MMC 1
MMC 1
MMC 1
Michel MAYA
maya@cluny.ensam.fr
www.mmaya.fr
Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers
Centre d'Enseignement et de Recherche de CLUNY
Domaine d'étude
L'objectif de ce cours est de présenter (hélas succinctement) la mécanique des milieux continus. Nous
allons trouver dans ce cours l'application du principe fondamental de la mécanique à tous types de domaines
matériels. En particulier nous pourrons nous intéresser aussi bien à des domaines ayant des comportements
de corps solide ou des comportements de fluide (liquide ou gaz). La généralité de ce cours apparaît ainsi
évidente.
T °C
600
Compression isotherme Il est à noter que la distinction
500 entre ces différents états de la matière
Echauffement n'est pas évidente. Ainsi comment ne pas
400 Point critique
374 isobare s'interroger devant le phénomène de
K
Détente changement d'état liquide-vapeur-liquide
300 isentropique pour un cycle englobant dans le
Vapeur diagramme Température - Entropie le
200 Liquide
Mélange point K sommet de la courbe d'ébullition.
100
diphasique
0 s
0 1 2 3 4 5 6 7 8 kJ/K kg
Le dictionnaire ne nous aide pas particulièrement dans notre démarche de distinction. Ainsi « Le Petit
Larousse » donne les définitions suivantes :
*Fluide Se dit des corps (gaz et liquides) qui n'ayant pas de forme propre, sont déformables
sans effort.
*Gaz Tout fluide aériforme (qui a les propriétés physiques de l'air (fluide gazeux qui forme
l'atmosphère)). Un des trois états de la matière, caractérisé par la compressibilité et l'expansibilité.
*Liquide Qui coule ou qui tend à couler. Se dit d'un état de la matière présenté par les corps
n'ayant pas de forme propre, mais dont le volume est invariable.
*Solide Qui a une forme propre.
Comment avec ces définitions trouver la frontière entre un solide plus ou moins mou et un liquide
plus ou moins visqueux? Le sable est-il un solide ou un fluide? Certaines peintures ont un comportement de
solide mais après brassage deviennent fluides. Le verre est un solide à notre échelle de temps, mais avec les
siècles, on constate que c'est un liquide à très forte viscosité. Le yaourt peut être considéré comme un fluide à
mémoire. Et encore nous ne dirons rien des Alliages à Mémoire de Forme (AMF).
Pour mener à bien une étude de mécanique, la notion de référentiel est essentielle. D'une part, afin de
connaître les évolutions cinématiques d'un domaine matériel on devra lui associer un référentiel, et d'autre
part le Principe Fondamental de la Mécanique s'appuie sur l'existence d'un repère privilégié appelé "Repère
Galiléen".
Un repère est défini par la donnée d'une base vectorielle associée à une origine. Il est à noter qu'en
aucun cas il n'est fait l'obligation d'une base orthonormée. Bien évidement, pour des questions de
simplifications, nous essaierons toujours d'employer de telle base, mais nous pourrons aussi constater que
suite aux déformations imposées à notre domaine, nous ne pourrons pas constamment conserver cette notion
d'orthogonalité. Le mécanicien est ainsi tout naturellement guidé vers l'utilisation des notations tensorielles.
A ce sujet, il est à noter que l'algèbre et l'analyse tensorielle professées en mathématique sont des
enseignements directement issus de notions mécaniciennes. Le mot tenseur ne provient-il pas du mot tension
? Ainsi on peut constater ce que la science mécanicienne a apporté à la connaissance des autres sciences.
Cette remarque peut aussi bien s'adapter aux méthodes de résolutions numériques fortement issues de la
méthode des éléments finis.
Hypothèse de continuité
Nous allons orienter notre étude sur des domaines matériels continus subissant des transformations
continues. Dans cette simple phrase on peut constater l'importance de l'hypothèse de continuité. De nouveau
le Petit Larousse ne nous est que d'un faible secours (Continu : non divisé dans son étendue, non interrompu
dans sa durée).
Pour le physicien, la continuité du domaine sera traduite mathématiquement par le fait que les
fonctions caractéristiques du domaine sont des fonctions continues au sens mathématique du terme. Ainsi, si
on considère des grandeurs physiques telles que la masse volumique, la température, la pression, on doit
pouvoir les représenter par des fonctions continues. Déjà, avec cette définition, on peut constater qu'il existe
des limites à notre étude. Ainsi nous ne pourrons pas étudier un milieu diphasique, de même pour un
mélange eau-huile. Toutefois, il sera possible de mener à bien de telles études en considérant n domaines
continus. On conçoit que ceci ne nous mènera pas vers une simplification.
De plus il est à noter que la continuité parfaite d'un domaine matériel n'existe pas. Ainsi, sans aller à
une définition atomique de la matière, les moyens d'investigation tels que les microscopes (électroniques ou
non) montrent clairement que la matière est faite de juxtaposition d'éléments ne possédant pas les mêmes
caractéristiques. De fait la continuité du domaine matériel ne pourra qu'être une approximation. Suivant le
Heureusement, il existe actuellement un processus dit d'homogénéisation qui permet de limiter les
erreurs. Ainsi les matériaux plastiques chargés de fibre de verre pourront être traités dans le cadre de cette
étude.
Continuité de la transformation.
Variables d'études
Référentiels - Répères
L'étude d'un domaine matériel impose que l'on procède à sa description et à son repérage tout au long
de son évolution au cours du temps. La notion de référentiel doit être développée pour préciser les
évolutions.
Le référentiel R est lié à l'observateur. Il représente l'ensemble des points animés du mouvement de
corps rigide de l'observateur. Pour effectuer les repérages spatiaux des points matériels dans un référentiel R
on utilise une base vectorielle associée à un point origine O. On obtient ainsi un repère R. Ce repère, animé
du mouvement de corps rigide du référentiel R permet de matérialiser ce référentiel.
Pour les besoins de l'étude, on peut être amené à effectuer des changements de repère. On réalisera
ainsi la même transformation des coordonnées spatiales sur les composantes des êtres mathématiques
(vecteur, tenseur ...) utilisés pour décrire le domaine. Il est à noter que l'on peut associer plusieurs repères à
un même référentiel.
Mais il est tout à fait pensable que, par exemple pour étudier le contact pièce-plateau mobile, l'on
veuille faire des observations à partir du référentiel R' associé au plateau mobile.
Avec cet exemple, on conçoit fort bien la notion d'objectivité, c'est à dire du caractère d'indépendance
vis à vis de l'observateur choisi. On parle alors de phénomène intrinsèque vis à vis du changement de
référentiel. Certaines grandeurs sont objectives (déformations, contraintes, masse volumique ...), d'autre ne le
sont pas (vitesse, matrice de changement de base ...).
Enfin pour décrire la configuration d'un domaine matériel, il est possible de choisir parmi deux types
de variables.
Description Lagrangienne
Considérons un repère orthonormé R (O; E1 , E2 , E3 ) associé à un référentiel R La cinématique
classique d'un milieu continu est construite à partir des notions :
* de temps, pouvant être représentée par une variable réelle t déterminée par deux valeurs extrêmes.
* d'espace physique, pouvant être représenté par un espace affine de dimension 3. Les points de cet
espace sont appelés "points matériels".
M0
Pour décrire le mouvement du domaine, il convient
donc de se donner la loi d'évolution au cours du temps
E3 des positions de l'ensemble des particules matérielles
Mt constituant le domaine. On obtient donc la
X configuration actuelle C t . Ainsi il est nécessaire de
x
définir les coordonnées x1 , x 2 , x3 du point M t qui à
l'instant t représente la position du point matériel M.
O
E2 OM t x1 E1 x2 E2 x3 E3 xi Ei x
E1
Ce qui revient à dire qu'il faut se donner les fonctions scalaires suivantes :
xi i ( X J , t )
Dans cette description, les variables indépendantes X1 , X 2 , X 3 et t sont dites "variables ou coordonnées de
Lagrange".
Les fonctions i représentent la description lagrangienne du mouvement de notre domaine par
rapport au référentiel R.
Connaissant la position à chaque instant du point matériel M il est possible de définir alors sa vitesse
et son accélération vis à vis du référentiel R
vecteur vitesse :
V M , t
d OM t
dt
d i i
Dans une base cartésienne orthonormée, ses composantes sont vi ( X J , t) ( X J , t) .
dt t
Dans cette dernière formule, le symbole représente la dérivation partielle par rapport au temps,
t
c'est à dire la dérivation en considérant les variables de position X J indépendantes du temps.
M0 vecteur déplacement :
u
M t Souvent on préfère employer le
vecteur déplacement au lieu du vecteur position :
u( X J , t )OM t OM 0 x X
On peut alors remarquer l'égalité :
u du
V ( M , t ) ( X J , t ) ( X J , t )
t dt
2u d 2u
( M , t ) 2 ( X J , t ) 2 ( X J , t )
t dt
Description Eulérienne
Les hypothèses de continuité (milieu et transformation) imposent que les fonctions i soient des
bijections de la configuration de référence C0 sur la configuration actuelle Ct. Cette bijectivité impose
l'existence d'une relation inverse entre les variables de position de référence et les variables de position
actuelle. On a donc :
XI I ( xj ,t )
On constate donc qu'il est possible de changer de variables spatiales. La description dite eulérienne
consiste à considérer les variables x1 , x 2 , x3 et t comme indépendantes et à les utiliser sous forme de
"variables ou coordonnées d'Euler".
Dans la description eulérienne, on ne se préoccupe pas de savoir ce qu'il advient de chaque particule.
En fait on étudie ce qui se passe, à chaque instant, en chaque point de l'espace.
On peut exprimer la vitesse et l'accélération en fonction des variables d'Euler :
vecteur vitesse :
i i
V M , t
d OM t
avec v i ( X J , t ) J ( x k , t ), t
dt t t
vecteur accélération :
d 2 OM t 2 i 2 i
M , t avec i ( X J , t ) J ( x k , t ), t
dt 2 t2 t2
Pratiquement, on peut dire qu'en description lagrangienne, on suit le domaine dans son mouvement,
alors qu'en description eulérienne, on observe l'évolution du système en un point géométrique fixe pour
l'observateur.
Souvent nous aurons à considérer les variations d'une grandeur physique, que nous noterons A , au
cours du temps. Cette grandeur peut être une fonction scalaire, vectorielle ou tensorielle. Nous avons donc :
Aa( xi , t ) pour une détermination vis à vis des variables eulériennes
AA( X i , t ) pour une détermination vis à vis des variables lagrangiennes.
Ainsi, si nous considérons un point géométrique de l'espace, la grandeur A étant définie en ce point,
nous pourrons exprimer les variations en utilisant la dérivée partielle par rapport au temps. On appelle
parfois cette dérivée "dérivée locale". En variables eulériennes nous pouvons écrire :
A a
(x ,t)
t t i
Cependant, les grandeurs utilisées sont souvent attachées à un domaine matériel (température, masse
volumique, vitesse ...). Il convient de considérer aussi la variation de ce domaine matériel au cours du temps.
Pour ce faire on utilise la dérivée totale par rapport au temps, appelée "dérivée particulaire" (du fait que c'est
une particule que l'on suit dans son mouvement).
En représentation lagrangienne, puisque les grandeurs physiques sont repérées vis à vis de l'élément
de matière, il y a identification entre la dérivée particulaire et la dérivée locale :
dA dA A
( X I , t ) ( X I , t )A
dt dt t
Par contre, pour la représentation eulérienne, le calcul de la dérivée particulaire nécessite de prendre
en compte la variation du domaine délimité par des variables xi qui sont fonctions du temps :
d A da a a i
A ( xi , t ) ( xi , t )
dt dt t xi t
Dans cette formule on remarque la présence de i qui est la ième composante du vecteur vitesse.
t
a
D'autre part le terme peut aussi être interprété comme la composante de l'opérateur gradient appliqué à
xi
la grandeur A On peut donc écrire, sous une forme générale :
a
A ( xi , t )grad a( xi , t ).V ( xi , t )
t
La première accélération (la négative) est celle d'une particule que l'on suit dans son mouvement. En
variable de Lagrange, c'est la dérivée particulaire. Pour la seconde accélération (positive), on observe le
mouvement en un point fixe de l'espace et on ne considère que les variations de vitesse dues au temps : c'est
la dérivée locale.
Tenseur Gradient
Il convient de bien différencier la notion de déplacement de la notion de déformation. Ainsi que nous
avons déjà pu le constater en faisant l'étude mécanique des solides dits indéformables, il existe des champs
vectoriels de déplacement qui ne créent aucune déformation.
