La^famille des,Quad

LES TRACTEURS D'ARTILLERIE ANGLAIS

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DEVENIR UN << WARRIOR?

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L'ARME FATALE

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LA GUERRE CIVILE LIBANAISE

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Batailles & Blindés n°58 Trucks & Tanks n°41 LOS! n°1 1
Lgne de Front n°47 Aérdjournal n°38
BATAILLES
& BLINDES!
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HUMTEÊSj

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SCUD Hunters / Les chars de VAfrika-korps Dunkerque:

Le chemin de croix au combat Jagdgeschule:escadres Le cuirassé sacrifié
de la 3rd Army en Lorraine de formation JG101 à 117 de la Royale

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Aérojournal HS n°1 S Ligne de Front HS n°20 Tanks & Trucks HS n°15 LOS! HS n°4

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Waffen-SS: v, So.Kfz 250 & 251

témoignages de guerre .; au combat ,.

Renseignements ; Éditions Caraktère ■ Immeuble le Meunier - 3 120, route d'Avignon -13 090 Aix-en-Provence - France
Tél : +33(0)442 21 06 76 - www.caraktere.com
 30-tonne vehicle « Terrier

m Les véhicules lance-roquettes

RHAPSODIE MORTELLE de la Seconde Guerre mondiale

Leur signature auditive si particulière a

marqué les esprits de tous les soldats.
Les roquettes ont ainsi été surnommées
« Orgues de Staline », Calliope, « Minnie la
geignarde », « Mimi la criarde », « vaches
hurlantes ». Des sobriquets qui ne peuvent
TrucfcsyiTanKs Magazine!
cacher leurs effets destructeurs. Afin de

^ Trucks & Tanks Magazine ^ 41 ^ motoriser ces armes si terrifiantes, les dif
Janvier •février 2014 férentes armées ont dû faire preuve d'une
ISSN : 1957-4193
certaine ingéniosité, dont nous vous bros
Magazine bimestriel édité par
Caraklère SARL sons les grandes lignes.
Immeuble Le Maunier
3120, route d'Avignon
13090 Aix-en-Provence ENTWICKLUNGS-
p.24
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FAHRZEUG E-10 1 Le chasseur Né

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Rédaction : 09 66 02 34 75
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DOSSIER 1 Les chars de VAfrika-Korps au combat p.28

Télécopie : 09 70 63 19 99
Comme en France, dans les Balkans ou en
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Union soviétique, les Panzer sont à la pointe
Commission paritaire : 0912 K 89138
Dépôt légal(BNF): à parution du dispositif du Deutsches Afrika-Korps.
Directeur de la publication et rédacteur en chef : Y. Kadari S'appuyant sur leurs qualités intrinsèques
Secrétaire de rédaction : L. Tirone
et sur des équipages expérimentés, Rommel
Correctrice : B. Walellier
Relations clients : E. Teuma Lena va livrer de rudes batailles dans le désert
Direction artistique : A. Gola
Infographie : africain, qui verra les meilleurs matériels de
M. Mioduszewska - A. Ricard - N. Bélivier - V. Deraze
l'Armée allemande affronter un ennemi supé
rieur en nombre, à l'image des Tiger engagés
Service des ventes et réassort : À juste Titres en Tunisie. Une guerre menée dans un des
Téléphone: 04 88 15 12 40
environnements les plus rudes du monde.
Responsable de la publication pour la Belgique :
Tondeur Diffusion
Avenue F. Van Kalken. 9
B-1070 Bruxelles - Belgique La famille des Quad I Les tracteurs d'artillerie anglais p.50
Imprimé en France par / Printed in France by :
Aubin Imprimeur

© Copyright Caraklère. Toute reproduction ou représen

tation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce
8,8cm Pak 43 L'arme fatale p.64
soit, des pages publiées dans la présente publication, faite
sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une
contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une part, les reproduc
tions strictement réservées à l'usage du copiste et non desti
nées à une utilisation collective et, d'autre part, les analyses
et courtes citations justifiées par le caractère spécifique ou
0H-58D Kiowa Devenir un « Warrior 1.72
d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées.
Loi du 11.03.1957, art. 40 et 41; Code Pénal, art. 425.
La guerre civile libanaise (1975-1990) _
Les documents reçus (manuscrits et photos) ne sont pas
rendus sauf accord préalable écrit ; leur envoi implique ^ Camouflage Un chaos indescriptible I
l'accord de l'auteur. m

mondiale. Sous le commandement de Rommel, du désert ou la rocaille. Retrouvez l'épopée des

les Panzer y ont effectué de grandes chevau chars du Deutsches Afrika-Korps tout au long de
chées dans un environnement naturellement ce dossier pour le moins imposant I Par ailleurs,
hostile aux mécaniques, tout en combattant vous noterez l'absence du comparatif dans ce
Pour commencer, toute l'équipe des éditions les forces du Commonwealth. Le dossier de ce numéro, nous avons dû, hélas !, le sacrifier pour
Caraktère vous souhaite une bonne année 2014. numéro revient sur les opérations, les perfor donner plus d'espace au dossier consacré aux
Nos vœux vont tout particulièrement à nos sol mances et le comportement des chars allemands véhicules lance-roquettes de la Seconde Guerre
dats engagés en Afrique. Continent rarement mais aussi italiens. Même si Berlin considère mondiale, mais vous retrouverez votre rubrique
épargné par la violence, l'Afrique a été le théâtre l'Afrique comme un front « secondaire » par rap dès le prochain numéro.
de nombreux engagements, dont les plus célè port au titanesque bras de fer se jouant en Union
bres demeurent sans doute les batailles livrées soviétique, tous les modèles de Panzer, du plus
par VAfrika-Korps durant la Seconde Guerre modeste au plus puissant, ont connu les sables La rédaction

Photo de couverture : Panzer III Ausf. N en Tunisie, 1942-1943. ECPA-D

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LE COUTEAU SUISSE TELECOMMANDE

Par Laurent Tirone
Bi^

Depuis la Seconde Guerre mondiale tient une place importante

dans l'Armée britannique. Si jusqu'à présent les unités du génie anglaises n'avaient en
leur possession que du matériel « classique », autrement dit des engins modernes mais
dont les concepts datent des années 1950-60, il n'en va pas de même avec la récente
acquisition de soixante 30-tonne vehicles u Terrier ». Avec ce blindé multifonction high-tech,
le Corps of Royal Engineers entre de plain-pied dans le XXI® siècle.

UN TERRIER POLYVALENT

Aérotransportable, le 30-tonne vehic/e « Terrier » est décrit par ses utilisa

teurs comme un engin agile, manoeuvrable, capable d'effectuer un grand
nombre de tâches. Il est utilisable dans les périodes de « paix », durant
les combats, peut accomplir des opérations post-conflit ou humanitaires.
Il assure ainsi des missions « générales » dévolues aux unités du génie,
comme le creusement de tranchées, de fossés antichars, l'ouverture
et l'entretien des routes, mais aussi le déminage. Grâce à son blindage
qui le met à l'abri des projectiles de petit calibre et des éclats d'obus,
il peut même opérer sous le feu ennemi pour creuser des trous d'homme
et effectuer des forages dans des sols en terre ou bétonnés. Par ailleurs,
il a la possibilité de créer des écrans de fumée afin de dissimuler les
soldats aux yeux de l'adversaire. Cette polyvalence passe également
par ses capacités à évoluer en ambiance contaminée, et il est donc muni
d'un dispositif de protection nucléaire, biologique et chimique (NBC).
UN TERRIER MODULABLE et pouvant lever 3 tonnes, peut être adapté à un bras articulé. Une
plate-forme de chargement permet de transporter jusqu'à 5 tonnes
Utilisant la technologie Commercial Off The Sheif(COTS), le 30-tonne de matériel (fascines, équipements spécifiques, godets...). Avec ses
vehicle bénéficie d'une architecture modulable qui, outre le fait qu'il puisse 700 chevaux, le Terrier peut tracter jusqu'à deux remorques, dont
s'adapter à toutes les missions du génie avec des équipements spécifiques certains modèles sont destinés à la pose de mines ou embarquent
démontables, lui permet d'être facilement remis à niveau en fonction de des systèmes de décontamination. Enfin, il dispose d'un treuil d'une
l'évolution des menaces ou des progrès technologiques. Des systèmes capacité de 10 tonnes qui peut être utilisé pour tracter un autre véhicule
de contre-mesures électroniques {Electronic CounterMeasures) peuvent, ou pour s'extirper d'une situation délicate.
entre autres, être installés dans le futur. Cette architecture « évolutive »
augmente sa durée de vie au sein du Corps of Royal Engineers, assurant
alors de substantielles économies. UN TERRIER POUR LE CORPS OF ROYAL ENGINEERS

Le contrat, signé en juillet 2002, par l'Armée britannique avec

UN TERRIER TELECOMMANDE l'entreprise de défense BAE System porte sur la livraison de soixante
30-tonne vehicles « Terrier » pour un montant de 360 millions de £.
Une des particularités les plus significatives du 30-tonne vehicle est son Ils seront à la fois destinés aux opérations de guerre de haute intensité
dispositif Gaming type controller. Grâce à ce dernier, son équipage de et à des missions de « soutien de la paix », et l'adjudant Steve Cahill,
deux hommes n'a pas besoin d'opérer depuis l'intérieur de l'engin et peut qui l'a testé pour les Royal Engineers, de conclure : « Très bien en
télécommander les opérations à bonne distance (jusqu'à 1 kilomètre) ligne avec ia philosophie du Corps of Royal Engineers, ie Terrier est un
en utilisant les caméras montées sur l'engin. De ce fait, les missions véhicule polyvalent capable de prendre en charge une grande variété
de déminage peuvent être réalisées sans mettre en danger les person de tâches. » ■
nels, bien que le Terrier bénéficie d'une protection anti-mines. De plus,
une mitrailleuse de 7,62 mm télé-opérée assure la
défense rapprochée sans exposer son servant.

UN TERRIER BIEN ÉQUIPÉ

Classé comme Médium Weight Manoeuvre
Support Vehicle, le Terrier affiche un poids nomi
nal de 31,5 tonnes. Il est motorisé par un bloc
Caterpillar 018 développant 700 chevaux.
Ce dernier est couplé à une transmission automatique
Allison X300 à 10 rapports associée à deux réduc
teurs de vitesse. Il peut ainsi atteindre les 70 km/h
sur route et évoluer à 50 km/h en tout-terrain. Ses
systèmes électriques sont alimentés soit par le moteur
soit par 6 batteries de 24 volts. Le Terrier peut opérer
de jour comme de nuit à l'aide des caméras thermi
ques disponibles pour le pilote et le chef d'engin.
Une caméra de recul facilite les manoeuvres, et une
caméra de surveillance à faible luminosité (sur 360°)
permet d'appréhender la situation. Pour effectuer ses
missions, l'engin est équipé d'un godet sur l'avant
d'une capacité de 2,8 m^ et susceptible de soulever
une charge de 5 tonnes. Un autre godet de 0,4 m^,
■ 'Avec son poids d'environ
30 tonnes, le Terrier est
transportable par avion-
cargo C-17 Globemaster III
ou Airbus A4Q0IVI.

i. Le 28 mai 2005,
BAE Systems a assemblé
4 prototypes, et les tests
concluants ont permis de
lancer la production en
janvier 2010. Le vétiicule
entre ensuite en service
en juin 2013. et la livraison
de la seconde tranche, de
40 engins, est prévue pour
le premier semestre 2014.

1 le Terrier est destine a

remplacer le véhicule du
génie FV180 Combat
Engineer Tractor(CET)
en service depuis 1976.

.. Toutes photos BAE System

S)
rRHAPSODIE MORTELLE

RHAPSODIE
MORTELLE
Par Dominique Renaud

En dépit de leur Imprécision « naturelle », les roquettes sol-sol ont fait preuve de leur
efficacité lors de tirs de barrage durant lesquels leur emploi en masse parvenait à causer
d'effroyables dégâts. En effet, transportant une charge puissante pour un coût modeste,
ces armes peuvent être tirées en « rafale » et saturer une vaste zone. Par ailleurs, elles
« sonnent » durement les soldats, qui reçoivent une pluie de projectiles accompagnée
d'un bruit terrifiant propre à démoraliser le plus courageux des hommes. Si une partie
du parc de lance-roquettes est tractée sur des affûts, à la manière de pièces d'artillerie
classiques, l'autre est montée sur des véhicules afin de lui apporter la mobilité suffisante
pour accompagner les troupes et leur fournir un appui-feu dévastateur.

L'ANCEntOQUETTES^
DELASECONDE
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Les véhicules lawce-roquettes de la Secqwde Guerre mondiale
SfL..

les lance-roquettes SOVIETIQUES

D ès la fin de la Première Guerre mondiale,

l'Armée soviétique s'intéresse aux roquet
tes. En effet, ces armes sont peu coûteu
ses, faciles à produire en masse et capables de saturer
une vaste zone. Considérés comme secret d'État, les
systèmes lance-roquettes multiples, déployés en 1941,
ne sont connus que de leurs servants et de quelques
responsables. Lorsqu'ils sont utilisés pour la première
fois en juillet 1941 contre les troupes allemandes, ils
provoquent un début de panique et prennent rapidement
le surnom de Stalinorgel ou « Orgues de Staline ».

L'HISTOIRE DES KATIOUCHAS

Durant les années 1920, les Soviétiques étudient donc des systèmes
de roquettes. L'ingénierie disponible à cette époque dans le pays est
toutefois insuffisante pour concevoir des modèles stabilisés par rotation,
et le choix est fait d'utiliser des ailettes. Bien qu'offrant une précision
moindre, elles sont plus simples à fabriquer. À la fin des années 1930,
mis au point par Gueorgui Erikhovitch Langemak et Sergueï Pavlovitch
Korolev, les premiers modèles de fusées non guidées commencent
à être testés. Désignés M-8, ces projectiles de 82 mm embarquent
une charge militaire de 0,5 kg et affichent une portée maximale de
5 900 mètres. Bien que relativement simple de conception, ce modèle
se révèle difficile à finaliser, car ces armes se doivent d'être polyvalentes
de manière à être utilisées aussi bien lors de tirs sol-sol qu'air-sol. Si leur
développement prend du retard, il n'en va pas de même d'un modèle
de plus gros calibre destiné exclusivement à un usage terrestre. Ainsi, à
la même date, apparaît la roquette M-13 de 132 mm. D'un poids total
de 42,5 kg, elle propulse une tête offensive de 4,9 kg à une distance
de 8 500 mètres. Au sein de l'Armée rouge, les roquettes prennent le
surnom de Katiouchas (Catherine en russe) et sont parfois désignées
« flûtes » en raison des perforations des rails de lancement.

▲ Parfois désignés « flûtes » en raison des perforations, des raiis de lancement

de Katiouchas sont en train d'être montés sur un camion de l'Armée rouge.
Coll. Ashurallev

■4 Katiouchas en action. L'emploi en masse des roquettes est imposé par

l'imprécision de ce type de projectiles.
Droits réservés
 RHAPSODIE MORTELLE
de se débarrasser de « collègues » qui pourraient
l'empêcher de gravir rapidement les échelons de
sa hiérarchie. L'homme rédige alors de fausses
accusations contre les responsables du RNII, et
Langemak est arrêté en novembre 1937 sous
l'inculpation de déviationnisme trotskyste. Après
avoir « avoué » ses crimes sous la torture, il est
exécuté le 11 janvier 1938. Langemak a hélas
« dénoncé ses complices », et Korolev est lui
aussi arrêté, torturé et condamné au goulag.
Il est heureusement sauvé de la mort par
Lavrenti Pavlovitch Beria, alors à la tête du
Narodnii komissariat vnoutrennikh diél,(NKVD
ou Commissariat du peuple aux Affaires inté
rieures), et peut continuer son travail sur les
fusées. Il participera d'ailleurs au programme
spatial soviétique, avant de décéder en 1966.
Kostikov s'arroge alors toutes les recherches
des deux hommes et se déclare l'inventeur des
Katiouchas. Langemak sera toutefois réhabilité
à titre posthume.

LA TOUTE PREMIERE FOIS

Mise au point avant la M-8, la M-13 équipe donc

▲ Un BIVI-13-16 détruit. Sans la toute première batterie expérimentale mise sur
LE CANON DE KGSTIKGV doute a-t-il été mis hors de combat
pied durant le mois de janvier 1941. Le secret
par l'Armée allemande, mais les
servants ont ordre de saboter
entourant cette arme complique sérieusement la
Ces roquettes sont aussi appelées « Le canon de Kostikov », du leurs armes afin qu'elles ne soient formation de l'unité car les hommes sont triés sur
nom de leur prétendu Inventeur. Ce surnom mérite une explica pas capturées par l'ennemi. le volet, et seuls les officiers appartenant au parti
Archives Caraktère
tion. Au sein du Reaktivny naoutchno-issiedovatelskiinstitout communiste sont autorisés à connaître son exis
(RNII ou Institut de recherche scientifique sur les moteurs à T Afin de motoriser leur tence. Et encore, une sélection drastique est opé
réaction), Gueorgui Erikhovitch Langemak et Sergueï Pavlovitch Katiouchas, les Soviétiques rée, même parmi les fervents défenseurs de l'idéal
Korolev travaillent donc sur les fusées non guidées. Dans les font appel à tous les véhicules communiste. Les personnels sont donc recrutés
obsolètes ou de logistique,
années 1930, Staline lance une série de purges au sein des avec difficulté compte tenu des directives très
comme ce tracteur d'artillerie
principales instances du pays (scientifiques, militaires...), et T-20 Komsomolet. strictes. Lorsque les lanceurs ne sont pas utilisés,
l'ingénieur Kostikov, qui oeuvre aussi au RNII, voit là l'occasion Archives Caraktère ordre est donné de les recouvrir avec une bâche.
 Les Orgues de Stalirie

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© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

es
BM-13-16 Katioucha
(SUR CHÂSSIS DE CAMION ZIL-157)
 r RHAPSODIE MORTELLE

BlVl-8-24
(sur châssis de char léger T-40)
Unité non identifiée
Armée rouge
Union soviétique, 1942

BM-13N-16
(sur châssis de camion Studebaker US6)
Unité inconnue
Armée rouge
Oder, avril 1945

BIVI-8-36
(sur châssis de camion ZiS-6)
Unité inconnue
Armée rouge
Berlin, Allemagne, avril 1945

BM-13-16
(sur châssis de camion ZIS-6)
Unité inconnue
Armée rouge
Union soviétique, 1941

© M Filipiuk / Trucks S Tanks Magazine, 2014

 Les Orgues de Staliiue
Par ailleurs, les usines ne tournent pas à ieur rendement
optimal, et l'entraînement est régulièrement stoppé par
manque de munitions, si bien que lorsque les Allemands
déclenchent l'opération « Barbarossa » en juillet 1941,
les servants savent à peine manier leur matériel ! L'unité
est mise en alerte et expédiée sur le front de Smolensk.
Sept lanceurs BM-13-6 {Boïevai'a Machina),600 roquettes
M-13 et 44 camions partent combattre, soit la quasi-
totalité des armes produites à cette date. Un obusier
de 122 mm est aussi du voyage, il servira à calculer les
portées. Les sources divergent sur la date exacte des pre
miers tirs (7 ou 14 juillet 1941 ), mais toutes s'accordent
à dire que leurs effets se révèlent terrifiants : un véritable
déluge de feu et de fer s'abat sur les troupes allemandes.
Les explosions des têtes à fragmentation se succèdent à
un rythme infernal, projetant des éclats dans toutes les
directions. L'arrivée des roquettes s'accompagne éga
lement d'un bruit terrifiant faisant penser au mélange
d'un miaulement hystérique et d'un hurlement déchirant.
D'ailleurs, les Allemands ne tarderont pas à trouver un sur
nom aux Katiouchas : Stalinorgelou « Orgues de Staline ».
Pris sous cette « tempête », les soldats paniquent. Cette
arme vient de rentrer dans la petite histoire de la Seconde
Guerre mondiale. Elle accompagnera l'Armée rouge de ▲ Afin de réduire au siience les nids de résistance aiiemands, l'Armée rouge
n'hésite pas à ouvrir le feu à bout touchant sur des objectifs situés en ville.
Stalingrad à Berlin, où les Soviétiques n'hésiteront pas à Droits réservés
l'employer à bout presque portant pour réduire les poches
de résistance allemandes.

LA COURSE AU CALIBRE

Afin de déployer des engins de forte puissance, les Sovié

tiques mettent au point les roquettes M-30 et M-31 de
300 mm. Livrés en 1942, ces projectiles de respective
ment 72 kg et 91,5 kg s'avèrent particulièrement des
tructeurs du fait d'une charge militaire pesant jusqu'à
28,9 kg. Néanmoins, leur faible portée (2 800 mètres et
4 300 mètres) les rend délicats à utiliser. Dans un premier &
temps, ces roquettes sont déployées de manière statique
dans des cadres « Rama » copiés sur les /Vebe/ive/fer alle
mands. Ce n'est qu'en 1944 que les M-30 et M-31 sont
montées sur des lanceurs mobiles. À noter que les défen
seurs de Leningrad fabriquent un modèle de 280 mm,
copie d'une roquette allemande, dont la production sera
arrêtée une fois le siège de la ville levé. Enfin, dans le
but d'accroître son potentiel destructeur, le corps de la ▲ Rechargement de Katioucha sur un BM-13N-16 en mars 1945. Le poids
M-13 se voit allongé afin d'augmenter la charge militaire. des projectiles rend la manoeuvre pénible. Archives Caraktère
Concurrencée par la M-30 et la M-31, cette version dési
▼ Un BM-31-12 dans les rues de Berlin en avril-mai 1945, Dans un tel milieu, ia faible
gnée M-20 est abandonnée en 1944. portée des roquettes de 300 mm ne compte pas, et leur effet destructeur est terrifiant.
Droits réservés

LES LANCEURS MOBILES.

Afin de transporter leurs rails lance-roquettes, les Sovié il

tiques utilisent des Boïevai'a Machina ou véhicules de
combat. Les lanceurs sont alors Installés sur des camions
6x6 ZiS-6 qui sont équipés, pour les roquettes de 132 mm, II
de 8 rampes susceptibles de projeter 16 roquettes. Avec
le « Lend-Lease » (programme prêt-bail), l'Armée rouge
se dote de camions Studebaker, Ford, Chevrolet ou
encore des International, sur lesquels sont montés des
lanceurs. Plus petites, les M-8 peuvent être Installées
sur des véhicules moins imposants ou en plus grande
quantité. Ainsi, les chars légers T-40 et T-60 servent
de base à un blindé lance-roquettes comptant 24 rails
et prennent la désignation de B-8-24. Le châssis du
camion ZiS-6 peut en accepter 36 (B-8-36) et celui du
très robuste GAZ-AA « Polutorka » jusqu'à 48 (B-8-48).
Même le tracteur d'artillerie T-20 Komsomolet a droit à
sa version lance-roquettes.
 HAPSODIE MORTELLE

ises au point dans le but de créer des nuages

de fumée destinés à masquer la progression
des troupes, les roquettes allemandes sont
progressivement dotées de charges militaires offensives
afin d'étoffer leur barrage d'artillerie. De manière à les
rendre plus mobiles, elles sont montées sur des semi-
cheniilés de combat Sd.Kfz. 251 avant d'être installées
sur un lanceur blindé. Pénurie de matériels aidant, des
engins de prise vont également être convertis.

