TEXTE : Naissance d'une vocation
Rien […] ne prédestinait le petit garçon à ce métier.
Il avait, dès l'âge de dix ans choisi d'être un intellectuel pour échapper au mépris général dont les maitre à
l'époque couvraient les noirs. A Songela où il vint au monde, il n'y avait pas d'école. L’établissement le plus
proche se trouvait à environ douze kilomètres au nord, à Badi-Mosi, résidence du chef de canton.
Belindao y alla courageusement en compagnie de quelques camarades du village et là avec assiduité, il apprit la
magie des blancs. Son désir de réussir dans les études n’avait d’égal que l’ambition qu’il nourrissait de devenir
un jour le premier instituteur de Songela et du canton tout entier.
Or un beau jour, alors que le petit écolier venait de terminer brillamment le cours élémentaire, ce rêve s'envola
en miette. Un camion vint au village.
Belindao crut avoir au volant de la machine, son père qui l’invitait à venir s’assoir à côté de lui . L’enfant
répondit à cet appel. Il s’était approché du véhicule […]. A la rentrée des classes, Belindao ne réapparut pas à
l'école. On nota par contre sa présence à la ville. On le vit quelques temps après accomplir les tâches
subalternes des apprentis-chauffeurs.
Il venait d'entrer dans la confrérie des automobilistes […]. Belindao eut un patron fort, compétant et
consciencieux qui l’initiait parfaitement au maniement et à la conduite de l'auto. Et, un matin, après dix-huit
mois d'un enseignement fort appréciable, présenta son élève à l’examen de permis de conduire de Sandoville.
Le succès fut totale et éclatant. L'inspecteur de police blanc qui fit subir les épreuves au jeune apprenti fut
conquis par l’intelligence du petit Africain et le recommande avec chaleur à l'un de ses compatriotes qui gérait
une compagnie de transports routiers.
Guy Menga, Kotawali, éditions Néa, 1977.
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
TEXTE : Naissance d'une vocation
Rien […] ne prédestinait le petit garçon à ce métier.
Il avait, dès l'âge de dix ans choisi d'être un intellectuel pour échapper au mépris général dont les maitre à
l'époque couvraient les noirs. A Songela où il vint au monde, il n'y avait pas d'école. L’établissement le plus
proche se trouvait à environ douze kilomètres au nord, à Badi-Mosi, résidence du chef de canton.
Belindao y alla courageusement en compagnie de quelques camarades du village et là avec assiduité, il apprit la
magie des blancs. Son désir de réussir dans les études n’avait d’égal que l’ambition qu’il nourrissait de devenir
un jour le premier instituteur de Songela et du canton tout entier.
Or un beau jour, alors que le petit écolier venait de terminer brillamment le cours élémentaire, ce rêve s'envola
en miette. Un camion vint au village.
Belindao crut avoir au volant de la machine, son père qui l’invitait à venir s’assoir à côté de lui . L’enfant
répondit à cet appel. Il s’était approché du véhicule […]. A la rentrée des classes, Belindao ne réapparut pas à
l'école. On nota par contre sa présence à la ville. On le vit quelques temps après accomplir les tâches
subalternes des apprentis-chauffeurs.
Il venait d'entrer dans la confrérie des automobilistes […]. Belindao eut un patron fort, compétant et
consciencieux qui l’initiait parfaitement au maniement et à la conduite de l'auto. Et, un matin, après dix-huit
mois d'un enseignement fort appréciable, présenta son élève à l’examen de permis de conduire de Sandoville.
Le succès fut totale et éclatant. L'inspecteur de police blanc qui fit subir les épreuves au jeune apprenti fut
conquis par l’intelligence du petit Africain et le recommande avec chaleur à l'un de ses compatriotes qui gérait
une compagnie de transports routiers.
Guy Menga, Kotawali, éditions Néa, 1977.