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Raisonnement Ensembles

Transféré par

Simo Kardoudi
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© © All Rights Reserved
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Chapitre 1

Raisonnement, ensembles

1.1 Logique.
Une proposition est un énoncé qui peut prendre deux valeurs logiques : V (vrai) ou F (faux).
En mathématiques, on part d’un petit nombre de propositions que l’on suppose vraies (les axiomes) et l’on essaie
d’étendre le nombre d’énoncés vrais au moyen de démonstrations. Pour cela on utilise des règles de logique.
À partir de deux propositions quelconques A et B, on en fabrique de nouvelles dont on définit la valeur logique
en fonction des valeurs logiques de A et de B. Une (( table de vérité )) résume cela :
A B non A A et B A ou B A ⇒ B A ⇐⇒ B
V V F V V V V
V F F F V F F
F V V F V V F
F F V F F V V
L’évaluation des nouvelles propositions en fonction de la valeur des anciennes paraı̂t naturelle sauf pour l’impli-
cation. En effet, si la proposition A vaut F, quelle que soit la valeur de vérité de la proposition B, la proposition
A ⇒ B sera évaluée à V . On utilise en mathématiques l’implication pour obtenir de nouveaux résultats. Si l’on
sait qu’un résultat A est vrai et si l’on montre que l’implication A ⇒ B est vraie, alors d’après la table de vérité,
on en déduit que la proposition B est vraie, ce qui étend les résultats mathématiques.
Pour montrer que A ⇒ B est vrai, on peut utiliser l’un des deux raisonnements suivants :

Raisonnement direct : Supposons A vrai, et montrons qu’alors B est vrai ;


Raisonnement par contraposée : Supposons B faux et montrons que A est faux.

Exemple 1. On considère un nombre réel x ≥ 0 et les deux propositions :


– A : Pour tout réel ε strictement positif, 0 ≤ x ≤ ε ;
– B : x = 0.
Montrer que A ⇒ B.

Pour montrer une équivalence A ⇐⇒ B, on procède en deux temps :


1. On montre que A ⇒ B est vrai ;
2. On montre que B ⇒ A est vrai.

Exemple 2. On considère une fonction f : R 7→ R et les deux propositions


– A : f est une fonction paire et impaire ;
– B : f est la fonction nulle.
Montrer que A ⇐⇒ B.
Remarque 1. Pour montrer l’équivalence de trois propositions A ⇐⇒ B ⇐⇒ C, il suffit de montrer trois
implications convenablement choisies, par exemple A ⇒ B, B ⇒ C et C ⇒ A.

Raisonnement par l’absurde.


On suppose qu’une proposition B est fausse. Si on aboutit à une contradiction avec une
proposition A que l’on sait être vraie, alors on a montré que B est vraie.

Exemple 3. Montrer que le réel 2 n’est pas rationnel.
1.2 Ensembles
Sans rentrer dans les détails, un ensemble est une (( collection )) d’objets appelés éléments. On note x ∈ E si
l’objet x est un élément de E.
Soit P (x) une propriété dépendant d’un objet x d’un ensemble E. On note :
– ∀x ∈ E, P (x) lorsque la propriété est vraie pour tous les éléments x ;
– ∃x ∈ E, P (x) lorsqu’il existe au moins un élément x de l’ensemble E pour lequel la propriété est vraie ;
– ∃!x ∈ E, P (x) lorsqu’il existe un unique élément de l’ensemble E pour lequel la propriété est vraie.
Il faut savoir nier une proposition dépendant de quantificateurs :
Exercice 1-1
Quelle est la négation des propositions suivantes :
1. ∀x ∈ E, P (x) ;
2. ∃x ∈ E, P (x) ;
3. ∀x ∈ E, ∃y ∈ E, P (x,y) ;
4. ∃x ∈ E, ∀y ∈ E, P (x,y) ;
5. ∃r ∈ R, ∃s ∈ R, ∀x ∈ R, x ≤ r et s ≤ r.

