[go: up one dir, main page]

0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
132 vues13 pages

01 - Flaubert - Correspondance - Tome - I

Ce document contient plusieurs lettres écrites par Gustave Flaubert à son ami Ernest Chevalier entre 1829 et 1832. Les lettres décrivent leur amitié, leurs activités comme jouer au billard et au théâtre, et donnent des nouvelles sur leur famille.

Transféré par

Sibilla Tosi Innocenti
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
132 vues13 pages

01 - Flaubert - Correspondance - Tome - I

Ce document contient plusieurs lettres écrites par Gustave Flaubert à son ami Ernest Chevalier entre 1829 et 1832. Les lettres décrivent leur amitié, leurs activités comme jouer au billard et au théâtre, et donnent des nouvelles sur leur famille.

Transféré par

Sibilla Tosi Innocenti
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 13

Gustave Flaubert

CORRESPONDANCE

Tome I

1887
À SA GRAND-MÈRE
[Rouen, 1er janvier 1830.]

Ma chère Maman,
Je te souhaite une bonne année. Comment vous portez-
vous tous. Tu feras mes compliments à mon oncle à ma
tante à ma cousine à félicité à eugène mathieu poupou
charonnat. Je vous souhaite une bonne année à vous tous.
Ton petit fils.
GUSTAVE FLAUBERT.

À ERNEST CHEVALIER
[Rouen, 1829-1830.]

Cher ami,
Je pense que tu est hors de danger, nous nous verront
tous à radepont dieu merci.
J’ai reçu ta lettre elle ma fait beaucoup de plaisir. J’ai
reçu des nouvelles de ta bonne famille, je commençait à

–2–
avoir peur de ta maladie, si ton bon père n’était pas venu me
donner des nouvelles de toi, je serait dans l’inquiétude du
meilleur de mes amis. Je suis dévoré d’impatience de voir le
meilleur de mes amis celui avec lequel je serait toujours
amis nous nous aimerons, ami qui sera toujours dans mon
cœur. Oui ami depuis la naisance jusqua la mort.
Ton ami
GUSTAVE FLAUBERT.

À SA GRAND-MÈRE
[Rouen, le 30 décembre 1830.]

Bonne Maman !
Je m’empresse de remplir mon devoir en vous
souhaitant la bonne année. Je profite de cette même
occasion pour en souhaiter une pareille à mon oncle et à ma
tante, et la consoler de ce qu’elle a perdu son chien.
Ton respectueux petit fils.
GUSTAVE FLAUBERT.
Le 30 Xbre 1830.

À ERNEST CHEVALIER
[Rouen, avant le 1er janvier 1831.]

Cher ami,

–3–
Tu as raison de dire que le jour de l’an est bête, mon
ami on vient de renvoyer le brave des braves la Fayette aux
cheveux blancs la liberté des 2 mondes. ami je t’en veirait de
mes discours politique et constitutionnel libéraux. tu as
raison de dire que tu me feras plaisirs en venant à Rouen sa
m’en fera beaucoup. je te souhaite une bonne année de
1831. embrasse de tout ton cœur ta bonne famille pour moi.
Le camarade que tu mas envoyer a l’air d’un bon garçon
quoique je ne l’ai vu qu’une fois. Je t’en veirait aussi de mes
comédie. Si tu veux nous associers pour écrire moi, j’écrirait
des comédie et toi tu écriras tes rèves, et comme il y a une
dame qui vient chez papa et qui nous contes toujours de
bêtises je les écrirait. je n’écris pas bien parceque j’ai une
casse à recevoir de nogent. adieu répond moi le plutôt
possible.
Adieu bonne santé ton ami pour la vie,
GUSTAVE FLAUBERT.

Réponse le plutôt possible je t’en prie.

À ERNEST CHEVALIER
[Février 1831.]

Cher Ernest,
Je te prie de me répondre et me dire si tu veux nous
associer pour écrire des histoire, je t’en prie dit-moi le,
parceque ci tu veux bien nous associer je t’enveirai des
cathiers que j’ai commencé a écrire, et je te prirait de me les
renvoyer, si tu veux écrire quelques chose dedans tu me fras
beaucoup de plaisirs. Amand s’ennuie de ce que tu no lui

–4–
répond pas. Je te prie en toute grace de me donner des
nouvelle de ta Bonne tante et insi que ta respectueuse
famille. répond moi le plus tôt possible.
Je ne t’en écris pas plus-long j’ai du devoir qui me
presse. je finis de t’écrire en t’en brassant.
Ton fidèle ami.
GUSTAVE FLAUBERT.
le 41 février 1831 Rouen.

