Business">
[go: up one dir, main page]

0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
89 vues16 pages

Chap 4

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 16

Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 57

CHAPITRE 4

LE SERVICE MAINTENANCE

La conclusion du chapitre 2 a mis en évidence la quadruple responsabilité du responsable


maintenance.
1. Il est responsable techniquement du matériel qui lui est confié. A ce titre, il a :
• une connaissance approfondie des équipements et des défaillances (et de leurs
causes) qui les menacent,
• une connaissance des risques encourus (financiers, techniques, humains) lors d’un ar-
rêt de production, qu’il soit consécutif à une défaillance ou volontaire pour une interven-
tion.
2. Il a une responsabilité sociale et à ce titre il devra gérer des moyens humains (définition du
profil du personnel maintenance, disponibilité et constitution des équipes, etc..).
3. Il est responsable économiquement du matériel confié et de son service, et à ce titre, il devra
savoir :
• analyser et optimiser les coûts de maintenance,
• gérer les stocks de rechange et les outillages,
• gérer les interventions sur les équipements afin d’optimiser sa disponibilité.
4. Enfin, il a une responsabilité politique puisqu’il devra positionner stratégiquement son service
dans l’entreprise, ce qui n’est pas toujours une simple affaire : son service devra donc être parfai-
tement identifié et reconnu.
Il est clair que ces quatre responsabilités ne pourront être assumées que s’il s’entoure de
compétences affirmées. Ces compétences devront se retrouver dans les grandes fonctions du
service maintenance. De là, en découlera l’organigramme du service.

1 – FONCTIONS DU SERVICE MAINTENANCE

Les fonctions de base du service Maintenance sont au nombre de cinq :


1. fonction « maintenance corrective », c’est à dire le dépannage et la réparation des
équipements défaillants ;
2. fonction « maintenance préventive », c’est à dire la prévention du risque de défaillance ;
on verra dans le chapitre suivant qu’elle peut être systématique ou conditionnelle ;
3. fonction « amélioration d’équipements existants » et « installation d’équipements
neufs » ;
4. fonction « méthodes », c’est à dire la mise à jour des documents techniques, la prépa-
ration du travail, l’ordonnancement des travaux, la gestion des stocks, la gestion éco-
nomique de l’activité maintenance, les études techniques ;
5. fonction « sous-traitance », c’est à dire le fait de confier des travaux de maintenance à
une entreprise tiers.
Ces cinq fonctions ne sont pas exécutées n’importe où, ce qui va conditionner la présence phy-
sique du personnel maintenance. La maintenance peut s’effectuer :
• sur site, c’est à dire là où se trouve l’équipement défaillant ou à modifier (figure 4.1),
• hors site, c’est à dire dans les locaux du service (figure 4.2).
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 58

Maintenance Maintenance
corrective préventive

Maintenance
sur site

Equipements

Modifica tion Insta lla tion

Figure 4.1 – Maintenance sur site

Stocks Ordon Sous Coûts de Coûts d'in


Appro. na nce m e nt tra ita nce m a inte na nce disponibilité

Logistique Optimisation

Maintenance Gestion
hors site financière

Méthodes

Docum e nta tion Stra té gie


Mode s
te chnique Ma inte na nce
opé ra toire s
é quipe m e nt

Figure 4.2 – Maintenance hors site

2 – STRUCTURE DU SERVICE MAINTENANCE

Un exemple d’organigramme est donné figure 4.3. Ce n’est qu’une possibilité, chaque di-
recteur technique étant libre de l’organiser selon sa propre conviction. Il fait apparaître par contre
des fonctions indispensables pour que la fonction Maintenance soit efficace.

Responsable
maintenance

Mé thode s Ordonna nce m e nt Ré a lisa tion

EP1 EP2 EP3 Me c Ele c Hyd Chd M aintenance


externalisée
Equipes polyvalentes Equipes de pécialistes
d'entretien de secteur internes si nécessaires
A telier central?
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 59

Figure 4.3 – Structure type avec sectorisation partielle

2.1 - Fonction réalisation

1. Les équipes EP sont attachées à un équipement dont elles ont une parfaite connaissance ;
elles sont sous la responsabilité du responsable maintenance pour les raisons suivantes :
• coordination des travaux,
• cohérence de la politique maintenance, suivi centralisé du matériel,
• procédures standardisées permettant la circulation de l’information,
• échanges inter-équipes facilités.
2. Elles sont pluritechniques et de composition adaptée au matériel. Par exemple, un chef
d’équipe, un électricien, un mécanicien, un hydraulicien et un tuyauteur. La dualité « service
électricité » - « service mécanique », comme on la rencontre encore trop souvent, est totale-
ment inadaptée à des équipements pluritechniques. Elle pose également des problèmes de
responsabilité et de coordination.
3. On peut se demander s’il faut centraliser ou décentraliser certaines opérations de mainte-
nance. Un atelier central permet :
• une optimisation de l’emploi des moyens,
• une meilleure maîtrise des coûts (budget, suivi, imputation),
• une standardisation des procédures et moyens de communication,
• un suivi homogène des matériels et de leurs défaillances,
• le regroupement des investissements lourds de matériel d’entretien, en atelier central, à
disposition des équipes d’intervention,
• une meilleure gestion de tout le personnel concerné par la maintenance.
La décentralisation géographique permet quant à elle :
• la délégation de responsabilités aux chefs d’équipe,
• d’améliorer les relations avec les gens de la production (contacts permanents),
• l’avantage du travail en équipe réduite,
• l’efficacité et la rapidité d’intervention sur du matériel bien connu.
Le choix de l’une et de l’autre est lié bien sûr à la taille de l’entreprise, à sa nature et à sa technici-
té.

