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La Phonétique Lahbari

Transféré par

Oualid Bourakat
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© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
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é

Préparé par Mr Hoummad LAHBARI


Qu'est-ce que c'est que la
phonétique?
 La phonétique est l'étude scientifique des sons du
langage humain.
 Elle exclut les autres sons produits par les êtres
humains, même s'ils servent parfois à communiquer
(les toux, les râclements de gorge).
 Elle exclut aussi les sons non-humains.
Qu'est-ce que c'est que la
phonétique?
• La phonétique se divise en trois domaines:
• La phonétique articulatoire
s'occupe de l'activité des cordes vocales, de la bouche, etc. qui rendent possible
la parole. Par exemple, nous savons que pour faire un [p] en français, il faut
mettre les deux lèvres ensemble, sortir un peu d'air des poumons, et ensuite
ouvrir les lèvres.
• La phonétique acoustique
examine les caractéristiques sonores des sons du langage. Par exemple, nous
savons que le son produit par la consonne [s] en français a une fréquence plus
élevée que le son produit par une consonne comme [ ]. Comparez sou et chou.
• La phonétique auditive
examine les phénomènes de perception des sons du langage par les êtres
humains. Par exemple, qu'est-ce qui nous permet de saisir une syllabe
accentuée? Est-ce la durée, la force, la fréquence ou une combinaison des trois?
Qu'est-ce que c'est que la
phonétique?
• En même temps, il existe deux approches différentes
pour faire de la phonétique:
• dans une approche instrumentale,
on se sert de la technologie (spectrogrammes, rayons-x)
pour l'analyse.
• Par contre, dans une approche impressionniste, on
se sert de ses propres intuitions pour faire l'analyse. Il
ne faut pas oublier que les résultats de la phonétique
impressionniste devraient toujours être confirmés par
une analyse instrumentale.
Qu'est-ce que c'est que la
phonétique?
 Finalement, il est possible de faire de la phonétique
comparée, où on oppose deux langues pour saisir les
différences et les ressemblances entre les deux.

