Ethique Notes de Cours.
Ethique Notes de Cours.
Ethique Notes de Cours.
Le champ de l’Ethique.
De tous les domaines de la philosophie l’éthique est celui qui se présente sous le
jour le plus concret et le plus accessible. Pourquoi donc ? Parce que l’éthique traite
essentiellement de l’action. L’éthique est une réflexion portant sur un aspect
fondamental de l’action humaine que nous désignons habituellement par le terme
morale. La morale concerne notre souci de faire la bonne action, la bonne décision.
Elle fait appel à cette distinction essentielle que font les humains entre le bien et
le mal.
La morale peut être considérée comme une des dimensions constitutives de notre
humanité. D’un être qui semble n’avoir aucune préoccupation morale, qui ne fait
donc aucune distinction entre le bien et le mal, ne disons-nous pas qu’il est
inhumain ?
L’idée d’un ordre supérieur d’exigences explique les sentiments consécutifs à une
faute morale. Il ne s’agit plus de frustration ou de déception, mais de remords, de
culpabilité et de honte. C’est finalement le respect de soi, le respect que l’on
s’accorde à titre d’être humain qui est en cause. Nous baissons la tète devant un
juge qui nous condamne, parce que nous n’avons pas été à la hauteur de ses
exigences. Ce juge peut s’incarner dans le regard accusateur d’autrui, mais ce peut
être aussi la voix de notre propre conscience.
Par le terme « morale », on entend aussi une conception particulière de ce qui est
bien et mal, un ensemble d’exigences de valeurs, de règles ou d’idéaux qui
caractérisent une société, une culture, un groupe ou une personne. En ce sens, on
parlera de la morale chrétienne, de la morale bourgeoise ou de la morale de nos
ancêtres.
Ethique ou morale ?
Les auteurs tout comme les philosophes ne s’accordent pas sur ce problème
terminologique. Certains disent que les deux termes sont synonymes, d’autres y
trouvent un sens précis à chacun. Ces deux termes n’appartiennent pas
exclusivement à la philosophie. Ils sont utilisés dans d’autres domaines.
Nous disons de l’Ethique qu’elle est une réflexion philosophique sur la morale. Elle
est l’étude de la morale d’un point de vue philosophique et donne lieu à la
production de théories sur la morale. Cette réflexion philosophique se veut
englobant et critique. Elle questionne les raisons qui sous-tendent nos tendances
morales, leurs origines et leurs fondements. Elle passe au crible les diverses façons
de résoudre les problèmes et propose des principes généraux qui lui paraisse les
plus solides et les plus fructueux. L’éthique est donc l’étude philosophique de la
morale. Elle se veut une théorie critique de la morale.
Le champ éthique est complexe, car les exigences morales sont multiples et variés.
Une distinction fondamentale est à la faire entre deux grands types d’exigences
morales : les normes et les valeurs.
Les normes morales concernent plutôt les règles que nous devons respecter dans
la poursuite de nos fins. Elles viennent enserrer notre volonté dans un réseau de
contraintes. Même quand elles émanent de la voix intérieure de notre conscience
morale, elles nous intimident par leur autorité et leur rigueur.
Les valeurs morales quand à elles s’imposent plutôt par l’attrait qu’elles exercent
sur nous. Nous les trouvons admirables et désirables. Elles nous inspirent, elles
suscitent une adhésion, un attachement et un engagement affectif ou émotionnel
de notre part. Les valeurs définissent en partie ce que nous aspirons à devenir, ce
que nous aimerions réaliser et atteindre par-dessus tout dans notre vie. Elles font
partie de nous même de notre identité. Elles manifestent une volonté de
perfectionnement et d’accomplissement. Les valeurs nous motivent donc de façon
plus positive que les normes qui sont d’ailleurs formulées sur le mode négatif de
l’interdiction. En revanche, leurs exigences sont généralement plus floues que celle
des normes. Les valeurs sont plus difficiles à traduire en règles précises. Elles nous
indiquent un idéal à atteindre sans nécessairement en fixer les limites. Par
exemple, il est difficile de déterminer le critère précis qui m’indiquera si je me suis
montré assez généreux ou courageux dans une situation donnée ou si j’ai été aussi
attentionné avec mes enfants que je devrais l’être idéalement.
