Statuta Ecclesiae Antiqua
Statuta Ecclesiae Antiqua
Le choix de ce sujet vous paraît peut-être inattendu1. En quoi un écrit ecclésiastique remontant
au Ve s. nous intéresse-t-il ? C'est ce qu'il nous appartiens d'expliquer et de comprendre.
Essayons de dégager dans ce document quelques pistes pour l'actualité de notre Eglise, son
ecclésiologie dans le contexte des autres Eglises orthodoxes présentes en Europe occidentale,
et dans quelle mesure il revêt une exemplarité et une contribution pour un objectif à long
terme : la réparation des schismes de l'Occident, en tous cas la possibilité de vivre en temps
que chrétiens de l'Eglise indivise et orthodoxe de rite occidental. Disons tout de suite qu'il
n'est pas possible d'en faire le tour parce qu'il contient beaucoup d'indications que nous ne
pouvons pas développer (par exemple le chant liturgique, les ordres mineurs caractéristiques
de l'Eglise des Gaules, la théologie du mariage, les rapports de l'Evêque avec son clergé etc.).
Les Statuts antiques de l'Eglise comportent en premier lieu la description du sacre épiscopal,
des conditions personnelles du candidat à l'épiscopat, de la foi requise conforme à celle de
l'Eglise orthodoxe, de la mise en application de la Règle Apostolique no 34 définissant avec
précision l'articulation entre l'Eglise locale et l'unité métropolitaine. Examinons ce texte à la
Lumière de la Tradition orthodoxe et son application dans la renaissance de l'Eglise orthodoxe
de France. Par la similitude nous découvrons le principe de l'Antiquité qui fonde cette
restauration. A travers le titre donné à ces Statuts et le rôle que nos pères voulurent leur
donner apparaît une conception de l'Eglise orthodoxe appartenant au territoire de l'Occident :
c'est une réalité d'importance oecuménique. Notons que les Statua antiqua eurent un grand
succès dans les collections canoniques recopiées en Gaules, particulièrement la collection
Vetus gallica dont il existe de très nombreux manuscrits.
L'Episcopat et la source de la direction effective dans l'unité visée par la règle
apostolique No 34
Dans son cours sur Ezéchiel commentant le verset suivant : "Fils d'homme, j'ai fait de toi un
guetteur pour la maison d'Israël" (Ez. 23,17), l'Evêque Jean de Saint Denis écrit : "j'aurais
voulu passer rapidement sur ce passage qui a trait aux gardes, aux pasteurs...
malheureusement, je suis moi-même dans cette mauvaise posture, en tant qu'épiscope,
évêque, sur-veillant (Ezéchiel ch. VIII, PO p 76). Le terme épiscope est un terme pastoral.
L'épiscope est quelqu'un qui veille sur les brebis. "Veillez et priez" dit le Christ aux disciples,
aux évêques Il dit "sur-veillez", c'est-à-dire veiller non seulement sur vous, mais sur les
autres...". Monseigneur Jean continue en relevant que les évêques endossent ceci par nécessité
divine ou ecclésiale la lourde responsabilité d'indiquer et de conduire. Une telle fonction est
un don de Dieu fait à la communauté. Clairement distincte au sein de la communauté locale,
cette fonction requiert comme préalable une disposition et une instruction adéquate de ceux
qui sont choisis par le Christ. C'est ce que précisent tout d'abord nous le découvrirons les
Statuts antiques de l'Eglise.
Le pouvoir souverain, ce pouvoir conféré par le Christ à l'Evêque d'une Eglise locale ne
s'exerce cependant qu'en tant qu'il est membre de l'Episcopat. Parlant en 1967 de la grâce
épiscopale à son clergé, Monseigneur Jean se confie ainsi : " ainsi je discerne son double
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    Document pour la Réunion régionale de Chalon (13-14 Mai 2000)
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caractère complémentaire : d'une part un pouvoir presque absolu et, d'autre part, sa soudure et
sa limitation dans le contexte de l'Eglise et de la succession apostolique universelle".
L'Evêque Jean explique l'ecclésiologie orthodoxe dans un article intitulé "L'Organisation de
l'Eglise"2, article où il commente en particulier le canon qui selon lui est à la base de la
structure de l'Eglise. La Règle apostolique No 34 exprime la manière pour chaque Eglise
(Evêque - peuple) de sauvegarder le lien de communion et la concorde. Voici cette règle : "
Aux évêques de chaque nation, il convient de connaître celui qui est le premier parmi eux et
de le reconnaître comme leur tête et de s'abstenir de tout acte d'importance exceptionnelle
sans son avis et son approbation. Mais chacun d'eux, à sa place propre, ne devra faire que ce
qui est nécessaire pour sa paroisse (parochia = évêché) et pour les territoires relevant de sa
dépendance. Que l'évêque tenu pour le premier ne fasse rien sans l'avis de tous. Ainsi règnera
la concorde et Dieu sera glorifié par le Seigneur dans l'Esprit Saint".
