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ESPACEINFO25

Ce document décrit les conceptions aristotéliciennes sur la pesanteur et la gravitation telles que comprises par les Anciens. Il explique que pour Aristote, les objets tombent à des vitesses différentes selon leur masse, et que leur mouvement naturel est vertical vers leur lieu naturel. Le document présente ensuite les travaux de Galilée qui ont remis en question ces conceptions.

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ESPACEINFO25

Ce document décrit les conceptions aristotéliciennes sur la pesanteur et la gravitation telles que comprises par les Anciens. Il explique que pour Aristote, les objets tombent à des vitesses différentes selon leur masse, et que leur mouvement naturel est vertical vers leur lieu naturel. Le document présente ensuite les travaux de Galilée qui ont remis en question ces conceptions.

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t s s N o 7 5 1- 5 0 7 3

19 8 3 No 25
(Deuxrème éditron, mai 1986)

Éditorial
La gravitation universelle... Concept
insolite dont I'histoire est en elle-
même passionnante puisqu'y sont
associés certains des grands noms
qui ont marqué la science occidentale.
Théorie féconde, surtout, qui per-
met de rendre compte, entre autres,
de la chute des corps sur Terre ainsi
que du mouvement des planètes, des La chuteversle sol de la plupartdesobjetsabandonnés à eux-mêmes au voisinage
satellites artif iciels et des sondes C'est d'ailleursun phénomène
de la Terre est un fait d'expérience. qui se manifeste
spatiales... depuistoujours,et quotidiennement, aux homrnes.Au coursdessiècles,de multiples
Mais, grâce à Einstein, la gravita- hypothèsesont été ayancéespour tenter de rendrecompte,d'une façon satisfaisante,
tion c'est aussi la clef pour compten- des phénomènes observables. Elles ont conduit leurs auteursà nousproposerune
dre l'état d'impesanteur, phénomène nouvelleconceptionde l'univers...(*).
mal connu, aux conséquences éton-
nantes tant sur le plan pratigue (pour
les cosmonautes) que scientifique : ce
sera d'ailleurs le thème de notre pro- Comme elles se sont imposées,nous
chain numéro. Le tt bOn g,en5 t) e x a m i n e r o n sd o n c l e sc o n c e p t i o n sa r i s -
t o t é l i c i e n n es u r l e s u j e t q u i n o u s i n t é -
des Anciens resse ici, la chute des corps.
Pour les Anciens, si certains objets
Quelques siècles avant l'ère sont lourds et d'autres légers, c'est
Dans ce numéro chrétienne,la civilisation grecquea vu
naître bon nombre dessavantset ohilo-
q u ' i l s r e n f e r m e u te. l l p r o p o r t i o n sv a r i a -
bles, les . quatre éléments" (terre,eau,
s o p h e sq u i o n t b â t i l e sf o n d e m e n t id e l a air. feu) : la telre est " naturellement"
Les dossiers scienceantique. Mais cette époque est lourde, le feu " naturellement" léger,
dominée par la penséed'Aristote (envi- I'air et I'eau occupant des positions
o D e l a p e s a n t e u àr l a ron 384-322 avant J.-C.), disciple de interrnédiaires.
gravitation Platon et précepteul d'Alexandre le
Grand, penséequi a connu un rayonne- Le mouvement naturel d'un objet
terrestre'?C'est le mouvementvertical,
Actualité astronautique ment considérabledans tout ['Occident
selon la ligne droite allant de I'observa-
pendant près de... deux mille ans !
o Sarsat,/Cospas, teur au centre de la Terre. Il est dirigé
IRAS. etc. vers le haut si I'objet est léger, vers le
(') Voir note en page 2 bas s'il est lourd.
Calendrier de l'espace
o Du 6 juillet
au 30 octobre 1 982 34

Qu'aduiendra[t'il d'un boulet qu'un canon Po'


jetterait à la uefticale ? Retomberalt IL sur Ia
Terre ?
Telle est Ia question à laquelLele Père Mersenne,
au XVIF siècle, uouLut appoftet une rcponse en
téalisant I'expirtence repÉsentée sur cette gra
uure dans I'espoir d'obtenir un irtdtce pernet
tant de trancher Ie débat entre les pattisans
d'une Terre immobile et ceLlx d'une Terre en
tnouuement...
Aucun des boulets tinis n'agant éte retrouté, Ies
exÉrimentateurs en conclurent" nallement,
qu'tls aoaient dû se perdre dans I'éther' La que
ielle des anciens et des modernes rebondissait
(Document CNÉVv1/Lauros'C iraudon)

N' 2 5 , J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 1
De la pesanteur à la gravitation

Pour Aristote, le mouvementde chute Située au centre du monde(l) et monde sublunaire,la Terre et sesenvi-
est dautant plus rapide que I'objet est entouréede cescorps incorruptibies,la rons immédiats,d'autre part, le monde
plus lourd (un bloc de pierre devant, Terre - de nature différente - est elle- sidéral i deux mondes différents ayant
selon lui, tomber plus vite qu'une pièce même immobile (aucun déplacement des lois physiques différentes.
de monnaie). L'influence de la forme de dans I'espace,aucune rotation sur elle-
I'objet sur cette vitesseet I'existencede même). Elle est unique dans I'univers, Voilà, sommairement présentées,
la résistancede I'air sont reconnues. c'est le berceaude I'humanité. quelques-unesdes évidencesreconnues
par les Anciens et qui allaient être
Selon les Anciens, un corps qui tombe considéréescomme vraieset enseignées
va de plus en plus vite. La raison ? Parce Aux yeux des Anciens, la distinction dans toutes les universitésoccidentales
qu'il doit gagner le plus vite possible est donc très nette entre, d'une part, le au moins jusqu'au XVII" siècle.
son lieu naturel.
Pourquoi les corps lourds tombent-
ils ? Parce qu'ils sont poussés par le
. désir de rejoindre leur lieu naturel, Galilée, ses exlÉrlences et ses obseruations
"
de s'unir spontanémentà la chosesem-
blable. Cette tendance naturelle des
corps pesants à la chute (ce qu'on Né à Pise en 1564,Galilée consacra t e m p s e n t r e I ' e n s e i g n e m e n t , l a
appellera plus tard la pesanteur) esT sa vie aux mathématiques,à la physi- recherche,des travaux d'ingénieuret la
que'et à I'astronomie partageant son rédaction de plusieurs traités.
alors considérée comme une propriété
,de la matière.
Comment les Anciens interprètent-ils
Ies autres trajectoires, cellesqui ne sont
pas verticales (par exemple, celle d'un
projectile ou d'une pierre lancée en
I'air,...)? Pour eux, ellesrésultentd'un
mouvement .violent' contraire à la
nature de I'objet. Mais, tôt ou tard,
I'objet retrouvera son mouvement
naturel cherchant à reprendre sa place
naturelle...
Dans le ciel défilent les corps célestes
(étoiles fixes et étoiles errantes - les
planètes-, le Soleil et la Lune) consti-
tués - affirment les Anciens - d'un
cinquième élément, l'éther. C'est une
substanceimmuable, . incorruptible o
disent-ils,contrairement aux quatre élé-
ments terrestres susceptibles de subir
des changements.
Sur Terre, les choses naissent, se
transforment et meurent. Dans les
cieux, par contre, rien ne change: tout
est parfait et éternel.
Le mouvement naturel d'un corps
céleste? C'est le mouvement circulaire
uniforme qui évoque la perfection et la
perpétuité. Un peu plus tard, au II" siè-
cle de notre ère, dans son système du
monde. I'astronome Ptoléméeessaiera
de rendre compte du mouvement réel
des corps célestesen faisant intervenir
des combinaisons de mouvements
circulaires.

( * ) P o u r l e l e c t e u rq u i s o u h a i t e r a iet n s a v o i rp l u s
s u r l e s u i e t ,n o u sa v o n si n d i q u ée n p a g e2 4 q u e l q u e s
articleset quelquesouvrages: de quatre d'entreeux,
repérés par un numéro de référence,sont extraites
les citations reproduites D'autres références,
c o n c e r n a n td e s p o i n t s p l u s p r é c i s ,d ' i n t é r ê tm o i n s
g é n é r a l ,s o n t c i t é e s e n c o u r s d ' a r t i c l e .N a t u r e l l e -
m e n t l e l e c t e u rt i r e r a t o u t p r o f i t à c o n s u l t e ré g a l e -
m e n t d i v e r s m a n u e l ss c o l a i r e se t u n i v e r s i t a i r ees t
l e s e n c y c l o p é d i edse s o n c h o i x
A en croire cefteqrauure d'inspiration romantique,c'est à un LÉritÂbleemDrtsonnementqu'aurait
été condamné Gâlilée,le lîjuin 1633,au termede son procès.En réatitij,tl fut renw11é'danssa
( 1 ) E n r é a l i t éd, a n sl e s v s t è m ed e P t o l é m é el e c e n -
maison d'Arcetrt, près de FIorence,où il resta assigrrc'à Ésidence jusqu'à sa moft
ûe des défércnts ne coincide pas avec celui de la A noter,surle pilier, la représentationschématiquedu sgstèmehéliocentriquequ'on lui reprochait
Terre. de propager ('Documenf8.N., Galiléed'aprèsJ. Laurent et Deveria,1825).

2 _ E S P A CIE O.N2 5 . J U I N1 9 8 3
N F O R M A T IN
De la pesanteur à lu gravitation

A Pise,en présence de Jean de Médicis, Calilée renouuelLe ses expértences sur Ia chute des corps au mogen de boules et d.'un plan inclinée. Calilée
est au ceÂffe, parml ses elèues et disciples (Peinture murale du musée de physique et d'histoire naturelle de Florence, exécutée par C. Bezzuoli,au
XX" siècle; document Alinari).
Son æuvro est considérableet son divers objets de masseet de forme diffé- reusementvérifiée.Une trentained'an-
cheminement intellectuel passionnant; rentesdepuisle sommetd'une tour [4]), néesplus tard, réalisantdesexpériences
quant à son existence,elle connut une et, plus tard, I'utilisation de plans incli- sous vide, R. Boyle prouvera qu'il en
fin dramatique et humiliante suffisam- nés pour ralentir la chute des billes est vraiment ainsi. (Et en l9l l, à la sur-
ment célèbre(2) pour qu'on s'abstienne I'amènent(5) à énoncer les lois de lq face de la Lune, corps célestedépourvu
d'y revenir (le procès de 1633 le chute des corps(6), résultats qui vont à d'atmosphère, I'astronaute Scott se
condamneà la résidencesurveilléejus- I'encontredes principeset despostulats livrera à une expériencedu mêmetype :
qu'à la fin de ses jours; il s'éteint en des Anciens.Valablesdans un repèrelié il laissera tomber un marteau et unre
1642\. à l'écorceterrestre,ceslois peuventêtre plume d'oiseauqui gagnerontle sol à la
expriméesde la façon suivante: même vitesse.)
Dans le cadre de cet article sur la
chute des corps, nous verrons d'abord o tous les corps tombent avec la même o les espacesparcourus par un corps en
en lui le fondateur de la dynamique accélérationquel que soit leur poids. chute libre sont proportionnels au carré
moderne (science du mouvement des Selon Galilée. les écarts constatésau des temps correspondants. C'est la /ol
corps considérédans sesrapports avec cours des expériences sont imputablesà des espacesqu'on exprime aujourd'hui
les forces qui en sont les causes). la seule résistance de I'air. Faisant par la relation i e : I/2 gt2 dans
p r e u v e d ' u n e f o r t e p e r s p i c a c i t é , i l laquelle e est la distanceparcourue,8.
e s t i m eq u e d a n sl e v i d e ( d o n t I ' e x i s t e n c e I'accélération de la pesanteur et I la
Rebuté par la médiocrité de I'ensei- resterahypothétiquejusqu'au milieu du durée de chute.(On supposeque pour t
gnementde son époque,il se singularise XVII" siècle)cetteloi devrait être rigou- : 0 , o n â V o: 0 e t e . : 0 . ) O n d i t d ' u n
en accordant une large place, dans ses tel mouvement ou'il est uniformément
rechercheset réflexions,aux faits et au accéléré.
monde de I'expérience: il évalue des
Volr L'Affaire Galilée, Pour la science, octobre
temps,déterminedes poids, mesuredes 19 8 2 , p p . 6 8 - 7 9 . A j o u t o n s q u ' e n 1 9 7 9 l e p a p e J e a n - o la vitesse d'un corps en chute libre
l2l

distances,etc. Pour lui, connaîtreimpli- P a u l l l a s o u h a i t é o u e s o i t r o u v e r t l e d o s s i e r G a l i l é e . s'accroît proportionnellement au temps.


que démontrer, confronter et prouver. C'est la loi des vitessesqu'on exprime
(3) Celte thèse est toutefois conteslée par certains
Il souhaite vérifier ce qui est enseigné. h i s t o r i e n s d e s s c i e n c e s . A c e s u j e t , l i r e G a l i l é e e t aujourd'hui par la relation : v : gr où v
Et, de ce fait, on le tient pour I'un des I'expérimentation, La recherche, avril 1983, pp 442' est la vitessedu corps, g I'accélération
c r é a t e u r s , a v e c I ' A n g l a i s F . B a c o n 454. de la pesanteuret / la durée.(On fait les
(1561-1626),de la méthode expérimen- (4) Contrairement à ce que rapporte la légende.
mêmeshypothèsesque précédemment.)
n u l n e p e u t a s s u r e r q u ' i l s ' a g r s s a i td e l a c é l è b r e t o u r
tale (3). p en c h é e
(5) Reconnaissons toutefois que dans ses spécu-
Pour une chute se oroduisant dans
lations Galilée a utilisé certains travaux et certaines I ' a i r , G a l i l é es i g n a l eI a p o s s i b i l i t éd ' a t -
* Ses recherchessur le mouvement i d é e s d e s e s p r é d é c e s s e u r s m é d i é v a u x o u p l u s teindre une vitesse limite, lorsque la
anciens (Réf 2. p 108)
pendulaire(étude des lois régissantles résistancede I'air devientégaleau poids
(6) formulation ne daterait que de
oscillationsdu pendule),puis sesexpé- 1 6 3 2 Leet unr o n d e 1 6 0 2 ceoxmamc tee r l e s t s o u v e n t m e n - et que le mouvement se poursuit de
riencesde Pise (mise en chute libre de t i o n n é ( R é f 1 , p 1 9 1 ) facon uniforme.

NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 3
De la pesanteur à Is gravitation

Et s'il ne découvrepas la causede la Comment Galilée analyse.t.illa tmjectoire des une uitesse de 15 m/s, depuis un remparL (L9
pesanteur,il n'en met pas moins en évi- projectiles? mouvement est rapporté à.un repère terrestre R
dencel' < usage" particulièrementsim- Pour le comprendre, considérons I'exemple supposé, galiléen ei la résistanèe de I'air est
ple de la nature dans le mouvement d'un bouletde canon ttrc horizontalementauec neglrgee.)
vertical des corps lancésvers le bas ou Si I'attraction terrestre n'existait oas. Ie boulet
vers le haut: une sccélérationconstsnte. àurait un mouuement horizontal. rectiltane et
uniforme: en une seconde il seiraiten"A, en
Quant à la fameuseloi de I'inertie(7), deux secondes en B, etc.
les historiens ne s'accordent euère:
p o u r l e s u n s , G a l i l é ee n s e r a i tl { n v e n - Si Le boulet quittait Ie canon sans u[tesse ini'
teur, pour les autres,il n'aurait fait que tiale, soumts à t'attraction terrestre iI serait en
chute libre. Son mouuement serait ueft.ical, recti-
I'approcher sans l'énoncer véritable- l[one et uniformément accéléré: en une
ment (à Newton revenantI'honneur de séconde iI serait en a, en deux secondes enb,
la formuler dans sa conceptionla plus etc.
large, en laissant place à un univers
Galilée démontre que la tr4jectoire théorique du
infini que semblait refuser Galilée). boulet est une parabole qui resulte de la combt
Avec, semble-t-il,juste raison, certains naison des deux mouuements pnécédemment
auteurs (cf. Réf. 2) précisentque Gali- euoques.
lée n'aurait fait appel à un principe
Autrement dit, dans La première seconde qui
d'inertie que dans le cas particulier du sull son ëjection le boulet progresse horizontale'
mouvement circulaire (corps en rota- ment de 15m et, simultanément" descend de
tion) et celui d'un mouvementrectiligne 5m. Pendant La seconde suiuante, il progresse
limité (corpspesants)sansqu'une géné- horizontalement de 15m et descend d.e 15m,
etc. (Document EI - Boltana/Reilles).
ralisation permette d'englober tous les
cas.
* Pour la connaissancede la trajec-
toire des projectiles,I'apport de Galilée
est tout aussi important. Il réussit à
d',
a!-
È:==:+
t
È:=,- 3+ È=5' È=--j;

démontrer que la trajectoire d'un pro- :


jectile est une parabole(8) (du moins en
--1s\
serait-il rigoureusementainsi sans la
résistancede I'air et en supposantgali-
léen le repère terrestre et uniforme le -è(
champ de pesanteurterrestre).Celle-ci
résultede la combinaisonde deux mou-
vementsindépendants,c'est-à-diresans
incidencel'un sur I'autre, se faisant à -dû
a n g l e d r o i t : u n m o u v e m e n tu n i f o r m e i-r
(à vitesseconstante)vers I'avant, selon
I'horizontale et un mouvement unifor-
mément accéléré(à vitessecroissanteet
accélération constante) vers le bas. v
selon la verticale.

Pourquoi Galilée entreprit-il ces Cet autre exemple ua nous seruir à souligner I'importance du repère utilisé pour I'analgse de Ia
recherches sur la chute des corps ? En tr4jectoire d' un projecttle.
Solt un auion dont on suppose la masse et Ia uitesse constantes. (On néglige la résistance cle
copernicien(9) convaincu, il voulait I'air.) Au-dessus de A, il largue une bombe et continue son uoL.
résoudre le problème de la chute des Le.rnouuement de ce projectile sera anelgué, d'yne part dans un repère (R), terrestre et suppoæ.
corps dans I'hypothèse d'une Terre en galiléen, d'autre paft dans un repère (R'), lié à I'auion et lui aussi galiléen.
mouvementautour du Soleil. Pour un obseruateur ten'estre, fixe par rapport à (R), le projecttle ua décrire laparabole a - b - c -

Pour un obseruateur passager de L'auion, immobtle par rapport à(R'), Ie projecttle ua demeurer à la
uefticale de I'auion et décrire une droite.
(7) Par inertie, on désigne la résistance naturelle Parabole dans un cas, drotte dans l'autre: aucune des deuxtr4jectolres n'estplus,,uraie, que
des corps à toule modification de leur état de repos I'autre, c'est stmplement une question de repère (Document EI"- Boltana/Reilles).
ou de mouvement, Si un corps est au repos,il tend à
le rester; s'rl est en mouvement, il tend à le rester
Si, comme I'affirmaient Copernic... le sol - devraient svstématiquement
(8) Les propriétés des sect/ons coniques (obte- et d'autres, la Terre se déplaceautour être distancéset se reirouver lôin der-
nues par I'intersection de plans coupant sous
diverses inclinaisons un cône droit, à savoir ellipse,
du Soleil en même temps qu'elle tourne rière la Terre...
p a r a b o l e e t h y p e r b o l e )o n t é t é d é c r i t e s p a r l e m a t h é - sur elle-même, comment expliquer
maticien grec Apollonios de Perga (vers 262-280 av qu'un corps tombe verticalementversle
J -C ) Avec Gâlilée, c'est la première fois que l'une
Et sestravaux sur la combinaisondes
d'entre elles intervient à propos de l'étude d'un phé- sol ? (Exactement comme si la Terre mouvementslui permettent de trouver
nomène naturel Après lui, Kepler et Newlon iront était... " immobile " dans I'espace!) Et u n e e x p l i c a t i o n: p r e n a n t I ' e x e m p l e
dans la mème voie
comment répliquer aux argumentsdês d'une pierre lâchéedu sommet du mât
(9,Disciples de l'astronome polonais N. Copernic
partisansdes Anciens selon lesquelsla d'un navire, il affirme qu'elle tombera
_
i.l413-1543), les coperniciens étaient partisans du Terre ne pouvait qu'être immobile car, toujours au pied du mât, que le navire
syslème héliocentrique: le Soletl est au centre de dans le cas contraire, les nuages qui soit immobile ou en mouvement...Par-
I univers tandis que les planètes sont animées d'un
double mouvement; elles tournenl, d'une part, sur flottent dans I'air et les oisea-uxqui tant de là, il est facile de transposer et
elles-mèmes, d'autre part, autour du Soleil. quittent leur branche- sansliens avec d'assimiler la Terre à un navire. etc.

4 - , E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N I 9 8 3
De la pesanteur à lu gravitation

Malheureusementpour Galilée, ce toutefois tenter d'en expliquer les rai- tantes(découvertedu relief de la Lune,
n'est pas la preuve(10) du mouvement sons. (Il n'accepterajamais I'idée des des quatre gros satellitesde Jupiter, des
de la Terre. Ses expériencesmontreut orbites elliptiquesde Kepler aveclequel phases de Vénus, des taches et de la
seulementque les lôis de Ia chute des il entretenaitune correspondance et qui r o t a t i o n d u S o l e i l , . . . )e t l e u r s c o n s é -
corps - telles qu'il les a établies - lui avait adressédes exemolairesde ses quences - fondamentales- allaient
s'accommodentfort bien d'une Terre l i v r e s . )I l p o s e u n p r i n c i p e d ' . i n e r t i e é t a y e r l e s y s t è m ec o p e r n i c i e nd u
en mouvement...mais qu'ellesne I'exi- circulaire' selonlequel. un objet lancé monde : les corps célestesn'ont pas la
gent pas ! sur un chemin circulaire continue le perfection imaginéepar les Anciens et
chemin en cercle,à vitesseconstanteet certains ressemblentmême à la Terre
* Autre grand domaine où s'illustre pour toujours, sauf s'il subit I'action (la Lune et ses montagnes,par exem-
Galilée, I'astronomie.Partisan du sys- d'une force extérieure ', (Réf. 2, p. 122). ple), le Soleil ne peut se trouver qu'au
tème proposé par Copernic au milieu Il allait appartenir à Newton de donner centre du monde. etc.
du XVI" siècle,il est attachéaux mou- une formulation exactede ce principeet
vements circulaires des olanètes sans de fonder une véritable mécanique " Galilée n'a pas réellementexpliqué
céleste. comment la Terre pouvait se mouvoir,
mais il a réussià montrer pourquoi des
(1O) Ses expériences ne lui apporteront d'ailleurs
Le perfectionnementqu'il apporte, expériencesfaites sur la Terre, telles
jamais cette preuve tant attendue. La seule preuve dès 1609, à la lunette astronomiquele que celles sur la chute des corps
qu'il pensait détentr, sa théorie du flux et du reflux conduit à être I'un despremiershommes pesants, ne pouvaient ni prouver ni
de la mer, était erronée ll faudra attendre 1851 et
l ' e x p é r r e n c ed e F o u c a u l t , à P a r i s , p o u r p r o u v e r e x p é - à découvrir les cieux aitrement qu'à l'æit infirmer le mouvement de la Terre. ,
rimentalement la rotation de la Terre sur elle-même. nu. Ses observationssont très imoor- (Réf. 2, p. t25).

