CIRADjournals,+document 457165
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6, n° 10, 195 1
       Conzm.e toutes les affections des fruits se produisant au cours du transport et du stockage, les moisissures à Penicillium de s
    agrumes peuvent être favorisées par de nombreux facteurs . On ne peut donc espérer réduire les dommages très importants causé s
    par ces champignons, qu'en tentant de supprimer une par une les causes de leur développement . Les traitements anticryptoga-
    miques destinés à empêcher l'apparition des moisissures ne peuvent, dans l'état actuel des choses, avoir une efficacité totale . L e
    travail expérimental de Mlle LA URIOL montre nettement les améliorations que l'on pourrait apporter à l'état sanitaire de s
    fruits et aussi les limites de l'efficacité des traitements chimiques .
       Après leur cueillette, pendant le transport et la périod e           Bien que l'influence de ce facteur ne soit plus à démon-
    de conservation, les agrumes sont attaqués par plusieur s            trer, nous avons pu étudier expérimentalement l'influenc e
    champignons qui peuvent les rendre inconsommables .                  des traumatismes sur la contamination des agrumes pa r
    Deux des plus importants sont Penicillium digitatu m                 les agents de la pourriture . Au cours d'essais sur la matu-
    (Pers .) Sacc . et P. italicmn Wehmer, agents responsable s          ration et l'état sanitaire de citrons venant du Maroc e t
    des moisissures vertes désignées souvent sous le nom d e             stockés pendant trois mois (mai-juin-juillet) à la Central e
    taches des agrumes .                                                 Fruitière d'Issy ( 1 ), les lots de citrons utilisés pour l'expé-
       Le premier symptôme de la maladie est le ramollisse -             rience étaient examinés périodiquement, donc souvent ma -
    ment de la partie atteinte du fruit ; un mycélium blan c             nipulés. A la fin des observations et malgré les précaution s
    apparaît ensuite sur cette zone, suivi très rapidement pa r          prises, on constatait une attaque par les Peiricilliuiu beau -
    des fructifications nombreuses vertes ou bleues ; celles-c i         coup plus importante que celle de lots identiques, placé s
    recouvrent bientôt toute la tache, laissant cependant a u            dans les mêmes conditions et n'ayant subi aucune mani-
    bord une zone stérile blanche plus large pour P. digitatuin          pulation, durant toute la période du stockage . Cette diffé-
    que pour P. italicum . La région envahie par le champi -             rence apparaît nettement dans le tableau ci-dessous ind' -
    gnon est entourée d'une zone de tissus mous, indice d e              quant le poucentage des fruits pourris dans les deux cas .
    la progression du parasite . En 4 ou 5 jours, à la tempé-
    rature ordinaire, toute la surface du fruit est recouverte
                                                                                                      TABLEAU I
    de spores tandis que les tissus internes se décomposent .
       Les pertes provoquées par les Penicillium sont particu-                             Importance des manipulations .
    lièrement considérables : elles atteignent en moyenne Io ° ;
    des tonnages transportés, avec des variations extrêmes d e
    2 à 3 °- , pour les oranges importées en Grande-Bretagn e                                                  % Penicillium
    selon TOMKINS, et dans certains cas de 7o / selo n
    TRONT, TINDALE et HUELIN . La disparition des Peni-                    Nature du lot             Lots utilisé s      Lots non observés
    cillium présenterait donc un très grand intérêt . Depuis d e                                   pour expérience s       régulièremen t
    nombreuses années on s'efforce de réduire les pertes due s
                                                                                                   13/6/51   II /7/5 1    1 3/6 /5 1   II /7/5 1
    à ces parasites. La biologie des champignons a permi s                ----------------------                         ------------------------
    d'envisager trois catégories de procédés de lutte : méca-
    niques, physiques et chimiques ; le premier cherchant à              Billots	                             21,4                       11, 4
                                                                         Caisses sans pa -
    protéger le fruit de l'infection, les derniers à détruire l'agen t     pillotes	                                       1,0 2
                                                                                                    3 6 ,3
    pathogène lui-même ou à empêcher son développement .                 Avec papillotes .            4,5                    4, 1
    Procédés mécaniques .
