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LE CODE DE
L'ENVIRONNEMENT
(Édition 2023)
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SOMMAIRE
TITRE PREMIER : DEFINITIONS, OBJECTIFS ET DOMAINE D'APPLICATION .................. 4
TITRE II : L'ENVIRONNEMENT ................................................................................... 13
TITRE III : PRINCIPES GENERAUX ................................................................................ 20
TITRE IV : LES OBLIGATIONS DE L’ETAT ET DES COLLECTIVITES LOCALES .................. 23
TITRE V : DISPOSITIONS PREVENTIVES ET DISPOSITIONS PENALES ............................... 38
TITRE VI : DISPOSITIONS FINALES ....................................................... ....................... 53
DECRET D'APPLICATION ............................................................................................. 54
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LE CODE DE L'ENVIRONNEMENT
(LOI N° 96-766 DU 3 OCTOBRE 1996 PORTANT CODE DE
L'ENVIRONNEMENT)
TITRE PREMIER :
DEFINITIONS, OBJECTIFS ET DOMAINE D'APPLICATION
CHAPITRE PREMIER :
DEFINITIONS
ARTICLE PREMIER
Aux termes de la présente loi :
l'environnement : est l'ensemble des éléments physiques, chimiques,
biologiques et des facteurs socio-économiques, moraux et intellectuels
susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme sur le
développement du milieu, des êtres vivants et des activités humaines ;
l'environnement humain : concerne le cadre de vie et l'aménagement du
territoire ;
l'environnement naturel comprend :
- le sol et le sous-sol ;
- les ressources en eau ;
- l'air ;
- la diversité biologique ;
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- les paysages, sites et monuments...
les ressources en eau : comprennent les eaux intérieures de surface et les
eaux souterraines ;
l'air : est la couche atmosphérique dont la modification physique, chimique
ou autre peut porter atteinte à la santé des êtres vivants, aux écosystèmes et à
l'environnement en général ;
le paysage : est une portion du territoire dont les divers éléments forment
un ensemble pittoresque par la disposition de ses composants ou les contours
de ses formes ou l'effet de ses couleurs ;
le site : est une portion de paysage particularisée par sa situation
géographique et/ou son histoire ;
le monument naturel : est un élément ou un groupe d'éléments dus à la
nature tels que rochers, arbres, sources, bouleversements du sol, accidents
géologiques ou autres qui, séparément ou ensemble, forment un panorama
digne d'attention ;
l'écosystème : est un ensemble structuré qui englobe en une seule et même
unité fonctionnelle le biotope et la biocénose ;
le biotope : est l'aire géographique où l'ensemble des facteurs physiques et
chimiques de l'environnement reste sensiblement constant ;
la biocénose : est l'ensemble des végétaux et animaux qui vivent dans les
mêmes conditions de milieu et dans un espace donné de dimensions
variables ;
l'écologie : est l'étude des milieux où vivent, se reproduisent et meurent les
êtres vivants ainsi que des rapports de ces êtres avec le milieu et leur
protection contre toute pollution ;
la diversité biologique : est la variabilité des organismes vivants de toute
origine y compris, entre, autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont il fait partie ; cela
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comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des
écosystèmes ;
la pollution : est la contamination ou la modification directe ou indirecte de
l'environnement provoquée par tout acte susceptible :
- d'altérer le milieu de vie de l'homme et des autres espèces vivantes ;
- de nuire à la santé, à la sécurité, au bien-être de l'homme, de la flore et de la faune
ou aux biens collectifs et individuels.
la pollution des eaux : est l'introduction dans le milieu aquatique de toute
substance susceptible de modifier les caractéristiques physiques, chimiques
et/ou biologiques de l'eau et de créer des risques pour la santé de l'homme,
de nuire à la faune et à la flore terrestres et aquatiques, de porter atteinte à
l'agrément des sites ou de gêner toute autre utilisation rationnelle des eaux ;
la pollution atmosphérique ou pollution de l'air : est l'émission
volontaire ou accidentelle dans la couche atmosphérique de gaz, de fumée
ou de substances de nature à créer des nuisances pour les êtres vivants, à
compromettre leur santé ou la sécurité publique ou à nuire à la production
agricole, à la conservation des édifices ou au caractère des sites et paysages ;
la pollution transfrontière : est la pollution qui a son origine dans un pays
et dont les effets se propagent dans d'autres pays ;
les aires protégées : sont les zones spécialement consacrées à la
préservation de la diversité biologique et des ressources naturelles qui y sont
associées ;
les zones maritimes comprennent : les eaux archipélagiques, la mer
territoriale, la zone économique exclusive, le plateau continental ainsi que le
rivage de la mer, les fonds marins et le sous-sol correspondant ;
l'établissement humain : comprend l'ensemble des agglomérations
urbaines et rurales, des infrastructures et équipements dont elles doivent
disposer pour assurer à leurs habitants un cadre de vie agréable et une
existence saine, harmonieuse et équilibrée ;
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les hydrocarbures : sont des substances énergétiques, fluides (liquides ou
gazeuses) ;
la nuisance : est toute atteinte à la santé des êtres vivants, de leur fait ou
non, par l'émission de bruits, de lumière, d'odeurs, etc ;
les déchets : sont des produits solides, liquides ou gazeux, résultant des
activités des ménages, d'un processus de fabrication ou tout bien, meuble ou
immeuble abandonné ou qui menace ruine ;
les déchets dangereux : sont des produits solides, liquides ou gazeux, qui
présentent une menace sérieuse ou des risques particuliers pour la santé, la
sécurité des êtres vivants et la qualité de l'environnement ;
les matières fertilisantes : sont les engrais, les amendements et tout produit
dont l'emploi, contribue à améliorer la productivité agricole ;
les risques naturels : sont les catastrophes et calamités naturelles qui
peuvent avoir des effets imprévisibles sur l'environnement et la santé ;
l'accident majeur : est défini comme un événement tel qu'une émission de
substances dangereuses, un incendie, une explosion résultant d'un
développement incontrôlé d'une activité industrielle, agricole ou domestique ;
les plans d'urgence : se définissent comme l'organisation rapide et
rationnelle, sous la responsabilité d'une autorité déterminée, des moyens de
toute nature pour faire face à une situation d'une extrême gravité ;
les feux de brousse : sont des feux allumés volontairement ou non, quelle
qu'en soit l'ampleur, causant des dommages à l'homme et à ses biens, à la
flore et à la faune ;
la désertification : désigne la dégradation des terres dans les zones arides,
semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels
les variations climatiques et les activités humaines ;
la pêche : consiste en la capture, l'extraction ou la récolte de poissons,
cétacés, chéloniens végétaux, planctons ou d'animaux vertébrés ou
invertébrés vivant partiellement ou complètement dans le milieu aquatique ;
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la chasse : consiste en tout acte tendant à :
- blesser ou tuer pour s'approprier ou non de tout ou partie de sa dépouille, un
animal en liberté dans son milieu naturel au sens des textes législatifs et
réglementaires en vigueur ;
- détruire les œufs des oiseaux et des reptiles.
la capture : consiste en tout acte tendant à :
- priver de sa liberté, un animal sauvage ;
- récolter et retirer hors de leur lieu naturel d'éclosion, les neufs des oiseaux ou des
reptiles.
l'étude d'impact environnemental : est un rapport d'évaluation de l'impact
probable d'une activité envisagée sur l'environnement ;
le Bureau d'Etudes d'Impact environnemental : est un service à la
disposition de l'autorité nationale compétente chargé d'examiner les études
d'impact ;
l'audit environnemental : est une procédure d'évaluation et de contrôle des
actions de protection de l'environnement ;
l'autorité nationale compétente : est une entité unique ou un groupement
d'entités dont les compétences sont définies par décret.
l'Association de Défense de l'Environnement : est l'organisation par
laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs
connaissances ou leurs activités en vue de concourir à la défense de
l'environnement.
