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These Soumaya ROUINA

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Délivré par

UNIVERSITE DE PERPIGNAN VIA DOMITIA


&
UNIVERSITE DE Sfax
Faculté des Sciences de Sfax

Préparée au sein de l’école doctorale ED305


Et de l’unité de recherche CEFREM

Spécialité :
Océanologie

Présentée par
Soumaya BEN ROUINA

Reconstitution des paléoenvironnements et des


évènements extrêmes au cours du Quaternaire à
l’oued El Akarit (Golfe de Gabès, Sud de la Tunisie)

Soutenue le 10/11/2016 devant le jury composé de

M. Pierre CARBONEL, Chargé de recherche, Rapporteur


Université de Bordeaux I
Mme. Radhia SOUISSI, Professeur, Rapporteur
Faculté des Sciences de Tunis
M. Taniel DANELIAN, Professeur, Examinateur
Université de Lille
M. Nejib KALLEL, Professeur, Examinateur
Faculté des Sciences de Sfax
M. Serge BERNE, Professeur, Président
Université de Perpignan Via Domitia
Mme. Maria-Anela BASSETTI, Professeur, Directeur de thèse
Université de Perpignan Via Domitia
M. Jamel TOUIR, Professeur, Directeur de thèse
Faculté des Sciences de Sfax
Remerciements

Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent

du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers

par qui nos âmes sont fleuries.

Marcel Proust

Cette thèse de Doctorat a été réalisée dans le cadre d’une


convention de cotutelle entre l’Université de Perpignan Via Domitia et
la Faculté des Sciences de Sfax. Les recherches qui font l'objet de ce
mémoire ont été réalisées sur deux sites : en France, au sein du Centre
de Formation et de Recherche sur les Environnements Méditerranéens
(CEFREM) et en Tunisie, dans le Laboratoire Eau, Energie et
Environnement (3 E).

J’exprime tous mes remerciements à l’ensemble des membres de mon jury :

Je tiens à remercier spécialement ma directrice de thèse française,


Madame Maria-Angela BASSETTI, professeur à l’Université de Perpignan
Via Domitia. Les mots me manquent pour exprimer ma gratitude. Je vous
remercie pour m’avoir encadré, pour le temps et la patience que vous m’avez
accordés tout au long de ces années et surtout de m’avoir facilité les taches
pour les papiers administratives. Je garderai dans mon cœur votre
générosité, votre gentillesse, votre compréhension et votre efficacité. Pour
tout ce que vous m'avez donné, je vous remercie très sincèrement.

Je tiens à remercier mon directeur de thèse tunisien Monsieur Jamel


TOUIR, maitre de conférences à la Faculté des Sciences de Sfax d'avoir bien
assuré la direction et l'encadrement de mes travaux de thèse. Merci pour
votre gentillesse et vos précieux conseils. J'ai beaucoup apprécié travailler à
vos côtés tant sur le plan scientifique que sur le plan humain.
Je remercie Madame Radhia SOUISSI professeur à l’Institut National
de Recherche et d’Analyse Physico-chimique et Monsieur Pierre CARBONEL
chargé de recherche à l’université de Bordeaux I, d'avoir accepté de rapporter
cette thèse. Vos remarques pertinentes et vos conseils précieux m’ont
beaucoup aidé à améliorer la qualité de ce travail. Soyez assurés, chers
professeurs, de mon estime et de ma profonde gratitude.

Je remercie également Monsieur Serge BERNE, Professeur à l’université de


Perpignan Via Domitia pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant d’être
président de mon jury de thèse. Je tiens à l’assurer de ma profonde
reconnaissance pour l’intérêt qu’il porte à ce travail.

Mes remerciements vont aussi à Monsieur Taniel DANELIAN,


Professeur à l’université de Lille, pour l’intérêt qu’il montre pour ce travail en
acceptant de l’examiner et siéger à mon jury, qu’il trouve ici ma profonde
reconnaissance.

Je ne saurais comment exprimer mes remerciements à l’égard de


Monsieur Nejib KALLEL, Professeur à la Faculté des Sciences de Sfax, pour
sa gentillesse et ses qualités humaines qui suscitent le plus grand respect.
Je lui suis profondément reconnaissante et de tout mon cœur je lui dis Merci
et qu’il sache que je suis encore sensible à l’honneur qu’il m’a fait en
siégeant à ce jury.

En plus des membres de jury, J’adresse ma profonde reconnaissance envers


Monsieur Pierre GIRESSE, Professeur émérite à l’université de Perpignan
Via Domitia, pour son aide et ses conseils dans l’interprétation des données
obtenues.

Je remercie également Monsieur Thibaud SAOS, qui m’a donné l’opportunité


d’utiliser le granulomètre laser au Centre Européen de Recherches
Préhistoriques de Tautavel. Je le remercie pour son accueil chaleureux et
son aide.

Les travaux de cette thèse ont été financés par le laboratoire L3E et
par une bourse d’alternance du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique. A toutes ces instances, je leurs exprime mes plus
vifs remerciements, en particulier Monsieur Mourad BEN ZINA, directeur du
laboratoire L3E et Monsieur Jamel OUALI, professeur de l’Ecole National
des Ingénieurs de Sfax.

Je tiens aussi à remercier toute l’équipe de la Société Thyna sondage


qui a grandement contribué à ce travail notamment durant les campagnes
de terrain (carottage) en particulier Monsieur Mohamed BJAOUI.

Un grand merci à toute l’équipe du laboratoire CEFREM de l’université


de Perpignan Via Domitia. Directeur, Professeurs, Enseignant-chercheur,
Thésards, techniciens et secrétariats pour m’avoir aidé. Durant tous mes
séjours à Perpignan j'ai eu la chance de découvrir ces personnes qui m'ont
toujours soutenu et assisté dans toutes les étapes. Merci pour ces bons
moments de collaboration et d'échanges. Merci tout particulier à Charlie,
Julie, Anne-Sophie et Marie pour leurs aides, leurs sympathie et pour les
bons moments partagés ensemble.

Je voudrais manifester ma profonde gratitude à Monsieur Didier


AUSSEL, directeur de l'Ecole Doctorale de l’UPVD (ED 305) et Madame
Jocelyne PLA, pour leurs attentions particulières et leurs soutiens pour
l'aboutissement des procédures administratives de cette thèse en cotutelle.

Que tous mes professeurs et enseignants de la Faculté de Sciences de


Sfax et particulièrement ceux du Département Sciences de la Terre qui ont
ensoleillé mes années d’études et mes années thésardes, trouvent ici ma
reconnaissance pour leur gentillesse, leur disponibilité et leur confiance. Je
pense aussi à tous mes collègues et mes amis doctorants du Département
Sciences de la Terre qui m’ont toujours entouré et qui dans les moments
difficiles, m’ont donné du souffle par leur soutien.

Je ne serai jamais arrivé là sans le soutien inconditionnel et l’amour


de ma maman Noura et de mon papa Ibrahim. Je n’aurai pas les mots pour
vous dire à quel point je vous suis redevable et combien je vous aime. Enfin
je m’adresse à remercier mes deux sœurs (Marwa et Khawla) et mes trois
frères (Borhen, Hammadi et Badredine) qui ont toujours cru en moi et qui
ont su m’aider dans les moments les plus difficiles.
RESUME
Trois carottes de 5 à 6 m de profondeur ont été prélevées tout au long de l’oued El Akarit
(Golfe de Gabès, Sud tunisien) : deux sur la rive Nord et une à l’embouchure.
L’étude sédimentologique (granulométrie), minéralogique (minéraux argileux) et
micropaléontologique (ostracodes, foraminifères et charophytes) et leur étude quantitative et
qualitative ainsi que le calcul des indices de diversités de Shannon et d’équitabilité nous a
permis de reconstituer l’évolution des paléo-environnements succédés depuis le Pléistocène
dans la région El Akarit.
La carotte à l’embouchure de l’oued El Akarit (carotte AK1), nous a permis de dater avec
précision les dépôts étudiés et de reconstituer la chronologie des évènements ayant contrôlé la
sédimentation.
La phase pléistocène (>45000 ans B.P), milieu continental estuarien évoluant vers une
vaste lagune très ouverte à la mer lors de la transgression marine pléistocène (MIS5e), par la
suite l’installation d’un cordon sableux isole cette lagune de l’environnement marin.
Les dépôts holocènes inférieurs et moyens sont absents dans l’embouchure de l’oued
El Akarit à cause probablement d’une migration latérale de l’embouchure de l’oued El Akarit
et/ou d’une érosion des dépôts.
La phase Holocène supérieur (derniers 3000 ans B.P), se caractérise par la succession
de trois épisodes d’évènements extrêmes (crues et tempêtes).
A 1 et 2 km du rivage actuel (carotte AK2 et AK3 respectivement), les dépôts généralement
continentaux montrent des intercalations des dépôts marins et des niveaux à galets
enregistrant des évènements extrêmes.
Les dépôts de ̴ 8000ans B.P de la poche à « Cardium » à 9 m d’altitude de la mer
actuelle, montrent une influence marine (abondance des foraminifères planctoniques), il s’agit
évidemment d’un évènement extrême exceptionnel qui provoquerait le transport des
foraminifères planctoniques à l’intérieur de la lagune El Akarit.
Mots clés : Oued El Akarit, Pléistocène, Holocène, ostracodes, foraminifères, charophytes,
évènements extrêmes et paléoenvironnements.
Abstract
Three cores 5 to 6 m depth were taken throughout the Wadi El Akarit (Gulf of Gabes, south of
Tunisia): two on the left riverbank and one in the river mouth.
The study of the sedimentology (particle size), mineral (clay minerals) and micropaleontology
(ostracods, foraminifera and charophytes, their quantitative and qualitative study, the
calculation of the Shannon diversity index and equitability) contents allowed us to reconstruct
the paleoenvironments evolution succeeded since the Pleistocene in the El Akarit region.
The river mouth core (AK1), allowed us to date the studied deposits and reconstruct the
events chronology controlling sedimentation.
The Pleistocene phase (> 45 000 years BP) shows continental estuarine environment evolving
to a vast very open lagoon during the Pleistocene marine transgression (MIS5e).
Subsequently, the probably installation of a sand bar isolates the lagoon from marine
environment.
The absence of the lower and middle Holocene deposits in the El Akarit river mouth could be
interpreted as the result of the erosion during extreme event period (presence of erosional
surface at the top of this phase).
The upper Holocene phase (last 3000 years B.P) is characterized by the succession of three
extreme events episodes (floods and storms).
At 1 and 2 km from the present coastline (AK2 and AK3 cores respectively), the record of
intercalated marine and pebble levels in the continental deposits testify the occurrence of
extreme events.
The 8000 BP deposits "Cardium pocket", 9 m of the current sea level, show a marine
influence (planktonic foraminifera abundance). Such result could be generated by an
exceptional event that would cause extreme transport of planktonic foraminifera within the El
Akarit lagoon.
Key words: Wadi El Akarit, Pleistocene, Holocene, ostracods, foraminifera, charophytes,
extreme events and palaeoenvironments.
TABLE DE MATIERE
Introduction............................................................................................................................................. 1

Chapitre I :Généralités............................................................................................................................. 4

I. Région d’étude ................................................................................................................................. 4

1. Présentation du Golfe de Gabès.................................................................................................. 4

2. La zone d’étude : Oued El Akarit ................................................................................................. 4

II. Cadre géologique ............................................................................................................................ 6

III. Cadre tectonique et néotectonique ......................................................................................... 11

VI. Généralités hydrologiques et climatiques de la région d’étude .................................................. 12

1. Hydrologie et hydrogéologie (Mamou, 1982) ........................................................................... 12

2. Cadre climatique........................................................................................................................ 13

3. Les facteurs hydrodynamiques.................................................................................................. 15

V. Travaux antérieurs : les dépôts Quaternaires au niveau du Golfe de Gabès................................ 16

1. Dépôts Pléistocènes .................................................................................................................. 16

2. Dépôts Holocènes...................................................................................................................... 18

VI. Climat Holocène méditerranéen .................................................................................................. 24

VII. Variation du niveau marin ........................................................................................................... 27

1. Variations du niveau marin global ............................................................................................. 29

2-Variations du niveau marin au niveau du golfe de Gabès ......................................................... 29

VIII. Les enregistrements sédimentaires en domaine côtier ............................................................ 30

1. Les milieux deltaïques ............................................................................................................... 30

2. Les milieux estuariens ............................................................................................................... 31

3. Les lagunes ................................................................................................................................ 32

Chapitre 2 : Matériels et méthodes ...................................................................................................... 33

1. Méthodologie ................................................................................................................................ 33

2. Etudes sédimentologique .............................................................................................................. 33


2.1-Carottages ............................................................................................................................... 33

2.2. Analyses lithologiques ............................................................................................................ 37

2.3. Analyse granulométrique ....................................................................................................... 37

2.4. Minéralogie des argiles .......................................................................................................... 41

3. Analyses micropaléontologiques................................................................................................... 43

3.1. Préparation des échantillons .................................................................................................. 43

3.2. Microfossiles étudiés .............................................................................................................. 43

4. Datations par le radiocarbone ....................................................................................................... 54

4.1. Principe de la méthode .......................................................................................................... 54

4.2. Datations ................................................................................................................................ 55

5. Microscopie électronique à balayage............................................................................................ 55

Chapitre 3 : Etude Sédimentologique ................................................................................................... 57

I. Localisation des carottes ................................................................................................................ 57

II. Etude de la carotte d’embouchure (Carotte AK1)......................................................................... 58

1. Description des unités lithologiques ......................................................................................... 58

2. Datation carbone 14 .................................................................................................................. 60

3. Etude granulométrique ............................................................................................................. 60

4. Test Passega .............................................................................................................................. 62

5. Discussion .................................................................................................................................. 65

6. Minéralogie des argiles.............................................................................................................. 66

III. Etude des carottes de la rive gauche de l’oued El Akarit : ........................................................... 69

(Carottes AK2 et A3) .......................................................................................................................... 69

1. Carotte AK2................................................................................................................................ 69

2. Etude de la carotte AK3 ............................................................................................................. 73

Chapitre 4 : Etude micropaléontologique .......................................................................................... 111

I. Etude de la microfaune des sédiments de l’embouchure de l’oued El Akarit (Carotte AK1)....... 111

1. Datation des dépôts ................................................................................................................ 111


2. Microfaune .............................................................................................................................. 112

II. Etude de la microfaune des sédiments de la rive gauche de l’oued El Akarit (Carottes AK2 et AK3)
......................................................................................................................................................... 129

1. Carotte AK2.............................................................................................................................. 129

1.2. Foraminifères benthiques .................................................................................................... 131

2. Carotte AK3.............................................................................................................................. 134

Répartition des ostracodes et des foraminifères ........................................................................ 134

3 Discussion ................................................................................................................................. 137

III- Discussion de l’étude des forages AK1, AK2 et AK3 ................................................................... 137

Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium .......................................................................................... 140

1. Problème d’accumulation des Cardium de l’oued Akarit............................................................ 140

2. Observations de terrain............................................................................................................... 141

3. Coupe lithostratigraphique ......................................................................................................... 141

4. Datation carbone 14 : .................................................................................................................. 142

5. Répartition de la microflore ........................................................................................................ 143

6. Répartition de la microfaune....................................................................................................... 144

6.1. Les ostracodes ...................................................................................................................... 144

6.2. Les foraminifères .................................................................................................................. 145

7. Répartition de la macrofaune...................................................................................................... 145

8. Discussion .................................................................................................................................... 146

Conclusion générale et perspectives................................................................................................... 150

Références Bibliographique ................................................................................................................ 154


LISTE DE FIGURES

FIGURE 1.1: LOCALISATION DE SITE EL AKARIT (PROJET SASS ; 1994) ................................................................................... 5


FIGURE 1.2: COUPE GEOLOGIQUE LONGITUDINALE, RIVE NORD, DE L’OUED EL AKARIT (ROGNON ET AL., 1983. MODIFIE) ............... 6
FIGURE 1.3 : CARTE GEOLOGIQUE DE LA ZONE D’ETUDE (CARTE GEOLOGIQUE DE LA TUNISIE 1/500000) ............ 10
FIGURE 1.4 : CARTE STRUCTURALE DE SYNTHESE DE LA ZONE SKHIRA GABES A PARTIR DU PROJET SASS ; 1994 ET LES TRAVAUX
SISMIQUES ACTUALISES PAR AMRI 2001 ................................................................................................................ 12
FIGURE 1.5: VARIATION DES PRECIPITATIONS MENSUELLES DANS LA REGION DE GABES (1950-2005) ; C.R.D.A DE GABES........... 14
FIGURE 1.6: VARIATION DE LA TEMPERATURE MOYENNE MENSUELLE DE GABES (1950-2005) ; C.R.D.A DE GABES .................... 15
FIGURE 1.7: CARTE HYDROLOGIQUE DU GOLFE DE GABES. MAGHRBI (1995) IN RAPPORT D’ETUDE D’IMPACT (GEREP-
ENVIRONNEMENT)............................................................................................................................................. 16
FIGURE 1.8 COUPE SYNTHETIQUE DES AFFLEUREMENTS MARINS PLEISTOCENES DE LA ZONE LITTORALE DU SUD-EST TUNISIEN. DEUX
UNITES ONT ETAIENT IDENTIFIEES SUR LE TERRAIN : A) UNITE QUARTZEUSE : 1A, SABLES MARINS SILICICLASTIQUES ; 1B, SABLES
EOLIENS SILICOCLASTIQUES ; B) UNITE CARBONATEE : 2A, SABLES OOLITHIQUES MARINS AVEC STROMBES ; 2B, SABLES EOLIENS
OOLITHIQUES. (JEDOUI ET AL., 2003).................................................................................................................... 17
FIGURE 1.9: LES DIFFERENTES UNITES LITHO STRATIGRAPHIQUES DE L’HOLOCENE DU SUD-EST TUNISIEN (JEDOUI 2000)............... 19
FIGURE 1.10: COURBE EXPERIMENTALE DE L’EVOLUTION DU NIVEAU MARIN MOYEN AU COURS DE L'HOLOCENE DANS LE SUD
TUNISIEN. LES LIGNES DISCONTINUES VERTICALES INDIQUENT L’AGE DES DEPOTS DE PLAGE. L'ETOILE INDIQUE LA POSITION
PROPOSEE PAR FONTES ET PERTHUISOT (1971). (MORHANGE ET PIRAZZOLI, 2005) ...................................................... 20
FIGURE 1.12: VARIATIONS DE L'INTENSITE DE L’ECHELLE DE GRIS, DU FLUX DE QUARTZ ET DES FRAGMENTS MICROSCOPIQUES DE
CHARBON AU NIVEAU DE LA CAROTTE DE SEBKHET MHABEL. LES CYCLES CLIMATIQUES SEC / HUMIDE SONT MARQUES DE C1 A
C4. LES INONDATIONS MAJEURES SONT MARQUEES DE FE1 A FE7. (MARQUER ET AL 2008) ........................................... 22
FIGURE 1.13 : PRINCIPAUX FACTEURS FORÇANT DU CLIMAT HOLOCENE. (A) VARIATIONS DE L’INSOLATION ORBITALE AU NIVEAU DE
L’HEMISPHERE NORD (COURBE BLEUE ET VERTE) ET DE L’HEMISPHERE SUD (COURBE ORANGE ET ROUGE) (BERGER & LOUTRE
1991). (B) FORÇAGE VOLCANIQUE DES 6 000 DERNIERES ANNEES ENREGISTRE PAR LES CONCENTRATIONS EN SULFATE DANS LES
CAROTTES DE GLACE DU GROENLAND (BARRES VERTICALES BLEUES) ET DE L’ANTARCTIQUE (BARRES VERTICALES ROUGES)
(WANNER ET AL., 2008) . (C) FLUCTUATIONS DE L’ACTIVITE SOLAIRE RECONSTITUEES A PARTIR DE L’ANALYSE DU 10BE DANS LES
GLACES POLAIRES (STEINHILBER ET AL., 2009). (D) FORÇAGE LIE A L’AUGMENTATION DE LA CONCENTRATION DU CO2
(COMPILED BY JOOS & SPAHNI 2008). (WANNER ET AL., 2014)................................................................................ 26
FIGURE 1.14 : VARIATIONS DU NIVEAU DE LA MER POUR LA PERIODE POST-GLACIAIRE, RESULTANT DE L’ANALYSE STATISTIQUE (DE TYPE
MONTE-CARLO) DE PLUSIEURS ENREGISTREMENTS DU NIVEAU DE LA MER. (A)COURBE ISOTOPIQUE RESULTANT DU RAPPORT
ISOTOPIQUE Δ18O ISSUS DE LA CAROTTE DE GLACE NGRIP DU GROENLAND. (B) RECONSTRUCTION DU NIVEAU DE LA MER
RESULTANT DE L’ANALYSE STATISTIQUE DE TYPE MONTE-CARLO. (C) ESTIMATION DU TAUX DE VARIATION DU NIVEAU DE LA MER
(STANFORD ET AL., 2011) .................................................................................................................................. 28
FIGURE 1.15: PRINCIPALES COMPOSANTES MORPHOLOGIQUES D’UN DELTA (D’APRES SUTER, 1994)......................................... 31
FIGURE1.16 : REPRESENTATION SCHEMATIQUE D’UN ESTUAIRE (PERILLO 1995) .................................................................... 32
FIGURE 2.1 : FOREUSE HYDRAULIQUE TYPE BONNE ESPERANCE .......................................................................................... 34
FIGURE 2.2: PHOTOGRAPHIES DE LA MISSION DE CAROTTAGE DANS L’OUED EL AKARIT ............................................................ 35
FIGURE 2.3: PHOTOGRAPHIES DE LA MISSION D’ECHANTILLONNAGE DANS LA POCHE A CARDIUM............................................... 36
FIGURE 2.4: ECHELLE DE MUNSELL (MC MANUS, 1988) .................................................................................................. 37
FIGURE 2.5: DIAGRAMME ORIGINAL DE DE PASSEGA (PASSEGA 1957)................................................................................. 40
FIGURE 2.6 : STRUCTURE INTERNE MONTRANT LES PRINCIPAUX ELEMENTS STRUCTURAUX D’UNE VALVE GAUCHE
D’OSTRACODE (MODIFIE DE VAN MORKHOVEN, 1962 IN ARMSTRONG AND BRASIER, 2005). ....................... 44
FIGURE 2.7 : VARIATION DU NOMBRE D’ESPECES EN FONCTION DE LA SALINITE (REMANE ET SCHLIPPER, 1958) ........................... 46
FIGURE 2.9: MODELE DE MICROHABITAT EN FONCTION DE LA PROFONDEUR DE LA ZONE OXIQUE ET DE L’ABONDANCE DE LA MATIERE
ORGANIQUE (JORISSEN ET AL., 1995 ; DE STIGTER, 1996)........................................................................................ 51
FIGURE 3.1 : LOCALISATION DES TROIS CAROTTES ETUDIEES ............................................................................................... 57
FIGURE 3.3: EVOLUTION DES PARAMETRES GRANULOMETRIQUES D’AK1 .............................................................................. 61
FIGURE 3.5 : EVOLUTION (% VOLUMIQUE) DES TROIS POPULATIONS GRANULOMETRIQUES....................................................... 66
FIGURE 3.6: EVOLUTION DES MINERAUX ARGILEUX LE LONG DE LA CAROTTE AK1 ................................................................... 67
FIGURE 3.8 : EVOLUTION DES PARAMETRES GRANULOMETRIQUE LE LONG DE LA CAROTTE AK2 ................................................. 71
FIGURE 3.11 : DESCRIPTION LITHOLOGIQUE DE LA CAROTTE AK3 ........................................................................................ 75
FIGURE 3.12 : EVOLUTION DES PARAMETRES GRANULOMETRIQUE LE LONG DE LA CAROTTE AK3. .............................................. 76
FIGURE 3.46 : PROJECTION DES ECHANTILLONS SUR LES DIFFERENTS DIAGRAMMES ................................................................. 79
FIGURE 4.1: EVOLUTION DES DIFFERENTES ASSOCIATIONS D’OSTRACODES, DES INDICES DE DIVERSITES ET DE LA DENSITE LE LONG DE LA
CAROTTE AK1................................................................................................................................................. 114
FIGURE 4.2: EVOLUTION DES DIFFERENTES ASSOCIATIONS DES FORAMINIFERES, DES INDICES DE DIVERSITES ET DE LA DENSITE LE LONG
DE LA CAROTTE AK1......................................................................................................................................... 119
FIGURE 4.3: EVOLUTION DES ENVIRONNEMENTS DE DEPOT DE LA CAROTTE AK1 .................................................................. 129
FIGURE 4.4: EVOLUTION DE LA DIVERSITE, LA DENSITE ET DES DIFFERENTES ASSOCIATIONS D’OSTRACODES LE LONG DE LA CAROTTE AK2
.................................................................................................................................................................... 131
FIGURE 4.5: EVOLUTION DES DIFFERENTES ASSOCIATIONS DE FORAMINIFERES LE LONG DE LA CAROTTE AK2 .............................. 133
FIGURE 4.6: EVOLUTION DES DIFFERENTES ASSOCIATIONS D’OSTRACODES LE LONG DE LA CAROTTE AK3 ................................... 135
FIGURE 4.7: EVOLUTION DES DIFFERENTES ASSOCIATIONS DE FORAMINIFERES LE LONG DE LA CAROTTE AK3 .............................. 136
FIGURE 4.8: EMPLACEMENT DES CAROTTES................................................................................................................... 137
FIGURE 5.1: COUPE GEOLOGIQUE LONGITUDINALE, RIVE NORD, DE L’OUED EL AKARIT MONTRANT LA POSITION DE LA POCHE A
CARDIUM (ROGNON ET AL., 1983. MODIFIE) ....................................................................................................... 140
FIGURE 5.2: PHOTO DE TERRAIN DE LA POSITION DE LA POCHE A CARDIUM ......................................................................... 141
FIGURE 5.3: COUPE LITHOLOGIQUE DE LA POCHE A CARDIUM ........................................................................................... 142
FIGURE 5.4 : PLANCHE DE QUELQUE GENRE DE CHAROPHYTES : ......................................................................................... 144
FIGURE 5.5: CERASTODERMA GLUCUM ........................................................................................................................ 145
FIGURE 5.6: REPARTITION DES CARDIUM DANS LA POCHE A CARDIUM AU NIVEAU DE LA RIVE GAUCHE DE L’OUED EL AKARIT ........ 146
FIGURE 5.7: SYNTHESE DES DIFFERENTES COURBES EUSTATIQUES AU COURS DES DERNIERS 10000 ANS B.P DANS LE SUD TUNISIEN
(FORMATION DE SIDI SALEM) (FREBOURG ET AL., 2010) ........................................................................................ 147
LISTE DE TABLEAUX
TABLEAU 2.1: REPARTITION DES CLASSES GRANULOMETRIQUES EN FONCTION DE LA MOYENNE (FOLK, 1966) ............................. 38
TABLEAU 2.2: REPARTITION DES FACIES SEDIMENTAIRES EN FONCTION DE L’INDICE D’ASSYMETRIE (FOLK, 1966) ......................... 39
TABLEAU 2.3: REPARTITION DES FACIES SEDIMENTAIRES EN FONCTION DE « DEVIATION STANDARD » (FOLK, 1966) ..................... 39
TABLEAU 2.4 : EFFETS DES DIFFERENTS TRAITEMENTS SUR L’ESPACEMENT BASAL DES MINERAUX ARGILEUX ................................. 42
TABLEAU 2.5 : REFLEXIONS PRINCIPALES ET POUVOIR REFLECTEUR DES MINERAUX ARGILEUX .................................................... 43
TABLEAU 4.1: DATATION CARBONE 14 DES COQUILLES PRELEVEES DES SEDIMENTS DE SUBSURFACE DE LA CAROTTE AK1. ............ 111
Introduction

Le Quaternaire est formé du Pléistocène dont la limite inférieure actuelle se situe vers
2,2 millions d’années et de l’Holocène qui couvre presque 11700 ans B.P (Before Present).
Cette ère est caractérisée par une succession de cycles glaciaires et interglaciaires.

L’étude de l’histoire géologique quaternaire et des environnements actuels constitue


depuis plusieurs décennies un thème de recherche crucial. L'analyse pluridisciplinaire des
carottes prélevées dans les lagunes côtières, les estuaires, les sebkhas ou les deltas a révélé de
précieuses informations non seulement sur l’évolution paléo-environnementale de ces
écosystèmes, mais également sur la paléoclimatologie, les changements globaux ou régionaux
du niveau du littoral, les paléo-évènements extrêmes et sur les effets des actions anthropiques
(Vilanova et al., 2006 ; Selby et Smith, 2007).

