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Economie Generale 2024

Ce document présente un cours d'économie générale. Il contient les objectifs du cours, le sommaire des thèmes abordés et introduit les concepts clés de l'économie tels que les agents économiques, les marchés, la monnaie.
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Economie Generale 2024

Ce document présente un cours d'économie générale. Il contient les objectifs du cours, le sommaire des thèmes abordés et introduit les concepts clés de l'économie tels que les agents économiques, les marchés, la monnaie.
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ECONOMIE GENERALE

FILIERE GESTION

-COURS

-QUESTIONNAIRES ET EXERCICES

NIVEAU I

PAR M. NSANGOU SAMUEL


TEL : 6.99.54.09.27 - 6.78.49.95.24

1
Objectifs du cours

- Acquérir une connaissance générale sur l’économie, son objet, ses approches.

- Acquérir une connaissance générale sur les principaux courants de pensée.

- Acquérir une connaissance générale sur les différents agents économiques et une
représentation simplifiée du circuit économique.

- Analyser différentes fonctions économiques fondamentales ;

- Analyser les défaillances du marché, comprendre le bien-fondé de la régulation économique


par l’Etat et les politiques économiques

- Comprendre la coordination et la régulation économique par le marché et les mécanismes y


relatifs

- Maitriser l’organisation, le fonctionnement du système monétaire et financier et comprendre


son rôle dans l’économie en s’inspirant du cas de la zone BEAC.

- Maitriser les concepts et outils ou instruments d’analyse macroéconomique

- Analyser les systèmes économiques

2
SOMMAIRE
MODULE I:ORGANISATION ET MECANISMES ECONOMIQUES

THEME 1 : Les entreprises et la production

THEME 2 : Les ménages et la consommation

THEME 3 : Les marchés et les prix

THEME 4 : Formation et répartition des revenus

THEME 5 : La monnaie et le financement de l’économie

THEME 6 : Les éléments de la comptabilité nationale

THEME 7 : L’équilibre macro-économique

MODULEII : SYSTEMES ECONOMIQUES ET REGULATION PAR L’ETAT

THEME 8 : Le système socialiste

THEME 9 :L’économie capitaliste

THEME 10 :L’Etat et ses interventions

3
PREMIE MODULE I:ORGANISATION ET MECANISMES ECONOMIQUES

CHAPITRE 0 : INTRODUCTION GENERALE

IDEE DIRECTRICE : L’activité économique à pour objectif, la satisfaction des besoins par la création des biens. Ce
sont les phénomènes de rareté qui expliquent l’existence des problèmes économiques et constituent la raison d’être de
la science économique.

Les sciences économiques ont beaucoup évolué et la matière c’est affinée et enrichie au cours du temps. Néanmoins, en
vue des nombreux problèmes actuels la réflexion ne doit pas en rester là. Quelle est de facto notre connaissance effective
des sciences économiques, sciences inexactes et comment pouvons-nous à la lumière de celles-ci résoudre les problèmes
économiques et sociaux qui se posent à nous actuellement ?

La base de nos connaissances des sciences économiques et sociales repose sur trois axes majeurs : l’analyse de l’objet de
la science économique, la présentation des grands axes de l’histoire de la pensée économique et l’examen des principaux
systèmes économiques.

I- Objet, but et utilité de la science économique


1) Objet

L’économie a pour objet d’étudier la manière dont l’ensemble des biens satisfait les besoins.

2) BUTS
- déterminer les besoins de la population
- rechercher les moyens pour satisfaire ces besoins
- comment satisfaire ces besoins ?
3) UTILITES
- Fournir des règles d’utilisation rationnelle des moyens
- élaborer les théories économiques pouvant expliquer les comportements des hommes
- mettre en place une politique économique (ensemble des interventions de l’Etat dans l’économie caractérisée
par la hiérarchie des objectifs poursuivis et le choix des instruments mis en œuvre pour les atteindre).

II- PROCEDES OU INSTRUMENTS UTILISES PAR LA SCIENCE ECONOMIQUE

Pour mériter le nom d’une science, la science économique élabore des lois à caractère scientifiques, objectives,
susceptibles d’être admises a tous en proposant les liaisons explicatives entre des phénomènes économiques qui se
produisent sous certaines conditions.

La démarche logique pour découvrir ces lois consiste :

- premièrement à partir de l’observation des faits économiques


- Deuxièmement à expliquer les constatations faites au cours de la première étape de façon à établir ainsi des
liaisons explicatives entre phénomènes économiques en vue de dégager des lois.
- Troisièmement les lois ainsi découvertes permettent de prévoir l’évolution des phénomènes économiques,
de mieux contrôler l’évolution économique d’un pays.
Les lois économiques sont des instruments précieux pour la politique économique d’une nation. L’analyse
économique utilise plusieurs types de méthodes qui parfois se sont opposées dans le passé, mais que l’analyse moderne
tend à les concilier.

A- Les types de méthodes

1) Les procédés de raisonnement


4
Deux procédés de raisonnement sont également utilisés pour l’analyse économique : la méthode déductive et la
méthode inductive.

a)La méthode déductive accorde une grande importance à la théorie et consiste à déduire par un raisonnement logique
les lois à partir d’axiome (proposition admise par tout le monde sans discussion) ou d’un postulat. Cette méthode part
du général ou particulier. Il s’agit du recensement (dénombrement de la population), du sondage (étude des faits sur
l’échantillon prélevé de la population totale).
b) La méthode inductive part beaucoup plus du concret, s’appuie sur l’observation des faits qui lui permettent
d’élaborer certaines lois, elle va ainsi du particulier au général. L’analyse est faite sur la base des documents de l’état
civil telle que le registre de naissance, décès, mariage. Utilisation des statistiques des services spécialisés comme la
chambre d’agriculture, et de commerce.
Loin de s’opposer, le principe déductif et le principe inductif se complètent. Les postulats (principe
indémontrables, incontestable) utilisés par la méthode déductive ne sont pas employés à priori sans être vérifiés par les
faits ou l’observation, en revanche l’observation des faits utilisés par la méthode inductive exige un minimum de
connaissance théorique. En d’autres termes, la déduction en matière économique repose sur l’observation et
inversement aucune induction ne peut s’effectuer sans hypothèse de départ.

2- Le niveau de l’échelle d’analyse

La science économique s’appuie sur trois démarches complémentaires :

- L’analyse microéconomique s’attache à l’analyse de l’activité individuelle, tel est le cas quand on étudie
l’activité d’une entreprise, d’un ouvrier ou d’un ménage.
- L’analyse macroéconomique saisit ou analyse l’activité économique dans sa globalité avec une
problématique de régulation de cette activité. C’est l’analyse des comportements collectifs et globaux
Exemple : l’étude de la production totale d’un pays, de la consommation totale, de la masse monétaire d’un
pays etc. Elle est nécessitée par le fait que les objectifs de politique économique sont globaux. La macro
économie étudie 5 problèmes principaux :
* L’inflation : une hausse généralisée des prix peut résulter d’une augmentation générale de salaire.
Phénomène étudié par la macroéconomie.

*L’emploi : lorsque dans une économie un grand nombre de personnes actives est au chômage pour de motifs
semblables.

*La croissance économique : c’est l’augmentation en volume des principaux indicateurs de l’économie ie la
production, le salaire, les prix …

*Les fluctuations de l’activité économique : les variations des principaux indicateurs impriment à l’économie
une évolution cyclique.

*La position de la balance des paiements : les échanges internationaux mettent en relation une économie
nationale des économies étrangères. Ces échanges influencent la structure de l’économie nationale.

- La méso économie : c’est la branche de la séco analysant les sous-ensembles économiques à mi- chemin de la
macro économie et de la micro économie Ex : agriculture, industrie, santé, éducation

III-LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE

La science économique retiendra trois grands courants de pensée économique apparus chacun dans un
contexte précis et adapté à leur temps : le libéralisme au XVIIIème siècle, le marxisme au XIXème
siècle et le keynésianisme (pendant les « trente glorieuses »)

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A. LE COURANT LIBERAL
Le courant libéral se compose de deux écoles de pensée : classique à la fin du XVIIIème siècle et néo- classique à la fin du
XIXème siècle.

1 ) Le courant libéral classique

Le courant libéral classique naît pendant la Révolution industrielle, période d’importantes innovations techniques, de
procédés et de transformations sociales. On retiendra Adam Smith (La recherche sur la nature et les causes de la
richesse des nations, 1776 ), Malthus, D. Ricardo (Principes d’économie politique, 1871 ) et Jean – Baptiste Say comme
les principaux théoriciens classiques communément appelés les « théoriciens de l’offre. Ainsi, d’après la loi des
débouchés de Jean – Baptiste Say, l’offre de biens crée une demande équivalente.

La théorie libérale classique repose sur trois points essentiels:

L’INDIVIDUALISME ECONOMIQUE - L’AFFIRMATION DE LA LIBERTE ECONOMIQUE - LA


PERMANENCE DE L’EQUILIBRE ECONOMIQUE

2) Le courant libéral néo-classique

Le courant libéral néo-classique apparaît dans la seconde moitié du XIXème siècle (avec des auteurs tels Walras, Marshall,
Pareto).Celui-ci est moins une critique qu’un renouvellement du courant libéral. Pour ce courant :

- L’individu, rationnel, recherche son intérêt propre et s’appuie sur la propriété privée

- Le marché se régule seul (la main invisible). L’intervention de l’état est proscrite sauf en cas de libéralisation des
contraintes pesant sur le marché

- Le marché s’équilibre seul en fonction de l’offre et de la demande. Il en va ainsi pour les prix et les salaires.

Le courant libéral néo-classique se distingue du courant classique par les deux éléments suivants :

L’approche microéconomique et la notion d’équilibre général.

La pensée libérale néo-classique a su évoluer et, depuis les années 70, on assiste à l’apparition d’écoles libérales
nouvelles; l’Ecole de Chicago (le monétariste Milton Friedman), l’Ecole des choix publics (J. Buchanan), l’Ecole de
l’économie de l’offre (A. Laffer avec le « trop d’impôt tue l’impôt ») et la Nouvelle école classique (J. Muth).Selon
eux :

- L’individu rationnel ou homo oeconomicus perçoit le concept d’utilité marginale (unité supplémentaire). La valeur d’un
bien dépend non de son coût de production mais de son utilité, perçue par le consommateur

- L’équilibre se situe tant au niveau individuel (producteur ou consommateur) qu’au niveau de chaque marché.

B. LE COURANT MARXISTE

Le XIXème siècle est synonyme de capitalisme industriel et de détérioration de la condition ouvrière. Deux courants de
contestation apparaissent dans ce contexte : le socialisme et le marxisme. La pensée marxiste, profondément
anticapitaliste, repose sur trois ponts essentiels (ici concernant le domaine économique)

- La notion de plus-value : L’exploitation des ouvriers est source de profit La plus value est la différence entre le salaire
versé à l’ouvrier et la valeur que son travail permet d’ajouter au profit.

-Les contradictions du capitalisme : Le capitalisme est voué à l’autodestruction, la paupérisation toujours recherchée mène
à un blocage du système. Le socialisme devrait prendre la relève.

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-La propriété privée des moyens de production

La pensée marxiste, pour certains devenue obsolète, s’est néanmoins renouvelée, notamment en France avec l’Ecole de la
régulation (Aglietta, Boyer, Mistral), proposant une typologie fondée sur la distinction entre régulation concurrentielle et
monopoliste et entre le régime d’accumulation extensive et intensive

C. LE COURANT KEYNESIEN

La pensée de Keynes (« théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie ») se situe dans le contexte de crise des
années 1930, soit la crise du modèle économique libérale. Sa pensée s’ordonne autour de trois axes majeurs : une analyse
macro-économique, l’existence possible d’une situation durable d’équilibre de sous-emploi et une intervention nécessaire
de l’Etat. Contrairement aux classiques (ou théoriciens de l’offre) Keynes place son analyse du coté de la demande. La
pensée keynésienne a beaucoup influencé les politiques économiques après la seconde guerre mondiale. Le néo-
keynésianisme (ou courant de la théorie du déséquilibre) constitue un approfondissement et un dépassement du
keynésianisme traditionnel.

IV- LES OUTILS D’ANALYSE

Permettent à l’économiste de mieux connaître les faits et de formuler les lois qui en découlent. On peut citer:

1) L’histoire qui rassemble les faits qu’étudie l’économiste


2) La comptabilité nationale, est une technique moderne qui permet de mesurer le résultat de l’activité
économique d’une nation à travers les agrégats constitutifs de son économie tels que le PNB, PIB, la
dépense nationale, l’investissement, etc.
3) Les mathématiques permettent de formuler ou de mesurer les relations entre divers phénomènes et de
mieux connaitre les mécanismes économiques.
4) La statistique
5) L’économétrie qui combine les deux outils précédents à savoir, la mathématique et la statistique permet
d’exprimer en termes mathématiques les théories de façon à pouvoir les vérifier statistiquement grâce aux
données recueillies sur le terrain.
6) La synthèse moderne des modèles.
On peut dire qu’il y a synthèse des méthodes précédentes dans la mesure où la construction des modèles utilise à la fois
la déduction et l’induction, l’échelle d’analyse peut être soit macro économique ou micro économique et être à
caractère statique ou dynamique.

Les modèles peuvent être définis comme une sorte de maquette représentant l’évolution simplifiée et
schématique d’une unité économique (entreprises, nation, etc) et se traduisant par un ensemble de relations qu’on
établit entre les variables les plus représentatives des phénomènes économiques étudiés. Le modèle permet de simplifier
la réalité économique pour mieux la comprendre et en ne retenant du phénomène que les variables jugées
fondamentales.

Ces relations peuvent être assimilées à des équations qui sont de trois types :

- Les équations de définition d’identité qui explicitent davantage les variables en la décomposant en des
divers éléments. Exemple : la production peut être décomposée en biens de consommation et
d’investissement. Soit P = C + I
- Les équations techniques qui expriment des relations physiques entre la production et les facteurs de
production. Cas de la fonction Cobb Douglas :

7
P = AKα Lβ (α, β = élasticités de la Production par rapport à K et L, A = Constante d’ajustement
représentant l’influence du progrès technique)

- les équations de comportement qui traduisent les réactions des agents économiques face à des phénomènes
économiques, cas de la consommation d’un agent qui dépend de son revenu tel qu’on ait C = α y, avec α la
propension à consommer.

V - QUELQUES CONCEPTS DE BASE EN SCIENCES ECONOMIQUES

L’homme est le siège des besoins multiformes qui ne peuvent pas être satisfaits en même temps car les biens
sont rares par rapport aux besoins. L’activité économique devient onc une lutte contre la rareté et revêt ainsi l’allure
d’un choix. Il faut donc choisir entre ses besoins. Mais qu’est-ce qu’un besoin ?

V.1 – BESOINS

a. Définition: c’est le désir d’un moyen commun susceptible d’apporter au sujet une satisfaction de quelque
nature que ce soit ou une sensation de manque ou de privation qui pousse à désirer un bien ou un service.

b. Caractéristiques :

Ces besoins présentent trois traits caractéristiques principaux :

- La multiplicité : à côté des besoins vitaux (manger, se loger…) apparaissent des nouveaux besoins liés à
l’environnement économique, social et culturel. C’est-à-dire l’apparition sans cesses de nouveaux besoins.
- La saturabilité ou satiable : L’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait, au -delà
d’une certaine intensité de satisfaction, le besoin se trouve saturé.
- L’interdépendance : Les besoins sont souvent substituables les uns aux autres, certains sont
complémentaires.
c. Classification des besoins

c.1.Selon le sujet qui l’exprime :

- Les besoins individuels ou privés: besoins ressentis par la seule personne Ex : manger, s’habiller.

-Les besoins collectifs ou sociaux : exprimés par la communauté et leur satisfaction profite à l’ensemble de la
communauté. Ex : route, écoles, hôpital, marché…

c.2 .Selon la nature du besoin :

- les besoins primaires ou fondamentaux : sont des besoins qui sont indispensables à la vie de l’homme et la
non satisfaction de ceux –ci peut mettre la vie de l’homme en danger Ex : dormir, manger, boire, se soigner,
logement, habillement. Ils correspondent à des exigences physiologiques.

- Les besoins secondaires ou non vitaux : ce sont des besoins dont la non satisfaction n’entraîne aucun danger
à la vie de l’homme ie qu’on peut se passer de la satisfaction sans porter atteinte à la vie. Ils sont également dits
besoins de civilisation ( besoins de confort, de loisir, de culture etc…) Ex : voyager, visionner, cinéma …

c.3. Selon Abraham Maslow

Il distingue 5 catégories de besoins hiérarchisés dans le schéma ci – dessous :

5- Besoin d’accomplissement (chercher à croître en utilisant au maximum ses compétences de manière


créative. Roger Milla, chanteur, ambassadeur itinérant

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4- Besoin d’estime (société africaine, mariage somptueux organisé par les mariés dans le but de se faire
apprécier par leur entourage).

3- Besoin d’appartenance et d’affection (le consommateur est souvent identifié à partir de sa tribu, de son
groupe ethnique, ou de son club Ex : le fait d’être dans un club comme Rotary club, Lions club, constitue pour certains
jeunes cadres africains un élément de valorisation)

2- Besoin de sécurité (se sentir protégé pour ce qui est de l’habitation ou assurance maladie).

1- Besoins physiologiques (survie – PSD – boire, manger).

c.4.Les caractères du besoin :

Les besoins ne sont pas figés (dont on ne peut changer) , ils évoluent :

- dans le temps (parce que les besoins éprouvés aujourd’hui ne sont pas ceux que l’on éprouvera demain) et
dans l’espace parce qu’ils varient suivant les régions)
- Les besoins sont subjectifs car ils varient d’un individu à l’autre.
- Ils sont sati ables ou saturables, calmé (satisfait)
Un besoin devient économique lorsque pour le satisfaire l’individu est obligé d’acheter le besoin ou service.

V. 2 – BIENS ET SERVICES

a) Definition
Choses matérielles et immatérielles estimées aptes à satisfaire un besoin économique. Ce bien ou service doit
être disponible et exister en quantité limitée. Ils sont stackable.

- Le bien doit être disponible ; ainsi un minerai précieux qui existerait sur la planète Mars ne serait pas un
bien économique car les conditions techniques pour rendre
Ce minerai disponible à la portée de l’homme n’existent pas (du moins actuellement)

- Le bien doit être rare : un bien qui existerait en abondance infini ne serait pas un bien économique car son
coût serait nul puisque tout le monde peut l’acquérir librement, l’air est précieux pour l’homme mais il
n’est pas un bien économique car tout le monde peut se le procurer, de même l’eau. Cependant, un bien non
économique peut le devenir par la suite si les conditions de rareté se réunissent. C’est le cas de l’air au fond
d’un sous marin en plongée, de l’eau rare dans le désert et qu’on peut vendre.
Un service est tout acte d’un agent économique capable de satisfaire un besoin. Les services sont immatériels
(ils n’ont pas de corps) et ne peuvent être stockés.

b- Caractéristiques

Pour être économique un bien doit :

- être utile ie capable de satisfaire un besoin


- être disponible à la portée de l’individu
- être rare ie exister en quantité limitée
- Le coût
Certains biens sont utiles et disponibles sans être économiques parce que existant en quantité illimitée (eau,
air…) : on les appelle de biens libres.

c- Classifications :

On peut les classer selon plusieurs critères :


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c.1. Selon la nature physique des biens :

- Les biens matériels ie des produits physiques Ex : voiture .

- Les services qui sont des produits qui ne se caractérisent pas par l’apparition d’un bien matériel Ex : service
bancaire, service d’assurance.

c.2. Selon la place dans le processus de production

On a:

- Les biens de consommation ou bien final qui permettent de satisfaire directement les besoins des
consommateurs Ex : le pain, climatiseur, vêtements…
- Les bien de production ou biens indirects, ou biens d’équipement, ou biens d’investissement permettent
d’obtenir d’autres biens mais ne sont pas détruits au premier usage Ex : machine.
- Le bien intermédiaire ie des produits dont la transformation et la combinaison donneront lieu à un bien de
production ou à un bien de consommation Ex : pétrole, lait.
C.3.Classification d’ après la durabilité

- Biens consomptibles : les biens qui s’évanouissent par le premier usage, cas des aliments en général.
(Bois, sel, Sucre)
- Biens semi-durables : biens qui durent plus longtemps ie des biens dont la durée de vie est relativement
longue. Ex: les véhicules, les matériels électroménagers.
- Biens durables : ces derniers durent très longtemps ; voire même éternellement (immeuble, et surtout
terre)
- Biens non durables : ce sont des biens qui se détruisent dès la première utilisation (biens alimentaires)
c.4.Classification selon la substitualité : des biens sont dits substituables s’ils peuvent être remplacés les uns
les autres pour satisfaire un même besoin : cas du beurre et de la margarine, de l’arachide et du concombre, bic
et crayon, véhicule, Train et Avion, macabo et igname, thé et le café.

c.5.Classification d’après la complémentarité : Deux ou plusieurs biens sont dits complémentaires s’ils
doivent être utilisés conjointement pour satisfaire un même besoin. Ex : café et sucre, papier encre et plume,
train et rail, voiture et carburant,

c.6. Classification d’après la divisibilité :

- Biens divisibles encore appelés biens privés, ils peuvent faire l’objet d’une appropriation privée. Ils sont
susceptibles d’être échangés sur un marché à un prix qui exclut de l’échange ceux qui ne peuvent pas le payer :
ce sont des biens marchands.

-Biens indivisibles : encore appelés biens collectifs, ils dépendent de la collectivité publique. Ils n’ont pas de
prix et bénéficient ainsi à tous (défense nationale, la justice …) ils sont non marchands.

Une fois que le bien économique est disponible et existe en quantité limitée (rareté), il satisfait les besoins, il
est ainsi utile comme nous allons le voir.

VI- Agents et Opérations économiques

1.Agents économiques

On appelle agent économique un individu ou un groupe d’individus ou un organisme qui exerce une action sur
l’activité économique. Il peut être consommateur ou producteur.

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Les acteurs de la vie économique ou agents peuvent êtres classés en sept catégories récapitulés dans le tableau
ci-dessus :

Secteurs Fonction principale Ressources principales


institutionnels
Sociétés et quasi Produire des biens et services marchandes Vente des biens et services
sociétés non non financiers
financières
Instituions financieres Financer (collecter, transformer et répartir Collecte des fonds des
des disponibilités financières) clients, intérêts perçus sur
prêts
Entreprise d’assurance Assurer c’est-à-dire garantir un paiement Primes contractuelles ou
en cas de réalisation de risque cotisations sociales
volontaires
Administrations Produire des services non marchands Impôts directs et indirects
publiques destinés à la collectivité et effectuer des Cotisations sociales
opérations de redistribution du revenu et
des richesses nationales
Administrations Produire des services non marchands et Contributions volontaires
privées dans certains cas, produire sans but effectuées par les ménages
lucratif, des services marchands destinés
aux ménages.
Ménages (y compris Consommer et, en tant qu’entrepreneurs Rémunération du travail et
les entreprises individuels, produire des biens et services de la propriété, allocations
individuelles) marchands non financiers. sociales
Reste du monde Importation et exportation Devise

2.les opérations économiques :

a.Définition :

Elles se définissent comme les relations qui s’établissent entre les agents économiques ou (regroupement de
flux élémentaires classés selon leur nature) .Les opérations

réalisées par les différents agents se repartissent en trois catégories :

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- Les opérations sur Biens et Services qui décrivent l’origine des biens et services et leurs utilisations.
Ressources : Productions et importations. Emplois : Consommations finale, consommations intermédiaires,
investissement, variation des stocks et exportations.
- Les Opérations de répartition concernent les opérations de distributions et de redistributions.
-les opérations financières sont relatives à la création de moyen de paiement, de financement et de placement.

VII- Le circuit économique

C’est la représentation schématique et simplifiée de l’ensemble des relations (flux) qui s’établissent entre les agents
économiques.

Exemple : Circuit économique à 02 secteurs : Ménages et Entreprises

Dépense de consommations

Dépenses de Consommations

Biens et services

Entreprises Ménages

Travail

Revenus

Flux réels
Flux monétaires

Commentaire du schéma :

Les ménages fournissent leurs travails aux entreprises qui combinent ce travail avec d’autres facteurs et
produisent ainsi des biens et des services destinés aux ménages.

En contre partie de leur travail, les ménages reçoivent des entreprises des revenus qui leurs serviront à acquérir
les biens et services produits.

VIII – Choix économiques

Le choix principal qui se pose à tout agent économique est celui d’adaptation des ressources limitées aux
besoins illimités dans le but de maximiser la satisfaction d’où la théorie de l’agent économique rationnel ou théorie de
l’homo –oeconomicus . L’agent économique choisira donc la combinaison qui lui procure la plus grande satisfaction
pour un coût minimum. On dira alors qu’il maximise la satisfaction et minimise les coûts.

Les choix s’effectuent à l’occasion de 03 grands moments de la vie économique :

-La production ie la réalisation des biens et services (quoi produire ? comment produire ? )

12
-La répartition ie la destination de la production et la formation des revenus (pour qui produire ? Comment
répartir les revenus obtenus de la production ?

-La dépense ie l’acquisition des biens et services (que faire des revenus distribués ? Quel type de biens
achetés ? )

Questions de cours

1- Définir les termes et expressions suivants : science économique, bien, besoin, macroéconomie,
micro économie, agent rationnel, plus-value.

2- Quel est l’objet de la science économique ?

3- Quels sont les problèmes principaux qu’étudie la macroéconomique?

4- Classez les biens d’après leurs classes dans le processus de productions.

5- Quelles sont les méthodes utilisées par la science économique dans ses analyses ?

13
THEME I : LES ENTREPRISES ET LA PRODUCTION
Idée directrice : La production est l’activité qui permet la création des biens et services assurant la satisfaction
des besoins individuels ou collectifs.

Objectifs visés :

-Définir la production marchande et la production non-marchande

- Définir économiquement la production


- Distinguer les différents facteurs de production
- Determiner l’équilibre du producteur national
- Distinguer les coûts et calculer le profit

INTRODUCTION

Les biens et services sont produits à partir d’une fonction de production. La fonction de production décrit les
relations mathématiques qui existent entre les quantités des biens et services à produire et les facteurs de production.

On distingue la production marchande et la production non marchande.

-La production marchande concerne les biens et services qui s’échangent ou qui sont susceptibles de
s’échanger sur un marché à un prix qui vise au moins à couvrir les coûts de production.

La production non marchande quant à elle est fournie gratuitement ou est vendue à un prix inférieur à son
coût et production. C’est le cas des services rendus par les administrations publiques.

I-Définition de la production

De façon courante, la production désigne l’activité économique consistant à créer des biens et services. C’est
aussi la création des biens et services appelés output à partir d’une combinaison de divers éléments appelés
facteurs de production ou encore input

II- LES FACTEURS DE PRODUCTION

1) Définition

Le facteur de production est tout moyen matériel et humain permettant de produire. On distingue
généralement les facteurs de production suivants : le travail, le capital, la nature, le progrès technique, la formation,
l’information et le savoir etc

2) Les types de facteurs de production

a) Le travail (L)
L’importance du facteur travail dépend de la population active disponible. La production du travail est un
indice très important, de l’efficacité économique. La productivité peut se définir comme le rapport entre la production
obtenue et les quantités des facteurs utilisés.

Le travail est l’ensemble des tâches accomplies par l’homme pour produire en contrepartie d’une
rémunération.

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Il est utile d’une part pour le travailleur car lui permet d’obtenir un revenu pour satisfaire ses besoins, lutter
contre l’oisiveté et d’autre part pour la société car améliore le niveau de vie des hommes, participe au développement
d’un pays.

L’inconvénient du travail est qu’il donne la fatigue, la peine (dépense d’énergie).

a-1) LES FORMES DE TRAVAIL

Selon la nature des tâches effectuées, le travail peut prendre 04 formes :

- Le travail de conception
- Le travail d’exécution
- Le travail de direction
- Le travail de création

a-2) L’ORGNISATION DU TRAVAIL

L’efficacité du facteur travail dépend des méthodes d’organisation du travail dans les entreprises. Plusieurs
auteurs ont contribués à l’évolution de cette organisation.

a-2-1) ADAM SMITH : LA DIVISION DU TRAVAIL.

C’est la spécialisation des travailleurs dans des étapes du processus de production. Elle permet d’augmenter les
gains de productivité (profit obtenu grâce à une meilleure utilisation des facteurs de production),
l’augmentation de la production totale, la diminution des temps morts.

a-2-2) FREDERIC WINSLOW TAYLOR OU L’ORGANISATION SCIENTIFIQUE DUTRAVAIL


(OST)

L’OST ou Taylorisme est un ensemble de principes énoncés par Taylor pour parvenir à une organisation
scientifique du travail.

C’est une méthode de travail qui repose sur 03 principes :

- Découpage du travail en multiples tâches simples


- La spécialisation des ouvriers
- Séparation entre la conception, l’exécution et le contrôle.
Il a ajouté à ce principe le salaire aux pièces ; ceci a permis dans, dans l’industrie, l’augmentation des
rendements mais il a fini par aliéner l’homme de manière qu’on lui substitue aujourd’hui les méthodes
d’élargissement des tâches.
EFFETS POSITIFS DE L’OST :
- Gains de productivité, création des grands ensembles industriels
- Baisse des coûts, production en grande série, consommation de masse
EFFETS NEGATIFS DE L’OST
- Augmentation de l’absentéisme, accroissement du taux de rotation du personnel
- Manque de motivation, médiocrité de la qualité du travail, etc
- a-3) LE FORDISME (HENRY FORD)
C’est un système de production industrielle mis au point par H.FORD fondé sur le travail à la chaîne, la
standardisation (type, norme de fabrication) des produits et une politique de hauts salaires.

b) Le capital (K)
Le capital correspond à l’ensemble des biens destinés à produire d’autres biens et services.

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On distingue généralement:

- Le capital technique

C’est l’ensemble des moyens matériels utilises pour produire. Il se décompose en :

§- Capital circulant : ce sont des moyens utilisés pour produire et qui sont détruits lors de cette
production, ils ne servent qu’une fois. Ex : Matière première
§- Capital fixe : ce sont des biens utilisés pour produire et servant plusieurs fois sur une période donnée et
ne se détruisent que progressivement dans le temps. Ex : Machines, Usines…
- Le capital financier : Argent déposé auprès d’un organisme financier ou investie directement dans une
entreprise sous forme de parts sociales ou d’actions
- Le capital humain : C’est l’aptitude de l’individu à travailler. Ex : santé, éducation, la formation
professionnelle, Soins médicaux,…
- Le capital comptable : c’est l’ensemble d’apports des associés.
b-1) LA CREATION DU CAPITAL : L’INVESTISSEMENT
b-1-1) Définition
L’investissement permet de le renouveler et d’y incorporer les progrès techniques. C’est une opération par
laquelle une entreprise acquiert les biens de production. On distingue :
-L’investissement matériel (achat des machines, matériels, bâtiment)
-L’investissement immatériel (dépense de formation du personnel, de recherche, publicité, études de
marché etc…)
-L’investissement de capacité : il vise à augmenter la capacité de production de l’entreprise ; Ils sont dits
induit ou endogènes lorsqu’’ils dérivent de l’augmentation de la demande, autonomes quand ils sont
décidés sans aucun rapport avec l’évolution actuelle de la consommation.
-L’investissement de productivité ou de modernisation : vise la réduction des coûts de production par
une meilleure utilisation des facteurs. C’est aussi un investissement destiné à remplacer d’anciennes
machines par de nouvelles plus performantes.
-L’investissement brut : C’est le montant total des investissements de l’entreprise ou d’une économie
comprenant les investissements nouveaux(Inet) et les investissements de remplacement
(amortissement=perte de valeur d’un bien suite à l’usure)
-L’investissement net : C’est l’investissement nouveau, celui qui permet une augmentation du capital
technique de l’entreprise (Inet= Ibrut – amortissement).

b-1-2) LE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Plusieurs possibilités sont ouvertes. Elle peut se faire :

- De manière interne à l’entreprise en faisant appel à sa propre épargne (l’autofinancement constitué des
amortissements et bénéfices non distribués mis en réserve)
- De manière externe à l’entreprise, en augmentant le capital (émission des actions en bourse), recourir à
des emprunts à moyen et long terme, le crédit –bail (système de location avec option d’achat à terme).

Un investissement financé sur ses ressources propres comporte pour l’entreprise un « coût d’opportunité »
défini comme le manque à gagner à un placement financier. L’entreprise investira lorsque le profit de
l’investissement sera supérieur à ce coût d’opportunité. Si l’entreprise emprunte pour investir, elle va comparer
le taux de l’intérêt et le taux rendement de l’investissement (T.Rd.I=profits futurs liés à l’invest./coût de
l’invest.).

Si T.Rd.I est supérieur au taux d’intérêt, l’entreprise réalisera l’investissement en empruntant.

16
Les déterminants de l’investissement sont :

-Les profits : les profits élevés constituent un indicateur de la rentabilité de l’investissement

-La structure financière des entreprises : importance des fonds propres et endettement réduit

-Le taux d’utilisation des capacités de production

-La demande : les entreprises investissent si elles prévoient des débouchés nouveaux pour la production (effet
accélérateur où la demande anticipée détermine l’investissement ; c’est une relation entre la variation de la
demande et la variation de l’investissement).

-Le taux d’intérêt

-Le coût relatif des facteurs : une hausse du coût de travail supérieur à celle du coût du capital favorise la
substitution du capital au travail.

b-2) Les retombées de l’investissement : le multiplicateur d’investissement(k).

C’est un coefficient indiquant l’accroissement du revenu résultant d’une augmentation de l’investissement. Il


indique l’impact de l’investissement sur le revenu.

Mécanisme mis en relief par J.M.KEYNES, le capital technique rend les autres facteurs plus efficaces. Tout
investissement doit donc permettre une augmentation des revenus plus que proportionnellement .On peut donc
écrire ∆R = K ∆ I et K = ∆R / ∆ I = 1 /Pme.

Le multiplicateur d’investissement dépend de la Pmc.

-Plus celle-ci sera forte, plus l’accroissement de la production et du revenu national sera important ;

-Plus la Pmc sera faible plus réduit sera l’accroissement de la production et du revenu national.

