des valeurs ou des normes de bien et de mal.
C'est pourquoi l'homme seul peut pécher. Un perroquet peut dire: « Hello!
le soleil brille, brille, brille » quand, en tait, 1l pleut des cordes - mais on ne
pourrait pas le taxer de menteur. Un chien peut s'enfuir en emportant mes
chaussons, mais il ne les vole pas. Seul l’homme à la liberté de choisir qui
rend possible une conduite ou une inconduite morale.
Chez l'homme, la partie capable de sélection, celle qui en dernier
ressort, fait ces choix, c'est la volonté, C'est elle aussi décide de l'étape finale
du processus dont le résultat est la conduite. Nous trouvons dans un
véhicule automobile une bonne illustration de tout ce processus:
87
en parlant de: «tout ton cœur, toute ton âme, toute ta pensée et toute ta
force». Si nous ne saisissons pas cela, nous comprendrons de travers beau-
coup des concepts fondamentaux de la Bible, comme la repentance, la foi,
l'amour, etc. Chacun d'eux exige un engagement de la pensée et des
sentiments et de la volonté. Quand il n'y a engagement que dans l'un de ces
domaines, nous nous retrouvons devant un résultat totalement différent:
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Dieu est la limite ultime de la liberté morale de l’homme. Aujourd’hui,
l’homme veut être libre de faire tout ce qu’il est en mesure de faire – qu’il
s’agisse de la manipulation génétique ou des horribles moyens de
destruction nucléaire massive. Mais à l’égard de certaines de ces choses,
que l’homme peut faire parce qu’il en a la capacité technologique, Dieu dit
encore : «Tu ne … pas». Par conséquent, pour que l’homme soit «libre», il
faut que Dieu soit considéré comme mort.
Ensuite, si je veux être totalement libre de faire tout ce qui me plaît,
votre existence devient une limitation potentielle à ma liberté. Aussi, dois-je
vous tuer pour exprimer la complète liberté humaine et le refus d’être
entravé par une limite quelconque. La liberté conduit au meurtre.
Même ainsi ce n’est pas fini. Ma propre existence devient à son tour
un facteur limitatif, de sorte que pour accéder à liberté authentique ultime,
je dois être libre de transcender mon propre être – en d’autres termes, être
libre de me tuer moi-même.
Voici totalement dévoilé le dessein de Satan au jardin d’Eden, quand il
a tenté l’homme pour qu’il s’empare de sa « liberté» et devienne comme
Dieu «Il a été meurtrier dès le commencement». (Jean 8.44)
89
contre moi – de façon tout aussi dévastatrice et inexorable que toute autre
loi, qu’elle soit d’origine naturelle ou humaine. Nous n’en doutons plus a
l’heure actuelle. Nous moissonnons les conséquences des infractions à la loi
perpétrées depuis des générations, et le résultat en est le gaspillage, la
pollution, la pauvreté, la misère et la mort.
90
Chapitre Onze
91
Si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice (Romains 6.16)
La loi de Dieu Comprenez que la loi de Dieu n'est pas une chose que
Dieu aurait fabriquée: c'est ce que Dieu est. La loi est l'expression du
caractère de Dieu. C'est pourquoi la loi est sainte, juste et bonne. Nous
mettons parfois injustement en opposition la grâce et la loi, comme si la
grâce était bonne et la loi mauvaise. Ce n'est absolument pas biblique et ce
n'est pas vrai. La loi de Dieu est une loi d'amour désintéresse. Elle exprime
le merveilleux caractère de Dieu; c'est la façon de vivre que Dieu a choisie.
David l'avait compris. Le psaume 119 est le long éloge d'un homme qui
connaissait la loi comme une révélation de Dieu:
92
Il nous faut voir maintenant Comment ces lois Concurrentes
prétendent à l’obéissance de l’homme. Cette partie vous paraîtra peut-être
pas facile, mais il est nécessaire que vous la suiviez attentivement. Une fois
que vous l’aurez bien comprise, tout le concept de liberté et d’obéissance
vous apparaîtra dans sa juste perspective.
Je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon
intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres.
(Romains 7.23)
93
puissance qu’elle représente est de celles que je reconnais légitimes.
Il semble qu’au point où nous en sommes, il faille remonter encore
plus loin. En fait, comment est-ce que je décide de la légitimité d’une
puissance ? Voilà l’étape importante.
94
En grandissant au sein d'une famille, 1'enfant apprend deux choses
très différentes. D'une manière consciente, il apprend de ses parents un
ensemble de règles concernant les comportements corrects et incorrects -
partager ses jouets, ne pas mentir, obéir à Papa et Maman, se laver les dents
après chaque repas, etc.
D'une manière inconsciente, mais non moins efficace, il apprend un
ensemble de valeurs: le système auquel se conforme la vie de ses parents.
Lorsque ces deux choses - le code des règles de comportement et le
système de valeurs qui régit la vie des parents – manquent de logique ou
diffèrent l’un de l’autre, l’enfant- et les parents – connaissent des difficultés.
Par exemple, le petit Julien a menti et vient d’être pris sur le fait.
Maman est sur le point de le punir pour qu’il apprenne à ne pas mentir.
C’est alors qu’on frappe à la porte d’entrée. Maman grogne consternée et
dit : « Par pitié, c’est encore cette horrible madame Dupont. Julien, va lui
dire que j’ai dû sortir.»
Voici pourquoi vous rencontrez des parents qui disent : «Julien est un
gentil garçon à la maison, mais je ne peux lui faire confiance quand je le
quitte des yeux.» Quand Julien est à portée des yeux et de la main de
Maman, la prudence et les expériences passées peuvent lui dicter de se
soumettre aux normes de comportement voulues ; mais, quand il est tout
seul, les normes extérieures de comportement que ses parents ont établies
pour lui perdent rapidement du terrain devant les valeurs intérieures qu’il
a également acquises, aussi se complaît-il dans des manières très
semblables à celles de ses parents.
95
Dans l’Ancien Testament, la façon d’agir de Dieu envers Israël fournit
une illustration encore meilleure de ce principe. On peut considérer tous
ces siècles d’histoire comme le récit d’un conflit entre la loi extérieure et les
valeurs intérieures. D’une certaine manière, faire sortir Israël hors d'Egypte
ne posait pas de grandes difficultés à Dieu. Cela dépendait de sa puissance
et elle était plus que suffisante.
Ce qui était par contre beaucoup plus difficile, c’était de faire sortir
l'Egypte d'Israël. Les quelques quatre cents années de séjour en Egypte
avaient fait acquérir au peuple un ensemble de valeurs intérieures
égyptiennes.
Pendant toute la traversée du désert, ces valeurs étaient présentes.
Elles refaisaient constamment surface pour attirer le peuple vers l'Egypte,
même si Egypte était synonyme d'esclavage et de servitude. Le souvenir des
poireaux, des oignons et des aulx d'Egypte les amenait à faire les dégoûtés
devant la manne, tout pain des anges qu'elle fût.
Il en fut de même quand la nation atteignit le pays de Canaan. Du
temps des juges et des prophètes, ou quand les rois étaient des hommes
justes et pieux, la nation obéissait à la loi et servait le Dieu de l'alliance. Mais
entre-temps, le peuple revenait en arrière avec une régularité troublante.
Le culte dans le temple était abandonné, la loi n'était plus lue, les idoles et
toutes les perversions les plus sordides de la religion païenne refaisaient
leur apparition.
Même lors de périodes de fidélité apparente, la soumission extérieure
était loin d'être de 1'obéissance, et les prophètes s'en aperçurent avec une
clarté croissante:
96
Le péché est entré dans le monde au travers de la désobéissance
initiale d'Adam et, avec le y est le péché, la mort y est aussi entrée. Ce n'est
pas Adam seul qui a péché, mais aussi tous les hommes qui sont venus
après lui, de sorte que la race humaine tout entière est tombée sous la loi de
la mort et du péché. I En outre, cet asservissement à la loi de la mort
l'homme vit maintenant «selon le cours de ce monde, selon le et du péché a
rendu l'homme esclave de Satan, de sorte que prince de e la puissance de l'air,
cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. » (Ephésiens 2.2)
97
Le prince de la puissance de l'air, c’est Satan, qui a maintenant accès à la
nature intérieure de l'homme. Il s'est servi de cet accès pour implanter dans
le cœur de l'homme
Un ensemble de valeurs intérieures, «Garde ton Cœur plus que toute autre
chose.» nous dit le livre des Proverbes, «car de lui viennent les sources de la
vie.» Ce qui découle des sources intérieures de 1'homme déchu, c'est le
98
système de valeurs que Satan y a planté, ce que le Nouveau Testament
appelle «la chair», de vieil homme» ou «le corps de mort.»
La Figure 12 nous montre clairement son origine, son influence et son
autorité.
Il est important de prendre conscience que, par le mot « chair », la
Bible n'entend pas ici le corps. Le corps n’est pas mauvais. En fait, le
christianisme est la seule religion qui place le corps humain dans une
position juste, et c'est une position très élevée. Le corps du croyant est « le
temple du Saint-Esprit», ses membres sont «des membres de Christ» (1
Corinthiens 6.15, 19), ce corps doit être présenté comme « un sacrifice...
agréable à Dieu » (Romains 12.1) et il faudra, un jour, qu'il «revête
l'immortalité». (1 Corinthiens 15.23)
Cependant, par chair, la Bible entend le principe coupable de la
recherche d'une gratification personnelle, principe qui maintient la nature
humaine sous l'esclavage de la loi de la mort et du péché. En effet, la chair a
un effet destructeur sur la totalité de la nature tripartite de l'homme:
Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu, parce que la chair ne se
soumet pas à la loi de Dieu, elle en est même incapable. (Romains 8.7)
99
renforcent-elles les unes les autres. La chair avance la force de la loi comme
une excuse : «Je ne pouvais pas m’en empêcher», et la loi justifie les désirs
de la chair : « Tout le monde le fait, alors ?»
Ceux qui sont sous la loi de la mort et du péché finissent par vivre
«selon des convoitises charnelles, « exécutant les volontés de <leur chair et
de leurs pensées.» (Ephésiens 2.3).
Il n’est pas étonnant qu’en face de ce système apparemment
incontournable, Paul se soit écrié : « Malheureux que je suis ! Qui me
délivrera de ce corps de mort ?» (Romains 7.24)
100
Chapitre Douze
101
LES VALEURS DE LA NOUVELLE ALLIANCE
Au travers du prophète Ezéchiel, Dieu s'exprime une fois encore au
sujet de cette même nouvelle alliance:
Je ferai sur vous l'aspersion d'une eau pure, et vous serez purifiés; je vous
purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un
cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre chair
le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit
en vous et je ferai que vous suiviez mes prescriptions et pratiquiez mes
ordonnances. (Ezéchiel 36.25-27)
102
LE DERNIER ADAM
La question qui se pose est la suivante: «Comment, en fait, la loi de
Dieu doit-elle être intériorisée? Peut-elle être vraiment écrite sur le cœur?»
Il y eut un temps où je m'interrogeais sur la raison pour laquelle Jésus avait
pris tant de temps pour notre salut, c'est-à-dire, pourquoi il avait vécu plus
de trente années de vie humaine avant d'aller à la croix pour nous. Pourquoi
n'avait-il pas pu venir du ciel comme un homme parfait, devenir celui qui
porte notre péché, mourir, ressusciter d'entre les morts et retourner à la
droite du Père, tout cela en l'espace de quelques jours?
Il y a plusieurs raisons à cela, bien sûr, mais j'ai commencé à en
comprendre certaines en lisant 1 Corinthiens 15.45:
C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint être vivant. Le
dernier Adam est devenu un esprit vivifiant.
Jésus, le dernier Adam, ou l'homme tel qu'il aurait dû être, vint pour
créer un nouveau commencement pour l'homme. II fut l'ancêtre de
l'homme de la nouvelle alliance. Il dut donc accomplir tout d'abord dans sa
propre humanité les promesses de la nouvelle alliance. Sa mort allait
résoudre le problème du péché de l'homme, et son sang purifié le cœur
humain de sa souillure et de sa pollution. Mais sa vie était le vecteur par
lequel la loi de Dieu serait intériorisée.
Comment parvint-il à ce but? Par l'obéissance. Il écrivit la loi de Dieu
sur son propre cœur par une obéissance assidue, persévérante et parfaite,
dans toutes les situations et dans toutes les circonstances, Que ce soit en
temps de tension ou en temps de lassitude, en face de l'opposition ou au
travers de l'incompréhension, pour des questions de grande ou de moindre
importance, il a toujours intériorisé la loi:
103
es mon Fils bien-aimé, objet de mon affection. » Dans cette seule vie, la
parfaite loi de Dieu a été parfaitement intériorisée.
Dans sa nature humaine, Jésus a créé deux choses aui n'avaient
encore jamais existé. Nous devons comprendre de quoi il s'agit.
Tout d'abord, il a créé une parfaite haine humaine du péché. Dieu a
toujours parfaitement haï le péché. Les anges de Dieu haïssent parfaitement
le péché. Mais jamais le péché. Le aucun être humain n’avait parfaitement
haï le meilleur des chrétiens est incapable de saisir quelle est la véritable
nature du péché. Seule la croix met en lumière chercherait à tuer Dieu et à
détruire son univers.
II y a chez Jésus un domaine de souffrance et d’angoisse morales que
nous perdons souvent de vue : vivre jour après jour en présence du péché et
voir le résultat du péché sur l’homme créé à son image. A vivre au sein de
tant d’oppression, de cruauté et de mal, au milieu d’une race humaine
souffrante et pervertie, Jésus a vu grandir en lui une haine croissante du
péché. Mais à la croix, lorsqu’il vécut, lui l’homme sans péché, ce que veut
dire devenir péché et qu’il connut, par voie de conséquence, l’affliction de se
voir exclu de la présence du Père, alors une haine du péché parfaite et
complète, fut irrévocablement scellée dans son cœur humain.
La deuxième chose créée par Jésus et qui n’avait encore jamais existé,
c’est un parfait amour humain pour la justice Dieu a toujours parfaitement
aimé la justice. Les anges de Dieu aiment parfaitement la justice, mais
jamais encore aucun homme n’avait aimé parfaitement la justice. Dans le
cœur humain de Jésus, l’obéissance a fait connaître un plaisir croissant dans
la volonté du Père. Mais, parvenu à la croix et découvrant, en acceptant la
croix comme volonté du Père, que ce qui découlait de cette volonté et de
son obéissance pleine de souffrance était le salut du monde, alors Jésus vit
se sceller dans son cœur humain un amour humain parfait pour la justice et
pour l’obéissance.
104
savait du Père et de la volonté du Père, il le savait par la révélation de
l’Esprit Saint.
Il y avait, en tout cela, un dessein divin car, tout comme l’esprit
satanique avait œuvré dans l’homme déchu pour engendrer ou vieil
homme, l’Esprit Saint avait œuvré dans l’humanité de, Jésus pour créer
un ensemble de valeurs intérieures, c’est-à-dire <l’homme nouveau»
ou <«homme intérieur>, ou tout simplement «l’Esprit>.
105
La Figure 13 vous permet de voir les origines, interactions et autorité de cet
homme nouveau.
106
sont en harmonie et en correspondance parfaites avec la loi.
Ephésiens 4.24 décrit ce même homme nouveau au comme :…la
nature nouvelle, créée selon Dieu dans ne justice et une sainteté que
produit la vérité.»
Dans la vie de Jésus, le résultat de cette parfaite harmonie entre les valeurs
intérieures et la loi intériorisée a été une obéissance parfaite. Et de cette
obéissance parfaite découle une liberté parfaite. En d’autres termes, Jésus
était libre de faire spontanément et librement tout ce qu’il voulait parce que
le système de valeurs qui dirigeait ses choix et ses désirs était en harmonie
totale avec la loi d’amour désintéressé. Jésus n’avait pas besoin de s’arrêter
pour se demander dans chaque situation quelle était la loi de la bonne
conduite à tenir. Elle était dans son cœur, de sorte qu’il vivait en harmonie
avec elle de façon naturelle, spontanée et libre.
Il nous est difficile de seulement imaginer ce que serait un tel être
humain, parfaitement libre. Pensez-y, une personne sans complexes, liens,
inhibitions ni zones d’ombre. Jésus était comme cela. II était impossible de
le tromper, impossible de le manipuler, impossible de le contraindre ou de
le conditionner.