Autant il est facile de définir le champ vectoriel des déplacements, autant la notion de déformation est
délicate à bien cerner. Ainsi que nous allons le voir nous ne pourrons pas parler d'une déformation, mais de
scalaire déformation, de vecteur déformation et de tenseur d'ordre 2 des déformations. Il convient donc de
bien faire attention à toutes ces entités.
Pour matérialiser la déformation, on étudie la transformation d'un vecteur "matériel", c'est à dire d'un
vecteur ayant origine et extrémité confondus avec des points matériels. Toutefois on conçoit bien que l'état
de déformation n'étant généralement pas homogène dans la matière, il faille utiliser des points matériels
infiniment voisins afin de bien caractériser la déformation au voisinage d'un élément matériel.
Ces relations nous permettent de mettre en évidence les composantes d'un tenseur définies par :
x
d xi FiJ dX J avec FiJ i
X J
On peut donc écrire :
dx FdX
Ce qui implique :
dX F1dx
Le tenseur F qui apparaît est appelé "tenseur gradient" ou encore "application linéaire tangente".
D'après l'étude précédente, on serait tenté de croire que le tenseur F est suffisant pour représenter
l'état de déformation d'un domaine matériel. En effet il permet de bien faire apparaître les différences entre
les deux vecteurs dX et dx . Il semble même que la différence entre ces deux vecteurs soit à associer
directement au champ de déplacement. En effet nous avons :
dxdX FdX dX GradU dX
On pourrait alors conclure que le tenseur gradient du champ de déplacement est le tenseur qui suffit à
caractériser les déformations d'un domaine matériel. Cette conclusion est erronée, car il existe des cas de
déplacement d'un domaine matériel qui respectent la notion de solides indéformables alors que le tenseur
gradient du champ de déplacement est non nul. On peut par exemple imaginer le phénomène de rotation
autour d'un axe. Il faut donc définir proprement un état de déformation.
Pour caractériser les déformations d'un domaine matériel, il faut en fait considérer les variations entre
deux configurations de la distance existante initialement entre deux points matériels arbitraires. Hélas cette
notion de distance n'est pas simple à mettre en œuvre et on préfère considérer les variations de deux vecteurs
"matériels". Mathématiquement, cela revient à examiner les variations du produit scalaire de ces deux
On a ainsi:
dx.dx ' dX CdX ' avec CFT F
Dans cette relation C est un tenseur symétrique d'ordre deux (représentable par une matrice 3*3)
appelé tenseur des dilatations ou tenseur de Cauchy-Green droit.
C'est un tenseur lagrangien car ses deux références sont faites vis à vis de la configuration de
référence C 0 . Ce tenseur peut être défini à partir du tenseur gradient du champ de déplacement :
CF T F(IGradU )T (IGradU )
CI Grad U (GradU )T (GradU )T GradU
E
1
2
Grad U (Grad U )T (Grad U )T Grad U
C'est aussi un tenseur symétrique. On peut remarquer qu'il est identiquement nul dans un mouvement
de corps solide C I . Ses composantes sont :
FkI FkJ IJ 1 u I u J u K u K
1
E IJ
2 2 X J X I X I X J
On dira que la déformation du système est homogène si le tenseur des déformations E ne dépend pas
des coordonnées spatiales de référence X I .
Remarque
De la même façon que l'on définit le produit scalaire dx .dx' à partir du produit scalaire dX dX ' , on
peut, de manière tout à fait symétrique, définir le produit scalaire dX dX ' à partir du produit scalaire
dx .dx' .On aura alors les relations suivantes :
dX .dX ' dxB1 dx ' avec BF FT : Tenseur de Cauchy-Green gauche.
dx.dx 'dX .dX ' 2dx Adx '
1
A I B 1
2
Tenseur des déformations d'Euler-Almansi.
Le tenseur des déformations d'Euler-Almansi et le tenseur de Cauchy Green gauche sont des tenseurs
eulériens, symétriques.
Variation de longueur :
Prenons un vecteur "matériel" de longueur initiale dX orienté selon une direction unitaire N
au voisinage d'un point M 0 . Nous pouvons écrire :
dX dX N
La transformation nous donne alors :
dxdx n
Il est noter que le vecteur obtenu non seulement n'a pas la même longueur que le vecteur initial, mais
qu'en plus il ne garde pas la même orientation.
On peut alors définir l'allongement (ou la dilatation linéaire) au point M 0 dans la direction N
dxdX
M 0; N
dX
C'est en fait la variation relative de longueur de notre segment initial.
Ainsi, dans le cas particulier de la direction E1 , on obtient :
M 0 ; E1 E1CE1 1 C11 1 12E11 1
De même, on peut définir le glissement (ou la distorsion angulaire) au point M 0 dans les directions
initialement perpendiculaires N et M :
M 0 ; N ,M ( n , m)
2
D'où :
Arc sin
N CM
M 0 ; N , M Arc sin
2N EM
1 ( N ) 1 ( M
N CN M CM )
Par exemple, pour les deux directions orthogonales E1 et E2 , on aura :
C12 2E12
E1 , E 2 Arc sin Arc sin
C C 12E 12E
11 22 11 22
Comme le tenseur de Green Lagrange C est un tenseur symétrique, sa représentation matricielle est
symétrique dans tout repère. On a en fait affaire à une application bilinéaire symétrique. Il existe alors une
base de vecteurs E I ,E II ,E III dans laquelle la représentation matricielle de l'application est une matrice
diagonale. On dit que l'on a la base propre ou base principale.
Les vecteurs de cette base sont appelés les vecteurs propres de l'application. En mécanique, nous
parlerons plus facilement de directions principales.
On obtient donc :
dv C I dX I C II dX II C III dX III C I C II C III dV
dv det(C) dV
Comme nous venons de le voir, la caractérisation de l'état de déformation d'un domaine matériel
passe par la détermination de tenseurs plus ou moins compliqués. Quel que soit le choix fait au niveau des
tenseurs, on constate une non-linéarité provenant essentiellement des termes du type
(GradU )T GradU FT F . Cette non-linéarité de l'état de déformation par rapport au champ de
déplacement complique sérieusement les calculs.
BF FT IGrad U I (Grad U )T I (Grad U )T Grad U C Cauchy-Green gauche
1
2
1
A (IB 1) Grad U (Grad U )T E
2
Euler-Almansi
On remarque donc qu'il y a une identification entre les descriptions lagrangienne et eulérienne.
Ainsi que nous l'avons déjà constaté, ce sont les tenseurs de déformation de Green-Lagrange et
d'Euler-Almansi qui, plus que les tenseurs de déformation de Cauchy-Green, représente l'état de déformation
en un point. En effet dans un déplacement de corps solide indéformable, les tenseurs de déformation de
Green-Lagrange et d'Euler-Almansi sont nuls, alors que les tenseurs de déformation de Cauchy-Green sont
confondus avec le tenseur identité.
On convient de dire que, dans le cas de petites perturbations, l'état de déformation est représenté par
le tenseur des déformations linéarisé défini par :
1
Grad U (Grad U ) T E A
2
Ce qui nous donne pour les coordonnées cartésiennes :
1 u u 1 u u
IJ I J i j ij
2 X J X I 2 x j xi
Ce nouveau tenseur est en fait la partie symétrique du tenseur gradient. Pour traiter de nombreuses
applications, il peut être fait l'usage de la partie antisymétrique du tenseur gradient. Les relations sont les
suivantes :
1
Grad U (Grad U ) T
2
1
Grad U (Grad U ) T
2
Grad U
(Grad U ) T
M0
M’0
U M '0 U M 0 dX dX
On peut reconnaître les composantes d’un champ de déplacement de solide indéformable avec une
translation U M 0 et une rotation dX . Le reste représente donc la déformation du solide. C’est
pourquoi le tenseur est appelé tenseur de déformation.
Remarques
Il existe malheureusement des cas d'études qui ne respectent pas l'hypothèse de petites perturbations.
On trouve en particulier le non-respect de cette hypothèse simplificatrice dans des opérations de mise
en forme imposant à la fois de grands déplacements et de grandes déformations. Mais on peut aussi trouver
des applications qui ne respectent pas que l'une des conditions. Ainsi, en robotique, on est souvent confronté
à des problèmes de grands déplacements, mais dans chacun des éléments, on peut considérer que les
déformations sont très faibles.
A partir des hypothèses simplificatrices, on peut s'intéresser à l'étude des allongements et des
glissements au voisinage d'un point matériel.
Du fait des relations existantes entre les différents tenseurs, et en ayant remarqué que de nombreux
termes sont négligeables devant l'unité, nous pouvons écrire :
M ; a a ε a aa dilatation linéaire dans la direction a
M ; a , b 2 a ε b 2 ab distorsion angulaire de l’angle droit formé entre les directions a et b
D’une manière générale, on définira le vecteur déformation pure au point M dans la direction unitaire a par
la relation :
D p M ; a M a
La matrice représentant l'état de déformation linéarisé étant une matrice réelle symétrique, on peut
définir ses directions principales (vecteurs propres) et les valeurs des déformations principales (valeurs
propres). Du fait de la forte dépendance entre le tenseur des déformations de Green Lagrange et le tenseur
des déformations linéarisé, il y a identification totale entre les vecteurs propres des matrices associées à ces
deux tenseurs.
Pour le tenseur ε , les relations sont les suivantes :
ε.N I I N I
I 0 0
ε 0 II 0
0
0
III N I
Comme le tenseur des déformations linéarisé est symétrique, si les trois déformations principales sont
différentes, il existe trois directions principales orthogonales deux à deux.
On a donc :
PT ( )det (T- I)= - 3 TI 2 TII TIII
TIII detT
Etat déviatorique :
Pour un tenseur du second ordre quelconque, il est toujours possible de le décomposer sous forme
d’une somme de deux tenseurs de tel sorte que l’un soit sphérique et que l’autre ait une trace nulle. Les
formules sont les suivantes :
S
D
S D
Représentations graphiques
La notion de tenseur étant relativement délicate à appréhender, on recherche souvent des solutions
plus parlantes pour représenter un état tensoriel. Il existe, pour des tenseurs de second ordre d’un espace
vectoriel de dimension trois, des représentations graphiques, soit tridemensionnelle, soit plane, qui
permettent de tirer quelques enseignements.
Imaginons que l’on connaisse un tenseur symétrique, à coefficients réels, T par ses composantes dans
la base principale :
TI 0 0
T 0 TII 0
0 0 T E
III i
Considérons un vecteur unitaire quelconque : n ni Ei
On peut alors calculer le vecteur obtenu dans la direction n :
A(n ) T n
Dans la base principale, les composantes de ce vecteur sont :
A1 TI n1
A n Ai Ei avec A2 TII n2
A T n
3 III 3
D’autre part, comme le vecteur n est unitaire nous avons :
2 2 2
A1 A2 A3
n1 n2 n3 1 2 2 2
2 2 2
TI TII TIII
Nous constatons ainsi que les composantes du vecteur A peuvent très bien représenter les
coordonnées d’un point A dans l’espace des vecteurs propres. Avec l’équation précédente, on peut dire que le
EEII II
An
EI E
I
EIII
lieu décrit dans l’espace des vecteurs propres est un ellipsoïde, appelé ellipsoïde de Lamé.
Avec les formules de changement de base, il est facile de démontrer que l’on a :
TI TII TI TII
an TI cos TII sin 2 2 cos(2 )
2 2
T T
at (TII TI ) cos sin I II sin( 2 )
2
On constate donc que dans le plan vectoriel n , t , lorsque l’angle varie, l’extrémité du vecteur An
T T T T
parcourt un cercle dont le centre a I II ; 0 pour coordonnées. Le rayon du cercle est I II . Le point
2 2
extrémité décrit le cercle en sens inverse et du double de l’angle de position . Le cercle ainsi obtenu est
appelé cercle de Mohr dans le plan principal E I , EII . On conçoit aisément qu’il soit ainsi possible de
construire trois cercles. La figure obtenue montre ainsi le
tricercle de Mohr de l’état tensoriel.
A partir de la représentation de Lamé, on peut
déduire que pour une direction unitaire quelconque,
l’extrémité du vecteur An doit se trouver à l’intérieur du
tricercle. Les valeurs propres formant le diamètre de plus
grand des cercles de Mohr sont les valeurs extrémales du
vecteur normal. Leur différence constitue la plus grande
valeur du vecteur tangent.
Conditions de compatibilité
Ainsi que nous l’avons constaté, les différents tenseurs déformations sont issus de la donnée d’un
champ vectoriel, le champ de déplacement. Les relations permettent sans ambiguité de calculer, dans un
repère quelconque, les composantes de chacun de ces tenseurs dès lors que l’on connaît les composantes du
vecteur déplacement.