Le sacre épiscopal décrit dans les Statua antiqua décrit l'archétype de la responsabilité
partagée de Episcopat, ce sacre aura lieu par l'intervention de deux à trois Evêques et l'accord
du Primat (ou mieux sa présence). Rien d'original si on se réfère à la pratique régulière de
l'Eglise orthodoxe, mais le témoignage historique revêt une importance considérable. Les
Statua sont une expression de cette unité au moment de la constitution d'un nouvel évêché qui
est toujours un événement spirituel guidé par le Saint Esprit.
Toujours dans le même article cité plus haut, Monseigneur Jean identifie l'organisation
ecclésiastique à ce qu'on appelle au IVe siècle l'unité métropolitaine. "La métropole est un
territoire, partagé en trois ou quatre évêchés, au moins, dont le président est l'évêque le plus
âgé ou bien celui qui siège dans la capitale. Cette unité est complète et n'a pas besoin de
rechercher quoi que ce soit en dehors d'elle : elle possède tous les sacrements et un concile
épiscopal qui assure l'unité d'opinion". "Dans ce sens, un évêque n'est qu'une étape : il peut
ordonner des prêtres mais non pas multiplier les évêques, tandis que les métropoles
ressemblent aux cellules d'un organisme. En effet, selon sa législation, l'Eglise chrétienne se
compose de cellules locales, en nombre indéterminé, chacune d'elles possédant la plénitude de
la vie canonique et sacramentaire". "Il n'y a pas de cellule individualiste : dans chacune
d'elles, il y a la circulation catholique. Par ses qualités propres, chaque cellule est catholique:
puisqu'elle a en elle la plénitude de la vie, elle est catholique par sa structure, par son
caractère". "Vous voyez donc que nous sommes en face d'une organisation qui n'est ni
pluraliste ni centraliste. Quand un élément d'une cellule passe dans une autre il y est accepté
de plein droit. Un fidèle qui va d'une cellule dans une autre devient immédiatement membre
de cette cellule : elles sont de principes locaux de la sanctification du monde. L'unité initiale
consiste en ce que chaque cellule fonctionne canoniquement et intérieurement de la même
manière : quand un évêque ou un concile local décide, aussi, aussitôt toutes les autres cellules
agissent en communion avec eux. Si l'action de l'évêque ou du concile local porte sur les
questions intérieures à la cellule, immédiatement les autres acceptent".
Monseigneur Jean constate cependant : "Au titre d'Eglise renaissante, pour vivre, nous devons
être alimentés par une Eglise autocéphale jusqu'à majorité. "Par la communion avec une seule
Eglise, l'Eglise de France entrera en communion avec toutes les autres. Pratiquement,
historiquement, la communion avec les autres Eglises arrive par la suite".
Décrivant clairement la conception orthodoxe de l'unité, Monseigneur Jean dit qu'elle est une
unité intérieure et divine, en aucun cas, une unité extérieure, cosmique administrative ou
rationnelle. "Le principe des principes est toujours celui-ci : plusieurs réunis, n'ont pas en face
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    Présence orthodoxe. 9-10 pp 79-85, 1970
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des problèmes financiers, pastoraux ou théologiques, mais en face de Dieu, en face du Saint-
Esprit agissant, dira le nouveau Testament. D'où cette formule des actes des apôtres "Le Saint-
Esprit et nous". Jamais un seul, toujours plusieurs et plusieurs réunis devant Dieu Qui envoie
l'Esprit Saint".
Retenons donc, prenant en compte ce qui précède, l'affirmation de Monseigneur Jean sur la
démarche à suivre : "La source de la direction et de l'organisation effective et concrète se
trouve en l'unité visée par la règle apostolique 34".
L'ordre du Christ aux apôtres d'aller et de baptiser les nations fut compris par l'Eglise
primitive dans le sens de l'incarnation du christianisme qui est universel dans les différentes
cultures : le peuple untel dans un lieu, puis cet autre peuple , puis encore cet autre.... dans le
but de préparer les nations à leur destinée eschatologique. L'Eglise orthodoxe condamne, en
revanche, le philétisme conception qui définit de façon restrictive les contours de l'Eglise par
l'appartenance de ses membres à une éthnie – (de même à une nationalité au sens de
l'appartenance juridique à un Etat).
Monseigneur Jean apporte la conclusion3. Si nous sommes fidèles à notre Eglise, nous avons à
maintenir simultanément cette exigence : "L'Eglise de France des premiers siècles était une
église autocéphale, avec sa manière de vivre, ses règles, ses coutumes : nous n'avons pas le
droit de renoncer à ce passé et à cette physionomie canonique, mais nous n'avons pas la
possibilité de la réaliser actuellement. Alors l'église de France d'une façon ou d'une autre
va s'alimenter d'une autre Eglise jusqu'à ce qu'elle devienne une cellule complète".
L'évêque Jean souligne ainsi la physionomie intérieure d'une Eglise territoriale qui assume "sa
destinée devant Dieu, à travers l'Histoire, à travers toutes les composantes qu'elle transforme
par la Grâce et qui lui donne son caractère propre".