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CHAPITRE 2 :
OBJECTIFS
ARTICLE 2
Le présent Code vise à :
protéger les sols, sous-sols, sites, paysages et monuments nationaux, les
formations végétales, la faune et la flore et particulièrement les domaines
classés, les parcs nationaux et réserves existantes ;
établir les principes fondamentaux destinés à gérer, à protéger
l'environnement contre toutes les formes de dégradation afin de valoriser les
ressources naturelles, de lutter contre toutes sortes de pollution et nuisances ;
améliorer les conditions de vie des différents types de population dans le
respect de l'équilibre avec le milieu ambiant ;
créer les conditions d'une utilisation rationnelle et durable des ressources
naturelles pour les générations présentes et futures ;
garantir à tous les citoyens, un cadre de vie écologiquement sain et équilibré ;
veiller à la restauration des milieux endommagés.
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CHAPITRE 3 :
DOMAINE D'APPLICATION
ARTICLE 3
La présente loi ne fait pas obstacle à l'application des dispositions législatives et
réglementaires concernant l'urbanisme et les constructions, la santé, l'hygiène, la
sécurité et la tranquillité publique, la protection des écosystèmes et d'une manière
générale à l'exercice des pouvoirs de Police.
ARTICLE 4
La présente loi ne s'applique pas aux activités militaires et aux situations de guerre.
Toutefois, les auteurs de telles activités sont tenus de prendre en compte les
préoccupations de protection de l'environnement.
ARTICLE 5
La présente loi s'applique à toutes les formes de pollution telles que définies à
l'article premier du présent Code et susceptibles de provoquer une altération de la
composition et de la consistance de la couche atmosphérique avec des
conséquences dommageables pour la santé des êtres vivants, la production, les
biens et l'équilibre des écosystèmes.
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ARTICLE 6
Sont soumis aux dispositions de la présente loi.
les installations classées telles que définies dans leur nomenclature : les
usines, dépôts, mines, chantiers, carrières, stockages souterrains ou en
surface, magasins et ateliers ;
les installations exploitées ou détenues par toute personne physique ou
morale, publique ou privée qui peuvent présenter des dangers ou des
inconvénients, soit pour la commodité, soit pour la santé, la sécurité et la
salubrité publique ;
les déversements, écoulements, rejets et dépôts susceptibles de provoquer ou
d'accroître la dégradation du milieu récepteur.
ARTICLE 7
Sont visés, aux termes de la présente loi, les différents types d'énergie suivants :
l'énergie solaire ;
l'énergie de biomasse ;
l'énergie éolienne ;
l'énergie géothermique ;
l'énergie hydro-électrique ;
l'énergie thermique ;
l'énergie nucléaire.
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ARTICLE 8
Aux termes de la présente loi, sont visées les substances ou combinaisons de
substances fabriquées ou à l'état naturel susceptibles, en raison de leur caractère
toxique, radioactif, corrosif ou nocif de constituer un danger pour la santé des
personnes, la conservation des sols et sous-sol, des eaux, de la faune et de la flore,
de l'environnement en général, lorsqu'elles sont utilisées ou évacuées dans le
milieu naturel.
ARTICLE 9
Est visée par la présente loi, l'utilisation de techniques publicitaires agressives.
Nul ne peut faire de la publicité sur un immeuble sans l'autorisation du propriétaire
ou des autorités compétentes dans les conditions fixées par décret.
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TITRE II :
L'ENVIRONNEMENT
CHAPITRE PREMIER :
L'ENVIRONNEMENT NATUREL
SECTION 1 :
LE SOL ET LE SOUS-SOL
ARTICLE 10
Le sol et le sous-sol constituent des ressources naturelles à préserver de toutes
formes de dégradation et dont il importe de promouvoir l'utilisation durable.
L'usage du sol et du sous-sol doit être fait en respectant les intérêts collectifs
attachés à leur préservation.
A ce titre, le droit de propriété doit être exercé sans qu'il nuise à l'intérêt général.
Les statuts du sol doivent établir les droits et obligations du titulaire vis-à-vis d'une
protection du sol.
ARTICLE 11
Les sols doivent être affectés à des usages conformes à leur vocation. L'utilisation
d'espace pour des usages non réversibles doit être limitée et la plus rationnelle
possible.
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ARTICLE 12
Tout projet d'aménagement et d'affectation du sol à des fins agricoles, industrielles
ou urbaines, tout projet de recherche ou d'exploitation des matières premières du
sous-sol sont soumis à autorisation préalable dans les conditions fixées par décret.
SECTION 2 :
LES RESSOURCES EN EAU ET LES EAUX MARITIMES
ARTICLE 13
Les points de prélèvement de l'eau destinée à la consommation humaine, doivent
être entourés d'un périmètre de protection prévu à l'article 51 du présent Code.
Toute activité susceptible de nuire à la qualité des eaux est interdite ou peut être
réglementée à l'intérieur des périmètres de protection.
ARTICLE 14
La gestion de l'eau peut être concédée.
Le concessionnaire est responsable de la qualité de l'eau distribuée conformément
aux normes en vigueur.
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ARTICLE 15
Les occupants d'un bassin versant et/ou les utilisateurs de l'eau peuvent se
constituer en association pour la protection du milieu.
SECTION 3 :
LA DIVERSITE BIOLOGIQUE
ARTICLE 16
L'introduction, l'importation et l'exportation de toute espèce animale ou végétale
sont soumises à autorisation préalable dans les conditions fixées par décret.
ARTICLE 17
En dehors de la chasse traditionnelle ou des cas prévus par les articles 99 et 103 du
Code pénal relatifs à la légitime défense et à l'état de nécessité, toutes formes de
chasse sont soumises à l'obtention d'un permis de chasse.
ARTICLE 18
Toutes les formes de pêche relèvent de l'autorité nationale compétente :
la pêche artisanale doit être exercée dans le respect de la réglementation en tenant
compte d'une bonne gestion de l'environnement ;
la pêche industrielle requiert pour son exercice, l'obtention d'une licence délivrée
par l'autorité administrative compétente.
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ARTICLE 19
La vente, l'échange, la commercialisation de la viande de chasse sont réglementés.
SECTION 4 :
L'AIR
ARTICLE 20
Les immeubles, les installations classées les véhicules et engins à moteur, les
activités industrielles, commerciales, artisanales ou agricoles, détenus ou exercées
par toute personne physique ou morale doivent être conçus et exploités
conformément aux normes techniques en vigueur en matière de préservation de
l'atmosphère.
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CHAPITRE 2 :
L'ENVIRONNEMENT HUMAIN
ARTICLE 21
Les plans d'aménagement du territoire, les schémas directeurs, les plans
d'urbanisme et autres documents d'urbanisme doivent prendre en compte les
impératifs de protection de l'environnement dans le choix, l'emplacement et la
réalisation des zones d'activités économique, industrielle, de résidence et de loisirs.
ARTICLE 22
L'autorité compétente, aux termes des règlements en vigueur, peut refuser le
permis de construire si les constructions sont de nature à porter atteinte au
caractère ou à l'intégrité des lieux avoisinants.
ARTICLE 23
Aucun travail public ou privé dans le périmètre auquel s'applique un plan ne peut
être réalisé que s'il est compatible avec ce dernier, et s'il prend en considération les
dispositions d'ordre environnemental, prévues par les textes en vigueur.
ARTICLE 24
Les travaux de construction d'ouvrages publics tels que routes, barrages, peuvent
être soumis à une étude d'impact environnemental.
