Heureusement, Zeke était là, encore et toujours.

Il
avait changé. Il avait dans son regard la même
étincelle de malice, mais elle ne cachait plus son vécu.
Il avait coupé ses cheveux plus court, et son corps
était désormais couvert de cicatrice.
Désormais, nous étions à Catal Huyuk, et lors de mon
adolescence là bas, je fis un rêve pour le moins
surprenant.

Il faisait nuit, comme toujours je m'étais couchée tot.

Mais cette fois ci, la chaleur était insoutenable. Je
me levais donc, en sueur, et me dirigeais
silencieusement vers la salle de bain. J'apperçue de la
lumière et la porte entrebaillée, je jetais un oeil et je
découvrais Zeke, de dos, nu comme un ver.
Je ne pouvais détacher le regard de son dos musclé,
de ces cicatrices témoignants de toutes ces fois où il
m'avait sauvé la vie. Mon regard se perdait,
descendant jusqu'à découvrir un séant rebondit et des
cuisses musclées.
Mon regard remontait, attiré par les deux cicatrices
jumelles, laissées par ces ailes. Il était si facile de
s'imaginer des plumes sortir des ces fentes, laissant pousser de nouveau les membres célestes.
J'appercevais son reflet dans le miroir, laissant découvrir son torse ciselé, magnifique, viril. Alors que mon
regard allait se perdre encore plus bas, je sentais ses yeux d'azur croiser les miens. Je restais pétrifiée, mon
corps se couvrait de frissons d'excitation et lui se tournait puis avancait vers moi. Il glissait lentement la main
derrière ma nuque avant d'attirer ma tête vers la sienne, rapprochant nos lèvres pour un baiser.

Autant vous dire que je m'étais reveillée en sursaut, et que lorsque je découvris mon corps couvert de sueur,
j'hésitais quelques instants avant de me rendre dans la pièce d'eau. Je m'étais levée silencieusement, et comme
dans mon rêve, j'avais apperçue de la lumière, puis le corps de Zeke. A peine eus-je compris qu'il était nu que
je m'étais précipité vers ma chambre. Je m'étais vautrée dans le couloir, dans un bruit assourdissant, tandis
que je sentais mon coeur s'emballait. Bien entendu, Ezekiel se précipita vers moi, seulement vétu d'une
serviette, et s'interrogea de mon air paniqué.
Pourquoi avais-je révé de cela ? Pourquoi cela s'était il produit. Je n'osais croiser le regard de mon gardien,
encore moins lui raconter, mais comme toujours il insista, aussi finis-je par tout avouer.
Pour la première fois, je le vis rougir. Je fronçais les sourcils m'interrogeant sur ce fait, quand tout à coup je
vis ses yeux s'écarquiller
– Eden, il y a des rumeurs en ville qui parlent d'une Sombre Déesse. Si ce que tu viens de me dire
est vrai, et je ne doute pas que ce soit le cas, alors nous devons partir au plus vite, car tu es en
danger ici. Comme avec tes parents ce fichu serpent t'attire vers le mauvais chemin. Soit ça
émane d'elle sans qu'elle ne s'en rende compte, soit elle a parfaitement conscience de ta présence
ici. Dans tous les cas, nous devons fuir maintenant.
Nous partimes en ne prenant que le stricte nécéssaire, au beau milieu de la nuit et par les chemins les plus
détournés. Jamais je n'avais Zeke si préssé de nous faire quitter un lieu. Avait-il peur lui aussi ? Etait-il
troublé par mon fantasme nocturne ?

Moi aussi j'étais troublée par ce rêve. Je savais que j'avais des sentiments pour Ezekiel, des sentiments
amoureux. Je savais aussi qu'il s'agissait là d'une idylle impossible, et je ne m'en formalisais pas. J'appréciais
le simple fait de l'avoir à mes cotés. Alors pourquoi ce feu aux joues ? Pourquoi ces regards à la dérober pour
l'observer ? Pourquoi savais-je que je n'étais pas prête à soutenir son regard ? Ah oui... Le désir...
Je doutais que cela soit seulement du aux affres de la présence de Lilith dans les parages. Après tout, je n'étais
qu'une immortelle. Un peu spéciale certes, mais normale dans sa sentimentalité, dans ses émotions. Enfin je
crois.
 Nous attérimes dans une grotte, dans une foret. Zeke
alluma un feu, leva les yeux vers moi et me dit qu'il
partait chercher de quoi nous sustenter, non sans oublier
les recommandations d'usages.

Une heure après son départ, j'entendis un

bruissement. Il était de retour. Pourtant, ce qui attira mon
attention, c'est qu'il revenait avec du bois pour le feu.
Ca n'était jamais arrivé, aussi ne savais-je pas quoi penser
ni comment réagir.

– Je vais aller voir si je trouve des champignons à manger, tentais-je

– Reste ici c'est plus prudent, j'irai tout à l'heure, répondit l'homme en touchant mon bras

Je ne pus m'empêcher de regarder cette main posée sur moi. Jamais Ezekiel n'aurait fait ça. L'homme venait
de me couper mon échappatoire. Il ne restait qu'à attaquer de front. Je me tournais donc vers lui, affrontant
son regard:

– Qui êtes-vous ? Demandais-je avec le plus d'aplomp possible

– Ezekiel, qui veux-tu que je sois ? Demanda-t-il l'air faussement surpris
– Vous n'êtes pas Ezekiel. Alors qui êtes-vous ? Qui vous envoie ? Que me voulez-vous ?

L'homme parti d'un rire tonitruant nouant mon estomac. Cela n'augurait rien de bon.

– Qu'est ce qui m'a trahis ? Repliqua-t-il, un sourire que je trouvais effrayant sur les lèvres
– Vous n'avez pas répondu à mes questions, continuais-je en essayant de ne pas perdre mon aplomb

Alors son visage changea, dévoilant la véritable apparence de l'homme devant moi.
Il était beau, je ne pouvais pas le nier. De ces
beautés dangereuses. Son regard me faisait froid
dans le dos. J'avais l'impression d'être sous le
regard d'un chasseur. J'étais littéralement prise
au piège. Je devais gagner du temps.

– Comment vous appelez vous ?