On parvient toujours à contrôler ou à manipuler l’homme en jouant
sur deux éléments de la nature humaine- l’avidité et la peur. On appelle
parfois cette tactique : la tactique de la carotte et du bâton». Mais il n’y avait
en Jésus aucune avidité. Il ne désirait strictement rien pour lui-même. Il a
dit : «Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le
fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.» Et il ne se souciait absolument
pas de cette perspective. Il ne connaissait pas non plus la peur. Il dormait au
sein de la tempête, et ses paroles pour les disciples étaient toujours: «Ne
craignez pas>, Comment avoir prise sur un tel homme? Même Satan n'y est
jamais arrivé, A la fin, Jésus a pu dire: «...le prince de ce monde vient. Il n'a
rien en moi.» (Jean 14.30)
Il était libre au point qu'il a même pu dire: « je donne ma vie...
Personne ne me l'ôte, nais je la donne de moi-même». (Jean 10.18) C'est
assurément là, la liberté ultime.
107
Chapitre Treize
L’OEUVRE DE LA CROIX
Jusqu’à la croix, tout ce que Jésus a fait en matière d’intériorisation de
la loi de Dieu était, pour ainsi dire, enfermé dans sa propre humanité
individuelle. Il fallait trouver un moyen de transmettre cela à l’ensemble de
la race de l’homme de la nouvelle alliance. Le Nouveau Testament nous
révèle comment cela s’est passé.
108
Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne
te lave, tu n'auras point de part avec moi.
Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c'est en sa
mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans
la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d'entre les morts
par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de
vie. (Romains 6.3-4)
Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lu, afin que ce corps
de péché sois réduit à l'impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du
péché. (Romains 6.6)
109
Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des
fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. (Jean 7.37-38)
Sur ce, Jean poursuit en expliquant que Jésus parlait de l'Esprit Saint
que recevraient ceux qui croiraient en lui: « ... car l'Esprit n'était pas encore
donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié.»
Pourquoi l'Esprit n'était-il pas encore donné à ce moment-là? Il
attendait quelque chose. Il attendait que Jésus achève la totalité de cet
ensemble de valeurs intérieures dont nous avons parlé, qu'il construise en
elles toutes les capacités et toutes les ressources dont nous aurions besoin
dans cette vie: l'amour parfait, la foi parfaite, l’obéissance parfaite, le
pardon parfait.
L'Esprit attendait que Jésus arrive jusqu'à la croix et que sa
personnalité individuelle devienne une personnalité collective, nous
englobant tous. Il attendait que l'expiation pour le péché soit une œuvre
achevée et que soit résolu le problème de notre péché qui nous séparait du
Père.
L’esprit attendait que Jésus brise les dernières barrières de la mort et
qu’il soit t par le même Esprit ressuscité à la vie de résurrection -la mort
n’avant plus aucun pouvoir sur lui. Alors l’Esprit fut donné.
Il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. (Jean 20.22)
110
Je ne pense pas, quant à moi, que le chrétien possède deux natures. Je
suis moi, et donc responsable de tout que je fais. Je crois qu’on comprend
mieux les faits en les voyants comme deux systèmes d’autorité rivaux, et
deux systèmes de valeurs intérieures. L’homme non régénéré n’a qu’un seul
système d’autorité- la loi de la mort et du péché- et un seul système de
valeurs intérieures – la chair. Seul le chrétien a deux possibilités, comme le
montre la Figure 14.
111
Je vais vous donner, à titre d’exemple, une expérience personnelle qui
illustrera ce que je veux dire. J’ai été un très
112
instantanément et complètement de toute envie de fumer. Je n’ai connu
aucun symptôme de manque, je n’ai éprouvé aucun besoin de tabac, je n’ai
eu aucune réaction. C’était tout simplement comme si je n'avais jamais fumé
de ma vie. C'était merveilleux parce qu'il ne m'était jamais rien arrivé de ce
genre jusque-là.
Quelques trois ou quatre ans plus une crise personnelle très grave, où
tout s'est effondré dans ma vie. Au beau milieu de ce bouleversement
traumatisant, quelqu'un me proposa une cigarette. Je l'allumai et la fumai.
Puis j'en pris une seconde. Plus tard, je me suis souvenu d'une chose
curieuse. . La tête ne me tournait pas. Je n'avais pas la bouche toute pâteuse.
C’était tout simplement comme si je ne m'étais jamais arrêté de fumer.
Voici où je veux en venir. I| n'y avait pas deux Tom Marshall, étiquetés
comme les wagons de chemin de « fer fumeur» et «non-fumeur». Il n'y a
qu'un seul Tom Mars-hall. Mais il existe encore toute une palette
d'habitudes (fumer n'est qu'une des moins déplaisantes d'entre elles) qui
avaient jadis fait mon mode de vie. Elles sont toutes bien rôdées et prêtes à
repartir. A n'importe quel moment, l'obéissance à l'une d'elles peut la
réactiver ou les réactiver toutes. Parfois, c'est exactement ce qui se passe
quand je leur obéis. Pourtant je ne suis pas empêtré avec elles. Il y a un fait
glorieux: je n'ai besoin d'être sous la puissance d'aucune d'entre elles, parce
que la croix les désactive et me laisse libre. Je peux les laisser moisir et
tomber en poussière jusqu'à ce que je meure, ou que Jésus revienne.
113
fruit de l'Esprit décrit en Galates 5.22. Voici une comparaison entre les deux
programmes:
114
toujours complémentaire de l’œuvre de la croix et indissociable de celle-ci.
Dans le contexte qui nous occupe, l’œuvre de l’Esprit a deux côtés :
115
Séparant âme et esprit est l’obéissance. Quand nous faisons la démarche
d’une réponse d’obéissance, la puissance de l’Esprit Saint est libérée dans le
domaine de la volonté, et elle rompt le joug de l’esclavage. C’est l’Esprit
Saint qui, en accordant son onction, brise le joug, c’est lui qui apporte «aux
captifs leur libération et aux prisonniers leur élargissement». (Esaïe 61.1) Il
n’y a pas une seule habitude, pas une seule compulsion, pas un seul
116
esclavage, pas une seule entrave mise à la volonté, que l’Esprit du Seigneur
ne puisse ni ne veuille briser pour nous libérer.
L'œuvre de l'Esprit, c'est d'appliquer la loi de Dieu à nos vies. de sorte que
nous ne sommes pas pris au piège du légalisme ou d'une spiritualité
affectée. Nous sommes supposés faire confiance à la réalité de l'œuvre de
Dieu en nous afin de pouvoir vivre librement et spontanément selon ce que
nous sommes, pour autant que nous réagissions à l'œuvre éducative de
l’Esprit en nous.
Que fait-il? Il fait ce qu'il a fait en Jésus; il écrit la loi sur nos cœurs. Et
la loi nous rend libres!
Compte-tenu de notre héritage évangélique, il se peut que nous ayons
du mal à croire à la puissance libératrice de la loi. Cependant, le principe de
la rédemption était, selon ce que nous dit Paul en Romains 8.4: «...pour que
la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon
la chair, mais selon l'Esprit.»
La loi écrite sur nos cœurs L'Esprit Saint nous reprendra, à bien tes
reprises, pour nos infractions à cette loi d'amour désintéressé; si nous
répondons positivement, il écrira une partie de la loi dans nos cœurs. Et
laissez-moi vous dire ceci: quand il écrit cette loi dans nos cœurs, notre
conscience devient dès lors très sensible sur le point en question.
Je me souviens qu'un certain soir, peu après mon baptême dans l'Esprit
Saint, je me rendais avec ma femme à une réunion d'une petite Eglise
pentecôtiste qui se réunissait près de chez nous. Chers frères étaient si
bruyants que j'avais beaucoup de peine à rassembler mes pensées. Tout
cela était nouveau pour moi et je passai la soirée à souhaiter qu’ils se taisent
un peu pour que je puisse au moins réfléchir!
Je rentrai à la : maison, vraiment pas dans mon assiette.
J’étais en train de me laver les mains dans la salle de bains, quand le
Seigneur s’adressa à moi. Il dit : «Tu étais plutôt critique ce soir.» Je m’y
attendais si peu que je n’eus pas même le temps de trouver une parade pour
esquiver le coup ! Je répondis : « Oui, Seigneur, j’étais critique, je le
117
reconnais.» Alors le Seigneur me demanda : «Et qui critiquais-tu ?» Je reçus
le coup de plein fouet. «Seigneur, je te critiquais.» C’était vrai. IIs avaient été
là, le Seigneur et son peuple, jouissant intensément de la présence l’un de
l’autre, et voilà que j’avais trouvé à redire à tout, les critiquant tous dans
mon irritation. II me fallut tomber à genoux sur-le-champ, au beau milieu de
la salle de bains, pour me répandre en excuses devant le Seigneur.
Pourtant, ce soir-là, l’Esprit Saint inscrivît sur mon cœur une loi : une
loi qui me rendit libre de ne plus critiquer la façon d’adorer des saints de
Dieu. Ils peuvent être aussi bruyants ou silencieux qu’ils le désirent. Je suis
libre d’y prendre plaisir, dans un cas comme dans l’autre. Non parce que je
me discipline à ne pas critiquer, mais parce qu’il y a une loi sur mon cœur à
ce sujet, et que la loi intériorisée me rend libre.
Nous devons consciemment apprendre à nous remettre entre les
mains de l’Esprit pour cela. Et ce qui est sans doute plus difficile encore,
apprendre à remettre les autres entre les mains de l’Esprit Saint pour qu’il
agisse comme il l’entend, au moment où íl le jugera bon. Car nous semblons
entretenir l’étrange idée qu’il est nécessaire que nous surveillions l’Esprit
Saint pour être certains qu’il fasse ce qu’il faut.
II nous prendra parfois en main sur ce qui semble une question de
peu d’importance, en laissant passer pour quelque temps des choses que
nous – ou d’autres qui nous observent – considérons comme bien plus
importantes.
118
mensonge. Lorsque nous lui permettons de prendre ces initiatives divines
de grâce et que nous apprenons à reconnaître ce qui fait dans nos vies, alors
des choses s’accomplissent, des problèmes sont résolus, quelque chose est
parachevé.
119
QUATRIỀME PARTIE
Chapitre Quatorze
120
dons... Il est possible de rester centré avant tout sur soi ou sur l’homme,
plutôt que sur Dieu.
Comment devons-nous donc vivre avec le moi, l’ego, puisque nous
sommes obligés de vivre avec lui ? Si, suivant la prédication ou
l’enseignement du moment, nous oscillons entre des mesures dures et
répressives ou une aimable et excessive indulgence, ne soyons pas surpris
de ne pas parvenir à la maturité. En fait, nous avons toutes les chances
d’obtenir le même résultat que celui des parents qui traitent leur enfant
selon le caprice du moment, c’est-à-dire un enfant «gâté».
J’ai vécu la plus grande partie de ma vie chrétienne ayant envers moi-
même cette attitude, généralement confuse et contradictoire. Puis, il y a
quelques années, une expérience de relation d’aide m’a amené à réexaminer
l’ensemble du sujet à la lumière de ce que dit véritablement la Bible.
J’avais eu à conseiller une jeune épouse qui passait par un moment
difficile, où se mêlaient des sentiments de doute et une confusion générale
sur elle-même. Après quelques années de vie chrétienne, elle se sentait
inutile et sans valeur, une charge pour son groupe de prière, inefficace pour
son mari et ses enfants, et une cause de tristesse de déception pour le
Seigneur. Quelle que fût la vérité objective sur le sujet, c’était bien ainsi
qu’elle se voyait, selon toutes les apparences coincée dans un désert
immense et battu par les vents. Nous avons parlé un moment, puis prié
ensemble. Pendant la prière, le Seigneur me donna une parole pour elle.
Une partie de cette parole me surprit à tel point que je n’arrivais pas à
croire que je l’avais reçue correctement. Voyez-vous, le Seigneur disait à
cette jeune femme qu’il l’appréciait vraiment ! Or, je savais, bien sûr, que le
Seigneur nous aime. Mais qu’il puisse également nous apprécier –je n’y
avais jamais songé. Comment ? Nous apprécier ? Savourer notre
compagnie ? Admirer nos goûts ? Jouir de notre personnalité ou de notre
tempérament ? Même prendre plaisir à notre abord extérieur ? Voilà qui
était tout nouveau.
Il me fallut du temps pour assimiler cela, mais une fois capable de
faire abstraction de mes idées préconçues et des préjugés qui n’étaient en
fait que l’expression de mes propres besoins dans ce domaine, j’ai
commencé à entendre distinctement ce que la Bible a toujours dit. Bien
plus, j’ai commencé à entrevoir des domaines de liberté et de guérison
vraiment passionnants.
Depuis lors, j’ai commencé à en vivre au moins assez pour savoir qu’il
ne s’agit pas d’un mirage, mais d’une partie authentique de notre héritage.
121
C’est, en fait, une partie de la glorieuse liberté qui appartient à tout enfant
de Dieu. Cependant, pour découvrir le moyen d’y entrer, il nous faut
remonter jusqu’à l’origine même de notre histoire.
LE MOI CRÉE
Les premiers chapitres de la Genèse sont essentiels dans bien des
domaines de la vérité ; pourtant, ils ne le sont jamais davantage que pour la
compréhension de la véritable nature et de l’essence même de l’homme. Il y
a deux déclarations particulièrement importantes concernant l’homme créé
par Dieu.
Premièrement, la Bible déclare que l’homme a été créé pour être
un être aimant.
Nous lisons en Genèse 1.26 que Dieu dit : «Faisons l’homme à notre
image selon notre ressemblance». Que devons-nous entendre par là ? On a
interprété de diverses manières le fait que l’homme est à l’image de Dieu,
mais je crois qu’il est possible de le comprendre comme suit :
Dans la création matérielle, Dieu a manifesté sa puissance et sa
sagesse aux yeux de tous.
Cependant, parce qu’il est Père, Dieu a conçu quelque chose de plus
merveilleux encore. II s’est proposé d’étendre sa propre nature d’amour à
l’univers créé, en créant un homme son image, selon sa ressemblance. En
d’autres termes, l’homme a été créé pour refléter avec exactitude la
dynamique interne de la Divinité, et la révélation nous apprend que cette
dynamique intérieure est l’Amour. (1 Jean 4.8) Ainsi, l’homme a été créé
avec l’amour au cœur de son être : il a été créé être aimant. C’est la raison
pour laquelle nous découvrons que l’homme, même au niveau de sa nature
humaine d’être créé, était incomplet tant qu’il lui manquait un être qui lui
ressemble à aimer. Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui
ferai une aide qui on vis-à-vis,» (Genèse 2.18) C’est pourquoi Eve fut créée,
chair de sa chair, os de ses os, afin qu’unis dans l’union d’amour ils puissent
être Adam – le genre humain.
Une fois que nous connaissons le plan de base de la nature de
122
l’homme que Dieu a voulu à l’origine, une des choses que nous avons le plus
de mal à comprendre chez l’homme tel qu’il est aujourd’hui, c’est sa
cruauté. Nous en avons tant vu dans notre génération que nous nous
sommes endurcis et que nous risquons ainsi de ne plus voir jusqu’à quel
point la cruauté a envahi notre monde, même au quotidien. Elle transparaît
derrière presque toutes les formes de péché humain. Elle est tantôt ouverte,
tantôt cachée. Elle est parfois physique, parfois psychologique. Elle
constitue la force motrice sous-jacente d’un mal social tel que la
pornographie, comme le reconnaissent les psychiatres. Pour la
pornographie, il doit y avoir une victime ainsi : «sans victime, pas de
pornographie».
Néanmoins, chaque fois que nous sommes témoins ou objets de la
cruauté, cela nous choque encore, parce que nous savons, intuitivement,
que l’homme n’était pas censé être comme cela. Nous ne disons pas de la
cruauté qu’elle est «l’humanité de l’homme envers l’homme», nous la disons
«inhumaine». Nous savons fort bien que l’homme a été créé pour être
amour. Il n’est vraiment homme que lorsqu’au moins il essaie d’être fidèle à
lui-même sur ce point.
Deuxièmement, la Genèse laisse clairement entendre que
l’homme a été créé pour être un moi ou ego.
Nous lisons en Genèse 2.7 : «L’Eternel Dieu forma l’homme de la
poussière du sol ; il insuffla dans ses narines un souffle vital, et l’homme devint
un être vivant.» Autrement dit, l’homme possède un ego ou un moi parce
qu’il a été créé ainsi. C’est ainsi que Dieu voulait qu’il soit. Il est important
que nous donnions à ce fait toute sa valeur, parce qu’il s’ensuit
obligatoirement que si Dieu a fait le moi, il ne va pas l’occulter ou l’éliminer.
II aura peut-être à le racheter et à le renouveler, mais il ne va pas le
détruire. Pourtant, nos prédications et nos enseignements laissent
entendre, au moins par déduction (mais parfois aussi explicitement), que le
but de Dieu est la destruction du moi : Dans la sanctification, par exemple,
l’Esprit Saint aurait pour but de rayer le moi humain pour le remplacer par
Christ. Bien que la personne aille et vienne, et paraisse vivre, l’idéal veut
que le moi ait disparu et que Christ ait pris la relève. Si c’était vrai, le
chrétien vraiment sanctifié ressemblerait étrangement à une sorte de
zombi spirituel, dont toute individualité et identité aurait été gommée, afin
que seul Christ apparaisse.