LES ROQUETTES ALLEMANDES

En 1936, le docteur et Hauptmann Walter Dornberger

développe une roquette de 15cm destinée à propulser des
fumigènes pour établir des écrans de fumée. En vue de leur
donner un rôle plus offensif, ces armes sont transformées
4
en roquettes d'artillerie munies d'une charge explosive
ou incendiaire de 2,5 kg. Par la suite sont mises au point
des roquettes plus puissantes. Contrairement aux modè
les soviétiques stabilisés par ailettes, la Wurfgranate 41
Sprenggranate l'est par un diffuseur de gaz constitué de
26 évents inclinés assurant une rotation sur lui-même du
projectile. Avec un poids de 31,8 kg, la Wurfgranate 41
affiche une portée de 6 905 mètres. Son efficacité incite
les Allemands à mettre au point des roquettes de plus
gros calibre : 21cm,28cm 30cm et 32cm. Si la Wurfgra
nate 42 de 21cm est plus destinée à un usage statique,
les trois autres seront installées sur des semi-chenillés.
La Wurfkôrper Sprenggranate de 28cm contient 50 kg
d'explosif pour un poids total de 82 kg. Sa portée s'étend
de 975 à 1 925 mètres. Dotée d'une charge incendiaire de
39,5 kg de pétrole gélifié, la 32cm WurfkôrperFiamm (FL) ▲ En dépit d'une portée les uns après les autres en une dizaine de secondes. Afin
atteint un objectif distant de 1 100 à 2 200 mètres. En limitée et une signature au de soutenir une cadence de tir élevée et compte tenu
moment du tir pour ie moins
dépit de leur stabilisation par rotation, les roquettes man que le Sd.Kfz. 25111 ne peut emporter que six coups,
indiscrète, les Sd.Kfz. 251/1
quent toutefois de précision et imposent d'être utilisées mit Wurfrahmen (ou la présence d'un véhicule ravitailleur est indispensable.
massivement afin de saturer la cible. En mai 1943 est mise Stukas zu Fuii) assurent Par ailleurs, pour suppléer l'équipage de quatre hommes,
en service la 30cm Wurfkôrper 42, dont deux modèles un appui-feu puissant, un groupe de pourvoyeurs est nécessaire de manière
dont les effets destructeurs
existent ; explosif et incendiaire, utilisant un carburant à effectuer le rechargement, qui dure de quatre à cinq
sont considérables,
dégageant peu de fumée - à la différence des 28 et 32cm notamment dans ie cadre minutes, par un échange de casiers.
bien peu discrètes lors des tirs en salves - de manière à du combat urbain.
AMC#R00335-05
réduire les risques de contrebatterie. D'un poids de 126 kg
(charge offensive de 50 kg), ces roquettes ont une portée 15CM NEBEL WERFERZEHNUNG 42
de 2 200 à 4 450 mètres. AUFPANZERWERFER(SD.KFZ. 4/1)

Aussi désigné Panzerwerfer 42, ce véhicule lance-ro

SD.KFZ. 251/1 n/HT WURFRAHMEN quettes, développé en 1942, reprend comme base un semi-chenillé
I\/laultier sur châssis d'Opel Blitz. Il est doté d'un affût de 10 tubes de
Connu sous le sobriquet de Stuka zu Fufî(Stuka à pied) ou Heuiende Kuh 15cm positionnés en deux rangées de cinq superposées. Le Sd.Kfz. 4/1
(vache hurlante), le Sd.Kfz. 251/1 mit Wurfrahmen, conçu en 1940, n'est que très légèrement protégé avec des plaques de 8 mm d'acier.
est doté de projectiles Wurfkôrper Sprenggranaten de 28cm, 32cm Les tubes sont mis à feu l'un après l'autre, à quelques dixièmes de
Wurfkôrper FL et de 30cm Wurfkôrper 42. Stockés durant le transport seconde d'intervalle selon une séquence prédéfinie. Lors du tir, les trois
dans des casiers en bois ou métalliques sur les côtés de l'engin, à raison ou quatre servants restent à l'intérieur, trappes fermées, ou se tiennent
de trois par côté, les six projectiles, mis à feu électriquement, sont tirés à bonne distance, de préférence derrière un obstacle.

Hfik
 w
<3^ =il^
« Vaches hurlawtes »

15cm Nebelwerfer-Zehnling 42
auf Panzerwerfer

Werfer-Brigade.9
Armée allemande
Ardennes, Belgique, hiver 1944-1944

© M. Filipiuk / Trucks & Tanks Magazine. 2014

 RHAPSODIE MORTELLE

convertis, en 1943, en véhicules lance- ^ et A Sd.Kfz. 4/1. Sur le même principe est développé
LES BRICOLAGES ALLEMANDS roquettes désignés Seibstfahriafetten fur un véhicule similaire sur base de semi-cheniiié schwerer
28/32cm Wurfrahmen aufPanzer 39i-i(f}. Wehrmachtschlepper{sWS): le 15cm Panzerwerfer 42 aufsWS.
Archives Caraktère
En 1 943, le Baukommando Becker, Pour ce faire, 4 Wurfrahmen 40(support
à la demande du maréchal Rommel, de lancement) sont montés sur les cô
transforme la chenillette française UE tés de la caisse. De sa propre initiative,
en lance-roquettes lourd en lui greffant la Waffen-SS choisit de développer, en
4 Wurfrahmen 40. La Selbstfahrlafette 1943, indépendamment du Panzerwer-
fur 28/32cm Wurfrahmen auf Renault fer 42, son propre lanceur de roquettes
UE(f) (Sait) est équipée de rampes de sur le modèle des projectiles soviétiques
lancement en bois capables d'expédier BM-8 de 82 mm : le 8cm Vieifach-Wer-
des roquettes de 28 à 32cm. Quarante fer. L'affût comporte 2 rangs superposés
Seibstfahriafetten fur 28/32cm Wur de 12 doubles rails chacun, permettant le
frahmen auf infanterieschiepper UEff) lancement de 48 roquettes d'une portée
sont assemblées selon deux modèles : de 5 300 mètres. Reprenant ce principe,
l'un voit les rampes installées sur les le semi-chenillé 8cm Raketenwerfer So-
côtés de sa caisse, tandis que l'autre mua MCL(f), sur base de Somua MCL 6
place les casiers en bois sur une plate dont la cabine est désormais blindée, se
forme située sur l'arrière. Toujours pour voit pour sa part doté de 48 roquettes de
fournir un appui-feu aux troupes au sol, 8cm montées sur un support emprunté
des chars Hotchkiss H38 et H39 sont au Panzerwerfer 42.

et A Le 8cm
Raketenwerfer Somua

m MCL(f) est réalisé sur une

base de semi-cheniiié
français capturé. Dans
le même ordre d'idée
est mis au point le 15cm
Panzerwerfer 42 auf
m.gep Zgkw. S303(f) qui
remplace les roquettes de
8cm par le iance-roquettes
monté sur le Mauitier.
NAC
 « Vaches hurlantes »

mm

S,

n HOTCHRBS

ES
13

"fin
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03
^1

© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

ÛD

Selbstfahrlafeïïe fur 28132m

WURFRAHMENAUFPANZER 35H(F)
RHAPSODIE MORTELLE

8cm Raketenwerfer aufSomua MCL(f)

10. Batterie, lit. Abteilung
Panzer-Artillerie-Regiment 155
21. Panzer-Regiment
Armée allemande
Normandie, France, mai 1944

■anana- v^irvr

1426069

'•2' M Fiiipiuk / Trucks S Tanks Magazine. 2014

 « Vaches hurlantes »

Seibstfahriafette fur 28cm Wurfrahmen

auf Renault UE(f)(Seit)
Panzer-Grenadier-Regiment 192
21. Panzer-DMsion
Armée allemande
Normandie, France,juin 1944

Note : capturé par les troupes Half-Track M3A1

allemandes, ce Half-Track M3A1
/. SS-Panzer-Korps
américain, fouml à l'Armée Armée allemande
rouge au titre du Lend-Lease, Hongrie, avril 1945,
a été équipé par ses nouveaux
propriétaires d'un lance-roquettes
Nebelwerfer, en faisant ainsi
un Stuka zu FuR de fortune.

Seibstfahriafette fur 28/32cm Wurfratimen

auf Panzer 39H(f)
Panzer-Abtellung 205
Armée allemande
France, 1944

Sd.Kfz. 251/1 Ausf. D

mit Wurfrahmen

Unité non identifiée

Armée allemande
France, été 1944

M Filipiiik Trucks & Tanks Magazine. 2014

■
 LES LANCE-ROQUETTES AMER CA NS

A u moment ou le second conflit mondial se

déclenche, l'Armée américaine part, dans de
nombreux domaines, d'une page blanche. Il en
■ i 'i'

va de même pour les roquettes sol-sol pour lesquelles

aucunes études n'avaient été menées. L'Army Ordnance
Department et le National Defense Research Committee
décident alors de remédier à cette lacune.

LES ROQUETTES AMERICAINES

Afin de fabriquer en masse des roquettes, les Américains

construisent un complexe industriel assurant la production
d'un mélange propulsif à base de cellulose. Une fois le car
burant mis au point, le choix est fait d'une arme de calibre
de 4,5-inch (4,5 pouces ou 114,3 mm) pesant 17,5 kg.
D'une portée de 4 205 mètres, les Rockets High Explo
sive (HE) M8 embarquent une charge militaire de 1,95 kg
d'explosif. Stabilisées par ailettes, les M8 n'offrent pas
une grande précision, et un lanceur tracté à 8 tubes est
mis au point. Désigné « xylophone », le T27 est monté
sur des camions 2'/2-ton GMC ou Studebaker. Une autre
version, le T27E2, se compose de 24 tubes, tandis que
le T44, installé sur un véhicule amphibie à roues DUKW
A Gageons que les
ou chenillé EST, en compte 120. Pour sa part, également branchages recouvrant M4 SHERMAN ROCKET LAUNCHER
embarqué sur ces derniers, le T45 est capable de lancer ce M4 Sherman Rocket
T34« CALLIOPE»
144 roquettes. Plus modeste, avec ses 60 tubes, le T34 LauncherTiA « Calliope »
ne résisteront pas longtemps
« Calliope » est prévu pour être monté sur un Médium Mis au point en 1943, le Rocket Launcher T34 est donc
à la violence du souffle du
Tank M4 Sherman. Manquant de puissance face aux départ des roquettes. un lanceur de roquettes de 4,5-inch installé sur la tourelle
cibles blindées, la M8 doit être remplacée par la Super US Nara
d'un Sherman. Le T34 est surnommé « Calliope », un ins
M8 dotée d'une tête offensive plus performante, mais la trument de musique à vapeur dont les tuyaux sont alignés
fin de la guerre stoppe son déploiement. de manière similaire que pour les tubes lance-roquettes.
Livrés au 7th Armoured Group, assigné à la 30th infantry
Division, les premiers kits apparaissent en décembre 1944
et permettent au 743rd Tank Battaiion engagé en Europe
du Nord-Est de bénéficier d'un appui-feu des plus dévas
tateurs. Le T34 est donc monté sur la tourelle du char,
et cette dernière permet de diriger les tubes en direction
de la cible. Relié au canon de 75 mm, le T34 est pointé
en élévation grâce à lui. Une fois les roquettes tirées, le
dispositif est réalimenté ou tout simplement remplacé.
En dépit de la puissance de feu apportée par le T34, le
Calliope est assez décrié par ses utilisateurs car il gêne
l'accès au véhicule, est très lent à réapprovisionner, et, une
fois équipé, le char ne peut plus combattre directement
avec son canon de 75 mm du fait de la vulnérabilité des
roquettes qu'un coup direct ferait détonner.

M4 Sherman Rocket LauncherJ'iA « Calliope » en

action. L'ouverture du feu manque de discrétion, mais une
fols les racks vides, l'engin peut aisément se déplacer afin
de se mettre à l'abri d'un éventuel tir de contrebatterle.
US Nara
 Mortelle Calliope^

r L'équipage de ce « Utile » d'une centaine de mètres, mais sa charge

LES BRICOLAGES AMERICAINS M4 Sherman Rocket de 1 5 kg d'explosif C2 s'avère assez puissante pour
LauncherT34 « Calliope »
a renforcé le blindage
ébranler un bunker. À l'instar de la MB avec le T34,
Soucieuse de ne pas distraire les précieux chars du latéral de son engin avec un lanceur à 20 tubes est développé. Dit T40/M17
743rd Tank Battalion de leur mission originelle, la des sacs de sable, « WhizBang », il peut être monté sur la tourelle d'un
us Nara
3508th Ordnance Médium Automotive Maintenance Sherman, et les 20 projectiles peuvent être lancés en
Company ne monte pas la totalité des 22 kits reçus et Rechargement en une dizaine de secondes. Par ailleurs, une version à
récupère, en décembre 1944,5 semi-chenillés allemands roquettes M-8 d'un 24 roquettes, appelée « Grand Slam », est disponi
T34 « Calliope ». Cette
Sd.Kfz. 251 de prise. Une partie du plancher et de la ble. Aussi puissants soient-ils, ces modèles de gros
opération prend beaucoup
caisse est découpée au chalumeau, et un canon anti de temps, ce qui ne rend calibre sont impopulaires auprès des équipages car ils
char de 7,5cm Pak 40, à l'extrémité amputée, est fixé pas cette variante du empêchent de garder les trappes d'accès à la tourelle
transversalement pour servir de support au système de Sherman très populaire. ouvertes. Après avoir été rejetés d'un éventuel em
US Nara
lancement. Le 15 décembre, des tests sont menés, et si ploi lors du « D-Day » en Normandie en juin 1944, et
le châssis tangue énormément au moment de la mise à après leur peu de succès lors de l'opération « Anvil
feu, cela ne nuit que peu à la précision, de toute façon Dragoon » menée en août 1944 dans le sud de la
médiocre. Plutôt en mauvais état au moment de leur France, VUS Army confie les lanceurs survivants à des
capture, les « Sd.Kfz. 251 Rocket Launcher T34 » sont bataillons de chars engagés en Italie pour qu'ils servent
ensuite réparés afin de pouvoir se déplacer seuls. comme artillerie. Les 752nd and 760th Tank Battaiions
sont donc dotés de pelotons de 4 chars équipés de
T40 « WhizBang » à la mi-août 1944. Ces pelotons
M4 SHERMAN T40/M17 « WHIZBANG » sont alors détachés auprès des 755th et 757th Tank
k. et T Les M4 Sherman
Battaiions et combattent sur la ligne « Gothique »
T40/M17 « WhIzBang »
Outre les roquettes de 4,5-inch, les Américains mettent n'enthousiasment pas
avec des résultats modestes. En décembre 1944, le
en service la 7,2-inch Demoiition Rocket, désignée plus les équipages que le 525th Ordnance Battaiion modifie 8 lanceurs T40 en
T37. D'un calibre de 180 mm, elle n'a qu'une portée système T34 car l'accès remplaçant les roquettes de 7,2-inch par des 4,5-inch
au compartiment de ■
de plus grande portée. Ces conversions servent au sein
combat est malaisé,
us Nara des 752nd et 760th Tank Battaiions lors des combats
menés en mars 1945.

M*»
 RHAPSODIE MORTELLE

IVI4 Sherman Rocket LauncherT3A « Calliope »

12th Armored Division
Armée américaine
Allemagne, 1945

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© M. Filipiuk / Trucks & Tanks Magazine. 2014

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 Mortelle Calliqpe 1
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)Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

^1% ^;. M4 Sherman Rocket Launcher T34

«Calliope»
1 __ _ _ ^':
 LES LANCE ROQUETTES BRITANN QUES

i les troupes anglaises ont utilisé des lance-roquettes multiples,

comme le « Land Mattress » tirant des projectiles de 3-inch
(76,2 mm) à plus de 7 000 mètres, elles n'ont pas développé
de véhicules lanceurs spécifiques, abstraction faite des matériels livrés dans
le cadre du « Lend-Lease ». Toutefois, sur le terrain, un char original est
« bricolé » : le Sherman « Tulip ». Après avoir récupéré ûës Rocket Projec
tiles 3-inch {RP-3) à l'origine destinés aux chasseurs-bombardiers Hawker
Typhoon, les ateliers du 1st Coidstream Guards, en 1945, soudent une
rampe de chaque côté de la tourelle d'un Sherman. Le Sherman « Tulip »
acquiert alors la capacité de s'en prendre aux bunkers et aux Pa/ize/"adverses
les plus lourds. En action, le faible nombre de projectiles et leur manque
de précision rendent néanmoins leur utilisation des plus problématiques.
À noter que les Canadiens adopteront cette conversion avec, par exemple,
des roquettes montées sur les côtés d'une tourelle d'automitrailleuse T17
Armored Car « Staghound ». ■

r Le Sherman « Tulip »
est avant tout une
M4 Sherman « Tulip » improvisation de la
troupe destinée à
1st Coidstream Guards
renforcer la puissance
Armée anglaise
de feu du char américain
Allemagne, passage du Rhin, 1945
handicapé par son
canon de 75 mm
aux performances
balistiques modestes.

T-147369

© M Filipiuk i Trucks & Tanks Magazine. 2014

Les fleurs du mal

© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

 Entwicklungsfahrzeug E-10

Par Jacques Armand

LE CHASSEUR NE
Dès mai 1942,les autorités allemandes envisagent de revoir complètement la méthode de fabrication
de leurs engins de combat. En effet, ceux-ci sont conçus selon des considérations d'avant-guerre,
et leur qualité d'assemblage répond à des normes élevées. Si les blindés affichent une finition exem
plaire pour des machines de guerre, ils sont en revanche inadaptés à une production en grande série.
De ce fait, en avril 1943,le projet baptisé Entwicklungstypen (types standards) ou Eînheitsfahrzeuge
ou encore Einheitsfahrgestell(châssis standard) est lancé dans un but de rationalisation. L'accent est
mis sur la facilité de fabrication, notam
ment pour les chasseurs de chars, dont T Un Jagdpanzer 38(t), improprement baptisé « Hetzer », L'erreur administrative commise par
ies Allemands a été reprise par les services de renseignements alliés, qui ont donc baptisé le
certains modèles doivent être produits petit chasseur de chars allemand du surnom du Jagdpanzer E-10 qui aurait dû lui succéder
à 1 000 unités par mois si la guerre s'était poursuivie au-delà de mai 1945. LEnIwicklungsfahrzeug E-10 aurait été
bien plus moderne que le Jagdpanzer 38(1) du fait de méthodes d'assemblage adaptées aux
productions en grandes séries et d'un système abaissant le châssis. En revanche, la puissance
de feu aurait été identique, car ies deux engins sont armés du même canon de 7,5cm.
ECPA-D

I
t
 Jagdpanzer B-iQ Hetzer
Vue d'artiste présentant
le chasseur de chars aux couleurs
de la Panzerjàger-Abteilung 97
appartenant à la 97. Jàger-Division
D M. Filipiuk / Taicks & Tanks Magazine. 2014
Note : l'engin est présenté sur ces deux vues en position haute.

LA PHILOSOPHIE DU PROGRAMME
ENTWICKLUNGSTYPEN

Dirigé par VOberbaurat Heinrich Ernst Kniekamp, codirecteur du

Waffenprufamt 6- Panzer- und Motorisierungsabteilung(\Na Prûf 6 ou
section de développement des véhicules blindés du Heereswaffenamt),
le projet Einheitsfahrgestell affiche une philosophie totalement dif
férente de celle ayant prévalu aux chars en service en 1943 dans
l'Armée allemande. Tous doivent désormais être composés de
sous-systèmes communs capables d'être montés indifféremment
sur l'un ou l'autre des engins de combat. L'idée première est de
simplifier la production en réduisant au maximum à la fois la quan
tité d'éléments et leurs différences. Cette simplification du nombre
de pièces doit aussi faciliter la logistique tout comme la mainte UN DEMONSTRATEUR A LA BASE
nance, avec, par exemple, une pompe à eau du même modèle pour
tous les blocs propulseurs. Six types de véhicules, en fonction de Dans un premier temps, le E-1 G est un « simple » châssis de Panzer
leur poids, sont ainsi programmés : E-5, E-10, E-25, E-50, E-75 et destiné à tester de nouveaux composants, comme des moteurs, des
E-100. Ensuite, ils doivent être conçus sur un principe suspensions ou encore des transmissions. De celui-ci est dérivée,
modulaire. Chaque module (la partie avant constituée par Magirus en novembre 1 943, une plate-forme destinée à servir
d'un seul bloc par exemple) est susceptible de pouvoir de base à un chasseur de chars. Le programme Einheitsfahrgestell
être échangé en un minimum de temps. Une atten prévoyant des composants identiques à une majorité de machines,
tion particulière est ensuite portée aux soudures, qui des éléments sont aussi destinés au développement àu Jagdpanzer
sont facilitées par l'emploi de plaques galvanisées. E-25. De cette réorientation des recherches naît \e Jagdpanzer BAO,
Par ailleurs, les bureaux d'études travaillent à partir répondant à la désignation officielle de Jagdpanzer 38(d) - (d)
de l'hypothèse selon laquelle ces véhicules doivent pour Deutsch, allemand - ou Hetzer. Précisons d'ailleurs que le
opérer un saut technologique important vis-à-vis des terme de « Hetzer » ne devrait, en théorie, s'appliquer qu'au E-10
modèles antérieurs. Leur conception est pensée en et aucunement à son prédécesseur, le Jagdpanzer 38(t):c'est en
étroite collaboration avec les militaires de manière à effet une erreur administrative commise à l'hiver 1943 qui a fait
ce que cette nouvelle génération d'engins bénéficie que ce dernier a hérité du nom de baptême de E-10.
de toute l'expérience du combat pour augmenter son
efficacité et ses chances de survie face à ses adver
saires. Tenant compte de ce cahier des charges, un CHASSIS
nouveau Jagdpanzer est alors élaboré.
Si Herr Honsig, responsable du projet du E-10, reprend comme base le
châssis du Panzer 38(t) pour concevoir le nouvel engin, il le redessine
UN PANZERJAGER PQ[iR L'INFANTERIE et l'élargit afin de tenir compte des nouvelles contraintes. Ainsi, la
caisse fait 5,35 mètres de longueur (6,91 mètres avec le canon) pour
Si le programme E-10 ne désigne pas un engin spé 2,86 mètres de largeur. La suspension du E-10 comprend toujours
quatre grands galets de roulement (de 1 mètre de diamètre), des che
':St- cifique mais un châssis destiné à une famille de
blindés rassemblant char léger de reconnaissance, nilles larges de 40 centimètres et l'empattement mesure 2,46 mètres.
plate-forme d'armement (Waffentrëger) et véhicule La longueur du train de roulement reposant au sol est de 2,55 mètres.
de transport de troupes..., la priorité est donnée à Avec un poids de seulement 12 tonnes, l'engin aurait affiché une pres
un petit chasseur de chars susceptible de remplacer sion massique lui assurant de s'affranchir de la majorité des terrains
le Jagdpanzer 38(t) basé sur un châssis tchèque meubles. Si le Versuchsfahrgesteii{ptoXoXype du châssis) est miâ par un
du blindé connu sous la désignation allemande de moteur 12 cylindres Maybach HL 100 de 400 chevaux, la version de
Panzer 38 (t). Ce Panzerjâger doit spécifiquement série aurait reçu un bloc amélioré par un refroidissement plus efficace
être attribué aux divisions d'infanterie de l'Armée et doté d'un système d'injection de carburant. Ce nouveau Maybach
allemande. Le projet du E-10 émerge donc en 1 943, HL 101 aurait alors développé 550 chevaux à 3 800 tr/min, ce qui
dans le cadre des Entwicklungstypen. Il est confié à aurait conféré au E-10 un rapport puissance/poids des plus favorables.
la firme Klôckner-Humboldt-Deutz Magirus AG, située La transmission et le HL 101 sont placés à l'arrière de façon à faire
dans la ville d'Ulm. contrepoids à l'épais blindage avant.
 Entwicklungsfahrzeug E-10

Jagdpanzer E-10 Hetzer

Note : l'engin est présenté sur

cette vue en position de combat.

