בס"ד
Le Silence
fait vivre
השתיקה מחייה
Rav Aharon Tibi
Editions - Ohel Moché
Léilouy Nichmat Mazal Tov Ilana Bat Dina
Recueil
Le silence fait vivre
Propos, histoires, comportements et Lois
concernant la gravité des bavardages à la Synagogue
et au Beit Midrash pendant l’Etude,
ou au beau milieu de la Prière.
Nature des embûches susceptibles de survenir à cause
des téléphones portables introduits
dans les Synagogues et les Maisons d’Etudes.
Rav Aharon Tibi
Inspiré des enseignements de Rav Shmoueli et Rav Moutsafi
Editions – Ohel Moché
Léilouy Nichmat Mazal Tov Ilana bat Dina
Respect
DÛ AUX SYNAGOGUES
ET AUX
Maisons D’éTUDES
Pour tout renseignement ou distribution vous pouvez
joindre Rav Aharon Tibi
France +33 (0)6.59.65.31.64
Israël +972 (0)52.76.169.69
Qui se fera un plaisir de vous en distribuer gracieusement
Traduction et adaptation française :
+972583211924
Tamouz 5781
Je dédie ce livre à la mémoire de
ma chère maman Mazal Tov Ilana
Bat Dina ע"ה, qui s'est toujours
investie et dévouée pour honorer
les Synagogues, en étant elle-
même un exemple pour moi,
quant à l'importance de cette
Mitsva.
Ma sensibilité à ce sujet, je la tiens
de mon cher Papa que j'admire,
שיבדל לחיים טובים וארוכים, qui
est un pilier de cette Mitsva – le
respect des Synagogues et de la
prière,
Qu'Hachem lui accorde longue vie
et bonne santé, Nah'at de tous ses
enfants, petits-enfants, et arrière-
petits-enfants,
Aharon Tibi
Rav H'aim Pinh'as SCHEINBERG
Rosh Hayeshiva « TORA OR »
Moré Oraa de Kyriat Mattersdorf
Mois de Chevat, 5760 (2000)
A l'attention du Rav Hagaon,
J’ai bien reçu votre lettre portant sur l’utilisation des téléphones et
des différents types de portables à l’intérieur des Synagogues et des
Maisons d’Etudes, et il est certain qu’il s’agit de sujets graves. Le
mépris et le laxisme total avec lesquels est traitée la sainteté de ces
lieux conduit à une perte considérable de temps d’étude de la Torah
()ביטול תורה, ainsi qu’à une déconcentration dans l’étude. Bien
évidemment, il n’y a pas lieu de les utiliser à l’intérieur des
Synagogues et des Maisons d’Etudes, du fait qu’une seule sonnerie
a la capacité réelle d’interrompre l'étude de Torah de tout un
public, de même que pendant la Prière la sonnerie perturbe au plus
haut point les fidèles.
Il devrait être obligatoire pour tous ceux qui pénètrent dans les
Synagogues et les Maisons d’Etudes d'éteindre leur téléphone, et
de ne pas du tout l'utiliser. (…)
Au moyen d’un renforcement dans ces domaines, nous mériterons
tous l’abondance de bénédictions, et l’assistance du Ciel dans tous
les domaines.
Celui qui espère en la Délivrance de D. prochainement,
Rav H'aïm Pinh'as Scheinberg
C’est pour moi une véritable surprise de voir l’ouvrage du Rav
A’haron TIBI Chlita paraître aujourd’hui.
Un tel ouvrage en français est attendu depuis longtemps,
cependant il va naitre au moment le plus propice. Nous avons tous
passé une période chaotique qui nous a éloigné et dispersé même
pour les Téphilot. Baroukh Hachem, cette phase terminée, nous
nous retrouvons tous ensemble dans les Batei Knessiot pour les
Téfilot. Mais hélas, le fait d’avoir quitté temporairement ces lieux
saints pour prier dans des terrasses ou jardins, a causé un certain
relâchement dans le sérieux requis au moment de la Téfila.
L’auteur nous fait part de plusieurs textes de ‘Hazal dans lesquels
l’importance de s’abstenir de parler pendant la Téfila est mise en
relief, la récompense de celui qui respecte ces lieux et les punitions
réservées à celui qui enfreindra cet interdit.
Nulle époque autant que la nôtre n’a besoin de prières, et la qualité
des prières dépendra toujours de l’atmosphère de sainteté qui invite
à la spiritualité.
Je souhaite avec ferveur, que cet ouvrage entraîne beaucoup de
sérénité au sein des Batei Knessiot, afin que nos Téfilot soient
exaucées rapidement.
Itshak Meir BELLAHSEN
Table des Matières
Chapitre I : A quoi sont comparés ceux qui parlent pendant la
Prière ?...........................................................................................p.6
D’après certains, il faudrait faire honte en public à ceux qui parlent pendant la prière………....p.9
Les « grands » aussi peuvent mériter l’enfer………………………………………………..…p.10
Ceux qui parlent dans les Synagogues verront leur corps recouvert d’épines………………....p.11
Ceux qui parlent dans les Synagogues feraient mieux de rester chez eux, même à Kippour… .p.12
Ceux qui parlent dans les Synagogues en provoquent la destruction………………………….p.13
Longévité grace au silence pendant la Prière…...…………………………………………..…p.14
Faire attention aux péchés les plus fréquents……………………………………….……...…p.15
Une terrible punition attend ceux qui parlent dans les Synagogues et les Maisons d’études.......p.16
Chapitre II : Ce que sont susceptibles de provoquer les bavardages
dans les Synagogues et les Baté Midrashot ?...............................p.17
Qui réside dans les Synagogues dans lesquelles on parle pendant la Prière ?.................................p.18
Prendre garde de ne pas répondre lorsqu’on s’adresse à nous dans une Synagogue…………...p.19
Ceux qui parlent pendant la Prière, créent des anges destructeurs……………………………p.20
Dans le monde futur, de terribles souffrances attendent ceux qui parlent pendant la Prière…..p.21
Qu’est ce qui provoque la prolongation de l’exil et des malheurs……………………………..p.23
La Mitsva qui annule les mauvais décrets et qui fait taire les accusateurs……………………..p.23
Du ciel on a dévoilé la faute qui empêche la venue du Machia’h……………………………...p.24
Placer des gardiens responsables de la sainteté des Synagogues………………………………p.24
La mise en garde de Rabbénou Yona au sujet de la sainteté des Synagogues…………………p.25
Quels comportements adopter dans les Synagogues et les Maisons d’Etudes………………...p.26
A cause des bavardages dans les Synagogues, un nuage empêche la prière de s’élever………...p.27
Chapitre III : La multiplication des bavardages dans les
Synagogues rend difficile la concentration dans la prière…...…p.28
De dures paroles sur ceux qui parlent dans les Synagogues au milieu de la Prière. …………...p.29
Hachem n’écoute pas la Prière de ceux qui parlent dans les Synagogues pendant la Tefila…....p.30
Ils n’ont pas parlé pendant la Prière, et aussitôt sont arrivés les Sept Bergers à la Synagogue....p.31
Parler pendants la Prière est considéré comme empiéter sur la Propriété d’Hachem…………p.31
Ceux qui bavardent dans les synagogues repoussent la Présence Divine…………………...…p.32
Eviter de parler pendant la Prière…………………………………………………………….p.32
Le diamant de la couronne………………………………………………………………...…p.33
Le silence pendant la Prière protège de l’ennemi……………………………………………..p.34
Le Kidouch inoubliable……………………………………………………………………....p.35
Paroles de Rabbi Avraham Galanti …………………………………………………זצוק"ל..p.36
Les Kabalistes de Tsfat……………………………………………………………………...p.36
Leçon sur la peur de fauter, tirée d’une conversation de Mitsva au milieu de la Prière………..p.37
Extraits de cours du Rav Ben-Tsion Moutsafi………………….p.40
Rabbénou Béh’ayé. ………………………………………………………………………….p.40
Rabbi Yonathan Eibschutz. …………………………………………………………………p.41
Le Gaon, auteur du « Kav Hayachar ». ……………………………………………………. ..p.44
Le Gaon, notre Maitre le H’ida. …………………………………………………………..…p.45
Rav Saadia Gaon. …………………………………………………………………………....p.47
Le Baal Hatourim. …………………………………………………………………………...p.48
Le Zohar Hakadoch. ………………………………………………………………………...p.48
Prière pour ceux qui observent le Silence dans la Synagogue….p.50
Histoire. ……………………………………………………………………………………..p.51
Le Rav Hagaon, Rabbi Itshak Zilberstein. ………………………………………………...…p.54
Téléphones, smartphones……………………………………………………………………p.55
En conclusion: propos du Rambam …………………………………………………ע"ה..…p56
Le silence fait vivre
Chapitre I
A quoi sont comparés ceux qui parlent
pendant la Prière ?
M aran Rabbi Yoseph Caro a écrit (Choulh’an Arouh’,
Orah’ H’aïm 124, 7) au nom de Rabbénou Yona : « On
ne devra pas mener de conversations futiles pendant
que l’officiant récite à voix haute la Prière ; on doit savoir que ceux
qui parlent fautent, « et que leur fardeau est insoutenable ». On se
doit donc de les réprimander ».
Il est également écrit dans le livre intitulé Notéré Amen (page 84)
que cette expression ( וגדול עוונו מנשוא: « et sa faute est trop lourde
à porter ») ne figure dans la Torah qu'une seule fois, dans la
Parachat Beréchit, à propos de Caïn au moment de l’assassinat de
son frère, qui s’adressa alors à D. et Lui dit : « ma faute est trop
lourde à porter ».
Pourtant, il y a lieu de s’étonner de la comparaison établie entre le
fait de parler dans une synagogue et celui de commettre un crime.
Bavarder dans une synagogue pendant la h’azara – la deuxième
lecture à voix haute de la Prière par l’officiant – constitue-t-il un
fait aussi grave que celui de commettre un meurtre ?
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Le silence fait vivre
Pour résoudre la difficulté qui se trouve derrière cette équivalence,
on a eu recours à l'explication de Rabbénou Yona à propos de
l’humiliation en public (Chaar 3, Alinéa 141), où il explique
pourquoi les Sages d’Israël ont traité avec une grande sévérité les
« individus qui font littéralement rougir de honte » leur prochain
en public, au point d’aller jusqu’à les considérer comme n’ayant pas
part au monde futur. Il explique que celui qui humilie son prochain
en public n’est pas conscient de la gravité de sa faute, ce qui
entraine que son âme ne s’afflige pas autant que celle d’un assassin.
Pour cette raison, il se retrouve éloigné de la Techouva, et de ce fait,
sa situation devient bien pire que celle d’un criminel. D'après cela,
on peut comprendre que les fautes de ceux qui parlent pendant la
h’azara de l’officiant, et qui perdent ainsi la possibilité de répondre
à de nombreux « Amen », sont très grandes du fait qu’ils ne sont
pas conscients de leur gravité. Cette faute étant devenue tellement
ordinaire chez ceux qui la commettent, qu’ils n’ont même plus le
réflexe de regretter leurs actes, ni de se repentir. Il ressort qu’en
dédaignant cette faute jour après jour, et donc en négligeant d’y
apporter un remède, le Ciel en arrive à leur en tenir rigueur, à D.
ne plaise.
