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Cours Madame Sobhi

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Cours 3 emme année raffinage et pétrochimie

Chimie organique industrielle

Préparée par Dr: C.SOBHI


1. Grands domaines de la chimie industrielle
11. Chimie de base (organique et minérale)
Obtention de grands intermédiaires de la chimie minérale et organique à partir de qqes dizaines de matières
premières
Ex : engrais, solvants, monomères ...

• CHIMIE LOURDE
Production de matières premières de base,
Molécules simples
Gros tonnages
Production en continu
Bas prix, faible valeur ajoutée

• CHIMIE FINE
Production de molécules complexes (aldéhydes, cétones,
amines, molécules polyfonctionnelles …)
Intermédiaires de synthèse
Produits finis (parachimie), production en quantités plus faibles
en continu et en discontinu
Prix plus élevés, haute valeur ajoutée
Transformation de matières
premières banales :
eau, air, sel, soufre, gaz naturel,
calcaire, sable ...

Acides inorganiques
Bases inorganiques
Chimie minérale Engrais
Gaz -> voir tableau
Chimie de base

Chimie organique

Composés du carbone obtenus à partir de :


végétaux, houille, pétrole, gaz naturel

Biochimie
Carbochimie
Pétrochimie
12. Parachimie
 Utilisation de produits de base FORMULATION
Tonnages importants, appel à des traitements physiques, mélange,
conditionnement
 Elaboration de produits fonctionnels, grande diversité :
• savons, lessives,
• peintures, vernis et encres,
• parfums, cosmétiques et produits de beauté,
• colles, liants et adhésifs,
• colorants, explosifs, produits phytosanitaires ...
13. Pharmacie humaine et vétérinaire
• Médicaments pour l’homme et vétérinaires
• Activité de chimie fine et de spécialités
• Nombreuses étapes réactionnelles + activité de formulation (galénique)
• Activité de recherche importante
• Effort de R&D : 100 Millions d’euros sur 10 ans /médicament
La chimie de base
Dans laquelle on distingue encore deux domaines :
a)La chimie lourde
Elle produit des matières premières de base, molécules simples telles que l’éthylène
ou le propène, le benzène, le méthanol, l’éthanol, le phénol, l’acide acétique, le
styrène, l’oxyde d’éthylène, etc. Ces matières de base sont produites en quantités très
importantes (par exemple, pour l’éthylène, 3,4 millions de tonnes par an en France),
dans des installations fonctionnant en continu qui représentent des investissements
extrêmement coûteux (un « vapocraqueur » coûte au minimum 0,6 milliards
d’euros).
b)La chimie fine
Elle produit des molécules plus élaborées (dérivés halogénés, aldéhydes ou cétones,
amines, composés polyfonctionnels…) utilisées, soit
comme telles soit comme intermédiaires
de synthèses, dans la formulation et la
fabrication des produits finis livrés
ensuite aux divers utilisateurs par la parachimie et la pharmacie (cf. ci-après). Des
dizaines de milliers de composés organiques les plus divers sont produits à ce niveau,
en quantités très variables mais rarement très élevées (en général de 1 t/an à quelques
dizaines de milliers de t/an).
La production des engrais et des matières plastiques est rattachée également à la chimie de base.
L’activité industrielle et économique en chimie.

La parachimie
qui élabore les « produits finis » fournis aux utilisateurs, tels que :
savons, détergents et lessives ; peintures vernis et encres ; produits d’entretien
divers ; parfums, cosmétiques et produits de beauté ; liants, colles et adhésifs ;
produits phytosanitaires (protection des végétaux) ; surfaces sensibles pour la
photographie ; explosifs ; colorants ; etc.

La pharmacie
pour l’homme et pour les animaux.
LES GRANDES SOURCES DE MATIÈRES PREMIÈRES
Parmi les trois principales sources de matières premières pour l’industrie
chimique organique :
houille, pétrole.
biomasse végétale.
2.1 La houille et la carbochimie
La houille provient de la fossilisation des végétaux essentiellement à l’ère primaire (ou carbonifère, –
360 millions d’années), sous l’action de bactéries d’une part, de la température et de la pression du
sous-sol d’autre part. Elle est loin d’être formée uniquement de carbone ; 10 à 40 % de sa masse sont
constitués de produits organiques, plus ou moins volatils, dont la nature et les proportions dépendent
de l’origine et de « l’âge » de la houille.
a) piège par anticlinal b) piège contre dôme de sel c) piège contre faille

Gaz naturel (gas cap) Pétrole Aquifère


II- Production du pétrole et du gaz naturel
La production pétrolière dépend :
- D'un niveau technologique élevé et d'investissements très importants,
- De la recherche de territoires pour le moment inaccessibles.
Un pétrole plus cher.
Le taux de récupération du pétrole en 2008 est de 35% ; ce taux joue
considérablement sur la production et les techniques modernes de
pétrole visent à l'améliorer. Certains territoires, comme l'Arctique, sont
actuellement inaccessibles à l'exploration pour plusieurs raisons :
politiques, climatiques, zones closes, etc. Une augmentation éventuelle
du cours du baril pourrait rendre rentable l'exploitation de ces puits
II-1 Exploration
Pour être certain du contenu des roches il faut forer un puits.
Cependant :
- Le forage est risqué même avec les techniques modernes (de
géophysique et de géologie).
- Les chances de succès dans une région inconnue sont faibles.
- La production doit être assez importante (pour justifier les coûts de
forage, mise en exploitation).
- Les terrains dont la richesse est indéterminée, nécéssite une analyse
d'échantillons et de débris de roches prélevés, pour avoir des
renseignements sur la nature des roches et la probabilité d'y trouver du
pétrole ou du gaz.
II-2 Le Forage
2-1 Introduction
Une fois les études terminées (satellite, interprétation sismique) et la
décision de forer prise, il faut implanter le forage à l’emplacement
prévu sur les cartes du prospect (gisement potentiel). Les
coordonnées du lieu d’implantation sont très précises, mais l’endroit
qui y correspond n’est pas toujours facile à préparer. Pour cela, il faut
réaliser une étude de site, sans oublier l’étude d’impact, c’est-à-dire
un état des lieux complet avant travaux (impact sur
l’environnement…).
2-2 Logistique de l'implantation en mer
En mer, on mesure la profondeur d’eau et on étudie le fond de la mer
pour savoir, par exemple, s’il peut supporter les piles d’une plate-
forme. On étudie également certaines données climatiques : force du
vent, hauteur des vagues, ampleur des courants. On fait en sorte de
connaître les maxima extrêmes de mauvais temps possibles, pour
protéger les installations des pires tempêtes. Dans certaines mers
fermées à l’abri des grosses intempéries marines, comme aux Pays-
Bas, les emplacements de forage sont ceinturés par un véritable mur
qui empêche toute contamination de la mer par des déchets ou des
produits polluants.
2-3 Logistique de l'implantation à terre
A terre, des obstacles peuvent se présenter : zone habitée,
emplacement très accidenté, zone boueuse… Les responsables de
l’étude de site déterminent l’emplacement le plus sûr et le plus proche
possible des coordonnées prévues. Puis on construit les routes qui
serviront à apporter le matériel et à le déménager en fin de forage.
Sur le site même, il faut déboiser, racler et nettoyer les surfaces qui
vont accueillir l’appareil, les locaux techniques et d’habitation.
2-4 Montage des installations
Le montage sur le site prend plusieurs jours. En mer, l’appareil utilisé
(plate-forme ou bateau de forage) est acheminé par des remorqueurs
ou par ses propres moyens.
Pendant toute la durée du forage, une logistique très importante est
maintenue. Il faut alimenter le chantier en matériel (tiges de forage,
tubages), en produits pour la boue et en nourriture pour le personnel.
Il faut aussi prévoir le remplacement des équipes qui partent en
congés pour récupérer et les allées et venues de personnes dont la
présence n’est pas nécessaire en permanence (navettes à terre et
hélicoptères en mer).
2-5 Mise en place
Selon les données acquises sur le sous-sol et la topographie du terrain, on
détermine la meilleure position pour mettre en oeuvre l'appareil de forage.
Généralement à la verticale de l'épaisseur maximale de la couche supposée
contenir des hydrocarbures, les foreurs réalisent un trou dans des conditions
parfois difficiles. De faible diamètre (20 à 50cm), ce trou de forage aura
généralement une profondeur comprise entre 2 et 4km. Exceptionnellement,
certains forages dépassent les 6km.
L'un d'entre eux a même dépassé 11km.
2-6 Appareillage
Le train de tiges est un ensemble de
tubes métalliques vissés bout à bout.
Il transmet un mouvement rotatif
(forage Rotary) à l'outil de forage
(souvent le trépan) et achemine un
liquide appelé "boue", en raison de
son aspect, vers le fond du puits au
fur et à mesure de
l'approfondissement.

le "mât" est la partie visible du


forage.
C'est une tour métallique de
plusieurs dizaines de mètres de
hauteur. Elle sert à introduire
verticalement le "train de
tiges".
2-6 Appareillage

Le trépan est l'outil le plus courant (c'est un assemblage de trois


cônes) en acier très dur qui attaque la roche.
Parfois, quand la roche traversée est très résistante, on utilise un outil
monobloc incrusté de diamants, qui use la roche par abrasion.
2-6 Appareillage
Par les tiges creuses à l'extrémité desquelles tourne le
trépan, on injecte une boue spéciale, préparée et
contrôlée par un ingénieur, le boueux.
Cette boue refroidit le trépan et consolide les parois du
trou. De plus, elle évite un jaillissement de pétrole, de
gaz ou d'eau provenant d'une couche traversée en
équilibrant sa pression. Enfin, la boue nettoie le fond du
puits et, en remontant le long des tiges, achemine à la
surface les fragments de roche arrachés par le trépan
(déblais ou cuttings). Le géologue examine ces fragments
pour connaître les caractéristiques des roches traversées
et détecter d'éventuels indices d'hydrocarbures.
2-7 Les différents forages
Le premier forage d'exploration est très souvent vertical. On a
recours au forage dévié :
- Quand la zone de forage est inaccessible ou urbanisée.
- Pour contourner un obstacle tel qu'un dôme de sel.
- Après un accident de forage.
- En mer afin d'économiser un déplacement de la plate-forme.
Le forage horizontal est pratiqué pour drainer la couche de roche
imprégnée de pétrole sur une plus grande longueur qu'on ne le
ferait avec un forage vertical pour en augmenter la productivité.