Questionnais-je
– Lucian, répondit-il non sans rire de
nouveau, plus doucement cette fois ci
– Et que me voulez-vous au juste, Lucian ?
Il sourit, d'un air séducteur et me répondit:
– La question est: que veux-tu toi ?
– Je ne comprends pas le sens de votre
question, de quoi parlez-vous ?
– Tu as mis combien de temps à te rendre
compte que je n'étais pas ton gardien ?
Une fraction de seconde ? Quand on
remarque aussi vite ce genre de détails,
c'est non seulement que l'on est très
proche d'une personne, mais aussi que l'on
passe beaucoup de temps à l'observer,
répondit-il avec ce regard qui veut tout dire
Je restais un instant troublée, interloquée par ce
qu'il venait de dire. Puis je me repris:
– Comment saviez vous où j'étais ?
 – On ne peut pas dire que tu passe innaperçue. Et puis, ta réaction a été sentie... Dit-il plein de sous
entendus
– Je suppose que vous parlez de la première femme de mon père n'est ce pas ?
– Oui, je parle effectivement d'elle.
– Et pourquoi est-ce qu'elle vous a envoyé ?
– Ca se sont des choses qui ne regardent qu'elle ma douce enfant, dit il en prenant ma machoire dans
sa main et en plongeant son regard emplies de promesses d'une nuit toride dans le mien
Il me déçarsonnait de nouveau
– Et... Pourquoi ne m'avez-vous pas déjà enlevé ? Demandais-je en m'y reprenant à plusieurs fois
– Ta réaction m'intrigue, repondit-il simplement
– En quoi est ce que ma réaction vous intrigue au juste, Lucian ?
– Tu ne cris pas, tu ne te débats pas, tu ne cherche pas à fuir. Je ne sens même pas d'hostilité
dans ta voix. C'est... Troublant. Avoua-t-il
– Pourquoi aurais-je due avoir ces reactions ? Questionnais-je en fronçant les sourcils, suspicieuse et
surprise
– N'est-Elle pas sensé être ton ennemie ? N'es-tu pas sensé Lui échapper ?
– J'ai bien conscience de ce que je représente, et jamais je ne ferais confiance à Celle Qui Vous
Envoie. Mais pourquoi devrais-je la detester ? Elle a fait un choix et je respecte cela. Ce n'est
pas une raison pour m'en faire une ennemie. Je ne la deteste pas, mais j'aurais préféré que vous
ne me retrouviez jamais.
Il marqua un temps de pause:
– Et pourquoi aurais-tu préféré que je ne te retrouve pas ?
– Parce que je ne peux rien contre vous, et que finir entre vos mains peut être très dangereux.
Il rit de nouveau à gorge déployé, souriant et laissant apparaitre ses crocs:
– C'est vrai que tu ne peux rien contre moi... Dit il en se rapprochant dangereusement de ma gorge

Puis tout se passa très vite. J'entre apperçu Ezekiel, Lucian se tourna rapidement vers lui, si
rapidement qu'il en était flou, me bousculant sur son passage. Erreur fatale. Ma tête heurta un rocher, mon
sang se répandit autour de mon corps refroidissant. Une nouvelle fois, j'étais morte.

Le même processus, encore et encore. La mort, la conception, la femme enceinte qui me porte, la
douleur de grandir, la peur primaire de finir noyée dans le liquide amiotique avant que je ne me rappelle que
ça ne pouvait pas arriver. C'était lassant, mais ça me permettait toujours de réflechir. Que me voulait Lilith ?
Seulement la Pomme en moi ou y avait il autre chose ? Après tout, je pouvais aussi servir de moyen de
préssion. Et vu les ouie dire que j'avais eu sur mon frère, destabiliser mon père pour ne plus qui lui prodigue
de bons conseils serait une bonne chose en soi. Généralement quand Cain se mettait en colère ce n'était
jamais bon, alors si notre père s'y mettait, cela devait être carrément catastrophique. Encore fallait-il qu'ils
sachent pour moi, ou s'en inquiètent. C'était relativement compliquée à envisager. Il y avait tellement de
possibilitées et de réponses possibles. Et puis je m'inquiétais pour Ezekiel. Mon coeur se serrait à l'idée qu'il
lui soit arrivé quelque chose d'horrible. Cette lueur dans le regard du Lilin. Il ne l'épargnerait pas, je le savais.
Zeke avait-il été de taille à l'affronter ? Et si c'était la dernière fois que je le voyais ? Dans ce ventre rond qui
serait ma demeure pour plusieurs mois, je pleurais, priant le Tout Puissant

Ils sont heureux, ceux qui pleurent, parce que Dieu les consolera !
Ils sont heureux, ceux qui sont doux, parce qu’ils recevront la terre comme
un don de Dieu !
Ils sont heureux, ceux qui ont faim et soif d’obéir à Dieu, parce qu’ils seront
satisfaits !
Ils sont heureux, ceux qui sont bons pour les autres, parce que Dieu sera
bon pour eux !
Ils sont heureux, ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu !
Ils sont heureux, ceux qui font la paix autour d’eux, parce que Dieu les
appellera ses enfants
Eternel, je vous en conjure, veillez sur lui...
 De nouveau j'étais une enfant. Mais pas de Zeke à l'horizon. Les années
passèrent et je grandis, toujours aussi faible, encore plus seule, ne sachant pas
vers qui me tourner. Bien entendu ma famille voulu m'arranger une union.
Bien entendu je ne me fis pas prier pour partir. Il fallait que je trouve de l'aide.
L'Impergium agissait toujours, je ne pouvais donc pas me tourner vers les Ferae
Il fallait donc que je tente le tout pour le tout: les Cainites. Peut être que si je
retrouvais celui du champ de bataille ou l'Etoile du Soir, peut être pourraient ils
m'aider.

C'est quand une personne ose prendre des risques et

s'impliquer personnellement qu'elle peut grandir et évoluer.

Si j'étais impliquer personnellement concernant Zeke ? Plus que jamais. Si

j'allais prendre le risque ? Mille fois oui.

Je me mis donc en route. J'avais assez voyager pour connaitre ce qui était ou non commestible ou
même les routes sures à emprunter. Quand on parcourt le monde depuis autant de temps que moi, on est
capable de barouder, même en étant aussi fragile que du crystal. Et même si je devais m'y prendre à plusieurs
vies, je n'abandonnerais pas Ezekiel, comme lui ne m'a jamais abandonné. Coute que coute.
Le chemin fut rude et long, mais ma ténacité ne me fit pas défaut, aussi parvins-je jusqu'à la Seconde Cité.
Je ne pouvais pas y entrer, c'était bien trop risquer, mais je pouvais interroger les marchands qui s'y rendait.
J'avais appris à prendre le temps d'observer, limitant le risque de tomber sur une goule. A force de poser des
questions, je parvins à trouver une jeune femme qui rendait souvent visite au Cainite que je cherchais. Il
s'appelait donc Ur Shulgi, c'était un Assamite. Moyennant rétribution, elle accepta de lui faire parvenir une
missive de ma part:

Cher Ur Shulgi,

Je ne sais si vous vous souvenez de moi, et je m'excuse de venir à vous de

la sorte. Malheureusement, je n'ai pas d'autre choix. J'ai besoin de votre aide,
mais je ne peux prendre le risque de rentrer dans la ville, pour des raisons que je
vous expliquerais si vous acceptez une entrevue avec moi.
Je me trouve non loin de la cité où vous êtes, et je suppose que vous réussirez
aisément à me trouver.
En guise de bonne fois, je vous laisse une mèche de mes cheveux, afin de prouver
que je suis bien celle que je prétends être.
J'espère que vous avez bien reçu le présent de remerciement que je vous avez fais
envoyer.

Celle qui signait autrefois "La Louve d'Or"

La jeune femme glissa la missive dans sa poche tandis que je partie dans la cabane qui me servait de repère.
J'admet que j'étais un peu perdue. Si il
n'acceptait pas, il serait d'autant plus
risqué pour moi de contacter le
Seigneur Drakian. Pire encore, il
pouvait me dénoncer ce qui serait la fin
des haricots pour moi. Et puis, je ne
savais pas trop comment est-ce qu'on
était sensé acceuillir un Cainite moi !
Plus la nuit arrivait, plus je
déhambulais en faisant les 100 pas, me
demandant comment cela se faisait que
je n'ai pas déjà creusé le bois sous mes
pieds.
Je pris un bain pour me détendre, et pour être présentable. Avec tous ces
voyages, on ne pouvait pas dire que je sentais la rose. Mes cheveux étaient
plus noirs que d'or, ma peau était sale et crasseuse, mais au moins, ça
m'avait aidé à passer innaperçue jusque là. Un petit capuchon et pour mes
yeux le tour était joué. Mais là... Je me voyais mal me présenter comme la
soeur de leur Père à Tous dans cette dégaine.
J'avais cousu pour l'occasion une robe simple, mais élégante. Je ne savais
pas trop comment j'étais sensée me présenter à lui si il venait. Ur Shulgi,
allait il répondre à mon appel, où allais-je devoir prendre le plus grand
risque que je n'avais jamais pris en m'aventurant dans la cité à la recherche
de Drakian ? C'était là toute la question.
J'attachais mes cheveux en arrière, mis le seul bijoux en ma posséssion à
mon poignet, et attendis, encore et encore. Scrutant le ciel tandis que la
nuit lentement.
J'étais en train de révasser quand j'entendis un bruit étrange suivis d'une
odeur de souffre. Je n'eus pas le temps de me retourner qu'une main se
posait sur mon épaule tandis qu'une autre voilait mon regard. En un instant, je disparus de ma demeure
provisoire.
Je sentis un souffle sur ma nuque puis une voix caressa mon ouie

– Ne panique pas, d'accord ? Tu es en sécurité.