Lors du dernier maximum glaciaire, le niveau marin était de l’ordre de -120 m par
rapport au niveau marin actuel alors qu’au cours du dernier interglaciaire (120000 ans B.P) le
niveau marin avait atteint le seuil de +6 m (Chappell et Shackleton, 1986 ; Shackleton, 1987 ;
Bard et al, 1990).

A partir de 18000 ans B.P, la planète terre a reconnu un réchauffement climatique


entrainant la fonte des calottes glaciaires et induisant une remontée globale du niveau marin et
des océans.

L’Holocène est marqué par plusieurs variations climatiques. L’origine de ces


oscillations climatiques peut être expliquée par des forçages solaires (Bond et al, 2001),
volcaniques (Zielinski, 1995) ou naturels (interaction océan/atmosphère) (Bianchi et Mc
Cave, 1999).

Au cours du Quaternaire, les phases climatiques ont entrainé des modifications


continuelles des paysages et des dépôts sédimentaires. Dans ces derniers, des associations
malacologiques et microfauniques riches et variées ont été recueillies et se sont révélées de
bonnes indicatrices de paléo-milieux. Les modifications des dépôts sédimentaires sont
enregistrées dans la sédimentation tant marine que continentale et en particulier dans les
domaines d’interface extrêmement sensibles tels que les zones littorales, deltaïques et
estuariennes.

1
Au niveau du Golfe de Gabès, la reconstitution des paléo-environnements quaternaires
(dépôts littoraux et paraliques) a fait l’objet de nombreuses études, parmi ces travaux on peut
citer ceux de Busson et Perthuisot (1977) ; Fonte et al (1983) ; Zouari (1988) Lachenal et al,
(1989), Burn et al, (1992) ; Jedoui et al, (1998), Morhange et Pirazzoli (2005) ; Lakhdar et al,
(2006), Frébourg et al, (2010), Zaibi et al, (2011).

Le domaine d’étude du présent travail correspond à la basse vallée de l’oued El Akarit


(Golfe de Gabès, sud est tunisien). Les études sédimentologique, chronologique et
micropaléontologique constituent de précieux outils pour reconstituer les
paléoenvironnements de la région El Akarit qui se sont succédés le long du Quaternaire
supérieur.

Les objectifs principaux de notre travail sont de :

 Reconstituer le paysage de la région d’El Akarit au cours du Quaternaire supérieur et


le mettre en rapport avec ce qui est connu à l’échelle de la Méditerranée. En effet, il
semble que des facteurs globaux d’ordre climatique et eustatique ont commandé la
sédimentation Quaternaire dans le sud tunisien.

 Suivre l’évolution au Quaternaire supérieure de l’ensemble de l’oued El Akarit


(embouchure et rive Nord de l’oued) en se basant sur une étude multi proxy : (1) étude
sédimentologique et minéralogique. (2) établissement des repères chronologiques à
l’aide des datations Carbone 14. (3) étude micropaléontologique poussée sur les
ostracodes et les foraminifères, grâce à l’identification de cette microfaune ainsi le
calcul des paramètres biocénotiques différentes associations caractéristiques des
paléoenvironnements littoraux ont pu être mise en évidence.

 Détrminer l’origine de dépôt de la poche à Cardium situé actuellement à 9m d’altitude

d’age 8400 ans BP.

La structure de la thèse s’articule sur cinq chapitres :

Chapitre 1 : Il présente une synthèse bibliographique des dépôts quaternaires au niveau


du Golfe de Gabès et la région d’étude.

Chapitre 2 : Il comporte une présentation du matériel étudié et les diverses méthodes


utilisées.

2
Chapitre 3 : Il est consacré à la présentation des résultats de l’étude sédimentologique
(granulométrie laser) et minéralogique des divers faciès rencontrés.

Chapitre 4 : Il présente les résultats de l’étude micropaléontologique descriptive et


analytique, à haute résolution, des ostracodes et des foraminifères benthiques.

Chapitre 5 : Dans ce chapitre un essai de reconstitution du paléo-environnement de


dépôts de la poche à Cardium situé à 9m d’altitude sera exposé en relation avec les
évènements extrêmes rapides.

Finalement, la thèse se termine par des conclusions générales et des perspectives.

3
Chapitre I: Généralités
Chapitre 1 : Généralités

Chapitre 1 : Généralités
I. Région d’étude

1. Présentation du Golfe de Gabès


Le golfe de Gabès se situe sur la côte Sud Est de la Tunisie, limitée au nord par
l’archipel de Kerkennah, au sud par la frontière Tuniso-libyenne et à l’Est par
l’isobathe - 200 m situé à plus de 250 km de la côte (Bellaiche et Blanpied, 1979).
Dessinant une vaste et profonde concavité, le littoral, dans l'ensemble bas et plat, est
caractérisé par un estran sablo- vaseux se découvrant largement à basse mer, car le
marnage est ici très important (Paskoff et Sanlaville, 1983). Dans le golfe de Gabès, la marée
est un paramètre hydrologique majeur et particulier dans la Méditerranée. Elle est maximale au fond
du golfe et décroît sur la périphérie (Sammari et al., 2006). Les marnages les plus fréquents y
sont de l’ordre de 1 m en période de mortes eaux, mais ils dépassent des valeurs de 2 m en
période de vives eaux (Abdennadher et Boukthir, 2006).

2. La zone d’étude : Oued El Akarit


Oued El Akarit, est situé précisément entre les latitudes 34˚7’N et 34˚1’N et les
longitudes 10˚1’E et 10˚2’E dans la plaine littorale sud-est tunisienne soit à 27 km au Nord
de la ville de Gabès. Il draine un bassin versant limité à environ 108 km2, qui est largement
ouvert sur la mer méditerranée, à l’Est et au Nord-Ouest, par Djebel Zemlet el Beida(Fig.1.1).
Le cours de l’oued El Akarit est large d’une cinquantaine de mètres. Cet oued est pérenne sur
le cours inférieur, son alimentation est soutenue par la présence de nombreuses sources issues
de la nappe profonde localisées au fond de son lit.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Secteur
d’étude

Figure 1.1: Localisation de site El Akarit (projet SASS ; 1994)

Les dépôts de la plaine de l’Oued El Akarit sont un complexe sédimentaire


argileuxet sableux ,de lentilles à galets, de croûtes gypseuses et de paléosols.

Cet ensemble entaillé par l'oued sur une distance de trois kilomètres environ
comprend deux formations distinctes d'après (Page, 1972) (Fig.1.2), avec de bas en haut:

 Formation Akarit du Pléistocène supérieur (de 25 500 à 28 000 ans B.P), Elle est
constituée de grès rougeâtres ou brunâtres incorporant de silts de limons noirs riches en
matière organique, d'argile et de sable. Les recherches paléontologiques effectuées sur

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

ces dépôts fins ont permis de mettre en évidence, notamment, la présence d'ossements
de vertébrés. (Page, 1972)
 Formation Demna d’âge Holocène (de 8 000 - 9 500 ans B.P.), ravinant la précédente,
constituée des dépôts détritiques grossières, à la base contient également des grés et des
gypses. Elle renferme aussi une lentille de dépôts fins riche en coquilles de Cardium et
un encroutement gypseux termine cette formation. (Page, 1972)

Figure 1.2: Coupe géologique longitudinale, rive nord, de l’oued El Akarit (Rognon et al., 1983. modifié)

Dans l’oued El Akarit des cardium ont été trouvés 800m en aval du pont routier et à 2 Km
environ en arrière de la cote d’aujourd’hui. Les cardium sont présents sur les deux rives de
l’oued et à environ 10m au dessus du niveau marin actuel. Plusieurs datations radiométriques
ont été effectuées sur ces Cardium ont donné des âges compris entre 8400 et 8200 ans BP
(Fontes, 1983).

II. Cadre géologique

Nous nous limiterons à présenter un simple aperçu des éléments structuraux de la


région d’après des travaux antérieurs (Rouatbi, 1967 ; Mekrazi, 1975 in Zouari ,1988 et Ben
Ouezdou, 1983). Ainsi les principaux affleurements susceptibles d’avoir fourni les éléments
détritiques constituant les dépôts quaternaires. (Fig.1.3)

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

L’ère secondaire

Nous présentons les affleurements les plus proches de notre secteur d’étude, cette ère
est représentée seulement par le Crétacé

 le Crétacé inférieur :
Le Wealdien : désigné sous le terme de « continental intercalaire ». Cet étage puissant
d’environ 200m et constitué d’argiles gypseuses et d’anhydrite affleure sur la terminaison
anticlinale est de « Zemlet el Beida »

L’Albo-Aptien : représenté par une alternance de lits de dolomite, de calcaire


dolomitique, de marnes argilo-gypseuses et de passées gréseuses.il est visible à la périphérie
de « Zemlet el Beida » sur une épaisseur de 20 à 40 m.

 Le Crétacé supérieur :
Il englobe le Cénomanien, le Turonien et le Sénonien
Le Cénomanien :

Il est formé par trois ensembles de 400 m d’épaisseur

-à la base, un ensemble formé par une alternance de calcaire dolomitique et de calcaire


gréseux.
- un ensemble gypseux passant vers le haut à une alternance de gypse, d’argile et de
marne.
- au sommet un ensemble constitué de bancs dolomitiques massifs dans des calcaires en
plaquettes.
Le Turonien : formé essentiellement de dolomies où il affleure au Zemlet el Beida, au
Jebel Romana et dans Matmata.

Le Sénonien :

Il est représenté par le Sénonien inférieur qui affleure largement et domine les
formations quaternaires vers l’Ouest.
Il est constitué d’un ensemble inférieur marno-gypseux, surmonté par un ensemble
supérieur constitué de calcaires dolomitiques cristallins avec intercalation de niveaux à
lumachelles. Ces formations affleurent dans la région de Jbel Matmata nouvelle, dans la zone
amont de l’oued de Gabès, à Glib El Karrouba et au djbel Sidi Salah.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

A l’extrémité nord-est de Zemlet el Beida, le Sénonien inférieur est présent sous forme
de deux unités qui semblent transgressives sur les séries sous-jacentes. Au Nord de l’oued El
Akarit, le Sénonien inférieur est recouvert par le Mio-pliocène (Domergue, 1952. in Zouari
1988)
Le sénonien supérieur est absent dans la grande partie de la plaine côtière du Sud
tunisien (Djeffara)
L’ère Tertiaire

Après le dépôt du Crétacé supérieur, on observe une lacune qui concerne le Paléocène,
l’Eocène et l’Oligocène. Le Tertiaire correspond à une longue période d’émersion avec
probablement certaines incursions rapides de la mer qui se traduisent par la présence
d’huitres.
Les séries tertiaires présentes dans la zone d’étude sont attribuées au Mio-pliocène.
Elles sont essentiellement constituées d’argiles gypseuses rougeâtres, d’épaisseur très
variable. On observe des changements latéraux de faciès. Ainsi dans la région de la Djeffara
au Sud de Gabès, des bancs conglomératiques s’intercalent dans les argiles, et un conglomérat
(1m d’épaisseur) constitué de galets et de blocs calcaires termine la série argileuse attribuée
au Mio-pliocène.
Dans la région d’Ouedref, une série de sable homogène (40 m d’épaisseur environ)
débutant par un conglomérat, est aussi attribuée au Mio-pliocène. Ces dépôts d’âge Mio-
pliocène constituent le substratum des formations quaternaires
Le Quaternaire
Bien que situé à 4 km de la mer, le site d’Oued El Akarit ne recèle aucune trace du
Quaternaire marin.

Coque (1962) a distingué quatre ensembles géomorphologiques dans le Quaternaire


continental lors de ses travaux sur la Tunisie présaharienne :

 Glacis 4 : le plus ancien visible seulement sous forme de petits lambeaux, au pied de la
chaine de Tebaga.
 Glacis 3 : peu étendu, caractérisé par des alluvions de 0,5 à 6 m d’épaisseur, il est
principalement formé par des buttes couvertes d’une croute gypseuse. Ce glacis se
caractérise par la présence d’industrie acheulénne (âge≥100000 ans B.P) dans la
couverture alluviale.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

 Glacis 2 : à industrie moustérienne et à croute gypseuse, occupe l’essentiel du paysage


du piémont. Une industrie moustérienne (âge de 40 à 80 Ka) caractérise la base des
alluvions de ce glacis, ainsi qu’une industrie à lamelle est présente vers le sommet.
 Une basse terrasse constituée localement de sable et de limons gypseux, épais de
1mètre environ. Elle renferme une industrie capsienne (âge de 8000 à 9000 ans B.P).
Lors de l’étude morphologique et stratigraphique des formations quaternaires aux
alentours du golfe de Gabès Ben Ouezdou (1983) a distingué trois terrasses emboitées
 La haute terrasse : emboitée dans le glacis du Pléistocène inférieur. Elle est constituée
d’un matériel grossier d’une épaisseur de 5m au maximum renfermant des lentilles de
limons rouges et beige à concrétions calcaires. Cette terrasse est attribuée au
pléistocène moyen reposant sur la découverte d’industrie lithique datée de l’Acheuléen
supérieur.
 La terrasse moyenne : s’emboite dans des niveaux plus anciens, Cette terrasse moyenne
et le glacis d’accumulation révèlent des matériaux limoneux et argileux rouges à jaunes
renfermant des lentilles de sables grossiers et de galets. L’ensemble est coiffé par une
croute gypseuse. La base de cette terrasse a livré une industrie moustérienne (Gobert,
1962), le sommet de cette dernière renferme une industrie capsienne à faciès
méridional (Ben Ouezdou et al, 1986). Cette terrasse correspond à la formation de
l’oued el Akarit, elle est d’âge pléistocène supérieur-Holocène inférieur.
 La basse terrasse : définie par des dépôts, épais de 2 m environ, révèle un
granoclassement longitudinal formé essentiellement de galets et de graviers, devenant
de plus en plus fin (sablo-limoneux) vers l’aval, dont la base est datée d’environ 5200
ans B.P (Steinmann et Bartels, 1982).

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Sénonien inf: Argiles et évaporites

Figure 1.3 : Carte géologique de la zone d’étude (Carte géologique de la Tunisie 1/500000)

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

III. Cadre tectonique et néotectonique


Le bassin de l’Oued El Akarit correspond à la terminaison orientale du dôme du chott
Fedjej et comprend, des structures anticlinales, monoclinales et des failles (Fig.1.4) :

- L’anticlinal de Zemlet Elbeida orienté Nord-Est, Sud-Ouest


- Le monoclinal de Jebel Edissa orienté vers Sebkhat El Hamma, dans cette zone les
failles orientées Nord-Est, Sud-Ouest donnent une structure en horsts et grabens.
Par cette position, le bassin de l’oued El Akarit présente une compartimentation en
« touches de piano » qui se trouve ailleurs à travers la plaine de la Djeffara plus au sud. Ces
accidents verticaux se sont probablement produits pendant l’orogenèse Alpine dans
l’intervalle Eocène-Pontien (Mamou, 1982).

Fontes et al. (1983) ont montré qu’avec un nivèlement précis, réalisé au niveau de la
poche à Cardium montre un décalage d’environ 2,5m entre les niveaux de même âges sur les
deux rives. Ce décalage pourrait être dû à un accident vertical qui aurait provoqué un léger
soulèvement local de 2 à 3m de la rive sud pendant 8000-9000 ans.

Les travaux de Bouaziz et al. (2003) affirment que la frange littorale du Sud tunisien est
restée relativement stable depuis le dernier interglaciaire (130 000 ans B.P).

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure 1.4 : Carte structurale de synthèse de la zone Skhira Gabès à partir du projet SASS ; 1994 et les
travaux sismiques actualisés par Amri 2001

VI. Généralités hydrologiques et climatiques de la région d’étude

1. Hydrologie et hydrogéologie (Mamou, 1982)


Le bassin versant de l’Oued el Akarit a une surface de 108 km2, dont environ 6% sont
occupés par des reliefs. Le reste du bassin se présente sous forme d’une plaine où le gradient
altimétrique vers la mer est de l’ordre de 3‰.

De nombreux puits et forages ont permis de recenser une nappe superficielle


phréatique et une nappe profonde captive.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

La nappe phréatique

Elle se rencontre à une profondeur variable de -5 à -20 m par rapport à la surface du


sol. Les courbes piézométriques montrent un écoulement vers l’Est et vers la mer et souligne
le rôle drainant de l’oued, en particulier dans sa partie la plus encaissée.

La nappe profonde

Elle est reconnue à travers les forages qui captent les sables pontiens à une profondeur
variant de -80m a -180m. Cette nappe captive possède une charge hydraulique et un
artésianisme de 5 à 10 m au-dessus de l’altitude moyenne de la plaine côtière.

Les études hydrogéologiques réalisées dans cette zone montrent que cette nappe est en
communication hydraulique avec les aquifères du « complexe terminal » (calcaire sénoniens
de la région de Gabès) et du « continental intercalaire » (sables Wealdiens du secteur Draa
Ouedref).

L’écoulement de cette nappe profonde est en direction de la mer avec un gradient


hydraulique est de l’ordre 2‰.

Sources de l’oued el Akarit

L’alimentation de l’écoulement de l’oued s’accomplit par des nombreuses sources


sur les flancs de la vallée.

Le suivi du débit de ces sources de 1968 à 1982 montre une baisse continue avec une
augmentation nette en 1969 qui peut être reliée aux inondations exceptionnelles de cette
année.

La salinité des eaux est assez constante 7 à 8 g/l, cette dernière atteste que
l’alimentation de l’oued provientde la nappe captive de la rive gauche de l’oued (nappe de
Skhira) et témoigne de la drainance de la nappe captive profonde vers la nappe phréatique
(Zouari, 1988).

2. Cadre climatique
Oued El Akarit se situe actuellement dans la zone présaharienne entre les
isohyètes 100 et 200 mm, à l'étage méditerranéen aride inférieur.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

2.1. Les précipitations

Les précipitations sont marquées par une extrême irrégularité interannuelle et inter
saisonnière. Les pluies s'étalent en moyenne de septembre à avril avec souvent un caractère
orageux.

L’analyse du régime mensuel montre (Fig. 1.5) :

• un maximum marqué durant les mois de Septembre et d’Octobre.

• une répartition presque égale des pluies de Décembre à Avril avec un léger
maximum secondaire en Janvier.

• une diminution brusque des quantités de pluies à partir du mois de Mai ;


c’est le début de la saison estivale sèche.

Une des particularités de cette région réside dans l'alternance de séries d'années
pluvieuses ou d'années sèches (Floret et Pontanier, 1982).

Figure 1.5: Variation des précipitations mensuelles dans la région de Gabès (1950-2005) ; C.R.D.A de Gabès

2.2. Les températures

Dans cette région côtière, la température moyenne annuelle est de l’ordre de 20°.
Deux saisons sont distinguées (Fig. 1.6) :

• Une saison estivale chaude qui se prolonge de Mai à Octobre avec des
moyennes mensuelles supérieures à 20°C. Le mois le plus chaud est Aout avec une moyenne
de 28,2°C.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

• Une saison hivernale douce avec des températures mensuelles moyennes


généralement supérieures à 12°C. Le mois le plus froid est celui de Janvier avec une
température de 12°C. Cependant, on note l’apparition de températures relativement basses,
voire négatives ; -3°C en Février.

Figure 1.6: Variation de La température moyenne mensuelle de Gabès (1950-2005) ; C.R.D.A de Gabès

2.3. Les vents

Les vents jouent un rôle important dans la région de Gabès, leur régime est saisonnier
(Maghrebi. S., 1995). En été, les vents secs et chauds (Sirocco) soufflent du secteur Ouest,
accompagnés de tempêtes de sable. En hiver, les vents du secteur est sont violents et humides.

3. Les facteurs hydrodynamiques


3.1- La marée

La marée dans le golfe de Gabès est la plus importante de toutes les côtes
tunisiennes. Elle est maximale au fond du golfe et décroit sur la périphérie (Sammari et al.,
2006). Les marnages les plus fréquents y sont de l’ordre de 1 m en période de mortes-eaux,
mais ils dépassent des valeurs de 2 m en période de vives eaux (Abdennadher et Boukthir,
2006).

3.2- La houle

Le régime de la houle, au niveau du golfe de Gabès, est caractérisé par une


variabilité saisonnière. La saison estivale est caractérisée par une houle constructive de
direction SE. La saison hivernale est dominée par la houle destructive de direction NW

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

à NE. (Amari, 1984). Au large du golfe de Gabès, la hauteur de la houle du secteur ENE est
de 2 m. Après déferlement sur les fonds sableux, la houle atteint le littoral avec une hauteur de
0.9 m. Une dissipation d’énergie se déclenche suite à la diminution de la hauteur
engendrant un transport sédimentaire le long du rivage.

Légende

Circulation des eaux

Grandes flèches rouges = flot

Grandes flèches bleues = jusant

Petites flèches rouges = érosion

Formations littorales

Orange =grandes plages sableuses

Gris = très large estran

Vert =côtes basse marécageuse

Rouge = falaises

Figure 1.7: Carte hydrologique du Golfe de Gabès. Maghrbi (1995) in Rapport d’étude d’impact (Gerep-
Environnement)

V. Travaux antérieurs : les dépôts Quaternaires au niveau du Golfe de


Gabès

Le bassin méditerranéen a été le berceau d’un grand nombre de recherche sur le


Quaternaire tant continental que littoral. En Tunisie, les dépôts Quaternaires ont été bien
étudiés surtout au niveau du Golfe de Gabés par plusieurs auteurs :

1. Dépôts Pléistocènes
Perthuisot et Florida (1973) : ont accordé les dépôts marins Pléistocènes du Sud Est
tunisien à deux transgressions marines : la première Eutyrrhénienne (formation Réjiche), la
deuxième Néothyrrhénienne (formation Chebba) tels qu’ils ont été définis par (Bonifay et
Mars, 1959) en Méditerranée.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Zouari et al. (1998) : les reconstitutions paléoclimatiques depuis le dernier


interglaciaire obtenues dans le cadre du programme PALHYDAF, en Afrique septentrionale,
reposent sur l'analyse pluridisciplinaire de séquences sédimentaires. Les principaux résultats
montrent deux phases humides majeures centrées autour de 90-100 and 130-140 ka et qui
pourraient correspondre aux optima climatiques définis par la climato stratigraphie océanique.
Un des nouveaux résultats est la mise en évidence en Tunisie, d'une période humide, sans
doute d'intensité fluctuante, autour de 20000-40000 ans B.P.

Bouaziz et Jedoui, (2003) : ont démontré la stabilité tectonique du Sud-Est tunisien au


cours du Pléistocène supérieur (stade isotopique marin MIS5e). Ceci confirme que l’altitude
des unités holocène serait due à un réajustement isostatique et ne correspondent pas à un jeu
tectonique.

Jedoui et al. (2003): ils ont montré la présence de deux unités Pléistocène

L’unité basale est principalement quartzeuse se situent approximativement


entre+2et+3 m, alors que ceux de l’unité sommitale carbonatée à Strombes se retrouvent
entre+3et+6m. Les datations radiochimiques montrent que ces deux unités se sont déposées
au cours du seul sous-stade isotopique marin 5e. (Fig. 1.8)

140-

147-

Figure 1.8 Coupe synthétique des affleurements marins Pléistocènes de la zone littorale du Sud-Est tunisien.
Deux unités ont étaient identifiées sur le terrain : a) Unité quartzeuse : 1a, sables marins siliciclastiques ; 1b,
sables éoliens silicoclastiques ; b) Unité Carbonatée : 2a, sables oolithiques marins avec strombes ; 2b, sables
éoliens oolithiques. (Jedoui et al., 2003)

17
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

2. Dépôts Holocènes
Fontes et al (1983) : d’après leurs travaux à l’Oued El Akarit ont montré :

Vers 10 000 ans BP, les barrages lies à l'activité des sources se reconstituent dans
certains tronçons du cours. Ces plans d'eau isolés sont colonisés par les “Cardium”. Cette
période se poursuit avec des alternances de sédimentation détritique jusque vers 4000 ans BP.

Après 4000 ans BP, le débit des sources diminue .L'humidité reste toutefois suffisante
pour assurer le développement d'une très nombreuse de mollusques pulmonés terricoles
jusque vers 3000 ans BP.

Après 3000 ans BP, le climat évolue vers une aridité accentuée. Des encroutements
gypseux se développent, mais des épisodes de crues exceptionnelles déblaient le chenal
actuel. A titre d'exemple, le seul épisode de crue catastrophique de 1969 a produit un débit de
pointe de crue de 350 m3s-1 et engendre un surcreusement de plus d'un mètre en certains
secteurs du lit (Page, 1972).

En étudiant les sédiments des carottes prélevées au niveau du Golfe de Gabés, Brun
(1992) a montré l’existence de trois évènements climatiques distincts sur la base de la
distribution végétale :

1) Vers 12 500 BP, le développement des Cypéracées et Ptéridophytes marquant la fin


de l'aridité qui régna au Pléniglaciaire et qui fut caractérisée par l'extension des steppes à
Artemisia et Chénopodiacées.

2) Vers 8500 BP, le développement d'Olea et de Pistacia qui indique un optimum


climatique à la fois hydrique et thermique.

3) Vers 5000 BP, la régression des hygrophytes qui marque le début d'une phase
d'aridification.

Zouari (1988) : montre qu’une période humide de l’holocène inférieur et moyen (de
11000 vers 3000 ans B.P) est également connue au niveau de l’oued El Akarit :

- De 9100 à 7690 ans BP Oued El Akarit est marquée par de forts débits qui permettent
l'accumulation de la terrasse holocène.
- Après 7690 ans BP, les débits de l'oued El Akarit diminuent indiquant une phase sèche
vers 7500-7000 ans BP.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

- Oued El Akarit présenterait des débits forts jusqu'à 3000 ans BP.
Jedoui et al (1998) et Jedoui (2000): En étudiant les dépôts côtiers de l’Ile de Djerba,
ont décrit plusieurs unités litho stratigraphiques:

- une unité éolienne « Unité Tlet » au sommet de l’unité Carbonaté daté d’environ
90ka BP

- un dépôt de paléosol composé d'argiles rouges d'épaisseur moyenne de 15 à 20 cm et


daté de 8600 ans BP, ce dépôt traduit des conditions climatiques humides à cette époque.
- un dépôt éolien (dune de Sidi Salem) daté de 6500 ans B.P.
-un dépôt de sables marins bioclastiques d'âge 5500 ans BP. Un dépôt de paléo plage
identifié au niveau de Lella Mariem constitué d’un sable grossier de la zone intertidale
encaissant des fragments de poteries et daté de 2000 ans BP. (Fig. 1.9)

Figure 1.9: Les différentes unités litho stratigraphiques de l’Holocène du Sud-Est Tunisien (Jedoui 2000)

Morhange et Pirazzoli (2005): ont indiqué que le plus haut niveau marin holocène a
atteint entre 6000et 5000 ans BP une altitude d’à peu près 2 m, confirmant ainsi les
conclusions citées par Fontes et Perthuisot (1971) et Paskoff et Sanlaville (1983). Ce
maximum a été vraisemblablement de courte durée, et a été probablement suivi par une autre
baisse du niveau marin. Cette émergence ne peut pas être attribuée à des causes tectoniques
car le Golfe de Gabés est considéré relativement stable depuis le dernier interglaciaire (MIS5)
et elle est probablement liée au réajustement hydro isostatique postglaciaire (Fig.1.10)

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure 1.10: Courbe expérimentale de l’évolution du niveau marin moyen au cours de l'Holocène dans le sud
Tunisien. Les lignes discontinues verticales indiquent l’âge des dépôts de plage. L'étoile indique la position
proposée par Fontes et Perthuisot (1971). (Morhange et Pirazzoli, 2005)

Lambeck et al (2004) remarquent que vers 6000 ans B.P le niveau marin commence à
se rapprocher de son niveau actuel. Le niveau des côtes s’étend de - 2m au niveau du Golfe de
Gabès, à environ - 9m en Sicile et en Calabre (Italie du sud, fig. 1.11). Pendant l’époque
romaine, environ 2000 BP, le niveau marin varie entre – 0.25 et - 0.5 m au niveau du Golfe de
Gabès à environ - 1.8m en Sardaigne (Fig.1.11)

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure 1.11: Evolution du niveau marin des régions Méditerranéens entre 6000 ans B.P et 2000 ans B.P
(Lambeck . et al 2004)

Lakhdar et al, (2006): citent la présence dans les sédiments des diverses carottes de
sebkhat Boujmal d’une vase noire datée de 6800 ans B.P à 4130 ans B.P typique des
environnements lagunaires. Cet ensemble est surmonté successivement par des sables
bioclastiques d’âge 3Ka à 2Ka BP puis un faciès silteux surmonté par des tapis algaires.

