Production Intégrée de Mangues à La Réunion
Production Intégrée de Mangues à La Réunion
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engager la responsabilité civile et pénale du contrefacteur (articles L 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).Une production de la Chambre d'Agriculture de La Réu-
nion et du CIRAD. Crédit photo : couverture: Didier Vincenot et Frédéric Normand, quatrième de couverture : Didier Vincenot. ISBN ou dépôt légal. Création graphique, conception,
maquette et mise en page : Marie Rousse, marie.rousse@wanadoo.fr - Impression : CKC St Pierre, île de La Réunion.
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DE PRODUCTION INTÉGRÉE
DE MANGUES À LA RÉUNION
Auteurs
Novembre 2009
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GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
sommAire
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9
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GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
IV. LE MANGUIER
Généralités taxonomiques : la famille et le genre du manguier . . . . . . . . . . . . . . . .45
Description, origine et dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46
Le cycle phénologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50
Les exigences agroclimatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .119
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GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
les Auteurs
Paul Amouroux
est ingénieur agronome, entomologiste. Il a travaillé au CIRAD sur les maladies
et ravageurs dans les vergers de manguiers de La Réunion.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .pamourou@yahoo.fr
Ignace Hoarau
est ingénieur agronome, responsable de l’équipe technique “productions fruitières”
à l’ARMEFLHOR. Il est chargé d’expérimenter de nouvelles techniques dans le but
de développer les productions fruitières à La Réunion.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .ignace.hoarau@armeflhor.fr
Jacques Joas
est chercheur au CIRAD, spécialisé en physiologie du fruit après-récolte. Il travaille
sur la caractérisation et la préservation de la qualité des fruits.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .jacques.joas@cirad.fr
Mathieu Léchaudel
est chercheur au CIRAD, spécialisé en écophysiologie. Il travaille sur l’élaboration
de la qualité des fruits sur l’arbre.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .mathieu.lechaudel@cirad.fr
Thierry Michels
est chercheur au CIRAD, spécialisé en agronomie système. Il travaille sur l’étude
des pratiques des agriculteurs et les conditions d’adoption des innovations.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .thierry.michels@cirad.fr
Frédéric Normand
est chercheur au CIRAD, spécialisé en horticulture fruitière. Il travaille sur
le fonctionnement de l’arbre, en relation avec les modes de conduite du manguier.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .frederic.normand@cirad.fr
Didier Vincenot
est ingénieur agronome, chargé de mission à l’environnement à la Chambre
d’Agriculture de La Réunion. Il est auteur d’un ouvrage sur les variétés de mangues
à La Réunion et coauteur d’un livre sur les auxiliaires des cultures fruitières.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .didier.vincenot@reunion.chambagri.fr
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GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
remerciements
Les auteurs tiennent à remercier les personnes et les organismes qui ont permis le
bon déroulement du projet “Approche intégrée de la filière mangue à La Réunion” et
la réalisation de ce guide.
Tout d’abord les producteurs de mangues qui ont toujours été disponibles pour ré-
pondre aux enquêtes, participer aux réunions, et pour faire partager leur enthou-
siasme et leurs connaissances sur le manguier et sa culture. Nos plus vifs
remerciements vont à MM. Jean-Marie Boyer et Alexandre Law-Yat de Grand-Fond
et MM. Raoul et Roland Zitte de Piton Defaud pour l’accueil sur leurs parcelles de pro-
duction d’essais agronomiques et d’observations sur les maladies et ravageurs du
manguier.
Les responsables des organismes impliqués dans le projet l’ont soutenu en mettant
à sa disposition des moyens humains et techniques. Qu’ils en soient remerciés, ainsi
que les équipes qui ont été sollicitées : l’ARMEFLHOR1 (Ulrich Chevalier, Pascal Huet),
la Chambre d’Agriculture de La Réunion (François Cazin, Guy Ethève, Eric Lucas),
le CIRAD2 (Philippe Cabeu, Gaëlle Damour, Claire Desvignes, Doralice Jessu,
Jean-Patrice Leblé, Jérôme Minier, Emeline Moralès, Emilie Serin, Christian Soria),
et l’EPLEFPA3 de Saint-Paul (Xavier Desmulier, Bruno Fontaine, Clotaire Hoareau,
Paul-Alix Maillot, Fabrice Payet).
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GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
introduction
Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la qualité de leurs aliments
et aux conséquences des modes de production sur leur santé et sur l’environ-
nement. De fait, les problèmes environnementaux sont particulièrement pré-
gnants sur un territoire insulaire tropical comme l’Ile de La Réunion où
l’agriculture est un acteur majeur de l’utilisation du milieu. Ces constats imposent
une redéfinition des pratiques agricoles, et de nouvelles démarches de produc-
tion se mettent en place. C’est le cas de la Production Fruitière Intégrée qui re-
pose sur trois piliers : la qualité des fruits, la préservation de l’environnement, et
la viabilité économique des exploitations agricoles. Ce concept de Production
Fruitière Intégrée est ici décliné pour la culture du manguier.
Mais plus qu’un document technique détaillé, ce guide veut donner des éléments
de connaissance et de réflexion sur le manguier, sa culture et sa filière. En un
nombre de pages limité, il présente les évolutions récentes des standards de la
production fruitière, la filière mangue du local à l’international, le fonctionnement
du manguier, les problèmes liés à sa culture, et les techniques de préservation
de la qualité du fruit après la récolte.
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GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
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La recherche d’alternatives aux traite- par des chercheurs travaillant sur les ef-
ments chimiques contre les bio-agres- fets néfastes des pesticides sur les bio-
seurs des cultures démarre dès le début agresseurs et leurs ennemis naturels.
des années 50 sur différents continents
(Boller et al., 2009). Il s’agit de travaux Le 10e Congrès International d’Entomologie
déconnectés les uns des autres, réalisés qui se tient à Montréal en 1958 marque
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avertissements phytosanitaires
LUTTE CHIMIQUE + seuils de tolérance
risques de dommages
choix des produits
LUTTE INTÉGRÉE
+ moyens phytotechniques (pour réguler les populations) -
labour, désherbage, environnement végétal, etc.
variétés résistantes
lité, système qui utilise des ressources mageables à l’environnement et qui as-
et des mécanismes de régulation natu- sure à long terme une agriculture viable”
rels pour remplacer des apports dom- (El Titi et al., 1993).
FIGURE 2 -
FIGURE 3 -
vent inscrire toute la surface de leur ex- des productions. Cette politique est
ploitation dans un "Programme national renforcée en 2002 avec l'entrée en vi-
de production écologique". Ils ont le gueur de l'Ordonnance sur la Qualité
choix entre l'agriculture biologique ou la Écologique (OQE). Cette dernière vise à
Production Intégrée. Dans ce dernier récompenser les producteurs qui pla-
cas, outre diverses mesures de désin- cent leur SCE dans des zones où se
tensification, les producteurs doivent af- développent des milieux naturels inté-
fecter 7% (3,5% dans le cas des ressants tout en favorisant la mise en
exploitations en culture spécialisée) de réseau des habitats d'espèces sen-
leur exploitation aux SCE. Ces SCE font sibles. Cette ordonnance vise dès lors
l'objet de suivis auxquels participent ac- une meilleure efficacité des SCE en les
tivement les associations de protection replaçant à l'échelle du territoire, plus à
de la nature. Les principales centrales même de répondre aux enjeux initiaux
d'achat accompagnent ce mouvement de la PFI.
en mettant en place des labels "PI" et
"AB" reconnus, permettant de valoriser
la démarche lors de la mise en marché
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En nous basant sur les grands principes tion sont en possession du cahier des
des chartes nationales de production charges agréé, ainsi que de ses an-
se réclamant du concept de PFI, nous nexes, et s’engagent à en respecter les
présentons ici les principaux domaines exigences. Une telle charte affiche cinq
d’exigence qui pourraient figurer dans grands objectifs :
une charte PFI pour la mangue réunion-
naise. Le contenu de ces cahiers des engager les producteurs à produire
charges affiche une certaine distance des fruits de qualité en respectant les
au concept initial de PFI (Toubon et al., itinéraires culturaux compatibles avec
2001). Ils sont généralement en retrait la préservation de l’environnement ;
sur la préservation des auxiliaires des garantir au consommateur des fruits
cultures et sur la rubrique "diversité sains et de bonne qualité gustative ;
biologique et paysage" qui prévoit la démarquer cette production auprès des
présence et l’entretien de SCE. acheteurs intermédiaires en valorisant
L'assimilation qui s'est opérée en l’atout qualité-santé-environnement ;
France entre AR et PFI, est probable- établir un partenariat commercial con-
ment en partie à l'origine de cette dé- fiant et durable entre les produc-
rive. teurs et les réseaux de distribution en
adoptant les règles de traçabilité
Afin d’être opérationnelle, une telle dé- qu’implique cette démarche ;
marche nécessite l’engagement de l’en- permettre à l’agriculteur d’accéder fa-
semble des maillons de la filière. Le cilement à d’autres qualifications
producteur, la station de conditionne- pouvant faire l’objet de communication
ment et la structure de commercialisa- auprès des consommateurs (AR, labels…).
