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Chapitre 02

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Challitre 1

ceMP."TEMENT .ES selS


SOUS CHARGEMENT CYCLI.UE

L'étude du mouvement sismique a nus en évidence l'1lI1portance de la nature des


couches géologiques de surface sur les caractéristiques de ce mouvement. Un
exemple Cie cette influence est donnée sur la figure 1. qui représente les spectres
CIe réponses en vitesse et en accélération calculés Il partir des accélérogramnes
enregistrés dans la vallée de caracas (Vénézuela) lors clu séisme de 1967 [SEED et
al, 1972]. LeS deux stations (l'enregistrement peuvent etre consMérées comme
Bufflsannent proches l'une de l'autre (distance nettement inférieure a la
è11stance hypocentrale) pour que les autres paramètres influant sur la nature du
mouvement sismique (paramètres liés a la source et au trajet) puissent être
considérés comme semblables. La. différence de nature des mouvements entre
l'affleurement rocheux et le centre de la vallée trac1uit l'influence des
caractéristiques géotechniques des sols de fondation.

L'étude du comportement des sols sous chargement cyclique, qui constitue l'objet
du présent chapitre, appara1t donc comme une étape essentielle du génie
parasismique.

une description complète du comportement du sol est obtenue si, partant d'un êtat
d'équilibre caractérisé par un champ de contrainte a et un champ c:le c:léformation E,
i l est possihle de déterminer le nouvel l'!T.at c:le déformation obtenu après
application c:I'un incrément de contrainte da. cette description est obtenue a
l'aide de la loi de comportement du 1'101.

43
.
42 Coraoolledo 42
CoaS1 -\

"f-+-\+-I--I
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10
,

,,,
"..';;h:":t.~
Sol

" '"
Rocher

Figure 1 Spectre de réponse à CARABALlEDA ,1S67}

44
La loi de comportement est une relation liant le tenseur de contrainte~, le
tenseur de déformation ~ et leurs incréments ~ et d~, En toute généralité, le
temps intervient également cormne paramètre dans la relation p~cédente( Cepen-
dant pour les sols on verra, qu'en règle générale, le temps n'intervient: pas dans
l'expression de la loi de comportement, La formulation de la loi de comportement
est obtenue dans le cadre d'une théorie donnée; élasticité, visco-élasti<;:ité,
élasto-plasticit:é " , Elle constitue le but ultime de la description du
comportement du sol. Cependant, en raison de la complexi.té de descript1Qn de ce
comportement, dont un aperçu sommaire sera donné au paragraphe 3, une approche-
plus expérimentale et plus pragmat~que est souvent employée en mécanique des
sols, Cette approche est un substitut au modèle théorique que constitue la loi de
comportement,

Sa détermination se fait, dans le cadre d'une thé<lrie donnée, à pa.rt.ir d'un petit
nombre de résultats expérimentaux. Le modèle ainsi déterminé permet d'évaluer le
comportement du sol sownis a. des chemins de contraintes quelconques, tels que
ceux suivis in situ lors d'un séisme, Ces chemins de contrainte sont généralement
plus complexes que ceux ayant servi à l'établir, Le modèle doit être formulé en
contraintes effectives puisque le comportement du sol est;'régi pâ,r ces contrain-
tes. Pour étre totalement valable, il doit pouvoir être testé sous des chemins de
contraintes différents de ceux ayant servi a. l'établir, Pour cela, les moyens
expér1Jnentaux dont on (Uspose étant relativement limités, le modèle doit rester
simple et ne pas faire intervenir un trop grand nombre de paramètres dont la
détermination nécessiterait la mise en oeuvre de l'ensemble des moyens disponi-
bles,

2 , 2. Description elCPér:1JDent:ale

La deuxième approche, plus pragmatique, relève d'une démarche courante en


mécanique des sols. Elle consiste à anticiper le mode de chargement auquel va
être soumis en place un élément de sol lors de la sollicitation sismique, Ce mode
de chargement est reproduit au laboratoire de façon aussi fidèle que possible,
compte tenu des moyens expérimentaux qu'il est possible de Concevoir. Le
comportement du sol sous ce type de chargement est alors caractériSé par une
courbe effort - déformation qui est directement utilisée pour rendre cQlllPte du
comportement du sol en place. Ainsi, en se référant à la figure 2, pour évaluflr les
tassements d'une couche de sol sous un remblai de grandes dilnensions, on
utiliserait la oourbe expérimentale B obtenue en imposant une déformation
latérale nulle à l'éprouvette,

A l'échelle de temps des sollicitations sismiques, la plupart des sols ont au


cours de la sollicitation cyclique un comportement non drainé. La perméabilité du
sol n'est pas suffisante (par rapport à la vitesse d'application des charges)
pour permettre un-drainage de celUi-ci. En conséquence, dans ce type d'approche,
les contraintes cycliques imposées et les résultats sont exprimés en termes de
contraintes totales, cette approche constitue un pis-aller, classique en
mécanique des sols 1 en effet, comme on l'a indlqué, le comportement du sol est
régi par les contraintes effectives et la compréhension de son comportement non
drainé réside dans la loi de comportement, cette loi de comportement déter1Jline la

45
tendance ~ la variation de volume du sol qui se traduit, en comportement non
drainé ou partiellement drainé, par une variation de pression interstltielle
donc de contrainte effective .

b • 0

.,
-,•

-,,••
-
"
0
U
~~,,_....--~~'----:o;~,r= cate

Déformation axiale ~

Figure 2 Courbe effort _déformation


Chargement quasi statique monotone

La limitation de cette deuxième approche en contraintes totales apparait


clairement dès que les conditions de drainage deviennent complexes. Par ailleurs
elle reste nécessairement d'application limitée aux chemins de contraintes
testés dans les essais. ceux-ci requièrent souvent des s1ll1plifications importan-
tes par rapport aux trajets de chargement réels.

En dépit de ces restrictions importantos, qu'il convient de toujours garder ~


l'esprit, la suit.e du chapitre sera en grande partie basée sur cette deuxième
approche qui rest.e la plus utilisée dans la pratique courante. On généralisera
cependant ces résultats pour donner des formulations générales de lois de
comportement,

3, OBSERVATIONS ElCPERIMEN'l'AL

Avant d'aborder l'étude du comportement des sols sous chargement cyclique. il


parait nécessaire de faire un rappel sur le comportement des sols sous chargement
quaSi-statique monotone. La figure 2 présente de façon schématisée des courbes
effort--déformation ohtenues a l'appareil triaxial pour trois chemins de con~
traintes différents 1

compression isotrope (courbe Al


essai a déformation latérale nulle (courbe a)
essai triaxial classique a contrainte radiale (ou pression de con~
finement) constante (courbe C)

L'examen de ces résultats expérimentaux montre que :

a) il existe un domaine de fa1bles déformations pour lequel la relation entre la


contrainte appliquée et la déformation associée est linéairetsi a l'intérieur de
ce domaine de déformation on effectue une déCharge (diminution de la contrainte
appliquée), le trajet suivi dans le plan (r:J, E) est identique au trajet suivi lors
de la charge. En particul:1.er si l'effort revient a zéro, la déformation
résiduCllle de l'échantillon est nulle. Le sol a un comportement élastique
linéaire.]

hl au-deia. d'un certain seuil de contrainte et quelque soit le chemin de


contrainte suivi, la relation effort - déformation n'est plus une droite. Le
comportement du sol cesse d'être linéaire. Notons cependant que la non linéarité
n'exclurait pas a priori l'hypothèse 0. 'un comportement élastique qui se tradui-
rait par un trajet de déchouge identique a celUi de la charge. certains matériaux
présentent en effet des comportements élastiques non linéaires .

... cl si à partir d'une contrainte suffisa.nmant élevée (point A sur la courbe C) on


effectue une décharge de l'échantillon, le trajet suivi lors de la décharge n'est
pluS identique au trajet suivi lors de la chargeJfEn particulier, lorsque le
déviateur appliqué redevient nul, il y a apparifion d'une déformation rési-
duelle. C'est l'existence dA cette déformation résiduelle qui traduit le fait
que, lors du trajet QA, le comportement du sol n'est plus élastique même non
linéairel Lors de la décharge, la courbe effort - déformation est très approxima-
tivement une droite. Lors de la recharge et jusqu'au niveau de contrainte r:JA
associé au point A, le trajet suivi est identique à celui sUiv~ors de la
décharge. Le comportemen"l: du sol est de nouveau élastique linéair cependant,
alors que précédemment le domaine d'élasticité s'étendait jusqlt'a. contrainte
r:Jp, le chargement antérieur a eu pour effet d'étendre ce domaine d'élasticité. En
recharge les déformations restent élastiques jusqu'en A. on dit qu'il y a eu
écrouissage du matériau. En A l'a déformation est donc la somme d'une déformation
élastique A'Al.' récupérable lors d'une décharge, et d'une déformation irréver--
si1?le OA'appelée déformation plastique. Le comportement du sol est dit élasto-
plastique,

Dans la. réalité, lIIême en décharge, le comportement du sol n'est pas élastique
linéaire 1 des déformations irréversil:>les apparaissent même pour des décharges
partielles. C'est l'effet Bauschingar.

o.) pour certains trajets de chargement (courbe C) la déformation devient très


importante pour una valeur finie de la contrainte appliquée. Le sol atteint un
état de rupture,

Les COnstatations qui viennent d'etre mises en évidence sous chargement un1l'1i-
rectionnel se généralisent a des chargements plus complexes. Sous Chargement
quasi-statique monotone le comportement du sol est donc caractérisé par un
domaine d'élasticité (domaine a. l'intérieur duquel les déformations restent

47
élastiques), variable au cours du chargement, et au-delà duquel apparaissent des
déformations pl.astiques irréversibles. Pour certains chemins de contrainte le
sol peut attein~re un état de rupture.

