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IMPLANTATION
IMPLANTATION
IMPLANTATION
TECHNIQUES
D’IMPLANTATION
L’implantation est l’opération qui consiste à reporter sur le terrain, suivant les indications
d’un plan, la position de bâtiments, d’axes ou de points isolés dans un but de construction
ou de repérage. La plupart des tracés d’implantation sont constitués de droites, de
courbes et de points isolés.
Les instruments utilisés doivent permettre de positionner des alignements ou des points :
théodolites, équerres optiques, rubans, niveaux, etc. L’instrument choisi dépend de la
précision cherchée, elle-même fonction du type d’ouvrage à implanter : précision milli-
métrique pour des fondations spéciales, centimétrique pour des ouvrages courants, déci-
métriques pour des terrassements, etc. Les principes suivants doivent être respectés :
● aller de l’ensemble vers le détail ce qui implique de s’appuyer sur un canevas existant
ou à créer ;
● prévoir des mesures surabondantes pour un contrôle sur le terrain.
IMPLANTATIONS DALIGNEMENTS
Un alignement est une droite passant par deux points matérialisés au sol.
Au ruban
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Triangle isocèle
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On contrôlera que AP2 = AC2 + CP2.
Remarque
Ces méthodes permettent aussi
d’abaisser le pied de la perpendicu-
laire à AB passant par un point C
donné; il suffit de permuter les
rôles des points C et P (fig. 9.3.).
Ces méthodes ne sont valables
qu’en terrain régulier et à peu près Fig. 9.3. : Abaisser une perpendiculaire
horizontal.
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L’équerre optique peut s’utiliser en terrain accidenté et donne des résultats d’autant plus
précis que les points sont plus éloignés.
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Tracer une parallèle à un alignement existant
Étant donné un alignement AB, on cherche à construire une parallèle à AB passant par
un point C ou à une distance d donnée de AB : le point C est alors positionné sur une
perpendiculaire située à une distance d de l’alignement AB.
Parallélogramme
Les diagonales d’un parallélogramme se coupent en
leur milieu. On peut utiliser ce principe et construire le
point D au milieu de l’alignement CA (fig. 9.9.). On
construit ensuite le point E en prolongeant DB (DB =
DE). La droite CE est parallèle à AB puisque ABCE
est un parallélogramme. Ceci peut aussi être fait à
partir de points quelconques sur l’alignement AB.
Le contrôle est effectué en vérifiant que la perpendi-
culaire à EC passant par A est de longueur d. Fig. 9.9. : Tracé d’une parallèle
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Cette méthode, qui s’applique sur tout type de ter-
rain, est certainement la plus précise.
Pour implanter le point C situé à la distance d de
AB, l’opérateur peut procéder par rayonnement : il
se fixe une valeur arbitraire de l’angle α et en
déduit que :
d-
AC = ----------
sin α
Fig. 9.10. : Tracé d’une parallèle Par exemple : AC = d / 2, pour α = 33,333 gon.
AC = d / 2 , pour α = 50 gon.
On contrôlera que la perpendiculaire à CC′ passant par B est de longueur d.
Remarque
La troisième méthode du paragraphe 1.1.3 est également applicable (avec un angle α
cherché diminué de 100 gon).
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la distance AB = d et implanter F sur la perpendiculaire à AB issue de B à la distance BF
= AE + d.tanα. On obtient l’alignement EF cherché.
d + ( h / cos α ) et AF = d + ( h / cos α + d ⋅ tan α ) .
2 2 2 2
On contrôlera que EB =
● si α est inconnu, on positionne deux points M Fig. 9.11-2. : Pan coupé régulier
et N sur SA et SB tels que SM = SN, puis on
mesure la distance MN et on en déduit que :
AB
SA = SB = SM ---------
MN
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La même opération peut être effectuée avec une lunette stationnée en A ou en B.
L’opérateur doit viser, si possible, les points au sol pour être le plus précis possible. Lors
de l’alignement à vue, il doit donc s’accroupir.
Il est aussi possible d’utiliser une
équerre optique (fig. 9.13.).