Principes et règles
Principes Liberté
↓
Liberté d’expression
↓
Règles Liberté d’expression commerciale
↓
Liberté de faire de la publicité
↓
Liberté de faire des commandites
Le principe général du droit à la liberté englobe, pour sa part, des principes
spécifiques comme la liberté d’expression, qui peut à son tour être déclinée en
règles toujours plus particulières comme la liberté d’expression commerciale, la
liberté de la publicité, la liberté de commanditer des événements culturels ou
sportifs.
La notion de faute et de sanction joue un rôle moins important dans le monde des
valeurs que dans celui des normes. Ne pas être à la hauteur d’un idéal moral est
considéré comme un échec plutôt que comme une faute, et les sentiments
qu’inspire cet échec sont le mépris et la honte plutôt que la colère et la
culpabilité. Prenons l’exemple de quelqu’un qui a triché. Il peut se sentir coupable
d’avoir trompé autrui, d’avoir violé ses droits et de craindre son indignation et sa
colère s’il venait à s’en apercevoir. Il peut aussi se sentir honteux dans la mesure
où il n’a pas été à la hauteur de l’idéal d’excellence qu’il s’était fixé à lui-même et
que les autres s’attendaient à trouver en lui. Il n’a pas fait preuve de ces qualités
morales de maitrise de soi et d’intégrité qui caractérisent à ses yeux une bonne
personne. Dans ce cas il ne craindra pas tant la colère de ses victimes que leur
mépris : « il a peur que celle-ci le rejettent et le trouve méprisable, ridicule. Sa
conduite a révélé une absence des excellences morales qu’il estime et auxquelles il
aspire » il a peur de perdre le respect d’autrui. C’est sa valeur en tant que personne
humaine et son estime de soi qui sont mises en cause.
Le domaine des valeurs est à la fois vaste et mal délimité. Beaucoup d’idéaux
peuvent y figurer que l’on peut rattacher aux trois grandes questions suivantes :
1- Quelle sorte de personne voudrais-je être ? nous parlerons ici de qualités
morales qui font partie du caractère d’une personne et donc de trait de
caractères moraux ou vertus. Par exemple, je voudrais être honnête,
généreux, responsable, intègre, loyal, courageux. Il est possible que je
possède certaines de ses qualités à un certain degré et que je veuille les
renforcer en moi. Il est également possible que j’en soi largement dépourvu
et que je veuille travailler à les développer, ce qui me demandera effort et
persévérance.
2- Quelle sorte de vie voudrais-je vivre ? nous parlerons ici d’idéaux de vie. Par
exemple, une vie axée sur l’amour, la famille, le dépassement de soi, l’amitié,
la création. Tous ces choix impliquent des efforts, des difficultés, des
exigences à rencontrer, des défis à surmonter.
3- Dans quelle sorte de société et de monde voudrais-je vivre ? nous parlerons
ici d’idéaux de société ou de vie collective. Par exemple, je pourrais vouloir
que la société ou le monde dans lequel je vis soit axé sur la solidarité, la
justice, la paix et la sécurité, le respect de la nature. Cet attachement à des
idéaux collectifs devrait se traduire dans des engagements des batailles, des
combats difficiles au sein de mouvements politiques, de groupes
communautaires.
Valeurs
↙ ↓ ↘
Vertus idéaux de vie idéaux de société
Vertus et vices
Normes Valeurs
• Exigences négatives, contraignantes • Exigences positives, attrayantes
qui limite notre liberté d’actions : et motivantes : grands buts,
règles obligations, devoirs,
idéaux.
interdictions, etc.
• Exigences qui peuvent être précisées • Exigences imprécises.
dans des codes, des chartes, des règles
de procédure etc. • Sentiments suscités par un
• Sentiments suscités par un manquement : mépris, honte.
manquement : colère, culpabilité. • Types de valeurs : idéaux de vie,
• Types de normes : principes et règles.
idéaux de société, vertus.
L’idéologie féminisme par exemple, fait appel à la fois à des valeurs et à des
normes. L’égalité entre homme et femme y est présente à la fois en tant que
normes à respecter et en tant qu’idéal d’un monde meilleur à bâtir. Considérons
encore les responsabilités parentales. On peut les rattacher à un idéal de vie
familiale épanouissante et enrichissante où règnent les valeurs de partage, de
solidarité et d’amour. Mais on peut aussi considérer que les parents étant donné
leur rôle, doivent respecter des normes strictes de sécurité et de santé physique et
psychologique pour la protection de l’enfant (sous peine d’une sanction sévère
allant jusqu’au retrait de la garde de l’enfant). On peut encore insister sur les vertus
de patience et de dévouement qui sont essentielles à l’accomplissement de la tache
de parent.
