ESPACEINFO25
ESPACEINFO25
19 8 3       No 25
           (Deuxrème éditron, mai 1986)
                  Éditorial
   La gravitation universelle... Concept
 insolite dont I'histoire est en elle-
 même passionnante puisqu'y sont
 associés certains des grands noms
 qui ont marqué la science occidentale.
    Théorie féconde, surtout, qui per-
 met de rendre compte, entre autres,
 de la chute des corps sur Terre ainsi
 que du mouvement des planètes, des                    La chuteversle sol de la plupartdesobjetsabandonnés    à eux-mêmes au voisinage
 satellites artif iciels et des sondes                                                   C'est d'ailleursun phénomène
                                                     de la Terre est un fait d'expérience.                            qui se manifeste
 spatiales...                                        depuistoujours,et quotidiennement,   aux homrnes.Au coursdessiècles,de multiples
    Mais, grâce à Einstein, la gravita-              hypothèsesont été ayancéespour tenter de rendrecompte,d'une façon satisfaisante,
 tion c'est aussi la clef pour compten-              des phénomènes   observables. Elles ont conduit leurs auteursà nousproposerune
 dre l'état d'impesanteur, phénomène                 nouvelleconceptionde l'univers...(*).
 mal connu, aux conséquences éton-
 nantes tant sur le plan pratigue (pour
 les cosmonautes) que scientifique : ce
 sera d'ailleurs le thème de notre pro-                                                                               Comme elles se sont imposées,nous
 chain numéro.                                                  Le tt bOn              g,en5 t)                       e x a m i n e r o n sd o n c l e sc o n c e p t i o n sa r i s -
                                                                                                                      t o t é l i c i e n n es u r l e s u j e t q u i n o u s i n t é -
                                                                   des Anciens                                        resse ici, la chute des corps.
                                                                                                                         Pour les Anciens, si certains objets
                                                        Quelques siècles avant l'ère                                  sont lourds et d'autres légers, c'est
  Dans ce numéro                                     chrétienne,la civilisation grecquea vu
                                                     naître bon nombre dessavantset ohilo-
                                                                                                                      q u ' i l s r e n f e r m e u te. l l p r o p o r t i o n sv a r i a -
                                                                                                                      bles, les . quatre éléments" (terre,eau,
                                                     s o p h e sq u i o n t b â t i l e sf o n d e m e n t id e l a   air. feu) : la telre est " naturellement"
 Les dossiers                                        scienceantique. Mais cette époque est                            lourde, le feu " naturellement" léger,
                                                     dominée par la penséed'Aristote (envi-                           I'air et I'eau occupant des positions
 o D e l a p e s a n t e u àr l a                    ron 384-322 avant J.-C.), disciple de                            interrnédiaires.
 gravitation                                         Platon et précepteul d'Alexandre le
                                                     Grand, penséequi a connu un rayonne-                               Le mouvement naturel d'un objet
                                                                                                                      terrestre'?C'est le mouvementvertical,
 Actualité astronautique                             ment considérabledans tout ['Occident
                                                                                                                      selon la ligne droite allant de I'observa-
                                                     pendant près de... deux mille ans !
 o Sarsat,/Cospas,                                                                                                    teur au centre de la Terre. Il est dirigé
  IRAS. etc.                                                                                                          vers le haut si I'objet est léger, vers le
                                                     (') Voir note en page 2                                          bas s'il est lourd.
  Calendrier de l'espace
  o Du 6 juillet
  au 30 octobre 1 982                      34
                                                                                                                                                                 N' 2 5 , J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                                                   E S P A C EI N F O R M A T I ON                                1
 De la pesanteur à la gravitation
   Pour Aristote, le mouvementde chute                                                       Située au centre du monde(l) et              monde sublunaire,la Terre et sesenvi-
est dautant plus rapide que I'objet est                                                   entouréede cescorps incorruptibies,la           rons immédiats,d'autre part, le monde
plus lourd (un bloc de pierre devant,                                                     Terre - de nature différente - est elle-        sidéral i deux mondes différents ayant
selon lui, tomber plus vite qu'une pièce                                                  même immobile (aucun déplacement                des lois physiques différentes.
de monnaie). L'influence de la forme de                                                   dans I'espace,aucune rotation sur elle-
I'objet sur cette vitesseet I'existencede                                                 même). Elle est unique dans I'univers,            Voilà, sommairement présentées,
la résistancede I'air sont reconnues.                                                     c'est le berceaude I'humanité.                  quelques-unesdes évidencesreconnues
                                                                                                                                          par les Anciens et qui allaient être
   Selon les Anciens, un corps qui tombe                                                                                                  considéréescomme vraieset enseignées
 va de plus en plus vite. La raison ? Parce Aux yeux des Anciens, la distinction                                                          dans toutes les universitésoccidentales
 qu'il doit gagner le plus vite possible est donc très nette entre, d'une part, le                                                        au moins jusqu'au XVII" siècle.
 son lieu naturel.
    Pourquoi les corps lourds tombent-
 ils ? Parce qu'ils sont poussés par le
 . désir de rejoindre leur lieu naturel,      Galilée, ses exlÉrlences et ses obseruations
         "
 de s'unir spontanémentà la chosesem-
 blable. Cette tendance naturelle des
 corps pesants à la chute (ce qu'on           Né à Pise en 1564,Galilée consacra t e m p s e n t r e I ' e n s e i g n e m e n t , l a
 appellera plus tard la pesanteur) esT sa vie aux mathématiques,à la physi- recherche,des travaux d'ingénieuret la
                                            que'et à I'astronomie partageant son rédaction de plusieurs traités.
 alors considérée comme une propriété
,de   la matière.
    Comment les Anciens interprètent-ils
 Ies autres trajectoires, cellesqui ne sont
pas verticales (par exemple, celle d'un
projectile ou d'une pierre lancée en
I'air,...)? Pour eux, ellesrésultentd'un
 mouvement .violent' contraire à la
 nature de I'objet. Mais, tôt ou tard,
I'objet retrouvera son mouvement
naturel cherchant à reprendre sa place
naturelle...
  Dans le ciel défilent les corps célestes
(étoiles fixes et étoiles errantes - les
planètes-, le Soleil et la Lune) consti-
tués - affirment les Anciens - d'un
cinquième élément, l'éther. C'est une
substanceimmuable, . incorruptible o
disent-ils,contrairement aux quatre élé-
ments terrestres susceptibles de subir
des changements.
   Sur Terre, les choses naissent, se
transforment et meurent. Dans les
cieux, par contre, rien ne change: tout
est parfait et éternel.
   Le mouvement naturel d'un corps
céleste? C'est le mouvement circulaire
uniforme qui évoque la perfection et la
perpétuité. Un peu plus tard, au II" siè-
cle de notre ère, dans son système du
monde. I'astronome Ptoléméeessaiera
de rendre compte du mouvement réel
des corps célestesen faisant intervenir
des combinaisons de mouvements
circulaires.
    ( * ) P o u r l e l e c t e u rq u i s o u h a i t e r a iet n s a v o i rp l u s
s u r l e s u i e t ,n o u sa v o n si n d i q u ée n p a g e2 4 q u e l q u e s
articleset quelquesouvrages: de quatre d'entreeux,
repérés par un numéro de référence,sont extraites
les citations reproduites D'autres références,
c o n c e r n a n td e s p o i n t s p l u s p r é c i s ,d ' i n t é r ê tm o i n s
g é n é r a l ,s o n t c i t é e s e n c o u r s d ' a r t i c l e .N a t u r e l l e -
m e n t l e l e c t e u rt i r e r a t o u t p r o f i t à c o n s u l t e ré g a l e -
m e n t d i v e r s m a n u e l ss c o l a i r e se t u n i v e r s i t a i r ees t
l e s e n c y c l o p é d i edse s o n c h o i x
                                                                                          A en croire cefteqrauure d'inspiration romantique,c'est à un LÉritÂbleemDrtsonnementqu'aurait
                                                                                          été condamné Gâlilée,le lîjuin 1633,au termede son procès.En réatitij,tl fut renw11é'danssa
  ( 1 ) E n r é a l i t éd, a n sl e s v s t è m ed e P t o l é m é el e c e n -
                                                                                          maison d'Arcetrt, près de FIorence,où il resta assigrrc'à Ésidence jusqu'à sa moft
ûe des défércnts ne coincide pas avec celui de la                                         A noter,surle pilier, la représentationschématiquedu sgstèmehéliocentriquequ'on lui reprochait
Terre.                                                                                    de propager ('Documenf8.N., Galiléed'aprèsJ. Laurent et Deveria,1825).
2 _ E S P A CIE              O.N2 5 . J U I N1 9 8 3
              N F O R M A T IN
                                                                                                                                                                De la pesanteur à lu gravitation
A Pise,en présence de Jean de Médicis, Calilée renouuelLe ses expértences sur Ia chute des corps au mogen de boules et d.'un plan inclinée. Calilée
est au ceÂffe, parml ses elèues et disciples (Peinture murale du musée de physique et d'histoire naturelle de Florence, exécutée par C. Bezzuoli,au
XX" siècle; document Alinari).
   Son æuvro est considérableet son                                        divers objets de masseet de forme diffé-                                   reusementvérifiée.Une trentained'an-
cheminement intellectuel passionnant;                                      rentesdepuisle sommetd'une tour [4]),                                      néesplus tard, réalisantdesexpériences
quant à son existence,elle connut une                                      et, plus tard, I'utilisation de plans incli-                               sous vide, R. Boyle prouvera qu'il en
fin dramatique et humiliante suffisam-                                     nés pour ralentir la chute des billes                                      est vraiment ainsi. (Et en l9l l, à la sur-
ment célèbre(2) pour qu'on s'abstienne                                     I'amènent(5) à énoncer les lois de lq                                      face de la Lune, corps célestedépourvu
d'y revenir (le procès de 1633 le                                          chute des corps(6), résultats qui vont à                                   d'atmosphère, I'astronaute Scott se
condamneà la résidencesurveilléejus-                                       I'encontredes principeset despostulats                                     livrera à une expériencedu mêmetype :
qu'à la fin de ses jours; il s'éteint en                                   des Anciens.Valablesdans un repèrelié                                      il laissera tomber un marteau et unre
1642\.                                                                     à l'écorceterrestre,ceslois peuventêtre                                    plume d'oiseauqui gagnerontle sol à la
                                                                           expriméesde la façon suivante:                                             même vitesse.)
  Dans le cadre de cet article sur la
chute des corps, nous verrons d'abord                       o tous les corps tombent avec la même o les espacesparcourus par un corps en
en lui le fondateur de la dynamique                         accélérationquel que soit leur poids. chute libre sont proportionnels au carré
moderne (science du mouvement des                           Selon Galilée. les écarts constatésau des temps correspondants.                                                                            C'est la /ol
corps considérédans sesrapports avec                        cours des expériences                             sont imputablesà des espacesqu'on exprime aujourd'hui
les forces qui en sont les causes).                         la seule résistance de I'air. Faisant par la relation i e :                                                                              I/2 gt2 dans
                                                            p r e u v e d ' u n e f o r t e p e r s p i c a c i t é , i l laquelle e est la distanceparcourue,8.
                                                            e s t i m eq u e d a n sl e v i d e ( d o n t I ' e x i s t e n c e I'accélération de la pesanteur et I la
    Rebuté par la médiocrité de I'ensei- resterahypothétiquejusqu'au milieu du durée de chute.(On supposeque pour t
gnementde son époque,il se singularise XVII" siècle)cetteloi devrait être rigou- : 0 , o n â V o: 0 e t e . : 0 . ) O n d i t d ' u n
en accordant une large place, dans ses                                                                                                                  tel mouvement ou'il est uniformément
rechercheset réflexions,aux faits et au                                                                                                                 accéléré.
monde de I'expérience: il évalue des
                                                                     Volr   L'Affaire       Galilée,         Pour     la   science,      octobre
temps,déterminedes poids, mesuredes 19 8 2 , p p . 6 8 - 7 9 . A j o u t o n s q u ' e n 1 9 7 9 l e p a p e J e a n - o la vitesse d'un corps en chute libre
                                                               l2l
                                                                                                                                                                                                NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                                                                                  E S P A C EI N F O R M A T I ON                           3
 De la pesanteur à Is gravitation
   Et s'il ne découvrepas la causede la                                                    Comment Galilée analyse.t.illa tmjectoire des        une uitesse de 15 m/s, depuis un remparL (L9
 pesanteur,il n'en met pas moins en évi-                                                   projectiles?                                         mouvement est rapporté à.un repère terrestre R
 dencel' < usage" particulièrementsim-                                                     Pour le comprendre, considérons I'exemple            supposé, galiléen ei la résistanèe de I'air est
 ple de la nature dans le mouvement                                                        d'un bouletde canon ttrc horizontalementauec         neglrgee.)
 vertical des corps lancésvers le bas ou                                                                                                        Si I'attraction terrestre n'existait oas. Ie boulet
 vers le haut: une sccélérationconstsnte.                                                                                                       àurait un mouuement horizontal. rectiltane et
                                                                                                                                                uniforme: en une seconde il seiraiten"A, en
    Quant à la fameuseloi de I'inertie(7),                                                                                                      deux secondes en B, etc.
 les historiens ne s'accordent euère:
 p o u r l e s u n s , G a l i l é ee n s e r a i tl { n v e n -                                                                                Si Le boulet quittait Ie canon sans u[tesse ini'
 teur, pour les autres,il n'aurait fait que                                                                                                     tiale, soumts à t'attraction terrestre iI serait en
                                                                                                                                                chute libre. Son mouuement serait ueft.ical, recti-
 I'approcher sans l'énoncer véritable-                                                                                                          l[one et uniformément accéléré: en une
 ment (à Newton revenantI'honneur de                                                                                                            séconde iI serait en a, en deux secondes enb,
 la formuler dans sa conceptionla plus                                                                                                          etc.
 large, en laissant place à un univers
                                                                                                                                                Galilée démontre que la tr4jectoire théorique du
 infini que semblait refuser Galilée).                                                                                                          boulet est une parabole qui resulte de la combt
 Avec, semble-t-il,juste raison, certains                                                                                                       naison des deux mouuements pnécédemment
 auteurs (cf. Réf. 2) précisentque Gali-                                                                                                        euoques.
 lée n'aurait fait appel à un principe
                                                                                                                                                Autrement dit, dans La première seconde qui
 d'inertie que dans le cas particulier du                                                                                                       sull son ëjection le boulet progresse horizontale'
 mouvement circulaire (corps en rota-                                                                                                           ment de 15m et, simultanément" descend de
 tion) et celui d'un mouvementrectiligne                                                                                                        5m. Pendant La seconde suiuante, il progresse
 limité (corpspesants)sansqu'une géné-                                                                                                          horizontalement de 15m et descend d.e 15m,
                                                                                                                                                etc. (Document EI - Boltana/Reilles).
 ralisation permette d'englober tous les
 cas.
