Ias 38
Ias 38
Objectif
1 L’objectif de la présente norme est de prescrire le traitement comptable des immobilisations incorporelles qui ne
sont pas spécifiquement traitées par une autre norme. La présente norme impose à une entité de comptabiliser
une immobilisation incorporelle si, et seulement si, il est satisfait à certains critères. La norme spécifie
également comment évaluer la valeur comptable des immobilisations incorporelles et impose de fournir
certaines informations sur les immobilisations incorporelles.
Champ d’application
2 La présente norme doit être appliquée à la comptabilisation des immobilisations incorporelles, à
l’exception :
(a) des immobilisations incorporelles entrant dans le champ d’application d’une autre norme ;
(b) des actifs financiers, tels que définis dans IAS 32 Instruments financiers : Présentation ;
(c) de la comptabilisation et de l’évaluation des actifs de prospection et d’évaluation (voir IFRS 6
Prospection et évaluation de ressources minérales) ; et
(d) des dépenses relatives à la mise en valeur de gisements et à l’extraction de minerais, de pétrole,
de gaz naturel et d’autres ressources similaires non renouvelables.
3 Si une autre norme prescrit la comptabilisation d’un type spécifique d’immobilisations incorporelles, l’entité
applique cette norme au lieu de la présente norme. La présente norme ne s’applique pas, par exemple, aux
éléments suivants :
(a) immobilisations incorporelles détenues par une entité en vue de leur vente dans le cadre de son
activité ordinaire (voir IAS 2 Stocks) ;
(b) actifs d’impôt différé (voir IAS 12 Impôts sur le résultat) ;
(c) contrats de location d’immobilisations incorporelles comptabilisés selon IFRS 16 Contrats de
location ;
(d) actifs résultant d’avantages du personnel (voir IAS 19 Avantages du personnel) ;
(e) actifs financiers, tels que définis dans IAS 32. La comptabilisation et l’évaluation de certains actifs
financiers sont couvertes par IFRS 10 États financiers consolidés, IAS 27 États financiers individuels
et IAS 28 Participations dans des entreprises associées et des coentreprises ;
(f) goodwill acquis lors d’un regroupement d’entreprises (voir IFRS 3 Regroupements d’entreprises) ;
(g) contrats entrant dans le champ d’application d’IFRS 17 Contrats d’assurance. ;
(h) immobilisations incorporelles non courantes classées comme détenues en vue de la vente (ou incluses
dans un groupe destiné à être cédé qui est classé comme détenu en vue de la vente) selon IFRS 5
Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées ;
(i) actifs découlant de contrats conclus avec des clients qui sont comptabilisés selon IFRS 15 Produits
des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec des clients.
4 Certaines immobilisations incorporelles peuvent être contenues dans ou sur un support physique tel qu’un
disque compact (dans le cas d’un logiciel), une documentation juridique (dans le cas d’une licence ou d’un
brevet) ou un film. Pour déterminer si une immobilisation comportant à la fois des éléments incorporels et des
éléments corporels doit être comptabilisée selon IAS 16 Immobilisations corporelles, ou comme une
immobilisation incorporelle selon la présente norme, l’entité doit faire preuve de jugement pour apprécier lequel
des éléments est le plus important. Par exemple, un logiciel destiné à une machine-outil à commande numérique
qui ne peut fonctionner sans ce logiciel, fait partie intégrante du matériel et est traité en tant qu’immobilisation
corporelle. Il en va de même pour le système d’exploitation d’un ordinateur. Lorsque le logiciel ne fait pas
partie intégrante du matériel, il est traité en tant qu’immobilisation incorporelle.
5 La présente norme s’applique, entre autres choses, aux dépenses liées aux activités de publicité, de formation, de
démarrage d’activité, de recherche et de développement. Les activités de recherche et développement visent à
développer les connaissances. Par conséquent, même si ces activités peuvent aboutir à une immobilisation ayant
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une réalité physique (par exemple, un prototype), l’élément physique de l’actif est secondaire par rapport à sa
composante incorporelle, à savoir les connaissances qu’elle renferme.
6 Les droits détenus par un preneur en vertu d’un accord de licence portant sur des éléments tels que des films
cinématographiques, enregistrements vidéo, pièces de théâtre, manuscrits, brevets et droits de reproduction
entrent dans le champ d’application de la présente norme et sont exclus du champ d’application d’IFRS 16.
7 Des exclusions du champ d’application d’une norme peuvent survenir si certaines activités ou transactions sont
si spécialisées qu’elles donnent lieu à des questions comptables pouvant nécessiter un traitement différent. Ces
questions se posent dans la comptabilisation de dépenses au titre de la prospection, de la mise en valeur des
gisements et de l’extraction de pétrole, de gaz et de minerais dans les industries d’extraction ainsi que dans le
cas de contrats d’assurance. Par conséquent, la présente norme ne s’applique pas aux dépenses au titre de ces
activités et de ces contrats. Toutefois, la présente norme s’applique à d’autres immobilisations incorporelles
utilisées (telles que des logiciels) et à d’autres dépenses engagées (telles que les coûts de démarrage d’activité)
des industries d’extraction ou des assureurs.
Définitions
8 Dans la présente norme, les termes suivants ont la signification indiquée ci-après :
L’amortissement est la répartition systématique du montant amortissable d’une immobilisation
incorporelle sur sa durée d’utilité.
Un actif est une ressource :
(a) contrôlée par une entité du fait d’événements passés ; et
(b) à partir de laquelle on s’attend à ce que des avantages économiques futurs reviennent à l’entité 1.
La valeur comptable est le montant pour lequel un actif est comptabilisé dans l’état de la situation
financière après déduction du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur relatifs à cet
actif.
Le coût est le montant de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie payé ou la juste valeur de toute autre
contrepartie donnée pour acquérir un actif au moment de son acquisition ou de sa construction, ou, s’il y
a lieu, le montant attribué à cet actif lors de sa comptabilisation initiale selon les dispositions spécifiques
d’autres IFRS, par exemple, IFRS 2 Paiement fondé sur des actions.
Le montant amortissable est le coût d’un actif, ou tout autre montant substitué au coût, diminué de sa
valeur résiduelle.
Le développement est l’application des résultats de la recherche ou d’autres connaissances à un plan ou un
modèle en vue de la production de matériaux, dispositifs, produits, procédés, systèmes ou services
nouveaux ou substantiellement améliorés, avant le commencement de leur production commerciale ou de
leur utilisation.
La valeur spécifique à l’entité est la valeur actualisée des flux de trésorerie qu’une entité attend de
l’utilisation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité ou qu’elle prévoit d’engager
lors du règlement d’une obligation.
