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Cours Polynomes Et Fractions Rationnelles (2019-2020)
Cours Polynomes Et Fractions Rationnelles (2019-2020)
Cours Polynomes Et Fractions Rationnelles (2019-2020)
Mathématiques de base II
PEG 3 : Polynômes et fractions rationnelles
I Activité introductive
Une chaine de fabrication de produits industriels vend ses articles à 2600 euros l’unité.
Soient x le nombre d’articles vendus, C(x) le coût de production de ces articles et R(x) la recette
réalisée sur la vente de ces derniers. Les dirigeants constatent, après une étude mathématique à l’aide
d’un logiciel informatique, que le bénéfice B(x) et le coût de production C(x), en milliers d’euros,
peuvent être modélisés respectivement par les expressions réalisé par cette chaîne de production
suivantes :
x 150 170 190 210 230 250 270 290 310 330
B(x)
3. Placer dans le repère, tracé ci-dessous, les points du tableau et tracer la courbe reliant ces
données
5. Si c’est le cas, trouver les valeurs de x pour lesquelles le bénéfice est nul.
1
6. Quel est le nombre de produits à fabriquer assurant un bénéfice extrême.
Les polynômes sont des objets très simples à manipuler mais aux propriétés extrêmement riche. En
mathématiques, un polynôme est une expression formée uniquement de produits et de sommes de
constantes et d’indéterminées habituellement notées X, Y, Z, .... Ils font l’objet de beaucoup d’uti-
lisations telles que les données de valeurs approchées de toute fonction dérivable (développement
limité) et la résolution des équations linéaires.
• la notion des polynômes avec les définitions usuelles : coefficients, coefficient dominant, degré,
addition, multiplication.
II.1 Définition
Où les nombres réels (ai )0≤i≤n sont appelés les coefficients du polynôme P (X).
K→K
x 7→ P (x).
• Dans un polynôme, si le coefficient du monôme ayant le plus haut degré est 1, on dit que le
polynôme est unitaire.
2
• Si P 6= 0, on appelle le degré de P le plus grand entier naturel n vérifiant an 6= 0 et on le
note par deg P .
Dans ce cas le coefficient an est appelé le coefficient dominant de P . 0.5cm
• Si tous les coefficients (ai )0≤i≤n sont nuls, alors P est appelé le polynôme nul.
Notations
• L’ensemble de tous les polynômes à une indéterminé à coefficients réels est noté R[X].
• L’ensemble des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à n est noté Rn [X].
Exemple 1
√
1. P (X) = X 4 + 2X 3 − 2 est un polynôme ... de degré ... .
Définition II.1
L’ensemble des polynômes R[X] est muni des loi de composition interne "addition sur R"’
et "multiplication sur R".
Plus précisément, pour tout P, Q ∈ R[X], les polynômes P + Q et P.Q sont définies par :
P + Q : X 7→ P (X) + Q(X),
P.Q : X 7→ P (X).Q(X).
Remarque :
3
Exemple 2
On déduit que
Exercice 1
1. Soient P, Q ∈ R[X]. Montrer que si deg P 6= deg Q, alors deg(P + Q) = max(deg P, deg Q).
Exemple 3
• Dans les cases de la premère ligne, on place les différents coefficients y compris les nuls du
polynôme P .
La lettre R désigne "Reste", nous l’expliquons plus tard,
3 -5 7 12 R
3 -5 7 12 R
2
• Commencer par mettre un 0 dans la deuxième ligne (deuxième colonne) et le coefficient do-
minant (ici le 3) dans la troisième colonne.
3 -5 7 12 R
2 0 3
4
• Afin de complèter le tableau, on commence par multiplier ce nombre 3 par 2 et additionner le
produit à −5, comme illustré ci-dessous :
Le résultat trouvé (la valeur 1)sera mis dans la case en dessous de celle du coefficient 7.
• On répète le procédé pour remplir les cases restantes en multipliant à chaque fois le nombre
obtenu par 2.
Le résultat final est donnée par le tableau suivant :
3 -5 7 12 R
2 0 3 1 9 = 2×1+7
3 -5 7 12 R
2 0 3 1 9 30 = 2×9+
12
Exemple 4
1 3
Le polynôme P (X) = X − 2 divise le polynôme Q(X) = 2X 2 + 2X − 2 car
1
Q(X) = (X − )(2X + 3).
2
5
Définition II.4 Division Euclidienne :
Soient P, T ∈ R[X], avec T 6= 0. Il existe un unique (P ; Q) ∈ R[X] × R[X] tel que
• Cette écriture est la division Euclidienne de P par T . De plus, Q et R sont appelés respecti-
vement le quotient et le reste de la division Euclidienne.
