Plan sur étude intégrale du roman Une si longue lettre de Mariama Bâ.
Introduction
I- Biobibliographie de l'auteur
A- Biographie de l'auteur
B- Bibliographie de l'auteur
II- Présentation de l'œuvre
A- Le paratexte
B- Le résumé
III- Étude des personnages
A- Les personnage principaux
B- Les personnages secondaires
IV- Étude thématique
V- Étude stylistique
VI- Les citations
Conclusion
Webographie
Introduction
L’écrivain est un intellectuel qui utilise les mots (à l’oral ou à l’écrit) pour réfléchir et agir sur le monde. Il
ne peut se taire face aux injustices de la vie. Sa voix est attendue et il ne peut se donner des raisons pour
justifier un silence de clerc perçu comme une trahison. L’écrivain, le vrai, est, dès lors, obligé de prendre
position. Il est le gardien des principes éthiques, et pour ce faire, son langage et sa pensée prennent leur
origine dans les configurations problématiques du monde dans lequel il vit. Mariama Ba, une écrivaine
sénégalaise révèle et dénonce les tares surtout celui touchants la gente féminine. À travers son ouvrage
épistolaire Une si longue lettre, elle s'est rendue utile de son rôle d'écrivaine. Nous allons nous intéressé
à l'étude intégrale de cette œuvre. Après avoir présenté la biobibliographie et la présentation de cette
œuvre, nous nous évertuerons à faire l'étude des personnages, celle thématique et stylistique sans
oublier le repérage des citations qui figurent dans l'œuvre.
I- ÉTUDE BIOBIBLIOGRAPHIQUE
A- Biographie de l'auteur
Mariama Ba est une écrivaine sénégalaise née en 1929. Elle a reçu une éducation traditionnelle et
musulmane, puis fait des études à l'école française. Orpheline de mère, elle a été élevé par sa grand-
mère. Elle eut la chance d'avoir été poussé par son père à faire de brillantes études. Brillante élève, elle
intègre une école française et se fait remarquer par ses résultats. Par conséquent, après son certificat
d'études primaire à l'âge de 14 ans, elle entre à l'école normale de Rufisque en 1943, qu'elle quitte
munie d'un diplôme d'enseignement en 1947. Elle fut mariée trois fois et eu neuf enfants. De son
premier mariage avec Bassirou Ndiaye, elle a trois filles et du second mariage avec Ablaye Ndiaye, une
fille et obtient le divorce de son troisième mari, le député et ministre Obeye Diop avec qui elle a eu cinq
enfants. Elle est morte
B- Bibliographie de l'auteur
Bien que Mariama Bâ est déterminée dans son métier d'écrivaine, elle n'a pas eu la chance de faire plus.
Juste après la publication de quelques oeuvres comme :
- Une si longue lettre, Abidjan, nouvelles éditions africaines,1979 ( ISBN 2-7236-0430-6); réédition, Paris,
Le Serpent à plume coll.<<Motif>>N° 137, 2001 ( ISBN 2-84261-289-2);
- Un chant écarlate, Abidjan, Nouvelles éditions africaines, 1981( ISBN 2-7236-0826-3); rééditions, Dakar,
Les nouvelles éditions africaines du Sénégal,2021(ISBN 2-7236-1407-7); Forcalquier, Les prouesses,
2022, Préface Axelle Jah Njiké, illustration, Elke Forltz(ISBN 978-2-493324-00-9). Sans oublier les
classiques africaines 2006.
- << la fonction politique des littératures africaines écrites>> Dans écriture africaine dans le monde n°
31981, page 6-7
II - Présentation de l'œuvre
A- Le paratexte
On ne peut en aucun cas faire l'étude du paratexte sans rappeler la notion du paratexte. Selon la double
étymologie grec , du préfixe ''para'' qui signifie ce qui offre une protection tant physique que
symbolique donc le paratexte est l'ensemble de peritexte et de l'épitexte.
L'œuvre qui retient mon attention à pour titre : Une si longue lettre. Ce titre apparaît sur la première de
couverture où l'auteur nous présente l'image d'une jeune dame voilée . Son habillement indique qu'elle
est musulmane. Ensuite, le fait de tenir le stylo, en écrivant prouve que cette jeune dame est instruite.
Ainsi,on peut affirmer qu'elle est non seulement une femme musulmane mais aussi et surtout une
femme qui a de la parole dans la société, une intellectuelle. Oeuvre à valeur, son auteur est Mariama Bâ.
La première de couverture porte donc des indications relatives au nom, au titre et éventuellement une
illustration.