La main qui cachait ma vue se retira et j'apperçue Ur Shulgi avant qu'une autre silhouette ne se place devant
lui.
– Salut ! Dit l'homme en me faisant un signe de la main
– Seigneur Drakian...? Interrogeais-je d'une voix surprise
Il se tourna vers l'Assamite
– T'as vu ça, elle connait mon nom ! Puis se retournant vers moi, Comment connais-tu mon nom ?
Je regardais les deux êtres devant moi, et une lueur de soulagement passa dans mon regard
– Si je vous réponds, il faudra à tout pris garder le secret. Promettez le moi, s'il vous plait
Mais en guise de réponse, Ur Shulgi s'adressa à son oncle:
– Je t'avais dis qu'elle était mignonne !
– Dommage que la robe ne sois pas plus... D'ailleurs il y a quoi en dessous ? Dit-il tendis que son
appendice dorsal commença à soulever cette dernière.
– Je suis la soeur de Votre Père à Tous mais il n'a pas connaissance de mon existence. Ai je votre
attention à présent messieurs ? Demandais je en claquant de la main l'extrémité un peu trop curieuse.
Ils restèrent un instant interloqués, aussi décidais-je de continuer:
– Je m'appelle Eden, dernière née d'Adam et Eve, Soeur de Cain, et j'ai besoin de votre aide. Je
prends un gros risque en m'adressant à vous, mais les Lilins sont à mes trousses et ils s'en sont
pris à mon Gardien. Lorsque l'un d'eux m'a tué, j'ai suivis le cycle suivant. Habituellement Ezekiel
me retrouve toujours mais là je suis sans nouvelles de lui depuis.
Drakian me regarda les yeux ronds, accompagné de Ur Shulgi qui ne trouva qu'à dire:
– Je suppose que ça veut dire qu'on couchera pas ensemble ?
Mais son oncle lui adressa un regard sombre avant de m'interroger:
– Pourquoi venir à nous ?
– Si vous voulez en savoir plus, il va d'abord falloir promettre de garder mon existence secrète.
Ensuite je promet de répondre à toutes vos questions.
Ils promettèrent tous les deux, allant jusqu'à jurer sur leur sang après s'être adressé un regard entendu
– Donc, pourquoi t'adresser à nous ? Renchérit Drakian
– Quand j'étais dans le Jardin, j'avais toutes les informations, toutes les connaissances qui arrivaient
dans ma tête, c'était... Un flux constant et inarrétable. En me concentrant un peu, j'ai appris ce
que vous faisiez Seigneur Drakian et j'ai toujours voulu vous rencontrer. A l'origine dans le but
d'échanger. Vous êtes le seul à pouvoir... Comprendre. Quand à vous Ur Shulgi, vous m'avez évité
un bien triste sort, alors vous étiez désigné d'office, repondis-je en lui souriant
Ur Shulgi regarda Drakian:
– Et moi qui pensais qu'elle voulait me revoir parce que je suis séduisant
Les deux partir dans un fou rire tandis que je les regardais dubitative. Bien sur qu'il était séduisant, le Seigneur
Drakian aussi. Mais je n'étais pas là pour cela. Mon coeur appartenait à un autre et je devais de toute manière
avoir la bénédiction de mes ainés, ce qui n'étais pas gagné.
Les deux Cainites finirent par se calmer, puis l'Etoile du Soir me regarda:
– Donc tu as besoin de notre aide pour retrouver ton gardien et les Lilins sont à ta poursuite, c'est
bien cela ?
Je hochais la tête à l'affirmative:
– Mais tu ne peux pas ,te charger toi-même d'eux ?
– Je suis morte du thétanos il y a deux vies parce qu'Ezekiel m'a fait sursauter et que je me suis
piquée avec une aiguille, dans ma vie précédente L, l'envoyé de la Sombre Mère, m'a bousculée, je
me suis cognée la tête contre un rocher et je suis morte, une fois je suis morte parce que j'avais
attrapé un rhume, une autre fois encore je me suis étouffée avec un pépin. Quoi d'autre ? Ah oui
il y a la fois ou je me suis coupée et où je suis morte de la gangrène, la fois où j'ai découvert
qu'après ma vie dans la peau d'une Ferae j'avais gardé mon allergie à l'argent et où je suis morte
en essayant un collier que je trouvais joli et qui a tellement fait gonfler ma gorge que je n'arrivais
plus à respirer. Ah oui ! Et ironiquement je suis allergique à l'ail, et vous savez combien de plat en
contiennent ? Un paquet ! Bien entendu la fois où j'ai été expédiée du Jardin, j'avais même pas
touchée le sol que j'étais désintégrée. La fois où Zeke est partie chercher des provisions pendant
que je dormais et où le feu dans la cheminée à fini en incendie de maison avec moi dedans, autant
vous dire que j'étais cuite à point. La fois où j'ai marché sur un lac gelé recouvert de neige et où
je suis passée au travers, j'ai fini morte congelée cette fois là. Oh et la fois où j'ai confondu deux
champignons et où je me suis empoisonnée moi même. Je dois continuer ? Demandais-je en terminant
mon énumération
Comme je m'y attendais, les deux me regardaient avec des yeux aussi grand que des soucoupes avant de se
mettre a éclater d'un rire tonitruant, allant jusqu'à pleurer des larmes de sang en se tenant le ventre: ça
promettait.
– Messieurs ? Messieurs ? MESSIEURS ! Finis-je par hurler
– Désolé, mais franchement, s'empoisonner soi-même... Répondit Ur Shulgi tout en continuant à rire
– Et ca ne vous intrigue pas de savoir qui est le fameux L ? Questionnais-je serieuse
Les deux me regardèrent avec un air grave:
– Nous savons parfaitement de qui tu parles, dit Drakian avant d'ajouter le regard désolé. Et c'est
pour cette raison précise que nous ne pouvons pas t'aider. Tu vas devoir te débrouiller seule avec
eux, je suis désolé.
Je le regardais attentivement, hésitant une seconde avant de lacher:
– J'ai été concue après que mes parents aient mangé une moitié de pomme chacun, juste après, dans
l'euphorie du moment. Je suis leur dernière enfant. Je suis la Pomme. Alors quelles seront les
concéquences si ils réussissaient à mettre la main sur moi ? Répondis-je tristement. Je vous en
conjure, aidez-moi à retrouver Ezekiel. Ca fait de multiples vies qu'il prends soin de moi, je ne
peux pas l'abandonner de la sorte.
Drakian me regarda attentivement:
– Tu es amoureuse de lui n'est ce pas ?
Je regardais alors au sol:
– Oui, mais c'est un amour impossible, interdit. Dis je simplement
– Je vois, répondit Drakian
Ur Shulgi le regarda sans comprendre:
– Ne me dit pas qu'on va l'aider ? Il en est parfaitement hors de question !
– Je me suis dis que tu serais pour, elle est mignonne, l'ennemi est puissant, c'est risqué et ton Sire
refuserait catégoriquement que tu sauve cette jeune demoiselle en détresse... Répondit le Drake
d'un ton plein de sous entendu.