Dans ce qui suit nous ferons de la phonétique articulatoire


impressionniste
La transcription phonétique
Quand on fait de la phonétique, il faut laisser de côté
tout l'aspect graphique de la langue.
Ce n'est pas la forme orthographique qui prime sur la
prononciation, mais plutôt le contraire.
Par conséquent, il vaut mieux agir comme si on ne savait
pas écrire quand on fait de la phonétique.
La transcription phonétique
 Mais il faut quand même un mécanisme pour
représenter les sons.
 L'alphabet normal convient assez mal à cette tâche,
puisqu'une seule lettre peut correspondre à plus d'un
son (pensez au t en français) et puisqu'un seul son
peut se représenter au moyen de plus d'une lettre
(pensez au son [s] en français).
La transcription phonétique
• Quand on représente les sons d'une langue, on se sert
de l'Alphabet Phonétique International (API), un
système partagé par la plupart des linguistes.
• Dans cet alphabet, il existe un symbole pour chaque
son.
• Quand on se sert de cet alphabet pour représenter les
prononciations, on entoure la représentation par des
crochets.
Exercice
 Pour chacune des lettres suivantes, trouvez les
sons du français qu'elle peut représenter et les
contextes où cela se produit:
c, g, h, m, t.
 De même, pour chacun des sons suivants, trouvez
les lettres susceptibles de le représenter, ainsi que
leur contexte:
[o], [k], [n].
La première étape de la phonétique articulatoire consiste à identifier les organes
d'articulation qui entrent en ligne de compte dans la production de la parole.
Les organes d'articulation
• Commençons en bas. L'air nécessaire pour la
production des sons sort des poumons et passe par la
trachée.
• En haut de la trachée se trouve une boîte en cartilage
qu'on appelle le larynx.
• Suspendues dans le larynx on trouve deux bandes de
tissu élastiques, qu'on appelle les cordes vocales ou la
glotte. Si les cordes vocales sont ouvertes, on entend
un son non-voisé ou sourd comme [p]. Si elles se
rapprochent et vibrent, on a un son voisé comme [v].
Les organes d'articulation
 Au-dessus de la glotte se trouvent trois cavités: la
cavité pharyngale ou pharynx, la cavité buccale et
la cavité nasale.
 Entre le pharynx et la cavité nasale se trouve une lame
de tissu qu'on appelle le voile du palais.
 La cavité nasale se termine par le nez. Quand on
respire normalement, l'air sort des poumons, par le
voile du palais ouvert et sort par le nez.
Les organes d'articulation
 Dans la cavité buccale on trouve la langue, qui se
divise en apex et dos, les dents supérieures et
inférieures, les alvéoles derrière les dents
supérieures, le palais dur derrière les alvéoles, et le
palais mou derrière le palais dur.
 Autour de la bouche se trouve la mâchoire.
Voyelles Et Consonnes
• Une première distinction fondamentale divise les voyelles
et les consonnes. Plusieurs critères sous-tendent cette
distinction. Une voyelle se distingue par une relative
ouverture du passage articulatoire, tandis qu'une consonne
présente un passage articulatoire relativement plus fermé.
 Dans le cas des voyelles, les cordes vocales vibrent en général.
Ce n'est pas nécessairement le cas pour les consonnes.
 Les voyelles sont en général syllabiques, et dans certaines
langues, comme le français, elles le sont nécessairement.
Ainsi, en français, chaque voyelle équivaut à une syllabe,
tandis qu'aucune consonne ne donne une syllabe.
 Quand on augmente la force articulatoire, les voyelles ont
tendance à s'ouvrir, tandis que les consonnes ont tendance à
se fermer.
Voyelles Et Consonnes
• Notons cependant que les critères que nous venons
d'identifier ne sont pas absolus. Ainsi, l'ouverture du
passage articulatoire est relative.
• Dans la série [a] [e] [i] [v] [s] [p] le passage se ferme
progressivement.
• Deuxièmement, on trouve des consonnes voisées, où les
cordes vocales vibrent: [v], [z], par exemple, et (dans
certains contextes) des voyelles sans vibration des cordes
vocales. Par exemple, dans le québécois parlé, un mot
comme constitue se prononcera [kstity] où [i] représente la
voyelle [i] sans vibration des cordes vocales.
Voyelles Et Consonnes
 Dans le cas de la syllabicité, on trouve dans certaines
langues des consonnes syllabiques. Par exemple, le
mot people en anglais se prononce [pi:pl] en deux
syllabes. Malgré de telles complications, on retient
d'habitude la distinction entre consonnes et voyelles.
Nous le ferons aussi.
Exercice
 Appliquez les critères précédents pour
déterminer si chacun des sons suivants serait à
classer comme consonne ou comme voyelle:
[o], [z], [f], [a].
Les Voyelles
• Dans la description articulatoire des voyelles du
français, on peut distinguer deux dimensions.
 D'un côté, le mode d'articulation décrit la
configuration générale des organes articulatoires dans
la production d'une voyelle donnée.
 D'un autre côté, le lieu d'articulation décrit le point
de rétrécissement maximal (c'est-à-dire fermature)
dans la production d'une voyelle.
Le Mode D'articulation
 En français, le mode d'articulation permet de
distinguer quatre grandes classes de voyelles, classes
qui s'entrecoupent entre elles.
 A-L'oralité - la nasalité
 B-L'arrondissement
A-L'oralité - la nasalité
 L'un des modes d'articulation dépend de la présence
ou absence de nasalité. Les voyelles orales se
prononcent avec le voile du palais relevé, ce qui ferme
le passage nasal. Par contre, les voyelles nasales se
prononcent avec le voile du palais abaissé, ce qui laisse
passer de l'air et par la bouche, et par le nez.
On distingue
quatre voyelles Symbole Exemples
nasales en [ ] lent, vent, tant
[ ] ton, vont, longue
français:
[ ] brun, quelqu'un
[ ] vin, fin, plein