Dans le livre « Shay Lamora » (page 19), une autre réponse a été
apportée à la question ci-dessus (au nom de Rabbi Mordeh'aï Tsvi
Sassné chlita) en rapportant les propos du Traité Avot (Les Maximes
des Pères, 1er chapitre, 2ème Michna) : « le monde tient sur 3 choses,
sur la Torah, sur le Service Divin et sur la Charité ». Il ressort de
cette Michna que l’un des piliers du monde est le service divin,
c’est-à-dire la Prière, comme cela est rapporté dans le Traité Taanit
(2 b). Ainsi, ceux qui parlent en plein milieu de la Prière, non
seulement fautent, mais qui plus est, font également fauter les
autres avec eux, provoquant ainsi l’effondrement de l’un des piliers
du monde, ce qui met le monde entier en danger de disparition, et
risque même, à D. ne plaise, d’en déclencher la destruction totale.
Voilà pourquoi Maran a utilisé cette expression, וגדול עוונו מנשוא,
applicable à Caïn, du fait qu’il existe entre eux un point commun :
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Le silence fait vivre
de la même façon que Caïn a tué Abel, a versé son sang et provoqué
ainsi la destruction de la moitié du monde, (c’est-à-dire non
seulement le sang de Abel, mais aussi celui de tous les descendants
appelés à venir après lui), de même ceux qui parlent pendant la
Prière provoquent, à D. ne plaise, la destruction du monde.
Pourquoi de tels propos n’incitent-ils pas davantage à prendre
garde aux bavardages dans les Synagogues et les Maisons
d’Etudes ?
Il est rapporté également dans ce même livre, ce qui est mentionné
dans le Traité Méguila, à savoir que se livrer dans une Synagogue à
des calculs financiers et commerciaux qui ne sont pas dans un but
de Mitsva, provoque à D. ne plaise, le décès de plusieurs personnes
qui resteront sans sépulture.
Dans le livre Elya Raba on trouve que le fait de parler dans les
Synagogues et les Maisons d'Etudes provoque leur destruction. Il
ressort clairement de tout cela que lorsque l'on néglige le respect
qui leur est dû et qu'on y bavarde, cela plonge tout le public dans
le plus grand danger.
Dans l'ouvrage « Dereh’ Moshé » sont rapportés les écrits du Ari zal,
qui énoncent que le seul fait de parler dans les Synagogues et les
Maisons d’Etudes, engendre la création d’anges destructeurs qui
tuent lors d'épidémies, à D. ne plaise. C’est pourquoi Maran a écrit
que ceux qui parlent dans les Synagogues et les Maisons d’Etudes,
ne peuvent supporter le poids de leurs fautes, וגדול עוונו מנשוא,
comme cela a été dit pour Caïn.
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Le silence fait vivre
D’après certains décisionnaires, il faudrait faire
honte en public à ceux qui parlent pendant la prière.
Maran a écrit (Orah’ H’aïm, 224, 7) que l’on doit invectiver ceux qui
parlent pendant la Prière.
Il est rapporté dans le livre « Shay Lamora » (page 18) que pour
certains décisionnaires il serait préférable de formuler leurs
remontrances de manière discrète, afin d’éviter de leur faire honte.
Toutefois, le Elya Raba, citant le livre Vavé Haamoudim, a écrit qu’il
apparaissait indispensable que chaque Communauté nomme des
responsables qui s’assurent que personne ne parle, et que ceux qui
transgressent soient punis, comme il est dit « Ils l’humilieront en
public, et le peuple entendra et craindra, et ils cesseront de
fauter… ».
Ceci en soi est très étonnant, car il est écrit : admoneste et
admoneste encore ton prochain, et ne faute pas envers lui (en
l'humiliant). De-même, comme il est rapporté dans le Talmud, il
est préférable de se jeter dans une fournaise plutôt que d’humilier
quelqu’un en public. Aussi, pourquoi a-t-on envisagé, pour ce qui
est de la remontrance adressée à ceux qui parlent dans les
Synagogues, de permettre de les admonester et de les humilier en
public ?
On résout la question en affirmant que, étant donné que ceux qui
parlent pendant la Prière mettent en danger la vie des fidèles, il
nous est permis de leur faire honte en public, afin de sauver ce
même public du danger qui plane sur lui.
Une autre réponse a été donnée affirmant que ceux qui parlent
dans les synagogues profanent Le Nom de D. )'(חילול ה, dans la
mesure où même les non-Juifs ne parlent pas dans l’enceinte de
leurs lieux de culte. C’est pourquoi il a été décrété, pour leur bien
9
Le silence fait vivre
et pour l’expiation de leurs fautes, qu’il fallait leur faire honte et les
humilier en public.
Il ressort de tout cela combien grave est toute parole prononcée
pendant la Prière, au point qu’on trouve des Décisionnaires qui
exigent qu’on humilie en public ceux qui n'y prennent pas garde.
Les « grands » aussi peuvent mériter l’enfer
On raconte, au sujet du Gaon auteur du Imré Ech, de mémoire
bénie, que l’un de ses élèves s’était mis un jour à parler pendant la
h’azara, et qu’il l’avait appelé « grand » durant toute la journée. Ses
disciples lui demandèrent pourquoi il avait affublé cet élève du
nom de « grand » ? Ce à quoi il répondit que, dans la mesure où il
est écrit à son sujet dans le Choulh'an Arouh’ que son péché est
« grand » גדול עוונו מנשוא, « je me suis autorisé de lui attribuer le
surnom de « grand » (rapporté dans Chomer Emounim) ». Il est bien
évident que personne ne souhaite appartenir à cette catégorie de
« grand », pourtant, tous ceux qui parlent pendant la Prière, grand
est leur péché.
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Le silence fait vivre
Ceux qui parlent dans les Synagogues verront
leur corps recouvert d’épines dans le monde
futur
Le Baal Hatourim écrit à propos du verset [(Devarim, 26,19) « Et
pour te placer au-dessus de toutes les nations qu'Il a faites, en gloire, en
renommée et en dignité »], qu’il y a lieu de le comprendre d'après
l'enseignement de nos Sages (Sanhédrin 111b) affirmant que
Hachem est appelé dans le monde futur à couronner la tête de
chaque Tsadik, au moyen de cette même couronne que nous Lui
attribuons au moment de la Prière. Toutefois, concernant ceux qui
tiennent des paroles profanes dans les Synagogues, il faut savoir
que leur corps sera entièrement recouvert d’épines. Imaginons à
présent, qu’il s’agisse d’une personne appartenant à ce monde-ci,
qu’on aurait dépouillé de ses vêtements et recouvert d’épines sans
le blesser, et qu’ainsi affublé on l’aurait exposé aux regards de tous,
n’en serait-il pas mort de honte ? Et que dire si l’on avait répandu
ces épines sur tout son corps pour le blesser, et que son sang ait
coulé de ses plaies, comment se serait-il senti ? Nous apprenons de
là ce que vont éprouver ceux qui parlent dans les Synagogues,
lorsqu’ils subiront leur punition devant le Tribunal céleste, devant
les membres de leur famille et de leurs proches disparus, quelle
souffrance, quels tourments et quelle honte indicibles ! Et
pourtant, il serait possible d’éviter tout cela, s’ils mettaient un frein
à leur bouche, et s’ils cessaient de parler dans les Synagogues et les
Maisons d’Etudes, en particulier pendant la Prière.
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Le silence fait vivre
Ceux qui parlent dans les synagogues feraient
mieux de rester chez eux, y compris à Yom
Kippour
Selon le Kaf HaH’aïm (151, 8), il serait préférable que ceux qui
profèrent des paroles profanes dans l’enceinte des Synagogues,
s’abstiennent totalement de s’y rendre, dans la mesure où du fait
de ces bavardages non seulement eux-mêmes fautent, mais ils font
également fauter les autres. Cela a pour grave conséquence de
déclencher le satan qui vient porter alors des accusations et dire :
n’ont-ils pas d’autres moments pour bavarder au point qu'ils
choisissent d'attendre le moment de la Prière pour cela ?
J’ai aperçu une fois une affiche émanant de l’Admour de
Kloizenbourg זצוק"ל, qui expliquait longuement la gravité de
l’interdiction de parler dans une Synagogue ou dans une Maison
d’Etudes. Il y disait qu’une personne qui parle dans une Synagogue
ou une Maison d’Etudes, qui est parfaitement consciente qu’elle se
mettra à parler aussi le jour Saint de Kippour, il vaut mieux qu’elle
prie seule chez elle et s’abstienne totalement de se rendre dans des
lieux de culte. Tout ceci nous montre la gravité des bavardages dans
les Synagogues, au point qu’on finit par recommander de s’abstenir
de s’y rendre, y compris durant le jour le plus sacré de l’année, afin
de ne pas trébucher.
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Le silence fait vivre
Ceux qui parlent dans les Synagogues en
provoquent la destruction, à D. ne plaise, et
leurs fautes sont des fardeaux insoutenables
Dans son ouvrage, le Elya Rabba (124, 12) écrit au nom du Kol-
Bo : « Malheur à ceux qui profèrent des paroles vaines ou futiles
pendant la Prière, car nous avons vu de nos propres yeux plusieurs
Synagogues être détruites du fait du comportement indigne de
quelques fidèles. » (Shay Lamora, page 19)
Que chacun se demande s’il serait capable de détruire de ses mains
une Synagogue ou une Maison d’Etudes. Evidemment, non !
Quand bien même lui serait-il proposé de l’argent pour ce faire, ou
bien même en cas de torture, nul n’oserait jamais détruire une
Synagogue ou une Maison d’Etudes, du fait de la conscience que
l’on a qu’il s’agit de la Maison de D., cette maison que l’on
surnomme Petit Temple בית המקדש מעט. De même que personne
n’envisagerait de détruire le Palais d’un roi de chair et de sang, à
plus forte raison envisagerait-t-on encore moins la destruction de
la Maison du Roi des Rois, Béni soit-Il. Aussi, pourquoi donc parler
dans les Synagogues ou les Maisons d’Etudes, entrainant ainsi leur
destruction ? N’est-on pas passible de la peine de mort dès l’instant
où l'on s’attaque au palais d’un roi ? A plus forte raison la peine
encourue pour la destruction de la Maison de D., le Roi des Rois,
uniquement en profanant la sainteté des Synagogues ou des
Maisons d’Etudes par des paroles, sera-t-elle multipliée par la
gravité de la faute, D. nous en préserve. Et que D. dans Sa bonté
nous pardonne, car nos fautes sont involontaires.
13
Le silence fait vivre
Longévité grâce au silence pendant la Prière
Il est rapporté dans le livre Shay Lamora (page 26, au nom du Gaon
de Dversyn, qui l’a entendu de son père le Gaon et Président du
Tribunal Neihezeil de mémoire bénie, auteur du Melitsé Ech) une
histoire lui étant arrivée personnellement lors d’une de ses
allocutions publiques. Pendant sa Dracha, il avait souligné la gravité
d’enfreindre l’interdit de parler dans les Synagogues et les Maisons
d’Etudes. Il avait mentionné l'allusion que l'on peut trouver dans
l’acronyme suivant : שיבהLA LONGEVITE, ACRONYME DE :
שתיקהSILENCE, יפהPROPICE, בשעתAU MOMENT DE,
התפילהLA PRIERE. Ce qui veut simplement dire qu’observer le
silence pendant la Prière, fait mériter la longévité, agrémentée, qui
plus est, d’une vieillesse agréable.