Et ça fonctionna, faire appel à la part rebelle de l'Assamite était manifestement la chose à faire.
La question était: qu'est ce que nous devions faire à présent ? Comment allions-nous faire pour sauver Zeke ?
Je m'interrogeais là dessus quand mon ventre gronda: cela faisait une semaine que je vomissais tout ce que
j'avalais. J'étais tellement inquiète pour mon gardien que rien ne passait. Ma vue commença à se troubler et
ce fut le noir total. Je sentis que quelqu'un me rattrapait, puis je tombais dans l'inconscience la plus totale.
Quand je commençais à reprendre conscience, je captais des bribes de conversation:

– Tu crois qu'elle va bien ?

– Elle est tombée dans les pommes, tu crois vraiment qu'elle va bien
Ur ?
– Tombée dans les pommes, c'est bien ironique non ?
Railla-t-il
– Tu crois vraiment que c'est le moment de rire Ur Shulgi ?
Je te signale que la prochaine réunion est bientot,on a
intéret à avoir trouvé une solution d'ici là. Si elle
reste trop longtemps, on risque de s'appercevoir
de sa présence ici et ça n'augure rien de bon
crois-moi. Tu te vois expliquer toi à Notre
Père à Tous qu'on lui à caché ça ? Crois-moi
mieux vaut ne pas se faire prendre la main
dans le sac
– Tu dis ça mais en attendant c'est toi qui a
voulu l'aider.
– Ur, on vient de lire son journal, tu sais très
bien qu'elle n'a pas d'autres alternatives. On
peut au moins faire ça pour elle.
– Ah oui et pourquoi est ce qu'on doit se mouiller
de la sorte ?
– Elle est légère comme une plume, elle a
la force d'une mouche malade, et elle a quand
même aidé à combattre les Baalis
– Ouais enfin une fois et parce qu'elle était
une garou...
– Ca ne l'a pas empeché d'envoyer des vivres
ensuite pour aider comme elle le pouvait
sur le front ! Et puis je croyais que tu l'aimais bien
– Ouais enfin, ça c'était quand je pensais que je pourrais la baiser... La tout de suite c'est beaucoup
moins interessant.
– Serieusement Ur ! Elle aurait très bien pu fermer sa gueule et te faire bouillir sous une pluie
bénite, pourtant elle l'a pas fait. Et puis tu crois franchement qu'il faut qu'elle tombe entre les
mains des autres cons ?
– Ouais enfin, elle a quand même dit qu'elle en voulait pas à l'autre connasse.
– Tu l'as vu Ur ? Tu crois vraiment qu'à part des putains de démons elle a déjà levé la main sur
quelqu'un ? Elle a dit qu'elle comprenait, pas qu'elle cautionnait. Et puis franchement, tu te vois
revenir sur notre promesse et la laisser tomber ?
– Drakian... On a aucune preuve que ce qu'elle a dit était vrai.
– Si elle avait menti on l'aurait su, tu le sais
– Ouais enfin bon... Faire chier mon Sire c'est une chose mais il Il l'apprends...
– Bah si il l'apprends...
Je décidais de couper cours à cette question, ouvrant les yeux et me redressant tandis qu'ils se tournaient vers
moi:
– Si mon frère l'apprends, vous n'aurez qu'à lui donner une lettre de ma part expliquant pourquoi je
vous ai fais promettre de n'informer personne, pas même lui.

Cela clos apparament le sujet, puisqu'ils me firent ensuite manger un peu avant de me donner de quoi écrire la
fameuse missive:
 Mon cher frère,

Je vous demande pardon à Père et à toi de ne pas vous avoir

averti de ma présence sur Terre. Malheureusement, mon gardien me
l'a interdit.
Si tu reçois cette lettre, c'est surement que tu as découvert que ton
petit infant et ton arrière petit infant, Drakian et Ur Shulgi, me
sont venu en aide.
Les Lilins me poursuivent et détiennent actuellement Ezekiel, et je
connais ta situation. Je sais que tu viens juste de t'endormir et il
serait trop dangereux pour Père comme pour toi que je vous appelle à
l'aide. Je ne suis pas de taille à vous protéger physiquement, mais je
peux au moins vous protéger ainsi.
Je t'en supplie, ne les punis pas pour avoir garder ce secret, c'est
une requête que je leur ai personnellement faite et qu'ils ont
gentiment acceptés. Ils ne sont pas responsables de la situation, ils
sont seulement responsable de me porter secours.
Il vaut mieux que je ne parle pas du reste à l'écrit, mais je pense
que le Seigneur Drakian saura t'expliquer l'étendue de la situation.

Reposes-toi bien mon frère, embrasse notre Père de ma part,

Ta Petite Soeur, Eden

Je remis la lettre au Seigneur Drakian, lui rappelant de la garder précieusement, et nous nous mimes à
réfléchir. Si Ezekiel était encore sur notre plan, il y avait fort à parier qu'il soit à Catal Huyuk. Je ne pouvais
pas faire grand chose pour les aider, et il fallait mieux que je disparaisse des radars. Autrement dit, j'allais
devoir partir vite et loin pendant que les 2 Cainites s'occupaient de délivrer Zeke. Aussi génial que soit ce
plan, il restait un problème: Ezekiel ne se laisserait pas emmener par deux Cainites comme ça, autrement dit,
il fallait mieux que je sois présente.
Il fut donc décidé que Ur Shulgi allait se rendre au Sahara pour préparer notre venue, je l'accompagnerais sur
une partie du trajet, tandis que Drakian se rendrait à Catal Huyuk en éclaireur avant de venir me chercher
pour aller chercher mon gardien. Haqim étant très occupé entre ses affaires et la réunion à venir, il ne se
rendrait pas compte de l'absence de son infant, ou du moins il n'y preterait pas attention.
La capacité de Drakian à se téléporter nous aida grandement dans notre quête, malheureusement, quand il
vint me chercher, je n'étais pas prète à voir le spectacle sous mes yeux: Zeke, enchainé, une chaine
litteralement et profondément enfoncé dans son estomac, avec
cette impression qu'un feu y germait en son sein. Il ne hurlait
pas, ne criait pas, n'appelait pas à l'aide. Il n'avait même pas
sursauté en entendant notre apparition.