3.2. Chai:S wnto cyclique

1 lest d'usage dans les calculs de réponse dynamique d' un profil de sol ou dans les
problèmes d'interaction sol - structure de considérer que le mouvement sismique a
pour origine une onde de cisaillement se propageant verticalement. Dans ces
conditions. un élément ~e sol pris à une profondeur h dans le profil est soumis au
cycle de chargement représenté à la figure 3.

};;nu...,

a'
a' o ~o

Koa o
t
Figure 3 Séquence de chargement idéalisée

Initialement, dans le cas d'un profil de sol horizontal, l'élément est en


êqUilibre sous les contra1.ntes verticale effective av
et horizontale effective
v'
ah • égale a Itoa Ka est le coefficient de poussée des terres au repos J il est
voisin de 0,5 pour les sols normalement: consolidés eto peut être supérieur a 1,0
~ans les sols fortement surconsolidés~ Le passage de l'onde de cisaillement se
traCluit par l'application sur les faces horizontales de l'élément de sol, et donc
sur les faces verticales pour maintenir les conditions d'équilibre, d'une
contrainte de cisaillement r( t); Sous l'effet de cette contrainte l'échantillon
subit une déformation de cisaillement simple qui. pour un matériau a comportement
élastique, se traduirait par une variation de volume nulle. La déformation de
cisaillement, également appelée distorsion, est définie par (figur.e 3) ,-.

Au
Ah <"

comme indiqué pr.écé~emment;Xon mesure les caractéristiques du matériau en


essayant de reproduire au laboratoire, de la façon la plus fidèle possible, ce
mode de sollicitation qui est uniaxial. L'enregistrement d'une courbe effort-
déformation r - f(y) est reproduit à la figure 4 pour un cycle de contraintes
fermé. Un cycle fermé n'est pas nécessairement centré autour de l'origine ( figure
5) mais par simplification on le supposera centré a l'origine. Les expériences
montrent d'ailleurs que les observations faites pour ce cas restrictif sont
généralisables a tout cycle de contrainte fermé [BARDIN - DRNEVICH, 1972a).

48
Figure 4 Courbe effort . D'formation cyclique.

-•,
,.
~
~
o
U

D'formation
:
Figure 5 Chargement cyclique fermh
non centré à l'origine

49
La figuJ:e '" montre que, pour un cycle fenllé, le CQ.[IpOrtement du sol esl
caJ:actéJ:isé paJ: une boucle appelée boucle à'hyatéJ:êsis', dont la SUJ:face et
l'inclinaison dépendent de l'amplitude de la déformation au cours du cycle, Plus
cette dernière est granéle, plus l'aire de la boucle est importante et pluS celle-
ci est inclinée Bur l'horizontale, Pal:" ailleurs, on constate expérimentalement
que la forme de la bau':le d'hystérésis n'est pas affectée par la vitesse
d'application de la sollicitation.

LeS extrémités des boucles, correspondant à des cycles d 'arnplituéles différentes,


sont situées sur la courbe de pl:"emie:r; chargement passant par l'origine. Il est
coffimode et classique de définir cette boucle a l'aide de éleux paramètres:

- le module sécant Gs qui est la pente de la dJ:01te joignant les extrémités de la


boucle (ou l'0J:i91ne Il une extremité dans le cas él'un cycle centré à l'origine) 1

- le coefficient d'amortissement {3, sur lequel on reviendra au paragraphe


suivant, qui est. une mesure de l'aire de la boucle, Il caractérise l'énergie
dissipée par le matériau lors d'un cycle,

La dépendance de ces deux paramètres sur la déformation cyclique est alors mise en
évidence sur la figure 6. La valeur maximale Gmax du module est la pente de la
tangente ~ l'origine a la courbe de premier chargement,

c
, ...
~
~


~
-•
c
E
•••
-•
Gmax


E
~

Dilltorsion 2f Distorsion go
Figure 6 Variations de G et p avec la déformatiOn

Dès que le chargement cyclique n'est plus fermé, le comportement devient plus
complexe a décrire;.\Un ex"emEle,en est donné sur la figure 7, Jusqu'en b, le trajet
suivi est identique a celui de la figure'" (courbe de premier chargement puis
courbe de décharge). Au point b, tel que rrb • rra_ le signe élu chargement est
de nouveau inversé Ile trajet suivi est donné par la courbe bc puis éventuelle-
ment pnr ca si le chargement: est: de nouveau inversé en c, Si au contraire le
, par da puis, au-
chargement: est: poursuivi au-delà de c, le trajet sera J:eprésenté
delà, suivra de nouveau la courbe de premier chargement, ,/

50
a.
a" ------------

• ,

Chargement cyclique quelconque

ASsociées a ees déformations de c1sail.l.ement, des déformations volumiques


prennent place (f1qure 8). ces déformations volumiques, irréversibles. provo-
quent un durcissement du matériau. Aina1, méIne pour des cycles fermés tous
identiques, la boucle (l'hystérésis obtenue lors du 4ème cycle de chargement est
différente de celle obtenue lors du pramier cycle. cette dernière est moins
incl.inée sur l'horl~ontale et a une aire moins importante. pour un no1 peu
perméable et saturé, on a noté que 1es déformations se produisent a volume
oonstant, 1'eau lntersti.tiell.e n' ayant pas le temps de s'évacuer du squelettft. La
tendance a la variation de volUIIIEI existe cependant et se traduit par une
auqmentat10n (le la preSSion 1nterstiU.e11e donc par une d1.rni.nution des contrain-
tes effectives. Le comportement du snl, gouverné par ces dernières, est ~onc
affecté,

cycle.
• SlIIIble de Fontainebleau l "
• = 0,717
Dr = 55,6 "
<rd = 15)4 KN/m 3
• Vo = 14,92 cm 3


~
:E
• 2

o~~~::~~··~~~
o , 2 4V/Vo~"- , .
Figure 8 DtSformations volumiques sous compressions
Isotropes cycliques (LUONG)

51
Pour les problèmes sismiques qui ne mettent en jeu qu'un nombre de cycles limité,
et exception faite de ceux impliquant des phénomènes de rupture ou de grandes
déformations, les variations volumiques restent limitées et sont généralement
ma.xiJl'lales lors du premier cycle de chargement, Pour la description expérimenta le
du comportement, évoquée précédermnent, on s'affranchit de ce paramètre en
mesurant les caractéristiques du sol obtenues après quelques cycles. Cet
empirisme n'est, une fois encore, qU'un substitut a la loi de comportement qui se
doit de tenir compte de ces phénomènes, On reviendra plus en détails sur ces
problèmes de variation volumique sous chargement cyclique en abordant le
problème de la rupture par liquéfaction des sables,

L'apparition d'une boucle d'hystér6sis au cours d'un cycle fermé de ch~'gement


met en évidence une dissipation d'énergie dans le matériau, Le terme amortisse-
ment matériel est utilisé pour décrire le phénomène physique de conversion
d'énergie cinétique et d'énergie potentielle (énergie de déformation) en
chaleur. L'amortissement est une grandeur fondamentale dans l'étude des phéno-
mènes vibratoires en particulier au voisinage de la résonance, C'est lui qui
permet a un système physique, mis en vibration a une fréquence égale a sa
fréquence de résonance, de maintenir une amplitude de déplacement limitée.

Panni les matériaux présentant de J.' amortissement, on peut distinguer ceux pour
J.esquels 1
- l'énergie diSSipée dépenèl de la vitesse de déformation, C'est en
particulier le cas des matériaux visco-éla/lltiques lin(!aires. Certains matériaux
comme les polymères exhibent ce type de comportement a amortissement visqueux. ce
n'est pas le cas des sols pour lesquels J.'expérience montre que l'énergie
~_.~issipée est essentie11ement indépendante de la vitesse de déformation,

- l'énergie dissipée ne dépend pas de la vitesse de déformation.


L'amortissement est quelquefois dit hystérétique. Ces matériaux eont-. oar...cté-
risés par des non-linéarités importantes a fort niveau de déformation. L'amor-
t1ssement est attribué a des déformations plastiques au niveau des cristaux ou
des grains constituant la structure. La plupart de.a métaux et des sols appartien-
nent a cette catégorie .

•• 1. Définit10ns des paramêtres caractérisant l'aJllDrlisse.ent

Deux grandeurs peuvent être utilisées pour caractériser l'amortissement d'un


matériau :

.... l'énergie dissipée par cycle dans l'élément J


+ le rapport de cette énergie a une énergie élastique de référence.