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ARTICLE 25
Les caractéristiques des eaux résiduaires rejetées doivent permettre aux milieux
récepteurs de satisfaire aux objectifs qui leur sont assignés. Le déversement des
eaux résiduaires dans le réseau d'assainissement public ne doit nuire ni à la
conservation des ouvrages ni à la gestion de ces réseaux.
ARTICLE 26
Tous les déchets, notamment les déchets hospitaliers et dangereux, doivent être
collectés, traités et éliminés de manière écologiquement rationnelle, afin de
prévenir, supprimer ou réduire leurs effets nocifs sur la santé de l'homme, sur les
ressources naturelles, sur la faune et la flore et sur la qualité de l'environnement.
ARTICLE 27
L'enfouissement dans le sol et le sous-sol de déchets non toxiques ne peut être
opéré qu'après autorisation et sous réserve du respect des prescriptions techniques
et règles particulières définies par décret.
ARTICLE 28
L'élimination des déchets doit respecter les normes en vigueur et être conçue de
manière à faciliter leur valorisation.
A cette fin, il est fait obligation aux structures concernées de :
développer et divulguer la connaissance des techniques appropriées ;
conclure des contrats organisant la réutilisation des déchets ;
réglementer les modes de fabrication.
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ARTICLE 29
Tous les engins doivent être munis d'un avertisseur sonore conforme à un type
homologué par les services compétents et ne doivent pas émettre de bruit
susceptible de causer une gêne aux usagers de la route et aux riverains.
ARTICLE 30
En agglomération, l'usage des avertisseurs sonores n'est autorisé qu'en cas de
besoin absolu pour donner les avertissements nécessaires aux autres usagers de la
route.
La nuit, les signaux sonores ne doivent être utilisés qu'en cas de nécessité absolue.
ARTICLE 31
Lorsque l'urgence le justifie, l'autorité compétente peut prendre toutes mesures
appropriées pour faire cesser immédiatement toute émission de bruits susceptibles
de nuire à la santé des êtres vivants, de constituer une gêne excessive et
insupportable pour le voisinage ou d'endommager les biens.
ARTICLE 32
Les feux précoces ou les feux allumés en vue du renouvellement des pâturages, de
débroussaillement des terrains de culture ou dans le cadre de l'aménagement des
zones pastorales, forestières ou savanicoles, des parcs nationaux et des réserves
fauniques font l'objet de réglementation de la part de l'autorité administrative
compétente.
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TITRE III :
PRINCIPES GENERAUX
ARTICLE 33
Toute personne a le droit fondamental de vivre dans un environnement sain et
équilibré. Il a aussi le devoir de contribuer individuellement ou collectivement à la
sauvegarde du patrimoine naturel.
A cette fin, lorsqu'un tribunal statue sur une demande, il prend notamment en
considération, l'état des connaissances scientifiques, les solutions adoptées par les
autres pays et les dispositions des instruments internationaux.
ARTICLE 34
La politique nationale de protection de l'environnement incombe à l'Etat.
L'Etat peut élaborer des plans d'actions environnementales avec les collectivités
locales ou toute autre structure.
ARTICLE 35
Lors de la planification et de l'exécution d'actes pouvant avoir un impact important
sur l'environnement, les autorités publiques et les particuliers se conformément aux
principes suivants :
35.1 - Principe de précaution
Lors de la planification ou de l'exécution de toute action, des mesures préliminaires
sont prises de manière à éviter ou à réduire tout risque ou tout danger pour
l'environnement.
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Toute personne dont les activités sont susceptibles d'avoir un impact sur
l'environnement doit, avant d'agir, prendre en considération les intérêts des tiers
ainsi que la nécessité de protéger l'environnement.
Si, à la lumière de l'expérience ou des connaissances scientifiques, une action est
jugée susceptible de causer un risque ou un danger pour l'environnement, cette
action n'est entreprise qu'après une évaluation préalable indiquant qu'elle n'aura pas
d'impact préjudiciable à l'environnement.
35.2 - Substitution :
Si, à une action susceptible d'avoir un impact préjudiciable à l'environnement, peut
être substituée une autre action qui présente un risque ou un danger moindre, cette
dernière action est choisie même si elle entraîne des coûts plus élevés en rapport
avec les valeurs à protéger.
35.3 - Préservation de la diversité biologique
Toute action doit éviter d'avoir un effet préjudiciable notable sur la diversité
biologique.
35.4 - Non-dégradation des ressources naturelles
Pour réaliser un développement durable, il y a lieu d'éviter de porter atteinte aux
ressources naturelles tels que l'eau, l'air et les sols qui, en tout état de cause, font
partie intégrante du processus de développement et ne doivent pas être prises en
considération isolément. Les effets irréversibles sur les terres doivent être évités
dans toute la mesure du possible.
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35.5 - Principe « pollueur-payeur »
Toute personne physique ou morale dont les agissements et/ou les activités causent
ou sont susceptibles de causer des dommages à l'environnement est soumise à une
taxe et/ou à une redevance. Elle assume, en outre, toutes les mesures de remise en
état.
35.6 - Information et participation
Toute personne a le droit d'être informée de l'état de l'environnement et de
participer aux procédures préalables à la prise de décisions susceptibles d'avoir des
effets préjudiciables à l'environnement.
35.7 - Coopération
Les autorités publiques, les institutions internationales, les associations de défense
et les particuliers concourent à protéger l'environnement à tous les niveaux
possibles.
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TITRE IV :
LES OBLIGATIONS DE L’ETAT ET DES COLLECTIVITES LOCALES
CHAPITRE PREMIER :
DISPOSITIONS GENERALES
ARTICLE 36
L'Etat est propriétaire des gisements et des accumulations naturelles
d'hydrocarbures existant en Côte d'Ivoire y compris sur le plateau continental.
ARTICLE 37
Les cours d'eau, les lagunes, les lacs naturels, les nappes phréatiques, les sources,
les bassins versants et les zones maritimes sont du domaine public.
ARTICLE 38
Les immeubles, établissements agricoles, industriels, commerciaux ou artisanaux,
véhicules ou autres objets mobiliers possédés, exploités ou détenus par toute
personne physique ou morale, privée ou publique devront être construits, exploités
ou utilisés de manière à satisfaire aux normes techniques en vigueur ou édictées en
application de la présente loi.
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ARTICLE 39
Tout projet important susceptible d'avoir un impact sur l'environnement doit faire
l'objet d'une étude d'impact préalable. Il en est de même des programmes, plans et
politiques pouvant affecter l'environnement. Un décret en précisera la liste
complète.
Tout projet fait l'objet d'un contrôle et d'un suivi pour vérifier la pertinence des
prévisions et adopter les mesures correctives nécessaires.
ARTICLE 40
L'Etude d'Impact environnemental (E.I.E.) comporte au minimum :
une description de l'activité proposée ;
une description de l'environnement susceptible d'être affecté y compris les
renseignements spécifiques nécessaires pour identifier ou évaluer les effets
de l'activité proposée sur l'environnement ;
une liste des produits utilisés le cas échéant ;
une description des solutions alternatives, le cas échéant ;
une évaluation des effets probables ou potentiels de l'activité proposée et des
autres solutions possibles sur l'environnement, y compris les effets directs,
indirects, cumulatifs à court, à moyen et long termes ;
l'identification et la description des mesures visant à atténuer les effets de
l'activité proposée et les autres solutions possibles, sur l'environnement et
une évaluation de ces mesures ;
une indication des lacunes en matière de connaissance et des incertitudes
rencontrées dans la mise au point de l'information nécessaire ;
une indication sur les risques pour l'environnement d'un Etat voisin dus à
l'activité proposée ou aux autres solutions possibles ;
un bref résumé de l'information fournie au titre des rubriques précédentes ;
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la définition des modalités de contrôle et de suivi réguliers d'indicateurs
environnementaux avant (état initial), pendant le chantier, durant
l'exploitation de l'ouvrage ou de l’aménagement et le cas échéant, après la
fin de l'exploitation (remise en état où réaménagement des lieux) ;
une estimation financière des mesures préconisées pour prévenir, réduire ou
compenser les effets négatifs du projet sur l'environnement et des mesures
de suivi et contrôle réguliers d'indicateur environnementaux pertinents.
