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Chapitre 2 Antennes Filiformes

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IPD

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Licence 3 "Réseaux Télécommunications"
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Antennes & Rayonnement

Chapitre 2: Antennes Filiformes

Dr Daouda DIOUF

1
1. Introduction
Le dipôle peut être vu comme une ligne de transmission repliée se terminant dans un circuit
ouvert comme sur la figure 1. La distribution du courant sur chacun des bras du dipôle est
alors assumée similaire à celle d’une ligne de transmission se terminant dans un circuit ouvert.

Figure 1 – Analogie entre une ligne de transmission et un dipôle.

Partant de cette analogie, la distribution du courant suit la forme du diagramme d’onde


stationnaire en courant :
• forme sinusoïdale redressée ;
• nulle au niveau des deux extrémités du dipôle (circuit ouvert) ;
• période de λ/2 ;
• en phase dans chaque bras du dipôle ;
• d’une valeur maximale possible Im ;
• mais dont la valeur du courant à l’entrée de l’antenne vaut Iin.

2. Dipôle élémentaire

Un dipôle élémentaire ou dipôle de Hertz ou doublet électrique est un fil de longueur h très
inférieure à la longueur d’onde (h < λ/10). Connecté à une source d’excitation, on considère
que l’amplitude du courant est constante le long de l’antenne. On l’appelle dipôle ou doublet
car des charges de signe opposé sont stockées à chaque extrémité.
L’évaluation de la distribution des champs électromagnétiques par la notion du potentiel
retardé, est applicable immédiatement au cas le plus simple, à savoir un dipôle élémentaire
centré à l’origine.

2
Figure 2 – Elément de courant dans le système de coordonnées.

La figure 2 montre un tel dipôle dans la direction z, localisé à l’origine du système de


coordonnées sphériques. Il s’agit d’un élément
• infinitésimal de longueur dh (ou Δh telle que Δh ≪ λ) ;
• linéaire ;
• parcouru par un courant (ou densité de courant) uniforme Io sur toute sa longueur.

Ainsi, la distribution du courant s’exprime :


J dv '  I 0 dz ' a z

Par continuité, des charges identiques et, mais de signes opposés, existent à chacune des
extrémités ±dh/2 d’où le nom de dipôle de Hertz.

L’expression du potentiel retardé est :


e  j r '
Aelem    I0 dz
dh 4r
e  j r
A elem  I 0 dh
4r

Une des lois de Maxwell montre que la divergence de B est toujours nulle. Ainsi, B peut être
exprime comme le rotationnel d’un vecteur car la divergence d’un rotationnel donne zéro :

La formule précédente et de l’équation d’Ampère   B  j E en coordonnées sphériques :

e  j r 2  j 1 
B   I 0 dh     sin 
4  r ( r )
2

e  j r 2  j 1 
E r  I 0 dh  3    cos
3 
4 jw  (  r ) 2
(  r ) 

e  j r 2  j 1 1 
E   I 0 dh  3     sin 
4 jw  ( r )
3
( r ) 2
r 

E  B r  B   0
Avec  2  w 2  . β est la constante de phase et caractérise la propagation .

On peut obtenir l’expression des champs produits par le dipôle élémentaire dans la zone
de Fraunhofer :

3
e  j r
E  elem  jwI 0 dh sin 
4r
e  j r
Belem  jI 0 dh sin 
4r
Quant à la puissance rayonnée, on trouve :

2
 dh 
Ptelem  40 2  
2

 
I 0

La résistance de rayonnement est déduite directement de la formule de la puissance rayonné


car Io est aussi le courant d’entrée Iin. Cette résistance, qui assume un courant uniforme le
long du dipôle, vaut :
2
 dh 
Rrelem  80  
2

 

3. Dipôle court
Un dipôle court est une antenne filiforme constituée de deux fils infiniment minces dont la
longueur totale est considérée petite électriquement ; h < λ/10 suffit. A cause de la faible
dimension, on fait la supposition que :

avec l = h/2, partout sur la structure. Ainsi la distribution du courant :


• a l’amplitude qui décroît uniformément à partir du centre vers les extrémités ;
• mais dont la phase reste constante.

Figure 2 – Dipôle court et distribution de courant.

