Résistivité Des Métaux
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2. Précision des valeurs                                                                  Par exemple, en ajoutant à l’aluminium environ 0,6 % de silicium et
                                                                                       0,6 % de magnésium (alliage dit almélec), on n’augmente la résistivité
   de résistivité                                                                      que de 10 à 15 % ; de même, en ajoutant 0,3 à 0,5 % de tellure au
                                                                                       cuivre, on n’a que 2 ou 3 % d’accroissement de résistivité. Par contre
                                                                                       avec l’or, si l’on ajoute 0,1 % de tellure et autant de cuivre, la résistivité
2.1 Précision des mesures                                                              passe de 2,42 × 10– 8 à 4,05 × 10 – 8 Ω · m, c’est-à-dire n’est pas très
                                                                                       loin de doubler.
   Mesurer la résistance d’un conducteur avec une précision de                          Le manganèse est un des métaux qui présente les plus grandes
l’ordre de 0,5 % ne pose généralement pas de problème majeur à                       variations apparentes inexpliquées, peut-être parce que l’on ne sait
un laboratoire normalement équipé, et les laboratoires de métrologie                 pas bien doser ses impuretés. Ainsi, dans sa variété α (qui
font évidemment beaucoup mieux. On peut donc s’attendre à obtenir                    correspond à une température inférieure à 740 oC), on relève des
des chiffres de résistivité extrêmement précis. De fait, les résultats               valeurs de résistivité s’étageant entre 150 × 10– 8 et 700 × 10– 8 Ω · m,
des expérimentateurs que l’on peut trouver dans la littérature, iso-                 entre les résultats expérimentaux de mêmes auteurs ou d’auteurs
lément ou dans des tables de constantes, sont donnés couramment                      différents.
avec 3, voire 4, chiffres significatifs. Malheureusement, les résultats
des uns et des autres présentent entre eux des écarts qui sont très
fréquemment supérieurs au pour-cent, et peuvent atteindre dans des
cas extrêmes 50 et même 100 %, ce qui rend illusoires les précisions                 2.4 Influence des traitements mécaniques
indiquées.                                                                               et thermiques
   Ces écarts sont dus, dans quelques cas, à des difficultés parti-
culières de réalisation des éprouvettes de mesure et, pour le reste,                    Les traitements mécaniques que subissent les métaux ont une
à l’impossibilité de caractériser le métal considéré en prenant en                   influence non négligeable sur leur résistivité, qui dépend du métal
compte tous les facteurs qui influent sur ses caractéristiques                       considéré. Par exemple, un laminage de l’argent, qui réduit son
électriques.                                                                         épaisseur de 90 %, entraîne une augmentation de sa résistivité
                                                                                     de 5 %. De la même façon, l’écrouissage de l’aluminium et du
                                                                                     cuivre accroît leur résistivité de quelques pour-cent. Avec le fer, il
                                                                                     n’y a pratiquement pas d’influence de l’écrouissage, tant que
2.2 Difficultés particulières                                                        celui-ci reste faible, c’est-à-dire correspondant à un allongement de
    de détermination                                                                 l’ordre de 5 % ; par contre, au-delà, on constate une augmentation
                                                                                     assez brusque de la résistivité qui peut atteindre 6 %.
   Pour déterminer la résistivité d’un métal, il est nécessaire de                      Les traitements thermiques ont également une influence assez
constituer avec lui un conducteur homogène de forme parfaitement                     importante sur les caractéristiques électriques de tous les métaux.
définie, généralement, comme il a été dit, cylindrique, ce qui pose                  Les recuits, en particulier, tendent le plus souvent à diminuer la
des problèmes avec certains métaux. C’est le cas, notamment, des                     résistivité, mais dans des proportions qui dépendent du corps
métaux alcalins, en raison de leur grande oxydabilité et de l’impos-                 considéré, des températures et des durées du recuit, des contraintes
sibilité que l’on rencontre d’en étirer un fil pur. On peut, pour ceux-ci,           mécaniques préalables, etc.
tenter de provoquer une solidification du métal dans un tube, mais
il risque de se produire alors des cavités d’importance non                             Ainsi, avec du cobalt étiré pur du commerce, un auteur trouve que
                                                                                     la résistivité croît de 6,36 × 10– 8 à 6,48 × 10– 8 Ω · m après un recuit
négligeable.