L'énergie dissipée par cycle peut s'exprimer soit ê. l'aide de l'énergie totale Do
(N-mtcycle) diss1pée par le .apecimen dans un cycle de sollicitation, soit a
l'aide de l'énergie spécifique 0 (N-m/m 3/cycle) dissipée par unité de volume en
un point du matériau. Do est la grandeur directement mesurable dans l'expérience

52
mais 0 est la grandeur fondamentale du point de vue du comportement. On a la
relation évidente entre ces deux grandeurs 1

DO - fffv D(x,y,Z) dx dy dz ,, )

Pour un échantillon dans lequel le çhamp ~e contraintes est uniforme ,

Do - D.V (3)

oà V est le volume de l'échantillon .

• 0". indique la ....U .. nc.


li 2.10 7cvcl••
• <n.Limit. d • • • n.ibiiite d.
contr.intll li

,•
.~
~

o
t

Amplitude de la contraint. cyclique !MPal

Figure 9 Energie spécifique dissipée en fonction de la


contrainte cyclique et du nombre de cycles N
lUne courbe marqué. 3 correspond A 103 cycles 1

L'expérience montre que pour beaucoup de matériaux. il n'existe pas de relation


simple entre l'énergie spécifique dissipée D et la valeur de la contrail~te
cyclique Cfd' cependant. pour des seuils de contrainte n'excédant pas 70 " de la
limite de résistance sous chargement cyclique du matériau Cf e • on a une relation de
la fonne 1

53
( 4)

La. figure 9 [GOODMAN, ~976] met en évidence une telle relation avec une valeur de n
comprise entre 2.0 et 3.0.

(' DanS la pratique, on préfere exprimer l'amortissement matériel a. l'aide (l'une


grandeur ad1mensionnelle obtenue en normant l'énergie dissipée par une énet'91e
élastique de référence. Cependant, en raison de la complexité des mécanismes
, gouvernant l' amortissement matériel, l'utilisation d'un pourcentage CI' amortis-
) sement ne produit: pas tous les avantages qu'on pourrait: attendre d'une grandeur
adimensionnelle [GOODMAN, 1976]· Une des raisons de l'utilisation de telles
grandeurs réside dans leur appréhension directe par certains essais. C'est en
i parlicu11er 1e cas du décrément l.ogarithm.1que 6.

par définition, le décrément logarithnUque (1 est. le logarithme du rapport de deux


amplitudes consécutives d'un échantillon oscillant librement (figure 10).

• - Ln (5)

-
= =
N
+
N

~.,,_·Ittt-t+-tcl-tt-lt-I+-tft++tl'l-
a. "t-t+ti'-Tf-l:+'rf-",rf-A'rI-"V/-.
V V YYemp.
E
<

Figure 10 Amortissement des vibrations libres

D'autres coefficients permettent de définir de façon adimensionnelle


l'amortissement matériel [!.J'ZAN. ].968]. Parmi ceUX-Ci on distingue :

- le coefficient de perte, noté", qui est par définition égal au rapport


de l'énergie dissipée 0 au cours d'un cycle a 2fT fois l'énergie élastique
ellmla9asi née

54
D
11 .. 211W 'G)

En se reportant a la figure 4, w eut l'aire du triangle en grisé:

,
, T
•G
w- " G y• • ,
1
(7'
"
d'OO :

"- •
D G
T
,
m
-• D
G y.
, ,"
la capacité d'amortissement spécifique X. égale au rapport de
l'énergie dissipée a l'énergie élastique emmagasinée

X - W
D ,.,
le dephasage ~ qui représente l'angle formé par les vecteurs repré-
sentant la contrainte (ia. force) et la déformation (le déplacement) l.ors d' un
mouvement sinuso:L<3al,

le facteur de qualité Q qui mesure l'atténuation de l'amplitude


d'Ondes se propageant dans un milieu du fait de l'absorption d'énergie par
- amortissement matériel. cette atténuation est a distinguer de celle résultant de
la dispersion oie long du front d'onde, appelée amortissement géométrique. On
reviendra sur cette notion au chapitre V.

TOUs les paramètres définis précédemment sont: liés par les relations:

8 .. ...x '" tg '" ... Q


l
( 10)
'"
,
4.2. Hatéri.aux a amortissement dépendant de la vitesse de déformation

Les matériaux de ce type ont une loi de comportement décrite par une fonctionnelle
faisant intervenir le tenseur des contraintes G, le tenseur des déformations t! et
leurs dérivées par rapport au temps!! et~. cette fonctionnelle peut ne pas être
linéaire mais, en pratique, la plupart des modèles sont basés sur la théorie de la
visco-élasticité linéaire qui a fait l'objet de développements très complets
[MANDEL, 1966 ; SALENÇQN, 1983]. Sous SOllicitation hamlOnique, on rend cocnpte du

55
comportement du matériau en introduisant "es modules complexes "e la Eonne (voir
paragraphe 5.2.) 1

{11 )

00. G1 et Gz dépen"ent de toi, pulsation de la force excitatrice.

L'expression ci-dessus, écrite pour le module de cisaillement, est également


valable pour le module d'Young, le module de compressibilité volumétrique .. ,
correspondant a d'autres sollicitations, Elle traduit le fait que sous sollici-
tation harmonique, la contrainte peut être déCOlllpOsée en une COIIlpOsante en phase
avec la défonaation (G 1(toI)) et une autre Cléphasée de 90° (Gz(w», Pour cette
sollicitation la boucle d'hystérésis formée est elliptique. On montre aisément
que pour un cycle d'amplitude max~le Ym l'énergie spécifique dissipée vaut:

( l.2)

Gz dépendant de la pulsation toI,donc de la vitesse de déformation, l'énergie


spécifique dissipée est fonction de cette vitesse de déformation,

En rapprochant cette équation de la relation (4), on constate que pour les


matériaux a amortissement dépendant <:1e la vitesse <:1e déformation, n - 2. Le
déphasage fi est donné par 1

(13 )

DU point <:1e vue rhéologique, un matériau visco-élastique linéaire peut être


représenté par un ressort et un amortisseur placés en série (modèle de Maxwell) ou
en parallèle (modèle de Kelvin-Voigt). Dans ce cas Gz ( toi) est égal a C.W 00. C est la
caractéristique de l'amortisseur et, G..(toI) à G, la caractéristique du ressOrt,
une façon ~e de caractériser l'amortissement d'un tel modèle est d'intro-
duire la notion "e pourcentage d'amortissement critique, souvent utilisée en
dynamique des structures. Par définition le pourcentage d'amortissement crit:i-
que vaut (cf. chapitre I, eq(4»

". cp
, G.
( 14)

00. P est la pulsation propre du modèle,

D'après l'équation (12) et les relations (10), en se plaçant à la résonance,

56
c'est-à-dire dana une situation oCi la fréquence d'excitation W/211 est égale a la
fréquence propre du modèle p/2rr, on a la relation:

(15 )

La dépendance du pourcentage d'amortissement critique sur la vitesse de déforma-


tion n'apparait plus explicitement, ~lle est en fait implicite dans la valeur de
D. La relation (15) est la relation fondamentale qui sert de base au développement
de modèles visco-élastiques linéaires équivalents caractérisé par un pourcen-
tage d'amortissement critique ~ directement relié au coefficient de perte n du
matériau. La nature de l'amortissement, visqueux ou autre, n'est plus précisée,
Il est représenté par un amortissement linéaire visqueux équivalent, On verra que
cette approche est très utilisée pour rendre compte de façon simple du comporte-
ment des sols sous chargement cyclique.

4.3, Mal;ériau a aJQOrtiss "ent 1.nOépendant de la vitesse de déformat1on

LeS matériaux de ce type ont une loi de comportement dans laquelle Le temps
n'intervient pas, Sous chargement cyclique les boucles d'hystérésiS préaentent
des extrémités pointues et, si l'effort appliqué redevient nul, il subsiste dans
le matériau une déformation permanente,

L'énergie dissipée au cours d'un cycle prend la forme donnée par la rel.ation (4)
avec une valeur de n comprise entre 2 et 3 [GOODMAN, 1976J. Elle peut également
s'exprimer A l'aide du coefficient de perte défini par la relation (6). D'un po1.nt
de vue rhéologique le matériau peut etre repréaenté par un assemblage de ressorts
et de frotteurs (frottement de COulomb) placés soit en série, soit en parallèle,

5.1. Modèle éLastique

Il ressort des constatations expérimentales du paragraphe 3 que le sol ne peut


ètre représenté par un modèle élastique, tout au moins sur une plage de
déformations étendue, L'étude du comportement du sol a l'intérieur de son domaine
d'élasticité est cependant importante car il existe une gamme de problèmes pour
lesquels ce modèle est valable 1 c'est le cas des vibrationS des massifs de
machines bien conditionnnés, des sollicitations sismiques de faible amplitude
CORm~ celles engendr~es lors des essais g~ophysiques ."