   * Pour la connaissancede la trajec-
toire des projectiles,I'apport de Galilée
est tout aussi important. Il réussit à
                                                                                                d',
                                                                                                  a!-
                                                                                                                    È:==:+
                                                                                                                                t
                                                                                                                                        È:=,- 3+               È=5'                   È=--j;
  Pourquoi Galilée entreprit-il ces                                                        Cet autre exemple ua nous seruir à souligner I'importance du repère utilisé pour I'analgse de Ia
recherches sur la chute des corps ? En                                                     tr4jectoire d' un projecttle.
                                                                                           Solt un auion dont on suppose la masse et Ia uitesse constantes. (On néglige la résistance cle
copernicien(9) convaincu, il voulait                                                       I'air.) Au-dessus de A, il largue une bombe et continue son uoL.
résoudre le problème de la chute des                                                       Le.rnouuement de ce projectile sera anelgué, d'yne part dans un repère (R), terrestre et suppoæ.
corps dans I'hypothèse d'une Terre en                                                      galiléen, d'autre paft dans un repère (R'), lié à I'auion et lui aussi galiléen.
mouvementautour du Soleil.                                                                 Pour un obseruateur ten'estre, fixe par rapport à (R), le projecttle ua décrire laparabole a - b - c -
                                                                                           Pour un obseruateur passager de L'auion, immobtle par rapport à(R'), Ie projecttle ua demeurer à la
                                                                                           uefticale de I'auion et décrire une droite.
  (7) Par inertie, on désigne la résistance naturelle                                      Parabole dans un cas, drotte dans l'autre: aucune des deuxtr4jectolres n'estplus,,uraie,                 que
des corps à toule modification de leur état de repos                                       I'autre, c'est stmplement une question de repère (Document EI"- Boltana/Reilles).
ou de mouvement, Si un corps est au repos,il tend à
le rester; s'rl est en mouvement, il tend à le rester
                                                                                              Si, comme I'affirmaient Copernic...               le sol - devraient svstématiquement
   (8) Les propriétés des sect/ons coniques (obte-                                         et d'autres, la Terre se déplaceautour               être distancéset se reirouver lôin der-
nues par I'intersection de plans coupant sous
diverses inclinaisons un cône droit, à savoir ellipse,
                                                                                           du Soleil en même temps qu'elle tourne               rière la Terre...
p a r a b o l e e t h y p e r b o l e )o n t é t é d é c r i t e s p a r l e m a t h é -   sur elle-même, comment expliquer
maticien grec Apollonios de Perga (vers 262-280 av                                         qu'un corps tombe verticalementversle
J -C ) Avec Gâlilée, c'est la première fois que l'une
                                                                                                                                                   Et sestravaux sur la combinaisondes
d'entre elles intervient à propos de l'étude d'un phé-                                     sol ? (Exactement comme si la Terre                  mouvementslui permettent de trouver
nomène naturel Après lui, Kepler et Newlon iront                                           était... " immobile " dans I'espace!) Et             u n e e x p l i c a t i o n: p r e n a n t I ' e x e m p l e
dans la mème voie
                                                                                           comment répliquer aux argumentsdês                   d'une pierre lâchéedu sommet du mât
    (9,Disciples de l'astronome polonais N. Copernic
                                                                                           partisansdes Anciens selon lesquelsla                d'un navire, il affirme qu'elle tombera
  _
i.l413-1543), les coperniciens étaient partisans du                                        Terre ne pouvait qu'être immobile car,               toujours au pied du mât, que le navire
syslème héliocentrique: le Soletl est au centre de                                         dans le cas contraire, les nuages qui                soit immobile ou en mouvement...Par-
I univers tandis que les planètes sont animées d'un
double mouvement; elles tournenl, d'une part, sur                                          flottent dans I'air et les oisea-uxqui               tant de là, il est facile de transposer et
elles-mèmes, d'autre part, autour du Soleil.                                               quittent leur branche- sansliens avec                d'assimiler la Terre à un navire. etc.
4 - , E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N I 9 8 3
                                                                                                                                                                                                     De la pesanteur à lu gravitation
   Malheureusementpour Galilée, ce      toutefois tenter d'en expliquer les rai-                                                                                                         tantes(découvertedu relief de la Lune,
 n'est pas la preuve(10) du mouvement   sons. (Il n'accepterajamais I'idée des                                                                                                           des quatre gros satellitesde Jupiter, des
 de la Terre. Ses expériencesmontreut   orbites elliptiquesde Kepler aveclequel                                                                                                          phases de Vénus, des taches et de la
 seulementque les lôis de Ia chute des  il entretenaitune correspondance                       et qui                                                                                    r o t a t i o n d u S o l e i l , . . . )e t l e u r s c o n s é -
 corps - telles qu'il les a établies -  lui avait adressédes exemolairesde ses                                                                                                           quences - fondamentales- allaient
 s'accommodentfort bien d'une Terre     l i v r e s . )I l p o s e u n p r i n c i p e d ' . i n e r t i e                                                                               é t a y e r l e s y s t è m ec o p e r n i c i e nd u
 en mouvement...mais qu'ellesne I'exi-  circulaire' selonlequel. un objet lancé                                                                                                          monde : les corps célestesn'ont pas la
 gent pas !                             sur un chemin circulaire continue le                                                                                                             perfection imaginéepar les Anciens et
                                        chemin en cercle,à vitesseconstanteet                                                                                                            certains ressemblentmême à la Terre
   * Autre grand domaine où s'illustre pour toujours, sauf s'il subit I'action                                                                                                           (la Lune et ses montagnes,par exem-
 Galilée, I'astronomie.Partisan du sys- d'une force extérieure ', (Réf. 2, p. 122).                                                                                                      ple), le Soleil ne peut se trouver qu'au
 tème proposé par Copernic au milieu Il allait appartenir à Newton de donner                                                                                                             centre du monde. etc.
 du XVI" siècle,il est attachéaux mou- une formulation exactede ce principeet
 vements circulaires des olanètes sans de fonder une véritable mécanique                                                                    " Galilée n'a pas réellementexpliqué
                                        céleste.                                                                                         comment la Terre pouvait se mouvoir,
                                                                                                                                         mais il a réussià montrer pourquoi des
      (1O) Ses expériences ne lui apporteront d'ailleurs
                                                                                                 Le perfectionnementqu'il apporte, expériencesfaites sur la Terre, telles
 jamais cette preuve tant attendue. La seule preuve                                           dès 1609, à la lunette astronomiquele que celles sur la chute des corps
 qu'il pensait détentr, sa théorie du flux et du reflux                                       conduit à être I'un despremiershommes pesants, ne pouvaient ni prouver ni
 de la mer, était erronée ll faudra attendre 1851 et
 l ' e x p é r r e n c ed e F o u c a u l t , à P a r i s , p o u r p r o u v e r e x p é -   à découvrir les cieux aitrement qu'à l'æit infirmer le mouvement de la Terre. ,
 rimentalement la rotation de la Terre sur elle-même.                                         nu. Ses observationssont très imoor- (Réf. 2, p. t25).
    Très tôt initié à I'astronomie sous                               Trois lois (12) vont naîtredestravaux                                                                                   Le . moteur " de ces mouvements
I'influence d'un maître remarquable d e K e p l e r :                                                                                                                                    elliptiques? Pour Kepler, c'est dans le
(Maestlin), I'Allemand Johannes                                                                                                                                                          Soleil, centre de notre systèmeplané-
                                                                   o 1'" loi I'orbite de chaqae planète est
Kepler (1571-1630)se rallie rapidement une                                                                                                                                               taire, qu'il doit résider. Un peu à
                                                                        ellipse dont le Soleil occupeunfoyer.
aux conceptions de Copernic, proba- Cette loi fut                                                                                                                                        I'image de la chaleur ou de la lumière
                                                                                     établie en 1605 avec des
blementdès 1596.En 1600il est admis à donnéesrelatives Mars                                                                                                                              qui en émane,il envisageune < vertu >
                                                                                          à        et publiée en
traVailler à Prague aux côtés de I'astro- 1 6 0 9 :                                                                                                                                      magnétiqueou pseudo-magnétique                              ( I 3)
n o m e d a n o i sT y c h o B r a h é ( 1 5 4 6 - 1 6 0 1 )                                                                                                                             qui expliquerait pourquoi les planètes
dont il va utiliser les très nombreux o 2" loi z les surfoces balayées pendant                                                                                                           se soumettentà seslois. Toutefois cette
r é s u l t a t s d ' o b s e r v a t i o n s( l l ) , f a i t e s des temps égaux par le rayon vecteuy                                                                                  < vertu ' ne serait < pas attractive,mais
depuis une vingtaine d'années, pour Soleil/planète sont égales. C'est la loi                                                                                                             seûlementpromouvante,s'exerçantà la
tenter d'établir la véritablestructurede des aires, en fait découverte la pre-                                                                                                           manière d'un bras poussant la pla-
I'univers.                                                         mière, en 1602,en étudiant I'orbite de                                                                                n è t e" . ( R é f . 4 , p . 8 ) S e l o n K e p l e r , e l l e
                                                                   la Terre mais également publiée en                                                                                    ne s'exerceraitque dans le plan de I'or-
    Sur Ies conseils de Tycho Brahé, t 6 0 9 ;                                                                                                                                           b i t e e t s o n i n t e n s i t év a r i e r a i te n r a i s o n
Kepler décide de s'appuyer sur les o 3" foi : pour chaqueplanète du système                                                                                                              inverse de la distance (loi en l/r).
résultats des observations et de les solaire, il y a proportionnalité entre le
confronter à la théorie, ou plutôt aux carré de la période (temps nécessaireà                                                                                                                 Dans son ouvrage paru en 1609,.
théories. Ce qui va le conduire à des la planètepour parcourir une orbite) er                                                                                                            Astronomie nouvelle,Kepler évoque
conclusions inattendues dont ne oeu- le cube du demi-grand axe de l'orbite.                                                                                                              I'attraction mutuelle qu'il ne croit pos-
vent rendre compte ni le systèmé de C ' e s tl a l o i d ' h a r m o n i eé n o n c é ee n 1 6 1 8                                                                                       sible qu'. entre corps apparentés,
Ptoléméeni celui de Cooernic ni celui qui semblebien impliquer < que le soleil                                                                                                           c o m m e l a T e r r e e t l a L u n e ,e t n o n e n t r e
de Tycho Brahé.                                                    fournit la force qui louverne les pla-                                                                                l a T e r r e e t l e s p l a n è t e sn o n p l u s q u ' e n -
                                                                   nèteset les fait se mouvoir comme elles                                                                               t r e l e S o l e i l e t l e s p l a n è t e s . .".. ( R é f . 1 , ,
   En effet, la nécessitéà laquelle il l e f o n t ' , . ( R é f .2 , p . l 4 l )                                                                                                        p.294) Il n'ira pas plus loin en ce
aboutit est... d'abandonner les trajec-                                                                                                                                                  domaine.
toires circulaires(retenuespar tous ses                               Pour la première fois, les mouve-
                                                                                                                                                                                              Il n'est pas difficile d'imaginer que
prédécesseurs,           sansexception)pour Ies ments planétaires satisfont à des lois                                                                                                   Ies découvertesde Kepler durent paraî-
remplacer par des orbites elliptiques... 4athématiques. Si elles ne fusionnent                                                                                                           t r e i n a c c e p t a b l eàs s e sc o n t e m p o r a i n s .
                                                                   pas encore, la physique céleste et la
                                                                                                                                                                                         pour [a raison majeure qu'elles por-
   C'était là une proposition dont nous physique terrestre tendent I'une vers                                                                                                            t a i e n t a t t e i n t ea u x m o u v e m e n t sc i r c u -
réalisons difficilement la hardiesse l'âutre...                                                                                                                                          l a i r e sa d m i sp a r t o u s .d e sa r i s t o t é l i c i e n s
aujourd'hui': pour la première fois, on                                                                                                                                                  aux coperniciens, Galilée inclus. Au
osait rompre avec l'hypothèse deux fois                                                                                                                                                  s u r p l u s ,s e s é c r i t s é t a i e n t c o n f u s ( 1 4 ) ,
millénsire du mouvement circulaire !                                 (12) Ces lois sont énoncées en considérant les
                                                                                              mouvements rapportés soit au repère de Copernic
                                                                                              (l'origineest âu centre d'inertie du svstème solaire et
                                                                                                                                                                                           (13) A celte époque, les propriétés des aimants
                                                                                              les trois axes sonl dirigés vers trols étoiles,ces axes
                                                                                              formânt un dièdre indéformable). soit au repère de                                         étaient connues et c'est en 16O0 oue W Gilbert
   ( i 1 ) F a i t e sà l ' c e i ln u a u m o v e nd ' i n s t r u m e n t sd e              Kepler (l'origine est au centre.d'inertie du Soleil et                                     avait publié le premier traité scientifique sur le
g r a n d e s d i m e n s i o n s ,l e s o b s e r v a t i o n sd e T v c h o                 les trois axes sont parallèles'à ceux du repère de                                         magnétisme terreslre {cf El, no 18, p 3}
Brahé ont parfois une précisiond'environ une                                                  C o p e r n i c ) ,c e s d e u x r e p è r e s p o u v a n t ê t r e c o n s i d é r é s     (1 4) A ce sujet, lire Kepler aux sources de I'astro-
m i n u t e d ' a r c , s o i t d i x f o i s m e i l l e u r eq u e c e l l e d e s          comme galiléens Pour les lois de Kepler, voir aussi                                        nomie et de la science-fictrbn, La recherche, novem-
d o n n é e sd o n t d i s p o s a i tC o p e r n i c .                                       El. n.8, p 6.                                                                              bre 1971, pp 986-988
                                                                                                                                                                                                                                 NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                                                                                                                   E S P A C EI N F O R M A T I ON                           5
De la pesanteur à la gravitation
                                                                                                    Le génie de Nenrton
                    s   :i\\
 autour de la Terre, lesplanètesen mou-                                          retira sur ses terres, à Woolsthorpe                                                              Maintenant présentons les princi-
 vement autour du Soleil, les étoilesqui                                         (Lincolnshire), I'université de Cam-                                                           pales innovationsde I'ouvragede New-
 restent groupées en amas: autant de                                             bridge où il était étudiant étant fermée                                                       ton. On y trouve d'abord les trofu
 manifestationsd'un même phénomène.                                              en raison d'une épidémie de peste à                                                            lois (19) du moavement:
 la gravitation.                                                                 Londres. C'est là qu'il aurait jeté -
                                                                                                                                                                                   1. - La loi d'inertie.Pressentiedans
     Ces idées révolutionnaires,et bien                                          seul    et d'une façon originaleet indépen-
                                                                                             - les fondementsde son æuvre                                                       certainsde sesaspectspar Galilée,elle a
d'autres, sont contenuesdans les Prin- dante                                                                                                                                    reçu de Newton sa véritable formula-
cipes mathématiquesde la philosophie                                             scientifique       monumentale.