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  La pratique du rite occidental ma convaincu de trois choses : (1) L'action de Monseigneur Jean pour
la restauration de l'Eglise orthodoxe de France est née d'un projet supra-personnel 3 et divin qu'il a
véritablement incarné par sa vie, (2) les déterminations prises par l'Evêque Jean, indispensables à
chaque étape, résultèrent historiquement de l’intervention du Pouvoir d'économie divine (représenté
par l’Autorité canonique supérieure, dûment sollicitée) et, lorsqu'il fut lui-même associé au cercle du
Pouvoir apostolique, de ce même Pouvoir qu'il exerça dans l'Eglise avec la force du Saint-Esprit, et
(3), dans sa sollicitude paternelle, Monseigneur Jean n'a voulu laisser aucune question importante sans
réponse pour le devenir de notre Eglise, tel qu'il l'a tracé au sein de la Tradition orthodoxe. Assurant le
rôle de « veilleur » plus que nul autre, il nous a donné un enseignement permanent et vivant pour nous
soutenir à temps et contre temps, afin que son troupeau constitué de brebis raisonnables soit armé dans
toutes les circonstances qui arriveraient.
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  Histoire des conciles, J. Hefele, pp 103-120, Tome 2, LivreVIII, Létouzey et Ané, 1908
  Conciliae Galliae 314-506, Corpus christianorum, C. Munier, s. latina CXLVIII, pp 193-188,
  Brepols éd. Turholti,
5
  Constitutions apostoliques, Cerf, PARIS 1992
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semblable et un esprit commun. Ceci nous amène à devoir constater simplement que les
Statuta Ecclesiae Antiqua et les Constitutions apostoliques sont nés dans l'Eglise indivise par
le même Esprit-Saint. Toutefois il serait incorrect pour autant d'isoler les Statuts antiques de
l'Eglise de l'ensemble des conciles de l'Eglise des Gaules avant le XIe siècle, car ceux-ci
dessinent en vérité le caractère orthodoxe de la tradition occidentale. Même notre vie
liturgique la plus élevée est en quelque sorte signée par quelques uns des canons de ces
conciles. Les conciles des Gaules nous apprennent ce qu'est une vie chrétienne conforme à
notre vocation (ce que l'on peut découvrir bien sûr à travers la tradition orientale qui
représente pour nous cependant un chemin moins direct). Les dispositions ecclésiastiques et
canoniques indivises de l'Occident et l'Orient méditerranéen ou plus lointain forment un
étonnant vase communiquant. L'originalité des Statuta Ecclaesiae Antiqua est de faire
parvenir jusqu'à nous des usages typiques dans la tradition de l'Eglise orthodoxe illustrant par
exemple l'équilibre à trouver entre la primauté donnée à la miséricorde et les limites
nécessaires aux excès troublant l'âme ou la communauté (54, 55, 56, 57, 58, 59, 74, 76, 77,
79, 80, 87,105). La communion ecclésiastique y est explicitée comme un organisme vivant
constitué par les Eglises – Evêques et peuple d'un endroit - fidèles à la foi catholique-
orthodoxe et qui s'accordent sous l'autorité d'un primat dans une charité active. Une place
originale est donnée au collège des prêtres entourant l'Evêque dont la co-responsabilité s'étend
aux choix des ordinations et aux décisions ayant trait à l'aliénation des biens de l'Eglise.
Les Statuts antiques de l'Eglise portent avant tout un témoignage de la dignité de la charge
épiscopale telle que transmise et comprise dans l'Eglise orthodoxe, formant ainsi un
commentaire exacte pour l'histoire concrète de notre Eglise (je parle des sacres d'évêque avec
le concours de l'autorité canonique supérieure en 1964 et 19726). Il y a là une complète
superposition de sorte que les descriptions données sur le processus du sacre au Ve siècle à
Arles sont comme une préface, une introduction, un guide, une préparation évangélique au
don de la Protection divine. Dans la perspective d'une nouvelle grâce de Dieu accordée à notre
Eglise, il vaut la peine de se pencher sur les Statuta Ecclesiae Antiqua et de les mettre en
relation avec l'enseignement de Monseigneur Jean de Saint-Denis, en particulier sa conception
de l'exercice de l'Episcopat ce que nous ferons pour terminer.
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 Sacre épiscopal de Mgr Jean Kovalevsky, Cahier Saint Irénée No 50, janvier 1965. Sacre épiscopal de
Monseigneur Germain , Présence orthodoxe No 19, 1972.
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1) Les Statuta Ecclesiae Antiqua s'ouvrent par un long texte concernant l'examen du candidat
à l'épiscopat et la profession de foi exigée. Ils contiennent une description du sacre épiscopal
identique à la tradition byzantine (canon 2). La ressemblance avec les Constitutions
apostoliques (Livre II et VIII, 4-5) datant de la fin du IVe siècle est frappante.
2) Le symbole de foi récité par le candidat évêque semble être une récapitulation visant
plusieurs hérésies, mais aussi les erreurs attribuées aux disciples de Priscillien qui sévirent
jusqu'au temps de saint Léger. Ceux-ci auraient enseigné entre autres thèses "qu'il y a quelque
chose qui s'étend au-delà de la de la Trinité divine". Capables des considérations élevées, les
Statuts affirment que la Divinité de toute éternité atteint sa perfection dans la Trinité et
condamnent tout accroissement comme irrecevable. (cf : Saint Grégoire de Naziance : "La
Triade est la première à franchir la composition de la Dyade, de sorte que la Divinité ne
demeure pas à l'étroit, ni ne se répand à l'infini"). Elytistes et enclins aux révélations
personnelles, les Priscilliens faisaient souvent profession d'un ascétisme excessif, qu'ils
transgressaient ensuite eux-mêmes. Ils se seraient opposés à la sainteté du mariage, repoussant
par ailleurs la possibilité de secondes noces pour les laïcs.