Marquer et al, (2008) : ont établi la reconstruction à haute résolution de l'histoire


climatique de Sebkha Mhabeul pour les deux derniers millénaires. Le modèle d'âge, basé sur
le téphrochronologie, indique que les sédiments de la carotte couvrent l’intervalle de temps
compris entre l’époque romaine jusqu’au temps modernes et couvre des périodes climatiques
bien définies (Fig1.12). Il s’agit de la première reconstitution, à haute résolution, paléo
écologique / paléo climatique du SE tunisien en utilisant une approche multidisciplinaire
(biologiques, charbon et pollen) et sédimentologique (flux du quartz). Ainsi quatre cycles
humidité/sècheresse (550-950, 950-1300, 1300-1570 et 1570-1870 AD) de durées différentes
ont été inventoriés. Les importantes instabilités hydrologiques étant concentrées sur la période
Médiévale et le Petit Age Glaciaire inférieur, entre 1000 et 1550.

21
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure 1.12: Variations de l'intensité de l’échelle de gris, du flux de quartz et des fragments
microscopiques de charbon au niveau de la carotte de Sebkhet Mhabel. Les cycles climatiques sec / humide
sont marqués de C1 à C4. Les inondations majeures sont marquées de FE1 à FE7. (Marquer et al 2008)

Frébourg et al (2010) : ont mis en évidence sur le littoral de Djerba (la côte du Golfe
de Gabès) un niveau de dépôts grossiers, contenant des débris d’origine marine et datant
d’environ 7600-8000 ans cal BP. Une tempête majeure pourrait être à l’origine de ces dépôts,
22
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

mais l’hypothèse du tsunami n’est pas exclue surtout à cause des évidences de courants bi-
directionaux, fréquents dans les dépôts des tsunamis. En effet, Pareschi et al. (2006)
documente un évènement de tsunami très important qui aurait affecté les côtes du sud de la
Méditerranée autour de 8000±400 ans cal BP et lié à l’effondrement du flanc oriental du
volcan Etna, en Sicile qui a généré une onde de tsunami géante.

Gargouri (2011) : montre que l’histoire de la frange côtière de Sud Est de Skhira
comprend les phases suivantes :

-Aux alentours de 9000 ans BP environ : Début de l’ingression marine.

-Entre 6000 et 4000 ans BP environ :L'invasion marine de la dépression côtière (El
Guettiate) en relation avec les dernières pulsations transgressives de la remontée
postglaciaire. Cet épisode est suivi par l'initiation de l’installation d’un système lagunaire de
l'ensemble de la dépression.

-Entre 4000 et 3300 ans BP environ :Un confinement se manifeste dans la


lagune. Les espèces sont caractérisées par une faune visiblement moins diversifiée que celle
des niveaux sous-jacents.

Entre 3300 ans BP et 1550 ans BP : les témoins paléoenvironnementaux mettent en


évidence un épisode transgressif. Cet épisode conduit au rafraîchissement de la lagune
(diminution de la salinité à cause de l’apport fluviatile) et du remplissage sableux des chenaux
de marée ainsi formés.

Cet épisode est également mis en évidence dans le marais Dreïaa (Sud Est tunisien, au
niveau du Golfe de Gabès) par l'apparition de microfaunes saumâtres à côtières dans les
dépôts grossiers. C'est à cette époque que se met en place le cordon sableux de direction
Sud-Est, dont la formation peut être attribuée à une augmentation de la dynamique des
houles et des vagues (fréquence des tempêtes).

- Entre 1550 ans BP et 1307 BP :Une nouvelle tendance régressive apparaît,


matérialisée par la prolifération de l’ostracode Cyprideis torosa et par la présence de
milioles, localement corrodées. L’association ainsi décrite est typique des milieux lagunaires
confinés

-Entre 1307 ans BP et 558 BP, une nouvelle tendance transgressive apparait,
mise en évidence dans les deux sebkhas.

23
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

-La période entre 558 BP qui perdure actuellement, constitue la phase de comblement
de la lagune.

Zaibi et al., (2011) : montre que l’histoire de la frange littorale de la région de Skhira
comporte quatre phases, débutant par un milieu lagunaire ouvert estuarien (aux alentours de
7460 ans cal. BP) suivi par un milieu lagunaire fermé (aux alentours de 5408 ans cal. BP) et
enfin un milieu laguno-saumâtre évoluant vers le milieu actuel de type sebkha.

Anzidei et al., 2011 ont montré, après l’investigation de plusieurs sites

archéologiques situés le long des côtes tunisiennes, que le niveau marin a enregistré
une augmentation, au cours des derniers 2000 ans, de l’ordre de 0.2 à 0.5 m.

Gzam et al. , 2014 ont montré les étapes de la progradation de la plaine de cordons
littoraux de Trab el Makhadha

La première étape est caractérisée par des apports terrigènes massifs (6000 ans)
associés à la transgression holocène. Les apports terrigènes ont permis la formation du
cordon holocène de Trab el Makahdha .

La deuxième phase est marquée par une stabilisation (diminution relative) du niveau
marin par rapport à sa position actuelle (2100 ans). Cette stabilisation a permis la mise en
place de la plaine d’inter-cordon et l’accumulation de sédiments auprès du rivage sous
forme d’un haut fond sableux.

La troisième phase s’est traduite par une élévation rapide du niveau marin
permettant la mobilisation d’une source sédimentaire d’origine marine et la mise en place du
cordon actuel. Cette évolution a engendré l’individualisation de Sebkha « el Khalij ».

VI. Climat Holocène méditerranéen

Le climat méditerranéen se caractérise par des étés secs et généralement chauds et par
des hivers doux et humides, résultant principalement de l’influence de la NAO (Hurrell,
1995). Le régime climatique méditerranéen est dû au déplacement en latitude des grands
centres d’action de l’atmosphère lié au mécanisme cosmique des saisons amenant pendant
l’été les masses d’air tropicales continentales du Sahara, rejetant ainsi plus au nord les
perturbations du front polaire (Péguy,1970). Inversement, pendant l’hiver, l’air tropical
saharien laisse le domaine méditerranéen largement ouvert aux masses d’air polaire
descendant très bas au sud et entrant en contact avec les eaux marines chaudes ce qui favorise

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

le passage des perturbations porteuses de pluie, surtout dans sa moitié septentrionale


(Péguy,1970). Plusieurs études ont montré que la variabilité hydrologique était importante
spatialement, et qu’un contraste Nord Sud et Est Ouest existait au sein de la Méditerranée
(Martin-Puertas et al., 2010; Magny et al., 2011; Roberts et al., 2012 ; Vannière et al., 2011).
Ces variations latitudinales, mais aussi longitudinales, contribuent à une complexité du signal
paléo-environnemental (Tzedakis, 2007), à laquelle vient s’ajouter les effets non négligeable
de la saisonnalité à long terme (Denton et al., 2005; Peyron et al., 2011).

Parmi les facteurs responsables des changements climatiques, lesvariations des


paramètres orbitaux (excentricité, précession et obliquité) et solaires (insolation et activité

solaire) demeurent les plus importants (Milankovitch, 1920; Berger, 1977). Également le
volcanisme peut avoir une influence non négligeable sur les conditions climatiques (Leroux,
1996). Depuis 200 ans environ les activités anthropiques (augmentation des concentrations
des gaz à effet de serre) influent sur les changements climatiques (Magny, 1995). (Fig.1.13)

25
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure 1.13 : Principaux facteurs forçant du climat holocène. (a) Variations de l’insolation orbitale au
niveau de l’Hémisphère Nord (courbe bleue et verte) et de l’Hémisphère Sud (courbe orange et rouge)
(Berger & Loutre 1991). (b) Forçage volcanique des 6 000 dernières années enregistré par les concentrations
en sulfate dans les carottes de glace du Groenland (barres verticales bleues) et de l’Antarctique (barres
verticales rouges) (Wanner et al., 2008) . (c) Fluctuations de l’activité solaire reconstituées à partir de
l’analyse du 10Be dans les glaces polaires (Steinhilber et al., 2009). (d) Forçage lié à l’augmentation de la
concentration du CO2 (compiled by Joos & Spahni 2008). (Wanner et al., 2014).

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

VII. Variation du niveau marin

Sur des échelles de temps géologiques, de l’ordre de plusieurs centaines de


millions d’années, les variations du niveau marin sont contrôlées par les variations de la forme
des bassins océaniques, dues principalement à l’activité tectonique de la planète (subduction
de plaques océaniques, collision des continents, ouverture de nouveaux océans et
formation des dorsales océaniques). Les marges continentales enregistrent les modifications
des lignes de rivage, et donc du niveau marin.

Sur des échelles de temps comprises entre quelques milliers et plusieurs centaines de
milliers d'années, les variations d'élévation du niveau de la mer suivent les cycles
astronomiques responsables de l'alternance entre périodes glaciaires et interglaciaires. En
effet, le niveau moyen des océans dépendant directement de l'équilibre entre la quantité
d'eau présente sous forme de glace continentale (glaciers et calottes polaires du
Groenland et de l'Antarctique) et la quantité d'eau dans les bassins océaniques, il est
fortement lié à la température atmosphérique terrestre moyenne.

Les périodes glaciaires sont caractérisées par un niveau moyen des océans bas. En
effet, une chute générale du niveau de la mer de l’ordre de 120 m (Lambeck et al., 2002) est
ainsi observée lors du Dernier Maximum Glaciaire (Fig.1.14). Lors de la transition entre
période glaciaire et période interglaciaire, la remontée du niveau marin, principalement liée à
la fonte des glaces et à l’expansion thermique, s’effectue de manière non linéaire. Plusieurs
épisodes de remontée rapide du niveau de la mer, également appelés Melt Water Pulse
(MWP), sont en effet documentés au cours de la dernière déglaciation. La première phase de
rapide de la transgression est décrite aux alentours de 19 000 ans cal BP (MWP-19ka) par
plusieurs auteurs (e.g. Yokoyama et al., 2000; Clark et al., 2004). un second évènement de
forte amplitude, connu sous le nom de MWP-1A Contemporain du réchauffement du Bølling-
Allerød, le MWP-1A, qui s’est déroulé approximativement entre 14 650 et 14 300 ans, est
caractérisé par une élévation du niveau de la mer de l’ordre de 14 à 18 mètres et une vitesse
de remontée supérieure à 40 mm.an-1 (Deschamps et al., 2012). Un troisième épisode, appelée
MWP-1B, vienne ponctuer la transgression déglaciaire à la fin du Younger Dryas, bien que
son existence fasse débat (Bard et al., 2010, Stanford et al.,2011) montrent que le MWP-1B
s’exprime comme un intervalle multimillénaire de remontée rapide du niveau de la mer entre
11 500 et 8 800 ans BP (Fig.1.14). Ces auteurs estiment, que durant cette période, la vitesse
de remontée de la mer atteint une valeur maximale de 25 mm/an.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure 1.14 : Variations du niveau de la mer pour la période post-glaciaire, résultant de l’analyse statistique
(de type Monte-Carlo) de plusieurs enregistrements du niveau de la mer. (a)Courbe isotopique résultant du
rapport isotopique δ18O issus de la carotte de glace NGRIP du Groenland. (b) Reconstruction du niveau de la
mer résultant de l’analyse statistique de type Monte-Carlo. (c) Estimation du taux de variation du niveau de la
mer (Stanford et al., 2011)

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

1. Variations du niveau marin global


Au début de l’Holocène. L'élévation du niveau marin ralenti entre -6 000 et -3000 ans.
Durant les deux derniers millénaires, le taux d'élévation s'est stabilisé en effet, la
remontée du niveau de la mer n’excède guère 0.2 mm/an (Lambeck and Bard, 2000; Lambeck
et al., 2004).

A l’échelle centennale à décennale, le réchauffement climatique caractérisant la


période très récente (IPCC, 2007) est accompagnée d’une hausse globale du niveau de la mer.
Le 20ème siècle est ainsi marquée par une remontée moyenne du niveau de la mer de 1.7
mm/an résultant de la fonte des glaces et surtout de l’expansion thermique (Church and
White, 2011; Meyssignac and Cazenave, 2012).

Depuis les deux dernières décennies, la vitesse de remontée du niveau de la mer tend à
s’accélérer, atteignant la valeur de 3.2 mm/an (Meyssignac and Cazenave, 2012).

2-Variations du niveau marin au niveau du golfe de Gabès


Au cours de la transgression pléistocène MIS 5e, le haut niveau marin a
enregistré deux maxima eustatiques séparés par une régression. La première pulsation
positive (110-147 ka) a atteint +3 m. La seconde, qui s’est déroulée entre 100-141 ka, est plus
ample (+5 m). (Jedoui et al., 2002).

La phase régressive du dernier maximum glaciaire 18 000 ans B.P a favorisé un


abaissement du niveau moyen de la mer jusqu’à environ -120 m. En effet, les domaines de
sebkha, ont été formées au fond du golfe de Gabès (Fontes et Perthuisot, 1971;
Perthuisot et al, 1973; Morzadec-Kerfourn, 2002).

Les dépôts marins, relatifs à la transgression Holocène (5000-6000 ans), ont été
soulevés de l’ordre 2 m en dessus de l’actuel suite à une émergence hydro-isostatique post-
glaciaire (Jedoui et al., 1998 ; Morhange et Pirazzoli, 2005). Dès lors, l’élévation du
niveau marin, à l’échelle globale, s’est effectuée à une vitesse de l’ordre de 0.3 à 0.5
mm/an (Zerbini et al., 1996; Lambeck et Bard, 2000 ; Lambek, 2004).

L’étude sédimentologique portée sur les dépôts marins holocènes du Sud-Est tunisien
prouve que le niveau marin s’est stabilisé à sa situation actuelle depuis 2 100 ans
(Jedoui et al., 1998). Au cours des derniers 2 000 ans, Paskoff et Oueslati (1991) ont étudié
89 sites archéologiques montrent que l’érosion est la tendance générale de l'évolution côtière,

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

sauf au niveau de quelques secteurs tel que la frange côtière allant de la ville de Gabès jusqu’à
la péninsule de Jorf où le littoral est resté stable.

VIII. Les enregistrements sédimentaires en domaine côtier

L'évolution des zones côtières est fonction de l'espace disponible pour la


sédimentation et de la quantité (ainsi que de la taille et de la nature) du matériel mobilisable.
Ces paramètres agissent sur la morpho-dynamique côtière à des échelles de temps variables.

L'étude sédimentologique et géométrique des dépôts des zones côtières est


indispensable à la reconstitution des paléoenvironnements : déplacement de la ligne de rivage.
Ainsi, les caractéristiques sédimentologiques des dépôts permettent de préciser leur origine,
leur mode de mise en place et de fournir des informations sur les conditions climatiques qui
régnaient au moment du dépôt.

En domaine côtier différents environnements sédimentaires peuvent être développés


tels que les lagunes, les estuaires et les deltas

1. Les milieux deltaïques


Un delta est un type d’embouchure qu’un cours d’eau peut connaitre à l’endroit où il se jette
dans un océan, une mer ou un lac.

Morphologiquement un delta comprend de l’amont à l’aval (Fig.1.15) :

 Une plaine deltaïque, subaérienne formée par des distributaires actifs et abandonnées et
également des crevasses fluviales (Allen & Mercier, 1987).
 Un front de delta, c’est le prolongement de la plaine deltaïque sous la mer.
 Le prodelta, c’est la partie la plus externe et la plus profonde du delta, située sous l’action
des vagues.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure 1.15: Principales composantes morphologiques d’un delta (d’après Suter, 1994).

2. Les milieux estuariens


Un estuaire est un environnement côtier à l’interface des domaines continentaux et
marins. Il est par définition l’embouchure d’un fleuve sur une mer ouverte et où se font sentir
l’action des marées et des houles.

Les travaux de Perillo (1995), permettent de diviser les estuaires en trois ensembles
distincts, d’amont en aval (Fig. 1.16) :

• L’estuaire fluvial caractérisé par la présence permanente d’eau douce soumise à la


marée dynamique,

• L’estuaire moyen considéré comme la zone de mélange des eaux douces et des eaux
marines,

• L’estuaire marin caractérisé par des masses d’eaux salées, entièrement contrôlées par
la dynamique marine.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 : Généralités

Figure1.16 : représentation schématique d’un estuaire (Perillo 1995)

3. Les lagunes
Une lagune est par définition, une dépression côtière peu profonde séparée de la mer par une
île barrière et lui est connectée par une ou plusieurs passes (Lankford, 1977 ; Bidet et al.,
1982; Carruesco 1989).

Les lagunes actuelles se sont formées durant l'Holocène suite à une remontée du niveau marin
(transgression flandrienne, environ 10 000 ans BP) et sous l'action d l'hydrodynamisme
littoral (Dias et al., 2000), elles peuvent évoluer suivant deux scénarii (Oertel et al., 1992) :

Le premier scénario considère que le niveau marin reste stable et que les marées sont
de faible amplitude. Le cordon littoral va se refermer passant ainsi d'une lagune ouverte à une
lagune fermée et l'évolution géomorphologique de la lagune est alors le comblement
progressif ;

Le second scénario suppose que le niveau marin augmente ou que l'amplitude des
marées est suffisante pour maintenir le cordon littoral ouvert. L'évolution est alors étroitement
liée aux conditions locales telles que les caractéristiques morphologiques de la lagune, le
climat et l'importance de la vitesse de sédimentation par rapport à celle de l'élévation du
niveau marin. La lagune peut alors demeurer dans un état stable si les conditions d'équilibre
sont maintenues.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 2 : Matériels et Méthodes
Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Chapitre 2 : Matériels et méthodes


1. Méthodologie

L'étude des paléoenvironnements et des changements côtiers qui se sont succédé au


cours de l’Holocène, nécessite une approche pluridisciplinaire. De nombreuses techniques
d'investigation ont été utilisées permettant l'échantillonnage et l'étude des enregistrements
sédimentaires, l’étude micropaléontologique ainsi que les datations carbone 14.
Nous allons présenter successivement les différentes techniques que nous avons utilisées dans
le cadre de cette thèse en spécifiant les collaborateurs et laboratoires avec lesquels nous avons
travaillé.

2. Etudes sédimentologique

2.1-Carottages
Le carottage a été réalisé à l’aide d’une foreuse hydraulique type « Bonne Esperance »
appartenant à la société Thyna sondage à Sfax.
En allant de la mer (embouchure de l’oued) vers le continent (poche à Cardium), trois carottes
ont été prélevées :
Au niveau de l’embouchure (34°07'11.5" N et 10°01'07.5"E) : la carotte AK1 présente une
longueur de 6 mètres a été réalisée à proximité de l’embouchure de la rivière El Akarit
Au bord de la rivière (34°06'55.4" N et 10°00'15.1"E) : la carotte AK2 présente une
longueur de 4,5 mètres a été réalisée à la bordure de la rivière.
Au niveau de la « poche à Cardium » (34°06'32.8" N et 009°59'23.0"E) : la carotte AK3
présente une longueur de 4,5 mètres a été réalisée juste à côté de la « poche à Cardium » sur
la rive gauche.
Une coupe réalisée dans la rive gauche de l’oued El Akarit, au niveau de la poche à
Cardium.
Ces carottes ont été échantillonnées tous les 5 centimètres, le matériel recueilli est conditionné
en vue des différentes études.

Ben Rouina Soumaya 33


Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Figure 2.1 : Foreuse hydraulique type Bonne Esperance

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Figure 2.2: Photographies de la mission de carottage dans l’oued El Akarit

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Figure 2.3: Photographies de la mission d’échantillonnage dans la poche à Cardium.

Ben Rouina Soumaya 36


Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

2.2. Analyses lithologiques


Les carottes sont décrites et photographiées. La description prend en compte la nature,
la couleur (sédiment humide) du matériel ainsi que la présence de structures et d'éléments
divers (racines, galets, coquilles,…).
La couleur des sédiments se base sur l’échelle standard de coloration du « Munsell soil color
charts » (Mc Manus, 1988). (Fig. 2.4)

Figure 2.4: Echelle de Munsell (Mc Manus, 1988)

2.3. Analyse granulométrique


L’analyse granulométrique a pour objet de mesurer la taille des grains et de connaître
la fréquence statistique des différentes tailles de grains, pour en déduire les conditions
hydrodynamiques de la sédimentation.
A l’aide d’un granulomètre laser Coulter LS230, des analyses granulométriques sur les
carottes AK1, AK2 et AK3 ont été effectuées au Centre Européen de Recherches
Préhistoriques de Tautavel (Perpignan). L’analyse granulométrique, à partir d’un Coulter
LS230, repose sur le principe de diffraction d’un faisceau laser par les particules
sédimentaires en suspension dans l’eau. L’angle avec lequel sera dévié le rayon lumineux est
fonction de la taille des particules.
Le granulomètre laser Coulter LS230 permet de mesurer des particules allant de 0.04 à
2000 µm. Le jeu de données a été représenté grâce à l’utilisation de six classes
granulométriques : les argiles (de 0 à 3.9 µm), les silts (de 3.9 à 63 µm), les sables très fins
(de 63 à 125 µm), les sables fins (de 125 à 250 µm), les sables moyens (de 250 à 500 µm) et
les sables grossiers (de 500 à 2000 µm).
N .B : il est necessaire d’éliminer la fraction grossière> 500µm

Ben Rouina Soumaya 37


Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

A partir de la distribution de la taille des grains des échantillons, il est possible de calculer
différents paramètres granulométriques (Médiane, Moyenne, Skewness, kurtosis et Sorting).
Ces paramètres nous renseignent sur l’environnement de dépôt.
Pour le calcul de ces paramètres, nous avons eu recours au manuel du granulomètre (Coulter
LS 230) et pour l'interprétation des résultats aux ouvrages de Folk et Ward(1957), Verger
(1963), Rivière (1977), Pye et Blott (2004), Anderson (2007).

2.3.1. Indices granulométriques

 La médiane, taille correspondant à 50% des grains sur la courbe cumulative.


 la moyenne (Mz) représente la distribution granulométrique moyenne des sédiments.
Elle traduit la puissance moyenne des paléoécoulements. Elle est déterminée par la
formule suivante : Mz = (Q16 + Q50 + Q84) / 3 (Tableau 2-1).Avec d(ϕ)= -log2 (d
(mm))
d= diamètre des grains
Où ϕ16, ϕ50 et ϕ84 représentent respectivement la taille des grains correspondant à 16%, 50%
et 84% sur la courbe cumulative.

Tableau 2.1: Répartition des classes granulométriques en fonction de la moyenne (Folk, 1966)

 le Skewness (Sk), traduit le degré d’asymétrie de la courbe de distribution par rapport


à la médiane. Cette asymétrie indique la prépondérance ou non des particules fines
(valeurs positives) ou des particules grossières (valeurs négatives) par rapport à la
moyenne de l’échantillon (Tableau 2-2).
 Sk = (Φ16+Φ84 - 2Φ50) / 2 (Φ84 - Φ16) + (Φ5+ Φ95 - 2 Φ50)/2 (Φ95-Φ5).

Ben Rouina Soumaya 38


Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Tableau 2.2: Répartition des faciès sédimentaires en fonction de l’indice d’assymétrie (Folk, 1966)

 L’indice de classement (sorting ou déviation standard (Sd)), indique la qualité


duclassement, de formule :

Sd = (ϕ84 −ϕ16)/ 4 + (ϕ95 −ϕ5)/ 6,6

Plus le sédiment est bien classé, plus « Sd » est petit. L’indice de classement est lié à
l’hydrodynamisme lors du dépôt du sédiment et donc à l’environnement de dépôt (Tableau 2-
3).

Tableau 2.3: Répartition des faciès sédimentaires en fonction de « déviation standard » (Folk, 1966)

 Le coefficient d’acuité (kurtosis (K)), mesure la forme du pic de la courbe de


distribution
K = (ϕ95 −ϕ5)/ 2,44 (ϕ75 −ϕ25)

Ben Rouina Soumaya 39


Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Quand K est égale à zéro, la courbe est dite mésokurtique, ou moyennement classée, quand il
est supérieur à 0, la courbe est dite leptokurtique, cela signifie que la distribution est bien
classée, ce qui est un marqueur de mode de transport à puissance constante. Si le Kurtosis est
négatif, cela signifie que la distribution est mal classée (platykurtique).

2.3.2. Diagramme de Passega

Le diagramme de Passega (1957) permet d’interpréter la dynamique de transport des


sédiments et d’identifier les types de courants transporteurs du matériel.
L’axe des abscisses présente la médiane (Md) et celle des ordonnées expose les valeurs du
premier centile (c). Il comporte un ensemble de segments appelés patterns qui représentent
différents types de transport (Fig. 2.5).

Figure 2.5: Diagramme original de de Passega (Passega 1957)

a: selon Passega (1964) et Passega & Byramjee (1969); b: selon Ludwikowska-Kędzia (2000)

Ben Rouina Soumaya 40


Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Interprétations originales de Passega (1957) :


- Le segment SR représente les sédiments transportés en suspension homogène (uniforme).
- Le segment RQ représente les sédiments transportés en suspension gradée.
- Le segment QP représente les sédiments transportés par saltation
- Le segment PO représente les sédiments transportés essentiellement par charriage.
- Le segment ON représente les sédiments transportés par roulement.

2.4. Minéralogie des argiles


La minéralogie a été réalisée au Diffractomètre de Rayon X (DRX) pour déterminer la
composition minéralogique des argiles, en vue d’apporter des arguments sur l’origine des
sédiments.

2.4.1. Préparation

Afin d’étudier l’évolution de la composition minéralogique de la carotte AK1 il est


nécessaire de préparer des lames d’agrégats orientées. Une masse m du sédiment est attaquée
à chaud par le HCl et le H2O2 sur agitateur jusqu'à élimination totale des carbonates et de la
matière organique. Ensuite, l’échantillon est soumis à une série de lavages par centrifugation
(2500 t/min) successifs en ajoutant de l’eau distillée et en homogénéisant le dépôt jusqu'à un
pH d’environ 6. Une fois le pH atteint une centrifugation à 750 t/min permet d’obtenir une
suspension trouble dans laquelle se trouvent les argiles. La suspension est ensuite étalée sur
un support de verre. On prépare ainsi 3 lames pour différentes études par diffraction de rayon
X : une lame normale, une lame traitée à l’éthylène glycol et une lame chauffée à 500°C
pendant 2 heures (Chamley, 1971).
Cette méthode consiste à utiliser la propriété de diffraction d’un faisceau monochromatique
de rayons X par les plans réticulaires, en se basant sur la loi de Bragg :
nλ = 2 d sin θ
Avec n : nombre entier ; λ : 1,54 A° ; d : distance des deux plans réticulaires ; θ : angle
d’incidence.

2.4.2. Type de diagramme obtenu

Dans le cas d’un mélange, le spectre sera la résultante de la somme des spectres
individuels avec des superpositions éventuelles. En routine, on va donc enregistrer pour un
même échantillon trois spectres obtenus dans des conditions expérimentales différentes, un

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

spectre à l’état naturel (spectre N), le second après solvatation (spectre EG) et le troisième
après chauffage (spectre H).
 Diagramme normal (N) (en rouge) Il est obtenu à partir d’une lame séchée à l’air :
c’est le diagramme de référence auquel s’en reporte pour juger les déplacements
causé par d’autre traitement.
 Après Chauffage (H) : (en vert) Le chauffage à 500° C pendant 2 h permet de détruire
la Kaolinite en respectant les Chlorites. Après ces traitements, les Vermiculites et les
Smectites sont déshydratés de façon irréversible.
 Après Solvatation (EG) : (en bleu) Les lames sont placées une nuit dans un
dessiccateur où vient se former une atmosphère d’Ethylène Glycol. Ce traitement a
pour effet de gonfler les Smectites et en partie les Vermiculites.
Le tableau 2.4 récapitule l’effet de ces traitements sur le comportement des minéraux
argileux.
Tableau 2.4 : Effets des différents traitements sur l’espacement basal des minéraux argileux

Le pourcentage de chaque minéral argileux est déterminé en appliquant la méthode


semi quantitative qui se base sur le calcul de l’aire du triangle constituant le pic. Pour avoir
des pourcentages assez proches de la réalité on a multiplié l’aire de chaque triangle par le
pouvoir réflecteur de chaque minéral argileux (Tableau 2.5).