1. forage vertical
2. forage dévié
3. forage incliné
4. forage horizontal
2-8 En mer
Si le principe reste le même, les moyens pour supporter l'appareil
et débarquer le matériel acheminé par bateau, sont plus lourds et
plus coûteux. On utilise une plate-forme jusqu'à une profondeur
d'eau de 100 mètres environ et si la nature des fonds marins le
permet, une plate-forme "semi-submersible" ancrée jusqu'à
plusieurs centaines de mètres de profondeur d'eau. Au delà, on a
recours à un navire à positionnement dynamique.

1. plate-forme fixe
2. plate-forme auto-élévatrice
3. plate-forme semi-submersible
4. navire à positionnement dynamique
II-7 Les produits pétroliers
7-1 Caractéristiques et propriétés physico-chimique
- La Couleur
Caractérise les produits dits blancs, en réalité, plus ou moins
colorés depuis le jaune très pâle jusqu’au brun foncé. une teinte
foncée traduit, très souvent, une détérioration chimique du
produit, annonciatrice d’inconvénients en service (formation de
dépôts, encrassement du moteur).
Indépendamment de leur coloration intrinsèque, certains produits
pétroliers sont volontairement teintés par adjonction d’additifs
colorants, afin d’éviter des fraudes lors de leur utilisation.
- La masse volumique
La masse volumique des produits pétroliers liquides est
généralement déterminée à 15,55 °C.
Les valeurs observées s’étagent de 550 à 580 kg/m3 environ
pour les GPL.

gazole
Masse volumique des principaux produits pétroliers en kg/m3 à 60°F
- Courbe de distillation

Cette caractéristique représente l’évolution de la fraction distillée en


volume, en fonction de la température, dans un appareillage approprié.
Dans les usages énergétiques, on souhaite que le carburant présente
une volatilité suffisante pour être mis commodément en suspension
dans l’air, pendant la phase d’admission. Cependant, les essences, en
particulier, ne doivent pas être non plus trop volatiles, afin de limiter
les pertes par évaporation et de réduire les risques d’explosion ou
d’incendie lors des opérations de distribution
-Viscosité
La viscosité cinématique est déterminée par la mesure du temps
d’écoulement du produit liquide dans un tube capillaire calibré.
Elle intervient de façon prépondérante dans la mise en œuvre et la
combustion des produits pétroliers moyens et lourds.
Ainsi, Pour un moteur Diesel, le gazole ne doit pas être trop visqueux sous
peine d’augmenter les pertes de charge, de réduire la pression d’injection et
de détériorer la finesse de pulvérisation, ce qui affecterait finalement le
processus de combustion. une viscosité insuffisante pourrait provoquer le
grippage de la pompe d’injection. Les fuels lourds, très visqueux, doivent
être réchauffés afin que la pulvérisation s’effectue convenablement dans le
brûleur.
- Pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique représente la quantité d’énergie dégagée par
unité de masse (ou volume) du produit,
On fait la distinction entre le pouvoir calorifique supérieur (PCS) et
le pouvoir calorifique inférieur (PCI), selon que l’eau obtenue par
combustion se trouve à l’état liquide ou à l’état gazeux. La seule
grandeur véritablement utile en pratique est le PCI puisque, dans les
produits de combustion rejetés par les moteurs et les brûleurs, l’eau
se trouve sous forme de vapeur.
-Teneur en soufre
Le soufre est dosé, généralement, en déterminant la quantité de dioxyde de
soufre (SO2) formée par combustion d’un échantillon de produit. Il se trouve
toujours en plus forte concentration dans les fractions les plus lourdes (fuels,
résidus), où il est engagé dans des structures chimiques très complexes
(dibenzothiophènes).
Il existe, pour tous les produits pétroliers, des réglementations strictes de teneur
maximale en soufre, par exemple 0,05% pour les essences et le gazole, 0,2%
pour le fuel domestique et ceci afin de :
- Diminuer la pollution atmosphérique par le dioxyde de soufre SO2.
- Faciliter le fonctionnement (essences et gazole) des catalyseurs traitant les
polluants classiques dans les gaz d’échappement.
- Diminuer le taux d’émission de particules pour les moteurs Diesel.
7-2 Essences et GPL carburant
Les critères particuliers pris en compte pour ces produits alimentant les
moteurs à allumage commandé sont :
- la pression de vapeur,

- les indices d’octane,

- dans certains cas, pour les essences, la teneur en plomb.


Un moteur à allumage commandé, plus communément appelé moteur à essence, en raison du
type de carburant utilisé, est une famille de moteur à combustion interne, pouvant être à mouvement
alternatif (à deux ou quatre temps) ou à mouvement rotatif
Les moteurs à allumage commandé équipent les véhicules terrestres, et notamment les
automobiles de prestige.
- Pression de vapeur
Pour les produits pétroliers, on ne détermine pas la vraie pression de vapeur, mais une
grandeur associée appelée pression de vapeur Reid (PVR).
La procédure consiste à mesurer la pression relative développée par les vapeurs issues
d’un échantillon liquide d’essence disposé dans une enceinte métallique à une
température de 37,8 °C (100 °F). Les PVR des essences sont en général comprises entre
0,35 et 1 bar.
La volatilité de l’essence doit être suffisante pour assurer, par temps froid, le démarrage
rapide et la mise en action satisfaisante du véhicule.
• Lors du fonctionnement à chaud, il convient de limiter la volatilité, afin d’éviter
certains incidents : perte d’agrément de conduite ou calages, difficulté ou impossibilité
de démarrage après une période d’arrêt ou en été. À ces contraintes d’ordre
technologique, il faut ajouter une préoccupation croissante de limiter les pertes par
évaporation.
- Indices d’octane
L’indice d’octane (N.O.) mesure la résistance à l'auto-inflammation d'un carburant dans
un moteur à allumage commandé ("moteur essence"), et en particulier sa résistance au
cliquetis (résonance de l'explosion).
Cet indice caractérise donc les propriétés antidétonantes des essences.
Plus l'indice est élevé, plus la résistance est grande
Le phénomène de cliquetis dépend à la fois :
- des caractéristiques et des réglages du moteur : ( conception du moteur : taux de
compression, forme des chambres de combustion; fonctionnement : vitesse de rotation,
charge, avance à l’allumage, richesse du mélange carburé, température de
fonctionnement,…)
- des caractéristiques antidétonantes des carburants.
Dans un moteur à combustion interne, le cliquetis est une combustion anormale entraînant
une résonance de l'explosion sur les parois de la chambre de combustion et du piston. Ces
résonances peuvent être décelées à bas régime par une oreille experte. Il s'agit d'un bruit
métallique bien connu des motoristes.
39
Essence à faible indice d’octane Essence à indice d’octane
élevé
-Processus de combustion incontrôlé - processus régulier de
combustion ,front
(Détonation) surchauffe et détérioration régulier des flammes
Des pièces métalliques utilisation optimale de la
force motrice
Réduction de la force motrice

Les diagrammes ci-dessous montrent les vibrations des phases gazeuses dues à
l’augmentation locale de la pression. Les vibrations frappent la tête du piston et
provoquent le bruit caractéristique du cliquetis.

Conséquences en cas de cliquetis intense et prolongé


 surcharge du système de refroidissement et augmentation de température (
détérioration
du joint de culasse), pouvant aboutir à la casse du moteur.
 Détériorations mécaniques
- érosion de la culasse et du piston
- détérioration des bougies et des soupapes

41
On distingue l'indice d'octane recherche (RON) qui représente le comportement
d'un carburant à bas régime et en accélération, de l'indice d'octane moteur (MON)
qui représente le comportement du carburant à haut régime et à forte charge.
L’essence est comparée à deux hydrocarbures purs choisis comme référence. Le
2,2,4-triméthylpentane (isooctane) très résistant à l’auto-inflammation, auquel on
attribue l’indice 100, de formule :

et du n-heptane peu résistant, qui reçoit l’indice 0, de formule :

Le carburant a un indice d’octane égal à x si, dans le moteur standard, il provoque


un cliquetis équivalent à celui observé pour un mélange de x parties en volume
d’isooctane (N.O=100) et de (100-x) parties en volume d’heptane.
Application: Indice d’octane
1) On désire déterminer la proportion de méthyltertiobutyléther (MTBE) nécessaire pour
obtenir un carburant présentant un RON de 98 à partir d’une essence légère de
craquage catalytique ayant un RON de 93. On considèrera, en première
approximation, que l’indice d’octane d’un carburant peut être déterminé à l’aide
d’une loi d’additivité linéaire pondérée par les fractions massiques des différents
constituants. MTBE essence légère FCC
1) Données :
RON 114 93

98=X*114+(1-X)*93
X=(98-93)/(114-93)
X=23,8%
76,2% essence légère, 23,8% MTBE
Essences automobiles

Composition typique des essences :