Même à l’époque où je ne savais pas ce qui clochait dans ce genre
d’enseignement, je ressentais vaguement que cela correspondait pas avec
123
les faits. Une chose me paraissait étrange : ce que l’enseignement
transmettait semblait produire dans la pratique des résultats tout à fait
opposés. Par exemple, les chrétiens les plus spirituels que je connaissais
étaient également les individus les plus authentiques. C’étaient a ne pas s’y
tromper des gens bien réels. La seule chose commune entre eux était qu’ils
étaient très différents les uns des autres ! Je comprends maintenant que
cette individualité est en fait voulue de Dieu. Le Créateur s’est donné un mal
immense pour faire de chacun de nous une production unique, qui ne
devrait jamais être dupliquée exactement. Je suis maintenant franchement
méfiant à l’égard de tout genre de formation, enseignement ou méthode qui
cherche à faire entrer les gens de force dans un moule unique. Dieu ne
fabrique pas les chrétiens spirituels pa fournée de dix, qui pensent tous
pareil, prient tous pareil, se comportent tous pareil, louent tous pareil. C’est
la méthode de production en masse de l’homme, mais pas l’œuvre de la
créativité de Dieu. Le but de Dieu, comme je l’ai appris dans le Nouveau
Testament, est de remplir l’univers d’une variété infinie qui soit encore en
parfaite harmonie, ce que Paul appelle : «la sagesse de Dieu aux aspects
infiniment variés». (Ephésiens 3.10 ; Parole Vivante) Pour avoir cette
harmonie glorieuse, Dieu a besoin que notre individualité s’exprime
parfaitement, tout en étant maintenue harmonie avec l’individualité
d’autrui.
LE BUT DE LA CREATION
Une des révélations fondamentales de la Bible est que le Dieu trin a
existé, de toute éternité, à travers une relation entre le Père, le Fils et
l’Esprit, ce qui exprime à la perfection la plénitude infinie de l’Etre divin.
Jean, en particulier, s’efforce d’exprimer cela dans les limites du langage
humain. II emploie des termes très riches qui transmettent ensemble, par
une sorte d’effet stéréoscopique, une idée de la fantastique richesse de
l’Etre-Dieu. Ces trois termes se trouvent au chapitre 17 de l’évangile de
Jean.
Le premier est Vie. «Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le
seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.»> (Jean 17.3)
124
Le second est Gloire. «Et maintenant, toi, Père, glorifie-toi auprès de
toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût. » (Jean
17.5)
Cette gloire était la véritable gloire dont l’homme a été couronné dans
sa création. «Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire
et de splendeur » (Psaume 8.6)
Mais comment l’homme allait-il partager cette gloire ? La réponse est
qu’au centre même de l’être humain, Dieu a placé la grande dynamique de
l’amour. Il était prévu que cet amour jaillisse de nous vers Dieu, de sorte
qu’à son tour Dieu puisse partager son amour, sa vie et sa gloire avec
l’homme.
Une des découvertes les plus merveilleuses que j’aie faites concernant
Dieu est que, d’une manière ou d’une autre, tout ce qu’il fait et tout ce qu’il
ordonne tourne toujours en bienfait pour l’homme plutôt qu’en bénéfice
pour Dieu. Nous pensons souvent que les ordres de Dieu ont pour but
d’obtenir, ils ont au contraire toujours pour but de donner.
Et maintenant, Israël ! Qu’est-ce que l’Eternel, ton Dieu, demande de toi, sinon
que tu craignes l’Eternel, ton Dieu. Pour marcher dans toutes ses voies, et pour
l’aimer, et pour servir l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton
âme, en gardant les commandements de l’Eternel, et statuts, que je te
commande aujourd’hui, pour ton bien ? (Deutéronome 10.12-13 ; Darby)
125
l’aimer d’être aimés de lui. Toute notre santé et tout notre bonheur
dépendent de la satisfaction de notre besoin d’amour. Si nous n’y parvenons
pas, nous souffrirons à coup sûr spirituellement, mentalement,
émotionnellement et physiquement.
Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à
l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères.
(Romains 8.29)
126
Chapitre Quinze
LE MOI DÉCHU
127
existe une chose qu’il ne puisse posséder. Il a franchi injustement la ligne
que Dieu avait tracée. Il a transgressé ; il a pris une chose qui ne lui
appartenait pas, pour satisfaire son propre moi, son ego profond. On
constate la même chose, même chez les petits enfants. La leçon la plus
difficile qu’un enfant ait à apprendre n’est pas l’obéissance, mais la justice.
«Tu n’as pas le droit de garder cet objet ; il ne t’appartient pas», ou <tous les
bonbons ne sont pas pour toi ; les autres enfants le droit d’en avoir
également.>
En Christ était la vie, et la vie était la lumière des hommes. (Jean 1.4)
Marchez dans l’amour, de même que le Christ nous a aimé... (Ephésiens 5.2)
128
Mais pour manger de l’arbre de vie l’homme devait aimer Dieu de tout
son cœur, de toute son âme, de toute sa pensé et de toute sa force. C’est sur
cette question de choix, celui
129
LES EFFETS DE LA CHUTE
La chute a modifié radicalement la constitution intérieure de la nature
humaine et, par voie de conséquence, toutes ses relations extérieures
également. Vous pouvez voir l’expression de ce fait dans la Figure 16.
L’Eternel Dieu dit : Maintenant que l’homme est devenu comme l’un de nous
pour la connaissance du bien et du mal, évitons qu’il tende la main pour
prendre aussi de l’arbre de vie, en manger et vivre éternellement. L’Eternel
Dieu le renvoya du jardin d’Eden, pour qu’il cultive le sol d’où il avait été tiré.
Après avoir chassé l’homme, il mit à demeure à l’est du jardin d’Eden, les
chérubins et la flamme de l’épée qui tournoie, pour garder le chemin de
l’arbre de vie. (Genèse 3.22-24)
130
…ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence
a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ;
et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images
représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des
reptiles. (Romains 1.21-23)
131
que complétons tout au long de notre vie. Elle est construite à partir de
nombreuses sources : la façon dont nos parents nous ont traités ; si, en tant
qu’enfants, nous nous sommes sentis aimés et estimés, ou non ; nos succès
ou nos échecs à l’école, dans les amitiés, etc. ; même notre image corporelle-
si nous sommes trop gros, trop petits ou trop grands, ou si nous avons des
taches de rousseur ou les dents en avant.
Mais, en raison de notre concentration sur des personnes imparfaites
et déformées, dans un monde imparfait et déformé, notre image de nous-
mêmes est également imparfaite. Elle ne renvoie pas l’exacte vérité nous
concernant. Elle reflète les problèmes de nos parents et de nos amis tout
autant qu’elle nous envoie notre reflet, mais c’est la seule image que nous
ayons de nous-mêmes. La puissance de l’image de soi réside en ce que nous
avons tendance à la vivre très fidèlement et à faire tous nos efforts pour
qu’elle devienne conforme à nous. Ainsi, quand l’image de soi est négative,
qu’on se sent un raté, qu’on se juge indigne et qu’on se considère comme
une loque, alors le moi fait tous ses efforts pour faire émerger une personne
en position d’échec, qui a l’air d’une loque et qui se montre vraiment
indigne.
132
La personne qui n’est pas encore régénérée est tout d’abord éveillée à
ses besoins par l’Esprit Saint qui convainc la conscience. La conscience est
cette partie de l’esprit humain qui juge notre comportement ; mais la
conscience est beaucoup plus sensible aux mauvaises actions qu’aux
mauvais mobiles. Avant la conversion, la conscience nous amène à
connaître la culpabilité à l’égard des péchés que nous avons commis ; quand
nous nous repentons et nous tournons avec foi vers Christ pour la première
fois, nous recevons le pardon pour ces choses.
Cependant, le véritable problème se trouve dans le très profond
investissement d’amour sur le moi, qui se situe à des niveaux subconscients
de la pensée. Cela affecte principalement notre motivation. Autrement dit,
nous faisons souvent des choses qui sont justes en elles-mêmes, mais nous
les faisons pour des raisons mauvaises et égoïstes. Au début, notre
conscience n’est pas très sensible à ce fait. En outre, la pensée humaine a
toute une batterie de mécanismes de défense psychologiques inconscients
qui agissent pour empêcher la conscience de détecter le problème et de
nous soumettre à des éclaircissements douloureux sur nous-mêmes.
Jetons un coup d’œil à cette armure du moi que nous avons peaufinée.
133
Car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils se sont bouché les oreilles,
et ils ont fermé les yeux, de peur de voir de leurs yeux, d’entendre de leurs
oreilles, de comprendre de leurs cœurs, et de se convertir en sorte que je les
guérisse. (Matthieu 13.15)
Y a-t-il une réponse ? Oh oui, gloire à Dieu ! Il va une réponse ! Mais nous
devons tout d’abord permettre à l’Esprit Saint de révéler notre besoin. Lui
seul peut franchir les défenses du moi, parce qu’il a accès â tous les niveaux
de la pensée, aussi bien inconscients que conscients, En fait la raison même
pour laquelle le problème est bien en dehors des compétences de la pensée
consciente, est précisément que sa racine est enterrée profondément dans
la personnalité. C’est pourquoi le prédicateur qui exhorte son assemblée à
être moins égoïstes ne verra pas de fruit, à moins qu’il ne poursuive son
exhortation en montrant Comment cela est possible. Une forte pression
exercée depuis la chaire peut faire naître un sentiment de culpabilité chez
les auditeurs et les amener à essayer de ne pas être égoïstes. Ils pourront
même accomplir des actes apparemment dénués d’égoïsme, mais cela
n’apporte aucune réponse à la question de savoir pourquoi ils choisissent
d’agir ainsi. Cela provient-il d’un véritable altruisme ou d’une volonté
d’échapper aux sentiments de culpabilité ? D’un amour désintéressé, ou du
134
désir de se conformer à ce qu’il est convenu d’accepter comme faisant un
bon chrétien ? Bien des mobiles d’actes altruistes peuvent être, en fait,
fondamentalement égoïstes.
Cette découverte rend les chrétiens sincères vulnérables a des doutes
paralysants concernant la pureté de leurs mobiles. Est-ce que je sers
réellement Dieu pour lui-même ou pour des mobiles égoïstes de sécurité ?
Mon amour pour Dieu est-il réel ou n’est-il que paroles pour m’attirer ses
bonnes grâces ? Nous pouvons passer par des agonies d’examens de
conscience et de récriminations contre soi. Mais laissez-moi vous dire une
chose merveilleuse : Dieu tient à ce que nous soyons surs de nos
motivations, que nous sachions quand nous cherchons honnêtement à lui
plaire et quand l’égoïsme s’infiltre. Continuez la lecture pour découvrir les
moyens de cette libération-là
135
Chapitre Seize
LA LIBÉRATION DU MOI
Nous avons commencé à voir la profondeur et le caractère contraignant de
l’égoïsme consécutif à la chute, ainsi que son renforcement, de génération
en génération, en raison des choix égoïstes qui sont faits continuellement.
De toute évidence, la réponse au problème – si réponse il y a – doit être tout
aussi radicale. En fait, la solution se révèle être dévastatrice.
Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de
sa croix et qu’il me suive. Quiconque en effet voudra sauver (son âme) la
perdra, mais quiconque perdra (son âme) à cause de moi la trouvera.
(Matthieu 16.24-25)
Ce n’est pas le moi en tant que tel qui pose problème : c’est l’égoïsme.
136
Ce n’est pas parce que nous sommes un moi : c’est parce que,
aujourd’hui, notre relation au moi est complètement faussée.
Le moi qui était un moyen pour exprimer l’amour est devenu le but
ou l’objet de l’amour.
C’est cette fixation de l’amour sur le moi en tant que fin ou objet
dont il faut s’occuper, afin que nous puissions être libres d’aimer le moi
comme il était censé l’être, en tant que moyen et non en tant que fin. La fin,
quant à elle, d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute
notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force : et d’aimer notre
prochain comme nous-mêmes.
Mais Jésus énonce clairement que seule une chose aussi radicale
qu’une croix a le pouvoir de briser cette profonde fixation de l’amour du
moi. Le vocabulaire employé par Jésus est très fort : «renoncer» signifie
littéralement « dés- avouer totalement »
Pour comprendre le principe qui est en jeu, regardons l’histoire
d’Abraham, au chapitre 22 de la Genèse. Souvenez-vous de la façon dont
Dieu a donné à Abraham un fils dans sa vieillesse : Isaac, le fils de la
promesse. Puis un jour, Dieu dit à Abraham : «Prends donc ton fils, ton
unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t’en dans le pays de Moriya et là. Offre-le
en holocauste sur l’une des montagnes que je t‘indiquerai. » (Genèse 22.2)
137
sans danger, nous aimer nous-mêmes en tant que moyen au travers duquel
le but de Dieu pourra être accompli.
QUELLE CROIX ?
Maintenant la question se pose : quelle est la croix capable, dans ma
vie, de s’attaquer à l’égoïsme fondamental afin de me libérer ? Si vous parlez
avec certaines personnes de la croix dans leur vie, elles vous diront
vraisemblablement : «Attendez une demi-heure et je vous la présenterai : Il
rentrera tout droit du travail.» Leur croix est une personne qui les frustre
ou les irrite. Pour d’autres, la croix est une occupation peu agréable qu’elles
supportent, en espérant qu’elle les rendra d’une manière ou sanctifiées.
Certaines personnes considèrent d’une autre plus des circonstances
éprouvantes.
Si vous espérez que l’une de ces croix vous libère du moi, ou vous
rende moins égoïstes, je suis désolé, mais aucune ne le fera. Les problèmes
et la maladie peuvent, en fait, nous rendre encore plus centrés sur nous-
mêmes qu’auparavant, contrairement à ce qu’on nous a amenés à croire.
Prenez par exemple, le Psaume 102 qui est la prière de l’homme affligé
implorant miséricorde. Dans les douze premiers versets, il emploie les
pronoms personnels je, moi ou me, et les adjectifs mon, ma ou mes ; ceci pas
moins de vingt-huit fois, soit un peu plus de deux fois par verset. Où se
trouve le centre de son attention ? Sur lui-même. Voyez le contraste avec le
début du Psaume 103, psaume de louange pour la miséricorde de l’Eternel :
«Mon âme, bénis l’Eternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom !...
et n’oublie aucun de ses bienfaits !»
Nous ne pouvons-nous crucifier nous-mêmes. Nous ne pouvons-nous
mettre nous-mêmes sur la croix. Certains essayent de se crucifier avec tant
d’acharnement qu’ils finissent par se rendre incapables d’accomplir le
travail ordinaire de la vie. De plus, si nous parvenions à nous crucifier nous-
mêmes, le résultat serait encore plus désastreux, parce que nous
construirions alors une châsse pour notre moi martyr et viendrions nous
prosterner là, tout le reste de notre vie ! Les parents agissent parfois ainsi.
Ils se sacrifient pour l’avenir de leurs enfants, puis détruisent toutes les
relations familiales en rappelant constamment leurs enfants ce qu’ils ont
abandonné pour eux.
II n’y a qu’une seule croix qui puisse nous libérer de nous-
138
mêmes, et ce faisant rendre le moi libre d’être lui-même ; et cette
croix, c’est la croix de Jésus.
DANS LE JARDIN
Le problème de l’égoïsme humain a pris naissance dans le jardin- le
jardin d’Eden. La solution a été trouvée dans un autre jardin – le jardin de
Gethsémané.
Je m’interrogeais souvent sur certains aspects étranges de
l’expérience de Jésus à Gethsémané. Il était en proie à une telle affliction et à
une telle détresse qu’il faillit en mourir. Marc nous dit qu’il était saisi
«d’effroi et d’angoisse». Je me demandais ce qui avait tant effrayé Jésus au
Jardin de Gethsémané. Sûrement pas la croix. II l’avait toujours eue à
l’esprit. Il avait souvent essayé d’en parler aux disciples. Toute sa vie avait
été tendue vers cette heure, l’heure de son élévation, l’heure de son retour
au Père. Puis il y avait cette étrange prière : «Toutefois non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux», qu’il pria non pas une ou deux fois, mais trois,
dans une agonie mentale et morale telle que sa sueur ressemblait à des
gouttes de sang. Quel était ce combat ? Jusqu’à ce moment-là, Jésus avait
toujours été suprêmement confiant en sa capacité à accomplir la volonté du
Père, «Je fais toujours ce qui lui de Père est agréable,» Mais maintenant, à la
fin, il y avait un combat immense et inattendu pour se soumettre à la
volonté du Père.