La réduction des effets du multiplicateur de l’investissement dans les PSD est expliquée par le remboursement des
dettes, dépenses sur biens importés qui profitent aux producteurs des pays étrangers, les « détournements ».

b-3) Explication du multiplicateur d’investissement

En effet, lorsqu’il y a un investissement, les sommes dépensées par l’investisseur constituent un revenu pour celui
fabrique les biens dont l’investisseur a besoin. Ce dernier va à son tour dépenser une partie de son revenu pour sa
consommation, et ainsi de suite, de manière que : si on appelle c la Pmc de l’ensemble de la communauté, on peut
écrire : ∆R =∆ I +c∆ I +c2∆ I +c3∆ I +……….+ cn-1 ∆ I (1)

Si on multiplie les deux membres de (1) par c on ne change rien à l’égalité. Soit :

c ∆R =c∆ I +c2∆ I +c3∆ I +c4∆ I +……….+ cn ∆ I (2); En faisant (1) – (2) on obtient:

∆R =∆ I +c∆ I +c2∆ I +c3∆ I +……….+ cn-1 ∆ I

-c ∆R =-c∆ I -c2∆ I -c3∆ I - ………. - cn-1 ∆ I - cn ∆ I


17
………………………………………………………………………………………

∆R - c ∆R = ∆ I - cn ∆ I

∆R ( 1 – c ) = ∆ I ( 1 - cn ) → ∆R / ∆ I = 1 – cn / 1 – c or K = ∆R / ∆ I = 1 – cn / 1 – c

Et comme 0 < c < 1 , lorsque n → ∞ , cn → 0 et k=1 / 1–c

Par exemple, si c = 0.8, un accroissement de l’investissement de 1000 provoque une augmentation de revenu ∆R de :
∆R = ( 1 / 1 - 0.8 )x 1000 = 5000 ; ce qui signifie aussi qu’un investissement d’une unité génère pour l’activité
nationale des retombées 5 fois supérieurs.

c-) Les facteurs naturels (N)


C’est l’ensemble des ressources qu’offre la nature (minerais, pétrole…)
d-) Les progrès scientifiques et techniques ( PT)
Développées par l’économiste Autrichien J. SCHUMPETER (1883 – 1950). Il a mis les progrès scientifiques et
technologiques au centre de son analyse du développement du capitalisme.
Le PT est l’ensemble des modifications qui améliorent les procédés de production et la nature des biens réalisés.
Ila pour avantage la réduction des coûts de production et permet de réaliser des gains de productivité ; la production
des produits de bonne qualité au moindre coût.
Il a un effet évident sur le chômage. En effet, il tend à réduire les besoins de main d’œuvre par la substitution du
capital au travail. L’exploitation des ressources disponibles entraine la pollution, l’épuisement prématuré de ces
ressources.
d-) La formation

Les progrès technologiques exigent aux entreprises de disposer d’un personnel de plus en plus qualifié et performant
d’où la nécessité d’assurer l’adéquation entre le système éducatif et les besoins des entreprises.

e-) L’information
Dans une entreprise le système d’information est un vecteur central des performances. L’information du personnel sur
l’environnement, sur les forces internes de l’entreprise et sur la concurrence est au cœur de la réflexion stratégique.
III- LA FONCTION DE PRODUCTION

Elle exprime une relation qui existe entre les quantités de facteurs nécessaires à la production et le volume de
production qui en résulte.

Si K, L, N, PT sont les quatre facteurs pour produire le bien Q, la fonction de production peut s’écrire Q =
f(K, L, N, PT)

1- La fonction de production à un seul variable

La fonction de production dépend en général des quatre facteurs étudiés précédemment mais en admettant que :

- Le facteur naturel N est une donnée stable à court terme (CT)


- Que le capital K est une donnée constante et ne peut par conséquent influencer la production à court terme
- le progrès technique est incorporé soit au capital (K) soit au travail (L), il ne reste qu’une variable qui
simplifie considérablement notre fonction de production qui devient Q= f (L)
Ex : On donne dans les quantités produites d’un bien en fonction du nombre d’ouvriers.

Nbred’ouvriers 0 5 10 20 30 40 50 60
(L)

18
Qtés Q= PT 0 10 25 60 75 85 92 95

Représentez graphiquement cette fonction de production

a) La productivité moyenne et la productivité marginale

La productivité moyenne d’un facteur

C’est la quantité produite par unité de facteur considéré.

C’est également la quantité de biens produit par unité de travail.

La production marginale d’un facteur

C’est la variation de production dû à l’augmentation de la quantité du facteur considéré.

C’est aussi la quantité de biens produit par unité de travail supplémentaire.

19
b) La loi de la productivité marginale décroissante ou loi des rendements décroissants ou loi des rendements
non proportionnels.

Lorsqu’on accroit l’utilisation du facteur variable alors que l’autre demeure fixe, on atteint un point au-delà duquel la
production marginale commence à décroître.

Autrement dit, d’après cette loi il existe un certain seuil au-delà duquel toute augmentation du facteur de
production, produit un effet de rendement décroissant.

- La notion d’optimum
20
Lors d’un cycle d’exploitation, l’entreprise connait deux optimums :

 L’optimum technique : il correspond à la quantité des biens qui permettent de minimiser les coûts.
Graphiquement c’est le maximum de la courbe de la productivité marginale. (confert schéma
précédent)
 L’optimum économique : il correspond à la quantité des biens qui procurent à l’entreprise le
maximum de profit. Graphiquement, c’est le point de rencontre entre les courbes de productivité
moyenne et de productivité marginale. (confer schéma précédent).

NB : Condition permettant la validité de la loi des rendements décroissants

-Maintenir constant l’un des facteurs variables

-Supprimer le progrès technique

-Ne pas modifier l’échelle de production

-Maintenir un dosage constant du facteur de production utilisé.

b) MESURE DE L’EFFICACITE D’UNE COMBINAISON : la productivité

La productivité d’un facteur est la fonction imputable à une unité de ce facteur.

Ex : 50 ouvriers ont produit au cours d’une année 100 tonnes d’un produit : calculez la productivité des ouvriers.

Solution : Productivité en quantité physique = production (quantité ) = 100 = 2

Qté de facteurs utilisés 50

Soit 2 tonnes par ouvrier

Supposons qu’une tonne coûte 50 000F et qu’un ouvrier est rémunéré à 20 000F. Calculons la productivité
en valeur.

Productivité en valeur = Valeur d la production = 100 x 5 000 = 5F

Valeur des facteurs utilisés 50 x 20 000

Ce qui signifie que pour 1F dépensé dans le facteur travail, on obtient 5F de produit.

c-) Les rendements dans une entreprise.

c-1) Les économies d’échelle.

Ce sont la baisse de coût qui résulte de l’augmentation de la dimension d’une entreprise. C’est aussi la baisse des coûts
unitaires de production due à l’augmentation des quantités produites.

L’amélioration des rendements dans une entreprise peut résulter de 02 types d’économies d’échelle :

-Les économies internes d’échelle : qui résultent de la croissance de l’entreprise ou de son organisation intérieure, et
peuvent être due à l’introduction du PT, la division du travail et l’OST.

-Les économies externes d’échelle : les rendements à l’intérieur de l’entreprise peuvent être améliorés à partir des
aménagements effectués à l’extérieur de l’entreprise soit par d’autres entreprises, soit par l’Etat (construction de
routes). Les déséconomies d’échelles apparaissent lorsque les coûts unitaires augmentent avec les quantités.
21
c-2) Les rendements d’échelle.

Le rendement est mesuré par le rapport entre la quantité de produits obtenus et une quantité donnée de facteurs
de production. Cette étude nécessite au préalable la connaissance de la notion des fonctions de production homogènes.

c21) Les fonctions homogènes


Une fonction y = F (x1, x2,..xn) est homogène de degré K si lorsqu’on multiplie chacun de ses facteurs par une
constante λ supérieure à la fonction elle-même multipliée par K.

Ex : y = K.L,

(  k)(  .L) =  2 KL =  2Y on enduit que Y est une fonction homogène de degré 2

c22) Les rendements d’échelle


Sur le court terme on suppose que seul le facteur travail varie. Mais sur le long terme, le développement de la
technologie s’exprime au moyen de changement de la structure de production. On parle encore de changement de
production. A partir de cet instant, on aborde la théorie des rendements d’échelle. Il s’agit en fait d’apprécier dans
quelle proportion varie la production lorsqu’on augmente simultanément tous les facteurs de production (K, L) par 
(constante). Ainsi on parlera :

- De rendement d’échelle constant lorsqu’en multipliant la dimension du nombre de facteurs par un nombre
positif, la production est elle aussi multipliée par ce nombre. C’est le cas d’une fonction homogène de degré 1.

Ex : Y = 2L 0,5 K0,5

 L,  K on a : 2(  L)0,5 (  k) 0,5 = 2  0,5L0,5  0,5k 0,5 = 2  L0,5k 0,5 =  2 L0,5k 0,5=  Y

- Le rendement d’échelle est croissant lorsqu’à une augmentation proportionnelle de tous les facteurs de
production correspond un accroissement de la production dans une proportion forte. C’est le cas d’une fonction
homogène de degré supérieur à 1.

- Le rendement d’échelle est décroissant lorsqu’à une augmentation proportionnelle de tous les facteurs de
production, correspond un accroissement de la production dans une proportion moins grande.
Exemple : y = 2L0,3 K0,5

2(L0,3  0,3) (  0,5 K0,5) =  0,8 2L0,3K0,5 =  0,8Y

2- LA FONCTION DE PRODUCTION A DEUX facteurs VARIABLES : Etude des décisions du producteur

L’objectif poursuivi par l’entrepreneur n’est ni la maximisation de la production ni la minimisation des coûts.
Mais c’est la maximisation du profit. Il s’agit donc pour lui de déterminer le niveau de production qui permettra de
maximiser son profit. La détermination de ce niveau de production doit tenir compte du budget du producteur et peut
nécessiter la substitution entre les facteurs.

a-) LES ISOQUANTS


Pris seul, aucun facteur ne peut produire. Chacun des facteurs a besoin des autres. Pour l’entreprise, il existe
plusieurs combinaisons de facteurs lui permettant d’obtenir le même niveau de production.
Un isoquant ou courbe d’iso produit (courbe d’indifférence du producteur), est le lieu géométrique de toutes
les combinaisons de K et L qui permettent d’obtenir un niveau donné de production.

Caractéristiques :

22
- Ils ne se coupent pas
- Ils sont décroissants car leurs pentes est négative (caractère substituable des 2 facteurs)
- Les isoquants qui se trouvent au-dessus et à droite représentent un niveau plus élevé de production
- Les isoquants sont convexes par rapport à l’origine des axes ou concave vers le haut.
- Elles ne coupent pas les axes
b-) LES ISOCOUTS (Droite du Budget)

Une fois que le producteur est fixé sur le volume à produire i.e. sur un isoquant, il doit maintenant tenir compte du
coût de la combinaison. L’entrepreneur va choisir la combinaison la moins onéreuse.

L’isocoût ou droite du budget est le lieu géométrique de toutes les combinaisons de K et L dont le coût est le
même.

Si R est le budget du producteur

Si PL est le prix d’une unité de facteur travail

Si PK est le prix d’une unité de facteur capital, on doit avoir :

R = KPK + LPL

Cette équation est celle de la droite du budget.

Elle peut être écrite sous forme d’une fonction affine : Y = a x + b, alors on a :

c-) Le choix de la combinaison optimale

La combinaison optimale pour le producteur est celle pour laquelle il réalise son objectif de production et celle qui est
compatible avec ses possibilités budgétaires. Cette combinaison est représentée par le point de tangence entre la droite
d’isocoût et la courbe d’isoproduit ou isoquant.

23
Application

Soit le tableau suivant :

Pour un entrepreneur donné la production de 1000 unités du bien Y nécessite la combinaison de facteur
capital et travail ci-dessus :

 Le prix du facteur travail est 1000F (Pl)


 Le prix du facteur capital est 9000F (Pk)

Travail à faire :

1. Déterminez l’équation de l’isocoût et exprimez-la sous forme affine.


2. Déterminez algébriquement et graphiquement les combinaisons optimales.

24
 Forme graphique

1. Le taux marginal de substitution technique (TMST)

On appelle taux marginal de substitution technique la quantité de l’un des facteurs qu’un producteur doit
compenser lorsqu’il abandonne une certaine quantité de l’autre facteur.

25
Remarque : La représentation sur un même graphique de plusieurs points optimum (ou d’équilibre) permet de
déterminer le sentier d’expansion de l’entreprise correspondant à des niveaux de production différents.

Le sentier d’expansion est le lieu géométrique des points indiquant les combinaisons de moindre coût
permettant d’atteindre des niveaux de production différents.

Sentier d’expansion

0
L

IV- LES COUTS DE PRODUCTION

Le coût de production est constitué par l’ensemble des dépenses à engager par le producteur afin de réaliser sa
production.

Le but de l’entrepreneur est de rechercher le volume de production qui rend son profit maximum.

L’analyse de ces coûts peut se faire en courte période et en longue période.

1- ANALYSE DES COUTS en courte période

La courte période (court terme) en économie est celle au cours de laquelle la capacité de production mise en
place ne subit aucune modification. C’est le temps au cour duquel certains frais (fixe) restent invariables. Les coûts de
courtes périodes comprennent:

- Les coûts globaux


- Les coûts moyens
- Le coût marginal
a-) Les coûts globaux

26
- Le coût fixe total (CFT) encore appelé de structure, représente les charges à supportées par l’entreprise,
indépendante de son volume d’activité.
(Amortissement, loyer, frais de gardiennage, entretien, paiement intérêt et impôt d’exploitation,
assurance,…)

- Les coûts variables (CV) : Ce sont des frais liés au volume d’activité du producteur. Ils augmentent en
même temps que la production. Il comporte :
 Les coûts variables proportionnels : Charges rigoureusement liées au volume d’activité de
production de l’entreprise (matières premières, autres matières et fournitures consommées,
rémunération du personnel, CI, éclairage et climatisation)
 Les coûts variables non proportionnels : Charges variables mais pas dans les mêmes proportions
que le volume d’activité (coût du salaire pour un ouvrier effectuant des heures de travail, le
transport…)
- Le coût total (CT) représente la somme du coût fixe plus coût variable.
CT = CF + CV

Comme le coût variable est fonction de la quantité produite, on peut écrire : CT= CF + f(Q)

b-) Les coûts moyens ou coûts unitaires


Ils sont obtenus en divisant les coûts précédents par le nombre d’unités produites. On a ainsi :
CF

- Les coûts fixes moyens (CFM) =

CV

- Les coûts variables moyen (CVM) =

CT

- Le coût total moyen (CTM) =

c-) Le coût marginal (Cma) : C’est l’accroissement des frais que nécessite la production d’une unité supplémentaire
ou bien c’est le supplément de dépense nécessaire à la production d’une unité supplémentaire.

Cma = ΔCT

ΔQ

La courbe du Cma coupe la courbe du CM en son minimum. Le CM est minimum quand CM =Cma

Tant que les unités supplémentaires coûtent moins cher que les unités déjà produites, le Cma<CM. Mais il vient à un
moment où la loi des rendements jouant, les unités nouvelles coûtent plus cher que les unités déjà produites, alors le
Cma >CM

On peut illustrer le calcul de certains taux fondamentaux par le tableau ci-après :

27
Q CF CV CT CM Cma

0 4 0 4 - -

1 4 5 9 9 5

2 4 8 12 6 3

3 4 15 19 6,3 7

4 4 32 36 9 17

5 4 65 69 13,8 33

Mais à long terme l’entreprise modifie son équipement, ce qui a aussi une répercussion sur les coûts.

2- ANALYSE DES COUTS EN LONGUE PERIODE

La longue période est celle au cours de laquelle les charges fixes varient, généralement le capital.

a-) Le coût moyen de longue période : La courbe enveloppe.

CM CM1 CM2 CM3 CM4

Courbe enveloppe

Q
Il indique le coût de production unitaire minimum de chaque niveau de production. En réduisant chacun des
coûts moyens atteints, en chaque court période, on obtient une courbe tangente aux diverses courbes de coûts de courte
période et appelée « Courbe enveloppe»

b-) Le coût marginal de Longue période


Il mesure la variation du coût total de courte période par la variation unitaire de production. Il coupe le
minimum de la courbe du coût moyen de longue période.

3-) Notions de recette, profit et seuil de rentabilité.

i. La recette ou C.A

Elle représente l’ensemble des ventes chiffrées en valeur monétaire. On distingue :

-La recette totale(RT) : Elle représente les ventes réalisées par l’entreprise compte tenu du prix de vente et quantités
vendues. RT = PxQ (P=prix unitaire ;Q= qté vendue)

-La recette moyenne (RM) :Elle représente la recette par unité de produits vendus.RM=RT/Q =PxQ/Q =P

-La recette marginale(Rma) :C’est la recette apportée par la dernière unité vendue. Rma = ΔRT/ ΔQ
=(RT)’

b) Le profit (π)

28
C’est le gain réalisé par la vente de la production. Π= RT-CT=PQ - CMXQ= (P – CM) Q

NB : -L’optimum technique de production : c’est le niveau de production qui permet à l’entreprise de minimiser ses
coûts de production. Ce point permet au producteur de produire au moindre coût ie les quantités pour lesquelles le CM
est minimum (Cma = CM)

-L’optimum économique : IL caractérise le niveau où le Cma = Rma.Il correspond au profit le plus grand.

c-) NOTION DE SEUIL DE RENTABILITE

C’est le niveau de production pour lequel l’entreprise ne fait ni perte, ni profit. C’est le niveau de production
correspondant à un résultat nul. RT – CT = 0, équivaut à RT = CT.

C’est aussi le niveau d’activité correspondant à un résultat nul (on l’appelle aussi point mort, point d’équilibre, point
zéro). Il correspond à l’équation suivante du résultat :

Résultat = chiffre d’affaires – somme des CF et CV(ou prix de revient)

0 = CA - ( CF + CV ) → CA = CF + CV

CONCLUSION

Au terme de ce chapitre nous avons constaté que pour maximiser son profit, tous producteurs rationnels doit
maîtriser un certain nombre de variable dans la gestion de son activité notamment les coûts. Ces derniers dérivent des
divers salaires perçus par tous ceux-là qui ont participés à l’activité créatrice des biens et services.

QUESTION DE COURS

1) Définir les termes et expressions suivants : Productions, facteurs de production, travail, chômeur, capital,
investissement, progrès technique, coût de production, économie d’échelle, concentration d’entreprise
2) Quels sont les différents types de capital ?
3) Quelles sont les différentes stratégies utilisées par les entreprises dans leur processus de concentration ?

29
THEME 02 : LES MENAGES ET LA CONSOMMATION
Idée directrice Consommer est la fonction essentielle des ménages. Elle a pour objet de satisfaire les besoins
des agents économiques.

La consommation se caractérise par l’utilisation de biens et services qui sont détruits immédiatement (biens non-
durables comme les produits alimentaires) ou progressivement (biens durables come l’automobile, le réfrigérateur).

Objectifs :

- Distinguer les types de consommation et ressortir ses éléments déterminants


- Determiner l’équilibre du consommateur rationnel
- Calculer les élasticités prix – consommation
- Maîtriser les lois de consommations
I - LES TYPES DE CONSOMMATION ET SES ELEMENTS DETERMINANTS.

1) Les types de consommation

On distingue :

 La consommation intermédiaire : qui est la valeur des biens et services utilisés ou détruits lors de la
fabrication d’un produit.
 La consommation finale est la consommation de biens et services de premier rang pour satisfaire directement
un besoin EX : Achat d’une voiture.
 La consommation individuelle c’est lorsqu’un bien ou service ne peut être consommé que par une personne
ou un tout petit groupe de personnes à la fois. CAS de l’automobile, bien alimentaire…
 La consommation collective indique qu’un bien ou qu’un ensemble de biens font l’objet d’un usage simultané
de la part de plusieurs individus. C’est aussi l’utilisation des services publics ou d’équipement collectifs mis à
la disposition des agents économiques. Ex : salle de classe.
 La Consommation incompressible ou autonome : c’est la partie de la consommation fixe indépendante du
revenu. Elle notée C0 .
 La consommation publique : C’est l’emploi des ressources par l’Etat et les collectivités pour assurer le bon
fonctionnement des services publics.
 La consommation marchande : c’est l’utilisation d’un bien ou d’un service acheté sur un marché.
 La consommation non marchande : c’est l’utilisation d’un bien ou d’un service ne s’échangeant sur un
marché et dont le prix est inférieur au coût de production ou est nul. Elle peut prendre deux formes :
l’autoconsommation et les consommations collectives.
2) Les éléments déterminants de la consommation.
Il s’agit des éléments mesurables et non mesurables qui influencent la consommation de l’individu. La
consommation dépend de nombreux facteurs économiques (prix, revenus, offre), psychologiques et sociaux (publicité,
besoin, imitation).

II – LES MECANISMES DE LA CONSOMMATION

1) Analyse en termes de satisfaction.


ii. Quelques concepts de base

– L’UTILITE : L’utilité d’un bien est le degré présumé de ce bien à satisfaire un besoin. On distingue :

- L’utilité totale(UT) : Dans le cas d’un bien divisible, on appelle utilité totale la somme des utilités de chaque dose
du bien considéré.
30
- L’utilité moyenne (UM): c’est la satisfaction par unité de bien consommé. UM = UT/ Q
Exemple : Nous disposons d’un sac de maïs qu’on peut répartir en six seaux, ou six parties ; l’utilité totale de ce sac est
la somme des utilités de chacun des seaux.

- L’utilité marginale(Uma): C’est l’utilité de la dernière unité consommée. Un consommateur achètera un bien s’il a
l’impression que celui-ci lui procurera de la satisfaction ou une utilité.
Uma = ΔUma/ ΔQ = (UT)’
Examinons le cas d’un enfant en train de manger des croissants. Un premier croissant lui procurera une certaine
quantité d’utilité. Supposons maintenant qu’il en consomme un deuxième croissant, sa satisfaction générale (ou son
utilité totale) augmentera en raison du fait que la consommation du deuxième croissant lui aura fournit un supplément
de satisfaction ou une utilité additionnelle, i.e. supplémentaire.

Nous pouvons donc définir l’utilité marginale d’un bien comme l’accroissement de la satisfaction générale
issue de la consommation d’une unité supplémentaire de ce bien. Ex.

- L’utilité marginale est décroissante : Si un enfant a faim, le 1er pain qu’il consomme lui apporte une satisfaction
(utilité) importante, le 2e pain lui procure une satisfaction moins importante que le 1e pain car sa faim est apaisée par ce
1er pain. Le 3e pain présente un intérêt encore plus réduit que le 2e pain et ainsi de suite. C’est le principe de la
décroissance de l’utilité marginale. Ou simplement « L’utilité d’un bien décroit lorsque ce bien atteint son niveau de
saturation ou lorsque ce bien est disponible en quantité abondante »

- L’utilité cardinale et l’utilité ordinale :

Elle est dite cardinale si on suppose que le consommateur est capable de mesurer le degré de satisfaction que lui
procure la consommation des unités d’un bien. Ex : 1 pain me donne une satisfaction égale à 4.

Si par contre, le consommateur n’est que capable de classer les quantités de biens par ordre préférence, on dira que
l’utilité est ordinale .Ex : « je préfère 1 pain de 75F à 1 biscuit de 75F.

- Le consommateur rationnel : il cherche à maximiser sa satisfaction et minimiser ses dépenses.

- La maximisation de l’utilité totale : Le consommateur rationnel recherche la combinaison de biens et services qui
lui procurent l’utilité totale la plus grande. Ex.

b) L’équilibre du consommateur rationnel

Le problème à résoudre ici est celui de savoir comment face à un revenu limité le consommateur rationnel
parviendra à maximiser sa satisfaction.

b-1) Les courbes d’indifférences

Elles indiquent toutes les combinaisons de deux biens procurant le même niveau de satisfaction ou d’utilité au
consommateur. Elle est encore appelée courbes d’isoutilité.

Propriétés :

- 02 ou plusieurs d’indifférences ne se coupent pas


- Elles sont convexes par rapport à l’origine de l’axe
- Elles sont décroissantes car elles ont une pente négative
- La courbe d’indifférence la plus éloignée de l’origine de l’axe correspond au niveau d’utilité élevé.

31
Exemple : Considérons un étudiant rationnel qui, pendant ses vacances veut répartir son temps de loisirs entre le
cinéma(X) et le football(Y). Il a établi diverses combinaisons indifférentes pour 02 niveaux de satisfaction :

Combinaisons procurant une Combinaisons procurant une satisfaction

Satisfaction de niveau 1 de niveau 2

Séances de cinéma Séances football Séances de cinéma Séances football

4 1 6 1

2 2 3 2

1 4 2 3

1 6

Représenter les combinaisons indifférentes par des courbes d’indifférence.

b-2) Le taux marginal de substitution(Tms)

Le Taux marginal de substitution du bien X au bien Y noté TmsX/Y est la quantité du bien Y dont l’abandon doit
être compensée par l’augmentation d’une unité supplémentaire du bien X pour maintenir au même niveau de
satisfaction ce consommateur. TmsX/Y = - ΔY/ ΔX = ΔY/ ΔX

b-3) La droite du budget

Elle indique toutes les combinaisons possibles de consommation correspondant exactement au budget du
consommateur.

Si R est le budget du consommateur ; PX , PY les prix unitaires respectifs des biens X et Y.

On doit avoir : R = XPX + YPY

Cette équation est celle de la droite du budget

Ex. : Si notre étudiant dispose de 120F qu’il souhaite totalement dépenser et que le prix d’une entrée au cinéma soit de
30F , celui d’une entrée au stade de 20F , quelle combinaison de football et de cinéma lui procure une satisfaction
maximale ?

On peut écrire : 120 = 30X + 20Y

En représentant la droite du budget sur le graphique précédent, nous observons quelle coupe la courbe (1) en A et B et
qu’elle est tangente à la courbe (2) en C.

L’équilibre du consommateur correspond au point de tangence entre la courbe d’indifférence et la droite du budget.

2) Analyse en terme propension


La propension est une tendance à consommer ou à épargner. Les propensions sont des indicateurs de
comportement.
a) La propension à consommer

32
- La propension moyenne à consommer(PMC) :C’est la part de revenu consacrée à la consommation.
PMC = C/R .
- La propension marginale à consommer(Pmc) :c’est le supplément de consommation apporté par la
dernière unité de revenu perçu. Pmc = ΔC / ΔR

b) La propension à épargner

L’épargne est la partie non consommée du revenu ; E = R - C

b-1) Les formes de l’épargne

b-1-1) L’épargne financière constituée de :

-L’épargne monétaire (monnaie fiduciaire, dépôts à vue)

-L’épargne liquide (comptes d’épargne, épargne-logement, bons)

-Les valeurs mobilières (actions, obligations)

-Contrats d’assurance-vie

b-1-2) L’épargne non-financière : constituée des investissements,

b-1-3) L’épargne improductive (thésaurisation)

b-1-4) L’épargne forcée : c’est l’ensemble de l’épargne réalisée par un agent du fait de la décision d’autres agents
économiques (impôts, cotisations sociales)

b-1-5) Le placement : c’est une somme d’argent déposée sur un compte afin d’obtenir intérêt.

b-2) Les motifs de l’épargne

On épargne pour 03 motifs :-Transaction, Précaution (pour se prémunir contre des difficultés futures et en prévision
d’une dépense à venir), Spéculation (ensemble des revenus épargnés dans le but de tirer partie des occasions de plus-
value en capital comme l’achat de diamants dans l’espoir de voir leurs prix grimper)

b-3) La propension moyenne à épargner(PME) :C’est la part du revenu non affectée immédiatement aux dépenses
de consommation. PME = E/R .

b-4) La propension marginale à épargner(PmE) :c’est le supplément d’épargne apporté par la dernière unité
monétaire de revenu. PmE = ΔE / ΔR

NB : R = C + E ; R/R =C/R + E/R → 1 =C/R + E/R → 1 = PMC + PME ; 1 = PmC + PmE

3) Analyse en termes d’élasticité


L’influence d’un facteur sur la demande d’un bien est mesurée par l’élasticité.
Ey/x = y/y / x/x ie : le rapport de la variation relative de la demande du bien y par
la variation relative du facteur considéré.
On distingue :
a) L’élasticité-revenu

L’élasticité-revenu de la consommation est la sensibilité de la demande d’un produit à la variation du revenu du


ménage qui le consomme. . Er = ΔC/C / ΔR/R

33
-Un signe positif de Er signifie qu’une augmentation de revenu induit une augmentation de la demande du produit : cas
plus général

-Un signe négatif correspond au cas d’une consommation diminue lorsque le revenu s’accroît.

Cette notion d’élasticité-revenu permet alors de classer les biens :

-Biens inférieurs : ceux dont la consommation diminue avec l’augmentation du revenu (Er < 0 ) ; C et R varient en
sens inverse. Ex. : pain, margarine, pomme de terre…

-Biens supérieurs : ceux pour lesquels une augmentation du revenu induit une augmentation de la consommation plus
que proportionnelle (Er > 1) ; C croît à un rythme supérieur à celui de R . Ex. : santé, loisirs.

-Biens normaux :( 0 < Er < 1 ) ceux pour lesquels l’augmentation du revenu implique une hausse moins que
proportionnelle de la demande. C croît à un rythme inférieur à celui de R.

NB : -Si Er = 1 C croît à un rythme identique à celui de R

- Er = PmC / PMC (à démontrer)

b) L’élasticité-prix

C’est la sensibilité de la demande d’un produit à la variation du prix de celui-ci. EP = ΔC/C / ΔP/P. Elle est de signe
négatif.

-La demande est élastique ou sensible au prix si ΔC/C > ΔP/P (pourcentage de la variation du prix).

-La demande est inélastique ou rigide dans le cas contraire (il faut d’importantes variations du prix pour modifier la
demande) .

c) L’élasticité-prix croisée( EC)

Elle mesure la variation relative de la consommation d’un bien lorsque le prix d’un autre bien change. Soient 02 biens
X et Y. Supposons que ce soit le prix de X qui varie.

EC = ΔC(y)/C(y) / ΔP(x)/P(x)

= variation de la consommation de y/consommation initiale de y/ variation du prix de x/prix initial de x

-Lorsque EC est négative, on dit que les 02 biens X et Y sont complémentaire.

-Lorsque EC est positive, on dit que les 02 biens X et Y sont substituables.

4) La structure de la consommation

La structure de la consommation désigne la répartition des dépenses de l’ensemble des ménages ou d’une certaine
catégorie de ménages (csp par exemple) en fonction d’un certain nombre de postes.

Les principaux postes sont : logement, chauffage et éclairage, transport et communication, santé,etc

Le budget du ménage correspond à l’ensemble des dépenses de consommation.

La structure de la consommation ainsi que son évolution peuvent s’analyser à l’aide des coefficients budgétaires. Le
coefficient budgétaire mesure la part d’un type de dépense d’une personne ou d’une catégorie de personnes dans

34
l’ensemble de leur revenu ou la part de chaque dépense dans la dépense totale. coefficient budgétaire =type de
dépense/dépense totale

III- LES LOIS DE LA CONSOMMATION

L’observation du consommateur a permis la mise en évidence par certains économistes d’un ensemble de
comportements ayant conduits à la formulation de certaines lois.

1- LES LOIS D’ENGEL

L’effet d’une hausse du revenu, varie selon le type de bien consommé. Cette sensibilité différente de la
consommation aux variations de revenu a été mise en évidence par ENGEL.

1ére loi : Quand le revenu s’accroît, la part consacrée aux dépenses d’alimentation diminue ( eR< 1)

2éme loi : Quand le revenu s’accroît, la part affectée aux dépenses de vêtement, chauffage logement reste stable ( eR = 1)

3éme loi : la part des autres dépenses augmente avec le revenu ( eR >1)

Il a montré dès le milieu du XIXe siècle que la part des dépenses alimentaires dans le budget des ménages
diminue avec l’augmentation du revenu.

N.B :-Niveau de vie : c’est la quantité de bien et services dont dispose un individu ou une population à partir de ses
ressources.

-coût de la vie ou cherté de la vie est déterminée par le niveau général des prix ou bien c’est l’ensemble des charges à
supporter par un individu pour vivre.

-Qualité de vie : c’est l’ensemble d’éléments traduisant le mode d’existence et le genre de vie.

2- LA FONCTION DE CONSOMMATION

C’est la relation existant entre l’évolution de la consommation globale de l’ensemble des ménages d’un pays et le
revenu global de ces ménages. Cette formulation est due à Keynes et a fait ensuite l’objet d’approfondissements.

a)L’analyse keynésienne
Pour Keynes, le revenu est partagé entre la consommation et l’épargne. La part de revenu qui est consommée (C/R
) est appelée Propension moyenne à consommer.

La construction de la fonction s’appuie sur la loi psychologique fondamentale selon laquelle la consommation
croit quand le revenu augmente, mais moins que proportionnellement au revenu.

La propension marginale à consommer est le rapport entre la variation de la consommation et la variation


correspondante du revenu ( C/ R). Elle est comprise entre 0 et 1. (Ici, le revenu R = Y)

La fonction de consommation s’écrit :

C = cyd + Co

= c(y-T) + Co

35
C
avec C = consommation globale

Y = revenu disponible = y-T

C= cyd + Co c = pmC
Co
Co = consommation incompressible

des ménages

y R = revenu brut

L’hypothèse keynésienne de décider à long terme de la propension moyenne


T = impôt prélevé paràl’Etat
consommer n’a cependant pas été
vérifiée par l’observation statistique, ce qui a conduit à réviser l’analyse.

b)Le prolongement des analyses de Keynes : propension moyenne à épargner (PMS) et propension
marginale à épargner (PmS).
L’épargne est la fraction non consommée du revenu. Ici, E = S

E = revenu disponible – consommation = R d – C

On peut ainsi écrire y = C + S =› y = C + S =› 1 = PMC + PMS

y y y

PMC + PMS = 1

L’épargne étant la fraction du revenu non consommée, on peut la déterminer de la façon suivante :

S = Yd - C (1)

C = Co + cYd (2)

(2) dans (1) <=› S = Yd – (Co + cYd) = Yd – Co – cYd = (1-2)Yd – Co

Or c = PmC => S = (1-PmC)Yd – Co

= (PmC + PmS – PmC)Yd – Co

S =PmSYd – Co

c)Les approfondissements du modèle


Ils cherchent à expliquer la rigidité à la baisse de la consommation en cas de baisse du revenu.

c1) Le revenu relatif


Pour DUESENBERRY, la consommation d’un individu est influencée par son appartenance à un groupe social.
La catégorie sociale élevée exerçant un effet de démonstration sur les classes à revenu inférieur qui imitent leur
comportement de consommation (effet d’imitation).

c2) L’effet cliquet ou de crémaillère


36
Une baisse du revenu ne se traduit pas par une baisse de la consommation car les consommateurs s’efforcent de
maintenir leur genre de vie et donc leur niveau de consommation. Ou bien « Lorsque le revenu baisse les ménages
tendent à garder la même consommation. »

c3) La théorie du revenu permanent


Selon MILTON FRIEDMAN, les décisions de consommation ne dépendent pas du revenu actuel du ménage
mais des revenus dont il pense pouvoir bénéficier d’une manière permanente. La propension marginale à consommer
est donc stable sur le long terme. Une variation du revenu courant, par exemple à la suite d’une mesure de politique
économique, n’aura aucun effet sur la consommation, sauf si le consommateur estime que cette variation de son revenu
est durable. Il en découle pour FRIEDMAN, l’inefficacité des mesures de relance économiques par la consommation.

c4) La théorie du cycle de vie


MODIGLIANI estime que la consommation d’un ménage varie en fonction des périodes de sa vie, donc elle
dépend des revenus mais aussi du patrimoine du ménage.

c5) Le paradoxe de GIFFEN

L’énoncé général de l’effet est : « Lorsque le prix d’un bien inférieur augmente, et que le revenu des classes
consommatrices de ce bien n’augmente pas dans la même proportion, la demande pour ce bien s’élève.» Cas de la
demande de pain lorsque le prix du pain s’élève.