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Tableau 2.5 : Réflexions principales et pouvoir réflecteur des minéraux argileux

3. Analyses micropaléontologiques

3.1. Préparation des échantillons


Les échantillons de sédiments destinés à des analyses de la microfaune ont été
préalablement lavés, triés et comptés.
Lavage, tri et observation
Le lavage est utilisé pour extraire les microfossiles des sédiments meubles (Pujos,
1976). Les sédiments sont désagrégés et tamisés sous un jet d'eau sur une série de deux tamis
(150 et 63 µm) puis séchés. Après séchage, le tri a été réalisé pour la fraction supérieure à 150
µm.
Ensuite, les microfossiles sont prélevés à l'aide d'un pinceau fin et placés dans des cellules
pour leur identification.
Détermination et comptage
La détermination des espèces de foraminifères et d’ostracodes est rendue possible suite
à l’identification des caractères morphologiques des différents tests et la comparaison de ces
caractères par rapport aux diagnoses présents dans la littérature. Les individus de chaque
espèce sont comptés afin d'établir des fréquences, des pourcentages et des courbes qui, en
considérant la signification paléo-écologique de chacune d'entre elles, permettront une
interprétation paléo-environnementale.

3.2. Microfossiles étudiés


L'étude de la microfaune benthique (foraminifères benthiques et ostracodes) est un
outil important pour la reconstitution des paléo environnements.

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

3.2.1. Les ostracodes

Les ostracodes sont des crustacés de petite taille (entre 0.5 et 2 mm), appartenant à
l'embranchement des Arthropodes. Le corps, est protégé par une carapace bivalve, calcifiée,
articulée dorsalement par une charnière. Ils sont adaptés à tous les milieux aquatiques depuis
les mares stagnantes dans les champs mal drainés sur le continent jusqu'aux fonds abyssaux.
Ils ont, dans 98% des cas, un mode de vie benthique. A la mort de l'individu, les parties
molles disparaissent rapidement et seule la carapace se fossilise.
Les ostracodes font partie d’un des plus grands groupes de crustacés possédant un
enregistrement fossile riche et continu depuis le Cambrien supérieur (plus de 65 000 espèces
fossiles et espèces vivantes ont déjà été décrites (Horne et al, 2002).
Anatomie
L'animal a le corps sans segmentation apparente, à tête et thorax mal délimité, ainsi
que les appendices, dans une carapace bivalve constituée de calcite magnésienne (Fig. 2.6). A
la mort de l'animal, seule la carapace se fossilise, valves réunies ou séparées. Le mode de
reproduction des ostracodes est sexué ou parthénogénétique (essentiellement pour les
ostracodes d’eau douce) et au cours de leur cycle de vie, qui dure quelques années, les
individus croissent par mues successives (Horne et al., 2002). Lors de chaque mue, dont la
durée n’excède pas quelques heures, une nouvelle paire de valves, de taille et de forme
différentes à la précédente, est générée. Avant que l’organisme n’atteigne le stade adulte, huit
à neuf phases de mues sont enregistrées.

Figure 2.6 : Structure interne montrant les principaux éléments structuraux d’une valve gauche d’ostracode
(modifié de van Morkhoven, 1962 in Armstrong and Brasier, 2005).

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Ecologie et mode de vie


La systématique des ostracodes fossiles est basée principalement sur les
caractéristiques morphologiques de la carapace. La surface des valves peut être lisse,
ponctuée ou ornée d'un réseau de côtes, de tubercules, d'épines ainsi que de lobes et de sillons.
Les ostracodes peuplent tous les milieux aquatiques : océan, zones marines littorales,
estuaires, lagunes, eaux continentales, voire les sols humides des forêts. La plupart des
ostracodes sont benthiques. Quelques-uns sont planctoniques de haute mer.
Facteurs écologiques
Les conditions naturelles qui contrôlent la distribution des ostracodes sont la salinité,
la température, la nature du substrat, la bathymétrie et la quantité de nutriments. (Whatley,
1988)
La salinité
La salinité joue un rôle important dans la distribution des ostracodes. Ces derniers occupent
en effet une large variété d’environnements en fonction de leur tolérance à la salinité et à ses
fluctuations. Des ostracodes d’eau douce (<0.5‰), d’eau saumâtre (0.5 à 30‰) et marins (30-
40‰) sont ainsi distingués. La majorité des espèces vivantes est adaptée à vivre dans des
environnements marins (espèces sténohalines) alors que quelques espèces, essentiellement
euryhalines, sont capables de vivre dans des environnements hypersalins (>40‰) (De
Deckker et al., 2011). (Fig.2.7). les assemblages d’eau douce sont souvent riches et
diversifiés, que les assemblages d’eaux à fort gradient de salinité sont souvent riches et très
peu diversifies, parce que très peu d’espèces (comme les Cyprideis) sont capables d’adapter
leur perméabilité cellulaire à des variations de salinité. Enfin, que les assemblages marins sont
le plus souvent diversifiés avec une richesse variable liée à d’autres paramètres.

- Les assemblages d'eau douce sont tout à fait caractéristiques et bien différents des
assemblages marins. Le nombre d’espèce diminue à très faible salinité, on trouve également
des ostracodes saumâtres qui supportent les basses salinités. Le nombre d’espèces est élevé
dans les eaux douces permanentes que dans les eaux temporaires (Yassini, 1969 et Carbonel,
1971)
- Les assemblages d'eau saumâtres : les espèces sont généralement euryhalines et
eurythermes. L’espèce caractéristique de cet assemblage est Cyprideis torosa.
- Les ostracodes marins : Ce sont bien sûr, les plus abondants et les plus diversifiés. Ils sont
présents depuis les zones tout à fait littorales jusqu'aux abysses. Certains genres supportent

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

des petites variations de salinité (euryhalins - en domaine littoral) d'autres pas du tout
(sténohalin).

Figure 2.7 : Variation du nombre d’espèces en fonction de la salinité (Remane et Schlipper, 1958)

La température
Parmi les ostracodes quelques espèces sont eurythermes mais la plupart des ostracodes de la
zone située au-dessus de la thermocline sont eurythermes. Les ostracodes psychrosphériques
habitent la psychrosphère (zone à T<4°C et bien oxygénée). Mais les grands fonds ne
présentent pas toujours ces caractéristiques : c’est alors la thermosphère. A titre d’exemple, la
Méditerranée n’a plus de psychrosphère, même par 4000 m de fond actuellement, alors
qu’elle existait en période glaciaire (Benson, 1972).

Le substrat
Le substrat dépendant étroitement de la dynamique au fond, on rencontre des
rampants, des nageurs près du fond, des fouisseurs et des phytobenthiques. Les sédiments
grossiers comme les sables purs ou les oolithes ont une population d'ostracodes très restreinte.
Les sédiments mixtes sableux et argileux renferment une faune beaucoup plus importante.

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

La profondeur
La profondeur va jouer en tant que variation des masses d’eau (position de la
thermocline, de la halocline, des remontées d’eau profonde) qui vont influencer la distribution
des communautés : par exemple, la veine d’eau méditerranéenne (MOW) qui vers 800m
exporte des faunes méditerranéennes en atlantique non par transport passif, mais par
migration active (Laprida et al. 2002)

L'oxygénation des eaux

La teneur en oxygène dissous dans l’eau contrôle également la distribution spatiale et


temporelle des ostracodes. Les assemblages d’ostracodes dominés par des espèces appartenant
à l’ordre des Platycopoda seraient le reflet de conditions dysaérobiques (Whatley, 1991) ou
oligotrophiques (Horne et al., 2011). La nature filtreuse de ces organismes les rendrait plus
adaptés à survivre dans des environnements appauvris en oxygène dissous que les
espèces appartenant à l’ordre des Podocopa (organismes non filtreurs) (Whatley,1990;
Brandão and Horne, 2009).

3.2.2. Les foraminifères benthiques

Généralités
Les foraminifères benthiques sont des protozoaires rhizopodes de la classe des
« Foraminifera», du règne des « Protoctista » et de l’embranchement des «Granuloreticulosa»
(Sen Gupta, 1999).
Le test comprenant une ou plusieurs chambres (loges), est muni d'un ou plusieurs
orifices. Leur taille varie généralement de 38 µm à 1 mm. Les tests des foraminifères
benthiques peuvent être de nature organique, agglutinée (agglutinats de particules terrigènes
ou biogènes), carbonatée (cristaux d’aragonite ou de calcite minéralisés par l’organisme) et
même, mais très rarement, de nature siliceuse.
Cette coquille confère aux foraminifères une capacité importante de fossilisation
dépendant principalement de leur nature propre ainsi que des conditions physicochimiques du
milieu sédimentaire dans lequel ils se sont enfouis.
Les tests des foraminifères retrouvés dans les archives sédimentaires constituent ainsi un outil
micropaléontologique majeur dans les reconstitutions paléoenvironnementales ainsi que dans
l’établissement des échelles biostratigraphiques.
La morphologie du test constitue le principal critère de classification actuelle des
foraminifères (Loeblich et Tappan, 1988 ; Sen Gupta, 1999). La composition et les

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

microstructures du test sont de première importance pour classifier les foraminifères en divers
ordres. La composition chimique et les arrangements granulaires des biocristaux sont utilisés
comme critères discriminants secondaires afin de définir et de distinguer les sous-ordres et les
super-familles. Le mode d’addition des chambres d’habitation, la nature des cloisons et les
ouvertures sont également pris en compte. Finalement, la forme et l’arrangement des
chambres ainsi que la nature sessile ou vagile des organismes sont considérés (Sen Gupta,
1999).

Caractéristiques biologiques

Les foraminifères présentent un corps constitué d’un cytoplasme se différenciant en un


ectoplasme concentré près des orifices qui parsèment le test, ce test étant considéré comme un
squelette intra-cytoplasmique et un endoplasme, correspondant à la plus grande partie de la
masse cytoplasmique à l'intérieur du test (Murray, 2002). Les foraminifères possèdent deux
modes de croissance : une croissance continue aboutissant à des tests uniloculaires et une
croissance discontinue. La construction de nouvelles loges se fait à l'abri d'un kyste constitué
de matériel exogène par l'animal (Debenay et al., 2000).aboutissant à des tests pluriloculaires.
Le cycle de vie des foraminifères benthiques a été étudié pour 30 espèces environ (Lee et al.,
1991 ; Goldstein, 1999).
Le schéma basique de reproduction consiste en une alternance entre phases sexuée et
asexuée pour donner naissance à des individus qui sont libérés par l'abandon ou la dissolution
des tests maternels (Murray et al., 2006). Dans le cas des espèces chez lesquelles l’alternance
des générations est obligatoire (ex : Elphidium crispum), la reproduction dans l’agamonte se
fait par une méiose donnant lieu à des individus mononucléaires haploïdes. Les gamontes
produisent des gamètes qui forment des zygotes et croissent dans des agamontes (Fig.2.8,
flèches pleines). Dans certains cas, où le cycle de vie consiste en une alternance facultative de
générations, des successions de cycles asexués ont lieu (reproduction par de multiples fissions
comme chez Ammonia tepida).

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

L’agamonte commence en étant un zygote diploïde. Celui-ci peut subir une méiose et
une fission multiples pour former des juvéniles haploïdes qui vont croitre dans des gamontes
mononucléaires ; ou peut subir une multiple fission pour produire plusieurs générations
asexuées successives (Fig.2.8, flèches en tirets). Une autre stratégie consiste à sauter une
génération (apogamie). Dans la reproduction sexuée, il y a juste une fusion entre deux
gamètes (proloculus microsphérique) tandis que dans la reproduction asexuée, les juvéniles
héritent d’un noyau ainsi que d’une partie du cytoplasme parental (proloculus
mégalosphérique) (Murray et al. 2006). Le foraminifère meurt en se reproduisant.

Figure 2.8: Représentation schématique du cycle de vie classique (alternance de générations) des
foraminifères benthiques (Murray, 2006 ; Lee et al., 1991 et Goldstein,1999). Les flèches pleines : cycle
basique ; flèches en tiret : fission multiple alternative.

Micro-habitat

Le microhabitat désigne la répartition dans le sédiment des foraminifères benthiques.


Il est généralement étudié jusqu’à dix centimètres de profondeur. Cette répartition est
directement liée aux conditions physico-chimiques du sédiment (Corliss, 1985) et à l’activité
biologique.

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Deux types d’espèces sont rencontrées ; les formes épipéliques vivant sur la surface du
sédiment et les formes endopéliques vivant dans le sédiment. Cette répartition est directement
liée au flux de matière organique et à l’oxygénation (Shirayama, 1984 ; Corliss et Emerson,
1990), bien que d’autres facteurs comme la compétition interspécifique, peuvent également
intervenir dans cette répartition (Gooday, 1986).

Un modèle, nommé TROX (TRophic et OXygen), explique cette distribution en


fonction de ces paramètres (Fig. 2.8; Jorissen, et al., 1995). Ainsi, selon ce modèle
conceptuel, la profondeur de pénétration de l’oxygène contrôle la profondeur de vie des
organismes, et en présence d’oxygène en profondeur, la distribution des organismes est
déterminée par la disponibilité en nourriture. C’est-à-dire qu’en milieu oligotrophe, la matière
organique labile est rapidement métabolisée en surface et le sédiment est bien oxygéné en
profondeur. Ces milieux limités en nourriture sont caractérisés par des espèces épipéliques et
endopéliques superficielles alors que les espèces endopéliques plus profondes sont rares. En
milieu eutrophe, le flux de matière organique et la consommation d’oxygène sont importants.
Ainsi la déplétion d’oxygène se fait directement sous l’interface eau-sédiment, et les faunes
sont dominées en surface par des espèces endopéliques (intermédiaires et profondes)
tolérantes à de très faibles teneurs en oxygène. Les conditions mésotrophes sont situées entre
les conditions oligotrophes et eutrophes, ce qui correspond à une profondeur maximale de vie
des foraminifères dans le sédiment.

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

Figure 2.9: Modèle de microhabitat en fonction de la profondeur de la zone oxique et de l’abondance de la


matière organique (Jorissen et al., 1995 ; De Stigter, 1996).

Ecologie des foraminifères benthiques


La grande majorité des foraminifères possède une vie marine ; 95% de ces organismes
ont une vie benthique. Les premières études écologiques ont porté l’accent sur une répartition
bathymétrique des faunes de foraminifères benthiques (Williamson, 1858).
Toutefois, lorsque ce paramètre est devenu insuffisant pour expliquer les répartitions
faunistiques, les facteurs physico-chimiques sont apparus plus révélateurs des variations
spatiales (Pujos, 1972, 1976 ; Streeter, 1973 ; Blanc-Vernet, 1988). l’abondance et la
distribution des foraminifères benthiques, en milieu marin profond, sont en majorité
contrôlées par les paramètres suivants :

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

L’oxygène
L’oxygène est un élément essentiel contrôlant la vie ainsi que la biodiversité des
foraminifères benthiques. En général, dansles bassins fermés tels que les étangs, les lagunes
ou les marais salants, la richesse spécifique diminue et seulement certaines espèces résistantes
à ce stress environnemental peuvent subsister temporairement. (Sen Gupta et Machain-
Castillo, 1993 ; Gooday, 1994 ; Jorissen et al., 1995 ; Gooday et al., 2000).
La matière organique
La composition, la densité et les microhabitats des communautés de foraminifères
benthiques sont influencés par la qualité de la matière organique exportée au sédiment
(Altenbach et Sarnthein, 1989 ; Corliss et Emerson, 1990 ; Corliss, 1991; Jorissen et al., 1995,
Jorissen et al., 1998 ;De Rijk et al., 2000 ; Licari et al., 2003).
Le pH
Ce paramètre intervient dans la constitution des tests. Les tests agglutinés étant plus
résistants aux pH acides (Murray, 1991). Boltovskoy et Wright, (1976) ont observé que la
dissolution des tests calcaires commençait à partir d’un pH de 7,8.
La salinité
Les foraminifères benthiques sont retrouvés dans des eaux saumâtres à hyposalines (0-
33), euhalines ou marines normales (33-37) ou dans des eaux hypersalines (> 37). Les
organismes qui sont confinés dans des eaux de salinité normale sont dits sténohalins. Ceux qui
sont tolérants aux eaux saumâtres ou hypersalines sont dits euryhalins. La fourchette de
salinité tolérée par les foraminifères est large allant des eaux douces aux eaux fortement
hypersalines (0 à ~ 70) (Murray, 2006). Les plus fortes biodiversités sont rencontrées dans les
eaux de salinité normale (33-37). Vers les salinités extrêmes, la diversité et le nombre
d’espèces diminuent progressivement (Murray, 2006).
La température
Les foraminifères benthiques qui sont confinés dans des eaux à température restreinte
sont dits sténothermes. Ceux qui sont tolérants à un large éventail de températures sont dits
eurythermes. La température limite supérieure de tolérance des foraminifères benthiques
marins est autour de 45°C (Murray, 2006).

L’hydrodynamisme
Dans les environnements marins côtiers, il existe fréquemment des grandes variations
de marées diurnes induisant des modifications de salinités. Toutefois, les variations de

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

température sont minimales. Ceci est dû au fait que les masses d’eaux sont constamment en
mouvement. Les courants génèrent des déplacements horizontaux qui sont de grande
importance pour l’oxygénation de l’eau de fond ainsi que pour le transfert de la matière
organique (Murray, 2006).
Au cours de cette étude les paramètres suivants sont établis, analysés et comparés :
La densité faunique : C’est le nombre total des ostracodes et des foraminifères par unité de
poids de sédiment brut. Elle renseigne sur la richesse trophique, la bonne ventilation et le
niveau d'énergie du milieu,
La richesse spécifique: le nombre d’espèces élevé témoigne de la stabilité physico-chimique
du milieu de vie,
Les associations. En fonction de la composition de chaque association et en la comparant par
rapport aux environnements actuels, on pourra la rattacher à l’un des milieux marins, côtiers,
lagunaire ou saumâtre.

3.2.3. Indices de diversités

Les indices de diversité sont fréquemment utilisés en écologie car ils constituent des
paramètres de caractérisation d’un peuplement. Les indices de diversité de Shannon (H) et
d’Equitabilité (E) (Shannon, 1948 ; Hayek et Buzas, 1997) ont également été calculés afin
d’évaluer la biodiversité de chaque échantillon.

3.2.3.1. L’indice de Shannon (H)


Il est le plus fréquemment employé dans les études d’écologie benthique. L’indice de
Shannon (H) se calcule avec la formule suivante :

H = - Σ Pi * Log2 (Pi)

Avec Pi : abondance relative = Ni / N pour i variant de 1 à n


Ni : nombre d’individus de l’espèce i dans l’échantillon
N : nombre d’individus total de l’échantillon.
L’indice de Shannon (H) est minimal (=0) si tous les individus du peuplement appartiennent à
une seule et même espèce.
H est également minimal si, dans un peuplement chaque espèce est représentée par un seul
individu, excepté une espèce qui est représentée par tous les autres individus du peuplement.
H est maximal quand tous les individus sont répartis d’une façon égale sur toutes les espèces
(Frontier, 1983).

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

2.2.3.2 - L’équitabilité (E)


L’indice d’équitabilité (E) de (Piélou, 1966), qui représente le rapport entre la diversité
spécifique maximale théorique et le logarithme en base 2 de richesse spécifique de
l’échantillon, et qui varie entre [0 et 1]

E = H / Log2 (N).

Cet indice (E) est maximal quand les espèces ont des abondances identiques dans le
peuplement et il est minimal quand une seule espèce domine tout le peuplement.

4. Datations par le radiocarbone

4.1. Principe de la méthode


La datation par le radiocarbone est parmi les plus employées dans l'étude des témoins
paléo-environnementaux récents. Elle repose sur le principe que tout organisme vivant
contient une quantité de carbone 14 radioactif provenant du gaz carbonique atmosphérique. A
sa mort, les échanges gazeux cessent, le14C n'est plus renouvelé, sa radioactivité décroit alors
lentement à raison de la moitié tous les 5570 ans (période de demi vie). Il est alors possible,
en mesurant la radioactivité d'un échantillon, de connaitre le temps qui s'est écoulé entre la
mesure et la mort du végétal (arbres, tourbes) ou de l'animal (microorganismes, coquillages,
ossements,…) (Magny et Ruffaldi, 1995). L'âge est calculé à partir de la formule de
décroissance exponentielle radioactive comme suit :
At= Ao e- λt

Où At est l’activité carbone de l'échantillon, Ao l’activité carbone moderne (échantillon


standard de référence), λ constante de désintégration égale Ln2/T égale à 0.69314/T, T étant
la période de demi-vie du 14C utilisée par convention, soit 5570 ans.

Il faut noter que cette méthode suppose que la radioactivité naturelle est restée
constante au moins au cours des 40 000 dernières années, cependant l'activité du 14C n'a pas
toujours été constante dans le temps. Des fluctuations de la teneur en14C dans l'atmosphère
ont eu lieu, entraînant un rajeunissement des datations 14C effectuées, d'autant plus important
que l'on remonte dans le temps. Des corrections ont été réalisées à partir de mesures sur les
cernes de croissance d'anciens arbres. Deux tables de corrections ont été établies (Stuiver et
Reimer,1993). La première concerne le matériel d'origine continentale et elle est utilisée pour

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Chapitre 2 : Matériels et Méthodes

les charbons de bois. La seconde tient compte de l'effet âge-réservoir du milieu marin et elle
concerne les coquilles (marines ou lagunaires).
La conversion des dates14C en années calendaires, par l'intermédiaire de courbes de
calibration, conduit à des dates classiques exprimées dans le texte par la terminologie
conventionnelle BC (Before Christ) ou AD (Anno Domini), ou encore BP (Before Present)
pour les périodes plus anciennes (le présent étant fixé à 1950).

4.2. Datations

Dans le cadre de cette thèse, les datations par le radiocarbone ont été effectuées grâce
à la méthode A.M.S (Accelerator Mass Spectrometer) au laboratoire de datation par le
radiocarbone de Poznań (Pologne). Les échantillons prélevés pour datation se composent de
coquilles des mollusques et de carapaces d’ostracodes (Cyprideis torosa).

Les dates obtenues correspondent à des âges 14C conventionnels normalisés au δ13C.
Elles ont été corrigées de l’effet réservoir, estimé à environ 400 ans, et converties en âges
calibrés via le programme Calib Rev 7.0.2 en utilisant la courbe de calibration Marine13
(Reimer et al., 2009). Les âges présentés dans ce mémoire sont donc des âges calendaires (ka
cal. BP).

5. Microscopie électronique à balayage

La microscopie électronique à balayage (MEB), est une technique d’observation


permettant d’obtenir des images de la surface d’un échantillon en haute résolution, elle a été
utilisée afin d’illustrer les faunes d’ostracodes et de foraminifères benthiques présents dans les
sédiments quaternaires du Golfe de Gabès (Oued El Akarit). Les microfossiles ont été
métallisés au préalable d’une fine couche d’or et analysés au laboratoire d’Entreprise Tunisienne
d’Activités Pétrolières (ETA).

Ben Rouina Soumaya 55


Chapitre 3 : Etudes Sédimentologique
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Chapitre 3 : Etude Sédimentologique


L’approche sédimentologique adoptée se résume en des études lithologique,
granulométrique et minéralogique, afin de déterminer le mode et l’environnement de dépôt.
L’analyse sédimentologique des dépôts quaternaires à l’embouchure de l’oued El Akarit est
basée sur l’examen de trois carottes prélevées dans le site d’étude.

I. Localisation des carottes

Trois forages carottés ont été réalisés dans la rive gauche de l’Oued El Akarit et ce, de
l’Ouest à Est. Les prélèvements sont répartis sur une seule radiale, de l’aval vers d’amont on
trouve AK1 (34°07'11.5" N et 10°01'07.5"), AK2 (34°06'55.4" N et 10°00'15.1"E) et AK3
(34°06'32.8" N et 009°59'23.0"E).et (Fig.3.1) Les carottes sont décrites par plusieurs unités
successives caractérisées par des critères lithologiques et faunistiques distincts et ce, du
sommet à la base. Ainsi, la séquence de remplissage Quaternaire de l’Oued El Akarit se
compose d’une succession d’unités sédimentaires qui enregistrent l’évolution dans le temps
des environnements des dépôts.

Figure 3.1 : Localisation des trois carottes étudiées

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

II. Etude de la carotte d’embouchure (Carotte AK1)

1. Description des unités lithologiques


La carotte AK1 est prélevée en bordure de l’embouchure actuelle de l’Oued El Akarit,
et elle atteint 600 cm de profondeur (Fig.3.2). Cette carotte est composée de quinze unités, de
bas en haut on distingue :

Unité U1 : (entre 600 et 560 cm) sables très fins silteux blanchâtres carbonatés riches
en charophytes ;

Unité U2 : (entre 560 et 530 cm) sables très fins silteux brunâtres ;

Unité U3 : (entre 530 et 470 cm) cette unité présente une granulométrie à forte
hétérogénéité. En effet, les graviers et les galets sont englobés dans les sables très fins de
couleur beige, cette unité renferme des ostracodes et des foraminifères saumâtres et marins
côtiers ;

Unité U4 : (entre 470 et 450 cm) : sables très fins silteux gris, caractérisés par
l’absence de la faune ;

Unité U5 : (entre 450 et 380 cm) la base de cette unité (entre 450 et 400 cm) présente
des silts légèrement sableux vert olive très riches en matière organique. Au sommet (entre 400
et 380cm), on a des sables très fins verts à concrétions carbonatées renfermant des débris de
végétaux et de la microfaune saumâtres ;

Unité U6 : (entre 380 et 335 cm) Sables très fins silteux gris foncé riches en débris de
coquilles et en microfaune spécifique des eaux saumâtres ;

Unité U7 : (entre 335 et 290 cm) : Sables très fins silteux gris très riches en
lamellibranches de type Abra et en coquilles brisées ;

Unité U8 : (entre 290 et 220 cm) Sables très fins silteux brunâtres, dépourvus de
macrofaune et microfaune ;

Unité U9 : (entre 220 et 190cm) Sables moyens à grossiers gris, on note la présence en
grande quantité des bivalves lagunaires et marines de type Loripes acteus et Cerastoderma
edule, des gastéropodes de type Gibbula umbilicalis, Cerithium vulgatum, des végétaux
(Cymodocées et Halimeda) et des charbons de bois. Cette unité se caractérise aussi par la
présence de coquilles de mollusques brisées (dont il est impossible de déterminer l’espèce en
raison de leur taille très réduite) ;

58
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Unité U10 : (entre 190 et 160cm) silts sableux beiges azoïques ;

Unité U11 : (entre 160 et 125cm) silts argileux verts ;

Unité U12 : (entre 125 et 80cm), cette unité ressemble à l’unité 9, avec des sables
moyens à grossiers gris très riches en mollusques Cerithium vulgatum, Gibbula umbilicalis et
en végétaux, ces dépôts sont associés à des coquilles brisées ;

Unité U13 : (entre 80 et 40 cm) la granulométrie de cette unité présente des sables
moyens beiges clairs associés à de rares débris de coquilles ;

Unité U14 : (entre 40 et 25cm) Sables moyens brun très riches en gastéropodes lagunaires ;

Unité U15 :(entre 25cm et la surface) Sables fins limoneux actuels rougeâtre.

59
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.2 : Description lithostratigraphique de la carotte AK1

2. Datation carbone 14
14
Sept datations radiométriques au C de la carotte AK1, faites au Laboratoire de
Radiocarbone de Poznan (Pologne), ont permis de la subdiviser en deux zones distinctes. La
première, de la base de la carotte jusqu’à 220 cm, comporte 4 datations, dont les âges sont
supérieurs à 40000 ans. BP. La deuxième zone de 220 cm au sommet, comporte 3 datations,
comprises entre 3000 et 1300 ans B.P (Tableau 4.1 de chapitre 4)

3. Etude granulométrique
Les paramètres granulométriques des faciès sédimentaires de la carotte AK1 sont illustrés
dans la figure 3.3.
60
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.3: Evolution des paramètres granulométriques d’AK1

Quinze échantillons ont été choisis pour présenter la signification et les


caractéristiques des indices granulométriques des sédiments (Tableaux 1 à 15 en annexe :
Etude sédimentologique de la carotte AK1). Ces échantillons ont été prélevés au milieu de
chaque unité pour minimiser les contaminations par les perturbations dues aux frottements liés au
carottage. Ils constituent ainsi une image la plus représentative du milieu de dépôt.