Remarque 2. Nous utiliserons beaucoup les mots (( soit )) et (( posons )) dans nos démonstrations cette année.
– Pour montrer une proposition de la forme : ∀x ∈ E, P (x) (quel que soit x dans E, x vérifie une propriété)
on commence la démonstration par : (( Soit x ∈ E )). Imaginez qu’une personne extérieure mette en doute
votre résultat. Elle vous donne un élément x de son choix. Vous n’avez pas le droit de choisir vous même
cet élément, et vous devez montrer que cet élément vérifie bien la propriété.
– Pour montrer une proposition de la forme : ∃x ∈ E tel que P (x) ( il existe un objet x vérifiant la propriété
P (x)), il vous suffit d’exhiber un élément x vérifiant cette propriété. La démonstration contiendra alors la
phrase : (( Posons x = . . . Vérifions que x convient . . . ))
– Pour montrer qu’une proposition de la forme : ∀x ∈ E,P (x) est fausse (c’est à dire que ∃x ∈ E tel que
P (x) est faux), il suffit d’exhiber un contre-exemple : (( Posons x = . . . )). Pour cet élément x, P (x) est
fausse.
Si E et F sont deux ensembles, on note E ⊂ F lorsque tous les éléments de E sont des éléments de F : ∀x ∈ E,
x ∈ F.

y
x
x
F

E E
(a) x ∈ E (b) F ⊂ E

Fig. 1.1 – Notations ensemblistes

Un ensemble particulier est l’ensemble vide noté ∅. Il ne contient aucun élément, et pour tout ensemble E, on
a ∅ ⊂ E.
Exemple 4. Soit l’ensemble E = {{∅},1,N,{0,1,2}}. Mettre le signe ∈ ou 6∈ et ⊂ ou 6⊂ correct entre les objets
suivants :
– ∅...E ;
– {∅} . . . E ;
– N...E ;
– {∅,N} . . . E.

Pour montrer que E ⊂ F , on utilise le plan suivant :


Soit x ∈ E.
...
x ∈ F.
Définition 1.1 : Egalité de deux ensembles
On note E = F ssi
E ⊂ F et F ⊂ E

Pour montrer que E = F , on utilise le plan suivant :


1. Montrons que E ⊂ F : . . . ;
2. Montrons que F ⊂ E : . . . .

Définition 1.2 : Intersection, union, complémentaire


Soient E et F deux ensembles. On définit de nouveaux ensembles :
– Intersection E ∩ F : x ∈ E ∩ F lorsque x ∈ E et x ∈ F ;
– Union E ∪ F : x ∈ E ∪ F lorsque x ∈ E ou x ∈ F ;
– Complémentaire E \ F : x ∈ E \ F lorsque x ∈ E et x 6∈ F .

Exercice 1-2
On considère trois ensembles A,B,C. Montrer que

(A ∪ B ⊂ A ∪ C et A ∩ B ⊂ A ∩ C) ⇒ (B ⊂ C)

Exercice 1-3
On considère trois ensembles A,B,C. Comparer les ensembles :

1. A ∩ (B ∪ C) et (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) ;
2. A ∪ (B ∩ C) et (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).

Définition 1.3 : ensemble des parties de E


Soit E un ensemble. On note P(E) l’ensemble dont les éléments sont les sous-ensembles de E.


Exemple 5. Si E = {a,b,c}, P(E) = ∅,{a},{b},{c},{a,b},{a,c},{b,c},{a,b,c}

Exercice 1-4 
Écrire l’ensemble P P(E) lorsque E = {a,b}.

Définition 1.4 : Produit cartésien


Soient E et F deux ensembles. On note E × F l’ensemble des (( couples )) (x,y) avec x ∈ E et
y ∈ F . L’ensemble E × F s’appelle le produit cartésien des ensembles E et F .
On définit de même pour n ensembles E1 , . . . ,En , l’ensemble E1 × · · · × En formé des n-uplets
(x1 , . . . ,xn ) avec x1 ∈ E1 , . . . ,xn ∈ En .

Remarque 3. Ne pas confondre un couple de deux éléments (x,y) avec la paire {x,y}.
Remarque 4. Soit E un ensemble de référence, et P(x) une propriété qui dépend de l’élément x ∈ E. On peut
définir l’ensemble des éléments de l’ensemble E pour lesquels la propriété est vraie :

F = {x ∈ E | P(x) est vrai }

Il est nécessaire d’utiliser un ensemble de référence E sous peine d’aboutir à des paradoxes.
1.3 Applications

Définition 1.5 : Définition d’une application


Soient E et F deux ensembles. Soit G ⊂ E × F un sous-ensemble de couples vérifiant :