Dans les catégories sociales à faible revenu, en cas de hausse du prix des biens inférieur, et ces catégories
abandonnent les biens supérieurs pour maintenir la même consommation des biens inférieurs.

c6) Effet d’ostentation

Acheter un bien pour se distinguer socialement.

c7) Effet d’imitation

Consommer pour s’identifier à une catégorie supérieure à la sienne.

37
THEME 03 : LES MARCHES ET LES PRIX
Objectifs visés:

- Maîtriser la notion des prix en distinguant ses différents types et ses indices.
- Distinguer les formes de marché et ses constituants
- Déterminer l’équilibre des entreprises selon les formes de marché
Introduction :

Nous avons vu dans le chapitre 2 que la consommation est largement dépendante du prix des produits. Le prix
se fixe sur un marché par la confrontation de l’offre et de la demande.

Après avoir défini le prix et les différents types de marchés, nous analyserons les procédures de fixation des prix par les
entreprises et enfin nous montrerons quels sont les facteurs extérieurs qui peuvent venir perturber le libre jeu du
marché.

I-Notion de prix

Le prix est l’expression monétaire de la valeur à échanger d’un bien ou d’un service.

1-Les types de prix

-Les prix nominaux ou prix courants : ce sont des prix monétaires, inscrits, lorsqu’ils sont

observés en un lieu et une date donnée. Ex. Prix d’une table=2000F

-Les prix constants ou volume ou prix réels : ce sont des prix exprimés en valeur monétaire

constante (FCFA,euro,..,constants…),les prix d’une année, ou période, de référence, qui servent à calculer des
grandeurs en volume. PR = Prix nominal /prix d’une h. de travail

Avantages :- Ne dépendent pas des variations monétaires - permettent des comparaisons dans le temps – permettent
d’apprécier la variation du pouvoir d’achat.

-Les prix relatifs ou la valeur d’échange, d’une marchandise A par rapport à une marchandise B est la
quantité de B qui s’échange contre une unité de A. Ex. 1 table =2 chaises. C’est aussi son prix exprimé par rapport à un
autre bien.PR = prix nominal/NGP

-prix taxé : prix maximum fixé autoritairement par l’Etat

-Prix indexé : prix fixé en fonction de l’évolution des revenus des ménages (R↗ →P ↗ ).

2-Les indices

Un indice est un rapport entre deux valeurs d’une même grandeur dans deux situations différentes.

a-Utilité des indices

Mesurer l’évolution des prix des biens – permet de comparer les prix dans l’espace et le temps – déterminer le pouvoir
d’achat des revenus.

b -Les différents types d’indices

b1-L’indice simple ou élémentaire

38
Il est dit simple quand il ne porte que sur une seule grandeur.

Soit P0 l’observation à l’époque 0 ; Pt l’observation à l’époque t. On appelle indice à l’époque t par rapport à l’époque
0, le nombre It/0 tel que It/0 = 100x Pt / P0.Par convention l’indice-base = 100

b2-Les indices synthétiques

Ce sont des indices relatifs à des ensembles de grandeurs (quantités, prix,..).Plusieurs formules sont utilisées, sans pour
autant donner satisfaction.

-L’indice des prix :

L’indice de Laspeyres = (IL) moyenne arithmétique des indices élémentaires des prix courants, pondérés par des
coefficients (K) budgétaires pris à l’époque de base (0).

IL = ∑ K0 Pt / ∑ K0 P0

L’indice de Paasche(IP) : moyenne arithmétique des indices élémentaires (Pt ) pondérés par des coefficients (Kt) pris à
l’époque courante. IP = ∑ Kt Pt / ∑ Kt P0

-L’indice de volume :

L’indice de Laspeyres : IL = ∑ Kt P0 / ∑ K0 P0

L’indice de Paasche : IP = ∑ Kt Pt / ∑ K0 Pt

b3-L’indice des valeurs globales(IVG) : IVG = ∑ Kt Pt / ∑ K0 P0

b4-L’indice de Fisher = √ IL x IP

II-Notion de marché

1- Défnition

Le marché est le lieu de rencontre de l’offre des vendeurs et de la demande des acheteurs dans le but de réaliser un
échange.

2- Les constituants du marché

a-La demande

C’est la quantité de produits que les acheteurs sont prêts à acquérir pour un certain prix. On dit aussi qu’il s’agit d’une
demande solvable, puisque les agents disposent des ressources financières suffisantes pour acheter ces produits. Elle
dépend du prix, du revenu et des besoins des acheteurs. La demande est une fonction décroissante.

b-L’offre

C’est la quantité de produits que les vendeurs souhaitent vendre à un prix donné. L’offre est une fonction croissante(en
fonction du prix).

c-Le prix d’équilibre

C’est le prix qui égalise les offres et les demandes sur un marché.

39
NB :-Loi de l’offre et de la demande : Variation de l’offre et de la demande lorsque les prix se modifient sur un
marché.

-loi de l’offre : Toutes choses étant égale par ailleurs, la quantité offerte d’un bien augmente quand le prix augmente.

-loi de la demande : Toutes choses étant égale par ailleurs, les quantités demandées d’un bien diminuent quand le prix
augmente.

-Rationnement : situation de marché dans laquelle les prix ne peuvent pas se fixer librement par le jeu de l’offre et de
la demande, ce qui conduit à une limitation soit de l’offre de biens ou de services, soit de la demande.

II-Types et formes de marché

1-Les types de marché

On peut distinguer les marchés suivants :

a-Selon la nature économique des biens échangés : on parlera alors de marché de biens de consommation finale ou
de marché de biens de production. Ex .marché du café, du coton, de l’automobile,etc…

b-Selon la localisation dans l’espace : d’où proviennent les offreurs et les demandeurs de produits ? On parlera :

-Du marché local : les intervenants résident dans la même localité. Ex. Village, arrondissement…

-Du marché régional : les intervenants résident dans un groupe de pays d’une région. Ex. CEE

-Du marché national :les intervenants résident dans le même pays. Ex. service bancaire, d’assurance

-Du marché international : les intervenants proviennent de tous les continents. Ex. OPEP, OIB

2-Les formes de marché

Elles dépendent du nombre d’intervenants (offreurs et demandeurs) et de la fluidité (marché libre) ou de la viscosité
(marché réglementé) de l’offre et de la demande.

On peut résumer dans le tableau ci-après quelques formes théoriques de marchés habituellement rencontrés :

Offre

Demande Un seul offreur Quelques offreurs Nombreux offreurs

Un seul demandeur Monopole bilatéral Monopsone partiel Monopsone pur

Quelques Monopole partiel Oligopole bilatéral Oligopsone pur


demandeurs

Nombreux Monopole pur Oligopole Concurrence parfaite


demandeurs

NB: mono = un; pole = vendre; oligo = peu; psone = acheter

a – La CONCURRENCE

a1-Définition et caratéristiques

40
Le marché peut revêtir plusieurs formes et le professeur STACKELBERG en a dressé une typologie à partir
d’une situation où offreurs et demandeurs sont nombreux et de taille équivalente, sans qu’aucun d’entre eux ne
puisse à lui seul exercer une influence sur la formation du prix d’équilibre. Ce type de marché est appelé par les
économistes « concurrence pure et parfaite ».Ex. marché de légume dans une grande ville

La concurrence pure et parfaite est une notion introduite par la théorie néo-classique pour décrire l’ensemble
des conditions requises pour obtenir un fonctionnement idéal de tous les marchés.

Le marché est en situation de concurrence parfaite lorsqu’on se trouve en présence d’une multitude d’offreurs
et de demandeurs et que les hypothèses suivantes se vérifient :

- Atomicité du marché : acheteurs et vendeurs sont si nombreux que personne ne peut à lui seul influencer
les prix.
- L’homogénéité du produit : les produits échangés sont identiques et substituables (ils permettent de
satisfaire les mêmes besoins) les uns les autres ;
- libre entrée et sortie de concurrents sur le marché : il n’existe aucune entrave, aucune barrière à l’entrée
de nouvelles entreprises.
- La transparence du marché : acheteurs et vendeurs sont parfaitement informés sur les prix auxquels
s’effectue la transaction.
- Parfaite mobilité des ressources ou des facteurs de production : elle suppose que le travail et le capital
peuvent se déplacer d’une activité à l’autre.
La concurrence est qualifiée de « pure » si elle répond aux 03 premières hypothèses. La concurrence est « parfaite »
si les 02 dernières hypothèses sont réunies. Lorsque l’une d’elle ne se vérifie pas, la concurrence est qualifiée
d’imparfaite (monopole, oligopole, concurrence monopolistique, marché contestables, est due à BAUMOL qui définit
le marché par la liberté d’entrer et de sortie sur un marché).
a2-Réalisation de l’équilibre
On distingue l’équilibre de court terme et l’équilibre de long terme.
-A court terme, le nombre d’entreprises est fixé. Les entreprises maximisent le profit par un prix donné. Le profit est
réalisé lorsque le Cma = P. π = RT – CT
Le profit est maximal si sa dérivée est nulle : π’= 0 (RT)’ – (CT)’ = 0 i.e P – Cma = 0 soit P = Cma.
Sur le graphique l’équilibre de court terme est donné par le point A, le profit est représenté par le rectangle ABCD

-A long terme, le nombre d’entreprises varie. Le profit élevé attire de nouvelles entreprises, d’où résulte une
augmentation de l’offre (graphique de droite) qui fait baisser le prix. Le profit disparaît quand le prix est égal au coût
moyen. L’équilibre de LT est donné par le point A’ où l’on a P = min CM =Cma
b-Le monopole

Situation d’un marché comportant un seul offreur (vendeur) face à un grand nombre de demandeurs (acheteurs
potentiels).

41
Autres types de monopole :

-Le monopole naturel : entreprise qui, du fait de ses rendements croissants, se retrouve naturellement sans concurrents
i.e lorsque la production des biens ou services exige un important investissement de départ.

-Le monopole légal, conféré par un texte législatif :Au Cameroun AES-SONEL(America Electricity Supply) est le seul
vendeur d’électricité ; SITABAC seul acheteur des feuilles de tabac aux cultivateurs(monopsone)

-Le monopole privé conféré à une personne qui détiendra l’exclusivité d’un procédé scientifique. Ex. CAMI TOYOTA
au cam avec la marque TOYOTA .

L’équilibre en monopole est obtenu lorsque le coût marginal est égal à la recette marginale. Le prix de vente
correspond à la recette moyenne. La différence entre la recette moyenne et le coût moyen supposé plus bas que le coût
marginal, constitue le profit unitaire du monopole ou rente du monopole.

c – Le monopole discriminant

C’est la situation dans laquelle le monopoleur pratique au même moment des prix différents pour le même
produit. Il y a discrimination par le prix. La différenciation des prix peut être géographique. Dans ce cas le monopoleur
vend plus cher dans les quartiers riches que dans les quartiers pauvres (populaires). La location à usage d’habitation
coutera moins cher que celle des appartements à usage commercial.

d-La concurrence monopolistique

C’est une structure de marché qui comprend des éléments de concurrence et des éléments du monopole
(différenciation des produits fabriqués par le producteur avec l’amélioration de la qualité, emballage, publicité, création
de marque,..).Forme de marché où on a un grand nombre d’offreurs des demandeurs de tailles différentes avec des
produits hétérogènes. Ici les entreprises différencient tellement leurs produits qu’elles se trouvent disposer d’un
monopole pour leurs propres produits. Cette situation a été analysée par CHAMBERLAIN et Mrs JOAN ROBINSON
et PIERO SRAFFA.

A court terme, l’équilibre en concurrence monopolistique est réalisé lorsque le coût marginal de la firme est
égal à la recette marginale (Cma = Rma) qui est différente de la recette moyenne (prix).

A long terme, l’existence d’un profit économique attire de nouvelles entreprises jusqu'à ce que ce profit soit
nul. L’équilibre sera atteint lorsque la RM = CM, avec l’égalité de la recette marginale et du coût marginale.

e- L’OLIGOPOLE

Il est caractérisé par le fait qu’un petit nombre d’offreurs se trouve face a une multitude d’acheteurs. Ex .
Distributeurs d’automobiles, orange-MTN-camtel-set mobile ; BOEING et AIRBUS

Son origine peut être la possession d’un brevet de fabrication, contrôle d’une source de matière première, fusions
d’entreprises..

Comme caractéristiques, chaque vendeur peut influencer le prix et chacun décide en tenant compte de ce que font les
autres. Afin d’éviter la guerre des prix, les entreprises en situation de monopole cherchent à s’entendre (entente, cartel)

La demande qui s’adresse au monopoleur est imparfaitement élastique ; S’il élève sont prix, les quantités
demandées vont diminuer, s’il baisse son prix, les quantités demandées vont augmenter et il pourra vendre davantage.
Π = RT – CT

Pour que ce profit soit maximum, il faut que Rma = Cma


42
III/ LES ENTRAVES AU LIBRE JEU DU MARCHE

La fixation du prix des biens et des services dépend à la fois de la situation du marché et des facteurs extérieurs
qui viennent perturber la libre formation des prix.

1. L’Intervention de l’Etat.

L’Etat peut être amené à intervenir sur la fixation des prix pour des raisons économiques et sociales :

- Fixation du prix maximum pour produits de base (sucre, huile, carburants, etc) afin que les consommateurs
puissent accéder facilement à ces denrées : cette politique peut aller jusqu’à subventionner ces produits sur
les ressources du budget de l’Etat ou sur celle d’offices de commercialisation.
- Existence d’un monopole d’Etat sur la production et la commercialisation de certains biens ou services :
énergie électrique, télécommunication, distribution d’eau, transports ferroviaires. Les prix sont fixés par
l’Etat propriétaire de fonctions économiques et sociales.
2. Les ententes entre producteurs.
L’entente entre les producteurs peut se développer au plan national et international.

Au plan national, elle est favorisée par les situations d’oligopole : les producteurs n’ont pas intérêt à développer une
« guerre des prix », mais plutôt à chercher à s’entendre pour se partager le marché soit par zone géographique, soit par
type de produit, haut de gamme, bas de gamme)

Au plan international, les ententes visent à assurer un prix minimum pour les produits et à définir des quotas de
production.

Ex : L’OPEP (organisation des Pays Producteurs de Pétrole), Café, Cacao. Ces organismes ont réussi à
imposer un prix minimum pour les exportateurs de produits primaires dont les principaux consommateurs sont les pays
industrialisés.

43
THEME 04: FORMATION ET REPARTITION DES REVENUS
Le revenu national est réparti entre les ménages en contrepartie de leur participation à la production. Cette
répartition est appelée répartition fonctionnelle ou répartition primaire.

Le pouvoir d’achat des ménages dépend de leur revenu disponible. La répartition primaire étant fortement inégalitaire,
l’Etat, au nom de la solidarité collective, modifie la répartition.

Objectifs

- Maîtriser les formes de répartition primaires et secondaires


- Distinguer les formes de revenus perçus par les agents économiques
I/ LES REVENUS PRIMAIRES

L’entreprise rémunère ceux qui participent à son fonctionnement par leur travail ou leur apport en capital. Cette
rémunération s’appelle revenu direct. Quels sont ces revenus et qui en bénéficie ?

1) La rémunération du travail est le salaire versé aux salariés.


2) La rémunération du capital regroupe les dividendes versées aux actionnaires, les intérêts versés aux
obligataires (propriétaires d’obligations) et les loyers versés aux propriétaires de terrains et d’immeubles.
3) La rémunération du travail et du capital ou revenu mixte est la part des bénéfices prélevés par le
propriétaire de l’entreprise individuelle. Ex : Mr Augustin est propriétaire du garage c'est-à-dire qu’il est
propriétaire du commerce. Régulièrement, Mr Augustin prélève une partie des bénéfices pour subvenir à
ses besoins. Il rémunère à la fois son travail personnel et son capital.

II/ LES PRELEVEMENTS SOCIAUX

Lorsqu’on est malade, on peut se faire rembourser ses frais médicaux. Ce remboursement constitue la
couverture sociale. Cette couverture sociale est possible grâce au système des prélèvements sociaux. Quels sont ces
prélèvements ? Qui les paie ?

1) Le but des prélèvements sociaux


Les prélèvements sociaux sont les cotisations calculées sur les revenus du travail (salaire, etc). Une part est à la
charge du travailleur, une autre à la charge de l’employeur.

Ces prélèvements permettent de couvrir les risques pouvant arriver à toute personne : maladie accident du travail, etc.
Ce sont essentiellement les cotisations de sécurité sociale, d’assurance chômage et de retraite. La réversion des
prélèvements a également pour but d’aider certaines personnes dans leur vie quotidienne : c’est le cas des allocations
familiales par exemple.

2) Les organismes collecteurs


Les cotisations sociales sont versées périodiquement par l’employeur aux organismes collecteurs (CNPS). Au
Cameroun, les prestations sociales se limitent aux allocations familiales, aux bourses et aux retraites de certaines
catégories de travailleurs ; les organismes collecteurs les reversent sous forme de prestations aux personnes
bénéficiaires.

III/ LA REDISTRIBUTION

Caroline, étudiante, a reçu une bourse d’études. Cette bourse est une aide versée par l’Etat. Elle provient des
prélèvements effectués sur les revenus des agents économiques. C’est de l’argent redistribué. Quelles sont les aides
redistribuées par l’Etat ? Qui en profite?
44
1) Le mécanisme de la redistribution
Lors de leur participation à la production, les ménages perçoivent un revenu direct : salaires (en contrepartie du
travail fourni), dividendes ou intérêt (pour les apporteurs de capitaux), loyer, etc.

Sur ce revenu direct encore appelé revenu primaire, l’Etat effectue des prélèvements : impôts et cotisations. Ces
prélèvements servent à financer des aides à caractère social, telles que les bourses d’études, les allocations chômage,
etc. On appelle donc redistribution l’opération qui consiste à prélever une somme sur un revenu et à la reverser à un
agent économique qui en a besoin.

2) Le rôle de la redistribution
- Elle permet de réduire les inégalités de revenus (ou redistribution verticale) par le versement d’aides aux
ménages les plus défavorisés. Ces aides améliorent leurs revenus directs : on les appelle des revenus indirects ou
revenus de transfert. Elles peuvent prendre la forme de pension ou de retraite, de prestations familiales.

- Elle permet de couvrir les risques (liés à la maladie, à l’invalidité ou aux accidents du travail, vieillesse,
chômage) ou redistribution horizontale.

Ceci permet de déterminer le revenu disponible des ménages.

Rd = Revenu primaire – impôt sur le revenu et le patrimoine – cotisations sociales

+ Prestations sociales + autres revenus de transfert.

LEXIQUE
ACTION : Part du capital d’une société
OBLIGATION : Part d’un emprunt contracté par une société anonyme
DIVIDENDE : Revenu d’une action. Ce revenu est versé aux propriétaires d’une action ou part donnée aux porteurs
d’actions.

COUVERTURE SOCIALE : Assurance d’être remboursé des frais médicaux si le risque (maladie par exemple) se
produit.

PRESTATION : Allocation versée aux assurés en cas de maladie, accidents, chômages, etc.…

BUDGET : Prévision des dépenses et des recettes pour une période donnée
REVENU PRIMAIRE : Revenu provenant du travail (salaire) ou du capital (intérêts)

REVENU DU TRANSFERT : Aides apportées par l’Etat aux ménages (allocations familiales, RMI, (revenu
minimum d’insertion), etc.)

REPARTITION PRIMAIRE : Ou fonctionnelle est la répartition des revenus primaires issus du PIB, entre les
facteurs de production

45
THEME 05 : LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT

DE L’ECONOMIE
Idée directrice :

La monnaie est l’intermédiaire des échanges. Elle s’est peu à peu dématérialisée pour ne plus reposer
aujourd’hui que sur un jeu d’écritures.

Objectifs visés

- Définition, forme et fonction de la monnaie

- Création de monnaie et la masse monétaire

- Le crédit : définition et rôle économique et sociaux

- Le mécanisme de création monétaire et les différents organismes responsables du phénomène

- Les différentes composantes de la masse monétaire et ses contreparties

-Définitions, objectifs et instruments de la politique monétaire

-Le système bancaire camerounais

Introduction

La nécessité d’une monnaie est apparue dès que l’activité économique a donné lieu à de nombreux échanges de
produits.

Le financement de l’économie peut se s’effectuer sur ressources monétaires i.e par une création de monnaie. Assurée
par les banques, cette création monétaire s’effectue au sein du système financier selon certains mécanismes bien précis.
L’examen portera sur la définition, les formes et la fonction de la monnaie, les mécanismes de création monétaire, le
circuit de financement de l’économie et le crédit.

SECTION I –DEFNITION, FONCTIONS OU ROLES ET FORMES DE LA MONNAIE

I-Définition

C’est un bien d’échange au sein d’une communauté de paiement.

Cette définition mérite quelques explications :

-C’est un bien économique car à la fois rare et utile. Sa valeur réside dans le crédit ou la confiance que lui accorde le
public. On dit alors que la monnaie est fiduciaire i.e basée sur la confiance.

-La monnaie n’est ni un bien de production ni un bien de consommation. C’est un bien d’échange.

-Etant symbole de souveraineté d’une nation elle circule à l’intérieur des frontières où elle jouit d’un cours légal
(obligation d’acceptation d’une monnaie, imposée par l’Etat).

II- Les fonctions de la monnaie

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La monnaie joue des rôles politiques, économiques, sociaux et culturels dans la communauté. Ces rôles
s’apprécient à travers ses fonctions que sont la fonction de transaction ou d’intermédiaire à l’échange, la fonction
d’unité de compte ou de mesure de valeur, la fonction de réserve de valeur.

1) La fonction de transaction ou d’intermédiaire à l’échange


La monnaie est utilisée comme instrument de paiement permettant d’acquérir n’importe quel bien ou service. Cette
fonction favorise la spécialisation et la division du travail au sein de la communauté. Ce qui est source de productivité
et de croissance économique.

Il faut noter que la monnaie en tant qu’instrument des échanges a un pouvoir libératoire i.e la capacité d’une monnaie
à éteindre une dette.

2) La fonction d’unité de compte ou de mesure de valeur


Permet de mesurer et de comparer la valeur de biens échangés et les revenus versés.

L’utilisation d’une unité de compte comme « équivalent général des valeurs » permet de simplifier le système des prix
en réduisant le nombre de prix relatifs (rapport entre les prix monétaires de deux biens).Dans l’UEMOA, l’unité de
compte est le F.CFA (Franc de la communauté Financière Africaine)et en Afrique centrale, c’est le Franc de la
coopération Financière Africaine(F.CFA).Ces 02 numéraires proviennent du franc des colonies françaises
d’Afrique(F.CFA).

3) La fonction de réserve de valeur.

La monnaie divise les transactions en deux actes : achat et vente. Ce qui permet de la conserver pour des transactions
futures et spéculatives. C’est un instrument d’épargne indispensable à l’investissement qui est le moteur de la
croissance. Les monnaies actuelles ne remplissent plus totalement cette fonction à cause des phénomènes d’inflation, de
déflation, de dévaluation et de réévaluation.

III– Les formes de la monnaie

La monnaie a évolué des formes historiques aux formes modernes.

1) Les formes anciennes

a) La monnaie- marchandise

C’est une marchandise étalon i ;e choisie parmi d’autres biens pour servir de référence dans les échanges et
pour servir de moyen de paiement. Ainsi, en était-il du bétail en Grèce, du riz au Japon du thé en Chine ou du cauris en
Afrique L’inconvénient de cette forme de monnaie est qu’elle était lourde et encombrante, difficile à compter et pas
toujours divisible à souhait.

b) La monnaie métallique

C’est une monnaie –marchandise composée de pièces ou de lingots d’or et /ou d’argent dont le poids et le titre sont
garantis par l’Etat et certifiés par l’intégrité des empruntes qui en recouvrent la surface.

Les métaux précieux (or et argent) présentent un triple avantage par rapport aux marchandises :

-Leur production est limitée et assez stable dans le temps.


-Ils sont par définition, non périssables, puisque précieux, donc leur valeur se conserve dans le temps ;
-Leur utilisation en tant que marchandise est nécessaire à des usages restreints (bijouterie, et quelques applications
industrielles). Ces métaux précieux se sont Imposés jusqu’au début du xxème siècle. C’était le régime bimétalliste (or
et argent) dont les principes sont les suivants :
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-Une frappe libre des lingots et d’argent en pièces de monnaie métallique qui dispose d’un cours légal.
-Le pouvoir libératoire illimité des pièces d’or et d’argent.
-Un rapport légal fixe entre l’or et l’argent. Ex en 1803, unité d’or équivaut à 15.5 unités d’argent.
Le bimétalliste or et argent est influencé par l’abondance (argent) ou la rareté (or) relative d’un métal. Une
monnaie qui est plus appréciée (or) que l’autre (argent) va être retirée de la circulation par les individus pour être
thésaurisée, tandis que l’autre dite mauvaise continue seule à assurer les échanges. Ce phénomène est formulé par la loi
de GRESHAM selon laquelle « la mauvaise monnaie chasse la bonne ».Exemple aux frontières Cameroun- Nigéria,
pour le Naira et le FCFA. L’abondance d’argent entraine d’importantes tensions inflationnistes qui conduisent à
l’imposition de l’or comme seul moyen de paiement et à la démonétisation de l’argent : c’est le monométallisme or.
2) Les formes modernes de la monnaie
a) la monnaie fiduciaire

Ce sont des billets de banque acceptés par tous, en lesquels tout le monde a confiance. Ex.500,1000

b) La monnaie divisionnaire

Elles sont constituées de pièces ou monnaie métallique de faibles valeurs. Ex. 5F , 10F,…

c) La monnaie scripturale

C’est un instrument de paiement se présentant sous la forme d’écriture sur les comptes bancaires ou postaux. A la
différence du billet de banque, le monnaie scripturale n’est pas tangible, elle est créée par les banque par simple jeu
d’écritures. Elle a l’avantage sur le billet de banque d’une plus grande souplesse du fait même de son caractère
immatériel. Elle circule à l’aide de divers instruments ayant pour objet de matérialiser l’ordre, donné par le débiteur ou
gestionnaire de son compte, de verser, à lui-même ou à un tiers, un montant déterminé de monnaie. Ces instruments
sont : chèque, virement, avis de prélèvement, titre universel de paiement, la carte de crédit.

d) La monnaie électronique

Elle se présente sous forme d’une carte magnétique qui permet à son titulaire d’entrer en possession des
liquidités à n’importe quel moment dans les guichets spécialisés.

SECTION II-LA CREATION DE MONNAIE ET LA MASSE MONETAIRE

Le financement de l’économie repose sur des mécanismes complexes qui révèlent le rôle actif que joue la monnaie.
L’insuffisance régulière de l’autofinancement rend indispensable le recours au crédit à tous les agents économiques.
Ces crédits peuvent être sources de création de monnaies qui gonflent la masse monétaire.

I- LE CREDIT

C’est une opération par laquelle un agent économique met à la disposition d’un autre agent économique de
l’argent avec promesse de remboursement différé (renvoyé) accompagné d’un intérêt.

1)-Les types de crédits


La classification des crédits se fait suivant plusieurs critères qui constituent les caractéristiques du crédit. Il s’agit de la
durée, de la garantie et de la destination ou objet. On distingue:

 Selon la durée

- Le crédit à court terme : de quelques jours à deux ans d’échéance. Destiné à financer les
besoins liés aux activités courantes des entreprises. Ex. Facilités de caisse ou découverts, crédits de campagne, bons du
trésor, les crédits par caisse,

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- Le crédit à moyen terme : De 2 à 5 ans d’échéance. Ce sont des crédits d’équipements et
d’investissements financés par les ressources stables de la banque. Ex. crédit d’équipement, crédit d’exportation.
- Le crédit à long terme : de plus de 5ans d’échéance, servant au financement des
Investissements à partir des ressources stables de la banque.
 selon la garantie
- Le crédit personnel qui est fonction de la personnalité de l’emprunteur i.e sa fortune.
- Le crédit réel qui est fonction des biens apportés en garantie comme le bien immeuble
(la garantie prend le nom d’hypothèque), le bien meuble (la garantie prend le nom de gage).
 Selon la destination
- Le crédit aux ménages qui servent à la consommation ou au logement
- Les crédits aux entreprises qui sont destinés à divers usages. Il peut s’agir de crédit de
trésorerie (découvert, facilités de caisse,..) ; des crédits de campagne (financement de trésorerie des entreprises
travaillant pour des productions ou d’activité saisonnières) ; des crédits d’exportation et d’équipement, des crédits
d’investissement. Ces différents types de crédits servent à stimuler l’offre des biens et services grâce à l’accroissement
des productivités. Ce qui favorise la relance économique. Ces différents types de crédits jouent donc un rôle
fondamental dans le fonctionnement de l’économie.
2) Rôle économique et social du crédit
Sur le plan économique, en période de récession économique, les crédits aux entreprises favorisent l’accroissement de
la production et la création d’emploi. Ce qui stimule le revenu national source de l’accroissement de la demande de
consommation. Donc l’incitation de la demande des biens et services, incitation des investissements des entreprises,
incitation de la production.

Lorsqu’ils sont accordés, de nouveaux investissements peuvent être suscités : c’est l’effet accélérateur de
l’investissement (relation entre la variation de la demande et la variation de l’investissement).
En période d’expansion économique, ils permettent d’absorber l’excédent de la production et d’éviter les crises de
surproduction et de sous-consommation.
Au plan social le crédit permet de soutenir le pouvoir d’achat des agents économiques, amélioration du niveau et de la
qualité de vie, facteur de réduction de la pauvreté.

Le crédit exerce sur l’économie des effets équilibrants et déséquilibrants. Un excès ou une insuffisance de monnaie
de crédit engendre des tensions inflationnistes ou déflationnistes → déséquilibre en terme de tensions inflationniste
forte → Récession économique → chômage, tensions sociales et politiques.

3) Les formes de financement de l’économie

Le financement de l’économie nationale s’effectue suivant plusieurs modes :

 Selon l’origine des fonds, on distingue :

-L’autofinancement qui se réalise grâce aux ressources propres des agents économiques (épargne, amortissement,
réserves, etc.).

-Le marché financier (financement direct) qui correspond au marché des fonds prêtables à long terme (bourse de
valeurs).Ce marché est composé du marché primaire ou marché neuf (où sont émis des nouveaux titres), et du
marché secondaire ou marché ancien (lieu de spéculation des titres déjà émis tels que l’action, obligations).

-Le marché monétaire (financement indirect) qui correspond au marché de fonds prêtable à cours et moyen terme. Il
comprend le marché interbancaire (réservé aux banques) et le marché des titres de créances négociables (accessible à
tous les agents).Les supports sont les bons de trésor public, billets de trésorerie, les bons des institutions spécialisées,..)

Marché financier et marché monétaire sont qualifiés de marché capitaux.


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 Selon l’impact du financement sur la masse monétaire, on distingue :

-Le financement monétaire qui se réalise à partir de la création monétaire grâce à la monnaie scripturale.

-Le financement non monétaire qui se réalise à partir de la transformation de l’épargne de certains agents en crédit à
d’autres agents grâce à la bourse des valeurs et l’intermédiation bancaire.

 Selon le circuit emprunté par les fonds on distingue :

-Le financement direct qui met en contact les agents à capacité de financement et ceux à besoin de financement : c’est
le financement par les marchés (marché financier et marché monétaire interbancaire).

-Le financement indirect qui s’effectue par l’intermédiation bancaire : c’est le financement par création monétaire.

 Le système financier : la Douala Stock Exchange(DSX), la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique
Centrale(BVMAC)

La bourse des valeurs est le lieu où s’échangent par l’intermédiaire des sociétés de bourse, des valeurs
mobilières (actions et obligations) ou là où s’achètent et se vendent des valeurs mobilières.

L’objet de la bourse est de faciliter les transactions sur les valeurs mobilières.

Les différents marchés rencontrés dans la bourse sont :

-Le marché au comptant où s’échange immédiatement les titres

-le marché à terme ou règlement tardif : marché sur lequel sont conclues des transactions dont les modalités (quantités
vendues ou achetées, prix, échéances) sont fixé le jour de l’opération, mais dont la réalisation intervient une date
ultérieure.

Objectifs de la bourse : orienter l’épargne privée vers les investissements collectifs – permettre aux entreprises privées
de trouver les capitaux qui leur sont nécessaire pour se développer – assurer à l’Etat et aux collectivités publiques les
moyens de faire appel à l’épargne et de l’intéresser librement au financement des réalisations nationales.

Perspectives d’une bourse comme celle de Douala sur l’économie nationale :

Soutenir plus efficacement la stratégie de développement – collecter l’épargne – renforcer les fonds propres des
entreprises y compris les banques – attirer les capitaux étrangers – placer les excédents financiers – appuyer les
opérations de privatisation encours – libérer la banque centrale des financements des projets du développement.

Les atouts du marché financier dans la sous région :

Le Cameroun dispose les tissus industriel et commercial le plus important avec 60% du PIB et 58% de la masse
monétaire de la sous région – un système financier bien structuré qui suscite la confiance des épargnants et des
investisseurs – l’économie camerounaise enregistre un taux de croissance appréciable, la place boursière est la première
de la zone, une bourse performante dotée d’un outil moderne aux normes internationales.

Les conditions d’existence d’une bourse : le niveau de développement économique du pays – la surliquidité des
banques – la paix sociale – le besoin croissant de financement des entreprises ainsi que les produits à placer par les
banques qui deviennent insuffisants.

4) Les organismes et technique de contrôle de crédit

a) Organisme de contrôle
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- La Banque centrale et le Ministère de l’économie

- Le CNC (Conseil National Crédit) qui a pour attribution d’émettre des avis sur l’orientation de la politique de crédit
et de faire assurer le contrôle de l’activité bancaire.

- La COBAC (Commission Bancaire pour l’Afrique Centrale) : crée le 22/01/1993, elle est chargée de veiller au
respect par les établissements de crédit des dispositions législatives et réglementaires édictées par les autorités
nationales, la BEAC, ou par elle-même et de sanctionner les manquements constatés. Contrôle leur situation financière
et le respect des règles déontologiques de leur profession.

- L’ APECCAM (Association Professionnelle des établissements de Crédits au Cameroun) regroupe l’ensemble des
institutions bancaires et veille à l’application des décisions du CNC et des règlements régissant l’activité bancaire.

b) Les techniques de contrôle

Lorsque les crédits progressent trop vite ou trop lentement il y a danger d’infraction ou de stagnation. Pour
éviter ces dérapages, plusieurs techniques peuvent être mise en œuvre à savoir :

- Le maniement du taux d’escompte il s’agit d’augmenter ou de baisser le coût de crédits pour augmenter ou diminuer
la demande de crédit.
- Le plafond de réescompte (instituer auprès de la banque centrale le maximum de crédit pour chaque banque).
- La fixation du cœfficient des réserves obligatoires selon qu’on veut faire varier le montant de crédit en circulation.
- La fixation du cœfficient de trésorerie qui consiste d’observer une certaine proportion minimale entre les éléments
d’actifs (liquidités) ou aisément mobilisables (bons de trésorerie) et la somme des engagements à vue.
- La politique des taux d’intérêt qui consiste à pratiquer les taux d’intérêt discriminatoire selon les opérations à
financer.
II) Les mécanismes de la création monétaire

La création monétaire peut se définir comme une transformation d’actifs non monétaires en moyen de paiements
immédiatement disponibles, à travers le crédit bancaire ou bien comme processus de création de nouveaux moyens de
paiement mis à la disposition des agents économiques.