2.2 - Fonction Méthodes

2.21 - Rôle

C’est la fonction qui permet la préparation des travaux de maintenance. Elle comprend :
1. l’analyse et/ou les études des travaux à effectuer,
2. la synthèse de cette analyse, c’est à dire la préparation proprement dite,
3. l’ordonnancement,
4. le contrôle de la réalisation sachant que la réalisation est confiée à une équipe «ter-
rain»,
5. la mise à jour des dossiers techniques,
6. la gestion économique de l’activité maintenance.
L’ordonnancement sera traité dans le paragraphe suivant. La préparation consiste à définir un dé-
coupage de la tâche à accomplir par une décomposition en phases de travail. Chaque phase de
travail prend en compte :
• les procédures de sécurité,
• les outillages spéciaux,
• la fourniture des pièces de rechange,
• les points clés de l’intervention,
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 60

• la composition de l’équipe de réalisation,


• le temps prévu.

2.22 - Objectif de la fonction Méthodes

C’est de diminuer le plus possible les coûts de maintenance tout en maintenant le maxi-
mum de qualité de service :
• réduire au minimum les temps d’immobilisation ou d’arrêt de l’outil de production (ré-
duction du coût indirect),
• réduire les temps d’intervention (réduction du coût direct),
• réduire le stock de pièces nécessaires,
• répondre aux besoins des utilisateurs (qualité des prestations),
• améliorer les conditions de travail et de sécurité, utiliser au mieux les compétences.

2.23 - Règles de préparation du travail

1. Vérification préalable de la nature du travail demandé,


2. Visite sur place avec analyse de la sécurité, des outillages exigés et des moyens de
manutention nécessaire,
3. Etude de la documentation et des instructions de maintenance du matériel concerné,
4. Choix de priorité (rapidité, coût, précision),
5. Définition du mode opératoire.

2.3 - Fonction Ordonnancement

La fonction Ordonnancement, bien que faisant partie des « méthodes maintenance » mérite
un paragraphe à part. Elle est souvent négligée, et c’est dommage, car elle permet l’intervention
optimale, à l’heure H et avec tous les moyens nécessaires : personnel, outillage, préparation, dos-
sier technique, consignes de sécurité, moyens spéciaux (appareils de levage, échafaudage, etc..),
pièces de rechange. Elle permet également :
• de faire la comparaison entre les besoins et les moyens,
• de prendre en compte les délais d’approvisionnement et de mise à disposition,
• de prendre en compte les servitudes (arrêt de fabrication, sécurité, etc..),
• de prendre en compte les capacités de charge du personnel de maintenance.
La figure 4.4 donne le positionnement de la fonction ordonnancement par rapport aux autres fonc-
tions.
Préparation
Information du Méthodes du travail
personnel de maintenance Gestion technique
conduite et économique des
matériels
Programmation des
Ordonnancement travaux
Prévision des moyens
Approvisionnement
Lancement des travaux
Lancement
Contrôle de leur avancement

Conduite des interventions


Exécution des
travaux Rédaction des comptes-rendus

Figure 4.4 - Positionnement de la fonction ordonnancement


Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 61

Moyens pour réaliser l’ordonnancement


• répertoire d’enregistrement et de suivi des travaux,
• dispositif d’enclenchement et de suivi de la maintenance préventive,
• analyse de la charge prévisionnelle (outil de gestion des moyens de maintenance des-
tiné à réduire les coûts en optimisant les effectifs en nombre et en spécialité, en définis-
sant la meilleure adéquation besoins - moyens, en prévoyant au besoin la sous-
traitance),
• fichier stock des pièces de rechange,
• dispositif de déclenchement et de suivi des approvisionnements.

2.4 – Conclusion

La structure d’un service maintenance n’est pas quelque chose de figé. La taille de
l’entreprise, sa culture, ses habitudes sont des facteurs influents sur cette structure. En fait, encore
aujourd’hui, on distinguera cinq cas1 de figure.

A – Il n’y a pas de service maintenance identifié


La maintenance est alors assurée par les opérateurs de production à titre secondaire. C’est
le cas dans de nombreuses PMI où la faiblesse des effectifs conduit à ce qu’il n’y ait pas de ser-
vice Maintenance. Notons que dans 80% des PMI, il n’y a pas de responsable maintenance identi-
fié.

B – Service maintenance réduit à une personne


Quelle que soit sa qualification, cette personne assume toutes les tâches (de celles du res-
ponsable maintenance à celles de l’opérateur maintenance). C’est le cas dans les TPE.

C – Petite équipe maintenance


C’est souvent une équipe de trois personnes (un responsable et deux agents de mainte-
nance). Le responsable réalise globalement les mêmes activités que les agents, mais en plus as-
sure la gestion du service.

D – Petit service maintenance


Un petit service maintenance comprend environ vingt personnes. Il est dirigé par un res-
ponsable qui n’intervient techniquement que dans les cas exceptionnels. Il supervise trois fonc-
tions :
• fonction méthode/ordonnancement (une personne),
• le magasin d’outillage et de pièces détachées (une personne),
• la fonction réalisation, divisée en deux équipes (électricité et mécanique).