Un chercheur besogneux et obstiné: Kepler

Très tôt initié à I'astronomie sous Trois lois (12) vont naîtredestravaux Le . moteur " de ces mouvements
I'influence d'un maître remarquable d e K e p l e r : elliptiques? Pour Kepler, c'est dans le
(Maestlin), I'Allemand Johannes Soleil, centre de notre systèmeplané-
o 1'" loi I'orbite de chaqae planète est
Kepler (1571-1630)se rallie rapidement une taire, qu'il doit résider. Un peu à
ellipse dont le Soleil occupeunfoyer.
aux conceptions de Copernic, proba- Cette loi fut I'image de la chaleur ou de la lumière
établie en 1605 avec des
blementdès 1596.En 1600il est admis à donnéesrelatives Mars qui en émane,il envisageune < vertu >
à et publiée en
traVailler à Prague aux côtés de I'astro- 1 6 0 9 : magnétiqueou pseudo-magnétique ( I 3)
n o m e d a n o i sT y c h o B r a h é ( 1 5 4 6 - 1 6 0 1 ) qui expliquerait pourquoi les planètes
dont il va utiliser les très nombreux o 2" loi z les surfoces balayées pendant se soumettentà seslois. Toutefois cette
r é s u l t a t s d ' o b s e r v a t i o n s( l l ) , f a i t e s des temps égaux par le rayon vecteuy < vertu ' ne serait < pas attractive,mais
depuis une vingtaine d'années, pour Soleil/planète sont égales. C'est la loi seûlementpromouvante,s'exerçantà la
tenter d'établir la véritablestructurede des aires, en fait découverte la pre- manière d'un bras poussant la pla-
I'univers. mière, en 1602,en étudiant I'orbite de n è t e" . ( R é f . 4 , p . 8 ) S e l o n K e p l e r , e l l e
la Terre mais également publiée en ne s'exerceraitque dans le plan de I'or-
Sur Ies conseils de Tycho Brahé, t 6 0 9 ; b i t e e t s o n i n t e n s i t év a r i e r a i te n r a i s o n
Kepler décide de s'appuyer sur les o 3" foi : pour chaqueplanète du système inverse de la distance (loi en l/r).
résultats des observations et de les solaire, il y a proportionnalité entre le
confronter à la théorie, ou plutôt aux carré de la période (temps nécessaireà Dans son ouvrage paru en 1609,.
théories. Ce qui va le conduire à des la planètepour parcourir une orbite) er Astronomie nouvelle,Kepler évoque
conclusions inattendues dont ne oeu- le cube du demi-grand axe de l'orbite. I'attraction mutuelle qu'il ne croit pos-
vent rendre compte ni le systèmé de C ' e s tl a l o i d ' h a r m o n i eé n o n c é ee n 1 6 1 8 sible qu'. entre corps apparentés,
Ptoléméeni celui de Cooernic ni celui qui semblebien impliquer < que le soleil c o m m e l a T e r r e e t l a L u n e ,e t n o n e n t r e
de Tycho Brahé. fournit la force qui louverne les pla- l a T e r r e e t l e s p l a n è t e sn o n p l u s q u ' e n -
nèteset les fait se mouvoir comme elles t r e l e S o l e i l e t l e s p l a n è t e s . .".. ( R é f . 1 , ,
En effet, la nécessitéà laquelle il l e f o n t ' , . ( R é f .2 , p . l 4 l ) p.294) Il n'ira pas plus loin en ce
aboutit est... d'abandonner les trajec- domaine.
toires circulaires(retenuespar tous ses Pour la première fois, les mouve-
Il n'est pas difficile d'imaginer que
prédécesseurs, sansexception)pour Ies ments planétaires satisfont à des lois Ies découvertesde Kepler durent paraî-
remplacer par des orbites elliptiques... 4athématiques. Si elles ne fusionnent t r e i n a c c e p t a b l eàs s e sc o n t e m p o r a i n s .
pas encore, la physique céleste et la
pour [a raison majeure qu'elles por-
C'était là une proposition dont nous physique terrestre tendent I'une vers t a i e n t a t t e i n t ea u x m o u v e m e n t sc i r c u -
réalisons difficilement la hardiesse l'âutre... l a i r e sa d m i sp a r t o u s .d e sa r i s t o t é l i c i e n s
aujourd'hui': pour la première fois, on aux coperniciens, Galilée inclus. Au
osait rompre avec l'hypothèse deux fois s u r p l u s ,s e s é c r i t s é t a i e n t c o n f u s ( 1 4 ) ,
millénsire du mouvement circulaire ! (12) Ces lois sont énoncées en considérant les
mouvements rapportés soit au repère de Copernic
(l'origineest âu centre d'inertie du svstème solaire et
(13) A celte époque, les propriétés des aimants
les trois axes sonl dirigés vers trols étoiles,ces axes
formânt un dièdre indéformable). soit au repère de étaient connues et c'est en 16O0 oue W Gilbert
( i 1 ) F a i t e sà l ' c e i ln u a u m o v e nd ' i n s t r u m e n t sd e Kepler (l'origine est au centre.d'inertie du Soleil et avait publié le premier traité scientifique sur le
g r a n d e s d i m e n s i o n s ,l e s o b s e r v a t i o n sd e T v c h o les trois axes sont parallèles'à ceux du repère de magnétisme terreslre {cf El, no 18, p 3}
Brahé ont parfois une précisiond'environ une C o p e r n i c ) ,c e s d e u x r e p è r e s p o u v a n t ê t r e c o n s i d é r é s (1 4) A ce sujet, lire Kepler aux sources de I'astro-
m i n u t e d ' a r c , s o i t d i x f o i s m e i l l e u r eq u e c e l l e d e s comme galiléens Pour les lois de Kepler, voir aussi nomie et de la science-fictrbn, La recherche, novem-
d o n n é e sd o n t d i s p o s a i tC o p e r n i c . El. n.8, p 6. bre 1971, pp 986-988

NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 5
De la pesanteur à la gravitation

d'une langue prolixe et complexe, fer-


tiles en spéculations mystico-
mathématiquesd'inspiration pythago-
ricienne,propresà rebuterlesespritsles
qVADRANS lvl\/l{Ai,lS mieux disposés.Il n'est donc pas éton-
nant que ses ouvrages aient eu peu
d'audience; Newton, par exemple, ne
SIVE TICHONIC[IS. les a probablementjamais lus, mais il
connaissait les lois de Kepler, sans
doute par I'intermédiaire d'un traité
d'astronomie quelconque.

Le génie de Nenrton
s :i\\

Déjà célèbrepour divers travaux en


mathématiques,en astronomie et en
optique, Isaac Newton (1642-1727)a
ioué un rôle déterminantdans la com-
préhensiondu phénomènede chute des
corps en concevantla théoriede la gra-
vitation universelle.
L'originalité de cette théorie (que
d'aucuns considèrent comme une des
plus grandes productions de I'esprit
humain) est d'introduire une idéetout à
fait nouvelle, celle d'une attraction
mutuelle entre tous les corps matériels
de I'univers et d'instaurer des lois phy-
siques valables aussi bien sur Terre
que... dans les cieux.
On sait aujourd'hui que ce phéno-
mène d'attraction se manifeste dans
tout I'univers: lesétoiless'attirententre
elles,de même les galaxies,les amas de
galaxies,etc.
Dans la région de I'universque nous
occupons (ce qu'on appelle le système
solaire),là aussi les corps célestesexer-
cent, les uns sur les autres, des forces
attractives.Mais c'est le Soleil, le plus
æ massif d'entre eux, qui impose sa loi et
a
contraint les planètesà tourner autour
de lui ( l5).
a
Et c'estune force de mêmenature qui
maintient les satellitesnaturelsdes pla-
nètes(ainsi, aujourd'hui, que les satel-
lites artificiels envoyés par I'Homme)
sur leurs orbites.
Et la chute des corps pesants2 C'est
encore la manifestation de cette ten-
dance de la matière à s'agglomérer: la
Terre attire fortement les objets de son

retombe sur le sol, la Lune tournant


Tucho Brahé au trauail, dans son obseruatoired'Uraniborg, construit sur I'îIe de Hueen,près de
iopenhague. Pendant plus de quinze ans, il ua s'g liuier à la construction d'instruments,à
l'obseruation et au caLcul astronomiques. ( 1 5 ) C ' e s tl à l a r e p r é s e n t a t i olna p l u s f a m i l i è r ed u
s y s t è m es o l a i r e ,l e s m o u v e m e n t sé t a n ta l o r sr a p p o r -
Tomh! en disgrâce, iI quitte le Danemark et est accueilli à Prague, en 1599, par I'empereur t é s a u r e p è r ed e K e p l e r .B i e n s û r e n l a m a t i è r el e
Rodolphe II : é'est tà qu'tl rencontre Kepler qui saura exploiter l-esdocuments'de son maître c h o i xd u r e p è r ee s t f o n d a m e n t a(lv o i rp a re x e m p l eE l ,
(DocumentB.N.). n o2 0 , p . 5 , n o t e4 ) .

6 _ ESPACEINFORMATIONNO25 . JUIN 1983


De Io pesanteur à la gravitation

autour de la Terre, lesplanètesen mou- retira sur ses terres, à Woolsthorpe Maintenant présentons les princi-
vement autour du Soleil, les étoilesqui (Lincolnshire), I'université de Cam- pales innovationsde I'ouvragede New-
restent groupées en amas: autant de bridge où il était étudiant étant fermée ton. On y trouve d'abord les trofu
manifestationsd'un même phénomène. en raison d'une épidémie de peste à lois (19) du moavement:
la gravitation. Londres. C'est là qu'il aurait jeté -
1. - La loi d'inertie.Pressentiedans
Ces idées révolutionnaires,et bien seul et d'une façon originaleet indépen-
- les fondementsde son æuvre certainsde sesaspectspar Galilée,elle a
d'autres, sont contenuesdans les Prin- dante reçu de Newton sa véritable formula-
cipes mathématiquesde la philosophie scientifique monumentale.
tion. Pour Newton, le mouvememnqru-
naturelle(16), ouvrage de quelquecinq Le caractèreincomplet de son travail rel de toul corps, terrestre ou céleste,est
cents pages, écrit en latin et publié à sur la gravitation et son peu d'inclina- Ia ligne droite. Et la seule façon de
Londres en 1687avec un tirase -dontinitial t i o n p o u r l a p o l é m i q u e I ' a u r a i e n t modifier ce mouvement (en vitesseou
de 250 ou 300 exemplaires le r e t e n u d e d i v u l g u e r a l o r s s e s en direction) est d'utiliser aneforce (là
retentissementdans le monde scientifi- découvertes. aussi,la conceptionqu'en a Newton est
que et philosophiqueallait être extraor- nouvelle).
dinaire. Leur gestation- qui nous est Selon les autres (cf. Réf. I, p.295 et
-
mal connue a vraisemblablementété Réf.2 et 3), ce ne serait qu'au début de Cette loi s'appliqueà tout corps (ou
longue et à ce sujet les opinions deshis- 1685 qu'il aurait été en possessionde système) isolé, non déformable, en
tous les élémentsde sa théorie (ce qui mouvement ou au repos (étudié dans
toriens divergent.
n'exclut pas les premièresspéculations un repère ayant des caractéristiques
Pour les uns, I'essentielaurait été vingt ans plus tôt). Tous cependant bien précises, voir p. 13, ce qu'on
trouvé au cours des . annéesadmira- (sauf peut-êtreNewton lui-même)s'ac- appelleun repèregaliléen).Elle indique
bles D, entre I'automne 1665et le prin- cordent à reconnaîtreI'imoortance de qu'à partir du moment où aucuneforce
temps 1667(17), lorsque Newton se I'influenceexercéepar son èompatriote ne s'exercesur lui (s'il y en avait une,
R . H o o k e ( 1 6 3 5 - 1 7 0 3a)v e cl e q u e lN e w - elle a été supprimée; s'il y en a plu-
116l Parphilosophienaturelle on désignealors un ton échangea une correspondanceà sieurs,leur somme est nulle) et qu'il est
e n s e m b l ed e d i s c i p l i n ecso u v r a n tn o t a m m e n lta p h y - p a r t i r d e 1 6 7 9( 1 8 ) . au repos,il le reste;par contre s'il est en
s i q u e , l ' a s t r o n o m i ee t l e s m a t h é m a t i q u e s mouvement.il continueraà se mouvoir
(18)c'estHooke à Newtonun indéfiniment, en ligne droite et à vitesse
qui auraitsuggéré
nouveautype d'analyse
d'un mouvement le long Constante.
( 17 ) C ' e s ld ' a i l l e u r sa u c o u r sd e c e t t ep é r i o d eq u e d'une trajectoire courbe ainsi que la loi d'attraction
l a l é g e n d e s i t u e g é n é r a l e m e n tl ' a n e c d o t e d e l a en 1/r2. On peut I'exprimer plus succincte-
p o m m e . S e p r o m e n a nd t a n s l a c a m p a g n ee t o b s e r -
v a n t l a c h u t e d ' u n e p o m m e ,N e w t o na u r a i t s o u d a i n
,jifl:'il';';::i*,";[":i:iî:liliïi"îlii%?î: menti'un corpsiur tequètn'agitaucune
é t é p l o n g é d a n s u n e p r o f o n d e m é d i t a t i o ns u r l a pesanteur avec I'altitude en réalisant des expé- JOfCe Se lfovve OU fepos ou en movve-
c a u s e q u i t i r e c h a q u eo b j e l e n c h u t e l e l o n g d ' u n e riencesde chute des corps depuis le haut de la tour
d r o i t e s e m b l a n tp a s s e rà p r o x i m i t éd u c e n t r ed e l a ment fectiligne UnifOrme.
de Westminster,à Londres.
T e r r e U l t é r i e u r e m e nitl,s e s e r a i td e m a n d és i l ê o o u -
v o i r a t t r a c t i fd e l a T e r r e ,c o n s t a l és u r l a p o m m e ,n e N é a n m o i n s N e w t o n r e c o n n a î t r a s a d e t t e à l ' é g a r d( 1 9 ) l c i e n c o r e n o u s n o u s c o n J o r m e r o n s à l ' u s a g e
s ' é t e n d a ipt a s j u s q u ' àl a L u n e .. e t d a n sc e c a s ,p o u r - de certains de se-qFrédécesseurs ou contemporains en parlant des lois du mouvemenlalors qu'en touie
q u o i l a L u n e é t a i t r e t e n u es u r s a t r a i e c t o i r eÉ. t â i Î - i l e n d é c l a r a n - t : . . Sji' a i _ v up l u s l o i n q u e l e s a u t r e s , l o g i q u e i l n e s ' a g i t q u e d e p r i n c i p e s .1 Û n el o i s à
p o s s i b l ed e t r o u v e r u n e m ê m e e x p l i c a t i o nà d e u x c'est q u e j ' é _ t g r - s
m o n t é s u r l e s é p a u l e sd e 9 é a n t s-" . d é h o n t r e a l o r sq u ' u n ' p r i n c i p ' n
e ' e d tv é r i f i éq u e p a r
p h é n o m è n e sa p r i o r i a u s s i d i f f é r e n t s? ( B é { . 1 ,p p . 2 9 3 - 2 9 4 1 t e s c o n s é q u e n c eqs u ' i i e n r r à î n e . )
lc principe d'inertie selon Newton. Pour illustrer ce principe, considérons une fusée qu'on
lf ne s'agit sans doute là que d'une histoire imagi- imaginera en mouuement daræ Ie uide et dont on supposera là masse constante. Son mouuement
naire, peul-être colportéepar Newton lui-même à la sera rapporlé au reçÈre (R) suppose galiléen.
fin de sa vie (Réf 3, p. 110) afin de mieuxfonder
l ' a n t é r i o r i rdée s e sr e c h e r c h e ps a r r a p p o r à
t c e l l e sd e Cas 1 : A qtmpter du temps t : q ses moteurs sont allumés. EIIe subtt I'action d'une force
s e s c o n t e m p o r â i n sL.a l é g e n d ea u r a i té t é i n t r o d u i t e constÂnte E Sa ultesse croît rcgulièremenL
e n F r a n c ep a r V o l l â i r e q u i a s s i s t a ,e n 1 7 2 7 , a u x
o b s è o u e sd e N e w t o n e l r a m e n aà P a r i s u n e x e m - Cas 2: La même fusle subit I'acti.on d'une forceFqui cesse autemos t: 3 s (on lui suppse alors
pfairedes Principes.Plus tard, il rédigeaun traité de une.^uitesse de 3yo). Conformément au principe d'ineftie de Newton, la fusée'foursuiura
v u l g a r i s a t i opno u r f a i r ec o n n a î t r ee n F r a n c el ' æ u v r e indéfiniment sa coursg e1 ligrye droite et à uitesse constante, tant qu'aucune âutre force
d u s a v a n ta n g l a i s n' interuiendra (Document EI - Boltana/Reilles).

4+> Ë tf"+ ?
. . .e t c

l-o, u=g s it = 1 0 7v - 1 0 6 . sit-100/v-100 U. si t- 1000/v-1000tto


(On appliqueforceFà cet instant)

@
. . .e t c

O n s u p p r i m e f o r c e Ël /ài n s t a n t sit-4/v-3 6. sit-1OO/v-36" s it - 1 O O O / v - 3 6 .


t - 3 (onsupposequ/ona: v - 3 d.) (U= O) (U= O) (U= O)

NO2 5 . J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 7
De la pesanteur à la graviiation

Newtona su donner une explication commune


à dew grands thèmesde réflexion des milieux
intellectuels de la Renaissance, Ia chute des
corps et le mouuementdes planètes(Document
B.N.).

Un êbe austère
.,Lors de Ia publication des Principes,
Newton est âgé de quarante-cinq àns.
Son ualet en- fait al'ors la description
suiuante:

heures où il se rendait à sescours (...)


auxquels très peu détudiants assis-
taient et.que moins encore ne compre-
naient, à tel point qu'on pouuait d.ire
souuent qu'il parlait pour les mrJrs.,.D
(Extraitde Cosmos,Éd. Mazarine,1981,
pp. 68-69.)

objet donné, cette grandeur est une


constantequi correspondà la quantité
de matière contenue.
Dans la relation de Newton, elle
mesure en quelque sorte la tendancede
I'objet à résisterau changement,à res-
ter dans l'état où il est. On parle alors
de masse dinertie.
Un simple examen de'la relation I
apprend qu'une même foçce appliquée
à des massesde plus en plus lmpor-
ts- tantes conduira à des accélérationsde
plus en plus faibles.
f -L t\
{"i'.'tr1{1(7{"t \ r t't1${}/1 Ces deux lois étaient dfficiles à établir dans la
mesure où la nature n'en offre quefort peu d'illus-
trations (la Lune et les planètes) en raison de la
présence 1e forces perturbatices qui conduisent à
des conclusions erronées (exemple classique de
I'automobile sur laquelle agi! une'force de ti.acrion
2. - La loi desforces,C'est ce ou'on une accélérationde valeur y (20) telle constante. . et qui se déplace à vitesseconstante -
appellela loi fondamentalede la <iyna- que: y : F/m. La présencedes flèches et non à accélération constante - dufait desforces
mique. Appliquée en toute rigueur à un de frottement et de la rélistance de I'air. Pàur les
sur .F et y indique que la relation est
mêmes causes,un palet que I'onfera glisser sur une
point matériel (et dans un repère gali- également vectorielle (l'accélérationa surface horizontale glacée ne poursuivra pas indéft-
léen), elle s'exprimeaujourd'hui par la toujours la dfuection et le sens de la wment son mouvemenl).
relation : , force).
3. - La loi de l'égalitéde I'action et
C'est là une relation importante qui de la réaction, dans les actions
montre que I'intensité de la force appli- mutuellesde deux corps. Elle a été oré-
quée à un corps indéformablequeliôn- sentéepar ailleurs 1ci EI, n' 17, f .21
que peut être reliée à I'accélérationde aussr ne nous y attarderons-nouspas.
ce corps - c'est-à-direà la variation de Rappelons seulement qu'elle constitue
avec 1: mi (quantité d,e mouvement) sa
vitesse - et non à la vitesse elle- le fondement théorique- la propul-
Ce qui, dans le cas d'une masse cons- même comme on le pensait auporavant. _de
slon en astronauttque.Newton conçut
tdnte. conduit à: Pour Newton, c'est I'occasion de Iui-même I'idée d'une automobile'.à
définir une nouvelle notion jusque-là reaction propulséepar un puissantjet
F :m.-,: mi encore inéonnue, Is mqsse. pour un de vapeur.
dt Outre ces trois lois, I'ouvrage de
. (20) Un usagerécent dans l'enseignementsecon- Newton contient égalementuîe qnalvse
daire veut qu'uneaccélération s o i t p l u t ô td é s i g n é e
Cette loi établit que lorsqu'on appli- p a r _ aq u e p a r t { c o m m ej a d i s } ,a f i n d ' é v i t e rt o u t e fort détaillée du mouvementd'un mobite'
que une force d'intensité .F à un corps c o n t u s r o na v e c t e ) . d e l a r e l a t i v i t é :
le long d'une trajectoire (en supposant
indéformable de masseln, celui-ci su6it t- l/11-vz,rç21ttz --
nulle Ia résistancedu milieu).
8 - ESPACEINFORMATIONNO25 . JUIN 1983
De la pesanteur à lu gravitation

Pour aider à comprendre la On connaît I'exemple classique de la pierre atta-


démarchede Newton pour parvenir à la chée à une ficelle er que I'on met en rololion, au-
dessu.sde sa 1ê1e,en déplaçant régulièrement le
loi de la gravitation à partir des trois bras. La force centripète qui mointient la pierre sur
lois de Kepler, nous rapportonsici I'en- sa trajectoit'e cit'culait'e est ici exercée par nolre
' chaînementde propositionsqui mènent main qui tient I'exîftmité de la ficelle
à la loi de Newton, tel qu'on le trouve
exposédans le célèbreTraité de mécani- oir rn est la massede la planète,r sa
que céleste,de F. Tisserand, écrit à la distance au Soleil et K une constante
fin du XIX" siècle. communeà toutes les planètes.
(f) Si la trajectoire d'un mobile est Le résultat souligné, fondamental,
plane et si le rayon vecteur mené du n é c e s s i t lea p r i s e e n c o m p t ed e l a 3 " l o i
mobile à un point fixe S du plan de Ia de Kepler, dont nous n'avions pas eu
trajectoire décrit des aires proportion- besoin pour établir les propositions(l)
nelles au temps, la force motrice est eI (2). Le fait que K ne dépendepas de
constammentdirigée vers ce point fixe. la planète considéréeincite à supposer
que K est proportionnel à Ia masseM
A u t r e m e n t d i t : l a 2 " l o i d e K e p l e r a du Soleil,ce qui mène tout droit à la loi
montré à Newton que chaque planète de la gravitation universelle:
est constamment soumise à une force
dirigée vers le Soleil.
(2) Si en outre la trajectoire du Mm
mobile est une ellipseayant le point fixe
F-e_
r'
S susmentionnépour foyer, alors la
force qui retient ce mobile sur son
orbite varie en raison inversedu carré où estla constantede la gravitation.
$ Le mouvement circulaire uniforme. Dans ce tupe
d e l a d i s t a n c ed e c e m o b i l e a u r r o i n tS . de mouuemeng rappofté au repère(R) galilëizn,
Il ne faut surtout pas oublier de pré- Dans le cos particulier du moavement Ia uitesse est constante en intensite mais non en
ciser que le point fixe autour duquel la circulaire uniforme, Newton met en évi- directlon.
loi des aires est vérifiéese trouve à I'un dence - comme Huygens avant lui - A ce changement de dtrection, est assoctée une
(dite centriÈte car dirigée en per.
des foyers de I'ellipse.C'est une condi- la présenced'une accélérationdirigée accélération manence uers Ie centre du cercle) de module
sion stre qua non pour trouver une force v e r s l e c e n t r e ( d i t e c e n t r i p è t e ) d e constant. Elle tradutt I'existence d'uneforce qui
I* module v2/r. ll démontre que ce mou- tend constammenl à maintenir le mobile sur sa
en -. En effet si la force Fqui retient la vement peut se décomposer en deux trajectoire.
,.2
mouvements: un mouvementrectilisne Les distances parcourues sur le cercle en des
planète autour du Soleil (S) étai-tune ( d û à ' I ' i n e r t i e ) q u i s e f a i t à v i t e - s s e temps égaux ionl ëgales (d'où I'adjectif " uni-
-. forme,) (Document El - Boltana/Reilles).
iorce centraledonnée par.Ê: k S-F,k constanteet un mouvement centripète
constante( 0, I'orbite seraitencoreunç 'uniformément accéléré.Pour le mobile,
ellipseadmettantle point S comme cenrÇ il en résulte une trajectoire circulaire, Enfin, dans les Principes, Newton
tre et non plus comme foyer (voir parcourue à vitesseconstante,sorte de exposeson systèmedu mondebasésur le
schém_a ci-dessous). compromis entre I'éloignement et la c o n c e p t d e g r a v i t a t i o n u n i v e r s e l l e .
chute vers le centre. Contrairement aux forces électriques
ou magnétiques(qui serontdécouvertes
plus tard), qui peuvent être attractives
ou répulsives, les forces de gravitation
lrl sont exclusivement attractives,
A la lumière de ce concept et de sa
formulation mathématique(voir enca-
dré p. l4), Newton - exploitant les
résultatsthéoriquesprécédemmentévo-
qués (lois du mouvementet analysedu
Dans cette confiqufation aussl où I'intensite de mouvement d'un mobile le lons d'une
la force centra]éfest proportionnelle à Ia dis-
Univclfal Ârithnretick ; trajectoirecourbe) - donne soi expli-
tance SP, la loi des aires est ttenfiée, Mais dans cation du monde : du latt de la sravita-
le cas des planètes, le point fixe se trouue au
foger et non au centre de I'ellipse (Document EI
oR, Â tion, le Soleil attire les planète-set les
- Boltana/Reilles). contraint à une trajectoire elliptique.
(3) Réciproquement,soit un mobile TREATISE De même, c'est en raison de Ia gravita-
d e m a s s ei n v a r i a b l em s o u m i sc o n s t a m - OF tion que lesplanètesconservent,autour
ment à I'action d'une force dirigéevers d'elles, les satellitesnaturels (la Lune
ArithmeticalCoM posrt roN autour de la Terre, lesquatre gros satel-
un point fixe S et variant en raison and REsoLUTroN.
inverse du carré de la distance de ce lites de Jupiter, les cinq premierssatel-
mobile au point S. Alors la trajectoire lites de Saturne récemmentdécouverts
est une conique dont I'un des foyers e t i n c o n n u sd e G a l i l é e , . . . ) .
coïncide avec le point fixe S.
(suite en page I l)
(4) Une fois les propositions (l) et
(2) acquiseson déduit de la 3" loi de
Kepler que pour chaque planète la paged'un traitede mathématiques
Première de
force attractive dirigée vers le Soleil a NewtonpubLiéà Londresen 1720(Document
pour intensité: B.N.).