L’émission monétaire est exclusivement réservée à la banque centrale et la création monétaire est une création de la
monnaie scripturale par les banques secondaires, le trésor public et la banque centrale.

1) Création de la monnaie scripturale par les banques secondaires

La banque crée de la monnaie scripturale sans disposer au préalable des ressources (ex-nihilo).En effet, lorsqu’elle
accorde un crédit à un emprunteur, la banque crédite tout simplement son compte du montant de la somme : elle crée,
par cette opération, de la monnaie scripturale au profit de l’emprunteur. La masse monétaire s’accroit du montant du
crédit accordé. Ce crédit se transforme en dépôt sur le compte de l’emprunteur. Ainsi « les crédits font les
dépôts ».Bref, les banques secondaires créent de la monnaie scripturale en accordant un crédit en compte au
client. L’utilisation du crédit par l’emprunteur, peut diminuer la liquidité bancaire si des opérations de retraits
d’espèces ou de virement vers d’autres banques sont effectuées. Cette liquidité de la banque détermine sa capacité de
créer de la monnaie scripturale au multiple.

La capacité du système bancaire à créer de la monnaie scripturale dépend aussi de la préférence pour la liquidité du
public, et des mesures monétaires prises par la banque centrale. Cette capacité se mesure à travers le multiplicateur du
crédit noté K tel que : K = 1 /r +b – rxb avec : r = réserve obligatoire ; b = préférence pour la liquidité du public ou
thésaurisation.

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Ainsi avec des dépôts ou crédits initiaux ∆R, le système bancaire peut créer une quantité de monnaie ∆M telle que ∆M
= Kx∆R .

NB :-multiplicateur de crédit désigne le coefficient multiplicateur reliant l’augmentation de la monnaie banque


centrale à l’augmentation plus importante de la masse monétaire.

Liquidité bancaire : encaisse en billets des banques et avoirs que celles-ci détiennent sur le compte courant à la
banque centrale.

Réserves obligatoires : Ce sont des dépôts non rémunérés que chaque banque doit effectuer sur un compte à la banque
centrale.

Cette création de monnaie scripturale fait courir à la banque des risques d’insolvabilité de l’emprunteur, d’illiquidité ou
de cessation de paiement et de refinancement de la banque. Lorsque l’emprunteur rembourse le crédit à l’échéance,
la monnaie scripturale créée se détruit. La masse monétaire diminue. Dans le cas contraire d’une économie en
récession, il y a contraction de la masse monétaire.

Par exemple, imaginons que la banque accorde un crédit de 800.000F à M.CHRISTIAN ; établir le bilan de la banque
et celui de M.CHRISTIAN.

Le bilan de la banque est :

Actif Passif

Créance sur M.CHRISTIAN Dépôt (compte de M.CHRISTIAN )

800.000F 800.000F

Le bilan de M.CHRISTIAN est :

Actif Passif

Compte courant bancaire Dette auprès de la banque

800.000F 800.000F

2) La création monétaire par le Trésor Public

Il crée de la monnaie scripturale par le crédit d’un compte courant postal (lorsque le compte CCP d’un fournisseur de
l’Etat ou d’un fonctionnaire est crédité), et par émission des titres vendus au système bancaire.

3)-La création monétaire par la banque centrale


Le rôle de la banque centrale est de contrôler la création monétaire des banques secondaires et du Trésor public, et
d’assurer le refinancement en dernier ressort. Elle crée de la monnaie scripturale à 04 occasions :

-En achetant des devises, fabrication des FCFA en contrepartie

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-En accordant des avances ou découverts à l’Etat

-En accordant des crédits aux institutions financières non bancaires

-En achetant des créances aux autres banques (réescompte)

Ces différents mécanismes de création monétaire influencent la masse monétaire dont ils sont la contrepartie.

III-LA MASSE MONETAIRE ET SES CONTREPARTIES

1) La base monétaire

La base monétaire B est la somme de la monnaie fiduciaire (billets et pièces) en circulation dans le public et dans les
caisses des banques : C’est la monnaie banque centrale.

2) La masse monétaire

La masse monétaire représente le volume de monnaie en circulation dans une économie. Evaluer la masse
monétaire revient à calculer les agrégats. M1,M2 et M3. La masse monétaire est composée des disponibilités
monétaires (monnaies divisionnaires, les billets, les comptes à vue) et des disponibilités quasi-monétaires qui sont des
actifs financiers rapidement transformables en monnaie ou en disponibilités monétaires (dépôts à terme au Trésor,
comptes sur livret, bons de caisse).

- La masse monétaire M1

C’est l’ensemble des disponibilités monétaires constituées par les monnaies fiduciaires (billets de banque et pièces
divisionnaires) et la monnaie scripturale (dépôts à vue auprès du système bancaire et du CCP). M1 = monnaie
fiduciaire + monnaie scripturale

Le taux de préférence pour la liquidité = ( MF /M1)x100 La préférence pour la liquidité est élevée dans les PVD. Cela
s’explique par l’impunité des chèques sans provision, l’analphabétisme, faiblesse de revenu, crises et faillites bancaires.

- La masse monétaire M2

C’est l’ensemble disponibilités monétaires(M1) et quasi-monétaires. Elles correspondent aux comptes d’épargne, des
dépôts de placement, dépôts à terme, bon de caisse,etc

M2 = M1 + quasi monnaie

La quasi monnaie est constituée des placements financiers des agents économiques qui peuvent être utilisés en
règlement des transactions commerciales après conversion en moyen de paiement.

Les actifs liquides qui entrent dans la quasi monnaie M2 et M1 sont rémunérés et mobilisables i .e. que leur
transformation en moyen de paiement est toujours possible.

Lorsqu’on parle de masse monétaire sans précision, il s’agit de M2.

Degré de liquidité de l’économie(DL) = (M1/M2)x100

Taux de liquidité de l’économie(TL) =( M2/PIB)x100

Vitesse de circulation de la monnaie(VC) = PIB/M2 ou 1/TL

- La masse monétaire M3 ou liquidités de l’économie


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C’est l’ensemble des disponibilités monétaires(M1) quasi-monétaires(QM) et les autres placements liquides et à court
terme (bon de Trésor, comptes bloqués, dépôts à vue et à terme, avoirs en devises,..).

M3 = M1 + M2 + APLCT

Degré de liquidité de l’économie(DL) = (M1/M3)x100

Taux de liquidité de l’économie(TL) =( M3/PIB)x100

Vitesse de circulation de la monnaie(VC) = PIB/M3 ou 1/TL

Exemples d’application :

Mr. DONY est commerçant à Mboppi. A la fin d’une journée de vente, il perçoit 500 000F. Il décide dès le
lendemain d’alimenter son compte d’épargne domicilié à AMITY BANK à concurrence de 100 000F. Il a
décidé également de créditer son compte courant domicilié à la SGBC à concurrence de 200 000F.
TAF :

a) En quoi ces différentes opérations influencent-elles M1 ?

b) En quoi influencent-elles M2 ?

Solution

a) Le fait de mettre 100 000F dans son compte d’épargne augmente la quasi monnaie du même montant et
diminue également les instruments de paiement de 100 000F. On dit que M1 diminue de 100 000F

b) M2 ne change pas car M1 diminue de 100 000F et la quasi monnaie augmente du même montant.

Mr. NJOYA est employé à la ELF à la fin de chaque mois il perçoit un salaire de 600 000F . le mois dernier
après avoir reçu son salaire, il a décidé de débiter son compte bloqué domicilié au Crédit Lyonnais à
concurrence de 100 000F au profit de son compte d’épargne domicilié à CITY BANK. Il a par la suite
décidé de créditer son compte courant domicilié à la BICEC à concurrence de 300 000F.
TAF : a) En quoi ces différentes opérations influencent-elles M1 ?

b) En quoi influencent-elles M2 ?

Solution :

a)Pour les 100 000, ni M1 ni M2 n’est modifié

b) Pour les 300 000 ni M1 ni M2 n’est modifié.

3 – LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE

Les contreparties de la masse monétaire sont l’ensemble des créances qui figurent à l’actif du bilan des
créateurs de monnaie (système bancaire, Trésor) origine de la création de monnaie. Il s’agit de l’ensemble des éléments
qui occasionnent l’augmentation de la masse monétaire. On distingue 03 contreparties de la monnaie que sont les
créances sur l’extérieur, les créances sur l’Etat et les créances sur l’économie.

a) La créance sur l’extérieure ou avoirs extérieurs


Elles comprennent les variations de stock de devises et d’or détenus par le système bancaire (Banque centrale et
secondaire) et la position monétaire des banques vis-à-vis de l’extérieur (avoirs - engagements vis-à-vis de l’extérieur).
Ils permettent d’effectuer des règlements à l’étranger.
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b) La créance sur l’Etat ou le Trésor

Elles comprennent l’ensemble des crédits accordés à l’Etat par le système bancaire sous diverses formes (achat des
bons de Trésor, avance au Trésor Public, etc.).La BEAC accorde à l’Etat des facilités de financement lorsque ses
caisses sont vides.

c) La créance sur l’économie ou crédit à l’économie

Ce sont des crédits à court terme accordés aux particuliers et aux entreprises par les banques secondaires pour financer
leurs activités. Elles sont source essentielle de création de monnaie.

Exemple de bilan monétaire intégré

ELEMENTS MONTANTS ELEMENTS MONTANTS


(milliards) (milliards)

-Créance sur l’Extérieur 165.4 Billets + pièces 68.9

-Créance sur l’Etat 19.1 Dépôts à vue(CCP) 5.3

-Créance sur l’économie 102.4 Dépôts à vue(Banque) 115.6

-Divers nets - 6.6 M1 189.8

Dépôts à terme 90.5

M2 280.3

CONTREPARTIES 280.3 MASSE MONETAIRE 280.3

SECTION III-LA POLITIQUE MONETAIRE ET LES INSTITUTIONS FINANCIERES

Avec la politique budgétaire, la politique monétaire est un instrument de la politique économique. En effet,
l’activité économique doit évoluer au rythme de la création de monnaie. Le contrôle de la masse monétaire relève de la
compétence exclusive de la Banque Centrale. Cette action de contrôle qui constitue la politique monétaire, s’exerce sur
l’ensemble des institutions financières.

I- Définition et objectifs de la politique monétaire


1) Définition

C’est un instrument de politique économique consistant à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à
la croissance de l’économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie. C’est aussi l’ensemble des moyens mis en place
pour contrôler la croissance monétaire.

2) Objectifs de la politique monétaire

-La croissance avec un niveau de satisfaisant de moyens paiement en circulation dans l’économie.

-La stabilité interne de la monnaie afin d’éviter l’inflation.


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-La stabilisation du taux de change de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères.

-L’ incitation à la croissance économique

-L’incitation du plein emploi des facteurs de production

3) Les instruments de la politique monétaire

On distingue les instruments internes quantitatifs et qualitatifs, et les mesures de change (instrument externe).

a) Les instruments quantitatifs

- La politique de réescompte

C’est le rachat des créances des banques secondaires par la banque centrale à un taux fixé d’avance. Un accroissement
du taux de réescompte conduit à la hausse des taux d’intérêts des banques. Ce qui réduit la demande de crédit des
entreprises et des ménages.

- La politique d’open-market

C’est l’achat ou la vente de titres négociables aux banques secondaires par la banque centrale, sur le marché
interbancaire pour accroitre ou réduire les liquidités des banques. L’achat des titres aux banques favorise
l’accroissement de la création de monnaie par les banques secondaires.

- La politique de réserve obligatoire

Ce sont des dépôts non rémunérés que chaque banque doit effectuer sur un compte à la banque centrale ou ensemble
des fonds conservés par l’agent économique en prévision des besoins éventuels. Ainsi, la BC diminue la capacité
qu’ont les banques secondaires à octroyer des crédits.

- L’encadrement du crédit

C’est la limitation directe et impérative du volume de crédit que pourrait accorder une banque au cours d’une période
donnée.

b) Les instruments qualitatifs

- La sélectivité du crédit

C’est une modalité d’orientation et de diversification des crédits par une variation des taux d’intérêts.

- Le degré de mobilisation du crédit

C’est l’acceptation au refinancement du crédit bancaire par la banque centrale.

c) La politique de change

Elle consiste à varier le taux de change de la monnaie nationale, afin de réaliser l’équilibre de la balance des paiements.
La politique de taux de change peut être fixe, flottant ou mixte.

Dans le change flottant, les autorités monétaires laissent la monnaie nationale s’apprécier ou se déprécier dans une
certaine norme pour corriger le déséquilibre. Dans le système change fixe, les mesures d’ajustement peuvent consister
en une dévaluation ou une réévaluation.

4- Les fondements théoriques de la politique monétaire


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Trois grandes analyses économiques offrent trois politiques différentes :

a- La théorie quantitative de la monnaie

C’est une théorie qui relie l’augmentation des prix à l’accroissement des moyens de paiement en circulation dans
l’économie. Il appartient à l’économiste Irving Fisher d’avoir mis en forme cette idée , au début du xx e siècle, avec une
équation : MxV = PxT où M est la masse monétaire, V la vitesse de circulation (nombre moyen de transactions
effectuées grâce à une même unité monétaire au cours d’une période donnée), P le NGP, T le volume des transactions.

-Lorsque T et V ne modifient pas, une variation de quantité de monnaie entraine une variation de P.

b- Keynes et la politique monétaire

Il conteste d’abord les hypothèses de la théorie quantitative de la monnaie en remarquant qu’une augmentation de la
masse monétaire ne conduit pas à la hausse des prix, mais d’une part permet une hausse de la demande suivi d’une
augmentation de la consommation, ce qui induit une hausse de la croissance et de l’emploi. D’autre part,
l’augmentation de la masse monétaire provoque une variation du taux d’intérêt. Ainsi, une augmentation de l’offre de
l’offre de monnaie sur le marché monétaire conduit, qui conduit la BC à acheter des titres fournis par les banques
contre la monnaie nouvelle(création monétaire) entraine la baisse des taux d’intérêt, celle-ci favorise à son tour
l’augmentation de l’investissement et des crédits à la consommation, ce qui induit une hausse de la croissance et de
l’emploi.

b- Le monétarisme

C’est une doctrine économique inspirée par la théorie quantitative de la monnaie et qui prône un contrôle de la masse
monétaire pour lutter contre l’inflation.

L’américain Milton Friedman critique les interventions de l’Etat en matière monétaire. Les monétaristes proposent
l’augmentation annuelle de la masse monétaire afin que celle-ci ne progresse pas plus rapidement que le taux de
croissance de l’économie. L’idée centrale de cette thèse monétariste est qu’ à LT, la politique monétaire n’a aucun effet
réel sur l’activité économique.

II-LES INSTITUTIONS FINANCIERES

Une institution financière est un agent dont la fonction principale est d’effectuer les opérations financières
(emprunts et prêts) par opposition avec les agents dont la fonction principale est soit de produire des biens marchands
(entreprises non financières) ou non marchands (administration), soit de consommer (ménages).

Nous allons étudier ces différentes institutions dans le cadre de système bancaire camerounais. Le système
bancaire est constitué de l’ensemble des établissements bancaires d’un pays donné, y compris la banque
centrale.

1) Le rôle des institutions financières dans l’économie

Elles jouent un rôle d’intermédiation dans l’économie. L’intermédiation financière est l’interposition d’un
organisme entre les agents à capacité de financement et ceux à besoin de financement. Les modalités ou formes
d’intermédiation sont :

- L’intermédiation directe par transmission directe des moyens de paiements.

- L’intermédiation indirecte par l’allongement des termes ou par le raccourcissement des termes.

2 – Le système bancaire camerounais et la zone franc


57
a) – Le système bancaire camerounais

Les institutions financières du Cameroun font partie de la zone monétaire appelée zone franc. Le système
bancaire camerounais est l’ensemble des banques qui fonctionnent dans un pays. Il se caractérise par sa structure
hiérarchisée : BEAC-Banques secondaires.

a1)-L’organisation du système

On y retrouve la BEAC, les banques créatrices de la monnaie, les autres institutions bancaires, les institutions
financières non bancaires, les caisses populaires et les tontines.

a11-La BEAC (Banque des Etats de l’Afrique Centrale)

 Définition

C’est un établissement multinational détenant le privilège de l’émission de la monnaie fiduciaire dans les six pays
membres que sont : Le Cameroun, le Congo, la Guinée Equatoriale, le Gabon, la RCA, le TCHAD. La direction
nationale est constituée de 06 agences qui sont : Bafoussam, Douala, Garoua, Limbe, Nkongsamba et Yaoundé. Ses
services centraux sont situés à yaoundé.

 Fonctions de la BEAC

La fonction principale d’une banque centrale est d’émettre la monnaie. Elle est autorisée de le faire contre
trois types de créances : les titres publics, les titres privés et les devises qui sont des créances sur l’extérieur.

Par rapport aux banques secondaires, la banque centrale sert de chambre de compensation pour les opérations entre ces
dernières.

Par rapport à l’extérieur, la banque centrale intervient sur le marché de change (lieu de vente et d’achat de
devises) pour le compte des banques secondaires.

Elle assure la stabilité du cours de la monnaie nationale par rapport aux autres monnaies. Dans le cas de la BEAC, il y a
une centralisation des avoirs en devises des Etats membres dans un compte ouvert auprès de Trésor public Français
qu’on appelle Compte d’opérations. La libre convertibilité de la monnaie de la zone est garantie grâce à ce compte.

La banque centrale ne consent pas directement des crédits à l’économie car elle n’est pas en relation directe avec les
entreprises et les ménages. Mais elle assure le refinancement des titres acquis par les banques secondaires.

a12-Les banques créatrices de monnaie(BCM)

 Les Banques de dépôts ou Banques commerciales.


Elles ont pour activités principales la collecte des dépôts (à vue et à terme) et l’octroie des crédits.
Ex.BICEC ;SGBC ;CCEI ;…
Elles ont pour rôle de :

-Collecter l’épargne des agents économiques (compte d’épargne et compte bloqué)

-Octroyer des crédits aux agents économiques en besoin de financement.

-C’est elle qui procure à l’économie des instruments de paiement en mettant à la disposition de la clientèle leur propre
monnaie : on dit qu’elle créée de la monnaie en consentant des crédits.

Les banques font également des opérations de crédits interbancaires sur le marché monétaire.

58
Elles participent au financement de l’Etat en consentant une catégorie spéciale de crédit au bénéfice du trésor
public sous forme d’achat du bon de trésor. Les crédits accordés par les banques peuvent se faire à long terme à moyen
terme ou à court terme.

Les crédits à court terme prennent souvent la forme d’escompte d’effets de commerce, des découverts ou de
facilités de caisse.

 Les Banques de Développement ou Banques d’affaires

Elles ont pour activités principales l’octroi des crédits, la prise des participations dans les grandes entreprises, elles
s’engagent à LT en finançant, grâce à des fonds propres et à des emprunts à LT.

a13 - Les Institutions Financières Non Bancaires(IFNB)

Elles ne créent pas de la monnaie, mais se caractérisent par la forte spécialisation. Son rôle est de financer les
investissements qui sont de nature à promouvoir le développement social, économique, financier et moral. Il s’agit
notamment de :

-La SNI(Société Nationale d’Investissement) ; la CCI( Crédit Commercial et Industriel) ; ONCC(Office Nationale
Cacao café) ; SRC ; le FOGAPE ; le FEICOM(Fonds Spécial d’Equipment et d’intervention Intercommunal) ; le CF ;
la SCE ;la SOCCA(Société Camerounaise de Crédit Auto) ; la SOCABAIL ; la CNPS ; la CAMPOST ; les Sociétés
d’assurance ; la BRVM(facilite le contact entre agents en capacité financement et ceux à besoin de financement) ;la
loterie nationale.

a14-Les Banques mutualistes ou coopératives

Ce sont des entreprises privées appartenant à l’ensemble de ses membres et dont l’objectif est de satisfaire tous les
adhérents sur une base égalitaire, donc recherche moins de profit.

a15-La micro-finance

C’est l’ensemble des organismes de collecte d’épargne et de distribution de crédits de faibles montants aux ménages,
micros, petites et moyennes entreprises. Ex. CCA,FIFFA,..

a16-Le Trésor Public

C’est le caissier et banquier de l’Etat. Il perçoit les recettes et exécute les dépenses de l’Etat, gère la dette publique, fait
des prêts à MT et LT aux opérateurs économiques. Lorsqu’il y a un décalage entre les dépenses et les recettes de l’Etat,
le Trésor public peut demander le secours de la BEAC. A ce titre, la BEAC peut faire émettre des bons du Trésor qui
sont des titres de créance à cours terme sur le Trésor. Ces bons peuvent être souscrits par les banques secondaires, par
les entreprises, par la banque centrale ou par les particuliers.

a17-La tontine

C’est une forme d’épargne constituée par plusieurs individus, et mise tour à tour, à la disposition de chaque participant.
Elle a favorisé la naissance d’un tissu industriel non négligeable.

a2) Les problèmes du système bancaire camerounais

Le système bancaire camerounais manque d’efficacité dans le financement de l’économie nationale. Ceci est dû aux
problèmes suivants :

-Faible volume de l’épargne nationale et ressources contrôlées pour l’essentiel par les étrangers.

59
-Conditions d’accès au crédit très difficile et manque de banque de développement d’où le recours à des systèmes de
financement informel constitué par les tontines.

b - La zone franc ou zone monétaire

La zone franc est un espace géographique uni par des mécanismes monétaires ou ensemble de pays dont les
monnaies sont convertibles, avec une parité, en la monnaie d’un pays autour duquel ils sont regroupés. Ex. : zone
dollar, zone Livre, zone Franc…

Elle est composée de 15 pays africains, regroupés en trois sous zones monétaires :

- Les Etats de l’Afrique de l’Ouest regroupés dans l’union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA)
dont la monnaie commune est le Franc de la Communauté Financière Africaine (FCFA) regroupe le Bénin,
Burkina-Faso, Côte-D’ivoire, Mali, Guinée Bissau, Niger, Sénégal et Togo.

- Les Etats d’Afrique Centrale dont la monnaie commune est le Franc de la Coopération Financière en Afrique
Centrale (FCFA) regroupe le Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée équatoriale,
Tchad.

- Les Comores, dont la monnaie est le franc comorien. La zone franc s’étend aux territoires d’outre-mer du
pacifique (Nouvelle Calédonie, Polynésie, Wallis et Fortuna). La monnaie est le franc CFP qui vaut 0.055FF.

La zone franc repose sur trois principes :

 Une parité fixe avec le FF (100F = 1FF en Afrique centrale et de l’Ouest, 75F comoriens = 1FF).
 Un institut d’émission commun à chaque sous-zone ; les banques centrales de chaque sous-zone conduisent
la politique monétaire de la sous-zone et centralisent les avoirs en devises des Etats membres.
 Une garantie de convertibilité : la libre convertibilité de la monnaie de chaque sous-zone est assurée par un
compte d’opérations ouvertes auprès du Trésor Français par chaque banque centrale. Elles ont un droit de
tirage illimité sur ce compte d’opérations en cas de déséquilibre de la banque des pays membres.
Ces mécanismes de coopération présentent plusieurs avantages pour les pays de la zone :

- Institutions communes à plusieurs pays, la BCEAO et la BEAC disposent d’une réelle autonomie par rapport
aux Etats, ce qui facilite la mise en œuvre d’une politique monétaire indépendante des vicissitudes (bonnes et
mauvaises) politiques de chaque pays membre. Bref, adoption des politiques monétaires communes.

- La fixité de la parité favorise la stabilité des prix et pousse à l’équilibre des comptes publics.

- La garantie de la convertibilité de la monnaie et la limitation des risques de change dans les échanges hors
zone franc facilite l’insertion des pays membres dans le commerce international.

- L’absence de risque de change pour les échanges à l’intérieur de la zone favorise

l’intégration sous-régionale.

-Elargissement des marchés monétaires et financiers des pays de la zone.

Ces mécanismes de coopération présentent aussi plusieurs inconvénients pour les pays de la zone :

- La dépendance des pays membres vis-à-vis de la France


- Une absence totale d’autonomie en matière de politique monétaire ; car c’est la banque de France qui fixe
le niveau de la base et de la masse monétaire de la zone. Ceci entraine une limitation des crédits à
l’économie et à l’état.
60
- La libre transférabilité des fonds entraîne la fuite des fonds
- Le droit de veto de la France à travers la minorité de blocage qu’elle détient dans le conseil
d’administration des banques centrales peut empêcher une réforme en profondeur de ces banques.

NB : - Zones franches : ce sont des espaces économiques enclavés, délimité géographiquement et dotées d’un statut à
durée limitée, qui se caractérisent par l’absence de droits de douane et de contôle à l’importation. Ex. hong-kong,
Singapour…

-Bourse régionale des valeurs mobilières(BRVM) : c’est un marché financier qui permet une mobilisation des
ressources financières dans l’espace CEMAC.

Questions de cours

1-) Définir les termes et expressions : Monnaie, Banque Centrale, Multiplicateur du crédit, Crédit,
dévaluation, devise, zone franc, tontine, marché d’échange

2-) quelle différence faites-vous entre marché monétaire et marché financier ?

3-) Quel est le rôle économique du marché financier ?

4-) Citer les banques en activités au Cameroun

5-) Expliquer les expressions suivantes : Les dépôts font les crédits, les crédits font les dépôts

61
THEME 06 : LES ELEMENTS DE LA COMPTABILITE NATIONALE
La comptabilité nationale permet une représentation d’ensemble de l’activité économique d’un pays à travers
les différents agents économiques (appelés « secteurs institutionnels ») et les opérations qu’ils réalisent.

Objectifs visés

- présenter la comptabilité Nationale


- distinguer les opérateurs et les opérations économiques
- dresser le circuit économique
- établir les comptes des agents économiques et les tableaux économiques
- Calculer les agrégats
I- Présentation de la comptabilité Nationale
La comptabilité nationale décrit l’ensemble des opérations de nature économique qui prennent place dans un
pays. Elle décrit les circuits des biens et services produits chaque année dans un pays. Les principales fonctions de la
comptabilité nationale sont constituées des éléments suivants :

- Elle donne une information aussi complète que possible sur l’activité économique d’un pays
- Elle permet de connaître la structure et le fonctionnement de l’économie
- Elle permet de faire les comparaisons dans le temps et dans l’espace de diverses activités économiques sous
forme de tableau économiques d’ensemble (TEE)
- Elle peut servir de cadre aux décisions des pouvoirs publics et autres opérateurs économiques lorsqu’elle
constitue la base de certains modèles de prévisions macro-économiques.
Les diverses activités de l’Etat peuvent être conçues dans le schéma définit par MUSGRAVE et spécifie les
fonctions que l’Etat est susceptible de remplir :

- La fonction d’allocation qui représente la satisfaction par l’Etat des besoins collectifs
- La fonction de régulation qui consiste à stabiliser les conjonctures économiques
- La fonction de redistribution ou de répartition qui s’exerce à travers les transferts.
II- LES AGREGATS DE COMPTABILITE NATIONALE

Ce sont des grandeurs systématiques qui mesurent le résultat de l’activité économique interne de production et
de revenu.

Les agrégats se caractérisent selon trois optiques : optique produit, optique dépense et optique revenu

1) L’OPTIQUE DU PRODUIT, DE LA PRODUCTION OU DE LA VALEUR AJOUTEE.


Le PIB et le PNB sont généralement calculés.

a) Le PIB

La Valeur ajoutée est l’augmentation de la valeur des biens qui résulte du processus de production. Ainsi, dans
une économie, le PIB peut être la somme des valeurs ajoutées des différents secteurs institutionnels résidentes. La
valeur ajoutée (VA) est aussi égale à la différence entre la valeur des biens et services produits par un agent
économique (la production) et la valeur des biens et services acquis auprès d’autres agents économiques et utilisés dans
le processus de production (CI) VA = P - CI. Permet d’indiquer la contribution réelle d’une entreprise à la richesse
produite au niveau du pays.
Plus généralement, on a : richesse créée par la nation = ∑ 𝑉𝐴 = PIB

62
Exemple : une entreprise textile a produit au cours de l’année des tissus pour une valeur hors taxes de 10 millions de
Francs. Elle a acquis auprès d’autres entreprises des biens intermédiaires (fils de coton, teinture, énergie, etc) pour une
valeur de 4 millions de F. La VA = 10 – 4 = 6 millions de F

La valeur ajoutée représente :

- Les salaires du personnel (versés aux ménages)


- Les cotisations sociales (versées aux administrations publiques)
- Les impôts et taxes (versés à l’Etat)
- Les intérêts (versés aux prêteurs de capitaux)
- Les dividendes (versées aux actionnaires)
- L’épargne (conservé par l’entreprise pour financer les investissements)

Le PIB correspond à l’ensemble des biens et services produits sur le territoire national. Il mesure la richesse

PIB = PIB March + PIB Non


nationale
b) et est doncand.
construit sur mmarcha
le critère de territorialité.
nmmd
Le PIBMarchand est la somme des richesses crées par les entreprises ; il est évalué au prix du marché i.e. TTC or
mmarcha hors taxe (HT) il faut donc incorporer les taxes, ainsi, PIBM = E VA des
comme la Valeur ajoutée est enregistrée
entreprises résidentes + Impôtsndmarcha
Indirects
nd
PIBM = ∑ 𝑽𝑨 + II or II= TVA + DD (Droits de douane)
PIBM = ∑ 𝑽𝑨 + II - Subvention à l’import
La production marchande est constituée des biens et services qui sont destinés à la vente, à un prix qui couvre
au moins tous les couts de production.
La production non marchande est constituée de l’ensemble des services qui sont fournis gratuitement ou tout
au moins sans recherche de bénéfice. Elle est fournie par les administrations publiques et privées, les domestiques des
ménages.
PIBNM = Salaire (Administration) + Traitement (des domestiques)
PIB au prix du marché = ∑ 𝑉𝐴 des branches + TVA+ Droit de Douane

b) Le PNB

Le Produit National brut( PNB): est l’ensemble des biens et services produits au cours d’une année par les agents
économiques nationaux résidants tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

PNB = PIB + RRRM - RVRM (permet de faire la comparaison internationale)


PNN (au prix du marché) = PNB - Amortissement
PNN (au coûts de facteurs) = PNN (pm) – impôts indirects + subventions
2) OPTIQUE DU REVENU

Le PIB est obtenu à partir du compte d’exploitation

PIB prix du marché = Salaires versés par les producteurs résidents + EBE + impôts indirects (liés à la production et
à la l’importation) - subventions

Une deuxième façon de calculer le PIB est de considérer que toute production donne lieu à des versements de revenu.
Le revenu national (RN) est l’ensemble des revenus versés aux agents économiques liés à leurs activités économiques
de production ; C’est le revenu perçu par les ressortissants nationaux.

RN = Salaire + Profit si on retranche les impôts directs (ID) versés à l’Etat, on obtient le revenu national
disponible (RND) et RND = RN - ID
63
RN = PNB - Amortissement -TVA - Droits de douanes ↔ RN = PNN - II =PNNCF
Les entreprises emploient leurs recettes de 5 façons différentes :
Elles paient les salariés, elles achètent des consommations intermédiaires, elles paient des impôts indirects (TVA), elles
paient des intérêts, elles font des profits.

Au total, on obtient :
PIB = rémunérations des salariés + profits + paiements d’intérêt + impôts indirects
= Chiffre d’affaire - CI
Le PIB mesure la richesse produite sur le territoire national. Or des entreprises étrangères produisent au
Cameroun mais rapatrient une partie des revenus dans leur pays d’origine. Ces revenus ne bénéficient pas aux agents
nationaux.
Il faut donc calculer un agrégat qui tienne compte du critère de nationalité. C’est le produit National Brut
(PNB) définit comme l’ensemble des produits des unités résidentes de l’économie nationale pendant une durée
déterminée.
PNB = PIB + (RFPM - RFVM)
SR avec RFPM= revenu des facteurs en provenance du reste du monde, RFVM= revenu des
facteurs versés au reste du monde ; SR =Solde du revenu.
PNN = PNB - Amortissement , PNN = Produit national Net.
L’évaluation des agrégats peut se faire au prix du marché (TTC) ou au cout des facteurs de production ;
ainsi, PIBCF = PIBPM + Subvention d’exploitation - Impôt Indirect
PNBCF = PIBCF + SR ; et PNBPM = PIBCF + SR

3) OPTIQUE DE LA DEPENSE

La dépense nationale est l’ensemble des dépenses de consommation des particuliers et du secteur public ainsi que
des investissements productifs au cours d’une année. C’est l’ensemble des emplois, des biens et services
effectués par les agents économiques au cours de l’année.

Elle se décompose en consommation et investissement.


PIB= CF + FBCF +/-VS + X-M ↔ PIB + M = CF + FBCF +/-VS + X
BC Ressources Emplois
CF= Consommation finale, FBCF= Formation en capital fixe, AS= Variation des stocks, X= Exportation
BC= Balance Commerciale, I= Investissement.
DNB = ∑ Consommation + ∑ Investissement brut +/- VS = Demande finale Intérieure(DF)
(X -M) = Demande Extérieure(DE)
A l’équilibre, sur le marché des biens et services la demande intérieure est = la demande extérieure. PIB= DNB +
BC +SR
DN=C+I+G+X-M
DNB=RN+Amortissements+impôt indirect-Subvention
DNN=DNB-Amortissements

III LES TABLEAUX DE LA COMPTABILITE NATIONALE

Nous avons vu que la comptabilité nationale est une technique statistique qui permet de saisir :

- Le circuit économique en distinguant les agents économiques, les opérateurs économiques et leurs capacités.
- De fournir les informations globales sur l’économie à travers les tableaux de synthèse que sont : les tableaux
entrées-sorties (TES), les tableaux des opérations financières (TOF) et les tableaux économiques d’ensemble (TEE)

64
1) Le tableau économique d’Ensemble ou TEE
C’est le tableau synthétique par excellence. Il récapitule l’intégralité des opérations des divers secteurs institutionnels.
Très important pour la prise des décisions dans les domaines du plan et du budget.
2) Le tableau des opérations financières (TOF).
Il analyse les flux de créances et de dettes qui sont les contreparties des opérations de production et de répartition.
3) LE TABLEAU ENTREE SORTIE ou tableau input-output
a) Définition

C’est un tableau qui présente à la fois l’équilibre des ressources et des emplois des biens et services décomposés
par produit, le compte de production et d’exploitation des branches. L’utilisation du TES est multiple, c’est ainsi que :

 Il d’écrit les transactions entre les branches lors du processus de production.