                                                                           Les citrons souvent manipulés ont eu l'occasion de re-
       Comme la plupart des parasites les Penicillium pénètrent          cevoir plus de chocs que les autres . Les plaies qui en ont
    dans les tissus de l'hôte par des blessures . Celles-ci son t        résulté sont autant de foyers de pénétration des parasites .
    produites le plus souvent, selon VIENNOT-BOURGIN, par
    des piqûres d'insectes, la cicatrice du pédoncule et le s                (1) Nous remercions la direction de la Centrale Fruitière d'Issy-
                                                                          les-Moulineaux qui nous a apporté son concours pour ces expériences ,
    chocs reçus au cours des différentes manipulations et d u             ainsi que M. BROARD DE LA SARPAM et M . JOURDAIN, vice-prési-
    transport .                                                           dent du Syndicat des Producteurs d'agrumes algériens .
		
     Le rôle des lésions dans la contamination des agrumes a                   Dans les deux premiers cas on obtint zoo % de contami-
     été discuté . Des expériences de TINDALE montraient qu e                  nation en 4 à 5 jours au plus tôt pour le premier, 3 jour s
     les spores des deux espèces ne peuvent se développer su r                 pour le second ; les témoins demeurent sains pendant le s
     une orange dont l'écorce est intacte . Par contre, elles l e              15 jours que dure l'expérience . La pourriture se développe
                                                                               très rapidement et atteint tout le fruit dès le cinquième
                                                                               jour dans le cas des blessures à l'emporte-pièce . Pour le s
                                                                               grattages superficiels, il semble que le mycélium ait plus d e
                                                                               peine à dépasser la zone blessée et contaminée : le milie u
                                                                               offert par les huiles essentielles de l'écorce ne serait pas
                                                                               aussi favorable pour le parasite .
                                                                                  L'existence, avant tout, et la profondeur des plaies ont
                                                                               donc un rôle primordial dans l'attaque des agrumes par
                                                                               les Penicillium . C'est ce qui est exposé en particulier par
                                                                               VIENNOT-BOURGIN et TINDALE .
                                                                                  Dans la pratique, tous les moyens permettant de préser-
                                                                               ver les fruits des traumatismes auront de bons résultat s
                                                                               sur l'état sanitaire . Dans ce domaine, nous avons pu obser-
                                                                               ver sur les citrons stockés à Io° l'influence de l'emballage .
                                                                                  Le transport dans des billots semble donner de bons résul -
                                                                               tats bien que l'on trouve souvent des fruits pourris au ni -
                                                                               veau du couvercle : il exerce une pression sur les fruit s
                                                                               souvent trop serrés . Mais surtout les papillotes en papie r
                                                                               de soie ont une influence très nette sur l'attaque des Peni-
                                                                               cillium : les citrons papillotés dans des caisses présentaien t
     peuvent très bien sur une partie lésée et le mycéliu m                    un plus faible pourcentage de perte de poids ou de moisis -
     qu'elles produisent peut contaminer une orange saine ,                    sure ; cela revient au même, car dans tous les cas, plu s
     mise en contact avec la partie lésée . FAWCETT faisai t                   l'attaque est importante, plus la perte de poids augmente .
     une différence entre les deux espèces : la pourriture bleu e              Cet emballage exerce donc une protection importante su r
     appelée « blue contact mold » peut se trans -
     mettre par contact d'un fruit couvert d e
     spores avec des fruits sains ; cela est impos-               A                          Témoi n
                                                                                             acide salicyliqu e
     sible pour la pourriture verte . Cette dernièr e                                         ort hophényl phénol
                                                                                             naphtoquinon e
     opinion paraît actuellement être adoptée e n                                          ~sulfa[e neutre de le 8 oxyquinoléin e
     général .                                               STADE S                   -e- d initrobenzy phéno l
        Les expériences que nous avons faites au
     laboratoire sur des oranges saines achetée s
     sur le marché parisien confirment que :
     P. digitatum ne peut attaquer un fruit s'i l
     n'est pas blessé ; mais nous ne pouvons rie n
     affirmer pour P. italicum . Pour ces expé-
     riences, les fruits étaient placés dans un e
     étuve à 25 . C et à 8o °i, d'humidité relative ,
     3 fruits sains étant en contact direct avec u n
     fruit couvert de spores vertes . Dans ces condi-
     tions, en 1 5 jours, nous n'avons jamais observ é
     plus d'une orange contaminée sur t6, parfoi s
     aucune .