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2. La traçabilité
Un système de traçabilité est mis en place afin de
prouver l’origine PFI des lots. Ce système doit per-
mettre, dès réception de la marchandise par l’ache-
teur, de remonter au cahier de culture du producteur
et donc à la parcelle.
Le cahier de culture est obligatoirement tenu par le
producteur et doit être conservé pendant une période mi-
nimale de 5 ans (Figure 5). Il contient les informations
permettant :
ustensiles réservés à
consignes de sécurité l’usage des produits
dans le local
corrosifs :
matière absorbante séparer acides et bases
(bacs de rétention séparés)
4. L'encadrement technique
Les producteurs de mangues engagés dans la démarche PFI bénéficient de l’appui d’un
conseiller technique indépendant des fournisseurs d’intrants, en l’occurrence des techni-
ciens spécialisés en productions fruitières de la Chambre d’Agriculture.
5. La formation et l'actualisation
des connaissances
Le chef d’exploitation et/ou le personnel
chargé du suivi des plantations s’enga-
gent à actualiser leurs connaissances
en fonction des avancées techniques par
les différents moyens à leur disposition :
formations, suivi technique personnalisé,
voyages techniques, documents tech-
nico-économiques, guide de Production
FIGURE 7 -
FORMATION DES AGRICULTEURS
À LA RECONNAISSANCE DES AUXILIAIRES
(PHOTO M. M. BEULIER).
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Intégrée. Les formations concernent la conduite des plantations, l’entretien des bordures,
la connaissance des bio-agresseurs, l’identification et le rôle de la faune auxiliaire, la ma-
nipulation et l’application des produits phytosanitaires, l’utilisation d’engrais, la mécani-
sation, ainsi que tout autre thème concernant la mise en œuvre de la PFI (Figure 7).
9. L'agrément PFI
L'obtention de l'agrément PFI est soumise d'une part à une procédure de demande d'ha-
bilitation, et d'autre part à un processus de contrôle.
Dans le cas d’une demande de nouvelle adhésion à la démarche, une année probatoire est
nécessaire afin de valider les pratiques de la structure. Au terme de la campagne proba-
toire, une commission technique, chargée d'instruire les dossiers de demande d'agré-
ment, autorisera ou non l’utilisation du logo PFI par le producteur sur la base des résultats
du contrôle externe.
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Organisation du contrôle
Le processus de contrôle intègre deux niveaux : un contrôle interne à la filière et un contrôle
externe réalisé par un organisme régional. Le recoupement de ces deux niveaux de contrôle
offre une garantie optimale quant au respect de la démarche.
* Contrôles internes
Le service technique de la Chambre d’Agriculture contrôle annuellement 100% des ex-
ploitations sous cahier des charges PFI. Ce contrôle est réalisé sur la base de la check-
list de contrôle. Un rapport d’audit est alors remis au producteur. Ce rapport souligne
les éventuelles non-conformités. Chacune des parties s’assurera alors de la mise en place
d’actions correctives dans un délai imparti.
* Contrôles externes
L’organisme de contrôle externe contrôle chaque année 10% des producteurs sous ca-
hier des charges PFI. A titre d’information, il est aussi amené à contrôler 100% des ser-
vices des OP souscrivant à une démarche PFI (structure d’animation chargée du suivi
des producteurs, structure de commercialisation ou bureaux de vente), ainsi que 33%
des stations de conditionnement collectives.
Le résultat de l’audit externe réalisé chez le producteur pourra entraîner, en fonction de
la gravité des écarts constatés, la mise en place d’actions correctives. Ces actions se-
ront alors suivies par l’organisme de contrôle externe. L'absence de réponses satisfai-
santes remet en cause l’habilitation du producteur. Une commission d’appel formée des
membres de la commission technique est chargée de régler les éventuels litiges entre
le producteur et le système de certification.
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GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
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HISTORIQUE
LE PORT
LA POSSESSION
Nord-Ouest
SAINT-PAUL
Ouest
SAINT-LEU
LES AVIRONS
ÉTANG SALÉ
Limites de communes
SAINT-LOUIS
Zone Nord-Ouest
Sud
Zone Ouest SAINT-PIERRE
Zone Sud
PETITE ÎLE
0 3 6 12 km
Nord-Ouest 48 67 6,1
Ouest 25 13 2,1
Sud 27 20 3,1
Il est intéressant de noter qu’une grande effet, seulement 19% des exploitations
majorité des exploitations productrices enquêtées en 2008 affichent la mangue
de mangues affiche un système de pro- comme unique production. La majorité
duction diversifié (Figures 11 a et b). En des exploitations affichent entre 3 et
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FIGURE 12 - POURCENTAGE DES SURFACES PLANTÉES PAR VARIÉTÉ DE MANGUE AU SEIN DES EXPLOITATIONS
ENQUÊTÉES (LEMARIÉ, 2008).
Après la plantation d’un verger de man- moyenne de 9 000 euros par hectare
guiers, il faut attendre 6 années avant pour une production moyenne de
de dégager une marge de trésorerie bé- 9 t/ha, soit un revenu mensuel brut de
néficiaire (Tableaux 2 à 6). Il est donc in- 750 euros/ha. Sachant que le SMIC brut
téressant, pendant cette période, de mensuel est de 1 321 euros, il faut 1,8 ha
pratiquer une culture intercalaire per- de manguiers pour dégager l’équivalent
mettant de bénéficier d’un revenu sub- d’un SMIC. La culture du manguier four-
sidiaire (papayer, cultures maraîchères). nit un revenu moyen supérieur à la plu-
La marge brute annuelle à partir de la part des autres productions fruitières
neuvième année se stabilise à une pérennes (Tableau 2). De par sa qualité,
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et son goût typiquement local, la se faire une idée plus précise de la ren-
mangue présente l’avantage de pouvoir tabilité d’un verger de manguiers.
être commercialisée en grande quantité
et n’est pas soumise à la concurrence de Les rendements annuels :
l’importation. Cependant, le développe- ils peuvent varier considérablement
ment de nouvelles variétés est une né- d’une année à l’autre et selon la variété
cessité pour permettre d’améliorer cultivée. Les données retenues sont ba-
l’étalement de la production. sées sur une moyenne observée au
cours des 10 dernières années pour les
Pour l’ensemble des calculs, le coût de variétés les plus communes (Cogshall
la main-d’oeuvre est établi d’après le et José), soit 9 t/ha.
taux horaire du SMIC au 1er juillet 2008 :
8,71 euros. Le coût des interventions Le prix de vente moyen au kg :
mécanisées est basé sur le tarif des c’est la moyenne de prix payée au pro-
SICA : 50 euros par heure. Les diffé- ducteur en pleine saison de récolte (de
rentes charges d’exploitation sont cal- décembre à février). Ce prix est repré-
culées pour une densité de plantation sentatif de la majorité du tonnage produit
de 230 arbres/ha. L’option de calcul re- à La Réunion. Les récoltes précoces ou
tenue correspond à l’emploi d’une main- tardives bénéficient d’un prix plus avan-
d’œuvre saisonnière. tageux (jusqu’à 10 euros/kg en mai 2008
pour la variété José), mais les quantités
Différents éléments économiques pré- vendues à ce prix restent minimes et ne
sentés dans le Tableau 6 permettent de sont pas représentatives du prix d’achat
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INTRANTS
Chaux magnésienne 1 200 kg 0,80 960
MAIN-D’OEUVRE
Epandage fertilisants 4h 50,00 200
(mécanisé)
Préparation du sol 7h 50,00 350
(mécanisé)
Trouaison (mécanisé) 6h 50,00 300
Piquetage 8h 8,71 69
Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nature
Total intrants 149 229 775 1 821 2 246 1 773 2 909 2 727 1 696 1 696
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Tableau 5 Coût de production en main d’œuvre et coût total de production par ha (€).
Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nature
Surveillance 218 218 218 218 218 218 218 218 218 218
phyto
Fauche, 300 300 300 300 300 200 200 200 200 200
gyrobroyage
Désherbage 125 125 125 125 125 125 125 125 125 125
Fertilisation 39 39 39 52 52 52 52 0 0 0
Total 682 743 969 1 412 1 846 1 896 2 125 2 646 2 356 2 705
main-d'œuvre
Coût total 831 972 1 744 3 233 4 092 3 669 5 034 5 223 4 052 4 401
de production
Tableau 6 Synthèse des coûts de production et des résultats économiques par ha (€).
Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nature
Prix de vente - - 1,50 1,50 1,50 1,50 1,50 1,50 1,50 1,50
moyen/kg
Marge brute -831 -972 -994 1 267 4 908 6 831 6 966 9 777 7 948 10 599
annuelle
Solde trésorerie
cumulé (coût -10 552 -11 524 -12 519 -11 252 -6 344 487 7 453 17 230 25 178 35 777
plantation inclus)
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LA PRODUCTION RÉUNIONNAISE
La mangue Cogshall est la principale va- La mangue est le troisième fruit exporté
riété exportée par les coopératives frui- après l’ananas Victoria (1 372 t) et le let-
tières de La Réunion. Cette variété chi (337 t). Comme pour ces autres es-
répond aux critères du marché de l’ex- pèces tropicales, la mangue est
portation (forme, calibre, couleur) et reste expédiée par avion afin d’offrir des ga-
emblématique puisqu’elle n’est pas cul- ranties de fraîcheur et de qualité gusta-
tivée à grande échelle en dehors de La tive. C’est un marché de niche haut de
Réunion. L’exportation se stabilise au- gamme qui est visé en raison des coûts
tour de 110 tonnes par an depuis 2006. de production et de transport aérien.
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Le marché mondial
Le marché européen
Tableau 7 Calendrier d’approvisionnement en mangues de l’Union Européenne – Principales origines (Gerbaud, et al., 2009).
J F M A M J J A S O N D
Pérou Kent
Tommy Atkins
Brésil
Kent
Kent
Afrique
de l'Ouest
Keitt
Sénégal Kent
Tommy Atkins
Israël Kent
Keitt
Osteen
Espagne
Kent
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IV. LE MANGUIER
Par Frédéric normAnd
GÉNÉRALITÉS TAXONOMIQUES :
LA FAMILLE ET LE GENRE DU MANGUIER
enfin, le genre Mangifera dont plu- Quatre genres de cette famille sont pré-
sieurs espèces produisent des fruits sents à La Réunion, avec des espèces
comestibles, le plus connu et le plus ayant un intérêt économique : Mangifera,
cultivé étant le manguier, Mangifera Schinus, Anacardium, et Spondias.
indica.
Description
situés au-dessus des pétales. Deux peu mellifères. Elles sont fécondées prin-
types de fleurs coexistent dans l’inflo- cipalement par des mouches, des thrips,
rescence : les fleurs males dont le pis- et les abeilles. Bien que certaines varié-
til est avorté et qui portent une étamine tés de manguier soient auto-incompa-
fonctionnelle, et les fleurs parfaites, ou tibles, celles cultivées à La Réunion
hermaphrodites, dont le pistil est fonc- semblent auto-compatibles puisqu’elles
fructifient en vergers monovariétaux.
Origine et dispersion
La zone d’origine du manguier semble des fruits de meilleure qualité durant plu-
être la région Indo-Birmane. Le nom sieurs siècles a permis d’obtenir des va-
d’espèce indica signifie d’ailleurs « de riétés à fruits plus gros et à pulpe plus
l’Inde ». La mangue a une grande im- épaisse. Ce n’est cependant qu’avec
portance culturelle et religieuse en Inde l’arrivée des portugais à la fin du 15ème
et elle y est cultivée depuis au moins siècle, que les arbres avec les meilleures
4 000 ans (De Candolle, 1884). Les va- caractéristiques de production ont pu
riétés monoembryonnées sont origi- être multipliés végétativement et deve-
naires de zones subtropicales de l’Inde, nir des variétés dont certaines sont en-
alors que les variétés polyembryonnées core cultivées de nos jours (Mukherjee,
proviennent de zones tropicales du Sud- 1997). En effet, les européens apportè-
Est asiatique. rent les techniques de multiplication vé-
gétative (marcottage, greffage) qui
Les premières mangues cultivées permirent de multiplier à l’identique les
avaient probablement des petits fruits manguiers monoembryonnés indiens.
avec peu de pulpe et beaucoup de
fibres, proches des mangues sauvages. La diffusion du manguier à l’ensemble
La sélection de plants de semis avec du monde tropical est récente et date
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des expéditions et des installations co- cation variétale, beaucoup plus récent,
loniales portugaises et espagnoles du est la Floride. Le premier manguier y a
15ème et du 16ème siècle. Les portugais été introduit en 1861 depuis Cuba. Puis
ont transporté le manguier de leurs co- le Département de l’Agriculture des
lonies indiennes à leurs colonies afri- Etats-Unis a mené une politique d’in-
caines, puis de ces dernières au Brésil. troduction de variétés indiennes et du
De leur côté, les espagnols ont trans- Sud-Est asiatique jusqu’au début du
porté des variétés polyembryonnées 20ème siècle. De nombreuses variétés
des Philippines vers leurs colonies du ont été créées ou sélectionnées par des
Nouveau Monde, Mexique et Panama, centres de recherche ou par des parti-
à travers le Pacifique. Le manguier a culiers amateurs de fruitiers tropicaux.
été introduit dans les Caraïbes dans la Les principales variétés commerciales
seconde moitié du 18ème siècle, proba- actuelles sont ainsi nées en Floride :
blement à partir du Brésil. C’est à cette Tommy Atkins, Kent, Keitt, Irwin, Zill,
époque qu’il a aussi été introduit à La Haden, Palmer, Cogshall…. (Campbell,
Réunion (1770) par M. Deguigne de la 1992). Elles sont caractérisées par des
Bérangerie, en provenance de Goa en fruits de couleur vive et attractive, avec
Inde (Le Bellec et Renard, 1997). une proportion de pulpe importante, et
peu ou pas de fibres.
En dehors de sa zone asiatique d’ori-
gine, un important centre de diversifi-
LE CYCLE PHÉNOLOGIQUE
dépend aussi de l’âge des unités de grande partie liés aux asynchronismes
croissance au moment de l’induction flo- de croissance végétative.
rale : plus elles sont apparues tôt au
cours de la saison de crois-
sance végétative, et sont
SAINT-PIERRE, 4 ANS
donc âgées, plus elles ont 0.35
des chances de fleurir
0.30
(Pambo Bello, 2006). Un
âge minimal de 7 semaines, 0.25
dépendant des variétés, se- 0.20
rait nécessaire pour que
FRÉQUENCE RELATIVE
0.15
lement de la floraison diffé-
0.10
rent entre vergers d’âges
contrastés : de 10-11 se- 0.05
maines pour de jeunes
0.00
arbres (4 ans) à 16-18 se- SEMAINES 2008
maines sur des arbres plus 15 20 25 30 35 40 45
âgés (8 ans) de la variété
Cogshall par exemple
(Figure 22). Ces asynchro-
FIGURE 22 - ÉTALEMENT DE LA FLORAISON SUR DEUX VERGERS
nismes de floraison sont en D’ÂGE DIFFÉRENT DE LA VARIÉTÉ COGSHALL.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:11 Page56
58
GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:11 Page59
59
Il existe de par le monde plus de mille Les variétés proposées dans ce guide
variétés de mangues différentes. répondent à des critères bien précis :
Localement, une cinquantaine de va-
riétés ont pu être identifiées dans les acceptation sur les marchés par
vergers de production (Vincenot, 2004), l’aspect attractif et la qualité du fruit ;
mais seulement deux variétés sont bien résistance au transport
représentées sur le marché réunion- et aux manipulations ;
nais : José et Cogshall. Leur produc- capacité de conservation ;
tion prédomine de décembre à février. production précoce ou tardive ;
Afin d’étendre les périodes de produc- tolérance aux attaques parasitaires ;
tion, il devient nécessaire de proposer productivité satisfaisante,
aux producteurs une gamme variétale supérieure à 10 t/ha.
plus diversifiée et bien adaptée aux
conditions pédoclimatiques réunion- Il est évident qu’il est quasiment im-
naises. possible de trouver toutes ces qualités
pour une seule et même variété. C’est
pour cette raison qu’il est recommandé
de planter plusieurs de ces variétés en
proportion judicieuse.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:11 Page60
PHOTO : D. VINCENOT
CAROTTE
Mangue polyembryonnée réunionnaise
naturalisée dans de nombreux secteurs
de l’île et très productive. Variété la plus
hâtive et mangue “Rougail” par excel-
lence, sa chair est très fibreuse à maturité.
Intéressante pour la transformation et les
marchés forains. Poids moyen : 200 g.
PHOTO : D. VINCENOT
CARO
Provient d’un semis à la Rivière St-Louis.
Fruit à peau épaisse ayant une bonne
aptitude au transport et à la conserva-
tion. Chair jaune-orangé, fondante, su-
crée et parfumée, de très bonne qualité
gustative. La floraison est groupée, ca-
ractérisée par des panicules allongées
et blanchâtres. La récolte, plutôt abon-
dante, peut être très étalée certaines an-
nées. Poids moyen : 200 g.