3) Les canons 3-10 concernent les ordinations de prêtre, de diacre, de sous-diacre, d'acolyte,
d'exorciste, de lecteur, de portier ainsi que la bénédiction du prêtre pour le chantre
(psalmiste). Les cinq ordres mineurs sont une originalité de l'Eglise des Gaules (remises des
objets liturgiques ou du livre de l'Epître liés à l'activité spécifique avec une monition), sans
rapport avec les Liturgies romaine ou grecque. On sera très sensible à retrouver une monition
pour les chantres : croire avec le cœur ce qu'on célèbre sur les lèvres, mettant en pratique ce
que l'on croit.
Faisons ici avec deux remarques. Tout d'abord le terreau où poussèrent les Statuts et qu'ils
reflètent. Il ne faut pas oublier qu'Arles eut l'honneur d'avoir le premier concile de l'Empire
romain en 314. Mais les Statuts paraissent surtout marqués par le rayonnement continental
encore tout proche des saints formés dans îles de Lérins (Athos occidental) en plein âge d'or :
Saint Honorat, Saint Hilaire d'Arles, Saint Vincent de Lérins, Saint Fauste de Riez, Saint
Eucher de Lyon, auxquels il faut joindre Saint Jean Cassien, défenseurs de l'orthodoxie et
experts dans la science théologique du discernement. La confession de la foi exigée par les
Statuts du candidat évêque paraît déjà fort complète.
Deuxièmement : les Satuta Ecclesiae portent la signature d'origine de l'Eglise orthodoxe des
Gaules. Jusqu'à la renaissance du rite orthodoxe de l'Eglise d'occident par les travaux de
l'Archiprêtre Eugraph Mgr Jean et son frère Maxime, les formes antiques de l'Eglise des
Gaules, recouvertes par le rite romain seul autorisé, étaient généralement dépréciées ou
inconnues en Occident, sauf pour les milieux spécialisés. Leur présence pour certaines d'entre
elles dans la messe romaine fut en général concédée sous la pression du peuple des fidèles
(exemples dans la Semaine sainte - curieux de s'interroger si ce temps révolu serait
susceptible de réapparaître ?). Officiellement, le caractère gallican, mis à jour par
Monseigneur Jean de Saint-Denis, les savants anciens et modernes, (Dans le cadre de ce sujet
citons : Joseph Heffelé, Ch. Munier, Monseigneur Louis Duchesne et Jean Gaudemet7) reste
un sujet d'étude historique réservé (complet hiatus pour une application possible dans les
Eglises occidentales issues du grand schisme). Pour prendre une image, les formes premières
de la Liturgie des Gaules se trouvent dans une condition semblable aux formes latentes chez
certaines bactéries capables de reprendre vie au contact d'un peu d'eau. Notons comme un
caractère propre depuis toujours de l'Eglise des Gaules sa préférence pour les actions
7
    Les Sources du Droit de l'Eglise en Occident du IIe au VIIe siècle, J. Gaudemet, Cerf, 188 p, 1985
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canons dits des Apôtres, canons des Conciles œcuméniques, Canons des Conciles locaux,
règles des Pères de l'Eglise ainsi que les Constitutions ecclésiastiques).
Observons que selon les Statuta Ecclesiae l'Evêque doit substituer la Tradition orthodoxe à sa
personnalité individuelle (et à son Surmoi).
1. Qui episcopus ordinandus est, antea examinetur, si natura sit prudens, si docibilis, si
moribus temperatus, si vita castus, si sobrius, si semper suis negotiis cavens, si humilis, si
affabilis, si misericors, si literatus, si in lege Domini instructus, si in scripturarum sensibus
cantus, si in dogmatibus eccclesiasticis exercitatus : et ante omnia, si fidei documenta verbis
simplicibus afferat, id est Patrem et Filium et Spirictum Sanctum, unum Deum esse
confirmans, totamque Trinitatis deitatem coessentialem, et consubstantialem et coaerternalem,
et coomnipotentem praidicans, si singularem quamquam in Trinitate personam plenum
Deum : si incarnationem divinam non in Patre neque in Spiritu Sancto factam, sed in Filio
tantum credat, ut qui erat in divinitate Dei Patris Filius, ipse fieret in homine hominis matris
Filius, Deus verus ex Patre, homo verus ex matre, carnem ex matris visceribus habens, et
animam humanam rationalem, simul in eo ambae naturae id est, Deus et homo, une personna,
unus Filius, unus Christus, unus Dominus creator omnium quae sunt, et auctor, et dominus, et
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rector Cum Patre et Spiritu Sancto, omnium creaturarum : qui passus sit vera carnis passione,
mortuus vera corporis suis morte : resurrexit vera carnis suae resurrectione, et vera animae
resumptione, in qua veniet judicare vivos et mortuos. Quaerendum etiam ab eo, si Novi et
Veteris Testimenti, id est, legis et prophetarum, et Apostolorum unum eumdemque credat
auctorem et Deum : si diabolus non per conditionem, sed per arbitrium factus sit malus.