 Il permet de connaitre toutes les données relatives aux emplois et aux ressources des secteurs.
 Il permet de faire des prévisions sur la production.
 Il permet de comprendre le calcul et la signification des agrégats.

b) Présentation
La structure du TES comprend une série d’autres tableaux et se présente comme suit :

Tableau des consommations Tableau des Total des emplois


intermédiaire utilisations financières

Tableau d’exploitation

Total des ressources

 Le tableau des consommations intermédiaires indique les échanges interindustriels


 Le tableau des utilisations financières intègre la consommation finale (CF),la variation des stocks (∆stocks) , la
formation brute du capital fixe (FBCF) ; si l’économie est ouverte, on indiquera les exportations (X).
 Le tableau d’exploitation indique la valeur ajoutée (VA) ,la production (P) et les importations (M) de chaque
branche.
 Le tableau des utilisations intermédiaires indique en ligne les achats de branche et en colonne les ventes des
branches.
SCHEMA
Entrées Br I Br Br ∑UI CF FBCF ∆stocks X ∑U Total
Sortie II III F emploi
Br I X11 X12 X13 ∑UI1
Br II X21 X22 X23 ∑UI2
Br III X31 X32 X33 ∑UI3
∑CI ∑CI ∑CI ∑CI ∑C ∑FBC ∑∆stocks ∑ ∑U
1 2 3 F F X F

VA ∑VA
P ∑P
M ∑M

Total
ressource

65
c) Notion de coefficient technique
Le coefficient technique est le pourcentage de consommation intermédiaire de chaque branche par rapport à la
production totale de la branche. Il indique l’utilisation du produit i par la branche j par rapport à la production
totale de la branche j. la représentation de leur ensemble défini la matrice des coefficients techniques, on note

𝑋𝑖𝑗 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑚é𝑑𝑖𝑎𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎𝑏𝑟𝑎𝑛𝑐ℎ𝑒


aij= =
𝑃𝑗 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑟𝑎𝑛𝑐ℎ𝑒

Pour une économie à n branche, on aura la matrice des coefficients qui se présente ainsi ;

ai1 ……aij…….. a1n


A= ai1……… aij…….ain
ai1…….. aij…….. ann

IV) LIMITE DE LA COMPTABILITE NATIONALE

Malgré l’intérêt qu’elle représente, la comptabilité nationale comporte certaines limites qui tiennent pour la
plupart aux problèmes soulevés par la collecte des données de base, à un modèle du circuit économique qui ne reflète
pas toujours toute la richesse de la réalité économique, à une évaluation purement monétaire.

En s’appuyant par exemple sur les statistiques officielles,

- La comptabilité nationale ne prend pas en compte l’économie souterraine (marché noir, travail domestique
non déclaré…) ce qui fausse la production nationale
-La comptabilité nationale privilégie les phénomènes quantifiables et se fonde sur une évaluation monétaire qui
présente des difficultés du fait de l’instabilité des prix.
- Parce qu’elle décrit le circuit global de l’économie nationale, la conception macro-économique de la
comptabilité nationale appauvrit son pouvoir d’analyse.

66
THEME 07 : L’EQUILIBRE MACROECONOMIQUE

Le chapitre précédent a permis d’apprendre certains concepts fondamentaux de l’analyse macro économique,
notamment la définition du PNB, des indices et les principaux agrégats de la comptabilité nationale. Le problème ici est
d’expliquer comment et à quel niveau s’établissent la production, le revenu et l’emploi. Nous allons développer de la
façon la plus simple possible les principes essentiels de l’équilibre macro économique Keynésien.

L’équilibre économique, peut être interprété comme la situation dans laquelle tous les agents
économiques sont satisfaits de leur position et n’entendent pas la modifier. L’équilibre économique global
d’un pays peut être analysé sur trois marchés : le marché des biens et services, le marché du travail et le
marché de la monnaie. Dans le cadre de notre travail nous allons (pour des besoins de simplification)
considérer que l’équilibre sur le marché des biens et services se confond avec l’équilibre global c'est-à-
dire macro-économique.

I- Les outils d’analyse de l’équilibre.


Trois éléments entrent dans l’analyse de l’équilibre économique à savoir la fonction de production (ou
le revenu national ou le PIB), la fonction de consommation et la fonction d’investissement.

1) La fonction de production
C’est la relation entre la production et le niveau d’emploi atteint dans l’économie. Le capital étant
considérer comme constant.
2) La fonction de consommation
Elle établie la relation entre la consommation globale d’une nation et son revenu disponible de manière
qu’on ait :
C= aY+Co
3) La fonction d’investissement
L’investissement désigne l’augmentation de la capacité de production de l’ensemble de l’économie. A
court terme, il dépend du taux d’intérêt et du rendement escompté par l’investisseur.
A ces trois éléments, on peut ajouter :
4) Les importations et les exportations

Ce sont les éléments de la balance commerciale qui agissent dans le cadre d’une économie ouverte.

5) Les dépenses gouvernementales

Elles sont appelés charges budgétaires ou dépense gouvernementales.

II. LES CONDITIONS D’EQUILIBRES

Elles s’analysent par comparaison de l’offre et de la demande

1) L’offre globale (Y1)

- en économie fermée ou en autarcie : Y1 = C+E

- en économie ouverte : Y1 = C+E+M

2) La demande globale (Y2)

- en économie fermée : Y2 = C+I+G


67
- en économie ouverte : Y2 = C+I+G+X

3) L’équilibre

Il est atteint lorsque l’offre globale est égale à la demande globale

- en économie fermée : Y1 = Y2 ↔ C+E = C+I+G ↔ E = I

Il y’ a équilibre dans une économie fermée lorsque l’épargne dégagée au cours d’une période est transformée en
investissement privé(I) et en investissement public(G).

- en économie ouverte : Y1 = Y2 ↔ C+E+M = C+I+G+X ↔ E = I + G + (X – M)

III. MECANIMISME DE DETERMINATION DU REVENU D’EQUILIBRE

1. Algébriquement

Soit Y le revenu globale (OG). On sait q’il y a équilibre lorsque le revenu global est égale à la demande globale (c’est-
à-dire lorsque Y = C + I)

- en économie fermée : Y = C + I + G (or C= aY + Co) ↔ Ye =

- en économie ouverte : Y+ M = C + I + G + X (M = mY) Ye =

68
MODULEII : SYSTEMES ECONOMIQUES, CROISSANCE, DEVELOPPEMENT, OUVERTURE
ET MONDIALISATION

THEME 08 : LE SYSTEME SOCIALISTE

OBJECTIFS VISES:

- Définir la notion du socialisme


- Caractéristiques essentielles (esprit, forme, technique)
- Forces et faiblesses
- Evolution du système
L’économie socialiste se veut en rupture avec l’économie capitaliste, tant au niveau des buts poursuivis que du
mode de régulation de l’économie.
C’est un type d’organisation dans laquelle les principaux moyens de production font l’objet d’une appropriation
collective.

I- CARACTERISTIQUES
1) L’esprit du système
L’esprit socialiste repose sur la défense de l’intérêt collectif.

2) La forme
- Au niveau juridique : le socialisme repose fondamentalement sur la propriété collective des moyens
de production.
- Au niveau social : la réduction des inégalités voire la suppression des classes sociales constitue
l’objectif essentiel.
- Au niveau politique : l’organisation socialiste repose sur l’unicité du Parti, la restriction voire la
suppression des libertés d’associations, d’expression, d’opinion, de culte, etc.
1- Au niveau économique : le système socialiste privilégie la planification impérative ou autoritaire. Le
plan est élaboré par un organisme d’Etat. Son exécution est impérative à toutes les entreprises. L’Etat
socialiste est le principal entrepreneur, le principal distributeur des biens et services et le principal
employeur : c’est un Etat providence qui satisfait à tous les besoins de la population.
3) La technique socialiste
Elle repose sur le machinisme, la division rationnelle du travail ou la spécialisation et les progrès techniques.
Les investissements publics sont prioritairement orientés vers les secteurs des biens de production ou d’équipement et
la recherche technologique.

II- AVANTAGES ET INCONVENIENTS


1) Avantages
La suppression des inégalités et des injustices sociales permet de créer une société assez égalitaire, la limitation
de l’exploitation de l’homme par l’homme, les conflits sociaux, la limitation de la misère aiguë et de la richesse
insolente de certains citoyens, la limitation du problème de chômage car l’Etat offre autant d’emplois aux citoyens pour
assurer le plein emploi.

2) Inconvénients
La limitation considérable des libertés individuelles, la pénurie des biens de consommation au profit des biens
d’équipements, le sacrifice de la qualité au profit de la quantité des biens, la centralisation des décisions dans un plan
impératif permet l’installation d’un système lourd qui favorise les lenteurs et le gaspillage, l’excès de bureaucratie crée
une nouvelle classe dominante appelée les bureaucrates.

69
III- EVOLUTION DES ECONOMIES SOCIALISTES
Jusqu’à la fin des années 80, les économies socialistes toujours soumises au principe de planification
centralisée, ont peu évolué dans leur structure. Elle a connu une croissance médiocre et une dégradation du niveau de
vie de la population. Cette évolution traduit les graves insuffisances voire l’échec du modèle planifié, conduit au
gaspillage des ressources, à une faible efficacité du système de production et à une pénurie des marchandises.

Fortement touché par la crise à partir de 1984, les économies socialistes ont dû introduire des réformes et se
sont même engagées dans une transition vers l’économie des marchés (la perestroïka).

La perestroïka est un mouvement de réformes économiques lancé par Michael GORBATCHEV en URSS à
partir de 1985 consistant en un processus de transparence et de réorganisation structurelle. Elle se traduit par un
mouvement de décentralisation des décisions obtenu par l’adoption du guidage indirect (prix du marché, profit). Le
développement du secteur privé, l’ouverture aux investissements étrangers dans le cadre de la joint- venture (action en
commun de plusieurs entreprises pour réaliser des synergies) pour bénéficier de la technologie occidentale, la
possibilité pour les agriculteurs de louer par crédit-bail les terres de l’Etat sont les principaux moyens inscrits dans la
perestroïka. Mais celle-ci n’a pas pu empêcher l’effondrement du système soviétique en 1991.

CONCLUSION : Ce système moderne n’a plus existé à l’état pur dans le monde. En réalité, les formes réelles
d’organisation de la vie économique et sociale d’un pays appelé régime économique cherche à associer les avantages
liés à l’un ou l’autre système moderne.

QUESTIONS DE COURS

1) Quelles sont les mutations au sein du système capitaliste et socialiste.


2) Le néolibéralisme, contenu et limites d’application
3) Le socialisme de marché, contenu et limites d’application
4) Le marché et le plan sont-ils compatibles ?
5) Peut-on parler aujourd’hui du triomphe du capitalisme et de la disparition du socialisme ? Justifier votre réponse.

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THEME O9 : L’ECONOMIE CAPITALISTE

OBJECTIFS VISES :

- Définir la notion du capitalisme


- Caractéristiques essentielles (esprit, forme, technique)
- Forces et faiblesses
- Evolution du système
Le système socialiste organisé sur un mode purement libéral a pris son essor au milieu du XIX siècle. Pour
perdurer, il a dû s’adapter en acceptant l’action régulatrice de l’Etat.
C’est un système d’économie d’échange caractérisés par le dynamisme commercial et industriel.
I- DEFINITION ET GENESE
1) Définition
C’est le type de société dans laquelle l’essentiel des biens de production appartient aux privés et sont gérés par
eux.

NB : Ce système est généralement qualifié d’économie de marché ou d’économie d’entreprise, ou d’économie


décentralisée.

2) Genèse
Ce système qui commence par une forme commerciale pour atteindre la forme industrielle en passant par la
forme financière est né de la remise en cause de l’économie artisanale et de l’avènement de nouveaux courants de
pensées philosophiques.

- La remise en cause de l’économie artisanale urbaine est caractérisée par les problèmes de succession,
de privilège et des grèves des travailleurs dans les corporations. Cette situation a favorisé le
remplacement des corporations par des unités de production libre appartenant aux individus associés.
- La naissance des courants de pensée (doctrines) : ces doctrines prônent l’enrichissement par
l’accumulation du capital et des biens précieux et par l’accord des prêts à intérêt, la liberté sous toutes
ses formes et la non intervention de l’Etat dans l’économie (c’est le libéralisme).
II- CARACTERISTIQUES
Il est question de faire ressortir les grands traits du système sur les plans de l’esprit de la forme et de la
technique.

1) L’esprit du système
Le mode capitaliste des productions repose sur un esprit individualiste guidé par la recherche du profit
individuel. Chaque intervenant en recherchant son profit œuvre sans le vouloir pour l’intérêt général. C’est ce qu’on
appelle la main invisible d’Adam Smith.

2) La forme
La forme du système capitaliste repose sur son organisation juridique, économique, politique et sociale.

- Au Niveau juridique : le capitalisme repose sur la propriété privée des moyens de production, le
respect des libertés et des contrats.
- Au niveau économique : il repose essentiellement sur le marché qui en est une structure
fondamentale. Le marché est si important qu’il est qualifié d’économie de marché. Le marché est
supposé réaliser l’équilibre économique de façon automatique et autonome grâce à la loi de l’offre et
de la demande ou loi du marché.

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- Au niveau politique : il repose sur les libertés d’opinion, d’expression et d’association, etc. Ce qui
permet la confrontation des idées et le dialogue social.
2- Au niveau social : il repose sur une stratification de la société, c'est-à-dire une division de la société
en classe sociale basée sur le pouvoir économique, en terme de prolétaires et de capitalistes.
3) La technique
Elle est progressive et est dominée par l’utilisation des machines. Grâce à la recherche, à l’invention, à
l’innovation et à l’organisation scientifique du travail, la technique évolue sans cesse pour permettre aux opérateurs
économiques d’accroître en quantité et en qualité la productivité. Sur le plan financier, on utilise la monnaie pour
faciliter les échanges.

III- AVANTAGES ET INCONVENIENTS


1) Avantages
Comme avantages, la satisfaction des consommateurs est maximisée sous les effets de la concurrence,
l’équilibre automatique du système à cause de la loi d’offre et de la demande ; le système capitaliste est un système
efficace car les fondements du capitalisme à savoir le profit et le libéralisme économique, stimule la croissance.

2) Les inconvénients
La loi du marché tend à favoriser les forts et à pénaliser les faibles, la recherche d’un profit maximum entraîne
une faible rémunération des facteurs de production, la provocation des inégalités sociales entre les classes, l’économie
des marchés écartent de sa demande tout insolvable ainsi que, ceux qui ne sont pas en mesure d’acheter les produits.

IV- L’EVOLUTION DE L’ECONOMIE CAPITALISTE


Dans le système capitaliste, le rôle de l’Etat a évolue de la neutralité économique à l’interventionnisme. Les
mutations au sein du système capitaliste sont :

- La socialisation progressive de l’économie


- La correction des déséquilibres sociaux et économiques résultant du fonctionnement des marchés par la
politique sociale et économique l’Etat.
- la planification souple incitative et concertée de la vie sociale et économique
V- UN REGIME D’ECONOMIE MIXTE : LE REGIME ECONOMIQUE
CAMEROUNAIS
L’économie du Cameroun comme toutes les économies du monde a été marquée depuis
l’indépendance par de grandes fluctuations c’est-à-dire des périodes d’expansion et de crise. C’est la
raison pour laquelle des politiques économiques se sont succédées, partant de la planification à
l’émergence, passant par la politique de stabilisation.
1.) La politique de planification
a) Définition
La planification est un instrument de politique économique qui consiste pour l’Etat à fixer un
certain nombre d’objectifs à atteindre en se donnant les moyens nécessaires à leur réalisation sur une
courte période.
b) Les étapes de la planification au Cameroun
Le Cameroun a connu 6 plans Quinquennaux :
 Le Premier Plan (1961-1966) : C’est un plan préparatoire. Il est souple, indicatif, et met
l’accent sur les cultures d’exportation (Cacao, Café, Bois,…) et la construction des
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infrastructures.

 Le Deuxième Plan (1966-1971) : Il accorde une place importante aux produits de


consommation après transformation.
 Le Troisième Plan (1971-1976) : Il correspond au libéralisme planifié (l’initiative est Privée,
mais l’Etat reste le garant de l’intérêt général), au développement autocentré et à la justice
sociale.
 Le Quatrième Plan (1976-1981) : Il a pour objectif de renforcer l’unité nationale, d’améliorer
les conditions de vie des populations et réduire la dépendance du Cameroun vis-à-vis de
l’extérieur.
 Le Cinquième Plan (1981-1986) : Il a pour objectif la consolidation et le développement
progressif des acquis des plans précédents l’accroissement des secteurs secondaires et
tertiaires.
 Le Sixième Plan (1986-1991) : Son objectif principal est l’atteinte d’un taux de croissance de
plus de 6,5%. Dès lors le libéralisme devient communautaire9.
REMARQUE : En 1987, alors que le Cameroun se trouve en début de son sixième (6ièm) plan
quinquennal, la situation économique change. Le 27 Juin 1987, le Président de la République
Camerounaise annonce la mise sur pied « d’un plan de rigueur » pour combattre la crise : c’est la
naissance des plans de stabilisation des finances publiques.

2.) Les plans de stabilisation


Pour lutter contre le déséquilibre économique, le Cameroun va mettre sur pied une politique de
stabilisation et d’ajustement : c’est la période « des plans d’ajustements structurels (PAS). »

Les plans d’ajustement structurels avaient un contenu vaste :


a) Pour le Fonds Monétaire International
Il fallait réduire :
 La masse de crédit intérieur ;
 Le financement de l’Etat ;
 Les revenus supposés élevés des agents publics.
b) Pour la Banque Mondiale
Il fallait :
 Réduire le déficit public et le déficit extérieur ;
 Libéraliser les prix et les échanges pour un retour à la croissance ;

REMARQUE : En Décembre 1996, lors du sommet du G7 à Lyon (France), le FMI et la BM


annoncent l’initiative PPTE, donc l’objectif est l’annulation de la dette à terme du pays.

3.) La politique d’émergence

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a) Définition
Un Pays Emergent est un pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays
développés, mais qui connaît une croissance économique rapide et dont le niveau de vie ainsi que les
structures économiques convergent vers ceux des pays développés.
b) Caractéristiques d’un pays émergent
Selon les critères établit par la Banque Mondiale, un pays est émergent s’il répond à 2 critères
 Son PIB/Habitant
 Ce pays est déjà doté d’une Bourse.
Les nouveaux pays émergents (NPI) au monde sont : Brasil, Russia, India, China, South-
Africa (BRICS). A cette liste, on peut aussi adjoindre les pays suivants: Mexique- Malaisie-
Philippines-Argentine-Chili.
c) La politique d’émergence du Cameroun
La volonté pour le pays de devenir un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité
intègre 4 objectifs consignés dans le DSCE (Document Stratégique pour la croissance et l’emploi)
à savoir :
 Réduire la pauvreté à un niveau socialement acceptable ;
 Devenir un pays à revenu intermédiaire ;
 Atteindre le stade des NPI (Nouveaux Pays Industrialisés) ;
 Renforcer l’unité nationale et consolider le processus démocratique.
Ainsi, au terme de la croissance et de l’emploi, le pays vise :
 A porter la croissance à environ 5,5% en moyenne dans la période 2010–2020 ;
 A réduire le sous-emploi et résorber le problème de chômage à travers la
création de dizaines de milliers d’emplois formels ;
 A réduire le taux de pauvreté monétaire au Cameroun ;
 A réaliser à l’horizon 2020 l’ensemble des OMD 5 Objectifs du millénaire pourle
développement).

En 2012, l’Etat Camerounais lance l’idée des Projets Structurants ou Grands Travaux,et qui
ont pour particularité de relancer l’économie.
REMARQUE :
Un Projet Structurant est un projet bénéfique en termes d’implications de synergie et de
développement. Ou encore un projet susceptible de générer ou d’appuyer d’autres projets et rassembler
les acteurs différents au tour d’un objectif commun.
d) L’étendu des projets structurants
L’Etat Camerounais compte près d’une vingtaine de projets structurants. Entre autres nous avons :
 Le projet d’aménagement hydro-électrique de Lom Pangar ;
 Le projet du port en eau profonde de Kribi ;

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 Le projet de la construction de l’autoroute Yaoundé-Douala ;
 Le projet de construction du deuxième pont sur le Wouri à Douala ;
 Le projet du déploiement ou de l’extension de la fibre optique à travers toute
l’étendue du territoire national (le Cameroun).
CONCLUSION : Ce système moderne n’a plus existé à l’état pur dans le monde. En réalité, les formes réelles
d’organisation de la vie économique et sociale d’un pays appelé régime économique cherche à associer les avantages
liés à l’un ou l’autre système moderne.

QUESTIONS DE COURS

1) Quelles sont les mutations au sein du système capitaliste et socialiste.


2) Le néolibéralisme, contenu et limites d’application
3) Le socialisme de marché, contenu et limites d’application
4) Le marché et le plan sont-ils compatibles ?
5) Peut-on parler aujourd’hui du triomphe du capitalisme et de la disparition du socialisme ? Justifier votre réponse.

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THEME 10 : L’ETAT ET SES INTERVENTIONS

OBJECTIFS VISES :

-Déterminer les causes et les justifications de l’intervention de l’Etat dans l’économie.

-Appréhender l’évolution de la conception du rôle économique de l’Etat.

-Maîtriser le rôle de l’Etat dans les économies modernes.

-Enoncer et analyser les moyens d’intervention de l’Etat dans l’économie.

-Définir la politique économique et appréhender les objectifs, les instruments de la politique économique.

-définir le budget de l’Etat et énumérer ses différents caractères.

Introduction

Nous assistons au Cameroun durant la dernière décennie à un désengagement de l’Etat de ses fonctions
économiques : privatisation des entreprises publiques, libéralisation des prix, indépendance des banques centrales vis-à-
vis du pouvoir politique.

Cependant, l’Etat joue encore un rôle important ne serait-ce que par l’importance de son budget dans le produit
intérieur brut. De même, il intervient dans la définition de la politique monétaire, du montant des prélèvements destinés
au financement de la politique sociale et plus généralement du maintient des grands équilibres économiques.

I- Causes et justifications de l’intervention de l’Etat dans l’économie

1-Les causes historiques

Trois éléments ont poussé l’Etat à intervenir de plus en plus dans l’économie.Onpeut citer :

-Les transformations du capitalisme libéral

-La remise en question du capitalisme

-Les guerres et la grande crise de 1929.

2-Les justifications

On peut trouver au moins deux justifications à l’intervention de l’Etat dans l’économie notamment sur le plan
économique et sur le plan social.

a) Sur le plan économique

Deux groupes d’éléments sont avancés à savoir la nécessité d’une orientation globale de l’économie et la nécessité
d’une économie compétitive.

a) Sur le plan social

Deux groupes d’éléments expliquent la nécessité de l’intervention de l’Etat à savoir la nécessité de répondre aux
besoins collectifs et la nécessité de réduire les inégalités sociales.

II- Evolution de la conception du rôle économique de l’Etat

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Parler du rôle de l’Etat, c’est mesurer le degré, l’intensité de l’intervention de l’Etat dans la vie économique.

Historiquement on peut distinguer :


1-Le mercantilisme
Les mercantilistes considèrent que l’Etat doit attirer et conserver sur le territoire national les métaux
précieux qui constituent selon eux la principale richesse indispensable au développement de l’activité
économique. Ex. : or, argent
2-Le libéralisme

C’est une doctrine économique qui prône la libre concurrence et qui s’oppose à l’intervention de l’Etat et la constitution
des monopoles ou d’oligopoles. L’Etat n’a qu’un seul rôle celui d’assurer la sécurité des transactions et veiller au
respect du libre jeu de la concurrence. Les dépenses publiques étaient donc entièrement à financer les 03 activités
correspondant à ce qu’on a appelé « L’Etat-gendarme ou Etat protecteur », à savoir le maintient de l’ordre, la justice
et la défense nationale. L’Etat-gendarme ou Etat protecteur est l’Etat qui assure la sécurité des personnes et le
respect des règles de la concurrence.

3 -L’Etat promoteur

Ici le rôle de l’Etat ne se limite plus à celui du simple gendarme. Il définit les objectifs à atteindre à travers les plans de
développement.

5-L’Etat partenaire

L’Etat intervient dans l’économie de manière indicative. Il trace les voies qu’il juge pouvoir mener à la prospérité, mais
n’oblige pas les agents économiques à les suivre.

6-Le socialisme

C’est une dénomination de divers régimes et doctrines économiques, sociales et politiques dont l’élément commun est
la condamnation de la propriété privée des moyens de production. C’est aussi une organisation sociale et politique
fondée sur la propriété collective. Donc soutient l’intervention de l’Etat dans l’activité économique. (Etat dirigiste)

 Le marxisme
Pour les marxistes, l’Etat est la résultante de la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat et la paysannerie.
Lorsque les classes dominées s’emparent du pouvoir, toute propriété privée des moyens de production doit disparaître,
et l’Etat dirige toute l’économie. Cette situation doit aboutir à l’élimination des « antagonismes de classe » et au
dépérissement progressif de l’Etat, qui n’a plus de raison d’être, puisque les classes sociales ont disparu.

7-Le keynésianisme ou «Etat-providence» ou Welfarisme


S’inspire des travaux de Keynes, et guide la politique de la plupart des pays occidentaux dans la période 1945-1980.
L’intervention massive de l’Etat a pour objectif d’éviter le retour des crises économiques, de lutter contre le sous-
emploi et l’inflation, d’améliorer le niveau de vie et de mieux répartir les fruits de la croissance économique. L’Etat-
providence est un Etat qui satisfait les besoins de la population.

III-Rôle de l’Etat dans les économies modernes

Dans l’économie modernes, l’Etat intervient pour corriger les défaillances de l’économie de marché (système
économique qui accorde un rôle central aux mécanismes de marché pour assurer la régulation des activités
économiques).Ainsi l’Etat comble les lacunes par :

1- La satisfaction des besoins collectifs

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Les besoins collectifs sont des besoins éprouvés par chacun d’entre nous mais dont la satisfaction ne peut pas
vraiment être obtenue individuellement. Pour satisfaire les besoins collectifs, on distingue deux types de biens :

 Les biens collectifs purs (indivisibilité ex : éclairage public, non exclusion ex : justice et police)
 Les biens ou services collectifs sous tutelles ou tutélaires sont parfois appelés «services publics» (équité pour la
satisfaction des besoins d’intérêt général ex : éducation, santé).
2-La redistribution des revenus

La redistribution est l’opération par laquelle l’Etat prélève des impôts et cotisations sur les revenus des agents
économiques pour les reverser, sous forme d’aides, à ceux qui en ont besoin. Elle permet de réduire les inégalités de
revenus et de couvrir différents risques (maladie, invalidité, etc.)

3-La production des biens et services par les entreprises publiques

La finalité des entreprises publiques est essentiellement la poursuite d’un but d’intérêt général .Par exemple
dans les secteurs comme l’énergie, transport, crédit et assurance etc..

4-La réalisation d’objectifs économiques fondamentaux

Devant les insuffisances du fonctionnement de l’économie de marché, l’Etat a dû intervenir pour la réalisation de
certains grands objectifs économiques tels que la croissance du niveau de vie et du PNB, le plein emploi des ressources
en homme et en équipement, la stabilité des prix et enfin l’équilibre des échanges et des paiements extérieurs .

Selon l’économiste américain Richard Musgrave, l’intervention de l’Etat remplit 03 fonctions par rapport à la société
civile :

-La fonction d’affectation des ressources budgétaires en vue notamment de produire des biens collectifs.

-La fonction de redistribution qui permet de lutter contre les inégalités et favoriser le consensus social.

-La fonction de régulation de la conjoncture économique. Il s’agit de permettre la croissance, le plein emploi, la
stabilité des prix et l’équilibre des échanges avec l’extérieur.

IV-Les moyens d’intervention de l’Etat dans l’économie

1-Les moyens d’intervention directe

Ce sont celles par lesquelles l’Etat s’engage directement soit en créant les entreprises publiques soit en subventionnant
ou alors en leur accordant des avantages fiscaux ou financiers. Elles peuvent se faire par :

 La nationalisation : qui est un transfert de la propriété d’une entreprise sous le contrôle de l’Etat pour certaines
actions stratégiques ou pour pallier aux insuffisances des initiatives privées.
 La création des entreprises privées : ce sont des entreprises dont le capital social appartient à l’Etat.

-Les privatisations i.e le transfert de la propriété de l’Etat aux particuliers. Le but peut être celui de la recherche
d’une gestion saine et efficace ; l’Etat étant parfois mauvais gestionnaire. Elles sont parfois demandées par le FMI
dans le cadre du PAS.

Ces outils de l’Etat lui permettent de mener diverses politiques notamment :

-La politique industrielle en développant des industries de pointe et des secteurs améliorant l’indépendance
technologique du pays.

-La politique sociale à travers diverse entreprises publiques qui ont permis à l’Etat camerounais de réduire le chômage.
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2- Les moyens d’intervention indirecte

L’intervention indirecte de l’Etat se fait de manière globale à travers la règlementation. La règlementation étant
l’ensemble des obligations juridiques qui s’imposent aux acteurs économiques (lois, règlements administratifs dont les
décrets) .Les domaines les plus concernés sont : les prix, le crédit, la répartition des revenus, le commerce extérieur, la
monnaie.

NB : la dérèglementation (dérégulation) est la suppression des règles qui encadrent l’activité économique dans
certains secteurs afin de favoriser la concurrence.

3-la planification

C’est un instrument de politique économique qui se définit comme l’ensemble d’orientations économiques et sociales à
moyen terme que l’Etat proposent aux agents économiques (entreprises, partenaires sociaux).C’est aussi l’ensemble
d’objectifs à atteindre à moyen terme accompagné de moyens nécessaire à leur réalisation.

Le plan est la description année après année des moyens et objectifs.

a- Les différentes formes de la planification


Elle n’a pas les mêmes visées selon qu’elle est pratiquée par un pays développé ou non. Pour les pays
développés, il est question d’éviter des mouvements erratiques de la conjoncture ; alors que pour les PVD il
s’agit d’accélérer le processus de développement.
-La planification anticyclique ou lutte contre les mouvements erratiques de la conjoncture

Elle cherche à éliminer tous les obstacles à la stabilité de la vie économique. Elle suppose que l’Etat applique des
actions directes ou indirectes pour favoriser la croissance économique et sociale. Elle n’a pas pour but de modifier les
structures économiques et sociales ou les institutions. Mais peut les innover pour les rendre plus dynamique.

-La planification de développement

Elle répond aux exigences du passage d’une économie traditionnelle à une économie moderne ;Elle suppose la
réalisation des progrès économiques et sociaux.

b -Les différents types de planifications

-La planification impérative ou autoritaire

L’Etat élabore un plan et ordonne les agents économiques (administration et entreprise) à l’exécuter impérativement.
Ex. l’ex URSS.

-La planification indicative ou souple

L’Etat indique les voies à suivre pour atteindre les objectifs choisis. Le plan ne comporte aucune mesure obligatoire
pour les entreprises.

-La planification incitative

Les pouvoirs publics recourent à de nombreux moyens à caractère incitatif (aides accordées, avantages fiscaux etc)
pour faciliter l’exécution du plan et la réalisation des objectifs poursuivis.

c-La planification dans un PVD : cas du Cameroun

La planification camerounaise a connu 02 orientations basées tantôt sur le libéralisme planifié (sous le régime Ahidjo)
tantôt sur le libéralisme communautaire (sous le régime Biya).
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- Le libéralisme planifié

C’est une doctrine qui prône l’esprit d’entreprise dans le domaine économique et l’intervention de l’Etat à travers les
plans.

- Le libéralisme communautaire

Doctrine qui entend concilier la libre entreprise et l’esprit de solidarité, l’esprit communautaire caractéristique des
populations africaines. En effet, les principes du libéralisme communautaire sont les suivants :

-La liberté d’entreprendre qui a pour but de stimuler la créativité et d’encourager le secteur privé.- -La fonction
régulatrice de l’Etat qui suppose que l’Etat doit sauvegarder l’intérêt général des populations

-Le devoir de solidarité i.e la contribution à l’effort de développement et le partage des fruits de l’effort.

V- La régulation par l’Etat

Le rôle de l’Etat dans tous pays s’est considérablement accru au cours du 20 e siècle. Aujourd’hui, l’Etat se désengage
de certaines activités économiques mais reste un acteur qui participe à la production nationale, redistribue les richesses
et régule l’économie par le biais de la politique économique.

1-Définition

La régulation économique désigne des mécanismes qui stabilisent le système économique à un niveau jugé
acceptable. Tandis que la régulation sociale est l’ensemble des mécanismes qui assurent le maintient des
comportements à l’intérieur des limites jugées acceptables dans une société ou groupe social donné. C’est l’action de
régler, d’organiser.

2-La politique économique

La politique économique est un ensemble d’actions des pouvoirs publics qui se traduit par la définition d’objectifs
économiques et sociaux et la mise en œuvre des moyens nécessaires pour les atteindre. Elle cherche à modifier ou à
accompagner l’évolution de l’activité économique.

a) Modalités et de la politique économique

-La politique économique conjoncturelle est l’ensemble des interventions, à CT de l’Etat pour orienter l’activité
économique. Elle vise la régulation des grands équilibres i.e la croissance élevée, le plein emploi, une faible inflation et
l’équilibre extérieur. Elle est d’inspiration Keynésienne (législation, planification, nationalisation,)

-La politique économique structurelle est une action de l’Etat pour modifier profondément et durablement(LT) les
structures de l’économie (politique de recherche, transports, industrielle ou agricole).Elle est d’inspiration libérale
(déréglementation, privatisation).

La politique économique peut être globale lorsqu’elle s’applique à plusieurs aspects de l’activité économique. Par
exemple la politique de relance et la politique de stabilisation économique.

La politique de relance cherche à stimuler la demande afin que les entreprise produisent davantage et embauchent.
Tandis que la politique de stabilisation économique a pour objectif la lutte contre l’inflation. On réduit la demande
intérieure et on cherche à rétablir les équilibres (budget,BCle).C’est l’exemple de la politique de rigueur ou politique
d’austérité.

b) Les objectifs de la politique économique

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Les 04 objectifs sont souvent résumés à l’aide d’une représentation appelée « carré magique »et due à l’économiste
britannique Nicholas Kaldor.

 La croissance ;
 Le plein emploi des facteurs de production ;
 L’équilibre de la balance de paiement ;
 La stabilité des prix ; et aussi
 La réduction des inégalités.

c) Les instruments de la politique économique

c1- La politique budgétaire

Le budget de l’Etat est un document qui décrit pour une année toutes les ressources et toutes les charges de
l’Etat. Il est préparé par le gouvernement et voté par le parlement. Le budget reçoit le nom de « loi de finances » (loi
votée par le parlement autorisant le gouvernement et l’administration à exécuter le budget, et à percevoir les impôts).

Les recettes de l’Etat sont essentiellement les impôts (prélèvements légaux et obligatoires effectués par les
administrations).On distingue les impôts directs ( IRPP, impôt sur les revenus des sociétés, IS, impôt sur le capital,
l’impôt foncier, droit de mutation, d’enregistrement, la taxe foncière..) et les impôts indirectes(TVA, DD,TCA, taxe sur
le tabac, l’alcool et l’essence..).

Les recettes ou ressources proviennent des recettes fiscales (TVA, l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés
et la taxe sur les produits pétroliers..) et les recettes non fiscales (taxes perçues par les établissements publics, recettes
domaniales, recettes de la production marchande, recette des privatisations, recettes pétrolières, intérêt sur les prêts
accordés par l’Etat..)