Il est vrai que nous touchons ici au domaine des choses éternelles qui
resteront toujours hors de notre capacité de totale compréhension. Mais je
crois qu’il y a là quelque chose de tellement vital qu’il nous faut essayer de
le comprendre ; quelque chose de tellement fondamental pour l’ensemble
de notre expérience que cela nous payera bien de tous les efforts fournis
pour le saisir. Revenons un peu en arrière.
Nous avons déjà eu l’occasion de nous référer plus d’une fois à la
révélation suivante : dans l’incarnation, quand la parole est devenue chair,
un homme, l’homme Jésus, a commencé à vivre dans une relation avec le
Père et l’Esprit Saint qui lui a permis de jouir de la vie, de l’amour et de la
gloire de Dieu. Nous avons vu que tout ce que Jésus a fait dans son
humanité, il l’a fait en sa qualité d’homme rempli de l’Esprit Saint. Tout ce
qu’il savait de Dieu, il le savait par la révélation de l’Esprit. II s’est incarné,
139
non pour nous montrer quelque chose, mais pour partager quelque chose
avec nous. C’est pourquoi, quand il arriva à la croix, son humanité
individuelle devint une humanité collective. Elle engloba tous ceux qui
croiraient en lui. Il avait dit : «Et moi, quand j’aurais été élevé de la terre,
j’attirerai tous les hommes à moi.» (Jean 12.32)
Souvenez-vous de la déduction faite par Jésus en Jean 13.8 : «Si je ne
te lave, tu n’auras point de part avec moi.» C’est à cause de notre
incorporation en lui, que sa mort est devenue notre mort. Nous partageons
sa résurrection et nous participons à sa puissance.
Mais cette incorporation avait une signification pour Jésus aussi. En
devenant notre rédempteur, Jésus, sur la croix, a pris sur lui plus que la
simple culpabilité de notre péché. II a pris sur lui notre nature de péché.
Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que
nous devenions en lui justice de Dieu. (2 Corinthiens 5.21)
140
Jésus savait très clairement que, d’une manière ou d’urne autre, il
devait passer par la croix en sa qualité d’homme. Sur le plan de sa nature
divine, il était intouchable et immuable. Sur le Calvaire, si son humanité
n’avait pas te e coup, rien en Dieu n’aurait été changé. Rien en Dieu ne
pouvait changer. Le Logos éternel serait retourné au ciel à la droite du Père,
mais nous aurions été éternellement perdus, impossibles à racheter. Jésus
devait traverser le calvaire en sa qualité d’homme, pour parvenir à nous en
sortir. Quand il revint de son combat dans le jardin et vit les disciples
endormis, alors doit avoir eu lieu sa pire tentation. Je crois que Satan lui dit
alors : «Tu n’y arriveras jamais. Tu es fait de la même humanité qu’eux,
regarde, ils n’ont même pas réussi à rester éveillés pour toi.» Mais, Dieu sois
béni ! Iia traversé le Calvaire – il l’a traversé en sa qualité d’homme -c’est
pourquoi nous sommes saufs. Parce qu’il vit, nous vivons également.
Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en
moi ; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a
aimé et qui s’est livre lui-même pour moi. (Galates 2.20)
141
l’œuvre de Christ sur la croix, nous n’avons aucun moyen de percer
l’armure de l’ego (ou egoîsme) ni d’echapper a puissance trompeuse
et insidieuse. Mais, sans le consentement de notre volonte, la victoire
du Calvaire restera sans effet en ce qui nous concerne.
142
nous avons besoin.
Dans le témoignage de ceux qui sont parvenus à ce point de
capitulation du moi, il est très impressionnant de lire ce qui s'en est suivi
inévitablement et invariablement: une effusion d'amour divin, l'amour
comme une réalité brûlante, quelque chose de renversant par son
amplitude, l’amour pas uniquement cru avec la tête, mais expérimenté avec
l'être tout entier.
Il semble que Dieu ne se satisfasse pas uniquement de recevoir notre
amour par la foi. Il nous est constamment ordonné de l'aimer de tout notre
cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force.
Pourquoi? Parce que Dieu veut en faire l'expérience. De même, jc suis
convaincu que Dieu ne s'attend pas à ce que son amour soi pour nous une
simple question de foi. Il désire que nous en fassions l'expérience avec
toutes les parties de notre être.
Pourquoi donc ne l'expérimentons-nous pas plus souvent? Il peut y
avoir diverses raisons, mais la plus fréquente est que le moi est toujours en
travers du chemin, cherchant à être l'objet de l'amour, à l'avoir et à le
garder pour lui. Dans sa miséricorde et sa sollicitude pour nous, Dieu ne le
permettra pas. Délogez le moi de la salle du trône et renvoyez-le dans le
quartier des serviteurs auquel il appartient, il deviendra alors ce pour quoi
il a été préparé: un canal pour que l'amour divin s'écoule en un courant
sans fin. La motivation de notre cœur étant maintenant pure, la seigneurie
de Jésus devient une réalité dans nos vies. La seigneurie «va-et-vient» qui
existait auparavant n'était pas en fait une seigneurie, parce qu'en dépit des
intentions conscientes, le moi était encore sur le trône.
143
Chapitre Dix-sept
LE MOI LIBÉRÉ
Maintenant, nous découvrons enfin que non seulement nous avons
été libérés du moi, mais que le moi aussi a été libéré. En détrônant le moi, le
but pour poursuivi n'est pas de s'en débarrasser, mais de l’accomplir.
Maintenant que de situé dans notre vie, le moi était toujours condamné à la
avons perdu la vie de notre moi, nous la retrouvons. Mal peur et à la
frustration, parce qu’il se débattait avec une tâche qui ne lui convenait
absolument pas et qui était bien au-dessus de ses forces. Cependant, placé
dans une juste relation, le moi a devant lui un glorieux épanouissement.
Mais - et il faut insister là-dessus - il I n'y a aucun moyen d'éviter la
croix. Si nous essayons d'avoir des relations positives, faites
d'encouragement et de sollicitude, avec moi qui est encore sur le trône,
nous a allons au-devant du désastre, Bien des choses bonnes et vraies sont
écrites et enseignées concernant une attitude positive à l'égard du moi. Ce
sont des choses qu'il faut dire. Cependant, si elles espèrent produire une
sanctification en faisant l'économie de la croix, elles sont condamnées à
l'échec. Une fois l'œuvre de la croix accomplie et le moi devenu libre d'être
un moyen et non une fin, une véritable liberté devient possible.
LIBÉRÉS DE L'INSÉCURITÉ
Tout être humain éprouve: le besoin d'appartenance, le besoin d'avoir
une valeur et le besoin d'une certaine sécurité.
En revenant à la Figure 16, Vous constaterez que la vie -centrée sur
soi possède une insécurité fondamentale innée. Il ne peut y avoir aucun
sentiment d'appartenance, parce que la vie est refermée sur elle-même. Il y
a un manque de sentiment de valeur, parce que l'ego occupe tout le centre
de son petit univers. Il n'y a pas de sécurité, parce que beaucoup
d'expériences extérieures sont interprétées comme des menaces pour lego,
en raison de l'investissement massif et démesuré d’amour sur cet ego. Mais
lorsque le moi redevient libre d'être un canal d'amour, comme dans la
Figure 17, il y a alors dans l'être la possibilité de relations
144
Vraies et riches de sens, premièrement avec Dieu et ensuite avec les autres.
J’ai récemment entendu dire d’un de mes amis : «l’ensemble toujours
jouir d’une relation tellement sûre avec Dieu. » Le moi qui joue le rôle qui
lui revient, remplissant la fonction qui lui est propre, ouvre la voie pour que
cette expérience soit celle de tout enfant de Dieu.
145
le moins du monde sans aide, ni ne t’oublierai, ou te laisserai tomber, ni
relâcherai mon emprise sur toi. Assurément non ! (Hébreux 13.5 – Traduit de
la version anglaise Amplified Bible)
146
Chaque fois que Christ, votre vie, devra être manifesté, alors vous serez vous
aussi manifestés avec lui dans la gloire.
147
et me remettre à ma place avec une efficacité foudroyante. II est vraiment
bon Berger, je peux donc lui faire confiance dans ce domaine et dans des
domaines similaires de ma vie.
Quand nous sommes libres d’être nous-mêmes, nous sommes vrais et
nous devenons crédibles, dignes de foi. Nous n’avons jamais c’est-à-dire
peur de montrer nos faiblesses aussi bien que nos forces, nos échecs aussi
bien que nos succès, Il y a des années. Une femme anglicane dit quelque
chose qui a été formateur dans mon ministère. « Vous nous avez tant aidés,
avait-elle dit, parce que nous pouvons-nous identifier à vos faiblesses.» Les
gens ne s’identifient pas à nos points forts. Ils sont peut-être
capables d’admirer nos victoires, s’y identifier. C’est à nos échecs qu’ils et
si, à partir mais ils ne peuvent s’identifier ; et si, à partir de ces échecs, nous
avons appris quelque chose en Dieu, nous avons une vérité vivante à leur
transmettre.
148
Rappelez-vous l’histoire de Jacob, dans le livre de la Genèse, en ayant
à l’esprit que, dans la Bible, un nom signifie toujours une identité. «Jacob»
signifie «supplanteur» ; dès son plus jeune âge, le petit Jacob a grandi
entendant son nom et en tirant de celui-ci une image de lui. Nous voyons
qu’il a incarné cette image avec beaucoup d’application. Il a supplanté Esaü
en le privant de son droit d’aînesse, puis il l’a supplanté en le privant de sa
bénédiction ; il est ensuite allé chez Laban et l’a supplanté en le
Privant du meilleur de ses troupeaux. Mais à la fin, Jacob est arrivé au gué
de Yabboq, complètement désespéré parce que son image de lui l’avait
amené à deux doigts de la destruction. Le grand combat qu’il livra alors, sa
lutte avec Dieu, concernait ce problème-là.
…je donnerai…un caillou blanc ; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que
personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit. (Apocalypse 2.17)
149
autres, et nous sommes capables s de leur offrir une relation de vie et
d'amour.
Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit
l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croiraient en lui.
(Jean 7.38-39)
150
leur offrons Christ et la vie. Paul nous dit: «Le salaire du péché, c'est la
mort». La mort dès maintenant et pas seulement plus tard dans l'éternité.
Ainsi quand la vie est offerte, la mort se lèvera souvent et cherchera à la
détruire et nous avec elle dans de tels moments, il y aura de la souffrance.
Je parlais de ces choses, un jour à une causerie pour des étudiants.
Une jeune femme vint me trouver à la fin et me dit: «Ce que vous dites est
impossible. Il est impossible de vivre ainsi avec tout le monde. On reçoit
trop de blessures. » Oui, vous serez blessés, c'est inévitable. Cependant, ce
qui est merveilleux, c'est que vous ne serez jamais détruits. Savez-vous
pourquoi? Parce que la vie qui est en vous est une vie de résurrection. C'est
la vie de Christ qui est déjà passe par la mort et qui en est ressorti
victorieux.
Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort ne domine plus sur lui.
(Romains 6.9)
151
Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du
Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire,
comme par le Seigneur, l’Esprit. (2 Corinthiens 3.18)
152
CINQUIẾME PARTIE
Chapitre Dix-huit
VIVRE SELONL'ESPRIT
L'un des principes s les plus importants, énoncé par l'apôtre Paul
concernant une vie chrétienne réussie, se trouve au cinquième chapitre de
son épitre aux Galates.
Je dis donc: Marchez par l'Esprit, et vous n''accomplirez: pour les désirs de la
chair. Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de
contraires à la choir ils sont opposés l'un à l'autre, afin que vous ne fassiez pas
ce que vous voudriez. Mais si vous êtes conduits par l'Esprit vous n'êtes pas
sous la loi. (Galates 5.16-18)
Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit. (Galates 5.25)
Nous négligeons trop souvent l'ordre dans lequel Dieu met les choses.
Il est toujours important. Par exemple, dans le passage ci-dessus,
l'injonction positive, la chose que nous devons faire, est de marcher par
l'Esprit. Si nous marchons par l'Esprit, la conséquence ou le résultat naturel
en sera que nous n'accomplirons pas les désirs de la chair. Nous nous
l'énonçons en général à l'envers. Nous faisons des efforts acharnés pour ne
pas accomplir les désirs de la chair, espérant que, si nous y arrivons, nous
serons alors capables de marcher par l’Esprit. Satan encourage cette façon
de voir. Il prend plaisir à nous empêtrer dans une longue et cruelle guerre
d'usure contre la chair, fort de la connaissance qu’il a que nous nous
retrouverons en fin de compte défaits et découragés.
Pourquoi persistons-nous à essayer cette voie ? D’une part, c’est parce
que la plupart d’entre nous n’avons que de vagues idées de ce que veut dire
la vie dans l’Esprit – et aucune idée de la façon de nous y prendre pour y
entrer ! Les prédicateurs ne sont pas souvent d’une grande aide non plus. Ils
en parlent comme d’une chose très désirable et spirituelle, mais ils
exposent rarement le moyen de la vivre concrètement. D’autre part, nous
savons très bien ce que signifie continuer à accomplir les désirs de la chair.
Nous ne le savons que trop bien. Cet ennemi a des traits familiers. En
général, nous ne quittons donc pas le combat que nous connaissons, et
toujours à nouveau nous nous retrouvons avec un goût familier de défaite à
153
la bouche.
Mais est-il nécessaire de toujours en arriver là ? S’il est vrai que la
victoire doit s’obtenir, non par une bataille contre la chair, mais par une
marche selon l’Esprit, alors il vaut sûrement la peine de fournir tous les
efforts possibles pour trouver le moyen d’entreprendre une telle marche.
C’est le sujet de cette étude : pas tant d’explorer la beauté et la puissance
d’une vie remplie de l’Esprit que de clarifier les principes fondamentaux du
«comment y parvenir». Nous ferons aussi des découvertes passionnantes,
parce qu’ils ouvrent une fenêtre non seulement sur les desseins éternels du
cœur de Dieu, mais aussi sur les mystères de notre propre être créé.
LA CONSTITUTION DEL’HOMME
Comme nous l’avons souligné à de nombreuses reprises, la Bible
révèle que l’homme, créé à l’image de Dieu, est lui-même une tri-unité :
esprit, âme et corps.
Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entier ; que tout votre être,
l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre
Seigneur Jésus-Christ ! (1 Thessaloniciens 5.23)
Dieu créa l'homme à son image: il le créa à l'image de Dieu, homme et femme
il les créa. Dieu les bénit...
Le mot hébreu traduit par «créa» est bara. On a dit que bara exprime
mieux que tout autre verbe l'idée d'une création absolue ou création ex
nihilo, c'est à-dire à partir de rien. Dans l'Ancien Testament, il est employé
exclusivement pour l'activité de Dieu. L'homme n'est jamais le sujet de ce
verbe.
Nous savons par exemple que Dieu créa (bara) les cieux et la terre à
partir de rien. «C'est par la foi que nous comprenons que le monde a été
154
formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce
qui est visible.» (Hébreux 11.3)
De même, nous lisons en Genèse 1.27 que Dieu créa l'homme à partir
de rien. En outre, il créa l'homme à son image et selon sa ressemblance. A
quoi ressemble Dieu? Jésus nous dit en Jean 4.24 que «Dieu est Esprit». La
question se pose donc: «Quand Dieu créa l'homme, qu'a-t-il donc fait à
partir de rien qui ait été à son image et à la ressemblance de son propre
Etre-Esprit ?» La réponse est la suivante : Genèse 1 rapporte la création
par Dieu de l'esprit humain de l'homme.
Quand nous lisons Genèse 2.7, nous voyons quelque chose de tout à
fait différent. «L'Eternel Dieu forma l'homme de la poussière du sol; il insuffla
dans ses narines un souffle vital, et l'homme devint un être vivant. »
Le mot hébreu pour «former» n'est pas bara mais yatsar, qui signifie
«créer à partir d'une substance déjà existante». Ainsi, de la poussière, Dieu
forma le corps de l'homme. Nous devons alors nous demander: «Qu'a donc
insufflé Dieu dans le corps qu'il avait formé ?» En hébreu, le même mot
signifie à la fois «souffle» et « l’esprit». Ainsi, Genèse 2.7 nous dit que Dieu a
formé le corps de l'homme à partir d'une substance existante et qu'il a
insufflé dans ce corps l'esprit de l'homme qu'il avait créé à partir de rien.