% vol
Type de base
Super à 0,15 gPb/l EuroSuper Superplus
Coupe C4 2-4 2–4 2–4
Essence direct distillé 5 - 10 0-8 0–5
Essence craquage cata 20 - 40 15 - 35 10 – 25
Réformat 30 – 60 35 - 60 45 – 80
Isomérat 0-5 0-5 0–8
Alkylat 0 - 10 0 - 15 0 – 20
MTBE 0-3 0-5 0–9
RON 95 96,5 99,5
MON 84 85,5 88
-Teneurs en plomb
Les teneurs en plomb sont comprises, selon les époques et les types d’essence,
entre 0,4 et 1 g/L. Ces additifs sont des inhibiteurs d’auto-inflammation qui, par
conséquent, augmentent les indices d’octane.
Les voitures à essence récentes, qui sont équipées de systèmes de post-
traitement catalytique des gaz d’échappement, ne peuvent supporter l’emploi de
carburants additives avec des alkyles de plomb, car ceux-ci empoisonnent les
catalyseurs à base de métaux précieux.
On tend à développer les essences sans plomb, afin de réduire les rejets. Les
essences modernes sont de plus en plus sans plomb; les teneurs sont limitées à
0,013 g/L. Elles contiennent désormais moins de 0,005 g/L. Les essences avec
plomb, promises à un rapide déclin et réservées aux véhicules anciens adaptés
pour ce type de carburant, ne peuvent contenir que 0,15 g Pb/L au maximum.
L'indice de cétane est une propriété très importante des carburants
Diesel, car il mesure leur aptitude à s'enflammer dans le chambre de combustion
des moteurs à allumage par compression. Il concerne surtout le gazole moteur (G.O.M.)
mais aussi le fuel oil domestique (F.O.D.).
7-3 Gazole et FOD
Dans leurs usages comme carburants, le gazole et le FOD (le fuel domestique)
doivent répondre à des spécifications précises en matière de comportement à
basse température et d’indice de cétane.
- Comportement à basse température
Certains hydrocarbures paraffiniques présents dans le gazole peuvent
cristalliser partiellement à basse température et colmater le filtre disposé sur le
circuit d’alimentation, ce qui risque d’entraîner une immobilisation complète
du véhicule.
Les caractéristiques prises en compte dans ce domaine sont :
- Le point de trouble, le plus souvent compris entre 0 et -10 °C; c’est la
température à laquelle des cristaux de paraffine, commencent à précipiter.
le point de trouble d’une coupe (ou d’un produit) est la température
à laquelle la coupe présente des particules solides.
Pour la mesurer, on réchauffe d'abord la matière afin qu'elle se
présente sous forme d'un liquide limpide, puis on la refroidit
lentement (de 0,5 à 1 °C/min) jusqu'à ce que l'on observe que le
liquide se trouble, avec l'apparition des premiers cristaux. Le mode
opératoire de cette mesure est défini par des normes ASTM, NF - EN
23015 et IP.

En général, on utilise cette mesure pour analyser les coupes kérozène


et gazole ; le point de trouble est essentiel pour caractériser la
température en dessous de laquelle les cristaux qui se matérialisent
vont commencer à s'accumuler dans les pores du filtre à carburant et
à boucher celui-ci, conduisant à l'arrêt du moteur.
- le point d’écoulement : à température plus basse, les cristaux augmentent de
taille, s’organisent en réseaux qui emprisonnent le liquide et l’empêchent de
s’écouler ; on atteint alors le point d’écoulement qui varie entre -15 et -40°C.
- La température limite de filtrabilité (TLF) est la température minimale pour
laquelle un volume déterminé de gazole traverse, en un temps limité, un
appareil de filtration bien défini (le plus souvent comprise entre -15 et -30 °C)

- Indice de cétane (I.C.)


Dans le moteur Diesel, le déclenchement de la combustion est provoqué par
auto-inflammation du carburant injecté dans de l’air comprimé. Il est donc
nécessaire que le gazole présente une structure chimique convenable à ce
processus.
Le comportement du gazole est comparé à celui de deux hydrocarbures purs,
choisis comme référence :
— le n-cétane ou n-hexadécane auquel on attribue l’indice 100 :

— l’ a-méthylnaphtalène de formule auquel on attribue l’indice 0 :

Un gazole présente un indice de cétane X, s’il se comporte comme un


mélange binaire de X % (en volume) de n-cétane et de (100 – X) % d’a-
méthylnaphtalène.
7-4 Carburéacteurs (Carburant aviation)
L'application aéronautique exige des spécifications sévères et des contrôles à
différents stades. Les carburéacteurs doivent posséder une bonne tenue au
froid (-50°C) pour éviter le figeage qui empêcherait l'alimentation du
réacteur. De même, la présence d'eau est étroitement surveillée pour
empêcher la formation de bouchons de glace. A la sortie de la raffinerie, le
carburéacteur ne contient qu'une très faible quantité d'eau dissoute. Il est
ensuite filtré et purgé lors de la distribution et du stockage permettant ainsi
d'éviter tout incident.
7-5 Fuels lourds et carburants marins
Ces deux produits présentent des caractéristiques voisines, mais les
critères de qualité pris en compte dans les spécifications qui les
concernent ne sont pas nécessairement les mêmes.
Ainsi, les fuels lourds utilisés comme combustibles dans l’industrie
sont caractérisés par des propriétés classiques : masse volumique,
viscosité, point d’éclair, teneur en soufre et en impuretés (eau,
insolubles…). Dans les carburants marins, on détermine en outre le
résidu de carbone, la teneur en asphaltènes et en métaux.
7-6 Combustibles spéciaux

— les gaz de pétrole liquéfiés (GPL) répartis eux-mêmes en deux classes (le
butane commercial ; le propane commercial)
— le combustible liquide destiné aux appareils mobiles de chauffage.
Ces produits sont utilisés soit dans des usages domestiques (chauffage,
cuisine), soit pour la fourniture d’énergie thermique dans l’industrie.
Leurs spécifications concernent essentiellement les propriétés physiques
(distillation, pression de vapeur, viscosité...) et les teneurs en impuretés
(soufre, benzène, aromatiques...).
Les produits pétroliers
non-énergétiques
7-8 Solvants pétroliers
Les solvants issus directement du pétrole se répartissent en plusieurs
catégories en fonction des usages auxquels ils sont destinés: les
essences spéciales, les pétroles lampants…
Tous les solvants sont répertoriés selon des caractéristiques simples,
les plus importantes étant la masse volumique, la volatilité (intervalle
de distillation, point d’éclair), la composition chimique.

7-9 Bitumes
Les bitumes de pétrole sont les fractions les plus lourdes du brut
obtenu par distillation sous vide. Les bitumes soufflés sont obtenus
par brassage à chaud, en présence d ’air.
57
7-10 Lubrifiants
Pour caractériser une huile, on la compare à deux huiles étalons.
- Les paraffiniques dont la viscosité varie peu avec la température.
- Les naphtalèniques dont la viscosité varie rapidement.
7-11 Paraffines, vaselines et cires
Les vaselines ont des usages pharmaceutiques. les paraffines sont
employées dans l’industrie alimentaire, en particulier pour
l’emballage, elles peuvent servir à l’imprégnation des papiers ou des
cartons et trouver des applications en emballage domestique et
industriel. Les cires sont utilisées en cosmétologie et aussi dans la
fabrication des bougies, des encaustiques, des cirages…
7-12 Coke
Le coke produit par craquage des résidus lourds contient 4 à 5 % de
matières volatiles et seulement 1 à 3 % de cendres. On l’utilise pour
la fabrication des électrodes des fours métallurgiques, des charbons
de dynamo,…
6. Principales filières de transformation (organique) Accueil
ETHYLENE CH 2 CH 2
PROPENE
CH 3 CH CH 2

NAPHTA VAPOCRAQUAGE CH3CH2 CH CH2

butène CH3
isobutène C CH 2
PETROLE CH3
BRUT butadiène
CH2 CH CH CH2

BENZENE
GASOIL CH3
REFORMAGE
CATALYTIQUE toluène
xylènes
CH3

CH3

DEPARAFFINAGE Paraffines
H3C CH2 CH3
n
61. Dérivés de l’éthylène Accueil

Oxyde Textiles polyesters,


Glycol antigels, explosifs
d’éthylène
Ethers de glycol Solvants, peintures,
vernis ...
Ethanolamines Tensioactifs, cosmétiques
Pharmacie, cosmétiques,
Polyéthers
solvants
Ethanol
Solvant, synthèse
ETHYLENE
Pétrochimie 100 % Ethanal Chloral Colorants, insecticides (DDT)

2 500 000 t/an Acide acétique Rayonne, insecticides

Aldol, butadiène Elastomères


Dérivés chlorés Solvants, dégraissants

Chlorure de vinyle Chlorure de polyvinyle, objets moulés, feuilles

Acétate de vinyle Acétate de polyvinyle, peinture, adhésifs

Polymérisation Polyéthylènes, objets moulés, feuilles, films

Ethylbenzène -> styrène (voir dérives du benzène)


62. Dérivés du propène Accueil

Oxyde Propylèneglycol Solvants, antigels,


dé propylène fluides hydrauliques,
détergent, polyuréthanes

Alcools « oxo » Solvants, synthèse

Synthèse, acétone, solvant


Propan-2-ol
PROPYLENE
Pétrochimie 100 %
Acrylonitrile Fibres textiles, résines, élastomères, peintures

1 500 000 t/an


Dérivés fluorés et chlorofluorés
Tétrachlorométhane (Fréons, bombes aérosols, fluide
frigorifique)
Chlorure Résines glycérophtaliques, peintures,
d’allyle glycérol
explosifs, pharmacie

Polymérisation Polypropylènes, résines thermoplastiques,


plastifiants, détergents

Cumène -> phénol + acétone (voir dérives du benzène)


63. Dérivés du benzène Accueil

Cumène Phénol Résines, colorants, explosifs,


pharmacie, nylon ...