Les dépenses de l’Etat ou charges sont classées en deux groupes :

 Les opérations à caractère définitif donnent lieu à des dépenses non remboursables, comme le paiement des
salaires des fonctionnaires ou le financement des dépenses d’infrastructures.
 Les opérations à caractère temporaire regroupant les dépenses remboursables, comme des prêts effectués au
profit des entreprises publiques.
On appelle solde budgétaire la différence entre les recettes et les dépenses de l’Etat. On distingue 3 cas:

o Si les recettes sont supérieures aux dépenses, on parle de solde budgétaire excédentaire
o Si les recettes sont inférieures aux dépenses, on parle de solde budgétaire déficitaire (c’est le résultat
d’une politique expansive de l’Etat)
o Si les recettes sont égales aux dépenses, on parle de solde budgétaire à l’équilibre.
En période de crise, l’Etat peut relancer la machine économique grâce à des investissements financés par le déficit
budgétaire (dépassement des dépenses budgétaires définitives comme les dépenses civiles ordinaires et en capital,
dépenses militaires sur les ressources fiscales et assimilées).

Ralentissement de l’activité économique→Baisse des recettes fiscales → Déficit du budget de l’Etat→ Augmentation
des impôts →Baisse des revenus et de la demande globale → Aggravation de la récession → Grâce au déficit du
budgétaire, relance la consommation.

La relance de l‘activité induite par le déficit du budget permettra à terme par un accroissement des recettes fiscales
qui viendront à posteriori combler le déficit.

La politique budgétaire présente deux aspects :

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- Action sur les recettes fiscales : il s’agit d’augmenter ou de diminuer la pression fiscale selon qu’on désire
freiner ou relancer l’activité économique. Une augmentation des impôts réduit la demande, une diminution
des impôts se traduira par un accroissement de la demande et de l’investissement, donc de la production.
- Action sur les dépenses : La croissance des dépenses de l’Etat (augmentation des salaires des fonctionnaires
ou des grands travaux) augmente la demande, donc le niveau de l’activité économique. Une contraction
des dépenses aboutit à l’effet inverse.
c2- La politique monétaire

c21 – DEFINITION

La politique monétaire a pour objet de procurer à l’économie la quantité de monnaie nécessaire :

 A la poursuite de la croissance ;
 A la réalisation du plein emploi tout en préservant la stabilité de la monnaie.
 Au plan interne (pas ou peu d’inflation)
 Et au plan interne (stabilité du taux de change).
Les autorités monétaires doivent éviter deux difficultés :

o L’excès de monnaie (source de l’inflation et de déséquilibre de la balance des paiements)


o L’insuffisance de monnaie (source de ralentissement de l’activité économique et augmentation des
taux d’intérêts nécessaires pour les investissements et l’emploi)
c22) LES OUTILS DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Les autorités monétaires disposent de deux types d’outils : action sur le volume de crédit et l’action sur le prix du
crédit.

Le volume du crédit
La quantité de monnaie mise en circulation est directement liée à la quantité de crédit distribuée aux agents
économiques. La banque centrale dispose de plusieurs moyens pour contrôler la quantité des crédits accordés par le
système bancaire.

Les réserves obligatoires


Il s’agit ici d’obliger les banques à conserver une partie de leurs dépôts sous forme de réserves obligatoires en
compte auprès de la banque centrale. Si la banque centrale désire restreindre le volume des crédits accordés par les
banques, elle élèvera le taux des réserves obligatoires, dans le cas contraire il y aura diminution.

Ex : dépôts des clients à la banque : 150 milliards de FCfa. Conservation en compte à la banque centrale : 20 % du total
des dépôts, soit 30 milliards. Réserves obligatoires fixées par la banque centrale : 30 % des dépôts, soit 45 milliards.
Les sommes disponibles pour accorder des crédits à la clientèle sera de 150 – (30 + 45) = 75 millions

- L’encadrement du credit
La banque centrale peut également imposer aux banques des plafonds à ne pas dépasser pour le volume des
crédits qu’elles accordent à leur clientèle.

- L’intervention directe sur le marché monétaire


La banque centrale intervient directement sur le marché monétaire pour accroître ou restreindre la quantité de
liquidité disponible.

- Le prix du crédit

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Le prix du crédit payé par les emprunteurs détermine en partie leur décision de recourir ou non au crédit bancaire
pour financer leurs besoins d’investissement ou de trésorerie (entreprises) ou leurs dépenses de consommation ou
d’achat de biens durables (ménages)

Dans le cas des entreprises, la comparaison entre le coût du crédit et le taux d’intérêt est un élément important dans la
prise de décision.

c23) La politique des revenus

C’est l’action des pouvoirs publics sur la formation des revenus des agents économiques. On peut en effet indexer
(mécanisme qui consiste à lier la valeur des salaires à l’évolution de l’indice des prix) les salaires au taux d’inflation ou
alors les désindexer selon l’objectif recherché.

c24) Les politiques de l’emploi

Les politiques de l’emploi recouvrent les formes d’intervention publique destinées à réduire le déséquilibre entre l’offre
ou demande (quantité de travail que les salariés souhaitent vendre sur le marché à chaque niveau de taux de salaire) et
la demande ou offre (service en force de travail recherchée par les entreprises) sur le marché du travail.

3-Les différents types de politiques économiques

En se basant sur le critère de l’objectif recherché, on peut classer les politiques économiques ainsi :

-La politique de régulation recouvre l’ensemble des actions qui visent à conserver le système économique en place.
On peut avoir soit une politique de la demande, soit celle de l’offre.

-La politique de déflation vise à limiter les hausses de prix voire provoquer leur baisse par le ralentissement de
l’activité économique à travers la hausse des impôts, un contrôle de la masse monétaire, une limitation des salaires,…

-La politique de relance qui vise à stimuler la croissance économique dans une phase de récession ou de dépression, à
travers des mesures stimulant l’investissement, la consommation, le crédit,…

-La politique du « STOP »and « GO »c’est une alternance de politiques de déflation (STOP) et de relance(GO).

-La politique industrielle vise à améliorer la compétitivité de l’industrie, mais aussi l’adaptation de l’appareil
industriel à l’évolution de la demande mondiale.

-La politique de l’emploi vise à faciliter l’adaptation de la main-d’œuvre et le fonctionnement du marché du travail,
préserver les emplois existant et promouvoir la création de nouveaux.

-La politique extérieure : il s’agit des mesures prises par l’Etat pour lutter contre le déficit extérieur. Il peut s’agir des
mesures en matière commerciale ou en matière des capitaux.

83
ECONOMIE GENERALE
FILIERE GESTION

-COURS

-QUESTIONNAIRES ET EXERCICES

NIVEAU II

PAR M. NSANGOU SAMUEL


TEL : 6.99.54.09.27 - 6.78.49.95.24

84
Objectifs du cours

- Identifier les relations économiques internationales, ainsi que les organisations ayant en
charge de gérer ces relations, la compréhension des différents cadres conceptuels qui entrent
en jeu dans l'analyse de la mondialisation.

- Définir et expliquer les notions de croissance, Développement, développement durable,


IDH, pauvreté et les OMD

- Définir la mondialisation et d’expliquer les problèmes liés à ce phénomène tel que la crise
financière actuelle, l’aide et la dette ; l’émigration des citoyens des pays en voie de
développement vers les pays occidentaux ; la protection de l’environnement.

- Présenter les notions d’inflation et de chômage : leurs définitions, leurs mesures, leurs
causes et leurs conséquences. Etudier la relation entre l’inflation et le chômage.

85
SOMMAIRE
MODULEIIL : CROISSANCE, DEVELOPPEMENT, OUVERTURE ET MONDIALISATION

THEME 11 : Les fondements du commerce international

THEME 12 : Les paiements internationaux

THEME 13 : La balance des paiements

THEME 14 : Développement économique et ses inégalités

THEME 15 : Croissance et ses inégalités

THEME 16 : Inflation, chômage, mutations industrielles

THEME 17 : Les enjeux du développement et de la mondialisation des problèmes

THEME 18 : Les stratégies de développement

THEME 19 : L’intégration économique les formes de coopération dans le monde

THEME 20 : Les stratégies de l’endettement international

86
THEME 11 : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

OBJECTIFS VISES

- Les différentes théories du commerce international (avantages absolus, avantages comparatifs, dotations
factoriels, …)
- Libre échange ou protectionnisme ?
- Organisation du commerce international par l’OMC
- Notions de mondialisation et de globalisation économique.
Plusieurs théories tentent de justifier le CI parmi lesquelles on peut citer : la théorie classique, la théorie
suédoise et la théorie de HABERLER. Mais, la question qui se pose dans ce chapitre est celle de savoir s’il est opportun
pour une nation de choisir un bien grâce auquel elle peut enregistrer les gains les plus élevés vis-à-vis des autres pays.
Pour répondre à cette question, nous nous intéresserons aux deux premières théories.

I- LES THEORIES CLASSIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL


A titre de synthèse, trois auteurs peuvent être examinés : Adam Smith, David Ricardo, et J. S. Mill.

1) Adam Smith : la théorie de l’avantage absolu


Cette théorie a pu légitimer la division internationale du travail (DIT). La DIT peut être également appelé la
spécialisation internationale.

NB : -La DIT est la répartition des activités productrices mondiales entre pays spécialisés dans la production
des biens pour lesquels ils ont plus d’atouts.

-Le commerce international : ce sont des relations commerciales entre les différentes nations qui constituent
la communauté économique internationale.

-Internationalisation : processus caractérisant le développement des relations économique entre les différentes
nations.

-Mondialisation : accélération et approfondissement de l’internationalisation par une plus grande mobilité des
ressources économiques et financières.

a) Principe
Pour Adam Smith, chaque pays doit se spécialiser dans la production des biens pour lesquels il détient un
avantage absolu en terme de coût de production ; c'est-à-dire les biens dont le coût de production est le plus bas.

b) Hypothèses d’analyse
- Prise en compte de deux pays à peu près de même niveau qui produisent le même type de bien.
- Il suppose que le coût de production est évalué en terme de quantité.
- Les frais de transport sont négligeables pour l’évaluation des coûts d’un bien.
- On suppose qu’il y a immobilité des facteurs de production sur le plan international.
Application
La critique fondamentale est que, quelle serait la situation s’il s’avérait qu’un de ces pays se trouve avantagé
(désavantagé) dans la production des deux biens à la fois ? Le problème a été résolu par Ricardo avec les coûts
comparatifs.

2) David Ricardo et les coûts comparatifs


Pour cet auteur, la spécialisation et l’échange international sont toujours possibles même pour un pays qui est
désavantagé de façon absolue dans la production de tous les biens. Chaque pays doit se spécialiser dans la production
des biens pour lesquels il a l’avantage comparatif le plus élevé (c'est-à-dire le coût relatif le plus faible) ; ou dans la

87
production des biens pour lesquels il a le désavantage relatif le moins élevé (le coût relatif le moins élevé).En d’autres
termes, chaque nation aura intérêt à se spécialiser dans les biens dont elle dispose du coût comparatif le plus
faible ou de la productivité comparative la plus forte.

a) Détermination des coûts comparatifs


Soit deux biens X et Y produits par un pays, le coût comparatif du bien X par rapport à Y est tel que :

CCX/Y = CuX CuX = coût unitaire de X

CuY CuY = Coût unitaire de Y

Application
La loi des avantages relatifs (comparatifs) ne se propose pas d’expliquer le niveau précis des prix auquel se
réalisent les échanges, mais seulement la fourchette de prix pour laquelle les deux participants réalisent des gains ; pour
avoir des éléments de réponse, il faut recourir à Stuart Mill.

3) Mérites et limites des deux théories


a- Mérites

Ils ont démontré d’une manière logique que la DIT est possible et profite à tous les partenaires de l’échange.

b- Limites

-Au niveau des hypothèses hautement théoriques :

Les coûts de transport sont nuls, ces coûts peuvent être déterminé non seulement en fonction du L mais aussi en
fonction d’autres facteurs et même de sa rareté – il existe une parfaite mobilité des biens dans l’espace international –
les facteurs de production (ressources naturelles, L, K) sont immobiles c’est-à-dire attachés à un Etat-nation – ils ne
prennent en considération que 2 produits et 2 pays alors dans la réalité le choix s’effectue entre plusieurs pays et
plusieurs produits –

-Au niveau de l’application : Selon Samir Amin, ces deux théories entrainent la division internationale du travail
(DIT) favorable auxpays développés, car :

 La DIT condamne les pays sous-développés à produire les matières premières et à


importer les produits manufacturés ;
 Les pays Africains ne maîtrisent ni la fixation des prix de leurs matières premières, nicelle
des produits manufacturés ;
 La DIT rend les économies des pays Africains dépendantes de celles des paysdéveloppés.
En d’autres termes, les pays sous-développés devraient se spécialiser dans l’agriculture et
ceux développés dans l’industrie. Ce constat a poussé certains dirigeants du tiers monde à avancer
l’idée d’un Nouvel Ordre Economique International.
Nouvel Ordre Economique International : ensemble complexe de moyens dont le but est de
revaloriser les produits provenant des pays du Sud (Pays Pauvres ou encore du Tiers monde) et
permettre à ceux-ci d’avoir accès à la technologie des pays du Nord (Pays développés/pays riche.
4) Les théories modernes du commerce international
a) La théorie des dotations factorielles ou théorie H.O.S

88
Selon Hecksher, Ohlin et Samuelson (H.O.S), l’avantage comparatif dont dispose un pays provient des
dotations initiales en ressources : ressources naturelles, humaines, financières, technologiques. Chaque pays doit donc
se spécialiser dans les biens dont il dispose en abondance des facteurs de production et importer des biens
produits avec des facteurs qu’il possède en moindre quantité. Exemple de l’Angleterre qui possède le K et L en
abondance et se spécialisera dans la produits manufacturés qu’elle échangera contre les produits agricoles australiens,
puisque la terre est le facteur en abondance relative en Australie. L’échange permet une égalisation des prix de ces
produits.

b) Le paradoxe de Léontieff

Après la 2éme GM, il constate que les exportations incorporent davantage de travail humain que de capital. Ce qui
semble contraire à la théorie des dotations factorielles dans la mesure où les E.U ont une économie trop capitalistique et
connaissaient une pénurie de main-d’œuvre. Ce paradoxe s’explique par la forte productivité des travailleurs américains
liée à leur niveau d’instruction, à l’organisation du travail et à l’esprit d’entreprise. Il montre que les facteurs de
production doivent être considérés non pas d’un simple point de vue quantitatif mais en fonction de leur performance
qualitative.

c) La théorie de la demande
Selon Linder, chaque pays doit se spécialiser dans les biens dont il dispose d’une demande intérieure
relativement élevée. Cette analyse explique la compétitivité internationale des pays comme la Chine, l’Inde, etc.

d) La théorie du cycle de vie du produit et de la technologie


Selon Vernon, chaque pays doit se spécialiser dans les biens dont il dispose d’un potentiel technologique
d’innovation.

Toutes ces théories libérales du commerce international aboutissent à une même conclusion : le libre échange
international offre des possibilités de croissance économique et de développement socio-économique à toutes les
nations.

Cependant, le commerce international est un enjeu dont les gains ne sont pas toujours équitablement répartis
entre les nations. Cela explique les attitudes des différents Etats face au CI.

II- LES ATTITUDES DES ETATS FACE AU CI : LIBRE ECHANGE OU PROTECTIONNISME


La réalité du CI montre que les attitudes des Etats sont fonction de leurs intérêts. Ainsi, un pays adopte le libre
échange international lorsque ses entreprises sont compétitives.

1) Avantages et inconvénients du libre échange ou libéralisation.


Le libre échange est l’ensemble des mesures visant à favoriser les échanges commerciaux par la réduction de
tarifs douaniers et la suppression du contingentement.

a) Avantages
- Concurrence plus forte, diffusion rapide du progrès technique et de l’innovation, croissance économique rapide
tirée par les exportations, accroissement de la compétitivité et de la productivité
- Permet d’éviter les dangers de l’autarcie,
- Rend solidaire les pays car chacun doit s’approvisionner chez ses voisins,
- Conduit à la spécialisation et à la production des masses,
- Réduit les coûts de production et abaisse les prix de vente.
b) Inconvénients
- Concurrence plus forte qui peut déstabiliser certains secteurs
- Conduit les pays à vocation agricole à l’épuisement de leur sol,

89
- Accroît la dépendance vis-à-vis de l’extérieur,
- Peut mettre les entreprises locales en difficulté : ce qui peut favoriser le chômage.
2) Avantages et inconvénients du protectionnisme
Le protectionnisme est un ensemble de mesures tarifaires visant à protéger les producteurs locaux de la
concurrence étrangère, ou politique économique visant à limiter l’accès sur le territoire national des produits et services
étrangers.

Avantages

- Il permet aux producteurs locaux de réaliser des profits nécessaires au développement de leurs activités,
création et maintient de l’emploi, favorise l’apprentissage industriel
- Assure l’indépendance économique et la sécurité, protège les industries locales contre la concurrence
étrangère, IDE, stabilité sociale et politique, maitrise de la technologie
-Les droits de douane procurent au gouvernement les moyens financiers pour la réalisation de ses
objectifs.
a) Inconvénients
- Diminue la satisfaction du consommateur à cause de la cherté des produits localement fabriqués ou
par leur défectuosité, bisse de la qualité de vie et du niveau de vie
- Conduit les entreprises au laxisme car étant soustrait de la concurrence, elle ne ferait aucun effort pour
améliorer la qualité de leurs produits (production de qualité médiocre à coûts onéreux. Incompétitivité
et improductivité des entreprises
- Réduit les importations chez les importateurs nationaux lorsque les tarifs douaniers sont très élevés.
Ces inconvénients expliquent les attitudes protectionnistes des Etats. Friedrich List, au XIXe siècle, a
préconisé un protectionnisme éducatif qui a pour objectif de protéger les industries naissantes. Pour lui, les pays qui
pratiquent le libre-échange doivent avoir des niveaux de développement équivalents.

Les instruments ou formes de protectionnisme :

- Les instruments tarifaires : Droits de douane ; les droits ad valorem (le produit est taxé d’un certain
pourcentage en fonction de sa valeur marchande), impôts et taxes.

- Les instruments non- tarifaires : les quotas, normes de sécurité, restreindre les importations en recours à
diverses réglementations administratives ou sanitaires, subventions, la prohibition (interdiction formelle d’importer ou
d’exporter certains produits du pays)

Le protectionnisme s’observe dans toutes les nations, surtout les plus industrialisées en période de
récession économique (cas de l’acier aux USA la raison).
La lutte contre le protectionnisme est la raison d’être du GATT (General agreement on Trade and
Tariff, Genève 1947), devenu OMC (Organisation Mondiale du Commerce, Rabah 1995). Les principes
de l’OMC sont les suivants :
- La clause de non discrimination ou clause de la nation la plus favorisée qui incite à une concurrence
internationale saine. Mais le système généralisé de préférence (SGS) qui permet de supprimer ou
d’abaisser les droits de douane pour les produits manufacturés du tiers monde sur les marchés des
pays développés, constitue une exception à cette clause. Cas des accords UE – ACP (la convention de
Lomé), de la loi américaine de préférence commerciale des produits textiles africains (AGOA).
- L’abaissement progressif des droits de douane.
- L’élimination des obstacles non tarifaires.

90
- L’interdiction du dumping qui consiste pour une entreprise à vendre un produit à l’étranger à un prix
inférieur au prix du marché intérieur ou au coût de production.
L’OMC a permis de résoudre d’importants conflits commerciaux tels que les conflits USA – UEE
portant sur les subventions agricoles, les conflits USA – Japon – Chine portant sur le cas de dumping. Mais
elle n’a pas résolu entièrement les problèmes d’intégration des PVD au commerce international et le regain
du protectionnisme dans les pays développés (subventions agricoles, protection des industries
manufacturières, etc.). Les PVD notamment africains, tirent très peu de profit du CI. L’Afrique ne représente
que 2% des échanges internationaux. Cette marginalisation de l’Afrique peut être renforcée par le phénomène
de mondialisation et de globalisation croissante de l’économie. Ce qui montre la nécessité de la création de
grands ensembles économiques régionaux comme la CEMAC, l’UEMOA etc

QUESTIONS DE COURS

1- Définir les termes suivants : libre échange, protectionnisme, mondialisation et globalisation.


2- Le libre échange international : contenu, avantages et inconvénients pour une nation.
3- La mondialisation et la globalisation de l’économie : contenu, avantages et inconvénients pour les PVD africains.
4- L’OMC : principes et difficultés.

91
THEME 12 : LES PAIEMENTS INTERNATIONAUX

OBJECTIFS VISES :

- Définitions (change, parité, cotation)


- Les types d’opération de change
Pour qu’un pays règle une transaction avec l’extérieur, il doit convertir la monnaie nationale en unité
monétaire du pays avec lequel s’effectue la transaction. C’est donc dire qu’il doit effectuer une opération de
change. Mais ce problème de liquidités internationales a été résolu différemment et selon les époques dans le
cadre des régimes ou systèmes monétaires. Nous allons ainsi passer en revue le problème de change, les
régimes monétaires.
I- LE CHANGE
Le change constitue une opération par laquelle on passe de la monnaie nationale à la monnaie étrangère.

- Pour qu’il y ait change, il faut que les deux monnaies soient convertibles. Lorsqu’une monnaie n’est
pas convertible, le pays paye ses importations avec les devises étrangères obtenues à travers les
exportations, avec l’or ou d’autres biens (troc), avec le DTS (Droits créés en 1969 par le FMI et dont
la valeur est calculée en fonction du panier de cinq principales devises qui la composent. C'est-à-dire
le Dollar, le Yen, l’euro, la Livre sterling). Les opérations de convertibilité sont possibles grâce aux
marchés de change.
- Le marché de change est donc le lieu (banque) de rencontre de l’offre et de la demande de devises.
- Les cambistes sont les banquiers spécialisés dans les opérations de change.
II- NOTION DE PARITE ET DE COTATION
1) La parité
C’est la quantité de monnaie nationale nécessaire pour obtenir une unité de monnaie étrangère.

Le taux de change étant le prix de la monnaie nationale exprimé en monnaie étrangère. Exemple : 1 € = 655
FCFA

REMARQUES :

- Le pair c’est la valeur d’une monnaie définie par rapport à un poids d’or.
- Dépréciation : perte de valeur d’une monnaie sur le marché de change.
- Dévaluation : c’est la baisse de la valeur officielle d’une monnaie, décidée par les autorités
monétaires dans un système de change fixe.
- Il y a appréciation monétaire sur le plan externe lorsque la valeur de la monnaie s’accroît par rapport
aux monnaies étrangères.
- La réévaluation est l’augmentation de la valeur officielle d’une monnaie décidée par les autorités
monétaires dans un système de change fixe.
- Termaillage (spéculation) : opération tardive qui consiste à accepter les encaissements dans les
devises et les retarder volontairement dans d’autres, en vue de profiter d’évènements monétaires
prévues ou activité qui consiste à profiter d’une évolution de prix que l’on anticipe en achetant un
certain produit pour le revendre plus cher ultérieurement et obtenir une plus-value. Exemple : la
dévaluation.
2) La cotation ou côte
C’est le prix d’une valeur mobilière ou d’une monnaie sur une place financière donnée à un moment donné.
L’écriture du taux de change peut se faire selon deux procédés : au certain et à l’incertain.

92
a) La cotation au certain
Elle indique le nombre d’unités de monnaies étrangères qu’il faut donner contre une unité de monnaie
nationale. Exemple : 1 FCFA = 1/656 € = 0,00015€ (l’euro est une monnaie variable alors que le FCFA est une
monnaie constante).

b) La cotation à l’incertain
Elle indique le nombre d’unités de monnaie nationale qu’il faut échanger contre une unité de monnaie
étrangère. Exemple : 1€ = 656 FCFA

III- LES TYPES D’OPERATIONS DE CHANGE


On distingue généralement deux types d’opérations de change : le change manuel et le change scriptural.

1) Le change manuel ou le change direct


C’est une opération directe de change entre la monnaie nationale et la monnaie étrangère (billets de banque,
chèques de voyage, pièces de monnaie).

2) Le change scriptural ou le change tiré


C’est une opération de change qui se traduit par un jeu d’écriture et permettant le transfert des devises de compte à
compte bancaire. C’est cette modalité qui est utilisée dans les règlements internationaux. Son marché comprend le
marché au comptant et le marché à terme.

a) Le marché de change au comptant


Sur ce marché, l’achat ou la vente de devise se fait au cours fixé au moment de l’opération, le règlement
intervenant sous 48 h.

b) Le marché de change à terme


L’achat ou la vente des devises se fait au cours fixé au moment du contrat, la livraison et le paiement
intervenant à terme (à une date fixée dans le contrat). Son objet est de couvrir le risque de change puisque la contre-
valeur en monnaie nationale d’une dette ou d’une créance en monnaie étrangère est définitivement fixée le jour du
contrat.

IV- LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL


Par définition, le SMI est l’ensemble des règles qui organisent et contrôlent les échanges monétaires
internationaux en définissant la nature des réserves de change et les modalités de fixation des taux de change entre les
différentes monnaies ou ensemble des règles, des mécanismes et des institutions visant à organiser et à contrôler les
échanges monétaires entre les pays. Notons que le change est la conversion d’une monnaie en une autre sur un marché
appelé marché de change à un prix appelé taux de change.

- Evolution : du système de change fixe (étalon-or étalon-devise-or étalon –Dollar- or) au


système de change flottant (étalon – DTS).

1- Les caractéristiques d’un SMI

-Le système de change : change fixe ou flexible

-L’étalon de référence : or, une devise, une monnaie artificielle comme le DTS, un panier de monnaies comme l’écu
dans l’ancien SME

-Liquidités internationales : or, devises

L’étalon est une valeur conventionnelle dans laquelle on exprime à un moment toutes les autres valeurs.

93
2- Les grands types de régimes de change

On distingue les régimes changes fixes ou de parités fixes et les régimes de changes flottants ou régimes de
flottement.

a- Les régimes changes fixes ou de parités fixes

Un taux fixe appelé parité est défini par rapport à un étalon de référence et s’applique lors de la conversion de la
monnaie nationale en devise étrangère. Des marges de fluctuations peuvent être fixées.

Les changes fixes sont dit ajustables lorsqu’il existe des possibilités de dévaluation (baisse de la parité d’une
monnaie par rapport à une ou plusieurs autres) et de réévaluation (hausse de la parité).

On distingue les régimes de parités fixes avec étalon et les régimes de parités fixes sans étalon.

a1- Les régimes de parités fixes avec étalon

Trois grands systèmes sont envisageables :

- L’étalon-or (gold standard) : système de changes fixes dans lequel chaque monnaie est définie par son poids d’or, le
taux de change étant déterminé par le rapport des valeurs en or de chacune de ces monnaies. L’or constitue une
monnaie internationale qui sert au règlement échanges.

Avantages : pas de risque de change car les taux de change étaient fixes, la BP étaient toujours équilibrés. Comme
inconvénients, le système était basé sur l’existence d’une monnaie nationale convertible en une monnaie internationale
appelée or. L’absence d’or ébranlait le bon fonctionnement de ce système.

- L’étalon de change or (Gold Exchange Standard) : les parités sont fixées par rapport à l’or ou une devise (dollar
par exemple) ; la convertibilité s’effectue à deux niveaux :les monnaies sont convertibles dans la devise étalon et celles-
ci est convertible en or.

Avantages : Ce système ne dépend plus totalement de l’existence l’or, donc l’absence n’est plus considérée comme un
facteur qui déstabilise le système.la fixité du taux de change qui permet d’éviter les risques de changes. Comme
inconvénients, ce système contraint les pays à convertir leur monnaie en dollar ou en Livre. Cette suprématie est
parfois rejetée par pays comme la France.

-L’étalon-dollar (dollar standard) : les parités sont fixées par rapport à la monnaie étalon ; les monnaies sont
convertibles en devise étalon mais celle-ci est inconvertible.

a2- Les régimes de parités fixes sans étalon

Ici les parités officielles de monnaies se définissent deux à deux, comme c’était le cas dans le SME.

b- Les régimes de changes flottants ou régimes de flottement.

Les monnaies n’ont pas de parité officielle. Les cours de monnaie résultent des offres et des demandes qui interviennent
sur le marché des changes. Il existe deux sous-systèmes de flottement :

- Le flottement administré: les autorités monétaires peuvent intervenir sur le marché des changes pour réguler la
formation du cours en achetant ou en vendant des devises.

- Le flottement pur : dans ce système, les autorités monétaires n’interviennent pas sur le marché des changes pour
réguler la formation du cours .C’est une construction théorique élaborée par les auteurs monétaristes qui décrivent un
système idéal d’autorégulation.
94
3- Le système de Bretton Woods

Il a été mis en place en 1944 pour répondre aux objectifs de croissance économique et de des échanges internationaux.

Principes : système de changes fixes ; chaque monnaie a une parité par rapport à l’or et au dollar ; le dollar est seul
convertible en or (35 dollars l’once d’or) ; marge de fluctuation de plus ou moins 1% ; dévaluations et réévaluations
possibles ; le FMI assure le fonctionnement du système ; le FMI à partir des cotisations des Etats membres, accorde des
prêts aux Etats qui ont un déséquilibre temporaire de leur balance des paiements.

Raisons de l’échec : les EU mirent fin à la convertibilité du dollar en or en 1971.La quantité de dollars en circulation
dans le monde a augmenté d’une manière considérable, comparée au stock d’or des EU qui devaient assurer la
convertibilité sur la base de 35 dollars l’once d’or.

1- le système monétaire actuel

Il est issu du système de Bretton Woods, système du Gold Exchange Standard dans lequel les monnaies sont
convertibles à taux fixe par rapport au dollar, lui-même convertible or .En 1976, les accords de Jamaïque marquent
l’abandon du système de changes fixes, qui est remplacé par un système de changes flottants et la démonétisation de
l’or. C’est un système qui repose sur une pluralité de régimes de changes, certaines monnaies flottent (dollar, euro,
yen…), d’autres sont définies par rapport à une monnaie (zone dollar, zone franc…) ou un panier monnaies (DTS : ce
sont une monnaie panier qui s’exprime en fonction de l’ensemble des devises de pays à économie forte et disposant
d’une part importante dans le commerce international).

- Difficultés du SMI :

* Libre conversion des monnaies

* Maîtrise des réserves de change

* L’intensification des transactions internationales

* L’insuffisance des liquidités internationales, etc.

V- LE SYSTEME FINANCIER INTERNATIONAL

Le système financier international désigne l’ensemble des mouvements de capitaux qui se réalisent dans le
monde. Il a pour objectif d’assurer et faciliter les mouvements des capitaux.

Les principales composantes du système financier international sont : les établissements financiers (les banques),
les acteurs non financiers (entreprises, les FMN).

1) Caractéristiques du système financier international

-La mondialisation financière : développement des relations financières (prêts, emprunts) entre les différentes nations.

-La globalisation financière ou mondialisation du marché des capitaux :

C’est la mise en place d’un marché unifié de l’argent au niveau planétaire. Cela signifie que les entreprises
multinationales, industrielles et financières peuvent emprunter ou placer de l’argent sans limites où elles le souhaitent,
en utilisant tous les instruments financiers existants. Elle repose sur trois facteurs : la désintermédiation, la
déréglementation et le décloisonnement.

95
 La désintermédiation : c’est le recours direct des opérateurs internationaux aux marchés financiers (finance
directe) sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires (finance indirecte) pour effectuer leurs
opérations de placement et d’emprunt.
 La déréglementation : les autorités monétaires des principaux pays industrialisés ont aboli les
réglementations de manière à faciliter la circulation internationale du capital.
 Le décloisonnement des marchés: repose sur la quasi-disparition des barrières qui existaient entre les
différends types de produits financiers. Les marchés du capital à CT (marché monétaire), du capital à LT
(marché financier), le marché des devises (marché de change) sont aujourd’hui décloisonnés.
 LES EFFETS DE LA GLOBALISATION FINANCIERE

-Augmentation des possibilités d’emprunts pour les grandes entreprises

-Baisse des couts d’emprunts

-Développement des activités bancaires et financières

-Décloisonnement des marchés

-Interdépendance constante entre les pays

-Possibilité de bulle spéculative ou financière (hausse importante de la valeur des titres et des monnaies sans que la
situation économique des pays concernés justifie cette envolée des cours) et crisse financières

-Instabilité financière

VI- LA BOURSE DES VALEURS

1) Définitions:

- La bourse des valeurs : C’est un marché public où se négocie les valeurs mobilières selon les règles
strictement définies et sous le contrôle d’organisme spécialisé. La bourse des valeurs est aussi le lieu où
s’échangent par l’intermédiaire des sociétés de bourse, des valeurs mobilières (actions et obligations) ou là où
s’achètent et se vendent des valeurs mobilières.

- Appel public à l’épargne : c’est lorsqu’une société cotée émet des titres en les diffusant sans aucune réserve
nominative ou quantitative auprès des épargnants par l’intermédiaire d’une société de bourse.

- Marché financier. : C’est le lieu de rencontre entre une offre et une demande de capitaux à long terme.

L’objet de la bourse est de faciliter les transactions sur les valeurs mobilières.

Les différents marchés rencontrés dans la bourse sont :

-Le marché au comptant où s’échange immédiatement les titres

-le marché à terme ou règlement tardif : marché sur lequel sont conclues des transactions dont les modalités (quantités
vendues ou achetées, prix, échéances) sont fixé le jour de l’opération, mais dont la réalisation intervient une date
ultérieure.

Objectifs de la bourse : orienter l’épargne privée vers les investissements collectifs – permettre aux entreprises privées
de trouver les capitaux qui leur sont nécessaire pour se développer – assurer à l’Etat et aux collectivités publiques les
moyens de faire appel à l’épargne et de l’intéresser librement au financement des réalisations nationales.
96
Perspectives d’une bourse comme celle de Douala sur l’économie nationale :

Soutenir plus efficacement la stratégie de développement – collecter l’épargne – renforcer les fonds propres des
entreprises y compris les banques – attirer les capitaux étrangers – placer les excédents financiers – appuyer les
opérations de privatisation encours – libérer la banque centrale des financements des projets du développement.

Les atouts du marché financier dans la sous région :

Le Cameroun dispose le tissu industriel et commercial le plus important avec 60% du PIB et 58% de la masse
monétaire de la sous région – un système financier bien structuré qui suscite la confiance des épargnants et des
investisseurs – l’économie camerounaise enregistre un taux de croissance appréciable, la place boursière est la première
de la zone, une bourse performante dotée d’un outil moderne aux normes internationales.

Les conditions d’existence d’une bourse : le niveau de développement économique du pays – la surliquidité des
banques – la paix sociale – le besoin croissant de financement des entreprises ainsi que les produits à placer par les
banques qui deviennent insuffisants.

QUESTIONS DE COURS

1- Définir les termes suivants : change, système monétaire international, taux de change, taux de change fixe, taux
de change flexible, unité résidente, terme de l’échange.
2- Le système monétaire international : évolution et difficultés.