E – Grand service maintenance


C’est au minimum 100 personnes dirigées par un responsable dont les responsabilités sont
aussi financières. Ses responsabilités techniques ne sont plus évaluées qu’au travers de ses choix
technico-économiques. Il dirige un service dont la structure peut être celle donnée figure 4.5.
L’usine est divisée en secteurs et chaque secteur a son responsable maintenance. C’est
l’exemple typique des usines de construction automobile (secteur carrosserie, secteur peinture,
etc..). Dans chaque secteur, on retrouve l’organisation précédente : fonctions réalisation, mé-
thodes, ordonnancement. On trouve également un magasin central mais aussi certaines fois un
atelier central pour des opérations délicates de niveau 3 ou 4. Les PME/PMI doivent peut-être ré-
fléchir sur cette forme de structure.

1 Identifiés par l’AFIM (Association Française des Ingénieurs et responsables de Maintenance)


Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 62

Responsable
maintenance

Ingé nie ur Ingé nie ur Ingé nie ur Mé thode s Ordonnancem ent


Se cte ur 1 Se cte ur 2 Se cte ur 3 ce ntra le central

Ma ga sin
M1 O1 R1 M2 O2 R2 M3 O3 R3 ce ntra l

M : m éthode O : ordonnancem ent R : réalisation

Figure 4.5 - Structure type avec sectorisation totale

3 – LES METIERS DE LA MAINTENANCE

3.1 - Généralités

La revue « Usine Nouvelle » donne un certain nombre d’indications sur les métiers de la
maintenance en règle générale. Le tableau 4.6 donne par exemple le degré d’implication du ser-
vice maintenance selon les branches d’activité.

Activités Pourcentage
Mécanique, Electromécanique 24%
Chimie 16%
Sidérurgie 14%
Electricité, Electronique 7%
Agro-alimentaire 5%
Constructions automobiles 4%
BTP 4%

Figure 4.6 – Implication du service maintenance

Notons toutefois que des secteurs comme l’agroalimentaire, la chimie, les télécommunica-
tions sont en pleine mutation. Ces chiffres devraient donc évoluer dans un avenir proche.
Toutes les entreprises cherchant à améliorer leurs performances, les maintenanciers ou
mainteniciens ont leur place partout, tous secteurs d’activités confondus. Les métiers ont beau-
coup évolués depuis quelques années et cette évolution risque d’être encore plus marquée dans
un futur proche. Notons aussi qu’à côté de la maintenance industrielle, il existe aussi la mainte-
nance de parcs d’engins de transport, de l’immobilier, d’infrastructures comme les hôpitaux, qui
représentent un volume d’emplois aussi important que la maintenance industrielle. On peut donc
dire que les techniciens de maintenance ont un bel avenir devant eux.

3.2 – Quelques approches sectorielles

Il n’est pas question ici de décrire tous les secteurs industriels mais de donner quelques
exemples qui permettent de montrer que la maintenance demande des compétences à tous les
niveaux de formation.
A – Maintenance aéronautique
Dès la phase simulation et maquette, les ingénieurs de maintenance interviennent. Pour
cela, ils sont intégrés aux bureaux d’études et aident à choisir des solutions les mieux adaptées à
la maintenance des matériels (démontages, échanges de pièces, étude de criticité, mise au point
de plans de maintenance préventive, etc..).
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 63

B – Maintenance « grand public »


Les sociétés de type « SOS dépannage » ont besoin d’ouvriers qualifiés et de techniciens
capables de remettre en bon état de fonctionnement tout matériel d’équipement, de conservation,
de chauffage, de distribution de fluides, etc.. En 1999, la situation est même devenue critique, car
les entreprises se plaignent de la sous-qualification des opérateurs dans ce domaine. En France,
on n’hésite pas à dire qu’un bon plombier a « de l’or dans les mains » s’il sait aussi gérer son tra-
vail et sa trésorerie ! Cela signifie qu’un travail de méthodes s’ajoute naturellement à l’aspect ma-
tériel et technologique. La profession étend également ses débouchés vers les contrats de main-
tenance et vers le secteur SAV (Service Après Vente).
C – Maintenance des industries automobiles
L’industrie automobile est une industrie en pleine mutation tant du point de vue technolo-
gique que des métiers qui l’accompagnent. La robotique a bouleversé le paysage des emplois et
des formations, et la maintenance y a trouvé sa juste place : de l’opérateur conduisant sa machine
(TPM) à l’ingénieur, en passant par le technicien supérieur responsable de la maintenance d’une
chaîne de production et de toute une équipe d’opérateurs. Le service maintenance est le parte-
naire à part égale du service de production, l’idéal étant d’intégrer complètement la maintenance à
la production. Des nouveaux métiers y sont nés : méthodes, ordonnancement, gestion des coûts,
etc..
D – Secteur agroalimentaire
Voici un secteur innovant où tout ou presque est encore à faire, car ce secteur est souvent
issu de petites entreprises familiales. Une réglementation européenne sur les produits alimentaires
très stricte et la nécessité d’être certifié ISO 9000 font que ces industries sont demandeuses de
compétences en maintenance, métrologie, sécurité alimentaire.