∀x ∈ E ; ∃!y ∈ F tel que (x,y) ∈ G

A chaque élément de x, on fait alors correspondre l’unique élément y noté f (x) de l’ensemble F
tel que (x,y) ∈ G. On dit que G est un graphe fonctionnel.
f
E−
→ F
x y=f (x)

La donnée (E,F,G) (ensemble de départ, d’arrivée et graphe fonctionnel) s’appelle une application
de l’ensemble E vers l’ensemble F notée plus simplement :
f
f : E 7→ F ou E −
→F
Remarque 5.
– Fonction et application sont synonymes.
– On notera F(E,F ) l’ensemble des applications de E dans F . (On trouve également la notation F E ).

Définition 1.6 : Égalité de deux applications


Soient f : E 7→ F et f 0 : E 0 7→ F 0 deux applications. On dit que qu’elles sont égales et l’on note
f = f 0 lorsque elles ont même ensemble de départ : E = E 0 , même ensemble d’arrivée : F = F 0 et
lorsque
∀x ∈ E, f (x) = g(x)

Pour montrer que f = g, on utilise le plan suivant :


Soit x ∈ E.
...
f (x) = g(x)

Définition 1.7 : Identité


Soit E un ensemble. On appelle identité de E l’application

E −→ E
idE :
x 7→ x

Définition 1.8 : Restriction et prolongement d’une fonction


Soit f : E 7→ F une application.
– Soit un sous-ensemble E 0 ⊂ E. On définit la restriction de l’application f au sous-ensemble
E 0 comme étant l’application
 0
E −→ F
f|E 0 :
x 7→ f (x)

– Si E ⊂ E 0 , une application fe : E 0 7→ F est un prolongement de l’application f : E 7→ F si et


seulement si fe|E = f , c’est à dire que ∀x ∈ E, f (x) = f(x).
e

Définition 1.9 : Composée d’applications


Soit deux applications f : E 7→ F , g : F 7→ G, on définit l’application composée notée h = g ◦ f :
E 7→ G par la correspondance : 
∀x ∈ E, h(x) = g f (x)
f g
E−
→ F −
→ G 
x f (x) g◦f (x)=g f (x)

Remarque 6. Lorsqu’il s’agit de composer des applications, il est bon d’utiliser des schémas d’applications pour
vérifier la validité des composées.
g◦f 

 

f g
E 
G

F
Fig. 1.2 – Composée de deux applications

Théorème 1.1 : (( Associativité )) de la composition

1. Pour trois applications


f g h
E−
→F −
→G−
→H
on a h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f .
2. Si f : E 7→ F , on a
f ◦ idE = f et idF ◦f = f

Définition 1.10 : Applications injectives, surjectives, bijectives


Soit f : E 7→ F une application. On dit que
– f est injective ssi ∀(x,y) ∈ E 2 , f (x) = f (y) ⇒ x = y ;
– f est surjective ssi ∀y ∈ F , ∃x ∈ E tel que y = f (x) ;
– f est bijective ssi f est injective et surjective.

Pour montrer que f est injective :


Soit x ∈ E et y ∈ E. Supposons que f (x) = f (y).
...
Alors x = y.

Pour montrer que f est surjective :


Soit y ∈ F .
Posons x = . . . ,
On a bien y = f (x).

Pour montrer que f est bijective :

1. Montrons que f est injective ;


2. Montrons que f est surjective.
Remarque 7. – Dire que f est injective revient à dire (par contraposée) que

∀(x,y) ∈ E 2 , (x 6= y) ⇒ (f (x) 6= f (y))

Deux éléments distincts de l’ensemble de départ ont deux images distinctes.


– Dire que f est surjective revient à dire que tout élément de l’ensemble d’arrivée possède au moins un
antécédent.
– Dire que f est bijective revient à dire que tout élément de l’ensemble d’arrivée possède un et un seul
antécédent :
∀y ∈ F, ∃!x ∈ E tq y = f (x)

Exercice 1-5
Les applications de R 7→ R suivantes sont-elles injectives, surjectives?

x → x2 x → x3 x → sin x
F E

t d

E F

c z c z

b y b y

a x a x

f injective, non surjective f non injective, surjective


Fig. 1.3 – Injection, surjection

Exercice
 1-6
R2 −→ R2
Soit f : . Est-elle injective? Surjective?
(x,y) 7→ (x + y,x + 2y)

Exercice 1-7
Soit P l’ensemble des entiers pairs. Montrer que l’application

N −→ P
φ:
n 7→ 2n

est une bijection. (Il y a donc (( autant )) d’entiers que d’entiers pairs !)