Quaerendum etiam ab eo, si credat hujus quam gestamus, et non alterius, carnis
resurrectionem : si credat judicium futurum et recepturos singulos pro his quae in carne
gesserunt, vel poenas, vel gloriam : si nuptias non improbet, si secunda matrimonia non
damnet, si carnium perceptionem non culpet, si poenitentibus reconciliatis communicet, si in
baptismo omnia peccata, id est, tam illud originale contractum, quam illa quae voluntarie
admissa sunt, dimittantur. Si extra Ecclesiam catholicam nullus salvetur. Cum in his
examinatus, inventus, fuerit plene instructus, cum consensu clericorum et laicorum, et
conventus totius provenciae episcoporum, maximeque metropolitani vel auctoritate, vel
presentia ordinetur episcopus. Suscepto in nomine Christi episcopatu, non suae delectioni, nec
suis motibus, sed his patrum diffinitionibus acquiescat. In cujus ordinatione etiam aetas
requiratrur, quam sancti patres im praeligendis episcopis constituerunt. Dehinc disponitur,
qualiter ecclesiastica officia ordinantur
2. Episcopus cum ordinatur, duo episcopi ponant et teneant evageliorum codicem super caput
et cervicem ejus et uno super cum fundente benedictione, reliqui omnes episcopi, qui adsunt,
manibus suis caput ejus tangent..
3. Presbyter cum ordinatur, episcopo eum benedicente, et manu super caput ejus tenente,
etiam omnes presbyteri qui praesentes sunt, manus suas juxta manum juxta manum episcopi
super caput illius ponat.
4. Diacus cum ordinatur, solus episcopus, qui cum benedicit, manum super caput illius ponat :
quia non ad sacerdotium, sed ad ministerium consecratur.
5. Subdiaconus cum ordinatur, quia manus impositionem non accepit, patenam de episcopi
manu acciepiat vacuam et calicem vacuum. De manu vero archidiaconi, urceolum cum aqua,
et mantile, et manutergium
6. Exorcista cun ordinatur, accipiat de manu episcopi libellum, in quo scripti sunt exorcismi,
dicente sibi episcopo : Accipe et commenda memoriae et habeto potestam imponendi manus
super enegumenum, sive baptizatum, sive catechumenum.
8. Lector cum ordinatur, faciat de illo verbum episcopus ad plebem indicans ejus fidem ac
vitam, atque ingenium. Post haec spectante plebe tradat ei codicem de quo lecturus est, dicens
ad eum : Accipe et esto lector verbi Dei, habiturus, si fideliter et utiliter impleveris officium,
partem cum eis qui verbum Dei ministraverint.
9. Ostiarius cum ordinatur, postquam ab archidiacono instructus fuerit, qualiter in domo Dei
debeat conversari, ad suggestionem archidiaconi, tradat ei episcopus claves ecclesiae de
alterio, dicens : Sic age, quasi redditurus Deo rationem pro his rebus, quae his clavibus
recluduntur.
10. Psalmista, id est cantor, potest absque scientia episcopi, sola jussione presbyteri, officium
suscipere cantandi, dicente sibi presbytero : Vide, ut quod ore cantas, corde credas : et quod
corde credis operibus comprobes.
Traduction (1,8,10)
1. Celui qui est pressenti pour être ordonné à l’épiscopat, sera examiné au préalable. Il sera
vérifié s’il est d’un naturel avisé, s’il est modéré dans son caractère, s’il est doué pour
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apprendre, s’il mène une vie irréprochable, s’il est sobre, s’il gère toujours correctement ses
affaires personnelles, s’il est humble, s’il est quelqu’un à qui on peut parler, s’il est
miséricordieux, s’il est cultivé, s’il est instruit dans la loi du Seigneur, s’il est expert dans le
chant de l’Ecriture, s’il est exercé dans les dogmes ecclésiastiques. Avant toutes choses, on
s’assurera qu’il présente les preuve de la foi chrétienne avec des paroles simples, c’est-à-dire
en affirmant que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, prêchant la plénitude de
la divine Trinité co-essentielle, consubstantielle, coéternelle et co-omnipotente. Qu’il confesse
que chaque personne singulière dans la Trinité est Dieu pleinement : qu’il croit que
l’incarnation divine ne s’est pas opérée dans le Père ni dans le Saint-Esprit, mais seulement
dans le Fils, à savoir que Celui qui était le Fils de Dieu le Père dans la divinité, est devenu lui-
même dans l’humanité Fils d’une mère de race humaine, vrai Dieu sorti du Père, vrai homme
par sa mère, ayant reçu la chair des entrailles maternelles ainsi qu’une âme humaine
raisonnable, c’est-à-dire qu’il possède deux natures, divine et homme, étant une personne, Fils
unique, Christ, Dieu créateur de toutes choses, à la fois auteur, Seigneur et Maître de toutes
les créatures avec le Père et l’Esprit Saint : qui a souffert véritablement dans sa chair, qui a
péri dans une mort véritable de son propre corps ; il est ressuscité par la véritable résurrection
de sa propre chair et celle de son âme, dans la gloire de laquelle Il viendra un jour juger les
vivants et les morts. Il devra aussi lui demander s’il croit que Dieu est le seul et même auteur
du Nouveau et de l’Ancien Testament, c’est-à-dire la Loi et les prophètes et les écrits des
Apôtres; si le démon est devenu mauvais non pas par sa nature, mais par un acte libre de sa
volonté. On l’interrogera de même s’il croit à la résurrection de la chair que nous portons et
non d’une autre; s’il croit à un jugement futur, et que les hommes recevront un par un, pour
les actions qu’ils ont accomplies dans leur vie, soit des peines, soit la gloire. S’il ne
désapprouve pas le mariage, s’il ne condamne pas les secondes noces, s’il ne condamne pas la
perception des sens, s’il accepte à la communion les pénitents réconciliés, si dans le baptême
tous les péchés sont effacés, aussi bien la faute contractée à l’origine que celles qui ont été
commises du fait de la volonté. Si personne n’est sauvé en dehors de l’Eglise Catholique.