Dans le cas d'une sollicitation unidirectionnelle, la relation contrainte -


déformation se réduit a une relation de proportionnalité dont la constante est un
module de déformation. Pour la sollicitation de cisaillement Simple (figure 3),
cette relation s'écrit:

57
(lG)

où G est le module ~e cisaillement.

Pour,jes sollicitations multidirectionnelles la loi de comportement s'écrit sous


forme tensorielle l

-.• • A a (17 )

A est un tenseur ~u 4ème ordre qui dans le cas d'anisotropie le plus général
comporte 36 composantes distinctes, Dans le cas ~u matériau isotrope, seules 2
composantes suffisent a le définir. Il est commode en dynamique des sols de
retenir le module ~e cisaillement G et, soit le coefficient de Poisson v, soit le
module de compressibilité volumétrique K,

51 le matériau est linéaire élastique, leo modules G et K, ou le coefficient ~e


Poisson, sont constants. Il y a identité entre le module sécant et le module
tangent et la relation (:16) peut s'écrire sous forme incrémentale. En fait,
l'expérience montre que les modules tangents ~e clsaill.ement et vol.urnique
dépendent ~e la contrainte moyenne am ~ 0"1i/3 (HARDIN - DRNEVICH, :1972, SEED-
IDIUSS, :1970]. On montre a:1ors (I,DRE'l', 1980] qu 'lI n'est pl.us possible d'exprimer
l.a 101 de comportement (éq. l.7) sous fonne incrémentale en faisant dépenèlre les
modul.es G et II: ~e l'état ~e contrainte actuel.. cette formul.ation impliquerait une
d1ss~tlon ~'énergie et une déformation résiduell.e non nulle sur certains
trajets de contrainte fermés. Un tel. comportement est dit hypo-élastique
(BUEc:IŒL-DRESCHER, 1975]. En imposant a la déformation élastique de dériver d'un
potentiel et en supposant le coefficient de Poisson constant, LORET (1980) a
proposé une loi de comportement élast1que non 11néaire sous la forme incrémentale


~"'A
• (18 )

Des études paramétriques importantes (HARDIN - DRNl:.."VI:CH, 1972 , SEED - IDRISS,


19701 ont permis de mettre en évidence les paramètres principaux affectant la
va1eur du module de cisaillement G ,jes sols, Ces paramètres sont 1

- la compacité du sol., généralement tra,juite al.' aide ~e l' indice des vides e du
matériau ,
- l'état de contrainte actuel auquel est soumis le matériau;
- l'histoire des contraintes antérieures subies par le sol. Cette histoire est
habituellement reflétée par un seul paramètre 1 le rapport de surconsolidation
OCR, égal au rapport de la plus grande contrainte verticale supportée par 1e sol
~ans son histoire géologique a la contrainte ve~~cale actuelle.

Basée sur les travaux de Hertz relatifs aux déformations de sphères él,astiques en
contact, la relation donnant le module ,je cisaillement G, noté déso~is ~
pour rappeler qu'il n'est applicable qU'aux faibles défonnations, proposée par
la plupart des auteurs pour les Bols pulvérulents, est de la forme 1

58
( 19)

oû X,n sont des constantes dépendant du matériau 1 n est généralement voisin de


0,5 et K de 600 J Pa est la pression atmosphérique et (Tm la contrainte moyenne
effective.

La fonction F (e) proposée par Hl\RD"IN (1978) a la forme;

l.jF(e) ~ 0.3 + 0.7 eZ ,O.4<e<1..2 (20)

Pour les argiles, la formulation proposée diffère suivant les auteurs. HARDIN et
BLàCK (1968) ont proposé d'après des essais sur échantillons remaniés:

Gmax '" K Pa (OCR)k F(e) (:: l


n

(21)

les fonctions et: paramètres F(e), X, n, Pa ont les mêmes définit10ns et valeurs
que dans l'équation (19). Le coefficient k, en exposant du rapport de surconsoli-
dation, dépend de l'indice de plasticité du sol, LeS valeurs proposées sont
rassemblées dans le tableau 1.

,. k

0 0
'0 0.18
40 0.30
'0 0.41
'0 0.48
,100 0.50

Tableau l Valeurs de k (HARDIN - BLACK, 1968)

S~:n et IDRISS proposent une relation basée sur des essais sur échantillons
intacts et: des mesures géophysiques en place ~

Gmax ~ K Cu (22 )

où Cu est la cohésion non drainée de l'argile; K varie de 1000 a 3000. La valeur de


la cohésion Cu reflète l 'his'loi re des contraintes du sol jusqu'a son é'lat actuel

59
caractérisé par O"n, ainsi que Bon état de compacité. Les équations (21) et (22)
dépendent donc bien des mêmes paramètres, seule la valeur de l'exposant n
diffère, En effet Cu est sensiblement proportionnelle a O"n, (n ~ 1), alors quP. la
valeur proposée dans la relation (21) est n = 0,5. Une valeur n proche de 1 a
également été mesurée pour un Bol normalement consolidé [PECKJ::R - DUPAS, 198U.

Il faut noter que toutes les relations proposées ne font dépendre le module de
cisaillement que du premier invariant du tenseuJ;" des contraintes. Comme cela a
été indiqué précédemment cette fonnulation n'est pas, en théorie de l'élasti-
cité, compatible avec un coefficient de Poisson constant.

5.2. Modèle viscoélastique linéaire

La fonnulation générale de la loi de comportement d'un matériau viscoélastique


linéaire isotrope s'écrit [SALENÇON, 19B01:

• - ft,
-
t-
MT,t) [trace ~(T)l l + 2 ~(T,t) ~(T) l dT
o

ott 2~(to,t) et ,,(to,t) + 2 ).l(to,t) représentent les fonctions de relaxation du


Jnatériau en cisaillement simple et en extension simple. Dans le cas du matériau
non vieillissant, ces fonctions sont invariantes par translation et: par suite!

(24a )

( 24b)

Pour une sollicitation harmonique !!!( t) = !!!oe iwt , la loi de comportement (23) se
met sous la forme =


a = " (trace E ) 1
° t
w
2 ).l E
0
(25)

ott ,,* et ).l* sont des nombres complexes fonctions de w, L'équation (25) est
analogue à la relation (11) utilisée précédemment.

------------- - - - -

t
Jt

t-
f(T) dT = f(t o > + J
t
t
f(T) d7
o o

60
Dans le cas du modèle de Kelvin-Voigt, dont la représentation rhéologique dans le
cas unidimensionnel est donnée sur la figure 11. les paramètres).* et jl.* ont pour
expression:

).* ~ },. + i w },.' (26a)

jl.*=jl.+iW).l.' ( 2Gb)

où). et).l. = G (respectivement À' ,).1.') sont les constantes d'élasticité (respec-
tivement de viscosité).

Figure 11 Modèle de KELVIN-VOIGT

LeS modèles viscoélas~iques faisant appara1tre une boucle d'hystérèsis sous


chargement harmonique, il est tentant de représenter. pour ces sollicitations,
le comportement réel du sol a l'aide d'un tel modèle, Pour cela on a recours à une
procédure de linéarisation qui consiste à remplacer le modèle non linéaire par un
modèle linéaire équivalent ayant des propriétés dissipatives plus ou moi ns
équivalentes à celles du matériau réel. Ce type de linéarisation a été introdui.t
par JACOH!>I!;N (1930). De toute évidence, l'équivalence est fonction des caracté-
ristiques du matériau et de la sollicitation, Dans la suite on se consacrera au
cas de la sollicitation harmonique, base de la solution de beaucoup de problèmes
dynamiques,

Dans la mesure où l'énergie dissipée au cours d'un cycle dépend dans le modèle
viscoélastique de la fréquence de la sollicitation (équation 12). ce qui n'est
pas le cas pour le matériau réel, il est nécessaire de choisir les paramètres du
modèle fonction de la fréquence de façon à ce que les parties imaginaires de},. et
).1. soient indépendantes de cette fréquence de sollicitation, Dans le cas du
chargement cyclique unidimensionnel de la figure 4, pour le modèle de Kelvin-
Voigt on doit alors avoir (éq, 26b);

W).I.' - constante (27 )

61
Le module de cisaillement complexe IL" '" G" s'écrit·

G" - G [ 1 + i W G
IL' (28)
]

soit d'après (8) et (12)

G• - G [ 1 + i fi ) (29)

Posant 2jl .. fi la relation (29) prend la forme 1

G" _ G ( 1 + 2 i P ] (l0)

Rappelons que fi représente le coefficient de perte du matériau et que pour les


sols il est indépendant de la fréquence de la sollicitation. En rapprochant
l'équation (30) de la relation (15) on constate que G" représente la raideur
complexe à résonance d'un oscillateur simple de raideur G et de pourcentage
d'amortissement critique 13, Il Y a donc égalité entre l'énergie dissipée dans le
matér1au de raideur G et de coefficient de perte fi et celle dissipée a résonance
dans l' osc11lateur simple de caractérist1quss G et (3 - n/2. Cette remarque est
part1culi.èrement utile pour la mesure de n, Par extension, et bien que cela soit
générateur d'une certaine confusion, le coeff1cient Jl de l'équation (30) est
COI'IIIIUnément appelé pourcentage d'amortissement critique du sol. En chois1ssant
pour module G du modèle linéaire équivalent le module sécant du matériau G s ' on
obtient une forme possible de linéarisation du système. cette linéarisation a été
proposée par ROSENBLUETH et HERRERA (1964) et utilisée pour les sols par SCHNABEL
et al (1972).