                                                                                                                                                                                tion. Pour Newton, le mouvememnqru-
naturelle(16), ouvrage de quelquecinq                                               Le caractèreincomplet de son travail                                                        rel de toul corps, terrestre ou céleste,est
cents pages, écrit en latin et publié à sur la gravitation et son peu d'inclina-                                                                                                Ia ligne droite. Et la seule façon de
Londres en 1687avec un tirase                                 -dontinitial t i o n p o u r l a p o l é m i q u e I ' a u r a i e n t                                            modifier ce mouvement (en vitesseou
de 250 ou 300 exemplaires                                                   le r e t e n u d e d i v u l g u e r a l o r s s e s                                                en direction) est d'utiliser aneforce (là
retentissementdans le monde scientifi- découvertes.                                                                                                                             aussi,la conceptionqu'en a Newton est
que et philosophiqueallait être extraor-                                                                                                                                        nouvelle).
dinaire. Leur gestation- qui nous est                                               Selon les autres (cf. Réf. I, p.295 et
                        -
mal connue a vraisemblablementété                                                Réf.2       et 3), ce ne serait qu'au début de                                                    Cette loi s'appliqueà tout corps (ou
longue et à ce sujet les opinions deshis- 1685 qu'il aurait été en possessionde                                                                                                 système) isolé, non déformable, en
                                                                                 tous les élémentsde sa théorie (ce qui                                                         mouvement ou au repos (étudié dans
toriens divergent.
                                                                                 n'exclut pas les premièresspéculations                                                         un repère ayant des caractéristiques
    Pour les uns, I'essentielaurait été vingt ans plus tôt). Tous cependant                                                                                                     bien précises, voir p. 13, ce qu'on
trouvé au cours des . annéesadmira- (sauf peut-êtreNewton lui-même)s'ac-                                                                                                        appelleun repèregaliléen).Elle indique
bles D, entre I'automne 1665et le prin- cordent à reconnaîtreI'imoortance de                                                                                                    qu'à partir du moment où aucuneforce
temps 1667(17), lorsque Newton se I'influenceexercéepar son èompatriote                                                                                                         ne s'exercesur lui (s'il y en avait une,
                                                                                 R . H o o k e ( 1 6 3 5 - 1 7 0 3a)v e cl e q u e lN e w -                                     elle a été supprimée; s'il y en a plu-
   116l Parphilosophienaturelle on désignealors un                               ton échangea une correspondanceà                                                               sieurs,leur somme est nulle) et qu'il est
e n s e m b l ed e d i s c i p l i n ecso u v r a n tn o t a m m e n lta p h y - p a r t i r d e 1 6 7 9( 1 8 ) .                                                               au repos,il le reste;par contre s'il est en
s i q u e , l ' a s t r o n o m i ee t l e s m a t h é m a t i q u e s                                                                                                          mouvement.il continueraà se mouvoir
                                                                                              (18)c'estHooke                à Newtonun indéfiniment, en ligne droite et à vitesse
                                                                                                            qui auraitsuggéré
                                                                                             nouveautype d'analyse
                                                                                                                 d'un mouvement le long Constante.
    ( 17 ) C ' e s ld ' a i l l e u r sa u c o u r sd e c e t t ep é r i o d eq u e          d'une trajectoire courbe ainsi que la loi d'attraction
l a l é g e n d e s i t u e g é n é r a l e m e n tl ' a n e c d o t e d e l a               en 1/r2.                                                                               On peut I'exprimer plus succincte-
p o m m e . S e p r o m e n a nd          t a n s l a c a m p a g n ee t o b s e r -
v a n t l a c h u t e d ' u n e p o m m e ,N e w t o na u r a i t s o u d a i n
                                                                                             ,jifl:'il';';::i*,";[":i:iî:liliïi"îlii%?î:                                        menti'un corpsiur tequètn'agitaucune
é t é p l o n g é d a n s u n e p r o f o n d e m é d i t a t i o ns u r l a                 pesanteur avec I'altitude en réalisant des expé- JOfCe Se lfovve OU fepos ou en movve-
c a u s e q u i t i r e c h a q u eo b j e l e n c h u t e l e l o n g d ' u n e             riencesde chute des corps depuis le haut de la tour
d r o i t e s e m b l a n tp a s s e rà p r o x i m i t éd u c e n t r ed e l a                                                                                                    ment fectiligne                   UnifOrme.
                                                                                             de Westminster,à Londres.
T e r r e U l t é r i e u r e m e nitl,s e s e r a i td e m a n d és i l ê o o u -
v o i r a t t r a c t i fd e l a T e r r e ,c o n s t a l és u r l a p o m m e ,n e             N é a n m o i n s N e w t o n r e c o n n a î t r a s a d e t t e à l ' é g a r d( 1 9 ) l c i e n c o r e n o u s n o u s c o n J o r m e r o n s à l ' u s a g e
s ' é t e n d a ipt a s j u s q u ' àl a L u n e .. e t d a n sc e c a s ,p o u r -          de certains de se-qFrédécesseurs                       ou contemporains en parlant des lois du mouvemenlalors qu'en touie
q u o i l a L u n e é t a i t r e t e n u es u r s a t r a i e c t o i r eÉ. t â i Î - i l   e n d é c l a r a n - t : . . Sji' a i _ v up l u s l o i n q u e l e s a u t r e s , l o g i q u e i l n e s ' a g i t q u e d e p r i n c i p e s .1 Û n el o i s à
p o s s i b l ed e t r o u v e r u n e m ê m e e x p l i c a t i o nà d e u x                c'est    q u e j ' é _ t g r - s
                                                                                                                         m o n t é s u r l e s é p a u l e sd e 9 é a n t s-" . d é h o n t r e a l o r sq u ' u n ' p r i n c i p ' n
                                                                                                                                                                                                                                     e ' e d tv é r i f i éq u e p a r
p h é n o m è n e sa p r i o r i a u s s i d i f f é r e n t s?                              ( B é { . 1 ,p p . 2 9 3 - 2 9 4 1                                                    t e s c o n s é q u e n c eqs u ' i i e n r r à î n e . )
                                                                                             lc principe d'inertie selon Newton. Pour illustrer ce principe, considérons une fusée qu'on
     lf ne s'agit sans doute là que d'une histoire imagi-                                    imaginera en mouuement daræ Ie uide et dont on supposera là masse constante. Son mouuement
naire, peul-être colportéepar Newton lui-même à la                                           sera rapporlé au reçÈre (R) suppose galiléen.
fin de sa vie (Réf 3, p. 110) afin de mieuxfonder
l ' a n t é r i o r i rdée s e sr e c h e r c h e ps a r r a p p o r à
                                                                     t c e l l e sd e        Cas 1 : A qtmpter du temps t : q ses moteurs sont allumés. EIIe subtt I'action d'une force
s e s c o n t e m p o r â i n sL.a l é g e n d ea u r a i té t é i n t r o d u i t e         constÂnte E Sa ultesse croît rcgulièremenL
e n F r a n c ep a r V o l l â i r e q u i a s s i s t a ,e n 1 7 2 7 , a u x
o b s è o u e sd e N e w t o n e l r a m e n aà P a r i s u n e x e m -                      Cas 2: La même fusle subit I'acti.on d'une forceFqui cesse autemos t: 3 s (on lui suppse alors
pfairedes Principes.Plus tard, il rédigeaun traité de                                        une.^uitesse de 3yo). Conformément au principe d'ineftie de Newton, la fusée'foursuiura
v u l g a r i s a t i opno u r f a i r ec o n n a î t r ee n F r a n c el ' æ u v r e        indéfiniment sa coursg e1 ligrye droite et à uitesse constante, tant qu'aucune âutre force
d u s a v a n ta n g l a i s                                                                 n' interuiendra (Document EI - Boltana/Reilles).
                                                                                             4+>                  Ë                            tf"+                  ?
                                                                                                                                                                                                                                           . . .e t c
                                                                                                                                                                                                                                             @
                                                                                                                                                                                                                                          . . .e t c
                                                                                                                                                                                                                         NO2 5 . J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                                                                                                           E S P A C EI N F O R M A T I ON                                7
 De la pesanteur à la graviiation
                                                                                                                                                Un êbe austère
                                                                                                                                            .,Lors de Ia publication des Principes,
                                                                                                                                            Newton est âgé de quarante-cinq àns.
                                                                                                                                            Son ualet en- fait al'ors la description
                                                                                                                                            suiuante:
                                                                                                                                                              NN
                                                                                                                             E S P A C EI N F O R I V ] A T I O O2 5 . J U I N 1 9 8 3 -   9
 De la pesanteur à la gravitation
aa"""'
                                                                  aa
                                                                       """
                                             c                                                   B                                                  A
       D<ijàenuisagée'mentalement, par Calilée, cette exftrience est rcaliæe sur I'initiatiue de Cassendi.
       En quoi consiste't'elle?A étudier le mouuement de chute d'une pierre lâchée du sommet d.u mât d'un nauire
       S,'.ilest éui.dent'pour t9.utle monde, que p.ienetomberaau pied d.u mât torsqul Ie nauireestimmobile les désaccord.ssurgissentdansle
                                                 .la                                                                                           cas
       d'un nauire qui se déplace. La pieire totibera-t-elle encore au pted d.u mdti
       o Non' repondent les pattisans des Anciens...puisqu,ele nauire s'est.légèrement   déplacé pendantla chutede Ia pierre.pour eux, elle deurait
       donc tomber en anièie de ce mât, plus ou moins toin, selon Ia uiteise du nauire.
       o Oui..reponde.nt-entreautres- CassendietCalitée..puisquelapierre,audébutd.esaèhute,n'estpasaureposparrappottàlaTerremar;
       possèdeune uitessehoràontale (celte du nauire).
       Com.meda.nsI'exemple de I'auion (*rf.p.!), selon le repère
                                                                '-   choisi,.la tr4iectoirede la pierre apparaîtraparabolique (dans te repèreR)ou
       rectiligne (la droiteî' dans Ie repère R') (Éocument et     AàltanâTneiiiéi.---"
IO -    E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
                                                                                                                                                                   De la pesonteur à Is gravitation
    (suite de la page précédente)                                                       mais, cette fois, par des tourbillons                               sion des corps durs dont ils
                                                                                        mécaniques." (p. 198)                                               compriment les parties. t...] Les
       . C'est ainsi que Descartesrejette                                                                                                                   petits tourbillons expliquent les effets
    successivementtoutes les hypothèses                                                                                                                     du tonnerre, de la poudre à canon
                                                                                                                                        de Des-
    sur lesquellesrepose la théorie gali-                                                  " Renchérissantsur celle                                         ainsi que la génération du feu et les
    léenne de la chute des graves : . Tout                                              cartes, la physique de Malebranche                                  réactions chimiques.
    < ce que [Galilée] dit de la vitessedes                                             1 1 6 3 8 - l 7 l 5 ls e n o u r r i t d e t o u r b i l l o n s
    < corps qui descendentdans le vide,                                                 èn les multipliant à I'infini dans le
                                                                                                                                                              . La pesanteur est, pour Male-
    . etc., est bâti sansfondement;car il                                               détail. Le mouvement de la matière
    . aurait dû auparavant déterminer ce                                                éthéréen'est pas limité au cours des                                branche, un phénomènehydrostati-
    . que c'estque la pesanteur;et s'il en                                              grands tourbillons qui entraînentles                                que qui a son siège dans l'éther. '
                                                                                                                                                            (p.262)                         I
    . savaitla vérité,il sauraitqu'elleest                                              planètes autour du Soleil, ou les
    " nulle dans le ui66. "
                                           (sic)                                        satellitesautour des planètes.Dans
                                                                                        I'extrême détail, la matière tourbil-
    . On sait en effet que pour Des-
                                                                                        lonne très rapidement. Comme lar                                       (Nous tenons à remercier les
    cilrtes le vide n'existe pas et que la                                              matière est divisible à I'infini et que'                            Presses universitoires de France de
    pesanteurest une sorte de choc des                                                  le repos n'a point de force, ce sont de                             nous avoir accordé gracieusement
    corps contre la matière subtile qui                                                 petits tourbillons obligés par leur                                 I'autorisation de reproduire ces
    r e m p l i t t o u t I ' e s p a c e". ( p . 2 5 l )                               mutuelle résistanceà s'ajusterentre                                 extraits de leur ouvrage La science
       . Pour lui comme pour les Aristo-                                                eux et à contrebalancerleursmouve-                                  moderne, Histoire générale des
    téliciens, les corps sont poussés,                                                  ments qui viennent assurerla cohé-                                  sciences,tome 2, PUF, Paris, /958.)