G M. Filipiuk / Trucks & Tanks Magazine. 2014

LES AVANCEES DU PROGRAMME ENTWICKLUNGSTYPEN ■ PROTECTION

La maintenance de l'E-10 est facilitée par l'intégration du bloc Afin d'affronter les chars adverses, le Jagdpanzer E-10 affiche une
moteur-transmission-refroidissement dans un même compartiment protection très bien étudiée. Ainsi, le glacis est constitué de plaques
boulonné à l'arrière du châssis. De cette manière, l'ensemble peut d'acier de 60 mm inclinées à 60°, angle également retenu pour la
être rapidement déposé par les mécaniciens pour faire l'objet d'un partie frontale du bas de caisse atteignant 30 mm. En théorie, cela
échange standard, l'opération ne prenant que quelques heures. doit permettre de stopper des projectiles de 75 mm et de 76,2 mm.
La réparation étant écourtée, le E-10 peut alors rapidement retour Pour leur part, les flancs, inclinés à 10°, sont épais de 20 mm, alors
ner au combat. que le blindage du plancher et du toit s'élève à 10 mm. Enfin, l'arrière
mesure 20 mm inclinés à 33°.

Jagdpanzer UN CHASSEUR-NE
^1^ E-10 Hetzer Le E-10 dispose d'un équipement unique en son genre à l'époque, puisque
sa hauteur de 1,76 mètre en position de route peut passer à 1,40 mètre
Désignation Jagdpanzer E-10 Hetzer en position de combat au moyen d'un astucieux système de vérins. Un
Constructeurs Klëckner-Humboldt-Deutz Magirus AG simple mécanisme, couplé au moteur, permet à la suspension de s'abais
Production 3 caisses produites ser pour « plaquer » le châssis au sol, étant entendu que cela n'est pos
sible que si le terrain est lui-même parfaitement plat et sec. Ce système
MORPHOLOGIE original aurait fait du E-10 l'un des engins de guerre les plus bas du
conflit mais également l'un des plus discrets, un avantage certain pour
1? Poids » Équipage Shomiries un chasseur de chars devant opérer en embuscade. Enfin, le Jagdpanzer,
manoeuvré par un équipage de trois hommes, est armé d'un canon
7,5cm Pak 39 U48 (vitesse initiale de 750 m/s) et d'une mitrailleuse
MG-34 de 7,92 mm télécommandée depuis l'intérieur de la casemate.

CALENDRIER

D'après VOberbaurat Kniekamp, Interrogé après-guerre par les

services de renseignements alliés, les plans du E-10 étaient ter
Longueur du châssis ; 5,35 m minés à l'été 1 944 et trois prototypes commandés à Magirus AG.
Longueur avec canon :6,91 m Selon le calendrier de ce département du Heereswaffenamt, le
Jagdpanzer E-10 Hetzer aurait dû entrer en production à la fin de
BLINDAGE l'année 1 945, avec une cadence mensuelle de 1 000 machines.
Caisse Superstructure Les trois caisses effectivement construites seront capturées
Frontal 30 mm 0]mm par l'Armée rouge dans un atelier silésien de la société Deutz-
Latéral 20 mm 30 mm Magirus AG au printemps 1945. ■
Arrière 20 mm 20 mm

MOTORISATION & MOBILITE ^kni/ht

Bibliographie
Moteur 12cyllndres Maybach HL101 Vitesse Maximale
• Spielberger (W.), Light Jagdpanzer: Development - Production ■
Puissance 550 cv a 3800 tr/min sur route
Opérations, Schiffer Publishing Ltd, février 2007

ARMEMENT • Jentz (T.), Paper Panzers Panzerkampfwagen, Sturmgeschûtz

and Jagdpanzer, Panzer Tracts No.20-1, 2001
Principal 1 ie 7,5cm Pak 39L/48
Secondaire 1 mitrailleuse MG-34 de 7,92 mm • Wehrmacht 1946, l'arsenal de la dernière chance, paru
dans Ligne de Front hors-série numéro 12, avril-mai 2011
 1

o o

© Hubert Cance I Trucks & Tanks Magazine 2014

lO
JABDPANZERÎ-Wi HeTZER
 I:
'1^

Par Laurent Tîrone

*ANZER
LES CHARS DE VAFRIKA-KORPS

AU COMBAT

\
T.

Image symbolique s'il en est, des chars allemands en Afrique du Nord : un Panzer VI Ausf. ETiger I <
la schwere Heeres Panzer-Abteilung 501 à côté d'un dromadaire également appelé chameau d'Arabie.
En dépit de sa technologie de pointe, ou à cause..., le « fauve » n'est pas à l'aise en Tunisie. Les comparti
ments de terrain dans lesquels il est engagé ne sont pas toujours suffisamment ouverts pour lui permettre de
profiter de l'allonge de son canon de 8,8cm, et le relief sollicite trop durement son train de roulement et sa boîte
de vitesses, NAC Sauf mention contraire, toutes photos archives Caraktère.

Bh."-
 1941 gs,
LES CHARS DE L'AFRIKA KORPSAV COMBAT 1 1943 ^
■■mA'

EN AFRIQUE
Comme en Union soviétique, les Panzer constituent la force de frappe principale des troupes
allemandes. Plutôt fiables, jusqu'à l'arrivée des Tiger, les chars du Deutsches Afrika-Korps
vont permettre à Rommel de remporter d'indéniables succès en dépit d'une infériorité
numérique régulière. Mettant en lumière les qualités des Panzer mais aussi leurs faiblesses,
ce dossier relate l'engagement des blindés du DAK de février 1941 à mai 1943, date à
laquelle ils finiront par plier sous le nombre malgré l'entrée en lice d'un des plus puissants
chars du conflit : le Panzer V/ Ausf. ETiger I.

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É

1
&: J!

':jiP . 14 H
LES DEBOIRE^
DE L'ALLIEJTALIEN

Lespremiers blindés des forces de l'Axe à com

battre en Afrique du Nord sont ceux de l'Armée
italienne qui, en juin 1940, engage le combat
avec la Western Desert Force, sous les ordres
du général britannique Wavell, qui regroupe les troupes
anglaises déployées à la frontière égyptienne.

UNE GUERRE MECANISEE SANS CHAR

Lorsque le Regio Esercito décide de passer à l'offensive

en juin 1940, il dispose de 324 Carro Veloce (chars rapi
des). Toutefois, derrière cette appellation pour le moins
trompeuse se cachent de petites chenillettes mal armées.
Plus justement désignés L.33, pour Leggero (léger), ces
« blindés » sont dotés de mitrailleuses de 8 mm et, dans
le meilleur des cas, de fusils antichars lourds semi-auto
matiques Solothurn de 20 mm. Peu protégés, ces engins
sont impropres à la guerre mécanisée, comme le prouve A Une cheniilette Fiat-Ansaido L3/33 Tipo I identifiable à son blindage non riveté et à sa roue tendeuse
le combat du 16 juin 1940 durant lequel 12 L.33 se font fixée au dernier galet de roulement. Ses deux mitrailleuses Breda Meccanica Bresciana de 8 mm sont
proprement étriller par les automitrailleuses et les chars insuffisantes pour prendre à partie les cliars anglais, mais leur volume de feu les rend très dangereuses
pour l'Infanterie. BTtvt
légers du 7th Queen's Own Hussars et du 11th Hussars
(Prince Albert's Own).

L'ARRIVEE DES PREMIERS CARROARMATO

Écartelée entre différents fronts, Rome ne peut expédier,

en août 1940, que quelques bataillons de Carro Armato
Mil /39, un char dit moyen équipé d'un canon de 37 mm
placé en barbette. Les 72 machines constituent alors un
renfort de poids. Les Ml 1/39 sont engagés le 5 août
1 940, déclenchant par là même le premier combat de
chars d'Afrique du Nord, et parviennent à tenir tête aux
forces anglaises, qui déplorent la destruction de deux de
leurs tanks. Les Italiens perdent 6 des leurs, 3 du fait de
l'ennemi et 3 sur panne, mais prouvent que leur matériel,
en dépit d'une mauvaise fiabilité, possède un réel potentiel
offensif. Désormais, les Light Tanks Vickers Mk. VI, dotés
de mitrailleuses de 12,7 mm, ne peuvent plus opérer en
« toute impunité ». Néanmoins, la Western Desert Force
aligne une large panoplie de chars, comme les Croiser
Tanks Mark /(A9), Mark H(Al 0)ou encore Mark III(Al 3).
S'ils n'affichent pas, eux aussi, une fiabilité satisfaisante,
ils possèdent un canon de 2-Pdr(40 mm)installé en tou
relle, perforant 54 mm de blindage à 457 mètres sous une
incidence de 60° et capable de détruire sans peine les
Ml 1 /39. Les Croiser Tanks, à l'instar du Mk. VI Crusader I
(Al 5), enfoncent encore un peu plus le clou. Néanmoins,
la situation change avec la mise en service, à l'automne
1940 du Carro Armato M13/40 qui, s'il reste perfectible

► & ^ Le Carro Armato M11/39 est équipé d'un canon de 37 mm

L740 Vickers-Terni. Son projectile vient à bout, sous une incidence
de 30°, d'une plaque d'acier de 47 mm à 100 mètres, ce qui le
rend mortel pour les tvtedium Tanks anglais. Toutefois, sa position
frontale le rend difficile à utiliser.

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■'.■■M pli'/' ''
 LES CHARS DE l'AFRIKA KORPSAU COMBAT 1943 ^
sur le point de l'endurance mécanique et du blindage, est
armé d'un canon de 47 mm, dont les projectiles peu
vent venir à bout de tous les tanks anglais, à l'exception
notable du Vickers tnfantry Tank Mk. H Matilda Mk. U qui
est quasiment invulnérable, avec ses 78 mm de blindage
frontal. Cette fois, les Carra Armato ne peuvent lutter.
Bien que la défaite italienne en Afrique ait d'autres cau
ses que les carences des blindés, il faut bien reconnaître
que leurs faiblesses ont constitué un handicap majeur.
Pour Mussolini, le bilan est terrible. Mi-février 1941, les
Italiens sont dans une position critique : la force mécani
sée du Regio Esercito en Libye n'existe tout simplement
plus. En deux mois, deux divisions anglo-australiennes
ont mis hors de combat dix divisions adverses et pris une
grande partie de la Cyrénaïque... Le Duce est alors dans
l'obligation d'accepter l'aide de l'Allemagne s'il ne veut
pas voir son empire colonial disparaître.

A Le Carro Armato M13/40 est armé d'un canon modèle Fiat Cannons da 47/32 M35
dont le projectile perforant transperce 44 mm de blindage à 500 mètres. Hormis ie Matiida,
peu de ctiars anglais sont capables de résister à une telle puissance de feu. btm

M
'y■ j
Carro Veloce 33/35
Vlir Battaglione
Armée italienne
Libye, mars 1941

Carro Armato M11/39

/° Battaglione
4° Reggimento di Fanteria Carrista
Armée italienne
Égypte, début 1940

Carro Armato Ml3/40

vlll Battaglione
132' Divisions Corazzata « Ariete »
Armée italienne
Libye, 1941
SI

Afin d'éviter une défaite italien e en Afrique, Hitler ordonne,

le 9 janvier 1941, la création d'un corps expéditionnaire.
épaulée par la 15. Panzer-DMsion, dont le Panzer-Regiment 8 déploie
45 Panzer II, 11 Panzer III, 20 Panzer IV ex 10 Befehispanzer. Bien
L'O/CW reçoit l'autorisation officielle du Comando Supremo le que tous les engins ne soient pas encore disponibles, Rommel décide
1 février 1941, et, le 21 février, le Deutsches Afrika-Korps de passer à l'action. Le 31 mars au petit matin, la 5. leichte Division,
voit officiellement le jour. Néanmoins, à cette époque, le III. Reich est flanquée de contingents des divisions « Ariete » et « Brescia », atta
mobilisé par ses préparatifs pour l'opération « Barbarossa » devant que le long de la Via Balbla. Les combats durent toute la journée ; les
être menée contre l'Union soviétique. Le front africain n'est donc pas Britanniques s'accrochent au terrain, mais doivent se replier par le nord
prioritaire, et les moyens sont, dans ces conditions, limités. pour ne pas se laisser encercler. Durant leur retraite, ils abandonnent
une cinquantaine de chenillettes et une trentaine d'autres véhicules.

lESPAIVZEHWDAK

La première unité mécanisée allemande à débarquer en

Afrique est la 5. leichte Division (mot.), officiellement mise
sur pied le 18 février, plus précisément son Aufkiàrungs-
Abteiiung 3 et la Panzerjàger-Abteiiung (mot.) 605. Dès
le 17 février, à peine débarquée, la formation de recon
naissance part plein est à la recherche de l'avant-garde
britannique qui s'est arrêtée près d'EI Agheila. Les véhi
cules allemands parcourent plus de 600 kilomètres sans
rencontrer le moindre ennemi et s'installent sur de bonnes
positions dans la région de Syrte. Pour sa part, le Regio
Esercito a envoyé, à partir de janvier, la division blindée
« Ariete » à Tripoli, dont le 32°Reggimento Corrazato est
fort de 117 chenillettes L-3, toujours aussi peu efficaces,
et 46 Carra Armato Ml 3/40. Pour autant, la véritable force
de frappe du DAK n'arrive qu'avec le Panzer-Regiment 5,
dont les effectifs se montent à 155 chars : 25 Panzer I,
45 Panzer a, 61 Panzer III et 17 Panzer IV ainsi que
7 Befehispanzer. À terme, cette division légère doit être /
A Un Panzer II Ausf. D du
Deutsches Afnka-Korps est
débarqué à Tripoli en 1941.
Le char léger allemand
est armé d'un canon à tir
rapide de 2cm dont les
projectiles perforent 20 mm
de blindage à 100 mètres
sous une incidence de 30°.
Même si les tanks anglais
sont mal protégés, cela
ne suffit pas à en faire un
véritable char de combat.

Panzer I Ausf. A. Le
char léger est équipé de
deux mitrailleuses de
7,92 mm dont les balles
percent 8 mm de blindage
à 100 mètres. Il s'agit plus
d'un char d'entraînement
que d'autre chose, mais
l'Armée allemande n'aligne
pas assez de modèles
plus performants pour
équiper correctement ses
unités mécanisées.
 1941 d»
LES CHARS DE L'AFRIKA KORPSAV COMBAT 1943 ^

▲ Un Panzerlll armé d'un canon court de 5cm. Ce dernier projette un obus

perforant 43 mm de blindage à 500 mètres sous une Incidence de 30°. Avec de
telles performances, Il s'agit du plus puissant char aligné par le Deuisches Afrika-
Korps. En face, les Anglais déploient rA12 Infantry Tank Mk. Il Matilda M affichant
une protection frontale de 78 mm... Des Jerricans sont posés sur le toit de la tourelle.

■< Un Panzer IV armé d'un canon court de 7,5cm. Ce canon n'offre que des
performances balistiques médiocres, avec un obus transperçant 38 mm d'acier
à 500 mètres sous une Incidence de 30°. À la base, ce blindé est dévolu à
l'appul-feu des Panzer III et n'est donc pas un véritable char de combat.

LES PAIVZEfl. uni BILAN EN DENII-TEINTE

Le 2 avril, Rommei ordonne alors une avance générale, et la 5. leichte
Division prend Aghedabla, évacuée en catastrophe par les Britanniques. En dépit de l'engagement de 53 chars, « Brevity » est un échec du fait
Le 6th Rayai Tank Regiment perd ainsi presque tous ses chars dans de l'intervention des engins du Panzer-Regiment 8 et d'une batterie de
des manœuvres inutiles, qui usent prématurément les mécaniques 8,8cm. Pour autant, le bilan est mitigé pour les blindés allemands. Déjà,
et vident les réservoirs. La 2nd Armoured Division se retire alors en les combats à la frontière égypto-libyenne ont lieu sur un vaste plateau
direction de Mechili. Rommel décide de lancer ses troupes sur deux désertique, ce qui ne facilite pas l'emploi de blindés légers tels que le
axes différents : tandis qu'une colonne suivra la Via Baibia, la route Panzer i. Trop faiblement protégé, il ne convient pas aux assauts sur
côtière,jusqu'à Benghazi, trois autres doivent couper à travers le désert les positions britanniques dotées de canons antichars. Par ailleurs, leur
pour prendre à revers les forces ennemies stationnées dans le port de armement constitué de deux mitrailleuses de 7,92 mm n'en fait pas des
Tobrouk. Tandis que la 9th Austraiian Division, qui a abandonné Ben adversaires à la hauteur des Croiser Tanks. Tout juste peuvent-ils servir
ghazi, court se réfugier à Tobrouk par la route côtière, \eDAK s'enfonce d'engins de reconnaissance chenillés. Le verdict est plus ou moins le
dans l'intérieur des terres. Au Caire, une décision s'impose : un repli même pour les Panzer II. Les deux machines sont alors reléguées à des
général sur la frontière égyptienne et la mise en défense de la base missions d'observation. La « prestation » des Panzer iii et iV est plus
fortifiée de Tobrouk afin de créer un point de fixation dans le dispositif flatteuse. S'ils s'avèrent plus fiables et plus adaptés à la guerre dans le
logistique du DAK. Décidés à ne plus laisser l'initiative à ses adversaires, désert que les Crusader, ils buttent contre le blindage des Al 2 infantry
les Anglais lancent l'opération « Brevity ». Si cette dernière affiche des Tanks Mk. // Matilda II. Pour autant, « the Queen of the battlefield »
objectifs limités, elle prépare de bonnes bases de départ pour l'attaque est sur le point de perdre sa réputation d'invincibilité.
de grande ampleur prévue pour juin : l'opération « Battleaxe »

Panzer IVAusf. E

Kompanie, II. Abteilung

5. leichte Division
Deuisches Afrika-Korps
Libye, avril 1941

1
 A Un Panzer III Kurz passe devant la les chars moyens allemands. Les pannes sont
L'OPERATION «BATTLEAXE» carcasse d'un A12 Infantry Tank Mk. Il encore trop nombreuses. »
Matilda II. Les Panzerschutzen doivent faire
preuve d'un certain courage pour affronter
À 6 heures, le 1 5 juin, le 2° bataillon des
Pour les Britanniques, depuis avril, la priorité est de secourir le char lourd anglais car ce dernier est Cameron Highianders et 13 Matilda attaquent
Tobrouk. Pour ce faire, Wavell renforce ses unités avec fortement protégé. Le Panzer est toutefois la position d'Halfaya par le haut, tandis que
les véhicules reçus en mai avec le convoi « Tiger » qui bien plus agile et rapide, permettant à son la 11® brigade indienne passe à l'assaut par
a permis de rééquiper la 7th Armoured Division. Ainsi, équipage de manoeuvrer plus facilement
la bande côtière, appuyée par 6 Matilda du
en vue de placer un coup mortel sur
238 chars (21 Light Tanks Vickers Mk. ViC, 135 Matil- les points faibles de son adversaire. 4th Royal Tank Regiment (RTR). Hélas, la
da II et 82 Cruisers dont 50 du modèle le plus moderne : manœuvre est mal coordonnée, les chars se
le Crusader Mk. // Al 5)sont débarqués à Alexandrie. Une ▼ Panzer II Ausf. C. Lorsque les premiers présentant devant l'ennemi avant les fantas
Parrzer débarquent en Afrique, Ils sont tous
force conséquente, mais si sur le papier la situation est sins. Pendant plus de trois heures, les com
recouverts de la livrée officielle européenne
favorable à Wavell, ce dernier reconnaît que ses blindés Dunkelgrau Nn ° 46(gris foncé). Une teinte bats font rage : les canons de « 88 » et les
ne sont pas équivalents aux Panzer : « Nos Infantry Tanks peu discrète en ambiance désertique, si mines antichars immobilisent ou détruisent
sont vraiment trop lents pour une bataiiie dans ie désert, bien que les équipages doivent enduire tous les tanks, laissant les infanteries écos
d'huile leurs chars avant de les recouvrir de
et ils ont subi des dégâts considérables dus au feu des saise et indienne sans appui blindé. Au centre
sable. Collé à la cuirasse par la substance
puissants canons antichars de l'ennemi. Nos Cruisers visqueuse, ce dernier permet aux Panzer IV du dispositif, la journée a mieux commencé
n'ont que peu d'avantage en puissance ou en vitesse sur de se fondre dans le paysage local. pour le 7th RTR, car les blindés britanniques
prennent Capuzzo rapidement ; toutefois, le
point N° 206 résiste avec acharnement jus
qu'à midi. Au même moment, sur la crête
d'Hafid, le point N° 208 ouvre le feu avec
ses 8,8cm sur la 7th Armoured Brigade qui
attaque frontalement à plusieurs reprises.
Le bilan est lourd : les pertes en chars Cruisers
sont terribles (41 de ses 90 tanks), et la posi
tion n'est pas emportée. En milieu de journée,
les Britanniques ont engagé quasiment toutes
leurs forces et en ont déjà perdu une part
importante(74 % des moyens du 2nd RTR par
exempiel./t contrario, les Allemands ont seu
lement une quinzaine de chars hors service.
Rommel ordonne alors à sa 15. Pan-
zer-Division de contre-attaquer en direc
tion de Capuzzo, tandis que les Panzer
de la 5. ieichte Division doivent faire de
même autour du point N° 208. Lors
que la nuit tombe, les Britanniques tien
nent toujours le fort italien mais ont été
repoussés d'Hafid jusqu'à Sidi Omar.
 f34t
LES CHARS DE VAFRIM KORPSMi COMBAT 1 1943 ^
Tandis que Waveli ordonne un repli
général devant les fortes pertes des Panzer I Ausf. A
jours précédents, Musaid et Capuzzo I. Abteilung
5. leichte Division
repassent aux mains du DAK, qui arrive Deutsches Afrika-Korps
en fin de journée à desserrer l'étau Tripoli, Libye, février 1941
autour de la passe d'Halfaya. La bataille
est gagnée. Les Panzer-Regimenter 5
et 8 n'ont perdu que 12 chars, dont cer
tains sont récupérables. Par contre, les
Anglo-Saxons ont vu disparaître 37 des
90 Cruisers et 64 des 100 Matilda enga
gés. Au final, l'opération « Battleaxe »
confirme la nette supériorité tactique
du DAK et la fin du règne de la « Reine
du champ de bataille ».

