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TC chph-1
TC chph-1
TC chph-1
3- Transfert lors de
Changements de phase
3.1- Introduction
Le transfert de chaleur lors du changement de phase prend une place considérable dans les
processus industriels vue les quantités de chaleur mises en jeux. Nous allons considérer, dans ce
chapitre, les phénomènes de transfert qui ont lieu pendant l'ébullition (ou vaporisation) d'un liquide
ainsi que lors de la condensation d'une vapeur.
En plus, des grandeurs entrant en jeux dans l'étude de la convection, les phénomènes de transfert
avec changement de phase font intervenir de nouvelles variables caractérisant, soit le passage d'un
fluide d'une phase à une autre, soit une propriété de frontière entre ces deux phases.
En général, les formules utilisées en transfert avec changement de phases sont très compliquées
puisque le phénomène fait intervenir un nombre important de paramètres. Dans ce contexte, nous
n'allons donc nous intéresser qu'à la description des phénomènes mis en jeux.
En premier lieu, commençons par quelques définitions qui seront utiles par la suite.
Si l'on enferme un liquide et sa vapeur dans une enceinte préalablement vidée dont on
contrôle la pression ou la température, on constate que, pour chaque température, il existe une
valeur de la pression à laquelle les phases liquide et vapeur coexistent en équilibre. Cette pression
notée Psat, s'appelle pression de vapeur saturante ou encore tension de vapeur saturante. C'est la
pression maximale de vapeur à laquelle le liquide peut se vaporiser dans l'enceinte, à une
température donnée. La vapeur en équilibre avec le liquide qui lui a donné naissance porte le nom
de vapeur saturante.
Réciproquement, si l'on fixe la valeur de la pression, (à condition que P < Pcr), l'équilibre entre les
phases liquide et vapeur a lieu pour une valeur de la température, notée Tsat appelée température de
saturation ou température d'ébullition (Fig.3.1).
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Notions de base de transfert de chaleur.
* On note qu'il existe des formules empiriques et des tables fournissant la relation Psat = f(T) pour
un certain nombre de fluides.
Cr
T P G
p
T cr
T sat L+V
L
Psat
V
Lv
S V
La chaleur latente de vaporisation notée Lv est la quantité d'énergie qu'il faut fournir à l'unité
de masse d'un corps pour faire passer celui-ci de l'état liquide à l'état gazeux en restant à
température constante (pour l'eau à 100 °C par exemple, Lv = 2250 kJ/kg). La même quantité
d'énergie est libérée par le fluide dans la transformation inverse (condensation).
liquide vers la surface. Pour l'eau à 100 °C en contact avec l'air: = 0.059 N/m.
Pendant longtemps, l'ébullition d'un corps pur n'a été remarquée que pour son passage de
l'état liquide à l'état vapeur (production de vapaur dans les machines thermiques par exemple) ainsi
que pour la température à laquelle se produisait ce phénomène. Du point de vue des échanges
thermiques, les coefficients d'échange obtenus par convection étaient considérés comme suffisants
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Transfert de chaleur lors de changements de phase.
et les augmentations de puissance échangées entre un fluide et une paroi se faisaient de préférence
par accroissement de la surface de la paroi. Or, depuis quelques décennies, de nouvelles techniques
ont imposé l'extraction de très grandes puissances calorifiques à partir de surfaces réduites
(applications nucléaires, aérospatiales, électronique de puissance...etc.). La seule possibilité était
donc l'augmentation du coefficient d'échange, non par la vitesse du fluide, car celle-ci engendrait
très vite des pertes de charge inadmissibles, mais par l'amélioration du processus de d'échange lui-
même, et l'ébullition est un moyen très simple qui procure cette amélioration, bien qu'elle côtoyait
des limites dangereuses.
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Notions de base de transfert de chaleur.
de l'air piégé, défauts locaux de mouillabilité, ...etc) qui servent de "germes" favorisant la
naissance des bulles. Ces points privilégiés s'apellent "sites" et leur nombre croît (on dit qu'ils
s'amorcent) avec la différence entre la température de paroi et celle d'ébullition (Tp - Tsat). Cette
différence doit être d'au moins quelques degrés pour que l'ébullition puisse se déclencher.
Pour décrire le phénomène (appellé encore ébullition en vase) d'une façon simple, prenons
le cas de l'eau qui bout dans une enceinte. Par exemple, un élément chauffant plongé, dans de l'eau
et porté à une température supérieure à celle de l'ébullition. Deux cas seront à considérer, suivant
que la masse d'eau dans son ensemble aura été ou non portée au préalable à la température
d'ébullition. On supposera que l'eau est pure et désaérée.
Cette étude permettra de relier la densité de flux calorifique φ, transmise par l'élément chauffant, à
la différence de température entre la paroi de cet élément et l'eau: (Tp - T). En fait, la température
de l'eau restant pratiquement constante pendant l'ébullition, on peut remplacer Tpar Tsat et l'on
La relation entre la densité de flux et Tsat est donnée par la courbe ci-dessous (Fig.3.2)
établie par Nukiyama en 1934.
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Transfert de chaleur lors de changements de phase.
Zone AB: Il n'y a pas encore de naissance de bulles bien que Tp dépasse de quelques degrés Tsat car
une certaine surchauffe est nécessaire pour "amorcer les germes". L'échange entre la paroi
chauffante et l'eau se fait par convection naturelle.
Zone BC: Les bulles montent en colonne à partir de points isolés de la paroi (les "sites" ou
"nucleus" en anglais) avec une fréquence de l'ordre de 100 par seconde, à la pression
atmosphérique. Cette zone est dite d'ébullition nucléée (nucleate boiling) et la relation entre φ et
= h(Tsat )n (3.1)
h dépendant de la nature du fluide, de la pression, de la géométrie et de la nature et de l'état de
surface de l'élément chauffant.