– Zeke... ? Appelais-je
– E...Den ? Pars... Maintenant... Trop... Dangereux,
articula-t-il difficilement
Je ne répondis pas, me précipitant vers lui pour le détacher.
Mais Drakian me stoppa, posa un doigt sur mes lèvres en me
faisant signe de ne pas bouger. Il détacha difficilement Zeke qui
s'éffondra, manquant de masquer les bruits manifestant le retour
de Lucian. Je regardais Drakian, essayant de retirer la chaine
coincée dans le ventre de mon gardien. Il fallait que je gagne du
temps. Foutu pour foutu, je me dirigeais vers les bruits de pas
de celui que je désignais désormais comme mon ennemi. Il se
stoppa net en me voyant, avant d'afficher un large sourire,
semblant satisfait que son plan pour m'attirer ait fonctionné. Je
m'étais préparé, sachant que ce genre de déboires pouvait arriver.
Je mis donc la main dans la poche de ma robe, articulant ces quelques mots:
L'Eternel sera juge entre toi et moi, et l'Eternel me vengera de toi, mais je ne porterais point la main
sur toi.
Ne rendez point le mal pour mal, ou injure pour injure, dit l'Eternel. Benissez au contraire, car c'est à
cela que vous avez été appelés, afin d'hériter de la béniction.
Sois benis Lucian !
Et sur ces mots, je lançais vers lui une petite jarre, que j'avais gardé précieusement depuis ma vie de Ferae.
Par le biais de leur magie, la jarre se brisa, laissant ressortir un esprit de l'eau qui avait été bénis part Ezekiel,
faisant hurler de douleur son geolier tandis que je revenais précipitament sur mes pas pour rejoindre Drakian
qui venait enfin de terminer de libérer Ezekiel.

– Qu'as tu fais ? Interrogea-t-il en entendant Lucian blasphémer et jurer

– L'Eternel à dit "Benissez vos ennemis", c'est ce que j'ai fais.

Et nous disparumes dans un nuage de souffre. Nous rejoignimes Ur Shulgi dans une petite cabane à l'abris
des regards. Ezekiel était en très mauvaise posture, ses blessures étaient graves et je craignais qu'il ne meurt.
Qu'arriverait-il si c'était le cas ? Ce n'étais jamais arrivé, pouvait-il seulement mourir ? Je n'en avais aucune
idée, et je ne voulais certainement pas avoir de réponses à ces questions. Préférant éviter d'utiliser les
pouvoirs des Cainites sur lui, nous nous mimes tos à l'ouvrage pour essayer de le soigner du mieux possible.
Plusieurs fois je vomis, ne supportant pas la souffrance de Zeke.

– Qu'as tu fais au Lilin ? Interrogea Drakian les mains pleines de sang, semblant resister à la tentation
de mordre mon gardien
– Je ne peux pas tuer, j'en suis parfaitement incapable, sauf cas exceptionnel comme avec les êtres
démoniaques. Dis-je en lui tendant un linge, techniquement, bénir n'est pas faire le mal, au
contraire, alors j'ai utilisé quelque chose que j'avais depuis que j'avais été Fera, le genre de chose
à n'utiliser qu'en cas d'urgence, et s'en était une ! A vrai dire j'étais même pas sure que ça
fonctionne, c'était... Expérimental.
– Mais c'était quoi au juste ?
– Une jarre, magique, avec un esprit de l'eau qui avait été bénis... Dis-je
– Et après elle dit qu'elle est sans ressources ! S'offusqua Ur Shulgi
– Ne vous vexez pas Ur Shulgi, comme je l'ai dis je n'étais pas sure que ça fonctionnerait et c'était
bien mon dernier recours. Tant qu'Ezekiel ne sera pas remis, je suis désormais totalement
désarmée.
– Et si ça c'était cassé alors que Drakian te transportait ! Tu sais quel genre de dégats ça aurait pu
faire ?! S'enerva l'Assamite
– Je sais parfaitement quel genre de dégats l'eau bénite fait aux êtres comme vous Ur Shulgi !
M'enervais-je en m'avançant vers lui, mais que vouliez vous que je fasse ? Je ne peux pas tuer ! J'en
suis incapable ! Je ne peux pas faire de mal, je ne supporte même pas de voir la souffrance de mon
gardien sans en être malade ! Alors content ou pas content, dites vous que j'ai fais comme j'ai pu
avec les moyens du bords ! Vous croyez quoi ? Que c'est facile pour moi ? Vous feriez quoi si vous
etiez aussi fragile et avec autant de restrictions ?! Vous auriez fait mieux ?! Vous croyez pas que
j'aimerais rééllement pouvoir combattre pour protéger ceux à qui je tiens ?! Que j'aurais pas aimé
faire autrement que de vous meler à toute cette histoire ?! Je fais ce que je peux avec ce que
j'ai, je fais constament de mon mieux ! Alors oui c'était dangereux, mais je savais très bien que ça
ne risquait rien pour le Seigneur Drakian ! Vous pensez vraiment que j'allais prendre le risque,
même infime, de mettre en danger plus que necessaire l'une des personnes qui me vient en aide ?!
Alors vos remarques à deux ronds et votre sale caractère vous pouvez vous les garder !
Il resta un instant interloqué puis dis:
– Tu sais que tu es sexy quand tu t'enerve, tandis que je rougissais à l'entente de ses propos
– Ca suffit, dit simplement Drakian, la voix rauque, mettant un terme à la dispute

Malheureusement, les deux Cainites durent très vite repartir, et je finis seule à prendre soin de mon gardien.
Il avait beaucoup de fièvre, et le lait de pavot n'était pas suffisant pour le faire dormir. Il semblait lutter pour
sa survie, tandis que je faisais de mon mieux pour ne pas le voir partir.
 C'était comme si la mort planait au dessus
de lui, constament, inlassablement. Les
jours et les nuits s'enchainaient, en fait, ils
s'égrainaient difficilement. Me plantant
a chaque seconde un couteau de peur en
plein coeur.
Son état fini par se stabiliser, puis enfin,
progressivement, par s'améliorer. Je priais,
chaque jour pour qu'il se rétablisse. Cela
ou mes efforts, les deux combinés peut
être, en tout cas, quelque chose fonctionna
pour mon plus grand soulagement.
Je ne savais pas ce que j'aurais fait si je
l'avais perdu. Rien que d'y penser, mon
être se brisait. Il était mon pilier, le garant
de ma survie et de bien plus encore.

La prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a

commis des péchés, il lui sera pardonné. Voici les miracles qui
accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les
démons; ils parleront de nouvelles langues, ls saisiront des serpents, s'ils
boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal, ils imposeront
les mains aux malades, et les malades, seront guéris.

Une nuit, je l'entendis m'appeler. Il avait enfin repris conscience depuis tout ce temps:

– Eden... Murmura-t-il
– Je suis là Zeke, répondis-je à voix basse
– Tu es venu me sauver... ? Tu aurais du me laisser
– Je ne pouvais pas t'abandonner, répliquais-je en lui passant un linge sur le front
– Tu aurais pourtant due... Comment as-tu... ?
– Chut Ezekiel... Reposes-toi. Comment j'ai fais importe peu. Ce qui compte c'est que tu sois sain,
sauf et en sécurité.
– Eden... Réponds moi... Exigea-t-il d'une voix faible
– Si je te réponds tu vas t'inquiéter, et ce n'est pas le moment pour ça
Il se redressa alors
– Zeke ! Reste couché ! Il faut que tu te reposes !
– Et ça fait combien de temps que je me repose ?
– Plusieurs mois...
– Où sommes nous ? Comment avons nous attérit ici Eden ? Questionna-t-il en regardant autour du lui
– Nous sommes dans le Sahara... Ce sont deux Cainites qui m'ont aidé... Avouais-je timidement
– Des quoi ?! S'exclama mon gardien, mais tu es folle !
– Tout vas bien Zeke, ils ont promis de ne rien dévoilé me concernant et ils ont été très gentil avec
moi.
– Très gentil... Pfff...
Il m'attrapa alors par les épaules
– Qu'as-tu donc due faire pour qu'ils te viennent en aide ? Qui étaient-ils ?! Cria-t-il presque
– Ur Shulgi et Drakian, et ils ne m'ont rien demandé Ezekiel, calme toi maintenant !
Il me regarda un instant, l'air inquiet, avant de faire une chose à laquelle je ne m'attendais pas: il m'attira à lui
et me serra contre lui
– J'ai eu tellement peur pour toi ma belle..., murmura-t-il
– Et moi donc, murmurais-je à mon tour.