(suite de la page 9)
   Pour Newton. cette loi est valable
partout: toute choseattire toute chose,
les corps célestessont constammenten
                                                                                                                    Ia Lune est en chute libre...
interaction. autrement dit en . chute
libre " permanente,aussipeut-on parler                                                         Considérons Ia Lune alors qu'elLe se
de gravitation universelle(21).                                                             trouueau Doint A
  Pour illustrer sa théorie, Newton va
concentrer toute son attentiron sur la
Lune. Il est persuadé que I'attraction
terrestre s'exerce également jusqu'à la
Lune. Mais dans ce cas, pourquoi ne
tombe-t-ellepas ?                                                                                                                                   \       Mais la grauitatlon existe et Ia Terre exerce
                                                                                                                                                        \   son aLraction sur la Lune ce qui a pour
   Son idée est la suivante: la Lune                                                                                                                        effet de pefturber Le mouuement ineftiet et
                                  qu'un objet
" tombe    " au même titre                                                                                                                                  de la contraindre à décrire une ellipse (en
qui, lâché de notre main, se dirige vers                                                                                                                    réalikl très uoisine du cercle) : Ia Lune ne
                                                                                                                                                            ua pas de A en A' mats de A en B.
le sol. Mais si la Lune échappeau sort
de I'objet, c'estqu'ellea reçu -jadis -                                                        I
                                                                                             I                                                              Tout se passedonc comme si, du fait de
une impulsion (22) qui lui a conféré,en                                                  I
                                                                                           I
                                                                                                                                                            I'altracttôn terrestre,Ia Lune tombatt uers
vertu de la loi d'inertie, un mouvement                                                                                                                     la Terre, d'une hauteur A'B chaque
rectiligne uniforme. Exposée,          par   ail-                                                                                                           seconde.Cettehauteur, calculéepar New'
leurs, à I'attraction terrestre (et à son                                                                                                                   ton, uaut approxlmatiuement 1,36mm
                                                                                                                                                            (DocumentÉl - Boltana/Reilles).
mouvementuniformément accélé-ré).              ll
Lune décrit donc une trajectoire qui
résulte de ces deux événements(le pre-
mier qui appartient au passéet a pris fin
mais dont les conséquencesse font tou-                                                                                                                       ci est une/orce particulière que les phy-
jours sentir, le second qui a un catac-              Et quand on dit que la Lune tombe,
                                                  comme    la pomme de Ia légende,il faut                                                                    siciens ne font intervenir que dans des
tère permanent) : leur conjugaison         est  à
                                                  entendre    qu'elle s'écarte de la ligne                                                                   cas bien précis (lorsque le repère n'est
I'origine du mouvement pratiquement                                                                                                                          pas galiléen). Par exemple, dans le cas
                           que  I'on constate.    droite qu'elle suivrait si subitementI'at-
circulaire uniforme                                                                                                                                          de la Lune, elle n'a de sensque dansun
                                                  traction terrestre el les oulres influences
  (21) Le verbe graviter. employé depuis pour les gravitationnellesn' agissaientplus.                                                                        repère lié à la Lune et en rotation par
astres ou les satellites artificiels,signifie d'ailleurs:                                                                                                    rapport à un repère centré sur la Terre.
obéir aux lois de la gravitation.                                                           (Insistons bien sur le fair qu'une seule
    (22) D'où vient celte impulsion initiale appliquéeà
                                                                                        force est responsabledu mouvementde Io          Cet aspect sera développé dans le
l a L u n e ( a i n s i q u ' a u x p l a n è t e s )? N e w t o n y v i t l a
o r e u v e d e I ' e x i s t e n c ed e D i e u - ( R é f . 2 , p . 16 2 ) D ' a u -
                                                                                         Lune autour de la Terre. la force d'at- prochain numéro d'Espace Informa-
tres, plus tard, invoqueront le mouvement de rota-                                       traction terrestre.                         tion sur I'impesanteur.)
tion du nuage de poussaères ayant cond-uit à la
formation des astres du svstème solaire. Etant en                                           C'est un abus de langage,Pour ne Pas        E,t pour vérifier son hypothèse,New-
rotation, ce nuage a donné naissance à des corps
                                                                                        'dire
célestes égalemènt en rotation. Mais pourquoi ce
                                                                                               une erreur, que de rendre compte ton effectue le fameux test de la Lune.
nuage tournait-il sur lui-même? Ce problème ne                                           du mouvement de la Lune ou d'un C'est-à-dire qu'il cherche à évaluer la
peuis'étudier que dans le cadre de modèles cosmo-
                                                                                         satellite artificiel -    rapporté à un force attractive que la Terre exercesur
logiques globaux.
    Deux siècles aorès Newton, Jules Verne fera dire
                                                                                         repère terrestre- en invoquant Ia com- la Lune dont I'effet est d'écarter celle-ci
à son héros Michel Ardan : l-..1les planètes ne sont                                     pensation de deux forces égales et de la trajectoire rectiligne qu'elle aurait
que des proiectiles, de simples boulets de canon lan-                                    opposées: la force d'attraction terrestre (dans un repère galiléen) si le mouve-
 ôés par Ia main du Créateur- (De la terre à la lune.
 Livrè de poche, no 2O26, 1 980, p. 235)                                                 et une force d'inertie centrifuge. Celle- ment était purement inertiel.
                                                                                                                                                                                                  NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                                                                                    E S P A C EI N F O R M A T I ON                           11
De Ia pesanteur à Ia gravitation
12 -   E S P A C EI N F O R M A T I O N . 2 5 - J U I N I 9 8 3
                                                                                                                                                    De la pesanteur à Is gravitation
   Mais Newton ne s'en tient oas là                                 de la gravité et je n'imagine point d'hy-                            notion;.carje ne prétendspal connaître
quant aux conséquences     de ta gravita-                           pothèse.Car tout ce qui ne se déduit                                 la causede la gravité,et j'aurais besoin
tion universelle.II élaboreaussiune théo-                           point des phénomènesest une hypo-                                    de plus de temps pour la considérer."
rie rendant compte du phénomènedes                                  thèse: et les hypothèses,soit métaphy-                               (Réf.l, p.273)
maréesocéaniques,donne I'interpréta-                                siques,soit physiques,soit mécaniques,
tion de la précessiondes équinoxes,                                 soit celle des qualités occultes,ne doi-
évalue I'aplatissementde la Terre à                                                                             Le succèsde sesidéesvint lentement.
                                                                    vent pas être reçuesdans la philosophie
I/230 (valeur admise aujourd'hui :                                                                           Mais les réfractairesdurent reconnaître
                                                                    expérimentals." (Réf. l, p.210)
l/298), étudie Ia variation de la pesan-                                                                     les faits, d'abord en 1737 (lorsque
teur avec la latitude, donne I'explica-                               " Écrivant   à Bentley,  son  premier  I'aplatissementde la Terre - confor-
tion du mouvement des comètes,                                      sectateurreligieux,Newton craint de le mément à la théorie de Newton - fut
indique les conditions du retour pério-                             voir glisser jusqu'à faire de Ia gravité établi), ensuite et surtout à la fin de
                                                                    une qualité au sensscolastique: . Vous I ' a n n é e 1 7 5 8 ,l o r s q u er e v i n t l a c o m è t e
dique de certainesd'entre elles, etc.
                                                                    parlez parfois de la gravité comme de Halley (comme le laissaitprévoir la
   . L'ensemblede cesdécouvertes,tra-                               essentielleet inhérenteà la matière.Je théorie de Newton et ainsi que le calcu-
çant la marche ultérieure de toute la                               vous en prie, ne m'attribuez pas cette l è r e n t C l a i r a u t e t L a l a n d e ) .
mécaniquecéleste,a quelque chose de
v é r i t a b l e m e n t p r o d i g i e u x ." ( R é f . l ,
p.269)
                                                                                                                                                  E S P A CIEN F O B M A T IN
                                                                                                                                                                            OON2 5 . J U I NI 9 8 3 - 1 3
 De la pesonteuy à lq gravitation
I4 -      E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
                                                                                                            De la pesanteur à ls grovitation
                                                                                                                                      NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                        E S P A C EI N F O R M A T I ON                           I5
De la pesanteur à lu grovitation
       r        l-a Lune
         La conquête lunaire nous a familiarisés avec ces images
       d'astronautes aux pas hésitants,à la démarche malaisée,sem-
                                                                           Au XXIIf siècLe,alors que Ia Lune estdcpuls lonqtcmps coloniæc
       blant rebondir sur le sol de notre satellite.La raison ? La fai-    par [es Terriens, un commerçant s apprôte à quitter ia Terre pour
       blesse relativedu champ de pesanteurlunaire (R: 1 738 km et         liurer un cLient impoftant.
       M: 1/81 de celle de la'Terrè):au niveaudu sol, on a g. (Lune)
       : 1,62 m.s-2 soit 0,76 g' (Terre).                                  Il pèse ses frutts , exotiques\ auec une ba[ance à plateaux(l)
                                                                           puis, par précaution, uértfie .auec une balanèe du tupe
         Sur la Lune, un astronaute (sa masse est demeurée la              dgndmomètre (2).
       même) a donc la sensation d'être six fois plus léger que sur        Paruenu sur la Lune, tl renouueLle ses pes<les: Ia batance ( l)
       Terre. Il lui faut donc habituer son organisme, en particulierses   dortne [e même résultat tandis que [a baLance (2) indique une
       muscles, qui commandent ses déplacements, à ce nouvel               ualeur six fois plus faibte que sur Terre (Documeni EI -
                                                                           Boltana/Reilles).
       enuronnement.
16 -       E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
                                                                                                         De la pesantear à la gravitation
  Rayon équatorial        695500       2440        6052          3373        71 400       60000         25900               24750             3000(?)
       (kml
Masse(Terre: 1) 332000 0,055 0,815 0,108 317,9 95,2 14,6 17,2 0,1 (?)
Mercure Venus laTerre la Lune Mars Juoiter Saturne Uranus Neptune le Soleil
Expérienceffctive destinée à comparer entre elles les rraleursde Ia pesanteur dans le système solaire.
Soit un ieune swftif capable, sur Terre,de franchir une banière de 1 m En supposant I'exfÉrience possible sur les autres corps céIestes
                                                                                            un même ëffon le conduiraità despeiformances
(existenéed'uné surface'solide, utitisationd'un scaphandre trèsléger permettantlâ'suruie,...),
uartantde 6m (sur la Lune) à...4cm (surle Soleil) (DocumentEl - Boltana/Reilles).
A propos des planètes,rappelonsqu'on démontreque g entre                11,2kmls pour la Terre et 2,4kmls pour la Lune.
dairsf'expressiôndu calculde la uitessede liErationdes corps               C'est là une notion importanteen astronautiquemais aussi
célestes.'Onappelleainsi la vitesse.que doit atteindreun objet          en physiqueplanétaire(pour rendrecomPtede I'aptitudeou de
quelconque (véhiculespatial, molécule gazeuse,..')pour Pou'
                                                                        I'inàptitudedes astresà conserverune atmosphèregazeuse).
vbir se sôustraireà I'attiactionde I'astre.Elle s'exprimepar la
relation' y1i6
             : v/2@ (voir El, n" 12,p. 8)' Ceitegrandeurvaut                                                                 (suite en page 18)
                                                                                                                                      NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 _
                                                                                                        E S P A C EI N F O R M A T I ON                           17
De Ia pesontear à Ia gravitation
18 -                                                  'I983
                                      NO2 5 . J U I N
        E S P A C EI N F O R M A T I ON
                                                                                                                                                                  De lo pesanteuy à lq gravitation
                                                                                                                                                                                             NO2 5 - J U I N I 9 8 3 -
                                                                                                                                                               E S P A C EI N F O R M A T I ON                           19
De la pesanteur à Ia gravitation
un rayonnement f qui emporte une L'attraction exercéepar la masseM sur                          actions indiscernables  (29), puisqu'elles
énergie égale à l'énergie totale des cetteparticule d'épreuvea pour intensité                   communiquent toutes les deux une
paires dématérialisées.Ainsi la matière          'Mm
                                                                                                accélérationindépendantede sa masse
et la lumière (et plus généralement le p : Ç -,       d'après Newton. Dans cette                à n'importe quelle particule d'épreuve.
rayonnement électromagnétique)appa-               ..2
                                                                                                La suppositionque cette.conceptionest
raissent comme deux formes d'énergie expression, la quantité m désigne la                       justifiée est baptisée principe d'équiva-
convertiblesI'une en I'autre.              masse grave de la particule. Or, des                 lence par Einstein. I1 en résulte que le
                                           expériencesd'une très haute précision                choix judicieux d'un systèmede réfé-
   Dans les annéesqui suivent, Einstein ont montré que cette quantité coïncide                  rence accélérépermet de modifier et
s'efforce d'étendre le principe de relati- numériquement avec la masse inerte                   même d'annihiler les effetsd'un champ
vité aux systèmesde référenceaccélérés. qui intervient dans la loi fondamentale                 de gravitation, tout au moins dans une
Cet effort de penséeest couronné par la de la dynamique. On écrira donc F:                      région infiniment petite de l'espace.
publication en l9l5 de sa théoriede la my. En rapprochant les deux expres-                      C'est ce que montre Einsteinen raison-
relativité générale,qui donne une solu- sions de F, on voit que I'accélération                  nant sur un ascenseursitué dans le
tion entièrement nouvelle du problème communiquéeà la particule d'épreuve                       champ de la Terre.
de la gravitation.                         par la masse M es| y : Ç M,/r2. CeTte                   Si I'ascenseurest immobile par rap-
                                           accélération est indépendante de la                  port à la Terre, une balle lâchée sans
                                           massez? du corps attiré. Quelle estI'ex-             vitesse initiale tombe soontanément
   Cette solution s'appuie sur l'égalité plication de ce fait?
entre masse inerte et masse greve qtJe                                                          vers le plancher avec urr mouvement
la mécanique newtonienne admettait           Pour Einstein, l'égalité de Ia masse               dont I'accélérationest égale à I'accélé-
sans I'expliquer. Pour fixer les idées, inerte et de la masse grave doit être                   ration g de la pesanteur.
considérons une particule de masse la interorétée comme une identité d'es-                         ( 2 9 ) I n s i s t o n sb i e n s u r l e c a r a c t è r el o c a ld e c e t t e
(on I'appelle particule d'épreuve)dans sence entre force d'inertie et force de                  i d e n t i t é l l n ' e n r é s u l t en u l l e m e n tq u e l e s s t r u c t u r e s
                                                                                                d e s d e u x c h a m o sd e f o r c e ss o i e n t i d e n t i o u e sd a n s
le champ gravitationnel d'une masse gravitation.' identité d'essencesignifie                    u n e r é g i o né t e n d u ed e l ' e s p a é en i q u e l e u r sc a u s e s
sphérique M (la Tene par exemple). que localementles deux forces ont des                        s o i e n t l e s m ê m e s( v o i r p l u s l o i n ) .
20 -   E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
                                                                                                                              De Ia pesanteur à la gravitation
   Un observateurplacé à I'intérieur de
la cagesupposéesansfenêtrene pourra
dire si la balle tombe à cause d'un
champ de gravitation créé par une
masse à proximité, ou si elle tombe
parce que la cageest animéed'un mou-
vement uniformémentaccélérépar rap-
port à un systèmegaliléensupposétrès
éloigné de toute masse.