Les champs émis par le dipôle court peuvent se déduire directement de ceux du dipôle
élémentaire.
Le potentiel vecteur du dipôle court noté Acourt s’écrit comme suit :

4
1
A court  Aelem
2

e  j r
E  court  jwI in h sin 
8r

e  j r
Bcourt  jI in h sin 
8r
2
Rrelem h
Rrcourt   20   =0.02
2

4 
4. Dipôle général

Lorsque la longueur du dipôle augmente, on ne peut continuer à assumer une distribution de


courant triangulaire. Elle s’approche de plus en plus, d’une distribution sinusoïdale.
Encore là, cette distribution est plutôt intuitive et a ses limites qui apparaissent lorsque la
longueur dépasse λ/2 ; autour de h = λ, cette distribution sinusoïdale s’éloigne suffisamment de
la réalité pour que le modèle ne tienne plus, du moins en ce qui a trait à la détermination de
l’impédance d’entrée.

En assumant la distribution sinusoïdale valide, il faut alors réaliser les intégrales en découpant
l’antenne de longueur h = 2 en une infinité de petits dipôles élémentaires de longueur
dh = dz comme sur la figure 3. Le courant de chacun des dipôles élémentaires Io est bien sûr
différent ; il prend la valeur du courant à la position z′ du dipôle élémentaire en question soit :

Figure 3 – Géométrie du dipôle avec approximation pour les champs lointains.

5
Figure 4 – Distribution de courant sur un dipôle.

5. Dipôle /2 - Antenne dipôle demi-onde


L’antenne dipôle demi-onde correspond au cas particulier d’une longue antenne filaire linéaire
utilisée à sa fréquence de résonance. Cette antenne est utilisée pour un grand nombre
d’applications sur les bandes VHF et UHF.
Le dipôle λ/2 est un cas pratique rencontré fréquemment pour plusieurs raisons dont :
• circuit accordé résonnant, donc à faible réactance d’entrée Xa ;
• résistance d’entrée Ra suffisamment élevée pour faciliter l’adaptation.

Le champ électrique produit par ce type de dipôle est :


cos( cos )
 j r
e 2
E   j 0 I in
2r sin 

On note ici que I in  I m car le maximum de la distribution de courant se situe directement aux
bornes d’entrée. En conséquence :
Rr  Ra  Rm

Les autres paramètres s’écrivent :


 Fonction caractéristique et intensité de rayonnement :

cos( cos )
Fadip / 2 ( ,  )  2
sin 

2
 
2  cos( cos ) 
15I in
K dip / 2 ( ,  )   2 
  sin 
 
 
 Puissance émise et résistance de rayonnement :

6
15I in2 2 cos2 ( 2(cos ))

 0 0
Ptdip / 2  dd
sin 
15I in2  cos ( 2(cos ))
2
Ptdip / 2  (2 )  d
 0 sin 
 cos ( 2(cos ))
2

0 sin
d  1.22
1
Ptdip / 2  30I in2 (1.22)  (73.2) I in2
2
Rrdip / 2  73.2

• Directivité
Ddip / 2  1.64 (2.15dB) à   90
  
 cos cos  
Ddip / 2  1.64  2 
 sin( ) 
 
 
L’impédance d’entrée du dipôle λ/2 est purement réelle en théorie. Sa valeur proche de 75Ω explique
pourquoi les câbles normalement utilisés en vidéo ont une impédance caractéristique de Zo = 75Ω. Ce
type d’antenne servait souvent pour capter les signaux de télévision. D’ailleurs, l’entrée du récepteur
est aussi de 75Ω afin d’être adapté assurant un transfert maximum de puissance.
Son diagramme de rayonnement, qui apparaît à la figure 5, montre une directivité assez faible avec
une largeur de lobe principal à 3 dB de 78°. Encore ici, l’antenne est omnidirectionnelle dans le plan H
(ici, le plan xy car le dipôle est orienté suivant z). La différence, au point de vue du diagramme de
rayonnement, est donc faible en comparaison avec celui d’un dipôle court. Cependant, la résistance de
rayonnement est de beaucoup supérieure ce qui permet une adaptation plus simple aux lignes de
transmission. Mais cette adaptation n’est possible que sur une certaine largeur de bande ou on tolère
un certain SWR maximal car Xa (que l’on veut nul) varie rapidement autour de h/λ = 0.5.
En fait, plus le fil est étroit, plus la variation de Xa est brusque, donc un SWR qui croit rapidement de
part et d’autre.