Théorème 1.2 : Propriétés des composées


Soient f : E 7→ F et g : F 7→ G deux applications.
– Si f et g sont injectives, alors g ◦ f est injective ;
– Si f et g sont surjectives, alors g ◦ f est surjective ;
– Si g ◦ f est injective, alors f est injective ;
– Si g ◦ f est surjective, alors g est surjective.

Théorème 1.3 : Bijection réciproque


Soit f : E 7→ F une application.
(
 f ◦ g = idF 
f bijective ⇐⇒ ∃!g ∈ F (F,E) tq
(i) g ◦ f = idE
(ii)

Lorsque f est bijective, on note note l’application g du théorème g = f −1 . C’est la bijection


réciproque de l’application f .
f
E  F
f −1

Remarque 8. N’introduire l’application f −1 que lorsqu’elle existe, c’est à dire lorsque l’application f est bijective !
Exercice 1-8 
  N
 −→ ( N
N −→ N
Soit f : et g : 0 si n = 0 . Étudier l’injectivité et la surjectivité des
n 7→ n + 1  n
 7→
n−1 6 0
si n =
a x

b y

c z

d t

E F

Fig. 1.4 – Application bijective et bijection réciproque : y = φ(a), a = φ −1 (y)

applications f et g. Déterminer les applications g ◦ f et f ◦ g. Conclusion?

Exercice 1-9
Soit E un ensemble et f : E 7→ E une application vérifiant f ◦ f = f . Montrer que :
1. f injective ⇒ f = idE ;
2. f surjective ⇒ f = idE .

Théorème 1.4 : bijection réciproque d’une composée


Si f : E → F et g : F → G sont deux bijections, alors l’application g ◦ f est bijective et

(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1

Exercice 1-10
Soient deux applications f : E 7→ F et g : F 7→ E. On suppose que l’application g ◦ f ◦ g ◦ f est surjective et
que l’application f ◦ g ◦ f ◦ g est injective. Montrer qu’alors les deux applications f et g sont bijectives.

Définition 1.11 : Fonction caractéristique


Soit un ensemble E et une partie A ⊂ E de cet ensemble. On appelle fonction caractéristique de
la partie A, l’application 
 E −→ ( {0,1}

χA : 1 si x ∈ A
 x 7→

0 si x 6∈ A

Théorème 1.5 : Opérations usuelles en termes de fonction caractéristique


Soit un ensemble E et deux parties A ⊂ E et B ⊂ E de cet ensemble. On définit de nouvelles
fonctions à valeurs dans N par les formules :
 
E −→ {0,1,2} E −→ {0,1}
(χA + χB ) : χA χB :
x 7→ χA (x) + χB (x) x 7→ χA (x) × χB (x)

Avec ces notations, on caractérise les parties A ∩ B, E \ A et A ∪ B :

χE\A = 1 − χA , χA∩B = χA χB , χA∪B = χA + χB − χA χB

Exercice 1-11
Soit un ensemble E. Pour deux parties A ⊂ E et B ⊂ E, on appelle différence symétrique de ces deux parties,
la partie de E définie par
A4B = (A ∪ B) \ (A ∩ B)
a. Exprimer la fonction caractéristique de la partie A4B à l’aide des fonctions caractéristiques de A et de
B;
b. En déduire que pour trois parties (A,B,C) ∈ P (E)3 , on a (A4B)4C = A4(B4C).
Définition 1.12 : Image directe, réciproque
Soit une application f : E 7→ F et deux parties A ⊂ E et B ⊂ F .
a) On appelle image réciproque de B par f , la partie de E notée :

f −1 (B) = {x ∈ E tq f (x) ∈ B}

b) On appelle image directe de A par f , la partie de F notée :

f (A) = {y ∈ F tq ∃x ∈ A avec y = f (x)}

 

f −1 (B) B
 

E F

Fig. 1.5 – Image réciproque

f (A)


E F

Fig. 1.6 – Image directe

Remarque 9. Attention, la notation f −1 (B) n’a rien à voir avec une éventuelle bijection réciproque : f −1 (B) est
un sous-ensemble de l’ensemble de départ de f .