   Si maintenant on coupe le câble de
l'ascenseur, celui-ci tombe en chute                                              i      /tl.êÀ .
libre : dès lors, une balle lâchée sans
vitesseinitiale dans cet ascenseurreste                                                                                        @
au repos par rapport au système de
référenceconstituépar la cage.L'obser-
vateur lui-mêmen'éprouveaucunesen-
sation de poids : il se trouve dans l'état
d'impesanteurpopularisé par les expé-
riences astronautiques.
  De nouveau cet observateur a le
choix entre deux interprétations: ou
bien il considèreque son système de
référence est en chute libre dans le
champ gravitationnel de la Terre, ou
bien il considèreque I'accélérationde
son systèmede référencea cesséet que
ce système est devenu galiléen. be
même que dans le cas précédent,ces
deux interprétations sont indiscerna-                           Gravitation, accélération et impesanteur,
bles par des expérienceslocales,confi-                          Soit un astronaute à I'tntéieur d'un uaisseau spatial suffisamment éloignë de toute masse pour
nées à I'intérieur de la cage.                                  pouuoir être considére dans un champ de graoite nulle (à gauchd. Abandonnée à elle.m'ême,
                                                                une balle ,,flotteratt, comme elle le fa'salt dans Ia cabine d'ascenseur dont Ie câble s'était rompu
     Il ressort de cette analyse que dans                       (uoir page prccedente).
 un systèmede référenceen chute libre                           On obtiendrait une situation analogue si te uehicule spattal était en chute ltbre dans un champ
 dans un champ de gravitation, la loi                           grauiLallonnel.
 d'inertie est vérifiée.tout au moins dans                      II n'ex[ste aucune dtffërence phgsique entre un mouuement de chute libre et I'absence complète
 une région suffisammentpetite de I'es-                         de champ grauit aLionnel.
pace. Cette constatation amène Eins-                            A présenl I'astronaute met à feu les moteurs de son uéhicule (à clroite) de faÇon à créer (par
tein à postuler la validité locale de la                        rapport à un repère galiléen) une accélération constante égale à celle de Ia pesanteur terrestre. II
 relativité restreinte pour de tels sys-                        uoit Ia balle tomber aussttôt uers Ie sol, exactement comme elle Ie fera[t si Ie uehicule était
                                                                immobiliæ. à la surface terrestre.
tèmes. Tous les systèmesde référence
                                                                A l'inteieur d.e son a!.htcule, l'astronaute est incapable de distinguer s'il est tmmobtle dans un
en chute libre en différentsendroits du                         champ grauitat.ionnel ou si son uihtcule est en mouuement untformément accéIérc (par rapporl à
champ peuvent donc être tenus pour                              un repère galiléen) (Document NASA).
équivalentsdans la descriptiondesphé-
nomènes physiques locaux. Toutefois,
il y a maintenantune différencefonda-
mentaleavec la situation qui se présen-
tait en relativité restreinte, différence
qui va justifier pourquoi nous insistons
tant sur le csractère local de I'identité
entreforces d'inertie et forces de gravita-
tion. L'accélérationE de la pesanteur
due à la masse/r?n'est en efiet oas la
                                                                                                                    Dans un sgstème de iéférence(S) en chute libre
m ê m e e n t o u t p o i n t d e I ' e s p a c e l:e v e c -                                                       au point P, Ia lot de I'tneftie est térifiée ën toute
teur f; varie ên intensité et direction                                                                             rigueur uniquement dans un uoistnage de P
l o r s q u ' o np a s s ed u p o i n t P a u p o i n t P '                                                         d'extension spat[a[e inftniment pettte.
(cf. figure ci-contre).                                                                                             En un point P' situé à une distance finie de P, Ie
                                                                                                                    mouuement de chute libre ne comDense Das
   Les systèmesde référenceen chute                                                                                 I inlluence du champ de grauitation dù à la
libre en P et en P'ne sont donc pasen                                                                               masse centrale M (Ia Terre, par eremple). En
mouvement de translation rectiliene                                                                                 effet les uecteurs accélérations en P et en P' ne
                                                                                                                    sont pas paralLèles puisqu'ils conuergent uers Ie
uniforme I'un par rapport à I'autrel Il                                                                             centre O de Ia masse M et ils n'ont pas Ia même
en résulteque les formules mathémati-                                                                               tntensitté si P' n'est pas à Ia même altitude que P.
ques permettant de comparer des                                                                                     Cet argument montre que dans une négton éten
mesuresd'esoaceet de temos dans les                                                                                 due de I'espace les forces de grauitation et les
deux systèmesne peuventpai être celles                                                                              forces d'ineftie ne Deur.)ent être considérces '
                                                                                                                    comme indiscernabies. Einstein en a déduit
de la relativité restreinte.Valable loca-                                                                           ou'tl faut abandonner la relatiuitté restreinte
lement, Ia relativité restreinte ne peut                                                                            pour décrire les proprtétris globales de I'espace-
être étendue à une région Jinie de l'es-                                                                            lemps en prcisence de champ grauitationnet
pace oît règne un chomp de gravitation,                                                                             (Document EI - Boltana/Reilles).
De la pesanteur à Ia gravitation
   ( 3 0 ) N ' o u b l i o n sp a s q u e N e w t o ne t s e sc o n t e m p o -
r a i n s é t a i e n t t r è s t r o u b l é sp a r I ' i d é e q u ' u n e f o r c e
o u i s s e s e t r a n s m e t t r eà d i s t a n c ed a n s u n e s o a c e
vide
   ( 3 1 ) V o i r l ' a r t i c l eI n t i t u l é U n m i r a g e g r a v i t a t i o n -
n e l , p a r F C h a { l e , P o u r l a s c i e n c e ,n o 3 9 , j a n v i e r                                                                                              l m a g e3
1981, ainsi que Les mirages gravitationnels,les
c a h i e r sC l a i r a u tn. o 1 8 , a u t o m n e1 9 8 2 ,p p 3 - 1 0
2 2 - E S P A CIE
                N F O R M A T IN
                               OON2 5 - J U I N1 9 8 3
                                                                                                         De la pesanteur à la gravitation
                                                                                                                                       NO2 5 . J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                         E S P A C EI N F O R M A T I ON                           23
De la pesanteur à lu gravitation
   Une fois élaboré le cadre conceotuel                                       einsteiniennesde la gravitation s'avè-                                  Soleil est mesurée lors d'une écliose
d e l a n o u v e l l et h é o r i e ,i l r e s t eà e x p t i c i -          rent un outil de prédiction et de                                       totale de Soleilen l9l9 et correspond
ter la liaison préciseentre la structure                                      recherchedont on ne peut se passer.                                     a s s e zb i e n a u c a l c u l t h é o r i q u e .
géométrique de I'espace-tempset le                                            Elles permettenttout d'abord de déter-
contenu énergétiquede I'univers.Après                                         miner rigoureusementle champ d'un                                         La relativité généraleprévoit égale-
plusieurs années de tâtonnements                                              corps sphériquecomme le Soleil et de                                   ment un décalagevers le rouge de la
durant lesquelles il a heureusement                                           corriger la loi de Newton. La fameuse                                  lumière émise sur le Soleil. Là encore
bénéficiéde la collaboration du mathé-                                        avance du périhélie de Mercure d'une                                   les mesuress'accordentassezbien avec
maticien Grossmann. Einstein décou-                                           quarantainede secondesd'arc par siè-                                   le résultat théorique.
vre en l9l5 les fameuseséquationsqui                                          cle, qui intriguait les astronomesde la      Aujourd'hui cestrois effets,auxquels
portent son nom.                                                              fin du siècle dernier. est correctement   est venu s'ajouterun quatrième,consti-
                                                                              exp.liquéesans introduire d'hypothèse     tuent ce qu'on appelle les tests classi-
                                                                              ad hoc /32\.                              ques de la relativité générale. Les
  Dès sa naissance,la nouvelle théorie
suscite beaucoup de critiques et de                           La déviation d'un rayon lumineux mesures effectuées pendant les vingt
débats mais, très vite, les équations lors de son passageau voisinage du dernièresannéesont confirmé la théo-
                                                                                                                        rie avec une précision relative qui
                                                                                                                        varie de l0 7o à I 0/ooselon les effets et
                                                                                                                        les techniques mises en jeu. Il faut
       Quelques références bibliographiques                                                                             souligner que les vérifications les plus
                                                                                                                        précises (actuelles aussi bien que
                                                                                                                        futures) sont largement tfibutqires des
     o R é f . I : L a s c i e n c e m o d e r n e , H i s t o i r e g é n é r a l e d e s s c i e n c e s ,t o m e 2 ,
                                                                                                                        expériencesspatioles.
       P r e s s e s u n i v e r s i t a i r e sd e F r a n c e , P a r i s , 1 9 5 8 .
                                                                                                                                                       Tout d'abord, le mouvement des
           . Réf. 2 : Les origines de la physique moderne, par B. Cohen, Petite
                                                                                                                                                     sondespermet de mieux connaître les
       b i b l i o t h è q u eP a y o t ,P a r i s , 1 9 6 0 .
                                                                                                                                                     paramètresfondamentaux du système
          o Réf. 3 : Newton et la découverte de la gravitation universelle, par                                                                      solaire(massesdu Soleilet desplanètes,
       B . C o h e n , P o u r l a s c i e n c e ,m a i 1 9 8 1 , p p . 1 0 1- 1 1 0 .                                                               distance Terre-Soleil, etc.) et, par
                                                                                                                                                     conséquent,de mieux cerner les désac-
           o R é f . 4 : L a g e n è s e d e s l o i s d e K e p l e r , p a r P R u s s o ,A s t r o n o m i e ,j a n v i e r
                                                                                                                                                     cords entre mécaniquenewtonienneet
        1 9 7 3 ,p p . 1 - 1 7 .
                                                                                                                                                     mécanique relativiste. En outre des
         o L e c o u r s d e p h y s i q u e d e F e y n m a n , M é c a n i q u e 1 , I n t e r - E d i t i o n s ,P a r i s ,                      expériencesayant un but spécifiquede
       19 7 9 .                                                                                                                                      vérification de la relativitépeuventêtre
                                                                                                                                                     réaliséesgrâce à des sondesou à des
          o C o u r s d e p h y s i q u e d e B e r k e l e y ,v o l u m e 1 : m é c a n i q u e( e n p a r t i c u l i e rl e
                                                                                                                                                     satellitesartificiels. Il est en effet facile
       c h a p i t r e 3 ' . l n v a r i a n c e g a l i l é e n n e , p p . 5 4 - 9 1 ) , L i b r a i r i eA . C o l i n , 1 9 7 2 .
                                                                                                                                                     de concevoir que la déviation des
           o D y n a m i q u e , p a r H . G i é , E d i t i o n sJ . - B . B a i l l i è r e ,1 9 8 1 .                                             rayons lumineux ou le décalagedeslon-
                                                                                                                                                     gueurs d'onde deviennentrelativement
         o Encyclopaedia Universalis, voir Jesarticles : Aristote, Copernic, Einstein,                                                               facilesà observerà l'échelledu système
       G a l i l é e ,g r a v i t a t i o nu n i v e r s e l l e ,K e p l e r ,m é c a n i q u ec é l e s t e ,N e w t o n , r e l a t i v i t é ,   solaire (voire du système Terre-
                                                                                                                                                     satellite)alors qu'ils resteraientbien au-
           o La révolution astronomique, par A. Koyré,Hermann, 1961.                                                                                 dessousdes barresd'erreur à la surface
                                                                                                                                                     de la Terre.
          r S u b t l e i s t h e L o r d . . . ( T h e S c i e n c e a n d t h e L i f e o f A . E i n s t e i n ) ,p a r A P a i s .
       O x f o r d U n i v e r s i t yP r e s s ,O x f o r d, 1 9 8 2 . L ' o u v r a g el e p l u s c o m p l e t e t l e p l u s c l a i r             Il ne faudrait toutefois pas imaginer
       s u r l a v i e e t l ' c e u v r ed ' E i n s t e i n .                                                                                      que I'apport de la relativité généralese
                                                                                                                                                     borne à d'infimes modifications de la
          o H i s t o i r e d u p r i n c i p e d e r e l a t i v i t é , p a r M . - A . T o n n e l a t ,N o u v e l l e b i b l i o t h è -       théorie newtoniennede la gravitation.
       q u e s c i e n t i if q u e , F l a m m a r i o n ,P a r i s , 1 9 7 1 .
                                                                                                                                                     E,n réalité, bien souvent so*usI'impul-
         o L e s s o m n a m b u l e s , p a r A . K o e s t l e r ,C a l m a n n - L é v y ,1 g 6 0 ( l i v r e d e p o c h e                       s i o n d ' E i n s t e i nl u i - m ê m e ,c e t t et h é o r i e
       no 2200).                                                                                                                                     a ouvert de nouveaux champs d'explo-
                                                                                                                                                     ration, insoupçonnés de la physique
         o L ' a s t r o n o m i e e t s o n h i s t o i r e , p a r J - R . R o y , P r e s s e sd e l ' u n i v e r s i t é d u                    antérieure:
       Q u é b e c , / M a s s o n ,1 9 8 2
                                                                                                                                                        1 . D è s 1 9 1 7 ,E i n s t e i nm o n t r e q u ' u n e
          o M é t h o d e s d e l ' a s t r o p h y s i q u e , p a r L . G o u g u e n h e i m ,c o l l e c t i o nL i a i s o n s                  modification des équationsde la gravi-
       s c i e n t i f i q u e s , H a c h e t t e , / C N R S ,v o i r e n p a r t i c u l i e r l e c h a p i t r e l l i n t i t u l é t a
       gravitation universelle, pp. 23-48.                                                                                                           tation parfaitementcompatibleavecles
                                                                                                                                                     principes de base (adjonction d'une
          o M. Tompkins au pays des merveilles, par G. Gamow, Dunod, 1965.                                                                           constantecosmologique)permet d'éla-
                                                                                                                                                     borer un modèle statioue de I'univers
          e Un, deux, trois... l'infini, par G Gamow, Dunod, 1963.
          o Errants et errances (Notes pour tenter de comprendre I'histoire de la
       découverte de l'attraction universelle), Les cahiers Clairaut, no19. hiver
       1 9 8 2 , p . 1 9 e t n o 2 0 , p r i n t e m p s1 9 8 3 , p . 7 .                                                                               ( 3 2 ) L ' e x p l i c a t i o nd e l ' â v a n c e d u p é r i h é l i e d e M e r -
                                                                                                                                                     cure fut considérée dans les années 2O comme le
                                                                                                                                                     triomphe fe pfus éclatant de la relativité générale
       . o E n b a n d e s d e s s i n é e s ,L e s a v e n t u r e s d ' A n s e l m e L a n t u r l u , p a r J . - p . p e t i t ,                   Aulourd'hui, la valeur de ce test paraît moins forte
       É d i t i o n sB e l i n .                                                                                                                    à cause de l'incertitude sur l'aplalissement du globe
                                                                                                                                                     solaire. De nouvelles mesures sont projetées par la
         P a r m i l e s t i t r e s e n r a p p o r t a v e c l e s t h è m e s a b o r d é sd a n s c e t a r t i c l e : T o u t                  NASA, avec la sonde Solar Probe
       e91ry_latif (1981), Le trou noir (1981), Si on volait (1980) er Le géométricon
       (1e80).