La juste valeur est le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert d’un passif lors
d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date d’évaluation. (Voir IFRS 13
Évaluation de la juste valeur.)
Une perte de valeur est le montant de l’excédent de la valeur comptable d’un actif sur sa valeur
recouvrable.
Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire identifiable sans substance physique.
Les actifs monétaires sont l’argent détenu et les actifs à recevoir en argent pour des montants fixes ou
déterminables.
La recherche est une investigation originale et programmée entreprise en vue d’acquérir une
compréhension et des connaissances scientifiques ou techniques nouvelles.
La valeur résiduelle d’une immobilisation incorporelle est le montant estimé qu’une entité obtiendrait à ce
jour de la sortie de l’actif, après déduction des coûts de sortie estimés, si l’actif avait déjà l’âge et se
trouvait déjà dans l’état prévu à la fin de sa durée d’utilité.
1
La définition d’un actif énoncée dans la présente norme n’a pas été modifiée à la suite de la révision de la définition d’un actif dans le Cadre
conceptuel de l’information financière publié en 2018.
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Immobilisations incorporelles
9 Il est fréquent que les entités dépensent des ressources ou assument des passifs pour l’acquisition, le
développement, le maintien ou l’amélioration de ressources incorporelles telles que des connaissances
scientifiques ou techniques, la conception et la mise en place de nouveaux procédés ou systèmes, licences,
propriété intellectuelle, connaissance du marché et marques commerciales (y compris les noms de marque et les
titres de publication). Des exemples courants d’éléments incorporels entrant dans ces rubriques générales sont
les logiciels, brevets, droits de reproduction, films cinématographiques, listes de clients, droits de service des
prêts hypothécaires, licences de pêche, quotas d’importations, franchises, relations avec les clients ou les
fournisseurs, fidélité des clients, parts de marché et droits de distribution.
10 Tous les éléments décrits au paragraphe 9 ne satisfont pas à la définition d’une immobilisation incorporelle, à
savoir le caractère identifiable, le contrôle d’une ressource et l’existence d’avantages économiques futurs. Si un
élément entrant dans le champ d’application de la présente norme ne satisfait pas à la définition d’une
immobilisation incorporelle, les dépenses engagées pour son acquisition ou sa production en interne sont
comptabilisées en charges lorsqu’elles sont engagées. Toutefois, si l’élément est acquis lors d’un regroupement
d’entreprises, il fait partie du goodwill comptabilisé à la date d’acquisition (voir paragraphe 68).
Caractère identifiable
11 La définition d’une immobilisation incorporelle impose que cette immobilisation incorporelle soit identifiable
afin de la distinguer du goodwill. Le goodwill comptabilisé lors d’un regroupement d’entreprises est un actif
représentant les avantages économiques futurs résultant des autres actifs acquis lors d’un regroupement
d’entreprises qui ne sont pas identifiés individuellement et comptabilisés séparément. Les avantages
économiques futurs peuvent résulter d’une synergie entre les actifs identifiables acquis ou provenir d’actifs qui,
pris individuellement, ne satisfont pas aux critères de comptabilisation dans les états financiers.
12 Un actif est identifiable s’il :
(a) est séparable, c’est-à-dire susceptible d’être séparé ou dissocié de l’entité et d’être vendu, cédé,
concédé par licence, loué ou échangé, soit individuellement, soit conjointement avec un contrat,
un actif identifiable ou un passif identifiable y afférents, peu importe si l’entité entend ou non en
arriver là ; ou
(b) résulte de droits contractuels ou d’autres droits établis, que ces droits soient ou non cessibles ou
séparables de l’entité ou d’autres droits et obligations.
Contrôle
13 Une entité contrôle un actif si elle a le pouvoir d’obtenir les avantages économiques futurs découlant de la
ressource sous-jacente et si elle peut également restreindre l’accès des tiers à ces avantages. La capacité d’une
entité à contrôler les avantages économiques futurs découlant d’une immobilisation incorporelle résulte
normalement de droits établis qu’elle peut faire appliquer par un tribunal. En l’absence de droits établis, la
démonstration du contrôle est plus difficile. Toutefois, la possibilité de faire appliquer juridiquement un droit ne
constitue pas une condition nécessaire du contrôle dans la mesure où une entité peut être à même de contrôler
les avantages économiques futurs de quelque autre façon.
14 La connaissance du marché et les connaissances techniques peuvent générer des avantages économiques futurs.
Une entité contrôle ces avantages si, par exemple, ses connaissances sont protégées par des droits établis, tels
que droits d’auteur, par une clause de non-concurrence (lorsque cela est autorisé) ou par une obligation juridique
des membres du personnel de respecter la confidentialité.
15 Une entité peut avoir une équipe de personnes qualifiées et être à même d’identifier les compétences
supplémentaires de ce personnel qui généreront des avantages économiques futurs à la suite d’une formation.
L’entité peut également s’attendre à ce que son personnel continue à mettre ses compétences au service de
l’entité. Toutefois, en règle générale, une entité a un contrôle insuffisant des avantages économiques futurs
attendus d’une équipe de personnes qualifiées et d’un effort de formation pour que ces éléments puissent
satisfaire à la définition d’une immobilisation incorporelle. Pour des raisons similaires, il est peu probable qu’un
talent spécifique en matière de direction ou de technique puisse satisfaire à la définition d’une immobilisation
incorporelle, à moins que ce talent ne soit protégé par des droits établis permettant son utilisation et l’obtention
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des avantages économiques futurs attendus de ce talent et à moins qu’il ne satisfasse également aux autres
dispositions de la définition.
16 Une entité peut avoir un portefeuille de clients ou détenir une part de marché et s’attendre à poursuivre ses
relations commerciales avec ces clients en raison des efforts qu’elle consent pour les fidéliser et pour maintenir
avec eux de bonnes relations. Toutefois, en l’absence de droits établis lui permettant de protéger, ou de contrôler
de toute autre façon, ses relations avec ces clients ou leur fidélité à l’égard de l’entité, celle-ci n’a généralement
pas un contrôle suffisant des avantages économiques résultant de la fidélité de ces clients et de ses relations avec
eux pour que de tels éléments (par exemple, portefeuille de clients, parts de marché, relations avec la clientèle et
fidélité de celle-ci) satisfassent à la définition des immobilisations incorporelles. En l’absence de droits établis
lui permettant de protéger ses relations avec les clients, les transactions d’échange pour les mêmes relations
clients ou des relations clients similaires non-contractuelles (autrement que dans le cadre d’un regroupement
d’entreprises) fournissent des preuves que l’entité est néanmoins en mesure de contrôler les avantages
économiques futurs résultant des relations avec la clientèle. Du fait que ces transactions d’échange fournissent
aussi des preuves que les relations avec les clients sont séparables, ces relations avec la clientèle satisfont à la
définition d’une immobilisation incorporelle.