Tous les philosophes n’envisagent pas de la même manière les rapports entre
normes et valeurs pour certains, la morale est avant tout une affaire de normes,
pour d’autres une affaire de valeurs. Pour les tenant d’une éthique de valeurs, les
valeurs ont une priorité sur les normes, parce qu’une norme n’a de sens que si elle
vise à protéger une valeur. Par exemple, c’est parce que la vie est un bien que nous
avons instauré les normes de l’interdit du meurtre ou du droit à la vie. C’est parce
que la religion est importante dans la vie des gens que nous défendons la norme
de la liberté de la religion. Ou c’est parce que nous valorisons la solidarité et le
partage que nous instituons les normes de justice sociale et de redistribution des
revenus.
Les tenants des éthiques de normes voient les choses tout autrement. Ils croient
que les normes ont une priorité sur les valeurs parce qu’il y a toujours des principes
que nous devons toujours respecter, quelque soient nos buts et nos valeurs. Par
exemple, les normes de la démocratie confèrent aux décisions qui sont prises une
légitimité entièrement indépendante de leur valeur intrinsèque. Que le peuple ait
élu un mauvais dirigeant ou que l’assemblée ait voté une loi déplorable, ces
décisions restent valides si elles ont été prises dans le respect des règles
démocratiques.
Le mal peut être attrayant et y renoncer peut exiger un effort de volonté, notre vie
morale serait tout de même relativement simple si elle se résumait à des choix
entre le bien et le mal. Mais elle est souvent plus complexe et plus difficile que cela.
Les situations les plus déchirantes sont celles qui nous obligent à choisir entre les
exigences conflictuelles et à en sacrifier ou à en négliger une au profit de l’autre.
Les situations de ce genre, dans lesquelles toutes les possibilités envisageables
présentent des inconvénients importants, sont appelées des dilemmes moraux.
Les dilemmes moraux résultent souvent d’un conflit entre une norme et une valeur.
Ainsi, un policier qui porte un faux témoignage dans le but de faire condamner un
criminel dangereux viole une norme pour le bien de la population. Une analyse
sommaire du problème de l’avortement met en opposition la valeur de la vie du
fœtus et la norme qui garantit à la femme la liberté de disposer de son corps. Mais
les dilemmes moraux peuvent aussi opposer des valeurs entre elles (vie de famille
contre l’épanouissement personnel, la prospérité économique contre la
préservation de beautés naturelles ou de trésor patrimoniaux) ou des normes entre
elles (lorsque les règles de la démocratie permettent, par exemple, à une majorité
ethnique de prendre des décisions qui violent les droits de minorités ethniques).
Exercice
Normes et valeurs désignent toujours des idées très générales qu’il est important
de pouvoir nommer correctement. Voici un petit exercice à cet effet. Nommez
l’idée générale qui correspond à chacune des expressions suivantes, ainsi que son
contraire :
• Le fait de prendre soi-même des décisions pour les choses qui nous
concernent ;
• Le fait de se mettre à la place de l’autre et de ressentir ce qu’il ressent ;
• Le fait de ne tolérer aucun passe-droit.
• Le fait de ne pas avoir de parti pris
• Le fait de ne pas laisser tomber les autres ;
• Le fait d’assumer les conséquences de ses actions ou décisions ;
• Le fait de bien réfléchir et de prendre la meilleure décision dans un contexte
donné ;
• Le fait de donner à chacun ce qui lui est du ;
• Le fait de rendre la pareille.
Les sphères de vie morale
Il s’agit de distinguer les diverses contextes dans lequel émergent les exigences
morales. Ces contextes ou sphère de vie ne sont pas ne sont pas imperméables les
uns par rapport aux autres, cependant chacun met en jeu un certain nombre de
valeurs ou de normes caractéristiques
La sphère privée
La morale intra-personnelle.