Pour montrer que x ∈ f −1 (B) :


Calculons f (x)
...
Donc f (x) ∈ B
Par conséquent, x ∈ f −1 (B).

Pour montrer que y ∈ f (A) :


Posons x = . . .
On a bien y = f (x) et x ∈ A.
Par conséquent, y ∈ f (A).

Remarque 10. L’image réciproque est en général plus facile à manier que l’image directe.
Remarque 11. Une application f : E 7→ F est surjective ssi f (E) = F .
Exercice
 1-12
R −→ R
Soit f : . Déterminez (après avoir vérifié que les notations sont correctes) :
x 7→ sin x
– f −1 (0) ;
– f −1 ({0}) ;
– f −1 ([0, + ∞[) ;
– f ([0,π]) ;
– f ({0}) ;
– f (R).

Exercice 1-13
Soit f : E 7→ F , et A1 ,A2 ⊂ E, B1 ,B2 ⊂ F . Montrer que
1. B1 ⊂ B2 ⇒ f −1 (B1 ) ⊂ f −1 (B2 ) ;
2. f −1 (B1 ∩ B2 ) = f −1 (B1 ) ∩ f −1 (B2 ) ;
3. f −1 (B1 ∪ B2 ) = f −1 (B1 ) ∪ f −1 (B2 ) ;
4. A1 ⊂ A2 ⇒ f (A1 ) ⊂ f (A2 ) ;
5. f (A1 ∪ A2 ) = f (A1 ) ∪ f (A2 ) ;
6. f (A1 ∩ A2 ) ⊂ f (A1 ) ∩ f (A2 ) ;
7. f (f −1 (B1 )) ⊂ B1 ;
8. A1 ⊂ f −1 (f (A1 )).

Définition 1.13 : Partie stable


Soit une application f : E 7→ E, et une partie A ⊂ E. On dit que la partie A est stable par
l’application f lorsque f (A) ⊂ A. Cela est équivalent à dire que :

∀x ∈ A,f (x) ∈ A

1.4 Familles
Définition 1.14 : Familles
Soit un ensemble I (les indices) et un ensemble E. On appelle famille d’éléments de E indexée par
I, une application 
I −→ E
φ:
i 7→ ai
On note cette application (ai )i∈I .
Exemple 6. Si E = R et I = N, cela définit une suite de réels.
Définition 1.15 : Famille de parties
Soit un ensemble E et un ensemble I. On définit une famille de parties de E :

(Ai )i∈I où ∀i ∈ I,Ai ∈ P(E)

Et l’on note
\ [
Ai = {x ∈ E tq ∀i ∈ I, x ∈ Ai } Ai = {x ∈ E tq ∃i ∈ I, x ∈ Ai }
i∈I i∈I

Exemple 7. Si E = R et pour k ∈ N, Ak = [−k,k], déterminez les ensembles


\ [
Ak et Ak
k∈N k∈N

Exercice 1-14
Soit un ensemble E et une famille de parties de E, (Ai )i∈I . Montrer que :
[  \
E\ Ai = (E \ Ai )
i∈I i∈I
\  [
E\ Ai = (E \ Ai )
i∈I i∈I

Exercice 1-15
Soit une application f : E 7→ F et une famille de parties de F , (Bi )i∈I . Montrer que
\  \
f −1 Bi = f −1 (Bi )
i∈I i∈I

1.5 Relations
Définition 1.16 : Relation
Soit un ensemble E. Une relation binaire sur E est un sous-ensemble G ⊂ E × E. Si (x,y) ∈ E 2 ,
on écrira :
xRy ⇐⇒ (x,y) ∈ G

x y u

Fig. 1.7 – Représentation sagittale d’une relation

Définition 1.17 : Propriétés des relations


Soit R une relation sur E. On dit que R est :
– réflexive ssi ∀x ∈ E, xRx ;
– symétrique ssi ∀(x,y) ∈ E 2 , xRy ⇒ yRx ;
– antisymétrique ssi ∀(x,y) ∈ E 2 , xRy et yRx ⇒ x = y ;
– transitive ssi ∀(x,y,z) ∈ E 3 , xRy et yRz ⇒ xRz ;

1.5.1 Relation d’équivalence

Définition 1.18 : Relation d’équivalence


On dit qu’une relation sur un ensemble E est une relation d’équivalence si elle est
1. réflexive ;
2. symétrique ;
3. transitive ;
Exemple 8. La relation d’égalité sur un ensemble :

xRy ⇐⇒ x = y

est une relation d’équivalence.