Solvant, synthèse
Acétone (méthacrylate de méthyle …)

Ethylbenzène Styrène Polystyrène, objets moulés,


BENZENE isolation , emballages
Pétrochimie 90 % Alkylbenzènes Sulfonates Détergents
Carbochimie 10 %

700 000 t/an Cyclohexane Acide adipique Nylon 6/6

Caprolactame Nylon 6, perlon

Dérivés nitrés Colorants, explosifs

Dérivés chlorés Colorants, insecticides, solvants,


produits phytosanitaires

Anhydride maléïque Résines polyesters, plastifiants, pesticides


Chapitre I Formation et prospection de pétrole

Chapitre I

1/Formation du pétrole

2/Prospection et exploration pétrolière

1.Définition et origine du pétrole

1.1Définition

Le pétrole est un combustible fossile dont la formation date d’environ 20 à 350 millions
d’années. Aussi appelé « huile » ou « pétrole brut », il provient de la décomposition
d’organismes marins accumulés dans des bassins sédimentaires, au fond des océans, des lacs
et des deltas.

La transformation de la matière organique en pétrole s’échelonne sur des dizaines de millions


d’années, en passant par une substance intermédiaire appelée kérogène. Le pétrole produit
peut ensuite se trouver piégé dans des formations géologiques particulières, appelées
« roches-réservoirs » constituant les gisements pétrolières « conventionnels » exploités de nos
jours.

1.2. De la matière organique au pétrole

1.2.1 L’accumulation de matière organique dans les sédiments

La matière organique est issue d’êtres vivants (plancton, végétaux, animaux, etc.). Composée
pour l'essentiel de carbone, d’hydrogène, d’azote et d’oxygène, elle forme ce que l’on appelle
« la biomasse ». Cette biomasse est généralement détruite par des bactéries mais une faible
partie (moins de 1 %) se dépose au fond de milieux aquatiques.

Dans cet environnement pauvre en oxygène, la matière organique est en partie préservée. Elle
se mélange ensuite à des matières minérales (particules d’argiles ou sables fins), créant ainsi
des boues de sédimentation. Celles-ci s’accumulent par couches successives sur des dizaines
voire des centaines de mètres.

1.2.2La formation du kérogène

Au début de la sédimentation jusqu’à une profondeur d’environ 1 000 mètres sous le plancher
océanique, la matière organique contenue dans les boues de sédimentation subit une
transformation sous l’action de bactéries anaérobies (vivant en milieu privé d’oxygène). Elles
en extraient l’oxygène et l’azote, aboutissant à la formation de kérogène. Il s’agit d’un
composé solide disséminé sous la forme de filets au sein des sédiments, contenant surtout du
carbone et de l’hydrogène.

1.2.3 La maturation du kérogène en pétrole


Chapitre I Formation et prospection de pétrole

Par leurs propres masses et à la suite de leur couverture par de nouveaux dépôts, les couches
sédimentaires s’enfoncent naturellement dans la croûte terrestre. Au cours de ce phénomène et
au-delà de 1 000 mètres de profondeur sous le plancher océanique, les résidus minéraux des
boues de sédimentation se solidifient en une roche relativement imperméable. Appelée
« roche-mère », cette formation piège le kérogène.

La roche-mère subit également un enfouissement. Le kérogène est donc soumis à des


pressions et des températures géothermiques de plus en plus élevées, augmentant d’environ
3°C tous les 100 mètres. À une température supérieure à 60°C, ce qui correspond à un
enfouissement d'environ 1 500 à 2 000 mètres, le kérogène subit un craquage thermique,
appelé également « pyrolyse ». Cette transformation chimique élimine l’azote et l’oxygène
résiduels pour laisser de l’eau, du CO2 et des hydrocarbures, molécules exclusivement
composées de carbone et d’hydrogène. Le mélange d’hydrocarbures liquides est appelé
pétrole brut.

Des hydrocarbures sous forme gazeuse (méthane) sont également générés lors de la
transformation du kérogène. La proportion de gaz au sein de la roche-mère s’avère d’autant
plus élevée que la durée et la température de transformation du kérogène sont importantes :

• entre 60° et 120°C (entre 2 000 à 3 000 mètres de profondeur), le kérogène produit
principalement du pétrole et une faible quantité de gaz ;
• à partir de 120°C (soit 3 000 mètres), la production de pétrole à partir du kérogène
devient insignifiante. Les hydrocarbures liquides présents dans la roche-mère sont à
leur tour transformés en molécules de gaz sous l’effet de la température et de la
pression ;
• au-delà de 150°C (soit un enfouissement supérieur à 4 000 mètres), il ne se forme plus
que du gaz.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

1.3 Formation des gisements de pétrole

Le pétrole est une matière première facilement exploitable lorsqu’il se concentre dans un
réservoir par des phénomènes de migration

1.3.1Migration primaire

Le pétrole brut est initialement contenu dans la roche-mère, compacte et imperméable. Par un
mécanisme encore mal élucidé (certainement lié à une augmentation de pression dans la
roche-mère au cours de son enfouissement) l’eau, le pétrole et le gaz issus du kérogène
peuvent être expulsés de leur formation d’origine, migrant alors éventuellement vers une
future roche-réservoir.

1.3.2 Migration secondaire

De faible densité, le pétrole expulsé (mélangé à de l’eau et du gaz dissous) a tendance à


remonter jusqu’à la surface de la Terre. Il s’échappe très lentement à travers les couches
sédimentaires perméables qui jouxtent la roche-mère :

• en général, la migration secondaire du pétrole n’est pas arrêtée par un obstacle. Le


pétrole finit par atteindre les premiers mètres du sol, où il est dégradé en bitumes sous l'action
de bactéries. Les combustibles fossiles produits sont alors des pétroles dits « lourds » ou
« extra-lourds » et des sables bitumineux. Ils peuvent être utilisés comme des indices de
surface pour détecter un bassin sédimentaire susceptible de contenir du pétrole, lors de
prospections réalisés par l’industrie pétrolière;
• parfois, la migration du pétrole brut vers la surface est empêchée par une formation
géologique imperméable, comme une couche de sel par exemple, appelée « roche-
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

couverture » (également qualifiée de « roche imperméable »). Une accumulation de pétrole


associé à de l’eau et du gaz se forme dans la couche perméable sous-jacente créant ainsi
une roche-réservoir en dessous de la roche-couverture. Dans ce réservoir poreux, le gaz
s’accumule au-dessus du pétrole brut, lequel se retrouve au-dessus de l’eau en raison des
densités respectives de ces produits (le gaz naturel est plus léger que le pétrole, lui-même plus
léger que l’eau).

Seule une partie du pétrole brut est concentrée dans les roches-réservoirs. En effet, 10 à 40%
des hydrocarbures restent piégés dans la roche-mère, de manière disséminée. Le pétrole de
roche-mère est alors plus connu sous le nom d’huile de schiste ou de pétrole de schiste.

1.3.3Les différents « pièges à pétrole »

L’ensemble roche-réservoir/roche-couverture forme une structure dite de « piège à pétrole ».


Plusieurs types de pièges sont décrits, principalement en fonction de la déformation des
roches au cours de phénomènes géologiques.

Pièges structuraux

• Le plus courant est le piège anticlinal, structure où les roches ont été plissées en
forme de voûte par les mouvements terrestres. Pour le géologue, la présence d’un
anticlinal est un indice en faveur de la présence de gisements. En effet, environ 80%
des gisements de pétrole sont de ce type.
• Lors de la création d’une faille, un bloc terrestre peut également glisser vers le haut ou
vers le bas au niveau de la cassure. Une couche imperméable peut alors venir obstruer
une couche perméable et arrêter le pétrole dans sa migration.

Pièges stratigraphiques

• Les dômes de sel (appelés diapirs) sont des masses de sel formées en profondeur qui
remontent sous l’effet de la température et de la pression. En s’élevant, elles traversent
des couches perméables et subdivisent les réserves de pétrole. En surplombant les
roches-réservoirs, les dômes de sel imperméables constituent des roches-couvertures.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

1.4 Classification du pétrole

Tout processus de formation est unique : un gisement de pétrole contient un mélange


d’hydrocarbures qui le caractérise selon l’histoire géologique de la zone où il s’est développé.

La provenance géographique est donc un des critères de classification du pétrole (Golfe


Persique, mer du nord, Venezuela, Nigéria, etc.). Les plus importants critères sont les mesures
de la viscosité et de la teneur en soufre du pétrole brut. Selon la viscosité, quatre types de
gisements sont définis :

• les gisements de pétrole léger : l’aspect du pétrole brut se rapproche de celui du


gazole. Les gisements sahariens présentent cette caractéristique ;
• les gisements de pétrole moyen : la viscosité du pétrole brut est intermédiaire entre le
pétrole léger et le pétrole lourd. Il s’agit par exemple des gisements du Moyen-Orient ;
• les gisements de pétrole lourd ou extra-lourd : le pétrole brut ne coule pratiquement
pas à température ambiante. Les gisements d’Amérique du sud en sont un exemple ;
• les gisements de bitume : le pétrole brut est très visqueux voire solide à température
ambiante. Les principales réserves de ce type se trouvent au Canada.

Cette propriété est importante pour déterminer la rentabilité de l’exploitation. En effet, un


pétrole peu visqueux ou léger est plus facile à extraire et à traiter qu’un pétrole lourd.

• La teneur en soufre distingue le pétrole brut soit en doux (faible teneur en soufre) soit
en sulfuré dans le cas contraire. Des gisements de pétrole doux sont notamment
trouvés en Afrique, ceux de pétrole sulfuré en Amérique du Nord.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

2.Prospection et exploration pétrolière

2.1 Définition

Prospection et exploration gazières et/ou pétrolières visent à découvrir de nouveaux gisements


de gaz naturel ou de pétrole. L’objectif de la prospection est de localiser un gisement.
L’exploration doit en vérifier l’existence et en évaluer l’importance et la qualité grâce à des
forages dont l’emplacement est déterminé en associant géologie et géophysique. En cas de
succès, ces deux phases en amont sont suivies par les phases d’exploitation, de transport et de
commercialisation.