NN
E S P A C EI N F O R I V ] A T I O O2 5 . J U I N 1 9 8 3 - 9
De la pesanteur à la gravitation

Les philosophcs du XtilI" siècle et la a chute des graves u (*


Pour aider à saisirle contexteidéo- pas une propriété qui appartient aux " Sur le terrain de la mécaniorre
logique du XVII' siècle, il nous corps eux-mêmes.C'est I'attraction positive et dans le but de réfuterles
'de
semble intéressantde rapporter ici la Terre qui crée la gravité; et objectionsfaitesau mouvementde la
les positions de quelques philo- cette attraction peut être matériali- Terre, Gassendi fait effectuer au
sophesquant à la pesanteuret à la sée par une chaîne de particules large de Marseille, en 1640, I'expé-
mécaniquecéleste.(Toutes les cita- entre un corps et la Terre, selon un rience évoquéepar Galilée dans ses
tions sont extraitesde I'ouvragepor- modèle inspiré de Kepler. Discorsi et consistant à provoquer la
tant la référencel.) chute d'une pierre du haut du mât
d'un navire en mouvement: la pierre
" La notion d'attraction, qui retombe au pied du mât, comme
i m p l i q u eI ' a c t i o nà d i s t a n c ee, s t r e j e -
tée par Borelli (1608-1679).Mais son Galilée I'avait annoncé contraire-
ouvrage, TheoricqeMedicearumpla- ment à I'opinion des péripatéticiens.
netarum ex causis physicis deducta Gassendi explique que la pierre
(Florence, 1666),tient compte de la décrit bien une parabolepar rapport
l o i d e I ' i n e r t i e ;l e m o u v e m e n tc i r c u - à des axesliés à la Terre, mais que la
laire des planètes entraîne alors composantehorizontale de ce mou-
I'existencedes forcescentrifugesque vement paraboliqueest inobservable
doivent compenserdes forcescentri- à bord du navire. Il met ainsi en évi-
pètes.La loi d'inertie implique égale- dence une sorte de principe de relati-
yiy!. (p.249)
ment que I'espace est infini et "
isotrope. Borelli touche donc pres- . Lisant les Discorsi de Galilée dès
que au but, mais il ne peut I'attein- leur apparition, Descartes [1596-
dre cat il rejette la notion 16501en fait une critique sévèrequ'il
d'attraction dont I'insuffisance de confie à Mersennesous le sceaudu
sesconnaissances mathématiouesne secret(l I octobre 1638).Il faut com-
lui permettait d'ailleurs pas de tirer prendre qu'à cetteépoque Descartes
t o u t e s l e s c o n s é q u e n c e.s .( p . 2 9 4 ) est déjà entièrement engagé et juge
. Sur le principe même de la- de tout au crible de sespropresprin-
pesanteur, Gassendi!592-16551 se cipes. Les vérités de la scienceposi-
t i v e n e I ' i n t é r e s s e nptl u s q u e d a n sl a
sépare de Galilée : la gravité n'est
Poftrait de Robeft Gassend, dit Gassendi, mesure où elles Deuvent s'insérer
(+) Pâr grave on entendait alors un corps lourd philosophe, astronome et mathématicien d a n s I ' i m a g e m é c l r r r i s t cc l r r ' i l s ' e s t
a y a n l t e n d a n c eà t o r n b e r v e r s l e s o l . français (Document B.N.). forgée du monde. (suite ei poge I I)

aa"""'

aa
"""

c B A
D<ijàenuisagée'mentalement, par Calilée, cette exftrience est rcaliæe sur I'initiatiue de Cassendi.
En quoi consiste't'elle?A étudier le mouuement de chute d'une pierre lâchée du sommet d.u mât d'un nauire
S,'.ilest éui.dent'pour t9.utle monde, que p.ienetomberaau pied d.u mât torsqul Ie nauireestimmobile les désaccord.ssurgissentdansle
.la cas
d'un nauire qui se déplace. La pieire totibera-t-elle encore au pted d.u mdti
o Non' repondent les pattisans des Anciens...puisqu,ele nauire s'est.légèrement déplacé pendantla chutede Ia pierre.pour eux, elle deurait
donc tomber en anièie de ce mât, plus ou moins toin, selon Ia uiteise du nauire.
o Oui..reponde.nt-entreautres- CassendietCalitée..puisquelapierre,audébutd.esaèhute,n'estpasaureposparrappottàlaTerremar;
possèdeune uitessehoràontale (celte du nauire).
Com.meda.nsI'exemple de I'auion (*rf.p.!), selon le repère
'- choisi,.la tr4iectoirede la pierre apparaîtraparabolique (dans te repèreR)ou
rectiligne (la droiteî' dans Ie repère R') (Éocument et AàltanâTneiiiéi.---"

IO - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
De la pesonteur à Is gravitation

(suite de la page précédente) mais, cette fois, par des tourbillons sion des corps durs dont ils
mécaniques." (p. 198) compriment les parties. t...] Les
. C'est ainsi que Descartesrejette petits tourbillons expliquent les effets
successivementtoutes les hypothèses du tonnerre, de la poudre à canon
de Des-
sur lesquellesrepose la théorie gali- " Renchérissantsur celle ainsi que la génération du feu et les
léenne de la chute des graves : . Tout cartes, la physique de Malebranche réactions chimiques.
< ce que [Galilée] dit de la vitessedes 1 1 6 3 8 - l 7 l 5 ls e n o u r r i t d e t o u r b i l l o n s
< corps qui descendentdans le vide, èn les multipliant à I'infini dans le
. La pesanteur est, pour Male-
. etc., est bâti sansfondement;car il détail. Le mouvement de la matière
. aurait dû auparavant déterminer ce éthéréen'est pas limité au cours des branche, un phénomènehydrostati-
. que c'estque la pesanteur;et s'il en grands tourbillons qui entraînentles que qui a son siège dans l'éther. '
(p.262) I
. savaitla vérité,il sauraitqu'elleest planètes autour du Soleil, ou les
" nulle dans le ui66. "
(sic) satellitesautour des planètes.Dans
I'extrême détail, la matière tourbil-
. On sait en effet que pour Des-
lonne très rapidement. Comme lar (Nous tenons à remercier les
cilrtes le vide n'existe pas et que la matière est divisible à I'infini et que' Presses universitoires de France de
pesanteurest une sorte de choc des le repos n'a point de force, ce sont de nous avoir accordé gracieusement
corps contre la matière subtile qui petits tourbillons obligés par leur I'autorisation de reproduire ces
r e m p l i t t o u t I ' e s p a c e". ( p . 2 5 l ) mutuelle résistanceà s'ajusterentre extraits de leur ouvrage La science
. Pour lui comme pour les Aristo- eux et à contrebalancerleursmouve- moderne, Histoire générale des
téliciens, les corps sont poussés, ments qui viennent assurerla cohé- sciences,tome 2, PUF, Paris, /958.)

(suite de la page 9)
Pour Newton. cette loi est valable
partout: toute choseattire toute chose,
les corps célestessont constammenten
Ia Lune est en chute libre...
interaction. autrement dit en . chute
libre " permanente,aussipeut-on parler Considérons Ia Lune alors qu'elLe se
de gravitation universelle(21). trouueau Doint A
Pour illustrer sa théorie, Newton va
concentrer toute son attentiron sur la
Lune. Il est persuadé que I'attraction
terrestre s'exerce également jusqu'à la
Lune. Mais dans ce cas, pourquoi ne
tombe-t-ellepas ? \ Mais la grauitatlon existe et Ia Terre exerce
\ son aLraction sur la Lune ce qui a pour
Son idée est la suivante: la Lune effet de pefturber Le mouuement ineftiet et
qu'un objet
" tombe " au même titre de la contraindre à décrire une ellipse (en
qui, lâché de notre main, se dirige vers réalikl très uoisine du cercle) : Ia Lune ne
ua pas de A en A' mats de A en B.
le sol. Mais si la Lune échappeau sort
de I'objet, c'estqu'ellea reçu -jadis - I
I Tout se passedonc comme si, du fait de
une impulsion (22) qui lui a conféré,en I
I
I'altracttôn terrestre,Ia Lune tombatt uers
vertu de la loi d'inertie, un mouvement la Terre, d'une hauteur A'B chaque
rectiligne uniforme. Exposée, par ail- seconde.Cettehauteur, calculéepar New'
leurs, à I'attraction terrestre (et à son ton, uaut approxlmatiuement 1,36mm
(DocumentÉl - Boltana/Reilles).
mouvementuniformément accélé-ré). ll
Lune décrit donc une trajectoire qui
résulte de ces deux événements(le pre-
mier qui appartient au passéet a pris fin
mais dont les conséquencesse font tou- ci est une/orce particulière que les phy-
jours sentir, le second qui a un catac- Et quand on dit que la Lune tombe,
comme la pomme de Ia légende,il faut siciens ne font intervenir que dans des
tère permanent) : leur conjugaison est à
entendre qu'elle s'écarte de la ligne cas bien précis (lorsque le repère n'est
I'origine du mouvement pratiquement pas galiléen). Par exemple, dans le cas
que I'on constate. droite qu'elle suivrait si subitementI'at-
circulaire uniforme de la Lune, elle n'a de sensque dansun
traction terrestre el les oulres influences
(21) Le verbe graviter. employé depuis pour les gravitationnellesn' agissaientplus. repère lié à la Lune et en rotation par
astres ou les satellites artificiels,signifie d'ailleurs: rapport à un repère centré sur la Terre.
obéir aux lois de la gravitation. (Insistons bien sur le fair qu'une seule
(22) D'où vient celte impulsion initiale appliquéeà
force est responsabledu mouvementde Io Cet aspect sera développé dans le
l a L u n e ( a i n s i q u ' a u x p l a n è t e s )? N e w t o n y v i t l a
o r e u v e d e I ' e x i s t e n c ed e D i e u - ( R é f . 2 , p . 16 2 ) D ' a u -
Lune autour de la Terre. la force d'at- prochain numéro d'Espace Informa-
tres, plus tard, invoqueront le mouvement de rota- traction terrestre. tion sur I'impesanteur.)
tion du nuage de poussaères ayant cond-uit à la
formation des astres du svstème solaire. Etant en C'est un abus de langage,Pour ne Pas E,t pour vérifier son hypothèse,New-
rotation, ce nuage a donné naissance à des corps
'dire
célestes égalemènt en rotation. Mais pourquoi ce
une erreur, que de rendre compte ton effectue le fameux test de la Lune.
nuage tournait-il sur lui-même? Ce problème ne du mouvement de la Lune ou d'un C'est-à-dire qu'il cherche à évaluer la
peuis'étudier que dans le cadre de modèles cosmo-
satellite artificiel - rapporté à un force attractive que la Terre exercesur
logiques globaux.
Deux siècles aorès Newton, Jules Verne fera dire
repère terrestre- en invoquant Ia com- la Lune dont I'effet est d'écarter celle-ci
à son héros Michel Ardan : l-..1les planètes ne sont pensation de deux forces égales et de la trajectoire rectiligne qu'elle aurait
que des proiectiles, de simples boulets de canon lan- opposées: la force d'attraction terrestre (dans un repère galiléen) si le mouve-
ôés par Ia main du Créateur- (De la terre à la lune.
Livrè de poche, no 2O26, 1 980, p. 235) et une force d'inertie centrifuge. Celle- ment était purement inertiel.

NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 11
De Ia pesanteur à Ia gravitation

Du cailloll... au sateltite I Connue au niveau de la Terre, calcu-


lable au niveau de I'orbite lunaire, I'in-
tensité de cette force oeut-elle rendre
compte de cet écart(23) ? Les résultats
obtenusà partir de 1684par Newton Ie
prouvent d'une façon irréfutable.

Ainsi que l'écrivait le poète Paul


Valéry: " Il fallait être Newton pour
apercevoirque la Lune tombequandtout
le mondevoit bienqu'ellene tombepas '.

Idée profondément originale de la


théorie newtonienne: I'attraction est
mutuelle.Ce qui signifie, par exemple,
)\ que si le Soleil attire la Terre, la Terre
- elle aussi- attire le Soleil avecune
Dans le cas d'une impulsion initiale de
plus en plus for7e,Ie projectite retombe de force de même intensité(24). Et de
/ plus en plus loinjttsqu'à décrire une tr4jec- même pour les autres corps célestes
I I toire qui ceinture la Terre: iI est deuenu
satellite artificiel de la Tene.
. pas trop éloignés
".
I I Ici, contrairement au cas prccedenl le
\ champ grauitationnel n'est plus uniforme: Dans le cas du systèmesolaire, un
I 8 uarie en diredion et en intensiùétout en corps célestedonné agit sur tous les
\
/ resta.ntdirigé uers le centre de massede la autres corps célestesmais, en retour,
Tene: un tel champ est dit central. subit leur action. Il en résultedes per-
Neustona démontn! aue de tettestraiec- turbations dans sa traiectoire d'où les
toires éta.ientdes coniques-(On raisohne écarts que I'on constatê enîe lq trajec-
--/ dans. un, repè.re géocentrique supposé
gatueen.) toire réelle dun corps et I'ellipse théori-
que de Kepler (on sait que l'étude de
telles perturbations est à I'origine des
découvertesde Neptune en 1846 et de
Pluton en 1930).

(23) Pour cela Newton calcule et comoare les dis-


tances de chule parcourues en une seconde par un
objet à la surface de la Terre et par la Lune. D'après
l a f o r m u f e : e : 1/ 2 g t z , u n c o r p s q u i t o m b e l i b r e m e n t
à proximité du sol parcourt dans la première seconde
4,9 mètres. La Lune est éloignée de la Terre d'envi-
ron 60 rayons terrestres A une telle distance, un
c o r p s l o m b e r a , e n u n e s e c o n d e , d e 4 , 9 m : ( 6 0 ) 2s o i t
: 1,36 mm Et c'esl eltectivement d'une telle hau-
t e u r q u e l a L u n e " t o m b e c ' e s t - à- d i r e s ' é c a r t e - d u
",
fait de I'attraction terrestre - du mouvement recti-
ligne qu'elle suivrait en son absence
Pour mener à bien ce calcul, Newton a dû attendre
de disposer de mesures correctes du rayon terrestre
(estimallon de la valeur du méridien terrestre - mis-
s i o n P i c a r d - d i s p o n i b l e e n A n g l e t e r r e v e r s 16 8 2 o u
16 8 4 ) e t d e l â d i s t a n c e T e r r e l L u n e e t i n v e n t e r l ' a n a -
lyse infinitésimale (en même temps que Leibniz). ll a
en particulier établi que l'attraction d'un corps par
une sphère homogène est identique à celle d'une
sphère dont toute la masse serait concentrée en
son centre géométrique. Autrement dit, la Terre
agit comme si toute sa masse était concentrée en
son centre
(24) Une question un peu frâtive pourrait être: si
Ce schéma reqroupeI'ensembledes possi. la force attractivequ'exerce la Terre sur le Soleil est
bilitésqui s'offreà'un projectile lancë auec égale à celle qu'exerce le Soleil sur la Terre, oour-
une uitessetangente à la surface tenestre quoi est-ce la Terre qui . cède, et se met à tourner
(on raisonne dans un repèregéocentrique autour du Solell et non pas le conlraire 7
suppoxi galiléen): Un juste examen de ce problème exigeraitque l'on
- Nur une uitessenulle, Ia chute se fait rarsonne dans un repère approprié, par exemple
selon la uetticale (1); frarycentrique (le barycentre étant le point autour
- pour de faibles ualeurs de la oitesse,la duquel les deux corps gravitent véritablement).
t14iect9t1e_est. Néanmoins, au prix de quelques simplifications,on
elliptique et intercepte Ia peut fournir une réponse sommaire
Tene (2,3, 4);
-:- pour une ualeur donruâede la uitesse Les deux forces sont de même intensité, certes,
(ce qu'on appelle la premtère uitessecos- mais il faut considérer les masses sur lesquelles
elles agissent. Celle du Soleil étanl 330 000 fois olus
mique), la tr4jectoire est circulaire (5); forte que celle de la Terre, il en résulte une accéléra-
- pour des ualeurssuftrieures, la traiec. tion du Solell 330000 fois plus faible Et si les deux
toire deuient une coutbè ouuefte(paraÛole corps tombent l'un vers l'autre, la Terre le fait avec
ou hgperbole): le projectile quittè Ie uoisï une accélération 33O0OO fois plus forre de telle
nage de-la Tene (6); ce n'est pltts un satel- sorte qu'en première approximation on peut consi-
Iite arttficiel de la Tene mais une sonde dérer comme négligeable le mouvement contraire.
spatiale (Document NASA) Bien sûr, on ferait le même raisonnement avec la
pomme et la Terre quis'attirent aussi mutuellement
Et il est vrai que, du point de vue théorique, la
pomme attlre également la Terre lors de son très bref
mouvement de chute vers le sol.

12 - E S P A C EI N F O R M A T I O N . 2 5 - J U I N I 9 8 3
De la pesanteur à Is gravitation

Mais Newton ne s'en tient oas là de la gravité et je n'imagine point d'hy- notion;.carje ne prétendspal connaître
quant aux conséquences de ta gravita- pothèse.Car tout ce qui ne se déduit la causede la gravité,et j'aurais besoin
tion universelle.II élaboreaussiune théo- point des phénomènesest une hypo- de plus de temps pour la considérer."
rie rendant compte du phénomènedes thèse: et les hypothèses,soit métaphy- (Réf.l, p.273)
maréesocéaniques,donne I'interpréta- siques,soit physiques,soit mécaniques,
tion de la précessiondes équinoxes, soit celle des qualités occultes,ne doi-
évalue I'aplatissementde la Terre à Le succèsde sesidéesvint lentement.
vent pas être reçuesdans la philosophie
I/230 (valeur admise aujourd'hui : Mais les réfractairesdurent reconnaître
expérimentals." (Réf. l, p.210)
l/298), étudie Ia variation de la pesan- les faits, d'abord en 1737 (lorsque
teur avec la latitude, donne I'explica- " Écrivant à Bentley, son premier I'aplatissementde la Terre - confor-
tion du mouvement des comètes, sectateurreligieux,Newton craint de le mément à la théorie de Newton - fut
indique les conditions du retour pério- voir glisser jusqu'à faire de Ia gravité établi), ensuite et surtout à la fin de
une qualité au sensscolastique: . Vous I ' a n n é e 1 7 5 8 ,l o r s q u er e v i n t l a c o m è t e
dique de certainesd'entre elles, etc.
parlez parfois de la gravité comme de Halley (comme le laissaitprévoir la
. L'ensemblede cesdécouvertes,tra- essentielleet inhérenteà la matière.Je théorie de Newton et ainsi que le calcu-
çant la marche ultérieure de toute la vous en prie, ne m'attribuez pas cette l è r e n t C l a i r a u t e t L a l a n d e ) .
mécaniquecéleste,a quelque chose de
v é r i t a b l e m e n t p r o d i g i e u x ." ( R é f . l ,
p.269)

Quel fut I'accueil fait aux idées de


L'æuvre lnachevée d'Einstein
Newton par ses contemporains? " (...)
I'hypothèse artificielle d'une action à
distancerebute par son caractèreirra-
tionnel, presque magique,,. (Réf. l, Il est évident qu'en dépit de ses suc- vide et dans les milieux transparents
p.a7U " Leibniz lui-même se hérisse cèsremarquables,la théorie de Newton s'évanouissentcomplètement à condi-
contre la visattractiva(25) (...) et contre laisse quelques questions en suspens: tion d'introduire deux postulats:
la résurrectiondes qualitésscolastiques I'action de la gravitation se transmet- Premier postalat.' tous les systèmes
et les puissanceschimériques.> (Réf. l, elle d'une façon instantanée? Sinon, de référencegaliléens(26) (entendezpar
p.20Q A Huygens, cette vrs attractivq avec quelle vitesse? Comment expli- là : les systèmesde référence dans les-
apparaît comme une absurdité . Et quer I'identité entre la masse d'inertie quels la loi d'inertie est vérifiée) sont
Malebranche proclame que les savânts d'un corps et sa masse gravitation- équivalentspour décrirenon seulement
se rendraient ridiculess'ils supposaient nelle ? Existe-t-il un espaceabsolu, un l e sp h é n o m è n e m
s é c a n i q u e sm, a i sa u s s i
des mouvements d'attraction et des cadre privilégié jouant le rôle de réfé- l e s p h é n o m è n e sé l e c t r o m a g n é t i q u e s .
facultés attactives pour expliquer d'où rence pour tous les expérimentateurset C'est le principe de relativité restreinte
vient que les chariots suivent les che- pour toutes les mesures? Le temps,lui- (restreinteparce que l'équivalenceest
vaux qui y sont attelés. même, s'écoule-t-ild'une façon identi- postuléepour une classeprjvilégiéede
q u e e n t o u s p o i n t s d e I ' u n i v e r s? systèmesde référence).
Chez Newton lui-même. on sent Existe-t-il un temps unique, régulier,
privilégié, commun à tous les observa- Deuxième postulat.' la vitesse de la
I'embarras de I'homme de son temps
teurs de I'univers, un temps pouvant lumière dans le vide est une constante
devant une nomenclaturequi n'est pas
constituer une référenceuniverselle? indépendantede la vitesserelativede la
encore claire. Le savant doit supposer
source par rapport à I'obseryateur.La
cesforces.Sont-ellesà proprementpar- Les réponses à ces questions - et valeur de cettevitesseest la même dans
ler une réalité? Manifestementil hésite. d'autres nouveautés - surgirent du tous les systèmesgaliléens.C'est une
Pas plus que sesadversairescartésiens, b o u l e v e r s e m e n ts a n s p r é c é d e n t q u e constante universelle,désignéepar la
il n'admet I'action à distanced'un corps connut la physique, au début du XX' lettre c. c : 300000km/s.
sur un autre. Les attractions et les siècle,du fait d'un certainnombre d'ex-
répulsionsont une causequi ne réside p é r i e n c e se t d e s p é c u l a t i o n s . Einstein établit que ces deux postu-
pas dans ces corps eux-mêmes.Mais le lats, I'un et I'autre en bon accord avec
physicienn'a pas à s'en occuper.Aussi Le principal auteur de ce grand l e s e x p é r i e n c ersé a l i s é easu X I X " s i è c l e ,
dans le passage de l' Opticks (...) chambardement fut le physicien alle- sont totalement compatibles à condi-
p r é c i s e - t - i l a u s s i t ô t: J e n ' e x a m i n e
" mand Albert Einstein(1879-1955,natu- tion d'abandonner deux hypothèses
|oint ici quellepeut être la causede ces raliséaméricainen 1940).avecune série fondamentales de l'électrodynamique
attractions... Je n'emploie ici ce mot d e t r a v a u x p u b l i é s c o u p s u r c o u p e n et de la mécaniquenewtonienne:
d'attraction que pour signifieren géné- 1905. L'un de ces articles, consacréà l. L'hypothèsede l'éther, conçu
ral une force quelconque,par laquelle I'effet photoélectrique, lui vaudra le comme un milieu élastique très ténu
les corps tendent réciproquement les prix Nobel pour I'année 1921.Deux
susceptiblede propager les vibrations
uns vers les autres, quelle qu'en soit lq autres articles, intitulés Sur l'électrody- électromagnétiques, comme I'air trans-
ceuse.>>(Réf. I, p.204) namique des corps en mouvement eI met les vibrations sonores.
L'inertie dun corps dépend-ellede sa
Dans la deuxième édition des Prin- capacité d énergie2 fondent la théorie 2. L'hypothèse du caractèreabsolu
cipes, en 1113, i\ écrira encore: . J'ai de la relativitérestreinteet dégagentses de la simultanéitéde deux événements
e x p l i q u é j u s q u ' i c i l e s p h é n o m è n e s conséquencessur la dynamique des distantsI'un de I'autre. En introduisant
célesteset ceux de la mer oar la force de particules. une définition opérationnellede la syn-
l a g r a v i t a t i o n ,m a i sj e n ' a i a s s i g n én u l l e chronisationdes horlogesliéesà un sys-
part la cause de cette gravitation... Je Dans Ie oremier des deux articles
n'ai pu encore parvenir à déduire des consacrés à ces problèmes, I'auteur (suite en page !9)
phénomènesla raison de cespropriétés montre que Ies profondes difficultés
r e n c o n t r é e ps a r l e s p h y s i c i e n sd u X I X "
sièclepour interpréter les phénomènes m o( 2u6v)eLmeesns lyr esct èt im e sd e r é f é r e n c eg a l i l é e n ss o n t e n
l i g n eu n i f o r m el e s u n s p a r r a p p o r t
l25l Vis attractiva: torce attractive de propagation de la lumière dans le aux autres

E S P A CIEN F O B M A T IN
OON2 5 . J U I NI 9 8 3 - 1 3
De la pesonteuy à lq gravitation

La, pesantnut, urJe grandeur aarûable


. On appelle gravitaHonle phénomène physique en vertu Nord
duquel les corps s'attirent mutuellement.
Dans le cas simple de deux corps (à symétriesphérique)en
présence,le module de la force âttractiveque chacuri dteux 'I '^ Le poids d'un corps de
masse m sitw! en' M se
exerce sur I'autre est donnée par la relation: composelle Ia force de grauï
tatioln (Fd et d.'une "forc:e
d' i neftied' entnî nement( Fin).
L'intensité de cette force
(relation l) (*) d'inettie uarie auec la latï
tude (elle dépend de la dis-
fance HM) : elle est nulle aux
ples et maximale à léqua-
teur. Dans ce cas.I'acce.[éra.
où M et m désignentles deux masses,R la distancede leur tion qui lui est associéeuaut
centre et Ç la constante de la graoitation unioerselle 3,3.1ù2m.s2; elle est donc
( : 6 , 6 7 . 10 r r N . m 2 . k g - 2 ) - 300 fois plus faible que celle
de la oàanteur.
Cette constantea été mesuréeexprérimentalement, pour la
premièrefois, par I'AnglaisH.Cavendishen 1798 (sa èélèbre On calcule atnsi que 'fois si Ia
Terre tournait 17 plus
balancede torsion figure dans la plupart des liwes scolaires). uite, Ie poids de tout ôbiet
On a dit de son expé-rience qu'etleavàit été ta premièreà pei. serait nul à I équateur du fait
mettre de peser Ie mond.e. cle cette comDensation
( Document exrdit de Fonde-
ll est remarquableque cette constante,mise en évidenceet ments de la physique, Coll.
mesuréedans le systèmesolaire,soit valableen tous points de A Cros, Term CE, a Belin,
I'universet rendeaussibiencomptede la chuted'unepomme S u di 1980).
en Normandieque...de I'attractiônréciproquede deui étoiles
dans un système double à I'autre e><trémité de la Qalaxie!
Le module de cetteforce est donnéepar la relationl. Maisla
Dans notre environnementquotidien,ces forces atùactives deuxième loi de Newton (cf. p. 8) permet de I'exprimerd'une
ont - la plupartdu temps- une intensitétrèsfaible(t ) et leurs autre manière,et si I'on appelleg I'accélérationde Ia pesan
effets sont inobservables...sauf lorsqu'un des deux objets en teur créée par I'astre, on peut écrire (en raisonnant3ur les
présencepossèdeune masseconsidérable,et tel est le cas de scalaires)
:
la Terre.Aussi est ce pour cette raisonque nous ne voyonspas
les objets,abandonnésà eux-mêmes,se pÉcipiter les-unsvers
les-autres...mais tomber sur le sol.
Quand I'un des deux corps en présenceest un astre, on =mg
désignegénéralementpar pesanteui(2) I'attractionqu'il exerce
sur tout objef de son voisinage.
On appellerapoids (3) [a force attractivequi conduira le
corps le plus léger à tomber sur celui.là.
êM
Comment caractérisercette pesanteur? Parquellegrândeur Y"
ce qui conduit à : n:- (relation2)
physique la repÉsenter? Coniidérons la force'attradive exis. Y
R
tant entre un astrede masseM etun corps quelconque,plus
léger,de masse m, éloignésd'une distanceR.
C'est cette grandeur g qui caractérisera un astre, du moins
pour tous les-problèmesde chute des corps et les phénomènes
gravitajionnels. Voyons-en la sig n ification'exacte avec I'exemple
de la Terre.
( * ) N ' o u b l i o n s p a s q u c l a l b r c c e s r u n c g r a n d e u r v e c r o r i e l l ee t q u e d e u x a u t r e s
caractéristiquessont généralemcnt associéesau module, sa direction et son sens.