Définition 1.19 : Classes d’équivalence
Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. On note pour un élément x ∈ E :

Cx = {y ∈ E | xRy}

L’ensemble Cx s’appelle la classe d’équivalence de l’élément x.


Définition 1.20 : Partition
Soit un ensemble E et une famille de parties de E : (Ai )i∈I . On dit que cette famille de parties est
une partition de l’ensemble E si et seulement si :
1. Chaque classe est non vide : ∀i ∈ I, Ai 6= ∅ ;
2. Les classes distinctes sont deux à deux disjointes : ∀(i,j) ∈ I 2 , Ci ∩ Cj 6= ∅ ⇒ Ci = Cj ;
3. Les classes recouvrent l’ensemble E : ∪i∈I Ai = E.

Théorème 1.6 : Les classes d’équivalence forment une partition


Soit une relation d’équivalence R sur un ensemble E. La famille (Cx )x∈E des classes d’équivalences
associées forme une partition de l’ensemble E.
Remarque 12. Réciproquement, étant donnée une partition (Ai )i∈I d’un ensemble E, on peut définir la relation
définie par :
xRy ⇐⇒ ∃i ∈ I | x ∈ Ai et y ∈ Ai
On montre que cette relation est une relation d’équivalence et que les classes d’équivalences associées sont les
ensembles Ai .
Exercice 1-16
Sur E = Z, on définit la relation nRp ⇐⇒ p − n est pair. Montrer que c’est une relation d’équivalence et
déterminer ses classes d’équivalences.

1.5.2 Relation d’ordre


Définition 1.21 : Relation d’ordre
Soit une relation R définie sur un ensemble E. On dit que c’est une relation d’ordre si elle est :
1. réflexive ;
2. antisymétrique ;
3. transitive.
Remarque 13. Une relation d’ordre permet de comparer deux éléments. Lorsque xRy, on dit que l’élément x
est (( plus petit )) que l’élément y, et on préfère noter

xy

La transitivité et l’antisymétrie empêchent d’avoir un cycle formé d’éléments distincts de la forme :

x1  x 2  · · ·  x n  x 1

Définition 1.22 : Ordre total


Soit une relation d’ordre  sur un ensemble E. On dit que deux éléments (x,y) ∈ E 2 sont compa-
rables pour cet ordre si et seulement si x  y ou alors y  x.
Lorsque tous les couples d’éléments de l’ensemble E sont comparables, on dit que la relation d’ordre
est totale.
Remarque 14. Soit un ensemble X et E = P (X). Sur l’ensemble E, on définit la relation

∀(A,B) ∈ E 2 , ARB ⇐⇒ A ⊂ B

1. Montrez que la relation R est une relation d’ordre ;


2. Cet ordre est-il total?
Remarque 15. Soit l’ensemble E = R2 . On définit les deux relations d’ordre suivantes :
– L’ordre produit :
(x,y) 1 (x0 ,y 0 ) ⇐⇒ x ≤ x0 et y ≤ y 0

– L’ordre lexicographique :

(x,y) 2 (x0 ,y 0 ) ⇐⇒ x ≤ x0 ou alors x = x0 et y ≤ y 0

L’ordre produit est un ordre partiel et l’ordre lexicographique est un ordre total.
Définition 1.23 : Élements remarquables
Soit une relation d’ordre  sur un ensemble E et une partie A ⊂ E. On définit les notions suivantes :
– Un élément M ∈ E est un majorant de la partie A si et seulement si ∀a ∈ A, a  M ;
– Un élément m ∈ E est un minorant de la partie A si et seulement si ∀a ∈ A, m  a ;
– Un élément a ∈ A est un plus petit élément de A si et seulement si ∀x ∈ A, a  x ;
– Un élément a ∈ A est un plus grand élément de A si et seulement si ∀x ∈ A, x  a ;
– Un élément m ∈ A est un élément minimal de A si et seulement si ∀x ∈ A, x ≤ m ⇒ x = m ;
– Un élément M ∈ A est un élément maximal de A si et seulement si ∀x ∈ A, M ≤ x ⇒
x = M.