3.3 – Les niveaux de formation

3.31 - Définitions

Les niveaux de formation sont homologués à la fois par l’Education Nationale et par les
conventions collectives (circulaire Education Nationale n°67-300 du 11 juillet 1967, décision de la
Commission Technique d’homologation des titres et diplômes de l’enseignement technologique du
15 septembre 1987). Ils sont au nombre de 6, du plus haut (niveau I) au plus bas (niveau VI).
Niveau I : personnel occupant des emplois exigeant normalement une formation de niveau
égal ou supérieur à celui de la maîtrise ou des écoles d’ingénieurs.
Niveau II : personnel occupant des emplois exigeant normalement une formation de niveau
égal ou supérieur à celui de la licence ou de la maîtrise.
Niveau III : personnel occupant des emplois exigeant normalement une formation de ni-
veau DUT ou BTS et de fin de premier cycle de l’enseignement supérieur.
Niveau IV : personnel occupant des emplois de maîtrise ou possédant une qualification
d’un niveau équivalent à celui d’un baccalauréat technique ou de technicien, et du brevet
de technicien.
Niveau V : personnel occupant des emplois exigeant normalement un niveau de formation
équivalent à celui du BEP ou du CAP.
Niveau V bis : personnel occupant des emplois supposant une formation courte d’une du-
rée maximale d’un an conduisant au certificat d’études professionnelles ou à toute attesta-
tion de même nature.
Niveau VI : personnel occupant des emplois n’exigeant pas de formation allant au delà de
la fin de la scolarité obligatoire.

3.32 – Les qualifications


Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 64

Il existe une relation directe entre niveaux de formation et qualification. Les qualifications
varient selon le type de convention collective :
• ingénieurs et cadres : niveaux I et II,
• techniciens supérieurs, agents de maîtrise : niveau III
• techniciens : niveau IV,
• ouvriers professionnels : niveau V.

3.33 – Les niveaux professionnels pour la maintenance

La maintenance demandant une technicité de plus en plus importante, il est évident que
l’on demande au minimum un niveau baccalauréat (technologique ou professionnel) chez les
jeunes, donc un niveau IV. Toutefois, les personnels de niveau V ayant acquis de l’expérience,
peuvent, grâce à celle-ci et à l’apport de la formation continue, prétendre au niveau IV. Mais il est
clair que les emplois correspondant à des formations de niveau V sont et seront en diminution à
cause :
• du manque de polyvalence de ces diplômés,
• de la prise en charge des niveaux de maintenance 1 et 2 par les opérateurs de produc-
tion,
• des systèmes d’auto-test des équipements, de la tendance à remplacer des équipe-
ments complets, de l’augmentation de la fiabilité des machines qui diminuent le volume
des opérations de maintenance.
Au cours de sa vie professionnelle, le personnel technique d’une entreprise peut faire vali-
der ses acquis professionnels par un organisme de formation accrédité. Il lui sera donc plus facile
de prétendre à un changement de niveau soit par promotion interne, soit en changeant
d’entreprise (mobilité). Enfin, notons qu’il n’existe pas à ce jour de convention collective spécifique
à la maintenance.

3.4 – Définition des métiers

Les métiers de la maintenance sont présentés le plus souvent sous la forme hiérarchique
suivante :
• responsable maintenance,
• agent de maîtrise maintenance,
• technicien de maintenance,
• agent de maintenance.
Le responsable maintenance assure la rentabilité de l’activité qu’il dirige et veille à son
amélioration (ce qui peut conduire à externaliser certaines tâches). Sa responsabilité est entière
(technique, économique, sociale et politique).
L’agent de maîtrise dirige une équipe de techniciens et d’agents de maintenance, dans un
cadre défini de coûts et de délais.
Le technicien de maintenance apporte par ses interventions de terrain des solutions tech-
niques dans un cadre économique défini (coûts et délais) ou propose des améliorations technico-
économique par un travail d’études. Il n’a généralement pas de responsabilité hiérarchique.
L’agent de maintenance réalise des actes techniques et apporte des résolutions techniques
dans un délai défini.
Les deux derniers métiers se distinguent par leur niveau de technicité. Le niveau de techni-
cité du technicien est reconnu plus élevé que celui de l’agent de maintenance ; il peut occuper une
fonction d’étude.

3.41 – Responsable de maintenance


A. Définition
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 65

Il est appelé à :
• organiser et gérer le service maintenance,
• définir et optimiser les moyens à mettre en œuvre pour maintenir et améliorer les
performances de l’appareil productif en termes de coûts et de taux d’utilisation des
équipements,
• prouver le caractère bénéficiaire de son activité (amélioration de la disponibilité,
amélioration des performances de son service, meilleurs résultats que la concur-
rence potentielle).
On le trouve principalement dans les entreprises de production industrielle (mécanique,
métallurgie, électronique, chimie, pétrole, automobile) où sa polyvalence peut s’affirmer. Il est plu-
tôt spécialisé chez un prestataire de service (maintenance, SAV).
Les titulaires des postes de responsable de maintenance ont le plus souvent un diplôme
d’ingénieur (électromécanique, mécanique, électricité) ou un diplôme de type DUT ou BTS (ni-
veaux de formation : I, II et III+formation continue). Il doit avoir une expérience importante des
technologies mises en œuvre sur les lignes de production. De ce fait, l’accès à ce poste s’effectue
le plus souvent par promotion interne et très rarement par recrutement. L’accès à ce poste à la
sortie des études est très rare, car une expérience de 3 à 10 ans est jugée indispensable.