L’opérateur se place entre A et B, les
épaules parallèles à la direction AB. Il se
déplace perpendiculairement à la direc-
tion AB jusqu’à observer l’alignement
Fig. 9.13. : Jalonnement à l’équerre optique des deux jalons en A et B dans l’équerre
optique. Il pose alors la canne à plomber
de l’équerre au sol et marque le point C.
Fig. 9.14. : Jalonnement sans visibilité Avec un théodolite et pour des alignements
de très grande portée, on peut procéder
comme suit (fig. 9.15.) :
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fixée. On peut ensuite calculer la distance séparant le point 2 du point C situé sur
l’alignement :
AC = D C –1 ⋅ tan ( α 1 / 2 ) = D C – 2 ⋅ tan ( α 2 / 2 ) tan ( α 1 /2 )
⇒ D C – 2 = D2 – 1 --------------------------------------------------------
DC – 1 = DC – 2 + D2 – 1 tan ( α 2 /2 ) – tan ( α 1 /2 )
On vérifie enfin en station en C que l’angle ACB à pour valeur 200 gon. Suivant la
précision cherchée, on recommence ou non la manipulation.
Si l’on peut mesurer les distances 1-A et 1-B, on peut calculer l’angle β = 1AB en
résolvant le triangle 1AB dont on connaît un angle et les deux côtés adjacents à cet angle
(voir tome 2, chap. 5, § 4.3.1). En station au point A, on implante le point C cherché en
ouvrant de l’angle β depuis le point 1.
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AM ⋅ sin α 1 = BM ( sin α 1 ⋅ cos β + sin β ⋅ cos α 1 )
AM
donc : cot α 1 = ----------------------- – cotan β
BM ⋅ sin β
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Prolongement dun alignement
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ouvre de l’angle α depuis E et on obtient la direction CD (fig. 9.22.). Le triangle AEC est
isocèle.
IMPLANTATION
DE POINTS EN PLANIMÉTRIE
Pour tout chantier, il est indispensable de disposer de points de référence en planimétrie.
Ces points permettent l’implantation des travaux et le contrôle de leur avancement. Ils
doivent être matérialisés par des bornes ou des repères durables situés à proximité
immédiate du chantier, mais hors de l’emprise des travaux. Deux points au minimum sont
nécessaires, par exemple A et B, station A et orientation sur B, de coordonnées connues :
● soit en repère général (Lambert) : on les détermine alors par les procédés classiques
de densification de canevas ou plus généralement par des cheminements appuyés sur
des points proches connus en système général (voir tome 2, chap. 2, § 1). Étant donné
le grand nombre de points présents sur notre territoire, c’est la méthode la plus
employée ;
● soit en repère local : on peut alors se fixer une base de deux points qui sert de
référence, un point A origine et un point B à une distance donnée de A. L’orientation
peut s’effectuer à la boussole pour obtenir une valeur approximative du gisement de
la direction AB.
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Les coordonnées polaires topographiques
sont, dans l’ordre, la distance horizontale Dh
= AP et l’angle α = BAP positif en sens horaire
(fig. 9.24.).
Attention : si l’on dispose des coordonnées
polaires mathématiques (Dh , θ), il faut
implanter l’angle (100 – θ) depuis l’axe y.
Si l’on ne dispose pas d’un théodolite, on
implante l’angle α par des mesures linéaires
Fig. 9.24. : Rayonnement
(§ 1.3) et on reporte la distance Dh sur l’ali-
gnement AP. Veillez à tenir compte de la déni-
velée en terrain incliné : on reporte la distance suivant la pente Dp = ( Dh + ∆H )
2 2
Si l’on dispose d’un théodolite et d’un ruban en terrain régulier et à peu près horizontal,
l’opérateur stationne le théodolite en A et positionne le zéro du cercle horizontal sur AB.
Il ouvre ensuite de l’angle α depuis B et positionne P à la distance horizontale Dh de A.
Le contrôle est effectué en calculant BP et en vérifiant cette cote sur le terrain. BP est
calculée par résolution du triangle ABP dans lequel on connaît AB, AP et α.
On réalise l’implantation directe du point P si l’on peut tendre le ruban entre A et P :
l’opérateur maintient l’origine du ruban sur le point de station par l’intermédiaire d’un
clou ou bien il le maintient au pied et aligne un aide dans la direction α. L’aide place le
point à la distance Dh de la station. Si le point P est hors d’atteinte du ruban, on peut
implanter deux points de l’alignement autour de P et s'appuyer sur ces points pour tendre
le ruban et positionner P.