• T |P si et seulement si R = 0.
Exemple 5
X 4 +2X 3 −3X 2 −X +1 X 2 −1
X4 −X 2 X 2 +2X −2
2X 3 −2X 2 −X +1
2X 3 −2X
2
−2X +X +1
−2X 2 +2
X −1
La division Eucidienne de X 4 + 2X 3 − 3X 2 − X + 1 par X 2 − 1 est donnée alors par
X 4 + 2X 3 − 3X 2 − X + 1 = (X 2 − 1)(X 2 + 2X − 2) + X − 1.
Exercice 2
1. X 3 + X + 1 par X 2 + X + 1.
2. X 3 + X 2 − X − 3 par X − 2.
6
X 4 +2X 3 −3X 2 −X +1 X 2 −1
2
X +2X −2
X 2 −1 X −1
.
X 2 −1 X +1
.
0
.
X −1
Le dernier reste non nul de l’algorithme est X − 1 qui est un polynôme unitaire, ce qui implique
que
pgcd(P, Q) = X − 1.
1. P (X) = 2X 3 − X + 1 et Q(X) = X + 3.
2. P (X) = X 3 + 3X 2 + X − 5 et Q(X) = X − 1.
Proposition II.7
• On dit que α est une racine de P d’ordre de multiplicité k (k ≤ deg P ) si (X − α)k divise
P (X) alors que (X − α)k+1 ne divise pas P (X).
7
Exercice 4
Théorème II.8 Un polynôme à valeurs réelles de degré n supérieur ou égal à 1 admet au plus
n racines réelles distinctes.
La méthode de Horner permet de déterminer l’ordre de multiplicité d’une racine d’un polynôme.
Exemple 6
Soit P (X) = X 4 + X 3 − 3X 2 − 5X − 2.
L’idée est de montrer que −1 est un zéro de P et trouver son ordre de multiplicité à l’aide de
la méthode de Horner.
• Montrer que −1 est un zéro de P . Compléter le tableau suivant :
1 1 -3 -5 -2 R
-1 0
• Alors P (X) = (X 3 − 3X − 2)(X + 1) + 0 = (X 3 − 3X − 2)(X + 1) = Q1 (X)(X + 1).
• Trouver l’ordre de multiplicité du zéro. On commence par vérifier que −1 est une racine de
Q1 , on place les coefficients des différents termes du polynôme Q1 dans le tableau de Horner.
1 0 -3 -2 R
-1 0
• Alors Q1 = (X 2 − X − 2)(X + 1) + 0 = Q2 (X + 1)
• On peut écrire alors P (X) = (X + 1)2 (X 2 − X − 2)
• On recommence le même processus avec le polynôme Q2
1 -1 -2 R
-1 0
• Alors Q2 = (X + 1)(X − 2) + 0 = (X + 1)(X − 2) alors P (X) = (X + 1)3 (X − 2)
• P admet une racine −1 d’ordre 3 (racine triple).
• On résume tout ce travail dans un seul tableau (tableau de Horner complet).
8
On peut trouver (X − 2) par la même méthode.
Exercice 5
Soit P (X) = X 3 − 3X 2 + 4
1. Montrer que −1 est une racine de P .
2. Effectuer la division Euclidienne de P par (X + 1).
3. Trouver le même résultat en utilisant le Schéma de Horner.
Théorème II.9
Un polynôme P est divisible par un polynôme Q si toutes les racines de Q sont aussi racines de P
avec au moins le même ordre de multiplicité.
Exemple 7
Le polynôme Q(X) = (X + 1)2 (X + 2) divise le polynôme P1 = (X + 1)2 (X + 2)2 mais pas le
polynôme P2 (X) = (X + 1)(X + 2)3 .
Polynômes irréductibles :
Définition II.10
• Soit P ∈ R[X] tel que deg P ≥ 1. On dit que P est irréductible si les seuls polynômes non
constants divisant P sont de la forme λP , avec λ ∈ R∗ .
En d’autres termes, un polynôme irréductible P est un polynôme non constant dont les seuls
diviseurs sont les constantes ou les produits de P par des scalaires réels.
• Dans le cas contraire, on dit que P est réductible : il existe Q ∈ R[X] tel que Q|P , avec
1 ≤ deg Q < deg P.
Exemple 8
1. X 2 − 2 = ( ... ).( ... ) est réductible dans R[X].
2. X2 + 1 est ... dans R[X].
Remarques :
• La notion de polynôme irréductible pour l’arithmétique dans R[X] est analogue à la notion de
nombre premier pour l’arithmétique dans Z.