        De nouveaux essais ont été faits avec des
     fruits partagés en trois lots : dans le premie r
     lot, les oranges subissaient un grattage super-
     ficiel de l'écorce, celles du deuxième lot étaien t
     percées à l'emporte-pièce jusqu'à la moitié d e
     l'épaisseur de l'albedo : elles étaient ensuite
     toutes contaminées par dépôt des spores sur les
     plaies . Les fruits du troisième lot, conservés        2          3        4         5           6                            9
     intacts et mis en contact direct avec un e                    DURÉE DE l'EXPÉRIENCE en jours
     orange contaminatrice, servaient de témoins .           FIG . 2 . - Action de différents produits chimiques . Expériences sur citrons .
	
    les citrons . Par contre, il semble que les lavages à la bross e                période d'incubation des Penicillium sont indiquées pou r
    faits sur les oranges pour les débarrasser des cochenilles ,                    différentes températures, avec des plaies de 6 mm de pro -
    pourraient faire éclater les glandes essentielles de l'écorc e                  fondeur.
    et être une cause supplémentaire d'infection .
                                                                                                                   TABLEAU II I
                                                                                                       Développement de Penicillium
                                               °, de Penicilliu m
          Nature du lo t                                                                 Entreposage aux                             Durée de la périod e
                                           30/5/5 1            5/ 6 /5 1              températures centigrades                       d'incubation en jours
    Procédés physiques .
                                                                                       Au cours des observations sur les citrons nous avons p u
        On peut utiliser à des fins pratiques l'influence de l'humi -               faire des essais sur l'influence qu'exerce la température su r
    dité et de la température sur le développement des Peni-                        le développement de la moisissure : pour cela 4 lots de
    cillium . La physiologie des champignons est en effet affec-                    5o citrons chacun ont été prélevés et contaminées artifi-
    té2 par les conditions de ces deux facteurs dans l'air .                        ciellement par P . digitatum, après incision de l'écorce ave c
    D'après VIENNOT-BOURGIN et TINDALE, la tempéra-                                 un emporte-pièce jusqu'aux environs de l'albedo . Quoique
    ture physiologique maximum est voisine de 30°, l'optimu m                       la profondeur de toutes les plaies faites ainsi ne soit pa s
    serait entre 21° et 25° . Aux basses températures de o à ro "                   rigoureusement égale, elle est toujours suffisante pour qu e
    la croissance des champignons est très ralentie . Le tableau                    les différences n'aient plus de rôle sur le développement de s
    suivant, d'après un article anonyme sur la pourriture de s                      champignons . Deux lots, l'un papilloté, l'autre non papil-
    oranges Navel ( 1 ), confirme ces données : les durées de l a                   loté, étaient placés à la température de 9-100 et 95 " a
                                                                                    d'humidité relative, les deux autres dans des étuves à 25° C
      (t) The Citrus News, oct . in' . XXVI, n o n, .                               et 85 °0 d'humidité relative . Dans les deux cas les lots
                                                                                                 Té,oin
                                                                                                 ~~r~ÿSt~~iôçâbbâm    éee fe
                                                                                                                    Bèn
                                                                                                        cu~ë t de la oxyquinoéenéu ac& que
                                                                                              -T niirate dephényl
                                                                                                           r        m        ,acideacétique
                                                                                               10       11        12      13        14
                                                                                                    DURÉE DE L'EXPÉR .ENCE en jour,
                                       FIG .   g . - Action de différents produits chimiques . Expériences sur citrons .
	
	
    papillotés et non papillotés se comportaient de la mêm e                 Stade o aucun mycélium n'est visible .
    façon, l'emballage n'ayant plus aucune action protectrice .                    z première apparition de Penicillium à l'intérieur
    Dans les lots à 25° la moisissure apparaît dès le troisièm e                        de la zone de contamination .
    jour de l'expérience, tandis qu'à zo o le début de l'infectio n                2 le champignon commence à dépasser cette zone .
    n'a lieu que le neuvième jour .                                                3 1/4 du fruit couvert de spores .
       Outre la rapidité de la contamination, nous avons essayé                     4 i/2 du fruit couvert de spores .
    de chiffrer la durée de développement en convenant de dé-                      5 3/4 du fruit couvert de spores.
    finir différents stades :                                                       6 fruit totalement couvert .