(l) Par exemple. on calcule quc la force d'attraction newtonieone extsranrentre


d e u x m a s s e sd e 1 , 2t d i s t a n t e sd e l 0 m e s rd ' e n v i r o n0 , 0 0 0 0 0 1N . C c q u i c o r r e s p o n d
Lo pesonteur terrestre
à peu près au poids d'une masse de... 0,1 rng à la surface terrestre.
Quelle est i'accélérarjon associée?Environ l0 em.s r. C'est là urre valeur bien
La grandeurg caractériseI'accélérationque la Terrecommu-
faible comparée à celle qui résulte de I'attraction de chacune de ces ntassespar la nique à tout objet évoluantdans sa graDisphère(4). C'estle
I erre... tameux ( usage' reconnu par Calilée(cf. p. ).
Par ailleurs, on a pr établir - daus le cas d'électrons- que la force newtonienne
est beaucoup plus faible (d'un làcteur 4. l0rr environ) que la force électrique répul_
s l v e q u t s e x e r c ee u l l e e u x . _ Remarquefondamentale:I'expressionde g est indépen-
dante de la massedu corps attiré.Tous lescoips,quelsqu'ils
(2) En toute rigueur, la pesontcur désigne la sonrnte de la gravité et de la force soient(satellites
artificiels,
Lune, objetsquotidieris,...),sont'sou.
d'inertie d'entraînement due à la rotâtion de I'astre sur Iui-mênre (voir schéma). mis à la même loi de chute ou du mbins le seraientsi des
Il conviendra-itdonc de distinguer G, la valeur du chantpde gravitcttiol, exprimée forces extérieures(résistancede I'air, frottement,...)ne peftur-
en N.kg | (si I'on considère les aspects statiques) et g, la valeur du chànp de
pesoiltcur, exprimée en rn.s-, (si I'on considère les aspects dynamiques). baient leur mouvement.Suelle est la valeur de g 2
Mais dans.la pratique on ne fait généralementpas de distinclion entre pesanteuret
gravité cn raison de leur différence relativement faible dans le cas des blanètes du . En première approimation, on peut considérer la Terre
- 6.1024kg)comme sphérique(rayon moyen :
système solaire. !T1qt"
6 378 km) et négligèr les forces àttractivesde ta Lune et du
(3) Selon le Conseil international de la langue française,qui a édité un Voctbu_ Soleil.Dansces conditions,la relation2 conduità une ualeur
laire des sciences et techniq.uesspatiales (La màison du dictionnaire, earis, DfAj, lt
convrent de rapprocher, d'une part, pesanteur et gravirtque, d'autre part, graiité,
moAenne de I'accéblration de la pesanteur terrestre au
gruvilalion el graviIationncl. ntueau de Ia mer:
go (Terre)- 9,81 m.s 2
(4) Espace dans lequel la lbrce d'attraition d'un asrre I'emporte sur celle des
asttes volslns. (suite en page 15)

I4 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
De la pesanteur à ls grovitation

(suite de la page 14)

(Bien entendu, ces valeurs englobent à la fois I'effetde I'apla.


tissement.du globe temestre aurpolgs et I'effet centrifuge dè la
rotation de la Tere. L'écart de 0,05 m.s-2 sur les va]eurs à
l'équateur-et agx pôles.est dû pour 213 àI'effet centrifuge et
pour 1/3 à la forme ellipsoïdale de la Terre.)
La relation 2 le montre, g varie aussi avec l'éloignement des
centres de masse des deux corps en présence, autrement dit
I'altitude du corps attiré. Pend.ant longtemps, en France, a rcgné la plus sombre confusion
en ce domaine en raison du choix - peu heureux - d'une unib de
Si h est I'altitudedu corps soumis à I'attractionterrestreet R poid.s agant une valeur locale: le kilogramme.poids (kgp) étant Ie
poid.s (mesuni à Paris et à l'altitude 0) d'une masse étaIôn de t kg.
le rayon terrestre, on a:
(Sous le nom de kilogramme.force, kgf, c'était aussi une unite de
lorce.)
qh: qo
/RV 1.9cpæ posttif de_cetteconention estéuident: une masse de 3 kg
a (à Paris et à I'altitude 0) un poids de...3kgp!, ma-sseet poid"s
\n +rri s'exprimant par Ie même nombre (ce qui en{ietient la coniusion
Pour les faiblesaltitudes(h (( entre Lescleux notions). Mais cette belle côrresSnndance ne uaut que
R), on a si g ne cha,nge pas, autrement dit si toutes les mesures s'effectu'ent
au meme lreu.
(relation3) Et c'est Ià que.les chosoç se compliquenL Que deuient Ie poids de
cette masse étalon de I kg meswe sur la Lune ? I kgp ?'
Ou| si I'on définit une nouuelLe unite ualable sur Ia Lune (le
avec Ag : gh-go pc;ids d une masse ëtalon de I kg, et dans ce cas le kgp de paris n'a
plus rien à uoir auec.le kgp lunâire: il restecependaiit une équiua.
(Le.signemoins ra.ppelan! gue I'accéléraLion
de Ia pesan- Ience entre les deux):
teur diminue quand on s'éIèue.)On calculeainsi aidément
que g diminuede 7 7oquand on s'élèvede 32 km et qu'à I'alti- lYon... si L'on souhaite faire ressoftir |es différences de l'accéléra.
tude de 300 km (à laquellegravitentgénéralement tion de Ia pesanteur sur Ia Terre et sur Ia Lune et conseruer I'uiite
lesstations dëfinie à Paris. Dans ce cas, Ia masse étalon ne pèsera plus que
orbitafes)on a encore: g : 0,9.9".Contrairementà une idée 0,l5kgp enuiron.
malheureusementfort répandue,I'attractionde la Terre, à ce
niveau,n'a pas du tout disparu1...
Cette mise en évidencede la variationde g avecdiverspara.
mètresnousdonneI'occasionde revenirsur-lanotionde 6oids Aujourd'hui.l'unité, de poids (et de force) est le newton qui a
et d'insistersur Ia distinctionfondamentale
qu'ily a lieudé faire une valeur universelle. Le newton terrestre étant identique au
entre le poids et la masse. newtonlunaireou martien: c'estla force qui communique à
une massede 1 kg une accélérationde I m.s-.
. l-a.massed'un.objet(c'estun scalaire)correspondà la quan"
tité de matièrequ'il renferme.C'estune constanie,absolument . (Pou1les passéistes, rappelonsl'équivalence
valableen tout
indépendante du lieuconsidéré,qui caractérise l i e u : 1 k g p : 9 , 8 1N . )
I'objetet qu'on
exprimeen kilogrammes(symbole: kg). (suite en page 16)

2. [e poids d'un obiet varie suivclni


Lq mqsse d'un obiet ne vqrie pas

(Document extrait de SciencesPhysiques6e,par Y.Michaud et Y.Le Moal,


auec l'aimable autorisation deè Éditions Magnard, lgBI).

NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON I5
De la pesanteur à lu grovitation

(suite de la page 15)


One expérienceimaginaire
L a pesanteur des principaux outres corps
du svstèrnesolaire

A proximité d'un corps céleste, la principale force qui


s'exerce sur une masse est la force de oravitation dirioée vers
son centre.
Dans tous les cas, on considérera que la répartition de la
masse est à symétrie sphérique, le champ de pesanteur se
calculant comme si toute la masse était concentrée au centre.

r l-a Lune
La conquête lunaire nous a familiarisés avec ces images
d'astronautes aux pas hésitants,à la démarche malaisée,sem-
Au XXIIf siècLe,alors que Ia Lune estdcpuls lonqtcmps coloniæc
blant rebondir sur le sol de notre satellite.La raison ? La fai- par [es Terriens, un commerçant s apprôte à quitter ia Terre pour
blesse relativedu champ de pesanteurlunaire (R: 1 738 km et liurer un cLient impoftant.
M: 1/81 de celle de la'Terrè):au niveaudu sol, on a g. (Lune)
: 1,62 m.s-2 soit 0,76 g' (Terre). Il pèse ses frutts , exotiques\ auec une ba[ance à plateaux(l)
puis, par précaution, uértfie .auec une balanèe du tupe
Sur la Lune, un astronaute (sa masse est demeurée la dgndmomètre (2).
même) a donc la sensation d'être six fois plus léger que sur Paruenu sur la Lune, tl renouueLle ses pes<les: Ia batance ( l)
Terre. Il lui faut donc habituer son organisme, en particulierses dortne [e même résultat tandis que [a baLance (2) indique une
muscles, qui commandent ses déplacements, à ce nouvel ualeur six fois plus faibte que sur Terre (Documeni EI -
Boltana/Reilles).
enuronnement.

Ci-contre i le capitaine Haddock fait


la découuerie de Ia faible grauite
lunaire (Extrait de On a marché sur
la Lune, par Herç. a bg llditions
Casterman. 1954).

Cidessous, à droite z autre technt


que de simulation.uisant à priuer
I'astronaute des 5/6 de son poids
terrestre afin de le pnéparer aux actï
uitrls à Ia surface de lâ Lune (Docu-
ment NASA)

Cidessous : une des techniques de


simulation de la1 . 'oesanteur lunaire
,, ,
emplogie aux Etats-Unis.Crâce à
un sustèmede câbles.I'astronaute
n'exàrcesur Ia paroi obliqueque le
sixième de son poids terrestre
(DocumentNASA).

(suite en page 17)

16 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
De la pesantear à la gravitation

(suite de la page 16) équatorial,de leur masse(rapportéeà celle de la Terre) et de


o Le Soleil et les planètes I'accélérationde la pesanteur(rapportéeà cellede la Terre)soit
à leur surface,soit au sommet des nuages(pour les planètes
Nousregrouperons dansun tableaulesvaleursdeleurrayon géantes).

Soleil Mercure Vénus Mars Jupiter Saturne Uranus Neptune Pluton

Rayon équatorial 695500 2440 6052 3373 71 400 60000 25900 24750 3000(?)
(kml

Masse(Terre: 1) 332000 0,055 0,815 0,108 317,9 95,2 14,6 17,2 0,1 (?)

g ( T e r r e: 1) 28 0,37 0,88 0,38 2,64 1, 1 5 1, 1 7 1, 18 ?

(Source : Les étoiles. le système solaire, Bureau des longitudes,Gauthier-Villars,1977, p 60l

Mercure Venus laTerre la Lune Mars Juoiter Saturne Uranus Neptune le Soleil

Expérienceffctive destinée à comparer entre elles les rraleursde Ia pesanteur dans le système solaire.
Soit un ieune swftif capable, sur Terre,de franchir une banière de 1 m En supposant I'exfÉrience possible sur les autres corps céIestes
un même ëffon le conduiraità despeiformances
(existenéed'uné surface'solide, utitisationd'un scaphandre trèsléger permettantlâ'suruie,...),
uartantde 6m (sur la Lune) à...4cm (surle Soleil) (DocumentEl - Boltana/Reilles).

A propos des planètes,rappelonsqu'on démontreque g entre 11,2kmls pour la Terre et 2,4kmls pour la Lune.
dairsf'expressiôndu calculde la uitessede liErationdes corps C'est là une notion importanteen astronautiquemais aussi
célestes.'Onappelleainsi la vitesse.que doit atteindreun objet en physiqueplanétaire(pour rendrecomPtede I'aptitudeou de
quelconque (véhiculespatial, molécule gazeuse,..')pour Pou'
I'inàptitudedes astresà conserverune atmosphèregazeuse).
vbir se sôustraireà I'attiactionde I'astre.Elle s'exprimepar la
relation' y1i6
: v/2@ (voir El, n" 12,p. 8)' Ceitegrandeurvaut (suite en page 18)

NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 _
E S P A C EI N F O R M A T I ON 17
De Ia pesontear à Ia gravitation

manière seruir à supprimerles effetsdu champ de pesanteur


terrestre,c'est-à-direà simuler L'impesanteur.
La pesanteur... au-delà du système solaire De telles installations(où I'on peut atteindre plusieurs
L'accélérationdu champ de pesanteurpeut, dans certains dizainesde fois I'accélérationde la pesanteur)serventà I'entraî-
cas, atteindredes valeursconsidérables.Le meilleur exemple nement des pilotesd'essaiset des cosmonautes(EI, no 15,
p. 5), ces dernierss'habituantainsià supporterlesaccélérations
en est sans doute donné par ces corps célestessupermassifs
que constituentles trous noirs. Ce sont d'hypothétiquesentités qu'ils subiront au décollagede leur fusée et les décélérations
astronomiquesqui résulteraientde l'écroulementgravitationnel lors du retour sur Terre.Au cours des opérationsde lancement
(et de rentrée)I'accélération(décélération)peut atteindreordi-
d'astres de grande masse (supérieureà environ 2,5 fois la
masse solaire).Ce serait le stade ultime de la dégradationde nairementde 3 à 5 g mais I'Hommeest capablede supporter
certainesétoiles(cf. EI, no 14, p.4). -Avalant" étoileset gaz des accélérations supérieures(cf. EI, no7, p.8) d'autantplus
passantà proximité,leur masse s'accroîtraitjusqu'à atteindre élevéesqu'elles s'exercerontmoins longtemps.
cent millionsde fois celle du Soleil.ll en résultemitdans leur (Dansun tout autredomaine,signalonsaussiI'existenced'ul-
voisinageimmédiat un champ de gravitési intenseque même tracentrifugeuses,utilisées par exemple pour la séparation
les rayons lumineux ne pourraient s'en échapper (d'où leur moléculaire,qui permettentde créer des accélérations300 ou
nom de trous noirs). Les lois physiques s'appliquantà la 400 000 fois plus intensesque celle de la pesanteur!)
matièrequi se trouve à I'intérieurd'un trou noir nous sont
encore Inconnues. Le secondexempleconcerneles stationsspatialesen orbite
autour de la Terre. A I'intérieur,on constateun état de ouasi-
impesanteurdont leseffetssur I'organisme humainne sonl pas
Peut-on locolement annuler négligeables(cf. EI, no 15, p. ).
un champ de pesanteur ? Souhaitantmodifier cet état de fait, on a songé pendantun
temps à crcer une pesanteur aftificielle en mettantla station
Contrairementà ce qu'on observe avec l'électricitéet le en rotation sur elle-mêmece qui aurait suffi à restituerplus ou
magnétisme, il n'existe auëune particule insensible au moins partiellementun facteurnaturelde I'environnementnatu-
champ de grauttation C'est pourquoion dit que la gravitation rel de I'HommesurTerre.Maisc'étaitcomDtersanslestroubles
est une interactionuniverselle. provoquéspar la force de Coriolis(5).
Au moins peut-onannuler ses effets? Au repos(entendons,
par là, à la surfaced'un astre, par exemple)c'est impossible.
Tout au plus peut-on simuler partiellementI'absencede cer-
tains effets en usant de subterfuges(adoption d'une position
couchée prolongéepar les candidats.cosmonautes, travailen
milieu aquatique, utilisation d'un système sustentateurpour
soutenir un cosmonauteou une expÉrience,ètc.).Ces techni-
simulatiônserontdécritesdans le numéro 29 de notre
[Ht"*
Par contre, il est possibled'obtenir un étaI d'imDesanteur
(lesobjetsn'ontaloréplusde poidsapparent)en soumettantles
corps concérJrés à une'chute libre sans contrainted'aucune
sorte (résistancede I'air,etc.).Cet état d'irgpesanteurs'observe
naturellement,de façon durable,à bord des stationsspatiales
en orbite autour de la Terre mais plus brièvementde diverses
manières(tours d'impesanteur,fusées-sondes, avions): ces
possibilitésserontexaminéesen détaildansle ne29 d'Espace
Information.

De façon artificieile, peut-on créer en une région


de I'espace un champ d'accélérationplus intense ï
(,
que celui qai eJcistenatuyellement?
La réponseest oui (danscertainesconditions);donnons-en Un exemplede stationspatialetelle qu'on lesconceuaitdans les
deux exemples. annéessoixante.On enuisaqeaitalorsde restituerunefractionde la
pesanteurtenestreen faiânt piuoter la station auiour de I'axe
'central
A la surfacede la Terre,ilest possiblede cÉer, dansun but (DocumentMclaughlin).'
expÉrimental,des accélérationsbien supérieuresà celles exis-
tant normalementdu fait de I'attractionterrestrenaturelle.Pour Aussi aujourd'hui semble-ton plutôt s'orienter vers un
cela on peut utiliserdes installationsspÉcialesappeléescenlri- concept de stationcomposéede deux modules(en anglais:
fugeuses.Ce sont des enceintesfixéesà I'extr€mitéd'un long tethered satellites,satellitesattachés),assezéloignésI'un de
bras et mises en rotation plus ou moins rapide dans un plan I'autremais reliésentre eux ce qui donneraità I'ensemblela
horizontal: en raisondu mouvementcirculaire,dans le repère forme d'un haltère.
tournant de la centrifugeuseapparaissentdes forces (céntri- Ce module serait stabilisé par gradient de gravité,ce qui
fuges) d'inertie d'entraînementdont le module peut atteindre signifieque son axe seraiten permanencedirigé versle centre
plusieursfois celui de I'attractionterrestre. de la Terie. Autrementdit, au terme d'une Évolution autourde
Mais I'accélérationassociéeà ces forcesavantune direction notre globe, la station aurait aussi effectué un tour sur elle-
(contenuedans un plan horizontal)différeÀtede celle de la
pesanteur(verticale), il estimpossibled'utiliserla premièrepour
compenserla seconde,autrèmentdit de parvenirpar ce biaisà
I'impesanteur.
N'hésitonsdonc pas à rappelerque,contrairement à ce qui
est parfoisécrit ici ou là, une centrifugeusene peut en aucune

18 - 'I983
NO2 5 . J U I N
E S P A C EI N F O R M A T I ON
De lo pesanteuy à lq gravitation

(suite de la page 13)


tème galiléen au moyen de rayons .J
lumineux, Einstein montre en effet que é
deux événementsdistants I'un de I'au-
tre, jugés comme simultanés dans un
systèmegaliléen,ne le sont plus néces-
sairementdans un autre systèmegali- ;\
léen en mouvement de translation .T
r u n i f o r m ep a r r a p p o r t a u p r e m i e r .

Les postulats d'Einstein entraînent


I donc une modification orofonde de
I
n o t l e i n t e l l i g e n cd
e e sp h é n o m è n e éslec-
tromagnétiquesd'une part, des fonde-
ments de la mécanique newtonienne
d ' a u t r e p a r t . N o n s e u l e m e n ti l n ' y a
p l u s d ' é t h e r i m m o b i l e s u s c e p t i b l ed e
définir un systèmede référenceprivilé-
gié au repos absolu, mais I'espaceet le
temps absolusde I'anciennemécanique
doivent quitter la scènepour laisserla
place à un cadre absolu unique,
l'espace-temps,

Il faut toutefois noter que le concept


d'espace-tempsne fut pas forgé par le
Ibndateur de la relativité restreinte,
mais par le mathématicien Hermann
Minkowski (en 1908),ancienprofesseur
d ' A . E i n s t e i n . S e l o n l a c o n c e p t i o nd e
M i n k o w s k i , I ' u n i v e r sp h y s i q u e - d o ê
i tt r e
considérécomme un tout ouadridimen-
sionnel dans lequel une particule est
r e p r é s e n t é ne o n p l u s c o m m e u n p o i n t
en mouvement dans I'espace absolu,
mais comme une ligne d'univers totali-
sant I'histoire de cette particule. Les
l o i s d e t r a n s f o r m a t i o nq u i p e r m e t t e n t
de passer d'un système galiléen à un
autre reçoiventalors une interprétation
simple liée à la géométriede I'espace-
temps. Après quelques réticencesini-
tiales, Einstein finit par accepter le Einsteinet sonépouse(Document
BN)
nouveau I'ormalisme. Celui-ci s'est
avéré d'une fécondité exemolairedans Dans cette formule, la massem dela vitessese vérifie aisémentdans iescolli-
t o u t e sl e sb r a n c h e sd e l a p h y i i q u et h é o - particule animée de la vitessei varie sions de particules dont la vitesseest
rique (électromagnétisme et théorie des (27) avec cette vitesseselon la relation proche de celle de la lumière, telles
p a r t i c u l e sn o t a m m e n t ) ,e t a c o n s t i t u é \ /---7-- , qu'on les obtient dans lesaccélérateurs.
I'outil géométriquede base dans l'édi- m: tno/ \l I - o ù m o e s Il a m a s s e
vc2
fication de la relativité générale.
au repos. Trop faible pour être obser-
vée dans les phénomènes quotidiens Dès 1905également,Einstein établit
(28), Ia variation de la masse avec la grâce aux folmules de la relativité res-
L ' a b a n d o nd e l a c i n é m a t i q u en e w t o - trelnte qu'un atome émettant une éner'-
n i e n n e ,f o n d é es u r l e s n o t i o r i sd ' e s p a c e gie ÀE sous folme de radiation
e t d e t e m p sa b s o l u s ,i n d é p e n d a n t Is' u n é t lu2d7il a Pn ot su,t lé' uv isl ea rg teo uatcet uc oe nl f du sainosn dl 'aennssle' ei sgpnrei tmd ee sn t lumineusevoit sa massedécroîtrede la
de I'autre, entraînaitipsoJcrcto la néces- s e c o n d a i r e c o n d u i t à c o n s i d é r e r l a m a s s e c o m m e ^r
sité de réviserles lois fondamentalesde u n i n v a r i a n t e t à f a i r e yi n-t e r v e n i r . d a n s lte/ 2s o r o b l è m e s quantité ^ m : Un peu plus tard, il
r e l a t i v i s t e s ,l e f a c t e u r 1/ ( t - v 2 / c ? )
la dynamique. Dans sa premièrepubli- ;
(28) La relativité restreinte n'a pas pour autant éli-
cation sur la relativité restreinte,Eins- extrapole la lelation précédente à
miné la dvnamique newtonienne Cette dernière
tein montre oue la relation fondamen- r e s t e p l e i n e m e n t s a t i s f a i s a n t e d a n s u n n o m b r e toutes les formes d'énersieet introduit
t a l e j e l a d y n a m i q u eq u i g é n é r a l i s el a i m m e n s e d e p r o b l è m e s , t a n t q u e l a v i t e s s e r e s t e l a c é l è b r ef o l m u l e E : r i c 2 . C e t t e é q u i -
petite devant c (avions, fusées, satellites, etc )
loi F : mBde Newtons'écrit: ll est cependant aberrant d'affirmer comme on le
valencemasse-énergie est bien vérifiée
f a i t s o u v e n t q u e l a r e l a t i v i t é i n t e r v i e n t u n i q u e m e n t par les expériences usuellesde matéria-
dans le domaine des vitesses voisines de c: les lisation de pairesd'éiectronsnégatifset
a c t i o n sé l e c t r o d y n a m i q u e b s r e nc o n n u e s d e l a p h y s i -
d (mi) q u e p r é ' e i n s t e i n i e n n e( c h a m p s m a g n é t r q u e sc r é é s d'électronspositifsgrâceà des rayonne-
L-- p a r d e s c o u r a n t s ,p h é n o m è n e sd ' i n d u c t i o n .e t c ) s o n t ments f. Réciproquement des paires
dt des effets essentiellement relativisteset ne peuvent
être compris qu'à partrr des f ormules de transforma- d'électrons négatifs et d'électonsposi-
tion de la relativité tifs peuvent s'annihiler en produisant

NO2 5 - J U I N I 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 19
De la pesanteur à Ia gravitation

un rayonnement f qui emporte une L'attraction exercéepar la masseM sur actions indiscernables (29), puisqu'elles
énergie égale à l'énergie totale des cetteparticule d'épreuvea pour intensité communiquent toutes les deux une
paires dématérialisées.Ainsi la matière 'Mm
accélérationindépendantede sa masse
et la lumière (et plus généralement le p : Ç -, d'après Newton. Dans cette à n'importe quelle particule d'épreuve.
rayonnement électromagnétique)appa- ..2
La suppositionque cette.conceptionest
raissent comme deux formes d'énergie expression, la quantité m désigne la justifiée est baptisée principe d'équiva-
convertiblesI'une en I'autre. masse grave de la particule. Or, des lence par Einstein. I1 en résulte que le
expériencesd'une très haute précision choix judicieux d'un systèmede réfé-
Dans les annéesqui suivent, Einstein ont montré que cette quantité coïncide rence accélérépermet de modifier et
s'efforce d'étendre le principe de relati- numériquement avec la masse inerte même d'annihiler les effetsd'un champ
vité aux systèmesde référenceaccélérés. qui intervient dans la loi fondamentale de gravitation, tout au moins dans une
Cet effort de penséeest couronné par la de la dynamique. On écrira donc F: région infiniment petite de l'espace.
publication en l9l5 de sa théoriede la my. En rapprochant les deux expres- C'est ce que montre Einsteinen raison-
relativité générale,qui donne une solu- sions de F, on voit que I'accélération nant sur un ascenseursitué dans le
tion entièrement nouvelle du problème communiquéeà la particule d'épreuve champ de la Terre.
de la gravitation. par la masse M es| y : Ç M,/r2. CeTte Si I'ascenseurest immobile par rap-
accélération est indépendante de la port à la Terre, une balle lâchée sans
massez? du corps attiré. Quelle estI'ex- vitesse initiale tombe soontanément
Cette solution s'appuie sur l'égalité plication de ce fait?
entre masse inerte et masse greve qtJe vers le plancher avec urr mouvement
la mécanique newtonienne admettait Pour Einstein, l'égalité de Ia masse dont I'accélérationest égale à I'accélé-
sans I'expliquer. Pour fixer les idées, inerte et de la masse grave doit être ration g de la pesanteur.
considérons une particule de masse la interorétée comme une identité d'es- ( 2 9 ) I n s i s t o n sb i e n s u r l e c a r a c t è r el o c a ld e c e t t e
(on I'appelle particule d'épreuve)dans sence entre force d'inertie et force de i d e n t i t é l l n ' e n r é s u l t en u l l e m e n tq u e l e s s t r u c t u r e s
d e s d e u x c h a m o sd e f o r c e ss o i e n t i d e n t i o u e sd a n s
le champ gravitationnel d'une masse gravitation.' identité d'essencesignifie u n e r é g i o né t e n d u ed e l ' e s p a é en i q u e l e u r sc a u s e s
sphérique M (la Tene par exemple). que localementles deux forces ont des s o i e n t l e s m ê m e s( v o i r p l u s l o i n ) .