                                                                                     à 500 oC, tandis qu’un autre auteur travaillant sur des lames de cobalt
                                                                                     pur trouve qu’elle diminue de 8,07 × 10– 8 à 6,85 × 10–8 Ω · m après
                                                                                     un recuit à température peu supérieure (rouge sombre). La figure 1
2.3 Influence des impuretés                                                          montre, à titre d’illustration, l’évolution de la résistivité d’un fil
                                                                                     d’aluminium faiblement allié (de 0,8 mm de diamètre) en fonction
   C’est toutefois les impuretés du métal qui jouent, et de loin, le                 de la température d’un recuit flash (0,2 s).
plus grand rôle dans la dispersion constatée des caractéristiques
électriques des métaux. Bien sûr, en théorie, les mesures de résis-
tivité sont effectuées avec du métal pur mais, en pratique, il n’y a
jamais de métal réellement pur et le taux d’impuretés est d’autant
plus difficile à déterminer qu’il est plus faible. La nature de ces impu-
retés a également une nette influence sur les valeurs trouvées.
  C’est ce qui explique que des mêmes expérimentateurs travaillant
sur un même métal (au moins en apparence) aient trouvé des chiffres
discordants sans pouvoir en expliquer la différence. Ainsi, à titre
d’exemple tout à fait typique, on peut citer les travaux de Wise [4]
qui, travaillant sur du nickel électrolytique à 99,98 %, aboutit aux trois
chiffres suivants pour la résistivité à la température ambiante :
6,141 × 10– 8 ; 6,844 × 10– 8 et 10,327 × 10– 8 Ω · m.
  L’influence des impuretés sur la résistivité dépend beaucoup du
métal considéré, de la nature de ces impuretés et de la température
d’utilisation. Avec l’aluminium et le cuivre, à la température
ambiante, il n’apparaît qu’un effet relativement limité des impuretés
ordinaires. C’est ce qui permet d’ailleurs de réaliser des alliages qui
ont des propriétés électriques voisines du métal pur, avec des carac-                Figure 1 – Variation de la résistivité d’un fil d’aluminium
téristiques mécaniques par contre assez différentes.                                 faiblement allié avec la température d’un recuit flash
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                                                                                                                                      O
                                                                                                                                      U
              Résistivité des métaux                                                                                                  R
                                                                                                                                      E
                                        par    Michel FALLOU                                                                          N
                                               Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
                                               Ancien chef du Département Machines Électriques à la Direction des Études
                                               et Recherches d’Électricité de France
                                                                                                                                      S
                                          Références bibliographiques                                                                 A
                                         [1]    PASCAL (P.). – Nouveau traité de chimie miné-
                                                rale. Masson et Cie (1958).
                                                (Dans ce traité, qui comporte plus de
                                                                                                                                      V
                                                18 volumes, le lecteur trouvera des centaines
                                                de références de publications rapportant des
                                                mesures de résistivité).
                                                                                                                                      O
                                         [2]    CHRÉTIEN (A.) et FREUNDLICH (W.). – Le
                                                tungstène. [1] (1986).
                                                                                                                                      I
                                         [3]
                                         [4]
                                                Documentation technique sur les fils et alliages
                                                d’aluminium. Péchiney Paris.
                                                WISE. – Proceedings of Institution of Radio-
                                                                                                                                      R
                                                engineers. Tome 25, p. 714 (1937).
                                                                                                                                      P
                                                       Normalisation                                                                  L
                            Association française de Normalisation AFNOR
                            NF C 30-010 2-30
                            NF C 34-120 9-76
                                                 Cuivre type recuit. Spécification.
                                                 Câbles en aluminium-acier pour lignes aériennes. Règles.
                                                                                                                                      U
                                                                                                                                      S
   1 - 1988
Doc. K 710