Si l’on dispose d’un IMEL, l’opérateur en station en A guide un aide tenant le miroir : il
l’aligne d’abord dans la direction AP puis effectue une première lecture de la distance
station-miroir. Il en déduit la valeur à corriger pour se positionner sur le point P, déter-
miné ainsi en quelques approximations.
Il est aussi possible de réaliser cette implantation seul au moyen d’une station robotisée :
l’opérateur stationne l’appareil en A puis se déplace vers le point P. Il envoie par radio à
la station robotisée les coordonnées, rectangulaires ou polaires, du point à implanter et
l’appareil pointe automatiquement en direction de ce point. L’opérateur déplace alors un
récepteur jusqu’à ce que la station robotisée indique qu’il se situe sur le point P.
Remarque
Il arrive fréquemment que l’on connaisse les coordonnées des points à implanter et des
points de référence A et B en système général (Lambert). Dans ce cas, si l’on ne
dispose que d’un théodolite mécanique, sans fonctions de calculs de coordonnées, il est
pratique de calculer les coordonnées polaires des points à implanter : distance horizon-
tale et gisement, et de les reporter directement sur le terrain. Pour cela, il suffit de
calculer au préalable le gisement GAB et, lors de la mise en station de l’appareil en A,
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d’afficher GAB sur B (fig. 9.25.). Pour implanter un point P, on affiche GAP sur le
théodolite et on matérialise P à la distance horizontale Dh. Si les distances dépassent
200 m, il faut faire les calculs de réduction des distances (voir chap. 4, § 7).
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chaise d’implantation (voir § 4.1.2), au-delà du point P cherché. On affine en plantant un
clou sur le piquet dans l’alignement AB. La même opération est répétée sur un piquet A′
situé en deçà du point P. Il reste à tendre un cordeau entre les deux clous plantés pour
matérialiser l’alignement AB autour du point P. On procède de même pour l’alignement
CD.
Si le sol ne permet pas l’utilisation de piquets ni de chaises et si les points de base des
alignements sont trop éloignés pour utiliser le cordex, on plante les clous directement
dans le support, en s’appuyant sur la visée au théodolite, et l’on tend un cordex ou un
cordeau entre ces clous.
Pour être fiable et représentatif de la précision d’implantation, un contrôle doit porter sur
des dimensions non implantées déduites par calcul des éléments implantés.
Par exemple, si l’on implante une figure polygonale en coordonnées polaires, le premier
contrôle à effectuer est la mesure des distances entre les sommets (a-b, b-c, etc., voir
fig. 9.28.). Ceci renseigne sur la précision de l’implantation. Un deuxième contrôle
consiste en la mesure de diagonales du polygone de manière à s’assurer de l’allure
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générale de la figure implantée sur le terrain ; un contrôle complet, mais redondant,
nécessiterait un découpage en triangles et la mesure de tous les côtés de tous les triangles.
Le dernier contrôle est la position du polygone par rapport à un point de référence, si
possible non utilisé pour l’implantation ; cela permet de s’assurer qu’il n’y a pas eu
d’erreur en orientation angulaire de l’ensemble du polygone. On implante le polygone a-
b-c-d-e-f-g (fig. 9.28.) depuis A avec une visée de référence sur B et l’on contrôle depuis
le point B. En phase de contrôle, on peut voir en pointillé le minimum de mesures
linéaires à effectuer pour contrôler l’implantation (en plus des mesures des côtés a-b, b-
c, etc.).
Exercice
Cet exercice est tiré d’une épreuve du BTS bâtiment (session de 1990).
Établir le tableau d’implantation des axes des poteaux P1, P2, P3 et P4 (fig. 9.29.) ainsi
que le tableau des contrôles à effectuer. Les points de référence sont A et B, connus en
coordonnées locales associées au chantier. On souhaite implanter directement les
poteaux depuis une station unique en A.
Les données sont les suivantes : Point x (m) y (m)
A 100,000 500,000
On en déduit GAB = 90,221 gon.
B 109,882 501,530
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La résolution analytique est la suivante.