COGSHALL (ex EARLY GOLD)
Originaire de Floride, cette variété repré-
sente le tiers des surfaces en manguiers à
PHOTO : D. VINCENOT
La Réunion et répond aux critères com-
merciaux de l’exportation. Cette variété est
intéressante pour ses qualités agrono-
miques : récolte avant la période cyclonique,
moyennement sensible à l’anthracnose, à
la bactériose et aux piqûres de mouches
des fruits. La nouaison est assez groupée,
le fruit est jaune-vert-rouge, à chair oran-
gée au goût de pêche et d’abricot, sans
fibre et fondante. Floraison groupée mais
sensible à l’oïdium. Alternance marquée
dans certains secteurs. Craint la sécheresse
et l’oïdium. Poids moyen : 350 g.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:11 Page61
HEIDI
Heidi est issue d’un croisement entre Kent
et Sensation réalisé à Nelspruit en Afrique
du Sud (Institute for Tropical and PHOTO : D. VINCENOT
Subtropical Crops). Le fruit se récolte tar-
divement (mars à Saint-Pierre), résiste bien
aux manipulations car sa chair est très
ferme, et ne chute pas facilement. Ses qua-
lités gustatives sont très bonnes : chair sans
fibre, juteuse, aromatique, de goût très
agréable. Les possibilités d’exporter ce fruit
sont également intéressantes vu sa poten-
tialité de conservation et sa tenue aux
transports. La production est alternante et
reste exposée aux risques cycloniques.
Poids moyen : 500 g.
JOSÉ
PHOTO : F. NORMAND Originaire de La Réunion, cette variété
occupe plus de la moitié des vergers de
l’île et ne doit être plantée que dans les
régions chaudes et sèches à basse alti-
tude (inférieure à 400 m). La floraison est
souvent hétérogène sur le même arbre
(on parle de première, deuxième, troi-
sième floraison), ce qui accentue l’étale-
ment des récoltes. Un minuscule orifice
situé à l’apex du fruit caractérise cette
variété. Chair ferme, sucrée, juteuse et
très parfumée. Cependant sa culture est
délicate et pose souvent des problèmes
physiologiques sur fruit difficiles à maîtriser : éclatement, taches liégeuses, pro-
blème de maturation. Les pertes de récolte peuvent être importantes. Sensible à l’an-
thracnose et aux cécidomyies. Poids moyen : 250 g.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:11 Page62
PHOTO : D. VINCENOT
MAISON ROUGE
Cette variété d’origine mauricienne se
multiplie fidèlement par semis grâce à sa
polyembryonie. Elle est cultivée essen-
tiellement pour ses qualités de porte-
greffe du fait de son enracinement
pivotant. Celui-ci assure un excellent an-
crage et une bonne résistance au vent. La
chair du fruit est juteuse mais très fibreuse.
Poids moyen : 300 g.
PHOTO : D. VINCENOT
LISE
Variété réunionnaise à floraison groupée.
Le fruit est décentré, légèrement aplati,
de coloration rouge dans la zone pédon-
culaire, de belle présentation. La chair, de
couleur jaune-orangé, est fondante, su-
crée et juteuse, mais peu parfumée.
Intéressante pour sa précocité et sa rus-
ticité. Poids moyen : 200 g
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:11 Page63
PHOTO : F. NORMAND
NAM DOC MAI
Traditionnellement cultivée en Thaïlande,
cette mangue appartient au groupe des
mangues de type asiatique (polyembryon-
née) et se récolte généralement verte, avant
maturité, pour être consommée en salade,
séchée, en condiment ou en sauce pour ac-
compagner les plats thaïlandais. Introduite
par le CIRAD en 2000 à La Réunion, cette
variété présente l’intérêt d’être précoce et
rustique et de se prêter à tous les types de
consommation. Sa chair est de très bonne
qualité, fine, sans fibre et délicatement par-
fumée. Poids moyen : 340 g. TOMMY ATKINS
Variété sélectionnée en Floride en 1922
PHOTO : F. NORMAND
à partir d’un semis de Haden. Elle a été
introduite par le CIRAD à La Réunion en
2000. C’est la principale variété cultivée
en Afrique du Sud et au Brésil pour l’ex-
portation. Le fruit, peu sensible à l’an-
thracnose, de très belle présentation, se
conserve bien après la cueillette. La ré-
colte groupée et de saison est également
un atout majeur dans la culture de cette
variété. Poids moyen : 600 g.
PHOTO : D. VINCENOT
ORPHÉE
Peu de données agronomiques existent sur
cette mangue d’origine mauricienne, mais les
quelques arbres cultivés à Saint-Paul révèlent
une bonne productivité et une précocité très
marquée (récolte d’octobre à novembre). Le
fruit, de forme arrondie, est rouge vif avec de
belles lenticelles blanches. Chair de bonne qua-
lité, agréable et parfumée. Poids moyen : 170 g.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page64
PHOTO : D. VINCENOT
VIOLETTE
Variété issue d’un semis réalisé à La
Réunion, Violette donne un beau fruit
à la coloration attrayante. Très pro-
ductive, elle trouve sa place dans un
verger professionnel grâce à la qua-
lité de sa chair et à sa belle présenta-
tion. Cette mangue mériterait d’être
développée à plus grande échelle afin
d’être diffusée sur le marché local et
celui de l’exportation. Poids moyen :
350 g.
Caro
Carotte
Cogshall
Heidi
Kensington
José
Lise
Orphée
Tommy Atkins
Violette
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page65
65 65
Les haies plantées autour et à l’inté- production ; les haies jouent le rôle de
rieur du verger sont indispensables barrière physique contre le vent et
pour les raisons suivantes : améliorent de ce fait la productivité et
la qualité des fruits ;
le vent provoque un stress sur les les haies constituent un refuge pour la
arbres fruitiers pouvant altérer leur faune auxiliaire et les pollinisateurs ;
développement et la qualité de leur elles limitent la pollution générée par
Zone
protégée
h 2h 5h
1 A l’avant, les filets d’air y rencontrent une masse d’air comprimé qui leur sert de rampe ;
ils escaladent l’obstacle, sur lequel ils se compriment et accélèrent.
2 A l’arrière, une seconde masse d’air sert de rampe de descente. Entre 2h et 5h se forme
une zone tourbillonnaire très défavorable aux cultures, l’air y est agité et séchant.
. FIGURE 23 - EFFET D’UN MUR IMPERMÉABLE AU VENT SUR LES FLUX D’AIR
(D'APRÈS A. MAZERAND, IN SOLTNER, 2000).
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page66
Zone protégée :
10 à 20 fois h
FIGURE 24 - EFFET D’UNE HAIE BRISE-VENT SEMI-PERMÉABLE SUR LES FLUX D’AIR
(D'APRÈS A. MAZERAND, IN SOLTNER, 2000).
évitant le ruisselle-
ment de l’eau ; Haie secondaire (arbustes)
elles contribuent à
une meilleure fixa-
Manguiers
tion des nitrates du
sol ;
elles réduisent l’éva-
potranspiration du
verger et permettent
FIGURE 25 - DISPOSITION DES BRISE-VENTS PRIMAIRES ET SECONDAIRES
ainsi d’économiser
DANS LE VERGER.
l’eau d’irrigation.
perméable présente la capacité de
Pour être efficace contre le vent, une « filtrer » le vent et protège sur une dis-
haie ne doit pas être trop touffue au tance équivalant à dix fois sa hauteur
risque de provoquer de violents tour- (Figures 24 et 25). Cette distance est
billons sur la zone à protéger (effet d’autant plus grande que la haie occupe
« mur », Figure 23). Une haie semi- une largeur importante (double ou triple
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page67
LA PRÉPARATION DU TERRAIN
Si la plantation est réalisée derrière une plantation. En tout état de cause, il vaut
défriche de terrain boisé ou après arra- mieux cultiver le terrain défriché pendant
chage d’un ancien verger, le terrain devra un ou deux ans avec des cultures maraî-
être très soigneusement débarrassé de chères avant d’y implanter le verger.
tout débris de souche ou de racine. En Avant d’apporter la fumure de fond, il est
effet, ces débris permettent aux pourri- conseillé d’analyser des échantillons de
diés (champignons s’attaquant au tronc sol afin de raisonner au mieux les fertili-
et aux racines) de se propager dans le sations minérales et organiques et de
sol et de détruire progressivement la planter les arbres dans un sol équilibré.