2.2 Fonctionnement technique ou scientifique

2.2.1 La prospection géologique en surface

Les caractéristiques géologiques des gisements pétroliers diffèrent en fonction de :

• leur âge (de 5 à 400 millions d’années),


• leur profondeur (de 1 à 10 km) et de leur thermique (la formation de l’huile se situant
entre 60 et 150 °C).

Pour identifier les régions potentiellement pétrolifères, les géologues s’interrogent sur les
points suivants :

• Quelle est la nature des roches ?


• Ont-elles été soumises à des conditions favorables à la création d’hydrocarbures ?
• Ces hydrocarbures ont-ils pu migrer et être piégés par des couches imperméables ?

Les géologues dressent une carte du sous-sol à partir des informations obtenues en surface
par examen des affleurements et dans les airs par photogéologie. Lorsqu’une zone favorable
(prospect) est repérée par les géologues depuis la surface, c’est au tour des géophysiciens
d’explorer le sous-sol.

a) La prospection géophysique en profondeur

La sismique réflexion est la méthode principale des géophysiciens pour repérer des gisements
potentiels :
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

• sur terre (onshore), à partir d’un choc ou de vibrations sonores ébranlant le sol, on
détecte par un réseau de géophones les échos réfléchis partiellement par les couches
géologiques. On obtient ainsi une échographie 2D de la structure des couches prospectées.

Prospection géophysique sur terre (Connaissance des Énergies)

• en mer (offshore), on produit l’onde sismique par air comprimé à haute pression et on
recueille les échos sur des hydrophones flottants (flûtes), la couche d’eau étant
considérée comme homogène.

Prospection géophysique offshore (Connaissance des Énergies)

Pour passer en sismique 3D, on multiplie les flûtes et les angles de production des ondes
sismiques pour permettre de construire des images du sous-sol en volume. Beaucoup plus
onéreuse, l’imagerie sismique 3D est aussi beaucoup plus précise et permet de visualiser les
volumes des gisements. En intégrant le facteur temps, on peut analyser l’évolution des
gisements en cours d’exploitation en 4D.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

2.2.2 Les forages d’exploration

Après la prospection, le forage est la seule méthode pour confirmer la présence


d’hydrocarbures et pour définir :

• la qualité de l’effluent du puits (huile saturée de gaz? eau?) ;


• la perméabilité du réservoir ;
• la production potentielle et la quantité d’huile.

Forer consiste à percer l’écorce terrestre pour atteindre les zones pétrolifères, au-delà de deux
kilomètres. Pour les gisements conventionnels terrestres, on fore généralement à la
verticale mais des forages horizontaux sont pratiqués pour les gisements de grande étendue et
de faible épaisseur. En mer, pour des raisons économiques, des forages orientés multiples sont
effectués à partir d’une plateforme unique.

Dans un forage vertical classique, la tête de forage est un trépan doté de dents en acier très
dur, parfois diamanté, mis en rotation rapide par un train de tiges creuses reliées à une tour
verticale d’une trentaine de mètres de haut dans laquelle sont regroupés la table de rotation et
les pompes d’aspiration et d’injection. Au fur et à mesure de la descente du trépan, on visse en
surface des tiges supplémentaires. Simultanément, on procède au tubage externe du forage
par des cylindres creux en acier de diamètre supérieur au trépan que l’on gaine de ciment.

Pour débarrasser en permanence le fond du forage des débris de roche arrachés par le trépan,
on injecte sous haute pression dans le train de tiges en rotation une boue fluide qui traverse le
trépan et remonte par le tubage externe en entraînant les débris. Cette boue est filtrée en
surface, analysée et réinjectée dans le train de tiges. Au-delà de l’évacuation des débris, ce
fluide équilibre la pression sur les parois du puits, lubrifie et refroidit le trépan et peut
empêcher d’éventuelles éruptions.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

a) Logistique de l'implantation en mer

En mer, on mesure la profondeur d’eau et on étudie le fond de la mer pour savoir, par
exemple, s’il peut supporter les piles d’une plate-forme. On étudie également certaines
données climatiques : force du vent, hauteur des vagues, ampleur des courants. On fait en
sorte de connaître les maxima extrêmes de mauvais temps possibles, pour protéger les
installations des pires tempêtes. Dans certaines mers fermées à l’abri des grosses intempéries
marines, comme aux Pays-Bas, les emplacements de forage sont ceinturés par un véritable
mur qui empêche toute contamination de la mer par des déchets ou des produits polluants.

b) Logistique de l'implantation à terre

A terre, des obstacles peuvent se présenter : zone habitée, emplacement très accidenté, zone
boueuse… Les responsables de l’étude de site déterminent l’emplacement le plus sûr et le
plus proche possible des coordonnées prévues. Puis on construit les routes qui serviront à
apporter le matériel et à le déménager en fin de forage. Sur le site même, il faut déboiser,
racler et nettoyer les surfaces qui vont accueillir l’appareil, les locaux techniques et
d’habitation.

2.2.3 Montage des installations

Le montage sur le site prend plusieurs jours. En mer, l’appareil utilisé (plate-forme ou bateau
de forage) est acheminé par des remorqueurs ou par ses propres moyens.

Pendant toute la durée du forage, une logistique très importante est maintenue. Il faut
alimenter le chantier en matériel (tiges de forage, tubages), en produits pour la boue et en
nourriture pour le personnel. Il faut aussi prévoir le remplacement des équipes qui partent en
congés pour récupérer et les allées et venues de personnes dont la présence n’est pas
nécessaire en permanence (navettes à terre et hélicoptères en mer).

2.2.4 Mise en place

Selon les données acquises sur le sous-sol et la topographie du terrain, on détermine la


meilleure position pour mettre en oeuvre l'appareil de forage. Généralement à la verticale de
l'épaisseur maximale de la couche supposée contenir des hydrocarbures, les foreurs réalisent
un trou dans des conditions parfois difficiles. De faible diamètre (20 à 50cm), ce trou de
forage aura généralement une profondeur comprise entre 2 et 4km. Exceptionnellement,
certains forages dépassent les 6km. L'un d'entre eux a même dépassé 11km.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

a)Appareillages

Le train de tiges est un ensemble de tubes métalliques vissés bout à bout. Il transmet un
mouvement rotatif (forage Rotary) à l'outil de forage (souvent le trépan) et achemine un
liquide appelé "boue", en raison de son aspect, vers le fond du puits au fur et à mesure de
l'approfondissement.

le "mât" est la partie visible du forage.

C'est une tour métallique de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Elle sert à introduire
verticalement le "train de tiges".

Le trépan est l'outil le plus courant (c'est un assemblage de trois cônes) en acier très dur qui
attaque la roche.

Parfois, quand la roche traversée est très résistante, on utilise un outil monobloc incrusté de
diamants, qui use la roche par abrasion.

Par les tiges creuses à l'extrémité desquelles tourne le trépan, on injecte une boue spéciale,
préparée et contrôlée par un ingénieur, le boueux.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

b)La boue de forage

La boue de forage est un liquide composé d’eau ou de pétrole et d’argile avec des additifs
chimiques (formaldéhyde, chaux, hydrazide de sodium ou baryte, par exemple). On y ajoute
souvent de la soude caustique pour agir sur le pH (acidité) et pour neutraliser les additifs et les
liquides de complétion potentiellement dangereux. La boue de forage, injectée sous pression
dans le puits, depuis le réservoir mélangeur qui se trouve sur la plate-forme de forage,
descend à l’intérieur de la tige de forage jusqu’au trépan. Elle remonte ensuite entre la tige de
forage et les parois du trou et revient à la surface où elle est filtrée et remise en circulation.

La boue de forage a pour fonctions de refroidir et de lubrifier le trépan, de lubrifier la tige de


forage et de faire remonter les déblais. Elle sert également à contenir le flux qui remonte du
puits en tapissant les parois du trou et en opposant une résistance à la pression des gaz, du
pétrole ou de l’eau rencontrée par le trépan. Des jets de boue sous pression peuvent aussi être
injectés au fond du trou afin de faciliter le forage.
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

Cette boue refroidit le trépan et consolide les parois du trou. De plus, elle évite un
jaillissement de pétrole, de gaz ou d'eau provenant d'une couche traversée en équilibrant sa
pression. Enfin, la boue nettoie le fond du puits et, en remontant le long des tiges, achemine à
la surface les fragments de roche arrachés par le trépan (déblais ou cuttings). Le géologue
examine ces fragments pour connaître les caractéristiques des roches traversées et détecter
d'éventuels indices d'hydrocarbures.

2.2.5 Les différents forages

Le premier forage d'exploration est très souvent vertical. On a recours au forage dévié :

- Quand la zone de forage est inaccessible ou urbanisée.

- Pour contourner un obstacle tel qu'un dôme de sel.

- Après un accident de forage.

- En mer afin d'économiser un déplacement de la plate-forme.

Le forage horizontal est pratiqué pour drainer la couche de roche imprégnée de pétrole sur une
plus grande longueur qu'on ne le ferait avec un forage vertical pour en augmenter la
productivité.