À ERNEST CHEVALIER
14 mai 1831.

Mon cher Ernest,


Je te demande pardon…

À ERNEST CHEVALIER
[15 janvier 1832.]

Mon cher ami,


Ton bon papa va un peu mieux le remède que papa lui a
donné l’a soulagé et nous espérons que bientôt il sera guéri.
Je prends des notes sur don quichotte et mr mignot dit
qu’ilsont très bien. On a fait imprimer mon éloge de
Corneille je crois que c’est amédée et je t’en envois une
exemplaire. Le billard est resté isolée, je ne joue plus la
comédie, car tu n’y est pas le dimanche que tu est parti m’a

–5–
semblez dix fois plus long que les autres j’ai oublier à te dire
que je m’en vais commencé une pièce, qui aura pour titre
L’amant avare ce sera un amant avare, mais il ne veut pas
faire de cadeaux à sa maîtresse et son ami l’attrape. Fait
bien des compliments de ma part à ta famille je te dirai la fin
de ma pièce à une autre lettre que je t’écrirai engage tes
parens à venir avec toi au carnaval fais le dévot travaille à ta
géographie. Je commencerai aussi une histoire de Henri 4 de
Louis 13 et de Louis 14. il faut que je travaille. répond-moi
n’oublie pas Mathieu n’y l’avard trompé. Adieu mon meilleur
ami jusqu’à la mort non de Dieu.
Bonsoir
ton vieux ami
G. FLAUBERT.
Rouen ce 15 janvier année 1832
de notre seigneur Jesus chirt.

Réponse.

À ERNEST CHEVALIER
Le 4 février 183[2].

Mon cher ami,


Je te réponds poste pour poste. Je t’avais dit que je
ferais des pièces mais non je ferai des Romans que j’ai dans
la tête. qui sont la Belle Andalouse le bal masqué. Cardenio.
Dorothée. la mauresque le curieux impertinent le mari
prudent. J’ai rangé le Billard et les coulice. Il y a dans mes
proverbes dramatiques plusieur pièce que nous pouvon joué.

–6–
Ton bon papa est toujours de même. Vois-tu que j’avais
raison de dire que la Belle [constipation] explication de la
fameuse constipation et l’éloge de Corneille tourneraient à la
postérité. C’est-à-dire au postérieur. Je n’oublie pas non plus
l’intrépide Mayeux. Tâche de me répondre ausi exactement
que moi. Cela ne t’est guère possiple car tu est maintenant
pape religieux diable savant auteur et toute la clique les trois
patriarches Abraham Isaac et Jacob. plutôt un jacobin que
Jacob. Bonjour, Bon an baise mon cu et vaten à Rouen.
Ton intrépide sale et cocho ami jusqu’à la mort.
Réponse.
G. FLAUBERT.

À ERNEST CHEVALIER
Rouen, le 31 mars 1832.

Mon intrépide,
Tu sais que je t’avais dit dans une de mes lettres que
nous n’avions plus de spectacle mais depuis quelques jours
nous avons remonté sur le Billard. J’ai près de 30 pièces et il
y en a beaucoup que nous jouons [nous] deux Caroline. mais
si tu voulais venir à Pâques tu serais un bon enfant de rester
au moins huit jour – tu vas me dire et mon cathésisme –
mais tu partirais le Dimanche après les vêpes à six heureus
tu ser [ais à] Rouen à onze. et tu nous quitterais [avec] grand
regret le samedi dans l’après-[midi]. Ton bon papa va mieux.
J’ai fait un morceau de vers intitulée une mère [qui] est aussi
bien que la mort de Louis 16. J’ai fait aussi plusieurs pièces
et entre autres une qui est L’antiquaire ignorant qui se

–7–
moque des antiquaires peut habiles et une autre qui est les
apprêts pour recevoir le roi, qui est farce.
Si tu savais il y a un élève au père Langlois qui est
Alexis qu’on appelle Jésus. il a manqué l’autre jour de
[tom]ber dans les lieux. au moment [où il] mettait sa facades
sur la lunette les planches [ont] craqué et s’il ne s’était pas
retenu il serait tombé dans [l’excrément] les excrémens du
père Langlois. Adieu.
GUSTAVE FLAUBERT.

Réponse vite par la prochaine occasion.

À ERNEST CHEVALIER
[Rouen, avant le 22 avril 1832.]