Le lendemain, les propos tenus par le Rav au cours de cette Dracha
avaient fait grand bruit au Beit Hamidrash, bientôt rejoint par toute
la ville, enflammée suite au rêve de l’un des fidèles où ce dernier
s’était vu agonisant. Il avait raconté qu’on l’avait amené devant le
Tribunal Céleste, occupé à se prononcer sur sa sentence de vie ou
de mort. Confronté à ce drame, il avait alors interpellé le Tribunal
en le suppliant d’épargner son âme. On lui avait répondu que le
jour même, le Rav, dans son allocution, avait mis tout le monde en
garde au sujet de l’interdit du bavardage pendant la Prière.
Pourquoi n’en avait-il pas tiré la leçon après pourtant avoir entendu
le message, et demeurait encore dans son état de rébellion initial en
continuant à parler pendant la Prière ? Il avait pourtant bien
entendu les propos du Rav stipulant que ceux qui se taisent à la
Synagogue méritent la longévité… C’est alors qu’il s’était jeté à
leurs pieds, qu’il leur avait promis de ne plus sombrer dans son
aveuglement, et, enfin, s’était engagé, à partir de ce jour, à ne plus
jamais parler pendant la Prière. C’est ce qui se passa. Depuis cet
14
Le silence fait vivre
instant, il avait pris bien garde de ne plus proférer aucune parole
dans les Synagogues, tout comme dans les Maisons d’Etudes.
Faire attention aux péchés les plus fréquents
On rapporte dans le livre Shay Lamora (page 27) qu’une fois deux
Sages s’étaient entretenus à propos du péché le plus répandu dans
la génération. Pour le Saint Rav Rabbi Pinhas de Koritz זצוק"ל, son
avis était qu’il s’agissait de l’interdit du Yih’oud, tandis que le Saint
Rav Rabbi Yaacov Yoseph de Ostraha זצוק"לconsidérait quant à
lui, qu’il s’agissait du mépris à l’égard de l’interdiction de parler
dans les Synagogues et les Maisons d’Etudes. Pour connaitre la
vérité, ils avaient conclu d’ouvrir un livre dont le premier verset
leur indiquerait lequel des deux avait raison. Ils avaient alors ouvert
la Bible au Livre de Béréchit (la Genèse), et le premier verset qui
leur était apparu avait été : « Devrait-on traiter notre sœur comme
une courtisane ? » (Vayichlah’, 34, 31) et avaient constaté que le
Rabbi Pinhas de Koritz זצוק"לavait triomphé dans ses propos.
Cependant, Rabbi Yaacov Yossef de Ostraha זצוק"ל, avait aussitôt
pointé du doigt le Targoum Yonathan, qui avait ainsi traduit leur
verset : « Il n'est pas acceptable que l'on dise dans les Synagogues
d’Israël… ». Alors tous s’étaient rendu compte, combien le Rav de
Ostraha avait vu juste.
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Le silence fait vivre
Une terrible punition attend ceux qui parlent
dans les Synagogues et les Maisons d’Etudes
Il est écrit dans le Sefer H’arédim, que l’on devrait tous méditer au
sujet de la métaphore suivante : si nous devions nous présenter
devant un roi de chair et de sang, et que nous tenions devant lui
des propos déplacés, ne serions-nous pas aussitôt passibles de
décapitation, à D. ne plaise ? Et s’il en va ainsi pour un simple roi
humain, ne doit-on pas en conclure qu’il y a lieu de craindre la
punition du Roi des Rois, à plus forte raison, quand on parle dans
les Synagogues et les Maisons d’Etudes, et que l’on profère devant
Lui des paroles vaines ? Comment ne pas rougir de honte,
comment après tout cela oser encore parler devant Lui ?
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Le silence fait vivre
Chapitre II
Ce que sont susceptibles de provoquer les
bavardages dans les Synagogues et les
Baté Midrashot
L e H'atam Sofer écrit dans ses Drachot (2, 309) : « le Maître
du Monde, dans Sa grande pitié et Sa grande bonté à notre
égard, nous a légué le Mikdach Méat, c’est-à-dire les
Synagogues et les Maisons d’Etudes. Si nous nous comportons à
leur endroit avec sainteté, elles mériteront d'être transplantées,
dans le futur, en Terre d’Israël, et héritent dès maintenant de la
sainteté d'Erets Israël, ce qui propulse nos prières jusqu’à la Porte
du Ciel… En revanche, si nous faisons montre de mépris à leur
égard, et que nous y proférions des paroles vaines, nous devons
savoir que l’haleine de ces paroles inutiles est impure, que c’est dans
celle-ci que s’incarne le prince tutélaire des autres pays, et que c’est
de cette façon qu’il prend possession des Synagogues, D. en
préserve. De plus, c’est lui qui intercepte alors les prières et les
détourne au profit des forces impures, ce qui revient à pratiquer
l’idolâtrie (Shay Lamora, page 69). Tout ceci nous enseigne combien
nous devons prendre garde à ne pas parler dans les Synagogues et
les Maisons d’Etudes, et tout particulièrement devra-t-on faire
attention aux téléphones portables, par l’entremise desquels la
transgression est plus fréquente encore, surtout au milieu de la
Prière.
17
Le silence fait vivre
Qui réside dans les Synagogues dans lesquelles on parle
pendant la Prière ?
En lien direct avec ce qui vient d’être évoqué dans le passage
précédent, on rapporte à propos d’un érudit qui s’était rendu dans
une certaine Synagogue, et y avait observé le spectacle affligeant de
nombreux fidèles parlant au beau milieu de la Prière, de manière
détendue, ne prêtant aucunement attention à la gravité de la chose.
Cet érudit se rendit auprès du Rav de l’endroit, et lui demanda qui
était le propriétaire de cette Synagogue ? Le Rav lui répondit : « Je
suis le propriétaire de cette Synagogue ». Ce à quoi avait rétorqué
l’érudit : « Permettez-moi, sauf votre respect, mais il y a un autre
propriétaire dans cet endroit. » Il lui indiqua alors une affiche
accrochée à l’un des murs, sur laquelle était écrit aux noms du
Chla"h Hakadoch et du H'atam Sofer זיע"א, que toute synagogue
dans laquelle on parle pendant la Prière, le satan (l'ange accusateur)
en devient le propriétaire. Le Rav s’excusa de ne pas avoir prêté
attention à cette affiche, et promit de faire attention à l’avenir, mais
également de mettre en garde les fidèles de ne plus parler dans la
Synagogue, ce qu’il fit.
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Le silence fait vivre
Prendre garde de ne pas répondre lorsqu’on s’adresse à
nous dans une Synagogue ou dans une Maison d’Etudes
Le Rav Pélé Yoetz (Maareh’ét Beit Haknesset) écrit qu’il y a des
personnes qui ne parlent pas dans les Synagogues et les Maisons
d’Etudes ; mais lorsqu'on vient bavarder avec eux, elles sont gênées
et se mettent à répondre, et de ce fait elles en prennent petit à petit
l’habitude, et parler dans les lieux de culte finit par s’apparenter
pour eux à quelque chose de permis. A quoi cela est-il comparable ?
A un individu chez lequel se rendent des voleurs qui tentent de lui
dérober argent et objets de valeur. Dans la mesure où il dispose de
la force et des moyens nécessaires pour empêcher ce vol, restera-
t-il les bras croisés, où bien se battra-t-il contre eux jusqu'au bout,
sans renoncer au moindre centime ? Il est certain qu’il fera tout
pour les empêcher de perpétrer ce vol, sans éprouver la moindre
gêne. Si c’est de cette façon qu’il se comporte au sujet des vanités
de ce monde, un monde éphémère et futile, où il n’éprouve aucune
gêne, combien plus devra-t-il en être ainsi à propos de choses qui
touchent à son âme. Combien plus devra-t-on être vigilant lorsqu’il
s’agit de nous voler notre âme en nous incitant à formuler des
propos futiles afin de nous faire trébucher ? Ne pas proférer de
propos interdits, ni céder ni écouter son mauvais penchant qui
nous incite à répondre, voici les bonnes réactions à avoir. La bonne
conduite consistera à suggérer aux interlocuteurs de sortir à
l’extérieur des lieux de culte pour parler, ou bien d’écrire la réponse
sur une feuille de papier, le tout de façon agréable et respectueuse.
19
Le silence fait vivre
Ceux qui parlent pendant la Prière, créent des anges
destructeurs
Il est écrit dans le Dereh’ Moché (jour 5), que de chaque parole
prononcée dans une Synagogue (depuis « Barouh’ chéamar »,
jusqu’après la « amida ») nait un ange destructeur qui s'empare de la
prière de ceux qui parlent. On comprend aisément de là pour quelle
raison Hachem a envoyé des épidémies, fasse le Ciel qu’Il nous
épargne (Shay Lamora, 75). Nous devons également en tirer la leçon
et nous demander s’il est bien utile de se rendre à la Synagogue où,
au lieu de créer des anges saints, on va créer des anges destructeurs
qui vont anéantir nos prières et le monde entier. Dans le monde
futur, on nous montrera les anges destructeurs que nous avons
engendrés, et la souffrance que nous éprouverons alors, sera
intolérable. Est-ce là toute la reconnaissance à laquelle est en droit
d’attendre Hachem de Ses créatures ? Il est certain que si nous
prenons à cœur ces enseignements, nous ferons tout pour éviter
d’y tomber, que Hachem nous en préserve.
20
Le silence fait vivre
Dans le monde futur, de terribles souffrances attendent ceux
qui parlent pendant la Prière
Maran a écrit dans le Choulh’an Arouh’ (Orah’ H’aïm, 268, 12), que
l’on ne doit pas parler pendant la récitation de « vayh’oulou », ni
pendant que l’officiant récite la h’azara du vendredi soir. Le Kaf
HaH’aïm a écrit que l’origine de ce din provient du Sefer H’assidim,
rapporté par le Tour, dans lequel on raconte l’histoire d’un h'assid
qui avait assisté au décès d’un autre h'assid dont le visage était
devenu verdâtre. Il lui demanda pourquoi son visage avait pris cet
aspect si effrayant, ce à quoi l’autre avait répondu que la cause
tenait au fait qu’il parlait pendant « vayh’oulou » au moment où le
Public l’entonnait, mais également pendant la bénédiction de la
h’azara du vendredi soir, et pendant le Kadich.
Le Sefer HaKol-Bo nous fait remarquer qu'il ne s'agissait pourtant
que de la h'azara du vendredi soir, qui ne comporte qu'une seule
bénédiction et n'a pas le même statut que la h'azara habituelle, on
doit donc en déduire que parler lors de la h'azara d'une des Prières
fixes est bien pire ! (Chalmé Tsibour)
Et maintenant, réfléchissons un instant, cette personne avait été un
h’assid empli de ferveur envers son Créateur, et en dépit de cela on
n’avait pas tenu compte de lui, et on l’avait même puni en
l’affligeant d’un visage verdâtre, ce qui le différenciait de ses autres
compagnons et lui occasionnait à coup sûr de grandes souffrances
(il est connu que dans le monde de Vérité, une personne peut
souffrir à cause d’une certaine faute). Et si un h’assid peut souffrir
à ce point, qu’en sera-t-il de simples gens tels que nous, qui
bavardons pendant la Prière, à quelle raillerie et quel sarcasme
serons-nous soumis dans le Monde de Vérité, et quelle souffrance
21
Le silence fait vivre
devront-nous subir ? On peut éviter tous ces tourments en
adoptant la vertu du silence, et la récompense en sera décuplée.