ARTICLE 41
L'examen des études d'impact environnemental par le Bureau d'Etude, d'Impact
environnemental, donnera lieu au versement d'une taxe au Fonds national de
l'Environnement dont l'assiette sera précisée par décret.
ARTICLE 42
Sur proposition de l'autorité nationale compétente, le Conseil des ministres établit
et révise par décret la liste des travaux, activités, documents de planification pour
lesquels les autorités publiques ne pourront, sous peine de nullité, prendre aucune
décision, approbation ou autorisation sans disposer d'une étude d'impact
environnemental leur permettant d'en apprécier les conséquences directes ou
indirectes pour l'environnement.
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ARTICLE 43
Sont soumises à autorisation, les installations qui présentent des dangers ou
inconvénients visés, à l'article 6 du présent Code.
Elles ne peuvent être ouvertes sans une autorisation préalable délivrée dans les
conditions fixées par décret sur demande de l'exploitant.
Sont soumises à déclaration, les installations qui, bien que ne présentant pas de tels
dangers ou inconvénients, doivent néanmoins respecter les prescriptions générales
édictées par l'autorité compétente en vue d'assurer la protection des intérêts visés à
l'article 6. Les installations soumises à autorisation, qui occasionnent des risques
majeurs (incendies, explosions, émanations toxiques, etc...) font l'objet d'une
réglementation spécifique visant notamment à maîtriser l'urbanisation dans leur
environnement immédiat.
ARTICLE 44
Sont soumises à permis ou à licence, la pêche industrielle, la chasse et la capture.
ARTICLE 45
L'inspection des installations classées est assurée par des agents assermentés ayant
la qualité d'officier de Police judiciaire dans l'exercice de leur fonction.
ARTICLE 46
Les installations classées visées à l'article 6 sont assujetties à une taxe de contrôle
et d'inspection, versée au Fonds national de l'Environnement.
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ARTICLE 47
Les installations de l'Etat affectées à la défense nationale, sont soumises à des
règles particulières.
ARTICLE 48
Toutes les installations classées existantes bénéficient d'un délai de deux (2) ans à
compter de la promulgation de la présente loi pour être mise en conformité avec
ses dispositions et ses textes d'application.
ARTICLE 49
Il est instauré des normes appropriées pour la protection de l'environnement.
Il est créé un label pour les produits de consommation les plus respectueux de
l'environnement.
Des normes sont également exigées pour les produits importés.
ARTICLE 50
Les entreprises ou ouvrages, sources de pollutions importantes seront soumis à un
audit écologique par des experts agréés, aux frais de leurs promoteurs. Les
conditions de cet audit seront précisées par décret. Les résultats de l'audit
écologique sont transmis à l'Autorité Nationale Compétente.
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ARTICLE 51
Il est institué des périmètres de protection en vue de la conservation ou de la
restauration des :
- écosystèmes,
- forêts, boisements, espèces et espaces protégés,
- monuments, sites et paysages,
- systèmes Hydrauliques et de la qualité des eaux,
- espaces littoraux...
ARTICLE 52
L'Autorité Nationale Compétente peut à l'intérieur des périmètres visés à l’article
49 :
interdire, limiter ou réglementer les activités incompatibles avec les objectifs
assignés à la zone ;
mettre en œuvre des programmes de restauration du milieu naturel ou des
monuments ;
approuver tout plan d'aménagement ou d'action définissant les moyens
d'atteindre les objectifs assignés à la zone.
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ARTICLE 53
La protection, la conservation et la valorisation du patrimoine culturel et
architectural font partie
intégrante de la politique nationale de protection et de la mise en valeur de
l'environnement.
ARTICLE 54
Il est dressé une liste de sites et monuments protégés qui précise les mesures à
prendre pour la protection du patrimoine architectural, historique et culturel sur
tout le territoire national.
Cette liste est révisée tous les cinq ans.
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CHAPITRE 2 :
DISPOSITIONS PARTICULIERES
SECTION 1 :
LES OBLIGATIONS DE L'ETAT
ARTICLE 55
L’Etat s'engage à :
faire de l'environnement et de sa protection une politique globale et intégrée ;
prendre toutes dispositions appropriées pour assurer ou faire assurer le
respect des obligations découlant des Conventions et Accords internationaux
auxquels il est partie ;
interdire toute activité menée sous son contrôle ou dans les limites de sa
juridiction, susceptible d'entraîner une dégradation de l'environnement dans
un autre Etat ou dans des régions ne relevant d'aucune juridiction nationale ;
œuvrer en toute coopération avec les autres États pour prendre les mesures
contre la pollution transfrontière.
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ARTICLE 56
L'Etat détermine la politique nationale de l'environnement et veille à sa mise en
œuvre.
Il assure, par des mesures idoines, la protection, la conservation et la gestion de
l'environnement. Toutefois, les occupants d'un bassin versant et/ou les utilisateurs
de l'eau peuvent se constituer en association pour la protection du milieu.
Il réglemente l'établissement d'accès aux digues et déversements d'égouts dans les
milieux récepteurs.
Il interdit et réglemente l'exercice d'activités susceptibles de constituer, d'une
manière ou d'une autre, une menace pour l'environnement, l'intégrité et le
fonctionnement des écosystèmes.
ARTICLE 57
L'Etat détermine :
la création d'un réseau de réserves biologiques en proportion avec l'usage
des sols ;
les mesures de lutte contre l'érosion ;
les mesures de lutte contre la pollution du sol par des substances chimiques,
les engrais, les produits phytosanitaires et autres dont l'usage est admis ;
les mesures de prévention des pollutions diffuses affectant le sol et les
mesures concrètes de restauration des sols endommagés ;
les périmètres de protection des points de prélèvement de l'eau destinée à la
consommation humaine ;
les seuils critiques des polluants atmosphériques ;
les espaces alloués aux zones industrielles.
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ARTICLE 58
L'Etat dresse une liste :
des espèces animales et végétales qui doivent être partiellement ou
intégralement protégées en raison de leur rôle dans les écosystèmes, de leur
valeur esthétique, de leur rareté, de la menace qui pèse sur leurs populations
et enfin de l'intérêt touristique, culturel, économique et scientifique qu'elles
représentent ;
des sites et monuments protégés en précisant les mesures à prendre pour la
protection du patrimoine architectural, historique et culturel national ;
des établissements, édifices et monuments qui, bien que non classés ou
inscrits sur lesquels l'affichage est interdit.
Cette liste est revue et corrigée tous les cinq (5) ans.
ARTICLE 59
L’Etat assure la gestion de l'eau en préservant la qualité de ses sources, en évitant
le gaspillage et en accroissant la disponibilité.
ARTICLE 60
L'Etat établit des normes conçues de manière à faciliter la valorisation des déchets.
A cette fin, il est fait obligation aux structurés concernées :
de développer et de divulguer la connaissance des techniques appropriées;
de conclure des contrats organisant la réutilisation des déchets ;
de réglementer les modes de fabrication et d'utilisation de certains matériaux
ou produits, afin de faciliter la récupération des éléments de leur
composition.
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ARTICLE 61
L’Etat s'engage à :
promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables ou non ;
lutter contre toute forme de gaspillage des énergies ;
lutter contre le gaspillage de toutes les sources d'énergie notamment les
ressources ligneuses.
ARTICLE 62
Tout projet de texte relatif à l'environnement est soumis à l'avis et à l'observation
de l'autorité nationale compétente.