Comptabilisation et évaluation
18 La comptabilisation d’un élément en tant qu’immobilisation incorporelle impose qu’une entité démontre que
l’élément satisfait :
(a) à la définition d’une immobilisation incorporelle (voir paragraphes 8 à 17) ; et
(b) aux critères de comptabilisation (voir paragraphes 21 à 23).
Cette disposition s’applique aux coûts engagés initialement pour acquérir ou générer en interne une
immobilisation incorporelle et aux coûts engagés ultérieurement pour l’accroître, la remplacer partiellement ou
en assurer l’entretien.
19 Les paragraphes 25 à 32 traitent de l’application des critères de comptabilisation à des immobilisations
incorporelles acquises séparément, et les paragraphes 33 à 43 traitent de leur application à des immobilisations
incorporelles acquises lors d’un regroupement d’entreprises. Le paragraphe 44 traite de l’évaluation initiale
d’immobilisations incorporelles acquises au moyen de l’octroi d’une subvention publique, les paragraphes 45 à
47 traitent d’échanges d’immobilisations incorporelles, et les paragraphes 48 à 50 présentent le traitement du
goodwill généré en interne. Les paragraphes 51 à 67 traitent de la comptabilisation initiale et de l’évaluation
d’immobilisations incorporelles générées en interne.
20 La nature des immobilisations incorporelles est telle que, dans de nombreux cas, il n’y a pas d’ajout à un tel
actif ni de remplacement d’une partie de cet actif. En conséquence, il est probable que la plupart des dépenses
ultérieures maintiendront les avantages économiques futurs incorporés dans une immobilisation incorporelle
existante, plutôt que de satisfaire à la définition d’une immobilisation incorporelle et aux critères de
comptabilisation définis dans la présente norme. De plus, il est souvent difficile d’attribuer directement des
dépenses ultérieures à une immobilisation incorporelle particulière plutôt qu’à l’ensemble de l’entreprise. Par
conséquent, les dépenses ultérieures (c’est-à-dire engagées après la comptabilisation initiale d’une
immobilisation incorporelle acquise ou après l’achèvement d’une immobilisation incorporelle générée en
interne) ne sont que rarement comptabilisées dans la valeur comptable d’une immobilisation incorporelle. En
cohérence avec le paragraphe 63, les dépenses ultérieures au titre de marques, cartouches de titre, titres de
publication, listes de clients et autres éléments similaires en substance (que ceux-ci soient acquis à l’extérieur ou
générés en interne) sont toujours comptabilisées en résultat net au fur et à mesure qu’elles sont engagées. Ceci
tient au fait que ces dépenses ne peuvent être distinguées de celles engagées pour développer l’entreprise dans
son ensemble.
21 Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée si, et seulement si :
(a) il est probable que les avantages économiques futurs attribuables à l’actif iront à l’entité ; et
(b) le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable.
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22 Une entité doit apprécier la probabilité des avantages économiques futurs en utilisant des hypothèses
raisonnables et justifiables représentant la meilleure estimation par la direction de l’ensemble des
conditions économiques qui existeront pendant la durée d’utilité de l’actif.
23 Pour apprécier le degré de certitude attaché aux flux d’avantages économiques futurs attribuables à l’utilisation
de l’actif, une entité exerce son jugement sur la base des indications disponibles lors de la comptabilisation
initiale, en accordant un poids plus important aux indications externes.
24 Une immobilisation incorporelle doit être évaluée initialement au coût.
Acquisition séparée
25 Normalement, le prix qu’une entité paie pour acquérir séparément une immobilisation incorporelle reflète les
attentes relatives à la probabilité que les avantages économiques futurs attendus incorporés dans l’actif iront à
l’entité. En d’autres termes, l’entité s’attend à une entrée d’avantages économiques, même s’il reste une
incertitude quant au montant ou à l’échéance de cette entrée. Par conséquent, le critère de comptabilisation
relatif à la probabilité des avantages économiques futurs du paragraphe 21(a) est toujours considéré comme
satisfait pour des immobilisations incorporelles acquises séparément.
26 De plus, le coût d’une immobilisation incorporelle acquise séparément peut généralement être évalué de façon
fiable. C’est le cas en particulier lorsque la contrepartie de l’achat est sous forme de trésorerie ou d’autres actifs
monétaires.
27 Le coût d’une immobilisation incorporelle acquise séparément comprend :
(a) son prix d’achat, y compris les droits de douane et les taxes non remboursables, après déduction des
remises et rabais commerciaux ; et
(b) tout coût, directement attribuable à la préparation de l’actif en vue de son utilisation prévue.
28 Exemples de coûts directement attribuables :
(a) les coûts des avantages du personnel (au sens d’IAS 19) résultant directement de la mise en état de
fonctionnement de l’actif ;
(b) les honoraires résultant directement de la mise en état de fonctionnement de l’actif ; et
(c) les coûts des tests de bon fonctionnement de l’actif.
29 Figurent parmi les exemples de dépenses qui ne font pas partie du coût d’une immobilisation incorporelle :
(a) les coûts de lancement d’un nouveau produit ou service (y compris les coûts des activités de publicité
et de promotion) ;
(b) les coûts de l’exploitation d’une activité dans un nouveau lieu ou avec une nouvelle catégorie de
clients (y compris les coûts de formation du personnel) ; et
(c) les frais administratifs et autres frais généraux.
30 L’intégration des coûts dans la valeur comptable d’une immobilisation incorporelle cesse lorsque l’actif se
trouve dans l’état nécessaire pour être exploité de la manière prévue par la direction. Par conséquent, les coûts
engagés dans le cadre de l’utilisation ou du redéploiement d’une immobilisation incorporelle ne sont pas inclus
dans la valeur comptable de cet actif. Par exemple, les coûts suivants ne sont pas inclus dans la valeur comptable
d’une immobilisation incorporelle :
(a) les coûts engagés alors qu’un élément capable de fonctionner de la manière prévue par la direction
reste à mettre en service ; et
(b) les pertes d’exploitation initiales, telles que celles qui sont subies pendant que se développe la
demande pour la production de cet actif.
31 Certaines activités interviennent dans le cadre du développement d’une immobilisation incorporelle mais ne sont
pas nécessaires pour la mettre dans l’état requis pour pouvoir l’exploiter de la manière prévue par la direction.