• Les polynômes irréductibles dans R[X] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré
2 ayant un discriminant ∆ < 0.
9
Exercice 6
4 +2X 2 +X 3 +X 4 + X 5 2 +X 3
−4 − 2X 3 2 +X 2
2X 2 −X 3 +X 4 + X 5
−2X −2X 5
−X 3 +X 4
Le quotient Q(X) est alors donné par Q(X) = X 2 + 2 et le reste R(X) par R(X) = X 3 (X − 1).
On a donc A(X) = X 5 + X 4 + X 3 + 2X 2 + 4 = (X 3 + 2)(X 2 + 2) + X 3 (X − 1).
Remarque :
Cette division ne se termine jamais ! C’est pour cela qu’on indique "jusque’à l’ordre n · · · " et
on sait alors que le reste est constitué de monômes de degréé au moins n + 1
Exercice 7
Effectuer la division suivant les puissances croissantes à l’ordre 3 de A(X) = 2 + 3X − 2X 2 par
B(X) = 1 + X 2 − 2X 3 .
P (X)
F (X) =
Q(X)
10
Exemple 10
Voici trois exemples de fractions rationnelles :
1 X +5 X(X + 1)(2X − 3)
, ,
X X 2 − 4X + 6 X −6
Proposition III.2
• On dit que F est une fraction rationnelle irréductible si les polynômes P et Q sont premiers
entre eux (pgcd(P, Q) = 1).
Exemple 11
(X−1)2
1. F (X) = X 2 +1
, 1 est un zéro d’ordre 2, la fraction n’a pas de pôle réels.
X 2 +1
2. F (X) = (X−1)2
, la fraction n’a pas de zéro dans R.
2 √ √
3. la fraction rationnelle F (X) = XX−3 3 admet 3 et − 3 comme zéros (simples) et 0 comme
pôle d’ordre 3.
Exercice 8
X 3 + 5X 2 + X + 5
F (X) = ·
X 4 + 5X 3
1. Montrer que F n’est pas irréductible, puis déterminer un représentant irréductible F1 de F .
2. Déterminer, s’ils existent, les racines et les pôles de F1 ainsi que leurs ordres de multiplicité.
11
III.1 Partie entière d’une fraction rationnelle.
P
Soit F = Q . Effectuons la division euclidienne de P par Q : il existe un couple unique de
polynômes (E, R) tel que :
P = QE + R,
avec deg(R) < deg(Q). Donc
R(X)
F (X) = E(X) + .
Q(X)
Exemple 12
1. Montrer que
X5 − 3 3
F (X) = 3
= X2 − 3 .
X X
2. Montrer que
X 3 + 2X 2 − 2X + 1 3X + 2
F (X) = 2
=X +2− 2
X +1 X +1
Conséquence :
Nous allons dans la suite du cours essayer de décomposer F en somme de fractions plus simples.
L’intérêt est de pouvoir : • Calculer facilement des valeurs.
• Déterminer la dérivée, des primitives.
• Trouver les éventuelles limites au voisinage de réels ou de +∞.
12
• Soit F une fraction rationnelle irréductible. Alors F s’écrit d’une manière unique comme
somme :
X 5 + X 4 + 5X 3 + 5X 2 + 2X + 1 P (X)
F (X) = =
X 2 (X 2 + 1) Q(X)
4X 3 + 4X 2 + 2X + 1
F (X) = X + 1 + ·
Q(X)
4X 3 + 4X 2 + 2X + 1 P1 (X)
On pose E(X) = X + 1 et F1 (X) = 2 2
= ·
X (X + 1) Q(X)
3ème étape : Décomposition de F1 en éléments simples :
13
Dans notre exemple, on écrit F1 sous la forme de
a b cX + d
2
+ + 2
X X X +1
où a, b, c et d sont des constantes réelles à déterminer. On se ramène alors à résoudre l’équation
suivante :
a b cX + d 4X 3 + 4X 2 + 2X + 1
(E) : 2 + + 2 = ·
X X X +1 X 2 (X 2 + 1)
• 1ère méthode : Méthode d’identification
En réduisant au même dénominateur, on obtient
a b cX + d (b + c)X 3 + (a + d)X 2 + bX + a
+ + = ·
X2 X X2 + 1 X 2 (X 2 + 1)
Par identification, on a
a = 1,
a + d = 4,
b = 2,
b + c = 4.
lim XF (X) = 4 = b + c.