Le tilde au-dessus de la voyelle est la marque


de la nasalité.
Symbole Exemples
[i] si, fils, pire
[e] mes, fée,soufflé
[ ] dette, paire, paix
On distingue une [a] ma, moi, date
série plus longue [y] pur, suce, une

de voyelles [ ] deux, queue, cheveux


[ ] peur, acteur, seul
orales:
[ ] le, que
[u] doux, four, toutes
[o] beau, dos, pôle
[ ] dort, bosse, Paul
[ ] bas, pas

Comme nous l'avons déjà indiqué, certains francophones ne distinguent pas la


voyelle [ ] de la voyelle [a]. Par contre, cette opposition est bien vivante au Canada.
B-L'arrondissement ] [y] [ ] [ [i] [e] [ ] [a]

les lèvres sont arrondies. C'est pour les lèvres sont ou bien écartées,
cela qu'on parle de voyelles arrondies ou bien dans une position neutre
Un autre mode d'articulation dépend de la forme des lèvres. Comparez les deux listes ci dessus:

Voyelles arrondies et non-arrondies


Expérience:
 Prononcez [i] et rendez vos lèvres
progressivement plus arrondies. Qu'est-ce qui en
résulte?
Le Lieu D'articulation
 Pour bien comprendre le lieu d'articulation, il faut
imaginer la bouche comme un espace à deux
dimensions, allant du haut en bas, et de l'avant vers
l'arrière de la bouche.
 C'est dans l'espace ainsi défini que se situe le point de
rétrécissement maximal qui détermine le lieu
d'articulation.
Voyelles antérieures et postérieures
le bout de la langue se déplace vers l'avant le dos de la langue se masse dans l'arrière de
de la bouche : la bouche:
des voyelles antérieures
[i] [e] [ ] [a] des voyelles postérieures
] [u] [o] [ ] [

Voyelles antérieures et postérieures

Les voyelles [y] [ ] [ ] [ ] sont aussi des voyelles antérieures,


avec la différence qu'elles sont en plus des voyelles arrondies.
Voyelles fermées, mi-fermées, mi-
ouvertes et ouvertes
 Comparez les séries suivantes:
 [i] [y] [u]
 [e] [ ] [o]
[ ][ ][ ]
 [a] [ ]
Voyelles fermées, mi-fermées,
mi-ouvertes et ouvertes
• Au fur et à mesure qu'on passe d'une série à l'autre, la
langue descend dans la bouche. Dans la prononciation d'un
[i] [y] ou [u] elle se trouve près du palais. On parle alors de
voyelles fermées (ou voyelles hautes) puisque le passage
est presque fermé.
• Par contre, dans la prononciation de [a] et [ ], la langue se
trouve au fond de la bouche: on parle alors de voyelles
ouvertes ou ( voyelles basses) puisque le passage de l'air
est ouvert.
• Entre les deux extrêmes on trouve les voyelles mi-fermées
([e] [ ] [o]) et les voyelles mi-ouvertes ([ ] [ ] [ ]).
Voyelles fermées, mi-fermées,
mi-ouvertes et ouvertes
Les degrés d'ouverture en français

Trois des voyelles nasales sont également des voyelles


mi-ouvertes: ([ ] [ ] [ ]) et une autre est une voyelle
ouverte: ([ ]).
Les consonnes
Comme c'était le cas pour les voyelles, on distingue un
mode d'articulation et un lieu d'articulation pour les
consonnes.
Le Mode D'articulation
 Le voisement
 Mettez un doigt sur votre gorge et prononcez les deux
séries de consonnes suivantes:
 [p] [t] [k] [f] [s] [ ] (ex. chien)
 [b] [d] [g] [v] [z] [ ] (ex. joue)
Le Mode D'articulation
 Notez la vibration qui caractérise la deuxième série,
mais non pas la première. Ce sont vos cordes vocales
qui vibrent. Cette vibration s'appelle le voisement, et
les consonnes qui la présentent sont des consonnes
voisées ou sonores.
 Les consonnes sans vibration sont des consonnes
non-voisées ou sourdes.
L'oralité et la nasalité
 Bloquez votre nez et prononcez les deux séries de
consonnes suivantes:
 [p] [b] [t] [d] [k] [g]
 [m] [n] [ ] (ex. signer) [] (ex. parking)
L'oralité et la nasalité
Notez que dans la deuxième série, le caractère du son change par
rapport à la prononciation normale. C'est la preuve qu'il y a une
composante nasale dans ces consonnes. Ce sont des consonnes
nasales: l'air sort par le nez et par la bouche, tandis que les autres
sont des consonnes orales: l'air sort par la bouche seulement.