Par contre la démarche inverse n’est pas immédiate. On conçoit en effet qu’il soit délicat de
« remonter » à un champ de déplacement à partir de la connaissance d’un tenseur déformation.
Nous allons raisonner sur la forme linéarisé des déformations, donc à partir du tenseur de déformation
ε . Ce tenseur, symétrique est déterminé par 6 composantes. Il est clair que des relations doivent exister entre
ces six composantes si le tenseur représente un état de déformation obtenu à parti d’un champ vectoriel ayant
trois composantes.
Ces relations s’appelle les conditions de compatibilité et elles ne sont en fait que les conditions
d’intégrabilité au sens de Cauchy pour un système d’équations différentielles.
ij 1 u i u k u k u j
x k 2 x j x k xi xi x j x k
ij ik kj
x k x j xi
Nous venons ainsi de montrer que nous sommes capables de calculer les composantes du vecteur
gradient de ij . Toutefois nous obtiendrons effectivement un vecteur gradient si le rotationnel est nul, c’est
à dire si nous pouvons vérifier les relations suivantes :
ij ij 2 ij 2 ij
0
xl xk xk xl xl xk xk xl
2 ik 2 kj 2 il 2 lj
0
xl x j xl xi xk x j xk xi
On peut aussi démontrer que ces conditions de compatibilité prennent la forme intrinsèque suivante :
T
grad div ε grad div ε grad grad tr ε Δ ε 0
Donc, si ces équations sont vérifiées, il est possible de déterminer le champ de déplacement. La
méthode consiste à calculer les composantes du tenseur antisymétrique à l’aide des différentielles totales
exactes :
ij kj
d ij dxk ik dxk
xk x x
j i
Puis de déterminer les composantes du champ de déplacement à l’aide des trois autres différentielles
totales exactes :
dui ij ij dx j
Le champ de déplacement ainsi obtenu est défini à un champ de déplacement de solide indéformable
près.
En application, nous proposons au lecteur de définir le champ de déplacement qui crée l’état de
déformation suivant :
b x1 a x1 x2 0
a x1 x2 b x1 0
0
0 b x1 ei
Vitesse de déformation
Dans l'étude précédente, on s'est intéressé aux transformations du système entre une configuration de
référence C 0 et une configuration actuelle C t .
Sans se soucier du chemin de déformation suivi
dX lors du mouvement entre ces deux configurations, on a
étudié la transformation sous un aspect purement
dx(t)
géométrique, d'un état initial vers un état final. On
dx(t+dt)
conçoit très bien que cette étude puisse convenir dans
toute transformation pour laquelle l'état de déformation
soit une fonction d'état (au sens thermodynamique du
terme). Peu importe alors le chemin suivi pour passer
d'un état à l'autre.
Hélas, de plus en plus fréquemment, suite à une
modélisation plus fine, suite à une meilleure connaissance, suite à des développements de moyens de calcul,
il devient de plus en plus nécessaire d'étudié les évolutions du système suivant un chemin de déformation.
Nous sommes alors amenés à faire l'étude de façon incrémentale, c'est à dire à étudier la transformation entre
deux états infiniment voisins, puis, par un processus de type intégration, en déduire le chemin réel de
déformation.
Pour caractériser les vitesses, on introduit le vecteur vitesse V ( M , t ) que l'on peut considérer comme :
* fonction du temps et des coordonnées de référence X I (description Lagrangienne)
* fonction du temps et des coordonnées actuelles xi (description Eulérienne)
dE E
Le tenseur X ,t X , t est appelé taux de déformation Lagrangien
X , t E
dt t
Il est obtenu en dérivant par rapport au temps le tenseur des déformations de Green-Lagrange. C'est donc
la vitesse d'évolution de la déformation lorsque celle-ci est mesurée à partir d'un état de référence initial.
Etudions à présent la même variation de produit scalaire mais en variables eulériennes. On a donc :
d d d FdX d FdX '
dx.dx ' FdX . FdX ' . FdX ' FdX .
dt dt dt dt
d (dx ) d F dX 1
En utilisant la relation : F dX F F dx
dt dt
On obtient :
d d FdX d FdX ' 1 1
dx.dx ' .dx 'dx. F F dx.dx 'dx.F F dx '
dt dt dt
d
dt
dx.dx ' dx. F F 1 T F F 1 dx'
d
dx.dx ' dx.2 Ddx'
dt
Cette dernière relation nous permet de faire apparaître le tenseur taux de déformation eulérien D .
Il peut être déterminé à partir du tenseur gradient des vitesses.
Nous avons en effet la relation :
V X K Vi
FiK FKj 1 i L
X K x j x j ij
Ainsi le produit F F 1 défini un tenseur L qui n'est autre que le tenseur gradient des vitesses :
L Grad V
Le tenseur D représente la partie symétrique du tenseur gradient des vitesses. On peut aussi faire
apparaître le tenseur W qui représente la partie antisymétrique.
Les relations sont les suivantes :
Dx , t Grad V (Grad V )T L LT
1
2
1
2
W x , t Grad V (Grad V )T L LT
1
2
1
2
Grad V D W L x , t
(Grad V )T D W[Lx , t ]T
On montre que le tenseur W est un tenseur qui représente la vitesse de rotation de la matière.
Remarques
Cette interprétation est tout à fait similaire à celle des tenseurs de Cauchy-Green droit C et
des déformations de Green-Lagrange E .
dt dt
Ainsi, D11 est le taux de dilatation linéaire (ou encore taux d'allongement ou vitesse d'extension )
dans la direction E1 .
Taux de glissement
Nous devons cette fois prendre les deux vecteurs dx et dx ' dans deux directions orthogonales.
En les supposants normés dx E1 , dx ' E2 , nous avons :
d
dx.dx ' dx.2Ddx'2D12
dt
Lois de conservation
La mécanique des milieux continus repose sur des lois ou des principes de la physique. Tout le
monde pense bien entendu immédiatement au principe fondamental de la mécanique, mais il ne faut en
aucun négliger les autres lois constatées. L’évolution d’un domaine matériel sera souvent l’occasion
d’échange avec le milieu extérieur et ces échanges sont réglementés. Ainsi on conçoit que les variations entre
les domaines soit assujetties aux principes de la thermodynamique. Le premier principe permet de traduire la
conservation de l’énergie et il se présente sous la forme d’une égalité. A l’opposé, le second principe de la
thermodynamique ne sert qu’à constater l’impossibilité que l’on a à réaliser certaines transformations. Il est
alors donné par une inégalité.
A ces trois lois, il faut impérativement ajouter la loi de conservation de la masse. Souvent, en
mécanique, on oublie de traduire le fait que le domaine étudié ne transforme pas sa masse dans son
mouvement. Cela provient du fait que l’enseignement traditionnel de la mécanique du solide se fait en
variables de Lagrange et que l’on suit la particule (ou le domaine) dans son mouvement. Par contre, en
variables d’Euler, il faut bien traduire le fait qu’il n’y a pas de transformation de la masse du milieu étudié
même si localement il peut y avoir une modification de la masse volumique.
Ainsi que nous allons le constater, ces lois peuvent s’exprimer soit sous forme globale, c’est à dire
écrites pour un domaine matériel, soit sous forme locale, c’est à dire en équation différentielle valable en
chaque point du domaine.
Avant de donner des expressions d’une loi de conservation, il convient de compléter le bagage
mathématique en précisant la notion de dérivée particulaire d’une intégrale de volume et les énoncés de deux
théorèmes importants, le théorème de la divergence et le théorème de l’intégrale nulle.
Soit un domaine D que l’on suit dans son mouvement et considérons la variation entre deux instants
d
dt D
infiniment proche de l’intégrale d’un champ tensoriel volumique sur le domaine : a dv
Cette variation est due à deux contributions, d’une part la variation propre du champ tensoriel entre
a
les deux instants et d’autre part la variation du domaine entre les deux instants.
t
Pour calculer l’expression totale, désignons par Dt le domaine à l’instant t et par Dt dt le domaine à
l’instant t+dt. L’instant les séparants étant infiniment petit, on peut supposer qu’ils possèdent une large
intersection commune que l’on désignera par D0 .
J t dt J t d a(t )
a dv dv a(t ) v n ds a(t ) v n ds
dt dt D D0
t D D
Dans ces expressions, D (resp. D ) représente la surface commune aux domaines D0 et D
(resp. D ). On peut donc en déduire la relation fondamentale suivante :
d a(t )
dt D
a dv
D
t
dv a(t ) v n ds
D
D'
a dv 0 D' a 0
Pour la démonstration de ce théorème, il suffit d’imaginer que le champ tensoriel n’est pas nul en un
point donné du domaine D . Du fait de la continuité, il est alors possible de définir un domaine D'
infiniment petit enveloppant le point et tel que l’intégrale du champ tensoriel ne soit pas nul, ce qui va à
l’encontre de l’hypothèse de départ.
Théorème de la divergence
Nous nous contenterons de donner, sans démonstration, un énoncé de ce théorème appelé aussi
théorème de Green – Ostrogradski :
Le flux d’un champ tensoriel A au travers de la surface D enveloppant le domaine D est égal à
l’intégrale de la divergence du champ tensoriel sur le domaine :
D
A n ds divA dv
D
Remarques :
Dans le cas où A représente un champ vectoriel constant, on obtient
D
n ds 0
Dans le cas où A représente un champ scalaire f , on obtient
D
f n ds grad ( f ) dv
D
On peut dire que d’une manière générale, une loi de conservation exprime un bilan d’une grandeur
tensorielle A . On peut alors associer à cette grandeur :
La densité volumique dans le domaine considéré : a
La densité volumique produite par unité de temps dans le domaine considéré : a v
La densité surfacique associée au flux de A entrant à travers de la frontière du domaine : a s
La loi de conservation a alors comme expression générale :
dA d
dt dt D
a dv a v dv a s ds
D D
Equation qui traduit le fait que la variation de la grandeur A au cours de l’intervalle de temps dt est
égale à la somme de la quantité produite (algébriquement) à l’intérieur du domaine et de la quantité entrant
(algébriquement) à travers la frontière D du domaine.
Ce qui nous donne une forme locale de l’équation de continuité avec le théorème de l’intégrale nulle :
div( v ) 0
t
d
div(v ) 0
dt
Pour notre part, nous nous contenterons de l'énoncé classique du principe fondamental de la
mécanique:
Il existe au moins un repère Rg , dit galiléen, et une chronologie, dite absolue, tels que, à chaque
instant et pour toute partie D d'un système , la dérivée par rapport au temps du torseur cinétique galiléen
est égal au torseur des actions extérieures s'exerçant sur D .
Pour pouvoir exploiter le principe fondamental de la mécanique, nous devons donc définir une
représentation des efforts appliqués à toute partie D d'un système .
Vecteur contrainte
La modélisation des efforts intérieurs passe par une axiomatique. Il existe en effet plusieurs modèles
employés suivant les domaines d'études. Pour notre part, nous nous contenterons de l'exploitation du postulat
de Cauchy, ce qui va nous conduire à la représentation la plus fréquente de l'état de contrainte en un point
matériel.
Postulat de Cauchy
* Les efforts exercés sur une partie D d'un milieu continu
par le complémentaire de D dans le système peuvent être représentés par
une répartition surfacique de forces.
* Cette densité surfacique ne dépend du domaine considéré
n
que par la normale extérieure au domaine pour le point d'étude.
T(M,n) dS
M
On a donc une représentation par un vecteur du type T M , n appelé vecteur
contrainte en M dans la direction n .
Avec l'hypothèse de densité surfacique de forces, nous pouvons dire que sur chaque surface
élémentaire dS autour du point M et de normale n , les éléments du système situés dans la région de
M et n'appartenant pas à la partie D exercent sur les éléments du système appartenant à la partie D une
force élémentaire dF déterminée par : dF T M , n dS
n De même on a le vecteur contrainte tangentielle n
(encore appelé cission ou contrainte de cisaillement) qui
représente le vecteur contrainte projeté dans le plan de la facette.
Une contrainte normale positive traduit localement un état de traction de la matière. Si au contraire
elle est négative, nous avons localement un état de compression.
Remarques
1- Les composantes du vecteur contrainte sont homogènes à une pression, c'est à dire
qu'ils ont la dimension d'une force par unité de surface.
2- Le vecteur contrainte ainsi défini est déterminé dans la configuration actuelle. Nous
avons ainsi une représentation eulérienne de ce vecteur.