Heureusement pour nous, la suite de cette vie là fut bien plus paisible, et nous pumes nous remettre de nos
emotions. Pourtant, j'avais la sensation que quelque chose avait changé entre Zeke et moi.
Nous décidames de rester dans le coin pour mes prochaines vies, à l'abris de l'Impergium et des regards, assez
loin des grandes villes qui pourraient me mettre en danger. Recemment, nous avions connu d'embuches pour
souhaiter un peu de paix.
Nous assitames doucement auSahara se transformant en désert, et à l'adaptation de l'humanité face à cela. Les
cultures se faisaient désormais autour du Nil, suivant ses crus et ses décrus, tandis que je découvrais un
animal aussi mortel que le plus venimeux des serpents: le scorpion. "Il est mignon" avais-je naivement dit.
Autant vous dire que pour existence suivante, Ezekiel n'arrêta pas de me charrier avec cela. Les choses
semblaient se calmer concernant l'Impérgium, du moins c'est ce que nous avions naivement pensé en décidant
de retourner à Jerico.
La ville finie désertée, attaquée par des Griffes Rouges tandis que je mourrais une fois de plus, regardant le
ciel et détestant l'ironie de l'Eternel, surement en train de me regarder défaillir sous les gravas suite à un
éboulement. Allais-je vraiment devoir expérimenter les 1001 morts différentes ? Apparament oui. Car pour
mes vies qui suivirent, elles s'enchainèrent:
• 5942 avant la naissance de Jesus Christ, je me fis piétiner par un cheval fou
• 5787 avant la naissance de Jesus Chris, je suis morte en tombant dans un puits caché par une plaque
de bois elle même recouverte de sable
• 5522 avant la naissance de Jesus Chris, je me suis pris un pot de fleur sur la tête
• 5498 avant la naissance de Jesus Chris, je suis manifestement morte d'un coup de pelle venant d'on ne
sait où
• 5469 avant la naissance de Jesus Chris, un ami à voulu me faire faire un tour en bateau, ce dernier
s'est retourné et les crocodiles m'ont dévorés
• 5441 avant la naissance de Jesus Chris, j'ai glissé sur une peau de banane
• 5388 avant la naissance de Jesus Chris, un nid de frelons m'est tombé dessus
• 5299 avant la naissance de Jesus Chris, un oiseau m'a foncé dessus et m'a fait tomber dans un
précipice
• 5233 avant la naissance de Jesus Chris, j'ai glissé, sur une peau d'orange cette fois ci
• 5183 avant la naissance de Jesus Chris, j'ai été empoisonnée par accident
• 5139 avant la naissance de Jesus Chris, je me suis étouffée en mangeant
• 5100 avant la naissance de Jesus Chris, je me suis endormie dans mon bain, je vous laisse deviner la
suite
• 5066 avant la naissance de Jesus Chris, crise cardiaque alors que Zeke a voulu me surprendre pour
rire
• 5042 avant la naissance de Jesus Chris, j'ai été
ironiquement mordue par un serpent venimeux
• 5018 avant la naissance de Jesus Chris, un lanceur de
couteau s'est foiré, dommage pour moi

Heureusement pour moi, et pour Zeke qui allait finir par mourir
à force de rire de moi, cela se calma ensuite.

Tandis que j'assistais à la naissance de la civilisation

sumérienne, Ezekiel, lui assistait à la naissance de ma passion
pour cette civilisation. Ourouk était une ville en bordure du
Golfe du Persique, cité de la naissance du repenti de Gilgamesh.
Ses sujets se plaignaient de sa brutalité, alors la Déesse Mère
Aruru lui envoya un ennemi impossible à terrasser: l'Enkidu.
Pour traduire, Mère Gaia lui à envoyé un minotaure. Oui oui,
en plein Impergium Mère Gaia à envoyé un minotaure botter le
séant d'un humain. Que voulez-vous...
Je pourrais raconter moi même et en détails ce qu'il s'est passé,
mais la version qui circulait à l'époque est tellement plus...
Comment dire... A la fois insultante, dégradante, déroutante et
étonnament héroique, mais pas pour la personne de Gilgamesh,
plutot pour celle que l'on appellera ensuite Lajoyeuse.
Oui oui, la putain en sommes.
Gilgamesh se sait incapable de vaincre Enkidu aussi longtemps qu'il demeurera dans la
nature, sous la protection de sa harde. Il fait donc appel à une courtisane du palais
d'Uruk, Lajoyeuse, pour le convaincre de gagner la ville:
Enkidu en personne, naturel au désert, broutait en compagnie des gazelles; en compagnie
de sa harde, il s'abreuvait à l'aiguade, et se réglait d'eau en compagnie des bêtes.
Lajoyeuse le vit, cet être humain sauvage, ce redoutable gaillard d'en pleine steppe:
– Le voilà ! lui dit le Chasseur. Dénude-toi, Lajoyeuse, découvre-toi le sexe
pour qu'il y prenne ta volupté! Et n'aie crainte de l'épuiser ! Lorsqu'il te
verra ainsi, il se jettera sur toi : laisse alors choir ton vêtement pour qu'il
s'allonge sur toi, et fais-lui, à ce sauvage, ton affaire de femme ! Alors, sa
harde, élevée avec lui, lui deviendra hostile, pendant que, de ses mamours, il
te
cajolera !
Six jours et sept nuits, Enkidu, excité, fit l'amour à Lajoyeuse !
La courtisane s'adressa donc à lui, Enkidu :
– Tu es beau, Enkidu ! Tu ressembles à un dieu ! Pourquoi galoper en la steppe
avec les bêtes ? Laisse-moi t'emmener à Uruk, à la sainte demeure,
résidence d'Anu et d'Ishtar, à Uruk, où les gaillards sont ceinturés
d'écharpes, où ne cessent de retentir les tambourins, où les filles de joie,
beautés irréprochables, lascives, pleines de cris voluptueux, voient les plus
hauts personnages quitter leur couche nocturne !

Contre toute attente, Enkidu et Gilgamesh deviendront après cela les meilleurs amis du
monde...