Lorsque le candidat, examiné sur tous ces sujet, aura été trouvé pleinement compétent, avec le
consensus des clercs et des laïques, il sera ordonné Evêque soit avec la bénédiction de
l’assemblée des Evêques de toute la province, et en particulier du métropolitain, soit en sa
présence. Une fois l’évêque reçu dans le nom du Christ, il ne devra plus consentir à sa propre
volonté ni à ses propres penchants, mais se plier aux limites fixées par les Pères. Dans
l’ordination de ce candidat, on veillera à respecter l’âge que les Saints Pères ont institué pour
l'élection des évêques. Ensuite on procède selon l’ordre des offices ecclésiastiques. (…)
8. Dans le rite de l’ordination du lecteur, l’Evêque parlera de ce dernier au peuple en
indiquant quel est sa foi, son genre de vie, et ses dispositions intellectuelles. Ensuite, sous le
regard de l’assemblée des fidèles, il lui transmettra le livre dans lequel il lira, en lui déclarant :
Reçois et deviens lecteur de la parole divine. Si tu remplis de manière fidèle et utile ton office,
tu recevras la part avec ceux qui servent la parole de Dieu.
10 Le psalmiste, c'est-à-dire le chantre, peut remplir sa fonction, sans que l'Evêque ait besoin
d'être mis au courant, sur le seul ordre du prêtre. Le prêtre lui dira : "veille à croire de tout ton
cœur ce que tu chantes de ta bouche et à prouver par tes œuvres ce que tu crois dans ton
cœur".
12. Les veuves ou les nonnes consacrées à Dieu, et que l’on veut employer au baptême des
femmes, doivent être en état d’instruire celles qui sont ignorantes et grossières sur ce qu’elles
doivent connaître avant le baptême et sur la façon dont elles devront vivre après avoir reçu ce
sacrement.
13. Les fiancés doivent être conduits à la bénédiction du prêtre par leurs parents ou les
garçons d’honneur. Ils doivent veiller à conserver leur virginité pendant la nuit qui suit cette
bénédiction nuptiale (par respect pour le sacrement).
14. L’évêque doit habiter dans le voisinage de l’église.
15. Que l’évêque n’ait que des meubles de vil prix, une table et un genre de vie pauvres et
qu’il ne cherche d’autre éclat que celui de sa piété et de ses vertus.
16. L’évêque ne doit pas se livrer à la lecture des livres païens, il ne doit lire ceux des
hérétiques qu’en cas de nécessité.
17. L’évêque ne doit pas s’occuper personnellement des intérêts des veuves, des orphelins et
des étrangers; il doit le faire par l’entremise de l’archiprêtre ou de l’archidiacre.
18. L’évêque ne doit pas se charger d’exécuter les testaments.
19. L’évêque ne doit entamer aucun procès concernant les affaires temporelles, même s’il est
attaqué.
20. Il ne doit pas s’occuper des affaires de sa maison, mais employer son temps à la lecture, à
la prière et à la prédication.
21. Sans nécessité impérieuse, un évêque ne peut s’abstenir de se rendre au concile; cependant
il y enverra ses légats, prêt à recevoir, sous la réserve de l’orthodoxie, tout ce que le concile
aura décidé.
22. Il ne peut ordonner aucun nouveau clerc sans l’avis des autres clercs, et il doit s’enquérir
du témoignage et du consentement des fidèles.
23. L’évêque ne peut entamer aucune action judiciaire en dehors de la présence de ses clercs,
sinon la sentence qu’il prononce est invalide.
24. Celui qui sort de l’Eglise pendant le sermon d’un prêtre, doit être excommunié.
25. Les évêques qui ont des discussions les uns avec les autres, doivent être réconciliés par le
concile, si la crainte de Dieu n’y suffit.
26. Les évêques doivent exhorter les clercs ou les laïques qui sont en discussion à se
réconcilier plutôt que de s’intenter des procès.
27. Ni un évêque ni un clerc ne peut quitter une localité peu importante pour une autre plus
agréable. Si le service de l’Eglise l’y oblige, le déplacement (d’un évêque) doit être accordé
par le concile sur la prière écrite du clergé et du peuple. Les autres clercs n’ont besoin (pour
leur déplacement) que de l’autorisation de leur évêque.
28. Une condamnation non régulière d’un évêque (vraisemblablement d’un clerc par son
évêque) est invalide, et doit être abrogée par le concile.