Théorème 1.7 : Unicité d’un plus petit élément


Si a ∈ A est un plus petit (grand) élément de la partie A, il est unique.

Remarque 16. Il se peut qu’il n’existe pas de plus petit (grand) élément d’une partie.

Exercice 1-17
Dans N, on considère la relation de divisibilité :

∀(n,m) ∈ N2 , n/m ⇐⇒ ∃k ∈ N tel que m = kn

1. Vérifier que cette relation définit un ordre partiel sur N ;


2. L’ensemble N admet-il un plus petit (grand) élément pour cet ordre?
3. Quels sont les éléments maximaux (minimaux) de N \ {0,1} pour cet ordre?

1.6 Loi de composition interne

Définition 1.24 : Loi de composition interne


Soit E un ensemble. On appelle loi de composition interne une application de E × E dans E :

E × E −→ E
φ:
(a,b) 7→ a ? b

Remarque 17. Pour simplifier les notations, on note ab = a ? b = φ(a,b). Il n’y a aucune raison à priori pour
que ab = ba. On peut itérer une lci : si (a,b,c) ∈ E 3 , on notera

(a ? b) ? c = φ φ(a,b),c


a ? (b ? c) = φ a,φ(b,c)

Il n’y a aucune raison à priori pour que ces deux éléments soient égaux.
Exemples :
– E = N, la multiplication et l’addition des entiers sont des lci.
– Si G est un ensemble, sur E = F(G,G), la composition des applications définit une lci
– Si G est un ensemble, sur P(G), l’union et l’intersection définissent des lci.

Définition 1.25 : Propriétés d’une lci


Soit ? une lci sur un ensemble E. On dit que ? est :
– commutative ssi ∀(a,b) ∈ E 2 , a ? b = b ? a
– associative ssi ∀(a,b,c) ∈ E 3 , a ? (b ? c) = (a ? b) ? c
– Un élément e ∈ E est dit neutre ssi ∀x ∈ E, e ? x = x ? e = x
Pour montrer que ? est commutative :
1. Soit (x,y) ∈ E 2
2. x?y =y?x
3. Donc ? est commutative
Pour montrer que ? est associative :
1. soit (x,y,z) ∈ E 3
2. x ? (y ? z) = (x ? y) ? z
3. Donc ? est associative
Pour montrer que e ∈ E est neutre :
1. Soit x ∈ E
2. e ? x = x, x ? e = x
3. Donc e est neutre.
Exemples :
– (N,+), + est commutative et associative, 0 est l’unique élément neutre ;
– (N,×), × est commutative et associative, 1 est l’unique élément neutre ;
– (F(R,R),◦), ◦ est associative mais pas commutative. L’application idR est un élément neutre ;
– (P(G),∪), la loi est commutative, associative, la partie ∅ est neutre pour cette loi.
Remarque 18. Si une loi de composition interne est commutative et associative, on définit les notations suivantes
pour (x1 , . . . ,xn ) ∈ E n :
– Lorsque la loi est notée additivement, on définit
n
X
xi = x 1 + · · · + x n
i=1

– et lorsque la loi est notée multiplicativement,


n
Y
xi = x 1 ? · · · ? x n
i=1

Théorème 1.8 : Unicité de l’élément neutre


Si (E,?) possède un élément neutre, il est unique.

Définition 1.26 : Monoı̈de


Un ensemble (E,?) muni d’une loi de composition interne associative et admettant un élément
neutre est appelé un monoı̈de.
Exemple 9. (N,+) est un monoı̈de d’élément neutre 0.
Exemple 10. On considère un ensemble fini A appelé alphabet, et on définit un mot sur A comme étant une
suite finie de lettres de A. On notera m = a1 . . . an un tel mot. On définit également le mot vide ε. Sur l’ensemble
A? des mots de A, on définit la concaténation de deux mots : si m1 = a1 . . . an et si m2 = b1 . . . bp , on note
m1 .m2 = a1 . . . an b1 . . . bp . Alors l’ensemble des mots muni de la concaténation, (A? ,.) est un monoı̈de d’élément
neutre le mot vide ε. Ce monoı̈de est très utilisé en informatique théorique en théorie des langages.
Définition 1.27 : Symétrique
On suppose que (E,?) possède un élément neutre e. Soit un élément x ∈ E. On dit qu’un élément
y ∈ E est un symétrique (ou un inverse) de l’élément x si et seulement si :

x?y =y?x =e

Théorème 1.9 : Unicité du symétrique


Dans un monoı̈de (E,?), si un élément x ∈ E possède un symétrique, ce symétrique est unique.