L'autorité nationale compétente dispose d'un délai de deux (2) mois à compter de la
transmission du projet pour donner suite. Le silence de ladite autorité vaut, au
terme du délai, approbation. Toute divergence entre l'auteur d'un projet et l'autorité
nationale compétente est tranchée par le Conseil des ministres.
ARTICLE 63
L'Etat prend les mesures adéquates pour introduire l'éducation, la formation et la
sensibilisation environnementales dans les programmes d'enseignement à tous les
niveaux. Il peut donner son agrément aux associations de Défense de
l'Environnement et leur allouer des subventions.
33
ARTICLE 64
Dans sa politique nationale de gestion de l'environnement, l'Etat de Côte d'Ivoire
intègre la Coopération internationale.
ARTICLE 65
L'autorité nationale compétente coordonne les mécanismes nationaux de mise en
œuvre et de suivi des Conventions et Accords internationaux relatifs à
l'Environnement.
SECTION 2 :
LES OBLIGATIONS DES COLLECTIVITES LOCALES
ARTICLE 66
Les communes sont responsables de la collecte, du transport et de l'élimination des
déchets ménagers. Cette action peut être entreprise en 1iaison avec les
départements et les régions ou avec des groupes privés ou publics habilités à cet
effet.
Elles ont l'obligation d'élaborer des schémas de collecte et de traitement des
déchets ménagers avec le concours des services techniques des structures
compétentes.
Elles assurent également l'élimination d'autres déchets qu'elles peuvent, eu égard à
leurs caractéristiques et aux quantités produites, contrôler ou traiter.
34
ARTICLE 67
Les collectivités locales sont tenues d'avoir :
un plan de gestion de l'environnement ;
une ou plusieurs décharges contrôlées d'ordures ménagères.
Elles veillent à enrayer tous les dépôts sauvages.
Elles instituent une taxe de salubrité.
Section III : Les obligations communes à l’Etat et aux Collectivités Locales
ARTICLE 68
Il incombe à l’Etat, aux collectivités locales et aux concessionnaires d’assurer,
dans le respect des prescriptions environnementales, l’exploitation rationnelle des
gisements et accumulations naturelles d’hydrocarbures existant en Côte d’Ivoire y
compris sur le plateau continental.
ARTICLE 69
L’Etat et les collectivités doivent veiller à la création, au maintien et à l'entretien
d'espaces verts.
35
ARTICLE 70
La gestion des eaux usées relève de la compétence de l'Etat, des collectivités
locales et de toutes autres structures susceptibles de produire des effluents de
nature à porter atteinte à l'environnement.
Elle peut faire l'objet d'une concession.
ARTICLE 71
L'Etat, les régions, les départements et les collectivités locales s’engagent à
élaborer des programmes d'action et à organiser des plans d'urgence dans tous les
domaines en vue de protéger l'environnement.
ARTICLE 72
L'éducation, la formation et la sensibilisation environnementales incombent à l'Etat,
aux collectivités locales et aux associations de défense.
ARTICLE 73
Les établissements et institutions publics ou privés ayant en charge l'enseignement,
la recherche et l'information sont tenus dans le cadre de leurs compétences
respectives :
de sensibiliser aux problèmes d'environnement par des programmes adaptés ;
d'intégrer dans leurs activités des programmes permettant d'assurer une
meilleure connaissance de l'environnement.
36
SECTION IV : LES INSTITUTIONS
ARTICLE 74
Pour l’application de la présente loi, il est créé :
un Réseau de Réserves Biologiques en proportion avec l'intensification de
l'exploitation des sols ;
un Observatoire de la Qualité de L’Air ;
une Agence Nationale de l'Environnement (ANDE) , établissement public de
catégorie particulière dotée de la personnalité morale et de l'autonomie
financière ;
un Fonds National de l'Environnement (FNDE) ;
une Bourse de Déchets
Par ailleurs, le juge des référés est compétent pour constater ou, faire cesser
immédiatement toute pollution ou toute forme de, dégradation de
l'environnement.
La procédure d'urgence prévue aux articles 221 à 230 du Code de Procédure Civile,
Commerciale et Administrative est applicable.
37
TITRE V :
DISPOSITIONS PREVENTIVES ET DISPOSITIONS PENALES
CHAPITRE PREMIER :
DISPOSITIONS PREVENTIVES
ARTICLE 75
Sont interdits :
les déversements, les rejets de tous corps solides, de toutes substances
liquides, gazeuses, dans les cours et plans d'eaux et leurs abords ;
toute activité susceptible de nuire à la qualité de l'air et des eaux tant de
surface que souterraines.
ARTICLE 76
Il est interdit de rejeter dans les zones maritimes et lagunaires, toutes substances
susceptibles de :
détruire les sites et monuments présentant un intérêt scientifique, culturel,
touristique ou historique ;
détruire la faune et la flore ;
constituer un danger pour la santé des êtres vivants ;
porter atteinte à la valeur esthétique et touristique de la lagune, de la mer et
du littoral.
38
ARTICLE 77
Il est interdit de rejeter dans les eaux maritimes et lagunaires :
des eaux usées, à moins de les avoir préalablement traitées conformément
aux normes en vigueur ;
des déchets de toutes sortes non préalablement traités et nuisibles.
ARTICLE 78
Il est interdit de détenir ou d'abandonner des déchets susceptibles de :
favoriser le développement d'animaux vecteurs de maladies ;
provoquer des dommages aux personnes et aux biens.
ARTICLE 79
Sont interdits :
tous déversements, écoulements, rejets ou dépôts de toutes natures
susceptibles de provoquer ou d'accroître la pollution des eaux continentales,
lagunaires et maritimes dans les limites territoriales ;
toute exploitation illégale, dégradante et/ou non réglementée ;
toute émission dans l'atmosphère de gaz toxique, fumée, suie, poussière ou
toutes autres substances chimiques non conformes à la réglementation en
vigueur.
39
ARTICLE 80
Conformément aux dispositions spéciales des Conventions internationales ratifiées
par la Côte d'Ivoire, sont interdits les déversements, les immersions et incinérations
dans les eaux maritimes sous juridiction ivoirienne de substances de toutes natures
susceptibles :
de porter atteinte à la santé publique et aux ressources maritimes
biologiques ;
de nuire aux activités maritimes y compris la navigation et la pêche ;
d'altérer la qualité des eaux maritimes ;
de dégrader les valeurs d'agréments et le potentiel touristique de la mer et du
littoral.
ARTICLE 81
Sont interdits :
l'importation non autorisée de déchets sur le territoire national ;
les dépôts de déchets sur le domaine public non autorisé, y compris le
domaine public maritime tel que défini par les textes en vigueur ;
l'immersion, l'incinération ou l'élimination par quelque procédé que ce soit,
des déchets dans les eaux continentales, lagunaires et maritimes, sous
juridiction ivoirienne.
40
ARTICLE 82
Sont interdits sur le territoire national, tous actes relatifs à l'achat, à la vente, à
l'importation, à l'exportation et au transit des substances ou combinaison de
substances visée à l'article 8 de la présente loi.
ARTICLE 83
Sont interdites, si elles n'ont pas fait l'objet d'une homologation et/ou si elles ne
bénéficient pas d'une autorisation provisoire de vente, d'importation, d'exportation
délivrée par les autorités compétentes, toute importation, exportation, détention en
vue de la vente ou de la mise en vente, de distribution même à titre gratuit, de l'une
quelconque des matières fertilisantes définies à l'article premier de la présente loi.
ARTICLE 84
L'usage de l'avertisseur sonore est interdit dans les agglomérations et aux environs
des hôpitaux et des écoles sauf nécessité absolue et dans ce cas, il doit être bref et
modéré.
De même sont interdites les émissions de bruits, de lumières et d'odeurs
susceptibles de nuire à la santé des êtres vivants ou de constituer une gêne
excessive et insupportable pour le voisinage ou d'endommager les biens.