Je pensais qu'à vaincre sans courage l'on

triomphait sans gloire, manifestement, je
m'étais trompée. Face à ma déception
concernant cela, Ezekiel avec qui j'en avais
beaucoup débattu, décida qu'il était temps
pour nous de déménager. C'est là que nous
arrivâmes à Our, où la première chose qui
me frappa fut la nécropole. Elle était
immense, magnifique. Elle témoignait de la
grandeur de la civilisation sumérienne,
mais aussi de ses injustices. Pendant que
certains tenaient le fouet, d'autres
travaillaient jour et nuit, n'étant que des
esclaves, construisant ce qui faisait aux
yeux de tous la grandeur de cette cité,
mais qui au final, ne démontrait que sa
décadence.
Où étaient donc passées les valeurs de
l'Eternel ? Qu'en était-il du fait de prendre
soin de son prochain, de se respecter les
uns les autres, de ne pas tuer son prochain,
y compris à la tache ? Qu'en était-il de tout
cela ? J'avais l'impression de voir deux
face d'une même pièce, bien différentes,
jamais unies. Deux poids deux mesures.
Je pouvais pardonner les blasphèmes de
ceux qui ne savaient pas pour le Tout
Puissant, mais pas cela.
Je voulais faire quelque chose, mais Ezekiel m'en empêcha, arguant qu'un autre était destiné à s'en charger.
C'est ainsi que je suivis de loin l'affaire d'Abraham, se battant pour les siens, pour son peuple.
L'Eternel dit à Abraham:
– Quitte ton pays, ta patrie et ta famille et va dans le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom grand et tu
seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai
ceux qui te maudiront, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi
Abraham partit conformément à la parole de l'Eternel, et Lot partit avec lui. Abram était âgé
de 75 ans lorsqu'il quitta Charan. Il prit sa femme Saraï et Lot, le fils de son frère. Il prit
aussi tous les biens et les serviteurs dont ils étaient devenus propriétaires à Charan, et ils
partirent pour se rendre dans le pays de Canaan, où ils arrivèrent.
Abraham traversa le pays jusqu'à l'endroit appelé Sichem, jusqu'aux chênes de Moré. Les
Cananéens occupaient alors le pays. L'Eternel apparut à Abram et dit: «C’est à ta descendance
que je donnerai ce pays.» Abram construisit là un autel en l’honneur de l'Eternel qui lui était
apparu. Il partit de là vers la région montagneuse qui se trouve à l'est de Béthel et il dressa
ses tentes. Béthel était à l'ouest et Aï à l'est. Là, il construisit un autel en l’honneur de
l'Eternel et fit appel au nom de l'Eternel. Puis Abraham continua par étapes en direction du
Néguev
Il y eut une famine dans le pays et Abraham descendit en Egypte pour y séjourner, car la
famine pesait lourdement sur le pays. Comme il était sur le point d’entrer en Egypte, il dit à sa
femme Saraï:
– Ecoute-moi! Je sais que tu es une belle femme. Quand les Egyptiens te verront,
ils diront: "C'est sa femme’ et ils me tueront, tandis que toi, ils te laisseront en
vie. Présente-toi donc comme ma sœur afin que je sois bien traité à cause de toi
et que je reste en vie grâce à toi

Lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était très belle. Les
intendants du pharaon la virent et la vantèrent au pharaon, si bien que la femme fut emmenée
chez le pharaon. Il traita bien Abraham à cause d'elle et Abraham reçut des brebis, des
bœufs, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses et des chameaux. Cependant,
l'Eternel frappa le pharaon et sa famille de grands fléaux à cause de Saraï, la femme d'Abram.
Alors le pharaon appela Abraham et dit:
– Qu'est-ce que tu m'as fait? Pourquoi ne m'as-tu pas informé que c'est ta
femme? Pourquoi as-tu prétendu que c’était ta sœur? De ce fait, je l'ai prise
pour femme! Voici maintenant ta femme. Prends-la et va-t’en!

Et le pharaon donna l'ordre à ses gens de le renvoyer, lui et sa femme, avec tout ce qui lui
appartenait.

Au final, Abraham reçu les honneurs de l'Eternel pour avoir prouvé au Pharaon qu'Il était le Tout Puissant. De
cela découla une alliance entre le Tout Puissant qui fit des enfants d'Abraham des Rois, et Abraham.
Cependant, de là où nous venions, les choses n'avaient pas changées. Alors j'avais de nouveau interrogé
Ezekiel, et il m'avait de nouveau répondu d'être patiente. Mais patiente pour quoi ? Des milliers de personnes
mourraient de faim, mourraient sous le joug de plus puissants, de plus fort, et je ne pouvais rien y faire. A
croire que la loi du plus fort était
effectivement toujours la meilleure. Et cela
m'attristait au plus haut point. Au point que
je dépérie à en devenir squelletique. Toute
cette souffrance me rendait malade. Sans
compter que les Cainites commençaient à
investir la ville. Mon frère venait de tous les
maudires. La Seconde Cité s'était éffondrée,
et maintenant, ils arrivaient en masse pour
s'approprier ce que d'autres avaient batis du
sang des plus démunis.
 Avec Ezekiel, nous finimes part voyager dans le Sahara. Cette fois ci, je ne me fis pas avoir par les
scorpions, aussi mignons soient-ils à mes yeux. Au fur et à mesure de notre pelerinage, nous finimes par
tomber sur Ur Shulgi, accompagné d'un enfant, étonnament appelé Lenfan qui m'interpela de la sorte:

– Hey copain Ur copain Ur ! C'est la Dame que j'arrête pas de tuer ! Hurla-t-il en me pointant du
doigts
– Tu les connais ? Me questionna Zeke
– Et bien là il s'agit de Ur Shulgi, dis je en m'avança vers ce dernier et en le saluant de la main, l'un
des Cainites qui m'a aidé à te délivrer, mais l'enfant à ses cotés, je ne sais pas qui c'est
– Oh hey t'as vu Ur ! Elle sait que je m'appelle Lenfan ! Elle est trop forte la madame toute dorée !
– Eden, ça faisait longtemps. Dit il avant de s'adresser à mon gardien. Et toi tu dois être Ezekiel c'est
ça ?
Zeke fronça les sourcils, surtout en me voyant sourire amicalement à Ur
– Donc tu t'appelle Lenfan. Et qu'est ce que tu fais avec Ur Shulgi ?
– Bah je l'ai z'engager pour être mon copain et faire plein de bétises avec moi ! Dis t'as une
pomme ?
Sa question me désarçonna tandis que l'Assamite éclata de rire:
– Bah pourquoi tu rigole copain Ur ? J'ai pas fais de blague moi ! C'est parce qu'elle s'appelle Eden
comme la pomme toute dorée qui brille ?
Nous nous figeames tous les trois
– Haaaaaaaan ! Mais c'est elle la pomme ! Zut de zut z'a tué deux fois la pomme plutot que d'la
manger ! Dis dis tu te transforme que je te croque ?! Réclama-t-il tout crocs dehors tandis que Zeke
commençait déjà à dégainer
– Hey doucement le Prince en Detresse, dit Ur en s'adressant à Ezekiel. C'est un gamin taré, il ne
pense pas à mal.
– Hey j'a suis pas taré moi ! J'a des puces donc je suis pucé, des poux donc j'a suis bah euh... Poué
? Mais j'a suis pas taré !
Après quelques secondes interloquée, je posais la main sur celle de mon gardien afin de l'inciter à rengainer
– Comment ça tu m'as tué deux fois Lenfan ?
– Bah une fois j'a fais tomber un pot de fleur sur ta tête parce que je m'a trompé et une autre fois
BIM un coup de ma pelle sur ta tête mais t'as disparu ! Pourtant ça sentait pas le souffre.
Comment t'as fais ? Dis comment t'as fais ?
– C'est parce que je suis... Euh... Magique. Répondis-je une fois de plus étonnée. Mais il faut pas
parler de moi, je suis un secret, d'accord ?
– Copain Ur ! Copain Ur ! J'a un secret tu veux que je te le diiiiseuh ?
– Je connais déjà ton secret Lenfan, je le connaissais avant toi d'ailleurs
– NON NON NON ET NON ! T'ES UN MENTI D'ABORD ! S'exclama le petit cainite en tapant du pied
– Lenfan ? Questionnais-je doucement
– QUOI ?!
– Tu aimes les sucreries ? Tentais-je peu sure de moi
– T'as des bonbons ? Ou ça ou ça ?!