L’APPROVISIONNEMENT EN PLANTS
La qualité des plants, commandés au dans le sol lui assure une bonne résis-
moins un an à l’avance chez le pépinié- tance aux vents cycloniques. La variété
riste, doit être irréprochable. Il est néces- est choisie suivant le type de marché ciblé
saire que l’agriculteur convienne avec le (voir chapitre V).
pépiniériste des conditions de production
des plants : date de semis, date de gref- À la livraison des plants, il faut vérifier :
fage, date de sortie, choix du porte-greffe
et des variétés. la variété et le porte-greffe (mention-
Le porte-greffe recommandé à La Réunion nés sur l’étiquette et la facture) ;
est « Maison Rouge ». Son bon ancrage l’homogénéité du matériel végétal ;
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page70
LA PLANTATION
Le piquetage
Certains terrains n’offrent aucune diffi- service ou, à défaut, élever une perpen-
culté au tracé de la plantation. D’autres, diculaire (angle droit) sur le terrain. Pour
par contre, demandent une certaine pra- ce faire, construire un triangle dont un
tique. Rappelons qu’il est utile d’avoir à côté A mesure 3 ou 6 m de long, un autre
sa disposition des cordeaux, un double côté B mesure 4 ou 8 m de long, et le
décamètre, une latte métrée, des jalons troisième C mesure 5 ou 10 m de long.
d’arpenteur, des piquets de tête de ligne Alors l’angle entre les côtés A et B est
et des piquets indiquant l’emplacement droit (Figure 27).
des arbres. Une équerre d’arpenteur rend
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page71
7m
5m
Trou de plantation
10
m
6m
A C
B
8m
Limite de la parcelle
poches d’air. Durant la saison sèche, en contact le paillage avec le tronc pour
on paille le pied des arbres pour dimi- prévenir des pourridiés.
nuer l’évaporation en évitant de mettre
Après la plantation, il est tout à fait en- envisagées sur une partie du cycle de
visageable d’occuper le terrain entre production, entre la fin de la récolte et le
les rangées de manguiers en
pratiquant une culture interca-
laire maraîchère ou fruitière. Les
espèces recommandées sont :
le papayer, le haricot, diverses
cucurbitacées (Figure 29), l’ara-
chide, la tomate. Ces cultures
profitent également aux jeunes
manguiers : apports d’eau et
d’éléments fertilisants, aération du
sol. L’entrée en production des
manguiers restreint les possibili- FIGURE 29 -
tés d’associer d’autres cultures.
Cependant, des cultures maraî- EXEMPLE DE CULTURE INTERCALAIRE DE CITROUILLES
DANS UN JEUNE VERGER DE MANGUIERS
chères à cycle court peuvent être (PHOTO F. NORMAND).
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page73
début de la récolte suivante, dans les de veiller à ce que les cultures menées
cas où l’interligne des manguiers reste dans l’interligne du verger de manguiers
suffisamment éclairée. Afin de garder (immature ou adulte) répondent aussi à
une certaine cohérence, il est important une démarche de production intégrée.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page74
74
GUIDE DE PRODUCTION INTÉGRÉE DE MANGUES À LA RÉUNION
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page75
75 75
VII. LE RAISONNEMENT
DE LA CONDUITE DU VERGER
Par Paul AmourouX, Frédéric normAnd et didier Vincenot
Les interventions culturales les plus (Figure 30). Elles ont lieu principalement
importantes en vergers de manguiers de décembre à mai (Tableau 14). Les
concernent la récolte et la taille traitements phytosanitaires ont lieu
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page76
Composantes Conséquences
Rôles
de l’écosystème sur la production
Amélioration de la qualité
Régulation
Auxiliaires et du rendement,
des bio-agresseurs. diminution des intrants.
L’ENTRETIEN DU SOL
Pendant les deux premières années suivant la plantation
Le sol autour des arbres doit rester propre jeunes plants. Le binage reste la meilleure
pour que l’eau profite entièrement aux méthode de désherbage : aucun risque
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page77
Risque de recrudescence
des bio-agresseurs
Fauche Destruction des gîtes des auxiliaires. si fauches répétitives,
restitution de matière organique.
Développement de résistances
Protection phytosanitaire Risque de pollution diffuse, et pullulations des bio-agresseurs,
chimique destruction de la faune auxiliaire. risques de résidus dans les fruits
et conséquences pour la santé humaine.
de phytotoxicité n’est à craindre et le tra- doit pas être pratiqué trop profond pour
vail superficiel du sol limite les phéno- ne pas abîmer les racines superficielles
mènes d’évaporation. Cependant, il ne des manguiers.
Mois 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05
Récolte
Taille et broyage
Surveillance
phytosanitaire
Traitements
phytosanitaires
Fertilisation
(si nécessaire)
Fauche
Désherbage
(facultatif)
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:12 Page79
Le désherbage chimique
LA FERTILISATION
Afin de mieux connaître les besoins racinaire qui leur permet de trouver
réels des arbres, il est indispensable de l’eau et les éléments nutritifs néces-
réaliser une analyse de sol avant plan- saires à leur développement. Plusieurs
tation et une analyse foliaire tous les analyses de sol et de feuilles effectuées
trois ans. Les résultats de ces analyses dans des vergers non fertilisés mon-
permettent de raisonner la fertilisation trent que les manguiers ne présentent
et, bien souvent, de réaliser des éco- pas de carence notoire à La Réunion
nomies substantielles grâce à la dimi- (Tableau 15). Des apports de fumures
nution, voire à la suppression totale, au-delà des besoins des manguiers
des engrais chimiques dans les vergers sont susceptibles de favoriser les pul-
de plus de dix ans. A cet âge, les man- lulations de ravageurs comme les co-
guiers possèdent un puissant système chenilles (Ceroplastes sp).
La fertilisation chimique
Elle fait appel aux engrais minéraux so- On notera que l’apport de phosphore a
lubles (poudres de roches traitées par lieu en une seule fois au moment de la
l’industrie chimique). Elle doit être frac- floraison. L’emploi d’engrais composés
tionnée en trois fois et apportée à des est déconseillé puisqu’il ne permet pas
périodes précises afin d’assurer un ap- d’effectuer un dosage séparé et précis
port optimal en fonction des besoins de chaque élément.
nutritionnels des arbres (Tableau 16).
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:13 Page81
Les formulations d’engrais minéraux les Avant l’entrée en production des arbres, la
mieux adaptées au manguier sont les sui- fertilisation doit permettre un développe-
vantes : ment optimal des jeunes plants. Les en-
grais chlorés sont à proscrire en raison de
azote apporté sous forme d’urée l’action dépressive du chlore sur la végé-
(46% de N) ; tation. Les quantités d’engrais proposées
phosphore apporté sous forme au Tableau 16 sont des moyennes qui
de superphosphate (45% de P2O5) ; peuvent varier en fonction du pH du sol et
potassium apporté sous forme de sul- de sa richesse en éléments nutritifs. Les
fate de potassium (50% de K2O). engrais solides doivent être épandus au-
tour des arbres, à l’aplomb du feuillage,
Ces formulations, de bonne solubilité, sans toucher le tronc.
sont facilement assimilables par les arbres
à condition de les appliquer sur sol propre
et d’arroser après l’épandage.
N P K Ca Mg Fe Mn Zn Cu
Mini-maxi
vergers analysés 1,06-2,32 0,10-0,31 0,42-1,29 1,15-3,38 0,18-0,46 58-2240 65-955 13-42 4-330
Valeurs référence1 1,0-1,5 0,08-0,18 0,3-1,2 2,0-5,0 0,15-0,47 38-120 92-182 20-120 10-35
Niveau global + = = - = ++ = - +
des vergers analysés2
1 - Références foliaires d’après Young et Koo, 1971 ; Kernot et al., 1998.
2 - Niveau d’après médiane : = niveau correct ; - insuffisant ; -- très insuffisant ; + élevé ; ++ très élevé.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:13 Page82
AZOTE //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
L’azote se trouve en quantité suffisante dans tous les vergers, même si les
arbres sont cultivés dans des sols pauvres jamais fertilisés. De fortes teneurs en
azote sont relevées dans la moitié des vergers. Les attaques de cochenilles y
sont particulièrement virulentes, notamment sur la variété Cogshall. On y observe
parfois des problèmes de maturité sur fruit : une partie du fruit (l’apex pour
Cogshall, une des faces pour José) atteint sa maturité prématurément, se co-
lore en jaune et se ramollit anormalement. Il s’agit d’un problème d’ordre phy-
siologique lié à l’excès d’azote et parfois au manque de calcium. La fertilisation
azotée n’est pas recommandée dans ces conditions : grâce à leur couverture
végétale importante, les vergers de manguiers assurent une bonne restitution de
la matière organique au sol par les feuilles et les bois morts.
PHOSPHORE /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Il n’y a pas de carence en phosphore au niveau du feuillage, bien que les sols
contiennent peu de phosphore assimilable ; 11% des vergers sont même au-
dessus des valeurs de référence. Des apports de superphosphate au sol peu-
vent être justifiés en cas de teneur insuffisante dans les feuilles.
POTASSIUM //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Le bilan est très équilibré au regard des valeurs de référence. Aucune carence
n'a été relevée dans les vergers étudiés.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:13 Page83
CALCIUM ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Plus du quart des vergers présente des valeurs inférieures aux valeurs minimales
de référence, même si le sol est bien pourvu en calcium. Les problèmes d’as-
similation du calcium, notamment dans les sols argileux ou à tendance acide
(Soltner, 2000), peuvent se traduire par des altérations physiologiques sur les
fruits (voir bilan azoté). L'apport de calcium sous forme de chaux est recom-
mandé dans ces vergers pour rétablir de bonnes conditions d’assimilation du
calcium.