Le plus simple dans ce type de problème est de procéder par changement de repère.
1 - Coordonnées de P1, P2, P3 et P4 dans le repère Point x1 (m) y1 (m)
R1 d’origine P2 et d’axe des x passant par P3 P1 2,550 7,6100
(fig. 9.30.) : P2 0,000 0,000
P3 2,120 0,000
P4 4,670 7,660
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4 - Rotation de repère : pour arriver au repère R4 Point x4 (m) y4 (m)
d’axes parallèles au repère général, il faut faire P1 0,381 11,069
une rotation d’angle β = 100 – 90,221 = 9,779 P2 1,517 3,271
gon. Attention, suivant les formules que vous uti-
P3 3,630 3,092
lisez, l’angle β sera positif ou négatif.
P4 6,817 10,509
Dans notre cas, la formule utilisée pour la pre-
mière rotation était la formule en conventions
mathématiques (α était positif) donc ici β sera
négatif : β = – 9,779 gon.
5 - Translation de repère : il reste à effectuer une Point x (m) y (m)
translation de vecteur AO pour passer dans le P1 99,619 511,069
repère local (R, x, y) dans lequel sont donnés A et P2 101,517 503,271
B. On obtient alors les coordonnées finales de P1,
P3 103,630 503,092
P2, P3 et P4 (voir tableau ci-contre). Ces points
P4 106,817 510,509
peuvent donc être implantés en coordonnées rec-
tangulaires.
Si l’on désire implanter en coordonnées polaires, Point Dh(m) G(API)(gon)
on peut enfin transformer les coordonnées rectan- P1 11,075 397,807
gulaires en distance horizontale et gisement.
P2 3,606 27,653
L’implantation se fera alors ainsi : en station au
P3 4,768 55,084
point A, l’opérateur affiche GAB = 90,221 gon sur
le point B et implante directement les longueurs et P4 12,527 36,633
angles ci-contre.
Les longueurs sont données au millimètre près
puisque cela correspond à la précision des données que sont les coordonnées de A et B.
Il est utile de connaître la précision angulaire nécessaire pour obtenir la précision du
millimètre en implantation. Ceci est essentiellement fonction des portées des visées.
Dans cet exemple, un écart angulaire de ± 0,005 mgon sur la portée maximale 12,5 m
correspond à une erreur de ± 1mm.
Le contrôle de l’implantation est effectué comme suit.
Pour cette phase, il est préférable d’avoir effectué les calculs jusqu’aux coordonnées dans
le repère R puisque cela permet de calculer facilement les distances de chaque point
implanté au point B, ce qui constitue une bonne vérification de la position des points P1,
P2, P3 et P4 par rapport à AB. Ci-dessous sont indiquées les cotes à vérifier sur le terrain :
en italique les vérifications minimales, sinon les vérifications redondantes.
P1P2 = 8,026 m P1P3 = 8,929 m P1P4 = 7,220 m P2P3 = 2,1200 m P2P4 = 8,971 m
P3P4 = 8,073 m BP1 = 14,012 m BP2 = 8,544 m BP3 = 6,444 m BP4 = 9,488 m
La précision espérée sur cette implantation est la suivante : ce calcul est destiné à
donner un ordre de grandeur de la précision que l’opérateur peut obtenir sur les points
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implantés de manière à pouvoir évaluer si les écarts entre valeurs théoriques et valeurs
mesurées sur le terrain sont acceptables. L’écart type en positionnement planimétrique
sur chaque point peut s’exprimer comme suit : σ P = ( Dh ⋅ σ Hz ) + ( σ Dh ) .
2 2
● Si l’on considère que l’opérateur implante avec un théodolite mécanique T06 (σHz
≈ ± 1 cgon) et un ruban de 30 m de classe III (σDh = ± 4,7 mm), on obtient sur la portée
la plus longue σP = ± 5,1 mm, soit une tolérance de ± 1,4 cm.
● Si l’on considère que l’opérateur implante avec un théodolite mécanique T16 (σHz
≈ ± 1 mgon) et un ruban de 30 m de classe II (σDh = ± 2,3 mm), on obtient sur la portée
la plus longue σP = ± 2,3 mm, soit une tolérance de ± 6 mm.
Résolution graphique
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