2.2.6 En mer

Si le principe reste le même, les moyens pour supporter l'appareil et débarquer le matériel
acheminé par bateau, sont plus lourds et plus coûteux. On utilise une plate-forme jusqu'à une
Chapitre I Formation et prospection de pétrole

profondeur d'eau de 100 mètres environ et si la nature des fonds marins le permet, une plate-
forme "semi-submersible" ancrée jusqu'à plusieurs centaines de mètres de profondeur d'eau.
Au delà, on a recours à un navire à positionnement dynamique.
Chapitre II Les coupes pétrolières

Composition chimique des hydrocarbures


rappel

Tableau 2. Composition chimique des principaux hydrocarbures pétroliers (Fingas,


2013; Wang et Stout, 2007)

1. Les produits pétroliers

Le pétrole brut, fournit deux grandes catégories de produits : les premiers sont des
liquides presque incolores que les raffineurs désignent fréquemment par le terme blanc
; ce sont les essences classiques ou spéciales, le carburéacteur et le gazole ; leur
particularité commune est d’être tous distillables à pression atmosphérique. Les autres
produits pétroliers, liquides ou solides, sont de couleur brune ou noire ; il s’agit
essentiellement des fuels lourds, des lubrifiants, des bitumes et, dans certains cas, du
coke. En raffinerie, cette distinction entre produits blancs et noirs n’est pas artificielle :
elle engendre, le plus souvent, des compétences et des activités différentes.

Une autre méthode de classement des produits pétroliers concerne le type d’application
auquel ils sont destinés.

Certains, représentant en tonnage un pourcentage élevé de la consommation de pétrole


brut, sont des producteurs d’énergie mécanique ou thermique. Dans cette catégorie, on
distingue encore deux grands ensembles :

• les carburants, utilisés dans les moteurs (d’automobile, d’avion, de navire ou de


tout autre engin muni d’un moteur thermique) ;

• les combustibles, servant à la production d’énergie thermique, dans des foyers,


des fours, des chaudières, à usage domestique ou industriel.

• Il faut noter qu’un même produit énergétique peut être un carburant pour
certains usages, un combustible pour d’autres. Ainsi le fuel-oil domestique (FOD)
est utilisé tantôt pour le chauffage, tantôt pour l’alimentation des tracteurs
agricoles. De même, le principal débouché du fuel lourd est son emploi dans les
Chapitre II Les coupes pétrolières

foyers et grandes industries, mais il peut aussi constituer la source d’énergie des
moteurs Diesel assurant la traction des navires.

• Un autre ensemble est constitué par les produits pétroliers dits non
énergétiques. Ceux-ci ne représentent, dans le bilan pétrolier général, qu’une
faible part en pourcentage, mais exigent, chacun, une préparation spécifique et
soignée. La gamme est particulièrement large, puisqu’elle va des essences
spéciales et solvants jusqu’au coke, en passant par les lubrifiants, les cires, les
paraffines et les bitumes.

Tableau 1. Composition chimique des principaux hydrocarbures pétroliers (Fingas,


2013; Wang et Stout, 2007)

2Propriétés physiques
Plusieurs propriétés physiques permettent de caractériser et de distinguer les
hydrocarbures pétroliers en plus de prédire leur comportement dans l’environnement.
Le Tableau 3 présente les valeurs des propriétés physiques les plus couramment
utilisées pour caractériser les hydrocarbures pétroliers.
2. 1 La viscosité et le point d’écoulement
La viscosité peut être définie comme la résistance à l’écoulement d’un liquide. Elle
influence ainsi la propagation d’une nappe d’hydrocarbures à la surface de l’eau. Des
hydrocarbures pétroliers ayant une faible viscosité sont très fluides et se propagent
rapidement, rendant leur confinement difficile. Notons que la viscosité est influencée par
la température. En effet, plus la température est faible, plus la viscosité est élevée. Enfin,
la viscosité influence les processus d’évaporation et d’émulsification des hydrocarbures.
Chapitre II Les coupes pétrolières

La viscosité des hydrocarbures est essentiellement déterminée par la proportion de


composés légers et lourds qu’il contient. Plus le pourcentage de composés légers est
élevé, plus le pourcentage d’asphaltènes est faible et plus la viscosité est faible. C’est le
cas des pétroles légers tels que l’essence et le diesel, qui ont des viscosités de 0,5 et 2,0
mPa.s-1 respectivement, à 15ºC (Tableau 3).
Le point d’écoulement est la température à laquelle un produit commence à s’écouler.
Dans le cas des hydrocarbures, le produit devient semi-solide et ne coule plus en
dessous de cette température. En effet, plus la température baisse, plus les alcanes non
cycliques (paraffines) présentent dans l’hydrocarbure forment des structures
cristallines qui en compromettent l’écoulement.
2. 2 La densité
La densité des hydrocarbures correspond à la masse par unité de volume. Cette
propriété est utilisée par l’industrie pétrolière pour distinguer les hydrocarbures légers
et lourds. Elle est aussi importante pour indiquer la flottabilité des hydrocarbures dans
l’eau en cas de déversement. La plupart des hydrocarbures ont des densités comprises
entre 0,7 et 0,99 g/ml à 15 °C (Tableau 3), et, par conséquent, flottent sur l’eau.
Toutefois, la densité tend à diminuer lors des processus d’altération des hydrocarbures,
en particulier le processus d’évaporation des fractions plus légères, les changements de
température ou l’interaction avec des particules (Radovic et collab., 2012). Ainsi, lorsque
la densité des hydrocarbures devient supérieure à celles de l’eau douce (1,0 g/cm3) ou
marine (1,03 g/cm3), les hydrocarbures coulent.

L’échelle des masses volumiques de l’American Petroleum Institute (API) est


couramment utilisée pour décrire la densité des hydrocarbures pétroliers, qui est alors
exprimée en degré API. L’équation suivante permet de déterminer le degré API d’un
pétrole brut ou raffiné : API°= (141,5/densité) – 131,5. Ainsi, les hydrocarbures ayant
une densité API supérieure à 10° seront moins denses que l’eau et auront tendance à
flotter, alors que les hydrocarbures ayant une densité API inférieure à 10° seront plus
denses que l’eau et auront tendance à couler (Tableau 3). On parle généralement de
pétrole brut lourd pour les hydrocarbures dont la densité API est inférieure à 20°, de
pétrole brut moyen pour les hydrocarbures dont la densité API est située entre 20° et
30° et de pétrole brut léger pour les hydrocarbures dont la densité API est supérieure à
30°. Notons que ces bornes varient selon les pays.
2.2.3 La solubilité
La solubilité est la capacité d’une substance à se dissoudre dans la colonne d’eau. Cette
propriété est importante chez les hydrocarbures, car certains, une fois solubilisés,
peuvent être toxiques pour les organismes aquatiques (Fingas, 2013), même à très
faibles concentrations. Les hydrocarbures pétroliers les plus solubles sont
essentiellement les composés aromatiques légers tels que le benzène. D’ailleurs, plus la
proportion d’hydrocarbures légers sera importante, plus la solubilité du produit
pétrolier dans l’eau sera significative. C’est ce qui explique les différences de solubilité
entre les différents hydrocarbures pétroliers présenté dans le Tableau 3.
Chapitre II Les coupes pétrolières

2.2.4 Le point d’éclair


Le point d’éclair, ou point d’inflammabilité, est la température à partir de laquelle un
produit dégage suffisamment de vapeur pour former avec l’air un mélange inflammable
au contact d’une flamme ou d’une étincelle. Beaucoup d’hydrocarbures fraîchement
déversés peuvent facilement s’enflammer tant que les composés volatils ne se sont pas
évaporés et dispersés dans l’atmosphère (Fingas, 2013). Selon le règlement sur les
matières dangereuses du Québec, un liquide est considéré comme inflammable si le
point d’éclair est inférieur à 61 °C. C’est le cas de l’essence, du diesel et de la majorité des
pétroles bruts (Tableau 3).
2.2.5 La tension interfaciale
La tension interfaciale correspond à la force d’attraction ou de répulsion qui s’exerce à
l’interface entre les hydrocarbures et l’eau. C’est une donnée qui doit être considérée
avec la viscosité pour évaluer la rapidité de la propagation des hydrocarbures sur l’eau.
Plus la tension interfaciale est faible, plus les hydrocarbures se répandront facilement
sur l’eau (Fingas, 2013). Cette donnée est présentée pour quelques hydrocarbures
pétroliers dans le Tableau 3. Notons que la tension interfaciale a tendance à diminuer
lorsque la température augmente.

- Pouvoir calorifique

Le pouvoir calorifique représente la quantité d’énergie dégagée par unité de masse (ou
volume) du produit,

On fait la distinction entre le pouvoir calorifique supérieur (PCS) et le pouvoir


calorifique inférieur (PCI), selon que l’eau obtenue par combustion se trouve à l’état
liquide ou à l’état gazeux. La seule grandeur véritablement utile en pratique est le PCI
puisque, dans les produits de combustion rejetés par les moteurs et les brûleurs, l’eau se
trouve sous forme de vapeur.
Chapitre II Les coupes pétrolières

Teneur en soufre

Le soufre est dosé, généralement, en déterminant la quantité de dioxyde de soufre (SO 2)


formée par combustion d’un échantillon de produit. Il se trouve toujours en plus forte
concentration dans les fractions les plus lourdes (fuels, résidus), où il est engagé dans
des structures chimiques très complexes (dibenzothiophènes).

Il existe, pour tous les produits pétroliers, des réglementations strictes de teneur
maximale en soufre, par exemple 0,05% pour les essences et le gazole, 0,2% pour le fuel
domestique et ceci afin de :

- Diminuer la pollution atmosphérique par le dioxyde de soufre SO2.

- Faciliter le fonctionnement (essences et gazole) des catalyseurs traitant les polluants


classiques dans les gaz d’échappement.

- Diminuer le taux d’émission de particules pour les moteurs Diesel.

7-2 Essences et GPL carburant

Les critères particuliers pris en compte pour ces produits alimentant les moteurs à
allumage commandé sont :

• la pression de vapeur,

• les indices d’octane,

• dans certains cas, pour les essences, la teneur en plomb.

• Pression de vapeur

Pour les produits pétroliers, on ne détermine pas la vraie pression de vapeur, mais une
grandeur associée appelée pression de vapeur Reid (PVR).