X→∞
On utilise cette méthode si la fraction rationnelle est de la forme F (X) = XPp Q(X)
(X)
. On effectue
la division suivant les puissances croissantes à l’ordre p − 1. On divise 4X + 4X 2 + 2X + 1
3
par X 2 + 1 jusqu’à l’ordre 1, après les avoir ordonnés suivant leurs puissances croissants.
14
1 +2X +4X 2 +4X 3 1 +X 2
1 +X 2 1 +2X
2X +3X 2 +4X 3
2X +2X 3
3X 2 +2X 3
Ainsi, on obtient
aX + b cX + d −aX + b −cX + d
+ 2 = 2 + 2
X2 +X +1 X −X +1 X −X +1 X +X +1
15
et par unicité de la décomposition on a donc a = −c et b = d. On calcule alors F (0) = b + d donc
b = d = 12 puis F (1) = 23 = a+1/2
3 + −a+1/2
1 donc a = c = 0. Ainsi :
X2 + 1 1/2 1/2
4 2
= 2 + 2 .
X +X +1 X +X +1 X −X +1
Exercice 9 Décomposer en éléments simples sur R les fractions rationnelles suivantes :
X4 X 2 + 3X + 5 X2
F1 (X) = , F 2 (X) = , F3 (X) = ,
X 2 + 3X + 2 X2 + X − 2 (X − 1)(X − 2)(X − 3)
X
F4 (X) =
(X − 1)3 (X − 2)
Le principe du CRC est simple et il se base sur la manipulation des polynômes. En effet, toute
séquence binaire est représentée par un polynôme, dit binaire, dont les coefficients correspondent
aux bits de cette dernière. Par exemple, le message M donné par la séquence binaire 0110101001
est représenté sous la forme polynomiale suivante :
M (X) = 0.X 9 + 1.X 8 + 1.X 7 + 0.X 6 + 1.X 5 + 0.X 4 + 1.X 3 + 0.X 2 + 0.X 1 + 1.X 0
= X 8 + X 7 + X 5 + X 3 + 1.
Si maintenant on veut envoyer un message M, représenté par une séquence binaire, et qu’on espère
pouvoir, à sa réception, identifier s’il est erroné ou non, on envoie à sa place un message M 0 cor-
respondant au message initial M auquel aura été concaténé un code CRC de n bits, comme illustré
dans la figure ci-dessou. Ce code CRC est un code de contrôle qui est connu par l’émetteur et le
récepteur au moyen d’un polynôme, dit générateur et noté G. Le code CRC est détérminé de telle
sorte que G(X) divise M 0 (X), le polynôme associé au message binaire M 0 . Ou encore, le code CRC
est le reste de la division polynômiale de M (X) par G(X).
Vérifions que G(X) divise M 0 (X). En fait, il est à noter qu’il ne s’agit pas d’une division euclidienne
classique. Sachant que nous traitons des polynômes binaires, il faut s’assurer, pour chaque étape
de la division polynomiale, que les cœfficients du polynôme résultant sont binaires (0 ou 1). Pour
ce faire, nous appliquons la disjonction exclusive (dite XOR en anglais) : seuls les polynômes de
même degré sont supprimés, les autres deviennent unitaires. La division de M 0 (X) par G(X), en
suivant cette règle, est illustrée ci-après :
16
X10 + X7 6 4 2 X3 + X2 + 1
+X +X +X +1
X10 + X 9 + X 7 X7 + X6 + X5 + X4 + X3 + 1
X9 + X6 4 2
+X +X +1
X9 + X 8 + X6
X8 + X4 + X2 + 1
X8 + X7 + X5
X7 + X 5 + X4 2
+X +1
X7 + X 6 + X4
X6 + X5 2
+X +1
X6 + X5 3
+X
X3 + X2
+1
X3 + X2
+1
0
Si le reste de la division de M 0 (X) par G(X) n’est pas nul, cela indique la présence d’une erreur
de transmission dans le message initial M .
Maintenant, pour trouver le code CRC, nous effectuons une divion polynômiale du polynôme associé
au message initiale M , auquel nous concaténons n bits nuls correspondant à la longueur du code
CRC, ou encore au degré de G, par G(X).
Pour M : 10011010, nous divisons le polynôme associé à la séquence 10011010 000 par G(X). Le
résulat trouvé correspond à X 2 + 1 : 101 en binaire.
Exercice :
17
afin de trouver le code CRC. Vérifier de deux manières différentes que le code CRC est : 001
3. Vérifier si le message M 0 : 101100100101010001 correspond bien à un message M correcte-
ment transmis ou non.
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