Enfin, nous apprenons de ce passage que l’entrée de l’esprit de
l'homme dans son corps a amené à l'existence la vie de l'âme. Adam devint.
comme l'a dit Ferrar Fenton, «l’homme avec une âme vivante». L'esprit ne
donne pas seulement vie au corps - car le corps sans l'esprit est mort
(Jacques 2.26)- mais sa relation avec le corps crée l'âme, c’est-à-dire les
facultés humaines de raison, d'émotion et de volonté. Ainsi, l'esprit et l'âme
de l'homme sont dès l'origine fondamentalement différents, tant par leur
nature que par leur fonction. La différence est d'une importance si
fondamentale qu'il nous faut l'examiner d'encore un peu plus près.
155
La relation avec Dieu est ce que la Bible appelle «vie». Quand la Bible parle
de vie et de mort, elle parle toujours de relation et non d'existence. Avoir
une juste relation avec le Dieu vivant, c'est la vie; être séparé de lui, c'est la
mort. Nous pouvons continuer d'exister dans cet état de mort, continuer à
marcher, rire, lutter, pleurer et travailler; mais nous sommes morts parce
que nous n’aucune correspondance avec Dieu, la source de vie.
L’esprit de l’homme avait aussi pour but de lui donner accès à la
sagesse divine, afin d’ordonner et de diriger sa vie. Il est indispensable de
saisir que l’homme n’avait jamais été censé posséder en lui-même –
indépendamment de Dieu- les ressources de sagesse qui le rendraient
capable de faire de sa vie un succès. Le manque de sagesse est le grand
problème de l’homme contemporain, Il est brillamment intelligent ; mais
sans sagesse ; son intelligence même devient destructive. C’est ainsi qu’un
auteur séculier a récemment dépeint la race humaine en des termes plutôt
tristes : «Le genre humain n’est, après tout, rien de plus qu’une espèce de
singe particulièrement intelligente et particulièrement espiègle.»
Qu’est-ce que la sagesse ? La sagesse est la capacité de choisir le
bon objectif et d’y parvenir par les meilleurs moyens. La Bible nous dit
deux choses sur la sagesse. Tout d’abord, la source de la sagesse se trouve
en Dieu seul.
Josué, fils de Noun, était rempli d’un esprit de sagesse. (Deutéronome 34.9)
…que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père gloire, vous donne un
esprit de sagesse et de révélation y vous le fasse connaître… (Ephésiens 1.17)
156
par laquelle la maladie ou le péché auraient pu entrer. Adam n'était pas
seulement un être intègre, il était également centré sur Dieu et par
conséquent parfaitement équilibré. Son esprit étant soumis et le reliant au
centre vital de l'univers, toutes ses facultés et tous ses besoins étaient
maintenus en une harmonie parfaite et un équilibre merveilleux.
De tout temps, un des problèmes persistent dans l'Eglise a été celui de
l'équilibre. Il en est encore ainsi, même avec le mouvement actuel de
l'Esprit Saint, parce que chez de nombreux chrétiens, la reconnaissance de
l'esprit en tant que source dirigeante de la vie de l'individu a été perdue - et
avec elle la prise de conscience de la présence de l’Esprit Saint comme
centre créateur et source d'équilibre de la vie collective du Corps.
157
introduire les valeurs et les réalités du domaine spirituel dans le domaine
de la nature, Au travers d'un homme fait ainsi, Dieu se proposait de
partager sa nature d'amour avec la création, et c'était dans ce but que
l'homme avait reçu la domination.
En effet, ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous
parlons. Mais quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage: Qu'est-ce que
l'homme, pour que tu te souviennes de lui, le fils de l'homme, pour que tu
prennes soin de lui? Tu l'as fait pour un peu de temps inférieur aux anges, tu
l'as couronné de gloire et d'honneur, tu l'as établi sur les œuvres de tes
mains... (Hébreux 2.5-7)
Lors de la chute des anges, Dieu, pour ce qui nous est révélé, n'a pas
pourvu à leur rédemption. Mais quand l’homme a péché, Dieu était
tellement engagé envers ces minuscules créatures, faites à son image, qu'il
s'est donné un mal fou pour s'associer à sa création et mourir entre ses
mains pour la racheter.
Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi,
d'une manière semblable y a participé, afin écraser par sa mort celui qui
détenait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable, et de délivrer tous ceux
qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l'esclavage.
(Hébreux 2.14-15)
L’homme s’enorgueillit des facultés de son âme ; et c’est là, comme nous
allons le voir, que réside souvent le problème principal. Pourtant, ces
mêmes facultés sont aussi sa gloire, la raison pour laquelle le Fils de Dieu
est mort pour racheter les hommes. Ces facultés ont été parfaitement
déployées une seule fois comme un prototype de ce qu’elles auraient
toujours dû être. Dans le dernier Adam, le Fils Eternel est entré dans un
corps humain et une nature humaine.
158
Chapitre Dix-neuf
L'HOMME À L'ENVERS
Comme nous l'avons vu, l'homme en n'avait jamais, été supposé avoir
les ressources de la sagesse en lui-même; au contraire, il était censé avoir
159
été trompée - et toute la race humaine après elle. La sagesse ne se trouvait
pas du tout dans l'arbre de la
Sagesse avait toujours s été là où elle avait été placée de tout temps, dans
l'arbre de vie, c'est-à-dire Christ, «en qui sont cachés tous les trésors de la
sagesse et de la connaissance. » (Colossiens 2.3)
L'ESPRIT DÉTRÔNÉ
Quand l'homme a péché, il n'a pas seulement perdu l’accès à la sagesse
divine, mais l'ordre divin de sa nature s'est effondré. L'esprit de l'homme,
coupé de Dieu, a perdu sa puissance et son autorité. Au même moment,
l'arbre de la connaissance du bien et du mal a enflé les pouvoirs de son âme
et les appétits de sa chair. La conséquence progressive de cet acte de péché
est que la place dominante a été occupée soit par les facultés de l'âme, soit
par celles de la chair.
Certaines personnes sont gouvernées par un puissant intellect,
d'autres sont à la merci d'une nature émotionnelle très forte, ou d'une
volonté de fer, et d'autres encore sont dominées par les appétits du corps
ou des besoins physiques. Le résultat est désastreux, parce que ni l'âme ni
le corps n'étaient destinés à ce rôle de direction, et qu’aucun d’eux n’est
capable de l’assumer. Il s’ensuit une lutte d’influence continuelle entre des
désirs rivaux, revendiquant tous d’être satisfaits et clamant tous leur
souveraineté. L’homme se retrouve désespérément en guerre avec lui-
même, divisé et déséquilibré, esclave du péché qui est dans ses membres.
160
Rappelez-vous que l’esprit humain de l’homme existe encore, ct qu’il
fonctionne encore. La mort signifie que l’esprit a perdu son lien avec Dieu,
la source de la vie, mais il est encore là – quoique dans un état nullement
meilleur que celui du reste de la nature humaine. Créé pour être en relation
avec une source extérieure de puissance et d’autorité, l’esprit de l’homme
est tombé sous la domination de Satan.
Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous
marchiez autrefois selon le cours de ce monde, selon le prince de la puissance
de l’air cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. (Ephésiens
2.1-2)
161
Chapitre Vingt
L’HOMME CONVERTI
L’homme a besoin d’être converti parce que, au sens à l’endroit
propre du terme, il est en ce moment à l’envers. Il a de la conversion pour le
remettre à a bonne temps marqué, Christ est venu, lui, le dernier. Adam,
l’Esprit vivifiant, pour régénérer l’être-esprit de l’homme. Dans l’expérience
de naissance, l’esprit humain de l’homme est recréé et rendu à une relation
de vie avec Dieu. Quand nous naissons de nouveau quelle est la partie de
notre être qui est changée ?
Non pas notre corps, ni notre âme, mais notre esprit « Ce qui est né de
la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit Esprit.» (Jean 3.6)
Dieu, notre Père, est le Père de notre esprit (cf. Hébreux 12.9) et c’est
notre esprit qui a été créé «selon Dieu dans une justice et une sainteté que
produit la vérité.» (Ephésiens 4,24)
Mais la rédemption ne s’arrête pas à l’esprit. Christ est mort pour
racheter l’homme tout entier ; toutefois, il le fait accord avec l’économie de
la création originelle de l’homme. Celle-ci n’était pas une erreur : le plan en
était parfait ; et la rédemption ne fait pas violence à ce plan. Pour ce qui
concerne la nature de l’homme, deux étapes sont donc nécessairement
impliquées dans le salut.
1. Non seulement l’esprit humain est restaure a une relation de vie avec
Dieu ; mais il doit aussi etre restaure a sa place de primaute sur l’ame
et le corps.
2. Pour etre sauvee, l’ame doit venir a la croix– non pour etre detruite,
mais pour y abandonner sa revendication a gouverner. C’est le seul
moyen pour qu’elle soit liberee.
Quiconque en effet voudra sauver sa vie (celle de son âme) la perdra, mais
quiconque perdra sa vie (celle de son âme) à cause de moi la trouvera. Et
que servirait-il à un homme de gagner le, monde entier, s’il perd son âme ?
Ou que donnera un homme en échange de son âme ? (Matthieu 16.25-26)
162
harmoniser les facultés de l’âme et guérir le corps. Dans le mouvement
charismatique catholique on emploie pour le baptême dans l’Esprit Saint :
«libération de l’Esprit». Ces gens ont touché, peut-être à leur insu, mais avec
un véritable instinct spirituel, l’un des aspects les plus vitaux du baptême de
l’Esprit –l’imprégnation totale qui caractérise cette expérience. La
puissance de l’Esprit Saint et l’autorité de l’Esprit Saint avaient toujours été
voulues par Dieu pour servir d’intermédiaires tout au long de la vie de
l’homme, mais dans l’ordre : (1) son esprit, (2) son âme, (3) son corps.
Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est
en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à
cause de la justice. (Romains 8.9-10)
Car la pensée de la chair, c’est la mort ; mais la pensée de l’Esprit, c’est la vie
et la paix. (Romains 8.6 – traduction littérale du grec)
Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous,
celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à
vos corps mortels par esprit qui habite en vous. (Romains 8.11)
Voyez-vous l’ordre divin ?
163
Chapitre Vingt et Un
LA CONNAISSANCE
La première fonction de l’esprit humain est la connaissance, mais une
connaissance d’un genre particulier. C’est la connaissance directe qui vient
intuitivement – et non le résultat d’un processus rationnel, logique et
mental. Il est important de saisir que, dans cette acception, nous ne
connaissons pas avec notre pensée. Nous comprenons avec notre pensée,
mais nous connaissons avec notre esprit.
Qui donc, parmi les hommes, sait ce qui concerne l’homme, si ce n’est l’esprit
de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qui concerne
Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprıt du
164
monde, mais l’Esprit de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par
grâce. (1 Corinthiens 2.11-12)
LA CONNAISSANCE DE DIEU
Dans mon expérience personnelle, une des choses qui ont le plus
changé ma vie a é été de découvrir que nous entrons en relation avec Dieu
avec les mêmes facultés que celles que nous utilisons pour entrer en
relation avec les autres personnes. Ceci n’est pas souvent compris et a par
conséquent besoin d’être souligné. Dieu est une personne et notre relation
avec lui est une relation de personne à personne, c’est pourquoi les facultés
qui nous qui servent pour connaître Dieu et entrer en relation avec lui sont
les mêmes que celle que nous utilisons pour connaître ou entrer en relation
avec toute autre personne. Il vous est impossible de connaître une personne
par l’intermédiaire de vos sens ou de votre pensée. La connaissance d’une
personne se fait directement et intuitivement au travers de l’esprit. Il y a
des personnes que vous pouvez atteindre et connaître de cette façon en
l’espace de quelques minutes. Il y en a d’autres que, pour une raison ou une
autre, Vous me pouvez pas atteindre du tout. J’ai entendu des femmes dire :
«Je suis mariée depuis vingt ans, mais je ne connais pas mon mari.) ou des
parents dire : «l semble que je n’arrive pas à atteindre mes enfants. J’ai
l’impression de ne pas les connaître.» Dans chacun des cas, c’est 1’esprit qui
est frustré, parce qu’il ne peut acquérir la connaissance qu’il désire.
165
Il est vital de comprendre que la connaissance de Dieu vient de cette
façon directe et intuitive. Nous ne sommes peut-être pas capables
d’expliquer ou de décrire comment nous savons, mais nous «savons tout
simplement » d’une façon certaine et inébranlable que Dieu nous a parlé,
que Dieu a entendu notre prière, ou que nous sommes en la présence de
Dieu. Souvent, à cause de notre incapacité à comprendre cela, nous ne
sommes pas conscients de ce que Dieu nous a parlé. Au cours des années,
j’ai interrogé un grand nombre de personnes, des centaines sans doute, et je
n’en ai jamais trouvé une seule qui, à la réflexion, ne pouvait se rappeler de
quelque expérience directe et intuitive dans laquelle elle avait reconnu qu’il
s’agissait en la d’une approche faite par Dieu. La tragédie veut que nous
ayons fait question de connaissance intellectuelle au point que ces
expériences de l’esprit humain ont été presque totalement négligées.
Nous devons aussi comprendre que si la connaissance de Dieu vient
par l’esprit humain (et non par la pensée) ce n’est pas que Dieu choisit de
faire les choses de la plus compliquée possible pour nous. Dieu fait les
choses de la manière de la seule façon possible. Dieu veut communique avec
nous plus que de simples informations, il veut nous transmettre la
connaissance de ce qu’est la vie.
Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que
tu as envoyé, Jésus-Christ. (Jean 17.3)
LA CONSCIENCE
166
La deuxième fonction de l’esprit humain est la conscience. Nous
sommes tous accoutumés à son fonctionnement, même si nous n’avons
peut-être pas reconnu qu’elle est distincte de la pensée.
…rien n’est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules ; leur intelligence
aussi bien que leur conscience est souillée. (Tite 1.15)
La conscience n’est pas la voix de Dieu, bien que la voix de Dieu parle
au travers de la conscience. La conscience est une fonction de l’esprit
humain. Elle a été créée avec la capacité de «voir » les vérités morales
générales, telles que l‘honnêteté et la fidélité, et avec la capacité de les
appliquer à des cas particuliers de sorte que nous disons la vérité –même si
cela nous coûte – et gardons nos promesses même quand cela ne nous
arrange pas de le faire.
… ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs ; leur
conscience en rend témoignage, et leurs raisonnements les accusent ou les
défendent tour à tour. (Romains 2.15)
167
Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le
sang de Jésus… Approchons-nous donc d’un cœur sincère, avec une foi pleine
et entière, le cœur purifié d’une mauvaise conscience… (Hébreux 10.19-22)
Nous refusons les cachotteries honteuses ; nous ne nous conduisons pas avec
fourberie et nous n’altérons pas la parole de Dieu. Mais en manifestant la
vérité nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu. (2
Corinthiens 4.2)
168
protéger leur conscience contre les assauts de la vérité. En
fait, on n'insistera jamais assez sur la nécessité de garder une conscience
claire. Paul a dit qu'il faisait des efforts pour «avoir constamment une
conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes. » (Actes 24.16)
Seule une conscience gardée pure par Jésus peut rendre un
témoignage fidèle à la vérité. J'ai idée que si vous remontiez à la source de
toutes les hérésies qui ont frappé l’église de Dieu, au cours de l'histoire,
vous trouveriez quelque part une conscience souillée qui était incapable de
discerner la vérité de l'erreur. Face aux tromperies qui manqueront les
derniers temps - contre lesquelles la Bible nous met en garde - une
conscience pure sera probablement notre seule sauvegarde.
Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns
abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des
doctrines de démons, par l'hypocrisie de faux discoureurs marqués au fer
rouge dans leur propre conscience. (1 Timothée 4.1-2)
LA COMMUNICATION
La troisième fonction de l'esprit humain est l'adoration ou la communion -
ou plus simplement, la communication. Jésus dit à la femme samaritaine:
«Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en
vérité.>» (Jean 4 : 24) En outre,
ce n'est pas seulement avec Dieu que nous communiquons uniquement
par notre esprit, mais avec tout le monde. Si mon esprit ne va pas vers
l'autre et si, d’une manière ou d'une autre, il ne touche pas son esprit, alors
il n'y a pas vraiment de communication. Je peux transmettre des données
ou des informations, que l'autre peut comprendre, mais il n'y a pas de
communication entre nous en tant que personnes.
169
patience à l’épreuve presque au-delà du seuil de tolérance. J’étais assis à
part avec ma tasse de café, m’efforçant de conserver ma spiritualité, quand
il traversa la salle et vint se planter juste en face de moi, un air d’insolence
triomphante sur le visage. Tout à coup, Esprit Saint en moi alla au-devant
du jeune homme. Je sais qu’il s’agissait de l’Esprit saint parce que tout ce
que je ressentais en moi n’était qu’énervement et mauvaise humeur. En
outre, à l’époque, je ne savais même pas comment aller vers les gens. Et
voilà que je me retrouvai en train de dire : «Graham, dis-moi pourquoi tu
agis de la sorte. Je ne crois pas que ce soit vraiment toi.» Soudain, je
découvris que j’avais touché son esprit. Pendant l’heure qui suivit, il resta
assis là à déverser toutes ses frustrations, la vie terrible de sa maison, sa
solitude et ses échecs. Et, plus une seule fois, il ne m’a causé un quelconque
ennui. J’ai appris sur-le-champ qu’il n’y a qu’un seul moyen d’aider les gens,
c’est d’aller vers eux avec notre esprit et de toucher leur esprit.