                                                                                                                                                        ( 3 3 ) N o u s d i r i o n s a u J o u r d ' h u iu n g a z d e g a l a x i e s
24 -    E S P A C EI N F O R M A T I O N " 2 5 ' - J U I N 1 9 8 3
                                                                                                                                     De Ia pesanteur à la gravitation
considérécomme vn gaz d'étoiles(33),                                   ques. De spéculation mathématique                   galaxies, etc., constituent autant de
de densitéuniforme et constante.Bien-                                  précédant I'observation,la cosmologie               problèmes ou d'observationsqui s'ins-
tôt plusieursmathématicienss'aperçoi-                                  relativiste passe au rang de cadre de               crivent d'une manière cohérente et
vent que des modèles d'univers non                                     pensée nécessairepour une physique                  naturelle dans le paradigme relativiste.
statiques sont égalementsolution des                                   élargie, intégrant les aspectsévolutifs
équations d'Einstein, sans qu'il soit                                  de I'univers dans son ensemble.           2. En 1916,Einstein découvrequ'en
n é c e s s a i r ed ' i n t r o d u i r e u n e i o n s t a n t e ,                                          première approximation, les équations
cosmologique.Avec la découvertede                                         Ce rôle est aujourd'hui plus vivant de la gravitation présentent de pro-
I'expansionde I'univers par Hubble et                                  que jamais: la théorie du Big Bang, la fondes analogies avec les équations
Humason en 1929,cesmodèlesdevien-                                      découvertedu rayonnementthermique d'ondes vérifiéespar les potentielsélec-
n e n t i n d i s p e n s a b l epso u r i n t e r p r é t e rl e s    cosmologique,la cosmogenèse   des par- tromagnétiques.Il en déduit que des
o b s e r v a t l o n sd e s o b j e t s e x t r a g a l a c t i -     ticules élémentaires,la formation des masses accéléréesdoivent engendrer
                                                                                                                                                                NO2 5 - J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                                                  E S P A C EI N F O R M A T I ON                           25
De la pesanteur à la gravitation
                                                   1
                                                                                             æÉ
                                                                                             7Ë                          Y'=:tC
F.rr,2lni"â- t4
                                                                    r)                        .ng'.frt
                                                                    4',
                                                                               t
 Einstetn(Dessin extrait de La relativrtépour tous, par M. Cardner,Dunod, 1969,auec l'atmable autoisatton de MacMillan Publtshtng Co', Inc., New
 York).
                                                                                                                                           De la pesanteur à la gravitation
 des ondes gravitationnellesse propa-                                    3. La relativité généraledonne une constitueun défi majeur pour la pensée
 geant dans le vide avec la vitessede la                             explication éléganteet subtile des phé- physique, malgré les progrèsaccomplis
 lumière, de la même manière que des                                 nomènesgravitationnels.Toutefois son dans sa compréhensionpar la relativité
 chargesélectriquesaccéléréesémettent                                succèsmême laissele théoricieninsatis- générale. Ce défi provient de I'isole-
 des ondesélectromagnétiques.                      Dans les          fait. Dans cettethéorie,le champ gravi- ment de la gravitation par rapport aux
 deux annéesqui suivent,Einstein mon-                                t a t i o n n e l e s t e n e f f e t e n t i è r e m e n t trois autresinteractionsconnues(inter-
 tre que le rayonnement gravitationnel                               géométrisé.Par contre le champ élec- a c t i o n s f a i b l e , é l e c t r o m a g n é t i q u e t
 émis par des massesaniméesde vitesses                               tromagnétique ne I'est pas, bien qu'il f o r t e ) . I s o l e m e n t c o n c e p t u e l , n o u s
 lentes est quadrupolaire loin des                                   puisse servir de source au champ de I'avons vu. Mais aussi et surtout, isole-
 sources(alors que le rayonnementélec-                               g r a v i t a t i o n ,c o m m e n o u s I ' a v o n se x p l i - m e n t e x p é r i m e n t a l . E n e f f e t , b i e n
 tromagnétiqueest dipolaire à I'infini).                             qué plus haut. Cette différence de qu'elle soit prédominante à l'échelle
 l l o b t i e n te n o u t r e u n e f o r m u l e D e r m e t -    nature est d'autant plus paradoxaleque cosmique, la gravitation est en réalité
 tant de calculer la puissancerayonnée.                              les deux types de champs obéissentà une interqctionfaible. Si on compare la
       En réalité, cette formule d'Einstein                          des     lois de propagationidentiques(c'est force électrostatiqueet la force d'at-
  suppose que les masses émettant le                                 cette      identité qui autorise,nous I'avons traction newtonienne qui s'exercent
  rayonnement sont accéléréespar des                                 vu,      à  parler d'ondes gravitationnelles, entre deux protons par exemple, on
                                                                     par analogie avec les ondes électroma- obtient : Fg,u"/Fa- l0-36.L'interaction
  forces faibles non gravitationnelles.
                                                                     gnétiques).                                                        gravitationnellejoue par conséquentun
  Lorsque les massessont accélérées                        par
  l e u r s i n t e r a c t i o n sg r a v i t a t i o n n e i l e s Pour surmonter cette dualité peu rôle négligeableà l'échelledes phéno-
  mutuelles,la puissancerayonnéeà I'in- satisfaisante,les théoriciensont essayé mènes nucléairesou atomiques. Il ne
  fini et I'effet de l'émissiondu ravonne- très tôt de construire une théorie uni- semble donc pas que les expériences
  ment sur le mouvement de ces masat taire susceptibled'unifier les champs réaliséesdans les accélérateurs                                                                         ouissent
  ne peuvent être déterminésque par des gravitationnel et électromagnétiqueên nous renseignerde sitôt sur la siructure
 calculs extrêmemêntcomplexestenant un seul hyperchamp, cet hyperchamp microscopiquedu champ de gravitation.
 compte du caractèrenon linéaire des étant lui-mêmeconçu comme une struc-                                                                  Dans le domaine macroscopique
 équationsde la gravitation. Cependant ture géométrique de l'univers.                                                                   (mesuresde Ç en laboratoire, mouve-
 desrésultatstout à fait récentssemblent
 établir la validité généralede la formule                               D e p u i s 1 9 1 9 , d a t e à l a q u e l l e l e mentsdessatelliteset dessondesdansle
                                                                     mathématicien Hermann Weyl fit la systèmesolaire,détectiondesondesgra-
 d'Einstein. Ces problèmes soulèvent
                                                                     premièretentative,jusqu'aux années50 vitationnelles, etc.), la situation est
 actuellementun intérêt intense,en rai-
                                                                     (dernièrethéorie unifiée d'Einstein),les beaucoupplus prometteusemais néces-
 son de la découverteen l9l4 du pulsar                                                                                                  site tout de mêmela miseen ieu de tech-
 binaire PSR l9l3 + 16(34\. Le mouve- travaux consacrésà ce problèmeont été niques très sophistiquéesei coûteuses.
 ment orbital de ce systèmebinaire très très nombreux mais aucune des solu- Entreprises pendant longtemps sans
                                                                               proposéesne s'estrévéléeaccepta-
 serréest en effet tellementrapide que la tions
 perte d'énergiepar rayonnementgravi-                                b l e .    D ' u n e p a r t , e n e f f e t , a u c u n e plan d'ensemble, au gré des percées
                                                                     signification physique vraiment claire technologiquesdans tel ou tel domaine,
 tationnel entraîne une diminution de                                                                                                  les recherchesexpérimentalesou obser-
période mesurable avec les moyens n'a pu être dégagéedes théories uni- v a t i o n n e l l e ss u r l a g r a v i t a t i o ns e t o u r -
 actuels. Cette diminution de période                                taires,     soit   parce    que  ces  théories      postu-
                                                                    l e n t a r b i t r a i r e m e n t q u e I ' u n i v e r s nent actuellementvers desprogrammes
 constitueune nouvellevérification,très
                                                                    possèdeplus de quatre dimensions,soit à long terme. De la ténacité et de la
remarquable,de la relativité générale.
                                                                    parce que les grandeurs géométriques c o h é r e n c e a v e c l e s q u e l l e s c e s p r o -
      Parallèlement.la détection d'ondes qui décrivent I'hyperchamp ne présen- grammes seront poursuivis et dévelop-
gravitationnellesau moyen d'antennes tent aucune relation évidenteavecI'ex- pés dépendront tous les progrèsfuturs.
appropriées(barresmassivesou interfé- périence.D'autre part, deux nouvelles
romètres ultra-précis) fait I'objet de interactions ont été découvertesentre-                                                                                          Pierre Teyssandier,
n o m b r e u xp r o g r a m m e se x p é r i m e n t a u x , temps : l'interaction faible, responsable L a b o r a t o i rdeep h y s i q uteh é o r i q udeeI ' i n s t i -
plus ou moins avancés.La sensibilité des phénomènes de radioactivité, et                                                                                    tut Henri-Poincaré,          Paris
                                                                                                                                                     (pour le chapitresur Einstein)
des antennes déjà opérationnelles(et l'interaction forte, qui explique la cohé-
même de celles que I'on projette de sion des noyaux atomiques.Toute ten-
                                                                                                                                                                        Jean-PierrePenot.
construire) est tout à fait insuffisante tative d'unification de la gravitation et                                                                                       CNES,Toulouse
pour détecterles ondesémisespar PSR de l'électromagnétismeest donc appa-                                                                                    (pour les autreschapitres)
 l 9 l 3 + 1 6 .P a r c o n t r e .o n e s p è r eo b s e r - rue de ce fait comme insuffisante a
v e r d e s p h é n o m è n e s a s t r ô n o m i q u e s prlorl.
extrêmement violents tels que des                                                                                                         (Outre Pierue Teyssandier qui a effec-
                                                                         Malgré leur échec, ces tentatives tué un gros trovail d'écriture et de relec-
explosions de supernovae, dés colli-
                                                                    n'ont cependantpas été inutiles,loin de Iure pour ce numéro,je tiens égalementà
sions d'étoiles ou des formations
                                                                    là. En effet certainesidéesmathémati- remercier mes collèguesdu CNES et les
d'éventuelstrous noirs. Si elle s'avère
                                                                    ques introduites pour développer les enseignantsde sciencesphysiques,mem-
possible,une telle détectionouvrira un
chapitre nouveau et passionnant de théoriesunitairessont reprisesactuelle- bres de l'Union des physiciens, qui ont
                                                                    ment dans un tout autre contexte,venu bien voulu relire mon premier manuscrit
I'astrophysique, en nous renseignant
notamment sur le noyau de notre                                     cette      fois des progrès de la théorie des et me faire part de leurs critiques et de
                                                                    particules élémentaires. Les prolonge- leurs suggestions.
galaxie, région qui nous est pratique-                                                                                                                        Qu'ils sachentcombien
                                                                    ments unitaires de la relativitégénérale leur aide m'a été précieuse.
ment inaccessiblepar d'autres moyens
                                                                    auront donc contribué malgré tout à
d'observation.
                                                                    façonnerune nouvelleimage du monde                                                                             J.-P.P.
                                                                    physique.
                                                                                                                                          Comme à I'accoutumée,la pluport des
    (34) Voir Les ondes gravitationnelles          émises par       La gravitation, un formidable dessinsde ce numéro ont été exécutéspar
un pulsar, de J Weinberg, J Taylor et L. Fowler,                                                                                       les grophistesF. Boltana et .L-L. Reiites.
Pour la science, no 50, décembre 1981 , et Les ondes                déli ?
gravitationnelles, par R Ruflini, La recherche,                                                                                        I bis, rue J.-Marignoc, Saint-Martin-du-
novembre 1975                                                            En cette fin de siècle,la gravitation Touch, 3 1300 Toulouse.)
                                                                                                                                        E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 . J U I N 1 9 8 3 -   27
                                                                                                                                                                                                                     _I
                                                                                                                                                                                                                          I
Actualit é astronautique
                                                                                                                                      { * } L a n c é e d e P r e t o r i a( A f r i q u e d u S u d } , l e
                                                                                                                                   1 1 d é c e m b r e1 9 8 2 , e l l e e s t t o m b é ee n Z a m b i el e
                                                                                                                                   2 f é v r i e r1 9 8 3
                                                                                                                                      ( * * ) C o n s t r u i t p a r l a s o c i é t é Z o d i a c E s p a c e ,à
                                                                                                                                   A y g u e s v i v e sp, r è s d e T o u l o u s e
 28 -    E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 . J U I N 1 9 8 3
                                                                                                                       Actualité astronoutique
(l'été austral)pour laquelle les condi-                    tage qui reposent sur I'utilisation de         - elle est réémise et sera donc
tions de vol étaient optimales. Le vol                      balises existantes à | 2l,5 et             immédiatement reÇue au sol si le
qui vient d'avoir lieu dans I'hémi-                        243 MHz:                                    satellite se trouve en visibilité d'une
sphère Sud confirme tôut à fait cette                        - démontrer la validité. I'efficacité     station locale;
prévision : en effet, à trois reprises                     opérationnelle et les avantages                - elle est simultanément stockée
au cours du vol la MIR a survolé des                       inhérents au concept 406 MHz                dans la mémoire du satellite pour
zones tout aussi contraignantes que                        (dérivé d'Argos) qui utilise de nou-        une retransmission ultérieure lors-
celle qui avait causé sa chute I'an                        velles balises spécialement conÇues         que le satellite passe en visibilité
passé. Des mesures faites à bord                           pour cette application et fonction-         d'une station sol. Le système offre
montrent qu'elle s'est toujours stabi-                     nant dans la bande 406-406,1 MHz            ainsi une couverture complète du
lisée. même si parfois I'altitude du                       réservée à cet usage par la Confé-          globe.
plafond de nuit était limitée: en effet                    rence administrative mondiale des
des dispositifs de sécurité mettent                                                                       Le système 406 MHz présente
                                                           radiocommunications de | 979.               enfin, par rapport au système
fin au vol si le ballon descend au-
dessous de 78 OOOm.                                           Le système Sarsat est en consé-           121,5/243 MHz, un gain de perfor-
                                                           quence constitué de deux sous-              mance considérable: la localisation
  Après un tour du monde et                                ensembles distincts : un système             est obtenue avec une précision de
cinquahte-trois jours de données                            121,5/243 MHz et un système                l'ordre de 3 km et un maximum de
enregistrées par les systèmes de                           4O6 MHz, qui utilisent en commun            9O balises peuvent être prises en
télémesure Argos et Chagal, la MIR                         un ensemble de moyens spatiaux et           compte simultanément Par le
DTA 82 est tombée au solen Zambie                          terrestres adaptés au traitement de         satellite.
au moment où elle survolait une                            chaque type de balises. Dans les
masse nuageuse un peu plus froide                          deux cas, le satellite ioue le rôle de         o Le segment spatial ef le seg-
que les autres (.../.                                      relais des émissions de détresse et         ment sol. Les équipements Sarsat
                                                                                                       (récepteurs | 21,5/243 MHz et
  Un prochain vol de montgolfière                          la localisation de l'émetteur est obte-
                                                           nue à partir des " mesures " du déca-       récepteur-processeur 406 M Hz) sont
est maintenant prévu pendant le
prochain été austral, en novembre-                         lage Doppler qui affecte la liaison         embarqués sur les satellites améri-
                                                           m ontante ba I ise-satel I ite.             cains de la série Advanced TIROS-
décembre | 983 avec une expérience
                                                                                                       N/NOAA. Ces satellites sont placés
du Service d'aéronomie.