                                                                                           10      11       12     13
                                                                                           CURÉE DE L' EXPÉRIENCE ee jours
       On a évalué le pourcentage des citrons à chaque stade ,               licum et P. digitatutn . A Io°, la période d'incubation de
    chaque jour, puis calculé le stade moyen pour chaque jour :              P. digitatu7n étant plus longue que celle de P. italicum, ce
    ce stade moyen est reporté sur les graphiques .
       La figurez donne une idée de la vitesse de propagatio n                F sT 4 DES
    du champignon .
       Il semble que seule la période d'incubation est augmen-
    tée par les basses températures . Elles n'ont ensuite aucun e
    influence sur la progression des parasites qui dure 6 jour s
    dans tous les cas .
       Mais l'action de la température sur la période d'incuba-
    tion est différente pour les deux espèces de Penicilliunz .
    TINDALE donne les résultats suivants :
        Il est certain que P. italicurn s'attaque plus particulière -              FIG . S . - Action du picroformol de Boue et de ses composants
                                                                                                             sur oranges .
     ment aux citrons ; cependant il pourrait y avoir une rela-
     tion entre cette action des basses températures et le fait
     que l'on ne trouvait que P. italicum sur les citrons entre -             dernier pourrait envahir les fruits avant le début de l a
     posés à Io° . D'autres citrons placés à la température ordi-             moisissure verte .
     naire, sans contamination artificielle, présentaient P. ita-               D'autre part, l'humidité de l'atmosphère a une influenc e
	
	
    favorable sur ces parasites . C'est ce que nous avons p u               d'hygrométrie, sans contamination artificielle, étaien t
    observer sur les citrons, au cours des trois mois de stockage .         moins attaqués à la fin du stockage que les citrons d u
    Les fruits conservés à la température ord'naire et 88                   même lot placés à ro i et 98-Zoo % d'hygrométrie . Il
                                                                                        Tém in
                                                                                        chlorure de L D .D. t•L-I' 1/500
                                                                                   _	             ~        ~•      •
                                                                                                                  5...bisulfite de cellulose
                                                                                                                  1/500+acétique
                                                                                                                 1% +acétiqu e
                                                                                                                 1% +propoli s
                                                                                                                 1% +acétique
                                                                                                                  1%+picriqu e
                                                                                                               . 1%
    semble donc que l'on puisse réduire les pertes lors de l'en-            mentent la durée de la période d'incubation du champi -
    treposage plus facilement en agissant sur l'humidité, qu'e n            gnon, mais n'arrêtent pas son développement, tandi s
    agissant sur la température . Les basses températures aug -             qu'une forte hygrométrie, même à ces températures, l e
                                       4       5       6       7       8       9        10       11        12      13       14
                                                                                             DURÉE DE L'EXPÉRIENCE en Jours
    facilite . Pour obtenir les conditions les meilleures pour la           lium soient les moins importantes . Ce résultat pourrai t
    conservation des agrumes, il faudrait donc trouver un                   être atteint en modifiant simultanément, et de différente s
    équilibre entre humidité et température, où les pertes de               manières, ces deux facteurs .
    poids dues à la déshydratation et celles dues aux Penicil-                 Il est remarquable que l'action des hautes température s
	
    est plus nette encore que celle des basses températures . O n     d'autres, dont Van DERPLANK, RATTRAY et Van WYK ,
    pourrait penser à une sorte de stérilisation . Sur des citron s   des papiers à l'orthophénylphénate . Malgré des contro-
    placés dans une étuve à 25°, après chauffage durant plu s         verses sur la toxicité et la persistance de l'odeur de ce s
    de 24 heures à 35°, avant toute contamination, le dévelop-        produits, surtout le diphényle, sur les fruits, les résultat s
    pement de P . digitatum et P. italicum, même si les fruits        sur le marché semblent assez satisfaisants .
    sont ensuite artificiellement contaminés, est totalemen t
    arrêté ; mais après un tel traitement les fruits eux-même s
    sont détériorés (perte de jus et aspect momifié) . TINDAL E
    et FISH ont fait des expériences pour trouver un temp s
    d'exposition des fruits aux hautes températures (35°) asse z
    court pour qu'ils ne subissent aucune détérioration, mai s
    assez long pour que les champignons ne puissent plus s e
    développer . Pour une plaie de 1,5 mm de profondeur, e t
    à 94 °„ d'hygrométrie, ils ont obtenu sur des oranges le s
    résultats suivants :
Procédés chimiques .