97
THEME 13 : LA BALANCE DES PAIEMENTS
OBJECTIFS VISES :

- Définition et composantes
-Les mesures d’ajustement de la balance des paiements
La mesure du CI d’un pays s’effectue à travers un ensemble de comptes qui forme la BP. La balance
des paiements est un instrument qui permet de comptabiliser toutes les opérations commerciales, monétaires
et financières effectuées par un pays avec le reste du monde au cours d’une période donnée (en général l’an).
Le but sera de savoir si l’ensemble des transactions fait apparaître un déficit ou un excédent.
I- STRUCTURE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
Selon la classification du FMI, la balance des paiements se compose de trois grandes parties à
savoir : la balance des transactions courantes et la balance des capitaux , et la balance des opérations
financières.
1) LA BALANCE DES TRANSACTIONS COURANTES

Elle comporte quatre grandes rubriques que sont:

a) La balance commerciale

Elle recense les biens importés et exportés. La BC est composée des exportations (crédit) et des importations
(débit) des marchandises qui franchissent la frontière du pays. Le solde constitue la balance commerciale ou solde du
commerce extérieur. SCE = X – M

Les exportations sont évaluées FOB (Free On Board). Cela signifie qu’ont tient compte du coût de production
et des autres frais jusqu’à l’embarquement de la marchandise.

Les importations sont évaluées CAF (Coût, Assurance, Fret). Cela signifie que les importations sont évaluées
en tenant compte du coût de production, les frais de manutention plus les risques jusqu’à la destination de la
marchandise.

b) La balance des biens et services ou balance des invisibles

Ils portent sur les biens invisibles ou visibles, matériels ou immatériels comme les transports, voyages, assurances,
banques, négoces, revenu de la propriété. (Négoce international : opérations sur marchandises qui ne franchissent pas la
frontière douanière nationale). Le solde (services et revenus reçus – services et revenus versés) constitue la balance
des services et revenus.

c) La balance des revenus

Enregistre les opérations tels que la rémunération des salariés, les revenus des investissements directs, les
revenus des investissements de portefeuille (achat des parts ou d’actions des sociétés étrangères dans une optique de
rentabilité de l’investissement financier). Le solde (transferts reçus – transferts versés) constitue la balance des
revenus.

d) La balance des transferts courants

Elle enregistre les transferts privés, les transferts publics.

Le solde de la balance des transferts courants = total crédit - total débit

98
Le solde de la balance des transactions courantes = Solde la balance commerciale + Solde de la balance des
biens et services ou balance des invisibles + Solde de la balance des revenus + Solde de la balance des
transferts courants

2) LA BALANCE DES CAPITAUX OU COMPTE DE CAPITAL

Ce compte enregistre les des transferts en capital (dons, annulations des dettes), acquisition d’actifs non financiers
(brevets, marques, droit de bail etc)

Solde balance des capitaux = total crédit – total débit

3) BALANCE DES OPERATIONS FINANCIERES OU COMPTE FINANCIER

Elle enregistre les opérations suivantes : investissements directs, investissements de portefeuille (action obligation etc ),
avoirs de réserves (or, DTS, devises, position nette de réserves au FMI), autres investissements(crédits commerciaux,
prêts ,autres engagements).

Le solde du compte financier = Investissements directs + Investissements de portefeuilles + Avoirs de réserves +


Autres investissements n’impliquant pas la banque centrale.

Le solde de la balance globale = Le solde de la balance des transactions courantes + Le Solde balance des
capitaux + Le solde de la balance des opérations financières ou compte financier

4) LE POSTE « ERREURS ET OMISSIONS »

Les différences d’enregistrement et d’imputation des opérations portant sur les mouvements de biens, de service et de
capitaux, sont portées dans un compte intitulé Erreurs et omissions.

II-Les éléments d’analyse du commerce extérieur

Quatre outils permettent d’analyser le commerce extérieur : les propensions, le taux de couverture, les
élasticités et les termes de l’échange.

a) Les propensions
M
- Propension moyenne à importer (PMI) = x 100
Y
X
- Propension moyenne à exporter (PMX) = x 100
Y
M
- Propension marginale à importer (PmI) = x 100
Y
X
3- Propension marginale à exporter (PmX) = x 100
Y
b) Le taux de couverture(TC)
C’est la mesure dans laquelle les importations sont couvertes par les exportations au cours d’une période
Exportation en valeur
donnée. TC =  100 . Lorsque les exportations et les importations sont évaluées FOB, un TC
Im portation en valeur
= 0 indique un équilibre de la balance commerciale. Si TC > 100, alors la BC est excédentaire (économie
compétitive) ;Si TC < 100, alors la BC est déficitaire.

c) Les élasticités- prix

99
M
- Elasticité de la demande nationale des M par rapport au prix : e M  M
P
PM
PM
X
- Elasticité de l’offre nationale d’ X par rapport au prix : e X  X
P
PM
PM
d) Les élasticités- revenu

M
- Elasticité de la demande nationale des M par rapport au revenu : e M  M
R
RM
RM
X
- Elasticité de l’offre nationale d’ X par rapport au revenu: e X  X
R
RM
RM
e) Les termes de l’échange (TE)
Ce sont les rapports des prix à l’exportation aux prix à l’importation.

Indice des prix à l ' exp ortation


TE =  100 Lorsque TE > 100 il y a Appréciation des TE par rapport à
Indice des prix à l ' importation
l’année de base ; Si TE < 100 il y a détérioration des TE

- Le degré d’ouverture extérieur ou de dépendance extérieure ( DOE ou DDE)


DDE = X +M / 2 / PIB = X + M / 2PIB
Si DDE ≤ 25% alors l’économie est faiblement dépendante de l’extérieure ; Si DDE ≥ 25% alors l’économie est
relativement dépendante de l’extérieure.

𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡i𝑜𝑛 𝑑’𝑢𝑛 𝑝𝑎𝑦𝑠 x100


- Part de marché = 𝘍
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡i𝑜𝑛 𝑑 𝑢𝑛 g𝑟𝑜𝑢𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑦𝑠

- Indice de compétitivité = 𝑝𝑟i𝑥 𝑑𝑒𝑠 i𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡i𝑜𝑛𝑠


𝑝𝑟i𝑥 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡i𝑜𝑛𝑠

- Indice de dépendance extérieur = 𝑃𝐼𝐵 Si IDE > 100, 


X

Le pays dépend essentiellement de l’extérieur.


𝑀 𝑀
- Taux de pénétration ou part de marché intérieur = = x100
marché intérieur 𝑃𝐼𝐵 + 𝑀−𝑋

𝑋
- Taux d’effort à l’exportation = = x100
𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛

III-LES ASJUSTEMENTS EVENTUELS DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

1) Mécanismes d’ajustement automatique

100
- Variation spontanée de la valeur de la monnaie sur le marché de change à travers la dépréciation ou
l’appréciation de change. Limite : Imperfection du marché de change.
- Variation du revenu national à la hausse ou à la baisse. Limite : Imperfection des marchés des biens et
services.
2) Mécanisme d’ajustement par les pouvoirs publics
- Mesure monétaire à travers la variation du taux d’intérêt de la banque centrale. Limites : Risque
d’inflation ou de déflation, de récession et de chômage.
- Mesure budgétaire à travers la variation de la pression fiscale : Limites : Lenteur d’application, risque
de tension sociale et politique.
- Mesure de change à travers la dévaluation ou la réévaluation de la monnaie nationale. Limites :
Risque de récession et de tension sociale et politique.
- Mesures commerciales à travers l’élévation des obstacles tarifaires et non tarifaires.
3) La courbe en J
La courbant J. schématise le faîte que suite à la dépréciation de la monnaie domestique, la balance
courante commence par se dégrader, pour s'améliorer ultérieurement. La courbant J. prend ainsi en compte le
temps de réaction des courants commerciaux aux variations de change, les prix des biens échangés
internationalement réagissent plus rapidement à une variation donnée du taux de change que les volumes. Les
volumes ne s'ajustent pas instantanément suite à la modification des prix relatifs.
i-) première période de la courbe en J

Cette période comprend ce que les contrats noués après la modification du change sans pour autant que les
nouveaux prix est déjà affecté les volumes échangés. Cette répercussion est représentée sous la forme de deux
ratios :

 variations des prix à l'importation (exprimé en monnaie domestique) / variation du change


 variations des prix à l'exportation (exprimées en devises) / variation du change
Dans un premier temps le prix des importations s'accroît en monnaie nationale (puisque celle-ci se dévalue) la
valeur des dépenses d'importation augmente, dans le même temps le prix des exportations est maintenu en
monnaie domestique : la valeur des recettes d'exportation reste stable, conséquence le solde la balance se
détériore.
ii-) deuxième période de la courbe en J

Ensuite c'est l'ajustement des quantités par substitution d'une production de domestique à une
production étrangère correspondant à l'effet prix. Il est alors plus favorable de produire dans le pays
domestique que d'importer la production. Pendant cette phase les agents économiques prennent en compte les
nouveaux prix, les délais d'ajustement peuvent aller de six mois après de quatre, l'ajustement n'est donc pas
immédiat.

101
PRESENTATION DE LA BALANCE DE PAIEMENT
Crédit Débit Solde
I- Compte des transactions courantes
Biens X M
1-Marchandises
2-Autres biens
-Services
-Revenus
-Transferts courants
II- Compte de capital
-Transferts en capital
-Acquisitions et cession d’actifs non financiers non
produits
III- Compte financier
Flux financiers
-Investissements directs
-Investissements de portefeuille
-Autres investissements
Avoirs de réserve
IV- Erreurs et omissions

TOTAL

CONCLUSION : L’analyse de la balance de paiement traduit l’état de développement d’une


économie Un pays industrialisé a en général une balance de transaction courante équilibrée grâce à un solde
commercial supérieur aux soldes des transferts unilatéraux. En revanche, les investissements à l’étranger
provoquent un déficit de flux financiers, en partie ou en totalité couvert par les rentrées des bénéfices et des
revenus mobiliers.
Un PVD connaît en général un déficit durable des opérations commerciales, un excédent en matière
de dons et de transferts courants et de faibles mouvements financiers ne suffisant pas à compenser le déficit
commercial.
QUESTIONS DE COURS
1- Définir les termes suivants : balance de paiement, balance de base, balance globale, balance des
invisibles, dévaluation, réévaluation, taux de couverture des importations.
2- Quelles sont les composantes de la balance des paiements ?
3- Les mécanismes d’ajustement de la balance des paiements : contenu et limites d’application.

102
THEME 14: DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SES INEGALITES

OBJECTIFS VISES

- Définition du développement et mesure

- Définition du sous développement et de différentes qualifications du phénomène : PVD, PSD, SUD, Périphérie,
Tiers – monde.
- Caractéristiques du sous développement (sociales, culturelles, économiques, démographiques, sanitaires,
alimentaires, politiques).
- Causes du sous développement (les explications libérales du retard, de domination et de dépendance avec l’échange
inégal).
- Politiques de développement et leurs résultats.
Le développement et sous développement sont des notions complexes en ce sens qu’il n’est pas aisé de les
mesurer.

SECTION 1 : LE DEVELOPPEMENT

I- DEFINITION ET MESURE
1) Définition
Le développement économique est l’augmentation quantitative et qualitative durable de l’activité économique
d’une nation.

Il contribue à l’amélioration du bien être matériel des hommes. Il est favorisé par les transformations des
structures techniques et institutionnelles d’une nation.

Remarques :

- Le développement humain est la croissance économique à laquelle s’ajoute l’amélioration du bien être sur le plan
matériel, physique, mental de l’ensemble des individus et de chaque individu d’une nation. Il est en fait une quête
permanente du bonheur humain. Pour tenir compte de nos jours de cette dimension du développement humain, on
fait allusion au concept du développement durable. « C’est un développement basé sur le respect des êtres humains
et sur la sauvegarde des ressources naturelles afin de limiter la destruction anarchique de l’environnement.
- Le progrès économique c’est l’amélioration du bien être à travers la situation de chaque individu ou du
fonctionnement de la société dans laquelle on vit.
Le progrès est une forme de contribution au bonheur de l’individu et à l’épanouissement de chaque individu. Il se
traduit par la production des biens en grandes quantités à un prix plus bas et par un revenu par tête élevé.

NB : On parle de progrès social lorsque tous les partenaires sociaux bénéficient des fruits de la croissance et
du développement.

Le progrès technique, caractérisé par l’invention et l’innovation des nouvelles machines plus sophistiquées
permet de faciliter le travail des hommes et de mettre à la disposition de ceux-ci des biens en quantité industrielle et de
bonne qualité.

2) La mesure
On peut apprécier le niveau du développement économique d’une nation à partir d’un certain nombre
d’indicateurs sociaux, économiques, culturels et démographiques:

a) Les indicateurs Socio-politiques

103
On dira d’un pays qu’il est développé en cas d’existence des indices suivants :
 Bonne espérance de vie de la population (amélioration de la longévité) ;
 Un fort taux d’alphabétisation (et donc un faible taux d’analphabètes) ;
 Une grande mobilité sociale et un accroissement rapide des classes moyennes ;
 Une démocratisation poussée de la vie politique ;
 Un faible taux de mortalité.
b) Les indicateurs économiques
Comme indicateurs économiques on a :
 Un fort revenu par tête mesuré par le PNB/Habitant ;
 La prédominance du secteur secondaire et du secteur tertiaire ;
 Une forte dépendance entre les secteurs économiques ;
 Une indépendance financière (ce qui entraine une forte industrialisation) ;
 Un fort taux d’investissement ;
 L’absence de dualisme5.

Remarque : Le PNB est un critère de développement utilisé par la banque mondiale pour classer les
pays. Cependant, il n’est pas un bon indicateur de développement car c’est un indicateur de dimension
(Quantitatif) alors que le développement revêt un caractère beaucoup plus qualitatif.

c) L’IDH ET SES COMPOSANTES


c1) Définition de l’IDH (Indice de Développement Humain)

L’IDH est un indicateur publié par les Nations Unies pour mesurer le développementsocial et culturel
des pays.
c2) Les composantes de l’IDH
L’IDH est déterminé par les paramètres suivants :
 La santé et la longévité, mesurées par l’espérance de vie à la naissance ;
 L’instruction et l’accès au savoir caractérisés par le taux d’alphabétisation desadultes
et le taux de scolarisation des jeunes ;

 Le niveau de vie mesuré par le PIB/Habitant.


Remarque : L’IDH, comme l’ensemble des indicateurs synthétiques, n’est pas exemptde critiques
notamment :
 Le choix relativement arbitraire de ses composantes élémentaires ;
 Sa forte corrélation avec le PIB, ce qui pose la question de son utilité puisqu’il
apporte peu d’informations supplémentaires ;
 C’est un indicateur macro-économique qui ne rend pas compte des inégalitésde
distribution du bien-être qu’il est censé mesurer.
Depuis la création de l’IDH en 1990, d’autres indicateurs consacrés chacun à desaspects plus
104
spécifiques du développement humain sont venus s’ajouter. Il s’agit de :
 L’IPH (indicateur de pauvreté humaine) ;
 L’ISDH (indicateur Sexo-spécifique du développement humain) ;
 L’IPF (indicateur de participation des femmes).

II- LES MODELES EXPLICATIFS DU DEVELOPPEMENT


Il existe plusieurs modèles de développement élaborés par plusieurs penseurs. Les deux grands courants de
pensée à étudier ici sont :

- Le courant de la thèse qui considère le développement comme un processus séquentiel ;


- Le courant qui considère le développement comme un phénomène structurel.
1) Le développement considéré comme un processus séquentiel : L’approche historique de W. ROSTOW
Cette thèse suit une explication linéaire et uni causale du développement, c'est-à-dire que le développement est
conçu comme une suite d’étapes et qu’une étape est la cause de l’autre.

a) Les différentes étapes du développement du modèle de W. ROSTOW


Pour ROSTOW, toutes les sociétés développées passent par l’une des cinq étapes suivantes :

a.1- La société traditionnelle (préindustrielle) : elle est caractérisée par un forte concentration des ressources à
l’agriculture, une structure sociale très hiérarchisée, une mobilité sociale très faible, une structure politique stable
dominée par la classe de propriétaires fonciers.

a.2- Les conditions préalables au démarrage : ici la société traditionnelle subit des transformations lui
permettant d’utiliser les ressources des sciences modernes pour accroître sa production. Cette étape se caractérise par
l’utilisation du surplus agricole pour financer les nouveaux investissements la prédominance de l’industrie du
commerce et du service, l’émergence d’une nouvelle élite capable d’édifier une société industrielle moderne.

a.3- Le démarrage (Take – off) : cette étape se manifeste lorsqu’un capital social s’est constitué, lorsque le
progrès technique s’est introduit dans l’industrie. Lorsque que le pouvoir politique est exercé par des hommes qui
considèrent la modernisation de l’économie comme une affaire politique très sérieuse.

Elle est caractérisée par une hausse significative du taux d’investissement productif, une création d’un ou de
plusieurs secteurs clés dans l’industrie de transformation.

a.4- La marche vers la maturité : Selon ce penseur, la maturité de l’économie intervient après le démarrage.
Elle est caractérisée par une modification de la composition de la population active (d’agriculteurs, d’ouvriers, une
main d’œuvre qualifiée et spécialisée), une base essentielle de technologie au service d’une industrie de pointe
permettant une amélioration de la productivité et du profit, un accroissement du salaire réel, et enfin une société qui
exige une production en qualité et en quantité.

a.5- La société de consommation de masse : Elle permet à tous les citoyens de satisfaire non seulement leurs
besoins vitaux, mais aussi de plus en plus leurs besoins secondaires. Elle est caractérisée par la production de biens de
production de masse et des services qui deviennent les principaux secteurs de l’économie, l’amélioration de la qualité
des produits pour accroître la consommation et non plus se préoccuper par le progrès constant de la technique moderne,
une société plus préoccupée par la recherche de la puissance de l’influence extérieure et la création d’un état de
providence.

REMARQUE :

105
De nos jours, on ajoute à ces cinq étapes une sixième étape appelée société post- industrielle. C’est une société
qui s’oriente vers un développement qualitatif en terme de loisirs. Elle est caractérisée par une organisation poussée et
une automatisation des tâches productives, entraînant une réduction des temps de travail, également par un
développement des moyens de consommation, une ouverture plus marquée à la connaissance et à la solution des
difficultés du monde extérieur.

b) Critique du modèle du développement de ROSTOW


Le schéma de ROSTOW présente quelques limites :

- Ce modèle ne tient compte que des réalités vécues aux Etats-Unis au 20ème siècle, or les réalités économiques
varient dans l’espace et dans le temps.
- Modèle descriptif qui n’explique pas clairement le passage d’une étape à l’autre ;
- Il ne peut être utilisé comme un modèle standard car certains pays comme les NPI ontatteint un
certain niveau de développement sans traverser ces étapes.
- Il ne peut pas être adapté aux PVD car chaque pays a des particularités qui lui sontpropres (ie que
chaque pays a ses propres particularités).
- Les secteurs moteurs peuvent différer selon la dotation en facteur de production du pays ;
- Les secteurs modernes sont une création propre et interne des pays industrialisés alors que, ils ont été créés par les
pays développés dans les pays sous- développés.
C’est pour cette raison que l’économiste égyptien SAMIR AMIN estime que l’impérialisme est la cause
fondamentale de l’inapplication du modèle de ROSTOW dans le pays en voie de développement. En effet, il cherche à
justifier pourquoi l’introduction du secteur moderne dans les économies traditionnelles n’a pas pu déclencher un
phénomène de développement semblable à celui des pays industrialisés du système capitaliste.

En bref, l’approche séquentielle qui tente à donner une explication linéaire et unicausale du développement est
simpliste (qui ne considère qu’un aspect des choses) et inadaptée à tous les pays.

2) L’approche structurale
Elle montre que le développement passe par des réformes des structures del’économie.
Ainsi, comme réformes applicables nous avons :
a) La réforme agraire
Il s’agit des politiques de nature structurelle qui visent à modifier la répartition desterres
par réduction de la propriété foncière.
b) L’industrialisation par substitution des importations
Elle consiste à remplacer progressivement les produits importés par les produits issusdes
productions nationales ou locales.
c) La redistribution du revenu national
Il s’agit de redistribuer les revenus vers les classes défavorisées de façon à augmenterla
demande globale et à la réorienter vers les biens de consommation courante

106
SECTION 2 : LE SOUS-DEVELOPPEMENT

Le sous-développement est l’état d’une société dont les caractéristiques économiques, sociales et culturelles
l’empêchent d’assurer la satisfaction des besoins fondamentaux de sa population.

L’expression sous-développement insiste donc sur l’insuffisance d’une situation, son infériorité par rapport à
une autre du point de vue économique, politique, sociale et culturelle.

I- TERMINOLOGIE DES NATIONS SOUS-DEVELOPPEES


Le sous-développement est une notion controversée dans la mesure où il existe plusieurs termes conventionnels
pour désigner les nations sous-développées.

1) Pays sous développés


Ce sont les pays qui manquent ou qui ont une insuffisance des structures de développement. Exemple : Le
Tchad

2) Les pays en voie de développement (PVD)


Expression traduisant un retard de développement de ces pays. La Banque Mondiale les classe en fonction de
leur PIB/habitant et distingue :

- Les pays à faibles revenus ou pays moins avancés (PMA) dont le PIB/ habitant est inférieur à 600 dollars US.
- Les pays à revenue intermédiaire dont le PIB/ habitant est compris entre 600 et 2500 dollars US.
- Les PVD à revenue élevé dont le PIB par habitant est supérieur à 2500 dollars US. C’est le cas des nouveaux pays
industrialisés (NPI) ou pays émergeants et de certains pays exportateurs de pétrole, membre de « l’OPEP ».
3) Les pays périphériques
Expression traduisant une certaine soumission et une domination de ces pays par ceux du centre développés.

4) Le Sud
Expression traduisant un contenu géopolitique et revendicatif d’un nouvel ordre économique international
(NOEI) par ces pays à ceux du Nord développés.

5) Le tiers monde
Expression de Alfred SAUVY qui distingue ces pays de ceux développés des blocs Est et Ouest.

II- LES CARACTERISTIQUES DU SOUS-DEVELOPPEMENT

1) Les caractéristiques démographiques et sociales

- L’explosion démographique : le taux de natalité et de mortalité élevé


- La jeunesse de la population qui constitue une lourde charge pour les adultes actifs
- La sous-nutrition et la malnutrition
- Le retard sanitaire
- La faiblesse du taux d’alphabétisation
- Les inégalités dans la répartition des richesses avec un important faussé entre riches et pauvres
2) Les caractéristiques économiques
- Le dualisme économique : c’est la coexistence entre les structures économiques héritées du passé avec les modes de
production archaïque et les structures modernes ayant recours à des techniques et des méthodes évoluées
- La main d’œuvre sous employée et peu qualifiée
- L’insuffisance du capital pour financer les investissements nécessaires au développement
- La forte dépendance à l’égard des pays développés
III- LES CAUSES DU SOUS-DEVELOPPEMENT
107
De nombreuses analyses sociologiques, historiques, démographiques et économiques tentent d’expliquer le sous-
développement. Mais de ces variétés d’analyses en émergent trois grandes explications du sous-développement. Il
s’agit : des facteurs naturels et démographiques, l’explication libérale et l’explication radicale

1) Les facteurs naturels et démographiques

Certains expliquent le sous-développement avec des arguments très contestés par la plupart des économistes : le climat,
la pauvreté en ressources naturelles, les conditions socioculturelles, la surpopulation

2) L’explication libérale du sous-développement

Cette approche considère le développement comme une succession d’étapes que doit nécessairement emprunté
une nation. Par conséquent, le sous-développement n’est qu’un simple retard qui peut être comblé si les conditions
favorables à une croissance économique forte et durable sont créées et maintenues. Cette vision est formalisée par
l’analyse de ROSTOW. Mais la plupart des PVD ne se situent pas encore à l’étape du décollage et évoluent dans des
cercles vicieux de pauvreté (un ensemble d’inaptitudes et d’incapacités structurelles qui renforcent la non couverture
des besoins essentiels).

Il a été mis en lumière par Ragnar Nurske qui l’a développé à deux niveaux : Sur leplan de l’offre et celui
de la demande.

a) Sur le plan de l’offre


(1) (2) (3)

FAIBLES REVENUS FAIBLES


FAIBLES EPARGNES
INVESTISSEMENTS

FAIBLE DEMANDE FAIBLE


PRODUCTIVITE
(5) (4)

b) Sur le plan de la demande

(1) (2) (3)

108
FAIBLES CAPITAUX FAIBLE FAIBLES REVENUS
PRODUCTIVITE

FAIBLE
FAIBLES EPARGNES
INVESTISSEMENTS

(5) (4)

2 .L’explication radicale du sous-développement :


Elle repose sur les thèses de domination de dépendance et de désarticulation.
- La domination se traduit par un échange illégal entre PVD et pays développés. Ces relations commerciales
défavorables se manifestent par la détérioration des termes de l’échange.

- La détérioration des termes de l’échange réduit les recettes d’exportations des PVD. Ce qui renforce la faiblesse de
l’autofinancement de ces pays et leur dépendance financière extérieur.

- La désarticulation des économies sous-développement qui se traduit par le dualisme économique et la conséquence
du développement du capitalisme périphériques dans les PVD.
3) L’approche psychologique
Cette approche retient les causes liées au comportement, attitude et mentalité de l’être humain. Le sous-
développement peut ainsi se justifier par :

- La faible dynamique des besoins ;


- Le manque d’ambition ;
- Le faible esprit inventif ou innovateur
- Le conservatisme,
- Le tribalisme,
- Le manque de rationalité économique,
- Les attitudes anti- économiques (investissements inproductifs),
- Le manque ou la faiblesse de l’épargne de l’homme dû au volume des charges familiales ou de la communauté
tribale.
IV. LES INEGALITES MONDIALES
1. Les déséquilibres NORD-SUD
On peut citer :
- L’opposition nord-sud c'est-à-dire entre les pays riches et les pays pauvres
- Les inégalités économiques
- Les inégalités sociales et démographiques notamment avec la pauvreté, la faim, l’éducation, la santé, la
démographie
2. Les pays en développements : les situations très inégales
- Une terminologie fluctuante après la deuxième guerre mondiale (PSD, PVD, TIERS MONDE, PED)
- Les pays les moins avancés créés en 1971 pour désigner les pays les plus pauvres de la planète
- Les pays émergents qui regroupent les pays à fort potentiel de croissance
- Les pays en transition c'est-à-dire les pays qui effectue le passage du système économique planifié à celui de
l’économie de marché.
109
QUESTIONS DE COURS

1) Expliquer les expressions suivantes : progrès social, croissance économique, expansion économique, récession,
niveau de vie, qualité de la vie, dualisme économique, DTE, cercle vicieux de pauvreté, zone franche
industrielle, cycle économique
2) Quand peut-on dire qu’un pays est économiquement et socialement développé ?
3) Quand peut- on dire qu’un pays est économiquement et socialement sous-développé ?
4) Quelles sont les causes de la DTE subie par les PVD ?
5) Quel rôle joue l’agriculture dans le développement d’une nation ?
6) Quels sont les facteurs de la délocalisation industrielle ?
7) Les avantages et les inconvénients de la zone franche industrielle.

110
THEME 15 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LE MONDE

OBJECTIFS VISES

- D’expliquer la croissance en rapport avec ses notions voisines;


- Définir la croissance endogène ;
- Enumérer et expliquer les facteurs de la croissance endogène ;
- Donner les avantages et les limites de la croissance.
I- GENERALITES
1) Définition
La croissance désigne l’augmentation régulière des quantités produites par une entité économique.

La croissance économique est l’accroissement durable de la production globale d’une économie nationale. Elle
favorise l’amélioration du bien être matériel des hommes. C’est donc un phénomène de longue période et quantitatif
que l’on peut mesurer.

La croissance a également des notions voisines ou connexes à savoir :

a) Croissance et Expansion

Au cours de l’expansion il y’a augmentation du revenu national, mais sur une période
relativement courte. On peut donc dire que l’expansion est une tendance réversible et de courte durée
tandis que la croissance est une tendance irréversible et de longue durée.
b) Croissance et Développement
La croissance est une notion quantitative qui se mesure à l’aide d’indicateurs macro-
économiques, alors que le développement est une notion à la fois quantitative et qualitative qui se
mesure à l’aide d’indicateurs micro-économiques.
c) Croissance et Progrès Economique
Le progrès économique est l’ensemble des améliorations dans le domaine économique et
social qui accompagnent la croissance.
Selon François Perroux, le progrès économique est « la propagation de la nouveauté aux
moindres coûts humains dans un réseau de relations dont le sens s’universalise. »
Cette définition signifie que le progrès économique est marqué par des inventions et des
innovations qui doivent se vulgariser rapidement sans créer des nuisances (pollution, bruits des
machines,…)

111
2) Mesures de la croissance
La mesure du phénomène s’exprime généralement en agrégats globaux ou par tête d’habitants. Elle peut aussi se
mesurer par le taux d’accroissement d’une grandeur d’une année à l’autre.

ta = Y1 – Y0 x100 avec Y = production

Y0

-De la croissance nominale(en valeur, à prix courants) à la croissance réelle(en volume, à prix constants) : ►Le
PIB d’une année est mesuré aux prix courants, au prix de l’année d’observation. Pour effectuer une comparaison avec
le PIB de l’année précédente t – 1, il faut éliminer l’effet de l’inflation ; on doit calculer la croissance réelle ou en
volume entre les années t – 1 et t

►PIB réel ou en volume = (PIB en valeur / IP) x100

Indice PIB réel ou en volume = (indice PIB en valeur / IP) x100

Taux de croissance réelle ou en volume(en%) = (Indice PIB réel -100) / 100

NB : L’agrégat est une grandeur caractéristique d’une économique donnée (PIB, PNB, RN).

c) La mesure globale
Elle permet de caractériser le phénomène dans son ensemble. Elle peut être exprimée :

- En quantité de production ou consommation de certains biens (cacao, café, énergie, coton, etc.)
- En agrégat : en terme de PIB, PNB, RN, etc.
d) La mesure unitaire
Il s’agit ici de mesurer l’impact du phénomène par tête d’habitants, d’où l’utilisation des indicateurs tels que :
le PIB / habitants, PNB / tête.

3) Finalités de la croissance
Elle a une double finalité et permet d’assurer :

- Le progrès de la collectivité : car elle permet la satisfaction des besoins collectifs (santé, instruction, infrastructure)
et de réduire davantage le degré de pauvreté dans la société lorsque ces fruits sont biens répartis.
- La promotion de l’être humain car elle met à sa disposition les biens pour son épanouissement. En plus, elle permet
à l’homme grâce à la mécanisation automatique de production de disposer assez de temps libres et nécessaires pour
les loisirs, la créativité et la vie associative.
4) Les indicateurs caractéristiques des tendances de l’économie
a) L’expansion économique
C’est un accroissement temporaire ou conjoncturel des quantités économiques globales.

b) La crise économique
C’est un changement brutal de la conjoncture économique se traduisant par la baisse de l’ensemble des
indicateurs économiques. Elle se poursuit par la récession économique.

c) La récession ou dépression économique


Se traduit par un ralentissement de l’activité économique et de l’ensemble des indicateurs socio économiques.
On observe une baisse généralisée des investissements de la production, des revenus, de la masse monétaire, de la
demande, et du niveau du prix. Le taux de chômage est excessif et inquiétant.

112
d) La reprise ou relance économique
Se traduit par la stabilisation des indicateurs économiques et des actions d’incitation des investissements par
l’Etat. Des perspectives de rentabilité sont offertes, des facilités de crédit sont accordées aux ménages et aux
entreprises.

L’enchaînement de ces différentes phases peut être schématisé comme suit :


PIB

Expansion Crise Récession Reprise Expansion

Temps
Plusieurs cycles économiques ont été mis en évidence :

- Le cycle mineur ou cycle Kitchin de 3 à 4 ans de périodicité. C’est un cycle à effets sectoriels (bâtiment,
industrie, agriculture, finance, etc.)
- Le cycle majeur ou cycle de Juglar de 08 à 10 ans de périodicité. C’est un cycle dont les effets sont généralisés à
l’ensemble de l’économie.
- Le cycle long ou cycle de Kondratiev de 40 à 50 ans de périodicité. C’est un cycle de profonde dépression
économique.
REMARQUES :

La stagnation : C’est un état de la vie économique pendant lequel l’activité économique n’est ni en baisse, ni
en hausse.
La stagflation : c’est un état de la vie économique caractérisée à la fois par la récession, le chômage et
l’inflation.
La conjoncture : c’est l’ensemble de données économiques à une période relativement courte.
II- ASPECTS FONDAMENTAUX DE LA CROISSANCE ECONOMIQUES
Une nation est dite en état de croissance économique lorsque trois phénomènes sont observables.

1) L’augmentation de la dimension globale de l’économie


Elle est caractérisée par une augmentation continue du PNB, du RN et de la Consommation nationale (CN).

2) Les changements structurels


Il s’agit du changement de structure de production et de commercialisation.

3) Changement dans les types d’organisation


Il s’agit de voir les règles d’utilisation des facteurs de production dans le secteur publique et privé, car c’est le
secteur privé qui est le moteur de la croissance.

III- LES FACTEURS DE LA CROISSANCE


Les éléments qui favorisent la croissance d’un pays sont de plusieurs ordres.

1) Les facteurs technologiques


Le progrès technique et l’innovation permettent d’améliorer en permanence la productivité des machines et des
hommes, ainsi que la mise en place des nouveaux procédés de fabrication pour améliorer la qualité et la quantité des
biens produits.

113
2) Les facteurs économiques
a) Le volume des ressources naturelles
L’abondance des ressources naturelles est un facteur stratégique de la croissance si et seulement si elles sont
bien exploitées et si les fruits découlant de ces ressources sont réinvestis dans le circuit productif afin de provoquer un
effet d’industrialisation de l’économie nationale.

b) Le volume du capital humain


Selon la thèse nataliste, le nombre élevé et la qualité de la population mettent à la disposition de l’économie une
main d’œuvre abondante, qualifiée et bon marché ; et un marché national de dimension importante.

c) L’accumulation du capital
Symbolisée par l’accumulation des investissements, permet d’accroître la productivité de la main d’œuvre et
suscite ainsi une hausse du revenu national réel.

d) L’abondance en ressources financières


L’abondance de monnaie et de crédit est une condition préalable à l’expansion économique.

De tout temps, la politique de croissance s’est appuyée sur une politique monétaire consistant en l’émission des
monnaies et de crédits en fonction des besoins de financement de l’économie. Toutefois, les revenus disponibles
doivent être répartis de façon relativement égalitaire dans la société, et être placé dans les opérations productives.

e) Le développement des échanges internationaux


Ils permettent l’entrée dans une économie nationale, des devises, de biens et des hommes nécessaires pour
l’épanouissement des activités économiques.