LYSMER (1975) a prop::!sé une :::ormulation différente du module de cisaillement


complexe 1

G

-G
s
( , - , •• + , i • j , - •• 1 - G c
ie
(31)

.~c

.- sin ,• • ,
~ (32 )

On montre aisément que si G, Jl et p (module, pourcentage d'amortissement critique


et pulsation propre) sont les caractéristiques de l'oscillateur, celui-ci a même
réponse en teZl!les d'amplification que le modèle défini par le module complexe de
l'équati~n (3I). L'équivalence est obtenue par minimisation de la différence
entre les réponses du modèle linéaire équivalent: et du modèle nOn linéaire.

62
L'énergie dissipée par le modele;

,
l - •
D
modele
l ~ 2 /3
, (33 )

est légèrement différente de celle dissipée par le matériau ,

Dmatériau - 4 " W /3 (34 )

Pour les valeurs usuelles de /3 « 20 \;) l'écart entre les deux valeurs est d'au
plus 6 %. Pour les faibles valeurs de /3 les relations (30) et (3l) deviennent
équivalentes,

D'autres méthodes de linéarisation sont possibles [HADJIAN, 1992] 1 les deux


modèles présentés ci-dessus sont les deux modèles linéaires équivalents let! plus
utilisés pour les sols,

LeS résultats développés ci-dessus dans le cas de sollicitations unidirectjon-


nelles se généralisent irornédiatement aux cas de sollicitations harmoniques
quelconques. La loi de comportement s'écrit sous une fonne analogue a. la loi de
Hooke généralisée:

(35 )

où le tenseur A * eot formé à l'aide des modules de cisaillement et volumétrique


COITIPlexes. La loi de comportement donnée par l'équation (35) conduit aux mêmes
solutions formelles que la loi de l'élasticité linéaire, d'ot! son attrait
incontestable.

En résumé, le comportement non linéaire du sol a été approché par un modèle


viscoélastique linéaire équivalent, L'équivalence est fonction des caractéris-
tiques du matériau mais également de la sollicitation. Dans le cas présent elle a
été développée pour des sollicitations harmoniques.

Les modèles ue ce type sont employés de façon extensive dans la pratique courante.
utilisés en conjonction avec un processus itératif permettant de choisir des
valeurs du module G et de l'amortissement /3 compatibles avec le niveau moyen de
déformation induite (cf. chapitre V), ils fournissent des valeurs des accéléra-
tions et contraintes qui se comparent favorablement a. celles obtenues a l'aide de
modèles plus sophistiqUés [MARTIN 1975, PECKER et al, 1994] ou a celles observées
[VALERA et al. 1977). Ces modèles ont par ai1leurs le mérite de la simplicité 1 ils
ne nécessitent que la mesure de trois paramètres (un de plus que le modèle
élastjq\H~) , module de cisaillement G, module volumétrique K et coefficient de
perte TI (égal a 2/3). Le sol étant non linéaire, ces paramètres dépendent bien
entendu de l'état de contrainte ou de déformation (figure 6). La principale

63
limitation de ces modèles est leur incapacité a fournir des valeucs correcter. oes
déformations ou déplacements. En part1cul.1.er les déformations rémanentes calcu-
lées par ce modèle sont nécessairement nulles.

Si une représentation plus fidèle du comportement du sol est nécessaire, plus


particulièrement pour évaluer les déformations cycliques ou réman~ntes, le
recours aux modèles non linéaires est obligatoire.

En se fondant sur des résultats expérimentaux, divers auteurs ont proposé des
courbes donnant la variation dU module G (module sécant) et du pourcentage
d'amortissement critique f3 pour le cas de sollicitations unidirectionnelles. Ces
valeurs peuvent ètre utilisées dans des modèles viscoélastiques linéaires
équivalents tels que ceux donnés par les équations (30) ou (31). SEED - IDRISS
(1910) ont présenté des courbes expérimentales moyennes uti1isablea pour des
sables ou des argiles. BARDIN - DRNEVICH (1912b) ont proposé les relations
suivantes l

,
G
~
G
- , + Yh (36 )

" . [ , - -- G
1- ,
Yh
+ Yh
(37)
"~X
G
~x

Y- ~ [ l + a e b (Y/Yy) ] (3B)
Yy

avec 1

- Gmax ~ module maximal correspondant au comportement élastique. Son expression


est donnée par les équations (19) et (21) ,
Y - déformation de cisaillement ,
Yy ~ déformation de référence égale a r maxlGrnax où r max désigne la contrainte
de cisaillement maximale a rupture de l'échantillon (figure 12) J
- Ilmax, a, b, sont des paramètres expérimentaux dont les valeurs proposées par
HARDIN - DRNEVICH sont rassemblées dans le tableau II.

On peut montrer que lorsque b = 0 et pour des niveaux pas trop élevés de la
contrainte cyclique, l'équation (37) permet d'exprimer l'énergie spécifique
dissipée sous la forme de l'équation (4) avec n - 3 et une constante J dépendant. de
"max et T max .

64
a b i3m/1X (~)

Module - 0.5 0,16


Sable
propre
,.c Amo:r:tis~
0.6 N
_J../6
- 1 1 -
_1./1.Z
N 33-1.5l.ogN
Bernent

Module - 0.2 log N 0.16


Sable
satllré
Arnortis- ! 0.54 N _:L/6
- 0.9 0.65 - 0.65 N
_1./1.
28-L51ogN
sernent

1 + 0.25 log N
Argile
saturée
Module
'"
-"-~Pa c'
Amortis-
l.+O.2f '1' 0.2 f e + 2.25 m
+O.31ogN 31+l..5f '1' - 1.5 log N
sement Pa

[ Pa 1'1'
c'
m
- ( 3 + 0.03 f )

------ .1...-------'--------------'---------1
f ~ fréquence - Hertz N - nombre de cy<~les

cr~ = contrainte moyenne effective p ~ pression atmosphérique


a

81 Tab1eau :II • Valeurs caractéristiques des paramètres a, h, l3max


rm81l

:
••
U

Distortion if

Figure 12 Définition des paramètres du


modèle de HARDIN-DRNEVICH

5.3. )k)dèles non linéaireS

L'objet <le ce paragraphe n'est pas de faire la eynthèse de tous les ~èles non
linéaires proposés pour décrire le comportement des s<>ls. On se limitera aux
~èles lee plus couramment utilisés en se restreignant d'abo~ au cas, très
utile dans la pratique, de sollicitat10ns unidirectionnelles. Pour les solliCi-
tations quelconques on n'envisagera que le cas des modèles construits dans le
cadre CIe la théorie de l' élastoplasticité. Après un rappel de principes généraux
inclus dans la formulation de tels mo<lèles, on en présentera un exemple
d'application,

5.3 .1. Modèl.e8 unidirectionnels


- ---------------
Les cas de chargements unidirectionnels se présentent dans beaucoup d' applica-
tions pratiques du génie parasismique (réponse d'une couche de sol horizontale &.
une onde SH, liquéfaction, .. ), Il n'est donc pas inutile de dissocier la
modélisation du comportement du sol pour ce type de sollicitations de celui plus
général de sollicitations multiaxiales. Bien souvent les modèles proposés se
restreignent à ce cas [JENNINGS, 19641 FINN et al. 1975 1 MARTIN, 1975 ... 1.

if' La formulation de la plupart des l'IIOdales unidirectionnels est purement empiri-


que. On suppose généralement que le comportement du sol peut être décrit
précisément à l'aide de fonctions mathématiques et de données expérimentales
habituellement obtenues à partir d'essais monotones. ::erlaines règles sont alors
postulées pour décrire le comportement du sol lors des cycles. Parmi celles-ci,
les plus largement utilisées sont les lois de HASING (1936) qui postulent que 1

- la non linéarité du sol est d'origine plastiquel


- les courbes de décharge et recharge sont obtenues à partir de la courbe de
premier chargement par translation de l'origine au point d'inversion du signe du
chargement et dilatation par un facteur 2 des échelles horizontale et verticale.

66
De ces deux lois découle le fait que, sous chargement cyclique hanmonique,
l'amortissement matériel du sol est indépendant de la vitesse de chargement, ce
qui est en accord avec les observations expérimentales.

); Laformulation mathématique de la courbe effort-.déformation s'écrit alors,


suivant que la déformation est exprimée en fonction de la contrainte ou vice versa:

(39)

ou

T - ( y - yc ) [ 1 - J [ J...IY""-:n:-"y--,I 11 (40 )

les indices c désignent les valeurs de la contrainte et de la déformation


atteintes lors du précédent changement de direction du cha:rqement. Gmax repré-
sente le module de cisaillement 1 ft et J sont des fonctionnelles ~thématiques a
adapter aux résultats expérjmentaux et n est un coefficient qui vaut 1 pour le
chargement initial et 2 pour les décharges et recharges successives.