B. Compétences et activités
Le responsable maintenance détient les différentes expertises nécessaires à
l’accomplissement de sa mission. C’est un homme polyvalent tant du point de vue technique
qu’économique. Techniquement, il a une connaissance minimale des technologies des matériels à
maintenir (électricité, mécanique, hydraulique, automatismes, instrumentation, informatique, etc..).
Il connaît les méthodes et techniques de la maintenance (fiabilité, pathologie des défaillances, mé-
thodes de diagnostic, normes, sécurité, etc..). C’est aussi un manager capable de gérer un budget
et des ressources humaines. Il doit donc savoir communiquer.
B1 – Activités organisationnelles
• réaliser les états des lieux quantitatif et qualitatif,
• établir le programme prévisionnel de maintenance dans le respect du budget,
• mettre au point et optimiser les procédures de maintenance et assurer la sécurité
des interventions,
• diriger et suivre les travaux d’entretien et de dépannage, intervenir en cas de
panne difficile,
• expertiser les défaillances afin de proposer des améliorations,
• optimiser la facilité des interventions sur les équipements,
• superviser la bonne tenue de la documentation maintenance,
• appliquer les prescriptions techniques (normes et réglementations).
B2 – Activités économiques
• gérer un budget et sa capacité d’investissement en matériels de maintenance et
d’investigations, mais aussi formation et recrutement,
• rédiger des cahiers des charges, négocier des contrats de sous-traitance,
• justifier la rentabilité financière de son service en utilisant des indicateurs et ta-
bleaux de bord propres à la maintenance,
• effectuer ou superviser les calculs de coût des projets afin de rechercher les solu-
tions les plus rentables.
B3 – Activités relationnelles
• animer, diriger et motiver les équipes et les hommes de son service,
• sensibiliser et former le personnel à la maintenance des équipements et des instal-
lations,
• veiller au niveau de compétence des équipes,
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 66

• manifester des qualités d’écoute, de négociation et de diplomatie dans ses rapport


avec la production ou le client s’il est prestataire,
• organiser et accompagner la prise en charge de la maintenance de premier niveau
par les opérateurs de production dans le cas de la mise en place de la TPM.
B4 – Activités décisionnelles
• organiser la réaction aux urgences et trancher entre les urgences,
• veiller à la bonne exécution des travaux sous-traités,
• veiller à la sécurité du personnel, conformément au droit du travail.
C. Compétences associées
• posséder des notions d’ergonomie,
• maîtriser une langue étrangère, notamment l’anglais.
D. Capacités liées à l’emploi
Le métier requiert d’être capable de :
• s’adapter aux nouvelles technologies et suivre les évolutions techniques et les mé-
thodes de maintenance
• respecter rigoureusement les processus méthodologiques,
• analyser et synthétiser des problèmes d’ordre technique et relationnel,
• développer des liaisons fonctionnelles avec l’environnement de travail,
• savoir envisager la prise de responsabilités supplémentaires.

3.42 – Agent de maîtrise de maintenance


A. Définition
Il gère et anime une ou plusieurs équipes de taille variable réalisant des opérations de
maintenance corrective ou préventive, dans des conditions acceptables tant sur le plan financier
que relations de travail.
Le métier s’exerce dans un bureau, en atelier de production ou en clientèle. Les horaires
peuvent être de jour ou postés selon le mode d’organisation de l’entreprise. Une disponibilité cons-
tante est demandée pour faire face aux demandes d’intervention des clients et aux aléas de pro-
duction. L’activité s’inscrit dans un contexte de travail en équipe, en relation avec les autres ser-
vices de l’entreprise.
L’agent de maîtrise est un diplômé de niveau III (niveau bac + 2 homologué, DUT/BTS)
dans les domaines industriels classiques. L’accès indirect est possible à partir de formation de
niveau IV (bac professionnel ou technologique) associé à une très grande expérience profession-
nelle dans le domaine de la maintenance.
B. Compétences et activités
L’agent de maîtrise est responsable d’une équipe, soit propre à un site, soit spécialisée. La
taille de l’équipe peut varier, de deux à plusieurs dizaines de personnes. Selon l’organisation du
service, l’agent de maîtrise peut être amener à décider, gérer des relations contractuelles avec des
sous-traitants ou fournisseurs et stimuler ses hommes. S’il encadre des hommes, il sait aussi
« mettre la main à la pâte ». S’il n’est pas un expert technologique, sa polycompétence est cer-
taine. C’est lui-même un intervenant technique de qualité, maîtrisant techniquement les activités
de son équipe et apportant si possible ses compétences personnelles face à des interventions
délicates. De plus en plus, on attend d’un agent de maîtrise en maintenance qu’il allie à ses com-
pétences techniques des qualités de manager et de gestionnaire technico-économique.
B1 – Activités techniques
• organiser les interventions de maintenance corrective ou préventive en planifiant et
en fixant les priorités,
• gérer la maintenance d’équipements et d’installations,
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 67