170
De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons
pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même
intercède par des soupirs inexprimables. (Romains 8.26)
171
Chapitre Vingt-Deux
Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu’aucune épée à
double tranchant ; elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit…
(Hébreux 4.12)
En d’autres termes, notre esprit est une partie de notre être à laquelle
la parole de Dieu parle, en lui donnant une connaissance intuitive directe,
en témoignant à notre conscience ou encore en faisant jaillir de nous une
adoration claire.
Venons-en à un domaine absolument vital mais presque totalement
inexploré : La relation entre l’esprit et l’âme de l’homme.
De façon évidente, si l’esprit humain est censé être le centre de
gouvernement et de direction de la personnalité, il doit avoir une relation
particulière avec l’âme et avec le corps. En outre, si notre esprit est la
demeure de l’Esprit Saint, il est important de savoir comment ouvrir les
canaux qui permettront à la grâce et à la puissance de l’Esprit de couler de
notre esprit vers les domaines qui en ont besoin dans l’âme et dans le
corps.
Dans l’âme et dans le corps la Figure 19 nous montre deux
caractéristiques essentielles de notre vie dans l’Esprit.
Premièrement, chaque fonction de l’esprit de l’homme est conçue
pour une certaine relation avec l’une des fonctions de l’âme. Ainsi :
172
Deuxièmement, bien que l'Esprit Saint réside dans l'esprit humain, il ne
pénétrera pas plus loin sans le désir et le consentement de la volonté
humaine. C'est la raison pour laquelle il nous est possible d'éteindre
l'Esprit. Nous pouvons dire « Non!» à l'Esprit de Dieu et, malgré sa tout
puissance, il ne forcera pas davantage le passage pour entrer dans les
domaines fermés de notre vie qu'il ne forcera l'entrée dans le cœur d'un
incroyant. Tout en demeurant
Dans notre esprit, I ’Esprit vit selon sa propre loi d’amour vulnérable. On
peut le provoquer, l’attrister ou le réjouir ; il peut être empêché d’agir ou
recevoir la liberté de le faire par notre comportement et notre réponse à
son égard.
Examinons maintenant les principes qui régissent les relations entre
173
esprit et âme, de façon à pouvoir comprendre ce que signifie vivre selon
notre esprit – et par là vivre par la puissance de l’Esprit Saint.
Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, et ce qui n’est pas
monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment.
A nous, Dieu l’a révélé par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les
profondeurs de Dieu. (1 Corinthiens 2.9-10)
Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont
une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement
qu’on en juge. (1 Corinthiens 2.14)
174
Quand nous répondons par la foi, la puissance de l’Esprit Saint est
libérée de notre esprit vers notre pensée et au-delà. Dans un certain sens, la
quantité de foi n’est pas l’élément essentiel. Cette quantité peut être très
petite. Après tout, un fusible ou un interrupteur ne sont que de petites
choses, mais la fonction qu’ils remplissent dans l’achèvement de la
connexion est très importante. C’est la raison pour laquelle Jésus dit que si
vous avez de la foi «comme un grain de moutarde,» des résultats
spectaculaires peuvent néanmoins se produire.
D’autre part, nous pouvons voir le caractère grave de l’incrédulité. Ce
n’est pas une simple petite faiblesse qui afflige tous les chrétiens, c’est le
rejet de la connaissance révélée, une barrière insupportable à l’écoulement
de l’esprit Saint dans nos vies. L’auteur de l’épître aux Hébreux attire notre
attention sur la génération des Israélites qui avaient reçu la promesse
d’entrer dans le pays de Canaan et qui sont pourtant morts dans le désert. Il
nous met en garde contre le fait que, recevoir une promesse ne suffit pas en
soi.
Car la bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux. Mais la parole
qu’ils avaient écoutée ne leur servit de rien, car ceux qui l'entendirent ne l la
reçurent pas avec foi. (Hébreux 4.2)
INTUITIONS SPIRITUELLES
Au chapitre 18 de Matthieu, nous avons un récit où Jésus appelle un
enfant, le place au milieu et dit à ses disciples:
En vérité je vous le dis, si vous ne devenez Comme les petits enfants, vous
n'entrerez point dans le royaume des cieux (Matthieu 18.3)
175
pas beaucoup de données intellectuelles à votre sujet - et il ne les
comprendrait vraisemblablement pas de toute façon! Il se fait une idée de
vous sur la seule base de ce que son esprit lui dit. Ce qui est intéressant chez
le petit enfant, c'est qui marche à cent pour cent selon ce que lui dit son
intuition. S’il décide que vous ne lui plaisez pas, vous ne poutre l'approcher.
Vous pourriez être rayonnant de sourire et chargé de douceurs, rien ne le
ferait sortir des jupons de sa mère ou de sous la table de la cuisine. Par
contre, que vous lui plaisez, vous ne vous en débarrasserez plus contre. Il
décide vous grimpera dessus avec ses doigts poisseux et tout, :et si vous ne
le laissez pas vous fourrer son caramel à moitié mâché dans la bouche, il
vous le collera sur le nez ou dans l'oreille gauche, tant il désire partager
176
avec vous tout ce qu'il possède. Comprenez-vous ce que Jésus voulait dire ?
Si nous ne sommes pas prêts, comme des enfants, à faire confiance à
177
personne malade. Mais votre pensée intervient alors et dit : «Tu ne peux
prendre ce risque ! C’est un cancer. Qu’adviendra-t-il s’il n’est pas guéri ?»
C’est à ce moment que la foi ou l’incrédulité va l’emporter. De deux choses
l’une, soit la pensée vous retient lié par les données physiques- un corps qui
se meurt du cancer- soit, la foi se tourne vers la nouvelle donnée venant de
Dieu : il y a guérison pour les malades. La foi méprise la connaissance des
sens parce qu’elle a accès à une connaissance supérieure : la connaissance
de la volonté de Dieu et de ses possibilités dans cette situation particulière.
L’IMPORTANCE DE LA PENSÉE
Cependant, la pensée n’est pas seulement là pour gêner l’esprit
humain. Elle est très importante pour elle-même. Une chose qui manque
beaucoup dans l’Eglise d’aujourd’hui, c’est une pensée chrétienne ; il lui
manque une façon authentiquement chrétienne de penser. La fonction de la
pensée consiste à recevoir la connaissance révélée que lui communique
l’esprit par des mots, ou par des propositions, de telle sorte que nous
puissions à la fois nous approprier ce que nous avons reçu et le partager
avec les autres. En 1 Corinthiens 2, Paul explique que la révélation vient de
l’Esprit de Dieu à l’esprit de l’homme ; mais il ajoute en- suite :
178
plus merveilleuse que nous pouvons avoir de Dieu peut, pour ainsi dire,
nous filer entre les doigts et être perdue.
LE RENOUVELLEMENT DE LA PENSÉE
Ce qui est vrai de l’esprit, l’est également de la pensée : Elle doit être
renouvelée afin de juger et comprendre comme il faut les intuitions de
l’esprit. Il peut être désastreux de manipuler les intuitions de l’esprit avec
une pensée non renouvelée. Néanmoins, chaque fois que nous faisons
confiance à la parole qui vient à notre esprit, la foi libère la puissance de
l’Esprit Saint, qui passe de notre esprit à notre pensée. Quand ce processus
devient notre réponse habituelle, la pensée acquiert «les tendances de
l’Esprit» dont Romains 8.6 nous dit qu’elles sont vie et paix pour la pensée.
Nous avons déjà traité assez en détail le renouvellement de la pensée, mais
nous pouvons voir ici comment cela se passe concrètement. L'Esprit Saint,
qui connaît la pensée de Dieu, accompagne notre pensée pour la porter
jusqu’à ce qu’elle acquière la capacité de penser les pensées de Dieu.
179
où je m’apprêtais à faire un appel, le Seigneur me montra les détails de la
vie conjugale d’une personne de l’assemblée. C’était très grave, bien plus
qu’un problème conjugal ordinaire. Je jetai un regard sur la taille de
l’assemblée et ma pensée me dit : «Si tu dis cela, tu pourrais bien te
retrouver avec une centaine d’épouses mécontentes sortant des rangs.» Je
n’avais pas la foi. J’écoutai ce que m’avait dit ma pensée et fis une invitation
générale à s’avancer pour la prière. La première femme à s’avancer me
raconta la situation de son couple. Je la connaissais déjà. J’ai été
terriblement repris parce que cette chère femme aurait dû savoir, alors
qu’elle était encore assise à sa place, que le Seigneur connaissait en détail
son besoin et était capable d’y répondre.
Dans le don de prophétie, les deux étapes ont lieu chez la même
personne. L’esprit humain reçoit la révélation, il la
180
tenter de prophétiser quand le Seigneur ne nous a pas donné de mot revient
à ne parler que de notre propre chef, quelque chose de totalement humain :
tenter d’opérer une parole de connaissance quand Dieu ne nous a pas
donné de révélation, et nous ne faisons que deviner.
181
Chapitre Vingt-Trois
CONSCIENCE ET VOLONTÉ
Si le fait de considérer la foi comme un lien ou un pont entre l’esprit et la
pensée peut être quelque chose de nouveau pour nous, le lien entre la
conscience et la volonté. Nous est par contre tout à fait familier. II s’agit
bien sûr de l’obéissance. Quand la conscience dit : «Tu dois », ma volonté
devrait répondre : «Je ferai». Et quand la conscience dit : «Tu ne dois pas»
ma volonté devrait dire : «Je ne le ferai pas ».
Aucune autre fonction de l’esprit humain n’est aussi cruciale pour ce
qui est de la vie par l’esprit que la conscience, mais il y a dans T’obéissance
certains aspects qu’il est nécessaire d’examiner parce qu’ils sont fort mal
compris, même par des chrétiens mûrs et de nombreux prédicateurs. Par
exemple, nous donnons parfois l’impression que l’obéissance est une sorte
de médicament moral. Elle est désagréable et doit donc être bonne pour
nous ! A d’autres moments, nous confondons obéissance et conformité– et
la conformité est l’un des traits les plus dangereux de la société moderne.
C’est l’un des moyens d’esquiver la responsabilité morale personnelle. La
responsabilité des choix moraux est déléguée à des supérieurs, des leaders,
des politiciens ou à la machine du parti. L’individu n’a plus qu’à obéir à des
ordres, à faire ce qu’on lui commande. La nature de ces ordres ou leurs
conséquences ne sont plus de son ressort. Il en résulte ce qu’on constate
aujourd’hui : des maux patents, dont personne n’est responsable. L’homme
qui tire sur la gâchette ou place une bombe n’est pas tes responsables : en
bon soldat ou en subalterne loyal, il ne fait qu’obéir aux ordres. L’homme
qui donne les ordres n’a lui-même tué personne, il n’a pas répandu une
seule goutte de sang innocent ; il ne ressent aucune culpabilité. Il y a
grandes chances pour que lui-même ne fasse qu’obéir à des ordres, mettant
en œuvre une décision politique prise avec encore moins d'effusion de sang
par quelqu'un de supérieur.
Pour la Bible, il est très clair que l'obéissance pour l'obéissance n'est
pas un bien en soi.
Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclave pour lui
obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit
à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ? (Romains 6.16)
182
AMOUR ET LIBERTÉ
Dieu, à cause de sa nature et de son dessein pour l'humanité, s'est engagé
d'une manière remarquable à préserver la liberté morale de l'homme. La
réponse que Dieu attend de la part de l'homme, c'est l'amour et, comme
nous l'avons dit, l'amour est un choix moral fait en toute liberté, ou il n'est
rien. Celui qui aime doit toujours prendre le risque que l'être aimé réponde
«non». Dieu a pris le risque que l'homme dise «non» à son amour et le prix
qu’il a en fin de compte payé pour ce risque, c'est le Calvaire.
Dieu a toujours limité son intervention dans les affaires de l'homme à
la mesure qui lui est accordée par la volonté humaine, ceci en raison de son
engagement envers l'intégrité de la personne humaine. Même quand le Père
a envoyé son Fils dans le monde, cela a dû passer par une volonté humaine
soumise, Quand Gabriel est venu annoncer à Marie ce que Dieu avait prévu,
il ne s'est rien passé avant qu'elle prononce les merveilleuses paroles de
soumission: «Voici la servante du Seigneur: qu'il me soit fait selon ta parole. »
(Luc 1.38)
De même, Christ, notre Rédempteur, n'entrera pas dans le cœur d'un
homme tant que la volonté n'aura pas retiré les barres qui interdisent d'en
ouvrir la porte. , Une fois dans le cœur, il continue toujours autant à
respecter la volonté aine. L'Esprit Saint, demeurant dans l'esprit humain
recréé, n'en: sortira pas pour entrer dans la vie de l'âme sans la réponse
libre et entière de notre volonté. L’omnipotence n’écrasera pas la volonté
humaine faible ct finie, aussi fragile soit-elle, tant l’engagement de Diecu
envers l’être moral de l’homme est profond.
AMOUR ET OBÉISSANCE
L’amour à différentes façons de s’exprimer selon les différentes
relations. Dans la relation d’homme à Dieu, ou de créature à Créateur, ou
de fils à père, l’amour s’exprime principalement par l’obéissance. Même
en termes humains, la relation d’amour d’enfant à parent est : «Enfants,
obéissez à vos parents». (Remarquez que nous n’exprimons pas l’amour de
parent à enfant comme : «Parents, obéissez à vos enfants.») Puisque
l’obéissance exprime l’amour, la réponse de l’homme à Dieu doit être une
obéissance du cœur donnée librement. Elle doit être plus que de s’incliner
183
devant une force supérieure, ou de se conformer sur une base de peur ou de
pression. C’est pour cette raison que les commandements de Dieu
s’adressent à la conscience et que l’homme peut toujours librement choisir
d’obéir ou de désobéir.
Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à
la règle de doctrine qui vous a été transmise. (Romains 6.17)
Ainsi parle l’Eternel : Placez-Vous sur les chenins, regardez, informez-vous des
antiques sentiers ; où donc est le bon chemin ? Marchez-y, et trouvez le repos
de vos âmes ! Mais ils répondent : Nous n’y marcherons pas. (Jérémie 6.16)
184
Vous m'appelez Maitre et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je
vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le maître, vous aussi vous devez vous
laver les pieds les uns aux autres. (Jean 13.13-14, Bible de Jérusalem)
185
soit assez fort pour nous garder libres de Satan. Sous sa seigneurie nous
connaissons une parfaite liberté. Sortons de Sous sa protection et notre
liberté ne durera pas plus de cinq minutes : le diable s’en chargera.
Quand Jésus a libéré des hommes de la maladie, il l’a fait par l’onction
de l’Esprit Saint (Actes 1.38) : quand il a libéré des hommes des démons,
c’était par l’Esprit de Dieu (Matthieu 12.28). Nous sommes libérés par ce
même Esprit. Quand nous répondons par l’obéissance, la puissance de
l’Esprit Saint se répand dans le domaine de la volonté humaine.
OBÉISSANCE ET CAPACITÉ
186
Nous lisons les commandements de Dieu, «Vous serez saints, car je
suis saint», ou «Aimez vos ennemis, et priez pour qui vous persécutent», et
nous crions: «Impossible !»
justice de la loi.
Pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons,
non selon la chair, mais selon l'Esprit. (Romains 8,4)
Car c'est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon on dessein
bienveillant. (Philippiens 2.13)
C'est le moyen que Dieu a choisi pour nous donner les capacités
nécessaires. Au travers de l'obéissance, nous pouvons découvrir pour nous-
mêmes que sa grâce nous suffit, à nous aussi, car sa « puissance s'accomplit
dans la faiblesse. » (2 Corinthiens 12.9)
OBÉISSANCE ET CONNAISSANCE
187
problèmes dans la recherche d’une direction à suivre.
II en va de même avec la compréhension spirituelle. Jésus a exposé
très clairement que l’obéissance est le chemin de la connaissance de Dieu.