41
ARTICLE 85
Tout affichage est interdit sur :
les immeubles classés monuments historiques ou inscrits ;
les monuments naturels et dans les sites classés, inscrits ou protégés ;
les monuments, sites et les constructions dont la liste est établie par les
autorités compétentes, bénéficiant d'une protection spéciale ;
les panneaux de signalisation routière.
ARTICLE 86
Sont interdits :
l'usage d'explosif, de drogues, de produits chimiques ou appâts dans les eaux
de nature à enivrer le poisson ou à le détruire ;
l'emploi de drogues, de produits chimiques ou appâts de nature à détruire le
gibier et/ou à le rendre impropre à la consommation ;
les feux de brousse non contrôlés.
42
ARTICLE 87
Il est interdit de :
tuer, blesser ou capturer les animaux appartenant aux espèces protégées ;
détruire ou endommager les habitats, les larves et les jeunes espèces
protégées ;
faire périr, endommager les végétaux protégés, en cueillir tout ou partie ;
transporter ou mettre en vente tout ou partie d'un animal ou d'un végétal
protégé ;
procéder à l'abattage d'arbres dans les forêts classées, aires protégées et parcs
nationaux.
43
CHAPITRE 2 :
DISPOSITIONS PENALES
ARTICLE 88
Toute personne morale ou physique, qui omet de faire une étude d'impact
environnemental prescrite par l'autorité compétente et préalable à tout projet
susceptible d'avoir des effets nuisibles sur l'environnement, est passible de
suspension d'activité ou de fermeture d'établissement sans préjudice des mesures
de réparation des dommages causés à l'environnement, aux personnes et aux biens.
La falsification d'une étude d'impact environnemental et/ou sa non conformité sont
punies des mêmes peines.
ARTICLE 89
Est puni d'un emprisonnement de deux mois à deux ans et d'une amende de
5.000.000 de francs, quiconque procède ou fait procéder à l'abattage d'arbres ou
d'animaux dans les forêts classées, les aires protégées et les parcs nationaux.
Les complices sont punis des mêmes peines.
ARTICLE 90
Est puni d'une amende de 10.000.000 de francs à 100.000.000 de francs et d'un
emprisonnement de six mois à deux ans ou de l'une de ces deux peines seulement,
toute destruction de site ou monument classé.
44
ARTICLE 91
Est puni d'un emprisonnement de un à six mois et d'une amende de 1.000.000 de
francs à 5.000.000 de francs ou de l'une de ces deux peines seulement : tout
responsable d'un établissement faisant obstacle à l'exercice des fonctions des
agents chargés de l'inspection des installations classées.
En cas de récidive, il est procédé à la fermeture temporaire de l'établissement.
ARTICLE 92
Est passible d'une amende de 5.000.000 de francs à 50.000.000 de francs sans
préjudice d'une suspension temporaire des activités, ou d'une fermeture de
l'établissement, tout établissement qui ne se sera pas mis en conformité avec les
dispositions de la présente loi dans les deux ans de sa promulgation.
ARTICLE 93
Quiconque poursuit l'exploitation d'une installation classée sans se conformer à la
mise en demeure d'avoir à respecter les prescriptions techniques déterminées est
puni d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 200.000 francs à
2.000.000 de francs.
ARTICLE 94
Quiconque poursuit l'exploitation d'une installation classée frappée de fermeture,
de suspension ou d'interdiction est puni de deux mois à deux ans d'emprisonnement
et de 50.000.000 de francs à 100.000.000 de francs ou de l'une de ces deux peines
seulement.
45
ARTICLE 95
Est puni d'une amende de 1.000.000 de francs à 2.500.000 francs et d'un
emprisonnement de six mois à deux ans ou de l'une de ces deux peines seulement
quiconque se livre de façon illicite à dès travaux de recherches ou d'exploitation
des hydrocarbures.
ARTICLE 96
Est passible d'une amende de 100.000.000 de francs à 500.000.000 de francs
quiconque effectue des rejets interdits ou, sans autorisation, des rejets soumis à
autorisation préalable ainsi que défini aux articles 74 à 86 du présent Code dans les
conditions fixées par décret ou ne se conforme pas aux conditions déterminées par
son autorisation.
ARTICLE 97
Est puni d'une amende de 2.000.000 de francs à 50.000.000 de francs et d'un
emprisonnement de deux mois à deux ans ou de l'une de ces deux peines seulement,
toute personne ayant pollué les eaux continentales par des déversements,
écoulements, rejets et dépôts de substances de toute nature susceptible de
provoquer ou d'accroître la pollution des eaux continentales et/ou des eaux
maritimes dans les limites territoriales.
En cas de récidive, la peine est portée au double. Le coupable peut être condamné à
curer les lieux pollués.
L'autorité nationale compétente peut, en cas de négligence, refus ou résistance, y
procéder ou y faire procéder aux frais et dépens de l'intéressé.
46
ARTICLE 98
Est puni d'une amende de 100.000.000 de francs à 1.000.000.000 de francs et d'un
emprisonnement de un à cinq ans ou de l'une des deux peines seulement sans
préjudice des sanctions administratives en vigueur, quiconque, nonobstant les
dispositions spéciales des Conventions internationales, procède à des déversements,
immersion et incinération dans les eaux maritimes sous juridiction ivoirienne, des
substances de toutes natures susceptibles :
de porter atteinte à la santé publique et aux ressources maritimes
biologiques ;
de nuire aux activités maritimes y compris la navigation et la pêche ;
d'altérer la qualité des eaux maritimes ;
de dégrader les valeurs d'agrément et le potentiel touristique de la mer et du
littoral.
L'Administration maritime peut arraisonner tout navire surpris en flagrant délit de
déversement de contaminants, y compris les hydrocarbures en mer.
En cas de récidive, l'amende est portée au double et l'Administration se réserve le
droit de procéder à la saisie du navire.
47
ARTICLE 99
Est passible d'un emprisonnement de 1 à 5 ans et d'une amende de 5.000.000 de
francs à 100.000.000 de francs quiconque :
dépose des déchets dans le domaine public maritime national ;
importe sans autorisation des déchets sur le territoire national ;
immerge, incinère ou élimine par quelque procédé que soit des déchets dans
les eaux continentales, lagunaires et/ou maritimes sous juridiction ivoirienne.
ARTICLE 100
Est puni d'une amende de 1.000.000 de francs à 30.000.000 de francs et d'un
emprisonnement de trois à vingt-quatre mois ou de l'une de ces deux peines
seulement, le promoteur de toute entreprise procédant à des dépôts sauvages.
L'autorisation d'exercer toute activité de collecte de déchets sur le territoire
national peut être suspendue pour une période d'au moins deux ans.
48
ARTICLE 101
Quiconque procède ou fait procéder à l'achat, à la vente à l'importation, au transit,
au stockage, à l'enfouissement ou au déversement sur le territoire national de
déchets dangereux ou signe un accord pour l'autorisation de telles activités, est
puni d'un emprisonnement de 10 à 20 ans et d'une amende de 500000000 de francs
à 5000000000 de francs.
La juridiction ayant prononcé la peine peut :
ordonner la saisie de tout moyen ayant servi à la commission de l'infraction ;
ordonner la saisie et l'élimination des déchets aux frais dépens du
propriétaire desdits déchets.
ARTICLE 102
Est puni d'une amende de 1000 francs à 10000 francs celui qui dépose, abandonne,
jette des ordures, déchets, matériaux, ou verse des eaux usées domestiques en un
lieu public ou privé sauf si le dépôt a lieu à un emplacement désigné à cet effet par
l'Autorité Compétente.
De même est soumise à ces peines et/ou astreinte au nettoyage des lieux, toute
personne qui pollue par des déjections un domaine public ou privée.