MAGNÉSIUM /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
L’ensemble des vergers est bien pourvu en magnésium.
FER ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Les teneurs en fer présentent une grande variabilité d’un verger à l’autre et attei-
gnent souvent des niveaux extrêmement élevés, notamment dans les sols de na-
ture ferralitique.
MANGANÈSE /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Comme pour le fer, le manganèse peut atteindre des niveaux très variables d’un ver-
ger à l’autre. Quelques carences ont déjà été observées sur feuillage, mais de ma-
nière sporadique.
ZINC//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Le zinc est un élément déficient dans de nombreux vergers. Toutefois, les symp-
tômes de carence se manifestent très rarement sur manguier à La Réunion.
Cet élément peut être apporté en pulvérisation foliaire sous forme de sulfate de
zinc en période de poussées végétatives (Kernot et al., 1998).
CUIVRE //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Cet élément est déficient dans certains vergers peu traités aux produits cu-
priques. L’apport de cuivre en tant que fongicide permet de pallier cette carence.
Des teneurs excessives sont à craindre en cas de traitements répétitifs.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:13 Page84
1-2 100 40 50 20 40 40
3-4 150 75 75 75 75 75
La fertigation
Cette technique consiste à injecter di- Solu-Potasse. Les doses ainsi que les
rectement les engrais dans le réseau fréquences d’apports sont les mêmes
d’irrigation (Figure 33). L’apport se fait qu’en fertilisation classique.
en micro irrigation combinée à un ma-
tériel d’injection. La fertigation possède
les avantages suivants :
La fertilisation organique
L’IRRIGATION
Février 4,8 24 48 72 96
Mars 4,6 23 46 69 92
Août 3,2 16 32 48 64
Septembre 4,0 20 40 60 80
Octobre 4,8 24 48 72 96
1. Les besoins journaliers en eau sont réduits de 50% d’avril à juillet afin de faciliter le repos végétatif
et l’induction florale.
Raisonnement de l’irrigation
Les pertes en eau se font par évapora- l’ETP moyenne relevée à Pierrefonds
tion au niveau du sol et par transpiration (58 m) et à Ligne Paradis (150 m). Elles
de la plante ; on parle de l’évapotrans- sont données à titre indicatif pour un
piration (ETP). L’évapotranspiration est système d’irrigation par goutte à goutte
variable selon la taille des arbres, la na- ou par micro-aspersion et doivent être
ture de la couverture végétale et les modulées en fonction de la pluviométrie
conditions climatiques. Les doses jour- (voir exemple ci-dessous). Un apport
nalières d’irrigation que nous propo- d’eau journalier est vivement recom-
sons sont calculées en fonction de mandé dans la plupart des sols afin de
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:13 Page87
Méthode d’arrosage
L’irrigation localisée sous frondaison sente (au moins 30%), elle assure une
est la mieux adaptée au manguier : efficience optimale de l’eau employée
outre l’économie d’eau qu’elle repré- en évitant de mouiller la frondaison où
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:13 Page88
LA MAÎTRISE DE LA FLORAISON
LA TAILLE
aux extrémités des branches (2). Cette tent ne traînent à terre (4). Enfin, les
taille d’éclaircie diminue légèrement le gourmands se développant à l’intérieur
potentiel de production de l’arbre mais de la couronne sont éliminés (5).
a un effet bénéfique sur l’alternance.
Ces travaux de taille doivent être réali-
Pour ouvrir la charpente de l’arbre et sés une fois par an dès la fin de la ré-
éviter qu’il ne se développe trop vite en colte, et en aucun cas en fin de période
hauteur, on peut supprimer les prolon- de croissance végétative (avril-mai). La
gements verticaux des branches prin- taille limite le phénomène d’alternance
cipales (3). Les branches trop basses de production et améliore la pénétra-
sont taillées pour faciliter l’entretien du tion et l’efficacité des traitements phy-
sol et éviter que les fruits qu'elles por- tosanitaires.
LA PROTECTION PHYTOSANITAIRE
Tableau 19 La protection intégrée contre les ravageurs : démarche à suivre en trois étapes.
Excepté certaines spécialités à base de tion pour les usages mineurs en France
lambda-cyhalothrine et de glyphosate et dans les DOM devraient permettre
homologuées sur manguiers, la législa- d’étendre l’utilisation de quelques spé-
tion n’autorise pas l’utilisation d'autres cialités phytosanitaires au manguier.
produits phytosanitaires sur cette cul- Dans ce cadre, deux matières actives,
ture. De nouvelles règles d’homologa- déjà utilisées en Agriculture Biologique
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:13 Page92
Tableau 20 Périodes propices aux attaques parasitaires en vergers de manguiers (dessins A. Franck, CIRAD).
Mois 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05
Stades Floraison Croissance des Maturité production Repos
phénologiques fruits croissance végétative
Punaise
Thrips
Cochenilles
Oïdium
Anthracnose
Bactériose
les prédateurs, qui capturent et dévo- Les auxiliaires sont d’autant plus effi-
rent leurs proies ; leur observation est caces qu’ils s’attaquent spécifiquement
facile par la technique du battage à un ravageur (auxiliaire spécifique). Le
(Figure 38) ; Tableau 22 présente les principaux ra-
les parasitoïdes, qui se développent vageurs du manguier à La Réunion et la
à l’intérieur ou à l’extérieur du rava- faune auxiliaire associée. Une échelle
geur en entraînant à terme la mort de de 0 à 2 est proposée afin d’apprécier
celui-ci ; les parasitoïdes sont géné- l’efficacité de ces auxiliaires.
ralement des guêpes de très petite
taille (inférieure à 2 mm) et restent dif-
ficiles à observer.
Problèmes Concentration
Type d’intervention Dose
rencontrés matière active
Usages homologués
Glyphosate 360 g/l 12 l/ha
Désherbage Désherbage localisé sur la ligne de plantation. Glyphosate 480 g/l 6 l/ha
Glyphosate 680 g/l 4,2 l/ha
Elimination des organes contaminés par taille
Anthracnose et brûlage (rameaux, feuilles, fruits).
Tableau 22 Principaux ravageurs du manguier à La Réunion et quelques auxiliaires associés (Quilici et al., 2003).
0 = Pas d'auxiliaire connu efficace.
1 = Auxiliaire non spécifique, dont l’efficacité n’est pas toujours suffisante pour maintenir le ravageur en dessous du seuil
de nuisibilité.
2 = Auxiliaire spécifique dont l’efficacité est suffisante pour maintenir le ravageur en dessous du seuil de nuisibilité.
0 0
Coccinelles
Cochenille Aulacaspis tubercularis Lindorus lophantae (à gauche) (2) Hyménoptères Aphelinidae (2)
et Sticholotis madagassa (à droite) (2)
Description ......................................................................................................................................................................
La cécidomyie des fleurs est un mou- une nouvelle génération (6) tandis que
cheron (diptère) d’une longueur de 2 l’autre partie reste dans le sol. Les at-
mm. Les adultes, qui ont une durée de taques les plus importantes ont lieu du-
vie de 2 à 3 jours, émergent de cocons rant la première floraison.
présents dans le sol (Figure 36, 1). Les
femelles pondent sur les inflorescences Les jeunes inflorescences sont les plus
en débourrement ou directement sur les sensibles aux attaques. A partir de la
boutons floraux (2). Les larves pénètrent pleine floraison, les inflorescences peu-
et minent l’inflorescence ou le bouton vent supporter, sans conséquence pour
floral où elles restent 7 à 12 jours (3). la production, des galles de cécidomyies
Elles entraînent la destruction partielle des fleurs. Les dégâts les plus impor-
ou totale de l’inflorescence par dessè- tants sont constatés dans l’Ouest de
chement. Ensuite, les larves s’éjectent (4) l’île, entre Saint-Leu et Saint-Paul (cli-
pour atteindre le sol où elles s’enfouis- mat chaud et sec).
sent (5). Une partie des individus donne
3 7 à 12 jours
inflorescence
1 Émergences
lors de conditions
favorables
6
SOL
5 Larves en quiescence
ou diapause (?) Larves pupes Larves en diapause
jusqu’à l’année n+1 4 à 6 jours (année n-1)
Description ......................................................................................................................................................................
A la différence de la cécidomyie des ont lieu environ trois semaines après le
fleurs, l’ensemble du cycle de la céci- premier flush végétatif de l’été. Si le
domyie des feuilles se déroule en tota- flush est très regroupé dans le temps,
lité dans la feuille. Deux vagues les dégâts peuvent être considérables
d’émergence sont observées : la pre- avec plus de 10 galles par cm² de
mière lors de la poussée végétative à la limbe. En cas de flush étalé dans le
fin de la floraison et la deuxième lors temps, les attaques ne présentent pas
des poussées végétatives à la fin de la de pic et restent à un niveau accep-
récolte. Les dégâts les plus importants table. La cécidomyie des feuilles favo-
sont constatés durant l’été sur les jeunes rise l’apparition d’anthracnose sur les
feuilles encore tendres. A l’échelle de la feuilles et pourrait être un vecteur de la
parcelle, les émergences d’adultes de- bactériose.
puis les galles présentes sur les feuilles
Description ....................................................................................................................................................................