Consonnes orales et nasales


Les consonnes occlusives et fricatives
Prononcez les deux séries de consonnes suivantes:
 [p] [b] [t] [d] [k] [g]
 [f] [v] [s] [z] [ ] [ ]
Les consonnes occlusives et fricatives
• Essayez de continuer la prononciation pendant
quelques secondes. Qu'est-ce qui se passe?
• Notez que la prononciation peut se poursuivre dans le
cas de la deuxième série, mais non pas dans le cas de la
première.
• C'est que les consonnes de la deuxième série n'ont pas
de fermeture totale du passage de l'air. On les appelle
des consonnes fricatives. Par contre, les consonnes de
la première série ferment totalement le passage de
l'air: on les appelle des consonnes occlusives.
Les consonnes occlusives et fricatives
 Parmi les consonnes fricatives, on distingue parfois des
sous-classes.
 Les consonnes [s] et [z] s'appellent des spirantes
 tandis que les consonnes [ ] et [ ] s'appellent des
chuintantes.
Les consonnes latérales et vibrantes
 Comparez les séries suivantes:
 [t] [d]
 [l]
 [r]
Les consonnes latérales et vibrantes
 Notez qu'on peut continuer à prononcer le [l] et le [r]
mais non pas les autres.
 Par contre, la langue se situe au même endroit dans la
bouche pour les quatre. Où est la différence?
Les consonnes latérales et vibrantes
• C'est que dans la prononciation du [l], la langue se met
contre les dents supérieures et laisse passer de l'air des
deux côtés: c'est pourquoi on l'appelle une consonne
latérale.
• Dans le cas du [r], la langue se met contre les dents
supérieures, mais produit un battement qui laisse
passer de l'air. C'est pourquoi on l'appelle une
consonne vibrante.
• Nous verrons plus loin qu'il existe plusieurs sortes de
[R] en français, dont certaines sont des vibrantes,
d'autres des fricatives.
Le lieu d'articulation
 Prononcez les séries suivantes:
 [p] [b]
 [t] [d]
 [k] [g]
Le lieu d'articulation
• Notez le lieu de
rétrécissement maximal;
c'est-à-dire le lieu où la
bouche se ferme le plus.
Dans le cas de [p] [b], les
deux lèvres ferment le
passage de l'air. On
appelle ces deux
consonnes des
bilabiales. Les consonnes bilabiales
Exercice:
 Trouvez une consonne nasale bilabiale en
français.
Le lieu d'articulation
• Essayez maintenant les
consonnes [t] et [d]. Notez que
le bout de la langue (l'apex)
s'appuie contre les dents
supérieures. On parle alors de
consonnes apico-dentales.
• Deux autres consonnes apico-
dentales viennent s'ajouter à la
liste. D'abord, le [l] se prononce
de cette façon (essayez: lit,
loup). En outre, le [r] apico-
dental se prononce ainsi: le Les consonnes apico-dentales
bout de la langue tape contre les
dents supérieures.
Exercice
 Trouvez une consonne nasale apico-dentale en
français.
Le lieu d'articulation
 Passons maintenant à [k] et [g]. Notez que le dos de la
langue (la partie dorsale, s'appuie contre le voile du
palais. On parle alors de consonnes dorso-vélaires.