La procédure consiste à mesurer la pression relative développée par les vapeurs issues
d’un échantillon liquide d’essence disposé dans une enceinte métallique à une
Chapitre II Les coupes pétrolières

température de 37,8 °C (100 °F). Les PVR des essences sont en général comprises entre
0,35 et 1 bar.

La volatilité de l’essence doit être suffisante pour assurer, par temps froid, le démarrage
rapide et la mise en action satisfaisante du véhicule.

• Lors du fonctionnement à chaud, il convient de limiter la volatilité, afin d’éviter


certains incidents : perte d’agrément de conduite ou calages, difficulté ou
impossibilité de démarrage après une période d’arrêt ou en été. À ces contraintes
d’ordre technologique, il faut ajouter une préoccupation croissante de limiter les
pertes par évaporation.

Indices d’octane

L’indice d’octane (N.O.) mesure la résistance à l'auto-inflammation d'un carburant dans


un moteur à allumage commandé ("moteur essence"), et en particulier sa résistance au
cliquetis (résonance de l'explosion).

Cet indice caractérise donc les propriétés antidétonantes des essences.

Plus l'indice est élevé, plus la résistance est grande

Le phénomène de cliquetis dépend à la fois :

- des caractéristiques et des réglages du moteur : ( conception du moteur : taux


de compression, forme des chambres de combustion; fonctionnement : vitesse de
rotation, charge, avance à l’allumage, richesse du mélange carburé, température de
fonctionnement,…)

- des caractéristiques antidétonantes des carburants.

Pgskikda/petrochimie

On distingue l'indice d'octane recherche (RON) qui représente le comportement d'un


carburant à bas régime et en accélération, de l'indice d'octane moteur (MON) qui
représente le comportement du carburant à haut régime et à forte charge.

L’essence est comparée à deux hydrocarbures purs choisis comme référence. Le 2,2,4-
triméthylpentane (isooctane) très résistant à l’auto-inflammation, auquel on attribue
l’indice 100, de formule :

et du n-heptane peu résistant, qui reçoit l’indice 0, de formule :


Chapitre II Les coupes pétrolières

Le carburant a un indice d’octane égal à x si, dans le moteur standard, il provoque un


cliquetis équivalent à celui observé pour un mélange de x parties en volume d’isooctane
(N.O =100) et de (100-x) parties en volume d’heptane.

Application: Indice d’octane

1) On désire déterminer la proportion de méthyltertiobutyléther (MTBE) nécessaire


pour obtenir un carburant présentant un RON de 98 à partir d’une essence légère
de craquage catalytique ayant un RON de 93. On considèrera, en première
approximation, que l’indice d’octane d’un carburant peut être déterminé à l’aide
d’une loi d’additivité linéaire pondérée par les fractions massiques des différents
constituants.

Données :

MTBE essence légère FCC

RON 114 93

98=X*114+(1-X)*93

X=(98-93)/(114-93)

X=23,8%

76,2% essence légère, 23,8% MTBE

Essences automobiles

Composition typique des essences :


Chapitre II Les coupes pétrolières

% vol
Type de base
Super à 0,15 gPb/l EuroSuper Superplus
Coupe C4 2-4 2–4 2–4
Essence direct distillé 5 - 10 0-8 0–5
Essence craquage cata 20 - 40 15 - 35 10 – 25
Réformat 30 – 60 35 - 60 45 – 80
Isomérat 0-5 0-5 0–8
Alkylat 0 - 10 0 - 15 0 – 20
MTBE 0-3 0-5 0–9
RON 95 96,5 99,5
MON 84 85,5 88

la teneur en plomb

Les teneurs en plomb sont comprises, selon les époques et les types d’essence, entre 0,4
et 1 g/L. Ces additifs sont des inhibiteurs d’auto-inflammation qui, par conséquent,
augmentent les indices d’octane.

Les voitures à essence récentes, qui sont équipées de systèmes de post-traitement


catalytique des gaz d’échappement, ne peuvent supporter l’emploi de carburants
additives avec des alkyles de plomb, car ceux-ci empoisonnent les catalyseurs à base de
métaux précieux.

On tend à développer les essences sans plomb, afin de réduire les rejets. Les essences
modernes sont de plus en plus sans plomb; les teneurs sont limitées à 0,013 g/L. Elles
contiennent désormais moins de 0,005 g/L. Les essences avec plomb, promises à un
rapide déclin et réservées aux véhicules anciens adaptés pour ce type de carburant, ne
peuvent contenir que 0,15 g Pb/L au maximum.

7-3 Gazole et FOD

Dans leurs usages comme carburants, le gazole et le FOD (le fuel domestique) doivent
répondre à des spécifications précises en matière de comportement à basse température
et d’indice de cétane.

Comportement à basse température


Chapitre II Les coupes pétrolières

Certains hydrocarbures paraffiniques présents dans le gazole peuvent cristalliser


partiellement à basse température et colmater le filtre disposé sur le circuit
d’alimentation, ce qui risque d’entraîner une immobilisation complète du véhicule.

Les caractéristiques prises en compte dans ce domaine sont :

- Le point de trouble, le plus souvent compris entre 0 et -10 °C; c’est la température à
laquelle des cristaux de paraffine, commencent à précipiter.

- le point d’écoulement : à température plus basse, les cristaux augmentent de taille,


s’organisent en réseaux qui emprisonnent le liquide et l’empêchent de s’écouler ; on
atteint alors le point d’écoulement qui varie entre -15 et -40°C.

- La température limite de filtrabilité (TLF) est la température minimale pour laquelle


un volume déterminé de gazole traverse, en un temps limité, un appareil de filtration
bien défini (le plus souvent comprise entre -15 et -30 °C)

- Indice de cétane (I.C.)

Dans le moteur Diesel, le déclenchement de la combustion est provoqué par auto-


inflammation du carburant injecté dans de l’air comprimé. Il est donc nécessaire que le
gazole présente une structure chimique convenable à ce processus.

Le comportement du gazole est comparé à celui de deux hydrocarbures purs, choisis


comme référence :

— le n-cétane ou n-hexadécane auquel on attribue l’indice 100 :

— l’ α-méthylnaphtalène de formule auquel on attribue l’indice 0 :

Un gazole présente un indice de cétane X, s’il se comporte comme un mélange binaire de


X % (en volume) de n-cétane et de (100 – X) % d’a-méthylnaphtalène.

7-4 Carburéacteurs (Carburant aviation)

L'application aéronautique exige des spécifications sévères et des contrôles à différents


stades. Les carburéacteurs doivent posséder une bonne tenue au froid (-50°C) pour
éviter le figeage qui empêcherait l'alimentation du réacteur. De même, la présence d'eau
est étroitement surveillée pour empêcher la formation de bouchons de glace. A la sortie
de la raffinerie, le carburéacteur ne contient qu'une très faible quantité d'eau dissoute. Il
Chapitre II Les coupes pétrolières

est ensuite filtré et purgé lors de la distribution et du stockage permettant ainsi d'éviter
tout incident.

7-5 Fuels lourds et carburants marins

Ces deux produits présentent des caractéristiques voisines, mais les critères de qualité
pris en compte dans les spécifications qui les concernent ne sont pas nécessairement les
mêmes.

Ainsi, les fuels lourds utilisés comme combustibles dans l’industrie sont caractérisés par
des propriétés classiques : masse volumique, viscosité, point d’éclair, teneur en soufre et
en impuretés (eau, insolubles…). Dans les carburants marins, on détermine en outre le
résidu de carbone, la teneur en asphaltènes et en métaux.

7-6 Combustibles spéciaux

— les gaz de pétrole liquéfiés (GPL) répartis eux-mêmes en deux classes (le butane
commercial ; le propane commercial)

— le combustible liquide destiné aux appareils mobiles de chauffage.

Ces produits sont utilisés soit dans des usages domestiques (chauffage, cuisine), soit
pour la fourniture d’énergie thermique dans l’industrie.

Leurs spécifications concernent essentiellement les propriétés physiques (distillation,


pression de vapeur, viscosité...) et les teneurs en impuretés (soufre, benzène,
aromatiques...).

Les produits pétroliers non-énergétiques

7-8 Solvants pétroliers

Les solvants issus directement du pétrole se répartissent en plusieurs catégories en


fonction des usages auxquels ils sont destinés: les essences spéciales, les pétroles
lampants…

Tous les solvants sont répertoriés selon des caractéristiques simples, les plus
importantes étant la masse volumique, la volatilité (intervalle de distillation, point
d’éclair), la composition chimique.

Les bitumes

Les bitumes de pétrole sont les fractions les plus lourdes du brut obtenu par distillation
sous vide. Les bitumes soufflés sont obtenus par brassage à chaud, en présence d’air.

Les lubrifiants

Pour caractériser une huile, on la compare à deux huiles étalons.

- Les paraffiniques dont la viscosité varie peu avec la température.


Chapitre II Les coupes pétrolières

- Les naphtalèniques dont la viscosité varie rapidement.

7-11 Paraffines, vaselines et cires

Les vaselines ont des usages pharmaceutiques. les paraffines sont employées dans
l’industrie alimentaire, en particulier pour l’emballage, elles peuvent servir à
l’imprégnation des papiers ou des cartons et trouver des applications en emballage
domestique et industriel. Les cires sont utilisées en cosmétologie et aussi dans la
fabrication des bougies, des encaustiques, des cirages…

Coke

Le coke produit par craquage des résidus lourds contient 4 à 5 % de matières volatiles et
seulement 1 à 3 % de cendres. On l’utilise pour la fabrication des électrodes des fours
métallurgiques, des charbons de dynamo,…
Chapitre III : Précédés d’extraction des hydrocarbures aromatique

Introduction
les Les hydrocarbures aromatiques, en particulier le benzène, le toluène et les xylènes,
sont des grands intermédiaires en pétrochimie, pour la synthèse de résines, de plastifiants
et de fibres polyester.
La production de ces produits aromatiques est réalisée au sein d’un complexe industriel
nommé « complexe aromatique », à partir d’essences aromatiques provenant d’unités de
raffinerie (reformage catalytique ou vapocraquage). Ce complexe pétrochimique regroupe
des unités d’extraction et de purification des produits aromatiques à très haute pureté (>
98 %), mais également des unités de conversion catalytique, afin d’obtenir les molécules
cibles en adéquation avec les besoins du marché pétrochimique.
Dans ce cour, on propose de décrire les différentes étapes de traitement des essences
aromatiques au sein du complexe aromatique ainsi que les technologies mises en œuvre.