Ces activités accessoires peuvent intervenir avant ou pendant les activités de développement. Étant donné que
les activités accessoires ne sont pas nécessaires pour mettre l’actif dans l’état nécessaire pour pouvoir l’exploiter
de la manière prévue par la direction, les produits et charges liés aux activités accessoires sont comptabilisés
immédiatement en résultat net et inclus dans leurs catégories de produits et de charges respectives.
32 Si le paiement au titre d’une immobilisation incorporelle est différé au-delà des durées normales de crédit, son
coût est l’équivalent du prix comptant. La différence entre ce montant et le total des paiements est comptabilisée
en charges financières sur la durée du crédit à moins qu’elle ne soit incorporée dans le coût de l’actif selon
IAS 23 Coûts d’emprunt.
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(b) comptabilisées en charges lorsqu’elles sont engagées s’il s’agit de dépenses de développement qui ne
satisfont pas aux critères de comptabilisation en tant qu’immobilisation incorporelle du paragraphe
57 ; et
(c) ajoutées à la valeur comptable du projet de recherche ou développement acquis en cours s’il s’agit de
dépenses de développement qui satisfont aux critères de comptabilisation du paragraphe 57.
Échanges d’actifs
45 Une ou plusieurs immobilisations incorporelles peuvent être acquises par voie d’échange contre un ou plusieurs
actifs non monétaires ou un ensemble d’actifs monétaires et non monétaires. L’analyse qui suit fait simplement
référence à l’échange d’un actif non monétaire contre un autre, mais elle s’applique aussi à tous les échanges
décrits dans la phrase précédente. Le coût d’une telle immobilisation incorporelle est évalué à la juste valeur
sauf (a) si l’opération d’échange n’a pas de substance commerciale ou (b) s’il n’est possible d’évaluer de
manière fiable ni la juste valeur de l’actif reçu ni celle de l’actif cédé. L’actif acquis est évalué de cette manière
même si l’entité ne peut pas immédiatement décomptabiliser l’actif cédé. Si l’actif acquis n’est pas évalué à la
juste valeur, son coût est évalué à la valeur comptable de l’actif cédé.
46 Une entité détermine si une opération d’échange présente une substance commerciale en considérant dans quelle
mesure il faut s’attendre à un changement de ses flux de trésorerie futurs du fait de cette opération. Une
opération d’échange a une substance commerciale si :
(a) la configuration (c’est-à-dire risque, échéancier et montant) des flux de trésorerie de l’actif reçu
diffère de celle des flux de trésorerie de l’actif transféré ; ou
(b) la valeur spécifique à l’entité de la partie des activités de l’entité affectée par l’opération varie du fait
de l’échange ; et
(c) la différence en (a) ou en (b) est significative par rapport à la juste valeur des actifs échangés.
Pour déterminer si une opération d’échange a une substance commerciale, la valeur spécifique à l’entité de la
partie des activités de l’entité affectée par l’opération doit refléter les flux de trésorerie après impôt. Le résultat
de ces analyses peut être évident sans qu’une entité ait à effectuer des calculs détaillés.
47 Le paragraphe 21(b) indique qu’une condition de la comptabilisation d’une immobilisation incorporelle est que le
coût de cet actif puisse être évalué de façon fiable. La juste valeur d’une immobilisation incorporelle peut être
évaluée de façon fiable (a) si la variabilité de l’intervalle des justes valeurs raisonnables n’est pas importante pour
cet actif ou (b) si les probabilités des différentes estimations dans l’intervalle peuvent être raisonnablement
appréciées et utilisées pour évaluer la juste valeur. Si une entité est en mesure d’évaluer de manière fiable la juste
valeur de l’actif reçu ou de l’actif cédé, la juste valeur de l’actif cédé est alors utilisée pour évaluer le coût, sauf si la
juste valeur de l’actif reçu est plus clairement évidente.
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50 Les différences entre la juste valeur d’une entité et la valeur comptable de son actif net identifiable à tout
moment peuvent prendre en compte une série de facteurs affectant la juste valeur de l’entité. Toutefois, de telles
différences ne représentent pas le coût des immobilisations incorporelles contrôlées par l’entité.
Phase de recherche
54 Aucune immobilisation incorporelle résultant de la recherche (ou de la phase de recherche d’un projet
interne) ne doit être comptabilisée. Les dépenses pour la recherche (ou pour la phase de recherche d’un
projet interne) doivent être comptabilisées en charges lorsqu’elles sont engagées.
55 Lors de la phase de recherche d’un projet interne, une entité ne peut démontrer l’existence d’une immobilisation
incorporelle qui générera des avantages économiques futurs probables. Ces dépenses sont donc comptabilisées
en charges lorsqu’elles sont engagées.
56 Exemples d’activités de recherche :
(a) les activités visant à obtenir de nouvelles connaissances ;
(b) la recherche d’applications de résultats de la recherche ou d’autres connaissances ainsi que leur
évaluation et leur choix définitif ;
(c) la recherche de substituts à des matériaux, dispositifs, produits, procédés, systèmes ou services ; et
(d) la formulation, la conception, l’évaluation de différentes possibilités de matériaux, dispositifs,
produits, procédés, systèmes ou services nouveaux ou améliorés et le choix définitif de l’une d’elles.
Phase de développement
57 Une immobilisation incorporelle résultant du développement (ou de la phase de développement d’un
projet interne) doit être comptabilisée si, et seulement si, une entité peut démontrer tout ce qui suit :
(a) la faisabilité technique de l’achèvement de l’immobilisation incorporelle en vue de sa mise en
service ou de sa vente ;
(b) son intention d’achever l’immobilisation incorporelle et de la mettre en service ou de la vendre ;
(c) sa capacité à mettre en service ou à vendre l’immobilisation incorporelle ;
(d) la façon dont l’immobilisation incorporelle générera des avantages économiques futurs
probables. L’entité doit démontrer, entre autres choses, l’existence d’un marché pour la
production issue de l’immobilisation incorporelle ou pour l’immobilisation incorporelle elle-
même ou, si celle-ci doit être utilisée en interne, son utilité ;
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(a) les frais de vente, les frais administratifs et autres frais généraux à moins que ces dépenses puissent
être directement attribuées à la préparation de l’actif en vue de sa mise en service ;
(b) les inefficacités constatées et les pertes d’exploitation initiales subies avant qu’un actif n’atteigne le
niveau de performance prévu ; et
(c) les dépenses au titre de la formation du personnel pour exploiter l’actif.