Les consonnes dorso-vélaires


Le lieu d'articulation
• Bien qu'il existe des consonnes nasales bilabiales et apico-
dentales en français, il n'existait pas jusqu'à récemment de
consonne nasale dorso-vélaire.
• Mais au XXe siècle, le français a emprunté un certain
nombre de mots à l'anglais, y compris des mots se
terminant en - ing. Certains locuteurs les prononcent à
l'anglaise, ce qui donne des formes comme [paRki], [kpi].
• En même temps, le français possède depuis longtemps une
autre voyelle nasale, formée par le contact entre le dos de la
langue et le palais dur. Il s'agit du [ ] qu'on trouve dans des
mots comme signer, aligner.
Le lieu d'articulation
 Résumons: parmi les consonnes occlusives, nasales,
latérales et vibrantes, nous retrouvons quatre lieux
d'articulation: les bilabiales, les apico-dentales, les
dorso-palatales et les dorso-vélaires. Voyons
maintenant les cas qui restent.
Le lieu d'articulation
 Essayez les séries suivantes:
 [f] [v]
 [s] [z]
[ ][ ]
Le lieu d'articulation
 Dans le cas de [f] et [v], les dents supérieures entrent
en contact avec la lèvre inférieure, pour fermer le
passage partiellement. Il s'agit de consonnes labio-
dentales.

Les consonnes labio-dentales


Exercice
 Qu'est-ce qui distingue [f] et [v]?
Le lieu d'articulation
• Le cas de [s] [z] [ ] et [ ] est un peu plus complexe.
• Prononcez rapidement à tour de rôle [s] et [ ]: [s] [ ]
[s] [ ] [s] etc. Notez la position de votre langue.
• Dans le cas du [s], l'apex de la langue s'approche des
dents supérieures, mais dans le cas du [ ] la partie
antérieure du dos de la langue s'approche du palais
dur. Le son produit par un [s] a une fréquence plus
élevée que celui produit par un [ ]. Le [s] s'appelle une
consonne apico-dentale tandis que le [ ] s'appelle
une consonne pré-dorso-alvéolaire.
Le lieu d'articulation
[s] - [ ]
Exercice:
 Qu'est-ce qui distingue [ ] et [ ]?
Les semi-voyelles
 Lisez les séries suivantes:
 paie pied
 père pierre
 feu feuille
Les semi-voyelles
• Notez qu'il existe le même nombre de syllabes dans les
deux mots de chaque série.
• Mais dans le deuxième mot, on trouve un autre son qui
ne donne pas une syllabe: c'est le son [j]. Ce son se
prononce au même endroit dans la bouche (plus ou
moins) que [i], mais contrairement au [i], ne donne
pas une syllabe.
• Nous l'appelons une semi-voyelle ou une semi-
consonne, puisqu'on y retrouve la sonorité des
voyelles et l'absence de syllabicité des consonnes.
Exercice:
 Trouvez dix autres mots français qui comprennent
la semi-voyelle [j] et faites-en la transcription
phonétique
Les semi-voyelles
 Il existe deux autres semi-voyelles en français, qu'on
retrouve dans les exemples suivants:
 nu:nuage nage:nuage pis:puis
 bout:bois battent:boitent
 La première a le même lieu d'articulation que le [y]: il
s'agit de la semi-voyelle [ ], tandis que l'autre a le
même lieu d'articulation que le [u]: il s'agit du [w].
Les semi-voyelles
• Pour résumer, les semi-voyelles ont le même lieu
d'articulation que les voyelles, mais ne donnent pas
une syllabe.