7
Figure 5 : Diagramme de rayonnement de dipôles inférieurs ou égaux àλ.

Exemple d’application : Soit un dipôle λ/2 vertical émettant un signal à la fréquence de 100 MHz. Le
courant d’alimentation vaut 2 A et on suppose une efficacité de rayonnement de 100%.
1. Evaluez l’intensité de rayonnement dans une direction horizontale.
2. Evaluez l’intensité de rayonnement dans la direction θ = 51°

Réponse 1 :
1
Ptdip / 2  (73.2) I in2
2
1
Ptdip / 2  (73.2)(2) 2 =146.4 W
2
Comme l’antenne est placée verticalement, alors l’horizon correspond à θ = 90° soit la direction
optimale où la directivité – et l’intensité de rayonnement par le fait même – est maximale :

Ptdip / 2 146.4
K D / 2  (1.64)  19 W / sr
4 4
Réponse 2 :
En effet, le lobe principal d’un dipôle λ/2 a une largeur à 3 dB de ΘEHPBW = 78° et est centré sur
θ = 90° ; il occupe donc l’espace de θ = 51° à θ = 129°. Ainsi, cet angle θ = 51° correspond à un angle
de mi- puissance et, conséquemment, de mi- intensité d’où K(θ = 51°) = 19/2 = 9.5 W/sr .

6. Dipôle  et plus
Une antenne filiforme dont la longueur équivaut à la longueur d’onde (h = λ), possède
cette fois :
• un champ électrique de la forme :

8
  
 cos cos  
 j r
 j 0 I m
e  2   cos  cos  soit celui du dipôle /2 multiplié par le
E r  sin   2 

 
 

facteur 2 cos  cos
2

• un champ électrique de la forme :

Ddip / 1  2.5 (4dB) à   90

• une largeur de lobe principal à 3 dB de 47°:


La fonction caractéristique du dipôle λ, apparaissant à la figure 5, est assez semblable à celle du dipôle
λ/2 ou autres dipôles plus courts. A peine si le lobe principal devient plus étroit. Cet avantage par rapport
au dipôle λ/2 demeure marginal, alors que son désavantage est bien significatif : la résistance d’entrée
du dipôle λ demeure très élevée (difficulté d’adaptation) en plus d’être très sensible au rayon des fils.
On comprend mieux son utilisation très rare.

Figure 6 : Diagramme de rayonnement des dipôles 3λ/2 et 2λ.

Plus grande que la longueur d’onde, une antenne filiforme a un diagramme de rayonnement qui contient
plusieurs lobes principaux comme le montre la figure 6. Cette caractéristique n’est habituellement pas
recherchée, donc ces dipôles plus longs deviennent inintéressants en pratique.

7. Dipôle replié
Le dipôle replié consiste en deux dipôles parallèles connectés à leurs extrémités pour former une
boucle étroite comme illustré sur la figure 7. La dimension e est considérée beaucoup plus faible que h
(=/2). Le point d’alimentation est au centre de l’un des deux côtés. En fonction des diamètres des 2
dipôles et de leur espacement e, il est possible d’augmenter la résistance d’entrée du dipôle et donc
d’accroître la bande passante.

9
Figure 7 : Dipôle replié

Le dipôle replié peut être vu essentiellement comme une ligne de transmission non balancée avec des
courants différents.
Pour analyser le système, on doit décomposer le courant en deux modes tels que sur la figure 7 : le mode
de ligne de transmission et le mode d’antenne. Le comportement total sera déterminé par la superposition
des circuits équivalents pour chacun des modes. Supposons qu’une tension Vin est appliquée aux bornes
de l’antenne.

 En mode de ligne de transmission, on a :

Vin 2
It 
Zt

h
Z t  jZ 0 tan(  )
2
où Z0 est l’impédance caractéristique de la ligne de transmission et β, la constante de phase ;

 Tandis qu’en mode antenne, il faut voir que les deux côtés sont alimentés par une source Vin/2

pour produire un courant total de Ia.

Vin 2
Ia 
Z adip

avec Z adip égale, en première approximation, à l’impédance du dipôle simple de même longueur.

L’impédance d’entrée du dipôle replié est :

Vin
Z adipreplié 
I t  12 I a

4Z t Z adip
Z adipreplié 
Z t  2Z adip

10
Le résultat : un diagramme de rayonnement identique à celui d’un dipôle simple de même longueur mais
une impédance d’entrée différente.

En considérant le cas populaire du dipôle replié λ/2, on obtient Zt→∞ d’où:

Z a dipreplié / 2  4 Z a dip / 2  300

8. Dipôle magnétique ou antenne boucle

Figure 8 : Dipôle magnétique ou antenne petite boucle ra <0.03λ.