                                                                                                       sur une orbite quasi polaire, hélio-
  ( S o u r c e : L a L e t t r e d u C N E S ,n o 8 5 ,     o Le sysfème 121,5/243MH2.                synchrone. à 850 km d'altitude envi-
3 mars 1983, p.20.)                                        Dans le système | 2l,5/243 MHz, le          ron. Le segment sol du système est
                                                           satellite se comporte en simple répé-       constitué :
                                                           teur des signaux émis par les balises          - d'une part, des balises de
Le système Sarsat,/Cospas                                  et la mesure Doppler est effectuée à        détresse | 2l.5/243     MHz ou 4O6
                                                           la station sol de réception.                MHz;
en phase de démonstration
                                                               La couverture du système est donc          - d'autre part, d'un réseau de sta-
    C'esten 1979 qu'a été signéle                          géographiquement limitée par la             tions sol locales situées dans chaque
p r o t o c o l ed ' a c c o r d c o n c e r n a n tl e    contrainte de visibilité simultanée         paYs.
p r o g r a m m e S a r s a t( * ) e n t r e l e           entre balise. satellite et station sol.        Trois stations ont été réalisées aux
C a n a d a( m i n i s t è r ed e s c o m m u n i c a -    Les caractéristiques des signaux            États-Unis. (rne au Canada, une en
                                                                                           'perfor-
tions), les Etats-unis(NASA) et la                          | 2l,5/243 MHz limitent les                Norvège et une en France (instatlée
F r a n c e( C N E S ) .                                   mances du système en ce qui                 au Centre spatial de Toulouse). Cha-
                                                           concerne la précision obtenue en            que station est reliée à un Centre de
   Cette coopérationa ensuite été                          localisation (20'km) et le nombre de
é t e n d u e à I ' U n i o n s o v i é t i q u eq u i                                                 contrôle de mission (MCC) qui
                                                           détresses pouvant être traitées             assure les échanges d'informations
développele systèmeCospas,com-                             simultanément (lO au maximum
patibleavec le systèmeSarsat.                                                                          nécessaires avec les autres MCC et
                                                           dans la zone de visibilité du satellite).   avec les centres opérationnels res'
    L'objectifde ce programmeest de                        Notons, enfin, gu'en I'absence de           ponsables de I'alerte de détresse et
démontrerque deséquipementsins-                            codage du signal émis, l'identité de        des opérations SAR (Search And
tallés à bord de satellitespeuvent                         l'émetteur ne peut être connue.             Rescue). Le réseau des stations Sar-
améliorernettementla détectionet                               Par rapport à la situation actuelle,    sar es/ complété et relié via le MCC
l a l o c a l i s a t i o nd e s s i g n a u x d e         le système Sarsat à 121,5/243 MHz           de Moscou aux trois stations Cospas
détresseémis par des balisespla-                           apportera néanmoins une améliora-           installées en Union soviétique. Le
céesà borddes aéronefscivilset sur                         tion notable, mais limitée, dans les        MCC français (Toulouse) est ainsi
certainstypes de navires.                                  zones de couverture des stations            directement relié aux MCC améri'
                                                           locales. Ces limitations n'existent         cains (Scott A.F.B.), norvégien
                                                           plus avec le système à 406 MHz.             (Tromsoe) et soviétique (Moscou).
* Le système Sarsat
  Le programme Sarsaf a deux                                 o Le sysfème 406 MHz. Le signal           * Le système Cospas
objectifs principaux :                                     émis par Ia balise 4O6 MHz, répété
  - améliorer les moyens actuels                           toutes les cinquante secondes, com-           Le sysièmeCospasprésente les
                                                           porte un code fournissant I'identité,        mêmes caractéristiques gue le sys-
d'aide à la recherche et au sauve-                         la nationalité du véhicule en                tème Sarsat du point de vue de I'uti-
                                                           détresse ainsi que des informations          lisateur, les satellites Sarsat ou
                                                           sur la nature de cette détresse.            .Cospas relaieront les mêmes émis-
                                                           L'émission est traitée à bord du             sions de détresse vers les mêmes
  (*) Sarsat: Search And Rescue SATellite,c'est-à-
                                                           satellite. L'information suit alors          stations sol. Seule différence toute-
dire satellite pour la recherche et le sauvetâge           deux voies différentes :                     fois, les satellites Cospas ne compor-
                                                                                                                             \ o 2 5 - J U | N 1 9 8 3-   29
 Actualité astronautique
* Situation actuelle
du programme
     Le programme Sarsat prévoit
 l'équipement de trois satellites amé-
 ricains de la NOAA (NOAA-E, F et G)
 avec les répéteurs à | 2l,5 et
 243 MHz fournis par le Canada et les
 récepteurs-processeurs à 4O6 MHz
 fournis par le CNES. Chaque pays
 s'engage en outre à réaliser les équi-
pements sol nécessaires à la
 conduite d'une phase d'évaluation
 technique et de démonstration du
 système. Une extension du pro-
gramme initial est actuellement à
 l'étude, elle comportera I'équipe-
 ment de trois satellites supplémen-
 taires (NOAA-H, I et J) avec les
 instruments fournis par le Canada et
par la France. Avec six satellites, la                                    t
 continuité du service sera assurée
jusqu'en | 990 environ. Le lance-                                         I
 ment de NOAA-8 (nom pris par                                             I
 N O A A - E a p r è s s a m i s e s u r o r b i t e )a                   I
eu lieu le 28mars 1983.                                                                                                               *l
    Le programme Cospas comporte,
au stade actuel, la réalisation de
                                                                                                                                   tr
deux satellites dont le premier,
 Cospas-l, a été lancé avec succès le
3O juin 1982. Si la réussite de la                                                                                            1r,
démonstration est confirmée. il est
probable que d'autres satellites
soviétiques viendront compléter les
satellites NOAA.
    D'autres pays, depuis 7979, ont
manifesté leur intérêt pour I'expéri-
mentation Sarsaf : le Royaume-Uni
et la Norvège ont ainsi été officielle-
ment associés à la démonstration du Le sauvetagepar satellite au moyen du système Sarsat/Cospas, l: émission de la balise de
système conjoint Cospas-Sarsat par                       dëtresse:2: riception et pftatrattementpar satelltte (Sarsat ou Cospas);3: transmission des
                                                         donnéespretraiûles;4 : rlception et identificatlon de Ia détresse;5 :déclenchementdes mogensde
la signature d'un accord avec les sauuetagè                        (DocumentCNES).
partenaires Sarsat. Des contacts
sont en cours avec la Finlande et le
Japon dans le même but. La Suède,                            - à Cape Cod, près de Boston, le
liée à la Norvège par un accord parti-                                                                           En France, depuis le 7erseptembre
culier, a été également admise à par-                    | |  octobre, par le centre de contrôle              | 982, le CNES et t'Aviation civite
ticiper à la démonstration.                             de missions américain.                               mettent en æuvre le Centre de
                                                                                                              contrôle de missions français qui
                                                             Les circonstances de la première                assure à Toulouse le traitement de
                                                         localisation, en Colombie' britanni-                tous les passages du satellite sovié-
* O.uelquesexemples                                      gue, illustrent parfaitement ce que tique Cospas-l .
de sauvetage                                            l'on peut attendre du système ; pré-
                                                         cision de localisation, permettant                      Au cours du dernier trimestre
    En | 982, la localisation par le sys-                                                                     1982, ce centre est intervenu à la
                                                         une rapidité d'intervention (26
tème Sarsat/Cospas a permis de
                                                        heures au lieu de 4 à 5 jours estimés demande d'organismes de recher-
sauver sept personnes aux Etats- nécessaires
                                                                        par les services de sau- ches et de sauvetage français et
Unis et au Canada:                                                                                           étrangers (33 interventions en
                                                         vetage canadiens) et une économie
    - en Colombie britannique,                      le des moyens (2O heures de vol avions                   temps réel).
8 s e p t e m b r e , p a r l e c e n t r e d e et hélicoptères comparées aux I 7BO                              Lors de la course La Route du
contrôle de missions canadien;                          heures de vaines recherches effec- Rhum le système Sarsat,/Cospas                "
    - au Auébec. au nord de Mont- tuées pour un accident analogue                                                     ",                               a
                                                                                                             confirmé la localisation par Argos du
réal, le 3 octobre, par le même sLtrvenu quelques mois avant, dans naufrage du bateau
centre;                                                 la même région).                                                                  " Rennie " au
                                                                                                             large des Açores.
30 -   E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
                                                                                                                   Actualit é astronaatique
    Depuis le début de | 983, plusieurs   début de la prochaine décennie) d'un              Calendrierdes lancements
émissions de balises de détresse          système opérationnel mondia I d'aide
                  'l2l.5                                                                       Le Conseil, après avoir pris
actuelles en             MHz ont été      aux recherches et au sauvetage Par
détectées par le système Sarsat,/         satellites.                                       connaissance de ces éléments, a
Cospas. Dans deux de ces cas (au                                                            confirmé sa confiance unanime et
large de Monaco et à Montélimar) la       /Sources . divers documents CNES)                 son soutien au programme Ariane et
première information de l'alerte a                                                          a fixé le calendrier de lancement sui-
été détectée par le satellite. ce qui a                                                     vant : le lancement d'Ariane L6 est
permis de constater en moins de 4O                                                          prévu le vendredi 3 juin 1983 ef /es
minutes qu'il s'agissait de mises en
marche intempestives de balises de
                                                          Europe                            lancements L7, L8, L9 respective-
                                                                                            ment les 26 août 1983, 4 novembre
détresse.                                                                                   | 983 et janvier 1984.
    Le vendredi 28 janvier | 983, à                                                                     En outre, le Conseil, soucieux des
                                          Ariane prête                                              intérêts des programmes              de
 | 6 h 30. le CCM de Toulouse détecte
et localise, lors du passage du satel-
                                          pour un sixièmelancement                                  I'Agence et de la confiance manifes-
lite soviétique Cospas-1, une émis-                                                                 tée par les autres clients d'Ariane et
sion à la fréquence 121,5 MHz                A l a f i n d u m o i s d e f é v r i e r .l e C N E S des obligations calendaires contrac-
susceptible de provenir d'une radio-      e t l ' E S A p u b l i a i e n t l e c o m m u n i q u é tées, a pris les dispositions sui-
balise de détresse située à 8OOkm à       d e p r e s s e s u i v a n t:                            vantes, destinées à permettre le
I'ouest des îles Canaries.                   A sa session des 23 et 24 février lancement le plus rapidement possi-
    Cette information est transmise au    | 983, le Conseil de I'Agence spatiale ble de chacune des charges utiles:
                                          européenne a pris note de I'avance-                           - en vue de reproduire un profil de
centre de contrôle de la navigation
                                          ment du       programme           Ariane     et  a exa-   mission    aussi proche gue possible
aérienne de Las Palmas (Espagne)
qui demande aux pilotes de se met-        miné les conséquences du retard de celui prévu pour L5 (mission dou-
                                          pris par le programme, en raison de ble comportant I'injection en orbite
tre à l'écoute de cette fréquence,
opération qui ne donne aucun              l'échec du lancement Ariane L5l1), de transfert géostationnaire de deux
                                          sur les missions à venir.                                 satellites au moyen du système de
résultat.
                                                                                                    lancement double Ariane, Svlda)
    Le samedi 29 janvier 1983. à | 4 h,                                                             Ariane L6 lancera les satellites FCS-
la localisation déterminée la veille      Situation technique                                        1 (2) et Amsat (3);
 est confirmée par les équipes de         du programme
contrôleurs de I'Aviation civile et du                                               - en ce qui concerne le satellite
CNES.                                       Les recommandations techniques
                                          formulées par la Commission d'en-       européen d'observation du rayonne-
    Les autorités espagnoles décident     quête, qui portaient sur la qualité     ment X (Exosat). le Conseil de
alors de mettre en æuvre un avion         des engrenages de la turbopompe et      l'Agence a tenu compte, d'une part,
Fokker F27 spécialement éguipé. A         le fonctionnement du système de         que la date de lancement prévue
 76 h, le pilote de cet avion aperçoit    lubrification (voir communiqué ESA-     pour L7 présente une marge calen-
un canot pneumatique avec deux             CNES du 21 octobre 1982). ont été      daire insuffisante par rapport à la
personnes à bord à cinq kilomètres        mtses en æuvre.                         fermeture de la fenêtre de lance-
de la position fournie deux heures                                                ment et, d'autre part, des risques de
avant par la station de Toulouse et         Au cours des mois écoulés, des
                                                                                  dégradation de certaines expé-
largue aussitôt une <<      chaîne de     versions des engrenages de la turbo-
                                                                                  riences de la charge utile. Donc, et
survle >>.                                pompe et du système de lubrifica-
                                                                                  afin de répondre aux désirs de la
                                          tion. éliminant les déficiences
    Le sauvetage sera effectué le                                                 communauté scientifique euro'
                                          constatées, ont été réalisées et        péenne, pour un lancement dès que
dimanche 3O janvier | 983. à 2 h 56,      essayées. L'ensemble des travaux
par un navire britannique alerté par                                              possible, le Conseil a décidé de
                                          est soumis à un processus de revue
le pilote de I'avion de recherche. Les                                            recourir à un Thor Delta 3914 pour
                                          détaillé destiné à confirmer I'apti-
naufragés sont deux Espagnols de                                                  la mise en orbite de ce satellite: ce
                                          tude au vol du lanceur L6.
 | 9 et 22 ans qui avaient entrepris la                                           lancement doit avoir lieu fin mai
traversée de Ténériffe au Vénézuéla         Après rodage et contrôle, la turbo-    1 983 depuis la base de Vandenberg.