Exercice
• Trouvez dix autres mots français qui comprennent
la semi-voyelle [w] ou la semi-voyelle [ ] et faites-
en la transcription phonétique.
Le `e muet' ou schwa
• Il existe un autre son qu'il faudrait examiner en français, le e
muet ou schwa, qu'on représente par le symbole [ ].
• Pour comprendre ce son, examinons quelques exemples.
Prononcez les groupes suivants:
• une couverture, deux livres
• une couverture de livre
• Notez la différence de prononciation entre deux et de. Les deux
sont des voyelles antérieures arrondies, mais le degré
d'arrondissement est un peu supérieur dans le cas du premier.
Prononcez les deux, en essayant de mettre en valeur deux et de.
• On peut le faire dans le cas du premier une couverture, DEUX
livres, mais non pas dans le cas de de. Voici un premier critère
pour distinguer le schwa: cela se prononce comme un [ ] ou
comme un [ ], mais on ne peut pas l'accentuer.
Le `e muet' ou schwa
• Voici un autre critère. Prononcez les exemples
suivants:
• je sais que tu es là
• je sais qu'il est là
• une patte de chien (cf. une patte deux chiens)
• une patte d'animal (cf. une patte deux animaux)
• Notez que la voyelle de que et de le tombe devant une
autre voyelle. C'est une autre caractéristique du schwa.
Le `e muet' ou schwa
• Finalement, prononcez l'exemple suivant, d'abord
lentement, ensuite rapidement.
• on y va demain
• Dans une prononciation lente, on prononce le e muet:
[ nivad m ]. Par contre, le e muet tombe dans une
prononciation rapide: [ nivadm ]. En fait, dans le
parler de tous les jours, on prononce assez peu de e
muets. Par contre, dans les chansons, et dans certains
parlers soignés, on en prononce beaucoup.
Le `e muet' ou schwa
• Note importante sur la transcription des e muets. On
représente les e muets qu'on prononce, non pas ceux
qui sont possibles mais qui ne sont pas prononcés. Il
faut donc se fier à l'oreille pour chaque cas.
Expérience:
Chantez une chanson française et comptez le
nombre de e muets que vous prononcez. Ensuite,
prononcez la même chanson comme si vous
parliez avec un ami, et comptez encore le nombre
de e muets.
La variation phonétique
• Tout le monde ne parle pas de la même façon. Si les
voyelles et consonnes que nous avons identifiées sont
suffisantes pour expliquer le noyau du français, il reste que
l'ensemble des francophones produisent des variations
autour de ce noyau.
• Dans certains cas, ces variations s'expliquent par des
facteurs non-linguistiques, comme l'origine géographique,
l'âge, le sexe ou le niveau d'instruction. On parle alors de
variation libre.
• Par contre, dans d'autres cas, les variations s'expliquent par
le contexte linguistique, par les sons qui suivent ou
précèdent dans un énoncé. On parle alors de variation
conditionnée.
La variation libre
• Voyons une différence régionale. Dans une
prononciation québécoise, la première série aurait
tendance à se prononcer selon la transcription fournie,
tandis qu'une prononciation française donnerait
souvent ce qu'on trouve dans la deuxième série.
• le vin [v ] le vent [v ]
• le vin [v ] le vent [v ]
• Qu'est-ce qui change entre les deux? Est-ce
systématique?
Exercice:
 Quelle est la règle qui sous-tend cet exemple?
• Voici enfin un troisième exemple de variation libre.
Nous avons vu que certains locuteurs font la
distinction entre [a] et [ ]. En outre, il existe plusieurs
manifestations possibles du a postérieur, allant de [ ]
jusqu'à [ ]. On dira, pour le bois ou bien [lbwa], [lbw
] ou [lbw ], entre autres, selon l'interlocuteur. La
variante [ ] étant sentie comme peu soignée, on a
tendance à l'éviter dans le langage plus soigné,
préférant l'une ou l'autre des variantes. Dans le
contexte ontarien, on a trouvé que les variantes
postérieures sont plus fréquentes chez les hommes
que chez les femmes (Thomas, 1986).
Expérience:
 Comparez votre parler avec celui d'une autre