6''g 4tg 4=g


On c.onsidèreun expérimentateurà I'inùlrieur d'une cabine d'ascenseur,au uoisinagede la Terre(par un procédéquelconque, sesprcds sontrendus
soltdaires du plancher).
L'exftriencegonststeàsoumettrelacabineàunmouuementrectiligneuniformémentaccélércuerslebas(parrapportàunrepèreterrestreR, suppoæ
gaLiléen),à faire lâcher une balle à I'exprimentateur et à obseruerle mouuement de celle-ct (par rapploftà'un repèreR''solidairede Ia càtjine).
Selon la ualeur de I'accélération,la balle se dirigera soit uers Ie sol(l), soit Dersle ptafond(2) ou restera immobile dans la cabine(3).
Ce dernier cas, qui conespond à un mouuement de chute libre de Ia cabi.ne(dans R) est à I'ortaine de l'état d'impesanteur.L exuérimentateur
n'éprouueaucune sensationde poids et il " llofterait,'dans [a cabine si.sespieds n'étaientpas fixés au ptancher(DoèumentEI - Bôltana/Reilles).

20 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
De Ia pesanteur à la gravitation

Un observateurplacé à I'intérieur de
la cagesupposéesansfenêtrene pourra
dire si la balle tombe à cause d'un
champ de gravitation créé par une
masse à proximité, ou si elle tombe
parce que la cageest animéed'un mou-
vement uniformémentaccélérépar rap-
port à un systèmegaliléensupposétrès
éloigné de toute masse.
Si maintenant on coupe le câble de
l'ascenseur, celui-ci tombe en chute i /tl.êÀ .
libre : dès lors, une balle lâchée sans
vitesseinitiale dans cet ascenseurreste @
au repos par rapport au système de
référenceconstituépar la cage.L'obser-
vateur lui-mêmen'éprouveaucunesen-
sation de poids : il se trouve dans l'état
d'impesanteurpopularisé par les expé-
riences astronautiques.
De nouveau cet observateur a le
choix entre deux interprétations: ou
bien il considèreque son système de
référence est en chute libre dans le
champ gravitationnel de la Terre, ou
bien il considèreque I'accélérationde
son systèmede référencea cesséet que
ce système est devenu galiléen. be
même que dans le cas précédent,ces
deux interprétations sont indiscerna- Gravitation, accélération et impesanteur,
bles par des expérienceslocales,confi- Soit un astronaute à I'tntéieur d'un uaisseau spatial suffisamment éloignë de toute masse pour
nées à I'intérieur de la cage. pouuoir être considére dans un champ de graoite nulle (à gauchd. Abandonnée à elle.m'ême,
une balle ,,flotteratt, comme elle le fa'salt dans Ia cabine d'ascenseur dont Ie câble s'était rompu
Il ressort de cette analyse que dans (uoir page prccedente).
un systèmede référenceen chute libre On obtiendrait une situation analogue si te uehicule spattal était en chute ltbre dans un champ
dans un champ de gravitation, la loi grauiLallonnel.
d'inertie est vérifiée.tout au moins dans II n'ex[ste aucune dtffërence phgsique entre un mouuement de chute libre et I'absence complète
une région suffisammentpetite de I'es- de champ grauit aLionnel.
pace. Cette constatation amène Eins- A présenl I'astronaute met à feu les moteurs de son uéhicule (à clroite) de faÇon à créer (par
tein à postuler la validité locale de la rapport à un repère galiléen) une accélération constante égale à celle de Ia pesanteur terrestre. II
relativité restreinte pour de tels sys- uoit Ia balle tomber aussttôt uers Ie sol, exactement comme elle Ie fera[t si Ie uehicule était
immobiliæ. à la surface terrestre.
tèmes. Tous les systèmesde référence
A l'inteieur d.e son a!.htcule, l'astronaute est incapable de distinguer s'il est tmmobtle dans un
en chute libre en différentsendroits du champ grauitat.ionnel ou si son uihtcule est en mouuement untformément accéIérc (par rapporl à
champ peuvent donc être tenus pour un repère galiléen) (Document NASA).
équivalentsdans la descriptiondesphé-
nomènes physiques locaux. Toutefois,
il y a maintenantune différencefonda-
mentaleavec la situation qui se présen-
tait en relativité restreinte, différence
qui va justifier pourquoi nous insistons
tant sur le csractère local de I'identité
entreforces d'inertie et forces de gravita-
tion. L'accélérationE de la pesanteur
due à la masse/r?n'est en efiet oas la
Dans un sgstème de iéférence(S) en chute libre
m ê m e e n t o u t p o i n t d e I ' e s p a c e l:e v e c - au point P, Ia lot de I'tneftie est térifiée ën toute
teur f; varie ên intensité et direction rigueur uniquement dans un uoistnage de P
l o r s q u ' o np a s s ed u p o i n t P a u p o i n t P ' d'extension spat[a[e inftniment pettte.
(cf. figure ci-contre). En un point P' situé à une distance finie de P, Ie
mouuement de chute libre ne comDense Das
Les systèmesde référenceen chute I inlluence du champ de grauitation dù à la
libre en P et en P'ne sont donc pasen masse centrale M (Ia Terre, par eremple). En
mouvement de translation rectiliene effet les uecteurs accélérations en P et en P' ne
sont pas paralLèles puisqu'ils conuergent uers Ie
uniforme I'un par rapport à I'autrel Il centre O de Ia masse M et ils n'ont pas Ia même
en résulteque les formules mathémati- tntensitté si P' n'est pas à Ia même altitude que P.
ques permettant de comparer des Cet argument montre que dans une négton éten
mesuresd'esoaceet de temos dans les due de I'espace les forces de grauitation et les
deux systèmesne peuventpai être celles forces d'ineftie ne Deur.)ent être considérces '
comme indiscernabies. Einstein en a déduit
de la relativité restreinte.Valable loca- ou'tl faut abandonner la relatiuitté restreinte
lement, Ia relativité restreinte ne peut pour décrire les proprtétris globales de I'espace-
être étendue à une région Jinie de l'es- lemps en prcisence de champ grauitationnet
pace oît règne un chomp de gravitation, (Document EI - Boltana/Reilles).
De la pesanteur à Ia gravitation

Aux yeux d'Einstein, cette constata-


tion est inéluctable et mène au corol-
laire suivant: en présenced'un champ
gravitationnel, I'espace-tempspossède
une structure géométrique plus com-
plexe que celle de Minkowski. Selon la
conception de ce dernier, la géométrie -----
universelleétait étroitementapparentée
à la géométrieeuclidienneusuelle(celle
d'une feuille de papier plane par exem-
ple): pour cette raison, on dit souvent
soreiràk-
que I'espace-tempsde Minkowski est
plat. Or,la généralisationla plus natu-
relle d'un espaceeuclidien estun espace
courbe (une surface sphérique en est un
exemple).Une induction hardie fondée
sur le principe d'équivalenceconduit
ainsi Einstein à postuler que l'oction
gravitationnelle exercée pqr une mosse
sur une qutre ne résulte pas d'une force
D'après la relatiuikj générale, un ragon lumineux qui passeprès du Soleil subit une légère
d'attraction, comme le pensait New- déllection due à Ia courbure de I'espace'tempspar la masse du Soleil.
ton (30), msis d'une courbure de
Pour aérifier cet effet relatiutste,on compare des clichés de Ia même paftie du ciel uoisine de
I'espace-temps aa voisinuge et à l'inté- l'écliptique, effectuésà sx mors d'interualle aoec Ie même instrumenL
yieur de ces mqsses,
Lorsquela Terreestdans la position Tr, sur sonorbite,deux étoiles sontuuesrespectiuementen A
En réalité l'énoncé précédent est et B. Six mois plus tard, alors que la Terre est en T2, les mêmes étoiles sont oues en A' et B'.
encore trop limité et doit être généra- La différencedes écaftementsangulaires B - a que l'on trouuepar I'obseruationphotographique
est en bon accord auec Ia pniuision de la relatiuite générale.
lisé. En effet, nous avonsvu que d'après
la relativitérestreinte,il y a équivalence Des quasars ont également permis de æifier I'effet de déflection des ondes radio par LeSoleil
(DocumentEl - Boltana/Reilles).
entre la masseet l'énergie.Par consé-
quent toutes les distributions d'énergie
(non seulementl'énergiede masse,mais Les massesquast ponctuelles ou étendues se compoftent comme des lentillesgrauitationnelles.
aussi la lumière, le champ électroma- Une massequasi ponctuelle opaque (galaxte trèsdense ou trèsabsorbante,éuentuellementtrou
gnétiquepur, les champsde force à I'in- noir) peut donner naissance à deux images pour un quasar unique.
térieur des noyaux atomiques, etc.) Une masseétendue (galaxie ellipttque, par exemple) peut produire trois images d'un même
doivent contribuer à courber I'esoace- quasar lorsque I'alignement est presque parfait.
temps. Inversement,si touteslesformes Le nombre, I'aspect et la brillance des images ùlpendent fortement de (Document la pnécision de
I'alionement et de la distribution de matière à I'inùéieur de Ia masse déflectrice El -
d'énergiecontribuent au champ gravi- Boltâna/Reilles).
t a t i o n n e l ,e l l e s d o i v e n t a u s s i i n t e r a g i r
toutes avec un champ donné. La théo-
rie einsteinienneprévoit donc qu'urr lmage I
rayon lumineux sera dévié par ur)
c h a m p g r a v i t a t i o n n e l ,c e l u i a u S o t e i l
par exemple.Cette prédiction est effec-
tivementconfirméepar lesobservations
a v e c u n e p r é c i s i o nd e I ' o r d r e d e l ( , r .
Cette déviation peut également crécr
des mirages gravitationnels(3 l). Le cal-
c u l m o n t r e q u ' u n q u a s a ru n i q u e p o u r -
rait donner naissance à olusieurs
images si sa lumière traveisait unc
galaxie située entre ce quasar et nous.
Une représentationsimple (qu'il nc
faut évidemmentpas prendreà la lettrc) rmage
permettra au lecteur de se convaincrc rmage1
qu'une modification de la structurc
géométrique de I'espace-tempspuissc
rendre compte des phénomènes
gravitationnels.
Imaginons une membraneextensible
--o
Ouasar
tendue sur un cerceau horizontal. A
condition de négliger la déformation

( 3 0 ) N ' o u b l i o n sp a s q u e N e w t o ne t s e sc o n t e m p o -
r a i n s é t a i e n t t r è s t r o u b l é sp a r I ' i d é e q u ' u n e f o r c e
o u i s s e s e t r a n s m e t t r eà d i s t a n c ed a n s u n e s o a c e
vide
( 3 1 ) V o i r l ' a r t i c l eI n t i t u l é U n m i r a g e g r a v i t a t i o n -
n e l , p a r F C h a { l e , P o u r l a s c i e n c e ,n o 3 9 , j a n v i e r l m a g e3
1981, ainsi que Les mirages gravitationnels,les
c a h i e r sC l a i r a u tn. o 1 8 , a u t o m n e1 9 8 2 ,p p 3 - 1 0

2 2 - E S P A CIE
N F O R M A T IN
OON2 5 - J U I N1 9 8 3
De la pesanteur à la gravitation

due à la pesanteur,la membrane peut


, r r h c r rr u r r ( c c l i p s c t l être considéréecomme plane. Suppo-
I l ) \ , n 1 ( x ) r ) l)i c s sons également que I'on puisse faire
*.
I irs intlrcatctl
rouler une petite bille sans frottement
sur cette membrane. Lancée sur la
membrane avec une çertainevitesse,la
l ) h o t ( ) g r r p ho l ' \ l . l r\ bille est alors animée d'un mouvement
r r , h c ns u n s r v r n t s rectiligneunifornie. Dans I'espaceplat
clscrvlrerc
(à deux dimensions) constitué par la
membrane, le principe d'inertie usuel
est par conséquentvérifié. Nous avons
un exemple d'espacedépourvude champ
gravitationnel.
Supposons maintenant qu'on place
au centre de la membrane une boule
très massive.Alors la membraneprend
la forme d'une cuvetteincurvéevers le
bas: la membrane est devenue un
esDececourbe. Une bille lâchée sans
vitesseinitiale à proximité de la boule
m a s s i v es e m e t e n m o u v e m e n te t v i e n t
tomber sur cette boule. Ce mouvement
Autre representationde la déuiation de Ia lumière par Ie Soleil tmputableà Ia courbure de spontanén'estpas dû à une mystérieuse
l'espace:tempsau ooisinagedu Soleil (Document extrâitde Cravitation,par C. Misner,K. Thorneet attraction de la boule sur la petite bille
J.Wheeler,W.H.Freemanand Compang, 1973). (l'attraction newtonienneentre lesdeux
Une même explrtence réalisle, d'une par7,à la surfacede la Terre(on rapporteIe mouuementde corps peut être négligéeici) mais traduit
la pomme qui tombe à un repèreterrestrepÉsumé galileen).d'autre par7,à I'interieurd'un le fait que la membrane est un espace
ascenseuranimé d'une accélërationconstante(mesuréedans un repèregaliléen),égaleà celle courbe. Un tel espaceest doué de pro-
de Ia pesanteur terrestre,conduira à des nisultats identiques. priétés gravitationnelles.
Le passagerd'un tel ascenseurcroit se trouuerdans un champ de grauitation identique à celui de
Ia Terre (Dessin extrait de La relativitépour tous, par M.Gaidner, Dunod, 1969,aûec l'aimabte Revenonsà I'espace-temps de la rela-
autorisation de MacMillan Publishing Co., Inc., New York). tivité générale.Tout ce qui vient d'être
dit devrait maintenant permettre à nos
lecteursde concevoirsanspeine que le
mouvement accélérê d'une particule
d'épreuvedans le champ gravitationnel
est une généralisationsimple du principe
d'inertie. Que postule en effet ce der-
nier ? Une particule d'épreuvequi n'est
soumise à aucune force se déplace en
ligne droite avec une vitesseconstante.
Or, quelleestla propriétéfondamentale
d'une droite ? La géométrieélémentaire
répond : celle d'être la ligne la plus
courte entre deux points A et B de I'es-
pace. Eh bien, ce concept de ligne la
plus courte entre deux points segénéra-
lise aux espacescourbes.Sur une sphère
par exemple, la ligne la plus courte
entre deux points A et B est I'arc de
grand celcle passantpar cespoints. De
telles lignes qui jouent le rôle des
droites en géométrie euclidiennepor-
tent le nom de géodésiquesde I'espace
courbe considéré.

L'extension naturelle du principe de


I'ineltie consisteradonc à postuler que
d a n s u n c h a m p g r a v i t a t i o n n e ll,a l i g n e
d'univers d'une particule d'épreuve
(rappelons qu'on appelle ainsi la
courbe qui représenteI'histoire de Ia
particule dans I'espace-temps) est une
géodésiquede I'espace-tempscourbe.
Ainsi, inertie et gravitation constiluent
deux phénomènesintégrés dans une des-
cription géométrique unifiée qui rend
comptede leur identité locale. A lui seul,
cet aspect constitue un progrès décisif
par rapport à I'anciennethéorie.

NO2 5 . J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 23
De la pesanteur à lu gravitation

Une fois élaboré le cadre conceotuel einsteiniennesde la gravitation s'avè- Soleil est mesurée lors d'une écliose
d e l a n o u v e l l et h é o r i e ,i l r e s t eà e x p t i c i - rent un outil de prédiction et de totale de Soleilen l9l9 et correspond
ter la liaison préciseentre la structure recherchedont on ne peut se passer. a s s e zb i e n a u c a l c u l t h é o r i q u e .
géométrique de I'espace-tempset le Elles permettenttout d'abord de déter-
contenu énergétiquede I'univers.Après miner rigoureusementle champ d'un La relativité généraleprévoit égale-
plusieurs années de tâtonnements corps sphériquecomme le Soleil et de ment un décalagevers le rouge de la
durant lesquelles il a heureusement corriger la loi de Newton. La fameuse lumière émise sur le Soleil. Là encore
bénéficiéde la collaboration du mathé- avance du périhélie de Mercure d'une les mesuress'accordentassezbien avec
maticien Grossmann. Einstein décou- quarantainede secondesd'arc par siè- le résultat théorique.
vre en l9l5 les fameuseséquationsqui cle, qui intriguait les astronomesde la Aujourd'hui cestrois effets,auxquels
portent son nom. fin du siècle dernier. est correctement est venu s'ajouterun quatrième,consti-
exp.liquéesans introduire d'hypothèse tuent ce qu'on appelle les tests classi-
ad hoc /32\. ques de la relativité générale. Les
Dès sa naissance,la nouvelle théorie
suscite beaucoup de critiques et de La déviation d'un rayon lumineux mesures effectuées pendant les vingt
débats mais, très vite, les équations lors de son passageau voisinage du dernièresannéesont confirmé la théo-
rie avec une précision relative qui
varie de l0 7o à I 0/ooselon les effets et
les techniques mises en jeu. Il faut
Quelques références bibliographiques souligner que les vérifications les plus
précises (actuelles aussi bien que
futures) sont largement tfibutqires des
o R é f . I : L a s c i e n c e m o d e r n e , H i s t o i r e g é n é r a l e d e s s c i e n c e s ,t o m e 2 ,
expériencesspatioles.
P r e s s e s u n i v e r s i t a i r e sd e F r a n c e , P a r i s , 1 9 5 8 .
Tout d'abord, le mouvement des
. Réf. 2 : Les origines de la physique moderne, par B. Cohen, Petite
sondespermet de mieux connaître les
b i b l i o t h è q u eP a y o t ,P a r i s , 1 9 6 0 .
paramètresfondamentaux du système
o Réf. 3 : Newton et la découverte de la gravitation universelle, par solaire(massesdu Soleilet desplanètes,
B . C o h e n , P o u r l a s c i e n c e ,m a i 1 9 8 1 , p p . 1 0 1- 1 1 0 . distance Terre-Soleil, etc.) et, par
conséquent,de mieux cerner les désac-
o R é f . 4 : L a g e n è s e d e s l o i s d e K e p l e r , p a r P R u s s o ,A s t r o n o m i e ,j a n v i e r
cords entre mécaniquenewtonienneet
1 9 7 3 ,p p . 1 - 1 7 .
mécanique relativiste. En outre des
o L e c o u r s d e p h y s i q u e d e F e y n m a n , M é c a n i q u e 1 , I n t e r - E d i t i o n s ,P a r i s , expériencesayant un but spécifiquede
19 7 9 . vérification de la relativitépeuventêtre
réaliséesgrâce à des sondesou à des
o C o u r s d e p h y s i q u e d e B e r k e l e y ,v o l u m e 1 : m é c a n i q u e( e n p a r t i c u l i e rl e
satellitesartificiels. Il est en effet facile
c h a p i t r e 3 ' . l n v a r i a n c e g a l i l é e n n e , p p . 5 4 - 9 1 ) , L i b r a i r i eA . C o l i n , 1 9 7 2 .
de concevoir que la déviation des
o D y n a m i q u e , p a r H . G i é , E d i t i o n sJ . - B . B a i l l i è r e ,1 9 8 1 . rayons lumineux ou le décalagedeslon-
gueurs d'onde deviennentrelativement
o Encyclopaedia Universalis, voir Jesarticles : Aristote, Copernic, Einstein, facilesà observerà l'échelledu système
G a l i l é e ,g r a v i t a t i o nu n i v e r s e l l e ,K e p l e r ,m é c a n i q u ec é l e s t e ,N e w t o n , r e l a t i v i t é , solaire (voire du système Terre-
satellite)alors qu'ils resteraientbien au-
o La révolution astronomique, par A. Koyré,Hermann, 1961. dessousdes barresd'erreur à la surface
de la Terre.
r S u b t l e i s t h e L o r d . . . ( T h e S c i e n c e a n d t h e L i f e o f A . E i n s t e i n ) ,p a r A P a i s .
O x f o r d U n i v e r s i t yP r e s s ,O x f o r d, 1 9 8 2 . L ' o u v r a g el e p l u s c o m p l e t e t l e p l u s c l a i r Il ne faudrait toutefois pas imaginer
s u r l a v i e e t l ' c e u v r ed ' E i n s t e i n . que I'apport de la relativité généralese
borne à d'infimes modifications de la
o H i s t o i r e d u p r i n c i p e d e r e l a t i v i t é , p a r M . - A . T o n n e l a t ,N o u v e l l e b i b l i o t h è - théorie newtoniennede la gravitation.
q u e s c i e n t i if q u e , F l a m m a r i o n ,P a r i s , 1 9 7 1 .
E,n réalité, bien souvent so*usI'impul-
o L e s s o m n a m b u l e s , p a r A . K o e s t l e r ,C a l m a n n - L é v y ,1 g 6 0 ( l i v r e d e p o c h e s i o n d ' E i n s t e i nl u i - m ê m e ,c e t t et h é o r i e
no 2200). a ouvert de nouveaux champs d'explo-
ration, insoupçonnés de la physique
o L ' a s t r o n o m i e e t s o n h i s t o i r e , p a r J - R . R o y , P r e s s e sd e l ' u n i v e r s i t é d u antérieure:
Q u é b e c , / M a s s o n ,1 9 8 2
1 . D è s 1 9 1 7 ,E i n s t e i nm o n t r e q u ' u n e
o M é t h o d e s d e l ' a s t r o p h y s i q u e , p a r L . G o u g u e n h e i m ,c o l l e c t i o nL i a i s o n s modification des équationsde la gravi-
s c i e n t i f i q u e s , H a c h e t t e , / C N R S ,v o i r e n p a r t i c u l i e r l e c h a p i t r e l l i n t i t u l é t a
gravitation universelle, pp. 23-48. tation parfaitementcompatibleavecles
principes de base (adjonction d'une
o M. Tompkins au pays des merveilles, par G. Gamow, Dunod, 1965. constantecosmologique)permet d'éla-
borer un modèle statioue de I'univers
e Un, deux, trois... l'infini, par G Gamow, Dunod, 1963.
o Errants et errances (Notes pour tenter de comprendre I'histoire de la
découverte de l'attraction universelle), Les cahiers Clairaut, no19. hiver
1 9 8 2 , p . 1 9 e t n o 2 0 , p r i n t e m p s1 9 8 3 , p . 7 . ( 3 2 ) L ' e x p l i c a t i o nd e l ' â v a n c e d u p é r i h é l i e d e M e r -
cure fut considérée dans les années 2O comme le
triomphe fe pfus éclatant de la relativité générale
. o E n b a n d e s d e s s i n é e s ,L e s a v e n t u r e s d ' A n s e l m e L a n t u r l u , p a r J . - p . p e t i t , Aulourd'hui, la valeur de ce test paraît moins forte
É d i t i o n sB e l i n . à cause de l'incertitude sur l'aplalissement du globe
solaire. De nouvelles mesures sont projetées par la
P a r m i l e s t i t r e s e n r a p p o r t a v e c l e s t h è m e s a b o r d é sd a n s c e t a r t i c l e : T o u t NASA, avec la sonde Solar Probe
e91ry_latif (1981), Le trou noir (1981), Si on volait (1980) er Le géométricon
(1e80).
( 3 3 ) N o u s d i r i o n s a u J o u r d ' h u iu n g a z d e g a l a x i e s

24 - E S P A C EI N F O R M A T I O N " 2 5 ' - J U I N 1 9 8 3
De Ia pesanteur à la gravitation

considérécomme vn gaz d'étoiles(33), ques. De spéculation mathématique galaxies, etc., constituent autant de
de densitéuniforme et constante.Bien- précédant I'observation,la cosmologie problèmes ou d'observationsqui s'ins-
tôt plusieursmathématicienss'aperçoi- relativiste passe au rang de cadre de crivent d'une manière cohérente et
vent que des modèles d'univers non pensée nécessairepour une physique naturelle dans le paradigme relativiste.
statiques sont égalementsolution des élargie, intégrant les aspectsévolutifs
équations d'Einstein, sans qu'il soit de I'univers dans son ensemble. 2. En 1916,Einstein découvrequ'en
n é c e s s a i r ed ' i n t r o d u i r e u n e i o n s t a n t e , première approximation, les équations
cosmologique.Avec la découvertede Ce rôle est aujourd'hui plus vivant de la gravitation présentent de pro-
I'expansionde I'univers par Hubble et que jamais: la théorie du Big Bang, la fondes analogies avec les équations
Humason en 1929,cesmodèlesdevien- découvertedu rayonnementthermique d'ondes vérifiéespar les potentielsélec-
n e n t i n d i s p e n s a b l epso u r i n t e r p r é t e rl e s cosmologique,la cosmogenèse des par- tromagnétiques.Il en déduit que des
o b s e r v a t l o n sd e s o b j e t s e x t r a g a l a c t i - ticules élémentaires,la formation des masses accéléréesdoivent engendrer

Quel arlenlr pour la gravltatlon théortçre ?