Une entité développe un nouveau procédé de fabrication. Durant l’exercice 20X5, les dépenses engagées
s’élèvent à 1 000 UM (a), dont 900 UM ont été engagées avant le 1er décembre 20X5 et 100 UM ont été
engagées entre le 1er et le 31 décembre 20X5. L’entité est en mesure de démontrer qu’au 1er décembre 20X5, le
procédé de fabrication a satisfait aux critères de comptabilisation d’une immobilisation incorporelle. La valeur
recouvrable du savoir-faire qu’intègre le procédé (y compris les flux de trésorerie futurs pour achever le
procédé avant qu’il ne soit prêt à être mis en service) est estimée à 500 UM.
À la fin de l’exercice 20X5, le procédé de fabrication est comptabilisé en tant qu’immobilisation incorporelle
pour un coût de 100 UM (dépenses engagées depuis la date à laquelle il a été satisfait aux critères de
comptabilisation, c’est-à-dire depuis le 1er décembre 20X5). La dépense de 900 UM engagée avant le 1er
décembre 20X5 est comptabilisée en charges, car avant le 1er décembre 20X5, il n’a pas été satisfait aux
critères de comptabilisation. Cette dépense ne fait pas partie du coût du procédé de fabrication comptabilisé
dans l’état de la situation financière.
Durant l’exercice 20X6, la dépense engagée s’élève à 2 000 UM. À la fin de l’exercice 20X6, la valeur
recouvrable du savoir-faire qu’intègre le procédé (y compris les flux de trésorerie futurs pour achever le
procédé avant d’être prêt à être mis en service) est estimée à 1 900 UM.
À la fin de l’exercice 20X6, le coût du procédé de fabrication est de 2 100 UM (dépense de 100 UM
comptabilisée à la fin de 20X5 plus une dépense de 2 000 UM comptabilisée en 20X6). L’entité comptabilise
une perte de valeur de 200 UM pour ajuster la valeur comptable du procédé avant perte de valeur (2 100 UM)
à sa valeur recouvrable (1 900 UM). Cette perte de valeur sera reprise lors d’un exercice ultérieur si les
dispositions relatives à une reprise de perte de valeur selon IAS 36 sont satisfaites.
(a) Dans la présente norme, les montants monétaires sont libellés en « unités monétaires » (UM).
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(c) les dépenses de publicité et de promotion (y compris les catalogues de vente par correspondance) ;
(d) les dépenses de relocalisation ou de réorganisation de tout ou partie d’une entité.
69A Une entité dispose d’un droit d’accès à des biens lorsqu’elle en est propriétaire. De même, elle dispose d’un
droit d’accès à des biens lorsque ceux-ci ont été réalisés par un fournisseur conformément aux termes d’un
contrat d’approvisionnement, et que l’entité pourrait exiger leur livraison contre paiement. Les services sont
reçus lors de leur prestation par un fournisseur conformément à un contrat conclu à cet effet avec l’entité, et non
pas lorsque l’entité les utilise pour fournir un autre service, par exemple pour diffuser une publicité auprès de
clients.
70 Le paragraphe 68 n’interdit pas qu’une entité comptabilise en tant qu’actif un paiement anticipé lorsque des
biens sont payés avant que l’entité obtienne un droit d’accès à ces biens. De même, le paragraphe 68 n’interdit
pas qu’une entité comptabilise en tant qu’actif un paiement anticipé lorsque des services sont payés avant que
l’entité reçoive ces services.
Modèle du coût
74 Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée à son coût
diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur.
Modèle de la réévaluation
75 Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée pour son
montant réévalué correspondant à sa juste valeur à la date de réévaluation, diminué du cumul des
amortissements ultérieurs et du cumul des pertes de valeur ultérieures. Pour les réévaluations effectuées
selon la présente norme, la juste valeur doit être évaluée par référence à un marché actif. Les réévaluations
doivent être effectuées avec une régularité suffisante pour qu’à la fin de la période de présentation de
l’information financière la valeur comptable de l’actif ne diffère pas de façon significative de sa juste
valeur.
76 Le modèle de la réévaluation ne permet pas :
(a) la réévaluation d’immobilisations incorporelles n’ayant pas été au préalable comptabilisées en tant
qu’actif ; ou
(b) la comptabilisation initiale d’immobilisations incorporelles pour des montants autres que leur coût.
77 Le modèle de la réévaluation est appliqué après qu’un actif a été initialement comptabilisé au coût. Toutefois, si
une partie seulement du coût d’une immobilisation incorporelle est comptabilisée en tant qu’actif, parce que
l’actif n’a satisfait aux critères de comptabilisation qu’à partir d’un moment donné du processus (voir
paragraphe 65), le modèle de la réévaluation peut être appliqué à la totalité de cet actif. De même, le modèle de
la réévaluation peut être appliqué à une immobilisation incorporelle reçue grâce à une subvention publique et
comptabilisée pour une valeur symbolique (voir paragraphe 44).
78 Il est exceptionnel qu’un marché actif existe pour une immobilisation incorporelle, mais cela peut arriver. Par
exemple, dans certaines juridictions, un marché actif peut exister pour des licences de taxis, licences de pêche
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IAS 38
ou quotas de production, librement cessibles. Toutefois, il ne peut y avoir de marché actif pour les marques, les
cartouches de titre de journaux, les droits d’édition musicale et cinématographique, les brevets ou les marques
commerciales car chacun de ces actifs est unique. De même, bien que les immobilisations incorporelles
s’achètent et se vendent, les contrats se négocient entre acquéreurs et vendeurs individuels et les transactions
sont relativement peu fréquentes. Pour toutes ces raisons, le prix payé pour un actif peut ne pas fournir une
indication suffisante de la juste valeur d’un autre actif. De plus, les prix ne sont pas souvent mis à la disposition
du public.
79 La fréquence des réévaluations dépend de la volatilité de la juste valeur des immobilisations incorporelles qui
sont réévaluées. Si la juste valeur d’un actif réévalué diffère de façon significative de sa valeur comptable, une
nouvelle réévaluation est nécessaire. Certaines immobilisations incorporelles peuvent connaître des variations
importantes et volatiles de leur juste valeur, rendant nécessaire une réévaluation annuelle. Pour les
immobilisations incorporelles dont la juste valeur ne connaît que des variations peu importantes, il n’est pas
nécessaire de procéder à des réévaluations aussi fréquentes.
80 Lorsqu’une immobilisation incorporelle est réévaluée, sa valeur comptable est ajustée au montant réévalué. À la
date de réévaluation, l’actif est traité de l’une des manières suivantes :
(a) la valeur comptable brute est ajustée d’une manière qui concorde avec la réévaluation de la valeur
comptable de l’actif. Par exemple, la valeur comptable brute peut être retraitée par référence à des
données de marché observables ou au prorata de la variation de la valeur comptable. Le cumul des
amortissements à la date de réévaluation est ajusté pour qu’il corresponde à la différence entre la
valeur comptable brute de l’actif et sa valeur comptable déduction faite du cumul des pertes de
valeur ;
(b) le cumul des amortissements est déduit de la valeur comptable brute de l’actif.