personne, et relevez un exemple de variation
libre.
La variation conditionnée
 La variation conditionnée dépend du contexte
phonétique. Il existe une relation systématique entre
ce qui précède ou suit dans l'énoncé et la forme d'un
son.
 Voyons un premier cas, tiré du québécois:
 [tsiR] [te] [t t] [ta]
 [dziR] [de] [d t] [dat]
 [tsy] [t t ] [akt R]
 [dzy] [d] [fRwadR]
 [tut] [to] [t R] [t ]
 [dut] [do] [d R]
 Dans certains contextes, on trouve [ts] ou [dz], tandis
que dans d'autres contextes on trouve [t] ou [d]. Où est
le système? Notez qu'on trouve [ts] et [dz] devant une
voyelle antérieure fermée, mais non pas ailleurs. C'est
que la langue, en passant de la consonne apico-dentale
vers la voyelle fermée, passe par la région où se
prononce une consonne sifflante.
Exercice:
 Pourquoi trouve-t-on [s] dans certains cas mais [z]
dans d'autres cas? Deuxième question: qu'est-ce
qui se passe dans le cas des combinaisons [t] ou
[d] plus semi-voyelle? Vérifiez en consultant un
locuteur canadien.
 L'exemple précédent illustre un principe de base
de la variation conditionnée: les sons qui se suivent
dans la chaîne parlée ont une influence mutuelle
les uns sur les autres. En d'autres termes, il faut
voir la chaîne parlée non pas comme une série de
blocs autonomes, mais plutôt comme une série de
moments instables où on termine la prononciation
du son précédent tout en commençant le son
suivant. L'influence d'un son sur un autre dans la
chaîne s'appelle l'assimilation.
L'assimilation
 Il existe trois sortes d'assimilation qu'on peut
identifier. Examinons-les à tour de rôle. Prononcez
rapidement les exemples suivants:
 peuple puis exploits
 je savais; je te vois
 l'école secondaire
 Dans le premier cas, le [l] de peuple, le [ ] de puis et le
[l] de exploits sont dévoisés: les cordes vocales ne
vibrent pas. Pourquoi? C'est que la consonne qui
précède dans la chaîne est déjà non-voisée, et l'absence
de voisement persiste dans le son suivant. Une
assimilation de la sorte, où un son influence le son
suivant, s'appelle l'assimilation progressive.
 Voyons maintenant le deuxième cas. Dans une
prononciation rapide, le pronom personnel au début
se prononce non pas comme [ ] mais comme [ ]. On
dit: [ sav ] plutôt que [ sav ].
 La cause est la consonne non-voisée qui suit le
pronom: au moment de prononcer le je on anticipe
déjà l'absence de vibration des cordes vocales dans
cette consonne, et le résultat est le dévoisement de
la consonne du je. On parle alors d'assimilation
anticipante ou régressive.
 Finalement, dans le troisième cas, il y a une consonne
située entre deux voyelles au milieu du mot secondaire.
Les cordes vocales continuent à vibrer à la suite de la
première voyelle, tandis qu'en même temps on
anticipe le voisement de la voyelle suivante. Le résultat
est une consonne qui se prononce comme [g] (la forme
voisée). Nous parlons alors d'assimilation double.
 On trouve un autre exemple d'assimilation double
dans la prononciation québécoise d'un mot comme
même, qui sonne comme [m m]. Par contre, cette
prononciation nasalisée ne se trouve pas aussi souvent
en France, ce qui prouve que la variation conditionnée
(ici l'assimilation) fonctionne dans le contexte plus
large des communautés linguistiques, entrant par là
dans la variation libre. En d'autres termes, il faut
examiner la variation à l'intérieur d'une communauté
linguistique.
Expérience:
 Notez que l'assimilation peut impliquer autre
chose que la présence ou absence de voisement. En
principe, n'importe quel trait de prononciation
peut se déplacer dans la chaîne. Par exemple, nous
avons vu dans le cas de même que la nasalité peut
se déplacer. Et si vous prononcez des mots comme
qui/cou, vous verrez que la position de la langue
pour le [k] varie selon la voyelle suivante
(antérieure ou postérieure). Écoutez vos propres
paroles et celles que vous entendez autour de vous,