Pour montrer que y ∈ E est l’inverse de x ∈ E :


1. x ? y = e;
2. y ? x = e;
3. Donc y = x−1 .
Remarque 19. Si un élément x ∈ E possède un symétrique y ∈ E, alors l’élément y possède également un
symétrique qui est l’élément x :
(x−1 )−1 = x
Remarque 20. L’élément neutre est toujours son propre symétrique : e−1 = e.
Définition 1.28 : Groupe
On appelle groupe un ensemble G muni d’une lci ? vérifiant :
1. la loi ? est associative ;
2. G possède un élément neutre ;
3. Tout élément x de G admet un symétrique.
Si de plus la loi ? est commutative, on dit que le groupe est abélien (ou commutatif ).
Remarque 21. Lors d’une étude abstraite d’un groupe, on note x−1 le symétrique d’un élément x (notation
multiplicative). Mais si la lci est notée +, par analogie avec les groupes de nombres, le symétrique de l’élément
x sera noté −x. C’est une difficulté qu’il faut bien comprendre !
Exemple 11. Dans les cas suivants, dire si l’ensemble est un groupe. Préciser l’élément neutre, et déterminer
le symétrique éventuel d’un élément x :
(N,+), (Z,+), (R,+), (R,×), (R∗ ,×), (C,+), (C∗ ,×), (B(E,E),◦), (F(R,R),+), (F(R,R),×).
Théorème 1.10 : Règles de calcul dans un groupe
Soit (G,×) un groupe.
1. L’élément neutre est unique ;
2. Tout élément possède un unique symétrique ;
−1
3. Pour tout élément x d’un groupe, on a x−1 = x.
3
4. On peut simplifier : ∀(a,x,y) ∈ G ;
(
a?x = a?y ⇒ x = y
x?a=y?a ⇒x=y

5. Soit (a,b) ∈ G2 . L’équation a ? x = b possède une unique solution :

x = a−1 ? b

6. ∀(x,y) ∈ G2 , (x ? y)−1 = y −1 ? x−1 .


Chapitre 2

Les nombres complexes

2.1 Définitions
On définit les lois suivantes sur R2 :
– (x,y) + (x0 ,y 0 ) = (x + x0 ,y + y 0 )
– (x,y) × (x0 ,y 0 ) = (xx0 − yy 0 ,xy 0 + x0 y).
On vérifie que R2 muni de ces deux lois est un corps commutatif noté C.
Si a ∈ R, on (( identifie )) a avec le complexe (a,0).
En notant i = (0,1), on vérifie que

– i2 = (−1,0)
– i × (a,0) = (0,a)

Et on adopte alors les notations définitives :

(a,b) = (a,0) + i × (b,0) = a + ib

Définition 2.1 : Partie réelle, imaginaire


Soit z = a + ib, un complexe.
– a = Re(z) est la partie réelle de z
– b = Im(z) est la partie imaginaire de z.

Théorème 2.1 : Conjugué d’un complexe


Soit z = a + ib un nombre complexe. Le conjugué de z est le nombre complexe z̄ = a − ib. On a
les propriétés suivantes :
– z + z0 = z + z0
– z × z0 = z × z0
– 1=1
Les propriétés suivantes sont intéressantes pour caractériser les complexes réels et imaginaires purs :
– z ∈ R ⇐⇒ z = z ;
– z ∈ iR ⇐⇒ z = −z.

Définition 2.2 : Affixe, image


Soit M = (a,b) un point ou un vecteur de R2 , on appelle affixe de M de coordonnées (a,b) le
nombre complexe z = [M ] = a + ib.
Soit z = a + ib un élément de C alors on pourra définir le point image et le vecteur image de z par
M = (a,b).
Remarque 22. z 7→ z̄ représente la symétrie par rapport à Ox et z 7→ z + b représente la translation de vecteur
l’image de b.
Définition 2.3 : Module d’un nombre complexe
C’est le réel défini par p √
|z| = a2 + b2 = z z̄
|z − a| représente la distance du point d’affixe z au point d’affixe a.

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