1. « Complexe aromatique »
1.1 Contexte
Les aromatiques sont une famille d’hydrocarbures présents dans les pétroles bruts,
particulièrement importante dans le monde de la pétrochimie. Ils sont notamment à la
base de la fabrication d’un grand nombre de matériaux synthétiques modernes. Les
intermédiaires aromatiques les plus recherchés sont le b e n z è n e, le toluène et le
paraxylène (BTX) (figure 1). Les hydrocarbures aromatiques sont obtenus
principalement par les procédés de reformage catalytique ou vapocraquage, qui
fournissent une « essence aromatique ». Cette dernière étant obtenue dans des
proportions non adaptées à la demande, il est alors nécessaire de procéder à des
transformations complémentaires. C’est le rôle du complexe aromatique, à l’interface
entre le raffinage (source d’hydrocarbures aromatiques) et la pétrochimie (production
sélective des hydrocarbures aromatiques). Le complexe aromatique est d’ailleurs très
souvent localisé sur les mêmes sites industriels que les raffineries. Les essences e la
distillation de la houille ne représentent qu’une source marginale.
benzene toluene 1-ethylbenzene o-xylene m-xylene
p-xylene

Figure 1 – BTX (Benzène, Toluène, Xylènes)


1.2 Sources d’aromatiques
La répartition en 2008 des différentes sources d’aromatiques pour les besoins de la
chimie était la suivante :
– 72 % issus du procédé de reforming ;
– 24 % issus des essences de pyrolyse (vapocraquage) ;
– 4 % issus du charbon.
La principale source de production de BTX est le reformage catalytique qui est utilisé
par les raffineurs pour améliorer l’indice d’octane de l’essence par fabrication
d’aromatiques. Ce procédé produit une coupe riche en hydrocarbures aromatiques
appelée reformat à partir duquel on peut extraire puis séparer les aromatiques.
La teneur en aromatiques d’un reformat varie selon la composition de la charge appelée
naphta ainsi que selon la sévérité du procédé de reformage. Le reformage catalytique à
haute sévérité (tel le procédé Aromizing d’Axens) est nettement préféré au reformage
catalytique à basse sévérité qui fournit une essence contenant une plus grande quantité
de composés non aromatiques.
La deuxième source d’aromatiques est l’essence de pyrolyse issue du vapocraquage
de naphtas ou de gazoles. Le vapocraquage, dont le rôle principal est la production
d’oléfines courtes telles que l’éthylène et le propylène, produit en effet généralement
également une fraction plus lourde dont l’intervalle de distillation est proche de celui
d’une essence, fraction appelée essence de pyrolyse. Cette essence est riche en BTX et
plus particulièrement en benzène. Cette fraction doit être stabilisée par hydrogénations
sélectives des dioléfines avant son utilisation au sein du complexe aromatique.
Tableau 1 : Compositions massiques des essences aromatiques
Compositions massiques moyennes des essences aromatiques issues du reformage
catalytique haute sévérité et du vapocraquage
Aromatique Reformat % Essence de pyrolyse%
Benzène 26.6 41.5
Toluene 23.1 19.1
Ethylbenzène 4.6 7.9
Paraxylène 5.1 1.6
Méthaxylène 11.5 3.6
Orthoxylène 6.6 2.1
Aromatique en C+9 17.4 17.6
Non aromatique 6.3 6.5

Les aromatiques, et en particulier le benzène et le toluène, peuvent également avoir une


origine non pétrolière et provenir du charbon. L’hydroraffinage catalytique (élimination
des composés soufrés, oxygénés et azotés) des benzols issus de la transformation de
houille en coke permet d’obtenir une coupe riche en benzène et en toluène que l’on peut
ensuite séparer.
La fraction constituée des xylènes et de l’éthylbenzène est désignée comme la coupe C8-
aromatiques (coupe hydrocarbonée constituée de molécules aromatiques à huit atomes
de carbone).

La production respective de benzène et de xylènes peut également être ajustée via la


transformation du toluène en ces deux composés par dismutation ou transalkylation
(cf. § 3), le toluène étant nettement moins recherché que les deux précédents.
1.3 Produits cibles et leur valorisation

En raison de leurs stabilité les produits aromatique sont très réactifs


Les utilisations principales des aromatiques BTX sont décrites figure 2 schéma.
Les principaux débouchés du benzène sont :
– l’éthylbenzène (53 %) par alkylation du benzène par l’éthylène, vers une utilisation en
styrène après déshydrogénation ;
– le cumène (20 %) par alkylation du benzène avec le propylène, qui par oxydation
fournira le phénol et l’acétone ;
– le cyclohexane (12 %) obtenu par hydrogénation du benzène ;
– le nitrobenzène.
Concernant le toluène, ses principales valorisations sont le benzène par
hydrodésalkylation ou dismutation et les xylènes (par dismutation ou transalkylation
avec des aromatiques à plus de huit atomes de carbone AC9+ (60 %).
Bien que présent en quantité minoritaire (≈20 %) dans la coupe C8-aromatiques, le
paraxylène (pX) connaît les applications les plus importantes puisque plus de 80 % des
xylènes sont finalement consommés sous forme de pX. Ce dernier, par l’intermédiaire du
diméthyltéréphtalate (DMT) et surtout de l’acide téréphtalique pur (PTA) obtenu par
oxydation du pX, est à l’origine des fibres polyesters utilisés pour les vêtements et les
résines et films de polyéthylène-téréphtalate (PET).
L’orthoxylène, présent dans la coupe C8-aromatiques en quantité voisine de celle du
pX, constitue également un isomère relativement recherché (9 %) car il conduit à
l’anhydride phtalique, matière de base pour l’obtention de plastifiants. Le métaxylène
constitue l’isomère majoritaire de la coupe C8-aromatiques (≈40 %), mais il est de bien
moindre intérêt. Il est donc préférentiellement transformé par isomérisation
catalytique. Enfin, l’éthylbenzène présent dans la coupe C8-aromatiques ne sera
qu’exceptionnellement produit au sein du complexe aromatique (97 % de l’éthylbenzène
est produit par alkylation du benzène) et est converti dans l’unité d’isomérisation, soit
en benzène par désalkylation lorsque ce produit est recherché, soit en xylènes par
isomérisation pour maximiser le rendement en paraxylène.
Le taux d’accroissement annuel des aromatiques est d’environ 4 %/an. Le paraxylène a
cependant un taux supérieur d’accroissement d’environ 5-6 %/an.
1.4 Description du complexe aromatique
Les produits pétrochimiques sont des produits de haute pureté (pureté requise de 98 %
à 99,7 % en masse selon le produit considéré) qui vont nécessiter l’utilisation d’unités
de purification sophistiquées. De même, les quantités d’aromatiques présentes dans les
essences aromatiques ne correspondent pas aux quantités demandées par le marché,
notamment concernant le benzène et le paraxylène. Il faut donc prévoir des unités de
séparation et de transformation, qui constituent le complexe aromatique. La figure 3
présente l’ensemble du complexe aromatique, c’est-à-dire l’ensemble des étapes de
séparation, purification et conversion en vue de la production de BTX à partir d’essences
aromatiques.
Ce complexe comprend cinq étapes principales.
1 – La génération d’une essence aromatique par reformage
catalytique de naphta et/ou par hydrogénations sélectives des
essences de pyrolyse.
2 – Une séparation des coupes par distillation, afin
d’obtenir une coupe contenant essentiellement des composés à six
ou sept atomes de carbone dont le benzène et le toluène et une

Figure 3 – Schéma de base des traitements des aromatiques en C8 (complexe


aromatique)
Etape 3 : Extraction des aromatiques de la coupe légère, suivie de la production du
benzène et du toluène par fractionnement (distillation). * l’étape d’extraction permet
l’élimination des composés non aromatiques du complexe. * Dans le cas où l’on souhaite
maximiser la production de benzène, une conversion du toluène en benzène par
hydrodésalkylation est possible.

4 Etape 4 : Valorisation des xylènes essentiellement en paraxylène, selon un procédé


dit de « boucle C8-aromatiques », incluant les étapes suivants : 1- Séparation élimination
des lourds dans la « colonne des xylènes »; 2- Extraction du paraxylène; 3- Isomérisation
des xylènes.En général, l’extrait est riche en paraxylène. Le raffinat, riche en métaxylène
(mX), orthoxylène (oX) et éthylbenzène (EB), est ensuite traité dans une unité
d’isomérisation catalytique qui redonne un mélange d’aromatiques en C8 , dans lequel la
quantité d’éthylbenzène amoindrie (conversion de l’éthylbenzène), et d’où il faut à
nouveau séparer les produits recherchés, c’est-à-dire le paraxylène. Ce mélange est à
nouveau envoyé dans l’unité d’extraction du paraxylène. On crée de cette manière une
véritable « boucle C8-aromatiques » qui permet en définitive d’épuiser la totalité des
isomères non recherchés.

Etape 5 : Augmentation de l’offre en paraxylène d’un complexe aromatique : la


valorisation du toluène et/ou de la coupe C9+aromatiques (composés aromatiques
lourds à 9 atomes de carbones et plus, par exemple éthylméthylbenzène,
triméthylbenzène, méthylpropylbenzène) au sein d’unités de dismutation et/ou de
transalkylation est réalisée.

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