L’évolution des paramètres granulométriques (Fig.3.3) et les courbes granulométriques de


fréquence et cumulatives (Figs.1 à 15 annexe en annexe : Etude sédimentologique de la
carotte AK1) de la carotte AK1 nous a permis de déceler trois zones différentes :

Zone 1 : (de U1 à U4)

Cette zone présente des sables vaseux, très mal classé (2 < σ < 4) et bimodale avec une
distribution asymétrique vers les très fines 0,3<Sk<1 et une allure leptokurtique (K>0). Le
faciès granulométrique est sublogarithmique (N≈0) correspondant à des faciès de
transition entre les faciès paraboliques (N>0) et les faciès hyperboliques (N<0).

61
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Zone 2 : (de U5 à U8)

C’est une zone caractérisée par une granularité fine avec une taille moyenne de grains
3,32<Mz<4,l les courbes de fréquence présentent en général, un seul pic (voir annexe) sauf
pour l’unité U6 qui montre trois pics avec une distribution asymétrique vers les fines
(0,3<Sk<1) et une allure leptokurtique (K>0). Le faciès granulométrique est sublogarithmique
(N≈0) correspondant à des dépôts plus ou moins vaseux des zones littorales relativement
calme et des lagunes (Rivière 1977).

Zone 3 : (de U9 à U15)

Cette zone se caractérise par une alternance entre des sédiments présentant une
granularité moyenne à grossière (1<Mz<2,31) polymodal (U9, U12 et U13) avec une
distribution symétrique (-0,1<Sk<0,1). Le faciès granulométrique est sublogarithmique (N≈0)
et des sédiments caractérisés par une granularité fine (3,32<Mz<4,l) bimodal (U10, U11, U14
et U15) avec une distribution asymétrique vers les très fines (0,3<Sk<1) et le faciès
granulométrique est sublogarithmique (N≈0).

4. Test Passega
La méthode développée par Passega, pour l’interprétation des données
granulométriques et appliquée aux échantillons de subsurface de la carotte AK1 a permis de
connaitre le mode de transport des sédiments de l’embouchure de l’oued El Akarit afin de
déterminer les conditions hydrodynamiques (Fig.3.4).

62
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.4: Emplacement des divers échantillons sur le diagramme de Passega a: selon Passega (1964) et
Passega & Byramjee (1969); b: selon Ludwikowska-Kędzia (2000)

Zone 1 : (de U1 à U4)

Les faciès granulométriques sont sub-logarithmiques, ils caractérisent des dépôts plus
ou moins vaseux. Le diagramme de Passega montre que les échantillons de cette zone se
trouvent dans le segment SR. Ceci suggère des dépôts de décantation des suspensions
uniformes déposés en eaux substagnantes des environnements de lits majeurs et des plaines

63
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

alluviales envahies par les inondations. Cependant l’unité U3 présente des dépôts de
suspension uniforme, avec une fraction transportée par roulage sur le fond, déposés par
décantation en eaux substagnantes. (Rivière, 1977 ; Mycielska-Dowgiałło, E &
Ludwikowska-Kędzia, M., 2011 ; Geoffrey et al., 2013, Opreanu et al., 2007).

Zone 2 : (de U5 à U8)

Les faciès granulométrique sont sub-logarithmique correspondant à des dépôts plus ou


moins vaseux des zones littorales relativement calmes et des milieux lagunaires (Rivière
1977).

Les échantillons des unités U5 et U6 se situent respectivement au-dessus du segment


SR et dans le segment PQ sur le diagramme de Passega. Ceci suggère des dépôts de
décantation des suspensions uniforme, avec une fraction transportée par roulage sur le fond,
déposé par décantation en eaux substagnantes des environnements lagunaires avec une
augmentation relative du pourcentage des éléments les plus grossiers et des dépôts de
suspensions gradées et de roulement sur le fond. Les unités sommitales (U7et U8) se trouvent
dans le segment SR, indiquant des dépôts de décantation des suspensions uniforme déposé par
décantation en eaux substagnantes des environnements lagunaires (Rivière, 1977 ; Mycielska-
Dowgiałło, E & Ludwikowska-Kędzia, M., 2011 ; Geoffrey et al., 2013, Opreanu et al.,
2007).

Zone 3 (de U9 au sommet de la carotte)

Les unités de cette zone montrent des alternances entre des échantillons trouvés dans
le segment PQ (U9, U12, U13 et U14) qui correspond probablement à des dépôts résultant
essentiellement par roulement et saltation courte et déposés par excès de charge. Les autres
échantillons se situent dans le segment SR (U10, U11 et U15). Ceci suggère des dépôts de
décantation des suspensions uniforme déposé par décantation en eaux substagnantes des
environnements relativement calme tels que les vases lagunaires ou littorales ainsi que des
plaines alluviales envahie par les (Rivière, 1977 ; Mycielska-Dowgiałło, E & Ludwikowska-
Kędzia, M., 2011 ; Geoffrey et al., 2013, Opreanu et al., 2007).

Le faciès granulométrique est sublogarithmique (N≈0) correspondant à des dépôts des


cours inférieurs des fleuves et des embouchures ainsi que lagunaires ou littorales. (Rivière
1977).

64
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

5. Discussion
La représentation des paramètres granulométriques D50 et D99 de l’ensemble des
niveaux mesurés dans le cadre de cette étude dans le diagramme de Passega (Fig.3.4) montre
une dispersion importante des points. La dispersion est majoritairement située dans la branche
SR, avec des incursions vers RQ et PQ. L’évolution des caractères granulométriques au long
de la carotte AK1 (Fig.3.3) et l’interprétation du diagramme C/M soulignent la présence de
deux grands types de faciès auxquels des conditions différentes de dépôts peuvent être
associées :

1- sédimentation des dépôts de suspension uniforme, ce qui caractérise un dépôt par


décantation d’un milieu calme, essentiellement des dépôts des plaines alluviales d’inondation
ou des dépôts lagunaires.

2- les sédiments sont transportés par suspension et par roulement sur le fond. Ce type
de dépôt caractérise essentiellement le faciès sableux. Cette différence de mode de transport
correspond à une différence granulométrique, mais également à un milieu énergétique
différent. La présence de particules très grossières (graviers et galets) mal classées
polymodales ne peut pas être expliquée par les mêmes processus hydro-sédimentaires que
ceux invoqués dans l'interprétation des diagrammes de Passega. Ces incursions sableuses sont
assimilées à des phénomènes exceptionnelles tels que des crues suffisamment importantes
pour permettre le développement de processus de charge de fond assimilés à de la suspension
graduée avec ou sans roulements.

Le graphique de la figure 3.5, est le profil granulométrique prenant en compte la


fraction représentant 90% de la masse volumique et les fractions entre 300et 450µm et entre 4
et 9 µm de chaque profondeur. Ainsi, chaque pic de granulométrie (D90), présente une
signature d’évènement très hydrodynamique pouvant transporter des particules dont la taille
atteint au moins celle du percentile 90. Cette suggestion est confirmée par le fait que chaque
pic de D90 est en phase avec la population de sable moyen à grossier (fraction 300-450µm).
Etant donné que le volume de cette fraction ne représente que 6 à 12% du volume total, on
déduit que lors de ces évènements, l’ensemble de la granulométrie est bouleversée. Cette
variation se manifeste avec une plus forte proportion en classes granulométriques élevées et la
disparition des fractions les plus fines. Ceci explique l’anti-corrélation avec la fraction
comprise entre 4 et 9µm. Cette augmentation de la taille des particules sera probablement un

65
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

trace de paléocrues /tempêtes au nombre de 11pendant la phase pléistocène (zones 1 et 2) et


de 3 au cours des derniers 3000 ans B.P (zone 3)

Figure 3.5 : Evolution (% volumique) des trois populations granulométriques

6. Minéralogie des argiles


Les minéraux argileux appartiennent à la famille des phyllosilicates ou silicates en
feuillets, et constituent sans doute le matériel le plus répandu à la surface terrestre.
Leur caractérisation et leur répartition dans le temps et dans l’espace sont essentielles
pour suivre les variations induites par un changement au niveau de la source du sédiment et
qui est essentiellement d’ordre climatique. D’après l’analyse minéralogique de la carotte AK1
au diffractomètre RX, il s’avère que le cortège argileux des dépôts de l’embouchure de l’oued
Akarit est composé par l’illite, la palygorskite la kaolinite, avec des traces de smectite et de
chlorite. Leur répartition nous a permis de distinguer trois grandes zones (Fig.3.6) :

66
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.6: Evolution des minéraux argileux le long de la carotte AK1

6.1. Résultats

Zone 1 (de 600 à 450 cm), le cortège argileux est formé par ordre d’importance
décroissant, d’illite (48% à 56 %), palygorskite (15% à 30 %), kaolinite (10 à 30 %), smectite
(0 à 6 %) et du chlorite (0 à 0,2%) (Fig.3.6).

Zone 2 (de 600 à 220 cm), présente la même répartition des minéraux argileux de la
zone1. En effet l’illite et la palygorkite sont les minéraux cardinaux, ce qui caractérise cette
zone est l’augmentation relative des pourcentages de smectite (9%) et de chlorite (1%) surtout
dans la sub-zone 2A.

Zone 3 (de 220 cm au sommet de la carotte), montre que la répartition des minéraux
argileux cités dans les zone 1et 2 change en effet, on note :

67
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

(1) la disparition totale de chlorite,

(2) les teneurs en illite évoluent en sens inverse par rapport à celles de la kaolinite.

(3) un accroissement relative de la proportion de smectite dans les unités U9, U12 et
U14.

6.2. Discussion

Les minéraux argileux peuvent être des traceurs efficaces pour l’évolution de l’origine
du matériel sédimentaire dans le temps (Sabatier, 2008). Dans le cas de l’embouchure de
l’oued El Akarit l’illite et la palygorskite sont les minéraux argileux les plus abondants, à un
degré moindre La kaolinite et la smectite alors que la chlorite est quasi absente (ne dépasse
pas 1,2%).

L’évolution du cortège argileux dans la carotte de l’embouchure en fonction du temps montre


que :

La phase pléistocène est caractérisée par la dominance de l’illite et la palygorskite.

L’illite, se forme sous climats froids et/ou secs (Millot, 1964 ; Chamley, 1989), sa
répartition à travers le cortège sédimentaire est presque homogène et la coïncidence avec les
facies riche en quartz suggérant une origine détritique terrigène.

La palygorskite (attapulgite), est répondu dans les environnements de dépôt marin, de


transition et lacustre. Son origine a été attribuée soit à la cristallisation directe soit à la
transformation des smectites (Millot, 1964 ; Jamoussi et al 2003). La présence de ce minéral
dans les sédiments de l’embouchure de l’oued el Akarit semble avoir une origine authigène en
effet, sa formation nécessite des conditions alcalins et un climat semi-aride.

La kaolinite est la plus abondante sous un climat chaud et humide. Ce minéral


s’accroit plus dans la phase holocène.

La chlorite existe sous forme de traces (ne dépassent pas 1%) dans les sédiments
sablo-vaseux de la zone 2B.

La présence de smectite en faible proportion (10%) a une double origine. En effet, elle se
trouve dans les sédiments à caractère détritique (Trauth, 1977) aussi elle peut se trouver dans
des milieux confinés riches en matière organique. La néoformation des smectites dans ce type
de milieu est fréquente (Millot, 1970).

68
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Globalement, la fraction argileuse des sédiments de l’oued El Akarit a une origine climatique
et en grande partie hérité. En effet, le bassin versant de l’oued El Akarit est riche en kaolinite,
illite et chlorite.

La phase holocène se caractérise par l’augmentation des pourcentages de kaolinite, illite et


smectite dans les niveaux à haute énergie qui sont des sables grossiers, polymodals et très mal
classés et qui sont caractérisés par la présence des éléments détritiques (galets, graviers,
charbons de bois, faunes remaniées) et des fragments de coquilles. Ce ci suggère que la
kaolinite et l’illite sont d’origine continental apportées par éléments détritiques grossiers par
les crues du bassin versant.

La smectite se forme sous l’action d’un climat chaud caractérisé par une alternance de phases
humides et sèches (Chamley, 1971). En méditerranée, la smectite est principalement apportée
par les fleuves et les oueds. Ceci peut traduire que les unités (U9, U12 et U14) de la phase
holocène sont des dépôts déventements extrêmes (crues et tempêtes marines).

III. Etude des carottes de la rive gauche de l’oued El Akarit :

(Carottes AK2 et A3)

1. Carotte AK2
1.1. Description des unités lithologiques

La carotte AK2 est prélevée en bordure de la rive gauche de l’Oued Akarit à 2km de la
route principale Sfax/Gabés, et elle atteint 460 cm de profondeur (Figure 3.7). Cette carotte
est composée de sept unités, de bas en haut on distingue :

Unité U1 : (entre 460 et 375 cm) : Silt légèrement argileux beige.

Unité U2 : (entre 375 et 325 cm) : sable moyen à galets beige foncé ;

Unité U3 : (entre 325 et 310 cm) : Silt verdâtre ;

Unité U4 : (entre 310 et 180 cm) : Silt argileux verdâtre ;

Unité U5 : (entre 180 et 120 cm) : Silt argileux gypseux rouge ;

Unité U6 : (entre 120 et 30 cm) : Silt argileux rouge ;

Unité U7 : (entre 30 et 0 cm) : Sables fins silteux brun foncé

69
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.7 : Description lithologique de la carotte AK2

1.2. Etude granulométrique

L’ensemble des résultats concernant la granulométrie des sédiments du forage AK2 est
exposée dans la Figure 3.8 et les tableaux Tableaux 1 à 11 en annexe : Etude
sédimentologique de la carotte AK2

70
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.8 : Evolution des paramètres granulométrique le long de la carotte AK2

Les courbes granulométriques de fréquences et cumulatives (Figs. 1 à 11 en annexe :


Etude sédimentologique de la carotte AK2) ainsi que les paramètres granulométriques nous a
permis de montrer que les sédiments du forage AK2 sont composés de sables vaseux
(3,32<Mz<4) unimodale (U1, U4, U5, U6 et U7) alors que les unitées U2 et U3 présentent des
éléments grossiers (galets) polymodale.

Les courbes de fréquence sont asymétrique vers les particules très fines (0,3< Sk < 1)
pour toutes les unités du forage AK2 à l’exception de l’unité U2 qui est symétrique (-0,1< Sk
< 0,1)

La distribution des sédiments des unités (U1, U3, U4, U5, U6 et U7) est leptokurtique (K >
1,00), indiquant une taille de grain homogène, alors que celle de l’unité U2 est mésokurtique
avec des tailles degrains moins homogènes.

71
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

1.3. Test Passega

La représentation des indices granulométriques D50 et D99 des divers échantillons sur
le diagramme de Passega (Fig.3.9) montre une dispersion située dans la branche SR (U4 et
U5). Ainsi, les sédiments sont transportés de manière générale par suspension uniforme, avec
néanmoins une majorité transportée par roulement ou suspension de fond (U1, U2, U3, U6
etU7). La présence de particules grossières ayant une origine différente des processus
hydrosédimentaires normal sont assimilées à des phénomènes exceptionnels importants pour
permettre le développement de processus de roulements.

Figure 3.9: emplacement des échantillons sur le diagramme de Passega

D’après les travaux de Fisk (1947), Allen (1967), Berendsen (1982), Makaske et al
(2002), Gouw (2007) les alternances observées au niveau de la carotte AK2 comportent :

- les dépôts de « overbank pool » : dépôt des bassins d’inondation ;

- les dépôts de « overbank » : dépôts de levée naturel ;

- les dépôts de « river chanel » : dépôts de chenaux principaux

72
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.10: Projection des échantillons sur les différents diagrammes

2. Etude de la carotte AK3


2.1. Description des unités lithologiques

La carotte AK3 est prélevée en bordure de la rive gauche de l’Oued Akarit à 650 m de
la route principale Sfax/Gabés, et elle atteint 450 cm de profondeur (Fig.3.11). Cette carotte
est composée de onze unités, de bas en haut on distingue :

Unité U1 : (entre 440 et 450 cm) : Sable très fin à cailloux.

Unité U2 : (entre 375 et 440 cm) : Sable très fin gris foncé ;

Unité U3 : (entre 345 et 375 cm) : Silt jaunâtre ;

Unité U4 : (entre 315 et 345 cm) : Sable très fin légèrement argileux grisâtre ;

Unité U5 : (entre 205 et 315 cm) : Silt argileux beige ;

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Unité U6 : (entre 175 et 205 cm) : Silt argileux carbonaté beige ;

Unité U7 : (entre 160 et 175 cm) : Silt argileux carbonaté gris ;

Unité U8 : (entre 115 et 160 cm) : Silt argileux très carbonaté grisâtre ;

Unité U9 : (entre 115 et 80 cm) : Silt argileux très carbonaté beige ;

Unité U10 : (entre 50 et 80 cm) : Silt argileux gris ;

Unité U11 : (entre 0 et 50 cm) : Sables fins très carbonaté gris à vert olive ;

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.11 : Description lithologique de la carotte AK3

75
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

2.2. Etude granulométrique

L’étude des paramètres granulométriques des sédiments de la carotte AK3 sont


illustrées dans la figure suivante (fig.3.12)

Figure 3.12 : Evolution des paramètres granulométrique le long de la carotte AK3.

Les paramètres granulométriques, Les courbes granulométriques de fréquence et


cumulative (Figs 1 à 7 et tableaux 1 à 7 en annexe : Etude sédimentologique de la carotte
AK3) du forage AK3 ont montré qu’il s’agit de sable vaseux (3,32<Mz<4) très mal classé
(2<<4).

Les unités (U2, U3 et U4) présntent une asymétrie vers les particules très fines (0,3<
Sk < 1) et la distribution de sédiments de ces unités est bimodale et leptokurtique (K > 1,00)
alors que les Skewness des unités (U1, U5, U6, U7, U8, U9, U10 et U11) montrent une
asymétrie vers les particules fines (0,1< Sk <0,3). Ce sont des silts plurimodaux avec une

76
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

distribution mésokurtique (K > 0) ce qui marque une grande hétérogénéité des sédiments et
qui par la suite montre une dynamique très variante.

2.3. Test Passega

Le mode de transport des sédiments est en suspension uniformeau sens de Passega,


déposés par décantation en eaux calmes correspondant à des milieux laguno-lacustres de
grande extension (Fig.3.13) (U2, U3, U4 et U5). Ainsi, les sédiments sont transportés de
manière générale par suspension uniforme, avec néanmoins des échantillons (U1, U6, U7, U8,
U9, U10 et U11) sont transportée essentiellement par suspension gradée

La présence de particules grossières est attribuée à des phénomènes exceptionnels


pour permettre le développement de processus de roulements.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.13: emplacement des échantillons sur le diagramme de Passega

D’après les travaux de Fisk (1947), Allen (1967), Berendsen (1982), Makaske et al
(2002), Gouw (2007) les alternances observées au niveau de la carotte AK3 pourraient
correspondre à des dépôts des bassins d’inondation (overbank pool) et des dépôts de levée
naturelle (overbank).

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 3 : Etude sédimentologique

Figure 3.14 : Projection des échantillons sur les différents diagrammes

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Ce chapitre présente les résultats des analyses des assemblages d’ostracodes et de


foraminifères benthiques du Quaternaire à partir des sédiments de trois carottes prélevées au
niveau de la vallée de l’oued El Akarit. Les foraminifères et les ostracodes fossiles sont ainsi
un outil micropaléontologique important pour les reconstructions paléoenvironnementales et
l’établissement des unités biostratigraphiques.

I. Etude de la microfaune des sédiments de l’embouchure de l’oued El


Akarit (Carotte AK1)

1. Datation des dépôts


La réalisation des datations par le carbone 14 conduit à une première reconstitution des
environnements du passé (voir chapitre 2). En effet, les unités U1, U3, U7, U9, U12 et U15
ont fait l’objet de datation sur les valves des coquilles (lamellibranches), les gastéropodes et
14
les ostracodes de typeCyprideis torosa(10mg de coquilles/échantillon) Les âges C obtenus
pour les niveaux de 585-590 cm d’U1, 510-518 cm d’U3et les niveaux 310-315 cm / 295-300
cm d’U7 sont supérieur à 40 000 ans cal BP. Les âges médians calibrés obtenus pour les
niveaux de 207-210 cm d’U9, 115-120 cm d’U12 et de 15-20 cm d’U15 sont respectivement ̴
2810, 2800 et 1300 ans. (Tableau 4.1)
Tableau 4.1: Datation carbone 14 des coquilles prélevées des sédiments de subsurface de la carotte AK1.

Laboratory Lithology Depth Studied 14C Calibrate Median age


Units (cm) material (yearsB.P) age1sigma (years B.P)
(years B.P)
Poz-64204 (U1) 585-590 Ostracods 49000±300 - > 40.000

Poz-59184 (U3) 510-518 Ostracods 44200±800 46132-47879 > 40.000

Poz-59183 (U7) 310-315 Bivalvia 44800±900 46636-48663 > 40.000

Poz-64203 (U7) 295-300 Ostracods 45000±200 47491-48250 > 40.000

Poz-59304 (U9) 207-210 Gastropoda 3055±35 2765-2855 2810

Poz-591182 (U12) 115-120 Gastropoda 3040±30 2759-2836 2797

Poz-59181 (U15) 15-20 Gastropoda 1795±30 1295-1363 1329

111
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

2. Microfaune
Depuis plusieurs décennnies, les ostracodes et les foraminifères se sont révélés de
précieux outils pour la recnstitution des paléoenvironnements.
la répartition des ostracodes actuels en fonction des caractéristiques bathymtriques,
hydrodynamiques et la nature des substratum aussi bien des milieux marins et lagunaires
(Ruiz et al., 1996 ; El Hmaidi et al.,2002 ; Pascual et al.,2008 et Nachite et Bekkali,2010)
qu’estuariens (Laprida,2001 ; Nachite et al.,2010)
Carbonel (1980), Bertholon, (1995) et Frenzel et Boomer (2005) ont étudié ces
microcrustacés entant qu’indicateurs de variations climatiques saisonières et des changements
de la température de l’eau, de sa qualité chimique et de la richesse de milieu en éléments
nutritifs.
Concernant les foraminifères benthiques, leur écologie et leur distribution le long de la
frange littorale dépendent des influences marines et continentales. Ils permettent de
reconstituer les différents types d’environnements dans lesquels ils se sont développés
(Laprida et BertelsPsotka, 2003 ; Samir et al., 2003) et les variations du niveau marin (Unsal
et al., 2002 ; Laprida et al., 2007 ; Di Bella et al., 2008).
Les travaux sur les assemblages d’ostracodes et des foraminifères benthiques récents
des environnements paraliques et côtiers de la Tunisie ont fait l’objet de plusieurs
publications. Ils se sont intéressés à la lagune lde Ghar El Melh (Mansouri, 1979), lac de
Tunis (Carbonel et Pujos, 1981 ; Jouirou, 1982), sebkha d’Ariana (Carbonel, 1980), lac
Ichkeul (Stevenson et Battarbee, 1991), lagune El Melah de Soliman (Ruiz et al., 2006),
lagune El Hisha (Ben Rouina et al., 2011), Sebkha El-Guettiate et Sebkha Dreîaa (Zaïbi et
al.,2011, 2012). Ces travaux donnent des renseignements sur leur écologie et leur distribution
en rapport avec les influences marines et continentales.
En tenant compte des associations citées dans les travaux antérieurs, les espèces
d’ostracodes et celle des foraminifères benthiques inventoriées au niveau du forage AK1
peuvent etre regroupées en trois associations, chacune caractéristique d’un environnement
particulier :

2.1. Ostracodes

1) L’analyse des assemblages d’ostracodes de la carotte AK1 (120 échantillons) a


permis d’identifier 40 espèces. Ces derniers peuvent être regroupés en trois assemblages

112
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

1) Assemblage de milieu marin constitué de Aurila convexa, A. prasina, A. woodwardi,


Argilloecia sp, Callistocythere discrepans, C. littoralis, Carinocythereis carinata, Caudites
calceolatus, C. sp, Costa edwardsi, Cythere demis, Cytheretta adriatica, Hiltermannicythere
emaciata, krithe sp, Loxoconcha parallela, L. pellucida, L. rhomboidea, Neocytheredeis
fasciata, N. faveolata, N. subspiralis, Paracytheridea depressa, Pontocythere elongata,
Semicytherura incongruens, S. sella, S. striata, S. sp, Tenodocythere prava, Urocythereis
favosa et U. oblonga.
Ces espèces vivent essentiellement en milieu littoral et infralittoral, sauf les genres
Argilloecia et Krithe qui sont plutôt typiques d’un milieu profond (épibathyal).

2) Assemblage de milieu lagunaire communicant avec la mer, composé de Leptocythere


fabaeformis, L. levis, L. pellucida, L. macella, L. castanea, Xestoleberis aurantia, et
Xestoleberis dispar.

3) Assemblage de milieu saumâtre à influence estuarienne formé par Cyprideis torosa,


Cytherois fischeri, Loxoconcha elliptica et L. turbida.

2.1.1. Zonation des ostracodes

En se basant sur les variations de la distribution relative des taxa dominants, de la


richesse spécifique, de la densité et de l’évolution des assemblages d’ostracodes, les zones
suivantes peuvent être distinguées au niveau des différentes unités lithologiques de la carotte
AK1 (Fig.4.1).

113
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Figure 4.1: évolution des différentes associations d’ostracodes, des indices de diversités et de la densité le long
de la carotte AK1

Zone1 : de 600 à 450 cm (Fig. 4.1)

Cette zone est généralement caractérisée par une faune peu diversifiée, les ostracodes
ont une richesse spécifique qui varie entre 1 et 4 sauf quelques niveaux de l’unité U3 (515-
520 cm) le nombre d’espèce des ostracodes augmente (8 espèces) et une abondance absolue
qui se situe entre 2 et 172 individus / 10 gramme de sédiment sec. A la base (unités U1 et U2),
des dépôts carbonatés blanchâtres renfermant des ostracodes saumâtres représentés
essentiellement par les Cyprideis torosa (supérieur à 80%).
L’unité U3, présente une forte proportion de petits galets de forme allongée et aplatie.
Cette unité est également très riche en fragments de coquilles et en ostracodes saumâtres
(Cyprideis torosa ̴ 32%), marins côtières (Aurila spp, loxoconcha spp et Paracytheridea

114
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

depressa ̴ 60%), d’eau douce (Cypridopsis vidua, avec des faibles pourcentages 5%) et des
ostracodes allochtones. Les charophytes sont également présents.
L’unité U4 est marquée par l’absence des ostracodes.
Zone2 : de 450 à 220 cm (Fig. 4.1)
Les assemblages d’ostracodes sont beaucoup plus riches et diversifiée au niveau de
cette zone caractérisant bien un milieu lagunaire très ouvert à la mer.
Cette zone peut être subdivisé en deux sous-zones, zone 2A et zone 2B
Zone 2A de 450 à 335 cm
Elle est composée de silt unimodal essentiellement d’origine marin. Les sédiments de
la base de cette zone sont riches en matière organique (débris de végétaux) et en pyrite. La
microfaune d’ostracodes est relativement diversifiée, la richesse spécifique varie entre 7 et 13
espèces d’ostracodes, principalement dans les niveaux 405 cm jusqu’au 370 cm et
L’abondance globale varie entre 2 et 242 individus.
La zone 2A est marquée par une augmentation importante en effectifs d’individus et
par la prédominance des ostracodes marins qui sont typique d’un environnement phytal
(Caudites javana, Loxoconcha rhomboidea, Tenodocythere prava), et épibathyal (Krithe et
Argilloecia)
L’unité U6 est caractérisée par une diminution progressive des formes phytales et une
augmentation des ostracodes saumâtres, en particulier de l’espèce Cyprideis torosa (̴ 60%)
Zone 2B de 335 à 220 cm
Elle comprend des sables silteux bioclastiques.
L’unité basale de cette zone se caractérise par la dominance des ostracodes saumâtres
et lagunaire (>50%). La densité de l’ostracofaune est ici la plus élevée (l’abondance absolue se
situe entre 70 et 456 individus /10g de sédiment sec).
L’unité sommitale de cette zone est riche en bivalve de type Abra alba
etCerastoderma edule juvéniles. Les ostracodes lagunaires et saumâtres spécialement
Xestoleberis aurantia et Cyprideis torosa dominent le peuplement (̴ 70%). la densité diminue
par rapport à l’unité précédente jusqu'à disparition (les deux premiers centimètres).
Zone3 : de 220 cm au sommet de la carotte (Fig. 4.1) : la base de la séquence holocène :
3000 ans B.P.
Au niveau de cette zone, la distribution des ostracodes se caractérise par des
alternances entre espèces saumâtres et espèces marins côtières.