29. Si un évêque accuse d’un crime un clerc ou un laïque, il doit en apporter la preuve devant
le concile.
30. Les juges ecclésiastiques ne peuvent rendre aucune sentence en l’absence de l’accusé;
s’ils le font, la sentence sera nulle et la cause évoquées au prochain concile.
31. L’évêque ne doit considérer la fortune de l’Eglise que comme un bien qu’il administre,
mais qu’il ne possède pas.
32. Lorsqu’un évêque donne, vend ou échange une partie de la fortune de l’Eglise sans
l’assentiment et la signature du clergé, cet acte est invalide.
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33. Lorsqu’un évêque ou un prêtre se rend dans l’église d’un de ses collègues pour la visiter,
il doit être reçu suivant son rang et être invité à prêcher et à célébrer le saint sacrifice.
34. Lorsqu'un évêque s'assoit en un lieu quelconque, il ne doit laisser debout aucun prêtre.
35. A l'église ou dans les réunions du conseil, l'évêque doit avoir un siège plus élevé; dans sa
maison au contraire, il peut se considérer comme le collègue des prêtres.
36 Les prêtres doivent demander le saint Chrême avant la Pâque dans leur église cathédrale,
non à n'importe quel évêque, mais à leur propre évêque, et non par l'intermédiaire de
n'importe quel jeune clerc, mais ils doivent faire cette demande ou personnellement ou par
l'intermédiaire de celui qui est chargé de ce soin.
37. Le diacre doit savoir qu'il est le serviteur des prêtres comme celui de l'évêque.
38. En cas de nécessité, le diacre peut, en présence du prêtre et sur son ordre, présenter au
peuple la sainte Eucharistie.
39. Le diacre doit toujours s'asseoir sur l'ordre du prêtre.
40. Quand un diacre est interrogé dans une réunion de prêtres, il doit répondre.
41. Le diacre ne doit porter l'aube que pour le temps de l'oblation et de la lecture
42. On doit encourager le clerc qui, au milieu des persécutions, remplit ses fonctions avec
zèle.
43. Un catholique qui souffre persécution pour la foi doit être honoré de toutes sortes de
manières par les prêtres, et les vivres doivent lui être fournis par un diacre.
44. Que le clerc ne porte ni barbe ni cheveux longs.
45 Le clerc doit par ses vêtements et son attitude révéler sa profession et ne doit pas porter
d'ornements sur ses habits et sa chaussure.
46. Un clerc ne doit pas habiter avec des femmes étrangères.
47 Un clerc ne doit pas circuler par les rues et les places publiques que si les devoirs de sa
charge ne l'y obligent.
48 Un clerc qui, sans avoir quelque chose à acheter, court les foires et va sur le forum, doit
être dégradé.
49. Un clerc qui, sans être malade, manque aux vigiles, doit être privé de son traitement.
50. Un clerc qui, par suite des persécutions, abandonne ses fonctions ou les remplit avec
négligence, doit être privé de son emploi.
51. Le clerc instruit doit gagner par son travail ses moyens de subsistance.
52. Le clerc doit par un travail manuel ou par l'agriculture se procurer ses vêtements et sa
nourriture, sans cependant négliger ses fonctions.
53. Tous les clercs qui sont capables de travailler doivent apprendre un métier manuel et
savoir lire (litteras discant).
54. Un clerc qui porte envie à ses frères ne doit pas être promu au grade supérieur.
55. S'il accuse un de ses frères, il est excommunié par l'évêque. S'il s'amende il pourra être
reçu à la communion, mais il demeurera exclu du clergé.
56. Si un clerc se rend coupable de flatteries ou de trahison, il doit être dégradé de sa charge.
57. Un clerc qui tient de mauvais propos, en particulier sur les prêtres, doit demander son
pardon sans cela il sera dégradé et jamais plus rétabli dans son office s'il ne fait satisfaction.
58. S'il a l'habitude d'intenter des procès et de porter des accusations, son témoignage ne
pourra être reçu qu'accompagné de preuves certaines.
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59. Quand des clercs vivent en discorde, l'évêque doit essayer de ramener l'union entre eux
par ses exhortations ou en faisant intervenir son autorité. Le concile punira ceux qui
n'obéiront pas.
60. Un clerc qui fait des farces ou des plaisanteries en se servant de mots peu convenables,
doit être éloigné de son emploi.
61. Le clerc qui prête serment sur des créatures doit recevoir la censure la plus sévère. S'il
persiste dans sa faute, il sera excommunié.
62. Un clerc qui chante pendant les repas doit être également puni.
63. Un clerc qui rompt le jeûne sans nécessité urgente (inevitabilis necessitas) doit être
ramené à un rang inférieur.
64. Celui qui jeûne le dimanche ne doit pas être regardé comme catholique.
65. La Pâque doit être célébrée partout le même jour.
66. Lorsqu'un clerc estime que la sentence prononcée contre lui par son évêque n'est pas
fondée, il doit recourir au concile.
67. Les insurgés, les usuriers et ceux qui ont soif de vengeance ne peuvent être ordonnés
clercs.