et essayez de relever d'autres traits qui se déplacent
dans l'assimilation.
Les syllabes
 Nous venons de voir que les sons s'alignent dans la
chaîne du discours. En fait, les suites de sons se
structurent à plusieurs niveaux plus complexes. Le
premier que nous examinerons s'appelle la syllabe.
Une syllabe se définit par une force articulatoire
supérieure dans son noyau, et par un mécanisme
(baisse de la force articulatoire, coup de glotte) à ses
frontières.
 Par exemple, prononcez les exemples suivants:
 [a] (la voyelle [a])
 [a:] (un [a] qu'on continue à prononcer)
 [a a a a a a a] (une série de [a] séparés les uns des
autres)
 Notez le mécanisme utilisé dans le troisième cas
pour séparer les syllabes. Si vous êtes francophone,
ce sera probablement une baisse de la force
articulatoire. Si vous êtes anglophone, ce sera
probablement une fermature des cordes vocales,
qu'on appelle un coup de glotte, semblable au son
produit en anglais par la suite a apple.
 En français, une syllabe a toujours comme noyau une seule
voyelle. Comme nous l'avons vu: 1 voyelle = 1 syllabe. Mais
autour de cette voyelle, on peut trouver une ou plusieurs
consonnes et une ou plusieurs semi-voyelles.
 Examinez, par exemple, les cas suivants:
 Notez les différentes structures syllabiques, qu'on
peut représenter par les symboles C (consonne) V
(voyelle) et S (semi-voyelle). Il y a des syllabes de type
V ([ ), de type CV ([bu]), de type VC ([ m]), de type
CVC ([fak]), de type CSV ([l j]), et ainsi de suite. Ce
sont des structures de base qui constituent une chaîne
sonore en français.
Exercice:
 Dans un texte oral, calculez la proportion de
chaque type de syllabe.
 Là où il y a des syllabes, il y a aussi des frontières
syllabiques, c'est-à-dire des points de contact entre
une syllabe et une autre. En d'autres termes, dans la
chaîne parlée, il faut savoir où couper. Or, il est
possible de postuler un certain nombre de règles de
base pour la division en syllabes. En voici quelques-
unes.
 On trouve une frontière syllabique
 entre deux voyelles en contact (p.ex. [u | l | va] où
elle va)
 avant une consonne précédée par une voyelle (p.ex.
[a | le] aller), à moins que la consonne soit suivie
par une autre consonne autre que [l] ou [R] (p.ex.
[is | twar] histoire).
 En principe, les locuteurs d'une langue possèdent
de façon intuitive les règles de base qui permettent
de découper une chaîne en syllabes.
Les mots possibles
 En théorie, une langue pourrait former des mots nouveaux
en combinant n'importe quel son avec n'importe quel
autre. En réalité, nous constatons que chaque langue
présente des traits particuliers qui font en sorte que
certaines combinaisons phonétiques sont utilisées, mais
non pas d'autres. Prenez la liste suivante, composée de
combinaisons phonétiques:
[tR l] - [pfas]
[stys] - [vlin]
[bliR] - [kRit]
[ R f] - [ft l]
 Certaines combinaisons sont acceptées par la plupart
des locuteurs (en général, les quatre premières),
d'autres font l'objet de jugements partagés (les deux
suivantes), et d'autres sont rejetées (les deux
dernières). Ces évaluations reflètent la réalité
linguistique, et démontrent que les locuteurs ont
internalisé des règles. Dans le cas des jugements
partagés, il s'agit souvent de combinaisons possibles à
la frontière de deux mots. Ainsi, il n'y a pas de mots
qui commencent [R], mais on dit, par exemple, je
refuse en prononçant [ Rfyz].
 Ce tableau se complique aussi sous l'influence des
emprunts à d'autres langues. Ainsi, on trouve en
français des mots en [ps-] construits sur des bases
grecques (p.ex. psychologie, psychiatre). Par contre, on
ne trouve pas de mots d'origine française qui suivent ce
modèle.
Exercice:
 Faites le tableau des combinaisons de consonnes
possibles après la consonne [b].
Merci
a vous
tous
Hoummad LAHBARI

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