115
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

La base de l’unité U9 présente une base érosive avec l’unité U8. Des mollusques
(lagunaires et marins), des débris des végétaux, des charbons de bois et coquilles brisées et
organisées en amas sont observé dans cette unité d’âge probable ca 2800 ans B.P
(Tableau 4.1), traduisant un milieu à haute énergie.
L’ostracofaune est représenté essentiellement par les espèces marines côtières (>50%)
qui sont associés aux ostracodes saumâtres.
L’unité U10 se distingue par l’absence des ostracodes.
L’unité U11 caractérise un sédiment où l’effectif baisse totalement, voire même une absence
totale de l’ostracofaune lagunaire et marine, seuls les Cyprideis torosa subsistent avec une
faible densité (de 10 à 90 individus /10g de sédiments).
L’unité U12 se caractérise par la diminution des pourcentages d’ostracodes saumâtres
qui sont remplacés par les ostracodes marins côtiers (~80%). Elle renferme les mêmes espèces
de mollusques et d’ostracodes que celles deU9, ces derniers fournissent un âge ca 2800 B.P.
U12 présente aussi les mêmes caractéristiques d’U9 (coquilles brisées, charbons de bois,
débris des végétaux). Ces paramètres plaident en faveur d’une sédimentation de forte énergie
probablement suite à une tempêtes/crues.
L’unité U13 définit un sédiment bioclastique monospécifique (Cyprideis torosa) avec
un nombre d’individus trop faible (2 à 4 individus/10g de sédiments).
L’unité U14 marqué par une faible densité (2 à 34 individus /10g de sédiments) et richesse
spécifique (3 espèces) des ostracodes.
L’unité U15 montre que les niveaux basaux (25-15 cm) d’âge ca 1300 ans B.P se
caractérisent par l’augmentation des ostracodes marins côtiers et la réduction des ostracodes
saumâtres par contre les unités sommitales (de 10cm jusqu’à la surface) présentent le cas
contraire

2.1.2. Les indices de diversité des ostracodes

Le long de la carotte AK1, les indices de Shannon (H) et d’équitabilité (E) varient
respectivement entre 0 et 2,24 et entre 0 et 1 pour les ostracodes (Fig. 4.1). En se basant sur
ces deux indices on peut reconnaitre les structures de population de chaque zone distinguée :

Zone1 : de 600 à 450 cm (Fig. 4.1)


Cette zone se caractérise par des valeurs des deux indices de diversité égale à zéro
pour les niveaux à ostracodes monospécifiques (U1 et U2) Ces valeurs montrent une
correspondance très nette avec le nombre d'espèces.
116
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

L’unité U3 est marquée par un hydrodynamisme plus important où l’indice H


augmente, il varie entre 0,19 et 1,61. Cependant l’indice E de l’ostracofaune montre une
évolution en rapport avec l’abondance relative des assemblages des ostracodes. En effet les
valeurs de l’indice E varient entre 0,37 et 0, 99. Cette évolution indique un peuplement
relativement structuré entre les trois associations saumâtres, lagunaires et marines côtières.
L’unité U4 est caractérisée par l’absence des ostracodes, donc les indices de diversité égale à
zéro.
Zone2 : de 450 à 220 cm (Fig. 4.1)
Zone 2A (de 450 à 335cm) : l’indice H s’accroit progressivement, atteignant des
valeurs élevés (de 400 à 380 cm, 2,1< H < 2,2). A partir de 380 cm les valeurs de l’indice H
diminuent (0,3<H<1,4). Les valeurs de E sont élevées (0,66<E<0,96) puis à partir de 400cm
l’indice E diminue (0,3<E<0,7), cette réduction s’accompagne par l’augmentation de
l’abondance relative des ostracodes marins (>70%). A partir de 380 cm (U6) les valeurs de
l’indice E varient entre 0,4 et 0,8 qui sont corrélées positivement avec l’abondance relative
des ostracodes saumâtres.
Zone 2B (de 335cm à 220cm) : les valeurs des indices H et E sont faible dans
l’intervalle 335-285 cm (U7) signant un peuplement moins structuré où les ostracodes
saumâtres dominent le milieu. L’unité U8 montre que l’indice H des ostracodes s’accroit.
Toutefois l’indice E de l’ostracofaune montre une évolution en rapport avec l’abondance
relative des espèces lagunaires et saumâtres. Les niveaux sommitaux de cette zone à
ostracodes monospécifique se caractérisent par des valeurs trop faibles de l’indice H et des
valeurs de l’indice E égales à zéro, distinctif d’un milieu évoluant vers la fermeture.
Zone3 : de 220 cm au sommet de la carotte (Fig. 4.1)
Cette zone se caractérise par une alternance des niveaux à fort hydrodynamisme et des
niveaux à faible hydrodynamisme.
Les indices de diversités H et E sont élevés dans les niveaux à haute énergie (U9 : de 220 à
190 cm, U12 de 120 à 80 cm et U15 : 20 à 15cm). En effet, la majorité des valeurs de H et de
E des ostracodes se situe respectivement entre 0,78 et 1,83 et entre 0,63 et 0 ,99 signant un
peuplement plus structuré où les abondances relatives des trois associations sont proches.
Dans les unités U10, U11, U13 et U14, caractérisés par la baisse de la richesse spécifique et
du détritisme et par l’enrichissement des espèces saumâtres, H et E sont décroissants.

117
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

2.2. Foraminifères benthiques

Les foraminifères benthiques sont largement utilisés en tant qu’outils de reconstitution


des paléoenvironnements (Gooday, 2003 ; Murray, 2006 ; Martins et al., 2007 ; Milker et al.,
2009 ; Mojtahid et al., 2010). La carotte AK1 montre que les foraminifères benthiques sont
plus diversifiés et plus abondants que les ostracodes.
Trois assemblages ont ainsi pu être individualisés (Fig. 4.2) ceux-ci semblent se répartir en
fonction de 1' intensité de l'influence marine.
1- Le premier assemblage lagunaire à Ammonia tepida et A. parkinsoniana. Ces deux
espèces sont abondantes dans les environnements marins peu profonds méditerranéens, dans
les lagunes et à l’embouchure des deltas (Ruiz et al., 2004 ; Abu Zied et al., 2007)
2- Le deuxième assemblage côtier comprend des espèces vivant dans des milieux marins,
surtout d'eaux peu profondes telles que les milioles (Adelosina longirostra, Quinqueloculina
bicostata, Q. seminulum, Q. poyeana, Q. akneriana, Q. lata, Spiroloculina sp et Triloculina
marioni) et les Elphidium (Elphidium advenum, E. acculeatum, E. crispum, E.excavatum et E.
macellum) (Sen Gupta, 1999).
3- Le troisième assemblage marin formé par Bolivina variabilis, Bolivina sp, Cibicides
lobatulus, Cibicides refulgens, Eponides concameratus, E repandus, Haynesina depressa, H.
germanica, Lagena striata, Neoconorbina terquemi, Peneroplis pertusus, Planorbulina
mediterranensis, Rosalina bradyi, R. globularis, R. macropora, Sorites orbiculus,
Stomatorbina concentrica et Valvularina bradyana.

2.2.1. Zonation des foraminifères benthiques

L’évolution de la richesse spécifique, la densité et de l’abondance relative des


différentes associations des foraminifères (Fig.4.2) permet de distinguer les trois grandes
zones suivantes :

118
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Figure 4.2: évolution des différentes associations des foraminifères, des indices de diversités et de la densité le
long de la carotte AK1

Zone1 : de 600 à 450 cm (Fig. 4.2)


La base de cette unité (U1 et U2) se caractérise par de très faibles valeurs de la
richesse spécifique (1 à 2 espèces) et de la densité (4 à 36 individus/10g de sédiments secs).
L’unité U3 correspond à des sables à galets se distingue par l’apparition des
foraminifères marines (Milioles, Elphidium, Eponides) à ces taxa côtiers s’associent les
espèces lagunaires (Ammonia tepida et A. parkinsoniana) avec des faibles pourcentages ne
dépassent pas 30%. Ces espèces côtières disparaissent dans l’unité U4.
Zone2 : de 450 à 220 cm (Fig. 4.2)
Zone 2A de 450 à 335 cm
Elle correspond aux unités U5 et U6. Cette zone se caractérise par une importante
richesse spécifique des foraminifères benthiques (21 espèces) ainsi que par l’abondance
absolue (variable entre 64 à 720 individus/10g de sédiments secs).

119
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

La base de cette zone montre presque une codominance entre les pourcentages des
taxa côtiers et les espèces lagunaires. On note aussi la présence de quelque foraminifère
planctonique, indice de pélagisme.
Au sommet (U6) les foraminifères montrent une légère réduction de leur richesse
spécifique (4 à 10 espèces) et leur densité (de 56 à 400 individus/10g sédiments secs). Cette
unité est marqué par la dominance des foraminifères lagunaires (>60%) associées aux
Elphidium excavatum, Cibicides, Rosalina, et les milioles.
Zone 2B de 335 à 220 cm
Elle se marque par la richesse en Abra segmentum (espèce caractéristique des substrats
meubles et sableux des eaux saumâtres et vivant à faible profondeur) et par l’abondance des
foraminifères hyalins (Haynesina germanica, Ammonia parkinsoniana et Ammonia tepida).
De la base de cette zone vers le sommet ces espèces diminuent puis elles disparaissent.
La répartition des foraminifères le long de la zone 2 dénote un milieu lagunaire de
forte énergie et soumis à d’importante influences marines (Zone 2A) puis la dominance des
foraminifères lagunaires traduit une faible communication avec la mer ouverte (Zone 2B)
enfin vers le sommet de cette zone, on note la réduction de la richesse spécifique et la densité
des foraminifères indiquant l’isolement de la lagune par rapport au milieu marin ouvert.
Zone3 : de 220 cm au sommet de la carotte (Fig. 4.2) : Holocène supérieur
La distribution des foraminifères dans cette zone se distingue par une alternance des
dominances des taxa marins côtiers et des taxa lagunaires.
L’unité U9, très riche en débris des végétaux, en fragments des coquilles, en charbons
et en mollusques (Cerastoderma edule, Bittium reticulatum et Cerastoderma glaucum) d’âge
cal 2800 ans B.P présente une base érosive avec l’unité U8.
Les foraminifères reconnus dans cette unité sont caractérisées par une forte valeur de
la richesse spécifique (15 espèces), la densité (465 à 56 individus/ 10g de sédiments secs), par
la dominance des taxa côtiers (les milioles, Peneroplis pertusus, Sorites orbiculus, Elphidium
spp) et les pourcentages des taxa lagunaires (Ammonia parkinsoniana et Ammonia tepida) ne
dépassent pas 30%. Ces données attestent un environnement agité à haute énergie
hydrodynamique.
L’unité U10, se caractérise par une chute diminution importante de toute microfaune.
L’unité U11, montre que les taxa lagunaires réapparaissent de nouveau avec une
densité assez faible (de 24 à 160 individus/10g de sédiments secs).

120
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

L’unité U12, renferme les mêmes espèces de mollusques et des foraminifères


inventoriées dans l’unité U9. Les foraminifères de U12 seraient probablement remaniés sous
haute énergie à partir les séries plus anciennes étant donné que les âges des mollusques des
unités U12 et U9 sont similaires.
L’unité U13, contrairement aux ostracodes, les foraminifères sont présents dans cette
unité. Ils montrent une réduction de la richesse spécifique (4 à 5 espèces) et une densité élevée
(de 104 à 20 individus/10g de sédiments secs). Les taxa dominants sont Ammonia
parkinsoniana et Ammonia tepida.
U14 caractérisé par la rareté des foraminifères (3 espèces) les deux espèces dominants
sont Ammonia parkinsoniana et Ammonia tepida, dont la densité est importante (̴ 400
individus/10g de sédiments secs).
La base de L’unité U15 (25-15 cm) d’âge ca 1300 ans B.P se caractérise par la
réduction des taxa lagunaires et le développement des taxa côtiers (les milioles, Peneroplis
pertusus, Sorites orbiculus, Elphidium spp) avec a présence des quelques foraminifères
planctoniques ceci dénote un troisième évènement extrême vers 1300 ans B.P d’origine
marin. Au sommet de la carotte, les pourcentages de ces derniers baissent et les Ammonia
tepida et A. parkinsoniana augmentent.

2.2.2. Les indices de diversité des foraminifères

Zone1 : de 600 à 450 cm (Fig. 4.2)


La base de cette zone (U1 et U2) montre que l’indice de Shannon (H) des
foraminifères est généralement faible (0,3<H<0,6) corrélé positivement avec la richesse
spécifique (Fig 4.2). L’indice d’équitabilité (E) varie entre 0 et 1, les valeurs proches de 1
signent une répartition équitable des individus entre les espèces lagunaires dominantes.
Au niveau de l’unité U3, les valeurs des indices de diversités H et E s’accroissent.
Cette évolution est corrélée positivement avec la variation de l’abondance relative des
foraminifères côtiers et de l’énergie du milieu. A partir de l’unité U4 les valeurs de ces indices
baissent de nouveau (l’indice H ne dépasse pas 0,3 et l’indice E=0). Ceci traduit un milieu où
les conditions physico-chimiques sont très variables défavorable à la vie de la faune.
Zone2 : de 450 à 220 cm (Fig. 4.2)
Zone 2A (de 450 à 335cm)
Les valeurs de l’indice H augmentent progressivement atteignant les valeurs les plus
élevées de la carotte, cette évolution suit immédiatement l’augmentation de la richesse

121
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

spécifique. Les valeurs de l’indice E, sont assez élevées (0,3<E<0,8) car les espèces marines
dominent les espèces lagunaires.
Zone 2B (de 335cm à 220cm)
Au niveau de cette zone les valeurs de l’indice H varient entre 0,3 et 1 et les valeurs de E sont
faible (0<E<0,6) traduisant un peuplement faiblement structuré où les taxa lagunaires
dominent tout le peuplement des foraminifères.
Zone3 : de 220 cm au sommet de la carotte (Fig. 4.2)
La variation des valeurs des indices de diversités (H et E) des foraminifères au niveau
de cette zone montre plusieurs fluctuations. En effet, Les indices de diversités H sont élevés
dans les niveaux (U9, U12 et U15) à forte hydrodynamisme associés au développement des
taxa marins par contre l’indice E est faible (̴ 0,39) puisque les foraminifères côtières dominent
le peuplement (Fig 4.2).
Les niveaux à faible hydrodynamisme (U10, U11, U13 et U14) montrent que les
valeurs de l’indice H sont faibles mais les valeurs de l’indice E sont plus élevées. Cette
évolution est accompagnée par de faibles valeurs de la richesse spécifique, de la densité et de
l’enrichissement des taxa lagunaires. Ceci traduit un peuplement à faible diversité où les
individus sont également partagés entre les espèces lagunaires dominantes.

3. Discussion

L’étude sédimentologique et micropaléontologique (étude quantitative et qualitative


des assemblages des ostracodes et des foraminifères) de la carotte AK1 nous a permis de
distinguer deux grandes phases la première d’âge pléistocène et la seconde d’âge holocène
 Chronologie des dépôts
14
Des datations C ont étaient effectués afin d’établir le cadre chronologique de la série
sédimentaire de la carotte AK1 (Tableau 4.1) et, en particulier, des unités U1, U3, U7, U9,
U12 et U15.
Les âges obtenus pour les niveaux de 585-590 cm d’U1, 510-518 cm d’U3 et les
niveaux 310-315 cm / 295-300 cm d’U7 sont supérieur à 45 000 ans BP (Tableau 4.1). Les
âges médians calibrés obtenus pour les niveaux de 207-210 cm d’U9, 115-120 cm d’U12 et de
15-20 cm d’U15 sont respectivement ̴ 2810, 2800 et 1300 ans BP. (Tableau 4.1)
Ces unités sont très riches en foraminifères et ostracodes marins et lagunaires voire
bathyal-épibathyal représenté essentiellement par genres d’ostracodes Argilloecia sp., Krithe
sp, Parakrithe sp et des foraminifères planctonique qui révèlent une influence marine très

122
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

importante. Ce ci traduit que ces dépôts sont attribuées à l'interglaciaire MIS5e, lorsque le
niveau relatif de la mer était plus élevé que le niveau marin actuel (Grant et al., 2014).
Nous considérons que les sédiments de la zone 1 et 2 sont probablement déposés depuis
l'avant-dernier interglaciaire ̴185 ka (MIS7) où le niveau marin ne dépasse pas le niveau
actuel (Grant et al., 2014). Des datations plus précises seront nécessaires à l'avenir pour
confirmer l'interprétation donnée sur la base de la géomorphologie et les observations
paléoenvironnementales, à l'aide d'autres méthodes de datation, mais nous considérons que
l'élévation des dépôts étudiés dans ces travaux sont comparables à celles trouvées dans
d'autres zones tectoniquement stables, et en particulier, comparable à la série décrite en SE de
la Tunisie (Jedoui et al., 2003).
D’autre part, les âges obtenus pour la Zone 3 sont respectivement 2810, 2800 et 1300
ans cal BP. La discontinuité entre les Zones 2 et 3 se manifeste principalement par le
changement brutal dans la lithologie et la présence d’abondants fossiles remaniés.
La zone 3 couvre un intervalle de temps court et il est composé de trois successions de
séquences grano-décroissantes qui pourraient correspondre aux évènements de sédimentation
rapides et ponctués.
 Evolution des paléoenvironnements (Fig.4.3)
La zone côtière du sud-est Tunisien a été tectoniquement stable au cours de la dernière
130000 ans B.P (Paskoff et Sanlaville, 1983 ; Jedoui et al. 1998 ; Bouaziz et al., 2003). Ainsi,
la combinaison entre les faciès sédimentaires, le contenu fossilifères des assemblages de
foraminifères et d'ostracodes et les observations chronostratigraphiques dans la succession de
la carotte AK1, nous fait valoir plusieurs idées sur le contrôle des fluctuations du niveau de la
mer, la dynamique littorale et les évènements extrêmes (crues et tempêtes) au cours du
Pléistocène à l'Holocène sur l'évolution de la zone côtière à l'embouchure de l' Oued El Akarit
(Figs.4.1 et 4.2).
 Pléistocène
Zone1 : Zone estuarienne-continentale
Elle est caractérisée par la dominance des ostracodes saumâtres (Cyprideis torosa), la
présence des oogones de charophytes, l'absence de foraminifères benthiques et des taxons de
foraminifères planctoniques allochtone associés à cette zone (U1 et U2). La texture d’U3 est
principalement limono-sableuse, elle renferme une proportion importante des galets de forme
allongée et aplatie. Cette couche est également très riche en coquilles, fragments de coquilles
et en microfaune côtières. L’analyse granulométrique indique qu’il s’agit de dépôts de fond de

123
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

chenal. Ce stade se termine par des dépôts silteux azoïques (U4) (Figs.4.1, 4.2 et 3.4)
traduisant un milieu continental.
Zone2 : lagune très ouverte à la mer évoluant vers la fermeture
Elle est subdivisée en deux sous-zones : zone 2 A et zone 2 B
Zone 2 A : la base de cette zone présente des silts légèrement sableux riche en matière
organique avec une distribution unimodal. Elle est caractérisée par la dominance des taxa
marins (ostracodes et foraminifères benthiques), notant aussi la présence de la microfaune
épibathyale (Krithe et Argilloecia) (Figs.4.1et 4.2). Les dépôts de l’unité U5 montrent une
transition d’un environnement continental à un environnement marin traduisant une incursion
marine.
Dans la côte nord de la ville de Gabès, (Gzam, 2013) a identifié un cordon littoral à une
profondeur de -9 m déposé pendant la période transgressive MIS 5a. Cependant, un cordon
littoral pléistocène MIS5e, caractérisé par un faciès gréseux fin à très fin bioclastique, a été
identifié à + 4 m au-dessus du niveau marin actuel. (Gzam, 2013). Aussi (Jedoui et al., 2003)
ont montré que le haut niveau marin a enregistré deux maxima eustatiques séparés par
une régression Au cours de la transgression pléistocène MIS 5e. La première pulsation
positive (109-147 ka) a atteint +3 m. La seconde, qui s’est déroulée entre 102-141 ka, est plus
ample (+5 m). Ces deux niveaux de mer élevés existent ailleurs dans le bassin méditerranéen
(Hillaire Marcel et al., 1996 ; Kindler et al., 1997).
Par conséquent, au cours de la transgression du Pléistocène (MIS 5e) le niveau de la
mer a augmenté de plus de 4 m par apport au niveau marin actuel, transformant toute la vallée
de l'Oued El Akarit en une lagune côtière soumise à une influence océanique marquée.
La présence des foraminifères planctoniques et des ostracodes pélagiques pourrait être
expliqué par (1) un fort hydrodynamisme, (2) des upwellings dans le golfe de Gabès lors de
périodes de haut niveau marin ?
Zone2 (2B) montre une augmentation de la teneur des assemblages saumâtres des ostracodes
et des foraminifères hyalins Ceci traduit une communauté typique d’environnements semi-
fermés soumis à une influence océanique importante. Vers le sommet de cette sous zone les
pourcentages de la microfaune diminuent jusqu'à disparition (Figs.4.1et 4.2) indiquant
l’isolement de la lagune par rapport au milieu marin (U8). Cela est probablement lié à la
formation d’un cordon littoral pendant l’épisode régressif du niveau marin. Au cours des
périodes transgressives du Pléistocène supérieur (stade isotopique MIS 5) l’évolution

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

morphologique du littoral du golfe de Gabès est caractérisée par la mise en place des
cordons littoraux (Gzam, 2013).
 Holocène

Cette zone montre une alternance de niveaux riche en taxons marins côtiers et de
niveaux riche en taxons laguno-saumâtres. Bien qu'il n'y ait pas eu de changements majeurs
au niveau de la mer au cours des derniers 3000 ans B.P, les données géologiques montrent,
probablement, une élévation du niveau marin à un taux moyen d'environ 0,1 à 0,2 mm/an
pendant cette période (Zerbini et al., 1996 ; Lambeck et Bard, 2000 ; Lambeck et al., 2004).
La phase holocène présente trois épisodes des évènements extrêmes (Figs.4.1et 4.2) :
 Episode 1: U9 / U10 et U11 (~2810 ans cal BP)
L’unité U9 se caractérise par l’élévation des pourcentages des ostracodes marins côtiers
(Urocythereis oblonga, Propontocypris sp, Pontocythere elongata, Aurila sp) (>50%) et les
foraminifères côtières tels que les Milioles et les Elphidium associés à des ostracodes
saumâtres (Cyprideis torosa) et des foraminifères lagunaires (Ammonia tepida et Ammonia
parkinsoniana), la prolifération des mollusques marins, la présence des végétaux, des
charbons et des coquilles brisées. La granulométrie est moyenne à grossière polymodale. Tous
ces éléments suggèrent des conditions hydrodynamiques de forte énergie et soumis
d’importante influences marines synchrones à une période pluvieuse.

Les unités U10 et U11 se distinguent par une chute brutale de la richesse spécifique,
ainsi que les indices de diversités des ostracodes et des foraminifères. Il ne subsistera que les
espèces de Cyprideis torosa et les Ammonia (tepida et parkinsoniana) avec une très faible
densité (<20 individus/10g de sédiments secs) (Figs.4.1et 4.2). L’appauvrissement de ces
unités en grain de quartz témoigne l’absence de la communication avec la mer.
 Episode 2: U12 / U13 (~2800 ans cal BP)
Les sables moyens à grossiers de l’unité U12 se distinguent par une chute brutale des
ostracodes saumâtres, la diminution des pourcentages des foraminifères benthiques lagunaires
(<30%), la dominance des foraminifères et des ostracodes marins côtiers (Figs.4.1et 4.2), la
présence des végétaux, des charbons, des gastéropodes et des lamellibranches brisés et de la
propagation des mollusques marins et lagunaires. Les sédiments et les taxa d’ostracodes de
cette unité U12 ressemble beaucoup à ceux de l’unité U9. Ces paramètres traduisent un
deuxième épisode à très haute énergie. Le milieu de dépôt est compatible avec un système
fluvial à haute énergie où les sédiments de l’oued local (matériels grossiers identifiés à l’unité

125
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

U9) ont été remaniés et transportés plus loin probablement par des crues importantes au
niveau de l'Oued El Akarit. Cet évènement extrême est confirmé par les travaux de (Gargouri
,2011) dans les deux dépressions paraliques, sebkha Geuttiat et Dreîaa entre 3000 et 1550 ans
B.P. Aussi (Zaibi et al., 2012) ont montré l’existence d’une phase transgressive entre cal.
2739-3270 yr B.P au niveau de sebkha Dreîaa de Skhira (golfe de Gabès).
L’unité U13 se caractérise par une chute du nombre d’ostracodes ainsi que les indices
de diversités (indice E et H=zéro), par contre les Ammonia tepida et A. parkinsoniana
subsistent encore. La granulométrie du matériel sédimentaire de cette unité est moyenne à
fine, elle est unimodal d’origine marin et modérément classée. Ces caractéristiques signent
des dépôts des barres tidales.
 Episode 3: U14 / U15 (~1300 ans BP)
L’unité U14 marqué par une faible richesse spécifique (3 espèces) des ostracodes et
des foraminifères (Figs.4.1et 4.2). L’unité U15 montre que les niveaux basaux (25-15 cm)
d’âge 1300 ans B.P se caractérisent par l’augmentation des taxa marins côtiers et la réduction
des taxa saumâtres par contre les unités sommitales (de 10cm jusqu’à la surface) présentent le
cas contraire (Figs.4.1et 4.2). Des travaux antérieurs suggèrent que ces microfossiles sont
souvent trouvés dans les régions de plate-forme interne (Ruiz et al., 2004 ; Hussain et al.,
2006) et qu'ils pourraient être transportés par la haute marée dans la zone continentale.
Les caractéristiques taxonomiques de ces microfossiles indiquent qu'ils sont soit cassé
ou avec les deux coquilles retenus, cela pourrait être dû à leur transport lors d'évènements
extrêmes (par exemple les tempêtes) dans la région côtière indiquant des changements
brutales des conditions normales. Sachant que pendant les derniers 1500 ans B.P, aucune
variation de niveau marin n'a été enregistré dans la Méditerranée (Morhange et al., 2001 ;
Pirazzoli, 1991 ; Vella et Provansal, 2000).
En résumé, au cours de l'Holocène supérieur (les derniers 3000 ans B.P) trois épisodes
ont été identifiés dans la Zone3, caractérisée par des sédiments granodécroissant (unités U9,
U12 et U15) contenant des espèces marines côtières (Mollusques, ostracodes et foraminifères
benthiques). Ceci n’a aucun rapport avec l'élévation du niveau marin. Ainsi, ces dépôts sont
plutôt liés aux phénomènes extrêmes comme les fortes crues et les tempêtes. Dans ce
contexte, (Pirazzoli, 1993) et (Paskoff, 1993) révèlent que les fortes tempêtes peuvent non
seulement augmenter l’amplitude et de la force des vagues, mais aussi, peuvent augmenter
temporairement le niveau de la mer de 2 à 3 mètres. Les dépôts de « wash-over » se trouvent à
quelques centaines de mètres en profondeur, compatible avec la position de la carotte AK 1.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Cette hypothèse est basée sur les caractéristiques des sédiments intrinsèques seulement, étant
donné qu’il n’y a ni changement relatif du niveau de la mer, ni soulèvement tectonique peut
être argument pour expliquer la présence des incursions marines. En outre, dans le sud de la
Tunisie, les tempêtes peuvent s'accompagner de fortes pluies (144mm/h pendant 5min), ce qui
peut générer de très violentes inondations (Bourges et al., 1984). L’influence marine et
fluviale est observée dans la Zone 3, qui peut être attribuée pour le transport des sédiments
durant les crues, qui peuvent être associés aux tempêtes.
Avant 3000 ans BP, le paléoenvironnement subaérien de l’oued El Akarit est soumis à
une forte action érosive dans des conditions météorologiques normales et extrêmes. (Fontes,
1983; Zouari, 1988 ).
Les «évènements extrêmes» ne peuvent pas être directement liés aux phases
chronologiquement bien définis de la détérioration du climat dans les régions sud
méditerranéennes, à cause de la présence des discontinuités de la série sédimentaire étudiés
dans la carotte AK1. Cependant, les datations radiométriques suggèrent les épisodes 1 et 2
peuvent avoir été enregistrées au cours de l'évènement de refroidissement global observé à
environ 2800 ans BP (Chambers et al., 2007), tandis que l'épisode 3 seraient intervenue
pendant «The Dark Age » ou « Migration Period » de refroidissement (1,75-1,35 ka cal BP)
(Ljungvist, 2010). A cet époque l’activité fluviale été bien identifié dans le nord de la Tunisie
vers 3.0 et 1.4 ans cla BP, en dépit du climat aride documenté dans l'ouest de la Méditerranée
pendant la plupart des coups froids Holocène (Wanner et al., 2008).
La discontinuité de la succession sédimentaire AK1 et l'incertitude de l'âge ne permet
pas un lien direct entre le climat global. Cependant, nous considérons qu'il est important de
souligner que l'apparition des épisodes 1, 2 et 3 est concomitantes à des phases de
remblaiement de la plaine d'inondation dans d'autres grands systèmes fluviaux d'Afrique du
Nord de la Méditerranée. La question qui se pose est de savoir si ces phénomènes sont liés
processus climatiques dans le sud tunisien ou si un effet anthropique aurait fragilisé le littoral
tunisien à partir de l’époque romaine.
Une courte période humide est observée dans le golfe de Gabès, suggérée par
l'augmentation du pollen chêne environ 2500 ans BP. (Brun et Rouvillois-Brigol, 1985)
observés dans les sédiments marins (carottes marines dans le golfe de Gabès). L’amélioration
de l’humidité (les terres plus fertiles) est susceptible de favoriser le développement des
civilisations locales telles que les puniques et romains, après 146 avant J.-C. (Faust et al.,
2004). Des sites archéologiques d'époque romaine (présence du centre de production

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

céramique) ont été mis à jour à 1 Km Sud de l'embouchure de l’oued El Akarit (Slim et al.,
2004) et ils sont considérés comme témoins de l’occupation humaines à l'époque romaine, en
particulier dans les zones côtières. Ainsi, nous croyons qu'il est essentiel de prendre en
compte l'impact anthropique dans l'évaluation de la réponse morphologique locale à des
évènements extrêmes tels que les crues et les tempêtes, ce qui nécessiterait une corrélation
plus précise avec les données archéologiques.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Figure 4.3: Evolution des environnements de dépôt de la carotte AK1

II. Etude de la microfaune des sédiments de la rive gauche de l’oued El


Akarit (Carottes AK2 et AK3)

1. Carotte AK2
Les âges de dépôts de la carotte AK2 restent inconnus, puisqu’ils sont fluviatiles et ne
renferment pas du matériel suffisant pour les dater.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

1.1 Ostracodes

1.1.1 Densité faunique et diversité spécifique

L’allure générale des courbes de variation du nombre d’individus (Fig.4.4) et


d’espèces montrent bien que les niveaux 380 à 220 cm sont caractérisés par le maximum de
diversité et abondance (les individus peuvent atteindre 700 individus/ 5g de sédiment). En
effet, la série peut être subdivisée en trois zones :
1) De 450 à 180 cm (U1-U4) : la base de cette zone montre que la densité faunique est
modérée ne dépassant pas 200 individus/ 5g de sédiments. A partir de l’unité U2, on
remarque une augmentation du nombre d’individus d’ostracodes qui peuvent dépasser 650
individus/5g. L’augmentation du nombre d’individus témoigne probablement de l’existence
de microfaune remaniée.
2) De 180 cm à90 cm (U5) : cette unité se caractérise par une très faible densité.
3) De 90 cm au sommet (U6 et U7) : le nombre d’espèce augmente de nouveau (5 à 6
espèces) avec une faible abondance (ne dépassant pas 50 individus/5g).