Dans les situations ordinaires que nous rencontrons chaque jour les
circonstances et d’autres facteurs nous font parvenir un certain nombre
d’informations. Notre intelligence et nos émotions traitent ces données, les
analysent, les évaluent et les jugent. Mais, nous avons accès par notre esprit
à des données provenant d’une autre source : nous avons des informations
provenant du point de vue de Dieu. Une vision de la situation selon la
sagesse divine. Quand nous avons besoin de prendre une décision meilleure
que celle qui est possible sur la base des données temporelles dont nous
disposons, ou quand la connaissance venant de nous pourrait nous égarer,
la sagesse divine nous parvient au travers du témoignage de l’Esprit à notre
conscience .parfois, nous ressentons comme un frein dans notre Conscience,
alors que le cours prudent que devraient prendre nos actions semble bien
clair à notre pensée. A quelle source de direction la volonté va-t-elle prêter
attention : à la pensée ou à la conscience, aux circonstances extérieures ou à
la voix de l'Esprit ? Voici i o ce que. Jésus a fait dans de telles situations.
Moi, je ne peux rien faire par moi-même: selon ce que j'entends, je juge; et mon
jugement est Juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de
celui qui m'a Envoyé. (Jean 5.30)
188
Le chapitre 16 des Actes nous donne une illustration très
intéressante. Il est clair que Paul cherchait à connaître la direction de
l'Esprit, de façon assez semblable à celle que nous utilisons souvent: par
tâtonnements!
Nous lisons au verset 6: « Empêchés par le Saint-Esprit d'annoncer la
parole dans l'Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie.» Paul
réagissait-il à un frein dans son esprit? Empêché d'annoncer la parole dans
l'Asie. Pourquoi? Aucune raison dans les circonstances et aucune direction
immédiate, aussi essaient-ils autre part.
Verset 7: «Arrivés près de la Mysie, ils tentèrent d'aller en Bithynie;
mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. »
Cela ne paraît pas aussi cependant il n'y a aucun témoignage de
l'assentiment de négatif que la fois précédente; esprit Saint sur leurs
projets, aussi les abandonnent-ils.
Mais quand ils arrivent à Troas, Paul a une vision d'un Ime de
Macédoine disant
«Passe en Macédoine, viens à notre secours!» Après cette vision de Paul, nous
avons aussitôt cherché à nous rendre en macédoine, concluant que Dieu nous
appelait à y annoncer l’Evangile. (Actes 16.10)
Ils avaient raison, mais s’ils n’avaient pas obéi aux freins Précédents de
1’Esprit, ils n’auraient pas été en position de recevoir et de reconnaître la
direction de Dieu au moment où elle est venue.
189
ceux qui n’ont pas encore eux-mêmes été éprouvés à l’école de l’obéissance.
Une compréhension de ces choses éviterait beaucoup de problèmes et de -
souffrances provenant de prophéties directives données par ceux qui sont
nouveaux et n’ont pas encore été éprouvés dans le domaine des dons
spirituels. Il existe bien sûr un ministère prophétique qui est directif et qui
peut dévoiler la volonté de Dieu pour nos vies, mais c’est un ministère de
maturité. Il n’y a pas beaucoup de prophètes dans l’Eglise aujourd’hui, et les
prophètes authentiques sont des hommes qui sont passés au creuset de
Dieu. Pour le reste, la réponse du Seigneur à ceux qui demandent : «Et celui-
ci, seigneur, que lui arrivera-t-il ?», c’est : «Que t’importe ? Toi, Suis-moi.»
(Jean 21.22).
Le discernement des esprits est un autre don spirituel qui repose
directement sur la fonction de la conscience 1Corinthiens 12.10) Dans la
discussion que nous ’avons eu sur le rôle de la conscience, nous avons
souligné qu’elle porte témoignage à la vérité. C’est la conscience qui porte
témoignage à la vérité ou à la fausseté d’un esprit, qu’il soit humain ou
autre.
On ne dira jamais assez l’importance d’une conscience pure dans
l’exercice du ministère de délivrance, parce qu’en fin de compte, c’est par le
discernement et non par les symptômes que l’on reconnaît la présence d’un
esprit mauvais. J’ai été témoin de manifestations qui avaient toutes les
caractéristiques d’un cas classique de possession démocratique, pour
découvrir qu’elles n’étaient que le résultat de profondes blessures
émotionnelles et d’un stress mental .par ailleurs, je suis allé prier pour
quelqu’un qui souffrait physiquement et j’ai découvert qu’il s’agissait de
l’œuvre d’un démon. Le discernement consiste à savoir la vérité d’une
situation spirituelle ; et puisque c’est la conscience qui porte témoignage à
la vérité, un discernement précis nécessite une conscience pure.
Le jugement de la prophétie appelle une réaction analogue ; en fait, en
1 Corinthiens 12, le discernement est associé à la prophétie presque de la
même façon que l’interprétation est associée aux langues. La prophétie peut
avoir rois sources. Elle peut venir de l’Esprit Saint, elle peut ne venir que de
l’esprit humain de la personne qui prophétise plus rarement – elle peut
venir d’un esprit séducteur. Comment allons-nous donc décider si une
parole de prophétie vient réellement du Seigneur ou non ?1 Jean 4.2 dit :
Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu
en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus, n’est pas de Dieu.
190
Il s’agit d’un test vital, mais qui ne nous est pas d’un grand secours dans la
majeure partie des cas que nous rencontrons : c’est-à-dire, pour ce qui est
de décider si la prophétie que donne un frère, au cours de la rencontre de ce
soir, est réellement la parole du Seigneur ou seulement quelque chose qui
émane de son propre esprit et qu'il a cru venir du Seigneur. La réponse se
trouve en 1 Jean 4.6:
Mais nous, nous sommes les enfants de Dieu, c'est pour cela que seuls ceux qui
s'ouvrent à la connaissance de Dieu nous écoutent. Les autres ne nous
écoutent pas. A cela aussi vous saurez reconnaître si une parole est vraiment
de Dieu, car si elle l'est, le monde ne l'écoutera pas. (1 Jean 4.6, Le Livre)
Dans l'évangile et dans les épîtres de Jean, des termes comme voir et
entendre se réfèrent le plus souvent à la vision ou à l'entendement spirituel.
C'est dans ce sens qu'est employé ici le terme «écouter». Jean dit qu'une
véritable parole spirituelle est une parole que le peuple de Dieu «écoute»
non seulement avec les oreilles, mais dans l'esprit. Ainsi, si vous voulez
savoir si une prophétie était du Seigneur Ou non, et que vous n’êtes pas
certains de 1'avoir entendue dans votre conscience, interrogez ceux qui
vous entourent. Découvrez si des frères spirituels l'ont «entendue» ou non.
Tout comme l'opération du don de prophétie est fortement intuitive, le
jugement de la prophétie est également intuitif.
Il y a encore un aspect du jugement de la prophétie qui est très
important. Plus notre conscience est exposée à la pénétration des Ecritures
(la parole de prophétie « plus certaine», comme l'appelle Pierre), plus nos
sens spirituels seront exercés au discernement entre le vrai et le faux, le
divin et l'humain, quand nous entendrons prononcer une prophétie lors
d'une réunion.
191
Si donc nous demandons le don de foi, que ce soit sur la base claire qu’elle
exige l’obéissance, une obéissance du genre de celle dont Pierre a fait
preuve à la porte du temple.
192
Chapitre Vingt-Quatre
COMMUNION ET ÉMOTIONS
Nous avons découvert que vivre selon notre esprit signifie que la
faculté intuitive de l’esprit prend la préséance sur les raisonnements de la
pensée et que la conscience dirige la volonté. Il nous reste à voir comment
la fonction de communion ou de culte qui appartient à l’esprit est censée
gouverner les réactions émotionnelles de l’âme.
C’est de toute évidence un territoire mal connu. Comme moi, vous
avez sans doute pris comme allant de soi qu’un contrôle quelconque des
émotions ne pouvait venir que de la volonté. Nous disons à quelqu’un :
«Garde ton calme» ou «Ne te laisse pas démonter. Mais ce genre de contrôle
n’a qu’une efficacité très limitée et semble, en tous cas, ne fonctionner que
dans un sens. C’est -à-dire que la volonté peut parvenir à refouler les
sentiments, mais que ceux-ci ne peuvent être fabriqués par la force de la
volonté. Je ne peux m’obliger à être heureux, triste, ou même craintif. Plus
J’essaie, plus il me devient difficile de fabriquer une réponse émotionnelle
quelconque.
Dieu créa l’homme à son image, de telle sorte que le centre directeur
de la personnalité humaine était censé être, non pas sa volonté, mais son
esprit humain. En outre, par son esprit, le chrétien a accès à la personne de
l’Esprit saint qui demeure en lui. Mais quel rapport y a-t-il entre cela et la
vie émotionnelle ? De toute évidence rapport il y a, parce que l’Esprit Saint
possède toutes les qualités dont nous avons le plus besoin dans notre vie
émotionnelle : Amour, joie, paix, patience, douceur, bonté, fidèle
bienveillance et maîtrise de soi. (Galates 5.22-23) La question qui se pose
est donc : Comment a-t-on fait pour donner accès au domaine de nos
sentiments à l’Esprit Saint qui demeure dans notre esprit ? Quel est le pont
qui relie la fonction spirituelle de communion ou d’adoration au domaine
de la vie de l’âme où nous faisons l’expérience de sentiments ?
C'est une question critique, parce que c'est au niveau des émotions
que les gens sont les plus sensibles et souffrent le plus. Il est possible de
résumer la réponse en un mot, mot à la fois le plus négligé et le plus mal
compris de toute t'écriture. Vous le verrez sur la Figure 22; c'est: espérance.
193
ESPÉRANCE- LA VERTU NÉGLIGÉE
Paul achève son merveilleux hymne à l'amour de 1 Corinthiens sur
ces paroles bien connues: «Maintenant donc ces trois choses demeurent: la
foi. L’espérance, l'amour; mais la plus grande, c'est l'amour:» (1 Corinthiens
13.13).
En 1 Thessaloniciens, il fait le lien à nouveau entre les trois: «Nous
nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l'œuvre de votre foi, du
travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en notre Seigneur
Jésus-Christ.»(1 Thessaloniciens 1.3).
Il y a pourtant quelque chose d'étrange. Dans ma vie, j'ai entendu des
centaines de sermons sur le thème de la foi, et sans doute autant sur
l'amour. Mais, à mon souvenir, je n'ai entendu, de toute mon existence, que
deux sermons sur l’espérance et c'est moi qui les ai prêchés tous les deux!
II est vrai que Paul dit que des trois choses, I ‘amour est la plus grande;
mais si l'espérance ne vient qu'en troisième position, ce n’est pas une raison
suffisante pour qu'elle ait été négligée à ce point. Peut-être que la
connotation attachée ce mot dans notre langage courant y est pour quelque
chose. L'espérance sonne quelque peu faible et hésitante. «J'espère
seulement 'y arriverai.» « Il n'y a plus guère d'espérance, vous savez.» Mais
qsue
Paul avait raison, l’espérance est un concept merveilleux et qui change une
existence - quand nous en comprenons vraiment le sens.
Permettez que je vous donne une définition biblique de l'espérance.
Elle est à apprendre par cœur.
L'espérance est l'attente confiante et favorable de quelque chose
de bon.
Remarquez que cette définition de l'espérance s'articule autour de
trois axes fondamentaux:
Confiance
Attente
Securite
Par son caractère de confiance, de sécurité et d'attente l'espérance crée
dans la personne qui la possède une attitude intérieure d'ouverture à Dieu,
d'ouverture aux autres et d'ouverture à la vie. Ce point est extrêmement
important, parce que nous ne faisons l'expérience que de ce que nous
194
recevons, et que nous ne recevrons que ce à quoi nous sommes ouverts.
L'ouverture à recevoir est chose relativement rare. même chez les
chrétiens. Il existe deux catégories principales de gens. Les premiers disent:
«N'attends jamais rien. tu ne risqueras pas d'être déçu,» C’est la catégorie
des optimistes. Les pessimistes quant à eux, disent: «Attends- toi toujours
au pire, tu ne seras ainsi jamais déçu de ce qui t'arrive.» Pensez-Vous que je
sois dur? Alors regardez combien de personnes autour de vous conservent
habituellement des barrières protectrices contre la vie, contre les gens et
contre Dieu - puis demandez-vous pourquoi elles semblent ne jamais rien
recevoir !
L'espérance est en réalité l'autre face de la foi. La foi signifie que je
m'engage à faire confiance à quelqu'un d'autre. L'espérance signifie que je
m'attends à ce qu'on réponde à mon offre, et que je suis par conséquent
ouvert à recevoir cette réponse. De cette confiance et de cette attente,
l'amour peut naître. I faut les deux ingrédients de la (confiance et de
l'attente pour fabriquer l'amour. Nous pourrions, en toute légitimité, mettre
1 Corinthiens 13.13 sous forme d'une équation paulinienne:
Foi + Espérance = Amour.
Nombre de tentatives pour établir des relations personnelles avec
quelqu'un sont mort-nées, soit parce que nous avons peur de faire
confiance à l'autre, soit parce que nous ne croyons pas que ce que nous lui
offrons a une valeur et sera apprécié ou reçu. Nous ne parvenons pas à
combler l’abîme qui nous sépare: soit nous n'atteignons pas l'autre
personne, soit nous ne lui permettons pas de nous atteindre.
Une personne timide – ou une personne ayant un complexe
d’infériorité – a un problème avec l’espérance. Je me rappelle m’être dit
dans ma jeunesse : «Ne laisse jamais les gens devenir trop proches de toi,
parce que sils découvrent un jour qui tu es, ils te retireront immédiatement
toute estime.» Aussi n’en ai-je jamais couru le risque.
Beaucoup de gens ont ce problème avec Dieu. Non pas tant un
manque de volonté à se confier en Dieu, mais le manque d’un quelconque as
assurance que Dieu accorde de la valeur à ce qu’ils lui offrent et désire
répondre d’une manière ou d’une autre à leurs avances. Je demande parfois
a ce genre de personnes ; «Si, à l’instant, vous deviez demander quelque
chose à Dieu, pensez-vous vraiment qu’il vous : Ecouterait et vous
répondrait ?» La plupart du temps, elles ont un air rêveur et disent :
«J’aimerais y croire mais, pour être honnête, je n’ai pas l’impression que
Dieu s’intéresse vraiment à moi. »
195
En fait, c’est exactement le contraire. Pour le Père, nous sommes,
individuellement, d’une valeur inestimable. II nous dit que nous sommes
rachetés à un grand prix, et que les cheveux mêmes de notre tête sont tous
comptés. C’est pourquoi, lorsque nous allons à Dieu avec confiance, pour
l’adorer ou pour nos besoins, il nous répond absolument toujours. Voilà
pourquoi une attente confiante que Dieu nous donnera de bonnes choses
est toujours bien fondée.
Or, l’espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans
nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Romains 5.5)
Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la
foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit.
(Romains 15.13)
L’ESPÉRANCE ET LA PENSÉE
Je dois confesser que, pendant longtemps, je n’ai que très peu compris
le véritable sens de l’armure complète de Dieu décrite en Ephésiens 6.
J’arrivais à en imaginer les diverses pièces de quincaillerie (et à former une
image mentale où je me voyais en train de me débattre pour me glisser à
l’intérieur comme un chevalier du moyen âge), mais cela ne semblait guère
avoir de signification pratique. Puis, un jour, En lisant 1 Thessaloniciens 5.8,
je vis quelque chose.
Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres : revêtons la cuirasse de la foi et
de l’amour, ainsi que le casque de l’espérance du salut.
196
recevoir !
Abraham a été le représentant classique de ce genre d’espérance.
Espérant contre toute espérance, Abraham crut et devint ainsi père d’un
grand nombre de nations, selon ce qui avait été dit… (Romains 4.18)
Mais c’est Jésus qui fut l’homme d’espérance par excellence. Il n’y a
jamais eu d’autre vie d'espérance comme la sienne, ni avant lui, ni après lui.
Le pain trempé à la fin du repas -cette expression touchante d'amour et de
réconciliation -n'était pas un geste dénué de signification. Je crois que, dans
son humanité bénie, Jésus a espéré jusqu'au bout que Judas reculerait et
trouverait ainsi le salut. Jésus connaissait aussi le défaut fatal de Pierre. Il
savait qu Pierre se briserait et le renierait, mais il a quand même dit:
Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé.
Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, quand tu seras
revenu, affermis tes frères. (Luc 22.31-32)
197
sur la défensive et nous réagissons par la peur, la colère ou l'irritation. Mais,
lorsque nous avons une attitude d'ouverture à l'égard de Dieu, nous
répondons aussi à des informations provenant source, nous voyons les
situations et les circonstances depuis une position de sécurité intérieure,
nous mesurons les problèmes et les difficultés en les comparant à la
capacité de Dieu, qui est pour nous et de notre côté.
Il y a dans l’Ancien Testament un magnifique exemple Elisée se trouve
à Dotân, et la Ville est entourée par les armées syriennes. Le serviteur du
prophète est saisi de panique. «Ah ! Mon seigneur, comment ferons-nous 2,
mais, chose étrange, Elisée n’a pas peur. Il garde son calme parce qu’il a
d’autres données sur lesquelles s’appuyer.