La biologie de cette punaise est peu jeunes pousses et les inflorescences
connue. Elle pique les bourgeons, les afin d’en extraire la sève pour se nour-
rir . Les nombreuses piqûres
provoquent des déformations
caractéristiques (Figure 37). Ce
ravageur est redoutable car il
peut détruire une floraison à
100% en quelques jours (des-
sèchement total des inflores-
cences). On ne connaît pas de
faune auxiliaire associée effi-
FIGURE 37 -
cace pour contrôler la punaise.
DÉGÂTS DE PUNAISE SUR JEUNE POUSSE
(PHOTO D. VINCENOT).
Description ......................................................................................................................................................................
Les thrips sont de petits insectes pi-
queurs ne dépassant guère 1 mm de
long et de grande mobilité (ils peuvent
être transportés par le vent sur des di-
zaines de kilomètres). Ils s’attaquent à
de nombreux végétaux. Sur manguier,
les périodes de pullulations occasion-
nelles s’étendent d’août à novembre.
Les thrips recherchent abri et nourriture
sur les inflorescences et sur les jeunes
pousses très riches en sève. Leur inci-
dence sur la fécondation des fleurs n’est
certainement pas négligeable et leur rôle FIGURE 39 -
est plutôt bénéfique dans la plupart des DÉGÂTS DE THRIPS SUR JEUNE MANGUE
cas. Quelques rares pullulations dans (PHOTO D. VINCENOT).
les secteurs chauds et secs peuvent en-
dommager sérieusement la floraison vrent rapidement d’une croûte liégeuse,
(dessèchement et apparition de liège restent petits et finissent par chuter
sur les inflorescences). Les fruits infé- (Figure 39). Les jeunes feuilles prennent
rieurs à 40 mm de diamètre se recou- un aspect gaufré caractéristique.
Description ......................................................................................................................................................................
Trois espèces de mouches des fruits sion, les larves se nourrissent de la chair
piquent les mangues à La Réunion. Les du fruit et le rendent impropre à la com-
mangues de couleur jaune et à chair mercialisation. Les fruits ne tardent pas
tendre sont les plus attaquées. Les at- à chuter. Les larves quittent le fruit et
taques sont beaucoup plus importantes s’enfouissent légèrement dans le sol où
en saison chaude et humide, de janvier elles se transforment en pupe avant de
à mars. Les mouches déposent leurs passer au stade adulte. Ce cycle biolo-
œufs sous l’épiderme des mangues à gique s’étale sur quatre semaines pen-
l’aide de leur ovipositeur. Après éclo- dant la saison chaude.
FIGURE 40 -
En période chaude et humide, dès
la fin janvier, il est parfois néces- L'AUGMENTORIUM ADAPTÉ À LA RÉUNION PAR LE CIRAD
(PHOTO J.P. DEGUINE).
saire de renforcer la protection
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page101
Description ....................................................................................................................................................................
Plusieurs espèces de cochenilles s’at- tiques agronomiques : plantation trop
taquent au manguier. Elles sont toutes dense (manque d’ensoleillement), ab-
relativement bien contrôlées par de sence de taille, fertilisation excessive,
nombreux auxiliaires (Tableau 22). Leur destruction des auxiliaires par des trai-
pullulation résulte de mauvaises pra- tements insecticides inappropriés.
Description ....................................................................................................................................................................
Description ......................................................................................................................................................................
Ce champignon se développe princi- d’un feutrage blanc (mycélium) sur les
palement pendant l’hiver austral où les inflorescences et également sur les
conditions climatiques lui sont favo- feuilles. Mais ce sont prioritairement les
rables (nuits fraîches, pluviométrie ré- fleurs qui doivent être protégées. Le my-
duite). Par conséquent, les floraisons célium envahit rapidement l’ensemble
précoces de juin à août sont toujours de l’inflorescence et empêche la nouai-
les plus attaquées (Figure 41). Les dé- son. La variété la plus sensible à l’oï-
gâts se caractérisent par l’apparition dium à La Réunion est Cogshall.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page102
Description ....................................................................................................................................................................
Les attaques sont favorisées par l’hu- petit trou dans la feuille. L’épiderme des
midité et par les piqûres de cécido- fruits contaminés présente des taches
myies sur inflorescences et feuilles, qui circulaires noires sous lesquelles la pulpe
sont des portes d’entrée pour le cham- brunit et pourrit à l’approche de la ma-
pignon. Sur les inflorescences, des turité (Figure 43).
tâches circulaires noirâtres se dé-
veloppent rapidement autour des
piqûres de cécidomyie. Les inflo-
rescences se recroquevillent,
noircissent et se dessèchent entiè-
rement. Sur les feuilles, des petites
taches circulaires noires au pour-
tour vert clair se développent
(Figure 42). La partie nécrosée du
FIGURE 42 -
limbe finit par tomber et laisse un
ANTHRACNOSE SUR FEUILLE (PHOTO D. VINCENOT).
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page103
Méthodes de protection......................................
La meilleure méthode de protection
reste la prophylaxie : taille annuelle des
arbres pour maintenir une bonne expo-
sition à la lumière et chasser l’humidité
de l’intérieur de l’arbre ; ramassage et
stockage des fruits dans l’augmento-
rium (en cas de piqûres de mouches),
ou enfouissement des fruits recouverts
préalablement de chaux. FIGURE 43 -
Maladie bactérienne
Description ......................................................................................................................................................................
gier dans les parties du verger les BACTÉRIOSE SUR FRUIT (PHOTO D. VINCENOT).
plus ventées.
105
GÉNÉRALITÉS
Les fruits et les légumes frais présen- Ce sont des produits qui dégagent
tent des caractéristiques bien particu- de la chaleur (chaleur de respiration),
lières qui vont définir les conditions et qu'il faut éliminer lors de la conservation.
la durée de leur conservation.
Ce sont des produits sensibles aux
Ce sont des produits vivants, et leur pertes en eau. Outre le préjudice com-
durée de survie dépend des condi- mercial direct (perte de masse), le
tions de récolte et des précautions niveau de pertes en eau va aussi ac-
d'accompagnement en conservation. célérer la maturation et la sénescence.
Ce sont des produits qui respirent, en Ce sont des produits sensibles aux al-
ce sens qu'ils consomment de l'oxy- térations microbiennes. Ces altéra-
gène et dégagent du gaz carbonique. tions sont l'aboutissement de conta-
Ils sont également parfois sensibles à minations qui peuvent avoir lieu sur
la présence d'éthylène, qui va, dans le l'arbre (pré récolte) ou lors de la mise
cas de la mangue, provoquer la matu- en marché (post récolte). Il est donc
ration et accélérer la sénescence. important de réduire le risque de
contamination à tous les niveaux de la
filière.
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page106
Enfin, ce sont des produits sensibles La maîtrise de ces différents points per-
aux chocs et meurtrissures, éléments met de réduire les pertes, de préserver
majeurs de dépréciation commerciale. au mieux la qualité, et de réussir la mise
Les précautions de manipulation pen- en marché.
dant toutes les étapes, de la récolte à la
mise en marché sont donc essentielles.
S TA D E D E R É C O LT E
PRÉCOCE OPTIMAL TARDIF
Stade "point
p jjaune"
ne"
ure"
Stade "vert mature"
QUE
E PTI
OL
AN
RG
O
É
IT
AL
U
Q
La mangue est un fruit qui a la capacité que la mangue offre le maximum des
de mûrir après la récolte. Cette carac- caractéristiques énergétiques et nutri-
téristique la classe dans la catégorie tionnelles qui définissent la qualité d'un
des fruits dits "climactériques". C'est fruit (teneur en amidon, en sucres so-
en la récoltant en début de maturation lubles, en acides organiques, en méta-
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page107
bolites divers tels que vitamines, riques, avec une équivalence très ap-
minéraux, précurseurs d'arômes,...). proximative du stade de maturité réel
Cependant, un fruit qui commence à (ou état physiologique). Les fruits peu-
mûrir a une durée de conservation li- vent alors être récoltés à un stade in-
mitée, et il n'est pas toujours facile adapté, et dans le cas d'un stade de
d'identifier un fruit en début de matu- récolte trop précoce, ne peuvent pas
ration. Pour certaines variétés, dont la atteindre une bonne qualité après ma-
mangue Cogshall, l'apparition de la turation.