Les courbes de premier chargement permettant de déterminer les fonctionnelles ft


et J sont alors donnée!!! par •

y - (41 )

ou
r ~ y Gmax [1- J (1 YI)] (42 )

Parmi les fonctionnelles couranm&nt utilisées on ne citet'a que le modèle


hyperbolique de KONDER - ~KO qui assimile la courbe de premier chargement a
une hypeJ:bole ;

J( y) ~ 1;--,:Y/~Y~y~
+ YlY
y
(43 )

00.yyeat une déformation de référence, et le modèle de RAHBERG - OS(;oQO ota H( r)


est donne par:

H(r) • a
[ Ey
, jR-' (44 )

67
ry étant une contrainte de référence et a, R des paramètres expérimentaux, Notons
que les équations (36) a (38) du modèle de HARDIN - DRNEVICH peuvent définir
également une fonctionnelle J(y), proche de celle donnée par l'équation (43),

Les résultats expér1mentaux cUspon1bles montrent que, de façon générale, les


lois de MASING, associées a une fonctionnelle J(y)ou B(r) appropriée (modèle de
RAMBERG-OSGOOD par exemple), permettent de représenter de façon très fidèle le
comportement du sol sous chargement hannonique [PEClŒR-DUPAS, 1981 pa,r exemple],
On peut cependant noter, bien que cela n'ait pas de conséquences pratiques
ilI1portantes, que les loie de MASlNG tendent a surévaluer l'amortissement
matériel a forte déformation,

contre dee difficultée surgissent dane l'application de tels modèles a des


Pal::
chargements cycliques quelconques tels que celui de la figure 7 [PYKE, 1979],
POur pallier ces difficultés, il est néceesaire d'adjoindre aux lois de MASING
d'autres lois dont la nature physique n'apparait pas clairement,

IW1Uf(1967), a partir de modèles rhéologiques constituée d'assemblages de


ressorts et de frott:.eurs (figure 13), a proposé un modèle qui permet de rendre
compte de sollicitations cycliques complexes analogues a cellee de la figure 7,
Deux formulations ont été propoeées exprimant la contrainte en fonction de la
déformation ou vice versa. ce type de modèle reste d'utilisation simple et eon
implantation dans un programme de ca1cul numérique est relativement aisée
(JOYNER--CHEN, 1975], La courbe de premier chargement est donnée, pour l'une des
formulatione, pnr 1

JT

o

(r-r ) 4« r
•) (45 )

Dans cette relation a eet une constant:.e arbitraire, La signification physique de


4>( r*) est obtenue en considérant un assemblage (figure 13) comportant:. un grand
nombre d'éléments dont les contraintes ultimes rj ont pour cUstribution 4«r*),
Le nombre d'éléments ayant une contrainte ultillle comprise entre r* et r*+d:r* est
alors 4«r* )dr*, La fonction de distribution 4«r*) peut théoriquement dépendre
du nombre de cycles, de la contrainte max1lna.le ou de tout autre variable
permettant de rendre compte de l'effet de durcissement (ou de radoucissement) lié
aux 'déformations volumiques (paragraphe 2,2),

G1 G
A'
v

- ---
t +
Àn

Figure 13 Modèle plastique (Iwan 1967)

68
Le comportement du sol lors d'un cycle quelconque est complètement décrit en
identifiant, et en gardant en mémoire pour chaque inversion de la dl.rection de
sollicitation, la fraction d'éléments "bloqués" et la fraction d'éléments "en
rupture" dans un sens ou dans l'autre; il suffit alors d'examiner lors du trajet
suivant ce qu'il advient séparément à chacun de ces groupes, Par exemple pour le
trajet bc de la figure 1, la formulation devient ( 1 Yc 1 < 1 Ya 1 ) ,

y=
T
+
a 4>(T
•) dT •
G G

{Ta-T )//!
b
+ J (Tb+T") 4>(T
•) dT • (46 )

(T-T )//!
b

4>(T
•) dT •
1
lWAN a montré que pour un cycle fermé, le modèle obéit aux lois de MASING. Tout en
gardant une signification physique silllple, il permet la. description de sollici-
tations plus complexes sans nêcessiter l'adjonction de lois supplémentaires. Sa
généralisation aux sollicitations multiaxiales peut être faite dans le cadre de
la théorie de l'élastoplasticité avec écrouissage cinématique [IWAN, 1961].

La fonction de distribution 4>(T) peut être déterminée a partir des données


e](périrnentales, courbe de premieJ: chargement ou énergie dissipée lors d'un cycle
fermé d'amplitude Tm ;

a 4>(T) '" Gd\• (41 )


dT

00

G
a 4>(T ) -
m 4T
(48 )
m

Ai nsi en reprenant la formulation de RP.MBERG-QSGOOD pour l'introduire dans le


modèle de lWAN, on aurait:

69
$(T) _ R (R-l)
T
y
Ty
[ T
lR-' ( 49)

La description sommaire d'un modèle élastoplastique donnée ci -dessous ne se veut


pas très générale. Pour une etude plus oomplète de ces modèles, on pourra se
reporter à SALENÇON (1974) et SALEN9QN-HALPHEN (1980).

DanS ce type de modèles, la déformation totale Subie par un élément de matière est
décomposée en la'somme d'une déformation élastique ~ 'et d'une déformation
plast:l.que el':

( 50)

La déterminat.1on de la déformat.1on élutique a été traitée précédemment (para-


graphe 5.1) et on ne s'attachera dans ce paragraphe qu'a 1;:1. détermination de la
déformation plastique, On a vu, lors de la description des observations
expérimentales, que cette déformation n'apparaissait qu'au-de1a d'un certain
seuil. Les deux problèmes a résoudre pour préciser la valeur de la déformation
plastique sont donc 1

1 1 à quel moment y a-t-il,apparition de déformations plastiques?


C'est la détermination du critère ou fonction de charge.
ii quelle est l'amplitude et la direction de cette déformation?
C'est la détermination de la reglo d'écoulement,

A ces deux problèmes s'ajoute celui de l'évolution du critère au cours de


l'histoire du chargement, On a vu en effet qu'1l y avait, au cours du chargement,
ltII:XIification du domaine d'élasticité du matériau du fait de l'écrouissage, La
description complète du modèle nécessite la connaiasance de cette 101 d'écrouis-
sage,

La. fonction de charge, ou critère, est une fonction de l'état des contraintes, Il
est ~e, et utile, de la représenter comme une surface limitant un domaine
convexe dans l'espace des contraintes, Si le point représentatif de l'état des
contraintes est situé à l'intérieur du domaine limité par la surface f(~)(O
(point A de la figure 14), les déformations sont élastiques, LOrsque le point
atteint la surface, lea déformatione plastiquee apparaiesent, oans le cas d'un
matériau écrouissable, la fonction de charge dépend non seulement de l'état des
contraintes!!. mais également de l'hietoire antérieure des chargements, On rend
compte de cette dépendance à l'aide d'un certain nombre de variables "cachées",
appelées paramètres d'écrouisssage, qui peuvent être soit des grandeurs scalai-
res q, soit des grandeurs tensorielles 0, Le critère s'écrit alors SOus la forme
générale:

70
f(~,a,q) .. O (51 )

L'état d'écrouissage du matériau n'évolue que lorsqu'il ya évolution de la


déformation plastique, c'est-a-dire uniquement lorsque le point représentatif
de l'état des contraintes atteint la fonction de charge. Dans le cas 00 les
paramètres d'écrouissage sont caractérisés par une grandeur scalaire, le dOllliline
d'élasticité se transforme par homotétie de centre 0 (figure l5a). On dit qu' 11 y
a écrouissage isotrope [TAYLOR--QUINlŒY, 19313. Dans le cas où. ils sont caractéri-
sés par un paramètre tensoriel, les frontières successives du d~ine d'élasti-
cité se déduisent de la frontière initiale par translation dans l'espace des
contraintes (figure 15b). on dit qu'il y a écrouissage cinématique [PRAGER,
1955]. Il est également possible d'avoir a la fois écrouissage isotrope et
écrouissage cinématique 1 i l Y a alors écrouissage combiné. L'écrouissage
cinématique présente un effet Bauschinger que ne présente pas l'écrouissage
isotrope.

f1Q1= 0

Figure 14 Fonction de charge

Les fonctions de Charge les plus couraJ\'lll\ent employées sont celles de TRESCA ou VON
MISES.

Pour le critère de Tresca, le domaine d'élasticité du matériau, supposé isotrope,


est limité dans l'espace des contraintes par un prisme hexagonal régulier d'lIxe
(1,1.1). DanS sa forme la plus simple, ce criLèra s'écrit:

(52 )

où. ~i (1-1,3) sont les contraintes principales. En faisant dépendre 00 d'un

71
paramètre scalaire q on obtient un écrouissage isotrope. L' écrouissage combiné
s'obtient en écrivant la fonction de charge sous la forme :

f<a) .. sup[<a (53 )

Le critère de Tresca défini ci-dessus est indépendant de la partie sphérique du


tenseur des contraintes J il ne dépend que de la partie déviator1que.