DES EPROUVES

Si la victoire est nette du côté du DAK, Panzer II Ausf. D

les matériels n'en sortent pas moins Stab
Panzer-Regiment 5
éprouvés du fait d'un terrain difficile. Pour
5. leichte Division
les Panzer, le GhibU(du sable soulevé par Deutsches Afrika-Korps
le vent du désert) est particulièrement Libye, avril 1941
destructeur : il s'insinue partout, s'infiltre
entre la caisse et la tourelle, bloquant
régulièrement le mécanisme de rota
tion de cette dernière, passe à travers
les filtres à air, pourtant spécialement
étudiés. Grains de sable et poussières
sont aspirés dans les cylindres et usent
rapidement les pistons. Carburant, direc
tion, optiques de tir, culasse ou système
de recul des canons, rien n'est épar
gné. Et leurs effets sont dévastateurs.
En mai 1941, la Werkstatt-Kompanie
(mot.) du Panzer-Regiment S rapporte
que « sur 65 Panzer III, 44 sont tombés
en panne durant ta traversée du désert
à cause de sérieux problèmes mécaniques [...] ; À ce rythme-là, un moteur de char voit sa durée de vie réduite à
ie moteur s'arrête et ia pression d'huile chute [...] puis la bieiie du 3 500 kilomètres, alors qu'elle est normalement de 8 000 kilomètres
3" ou 4° piston casse. [...] Tout est obstrué par une poussière fine, en Europe. Sur les terrains rocailleux, les pierres ont tendance à s'in
comme une pâte, qui cause des dégâts dans le système de circulation sérer entre les galets du train de roulement, bloquant les chenilles,
d'huiie. [...] Les filtres à air actuels ne sont pas du tout adaptés à des voire cassant un galet. Dans le camp adverse, les équipages britanni
traversées du désert, il est impossible d'arrêter la poussière avec ». ques rencontrent les mêmes conditions climatiques et reçoivent des
consignes strictes pour améliorer la
fiabilité des chars : « Nettoyez vos
filtres à air et à huiie aussi souvent
que possible. Le sabie fin esti'ennemi
de votre moteur et par conséquent
le vôtre!» ou encore « Nettoyez
vos bidons de carburant avant de
refaire les pleins de votre char. Cela
évitera que du sable ou des saletés ne
pénètrent dans ie réservoir de votre
engin. Soyez vigilant, cardans le cas
contraire, votre carburateur se rappel
lera à votre bon souvenir I »

^ L'équipage de ce Panzer IV. pelle à

la main, semble préparer une position
défensive pour sa monture. L'inquiétude
n'est pas de mise, car le char porte
toujours, sur ses flancs, des bidons
de carburant qui auraient été ôtés
lors d'éventuels combats afin de ne
pas accroître les risques d'incendie
en cas de coup au but adverse.
 LTRE DES GmOmmRZi

Jusqu'à présent,lesPanzer I I et IVontfait bonne

figure face aux matériels adverses. Mais l'Armée
anglaise déployée en Afrique, désormais sous les
ordres du général Auchinleck, ne se déclare pas
vaincue et, tandis que le DAK se réorganise, elle reçoit
de nouveaux blindés.

RESTRUCTURATION VERSUS RENFORCEMENT

Le V août 1941, la 5. leichte Division est restructurée P

et devient la 21. Panzer-Division. Elle compte alors un
► Ce Panzer IV armé
régiment de chars, un autre d'infanterie et un bataillon de
d'un canon court de
reconnaissance, mais aussi un régiment de Flak équipé 7,5cm s'est vu apposer
de canons de 8,8cm. L'unité possède désormais environ une plaque de blindage
110 blindés, dont une bonne moitié de Panzer III armés supplémentaire sur la partie
avant de sa superstructure
d'un canon court de 5cm et seulement 15 Panzer IV
épaisse de 30 mm. Il est
dotés d'une pièce de 7,5cm Kurz. Dans le même temps, vrai que la quasi-totallté
Rommel sécurise ses lignes d'approvisionnement, et le des armes antichars
anglaises est capable de
blocus de Malte permet aux convois d'amener de nou
percer sa protection.
veaux engins afin de remplacer les Panzer obsolètes. US Nara
Si le DAK se reconstitue, les forces britanniques ne sont
pas en reste. Au cours de l'été 1941, plusieurs dizaines ▼ Bien que pensé pour
le continent européen, le
de Light Tanks M3 Stuart américains sont envoyés à la Panzer III, ici'une version
8th Army pour combler les importantes pertes consécuti dotée du canon court de
ves à l'opération « Battleaxe ». Certes, le blindage du Stuart 5cm, est plus endurant
que ses homologues
est mince, mais son canon de 37 mm capable de percer
anglais, qui ne brillent
54 mm d'acier à 500 mètres est dangereux pour les Panzer. pas par leur fiabilité.
 Î94} 4»
LES CHARS DE L'AFRIKA KORPSm COMBAT 1 1943 ^
intercepter les pointes blindées adverses. Le contact a
lieu à Gabr Saieh, et, en fin d'après-midi, l'engagement
tourne en faveur du Panzer-Regiment 5, qui oblige les
chars de la 7th Armoured Division à laisser 25 des leurs
sur le terrain. Les Panzer III et IV se sont encore montrés
plus rapides et plus puissants. Pius au sud, les combats
sont encore plus meurtriers : la 22nd Armoured Brigade
a lancé un assaut frontal sur les positions retranchées de
l'« Ariete » ; les assaillants perdent en quelques heures
57 de leurs 163 Crusader contre 50 M-13/40. Incapables
de faire la jonction avec la garnison de Tobrouk - dont la
sortie s'enlise dans les champs de mines face aux divisions
italiennes-, les forces britanniques se retrouvent ainsi en
piein désert, coincées au milieu des positions ennemies I
Le 22, le Xiii Corps passe à l'attaque et arrive à isoler
Bardia et les forces situées sur la frontière. Là aussi,
ies pertes en blindés sont lourdes, en grande partie à
cause de l'intervention des 8,8cm Fiak ouvrant le feu
en tir tendu.
De son côté, la 7th Armoured Brigade a capturé, dès
le 20 novembre, l'aérodrome de Sidi Rezegh, une
localité située à 30 kilomètres de Tobrouk, qui devient
Par ailleurs, sa vélocité (30 à 60 km/h) est appréciée ▲ Ce Panzer IV soulève deux jours plus tard la cible d'une contre-attaque du
des tankistes britanniques qui le surnomment « Honey » des nuages de poussière DAK. Les 21. et 15. Panzer-Divisionen y étrillent, le
et de sable. En Afrique, ies
(chéri). Il est aussi bien plus fiable que les Crusader équipages s'aperçoivent très 21 novembre, les quelque 140 blindés positionnés dans
toujours en service. Les Anglais peuvent aussi comp vite que ies éléments sont la cuvette ! Toutefois, si seulement une vingtaine en
ter sur le Valentine pour remplacer le Matilda II. Si le un ennemi aussi redoutable réchappent, les Britanniques tiennent toujours Sidi Re
que ies chars anglais. Les
Vickers Infantry Tank Mk. III* Valentine Mk. H reste
engins envoyés début
zegh. Pour ne pas se laisser encercler par un ennemi
encore perfectible, notamment du fait de sa lenteur, il 1941 en Libye ne sont en plus nombreux, les colonnes motorisées de Rommel
est bien plus moderne que le Cruiser Mark II. De plus, il effet pas vraiment adaptés parient sur ieur mobilité. Les jours suivants, elles
apporte une plus grande endurance mécanique. Cepen au climat désertique : les
manœuvrent à travers le désert pour combattre dans
moteurs, les suspensions
dant, il faudra attendre octobre 1941 avant que toutes et les armes s'usent
les secteurs de Tobrouk, de Bardia-Sollum ou de Sidi
les Armoured Brigades soient complètement équipées. prématurément du fait des Rezegh. Aucun des combattants n'en a conscience,
Il faut dire que « The Auch » - surnom donné à Auchin- conditions climatiques, des mais les Britanniques ont déjà perdu la moitié de leur
écarts de température et
leck par ses hommes - désire mettre en ligne plus de potentiel offensif. Partie avec 477 chars, la 7th Ar
de la présence continuelle
700 chars pour l'opération « Crusader ». Et le pari de du sable dans ies moured Division n'en aligne ainsi plus que 1 50, dont
l'Anglais réussit avec 734 chars (dont 205 d'infanterie) qui organes mécaniques. deux tiers d'engins légers. Au final, le DAK revendique
vont affronter les 558 blindés, dont 160 tankettes CV-33, la destruction de 814 blindés adverses ! Revers de la
quasi inutiles, des forces italo-allemandes. Le 19 novem médaille, au soir du 23 novembre, seulement 90 Panzer
bre 1 941, la 8th Army lance son offensive, prenant de sont encore en état de fonctionner. Après les gigan
court les préparatifs de Rommel visant à prendre Tobrouk. tesques batailles de la fin novembre et les terribles
Dans ces conditions, la 15. Panzer-Division, jusqu'ici sur pertes qui en ont résulté, VAfrika-Korps décide de net
la route côtière à l'ouest de Bardia, fonce plein sud pour toyer le champ de bataille et de reconstituer ses forces.

T Si le Panzer III armé d un canon court de Scm a bien du mal à percer le blindage des chars
d'infanterie anglais, il n en va pas de même de la pièce de 8,8cm de Flak, ici tractée par un
semi-chenilié Sd.Kfz. 7, dont ies projectiles à haute vitesse initiale viennent à bout de la totalité
des tanks adverses. Les compartiments de tir particulièrement ouverts d'Afrique permettent
aux servants d'ouvrir le feu de très loin sans que les cibles ne puissent répliquer. IWM

^-t«wnM- . .....
i'' ' ■ '»*" .*"4 . Vf

■li'.k. fil:-.
Le 2 décembre, des colonnes mobiles cherchent ainsi à
dégager le secteur de Sollum, sans succès. Autour de
Tobrouk, les combats font encore rage pour reprendre les
hauteurs d'EI Duda au XIII Corps. Le 4, les Britanniques
tentent de forcer la décision en attaquant à Bir el Gobi avec
le XXX Corps. Mais même après quatre assauts menés
par une centaine de chars, ils buttent toujours devant les
positions italiennes. Voyant ses troupes épuisées courir
d un bout à l'autre du champ de bataille pour parer au plus
pressé, Rommel comprend alors qu'il n'a plus les moyens
de remporter la première manche de « Crusader ». Le plus
sage serait donc de se replier en bon ordre tant qu'il en est
encore temps, car, avec 40 Panzer encore opérationnels
et des stocks de munitions de plus en plus réduits, la
Panzergruppe « Afrika » est au bord de la rupture. Rommel
envisage alors I abandon de toute la Cyrénaïque, qui finit
par tomber le 24 décembre : Benghazi est ensuite capturé
par les Britanniques, au moment même où la dernière unité
italienne atteint Aghedabia. Épuisées, amoindries mais
sauves, les unités italiennes font face en arc de cercle A Un Panzer IV Ausf. £ du Panzer-Regiment 5 traverse une ville africaine. L'autonomie du cfiar
aux Britanniques venant du nord-est. Elles sont renfor (210 km sur route et 130 km en tout-terrain), correcte en Centre-Europe, est en Afrique du Nord
cées par des éléments mobiles de la 90. lelchte Division. insuffisante compte tenu des distances à parcourir. Le train logistique du DAK ayant du mal à
suivre, ies blindés transportent de nombreux jerricans de carburant sur le toit de leur tourelle.

Panzer m Ausf. H
Stab
Panzer-Regiment 5
5. lelchte Division
Deutsches Afrika-Korps
Cyrénaïque, Libye, avril 1941

Panzer IVAusf. FI
4. Panzer-Kompanie
I. Abteilung
Panzer-Regiment 5
„ , , _ , 21. Panzer-DIvislon
Secteur de Gazala-Tobrouk, Cyrénaïque, Libye, juin 1942

mmm
 1S4J
LES CHARS DE VAFRIKA K0RPSM5 COMBAT 1943 ^
Plus au sud, le DAK et le XX° Corpo doivent interdire le
passage aux troupes alliées qui tenteraient de déborder
par le désert. Néanmoins, le 28 décembre, Rommel peut
compter sur la Luftwaffe qui refait son apparition dans le
ciel libyen. En outre, il aligne désormais l'équivalent de
deux Panzer-Kompanien (arrivées à Tripoli le 19 décem
bre), premier renfort d'importance depuis des semai
nes. La quarantaine de chars flambant neufs lancent
alors un assaut à la jonction de deux unités ennemies.
La 22nd Armoured Brigade est littéralement étrillée,
perdant plus de 50 engins. À cette date, les forces de
l'Axe ont effectué un repli sur les positions de Mesa el
Brega-Marada pour raccourcir leurs lignes logistiques
t
partant de Tripoli, et par la même occasion le front, en
s'appuyant sur les infranchissables marais salants de la
région. Alors que le DAK n'a que 34 Parrze/" disponibles
le 9 janvier 1 942, il en reçoit bientôt 52 autres. Les
Italiens perçoivent aussi du matériel, dont des « moder
nes » Ml4/41. Le 21 janvier, la Panzergruppe passe à
l'attaque, et deux tenailles s'enfoncent dans le dispositif
de l'adversaire, qui a juste le temps de replier ses troupes
à Aghedabia. La poursuite s'organise, et le DAK rattrape
la division blindée ennemie à Saunnu et reprend Msus le
25 janvier. Le 28 janvier, le « Renard du désert », à la
tête d'une colonne mobile blindée, est déjà aux portes
de Benghazi. En partie détruite, la 4th indian Motor
Division préfère se retirer, abandonnant sur place plus
de 300 véhicules. Le lendemain, les Italiens entrent ▲ Un Panzer III à canon progresser à pied jusqu'aux villes et positions désertées
dans la ville. En quelques jours, Rommel est parvenu à court bardé de patins de par les Britanniques. Là, les hommes, épuisés, décou
disloquer les deux unités qui lui faisaient obstacle : la chenilles. Censés renforcer
vrent par contre des stocks pléthoriques de vivres, de
la protection face aux
Ist Armoured Division et la 4th indien Motor Division. canons anglais, Ils grèvent matériels et d'essence, des véhicules ou des armes
Successivement isolées, elles sont détruites, et seuls surtout les performances abandonnés dans l'urgence sans avoir été sabotés. Ainsi
de petits groupes arrivent à rallier Mechili autour du du châssis et accélèrent à Msus, la 15. Panzer-Division capture plusieurs dizaines
l'usure des éléments
29 janvier. Le succès de l'Axe ne peut cependant pas de blindés. À partir du 6 février, le front se stabilise, et
mécaniques, qui n'ont pas
être exploité car ses troupes ont perdu le contact. L'en vraiment besoin de cela les belligérants préfèrent panser leurs plaies plutôt que
nemi s'est replié rapidement, sans que la Panzergruppe dans un environnement qui de réattaquer. L'accalmie dure tout l'hiver 1942, les
« Afrika » puisse tenir la cadence faute d'une logistique les sollicite déjà beaucoup. deux adversaires fourbissant leurs armes avec chacun
ECPA-D
suffisante. En outre, sans camions, son infanterie a dû l'espoir d'être le premier à reprendre Limitative.

Scène typique de la guerre en

milieu désertique : de vastes
étendues de sable à perte de vue.
Les combats se déroulent alors à
longue distance, et la qualité des
optiques de tir est primordiale.
 i

L'AVENEMENT 1
DES CANONS LONGS h' ' * ,

1
Durantl'hiver 1942,les deux camps vont tenter de reconsti
tuer leurs forces tout en se réorganisant afin de lancer leurs
I ''.'i

offensives le plus tôt possible. Pour ce faire, les nouveaux

matériels affluent, et si la Panzergruppe « Afrika » ne peut
rivaliser quantitativement parlant, elle va tenter de prendre le dessus en
alignant les dernières générations de Panzer.

LES FORCES DE L'AXE

Le 30 janvier, tandis que la Panzergruppe « Afrika » est renommée

Panzer-Armee « Afrika », les Italiens voient enfin débarquer à Tripoli
de nouveaux véhicules et blindés : 85 Carro Armato L6/40 sont ainsi
affectés à l'« Ariete » en mars, une division qui a déjà reçu, en janvier,
des Semoventi 75/18. Les L6/40 sont obsolètes et trop faiblement armés
d'un canon Breda 20/65 de 20 mm, mais cela n'empêchera pas de les
utiliser comme chars d'assaut. Le DAK perçoit 19 Panzer III Ausf. J à
canon long de 5cm à haute vitesse initiale et voit bientôt l'ensemble
de ses Panzer III et IV renforcés sur l'avant par des plaques de blin
dage additionnelles de 20 mm. Depuis janvier, il a ainsi réceptionné
12 chars légers et 152 Panzer III et IV. Le DAK doit aussi recevoir, durant
l'été, des Panzer IV Ausf. F2 équipés du nouveau tube long de 7,5cm.
Ces renforts sont numériquement peu importants, mais leur capacité
antichar est bien supérieure à celle de leurs homologues.

LES FORCES ANGLAISES

De son côté, la 8th Army se renforce peu à peu, autant sur un plan
proprement militaire que sur le plan logistique. Ses six divisions et cinq bri
gades sont ainsi rééquipées. 600 chars neufs transitent par l'Égypte pour
constituer une force de 850 blindés : 257 Crusader, dont des Mk. H au
blindage renforcé, 166 Valentine, 110 Matilda, 150 M3 Stuart et surtout
167 Médium Tanks M3 Grant Mk. I. Désormais, les équipages disposent
d'un engin capable de prendre à partie à longue distance les Panzer.

Panzer IVAusf. F2
Panzer-Regiment 7
10. Panzer-Division
Panzer-Armee « Afrika »
Tunisie, 1943

^ ^ ij \j
 1941
LES CHARS DE l'AFRIKA KOBPSAV COMBAT 1 1943 ^
► Soigneusement transformé en buisson
sur chenilies afin de se soustraire
aux yeux des piiotes des chasseurs-
bombardiers ailiés, ce Panzer III Ausf. L
n'est plus doté de son masque de
tourelle, comme bon nombre de ses
congénères sur le théâtre d'opérations
africain. En dépit du canon long de 5cm,
le Panzer III éprouve des difficultés
à prendre le dessus sur les derniers
matériels américains, comme le Médium
Tank M4 Sherman. Ce dernier affiche une
protection de 76 mm sur la partie avant
de la tourelle et 89 mm pour le manteiet.
Et le 5cm KwK 39 du char allemand ne
peut percer que 69 mm de blindage à
100 mètres sous une incidence de 30°...
ECPA-D

■4 Le projectile perforant du canon de 5cm

long de 60 calibres armant le Panzer III
Ausf. J transperce 59 mm de blindage à
500 mètres sous une incidence de 30°. Le
gain balistique par rapport au modèle court
permet aux Panzerschùtzen d'engager
}
les chars adverses avec de meilleures
chances de succès. Toutefois, l'arrivée
des Médium Tanks américains, M3 Lee/
Grant et M4 Sherman, mieux protégés,
neutralise une bonne partie du bénéfice.
ECPA-D

En outre, la polyvalence de son canon de 75 mm lui permet de faire puis tombent par surprise sur les 4th Mechanized Brigade et
face à toutes les situations. Fin mars 1942, les Britanniques accumulent 7th Armoured Brigade qui se replient avec de lourdes pertes.
d'importantes réserves, tandis que Rommel a reconstitué une bonne À midi, les 15. et 21. Panzer-DIvislonen engagent la 22nd Armou
partie de ses forces, tablant sur la qualité de ses Panzer plus que sur red Brigade, qui retraite vers l'est après la destruction de 30 de
leur nombre. ses engins. Victorieux, Rommel est toutefois dans une situation
délicate ; Gazala n'est pas prise, et El-Adem résiste aux assauts de
la 90. leichte Afrika-DIvision. Dans ces conditions, l'offensive italo-
LE RENARD ATTAQUE allemande piétine jusqu'au 29 mai, date à laquelle une colonne de
ravitaillement arrive. Le lendemain, Rommel ordonne de traverser
En définitive, Rommel a réussi à concentrer 562 blindés : 50 Pan le champ de mines coupant le Trigh Capuzzo, devant Sidi Mufta et
zer H, 242 Panzer III, 40 Panzer IV et quelque 230 chars italiens El-Adem. Dans un premier temps, la 150th Brigade résiste à Got
Ml 3/40 et Ml 4/41. Le 26 mai, l'attaque est déclenchée. Trois El-Ualeb mais perd une centaine de chars. Ce n'est que le 5 juin que
divisions allemandes et les deux italiennes entreprennent le large l'opération « Aberdeen », visant à éliminer l'ennemi piégé dans le
mouvement de contournement prévu, au sud de Bir Hakeim. chaudron de Gazala, est lancée. Après une préparation d artillerie,
Le 27 mai 1 942, un premier assaut de la division « Ariete » échoue l'infanterie indienne et 1 56 Stuart des 7th Armoured et 5th indian
devant Bir Hakeim. Mais, pendant ce temps, les unités allemandes infantry Divisions s'élancent à l'assaut... et voient une centaine de
parviennent à percer la ligne « Gazala » en d'autres points. En leurs blindés partir en flammes I S'avançant imprudemment dans
début de matinée, les 15. et 21. Panzer-Divisionen et la 90. leichte un champ de mines, 60 des 70 chars de la 32nd Brigade sont
AfrIka-DIvIsion débordent la position française par le sud, puis ainsi détruits en quelques dizaines de minutes. Le 11 juin, Rommel
remontent plein nord derrière elle, où elles heurtent de plein fouet reprend sa progression plein est pour affronter trois brigades de la
la 3rd Indian Motor Brigade, qui est anéantie en quelques heures. Ist Armoured Division sur les crêtes entre Knightsbridge et El-Adem.

