Université Ferhat ABBAS - Sétif 1- 1ére Année LMD
Département des Sciences de la Terre
CHAPITRE IV : CLASSIFICATION PERIODIQUE
IV-1. CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS
La classification périodique, la plus élaborée et la plus complète, a été proposée en
1869 par Dimitri Mendeleïev, chimiste russe. A l'époque, seul 66 éléments chimiques qui ont
été connus.
Les éléments sont classés dans le tableau périodique (T.P) suivant leurs propriétés
chimiques qui sont dues uniquement aux électrons de valence.
Le T.P est constitué de 7 lignes horizontales appelées périodes et de 18 colonnes
verticales.
Les familles des lanthanides et des actinides correspondant respectivement au
remplissage des orbitales 𝟒𝒇 et 𝟓𝒇 ont été placées en bas du T.P les colonnes du T.P sont
désignées par les chiffres romains suivis d’un indice 𝑨 ou 𝑩
Le chiffre roman est égal à la somme des électrons de la couche périphérique. Les
indices 𝐴et 𝐵 sont directement liés à la nature des électrons de valence (blocs).
𝑨 pour les blocs 𝒔 et 𝒑.
𝑩 pour le bloc 𝒅.
Le T.P est constitué de 8 groupes 𝑨(𝑰𝑨 → 𝑽𝑰𝑰𝑨) et 8 groupes 𝑩(𝑰𝑩 → 𝑽𝑰𝑰𝑩 ) avec
un groupe particulier noté 𝑽𝑰𝑰𝑰𝑩 unique dans sa constitution, car il est formé de trois colonnes
et connu sous le nom de triade.
Le groupe correspondant aux gaz rares qui devrait constituer le groupe 𝑽𝑰𝑰𝑰𝑨 est
noté groupe 𝟎. En effet la couche externe de ces éléments est saturée, ils sont caractérisés par
le degré 0, ce qui explique l’absence de réactivité chimique (gaz inertes).
Le T.P est donc divisé en quatre blocs :
Bloc 𝒔 : Il est constitué de deux groupes dont la configuration externe est de la
forme 𝑛𝑠 𝑥 (𝑥 = 1,2) ce sont les métaux alcalins 𝑛𝑠1 (𝐼𝐴 ) (sauf l’hydrogène) et les
métaux alcalino- terreux 𝑛𝑠 2 (𝐼𝐼𝐴 ).
L’hydrogène H, en haut de la colonne, est moins électropositif que les alcalins : avec
eux, il forme des hydrures(𝐿𝑖 𝐻, 𝑁𝑎 𝐻, . . . ), dans lesquels il est à l’état 𝑯−
contrairement à son comportement plus habituel. La valence des alcalins est 1.
20
Bloc 𝒑 : Ce bloc est constitué de 6 groupes dont la configuration externe est de la
forme 𝒏𝒔𝟐 𝒏𝒑𝒙 (𝑛 = 1,2 … . .6) ce sont les groupes (𝑰𝑰𝑰𝑨 → 𝑽𝑰𝑰𝑨 et 𝟎).
Le groupe 𝑉𝐼𝐴 (𝒏𝒔𝟐 𝒏𝒑𝟒 ) → 𝐶ℎ𝑎𝑙𝑜𝑔é𝑛𝑒𝑠.
Le groupe 𝑉𝐼𝐼𝐴 (𝒏𝒔𝟐 𝒏𝒑𝟓 ) → 𝐻𝑎𝑙𝑜𝑔é𝑛𝑒𝑠.
Bloc 𝒅 : Structure de la couche externe sous la forme 𝒏𝒔𝟐 (𝑥 = 1,2. . . . .10)→
𝑚é𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛.
Bloc 𝒇 : Structure de la couche externe sous la forme 𝒏𝒔𝟐 (𝒏 − 𝟐)𝒇𝒙 (𝑥 =
1,2. . . . .14).
Les éléments pour lesquels 𝒏 = 𝟔 sont appelés 𝐿𝑎𝑛𝑡ℎ𝑎𝑛𝑖𝑑𝑒𝑠; ceux pour lesquels
𝒏 = 𝟕sont appelés 𝐴𝑐𝑡𝑖𝑛𝑖𝑑𝑒𝑠 (ces derniers sont tous radioactifs).
Figure 10. Les quatre blocs d’éléments du tableau périodique.
Remarque :
Chaque configuration électronique se termine par une couche périphérique qu’on
appelle aussi couche externe ou couche de valence.
A ne pas confondre avec orbitale atomique externe. C’est l’O.A de la couche
externe qui a le nombre quantique principal (𝑛) le plus élevé.
Exemple:
(𝑍 = 28): 1𝑠 2 2𝑠 2 2𝑝6 3𝑠 2 3𝑝6 𝟒𝒔𝟐 𝟑𝒅𝟖
𝟒𝒔𝟐 𝟑𝒅𝟖 : 𝐶𝑜𝑢𝑐ℎ𝑒 𝑒𝑥𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 (𝐶𝐸).
𝟒𝒔𝟐 : 𝑜𝑟𝑏𝑖𝑡𝑎𝑙𝑒 𝐴𝑡𝑜𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑒𝑥𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 (𝑂. 𝐴. 𝐸).
21
IV-2. EVOLUTION DES PROPRIETES
La réactivité d’un atome dépend de :
sa taille c’est à dire son rayon atomique,
sa structure électronique de la couche périphérique.
L’atome a toujours tendance à atteindre la configuration du gaz rare le plus proche en
fixant ou en perdant des électrons.