,/
,- -
, '
, ,.,'
-,
.. 1

1
1
1
1
,
-
, 1 \

--' '
\
,
"
laI Ibl
______ Surfaca actuelle _ _ _ _ _ Surface initiale

Figure 15 Surfaces de charge


laI Ecroulaasge isotropa
1bJ Ecrouiaasge cin'matique

Le critère de Von Mises, également indépendant de la partie sphérique du tenneur


des contraintes, correspond a un domaine d'élasticité cyl.indrique dans l'espace
des contraintes. Pour 1e matériau isotrope, l'axe du cyl.indre est la trisect.rice
(1,1,1). Appelant Sij l.es composantes de la partie déviatorique du tenseur des
contraintes, la fonction de charge s'écrit dans le cas le plus général de
l'écrouissage combiné 1

'/'
f (~) .[ 1 (
2
) ( - k( q) (54)

Les fonctions de charge définies par les critères de Tresca ou de Von Mises sont
"ouvertes" dans la direction des pressions isotropes (aL ~Z;.q3)' LeS déforma-
tions sous compression isotrope sont purement élastiques, ce qui est en
contradiction avec l'expérience. Il est donc nécessaire de limiter, dans la
direction des cOtnpressions isotropes, la fonction de charge. Cette limitation de
la fonction de charge a donné naissance aux "cap-models" du type Cam--Clay ou
autres. on pourra se reporter a HAROIN (:1979) pour une description de différentes

72
fonctions de charge de ce type. Un exemple en sera donné au paragraphe 5.4.

Il existe d'autres types de critère, tels que celui de Drucker-Prager ou les


critères de type courbe intrinsèque (Mohr--coulomb), souvent utilisés pour les
sols. Ces critères correspondent en fait à des critères de rupture et non ft ('les
critères de limite d'élasticité susceptibles d'intervenir dans la formulation
d'un comportement élastoplastique avec écrouissage. On pourra se reporter à
SALENÇON-HALPHEN (1980) pour une présentation de ces critères.

5.3.2.2. Loi d'écoulement

Elle donne la direction et l'amplitude de la déformation plastique~. pour que


cette déformation soit non nulle, il faut que le point représentatif de l'état des
contraintes soit sur la fonction de charge f, et que l'incrément de contrainte
soit dirigé vers l'extérieur du domaine limité par f, c'est-à-dire que,

f(~,~,q)"O

(55)
,.
" •â > 0

Nota 1 La formulation précédente suppose que la surface f est régulière. Dans le


cas d'une surface de charge présentant des points singulie:r;s (critère de Tresca),
11 est possible de donner une présentation plus générale des résultats de ce
paragraphe permettant d' inclure les points singuliers [SAJ..ENÇON-HALPHEN,1980].

Dans le cas d'un matériau obéissant au principe du travail maximal [HILL, 1950],
on peut montrer que la vitesse de déformation plastique est nécessairement de la
forme ,

-, .." (56)

oû À est un scalaire positif ou nul qui n'est défini que dans le cas oû les
relations (55) sont vérifiées. La vitesse de déformation plastique est donc
Coaxiale a la normale extérieure a la fonction de charge. Il faut noter que, dans
la relation (56), ~ ne représente pas la dérivée par rapport au temps, qui
n'inte~ient pad dans la loi de comportement, mais désigne un incrément de
déformation que l'on aurait pu noter d~. Il en résulte que k est nécessairement
de la fonne 1

l
H(~,a,q) ",. ; Cs ( 57)

où H est un scalaire positif appelé module d' t.crouissage. La loi d 'écoulement est
dans ce cas dite associée.

73
Dans le cas le plus général oà le matériau n'obéit pas au principe du travail
maximal, on généralise les résultats précédents en écrivant la déformation
plastique sous la fOTma 1

ft
1
(!' CI, q) (
.f
oC1
. ) P (0', CI, q) (S9 )

00 P est un tenseur du second o~re donnant la direction de la déformation


plastique. On peut interpréter l'équation précédente en considérant que la
déformation plastique est, non plus normale ;la la fonction de charge, mais à une
surface, appelée potentiel plaatique, dont la normale extérieure est donnée par
le tenseur P. La loi d'écoulement est dite non associée.

En c:ombinant et inversant les relations (17), (50) et (58), on montre que la loi de
COlllporlement, dans l'hypothèse des petites déformations, s'écrit pour le
matériau élastoplastique 1

Ô' .. C
• (59)

oà C est donné par 1

(! , p ) ( .f E )
••
e - E
fi • •• , ,
.f
E P
( 60)

E est le tenseur d'élasticité, inverse du tenseur A de l'équation (17) .•

une définition complète de la loi de comportement .nécessite la connaissance de la


loi d'évolution des paramètres d'écrouissage lors de l'apparition des déforma-
tions plastiques. Les paramètres d'écrouissage peuvent dépendre d'une grltn<'leur
scalaire ou d' une grandeur tensorielle. La déformation plastique!!l peut tenir
lieu de paramètre d'écrouissage scalaire ainsi que les grandeurs suivantes =

"'. J'[ ,
.p
2 d'P
d'Pl dt (6la)
0

.1'-
I: • ~dt ( 6Th)

74
dl (61C)

La première expression constitue une mesure invariante de la déformation de


cisaillement plastique totale dans laquelle !!:P est la vitesse de déformat1on
déviatorique , !!:P .. ~ - (1/3) (! : ! ).!. La deuxième expression est le travail
plastique dépensé au cours de la sollicitation et la troisième représente la
déformation volumique plastique.

Le loi d'écrouissage peut, compte tenu du fait que la vitesse d'écrouissage n'est
non nulle qu'A la charge, s'exprimer BOUS la forme 1

a" À b (~, a, q) ( 62a)

4. - À <1> (~, a, q) ( 62b)

En particulier, la 101 d'écrouissage cinématique de prager s'écrit 1

a" - , "•• (63)

et celle de Ziegler

a" À (~ (64)

!.en expressions (63) et (64) constituent deux formes possibles de loi d'écrouis-
sage. On se reportera à PREVOST (1976) et MROZ-ZAR!{A (1979) pour d'autres
expressions de loi d'écrouissage, Les équations (51), (56) OU (58) et (62)
permettent de déterminer la valeur de la déformation plastique, La valeur de À est
obtenue à l'aide de l'équation de compatibilité =

df(~, ~) - ,.
" • +
"'a "
a+ "q"
'q
(65)

....._--_
5,3.3. On exemple de modèle élastoplastique pour BOll~c~tat~ons
- - ~ - - ,:-:. ::-- -: ..'""'-"-_ ..... _'"" _.~ :- - - - - - -
- - - ~ ~ - - - - ----- -
cycl~ques

on a noté que le modèle de IWAN, présenté pour les sollicitations unidirection-


nelles, peut etre généralisé dans le cadre de la théorie de l'élastoplasticité

75
aux sollicitations multiaxiales. Le modèle proposé par PREV05T (1979, 1990)
constitue une généralisation de ce modèle. Il s'agit d'un modèle élasto-
plastique, avec éCrouissage anisotrope, écrit en contraintes effectives. LeS
paramètres nécessaires a la caractérisation du modèle peuvent étre obtenus a
partir d'essais de laboratoire standards (compression et extension triaxiale,
cisaillement cyclique). Testé pour des sollicitations différentes de celles
ayant servi à l'obtenir, il conduit à des prévisions en bon accord avec les
résultats expériJnentaux. On peut donc considérer que ce modèle répond a tous les
criètres d'un "bon modèle", énumérés au paragraphe 2.

La fonction de charge est dérivée du critère de Von Mjllcs (éq.54) et s'écrit

, (!
f{~:> .. 2 al •
a) + c (p'- ~) ••
- k (66 )

ot! ! représente la partie dévia torique du tenseur des contraintes .!! 1 P'
représente la contrainte moyenne effective - trace {.!!)/3 1 ~ et ~ sont les
ooo~nnées du centre de la surface de charge dans le plan déViatorique des
contraintes et le long de l'axe hydrostatique } k est la tai.lle de la surface de
charqe. une valeur de C nulle conduit au critère de Von Mises 1 une valeur non
nulle permet de 11.Jll1ter la surface de charge dans la direct.ion des compressions
isotropes. La position initiale et la taille de la surface de charge reflètent
l'histoi.re des sollicitations antérieures du matériau. Si les axes coïncident
avec les axes principaux d'anisotropie du matériau a1j - 0 pour i;o!j. Si
l'anisotropie du matériau présente une symétri.e de révolution autour d'un axe
(cas de la plupart des dépOts géologiques), au.- aH-«U/2 _ -<1/3. Si a "" 0 le
matériau est isotrope, Dans le cas d'une ani.sotropie de révoluti.on, la trace de la
surface de charge dans le plan (U1'UZ-U) est une elli.pse.