Panzer III Ausf. L

Panzer-Regiment 5
3. Panzer-Kompanle
I. Ableilung
21. Panzer-Division
Panzer-Armee « Afrika »
Secteur d'EI-Alamein,
Égypte, septembre 1942
m

Le 11 juin, les Britanniques perdent 120 chars en quelques ▲ Là encore, afin de

heures, et, le lendemain, il ne leur reste que 70 blindés renforcer la protection,
COURSE CONTRE LA MONTRE
ce Panzer III Ausf. L s'est
en état de combattre, si bien qu'ils doivent abandonner
vu adjoindre des patins
Knightsbridge. Le 1 5 juin, la 21. Panzer-Division atteint de ctienllles et des sacs Le « Renard du désert » sait parfaitement que le temps
Sidi Rezegh, et, le lendemain, les Britanniques évacuent de sable. Sans doute une joue contre lui, et il programme sa future offensive au
El-Adem, point essentiel de la défense de Tobrouk. Ils partie des patins sont là
26 août avec ses 519 chars (dont 238 Panzer). Tout
comme pièces de rechange
contre-attaquant cependant le 17 sur Sidi Rezegh, mais en cas de bris du train de comme « Monty », Rommel a passé son mois d'août à
un tiers des blindés de la 4th Armoured Brigade restent roulement. Le terrain tunisien élaborer un plan d'attaque : offensive de nuit contre le
sur le carreau. C'est la défaite de trop, et la 8th Army, est en effet assez rocailleux, flanc Sud ennemi, encerclement de la 8th Army, puis pro
et les risques de casse sont
épuisée, se replie en Égypte, laissant Tobrouk totalement gression en profondeur en direction du Caire. Pour ce faire,
assez élevés. Sa tourelle
isolée, le port finissant par tomber le 21 juin 1942. Rom- ne pouvant accepter un la Panzer-Armee peut compter sur du matériel moderne :
mel poursuit son offensive en direction de l'Égypte, mais il canon plus puissant que le Panzer m Ausf. L et Panzer iV Ausf. G. L'assaut principal
ne peut compter que sur 50 Panzer opérationnels lorsque 5cm KwK 39, le Panzer III
est déclenché le 30 août. Rapidement, les Allemands
a bien du mal à s'Imposer
Marsa-Matrouh est en vue le 25. Néanmoins, la bataille tombent sur des champs de mines et sont pris sous le
sur le champ de bataille,
tourne en faveur des Allemands. Le général Auchinleck notamment en 1943. Pour feu de l'artillerie lourde. Aucun des assauts ne débouche.
fait se replier ses troupes sur de nouvelles positions à autant, l'expérience acquise Le 2 septembre, alors que Montgomery renforce encore
par ses équipages lui permet
El-Alamein. Le 30 juin, Rommel lance un ultime assaut, son dispositif sur Alam Halfa, Rommel donne l'ordre de se
de tirer son épingle du jeu.
mais, en fin de journée, les Allemands sont bloqués, cloués ECPA-D replier : il est à court d'essence, face à un ennemi supérieur
au sol par l'artillerie sud-africaine, et il ne leur reste que en nombre, bien positionné et qui, prudent, a opté pour
37 Panzer. Le 3 juillet, la « Ariete » est partiellement détruite dans le la tactique du harcèlement. Le 6 septembre, les deux camps sont de
secteur Sud par l'artillerie néo-zélandaise. Les pertes italo-allemandes retour sur leurs positions du 30 août. Rommel a perdu 51 Panzer"contre
sont telles que, le 4 juillet, la Panzer-Armee « Afrika » reçoit l'ordre 68 Tanks pour « Monty ». Pour la première fois, les deux adversai
d'arrêter sa progression et de s'enterrer. Rommel ne peut aligner que res ont concédé un nombre à peu près équivalent de blindés. Les
26 blindés, aussi cherche-t-il à gagner du temps jusqu'à ce qu'arrivent Allemands et Italiens se préparent alors à défendre leurs positions et
de Tripoli des renforts importants : 510 Carro Armato et 200 Panzer. commencent la mise en place de vastes champs de mines. En outre,
le DAK concentre toujours 238 Panzer, plus de 300 Carro Armato et
35 Semoventi 75/18. En face, Montgomery a rassemblé un immense
LA CHARGE DE «THE AUK» parc blindé de plus d'un millier de machines, dont 252 M4 Sherman
(en octobre 1942, les premiers M4A1 à coque moulée débarquent
Toutefois, « The Auk » déclenche une offensive le 22 juillet, mais son en Afrique du Nord), bien supérieurs aux Crusader, Valentine et
Xiii Corps subit des pertes énormes pour des résultats quasi nuls : autres Grant qui constituent le reste des effectifs. Le 23 octobre,
146 tanks détruits. Cependant, la défense allemande est à bout de la 8th Army passe à l'attaque après une courte préparation d'artille
souffle, et, le 27 juillet, la 9th Austraiian infantry Division perce les rie. Dans l'obscurité, les assaillants donnent soit en plein dans des
premières lignes ennemies. Néanmoins, voyant que l'effet de surprise n'a champs de mines, soit dans les zones de feu de l'artillerie. Plusieurs
pas fonctionné, Auchinleck préfère se replier et garder ses unités intac crêtes sont toutefois occupées, mais avec de très lourdes pertes.
tes pour une prochaine occasion. Churchill juge alors son général trop À l'aube, la 8th Army est encore enlisée au milieu des champs de
timoré et lui trouve un successeur : le Lieutnant-Generai Montgomery. mines. Toutefois, après 4 jours de combats, le front adverse est
L'homme modifie l'organisation de ses troupes. Il opte pour un rappro bien entamé. Rommel ne met pas longtemps à comprendre que
chement interarmes, s'oppose à la fragmentation des forces et met un Montgomery mène une bataille d'attrition dans laquelle les quali
point d'honneur à avoir une supériorité numérique avant d'avancer. Par tés (canon de 7,5cm long capable de détruire tous les tanks alliés
ailleurs, pour la bataille d'EI-Alamein, ses divisions blindées accueillent à longue distance, mobilité...) de ses Panzer ne peuvent com
un nouveau Croiser Tank : le Mk. Vf Crusader III (Al 5), puissamment penser la supériorité numérique adverse. Cependant, les pertes
armé avec un canon de 6-Pdr (57 mm) susceptible de détruire tous alliées sont conséquentes. Le 25 octobre au soir, la 8th Army
les Panzer avec son projectile perçant 72 mm d'acier à 1 000 mètres. relance l'offensive malgré la résistance acharnée de l'ennemi.
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LES CHARS DE L'AFRIKA KORPSAO COMBAT 1

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En face, la 15. Panzer-Division est saignée à blanc, percent, puis laissent la place aux chars pour l'exploitation. r Une colonne de Panzer III
avec seulement ^8 Panzer encore opérationnels. Ces derniers profitent de l'obscurité encore présente pour et IV lang progresse dans le
désert tunisien. Comme le
Pour se donner un peu d'air, Rommel engage une contre- s'approcher des défenses adverses. Aussi, lorsque le soleil montre ce clictié, cette partie
attaque générale le 27, mais ses 150 Panzer tombent sur se lève enfin, les deux ennemis sont à bout portant, et de l'Afrique du Nord n'est
des pièces antichars et sur des Sherman qui les engagent les Panzer Ausf. F2 prouvent leur supériorité. Plus mobile, pas plate mais vallonnée.
Les combats ne se déroulent
à longue distance grâce à leur canon de 75 mm. La Pan- plus discret et surtout d'une puissance de feu redoutable,
donc pas forcément à grande
zer-Armee est obligée de stopper et ne dispose plus que le char allemand bat à plates coutures le Médium Tank distance, comme cela était
de 267 blindés en état de marche. M3 et fait jeu égal avec le M4. Les Anglais sont obligés de mise en 1942 en Libye.
de reculer, mais le DAK n'a plus que 35 Panzer opération Les cfiars allemands, surtout
le Panzer IV, ne peuvent
nels ! Dans ces conditions, Rommel ordonne une retraite alors pas profiter pleinement
LA RETRAITE générale jusqu'à Fouka. Sur le terrain, les tankistes anglais de l'allonge de leur canon,
se rendent bien compte qu'ils n'ont plus rien en face. En mais, encore une fols, les
Panzerschùtzen maîtrisent
Le 29 octobre, les deux camps observent un répit plus que effet, le DAK recule par la route côtière. Deux jours plus
bien mieux les tactiques
nécessaire aux hommes comme aux véhicules. Rommel tard, les Américains débarquent au Maroc et en Algérie. de combat que leurs
décide alors un repli d'une centaine de kilomètres jusqu'à Prise entre deux feux, la Panzer-Armee trouve refuge en adversaires, notamment les
la localité de Fouka. En effet, Montgomery prépare déjà Tunisie. Toutefois, la perte de 600 chars rend « Monty » tankistes américains qui font
là leurs premières armes.
une nouvelle attaque. L'opération « Supercharge » doit des plus prudents, et le général britannique rate l'occasion ECPA-D
s'en prendre aux positions ennemies de Tall al'Aqarir, à d'en finir avec un ennemi au bord de la déroute, préférant
10 kilomètres à l'ouest d'EI-Alamein. Elle est déclenchée engager une progression par bonds successifs. Et ce fai
dans la nuit du 1" au 2 novembre. Plus de 800 blindés sant, il va rencontrer en Tunisie la dernière carte maîtresse
se préparent à monter à l'assaut. À l'aube, les fantassins du jeu allemand ; le Panzer VI Ausf. ETiger 1.

A Le Panzer IV, ici sans

doute une Ausf. G de début
de production, est armé
d'un 7.5cm KwK 40. Avec
le montage de ce dernier, le
blindé allemand devient un
véritable char de combat. En
effet, son projectile de 7,5cm
parvient à percer 96 mm
d'acier à 500 mètres, ce qui
met en danger la majorité
des machines adverses,
même l'A22 Infantry Tank
Mk. IV Churchill Mk. III
est vulnérable avec ses
89 mm de blindage frontal.
 f

TIGERf . i g-
LA DERNIERE CARTOUCHE
DU DM
LM OKHrésume en cestermes la situation du DAKfin 1942:
^ « Le développement de la situation en Afrique du Nord
requiert de manière urgente l'envoi d'armements plus
modernes et plus efficaces. Le transfert accéiéré d'une
Tiger-Kompanie, ia 1 ./501, a été décidée. Les premiers éléments de
cette compagnie, six Tiger, ont reçu pour ordre de se tenir prêts à
être transportés dès ie 10 novembre. » Il est vrai que le 23 octobre
1942, « Monty » lance une offensive majeure contre les positions de
l'Axe. La Panzer-Armee doit faire face à 2 378 cfiars avec seulement
264 Panzer ! Les Allemands tentent alors de jouer, une nouvelle fois,
la qualité en envoyant en Afrique deux schwere Heeres Panzer-Abtei-
iungen, la « 501 » et la « 504 », espérant que les puissants Tiger
pourront infléchir le cours de la bataille. Rommel lui-même fonde de
grands espoirs sur les « fauves ».

IK SCHWEREHEERESPANZERABTEILUNG 501

Aux ordres du Major Hans-Georg Lûder, l'unité de chars lourds se

prépare, en octobre 1942, à partir pour la Tunisie. Cependant, à cette
date, en raison des retards accumulés par Henschel, la « 501 » est
encore en pleine perception de ses équipements. Elle ne dispose que
de 10 Tiger et de 25 Panzer iii Ausf. N armés du 7,5cm KwK L/24.
Néanmoins, les ordres sont les ordres, et avec l'aide d'ingénieurs de la
firme Henschel et des motoristes de Maybach, les hommes entament
la tropicalisation de leurs montures. C'est donc incomplète et sans
la totalité de ses mastodontes de 56 tonnes que la schwere Heeres
Panzer-Abteiiung 501 débute son transfert vers l'Afrique du Nord.
Chars, véhicules et matériels sont transportés par chemin de fer depuis
l'Allemagne jusqu'en Calabre, le premier convoi arrivant sur place le
18 novembre. C'est du port de Reggio que les matériels embarquent

► Un Panzer VI Ausf. E
Tiger I embarque
prudemment sur un navire
de transport qui l'emmènera
en Tunisie. L'étroitesse de la
cale a imposé à l'équipage
de démonter les garde-
boue. Un Flakvierling 38 de
2cm assure la protection
des opérations en cas
d'attaque aérienne ennemie,
mais ses servants ne
paraissent pas vraiment
Inquiets et se contentent
d'observer la manoeuvre.
 mf
LES CHARS DE l'AFRIKA KORPS Mi COMBAT 1943

Panzer VI Ausf. E Tiger I

8. Kompanie, Panzer-
Regiment 7
10. Panzer-Division
Tunisie, avrii 1943

Note : avant d'être versé

à ia 10. Panzer-Division, iÇMJTiTll»
ce Tiger appartenait à la
2. Kompanie de ia schwere
Heeres Panzer-Abteiiung 501.

■4 Le « Renard du désert »
examine un des tout
premiers Panzer VI Ausf. E
Tiger I produits. Durant
l'été 1942, l'office de
l'armement allemand avait
programmé la livraison de
Panzer VI Ausf. P {8,8cm), pour gagner la Tunisie par voie maritime, tantdis que les zone de rassemblement située à 7 kilomètres à l'est
assemblés par Porsche, de Djedeida. À 13 heures, les Panzer se déploient en
Panzerschutzen sont aérotransportés. Imméciiatement,
afin d'appuyer l'avance du
DAK en Égypte. En effet, le Kommandeur de la « 501 » participe à une réunion ordre de bataille, puis entament leur marche d'approche
les deux moteurs Porsche d'état-major durant laquelle il ne peut que constater que vers leur objectif. Deux heures après, les équipages
Type 101/1 semblent plus ses « lourds » semblent très attendus par les forces alle discernent les premiers signes concrets de l'activité
adaptés au climat africain,
car refroidis par air, que mandes déjà présentes sur place. Partis de Calabre le adverse, en l'occurrence une unité d'infanterie installée
le V12 Maybach, refroidi 20 novembre, les trois premiers Tiger rejoignent Bizerte près de Djedeida ; jugée de faible valeur, celle-ci n'est
par eau. Les problèmes
mécaniques du Panzer
trois jours plus tard par cargo. Pour leur part, les autres pas considérée comme une menace pour les Panzer, qui
VI Ausf. P rendent caduque Panzer arrivent individuellement en Tunisie, transportés poursuivent leur route sans s'en préoccuper. Quelques
cette promesse, et ce sont à bord de barges hérissées de pièces de Ftak. À la mi-dé minutes plus tard, les Tiger obliquent en direction d'une
des modèles Henschei qui
sont livrés. Rommei fonde
cembre, la schwere Heeres Panzer-Abteiiung 501 est oliveraie occupée par des Médium Tanks M3 Lee. Cette
beaucoup d'espoir sur le encore très loin d'être complète, mais la pression exercée fois, l'ordre d'assaut est donné. Toutefois, la présence
potentiel de ces « fauves ». par les Alliés sur les lignes italo-allemandes exige qu'elle de nombreux arbres au feuillage touffu gêne les obser
AMC#E024166
soit engagée au feu, même morcelée. vations et les prises de visée des Panzerschutzen, ce
qui les contraint à se rapprocher de leurs cibles afin
d'obtenir de bonnes chances de les détruire. De ce fait,
▼ Ce Tiger I de ia BAPTEME DU FEU la distance d'engagement chute à 1 50 mètres voire
schwere Heeres Panzer-
moins, ce qui rend les IVI3 potentiellement dangereux
Abteiiung 501 embarque
dans une barge tout
C'est le 1®' décembre 1942 que les Tiger connaissent pour les Tiger. Mais aucun obus de 75 mm ne vient
juste capable d'accueillir leur baptême du feu, opérant sous les ordres de Lûder à bout du blindage des « fauves ». En revanche, les
ses 56 tonnes. qui connaît déjà le secteur. Les chars gagnent leur Américains perdent deux M3 Lee avant de décrocher.
 que l'adversaire ne se soit manifesté. Les chars obliquent
alors vers le sud pour y rejoindre des Falischirmjager.
Dès l'apparition des Tiger, les colonnes motorisées enne
mies commencent à décrocher, profitant de la nature
vallonnée du terrain qui leur offre des couverts derrière
lesquels se camoufler. S'approchant trop près, un Tiger
est atteint au niveau de sa poulie de tension et de ses
galets de roulement par un obus de 75 mm tiré par un
antichar. Malgré cela, le Panzer reste manoeuvrable et ne
rompt pas le combat.

BILAN DES PREMIERS COMBATS

Clairement, les chars américains Médium Tanks M3 et M4

sont surclassés. En effet, grâce à leur pièce de 8,8cm,
les Panzerschûtzen peuvent « allumer » à des distances
supérieures à 1 500 mètres tous les blindés alliés présents
sur le continent africain. Et la réciproque n'est pas vraie.
Si le canon M3 de 75 mm qui équipe les chars moyens
US peut tutoyer les Panzer III et IV, il est d'une totale
inefficacité face au 100 mm de blindage frontal d'un
Tiger. Une attaque sur les flancs est aussi difficilement
envisageable. Les 80 mm d'acier sont parfaitement aptes
à encaisser un projectile perforant à moyenne portée.
Au cours de leur repli, d'autres tanks sont pulvérisés ▲ Le Bordfuhrer(chef de S'approcher plus près augmenterait les risques d'être
par les canons de 8,8cm opérant à longue portée. char) d'un Panzer VI Ausf. E pris pour cible sans vraiment améliorer les chances de
Tiger I de la schwere Heeres
Le soir venu, profitant de l'obscurité, les Tiger repartent Panzer-Abteilung 501 placer un coup fatal.
vers leur position d'origine, laissant le terrain conquis à observe les environs à
la garde d'une unité de Panzer-Grenadiere. Au cours de travers ses jumelles. Outre
ce mouvement, un « lourd » est victime d'une panne son épais blindage, le point
LA POURSUITE DES COMBATS
fort du Tiger est l'allonge
mécanique. Dès le lendemain, un Tiger et 5 Panzer III de son canon de 8,8cm
appuient une Kampfgruppe d'infanterie depuis Djedeida capable de perforer 84 mm Le 18 janvier 1943, 2 Panzer-Kampftrupps comptant
pour attaquer à l'est de Tebourba de puissantes positions de blindage à 2 000 mètres chacun 2 Tiger et 2 Panzer III sont envoyés en renfort
sous un angle de 30°.
défensives ennemies. Le choc et le bilan sont rudes pour au Geblrgsjàger-Reglment 756 qui a pour mission de
les Alliés, qui voient 4 pièces antichars,6 Stuart et 2 Half- s'ouvrir la passe située à l'est du djebel Masseur.
Tracks réduits en miettes. Opérant à longue portée, le Les 5 Tiger et les 10 Panzer III restant à la Panzer-
« lourd » se taille la « part du lion ». Les Allemands concè gruppe « Lûder » sont conservés en réserve au sud de
dent cependant la perte de 3 Panzer III. Le 5 décembre, Pont-du-Fahs pour exploitation ultérieure. À 5h30, en
avant l'aube, les Panzer gagnent une position située à étroite coopération avec le Geblrgsjàger-Reglment 756,
4 kilomètres à l'est d'EI-Bathan. Le Kommandeur de la les Panzer-Kampftrupps commencent à engager des
10. Panzer-Divislon, le Generalleutnant Fischer, donne per positions antichars, des pièces d'artillerie ennemies ainsi
sonnellement des ordres afin que les hauteurs à l'est de la que des fortifications de campagne établies sur les flancs
passe de Tebourba soient conquises de manière à pouvoir des hauteurs avoisinantes. Après de violents combats, le
s'en prendre aux positions d'artillerie ennemies supposées sommet de la passe est atteint vers 18 heures. Les per
être Installées dans ce secteur. L'objectif est atteint sans tes s'élèvent à 2 Tiger : un dont la suspension, le train de

Panzer Vl Ausf. E Tiger I

2. Kompanie
schwere Heeres Panzer-Abteilung 501
Tunisie, février 1943
 194Î 4»
LES CHARS DE l'AFRIKA KORPSkV COMBAT 1 1943 ^
J/' ■

«replie

roulement et la transmission ont été lourdement endom ▲ Le « 142 » après ainsi qu'une centaine de véhicules sont alors détruits.
magés, et un autre dont la boîte de vitesses a lâché. son arrivée à Bizerte en Le 20, le dispositif de la veille est reconduit à l'identique.
novembre. Les Tiger
En outre, 2 Panzer ///ont sauté sur des mines. À 21 heu de la « 501 » ont leurs
La Kampfgruppe roule plein est. Les Panzer-Grenadiere
res, la Panzergruppe se regroupe et cherche à exploiter Tarnscheinwerfer(phares ont embarqué sur les « lourds », et le contact est éta
son succès. Malgré des résistances ennemies, les chars de guerre) placés aux bli avec des troupes italiennes venant de l'est. Néan
extrémités du blindage moins, l'artillerie alliée déclenche régulièrement des tirs
rejoignent le carrefour routier situé au sud de la passe de
frontal. Comme beaucoup
Kabir vers minuit. Le lendemain, les Allemands poursuivent d'autres Panzer de cette
de barrage précis. Pour forcer le passage, la tactique
leur effort, mais 2 Tiger sont immobilisés par des mines ; période, les « fauves » de « l'ouvre-boTtes » est utilisée, comme à l'accoutu
l'un d'eux devra d'ailleurs être sabordé par son équipage, sont aussi équipés de mée : 2 Tiger avancent en tête, tandis que derrière
Nebelkerzenwurfgerâte (pots
faute de pièces détachées pour le réparer. L'objectif du lance-fumigènes), dispositif
eux, à bonne distance, suivent les Panzer-Grenadiere
jour, un carrefour routier près de Bir Montea, est atteint. qui sera abandonné à à bord de leurs Sd.Kfz. 251 et le reste des Panzer.
Environ 25 canons ennemis, antichars et de campagne. partir de mai 1943. Dans les jours qui suivent. Américains, Britanniques

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et Français multiplient les contre-attaques coûteuses que seul un Tiger sur les 9 engagés au début des opé
aussi bien en hommes qu'en matériel, sans succès. rations soit encore pleinement opérationnel - ainsi que
Selon les rapports officiels, dans la période allant du 18 au 2 ou 3 autres mais sous certaines conditions et avec un
25 janvier, la Kampfgruppe « Weber » a détruit ou cap délai minimum - ne doit pas être passé sous silence ou
turé ; 25 canons,9 automoteurs antichars, 7 chars, envi ignoré. Le temps nécessaire pour réparer les Panzer est
ron 125 camions et véhicules légers et 2 automitrailleuses. induitparia possibilité d'exécuter ie travail dans de bonnes
Toutefois, pour les éléments de la « 501 », la situation conditions. Aussi, des moyens lourds de remorquage, le
n'est pas brillante ; employés à plein rendement, les Tiger regroupement de la Werkstatt-Kompanie et l'expédition
sont mécaniquement fragilisés. ▼ Ce Panzer VI Ausf. E rapide de pièces détachées depuis l'Allemagne sont plus
Tiger I de la « 501 » a
que nécessaires pour remplacer les éléments manquants
déjà subi l'épreuve du
feu, comme en témoigne ou perdus. En outre, la Tiger-Abteilung aurait aussi besoin
BILAN MECANIQUE
l'impact d'un projectile sur de disposer de sa propre colonne de ravitaillement car les
le côté droit de la caisse.
volumes à transporter sont élevés. »
Le Kommandeur de la Panzer-Abteilung évoque dans Sans être invulnérable,
le char allemand est très Handicapé par la masse de 56 tonnes de sa monture,
son rapport de situation : « Les Tiger ont démontré leur
puissance et leur efficacité, y compris lors des marches difficile à détruire, et ses le pilote ne peut pas profiter de la pleine puissance du
nocturnes et des combats en zone montagneuse. Cepen
concepteurs estiment que la Maybach HL210 P45 de 650 chevaux sous peine d'une
partie frontale et les flancs
usure accélérée ou de pannes fréquentes. Si le moteur
dant, ils ont besoin d'une révision complète et d'une sont capables de résister
inspection détaillée de leurs organes mécaniques. Le fait à un obus de 75 mm tiré se révèle étonnamment fiable compte tenu de la masse
à moyenne distance. à mouvoir, la contrepartie en termes d'entretien peut être
considérée comme excessive. En effet, sa durée de vie
n'excède pas les 300 heures sur le sol européen et, en
Tunisie, les mécaniciens sont souvent obligés d'anticiper
les révisions et son remplacement car la poussière et le
sable accélèrent son usure. En outre, le bloc propulseur
m du Tiger se révèle sujet aux surchauffes. Et encore, les
températures relevées lors de l'hiver 1942-43 ne sont rien
en comparaison de celles que les mécaniques auraient
dû affronter en été... Fortement sollicité, le 12 cylindres
consomme énormément, au point que l'autonomie rend
les étapes de liaison difficiles, et les équipages sont obli
gés d'emporter des jerricans supplémentaires disposés
un peu partout sur la caisse. Au combat, la fréquence
du ravitaillement limite d'autant la capacité du Panzer VI
à occuper le terrain.
Si le Tiger affiche une étonnante capacité à virer sur
lui-même, les 56 tonnes soumettent à rude épreuve la
transmission. Cette dernière supporte assez mal d'être
brusquée et affiche une fiabilité déplorable. Globalement,
l'engin manque de robustesse, notamment avec ses che
nilles, qui se révèlent fragiles sur terrain cassant et obligent
 <x