Il est rapporté dans le livre Réchit H’oh’ma (Chaar Ahava, chapitre
6), citation : « Et le h’assid Rabbi Lapidot, paix à son âme, a porté
témoignage auprès de mon maître, paix à son âme, et déclaré avoir
vu en rêve le H’assid et Sage Rabbi Yehouda Bar Chouchan, paix
à son âme, après son décès, ici en haute Galilée. Son visage était
aussi lumineux que la lumière du soleil, et chaque poil de sa barbe
éclairait comme un flambeau, aussi lui demanda-t-il comment il
avait pu mériter une telle chose. Il lui répondit que c’était grâce à
son niveau de silence, car il n'avait de sa vie jamais prononcé de
paroles inutiles ». Nous pouvons apprendre de là qu'une personne
qui adopte le silence, non seulement son visage ne deviendra pas
verdâtre, mais bien au contraire qu’il illuminera et resplendira. Il en
retirera alors beaucoup d’apaisement et de jouissance spirituels,
qu’aucune créature humaine ne peut mesurer avec un entendement
humain. C’est peut-être ce que sous-entend le Gaon de Vilna
זצוק"ל, lorsqu’il explique que pour chaque instant où nous tenons
notre langue, nous méritons le dévoilement du Or Haganouz (la
lumière cachée, littéralement), qu’aucun ange, ni aucune créature
ne peuvent évaluer, que Hachem nous la fasse mériter.
22
Le silence fait vivre
Qu'est-ce qui provoque la prolongation de l’exil et des
malheurs
Il est rapporté dans le livre Mikdash Méat (page 4) que le Rav
Hakadoch, Rabbi Yaacov Yossef de Ostraha זצ"ל, développait
toujours l'idée dans ses Drachot, accompagnées de cris, de plaintes
et de supplications, que les bavardages pendant la prière sont le
principal facteur responsable de l’exil. Il dévoila qu’à cause de ces
agissements-là, des mauvais décrets avaient été suscités au cours
des années 5400 (1648 environ de l'ère vulgaire), les années
terribles des pogroms en terre achkénaze, Que D. nous en
préserve.
❖
La Mitsva qui annule les mauvais décrets et qui fait taire les
accusateurs
Ceux qui à notre époque prennent garde de s’abstenir de parler
dans les Synagogues et les Maisons d’Etudes reçoivent en retour
une immense récompense, équivalente à la somme de toutes les
récompenses individuelles, du fait que cette Mitsva est délaissée par
tous, tel un met mitsva (défunt n'ayant personne pour s'occuper de
ses funérailles), et que par ailleurs cette faute est si grave qu’elle
entraine l’exil... Et si seulement on pouvait prêter plus d’attention
à cela, on pourrait annuler toutes sortes de mauvais décrets, et faire
taire tous les accusateurs (Chomer Emounim, page 256, Mikdash Méat,
page 4).
❖
23
Le silence fait vivre
Du Ciel on a dévoilé la faute qui empêche la venue du
Machiah'
On trouve dans le livre Mikdash Méat (page 7, lettre 6) la référence
à ce qui est écrit dans le Sefer Hagan, dans lequel il est mentionné
que du Ciel il nous a été dévoilé que cette faute est la cause de la
prolongation de l’exil. Le Chomer Emounim ajoute dans son
testament que « tous ceux qui transgressent cet interdit ne peuvent
être considérés comme mes disciples, dans la mesure où j’ai voué
toute mon existence à m’y opposer, que ce soit dans ma Maison
d’Etudes, mais également partout ailleurs où j’avais la possibilité de
protester. Que ceux qui se préoccupent de leur personne,
épargnent leur âme et ne prononcent aucune parole pendant que
l’officiant effectue la h’azara de la Prière, ni pendant la récitation du
kadish ou des bénédictions ».
Placer des gardiens responsables de la sainteté des
Synagogues
Les propos suivants sont rapportés dans le « Sefer Halih’ot Tefila
Oubeit Haknesset » (page 28) : « Le Rambam ע"הécrit que tous ceux
qui doivent entrer dans les Synagogues pour une quelconque raison
doivent s'y asseoir quelques instants. On peut en déduire que le
simple fait de se trouver dans une Synagogue constitue une Mitsva,
et donc s’ils se mettent à parler et dire des paroles vaines, ils
tombent sous le coup du postulat selon lequel une faute éteint une
Mitsva. De là, toute personne, homme ou femme, qui se trouve
dans les Synagogues, même en dehors des horaires des Prières et
24
Le silence fait vivre
de la lecture de la Torah, devra s’abstenir de proférer des propos
futiles. Jusqu’à quand ceci nous fera-t-il trébucher, lorsqu’on voit
qu’on ne parvient pas à admonester les gens, quelle qu’en soit la
ville, au point que c’en est devenu comme permis pour eux ?
Malheur à eux, malheur à leur âme, comment leurs prières
pourraient-elles parvenir jusqu’au trône céleste, quand elles sont
tellement souillées de leurs fautes, et qu’un accusateur ne peut
jamais se transformer en défenseur ?
C’est pourquoi, il serait très approprié que chaque Communauté
concernée par la Parole divine, place des personnes chargées de
s’occuper des individus qui parlent, en les menaçant, puis en leur
adressant des vexations publiques. Ainsi pourrions-nous
apercevoir la Gloire de D. ici, et tout le Peuple entendra et craindra,
et ne fautera plus, il placera sur sa face une muselière, et ravalera sa
bouche dans les Synagogues au lieu de proférer des paroles futiles
et vaines… »
❖
La mise en garde de Rabbénou Yona au sujet de la sainteté
des Synagogues
Rabbénou Yona écrit dans Iguérét Hatechouva : « Il faudra prendre
garde à ne pas parler de ses affaires, ou bien même prononcer une
conversation profane dans les Synagogues, car cette faute est trop
lourde à porter, וגדול עוונו מנשוא. A plus forte raison faudra-t-il être
attentif à ne pas parler pendant que l’officiant récite la Prière. Tous
les fidèles ont l’obligation d’admonester, d’invectiver et
d’empêcher ceux qui parlent de fauter, car toutes les créatures ont
été créées pour l’Honneur de D., Loué soit-Il. Et si on détourne
25
Le silence fait vivre
son attention, qu’on n’est pas soucieux d’entendre la Prière au
moment où on loue le Créateur, alors que deviennent le Kavod
(l’Honneur) et la Crainte dûs à Hachem ? (Sefer Mikdash Méat, page
79, lettre 6)
❖
Quels comportements adopter dans les Synagogues et les
Maisons d’Etudes
Il est écrit dans le Sefer Harokah’ : « et Je serai pour eux un petit
Temple » מקדש מעט, il s’agit des Synagogues dans lesquelles on ne
se comporte pas de manière frivole, ainsi qu’il est dit dans le
deuxième chapitre du Traité Meguila, ל-אלוקים נצב בעדת א, D. se
tient auprès de la Communauté des fidèles. Or, ceux qui parlent
dans l’enceinte des synagogues, se comportent comme des
rebelles ! Hachem dit : pourquoi suis-Je venu, et pas un seul
homme n’est présent, J’ai appelé, et personne ne répond, J’ai tendu
les bras et nul ne suit. Pourquoi devrait-Il éprouver de la colère
pour ta voix, et évoquer contre toi « qui t’a demandé de détruire
Ma cour » ? Prosterne-toi devant Lui, repends-toi devant Lui avec
effroi, la tête basse et avec humilité, le cœur brisé, supplie-Le,
entonne des cantiques devant Lui avec joie, présente-toi devant Lui
dans l’allégresse, alors Il sera proche de toi, et présent pour toi
(Mikdash Méat, page 59, lettre 7).
26
Le silence fait vivre
A cause des bavardages dans les Synagogues et les Maisons
d’Etudes, un nuage est créé qui empêche la Prière de
s’élever
Rabbi Yonatan Eibeshütz écrit dans son ouvrage Yearot Dvach (1ère
partie, 4ème Drouch) : « Il faut trembler dans la Prière, car c’est tout
ce qu’il nous reste en exil. Combien doit-on s'y consacrer en
investissant toute sa concentration, se tenir dans la soumission la
plus totale et le dos courbé, tout en prononçant des paroles de
louange avec sérénité et conviction. Heureux ceux qui prient dans
les pleurs, le cœur serré et brisé, leurs prières ne restent jamais
vaines. Sur quoi peut-on compter durant cette galout, et qu’est-ce
qui nous protège si ce n’est la Prière et les supplications jaillies du
plus profond du cœur ? Malheur à nous quand nous disons « Tu
T’es recouvert d’un nuage qui ne laisse pas passer la Prière ». Et
qu’est-ce que ce nuage ? Il s’agit des vapeurs et de l’haleine
contenant les péchés qui sortent de la bouche d’un homme ou
d’une femme chaque jour, et en particulier les bavardages futiles
dans la Synagogue, et à plus forte raison pendant la Prière, tout cela
formant une nuée qui empêche la Prière de s’élever (Mikdash Méat,
page 59, lettre 10).
27
Le silence fait vivre
Chapitre III
La multiplication des bavardages dans les
Synagogues rend difficile la concentration
dans la Prière
O n trouve rapporté dans le livre Orh’ot Tsadikim (Chaar
Hachtika) : « On devra également s’habituer à se taire
dans les Synagogues, cela tient à la pudeur ; et, par
ailleurs, un grand investissement de soi est nécessaire afin de se
concentrer dans la Prière. »
Il y est encore écrit : « Prends bien garde de n’ouvrir la bouche qu'à
bon escient, de veiller sur ta langue tout comme tu veilles sur l’or,
l’argent et les pierres précieuses que tu gardes cachés dans ta
chambre, dans ton coffre, et auxquels tu ajoutes protection sur
protection ; ainsi feras-tu pour ta bouche. Observe comment les
Anciens faisaient attention à ne jamais proférer de paroles vaines
durant toute leur vie. Ceci constitue indéniablement une mesure
forte pour réussir à prier avec concentration, car le principal
obstacle à cela provient des choses futiles fixées dans le cœur. Le
silence aussi représente une barrière qui préserve la Yirat Chamayim
(la crainte du Ciel), car il est impossible à celle-ci de résider dans
un cœur empli de paroles vaines (Mikdash Méat, page 59, lettre 11).
❖
28
Le silence fait vivre
De dures paroles sur ceux qui parlent dans les Synagogues
au milieu de la Prière
On rapporte dans les Tikounim du Zohar Hakadoch (Tikoun 18, page
65a) que les mécréants sont repoussés du Palais du Roi, que l’on
ne répond pas à leurs demandes, et c'est sur eux qu'il est dit : « Qui
vous a demandé de détruire Ma cour de vos mains ? » (Isaïe 1, 12).
Il s’agit là des mécréants qui méprisent le Roi lors de leurs prières,
qui s’en éloignent et les interrompent par des propos futiles. Il est
écrit par ailleurs dans le livre VaH’ay Baem (page 149) « voyez tout
ce que perdent ceux qui parlent pendant la Prière, ils s’attirent une
réputation de Racha’ (mécréant), méprisent le Maître de l’Univers à
D. ne plaise, et seront punis de châtiments terribles. Bien plus, leur
prière n’est jamais exaucée, et Hachem les invective et leur dit :
« Qui vous a demandé de détruire Ma cour », et Il n’éprouve
aucune considération ni pour eux, ni pour leur prière. Que l’on
réfléchisse un instant, si une personne nous traitait de Racha’, nous
laisserions-nous faire, sans répliquer avec la plus grande
véhémence ? Et pourtant, ici aussi celui qui parle pendant la Prière
entraine par ses actes qu'on lui attribue le qualificatif de Racha’ !