On sait qu'un des grands rêves des physiciens est d'uni- proton ! Autre conséquence, ces théories permettraient
fier dans une même explication les forces observées dans une explication de la dissvmétrie matière-antimatière
la nature : Newton a ainsi unifié la pesanteur terrestre et dans l'univers.
la force qui régit le mouvement des planètes en un schéma
La gravitation n'intervient pas dans les théories grand-
unique, la gravitation; Maxwell, au XlXe siècle, a construit unifiées. ll est vrai qu'en raison de son extrême faiblesse -
l'électromagnétisme à partir de deux disciplines jusque-là I'intensité de l'interaction forte entre deux protons d'un
indépendantes, l'électricité et le magnétisme. Les physi- même noyau est environ lOss fois plus grand'e que I'inten-
ciens du XXe siècle ont organisé le monde autour de qua- sité de I'interaction gravitationnelle - on peut la considérer
tre grandes interactions.' /'interaction gravitationnelle,
comme négligeable dans la physique des particules élé-
objet de ce numéro d'Espace lnformation, /'interaction
mentaires. Néanmoins, il existe des tentatives appelées
éfectromagnétique, dont la forme la plus élaborée. l'élec- théories de supergravité qui s'efforcent d'unifier les qua-
trodynamique quantique, était mise au point à la fin des tre interactions connues.
années 4O par R. Feynman, J. Schwinger et S. Tomonaga,
/'interaction lofte, responsable de la cohésion des noyaux La symétrie à la base de la supergravité est particulière-
atomiques) et I'intetaction faible, responsable entre ment remarguable: elle établit un lien, donc une possibi-
autres de la radioactivité bêta (transformation d'un noyau lité de transition, entre les deux grandes c/asses de
atomique avec émission d'un électron ou d'un positon). particules élémentaires, jusqu'ici bien séparées: les
bosons, particules de spin entier (tels les photons), et les
Einstein a échoué dans ses efforts pour unifier gravita- fermions, particules de spin demi-entier (tels les protons,
tion et électromagnétisme. Mais depuis sa mort, en 1955, neutrons, électrons). Curieusement, cette symétrie intro-
des progrès théoriques considérables ont préparé le ter- duit la force gravitationnelle à côté des autres forces. Tou-
rain pour ce qui sera peut-être la grande unification,
tefois de nombreux problèmes théoriques et physiques
regroupant les autres interactions connues. Pour résumer subsistent dans la supergravité : toutes les particules y ont
ces progrès, disons que I'on représente aujourd'hui les une masse nulle, certaines particules connues ne s'insè-
interactions fondamentales par des théories ayant toutes rent pas dans son cadre... De plus, /es tests expérimentaux
une même forme mathématique générale, on les appelle sont extrêmement diff iciles à concevoir : on peut penser à
en terme technique " théories de jauge non abélienne à la recherche du graviton, déjà évoquée par ailleurs, ou
symétrie locale ". Nous ne chercherons pas ici à présenter d'une autre particule prédite par la supergravité, le gravi-
cette structure, le lecteur intéressé pourra se reporter à tino. Mais si le modèle de la supergravité paraît aujour-
guelques articles cités en référence. En simplifiant à I'ex-
d'hui encore par certains points bien éloigné du monde
trême, l'idée de base est de f aire jouer un rôle fondamental physique, il faut savoir qu'il en était de même d'une des
aux symétries présentées par les interactions étudiées. premières théories dites de jauge à symétrie locale"
"
L'unification de deux des interactions fondamentales. appliguée aux particules élémentaires, celle élaborée en
I'interaction électromagnétique et l'interaction faible, a été 1954 par Yang et Mills. C'est pourtant sur son modèle,
obtenue dans ce cadre: il s'agit de la théorie électrofaible, enrichi par seulement quelques années de recherche, que
dont la découverte a valu le prix Nobel de physique | 979 à sont édifiées actuellement les théories (électrofaible....)
Steven Weinberg, Abdus Salam et Sheldon Glashow. Elle dont nous avons évoqué les succès- Ainsi, nous ne devons
est déjà confirmée par bon nombre d'expériences, en par- pas désespérer de voir le vieux rêve des phvsiciens se
ticulier la découverte des courants neutres en | 973 au réaliser dans un avenir pas trop éloigné...
" "
CERN, et surtout - tout récemment - la découverte, au
CERN encore, d'une particule qui présente les caractéristi- Michel Avignon,
ques du boson faible chargé W prévu par la théorie de CNES, Toulouse.
Weiberg, Salam et Glashow (voir Particules W: la f in
d'une longue attente?, La recherche, nol43, avril 1983,
p. 542).
Les physiciens ne s'arrêtent pas là : déjà ils essaient
d'unifier la théorie électrofaible avec la théorie des inter-
actions fortes, actuellement décrite par la chromodynami-
que quantique. Les modèles proposés portent le nom de
théories grand-unifiées. Références:
Une des conséguences de ces théories est que le proton, - U n e t h é o r i e u n i f i é ed e s p a r t i c u l e sé l é m e n t a i r e se t
particule fondamentale pour la stabilité de la matière, d e s i n t e r a c t i o n s ,P o u r l a s c i e n c e ,n o 4 4 , j u i n 1 9 8 1 .
serait lui-même instable, avec il est vrai une durée de vie - Lesthéoriesde jauge et les particulesélémentaires,
de I'ordre de lO31 années, à comparer aux quelques 1O1o
années qui représentent l'âge de I'univers actuel dans le P o u r l a s c i e n c en, o 3 4 , a o û t 1 9 8 0 .
modèle du Big Bang; mais les expérimentateurs tentent - La supergravitéet l'unification des lois de la physi-
déjà de relever le défi de la mesure de la durée de vie du q u e , P o u r l a s c i e n c e ,n o6 , a v r i l 19 7 8 .

NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 25
De la pesanteur à la gravitation

1
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Einstetn(Dessin extrait de La relativrtépour tous, par M. Cardner,Dunod, 1969,auec l'atmable autoisatton de MacMillan Publtshtng Co', Inc., New
York).
De la pesanteur à la gravitation

des ondes gravitationnellesse propa- 3. La relativité généraledonne une constitueun défi majeur pour la pensée
geant dans le vide avec la vitessede la explication éléganteet subtile des phé- physique, malgré les progrèsaccomplis
lumière, de la même manière que des nomènesgravitationnels.Toutefois son dans sa compréhensionpar la relativité
chargesélectriquesaccéléréesémettent succèsmême laissele théoricieninsatis- générale. Ce défi provient de I'isole-
des ondesélectromagnétiques. Dans les fait. Dans cettethéorie,le champ gravi- ment de la gravitation par rapport aux
deux annéesqui suivent,Einstein mon- t a t i o n n e l e s t e n e f f e t e n t i è r e m e n t trois autresinteractionsconnues(inter-
tre que le rayonnement gravitationnel géométrisé.Par contre le champ élec- a c t i o n s f a i b l e , é l e c t r o m a g n é t i q u e t
émis par des massesaniméesde vitesses tromagnétique ne I'est pas, bien qu'il f o r t e ) . I s o l e m e n t c o n c e p t u e l , n o u s
lentes est quadrupolaire loin des puisse servir de source au champ de I'avons vu. Mais aussi et surtout, isole-
sources(alors que le rayonnementélec- g r a v i t a t i o n ,c o m m e n o u s I ' a v o n se x p l i - m e n t e x p é r i m e n t a l . E n e f f e t , b i e n
tromagnétiqueest dipolaire à I'infini). qué plus haut. Cette différence de qu'elle soit prédominante à l'échelle
l l o b t i e n te n o u t r e u n e f o r m u l e D e r m e t - nature est d'autant plus paradoxaleque cosmique, la gravitation est en réalité
tant de calculer la puissancerayonnée. les deux types de champs obéissentà une interqctionfaible. Si on compare la
En réalité, cette formule d'Einstein des lois de propagationidentiques(c'est force électrostatiqueet la force d'at-
suppose que les masses émettant le cette identité qui autorise,nous I'avons traction newtonienne qui s'exercent
rayonnement sont accéléréespar des vu, à parler d'ondes gravitationnelles, entre deux protons par exemple, on
par analogie avec les ondes électroma- obtient : Fg,u"/Fa- l0-36.L'interaction
forces faibles non gravitationnelles.
gnétiques). gravitationnellejoue par conséquentun
Lorsque les massessont accélérées par
l e u r s i n t e r a c t i o n sg r a v i t a t i o n n e i l e s Pour surmonter cette dualité peu rôle négligeableà l'échelledes phéno-
mutuelles,la puissancerayonnéeà I'in- satisfaisante,les théoriciensont essayé mènes nucléairesou atomiques. Il ne
fini et I'effet de l'émissiondu ravonne- très tôt de construire une théorie uni- semble donc pas que les expériences
ment sur le mouvement de ces masat taire susceptibled'unifier les champs réaliséesdans les accélérateurs ouissent
ne peuvent être déterminésque par des gravitationnel et électromagnétiqueên nous renseignerde sitôt sur la siructure
calculs extrêmemêntcomplexestenant un seul hyperchamp, cet hyperchamp microscopiquedu champ de gravitation.
compte du caractèrenon linéaire des étant lui-mêmeconçu comme une struc- Dans le domaine macroscopique
équationsde la gravitation. Cependant ture géométrique de l'univers. (mesuresde Ç en laboratoire, mouve-
desrésultatstout à fait récentssemblent
établir la validité généralede la formule D e p u i s 1 9 1 9 , d a t e à l a q u e l l e l e mentsdessatelliteset dessondesdansle
mathématicien Hermann Weyl fit la systèmesolaire,détectiondesondesgra-
d'Einstein. Ces problèmes soulèvent
premièretentative,jusqu'aux années50 vitationnelles, etc.), la situation est
actuellementun intérêt intense,en rai-
(dernièrethéorie unifiée d'Einstein),les beaucoupplus prometteusemais néces-
son de la découverteen l9l4 du pulsar site tout de mêmela miseen ieu de tech-
binaire PSR l9l3 + 16(34\. Le mouve- travaux consacrésà ce problèmeont été niques très sophistiquéesei coûteuses.
ment orbital de ce systèmebinaire très très nombreux mais aucune des solu- Entreprises pendant longtemps sans
proposéesne s'estrévéléeaccepta-
serréest en effet tellementrapide que la tions
perte d'énergiepar rayonnementgravi- b l e . D ' u n e p a r t , e n e f f e t , a u c u n e plan d'ensemble, au gré des percées
signification physique vraiment claire technologiquesdans tel ou tel domaine,
tationnel entraîne une diminution de les recherchesexpérimentalesou obser-
période mesurable avec les moyens n'a pu être dégagéedes théories uni- v a t i o n n e l l e ss u r l a g r a v i t a t i o ns e t o u r -
actuels. Cette diminution de période taires, soit parce que ces théories postu-
l e n t a r b i t r a i r e m e n t q u e I ' u n i v e r s nent actuellementvers desprogrammes
constitueune nouvellevérification,très
possèdeplus de quatre dimensions,soit à long terme. De la ténacité et de la
remarquable,de la relativité générale.
parce que les grandeurs géométriques c o h é r e n c e a v e c l e s q u e l l e s c e s p r o -
Parallèlement.la détection d'ondes qui décrivent I'hyperchamp ne présen- grammes seront poursuivis et dévelop-
gravitationnellesau moyen d'antennes tent aucune relation évidenteavecI'ex- pés dépendront tous les progrèsfuturs.
appropriées(barresmassivesou interfé- périence.D'autre part, deux nouvelles
romètres ultra-précis) fait I'objet de interactions ont été découvertesentre- Pierre Teyssandier,
n o m b r e u xp r o g r a m m e se x p é r i m e n t a u x , temps : l'interaction faible, responsable L a b o r a t o i rdeep h y s i q uteh é o r i q udeeI ' i n s t i -
plus ou moins avancés.La sensibilité des phénomènes de radioactivité, et tut Henri-Poincaré, Paris
(pour le chapitresur Einstein)
des antennes déjà opérationnelles(et l'interaction forte, qui explique la cohé-
même de celles que I'on projette de sion des noyaux atomiques.Toute ten-
Jean-PierrePenot.
construire) est tout à fait insuffisante tative d'unification de la gravitation et CNES,Toulouse
pour détecterles ondesémisespar PSR de l'électromagnétismeest donc appa- (pour les autreschapitres)
l 9 l 3 + 1 6 .P a r c o n t r e .o n e s p è r eo b s e r - rue de ce fait comme insuffisante a
v e r d e s p h é n o m è n e s a s t r ô n o m i q u e s prlorl.
extrêmement violents tels que des (Outre Pierue Teyssandier qui a effec-
Malgré leur échec, ces tentatives tué un gros trovail d'écriture et de relec-
explosions de supernovae, dés colli-
n'ont cependantpas été inutiles,loin de Iure pour ce numéro,je tiens égalementà
sions d'étoiles ou des formations
là. En effet certainesidéesmathémati- remercier mes collèguesdu CNES et les
d'éventuelstrous noirs. Si elle s'avère
ques introduites pour développer les enseignantsde sciencesphysiques,mem-
possible,une telle détectionouvrira un
chapitre nouveau et passionnant de théoriesunitairessont reprisesactuelle- bres de l'Union des physiciens, qui ont
ment dans un tout autre contexte,venu bien voulu relire mon premier manuscrit
I'astrophysique, en nous renseignant
notamment sur le noyau de notre cette fois des progrès de la théorie des et me faire part de leurs critiques et de
particules élémentaires. Les prolonge- leurs suggestions.
galaxie, région qui nous est pratique- Qu'ils sachentcombien
ments unitaires de la relativitégénérale leur aide m'a été précieuse.
ment inaccessiblepar d'autres moyens
auront donc contribué malgré tout à
d'observation.
façonnerune nouvelleimage du monde J.-P.P.
physique.
Comme à I'accoutumée,la pluport des
(34) Voir Les ondes gravitationnelles émises par La gravitation, un formidable dessinsde ce numéro ont été exécutéspar
un pulsar, de J Weinberg, J Taylor et L. Fowler, les grophistesF. Boltana et .L-L. Reiites.
Pour la science, no 50, décembre 1981 , et Les ondes déli ?
gravitationnelles, par R Ruflini, La recherche, I bis, rue J.-Marignoc, Saint-Martin-du-
novembre 1975 En cette fin de siècle,la gravitation Touch, 3 1300 Toulouse.)

E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 . J U I N 1 9 8 3 - 27
_I
I

Actualit é astronautique

semaines (x),emportant une charge 36OOOn3 de volume, qui se Pré-


utile de 65 kg dont 35 kg d'expé- sente sous la forme d'un cYlindre
France riences scientifiques. L'expérience, d'environ 4O m de diamètre (...). La
p r é p a r é ep a r l e L a b o r a t o i r ed e m é t é o - partie supérieure est aluminisée, et
r o l o g i e d y n a m i q u e( L M D ) , a v a i t p o u r la partie inférieure transparente' de
but l'étude des ondes de gravité. sorte que la nuit le raYonnement
Une montgolfièreIR accomplit L ' a l t i t u d ed u v o l a v a r i é e n t r e 1 8 e t infrarouge qui monte de la Terre est
le tour du monde! 29 km. piégé à l'intérieur du ballon et
L a M I R q u i v i e n t d ' a c c o m p l i rc e t éciauffe de 25 à 3OoC l'air qu'il
IJne montgolfière infrarouge (M lR)
exploit est un ballon (**) de contient. Cet air chaud assure à lui
a effectué le tour du monde en se?t seul la sustentation du ballon et de
la charge utile. En effet. l'originalité
de ce ballon est de ne pas utiliser de
gaz, hélium ou hydrogène, Pour voler
mais uniquement la poussée aéro-
statique due à la différence de tem'
pérature entre I'air intérieur et
extérieur. Ceci est rendu possible
grâce à la captation d'une énergie
renouvelable: la chaleur que la
Terre rayonne en permanence vers
l'espace sous forme de flux infra-
rouge. Ce flux, de I'ordre de
3OO W/m2, permet d'assurer la sus-
tentation de la MIR et de sa charge
utile la nuit à une altitude de 22 km.
De jour, l'énergie solaire directe et
réfléchie (albedo) augmente consi-
dérablement la température de I'air
contenu dans la MIR : des surtemPé-
ratures de 8O degrés ont été enregis-
trées plusieurs fois pendant le vol
conduisant le ballon à une altitude
de 29 5OO m.
oaè Lors de la campagne Précédente
(voir El, no 24, p. | 9) une montgol-
fière du même type avait volé Pen-
o8z 80 dant dix-sept jours, avant de chuter -
de nuit - en survolant une zone
nuageuse froide. Au-dessus de
90
0Lz telles zones le flux infrarouge reçu
par Ie ballon n'est plus suffisant pour
créer un échauffement de l'air assu-
09?
rant la sustentation du ballon et de
sa charge utile. L'interprétation des
ocÊ
mesures physiques effectuées lors
de ce vol et des données radiométri-
ques en provenance de Météosat a
permis de prédéterminer upe saison

{ * } L a n c é e d e P r e t o r i a( A f r i q u e d u S u d } , l e
1 1 d é c e m b r e1 9 8 2 , e l l e e s t t o m b é ee n Z a m b i el e
2 f é v r i e r1 9 8 3
( * * ) C o n s t r u i t p a r l a s o c i é t é Z o d i a c E s p a c e ,à
A y g u e s v i v e sp, r è s d e T o u l o u s e

Traiectoire de Ia montgolfière infrarouge lancée


en-décembre 1982; Ies nombres correspondent
aux quantièmes de I'année (Document CNES).

28 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 . J U I N 1 9 8 3
Actualité astronoutique

(l'été austral)pour laquelle les condi- tage qui reposent sur I'utilisation de - elle est réémise et sera donc
tions de vol étaient optimales. Le vol balises existantes à | 2l,5 et immédiatement reÇue au sol si le
qui vient d'avoir lieu dans I'hémi- 243 MHz: satellite se trouve en visibilité d'une
sphère Sud confirme tôut à fait cette - démontrer la validité. I'efficacité station locale;
prévision : en effet, à trois reprises opérationnelle et les avantages - elle est simultanément stockée
au cours du vol la MIR a survolé des inhérents au concept 406 MHz dans la mémoire du satellite pour
zones tout aussi contraignantes que (dérivé d'Argos) qui utilise de nou- une retransmission ultérieure lors-
celle qui avait causé sa chute I'an velles balises spécialement conÇues que le satellite passe en visibilité
passé. Des mesures faites à bord pour cette application et fonction- d'une station sol. Le système offre
montrent qu'elle s'est toujours stabi- nant dans la bande 406-406,1 MHz ainsi une couverture complète du
lisée. même si parfois I'altitude du réservée à cet usage par la Confé- globe.
plafond de nuit était limitée: en effet rence administrative mondiale des
des dispositifs de sécurité mettent Le système 406 MHz présente
radiocommunications de | 979. enfin, par rapport au système
fin au vol si le ballon descend au-
dessous de 78 OOOm. Le système Sarsat est en consé- 121,5/243 MHz, un gain de perfor-
quence constitué de deux sous- mance considérable: la localisation
Après un tour du monde et ensembles distincts : un système est obtenue avec une précision de
cinquahte-trois jours de données 121,5/243 MHz et un système l'ordre de 3 km et un maximum de
enregistrées par les systèmes de 4O6 MHz, qui utilisent en commun 9O balises peuvent être prises en
télémesure Argos et Chagal, la MIR un ensemble de moyens spatiaux et compte simultanément Par le
DTA 82 est tombée au solen Zambie terrestres adaptés au traitement de satellite.
au moment où elle survolait une chaque type de balises. Dans les
masse nuageuse un peu plus froide deux cas, le satellite ioue le rôle de o Le segment spatial ef le seg-
que les autres (.../. relais des émissions de détresse et ment sol. Les équipements Sarsat
(récepteurs | 21,5/243 MHz et
Un prochain vol de montgolfière la localisation de l'émetteur est obte-
nue à partir des " mesures " du déca- récepteur-processeur 406 M Hz) sont
est maintenant prévu pendant le
prochain été austral, en novembre- lage Doppler qui affecte la liaison embarqués sur les satellites améri-
m ontante ba I ise-satel I ite. cains de la série Advanced TIROS-
décembre | 983 avec une expérience
N/NOAA. Ces satellites sont placés
du Service d'aéronomie.
sur une orbite quasi polaire, hélio-
( S o u r c e : L a L e t t r e d u C N E S ,n o 8 5 , o Le sysfème 121,5/243MH2. synchrone. à 850 km d'altitude envi-
3 mars 1983, p.20.) Dans le système | 2l,5/243 MHz, le ron. Le segment sol du système est
satellite se comporte en simple répé- constitué :
teur des signaux émis par les balises - d'une part, des balises de
Le système Sarsat,/Cospas et la mesure Doppler est effectuée à détresse | 2l.5/243 MHz ou 4O6
la station sol de réception. MHz;
en phase de démonstration
La couverture du système est donc - d'autre part, d'un réseau de sta-
C'esten 1979 qu'a été signéle géographiquement limitée par la tions sol locales situées dans chaque
p r o t o c o l ed ' a c c o r d c o n c e r n a n tl e contrainte de visibilité simultanée paYs.
p r o g r a m m e S a r s a t( * ) e n t r e l e entre balise. satellite et station sol. Trois stations ont été réalisées aux
C a n a d a( m i n i s t è r ed e s c o m m u n i c a - Les caractéristiques des signaux États-Unis. (rne au Canada, une en
'perfor-
tions), les Etats-unis(NASA) et la | 2l,5/243 MHz limitent les Norvège et une en France (instatlée
F r a n c e( C N E S ) . mances du système en ce qui au Centre spatial de Toulouse). Cha-
concerne la précision obtenue en que station est reliée à un Centre de
Cette coopérationa ensuite été localisation (20'km) et le nombre de
é t e n d u e à I ' U n i o n s o v i é t i q u eq u i contrôle de mission (MCC) qui
détresses pouvant être traitées assure les échanges d'informations
développele systèmeCospas,com- simultanément (lO au maximum
patibleavec le systèmeSarsat. nécessaires avec les autres MCC et
dans la zone de visibilité du satellite). avec les centres opérationnels res'
L'objectifde ce programmeest de Notons, enfin, gu'en I'absence de ponsables de I'alerte de détresse et
démontrerque deséquipementsins- codage du signal émis, l'identité de des opérations SAR (Search And
tallés à bord de satellitespeuvent l'émetteur ne peut être connue. Rescue). Le réseau des stations Sar-
améliorernettementla détectionet Par rapport à la situation actuelle, sar es/ complété et relié via le MCC
l a l o c a l i s a t i o nd e s s i g n a u x d e le système Sarsat à 121,5/243 MHz de Moscou aux trois stations Cospas
détresseémis par des balisespla- apportera néanmoins une améliora- installées en Union soviétique. Le
céesà borddes aéronefscivilset sur tion notable, mais limitée, dans les MCC français (Toulouse) est ainsi
certainstypes de navires. zones de couverture des stations directement relié aux MCC améri'
locales. Ces limitations n'existent cains (Scott A.F.B.), norvégien
plus avec le système à 406 MHz. (Tromsoe) et soviétique (Moscou).
* Le système Sarsat
Le programme Sarsaf a deux o Le sysfème 406 MHz. Le signal * Le système Cospas
objectifs principaux : émis par Ia balise 4O6 MHz, répété
- améliorer les moyens actuels toutes les cinquante secondes, com- Le sysièmeCospasprésente les
porte un code fournissant I'identité, mêmes caractéristiques gue le sys-
d'aide à la recherche et au sauve- la nationalité du véhicule en tème Sarsat du point de vue de I'uti-
détresse ainsi que des informations lisateur, les satellites Sarsat ou
sur la nature de cette détresse. .Cospas relaieront les mêmes émis-
L'émission est traitée à bord du sions de détresse vers les mêmes
(*) Sarsat: Search And Rescue SATellite,c'est-à-
satellite. L'information suit alors stations sol. Seule différence toute-
dire satellite pour la recherche et le sauvetâge deux voies différentes : fois, les satellites Cospas ne compor-

\ o 2 5 - J U | N 1 9 8 3- 29
Actualité astronautique

tent pas de répéteur à 243 MHz.