LES CHARS DE VAFRIM KORI^&l} COMBAT 1 1943 ^

les équipages à surveiller leur usure pour éviter qu'elles ne A Tiger et cactus. tJne mine et a dû être sabordé. Les Tiger ne sont donc pas
Image à des lieues de
lâchent intempestivement. La nature du sol tunisien est indestructibles, car, outre de puissants canons antichars
celle que les concepteurs
aussi responsable de nombre de bris du train de roulement du blindé lourd auraient comme le 17-Pdr, les 3-inch Gun Motor Carnages M1 G,
du Tiger. La rocaille tend à se prendre dans les chenilles, pu imaginer. En effet, le équipés d'une pièce de 76,2 mm, peuvent engager les
qui ne résistent pas longtemps à un tel traitement. Le train « fauve » était à l'origine Tiger avec quelques chances de succès. Leurs équipa
prévu pour combattre les
de roulement est durement sollicité. Là aussi des pierres chars moyens T-34/76
ges vont toutefois vite comprendre que le Panzer n'est
viennent se coincer entre les galets entrelacés, occasion de l'Armée rouge dans vulnérable que sur ses flancs ou, mieux encore, sur l'ar
nant de nombreuses casses. Toutefois, comme l'attestent les steppes russes. rière. Les distances d'engagement réduites augmentent
certaines photos, l'absence d'un galet ne paraît pas gêner les risques, mais les Ml G peuvent toutefois envisager
outre mesure la progression du char lourd. Manquant de de détruire un Tiger.
mise au point, fragiles mécaniquement parlant, les Tiger
doivent faire l'objet d'un entretien soigneux, difficile à
appliquer lorsque l'ennemi met la pression sur les unités LA FIN DES PANZER DU/7M
combattantes qui ont besoin de l'appui des « fauves »
pour compenser leur infériorité numérique. Au début du mois de mars 1943, la pression alliée
s'accentue encore un peu plus sur le corps expédi
tionnaire italo-allemand. Isolé, ce dernier n'a plus les
DES FAUVES VULNERABLES ? moyens de lancer de véritables offensives. Il ne peut
dès lors que subir et se battre pied à pied pour retarder
Menées en février 1943, les opérations se font une nou la capitulation. Vivres, munitions, renforts, carburant
velle fois sous la direction de la Kampfgruppe « Weber » ; ont de plus en plus de mal à être acheminés en Afrique,
pour bénéficier de la souplesse tactique nécessaire, il a en conséquence de quoi les mécaniciens pratiquent la
été décidé de ventiler les engins de la « 501 » (11 Tiger cannibalisation de pièces détachées pour essayer de
et 14 Panzer III) en 1G Tiger-Gruppen, des groupements maintenir un semblant de parc mécanisé. Tous les chars
tactiques blindés ayant pour noyau dur un « lourd ». Les ne pouvant être remis en état, y compris les Tiger, sont
Panzer VI Ausf. E sont donc engagés individuellement. sabordés à l'explosif. Le 1G mars, de son contingent
Weber a reçu pour consigne de rétablir la ligne de front de T La fin des Panzer VI initial, il ne reste à la « 5G1 » que 6 Tiger et 2G Pa/7-
la division italienne « Superga » en réalisant une attaque Ausf. E Tiger I en Tunisie. ze/"///opérationnels. Les engins encore en réparation
Privés de pièces détachées
en tenaille depuis le sud du lac Kebir. La moitié des Tiger et de carburant, à quelques
sont affectés à la 1. Kompanle de la schwere Panzer-
a été affectée à chacun des 2 groupements chargés d'en jours de la capitulation des Abteilung 504 qui vient péniblement d'arriver en Tunisie,
cercler les troupes ennemies. Malgré les efforts répétés forces de l'Axe (mai 1943), le reste de l'unité étant bloqué en Sicile. Mais là encore,
les équipages allemands
des assaillants, l'opération est un échec ; les Panzer se en avril, les Panzerschûtzen ont beau se battre avec
ont sabordé leurs montures
heurtent à de profonds champs de mines couverts par afin qu'elles ne tombent pas l'énergie du désespoir, rien n'y fait, la supériorité alliée
des pièces antichars. Pis encore, pour la première fois entre les mains de l'ennemi est écrasante. Le 7 mai 1943, les Britanniques entrent
depuis leur arrivée en Tunisie, un Tiger a été « percé » par anglo-franco-américain. Des dans Tunis, alors que les Américains pénètrent à Bizerte.
charges explosives sont
un perforant ennemi ; sa cuirasse a cédé sous l'impact, d'ailleurs prévues à cet effet.
Le 12, les débris de la schwere Panzer-Abteilung 501
et le char a pris feu. Un autre a été endommagé par une US Nara se rendent aux Britanniques. L'Axe laisse en Afrique

m
 La famille des Quad

LES
TRACTEURS
LA GRANDE FAMILLE DES QUAD
Par Hugues Wenkin i

Ce Morris-Commercial C8 Quad 4x4 FAT Mk. Il a été construit par Austin (la marque du fabricant est attestée par ie
logo de calandre). Il traverse un ponton du génie lors de manoeuvres en Irlande du Nord en juin 1942.

Sauf mention contraire, toutes ptiotos IWM

Depuis sa création, la Royal Artillery est confrontée au déplacement de ses canons
pour suivre l'évolution de la bataille. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les
capacités de ses tracteurs sont donc adaptées à ces pièces. Indissociables du
tube de 25 livres, les tracteurs d'artillerie de campagne du type « Quad » sont
alors déployés en très grand nombre. Les cabines évoluant et les châssis étant
produits par différentes firmes, 23 versions différentes sont recensées.

TROIS POSSIBILITES, UN CHOIX

Les obus au gaz de la Première Guerre mondiale démon

trent la vulnérabilité de la traction hippomobile aux atta
ques chimiques. Les chevaux supportent mal les mas
ques à gaz, et il est impossible de les protéger contre
les attaques à l'ypérite. La perte des animaux de trait
signifie souvent la neutralisation, voire la destruction,
de la batterie immobilisée. Pour y remédier, trois pistes
différentes, offertes par la motorisation galopante de l'en
tre-deux-guerres, sont explorées : les tracteurs chenillés,
semi-chenillés ou à roues. Les recherches sur le premier
principe déboucheront sur les tracteurs Vickers-Carden-
Loyd du type Light et Médium Dragon. Toutefois, les
essais effectués avec des semi-chenillés Burford-Kégresse
MA-3, bien que satisfaisants, font apparaître des coûts
de maintenance prohibitifs, auxquels s'ajoute le prix très
onéreux du véhicule lui-même.
En 1937, devant les progrès enregistrés par les méca
nismes à quadruples roues motrices meilleur marché, les
autorités britanniques lancent un appel d'offres pour un
tracteur destiné à remorquer la nouvelle pièce de campa
gne de 25 livres. Prévu pour remplacer le tracteur Light
Dragon, l'engin devra avoir une caisse métallique entiè
rement fermée, avec des pans inclinés afin de faciliter les
opérations de décontamination en cas d'attaque chimique.
▲ La menace des gaz de combat sonne le glas de la traction hippomobile dans
Un châssis court de 101"à haute garde au sol est requis
l'Armée anglaise. Les muqueuses des animaux sont très sensibles à typérite,
pour permettre une bonne manœuvrabilité et un rayon et II est Impossible de protéger toutes leurs parties exposées.
de braquage court. La plage arrière doit pouvoir recevoir Archives Caraktère

la plate-forme de pointage circulaire, caractéristique de les engins entrent dans la catégorie des tracteurs d'ar
la bouche à feu. La capacité de transport exigée est de tillerie de campagne ou FieidArtiiiery Tractors (FAT).
24 obus explosifs, en plus de 8 antichars, rangés dans Toutes versions confondues, près de 35 000 Quad seront
leurs boîtes respectives. Enfin, les cinq servants et le produits sur une période s'étalant de 1938 à 1945.
chef de pièce doivent pouvoir prendre place dans le véhi Cinq fabricants différents sont impliqués, et les engins évo
cule. Le tout est monté sur des pneus à basse pression. luent tout au long du conflit. Nous avons dénombré : un
T Le canon de campagne
Un treuil incorporé est également demandé. Peu avant et de 25 livres et son caisson
modèle chez Guy,5 versions de Morris C8, 16 variantes
tout au long du conflit, plusieurs constructeurs, tant en sont presque Inséparables Ford et Chevrolet et une Rootes, soit 23 engins différents.
du Quad, sauf quand ce C'est la raison pour laquelle, nous avons jugé utile de les
Grande-Bretagne qu'au Canada, répondent à la demande dernier tracte une pièce
de l'Armée de Sa Majesté. Baptisés du nom générique antichar de 2 livres.
cataloguer afin de permettre au lecteur de s'y retrouver
Quad, eu égard à leurs quadruples roues motrices. Archives Caraktère et de les différencier.
 La famille des Quad

LA FOURMI DE GUY MOTGRS

GUY ANT
La firme Guy Motors de Wolverhampton produit des véhicules pour
l'armée depuis 1923. Forte de son expérience, elle est la première
à proposer un prototype répondant au cahier des charges imposé. MORPHOLOGIE
Ses ingénieurs partent du camion de la firme à usage militaire baptisé
« Ant » pour en développer une version destinée spécifiquement à la Équipage
traction de pièces d'artillerie de campagne. L'engin de base est com
3,327^ Poids en charge 1 chauffeur et 5 hommes

mandé en 1936 à la suite d'un premier appel d'offres du gouvernement

britannique pour un camion tout-terrain. Il incorpore 90 % de pièces
d'origine commerciale. Cette particularité rassure les planificateurs de CM
CN
l'Armée britannique quant à une potentielle fabrication en grande série
au vu des troubles politiques annonciateurs d'un conflit imminent en
Europe. Par ailleurs, le camion Guy dispose déjà d'un châssis répondant
aux spécifications de 1937 pour le tracteur. Le prototype du Quad Ant
est affublé d'une caisse en bois et est surmonté d'une bâche couvrant
tout l'habitacle. La version de série a, quant à elle, une caisse entière
Longueur:4,49 m
ment métallique fermée. Elle rappelle la morphologie d'un coléoptère,
qui sera caractéristique de la famille des Quad. La production com MOTORISATION
mence en 1938 et s'arrête en 1943 pour faire place, sur les chaînes
Moteur Meadows 4ELA 4 Cyl
de montage, à une version dédiée aux services généraux.
Cylindrée 3 686 cm'
Puissance 58 cv à 2 400 tr/min

T Prototype du Guy Ant reconnalssable à sa cabine ouverte. Carburant Essence

Il est l'un des premiers tracteurs d'artillerie Quad à être fabriqués. Capacité réservoir 701
La version de série disposera d'une coque de type « coléoptère ». Nombre de rapports 4 av lar
Refroidissement Eau

MOBILITÉ
Rayon d'action|256 km

DESCRIPTION TECHNIDUE
Le bloc propulseur est un 4 cylindres de 58 che
vaux, manquant de fiabilité et largement sous-
motorisé pour tracter l'obusier de 25 livres et
son caisson à munitions en plus d'une carros
serie métallique. Le chauffeur est handicapé par
une position de conduite inconfortable, bien que
spacieuse. Ces désavantages rendent l'engin
particulièrement impopulaire au sein de la troupe.
Les non-initiés sont désarçonnés par sa grille de
changement de vitesse peu habituelle.

Guy Quad-Ant, FAT 4x4

151st (Ayrshire Yeomanry) Field Regiment
Royal Artillery/11th Armoured Division
Normandie, France, été 1944

M. Fitlpiuk I Trucks & Tanks Magazine. 2014

 i

r=i

© Huhert Cance / Trucks 8 Tanks Magazine 2014

Guy Quad-Ant, FAT4x4

 La famille des Quad

LE QUAD MGRRIS C8

La première version du Quad produite par la

firme Morris Commerciale est issue du même
appel d'offres que pour le Guy « Ant ». Basée
également sur un véhicule civil, elle entre en
service peu après le modèle de son concur
rent. La première cabine de série, complète
ment fermée, présente de grandes similitudes
avec celle de l'autre firme. Elle diffère notam
ment par la proéminence du capot moteur
et son bloc radiateur vertical. Le Mark / est
produit à environ 200 exemplaires à partir
d'octobre 1939 et jusqu'au début de 1940.
Il a la particularité d'être équipé d'une trac
tion 4x4 permanente munie d'un système de
blocage du différentiel sur l'avant. La caisse
de début de production est identifiable à ses
deux aérateurs circulaires à ouverture orien
table sur la partie horizontale du toit. Les
pneus ont une dimension de 10,5 pouces
X 20. Particularité : la pédale de gaz est pla
V
cée au centre !
Le Mark H a été construit à partir de la fin
de 1940 à raison de 4 000 pièces. Les
1 000 dernières cabines sorties des chaî
nes reçoivent la carrosserie de fin de pro
duction, caractérisée par un toit recouvert
d'une toile à la place d'une plaque métal
lique, rendant l'utilisation plus supportable
en milieux tropical et désertique. Cette DESCRIPTIOni TECHNIQUE
évolution permet de simplifier la construc
tion, de diminuer le poids de l'ensemble et Les trois versions du Morris C8 Field ArtiHery Tractor reçoivent un bloc
de supprimer les deux petits ventilateurs. 4 cylindres EH de 3 519 cm^ développant 70 chevaux à 3 000 tours par
minute, couplé à une boîte de vitesses à 5 rapports. L'ensemble reste
toutefois notoirement sous-motorisé. Les Quad Morris emportent six
servants, dont le chef de pièce, qui possède une écoutille carrée sur le
MORRIS C8 Mk./// toit afin de guider le chauffeur pendant la mise en batterie. Ils serviront
dans l'Armée anglaise jusqu'en 1959. Après avoir survécu au second
conflit mondial, ils participeront à la guerre de Corée et à la campagne
MORPHOLOGIE coloniale de Malaisie. Les Indes néerlandaises et l'armée d'occupation
danoise en Allemagne en feront également un large usage.
Équipage
Poids en charge 1 chauffeur et 5 hommes

Longueur : 4,48 m

MOTORISATION
Moteur Type EH 4 cylindres
Cylindrée 3 519cm^
Puissance 70 cv à 3 000 trlmin
Carburant Essence
Capacité réservoir 1361
Alombre de rapports 5 av lar
Refroidissement Eau

MOBILITE
Rayon d'action 256 km
Vitesse max 80 kmfh
Gué 0,4 m
 O Un Morris Quad C8 4x4
Field Artillery Tractor(FAT)
appartenant à la British
Expeditionary Force (BEF)
m capturé par les Allemands
à Dunkerque. Lors de leur
évacuation vers l'Angleterre,
les soldats britanniques
abandonnent pléttiore de
matériel, qui sera récupéré
par les vainqueurs afin de
renforcer leurs parcs de
véhicules tracteurs.
AMC# R00482-01

© La pièce de 25 livres et son

caisson serviront au sein de
l'Armée britannique longtemps
après la fin du conflit, tout
comme son tracteur, qui évoluera
cependant vers une version
plus facile à produire et équipée
d'un toit entièrement bâché.

® Ce Morris Quad 08 4x4 FAT

Mk. Il traverse la ville de Vire le
2 août 1944. Les deux aérateurs

n orientables sur le toit Indiquent

que nous avons affaire à un
modèle de début de production.

O Ce Morris Quad est le

prototype 4x4 du FAT. Sa
cabine ouverte est typique du
premier cahier des charges.
L'absence de carrosserie
permet de réduire le poids de
l'ensemble et d'augmenter
ainsi la capacité de traction.

. if*»'

'rur
 La famille des Quad
Cette version est typique des engins de la Vllith Army X 1 6. La carrosserie est identique à celle du Mk. H
en Afrique du Nord. Du point de vue de la mécanique, jusqu'en 1944, date à laquelle la cabine Type 5
la seule différence avec le Mk. I est la suppression du apparaît. D'une morphologie entièrement réétudiée,
blocage du différentiel. La plage arrière inclinée reste elle est en rupture avec les deux versions précé
métallique et sert au transport de la plate-forme de tir dentes. Elle abandonne le toit « coléoptère » pour
de la pièce de 25 livres. une forme plus carrée. Quatre portes permettent
Le Mark III est construit à 6 000 exemplaires, et il sort un accès plus rapide, tandis que le toit est plat
d'usine à partir de 1942. Les changements sont au et entièrement recouvert de toile. Une ouverture
départ mineurs. La traction 4x4 devient optionnelle, circulaire au centre droit de la superstructure offre
les essieux se fixent en dessous des ressorts semi-ellip la possibilité de mettre une arme antiaérienne en
tiques - à la place d'au-dessus pour les deux premiers T Un Morris-Commerclal C8 batterie. Une benne à l'arrière permet de transporter
modèles -, cette modification permettant d'augmenter Quad Artillery Tractor avec des munitions. Le véhicule peut donc tracter autre
son caisson et son canon de
très légèrement la garde au sol. Les pneus changent 25 livres lors d'un exercice en
chose que le 25 livres et son caisson. Ainsi, le tube
de dimension et passent au standard 10,5 pouces Écosse le 20 mars 1941. de 17 livres antichar peut lui être attelé.

M.*
k/*-'

.s;p Mords Commercial 08 FAT

92nd Field Regiment
Royal Artillery/5th Infantry Division
Italie, automne 1943

© M. Filipiuk I Trucks & Tanks Magazine, 2014

 (TO

© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

Morris Commercial C8 FAT4x4 Mk. f

(début de prdductidn)
 La famille des Quad
► Un Morris-Commercial C8 Quad
Artillery Tractorel son canon Ordnance
QF 25-Pounder (25-Pdr ou 25 livres, soit
87,6 mm) capturés par les Allemands
en Afrique du Nord. Les pénuries
chroniques en matériel du Deutsches
Afrika-Korps (DAK) obligent les troupes
de Rommel à récupérer tous les engins
capturés de manière à compléter leur
dotation en véhicules ou en armes.
Archives Caraktère

T Un Carrier KT4, tracteur d'artillerie

typique de l'armée des Indes. Il a la
particularité d'avoir son bloc-moteur en ;1
grande partie dans l'habitacle, ce qui ■•"-J--. " - ■■ ■-•«K'' i Tv" • il*'-'
lui donne une calandre ramassée.
Droits réservés

LE QUAD KARRIER KT4

Le tracteur KT4 est spécifiquement produit pour les besoins du gouver

nement indien. Du mois de septembre 1939 au mois de janvier 1940,
400 exemplaires sortent des chaînes d'assemblage des usines Rootes
pour ensuite faire place à l'auto-blindée Humber Mk. I. La morphologie
B KARRIER KT4

MORPHOLOGIE

du type coléoptère est également adoptée, mais avec une différence Équipage
notable sur l'avant, où la superstructure n'est pas inclinée. L'essentiel du * 1 chauffeur et 5 hommes

moteur se retrouve dans la caisse. En fait, seul le radiateur est proémi

nent. La puissance de 90 chevaux de son bloc 6 cylindres permet enfin
de fournir une force motrice suffisante pour tracter le canon de 25 livres
et son caisson. Le KT4 se retrouvera essentiellement sur les champs de
bataille d'Extrême-Orient et d'Afrique du Nord, dans les rangs des divisions
indiennes engagées au sein de la Vllith Army.

Longueur ; 4,57 m

MOTORISATIOM
Moteur | Rootes 6 cylindres en ligne
Cylindrée 4 000 cm^
Puissance 90 cv à 3 200 tr/min
Carburant Essence
Capacité réservoir 1 1361
Nombre de rapports

Karrier KT-4 Spider

25th Field Regiment
Royal Artillery / 4th Indian Mater Division
Libye, décembre 1941

© M. Filipiuk / Trucks S Tanks Magazine, 2014

— "y ^-Q ^

© Hubert Cance / Trucks S Tanks Magazine 2014

 La famille des Quad
divisés en cinq catégories, selon le poids embarqué :8 Cwt, 75 Cwt,
LES QUAD CAI\IADIAI\I MILITARY PATTERN 30 Cwt et 3-Tons - Cwt est l'abréviation de Centum weight et
représente 112 livres (soit 50,8 kg) et la « Short ton » anglaise
Jusqu'en 1939, l'Armée canadienne s'équipe essentiellement de équivaut à 907,18 kg. Des contrats d'achat sont signés avec Ford
véhicules d'origine commerciale. Quand la Seconde Guerre mondial Motor Company of Canada et Général Motors of Canada pour pro
éclate, elle se fournit auprès des trois grandes compagnies nord- duire toute une gamme de véhicules, dont des tracteurs à quatre
amérlcalnes ; Ford, Chevrolet et Chrysler. Le département canadien roues motrices.
de la Défense nationale rationalise très rapidement la production
civile afin de combler les Immenses besoins des armées du Com- DESCRIPTIOni TECHNIQUE
monwealth. À ce moment, les véhicules utilitaires britanniques sont
Des efforts de standardisation « DND » (pour Department of
sont consentis par les deux National Defense). Par la suite,
firmes. Véritables clones, leurs vu le nombre produit au Canada
CMP FORD engins sont difficiles à différen - plus de 400 000 unités -, Ils
cier de prime abord. Mécanique reçoivent le vocable « CMP »
ment, le modèle Chevrolet de la (Canadian MiUtary Pattern ou
MORPHOLOGIE firme Général Motors est carac version militaire canadienne). Ils
Équipage 1 chauffeur et 5 hommes térisé par un moteur à 6 cylindres portent le suffixe FGT s'ils sont
Poids en charge 3,3961 en ligne de 85 chevaux et par fabriqués par Ford, et CGT s'ils
son pont « Banjo ». Il est Iden sortent des usines Chevrolet. Les
Hauteur 2,28 m
tifiable extérieurement par une tracteurs d'artillerie Morris sont
Langueur 4,33 m
grille de radiateur diagonale, basés sur le standard 8 Cwt,
Largeur 2,23 m
l'insigne polygonal de la marque c'est donc cette classe de poids
MOTORISATION sur la calandre et un pare-chocs montée sur un châssis de 101 "

Moteur Ford V8
surmonté parfois de deux barres qui est adoptée pour produire
horizontales. La version de Ford des Quad. Les véhicules des
Cylindrée 3 916cm^
reçoit un V8 de 95 chevaux et un deux firmes sont déclinés avec
Puissance 95 cv à 3600 tr/min
différentiel Inséré dans le pont. Il six carrosseries différentes, soit
Carburant Essence
est reconnaissable à l'extérieur à 12 variantes de Quad CMP I Les
Refroidissement Eau
sa grille de radiateur horizontale, types de caisses sont dénommés
MOBILITÉ le logo elliptique de la marque et FAT 1 à FAT 6, correspondant à
un pare-chocs surmonté d'une un numéro de corps spécifique,
Rayon d'action 412 km
barre unique. Les engins sont où FA T signifie Fieid Artillery
Vitesse max 72,4 km|h
au départ connus sous le sigle Tractor.

< •* >

► Trois Quad Canadian

MiUtary Pattern FAT 2 et
un Morris Quad C8 (à
l'arrière-plan) passent
devant Winston Cfiurctiill
et le général Montgomery
pendant une parade de
la VlilthArmy à JripoW
le 7 février 1943. Notez
la large cocarde de
reconnaissance aérienne sur
le toit des deux vétilcules.
 CMP CHEVROLET

MORPHOLOGIE
Équipage
* 1 chauffeur et 5 hommes
/K

E
co

<-
Longueur :4,29 m
.r.

MOTORISATION
Moteur Chevrolet 6 cylindres en ligne
Cylindrée 3 548 cm'
Puissance 85 cv à 3 600 tr/min
• r' 'sV.-y-
Carburant Essence
niombre de rapports 5 av 1ar % .•♦v '

Refroidissement Eau

O Quad Canadian
Military Paltern de type
FAT 2, fabriqué par
Chevrolet, appartenant
à la 9th Australian
Division. L'engin
est photographié
en Afrique du Nord
pendant l'été 1942.
A
© Le Quad Canadian
Military Pattern
de type FAT 2,
fabriqué par Ford,
est reconnaissabie à
sa grille de radiateur
à mailles carrées
verticale. Le tracteur
appartient à la
51st Highiand Division.
il est salué par la
fouie sicilienne lors
de son entrée dans
la ville de Militeilo
le 15 juillet 1943.