Imaginons que nous soyons en train de converser avec une
personne honorable et importante, oserions-nous interrompre
cette conversation au beau milieu, et proférer des futilités ? A plus
forte raison lorsque l’on se tient devant Hachem, le Roi des Rois,
comment peut-on laisser notre cœur nous égarer au point de
s’interrompre au milieu de la Tefila’, et de prononcer des propos
inutiles ? Ceux qui agissent de la sorte, au final portent témoignage
sur eux-mêmes qu’ils ne craignent pas D., qu’ils n’accomplissent
pas non plus le verset « J'ai placé l'Eterne-l devant moi en
permanence » ()שויתי ה' לנגדי תמיד, et sont considérés comme des
29
Le silence fait vivre
hérétiques qui n’ont pas foi en la déclaration « » מלא כל הארץ כבודו
(le monde est empli de Sa Gloire), car parler au milieu de la Prière
équivaut à interrompre une conversation avec le Roi de l’Univers.
Qui plus est, à travers leurs fautes, ils sont la cause que d’autres
encore rejettent la crainte de D., ils font ainsi fauter le public et de
plus transgressent le commandement positif de « tu craindras
l’Eterne-l ton D. », ainsi que le commandement positif de « tu
aimeras l’Eterne-l ton D. », car s’ils aimaient véritablement
Hachem, ils n’auraient jamais parlé pendant l’office. C’est pourquoi
il faudra être très vigilant et faire très attention à cela.
❖
Hachem n’écoute pas la Prière de ceux qui parlent dans les
Synagogues pendant la Tefila
Il est écrit ans le Sefer H’aredim que ceux qui parlent, même entre
Ychtabah’ et Yotser, sont considérés dans le Talmud de Jérusalem
comme des pécheurs, à tel point qu'il ne leur est pas permis de
participer aux combats contre les ennemis, car cette faute diminue
drastiquement leurs mérites, de même que ceux qui parlent
pendant le Kadich entre les mots Yéhé Chémé Raba... et Ytbarah’, ou
entre Kadich et Baréh’ou, et il semblerait qu’il en soit de même entre
Kadoch et Barouh’ de la Kedoucha. On y rapporte encore, en citant le
Midrash, que ceux qui parlent pendant la Prière ne sont pas écoutés
par Hachem, ainsi qu’il est dit : « Et tu ne t'es pas adressé à Moi,
Yaacov » (Isaïe 43, 22), alors que toute personne qui se concentre
et s’abstient de parler, sa Prière est exaucée, comme il est dit :
« Prépare leur cœur, Prête une oreille attentive».
❖
30
Le silence fait vivre
Ils n’ont pas parlé pendant la Prière, et aussitôt sont arrivés
les Sept Bergers à la Synagogue
On rapporte dans le Sefer Halih’ot Tefila OuBeit HaKnesset (page 34)
qu’une fois le Ari zal s’adressa à ses disciples pendant Chabat, et
leur dit : « Si vous prenez sur vous de ne prononcer aucune parole
à la Synagogue lors de l’office du matin jusqu’à la sortie du Beit
Haknesset, et qu’aucun de vous ne rira de tout ce que vous pourrez
voir, alors je dirigerai aujourd’hui l'office et j'appellerai au Sefer
Torah les Sept Bergers. Ses disciples lui répondirent alors : « Nous
prenons sur nous tout ce que Rabbénou nous a ordonné ». Et ainsi
en fut-il.
❖
Parler pendant la Prière est considéré comme empiéter sur
la Propriété de Hachem
L’auteur du Sefer H’aredim écrit dans son livre (chapitre 66, alinéa
110), que parler pendant la Prière s’apparente à l’interdit ‘déoraïta’
(biblique) d'usurpation de territoire. En effet, celui qui accapare du
territoire, construit sur le terrain de son prochain de façon illicite,
et comme cela est fort connu, la punition qui s’ensuit est sévère.
S’il en est ainsi, malheur à ceux qui usurpent des terrains
appartenant au Roi des Rois, Hakadoch Barouh’ Hou (le Saint Béni
soit-Il), du fait que, lorsque l’on pénètre dans une Synagogue, qui
constitue la frontière du territoire de Hachem, et que l’on y parle
pendant la Prière, cela est considéré comme si on usurpait l’espace
privé de D. (Sefer Halih’ot Tefila OuBeit HaKnesset, page 26)
❖
31
Le silence fait vivre
Ceux qui bavardent dans les Synagogues repoussent la
Présence Divine
Il est écrit dans Avodat Israël (Koznitz, Avot chapitre 5, michna 5) que,
assurément, chaque Synagogue et chaque Maison d’Etudes ici-bas
est liée par une correspondance avec une Synagogue et une Maison
d’Etudes d’En-Haut, c’est pourquoi il faut veiller à ne prononcer
aucune parole en dehors de la Prière, dans la mesure où lorsque
l’on prononce des choses vaines, on ressemble à une personne qui
parle au Roi, et lui tourrne soudain le dos, puis qui profère les mots
suivants : « Majesté, je ne souhaite pas échanger avec vous, et
préfère parler à ma guise ». Ceci repousse et éloigne la Cheh’ina (Sefer
Halih’ot Tefila OuBeit HaKnesset, page 27).
Eviter de parler pendant la Prière
Dans le Sefer Halih’ot Tefila OuBeit HaKnesset (page 37), on rapporte
un événement qui eut lieu à l’époque de l’Admour auteur du Sfat
Emet זיע"א. Un public très nombreux s’était dirigé vers sa Maison
d’Etudes, durant la période des Dix Jours de Repentance. Le Beit
Midrash était bondé, et à cause du manque de place, un certain
nombre de H’assidim s’en étaient allés prier et étudier dans le Beit
Hamidrash d’une autre communauté de la ville.
Malencontreusement, dans ce Beit Hamidrash on n’était pas très
scrupuleux sur le fait de s’abstenir de parler pendant la Prière.
Lorsqu'ils firent part au Rabbi de la tenue en cet endroit de
plusieurs offices qui se succédaient, où les fidèles palabraient
32
Le silence fait vivre
pendant la Prière, le Sfat Emet convoqua le Rav du lieu afin de
mettre au point ensemble un plan d’action efficace. Ils firent tant
et si bien, qu'il sortit de tout cela une grande avancée en l’honneur
de la Prière, et en l’honneur de la Maison de D.. On fit savoir que
l’on serait très attentif de respecter un laps de temps suffisant entre
chaque minyan pour éviter que les fidèles du précédent minyan ne
restent sur place et ne se mettent à bavarder, pendant que les fidèles
du minyan suivant entament leur prière.
Le diamant de la couronne
Dans le Beit Hamidrash de Gour en Pologne, se tenait un enfant âgé
d’environ quatre ans, qui priait avec concentration la Tefila de
Moussaf. Il s'appelait Pinh’as Menah’em Alter, et devint par la suite
le Rabbi de la dynastie de Gour, auteur du Pné Menah’em. Soudain,
au milieu de la Kedoucha, au moment où l’on dit « Keter Yiténou
lekha », l’enfant se mit à observer deux jeunes enfants qui se
battaient, et tout occupé qu’il était à ce spectacle, il ne prêta pas
attention à l’officiant qui avait poursuivi la Prière. Après la Tefila,
son père le Rabbi Imré Emet זצוק"ל, l’appela et lui dit, « il manque
à la couronne qui se trouve dans le Ciel, un diamant.
Pourquoi? demanda l’enfant. Parce que lorsqu’on a prononcé
aujourd’hui le mot « Keter » dans la Tefila, Pinh’as Menah’em
pensait à autre chose, c’est pourquoi il manque un diamant à la
couronne. » Ces paroles émanant du cœur, pénétrèrent
directement dans le cœur de l’enfant, qui depuis ce jour veilla
jalousement à protéger les diamants de la couronne.
33
Le silence fait vivre
Combien plus doit-on faire attention à ne pas du tout parler
pendant l’office, car ce faisant, on ne cause pas seulement une
absence des diamants, mais on abîme la couronne même du Roi
des Rois, le Saint Béni Soit-il. Quel châtiment recevrait un individu
qui abimerait la couronne d’un Roi de chair ? A plus forte raison
sa peine devrait-elle être décuplée si le dommage causé portait sur
la couronne de Hachem, D. nous en préserve (Halih’ot Tefila OuBeit
HaKnesset, page 39).
Le silence pendant la Prière protège de l’ennemi
Les H’assidim se souviennent encore de la difficile époque
précédant la Guerre des Six Jours, où les cœurs étaient emplis de
crainte et de peur par rapport aux événements éminents annoncés.
Le Rabbi Beit Israël זצוק"לfit appeler le Rav Yossef Konses ז"ל,
l’un des plus anciens H’assidim, et lui dit : « Lorsque les Egyptiens
se mirent à poursuivre les Bené Israël, Moché notre Maître ע"ה,
s’adressa à eux et leur dit « Hachem va combattre pour vous, quant
à vous, faites silence ». Le Rabbi ajouta, si vous faites silence
pendant la Prière, Hachem combattra pour vous. Qui parmi nous
ne désire-t-il pas conserver sa sérénité et accorder toute sa
confiance en Hachem afin qu’il combatte pour nous ? Pour cela, il
est important que nous fassions ce qu’il nous incombe, et que nous
soyons extrêmement vigilants à ne pas parler pendant la Prière
(Halih’ot Tefila OuBeit HaKnesset, page 39).
34
Le silence fait vivre
Le Kidouch inoubliable
De nombreux H’assidim étaient arrivés à Jérusalem un Chabat, afin
de s’abriter à l’ombre du Rabbi Beit Israël זצוק"ל. Ils avaient
conscience qu’une infime partie d’entre eux seulement auraient le
mérite d’obtenir une invitation personnelle en vue d’être admis à
l’intérieur du sanctuaire, la maison su Rabbi, pour le Kidouch qui
suivrait la Prière. L’un des petits-enfants du Imré Emet זיע"א, qui
était arrivé ce Chabat chez le Rabbi, semblait particulièrement
heureux, le Rabbi l’ayant invité pour le Kidouch, et lui avait même
enjoint d’annoncer à son ami proche qu’il pouvait lui aussi y
participer. Pendant la pause, il chercha son ami mais ne le trouva
pas. Pendant la lecture de la Torah, entre les montées des fidèles,
au moment où le Gabbaï récitait le « Mi chébérah’ », il aperçut l’ami
dont avait parlé le Rabbi. Tout en le fixant des yeux, il lui murmura
à voix basse d’assister au Kidouch après la Prière chez le Rabbi.
Par chance pour lui, au même instant on invita le Rabbi à la Torah,
en sixième montée. Du coin de l’œil, il perçut son petit-fils en train
de murmurer, et de loin lui exprima sa désapprobation. Après la
Tefila, le neveu exprima devant son ami ses regrets sur les
bavardages qu'ils avaient partagés entre les montées.
A la fin de la Prière, le Rabbi fit appeler son petit-fils et lui dit :
« Les disciples qui discutent au beau milieu de la lecture de la
Torah, n’ont pas leur place chez moi ». Le petit-fils répondit au
Rabbi que tous deux venaient de prendre sur eux de ne plus parler
entre les montées à la Torah, ni au milieu de la Prière. Ce à quoi le
Rabbi répliqua : « S’il en est ainsi, vous pouvez entrer chez moi ».