Cette fréquence est plus particuliè-
rement utilisée par I'aéronautique
militaire.

* Situation actuelle
du programme
Le programme Sarsat prévoit
l'équipement de trois satellites amé-
ricains de la NOAA (NOAA-E, F et G)
avec les répéteurs à | 2l,5 et
243 MHz fournis par le Canada et les
récepteurs-processeurs à 4O6 MHz
fournis par le CNES. Chaque pays
s'engage en outre à réaliser les équi-
pements sol nécessaires à la
conduite d'une phase d'évaluation
technique et de démonstration du
système. Une extension du pro-
gramme initial est actuellement à
l'étude, elle comportera I'équipe-
ment de trois satellites supplémen-
taires (NOAA-H, I et J) avec les
instruments fournis par le Canada et
par la France. Avec six satellites, la t
continuité du service sera assurée
jusqu'en | 990 environ. Le lance- I
ment de NOAA-8 (nom pris par I
N O A A - E a p r è s s a m i s e s u r o r b i t e )a I
eu lieu le 28mars 1983. *l
Le programme Cospas comporte,
au stade actuel, la réalisation de
tr
deux satellites dont le premier,
Cospas-l, a été lancé avec succès le
3O juin 1982. Si la réussite de la 1r,
démonstration est confirmée. il est
probable que d'autres satellites
soviétiques viendront compléter les
satellites NOAA.
D'autres pays, depuis 7979, ont
manifesté leur intérêt pour I'expéri-
mentation Sarsaf : le Royaume-Uni
et la Norvège ont ainsi été officielle-
ment associés à la démonstration du Le sauvetagepar satellite au moyen du système Sarsat/Cospas, l: émission de la balise de
système conjoint Cospas-Sarsat par dëtresse:2: riception et pftatrattementpar satelltte (Sarsat ou Cospas);3: transmission des
donnéespretraiûles;4 : rlception et identificatlon de Ia détresse;5 :déclenchementdes mogensde
la signature d'un accord avec les sauuetagè (DocumentCNES).
partenaires Sarsat. Des contacts
sont en cours avec la Finlande et le
Japon dans le même but. La Suède, - à Cape Cod, près de Boston, le
liée à la Norvège par un accord parti- En France, depuis le 7erseptembre
culier, a été également admise à par- | | octobre, par le centre de contrôle | 982, le CNES et t'Aviation civite
ticiper à la démonstration. de missions américain. mettent en æuvre le Centre de
contrôle de missions français qui
Les circonstances de la première assure à Toulouse le traitement de
localisation, en Colombie' britanni- tous les passages du satellite sovié-
* O.uelquesexemples gue, illustrent parfaitement ce que tique Cospas-l .
de sauvetage l'on peut attendre du système ; pré-
cision de localisation, permettant Au cours du dernier trimestre
En | 982, la localisation par le sys- 1982, ce centre est intervenu à la
une rapidité d'intervention (26
tème Sarsat/Cospas a permis de
heures au lieu de 4 à 5 jours estimés demande d'organismes de recher-
sauver sept personnes aux Etats- nécessaires
par les services de sau- ches et de sauvetage français et
Unis et au Canada: étrangers (33 interventions en
vetage canadiens) et une économie
- en Colombie britannique, le des moyens (2O heures de vol avions temps réel).
8 s e p t e m b r e , p a r l e c e n t r e d e et hélicoptères comparées aux I 7BO Lors de la course La Route du
contrôle de missions canadien; heures de vaines recherches effec- Rhum le système Sarsat,/Cospas "
- au Auébec. au nord de Mont- tuées pour un accident analogue ", a
confirmé la localisation par Argos du
réal, le 3 octobre, par le même sLtrvenu quelques mois avant, dans naufrage du bateau
centre; la même région). " Rennie " au
large des Açores.

30 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
Actualit é astronaatique

Depuis le début de | 983, plusieurs début de la prochaine décennie) d'un Calendrierdes lancements
émissions de balises de détresse système opérationnel mondia I d'aide
'l2l.5 Le Conseil, après avoir pris
actuelles en MHz ont été aux recherches et au sauvetage Par
détectées par le système Sarsat,/ satellites. connaissance de ces éléments, a
Cospas. Dans deux de ces cas (au confirmé sa confiance unanime et
large de Monaco et à Montélimar) la /Sources . divers documents CNES) son soutien au programme Ariane et
première information de l'alerte a a fixé le calendrier de lancement sui-
été détectée par le satellite. ce qui a vant : le lancement d'Ariane L6 est
permis de constater en moins de 4O prévu le vendredi 3 juin 1983 ef /es
minutes qu'il s'agissait de mises en
marche intempestives de balises de
Europe lancements L7, L8, L9 respective-
ment les 26 août 1983, 4 novembre
détresse. | 983 et janvier 1984.
Le vendredi 28 janvier | 983, à En outre, le Conseil, soucieux des
Ariane prête intérêts des programmes de
| 6 h 30. le CCM de Toulouse détecte
et localise, lors du passage du satel-
pour un sixièmelancement I'Agence et de la confiance manifes-
lite soviétique Cospas-1, une émis- tée par les autres clients d'Ariane et
sion à la fréquence 121,5 MHz A l a f i n d u m o i s d e f é v r i e r .l e C N E S des obligations calendaires contrac-
susceptible de provenir d'une radio- e t l ' E S A p u b l i a i e n t l e c o m m u n i q u é tées, a pris les dispositions sui-
balise de détresse située à 8OOkm à d e p r e s s e s u i v a n t: vantes, destinées à permettre le
I'ouest des îles Canaries. A sa session des 23 et 24 février lancement le plus rapidement possi-
Cette information est transmise au | 983, le Conseil de I'Agence spatiale ble de chacune des charges utiles:
européenne a pris note de I'avance- - en vue de reproduire un profil de
centre de contrôle de la navigation
ment du programme Ariane et a exa- mission aussi proche gue possible
aérienne de Las Palmas (Espagne)
qui demande aux pilotes de se met- miné les conséquences du retard de celui prévu pour L5 (mission dou-
pris par le programme, en raison de ble comportant I'injection en orbite
tre à l'écoute de cette fréquence,
opération qui ne donne aucun l'échec du lancement Ariane L5l1), de transfert géostationnaire de deux
sur les missions à venir. satellites au moyen du système de
résultat.
lancement double Ariane, Svlda)
Le samedi 29 janvier 1983. à | 4 h, Ariane L6 lancera les satellites FCS-
la localisation déterminée la veille Situation technique 1 (2) et Amsat (3);
est confirmée par les équipes de du programme
contrôleurs de I'Aviation civile et du - en ce qui concerne le satellite
CNES. Les recommandations techniques
formulées par la Commission d'en- européen d'observation du rayonne-
Les autorités espagnoles décident quête, qui portaient sur la qualité ment X (Exosat). le Conseil de
alors de mettre en æuvre un avion des engrenages de la turbopompe et l'Agence a tenu compte, d'une part,
Fokker F27 spécialement éguipé. A le fonctionnement du système de que la date de lancement prévue
76 h, le pilote de cet avion aperçoit lubrification (voir communiqué ESA- pour L7 présente une marge calen-
un canot pneumatique avec deux CNES du 21 octobre 1982). ont été daire insuffisante par rapport à la
personnes à bord à cinq kilomètres mtses en æuvre. fermeture de la fenêtre de lance-
de la position fournie deux heures ment et, d'autre part, des risques de
avant par la station de Toulouse et Au cours des mois écoulés, des
dégradation de certaines expé-
largue aussitôt une << chaîne de versions des engrenages de la turbo-
riences de la charge utile. Donc, et
survle >>. pompe et du système de lubrifica-
afin de répondre aux désirs de la
tion. éliminant les déficiences
Le sauvetage sera effectué le communauté scientifique euro'
constatées, ont été réalisées et péenne, pour un lancement dès que
dimanche 3O janvier | 983. à 2 h 56, essayées. L'ensemble des travaux
par un navire britannique alerté par possible, le Conseil a décidé de
est soumis à un processus de revue
le pilote de I'avion de recherche. Les recourir à un Thor Delta 3914 pour
détaillé destiné à confirmer I'apti-
naufragés sont deux Espagnols de la mise en orbite de ce satellite: ce
tude au vol du lanceur L6.
| 9 et 22 ans qui avaient entrepris la lancement doit avoir lieu fin mai
traversée de Ténériffe au Vénézuéla Après rodage et contrôle, la turbo- 1 983 depuis la base de Vandenberg.
à bord d'un catamaran. pompe du lanceur L6 a été montée L ' e x e m p l a i r e d ' A r i a n e - 1 e x c é d e n -
sur le moteur du 3e étage. les essars taire à la fin de la série de promotion
Le CCM Sarsat/Cospas installé au de recette à feu du moteur doivent sera affecté au lancement, en iuillet
Centre spatial de Toulouse, qui est à avoir lieu d'ici à la mi-mars. I'assem- 1985, de la sonde Giotto de I'Agence
l'origine de ce sauvetage, a été réa- blage de I'ensemble propulsif, puis spatiale européenne, dont la mission
lisé conjointement par le ministère de l'étage complet, devant intervenir est d'effectuer un rendez-vous avec
de la Mer, le ministère des Trans- ensuite et conduire au transport en la comète de Halley début | 986. Les
ports et le CNES. Guyane du 3e étage à la fin du mois lanceurs L7. L8 et L9 sont affectés
En France. les administrations d'avril. Les deux premiers étages
responsables de I'alerte, des seront acheminés dès le mois de
recherches et du sauvetage aéro- mars.
(l ) Antérieurement au lancement L5, le lanceul
nautiques et maritimes apporteront Parallèlement aux dispositions Ariane a effectué 4 lancements d'essais, dont 3 avec
leur concours au CNES au cours de spécifiques à la turbopompe, une succès Ces essais ont permis la mise en orbite de
six charges utiles'dont les plus importantes sont le
la phase de démonstration qui a vérification approfondie de certains satellite météorologique Météosat (ESA) et les satel-
commencé le let février 1983. éléments importants du lanceur a lites de télécommunications Apple (lnde) et Marecs-
A IESA/lnmarsat).
Les partenaires Sarsat et CosPas été effectuée (centrale inertielle,
12) ECS' satellite de télécommunications euro-
espèrent que leur démonstration système d'alimentation et de pressu- péen ESA/Eutelsat
commrJne conduira à la mise en risation du 3' étage), afin d'en ren- (3) Amsat satellite de télécommunications pour
place progressive (peut-être au forcer la fiabilité. les radio-amateurs

ESPACEINFORMATIONNO25 - JUIN
A ctualité astronautique

aux satellites lntelsat V F7. F8 et F9 c h r o n ep r a t i q u e m e ncti r c u l a i r ev,e r s p a c e , i l f a u t s e p r o t é g e r d e s m u l t i -


de I'Organisation internationale des 9OOkm d'altitude.ll est de structure p l e s o s o u r c e s c h a u d e s" g é n é r a t r i -
télécommunications par satellites. c y l i n d r i q u ee t p è s e d e I ' o r d r e d e c e s d ' i n f r a r o u g e s :l e S o l e i l ,l a T e r r e
Le premier lancement de la ver- 1 050 kg. et même les autres planètes. Pour
sion Ariane-S, L10, est prévu en S a m i s s i o nc o n s i s t e r ae n l ' é t u d e l e s i n s t r u m e n t sd e d é t e c t i o nu t- i l i s é s
mars 1984.Ariane-3 est une version des sourcesinfrarougesde I'espace. extrêmement sensibles le
plus puissante du lanceur capable P o u r l ' e s s e n t i eol n l u i d e m a n d e r a s a t e l l i t e l u i - m ê m e e t l e s p i è c e s d u
d'injecter simultanément en orbite d'effectuer une observationsysté- t é l e s c o p e p e u v e n t c o n s t i t u e r d e s
de transf ert géostationnaire deux m a t i q u ed e l a q u a s i - t o t a l i t d é e l a s o u r c e so a r a s i t e s . .d. ' o ù l a n é c e s s i t é
satellites d'un potds unitaire allant s p h è r ec é l e s t ed a n s q u a t r eb a n d e s d e m a i n t e n i r à l a p l u s f a i b l e t e m p é -
jusqu'à | 795 kg. Ariane-3 lancera s p e c t r a l e sd e l ' i n f r a r o u g ec e n t r é e s r a t u r e p o s s i b l e t o u t c e q u i e n t o u r e
les satellites de I'Agence ECS-2 et . s u r 1 0 , 2 5 , 5 0 e t 1 O Om i c r o n s .l l l e s d é t e c t e u r s .
Marecs-82, les satellites français c o n s a c r e r ae n v i r o n 6 0 % d e s o n Outre trois instruments néerlan-
Télécom-l A et 1B et celui de la temps à cette observationqui per- d a i s ( d e u x p h o t o m è t r e s e t u n s p e c -
Ligue arabe Arabsat-1, ainsi que les mettra l'établissement de cartes et t r o m è t r e ) ,I R A S e n p o r t e u n t é l e s c o p e
satellites américains Westar-6 de la d e c a t a l o g u e sd e s s o u r c e s i n f r a - d e f a b r i c a t i o n a m é r i c a i n e c o m p o s é
Western Union, Spacenet-l et 2 de r o u g e sd u c i e l . n o t a m m e n td e d e u x m i r o i r s .C ' e s t u n
la Southern Pacific et G. Star-l et 2 Les 40 % de temps restantseront i n s t r u m e n t u n i q u e à d e u x p o i n t s d e
de la GTE. affectésà des tâches particulières : vue :
(Source : communiqué de presse é t u d ed e s o u r c e sl R d é j àc o n n u e s , . . . - s a s e n s i b i l i t ée s t p r e s q u e c e n t
CNES/ESA du 24 février 1983) fois meilleure que celle des téles-
I R A S s ' i n t é r e s s e r ad o n c à p l u -
copes civils utilisés à ce jour en
sieurs catégoriesd'objetscélestes: i n f r a r o u g e
spatial,
étoilesrelativement tièdesou froides - sa durée de vie théorique lui
é m e t t a n te s s e n t i e l l e m e nd ta n s l ' i n -
f r a r o u g e , é t o i l e s d é j à r e c e n s é e s a s s u r e r a l a c o u v e r t u r ec o m p l è t e d u
Reste du monde d a n s d ' a u t r e sd o m a i n e ss p e c t r a u x , c i e l . C e s p e r f o r m a n c e st i e n n e n t à l a
h y p o t h é t i q u eps l a n è t e sm i n e u r e s , q u a l i t é d e s d é t e c t e u r s ( i n s t a l l é s
n u a g e sm o l é c u l a i r e os u i o n i s é so u d a n s l e p l a n f o c a l d u t é l e s c o p e )e t à
de poussièresinterstellaires,asté- l ' e x c e l l e n c ed u s y s t è m e d e s t i n é à l e s
IRAS, un satellitepour r o ï d e s , m é t é o r i t e s ,n o t r e n o y a u r e f r o i d i r . L ' i n s t r u m e n t e s t e n e f f e t
I'astronomieinfrarouge g a l a c t i q u ea, u t r e s g a l a x i e s , . .B. i e n p l a c é d a n s u n e e n c e i n t et o r o i d a l eo ù
Le 26 janvier dernier a été lancé, e n t e n d u s a m i s s i o n p o u r r a i t c i r c u l e d e l ' h é l i u m s u p e r f l u i d eq u i
d e p u i s l a b a s e a m é r i c a i n ed e V a n - c o n d u i r eà l a m i s e e n é v i d e n c ed e r e fr-o2i7d 1i t ol eCs)d é t e c t e u r s à e n v i r o n 2 K
d e n b e r g( C a l i f o r n i e )a, u m o y e n d ' u n e
p h é n o m è n eas s t r o n o m iuqe si n s o u p - ( : e t m a i n t i e n tl a t e m p é -
p a r o i s i n t e r n e sà 1 0 K .
f u s é e D e l t a, 3 9 1 0 , l e s a t e l l i t e n é e r - ç o n n é so u à c e l l ed e c o r p sc é l e s t e s r a t u r e d e s e s
l a n d a i s I R A S ( l n f r a R e dA s t r o n o m i c a l t o t a l e m e nitn c o n n u sp a r c eq u ' e x c l u - IRAS emporte 76 kg d'hélium ce
S a t e l l i t e ) .f r u i t d ' u n e c o o p é r a t i o n s i v e m e n tv i s i b l e se n i n f r a r o u g e . . . q u i d e v r a i t l u i a s s u r e r u n e d u r é e d e
entre les Pays-Bas, la Grande- L'observationen infrarougepré- v i e d e s i x à d i x m o i s .
B r e t a g n ee t l e s E t a t s - U n i s . s e n t e d e s d i f f i c u l t é ss p é c i f i q u e s . C o m m e l ' i n d i q u e l e s c h é m a c i -
D e p u i sl e s o l l ' a b s o r p t i oant m o s p h é - d e s s o u s , l e t é l e s c o p e b a l a i e r a l a
C o n f o r m é m e n ta u x p r é v i s i o n s ,i l a r i q u e e n l i m i t e s é r i e u s e m e n tl e s s p h è r e c é l e s t e d u f a i t d e s a r o t a t i o n
été placé sur une orbite héliosyn- r é s u l t a t sD . e p l u s ,m ê m e d a n s l ' e s - a u t o u r d e l ' a x e s a t e l l i t e / S o l e i l a u

NORTH
POtt
SUNSHADE

OPT!CAL
36
SECONDARY EAFFLE
ER
MIRROR
5ECON0
5qN MTE
E A R T HS H I E L D
SUPERFLUID
PRIMARY TANK
HELIUM
\
MIRROR
E X P EI M
R ENT
FOCÀL ELECIRON ICS
PLANE
ÆSEMBLY DUTCH
ADDITIONAL
DUTCH EXPER
IMENT
ADDITIONAL
EXPER
IMENT
ELECTRONICS CRYOGENIC
VALVESAND
MANIFOLD
HORIZON
5EN5OR SPACECRAFT

I Saqc.hg:. la configuration du satellite 1,?4S; à droite: le baLagage effectué par son telescope du fait de son mouuement orbital (Document
Spaceflight).

3 2 - E S P A CIE O"N2 5 . J U I NI 9 8 3
N F O R M A T IN
Actuslité astronautique

rythme moyen d'une révolution par


orbite (il en parcourra environ 14 TDRSSCONCEPT
c h a q u e j o u r ) . P a r a i l l e u r s ,e n r a i s o n
de l'héliosynchronisme (voir El,
SPARE
n o2 0 , p . 7 ) q u i s e t r a d u i t p a r u n e (CENTRAL)
p r é c e s s i o nq u o t i d i e n n ed e u n d e g r é
d u p l a n o r b i t a l ,l a g é o m é t r i ed e l ' e n -
semble plan orbital,/Soleil est
c o n s e r v é ee t l e t é l e s c o p ep e u t s c r u -
ter systématiquement la totalité de
la sphère célesteen six mois.
FORWARO \ a1ooOwruur1x

( S o u r c e : n u m é r o s p é c i a ld e J o u r -
nal of the British lnterplanetary
S o c i e t y , j a n v i e r 19 8 3 . )

accEss
S- ANO
K- BANO

Deuxièmevol opérationncl
de la Navette

C'est avec un retard d'environ dix


Pour des ra.isonstech.ntqueset^économiqr.rcs,les Etats-Unisont décidé d'assurer Ie dialogue entre
semainessur le calendrier initial que Ies techniciens au sol et leurs futurs satellites au mogen de sateilites spÉcialiæs, tes TDRS, ptutôt
s ' e s t d é r o u l é el a s i x i è m em i s s i o nd e l a que par ['intermédiaire des stations sol actuelLement en seruice (Document NASA).
Navettespatiale(5T5-6), du 4 au 9 avril
1983.
A I'origine de cet important retard :
d'une part, les difficultés rencontrées
d'accueil du niveau supérieur de la ser de I'orbite bassede la Navette (:
avec les moteurs de I'orbiteur, d'autre
cabine de pilotage. 2 8 0k m ) à I ' o r b i t eh a u t e1 : 3 6 0 0 0k m )
part, la nécessité de procéder au
q u ' e x i g es a m i s s i o n .
dépoussiérage de TDRS- I en raison des
vents violents ayant soufflé sur Cap Par ailleurs,I'utilisationde nouveaux Le complexeTDRS-I/IUS mesure
Canaveral le 28 février. modèles du réservoir extérieur et des l 2 m d e l o n g e t p è s ed e I ' o r d r ed e 1 8 , 5t .
boostersconduit à un gain de plusieurs Installésur une table basculantefaisant
Pour les cinq premiersvols, la NASA tonnes.
avait utilisé I'orbiteur Columbia qui est office de rampe de lancement,il quitte
aujourd'hui en cours de modification la soute de Challengerle 5 avril et est
astronautesde la NASA for- mis à feu peu après. Mais en raison
(en particulier pour pouvoir accueillir m aQuatre i e n t l ' é q u i p a g e: P a u l J . W e i t z d'une défaillancedu secondétaeede ce
le Spacelab et un équipage de six ( 5 0 a n s
l / 2 ) , c o m m a n d a n t d e b o r d ; < remorqueur spatial ,, le sate'ilitene
h o m m e s , à I ' a u t o m n e p r o c h a i n ) . Karol
J. Bobko (45 ans), pilote; Dr p o u r r a g a g n e r I ' o r b i t e p r é v u e ( :
Comme prévu (voir EI, no 22, p.20), Story F.
Musgrave (41 ans l/2) et 2 2 0 0 0 / 3 50 0 0 k m e t i : 2 . 4 o a u l i e u d e s
c'est un deuxièmeorbiteur, Challenger, Donald
H. Peterson (49 ans l/2) en 3 6 0 0 0 k m e t i : 0 v i s é s )N
. éanmoins,
q u i a é t é m i s e n s e r v i c ep o u r c e t t e
tant que spécialistesde la mission. grâce à des manæuvresappropriées,la
sixièmemission,en fait le deuxièmevol
opérationnel du complexe spatial NASA estimaitêtre en mesurede . sau-
Au programme de la missioninaugu- ver TDRS-1 et de le mettre à oosteen
appelé Navette. "
rale de Challenger: q u e l q u e ss e m a i n e ss a n s c o m p i o m e t t r e
Certaines améliorations lui ont été - la mise sur orbite du satellite sa durée de vie théorique de dix ans.
apportées: masseréduite de plus d'une géostationnaire TDRS-1 (Tracking and - Ia mise en æuvre de olusieurs
tonne, pulssance des moteurs princi- D a t a R e l a yS a t e l l i t e q) u i d o i t s c l r i r à l a e x p é r i e n c es c i e n t i f i q u e:s
paux augmentée (104 Vo de la valeur NASA pour relayer les communica-
nominale contre 100Vopour Columbia: tions (voix et données numériques) * une expérienced'électrophorèse et
chaque Vo gagnêse traduit par un gain entre ses satelliteset le sol. une autre pour la fabrication de petites
de 454 kg sur la charge utile), mise en sphèresde latex (voir EI, n" 22, p.30);
place d'un nouvel équipementfacilitant C o m m ec ' e s tu n t r è sl o u r d s a t e l l i t e * u n e é t u d e s u r l e s é c l a i r s
I ' a t t e r r i s s a g e a u t o m a t i q u e , e n v i r o n (masse: 2,3t; envergurede 17,4m atmosphériques;
30 000 tuiles de la protection thermique lorsquesespilnneaux sontdéolovés). il
densifiéesce qui augmenteraleur dura- a ràiru i;;.r;;i;;;";; * une étudedu mal de l'espace(le
ér;Ëi;Jé.râil ,
bilité et plus de 600 autres remplacées plus performuniqu.;fui;;ilà;;;IiS- docteur|lysgrave a soumissescoéqui-
's à différentes
par un nouveau revêtementprotecteur, expériences et à des
1uàt. EI, n')i, p.)s\',".tri'riÙî l::.:
analvsesmédicales);
etc. Contrairement à Columbia, Chal- (Inèrtialupper SrieË;Ë;";;;i,iô
lenger ne comporte plus de siègeséjec- dia-mètre : 2,8m; masse: 14,7t; voir EI, * trois expériences du programme
t a b l e s c e q u i a c c r o î t l a c a p a c i t é n" 22,p.7) qui estchargé de le fairepas- GetawaySpeZiat:une poui l'éîudedu