B
 La famille des Quad
• Le FAT4 (Body 7B-2) reçoit également une cabine N° 13, mais
LES DIFFERENTS MODELES avec une caisse différente, caractérisée par une césure claire entre
le poste de conduite et le compartiment arrière. Il y a donc néces
•Le FAT 1 {Body 7A-1) présente une carrosserie similaire à celle des sairement quatre portes. Des pneus à chambre à air sont montés
premiers modèles montés sur les Morris C8, avec les deux ventilateurs en remplacement des modèles pleins. Une roue de secours prend
circulaires. La cabine est du type N° 11, caractérisée par ses phares place sur la plage arrière, à la place de la plate-forme de tir.
placés sur les garde-boue, un pare-brise fixe et un moteur difficilement • Le FAT5(Body 75-2) est identique au précédent, mais la cabine
accessible via des petits panneaux rabattables. Cette mouture est est en version hivernale, permettant d'opérer par des températures
typique des engins sortis en 1940. polaires de l'ordre de - 30°.

• Le FAT2(Body 7A-2) correspond à la carrosserie apparue sur les • Le FAT 6(Body 7B-3) est équipé de la cabine rectangulaire dite
derniers modèles de Morris Mk. ii, avec une superstructure en partie Type 5, installée sur les Morris Mk. III de fin de série.
ouverte. La cabine est du type N° 12 de 1941, conçue pour répondre
aux desiderata des unités engagées en Afrique du Nord, avec un pare- Pour être complet, il faut signaler qu'une grande quantité de châs
brise inclinable et un meilleur accès au moteur via un capot « crocodile ». sis ont été livrés à l'Australie, la construction étant finalisée sur
Les phares sont également positionnés sur les garde-boue. place. Légèrement différents, ils reçoivent les désignations FAT 8
et FAT 9.
•Le FAT3(Body 7B-1) utilise pour la première fois une cabine du type Au total, pas moins de 22 981 Quad CMP ont été produits pendant
N° 13, beaucoup plus spacieuse, et ses phares sont incorporés dans la guerre. Beaucoup mieux motorisés, ils récolteront les suffrages
la calandre qui est produite de 1942 à 1945. Le pare-brise est incliné des soldats du Commonweaith, car ils ne souffrent pas du manque
en dévers, ce qui permet d'éviter l'amoncellement de neige. de puissance reproché aux Morris et aux Guy. ■

L. Le 29 octobre 1942,
ce Quad Canadian
Military Pattern de
type Ford monte au
front en préparation
de l'opération
« Supercharge ». Le
toit toilé permet une
meilleure aération de
l'habitacle pendant
les périodes de
chaleur torride.

■ -v-.' ...

y Chevrolet CMP
^ 90th Field Regiment
Royal Artillery/SOth (Northumbrian) Infantry Division
Normandie, France, été 1944

rntt

CH4207284

M- Filipiuk / Trucks S Tanks Magazine, 2014

 m

Th

© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

Chevrolet CMP m CGI FAUA N° 13 Cab

 J 8,8cm Pak 43

'Wï Si,' ■
8,8cmPAK43
L'ARME FATALE

Pendant la campagne de France de mai-juin 1940, la Wehrmacht se

retrouve aux prises avec les chars lourds B1 bis, invulnérables aux projectiles
du canon antichar 3,7cm Pak 37. Berlin émet alors un cahier des charges
d'une arme plus puissante susceptible de venir à bout des blindés les plus
massifs, et le canon de 8,8cm Pak 43 répond à cette demande.
 8,8cm Panzerabwehrkanone 43
Unité non Identifiée
Armée allemande
Union soviétique, 1944

l4^

© M. Filipiuk / Trucks & Tanks Magazine, 2014

lors de la contre-attaque manquée contre la 7. Panzer-Division à Arras.

COniCU POUR ETRE POLYVALEniT Lors de cet engagement, voyant ses lignes sur le point de rompre, le
Generalmajor Rommel décide de mettre en batterie ses Rak 37 pour
Le succès intdéniable du 8,8cm Flak 37 pousse les planificateurs ger détruire les chars d'infanterie Matilda II britanniques. L'emploi de cette
maniques à prévoir une version améliorée de cette excellente pièce. En pièce antiaérienne projetant des obus à très haute vitesse initiale permet
1940, un contrat de développement est signé avec les deux principaux de sauver Âr? extremis la situation. Rheinmetall-Borsig gagne le contrat
fondeurs de canons du III. Reich : Rheinmetall-Borsig et Krupp. Le cahier définitif et produit le Flak 41. Cependant, ce dernier ne donne pas
des charges précise que l'arme à concevoir doit être polyvalente de entière satisfaction et souffre de nombreuses maladies de jeunesse, en
manière à pouvoir engager des cibles tant aériennes que terrestres. particulier un dysfonctionnement au niveau de l'éjection des douilles
Cette spécification trouve son origine dans les retours d'expérience vides. Devant ces défauts de conception, Berlin décide d'octroyer
de la campagne de France, pendant laquelle les blindés franco-bri un contrat à Krupp afin qu'elle continue à développer sa propre ver
tanniques les plus lourds se sont révélés insensibles aux antichars sion du célèbre « Acht-Acht », surnom donné au canon de 8,8cm.
existants et ont mis en danger les troupes allemandes, notamment Cherchant à optimiser les performances antichars, le bureau d'études
de la firme projette d'employer une munition encore plus
puissante afin de répondre aux spécifications du cahier
des charges. Le prototype prend alors le nom de Garât
42. En parallèle, ses ingénieurs travaillent sur une arme
destinée à la lutte contre les blindés. Standardisation oblige,
ils choisissent d'utiliser la même dimension de chambre.
En 1942, Rheinmetall-Borsig continue de rencontrer des
problèmes de développement, et il apparaît que ce projet
n'atteindra jamais les spécifications escomptées. Dans
un souci d'uniformisation, le Gérât 42 est définitivement
abandonné au profit de ia variante à vocation terrestre
en cours de conception ; le 8,8cm Panzerabwehrkanone
43 ou Pak 43.

▲ Le Pak 43/41 est fabriqué pour

répondre aux besoins croissants en
armes antichars de l'Armée allemande.
SI les capacités balistiques du tube
ne souffrent pas de l'évolution, les
équipages se retrouvent avec une pièce
bien moins facile à pointer en cas de
manœuvre adverse enveloppante. Les
servants sont en train de procéder à
l'entretien de la pièce. Mettant à rude
épreuve les mécanismes, son fort recul
demande une Inspection régulière pour
assurer son bon fonctionnement

► Pesant près de 700 kg de plus que la

version sur affût cruciforme et disposant
d'un Imposant bouclier, le Pak 43/41
est surnommé « porte de grange »
par ses servants tellement la pièce est
lourde à manoeuvrer. La présence des
hommes permet de se faire une Idée
de la taille du Pak 43/41 qui, sur le
terrain, devait être difficile à camoufler.
 8,8cm Pak 43
DESCRIPTION TECHNIQUE

Le tube est construit en deux éléments afin de

faciliter le remplacement des parties usagées. Il
est terminé par un frein de bouche à double étage
permettant de minimiser quelque peu les contrain
tes mécaniques provoquées par la puissance du
recul. Long de 6,61 mètres, soit 71 calibres, il
peut tirer des obus à âme en tungstène (vitesse
initiale de 1 130 m/s) perçant jusqu'à 184 mm de
blindage vertical à une distance de 2 000 mètres.
Cette capacité lui permet de détruire la majorité des
chars en service en 1943. La culasse est à coin
vertical et dispose d'un système de chargement
semi-automatique ingénieux. Au moment du tir,
deux ressorts récupèrent une partie de l'énergie
de recul. La détente du premier ouvre la culasse et
extrait la douille après le départ du coup,tandis que
celle du second ferme la chambre par le glissement
du coin, après l'introduction de la munition. Ce
dispositif facilite grandement le travail des servants
et accélère la cadence de tir, autorisant dans la
pratique jusqu'à dix coups à la minute. Fait inha
bituel pour une arme de ce type, la mise à feu se
fait par contact électrique. Le circuit d'allumage peut être A La puissance du Pak 43 la Kreuziafette est maintenue. Elle est montée sur deux
Interrompu par des capteurs de position si ces derniers fascine l'Armée américaine essieux de roues jumelées détachables. Ces dernières
détectent un pointage en site en dehors du gabarit de qui subit de lourdes pertes sont pneumatiques sur les versions de début de pro
quand elle se retrouve
- 8° et + 40°. Au-delà de ces limites, un tir risque en confrontée à ce tube,
duction, pour être remplacée par la suite par des cercla
effet de provoquer un blocage de la culasse. Deux points dont les obus viennent à ges de caoutchouc pleins, moins sensibles aux éclats.
faibles sont toutefois à signaler : d'une part, les forces bout de tous ses blindés. Cette disposition cruciforme est parfaitement stable
Ici, des G/s ont retourné
de frottement au moment du forcement, engendrées par grâce à sa bonne répartition du poids au sol et permet
l'arme contre ses anciens
la charge de poudre importante, ont tendance à user propriétaires et l'utilisent un pointage de 360° en direction. Quand les bras de
l'âme prématurément ; et d'autre part, cette quantité comme pièce d'artillerie l'affût sont complètement déployés, la silhouette est
conséquente d'explosif dégage beaucoup de fumée, ce de campagne. US Nara très basse. Sa hauteur de 1,5 mètre se dissimule alors
qui nuit à la discrétion de la batterie et gêne la vision très facilement dans le paysage. Cependant, Krupp a
pendant le pointage. aussi prévu la possibilité d'une mise en batterie d'ur
La protection de l'équipe de pièce est assurée par un gence. La pièce est pensée pour être capable de faire
T Bien qu'il dispose d'une
large bouclier rectangulaire fait de deux épaisseurs de feu tout en étant en configuration de route. Pour ce
silhouette relativement
5 mm de blindage espacées, fortement inclinées. Cet basse, le Pak 43 est mis faire, le canon doit être mis en position de traverse, et
écran n'est cependant pas suffisamment enveloppant, ce en place dans une position ses bras perpendiculaires à l'axe de traction doivent
enterrée afin d'être encore être déployés. Dans ce cas, la partie supérieure du
qui rend le tube en position fortement vulnérable aux tirs
plus discret. Les servants
indirects de l'artillerie. L'affût ne peut nier son ascendance bénéficient ainsi d'une
bouclier est à 2,02 m, et l'arme ne peut plus avoir
antiaérienne. En effet, comme dans le cas du Flak 18, meilleure protection. qu'un débattement latéral de 60°.

U
%
1 -jà La pénurie de tracteurs pousse les artilleurs à s'adapter pour déplacer
,-leurs précieuses pièces. Ici, un même semi-chenillé remorque deux Pak 43.

Li 8 R||i|(

permis une large diffusion de cette munition pourtant très efficace.

UNE ARME PUISSANTE La 8,8cm Sprenggranate Patr. L/4.7 est un obus explosif de type
conventionnel détonant à l'impact. Pour ne pas endommager inutile
Le Pak 43 répond parfaitement aux besoins d'une Wehrmacht devant ment le tube, la douille ne contient que 3,4 kg de charge propulsive
faire face à la marée des blindés soviétiques. En effet, dans la steppe, constituée de Gudol R P. Le projectile est identique à celui tiré par le
les compartiments de terrain, de 2 à 3 kilomètres, correspondent aux Fiak 47. La vitesse initiale est de 750 m/s et permet d'atteindre une
capacités balistiques de la pièce. Les servants sont tout à fait conscients cible à 17,5 kilomètres de distance.
de ce formidable avantage. Ainsi, la position tactique privilégiée est La 8,8cm Sprenggranate Patr. 43tête explosive, à l'instar de la 8,8cm
d'être au sommet d'une contre-pente avec un bon champ de vision. Panzergranate Patr. 39/43, est adaptée pour être utilisée sur les tubes
Si le paysage n'offre que peu de protection aux blindés adverses, un vieillissants afin de maintenir la précision. Les ceintures de guidage
véritable « tir aux pigeons » peut commencer. Dès que les vagues enne mesurent 17,8 mm.
mies apparaissent, elles sont engagées à une distance telle qu'elles ne La 8,8cm Granate Patr. 39 H1 est une munition à charge creuse. La
peuvent pas répliquer. Cette puissance d'arrêt est d'ailleurs considérée vitesse de rotation étant préjudiciable à la capacité de percement, il
comme « formidable » par les armées alliées. Un officier d'artillerie n'y a que 1,7 kg d'explosif pour propulser la tête offensive. La vitesse
allemand a affirmé après sa capture à Salerne : « J'étais positionné initiale descend à 600 m/s. La tête est capable de percer 90 mm de
sur une colline etje commandais une batterie de six canons antichars blindage à 30° d'incidence à une portée de 1 000 mètres. Il semble
de 8,8cm. Les Américains ne cessaient d'envoyer des chars sur la qu'elle n'ait pas été utilisée au combat.
route un peu plus bas. Nous les avons tous détruits. Dès qu'Us en La 8,8cm Granate Patr. 39/43 H1 est également une charge creuse
envoyaient un, nous ie touchions. Finalement, nous sommes tombés mais qui, dans ce cas-ci, dispose de bandes de guidage plus larges.
à court de munition, tandis que l'adversaire n'était pas à bout
de ses chars... »
Il faut souligner que la trajectoire de l'obus est fortement Performances balistiques
tendue grâce à sa très grande vitesse initiale. Le pointage est
donc très facile, même contre des engins en mouvement. En
dessous d'une portée de 3 400 mètres pour les obus explosifs 8,8CMPANZERGRANA TE 8,8 CM PANZERGRANA TE
MuniiTionis
PATR. 391 PATR. 391
et 4 000 mètres pour les perforants, les servants peuvent
se passer de tenir compte de la moindre correction. En effet, Vitesse initiale 8,8 cm 8,8 cm
même à cette distance, la flèche (soit la perte d'altitude du
projectile) est souvent inférieure au char visé.
Poids de projectile 6 610 mm 6 610 mm
Type APCBC APCR

CAPACITÉ DE PERCEMENT À 0°
UNE LARGE PANOPLIE DE MUNITIONS 500 m 207 mm 274 mm

1 000 m 190 mm 241 mm

Une des particularités du Pak 43 est de disposer d'une grande 1 500 m 174 mm 211 mm
diversité d'obus.
2 000 m 159 mm 184 mm
La 8,8cm Panzergranate Patr. 39-1 est un perforant standard
équipé d'une coiffe balistique. Il contient une petite quantité CAPACITÉ DE PERCEMENT À 30°
d'explosif qui détone à l'impact et permet d'augmenter les 500 m 182 mm 226 mm
capacités de percement.
1 000 m 167 mm 192 mm
La 8,8cm Panzergranate Patr. 39/43 est la réponse à la perte
de précision des tubes usés. Elle est utilisée à partir d'au 1 500 m 153 mm 162 mm
moins 500 coups tirés. La seule différence par rapport à la 2 000 m 139 mm 136 mm
précédente munition est qu'elle dispose de bandes de guidage
plus épaisses mesurant 16,5 mm. APCBC:Armour Piercing Capped Balistic Cap
La 8,8cm Panzergranate Patr. 40 contient un noyau de APCR:Arnwur Piercing Composite Rigid
tungstène augmentant substantiellement les capacités de
percement. La pénurie de ce matériau stratégique n'a pas
 8,8cm Pak 43
URGENCE OBLIGE! culasse doit être simplifiée pour se rapprocher de celle du Pak 40 à
coin horizontal. La mise à feu électrique est maintenue, tandis que
La demande pour une arme aussi efficace ne cesse d'augmenter. Si l'affût cruciforme est abandonné au profit d'un système traditionnel
Krupp est capable de tenir la cadence au niveau de la production de existant. Les jambes proviennent du FH 18, et les roues employées
ses tubes, ce n'est pas le cas pour les affûts cruciformes fortement sont celles du 15cm schwere FH. Le principal défaut de cette nou
sophistiqués. Afin de répondre plus rapidement aux besoins, la mor velle configuration est l'absence totale de la moindre articulation au
phologie du canon est adaptée. L'ouverture semi-automatique de la niveau du train de roulement, ce qui répartit très mal les efforts sur
le sol et diminue la stabilité de la plate-forme. Le poids total de
4,4 tonnes, soit 700 kilogrammes de plus que pour la version
précédente, est l'autre inconvénient majeur de cette évolution.
Le débattement est maintenant limité à 28° de part et d'autre
de l'axe, si bien que pour contrer une menace provenant des
flancs, les servants doivent déplacer la pièce. Dans la neige et
la boue du front de l'Est notamment, ils ont toutes les peines
du monde à la faire pivoter. Bien que connu officiellement sous
le nom de Fak 43/41, les combattants finissent par surnommer
l'arme « porte de grange » à cause de la taille de son bou
clier. Après l'échec de l'offensive des Ardennes, le III. Reich
se retrouve dans la défensive et tente de dresser des lignes
de résistance tant à l'Ouest qu'à l'Est. Dans ce but, Guderian
ordonne la réquisition de toutes les pièces disponibles pour les
monter dans des positions fixes. Jodl fait transférer les plus
gros calibres vers l'Ouest. Des 8,8cm simplifiés, principalement
des Fak 43/3, se retrouvent installés sur la position défensive
du Rhin. Deux modèles différents coexistent. Dans certains
cas, ils sont positionnés sur un gros bloc de béton à enterrer ;
dans d'autres, ils sont mis en batterie sur un affût cruciforme
simplifié. Parfois, le mantelet du Jagdpanther est maintenu ; s'il
est supprimé, un contrepoids est ajouté en bout de volée pour
équilibrer l'ensemble.

r7
O À l'origine prévu pour être monté
sur un Jagdpanther, le Pak 43/3 est
ici installé en position fixe sur des
lignes défensives. Le mécanisme
d'élévation, protégé de la poussière
par une housse en tissu, ne permet
un débattement vertical ne variant
que de - 2° à + 12°.US Nara

@ Ce Pak 43/3 est installé

sur un bloc de béton en partie
enterré. La rotation se fait en
dévissant des serre-joints libérant
le tube pour le laisser pivoter, et
le mouvement de glissement par
pression manuelle. US Nara

© Ce Pak 43/3 a conservé son

mantelet. Si la protection qu'il offre
est dérisoire, son maintien s'impose
pour conserver l'équilibre de la pièce.
US Nara
 LES 8,8CM SUR CHENILLES
Du fait de ses performances balis
tiques, le canon est monté dans
quelques-uns des meilleurs engins
de combat produits par l'industrie
allemande. Quand il est installé dans
un Panzerjàger, le tube conserve
sa dénomination originelle mais
reçoit un suffixe en fonction des
légères adaptations nécessaires à
son placement dans les différen
tes cellules. Ainsi, le Pak 43/1 est
destiné au Panzerjàger Hornisse/
Nashorn, le Pak 43/2 est dévolu au
Jagdpanzer Ferdinand, tandis que
les Pak 43/3 et/4 se retrouvent sur
le Jagdpanther. Pour le Panzer V!
Ausf. ÔTiger II, sa version adaptée
est connue sous le nom de 8,8cm
KwK 43 L/71. À noter qu'un sys
tème expérimental d'alimentation
tournant (automatique) est étudié
pour accélérer la cadence de tir.
Arrivé trop tard, il n'a jamais pu
être généralisé.

r Prévus pour être montés sur des

ws&n Jagdpantfier, des Pak 43/3 et /4
sont modifiés afin d'augmenter la
rapidité de tir grâce un système
expérimentai d'alimentation de type
bariliet. Aucun rapport ne permet d'attester
son utiiisation au combat. US Nara

Ce système à barillet permet de

tirer rapidement six obus de 8,8cm.
Pour un servant, le rythme soutenu
de la manutention des projectiles de
10,4 kg est épuisant, et la fatigue
finit par ralentir la cadence de tir. Ce
chargeur « automatique » permet de
supprimer le facteur humain, mais
l'opération consistant à ravitailler le
bahiiet aurait sans doute imposé au
chasseur de chars de retraiter, us Nara

Pak 43/41
Unité non identifiée
Armée allemande
Allemagne, 1945

© M. Filipiuk / Trucks S Tanks Magazine, 2014

 8,8cm Pak 43

1^^..- -
n" Dj ^
!^ ïf If

© Hubert Cance / Trucks â Tanks Magazine 2014

•^1
8,8m Panzerabwehrkahohe 43
(position de tir) 30
CD
LES DERNIERS « BRICOLAGES »
À la fin de la guerre, les pénuries sont telles que dés 8,8cm Pak 43
modèles hybrides sont produits en récupérant des affûts
^ 11^
d'origine diverse. Des Pak 43/3 à coin vertical se retrou
vent sur des berceaux d'obusiers soviétiques de 152 mm. ^F
Les modifications effectuées sont minimales : de simples
pièces de métal rectangulaires sont soudées pour diminuer
MODELE PAK43 PAK43/41
la largeur de l'emplacement prévu Initialement pour loger
un tube plus Imposant. Les systèmes d'élévation et les Calibre 8,8 cm 8,8 cm
lunettes de visée du canon soviétique sont conservés.
Longueur du tube 6 610 mm 6 610 mm
Le débattement latéral n'est plus que de 50°, tandis
que l'élévation peut varier de - 1 ° à + 60°. Les deiix Traverse
principaux Inconvénients sont le poids en augmentation Élévation de-8 à +40° de -5 a +38
et un immense porte-à-faux qui rend les déplacemerits
Hauteur de batterie
très difficiles. En effet, les vibrations au niveau deila
longue volée, engendrées par les cahots, peuvent fausser Poids 3 700 kg 4 380 kg
la rectitude du tube. ■

BIBLIOGRAPHIE

•ETO Ordnance Technical Intelligence

repo/t n°229,378,387 Tactical
and Technical trends US Army
•Hogg (L), German ArtiHery of WWH, éditions
Purnell, 2013
•Norris (J.), 88mm Flak 18/36/37/41 and Pak 43
1936-45, Osprey Publlshing, janvier 2002

Vue de gauche du berceau, le bouton-

fs poussoir de mise à feu électrique est visible

juste au-dessus de la manivelle. US Nara

▼ Monté sur un affût de canon de 152 mm d'origine

soviétique, le Pak 43 laisse entrevoir l'Immensité de
sa volée. Cette modification, imposée par l'urgence de
la situation, est loin d'être une réussite technique du
fait d'un poids et d'un gabarit en hausse. US Nara

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 0H-58D Kiowa

■I
Comme le prouve le Bell Model
406 OH-58D Kiowa, nul besoin
d'un lourd et coûteux hélicoptère
:*j o d'attaque Boeing AH-64 Apache pour
Z3
assurer des missions ponctuelles
de reconnaissance ou d'appui-feu.
Certes, sa version armée, dite
Warrior, n'est pas prévue pour
opérer dans un environnement
saturé en systèmes antiaériens,
mais sa légèreté, son agilité et
sa manœuvrabilité font merveille
depuis 1969, date à laquelle

0H-58D le premier OH-58 est entré en

service dans l'L/S Army.