Lorsque le Rabbi se mit à distribuer les restes de son repas
(Shiraïm), il leur en fit porter en disant : « Ceci est pour les pénitents
(baalé tchouva). Ces deux jeunes gens témoignent : ils n’oublieraient
jamais ce Kidouch de toute leur existence. Depuis ce jour, trente
35
Le silence fait vivre
années se sont écoulées, et les deux sont restés très vigilants à ce
propos (Halih’ot Tefila OuBeit HaKnesset).
Paroles de Rabbi Avraham Galanti זצוק"ל
Rabbi Avraham Galanti זצוק"לa écrit, nous citons : « Ne pas
parler pendant la Prière, ni tant qu’un Sefer Torah est ouvert,
même s’il s’agit de Divré Torah »
Les Kabalistes de Tsfat
Il est rapporté au nom des Kabalistes de Tsfat : « s’abstenir de
parler dans la Synagogue, depuis le début de la Tefila, jusqu’au
Kadich Titkabal, et lire dans le Sefer Torah mot à mot avec peur et
crainte, comme si nous venions de la recevoir du Mont Sinaï ».
36
Le silence fait vivre
Leçon sur la peur de fauter, tirée d’une conversation
de Mitsva au milieu de la Prière
Le Saint Rav, le H’ozé de Lublin, parla un jour de l’immense
crainte du Ciel de son Maitre, le Saint Rav Elimeleh’ de Lizensk
זי"ע, et il se mit à raconter. Un jour, le H’ozé de Lublin rendit visite
à son Maitre, et le surprit en train de pleurer et gémir, plongé dans
une grande douleur. Le H'ozé de Lublin s’enquit aussitôt de la
raison de ces pleurs terribles. Le Rav Hakadoch Elimeleh’ lui
répondit, « je pleure car j’ai fauté, je me dois de faire Tchouva ». Le
H’ozé de Lublin demanda dans un tremblement à son Maître, quelle
pouvait bien être la faute du Rabbi pour le faire autant pleurer. Son
Maitre lui répondit qu’il avait parlé au milieu de la Prière. Alors que
le H’ozé de Lublin s’enquérait des détails, son Maître lui révéla
qu’une dame avait été introduite chez lui, et lui avait parlé d’une
femme qui avait des difficultés à accoucher. Il dût lui demander le
nom de cette femme, puis la bénir ; ces événements se déroulaient
au milieu de la Prière, dans la récitation du « Hodou », avant
« Barouh’ Chéamar ». Lorsque le H’ozé de Lublin eut entendu tous
les détails relatifs à cet évènement, il s’adressa à son Maitre et lui
demanda : « ne s’agit-il pas d’un cas de force majeure, avec vie
d’autrui en danger ? » Le Rav lui répondit : « Mais, j’aurais pu
m'exprimer par signes, et éviter de parler. » Le H’ozé de Lublin
demanda encore à son Maitre : « Mais en fait, cela s’est passé avant
Barouh’ Chéamar, et d’après le Din (la loi stricte) on peut marquer
une pause et parler à cet endroit ». Son Maitre répliqua :
« Cependant, il existe des personnes qui ont la coutume de réciter
Barouh’ Chéamar avant Hodou, et pour eux cela est considéré comme
une interruption, c’est la raison pour laquelle, disait-il, il souffrait
tellement. » Tout ceci est raconté par le H'ozé de Lublin, pour nous
enseigner le niveau de Crainte du Ciel que possédait son Maitre. Et
37
Le silence fait vivre
quant à nous, nous devons apprendre à faire très attention à ne pas
parler de choses qu’il est interdit de proférer dans les Maisons
d’Etudes, ainsi que dans les passages de la Prière lors desquelles
toute parole est interdite, car il ne s’agit pas ici de H'assidout, mais
d’une véritable Halah’a. Que Hachem nous accorde le mérite
nécessaire, et nous empêche de trébucher, Amen, ken yehi ratsone
(Halih’ot Tefila OuBeit HaKnesset, page 40)
Hélas, j’ai assisté à plusieurs reprises à différentes transactions que
des gens faisaient avec leur téléphone cellulaire dans la Synagogue,
ou dans la Maison d’Etudes, en plein milieu de leur étude, pendant
plus d’une demi-heure d’affilée parfois, sans exagération. Une
minorité d’entre eux (je les ai vus de mes propres yeux) vont même
jusqu’à écouter les nouvelles au moyen des oreillettes de leur
téléphone mobile, au sein de la Synagogue et du Beit Hamidrash,
ou bien d’autres visionnant les annonces qui apparaissent sur
l’écran de leur portable.
Hélas encore, il existe des personnes qui, au sein même du Beit
Hamidrash, programment les travaux de rénovation de leur
appartement, d’autres qui songent à planifier leurs vacances, dans
quel hôtel ils vont descendre, et pour quelle durée ils vont louer un
véhicule, et ainsi de suite, toutes des choses inconsistantes. Il y a
pourtant parmi eux des gens biens. Comment peut-on voir de telles
choses se produire et se taire ? Pendant que le sang d’Israël coule
comme de l’eau, que des océans de larmes jaillissent des yeux de
Juifs intègres et innocents ?
J’étais présent une fois aux obsèques d’un Juif Tsadik qui venait
juste de décéder, quand, au beau milieu des éloges funèbres, au
moment où les membres de la famille pleurent, gémissent et se
lamentent, certains s'étaient mis à recevoir, l’un après l’autre, des
communications de leurs téléphones portables, tandis que de
chaque portable surgissait une mélodie différente, pour finir par
38
Le silence fait vivre
former ensemble une cacophonie inaudible, au milieu des proches
en pleurs. Comme tout cela avait paru ridicule et blessant !
Tout ce que j’ai pu écrire provient de la souffrance de mon cœur,
toutefois, je reste persuadé qu’il existe de nombreux Juifs qui ne
fautent pas à cause de ce qui a été dit plus haut, par exemple qui ne
possèdent pas de téléphone cellulaire, ou bien qu'il leur est
indispensable selon les critères de la Halah’a. Ou bien qui, lorsqu’ils
reçoivent un appel, disent directement à l’interlocuteur au bout du
fil d’attendre un instant, ce qui leur permet de sortir de la Maison
d’Etudes, lorsque la Hala'ha le permet. Je ne parle pas d’eux. Même
ceux qui transgressent les interdits mentionnés plus haut, je sais
qu’il s’agit d’un manque de connaissance. C’est pourquoi nous
avons écrit quelques pages d’éthique au sujet de la gravité de toute
interruption de l’Etude, ainsi que concernant la gravité des choses
qui ont été dites sur ceux qui bavardent dans la Maison d’Etudes,
et à la Synagogue.
Pour tous ceux qui ont un besoin indispensable du téléphone
cellulaire, il sera nécessaire d’y installer un vibreur, ou bien de
mettre en marche le dispositif interne existant du téléphone. Ou
bien encore, de choisir une sonnerie très légère, qui ne perturbera
pas dans leur Etude ceux qui se tiennent autour.
39
Le silence fait vivre
Extraits de cours du
Rav Ben-Tsion Moutsafi
Rabbénou Béh'ayé
« Sache que lorsqu’un homme a la chance de construire une
Synagogue – d’ailleurs pas seulement une Synagogue entière, cela
peut être un pan de mur, ou bien même il peut s’agir de planter un
clou en l’honneur de la Synagogue –il détient un immense mérite,
tellement grand que l’on avait l’habitude de le mettre en vente, qui
aura le mérite de peindre la Synagogue, qui va fournir les chaises,
qui va fournir les livres, qui va apporter les chandeliers, qui sera
préposé à l’allumage des bougies ? Chacun savait que, puisque cela
était au bénéfice de la Synagogue, il y avait là un immense mérite !
Et, comme tous voulaient mériter cette Mitsva si chère, il fallait la
mettre en vente.
40
Le silence fait vivre
Rabbi Yonathan Eibschütz
Rabbénou Yonathan Eibschütz écrit que la sainteté d’une
Synagogue équivaut à la sainteté du Héh’al (salle d’apparat) du
Temple de Jérusalem. Comment est-ce possible ? Tout d’abord, il
faut se demander pourquoi le Roi Salomon ע"הa fait construire le
Beit Hamikdash. La réponse est : à l’évidence, afin d’y prier !
Où donc priaient-ils ? Dans la Azara (la Cour) ! Ainsi, c'est
par la force de ces Prières que résidait la sainteté de l’endroit. C’est
à ce propos que le Rav s’est exprimé, disant qu'il en va de même
avec les Synagogues, car c’est avec les Prières que l’on fait résider
la sainteté dans un endroit. C’est la raison pour laquelle la sainteté
d’une Synagogue équivaut celle du Héh’al.
C'est une grande Mitsva d’embellir la Synagogue, qu’elle soit
plus belle et plus majestueuse que notre propre maison, de l’élever,
de la nettoyer, de la parer d’atours. Par exemple, il faudra que le
mobilier de la Synagogue soit plus précieux que celui que nous
possédons. Si l’on dispose chez soi d’un vaste canapé, il sera
nécessaire d’équiper la Synagogue d’un sofa plus luxueux ! Si l’on
possède chez soi un beau tapis, il faudra fournir à la Synagogue un
tapis encore plus précieux, tout cela pour que la Synagogue reste
l’endroit le plus majestueux. Car, comme l’écrit Rabbénou
Yonathan Eibschütz, la « Synagogue est le corridor du Ciel » ! Qu’il
faut comprendre ainsi : on peut mériter d’accéder au Gan Eden
(Paradis) par l’intermédiaire de la Synagogue. De quelle façon ? Par
le respect accordé à ce lieu. Mais, si à D. ne plaise, on ne magnifie
pas la Synagogue, il en résulte, D. nous en préserve, une sorte de
mépris à l’égard du respect dû au Ciel, c’est-à-dire un dédain pour
le Gan Eden, un dédain pour la Présence Divine (la Cheh’ina).
Pourquoi cela ? Ni plus, ni moins parce qu’il s’agit de sa place, que
41
Le silence fait vivre
c’est l’endroit où elle doit se trouver ! C’est pourquoi il faudra faire
très attention à ce que la Synagogue soit le lieu le plus beau et le
plus majestueux de tous les édifices.
Toutefois, au-delà de la beauté extérieure, il existe une
splendeur essentielle et supérieure à toutes les autres, celle que l’on
appelle « dereh’ eretz » (le savoir-vivre), c’est-à-dire se comporter
dignement dans cet endroit sacré. Et, ainsi que l’écrit le
Rambam (Maïmonide) : « il est défendu de crier dans une
Synagogue », signifiant qu’il est interdit d’interpeller son prochain
à voix haute dans l’enceinte de la Synagogue, tout devra se faire par
allusion, à l’exemple d’une personne se trouvant dans la salle du
Palais du Roi. Et la punition d’un homme qui commet un péché
dans le Palais du Roi, est beaucoup plus grave que celle commise
dans un autre endroit, dans la mesure où on ne peut comparer une
personne qui irrite le Roi à l’intérieur du Palais, à une autre située
à l’extérieur. Il faut savoir que lorsqu’une personne se trouve entre
les murs d’une Synagogue, c'est comme s'il se tenait à l’intérieur du
Eih’al. C'est ce qu’il ressort des propos de Rabbénou le Ari zal, qui
nous a mis en garde avec insistance et nous a prescrit, lorsque nous
entrons dans la Synagogue, de nous tenir en tremblant près de la
porte, en transe et tout empli de crainte, de poser notre main sur la
Mezouza et de se prosterner face à l’Arche Sainte en disant : ואני
[ ברוב חסדך אבוא ביתך אשתחוה אל היכל קדשך ביראתךJe viens par la
force de Ta mansuétude me prosterner devant le Saint Eh’al, avec
crainte] (tehilim 5,8). Il ressort de là, que l’essentiel du
comportement que nous devons adopter lorsque nous pénétrons
dans une Synagogue, est la crainte.