    pignons après contamination . Nous avons entrepris une                  rait de tuer les spores et arrêter le développement du para -
    série d'expériences pour essayer de voir quelle était la pro-           site même après la contamination : pour cela on a employé
    tection du diphényle : à toutes les oranges des trois lots, o n         des traitements gazeux et solutions fongicides qui parais-
    faisait une plaie stérile à l'emporte-pièce . On faisait ensuite        saient plus efficaces que les emballages imprégnés de solu-
    le même emballage que dans l'essai précédent et pou r                   tions . Dans un résumé sur l'utilisation des gaz contre le s
    chaque lot on posait sur 4 oranges une orange contamina-                Penicillium des agrumes, R. de CHARNACÉ mentionne
    trice couverte de spores de P. digitatum en contact ave c               des essais avec CO,, SO 3 , 03 et trichlorure d'azote . Ce der-
    les plaies . A 25°, au bout de 3 jours seulement, les deux              nier connu sous le nom de procédé « DECCO » a un e
    derniers lots étaient atteints par Penicillium . Ces deux sé-           grande influence sur le développement des moisissures de s
    ries d'expériences montrent que les papillotes imprégnée s              Citrus : son emploi reste cependant difficile, car il est trè s
    de diphényle n'inhibent pas le développement des champi -               instable, lacrymogène et irritant pour les muqueuses, peut -
    gnons sur des fruits déjà contaminés, mais qu'elles em-                 être toxique à de fortes concentrations .
    pêchent la contamination de fruits porteurs de plaies . C'es t             Le nombre d'essais de trempage dans des solutions fon-
    là, pensons-nous, l'intérêt de la méthode qui est déjà réel .           gicides est à l'heure actuelle considérable . Parmi les plu s
       Enfin, le but de la dernière catégorie de traitements se -           connus, nous pouvons citer les produits suivants :
    Borax en solution à d :verses concentra- TZERETELLE (L . Y.)-TCHANTURI A Selon VIENNOT-BOURGIN ces traite-
      tions                                    (N .) RATTRAY-FULTO N           ments ont plus d'action sur P. digi-
                                             BOWMAN-WINSTO N                   tatum que sur P. italicum, ce qui peu t
                                             BAYER et HAWKING L . BLONDEL      s'expliquer par l'antagonisme qu i
                                               GODFREY et RYALL                existe entre ces deux moisissures .
z-aminopyridine 5 WINSTON-MECKSTROTH-ROBERT S
Dinitro-o-cylohexylphénol KLOT Z
      Nous avons également réalisé au laboratoire un certai n               pièce que l'on enfonce jusqu'à la moitié de l'albedo au
    nombre d'essais avec des produits fongicides minéraux e t               moins et trempés ensuite pendant 2 à 4 minutes, dans le s
    organiques . Les fruits sont contaminés avec un emporte -               différentes solutions . On les place ensuite dans une étuve à
		
     25 0 et 9o d'hygrométrie et on les observe régulièrement .         moyen pour chaque jour a permis d'établir le tableau sui-
     Comme pour l'action des températures, le développemen t            vant et les graphiques (fig . 2 à 7), qui résument le s
     de la moisissure est évalué en stades et le calcul du stade        résultats obtenus .
ORANGE S CITRON S
        P . dibitatum semble se développer plus rapidement sur          desséché et un goût amer . A de plus faibles concentrations ,
     les oranges et résister plus aux fongicides sur les orange s       quand le produit ne détériore plus les fruits, son actio n
     que sur les citrons . Ce fait n'a peut-être d'autre cause qu e     fongicide est devenue à peu près nulle . Tel est le cas du Chi .
     l'état de maturité des fruits . En effet, les citrons employés     LDBNH 1 qui à 1 °o est très actif, sur les citrons surtout,
     pour les essais étaient tous encore verts, tandis que le s         et n'a plus aucun intérêt à 1 ou 2 pour mille . Ce fait pose
     oranges étaient mûres .                                            actuellement un problème : comment empêcher l'appari-
        La plupart des produits utilisés ne retardent que faible -      tion des brûlures et autres détériorations des fruits, san s
     ment l'apparition des premiers symptômes sur les fruits .          nuire à la toxicité des différents produits pour les cham-
     Certains ont cependant une action considérable tel le For -        pignons . Dans ce but, HOPKINS et LOUCKS ajouten t
     mol, le Picroformol de BOUIN, le Nitrate de phénylmer-             à l'Orthophénylphénate de sodium de l'Hexaméthylèn e
     cure, le Chlorure de lauryldiéthylbenzylammonium (Chl .            tetramine .