couleur jaune au niveau de l'apex du
fruit (stade “point jaune”) est un critère Pendant la maturation, la composition
qui indique son entrée en maturation. du fruit évolue, et en phase de sénes-
Pour avoir une durée minimale de cence, il perd une partie de ses
conservation pour l’export et le marché caractéristiques énergétiques et nutri-
local, le fruit doit donc être récolté à un tionnelles (dégradation des sucres, des
stade physiologiquement mature, mais acides, des vitamines). Aussi, indépen-
non mûr, généralement dénommé "vert damment du stade de maturité à la ré-
mature" (Figure 46). colte, un fruit consommé trop mûr
présente moins d'intérêt qu'un fruit
Très souvent, la récolte est basée sur consommé au bon stade (généralement
des critères approximatifs de
calibre, d'aspect du pédoncule
base cavité
ou de couleur, selon les es-
pèces fruitières et les variétés. pédoncule
Les mangues présentent géné-
ralement la morphologie illus- épaule épaule
trée par la Figure 47. Certains ventrale dorsale
indicateurs tels que le remplis-
hauteur
Pour cette variété, le stade de récolte ché. Mais surtout, une récolte basée
"point jaune" (Figure 48), précédem- sur ce seul critère visuel conduit à des
ment évoqué, correspond à un stade lots hétérogènes.
climactérique déjà avancé. En d'autres Un indicateur objectif de la maturité de
termes, la mangue est en phase de ma- la mangue, indépendant des conditions
turation et aura une durée de conser- de culture et de croissance a été testé
vation réduite, de deux à cinq jours à sur la variété Cogshall, et son intégra-
20°C. Cette durée est bien souvent trop tion dans un appareil de récolte et une
faible vu les délais de transport et de chaîne de tri est en cours de réalisa-
stockage nécessaires à la mise en mar- tion. L’estimation de la maturité de la
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page109
mangue est basée sur une mesure non du fruit. Elle garantit l'homogénéité des
destructive et rapide de la fluorescence lots de fruits pour une meilleure ges-
de la chlorophylle de la peau du fruit. tion de la mise en marché. Son appli-
Cette mesure permet une récolte plus cation pour la variété José et d’autres
précoce, avant le stade "point jaune", variétés américaines est en cours
tout en conservant une qualité optimale d’évaluation.
LA RÉCOLTE
La récolte débute entre 110 et 130 jours par la suite que ce choix limite les pos-
après la floraison. Cet intervalle peut sibilités de conservation, mais est judi-
varier en fonction de la variété, du cli- cieux pour éviter tout problème de
mat, de l’altitude, des caractéristiques qualité.
du sol et des pratiques culturales,
ce qui rend difficile l'utilisation du
nombre de jours pour prédire la ré-
colte. Comme rappelé précédem-
ment, à défaut de disposer d’un
critère de récolte objectif avant
tout changement de couleur qui
traduit un début de maturation du
fruit, il est préférable de récolter
les fruits :
Tout comme l’acte de récolte, la mani- Lancer ou simplement lâcher un fruit dans
pulation postrécolte doit être réalisée un seau ou une caisse peut entraîner :
avec précaution pour garantir une qua-
lité optimale des fruits (Figure 49). Il est des blessures franches provoquées
conseillé de : par les pédoncules des autres fruits ;
ne pas lancer les fruits, que ce soit dans des meurtrissures provoquées par la
les seaux ou dans les caisses ; chute du fruit (au fond du seau ou de
la caisse, sur les rebords, ou plus
déposer les fruits délicatement dans les simplement le choc direct des fruits
caisses ou les plateaux et, dans la me- entre eux) ;
sure du possible, sur une seule couche
(Figure 50). des meurtrissures liées à la compres-
sion : les fruits des rangées inférieures
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page111
Au champ
Il faut stocker les fruits dans une zone tements ultérieurs (mise en marché ou
ombragée et aérée en attendant les trai- transfert en chambre froide).
A la station
Pour une mise en marché différée, il est lettes pour que l'air ait une chance de
souhaitable de conserver les fruits en circuler correctement.
chambre froide, en portant une atten-
tion particulière sur les points suivants : L’aération de la chambre froide
Un renouvellement d'air à intervalles ré-
La circulation de l'air guliers est souhaitable pour éliminer
dans la chambre froide l'éthylène présent dans la chambre et
Elle doit être la plus homogène pos- libéré par les fruits. Par renouvellement,
sible. Une bonne circulation de l'air on entend un renouvellement du volume
favorise une réfrigération rapide et ho- total de la chambre vide. L'ouverture de
mogène. A défaut de disposer d'unité la porte de la chambre ne suffit pas pour
de réfrigération (tunnel d'air forcé), en- assurer un tel renouvellement. L'idéal
treposer les cartons ou les caisses en est de disposer d'une entrée d'air,
veillant à une bonne circulation de l’air qui doit se situer au niveau de l'évapo-
pour faciliter la réfrigération : les ran- rateur (afin de refroidir l'air entrant
gées internes de cartons dans une pa- avant de l'envoyer dans la chambre).
lette sont celles qui vont refroidir le plus Raisonnablement, pour le stockage de
lentement, car la surface d'échange avec la mangue, deux à trois renouvelle-
l'air extérieur est quasiment inexistante, ments d'air par jour permettraient de
comparées aux rangées externes expo- minimiser significativement l'action de
sées au circuit d'air froid. Dans le cas de l'éthylène.
chambre froide avec une puissance fri-
gorifique moyenne, l'accolement des pa- La température de stockage
lettes entre elles réduit encore la facilité Elle est de 10 à 13°C pour les fruits tro-
de passage de l'air et il est préférable picaux. En général, les fruits verts sont
de laisser un petit espace entre les pa- plus sensibles au froid que les fruits
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page113
LA MISE EN MARCHÉ
LE CONDITIONNEMENT ET LA PRÉSENTATION
Pour préserver au mieux la qualité des de maturité homogène pour une bar-
fruits, il faut privilégier une présentation quette de 3 fruits, fruits de maturité dif-
en monocouche. Si les ventes sont dif- férente pour une barquette de 6 fruits,
férées en GMS, les fruits auront évolué l'acheteur pouvant ainsi étaler leur
en maturité (les fruits en sortie de froid consommation.
évoluent très rapidement en maturation).
La mise en vrac des fruits sur un linéaire Une autre alternative est la commer-
peut être attractive, mais pour des fruits cialisation de plateaux de 3 à 5 kg,
déjà mûrs, ce type de présentation aug- technique déjà éprouvée par quelques
mente la probabilité de chocs et de com- producteurs de mangues pratiquant la
pressions, et au final la quantité de fruits vente directe.
perdus peut être importante.
Il est également intéressant de noter
L'emballage des mangues en barquettes que l'utilisation d'un emballage ne va
ou en plateaux est une option innovante pas à l'encontre d'une démarche PFI.
pour la mise en marché et présente un En effet la tendance actuelle est à l'éco-
intérêt pour la protection des fruits emballage et de nombreuses sociétés
contre les chocs directs. L’emballage s'intéressent soit à des matériaux re-
peut aussi être couplé à des
stades de maturités contras-
tés des fruits. Des tests de
commercialisation de fruits
de différentes maturités ont
été réalisés avec des
barquettes en bois de trois
ou six fruits, présentées
avec un poster de commu-
nication sur l’état de matu-
rité des fruits (Figures 51 à
53). Ce choix de condition-
FIGURE 51 -
nement permet de définir
une stratégie de mise en CONDITIONNEMENT DE MANGUES DE DIFFÉRENTES MATURITÉS
EN BARQUETTES FILMÉES EN GMS (PHOTO J. JOAS).
marché : par exemple, fruits
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:14 Page115
FIGURE 52 - FIGURE 53 -
Eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .81.7 g
Energie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .272 kJ (= 65 kcal)
Protéines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.51 g
Fibres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1.8 g
Sucres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14.8 g
Minéraux
Calcium, Ca . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 mg
Fer, Fe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.13 mg
Magnésium, Mg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 mg
Phosphore, P . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 mg
Potassium, K . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .156 mg
Sodium, Na . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 mg
Zinc, Zn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.04 mg
Cuivre, Cu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.11 mg
Manganèse, Mn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.027 m
Sélénium, Se . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.6 mg
Vitamines
Vitamine C, acide ascorbique total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27.7 mg
Thiamine (B1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.058 mg
Riboflavine (B2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.057 mg
GUide PFI (xpress 8):Mise en page 1 29/09/09 12:15 Page118
Lipides
Acides gras saturés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.066 g
Acides gras insaturés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.152 g
Acides aminés
Tryptophane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.008 g
Thréonine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.019 g
Isoleucine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.018 g
Leucine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.031 g
Lysine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.041 g
Méthionine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.005 g
Phénylalanine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.017 g
Tyrosine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.01 g
Valine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.026 g
Arginine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.019 g
Histidine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.012 g
Alanine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.051 g
Acide Aspartique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.042 g
Acide Glutamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.06 g
Glycine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.021 g
Proline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.018 g
Sérine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0.022 g
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