Le Rambam également écrit dans le Sefer Hamitsvot, que la
crainte du Temple est mentionnée deux fois dans la Torah, du fait
de sa gravité :
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Le silence fait vivre
a- Dans la section Kedochim (Vayikra 19, 30) : « Et vous
craindrez mon Temple, Je suis votre D. » .
b- Dans la section Behar (Bamidbar 26, 2) : « Et vous
craindrez mon Temple, Je suis votre D. »
Le Rambam détaille que la crainte du Mikdash (le Temple de
Jérusalem) ne se limite pas seulement à l’époque où le Temple
existait, mais s’étend encore de nos jours à nos Synagogues et à nos
Maisons d’Etudes. Car, du fait même qu’elles ont été instituées
pour la Torah et la Prière, NOUS DEVONS FAIRE TRES
ATTENTION AU RESPECT QUI LEUR EST DU. Nous
trouvons encore dans les écrits du Rambam : « Nous devons fixer
en notre esprit le joug de la Peur et de la Crainte ; et ce n’est pas
tant de la Synagogue dont nous devons avoir peur, mais de Celui
qui fait résider Son Nom dans cet édifice ».
43
Le silence fait vivre
Le Gaon, auteur du « Kav Hayachar »
(l’un des Sages de Pologne)
Le Gaon, auteur du Sefer Kav Hayachar, écrit que si nous avions
les yeux pour voir, nous aurions pu distinguer comment la
Présence Divine repose sur les murs des Synagogues, à l’intérieur
comme à l’extérieur, au point que dès l’entrée dans une Synagogue,
il nous serait aussitôt apparu honorable d’en embrasser les parois.
Il y est encore rapporté : « Si les gens ne prennent pas garde à éviter
les propos grossiers et futiles, calomnieux et médisants dans les
Synagogues, c’est cela qui fait fuir la Cheh’ina d’Israël » . A ce propos
il est écrit dans les Tikouné Zohar (Tikoun 6) : « Et la colombe ne
trouva pas d’endroit où se poser » (la colombe faisant allusion à la
Cheh’ina). Dans les commentaires « Méoré Ech » sur place, on
rapporte que la Cheh’ina pleure et se lamente sur cet homme qui a
proféré des paroles interdites dans la Synagogue, et qui a de ce fait
provoqué le départ de la Chehi’na d’Israël. On y trouve encore que,
à cause de ce péché - que Hachem nous pardonne nos nombreuses
fautes - plusieurs Synagogues ont été détruites, du fait que les gens
font pénétrer l’impureté du sitra ah’ara dans le bastion de la Cheh’ina,
qui elle est totalement sainte, or le mélange de composantes
étrangères dans des lieux saints n’est pas bon. A chaque fois qu’il
sera question de sainteté, on devra être particulièrement vigilant, à
ne pas y introduire des forces extérieures (h’itsonim), à D. ne plaise.
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Le silence fait vivre
Le Gaon, notre Maître le H’id"a
(Rabbi H’aïm Yossef David Azoulay)
« …De là provient la coutume des femmes Tsadkaniot (Pieuses),
des simples gens, ou bien encore des voyageurs, qui lorsqu’ils sont
assis dans une calèche et aperçoivent de loin une Synagogue, ils
tendent leurs mains dans sa direction et les embrassent. Ceci
constitue un rite admirable et authentique » . De cette description
nous apprenons qu’au moment où nous sortons le Sefer Torah de
l’Arche Sainte (Aron Hakodech) pour le conduire à la table de
l’officiant (Téva), on se doit de converger vers lui et de l’embrasser
(comme prescrit par la Halah’a). C’est une Mitsva pour un homme
d’amener ses enfants à la Synagogue afin de les éduquer et les
habituer en ce sens, c’est-à-dire qu’ils aillent embrasser les rouleaux
de la Torah lorsqu’ils arrivent à la Synagogue (au moment de la
sortie du Sefer Torah), car ceci constitue une ségoula (propriété)
pour acquérir et développer la Crainte du Ciel (Yirat Chamayim). Par
ailleurs, il faut savoir que si les enfants perturbent le déroulement
de la Prière du père ou des fidèles, il ne faudra pas les y amener. Il
est rapporté dans le Choulh’an Arouh’ (Orah’ H’aïm, 124) dans le
Haga (Rabbi Moshé Isserliss) « il éduquera ses jeunes enfants… »,
et dans le Kaf HaH’aïm (idem, alinéa 39) « et il faut les éduquer à
se tenir dans la peur et la crainte ; mais les enfants qui courent de
long en large dans la Synagogue pour jouer, il est préférable de ne
pas les y amener (Maguen Avraham au nom du Chla Hakadoch) » .
Dans son ouvrage ‘Birké Yossef’, notre Maître le H’ida écrit : « Une
personne qui sait qu’en allant prier à la Synagogue on va bavarder
avec lui et évoquer des choses profanes, il sera préférable pour lui
de rester prier tout seul chez lui, toute sa vie durant !! Du moment
qu’il ne vient pas à la Synagogue pour y proférer des paroles
45
Le silence fait vivre
futiles. » Ce à quoi il ajoute : « Et même s’agissant des ‘Yamim
Noraïm’ (jours solennels), Roch Hachana, Kippour, Souccot, Simhat
Torah, si l’on craint d’être amené à dire des choses profanes dans
l'enceinte de la Synagogue, il sera préférable de prier tout seul
plutôt que de venir à la Synagogue et y bavarder. Si l'on nous pose
la question : « la chose est-elle vraiment grave à ce point ? », on
pourra répondre : « Tout à fait ! A notre grand regret, nous
ignorons l'immensité de la faute et l’affliction que nous
occasionnons à Hachem à cause des paroles profanes, car la
Cheh’ina Hakedocha le dit explicitement « qui vous a demandé de
détruire de vos mains ma cour ? »
Dans le Sefer Hakané, il est rapporté que si on se trouve déjà dans
la Synagogue et que l’on s’aperçoit que d’autres cherchent à
bavarder avec nous, que devra-t-on faire pour être épargné ? On
pourra faire semblant de prier, et bien qu’en vérité on ne prie pas,
il sera préférable malgré tout de faire semblant plutôt que de
proférer des paroles vaines dans la Synagogue.
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Le silence fait vivre
Rav Saadia Gaon
Le Rav Saadia Gaon, qui vécut quelques centaines d'années
seulement après l'achèvement du Talmud, détaille quelques un des
moments lors desquels il faut observer le silence, dont :
o Le Hallel.
Au moment où l’on récite le Hallel, toute parole est interdite,
même les paroles de Torah, jusqu’à la fin de sa lecture.
o Le Sefer Torah.
Il est formellement interdit de parler pendant la lecture de la
Torah ! Il est écrit dans le Zohar Hakadoch que, dès l’instant où
l’on ouvre l’Arche Sainte pour sortir le Sefer Torah, tout le
public doit se tenir debout dans un silence absolu ! Malheur à
celui qui proférerait le moindre mot à cet instant, même un seul
mot profane. Il ressort encore du Zohar, qu’il est interdit de
parler même entre les montées à la Torah. Toutefois, en cas de
nécessité (pour une hachkava, pour vendre une montée à la
Torah etc.), on s’en acquittera brièvement. A ce propos, les
décisionnaires écrivent qu’il n’est pas souhaitable de faire des mi
chébérah’, des hachkavot etc… entre les montées, mais
puisqu’aujourd’hui nous sommes déjà habitués à procéder de la
sorte, il y a lieu de raccourcir autant que faire se peut, et il sera
même préférable de faire toutes les alyot en une seule fois, et
ensuite tous les mi chébérah’, les achkavot etc…afin de minimiser
les interruptions autant que possible.
o Les Tefilines
Tant que l’on porte les Tefilines, il est interdit de parler,
jusqu’après les avoir retirées.
❖
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Le silence fait vivre
Le Baal Hatourim
Le Baal Hatourim écrit : « Si tu souhaites que ta prière soit
exaucée par D., tais-toi !! D’où apprenons-nous cela ? Du fait
qu’il est écrit dans les Tehilim : « Ecoute ma prière, dénuée
d’hypocrisie » (17, 1), qu’il faut comprendre ainsi : si tu veux
que Hachem écoute ta prière, alors gardes ta bouche tant que
tu te trouves dans la Synagogue, évite toute parole profane, et
toute parole vaine et tous propos interdits.
On cite dans de nombreux Sefarim une Ségoula pour la longévité
: se taire à la Synagogue. Celle-ci figure en allusion dans le
verset : « מפני שיבה תקוםTu te lèveras devant la vieillesse », le
mot ( שיבהvieillesse) correspondant à l'acrostiche : שתיקה
( יפה בבית הכנסתle silence sied à la Synagogue). Comment
mérite-t-on la vieillesse ? Par le silence.
Le Zohar Hakadoch
On rapporte dans le Zohar Hakadoch des affirmations
terribles. Le Zohar Hakadoch demande : pourquoi le Peuple
d’Israël est-il encore en exil ? Ce à quoi le Zohar Hakadoch
répond : nous sommes en exil à cause de trois choses :
- Nous bafouons la Cheh’ina, c’est-à-dire : nous nous rendons
à la Synagogue et y bavardons, nous multiplions les paroles
profanes.
48
Le silence fait vivre
- Pendant la lecture de la Torah, certains ne suivent pas et
sont occupés à d’autres choses (par exemple, lecture de
feuillets, et à notre grand regret, de feuillets porteurs
d’annonces, de publicité commerciale… qui soulèvent de
nombreux problèmes de Halah’a).
- De personnes qui se souillent avec toutes sortes de
transgressions.
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Le silence fait vivre
תפילה על שתיקה בבית הכנסת
טוב-מבעל תוספות יום
משה, יצחק ויעקב, אברהם,י שבירך אבותינו
הוא יברך את כל מי, דוד ושלמה,ואהרון
ששומר פיו ולשונו שלא ידבר בעת התפילה
הקב"ה ישמרהו מכל רע וצוקה ומכל.וקריאת התורה
מ
ויחולו עליו כל הברכות הכתובות בספר,נגע ומחלה
ויזכה,תורת משה רבינו וכל ספרי הנביאים והכתובים
ויגדלם לתורה לחופה,לראות בנים חיים וקיימים
ויעבוד את ה' אלוקינו תמיד באמת,ולמעשים טובים
. ונאמר אמן,ותמים
PRIERE EN FAVEUR DE CEUX QUI
OBSERVENT LE SILENCE DANS LA
SYNAGOGUE
Rédigée par le Tossefot Yom-Tov
C elui qui a béni nos Patriarches Avraham, Itshak et
Yaacov, Moshé et Aaron, David et Chlomoh,
bénira tous ceux qui gardent leur bouche et leur
langue, afin de ne pas parler pendant la Prière ni pendant
la lecture de la Torah. Que le Saint Béni Soit-Il les préserve
de tout mal et de toute détresse, de tout dommage et de
toute maladie, et que s’accomplissent pour eux toutes les
50
Le silence fait vivre
bénédictions écrites dans le Sefer Torah de Moshé
Rabbénou, ainsi que dans tous les livres des Prophètes et
des Hagiographes (Ketouvim). Qu’ils aient le mérite de voir
leurs enfants grandir en bonne santé, et qu’ils puissent les
éduquer à la Torah, à la H'oupa et à la charité, qu’eux-
mêmes puissent servir Hachem notre D. toujours de
manière authentique,
Amen.