L'avant propos , les renvoies, l'épigraphe n'existent pas dans ce roman. Par contre, la postface existe
pour émettre un commentaire ainsi que le dot de couverture et la quatrième de couverture où est
mentionnée le titre de l'ouvrage : Une si longue lettre puis un texte qui nous donne l'idée sur la
narratrice. La biobibliographie existe pour permettre aux lecteurs de connaître la vie de Mariam Bâ et
de ses œuvres. Elle a dédié son ouvrage à Abibatou Niang, à Annette d'Erneville et à toutes les femmes
et aux hommes de bonne volonté.
B- Le résumé
Ramatoulye, une enseignante sénégalaise, mère de famille, élevée dans la pure tradition musulmane
répond à la lettre de son amie Aissatou. Dans cette correspondance elle lance son cri de détresse par
rapport à la situation dans laquelle elle vit. En effet Ramatoulaye est mariée à un fonctionnaire (Modou
Fall) avec qui ils eurent une dizaine d’enfants. Malheureusement celui-ci l’abandonna avec ses enfants
pour épouser en secondes noces une copine et camarade de classe (Binetou) de sa propre fille (Daba)
dont la maman (Dame Belle-mère) l’utilise pour sortir d’une pauvreté extrême. Quand la mort emporta
le mari de Ramatoulaye son frère voulut l’épouser mais il essuya une cuisante défaite. Celle-là élèvera
dans la difficulté ses enfants. Son amie Aissatou la réceptrice de « si longue lettre » est une castée
(bijoutière) mariée à un descendant d’une lignée royale (Mawdo Bâ). Ce mariage qui se fit sans tenir
compte de certaines considérations et réalités socioculturelles est désapprouvé par Tante Nabou
(maman de Mawdo Bâ). Celle-ci s’arrangera pour trouver une seconde femme (Nabou la petite, son
homonyme, sa nièce) à son fils pour que le « sang retourne à sa source ». Aissatou quitte la maison
conjugale en y laissant une lettre dans laquelle elle explique les raisons de son départ.
III- ÉTUDE DES PERSONNAGES
L'ouvrage que nous étudions (Une si longue lettre), relate des réalités de la société africaine. La mise en
œuvre de chaque réalité dans cet ouvrage implique l'intégration d'un personnage propice. Qui sont
donc les personnages misent en cène dans ce roman?
A- PERSONNAGES PRINCIPAUX
- Ramatoulaye Fall: narratrice de la lettre et est âgée d'une cinquantaine d'années, mère de douze
enfants, première épouse de Modou Fall avec qui elle a vécu trente ans. Avec beaucoup de sensibilité,
elle raconte à son amie aïssatou la mort de son époux Modou Fall et les déboires conjugaux de ce
dernier. Mère de famille délaissée par son mari.
- Modou Fall : mari de Ramatoulaye. C'est un polygame.
Aïssatou Bâ : confidente et meilleure amie de Ramatoulaye, destinataire des lettres. Elle est là première
épouse de Mawdo Bâ. Elle demande le divorce lorsque son mari prend une deuxième épouse. C'est la
fille d'un bijoutier.
- Mawdo Ba: mari d'Aïssatou,il est Toucouleur et appartient au clan Guelwar.
-Nabou: mère de Mawdo Bâ .
-Binetou: deuxième épouse de Modou Fall, amie de Dana.
-Daouda Dieng: ancienne connaissance de Ramatoulaye.
- Famata: Elle voulait la confidente de Ramatoulaye .
- Daba: fille aînée de Ramatoulaye.
B- Personnages secondaires
- Fatim: la petite sœur de la narratrice Ramatoulaye. C'est à elle, ils ont confié la responsabilité de la
prise en charge des noms dans un carnet pour les recettes cérémonial de la famille pour le décès de
Modou Fall.
- Tasmir : frère du défunt Modou Fall.
IV- Étude thématique
Une si longue lettre est une représentation conforme à la réalité et du statut de la femme en Afrique en
général et au Sénégal en particulier. Mariama bâ insiste sur le rôle multidimensionnel de la femme au
foyer. Elle ose aborder les sujets tabous comme les castes , la polygamie, le veuvage, l'absence des
droits de la femme et aussi le pouvoir de la belle-famille dans une société qui se développe de plus en
plus à un rythme moderne sans oublier les thèmes tels que l'émencipation, l'amour et l'amitié, la
tradition, le levirat, la destinée, le mariage orienté, l'irresponsabilité de certains hommes, l'éducation, la
mort, etc.