Le montant de l’ajustement du cumul des amortissements fait partie de l’accroissement ou de la diminution de la
valeur comptable qui est traité selon les paragraphes 85 et 86.
81 Si une immobilisation incorporelle appartenant à une catégorie d’immobilisations incorporelles
réévaluées ne peut pas être réévaluée parce qu’il n’existe pas de marché actif pour cet actif, celle-ci doit
être comptabilisée au coût, diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur.
82 Si la juste valeur d’une immobilisation incorporelle réévaluée ne peut plus être évaluée par référence à un
marché actif, la valeur comptable de cet actif doit être son montant réévalué à la date de la dernière
réévaluation faite par référence à un marché actif, diminué du cumul des amortissements et du cumul des
pertes de valeur ultérieurs.
83 Le fait qu’il n’existe plus de marché actif pour une immobilisation incorporelle réévaluée peut indiquer que
l’actif a pu s’être déprécié et qu’il est nécessaire de le tester selon IAS 36.
84 Si la juste valeur de l’actif peut être évaluée par référence à un marché actif à une date d’évaluation ultérieure, le
modèle de la réévaluation est appliqué à compter de cette date.
85 Si la valeur comptable d’une immobilisation incorporelle augmente à la suite d’une réévaluation,
l’augmentation doit être comptabilisée dans les autres éléments du résultat global et cumulée en capitaux
propres sous la rubrique écart de réévaluation. Toutefois, l’augmentation doit être comptabilisée en
résultat net dans la mesure où elle compense une diminution de réévaluation du même actif,
précédemment comptabilisée en résultat net.
86 Lorsque, à la suite d’une réévaluation, la valeur comptable d’une immobilisation incorporelle diminue,
cette diminution doit être comptabilisée en résultat net. Toutefois, la diminution de réévaluation doit être
comptabilisée dans les autres éléments du résultat global dans la limite de l’écart de réévaluation
créditeur pour ce même actif. La diminution de réévaluation comptabilisée dans les autres éléments du
résultat global réduit le montant accumulé en capitaux propres sous la rubrique écart de réévaluation.
87 L’écart de réévaluation cumulé inclus dans les capitaux propres peut être transféré directement en résultats non
distribués lorsque l’écart est réalisé. L’intégralité de l’écart peut être réalisée lors de la mise hors service ou de
la sortie de l’actif. Toutefois une partie de cet écart peut être réalisée au fur et à mesure de l’utilisation de l’actif
par l’entité ; dans ce cas, le montant de l’écart réalisé est égal à la différence entre l’amortissement sur la base de
la valeur comptable réévaluée de l’actif et l’amortissement qui aurait été comptabilisé sur la base du coût
historique de l’actif. Le transfert de la rubrique écart de réévaluation à la rubrique résultats non distribués ne
s’effectue pas par le biais du résultat net.
Durée d’utilité
88 Une entité doit apprécier si la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle est déterminée ou
indéterminée et, si elle est déterminée, de combien est cette durée d’utilité, en temps, ou en nombre
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IAS 38
d’unités d’œuvre ou d’unités similaires. Une immobilisation incorporelle doit être considérée par l’entité
comme ayant une durée d’utilité indéterminée lorsque, sur la base d’une analyse de tous les facteurs
pertinents, il n’y a pas de limite prévisible à la période au cours de laquelle on s’attend à ce que l’actif
génère pour l’entité des entrées nettes de trésorerie.
89 La comptabilisation d’une immobilisation incorporelle est fondée sur sa durée d’utilité. Une immobilisation
incorporelle ayant une durée d’utilité déterminée est amortie (voir paragraphes 97 à 106), et une immobilisation
incorporelle ayant une durée d’utilité indéterminée ne l’est pas (voir paragraphes 107 à 110). Les exemples
illustratifs accompagnant la présente norme montrent la détermination de la durée d’utilité pour différentes
immobilisations incorporelles, et la comptabilisation ultérieure de ces actifs basée sur les déterminations de la
durée d’utilité.
90 Pour déterminer la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle, il faut considérer plusieurs facteurs,
notamment :
(a) l’utilisation attendue de l’actif par l’entité et le fait que cet actif peut (ou non) être géré efficacement
par une autre équipe de direction ;
(b) les cycles de vie de produit caractéristiques de l’actif et les informations publiques concernant
l’estimation de la durée d’utilité d’actifs de types similaires qui sont utilisés de façon similaire ;
(c) l’obsolescence technique, technologique, commerciale ou autre ;
(d) la stabilité du secteur d’activité dans lequel l’actif est utilisé et l’évolution de la demande portant sur
les produits ou les services résultant de l’actif ;
(e) les actions attendues des concurrents ou des concurrents potentiels ;
(f) le niveau des dépenses de maintenance à effectuer pour obtenir les avantages économiques futurs
attendus de l’actif et la capacité et l’intention de l’entité d’atteindre un tel niveau ;
(g) la durée du contrôle sur l’actif et les limitations juridiques ou autres pour son utilisation telles que les
dates d’expiration des contrats de location liés ; et
(h) le fait que la durée d’utilité de l’actif dépend (ou non) de la durée d’utilité d’autres actifs de l’entité.
91 Le terme « indéterminé » ne signifie pas « infini ». La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle ne
reflète que le volume des dépenses d’entretien futures nécessaires pour maintenir l’actif à son niveau de
performance qui est apprécié au moment de l’estimation de la durée d’utilité de l’actif, ainsi que la capacité et
l’intention de l’entité de maintenir un tel niveau. La conclusion que la durée d’utilité d’une immobilisation
incorporelle est indéterminée ne doit pas dépendre de dépenses futures prévues supérieures à celles qui
s’imposent pour maintenir l’actif à ce niveau de performance.
92 Compte tenu de la rapidité de l’évolution technologique constatée, les logiciels et de nombreuses autres
immobilisations incorporelles sont sujets à l’obsolescence technologique. Donc, leur durée d’utilité est souvent
courte. La réduction future attendue du prix de vente d’un article fabriqué au moyen d’une immobilisation
incorporelle pourrait être une indication de l’obsolescence technique ou commerciale prévue de cette
immobilisation, ce qui pourrait refléter une diminution des avantages économiques futurs qui en sont
représentatifs.
93 La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle peut être très longue ou même indéterminée. L’incertitude
justifie de faire preuve de prudence dans l’estimation de la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle,
mais elle ne justifie pas de choisir une durée d’utilité dont la brièveté n’est pas réaliste.