Sont punis d'une amende de 1000 francs à 10000 francs ou astreint. au nettoyage
des lieux, ceux qui auront pollué par des déchets humains un bien public ou privé
sauf si ces emplacements sont désignés à cet effet par l'autorité compétente.
49
ARTICLE 103
Est passible d'une amende de 10000 francs à 500000 de francs quiconque :
fait usage dans les agglomérations et aux environs des Hôpitaux et des
écoles, d'avertisseurs sonores en dehors des cas de danger immédiat ;
fait usage intempestif et sans nécessité absolue, en dehors des
agglomérations d'avertisseurs sonores ;
fait usage, sans nécessité absolue d'avertisseurs sonores dans la nuit émet des
bruits susceptibles de causer une gêne aux usagers de la route et aux
riverains ;
utilise des engins à moteur munis d'avertisseurs sonores non conformes au
type homologué par les services compétents ;
émet des bruits, lumières. ou odeurs susceptibles de nuire à la santé des êtres
vivants, de constituer une gêne excessive et insupportable pour le voisinage
ou d'endommager les biens.
ARTICLE 104
Est puni d'une amende de 50000 francs à 5000000 francs et d'un emprisonnement
de trois mois au maximum quiconque fait:
- de la publicité sur un immeuble sans l'autorisation du propriétaire et des autorités
compétentes
- de l'affichage et des graffitis sur les immeubles classés inscrits ou classés
monuments historiques, sur les monuments naturels et dans les sites inscrits ou
protégés.
50
ARTICLE 105
Les circonstances atténuantes et le sursis ne sont pas applicables aux infractions
prévues par le présent code relatives aux déchets dangereux.
ARTICLE 106
La tentative et la complicité des infractions prévues par le présent code sont
punissables des mêmes peines que l'infraction elle-même.
ARTICLE 107
Les infractions sont constatées sur procès-verbal par les agents assermentés de
l'Autorité Nationale Compétente.
ARTICLE 108
L'administration chargée de l'environnement peut transiger en toute circonstance et
à tout moment de la procédure avant toute décision au fond.
La demande de transaction est soumise à l'Autorité Nationale Compétente qui fixe
en cas d'acceptation, le montant de celle-ci.
ARTICLE 109
La poursuite des infractions relevant du présent code obéit aux règles définies par
le code de procédure pénale.
51
ARTICLE 110
Les collectivités locales, les associations de défense de l'environnement
régulièrement déclarées ou toutes personnes doivent saisir l'Autorité Nationale
Compétente avant tout recours devant les juridictions et/ou exercer les droits
reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits constituant une infraction
relevant de la présente loi et portant un préjudice direct ou indirect aux intérêts
collectifs ou individuels.
52
TITRE VI :
DISPOSITIONS FINALES
ARTICLE 111
Les modalités d'application des dispositions de la présente loi feront l'objet de
décrets
ARTICLE 112
La présente loi abroge toutes les dispositions contraires antérieures.
ARTICLE 113
La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République de Côte d'Ivoire et
exécutée comme loi de l'Etat.
Fait à Abidjan, le 3 octobre 1996
Henri Konan BEDIE
53
DECRET D'APPLICATION
54
DECRET N° 2012-1047 DU 24 OCTOBRE 2012 FIXANT LES MODALITES
D'APPLICATION DU PRINCIPE POLLUEUR-PAYEUR TEL QUE
DEFINI PAR LA LOI N° 96-766 DU 3 OCTOBRE 1996 PORTANT CODE
DE L'ENVIRONNEMENT
CHAPITRE I :
DEFINITIONS ET DISPOSITIONS GENERALES
SECTION 1 :
DEFINITIONS
ARTICLE PREMIER
L'externalité est un coût externe engendré par l'action d'un agent économique avec
des impacts négatifs sur les activités des autres agents économiques, sans que
celui-ci ne se préoccupe d'une quelconque prise en charge du coût de réparation
des dommages causés à ceux-ci.
La carence de bien public est l'épuisement de tout bien public sans que ceux qui en
tirent bénéfice individuellement ou collectivement ne pensent prendre l'initiative
d'en renouveler la production.
Le principe dit « coût-avantage » repose sur le principe que le coût de réduction
d'une pollution doit correspondre à celui que les personnes physiques ou morales,
exposées à cette pollution, consentent à payer pour enrayer celles-ci et ne pas en
subir les impacts.
Le principe dit « coût-efficacité » signifie que le coût de réduction de la pollution
doit être minimisé jusqu'à réalisation complète de cet objectif. Ce principe conduit
donc, en général, à s’intéresser à toute la « chaîne » de production d'un effet
externe, afin de déterminer quel
55
« maillon » est le plus « coût-efficace » ou le plus efficace en termes de coût pour
réduire la pollution.
L'installation dangereuse est toute installation susceptible d'occasionner des
dangers suffisants et pouvant nécessiter une prise de précautions indispensables à
la protection de l'environnement.
La pollution accidentelle est une pollution causée par un accident dans une
installation dangereuse.
L'exploitant d'une installation dangereuse est toute personne morale ou physique
qui exerce le contrôle de l'installation et ayant en charge sa bonne marche.
SECTION 2 :
DISPOSITIONS GENERALES
ARTICLE 2
Le présent décret fixe les modalités d'application du principe pollueur-payeur tel
que défini à l'art. 35.5 de la loi n° 96-766 du 3 octobre 1996 portant code de
l'Environnement.
56
ARTICLE 3
Le principe pollueur-payeur a pour effet de mettre à fa charge du pollueur, les
dépenses relatives à la prévention, à la réduction, à la lutte contre les pollutions, les
nuisances et toutes les autres formes de dégradation ainsi que celles relatives à la
remise en état de l'environnement.
Il permet de fixer les règles d'imputation du coût des mesures eu faveur de
l'environnement.
ARTICLE 4
Le principe pollueur-payeur oblige les agents économiques à intégrer les
externalités dans leurs coûts de production.
ARTICLE 5
Le principe pollueur-payeur oblige à fixer les coûts de pollutions en rapport avec
l'ampleur des dommages causés à l'environnement, à travers les mesures incitatives
ou dissuasives réglementaires en vue d'annihiler ou de réduire les pollutions et
autres nuisances.
ARTICLE 6
La finalité du principe pollueur-payeur est la remise en état de l'environnement et
les réparations des dommages causés à celui-ci.
57
CHAPITRE II :
DOMAINES D'APPLICATION DU PRINCIPE POLLUEUR-PAYEUR
ARTICLE 7
Le principe pollueur-payeur s'applique aux procédures d'élimination de toutes les
formes de pollutions, de nuisances ainsi qu'à toutes les activités qui causent ou sont
susceptibles de causer des dommages à l'environnement.
Le principe pollueur-payeur est applicable aux impacts des projets et programmes
de développement dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des
études d'impact environnemental et social, des Audits environnementaux et des
inspections des Installations classées.
ARTICLE 8
L'annexe du présent décret précise les principales activités et les projets de
développement auxquels s'applique le principe pollueur-payeur.
58
CHAPITRE III :
MODALITES D'APPLICATION DU PRINCIPE POLLUEUR-PAYEUR
SECTION I :
MODALITES ADMINISTRATIVES
ARTICLE 9
Le principe pollueur-payeur permet, face à une dégradation de la qualité de
l'environnement, d'évaluer le coût réel de l'intervention publique au niveau de
l'activité, de la pollution, du milieu et des usages.
ARTICLE 10
Le principe pollueur-payeur s'applique de manière systématique aux mesures
visant la dépollution.
Il permet d'évaluer ces mesures prises sur l'activité à l'origine de la nuisance
notamment celles liées à la réduction des nuisances, à la modification des
comportements, à l'amélioration du « process » de production.