Victoire Victoire Victoire Victoire Victoire tu viendras


un deux ces jours mon ami le théâtre les afiches tout est
prêt. Quand tu viendras Amédée edmond Mme chevalier
maman 2 domestiques et peut-être des élèves viendront
nous voir joué Nous donnerons 4 pièces que tu ne connais
pas mais tu les auras bientôt apprises. Les Billets de 1er 2me
3me sont fais il y aura des fauteuils il y a aussi des tois des
décorations La toile est arrangée peut-être il y aura-t-il 10 à
douze personnes Alors il faut du courage et ne pas avoir
peur il y aura un factionnaire à la porte qui sera le petit
Lerond et sa sœur sera figurante Je ne sais si tu as vu
Poursognac Nous le donnerons avec une pièce de Berquin
une de Scribe et un proverbe dramatique de Carmontelle il
est inutile que je te dise leurs titres tu ne les connais je crois
pas si tu savais quand on m’a appris que tu ne venais pas j’ai
été d’une colère effroyable. Si par hazard tu ne venais pas
–8–
j’irais plutôt a patte comme les chiens du roi Louis Fils-Lippe
tiré de la caricature (Journal) à Andelys te chercher et je
croit que tu en ferais autant. Car une amour pour ainsi dire
fraternel nous unis. Oui moi qui a du sentiment oui je ferais
mille lieues s’il il le fallait pour aller rejoindre le meilleur de
mes amis, car rien est si doux que l’amitié oh douce amitié
combien a-t-on vu de fois par ce sentiment [car] sans la
liaison comment viverions-nous On voit ce sentiment jusque
dans les animaux les plus petits sans l’amitié comment les
faibles viveraient-ils comment la femme et les enfans
subsisteraient-ils.
Permet mon cher ami ces douces Réflexions mais je te
jure qu’elle ne sont point apprêtés n’y que j’aie essayé de
faire de la Rhétorique mais je te parle avec la vérité du vrai
ami. Le choléra Morbus n’est presque pas [à l’Hôtel-] Dieu.
Ton bon papa va de même. Viens à Rouen.
Adieu.
GUSTAVE FLAUBERT.

À MONSIEUR ET MADAME PARAIN


Mon cher oncle et ma chère tante,
C’est avec un bien vif ressentiment de joie que j’ai vu
approcher le jour de l’an pour vous témoigner par cette
lettre mes profonds respects, et davantage mes amitiés
sincères. J’ai choisi cette époque pour avoir le plaisir de
vous écrire. Non certes cette lettre n’est point de ces lettres
de jour de l’an, que l’on fait par douzaines et dans lesquelles
on fait mille vœux et autant de compliments, mais c’est
l’amitié seule qui m’a dictée cette page. Veuillez mes chers
–9–
parents dire mille choses de ma part et surtout embrasser
pour moi Bonenfant et son épouse jadis Mlle Olympe.
Votre très obéissant neveu
G. FLAUBERT.
Rouen le 30 décembre 1832.

À ERNEST CHEVALIER
Nogent, le 23 août 1833.

Mon cher Ernest,


À peine ai-je ouvert ta lettre que je prends la plume et
t’écris. Nous allons partir tout à l’heure pour l’antique
Normandie, mais tu dois te douter que nous resterons
quelque temps à Paris pour nous divertir. Nous irons au
spectacle et j’espère à la Porte-Saint-Martin. Je ne puis te
dire quel jour nous irons aux Andelys. Nous avons été l’autre
jour à Courtavant où il y a une ferme de papa. Nous avons
pêché et comme tu sais qu’on ne peut pas pêcher (du
poisson) sans eau, donc il y avait de l’eau et une petite
barque. Je me suis bien amusé et si tu y avais été tu aurais
éprouvé la même joie que moi. Un apprenti orfèvre de mon
oncle m’a fait mon cachet et un autre sur lequel il y a :

GUSTAVE FLAUBERT
ERNEST CHEVALIER

individus qui jamais ne se sépareront. J’ai été l’autre jour au


spectacle de Nogent. Les deux premières pièces

– 10 –
quoiqu’assez bonnes ont été très mal jouées, mais la
troisième qui était Simple Histoire a été bien jouée. C’est une
pièce assez bonne. Mon père, ma mère et moi présentons
nos respects à tes bons parents. Je ne puis te dire le jour où
j’aurai le bonheur de te voir parce que papa (comme tu le
sais) ne sait jamais ce qu’il fera le lendemain.
Adieu, cher ami, le tien jusqu’à la mort.
G. FLAUBERT.