Histoire
A ce propos, rappelons une histoire entendue de la bouche du Rav
Avraham Rafoul זצ"ל, en lien avec notre sujet.
A l’époque du Rav HaGaon Rabbi Chlomoh Laniado זצוק"ל, qui
servit comme Rav à Aram Tsova, (Alep en Syrie), une épidémie
éclata en ville (D. nous en préserve), faisant chaque jour de
nombreuses victimes.
Un jour, le Rav s’adressa à son bedeau (qui était connu pour être
un Tsadik, droit et authentique, pudique, et pour l’essentiel ne
disant pas un seul mot profane dans l’enceinte de la Synagogue,
faisant aussi en sorte que les autres non plus ne parlent pas, et pour
cela il recommandait à tous ceux qui venaient pour prier ou
étudier : « assieds-toi et étudie, et ne profère aucune parole
profane, et si tu as besoin de quelque chose, fais-moi signe et je me
charge de te l’apporter). Il lui dit : « Je t’ordonne de dormir
aujourd’hui dans la Synagogue ; tu te cacheras dans la petite
armoire de rangement qui se trouve sous le Aron HaKodech. Quant
51
Le silence fait vivre
à moi, je vais te transmettre une lettre émanant du Tribunal
Rabbinique ; au milieu de la nuit, tu t’apercevras qu’arrivent à la
Synagogue toutes sortes de démons et créatures destructrices, avec
à leur tête le Satan redoutable, le Sameh’ Mem, et pendant qu’ils se
tiendront près de la petite armoire de rangement, tu t’en extrairas
et tu leur diras que tu es envoyé en mission par moi, et qu’ils
doivent quitter la ville immédiatement ».
En entendant la demande de son Maître, le bedeau commença à
prendre peur, et à craindre pour sa vie. Il se mit à supplier son
Maître d’envoyer quelqu’un d’autre à sa place. Le Maître lui
répondit : « C’est à toi que j’ordonne d’accomplir ce que je te
demande, aussi, n’aie crainte car aucun mal ne te sera fait. Puis le
Rav s’assit et écrivit cette épître, dont voici la teneur : « Nous,
Tribunal ici à Aram Tsova (Alep), décrétons que le Satan, ainsi que
toute sa clique, sortent immédiatement de la ville, qu’ils s’en
éloignent et se rendent dans toutes les villes des non-Juifs
antisémites, et qu’ils nous laissent tranquillement vivre en paix. Ce
à quoi il ajouta quelques versets et citations. Il signa ensuite de son
nom et de celui des membres du Tribunal de l'endroit, plia le
parchemin et le tendit au Bedeau, qui s’en saisit tout empli de
frayeur, en vue de le remettre au Sameh’ Mem.
A la nuit tombée, après la fin de l’office de Arvit, dès que le public
eut quitté les lieux, le Bedeau ferma les portes de la Synagogue, et
s’introduisit dans le petit meuble, tenant à la main la lettre et tout
en marmonnant à voix basse une prière suppliant le Créateur de le
protéger des ‘mazikim’.
Et voici que vers minuit, le bedeau fut réveillé par le bruit de voix,
comparables à des rassemblements de personnes en pleine
discussion : l’un disait « hier j’étais chez untel, et je lui ai fait ceci et
52
Le silence fait vivre
cela » ; un autre encore racontait : « j’ai rendu visite à untel hier, et
je lui ai causé un grand dommage », ainsi du troisième et quatrième,
chacun informant les autres, jusqu’à l’apparition du ‘roch asatanim’
(le sameh’ mem, maître de ces créatures) sur l’estrade. « Qui est
décédé aujourd’hui ? » demanda-t-il, et tous se précipitèrent alors
et lui transmetèrent des listes de noms. Il leur dit ensuite : « Je vais
vous indiquer maintenant votre planning pour demain ».
A ce moment, le bedeau se souvint de la mise en garde du Rav,
l’obligation de transmettre l’épître avant la lecture des noms de
ceux désignés pour décéder le lendemain, mais il fut saisi d’un
effroi terrifiant à la vue des démons, en particulier du ‘sameh’ mem’,
néanmoins, il se souvient de la promesse du Rav selon laquelle
aucun mal ne lui serait fait, alors soudain il se met à prier :
« Réponds-moi D. de Méir, réponds-moi par le mérite de Rabbi
Chlomoh Laniado, réponds-moi, et qu’au Nom de Hachem, nous
agissions et nous réussissions ». Puis il entrouvrit la porte du petit
réduit dans lequel il se trouvait, et se tint là debout.
Les démons restèrent interloqués en voyant une créature humaine
se tenir à leur côté : « que fait un rejeton de femme parmi nous »
s’écrièrent-ils ? Le bedeau ne perdit pas ses moyens, il ouvrit la
bouche et dit : « Je ne sais rien du tout, je ne suis que le bedeau de
la Synagogue. Le Rav Chlomoh Laniado et son Tribunal m’ont
désigné en tant qu’émissaire (les démons se mirent à frémir en
entendant le nom du Rav), et le Rav m’a chargé de vous dire de
sortir d’ici, et d’aller dans les villes des goyim qui haïssent les Juifs.
C’est alors que le sameh’ mem s’adressa à lui et lui dit : « Tu peux dire
beaucoup de choses, mais moi j’ai besoin de voir des documents
écrits. Est-ce que tu en possèdes ? »
53
Le silence fait vivre
Le bedeau s’empressa aussitôt de sortir l’épître et la déposa sur la
téva. Le sameh’ mem, après avoir pris connaissance du contenu de la
lettre, ainsi que des signatures des membres du Tribunal, avec à
leur tête le Rav Chlomoh Laniado ע"ה, se tourna vers les mazikim,
et les informa qu’il incombait à chacun d’eux de quitter la ville
avant que le Rav ne les excommunie, et qu’ils n’y perdent
définitivement toutes leurs forces. C’est ce qui se produisit, et les
démons s’évaporèrent et libérèrent l’endroit. Fin des propos du
Rav Hagaon, Ben Zion Moutsaphi שליט"א.
Le Rav Hagaon, Rabbi Itshak Zilberstein
Après nous être procuré le livre précieux et important « Touveh’a
yabiou » du Rav Hagaon Rabbi Itshak Zilberstein שליט"א, nous
avons trouvé à la page 321 sous le titre : « Qu’a bien pu dévoiler
l’Admour de Gour au Rav de Bené Brak ? » le passage suivant. L’une
des questions qui ont mobilisés les Grands de la Torah a été: « par
quel mérite les communautés d’Orient n’ont-elles perdu aucun
cheveu de leur tête, alors qu’au même moment des millions parmi
les communautés achkénazes étaient tués et abattus en sanctifiant
le Nom de D. (D. venge leur sang) durant la Choah en Europe ?
Par quel moyen ont-ils mérité d’être sauvés ? Ce fut Sa sainteté
l’Admour de Gour, l’auteur du « Imré Emet » זצ"ל, qui donna la
réponse qui, selon lui, semblait la plus appropriée, au Rav de Bené
Brak, le Gaon Rabbi Yaaccov Landau זצ"ל: « Le grand mérite des
Sefaradim fut leur extrême vigilance à ne pas parler dans les
54
Le silence fait vivre
synagogues, alors que les membres des communautés achkénazes
bafouaient cette même sainteté et bavardaient pendant la Prière.
Les Sefaradim veillaient de manière très stricte et méticuleuse à ne
proférer aucune parole vaine dans les Synagogues, et cette
approche était connue et réputée ». Ce à quoi réagit le Rav de Bené
Brak : « Nous ajoutons foi au témoignage de ce Gaon et Tsadik,
sans qu’il y ait besoin d’en vérifier les sources ». Ni idolâtrie ( עבודה
)זרה, ni meurtre ()שפיכות דמים, uniquement le mépris de la sainteté
due à la Synagogue ! Effrayant !
Téléphones, smartphones…
Après quelques temps, j’ai entendu de la bouche du Rav Moutsaphi
שליט"א, des choses graves et dures concernant les téléphones
cellulaires, qui, à notre grand regret, provoquent beaucoup de
confusion.
Surtout à cause de ceux qui viennent prier ou étudier et oublient
d’éteindre leur portable, qui au milieu du cours de Torah ou au
beau milieu de la Prière, de la h’azara ou de la lecture de la Torah,
se mettent à émettre des sonorités d’alarmes, de mélodies, et
constituent la cause pour tout un public de s’interrompre dans
l’étude ou la Prière, que Hachem nous prenne en pitié.
Certains vont même jusqu’à répondre au téléphone ! Ce qui est
bien plus grave (ceci n’inclut évidemment pas les communications
55
Le silence fait vivre
urgentes), du fait que s’ils se tenaient devant un roi de chair et de
sang, et recevaient un appel, y répondraient-ils ? Ou bien ils
auraient mis leur téléphone en mode silencieux, ou bien encore ne
l’auraient-ils pas amené du tout avec eux. A plus forte raison,
auraient-ils dû agir ainsi avec le Roi des rois, Le Saint Béni Soit-Il.
En Conclusion : propos du Rambam ע"ה
En conclusion, terminons avec les propos du Rambam ( ע"הTefila,
11, 9). Il est écrit dans le livre des Psaumes (Tehilim) : « Heureux
ceux qui s’assoient dans Ta maison, ils Te loueront encore à
jamais… ». Le Rambam ע"הaffirme que la Synagogue représente
un Commandement très précieux, dont le seul fait de s’y assoir
constitue une Mitsva, quand bien même on n’y ferait rien. Par
exemple, une personne doit attendre un ami à la porte d’un
immeuble et à proximité duquel se trouve une Synagogue, il sera
préférable pour lui de s’y assoir pour y lire quelques passages de la
Torah, ou bien même de s’y tenir silencieux, ceci constitue une
Mitsva, exprimée par le Rambam ע"הen ces termes : « S’y assoir
(dans la Synagogue) fait partie des occupations de Mitsva », et ce
faisant il réalise une Mitsva à chaque instant de sa présence dans la
Synagogue. A plus forte raison lorsqu’on vient à la Synagogue pour
y prier ou y étudier la Torah, combien plus la récompense en est
décuplée.
56
ויהי רצון מלפני אלקי השמים
שיעזרנו על דבר כבוד שמו שנזכה
לשמור על קדושת בתי כנסיות
ונזכה בקרוב השנה,ובתי מדרשות
לבנין בית המקדש במהרה בימינו
. כן יהי רצון,אמן
Qu’il soit de la volonté de D. du Ciel de
nous procurer Son aide pour l’Honneur
de Son Nom afin de pouvoir préserver la
sainteté des Synagogues et des Maisons
d’Etudes, et que nous puissions mériter
bientôt cette année la construction du
Temple de Jérusalem rapidement, et de
nos jours, Amen ainsi soit-il.
« Observer le silence pendant la Prière, fait
mériter la longévité, agrémentée, qui plus est,
d’une vieillesse agréable … »
Ce livre a pour but de renforcer notre lien envers le Créateur.
Sa diffusion est vivement recommandée, et nous permettra avec l’aide de D.,
de réattribuer aux Synagogues et à la Prière l’importance et le respect qui leur
sont dûs.
Pour tout renseignement ou distribution,
vous pouvez joindre Rav Aharon Tibi
Israël 0527616969
France 0659653164
qui se fera un plaisir de vous en distribuer gracieusement.