1.1.2 Répartition des associations

L’analyse quantitative et qualitative des espèces d’ostracofaunes (Fig. 4.4) permet de


les classer en quatre associations :
 Une association monospécifique saumâtre comprenant le Cyprideis torosa ;
 Une association d’eau douce comprenant les genres suivantes : Candona sp ;
Limnocythere sp ; Cypridopsis sp ; Ilyocypris sp.
 Une association marine côtière comportant : Hiltermanicythere emaciata ;
Paracytheredea depressa ; Loxoconcha turbida.
 Une association comprenant les genres allochtone (du Crétacé).
En effet, de la base de la carotte AK2 vers son sommet (Fig. 4.4) on observe :
1) De 450 à 180 cm (U1-U4) : à la base on note une prédominance des Cyprideis torosa.
Mais à partir de l’unité U2 une augmentation de la contribution des associations d’eau douce
et allochtone est observée au détriment des saumâtres, qui sont toujours dominants, avec un
nombre d’individus important 700 individus/5g. (Fig.4.4). Des nombreux galets sont observés
dans le sédiment (chapitre 3) puis l’association saumâtre (Cyprideis torosa) domine de
nouveau (U3 et U4)
2) De 180 à 90 cm (U5) : cet intervalle est presque azoïque (présence des quelques
Cyprideis torosa) avec faible densité (Fig.4.4)

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

3) De 90 cm au sommet (U6 et U7) : dans cette zone on remarque l’augmentation relative


du nombre d’espèce (espèces d’eau douce, saumâtres, côtières) avec un nombre
d’individus très faible (2 à 50 individus/5g des sédiments).

Figure 4.4: évolution de la diversité, la densité et des différentes associations d’ostracodes le long de la carotte
AK2

1.2. Foraminifères benthiques


L’analyse quantitative et qualitative des espèces de foraminifères benthiques (Fig. 4.5)
permet de les classer en trois associations :
 Une association monospécifique saumâtre comportant les Ammonia sp;
 Une association comportant les genres allochtone (du Crétacé).

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

 Une association comportant les genres de foraminifères planctoniques.


En se basant sur la répartition de ces associations, la carotte AK2 (fig. 4.5) peut être
subdivisée en trois zones :
1) De 450 à 180 cm (U1-U4) : cet intervalle est caractérisé par la présence des trois
associations en même temps.
2) De 180 à 90 cm (U5) : cette unité se caractérise par l’absence des foraminifères.
3) De 90 au sommet (U6-U7) : dans cette zone en remarque une raréfaction des
foraminifères. La présence de quelques niveaux où en enregistre l’apparition d’espèces
allochtone.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Figure 4.5: évolution des différentes associations de foraminifères le long de la carotte AK2

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

2. Carotte AK3

Répartition des ostracodes et des foraminifères


L’étude de la microfaune présente dans les sédiments de la carotte AK3 nous a permis
de les classer en quatre associations.
 Une association saumâtre formée par Cyprideis torosa et Ammonia sp;
 Une association marine côtière comportant : Rosalina sp, Eponides
 Une association comportant les foraminifères planctoniques ;
 Une association groupant les genres allochtone (du Crétacé).
En effet, de la base vers son sommet (Figs. 4.6 et 4.7), la carotte AK3 peut être
subdivisé en trois zones distinctes :
1) De 450 à 270 cm (U1-U4) : cette zone est caractérisée par la faible quantité des
ostracodes (les Cyprideis torosa ne dépassent plus les 10 individus par / 5g de sédiments), des
rares Ammonia sp par la présence des microfaunes remaniées (Crétacé). Quelques
foraminifères planctoniques (Globigérines bulloides,…..) sont également observés.
2) De 270 à 100 cm (U5-U8) : dans cette zone on remarque une raréfaction des
microfaunes. La présence de quelques Cyprideis torosa (pas plus de 10 individus/5g de
sédiments) et des Ammonia tepida (foraminifères benthiques).
3) De 100 cm au sommet (U9-U11) : on enregistre l’apparition d’espèces allochtones et
marine côtière avec une faible densité (ne dépassent pas 20individus/5g de sédiments).

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Figure 4.6: évolution des différentes associations d’ostracodes le long de la carotte AK3

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Figure 4.7: évolution des différentes associations de foraminifères le long de la carotte AK3

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

3 Discussion
Les deux forages AK2 et AK3 montrent des dépôts fluviatiles et continentaux à intercalations
de dépôts marins attestées par la présence de microfaunes marines quaternaires, de
charophytes saumâtres. Ces dépôts sont transportés par de manière générale par suspension
uniforme avec une minorité non négligeable transportés par roulement. Ceci indique une Forte
hydrodynamique liée à des phénomènes exceptionnels importants (crues /tempêtes/tsunamis)
permettant le processus de roulements. Vue l’inexistence des ages carbone 14 de ces dépôts
on pourra probablement attribuer l’age holocène inférieur de ces deux forages puisqu’ ils
appartiennent à la formation Demna (9000-8000 ans B.P) (Fontes,1983 ; Ben Ouezdou,
1983).

III- Discussion de l’étude des forages AK1, AK2 et AK3

Dans ce travail, on se propose de reconstituer l’évolution du paléoenvironnement en


mer méditerranée sud en particulier, la région El Akarit dans le golfe de Gabès (Sud Est de la
Tunisie) basée sur l’étude de trois carottes (Fig.4.8).

Figure 4.8: Emplacement des carottes

Des analyses sédimentologique, minéralogique (minéraux argileux), chronologique et


micropaléontologique (étude des assemblages des ostracodes et des foraminifères benthiques
ainsi le calcul des indices biocénotiques) nous ont permis de reconstituer les paléo
environnements de l’embouchure de l’oued El Akarit et de reconnaitre les forçages
responsables de leur évolution au cours du temps. En effet deux grandes phases ont été
identifiées (Fig.4.9).

137
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

Figure 4.9: Evolution des environnements de dépôts de l’embouchure de l’oued El Akarit à travers
l’approche sédimentologique et micropaléontologique

I) La phase Pléistocène :
Les datations réalisées dans les niveaux de la zone 1 et la zone 2 donnent des âges supérieurs
à 40000 ans BP (les âges s’échalonnent entre 46000 ans BP et 49000 ans BP). Ces âges situés
à la limite de la méthode carbone 14, ne permettent pas d’établir une chronologie absolue
certaine. Dans ce cas deux hypothèses peuvent etre envisagées :
(1) Ces dépôts sont plus récents que 40000 ans BP, ceci est dû au vieillissement des
dépôts carbonatés par le carbone dissous de la nappe profonde. En effet, Fontugne et
Hatté (2007) ont montré que la datation de coquilles vivantes de la région El Akarit
(au niveau des sources) donne des âges compris entre 10 et 15 Ka BP, Cela est dû à
l’alimentation de l’oued par des eaux anciennes de la nappe du Continental
Intercalaire.
(2) Ces dépôts sont plus anciens que 40000 ans BP. En effet, Fonte et al, (1983) ont daté
les matériaux carbonatés prélevés d’une coupeaffleurante dans la même région (oued

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

El Akarit) par Th/U donnent des âges appartenant à la période du dernier interglaciaire
(110000-130000 ans BP), ces âges sont en plein accord avec nos résultats.
La carotte AK1 (de la base vers 220cm) illustre :
 Des dépôts marins riches en ostracodes et en foraminifères marins correspondant à la
transgression marine (MIS5e).
 Des épisodes détritiques témoignés par la rareté des faunes, la présence des ostracodes
remaniés du crétacé et des galets (Chap.3). De plus, au cours du dernier interglaciaire
plusieurs auteurs mentionnent des périodes humides dans le sud tunisien (Fonte et al,
1983 ; Zouari, 1988)
La zone1 suggère d’un milieu lacustre continental : sédiments lacustre riche en Cyprideis
torosa et en charophytes (U1 et U2). L’unité U3 correspond à des sables à graviers et galets
riche en illite et en kaolinite qui sont hérités du bassin versant de l’oued El Akarit signant une
période humide. Zouari (1988) affirme l’existence des épisodes climatiques humides pendant
le dernier interglaciaire dans le sud tunisien. Avec la zone 2, le milieu lacustre évolue vers un
milieu laguno-marin à influence océanique où se développent des ostracodes et des
foraminifères marins voire pélagiques. Cette incursion marine pourrait être interprétée comme
une conséquence de la montée marine pendant la période Pléistocène (MIS5e) où le niveau de
la mer était plus élevé que le niveau marin actuel. Par la suite vers le sommet de la zone 2
(zone 2B), le milieu évoluera progressivement vers la fermeture et l’émersion. En effet, la
microfaune marine (ostracodes et foraminifères benthiques) diminue et elle est remplacée par
la microfaune saumâtre. Ceci peut être lié à l'isolement de la lagune de l'environnement marin,
éventuellement par la formation d'un cordon littoral lors de l’épisode régressif du niveau de la
mer. La morphologie du littoral sud tunisien est caractérisée par le développement des
cordons littoraux pendant le pléistocène supérieur (Gzam, 2013).
II) Les sédiments holocènes sont déposés en discordance sur les dépôts pléistocènes. En
effet, on remarque l’absence des dépôts holocènes inférieurs et moyens (11.000 à 3.000 ans
BP) dans l’embouchure de l’oued El Akarit pendant l’émersion de la zone côtière.
III) La phase Holocène (derniers 3000 ans BP) : correspond à la succession de trois
épisodes courts (environ 2810 ans BP, 2800 ans BP et 1300 ans BP). Les unités de base de ces
épisodes (U9, U12 et la base de U15) correspondent à des sables moyens à grossiers mal
classés tri modales, sont caractérisées par la prolifération des mollusques lagunaires et marins,
la dominance des microfossiles marins côtiers (ostracodes et foraminifères benthiques), la
présence des charbons de bois, des débris des végétaux, des coquilles brisées et d’une faune

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

remaniée. Ces épisodes sont soupçonnés d'être liés à des évènements extrêmes. Les tempêtes
violentes auraient pu être à l'origine de la présence des sables grossiers, probablement
accompagnées par des inondations fluviales, générés après de fortes pluies typiques du climat
méditerranéen sec.
Au cours de l’holocène supérieur (les derniers 3000 ans B.P), plusieurs auteurs ont montré la
présence des dépôts marins au niveau des zones côtières, toutefois le niveau marin relatif
pendant cette période est relativement stable. En effet, plusieurs causes ont été proposées pour
expliquer leurs existences. En effet, Regnauld et al, 1996 (côte atlantique) parlent des
évènements extrêmes tes que les tempêtes marines et les crues, Gargouri et al, 2011 et Zaibi et
al, 2011, (dans le Golfe de Gabès, Sebkha Dreiaa) ont montré une transgression marine
relative au cours de cette période, Jedoui et al, 1998 ont expliqué la présence des dépôts
marins dans le littoral de Djerba par le phénomène de l’hydro-isostasie.
Les données disponibles à travers l’étude sédimentologique, minéralogique et
micropaléontologique de la carotte de l’embouchure de l’oued El Akarit mettent en évidence
l’existence des évènements extrêmes (tempêtes/crues) qui sont probablement responsable à la
présence de la microfaune côtière en association avec les assemblages saumâtres. Une
corrélation précise avec les données archéologiques serait nécessaire à l'avenir pour établir en
détail le degré de l'impact anthropique dans la fragilisation de la zone littorale de la Tunisie.
Les deux autres carottes (AK2 et AK3) montrent des dépôts fluviatiles et continentaux
à intercalations des dépôts marins et des niveaux à galets enregistrant des évènements
extrêmes.
La carotte AK2, montre de la base U1 à U4 (zone1), des dépôts fluviatiles confirmés
par des teneurs élevés en éléments détritiques, par la présence de microfaunes remaniées du
crétacé, des charophytes et des galets volumineux. Cette zone pourrait témoigner à la présence
d’une phase humide (crue).
L’unité U5 (zone2), est azoïque et caractérisée par l’abondance du gypse ceci plaide
en faveur d’un milieu à tendance évaporitique.
A partir de l’unité U6 vers le sommet (zone3) on note la présence de la microfaune
benthiques côtières et des foraminifères planctoniques. Il est logique de s’interroger sur la
présence de cette faune marine dans les dépôts continentaux ? Ces dernières pourraient être
amenées par une forte tempête dans la lagune installée lors de la transgression marine pendant
120000 ans B.P ou 185000 ans B.P qu’on a vécu dans la carotte AK1.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 4 : Etude micropaléontologique

La carotte AK3, très proche de la poche à Cardium, elle montre aussi des dépôts
continentaux. Généralement cette carotte se caractérise par la rareté de la microfaune.
Cependant, dans les niveaux basales (U2-la base d’U5) comportent des assemblages très
variés allant de la microfaune saumâtre (Cyprideis torosa et Ammonia sp) dominant aux
espèces planctoniques, allochtone (Crétacé) et côtière à côté des bioclastes. Ces associations
micro faunistiques de biotopes différentes se trouvent à une altitude de 5m.Vue l’inexistence
des datations radiométriques de ces dépôts, on pourra évoquer que les foraminifères marines
côtières benthiques et planctoniques dans les dépôts de la carotte AK3 pourraient être amenée
par des tempêtes violentes ou d’un tsunami pendant laquelle les sédiments de fonds auraient
été transportés et redéposés ailleurs loin de leurs sources d’origine.

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Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

1. Problème d’accumulation des Cardium de l’oued Akarit

Sur la rive nord de l’oued El Akarit, une importante bioaccumulation des valves
appartenant au genre Cardium a été trouvée à 2 Km environ à l’ouest de la côte d’aujourd’hui.
Les Cardium sont présents sur les deux rives de l’oued et à environ 10m au-dessus du niveau
marin actuel (Figs.5.1 et 5.2). Plusieurs datations radiométriques ont été effectuées sur ces
Cardium par des auteurs différents (Page, 1972, Zaouali, 1976 ; Fontes et al, 1983). Elles ont
donné des âges compris entre 8400 et 8200 ans B.P.

Figure 5.1: Coupe géologique longitudinale, rive nord, de l’oued El Akarit montrant la position de la poche à
Cardium (Rognon et al., 1983. modifié)

Zaouali (1976) qui a entrepris l’étude de ces Cardium pense que cette faune a vécu
dans une lagune en communication avec la mer. La parfaite conservation de ces Cardium avec
leurs valves en connexion exclut la possibilité de tout transport ou de remaniement. Il s’agit
ici sans aucun doute d’un dépôt in situ. Cependant l’attribution d’une origine laguno-marine à
cette faune se heurte à des différentes courbes des variations du niveau de la mer qui montrent
que le niveau marin était situé vers -10m à 8000 ans BP. Donc Zaouali a évoqué la possibilité
de soulèvement tectonique de l’unité sédimentaire contenant les Cardium pour expliquer le
fait de les retrouver en position de vie, a une altitude presque de 10m.
Burollet (1978) soutient aussi l’idée de soulèvement puisqu’il considère que la partie
méridionale du Golfe de Gabès est en train de se soulever, tandis que sa partie septentrionale
est en voie d’affaissement.

140
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

Fonte et al., (1983) ont signalé l’existence d’accumulation massive de Cardium


fossiles dans les chotts Fedjej et Jerid, au niveau de la rive de l’oued Chatti (Lybie), au Sahara
algérienne datant de 8200 ans BP et Coque (1962) a démontré que ces dépressions n’ont pas
été en relation avec la mer au cours du Quaternaire. Peut-être la lagune à Cardium de l’oued
Akarit a-t-elle été aussi isolée comme l’avaient été les Chotts ?

2. Observations de terrain

Lors de diverse missions de terrains effectués dans l’oued El Akarit, une coupe de
l’affleurement de la Poche à Cardium a été réalisée (34°06'32.8" N et 009°59'23.0"E). Situé à
environ 800m à l’Est de la route principale Sfax-Gabés sur la rive gauche de cet oued, la
Poche à Cardium paraît être emboîtée dans des niveaux silteux (Fig. 5.2).

Figure 5.2: Photo de terrain de la position de la Poche à Cardium

3. Coupe lithostratigraphique

La coupe visible de la poche à Cardium au niveau de la rive gauche de l’oued El


Akarit comporte de la base au sommet la succession suivante (Fig.5.3):
1) Sables et limons gypseux rougeâtres
2) Argiles verdâtres
3) Silts grisâtres contenant 10à15% de coquilles
4) couche à Cardium emboitée dans des limons grisâtres riche en débris de végétaux
5) Silts argileux grisâtres renfermant 10à 15% de coquilles
6) Sables et limons rougeâtres (voile éolienne)

141
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

Figure 5.3: coupe lithologique de la Poche à Cardium

4. Datation carbone 14 :
14
Deux datations C, l’une sur les valves de Cerastoderma glaucum et l’autre sur les
ostracodes de type Cyprideis torosa, ont été effectuées grâce à la méthode A.M.S (Accelerator
Mass Spectrometer) au Laboratoire de Datation par le Radiocarbone de Poznań (Pologne),
donnent des âges respectivement de 8800 ans BP et 8400 ans B.P.

142
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

5. Répartition de la microflore

Les charophytes sont des algues dont les parois cellulaires sont incrustées de calcaire,
ce qui les rend aptes à la fossilisation. La majorité des espèces vivent dans les eaux douces.
Néanmoins, on connaît quelques espèces d’eau saumâtre ou salée comme Chara baltica. Elles
sont présentes dans les eaux calmes avec un fond meuble où leurs rhizoïdes s’ancrent
facilement.
L’analyse de la microflore contenue dans les dépôts de la Poche à Cardium montre
leur présence en quantité assez importante dépassant les 500 individus par 5g de sédiment sec.
De point de vue qualitative, on note la présence d’une diversité de charophytes de genre
Chara (C. hispida, C. vulgaris, C. globularis, C. aspera, C. canescens) à côté des
Lamprothamnium papulosum et une minorité de Nitella cf flexilis. En effet, l’écologie des
divers espèces est représenté comme ci-dessous :
C. aspera : caractéristique des eaux douces (surtout calcaires) et saumâtres,
principalement dans les viviers peu profonds, les canaux de drainage, les lacs et les tourbières
(Caisová et Gąbka 2009) ;
C. canescens : présente uniquement dans les eaux saumâtres peu profondes. (Caisová
et Gąbka 2009) ;
C. globularis : commune dans les eaux peu profondes stagnantes formant des
croissances monospécifiques épaisses. Il a également été enregistré dans les biotopes
arctiques et alpins froides. (Caisová et Gąbka 2009) ;
C. vulgaris : commune dans tous les types de l'eau douce, en particulier dans les
réservoirs anthropiques, de temps en temps dans les eaux saumâtres. (Caisová et
Gąbka 2009) ;
Lamprothamnium papulosum : C'est le seul genre de Characées dont toutes les formes,
peuplant les eaux saumàtres et salées, peuvent supporter de larges et soudaines fluctuations du
taux de salinité (eau hypersaline à eau douce et vice versa). (M. Guerlesquin 1992) ;
Nitella cf flexilis : commune dans les eaux douces et occasionnellement dans les eaux
saumâtres. (Caisová et Gąbka 2009).

143
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

Figure 5.4 : planche de quelque genre de charophytes :

(1): Chara hispida ; (2) : Chara SP ; (3): Lamprothamnium papulosum ; (4): Nitella flexilis ; (5): Nitella SP

6. Répartition de la microfaune

6.1. Les ostracodes


L’ostracofaune enregistré dans les dépôts de la Poche à Cardium présente une
association monospécifique de Cyprideis torosa. En effet, ces derniers sont présent en
quantité très importante dépassent les 700 individus par 5g de sédiment sec. Les Cyprideis
torosa sont représentés à la fois par des valves juvéniles et des valves adultes. Ces derniers
présentent une diversité de texture. On trouve les formes lisses, tuberculé, grenue, avec une
bosse et creux.

144
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

Figure 5.5: Cerastoderma glucum

6.2. Les foraminifères


L’analyse des foraminifères benthiques et planctoniques enregistrés dans les dépôts de
la Poche à Cardium montre la présence de trois groupes :
- Des formes saumâtres : formé uniquement par les Ammonia tepida;
- Des formes marines : formé uniquement par les Uvigerina, Rosalina, Elphidium et Ammonia
sp.
- Des foraminifères planctoniques de divers genres (G. bulloides, G. ruber, N pachyderma)

7. Répartition de la macrofaune

La malacofaune observée dans les dépôts de la Poche à Cardium est caractérisé par la
présence de :
- Bivalves de type Cerastoderma glaucum (la plupart de ces Cardium ont des valves en
connexion) (Figs.5.4 et 5.4)
- Gastéropodes de type Ecrobia ventrosa (Montagu, 1803) (espèce d’eau saumâtres),
Hydrobia acuta (Drapanaud, 1805) (espèce d’eau saumâtres eu profond à côtière salée),
Hydrobia glyca (Servain, 1880) (espèce d’eau saumâtres).

145
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

Figure 5.6: Répartition des Cardium dans la poche à Cardium au niveau de la rive gauche de l’oued El
Akarit

8. Discussion

Les assemblages faunistiques de dépôts de la Poche à Cardium, daté de 8420 ans BP,
montre clairement qu’il s’agit des sédiments marins. En effet, ce dépôt contient une faune
d’origine marine composée de : Globigerina bulloides, G. ruber, Neogloboquadrina
pachyderma (foraminifères planctoniques) ; Uvigerina, Rosalina, Elphidium (foraminifères
benthiques) et Cyprideis torosa (ostracodes vivant en milieu saumâtre). Ceci conduit à se
poser la question suivante :
A 8400 ans B.P, le niveau marin était au-dessous du niveau marin actuel (Fig.5.5).
comment expliquer la présence des foraminifères planctoniques et benthiques en association
avec des faunes d’ostracodes, de foraminifères benthiques et de malacofaune d’eau
saumâtres (Cardium) à 9m d’altitude à cette époque ?

146
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

Figure 5.7: Synthèse des différentes courbes eustatiques au cours des derniers 10000 ans B.P dans le sud
tunisien (Formation de Sidi Salem) (Frébourg et al., 2010)

D’une manière générale, les analyses néotectoniques durant le pléistocène supérieur


(130000 ans B.P) sur la frange littorale du Sud Est Tunisien montrent que ce dernier est
relativement stable (Paskoff et Sanlaville, 1983 ; Bouaziz et al., 2003). En revanche,
l’existence de la falaise et l’ampleur de l’incision par le fait de la construction détritique
édifiée dans le secteur de l’oued El Akarit au cours du Pléistocène supérieur est plus
importante que celles des autres oueds tel que l’oued Melah qui ne montre ni falaise à leur
embouchure, ni incision importante dans son cours moyen. Ce qui pourrait laisser penser qu’il
y aurait un soulèvement dû probablement à un accident tectonique local. Aussi un nivèlement
précis réalisé au niveau de la poche à Cardium montre un décalage d’environ 2,5m entre les
horizons de même âges sur les deux rives de l’oued El Akarit (Fontes et al., 1983). Ce

147
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

décalage pourrait être dû à un accident vertical qui aurait provoqué un soulèvement de cette
poche à Cardium pendant 8000 ans B.P.
De manière générale, l’assemblage micro- et macrofaunistique observé dans la poche à
Cardium est compatible avec l’existence d’une lagune qui serait en connexion avec la mer
(milieu à salinité variable). Cependant, la présence de foraminifères planctoniques est difficile
à expliquer, car les genres observés appartiennent à un milieu marin ouvert. L’état de
conservation des tests de foraminifères est globalement bon, peu de tests apparaissent
fragmentés, l’hypothèse d’un long transport est à exclure. L’hypothèse avancée ici afin
d’expliquer l’abondance de ces foraminifères serait plutôt en relation à un évènement extrême
exceptionnel qui provoquerait le transport des foraminifères planctoniques à l’intérieur de la
lagune.
Il pourrait s’agir d’une tempête d’intensité exceptionnelle ou d’un tsunami. Plusieurs
exemples dans le monde de dépôts des tsunamis retrouvés à l’intérieur des terres sont connus,
surtout dans les régions à haute potentiel sismique.
Dans les cas des côtes tunisiennes, un évènement catastrophique exceptionnel a été
décrit par Frébourg et al. (2010) dans la péninsule de Jorf, dans le sud du golfe de Gabés : un
niveau de dépôts grossiers est observé dans les dépôts éoliens de la Formation Sidi-Salem,
contenant des débris d’origine marine et datant d’environ 7600-8000 ans cal BP. Une tempête
majeure pourrait être à l’origine de ces dépôts, mais l’hypothèse du tsunami n’est pas
exclue surtout à cause des évidences de courants bi-directionaux, fréquents dans les dépôts
des tsunamis. En effet, Pareschi et al. (2006) documente un évènement de tsunami très
important qui aurait affecté les côtes du sud de la Méditerranée autour de 8000±400 ans cal
BP et lié à l’effondrement du flanc oriental du volcan Etna, en Sicile qui a généré une onde de
tsunami géante.
En se basant sur les observations de terrain réalisées dans la Poche à Cardium et sur
14
les datations C, il est fort probable que ce niveau corresponde à celui qui Frébourg et al.
(2010) a décrit dans la péninsule de Jorf.
Cependant, pour confirmer l’origine de ce mystérieux dépôt, des études plus approfondis sont
nécessaires, en particulier :
- Réaliser plus de datations 14C afin de déterminer l’âge le plus possible exacte du
dépôt ;
- Effectuer des analyse pétrographiques détaillées pour déterminer la provenance du
sédiment ;

148
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 5 : Etude de la poche à Cardium

- Analyser les microstructures de grains de quartz (analyse au MEB) afin de déterminer


l’origine marine ou continentale (éolienne) de ces grains ;
- Réaliser des observations de terrain élargies à toute la région du golfe de Gabès, afin
de vérifier si d’autres affleurements pourraient correspondre au même épisode.