• contrôler en assurant le suivi, le déroulement des opérations du service,


• participer aux modifications de machines ou aux installations nouvelles.
B2 – Activités organisationnelles
• assurer la tenue des données documentaires (compte-rendus d’intervention, mise
à jour des historiques machines, collecte des temps passés et des dépenses),
• participer à la mise à jour de la documentation technique (nomenclature, arbores-
cence fonctionnelle, normes),
• veiller à la bonne tenue du stock de pièces détachées.
B3 – Activités relationnelles, décisionnelles
• gérer le personnel sous ses ordres (animation, formation, évaluation, etc..),
• coordonner l’ensemble des activités avec la production,
• animer des groupes d’aide au diagnostic,
• gérer les relations contractuelles avec les sous-traitants et veiller à la bonne exécu-
tion des tâches externalisées,
• conjuguer le soutien de sa hiérarchie et l’efficacité de son équipe.
C. Compétences associées
• savoir négocier avec les fournisseurs,
• lire et comprendre l’anglais technique,
D. Capacités liées à l’emploi
Le métier requiert d’être capable de :
• se conformer à des processus méthodologiques rigoureux,
• analyser et synthétiser des informations d’ordre technique et relationnel,
• déduire à partir d’un problème technique la méthode et le matériel le mieux adap-
tés,
• développer des liaisons techniques et fonctionnelles avec l’environnement de tra-
vail.

3.33 – Technicien de maintenance


A. Définition
Il réalise la maintenance corrective et préventive des équipements de production. Il assure
l’ensemble des réglages nécessaires. Il rédige un rapport technique après chaque intervention. Il
peut être amené à contribuer par des études (ou des préconisations) sur les matériels et les pro-
cédures et pat des mises en œuvre, à l’amélioration technico-économique de la maintenance et de
la disponibilité des matériels.
Le métier s’exerce en atelier, en atelier de production ou en clientèle. Les horaires peuvent
être de jour ou postés selon le mode d’organisation de l’entreprise. L’activité nécessite une atten-
tion soutenue et le respect des règles de sécurité. Elle comporte le plus souvent des horaires irré-
guliers (urgences, astreintes, etc..). Elle peut aussi demander des déplacements fréquents lors
d’interventions en clientèle.
Cette fonction est accessible aux jeunes diplômés de niveau III axés maintenance ou à
dominante électricité, électromécanique, mécanique, électronique. Une formation d’adaptation à
l’emploi est généralement dispensée, assortie ultérieurement de formation continue. Elles est éga-
lement accessible aux agents de maintenance dotés d’une grande expérience.

B. Compétences et activités
Un technicien peut n’avoir à exercer qu’une partie des activités énoncées ci-dessous, leur
poids pouvant différer d’un poste à l’autre. L’évolution des activités prises en charge peut consti-
tuer un parcours professionnels intéressants pour celui qui aspire à la maîtrise. On distingue deux
grands profils de poste :
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 68

• poste opérationnel privilégiant les fonctions d’action (fonction réalisation),


• poste privilégiant les fonctions d’études et/ou de méthodes (fonction méthodes).
On confie à un technicien la responsabilité d’un équipement ou d’un ensemble
d’équipements. Il doit donc en maîtriser la technologie souvent pluritechnique. Il doit connaître
également les méthodes de maintenance concernant ces équipements : analyse de comportement
et fiabilité, pathologie des défaillances, méthodes de surveillance (maintenance conditionnelle),
normes et procédures de sécurité.
B1 – Activités techniques
Pour un poste opérationnel :
• assurer les interventions de maintenance corrective ou préventive des matériels et
installations,
• localiser et diagnostiquer les pannes, les anomalies,
• réparer par remise en état les pièces, éléments, matériels à partir de référentiels
d’intervention,
• contrôler le fonctionnement après intervention,
• rendre compte par écrit de l’intervention,
• participer à la modification d’équipements,
• participer à l’installation, les essais et le démarrage d’équipements nouveaux.
S’il occupe un postes d’études ou de méthodes :
• faire des préconisations visant à identifier la cause de défaillances répétitives, à
proposer un remède (modification d’une partie de l’installation), à améliorer la facili-
té d’intervention sur les équipements (maintenabilité), leur sécurité, leur perfor-
mance et à perfectionner les méthodes de maintenance,
• rédiger tout ou partie de la documentation technique relative à la maintenance des
équipements (dossier technique d’équipement),
• mettre en place les procédures d’intervention à partir de l’étude des historiques
d’intervention (analyse des temps passés, repérage des degrés de risque de défail-
lance, fréquences d’intervention, etc..),
• plus rarement mettre en place des systèmes de télésurveillance en réalisant la
conception, le dessin technique, en définissant le dispositif de contrôle/commande
associé et en réalisant le dossier de fabrication ; il choisira les matériels, sélection-
nera les propositions des fournisseurs, veillera à la réception des composants, à
l’installation/câblage et aux essais.
B2 – Activités administratives et documentaires
Le technicien de maintenance est chargé de la tenue des données documentaires des
équipements dont il assure la responsabilité maintenance :
• compte-rendus d’intervention,
• mise à jour des historiques, collecte des temps passés et des pièces de rechange
utilisées,
• participation à la mise à jour du dossier technique d’équipement.
B3 – Activités décisionnelles et relationnelles
Un technicien doit savoir faire preuve d’autonomie, et dans un certains cas, savoir décider
et agir sans avoir à en référer à sa hiérarchie. Attention à sa capacité à gérer le stress lorsqu’il y a
urgence ! Il peut participer à la formation « maintenance de premier niveau » des opérateurs de
production.