NO2 5 . J U I N I 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 33
Culendrier de I'espace

processusde formation de neige artifi- Landsat-4(héliosynchrone,618/696km


cielle en impesanteur, une deuxième - 9 8 , 3 "- 9 8 , 5m n ) p o u r l a t é l é d é t e c t i o n
pour l'étude du conditionnement des des ressourcesterrestres.Sa durée de
g r a i n e se n v u e d e I ' a p p r o v i s i o n n e m e n t vie théorique est de trois ans (voir EI,
n'24, p.24). U982-72A1
des stations spatiales et des bases
Quelques semaines plus tard, il
lunaires du XXI" siècle,une troisième connaissaitdes difficultésen raison de
r e l e v a n td e p l u s i e u r sd i s c i p l i n e s ; Derturbationsintermittentesaffectant
Àon systèmed'alimentationélectrique.
* quelques expériencestechnologi- En avril 1983, les responsablesde
ques; Landsat-4 déclaraientque si ces trou-
bles devenaientpermanents, sa mls-
* etc. sion serait gravement compromise.
2l - Lancement (Plesetsk)par une même
- une sortie dans I'esPace.Prévue fusée de huit satellites,Cosmos-l388,
puis annulée sur STS-5, cette sortle a 1389,...,13951: | 450/l 500km - 74" -
débuté le 7 avnl: pendant près de qua- l l 5 m n ) v r a i s e m b l a b l e m e npto u r l e s
tre heures, Musgrave et Peterson ont télécommunicationsmilitairesdu gou-
évolué dans la soute de Challenger.Il v e r n e m e n t .[ 9 8 2 - 7 3 A , . . . , 7 3 H ]
s'agissaitpour eux de tester les combi- - Lancement (Plesetsk)du cinquante-
naisonsspatialesde la nouvellegénéra- cinquièmesatellitede la sérieMolnya-
tion (coût unitaire : : deux millions de | ( 6 5 0 / 3 8 9 0 0k m - 6 3 " - l l h 4 l m n )
dollars) mais aussi de préparer les acti- o o u r l e s t é l é c o m m u n i c a t i o l l sd u
vités extra-véhiculairesdes futures mis- iéseau narional Orbita. 11982-74A1
sions de la Navette. Dans ce but, ils ont 2'7 - Lancement (URSS) de Cosmos-1396
manipulé différents outils spéciaux, (208/323km - 72,9" - 89,5mn) Peut-
répété plusieurs exercicesparticuliers, être oour une mission de reconnais-
actionné le treuil servanf à la mise en sance/surveillance militaire. Réiupéré
configuration manuellede la table bas- le l0 août. I982-7541
culante, évalué la luminosité de la 29 L a n c e m e n t ( K a p u s t i n Y a r ) d e
soute,. . Cosmos-1397(346/549km - 50,7" -
9 3 , 4m n ) . p e u t - ê t r ep o u r u n e m i s s i o n
(La dernièresortie dans I'espaced'as- de calibration radar. 11982-7641
tronautes américains date de février Basesde lancement:
19'14avec Gibson et CarrlSkylab.) URSS: Plesetsk, Tyuratam-Baïkonour, Août Ur82
Kapustin Yar
Conformémeltt au programme de 3 - Lancement (Plesetsk)de Cosmos-1398
E-U : Cap Canaveral, Vandenberg, île (225/262km - 82,3"- 89 mn) peut-être
vol, Challenger revenait sur Terre le Wallops
9 avril au terme de cinqjours et quelques DOUr Une mlsslon oe reconllalssance
Japon: Kagoshima, Tanegashima ôu de télédétection.Récupéré l0 jours
minutesdans I'espace.Pour la première plus tard. 11982-77é'1
fois, un orbiteur atterrissait sur une ASE : Kourou (Cerltre spatial guyanais)
piste en béton à la baseEdwards(utilisé 4 - Lancement (Baïkonour) de Cosmos-
Inde: Sriharikota 1 3 9 9( 1 7 9 / 3 7| k r n - 6 4 , 9 ' - 8 9 . 7m n )
pour les missionsantérieures,le lac salé
C h i n e : S h u a n gC h e n g T s e peut-êtrepour la reconnaissance/sur-
était impraticable par suite de fortes veillance. Récupéré ou rentré dans
pluies). Aux dires des responsablesde I'atrnosphère43 jours plus tard. !982-
la NASA. la mission5T5-6 était un suc- 78Al
cèsquasi total.
5 - Lancement(Plesetsk)de Cosrnos-I400

Les prochainsvols de la Navettesont


Juiflet lçr82 ( 6 3 1 / 6 7 5k m - 8 1 , 2 ' - 9 7 , 6m n ) p r o b a -
blement pour l'écoute électronique.
p r é v u s p o u r j u i n 1 9 8 3 ( S T S - 7 ) ,a o û t 1t982-19A1
1 9 8 3( S T S - 8 ) ,s e p t e m b r e1 9 8 3( S T S - 9 ) Lancement(Plesetsk)de Cosmos-1385
(19'1/264 k m - 8 2 , 3 ' - 8 8 , 7m n ) p o u r l9 - Lar-rcement(Baïkonour) du vaisseau
e t n o v e m b r e 1 9 8 3( S T S - 1 0 ) . une mission de reconnaissance ou de s p a t i a lS o y o u zT - 7 ( 2 2 8 / 2 8 0k m - 5 1 , 6 '
télédétectionde ressourcesterrestres. - 89,5 mn) avectrois passagers : L. Po-
Récupéréle 20 juillet. [982-684] pov, A. Serebrov et S. Savitskaya,la
deuxième femme de I'espace.Il s'ac-
7 Lancement(Plesetsk)de Cosmos-l386 c r o c h eà S a l i o u t - 7l e l e n d e m a i nC
. 'est
(Sources '. Aviation I,Veekand Space ( 9 6 5 1 10 1 0 k m - 8 3 ' - 1 0 4 , 6m n ) s a n s à bord de ce vaisseauque Lebedevet
Technology,ll et 18avril 1983i Press doute pour la navigation. [982-69A] Berezovoy regagneront la Terre le
Kit NASA, avril 1983;Le Monde,9 avril t0 Lancement (Baïkonour) du véhicule l0 décembre,au telme d'un séjour de
l 983) automatique de ravitaillement, inha- p l u s d e 2 l l j o u r s d a n s I ' e s p a c e( v o i r
J,-P. P.
bité, Progress-14 \192/258 km - 51.6"- EI, n'24, p.23). [1982-80A]
8 8 , 7m n ) q u i r e j o i n t S a l i o u t - 7 l e 20 - Lancement(Plesetsk)de Cosrnos-1401
l 2 j u i l l e t . I l e s t d é c r o c h él e 1 0 a o û t e t (226/282km - 82,3" - 89,3 mn) peut-
détruit selon le scénariohabituel (voir être oour I'observationdes ressources
EI, n'23, p. l9). [982-70A] terreÀtres. Récupérél4jours plus tard.
(Tous les passages reproduits ici l1 Lancement(Plesetsk)de Cosmos-1387 [ 1982-81A]
en italique correspondent à des ( 2 1 9 / 2 7| k m - 8 2 , 3 " - 8 9 , 1m n ) p o u r
26 - Lancement (Cap Canaveral) par une
extraits n'ayant subi aucune inter- une mission de reconnaissance ou de fusée américaine Thor Delta 3920
vention de la part du signataire de télédétectionde ressourcesterrestres. PAM du satellitecanadiende télécom-
cette rubrique. lls proviennent tels R é c u p é r él e 2 6j u i l l e t . [ 9 8 2 - 7 l A ] munications nationalesAnik-Dl alias
quels des documents cités en rc Lancement (Vandenberg) du qua- Télésat-F (géostationnairepar 104"
réf érence.) trième satellite de la série Landsat, Ouest).

34 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
Colendriey de l'espace

Il disposede 24 canaux fonctionnant


sur 4-6 GHz, chaque canal pouvant
relayerun programme de TV couleurs
et 480 communicationstéléphoniques. Au somnnire des ancûens n,uménos
Sa durée de vie théoriqueest de 8 ans.
Il est destinéà remplacerAnik-A2 et
dEspace Informatlon
Anik-A3 lancésen 1973et 1975.t1982-
82Al
Le.s stocks des six premiers numéros sont épuisés et aucun retirage n'est
2'7 Lancement(Plesetsk)du dix-neuvième envisagé pour le moment.
satellite de la série Molnva-3
( 4 9 4 / 4 0 8 1 4k m - 6 2 , 8 ' - 1 2 h l 6 m n ) N o 7 ( 1 e rt r i m e s t r e 1 9 7 6 , 1 2 p a g e s ) : l e s s a t e l l i t e s g é o d é s i q u e s ( 4 p ) ; l e v o l
pour les télécommunications.[982- d e . f a f u s é e ( 4 p ) ; b i l a n d e l ' a n n é e 1 9 7 5 ( 1 p ) ; l e s 1 O 7 " e t l ' e s p a c e( 1 p ) ; u n
83Al c l u b a é r o s p a t i a ld a n s m a r é g i o n ? ( 1 p ) ; c a l e n d r i e r( 1 p ) .
30 Lancement (BaTkonour) de Cosmos- N o 8 ( 2 " t r i m e s t r e 1 9 7 6 , 1 2 p a g e s ): l ' e x p l o r a t i o n d e l a L u n e ( b p ) ; l a s a t e l -
1402(254/279km - 65'- 89,6mn) sans lisation autour de la Terre (4 p); stage mini-fusées (2 p); calendrier (1 p).
doute pour la surveillanceocéanique
N o 9 1 3 "e t 4 e t r i m e s t r e s 1 9 7 6 , 12 p a g e s ): l e s s a t e l l i t e s d e t é l é c o m m u n i -
militaire. Son retour dans I'atmo-
cations (4 p); le ballon, outil d'investigation spatiale (4 p); instituteurs en
sphère a fait craindre - pendant un
s t a g e ( 1 p ) ; c a m p a g n e s1 9 7 6 d e L a C o u r t i n e ( 1 p ) ; à l a d é c o u v e r t ed e M a r s
temps - le renouvellementde I'aven- ( 1 p ) ; c a l e n d r i e r( 1 p )
ture de Cosmos-954(lancé te l8-09-
1977) et dont les débris radioactifs N o 1 O ( 1 e , r r i m e s r r e 1 9 7 - ,1 1 6 p a g e s ): l ' é t u d e d u S o l e i l ( 6 p ) ; l , é n e r g i e
avaient atteint le sol canadienen jan- s o l a i r e ( 4 p ) ; l e s a c t i o n s r é g i o n a l e se t l a j e u n e s s e ( 1 p ) ; l a n c e m e n t d ' A x o a l l l
vier 1978. ( 1 " 0 ) b; i l a n d e l ' a n n é e 1 9 7 6 ( 1p ) ;p r o f i ld e l ' a n n é e 1 9 7 7 ( 1p ) ;c a l e n d r i e r ( 1p ) ;
Mais cettefois c'estapparemmentsans
dommages que les débris du satellite N o 1 1 ( 2 e t r i m e s r r e 1 9 7 7 , 1 6 p a g e s ): l a m é t é o r o l o g i e s p a t i a l e ( 6 p ) ;
auraient été détruits, pénétrant en conception et réalisation d'un satellite artificiel (4 p); initiationà l'asrrono-
trois temps dans I'atmosphèreterres- mie (2 p); SPOT, GEOS, Viking, (1 p); calendrier (2 p); etc
tre : le 30 décembre (le radar et son
électronique?),le 23janvier (la partie No 12 (3. et 4" rrimesrres 1977,16 pages): l'étude des planètes(9 p);les
principale de la structure) et le trajectoires des sondes spatiales (4 p); science dans la ville/La Courtine
7 février (le réacteur nucléaire) au- 1 9 7 7 ( 1 p ) ; S i g n e - 3 , M é t é o s a t ,V o y a g e r , . .( 1 p ) ; c a l e n d r i e r( 1 p )
dessus de I'Atlantique Sud. !982- N o 1 3 ( ' le r e t 2 e t r i m e s t r e s 1 9 7 8 , 1 6 p a g e s ) : l ' e x p é r i m e n t a t i o n s p a t i a l e
84Al en ballon (6 p); comment dialoguer avec un véhicule spatial ? (4 p); une
e x p é r i e n c ep é d a g o g i q u e( m i c r o - p r o p u l s e u r ( 2 p ) ; b i l a n d e l ' a n n é e 1 9 7 7
( 1 p ) ; 9 6 j o u r s d a n s l ' e s p a c e ( 1 p ) ; c a l e n d r i e"r ( 1 p ) ; e t c .
No 14 (3" et 4" trimestres 1978, 16 pages): l'astronomie spatiale (9 p); le
G E P A N e t l ' é t u d e d u p h é n o m è n e O V N I ( 4 p ) ; O d i s e a ,l ' é t u d e d e l a m a g n é t o -
Septembre lçr82 s p h è r e . . .( 2 p ) ; c a l e n d r i e r( 1 p ) .
N o 1 5 ( l e r t r i m e s t r e 1 9 7 9 , 2 4 p a g e s ): l ' H o m m e d a n s l ' e s p a c e ( 1 4 p ) ; L a
C o u r t i n e 1 9 7 8 ( 1 p ) ; b i l a n d e l ' a n n é e 1 9 7 8 ( 2 p ) ; c a l e n d r i e r( 3 p ) ; e t c .
l"' - Lancement (Baïkor-rour)de Cosmos- N o 1 6 ( o c t o b r e 1 9 7 9 , 2 4 p a g e s ): l a l o c a l i s a t i o n e t l a c o l l e c t e d ' i n f o r m a -
1 4 0 3 ( 2 1 6 / 3 8 0k r n - 7 0 , 4 ' - 9 0 , 2m n ) tions par satellite (7 p); les satellites géostationnaires (6 p); Télécom-1. la
peut-êtrepour la reconnaissance/sur- m i s s i o n V o y a g e r , . . .( 3 p ) ; l e C A T ? / L a C o u r t i n e 1 9 7 9 ( 1 p ) ; c a l e n d r i e r ( 3 p ) ;
veillance militaire. Récupérél4 jours etc
plus tard. !982-8541
- Lancement(Plesetsk)de Cosrnos-1404 N o 1 7 ( a v r i l1 9 8 0 , 2 8 p a g e s ): l e l a n c e u r A r i a n e ( 1 7p ) ;i n d e x d e s n u m é r o s
p _ a r u ds e 1 9 7 6 à 1 9 7 9 1 6 o '7 à 1 6 ) ( 4 p ) ;b i l a n d e l ' a n n é e 1 9 7 9 ( 4 p ) ;c a l e n d r i e r
( 2 l l / 3 9 4 k m - ' 1 2 , 9 " - 9 0 , 2 m n )p e u t (3 p).
être poul la reconnaissance,/surveil-
lance-militaire.Récupérél4 jours plus No 18 (novembre 1980, 28 pages):l'étude spatiale du magnétisme ter-
tard. [l982-864] r e s t r e ( 1 9 p ) ; c o s m o n a u t e sf r a n Ç a i s ,T V d i r e c t e ,A r i a n e , . . ( 7 b ) ; c a l e n d r i e r
(2 p).
3 - Lancement(Tanegashirna) du satellite
technologiquejaponais ETS-3 (Engi- N o 1 9 ( m a i 1 9 8 1 , 2 8 p a g e s ): t é l é c o m m u n i c a t i o n s e t s a t e l l i t e s( 1 6 p ) ;
neering Test Satellite) alias Kiku-4 b i l a n d e l ' a n n é e 1 9 8 0 ( 8 p ) ; c a l e n d r i e r( 2 p ) ; e t c .
(965/1228 krn - 44,6' - 107,1rnn). Sa
masseest de 385 kg. Il a été placé sur _ N o 2 0 ( o c t o b r e 1 9 8 1 , 2 8 p a g e s ): l e s s a t e l l i t e s h é l i o s y n c h r o n e s ( 1 9 p ) ;
Solaris,Ariane, la Navette, etc. (7 p); calendrier (2 pl.
orbite par le lanceurjaporraisN- I dont
c'était la dernière mission. llt 21 (février 1982,28 pages): vingt ans d'aventure spatiale française
Parmi sesmissions: testdu systèmede ( 1 9 p ) ; p r o s p e c t i v e ,A r c a d - 3 , V o y a g e r , e t c . ( 7 p ) ; c a l e n d r i e r ( 2 p \ .
contrôle d'attitude et du systèmede N o 2 2 ( j u i n 1 9 8 2 , 3 2 p a g e s ) : l e s v é h i c u l e s s p a t i a u x r é u t i l i s a b l e s( 2 5 p ) ;
contrôle thermique, déploiement de nouveaux programmes européens, Vénus, etc (5 p); calendriet (2 pl.
panneauxsolairesde conceptiorrjapo-
naise,... 11982-87r''1 I" 23 (octobre 1982, 24 pages) : les apports de la télédétection spatiale
( ' 13 p ) ; r e n c o n t r e s 8 1 a u P a l a i sd e l a d é c o u v e r t e( 3 p ) ; l e s p a t i o n a u t ef r à n ç a i s ,
4 - Lancement (Baïkonour) de Cosmos- Ariane, la Navette, etc. (6 p); calendrier (2 p).
1405 (438/456krn - 65" - 93,3 rnn)
peut-être pour la surveillanceocéani- r y " 2 4 ( f é v r i e r 1 9 8 3 , 2 8 p a g e s ): l e s p r e m i e r s b a l l o n s l i b r e s ( 1 6 p ) ; p ê l e -
que. Il serait équipé d'un générater.rr m ê l e ( 2 p ) ; A r i a n e , S a l i o u t - 7 , L a n d s a t - 4 , . . .( 8 p ) ; c a l e n d r i e r ( 2 p ) .
conventionnel.[ 1982-884]
Tous ces numéros sont disponibles auprès de la clMM, 28 bis, boulevard du
8 - Lancemeut(Plesetsk)de Cosmos-1406. Docteur-Aribat. 8l I oo casties. prix de vente unitaire; 6 F pour la irance et
( 2 2 2 / 2 5 3k m - 8 2 , 3 ' - 8 9 m n ) p o u r u n e 8 F pour l'étranger (tarif valable jusqu'au 3l mai lgg4).
mission de reconnaissance photogra-
phique ou d'observation des res-
sources terrestres.Récupéré 13 jours
plus tard. [982-89A1

NO2 5 . J U I N 1 9 8 3 -
E S P A C EI N F O R M A T I ON 35
Culendrier de I'espace

9 - Lancement (Shuang Cheng Tse) par Son coût (lancement compris) serait 1 9 Lancement(Plesetsk)de Cosmos-I417
une fusée chinoise (FB-1/CSL-2) du de 87 millions de dollars. Il est ( 9 ' 7 8 / 1 0 2 3k m - 8 3 ' - 1 0 4 , 9m n ) P e u t -
douzième satellite chinois Chine-12 construit par Ford Aerospace.[l982- être pour la navigation militaire
( 1 1 2 / 3 9 3k m . - . 6 3 " - 9 0 m n ) p e u t - ê t r e 97Al [ 1 9 8 21 - 02A]
DOUrUne mlsslon oe reconnalssance. 30 - Lancement(Plesetsk)de Cosmos-l4ll 2 0 - Lancement (Baïkonour) du sixième
Partiellement récupéré le 14. 11982- '/2,9' -
(208/384km - 90,1 mn) peut- satellite géostationnaire de la série
90Al être pour la reconnaissance photogra- Gorizont, Gorizont-6, pour les télé-
10 - Échec du lancement du cinquième phique militaire. Récupéré l4 jours c o m m u n i c a t i o n s[. 1 9 8 2I-0 3 4 ]
exemplaired'Ariane qui devait placer plus tard. [982-98A]
2l Lancement (Kapustin Yar) de
sur orbite les satelliteseuropéens Cosmos-1418(370/414 km - 50,6" -
Marecs-2 et SIRIO-2 (voir EI, n" 23, 9 2 , 3 m n ) p e u l - ê t r ep o u r u n e m i s s i o n
p.20 et n'24, p.20).
l5 - Lancement(Plesetsk)de Cosmos-I407
Octobre lçr82 l\
de calibration radar. [1982-1044]
l . l r r t e c r t t c r t t1 ( i r p ( . t t t l t t e t . t l ; t l L t c i t r -
(181/364km - 67,2' - 89,7mn) Peut- quième satellite géostationnairede la
être pour une mission de reconnais- - Lancement (Baïkonour) de Cosmos- sèrieSatcom,Satcom-S.Placépar 143"
sance/surveillance militaire. Récupéré l4l2 (225/280km - 65'- 89,6mn) peut d e l o n g i t u d eO u e s t .i l d o i t s e r v i r a u x
o u r e n t r é d a n s I ' a t m o s p h è r eu n m o i s être pour la surveillanceocéanique.Ce télécommunications de I'Alaska (trafic
plus tard. il982-91A1 satellite serait équipé d'un radar ali- intérieur et liaisons avec les autres
menté par un générateur nucléaire.
; ,, ,
-
16 Lancement (Plesetsk) de Cosmos-1408 e t a t so e s L , t a t s - u n l s r .
(645/619km - 82,5' - 97,8 mn) sans u982-eeAl Satcom-5a une masseau lancementde
doute pour l'écoute électronique. 1,07t et une durée de vie théoriquede
1t982-e2A) t2 (ou l3 ?) - Lancement(Baïkonour)par l0 ans.Il estéquipéde 24 canauxfonc-
- Lancement(Baïkonour) d'un nouveau une même fusée de trois satellites, tionnant dans la bande C, chaque
Cosmos-I413,l4l4 et l415 (circulaire, canal oermettant d'acheminer I 500
satellitegéostationnaire(99" Est, Stat-
sionar T) de la sérieEkran (Ekran-9 ?). 1 9 1 0 0k m - 6 4 , 8 ' - l l h 1 3m n ) . communicationstéléphonrquesou un
ll pourrait s'agir des premiers exem- programme TV couleurs.Par rapport
il982-9341 aux autres Satcom, il bénéficiede cer-
- olaires d'un svstèmemondial de navi.
18 Lancemer.rt (Baïkonour) du véhicule taines améliorations,en particulier la
gation (nommé Glonass; GLObal
automatioue de ravitaillement présenced'amplificateursde puissance
- - NAvigation SatelliteSystem)compre-
P r o g r e s s - 1 5( 1 9 0 / 2 3 0 k m 51.6" à semi-conducteursau lieu des classi-
nant de 9 à 12 satellitesà défilement
89 mn). d'une masse d'environ 7 ques tubes à ondes progressives.La
répartisdans trois ou quatre plansdif-
tonnes, qui rejoint Saliout-7 deux férents. La revue Snias Informations caoaciTêdu satellite en est accruemals
jours plus tard (voir El,n" 24,p. 23). Il auisi sa fiabilité : la probabilitéde bon
Espace(n' 299, novembre 1982,p. 17)
est décroché un mois Plus tard et fonctionnementde 22 des 24 canaux,
ajoute à ce sujet:
détruit peu après. [l982-944] au moins, pendant huit années ou
Selon les Soviétiques, ces lrois satellites plus, passeainsi de 60 à 90 t/0.11982-
22 - Lancement (Plesetsk)de Cosmos-1409 sont destinés à " améliorer les compo-
( 6 1 3 / 3 9 3 4 0k m - 6 3 , 8 "- l l h 4 9 m n ) l05Al
sants des systèmes spatiaux de naviga-
peut-êtrepour I'alerteprécoce.[1982- tion mis au point pour la localisation 30 - Lancement (Cap Canaveral)par I'ar-
e5Al des avions civils et des navires de com- mée de I'Air de deux satellitesgéosta-
24 - Lancenent (Plesetsk)de Cosmos-l4l0 merce de I'Union soviétique".(...) tionnaires pour les télécommunica-
( 1 500/ I 200 km - 82,6"- I l6 mn) peut- Similaire au progrotllme amëricain tions militaires,le quinzièmeet dernier
être pour la géodésie.U982-9641 Navstar, ce système devraif pouvoir exemDlairede la série DSCS-2 et le
Dermettre,comme ce dernier, d'amélio- premier exemplairede la série DSCS-
28 - Lancement (Cap Canaveral) par une 'rer 3. Celui-ci a une masse de I 040 kg
fusée Atlas Centaur du cinquième la précision des missiles stratégiques
ou tactiques. Il fonctionne dans les (contre 590 pour les DSCS-2) et une
satellite géostationnaire (63" Est, au- durée de vie théorique de l0 ans (au
dessusde I'océan Indien) de la série b r n d es de fréquences de I 240-
I 260 MHz, I597-1610 MHz et 1610- lieu de 5 pour DSCS-2).
Intelsat-5pour lestélécommunications
I 617 MHz, avecdes îransmissionsdans Ces deux satellitesont été placéssur
internationales.
deux fréquences différentes pour cont- orbite à I'aide du premier exemplaire
Comme les précédentsIntelsat-S,il a penser les erreurs de distorsion iono- de la fuséeTitan 34D, construrtepar
une caoacité de 12000 communica- Martin Marietta, dont la masseest de
sphérique.[982-1004, D et E]
tions té1éphoniques et de deux canaux 680t et la poussée initiale de
de télévisioncouleurs; par contre il est I I 650 kN. Pour la premièrefois, éga-
14 - Lancement (Baïkonour) de Cosmos-
le premier à être muni d'un équiPe- lement, était utilisé l'étage supérieur
1416 (226/2'72km - 70,4' - 89,5mn)
ment en bande L pour le relais des pho- IUS, construit par Boeing, qui doit
peut-être pour la reconnaissance
communications maritimes d'Inmar- aussi servir sur la Navette (voir EI,
qui actuellement 37 pays tographique militaire. Récupéré l4
sat compte jours plus tard, [982-l0lA] n'22, p.7). [982-106A et B]
membres.

Esptce Inlbrmationest urte pablication périodique (paraissant trois fois par an) que réalise le dépdfie,t,ent Publications du Centre spatial de Toulouse
du CNES.
Taril' da I'obonnement (souscrit obligatoiremertt pour deux ans, soit pour six nantéros) : 75 F pour la Frnce, 90 F pour I'étrnger (envoi pat avion).
Tarif valable jusqu'au 31 nni 1987,
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