94 La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle qui résulte de droits contractuels ou d’autres droits
établis ne doit pas excéder la période des droits contractuels ou autres droits établis, mais elle peut être
plus courte, en fonction de la période au cours de laquelle l’entité s’attend à utiliser l’actif. Si les droits
contractuels ou autres droits établis sont transférés pour une durée limitée susceptible d’être renouvelée,
la durée d’utilité de l’immobilisation incorporelle ne doit inclure la ou les périodes de renouvellement que
s’il y a des éléments probants pour justifier le renouvellement par l’entité sans qu’elle engage de coûts
importants. La durée d’utilité d’un droit recouvré comptabilisé en tant qu’immobilisation incorporelle
est la période contractuelle résiduelle du contrat par lequel ce droit a été octroyé et ne doit pas inclure de
périodes de renouvellement.
95 Des facteurs à la fois économiques et juridiques peuvent influer sur la durée d’utilité d’une immobilisation
incorporelle. Les facteurs économiques déterminent la période au cours de laquelle l’entité recevra des
avantages économiques futurs. Des facteurs juridiques peuvent limiter la période au cours de laquelle l’entité
contrôle l’accès à ces avantages. La durée d’utilité est la plus courte des périodes déterminées par ces facteurs.
96 L’existence des facteurs suivants, entre autres, indique qu’une entité serait en mesure de renouveler les droits
contractuels ou autres droits établis sans engager de coût important :
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IAS 38
(a) il existe des éléments probants, pouvant être fondés sur l’expérience passée, qui indiquent que les
droits contractuels ou autres droits établis seront renouvelés. Si le renouvellement dépend du
consentement d’un tiers, ceci inclut l’indication que le tiers donnera son consentement ;
(b) il existe des éléments probants que toutes les conditions nécessaires à l’obtention du renouvellement
seront satisfaites ; et
(c) le coût du renouvellement pour l’entité n’est pas important lorsqu’on le compare aux avantages
économiques futurs que l’entité s’attend à retirer du renouvellement.
Si le coût du renouvellement est important lorsqu’on le compare aux avantages économiques futurs que l’entité
s’attend à retirer du renouvellement, le coût du « renouvellement » représente, en substance, le coût d’acquérir
une nouvelle immobilisation incorporelle à la date du renouvellement.
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IAS 38
le droit d’exploiter une autoroute à péage jusqu’à concurrence d’un montant total déterminé de produits tirés des
péages imposés (par exemple, le contrat pourrait permettre à l’entité d’exploiter l’autoroute à péage jusqu’à ce
qu’elle en ait tiré des produits cumulatifs de 100 millions d’unités monétaires). Dans le cas où le contrat
d’utilisation de l’immobilisation incorporelle fait des produits le facteur limitatif prédominant, il peut être
approprié de fonder le mode d’amortissement de l’immobilisation incorporelle sur les produits, pourvu que le
contrat stipule un montant total déterminé de produits à générer, qui servira à calculer l’amortissement.
99 L’amortissement est généralement comptabilisé en résultat net. Toutefois, les avantages économiques futurs
représentatifs d’un actif sont parfois absorbés dans la production d’autres actifs. Dans ces cas, la dotation aux
amortissements fait partie intégrante du coût de l’autre actif et elle est incorporée dans sa valeur comptable. Par
exemple, l’amortissement des immobilisations incorporelles utilisées dans un procédé de production est
incorporé dans la valeur comptable des stocks (voir IAS 2 Stocks).
Valeur résiduelle
100 La valeur résiduelle d’une immobilisation incorporelle à durée d’utilité déterminée doit être réputée
nulle, sauf :
(a) si un tiers s’est engagé à racheter l’actif à la fin de sa durée d’utilité ; ou
(b) s’il existe un marché actif (selon la définition qu’en donne IFRS 13) pour cet actif et :
(i) si la valeur résiduelle peut être déterminée par référence à ce marché, et
(ii) s’il est probable qu’un tel marché existera à la fin de la durée d’utilité de l’actif.
101 Le montant amortissable d’un actif à durée d’utilité déterminée est établi après déduction de sa valeur résiduelle.
Une valeur résiduelle différente de zéro implique que l’entité compte sortir l’immobilisation incorporelle avant
la fin de sa durée de vie économique.
102 Une estimation de la valeur résiduelle d’un actif repose sur la valeur recouvrable lors de la sortie, sur la base des
prix prévalant à la date de l’évaluation pour la vente d’un actif similaire qui est arrivé à la fin de sa durée
d’utilité estimée et qui a été exploité dans des conditions similaires à celles dans lesquelles l’actif sera utilisé. La
valeur résiduelle est réexaminée au moins à la clôture de chaque exercice. Le changement de valeur résiduelle
de l’actif est comptabilisé comme un changement d’estimation comptable selon IAS 8 Méthodes comptables,
changements d’estimations comptables et erreurs.
103 La valeur résiduelle d’une immobilisation incorporelle peut augmenter pour atteindre ou excéder la valeur
comptable de l’actif. Dans ce cas, la dotation à l’amortissement de l’actif est nulle, sauf si et jusqu’à ce que sa
valeur résiduelle baisse pour atteindre un montant inférieur à la valeur comptable de l’actif.
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(a) annuellement ; et
(b) chaque fois qu’il y a une indication que l’immobilisation incorporelle peut s’être dépréciée.
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Informations à fournir
Dispositions générales
118 Pour chaque catégorie d’immobilisations incorporelles, une entité doit fournir les informations suivantes
en distinguant les immobilisations incorporelles générées en interne des autres immobilisations
incorporelles :
(a) si les durées d’utilité sont indéterminées ou déterminées et, si elles sont déterminées, quels sont
ces durées d’utilité ou les taux d’amortissement utilisés ;
(b) les modes d’amortissement utilisés pour les immobilisations incorporelles à durée d’utilité
déterminée ;
(c) la valeur comptable brute et tout cumul des amortissements (regroupé avec le cumul des pertes
de valeur) à l’ouverture et à la clôture de la période ;
(d) le ou les postes de l’état du résultat global dans lesquels est incluse la dotation aux
amortissements des immobilisations incorporelles ;
(e) un rapprochement entre les valeurs comptables à l’ouverture et à la clôture de la période,
montrant :
(i) les entrées d’immobilisations incorporelles, en indiquant séparément celles générées
en interne, celles acquises séparément et celles acquises par voie de regroupements
d’entreprises,
(ii) les actifs classés comme détenus en vue de la vente ou inclus dans un groupe destiné à
être cédé classé comme détenu en vue de la vente selon IFRS 5 ainsi que les autres
sorties,
(iii) les augmentations ou les diminutions durant la période résultant des réévaluations
décrites aux paragraphes 75, 85 et 86, et des pertes de valeur comptabilisées ou
reprises directement dans les autres éléments du résultat global selon IAS 36 (s’il y a
lieu),
(iv) les pertes de valeur comptabilisées en résultat net durant la période selon IAS 36 (s’il y
a lieu),
(v) les pertes de valeur reprises en résultat net durant la période selon IAS 36 (s’il y a
lieu),
(vi) l’amortissement comptabilisé au cours de la période,
(vii) les écarts de change nets provenant de la conversion des états financiers dans la
monnaie de présentation, et de la conversion d’un établissement à l’étranger dans la
monnaie de présentation de l’entité, et
(viii) les autres variations de la valeur comptable au cours de la période.
