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Milieu Aquatique Partie 2

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Microbiologie Appliquée à l’Environnement ARIF Master II

‫بسم هللا الرحمن الرحيم‬


CHAP III Habitats microbiens

3-1 Habitat aquatique


3-1-1 Eau douce
3-1-2 Habitats marins
3-2 Habitat terrestre
3-3 Rochers et habitats souterrains

Les µo occupent et s'adaptent aux niches dans les habitats de la même manière
que les animaux et les plantes, mais leur capacité à acquérir de nouvelles fonctions
métaboliques par le transfert horizontal de gènes peut conduire à des limites de niches
dynamiques.
3-1 Habitats aquatiques

Environ 71% de la surface de la Terre est occupée par l'eau, dont plus de 97%
sont contenus dans les océans. Moins de 1% de l'eau se trouve dans les cours d'eau,
les rivières et les lacs. Les principaux acteurs microbiens dans ces habitats
comprennent les phototrophes, essentiels à la production primaire, et les
hétérotrophes, qui participent au cycle du carbone dans les habitats aquatiques.
Les conditions environnementales et physico-chimiques diffèrent grandement
entre ces milieux aquatiques. Le mouvement de l'eau est l'un des facteurs importants.
Dans les cours d'eau et les rivières l'eau coule plus rapidement que dans les lacs. Les
vents engendrent le mouvement des eaux de surface dans les océans, ceci produit des
courants océaniques et des zones d'upwelling. Les facteurs physico-chimiques (pH,
disponibilité de l'oxygène, salinité, phosphore, azote, soufre et carbone), ainsi que la
disponibilité en macro et micronutriments, peuvent varier considérablement dans ces
différents habitats.

3-1-1 EAU DOUCE


Le terme habitats d'eau douce désigne généralement les rivières, les ruisseaux, les
lacs, les étangs et les eaux souterraines. L'United States Geological Survey (USGS)
définit l'eau douce comme de l'eau contenant moins de 1000 mg/l de solides dissous.
Des groupes bactériens d'eau douce typiques comprennent des membres des β
Protéobactéries, des Actinobactéries et le groupe Cytophaga / Flexibacter /
Flavobacterium.

A- Lacs

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Les lacs sont des bassins remplis d'eau formés à l'origine par la glaciation, le
volcanisme ou la tectonique. Dans les plans d'eau, de nombreux gradients affectent la
distribution des populations microbiennes. L'un des plus importants est le gradient
d'oxygène.
La végétation entourant les lacs fournit certains des éléments nutritifs dissous
dans les lacs. Les lacs contenant de faibles quantités d'éléments nutritifs sont
oligotrophes tandis que ceux qui ont des charges nutritives élevée sont eutrophes.
Certains lacs sont naturellement acides, tandis que d'autres deviennent acidifiés à la
suite de la transformation de polluants tels que le dioxyde de soufre et l'oxyde nitreux
dans les pluies acides.
Les cyanobactéries jouent le rôle principal dans l’accumulation d’éléments
nutritifs, en cas d’apport de phosphore dans une eau douce oligotrophe. Plusieurs
genres (Anabaena, Nostoc) fixent l’azote dans des conditions aérobies. Le genre
Oscillatoria, qui utilise le sulfure d’hydrogène comme donneur d’électron pour la
photosynthèse, peut fixer l’azote dans des conditions anaérobies.

B- Rivières et fleuves
De grandes quantités de matériaux, de terre, d'arbres, de roches et d'autres
substances sont transportées par l'eau dans les ruisseaux et les rivières. Cela signifie
un apport continu de nutriments pour les communautés biotiques, mais aussi
beaucoup de perturbations lors des inondations. De nombreuses rivières traversent les
villes et sont soumises à l'afflux d'eaux usées humaines et d'autres polluants, qui
peuvent fortement affecter les riverains.
Les rivières et les cours d'eau ont tendance à contenir de nombreuses particules
organiques et inorganiques, ce qui limite la pénétration de la lumière dans la colonne
d'eau. La turbidité et l'ombrage limitent le niveau de photosynthèse des µo dans les
cours d'eau. Ces écosystèmes varient dans leurs niveaux de salinité.
Les µo chimioorganotrophes métabolisent la matière organique disponible et
fournissent une énergie de base à l’écosystème.