149
Ben Rouina Soumaya
Chapitre 1 Conclusion générale et perspectives
Conclusion générale et perspectives

Rappel des objectifs de la thèse

L’objectif principal de cette thèse était de reconstruire l’histoire quaternaire du Golfe


du Gabès (oued El Akarit) à travers l’étude à haute résolution des changements
paléoenvironnementales enregistrés dans les sédiments de l’embouchure et des rives de l’oued
El Akarit

Cette étude vise également les objectifs suivants :

(I) caractériser les modifications environnementales par une approche


sédimentologique (granulométrie, minéraux argileux), micropaléontologique
(assemblages des ostracodes et des foraminifères).
14
(II) d’établir un cadre chronologique (datation C) des évènements des dépôts
quaternaires.

(III) de comprendre l’évolution paléo-environnementale et les évènements extrêmes


de la zone étudiée.

Principaux résultats et interprétations

L’approche Sédimentologique (granulométrie et minéraux argileux), la datation


carbone14 ainsi que les assemblages fossiles des ostracodes et foraminifères benthiques
(marqueurs paléoenvironnementales et paléoclimatiques) ont permis de comprendre
l’évolution de l’embouchure et des rives de l’oued El Akarit au Quaternaire supérieur.

L’interprétation des résultats obtenus au niveau de l’embouchure de l’oued El Akarit


(carotte Ak1) a permis de subdiviser la série d’évolution quaternaire étudiée en trois zones (1,
2 et 3). En effet, les dépôts d’âge holocène supérieur ont été reposés en ravinement sur les
dépôts d’âge pléistocène (Fig.6)

 La phase Pléistocène (correspond aux zones 1 et 2)

Cette phase est enregistrée par des dépôts carbonatés lacustres, riche en ostracodes saumâtres
de type Cyprideis torosa et en charophytes (U1 et U2 de la zone1). L’unité U3 témoigne une
énergie hydrodynamique importante illustrée par la présence des galets, des graviers et des
minéraux argileux remaniés du bassin versant de la région El Akarit. Cette partie basale de la
série étudiée livre des âges supérieurs à la limite des possibilités de la méthode 14C (̴ 49000 ±
300 ans B.P). Il est donc difficile de dire précisément à quel période appartiennent ces

150
dépôts ? Néanmoins, d’après les travaux de Fontes (1983) et Zouari (1988) qui ont réalisées
des datations Th/U sur des coquilles de l’oued donnent des âges proches du dernier
interglaciaire Ceci semble logique avec les résultats trouvés au cours de cette étude.

Le milieu lacustre (zone1) a évolué par la suite vers une lagune à influence océanique (zone
2A) témoigné par la présence d’une fraction fine (silts argileux) riche en matière organique
caractéristique d’une sédimentation lagunaire. Ces dépôts renferment des ostracodes et
foraminifères laguno-marins qui sont associés à des espèces pélagiques. Ces données plaident
en faveur de supposer que cette zone correspond aux dépôts transgressifs de haut niveau
marin qui a inondé la plaine alluviale de l’oued El Akarit pendant le stade pléistocène (MIS 5
e). Au cours du temps, ce milieu lagunaire a évolué progressivement vers la fermeture et
l’émersion qui est, probablement, lié à la formation d’un cordon littoral. Ceci est témoigné par
la présence d’un assemblage faunistique typiquement lagunaire (mollusques (Abra,
Cerasoderma), ostracodes (Xestoleberis aurantia et Cyprideis torosa) et foraminifères
benthiques (Ammonia tepida, Ammonia parkinsoniana et Bolivina dilatata). Vers le sommet
de la zone 2B (U8) la contribution de la faune lagunaire diminue et le milieu devient azoïque.

Ainsi, la phase Pléistocène à l’embouchure de l’oued El Akarit, témoigne de la présence d’un


d’un climat humide (zone1) et un haut niveau marin (zone2). Cette période transgressive est
probablement suivie d’une régression marquée par une sédimentation fine azoïque.

 La phase Holocène (correspond à la zone 3)

L’embouchure de l’oued El Akarit, enregistre seulement les dépôts de l’holocène supérieur


(derniers 3000 ans B.P) alors que les dépôts de l’holocène inférieur et moyen sont absents.
Ceci est probablement lié à une érosion ou à la migration latérale de l’embouchure de l’oued
El Akarit.

Les sédiments de l’holocène supérieur de la carotte AK1 montre une alternance des dépôts
grossiers (U9, U12 et U15) et des dépôts fins (U10, U11, U14) qui détermine des séquences
granodécroissantes.

Ces séquences granodécroissantes (environ 2810 ans BP, 2800 ans BP et 1300 ans BP),
révèlent des dépôts à forte action hydrodynamique argumenté par la présence (1) d’une
fraction sableuse moyenne à grossière mal classée et polymodal. Le mode de transport de ces
dépôts est essentiellement en suspension gradé et par roulement. (2) de minéraux argileux
hérités du bassin versant de l’oued El Akarit. (3) de faunes remaniés du crétacé. (4) de

151
charbons du bois et des débris des végétaux. (5) d’un amas de fragments de coquilles (6)
d’une microfaune typiquement marin côtier.

Ces évènements à haute énergie pourraient être liés à des tempêtes marines et des épisodes
des crues violentes. Un changement climatique abrupt est détecté en Europe ainsi que sur
d’autres continents dans la période 2000-3000 ans BP : En Europe Van Geel et al, (1996 ;
1999 ; 2000) ont montré un passage d’un climat continental chaud et sec à un climat
océanique humide à basse température. En Brésil (littoral atlantique), Laslandes et al, (2006)
ont montré une variabilité climatique (forte pluies) entre 3600 et 2900 ans B.P suivi d’une
aridification du milieu depuis 2400 ans B.P. En Tunisie (au niveau du Golfe de Gabès),
Jedoui et al, (2000) ont trouvé des dépôts de paléo plage identifié au niveau de la frange
côtière de l’ile de Djerba daté de 2000 ans BP, Anzidei et al, (2010) ont montré une élévation
du niveau marin de l’ordre de 0.2 à 0.5 m au cours des derniers 2000 ans. Récemment Zaibi et
al, (2011) ont mis en évidence un épisode transgressif entre 2875 et 3055 ans B.P confirmé
par le développement des ostracodes et des foraminifères benthiques marins côtiers dans les
sédiments de sebkha Dreïaa. L’inexistence de paléo-témoins d’évènements extrêmes au
niveau des études antérieurs ont permis d’exclure cette hypothèse et d’interpréter ces dépôts
comme résultat d’un épisode transgressif dû à un soulèvement hydro-isostasique et/ou
l’élévation du niveau marin globale

La comparaison des résultats du présent travail avec les travaux antérieurs de SE tunisien
pendant la période 3000-2000 ans BP montre des similitudes et des différences. En effet, on
enregistre tous des dépôts marins dans les côtes de Sud tunisien. Toutefois oued El Akarit se
caractérise par la présence des témoins des apports continentaux. Ceci indique que la carotte
AK1, à cette époque, était prise dans l’embouchure qui reçoit à la fois des apports
continentaux (chenaux fluviatiles) et des apports marins (chenaux de marée).

D’après tous les paramètres distinguées de la carotte de l’embouchure on peut exclure


l’hypothèse de la transgression marine puisque au cours des derniers 3000 ans B.P le niveau
marin globale était stable (Grant et al, 2012) et pendant cette période le sud tunisien était
tectoniquement stable. En revanche la présence des évènements extrêmes (tempêtes et/ou
crues) sera plus favorisée. En effet, les courants de maée sont responsables de la présence de
la microfaune marine côtière.

152
Figure 6 : Modèle d’évolution paléoenvironnementale de l’embouchure de l’oued El Akarit

153
Les deux carottes AK2 et AK3 montrent des dépôts fluviatiles et continentaux.
L’attribution d’un âge probablement Holocène à ces deux carottes est retenue à cause de leurs
existences au niveau de la formation Demna (d’âge Holocène) (Fontes, 1983 ;, Ben Ouezdou
1983). Pour la carotte AK3 cette suggestion est appuyée par l’existence de la poche à
Cardium datée 8420 ans au niveau de sa partie centrale. Les parties basale des deux carottes
AK2 et AK3 sont caractérisées par l’occurrence d’une meiofaune mélangé (espèce
d’ostracodes, de foraminifères benthiques et planctoniques, de quelque formes du Crétacé à
côté des charophytes) et des galets. Ceci est lié probablement à un épisode de crue
exceptionnelle où les sédiments des formations antérieurs des alentours du bassin versant ont
été altérés et redéposé ailleurs loin de leurs sources d’origine. Dans leurs parties sommitales
ces carottes se caractérisent par la présence de microfaunes benthique côtière qui pourrait être
transportée par des tempêtes violentes ou d’un tsunami.

En ce qui concerne la position et le contenue fossilifère de la poche à Cardium, il


pourrait être la résultante, vraisemblablement, d’un évènement extrême qui est corrélé
latéralement avec les travaux de Frébourg et al., (2010) au niveau de la dune de Sidi Salem où
il atteste la présence de ce type d’évènement. En effet, Pareschi et al., (2006) documente un
évènement de tsunami très important qui aurait affecté les côtes du sud de la Méditerranée
autour de 8000±400 ans cal BP et lié à l’effondrement du flanc oriental du volcan Etna, en
Sicile qui a généré une onde de tsunami géante.

Perspectives

Ce travail ouvre plusieurs perspectives

Il est nécessaire d’adopter d’autres méthodes de datation pour confirmer les âges qui sont à la
limite de la méthode de 14 C.

Il est essentiel d’étudier la géochimie des carbonates biogénique des valves d’ostracodes ou
des foraminifères comme étant un autre proxy afin de reconstituer les paléoclimats dans la
région El Akarit

Les résultats obtenus au cours de cette thèse ont permis l’identification d’évènements
climatiques extrêmes (crues et tempêtes) au cours des derniers 3000 ans B.P, une comparaison
avec les archives historiques de la région EL Akarit (étude archéologique) est nécessaire pour
confirmer les interprétations proposées dans cette thèse.

Pour mieux s’assurer de l’origine de dépôt de la poche à Cardium il est essentiel (1) de
déterminer l’origine marine ou continentale (éolienne) des grains de quartz (analyse au MEB),

154
(2) de faire une prospection sismique dans la région El Akarit afin de prouver l’existence ou
non des failles qui peuvent être responsable de la position actuelle à 9m d’altitude de la poche
à Cardium.

155
Chapitre 2 Références Bibliographique
Références Bibliographique

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173
Chapitre 3 Annexes
Etude sédimentologique de la carotte AK1

Figure 1: courbes granulométriques du niveau 580cm

Tableau 51 : paramètres granulométriques de l’échantillon 580 cm

Unité 1 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 580cm)
La moyenne (Mz) 4.029 Silts très grossiers

Standard de 2.017 très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.572 La distribution des sédiments est bimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.231 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.00062 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme.
(Fig.3.19)

174
Figure 2: courbes granulométriques du niveau 545cm

Tableau 2 : paramètres granulométriques de l’échantillon 545 cm

Unité 2 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 545cm)
La moyenne (Mz) 4.17 Sables vaseux

Standard de 1.6 mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.576 La distribution des sédiments est bimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.17 l’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.00031 Le faciès granulométrique est sublogarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniformes.
(Fig.3.19)

175
Figure 3 : courbes granulométriques du niveau 500cm

Tableau 3 paramètres granulométriques de l’échantillon 500 cm

Unité 3 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 500cm)
La moyenne (Mz) 3.6 Sables vaseux

Standard de 2.15 Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.263 La distribution des sédiments est polymodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.154 l’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.0014 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniformes.
(Fig.3.19)

176
Figure 4 : courbes granulométriques du niveau 460cm

Tableau 4: paramètres granulométriques de l’échantillon 460 cm

Unité 4 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 460cm)
La moyenne (Mz) 4.24 Sables vaseux

Standard de 1.48 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.62 La distribution des sédiments est bimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.402 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.00062 Le faciès granulométrique est sublogarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniformes.
(Fig.3.19)

177
Figure 5: courbes granulométriques du niveau 420cm

Tableau 5: paramètres granulométriques de l’échantillon 420 cm

Unité 5 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 420cm)
La moyenne (Mz) 3.8 Sables vaseux

Standard de 1.72 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.2 La distribution des sédiments est unimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.427 l’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution 0.00177 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au-dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme, avec une fraction
(Fig.3.19) transportée par roulage sur le fond

178
Figure 6 : courbes granulométriques du niveau 375cm

Tableau 6: paramètres granulométriques de l’échantillon 375 cm

Unité 6 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 375cm)
La moyenne (Mz) 3.07 Vases sableuses

Standard de 1.932 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.190 La distribution des sédiments est trimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.19 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution 0.00116 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment PQ. Ceci suggère des dépôts
Passega de suspensions gradées et de roulement sur le fond
(Fig.3.19)

179
Figure 7 : courbes granulométriques du niveau 310cm

Tableau 7: paramètres granulométriques de l’échantillon 310 cm

Unité 7 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 310cm)
La moyenne (Mz) 4.167 Sables vaseux

Standard de 1.358 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.457 La distribution des sédiments est unimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.26 l’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution 0.00226 Le faciès granulométrique est su-blogarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme.
(Fig.3.19)

180
Figure 8 : courbes granulométriques du niveau 255cm

Tableau 8: paramètres granulométriques de l’échantillon 255 cm

Unité 8 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 255cm)
La moyenne (Mz) 4.028 Sables vaseux

Standard de 1.4 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.64 La distribution des sédiments est unimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 2.068 l’allure de la courbe est très leptokurtique

Indice d’évolution 0.00264 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme.
(Fig.3.19)

181
Figure 9 : courbes granulométriques du niveau 205cm

Tableau 9: paramètres granulométriques de l’échantillon 205 cm

Unité 9 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 205cm)
La moyenne (Mz) 1.05 Sables moyens

Standard de 1.3 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou -0.028 La distribution des sédiments est polymodale


coefficient symétrique
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.081 L’allure de la courbe est mésokurtique

Indice d’évolution 0.00228 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment QP. Ceci suggère des dépôts
Passega de cheminant essentiellement par roulement et saltation courte
(Fig.3.19)

182
Figure 10 : courbes granulométriques du niveau 175cm

Tableau 10: paramètres granulométriques de l’échantillon 175 cm

Unité 10 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 175 cm)
La moyenne (Mz) 4.754 Vases sableuses

Standard de = 1.75 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.5 La distribution des sédiments est bimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.014 l’allure de la courbe est mésokurtique

Indice d’évolution -0.0044 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme.
(Fig.3.19)

183
Figure 11 : courbes granulométriques du niveau 145cm

Tableau 11: paramètres granulométriques de l’échantillon 145 cm

Unité 11 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 145cm)
La moyenne (Mz) 4.67 Vases sableuses

Standard de 1.72 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.35 La distribution des sédiments est bimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.069 l’allure de la courbe est mésokurtique

Indice d’évolution -0.00364 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme.
(Fig.3.19)

184
Figure 12 : courbes granulométriques du niveau 105cm

Tableau 12: paramètres granulométriques de l’échantillon 105 cm

Unité 12 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 105cm)
La moyenne (Mz) 1.297 Sables moyens

Standard de 1.326 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.086 La distribution des sédiments est bimodale


coefficient symétrique
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.233 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.00016 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment QP. Ceci suggère des dépôts
Passega de cheminant essentiellement par roulement et saltation courte.
(Fig.3.19)

185
Figure 13 : courbes granulométriques du niveau 60cm

Tableau 13: paramètres granulométriques de l’échantillon 60 cm

Unité 13 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 60cm)
La moyenne (Mz) 1.883 Sables moyens

Standard de 0.998 Modérément classé


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.397 La distribution des sédiments est unimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 2.773 l’allure de la courbe est très leptokurtique

Indice d’évolution 0.00301 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment QP. Ceci suggère des dépôts
Passega de cheminant essentiellement par roulement et saltation courte.
(Fig.3.19)

186
Figure 14 : courbes granulométriques du niveau 30cm

Tableau 14: paramètres granulométriques de l’échantillon 30 cm

Unité 14 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 30 cm)
La moyenne (Mz) 2.717 Sables fins

Standard de 1.707 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.588 La distribution des sédiments est bimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.056 L’allure de la courbe est mésokurtique

Indice d’évolution -0.00082 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment QP. Ceci suggère des dépôts
Passega de cheminant essentiellement par roulement et saltation courte.
(Fig.3.19)

187
Figure 15 : courbes granulométriques du niveau 10cm

Tableau 15: paramètres granulométriques de l’échantillon 10 cm

Unité 15 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 10cm)
La moyenne (Mz) 4.243 Sables vaseux

Standard de 1.532 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.554 La distribution des sédiments est unimodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.486 l’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution 0.00128 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme.
(Fig.3.19)

188
Etude sédimentologique de la carotte AK2

Figure 1: courbes granulométriques du niveau 420cm

Tableau 1: paramètres granulométriques de l’échantillon 420 cm

Unité 1 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 420cm)
La moyenne (Mz) 2.674 Sables fins

Standard de 0.951 Modérément classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.26 La distribution des sédiments est unimodal avec une


coefficient asymétrie vers les fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.338 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.00057 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme déposé par décantation en
(Fig.3.30) eaux substagnantes.

189
Figure 2: courbes granulométriques du niveau 350cm

Tableau 2: paramètres granulométriques de l’échantillon 350 cm

Unité 2 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 350cm)
La moyenne (Mz) 3.202 Sables vaseux

Standard de 0.951 Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.059 La distribution des sédiments est polymodale avec


coefficient une symétrie
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.009 L’allure de la courbe est mésokurtique

Indice d’évolution -0.00193 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme déposé par décantation en
(Fig.3.30) eaux substagnantes.

190
Figure 3: courbes granulométriques du niveau 320cm

Tableau 3: paramètres granulométriques de l’échantillon 320 cm

Unité 3 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 320cm)
La moyenne (Mz) 3.519 Sables vaseux

Standard de 1.969 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.176 La distribution des sédiments est polymodale avec


coefficient une asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.369 L’allure de la courbe est lepokurtique

Indice d’évolution -0.00206 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme déposé par décantation en
(Fig.3.30) eaux substagnantes.

191
Figure 4: courbes granulométriques du niveau 250cm

Tableau 4: paramètres granulométriques de l’échantillon 250 cm

Unité 4 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 250cm)
La moyenne (Mz) 5.093 Vases sableuses

Standard de 1.64 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.348 La distribution des sédiments est unimodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.33 L’allure de la courbe est lepokurtique

Indice d’évolution -0.00299 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme déposé par décantation en eaux
(Fig.3.30) substagnantes

192
Figure 5: courbes granulométriques du niveau 150cm

Tableau 5: paramètres granulométriques de l’échantillon 150 cm

Unité 5 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 150cm)
La moyenne (Mz) 5.078 Vases sableuses

Standard de 1.7 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.336 La distribution des sédiments est unimodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.28 L’allure de la courbe est lepokurtique

Indice d’évolution -0.00299 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme déposé par décantation en eaux
(Fig.3.30) substagnantes

193
Figure 6: courbes granulométriques du niveau 80cm

Tableau 6: paramètres granulométriques de l’échantillon 80 cm

Unité 6 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 80cm)
La moyenne (Mz) 3.85 Sables vaseux

Standard de 1.47  Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.478 La distribution des sédiments est unimodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.1  L’allure de la courbe est lepokurtique

Indice d’évolution -0.00232 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.30) transportée par roulage sur le fond, déposé par décantation en eaux
substagnantes

194
Figure 7: courbes granulométriques du niveau 10cm

Tableau 7: paramètres granulométriques de l’échantillon 10 cm

Unité 7 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 10cm)
La moyenne (Mz) 3.85 Sables vaseux

Standard de 1.727 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.357 La distribution des sédiments est unimodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.95 L’allure de la courbe est lepokurtique

Indice d’évolution -0.00232 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.30) transportée par roulage sur le fond, déposé par décantation en eaux
substagnantes

195
Etude sédimentologique de la carotte AK3

Figure 1: courbes granulométriques du niveau 440cm

Tableau 1: paramètres granulométriques de l’échantillon 440 cm

Unité 1 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 440cm)
La moyenne (Mz) 3.22 Sables vaseux

Standard de 2.845 Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.047 La distribution des sédiments est polymodales


coefficient symétrique
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 0.845 L’allure de la courbe est platikurtique

Indice d’évolution -0.18 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond, déposé par décantation en eaux
substagnantes

196
Figure 2: courbes granulométriques du niveau 420cm

Tableau 2: paramètres granulométriques de l’échantillon 420 cm

Unité 2 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 420cm)
La moyenne (Mz) 3.866 Vases sableuses

Standard de 1.441 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.557 La distribution des sédiments est unimodal avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.973 L’allure de la courbe est très leptokurtique

Indice d’évolution -0.119 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond, déposé par décantation en eaux
substagnantes

197
Figure 3: courbes granulométriques du niveau 360cm

Tableau 3: paramètres granulométriques de l’échantillon 360 cm

Unité 3 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 360cm)
La moyenne (Mz) 3.92 Vases sableuses

Standard de 1.953 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.335 La distribution des sédiments est bimodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.399 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.13 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond, déposé par décantation en eaux
substagnantes

198
Figure 4: courbes granulométriques du niveau 330cm

Tableau 4: paramètres granulométriques de l’échantillon 330 cm

Unité 4 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 330cm)
La moyenne (Mz) 4.727 Vases sableuses

Standard de 1.706 Mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.334 La distribution des sédiments est bimodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules très fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.127 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.095 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve sur le segment SR. Ceci suggère des dépôts
Passega de décantation des suspensions uniforme déposé par décantation en eaux
(Fig.3.45) substagnantes

199
Figure 5: courbes granulométriques du niveau 250cm

Tableau 5: paramètres granulométriques de l’échantillon 250 cm

Unité 5 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 250cm)
La moyenne (Mz) 4.334 Vases sableuses

Standard de 2.133 Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0.115 La distribution des sédiments est plymodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1.115 L’allure de la courbe est leptokurtique

Indice d’évolution -0.117 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond déposé par décantation en eaux
substagnantes

200
Figure 6: courbes granulométriques du niveau 190cm

Tableau 6: paramètres granulométriques de l’échantillon 190 cm

Unité 6 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 190 cm)
La moyenne (Mz) 3,230  Sables vaseux

Standard de 2,352  Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0,271 La distribution des sédiments est plymodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 0,942  L’allure de la courbe est très mésokurtique

Indice d’évolution -0.188 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment RQ. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond déposé par décantation en eaux
substagnantes

201
Figure 7: courbes granulométriques du niveau 170cm

Tableau 7: paramètres granulométriques de l’échantillon 170 cm

Unité 7 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 170 cm)
La moyenne (Mz) 3,098  Sables vaseux

Standard de 2,410  Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0,268  La distribution des sédiments est plymodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 0,905  L’allure de la courbe est très mésokurtique

Indice d’évolution -0.188 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond déposé par décantation en eaux
substagnantes

202
Figure 8: courbes granulométriques du niveau 140cm

Tableau 8: paramètres granulométriques de l’échantillon 140 cm

Unité 8 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 140 cm)
La moyenne (Mz) 2,773  Sables vaseux

Standard de 2,309  Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0,335  La distribution des sédiments est plymodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 0,922  L’allure de la courbe est très mésokurtique

Indice d’évolution -0.188 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond déposé par décantation en eaux
substagnantes

203
Figure 9: courbes granulométriques du niveau 100cm

Tableau 9: paramètres granulométriques de l’échantillon 100 cm

Unité 9 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 100 cm)
La moyenne (Mz) 4,466  Sables vaseux

Standard de 2,033  Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0,065  La distribution des sédiments est plymodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 1,293  L’allure de la courbe est très mésokurtique

Indice d’évolution -0.188 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond déposé par décantation en eaux
substagnantes

204
Figure 10: courbes granulométriques du niveau 70cm

Tableau 10: paramètres granulométriques de l’échantillon 70 cm

Unité 10 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 70 cm)
La moyenne (Mz) 2,411  Sables vaseux

Standard de 2,129  Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0,058  La distribution des sédiments est plymodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis 0,947  L’allure de la courbe est très mésokurtique


graphique

Indice d’évolution -0.188 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique
(N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction transportée
(Fig.3.45) par roulage sur le fond déposé par décantation en eaux substagnantes

205
Figure 11: courbes granulométriques du niveau 30cm

Tableau 11: paramètres granulométriques de l’échantillon 30 cm

Unité 11 Valeurs Signification des paramètres granulométriques


(échantillon 30 cm)
La moyenne (Mz) 2,632  Sables vaseux

Standard de 2,287  Très mal classés


déviation ou écart
type ()

Skewness ou 0,017  La distribution des sédiments est plymodale avec une


coefficient asymétrie vers les particules fines
d’asymétrie (Sk)

Kurtosis graphique 0,900  L’allure de la courbe est très mésokurtique

Indice d’évolution -0.188 Le faciès granulométrique est sub-logarithmique


granulométrique (N)

Situation dans le
diagramme de Cet échantillon se trouve au dessus du segment SR. Ceci suggère des
Passega dépôts de décantation des suspensions uniforme avec une fraction
(Fig.3.45) transportée par roulage sur le fond déposé par décantation en eaux
substagnantes

206
Planches photos
Ostracodes
Planche 1

1 Cypridopsis vidua (O.F.MÜLLER, 1785), 2 : Cyprideis torosa (JONES, 1850), 3:


Loxoconcha turbida, (G.W.MÜLLER, 1912), 4: Loxoconcha elliptica (BRADY, 1868), 5:
Leptocythere fabaeformis (G.W.MÜLLER, 1894), 6: Xestoleberis dispar (G.W.MÜLLER,
1894), 7: Xestoleberis aurantia (BAIRD, 1838)

207
Planche2

208
1: Hiltermanicythere emaciata (BRADY, 1868) (juv)

2: Urocythereis favosa (ROEMER 1838) (juv.)

3: Neocytherideis subspiralis (BRADY, CROSSKEY & ROBERTSON, 1874)

4: Pontocythere elongata (BRADY, 1868) (à l’envers)

5: Callistocythere discrepans (G.W.MÜLLER, 1894)

6: Aurila woodwardii (BRADY, 1868) (juv)

7: Semicytherura striata (SARS, 1866)

8 : Semicytherura sp.

9: Paracytheridea depressa (G.W.MÜLLER, 1894)

10 : Leptocythere sp. (juv.)

11 : Loxoconcha cf. agilis (RUGGIERI, 1967)

12 : Tribelina sp (G.W.MÜLLER, 1894)

13 : Parakrithe sp (Seguenza, 1880)

14 : Argilloecia sp. (Sars, 1866)

15 : Cytheromorpha sp (BRADY, 1868)

16 Caudites calceolatus (COSTA, 1853)

209
Planche foraminifères

210
1 Elphidium macellum 18 Adolesina sp

2 Elphidium crispum 19 Quinqueloculina laevigata

3-4 Elphidium sp 20 Quinqueloculina seminula

5-6 Elphidium granosum 21 Valvulineria complanata

7 Elphidium advanum 22 Uvigerina peregrina

8 Elphidium aculeatum 23 Lagena striata

9 Haynesina germanica 24 Textularia sp

10 Rosalina globularis 25 Bolivina variabilis

11 Rosalina bradyi 26 Innconu

12 Rosalina macropora 27 Ammonia parkinsoniana

13 Planorbulina mediterranensis 28 Ammonia tepida

14 Sorites orbitolitoides 29 Neogloboquadrina pachyderma (dextre)

15 Peneroplis pertusus 30 Globigerinoides ruber

16 Triloculina inflata 31 Globigerina bulloides

17 Spiroloculina antillarum 32 Orbulina universa

211
175
176

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