Dans la vie privée les exigences morales interviennent d’abord dans les rapports
que nous avons avec nous-mêmes. Il s’agit de la morale intra-personnelle qui
relève de notre capacité à être exigeant avec nous-mêmes. Ce sont les exigences
d’authenticité, d’intégrité, de respect de soi-même, de sincérité avec soi-même
ainsi que les vertus de ténacité, de courage et une volonté de se dépasser. Elle
s’exprime dans des formules que nous connaissons bien : avoir le courage de ses
convictions au risque de déplaire ou de choquer, être vrai dans ses rapports avec
les autres, agir de manière à être fier de soi ou à être capable de se regarder dans
le miroir, être fidèle a ses idéaux, chercher a se dépasser, et surmonter la
tentation de la facilité, exploiter a fond les talents que la nature ou notre
entourage nous a légués, donner le meilleur de soi-même , avoir le souci du travail
bien fait , avoir de l’ambition , faire preuve de force morale, de patience ou de
persévérance face aux épreuves que la vie nous inflige.
La sphère de la vie privée comprend aussi tout ce pan de notre vie sociale qui
concerne nos relations particulières avec des personnes que nous connaissons
personnellement, avec lesquels nous entretenons des rapports durables et qui ont
une importance tout a fait spéciale dans notre vie. Nous parlons ici des relations de
proximité avec le partenaire amoureux, la famille, les amis, les voisins, les collègues
de travail et toute personne avec laquelle nous entretenons véritablement des liens
personnels et non seulement professionnels ou fonctionnels. Ces rapports ont une
caractéristique importante : ils reposent sur une confiance mutuelle et sur des
attentes mutuelles qui résultent d’une site continue d’interactions. Ils génèrent
naturellement des responsabilités et des engagements plus forts que ceux que
nous pouvons ressentir pour des purs étrangers. Ils sont propices a l’émergence de
valeurs comme la solidarité, la fidélité, la générosité, l’entraide et la gratitude. Les
normes et les règles formelles ont habituellement moins d’importance que les
idéaux et les vertus dans ce type de relations fondées sur la confiance. Cependant,
les obligations morales peuvent y être très puissantes. Trahir ou laisser tomber un
ami, négliger ses enfants, être ingrat envers ses parents, tromper son partenaire
amoureux sont des fautes morales très lourdes.
La sphère publique
La sphère publique comprend, quant a elle, toutes les situations de la vie sociale
qui impliquent des relations avec des individus que nous ne connaissons pas sur le
plan personnel et avec des groupes, des organisations ou des institutions.
La morale universelle
Il existe enfin un contexte encore plus large, dans lequel les exigences morales
valent pour tous les êtres humains sans exception. Nous parlons ici d’une morale
universelle qui nous impose des obligations a l’égard de chaque individu de la terre,
du seul fait qu’il est un être humain comme nous. Cette dimension est
généralement reléguée a l’arrière - plan lorsque celui avec lequel nous entrons en
relation est un proche, un ami ou un compatriote. Mais il existe deux grands
contextes dans lesquels ce respect fondamental de l’autre en tant qu’être humain
est prédominant. Le premier rassemble les situations de la vie courante ou nous
nous trouvons en relation directe avec des étrangers. Il s’agit de personnes que
nous ne connaissons pas personnellement, avec lesquelles nous ne partageons
aucune communauté d’appartenance, nationale, religieuse, culturelle ou autre.
Malgré cela, nous leur reconnaissons certaines prérogatives morales
fondamentales, notamment n respect et une bienveillance auxquels a droit tout
humain en sa simple qualité d’être humain. C’est l’inconnu que nous croisons dans
la rue, le visiteur de passage, qui a besoin de notre aide ou qui a simplement droit
a notre courtoisie. Mais il s’agit aussi de l’étranger qui habite un pays lointain,
auquel je peux me sentir le devoir de venir en aide. Cette aide peut être apportée
a titre individuel, mais elle peut également emprunter le canal des organismes
publics, ce qui nous amène au deuxième contexte d’application de la morale
universelle, celui des relations internationales entre pays et populations de toutes
les régions du globe.
Ethique administrative
Les valeurs fondamentales de l’administration publique et privée
A vous de jouer.
Trouvez des définitions aux valeurs suivantes :
• Compétence
• Intégrité
• Loyauté
• Impartialité
• Légalité
• Transparence
• Efficience
• Egalite
• Responsabilité
• justice
• honnêteté