     LDBNH I ) à 1       : avec ces corps les premiers symptôme s          Il est remarquable que parmi les produits qui ont cer-
     ne sont visibles que le 8 e ou 9 e jour, alors qu'ils appa-        tainement l'action la plus importante sur les Penicillium ,
     raissent dès le 3 e jour chez les témoins . De plus, il sembl e    sont l'Acide acétique, l'Acide picrique, le Formol et le Pi-
     que l'Acide acétique et le Formol retardent considérable -         croformol acétique de BOUIN, utilisés en microscopi e
     ment le développement des champignons après le début               comme fixateurs des tissus . « La fixation est destinée à
     de l'apparition . L'Acide acétique, additionné à un autre          tuer les cellules en les conservant autant que possible dan s
     produit, augmente souvent de façon sensible son actio n            l'état où elles se trouvaient pendant la vie » (LANGERON) .
     fongicide .                                                        Elle consiste à coaguler et précipiter le contenu cellulaire ;
        Pourtant aucun de ces produits ne peut être utilisé d e         un bon fixateur doit de plus avoir une grande puissance de
     façon courante, car ils ont un effet au moins aussi impor-         pénétration lui permettant d'atteindre rapidement, non
     tant sur les fruits mêmes : l'écorce des oranges, et plus en-      seulement les cellules superficielles, mais aussi les tissu s
     core celle des citrons traités avec ces corps, est toujour s       profonds . Cette accumulation du pouvoir fongicide et fixa-
     fortement brûlée et brunie . Le fruit a souvent un aspect          teur laisse à penser que la pénétration profonde des fongi -
                                                                                                                                **
	
    cides dans les tissus a une grande importance pour leu r                       les mesures préventives et curatives reconnues efficaces .
    action sur le développement des champignons .                                  Nous avons vu, en effet, que de multiples facteurs avaien t
       Si l'on considère les altérations des agrumes provoquées                    une importance primordiale pour le développement de s
    par les hautes températures, nécessaires à la protectio n                      champignons . La recherche de tous les moyens suscep-
    contre les Penicillium et l'action des fongicides, on peut                     tibles de protéger les fruits contre les meurtrissures, depui s
    penser qu'il existe une analogie dans les deux cas . Le dé-                    leur cueillette jusqu'à leur livraison au consommateur, es t
    veloppement du champignon serait inhibé beaucoup plu s                         le premier moyen de diminuer l'importance des pertes . L'ac-
    facilement par les modifications physico-chimiques du mi-                      tion des facteurs physiques (température, hygrométrie )
    lieu de son hôte, que par une action directe sur son orga-                     pendant le transport et le stockage peut réduire le dévelop-
    nisme même .                                                                   pement des Penicillirtrrz pour les fruits susceptibles d'êtr e
       Il faudrait donc trouver un état d'équilibre pour leque l                   contaminés . Les traitements chimiques, enfin, s'ils son t
    l'écorce des fruits subirait des transformations suffisante s                  judicieusement appliqués, peuvent renforcer l'efficacité de s
    pour rendre impossible le développement des parasites ,                        deux séries de mesures citées ci-avant et dans l'aveni r
    mais cependant assez faibles pour ne pas altérer la qualité                    peut-être assurer une protection totale contre les moisis -
    des fruits .                                                                   sures bleue et verte .
                                CONCLUSION
                                                                                                                   F . LAURIOL ,
      La réussite de la lutte contre les Penicilliuzn des agrume s                                       Laboratoire de Défense des culture s
    ne peut dépendre que de l'utilisation simultanée de toutes                                    de l'Institut des Fruits et Agrumes Coloniaux .
BIBLIOGRAPHI E
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