3- Une autre axiomatique pourrait être de considérer une densité de couples en plus de la
densité surfacique T M , n et de la densité volumique f M , t . Cette modélisation est souhaitable en
présence de champ magnétique élevé (accélérateur de particules).
Le vecteur contrainte ne suffit pas à lui seul pour caractériser l'état de contrainte en un point matériel.
Sa dépendance vis à vis de la direction de normale à la facette montre clairement qu'il est nécessaire
d'envisager une autre représentation pour l'état de contrainte.
Considérons par exemple une poutre droite circulaire sollicitée en traction simple. Si on peut négliger
les actions gravitationnelles, on obtient une modélisation des efforts extérieurs très simple.
Ce qui caractérise l'état de contrainte, c'est la relation existante entre le vecteur contrainte et la
direction de normale à la facette. Pour obtenir cette relation, il suffit de considérer l'équilibre d'un domaine
matériel de forme tétraédrique ayant trois faces de normales E1 , E 2 , E3 .
Avec ces notations, ii représente la contrainte normale pour une facette de normale E i alors que ij
(avec les indices différents) représente une composante tangentielle du vecteur contrainte pour la facette de
normale E i .
D'autre part nous sommes amenés à définir la quatrième face de notre quadrilatère par les
composantes n1 , n 2 , n3 de la normale n à la facette. Si on désigne par S i l'aire de la face de normale E i ,
et par S l'aire de la surface de normale n , on a la relation :
S i ni S
L'équilibre de notre domaine va faire intervenir aussi bien des forces de surface (associées aux
vecteurs contraintes) que des forces de volumes (associées aux efforts extérieurs). Toutefois, ces dernières
faisant intervenir des éléments différentiels d'ordre supérieur, on peut les négliger devant les forces de
surfaces si les dimensions de notre tétraèdre sont infinitésimales.
Or, d'après la définition du vecteur contrainte, on conçoit relativement bien la relation suivante :
T ( M ,n ) T ( M , n )
On obtient donc :
T ( M , n ) n1T ( M , E1 ) n2T ( M , E2 ) n3T ( M , E3 )
Ainsi, la donnée des vecteurs contraintes dans les trois directions de base E1 , E 2 , E3 suffit pour
déterminer le vecteur contrainte dans une direction de facette quelconque.
Ce tenseur est appelé tenseur des contraintes ou encore tenseur de Cauchy. Il est fonction
uniquement du point d'étude.
La donnée du champ tensoriel dans le domaine d'étude permet de connaître l'état de contrainte en tout
points de notre domaine. Bien entendu, cette répartition de contrainte n'est pas indépendante des
sollicitations exercées sur notre domaine. Les équations d'équilibre vont nous permettre de mettre en
évidence cette dépendance.
Equilibre dynamique
Pour écrire les équations d'équilibre, il convient d'isoler un domaine matériel et de lui appliquer le
principe fondamental de la dynamique.
D'un coté de l'égalité nous trouvons le torseur résultant des efforts extérieurs. Celui-ci est la somme
de deux torseurs :
( M , t )dm
D
f
Torseur des actions extérieures (densité massique)
OM f ( M , t )dm
D
T ( P, n )dS
D
Torseur des actions intérieures (densité surfacique)
OPT ( P, n )dS
D
Le domaine d'intégration du deuxième torseur est D , c'est la surface contour délimitant notre
domaine matériel D . C'est donc une surface fermée.
De l'autre coté de l'égalité nous avons la dérivée par rapport au temps du torseur cinétique galiléen de
notre domaine
d
dt V ( M , t / Rg )dm
d D
OM V ( M , t / Rg )dm
dt D
Présenté sous cette forme, le Principe Fondamental de la Mécanique apparaît bien comme une loi de
bilan.
Ainsi, dans cette égalité nous trouvons avec deux torseurs ayant D comme domaine d'intégration et
le torseur des efforts intérieurs avec D comme domaine d'intégration.
T
D
( P , n )dS
D
n dS dv
div
D
( M , t / Rg ) div f ( M , t )
Cette équation fondamentale est la traduction locale du principe fondamental de la mécanique. Elle
montre bien les liens entre l'état de contrainte en un point et les sollicitations extérieures.
Il est possible d'avoir une démonstration plus "physique" de cette équation en isolant un
parallélépipède rectangle construit avec des arrêtes communes avec les axes de base.
Pour une facette de normale E i et de surface dx j dxk , la force associée est du type il dx j dxk El
Toutefois, pour cette dernière représentation, il convient de bien faire attention aux points
d'application de ces forces, la valeur des contraintes il étant fonction des coordonnées de ces points.
Points M1 M2 M3 M4 M5 M6
A l'écriture des équations d'équilibres, nous pouvons constater de nombreuses simplifications. Ainsi il
nous reste les trois équations scalaires suivantes :
11 21 31
f1 1 0
x1 x2 x3
12 22 32
f 2 2 0
x1 x 2 x3
13 23 33
f 3 3 x x x 0
1 2 3
L'avantage de la présentation précédente est qu'elle permet une utilisation rapide de l'équation du
moment dynamique. On peut tout d'abord remarquer que les forces de volume et les forces d'inertie induisent
des moments d'ordre 4, négligeables vis à vis des moments associés aux forces de surface qui eux sont
d'ordre 3.
Dans le calcul du moment des forces de surface, seules les composantes tangentielles (cissions)
donnent ces moments d'ordre 3. Une simple équation conduit alors à la relation suivante :
ij ji
Cette équation, appelée "équation de réciprocité des cissions", entraîne la symétrie du tenseur des
contraintes. Ainsi, comme le tenseur des déformations , le tenseur des contraintes ne sera déterminé
que par 6 termes. Il suffira de se donner trois contraintes normales sur la diagonale et trois contraintes
tangentielles hors diagonale.
Changement de base
La relation T ( M , n ) n montre que le vecteur contrainte dépend linéairement de la direction de
normale à la facette. Le tenseur des contraintes est donc une application linéaire qui fait passer de n à
T (M , n) .
Si on choisit une base orthonormée ( E1 ,E2 ,E3 ) , cette application linéaire est représentée par une
matrice dont les éléments sont ij . Dans une nouvelle base orthonormée ( E1 ' ,E2 ' ,E3 ' ) les nouvelles
composantes du tenseur des contraintes ij ' seront déduites des anciennes à l'aide de la formule suivante :
ij 'Qik Q jl kl
Dans cette formule, les termes Qij représentent la matrice de passage :
Ei 'Qij E j avec Qij Qkj Q ji Q jk ik
Contraintes principales
Le tenseur des contraintes étant symétrique à coefficients réels, il est diagonalisable et ses valeurs
propres sont réelles.
Il existe donc trois contraintes principales (valeurs propres) associées à trois directions principales
(vecteurs propres). Nous avons ainsi des relations du type :
T ( M , EI ) EI I EI
Dans la base des vecteurs propres ( EI ,EII ,EIII ) , la matrice représentant l'état des contraintes est
diagonale
Généralement, on décompose le tenseur des contraintes en une somme d'un tenseur sphérique S et
d'un tenseur déviatorique D . Le tenseur déviatorique D est un tenseur ayant une trace nulle. La
décomposition est alors unique.
S D
tr D 0
On a les relations : tr tr
S
tr
S I
3
La trace du tenseur des contraintes est un invariant. A partir de cette notion, on peut définir la
pression hydrostatique :
p
tr
11 22 33 I II III
1 1
3 3 3
Le tenseur déviateur D est symétrique et il admet les mêmes directions principales que le tenseur
des contraintes. On dit que la pression p représente la partie sphérique du tenseur des contraintes et que le
tenseur D représente la partie "cisaillement".
Invariants
Comme pour le tenseur des déformations, l'annulation du polynôme caractéristique montre qu'il
existe des invariants scalaires.
J 1 tr D 0
1
tr S S S S
J 2 tr D
2
2
D
2
I II II III S IIIS I
1
6
I II 2 II III 2 III I 2
I 3 det D S I S II S III
Cercle de Mohr
L’état de contrainte est donc représenté par un tenseur. Ainsi que nous l’avons déjà vu il est possible
d’obtenir une représentation graphique plane par cercle de Mohr.
Dans le plan de cette représentation, on trace le lieu de l’extrémité du vecteur contrainte, en fonction
de l’orientation de la normale à la facette choisie au point considéré. Si la normale appartient à un plan
principal, ce lieu est l’un des trois cercles de Mohr associés aux plans principaux. Si la normale appartient à
deux plans principaux, c’est à dire si la normale est confondue avec une direction, alors le vecteur contrainte
est situé sur l’axe de la normale, l’extrémité du vecteur étant alors confondu avec le point commun aux deux
cercles de Mohr. Enfin si la normale est quelconque dans l’espace des vecteurs propres, l’extrémité du
vecteur contrainte se trouve à l’intérieur du tricercle.
L’avantage de cette représentation graphique réside dans la facilité de visualisation des composantes
normales et tangentielles d’un vecteur contrainte. On vérifie aisément que la plus grande contrainte
principale est en fait la valeur maximale de la
contrainte normale en un point alors la valeur
minimale est donnée par la plus petite contrainte
principale. Pour ce qui est de la contrainte
tangentielle, la plus grande valeur est donnée par la
demi différence entre la plus grande contrainte
principale et la plus petite contrainte principale.
Elle est obtenue pour la direction de normale qui
correspond à la bissectrice du plan principal
associé à la contrainte principale maximale et la
contrainte principale minimale.
Considérons une poutre droite de section circulaire sollicitée en flexion pure combinée avec de la
torsion. On désigne par E x l’axe de la poutre (ligne des centres de gravité) et par E z l’axe du moment de
flexion. Il est alors possible de démontrer que, dans le cadre des hypothèses de la théorie des poutres, les
tenseurs contraintes associés à ces deux sollicitations sont dans la base cylindro polaire :
0 0
Pour la torsion : 0 0 0
Mt
avec r
0 0 E x , Er , E IG
Pour la construction de ce cercle, il suffit de représenter quelques points appartenant à ce cercle, c’est
à dire de définir l’extrémité de vecteur contrainte pour quelques directions de normales appartenant au plan
principal. On peut alors choisir de représenter les vecteurs contraintes associés aux directions E x et E . On
a:
T M ; E x E x E
T M ; E E x
La construction du cercle de Mohr est alors possible et elle montre que les valeurs des contraintes
principales sont :
1
I 2 2 4
2 2
II 0
1
III 2 2 4
2 2
Nous venons de décrire un problème de mécanique sous deux angles différents. D’un coté, une
description cinématique nous a permis d’introduire les quantités tensorielles de déformation, de l’autre coté,
par une description dynamique, nous avons obtenu les quantités tensorielles de contrainte.
Toutefois, l’expérience montre qu’il est impossible de dissocier les deux approches et qu’il y a une
dépendance étroite entre ces deux descriptions. Il existe une dualité entre les notions de déplacement –
déformation et les notions de force – contrainte. A tel point qu’il est souvent impossible de distinguer la
cause de l’effet.
Dans une étude de mécanique il est nécessaire de définir toutes les variables. Il convient donc d’en
faire le dénombrement et de rechercher toutes les équations à notre disposition pour mener à bien cette étude.
Les variables peuvent se classer dans les deux catégories cinématique et dynamique. Pour l’aspect
cinématique on peut, dans l’hypothèse des petites perturbations dire que les variables d’étude sont le champ
vectoriel de déplacement et le champ tensoriel de déformation. Du coté de l’aspect dynamique, les seules
variables d’études sont les composantes du champ tensoriel de contrainte. Le dénombrement des inconnues
d’une étude de mécanique est alors le suivant :
Pour ce qui concerne les équations, nous avons à notre disposition d’une part les relations
déplacement – déformation issue de l’étude cinématique, d’autre part les équations d’équilibre issues de
l’étude dynamique.
Il est à noter que dans ce dénombrement d’équations, il n’est pas fait état de l’équation du moment
dynamique, cette dernière étant directement utilisée pour obtenir un tenseur des contraintes symétrique.
Le bilan inconnues – équations montre brutalement qu’il existe un déficit de 6 relations pour traiter
un problème de mécanique. Ce déficit sera comblé par les relations issues de l’expérience, relations que l’on
appellera Lois de comportement.
Pour être correctes, les nouvelles équations doivent respecter certaines conditions et en particuliers ne
pas aller à l’encontre des principes fondamentaux de la physique (mécanique et thermodynamique). Il
convient donc dans un premier temps de formuler clairement ces principes en fonction de nos inconnues
d’étude. Ces principes faisant apparaître essentiellement des quantités énergétiques, il nous faut les
expressions des grandeurs utilisées.