IV-2-1. Evolution des rayons atomiques (𝒓𝒂 )
Le rayon d’un atome ne peut être défini que si l’atome est engagé dans une molécule.
Il dépend de la nature des liaisons et des proches voisins.
Le rayon atomique 𝒓𝒂 est la demi-distance entre les noyaux des deux atomes dans
une liaison covalente simple.
Ce rayon diminue régulièrement le long d’une période par suite de l’augmentation de
la charge nucléaire Z, mais surtout l’augmentation de la force d’attraction noyau – électron.
Par contre dans une colonne, le rayon augmente avec Z à cause du passage d’une couche
d’ordre 𝒏 à une autre couche d’ordre 𝒏 + 𝟏.
𝒁 ↗, 𝒏 = 𝒄𝒕𝒆 , 𝑭𝒂𝒕𝒕𝒓 ↗, 𝒓𝒂 ↘
Période
𝒁 ↗, 𝒏 ↗, 𝑭𝒂𝒕𝒕𝒓 ↘, 𝒓𝒂 ↗
Colonne
IV-2-2. Potentiel ou Energie d’ionisation (𝑬𝑰)
Cette énergie correspond à l'énergie minimale qu’il faut fournir à un atome gazeux, à
l’état fondamental, donc énergie comptée positivement, pour lui arracher un électron. Soit le
processus:
𝑨 → 𝑨+ + 𝟏𝒆−
Dans une période, l’énergie d’ionisation augmente avec Z et dans une colonne, elle
diminue quand Z augmente.
22
𝒁 ↗, 𝒏 = 𝒄𝒕𝒆 , 𝒓𝒂 ↘, , 𝑬𝑰 ↗
Période
𝒁 ↗, 𝒏 ↗, 𝒓𝒂 ↗, 𝑬𝑰 ↘
Colonne
Remarque
Si la particule est un atome neutre, cette énergie correspond à l’énergie de première
ionisation𝐸𝐼1 . Si la particule est un cation monovalent c’est l’énergie de deuxième ionisation
𝐸𝐼2 ....etc.
IV-2-3. Affinité électronique (𝑨𝑬)
L'affinité électronique est l'énergie qui est mise en œuvre pour fixer un électron sur
un atome neutre à l’état gazeux. Soit le processus:
𝑨 + 𝟏𝒆− → 𝑨−
L'affinité électronique peut être positive ou négative selon la nature de l’atome. Elle
a tendance à augmenter, en valeur absolue, lorsqu'on se déplace sur une période de gauche
vers la droite car la charge nucléaire attirant l’électron augmente et la taille de l’atome
diminue. Le long d'une colonne, elle diminue de haut en bas du fait que l’augmentation du
rayon de l’atome fait diminuer l’action du champ attractif du noyau sur les électrons des
couches externes et augmenter celle du champ répulsif des autres électrons (effet d’écran).
𝒁 ↗, 𝒏 = 𝒄𝒕𝒆 , 𝒓𝒂 ↘, , 𝑨𝑬 ↗
Période
𝒁 ↗, 𝒏 ↗, 𝒓𝒂 ↗, 𝑨𝑬 ↘
Colonne
IV-2-4. Electronégativité (𝝌)
L’électronégativité d’un atome 𝑨 est la tendance que possède cet atome d’attirer vers
lui des électrons d’un autre atome 𝑩 au cours d’une liaison chimique 𝐴 − 𝐵.
L’atome 𝑨 acquière plus facilement un électron de l’atome 𝑩 dès que :
23
L’affinité électronique de 𝑨 est plus élevée
Le potentiel d’ionisation de 𝑩 est plus faible.
C’est une grandeur relative. Elle est évaluée par les échelles de Pauling et de
Mullikan. Quelque soit l’échelle utilisée, l’électronégativité varie dans le même sens que le
potentiel d’ionisation et que l’affinité électronique.
a) Echelle de Mullikan
L'électronégativité d'un atome d'un élément chimique entrant dans une liaison
chimique est donnée par définition par:
𝜒 = 𝟎, 𝟓 × (𝑨𝑬 + 𝑬𝑰) Exprimée en 𝒆𝑽/𝒂𝒕𝒐𝒎𝒆
Où 𝑬𝑰 désigne l'énergie de première ionisation de l’atome et 𝑨𝑬 son affinité
électronique. Comme on ne connaît pas l'affinité électronique de tous les éléments chimiques
cette échelle a connu moins de succès que celle de PAULING, beaucoup plus étendue.
b) Echelle de Pauling
Pauling a élargi l’échelle d’électronégativité à un nombre plus élevé d’éléments en se
basant sur les énergies de dissociation des molécules diatomiques. L'écart des
électronégativités entre deux atomes 𝑨 et 𝑩 est la racine carrée de la différence entre l'énergie
de dissociation de la molécule 𝑨𝑩 (𝑩 est plus électronégatif que 𝑨) et la moyenne des
énergies de dissociation des molécules 𝑨𝑨 et 𝑩𝑩.
Lorsque les énergies sont exprimées en kj/mole, la différence d’électronégativité est :
𝝌𝑩 − 𝝌𝑨 = 𝟎, 𝟏𝟎𝟐√𝑬𝑨𝑩 − √𝑬𝑨𝑨 × 𝑬𝑩𝑩
Lorsqu’elles sont exprimées en kcal/mole, la relation d’électronégativité devient :
𝝌𝑩 − 𝝌𝑨 = 𝟎, 𝟐𝟎𝟖√𝑬𝑨𝑩 − √𝑬𝑨𝑨 × 𝑬𝑩𝑩
Dr. KAABI ILHEM
24