La loi d'écoulement est du type non associée. Le vecteur des vitesses de


déformation plastique est normal a la projection de la surface de charge sur le
plan déviatorique. En reprenant les notations de l'équati.on (58) et en décompo-
sant ~ et g ~ af/a.!! en leurs composantes sphéri.ques et déviatoriques:

Q .. g' + Q" 1 (67 )

P '" p' + P" 1 (69 )

On a:
P' - Q' (69)

P" "" Q" -+ A ( 70)

76
avec
J' ,
Q' , g"
8 .1 g' ; g"' 0
A ~
(7.1 )

0 .1 Q' ; P' '" 0

J; est le troioième invariant du tenseur deo contraintes déviatoriques ~ et a est


une caractéristique du matériau; lorsque a ""' 0, la loi d'écoulement est associée,

Pour permettre l'ajustement de la loi d'écrouissage aux données expérimentales,


le concept de surfaces de charge multiples est utilisé. Dans cette théorie (MROZ,
19671, un champ de modules plastiques est défini dans l'espace des contraintes
par un ensemble de surfaces de charges fi incluses les unes dans les autres: )c:(:I.)
c )c:(Z) .•• c )c:(P), un module plastique H'i constant est attaché il chacune des
surfaces de charge 1

trace 9
H' ., h' + B' (72 )
1 1
( 3 Q o )'/" i

00. h' i est le module de cisaillement plastique (Q"o:( 1/3 )trace 9- 0) et h' i + B' i
est le module plastique volumétrique (g' - 0),

A l'intérieur de la surface f:l. le comportement du sol est élastique, La surface


extérieure fp représente la surface limite, également appelée surface de
consolidation ou surface volumétrique, Sur cette surface, et sur elle seule, le
module plastique H'p peut etre négatif. Loroque H'p est positif le matériau est
stable 1 si l'incrément de contrainte ~ est: diriyé vers l'extérieur de fp. la
surface de charge augmente de taille. Si Hp est négatif, l'incrément de
contrainte est dirigé vera l'intérieur de fp et les déformations plastiqlles
provoquent une contraction de fp' L'état critique est défini par les po:i.nts oa
Hp - 0 [SOIOFIELD-WRO'l'H, 19781. Ils séparent les régions de la surface de
consolidation 00. le comportement du sol est contractant (Hp>O) de celui oa il est
dilatant.

Lors de l'écoulement plastique, les surfaces de charge changent de taille et de


position en étant entraînées par le point représentatif de l'état de contrainte.
Lorsque ce point atteint la surface fi toutes les surfaces intérieures
(f,1, ' , •. fi_:l.) ont été translatées et sont tangentes entre elles et a fi au point H
(figure 16). Si un incrément de contrainte est appliqué tel que gl~ > O.
l'incrément de déformation plastique est donné par l'équation (58) 00. H - H' i est
le module plastique (éq. 72) attaché à la surface fi' Si au contraire l'incrément
de contrai.nte est tel que 21~ < o. le point M quitte fi et se déplace a l'intérieur
de f:l.l le comportement est élastique jusqu'a ce que le point M rencontre de
nouveau la surface f 1 •

77
Figure 16 Modèle Il surfaces de
charge mUltiples

14 translation des surfaces f;l ... fi vers la surface fi+;l doit avoir lieu suivant
une direction l! pour que les surfaces de charg'es ne se chevauchent pas au point de
con....aat. La direction l! doit être telle que le point de contact R sur fi+!. ait la
méJM nonoale que le point M sur fi (figure 16). La traduction mathématique de
cette concUtion de non chevauchement au cours du (1éplacement de fi [PREVOST, 1978]
conduit a une relation de compatibilité entre les évolutions des paramètres
d'écrouissage (!!,t3) de la surface fi et de la surface fi+-!.' Sur la surface fi a
laquelle est attachée le point M représentatif de l'état de contraintes actuel,
la loi (1'écroulssage peut être Choisie quelconque. Dans le modèle (1e Prevost
cette loi a pour expression:

.(
Œ i) _
(73 )

kCi) iCi) Q,,(i)


~(i) ~ p' _ 2 (74)
g(i) 1 g(i)

où l!' est la projection de l! sur le sous espace déviatorique. La valeur de "est


obtenue a partir de l'équation de compatibjltté (paragraphe 5.3.2.3).

Les tailles k( i let positions (<t i) ,rJ. i) ) des surfaces de charge fi sont fonction
de la défonoation volumique ee (éq 61):
,P ) (75 )
v

78
00. Y ~ k( i). rf i).,IJ( i )et 1( est la pente de la droite critique dans le plan ( E~. p' ).
Les modules élastiques et plastiques dépendent de la contrainte moyenne effec-
tive p' 1

(76 )

00. x ~ B, G, H'i .

une définition complète du modèle nécessite donc la détermination :

des paramètres d'élasticité, L'élasticité étant suppoaée iaotrope,


ces derniers se réduisent aux modules de cisai.llement G et de cOlllPréSSibilitê
volumétrique B 1
des poSitions et tailles initiales des surfaces de charge ainsi que
dea modules de déformation plastique attachés a cea surfaces 1
de la modification des tailles dea surfaces de charge lorsque la
déformation plastique évolue (éq. 75).



o

"

lOI lOI

figure 17 Essai de compression triaxiale monotone

Pour aal.al.r le mécaniame du modèle. examinons le caa d'un chargement CYClique


obtenu par compression-extenaion axiale d'une éprouvette cylindrique, Si le
matériau présente une anisotropie initiale a symétrie de révolution autour de
l'axe y, lea aurfaces de charge ont pour projection. sur le plan deviatorique,
des cercles centrés sur l'axe Dy (figure l.7a), Pour sifnpll.fier la présentation,
on considerera une aurface de charge de Von Mises (e---o dans l'équation 66) ; le cas

79
CoIO nécessite simplement quelques calculs algébriques aupplémentaires (cf.
Pravoat, 19BO). Lors du chargement, le point représentatif de l'état de
contrainte se c:léplace sur l'axe Gy' La courbe effort-déformation (figure 17b) eat
linéariaée par llIOrc:eaux et la position et taille initiales de la aurface de charge
f m sont Obtenues à partir dea points M et M' correapondant à des modulea de
déformation (pente c:lu segment) Hm égaux. Le module de déformation plaatique Hm
attaché a la surface fm eat alors donné par 1

l
Hm
- l
H' + 2 G
m
l
( 77)

00. G est le module de cisaillement élastique représenté par la pente a l'origine


o.,

N .... - ••
• ' .0-

.' o


\

M'o

,., 1>,
Figure 18 Essai de chargement cyclique au trlaxia!

Pour un chargement cyclique, le point représentatif de l'état de contraintes


translate les surfaces de charge vers le bas (flgure lB), Les variations de
contrainte le long des segments NAl et OA, Al. Bl et AB... résultent des
variations de taille k( m)( EV) des surfaces de charge. pour un écrouiasage
purement cinématique on aurait NAl20 2k(1.), AIBt _ 2k(2.) , .. Dans ce dernier
c:as, le modèle de prevost est équivalent, pour les chargements unidirectionnels,
au modèle de IWAN constitué d'un notribre fini d'éléments rhéologiques raaselOhlant
un reaaort et un frotteur J l'activation de la surface de charge fi correspond à la
miae en rupture de l'élément i.

80
6. CONCLUSIONS

,
l5' il est certain que les moc.èles tels que celui présenté ci--(l.essus représentent
, un proqrOs fondamental ~ànà l'appréhension du comportement des 1101s sous
chargement CYCliq ue leur mise en oeuvre pour les applications pratiques reste

1
extrêmement limitée', Pour ces dernières, le mo<'!èle viscoélastique linc'!i'lire
équivalent, voire l l'IIOdèle de I ....an pour ,les applications unidimensiOnnelles,
sont les plus couranment employés. La description du comportement non linéaire
hystérétique du BOl a l'aide du l'IIOdêle viacoélastique linéaire équivalent relève
essentiellement de l'approche expérllnentale évoquée au paragraphe 2. La (!escrip--
tion a. l'aide d'un modèle élastoplaatique fait par contre intervenir la notion de
loi de comportement.

',C Il ne faut pas perdre de vue que des modèles permettant de décrire le comportement
des Bob pe~Vênt e~re-,c:o"n_str~i~s e:n d~hor!J du. ,cadre de la théorie de l'élasto-
plasticité C'est le cas du l'IIOdèle endochronique de BAZANT--KRlZEK (1976) ou du
modèle ene étique de NEMMAT-NAtiSER-SHOKOOH (1977),."\ces modèles ne presentent
cependant pas les mêmeS interprétations physiques silnples que les modèles
élastOPlastique4<~·~.a~~1.!~~S" le modèle ~!I, f):êyos_t ,n! ,??ns,~itu_~ __J?êo:S le ~aul
IJIC)(!èle de compo±nt de BOl construit dane le caclre de la t.héorie de
l'éla&toplaBtici (HARDIN, 1978 t SANOLER-DlKAGGIO, 1976 1 DAFALIAS et al,
19801. Son origi ité et sa grande souplesse résident dans l'utilisation de
surfaces de charge multiples par opposition aux modèles a deux surfaces 1 noyau
élastique et surface de consolidation.

81

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