Ce théorème est une conséquence directe du principe fondamental de la mécanique. L’équation locale
nous donne :
dV
dt
div f
On peut alors
faire le produit scalaire avec le vecteur vitesse :
dV
dt
.V div .V f .V
d V 2
div .V f .V
dt 2
Dans cette expression, le dernier terme représente le produit doublement contracté entre le tenseur
contrainte et le tenseur gradient du champ des vitesses. Sous forme développée, on peut, dans une base
cartésienne, écrire :
ij V j ij V j ij V j
xi xi xi
Donc, grâce à la symétrie du tenseur de contrainte, ce terme apparaît comme le produit doublement
contracté entre le tenseur contrainte et le tenseur taux de déformation.
On a donc :
d V 2
div V D f .V
dt 2
Dans cette expression, le premier membre représente la dérivée par rapport au temps de l’énergie
cinétique du domaine que l’on suit dans son mouvement. En effet, en utilisant la dérivée particulaire d’une
intégrale de volume, nous pouvons écrire :
d V2 V2 V2
dt D 2
dv dv
2 V . n ds
D
t 2 D
Ce que nous pouvons écrire, compte tenu de la symétrie du tenseur des contraintes :
d
V 2
dt D 2
dv
n .
V ds
.V dv D D dv
f
D D
Dans le second membre, le premier terme représente la puissance mécanique des efforts surfacique, le
second terme représente la puissance mécanique des efforts volumique et le dernier terme représente la
puissance mécanique des efforts de cohésion, c’est à dire des efforts intérieurs :
Pext T M ; n .V ds f .V dv
D D
Pint D dv
D
La dérivée par rapport au temps de l’énergie cinétique d’un domaine D que l’on suit dans son
mouvement est égale à la somme de la puissance mécanique des efforts extérieurs et de la puissance
mécanique des efforts intérieurs.
Sous réserve d’admettre certains résultats, il est possible de déterminer la loi de comportement
traduisant l’élasticité linéaire sans faire appel aux notions de thermodynamique. Toutefois, afin de rester
encore un peu général et d’avoir les bagages mathématiques qui par la suite permettront d’établir d’autres
lois de comportement (comme la plasticité), nous allons maintenant regarder les deux principes de la
thermodynamique. De plus il ne faut pas oublier que de nombreux problèmes technologiques impliquent un
couplage entre les effets mécaniques et les phénomènes thermiques.
Ce premier principe est encore appelé loi de conservation de l’énergie. Il exprime le fait que la
variation de l’énergie totale (énergie interne et énergie cinétique) d’un domaine est égale à la somme de la
puissance des efforts extérieurs développés sur le système et de la quantité de chaleur apportée au système
par unité de temps.
dE dK Wext Q
Pext Q
dt dt t t
On remarquera cette fois l’emploi de la notation qui est utilisée pour indiquer que les fonctions
t
dérivées ne sont pas des fonctions d’état et qu’elles ne dérivent pas d’un potentiel.
L’énergie interne est une grandeur extensive (additive) et on peut définir une énergie interne
massique :
E e dv
D
De la même façon, on pourra écrire pour l’énergie cinétique :
V 2
K dv
D 2
Pour la détermination de la quantité de chaleur apportée au système par unité de temps, on suppose
que les échanges sont de deux types :
Surfacique conduction
Volumique rayonnement
Le terme de conduction sur la surface frontière est l’intégrale de surface d’une densité surfacique
h( M ; n ) , où n représente la normale extérieure en M à la surface. Cette densité s’exprime sous la forme
d’un flux d’un vecteur courant de chaleur sortant :
hM ; n qM . nM
Par convention, les quantités de chaleur reçues par le système seront notées positivement et celles
perdues négativement.
D r divq
de
dt
On peut donc dire que la variation de l’énergie interne massique est due à la puissance massique
dissipée par les efforts intérieurs et à un apport de chaleur.
Le deuxième principe de la thermodynamique postule l'existence d'un champ scalaire positif, appelé
température absolue et noté T et d'une fonction d'état du système additive, appelée entropie, notée S et telle
que l'on ait toujours l'inégalité :
dS r q
dt D T
dv . n ds
D
T
Il est à noter que nous n’avons plus une loi de conservation, mais au contraire une détérioration de
l’entropie.
L'égalité n'est obtenue que dans le cas très particulier des transformations réversibles.
La fonction entropie n'est donc définie que par sa différentielle et elle ne peut être calculée qu'à une
constante additive près. Généralement on travaillera avec l'entropie massique s.
d s de 1
D T q. grad T 0
dt dt T
1
* thermique par le terme q . grad T
T
d d T
* mécanique par le terme D s
dt dt
Le signe négatif du terme d'origine thermique s'explique facilement par la convention choisie. En fait
on traduit ainsi l'irréversibilité thermique. Un corps chaud ne peut que céder de la chaleur à un
environnement plus froid, alors qu'à l'inverse un corps froid ne pourra que recevoir de la chaleur (apport
d'énergie sous forme calorifique).
Le terme d'origine mécanique se présente sous la différence de deux quantités. La seconde quantité
est définie comme étant la partie réversible de la puissance dissipée par la déformation. Elle vient toujours en
déduction de la puissance de déformation.
Equation de la chaleur
Le premier principe introduit quatre nouvelles inconnues dans notre problème. En effet l’énergie
interne et le vecteur courant de chaleur ne sont à priori pas déterminés. De même le second principe nous
apporte deux nouvelles inconnues, l’entropie et la température absolue.
Il convient donc de trouver les équations supplémentaires qui permettront de définir complètement
toutes ces inconnues. A nouveau ces équations seront issues de l’expérience et elles feront souvent intervenir
à la fois les quantités thermiques et les quantités mécaniques.
Afin de ne pas alourdir l’exposé, nous nous contenterons d’une formulation simplifiée dans laquelle
les composantes thermiques interviendront très peu. En conséquence nous n’aurons qu’un déficit inconnues /
équations égal à 6, comme exposé dans le premier paragraphe de ce chapitre.
On fait généralement l'hypothèse que le matériau suit la loi de conduction de Fourier, c'est à dire
que le flux de chaleur est une fonction linéaire du gradient thermique :
q k grad (T )
Le scalaire k est la conductivité thermique. Si le corps n'est pas isotrope, la conductivité thermique
sera représentée par un tenseur. Si le corps est homogène, cette conductivité thermique est une constante.
La résolution de cette équation permet de connaître à chaque instant la température en tout point du
matériau. Pour être résolue, cette équation nécessite une bonne connaissance des conditions initiales et des
conditions aux limites du domaine.
Les conditions thermiques que l'on peut rencontrer aux limites sont :
* flux imposé (un flux nul correspond à une paroi parfaitement isolée, c'est à dire
adiabatique).
* échange par convection : k n . grad (T ) (T Text )
où est le coefficient de convection et Text la température du second milieu.
* échange par rayonnement : k n . grad (T ) (T 4 Text )
4
Thermo-élasticité linéaire
Ainsi que nous venons de le démontrer, nous avons un déficit inconnues / équations. Cet état de fait
ne doit pas nous surprendre, car il difficilement envisageable qu’une théorie générale puisse englober des
comportements aussi différents que ceux des solides et des fluides. Il faut faire appel aux résultats
expérimentaux pour déterminer les relations manquantes que nous appellerons les lois de comportement.
Toutefois, une telle loi de comportement ne peut pas être quelconque. Elle se doit de respecter certains
principes que l’on considérer de bon sens. L’objet de ce cours n’étant pas de faire une étude exhaustive de
toutes les lois de comportement, nous nous contenterons de ne citer que les principes évidents auxquels
devra souscrire le comportement étudié, à savoir le comportement élastique linéaire.
En premier lieu nous rappellerons qu’une loi de comportement ne peut en aucun cas déroger au
principe fondamental de la mécanique et aux principes de la thermodynamique
Ensuite, nous pouvons dire qu’une loi doit être objective, c’est à dire invariante dans tous
changement de référentiel. Elle doit être la même pour tous les observateurs. Cette condition d’objectivité
suppose une invariance pour les changements de chronologie (changement d’origine des temps et/ou
changement d’unité de temps), et une invariance pour les changements de repères.
Enfin nous dirons qu’une loi doit être déterministe c’est à dire que la réponse du milieu à l’instant t
ne doit dépendre que de l’histoire antérieure du milieu.
Bien évidemment, ces généralités ne permettent pas de définir la forme détaillée des lois de
comportement et encore moins d'obtenir une loi de comportement universelle. Pour poursuivre il faut faire
des hypothèses supplémentaires, hypothèses qui seront souvent déduites de l'observation expérimentale.
Nous pouvons maintenant donner la formulation d’un comportement élastique linéaire. Toutefois afin
d’aider le lecteur dans sa compréhension, nous indiquons deux approches quelques peu différentes pour
aboutir au même résultat.
Pour traduire le phénomène élastique d'un comportement de matériau, on peut dire que la réponse du
milieu est parfaitement décrite par la connaissance de la température et du tenseur des déformations.
Avec l'hypothèse formulée, on peut dire que la fonction d'état (énergie libre massique) est une
fonction uniquement des paramètres T et . On peut donc écrire :
d , T d d T
D
dT
dt dt T dt T dt
Comme les seuls paramètres retenus pour l'étude sont la température et le tenseur des déformations,
dT
l'inégalité précédente doit être satisfaite quels que soient D et . On peut donc dire :
dt
0 et s 0
T
Ainsi on constate que la connaissance de la fonction d'état énergie libre massique permet de définir la
loi de comportement du matériau. Pour cette raison on donne le nom de potentiel élastique à la fonction
énergie libre .
Pour poursuivre, on peut formuler l'hypothèse des petites perturbations, c'est à dire que la température
T et le tenseur des déformations linéarisé sont les seules variables d'état du système.
Par cohérence avec l'approximation, nous ne garderons dans le développement du tenseur des
contraintes en fonction du tenseur des déformations que les termes d'ordre 1. De même pour le paramètre
température.
0 A T T 0
Si le matériau est homogène et isotrope, la condition d'objectivité nous conduit alors à un tenseur
d'élasticité déterminé par deux constantes et le tenseur des coefficients de dilatation thermique est sphérique
I .
La loi de comportement devient alors :
0 2 trace T T 0 I
Que l'on peut encore écrire :
1
0
0
0
T T trace I
E E
Nous allons reconstruire cette loi de comportement en essayant de montrer l’importance de chaque
hypothèse formulée.
Dans un premier temps nous dirons que nous faisons subir à notre milieu continu une
transformation géométrique continue, infinitésimale. Nous nous plaçons ainsi dans le cas des petites
perturbations et l’état de déformation peut être, aussi bien en variables de Lagrange qu’en variables d’Euler,
déterminé par la partie symétrique du tenseur gradient de déplacement, c’est à dire le tenseur .
Dès à présent nous écrire les conséquences de ces hypothèses sur le second principe de la
thermodynamique :
Q
Q T dS
t
D’autre part nous supposons que le domaine ne subit aucune transformation chimique, ni de
changement d’état. Il n’y a donc aucune création de chaleur interne et par voie de conséquence, comme le
domaine est constamment à la température de la source, l’échange de chaleur est nul.
Q0
Ainsi la puissance de déformation est la dérivée par rapport au temps de l’énergie potentielle.
Cette énergie de déformation ne sera une différentielle totale exacte que si les contraintes ij ne sont
fonctions que des déformations ij , à une constante près. On obtient alors :
ij ij f ij kl
0
Les contraintes ij
0
représentent l’état de contrainte en l’absence de déformation. Ce sont les
contraintes initiales. Dans l’état initial naturel, elles sont nulles.
Pour avancer dans notre étude nous supposerons que d’une part l’état initial est naturel, et que d’autre
part le matériau a un comportement élastique linéaire, c’est à dire que les relations entre l’état de
contrainte et l’état de déformation sont des fonctions linéaires.
On peut donc écrire :
ij Aijkl kl
Le tenseur du quatrième ordre A représente le tenseur de raideur. Dans l’hypothèse d’un milieu
continu homogène, ses composantes sont indépendantes des coordonnées du point considéré. Compte tenu
de la symétrie des tenseurs contrainte et déformation, le tenseur de raideur est caractérisé par 36 termes.
Toutefois le nombre de paramètres indépendants est de 21 car il faut respecter les conditions d’intégrabilité
de Cauchy pour la forme différentielle de l’énergie de déformation. Ces conditions sont au nombre de 15 :
ij kl
Aijkl Aklij
kl ij
Dans le cas le plus général, il conviendra donc de trouver les essais de caractérisation de ces 21
fonctions. Dans la pratique ces fonctions sont dépendantes de la température et du temps (vitesse
d'application des charges). Comme on travaille en général dans des plages de température bien définies ,
relativement limitées et que ces fonctions sont faiblement dépendantes de la température, on peut facilement
les assimilées à des coefficients constants pour une cinétique donnée.