- l'amitié :
Si l'amitié est le thème nodal du roman, il se trouve à côté son pendant l'amour. Autant l'amitié est
importante dans l'œuvre, autant l'amour n'en est pas moins. L'amour dans le roman se lit sous le sceau
de la pluralité. Si l'amour est si prégnant c'est par la grâce à ses couples qui se sont formés. Ainsi,
Ramatoulaye malgré les déboires conjugaux refusera de divorcer certe par amour. Le thème amitié se
justifie aussi par le lien qui existe entre Ramatoulaye et aïssatou.
- la polygamie
La polygamie est un mot d'origine grec ''polus'' qui signifie nombreux et ''gamos'' qui veut dire mariage.
Donc littéralement la polygamie veut dire mariage d'un homme avec plusieurs femmes. L'islam autorise
l'homme musulman d'épouser jusqu'à quatre femmes si celui-ci a la capacité. La femme se trouve
confronter à une institution présentée comme une prescription divine. Dans l'ouvrage,le thème trouve
son sens et sa place à travers la famille de Modou Fall,un homme polygame. A-t'il su gérer
convenablement ? Binetou est-elle la bienvenue dans la famille Fall ?
À la page 17, dans le 17ème chapitre, Ramatoulaye exprime ses mécontentement pour le fait que
Modou Fall a épousé une autre femme. <<Folie ? veulerie ? Amour irrésistible ? Quel bouleversement
intérieur a égaré la conduite de Modou Fall pour épouser Binetou ? L'intégration de Binetou qui n'était
pas présente quand Modou et sa femme travaillait ensemble pour le succès de la famille énerve
Ramatoulaye. Épouser plusieurs femmes n'est pas une tâche aisée d'un côté, la gestion financière et de
l'autre côté les retombées ou les problèmes auxquels on s'exposent. Dans l'ouvrage Ramatoulaye
s'explique quand elle dit :<<Tu crois simple le problème polygamique. Ceux qui s’y meuvent connaissent
des contraintes, des mensonges, des injustices qui alourdissent leur conscience pour la joie éphémère
d’un changement. Je suis sûr que l’amour est ton mobile, un amour qui exista bien avant ton mariage et
que le destin n’a pas comblé.>>
- l'émencipation
Parler du thème de l'émencipation dans une si longue lettre revient à aborder l'une des thématiques
phare de l'œuvre. Roman de la condition féminine, Mariama bâ tente de faire libérer la femme du joug
masculin. Pour cette raison, elle met en scène des personnages qui dans leurs rôles loin d'accepter la
domination masculine prennent leur destin en main. Le fait de prendre sa plume est sans doute une
autre raison qui justifie non seulement la promotion et la lutte pour l'autonomie de la femme mais aussi
et surtout l'incitation à la prise de conscience sur les droits et devoirs de la femme africaine. L'ouvrage
est d'auteur homodiégétique en raison de son implication , de ces traces intellectuelles surtout. Dans la
même veine, Daba la fille ainée de Ramatoulaye est une femme émancipée de par ses idées.
Ramatoulaye pense que les deux sexes sont identiques et bien doivent s'entre aider . Le passage qui
justifie est :<<Je reste persuadée de l’inévitable et nécessaire complémentarité de l’homme et de la
femme.>> Page 108.
- le mariage
Le mariage est une union conjugale contractuelle et/ou rituelle, à durée illimitée, déterminée ou
indéterminée, reconnue et encadrée par une institution juridique ou religieuse qui en détermine les
modalités. Le terme désigne à la fois la cérémonie rituelle, l'union qui en est issue et l'institution en
définissant les règles. C'est l'un des cadres établissant les structures familiales d'une société. Il existe ou
a existé notamment sous les formes suivantes :
- mariage civil, union reconnue par une autorité publique ;
- mariage religieux, union reconnue par une religion ;
- mariage entre personne de même sexe, extension du mariage à tous les couples ;
- mariage forcé, marier une personne contre sa volonté ;
- mariage blanc (sans consommation ou de complaisance) ;
Dans ce roman épistolaire, le couple de Modou Fall de même que celui de Mawdo Bâ sont parfaits mais
l'introduction des coépouses a provoqué un choc ou une influence. D'un côté, l'entrée de Binetou et de
l'autre côté la petite Nabou.
V- Étude stylistique
Dans un registre courant,une une histoire émouvante , très pathétique fut relater par la narratrice. Cette
dernière est génie en littérature sachant utilisé les figures de rhétoriques. Cela se justifie par l’utilisation
de :
- la comparaison :<<Ils s'y démènent comme des diables autour du ballon.>>Page 95, de cette phrase
l'auteur nous souligne un fait de la société . Il a ciblé le comportement des enfants dans la rue, le jeu de
foot. L'enfance prend en compte l'âge où l'immaturité règne en l'homme. C'est pourquoi le
comportement enfantin des fils de Ramatoulaye est comparable à celui des diables puisque les enfants
tout comme les diables,s'ils trouvent un endroit propice il sera difficile de les changer de lieu.