3) Les facteurs sociaux


On peut citer ici deux conditions sociales importantes.

a) L’amélioration des institutions légales ou sociales


Ces structures doivent assurer dans la mesure du possible une égalisation des chances sur le plan politique et
économique.

b) L’amélioration des structures mentales


Elle est caractérisée par la volonté de chaque citoyen d’accepter le jeu de la compétition économique. Cette
volonté se traduit par certains comportements spécifiques tels que :

- Le goût du risque dans la création des entreprises et dans l’attitude à l’égard de l’innovation et de la concurrence.
- La capacité de s’adapter au changement.
- La recherche systématique du succès à travers l’efficacité et la compétence.
NB : Le niveau des connaissances est aussi un facteur important de la croissance en ce sens que la maîtrise des
sciences est d’une importance capitale pour les inventions, les innovations et les techniques de gestion rationnelles des
biens existant.

IV- CONSEQUENCES DE LA CROISSANCE


La croissance entraine un ensemble d’avantages, mais aussi de nombreuses limites.
1) Avantages de la croissance
Comme avantage, on a :
- L’amélioration du niveau de vie des populations ;
-Le développement des infrastructures (construction des autoroutes, desécoles, …);
- La construction des logements sociaux modernes ;
- L’amélioration des soins de santé de qualité suite à l’élargissement desinvestissements dans les domaines de la
santé ;
114
- Le développement des échanges et l’ouverture économique.

2) Limites de la croissance
Comme limite de la croissance, nous pouvons citer :
- L’utilisation intensive des ressources naturelles ;
- La disparition de certains emplois (ex : la croissance entrainant l’innovation, la mise sur pied d’un système de
production industrielle réduira le nombre d’employés et donc d’emplois);
- L’augmentation des inégalités (ex : inégalités sociales,…).
- Le PIB ou le PNB ne renseigne pas sur l’utilisation ultime de la production car d’autres productions ne
contribuent pas au bien être (armes).
- La mauvaise répartition des fruits de la croissance ne contribue pas au bien être des citoyens.
- La croissance qui a pour finalité l’amélioration du bien être collectif et de l’individu se trouve limitée par la
présence de nombreux coûts naturels et sociaux qui concourent à la dégradation de l’environnement, mettant la
santé et la survie de l’homme en danger.
Par souci de rechercher un développement durable, on fait recours à la notion de « croissance zéro ». Elle
devrait permettre de respecter l’équilibre écologique et d’éviter la destruction abusive des ressources naturelles.

Croissance nulle : On parle de croissance nulle lorsque l’augmentation des indicateurs de dimension
s’accompagne des nuisances et perturbations pouvant anéantir les effets de la croissance.
Croissance Zéro : On parle de croissance zéro lorsque d’une période à l’autre, la valeur des
indicateurs de dimension reste stable et inchangée.

115
THEME 16 : INFLATION, CHOMAGE, MUTATIONS INDUSTRIELLES

SECTION I : L’INFLATION

I- Définitions

C’est une hausse plus ou moins rapide, cumulative et autoentretenue du niveau général des prix.

- Déflation : c’est une hausse plus ou moins rapide cumulative et autoentretenue du niveau général
des prix
- Désinflation : c’est une réduction du rythme d’accroissement du niveau général des prix
- Stagflation : c’est une situation de stagnation de la croissance économique accompagnée d’une
inflation forte
- Spirale inflationniste : c’est un ensemble de causes et d’effets inflationnistes

II- Les Causes de l’inflation

- Une demande excessive par rapport à l’offre des biens et services


- Un accroissement excessif des coûts de production des entreprises
- Une création excessive de monnaie par le système bancaire
- Une croissance des dépenses publiques
- La structure monopoliste ou oligopolistique des marchés réels
- Les revendications sociales d’amélioration du niveau de vie par l’augmentation des salaires

III- Les types d’inflation

- L’inflation rampante, latente ou larvée de moins de 5% par an


- L’inflation ouverte ou déclarée de 5 à 10% par an
- L’inflation galopante ou hyper-inflation de plus de 10% par an

IV- Les mesures de lutte contre l-inflation

- Mesures monétaires : qui consistent à réduire la croissance de la masse monétaire en diminuant la


création de la monnaie par les banques et le trésor
- Les mesures budgétaires et fiscales : qui consistent à réduire le déficit budgétaire en stabilisant les
dépenses publiques et en augmentant les impôts et taxes
- Les mesures sur les revenus : qui consiste à gérer la progression des salaires
- Les mesures sur les prix : qui consiste soit à réduire voire geler la progression des prix
- Les mesures structurelles : qui consiste à accroitre l’offre des biens et services en incitant les
investissements, en réduisant les contraintes diverses à la production et en dégageant les gains de
productivité

SECTION II : LE CHOMAGE

Le chômage correspond à un déséquilibre sur le marché du travail se traduisant par un surplus


de l’offre par rapport à la demande.

II- DEFINITION ET FORME DE CHOMAGE


1) Définition

116
Selon le BIT, le chômeur est une personne dépourvue d’emploi disponible et à la recherche
d’un emploi.

Le chômage est l’état d’une population ou d’une personne sans emploi et qui recherche
activement un.

2) Les formes de chômage


- Chômage conjoncturel : absence d’emploi qui résulte des alternances de prospérité et de
récession.
- Chômage déguisé : travailleurs en surnombre dans les entreprises et les administrations (PVD et
administrations des PD).
- Chômage frictionnel : absence d’emploi momentané correspondant à la phase intermédiaire entre
deux emplois.
- Chômage partiel : réduction du temps de travail dans la journée, la semaine, le mois ou l’année
entraînant une réduction des salaires.
- Chômage structurel : inactivité liée aux changements des structures économiques, sociales ou
démographiques (fermeture d’entreprises).
- Chômage technique : inactivité forcée due à une discontinuité dans le processus technique de
production (grève, panne de machines).
- Chômage technologique : inactivité forcée liée au changement technologique qui supprime les
emplois existants.
- Chômage saisonnier : résulte de l’arrêt du travail à des époques fixes pour des raisons
atmosphériques ou pour d’autres raisons.
II- LES CAUSES ET LES CONSEQUENCES DU CHOMAGE
1) Les causes
- L’explication démographique : la population active croit rapidement plus que
proportionnellement à l’augmentation de la demande de travail.
- L’explication libérale : est chômeur celui qui refuse de travailler pour un taux de salaire en
vigueur.
- L’explication keynésienne : le niveau de l’emploi est inférieur au niveau de la population active
estimé par les entrepreneurs.
- L’insuffisance de l’activité économique (pas d’investissements)
- L’explication structurelle : le chômage résulte de l’automatisation de l’appareil de production.
- La restructuration des entreprises : dans le cadre du PAS ou dans le cadre de la libéralisation,
se traduit par des pertes d‘emplois.
- L’inadéquation formation – emploi lorsque les qualifications des travailleurs ne correspondent
pas aux besoins exprimés par les entreprises.
2) Les conséquences
Elles peuvent être analysées au plan social, économique, financière et politique.

a) Les conséquences sociales


Le chômage est source de difficultés et de misère pour le chômeur et sa famille qui se sentent
psychologiquement déprimés, inutiles à la société.

b) Conséquences économiques
Le chômage contribue largement à la baisse de la demande globale des biens et services due à
la baisse des revenus

c) Conséquences financières

117
Le chômage constitue une charge financière pour la collectivité en cas d’allocation des primes
à des fins d’indemnisation ou de prise en charge.

d) Conséquences politiques
Phénomène mal toléré par l’opinion publique qui peut les brandir comme sources de
revendications politiques.

III- MESURES DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE


1) Le traitement social du chômage
C’est l’ensemble de mesures dont le but est d’atténuer le chômage ou de répartir les emplois
existants. Il s’agit de l’aide aux chômeurs par octroi d’une allocation chômage, l’organisation du
marché de travail qui facilite la rencontre entre offreurs et demandeurs de travail (but du FNE), la
création d’emplois publics (cas de l’embauche des diplômés de l’enseignement supérieur),
l’abaissement de l’âge de la retraite et la réduction du temps de travail.

2) La mise en place de certains programmes

-Le PED (Programme Emploi Diplômés) contribue à la promotion des conditions favorables à la
croissance économique saine et soutenue pour les raisons suivantes : rend l’économie compétitive -
encourage la demande - encourage la production etc…

-La PADER (Programme d’Appui au Développement Rural) contribue à la promotion des


conditions favorables à la croissance économique saine et soutenue pour les raisons suivantes :
augmentation de l’offre des produits agricoles – autosuffisance alimentaire – apport des devises –
développement de l’agriculture etc…

-Les programmes sociaux emplois-jeunes : contribuent à la promotion des conditions favorables à la


croissance économique saine et soutenue pour les raisons suivantes : réduction du chômage –
augmentation de la consommation et de la production etc…

3) La lutte contre les causes du chômage


La relance de l’activité économique par des incitations à l’investissement privé ou à la
consommation, l’assouplissement des mécanismes d’accès au crédit, l’organisation du secteur
informel, l’amélioration des conditions de vie dans les campagnes.

 RELATIONS ENTRE INFLATION ET CHOMAGE


- Sur le marché intérieur, la persistance de l’inflation entraîne le ralentissement de la demande et de
la production ; ce qui augmente la fermeture des usines et augmente le taux de chômage.
- Le nombre croissant de chômeurs oblige l’Etat à multiplier les dépenses des transferts et des aides
aux entreprises en difficultés, ce qui entraîne l’accroissement du déficit budgétaire d’années et
années.
- L’inflation engendre une conjoncture de chômage et une stagnation de la production.
SECTION 3 : LES MUTATIONS INDUSTRIELLES

La nouvelle division internationale du travail, la crise contemporaine avec notamment le


renchérissement des prix du pétrole et le ralentissement de l’activité économique ont profondément
modifié la structure industrielle mondiale. La plupart des pays se trouve confronté à de graves
problèmes de mutations industrielles. Quels sont les facteurs qui sont à l’origine de ces mutations
industrielles ? Ces facteurs sont :

- La concurrence internationale

118
- L’innovation
- La demande
QUESTIONS DE COURS

1) Définir les termes suivants : inflation, déflation, désinflation, stagflation, inflation importée,
chômage, chômage frictionnel, chômage technique, chômage technologique
2) Quels sont les types d’inflation selon le rythme des prix ?
3) Peut-on dire que l’inflation est un mal nécessaire ?
4) Les mesures de lutte contre l’inflation et le chômage : contenu et limites.
5) Peut-on éradiquer l’inflation ?

119
THEME 17 : LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT ET DE LA MONDIALISATION DES
PROBLEMES

La mondialisation est un phénomène majeur de l’économie contemporaine marquée par


l’intensification des échanges à l’échelle planétaire elle est caractérisée par la rapide circulation du
bien, de pouvoir de technique et des capitaux entre les continents d’autre part, par le progrès technique
de communication. L’espace géographique mondiale est aujourd’hui comparable à un village réduit :
le village planétaire. Le développement est une notion complexe qui intègre non seulement la hausse
du niveau de vie, appréciable par l’augmentation des indicateurs de la croissance (PIB par habitant,
PNB par habitant). Il convient donc de présenter les caractéristiques de la mondialisation, conséquence
de la mondialisation ainsi que les enjeux du développement.

I. CARACTERISTIQUE DE LA MONDIALISATION DES PAYS EN


DEVELOPPEMENT

Les caractéristiques de la mondialisation sont : l’investissement direct à l’étranger, l’accès aux


nouvelles technologies, la diffusion rapide des techniques de production pouvant entrainer la
différence de la productivité entre les nations.

II. CONSEQUENCE DE LA MONDIALISATION SUR LES PAYS EN


DEVELOPPEMENT

1. Conséquences positives
- Transmission de la croissance
- Mise sur pied à partir de la définition de leurs faiblesses et de leurs moyens un cadre
concret permettant de changer fondamentalement les structures économiques comme le
NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique)
- La nécessité de pouvoir exporter sans obligation de réciprocité pour les importations.

2. Conséquences négatives
- La marginalisation des pauvres
- L’aggravation des disparités et les inégalités
- L’uniformisation de la culture planétaire qui se résume à l’occidentalisation du
monde favorable aux pays en développement.
- Une gestion économique plus rigoureuse.
- Le développement de la communication qui transforme les publics en acteurs.
- Le droit d’entrer à l’OMC de plus en plus élevé en termes de démentellement des
barrières tarifaires et non tarifaires

III. LES ENJEUX DE LA MONDIALISATION

Avec la mondialisation actuelle les distances rétrécissent, les délais raccourcissent et les
frontières disparaissent, ce qui intensifie, approfondit, et rend plus immédiates les relations entre êtres
humains

1. Les enjeux sur le marché

120
Ici la mondialisation est beaucoup plus les mouvements d’argent ou de marchandises : c’est
l’interdépendance croissante des habitants du monde.

2. Les enjeux sur les échanges

Si la mondialisation n’est pas une nouveauté plusieurs formes d’échange se distinguent de


l’époque à plusieurs égards :

- Les nouveaux marchés : il s’agit des marchés financiers et des changes qui sont interconnectés
à l’échelle mondiale fonctionnant 24H / 24. Exemple : les Bourses du monde
- Les nouveaux outils tels que internet, les téléphones cellulaires, les groupes de
communications
- Les nouveaux acteurs c’est l’organisation mondiale du commerce dont l’autorité s’exerce sur
les gouvernements nationaux, mais aussi les entreprises multinationales dont le pouvoir
économique dépasse celui des pays, ainsi que des réseaux mondiaux formés par les ONG

3. Les enjeux sur les perspectives

La mondialisation offre des perspectives majeurs de progrès à l’humanité mais seulement à


condition de renforcer les moyens de gouvernance. Cette mondialisation telle que nous la connaissons
aujourd’hui est porteuse d’un grand nombre d’opportunité pour des milliers personnes dans le monde
entier.

- Les technologies nouvelles


- L’accroissement des échanges
- Le développement des médias et des autoroutes
- La mondialisation des idées
- La croissance des interdépendances

121
THEME 18 : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT

Face aux différents problèmes du sous-développement, de nombreuses mesures ont été


prises pour accéder au développement. Ces mesures sont qualifiées de politiques de développement.
Les domaines d’action de la politique de développement sont nombreux : la politique sociale, fiscale,
agricole, industrielle, d’équipement et d’infrastructure, de la monnaie et du crédit, de l’emploi, etc.
Elle peut être globale ou sectorielle.

Les stratégies de développement sont des choix fondamentaux ou moyens nécessaires utilisés pour
accéder au développement économique.

I- Les politiques globales de développement

- La politique de développement équilibrée : qui se traduit par des investissements uniformes dans
tous les secteurs et dans toutes les régions afin d’éviter les goulots d’étranglement
- La politique de développement déséquilibrée : qui se traduit par les investissements
concentrés dans certains pôles de développement susceptible d’avoir d’effets d’entrainement sur
les autres secteurs et autres régions.

- La politique de développement extravertie : c’est une stratégie de développement qui permet à


un pays de compter sur les apports de l’extérieur et d’affronter la concurrence internationale.

- La politique de développement autocentré : c’est une stratégie de développement qui exige à


un pays de tenir compte de ses propres ressources naturelles, humaines et ses réalités culturelles
pour mettre sur pied des politiques de développement

II- Les politiques agricoles

- La politique de spécialisation agricole : c’est un processus de production d’une ou de


quelques cultures industrielles destinées à l’exportation

- La politique agricole d’autosuffisante alimentaire : c’est un processus de production de


cultures vivrières destinées à la satisfaction des besoins alimentaires

III- Les politiques industrielles

- La stratégie de développement basée sur les industries industrialisantes ou lourdes : qui


consiste à encourager la mise sur pied des industries lourdes au détriment de celles de second rang.

- La stratégie de développement basée sur la substitution des importations : qui consiste à


favoriser et encourager la production dans le territoire des biens et services autrefois importés afin
d’acquérir l’indépendance économique.
- La stratégie de développement basée sur la promotion des exportations : qui consiste à
mettre un accent particulier sur la vente à l’étranger des produits nationaux en vue d’obtenir les
devises nécessaires au financement de l’économie.

122
REMARQUE :

Notion de la dynamique contemporaine du développement économique et social

Dans une société développée, les ressources naturelles limitées pour certaines, et non
renouvelables pour d’autres sont consommées à un rythme accéléré. Cette destruction anarchique des
ressources naturelles favorise à long terme l’implantation de la pauvreté en lieu et place du
développement économique et social tant recherché. C’est pourquoi, afin d’assurer le bien être des
générations actuelles sans pour autant hypothéquer celui des générations futures, certains penseurs
préconisent de nos jours le concept de développement durable.

Autres solutions possibles : aides et dettes extérieures


L’aide internationale c’est l’ensemble des concours apportés par l’étranger aux pays du tiers
monde pour faciliter le décollage de leur économie. L’aide peut revêtir le caractère d’un prêt ou d’un
don. Alors que l’endettement internationale (ou dette extérieure) d’un pays est l’ensemble de dettes
contractés par ce pays à l’étranger.

123
THEME 19 : L’INTEGRATION ECONOMIQUE ET LES FORMES DE COOPERATION
DANS LE MONDE

OBJECTIFS VISES:

- Définitions, étapes, avantages, inconvénients et obstacles de l’intégration économique.


De nos jours, beaucoup de nations prônent l’union. Celle-ci fait l’objet de débat entre les
nations. On se demande alors si en acceptant qu’un ensemble de nations perde chacune sa souveraineté
nationale au profit de l’union, il en résultera une puissance.

Depuis 1960, les résultats sont encore très maigres. L’intégration malgré les tentatives,
rencontre de nombreux obstacles. Cependant l’évolution économique contemporain pousse à la
constitution de vastes ensembles économiques.

Notre analyse portera d’abord sur les formes, les étapes, les avantages, les inconvénients et les
effets pervers de l’intégration économique. Enfin, nous étudierons les obstacles à l’intégration et
quelques exemples d’intégration.

I- LES DIFFERENTES FORMES D’INTEGRATION

Très généralement, l’on distingue trois formes d’intégration :

1) l’intégration par le marché

Cette approche a pour fondement la théorie du libre échange analysée par Adam Smith, David
Ricardo. Selon eux puisqu’il est difficile de réaliser une libéralisation parfaite, l’on peut se
contenter des regroupements de pays à l’intérieur desquels, le libre échange est poussé.

2) l’intégration par la production

Encore appelée approche volontariste ou dirigiste, cette forme d’intégration nait des limites
dela conception libérale.

3) l’intégration organisationnelle

Cette conception de l’intégration combine les points positifs des deux approches
précédentesen essayant de surmonter leurs limites.
II- LES ETAPES DU PROCESSUS D’INTEGRATION ECONOMIQUE
Par définition, l’intégration économique est un processus de regroupement, d’unification de
deux ou plusieurs nations pour créer un espace économique cohérent commun. Ce processus s’effectue
en plusieurs étapes. Ces étapes constituent des formes d’intégration. Il s’agit de :

- La zone de libre échange qui est caractérisée par la suppression des obstacles
tarifaires et non tarifaires entre les pays membres. Mais chaque Etat membre dispose
de sa propre politique commerciale extérieure vis-à-vis du pays tiers.
- L’union tarifaire qui est une zone de libre échange dotée d’un tarif extérieur commun
(TEC) à tous les pays membres afin de supprimer cette insuffisance de la zone de libre
échange.
- L’union douanière qui est une union tarifaire avec une harmonisation des législations
nationales en matière de douane.
- Le marché commun qui est une union douanière avec une libre circulation des
hommes et des capitaux.

124
- L’union économique qui est un marché commun suivi d’une harmonisation de
politique économique nationale, aussi bien conjoncturelle que structurelle et
sectorielle.
- L’intégration économique totale est la phase finale du processus. C’est une union
économique et monétaire renforcée par la création d’une autorité supra- nationale.
L’intégration économique est un processus qui offre des avantages.
II- LES AVANTAGES DE L’INTEGRATION ECONOMIQUE
- La suppression des barrières douanières et non douanières internes pour faciliter le
commerce des biens et des services ;
- L’élargissement des marchés nationaux aux marchés régionaux ;
- L’intégration économique peut être source de croissance économique ;
- L’intégration économique permet de contourner les contraintes de l’étroitesse des
marchés nationaux ;
- L’intégration pourrait faciliter les investissements et les payements transfrontaliers ;
- Elle pourrait réduire la très forte dépendance vis-à-vis des pays développés ;
- Elle pourrait également inciter à plus de cohésion sociale et politique
entre les pays membres.
- La consolidation du pouvoir de négociation sur le plan international
- La conjonction des forces dans la réalisation de certains objectifs : protection
del’environnement, lutte contre les maladies endémiques
- Préservation des richesses culturelles qui s’étendent au-delà des frontières
d’un seulpays,…
III- LES INCONVENIENTS DE L’INTEGRATION ECONOMIQUE

Nous avons :
- Le déclin de certains secteurs d’activité,
- La remise en cause de certains acquis sociaux pour les salariés,
- Les risques de ralentissements de la croissance, pas de baisse de prix pour les
consommateurs.
- La fixation d’un droit de douane à l’entrée des produits des pays non membres pousse leurs prix
à la hausse et empêche leurs producteurs de vendre sur l’espace intégré
- Une baisse du bien être des consommateurs des pays qui s’intègrent peut naitre parce
que la garantie de l’approvisionnement du marché en biens de qualité et en quantité
suffisante n’est pas toujours assurée
- Les risques de représailles peuvent apparaitre de la part des pays tiers et freiner par là
même le commerce international
- L’intégration régionale constitue à n’en point douter une contrainte à la réalisation
des objectifs de l’OMC
IV- LES EFFETS PERVERS POSSIBLES
Avec l’intégration, les pays membres sont obligés de s’approvisionner à l’intérieur de la zone,
alors qu’il aurait été possible de le faire ailleurs aux meilleurs comptes. Elle empêche les pays
membres de construire les relations de change avec les pays hors zone pour certains produits précis.

V- LES OBSTACLES A L’INTEGRATION ECONOMIQUE EN AFRIQUE

- L’intégration économique en Afrique est bloquée par l’hétérogénéité, le degré de


performance des économies nationales et l’engagement politique des Etats, par les
contre-performances économiques (faible croissance) lié aux chocs économiques

125
externes, la mauvaise gestion interne et les crises durables. Elle est aussi bloquée par
la rivalité politique entre les Etats, l’inaptitude des gouvernements à intégrer les
accords de coopération aux plans nationaux ou sectoriels de développement (ces
accords n’étant pas suffisamment diffusés et compris des administrations publiques et
des populations sont simplement rangés dans les tiroirs, ce qui constitue un frein au
processus de coopération et d’intégration), la pénurie d’entreprises privés ainsi que
les qualifications techniques et de gestion au niveau économique. Les obstacles
structurels : insuffisances des infrastructures telles que les routes, les
industries communautaires, absence d’un cadre institutionnel et juridique
favorable,..
- Le déficit de volonté politique et la récurrence des conflits de point de vue et
de leadership entre dirigeants des pays engagés
- La multiplication des organisations d’intégration entrainant une dispersion des
forces
- L’insuffisance des ressources humaines, matérielles et financières devant
permettre lebon fonctionnement des institutions sous-régionales
- L’absence d’une idéologie et d’un modèle adapté d’intégration.

VI- QUELQUES EXEMPLES D’UNION D’INTEGRATION


Nous pouvons citer en Europe : L’union Européenne (UE), en Afrique Centrale la CEMAC
(Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale), en Afrique de l’Ouest l’UEMOA
(Union économique et monétaire ouest africaine), en Afrique du Nord l’UMA (Union du Maghreb
Arabe), en Afrique Australe la ZEP (Zone d’échange préférentiel pour l’Afrique orientale), le
COMESA(Marché Commun de l’AFRIQUE australe et orientale), SADCC(Conférence de
Coordination au Développement de l’Afrique australe),SACU(Southern African Customs Union), en
Asie l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-est), sur le continent Nord américain
l’ALENA (Association de libre échange Nord américaine), sur le continent Sud américain le
MERCOSUR (Marché commun du Sud).

CONCLUSION : L’intégration économique est une nécessité pour les pays africains pour faire face
au phénomène de mondialisation croissante de l’économie. Mais les obstacles à l’intégration sont
nombreux. Ils sont à la fois subjectifs et objectifs. L’obstacle majeur réside dans la faible volonté
politique des pouvoirs publics pour une intégration effective. Les intérêts immédiats et à court terme
semblent souvent contradictoires (volonté d’hégémonie politique, la primauté des intérêts nationaux,
etc.).

126
THEME 20 : LES STRATEGIES DE L’ENDETTEMENT INTERNATIONAL

L’endettement international d’un pays est l’ensemble des dettes contracté par ce pays à l’étranger.

Service de la dette : C’est le volume de capitaux empruntés et les intérêts à supporter par un Etat. Au
Cameroun, c’est la CAA qui est chargé de gérer le service de la dette de l’Etat.

Le ratio du service de la dette est le rapport entre le service de la dette extérieure et les exportations
d’un pays. R = service de la dette

Exportations

Encours de la dette : Montant de la dette restant à payer

Les composantes de la dette extérieure sont :

-L’Aide Publique au Développement(APD) : c’est l’ensemble des ressources mises à la disposition


des PVD par les PD et les organisations intergouvernementales (dons, prêts accordés à des conditions
préférentielles)

-Le crédit à l’exportation

-Les emprunts auprès des organisations internationales, de l’OPEP, des pays du COMMONWEALTH

I- MOTIFS (CAUSES) DE L’ENDETTEMENT DES PAYS DU 1/3 MONDE

On distingue les causes endogènes et les causes exogènes.

Causes endogènes :

 Insuffisance d’épargne locale pour financer les investissements.


 Investissements somptuaires de prestige sans aucun effet sur la croissance.la dette du
tiers monde a aussi servi à l’achat des armes et des fuites des capitaux vers la Suisse et
l’Asie.
 L’affairisme et la corruption.

Causes exogènes :

 La baisse des cours des matières premières d’exportation (café, cacao, coton…) réduit
la capacité de remboursement et accroit le taux d’endettement.
 Baisse du coût des produits pétroliers.
 Augmentation du cours du dollar($) de 1980 à 1985 qui est passé de 250F à 500F, ce
qui fait doubler la dette du 1/3 monde.
 La récession et la dégradation des termes de l’échange.

Critiques liées à l’endettement

L’aide ou la dette crée un lien de subordination entre les pays riches et les pays pauvres.
L’aide ou la dette est un mal distribué car les pays créanciers ignorent les problèmes spécifiques à quoi
servirait la dette.

Cette crise de l’endettement a des conséquences sur l’économie du 1/3 monde.

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II- LES CONSEQUENCES DE LA CRISE DE L’ENDETTEMENT DANS LE
1/3 MONDE.
Avantage :
- Permet le financement de l’économie, le fonctionnement des Etats
- Le paiement des intérêts liés à la dette.

Inconvénients :

 Incapacité de nombreux pays de faire face aux échéances


 Mise en œuvre des politiques d’ajustement structurel avec des conséquences
économiques et sociales dramatiques (baisse des salaires, réduction des subventions,
libéralisations forcées, ont renforcé la misère et le chômage de la population).Tout
cela conduit au développement du sous-développement.
 Non remboursement de la dette entraîne la faillite de grandes banques engagées dans
les prêts au tiers monde.
L’impact négatif de la crise pousse à la recherche de la solution.
III- SOLUTIONS :
1-L’interruption de paiement de façon définitive (répudiation ou dénonciation de la
dette) ou temporaire (il s’agit d’un moratoire).
2-Le paiement de la dette, coûte que coûte au prix d’un ajustement rigoureux
3-Le rééchelonnement de la dette consiste à reporter les échéances de
remboursement dans le temps i.e un report de la date remboursement du capital, une
poursuite du paiement des intérêts par le débiteur, l’octroi d’un nouveau prêt.
Mais si à terme le pays débiteur se retrouve dans la même situation d’incapacité de
remboursement de sa dette, ce rééchelonnement conduit au rééchelonnement du
rééchelonnement. La dette publique est négociée au Club de Paris crée en 1956, où
se réunissent les pays débiteurs et ses créanciers publics bilatéraux et multilatéraux. La
dette privée est échelonnée auprès du Club des Londres où se réunissent le pays
débiteur et les banques privées créancières concernées.

NB :-Le club de Paris : C’est un groupe d’Etat créancier du tiers monde qui s’occupe des dettes
publiques.

Le club de Londres : C’est une structure informelle où se trouvent les débiteurs des PVD et les
créanciers (Banques commerciales occidentales) pour négocier les dettes privées et les restructurer
lorsque surgissent les difficultés de remboursement.

4-La conversion des dettes en prises de participation ou échange de dette contre


capital (Debt-equipty Swap) qui est une privatisation des entreprises publiques en
contre partie d’une réduction de la dette.
5-L’annulation de la dette qui consiste à la suppression du remboursement de la
dette par le créancier.
6-L’initiative des pays pauvres très endettés (IPPTE). Elle est menée
conjointement par le FMI et la Banque Mondiale. Le sommet de Cologne en Juin 1999

128
eut pour principal atout d’alléger les mécanismes d’accès à l’éligibilité PPTE pour
permettre à un grand nombre de pays d’être qualifié pour une annulation de leurs
dettes.
b) Définition

C’est un mécanisme international d’allègement de la dette qui fournit une aide spécialisée aux pays les
plus pauvres.

c) Objectifs

Ramener l’endettement des pays pauvres à un niveau soutenable sous l’effet conjugué des politiques
saines, d’un allègement généreux du fardeau de la dette et de nouveaux apports d’aides, offre
d’énormes opportunités aux pays concernés.

d) Conditions d’éligibilité à l’IPPTE

-Exportations / PID > à 20% ; recettes budgétaires / PID > 15%

-Avoir un degré d’endettement intolérable y compris la mise en œuvre des mécanismes d’allègement
de la dette.

-Etablir des antécédents positifs dans la mise en œuvre des réformes.

-Avoir de bonnes politiques économiques au moyen des programmes appuyés par le FMI et la Banque
Mondiale.

-Mener à bien un programme de facilité d’ajustement structurel renforcé (PFASR) avec le FMI
(assainissement des finances publiques, privatisations, etc.)

d) Les phases ou étapes de l’IPPTE

Au terme de ce programme lorsqu’il a été exécuté normalement, le pays atteint :

-Le point de décision : le FMI et la Banque mondiale analyse le degré d’endettement du pays
pour déterminer s’il est intolérable. Le pays doit adopter des programmes d’ajustements structurels
et des réformes approuvées par le FMI et la BM et avoir des résultats satisfaisants dans leur mise
en œuvre. Il doit adopter un document de stratégie de réduction de la pauvreté(DSRP).Le pays
continu à bénéficier des mécanismes traditionnels allègement de la dette. C’est pourquoi en ce qui
concerne le Cameroun, les conseils d’administration de la Banque mondiale et du FMI se sont
réunis respectivement le 10 et 11 octobre 2000 pour déclarer le Cameroun qualifié à l’initiative
PPTE au terme du programme triennal de FASR.

Par la suite, le pays peut donc négocier les remises de sa dette aux clubs de Paris et de Londres. La
dette du Cameroun a été effacée de 600 milliards au club de paris, rééchelonné de 300 milliards.

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- Le point d’achèvement : le pays doit entreprendre des réformes dites de seconde génération
(programme de lutte contre la pauvreté, plan d’action de mise du programme de bonne
gouvernance).Bref le pays doit établir une fois de plus des résultats satisfaisants au regard des
PAS et des réformes soutenues par le FMI et la BM et remplir d’autres conditions. L’accès à l’aide
complète dépend de :
 Mise en œuvre des réformes fondamentales de politique culturelle approuvée au point de
décision
 Maintient de la stabilité macro-économique
 Adoption et mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté pendant 1 an au
moins.

La lutte contre la pauvreté

- Causes de la pauvreté dans le tiers monde : l’endettement, faible capacité productive,


insuffisance du capital, conflits armés, tensions politiques, rapide croissance démographique,
faible niveau d’éducation, niveau élevé de dépense publique, faible niveau d’épargne intérieur.
- Efforts consentis pour lutter contre la pauvreté : les programmes d’ajustement structurel
successifs, réduction de la dette, initiative PPTE, augmentation de l’aide publique, accumulation
du capital humain.

En fin de compte, pour que le problème de la dette puisse s’atténuer progressivement, il faudrait un
certain nombre de circonstances favorables :

 Une stabilisation des taux d’intérêts à des niveaux faibles


 Une reprise de la croissance mondiale et un relèvement du cours de matières
premières
 Un recul du protectionnisme des pays développés vis-à-vis du 1/3 monde. Si les PD
veulent obtenir le remboursement de la dette, ils doivent faciliter aux PVD l’accès de
leurs produits à leur marché.
 Une restructuration générale des dettes du 1/3 monde, accompagnée d’une remise sous
forme de dons, et un code de bonne conduite au niveau international permettant de
réduire l’évasion des capitaux empruntés.
V-TRAITEMENT DE LA DETTE INTERIEURE : LA TITRISATION

La dette intérieure publique par opposition à la dette extérieure est celle qui est due par l’Etat à
des résidents tels que les arriérés de salaire, les indemnisations au titre des expropriations, le loyer, la
dette commerciale.

Lorsque l’Etat ne dispose pas d’assez de liquidité pour apurer cette catégorie de dette, il peut
opter pour le mécanisme de titrisation (transformation d’une créance en effet publique négociable ou
en obligation du trésor à coupon zéro ou technique financière permettant de transformer des actifs
financiers en titres négociables destinés à être vendus à des investisseurs).

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QUELQUES DEFINITIONS

Mondialisation de l’économie : Politique caractérisée par une intégration et une interdépendance


accrue des économies qui tendent à réduire les influences nationales.

G 8 : Groupe des pays les plus riches du monde (USA, Japon, Allemagne, France, Royaume uni,
Italie, Canada et Russie) dont l’objet est d’organiser la concertation entre ces pays sur les grandes
questions internationales (économie, environnement, terrorisme, etc).

G20 :c’est un groupe informel des 20 plus grandes puissances économiques dans le monde. Institué en
Novembre 2008 à la suite du déclenchement de la crise financière, il se compose des pays du G8 et les
grands pays émergents (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée
du Sud, Inde, Indonésie, Mexique et Turquie. L’objectif du G20, qui représente 90% du PIB de la
planète et les 2/3 de sa population, est d’apporter des réponses coordonnées à la crise économique.

Gouvernance mondiale : instauration de nouvelles règles, organisations et modes de coopération


entre les Etats afin de traiter, à l’échelle de la planète les problèmes qui se posent à l’ensemble des
pays.

P 7 : Groupe des pays les plus pauvres du monde

Liquidité de l’économie : moyen monétaire de l’économie permettant le règlement à court terme


d’une dette.

Plan de stabilisation et de relance économique : politique qui consiste à réduire l’instabilité


économique et corriger le déséquilibre du payement extérieur des budgets de l’Etat et de la masse
monétaire.

 La stabilisation économique : elle consiste à contrôler la masse monétaire, bloquer les


salaires afin de réduire les coûts de production et contenir l’inflation, réduire les déficits
budgétaires à travers un augmentation des recettes de l’Etat et une diminution des
dépenses publiques, réduire le déficit des règlements extérieurs.
 La relance économique : elle consiste à créer les emplois, à régler les dettes extérieures,
améliorer le cadre juridique et fiscal, créer les grands travaux, promouvoir la production
intérieure des entreprises.
Délocalisation : Stratégie qui consiste pour une entreprise à transférer ses activités dans un autre pays
offrant les conditions de production les plus avantageuses.

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