L'identification de ces coefficients élastiques repose sur l'évaluation de la raideur dans des essais
statiques (traction-compression, torsion ...), dans des essais de vibrations ou dans des essais de propagation
d'ondes. On constate une différence au niveau des résultats donnés par ces essais. Cet écart s'explique car les
méthodes dynamiques ne permettent pas de prendre en compte certains mouvements internes visqueux et de
ce fait donnent des rigidités un peu plus grandes.
Le tenseur de raideur est un tenseur d'ordre 4. Il est donc particulièrement délicat à expliciter. Les
formules développées sont relativement lourdes. Il convient donc de trouver une méthode qui permette une
simplification d'écriture.
La solution réside en des applications linéaires. L'une va nous permettre de passer de l'espace
vectoriel de dimension 2 associé aux tenseurs d'ordre 2 vers un espace vectoriel de dimension 1 auquel on
associera des tenseurs d'ordre 1. Pour le tenseur des contraintes, cette application se présente sous la forme
suivante :
11
22
11 12 13
21 22 23 ˆ 33
31 32 33
23 32
31 13
12 21
Par contre pour le tenseur des déformations, on préfère utiliser l'application définie par :
11
22
11 12 13
33
21 22 23 ˆ
2 2
31 32 33
23 23 32
31 2 31 2 13
2 2
12 12 21
Ces transformations sur les tenseurs des contraintes et des déformations induisent l'existence d'une
application linéaire de l'espace vectoriel de dimension 4 (associé au tenseur de raideur) vers un espace
vectoriel de dimension 2 :
K ˆ Cˆ ˆ
La nouvelle forme du tenseur de raideur permet alors de lui associer une matrice carrée (6,6) :
Ces relations étant au nombre de 15, nous nous retrouvons bien avec 21 coefficients indépendants.
X ij 2Z ij
cij
Z Yij
ij
Les sous-matrices X, Y et Z étant des matrices (3,3), les matrices X et Y étant symétriques.
Les hypothèses supplémentaires portant sur le degré d'anisotropie du matériau vont nous permettent
de diminuer le nombre des coefficients indépendants.
Ces hypothèse portent essentiellement sur les symétries et rotations possibles sans changement de la
loi de comportement. L'invariance du comportement dans un certain type de changement de base ne sera en
effet vérifié qu'avec des relations particulières du tenseur de raideur.
Pour mettre en évidence ces relations on rappelle les règles de transformation des composantes d'un
tenseur dans un changement de bases orthonormées :
Remarque La notation précédente (avec des indices supérieurs et inférieurs) peut choquer à
première vue mais cette notation est en conformité avec les notions de variance et de contravariance. Elle
permet des écritures avec des simplifications systématiques. De plus, dans le cas d'une métrique non
euclidienne, elle seule permettra de prendre en compte correctement les nouvelles notions de longueur.
Toutefois, dans un souci de simplicité, nous continuerons à utiliser des notations avec des indices
inférieurs pour les tenseurs.
L'hypothèse d'isotropie impose que la loi de comportement soit indépendante du repère choisi pour
l'exprimer. En d'autre terme, le tenseur de raideur doit être invariant pour tout changement de base. On peut
alors démontrer que la seule forme possible de ce tenseur est :
Aijkl ij kl ik jl il jk
ij 2 ij kk ij
Avec cette forme de relation, on constate que les directions principales de contraintes sont
confondues avec les directions principales de déformations.
Cette loi de comportement fera l’objet d’une étude approfondie dans la suite du cours.
Matériau orthotrope
Un milieu est dit orthotrope pour une propriété donnée si cette propriété est invariante par
changement de direction obtenue par symétrie relative à deux plans orthogonaux.
On remarque qu'alors la symétrie par rapport au troisième plan orthogonal est automatiquement
acquise.
Ce mode de comportement est relativement bien réalisé pour le bois (dans certains cas), les
composites unidirectionnels et les produits métalliques laminés.
Supposons que nous ayons une symétrie par rapport au plan de coordonnées x3 0 . La matrice de
changement de base traduisant cette symétrie est :
1 0 0
P 0 1 0
0 0 1
La relation d'indépendance du tenseur de raideur A dans ce changement va se traduire par le fait que
toutes les composantes K ijkl ayant un nombre impair d'indice 3 sont nulles. Ainsi pour la matrice C on
obtient :
Il nous reste maintenant à traduire la condition de symétrie par rapport à un plan orthogonal, par
exemple celui de coordonnées x1 0 .
On aura donc :
11 1 12 13 11
0 0 0
E1 E1 E1
1 23 22
22 21 0 0 0
E2 E2 E2
31 32
0 33
1
33 E
E3 E3
0 0
3
0 1
0 23
23
0 0 0
G23
1
0 0 0 0 0
31 G31 31
1
0 0 0 0 0
G12
12 12
Un milieu est dit isotrope transverse pour une propriété donnée si cette propriété est invariante par
changement de direction obtenue par rotation autour d'un axe privilégié. Dans ce cas, tout plan passant par
l'axe privilégié est un plan de symétrie. Nous pouvons donc remarquer que le milieu est déjà orthotrope.
Imaginons par exemple que l'axe E 3 soit l'axe d'isotropie. Il est donc nécessaire d'avoir une
invariance de la loi de comportement pour toute rotation définie par :
cos sin 0
P sin cos 0
0 1
0
K1212 sin cos A1 p A2 q K11pq cos2 sin 2 A1 p A2 q K12 pq
sin cos A1 p A2 q K 22 pq
K1212 sin cos sin cos K1111sin cos K1122 cos2 sin 2 K1212
2
c66 sin 2 cos2 c11c22 2c12 cos2 sin 2 c66
2
D'où la relation :
c66 c11 c12
1
2
En définitive on retrouvera 4 nouvelles équations (dont c22 c11 ). Il n'y a donc plus que 5
composantes indépendantes. Les équations deviennent :
11 1 12 13 11
0 0 0
E1 E1 E1
1 13
22 12 0 0 0 22
E1 E1 E1
13 13 1
33 E
E1 E3
0 0 0 33
21 12
1
0 0
23
0 0 0
E1 23
1
0 0 0 0 0
31 2G13 31
1
0 0 0 0 0
2G13
12 12
13 23 E
E1 E2 ; ; G13 G23 ; 2G12 1
E1 E2 1 12
Elasticité linéaire
Loi de comportement
Dans le chapitre précédent, nous avons expliqué la nécessité d’écrire des relations issues de
l’expérience afin de solutionner un problème. Nous allons maintenant étudié de façon plus approfondie l’une
de ces lois de comportement, l’élasticité linéaire.
Dans la pratique, c’est certainement le comportement qui est le plus facilement employé. Il
s’applique, moyennant certaines approximations, dans de nombreux cas. Pratiquement tous les métaux
présentent ces propriétés, sous réserve que le niveau de contrainte ne soit pas trop élevé. Mais la théorie de
l’élasticité linéaire peut aussi s’appliquer à des matériaux non isotropes, comme le bois par exemple. La
mécanique des sols utilise aussi cette théorie. Enfin, dans une certaine mesure, les matières plastiques
peuvent avoir une phase de comportement élastique.
Toutefois la loi que nous utiliserons sera limitée à des matériaux isotropes, c’est à dire que la
formulation de cette loi de comportement doit être identique quel que soit le référentiel utilisé, lié ou non au
matériau étudié.
E E
2 tr I
1
E
tr I
E
En notation indicielle, on obtient, dans n’importe quelle base (isotropie du comportement) :
E E
ij 2 ij ij ij
1 1 1 2 kk ij
1 1
ij ij I 1 ij ij kk ij
E E 2 2 2 3
On peut facilement constater avec ces relations que les bases principales de l’état de déformation et
de l’état de contrainte sont confondues.
La loi de comportement n’est caractérisée que par deux grandeurs indépendantes, par exemple les
coefficients de Lamé ou le module d’Young et le coefficient de Poisson. Généralement on préfère employer
ces deux dernières grandeurs que l’on peut facilement déterminer par un simple essai de traction.
Le tableau suivant donne certaines de ces valeurs pour une température de 20°C:
Dans le cas général nous aurons, grâce à la loi de comportement, suffisamment d’équations pour
pouvoir traiter un problème d’élasticité. Toutefois souvent nous serons face à un système d’équations
différentielles relativement délicat à résoudre. Il peut être utile d’employer des équations complémentaires
qui traduisent, sous une autre forme, les lois de la physique. Les équations de NAVIER et les équations de
BELTRAMI en sont un exemple.
Equations de NAVIER
Ces dernières ne sont en fait que la traduction des équations d’équilibre en terme de déplacement.
Pour cela on utilise à la fois la loi de comportement et les relations déformations – déplacements.
tr divu
u grad divu f 0
2 grad divu rot rot u f 0
Il est possible de retrouver ces équations en utilisant la notation indicielle. On peut ainsi dériver la loi
de comportement élastique linéaire exprimée dans une base cartésienne.
On obtient :
ij ij
2 ij 2 ij
x j x j x j x j xi
2 ui u j
fi i 0
x j
2
xi x j xi
2 ui
fi i 0
x j
2
xi
ui fi i 0
xi
Equations de BELTRAMI
Lorsque l’on désire résoudre le problème en contrainte, sans vouloir à priori définir les champs de
déplacement et de déformation, on utilise une méthode dite « inverse ». Il convient alors, en plus de la
vérification des équations d’équilibre, de s’assurer que l’état de contrainte conduit, par l’intermédiaire de la
loi de comportement, à un état de déformation compatible avec un champ de déplacement.
Les équations de BELTRAMI permettent justement de faire cette dernière vérification sans jamais
calculer les composantes du tenseur de déformation. Elles proviennent des équations de compatibilité :
T
grad div ε grad div ε grad grad tr ε Δ ε 0
E
I1
1 2
T
grad div grad div
1
1
grad grad I 1
div f I 0
1
i fi j f j
1 2 I1
ij
div f ij 0
x j xi 1 xi x j 1
Cas particulier : Dans le cas d’un domaine à masse volumique constante, en équilibre et placé dans un champ
de force volumique à divergence nulle div f 0 , on obtient :
1
1
grad grad I1 0
1 2 I1
ij 0
1 xi x j
La loi de comportement que nous venons de définir admet malheureusement des limites. Dans
pratiquement toutes les expériences, on constate en effet que, lorsque les efforts appliqués sont trop grands,
le matériau perd ses qualités d’élasticité et qu’il subsiste des déformations permanentes appelées
déformations plastiques. L’ingénieur est alors soumis à deux contradictions : assurer un prix de revient
minimal, c’est à dire employer le moins de matière possible, et définir une structure performante et
résistante, c’est à dire utilisant beaucoup de matière. Il est donc nécessaire pour lui de se trouver
constamment à la frontière entre ces deux contraintes et pour cela il lui faut donc avoir les éléments qui
définissent cette frontière.
La connaissance d’un état limite se détermine par les essais effectués en laboratoire. Il est logique de
penser que cet état limite est lié au tenseur des contraintes car c’est l’expression tensorielle qui traduit la
répartition des efforts à l’intérieur de la matière. En vertu de l’hypothèse d’isotropie du matériau, il est
logique de penser que la limite élastique sera reliée aux valeurs propres de l’état de contrainte, c’est à dire
aux contraintes principales. De plus il faut pouvoir tenir compte des différents résultats obtenus lors des
essais expérimentaux.
Nous pouvons donc envisager la forme générale d’un critère comme étant une relation du type :
F I , II , III , c1 , c2 , ... , cn 0
Dans cette expression, les coefficients ci permettent de prendre en compte les différents résultats
expérimentaux. On supposera que les contraintes principales sont ordonnées :
I II III
Tout état de contrainte élastique vérifie l’inégalité, l’égalité étant obtenu en limite d’élasticité.
Afin de bien se représenter cette limite élastique, on peut envisager une représentation graphique.
Pour cela on peut penser que le plan des cercles de Mohr, plan qui contient toutes les informations sur l’état
de contrainte, doit convenir. On va donc commencer par représenter dans ce plan les différents résultats
expérimentaux.
Traction uniaxiale
Parfaitement normalisé, c’est l’essai le plus couramment pratiqué. Sa mise en œuvre est relativement
simple à condition de bien respecter le processus opératoire. L’essai de traction est aussi beaucoup utilisé
pour définir les constantes élastiques du matériau. On démontre que, en des points au centre de l’éprouvette,
l’état de contrainte est de la forme :
0 0 0
0 0 0 E z représente l’axe de la poutre.