Et les choses se calmèrent tout de suite après. Puisque Lenfan enchaina:

– Dis Copain Uuuuur, dit il la bouche pleine
– Oui ? Demanda-t-il manifestement suspicieux de ce qu'allait lui demander le petit être
– Elle aussi ça a été ta chérie ?
– Comment ça ? M'exclamais-je
– Bah t'as... Avec Ur nan ? Interrogea-t-il avec une gestuelle sans équivoque
– Non ! Bien sur que non ! M'égosillais-je
– Bah tu fous quoi ? Dit il en se tournant vers l'Assamite
– Avec elle je peux pas, répondit-il à Lenfan en croisant les bras, semblant bouder
– Et mieux vaut pour lui qu'il n'essaye pas, menaça Ezekiel
– Hey tu parles pas comme ça à copain Ur le blondinet ! Cria Lenfan en donnant un coup de pied à mon
gardien qui fronça les sourcils sous un craquement distinctif
– Hey ! Pourquoi il a pas mal ?! Se plaignit Lenfan en tirant Ur par le pantalon
Zeke lui jeta un regard noir tandis que je lui en adressais un à mon tour:
– Zeke, laisse cet enfant tranquille s'il te plait.

J'avais senti une étonnante innocence chez Lenfan, au vu de sa condition. Je me penchais donc vers lui:

– Lenfan, il ne faut pas taper les gens de la sorte d'accord ? Dis-je en lui tendant une autre sucrerie.
J'ai besoin d'Ezekiel pour me protéger, je pense que tu as remarqué que j'étais pas super forte
n'est ce pas ?
– Ah bah oui ! Ca a fait un super crac avec le coup de pelle ! Dit-il en s'emparant du bonbon dans ma
main tandis que je me mis à rire
– Tu comprends pourquoi il faut qu'il reste en état n'est ce pas ? Demandais-je en souriant
– Moi j'a pensé que c'était parce que tu étais z'amoureuse de lui
Le drame. Que venait-il de dire ? Et ne disions-nous pas que la vérité sortait de la bouche des enfants ? Je jetais
un coup d'oeil en biais en direction d'Ezekiel, fronçant toujours les sourcils. Etait-ce parce qu'il avait mal ou
était-ce pour autre chose ? Pas le temps d'y refléchir puisque le petit cainite s'adressa à lui:
– Bah quoi ? Tu savais pas ? T'es nul ou quoi ?
Je commençais légèrement à paniquer, il faut l'admettre
– Tu veux pas un autre bonbon toi ? Demanda Ezekiel à mon grand étonnement
– J'les a déza tous piqué ! Dit ce dernier en tirant la langue avant de les sortir de sa poche pour les
engouffrer dans sa bouche.

Et cette petite pirouette de Zeke accompagnée de la bonne humeur de Lenfan eurent tot fait de me faire
éclater de rire, tandis que Ur Shulgi semblait bouder à cause de la tournure que prenaient les évènements
alors qu'ils compremettaient originellement d'être croustillants.
Mais cela ne l'arrêta pas, bien au contraire:

– Et toi le garde du corps, tu en penses quoi de la petite ?

De nouveau, je restais pétrifiée:
– Co... Comment ça ? Interrogea Ezekiel manifestement décontenancé
– Bah ça saute aux yeux qu'elle éprouve quelque chose pour toi, mais toi ça donne quoi ?
Zeke resta silencieux
– Bon on a lu son journal avec mon oncle, d'après qu'un truc entre vous c'est interdit, mais bon rien
n'empêche de... Enfin moi je comprends pas qu'on puisse pas... Dit-il en faisant des gestes
obscènes, mais bon, vous c'est pas pareil. Toi aussi t'as jamais... ? Et il recommença la dite
gestuelle
Jamais je n'avais vu Ezekiel rougir, encore moins de la sorte, mais très vite il reprit son aplomb:
– Ces propos ne m'étonnent guère venant d'un être qui a accepté la damnation, dit il d'un ton froid
– J'a comprends pas qu'est ce que tu dis, mais t'as pas repondu, tu veux faire des bisous bisous
avec Dégaine ? Questionna Lenfan
– Dégaine ? Dit Ezekiel en le regardant sans comprendre
– Bah la madame que tu protèzes ! Tu sais pas comment elle s'appelle ? Oh le nul ! Railla le petit être
– Oh... Euh... Dit il sans savoir où se mettre
– Dis moi Lenfan, vous avez quoi d'interessant récemment avec ton Copain Ur ? Demandais-je
souhaitant détourner l'attention
– Bah avec Copain Ur on a été voir les madames qui se mettent toutes nues et on les a prise, et puis
j'a piqué des pommes, des bonbons et des trucs qui brillent, puis il continua son énumération.

J'étais perplexe, venait-il de dire que lui, un enfant, avait eu des relations sexuelles ? C'était... Impossible !
Improbable ! Et puis qu'est ce qui m'avait pris de détourner leur attention alors que j'allais peut être apprendre
ce que Zeke ressentait ou non pour moi ?! Ah oui, pour ne pas que ça dégénère... Je connaissais mon gardien,
il était extraordinaire, avait un bon sens de l'humour et de la répartie, mais quand il s'agissait d'étrangers, il
était froid et distant... Et il pouvait rapidement s'enerver. J'avais bien fait de couper cours, même si une partie
de moi le regrettait un peu. Bien sur que je voulais savoir si mes sentiments étaient réciproques, mais je ne
voulais pas avoir la réponse à ce questionnement dans ces conditions.
Je continuais distraitement à écouter Lenfan me parler de ses bêtises quand mon oreille fut attirée par une
toute autre conversation:
 – Je sais pas ce que tu as contre nous le blondinet, mais je te rappelle que
si on avait pas été là, tu serais toujours enfermé. Alors maintenant tu
vas te détendre avec Lenfan
– Je ne fais que mon devoir sangsue, je la protège, répondit Zeke cinglant
– Si tu veux vraiment la protéger, la prochaine fait attention à pas te faire
capturer. Tu sais pas dans quel état on l'a récupéré quand elle est venue
nous demander de l'aide, dit Ur Shulgi en lui aggripant le bras
– De quoi tu parles ? Répondit Ezekiel en retirant son bras d'un coup sec
– Elle est tombée dans les pommes crétin, elle s'inquiétait tellement pour
toi qu'elle avait rien bouffé depuis je ne sais combien de temps. Alors
plutot que de vouloir me faire chier sur ce que je fais ou non avec le
gamin, tu ferais mieux d'être un peu plus attentive à elle. Je suis un
putain d'Assamite, et jamais une des personnes que je devais protéger
n'aurait essayé de sauver ma peau.
– J'y peux rien si personne ne tient à toi, articula Zeke en serrant les dents
– Justement, toi t'as quelqu'un qui tient à toi et t'es même pas foutu de te
rendre compte de la chance que t'as ! A ta place, n'importe qui... Oh et
puis laisse tomber t'es trop con
– De toute façon les conseils d'un coureur de jupons ne m'interessent pas

Je commençais à m'inquiéter quand j'entendis Lenfan s'écrier:

– Hey Copain Ur ! Faut s'dépécher ! On va être en r'tard pour balancer les tonneaux de caca sur les
gens !
– J'arrive, dit l'Assamite en bousculant Zeke de l'épaule avant de s'approcher de moi
– Au revoir Eden, c'était un plaisir de te revoir, tu es a croquer dans cette tenue, dit il en me faisant
un clin d'oeil accompagnée d'un sourire pervers mais néanmoins séduisant, il fallait l'admettre.
– Oh revoir Dégaine ! Ennuies toi bien avec le monsieur tout nul ! Dit Lenfan en agitant le bras