ARTICLE 11
Le principe pollueur-payeur s'appuie sur les mesures de restauration du milieu,
pour la réparation des dommages subis par celui-ci.
59
ARTICLE 12
Le principe pollueur-payeur s'applique par rapport aux mesures de compensation
ou de modifications des usages.
ARTICLE 13
recourir aux indicateurs environnementaux que sont les indicateurs moteurs
caractérisés par la production et la consommation, les indicateurs de pression, dues
aux émissions polluantes, les indicateurs d'état qui traduisent la qualité du milieu,
les indicateurs d'impact qui se mesurent notamment sur la santé, les usages des
milieux marchands et non-marchands.
ARTICLE 14
Le principe pollueur-payeur n'exclut pas le mécanisme du coût-avantage pour la
détermination du prix à payer.
Il s'applique sur la base du coût-efficacité, à toute la « chaîne » de production d'un
effet externe.
ARTICLE 15
Le principe pollueur-payeur s'applique aux agents bénéficiaires en cas de constat
d'une carence de bien ou de service public qui cause ou est susceptible de causer
des dommages à l'environnement.
60
ARTICLE 16
L'application du principe pollueur-payeur, pour la remise en état de
l'environnement et la réparation des dommages causés, n'exclut pas les sanctions
pénales prescrites conformément aux textes en vigueur.
ARTICLE 17
Le principe pollueur-payeur repose sur la mise en œuvre de mesures
économiquement efficaces, préalablement définies d'accord-parties entre les
pouvoirs publics et les exploitants à l'effet de garantir une protection adéquate de la
santé humaine et de l'environnement.
SECTION 2 :
MODALITES TECHNIQUES ET FINANCIERES
SOUS-SECTION 1 :
MODALITES TECHNIQUES
ARTICLE 18
Le principe pollueur-payeur requiert, pour sa mise en œuvre, une réglementation
déterminant les nonnes techniques de prévention, de lutte contre les pollutions, les
nuisances et les autres formes de dégradation de l'environnement.
61
ARTICLE 19
La réparation des dommages à l'environnement inhérents à l'application du
principe pollueur-payeur procède de l'évaluation des besoins en technologies
propres, de leur application et de la mise en œuvre d'un audit de contrôle.
ARTICLE 20
Toute personne physique ou morale dont les agissements ou les activités causent
ou sont susceptibles de causer des dommages à l'environnement, doit recourir aux
technologies propres pour la remise en état de l'environnement.
ARTICLE 21
Le principe pollueur-payeur s'applique lorsque les Prescriptions techniques
environnementales d'Activités, PTEA d'une installation classée omettent d'indiquer
la durée de vie des technologies propres, nécessaire au renouvellement des
équipements.
ARTICLE 22
Le principe pollueur-payeur s'applique à titre préventif, lorsque l'exploitant d'une
installation classée n'a pas un plan de renforcement de capacités en ressources
humaines affectées à l'utilisation des technologies propres.
ARTICLE 23
Le principe pollueur-payeur s'applique lorsque l’installation classée est à l'origine
de la production de rejets industriels, de déchets non biodégradables ou dangereux.
62
SOUS-SECTION 2 :
MODALITES FINANCIERES
ARTICLE 24
Le principe pollueur-payeur, conformément à l'article 8 du présent décret, sert à la
réparation effective des dommages à l'environnement dûment constatés.
ARTICLE 25
Le principe pollueur-payeur autorise la collecte des taxes et redevances sous forme
incitative ou dissuasive pour la protection de l'environnement.
Un arrêté conjoint du ministre chargé de l'Environnement et du ministre chargé de
l'Economie et des Finances précise la nomenclature des taxes et redevances
éligibles à l'application du principe pollueur-payeur.
ARTICLE 26
Il produit des taxes et redevances en application du principe pollueur-payeur est
reversé au Fonds national de l'Environnement, FNDE, conformément aux
dispositions de l'article 4 du décret n°98-19 du 14 janvier 1998 portant création et
organisation du FNDE.
63
CHAPITRE IV :
MODALITES SPECIALES : CAS DES POLLUTIONS ACCIDENTELLES
ARTICLE 27
Le principe pollueur-payeur s'applique à toute personne physique ou morale dont
les agissements ou les activités sont ou peuvent être à l'origine de pollution
accidentelle.
ARTICLE 28
Lorsque la pollution accidentelle provient d'une installation dangereuse, les coûte
des mesures de prévention et de lutte contre la pollution accidentelle, sont imputés
à l'exploitant, conformément au principe pollueur-payeur.
ARTICLE 29
Est conforme au principe pollueur-payeur, le remboursement diligent du coût des
mesures de lutte contre les pollutions accidentelles par la personne physique ou
morale à l'origine de l'accident.
ARTICLE 30
Lorsque la pollution accidentelle est soumise à une convention internationale, le
principe pollueur-payeur s'applique selon les dispositions de celle-ci.
64
ARTICLE 31
Lorsque la pollution accidentelle fait suite à la survenue d'une catastrophe naturelle,
la réparation d'un tel dommage se confond avec celle liée à la catastrophe naturelle,
selon la réglementation en vigueur.
ARTICLE 32
Lorsque les mesures de prévention et de lutte contre la pollution accidentelle ne
sont pas prises, le principe pollueur-payeur s'applique à l'exploitant, en cas de
survenue de celle- ci.
ARTICLE 33
Lorsque la pollution accidentelle est soumise à une convention internationale, les
coûts de mise en œuvre des plans de gestion des catastrophes existants par les
pouvoirs publics, sont à inclure dans le principe pollueur-payeur, selon le principe
coût-efficacité.
ARTICLE 34
Le principe pollueur-payeur s'applique à l'exploitant d'une installation dangereuse à
l'origine d'une pollution accidentelle, à l'effet de faire prendre sans délai par les
pouvoirs publics, des mesures raisonnables de prévention de l'expansion rapide de
cette pollution accidentelle, à cause de sa très grande dangerosité.
65
ARTICLE 35
Si les coûts inhérents à une pollution accidentelle sont ou doivent être financés par
les pouvoirs publics, le principe coût-efficacité autorise l'intégration de redevances
ou de taxes spécifiques lors des demandes de déclaration de l'installation classée
dangereuse.
ARTICLE 36
Le principe pollueur-payeur ne fait pas obstacle à la mise en commun, par les
exploitants d'installations dangereuses, de certains risques financiers associés aux
accidents, notamment dans le cadre de l'assurance ou de fonds spécifiques
d'indemnisation ou de lutte contre la pollution accidentelle, selon la réglementation
en vigueur.
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CHAPITRE V :
DISPOSITIONS DIVERSES
ARTICLE 37
Le droit de recours est reconnu à tout exploitant, personne physique ou morale,
face à l'application du principe pollueur-payeur.
ARTICLE 38
Lorsqu'une installation classée est frappée de fermeture définitive ou de
délocalisation, menace ruine, et lorsque ces différentes situations sont susceptibles
de causer des dommages à l'environnement, le principe pollueur-payeur prospère
en prenant des mesures de réparation de ces dommages.
ARTICLE 39
L'assimilation des dispositions pénales au principe pollueur-payeur par
l'application des sanctions telles que prescrites par l'art. 18 du présent décret, doit
reposer sur des mesures permettant d'évaluer les dommages par un examen
minutieux des différents dispositifs législatifs pertinents des textes en vigueur.
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CHAPITRE VI :
DISPOSITIONS FINALES
ARTICLE 40
Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires.
ARTICLE 41
Le ministre de l'Environnement et du Développement durable et le ministre de
l'Economie et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République de
Côte d'Ivoire.
Fait à Abidjan, le 24 octobre 2012
Alassane OUATTARA
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Edité par IVOIRE-JURISTE – 18 Avril 2023
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