0 0 E , E , E
x y z
Les essais montrent que l’on est dans le domaine de comportement élastique tant que l’on vérifie la
relation :
e I e
Compression uniaxiale
C’est un essai plus difficile à mettre en œuvre. Pour éviter les phénomènes de bord (frottement entre
la pièce et les plateaux de compression) il faut une pièce élancée, mais on risque alors le flambement.
Les essais montrent que l’on est dans le domaine de comportement élastique tant que l’on vérifie la
relation :
'e I 'e
Cet état peut être obtenu dans le cas de la torsion d’un tube de faible épaisseur. Bien entendu nous
sommes à nouveau confrontés à des problèmes de flambement. C’est pourquoi nous utilisons souvent l’essai
de torsion sur des poutres droites circulaires à section pleine. L’état de contrainte est de la forme :
0 0 0
0 0
0 0 E , E , E
r z
Après calcul des valeurs propres I , II 0, III , il est facile de représenter le tricercle de
Mohr :
L’expérience montre qu’il existe une valeur de contrainte tangentielle à ne pas dépasser si l’on veut
rester dans un état élastique :
e
Compression isotrope
C’est en fait le cas d’un corps auquel on applique une pression uniforme sur sa surface. L’état de
contrainte est alors sphérique est on a :
p I
L’expérience montre qu’en fait il n’y a pratiquement pas de limite à la valeur de la pression
appliquée. Après retour à un état de pression nulle, le corps retrouve intégralement sa forme initiale : il n’y a
aucune déformation permanente.
La détermination d’un critère est particulièrement délicate. Il n’existe malheureusement pas de critère
universel qui intègre tous les résultats expérimentaux. Même si il était possible de déterminer un tel critère, il
est à craindre que le coût d’établissement et le coût d’utilisation ne seraient pas admissibles industriellement.
En effet la détermination des différentes limites élastiques associées aux différents essais fait appel à des
machines d’essai plus ou moins sophistiquées qui peuvent être onéreuses. Aussi on préfère utiliser des
Ce critère est basé sur le dernier constat concernant la compression isotrope et sur l’énergie de
déformation. Comme il n’y a aucune limite, il faut que ce critère permette de quantifier une énergie de
déformation qui ne dépende pas de la compression isotrope.
En se basant sur les résultats obtenus par l’expérience, à savoir que l’on modifie le volume sans
modifier la forme, on peut montrer que le tenseur des contraintes, comme le tenseur des déformations, est
purement sphérique. Les parties déviatoriques sont nulles.
L’idée associée au critère de Von Misès est donc de limiter l’énergie de déformation élastique
déviatorique, c’est à dire celle obtenue à partir des tenseurs déviateurs.
En tenant compte des résultats donnés par l’essai de traction et en exprimant l’énergie de déformation
déviatorique en fonction de l’état de contrainte, on obtient :
tr D e
2 2 2
3
Ce critère est basé sur une limitation du cisaillement en un point. Il revient en fait à limiter le rayon
du plus grand des cercles de Mohr et de ce fait il est particulièrement bien adapté à des sollicitations de
cisaillement comme la torsion d’une poutre.
Son expression est simplement donné en contraintes principales ordonnées I II III par la
formule :
I III
e
2
Comme pour le critère de Von Misès, on se trouve devant un critère simple à définir et à mettre en
œuvre mais qui ne permet pas de prendre en compte la complexité des différents résultats d’essais. En
particulier, comme pour le critère précédent, on constate qu’il n’y a aucune limitation à une sollicitation de
traction isotrope, ce qui va à l’encontre des résultats expérimentaux.
Nous avons maintenant tous les outils pour traiter un problème de mécanique. Avec la loi de
comportement nous avons combler le déficit entre le nombre d’équations et le nombre d’inconnues. Avec un
critère de limite élastique, nous savons vérifier la validité concernant l’utilisation de la loi élastique linéaire.
En définitive, on pourrait penser qu’il suffit maintenant de traiter le problème simplement du point de
vue mathématique. Hélas, la réalité est toute autre. Le problème est complexe, car pour déterminer les
inconnues (3 fonctions déplacement, 6 fonctions déformation, 6 fonctions contrainte) nous avons
effectivement le bon nombre d’équations mais ces dernières peuvent prendre une forme différentielle du
premier ordre (relations déformation – déplacement) ou du second ordre (équations d’équilibre, équations de
compatibilité …). Si bien que, même avec la connaissance des conditions aux limites (portant soit sur les
déplacements, soit sur les efforts), il est pratiquement impossible de donner une solution analytique exacte
du problème dans le cas général.
La détermination de la solution passe alors soit par des méthodes numériques approchées (différences
finies, éléments finis …), soit par des méthodes inverses permettant de simplifier le problème posé. Les
schémas de résolution permettent de traiter ces méthodes inverses. Ils sont basés sur le fait que la solution
existante est généralement unique.
Théorème d’unicité
Un champ de contrainte est Statiquement Admissible s’il vérifie les conditions statiques, c’est à dire
s’il satisfait aux équations d’équilibre (ou aux équations de Navier) et s’il permet de valider les conditions
aux limites sur les forces.
Un champ de déformation est Cinématiquement Admissible s’il vérifie les conditions cinématiques,
c’est à dire s’il satisfait aux équations de compatibilité (ou aux équations de Beltrami) et s’il permet de
valider les conditions aux limites sur les déplacements.
Un problème est dit Régulier si en tout point de la surface délimitant le domaine d’étude nous
connaissons les trois composantes complémentaires de l’effort et du déplacement.
Cette dernière définition mérite une petite explication. Considérons par exemple le cas d’un solide en
déplacement sur une surface lisse. On peut admettre que le frottement est nul. En conséquence, on peut
affirmer que pour le vecteur déplacement, la composante normale au plan tangent commun est nulle. Par
contre les deux composantes tangentielles de la résultante des inter efforts sont nulles aussi. Vu la
complémentarité des informations, on dira que localement le problème est régulier.
En fait pour qu’un problème soit régulier, il faut que l’intégrale représentant le travail des efforts de
contact puisse se décomposer en deux termes :
Le premier terme représente le travail des efforts donnés dans le déplacement inconnu et le second
représente le travail des efforts de contact inconnu dans les déplacements donnés.
Fort de toutes ces définitions, il est alors possible de démontrer le théorème d’unicité :
Si, pour un problème régulier, on a trouvé un champ de contrainte statiquement admissible associé
par l’intermédiaire de la loi de comportement à un champ de déformation cinématiquement admissible, alors
on a la solution unique du problème.
Dans ce théorème, non démontré dans ce cours, il faut surtout remarquer que pour un problème
régulier, la solution existe et elle est unique.
Dans la suite nous admettrons que tous nos problèmes sont des problèmes réguliers.
Schémas de résolution
En conséquence, peu importe le chemin utilisé pour obtenir la solution d’un problème régulier, seul
compte le résultat. Toutefois il faut aussi comprendre que la solution en terme de contrainte ne pourra être
trouvé que dans les champs statiquement admissible, alors que la solution en terme de déformation ne se
trouvera que dans les champs cinématiquement admissible.
Il est alors possible de concevoir des schémas de résolution basés sur le principe suivant. En premier
lieu, à partir de l’expérience et de la logique, on formule des hypothèses simplificatrices permettant de
réduire notablement le nombre d’inconnues du problème. Ensuite on vérifie si ces hypothèses permettent
d’avoir un champ de contrainte statiquement admissible et un champ de déformation cinématiquement
admissible. Enfin, si tous les tests sont corrects, on vérifie enfin que l’on est bien en droit d’employer la loi
de comportement en utilisant les critères limites.
Cette méthode présente l’avantage de donner des solutions analytiques exacte dans des cas simples.
Ensuite par superposition, il est possible d’envisager des cas plus complexes. De plus historiquement, la
détermination de solutions analytiques a permis de faire le calage des codes de calcul numérique. Il n’est pas
rare en effet de valider de nouveaux éléments numériques en faisant la comparaison des résultats de calcul
avec un cas d’école.
Il est à noter que cette méthode n’est valable que si elle correctement utilisée. En particulier, il faut
impérativement faire tous les tests avant d’affirmer que l’on détient la solution.
Exemple d’application
Imaginons que nous ayons à définir la solution d’un tube sollicité par une pression intérieure pi au
rayon Ri , une pression extérieure p e au rayon Re et une traction sur les surfaces extrémités.
Essayons de valider nos hypothèses. Dans un premier temps on peut remarquer que comme dans
notre problème nous n’avons aucune condition de déplacement imposé sur la surface de notre domaine et
que d’autre part nous partons d’un champ de déplacement, le champ de déformation associé sera
nécessairement cinématiquement compatible.
Il reste à vérifier que le champ de contrainte associé soit statiquement admissible. En ce qui concerne
les équations d’équilibre, on pourrait être tenté d’utiliser les équations de Navier, mais il faudra ensuite
déterminer les composantes du tenseur des contraintes afin de valider les conditions aux limites sur les
forces. Aussi autant calculer immédiatement les composantes du tenseur des contraintes.
Pour cela il faut utiliser les relations déplacement – déformation afin d’obtenir les composantes du
tenseur des déformations. Attention les calculs doivent se faire dans la base cylindro-polaire et les formules
utilisant les opérateurs différentiels (gradient, divergence, laplacien …) n’ont pas les mêmes expressions
indicielles que dans le cas d’une base cartésienne. On a donc :
M Grad U Grad U
1
2
T
d ur
0 0
dr
M 0 0
ur
r
0 0
d u z E , E , E
r z
dz
Il est à noter qu’avec ces hypothèses les distorsions angulaires sont nulles, ce qui est logique si on
imagine la déformation du tube. Nous sommes avec les axes principaux.
Comme la loi de comportement élastique linéaire est définie pour un matériau isotrope, elle peut être
utilisée sous la même forme indicielle dans n’importe qu’elle base. On a alors pour les composantes du
tenseur des contraintes :
M 2 I
du
2 r 0 0
dr
M
ur
0 2 0
r
0 0 2
d uz
Er , E , E z
dz
d ur ur d u z
Avec :
dr r dz
Compte tenu du fait que le tenseur des contraintes est diagonal, nous obtenons :
rr 1
r r rr 0
1
0
r
zz 0
z
Avec les hypothèses faites, la deuxième équation est identiquement satisfaite. La première et la
troisième équation nous apportent deux équations différentielles :
d 2 u 1 d u u d 1 d r u r
r
r
r
0
dr 2 r dr r dr r dr
2
d uz 0
dz 2
u r r
r
u z z
Ce qui nous donne les expressions suivantes pour les composantes du tenseur des contraintes :
B
rr A r 2
B
A 2
r
zz C
2 A C
2 2 3
A 2
B
avec B 2
C 2 2 2
C A
2 3
1
A 1 1 2 E E A E C
1
B E B
1 E
C 2 1 E 2 A 1 C
1 1 2 E E
Avec les conditions aux limites, il est possible de fixer les constantes d’intégration :
pi Ri pe Re
2 2
A
Re Ri
2 2
pi pe Ri Re
2 2
B
Re Ri
2 2
C
La constante n’est pas fixée, mais en fait quelque soit sa valeur, les expressions des tenseurs des
contraintes et des déformations sont les mêmes. En fait cette constante traduit un déplacement de solide
indéformable le long de l’axe du tube.
Pour terminer l’étude, il ne reste qu’à vérifier que l’état de contrainte obtenu en tout point soit en
accord avec la limite élastique du matériau, ce qui peut être fait en employant par exemple le critère de Von
Misès :
I II 2 II III 2 III I 2 2 e 2
2
B
3 2 A C e
2 2
r
i e i e e
3
R 2 R 2
Re Ri
2 2 2
e i
Elasticité bidimensionnelle
Parmi l’ensemble des hypothèses simplificatrices que l’on peut être amené à faire, l’hypothèse d’état
plan apporte rapidement une étude avec beaucoup moins de variables. Nous avons alors une méthodologie
particulière qui est développée et qui permet dans de nombreux cas d’aboutir à une solution. Toutefois il ne
faut pas perdre de vue que l’hypothèse d’état plan, qui est très forte, n’est que rarement vérifiée dans son
intégralité. De ce fait les résultats obtenus ne sont, comme souvent dans le cas de résultats analytiques sur un
problème concret, qu’une estimation de la solution.
En pratique il semble qu’il y ait deux cas d’élasticité plan, soit l’état plan de contraintes planes, soit
l’état de déformations planes. Mais en fait, on constate que les méthodes de détermination des solutions sont
identiques et qu’en jouant sur la dualité entre contrainte et déformation, il est tout à fait possible de
déterminer une méthode générale.