Le dipôle magnétique est constitué d’une boucle circulaire de courant dont l’appellation plus usuelle
d’antenne boucle. Elle est la forme duale du dipôle électrique. D’ailleurs, si la boucle est petite
électriquement comme sur la figure 8, le courant est assumé assez uniforme et son comportement
ressemble à celui d’un dipôle de Hertz. On vérifie que pour une petite boucle circulaire dans le plan xy
de rayon ra :

e  j r
E  E a  w r I 2
sin   a
 4 a in
r
A

où A l’aire de la boucle.

Les paramètres de l’antenne boucle s’écrivent :

• fonction caractéristique et directivité :

Faboucle  sin

Dboucle  1.5 à   90
o

• intensité de rayonnement et puissance émise :

 02 2
 2 2 2
 A I in
K boucle ( ,  )  w2  2 (sin ) 2
20 (4 ) 2

11
( 2 ) 4 0 A2 I in2 2  3
Ptboucle  0.5
(4 ) 2 0 0 sin
dd

( 2 )( 4 / 3)

2
 A
Ptboucle  160  2  I in2
4

 
• résistance de rayonnement :
2
 A
Rriboucle  320  2 
4

 

On remarque que la résistance de rayonnement est proportionnelle à f4 (i.e. en 1/λ4), et non à f2 comme
c’était le cas pour le dipôle électrique. A basse fréquence, cela pourrait avoir des conséquences
catastrophiques. Heureusement, le dipôle magnétique possède aussi deux paramètres supplémentaires
comparativement au dipôle électrique :
• Suivant le principe de multiplication, on augmente la force électromotrice fem par un facteur n en
coupant n fois le flux avec n tours de fil. En émission, pour un même courant d’alimentation, le champ
électrique produit (et donc le champ magnétique aussi) augmente par n ce qui équivaut à une résistance
de rayonnement qui croît par n2
• Les boucles de fil peuvent être enroulées autour d’un noyau ferromagnétique de perméabilité
   reff 0 . Selon la loi de l’induction, le flux magnétique Ψ passant au travers les boucles augmente
par un facteur égal à μreff. Aux fréquences radio, on recommande de considérer que la perméabilité
relative effective vaut environ 40% de la perméabilité relative du matériau, mais ce pourcentage change
en fonction de la fréquence et de la forme du noyau.
2
 A
Rriboucle,noyau,n.tours  320n  2 2
  2
4

 
reff

Une petite boucle présente aussi une réactance inductive Xa = ωLa inhérente à sa construction
et une résistance de pertes ohmiques Rohm. Pour une petite boucle circulaire de rayon ra avec fil
de rayon ao, on a :
  8r  
La  n 2 ra  ln a   2 

  a0  
ltot r
Rohm  Rs  n a Rs
2a0 a0

où ltot = 2nπra est la longueur des boucles de fil et Rs est la résistance surfacique du fil
conducteur. En pratique, une capacité variable placée en parallèle avec les boucles, sert à
syntoniser (i.e ajuster deux circuits électroniques qui ont la même fréquence entre eux) le circuit
à la fréquence d’opération.

Exemple d’application : On désire capter une station AM émettant sur la bande de 1 MHz à
partir d’une boucle circulaire possède un rayon de ra = 30 cm (10−3λ). Le fil utilisé est en cuivre
(σ = 5.8 × 107 S/m) de calibre ao = 3 mm (10−5λ).

12
1. Déterminez l’impédance d’entrée Z a de l’antenne boucle d’un seul tour sans noyau
2. Répétez si l’antenne est constituée de n = 50 tours sur un ferrite de perméabilité relative
effective μreff = 160.

Réponse 1 : La partie réelle de Z a est constituée de deux parties Rri et Rohm . Pour cette dernière,
il faut d’abord déterminer Rs :
w 0 (2  106 )(4  107 )
Rs    2.63  104 
2 2(5.8  10 )
7

2
 A
Rriboucle  320  2 
4

 

Rriboucle  320 4 ( (103 ) 2 ) 2  0.308106 


ra
Rohm  n Rs
a0
103
Rohm  5
(2.63  104 )  0.0263
10

Quant à la partie réactive inductive, elle vaut:

Xa = ωLa
  8r  
La  n 2 ra  ln a   2 

  a0  
  8  103  
X a  (2  106 )(4  107 )(0.3) ln 5
  2 

  10  
 (2.369)(ln(800)  2)  11.1
Ainsi Z aboucle, air ,1tour  (0.0263  j11.1) avec une efficacité de rayonnement misérable
proche de  r  0.001% .
Réponse 2 : La résistance de rayonnement se calcule à partir de celle obtenue pour un tour sans
noyau et vaut maintenant :
2 2
 A  A
Rriboucle,noyau,n.tours  320n2 reff
2
 4  2   n2 reff
2
 (320 4  2  )
   
Rri  (50) 2 (160) 2 (0.308106 )  19.7
Par contre, la résistance de pertes ohmiques a aussi augmenté par un facteur n puisque le fil est
maintenant 50 fois plus long :
Rohm  (50)(0.0263)  1.32
La réactance inductive atteint :
X a  (50) 2 (160)(11.1)  4.44 106 

13
Ainsi Z aboucle,air , 50tours  (021.02  j 4.44  10 ) . Cette fois, l’efficacité de rayonnement
6

est bien meilleur avec εr = 93.7%. On voit bien par cet exemple, le comportement délicat des
antennes boucles qui exige plus de précautions lors de la conception.

9. Yagi-Uda
Lorsqu’on mesure le diagramme de rayonnement d’une antenne, il faut s’assurer que rien ne
vient gêner les champs aux environs de l’antenne. En particulier, toute structure métallique
devrait se situer dans les directions moins privilégiées. Dans l’antenne Yagi-Uda, on se sert
justement d’éléments parasites pour modifier le diagramme de rayonnement. Ces antennes sont
devenues très populaires à cause de leur simplicité et de la directivité relativement élevée qui
peut être atteinte.

L’unité de base du Yagi-Uda consiste en trois éléments :


• un élément actif ou “driver”, qui est généralement un dipôle λ/2 ;
• un élément parasite légèrement plus long, le réflecteur ;
• un ou plusieurs éléments parasites légèrement plus courts appelés les directeurs

Figure 9 : Diagramme de rayonnement d’un “driver” et d’un parasite proche selon la théorie
des réseaux.

Si un élément passif est placé très proche d’un élément actif, le champ incident sur le parasite
a une amplitude presque identique mais le courant est complètement hors- phase :
E parasite   Eincident  Edriver
Le courant excité sur le parasite doit produire un champ électrique qui annule celui incident
à sa surface résultant de l’application de la condition frontière d’un champ électrique tangentiel
sur un conducteur. La théorie des réseaux, démontre que des éléments rapprochés alimentés par
des courants identiques mais en inversion de phase, produisent un diagramme de rayonnement
“end-fire” i.e. dont le lobe principal est aligné avec l’axe du réseau comme montré sur la figure
9.
Si le parasite est allongé, la symétrie est brisée et un seul lobe apparaît du côté opposé d’où le
nom de réflecteur. Dans le cas d’un parasite raccourci, l’effet est similaire dans le sens qu’il
tend a concentrer la puissance dans une des deux directions mais du côté du parasite cette fois.
La figure 10 représente l’effet du réflecteur et la figure 11, celui d’un directeur. En combinant
les deux effets, réflecteur et directeur, on améliore davantage la directivité (voir figure 12).

14
Figure 10 : Effet du réflecteur dans une Yagi-Uda à deux éléments.

Figure 11 : Effets du directeur dans une Yagi-Uda.

Figure 12 : Effets combinés réflecteur et directeur dans une Yagi-Uda à trois éléments.

Le diagramme dans le plan E est essentiellement le même que celui de plan H multiplié point
par point, par le diagramme du dipôle λ/2 ; le dipôle λ/2 étant omnidirectionnel dans le plan H.
La directivité maximale pour un Yagi-Uda à trois éléments est d’environ 9 dB obtenu avec un
espacement de l’ordre variant de 0.15 à 0.25λ entre le réflecteur et le “driver” (Sr), ou entre le
“driver” et le directeur (Sd). La longueur typique des éléments est de 5% plus grand ou plus
petit que celle de résonance de l’élément actif. On obtient mieux encore lorsqu’on place plus
d’un directeur. La configuration générale apparaît sur la figure 13. La théorie devient

15
rapidement complexe et il faut recourir à des tableaux comme le tableau 1, donnant les
caractéristiques (directivité, impédance d’entrée, largeurs du lobe) selon la longueur et
l’espacement des éléments.

Figure 13 : Géométrie d’une antenne Yagi-Uda à plusieurs éléments.

Tableau 1 : Caractéristiques obtenus selon le nombre et l’espacement des éléments d’une


antenne Yagi-Uda (ao = 0.005λ).

16

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