C- Sources chaudes
Les sources chaudes résultent d’un chauffage par géothermie des eaux
souterraines en contact avec des roches chaudes, ou dans des régions volcaniques
actives. Elles émergent de la croûte terrestre. Elles représentent des environnements
extrêmes en termes de température et, dans certains cas, de pH.
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De nombreuses sources chaudes terrestres ont de faibles concentrations d’O2, ce


qui suggère la présence de microorganismes anaérobies ou microaérophiles. Les
aquifères sont des producteurs primaires dans les sources chaudes, où la température
limite la photosynthèse. Les hyperthermophiles sont souvent des chimioautotrophes,
utilisant le CO2 comme source de carbone et agissant comme producteurs primaires.
Les sources chaudes évacuent une variété de gaz dissous, fournissant une gamme
de donneurs d'électrons tels que l'hydrogène moléculaire et les composés réduits de
fer et de soufre. Les espèces d'Archaea trouvent les sources chaudes comme un
habitat principal.

3-1-2- Les Habitats Marins


Les mers et les océans représentent 97% de la totalité des eaux terrestres.
Cette eau est en majeur partie à une température de 2 à 3°C, sans lumière et à 62%
sous haute pression (>100 atm).
Les nutriments organiques et inorganiques constituent l’un des facteurs majeurs
qui déterminent la biomasse et la diversité microbienne dans l’eau. Les quantités et la
nature chimique de la matière organique particulaire et dissoute varient énormément:
de 1 à 2 mg/l dans les lacs oligotrophes et au large des océans (autochtones) et à des
teneurs élevées dans des situations eutrophes (allochtone).
a- Cycle des nutriments
La boucle microbienne constitue une voie importante du réseau nutritionnel dans
les eaux (Fig.). Ce concept est un modèle illustrant la trajectoire du carbone et des
nutriments à travers les composantes microbiennes des communautés aquatiques.
Le réseau alimentaire microbien joue un rôle primordial dans la transformation de la
matière organique dissoute (DOM) en matière organique particulaire (POM) et
ultimement dans sa dégradation en nutriments et en CO2 par la respiration.
20 à 50% de la MO est reminéralisée par les bactéries. Le compartiment microbien est
un maillon essentiel dans le cycle biogéochimique du carbone des océans.
Les µo peuvent soit assimiler et minéraliser directement la MOD labile et semi-labile
soit dégrader la MOP en MOD via l’action d’enzymes extracellulaires.
La reminéralisation de la MO est limitée à la fois par les autres éléments nutritifs
nécessaires à la croissance des bactéries hétérotrophes (azote et/ou phosphore), ainsi
que par la prédation par les protistes hétérotrophes (flagellés et ciliés) et la lyse virale.

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b- Communauté microbienne de l’eau


La diversité microbienne dépend des nutriments disponibles, de leurs
concentrations, des transitions de zones aérobies à zones anaérobies et du mélange
des oxydants et des réducteurs. La pénétration de la lumière dans de nombreuses
zones anaérobies crée des milieux favorables à certains types de M.O
photosynthétiques. L’abondance des procaryotes est estimée à 1029 cellules dans les
océans excédant ainsi la biomasse combinée du zooplancton et des poissons.

Les organismes monophylétiques (ou clade) les plus abondants sur terre sont les
α- protéobactéries marines. Des membres du clade appelé SAR11 (mer de Sargasses)
ont été détectés, par clonage des gènes d’ARNr, dans presque tous les échantillons
prélevés dans les océans ouverts à travers le monde. Elle a été trouvée à des
profondeurs de 3000 m, dans les eaux côtières et même dans certains lacs d’eau
douce. Les bactériesSAR11 constituent 25 à 50% du total des bactéries et des archés,
dans les eaux de surface, aussi bien près des rivages qu’en plein océan.
On estime en effet que 25% de toute la vie microbienne sur la planète consiste en
SAR11. Candidatus Pelagibacter ubique est le seul représentant cultivé

Magnetococcus marinus est la seule bactérie magnétotactique sphérique


cultivable. Elle possède 2 gaines de faisceaux de flagelles à un pôle (bilophotriché)

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Le magnétactisme est assuré par un seul rang de cristaux de magnétite arrangés dans
le cytoplasme. Elle a été isolée de l’interface oxique/anoxique d’un estuaire.

Magnetococcus marinus

Beaucoup de groupes microbiens inhabituels sont trouvés: Thiomargarita


namibiensis (perle de soufre de Namibie) dans les zones côtières, où il y a mélange
de nutriments. C’est la bactérie la plus grande dans le monde (diamètre des cellules de
100 à 300 µm et occasionnellement des cellules de 750 µm !)