Considérons un corps dont la forme est un cylindre de génératrices parallèles à l’axe O; E3 . Si le
champ de déplacement est tel qu’il soit indépendant de la coordonnée axiale x3 du point et que sa
composante axiale soit nulle u3 0 , alors on dit que l’on a affaire à un état plan de déformations.
On constate bien que les déformations sont données exclusivement dans le plan orthogonal à l’axe de
cylindre et qu’il suffit de connaître les déformations dans une section droite pour les connaître en tous points
du domaine étudié.
Par l’intermédiaire de la loi de comportement, il est possible de définir les composantes du tenseur
des contraintes :
11( x1 , x2 ) 12 ( x1 , x2 ) 0
( M ) 12 ( x1 , x2 ) 22 ( x1 , x2 ) 0
0 0
33 ( x1 , x2 ) Ei
La contrainte normale dans la direction E 3 n’est pas nulle, mais elle est liée aux autres contraintes
normales :
33 11 22
La force de volume par unité de volume est donnée par les équations d’équilibre :
11 12
x x f1 0
1 2
12 22
f2 0
x1 x2
f3 0
On constate qu’il ne peut pas y avoir de chargement axial. D’autre part si l’on considère un point de
la surface latérale cylindrique, le vecteur contrainte dans la direction de normale extérieure au domaine
montre qu’il ne peut y avoir de chargement normal à cette surface. En effet, compte tenu du fait que le
domaine est cylindrique, la direction de normale extérieure au domaine en un point de la surface latérale est
orthogonale à l’axe du cylindre :
n . E3 0 T M ; n . E3 0
Un domaine sera en état plan de contraintes si le champ de contrainte en tout point ne dépend
que de deux coordonnées spatiales ( x1 , x2 par exemple) et les composantes du tenseur contrainte associées à
la troisième coordonnée sont nulles ( 13 23 33 0) .
Par l’intermédiaire de la loi de comportement il est possible de définir les composantes du tenseur des
déformations :
11( x1 , x2 ) 12 ( x1 , x2 ) 0
( M ) 12 ( x1 , x2 ) 22 ( x1 , x2 ) 0
0 0
33 ( x1 , x2 ) Ei
Par analogie avec l’état plan de déformations, il est possible de déterminer la dilatation linéaire dans
la direction axiale en fonction des deux autres dilatations linéaires :
33 11 22
2
De plus on constate que les problèmes de déformations planes et de contraintes planes sont de même
nature et que les équations qui les régissent sont analogues. En particulier, pour la loi de comportement on a
dans le cas de l’état plan de contraintes planes :
11 22
11
E
22 11
22
E
1 12
12 E
Dans le cas de l’état plan de déformations, les équations sont similaires à condition d’utiliser de
nouvelles valeurs pour le module d’Young, le coefficient de Poisson et le premier coefficient de Lamé:
E 2
E
1 2
1 2
Les équations de compatibilité conduisent essentiellement à une condition qui est dans le cas de l’état
plan de contraintes :
11 22 1 div f 0
Dans le cas de l’état plan de déformations il suffit de remplacer le coefficient de Poisson par sa
nouvelle valeur .
Il est à noter toutefois que pour un état plan de contraintes, les équations de compatibilité conduisent
aussi à la relation suivante :
33 x1 x2
Cette condition n’étant que rarement satisfaite, nous nous trouverons souvent dans le cas d’état
approximativement plan de contraintes.
Comme on peut le constater, il n’existe, au niveau des équations, que très peu de différences entre un
état plan de déformations et un état plan de contraintes. Pour passer d’une solution à une autre il suffit de
transformer les équations en utilisant les coefficients fictifs :
E 2
E
1 2
1 2
Fonction d’Airy
Le tenseur nouvellement défini doit être symétrique. Il est appelé tenseur de fonctions de
contrainte. Il est donc caractérisé par six composantes indépendantes.
Toutefois dans le cas de l’élasticité plane, comme nous n’avons que deux équations équilibre
significatives, on constate que l’équilibre peut être obtenu en posant :
0 0 0
0 0 0 avec x1 , x2 fonction d’AIRY
0 0 E
i
Ainsi dans le cas des coordonnées cartésiennes, on obtient :
2
11 w
x2
2
2
22 w
2
x1
2
12
x1 x 2
L’équation de compatibilité nous apporte une condition supplémentaire sur la fonction d’Airy :
11 22 1 div f 0 1 w 0
On considère une poutre droite d’axe O; E1 , de section rectangulaire (hauteur 2h, épaisseur 2b).
Cette poutre est encastrée dans un massif à l’abscisse x1 0 . L’extrémité libre est la seule supportant un
chargement. D’autre part on suppose que les forces de volume sont nulles. On suppose que l’épaisseur est
très faible devant les autres dimensions de la poutre et qu’en conséquence, on peut faire l’hypothèse d’un état
plan de contrainte.
On constate aisément que la fonction ainsi définie est biharmonique. On peut alors déterminer l’état
de contrainte obtenu :
2 P
11 l x1 x 2
x 2
2
I
2
22 0
x1
2
12
2
x1 x 2
P 2
2I
h x2
2
Cet état de contrainte est parfaitement compatible avec la condition de non chargement des faces
supérieure x2 h et inférieure x2 h de la poutre.
Pour la section extrémité x1 l , on obtient un torseur équivalent avec un moment nul au centre de
surface et une résultante n’ayant qu’une composante :
S
T M ; E1 ds P E 2
On peut donc considérer que la poutre est sollicitée en flexion simple. Il est a noter que l’état de
contrainte ainsi obtenu est parfaitement en accord avec la théorie élémentaire des poutres.
1 2 E I 3
1 1 1
Le champ de déplacement n’étant déterminé que par trois constantes, il est pratiquement impossible
de respecter la condition d’encastrement pour tous les points de la section droite définie par x1 0 . Pour
définir les constantes, on se contentera de donner leur valeur afin de respecter le non déplacement de certains
points de la section origine. On peut écrire par exemple :
u1 0,0 0 K 2 0
u 2 0,0 0 K1 0
h P h 2 4 5
u 0 , 0 K
2 6E I
Dans le cas d’une base curviligne, il suffit d’appliquer les relations intrinsèques. Par la connaissance
des opérateurs différentiels dans la base, il est alors possible de donner les relations sous forme développée.
Ainsi pour la base cylindro-polaire, on a toujours:
0 0 0
w I rot rot avec 0 0
T
0
0 0 r , E
i
Ce qui nous permet de calculer les composantes du tenseur des contraintes :
1 1 2
rr 2 w
r r r 2
2
w
r 2
1 1 1 2
r r r r 2 r r
Il existe un cas particulier important associé au cas d’un solide de révolution par rapport à l’axe
O; Ez et soumis à des charges purement radiales, distribuées symétriquement par rapport à l’axe du solide
(solide et chargement axisymétriques). Les fonctions ne dépendent alors plus de la variable angulaire .
La solution de l’équation avec second membre sera alors obtenue en ajoutant une solution particulière
dépendant de la force de volume.
On se propose d’étudier une plaque de largeur 2b, de faible épaisseur, tendue entre deux extrémités et
possédant un trou médiant de rayon a. Les forces de volume sont négligeables. On fait l’hypothèse d’un état
plan de contrainte.
D’autre part on considère que le rayon du trou a est petit devant la demi largeur de la plaque b. On
peut donc raisonnablement penser qu’en tout point d’un cercle de rayon R grand devant a l’état de contrainte
n’est pas perturbé par la présence du trou. Ainsi en découpant virtuellement un cylindre de rayon R, on peut
écrire que sur la surface extérieure l’état de contrainte est uniaxial, alors que le chargement est nul sur la
surface intérieure de rayon a.
0
rR m T M ; Er cos E1
0 0 E1 , E2
r a T M ; Er 0
Le premier cas de charge est radial et indépendant de l’angle polaire. Il correspond parfaitement au
cas particulier précédement traité. Comme la force de volume est nul, la solution générale est de la forme :
A ln r B r 2 ln r C r 2 D
La détermination des contraintes se fait par la vérification des conditions aux limites. On obtient
alors :
a2
rr 1 2
2 r
a2
1 2
2 r
r 0
Pour le deuxième cas de charge, on recherche une solution en adoptant une fonction d’Airy de la
forme:
r , r cos(2 )
r
2C 6 D
r 6 A r 2 B r 2 r 4 sin ( 2 )
2
En retenant l’hypothèse que le rayon de la surface cylindrique extérieure est grand devant celui de la
surface cylindrique intérieure R a , et en utilisant les conditions aux limites, on peut définir les valeurs
des constantes :
A0 B C a2 D a4
4 2 4
On a ainsi la solution au deuxième cas de charge. Il suffit ensuite d’utiliser la superposition des cas de
charges pour obtenir la solution du problème initial :
4 a2 3a4 a2
rr 1 2 4 cos ( 2 ) 1 2
2 r r 2 r
3a 4
a2
1 4
cos ( 2 ) 1 2
2 r 2 r
2 a 3a
2 4
r 1 2 4 sin ( 2 )
2 r r
A partir de ces résultats il est possible d’étudier la loi de répartition des contraintes normales dans la
poutre au niveau de la section trouée.
On obtient :
a2 3a4
1 2 4
2 2r 2r
Avec cette fonction, on constate que la contrainte normale est maximale au bord du trou et quelle est
alors égale à trois fois la contrainte nominale. Cette étude fait clairement apparaître le phénomène de
concentration de contrainte dû à la présence d’un trou.
1
ε Grad U (Grad U )T E A
2
2 ik
2 kj
2 il
2 lj
0
xl x j xl xi xk x j xk xi
ij dA d
a dv a v dv a s ds T ( M , n ) n
dij dxk ik kj dxk
xk x xi dt dt D
j D D
T
grad div ε grad div ε grad grad tr ε Δ ε 0 ( M , t / R g ) div f (M , t )
DA n ds D divA dv dui ij ij dx j d div(v ) 0
Q
q . n ds r dv
dt t D D
TS D
( M , t / Rg )dm f ( M , t )dm T ( P, n )dS
D
D
D S tr (T) I / 3 Tii I / 3
OM ( M , t / Rg )dm OM f ( M , t )dm OM T ( P, n )dS D T S
D D D
n T M , n .n d T 1
: s q. grad (T )0
n nT M , n nT M , n n n T dt T
div V div .V grad V
d
V 2
dv n .V ds f .V dv D dv
dt D 2 D D D
2
d V dK dT T
dv
dt D 2 dt
Pext Pint c c V . grad (T ) . k T
dt t
I II II III III I 2 e 1 0 T T 0 trace 0 I
2 2 2 2
E E
i fi j f j
1 2 I1
ij
div f ij 0 2 tr I
x j xi 1 xi x j 1
D r divq
de dS r q
dv . n ds 0 A T T 0
dt dt D T D
T
E E ( 3 2 )
E
2 (1 ) 2 ( ) 3 2
(1 )(12 )
d Wdef Pint dt D dt dv d dv ij d ij dv 1 tr
D D D E E I
ij 2 ij ij
E
ij
E
kk ij
u grad divu f 0
1 1 1 2
1
kk ij IJ 1 u I u J 1 u I u J
1
ij ij I 1 ij ij
E E 2 2 2 3 2 X J X I 2 x J x I
ur 1 1 u z u
rr r z 2 r z
1 u ur 1 ur u z
zr
r r 2 z r
z u 1 1 ur u u
zz
z r 2 r r r
Equations d’équilibre
rr 1 r 1 rz
r r r rr z f r r 0
1 z
r
2 r f 0
r r z r
rz f z z 0
rz 1 z
zz
r r z r
Equations de Beltrami
fr r
2
1
2 r
div f rr 2 2
r
rr
1 2 I1
0
r 1 r
2
2 f
f r r
2 r
div f 2 2
rr
1 1 I1
r 0
r 1 r 1 r r r
2
f z z
2 z
1
div f zzr
1 2 I1
1 z 2
0
f 1 f r r 2 rr 1 1 I1
f r 2 2 r 0
r r r 1 r r
f z z f r r 1 z 1 2 I1
rz 2 2 rz 0
r z r 1 r z
f 1 f z z 1 rz 1 1 2 I1
z 2 z 0
z r r 2 1 r z
f 1 f f 2 A 1 A 1 2 A 2 A
avec : div f r f r z A
r r z r 2 r r r 2 2 z 2
I1 rr zz
d 1 d
si g g r
d2 g 1 d g 1
2g r g
dr 2
r dr r dr r dr