«N’aie pas peur, car ceux qui Sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui
sont avec eux. Elisée pria en disant : L’Eternel, ouvre ses yeux, je t’en prie, pour
qu’il voie. L’Eternel ouvrit les yeux du jeune serviteur qui vit ceci : la montagne
pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée.» (2 Rois 6.16-17)
198
199
Chrétiens sont spirituellement et mentalement mûrs, mais
émotionnellement immatures.
Quelle est la réponse ? Le fait que nous soyons immatures ne peut faire
l’objet d’un pardon, ni même d’une guérison. Il n’y a qu’une solution : la
croissance. L’Esprit Saint est l’Esprit d’adoption (Romains 8.15), l’Esprit qui
nous amène à la maturité en tant que fils. Il peut ôter le blocage quelle qu’en
soit la nature : peur de l’échec, complexe d’infériorité, image de soi négative
ou sentiment profondément ancré de n’avoir pas de valeur. J’ai vu toutes
ces choses, et bien d’autres, enlevées par l’Esprit Saint – et j’ai vu les
personnes libérées pour grandir jusqu’à une belle maturité émotionnelle.
Troisièmement – et c’est quelque chose de passionnant – L’attitude
d’accueil pleine d’attente, qui caractérise l’espérance, permet à l’Esprit Saint
d’exprimer sa nature en nous. C’est le moyen de greffer les fruits de
l’Esprit Saint dans Notre nature. Je m’étais souvent demandé comment
cela pouvait se passer. J’ai entendu suggérer, dans des prédications, que
nous devions, en quelque sorte, copier l’Esprit Saint. Comment est-il
possible d’imiter des sentiments sans être totalement hypocrite ? Est-ce
1’obéissance qui produit les fruits ? Ou est-ce la foi ? En fait, aucune des
deux. C’est l’œuvre de l’espérance, et l’ouverture en est la clef. Les fruits de
l’Esprit Saint sont appelés à être vécus dans nos sentiments, tout d’abord
parce qu’ils sont eux-mêmes des sentiments et, ensuite parce que les
sentiments sont les incitateurs les plus puissants de notre comportement. II
y a, en effet, un très bel équilibre en tout cela.
200
certains moments, mais c'était toujours donné; c'est-à-dire que nous ne
pouvons le fabriquer ou le produire à partir de nous-mêmes. Nous ne
pouvons pas même imaginer à quoi cela ressemble avant que cela n'arrive,
parce que l'amour de Dieu est qualitativement différent de l'amour humain.
Mais Dieu en possède tant qu’il désire puiser dans sa plénitude pour verser
son amour dans nos cœurs par l'Esprit Saint. Notre seule contribution - si
on peut l'appeler ainsi - c'est l'ouverture et l'attente qui nous rendent
capables de recevoir ce qui est donné.
201
trouver de mots adéquats. Les langues sont un merveilleux don de l’Esprit
Saint qui fournit à notre esprit son propre moyen de communication.
En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car…
C’est en esprit qu’il dit des mystères. (1 Corinthiens 14.2)
202
Le don de guérison, ce n'est pas prier pour les malades pour qu'ils soient
guéris -c'est les guérir. Nous avons reçu l'ordre de prêcher le royaume,
mais aussi celui de guérir les malades. (cf. Matthieu 10.7-8) C'est pourquoi
le don de guérison peut opérer, indépendamment de la foi de la personne
malade, mais à plus forte raison devons-nous connaître la pensée du
Seigneur pour la situation parti- culière à laquelle nous sommes confrontés.
La guérison du boiteux à la porte du temple en est un bon exemple. Les
apôtres, peut-être même Jésus, étaient probablement passés devant lui bien
des fois auparavant, car il semble que c'était son habitude de se placer à cet
endroit pour mendier.
Mais cette fois-là, Pierre sentit quelque chose de différent dans son
esprit. S’adressant au boiteux, qui pour autant que nous puissions le dire, ne
pensait même pas à la guérison, il dit : «Regarde-nous… Je ne possède ni
argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de
Nazareth : Lève-toi et marche ! » (Actes 3.6)
Cette attitude intérieure d’ouverture s’accompagne inévitablement
d’un engagement émotionnel vis-à-vis des besoins à satisfaire. Quand il
voyait les foules dans le besoin, Jésus était ému de compassion pour elles. Je
doute fort qu’un ministère de guérison soit possible sans un cœur qui
s’émeut de compassion. En fait, un cœur compatissant pourrait bien être le
début d’un ministère de guérison.
203
Chapitre Vingt-Cinq
FOI ET CONFESSION
Les chrétiens, et plus particulièrement ceux qui ont un arrière-plan
évangélique, ont du mal à accepter que, dans la rédemption, la Bible ne
parle presque jamais de la foi toute seule. Par exemple :
204
205
Dans le salut, c'est la repentance et la foi. «...la repentance envers
Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus.» (Actes 20.21)
La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or c’est la parole de
la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu
crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé, Car en
croyant du cœur on parvient à justice et en confessant de la bouche on
parvient au salut… (Romains 10,8-10)
Le mot grec employé ici pour «saluts »est sozo, qui signifie aussi «être
guéri ou redevenir intact», Ce .passage dit donc que pour être guéri j’ai
besoin de deux choses : un pour croire (ce qui a pour conséquence la
justice, c’est-à-relation juste avec Dieu), et une bouche pour confesser (ce
206
qui a pour conséquence la guérison). Dans la Bible, «justice» possède une
autre signification fondamentale qui est la «conformité à la norme», Dieu
est parfait, parce que Dieu est toujours parfaitement ce que Dieu doit être.
Dans le livre de Job, il est dit que Dieu a rendu à un homme sa justice. Cela
signifie que Dieu l’a guéri. La Norme de Dieu pour l’homme, c’est la santé,
non la maladie. Ainsi, la foi dans le cœur restaure la norme qu’est la santé ;
et la confession de la bouche en donne l’accomplissement. Bien souvent,
nous ne recevons pas les fruits de notre foi parce que nous ne les
confessons pas de la bouche. Ce que Dieu a pourvu pour répondre à notre
besoin reste réel, mais seulement potentiel- cela ne devient jamais effectif.
En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne : Ote-toi, et jette-toi
dans la mer, et qui ne doutera pas dans Son cœur, mais croira que ce qu’il dit
se fait, tout ce qu’il aura dit lui sera fait. (Marc 11.23- Darby)
Remarquez qu’il aura tout ce qu’il aura dit, et non tout ce qu’il aura
cru.
Et comme nous avons le même esprit de foi, selon ce qui est écrit : J’ai cru, c’est
pourquoi j’ai parlé ! Nous aussi nous Croyons, et c’est aussi pourquoi nous
parlons. (2 Corinthiens 4.13)
207
C'est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole
de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce qui est visible.
(Hébreux 11.3)
Car c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. L’homme bon tire du
bien de son bon trésor et l'homme mauvais tire du mal de son mauvais trésor.
(Matthieu12.34-35)
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est de même des promesses de Dieu. La foi étend le bras et se saisit de ce
que Dieu a Pourvu ; la confession, par la parole, le transforme en fait
Tangible. Pour revenir à notre illustration, la foi consiste à Ecrire le chèque ;
la confession à le tendre de l’autre côté du Comptoir en échange des
marchandises.
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foi emploie la parole créatrice pour amener à l’existence par la parole ce qui
a été reçu.
OBÉISSANCE ETAUTORITÉ
Nous avons précédemment exploré les divers aspects de la relation
entre obéissance et autorité, mais celui qui nous intéresse ici est celui de
l’autorité comme aboutissement de l’obéissance.
Pour commencer, nous devons comprendre qu’il a toujours été dans
le plan de Dieu que l’homme exerce l’autorité.
Dieu dit : Faisons I ’homme à notre image selon notre ressemblance, pour qu’il
domine sur les poissons de la mer, Sur les oiseaux du ciel. Sur le bétail sur
toute la terre et suis tolus les reptiles qui rampent sur la terre. (Genèse 1.26)
…Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à une
autorité supérieure, j’ai des soldats soue S ordres ; et je dis à l’un : Va !et il va ;
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à l’autre : Viens ! Et il Vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! Et il le fait.
(Luc 7.7-8)
Remarquez que le centenier n’a pas dit qu’il était un homme ayant de
l’autorité : il a dit qu’il était soumis à une Autorité. Il n’avait de l’autorité. Il
n’avait l‘autorité que parce qu’il était lui-même sous une autorité. Ses
hommes obéissaient à ses Ordres sans poser de questions – non parce qu’il
était personnellement plus fort qu’eux, mais parce que ceux-ci savaient que
la puissance des supérieurs du centenier était à La base de ses ordres, et
ainsi de suite, de supérieur Supérieurs, jusqu’au bout de la filière avec César
à Rome. Tant que le centenier restait soumis à l’autorité, il avait Derrière lui
toute la puissance de l’Etat romain.
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Guérison – « A cette vue, les foules saisies de crainte, glorifièrent Dieu qui a
donné aux hommes un tel pouvoir » (Mathieu 9.8)
Sur la nature - «Quel est donc celui-ci ? Car il commande Même au vent et à
l’eau, et ils lui obéissent. » (Luc 8.25)
Sur le péché - «Le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir De pardonner les
péchés» (Luc 5.24)
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l’Eglise ; l’autre, c’est notre1elation avec lui, comme Seigneur ressuscité.
L’autorité que possède Christ est absolue. En tant que chef de l’Eglise, il a
délégué à celle-ci cette autorité :
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foi le proconsul Sergius Paulus. Que fit Paul ? Il ne se disputa pas avec
Elymas, comme il en aurait été tort capable, mais il répondit à l’incitation de
l’Esprit en lui.
Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli d’Esprit Saint fixa les regards sur
lui et dit : Toi qui es plein de toute ruse et de toute regards fraude, fils du
diable, ennemi de toute Justice, ne cessera –tu pas de détourner les voies
droites du Seigneur ? Maintenant voici : la main du Seigneur est sur toi, et
pour un temps tu ne verras pas le soleil. Aussitôt l’obscurité et les ténèbres
tombèrent sur lui, et se tournant ça à là il cherchait les gens pour le guider.
Quand le proconsul vit ce qui était arrivé, il crut, vivement frappé de la
doctrine du Seigneur. (Actes 13,9-12)
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véritable autorité est toujours Spirituelle à l’origine. Pour cette raison,
l’autorité fonctionne toujours à partir de l’esprit de la personne qui l’exerce
et elle atteint l’esprit de la personne sur qui elle est exercée. Elle touchera
donc cette dernière dans sa conscience : il y aura un sentiment d’obligation
en rapport avec l’ordre ou l’instruction émis. Néanmoins, la volonté de la
personne reste libre d’obéir ou de désobéir. L’obéissance est donc le
résultat d’un libre choix et elle a l’effet libérateur de toute véritable
obéissance.
Si, cependant, la personne qui exerce l’autorité ne vit pas Elle-même
dans l’obéissance, ce qui émane d’elle n’est pas une autorité spirituelle,
mais un pouvoir de l’âme. Cachez l’obéissance sur le diagramme de la
Figure 23 et vous verrez que ce qui émerge n’a plus son origine dans
l’esprit, mais dans l’âme. Dans la plupart des cas, ce qui en sortira sera de la
force de volonté ; mais il peut également y avoir une forte pression
émotionnelle ou une discussion vigoureuse. Puisque la source de cette
autorité est dans l’âme, cela touchera l’autre personne dans son âme. Il y
aura heurt de volontés, conflit d’argumentation ou de sentiments opposés.
Soit la personne à qui on donne des ordres ou des instructions se soumettra
à la puissance supérieure (mais Eprouvera du ressentiment et de la
rébellion en le faisant), Soit elle se défendra elle-même et il y aura conflit
ouvert.
Quand j’obéis à une véritable autorité, je ne me sens ni Inférieur ni
diminué, parce que la véritable autorité est spirituelle et respecte ma liberté
morale. L’autorité qui n’est pas légitime (mais qui est l’imposition de la
volonté des idées de l’autre) ne respecte pas ma liberté morale. Elle
Cherche à contraindre ou à manipuler – alors, soit je m’y plie, soit je me
rebelle. Je cours en général un moindre risque en me rebellant.
Il est crucial que les parents comprennent cela – c’est également
important pour les responsables spirituels.
Comme le disait Menno Simon, il y a plus de quatre cents Ans :
l’autorité spirituelle dans l’Eglise i n’amènera jamais le Rebelle à plier, elle
rendra au contraire celui qui est obéis- Sant capable de vivre une vie sainte.
ATTENTE ET JOIE
Un des traits caractéristiques du renouveau charismatique actuel dans le
monde entier est le retour de la joie au Sein du peuple de Dieu. Helmut
215
Thelicke, le grand prédicateur allemand, avait pu écrire que les chrétiens
sortant de L’église le dimanche matin, au lieu d’avoir l’air de sortir d’un
Hanquet organisé par le Père, ressemblaient davantage à Des gens qui
viendraient de vendre leurs péchés aux en chères – et qui souhaiteraient les
récupérer ! Dieu soit loué. Il y a aujourd’hui beaucoup de rassemblements
de saints Pour lesquels une telle conclusion serait impossible.
La création elle-même est née dans la joie. Quand les Fondements de
la terre ont été posés, le livre de Job nous Dit : …les étoiles du matin
éclataient en chants de Triomphe, et … tous les fils de Dieu lançaient des
acclamations, (Job 38.7)
Nous lisons également dans le grand passage de l’Ancien Testament
où Christ est présenté sous les traits de la Sagesse :
Lorsqu’il donna une limite à la mer, pour que les eaux n en Franchissent
pas les bords, lorsqu’il traça les fondements de Lu terre, j’étais à l’œuvre
auprès de lui, et je faisais de jour en jour ses délices, jouant sur la surface de sa
terre, et trouvant délices parmi les êtres humains. (Proverbes S.29-31)
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d’une seule expérience : l’expérience d’une rencontre personnelle avec le
Dieu vivant.
J’irai vers l’autel de Dieu, vers Dieu, ma joie et mon allégresse. (Psaumes 43.4)
Car le royaume de Dieu, c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la
paix et la joie, par le Saint-Esprit. (Romains 14.17)
Vous l’aimez sans l’avoir Vu. Sans le voir encore, vous croyez en lui et vous
tressaillez d’une allégresse indicible et glorieuse. (1 Pierre 1.8)
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lisons-nous, étaient «remplis de joie et l’Esprit-Saint.» (Actes 13.52)
Dans le corps, les émotions négatives comme la peur ou Le
ressentiment, peuvent provoquer des troubles fonctionnels et par la suite
organiques ; mais la joie est thérapeutique, elle donne vie. «Un cœur joyeux
rend le visage aimable Mais quand le cœur est dans la peine, l’esprit est
abattu. » Proverbes 15.13)
Un cœur joyeux est un bon remède, mais un esprit batte dessèche les os.
(Proverbes 17.22)
Ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel est votre force. (Néhémie 8.10)
On raconte d’un des vieux prédicateurs de John Wesley. Que sur son
lit de mort, usa joie à l’idée de voir son Sauveur Face à face était tellement
intense qu’elle l’a maintenu en Vic encore deux semaines,» Que j’aime cela !
Ne voyez-vous Pas ce vieux soldat, dans une extase de joie à la pensée qu’il
Allait enfin voir Jésus ? Et la joie a fait que l’adrénaline a Pompé dans son
vieux corps fragile, le gardant en vie jour après jour.
Enfin, par sa nature même, la joie doit s’exprimer. Il est Très
important de voir combien il y a de joie dans les Ecritures. Prenez une
concordance quelconque et cherchez Le nombre d’occurrences des mots
joie, se réjouir et bon- Heur ; voyez à quoi ils sont associés : crier (Psaumes
63.6). Chanter (Esaïe 35.10), danser (Jérémie 31.13), sauter (1 Rois 15.29),
battre des mains (Psaumes 47.2), faire de la Musique (1 Chroniques 15.28),
etc.
La joie est le secret d’une véritable évangélisation, car Des chrétiens
joyeux sont une publicité irrésistible L’Evangile. La joie dans l’Esprit Saint
est inaltérable et Pour Indépendante des circonstances, parce que celles-ci
ne Peuvent ni la produire ni l’enlever. Jésus a dit aux disciples : « …je vous
verrai de nouveau, votre cœur se réjouira, et nul ne Vous ôtera votre joie,»
(Jean 16.22)
C’est dans notre esprit humain que repose la source de la Joie : Dieu
l’Esprit Saint. Quand nous vivons dans une attitude d’attente ouverte (ou
espérance) à son égard, alors la Joie est notre partage. Avec joie nous
puiserons continuellement de l’eau aux sources du salut.
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