Thiomargarita namibiensis

Thioploca spp. sont parmi les bactéries les plus intéressantes, qui associent des
ressources très éloignées l’une de l’autre. Elles vivent en paquets, entourés d’une
gaine commune (Fig. ). Elles se trouvent dans les zones de courants ascendants, le
long de la côte Chilienne, où des eaux pauvres en oxygène mais riches en nitrates,
viennent en contact avec les boues du fond, riches en sulfure. Les cellules ont un
diamètre de 15 à 40 µm et un bon nombre de cm de long, ce qui en fait une des
bactéries les plus grandes connus. Elles forment des structures filamenteuses gainées
et les cellules individuelles peuvent s’insinuer à une profondeur de 5 à 15 cm dans les
sédiments riches en sulfure. Ce sont « les plus grandes communautés de bactéries
visibles du monde »

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Thioploca la “bactérie-spaghetti” Thioploca (tresse de soufre) est un µo inhabituel qui


associe des ressources séparées l’une de l’autre : le sulfure de la boue et le nitrare de l’eau
a : amas reliant la surface aérobie à la boue anaérobie sous-jacente
b : Un Thioploca isolé, montrant les globules de soufre élémentaire et l’extrémité effilée

D’autres µ.o. tirent profit des surfaces des milieux aquatiques:


- µ.o sessiles des genres
Sphaerotilus forme de longues chaines engainés de bâtonnets de 0,7 à 2,4 sur 3 à 10
µm. Il s’attache à des plantes submergées, des rochers ou d’autres substrats solides,
souvent par un crampon.
Leucothrix : chimioorganotrophe aérobie. Il Forme de longs filaments ou trichomes
(400 µm de long), s’attache à des substrats solides au moyen d’un crampon.

Leucothrix

- Les bactéries bourgeonnantes des genres Caulobacter et Hyphomicrobium


- Large gamme de bactéries aérobies mobiles par glissement comme les genres
Flexithrix et Flexibacter : Ces bactéries peuvent se positionner elles-mêmes à un
niveau optimal d’intensité lumineuse, d’oxygène, de température et d’autres facteurs
qui influencent la croissance.
- Les formes bactériennes les plus fréquentes sont : les bacilles à Gram- des genres:
Pseudomonas, Actinobacter, Cytophaga, Flavobacterium, Vibrio, Cellvibrio.
- Les espèces Gram+ sont faiblement représentées : Bacillus, Clostridium.

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- Les archées marines sont réparties dans quatre groupes (I à IV) et ont été
isolées d'environnements mésophiles. Le groupe I constitue le phylum
Thaumarchaeota et les autres groupes sont associés au phylum Euryarchaeota. Le
groupe IV est proche des Halobacteriales, ce qui n'est pas le cas des groupes II et III.
Les thaumarchées (Groupe I) sont très répandues, pourtant leur métabolisme et leur
fonction ne sont pas élucidés.
En 2005, la première archée de ce type, Nitrosopumilus maritimus, a pu être cultivée.
C'est une chimiolithoautotrophe qui réalise l'oxydation de l'ammoniac en nitrate en
conditions aérobies. Cela serait le cas de Cenarchaeum symbiosum, qui peut être
maintenue en laboratoire en association avec son hôte (une éponge).
Un groupe d'archées non-cultivable est celui des méthanotrophes. De grandes
quantités de méthane sont présentes dans le plancher océanique, sous forme
d'hydrates de gaz solides.

- Les virus sont présents dans les milieux aquatiques à des concentrations 10 fois
supérieures à celle des bactéries (virioplancton). Il s’agit de la plupart de
bactériophages. Ils jouent un rôle dans le contrôle de développement des
cyanobactéries, le recyclage des nutriments et le contrôle de la mortalité bactérienne

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- Les mycètes à zoospores sont adaptés à une existence aquatique et forment une part
importante de la communauté microbienne. Ils comprennent les oomoycètes qui
forment des spores reproductives asexuées mobiles pourvues de 2 flagelles et les
chytrides dont les spores reproductives asexuées mobiles n’ont qu’un seul flagelle
fouettant. Les chytrides peuvent provoquer des maladies chez les amphibiens et
attaquer les algues avec leurs zoospores mobiles. Ils Interviennent également dans la
décomposition de la matière organique morte.
Les mycètes filamenteux qui peuvent sporuler sous l’eau constituent un autre groupe
important.

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