C. Compétences associées :
• maîtrise de l’anglais technique,
• connaissances informatiques (tableur, bases de données, traitement de texte).
D. Capacités liées à l’emploi
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 69

Le métier requiert d’être capable de :


• déduire logiquement des causes d’anomalies,
• transposer des démarches et des solutions face à des pannes nouvelles,
• suivre avec rigueur des processus logiques et méthodologiques,
• s’adapter aux technologies et matériels nouveaux.

3.34 – Agent de maintenance


A. Définition
L’agent de maintenance a pour tâches d’entretenir les équipements de production selon un
planning spécifié et/ou d’intervenir rapidement en cas de panne. On le trouve principalement dans
les entreprises manufacturières et de process, secondairement dans les entreprises prestataires
de service (maintenance, SAV).
C’est le plus souvent un jeune diplômé Bac Pro (MSMA ou EIE) ou BEP MSMA, la ten-
dance étant plutôt maintenant de recruter un Bac Pro. Ce peut être aussi un opérateur de produc-
tion ayant plus de dix années d’expérience, avec un goût certain et des compétences pour la tech-
nique. Certaines entreprises ont d’ailleurs tendance à reconvertir les ouvriers ayant atteint la cin-
quantaine dans des postes de maintenance.

B. Compétences et activités
La maintenance étant par vocation pluritechnique, il existe plusieurs métiers à l’intérieur du
métier lui-même d’agent de maintenance :
• spécialistes des parties opératives (mécaniciens, hydrauliciens, pneumaticiens), l’agent
de maintenance pouvant être très spécialisé ou alors plus ou moins compétent dans
chacune des spécialités,
• spécialistes des parties commande des machines (API, asservissements) ayant pour
connaissance initiale l’électricité ; on trouvera donc des électricien, des électrotechni-
ciens (traitement de l’énergie) ou des électromécaniciens (spécialiste des moteurs),
automaticiens ; là aussi, l’agent peut être très spécialisé dans une discipline ou alors
avoir une culture plus large.
Au cours de ces dernières années, la tendance a été d’augmenter le nombre
d’électriciens/automaticiens, les parties commande ayant pris beaucoup d’importance. Ceci dit, un
bon agent de maintenance, quelque soit sa spécialité doit être capable d’appréhender autant les
problèmes mécanique qu’électriques et être habilité si besoin est.
B1 – Activités techniques
• surveillance et intervention préventive,
• dépannage, réparation,
• essais et mise en service,
• modifications d’équipements sous contrôle d’un technicien eu agent de maîtrise.
B2 – Activités administratives et documentaires
• comte-rendus d’intervention,
• mise à jour des dossiers techniques
B3 – Activités décisionnelles et relationnelles
Un technicien doit savoir faire preuve d’autonomie, et dans un certains cas, savoir décider
et agir sans avoir à en référer à sa hiérarchie. Comme il sera souvent en relation avec les opéra-
teurs de production, il doit être capable d’entretenir des relations de collaboration et d’échange
d’informations avec eux.
C. Compétences associées
• aptitude à s’appuyer sur une documentation technique,
• connaissance des méthodes de mesures (procédures d’intervention et de sécurité).
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 70

D. Capacités liées à l’emploi


Le métier requiert d’être capable de :
• déduire logiquement des causes d’anomalies,
• suivre avec rigueur des processus logiques et méthodologiques,
• s’adapter aux technologies et matériels nouveaux.

3.5 – Les profils spécifiques maintenance dans l’industrie aujourd’hui


3.51 - Les catégories de personnels
Les différents métiers correspondent à des spécialités techniques rassemblées en catégo-
ries très différentes.
A - Le personnel de réalisation
Les opérationnels, en charge de la réalisation sur le terrain, interviennent lors des pannes
ou dysfonctionnements. Ils sont au plus près des équipements et en contact direct avec les utilisa-
teurs de matériels et fabricants de produits. Ils sont recrutés aux niveau IV et V. Ce sont des per-
sonnels de court terme, très absorbés par le quotidien car en première ligne sur les pannes. Ils
sont indispensables car ils assurent le fonctionnement de la fabrication, parfois même avec des
solutions «bouts de ficelle» immédiates pour que les machines tournent. Ils ont donc en charge les
missions d’action de la maintenance.
B - Les préparateurs
Les préparateurs ont un statut assez ambigu puisque, par définition, ils doivent être moins
«rambos» que les opérationnels, mais ont pour tâche de faciliter le travail des hommes de terrain.
Difficile d’être à la fois celui qui réfléchit au calme et celui qui doit être capable d’améliorer
l’efficacité des compagnons, notamment lors des travaux programmés mais aussi, lors de certains
dépannages. Ce sont des techniciens de niveau III ou des techniciens de niveau IV ayant pris suf-
fisamment de recul vis à vis des équipements.
C - Les techniciens des méthodes
Les méthodistes sont ceux qui travaillent la plupart du temps à l’abri du court terme et pré-
parent l’avenir. Comme ils sont aussi préparateurs, ils n’ont pour seule raison d’exister que l’aide
au personnel de terrain qu’ils sont susceptibles d’apporter, à la fois en préparant certaines inter-
ventions mais aussi en allant plus loin dans les analyses, indispensables à une maintenance mo-
derne qui doit tendre vers le zéro panne. Les méthodistes (certains sont aussi appelés fiabilistes)
prennent en charge :
• les études de fiabilisation des équipements,
• les études de type AMDEC (Analyse des modes de défaillances, leurs effets et leurs
criticités),
• les standardisations des composants,
• les règles de gestion des pièces de rechange en magasins,
• les cahiers des charges de maintenabilité, etc.
Ils ont en charge la partie réflexion de la maintenance moderne. Ils ont souvent recours à la
GMAO (Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur) et s’inspirent de méthodes modernes de
management de la maintenance : TPM (Maintenance productive Totale), MBF (Maintenance Ba-
sée sur la Fiabilité), MCG (Maintenance basée sur le Coût Global), etc.. Ils sont recrutés aux ni-
veaux II et III.