119 Une catégorie d’immobilisations incorporelles est un regroupement d’actifs de nature similaire utilisés de
manière similaire dans les activités d’une entité. Des exemples de catégories distinctes peuvent inclure :
(a) les marques ;
(b) les cartouches de titre et les titres de publication ;
(c) les logiciels ;
(d) les licences et franchises ;
(e) les droits de reproduction, les brevets et autres droits de propriété industrielle, les droits de service et
d’exploitation ;
(f) les recettes, les formules, les modèles, les dessins et prototypes ; et
(g) les immobilisations incorporelles en cours de développement.
Les catégories mentionnées ci-dessus sont ventilées (regroupées) en catégories plus fines (plus larges) si cela
permet de fournir aux utilisateurs des états financiers une information plus pertinente.
120 Une entité fournit selon IAS 36 des informations sur ses immobilisations incorporelles s’étant dépréciées en
plus des informations que lui impose de fournir le paragraphe 118(e)(iii) à (v).
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IAS 38
121 IAS 8 impose à une entité d’indiquer la nature et le montant de tout changement d’estimation comptable ayant
un impact significatif au cours de la période considérée ou dont on pense qu’il aura un impact significatif au
cours de périodes ultérieures. Cette information peut avoir à être fournie à la suite de changements :
(a) de l’évaluation de la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle ;
(b) du mode d’amortissement ; ou
(c) des valeurs résiduelles.
122 Une entité doit fournir aussi les informations suivantes :
(a) pour une immobilisation incorporelle estimée comme ayant une durée d’utilité indéterminée, la
valeur comptable de cet actif et les raisons justifiant l’appréciation d’une durée d’utilité
indéterminée. En indiquant ces raisons, l’entité doit décrire le ou les facteurs ayant joué un rôle
important pour établir que l’actif a une durée d’utilité indéterminée ;
(b) une description, la valeur comptable et la durée d’amortissement restant à courir de toute
immobilisation incorporelle prise individuellement, significative pour les états financiers de
l’entité ;
(c) pour les immobilisations incorporelles acquises grâce à une subvention publique et
comptabilisées initialement à leur juste valeur (voir paragraphe 44) :
(i) la juste valeur comptabilisée initialement pour ces actifs,
(ii) leur valeur comptable, et
(iii) s’ils sont évalués après comptabilisation selon le modèle du coût ou selon le modèle de
la réévaluation ;
(d) l’existence et les valeurs comptables d’immobilisations incorporelles dont la propriété est
soumise à des restrictions et les valeurs comptables d’immobilisations incorporelles données en
nantissement de dettes ;
(e) le montant des engagements contractuels en vue de l’acquisition d’immobilisations
incorporelles.
123 Lorsqu’une entité décrit le ou les facteurs ayant joué un rôle important pour établir que la durée d’utilité d’une
immobilisation incorporelle est indéterminée, elle considère la liste de facteurs indiquée au paragraphe 90.
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IAS 38
127 Les dépenses de recherche et développement comprennent toutes les dépenses directement attribuables à des
activités de recherche ou de développement (voir paragraphes 66 et 67 pour des indications sur le type de
dépenses à inclure dans le cadre de l’obligation en matière d’informations à fournir au paragraphe 126).
Autres informations
128 Une entité est encouragée à, mais nullement tenue de, fournir les informations suivantes :
(a) une description de toute immobilisation incorporelle entièrement amortie qui est toujours en service ;
et
(b) une brève description des immobilisations incorporelles importantes contrôlées par l’entité mais non
comptabilisées en tant qu’actifs parce qu’elles ne satisfaisaient pas aux critères de comptabilisation de
la présente norme ou parce qu’elles ont été acquises ou générées avant l’entrée en vigueur de la
version publiée en 1998 d’IAS 38 Immobilisations incorporelles.
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IAS 38
130I L’entité doit appliquer la modification apportée par les Améliorations annuelles des IFRS — Cycle 2010-2012 à
toutes les réévaluations comptabilisées dans les exercices ouverts à compter de la date de première application
de la modification et dans l’exercice qui précède immédiatement. L’entité peut également présenter des
informations comparatives ajustées pour toute autre période antérieure présentée, mais elle n’est pas tenue de le
faire. Si l’entité présente des informations comparatives non ajustées pour une période antérieure, elle doit
identifier clairement les informations qui n’ont pas été ajustées, faire mention du fait qu’elles ont été présentées
selon des règles différentes, et expliquer ces règles.
130J La publication d’Éclaircissements sur les modes d’amortissement acceptables (modifications d’IAS 16 et
d’IAS 38), en mai 2014, a donné lieu à la modification des paragraphes 92 et 98, et à l’ajout des paragraphes
98A à 98C. L’entité doit appliquer ces modifications à titre prospectif pour les exercices ouverts à compter du
1er janvier 2016. Une application anticipée est permise. Si l’entité applique ces modifications à une période
antérieure, elle doit l’indiquer.
130K La publication d’IFRS 15 Produits des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec des clients, en
mai 2014, a donné lieu à la modification des paragraphes 3, 114 et 116. L’entité qui applique IFRS 15 doit
appliquer ces modifications.
130L La publication d’IFRS 16, en janvier 2016, a donné lieu à la modification des paragraphes 3, 6, 113 et 114.
L’entité qui applique IFRS 16 doit appliquer ces modifications.
130M La publication d’IFRS 17, en mai 2017, a donné lieu à la modification du paragraphe 3. L’entité qui applique
IFRS 17 doit appliquer cette modification.
Application anticipée
132 Les entités auxquelles le paragraphe 130 s’applique sont encouragées à appliquer les dispositions de la présente
norme avant les dates d’entrée en vigueur spécifiées au paragraphe 130. Toutefois, si l’entité applique la
présente norme avant ces dates d’entrée en vigueur, elle doit aussi appliquer en même temps IFRS 3 et IAS 36
(révisée en 2004).
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