-l'hyperbole : <<vite te retrouver rien que pour une pression de mains qui me fera oublier faim et soif et
solitude>> Page 20 , de ces expressions, on s'interroge comment le fait de garder la main de quelqu'un
peut faire disparaitre et la faim ,et la soif et même la solitude ? Ici ,en voulant exprimer le manquement
de Ramatoulaye, Modou Fall utilise des expressions pleines d'exagération.
-la métaphore : <<Déformer une âme est aussi sacrilège qu'un assassinat.>> Page 31, le fait de déformer
une âme est comparé à un assassinat. Le manque d'élément comparatif dans la phrase prouve
effectivement qu'il s'agit d'une métaphore. Il en est de même à la page 12 dans la phrase<<Dame, la
mort est aussi belle que le fut la vie>>
-la comparaison :<<Je l’endossais à nouveau comme on endosse un vêtement
familier.>> Page 85
- la répétition : <<Amie, amie, amie ! Je t'appelle trois fois>> page 5 . Cette répétition à pour rôle de
prouver la gravité de la situation.
- l'anaphore : << je pense aux...Je pense aux paralympiques... Je pense aux lepreux du monde entier que
leur mal ampute.>> Page 17. Elle marque l'insistance à travers la reprise en débit de phrase le ''Je'' de
<<je pense... je pense... >> . Elle pointe sur ce ''Je'' énonciateur et compatissant à la triste douleur
sociale.
La totalité oratoire :<< Folie ou veulerie ? Manque de rancoeur ou amour irrésistible ?
D'un autre côté, ce roman est basé sur plusieurs registres. On peut citer entre autres :
- le registre lyrique en raison du fait qu'elle exprime ou fait part de ses sentiments au récepteur des
lettres,son amie aïssatou.<< Pour vaincre ma rancoeur, je pense à la destinée humaine>>Page 17. De ses
enseignements qu'elle donne à la société africaine en général et à celle sénégalaise en particulier,
Ramatoulaye amorce d'une manière à l'émencipation de la femme. <<... j'ai un cœur et une raison...
choisi>>
Le vocabulaire affectif<<ce qu'on exhibait de part et d'autre ne me plaisait pas du tout>> page 16 . De
ses expressions,on déduit une tristesse car ce qui est déplaisant est triste. L'énonciateur étant à la
recherche de la production de la réaction émotionnelle.
La modalisation méliorative ou péjorative
Elles se remarquent dans cette œuvre à travers :
Les verbes d'appréciation( porte) ayant le même sens que aimer<< c'est toi que je porte en moi>> page
20
Les adverbes soulignant le jugement de valeur négatif ( bouleversement, découragement) page 18
VI - Les citations
Dans ce roman, les passages écris que nous pouvons en faire des citations sont :
- À la page 3, la phase << La confidence noie la douleur.>>est utilisée pour montrer que dans certains cas
il faut resortir tout ce qui nous ronge , avouer ce que nous jugeons de confidentiel afin de se libérer de la
douleur.
- De cette même page, la phrase :<< le passé féconde le présent>> est utilisée par Ramatoulaye pour
montrer la relation existante entre notre parcours passé avec celui du présent. Il s'agit en réalité du
parcours de aïssatou et de la narratrice. Notre parcours passé nous rattrape .
- <<C’est de l’harmonie du couple que nait la réussite familiale, comme8 l’accord de multiples
instruments crée la symphonie agréable.>>
Conclusion
Cette œuvre épistolaire retrace la vie de deux amies : celle qui écrit la lettre, c’est Ramatoulaye ; celle à
qui on écrit la lettre est Aïssatou. A travers leurs deux vies que raconte celle qui écrit, c’est la sensibilité
de deux femmes qui n’ont pas le même tempérament qui se dessine, c’est à la fois et surtout la peinture
de la société sénégalaise. Cette femme ayant des enfants, il est normal qu’elle en parle. C’est la
débauche aussi à propos de la description de la jeunesse actuelle, des problèmes qui se posent à elle et
même aux éducatrices. La littérature s'intéresse à la résolution des problèmes sociaux. Je pense que les
réalités sociales existe dans cette pièce. Quels sont les œuvres classiques ayant le lien que cette œuvre ?
Webographie
https://fr.mwikipedia-org/wiki/Mariama-B%c3%A2 , consulté le 20 décembre 2023 à 20h 15 mn.