3 < n < 4 pour l'eau à la pression atmosphérique.
On voit immédiatement le gain énorme apporté par l'ébullition.
Zone CD: Les bulles, devenant de plus en plus nombreuses, isolent la paroi par un manteau de
vapeur continu et empêchent son irrigation par le liquide. L'évacuation de la chaleur se fait
principalement sous forme de chaleur latente de vaporisation. L'accroissement du Tsat n'est plus
accompagné d'un accroissement du flux transmis, ce que traduit la courbe de la zone CD. Point D:
Le manteau de vapeur isole complètement la paroi et la chaleur ne peut plus se
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Notions de base de transfert de chaleur.
Chacune de ces zones correspond à un mécanisme d'échange différent. C'est la zone BC,
correspondant à l'aspect commun de l'ébullition, qui est la plus intéressante.
Ce phénomène est très complexe car, aux nombreuses variables régissant l'ébullition en
vase, il faut ajouter tous les paramètres hydrodynamiques dépendant du débit, avec l'influence que
ceux-ci peuvent avoir avec les propriétés physiques du fluide. En effet, les pertes de charge par
exemple, entraînent des différences de pression qui modifient la température d'ébullition, la masse
volumique de la vapeur,...etc. Il y a interaction constante entre toutes les grandeurs. Aucune
solution théorique n'étant satisfaisante, il faut établir des corrélations empiriques à partir de
données expérimentales réalisées chaque fois dans des conditions bien déterminées de vitesse, de
pression, de géométrie de l'écoulement, ...etc.
Examinons, à titre d'exemple, le cas le plus simple qui est celui d'un écoulement vertical ascendant
dans un tube circulaire et dont la paroi est chauffée de manière uniforme (Fig.3.3).
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Transfert de chaleur lors de changements de phase.
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Notions de base de transfert de chaleur.
Zone G: Le film liquide a complètement disparu, il ne reste plus qu'un brouillard formé de
microscopiques gouttelettes en suspension dans la vapeur, d'où le nom d'écoulement à brouillard
donné à cette zone (mist-flow).
Zone H: Il n'y a plus du tout de phase liquide, on a un écoulement simple phase de vapeur sèche
où s'appliquent les lois classiques de la convection forcée.
Il est à noter qu'au long de ces zones successives, le volume de vapeur va constamment en
croissant, réduisant ainsi la section de passage du liquide (à Patm, 1 kg de vapeur occupe 1000 fois
plus de place que 1 kg de liquide). Les conditions hydrodynamiques s'en trouvent très fortement
perturbées, ce qui influe sur les conditions d'échange thermique.
Dans un tube horizontal, la description des phénomènes aurait été pratiquement la même,
avec toutefois une nuance quant à l'emplacement de la vapeur, celle-ci ayant tendance à se
rassembler à la génératrice supérieure du tube (effet de stratification).
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Transfert de chaleur lors de changements de phase.
Fig.3.4- Condensation en film : a- sur tube horizontal. b- sur une rangée de tubes avec continuité
du film entre nappes. c- avec écoulement en gouttes.
Dans la plupart des échangeurs industriels vapeur-liquide constitués de tubes verticaux, les
tubes sont parcourus par l'eau de refroidissement et la condensation de la vapeur se produit sur leur
paroi extérieure. Cette dernière peut être assimilée à une surface plane vis-à-vis du film de
condensat dont l'épaisseur est très petite devant les autres dimensions.
Le calcul du coefficient d'échange se fait par application de la formule de Nusselt qui reste, malgré
la restriction des hypothèses sur lesquelles elle repose, la formule fondamentale employée dans les
calculs d'échangeurs verticaux. Il faut toutefois signaler que la plupart des expérimentateurs
mettent en évidence des coefficients d'échange en moyenne 20% supérieurs aux
valeurs indiquées par la formule de Nusselt donnant le coefficient moyen hm.
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Notions de base de transfert de chaleur.
Le coefficient moyen d'échange est obtenu par Nusselt par un raisonnement semblable à
celui qui concerne une paroi verticale.
Dans le cas d'un tube isolé, l'épaisseur reste suffisamment faible pour que le régime d'écoulement
du film soit toujours laminaire.
Condensation en gouttes:
L'intérêt majeur de la condensation en gouttes réside dans le fait qu'elle permet d'obtenir
des coefficients de transfert élevés par suite de l'élimination de la résistance thermique introduite
par le film, atteignant 10 à 80 fois ceux qui sont prévus par la formule de Nusselt. Elle ne se
produit qu'en présence d'une surface hydrophobe (c-à-d qui ne se laisse pas mouiller par l’eau).
En général, ce type de condensation doit être provoqué à l'aide d'un promoteur.
Plusieurs méthodes sont utilisées dans ce but:
- Introduction dans la phase vapeur d'un produit organique hydrophobe.
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Transfert de chaleur lors de changements de phase.
- Dépôt sur le tube de condensation d'un produit de même type sous forme liquide ou
pâteuse. - Revêtement de la surface par un matériau hydrophobe solide doué d'une bonne
adhérence sur le métal support.
Les qualités d'un promoteur organique doivent être sa faible solubilité dans l'eau (pour la
condensation de vapeur d'eau), sa faible toxicité, sa bonne adhérence sur le support, son fort
caractère hydrophobe et son action prolongée. On emploi généralement les huiles minérales, les
acides gras et leurs sels ou les cires. Comme revêtements solides, on utilise les métaux nobles
(argent, palladium, platine et or) les résines polymérisées (Téflon, parylène N).
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Notions de base de transfert de chaleur.
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