68. Un pénitent, même bon, ne peut être ordonné clerc. Si par suite de l'ignorance de l'évêque
il a été ordonné, il sera déposé de son ordre parce qu'il a dissimulé son état avant l'ordination.
Si l'évêque a ordonné sciemment ce pénitent, il perd son droit d'ordination.
69. Une peine analogue frappe l'évêque qui ordonne sciemment un homme qui avait pour
femme une veuve ou une femme divorcée ou qui était mariée pour la seconde.
70. Un clerc doit fuir les dîners et la compagnie des hérétiques et des schismatiques.
71. Les réunions des hérétiques ne doivent pas être appelées Eglises, mais conciliabules.
72. Personne ne doit prier ni chanter des psaumes avec les hérétiques.
73. Celui qui reste en communion avec un excommunié ou prie avec lui, doit être
excommunié.
74. Le prêtre doit, sans acception de personnes, indiquer une pénitence à quiconque veut faire
pénitence.
75. Les pénitents coupables de négligence ne peuvent être réconciliés que plus tard.
76. Si un malade demande à faire pénitence, mais qu'à l'arrivée du prêtre il ait perdu la parole
ou la connaissance, ceux qui l'ont entendu exprimer son désir doivent en témoigner et il
recevra sa pénitence. Si l'on croit qu'il va mourir, il doit être réconcilié par l'imposition des
mains et on lui donnera la sainte Eucharistie. S'il survit, les témoins susdits doivent lui
certifier l'accomplissement de son désir et il se soumettra aux règles de la pénitence aussi
longtemps que le prêtre le jugera nécessaire.
77. On doit donner le viatique aux pénitents malades.
78. Les pénitents qui reçoivent la sainte Eucharistie pendant une maladie, ne doivent pas
croire, s'ils survivent, qu'il ont reçu l'absolution sans imposition des mains (c'est-à-dire qu'ils
doivent se considérer comme obligés aux œuvres de pénitence par suite de l'imposition des
mains qui leur a été faite).
79. Lorsque les pénitences, qui se montrent zélés, meurent par hasard pendant un voyage ou
une traversée, alors qu'on ne peut leur porter secours, on doit prier et offrir le saint sacrifice
pour eux.
80. A chaque époque de jeûnes, les pénitents doivent recevoir des prêtres l'imposition des
mains.
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81. Les pénitents doivent apporter les morts à l'Eglise et les ensevelir.
82. Les pénitents doivent se mettre à genoux aux jours de fête et de joie.
83. Dans l'église, on doit honorer les pauvres et les vieillards plus que les autres.
84. L'évêque ne doit interdire à personne, fut-il païen, hérétique ou juif, l'entrée de l'église ni
l'empêcher d'entendre la parole de Dieu jusqu'au moment de la messe des catéchumènes.
85. Ceux qui veulent être baptisés doivent donner leurs noms; lorsqu'ils ont été éprouvés par
l'abstention de vin et de chair et par une fréquente imposition des mains, ils doivent être
baptisés.
86. Les nouveaux baptisés doivent pendant quelque temps s'abstenir de repas copieux, du
théâtre et de leurs femmes.
87. Lorsqu'un un catholique porte un procès le concernant (qu'il soit juste ou injuste) devant le
tribunal d'un juge hérétique, il doit être excommunié.
88. Celui qui aux jours de fête manque le service divin, mais va au théâtre, doit être
excommunié.
89. Celui qui passe son temps avec les augures (devins) et s'occupe d'incantations (évocations)
doit être exclu de l'Eglise; de même celui qui participe aux superstitions juives et aux féries
païennes.
90. Les exorcistes doivent chaque jour imposer les mains aux énergumènes.
91. Les énergumènes doivent balayer les églises.
92. Les énergumènes qui séjournent dans la maison de Dieu doivent recevoir en temps voulu
leur pitance qui leur est apportée par les exorcistes.
93. On ne doit accepter ni dans le sacrarium ni dans le gazophylacium l'offrande offerte par
des frères qui vivent en mésintelligence.
94. Les présents de ceux qui oppriment les pauvres doivent être refusés par les prêtres.
95. Celui qui retient les dons faits par les défunts à l'Eglise ou ne les restitue qu'avec difficulté
doit être excommunié comme étant un assassin des pauvres.
96. Devant le tribunal, on doit examiner la conduite et la religion de l'accusateur et du
prévenu.
97. Le choix du directeur de femmes consacrées à Dieu doit être examiné par l'évêque.
98. Un laïque ne doit pas enseigner en l'absence des clercs, à moins que ce ne soit pas leur
ordre.
99. Une femme, quelque instruite et quelque sainte qu'elle soit, ne doit pas se permettre
d'enseigner dans une assemblée (d'hommes).
100. Une femme ne doit pas baptiser.
101. Les jeunes veuves maladives doivent être entretenues aux frais de l'Eglise.
102. L'évêque ou le prêtre doit veiller à ce que les jeunes veuves ou les nonnes ne soient pas
en trop grande familiarité avec les clercs à l'occasion de leur nourriture corporelle.
103. Les veuves entretenues par l'Eglise doivent être pleines de zèle pour le service de Dieu.
104. Si une veuve consacrée au Seigneur a pris le saint habit, et se marie de nouveau, elle doit
être complètement exclue de la communion avec les chrétiens.