Ne fais point attention au cachet, non il ne signifie rien


je te le jure.

À ERNEST CHEVALIER
[Rouen, avant
le 3 septembre 1833.]

Mon cher Ernest,


Je puis bien t’assurer que c’est avec un vif regret que je
ne puis aller chez toi. Depuis à peine trois semaines que je
t’ai vu je commence à m’ennuyer de ne point te voir. Je te
prie de me dire quand tu pourras venir à Rouen, je désire
bien embrasser le meilleur de mes amis.
Nous avons visité le château de Fontainebleau, nous
avons vu et la cour où se firent les adieux célèbres et la table
où Le Grand Homme signa l’acte d’abdication. Nous avons
été lundi dernier à la Porte-Saint-Martin où l’on jouait La
Chambre ardente, drame en cinq actes dans lesquels meurent
sept personnes, c’est un beau drame que je te raconterai
lorsque tu viendras à l’Hôpital. Notre théâtre est toujours en
bon ordre, moi et Caroline (ou Caroline et moi pour plus de
– 11 –
politesse) jouons les pièces, c’est-à-dire faisons des
répétitions. J’ai été PÂRAIN mais si tu veux que je te donne
des bonbons il faut que tu viennes m’embrasser, autrement
je dirai comme le proverbe : Sans argent pas de Suisse. Mais
quant à moi, c’est plutôt : Sans embrassement de mon cher
Ernest, pas de bonbons.
Mon cher ami, il faut te dire que la Providence a bien
voulu que nous soyons tous en bonne santé car à Châtillon-
la-Borde (petit village où les chevaux de poste que [nous]
avions relayèrent) nous avons été emportés et voici
comment : à peine le postillon était-il monté sur son cheval
que l’homme qui retenait les autres [pour ne pas] qu’ils s’en
allassent lâcha les brides, et le cheval du milieu et celui de
côté partirent au grand galop (le postillon n’ayant point en
mains leurs brides). Heureusement que le postillon lança son
cheval au grand galop et rattrapa les brides des deux autres
chevaux. C’est ainsi que finit l’aventure grotesque et
romantique. Nous avons été dimanche à Versailles où nous
vîmes le château royal bâti par Louis XIV. Mardi nous
allâmes au Jardin des Plantes où je rencontrai Morin mon
ancien maître de latin avec son aimable épouse qui était
occupée à regarder les bêtes féroces. À Nangis nous vîmes
l’ancien château de cette petite ville. C’est le château qui
appartenait au Marquis de Nangis dont il est parlé dans
Marion de Lorme.
Dans La Chambre ardente j’ai vu jouer la fameuse
Mlle Georges, elle a rempli parfaitement son rôle. Tu me
demandes dans ta dernière lettre si j’ai bien déclamé credo,
je te répondrai qu’on ne m’a point dit de le dire, qu’on nous
a dit de dire un ave et un pater tout bas, qu’au reste j’ai assez
mal baptisé ma pauvre filleule.

– 12 –
Adieu, mon cher ami ; viens, je te prie, voir ton meilleur
ami.
Le tien jusqu’à la mort.
G. FLAUBERT.

Présente mes respects à toute ta bonne famille. Je te


prie de me répondre le plus tôt possible.

À ERNEST CHEVALIER
Rouen, ce 11 septembre 1833.

Cher Ernest,
Je ne profite point de la même occasion que toi pour
t’écrire parce que le domestique de ton oncle devait partir
aujourd’hui. Ce n’est point là la cause, car en une journée
j’aurais eu le temps de t’écrire une lettre, mais c’est qu’il a
dit à Pierre qu’il fallait que la réponse fût portée chez l’abbé
Motte avant sept heures du matin et comme je ne suis point
bien matinal je n’aurais pu te faire une réponse honnête
avant sept heures du matin.
Voici deux lettres que je t’écris et pour ces deux lettres
tu ne m’as fait qu’une réponse et encore elle n’est point
grande. Tu voudras bien dire à tes bons parents qu’il est
presque certain que nous n’aurons point le plaisir de les aller
voir, parce que maman a reçu des nouvelles de Pont-
l’Évêque qui ne sont point plus rassurantes. Tu peux être
bien sûr que s’il ne tenait qu’à moi il y aurait déjà longtemps
que je serais au sein de ta famille et dans les bras de mon
cher Ernest. Tu m’engages à faire des répétitions, mais je ne

– 13 –

Vous aimerez peut-être aussi