3.52 – Mise en œuvre des fonctions de responsabilité

Selon l’organisation du service maintenance, il existe différentes fonctions de responsabilité


à mettre en place.
A - La responsabilité des méthodes
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 71

La personne en charge doit assurer la coordination des différentes missions de réflexion et


de gestion devant être menées dans le service, en accord avec le personnel de terrain. Elle est
chargée particulièrement de la préparation des travaux (optimisation des temps et des coûts).
B - La responsabilité ordonnancement
La responsabilité ordonnancement pour les services de maintenance important est une vé-
ritable « tour de contrôle » des activités du personnel. C’est une fonction qui exige une grande
rigueur vis-à-vis des personnels du terrain et une certaine diplomatie vis-à-vis des clients.
C - La responsabilité des travaux
La responsabilité de réalisation des divers travaux de maintenance doit être assurée pour
éviter que les problèmes de court terme ne « remonte » dans le service
D - La responsabilité d’atelier central
Dans certains services, comportant un effectif important, la responsabilité d’atelier central
peut être prévu, s’agissant d’activités de moyen et long terme. L’atelier central, est un sous-traitant
interne, donc privilégié, qui doit être à l’écoute des problèmes de la maintenance et développer
une grande réactivité de son personnel afin de présenter un « plus » pour l’entreprise devant les
sous-traitants externes.
E - La responsabilité des stocks en pièces de rechange
Lorsque la gestion des magasins de pièces de rechange incombe au service maintenance,
il faut aussi assurer la responsabilité de gestion de ces stocks qui représentent en général une
valeur importante :
• passation des commandes de réapprovisionnement,
• contrôle quantitatif (voire qualitatif) des réceptions,
• contrôle des stocks,
• propositions de modifications des règles de gestion du stock.

3.53 – Les aptitudes et attitudes des personnels maintenance

Le changement des mentalités et des attitudes des personnels est bien le point le plus im-
portant pour mettre en œuvre une maintenance moderne basée sur la réflexion et la gestion. En
effet, il faut tenir compte à la fois du savoir-être, du savoir-faire et du savoir technique.
A - Le savoir-être
Le savoir-être englobe toutes les attitudes d’une personne dans ses relations avec d’autres
individus ou bien face à des problèmes. Elles caractérisent différents types de profils :
• le formateur,
• l’homme de contacts et d’échanges,
• le meneur d’hommes,
• l’animateur de groupe, de réunions,
• l’organisateur,
• le réactif,
• l’homme de sécurité,
• le fiabiliste.
B - Le savoir-faire
Le savoir-faire est la résultante entre le savoir de base (technique) et l’expérience. Plus
ce savoir-faire est élevé, plus la personne de maintenance sera considérée comme bonne techni-
quement. Le savoir-faire s’applique au :
• contrôle,
• réglage,
Organisation et Méthodes de Maintenance – Chapitre 4 – 72

• montage,
• diagnostic d’intervention,
• conduite de chantier,
• collecte d’informations,
• formulation,
• exploitation de l’information,
• résolution de problèmes,
• planification.

C - Le savoir technique
C’est le savoir de base qui est inculqué lors des études (formation initiale) et en formation
continue.
Génie Mécanique
• connaissance du travail de base des métaux,
• connaissance approfondie en techniques de montage, assemblage de précision,
• connaissance de base en lubrification,
• usinage,
• usinage des pièces mécaniques sur machines outils conventionnelles ou/et ma-
chines outils à commande numérique (MOCN).

Génie Electrique
• connaissance approfondie des lois de l’électricité industrielle, des règles de prépa-
ration de chantiers, de la maîtrise des modes de raisonnement liés au diagnostic
des incidents électriques ainsi que des règles de sécurité électrique et des procé-
dures de consignations et déconsignations des installations électriques en BT, MT
et HT.
• connaissance des règles de séquences d’un automatisme et l’aptitude à la lecture
et à la compréhension de schémas de type GRAFCET ou synoptiques,
• connaissance approfondie des mécanismes de régulation et d’asservissement.
Métrologie
• connaissance des outils de contrôle dimensionnel,
• connaissance des procédés et techniques de contrôle dimensionnel non descriptif.
Processus
Pour assurer un suivi du processus, il faut en avoir la connaissance de base :
• dessin industriel et technique,
• connaissance des techniques graphiques, maîtrise des plans d’ensemble, calculs
de structure et dessin assisté par informatique(DAO).

Autres savoirs
• calculs mathématiques,
• calculs statistiques,
• analyses des coûts,
• techniques d’expression (compte rendu d’intervention, rapport, présentation de pro-
jet),
• anglais technique.

Vous aimerez peut-être aussi