T Octobre 2004, un hélicoptère OH-58D Kiowa Warrior

de ia 1st Infantry Division décolle de la Forward Opération
Base (base opérationnelle avancée) « MacKenzIe »
en Irak. Il est armé d'un missile antichar AGM-114
Hellfire et d'un conteneur de sept roquettes Hydra 70.
Des chars Ml Abrams et des transports de troupes
M2 « Bradiey » sont visibles à i'arrière-plan.

mMOm
LE PROGRAMME
UGHT OBSERVA WN HEUCOPTER

Le 14 octobre 1960,\'US Army lance un appel d'offres ■iîïfiiMMtifiit

pour l'achat de 25 voilures tournantes dans le cadre du
programme Light Observation Heiicopter(LOH),soit un
hélicoptère léger de reconnaissance et de liaison. Parmi
les douze projets proposés le 19 mai 1961, ceux des
constructeurs Bell Heiicopter et Miller Aircraft Company
séduisent les autorités militaires américaines. Afin de
réduire le temps de développement et les coûts, Bell
propose rYHO-4, dérivé de son D-250, tandis que
Miller s'associe à Mughes Melicopters et met en avant
le OM-6 Cayus. Cinq engins de présérie sont alors com
mandés. Les premiers essais mettent en avant l'emport
plus conséquent de l'OM-6, mais aussi un dessin bien
plus réussi, au point que rYM0-4A, dont le premier
prototype fait son vol inaugural le 8 décembre 1962,
prend vite le surnom de « Ugly Duckling ». Finalement,
le « vilain petit canard » est évincé de la compétition
en mai 1965 au profit de rOM-6, en dépit de la nou
velle proposition de Bell qui redessine la cabine pour ▲ Appartenant à la Wth Air
améliorer le volume intérieur tout en lui donnant une Cavalryàe l'Army National Guard, LES GH 58 KIOWA
esthétique plus avantageuse. La carrière de l'YMO-4, stationnée à Hawaii, un AH-1
Cobra vole de concert avec un
rebaptisé Mode!206A JetRanger, paraît compromise, L'OM-58A Kiowa est un hélicoptère d'observation qua
OH-58A Kiowa lors de l'exercice
du moins sur le plan militaire, parce que sur le marché « OPPORTUNE JOURNEY tre places. Si les deux places avant sont réservées
civil, il remporte un franc succès. Toutefois, en 1967, 85-3 » réalisé en juin 1985. Les au pilote et au copilote, celle de gauche peut voir les
deux appareils forment une instruments de vol enlevés pour accueillir un cinquième
\'US Army relance le programme LOH, car Mughes « tiunter/killer team ». Le premier
Tool Co. Aircraft Division ne possède pas le poten ayant pour mission de détruire les passager. L'engin étant dévolu à la reconnaissance
tiel industriel pour livrer la totalité des commandes. cibles désignées par le second. armée, une mitrailleuse multitude Ml34 Minigun de
Le Mode!206A répondant cette fois aux cahiers des 7,62 mm à commande électrique peut être installée.
T Océan Pacifique, juillet
charges, Bell remporte le contrat, et son appareil est Considéré comme manquant de puissance, le modè
2013, un OH-58D Kiowa
désigné OM-58A Kiowa suite à la convention de l'Ar lors d'une manoeuvre avec le « A » est remplacé par le « G », équipé d'un moteur
mée américaine qui veut que ses hélicoptères prennent le destroyer lance-missiles plus robuste et de systèmes montés sur la sortie de
USS Hopper (DDG 70) au cours
le nom d'une tribu amérindienne. Produit à hauteur de la turbine destinés à atténuer sa signature infrarouge.
d'un exercice « Indépendant
2 200 exemplaires, l'OM-58A est alors envoyé combat Déployer Certifcation » Les premiers engins sont dotés d'un pare-brise afin
tre lors de la guerre du VIêtnam (1965-1975), durant (IDCERT). L'hélicoptère a pour de réduire les reflets du soleil qui risqueraient de
mission d'Identifier les cibles dévoiler leur position, mais la perte de visibilité, un
laquelle environ 45 Kiowa sont détruits suite au feu avant que le navire de guerre
de l'ennemi ou par accident. américain n'ouvre le feu. des points forts du Kiowa, est jugée trop importante.

i
 0H-58D Kiowa
ques défavorables, tout en étant com
patible avec la majorité des systèmes
d'armes avancés américains. Finalisé
en 1975, le programme est toutefois
repoussé pour des raisons budgétai
res, et le dossier du PIVI-ASH est offi
ciellement refermé le 30 septembre
1976. Le développement continue
néanmoins, mais sans financement
de l'Armée américaine.
:'rr'
Le 30 novembre 1979 est lancé le
projet Near Term Scout Helicopter
{NTSH) visant à moderniser des cel
lules existantes par l'adjonction d'un
viseur de mât {Mast Mounted Sight ou
MMS) afin d'améliorer les capacités
de reconnaissance, de surveillance
et de ciblage des objectifs en restant
caché derrière les arbres ou le ter
rain. Le 10 juillet 1980, VUS Army
confirme sa volonté de donner un
second souffle à ses hélicoptères de
reconnaissance en élaborant YArmy
Helicopter Improvement Program
(AHiP), basé sur l'utilisation de com
posants issus du marché civil.
Désormais rétro-éclairé, le tableau de bord est plus zones saturées en armes antiaériennes légères et à
grand et doté d'un Night Vis/on Goggle (NVG) lui haute altitude. L'AdvancedScout Helicopter{ASH)
permettant d'évoluer de nuit. L'OH-58C est éga doit également pouvoir évoluer par fortes chaleurs
lement muni d'un détecteur de radar AN/APR-39 et être doté de capacités technologiques de pointe
renseignant son équipage si son hélicoptère venait (vision nocturne, équipement de navigation perfor
à être « accroché ». Par ailleurs, le « C » sert de mant...). Il est vrai que les Bell AH-1 Cobra sont
base à un modèle antiaérien, armé de deux missiles sur le point d'être remplacés par les très modernes
AIM-92 Stinger, désigné OH-BSC/S ou Air-To-Air Boeing AH-64 Apache. Le saut technologique est si
Stinger (ATAS). En 1978, les OH-58A sont pro conséquent que les anciens LOH ne peuvent plus
gressivement portés au standard « C ». L'OH-58B être engagés avec ces derniers. Pour assurer la
est, quant à lui, une version d'exportation destinée compatibilité avec les nouveaux hélicoptères d'at
à l'Autriche. Pour sa part, l'Armée canadienne dési taque, VASH doit être plus performant, être muni
gne ses engins COH-58A, puis CH-1 36 Kiowa. de systèmes d'acquisition des cibles à longue dis
tance, d'équipements de navigation automatisés...
tout en améliorant ses capacités de survie par
LE PROGRAMME une réduction de sa signature sonore, visuelle ou
ADVANCED SCOUTHEUCOPTER encore infrarouge. Début 1974, le Project Mana-
ger's Office ASH[PM-ASH] est commissionné en
Dans les années 1970,\'US Army souhaite améliorer vue de rédiger le cahier des charges d'une voilure
les performances de son hélicoptère de reconnais tournante capable d'effectuer des missions de jour
sance afin de lui permettre de se déployer dans des comme de nuit dans des conditions météorologi
ARMYHEUCOPTERIMPROVEMENTPROGRAM O Appartenant à la DEVENIR UN « WARRIOR »
Task Force Destiny, deux
OH-58D Kiowa Warrior de
Dans le cadre de VAHIP, Bel! Helicopter et Hughes Heli- L'OH-58D (Bell Mode!406) est donc le résultat du pro
la 101st Combat Aviation
copters se retrouvent à nouveau en compétition avec Brigade effectuent une gramme AHIP. Il est doté d'une transmission améliorée
des versions redessinées de leurs appareils. La variante mission de reconnaissance, et d'un rotor principal à quatre pales plus silencieux
renforcée de l'OH-58, désignée Mode!406, est alors le 7 novembre 2010, dans que celui à deux pales de rOH-58C. Il se caractérise
le sud de l'Afghanistan.
jugée plus convaincante, et, le 21 septembre 1981, un aussi par l'installation du MMS au-dessus du rotor.
contrat de développement est signé avec Bell Helicopter Mais pour se transformer en « Warrior », le Kiowa
© Un OH-58D Kiowa
Textron. Le premier prototype réalise son vol inaugural le Warrior du 1st Battalion se modernise en se servant de l'expérience acquise
6 octobre 1983, et le modèle de série, rOH-58D, entre (ATTACK)du 25th Aviation par la 118th Aviation Task Force lors de l'opération
Regiment de la 25th Infantry « Prime Chance » visant à escorter des pétroliers dans
en service en 1985. Si originellement rOH-58D Kiowa Division (L) « Lightning
est destiné à des missions d'attaque ou de reconnais Attack » patrouille dans le
le golfe Persique durant la guerre Iran-Irak (1980-1988).
sance, le faible nombre d'engins disponibles le cantonne ciel de Bagdad. Les KW Pour effectuer leurs missions de reconnaissance, les
à un rôle d'observateur d'artillerie. Un temps, l'Armée effectuent des missions OH-58D se sont vus équiper d'armes supplémentaires
de reconnaissance
américaine envisage de se débarrasser de ces OH-58D et de systèmes de contrôle de tir. S'inspirant de ces
armées au profit de la
au vu de leur peu d'utilité, mais, en 1988, un budget est 1st Armored Division et de
modifications, Bell donne naissance au OH-58D Kiowa
dégagé pour créer une « hunter/killer team ». Revenant la 1st Cavalry Division. Warrior ou KW, cette désignation officieuse venant du
aux missions accomplies par le tandem OH-58/AH-1, surnom donné au Kiowa dans le Golfe. Il se distingue
© Dans la plus pure de la version de base par la fixation de deux pylônes
les AhUP doivent combattre de concert avec les AH-64 tradition de la « hunter/
Apache. Ces derniers ont ainsi pour rôle de détruire les killer team », un OH-58D
d'armes, dits universels. Montées de chaque côté, ces
cibles désignées par les hélicoptères légers. Mais le Kiowa Kiowa et un AH-64 Apache rampes acceptent des combinaisons de missiles anti
doit évoluer afin de devenir plus polyvalent, de manière à du 3rd Armored Cavalry chars AGM-114 Hellfire et Stinger, un pod pour un
Regiment conduisent une lance-roquettes Hydra-70 de 2.75 inches (70 mm) ou
pouvoir effectuer des missions de reconnaissance tout- mission air-sol dans le
temps et d'appui rapproché. Pour ce faire, le Kiowa doit secteur de Tal Afar, en une mitrailleuse lourde M296 de calibre.50(12,7 mm)
devenir un « Warrior »
Irak, en février 2006. capable de toucher une cible jusqu'à 1 200 mètres.
 0H-58D Kiowa
En mai 1991,tous les OH-58D produits les Klowa, pourra être mené à bien,
le sont dans la configuration Klowa VUS Army a développé une version
Warrior, et, en janvier 1992, Bel! Hell- améliorée : l'OH-58F. Plus légère, elle
copter signe un contrat pour conver se distingue par une avionique évoluée,
tir tous les OH-58 au standard KW. un capteur monté sur le nez de l'appareil
Les OH-58D sont ensuite déployés lors pour pouvoir opérer en zone monta
des opérations « Enduring Freedom » gneuse ou désertique, des Intenslflca- BELL 0H-58D
(2001) en Afghanistan et « Iraql Free teurs d'Image, des protections contre KIOWA WARRIOR
dom » (2003) en Irak. les armes de petit calibre... Le 26 avril
2013, le premier OH-58F a fait son
"comstructeIj^ Bèll Heiicopter Textron Inc
vol Inaugural, et des commandes ont ÉQUIPAGE
LE FUTUR DU WARRIOR été passées pour maintenir en ligne les DIMENSIONS
Warrior jusqu'en 2030 voire 2036. Bell
Le vieillissement des cellules et les per propose également la variante OH-58F
tes (accidents, combats) en OI-I-58D Block //, qui doit censément résoudre 1
les problèmes de manque de puissance
1 EnverqureJI 10,67 m (diamètre du rotor principal)
Klowa Warrior poussent l'Armée amé
ricaine à envisager un successeur. Tou avec la pose d'une turbine Honeywell 1
I Poids en charge .
MASSES

tefois, le programme du Bell ARH-70 HTS900 de 1 000 chevaux. SI l'OH-58F

Arapaho, dont le vol Inaugural a eu lieu est une « simple » remise à niveau, le 1 PERFORMANCES
en 2006, est abandonné en 2008 en Block H augmentera de manière sensi 1 Vitesse max,J 222kmlh
raison d'une dérive des coûts. En atten ble les performances ; mais, à l'heure 1 Plafond j"b6 250
ncn„
m
• ir-i- 1 •.

dant de savoir si le programme Armed actuelle, le budget n'est pas, ou ne sera .T.Autonomie>J 556 km
Aerial Scout(AAS), visant à remplacer jamais, débloqué. ■ 1 MGTGRISATIGN Z 2- 1
^^H^^^Nombre"il 1 turbomoteur Allison 250 C30X
BIBLIOGRAPHIE HH Puissance totale 650 chevaux
màiu ■ nJ
•Floyd (S.), Werner (Jr.), OH-58D Kiowa Warrior - Waik Around
Coior Sériés No. 50, SquadroniS\Qna\ Publications
•Crosby (F.), The World Encyclopedia of Milltary Hellcopters, Lorenz Books,
février 2013
•Miller (F.), Beii OH-58 Kiowa: Beii Heiicopter, Beii 206, Light Observation
Heiicopter, Hiiier Aircraft, Alphascript Publlshing, 2010

T Un OH-58F Kiowa Warrior iors d'une démonstration. Le caiendrier

prévoit d'équiper une unité entière en OH-58F d'ici ia fin 2016. La
production en série est prévue pour i'année 2017 et doit courir
jusqu'en 2025, avec pour objectif l'acquisition de 368 appareils.

flf

: ■ . "V- K' y
 © Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

Bell 0H-58D Kiowa Warrior

 Camouflage ^

Ul\l CHAOS INDESCRIPTIBLE!

(1975-1990)
En 1975, ayant subi de plein fouet les répercussions des conflits secouant le Proche-Orient
(guerres israélo-arabes de 1967 et 1973, « septembre noir » en Jordanie, attaques d'Israël
par des éléments de l'OLP réfugiés sur son sol auxquelles Tsahal réplique systématiquement
par de multiples incursions), le Liban multiconfessionnel implose. En quelques semaines, les
affrontements entre les diverses communautés se muent en une effroyable guerre civile
opposant les phalanges libanaises (qui vont bientôt fusionner avec d'autres milices chrétiennes
maronites pour former les forces libanaises) du clan Gemayel d'un côté, à l'OLP de Yasser
Arafat, au parti nassériste Al-Mourabitoun d'Ibrahim Qoleilat et au parti social nationaliste
syrien
^
(PSNS) de l'autre. Profils couleur : © M. Fiiipiuk /Trucks & Tanks Magazine, 2013

UN CONFLIT COMPLEXE A Des Panhard parti communiste libanais et deux mouvements chiites
récemment arrivés sur la scène politique suite à la révo
AML-90
Suite à l'intervention de l'Armée syrienne de 1976, les françaises patrouilles dans les lution islamique iranienne (Amal et Hezbollah), le tout
forces libanaises se rapprochent d'Israël, qui lance, deux rues de Beyrouth lors de la
guerre civile libanaise.
appuyé par l'Armée syrienne. L'Armée libanaise, com
ans plus tard, une opération dans le Sud-Liban pour y ECPA-D mandée par le général Aoun, et les phalanges profitent
éradiquer l'action des fedayins et y créer l'armée du du chaos ambiant pour tenter de reprendre le contrôle
Liban Sud (ALS), une milice pro-israélienne (rassemblant des montagnes du Chouf mais se heurtent à Amai et à la
principalement des chrétiens, mais aussi des Druzes et milice du parti socialiste progressiste (PSP, représentant
des chiites) censée faire tampon entre les combattants les Druzes) de Walid Joumblatt. Dès lors, la guerre civile
palestiniens et l'État hébreu. Précaution inutile, car les entre les différentes factions politico-religieuses reprend
attaques terroristes se poursuivent. L'opération « Faix (ayant pour objet principal le contrôle de Beyrouth) et
en Galilée », déclenchée en 1982, permet à Tsahal, sou trouve sa conclusion après l'échec de la guerre de libéra
tenue par les phalangistes, d'arriver jusqu'à Beyrouth et tion du général Aoun contre l'Armée syrienne en 1989,
de détruire les infrastructures de l'OLP, obligeant l'ONU à ia faveur d'une puissante offensive de cette dernière
à intervenir pour protéger l'évacuation de l'organisation suivie d'une pax syriana sur laquelle Washington ferme
d'Arafat. Outre les factions palestiniennes à présent hors ies yeux en reconnaissance de la participation d'Hafez
jeu, l'invasion israélienne fédère contre elle la milice du ei Assad à la guerre du Golfe.
 La guerre civile libanaise

DES BLINDES DES QUATRE COINS DU MONDE

De par sa situation géostratégique, le « pays du cèdre » attise, durant (ces dernières disposant aussi de T-62 fournis par l'Irak I). S'ajoutent
la guerre froide et dans le contexte des tensions israélo-arabes de à ce maelstrôm, les blindés de l'Armée libanaise (Charioteer, AMX-13,
l'époque, les convoitises de la plupart des puissances de la région. VAB, M-113, Panhard AML-90, 117 Armored Car) fournis par les
Chaque faction combattante peut ainsi compter tout au long du militaires lorsqu'ils rejoignent la milice de leur communauté ethnico-
conflit sur l'envoi de matériels militaires par un/des parrain(s) ou religieuse, c'est le cas par exemple de toute la 6® brigade mécanisée
commanditaire(s)- pouvant supporter parfois plusieurs organisations (de confession chiite) qui déserte avec hommes et matériels pour
en même temps selon ses intérêts ou en abandonner une pour une rejoindre les rangs d'Amal en 1984 I
autre si ceux-ci ne sont plus garantis. Il en résulte une grande variété À l'instar de la guerre d'Espagne, les camouflages du pays d'ori
des véhicules blindés et de leurs camouflages, sans compter que gine des matériels livrés par les différents parrains sont agrémen
la récupération des engins de l'ennemi est systématique au Liban, tés de drapeaux (nationaux ou politiques), symboles (religieux et
qu'il s'agisse de ceux abandonnés par l'OLP après son évacuation politiques), slogans et devises en arabe, attestant du caractère
ou ceux pris à l'adversaire au cours des combats. C'est ainsi que hautement identitaire du conflit libanais. Les portraits et noms des
des chars T-34/85, T-54, T-55, autoblindées BRDM-2, lance-roquet personnalités des différentes factions, au charisme indiscutable
tes multiples Bl\/1-21, automoteurs antiaériens ZSLI-23-4, fournis (Arafat, Gemayel, Aoun, Joumblatt), témoignent d'un culte du
par le bloc soviétique (URSS, Hongrie) et la Syrie à l'OLP (puis par chef spontané et de l'esprit de rassemblement des communautés
Damas à Amal), combattent des IVI-50 Sherman, Tiran et autres Half- autour de leurs leaders politiques devenus, l'espace de 15 terribles
Tracks israéliens versés par Tel-Aviv à l'ALS et aux forces libanaises années, chefs de guerre.

VAB
Amal
Mouvement des
dépossédés (chiites)
Beyrouth, Liban, 1984

Noie Ancien véhicule de ia 6° brigade

mécanisée de l'Armée libanaise, de
confession chiite, entièrement passée
du côté de leurs coreligionnaires
du Amal en février 1984.

BTR-152
Kataëb ou Phalanges libanaises
(maronites)
Beyrouth, Liban, 1976

Note Véhicule capturé par les phalangistes sur l'Armée syrienne.

(g) M. Filipiuk / Trucks & Tanks Magazine, 2013

 Camouflage

Tiran Ti-5
Armée du Liban Sud
Marjayoun, Liban, 1989

Note : T-55 capturé (sur les armées BiaiE

arabes lors des guerres de 1967 ou
1973) et modifié par Tsahal, puis
fourni par les israéliens à l'ALS,

M-50 Sherman
Forces libanaises (maronites)
La Quarantaine, Liban, 1986

Note ; Super Sherman fourni par Israël.

i
Eian

T-55A modèle 1970

Fatah
OLP (Palestiniens)
Beyrouth-Ouest, Liban, 1982

Nr.ie Char faisant partie des

dizaines de T-34, T-54 et T-55
livrés par le pacte de Varsovie
(notamment l'URSS et la Hongrie)
aux milices de l'organisation
de libération de la Palestine.

© M Filipiuk / TfucAs S Tanks Magazine, 20'13

 La guerre civile libanaise

BM-21 « Grad »
Armée de libération populaire
Parti socialiste progressiste (druzes)
Mouktitara, Liban, 1987

Note : Lance-roquettes multiple foumi par

la Syrie ou l'URSS.

Peugeot 504 pick up

Garde populaire
Parti communiste libanais
Tripoli, Liban. 1979

Note : Des assemblages de ce type sont fréquents au sein de

toutes les milices libanaises, sur base de 4x4/pick ups Land
Rover, Toyota, Land Crulser, ou de camions GMC, GAZ-66, etc.

M-113A1 & ZPU-4 de 14,5 mm

8° brigade
Armée libanaise
Souk ei-Gharb, Liban, 1989

Note ■ Montage artisanal très courant au

sein de l'Armée libanaise qui apprécie la
cadence de feu des ZU-23 de 23 mm et
ZPU de 14,5 mm en combat urbain.

ZSU-23-4 Shilka
Les Sentineiles
ai-Mourabitoun (Nasséristes)
Beyrouth-Ouest, Liban, 1983
Note Engin ex-palestinien,
capturé et remis en service en
octobre 1982 après le départ de
l'OLP de Beyrouth-Ouest.

5 M. Filipiuk / Trucks & Tanks Magazine, 2013

 PARADOXE
^PARAD
ALLEAIA
mtKUB^MU^ran^

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Pour éviter toute erreur, merci de bien vouloir
écrire lisiblement.
Pack n°1 : Le 80cm Kanone (E) schwerer Gustav 34.50 € i 40.50 € 42.50 € Ix

TOTAL:
 N" ^
H^ PANZCR-BRICADe liO_

mm

r fMÊÊOKi^ji

Bientôt en kiosque, un nouveau numéro de Ligne de Front hors-série n° 20

L'histoire des divisions de la
Waffen-SS est bien connue. Celle
des quelques 800 000 hommes
WAFFEN-SS ayant intégré ses rangs l'est
moins. C'est pourquoi ce numéro
^ L'expérience de guerre retrace le parcours de la SS en
armes de 1939 à 1945, mais plus
particulièrement du point de vue
du vécu de guerre, aussi bien à
travers l'expérience de la violence
que de la vie quotidienne.
Faisant appel à de nombreux
témoienaees restitués dans leur
contexte et avec la plus grande
«s;. ■ rigueur historique par les auteurs,
attentifs à ne pas passer sous
silence les innombrables exactions
commises par ces soldats
politiques du régime nazi, et
illustré par des dizaines de photos

c* Parution le 14 novembre 2013

96 p^igcs - 1 1,50 C
inédites, ce hors-série de Ligrie
de Front revient sous un angle
nouveau sur l'engagement de la
WftJfen-SS r,uv tous les théâtres
d'opérations.
 LES CHARS DE VAFRIKA-KORPS Mi COMBAT
® M. Filipiuk / Trucks & Tanks Magazine, 2013

Panzer VIAusf. ETiger I

1. Kompanie
Schwere Heeres Panzer-
Abteilung 504
Secteur de Medjez el-Bab
i: Tunisie, 21 avril 1943

m
□

Note : ce Tiger s'est vu peindre

une bande blanche d'identification
aérienne sur le toit de sa tourelle.
Cette marque est imposée par
la Regia Aeronautica (armée de
l'Air italienne) qui veut éviter au
maximum les tirs fratricides. Il
en sera de même en Sicile.

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rrwm