à bord d'un catamaran.                    pompe du lanceur L6 a été montée L ' e x e m p l a i r e d ' A r i a n e - 1 e x c é d e n -
                                          sur le moteur du 3e étage. les essars taire à la fin de la série de promotion
    Le CCM Sarsat/Cospas installé au      de recette à feu du moteur doivent sera affecté au lancement, en iuillet
 Centre spatial de Toulouse, qui est à    avoir lieu d'ici à la mi-mars. I'assem-  1985, de la sonde Giotto de I'Agence
l'origine de ce sauvetage, a été réa-     blage de I'ensemble propulsif, puis spatiale européenne, dont la mission
lisé conjointement par le ministère       de l'étage complet, devant intervenir    est d'effectuer un rendez-vous avec
de la Mer, le ministère des Trans-        ensuite et conduire au transport en la comète de Halley début | 986. Les
ports et le CNES.                         Guyane du 3e étage à la fin du mois lanceurs L7. L8 et L9 sont affectés
    En France. les administrations        d'avril. Les deux premiers étages
responsables de I'alerte, des             seront acheminés dès le mois de
recherches et du sauvetage aéro-          mars.
                                                                                               (l ) Antérieurement au lancement L5, le lanceul
nautiques et maritimes apporteront           Parallèlement aux dispositions                 Ariane a effectué 4 lancements d'essais, dont 3 avec
leur concours au CNES au cours de         spécifiques à la turbopompe, une                  succès Ces essais ont permis la mise en orbite de
                                                                                            six charges utiles'dont les plus importantes sont le
la phase de démonstration qui a           vérification approfondie de certains              satellite météorologique Météosat (ESA) et les satel-
 commencé le let février 1983.            éléments importants du lanceur a                  lites de télécommunications  Apple (lnde) et Marecs-
                                                                                            A IESA/lnmarsat).
  Les partenaires Sarsat et CosPas        été effectuée (centrale inertielle,
                                                                                              12) ECS' satellite      de télécommunications    euro-
espèrent que leur démonstration           système d'alimentation et de pressu-              péen ESA/Eutelsat
commrJne conduira à la mise en            risation du 3' étage), afin d'en ren-               (3) Amsat   satellite    de télécommunications   pour
place progressive (peut-être au           forcer la fiabilité.                              les radio-amateurs
                                                                                                   ESPACEINFORMATIONNO25 - JUIN
A ctualité astronautique
                                                                                                                                   NORTH
                                                                                                                                    POtt
                                                                              SUNSHADE
                                                                              OPT!CAL
                                                                                                                                                                           36
          SECONDARY                                                           EAFFLE
                                                                                                                                                                            ER
          MIRROR
                                                                                                                                                                            5ECON0
                                                                                                                                                                            5qN MTE
          E A R T HS H I E L D
                                                                              SUPERFLUID
          PRIMARY                                                                  TANK
                                                                              HELIUM
                                                                                                                                                                            \
          MIRROR
                                                                               E X P EI M
                                                                                        R ENT
          FOCÀL                                                                ELECIRON    ICS
          PLANE
          ÆSEMBLY                                                             DUTCH
                                                                              ADDITIONAL
          DUTCH                                                               EXPER
                                                                                  IMENT
          ADDITIONAL
          EXPER
              IMENT
          ELECTRONICS                                                         CRYOGENIC
                                                                              VALVESAND
                                                                              MANIFOLD
                          HORIZON
                          5EN5OR                         SPACECRAFT
I Saqc.hg:. la configuration           du satellite 1,?4S; à droite:       le baLagage effectué par son telescope du fait de son mouuement                        orbital (Document
Spaceflight).
3 2 - E S P A CIE              O"N2 5 . J U I NI 9 8 3
                N F O R M A T IN
                                                                                                                                                          Actuslité astronautique
    ( S o u r c e : n u m é r o s p é c i a ld e J o u r -
 nal of the British lnterplanetary
 S o c i e t y , j a n v i e r 19 8 3 . )
                                                                                 accEss
                                                                                 S- ANO
                                                                                 K- BANO
 Deuxièmevol opérationncl
 de la Navette
                                                                                                                                                                   NO2 5 . J U I N I 9 8 3 -
                                                                                                                                     E S P A C EI N F O R M A T I ON                           33
Culendrier de I'espace
 34 -   E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 5 - J U I N 1 9 8 3
                                                                                                                                                                    Colendriey de l'espace
                                                                                                                                                                            NO2 5 . J U I N 1 9 8 3 -
                                                                                                                                              E S P A C EI N F O R M A T I ON                           35
        Culendrier de I'espace
 9 - Lancement (Shuang Cheng Tse) par                                   Son coût (lancement compris) serait                1 9 Lancement(Plesetsk)de Cosmos-I417
      une fusée chinoise (FB-1/CSL-2) du                                de 87 millions de dollars. Il est                        ( 9 ' 7 8 / 1 0 2 3k m - 8 3 ' - 1 0 4 , 9m n ) P e u t -
      douzième satellite chinois Chine-12                               construit par Ford Aerospace.[l982-                      être pour la navigation militaire
      ( 1 1 2 / 3 9 3k m . - . 6 3 " - 9 0 m n ) p e u t - ê t r e      97Al                                                     [ 1 9 8 21  - 02A]
      DOUrUne mlsslon oe reconnalssance. 30 - Lancement(Plesetsk)de Cosmos-l4ll                                            2 0 - Lancement (Baïkonour) du sixième
      Partiellement récupéré le 14. 11982-                                                 '/2,9' -
                                                                        (208/384km -                   90,1 mn) peut-            satellite géostationnaire de la série
      90Al                                                              être pour la reconnaissance         photogra-            Gorizont, Gorizont-6, pour les télé-
10 - Échec du lancement du cinquième                                    phique militaire. Récupéré l4 jours                      c o m m u n i c a t i o n s[. 1 9 8 2I-0 3 4 ]
      exemplaired'Ariane qui devait placer                              plus tard. [982-98A]
                                                                                                                           2l     Lancement (Kapustin Yar) de
      sur orbite les satelliteseuropéens                                                                                          Cosmos-1418(370/414 km - 50,6" -
      Marecs-2 et SIRIO-2 (voir EI, n" 23,                                                                                        9 2 , 3 m n ) p e u l - ê t r ep o u r u n e m i s s i o n
      p.20 et n'24, p.20).
l5 - Lancement(Plesetsk)de Cosmos-I407
                                                                    Octobre lçr82                                          l\
                                                                                                                                  de calibration radar. [1982-1044]
                                                                                                                                   l . l r r t e c r t t c r t t1 ( i r p ( . t t t l t t e t . t l ; t l L t c i t r -
      (181/364km - 67,2' - 89,7mn) Peut-                                                                                        quième satellite géostationnairede la
      être pour une mission de reconnais-                             - Lancement (Baïkonour) de Cosmos-                        sèrieSatcom,Satcom-S.Placépar 143"
      sance/surveillance             militaire. Récupéré                l4l2 (225/280km - 65'- 89,6mn) peut                     d e l o n g i t u d eO u e s t .i l d o i t s e r v i r a u x
      o u r e n t r é d a n s I ' a t m o s p h è r eu n m o i s        être pour la surveillanceocéanique.Ce                   télécommunications               de I'Alaska (trafic
      plus tard. il982-91A1                                             satellite serait équipé d'un radar ali-                 intérieur et liaisons avec les autres
                                                                        menté par un générateur nucléaire.
                                                                                                                                                ;         ,, ,
    -
16 Lancement             (Plesetsk)      de   Cosmos-1408                                                                       e t a t so e s L , t a t s - u n l s r .
      (645/619km - 82,5' - 97,8 mn) sans                                u982-eeAl                                               Satcom-5a une masseau lancementde
      doute pour l'écoute électronique.                                                                                         1,07t et une durée de vie théoriquede
       1t982-e2A)                                                  t2 (ou l3 ?) - Lancement(Baïkonour)par                       l0 ans.Il estéquipéde 24 canauxfonc-
  - Lancement(Baïkonour) d'un nouveau                                   une même fusée de trois satellites,                     tionnant dans la bande C, chaque
                                                                        Cosmos-I413,l4l4 et l415 (circulaire,                   canal oermettant d'acheminer I 500
       satellitegéostationnaire(99" Est, Stat-
       sionar T) de la sérieEkran (Ekran-9 ?).                          1 9 1 0 0k m - 6 4 , 8 ' - l l h 1 3m n ) .             communicationstéléphonrquesou un
                                                                        ll   pourrait s'agir des premiers exem-                 programme TV couleurs.Par rapport
       il982-9341                                                                                                               aux autres Satcom, il bénéficiede cer-
    -                                                                   olaires d'un svstèmemondial de navi.
18     Lancemer.rt        (Baïkonour)          du    véhicule                                                                   taines améliorations,en particulier la
                                                                        gation (nommé Glonass; GLObal
       automatioue de ravitaillement                                                                                            présenced'amplificateursde puissance
                                                 -             -        NAvigation SatelliteSystem)compre-
       P r o g r e s s - 1 5( 1 9 0 / 2 3 0 k m       51.6"                                                                     à semi-conducteursau lieu des classi-
                                                                        nant de 9 à 12 satellitesà défilement
       89 mn). d'une masse d'environ 7                                                                                          ques tubes à ondes progressives.La
                                                                        répartisdans trois ou quatre plansdif-
       tonnes, qui rejoint Saliout-7 deux                               férents. La revue Snias Informations                     caoaciTêdu satellite en est accruemals
      jours plus tard (voir El,n" 24,p. 23). Il                                                                                 auisi sa fiabilité : la probabilitéde bon
                                                                        Espace(n' 299, novembre 1982,p. 17)
       est décroché un mois Plus tard et                                                                                        fonctionnementde 22 des 24 canaux,
                                                                        ajoute à ce sujet:
       détruit peu après. [l982-944]                                                                                            au moins, pendant huit années ou
                                                                        Selon les Soviétiques, ces lrois satellites             plus, passeainsi de 60 à 90 t/0.11982-
22 - Lancement (Plesetsk)de Cosmos-1409                                 sont destinés à " améliorer les compo-
       ( 6 1 3 / 3 9 3 4 0k m - 6 3 , 8 "- l l h 4 9 m n )                                                                       l05Al
                                                                        sants des systèmes spatiaux de naviga-
       peut-êtrepour I'alerteprécoce.[1982-                              tion mis au point pour la localisation            30 - Lancement (Cap Canaveral)par I'ar-
       e5Al                                                             des avions civils et des navires de com-                 mée de I'Air de deux satellitesgéosta-
24 - Lancenent (Plesetsk)de Cosmos-l4l0                                 merce de I'Union soviétique".(...)                      tionnaires pour les télécommunica-
       ( 1 500/ I 200 km - 82,6"- I l6 mn) peut-                        Similaire au progrotllme amëricain                      tions militaires,le quinzièmeet dernier
       être pour la géodésie.U982-9641                                  Navstar, ce système devraif pouvoir                      exemDlairede la série DSCS-2 et le
                                                                         Dermettre,comme ce dernier, d'amélio-                   premier exemplairede la série DSCS-
 28 - Lancement (Cap Canaveral) par une                                 'rer                                                     3. Celui-ci a une masse de I 040 kg
       fusée Atlas Centaur du cinquième                                       la précision des missiles stratégiques
                                                                         ou    tactiques. Il fonctionne dans les                 (contre 590 pour les DSCS-2) et une
       satellite     géostationnaire          (63"   Est,   au-                                                                  durée de vie théorique de l0 ans (au
       dessusde I'océan Indien) de la série                              b r n d es de fréquences de I 240-
                                                                         I 260 MHz, I597-1610 MHz et 1610-                       lieu de 5 pour DSCS-2).
       Intelsat-5pour lestélécommunications
                                                                         I 617 MHz, avecdes îransmissionsdans                    Ces deux satellitesont été placéssur
       internationales.
                                                                         deux fréquences différentes pour cont-                  orbite à I'aide du premier exemplaire
       Comme les précédentsIntelsat-S,il a                              penser les erreurs de distorsion iono-                   de la fuséeTitan 34D, construrtepar
       une caoacité de 12000 communica-                                                                                          Martin Marietta, dont la masseest de
                                                                         sphérique.[982-1004, D et E]
       tions té1éphoniques             et de deux canaux                                                                         680t et la poussée initiale de
       de télévisioncouleurs;              par  contre   il est                                                                   I I 650 kN. Pour la premièrefois, éga-
                                                                    14 - Lancement (Baïkonour) de Cosmos-
        le premier à être muni d'un équiPe-                                                                                      lement, était utilisé l'étage supérieur
                                                                           1416 (226/2'72km - 70,4' - 89,5mn)
        ment en bande L pour le relais des                                                                          pho-         IUS, construit par Boeing, qui doit
                                                                          peut-être   pour la reconnaissance
       communications maritimes d'Inmar-                                                                                         aussi servir sur la Navette (voir EI,
             qui                  actuellement        37 pays             tographique militaire. Récupéré l4
       sat          compte                                                jours plus tard, [982-l0lA]                            n'22, p.7). [982-106A et B]
        membres.
              Esptce Inlbrmationest urte pablication périodique (paraissant trois fois par an) que réalise le dépdfie,t,ent Publications du Centre spatial de Toulouse
              du CNES.
               Taril' da I'obonnement (souscrit obligatoiremertt pour deux ans, soit pour six nantéros) : 75 F pour la Frnce, 90 F pour I'étrnger (envoi pat avion).
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              Exeitptaire gratuit sur simple denmnde. Lei anciens nuntévos d'Espace Infornntion et des reliures sottt en vente à la mênrc advesse,
              Pour toutc outrc con'espotrdonceécyireau tlépartemenf Publicotions du Centre spatial de Toulouse, 18,avenueÉdouard-Belin,31055 Toulouse Cedex.
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